HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Le cercueil de Nelson Mandela exposé à Pretoria
Le cercueil de Nelson Mandela porté par des officiers sud-africains à l'entrée de l'Union Buildings de Pretoria, le 11 décembre. (Photo Pool New. Reuters)
Le convoi funéraire dans les rues de la ville organisé avant la présentation du cercueil se répétera jeudi et vendredi. Les obsèques auront lieu dimanche, dans le village natal de l'ancien président.
Le convoi funéraire qui a transporté le cercueil de Nelson Mandela dans les rues de Pretoria pour un dernier hommage de la foule est arrivé à l’Union Buildings, le siège du gouvernement devant lequel déjà plusieurs centaines de personnes font la queue.
Après des préparatifs qui doivent durer environ deux heures, les personnalités sont invitées à partir de 10 heures locales (9 heures en France) à venir d’incliner devant le corps du héros mondial de la paix et de la réconciliation. Deux heures plus tard, la foule des anonymes pourra entrer dans l’amphithéâtre où a été disposé le cercueil Nelson Mandela.
A l’entrée de l’Union Buildings, un massif bâtiment centenaire en grès, le monument aux morts des deux guerres mondiales croule sous les fleurs, ours en peluche et drapeaux sud-africains que la foule est venue déposer ces jours derniers en offrande au père fondateur de la nouvelle Afrique du Sud. «Ons lief jou» (Nous t’aimons), peut-on lire sur un panneau rédigé en afrikaans, la langue des descendants des premiers colons hollandais. Un enfant a écrit sur une carte : «Cher Tata (papa) Madiba, merci de m’avoir appris à pardonner.»
Le même programme, cortège et exposition de la dépouille mortelle au public, sera suivi jeudi et vendredi. Samedi, après un dernier adieu de son parti, le Congrès national africain (ANC), sur la base aérienne militaire de Waterkloof près de Pretoria, le corps partira en avion pour Qunu, le village d’enfance de Mandela à 900 km au sud, où il sera inhumé dimanche.
Johannesburg — La presse sud-africaine titrait mercredi sur l'"humiliation" subie devant le monde entier par le président Jacob Zuma, hué plusieurs fois la veille durant la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela.
Seule divergence entre les journaux, certains ont compté qu'il a été hué cinq fois, d'autres quatre fois.
Le Sowetan vouait les auteurs de l'incident aux gémonies, soulignant que la cérémonie "n'était pas le lieu" et que les mécontents, qu'ils aient raison ou pas, n'avaient qu'à aller voter lors des élections générales d'avril-mai prochain.
"Huer un président en exercice, hôte de plusieurs chefs d'Etat en une telle occasion était une insulte à Mandela", critiquait le quotidien de Soweto, dénonçant "une conduite injustifiable" quand plusieurs dirigeants du monde entier ont, eux, su faire taire leurs divergences pour honorer Mandela.
Sous le titre "L'humiliation de Zuma", le quotidien The Star raconte comment un responsable ANC a dû personnellement aller dans les tribunes du stade, d'où la cérémonie était retransmise en direct dans le monde, pour demander à l'assistance de se calmer avant le discours de M. Zuma, finalement prononcé sans être perturbé.
"Ce qui devait être un moment de gloire pour le président Jacob Zuma, en présence des dirigeants du monde entier comme le président américain Barack Obama, a tourné à l'humiliation et au spectacle embarrassant", jugeait ce journal.
"Le départ de Nelson Mandela est un rappel fort de combien les gens ressentent le manque de tout ce qui était bien (avec lui)", analysait un politologue, Somadoda Fikeni, cité par le journal.
"Zuma hué devant les dirigeants du monde!", s'exclamait en lettres capitales la Une du Daily Sun, qui note que le public a accompagné les huées du signe de la main utilisé pour demander un changement de joueurs durant les matches de football.
Un jeu de mots sur le surnom de nation Arc-en-Ciel donnée à l'Afrique du Sud depuis l'avènement de la démocratie multiraciale, en anglais "Rainbow Nation", barrait la Une du Times qui titrait "Rain boo nation" (Un pays de pluie et de huées) - la cérémonie s'étant déroulée sous une pluie persistante.
"L'accueil hostile réservé à M. Zuma contrastait fortement avec celui chaleureux offert à son prédécesseur Thabo Mbeki, et l'immense ovation pour le président américain Barack Obama, le président zimbabwéen Robert Mugabe et même le dernier président de l'apartheid Frederik de Klerk", relevait le quotidien économique Business Day.
