HUMOUR......ENCORE QUE
SOCIETE
La Prière pour la France divise l’Eglise
Les prêtres sont incités aujourd’hui à critiquer le projet de loi sur le mariage homosexuel, à l’occasion des messes de l’Assomption. Ce qui fait débat.
Élodie Soulié
Elle se veut universelle, pourtant la Prière pour la France que s’apprêtent à lire aujourd’hui les prêtres, à l’occasion des messes de l’Assomption, dans toutes les églises de France, est loin de faire consensus. La « formule de prière » proposée par le cardinal Mgr André Vingt-Trois à tous les curés, à l’occasion de la célébration catholique traditionnellement la plus populaire, fait précisément référence, dès son préambule, « aux probables projets législatifs du gouvernement sur la famille » et vise à « sensibiliser même les parlementaires ».
Dans leur prêche, les prêtres sont incités à dire que « les enfants et les jeunes doivent cesser d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère ». Sous-entendu : pas de deux parents du même sexe. L’opposition de l’Eglise au mariage homosexuel n’est pas une nouveauté. Ce qui l’est moins, c’est la forme du message qu’entend faire passer le cardinal.
Ceux qui s’y rangent
La plupart des prêtres en activité, selon la Conférence des évêques de France, où l’on prévoit que la prière sera lue sans incident partout et « comprise uniquement pour ce qu’elle est ». « Quand on la lit dans son intégralité, c’est clairement une prière pour tous les gens qui souffrent de la crise, pour la famille et les enfants. Alors, où est le problème d’appeler à prier pour que les enfants aient la joie d’avoir un papa et une maman? » s’agace l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, à Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines), qui défend l’appel du cardinal « en se concentrant sur la vraie question, le bien des enfants ». C’est aussi le credo du porte-parole des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, qui regrette « que l’on veuille réduire cette prière à une instrumentalisation de l’Eglise contre les personnes. On n’engage pas de réforme sociétale sans un débat en profondeur ».
Ceux qui s’opposent
Le père Bernard Berger, du diocèse de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est de ceux que cette prière « fait grincer des dents ». L’ancien prêtre de la basilique de Saint-Denis, devenu « le curé des sans-papiers », il y a dix ans, en leur ouvrant les portes de la basilique, trouve que « l’Eglise fait de la politique et ce n’est pas son rôle ». Au moment de la lecture, dans sa paroisse Sainte-Cécile d’Epinay, il montrera son désaccord. « Je m’assiérai et j’attendrai que ce soit fini, je suis un homme libre », explique-t-il. Plus sévère encore, l’ancien évêque d’Evreux, Mgr Gaillot, y voit « une croisade anti-mariage homosexuel » qui dénature la fête de la Vierge. « Marie est prise en otage, alors que ce droit est une avancée de la société, pas une menace contre la famille traditionnelle. » Le mouvement SOS Homophobie condamne « l’entretien de la discrimination à l’égard des homosexuels », et le mouvement homosexuel chrétien David et Jonathan craint « que ce texte conforte certains catholiques dans leur homophobie ».
Ceux qui doutent
L’historien spécialiste des religions Odon Vallet, « pas très fanatique du mariage » mais partisan de « laisser la liberté de conscience aux parlementaires », ou des jeunes comme Philippe Arino, écrivain « homo et catho » revendiqué, pour qui « cette prière donne ainsi des repères pour aborder des enjeux de société qui ne sont pas anodins. On ne prie pas contre quelque chose, moi je prierai pour que l’enfant ne soit pas un objet, et ce texte nous met au moins devant nos contradictions, tiraillés que nous sommes entre nos désirs et… la nature ».
Christine Boutin a réclamé un référendum sur le mariage homosexuel, hier dans une interview au Jdd.fr. La présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD) dit souhaiter que le gouvernement « n’esquive pas un débat » sur le sujet. « C’est un sujet grave, ni de droite ni de gauche. Il mérite un débat qui n’a pas eu lieu pendant la campagne présidentielle », a ajouté cette opposante au mariage homosexuel.
La prière en intégralité
« Frères et sœurs, en ce jour où nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, sous le patronage de qui a été placée la France, présentons à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, nos prières confiantes pour notre pays.
