HUMOUR......ENCORE QUE......
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Inverser la courbe du chômage, pari de plus en plus risqué pour Hollande
De Pierre GLACHANT (AFP)
Paris — François Hollande a misé gros en faisant de l'inversion de la courbe du chômage pour la fin 2013 l'ambition première de son début de mandat, un volontarisme qui suscite les railleries de l'opposition et les doutes de la presse.
"Cette bataille (du chômage), nous allons la gagner", a lancé encore vendredi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lors d'un déplacement à Lorient (Morbihan), malgré l'annonce la veille d'une hausse du nombre de chômeurs en novembre.
Jeudi, le président Hollande s'était montré encore plus déterminé en déclarant que l'inversion de la courbe du chômage était "bien amorcée". Il s'agit là d'"une vérité", a insisté le ministre du Travail, Michel Sapin, en analysant dans le détail les chiffres de novembre.
Ceux ci font apparaître néanmoins que le chômage est reparti à la hausse, avec 17.800 demandeurs d'emploi supplémentaires. Il ne reste plus donc que les chiffres de décembre, attendus fin janvier, pour que le pari de François Hollande puisse tenir.
Le président doit "prendre acte de son échec" et opérer un "changement de politique économique", a exhorté le président de l'UMP, Jean-François Copé.
Le pays "n'est pas dans une optique d'inversion de la courbe du chômage" mais "au mieux" dans "une stabilisation", a estimé le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly.
Et pour plusieurs éditorialistes vendredi, François Hollande est en plein "déni".
En tous cas, il "joue très gros", commente pour l'AFP Jean Viard, du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
"Il a un peu tout misé la dessus, d'autant plus que depuis la rentrée, la période a été particulièrement propice en difficultés", renchérit Eddy Fougier, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Et le début de 2014, rappelle le chercheur, va être marqué de surcroît par la hausse de la TVA, avant des élections municipales, en mars, et européennes, en mai, à l'occasion desquelles les chiffres du chômage et son évolution devraient peser lourd.
Dominique Wolton, du CNRS, et Jean Viard concèdent qu'afficher un tel objectif d'inversion de la courbe peut constituer un moyen de "mobiliser la société" et même "entraîner une forme de confiance".
Mais en cas de revers, une grande partie des Français peut y voir au contraire "un nouvel aveu d'impuissance des politiques face au chômage", relève Eddy Fougier.
"La piqûre sans la souffrance"
Pour que l'indice de popularité de l'exécutif remonte dans les sondages, il faut que la courbe du chômage "baisse, et de façon régulière, plusieurs mois d'affilée", souligne Gaël Sliman, de l'institut BVA.
Lui juge qu'il y a un "vrai bug de communication" quand l'exécutif s'efforce d'expliquer que l'inversion du chômage est là alors que les derniers chiffres des demandeurs d'emploi sont à la hausse.
"Entre ralentissement et recul, ce n'est pas la même chose", s'insurge aussi Jean Viard, qui voit dans ces chiffres l'illustration d'un constat plus général: "La France ne sort pas à la vitesse prévue de la crise", alors que pour plusieurs autres pays c'est le cas.
L'Espagne "nous taille des croupières" sur le marché des exportations et "sort de la crise avec un coût du travail très bas", ajoute ce spécialiste, selon lequel l'exécutif pourrait être conduit à s'atteler, après les élections, à des "réformes plus radicales", en particulier au sujet du coût du travail. "La concurrence inter-européenne, selon lui, pousse la France à la réforme".
Eddy Fougier considère aussi que les prochains chiffres de la croissance vont mettre en évidence que la France est en "queue de peloton" par rapport à l'Allemagne ou la Grande-Bretagne, ou encore l'Espagne qui pratique une "politique d'austérité drastique".
Selon lui, "ce contraste de l'activité économique" entre la France et les autres pays "va revenir sur le devant de la scène", poussant l'exécutif à s'engager dans des réformes plus radicales.
François Hollande était jusqu'à présent partisan de la réforme "sans que ce soit trop douloureux. La piqûre sans la souffrance".
Mais un "choc électoral" aux municipales et surtout aux européennes, conclut-il, "pourrait amener un choc politique de la part du gouvernement. "Quoi qu'il en soit, il devra réagir d'une manière ou d'une autre".
Jean-Marie Le Pen réitère des propos injurieux envers les Roms
Le Monde.fr avec AFP
L'ancien président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a répété vendredi 27 décembre des propos pour lesquels il a récemment été condamné, selon lesquels, « comme les oiseaux », les Roms « volent naturellement ». « J'ai rappelé une phrase que m'avait rapportée un Rom en disant : “Vous savez, nous, on est comme les oiseaux, on vole naturellement”, a assuré M. Le Pen dans son journal de bord vidéo hebdomadaire. Ça veut dire que [les Roms] volent à travers les frontières, ils passent par-dessus les frontières pour venir jusqu'à chez nous », a poursuivi le dirigeant historique du Front national.
Le 22 septembre 2012, à l'université d'été du parti d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen avait enchaîné les provocations sur l'immigration, thème fétiche du Front national, sous les yeux de sa fille Marine. Moquant les Roms, il avait suscité rires et applaudissements nourris en leur attribuant la phrase : « Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement. » Le 19 décembre, Jean-Marie Le Pen a été condamné à 5 000 euros d'amende pour injure publique envers un groupe de personnes en raison de son appartenance à une ethnie.
« PROPOS NAUSÉEUX »
« Jean-Marie Le Pen croit certainement que les Roms sont une race inférieure », avait alors dénoncé Pierre Mairat, avocat et coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), lors de l'audience, le 14 novembre. « Il leur prête un attribut de vol génétique, héréditaire, [qui nourrit un] sentiment de haine et de détestation », avait-il poursuivi.
Pour son confrère, Me Stéphane Lilti, conseil de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), la « jubilation de Jean-Marie Le Pen [de son] calembour raciste [provoque un] profond sentiment de dégoût ». Mario Pierre Stasi, avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), considère quant à lui qu'il ne s'agit ni d'humour ni de controverse politique, mais de « propos nauséeux ».
Dans la même allocution vidéo, Jean-Marie Le Pen s'est élevé vendredi contre toute volonté de changer le nom du parti, une possibilitéavancée par sa fille Marine Le Pen, affirmant que c'était « complètement débile », « scandaleux » et « impensable ». « Ce nom a été honoré, il a créé une condition d'existence d'un parti politique français depuis quarante ans, et il a été soutenu par des milliers, des centaines de milliers de sacrifices de militants et adhérents du FN », plaide son président d'honneur.
Turquie : manifestations à Istanbul et Ankara, Erdogan laché par des députés AKP
E.Pe.
Lacrymogènes et Toma (les canons à eau) étaient de sortie ce vendredi soir à Istanbul. Aux alentours de 19 h, la police turque a dispersé plusieurs centaines de protestataires qui tentaient de rejoindre la place Taksim, le fief de la révolte en juin dernier.
Mêmes scènes de colère dans la capitale, Ankara, où des manifestants ont déferlé dans les rues aux cris de «Tayyip démission».
Ces protestations font suite aux défections au sein du parti AKP, de Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre actuellement au pouvoir. Ce vendredi, trois députés turcs, dont un ex-ministre, ont en effet remis leur démission. Des départs en cascade qui s'ajoutent à ceux de trois ministres (Intérieur, Economie et Environnement), ayant conduit jeudi soir à un remaniement en urgence et en profondeur du gouvernement en place. Tous sont impactés par un l'affaire de corruption qui éclabousse le gouvernement. Au total, vingt-quatre personnes ont été placées en détention préventive pour leur implication supposée dans un scandale financier de grande ampleur. Ils sont soupçonnés d'avoir accepté des pots de vins dans le cadre de projets immobiliers.
VIDEO. Turquie: la police disperse des manifestants anti-Erdogan
Guerre fratricide entre Fethullah Gülen et Recep Tayyip Erdogan
Dans la soirée de ce vendredi, non loin des foules en colère, le Premier ministre Turc, Recep Tayyip Erdogan s'est voulu rassurant devant ses fidèles. Il s'est exprimé devant un parterre de partisans acquis à sa cause dans le quartier d'Uskudar à Istanbul. Il a une nouvelle fois dénoncé un «complot», pointant en filigrane Fethullah Gülen, le leader d'un mouvement musulman exilé aux Etats-Unis. Erdogan accuse en effet ce dernier d'être à l'origine de l'enquête anticorruption qui a provoqué la démission de ses collaborateurs. Fethullah Gülen reste en effet très influent au sein de la police et la magistrature turques.
Soutien du parti islamo-conservateur depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'organisation musulmane de Gülen a récemment déclaré la guerre au gouvernement d'Erdogan qui veut supprimer d'ici 2 ans les établissements de soutien scolaire privés, l'une de ses principales sources de financement. «Ces écoles sont très importantes pour Fethullah Gülen, elles représentent 25% des écoles du pays et l'homme y recrutait ses fidèles, détaille Eser Karakas. Deux millions d'étudiants y sont inscrits actuellement». Fehtullah Gülen est resté pour l'heure silencieux. ,9616 livres pour un euro, 8% en-dessous de son cours de début décembre. «C'est un coup dur pour l'économie turque, nous sommes un pays qui importe beaucoup, notamment dans le domaine des énergies, et nous avons des besoins grandissants, la baisse de la livre aura de graves conséquences» pour les 75 millions d'habitants, souligne Eser Karakas.
