HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Les Etats-Unis dépêchent un envoyé spécial au Soudan du Sud
Le Monde.fr avec AFP
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé le départ pour le Soudan du Sud de l'envoyé spécial américain pour la région, afin de favoriser le dialogue entre les factions rivales qui se déchirent dans ce pays.
« Il est temps maintenant pour les dirigeants du Soudan du Sud de maîtriser les groupes armés sous leur contrôle, de cesser immédiatemment les attaques contre les civils et de mettre un terme à l'engrenage de la violence entre différents groupes ethniques et politiques », a indiqué M. Kerry en annonçant sa décision de dépêcher dans la région son envoyé spécial pour le Soudan et le Soudan du Sud, l'ambassadeur Donald Booth, dès le vendredi 20 décembre.
Lire l'entretien avec Casie Copeland, de l'International Crisis Group : « Le Soudan du Sud est au bord de la guerre civile »
M. Kerry a précisé que cette décision avait été prise à la suite notamment d'un entretien téléphonique jeudi avec le président du Soudan du Sud, Salva Kiir. « Nous avons évoqué les difficiles décisions qui ont conduit à ce moment remarquable quand tant de gens ont formé des files d'attente pour le référendum qui a donné naissance au Soudan du Sud, en sachant très bien que les décisions les plus difficiles étaient encore à venir. Il est temps maintenant pour ses dirigeants de prendre ces décisons à travers le dialogue », a-t-il ajouté.
Une dizaine de civils et deux casques bleus indiens ont été tués dans l'attaque d'une des bases de l'ONU au Soudan du Sud, ont annoncé vendredi les Nations unies qui ont appelé le président et l'ancien vice-président au dialogue pour éviter une escalade. Dans une déclaration unanime mais non contraignante, le Conseil de sécurité a appelé Salva Kiir et Riek Machar, dont la rivalité a provoqué une vague de violences inter-ethniques dans le pays, « à lancer un appel à la cessation des hostilités et à l'ouverture immédiate d'un dialogue ».
Scandale de corruption en Turquie : deux fils de ministres inculpés
Le Monde.fr avec AFP
Les fils des ministres turcs de l'intérieur et de l'économie ont été inculpés et placés en détention préventive par des juges d'Istanbul, tôt samedi 21 décembre, dans le cadre d'un scandale de corruption qui agite la Turquie et éclabousse le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.
Le directeur général d'une grande banque publique, Halkbank, figure également parmi les personnalités inculpées pour corruption active, fraude, trafic illicite d'or et malversations, précisent les chaînes d'information NTV et CNN-Türk.Ils sont soupçonnés de corruption, de fraude et de blanchiment d'argent dans le cadre de trois enquêtes liées à des marchés publics immobiliers et de transactions d'argent et d'or entre la Turquie et l'Iran, sous embargo.
La veille, le parquet d'Istanbul avait ordonné le placement en détention, au terme de trois jours de garde à vue, de huit des dizaines de personnes interpellées mardi à l'aube à Istanbul et à Ankara par la direction financière de la police lors d'un coup de filet qui a créé une tempête politique inédite au sommet de l'Etat turc.
Espagne: l'avortement quasi-interdit, féministes et gauche outrées
De Ingrid BAZINET (AFP)
Madrid — Promesse de campagne en 2011 du chef conservateur espagnol Mariano Rajoy mais retardé depuis, le projet de loi supprimant quasiment le droit à l'avortement en Espagne a été approuvé vendredi par le gouvernement, féministes et gauche dénonçant un "retour de 30 ans en arrière".
L'Espagne se replace ainsi parmi les pays européens les plus restrictifs dans ce domaine.
Le projet de loi annule de fait la loi de 2010 qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus. Cette loi était, avec le mariage homosexuel, l'une des réformes phares de l'ex-gouvernement socialiste.
Il revient à l'esprit des pratiques en vigueur entre 1985 et 2010, mais les durcissent par certains aspects, même s'il supprime tout délit pénal pour la femme.
Il ne prévoit une autorisation d'avortement que dans deux cas très précis : que l'interruption de grossesse soit "nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, et la deuxième, que la grossesse soit une conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme", a expliqué le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardon, à l'issue du Conseil des ministres.
Pour éviter que le "grave danger psychologique" pour la mère ne soit utilisé comme c'était majoritairement le cas avant 2010, le texte impose que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l'établissement pratiquant l'avortement. Un médecin était auparavant suffisant.
En cas de viol, il faudra que la femme ait précédemment déposé plainte. Et il faudra deux rapports, l'un pour la mère et l'autre pour le foetus, pour que la malformation du foetus puisse être invoquée comme motif de l'interruption de grossesse, a indiqué le ministre.
Les mineures devront avoir l'autorisation de leurs parents.
Appel à la mobilisation
Les associations féministes et de gauche ont déjà appelé à la mobilisation en dépit des fêtes de Noël, sachant que le projet de loi a toutes les chances d'être adopté au Parlement, le Parti populaire (droite au pouvoir) y disposant de la majorité absolue.
Le numéro deux du Parti socialiste (PSOE), Elena Valenciano a dénoncé "un retour en arrière intolérable", appelant les députées de droite à s'y opposer.
"Nous n'allons pas revenir 30 ans en arrière", a-t-elle déclaré, accusant Mariano Rajoy d'avoir cédé "à l'aile dure de son parti et à la Conférence épiscopale".
Environ 2.000 personnes ont manifesté jeudi soir devant le ministère de la Justice aux cris de "Gallardon démission" et "liberté pour mon corps".
Dès jeudi, et résumant les craintes, le président de la Fédération du planning familial, Luis Enrique Sanchez, a regretté "un retour en arrière à la situation des années 1980, avec des femmes espagnoles qui allaient en France ou en Angleterre" pour y subir un avortement lorsqu'elles en avaient les moyens.
Pour les autres, "elles iront dans des lieux clandestins" à hauts risques, a aussi déclaré à l'AFP le gynécologue Salim Chami, de la clinique madrilène Isadora spécialisée dans l'interruption de grossesse.
"Si nous ne pouvions pas le faire ici, nous irions en Angleterre d'où ma compagne est originaire. C'est un pas en arrière qui me semble un peu absurde dans une société moderne", a confié vendredi à l'AFP Ricky, venu avec son amie Jessica dans cette Clinique.
Même critique de l'association Médecins du Monde qui soulignent que "les lois restrictives ne font en aucun cas baisser le nombre d'avortements" mais poussent les plus pauvres à "mettre leur vie en danger".
Pour leur part, les anti-avortements, qui ont organisé un rassemblement devant le siège du gouvernement, se sont félicités que le gouvernement a "enfin décidé" de tenir sa promesse pour "en finir avec le fléau de l'avortement", selon l'association "Droit à la Vie".
Pour celle-ci, "c'est un pas en avant vers l'objectif de parvenir à l'avortement zéro".
Un total de 118.359 avortements ont été enregistrés en Espagne en 2011, après 113.031 en 2010.
Selon une étude de l'institut Metroscopia publiée en mai dans le journal El Pais (gauche), 46% des Espagnols sont favorables au maintien de la loi de 2010 contre 41% en faveur de la limitation de l'avortement.
Un général américain destitué après des beuveries en Russie
AFP
WASHINGTON - Le général américain Michael Carey, qui dirigeait la division chargée des missiles nucléaires intercontinentaux, a été démis de ses fonctions après des beuveries en Russie, a précisé un rapport d'enquête rendu public vendredi, à la suite de l'annonce en octobre de sa destitution.
Lors d'un voyage en Russie en juillet, le haut gradé aurait également insulté ses hôtes et fréquenté des femmes «suspectes», a ajouté ce rapport de l'inspection générale de l'armée de l'Air.
L'US Air Force avait annoncé le 11 octobre la destitution du général pour «conduite personnelle inappropriée», sans plus de détails. Un responsable de la Défense avait juste indiqué que son comportement était «lié à l'alcool».
Le général deux étoiles s'est montré ivre pendant la majeure partie de son déplacement de quatre jours, dont trois en Russie, conduisant une employée du Pentagone à porter plainte.
Michael Carey a «agi d'une manière qui a dépassé les limites des normes acceptables de bonne conduite» lors de son voyage, qui comprenait un exercice de sécurité nucléaire et des rencontres avec des responsables russes, ont estimé les enquêteurs.
Le général a commencé à boire lors d'une escale à Zurich, puis a continué à Moscou, arrivant tard à sa voiture pour ses rendez-vous avec les représentants russes, interrompant des visites touristiques, marmonnant ses discours, et rejoignant son hôtel au petit matin.
À Zurich, le général, visiblement sous l'emprise de l'alcool, s'est écrié en public qu'il «sauvait chaque jour le monde de la guerre», selon les enquêteurs.
Avec d'autres membres de sa délégation, il a aussi bu à Moscou en compagnie de deux femmes étrangères durant deux nuits de suite, et dansé avec l'une d'entre elles. Le général a ensuite dit aux enquêteurs que les deux femmes semblaient «suspectes» et que «cela semblait bizarre» qu'elles se montrent toujours à l'hôtel où résidait sa délégation.
En tant que commandant de la 20ème Air Force, M. Carey était responsable de 450 missiles balistiques nucléaires et de 9 600 soldats.
M. Carey a été, depuis, affecté comme assistant particulier du commandant de l'Air Force Space Command et ne supervise plus ces missiles.
Bangui — L'activité reprenait timidement samedi à Bangui, où la nuit a été relativement calme, après un regain de violences interreligieuses depuis deux jours qui a fait une trentaine de morts, ont indiqué à l'AFP des habitants de plusieurs quartiers de la capitale centrafricaine.
La circulation automobile a repris progressivement sur les grands axes du centre-ville, des commerces ont également rouvert.
Les taxis roulent de nouveau dans la ville, à l'exception notable des quartiers théâtre des affrontements de jeudi et vendredi, notamment le quartier Combattant à proximité de l'aéroport, où seules circulent les patrouilles véhiculées de l'armée française et de la force africaine (Misca).
Deux cadavres, mains ligotées derrière le dos, gisaient néanmoins au petit matin sur la chaussée de l'avenue de l'Indépendance menant au nord de Bangui, a constaté un photographe de l'AFP.
La nuit a pourtant été relativement calme, selon plusieurs habitants interrogés au téléphone. Un photographe de l'AFP sur l'aéroport a simplement entendu un moment quelques tirs isolés et lointains, et de brèves détonations.
