Le président cubain Raul Castro a déclaré samedi être prêt à dialoguer avec les États-Unis si l’indépendance et le système politique de l’île sont respectés, mais s’est dit prêt dans le cas contraire, à «supporter 55 autres années» de blocus.
«Si nous souhaitons réellement avancer dans les relations bilatérales, nous devons apprendre à respecter mutuellement nos différences et à nous habituer à vivre pacifiquement avec elles, seulement comme ça. Dans le cas contraire, nous sommes disposés à supporter 55 autres années dans la même situation», de blocus de la part de Washington, a déclaré M. Castro.
«Nous avons exprimé en de multiples occasions notre disposition à tenir un dialogue respectueux avec les États-Unis, d’égal à égal sans compromettre l’indépendance, la souveraineté et l’autodétermination de la nation», a ajouté Raul Castro lors de la clôture de la seconde session parlementaire annuelle.
«Nous ne demandons pas aux États-Unis de changer son système politique et social, ni n’acceptons de négocier le notre», a encore dit le chef d’État cubain.
Lors des funérailles de l’ancien président sud africain Nelson Mandela, Raul Castro et Barack Obama se sont donnés une poignée de main historique dont l’image a fait le tour du monde.
Cuba et les États-Unis n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1961.





Municipales à Paris: NKM confrontée à une liste dissidente
 
 
De Vincent DROUIN (AFP)
 
Paris — Nathalie Kosciusko-Morizet, dont la campagne pour les municipales à Paris était déjà difficile, est maintenant confrontée à la menace d'une liste dissidente à droite et à la colère de Jean-Louis Borloo, qui l'accuse de ne pas respecter l'accord UMP-UDI-Modem.
Premier acte d'un samedi calamiteux pour l'adversaire de la candidate PS Anne Hidalgo: l'homme d'affaires Charles Begbeider, évincé de la deuxième place sur la liste de droite dans le VIIIème arrondissement, annonce, sur BFM-TV, vouloir constituer une liste "libre et indépendante" dans toute la capitale, sur laquelle il s'exprimera plus précisement le 7 janvier.
Charles Beigbeder, 49 ans, frère de l'écrivain Frédéric Beigbeder et fondateur de plusieurs entreprises, dont le fournisseur d'électricité Poweo, a été battu sous les couleurs de l'UMP aux législatives en juin 2012 à Paris.
Dans la soirée, il indique sur Twitter que le président de l'UMP Jean-François Copé, dont il est pourtant proche, désavoue sa démarche, et qu'en conséquence il se met "en retrait de l'UMP".
Pour leur part, les porte-parole de NKM stigmatisent son initiative, l'accusant d'être au service "de ses propres ambitions", et appellent à l'unité.
Deuxième acte : cette unité est censée s'illustrer par la publication d'une première liste de candidats UMP-UDI-Modem par NKM et les chefs de file des centristes dans la capitale, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou au Modem, et Christian Saint-Etienne (UDI).
Las! Troisième acte: le président national de l'UDI, Jean-Louis Borloo, estime dans un communiqué que la liste ne respecte pas l'accord conclu entre lui même, NKM et Marielle de Sarnez le 5 décembre, car en sont absents quatre candidats UDI : la conseillère de Paris Edith Gallois dans le XIIIe arrondissement -où la tête de liste revient, selon la liste, non à elle mais à Fadila Méhal (Modem)- et dans d'autres arrondissements, Olga Johnson (VIIIe), Mustapha Saadi (XVIIIe) et Raoul Delamare (XXe).
"Problème de confiance"
"Nous n?osons imaginer qu?il s?agit d?une erreur et qu?un accord aussi clair et précis n?est pas remis en cause de manière unilatérale. Cela poserait un problème politique et de confiance", prévient M. Borloo.
Interrogé par l'AFP, le conseiller politique de NKM, Jérôme Peyrat, souligne que la liste de candidats devait "être complétée". "On continue à travailler" avec Jean-Louis Borloo "pour trouver un accord complet", a-t-il dit.
Mais le secrétaire général de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, demande "une réunion d'urgence" entre les leaders des trois partis. Si la violation de l'accord se confirme, ajoute-t-il, "nous devrons permettre aux Parisiens d'avoir une représentation du centre et du centre-droite au Conseil de Paris".
Ces évènements illustrent les difficultés rencontrées par Mme Kosciusko-Morizet, qui a déjà dû suspendre 16 dissidents dans sept arrondissements, dont, dans le Ve, le fils du maire sortant Jean Tiberi, Dominique.
Et l'alliance conclue avec le Modem semble finalement attiser le mécontentement de tous ceux qui jugent qu'on fait la part trop belle aux amis de François Bayrou, qui avait voté François Hollande au second tour de la présidentielle.
Selon Charles Beigbeder, "puisqu'on a une liste de Nathalie qui se déporte un peu vers le centre avec son alliance avec le Modem, on va occuper l'espace entre le FN - qui en effet grignote des parts de marché, c'est très dangereux - et Nathalie Kosciusko-Morizet. Et ceci nous permettra au second tour de faire un rassemblement plus large pour battre Hidalgo".
Un raisonnement récusé d'avance par NKM qui dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France, fustigeait ceux qui "tout en parlant de victoire, n'hésitent pas, dans l?ombre, à organiser les défaites".
L'imbroglio rappelle les municipales de 2001 quand Philippe Séguin, lui aussi candidat officiel de la droite mais confronté à la dissidence de Jean Tibéri, alors maire de Paris, avait été battu par Bertrand Delanoë. Il illustre les divisions récurrentes de la droite parisienne depuis le départ de Jacques Chirac de l'Hôtel de ville pour l'Elysée en 1995.
Au plan national, les municipales à Paris risquent d'entraîner des remous à l'Alternative, la toute nouvelle union entre le Modem et l'UDI. "L'attitude du Modem dans la préparation des listes des municipales est de nature à plomber l'Alternative", a déclaré à l'AFP le sénateur Jean-Arthuis, vice-président de l'UDI.