VIDEO. Turquie : trois députés quittent le parti au pouvoir
VIDEO. Erdogan blâme les opposants à la «nouvelle Turquie»
Chute de la bourse
Conséquence de cette crise politique, la livre turque est tombée vendredi à ses plus bas niveaux historiques. La Bourse d'Istanbul a poursuivi sa chute. La devise turque s'échangeait ce vendredi soir à la clôture des marchés financiers turcs à 2,1492 livres pour un dollar, soit une baisse depuis le début décembre de plus de 7,5%. Elle s'échangeait aussi à 2«Nous avons à faire à une rivalité entre les deux groupes conservateurs du pays, ce n'est pas une surprise, les rivalités ont commencé en 2010 entre eux», explique un économiste et politologue basé à Istanbul. A cette époque, les hommes divergent sur la flottille de la liberté (aussi appelée flottille de Gaza) envoyée en Palestine. 700 pro-palestiniens de différents pays, dont des Européens, voulaient alors apporter une aide aux Palestiniens. L'armée israélienne avait ouvert le feu, tuant neuf personnes dont des Turcs. Erdogan avait soutenu cette initiative internationale, critiquée en revanche par Fethullah Gülen.
Ces protestations font suite aux défections au sein du parti AKP, de Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre actuellement au pouvoir. Ce vendredi, trois députés turcs, dont un ex-ministre, ont en effet remis leur démission. Des départs en cascade qui s'ajoutent à ceux de trois ministres (Intérieur, Economie et Environnement), ayant conduit jeudi soir à un remaniement en urgence et en profondeur du gouvernement en place. Tous sont impactés par un l'affaire de corruption qui éclabousse le gouvernement. Au total, vingt-quatre personnes ont été placées en détention préventive pour leur implication supposée dans un scandale financier de grande ampleur. Ils sont soupçonnés d'avoir accepté des pots de vins dans le cadre de projets immobiliers.
VIDEO. Turquie: la police disperse des manifestants anti-Erdogan
Guerre fratricide entre Fethullah Gülen et Recep Tayyip Erdogan
Dans la soirée de ce vendredi, non loin des foules en colère, le Premier ministre Turc, Recep Tayyip Erdogan s'est voulu rassurant devant ses fidèles. Il s'est exprimé devant un parterre de partisans acquis à sa cause dans le quartier d'Uskudar à Istanbul. Il a une nouvelle fois dénoncé un «complot», pointant en filigrane Fethullah Gülen, le leader d'un mouvement musulman exilé aux Etats-Unis. Erdogan accuse en effet ce dernier d'être à l'origine de l'enquête anticorruption qui a provoqué la démission de ses collaborateurs. Fethullah Gülen reste en effet très influent au sein de la police et la magistrature turques.
Soutien du parti islamo-conservateur depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'organisation musulmane de Gülen a récemment déclaré la guerre au gouvernement d'Erdogan qui veut supprimer d'ici 2 ans les établissements de soutien scolaire privés, l'une de ses principales sources de financement. «Ces écoles sont très importantes pour Fethullah Gülen, elles représentent 25% des écoles du pays et l'homme y recrutait ses fidèles, détaille Eser Karakas. Deux millions d'étudiants y sont inscrits actuellement». Fehtullah Gülen est resté pour l'heure silencieux. ,9616 livres pour un euro, 8% en-dessous de son cours de début décembre. «C'est un coup dur pour l'économie turque, nous sommes un pays qui importe beaucoup, notamment dans le domaine des énergies, et nous avons des besoins grandissants, la baisse de la livre aura de graves conséquences» pour les 75 millions d'habitants, souligne Eser Karakas.
VIDEO. Turquie : trois députés quittent le parti au pouvoir
VIDEO. Erdogan blâme les opposants à la «nouvelle Turquie»
Chute de la bourse
Conséquence de cette crise politique, la livre turque est tombée vendredi à ses plus bas niveaux historiques. La Bourse d'Istanbul a poursuivi sa chute. La devise turque s'échangeait ce vendredi soir à la clôture des marchés financiers turcs à 2,1492 livres pour un dollar, soit une baisse depuis le début décembre de plus de 7,5%. Elle s'échangeait aussi à 2«Nous avons à faire à une rivalité entre les deux groupes conservateurs du pays, ce n'est pas une surprise, les rivalités ont commencé en 2010 entre eux», explique un économiste et politologue basé à Istanbul. A cette époque, les hommes divergent sur la flottille de la liberté (aussi appelée flottille de Gaza) envoyée en Palestine. 700 pro-palestiniens de différents pays, dont des Européens, voulaient alors apporter une aide aux Palestiniens. L'armée israélienne avait ouvert le feu, tuant neuf personnes dont des Turcs. Erdogan avait soutenu cette initiative internationale, critiquée en revanche par Fethullah Gülen.
Le chef des rebelles sud-soudanais ne s'engage pas explicitement pour le cessez-le-feu
Pour Riek Machar, toute trêve devrait être supervisée.
Le chef des rebelles sud-soudanais Riek Machar a refusé de dire vendredi s’il s’engageait à conclure un cessez-le-feu avec le gouvernement, arguant que toute trêve devrait être supervisée.
S’exprimant à la BBC, l’ancien vice-président de la plus jeune nation du monde a également réclamé que tous ses alliés détenus soient libérés.
«Le cessez-le-feu doit être supervisé. Ma position est qu’un cessez-le-feu doit être négocié de telle sorte qu’un mécanisme soit mis en place pour le superviser», a déclaré Riek Machar au World Service de la BBC, parlant par téléphone satellitaire depuis un endroit indéterminé dans la brousse.
Les chefs d’État et de gouvernement de l’Afrique de l’Est ont annoncé vendredi que le gouvernement sud-soudanais avait accepté le principe d’un «cessez-le-feu immédiat», au terme de deux semaines de combats intenses avec les rebelles.
Ils ont donné à Riek Machar et Kiir quatre jours pour engager des pourparlers en tête à tête et arrêter les combats, «faute de quoi ils prendront d’autres mesures».
Les rivaux Salva Kiir et Riek Machar ont formellement accepté d’entamer des pourparlers mais sans fixer de date. Lorsque la BBC lui a demandé s’il était en train de dire que ses troupes continueraient à combattre si la situation restait inchangée, Riek Machar a répondu : «Ce n’est pas ce que je dis».
«Ce que je dis, c’est que les questions concernant le cessez-le-feu sont toujours du ressort des délégations, et que pour que le cessez-le-feu soit crédible, il faut un mécanisme (de contrôle), si l’on ne veut pas se payer de mots», a conclu Riek Machar.
Paris — Gérard Longuet, ancien ministre (UMP) de la Défense, a jugé vendredi "insuffisant" le contingent français en Centrafrique (1.600 hommes) et estimé que François Hollande avait eu tort de déclarer que l'opération pouvait être achevée "rapidement avec des effectif limités."
"Le président de la République a eu à la fois raison d'impliquer la France dans ce qui était la chronique d'un massacre annoncé, mais il a eu parfaitement tort de dire qu'on pouvait faire cela rapidement avec des effectifs limités", a déclaré M. Longuet sur RTL.
"Les effectifs sont insuffisants et surtout la question de la date ne doit jamais être évoquée", a poursuivi le sénateur de la Meuse.
"Nous avons la double obligation de donner à nos soldats les moyens d'intervenir quantitativement et surtout de ne jamais parler de date. Sinon on donne à l'adversaire des raisons d'espérer", a dit l'ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon.
L'armée française, au lendemain d'une nouvelle journée de chaos sanglant à Bangui, a sécurisé jeudi deux quartiers de la capitale centrafricaine. L'archevêque et l'imam de la ville ont demandé l'envoi "de toute urgence" de Casques bleus, trois semaines après le déclenchement de l'opération Sangaris en RCA.
Après avoir évoqué une mission "rapide" ("quatre à six mois" selon la Défense), le chef de l'Etat a déclaré que les soldats français resteraient en RCA "autant que nécessaire" et qu'il n'y aurait pas plus de 1.6000 hommes engagés sur ce théâtre d'opérations, soit déjà 400 de plus que le nombre initialement annoncé.
La police assure que ces tirs à balles réelles ne viennent pas de ses rangs. En Thaïlande, l'intervention d'un tireur non-identifié, mettant de l'huile sur le feu en cas de crise, n'a rien d'une première, les deux camps s'accusant généralement ensuite mutuellement de cette provocation.
Cela porte à huit le nombre de morts en marge des manifestations, la plupart du temps dans des circonstances troubles comme celles-ci. Au total, quelque 400 personnes ont été blessées depuis début décembre, certaines par balles, dont des journalistes.