Dans le quartier de Boy Rabe, un fief des milices d'autodéfense chrétiennes "anti-balaka", une rumeur d'attaque d'hommes armés a provoqué la fuite de plusieurs centaines d'habitants pendant la nuit vers la paroisse Saint-Bernard. L'attaque n'ayant pas eu lieu, ces habitants revenaient progressivement chez eux au matin.
Lors d'un voyage en Russie en juillet, le haut gradé aurait également insulté ses hôtes et fréquenté des femmes «suspectes», a ajouté ce rapport de l'inspection générale de l'armée de l'Air.
L'US Air Force avait annoncé le 11 octobre la destitution du général pour «conduite personnelle inappropriée», sans plus de détails. Un responsable de la Défense avait juste indiqué que son comportement était «lié à l'alcool».
Le général deux étoiles s'est montré ivre pendant la majeure partie de son déplacement de quatre jours, dont trois en Russie, conduisant une employée du Pentagone à porter plainte.
Michael Carey a «agi d'une manière qui a dépassé les limites des normes acceptables de bonne conduite» lors de son voyage, qui comprenait un exercice de sécurité nucléaire et des rencontres avec des responsables russes, ont estimé les enquêteurs.
Le général a commencé à boire lors d'une escale à Zurich, puis a continué à Moscou, arrivant tard à sa voiture pour ses rendez-vous avec les représentants russes, interrompant des visites touristiques, marmonnant ses discours, et rejoignant son hôtel au petit matin.
À Zurich, le général, visiblement sous l'emprise de l'alcool, s'est écrié en public qu'il «sauvait chaque jour le monde de la guerre», selon les enquêteurs.
Avec d'autres membres de sa délégation, il a aussi bu à Moscou en compagnie de deux femmes étrangères durant deux nuits de suite, et dansé avec l'une d'entre elles. Le général a ensuite dit aux enquêteurs que les deux femmes semblaient «suspectes» et que «cela semblait bizarre» qu'elles se montrent toujours à l'hôtel où résidait sa délégation.
En tant que commandant de la 20ème Air Force, M. Carey était responsable de 450 missiles balistiques nucléaires et de 9 600 soldats.
M. Carey a été, depuis, affecté comme assistant particulier du commandant de l'Air Force Space Command et ne supervise plus ces missiles.
Centrafrique: l'activité reprend timidement à Bangui après les violences
(AFP)
La circulation automobile a repris progressivement sur les grands axes du centre-ville, des commerces ont également rouvert.
Les taxis roulent de nouveau dans la ville, à l'exception notable des quartiers théâtre des affrontements de jeudi et vendredi, notamment le quartier Combattant à proximité de l'aéroport, où seules circulent les patrouilles véhiculées de l'armée française et de la force africaine (Misca).
Deux cadavres, mains ligotées derrière le dos, gisaient néanmoins au petit matin sur la chaussée de l'avenue de l'Indépendance menant au nord de Bangui, a constaté un photographe de l'AFP.
La nuit a pourtant été relativement calme, selon plusieurs habitants interrogés au téléphone. Un photographe de l'AFP sur l'aéroport a simplement entendu un moment quelques tirs isolés et lointains, et de brèves détonations.
Dans le quartier de Boy Rabe, un fief des milices d'autodéfense chrétiennes "anti-balaka", une rumeur d'attaque d'hommes armés a provoqué la fuite de plusieurs centaines d'habitants pendant la nuit vers la paroisse Saint-Bernard. L'attaque n'ayant pas eu lieu, ces habitants revenaient progressivement chez eux au matin.
Cuba: Raul Castro prêt à dialoguer avec les Etats-Unis dans le respect mutuel
Le président cubain Raul Castro a déclaré samedi être prêt à dialoguer avec les États-Unis si l’indépendance et le système politique de l’île sont respectés, mais s’est dit prêt dans le cas contraire, à «supporter 55 autres années» de blocus.
«Si nous souhaitons réellement avancer dans les relations bilatérales, nous devons apprendre à respecter mutuellement nos différences et à nous habituer à vivre pacifiquement avec elles, seulement comme ça. Dans le cas contraire, nous sommes disposés à supporter 55 autres années dans la même situation», de blocus de la part de Washington, a déclaré M. Castro.
«Nous avons exprimé en de multiples occasions notre disposition à tenir un dialogue respectueux avec les États-Unis, d’égal à égal sans compromettre l’indépendance, la souveraineté et l’autodétermination de la nation», a ajouté Raul Castro lors de la clôture de la seconde session parlementaire annuelle.
«Nous ne demandons pas aux États-Unis de changer son système politique et social, ni n’acceptons de négocier le notre», a encore dit le chef d’État cubain.
Lors des funérailles de l’ancien président sud africain Nelson Mandela, Raul Castro et Barack Obama se sont donnés une poignée de main historique dont l’image a fait le tour du monde.
Cuba et les États-Unis n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1961.
Paris — Nathalie Kosciusko-Morizet, dont la campagne pour les municipales à Paris était déjà difficile, est maintenant confrontée à la menace d'une liste dissidente à droite et à la colère de Jean-Louis Borloo, qui l'accuse de ne pas respecter l'accord UMP-UDI-Modem.
Premier acte d'un samedi calamiteux pour l'adversaire de la candidate PS Anne Hidalgo: l'homme d'affaires Charles Begbeider, évincé de la deuxième place sur la liste de droite dans le VIIIème arrondissement, annonce, sur BFM-TV, vouloir constituer une liste "libre et indépendante" dans toute la capitale, sur laquelle il s'exprimera plus précisement le 7 janvier.
Charles Beigbeder, 49 ans, frère de l'écrivain Frédéric Beigbeder et fondateur de plusieurs entreprises, dont le fournisseur d'électricité Poweo, a été battu sous les couleurs de l'UMP aux législatives en juin 2012 à Paris.
Dans la soirée, il indique sur Twitter que le président de l'UMP Jean-François Copé, dont il est pourtant proche, désavoue sa démarche, et qu'en conséquence il se met "en retrait de l'UMP".
Pour leur part, les porte-parole de NKM stigmatisent son initiative, l'accusant d'être au service "de ses propres ambitions", et appellent à l'unité.
Deuxième acte : cette unité est censée s'illustrer par la publication d'une première liste de candidats UMP-UDI-Modem par NKM et les chefs de file des centristes dans la capitale, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou au Modem, et Christian Saint-Etienne (UDI).
Las! Troisième acte: le président national de l'UDI, Jean-Louis Borloo, estime dans un communiqué que la liste ne respecte pas l'accord conclu entre lui même, NKM et Marielle de Sarnez le 5 décembre, car en sont absents quatre candidats UDI : la conseillère de Paris Edith Gallois dans le XIIIe arrondissement -où la tête de liste revient, selon la liste, non à elle mais à Fadila Méhal (Modem)- et dans d'autres arrondissements, Olga Johnson (VIIIe), Mustapha Saadi (XVIIIe) et Raoul Delamare (XXe).
"Problème de confiance"
"Nous n?osons imaginer qu?il s?agit d?une erreur et qu?un accord aussi clair et précis n?est pas remis en cause de manière unilatérale. Cela poserait un problème politique et de confiance", prévient M. Borloo.
Interrogé par l'AFP, le conseiller politique de NKM, Jérôme Peyrat, souligne que la liste de candidats devait "être complétée". "On continue à travailler" avec Jean-Louis Borloo "pour trouver un accord complet", a-t-il dit.
Mais le secrétaire général de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, demande "une réunion d'urgence" entre les leaders des trois partis. Si la violation de l'accord se confirme, ajoute-t-il, "nous devrons permettre aux Parisiens d'avoir une représentation du centre et du centre-droite au Conseil de Paris".
Ces évènements illustrent les difficultés rencontrées par Mme Kosciusko-Morizet, qui a déjà dû suspendre 16 dissidents dans sept arrondissements, dont, dans le Ve, le fils du maire sortant Jean Tiberi, Dominique.
Et l'alliance conclue avec le Modem semble finalement attiser le mécontentement de tous ceux qui jugent qu'on fait la part trop belle aux amis de François Bayrou, qui avait voté François Hollande au second tour de la présidentielle.
Selon Charles Beigbeder, "puisqu'on a une liste de Nathalie qui se déporte un peu vers le centre avec son alliance avec le Modem, on va occuper l'espace entre le FN - qui en effet grignote des parts de marché, c'est très dangereux - et Nathalie Kosciusko-Morizet. Et ceci nous permettra au second tour de faire un rassemblement plus large pour battre Hidalgo".
Un raisonnement récusé d'avance par NKM qui dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France, fustigeait ceux qui "tout en parlant de victoire, n'hésitent pas, dans l?ombre, à organiser les défaites".
L'imbroglio rappelle les municipales de 2001 quand Philippe Séguin, lui aussi candidat officiel de la droite mais confronté à la dissidence de Jean Tibéri, alors maire de Paris, avait été battu par Bertrand Delanoë. Il illustre les divisions récurrentes de la droite parisienne depuis le départ de Jacques Chirac de l'Hôtel de ville pour l'Elysée en 1995.
Au plan national, les municipales à Paris risquent d'entraîner des remous à l'Alternative, la toute nouvelle union entre le Modem et l'UDI. "L'attitude du Modem dans la préparation des listes des municipales est de nature à plomber l'Alternative", a déclaré à l'AFP le sénateur Jean-Arthuis, vice-président de l'UDI.
Kiev — L'opposition ukrainienne pro-européenne appelle dimanche à un nouveau grand rassemblement à Kiev, quelques jours après la signature d'importants accords économiques avec Moscou par le président Viktor Ianoukovitch qui ont douché les espoirs des manifestants.
Cette manifestation devrait apporter des réponses concernant la future stratégie de l'opposition et l'avenir de Maïdan, la place de l'Indépendance au centre de Kiev, devenue un symbole et un haut lieu de la contestation, occupée depuis un mois par des manifestants qui l'ont entourée de barricades.
Elle doit commencer à midi (10H00 GMT) sur Maïdan où des centaines de milliers des personnes avaient manifesté les trois dimanche précédents après la volte-face du gouvernement ukrainien sur le rapprochement avec l'Union européenne.
La signature mardi à Moscou d'accords économiques qui prévoient un crédit de 15 milliards de dollars à l'Ukraine et la baisse d'un tiers sur le prix du gaz russe, alors que le pays est au bord de la faillite, a semblé désarçonner les leaders de cette contestation, sans précédent depuis la Révolution orange pro-occidentale de 2004.