1. En ces temps de crise économique, beaucoup de nos concitoyens sont victimes de restrictions diverses et voient l’avenir avec inquiétude ; prions pour celles et ceux qui ont des pouvoirs de décision dans ce domaine et demandons à Dieu qu’il nous rende plus généreux encore dans la solidarité avec nos semblables.
2. Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience.
3. Pour les familles ; que leur attente légitime d’un soutien de la société ne soit pas déçue ; que leurs membres se soutiennent avec fidélité et tendresse tout au long de leur existence, particulièrement dans les moments douloureux. Que l’engagement des époux l’un envers l’autre et envers leurs enfants soit un signe de la fidélité de l’amour.
4. Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère.
Seigneur notre Dieu, nous te confions l’avenir de notre pays. Par l’intercession de Notre-Dame, accorde-nous le courage de faire les choix nécessaires à une meilleure qualité de vie pour tous et à l’épanouissement de notre jeunesse grâce à des familles fortes et fidèles. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. »
« Frères et sœurs, en ce jour où nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, sous le patronage de qui a été placée la France, présentons à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, nos prières confiantes pour notre pays.
1. En ces temps de crise économique, beaucoup de nos concitoyens sont victimes de restrictions diverses et voient l’avenir avec inquiétude ; prions pour celles et ceux qui ont des pouvoirs de décision dans ce domaine et demandons à Dieu qu’il nous rende plus généreux encore dans la solidarité avec nos semblables.
2. Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience.
3. Pour les familles ; que leur attente légitime d’un soutien de la société ne soit pas déçue ; que leurs membres se soutiennent avec fidélité et tendresse tout au long de leur existence, particulièrement dans les moments douloureux. Que l’engagement des époux l’un envers l’autre et envers leurs enfants soit un signe de la fidélité de l’amour.
4. Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère.
Seigneur notre Dieu, nous te confions l’avenir de notre pays. Par l’intercession de Notre-Dame, accorde-nous le courage de faire les choix nécessaires à une meilleure qualité de vie pour tous et à l’épanouissement de notre jeunesse grâce à des familles fortes et fidèles. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. »
Le Parisien
La droite est divisée au sujet du mariage des homosexuels
LE MONDE
Alors que les catholiques étaient appelés par leurs évêques à prier, mercredi 15 août, lors de la fête de l'Assomption de Marie, pour les familles et pour que les enfants puissent "bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère", le gouvernement est assuré de disposer d'une majorité au Parlement pour y faire adopter, en 2013, un projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. La gauche, en effet, est unanimement favorable à cette réforme, qui figurait parmi les engagements de François Hollande, tandis que la droite et le centre sont divisés.
Le Figaro a installé en première page, mardi 14 août, un entretien avec le cardinal Philippe Barbarin, dans lequel l'archevêque de Lyon déclarait notamment : "Oui, l'heure est grave. C'est une rupture de civilisation de vouloir dénaturer le mariage." Mgr Barbarin conteste que la prière rédigée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, pour le 15 août, puisse être taxée "d'homophobie".
Dans ce texte, qui exprime les souhaits des catholiques pour la France, il est demandé à Dieu que "celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner" fassent prévaloir "leur sens du bien commun (...) sur les requêtes particulières".
65 % DES FRANÇAIS FAVORABLES AU MARIAGE HOMOSEXUEL
Un sondage, réalisé par l'IFOP du 9 au 13 août auprès de 2 000 personnes pour le magazine en ligne "La Lettre de l'opinion ", indique que 65 % des Français sont favorables au mariage homosexuel, et 53 % à l'adoption par des couples de même sexe. Chez les catholiques pratiquants, ces proportions sont respectivement de 45 % et 36 %.
Si les partis de gauche, du PS au PCF en passant par Europe Ecologie-Les Verts, approuvent tous le mariage homosexuel – le Parti radical de gauche s'est même indigné de l'attitude de l'Eglise catholique, qui n'a, selon lui, "aucune légitimité démocratique pour s'immiscer dans le débat politique en France" –, les opinions divergent au centre et à droite.