La presse n'excluait pas que les huées aient pu être en partie orchestrées par une minorité peu représentative, tout en faisant observer que M. Zuma n'avait peut-être récolté que la monnaie de sa pièce. En octobre, lors d'une inauguration officielle, il a laissé des supporters ANC huer la chef de file de l'opposition Helen Zille.
Afrique du Sud: le président Jacob Zuma "humilié" durant l'hommage à Mandela
(AFP)
Johannesburg — La presse sud-africaine titrait mercredi sur l'"humiliation" subie devant le monde entier par le président Jacob Zuma, hué plusieurs fois la veille durant la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela.
Seule divergence entre les journaux, certains ont compté qu'il a été hué cinq fois, d'autres quatre fois.
Le Sowetan vouait les auteurs de l'incident aux gémonies, soulignant que la cérémonie "n'était pas le lieu" et que les mécontents, qu'ils aient raison ou pas, n'avaient qu'à aller voter lors des élections générales d'avril-mai prochain.
"Huer un président en exercice, hôte de plusieurs chefs d'Etat en une telle occasion était une insulte à Mandela", critiquait le quotidien de Soweto, dénonçant "une conduite injustifiable" quand plusieurs dirigeants du monde entier ont, eux, su faire taire leurs divergences pour honorer Mandela.
Sous le titre "L'humiliation de Zuma", le quotidien The Star raconte comment un responsable ANC a dû personnellement aller dans les tribunes du stade, d'où la cérémonie était retransmise en direct dans le monde, pour demander à l'assistance de se calmer avant le discours de M. Zuma, finalement prononcé sans être perturbé.
"Ce qui devait être un moment de gloire pour le président Jacob Zuma, en présence des dirigeants du monde entier comme le président américain Barack Obama, a tourné à l'humiliation et au spectacle embarrassant", jugeait ce journal.
"Le départ de Nelson Mandela est un rappel fort de combien les gens ressentent le manque de tout ce qui était bien (avec lui)", analysait un politologue, Somadoda Fikeni, cité par le journal.
"Zuma hué devant les dirigeants du monde!", s'exclamait en lettres capitales la Une du Daily Sun, qui note que le public a accompagné les huées du signe de la main utilisé pour demander un changement de joueurs durant les matches de football.
Un jeu de mots sur le surnom de nation Arc-en-Ciel donnée à l'Afrique du Sud depuis l'avènement de la démocratie multiraciale, en anglais "Rainbow Nation", barrait la Une du Times qui titrait "Rain boo nation" (Un pays de pluie et de huées) - la cérémonie s'étant déroulée sous une pluie persistante.
"L'accueil hostile réservé à M. Zuma contrastait fortement avec celui chaleureux offert à son prédécesseur Thabo Mbeki, et l'immense ovation pour le président américain Barack Obama, le président zimbabwéen Robert Mugabe et même le dernier président de l'apartheid Frederik de Klerk", relevait le quotidien économique Business Day.
La presse n'excluait pas que les huées aient pu être en partie orchestrées par une minorité peu représentative, tout en faisant observer que M. Zuma n'avait peut-être récolté que la monnaie de sa pièce. En octobre, lors d'une inauguration officielle, il a laissé des supporters ANC huer la chef de file de l'opposition Helen Zille.
Le désarmement se poursuit en Centrafrique
Les militaires de l'opération Sangaris continuent de maintenir la capitale centrafricaine sous couvre-feu, afin d'éviter les représailles entre groupes d'autodéfense chrétiens et miliciens de la Séléka.
Les militaires français déployés en Centrafrique, qui ont perdu lundi deux des leurs, poursuivaient mercredi le périlleux désarmement des groupes armés à Bangui, après avoir reçu la veille le soutien appuyé du président François Hollande.
Surveillant les mouvements dans la ville - placée sous couvre-feu de 18 heures à 6 heures - grâce à leurs hélicoptères, les soldats de l’opération Sangaris ont désormais en outre la tâche d’éviter une généralisation des représailles contre les civils musulmans de la part d’une population chrétienne terrorisée pendant des mois par les exactions de combattants de l’ex-rébellion Séléka. Lundi et mardi, des pillages de commerces par des foules vengeresses appartenant à des commerçants musulmans ont suivi dans certains quartiers des opérations de désarmement menées par les soldats français.
