HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Un rapport sur l’intégration enflamme les échanges entre gouvernement et UMP
Le président Hollande a voulu vendredi soir mettre un terme au vif échange entre Jean-François Copé et Jean-Marc Ayrault sur la politique d’intégration du gouvernement, en soulignant qu’un rapport soumis à l’exécutif n’était «pas du tout la position du gouvernement».
C’est la publication vendredi par Le Figaro du compte rendu détaillé d’un rapport sur l’intégration remis il y a un mois au Premier ministre - et sur lequel il ne s’était pas encore prononcé -, qui a mis le feu aux poudres, à quelques mois des municipales.
Ce rapport en cinq volets propose une «politique repensée» de l’intégration axée sur la lutte contre les discriminations et l’égalité des droits.
Les auteurs, des chercheurs et des experts, qui veulent «en finir avec les discriminations légales», préconisent entre autres mesures la «suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires concernant notamment le +voile+», peut-on y lire.
Est aussi visée la circulaire de mars 2012 sur l’accompagnement des sorties scolaires qui empêche les mamans voilées d’accompagner les élèves lors des sorties scolaires.
Le président de l’UMP, qui a animé jeudi une convention de son parti sur l’immigration, y a immédiatement vu une occasion d’attaquer le gouvernement, avant même que celui-ci ne présente sa feuille de route début 2014.
«Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en oeuvre, ne serait-ce qu’à minima, un rapport dont l’intention est de déconstruire (...) cette République», s’est insurgé Jean-François Copé, qui a tenu à «interpeller solennellement» François Hollande sur le sujet dans un communiqué.
L’ex-Premier ministre et rival de M. Copé, François Fillon, y est allé lui aussi de sa mise en garde, dans un communiqué distinct, contre «les dangers que constituerait l’application de ces rapports». «Ils diviseraient un peu plus les Français et alimenteraient tous les extrémismes», a fait valoir M. Fillon, fustigeant la «logique d’une nation mosaïque et communautariste».
Attendu dans l’après-midi à Rennes pour signer le Pacte d’avenir de la Bretagne, M. Ayrault a tenu à leur répondre sans attendre. Devant la presse convoquée à Matignon, le chef du gouvernement a assuré que son équipe ne voulait «évidemment pas» réintroduire les signes religieux à l’école.
Copé 'irresponsable et menteur'
«Ce n’est pas parce que je reçois des rapports que c’est forcément la position du gouvernement», a expliqué M. Ayrault.
A peine descendu de son avion, à 7.000 km de là, le président Hollande, en visite en Guyane, a enfoncé le clou: «Ce n’est pas du tout la position du gouvernement», a-t-il assuré. Interrogé sur les critiques de l’UMP, M. Hollande a répondu: «Je n’entends pas ce bruit, parce que ces rapports n’ont pas de traduction».
Sur BFM-TV, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a lui aussi souligné que le rapport «n’engage pas le gouvernement». Les questions liées à l’intégration «sont des sujets sur lesquels la droite a profondément échoué. La volonté du gouvernement, c’est de refonder notre système d’intégration», a déclaré M. Valls.
Auparavant, M. Ayrault avait même traité M. Copé d'«irresponsable et (de) menteur». «Copé est à côté de la plaque, mais M. Copé a un problème, l’UMP a un problème, c’est son électorat qui file de plus en plus vers l’extrême droite et le Front national, il ne sait pas comment le retenir, au point de mentir», a-t-il poursuivi.
M. Ayrault a «dénoncé cette façon de faire qui est anti-républicaine», pas «digne» selon lui «d’un chef d’un grand parti». «Il va jusqu’à dire que nous voudrions réintroduire les signes religieux à l’école, le voile à l’école. Mais de quoi parle-t-il ?», s’est-il emporté.
En retour, M. Copé a estimé auprès du Figaro.fr que M. Ayrault «avait le choix entre rassurer ou assumer, il a préféré l’insulte». «Ce choix en dit long sur l’état de panique à bord qui règne dans l’exécutif», a ironisé M. Copé.
La présidente du FN, Marine Le Pen, avait elle vu vendredi matin une «très grave provocation» dans le rapport. Mettre en oeuvre ses préconisations «signifierait l’abandon définitif du modèle républicain, la mise en place d’une société ultra-communautarisé et divisée», selon elle.
Du côté du PS, on l’a relativisé, voire critiqué, alors qu’une réunion interministérielle doit se tenir «début janvier» à Matignon pour bâtir la future feuille de route du gouvernement en matière d’intégration des immigrés.
Thierry Mandon, porte-parole des députés PS, a ainsi affirmé que «l’orientation générale» de ce rapport «nous éloignerait de la seule voie possible: plus de République, plus de moyens notamment pour l’école». «Certaines pistes proposées sont des impasses, comme remettre le voile à l’école, d’autres sont hasardeuses», a-t-il estimé.
Après des mois de ouï-dire des deux côtés du globe, les constructeurs automobiles français PSA Peugeot Citroën et chinois Dongfeng ont officiellement confirmé, le 11 décembre, les négociations avancées autour de leur alliance capitalistique. Dans le même temps, PSA, toujours en grande difficulté financière, a précisé les contours de son alliance avec l'américain GM, et notamment la fabrication d'un véhicule Opel sur son site de Sochaux dès 2017. Le 12 décembre, GM annonce finalement la vente de ses parts du capital de son allié. Dongfeng a désormais le champ libre pour investir dans le constructeur, mais "la ligne rouge, c'est que PSA reste français" a averti le ministre du Redressement productif le 13 décembre.
EADS dégraisse dans l'espace et la défense
Le 9 décembre, le groupe industriel EADS a confirmé les présages sur sa restructuration. Près de 5800 postes vont être supprimés en Europe (principalement dans les branches espace, systèmes de défense et services transverses au groupe), dont 1700 en France. Le siège parisien du groupe et le site allemand d'Unterschleissheim vont fermer leurs portes. Pour réduire la portée du plan social, la direction d'EADS a invité les représentants syndicaux à la table des négociations pour façonner un accord de compétitivité.
Désindustrialisation : la R&D craque à son tour
Après les usines, les emplois dans la R&D sont-ils en danger ? C'est ce que laissent penser les chiffres d'un baromètre révélé par nos confrères d'Industrie & Technologies. Selon le décompte réalisé par l'observatoire Trendeo, les activités de R&D détruiraient pour la première fois plus de poste qu'elles n'en créeraient.
Bruxelles face au dossier épineux des travailleurs détachés
Le conseil des ministres du Travail de l'Union européenne a adopté le 9 décembre un projet de directive renforçant les contrôles sur le recours aux travailleurs "détachés" après le ralliement de la Pologne à un compromis dont la France se dit satisfaite. Sur les deux principaux points de l’accord, un seul bénéficiera à l’industrie.
Les leçons à tirer de l’affaire des prothèses PIP
Le verdict a été rendu le 10 décembre dans le procès pénal des implants mammaires au gel frelaté PIP. La condamnation des anciens cadres dirigeants était attendue. Plus étonnant, l’organisme allemand certificateur les prothèses a été jugé responsable dans le procès civil, l’entreprise PIP étant aujourd'hui insolvable.
Le programme Airbus A350 avance
L'avionneur européen Airbus a indiqué que son nouveau long-courrier bimoteur A350 entrerait en service au cours du dernier trimestre 2014.
kem one encore dans l'incertitude
Le tribunal de commerce de Lyon a décidé le 12 décembre de reporter au 18 décembre le choix du repreneur du groupe chimique Kem One. Deux offres de reprise ont été jugées recevables : celle du fonds américain OpenGate Capital et celle de l'industriel français Alain de Krassny, propriétaire du groupe autrichien Donau Chemie.
Bolloré rentre dans Londres par les bornes
Le groupe Bolloré a été sélectionné pour gérer le réseau londonien de bornes de recharges pour véhicules électriques. Une fois installé à Londres, l’industriel français espère bien y faire valoir sa stratégie d’offre intégrée de mobilité électrique pour gagner de nouveaux marchés.
Nouveau code minier : plus de transparence et quelques flous
Le projet de nouveau code minier réaffirme le rôle clé de l’Etat, tout en poussant à mettre en place des consultations publiques sur les décisions d’exploitation. Une manière de tirer les leçons de la polémique autour du gaz de schiste en France.
Arc International cèdera la marque Pyrex en janvier
Le groupe français Arc International a informé le 10 décembre les syndicats que la marque Pyrex de verre haute résistance serait vendue en janvier au fonds d'investissement américain Aurora Capital Group, confirmant ainsi une information publiée fin novembre par L'Usine Nouvelle.
C’est la publication vendredi par Le Figaro du compte rendu détaillé d’un rapport sur l’intégration remis il y a un mois au Premier ministre - et sur lequel il ne s’était pas encore prononcé -, qui a mis le feu aux poudres, à quelques mois des municipales.
Ce rapport en cinq volets propose une «politique repensée» de l’intégration axée sur la lutte contre les discriminations et l’égalité des droits.
Les auteurs, des chercheurs et des experts, qui veulent «en finir avec les discriminations légales», préconisent entre autres mesures la «suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires concernant notamment le +voile+», peut-on y lire.
Est aussi visée la circulaire de mars 2012 sur l’accompagnement des sorties scolaires qui empêche les mamans voilées d’accompagner les élèves lors des sorties scolaires.
Le président de l’UMP, qui a animé jeudi une convention de son parti sur l’immigration, y a immédiatement vu une occasion d’attaquer le gouvernement, avant même que celui-ci ne présente sa feuille de route début 2014.
«Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en oeuvre, ne serait-ce qu’à minima, un rapport dont l’intention est de déconstruire (...) cette République», s’est insurgé Jean-François Copé, qui a tenu à «interpeller solennellement» François Hollande sur le sujet dans un communiqué.
L’ex-Premier ministre et rival de M. Copé, François Fillon, y est allé lui aussi de sa mise en garde, dans un communiqué distinct, contre «les dangers que constituerait l’application de ces rapports». «Ils diviseraient un peu plus les Français et alimenteraient tous les extrémismes», a fait valoir M. Fillon, fustigeant la «logique d’une nation mosaïque et communautariste».
Attendu dans l’après-midi à Rennes pour signer le Pacte d’avenir de la Bretagne, M. Ayrault a tenu à leur répondre sans attendre. Devant la presse convoquée à Matignon, le chef du gouvernement a assuré que son équipe ne voulait «évidemment pas» réintroduire les signes religieux à l’école.
Copé 'irresponsable et menteur'
«Ce n’est pas parce que je reçois des rapports que c’est forcément la position du gouvernement», a expliqué M. Ayrault.
A peine descendu de son avion, à 7.000 km de là, le président Hollande, en visite en Guyane, a enfoncé le clou: «Ce n’est pas du tout la position du gouvernement», a-t-il assuré. Interrogé sur les critiques de l’UMP, M. Hollande a répondu: «Je n’entends pas ce bruit, parce que ces rapports n’ont pas de traduction».
Sur BFM-TV, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a lui aussi souligné que le rapport «n’engage pas le gouvernement». Les questions liées à l’intégration «sont des sujets sur lesquels la droite a profondément échoué. La volonté du gouvernement, c’est de refonder notre système d’intégration», a déclaré M. Valls.
Auparavant, M. Ayrault avait même traité M. Copé d'«irresponsable et (de) menteur». «Copé est à côté de la plaque, mais M. Copé a un problème, l’UMP a un problème, c’est son électorat qui file de plus en plus vers l’extrême droite et le Front national, il ne sait pas comment le retenir, au point de mentir», a-t-il poursuivi.
M. Ayrault a «dénoncé cette façon de faire qui est anti-républicaine», pas «digne» selon lui «d’un chef d’un grand parti». «Il va jusqu’à dire que nous voudrions réintroduire les signes religieux à l’école, le voile à l’école. Mais de quoi parle-t-il ?», s’est-il emporté.
En retour, M. Copé a estimé auprès du Figaro.fr que M. Ayrault «avait le choix entre rassurer ou assumer, il a préféré l’insulte». «Ce choix en dit long sur l’état de panique à bord qui règne dans l’exécutif», a ironisé M. Copé.
La présidente du FN, Marine Le Pen, avait elle vu vendredi matin une «très grave provocation» dans le rapport. Mettre en oeuvre ses préconisations «signifierait l’abandon définitif du modèle républicain, la mise en place d’une société ultra-communautarisé et divisée», selon elle.
Du côté du PS, on l’a relativisé, voire critiqué, alors qu’une réunion interministérielle doit se tenir «début janvier» à Matignon pour bâtir la future feuille de route du gouvernement en matière d’intégration des immigrés.
Thierry Mandon, porte-parole des députés PS, a ainsi affirmé que «l’orientation générale» de ce rapport «nous éloignerait de la seule voie possible: plus de République, plus de moyens notamment pour l’école». «Certaines pistes proposées sont des impasses, comme remettre le voile à l’école, d’autres sont hasardeuses», a-t-il estimé.