LA PREMIÈRE MINISTRE SUR LA SELLETTE
La première ministre Yingluck Shinawatra est dans une impasse, face à une mobilisation qui ne faiblit pas et a mobilisé récemment jusqu'à plus de 150 000 manifestants par jour. Depuis deux mois, les manifestants réclament son départ, l'accusant d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, lui-même ex-premier ministre, en exil après un coup d'Etat contre lui en 2006.
L'opposition est accusée de vouloir recréer une situation similaire à celle de 2006, quand l'armée était intervenue après des mois de chaos politique. La crise actuelle, qui a fait plusieurs morts depuis début décembre, est la pire depuis 2010, lorsque quelque 100 000 « chemises rouges » fidèles à Thaksin avaient occupé le centre de Bangkok pendant deux mois, avant un assaut de l'armée qui avait causé plus de 90 morts et 1 900 blessés.
S’exprimant à la BBC, l’ancien vice-président de la plus jeune nation du monde a également réclamé que tous ses alliés détenus soient libérés.
«Le cessez-le-feu doit être supervisé. Ma position est qu’un cessez-le-feu doit être négocié de telle sorte qu’un mécanisme soit mis en place pour le superviser», a déclaré Riek Machar au World Service de la BBC, parlant par téléphone satellitaire depuis un endroit indéterminé dans la brousse.
Médiateurs
«Deuxièmement, j’ai dit aux médiateurs que pour les négociations commencent, il vaut mieux que (le président) Salva Kiir libère d’abord les détenus politiques», a poursuivi Riek Machar, qui a indiqué qu’il savait que le gouvernement avait déjà libéré deux personnes.Les chefs d’État et de gouvernement de l’Afrique de l’Est ont annoncé vendredi que le gouvernement sud-soudanais avait accepté le principe d’un «cessez-le-feu immédiat», au terme de deux semaines de combats intenses avec les rebelles.
Ils ont donné à Riek Machar et Kiir quatre jours pour engager des pourparlers en tête à tête et arrêter les combats, «faute de quoi ils prendront d’autres mesures».
Les rivaux Salva Kiir et Riek Machar ont formellement accepté d’entamer des pourparlers mais sans fixer de date. Lorsque la BBC lui a demandé s’il était en train de dire que ses troupes continueraient à combattre si la situation restait inchangée, Riek Machar a répondu : «Ce n’est pas ce que je dis».
«Ce que je dis, c’est que les questions concernant le cessez-le-feu sont toujours du ressort des délégations, et que pour que le cessez-le-feu soit crédible, il faut un mécanisme (de contrôle), si l’on ne veut pas se payer de mots», a conclu Riek Machar.
Centrafrique: les effectifs français "insuffisants" selon l'ex-ministre Longuet
(AFP)
Paris — Gérard Longuet, ancien ministre (UMP) de la Défense, a jugé vendredi "insuffisant" le contingent français en Centrafrique (1.600 hommes) et estimé que François Hollande avait eu tort de déclarer que l'opération pouvait être achevée "rapidement avec des effectif limités."
"Le président de la République a eu à la fois raison d'impliquer la France dans ce qui était la chronique d'un massacre annoncé, mais il a eu parfaitement tort de dire qu'on pouvait faire cela rapidement avec des effectifs limités", a déclaré M. Longuet sur RTL.
"Les effectifs sont insuffisants et surtout la question de la date ne doit jamais être évoquée", a poursuivi le sénateur de la Meuse.
"Nous avons la double obligation de donner à nos soldats les moyens d'intervenir quantitativement et surtout de ne jamais parler de date. Sinon on donne à l'adversaire des raisons d'espérer", a dit l'ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon.
L'armée française, au lendemain d'une nouvelle journée de chaos sanglant à Bangui, a sécurisé jeudi deux quartiers de la capitale centrafricaine. L'archevêque et l'imam de la ville ont demandé l'envoi "de toute urgence" de Casques bleus, trois semaines après le déclenchement de l'opération Sangaris en RCA.
Après avoir évoqué une mission "rapide" ("quatre à six mois" selon la Défense), le chef de l'Etat a déclaré que les soldats français resteraient en RCA "autant que nécessaire" et qu'il n'y aurait pas plus de 1.6000 hommes engagés sur ce théâtre d'opérations, soit déjà 400 de plus que le nombre initialement annoncé.
Thaïlande : un mort après des tirs sur les manifestants à Bangkok
Le Monde.fr avec AFP
Des manifestants campant près du siège du gouvernement à Bangkok ont essuyé des tirs dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 décembre, qui ont fait un mort, selon les services de secours. Trois autres personnes ont été blessées et hospitalisées, a précisé le centre de secours Erawan.
Cette attaque survenue en pleine nuit intervient deux jours après des violences qui ont déjà fait deux morts – un policier et un manifestant – et plus de 150 blessés. Les manifestants avaient tenté de prendre le stade de Bangkok où avaient lieu les inscriptions des candidats aux prochaines législatives.La police assure que ces tirs à balles réelles ne viennent pas de ses rangs. En Thaïlande, l'intervention d'un tireur non-identifié, mettant de l'huile sur le feu en cas de crise, n'a rien d'une première, les deux camps s'accusant généralement ensuite mutuellement de cette provocation.
Cela porte à huit le nombre de morts en marge des manifestations, la plupart du temps dans des circonstances troubles comme celles-ci. Au total, quelque 400 personnes ont été blessées depuis début décembre, certaines par balles, dont des journalistes.
La première ministre Yingluck Shinawatra est dans une impasse, face à une mobilisation qui ne faiblit pas et a mobilisé récemment jusqu'à plus de 150 000 manifestants par jour. Depuis deux mois, les manifestants réclament son départ, l'accusant d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, lui-même ex-premier ministre, en exil après un coup d'Etat contre lui en 2006.
L'opposition est accusée de vouloir recréer une situation similaire à celle de 2006, quand l'armée était intervenue après des mois de chaos politique. La crise actuelle, qui a fait plusieurs morts depuis début décembre, est la pire depuis 2010, lorsque quelque 100 000 « chemises rouges » fidèles à Thaksin avaient occupé le centre de Bangkok pendant deux mois, avant un assaut de l'armée qui avait causé plus de 90 morts et 1 900 blessés.
Chine. Les réformes annoncées en novembre ont été entérinées
La haute instance législative a validé la fin des camps de rééducation par le travail et l'assouplissement de la politique de l'enfant unique.
deux réformes emblématiques qui avaient été annoncées en novembre.
Mais des experts ont cependant mis en garde contre la probable persistance en Chine, sous des noms différents, d'autres formes de détention arbitraire.
Cette décision marque un net assouplissement de la politique chinoise de planning familial, dite de l'enfant unique, adoptée il y a trois décennies pour freiner l'accroissement démographique dans le pays le plus peuplé du monde.
Cette modification est destinée à enrayer le vieillissement de la population chinoise, alors que le taux de fécondité dans le pays, à 1,5 enfant par femme, est très en-deçà du seuil supposé garantir le renouvellement des générations.
Dans la lettre remise au Vatican par Joseph Soueid, ministre d'Etat, Bachar Al-Assad écrit également que c'est fort de cette conviction qu'il est disposé à participer à la conférence de paix sur la Syrie qui doit avoir lieu en Suisse le 22 janvier, poursuit Sana. Le président syrien y insiste aussi sur la détermination du gouvernement à « exercer son droit à défendre tous ses citoyens, quelles que soient leurs confessions, contre les crimes commis par les bandes takfiries [extrémistes sunnites] qui s'attaquent à leurs maisons, à leurs lieux de culte et à leurs quartiers ».
Le message dénonce enfin « le soutien militaire, logistique et matériel, fourni par des pays voisins aux terroristes » agissant en Syrie, terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles, toujours selon l'agence syrienne.
ACCÈS AUX AIDES HUMANITAIRES
Dans son message de Noël « urbi et orbi », le pape François avait demandé à toutes les parties belligérantes de permettre à l'aide humanitaire d'arriver aux millions de victimes de la guerre en Syrie.
« Le conflit en Syrie en a trop brisé ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu'il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l'accès pour les aides humanitaires », avait lancé le pape depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre.
Début décembre, le pontife avait déjà lancé un appel pour les douze sœurs orthodoxes emmenées par des hommes armés dans la localité de Maaloula, dans le nord de la Syrie, et pour « toutes les personnes enlevées en raison du conflit » dans ce pays. François a appelé plusieurs fois à une solution pacifique en Syrie depuis son élection en mars.
Début septembre, il avait organisé une journée de prière pour la paix en Syrie à l'occasion de laquelle il s'était prononcé contre une intervention militaire envisagée par les Etats-Unis et la France après l'usage d'armes chimiques dans la banlieue de Damas, attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar Al-Assad.
L'Assemblée nationale populaire, chambre d'enregistrement législative des décisions du Parti unique, a validé, samedi, par un vote de son comité permanent, La fin des camps, vraiment ?
Apparu en 1957, le système de la rééducation par le travail, ou "laojiao", permettait de détenir des personnes sur simple décision de police, et ce jusqu'à quatre ans. Il a été aboli.Mais des experts ont cependant mis en garde contre la probable persistance en Chine, sous des noms différents, d'autres formes de détention arbitraire.