Dès son arrivée, il s’est recueilli devant les cercueils des deux soldats du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine de Castres (sud) à l’aéroport de la ville, où est basé l’essentiel du dispositif de l’opération française Sangaris, avec 1 600 hommes au total. Les deux hommes ont été tués dans la nuit au cours d’un accrochage avec des assaillants non-identifiés dans un quartier proche de l’aéroport. Il s’agit des premières pertes françaises depuis le déclenchement de l’intervention française Sangaris, dans la foulée d’un feu vert jeudi de l’ONU.
Les soldats français ont pour mission de «rétablir la sécurité, protéger les populations et garantir l’accès de l’aide humanitaire» en République centrafricaine, pays livré au chaos et à une spirale infernale de violences inter-religieuses depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par une coalition hétéroclite de groupes rebelles à dominante musulmane.
Dans les faits, le désarmement vise en priorité les combattants de l’ex-rébellion Séléka, jusqu’à présent tout-puissants dans la capitale où ils se sont rendus coupables de nombreuses exactions sur la population. Selon l’état-major français, la quasi-totalité des groupes armés ont été désarmés sans incident majeur et en moins de 24 heures, avec le soutien de la laforce africaine (Misca).
Frustrés d’avoir été désarmés et cantonnés dans leurs bases, beaucoup d’hommes de la Séléka sont de leur côté furieux d’avoir été privés par les Français de tout moyen de se défendre - avec leurs familles et leurs proches - face à la vindicte populaire.
Sangaris avait d’abord été présentée comme une intervention relativement rapide et à vocation essentiellement «humanitaire». Elle vise aujourd’hui, selon Paris, à désarmer tous les groupes armés, à moyen terme à ramener la stabilité dans un pays en totale décomposition et à organiser des élections libres.
Très peu d’informations arrivent par ailleurs des provinces, coupées du reste du pays, où beaucoup redoutent de découvrir de nombreux cadavres dans la brousse.
«Nous sommes dans une dynamique infernale de représailles», avec le spectre d’un «match retour» des milices d’auto-défense villageoises (chrétiennes) et de nouvelles tueries de la Séléka dans leur retraite vers leurs bastions du nord, s’alarmait une source humanitaire.
Surveillant les mouvements dans la ville - placée sous couvre-feu de 18 heures à 6 heures - grâce à leurs hélicoptères, les soldats de l’opération Sangaris ont désormais en outre la tâche d’éviter une généralisation des représailles contre les civils musulmans de la part d’une population chrétienne terrorisée pendant des mois par les exactions de combattants de l’ex-rébellion Séléka. Lundi et mardi, des pillages de commerces par des foules vengeresses appartenant à des commerçants musulmans ont suivi dans certains quartiers des opérations de désarmement menées par les soldats français.
A lire aussi : «Si nous partons, ça finira en bain de sang»
La mission de la France en Centrafrique est «dangereuse» mais «nécessaire» pour éviter «un carnage», a souligné mardi soir le président Hollande lors d’une courte visite à Bangui où il s’est recueilli devant la dépouille des deux soldats tués la veille. «Il était temps d’agir», a ajouté Hollande, venu d’Afrique du Sud, où il avait assisté le jour-même à la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela.Dès son arrivée, il s’est recueilli devant les cercueils des deux soldats du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine de Castres (sud) à l’aéroport de la ville, où est basé l’essentiel du dispositif de l’opération française Sangaris, avec 1 600 hommes au total. Les deux hommes ont été tués dans la nuit au cours d’un accrochage avec des assaillants non-identifiés dans un quartier proche de l’aéroport. Il s’agit des premières pertes françaises depuis le déclenchement de l’intervention française Sangaris, dans la foulée d’un feu vert jeudi de l’ONU.
Les soldats français ont pour mission de «rétablir la sécurité, protéger les populations et garantir l’accès de l’aide humanitaire» en République centrafricaine, pays livré au chaos et à une spirale infernale de violences inter-religieuses depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par une coalition hétéroclite de groupes rebelles à dominante musulmane.
«Dynamique infernale»
Sa visite est intevenue au deuxième jour des délicates opérations de désarmement des milices et groupes armés qui sévissent à Bangui, où la situation reste très instable, avec des pillages et des tentatives de représailles contre les civils musulmans.Dans les faits, le désarmement vise en priorité les combattants de l’ex-rébellion Séléka, jusqu’à présent tout-puissants dans la capitale où ils se sont rendus coupables de nombreuses exactions sur la population. Selon l’état-major français, la quasi-totalité des groupes armés ont été désarmés sans incident majeur et en moins de 24 heures, avec le soutien de la laforce africaine (Misca).