Bretagne: Ayrault s’avance sur la décentralisation en signant le Pacte d’avenir
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est engagé vendredi à hâter les processus législatifs pour la décentralisation et pour la ratification de la Charte européenne des langues régionales, deux vieilles revendications bretonnes, vendredi lors de la signature à Rennes du Pacte d’avenir pour la Bretagne.
Moins de deux mois après une flambée de colère provoquée dans la région par l’annonce de la mise en place de l’écotaxe poids lourds, sur fond de crise sociale et économique, M. Ayrault a signé le Pacte d’avenir, qui énumère près de 2 milliards d’euros d’aides ou de prêts, nouveaux ou déjà approuvés.
«Ce pacte d’avenir, ce n’est pas l’Etat au chevet de la Bretagne. C’est la Bretagne qui prend son destin en main et qui trace son propre chemin», a déclaré le chef du gouvernement devant un parterre d’élus et de responsables sociaux et économiques bretons, avant de signer le texte aux côtés du président du conseil régional, Pierrick Massiot (PS), et du préfet de région, Patrick Strzoda.
M. Ayrault s’est à cette occasion engagé à hâter le processus législatif en vue de la ratification de la Charte européenne des langues régionales, une mesure réclamée depuis des années non seulement en Bretagne mais aussi en Corse et en Alsace, et qui figurait parmi les promesses du candidat François Hollande.
«Le gouvernement inscrira à l’ordre du jour prioritaire de l’Assemblée nationale» une proposition de loi constitutionnelle en vue de la ratification de cette Charte, a annoncé M. Ayrault.
«Le moment me paraît (...) venu d’avoir ce débat au niveau du Parlement et de renouer le fil de ce processus initié il y a près de quinze ans», a-t-il souligné. Datant de 1992 et signée par le gouvernement Jospin en 1999, cette convention n’a toujours pas été ratifiée par la France.
Le Premier ministre est aussi intervenu sur un autre sujet cher à la Bretagne, la régionalisation, et a annoncé que le gouvernement présenterait en avril au Parlement son deuxième projet de loi sur cette décentralisation.
Un premier texte sur la création de métropoles autour d’une douzaine de grandes villes de France est en voie d’être adopté par le Parlement. Le second volet portera donc sur les compétences des régions et des départements.
«Nous avons besoin de régions fortes, innovantes et influentes, capables de se mobiliser pour tirer vers le haut la croissance du pays. Cela passe évidemment par un approfondissement de la décentralisation», a expliqué M. Ayrault.
'Nouvelles compétences' pour les régions
«De nouvelles compétences devront être transférées aux régions», a affirmé le Premier ministre.
«Maintenant il faut que le discours se transforme en réalité», a commenté le président de la région très satisfait des annonces de M. Ayrault.
Les thèmes de la décentralisation et des langues sont aussi un des chevaux de bataille des Bonnets rouges, organisateurs de deux manifestations de masse en novembre pour l’emploi, la régionalisation et contre l’écotaxe.
Ils ont annoncé quelques heures avant la venue du Premier ministre qu’ils préparaient pour février des «Etats généraux de la Bretagne», porteurs de propositions pour l’avenir de la région.
«J’examinerai avec beaucoup d’ouverture d’esprit toutes les propositions à condition qu’elles n’aient qu’un but, c’est renforcer les moyens pour que nos territoires et notamment la Bretagne puissent construire leur avenir avec toutes les forces de ces territoires», a répondu M. Ayrault à une question de la presse.
Le Premier ministre a par ailleurs annoncé dans son discours son intention de transférer à Brest le siège de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), actuellement situé en région parisienne. Une annonce répondant à une autre revendication de longue date en Bretagne.
Ce transfert interviendra dans le cadre des priorités qu’il a détaillées pour l’avenir de la Bretagne, dont l’économie maritime et littorale, la modernisation de l’agriculture ou encore le très haut débit.
Jean-Marc Ayrault, qui a conclu son discours avec quelques mots en Breton, avait lancé le Pacte d’avenir pour la Bretagne à la mi-octobre pour trouver des solutions pérennes à la «crise bretonne», liée à une avalanche de restructurations et de plans sociaux dans l’agroalimentaire, les télécoms et l’automobile, trois piliers de son économie.
Le Pacte avait été approuvé jeudi à une faible majorité par le conseil régional.
Le Premier ministre s’est rendu en Bretagne accompagné de cinq ministres, Philippe Martin (Ecologie), Michel Sapin (Travail), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marylise Lebranchu (Décentralisation) et Guillaume Garot (Agroalimentaire).
Moins de deux mois après une flambée de colère provoquée dans la région par l’annonce de la mise en place de l’écotaxe poids lourds, sur fond de crise sociale et économique, M. Ayrault a signé le Pacte d’avenir, qui énumère près de 2 milliards d’euros d’aides ou de prêts, nouveaux ou déjà approuvés.
«Ce pacte d’avenir, ce n’est pas l’Etat au chevet de la Bretagne. C’est la Bretagne qui prend son destin en main et qui trace son propre chemin», a déclaré le chef du gouvernement devant un parterre d’élus et de responsables sociaux et économiques bretons, avant de signer le texte aux côtés du président du conseil régional, Pierrick Massiot (PS), et du préfet de région, Patrick Strzoda.
M. Ayrault s’est à cette occasion engagé à hâter le processus législatif en vue de la ratification de la Charte européenne des langues régionales, une mesure réclamée depuis des années non seulement en Bretagne mais aussi en Corse et en Alsace, et qui figurait parmi les promesses du candidat François Hollande.
«Le gouvernement inscrira à l’ordre du jour prioritaire de l’Assemblée nationale» une proposition de loi constitutionnelle en vue de la ratification de cette Charte, a annoncé M. Ayrault.
«Le moment me paraît (...) venu d’avoir ce débat au niveau du Parlement et de renouer le fil de ce processus initié il y a près de quinze ans», a-t-il souligné. Datant de 1992 et signée par le gouvernement Jospin en 1999, cette convention n’a toujours pas été ratifiée par la France.
Le Premier ministre est aussi intervenu sur un autre sujet cher à la Bretagne, la régionalisation, et a annoncé que le gouvernement présenterait en avril au Parlement son deuxième projet de loi sur cette décentralisation.
Un premier texte sur la création de métropoles autour d’une douzaine de grandes villes de France est en voie d’être adopté par le Parlement. Le second volet portera donc sur les compétences des régions et des départements.
«Nous avons besoin de régions fortes, innovantes et influentes, capables de se mobiliser pour tirer vers le haut la croissance du pays. Cela passe évidemment par un approfondissement de la décentralisation», a expliqué M. Ayrault.
'Nouvelles compétences' pour les régions
«De nouvelles compétences devront être transférées aux régions», a affirmé le Premier ministre.
«Maintenant il faut que le discours se transforme en réalité», a commenté le président de la région très satisfait des annonces de M. Ayrault.
Les thèmes de la décentralisation et des langues sont aussi un des chevaux de bataille des Bonnets rouges, organisateurs de deux manifestations de masse en novembre pour l’emploi, la régionalisation et contre l’écotaxe.
Ils ont annoncé quelques heures avant la venue du Premier ministre qu’ils préparaient pour février des «Etats généraux de la Bretagne», porteurs de propositions pour l’avenir de la région.
«J’examinerai avec beaucoup d’ouverture d’esprit toutes les propositions à condition qu’elles n’aient qu’un but, c’est renforcer les moyens pour que nos territoires et notamment la Bretagne puissent construire leur avenir avec toutes les forces de ces territoires», a répondu M. Ayrault à une question de la presse.
Le Premier ministre a par ailleurs annoncé dans son discours son intention de transférer à Brest le siège de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), actuellement situé en région parisienne. Une annonce répondant à une autre revendication de longue date en Bretagne.
Ce transfert interviendra dans le cadre des priorités qu’il a détaillées pour l’avenir de la Bretagne, dont l’économie maritime et littorale, la modernisation de l’agriculture ou encore le très haut débit.
Jean-Marc Ayrault, qui a conclu son discours avec quelques mots en Breton, avait lancé le Pacte d’avenir pour la Bretagne à la mi-octobre pour trouver des solutions pérennes à la «crise bretonne», liée à une avalanche de restructurations et de plans sociaux dans l’agroalimentaire, les télécoms et l’automobile, trois piliers de son économie.
Le Pacte avait été approuvé jeudi à une faible majorité par le conseil régional.
Le Premier ministre s’est rendu en Bretagne accompagné de cinq ministres, Philippe Martin (Ecologie), Michel Sapin (Travail), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marylise Lebranchu (Décentralisation) et Guillaume Garot (Agroalimentaire).
Hollande en Guyane : contrat pour Ariane, accord sur l'orpaillage clandestin
Pour son premier déplacement de président outre-mer, en Guyane, François Hollande a assisté au centre spatial de Kourou, samedi, à la signature d'un contrat de 2 milliards entre Astrium et Arianespace, portant sur la fourniture de 18 lanceurs Ariane 5 supplémentaires. Le chef de l'Etat était accompagné pour cette visite des ministres Victorin Lurel (Outre-mer), Christiane Taubira (Justice), Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur, recherche) et Benoît Hamon (Economie sociale et solidaire).
Revenant d'une visite d'Etat de deux jours au Brésil, le chef de l'Etat a par ailleurs atterri vendredi à Cayenne avec dans ses bagages la ratification par le Parlement brésilien de cet accord très attendu pour lutter contre l'orpaillage illégal. Il a affirmé sa volonté d'aller «jusqu'au bout dans le combat» contre ce fléau qui mine l'économie guyanaise, avec des conséquences néfastes aussi bien sur l'environnement qu'en termes de sécurité.
Le chef de l'Etat a rappelé que «trois mitaires ont été tués» lors d'opérations contre des orpailleurs clandestins, et que deux légionnaires étaient toujours dans le coma après avoir été «gravement brûlés au début du mois de décembre». L'orpaillage illégal en Guyane a connu une recrudescence inquiétante en 2013. Selon les chiffres officiels fournis par les autorités le 6 décembre, 771 chantiers d'orpaillage illégaux ont été repérés depuis début 2013 en Guyane contre 392 en 2011.
Le chef de l'Etat a rappelé que «trois mitaires ont été tués» lors d'opérations contre des orpailleurs clandestins, et que deux légionnaires étaient toujours dans le coma après avoir été «gravement brûlés au début du mois de décembre». L'orpaillage illégal en Guyane a connu une recrudescence inquiétante en 2013. Selon les chiffres officiels fournis par les autorités le 6 décembre, 771 chantiers d'orpaillage illégaux ont été repérés depuis début 2013 en Guyane contre 392 en 2011.
Le Rafale trop cher pour le Brésil ?
La France ne décrochera pas un important contrat d'avions de chasse avec le Brésil parce que son offre est trop chère. Le quotidien brésilien Folha de São Paulo affirmait samedi que l'offre française de 36 Rafale pour quatre milliards de dollars (2,9 milliards d'euros) sera déclinée pour cause de prix trop élevé. L'avion de combat français de Dassault-aviation est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'Américain Boeing et le Gripen NG du Suédois Saab pour un appel d'offres brésilien portant sur 36 avions de chasse.
Depuis que le Brésil a annoncé le retrait des avions Mirage 2000 à la fin de l'année, Paris n'a eu de cesse de venter les mérites de ses Rafale, espérant conclure une vente que Nicolas Sarkozy avait cru acquise en 2009. Une ébauche d'accord avait alors été trouvée avec le président brésilien de l'époque, Luiz Inacio Lula da Silva. Mais à son arrivée au pouvoir, Dilma Rousseff a souhaité reconsidérer les options.
Au premier jour de sa visite d'Etat au Brésil, jeudi, François Hollande a rencontré la présidente brésilienne à Brasilia, affichant sa volonté de conforter le partage de savoir-faire technologiques. Si plusieurs contrats ont vien été signés, le délicat dossier du Rafale n'a pas été évoqué publiquement,. Dilma Rousseff pourrait ne pas souhaiter conclure un contrat aussi coûteux à l'approche de 2014, année des élections générales au Brésil, et alors que le gouvernement est vivement critiqué en raison du coût du Mondial de football, estimé à huit milliards d'euros. Selon la Folha, la décision finale ne sera pas prise avant 2015.
La France ne décrochera pas un important contrat d'avions de chasse avec le Brésil parce que son offre est trop chère. Le quotidien brésilien Folha de São Paulo affirmait samedi que l'offre française de 36 Rafale pour quatre milliards de dollars (2,9 milliards d'euros) sera déclinée pour cause de prix trop élevé. L'avion de combat français de Dassault-aviation est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'Américain Boeing et le Gripen NG du Suédois Saab pour un appel d'offres brésilien portant sur 36 avions de chasse.
Depuis que le Brésil a annoncé le retrait des avions Mirage 2000 à la fin de l'année, Paris n'a eu de cesse de venter les mérites de ses Rafale, espérant conclure une vente que Nicolas Sarkozy avait cru acquise en 2009. Une ébauche d'accord avait alors été trouvée avec le président brésilien de l'époque, Luiz Inacio Lula da Silva. Mais à son arrivée au pouvoir, Dilma Rousseff a souhaité reconsidérer les options.