Ils avaient accusé mardi le président d'avoir mis l'"Ukraine en gage" et s'étaient interrogés sur la tenue des documents signés, mais le refus du rapprochement avec la Russie a depuis disparu des revendications de l'opposition.
"L'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière pilotée par Moscou aurait mis les opposants en colère, mais il est difficile de critiquer le pouvoir pour la baisse du prix du gaz. Ce n'est pas contre Moscou que l'opposition va mobiliser", souligne Volodymyr Fessenko, analyste politique indépendant.
Après les accords de Moscou, "les tentatives de former un +gouvernement technique+ pour signer un accord d'association avec l'UE ne sont plus d'actualité. La révolte des oligarques est étouffée par le gaz bon marché", a récemment souligné l'ex-ministre de l'Intérieur et opposant Iouri Loutsenko, appelant à élargir le mouvement de contestation.
Si le régime de Viktor Ianoukovitch semblait affaibli après la dispersion violente d'une manifestation étudiante le 30 novembre, montrée par les télévisions contrôlées par des oligarques ukrainiens, il semble depuis avoir repris ses esprits.
Le mouvement de contestation de Maïdan "est pour Ianoukovitch une réalité parallèle. Il ne lui fait pas peur", écrivait samedi l'influent hebdomadaire ukrainine Dzerkalo Tyjnia.
"Le pouvoir est aujourd'hui plus fort qu'en 2004", lorsqu'il a été renversé par la Révolution orange, souligne Volodymyr Fessenko.
Kiev est depuis plus d'un mois le théâtre de la contestation, à la suite du refus du pouvoir de signer un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis trois ans, au profit de la coopération économique avec Moscou.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné samedi que les "structures d'intégration eurasiennes" mises en place par Moscou étaient "ouvertes" à l'Ukraine.
La veille, M. Lavrov, dont le pays a joué un rôle clé pour dissuader l'Ukraine de signer l'association avec l'UE, avait indiqué que Moscou était prêt à discuter avec l'UE de l'Ukraine lors d'un prochain sommet Russie-UE en janvier.
"Tout va dépendre de la bonne volonté de l'Union européenne pour prendre en compte les intérêts légitimes de la Russie", a-t-il déclaré à l'agence Ria Novosti.
Réunis cette semaine en sommet à Bruxelles, certains dirigeants européens ont exprimé leur exaspération face au gouvernement ukrainien.
L'Union européenne garde la porte ouverte "au peuple ukrainien mais pas nécessairement à son gouvernement", a averti la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
«Si nous souhaitons réellement avancer dans les relations bilatérales, nous devons apprendre à respecter mutuellement nos différences et à nous habituer à vivre pacifiquement avec elles, seulement comme ça. Dans le cas contraire, nous sommes disposés à supporter 55 autres années dans la même situation», de blocus de la part de Washington, a déclaré M. Castro.
«Nous avons exprimé en de multiples occasions notre disposition à tenir un dialogue respectueux avec les États-Unis, d’égal à égal sans compromettre l’indépendance, la souveraineté et l’autodétermination de la nation», a ajouté Raul Castro lors de la clôture de la seconde session parlementaire annuelle.
«Nous ne demandons pas aux États-Unis de changer son système politique et social, ni n’acceptons de négocier le notre», a encore dit le chef d’État cubain.
Lors des funérailles de l’ancien président sud africain Nelson Mandela, Raul Castro et Barack Obama se sont donnés une poignée de main historique dont l’image a fait le tour du monde.
Cuba et les États-Unis n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1961.
Municipales à Paris: NKM confrontée à une liste dissidente
De Vincent DROUIN (AFP)
Premier acte d'un samedi calamiteux pour l'adversaire de la candidate PS Anne Hidalgo: l'homme d'affaires Charles Begbeider, évincé de la deuxième place sur la liste de droite dans le VIIIème arrondissement, annonce, sur BFM-TV, vouloir constituer une liste "libre et indépendante" dans toute la capitale, sur laquelle il s'exprimera plus précisement le 7 janvier.
Charles Beigbeder, 49 ans, frère de l'écrivain Frédéric Beigbeder et fondateur de plusieurs entreprises, dont le fournisseur d'électricité Poweo, a été battu sous les couleurs de l'UMP aux législatives en juin 2012 à Paris.
Dans la soirée, il indique sur Twitter que le président de l'UMP Jean-François Copé, dont il est pourtant proche, désavoue sa démarche, et qu'en conséquence il se met "en retrait de l'UMP".
Pour leur part, les porte-parole de NKM stigmatisent son initiative, l'accusant d'être au service "de ses propres ambitions", et appellent à l'unité.
Deuxième acte : cette unité est censée s'illustrer par la publication d'une première liste de candidats UMP-UDI-Modem par NKM et les chefs de file des centristes dans la capitale, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou au Modem, et Christian Saint-Etienne (UDI).
Las! Troisième acte: le président national de l'UDI, Jean-Louis Borloo, estime dans un communiqué que la liste ne respecte pas l'accord conclu entre lui même, NKM et Marielle de Sarnez le 5 décembre, car en sont absents quatre candidats UDI : la conseillère de Paris Edith Gallois dans le XIIIe arrondissement -où la tête de liste revient, selon la liste, non à elle mais à Fadila Méhal (Modem)- et dans d'autres arrondissements, Olga Johnson (VIIIe), Mustapha Saadi (XVIIIe) et Raoul Delamare (XXe).
"Problème de confiance"
"Nous n?osons imaginer qu?il s?agit d?une erreur et qu?un accord aussi clair et précis n?est pas remis en cause de manière unilatérale. Cela poserait un problème politique et de confiance", prévient M. Borloo.
Interrogé par l'AFP, le conseiller politique de NKM, Jérôme Peyrat, souligne que la liste de candidats devait "être complétée". "On continue à travailler" avec Jean-Louis Borloo "pour trouver un accord complet", a-t-il dit.
Mais le secrétaire général de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, demande "une réunion d'urgence" entre les leaders des trois partis. Si la violation de l'accord se confirme, ajoute-t-il, "nous devrons permettre aux Parisiens d'avoir une représentation du centre et du centre-droite au Conseil de Paris".
Ces évènements illustrent les difficultés rencontrées par Mme Kosciusko-Morizet, qui a déjà dû suspendre 16 dissidents dans sept arrondissements, dont, dans le Ve, le fils du maire sortant Jean Tiberi, Dominique.
Et l'alliance conclue avec le Modem semble finalement attiser le mécontentement de tous ceux qui jugent qu'on fait la part trop belle aux amis de François Bayrou, qui avait voté François Hollande au second tour de la présidentielle.
Selon Charles Beigbeder, "puisqu'on a une liste de Nathalie qui se déporte un peu vers le centre avec son alliance avec le Modem, on va occuper l'espace entre le FN - qui en effet grignote des parts de marché, c'est très dangereux - et Nathalie Kosciusko-Morizet. Et ceci nous permettra au second tour de faire un rassemblement plus large pour battre Hidalgo".
Un raisonnement récusé d'avance par NKM qui dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France, fustigeait ceux qui "tout en parlant de victoire, n'hésitent pas, dans l?ombre, à organiser les défaites".
L'imbroglio rappelle les municipales de 2001 quand Philippe Séguin, lui aussi candidat officiel de la droite mais confronté à la dissidence de Jean Tibéri, alors maire de Paris, avait été battu par Bertrand Delanoë. Il illustre les divisions récurrentes de la droite parisienne depuis le départ de Jacques Chirac de l'Hôtel de ville pour l'Elysée en 1995.
Au plan national, les municipales à Paris risquent d'entraîner des remous à l'Alternative, la toute nouvelle union entre le Modem et l'UDI. "L'attitude du Modem dans la préparation des listes des municipales est de nature à plomber l'Alternative", a déclaré à l'AFP le sénateur Jean-Arthuis, vice-président de l'UDI.
Ukraine: l'opposition appelle à un nouveau grand rassemblement à Kiev
De Olga NEDBAEVA (AFP)
Cette manifestation devrait apporter des réponses concernant la future stratégie de l'opposition et l'avenir de Maïdan, la place de l'Indépendance au centre de Kiev, devenue un symbole et un haut lieu de la contestation, occupée depuis un mois par des manifestants qui l'ont entourée de barricades.
Elle doit commencer à midi (10H00 GMT) sur Maïdan où des centaines de milliers des personnes avaient manifesté les trois dimanche précédents après la volte-face du gouvernement ukrainien sur le rapprochement avec l'Union européenne.
La signature mardi à Moscou d'accords économiques qui prévoient un crédit de 15 milliards de dollars à l'Ukraine et la baisse d'un tiers sur le prix du gaz russe, alors que le pays est au bord de la faillite, a semblé désarçonner les leaders de cette contestation, sans précédent depuis la Révolution orange pro-occidentale de 2004.
Ils avaient accusé mardi le président d'avoir mis l'"Ukraine en gage" et s'étaient interrogés sur la tenue des documents signés, mais le refus du rapprochement avec la Russie a depuis disparu des revendications de l'opposition.
"L'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière pilotée par Moscou aurait mis les opposants en colère, mais il est difficile de critiquer le pouvoir pour la baisse du prix du gaz. Ce n'est pas contre Moscou que l'opposition va mobiliser", souligne Volodymyr Fessenko, analyste politique indépendant.
Après les accords de Moscou, "les tentatives de former un +gouvernement technique+ pour signer un accord d'association avec l'UE ne sont plus d'actualité. La révolte des oligarques est étouffée par le gaz bon marché", a récemment souligné l'ex-ministre de l'Intérieur et opposant Iouri Loutsenko, appelant à élargir le mouvement de contestation.
Si le régime de Viktor Ianoukovitch semblait affaibli après la dispersion violente d'une manifestation étudiante le 30 novembre, montrée par les télévisions contrôlées par des oligarques ukrainiens, il semble depuis avoir repris ses esprits.
Le mouvement de contestation de Maïdan "est pour Ianoukovitch une réalité parallèle. Il ne lui fait pas peur", écrivait samedi l'influent hebdomadaire ukrainine Dzerkalo Tyjnia.
"Le pouvoir est aujourd'hui plus fort qu'en 2004", lorsqu'il a été renversé par la Révolution orange, souligne Volodymyr Fessenko.
Kiev est depuis plus d'un mois le théâtre de la contestation, à la suite du refus du pouvoir de signer un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis trois ans, au profit de la coopération économique avec Moscou.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné samedi que les "structures d'intégration eurasiennes" mises en place par Moscou étaient "ouvertes" à l'Ukraine.