Enrayer le vieillissement de la population
Le comité permanent de l'ANP a par ailleurs adopté une résolution "autorisant les couples dont l'un des membres est enfant unique à avoir deux enfants", indique l'agence officielle Chine nouvelle.Cette décision marque un net assouplissement de la politique chinoise de planning familial, dite de l'enfant unique, adoptée il y a trois décennies pour freiner l'accroissement démographique dans le pays le plus peuplé du monde.
Cette modification est destinée à enrayer le vieillissement de la population chinoise, alors que le taux de fécondité dans le pays, à 1,5 enfant par femme, est très en-deçà du seuil supposé garantir le renouvellement des générations.
Syrie : Assad envoie un message au pape
Le Monde.fr avec AFP
Le président syrien Bachar Al-Assad a fait parvenir, samedi 28 décembre, un message au pape François par l'intermédiaire d'une délégation syrienne reçue à Rome par le numéro 2 du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin. La délégation « a apporté un message du président Assad pour le Saint-Père qui reflète la position du gouvernement syrien », indique le Vatican dans un communiqué.
Selon l'agence officielle syrienne Sana, le président Assad remercie dans cette lettre le pape pour sa position sur la Syrie « confrontée à une agression », et affirme que toute solution au conflit doit passer par « un dialogue national entre les Syriens, sans interférences étrangères, car le peuple syrien est seul maître de son destin, et il est le seul à choisir sa direction ».Dans la lettre remise au Vatican par Joseph Soueid, ministre d'Etat, Bachar Al-Assad écrit également que c'est fort de cette conviction qu'il est disposé à participer à la conférence de paix sur la Syrie qui doit avoir lieu en Suisse le 22 janvier, poursuit Sana. Le président syrien y insiste aussi sur la détermination du gouvernement à « exercer son droit à défendre tous ses citoyens, quelles que soient leurs confessions, contre les crimes commis par les bandes takfiries [extrémistes sunnites] qui s'attaquent à leurs maisons, à leurs lieux de culte et à leurs quartiers ».
Le message dénonce enfin « le soutien militaire, logistique et matériel, fourni par des pays voisins aux terroristes » agissant en Syrie, terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles, toujours selon l'agence syrienne.
Voir aussi nos explications en cartes : Carte : comprendre la rébellion en Syrie en cinq minutes
Dans son message de Noël « urbi et orbi », le pape François avait demandé à toutes les parties belligérantes de permettre à l'aide humanitaire d'arriver aux millions de victimes de la guerre en Syrie.
« Le conflit en Syrie en a trop brisé ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu'il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l'accès pour les aides humanitaires », avait lancé le pape depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre.
Début décembre, le pontife avait déjà lancé un appel pour les douze sœurs orthodoxes emmenées par des hommes armés dans la localité de Maaloula, dans le nord de la Syrie, et pour « toutes les personnes enlevées en raison du conflit » dans ce pays. François a appelé plusieurs fois à une solution pacifique en Syrie depuis son élection en mars.
Début septembre, il avait organisé une journée de prière pour la paix en Syrie à l'occasion de laquelle il s'était prononcé contre une intervention militaire envisagée par les Etats-Unis et la France après l'usage d'armes chimiques dans la banlieue de Damas, attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar Al-Assad.
Russie: au moins 18 morts dans un attentat suicide à Volgograd
Au moins dix-huit personnes ont été tuées et quarante autres blessées dimanche en Russie dans un attentat commis par une kamikaze dans une gare de la ville de Volgograd, proche de la région instable du Caucase russe, ont annoncé les médias.
Un comité anti-terroriste russe national a annoncé à l'agence Ria Novosti que l'explosion avait été provoquée par une kamikaze.
L'explosion s'est produite à l'intérieur de la gare vers 12h45 locales (08h45 GMT), a précisé à l'agence Itar-Tass une porte-parole du ministère régional de l'Intérieur, Svetlana Smolianinova.
Selon Itar-Tass, l'explosion s'est déclarée près des détecteurs en métal placés à l'entrée de la gare principale de la ville.
En octobre dernier, une kamikaze originaire du Daguestan avait tué six personnes en se faisant exploser dans un autobus rempli d'étudiants à Volgograd. Ce précédent attentat avait déjà soulevé des craintes quant à la sécurité aux Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi qui doivent se tenir en février.
L'explosion s'est produite à l'intérieur de la gare vers 12h45 locales (08h45 GMT), a précisé à l'agence Itar-Tass une porte-parole du ministère régional de l'Intérieur, Svetlana Smolianinova.
Selon Itar-Tass, l'explosion s'est déclarée près des détecteurs en métal placés à l'entrée de la gare principale de la ville.
En octobre dernier, une kamikaze originaire du Daguestan avait tué six personnes en se faisant exploser dans un autobus rempli d'étudiants à Volgograd. Ce précédent attentat avait déjà soulevé des craintes quant à la sécurité aux Jeux Olympiques d'Hiver de Sotchi qui doivent se tenir en février.
JUSTICE ?
Dieudonné dans la mire de la place Beauvau
et
Le ministère de l’Intérieur donne des consignes aux préfets visant à interdire les réunions publiques de l’«humoriste», auteur de nouveaux propos antisémites.
«Dieudonné a changé d’échelle» : voilà comment le ministère de l’Intérieur justifie son initiative, vendredi, de menacer d’interdiction les spectacles de «l’humoriste». C’est lors de l’un d’entre eux, au théâtre parisien de la Main d’or, que Dieudonné a, fin décembre, agressé verbalement le journaliste de France Inter Patrick Cohen : «Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage.»
«L’humoriste» est déjà un multicondamné
Les attaques contre Patrick Cohen - qui ont fait l’objet d’un signalement à la justice par Radio France - ne sont que le dernier avatar d’une longue série de dérapages antisémites de la part de Dieudonné. L’homme de 47 ans a déjà été condamné à sept reprises par la justice. «Il y a une dizaine d’années, les associations antiracistes ont mené un combat d’avant-garde, en déposant plainte contre les propos de Dieudonné, se souvient Me Sabrina Goldman, avocate de la Licra. Désormais, c’est à chaque fois le ministère public qui se charge d’engager les poursuites. Dieudonné a beau se poser en martyr, victime de la vindicte des associations antiracistes, il faut bien rappeler que c’est la justice française qui le poursuit.» Le dernier épisode ne remonte qu’à quelques semaines. Fin novembre, l’ancien comparse d’Elie Semoun a écopé en appel de 28 000 euros d’amende pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale. En cause : deux chansons diffusées sur Internet, notamment une transformant la chanson d’Annie Cordy Chaud cacao en Shoah nanas. Par le passé, Dieudonné avait aussi été condamné à des amendes, pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la «pornographie mémorielle» ou avoir comparé en 2004 les «juifs» à des «négriers». Confrontés à l’efficacité toute relative de ces procédures «classiques», les pouvoirs publics semblent déterminés à passer à la vitesse supérieure.
LE trouble à l’ordre public invoqué
C’est le principal angle d’attaque évoqué vendredi par la place Beauvau. Selon l’Intérieur, les spectacles de Dieudonné «n’appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent à accroître les risques de trouble à l’ordre public». Des élus ont déjà tenté, en vain, d’obtenir l’interdiction de tels spectacles. En mai, Jean-Jacques Pujol, le maire (UMP) de Perpignan, avait pris un arrêté dans ce sens. Mais le tribunal administratif de Montpellier avait cassé sa décision avec un argumentaire jésuitique : d’un côté, les magistrats ont admis que l’opposition de l’élu à des propos racistes et antisémites était fondée ; mais de l’autre, ils ont estimé qu’à partir du moment où Dieudonné avait renoncé à chanter Shoah nanas le risque de trouble à l’ordre public ne se justifiait plus. Le ministère de l’Intérieur est conscient de la difficulté juridique posée par une interdiction a priori. «La liberté d’expression est protégée par la Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme. L’interdiction doit donc rester l’exception, explique un conseiller de Manuel Valls. Mais les événements de Lyon, lorsque six jeunes juifs ont voulu s’en prendre à l’auteur d’une quenelle, traduisent un risque accru de trouble à l’ordre public. Nous avons basculé du champ de la loi de 1881 sur la liberté d’expression à celui de l’ordre public.» Le ministère de l’Intérieur ne demandera pas lui-même l’interdiction d’un spectacle, mais passe une consigne aux préfets sur cette possibilité d’articuler la liberté d’expression et le trouble à l’ordre public. Vendredi, Jean-Claude Gaudin, le maire (UMP) de Marseille, a affirmé son intention de demander au préfet l’interdiction d’un spectacle de Dieudonné prévu le 2 février.