Au premier jour de sa visite d'Etat au Brésil, jeudi, François Hollande a rencontré la présidente brésilienne à Brasilia, affichant sa volonté de conforter le partage de savoir-faire technologiques. Si plusieurs contrats ont vien été signés, le délicat dossier du Rafale n'a pas été évoqué publiquement,. Dilma Rousseff pourrait ne pas souhaiter conclure un contrat aussi coûteux à l'approche de 2014, année des élections générales au Brésil, et alors que le gouvernement est vivement critiqué en raison du coût du Mondial de football, estimé à huit milliards d'euros. Selon la Folha, la décision finale ne sera pas prise avant 2015.
En Catalogne, compte à rebours vers le référendum d’indépendance
«Au moins, nous avons une date. Nous devons voter pour savoir ce que veulent vraiment les Catalans», lance Neus Munter, une universitaire de 21 ans, alors que débute le compte à rebours qui doit mener la Catalogne vers un référendum sur son indépendance.
Cette jeune Barcelonaise est sûre de ses convictions, comme une large partie des 7,5 millions d’habitants de cette région du nord-est de l’Espagne, qui par centaines de milliers avaient formé, le 11 septembre, une chaîne humaine du nord au sud de la région du nord-est de l’Espagne, pour réclamer l’indépendance.
«Je n’ai aucun doute. Je voterai pour l’indépendance», ajoute la jeune femme, dans la foule qui déambule sur le Paseo de Gracia, l’une des artères centrales de la capitale catalane où s’élèvent certains des immeubles les plus célèbres de l’architecte Antoni Gaudi.
Quelques kilomètres plus au nord, à Badalona, une ville de banlieue qui accueille une importante population immigrée et venant d’ailleurs en Espagne, Trifo Vilamoreno affiche une opinion diamétralement opposée sur le projet de référendum annoncé jeudi par le président de la région, le nationaliste Artur Mas.
«C’est inconstitutionnel, illégal. Cela ne peut pas se faire», affirme catégoriquement ce volontaire d’une ONG âgé de 23 ans.
Après plus d’un an de conflit ouvert entre la région et le gouvernement central de Madrid, Artur Mas a jeté une bombe jeudi en fixant la date du 9 novembre 2014 pour le référendum promis et en annonçant la question, qui sera double:
»'Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat ? Oui ou non ?' sera la première question. Et si la réponse est 'oui', 'Voulez-vous que cet Etat soit indépendant' sera la deuxième», a déclaré Artur Mas.
Le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, a immédiatement réagi depuis Madrid, assurant que ce vote, qu’il juge inconstitutionnel, «n’aura pas lieu».
«Il y a beaucoup d’immobilisme. Ils sont enfermés dans des histoires du passé. Constitution et Constitution, ils ne parlent de rien d’autre», se désolait vendredi Antonio Gracia, un retraité de 72 ans.
«S’ils voulaient, ils pourraient changer la Constitution. Mais ils n’ont pas envie», renchérit Vanessa Galan, une informaticienne de 37 ans, pendant qu’elle déjeune avec une collègue en terrasse dans le centre de Barcelone.
Autour d’elles, plusieurs «esteladas», le drapeau indépendantiste catalan, sont accrochées aux balcons des immeubles. Une image de plus en plus répandue à Barcelone et encore plus courante dans les villages.
«Ils devraient autoriser le vote car sinon le problème sera encore plus important», ajoute-t-elle, précisant qu’elle votera contre l’indépendance.
Comme elle, nombreux sont ceux en Catalogne qui soutiennent la tenue d’un vote sans forcément être pour l’indépendance, une perspective qui récolte environ la moitié des voix dans les sondages.
Ainsi, 81,8% des personnes interrogées dans une enquête commandée par la radio en catalan Rac1, numéro 1 par l’audience dans la région, étaient ainsi en faveur de l’organisation d’un référendum.
Dans cette région qui revendique fièrement son identité culturelle et sa langue, le malaise est monté depuis que la droite espagnole a remis en cause le statut d’autonomie élargie voté par le Parlement catalan en 2006, jusqu’à la décision du Tribunal constitutionnel qui, en 2010, en a supprimé certains articles.
Une marée humaine était alors descendue dans les rues de Barcelone pour demander une plus grande autonomie.
La crise qui a éclaté en 2008 s’est ajoutée à ce malaise: ployant sous une lourde dette, la Catalogne a progressivement perdu sa position de moteur économique de l’Espagne. Elle reproche à Madrid une répartition injuste des richesses et son refus de lui accorder une autonomie fiscale élargie.
Lors des deux dernières «Diada» (Jour de la Catalogne), des centaines de milliers de manifestants sont de nouveau descendus dans la rue, mais cette fois pour réclamer l’indépendance.
Cette jeune Barcelonaise est sûre de ses convictions, comme une large partie des 7,5 millions d’habitants de cette région du nord-est de l’Espagne, qui par centaines de milliers avaient formé, le 11 septembre, une chaîne humaine du nord au sud de la région du nord-est de l’Espagne, pour réclamer l’indépendance.
«Je n’ai aucun doute. Je voterai pour l’indépendance», ajoute la jeune femme, dans la foule qui déambule sur le Paseo de Gracia, l’une des artères centrales de la capitale catalane où s’élèvent certains des immeubles les plus célèbres de l’architecte Antoni Gaudi.
Quelques kilomètres plus au nord, à Badalona, une ville de banlieue qui accueille une importante population immigrée et venant d’ailleurs en Espagne, Trifo Vilamoreno affiche une opinion diamétralement opposée sur le projet de référendum annoncé jeudi par le président de la région, le nationaliste Artur Mas.
«C’est inconstitutionnel, illégal. Cela ne peut pas se faire», affirme catégoriquement ce volontaire d’une ONG âgé de 23 ans.
Après plus d’un an de conflit ouvert entre la région et le gouvernement central de Madrid, Artur Mas a jeté une bombe jeudi en fixant la date du 9 novembre 2014 pour le référendum promis et en annonçant la question, qui sera double:
»'Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat ? Oui ou non ?' sera la première question. Et si la réponse est 'oui', 'Voulez-vous que cet Etat soit indépendant' sera la deuxième», a déclaré Artur Mas.
Le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, a immédiatement réagi depuis Madrid, assurant que ce vote, qu’il juge inconstitutionnel, «n’aura pas lieu».
«Il y a beaucoup d’immobilisme. Ils sont enfermés dans des histoires du passé. Constitution et Constitution, ils ne parlent de rien d’autre», se désolait vendredi Antonio Gracia, un retraité de 72 ans.
«S’ils voulaient, ils pourraient changer la Constitution. Mais ils n’ont pas envie», renchérit Vanessa Galan, une informaticienne de 37 ans, pendant qu’elle déjeune avec une collègue en terrasse dans le centre de Barcelone.
Autour d’elles, plusieurs «esteladas», le drapeau indépendantiste catalan, sont accrochées aux balcons des immeubles. Une image de plus en plus répandue à Barcelone et encore plus courante dans les villages.
«Ils devraient autoriser le vote car sinon le problème sera encore plus important», ajoute-t-elle, précisant qu’elle votera contre l’indépendance.
Comme elle, nombreux sont ceux en Catalogne qui soutiennent la tenue d’un vote sans forcément être pour l’indépendance, une perspective qui récolte environ la moitié des voix dans les sondages.
Ainsi, 81,8% des personnes interrogées dans une enquête commandée par la radio en catalan Rac1, numéro 1 par l’audience dans la région, étaient ainsi en faveur de l’organisation d’un référendum.
Dans cette région qui revendique fièrement son identité culturelle et sa langue, le malaise est monté depuis que la droite espagnole a remis en cause le statut d’autonomie élargie voté par le Parlement catalan en 2006, jusqu’à la décision du Tribunal constitutionnel qui, en 2010, en a supprimé certains articles.
Une marée humaine était alors descendue dans les rues de Barcelone pour demander une plus grande autonomie.
La crise qui a éclaté en 2008 s’est ajoutée à ce malaise: ployant sous une lourde dette, la Catalogne a progressivement perdu sa position de moteur économique de l’Espagne. Elle reproche à Madrid une répartition injuste des richesses et son refus de lui accorder une autonomie fiscale élargie.
Lors des deux dernières «Diada» (Jour de la Catalogne), des centaines de milliers de manifestants sont de nouveau descendus dans la rue, mais cette fois pour réclamer l’indépendance.
Pourparlers en Ukraine: l’opposition dénonce un «simulacre» du pouvoir
L’opposition ukrainienne s’est rendue vendredi à une table ronde avec le président Ianoukovitch, mais a ensuite dénoncé un «simulacre» organisé à la veille de nouvelles manifestations massives.
«Le pouvoir n’a pris en compte aucune de nos exigences. Cette table ronde n’est qu’un simulacre», a déclaré en sortant le champion du monde de boxe et dirigeant du parti Udar (la Frappe) Vitali Klitschko, cité par l’agence de presse Interfax.
Après une hésitation dans la journée, les trois dirigeants de l’opposition pro-européenne qui manifeste depuis plus de trois semaines -- Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk (un responsable du parti La patrie de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko) et le nationaliste Oleg Tiagnybok -- avaient accepté de ce rendre à la table ronde pour y présenter leurs exigences et entendre les réponses du gouvernement.
Ianoukovitch appelle à «se calmer»
Mais, hormis une promesse d’amnistie formulée avant la rencontre par M. Ianoukovitch pour les manifestants interpellés, rien de concret n’est sorti de cette table ronde, à laquelle avaient été conviées plusieurs dizaines de personnalités, dont des responsables religieux.
«J’appelle tous les Ukrainiens qui sont dans la rue à se calmer et à cesser la confrontation», a déclaré le président Ianoukovitch à la fin de la rencontre.
Galvanisée par l’échec infligé à un assaut policier mercredi -- les troupes ont fini par se retirer après l’afflux de milliers de personnes --, et par le soutien de représentants de l’UE et des Etats-Unis, l’opposition a appelé à des manifestations massives dimanche à midi (10h00 GMT) à Kiev.
L’opposition réclame la démission du gouvernement et le retour à la signature d’un accord d’association avec l’UE brutalement suspendu fin novembre.
Lors de la table ronde, Vladimir Klitschko a mis en garde le président contre toute répression policière.
«Je m’adresse à vous, Viktor Ianoukovitch. Vous portez la responsabilité personnelle de ce qui se passe dans le pays», a lancé le boxeur, et candidat déclaré à la présidence du pays.
«Nous savons qu’il existe des plans pour régler la situation par la force. Cela aurait des conséquences catastrophiques pour le pays, et pour vous personnellement», a-t-il poursuivi.
Les Etats-Unis ont eux aussi exhorté les autorités ukrainiennes à laisser se dérouler de manière pacifique les prochaines manifestations.
«Il est impératif que les manifestations de ce week-end puissent avoir lieu de façon pacifique», a déclaré Marie Harf, la porte-parole adjointe du département d’Etat américain.
La table ronde a été organisée par l’ex-président Leonid Kravtchouk, à l’origine d’une tentative de médiation la semaine dernière avec deux autres anciens chefs de l’Etat, Viktor Iouchtchenko et Leonid Koutchma.
Cette initiative a reçu un soutien de poids vendredi avec l’appel lancé par l’oligarque le plus riche d’Ukraine, Rinat Akhmetov, qui est sorti de sa réserve pour dénoncer le recours «inacceptable» à la force, mercredi, contre les manifestants et inviter à la négociation.
Il faut arriver à «une décision qui bénéficie à l’Ukraine à court, moyen et long terme», a déclaré cet homme d’affaires très influent, originaire comme le président Ianoukovitch de la ville de Donetsk, dans l’est russophone du pays, et encore récemment considéré comme une «éminence grise» du pouvoir en place.
Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE, a indiqué avoir reçu l’assurance de son homologue ukrainien Leonid Kojara que la force ne serait pas employée contre les manifestants.
La mobilisation de l’opposition est née de la volte-face du pouvoir, qui a renoncé subitement, fin novembre, à la signature d’un accord d’association avec l’UE pour se tourner vers Moscou.
La Russie dénonce les «ingérences grossières» des Occidentaux
Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est accusé ouvertement par les Européens d’avoir fait pression sur l’Ukraine, a vanté à nouveau jeudi les «intérêts économiques réels» d’un rapprochement entre Kiev et Moscou.
Son Premier ministre, Rinat Akhmetov, a, lui, dénoncé vendredi les visites de responsables européens ou américains aux manifestants sur la place de l’Indépendance, «une ingérence grossière dans les affaires intérieures d’un Etat souverain».
L’Union européenne a promis jeudi un soutien financier de l’UE «à la hauteur des ambitions» de l’Ukraine, si le pays prenait un «engagement clair» sur la voie européenne. Le commissaire européen chargé de la Politique de voisinage, Stefan Füle, a cependant refusé de fournir des chiffres.
Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait demandé mercredi à l’UE une aide de 20 milliards d’euros pour signer un accord.
Symbole du mouvement de contestation et haut lieu de la «révolution orange» de 2004, la place de l’Indépendance à Kiev a pris des airs de camp retranché avec des barricades renforcées de sacs de sable et de fils barbelés.
«Le pouvoir n’a pris en compte aucune de nos exigences. Cette table ronde n’est qu’un simulacre», a déclaré en sortant le champion du monde de boxe et dirigeant du parti Udar (la Frappe) Vitali Klitschko, cité par l’agence de presse Interfax.
Après une hésitation dans la journée, les trois dirigeants de l’opposition pro-européenne qui manifeste depuis plus de trois semaines -- Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk (un responsable du parti La patrie de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko) et le nationaliste Oleg Tiagnybok -- avaient accepté de ce rendre à la table ronde pour y présenter leurs exigences et entendre les réponses du gouvernement.
Ianoukovitch appelle à «se calmer»
Mais, hormis une promesse d’amnistie formulée avant la rencontre par M. Ianoukovitch pour les manifestants interpellés, rien de concret n’est sorti de cette table ronde, à laquelle avaient été conviées plusieurs dizaines de personnalités, dont des responsables religieux.
«J’appelle tous les Ukrainiens qui sont dans la rue à se calmer et à cesser la confrontation», a déclaré le président Ianoukovitch à la fin de la rencontre.
Galvanisée par l’échec infligé à un assaut policier mercredi -- les troupes ont fini par se retirer après l’afflux de milliers de personnes --, et par le soutien de représentants de l’UE et des Etats-Unis, l’opposition a appelé à des manifestations massives dimanche à midi (10h00 GMT) à Kiev.
L’opposition réclame la démission du gouvernement et le retour à la signature d’un accord d’association avec l’UE brutalement suspendu fin novembre.
Lors de la table ronde, Vladimir Klitschko a mis en garde le président contre toute répression policière.
«Je m’adresse à vous, Viktor Ianoukovitch. Vous portez la responsabilité personnelle de ce qui se passe dans le pays», a lancé le boxeur, et candidat déclaré à la présidence du pays.
«Nous savons qu’il existe des plans pour régler la situation par la force. Cela aurait des conséquences catastrophiques pour le pays, et pour vous personnellement», a-t-il poursuivi.
Les Etats-Unis ont eux aussi exhorté les autorités ukrainiennes à laisser se dérouler de manière pacifique les prochaines manifestations.
«Il est impératif que les manifestations de ce week-end puissent avoir lieu de façon pacifique», a déclaré Marie Harf, la porte-parole adjointe du département d’Etat américain.
La table ronde a été organisée par l’ex-président Leonid Kravtchouk, à l’origine d’une tentative de médiation la semaine dernière avec deux autres anciens chefs de l’Etat, Viktor Iouchtchenko et Leonid Koutchma.
Cette initiative a reçu un soutien de poids vendredi avec l’appel lancé par l’oligarque le plus riche d’Ukraine, Rinat Akhmetov, qui est sorti de sa réserve pour dénoncer le recours «inacceptable» à la force, mercredi, contre les manifestants et inviter à la négociation.
Il faut arriver à «une décision qui bénéficie à l’Ukraine à court, moyen et long terme», a déclaré cet homme d’affaires très influent, originaire comme le président Ianoukovitch de la ville de Donetsk, dans l’est russophone du pays, et encore récemment considéré comme une «éminence grise» du pouvoir en place.
Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE, a indiqué avoir reçu l’assurance de son homologue ukrainien Leonid Kojara que la force ne serait pas employée contre les manifestants.
La mobilisation de l’opposition est née de la volte-face du pouvoir, qui a renoncé subitement, fin novembre, à la signature d’un accord d’association avec l’UE pour se tourner vers Moscou.
La Russie dénonce les «ingérences grossières» des Occidentaux
Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est accusé ouvertement par les Européens d’avoir fait pression sur l’Ukraine, a vanté à nouveau jeudi les «intérêts économiques réels» d’un rapprochement entre Kiev et Moscou.
Son Premier ministre, Rinat Akhmetov, a, lui, dénoncé vendredi les visites de responsables européens ou américains aux manifestants sur la place de l’Indépendance, «une ingérence grossière dans les affaires intérieures d’un Etat souverain».
L’Union européenne a promis jeudi un soutien financier de l’UE «à la hauteur des ambitions» de l’Ukraine, si le pays prenait un «engagement clair» sur la voie européenne. Le commissaire européen chargé de la Politique de voisinage, Stefan Füle, a cependant refusé de fournir des chiffres.
Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait demandé mercredi à l’UE une aide de 20 milliards d’euros pour signer un accord.
Symbole du mouvement de contestation et haut lieu de la «révolution orange» de 2004, la place de l’Indépendance à Kiev a pris des airs de camp retranché avec des barricades renforcées de sacs de sable et de fils barbelés.
Syrie : Ban Ki-moon veut sanctionner les coupables de l'utilisation d'armes chimiques
Le Monde.fr avec AFP
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale, vendredi 13 décembre, à sanctionner les auteurs des attaques chimiques en Syrie attestées par le rapport final des enquêteurs des Nations unies publié jeudi. Ce rapport conclut que des armes chimiques ont été probablement utilisées à cinq reprises au moins dans le conflit syrien, mais il ne désigne pas les responsables de ces attaques car il n'entrait pas dans le mandat des inspecteurs de le faire.
« La communauté internationale a la responsabilité morale et politique de sanctionner les responsables, afin de prévenir d'autres incidents et de s'assurer que les armes chimiques ne redeviennent jamais un outil pour faire la guerre. (...) Je déplore dans les termes les plus fermes l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, qui est une insulte aux valeurs universelles de l'humanité. »
M. Ban a aussi appelé les Etats qui n'ont pas encore signé ou ratifié la Convention d'interdiction des armes chimiques (six au total) à le faire. Il s'est déclaré « encouragé » par les progrès faits dans le démantèlement de l'arsenal chimique syrien. « La communauté internationale attend de la République arabe syrienne qu'elle tienne de bonne foi ses engagements d'éliminer totalement ses armes chimiques » d'ici fin juin 2014, a-t-il souligné.
CHAPITRE CLOS
De son côté, le chef des enquêteurs de l'ONU Aake Sellström a répété devant les journalistes que son mandat ne lui permettait pas de pointer du doigt les coupables. « Notre mandat ne portait que sur l'utilisation d'armes chimiques », a-t-il dit. « Nous étions sur place pour rechercher des faits, et d'autres pourraient mettre ces faits en relation et se lancer dans la recherche des responsabilités », a-t-il admis.
Mais il a ajouté qu'il faudrait « davantage d'informations » pour monter un dossier d'accusation solide. « Je n'ai pas les informations qui seraient nécessaires pour convaincre un tribunal », a-t-il estimé. « Il faudrait utiliser des méthodes plus intrusives » comme celles des enquêteurs de police scientifique, a-t-il expliqué.
« C'est un chapitre qui est désormais clos », a affirmé la responsable du désarmement à l'ONU, Angela Kane. « Il appartient aux Etats membres d'ouvrir un nouveau chapitre pour rechercher les responsabilités ». Elle a précisé que les échantillons recueillis par les enquêteurs étaient stockés et « étaient la propriété de l'ONU ».
Lire l'analyse du spécialiste Olivier Lepick, pour qui « il n'y a aucune discussion possible sur la véracité de l'utilisation de gaz sarin en Syrie » au vu des analyses réalisées par la France
Tunisie: le ministre de l’Industrie formera le prochain gouvernement
Le ministre sortant de l’Industrie Mehdi Jomaâ a été désigné samedi, malgré les protestations d’une partie de l’opposition, pour former un gouvernement d’indépendants et sortir la Tunisie d’une profonde crise politique en conduisant ce pays vers des élections.
«Le dialogue et les discussions ont abouti à un vote et au choix de Mehdi Jomaâ comme candidat au poste de chef du gouvernement», a déclaré tard dans la soirée Houcine Abassi, secrétaire général du syndicat UGTT et principal médiateur dans les pourparlers.
«Notre peuple a beaucoup attendu, mais malgré les difficultés et les entraves (...), ce dialogue n’a pas échoué», a-t-il dit, avant d’ajouter : «Félicitations à la Tunisie».
L’intéressé, âgé de 51 ans, était absent au moment de cette annonce à l’issue d’une nouvelle journée de négociations marathon ayant regroupé 21 partis politiques. Aucune déclaration de sa part n’a été transmise à la presse dans l’immédiat.
Le calendrier en ce qui concerne la formation du prochain gouvernement n’a pas été annoncé, mais il devrait se faire dans les quinze prochains jours, en vertu d’une feuille de route signée en octobre par les principaux partis tunisiens.
Le futur Premier ministre aura aussi la lourde tâche de guider son pays vers des élections que la classe politique dit vouloir organiser courant 2014.
Un homme discret
Mehdi Jomaâ, relativement peu connu du grand public, est un ingénieur sans appartenance partisane déclarée, diplômé de l’Ecole national d’ingénieurs de Tunis en 1988, d’après sa biographie officielle diffusée par l’agence de presse d’Etat TAP.
Il a poursuivi une carrière dans le privé qui l’a amené au poste de directeur d’une division d’Hutchinson, une filiale du géant français Total spécialisée dans l’aérospatiale.
Après la démission du gouvernement dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali à la suite de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd en février, le nouveau Premier ministre Ali Larayedh avait fait appel à cet indépendant pour diriger le ministère de l’Industrie.
S’il parvient à former un cabinet, cela marquera le retrait volontaire du pouvoir du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement depuis sa victoire à l’élection de l’Assemblée nationale constituante en octobre 2011, le premier scrutin libre de l’histoire de la Tunisie.
Sa désignation intervient à l’issue de deux mois d’un «dialogue national» chaotique destiné à parvenir à un consensus sur une personnalité indépendante à même de former un gouvernement apolitique pour régler la crise politique déclenchée par l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi en juillet dernier.
Faute de compromis samedi, la question a été soumise à un vote des 21 partis représentés aux pourparlers et dont Mehdi Jomaâ est sorti vainqueur.
Mener la Tunisie vers la démocratie
«Nous avons accepté un gouvernement apolitique alors même que le gouvernement d’Ali Larayedh a la majorité (à l’Assemblée nationale constituante). Le but est de mener la Tunisie vers la démocratie», a souligné samedi Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda.
«La Tunisie est le premier pays à avoir connu une révolution (en janvier 2011, ayant abouti au «printemps arabe») et elle sera le première à être un modèle démocratique», a-t-il ajouté.
Mais une partie de l’opposition, le principal parti Nidaa Tounès en tête, a rejeté ce choix et boycotté le vote.
«On ne peut pas choisir comme chef de gouvernement un membre du gouvernement sortant (...) Le Premier ministre choisi ne sera pas un Premier ministre de consensus», a dénoncé Issam Chebbi, un des chefs du parti Républicain.
L’opposition accuse le gouvernement dirigé par Ali Larayedh de faillite sur le plan sécuritaire en ayant, par laxisme, permis l’émergence de groupes jihadistes armés. Ceux-ci sont notamment accusés des assassinats de Mohamed Brahmi et de Chokri Belaïd.
Elle accuse aussi l’équipe sortante d’avoir échoué sur le plan économique, la croissance anémique n’ayant pas permis de résorber le chômage et la misère, qui figurent parmi les principales causes de la révolution ayant chassé Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir en janvier 2011.
Les islamistes ont accepté de quitter le pouvoir à condition qu’en parallèle soit adoptée la future Constitution, en cours de rédaction depuis deux ans, et que le calendrier des futures élections soit fixé. Ces questions n’ont pas encore été réglées.
Près de trois ans après la révolution, la Tunisie a été sans cesse déstabilisée par des crises politiques et n’a pas été dotée d’institutions pérennes.
Nelson Mandela est rendu ce dimanche à la terre de ses ancêtres dans son village natal. Honneurs militaires et rites xhosas.
La cérémonie, qui rassemble 4.500 personnes, dont quelques responsables étrangers sous une immense tente dressée sur la propriété de Mandela, a commencé vers 8H15 (06h15 GMT) retransmise en direct à la télévision, et suivie sur des écrans géants à travers tout le pays.
Après dix jours de deuil national en Afrique du Sud, et plusieurs jours d'hommages publics internationaux, l'ancien président décédé le 5 décembre à l'âge de 95 ans va être inhumé en milieu de journée, où il l'avait souhaité, auprès de ses parents et de trois de ses enfants à Qunu.
C'est là que ce géant du XXe siècle passa les meilleurs moments de son enfance.
"Quand un homme a accompli ce qu'il considère comme son devoir envers les siens et son pays, il peut reposer en paix. Je pense que j'ai fait cet effort", estimait dès 1996 le héros de la lutte anti-apartheid. Dix-sept ans plus tard, l'heure est venue de ce dernier repos.