Frustrés d’avoir été désarmés et cantonnés dans leurs bases, beaucoup d’hommes de la Séléka sont de leur côté furieux d’avoir été privés par les Français de tout moyen de se défendre - avec leurs familles et leurs proches - face à la vindicte populaire.
Sangaris avait d’abord été présentée comme une intervention relativement rapide et à vocation essentiellement «humanitaire». Elle vise aujourd’hui, selon Paris, à désarmer tous les groupes armés, à moyen terme à ramener la stabilité dans un pays en totale décomposition et à organiser des élections libres.
Très peu d’informations arrivent par ailleurs des provinces, coupées du reste du pays, où beaucoup redoutent de découvrir de nombreux cadavres dans la brousse.
«Nous sommes dans une dynamique infernale de représailles», avec le spectre d’un «match retour» des milices d’auto-défense villageoises (chrétiennes) et de nouvelles tueries de la Séléka dans leur retraite vers leurs bastions du nord, s’alarmait une source humanitaire.
Etats-Unis: accord budgétaire au Congrès pour éviter une nouvelle crise en janvier
De Ivan COURONNE (AFP)
Washington — Les Etats-Unis semblent avoir trouvé mardi une solution pour éviter une réédition en janvier de la paralysie des administrations fédérales, grâce à un accord budgétaire salué par Barack Obama comme une première étape vers un retour à la normale.
Le projet de budget, dévoilé mardi au Congrès après des semaines de négociation entre la sénatrice démocrate Patty Murray et le représentant républicain Paul Ryan, fixe le niveau des dépenses et recettes de l'Etat fédéral pendant les deux prochaines années budgétaires (2014 et 2015), tout en atténuant l'impact de coupes budgétaires dites "automatiques", mises en place en mars et critiquées pour leur caractère aveugle.
Barack Obama s'est félicité de cette "bonne première étape" et espéré que l'accord signifierait que "les Américains n'auraient pas à supporter une nouvelle paralysie de l'Etat fédéral dans les deux ans à venir".
"Cet accord n'inclut pas tout ce que j'aurais aimé, et je sais que beaucoup de républicains pensent la même chose. C'est la nature du compromis. Mais c'est un bon signe que des démocrates et des républicains du Congrès aient été capables de trouver un terrain d'entente et de rompre le cycle des décisions à courte vue et sous la menace de crises pour boucler ce dossier", a-t-il ajouté.
"Grâce à cet accord, nous n'aurons pas de paralysie fédérale en janvier. Nous n'aurons pas de paralysie fédérale en octobre", a assuré Paul Ryan lors d'une conférence de presse.
L'accord marque une amélioration remarquable des relations entre républicains et démocrates, qui contrôlent respectivement la Chambre des représentants et le Sénat, et s'étaient révélés incapables depuis 2011 de parvenir à un compromis sur la question des dépenses fédérales et des impôts --un blocage qui a culminé en octobre lors de la première fermeture partielle de l'Etat fédéral depuis 1996.
La paralysie de 16 jours fut le fruit de ce dialogue de sourds. Le Congrès n'avait pas été capable de voter un budget à temps, les républicains ayant insisté en vain pour l'inclusion de mesures annulant une partie de la réforme du système de santé de Barack Obama.
Cette fois, chaque camp dit avoir fait des concessions, mais les réformes les plus brûlantes ont été soigneusement évitées: les grands programmes sociaux, notamment la retraite (Social Security), et les niches fiscales des entreprises.
Pas de hausse d'impôts
"La clé est que personne n'a eu à sacrifier ses principes de base", a expliqué Paul Ryan. "Nos principes de base sont: ne pas augmenter les impôts, réduire le déficit".
Selon le compromis, les dépenses dites "discrétionnaires" (dépenses courantes, défense...) de l'Etat fédéral se monteront à 1.012 milliards de dollars pour l'année budgétaire 2014 et 1.014 milliards en 2015, à mi-chemin entre les propositions démocrates et républicaines, soit une hausse en valeur des dépenses par rapport à 2013 (988 milliards), alors que les dépenses avaient baissé cette année.
Les coupes budgétaires automatiques, enclenchées plus tôt cette année en vertu d'une loi de 2011, et qui avaient désorganisé les administrations fédérales, seront partiellement annulées (de 63 milliards sur deux ans sur les 218 milliards initialement prévus), ce qui provoquait déjà des remous dans les rangs conservateurs.