Un Prochain terrain d’affrontement judiciaire
Salut antisémite pour certains, simple bras d’honneur antisystème pour d’autres : la «quenelle», geste de ralliement de la «Dieudosphère», a émaillé l’actualité en 2013. On ne compte plus les photographies de personnalités ou d’inconnus posant main ouverte près de l’épaule, bras opposé tendu vers le bas, paume ouverte et doigts joints. Le geste, «révolutionnaire et antisystème» selon Dieudonné, avait une connotation tout autre à sa naissance, en 2009 : «L’idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher», disait-il à Libération. Pour Sabrina Goldman, il est clair que la quenelle a un «caractère antisémite».C’est pourtant par l’entremise de Dieudonné, associé pour l’occasion à l’historien négationniste Robert Faurisson et à une bordée de meurtriers condamnés (Youssouf Fofana, Alfredo Stranieri, Philippe Abitbol…), que le geste pourrait faire l’objet d’un premier débat judiciaire. Dieudonné poursuit en effet en justice une lettre de Alain Jakubovicz, le président de la Licra, au ministre de la Défense, dans laquelle il qualifiait la quenelle de «salut nazi inversé». «C’est une plainte à vomir qui n’a aucune chance d’aboutir», estime Me Sabrina Goldman.
Surveillance: le programme de la NSA "légal", pour un juge de New-York
Le programme de surveillance téléphonique de la NSA est "légal", a estimé un juge new-yorkais vendredi, dont l'avis contredit avec force celui d'un magistrat de Washington qui, il y a dix jours, y voyait une manoeuvre "quasi-orwellienne" du gouvernement américain.
Ce nouveau rebondissement accroît la probabilité que la question de la légalité du programme de l'Agence américaine de sécurité soit, in fine, tranchée par la Cour suprême.
Le juge William Pauley concède dans sa décision consultée par l'AFP que la collecte de métadonnées (numéro appelé, durée de l'appel) "aspire virtuellement les informations de tous les appels téléphoniques passés vers et aux Etats-Unis". Mais, assure-t-il aussitôt, il s'agit là de la "riposte" du gouvernement américain à Al-Qaïda, le réseau extrémiste responsable des attentats du 11-Septembre.
Le magistrat était appelé à se prononcer dans une affaire où l'influente Association de défense des libertés civiles (ACLU) attaquait l'administration Obama au prétexte que le programme de surveillance de la NSA était, selon elle, illégale. L'ACLU espérait bien que la justice y mette un terme et fasse "effacer toutes les données collectées".
"La question posée à la cour est de savoir si le programme de collecte massive de métadonnées téléphoniques est légal. La cour estime qu'il l'est", écrit encore le juge Pauley.
Dans un communiqué, l'ACLU s'est dit "très déçue" de la décision qui, selon Jameel Jaffer, l'un de ses experts, "minimise les implications qu'a la surveillance du gouvernement sur la vie privée".
L'ACLU a annoncé qu'elle ferait appel.
Au contraire, le ministère de la Justice s'est dit "content" du jugement, par l'intermédiaire d'un porte-parole interrogé par l'AFP.
Rare débat sur la vie privée
Le programme, dont l'étendue a été révélée par l'ancien consultant Edward Snowden, permet au renseignement américain de collecter les métadonnées téléphoniques, y compris celles d'Américains.
En un peu plus de six mois les révélations d'Edward Snowden ont suscité un rare débat sur la pertinence de la surveillance de citoyens américains et, plus largement, sur les limites fixées à l'intrusion dans la vie privée, dont la protection est ancrée dans le Quatrième amendement de la Constitution.
Mais pour le juge new-yorkais, "il n'existe aucune preuve que le gouvernement ait utilisé la collecte massive de métadonnées téléphoniques à d'autres fins que de prévenir et d'enquêter sur des attaques terroristes".
Cette cinglante rebuffade infligée aux défenseurs des libertés civiles intervient dix jours après la décision d'un juge de Washington, dont l'avis est aux antipodes du juge Pauley.
Le juge Richard Leon avait épinglé le 16 décembre le caractère "quasi-orwellien" du programme de surveillance de la NSA, estimant même que ce programme constituait une "atteinte à la vie privée". Il mettait en doute sa constitutionnalité et jugeait que la NSA "empiétait" sur les valeurs défendues par le Quatrième amendement de la Constitution.
Et là est le coeur du débat. Dans son jugement de vendredi, le juge William Pauley concorde avec la Commission d'enquête mise en place après le 11-Septembre et pour laquelle "le choix entre la liberté et la sécurité n'en est pas un, puisque rien n'est plus propre à mettre en péril les libertés civiles qu'un attentat terroriste sur le sol américain".
Compte tenu du débat qu'il suscite tant dans les tribunaux que dans les médias, il fait peu de doute que le programme de surveillance de la NSA devrait occuper la Cour suprême, seule à même de se prononcer sur sa constitutionnalité, selon Stephen Vladeck, professeur de droit à l'American University de Washington.
La décision de vendredi "aide le gouvernement, mais les tribunaux d'appel ne sont en aucun cas liés par les décisions des tribunaux de première instance", a-t-il expliqué à l'AFP.
"Il est fort possible qu'une cour d'appel donne raison au juge Leon. A ce moment-là, il est quasiment certain que le gouvernement se tournera vers la Cour suprême, qui aura alors le dernier mot", a-t-il ajouté.
Au plan politique, le président Barack Obama est en train d'étudier une quarantaine de recommandations émanant d'un groupe d'experts chargés d'explorer des pistes de réflexion pour amender, si ce n'est réformer les programmes de la NSA.
Il compte s'exprimer sur le sujet en janvier.
ECONOMIE
Cure d'austérité pour le budget onusien
Le Monde.fr avec AFP
L'assemblée générale des Nations unies a adopté, vendredi 27 décembre, un budget marqué par une réduction des dépenses et du nombre de salariés au siège à New York, sous la pression des Etats-Unis et des puissances industrielles touchées par l'austérité.
Après d'âpres négociations, les 193 pays membres se sont entendus vendredi pour supprimer 221 postes du siège des Nations unies à New York et ne pas augmenter le salaire de plus de 10 000 salariés à New York.Le budget de l'ONU pour 2014-2015 passe à 5,5 milliards de dollars, soit 50 millions de dollars de moins que les deux années précédentes. Joe Torsella, chargé des ressources humaines des Nations unies a salué ce budget y voyant une avancée pour « éliminer les postes inutiles, redondants ou dépassés ».
22 % DU BUDGET FOURNIS PAR LES ETATS-UNIS
Les discussions sur le budget se sont prolongées après Noël car les Etats-Unis, principaux contributeurs au budget onusien avec l'Europe se sont âprement disputés avec les pays en voie de développement qui souhaitaient maintenir un budget stable.
Les Etats-Unis fournissent environ 22 % du budget, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon sont parmi les contributeurs les plus importants. « Ces nouvelles mesures qui feront date, marquent un nouvel engagement des Nations unies à une véritable discipline budgétaire à un moment difficile pour toutes les familles autour du monde », a déclaré Joe Torsella devant l'assemblée générale.
Le budget onusien ne comprend pas les dépenses engagées par les missions de maintien de la paix dont le budget annuel est de 7,5 milliards de dollars, ni les fonds engagés pour le fonctionnement des principales agences onusiennes tel que l'Unicef et le programme alimentaire mondial.
L'Italie reporte le lancement de sa taxe Google
Le Monde.fr avec Reuters
Le gouvernement italien a annoncé, vendredi 27 décembre, le report à juillet 2014 de l'application d'une taxe sur les multinationales en ligne, afin qu'elle soit mieux coordonnée avec le lancement d'impôts similaires en Europe.
Adoptée cette semaine par le Parlement, la « taxe Google » vise à collecter au moins un milliard d'euros en obligeant toute entreprise qui fait de la publicité en ligne ou du commerce électronique en Italie à le faire désormais uniquement via des agences ayant un foyer fiscal dans la Péninsule.
CRITIQUES DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
Ce report est inscrit dans le décret-loi « Milleproroghe » (« mille prolongations ») du gouvernement d'Enrico Letta. Utilisé depuis 2005, cet instrument permet de prolonger ou de mettre en œuvre avant la fin de l'année des dispositions jugées urgentes.
Le projet italien de taxe sur les entreprises du Net a été critiqué par la Commission européenne, qui a exprimé des doutes sur sa légalité avant son adoption par le Parlement. La semaine dernière, Matteo Renzi, le nouveau chef de file du Parti démocrate (PD), principale formation de la gauche italienne dont est issu Enrico Letta, avait demandé au gouvernement de renoncer à la « taxe Google ».
Fin de la fête pour l'action Twitter qui perd 13%
(AFP)
Dans un marché où les volumes étaient globalement faibles du fait des fêtes de fin d'année, l'action TWTR a clôturé à 63,75 dollars, soit un recul de 13,04% comparé à la veille.
Selon les analystes, le mouvement de vente a été déclenché par une baisse de recommandation de la banque Macquarie, qui a expliqué dans une note que le niveau actuel du titre était désormais bien trop haut comparé à son propre objectif de cours (46 dollars), et que "rien n'a changé ces 15 derniers jours pour justifier l'augmentation de la valorisation".
Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services, souligne aussi que l'action a enregistré une progression "incroyable" récemment, prenant 75% depuis le début du mois sans raison particulière, et que "c'est tout à fait normal que des gens prennent des profits". Pour lui, l'évolution du titre actuellement "n'est pas quelque chose de rationnel".