La veille, M. Lavrov, dont le pays a joué un rôle clé pour dissuader l'Ukraine de signer l'association avec l'UE, avait indiqué que Moscou était prêt à discuter avec l'UE de l'Ukraine lors d'un prochain sommet Russie-UE en janvier.
"Tout va dépendre de la bonne volonté de l'Union européenne pour prendre en compte les intérêts légitimes de la Russie", a-t-il déclaré à l'agence Ria Novosti.
Réunis cette semaine en sommet à Bruxelles, certains dirigeants européens ont exprimé leur exaspération face au gouvernement ukrainien.
L'Union européenne garde la porte ouverte "au peuple ukrainien mais pas nécessairement à son gouvernement", a averti la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
ECONOMIE
Un coeur artificiel autonome français implanté mercredi, une 1ère mondiale
(AFP)
"Cette première implantation s'est déroulée de façon satisfaisante (...). Le patient est actuellement sous surveillance en réanimation, réveillé et dialoguant avec sa famille", a ajouté Carmat, en qualifiant cette opération de première mondiale.
Les autorités sanitaires françaises avaient donné leur feu vert fin septembre à une telle opération, ouvrant de nouvelles perspectives à des malades condamnés par la rareté des greffons disponibles.
"Nous nous réjouissons de cette première implantation, mais il serait bien entendu prématuré d'en tirer des conclusions car il s'agit d'une seule implantation et d'un délai post-chirurgical encore très court", a commenté le directeur général de Carmat, Marcello Conviti, cité dans un communiqué.
L'entreprise, fondée par le chirurgien Alain Carpentier, mondialement connu pour avoir inventé les valves cardiaques Carpentier-Edwards, veut pallier le manque notoire de greffons dont sont victimes des dizaines de milliers de personnes souffrant d'insuffisance cardiaque avancée.
Sa prothèse, fondée sur des bases scientifiques "solides", vise, selon Carmat, "une fonctionnalité et une durabilité exemplaires".
"Elle mime totalement un coeur humain normal avec deux ventricules qui mobilisent le sang comme le ferait le muscle cardiaque, avec des capteurs qui permettent d?accélérer le coeur, de décélérer, d'augmenter le débit, de diminuer le débit. Le malade dort, ça diminue. Il monte les escaliers, ça accélère, donc ça n'a rien à voir avec une pompe mécanique", avait expliqué en septembre Philippe Pouletty, le co-fondateur du groupe.
Le patient implanté, dont l'identité n'a pas été rendue publique, devait souffrir, pour être opéré, d'une insuffisance cardiaque terminale, avec un pronostic vital engagé et ne bénéficiant d'aucune alternative thérapeutique, selon les conditions posées par les autorités sanitaires françaises.
Carmat assure que son coeur artificiel pourrait sauver chaque année la vie de dizaines de milliers de patients sans risque de rejet et en leur assurant une qualité de vie sans précédent.
Carmat, qui s'est introduite sur le marché Alternext de la Bourse de Paris en 2010, a procédé à deux levées de fonds pour financer le développement de sa prothèse. Elle vaut aujourd'hui environ 440 millions d'euros en Bourse.
Moins de peaux mais toujours plus de sacs à main: le paradoxe du cuir français
De Audrey KAUFFMANN (AFP)
Paris — Les sacs à main et souliers chics des vitrines de Noël masquent un paradoxe: la France, grand pays d'élevage et de consommation de viande bovine, peine à satisfaire les besoins en cuir de veau de son industrie du luxe en plein essor.
"Trouver du beau cuir de veau français est devenu très compliqué. La demande est de plus en plus forte, le veau manque, les prix du cuir flambent. Il y a de la violence dans les coulisses", déclarait dans un colloque récent le patron du chausseur J.M. Weston, Olivier Antignac.
Le problème de Weston, Louis Vuitton, Chanel et autre Hermès commence dans les assiettes et les étables. La consommation de veau, une viande chère, ne cesse de diminuer et la production a été revue en baisse. Conséquence: le volume de bêtes abattues fond de 3 à 4% par an depuis dix ans. En 2012 en France les abattoirs ont traité 187.000 tonnes de veaux de boucherie.
Devenues plus rares, les peaux brutes sont vendues plus cher aux tanneurs, qui répercutent ce surcoût. "Le prix d'achat des peaux brutes représente pour les tanneurs plus de 60% du prix des peaux finies", explique Denis Lemercier, président des Tanneries du Puy.
Au bout de la chaîne, la maroquinerie, qui est le nerf de la guerre dans le luxe, a besoin de plus en plus de peaux pour satisfaire la demande en plein boom de sa riche clientèle.
Et pas n'importe lesquelles. Le luxe a ses exigences. Si le cuir de veau provient surtout des vaches laitières (souvent des Holstein, noires et blanches), les meilleures peaux sont issues des races à viande, Salers, Charolaises et autres Limousines, explique Marianne Orlianges chez Interbev, l'association interprofessionnelle du bétail. Le cuir le plus prisé est celui des races croisées et des jeunes "veaux sous la mère", âgés de 3-4 mois et qui ont la peau fine et souple. Les marques de luxe recherchent de préférence du cuir de veau uni, plus facile à teinter, et ont besoin pour les sacs à main de grandes peaux d'une épaisseur constante et sans taches ni griffures.
Or "on manque de peaux de très haute qualité", indique le Centre national du Cuir (CNC).
La France a beau être le premier producteur mondial de cuirs de veaux finis, elle importe la moitié des peaux tannées qu'elle utilise. Et sur les 800.000 peaux de veau qu'elle transforme chaque année, seulement 10% sont de qualité supérieure, convoitées par les maisons du luxe.
Une proportion qui monte à "presque 20%" pour la marchandise de Sobeval, un très gros producteur-abatteur de veau, explique le directeur de la production Jean-Pierre Albenque. Car "on ne vend que des peaux issues de veaux de lait (moins de 8 mois) entièrement traités contre la teigne et les poux" -- qui abîment les peaux.
Une part de la production réservée au luxe
Courtisé, Sobeval réserve depuis deux ans 40% de sa production aux tanneries Haas en Alsace - qui fournissent Chanel, Vuitton, Hermès ou encore Longchamp - et à la tannerie d'Annonay, propriété d'Hermès, indique M. Albenque.
"A la pièce, certaines peaux vaudraient 30 euros et d'autres 250. Mais nous, on vend par lot de 1.800 peaux et le prix est fait au camion. On livre deux à trois camions par mois pour Haas et cinq à six pour Annonay", dit-il.
Faute de trouver en France tout ce qu'il lui faut, le patron de Weston fait venir des peaux d'Italie, de Suisse et d'Autriche. Il dit ne pas vouloir "du veau américain aux hormones", car "sa graisse épaisse sous la peau empêche la teinture de pénétrer les fibres".
Interrogés, les groupes français LVMH (Louis Vuitton, Céline, Fendi...) et Kering (ex-PPR, qui détient Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent...) assurent ne pas rencontrer aujourd'hui de "problème particulier" d'approvisionnement en cuir de veau de haute qualité,
Pour sécuriser leurs approvisionnements, LVMH, Kering, Hermès ou encore Chanel ont néanmoins tous racheté depuis deux ans des tanneries. Dont certaines spécialisées dans le veau, comme les Tanneries Roux à Romans (Drôme), acquises par LVMH, ou celle d'Annonay en Ardèche, rachetée par Hermès.
"Notre exigence de qualité est telle que les cuirs de veau que nous utilisons deviennent une matière rare", explique le directeur général du Pôle Amont et Participations de Hermès, Guillaume de Seynes.
Le rachat d'Annonay donne à Hermès l'accès à "un pourcentage plus élevé de peaux". Mais la maison doit néanmoins se fournir en divers endroits d'Europe: entre un tiers et la moitié de ses produits sont en cuir de veau.
Aujourd'hui, les 19 tanneries (bovins) et 26 mégisseries (agneau, chèvre...) françaises réalisent leur chiffre d'affaires en bonne partie grâce au luxe, qui a regonflé leur activité après des années 1980-1990 tendues.
Une qualité Made in France
"Les tanneries de veau sont l?interface de deux mondes: l?élevage et le monde du luxe. D?où l?importance d?une réflexion filière concertée entre tous les acteurs", dit le patron des Tanneries du Puy.
Toutefois, de l'élevage aux sacs à main, les priorités divergent.
"On reste le premier pays producteur au monde de viande de veau mais on souffre et on ne va pas se mettre à produire juste pour les peaux, qui pour nous restent un déchet !", lance Alexandre Merle, à la tête d'un élevage en Savoie.
Comme d'autres, il plaide pour une amélioration de la qualité: "Aujourd'hui, on sait grâce aux experts quel itinéraire mettre en place pour avoir un cuir de qualité. Mais si une étape est mal gérée, c'est fichu".
Pour améliorer la peau des bêtes en amont, il faut les vacciner contre la teigne, parasite responsable de taches sur le cuir, les traiter contre les poux, qui sinon "piquent" la peau, et prendre des mesures pour éviter les griffures, comme "éliminer les boulons" dans les bâtiments d'élevage ou améliorer le transport, explique M. Merle.
Les tanneurs poussent en ce sens, afin d'augmenter la valeur des peaux. Celle-ci n'apparaît "qu'après avoir retiré les poils lors de l'épilation et après tannage", souligne le patron des Tanneries du Puy.
Hermès dit travailler avec ses tanneurs et même avec les éleveurs pour obtenir un cuir irréprochable.
La cause est entendue. Mais pas la répartition des frais. La vaccination anti-teigne coûte 3 ou 4 euros par tête, un surcoût sans bénéfice direct pour les éleveurs, disent nombre d'entre eux en réclamant un soutien financier.
"En Rhône-Alpes, on a mis en place depuis janvier un contrat régional d'objectif de filière (CROF) avec la région, qui nous subventionne. Mais c'est la seule à faire ça en France", dit Alexandre Merle.
Au ministère du Redressement productif, on veut "identifier les blocages" et contribuer à "trouver des équilibres qui satisferaient chacun".
Le ministère, très attaché au Made in France, préférerait que les peaux soient "tannées, transformées et manufacturées" dans l'Hexagone, alors qu'une bonne part sont aujourd'hui travaillées à l'étranger, jusqu'en Chine.
"La discussion avance", assure-t-on. "Tout le monde a intérêt à ce que la qualité du cuir s'élève".