Le Parti radical, que préside Jean-Louis Borloo, est favorable à cette réforme, mais le Nouveau Centre y est en majorité hostile, comme l'UMP. Celle-ci, toutefois, abrite des opinions diverses et paraît soucieuse d'éviter, à l'approche de son congrès de l'automne, un affrontement interne sur ce sujet. Selon Christian Jacob, qui préside le groupe UMP de l'Assemblée nationale, celui-ci "est très majoritairement hostile au mariage homosexuel, sous réserve du texte qui sera proposé par le gouvernement".
"VIEUX RÉAC"
Le député de Seine-et-Marne estime qu'"il y a encore des améliorations à faire" au pacs, "sur la donation au dernier vivant, par exemple", mais que "le mariage est un autre sujet, car il ouvre le droit de la filiation". Cette hostilité à la filiation homosexuelle, qui conduit M. Jacob à se prononcer contre le mariage, inspire à Benoist Apparu une distinction entre la "reconnaissance sociale de l'amour homosexuel", qu'il défend, et l'accès à l'adoption, qu'il refuse. Pour le député de la Marne, il faut ou bien "créer une cérémonie spécifique pour les couples homosexuels" à la mairie, ou bien "dissocier mariage et filiation".
"La droite est divisée", constate Patrick Balkany (Hauts-de-Seine), qui, "vraiment hostile à l'adoption par les homosexuels", se prononce contre leur mariage, sans s'émouvoir que sa femme Isabelle intervienne dans la conversation en le traitant de "vieux réac". Laurent Wauquiez (Haute-Loire), chef de file de la Droite sociale au sein de l'UMP, est opposé au mariage et à l'adoption, comme l'est aussi la Droite populaire, mais tient à souligner qu'il lutte "contre toutes les discriminations".
A l'inverse, des députés comme Luc Chatel (Haute-Marne) ou Franck Riester (Seine-et-Marne) sont favorables au mariage homosexuel, de même que la sénatrice de Paris Chantal Jouanno, les anciennes députées Nadine Morano, Roselyne Bachelot et Henriette Martinez, et Benjamin Lancar, président des Jeunes populaires.
Secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, lui-même opposé à cette réforme, souhaite surtout que la division de son parti sur ce sujet n'éclate pas sur la place publique.
Patrick Jarreau
Les malheurs de Sarkozy avec l’histoire
Philippe Wojazer / Reuters
Il y a quelques semaines, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a annoncé une suspension du projet contesté de la Maison de l’histoire de France voulue par Sarkozy. Un fiasco symbolique des malheurs de l’ex-Président avec l’histoire.
Georges Pompidou a laissé Beaubourg, Valéry Giscard d’Estaing le musée d’Orsay, François Mitterrand une bibliothèque et une pyramide au Louvre, Jacques Chirac le musée du Quai-Branly. Nicolas Sarkozy sera-t-il le seul président de la Ve République à ne pas laisser un monument dans l’histoire du pays ?
Un fiasco symbolique
Né au lendemain de l’élection présidentielle de 2007, le projet de Maison de l’histoire de France semble compromis. Définitivement ? La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a annoncé le 11 juillet un “moratoire complet” sur la construction du musée. Elle a justifié cette décision en évoquant un contexte financier difficile, qui ne “va pas dans le sens de la poursuite de programmes de travaux de prestige”. Interrogé, le cabinet de la ministre précise que le projet “n’était absolument pas financé et qu’aucune nouvelle décision ne sera prise avant une série d’entretiens avec des historiens”.
Benjamin Stora et Vincent Duclert ont d’ores et déjà été consultés. Interrogé par Le Nouvel Observateur, Pascal Ory, membre du Comité d’orientation scientifique et caution intellectuelle du projet, s’est voulu optimiste en déclarant que “l’annonce était prévisible” et qu’un “consensus autour d’un projet a minima, qui comprendrait au moins un portail internet”, pourrait se dégager. L’initiative d’une Maison de l’histoire de France avait dès sa création suscité des réserves, de nombreux historiens craignant de voir édicter une “histoire nationale officielle”.