 
 
Ukraine: l'opposition appelle à un nouveau grand rassemblement à Kiev
 
 
De Olga NEDBAEVA (AFP)
 
Kiev — L'opposition ukrainienne pro-européenne appelle dimanche à un nouveau grand rassemblement à Kiev, quelques jours après la signature d'importants accords économiques avec Moscou par le président Viktor Ianoukovitch qui ont douché les espoirs des manifestants.
Cette manifestation devrait apporter des réponses concernant la future stratégie de l'opposition et l'avenir de Maïdan, la place de l'Indépendance au centre de Kiev, devenue un symbole et un haut lieu de la contestation, occupée depuis un mois par des manifestants qui l'ont entourée de barricades.
Elle doit commencer à midi (10H00 GMT) sur Maïdan où des centaines de milliers des personnes avaient manifesté les trois dimanche précédents après la volte-face du gouvernement ukrainien sur le rapprochement avec l'Union européenne.
La signature mardi à Moscou d'accords économiques qui prévoient un crédit de 15 milliards de dollars à l'Ukraine et la baisse d'un tiers sur le prix du gaz russe, alors que le pays est au bord de la faillite, a semblé désarçonner les leaders de cette contestation, sans précédent depuis la Révolution orange pro-occidentale de 2004.
Ils avaient accusé mardi le président d'avoir mis l'"Ukraine en gage" et s'étaient interrogés sur la tenue des documents signés, mais le refus du rapprochement avec la Russie a depuis disparu des revendications de l'opposition.
"L'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière pilotée par Moscou aurait mis les opposants en colère, mais il est difficile de critiquer le pouvoir pour la baisse du prix du gaz. Ce n'est pas contre Moscou que l'opposition va mobiliser", souligne Volodymyr Fessenko, analyste politique indépendant.
Après les accords de Moscou, "les tentatives de former un +gouvernement technique+ pour signer un accord d'association avec l'UE ne sont plus d'actualité. La révolte des oligarques est étouffée par le gaz bon marché", a récemment souligné l'ex-ministre de l'Intérieur et opposant Iouri Loutsenko, appelant à élargir le mouvement de contestation.
Si le régime de Viktor Ianoukovitch semblait affaibli après la dispersion violente d'une manifestation étudiante le 30 novembre, montrée par les télévisions contrôlées par des oligarques ukrainiens, il semble depuis avoir repris ses esprits.
Le mouvement de contestation de Maïdan "est pour Ianoukovitch une réalité parallèle. Il ne lui fait pas peur", écrivait samedi l'influent hebdomadaire ukrainine Dzerkalo Tyjnia.
"Le pouvoir est aujourd'hui plus fort qu'en 2004", lorsqu'il a été renversé par la Révolution orange, souligne Volodymyr Fessenko.
Kiev est depuis plus d'un mois le théâtre de la contestation, à la suite du refus du pouvoir de signer un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis trois ans, au profit de la coopération économique avec Moscou.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné samedi que les "structures d'intégration eurasiennes" mises en place par Moscou étaient "ouvertes" à l'Ukraine.
La veille, M. Lavrov, dont le pays a joué un rôle clé pour dissuader l'Ukraine de signer l'association avec l'UE, avait indiqué que Moscou était prêt à discuter avec l'UE de l'Ukraine lors d'un prochain sommet Russie-UE en janvier.
"Tout va dépendre de la bonne volonté de l'Union européenne pour prendre en compte les intérêts légitimes de la Russie", a-t-il déclaré à l'agence Ria Novosti.
Réunis cette semaine en sommet à Bruxelles, certains dirigeants européens ont exprimé leur exaspération face au gouvernement ukrainien.
L'Union européenne garde la porte ouverte "au peuple ukrainien mais pas nécessairement à son gouvernement", a averti la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.