Le déficit devrait ainsi poursuivre sa trajectoire à la baisse (4,1% du PIB en 2013 contre 7% en 2012), selon les élus, mais ceux-ci n'ont pas fourni de projection en proportion du PIB.
L'accord-cadre de mardi sera soumis au vote de la Chambre cette semaine, et devra ensuite être entériné par le Sénat. Il sera ensuite décliné dans plusieurs lois de finances, qui devront être adoptées dans les mêmes termes par chaque chambre avant la date butoir du 15 janvier.
Ce budget dit "discrétionnaire", que le Congrès doit approuver annuellement, ne représente qu'environ un tiers des dépenses publiques fédérales. A celui-ci s'ajoutent les dépenses dites "obligatoires" (retraite, santé, certaines aides sociales...) qui devraient se monter à 2.196 milliards en 2014, selon la dernière estimation du Bureau du budget du Congrès (CBO).
Ukraine: la police donne l’assaut à la place de l’Indépendance à Kiev
Des centaines de policiers anti-émeutes ukrainiens ont lancé un assaut au petit matin mercredi contre les manifestants pro-européens occupant la place de l’Indépendance à Kiev, galvanisant la mobilisation de l’opposition et provoquant la réprobation des pays occidentaux.
Au moins 10.000 personnes ont afflué malgré l’arrivée massive des forces de l’ordre sur cette place au coeur de la contestation née du refus du président ukrainien de signer fin novembre un accord d’association avec l’Union européenne (UE).
L’opposition a prédit «des millions» de manifestants mercredi contre le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, tandis que les Etats-Unis ont fait part de leur «dégoût» et l’Union européenne de leur «tristesse».
Réunis par centaines aux extrémités de la zone, les policiers ont commencé à repousser les manifestants à l’aide de leurs boucliers peu avant 02H00 locales (00H00 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.
Affirmant s’appuyer sur une décision de justice, ils ont franchi les barricades placées en plusieurs extrémités de la place, ensuite démantelées, alors que la foule chantait l’hymne ukrainien et des prières.
Les policiers ont également démonté plusieurs tentes qui avaient été montées sur la place. L’assaut, qui s’est déroulé en grande partie dans le calme, a cependant fait plusieurs blessés, dont un député d’opposition, et entraîné onze arrestations, a indiqué à la presse le leader du parti nationaliste Svoboda, Oleg Tiagnibok.
La police a confirmé avoir interpellés plusieurs manifestants qui lui opposaient résistance et indiqué que dix de ses représentants avaient été blessés.
«Nous ne pardonnerons pas»
La place de l’Indépendance, appelée aussi Maïdan, était déjà le symbole de la Révolution orange de 2004 qui avait abouti à l’arrivée au pouvoir de pro-européens, défaits en 2010 par Viktor Ianoukovitch.
«Nous ne pardonnerons pas. Demain il y aura ici des millions de personnes et le régime coulera», a lancé Arseni Iatseniouk, du parti de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko.
Il a estimé que le président ukrainien avait «craché à la figure de l’Amérique et des 28 pays de l’UE».
Loin d’être découragés, des milliers de manifestants ont ensuite afflué, faisant bloc pour protéger la place.
«Habitants de Kiev, levez-vous, venez!», a déclaré de son côté une autre figure de la contestation, le boxeur Vitali Klitschko.
Dans une réaction très vive, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exprimé son «dégoût», face à une décision «ni acceptable ni bonne pour la démocratie».
«La vie humaine doit être respectée. Les autorités ukrainiennes portent l’entière responsabilité de la sécurité du peuple ukrainien», a averti le chef de la diplomatie américaine.
L’opération intervient en pleine mission de conciliation de la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, qui avait rencontré pendant trois heures le président Vitkor Ianoukovitch mardi.
«J’observe avec tristesse que la police fait usage de la force pour déloger des gens pacifiques», a-t-elle réagi dans un communiqué.
La délégation de l’UE en Ukraine a indiqué «tenter de contacter» les autorités «afin d’empêcher l’usage de la violence contre des citoyens ordinaires».
Contactée par l’AFP, la police a dit «agir en coopération avec les services communaux pour débarrasser les barricades qui bloquent le passage», sans tenter de vider les lieux.
Une fois les manifestants repoussés à distance, des tracteurs et employés en gilets oranges sont venus sur les lieux démonter les barricades.
L’opposition, qui a mobilisé dimanche des centaines de milliers de personnes à Kiev, accuse M. Ianoukovitch de préparer en secret l’entrée de l’Ukraine, en grande difficulté économique et financière, dans l’Union douanière établie par Moscou avec d’anciennes républiques soviétiques.