Le Rafale, Fukushima, Renault Dongfeng, l'EPR de Flamanville... les dix actualités industrielles de la semaine
Par Wassinia Zirar
Le Brésil a préféré les Gripen suédois aux Rafale signés Dassault Aviation. En exclusivité, L'Usine Nouvelle vous emmène sur le sité dévasté de Fukushima, 33 mois après l'accident nucléaire, les portes de la centrale s'ouvrent et permettent de contempler l'ampleur des dégâts. Renault lance sa coentreprise avec Dongfeng et pose ses valises à Wuhan. L'ouverture du ferroviaire repoussée à 2022, Gaia... Les dix actualités industrielles qu'il ne fallait pas manquer cette semaine.
Le Brésil a décidé d'attribuer un important contrat d'avions de combat au suédois Saab, au détriment de Boeing et Dassault Aviation. Moins sophistiqué technologiquement, le Gripen du suédois Saab a été préféré au Rafale de Dassault par les Brésiliens mais également par les Suisses. Il permet de remplir les principales missions exigées par les armées tout en étant moins cher.
Dans les heures qui ont suivies le choix brésilien pour le Gripen, le titre du groupe Dassault Aviation perd 3,80% à 885 euros. Le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian a, quant à lui, assuré que le Rafale va bientôt obtenir des résultats en Inde et dans le Golfe.
En immersion dans la zone dévastée de fukushima
L'Usine Nouvelle vous emmène sur la centrale accidentée de Fukushima. Vivez en images la traversée des zones évacuées à la suite des deux explosions sur la centrale nucléaire, les 12 et 14 mars 2011. 33 mois après l’accident, le travail à accomplir est encore titanesque. Pour rassurer les consommateurs quant à la contamination de ses produits, une coopérative agricole de Date, dans la province de Fukushima au Japon, s’est dotée de lignes de production industrielle avec une analyse systématique de la radioactivité.
Le 16 décembre, l’électricien japonais Tepco accueillait une délégation d’experts de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de journalistes français sur la centrale accidentée de Fukushima Daiichi. Le 18 décembre, l'exploitant Tepco a confirmé que les réacteurs 5 et 6 de la centrale nucléaire de Fukushima seront bien démantelés par ses équipes.
Autoentrepreneur, un statut à part
Le rapport intermédiaire remis le 17 décembre au gouvernement par le député socialiste Laurent Grandguillaume propose d'étendre les avantages liés au statut d'autoentrepreneurs à l'ensemble des entreprises individuelles. Ce statut serait en contrepartie davantage encadré avec l'instauration de nouvelles règles comme l'obligation de suivre un stage de formation avant d'exercer une activité.
La formation professionnelle en débat
Les partenaires sociaux sont tombés d’accord autour d'un projet de réforme de la formation continue. Objectif : remettre à plat un système décrié, afin que les salariés et les demandeurs d’emploi bénéficient plus et mieux des 31,5 milliards d’euros qui y sont engloutis chaque année.
La CGPME a annoncé le 18 décembre, qu'elle ne signera pas l'accord sur la formation professionnelle. Le principal point de blocage vient de la "fin de la mutualisation des ressources" que contient le nouveau texte, pour les dirigeants de la CGPME.
Renault Dongfeng, c'est officiel !
Renault a officiellement lancé sa coentreprise en Chine avec Dongfeng le 16 décembre. Une usine commune sera construite à Wuhan. La nouvelle société baptisée Drac (DongFeng Renault Automotive Company) est détenue à 50% par chaque partenaire. "Renault produira des SUV (Sport utillity vehicles) dans cette usine à partir de 2016", a rappelé depuis la Chine Jacques Daniel, Président de Drac.
EPR de Flamanville : EDF sommé de vérifier ses appareils
Après une mise en demeure concernant un pont polaire et des chariots sur le chantier de l'EPR de Flamanville, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) demande à EDF de vérifier les équipements similaires dans toutes ses centrales.
L'ouverture du ferroviaire repoussée à 2022
Dominique Riquet, député européen et vice-président de la commission Transports à Strasbourg, répond aux questions de L’Usine Nouvelle le 16 décembre, juste avant l’examen du quatrième paquet ferroviaire par le Parlement européen. L’ouverture du marché ferroviaire à la concurrence ne rencontre pas réellement d’opposition. Elle prévoit un "openmarket" et des appels d’offres quand il y a obligation de service public. La mise en application sera repoussée à 2022.
Les médicaments s'ouvrent à la concurrence
Fronde des pharmaciens en vue. L'Autorité de la concurrence a publié un avis positif sur la commercialisation des médicaments. Le gendarme de la concurrence se dit favorable à la vente de certains médicaments hors pharmacies, sous conditions.
Loi de programmation militaire : les éditeurs contre-attaquent
Le volet cybersécurité de la loi de programmation militaire continue d'inquiéter les professionnels du numérique. L'Afdel, Association française des éditeurs de logiciels et solutions Internet, va former un groupe de travail pour construire des contre-propositions.
Gaia, à la conquête des étoiles
Le téléscope spatial le plus évolué jamais construit en Europe a été mis sur orbite le 19 décembre. Gaia devra cartographier plus d'un milliard d'étoiles de notre galaxie, la Voie Lactée, avec une précision inégalée. Revivez le décollage de la fusée Soyouz de Guyane.
JUSTICE ?
Un militant écologiste russe qui dénonçait les impacts sur l'environnement des travaux de préparation des jeux Olympiques d'hiver de Sotchi a été condamné vendredi à trois ans de camp pour atteinte aux biens.
Evegueni Vitichko avait été condamné l'an passé pour cette affaire à une peine de trois ans de prison avec sursis, mais un tribunal de la ville de Touapse, voisine de Sotchi, a estimé qu'il n'avait pas respecté ses obligations et commué cette condamnation en prison ferme.
Le militant dispose de dix jours pour faire appel.
Géologue et membre de l'association régionale de défense de l'environnement du Caucase du Nord, M. Vitichko travaille actuellement sur un rapport dénonçant l'impact sur l'environnement des gigantesques travaux de préparation des JO, qui auront lieu du 7 au 23 février 2014 à Sotchi, entre les bords de la mer Noire et les montagnes du Caucase.
Cette condamnation est "une mise en garde pour les autres défenseurs de l'environnement", a estimé M. Vitichko.
En 2012, M. Vitichko et une autre militante, Suren Gazarian, avaient été condamnés à trois ans de prison avec sursis pour avoir causé des dommages à une clôture dressée dans une zone protégée.
L'ONG avait fait valoir que cette clôture avait été érigée illégalement dans la forêt autour d'une résidence appartenant au gouverneur de la région de Krasnodar, Alexandre Tkachev.
Au cours d'une inspection fin 2011, un groupe de militants écologistes avait ouvert une partie de la clôture et coupé des arbres d'espèces protégées.
Des membres du groupe avaient également écrit des slogans tels "La forêt est pour tout le monde" sur la clôture en tôle ondulée.
Fin 2012, Susan Gazarian a fui la Russie et réside actuellement en Estonie.
La Cité du cinéma de Luc Besson visée par une enquête préliminaire
De Nicolas GAUDICHET (AFP)
Paris — Le "Hollywood à la française" de Luc Besson intéresse la justice: le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur la Cité du cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Diligentée lundi et confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales de la police judiciaire, l'enquête fait suite à un signalement de la Cour des comptes portant sur les conditions de financement de la construction et du fonctionnement de la Cité du cinéma.
Prenant "acte" de cette annonce, la société EuropaCorp de Luc Besson a déclaré jeudi soir à l'AFP que "cette enquête sera(it) nécessairement pour elle l'occasion de démontrer, preuves à l'appui, qu'aucune incrimination ne la concerne".
Dans une "note confidentielle" révélée mi-novembre par Le Parisien, les magistrats de la rue Cambon avaient évoqué des faits susceptibles d'êtres reconnus comme "délit de détournement de fonds publics et de recel de ce délit".
La note avait été communiquée à la garde des Sceaux Christiane Taubira, avant qu'elle ne soit transmise au parquet de Paris qui a donc décidé d'enquêter.
Selon des extraits alors publiés par Le Parisien, les auteurs de la note écrivaient que "le financement public de la Cité du cinéma, décidé contre l'avis des services de l'Etat et de la Caisse des dépôts et consignations, principal financeur du projet", a été effectué "pour permettre l'aboutissement du projet qu'une société privée portait pour son seul bénéfice".
Ils relevaient, selon les extraits parus dans le Parisien, le soutien apporté au projet par les pouvoirs publics pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ainsi que sur la proximité avec les plus hautes sphères du pouvoir de Luc Besson et de certains de ses collaborateurs, comme le directeur général de EuropaCorp, Christophe Lambert.
'Une suspicion infondée'
Installée dans une ancienne centrale thermique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la Cité du cinéma avait été inaugurée en septembre 2012 en l'absence remarquée de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Rappelant qu'elle n'est "que locataire de la Cité du cinéma", EuropaCorp a par ailleurs estimé jeudi que "l'enquête démontrera que, pas plus que ses dirigeants ou actionnaires, elle n'a bénéficié d'un quelconque détournement de fonds publics". "La Cité du cinéma était bien un projet d'intérêt général non seulement pour le département de Seine-Saint-Denis mais aussi au plan national", ajoute la société.
"Le temps est venu de voir levée une suspicion infondée", dit-elle.
En novembre, la société de Luc Besson avait affirmé que la Cité du cinéma avait "été financée par un partenariat public-privé (La Caisse des Dépôts et le Groupe Vinci) et c?est ce modèle de financement qui a permis sa réalisation - sans l'intervention financière de la Seine-Saint-Denis".
Le montage financier de la Cité du cinéma avait été bouclé en 2008 : 170 millions d'euros, dont 140 millions pour l'achat du foncier, détenu à 100% par la société Nef-Lumière (75% la Caisse des dépôts, 25%Vinci) et 30 millions pour la construction des plateaux de tournage via différentes sociétés de Luc Besson et Quinta communications, le groupe du producteur et homme d'affaires tunisien, Tarak Ben Ammar.
Les concepteurs de la Cité du Cinéma affichent l'ambition d'en faire un "Hollywood à la française", le complexe permettant la production en France de films de A à Z, ainsi que l'accueil d'une école de cinéma.
Le réalisateur à succès (Le grand bleu, Nikita) et producteur (Taxi...) a mis douze ans pour mettre sur pied ce projet. Il avait déclaré qu'avoir dû "s'expatrier un an et demi" pour tourner "Le cinquième élément" "l'avait rendu malade".
Diligentée lundi et confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales de la police judiciaire, l'enquête fait suite à un signalement de la Cour des comptes portant sur les conditions de financement de la construction et du fonctionnement de la Cité du cinéma.