L'action Twitter avait clôturé jeudi soir à 73,31 dollars soit près du triple de son cours d'introduction fixé à 26 dollars début novembre.
Même après la chute de vendredi, le groupe reste valorisé en Bourse à environ 34,7 milliards de dollars, alors qu'il n'a jamais dégagé un dollar de bénéfice et que son chiffre d'affaires atteignait seulement 422 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l'année.
"Il est difficile ou impossible pour les analystes de gérer la valorisation boursière de Twitter", relève le site d'analystes 247wallst.com, notant qu'elle atteint actuellement 62 fois le chiffre d'affaires attendu pour le groupe cette année.
Le patron d’Apple rémunéré 4 millions de dollars en 2013
Tim Cook a touché un salaire de base de 1,40 million de dollars, auxquels s’ajoutent les bonus et cotisations retraite. L’iPhone reste le moteur de la croissance du groupe.
En prévision de son assemblée générale annuelle,qui doit se tenir le 28 février prochain au siège de Cupertino (Californie), Apple a publié vendredi un document indiquant que le directeur général de la marque à la pomme, Tim Cook, a été rémunéré à hauteur de 4,25 millions de dollars en 2013 (3,09 millions d’euros). Un montant en hausse de 2 %. comparé à 2012.
Le document précise que Tim Cook a touché un salaire de base de 1,40 million de dollars, après 1,36 million l’année précédente. S’y ajoutent 2,8 millions de dollars de bonus, comme en 2012, et 52.721 dollars de versements sur son compte retraite.
Sur l’exercice décalé clos fin septembre, le groupe a augmenté son chiffre d’affaires de 9 % à 171 milliards de dollars, grâce à l’iPhone, qui reste le moteur de la croissance d’Apple. Toutefois, la société a accusé le premier recul de son bénéfice net en onze ans (-11% à 37 milliards).
Les analystes espèrent que 2014 verra le lancement d’un nouveau produit révolutionnaire, après l’iPhone en 2007 et l’iPad en 2010.
SOCIETE
La police publie des milliers de documents de la tuerie de Newtown
Le Monde.fr avec AFP
Les élèves de l'école de Sandy Hook à Newtown s'étaient réfugiés dans les toilettes avant d'être abattus par l'auteur de cette fusillade qui a fait 26 morts dont 20 enfants en décembre 2012, révèlent vendredi 27 décembre des milliers de documents publiés par la police.
Adam Lanza, l'auteur de la fusillade, portait des bouchons d'oreille jaunes lorsqu'il a pénétré dans cet établissement, sans doute pour étouffer le bruit des armes et les cris de ses victimes, note un rapport publié notamment par la police de l'État américain du Connecticut. Un des premiers policiers arrivés sur place a décrit « des corps empilés les uns sur les autres » dans les toilettes de l'une des classes de cette école primaire.
Lire le portrait d'Adam Lanza : La personnalité trouble d'Adam Lanza, le tueur de Newtown
« Il y avait une quinzaine de corps dans cette petite pièce et plusieurs autres corps, dont celui de deux adultes, à l'entrée de la pièce », a confié le policier Christopher Vanghele. Le corps d'un adulte reposait en travers de cette pile de corps, entassés les uns sur les autres « comme des sardines », sans doute pressés par les professeurs alertés par les coups de feu.« Les gens, dans la panique, se sont sans doute bousculés pour se réfugier dans les toilettes. A mesure que le nombre de personnes augmentait, ils se sont marchés dessus et se sont même escaladés pour former une pile », a précisé ce policier dans un des rapports. Selon lui, il n'y avait plus de place pour les professeurs qui, dans la panique, ont oublié de fermer la porte à clé de la pièce. Le tireur est alors apparu et « a tiré dans le tas. Il est clair que personne n'a survécu », précise encore ce policier.
ÉLÉMENTS TROP CHOQUANTS
Une fois les homicides commis, Lanza s'est tiré une balle dans la bouche. « Deux agents sont arrivés pendant la fusillade, au moment où le suspect s'est réfugié dans une salle de classe et a retourné l'arme contre lui », note encore un rapport du FBI compris dans ce lot très fourni de documents. La déflagration a projeté du sang et des éclats de cervelle sur ses vêtements, explique un rapport.
Des photos des voitures garées sur le parking de l'école, des douilles retrouvées sur place sont aussi inclues dans ce dossier. En revanche, dans la lettre qui accompagne ce jeu de documents, Reuben Bradford, le chef de la police du Connecticut, explique que les photos et les rapports d'autopsie décrivant en des termes crûs l'état des cadavres ont été volontairement occultés car ils pourraient choquer « les personnes saines d'esprit et cela violerait les droits constitutionnels des familles ».
En moins de 11 minutes, le 14 décembre 2012, Adam Lanza, 20 ans, avait tué 20 enfants dans deux classes de CP, les deux enseignantes, leurs deux assistantes, la directrice et la psychologue, avant de se suicider. Il avait auparavant tué sa mère dans son lit. Ses motivations n'ont jamais été élucidées. Selon un témoin interrogé par le FBI, Lanza, qui souffrait du syndrome d'Asperger (un trouble lié à l'autisme), possédait avec sa mère, au moins quatre armes à feu conservées dans un coffre fort dans sa chambre.
En dépit des efforts du président Barack Obama, le Congrès s'est refusé après Sandy Hook à durcir la législation fédérale sur les armes à feu. Près de 200 enfants ont été tués depuis par des armes à feu aux Etats-Unis.
Lire : Un an après Newtown, Obama appelle à un meilleur contrôle des armes à feu
Cannabis. Les Etats-Unis se préparent à ouvrir leurs premiers «coffee shops»
Les adeptes du cannabis aux États-Unis trépignent et comptent les heures avant l’ouverture, le 1er janvier, des premières échoppes du pays commercialisant la marijuana à des fins récréatives, dans les Etats de Washington (nord-ouest) et du Colorado (ouest).
Espérant montrer la voie à de nombreux autres États, les cultivateurs de cannabis se frottent les mains, tandis que les autorités sont impatientes de récolter leurs premiers impôts sur cette nouvelle activité commerciale -- du moins dans sa forme légale.
Certaines sociétés offrent même déjà des voyages organisés, ciblant la masse de touristes attendus pour l’occasion dans l’État de Washington et sur les pistes de ski du Colorado.
Les deux États ont légalisé la consommation du cannabis à des fins récréatives par voie référendaire en novembre dernier, mais la législation entre en vigueur au 1er janvier 2014.
«La nouveauté en elle-même attire les gens de toutes parts», explique Adam Raleigh, patron du fournisseur de cannabis Telluride Bud Company. «J’ai des gens qui vont venir en voiture du Texas, de l’Arizona et de l’Utah, juste pour faire partie de l’Histoire».
«Ces derniers mois, j’ai reçu chaque jour entre quatre et six courriels, et entre cinq et dix coups de téléphone de personnes me demandant des détails sur la loi et la meilleure date pour combiner vacances au ski et cannabis», assure-t-il.
La consommation de cannabis à des fins médicales est déjà légale et réglementée dans 19 États du pays. Et dans la plupart de ces derniers, la consommation à des fins récréatives n’est pas considérée comme un délit.
Mais le Colorado et Washington ont franchi un pas de plus en mettant en place un système où les autorités locales superviseront la culture, la distribution et le marketing de l’herbe pour le simple plaisir des consommateurs, faisant planer un parfum de «coffee shop» néerlandais sur l’Ouest américain.
Le marché est énorme: selon le cabinet d’études ArcView Market Research, les ventes légales de cannabis augmenteront de 64% entre 2013 et 2014, pour passer de 1,4 milliard de dollars à 2,34 milliards.
Appel à la prudence
Dans le Colorado, célèbre pour ses stations de ski, les autorités ont accordé des licences à 348 magasins, qui pourront vendre jusqu’à 28 grammes de cannabis par transaction aux plus de 21 ans.
Dans l’État de Washington, 3.746 demandes de licences ont été déposées, dont 867 pour des magasins, selon le Seattle Times, qui appelle à la prudence dans un éditorial.
«La légalisation du cannabis (est) un séisme dans la politique de contrôle des drogues, peut-être le plus important depuis la fin de la Prohibition», écrit le journal, en référence aux 13 années (1920-1933) pendant lesquelles l’alcool était interdit aux États-Unis. «Les défenseurs comme les opposants n’ont plus qu’à retenir leur souffle».
L’antenne au Colorado de l’Organisation nationale pour la réforme des lois sur le cannabis (NORML) assure pour sa part que tout le monde va bénéficier de la nouvelle législation.
«Cela va créer de l’emploi, des rentrées fiscales pour l’État, une activité touristique supplémentaire, et entraîner le développement d’une nouvelle industrie dans le Colorado», explique à l’AFP Rachel Gillette, avocate de NORML. «Cela permettra aussi de sortir le cannabis du marché noir», dit-elle.
Michael Elliott, patron du Medical Marijuana Industry Group, souligne que l’afflux de touristes pourrait même entraîner une pénurie de cannabis au Colorado.