Dans une brève allocution d'ouverture, la présidente de l'ANC Bakela Mbete a salué en Mandela l'homme qui a "tiré le pays de l'asservissement, vers l'Afrique du Sud d'aujourd'hui".
Les funérailles devaient durer plus de deux heures, avec un caractère clairement plus intime que les hommages des derniers jours, en particulier l'hommage de 60.000 personnes mardi dans un stade de Soweto, près de Johannesburg, en présence d'une centaine de chefs d'Etat et de gouvernements. Le président américain Barack Obama avait salué en Mandela un "géant de l'Histoire".
Sous le dôme, des officiels de l'ANC, de membres de la Ligue des femmes chantaient et dansaient en attendant le début de la cérémonie, alors qu'une salve de canons, résonnait dans la vallée de Qunu, saluant le transfert du cercueil de la maison Mandela au lieu de la cérémonie.
A l'intérieur, le portrait géant de Mandela, souriant, forcément, faisait face à l'assistance, derrière deux rangées de chandelles.
Un représentant de la famille Mandela, sa petite-fille Nandi, des dirigeants africains, comme les présidents tanzanien Jakaya Kikwete, et Joyce Banda, du Malawi, devaient prendre la parole, ainsi que le président sud-africain Jacob Zuma.Les amis de Mandela et des personnalités étrangères, le prince Charles, les anciens ministres français Lionel Jospin et Alain Juppé, ou l'entrepreneur Richard Branson et militant américain des droits civiques Jesse Jackson assistent à la cérémonie.
Sa famille a souhaité pouvoir le mettre en terre à l'écart des médias. Seules 450 personnes doivent assister à l'inhumation, dans un coin du domaine familial, une cérémonie dirigée par des chefs du clan Thembu, une branche de l'ethnie xhosa.
«Le dialogue et les discussions ont abouti à un vote et au choix de Mehdi Jomaâ comme candidat au poste de chef du gouvernement», a déclaré tard dans la soirée Houcine Abassi, secrétaire général du syndicat UGTT et principal médiateur dans les pourparlers.
«Notre peuple a beaucoup attendu, mais malgré les difficultés et les entraves (...), ce dialogue n’a pas échoué», a-t-il dit, avant d’ajouter : «Félicitations à la Tunisie».
L’intéressé, âgé de 51 ans, était absent au moment de cette annonce à l’issue d’une nouvelle journée de négociations marathon ayant regroupé 21 partis politiques. Aucune déclaration de sa part n’a été transmise à la presse dans l’immédiat.
Le calendrier en ce qui concerne la formation du prochain gouvernement n’a pas été annoncé, mais il devrait se faire dans les quinze prochains jours, en vertu d’une feuille de route signée en octobre par les principaux partis tunisiens.
Le futur Premier ministre aura aussi la lourde tâche de guider son pays vers des élections que la classe politique dit vouloir organiser courant 2014.
Un homme discret
Mehdi Jomaâ, relativement peu connu du grand public, est un ingénieur sans appartenance partisane déclarée, diplômé de l’Ecole national d’ingénieurs de Tunis en 1988, d’après sa biographie officielle diffusée par l’agence de presse d’Etat TAP.
Il a poursuivi une carrière dans le privé qui l’a amené au poste de directeur d’une division d’Hutchinson, une filiale du géant français Total spécialisée dans l’aérospatiale.
Après la démission du gouvernement dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali à la suite de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd en février, le nouveau Premier ministre Ali Larayedh avait fait appel à cet indépendant pour diriger le ministère de l’Industrie.
S’il parvient à former un cabinet, cela marquera le retrait volontaire du pouvoir du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement depuis sa victoire à l’élection de l’Assemblée nationale constituante en octobre 2011, le premier scrutin libre de l’histoire de la Tunisie.
Sa désignation intervient à l’issue de deux mois d’un «dialogue national» chaotique destiné à parvenir à un consensus sur une personnalité indépendante à même de former un gouvernement apolitique pour régler la crise politique déclenchée par l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi en juillet dernier.
Faute de compromis samedi, la question a été soumise à un vote des 21 partis représentés aux pourparlers et dont Mehdi Jomaâ est sorti vainqueur.
Mener la Tunisie vers la démocratie
«Nous avons accepté un gouvernement apolitique alors même que le gouvernement d’Ali Larayedh a la majorité (à l’Assemblée nationale constituante). Le but est de mener la Tunisie vers la démocratie», a souligné samedi Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahda.
«La Tunisie est le premier pays à avoir connu une révolution (en janvier 2011, ayant abouti au «printemps arabe») et elle sera le première à être un modèle démocratique», a-t-il ajouté.
Mais une partie de l’opposition, le principal parti Nidaa Tounès en tête, a rejeté ce choix et boycotté le vote.
«On ne peut pas choisir comme chef de gouvernement un membre du gouvernement sortant (...) Le Premier ministre choisi ne sera pas un Premier ministre de consensus», a dénoncé Issam Chebbi, un des chefs du parti Républicain.
L’opposition accuse le gouvernement dirigé par Ali Larayedh de faillite sur le plan sécuritaire en ayant, par laxisme, permis l’émergence de groupes jihadistes armés. Ceux-ci sont notamment accusés des assassinats de Mohamed Brahmi et de Chokri Belaïd.
Elle accuse aussi l’équipe sortante d’avoir échoué sur le plan économique, la croissance anémique n’ayant pas permis de résorber le chômage et la misère, qui figurent parmi les principales causes de la révolution ayant chassé Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir en janvier 2011.
Les islamistes ont accepté de quitter le pouvoir à condition qu’en parallèle soit adoptée la future Constitution, en cours de rédaction depuis deux ans, et que le calendrier des futures élections soit fixé. Ces questions n’ont pas encore été réglées.
Près de trois ans après la révolution, la Tunisie a été sans cesse déstabilisée par des crises politiques et n’a pas été dotée d’institutions pérennes.
Qunu. Mandela rendu à la terre de ses ancêtres
Les funérailles d'Etat de Nelson Mandela ont débuté ce dimanche à Qunu le village de son enfance au sud de l'Afrique du Sud.
La cérémonie, qui rassemble 4.500 personnes, dont quelques responsables étrangers sous une immense tente dressée sur la propriété de Mandela, a commencé vers 8H15 (06h15 GMT) retransmise en direct à la télévision, et suivie sur des écrans géants à travers tout le pays.
Après dix jours de deuil national en Afrique du Sud, et plusieurs jours d'hommages publics internationaux, l'ancien président décédé le 5 décembre à l'âge de 95 ans va être inhumé en milieu de journée, où il l'avait souhaité, auprès de ses parents et de trois de ses enfants à Qunu.
C'est là que ce géant du XXe siècle passa les meilleurs moments de son enfance.
"Quand un homme a accompli ce qu'il considère comme son devoir envers les siens et son pays, il peut reposer en paix. Je pense que j'ai fait cet effort", estimait dès 1996 le héros de la lutte anti-apartheid. Dix-sept ans plus tard, l'heure est venue de ce dernier repos.
Hymne religieux et hymne national
Les funérailles ont commencé avec l'arrivée sous la tente du cercueil recouvert du drapeau sud-africain, au son de l'hymne religieux "Lizalis indiga lakho" (réalise ta promesse), suivi de l'hymne national Nkosi sikelel' iafrika (Dieu bénisse l'Afrique).Dans une brève allocution d'ouverture, la présidente de l'ANC Bakela Mbete a salué en Mandela l'homme qui a "tiré le pays de l'asservissement, vers l'Afrique du Sud d'aujourd'hui".
Les funérailles devaient durer plus de deux heures, avec un caractère clairement plus intime que les hommages des derniers jours, en particulier l'hommage de 60.000 personnes mardi dans un stade de Soweto, près de Johannesburg, en présence d'une centaine de chefs d'Etat et de gouvernements. Le président américain Barack Obama avait salué en Mandela un "géant de l'Histoire".
Chants et danses avant la cérémonie
A l'intérieur, le portrait géant de Mandela, souriant, forcément, faisait face à l'assistance, derrière deux rangées de chandelles.
Un représentant de la famille Mandela, sa petite-fille Nandi, des dirigeants africains, comme les présidents tanzanien Jakaya Kikwete, et Joyce Banda, du Malawi, devaient prendre la parole, ainsi que le président sud-africain Jacob Zuma.Les amis de Mandela et des personnalités étrangères, le prince Charles, les anciens ministres français Lionel Jospin et Alain Juppé, ou l'entrepreneur Richard Branson et militant américain des droits civiques Jesse Jackson assistent à la cérémonie.
Dans l'intimité
A 10H00, les caméras s'éteindront, et le rideau se baissera sur les funérailles Mandela avant l'inhumation de l'ancien président, loin du regard du public.Sa famille a souhaité pouvoir le mettre en terre à l'écart des médias. Seules 450 personnes doivent assister à l'inhumation, dans un coin du domaine familial, une cérémonie dirigée par des chefs du clan Thembu, une branche de l'ethnie xhosa.
ECONOMIE
PSA, EADS, la désindustrialisation, PIP : les dix actus qui ont marqué la semaine
Par Elodie Vallerey
Parmi les sujets qui ont marqué l'actualité de l'industrie cette semaine, PSA et EADS ont tenu les médias en haleine.
Après la confirmation allant dans le sens d'un accord imminent entre PSA et le chinois Dongfeng, l'allié américain du constructeur français, GM, a annoncé son retrait du capital. Chez EADS, le plan de restructuration de grande ampleur s'est confirmé dans les branches espace et défense, avec 1 700 suppressions de postes envisagées en France.
PSA à deux doigts du mariage avec DongfengAprès des mois de ouï-dire des deux côtés du globe, les constructeurs automobiles français PSA Peugeot Citroën et chinois Dongfeng ont officiellement confirmé, le 11 décembre, les négociations avancées autour de leur alliance capitalistique. Dans le même temps, PSA, toujours en grande difficulté financière, a précisé les contours de son alliance avec l'américain GM, et notamment la fabrication d'un véhicule Opel sur son site de Sochaux dès 2017. Le 12 décembre, GM annonce finalement la vente de ses parts du capital de son allié. Dongfeng a désormais le champ libre pour investir dans le constructeur, mais "la ligne rouge, c'est que PSA reste français" a averti le ministre du Redressement productif le 13 décembre.
Le 9 décembre, le groupe industriel EADS a confirmé les présages sur sa restructuration. Près de 5800 postes vont être supprimés en Europe (principalement dans les branches espace, systèmes de défense et services transverses au groupe), dont 1700 en France. Le siège parisien du groupe et le site allemand d'Unterschleissheim vont fermer leurs portes. Pour réduire la portée du plan social, la direction d'EADS a invité les représentants syndicaux à la table des négociations pour façonner un accord de compétitivité.
Désindustrialisation : la R&D craque à son tour
Après les usines, les emplois dans la R&D sont-ils en danger ? C'est ce que laissent penser les chiffres d'un baromètre révélé par nos confrères d'Industrie & Technologies. Selon le décompte réalisé par l'observatoire Trendeo, les activités de R&D détruiraient pour la première fois plus de poste qu'elles n'en créeraient.
Bruxelles face au dossier épineux des travailleurs détachés
Le conseil des ministres du Travail de l'Union européenne a adopté le 9 décembre un projet de directive renforçant les contrôles sur le recours aux travailleurs "détachés" après le ralliement de la Pologne à un compromis dont la France se dit satisfaite. Sur les deux principaux points de l’accord, un seul bénéficiera à l’industrie.
Les leçons à tirer de l’affaire des prothèses PIP
Le verdict a été rendu le 10 décembre dans le procès pénal des implants mammaires au gel frelaté PIP. La condamnation des anciens cadres dirigeants était attendue. Plus étonnant, l’organisme allemand certificateur les prothèses a été jugé responsable dans le procès civil, l’entreprise PIP étant aujourd'hui insolvable.
Le programme Airbus A350 avance
L'avionneur européen Airbus a indiqué que son nouveau long-courrier bimoteur A350 entrerait en service au cours du dernier trimestre 2014.
kem one encore dans l'incertitude
Le tribunal de commerce de Lyon a décidé le 12 décembre de reporter au 18 décembre le choix du repreneur du groupe chimique Kem One. Deux offres de reprise ont été jugées recevables : celle du fonds américain OpenGate Capital et celle de l'industriel français Alain de Krassny, propriétaire du groupe autrichien Donau Chemie.
Bolloré rentre dans Londres par les bornes
Le groupe Bolloré a été sélectionné pour gérer le réseau londonien de bornes de recharges pour véhicules électriques. Une fois installé à Londres, l’industriel français espère bien y faire valoir sa stratégie d’offre intégrée de mobilité électrique pour gagner de nouveaux marchés.
Nouveau code minier : plus de transparence et quelques flous
Le projet de nouveau code minier réaffirme le rôle clé de l’Etat, tout en poussant à mettre en place des consultations publiques sur les décisions d’exploitation. Une manière de tirer les leçons de la polémique autour du gaz de schiste en France.