La localisation même posa problème puisque la Maison de l’histoire de France devait prendre ses quartiers dans un des bâtiments des Archives nationales, situées dans le Marais, rue des Francs-Bourgeois. Décrié, ce choix d’implantation a provoqué l’ire de l’intersyndicale CFTC-CFDT-CGCCGT qui, dès 2010, lançait une pétition et occupait les locaux de septembre 2010 à janvier 2011. Selon le syndicat CGT des Archives de France, ce projet qui “allait occuper 30 % de la surface des archives” ne tenait pas compte du plan stratégique élaboré en 2004 prévoyant, outre le déménagement d’une partie des Archives à Pierrefitte-sur-Seine, une remise aux normes des locaux du Marais et un espace dédié aux futurs arrivages de documents.
Aujourd’hui, le moratoire décrété par la ministre de la Culture ne surprend qu’à moitié dans la mesure où François Hollande avait déjà fustigé le projet dans son livre de campagne, Le Rêve français, dans lequel il écrivait : “La transmission de l’histoire nationale ne peut être décrétée.” Une allusion à peine voilée au contexte qui a entouré l’annonce du projet, en plein débat sur l’identité nationale. Dès les origines, la communauté des historiens, à l’instar de Pierre Nora, avait critiqué la politisation du projet en estimant qu’il était entaché d’un “péché originel”, à savoir le débat sur l’identité nationale lancé par le ministre de l’Immigration, Eric Besson, en 2009. Dans une tribune publiée dans Le Monde en octobre 2010, onze historiens avaient jugé “dangereux” de fournir un “remède identitaire” à une “pseudo crise identitaire” qui toucherait le pays.
“Sarkozy a demandé à l’histoire ce qu’elle ne peut pas lui fournir”
La nouveauté avec Nicolas Sarkozy, au sein d’une communauté des historiens, habituellement très réservée. “Je ne crois pas que nous ayons connu un interventionnisme comparable à celui qu’ a exercé Nicolas Sarkozy sur notre discipline même sous de Gaulle”, justifie l’académicien Jean Delumeau. “C’est sans doute le président qui a fait les plus nombreuses références à l’histoire et qui a essayé d’avoir les gestes historiques les plus nombreux”, partage également l’historien Patrick Garcia.
Dès le jour de sa prise de fonction, le 16 mai 2007, Nicolas Sarkozy avait placé son mandat sous le signe de l’histoire en déclarant que sa “première décision en tant que président de la République sera de demander au futur ministre de l’Education nationale que cette lettre (de Guy Môquet à ses parents – ndlr) soit lue en début d’année à tous les lycéens de France”. Sans concertation préalable du corps enseignant, l’utilisation de la mémoire de ce jeune militant communiste fusillé par les Allemands en 1941 a été vécue par beaucoup comme une mise en scène émotionnelle portant atteinte à leur liberté pédagogique.
En février 2008, Nicolas Sarkozy avait à nouveau heurté les historiens en proposant lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de “confier à chaque élève de CM2 la mémoire d’un enfant français victime de la Shoah”. Puis vint le projet de Maison de l’histoire de France dont l’échec semble de plus en plus certain : “Je crois que Nicolas Sarkozy a demandé à l’histoire ce qu’elle ne peut pas et ne voulait pas lui fournir”, conclut l’historien Alain Tallon.
Un fiasco symbolique
Né au lendemain de l’élection présidentielle de 2007, le projet de Maison de l’histoire de France semble compromis. Définitivement ? La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a annoncé le 11 juillet un “moratoire complet” sur la construction du musée. Elle a justifié cette décision en évoquant un contexte financier difficile, qui ne “va pas dans le sens de la poursuite de programmes de travaux de prestige”. Interrogé, le cabinet de la ministre précise que le projet “n’était absolument pas financé et qu’aucune nouvelle décision ne sera prise avant une série d’entretiens avec des historiens”.
Benjamin Stora et Vincent Duclert ont d’ores et déjà été consultés. Interrogé par Le Nouvel Observateur, Pascal Ory, membre du Comité d’orientation scientifique et caution intellectuelle du projet, s’est voulu optimiste en déclarant que “l’annonce était prévisible” et qu’un “consensus autour d’un projet a minima, qui comprendrait au moins un portail internet”, pourrait se dégager. L’initiative d’une Maison de l’histoire de France avait dès sa création suscité des réserves, de nombreux historiens craignant de voir édicter une “histoire nationale officielle”.