Prenant "acte" de cette annonce, la société EuropaCorp de Luc Besson a déclaré jeudi soir à l'AFP que "cette enquête sera(it) nécessairement pour elle l'occasion de démontrer, preuves à l'appui, qu'aucune incrimination ne la concerne".
Dans une "note confidentielle" révélée mi-novembre par Le Parisien, les magistrats de la rue Cambon avaient évoqué des faits susceptibles d'êtres reconnus comme "délit de détournement de fonds publics et de recel de ce délit".
La note avait été communiquée à la garde des Sceaux Christiane Taubira, avant qu'elle ne soit transmise au parquet de Paris qui a donc décidé d'enquêter.
Selon des extraits alors publiés par Le Parisien, les auteurs de la note écrivaient que "le financement public de la Cité du cinéma, décidé contre l'avis des services de l'Etat et de la Caisse des dépôts et consignations, principal financeur du projet", a été effectué "pour permettre l'aboutissement du projet qu'une société privée portait pour son seul bénéfice".
Ils relevaient, selon les extraits parus dans le Parisien, le soutien apporté au projet par les pouvoirs publics pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ainsi que sur la proximité avec les plus hautes sphères du pouvoir de Luc Besson et de certains de ses collaborateurs, comme le directeur général de EuropaCorp, Christophe Lambert.
'Une suspicion infondée'
Installée dans une ancienne centrale thermique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la Cité du cinéma avait été inaugurée en septembre 2012 en l'absence remarquée de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Rappelant qu'elle n'est "que locataire de la Cité du cinéma", EuropaCorp a par ailleurs estimé jeudi que "l'enquête démontrera que, pas plus que ses dirigeants ou actionnaires, elle n'a bénéficié d'un quelconque détournement de fonds publics". "La Cité du cinéma était bien un projet d'intérêt général non seulement pour le département de Seine-Saint-Denis mais aussi au plan national", ajoute la société.
"Le temps est venu de voir levée une suspicion infondée", dit-elle.
En novembre, la société de Luc Besson avait affirmé que la Cité du cinéma avait "été financée par un partenariat public-privé (La Caisse des Dépôts et le Groupe Vinci) et c?est ce modèle de financement qui a permis sa réalisation - sans l'intervention financière de la Seine-Saint-Denis".
Le montage financier de la Cité du cinéma avait été bouclé en 2008 : 170 millions d'euros, dont 140 millions pour l'achat du foncier, détenu à 100% par la société Nef-Lumière (75% la Caisse des dépôts, 25%Vinci) et 30 millions pour la construction des plateaux de tournage via différentes sociétés de Luc Besson et Quinta communications, le groupe du producteur et homme d'affaires tunisien, Tarak Ben Ammar.
Les concepteurs de la Cité du Cinéma affichent l'ambition d'en faire un "Hollywood à la française", le complexe permettant la production en France de films de A à Z, ainsi que l'accueil d'une école de cinéma.
Le réalisateur à succès (Le grand bleu, Nikita) et producteur (Taxi...) a mis douze ans pour mettre sur pied ce projet. Il avait déclaré qu'avoir dû "s'expatrier un an et demi" pour tourner "Le cinquième élément" "l'avait rendu malade".
Amiante: des juges enquêtent sur la contamination de salariés d'Otis
De Jacques CLEMENT (AFP)
Paris — Trois juges d'instruction parisiens sont saisis depuis six mois d'une enquête sur l'exposition à l'amiante des salariés d'Otis, dont des dizaines ont contracté des maladies lors d'interventions de maintenance des ascenseurs.
Le parquet de Paris a ouvert le 31 mai une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires dans le cadre du travail et mise en danger de la vie d'autrui, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.
C'est en 2008 que les syndicats (CGT-CFDT-FO-CFTC-CFE-CGC) d'Otis avaient porté plainte contre X à Nanterre (Hauts-de-Seine), estimant que le groupe ne prenait pas les mesures suffisantes pour protéger ses salariés intervenant sur les ascenseurs.
La plainte a fait l'objet d'une enquête préliminaire menée à Nanterre, puis à Paris. Ce sont désormais les juges spécialisés du pôle santé publique qui sont saisis.
Les fibres d'amiante ont été très largement utilisées, notamment dans le bâtiment, du fait de leur exceptionnelle qualité de résistance à la chaleur et au feu, leur inertie chimique, leur résistance mécanique et leur imputrescibilité. Cette substance hautement cancérogène est interdite en France depuis 1997.
Dans les ascenseurs, l'amiante servait à l'isolation des portes palières et était utilisé dans les freins, certains éléments électriques, les machineries. Avec le risque pour les ouvriers, manipulant ces éléments lors d'interventions de maintenance, d'inhaler des poussières.
Parti à la retraite fin 2007, après plus de 30 ans chez Otis, Gérard Aymes, 65 ans, continue de suivre de près la problématique de l'amiante chez son ancien employeur et tente de recenser les victimes.
"Il est difficile de dresser un bilan, mais j'estime entre 200 et 220 le nombre de salariés ou d'anciens d'Otis qui ont développé des pathologies liées à l'amiante, dont certains sont décédés", a-t-il indiqué à l'AFP. Un bilan de toutes façons en évolution, puisque les maladies liées à l'amiante ne se déclarent que des dizaines d'années après l'exposition.
"Faute inexcusable"
Depuis 1997, la très grande majorité des composants contenant de l'amiante ont été remplacés dans les ascenseurs.
"Mais il arrive encore que l'on tombe sur de l'amiante dans de vieux appareils", a expliqué à l'AFP Frank Pfister, délégué syndical central CFDT d'Otis qui, comme M. Aymes, a été entendu comme témoin dans l'enquête préliminaire.
Récemment, la procédure de "Danger grave imminent" (DGI), qui permet de suspendre les travaux, a été activée sur deux sites, à Trouville (Calvados) et Orléans (Loiret), où de l'amiante avait été trouvée, selon M. Pfister.
Plusieurs tribunaux des affaires de la Sécurité sociale (Tass), saisis par des salariés d'Otis malades, ont reconnu ces dernières années la "faute inexcusable" de l'employeur, pointant l'absence de mesures adéquates de protection et la conscience que la société devait avoir du danger, selon Me Elisabeth Leroux, avocate de l'intersyndicale. D'autres employés tentent de faire reconnaître leur préjudice d'anxiété face au risque de contamination.
Les juges d'instruction doivent, eux, rechercher d'éventuelles responsabilités pénales.
Une enquête capitale pour la prévention, selon Me Leroux: "Il y a toujours des contaminations à l'amiante d'ouvriers dans les ascenseurs, parfois sans qu'ils le sachent et il faut que les chantiers de désamiantage soient menés dans les règles de l'art, même s'ils coûtent cher".
Contactée par l'AFP, la direction d'Otis n'a pas souhaité faire de commentaire sur l'information judiciaire en cours.
De source syndicale, on concède que des efforts d'information ont été faits par l'entreprise ces dernières années, ce que reconnaissait d'ailleurs en janvier 2011 la cour d'appel de Versailles dans un jugement pourtant défavorable à Otis.
"C'est bien qu'ils forment aujourd'hui le personnel, mais ça vient 20 ou 25 ans trop tard car aujourd'hui, on a des copains qui meurent", déplore M. Aymes.
Une quarantaine d'enquêtes pénales ont été lancées depuis 1997 par le parquet de Paris sur l'amiante, substance qui pourrait provoquer 100.000 décès d'ici à 2025.
PAS DE PROBLÈME D'APPROVISIONNEMENT
Les salariés sont en grève à l'appel de la CGT et FO pour le « maintien et l'augmentation de leur pouvoir d'achat ». Les deux syndicats estiment que les « résultats mirobolants du groupe, régulièrement supérieurs à 10 milliards d'euros », doivent aussi profiter aux salariés. La CGT réclame une augmentation minimale de 100 euros, ainsi qu'une prime de 1 500 euros.
En ce qui concerne les conséquences de ce mouvement pour les consommateurs, un porte-parole de Total avait assuré vendredi que « la situation dans les raffineries n'entraîne absolument aucun problème d'approvisionnement ». Le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky, a également indiqué qu'il n'y avait « aucune perturbation » pour alimenter les stations-service, précisant que le marché français était notamment approvisionné par des importations. Outre la raffinerie de Total qui a cessé la grève, trois autres raffineries exploitées par d'autres entreprises fonctionnent par ailleurs dans l'Hexagone.
SOCIETE
SOCIAL
Poursuite de la grève dans quatre raffineries de Total
Le Monde.fr avec AFP
Quatre des cinq raffineries françaises du groupe pétrolier Total étaient toujours en grève samedi 21 décembre, dans le cadre d'un mouvement reconductible portant sur les salaires qui se poursuivra au moins jusqu'à lundi midi, a indiqué Eric Sellini, coordinateur groupe CGT. Le mouvement, qui en est à son neuvième jour, se poursuivra dimanche, la grève ayant été « votée jusqu'à lundi midi », a-t-il ajouté.
Les raffineries de Donges (Loire-Atlantique), Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) et Feyzin (Rhône) sont concernées, ainsi que le dépôt d'importation de Flandres (Nord). La cinquième raffinerie de Total à Grandpuits (Seine-et-Marne) a, de son côté, cessé le mouvement en début de semaine.
Lire (édition abonnés) : Total: des salariés français en grève, des raffineries lourdement déficitaires
Les salariés sont en grève à l'appel de la CGT et FO pour le « maintien et l'augmentation de leur pouvoir d'achat ». Les deux syndicats estiment que les « résultats mirobolants du groupe, régulièrement supérieurs à 10 milliards d'euros », doivent aussi profiter aux salariés. La CGT réclame une augmentation minimale de 100 euros, ainsi qu'une prime de 1 500 euros.
En ce qui concerne les conséquences de ce mouvement pour les consommateurs, un porte-parole de Total avait assuré vendredi que « la situation dans les raffineries n'entraîne absolument aucun problème d'approvisionnement ». Le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky, a également indiqué qu'il n'y avait « aucune perturbation » pour alimenter les stations-service, précisant que le marché français était notamment approvisionné par des importations. Outre la raffinerie de Total qui a cessé la grève, trois autres raffineries exploitées par d'autres entreprises fonctionnent par ailleurs dans l'Hexagone.
SOCIETE
La coca ou la paix: le dilemme des agriculteurs colombiens
Signes d'énervement au Vatican autour de la "francescomanie"
De Jean-Louis DE LA VAISSIERE (AFP)
Cité du Vatican — Le style du pape François, l'enthousiasme qu'il suscite et les interprétations qui le voient en rupture profonde avec le passé, irritent certains cercles au Vatican, relèvent les vaticanistes.