«Il est difficile de savoir si l’offre correspondra à la demande, car il est difficile d’évaluer l’impact du tourisme sur cette nouvelle activité», déclare-t-il. «Apparemment, la demande va dépasser l’offre, et je pense que les prix vont augmenter. Mais avec le temps, il y aura plus de vendeurs et donc plus d’offre».
M. Raleigh compare la légalisation du cannabis à celle du mariage homosexuel, aujourd’hui en vigueur dans plus d’un tiers des Etats américains.
«Laissons passer six mois. Quand les autres États verront l’argent que nous faisons et quand ils constateront que le monde ne s’est pas écroulé, cela s’étendra comme le mariage gay. On ne peut pas aller contre la volonté des gens», dit-il.
Certaines sociétés offrent même déjà des voyages organisés, ciblant la masse de touristes attendus pour l’occasion dans l’État de Washington et sur les pistes de ski du Colorado.
Les deux États ont légalisé la consommation du cannabis à des fins récréatives par voie référendaire en novembre dernier, mais la législation entre en vigueur au 1er janvier 2014.
«La nouveauté en elle-même attire les gens de toutes parts», explique Adam Raleigh, patron du fournisseur de cannabis Telluride Bud Company. «J’ai des gens qui vont venir en voiture du Texas, de l’Arizona et de l’Utah, juste pour faire partie de l’Histoire».
«Ces derniers mois, j’ai reçu chaque jour entre quatre et six courriels, et entre cinq et dix coups de téléphone de personnes me demandant des détails sur la loi et la meilleure date pour combiner vacances au ski et cannabis», assure-t-il.
La consommation de cannabis à des fins médicales est déjà légale et réglementée dans 19 États du pays. Et dans la plupart de ces derniers, la consommation à des fins récréatives n’est pas considérée comme un délit.
Mais le Colorado et Washington ont franchi un pas de plus en mettant en place un système où les autorités locales superviseront la culture, la distribution et le marketing de l’herbe pour le simple plaisir des consommateurs, faisant planer un parfum de «coffee shop» néerlandais sur l’Ouest américain.
Le marché est énorme: selon le cabinet d’études ArcView Market Research, les ventes légales de cannabis augmenteront de 64% entre 2013 et 2014, pour passer de 1,4 milliard de dollars à 2,34 milliards.
Appel à la prudence
Dans le Colorado, célèbre pour ses stations de ski, les autorités ont accordé des licences à 348 magasins, qui pourront vendre jusqu’à 28 grammes de cannabis par transaction aux plus de 21 ans.
Dans l’État de Washington, 3.746 demandes de licences ont été déposées, dont 867 pour des magasins, selon le Seattle Times, qui appelle à la prudence dans un éditorial.
«La légalisation du cannabis (est) un séisme dans la politique de contrôle des drogues, peut-être le plus important depuis la fin de la Prohibition», écrit le journal, en référence aux 13 années (1920-1933) pendant lesquelles l’alcool était interdit aux États-Unis. «Les défenseurs comme les opposants n’ont plus qu’à retenir leur souffle».
L’antenne au Colorado de l’Organisation nationale pour la réforme des lois sur le cannabis (NORML) assure pour sa part que tout le monde va bénéficier de la nouvelle législation.
«Cela va créer de l’emploi, des rentrées fiscales pour l’État, une activité touristique supplémentaire, et entraîner le développement d’une nouvelle industrie dans le Colorado», explique à l’AFP Rachel Gillette, avocate de NORML. «Cela permettra aussi de sortir le cannabis du marché noir», dit-elle.
Michael Elliott, patron du Medical Marijuana Industry Group, souligne que l’afflux de touristes pourrait même entraîner une pénurie de cannabis au Colorado.
«Il est difficile de savoir si l’offre correspondra à la demande, car il est difficile d’évaluer l’impact du tourisme sur cette nouvelle activité», déclare-t-il. «Apparemment, la demande va dépasser l’offre, et je pense que les prix vont augmenter. Mais avec le temps, il y aura plus de vendeurs et donc plus d’offre».
M. Raleigh compare la légalisation du cannabis à celle du mariage homosexuel, aujourd’hui en vigueur dans plus d’un tiers des Etats américains.
«Laissons passer six mois. Quand les autres États verront l’argent que nous faisons et quand ils constateront que le monde ne s’est pas écroulé, cela s’étendra comme le mariage gay. On ne peut pas aller contre la volonté des gens», dit-il.
Une adolescente argentine violée finalement autorisée à avorter
Le jeune fille, abusée par son beau-père, n'avait en premier lieu pas été autorisée par la justice à avorter, dans ce pays en pointe dans le domaine des droits des homosexuels et des transsexuels, mais où le droit à l'avortement reste tabou.
Une adolescente argentine de 14 ans, enceinte après avoir été violée par son beau-père, a été finalement autorisée vendredi à avorter au terme d’un combat judiciaire, dans un pays où l’IVG est prohibée.
D’après un arrêt de la Cour suprême argentine de 2012, les avortements sont autorisés seulement lorsque la santé de la mère est en danger ou en cas de viol, mais un juge de la province de Salta (nord) l’a ignoré et a interdit à la jeune fille de mettre un terme à sa grossesse.
Vendredi, la décision du magistrat a été annulée par la plus haute instance de la province de Salta, une des régions les plus conservatrices d’Argentine, où l’instruction religieuse obligatoire vient d’être réintroduite à l’école publique.
Le 9 novembre, dans une maison d’un quartier défavorisé de Salta, capitale de la province éponyme, la mère avait surpris son conjoint en train de violer l’adolescente. La mère et la fille ont été battues par le violeur. A l’hôpital, un test a révélé la grossesse de la jeune fille. La mère et la fille ont aussitôt demandé un avortement.
«Quand il s’agit du corps de la femme, et de son pouvoir de décision sur son propre corps, surgit une idéologie patriarcale et machiste, majoritaire dans la société et au sein de l’Eglise», dénonce Mabel Gabarra, avocate de la Campagne nationale pour le droit à l’avortement, légal, libre et gratuit.
Avant-gardiste pour l’Amérique latine dans divers domaines, l’Argentine a été le premier pays de la région à approuver en 2010 le mariage gay, mais l’avortement reste un tabou.
Les avortements illégaux sont cependant pratiqués dans des conditions sanitaires précaires : 700 000 par an, selon une estimation des organisations qui plaident pour le droit à l’avortement. Une centaine d’entre elles meurent de complications après des avortements clandestins.
Après une soirée au cinéma, l'étudiante en kinésithérapie et un compagnon étaient montés dans un bus qu'ils pensaient en service, à New Delhi. Six hommes présents dans le véhicule, qu'ils avaient emprunté pour se balader dans la ville, avaient violemment battu le jeune homme et sauvagement violé sa compagne, avant d'éjecter le couple, en sang, sur un trottoir. Elle était morte treize jours après cette attaque, malgré un transfert et des soins prodigués dans un grand hôpital de Singapour.
AUGMENTATION DU NOMBRE DE VIOLS ENREGISTRÉS
Les six hommes avaient été arrêtés : un est mort en prison – un suicide selon les autorités –, quatre autres ont été condamnés à mort et le 6e, mineur au moment des faits, à de la prison.
Ce crime, commis en pleine ville et impliquant une jeune femme de la classe moyenne, en pleine émergence en Inde, avait déclenché des manifestations de masse dans le pays et soulevé un débat sur la façon dont sont traitées les femmes. Lors des manifestations géantes, les protestataires, femmes et hommes, avaient crié leur colère à propos des violences infligées aux Indiennes, mais aussi du manque d'ardeur de la police et de la justice à poursuivre les assaillants.
Le nombre de viols enregistré en 2013 devrait être supérieur à celui de 2012 en Inde, ce qui pour de nombreux défenseurs des droits de la femme est un indicateur positif d'une évolution des comportements, les femmes n'hésitant plus à porter plainte. Les associations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International, soulignent cependant que cette prise de conscience reste confinée aux villes. Les campagnes réservent toujours un sort peu enviable aux Indiennes. Le Parlement indien a voté en 2013 une loi aggravant les peines pour les auteurs de violences sexuelles, mais les tribunaux du pays souffrent toujours d'une lenteur peu compatible avec le rendu de la justice.
D’après un arrêt de la Cour suprême argentine de 2012, les avortements sont autorisés seulement lorsque la santé de la mère est en danger ou en cas de viol, mais un juge de la province de Salta (nord) l’a ignoré et a interdit à la jeune fille de mettre un terme à sa grossesse.
Vendredi, la décision du magistrat a été annulée par la plus haute instance de la province de Salta, une des régions les plus conservatrices d’Argentine, où l’instruction religieuse obligatoire vient d’être réintroduite à l’école publique.
Le 9 novembre, dans une maison d’un quartier défavorisé de Salta, capitale de la province éponyme, la mère avait surpris son conjoint en train de violer l’adolescente. La mère et la fille ont été battues par le violeur. A l’hôpital, un test a révélé la grossesse de la jeune fille. La mère et la fille ont aussitôt demandé un avortement.