Arc International cèdera la marque Pyrex en janvier
Le groupe français Arc International a informé le 10 décembre les syndicats que la marque Pyrex de verre haute résistance serait vendue en janvier au fonds d'investissement américain Aurora Capital Group, confirmant ainsi une information publiée fin novembre par L'Usine Nouvelle.
L’Irlande sort du plan d’aide, mais le chemin reste long
L’Irlande deviendra dimanche le premier pays de la zone euro sous assistance financière à s’affranchir de l’aide de ses partenaires mais le pays a encore de nombreux obstacles à franchir avant d’avoir pleinement réussi son pari.
«Nous sortons du plan d’aide (...) Bien sûr, ce n’est qu’une première étape et nous savons que ce n’est pas la fin du voyage», reconnaissait le ministre des Finances Michael Noonan, dans un discours la semaine dernière.
La République d’Irlande va récupérer sa pleine souveraineté après avoir été contrainte d’accepter un plan d’aide international de 85 milliards d’euros en 2010, quand l’explosion de la bulle immobilière menaçait son système bancaire d’une faillite totale.
La troïka - Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) - lui a imposé en échange des hausses d’impôts, ventes d’actifs publics et autres «réformes structurelles» douloureuses.
Vendredi, le FMI a versé son treizième et dernier prêt de 650 millions d’euros au pays en saluant la mise en oeuvre «sans relâche» du programme de réformes par les autorités de Dublin.
La sortie du petit pays du plan d’aide au terme de ces années d’austérité en fait désormais un exemple pour les trois autres États européens sous assistance - Chypre, la Grèce et le Portugal - et son paysage économique est aujourd’hui bien différent.
Les petites banques ont été fusionnées dans des établissements viables tandis qu’Anglo Irish Bank a été liquidée en février avec ses actifs toxiques. «La réduction du système bancaire a été significative, et il est désormais d’une taille plus appropriée à l’économie irlandaise», salue Philip O’Sullivan, économiste en chef d’Investec Ireland.
La croissance reste pour sa part encore en dents de scie. Dublin prévoit seulement 0,2% de croissance cette année mais attend 2% l’an prochain. Le pays a toutefois convaincu les investisseurs: de retour sur les marchés, il emprunte à des taux convenables - en tout cas inférieurs à ceux de l’Italie et de l’Espagne.
«Les objectifs budgétaires sont en bonne voie, résument les économistes du courtier Goodbody, insistant toutefois sur le «défi» posé par le secteur bancaire.
Encore des défis, toujours l’austérité
Malgré l’assainissement des établissements irlandais, les tests de résistance du secteur bancaire menés à travers l’Europe l’an prochain risquent de mettre en lumière des faiblesses héritées des prêts hypothécaires risqués.
«L’Irlande fait encore face à d’importants défis», a résumé la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, citant également les inquiétudes sur la «viabilité» de la dette publique du pays.
L’Irlande dépend beaucoup de ses exportations, ce qui la place en situation de fragilité en cas de retournement de tendance chez ses principaux partenaires commerciaux. Son sort reste ainsi encore lié à celui d’une zone euro convalescente.
La demande intérieure demeure pour sa part déprimée par un fort taux d’endettement des ménages, la faiblesse des prêts accordés aujourd’hui par les banques ainsi que les mesures d’austérité drastiques qui ont pesé sur le pouvoir d’achat.
Surtout, la situation de l’emploi reste difficile: malgré une lente amélioration, le taux de chômage était encore de 12,5% en novembre et les chômeurs de longue durée peinent à retrouver un travail.
Signe d’un malaise, les Irlandais émigrent en masse, avec près de 90.000 départs chaque année. Plus d’un quart de la population a été touché par le départ d’un proche et la moitié des 18-24 ans envisagent d’émigrer, selon l’organisation de jeunesse NYCI.
Malgré ces ombres au tableau, le gouvernement a choisi de sortir du plan d’aide sans filet, renonçant à demander à ses partenaires internationaux une ligne de crédit de précaution, qui aurait pu servir d’amortisseur en cas de coup dur.
«On ne saute pas de l’avion sans parachute», assure toutefois M. Noonan. «Nous disposons de réserves de liquidités de plus de 20 milliards d’euros».
Seule certitude pour les Irlandais: le départ de la troïka ne sera pas synonyme de fin de l’austérité.
La Commission européenne continuera de surveiller de près les progrès de l’Irlande jusqu’à ce que 75% des aides soient remboursées. Et le prochain budget, en octobre 2014, promet déjà des nouvelles coupes dans les dépenses ainsi que des hausses d’impôts.
«Nous sortons du plan d’aide (...) Bien sûr, ce n’est qu’une première étape et nous savons que ce n’est pas la fin du voyage», reconnaissait le ministre des Finances Michael Noonan, dans un discours la semaine dernière.
La République d’Irlande va récupérer sa pleine souveraineté après avoir été contrainte d’accepter un plan d’aide international de 85 milliards d’euros en 2010, quand l’explosion de la bulle immobilière menaçait son système bancaire d’une faillite totale.
La troïka - Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) - lui a imposé en échange des hausses d’impôts, ventes d’actifs publics et autres «réformes structurelles» douloureuses.
Vendredi, le FMI a versé son treizième et dernier prêt de 650 millions d’euros au pays en saluant la mise en oeuvre «sans relâche» du programme de réformes par les autorités de Dublin.
La sortie du petit pays du plan d’aide au terme de ces années d’austérité en fait désormais un exemple pour les trois autres États européens sous assistance - Chypre, la Grèce et le Portugal - et son paysage économique est aujourd’hui bien différent.
Les petites banques ont été fusionnées dans des établissements viables tandis qu’Anglo Irish Bank a été liquidée en février avec ses actifs toxiques. «La réduction du système bancaire a été significative, et il est désormais d’une taille plus appropriée à l’économie irlandaise», salue Philip O’Sullivan, économiste en chef d’Investec Ireland.
La croissance reste pour sa part encore en dents de scie. Dublin prévoit seulement 0,2% de croissance cette année mais attend 2% l’an prochain. Le pays a toutefois convaincu les investisseurs: de retour sur les marchés, il emprunte à des taux convenables - en tout cas inférieurs à ceux de l’Italie et de l’Espagne.
«Les objectifs budgétaires sont en bonne voie, résument les économistes du courtier Goodbody, insistant toutefois sur le «défi» posé par le secteur bancaire.
Encore des défis, toujours l’austérité
Malgré l’assainissement des établissements irlandais, les tests de résistance du secteur bancaire menés à travers l’Europe l’an prochain risquent de mettre en lumière des faiblesses héritées des prêts hypothécaires risqués.
«L’Irlande fait encore face à d’importants défis», a résumé la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, citant également les inquiétudes sur la «viabilité» de la dette publique du pays.
L’Irlande dépend beaucoup de ses exportations, ce qui la place en situation de fragilité en cas de retournement de tendance chez ses principaux partenaires commerciaux. Son sort reste ainsi encore lié à celui d’une zone euro convalescente.
La demande intérieure demeure pour sa part déprimée par un fort taux d’endettement des ménages, la faiblesse des prêts accordés aujourd’hui par les banques ainsi que les mesures d’austérité drastiques qui ont pesé sur le pouvoir d’achat.
Surtout, la situation de l’emploi reste difficile: malgré une lente amélioration, le taux de chômage était encore de 12,5% en novembre et les chômeurs de longue durée peinent à retrouver un travail.
Signe d’un malaise, les Irlandais émigrent en masse, avec près de 90.000 départs chaque année. Plus d’un quart de la population a été touché par le départ d’un proche et la moitié des 18-24 ans envisagent d’émigrer, selon l’organisation de jeunesse NYCI.
Malgré ces ombres au tableau, le gouvernement a choisi de sortir du plan d’aide sans filet, renonçant à demander à ses partenaires internationaux une ligne de crédit de précaution, qui aurait pu servir d’amortisseur en cas de coup dur.
«On ne saute pas de l’avion sans parachute», assure toutefois M. Noonan. «Nous disposons de réserves de liquidités de plus de 20 milliards d’euros».
Seule certitude pour les Irlandais: le départ de la troïka ne sera pas synonyme de fin de l’austérité.
La Commission européenne continuera de surveiller de près les progrès de l’Irlande jusqu’à ce que 75% des aides soient remboursées. Et le prochain budget, en octobre 2014, promet déjà des nouvelles coupes dans les dépenses ainsi que des hausses d’impôts.
JUSTICE ?
Verdict alourdi en appel au procès des viols collectifs de Fontenay
Un an après un premier verdict qui avait suscité colère et indignation, la justice a rendu un verdict plus lourd au procès en appel des viols collectifs de Fontenay, en prononçant vendredi seulement deux acquittements et six condamnations jusqu’à 6 ans ferme.
Les huit accusés étaient rejugés devant les assises des mineurs de l’Essonne depuis trois semaines pour des viols en réunion dans des cités de Fontenay (Val-de-Marne) en 1999 et 2001 sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, 15 et 16 ans au moment des faits.
Il y a un an devant les assises du Val-de-Marne, ce sont quatorze hommes qui avaient été jugés. Dix d’entre eux avaient été acquittés, et quatre condamnés à des peines n’excédant pas cinq ans de prison, dont quatre avec sursis. A l’époque, ce premier verdict avait suscité une vive polémique, des associations féministes le considérant trop clément et l’assimilant à un «permis de violer».
Nina, aujourd’hui âgée de 30 ans, est restée le visage impassible quand, après neuf heures de délibération, la cour a prononcé vendredi en début de soirée six condamnations allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à six ans ferme.
Nina «a le sentiment d’avoir été écoutée, entendue, et que sa parole n’a pas été déniée. Enfin, elle est dans la phase qui lui permettra de se reconstruire. Enfin, elle a le sentiment d’être devenue un être humain et pas un objet de spectacle», a estimé son avocat, Me Léon-Lef Forster. «C’est au-delà du cauchemar ce qu’elle a vécu...»
A l’annonce du verdict, un proche d’un accusé s’est écrié depuis la salle d’assises: «C’est honteux, c’est pas correct». Puis il a interpellé Nina: «T’es contente ? Tu les envoies en prison!».
L’accusé qui a écopé de la peine la plus lourde était le seul à ne pas comparaître libre. Il purge depuis l’automne 2012 une peine de trente ans de réclusion pour le meurtre de son ancienne compagne.
Faits commis il y a 14 ans
Quatre des cinq autres condamnés, tous trentenaires aujourd’hui, et qui ont également vu leur peine s’alourdir par rapport au verdict rendu en première instance, ont immédiatement été placés sous mandat de dépôt.
Le cinquième, en fuite probablement en Amérique latine et déjà absent du premier procès, fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Mercredi, l’avocat général avait requis sept condamnations s’échelonnant de 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, à 7 ans ferme. Il avait également demandé un acquittement.
Ce second verdict a été vertement critiqué par la défense. «C’est totalement injuste» pour ces hommes «qui viennent de partir en prison pour des faits commis il y a 14 ans et qui ont toujours été contestés», a réagi Me Alexandre Devillers.
«Toutes les preuves se sont écroulées les unes après les autres et les contradictions se sont accumulées», a renchéri Me Philippe Pétillault, dénonçant une décision «tout à fait honteuse», qui intervient près de 15 ans après les faits.
Deux acquittements ont également été prononcés, dont l’un à l’égard d’un accusé poursuivi uniquement pour les faits dénoncés par Aurélie, qui avait choisi en ouverture du procès en appel de ne plus être partie civile dans le dossier.
Comme en première instance, seuls les viols commis sur Nina ont été reconnus par la cour, mais pas ceux allégués par Aurélie.
Contrairement au premier procès qui s’était déroulé dans une ambiance électrique et au cours duquel les plaignantes avaient eu le sentiment de glisser du rang de victimes au banc des accusés, les débats, de nouveau à huis clos, se sont cette fois-ci tenus «dans de très bonnes conditions», s’est félicité Me Forster.
Les huit accusés étaient rejugés devant les assises des mineurs de l’Essonne depuis trois semaines pour des viols en réunion dans des cités de Fontenay (Val-de-Marne) en 1999 et 2001 sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, 15 et 16 ans au moment des faits.
Il y a un an devant les assises du Val-de-Marne, ce sont quatorze hommes qui avaient été jugés. Dix d’entre eux avaient été acquittés, et quatre condamnés à des peines n’excédant pas cinq ans de prison, dont quatre avec sursis. A l’époque, ce premier verdict avait suscité une vive polémique, des associations féministes le considérant trop clément et l’assimilant à un «permis de violer».
Nina, aujourd’hui âgée de 30 ans, est restée le visage impassible quand, après neuf heures de délibération, la cour a prononcé vendredi en début de soirée six condamnations allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à six ans ferme.