Dans une interview récente à la chaîne de télévision catholique EWTN, le cardinal américain Raymond Burke, conservateur proche de Benoît XVI, n'a pas caché son amertume, déplorant que François ne défende pas assez la vie et la famille et n'encourage pas les prêtres à parler de l'avortement.
"On a un peu l'impression, ou alors c'est interprété dans ce sens par les médias, que le pape pense que nous parlons trop de l'avortement ou de l'intégrité du mariage entre un homme et une femme. Mais nous ne parlerons jamais assez de ces questions !", estime Mgr Burke.
François a brusquement écarté cette semaine ce cardinal de l'importante Congrégation pour les évêques et l'a remplacé par l'Américain plus modéré William Wuerl. François manifeste ainsi sa priorité: l'évêque doit être pasteur avant d'être gardien de la doctrine.
Et il montre sa détermination: plusieurs bonnes sources vaticanes font état d'une certaine rudesse du pape argentin, voire d'un autoritarisme dans le quotidien, loin de l'image aimable et douce qu'il donne dans la foule.
Un autre signe d'énervement, non à l'égard du pape mais de tous ceux qui voient en lui un progressiste, est venu de Mgr Georg Gänswein, plus proche collaborateur du pape émérite Joseph Ratzinger.
Selon des extraits d'une interview à paraître dans le magazine allemand Cicero, Mgr Gänswein s'en prend durement à certains dans l'Eglise allemande.
"L'enthousiasme pourrait rester en travers de la gorge des enthousiastes", prédit-il. "Je ne crois pas que le pape donnera de l'espace à certaines initiatives provenant de l'Allemagne", ajoute-t-il, à l'adresse notamment de ceux qui espèrent que Jorge Mario Bergoglio acceptera l'ordination de femmes diacres, une suggestion défendue par un cardinal allemand à la retraite, le réformiste Walter Kasper.
Défiance très palpable chez certains prélats
Mgr Gänswein, selon qui il n'y a pas rupture théologique entre François et Benoît XVI, fustige aussi la manière dont des secteurs de l'Eglise allemande ont annoncé que la communion des divorcés remariés pourrait bientôt être autorisée par le pape, cherchant à "l'arrimer à leur attelage".
Le quotidien Corriere della Sera a relevé vendredi une autre contradiction "étrange": un pape qui dénonce un système économique gouverné par le marché a recours à des cabinets d'audit privés de ce même système --McKinsey, KPGM, Ernst-Young, Promontory-- pour réformer le petit Etat.
Le pape Bergoglio a semblé vouloir apaiser les malentendus, dans une interview dimanche au quotidien La Stampa. Il y rappelle qu'il n'a annoncé aucune décision sur les divorcés remariés, que les réformes prendront du temps... et qu'il n'est en aucun cas marxiste, comme l'accusent certains conservateurs américains.
Sa parole abondante, sa communication désordonnée, le peu de cas pour certains rituels ont créé une défiance très palpable chez certains prélats.
Le début de culte de la personnalité dont il est, sans l'avoir cherché, l'objet fait problème. La concentration sur sa personne ferait obstacle à la transmission du message.
L'historien italien des doctrines théologiques Vito Mancuso estime que la démagogie "est un danger" et pourrait être "sa faiblesse". "Il doit être attentif à ne pas vouloir toujours étonner, émerveiller", observe-t-il.
"L'interprétation divergente de ses propos par les évêques allemands est symptomatique d'un style de François difficile à déchiffrer", analyse le vaticaniste Sandro Magister: "il révèle tantôt son ouverture à des formes de collégialité, parfois un style autocratique de gouvernement. Il juxtapose ouvertures et coups de frein, sur les mêmes sujets comme les homosexuels et les divorcés. Le résultat en est que certains propos sont amplifiés, chacun choisissant parmi mille paroles celles qui lui conviennent le mieux".
"François a ouvert des arguments sans tracer des lignes claires" et sans forcément percevoir les conséquences, ajoute ce vaticaniste de l'Espresso, défenseur de l'héritage de Benoît XVI.
Nicolas Diat, auteur d'une biographie de Benoît XVI à paraître en février (Albin Michel), explique qu'il y a au Vatican "une manie à pleurer sur le lait renversé: on en voulait à Benoît XVI de ne pas entraîner l'opinion, comme on en veut à François d'avoir une popularité tsunami".
Canada: la Cour suprême assouplit les pratiques de la prostitution
La Cour suprême du Canada a invalidé vendredi l'interdiction des maisons closes, du racolage et du proxénétisme estimant que ces articles du code pénal compromettaient la sécurité physique des prostituées et violaient leurs droits constitutionnels.
La Cour, dans une décision unanime de ses neuf juges, a néanmoins suspendu l'application de cet arrêt, afin de donner au législateur, s'il le juge opportun, de voter une nouvelle législation sur la prostitution.
L'affaire n'est pas de savoir "si la prostitution doit être légale ou non", a écrit la juge en chef de la Cour suprême Beverly McLachlin mais plutôt de déterminer "si les dispositions adoptées par le législateur fédéral pour encadrer sa pratique résistent au contrôle constitutionnel".
"Je conclus qu'elles n'y résistent pas. Je suis donc d'avis de les invalider avec effet suspensif, et de renvoyer la question au législateur afin qu'il redéfinisse les modalités de cet encadrement", a-t-elle ajouté dans les motivations de cet arrêt.
Ces dispositions, qui interdisent de vivre de la prostitution, de tenir des maisons closes ou de solliciter des clients dans la rue,étaient contestées depuis plusieurs années par trois femmes --prostituées et ex-prostituées.
Terri Jean Bedford, Amy Lebovitch et Valerie Scott soutenaient que ces interdictions compromettaient leur sécurité et les empêchaient de prendre des mesures pour se protéger en embauchant, par exemple, un garde du corps.
La Cour suprême a donné raison à ces trois femmes en soutenant que les dispositions mises en cause "portaient atteinte à des droits garantis" par la Charte canadienne des droits et libertés, pierre angulaire de la Constitution.
Entre joie et inquiétude
Le gouvernement ne peut dire "à des adultes consentants ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire en privé chez eux, pour de l'argent ou non, et il doit rédiger des lois qui sont équitables", a réagi Terri Jean Bedford après le jugement.
Cette ancienne dominatrice, toujours de cuir vêtue, qui a pris sa retraite en 2010, a dit espérer que les parlementaires consulteront maintenant les travailleurs du sexe avant de rédiger de nouvelles lois.
"C'est la toute première fois dans l'histoire du Canada que les travailleurs et les travailleuses du sexe deviennent des personnes. Nous devenons des citoyens à part entière de ce pays", s'est réjouie Valerie Scott.
Tous étaient loin de partager cet enthousiasme. "Très inquiétant! La décriminalisation de la prostitution va donner plus de marge aux proxénètes et aux trafiquants de femmes", a écrit sur Twitter Julie Miville-Dechêne, présidente du Conseil du statut de la femme du Québec, un organisme gouvernemental consultatif.
D'autres, comme Don Hutchison de l'association religieuse Evangelical Fellowship of Canada, suggéraient même que le Parlement déclare illégale la prostitution. "L'achat de services sexuels ou la location du corps d'autrui deviendraient donc illégaux", comme c'est le cas en Suède depuis la fin des années 1990 et comme la France s'apprête à le faire.
Dans sa décision, la Cour suprême reconnaît au législateur le "pouvoir de décider des lieux et des modalités de la prostitution, à condition qu'il exerce ce pouvoir sans porter atteinte aux droits constitutionnels des prostituées".
"L'encadrement de la prostitution est un sujet complexe et délicat", a ajouté la Cour qui, "au vu de l'ensemble des intérêts en jeu, (...) convient de suspendre l'effet de la déclaration d'invalidité pendant un an".
Le ministre de la Justice, Peter MacKay, s'est dit "préoccupé". "Nous examinons cette décision et nous étudions toutes les options possibles pour faire en sorte que les lois (...) continuent d'enrayer les torts considérables que cause la prostitution aux collectivités, aux personnes qui se livrent à la prostitution et aux personnes vulnérables".
"C'est une victoire pour l'Ouganda. Je suis heureux que le Parlement ait voté contre le mal", bien que le projet ait été largement critiqué dans les démocraties occidentales et par les défenseurs des droits de l'homme, a déclaré à l'AFP le député à l'origine de la nouvelle législation, David Bahati.
Le texte a été voté à une majorité écrasante dans un pays profondément marqué par le christianisme.
"Parce que nous sommes une nation qui craint Dieu, nous accordons une valeur holistique à la vie. C'est en raison de ces valeurs que les parlementaires ont adopté le projet de loi, quelle que soit l'opinion du monde extérieur", a dit M. Bahati.
Il a ajouté qu'une clause extrêmement controversée sur la peine de mort avait été supprimée de la version finale.
La nouvelle loi doit maintenant être soumise au président Yoweri Museveni.
Le projet, qui remonte à 2009, avait été mis entre parenthèses après une levée internationale de boucliers. Le président américain Barack Obama l'avait qualifié d'"odieux".
"Toute personne qui pratique, recrute (en faveur du mouvement homosexuel) ou promeut l'homosexualité commet un crime", a dit Simon Lokodo, le ministre d?État en charge de l?Éthique et de l'Intégrité. Il a précisé que la loi prévoit des peines allant de deux ans de prison à la prison à vie.
Le texte prévoyait à l'origine d'introduire la peine de mort pour quiconque serait surpris pour une seconde fois au cours d'un acte homosexuel, de même que pour des rapports dont un des partenaires serait mineur ou porteur du virus VIH du sida.
La porte-parole du Parlement, Hellen Kaweesa, a souligné que les changements avaient permis l'adoption du projet de loi par une majorité de députés.
L'homosexualité est déjà interdite en Ouganda mais la nouvelle loi durcit les peines et criminalise la promotion publique de l'homosexualité, y compris les discussions de groupes militants.
Une loi "abjecte"
L'homophobie est très répandue dans un pays où le christianisme protestant de style américain fait de nouveaux adeptes. Les hommes et femmes homosexuels y sont fréquemment soumis à des menaces ou subissent des violences.
Des militants des droits de l'homme y ont rapporté des cas de viols collectifs de lesbiennes. En 2011, un militant des droits des homosexuels, David Kato, avait été poignardé à mort à son domicile après la publication dans un journal de noms, photos et adresses d'homosexuels vivant en Ouganda sous le titre: "Pendez-les".