Mobilisation
Le 17 décembre, non seulement le juge aux affaires familiales a répondu qu’il s’y opposait mais il a ordonné à l’adolescente de confier le nouveau-né à une famille adoptive. Une association défendant le droit à l’avortement s’est alors mobilisée pour que l’adolescente puisse interrompre la grossesse.«Quand il s’agit du corps de la femme, et de son pouvoir de décision sur son propre corps, surgit une idéologie patriarcale et machiste, majoritaire dans la société et au sein de l’Eglise», dénonce Mabel Gabarra, avocate de la Campagne nationale pour le droit à l’avortement, légal, libre et gratuit.
Avant-gardiste pour l’Amérique latine dans divers domaines, l’Argentine a été le premier pays de la région à approuver en 2010 le mariage gay, mais l’avortement reste un tabou.
Les avortements illégaux sont cependant pratiqués dans des conditions sanitaires précaires : 700 000 par an, selon une estimation des organisations qui plaident pour le droit à l’avortement. Une centaine d’entre elles meurent de complications après des avortements clandestins.
L'Inde commémore la mort d'une étudiante violée
Le Monde.fr avec AFP
L'Inde commémore, dimanche 29 décembre, la mort il y a un an d'une jeune étudiante, violée en réunion puis décédée de ses blessures, un fait-divers qui avait secoué l'Inde et jeté une lumière crue sur les violences infligées aux femmes, et sur la passivité de la police et de la justice.
A New Delhi, un rassemblement aux chandelles était prévu dimanche soir à Jantar Mantar, en centre-ville, où un mémorial informel a été élevé en l'honneur de l'étudiante, morte à 23 ans, le 29 décembre 2012. La famille de la victime se rendra à une cérémonie religieuse dans le village de leurs ancêtres, dans l'Uttar Pradesh, loin de l'attention médiatique dont elle est l'objet depuis un an, a indiqué le frère de la jeune femme, dont le nom ne peut pas être révélé par la presse selon la loi indienne. La famille suivra le rite hindou, avec des prières et des offrandes aux ancêtres, pour qu'ils apportent la paix aux défunts.Après une soirée au cinéma, l'étudiante en kinésithérapie et un compagnon étaient montés dans un bus qu'ils pensaient en service, à New Delhi. Six hommes présents dans le véhicule, qu'ils avaient emprunté pour se balader dans la ville, avaient violemment battu le jeune homme et sauvagement violé sa compagne, avant d'éjecter le couple, en sang, sur un trottoir. Elle était morte treize jours après cette attaque, malgré un transfert et des soins prodigués dans un grand hôpital de Singapour.
Lire : A New Delhi, le viol de trop
Les six hommes avaient été arrêtés : un est mort en prison – un suicide selon les autorités –, quatre autres ont été condamnés à mort et le 6e, mineur au moment des faits, à de la prison.
Ce crime, commis en pleine ville et impliquant une jeune femme de la classe moyenne, en pleine émergence en Inde, avait déclenché des manifestations de masse dans le pays et soulevé un débat sur la façon dont sont traitées les femmes. Lors des manifestations géantes, les protestataires, femmes et hommes, avaient crié leur colère à propos des violences infligées aux Indiennes, mais aussi du manque d'ardeur de la police et de la justice à poursuivre les assaillants.
Le nombre de viols enregistré en 2013 devrait être supérieur à celui de 2012 en Inde, ce qui pour de nombreux défenseurs des droits de la femme est un indicateur positif d'une évolution des comportements, les femmes n'hésitant plus à porter plainte. Les associations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International, soulignent cependant que cette prise de conscience reste confinée aux villes. Les campagnes réservent toujours un sort peu enviable aux Indiennes. Le Parlement indien a voté en 2013 une loi aggravant les peines pour les auteurs de violences sexuelles, mais les tribunaux du pays souffrent toujours d'une lenteur peu compatible avec le rendu de la justice.
DIVERS
Pôle Sud : un navire russe coincé depuis mardi, les sauveteurs bloqués à leur tour
Que va devenir l'équipage de l'Akademik Shokalskiy, immobilisé à environ 100 milles marins (plus de 185 kilomètres) de la base scientifique française Dumont Durville ? | AFP / Andrew Peacock
Les 74 passagers du navire scientifique russe coincé depuis mardi dans les eaux glacées de l'Antractique après avoir été piégés par le blizzard vont devoir attendre encore quelque temps avant de pouvoir regagner la terre ferme. Car le brise-glace chinois qui devait venir à leur rescousse ce vendredi soir a lui-même été bloqué et forcé de faire demi-tour. Le blizzard a eu raison de lui aussi.
Deux autres brise-glaces sont en routeLe Snow Dragon chinois se trouvait à quelque 6,5 milles marins (un peu plus de 12 kilomètres) de l'Akademik Shokalskiy lorsqu'il s'est retrouvé face à une mer de glace épaisse qu'il n'a pas été capable de briser, a indiqué le porte-parole de l'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA). C'est elle qui coordonne les opérations de secours, le navire russe se trouvant bloqué dans la zone australienne de l'Antarctique. «L'opération de secours a échoué», a-t-il regretté.
Que va devenir l'équipage de l'Akademik Shokalskiy, immobilisé à environ 100 milles marins (plus de 185 kilomètres) de la base scientifique française Dumont-Durville ? Les secours australiens avaient déjà fait appel à deux autres brise-glaces, dont un français, L'Astrolabe, et un australien, L'Aurora Australis. Ils se dirigent actuellement vers le navire russe, à bord duquel se trouvent des scientifiques et des touristes partis il y a trois semaines au Pôle Sud dans l'espoir de reproduire l'expédition historique menée par l'explorateur australien Sir Douglas Mawson il y a un siècle (1911-1914).
VIDEO. Un aperçu du blizzard dans lequel le navire a été pris au piège
(Vidéo prise par le chef de l'expédition, Chris Turner)
«Tout le monde va bien» à bord du navire russe
Mais après l'expérience ratée du Snow Dragon, l'AMSA a indiqué qu'elle étudiait d'autres moyens de leur porter secours. En attendant qu'une solution soit trouvée, le scientifique britannique Chris Turner, qui dirige la mission «Spirit of Mawson» (L'esprit de Mawson, du nom de l'explorateur australien), a assuré vendredi soir sur son compte twitter que «tout le monde (allait) bien» à bord du navire russe. «Malheureusement, le Snow Dragon n'arrive pas à passer. Il est immobilisé près de nous et attend qu'un autre bateau arrive à la rescousse», a-t-il simplement résumé sur le réseau social.
Vendredi matin, ce grand optimiste avait posté sur son compte Google + une photographie du Snow Dragon dont il apercevait la silhouette se rapprochant de son navire. «Bonne nouvelle ! Le brise-glace chinois Snow Dragon apparaît à l'horizon... avec des pingouins ! Tout le monde est heureux !», avait-il écrit.
Deux autres brise-glaces sont en routeLe Snow Dragon chinois se trouvait à quelque 6,5 milles marins (un peu plus de 12 kilomètres) de l'Akademik Shokalskiy lorsqu'il s'est retrouvé face à une mer de glace épaisse qu'il n'a pas été capable de briser, a indiqué le porte-parole de l'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA). C'est elle qui coordonne les opérations de secours, le navire russe se trouvant bloqué dans la zone australienne de l'Antarctique. «L'opération de secours a échoué», a-t-il regretté.
Que va devenir l'équipage de l'Akademik Shokalskiy, immobilisé à environ 100 milles marins (plus de 185 kilomètres) de la base scientifique française Dumont-Durville ? Les secours australiens avaient déjà fait appel à deux autres brise-glaces, dont un français, L'Astrolabe, et un australien, L'Aurora Australis. Ils se dirigent actuellement vers le navire russe, à bord duquel se trouvent des scientifiques et des touristes partis il y a trois semaines au Pôle Sud dans l'espoir de reproduire l'expédition historique menée par l'explorateur australien Sir Douglas Mawson il y a un siècle (1911-1914).
VIDEO. Un aperçu du blizzard dans lequel le navire a été pris au piège
(Vidéo prise par le chef de l'expédition, Chris Turner)
«Tout le monde va bien» à bord du navire russe
Mais après l'expérience ratée du Snow Dragon, l'AMSA a indiqué qu'elle étudiait d'autres moyens de leur porter secours. En attendant qu'une solution soit trouvée, le scientifique britannique Chris Turner, qui dirige la mission «Spirit of Mawson» (L'esprit de Mawson, du nom de l'explorateur australien), a assuré vendredi soir sur son compte twitter que «tout le monde (allait) bien» à bord du navire russe. «Malheureusement, le Snow Dragon n'arrive pas à passer. Il est immobilisé près de nous et attend qu'un autre bateau arrive à la rescousse», a-t-il simplement résumé sur le réseau social.
Vendredi matin, ce grand optimiste avait posté sur son compte Google + une photographie du Snow Dragon dont il apercevait la silhouette se rapprochant de son navire. «Bonne nouvelle ! Le brise-glace chinois Snow Dragon apparaît à l'horizon... avec des pingouins ! Tout le monde est heureux !», avait-il écrit.
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