Nina «a le sentiment d’avoir été écoutée, entendue, et que sa parole n’a pas été déniée. Enfin, elle est dans la phase qui lui permettra de se reconstruire. Enfin, elle a le sentiment d’être devenue un être humain et pas un objet de spectacle», a estimé son avocat, Me Léon-Lef Forster. «C’est au-delà du cauchemar ce qu’elle a vécu...»
A l’annonce du verdict, un proche d’un accusé s’est écrié depuis la salle d’assises: «C’est honteux, c’est pas correct». Puis il a interpellé Nina: «T’es contente ? Tu les envoies en prison!».
L’accusé qui a écopé de la peine la plus lourde était le seul à ne pas comparaître libre. Il purge depuis l’automne 2012 une peine de trente ans de réclusion pour le meurtre de son ancienne compagne.
Faits commis il y a 14 ans
Quatre des cinq autres condamnés, tous trentenaires aujourd’hui, et qui ont également vu leur peine s’alourdir par rapport au verdict rendu en première instance, ont immédiatement été placés sous mandat de dépôt.
Le cinquième, en fuite probablement en Amérique latine et déjà absent du premier procès, fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Mercredi, l’avocat général avait requis sept condamnations s’échelonnant de 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, à 7 ans ferme. Il avait également demandé un acquittement.
Ce second verdict a été vertement critiqué par la défense. «C’est totalement injuste» pour ces hommes «qui viennent de partir en prison pour des faits commis il y a 14 ans et qui ont toujours été contestés», a réagi Me Alexandre Devillers.
«Toutes les preuves se sont écroulées les unes après les autres et les contradictions se sont accumulées», a renchéri Me Philippe Pétillault, dénonçant une décision «tout à fait honteuse», qui intervient près de 15 ans après les faits.
Deux acquittements ont également été prononcés, dont l’un à l’égard d’un accusé poursuivi uniquement pour les faits dénoncés par Aurélie, qui avait choisi en ouverture du procès en appel de ne plus être partie civile dans le dossier.
Comme en première instance, seuls les viols commis sur Nina ont été reconnus par la cour, mais pas ceux allégués par Aurélie.
Contrairement au premier procès qui s’était déroulé dans une ambiance électrique et au cours duquel les plaignantes avaient eu le sentiment de glisser du rang de victimes au banc des accusés, les débats, de nouveau à huis clos, se sont cette fois-ci tenus «dans de très bonnes conditions», s’est félicité Me Forster.
Tireur de Libé: l’homme qui a hébergé Dekhar mis en examen
L’enquête sur les tirs à Libération et à la Défense, dont est soupçonné Abdelhakim Dekhar, a rebondi avec la mise en examen vendredi de l’homme qui l’hébergeait à Courbevoie (Hauts-de-Seine) avant les faits et avait aidé la police à le retrouver.
Agé de 32 ans, il a été mis en examen vendredi soir par les juges d’instruction pour recel de malfaiteur et «dissimulation ou destruction de preuves», a annoncé samedi une source judiciaire.
Le parquet de Paris avait requis son placement en détention provisoire. Il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.
Sa mise en examen fait suite à une nouvelle audition jeudi à la Brigade criminelle, au cours de laquelle l’homme a «évolué par rapport à ses déclarations initiales», selon la source judiciaire.
D’après Europe 1, qui a révélé l’information samedi, les enquêteurs pensent qu’il pourrait notamment avoir aidé Abdelhakim Dekhar à se débarrasser de son arme. L’information n’est pas confirmée de source judiciaire.
C’est avec cette arme, un fusil à pompe, qu’Abdelhakim Dekhar est soupçonné d’avoir fait irruption le 15 novembre au siège de BFM-TV, puis d’avoir grièvement blessé un assistant photographe dans les locaux de Libération trois jours plus tard, avant les coups de feu à La Défense.
Dekhar est ensuite soupçonné d’avoir brièvement pris en otage un automobiliste jusqu’à la Place de l’Etoile, à Paris.
«Tournant décisif»
Déjà condamné en 1998 pour l’équipée sanglante de Florence Rey et d’Audry Maupin à Paris, Abdelhakim Dekhar, 48 ans, a été mis en examen et écroué dans la nuit du 22 au 23 novembre pour tentatives d’assassinats à BFM TV, Libération et à La Défense, et pour enlèvement et séquestration.
Après une traque policière et la diffusion de portraits robots, il avait été arrêté au soir du 20 novembre. Les policiers l’avaient retrouvé dans un véhicule garé dans un parking de Bois-Colombes. Or, c’est justement grâce aux indications fournies par celui qui l’hébergeait, à Courbevoie, que le suspect numéro 1, ensuite confondu par son ADN, avait été localisé.
Au lendemain de l’arrestation, lors d’une conférence de presse, le procureur de Paris François Molins avait qualifié ce témoignage de «tournant décisif».
Selon ses propres déclarations, au départ de l’enquête, l’homme qui avait hébergé Abdelhakim Dekhar depuis son retour en France, en juillet, avait croisé sa route une première fois 13 ans plus tôt en Grande-Bretagne.
Abdelhakim Dekhar s’y était rendu après avoir purgé sa peine dans l’affaire Rey-Maupin. Il s’y était marié et avait de la famille dans ce pays. Depuis son arrestation, les enquêteurs cherchent à déterminer le parcours récent du suspect et les motivations de ses actes.
M. Dekhar, lié à la mouvance d’extrême gauche dans les années 90, avait notamment laissé des écrits confus évoquant un «complot fasciste», fustigeant la «gestion des banlieues», le «capitalisme», mais aussi le rôle des médias dans la «manipulation des masses», selon le procureur de Paris. Lors de sa garde à vue, il a gardé le silence, puis a entrepris une grève de la faim après son incarcération.
Lorsqu’il avait été arrêté, Abdelhakim Dekhar était dans un état «semi-conscient», après avoir absorbé des médicaments laissant penser à une tentative de suicide.
Agé de 32 ans, il a été mis en examen vendredi soir par les juges d’instruction pour recel de malfaiteur et «dissimulation ou destruction de preuves», a annoncé samedi une source judiciaire.
Le parquet de Paris avait requis son placement en détention provisoire. Il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.
Sa mise en examen fait suite à une nouvelle audition jeudi à la Brigade criminelle, au cours de laquelle l’homme a «évolué par rapport à ses déclarations initiales», selon la source judiciaire.
D’après Europe 1, qui a révélé l’information samedi, les enquêteurs pensent qu’il pourrait notamment avoir aidé Abdelhakim Dekhar à se débarrasser de son arme. L’information n’est pas confirmée de source judiciaire.
C’est avec cette arme, un fusil à pompe, qu’Abdelhakim Dekhar est soupçonné d’avoir fait irruption le 15 novembre au siège de BFM-TV, puis d’avoir grièvement blessé un assistant photographe dans les locaux de Libération trois jours plus tard, avant les coups de feu à La Défense.
Dekhar est ensuite soupçonné d’avoir brièvement pris en otage un automobiliste jusqu’à la Place de l’Etoile, à Paris.
«Tournant décisif»
Déjà condamné en 1998 pour l’équipée sanglante de Florence Rey et d’Audry Maupin à Paris, Abdelhakim Dekhar, 48 ans, a été mis en examen et écroué dans la nuit du 22 au 23 novembre pour tentatives d’assassinats à BFM TV, Libération et à La Défense, et pour enlèvement et séquestration.
Après une traque policière et la diffusion de portraits robots, il avait été arrêté au soir du 20 novembre. Les policiers l’avaient retrouvé dans un véhicule garé dans un parking de Bois-Colombes. Or, c’est justement grâce aux indications fournies par celui qui l’hébergeait, à Courbevoie, que le suspect numéro 1, ensuite confondu par son ADN, avait été localisé.
Au lendemain de l’arrestation, lors d’une conférence de presse, le procureur de Paris François Molins avait qualifié ce témoignage de «tournant décisif».
Selon ses propres déclarations, au départ de l’enquête, l’homme qui avait hébergé Abdelhakim Dekhar depuis son retour en France, en juillet, avait croisé sa route une première fois 13 ans plus tôt en Grande-Bretagne.
Abdelhakim Dekhar s’y était rendu après avoir purgé sa peine dans l’affaire Rey-Maupin. Il s’y était marié et avait de la famille dans ce pays. Depuis son arrestation, les enquêteurs cherchent à déterminer le parcours récent du suspect et les motivations de ses actes.
M. Dekhar, lié à la mouvance d’extrême gauche dans les années 90, avait notamment laissé des écrits confus évoquant un «complot fasciste», fustigeant la «gestion des banlieues», le «capitalisme», mais aussi le rôle des médias dans la «manipulation des masses», selon le procureur de Paris. Lors de sa garde à vue, il a gardé le silence, puis a entrepris une grève de la faim après son incarcération.
Lorsqu’il avait été arrêté, Abdelhakim Dekhar était dans un état «semi-conscient», après avoir absorbé des médicaments laissant penser à une tentative de suicide.
SOCIAL
Réforme de la formation: un accord à l'arraché
Les syndicats et le patronat signent un texte qui crée notamment un compte personnel de formation.
Au terme d'une négociation laborieuse, syndicats et patronat sont parvenus dans la nuit de vendredi à samedi à un projet d'accord sur la formation professionnelle, destiné notamment à la rendre plus accessible aux chômeurs et dont la pierre angulaire sera un compte personnel de formation.
Côté syndicats, les signatures de la CFDT, de la CFTC et de la CFE-CGC semblaient acquises, assez pour entériner le texte proposé par le Medef. La principale organisation patronale s'est toutefois heurtée à l'opposition de la CGT et, dans son propre camp, à celle de la CGPME. FO s'est pour sa part montré prudent, mettant en avant «des bons et des mauvais points».
Le Medef s'est dit «très optimiste» sur l'officialisation de cet accord dans les jours qui viennent, les syndicats devant d'abord le soumettre à l'approbation de leurs instances dirigeantes. Ce texte servira de base à un projet de loi du gouvernement, présenté le 22 janvier et débattu au Parlement en février.
La CFDT, à l'instar de la CFTC et de la CFE-CGC, a salué un projet qui «crée des droits essentiels pour les salariés» et «modifie de manière assez fondamentale» la formation professionnelle.
Au terme d'une séance de négociation marathon, entamée jeudi matin, les partenaires sociaux ont acté la création d'un compte personnel de formation qui suivra salariés et demandeurs d'emploi toute leur vie, et réformé le financement du système. Ce compte personnel de formation sera opérationnel le 1er janvier 2015 et remplacera le DIF (droit individuel à la formation), qui n'a pas fait ses preuves. Crédité de 20 heures par an pour les salariés, il pourra être ouvert dès l'âge de 16 ans et suivra la personne, même en cas de chômage ou de changement d'emploi. Au-delà de la limite de 150 heures, des abondements supplémentaires seront possibles.
Le volet financement de la réforme a réveillé une guerre intestine dans le camp patronal : la CGPME a jugé à l'issue des discussions que le projet du Medef, soutenu par l'UPA, restait trop défavorable aux PME, parents pauvres de la formation. L'accord prévoit que la contribution obligatoire des entreprises, qui allait jusqu'à 1,6% de la masse salariale, sera remplacée par un versement qui n'excèdera pas 1%.
La CGT s'est aussi montrée virulente, estimant que le projet du Medef aboutit à «diviser par deux l'argent de la formation». Elle déplore aussi que le texte ne prévoie «rien» pour la formation des demandeurs d'emploi, érigée en priorité par le gouvernement. L'exécutif s'est en effet fixé pour objectif de simplifier et rendre la formation professionnelle - 32 milliards d'euros dépensés en 2011- plus accessible aux demandeurs d'emploi et aux salariés les moins qualifiés, laissés en marge d'un système né voilà plus de 40 ans en période de plein emploi. «Il y a des milliards chaque année qui ne sont pas utilisés pour les demandeurs d'emploi, ce sont ceux qui bénéficient le moins de la formation», a rappelé vendredi Jean-Marc Ayrault.
Selon l'Insee, 49% des personnes en emploi ont suivi en 2012 une formation à but professionnel, contre 27% des chômeurs. Le gouvernement, apôtre de la «démocratie sociale» prônée par François Hollande, tenait à ce que le projet de loi sur la formation professionnelle soit la traduction d'un accord négocié par les partenaires sociaux, à l'instar du contrat de génération et de la loi sur la sécurisation de l'emploi, que la CGT et FO avaient toutefois refusé de ratifier. L'exécutif voit aussi dans cette réforme un nouvel outil afin d'inverser durablement la courbe du chômage, alors que Pôle emploi recensait fin octobre 3,27 millions de demandeurs d'emploi, un chiffre proche du record absolu.
Côté syndicats, les signatures de la CFDT, de la CFTC et de la CFE-CGC semblaient acquises, assez pour entériner le texte proposé par le Medef. La principale organisation patronale s'est toutefois heurtée à l'opposition de la CGT et, dans son propre camp, à celle de la CGPME. FO s'est pour sa part montré prudent, mettant en avant «des bons et des mauvais points».