Le vote de vendredi a provoqué de vives réactions.
"Je suis officiellement dans l'illégalité", a commenté le militant gay Frank Mugisha après le vote.
Leslie Lefkow de Human Rights Watch (HRW) a appelé le président Museveni "à ne pas signer la loi anti-homosexuelle abjecte qui vient d'être adoptée".
"La disposition de la loi criminalisant la "promotion" (de l'homosexualité) est une attaque directe contre le travail légitime de militants et d'organisations nationaux ou internationaux qui défendent et promeuvent les droits de l'homme en Ouganda", a déclaré HRW dans un communiqué.
Selon Amnesty International, cette "législation extrêmement discriminatoire" est "une grave violation des droits de l'homme".
Le texte a été voté au lendemain du vote d'une législation anti-pornographie qui interdit tout ce qui laisserait voir des zones érogènes "comme les seins, les cuisses, les fesses".
Elle interdit aussi "tout comportement érotique dont l'intention est de provoquer une excitation sexuelle ou tout acte indécent ou comportement tendant à corrompre les m?urs" et proscrit les vêtements "provocants".
Les spectacles d'artistes dénudés seront de ce fait interdits à la télévision ougandaise et ce que les internautes regardent sur l'internet sera soumis à surveillance.
L'an dernier, le président Museveni avait provoqué un scandale en demandant à des collégiennes de "porter un cadenas sur (leurs) parties intimes" jusqu'au mariage.
La Cour, dans une décision unanime de ses neuf juges, a néanmoins suspendu l'application de cet arrêt, afin de donner au législateur, s'il le juge opportun, de voter une nouvelle législation sur la prostitution.
L'affaire n'est pas de savoir "si la prostitution doit être légale ou non", a écrit la juge en chef de la Cour suprême Beverly McLachlin mais plutôt de déterminer "si les dispositions adoptées par le législateur fédéral pour encadrer sa pratique résistent au contrôle constitutionnel".
"Je conclus qu'elles n'y résistent pas. Je suis donc d'avis de les invalider avec effet suspensif, et de renvoyer la question au législateur afin qu'il redéfinisse les modalités de cet encadrement", a-t-elle ajouté dans les motivations de cet arrêt.
Ces dispositions, qui interdisent de vivre de la prostitution, de tenir des maisons closes ou de solliciter des clients dans la rue,étaient contestées depuis plusieurs années par trois femmes --prostituées et ex-prostituées.
Terri Jean Bedford, Amy Lebovitch et Valerie Scott soutenaient que ces interdictions compromettaient leur sécurité et les empêchaient de prendre des mesures pour se protéger en embauchant, par exemple, un garde du corps.
La Cour suprême a donné raison à ces trois femmes en soutenant que les dispositions mises en cause "portaient atteinte à des droits garantis" par la Charte canadienne des droits et libertés, pierre angulaire de la Constitution.
Entre joie et inquiétude
Le gouvernement ne peut dire "à des adultes consentants ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire en privé chez eux, pour de l'argent ou non, et il doit rédiger des lois qui sont équitables", a réagi Terri Jean Bedford après le jugement.
Cette ancienne dominatrice, toujours de cuir vêtue, qui a pris sa retraite en 2010, a dit espérer que les parlementaires consulteront maintenant les travailleurs du sexe avant de rédiger de nouvelles lois.
Tous étaient loin de partager cet enthousiasme. "Très inquiétant! La décriminalisation de la prostitution va donner plus de marge aux proxénètes et aux trafiquants de femmes", a écrit sur Twitter Julie Miville-Dechêne, présidente du Conseil du statut de la femme du Québec, un organisme gouvernemental consultatif.
D'autres, comme Don Hutchison de l'association religieuse Evangelical Fellowship of Canada, suggéraient même que le Parlement déclare illégale la prostitution. "L'achat de services sexuels ou la location du corps d'autrui deviendraient donc illégaux", comme c'est le cas en Suède depuis la fin des années 1990 et comme la France s'apprête à le faire.
Dans sa décision, la Cour suprême reconnaît au législateur le "pouvoir de décider des lieux et des modalités de la prostitution, à condition qu'il exerce ce pouvoir sans porter atteinte aux droits constitutionnels des prostituées".
"L'encadrement de la prostitution est un sujet complexe et délicat", a ajouté la Cour qui, "au vu de l'ensemble des intérêts en jeu, (...) convient de suspendre l'effet de la déclaration d'invalidité pendant un an".
Le ministre de la Justice, Peter MacKay, s'est dit "préoccupé". "Nous examinons cette décision et nous étudions toutes les options possibles pour faire en sorte que les lois (...) continuent d'enrayer les torts considérables que cause la prostitution aux collectivités, aux personnes qui se livrent à la prostitution et aux personnes vulnérables".
Ouganda: adoption d'une loi anti-homosexualité draconienne
De Grace MATSIKO (AFP)
Kampala — Le Parlement ougandais a adopté vendredi un projet de loi durcissant la répression de l'homosexualité et prévoyant la prison à perpétuité pour les récidivistes."C'est une victoire pour l'Ouganda. Je suis heureux que le Parlement ait voté contre le mal", bien que le projet ait été largement critiqué dans les démocraties occidentales et par les défenseurs des droits de l'homme, a déclaré à l'AFP le député à l'origine de la nouvelle législation, David Bahati.
Le texte a été voté à une majorité écrasante dans un pays profondément marqué par le christianisme.
"Parce que nous sommes une nation qui craint Dieu, nous accordons une valeur holistique à la vie. C'est en raison de ces valeurs que les parlementaires ont adopté le projet de loi, quelle que soit l'opinion du monde extérieur", a dit M. Bahati.
Il a ajouté qu'une clause extrêmement controversée sur la peine de mort avait été supprimée de la version finale.
La nouvelle loi doit maintenant être soumise au président Yoweri Museveni.
Le projet, qui remonte à 2009, avait été mis entre parenthèses après une levée internationale de boucliers. Le président américain Barack Obama l'avait qualifié d'"odieux".
"Toute personne qui pratique, recrute (en faveur du mouvement homosexuel) ou promeut l'homosexualité commet un crime", a dit Simon Lokodo, le ministre d?État en charge de l?Éthique et de l'Intégrité. Il a précisé que la loi prévoit des peines allant de deux ans de prison à la prison à vie.
Le texte prévoyait à l'origine d'introduire la peine de mort pour quiconque serait surpris pour une seconde fois au cours d'un acte homosexuel, de même que pour des rapports dont un des partenaires serait mineur ou porteur du virus VIH du sida.
La porte-parole du Parlement, Hellen Kaweesa, a souligné que les changements avaient permis l'adoption du projet de loi par une majorité de députés.
L'homosexualité est déjà interdite en Ouganda mais la nouvelle loi durcit les peines et criminalise la promotion publique de l'homosexualité, y compris les discussions de groupes militants.
Une loi "abjecte"
L'homophobie est très répandue dans un pays où le christianisme protestant de style américain fait de nouveaux adeptes. Les hommes et femmes homosexuels y sont fréquemment soumis à des menaces ou subissent des violences.
Des militants des droits de l'homme y ont rapporté des cas de viols collectifs de lesbiennes. En 2011, un militant des droits des homosexuels, David Kato, avait été poignardé à mort à son domicile après la publication dans un journal de noms, photos et adresses d'homosexuels vivant en Ouganda sous le titre: "Pendez-les".
Le vote de vendredi a provoqué de vives réactions.
"Je suis officiellement dans l'illégalité", a commenté le militant gay Frank Mugisha après le vote.
Leslie Lefkow de Human Rights Watch (HRW) a appelé le président Museveni "à ne pas signer la loi anti-homosexuelle abjecte qui vient d'être adoptée".
"La disposition de la loi criminalisant la "promotion" (de l'homosexualité) est une attaque directe contre le travail légitime de militants et d'organisations nationaux ou internationaux qui défendent et promeuvent les droits de l'homme en Ouganda", a déclaré HRW dans un communiqué.
Selon Amnesty International, cette "législation extrêmement discriminatoire" est "une grave violation des droits de l'homme".
Le texte a été voté au lendemain du vote d'une législation anti-pornographie qui interdit tout ce qui laisserait voir des zones érogènes "comme les seins, les cuisses, les fesses".
Elle interdit aussi "tout comportement érotique dont l'intention est de provoquer une excitation sexuelle ou tout acte indécent ou comportement tendant à corrompre les m?urs" et proscrit les vêtements "provocants".
Les spectacles d'artistes dénudés seront de ce fait interdits à la télévision ougandaise et ce que les internautes regardent sur l'internet sera soumis à surveillance.
L'an dernier, le président Museveni avait provoqué un scandale en demandant à des collégiennes de "porter un cadenas sur (leurs) parties intimes" jusqu'au mariage.
DIVERS
Accident d'hélicoptère en Gironde : un corps retrouvé
Un hélicoptère privé s'est abîmé vendredi dans la
Dordogne, en Gironde. L'épave a été localisée et un corps sorti de l'eau. Parmi
les quatre personnes qui se trouvaient à bord, le vendeur français et
l'acquéreur chinois du domaine viticole le Château de la Rivière.
L'hélicoptère s'est abîmé vendredi en fin
d'après-midi dans la rivière Dordogne, à hauteur de Lugon, en Gironde. Quatre
personnes se trouvaient à bord. Vers 23h30, le corps de l'un des occupants a été
retrouvé. Les trois autres personnes sont toujours portées disparues. Après une
interruption pendant la nuit, les recherches reprendront samedi matin à 8
heures.
L'appareil piloté par l'ancien propriétaire du
château viticole de La Rivière, James Grégoire, transportait le tout nouvel
acquéreur du domaine. Il s'agit d'un ressortissant chinois, Lam Kok, patron du
groupe hôtelier Brilliant. Il y avait également son fils de 12 ans et un
traducteur. L'épouse de Lam Kok avait décidé au tout dernier moment de ne pas
monter à bord.
Selon un photographe de l'AFP qui se trouvait sur
place, James Grégoire a effectué toutes les procédures avant de décoller. Au
bout de 20 minutes, ne voyant pas l'hélicoptère revenir, les personnes présentes
dans les jardins du château ont donné l'alerte.
Jeudi, les deux hommes avaient conclu la vente du
château de la Rivière. Il s'agit du plus gros investissement chinois dans le
Bordelais. Le château La Rivière compte 65 hectares de vignes.
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