La localisation même posa problème puisque la Maison de l’histoire de France devait prendre ses quartiers dans un des bâtiments des Archives nationales, situées dans le Marais, rue des Francs-Bourgeois. Décrié, ce choix d’implantation a provoqué l’ire de l’intersyndicale CFTC-CFDT-CGCCGT qui, dès 2010, lançait une pétition et occupait les locaux de septembre 2010 à janvier 2011. Selon le syndicat CGT des Archives de France, ce projet qui “allait occuper 30 % de la surface des archives” ne tenait pas compte du plan stratégique élaboré en 2004 prévoyant, outre le déménagement d’une partie des Archives à Pierrefitte-sur-Seine, une remise aux normes des locaux du Marais et un espace dédié aux futurs arrivages de documents.
Aujourd’hui, le moratoire décrété par la ministre de la Culture ne surprend qu’à moitié dans la mesure où François Hollande avait déjà fustigé le projet dans son livre de campagne, Le Rêve français, dans lequel il écrivait : “La transmission de l’histoire nationale ne peut être décrétée.” Une allusion à peine voilée au contexte qui a entouré l’annonce du projet, en plein débat sur l’identité nationale. Dès les origines, la communauté des historiens, à l’instar de Pierre Nora, avait critiqué la politisation du projet en estimant qu’il était entaché d’un “péché originel”, à savoir le débat sur l’identité nationale lancé par le ministre de l’Immigration, Eric Besson, en 2009. Dans une tribune publiée dans Le Monde en octobre 2010, onze historiens avaient jugé “dangereux” de fournir un “remède identitaire” à une “pseudo crise identitaire” qui toucherait le pays.
“Nicolas Sarkozy était persuadé qu’il arriverait par l’histoire à recoudre le tissu social. Toute sa posture durant son quinquennat a consisté à affirmer qu’il fallait renforcer l’identité nationale Offenstadt estime qu’il était impossible de “déconnecter la politique historique de Nicolas Sarkozy de son projet de réaffirmation de l’identité nationale” et rappelle que “dans les questionnaires envoyés aux préfets lors des débats organisés sur l’identité nationale, beaucoup de questions concernaient l’histoire. Autrement dit, il n’y a pas de construction rhétorique sur l’identité nationale s’il n’y a pas un discours historique qui puisse le soutenir”.Pourtant, selon le voeu du général de Gaulle, la Constitution de 1958 a fait du président de la République le relai de l’histoire nationale, l’incarnation de la mémoire de la nation et de l’Etat.
“Sarkozy a demandé à l’histoire ce qu’elle ne peut pas lui fournir”
La nouveauté avec Nicolas Sarkozy, au sein d’une communauté des historiens, habituellement très réservée. “Je ne crois pas que nous ayons connu un interventionnisme comparable à celui qu’ a exercé Nicolas Sarkozy sur notre discipline même sous de Gaulle”, justifie l’académicien Jean Delumeau. “C’est sans doute le président qui a fait les plus nombreuses références à l’histoire et qui a essayé d’avoir les gestes historiques les plus nombreux”, partage également l’historien Patrick Garcia.
Dès le jour de sa prise de fonction, le 16 mai 2007, Nicolas Sarkozy avait placé son mandat sous le signe de l’histoire en déclarant que sa “première décision en tant que président de la République sera de demander au futur ministre de l’Education nationale que cette lettre (de Guy Môquet à ses parents – ndlr) soit lue en début d’année à tous les lycéens de France”. Sans concertation préalable du corps enseignant, l’utilisation de la mémoire de ce jeune militant communiste fusillé par les Allemands en 1941 a été vécue par beaucoup comme une mise en scène émotionnelle portant atteinte à leur liberté pédagogique.
En février 2008, Nicolas Sarkozy avait à nouveau heurté les historiens en proposant lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de “confier à chaque élève de CM2 la mémoire d’un enfant français victime de la Shoah”. Puis vint le projet de Maison de l’histoire de France dont l’échec semble de plus en plus certain : “Je crois que Nicolas Sarkozy a demandé à l’histoire ce qu’elle ne peut pas et ne voulait pas lui fournir”, conclut l’historien Alain Tallon.