Le Medef s'est dit «très optimiste» sur l'officialisation de cet accord dans les jours qui viennent, les syndicats devant d'abord le soumettre à l'approbation de leurs instances dirigeantes. Ce texte servira de base à un projet de loi du gouvernement, présenté le 22 janvier et débattu au Parlement en février.
La CFDT, à l'instar de la CFTC et de la CFE-CGC, a salué un projet qui «crée des droits essentiels pour les salariés» et «modifie de manière assez fondamentale» la formation professionnelle.
Au terme d'une séance de négociation marathon, entamée jeudi matin, les partenaires sociaux ont acté la création d'un compte personnel de formation qui suivra salariés et demandeurs d'emploi toute leur vie, et réformé le financement du système. Ce compte personnel de formation sera opérationnel le 1er janvier 2015 et remplacera le DIF (droit individuel à la formation), qui n'a pas fait ses preuves. Crédité de 20 heures par an pour les salariés, il pourra être ouvert dès l'âge de 16 ans et suivra la personne, même en cas de chômage ou de changement d'emploi. Au-delà de la limite de 150 heures, des abondements supplémentaires seront possibles.
Le volet financement de la réforme a réveillé une guerre intestine dans le camp patronal : la CGPME a jugé à l'issue des discussions que le projet du Medef, soutenu par l'UPA, restait trop défavorable aux PME, parents pauvres de la formation. L'accord prévoit que la contribution obligatoire des entreprises, qui allait jusqu'à 1,6% de la masse salariale, sera remplacée par un versement qui n'excèdera pas 1%.
La CGT s'est aussi montrée virulente, estimant que le projet du Medef aboutit à «diviser par deux l'argent de la formation». Elle déplore aussi que le texte ne prévoie «rien» pour la formation des demandeurs d'emploi, érigée en priorité par le gouvernement. L'exécutif s'est en effet fixé pour objectif de simplifier et rendre la formation professionnelle - 32 milliards d'euros dépensés en 2011- plus accessible aux demandeurs d'emploi et aux salariés les moins qualifiés, laissés en marge d'un système né voilà plus de 40 ans en période de plein emploi. «Il y a des milliards chaque année qui ne sont pas utilisés pour les demandeurs d'emploi, ce sont ceux qui bénéficient le moins de la formation», a rappelé vendredi Jean-Marc Ayrault.
Selon l'Insee, 49% des personnes en emploi ont suivi en 2012 une formation à but professionnel, contre 27% des chômeurs. Le gouvernement, apôtre de la «démocratie sociale» prônée par François Hollande, tenait à ce que le projet de loi sur la formation professionnelle soit la traduction d'un accord négocié par les partenaires sociaux, à l'instar du contrat de génération et de la loi sur la sécurisation de l'emploi, que la CGT et FO avaient toutefois refusé de ratifier. L'exécutif voit aussi dans cette réforme un nouvel outil afin d'inverser durablement la courbe du chômage, alors que Pôle emploi recensait fin octobre 3,27 millions de demandeurs d'emploi, un chiffre proche du record absolu.
SOCIETE
Etats-Unis: fusillade dans un lycée du Colorado, le tireur se suicide
Deux élèves ont été blessés vendredi au cours d’une fusillade dans un lycée du Colorado (ouest des Etats-Unis), avant que le tireur ne se donne la mort, ont annoncé les autorités.
«Le suspect a été retrouvé à l’intérieur de l’école et il est manifestement mort d’un suicide par balles», a déclaré Grayson Robinson, shérif du comté d’Arapahoe.
Le tireur, lui-même élève de l’Arapahoe High School de Centennial, dans la banlieue sud de Denver, visait apparemment un professeur de l’établissement, selon le shérif.
«L’élève avait spécifiquement désigné un professeur (...), ce professeur a été informé de la situation et a rapidement quitté le lycée», a précisé M. Robinson.
Un élève a été blessé par balles et a été évacué dans un hôpital «dans un état grave», a-t-il précisé. Un second a été retrouvé alors que la police passait le lycée au peigne fin. «II souffre d’une blessure sans gravité et très franchement, nous ne sommes pas sûrs que ce soit une blessure par balles».
Les images des télévisions locales montraient des grappes d’élèves évacuant l’établissement dans le calme et alignés dans le stade du lycée, couvert de neige.
Centennial est situé à quelques kilomètres d’Aurora, où une fusillade dans un cinéma lors d’une projection de «Batman» avait fait douze morts en 2012.
La ville est également très proche du lycée de Columbine, où 13 étudiants avaient été tués par deux élèves en 1999.
La fusillade survient en outre à la veille du premier anniversaire de la fusillade de Newtown (Connecticut, est), qui avait fait 26 morts, dont 20 enfants, dans une école primaire.
Le lycée d’Arapahoe accueille plus de 2.200 élèves.
«Le suspect a été retrouvé à l’intérieur de l’école et il est manifestement mort d’un suicide par balles», a déclaré Grayson Robinson, shérif du comté d’Arapahoe.
Le tireur, lui-même élève de l’Arapahoe High School de Centennial, dans la banlieue sud de Denver, visait apparemment un professeur de l’établissement, selon le shérif.
«L’élève avait spécifiquement désigné un professeur (...), ce professeur a été informé de la situation et a rapidement quitté le lycée», a précisé M. Robinson.
Un élève a été blessé par balles et a été évacué dans un hôpital «dans un état grave», a-t-il précisé. Un second a été retrouvé alors que la police passait le lycée au peigne fin. «II souffre d’une blessure sans gravité et très franchement, nous ne sommes pas sûrs que ce soit une blessure par balles».
Les images des télévisions locales montraient des grappes d’élèves évacuant l’établissement dans le calme et alignés dans le stade du lycée, couvert de neige.
Centennial est situé à quelques kilomètres d’Aurora, où une fusillade dans un cinéma lors d’une projection de «Batman» avait fait douze morts en 2012.
La ville est également très proche du lycée de Columbine, où 13 étudiants avaient été tués par deux élèves en 1999.
La fusillade survient en outre à la veille du premier anniversaire de la fusillade de Newtown (Connecticut, est), qui avait fait 26 morts, dont 20 enfants, dans une école primaire.
Le lycée d’Arapahoe accueille plus de 2.200 élèves.
Le premier véhicule lunaire chinois va alunir samedi
Le Monde.fr avec AFP
La fusée contenant le premier véhicule d'exploration lunaire téléguidé chinois, baptisé « Lapin de jade », devrait atterrir sur la lune samedi soir, ont annoncé des médias officiels, une étape importante pour l'ambitieuse conquête spatiale de Pékin. L'alunissage devrait avoir lieu à 21 h 40 (14 h 40 à Paris), selon la chaîne de télévision publique CCTV, soit douze jours après le lancement de la mission Chang'e-3 à bord d'un lanceur Longue Marche.
Si la Chine réussit ce premier alunissage en douceur, elle deviendra la troisième nation à réussir ce défi, après les Etats-Unis et l'URSS, qui ont réalisé le dernier alunissage il y a trente-sept ans. « La sonde lunaire chinoise Chang'e-3 devrait arriver sur la lune à 21 h 40 heure de Pékin, samedi », a annoncé CCTV sur le réseau social Weibo. « L'atterrissage autonome de 12 minutes sera la clef du succès de la mission », ajoutait le message.
La sonde devrait toucher le sol sur une plaine large de 400 kilomètres, connue sous le nom latin de « Sinus Iridum », ou sous celui de « Baie des arcs-en-ciel ». L'atterrissage est la partie « la plus difficile » de la mission, a averti l'Académie des sciences chinoise dans un message diffusé sur le Net. L'appareil responsable de l'atterrissage utilise des capteurs pour identifier une surface plane, et des propulseurs servent à le guider jusque-là. Des amortisseurs atténuent l'impact du contact avec le sol. Une fois la surface lunaire atteinte, la sonde libérera son véhicule d'exploration téléguidé.
LE « LAPIN DE JADE », PARTIE DU « RÊVE CHINOIS »
Le « Lapin de jade » est un engin tout-terrain à six roues, bourré d'électronique et pesant environ 120 kilos. Selon l'Institut de recherche des systèmes aérospatiaux de Shanghai, le « Lapin de jade » peut gravir des pentes jusqu'à 30 degrés d'inclinaison et atteindre une vitesse de 200 mètres par heure. Le « Lapin de jade » sera chargé d'effectuer des analyses scientifiques, notamment géologiques. Doté de panneaux solaires pour se fournir en énergie, il enverra aussi vers la Terre des images en trois dimensions de son satellite.
Selon la légende, le lapin lunaire – ou « lièvre de la Lune » – vit sur la Lune, où il pile l'élixir d'immortalité dans son mortier. L'animal apothicaire a pour compagne Chang'e, la déesse chinoise de la lune.
Cet alunissage marquera l'avancée la plus récente de l'ambitieux programme spatial chinois. La Chine consacre des milliards de dollars à la conquête de l'espace, supervisée par l'Armée populaire de libération et perçue comme un symbole de la nouvelle puissance du pays sous l'égide du Parti communiste (PCC) au pouvoir. Un thème s'inscrivant dans le « rêve chinois », le slogan fondateur de la politique du président Xi Jinping. La Chine espère en particulier devenir, dans le cadre de son programme Chang'e, le premier pays asiatique à envoyer un homme sur la Lune, probablement après 2025.
Cela remonte à l'Antiquité grecque, où les parents préféraient avoir un garçon plutôt qu'une fille. Car les garçons travaillaient et participaient aux revenus de la famille. A l'inverse, avoir une fille était pénalisant : outre de ne pas disposer de la même force physique, requise notamment pour le travail des champs, les filles coûtaient cher. Il fallait économiser pour lui fournir une dot lors de son mariage. En conséquence, avoir un garçon était considéré comme béni des Dieux. Aussi lui associait-on la couleur bleue, couleur du ciel, résidence des Dieux.
En Europe, c'est au Moyen-Âge qu'apparaissent les premiers trousseaux spécifiques pour les bébés. Oh surprise ! Le bleu, couleur divine de la Vierge Marie, est associé aux filles tandis que le rose, qui n'est qu'un rouge pâle, est dévolu aux garçons. Si la rose, la fleur signifiant l'amour, est une valeur attribuée aux femmes, le rose, lui, est perçu comme viril. Il n'y a qu'à voir la couleur rose des bas de chausse des chevaliers médiévaux.
Puis, remous de l'histoire, le blanc, image de la pureté et de l'innocence, prédomine pour les deux sexes. De même que la robe que les enfants portent indistinctement jusqu'à l'âge de six ans.
Pourquoi associe-t-on le rose aux filles et le bleu aux garçons ?
Cela saute aux yeux en subissant les publicités
pour les jouets de Noël : ils sont roses pour les filles, bleus pour les
garçons, très souvent, et en tout cas jamais roses. D'où vient cette distinction
de couleurs? Vous pensez que c'est une tradition sexiste ? Vous avez raison
!
Cela remonte à l'Antiquité grecque, où les parents préféraient avoir un garçon plutôt qu'une fille. Car les garçons travaillaient et participaient aux revenus de la famille. A l'inverse, avoir une fille était pénalisant : outre de ne pas disposer de la même force physique, requise notamment pour le travail des champs, les filles coûtaient cher. Il fallait économiser pour lui fournir une dot lors de son mariage. En conséquence, avoir un garçon était considéré comme béni des Dieux. Aussi lui associait-on la couleur bleue, couleur du ciel, résidence des Dieux.
En Europe, c'est au Moyen-Âge qu'apparaissent les premiers trousseaux spécifiques pour les bébés. Oh surprise ! Le bleu, couleur divine de la Vierge Marie, est associé aux filles tandis que le rose, qui n'est qu'un rouge pâle, est dévolu aux garçons. Si la rose, la fleur signifiant l'amour, est une valeur attribuée aux femmes, le rose, lui, est perçu comme viril. Il n'y a qu'à voir la couleur rose des bas de chausse des chevaliers médiévaux.
Puis, remous de l'histoire, le blanc, image de la pureté et de l'innocence, prédomine pour les deux sexes. De même que la robe que les enfants portent indistinctement jusqu'à l'âge de six ans.
Au XVIIIe siècle, la tradition antique fait son
retour en occident. A l'apogée des Lumières, la Grèce et son modèle de
démocratie constituent pour les penseurs de l'époque une référence absolue.
C'est alors que madame de Pompadour entre en piste. Philippe Rouet, un peintre
belge, a mis au point une innovation technique et artistique, il a inventé un
nouveau rose sur la porcelaine de la manufacture royale de Sèvres. La favorite
de Louis XV s'entiche de ce rose, d'une finesse exquise, et la Cour avec elle.
La marquise de Pompadour l'impose partout à Versailles, notamment sur les tenues
des petites filles, mais aussi les couvre-lits et même les pots de chambre !
Désormais, le rose est associé aux valeurs féminines : beauté, douceur,
fragilité.
Les clichés ont la vie dure. Jusqu'à preuve du
contraire.
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