Des voitures ont pris feu à la suite de l'explosion que les pompiers tentaient d'éteindre. Crédits photo : HO/AFP
Une bombe a explosé mercredi matin près de l'hôtel où sont logés les observateurs de l'ONU faisant au moins trois blessés. L'attentat a été revendiqué par les rebelles de l'Armée syrienne libre qui visaient une réunion militaire.
• Nouvel attentat à Damas
Une bombe a explosé mercredi matin près de l'hôtel où sont logés les membres de la mission d'observation de l'ONU au centre de Damas. Trois personnes ont été blessées mais aucune d'entre elles n'appartient à l'ONU. L'engin explosif aurait été collé à une citerne de mazout. Des voitures ont pris feu à la suite de l'explosion que les pompiers tentaient d'éteindre. La bombe a explosé près d'un bâtiment de l'état-major général, qui s'est avéré être la cible de l'attentat. L'explosion a été rapidement revendiquée par les rebelles de l'Armée syrienne libre. L'ASL a dit avoir voulu viser une réunion de militaires dans un bureau de l'état-major à Damas.
Une seule explosion a été reportée par la télévision mais les artificiers de l'ASL affirment en avoir préparé deux pour qu'elles «aient lieu durant la réunion d'officiers et sous-officiers de l'armée et des chabbiha (miliciens pro-régime) où sont décidées les opérations du jour à Damas». Le but de l'opération était «de remonter le moral de l'ASL et à dire à Bachar el-Assad et à son commandement que nous pouvons mener des opérations bien étudiées car nous connaissons ce qui se passe dans leurs rangs», a expliqué un commandant des rebelles.
• Plusieurs assauts de l'armée à Damas
Dans la capitale, les troupes gouvernementales ont lancé l'assaut sur plusieurs quartiers où subsistent des poches rebelles, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
À Alep, l'autre grand front syrien, dans le nord, l'armée, appuyée par des hélicoptères, bombardait plusieurs quartiers, notamment Salaheddine, un bastion rebelle dont l'armée a dit avoir repris le contrôle, selon l'OSDH. De violents combats faisaient également rage entre soldats et rebelles dans la métropole, poumon économique du pays, et dans sa région.
• La Syrie devrait être suspendue de l'OCI
L'Organisation de la coopération islamique, réunie à la Mecque, devrait entériner mercredi la décision de suspendre la Syrie prise lundi lors d'une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères des 56 pays plus l'Autorité palestinienne. Selon un projet du communiqué final dont l'AFP a obtenu une copie, le sommet «approuve la suspension de l'adhésion de la Syrie à l'OCI».
Cette mesure symbolique est de nature à isoler davantage le régime du président Bachar el-Assad, dont le pays avait été également suspendu en novembre de la Ligue arabe. L'Iran, membre de l'OCI, avait fait savoir qu'il s'opposait à cette mesure. «Suspendre un pays ne signifie pas aller vers un règlement du problème. En agissant ainsi, vous voulez éluder la question», a fait valoir son chef de la diplomatie. Le projet de communiqué justifie la suspension par l'échec de l'ex-émissaire international en Syrie Kofi Annan à appliquer son plan de paix en six points et par «l'obstination des autorités syriennes à suivre l'option militaire» pour un règlement de la crise.
DIVERS
Bleus : Karabatic ne comprend pas la réaction après le débordement
Après avoir détruit le plateau de l'Equipe TV à Londres en compagnie de son entraîneur Claude Onesta, le demi-centre Nikola Karabatic, qui a présenté ses excuses aux journalistes concernés, a avoué ne pas comprendre la réaction suscitée.
france karabatic © Panoramic
Après avoir créé la polémique suite au dérapage des Experts sur le plateau de l'Equipe TV dimanche, Nikola Karabatic a expliqué à RMC ne pas comprendre pourquoi les dirigeants de la chaîne de télévision se sont plaint :
"Ils nous ont demandé de mettre le bordel sur leur plateau et on l'a fait. Maintenant, il y a un problème donc c'est un petit peu bizarre".
Mais cela n'a pas empêché le demi-centre montpelliérain de faire ses excuses via son compte Facebook : "Toutes mes excuses à Gaëlle, Blandine, Benoît et votre équipe qui avez fait du super boulot pendant les Jeux. On se connait suffisamment pour que vous sachiez faire la part des choses..."
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