Leur mobilisation avait été galvanisée par les violences des forces anti-émeutes contre de jeunes manifestants le 30 novembre.
Dans la nuit de lundi à mardi, les forces de l’ordre avaient délogé les manifestants qui tenaient des barricades dans le quartier gouvernemental voisin de la place de l’Indépendance, perturbant le passage au siège du gouvernement ou à la présidence.
L’opération a donné lieu à des heurts faisant selon l’opposition dix blessés parmi les manifestants et selon la police deux représentants des forces de l’ordre.
Ukraine. Les policiers repoussés par les manifestants
Les manifestants ont contraint ce mercredi les policiers à quitter la mairie occupée à Kiev.
Les forces anti-émeute ukrainienne ont dû quitter mercredi sous la pression des manifestants les alentours de la mairie de Kiev occupée par l'opposition et qu'ils avaient tenté de prendre d'assaut.
Les cars des forces anti-émeute ont quitté les alentours de la mairie, entourés d'une foule de manifestants, a rapporté ce journaliste.
Les cars des forces anti-émeute ont quitté les alentours de la mairie, entourés d'une foule de manifestants, a rapporté ce journaliste.
L'opposition thaïlandaise veut faire arrêter la première ministre
Le Monde.fr avec Reuters
La première ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, devrait être arrêtée et jugée pour trahison, a estimé mercredi 11 décembre Suthep Thaugsuban, chef de file de la contestation, ignorant les élections anticipées dont elle avait annoncé la tenue la veille.
Lire : Thaïlande : la première ministre refuse de démissionner
Les contestataires, qui recrutent notamment au sein de l'élite royaliste de la capitale, veulent débarrasser définitivement le pays de l'influence de l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, frère de l'actuelle, renversé par l'armée en 2006 et qui s'est exilé pour échapper à une peine de prison. L'ex-chef du gouvernement, que beaucoup considèrent toujours aux commandes par l'intermédiaire de sa sœur, jouit d'une immense popularité dans les zones rurales, et tout parti se réclamant de lui a de bonnes chances d'être plébiscité.
Après avoir contraint Yingluck Shinawatra à convoquer des législatives anticipées en réunissant lundi 160 000 opposants aux abords de la primature, Suthep Thaugsuban lui a donné vingt-quatre heures pour démissionner. « Je demande à la police d'arrêter Yingluck pour trahison, parce qu'elle n'a pas obéi à notre ordre », a-t-il déclaré après l'expiration de cet ultimatum, mardi soir.
Lire (édition abonnés) : En Thaïlande, l’annonce de la dissolution du Parlement n’entame pas l’ampleur de la contestation
PRESSION DE LA RUE
« Si vous n'obtempérez pas, nos manifestations vont monter en puissance jusqu'à ce que vous et la famille Shinawatra tout entière ne puissiez plus tenir », avait lancé un peu plus tôt le chef de file de la contestation. « Combien de temps pourrez-vous tenir si les gens crachent tous les jours sur votre voiture ? », a-t-il poursuivi.
Yingluck Shinawatra doit expédier les affaires courantes jusqu'aux élections anticipées, qui devraient avoir lieu le 2 février. Elle a ensuite l'intention de briguer un nouveau mandat à la tête du Puea Thai.
Suthep Thaugsuban a lui-même été inculpé de sédition, mais les forces de l'ordre n'ont pas tenté de l'arrêter. Dans son dernier discours, il a invité l'armée, traditionnellement proche des royalistes, à prendre la relève de la police, plus proche de Thaksin Shinawatra, au siège du gouvernement.
Une attaque vise l'OTAN à l'entrée de l'aéroport de Kaboul
Le Monde.fr avec AFP
Un kamikaze a fait exploser, mercredi 11 décembre, sa voiture bourrée d'explosifs près d'un convoi militaire de l'OTAN qui entrait à l'aéroport de la capitale afghane, Kaboul, ont indiqué des responsables qui n'ont fait état d'aucune victime.
L'explosion a été entendue dans de nombreux quartiers de Kaboul, qui avait été plutôt épargnée par les attaques ces derniers mois après un début d'année marqué par plusieurs assauts rebelles d'envergure contre des sièges d'organisations étrangères et à proximité de la Cour suprême et de la présidence.
ATTAQUE NON REVENDIQUÉE
« Nous pouvons confirmer qu'un kamikaze a visé un convoi de la force de l'OTAN en Afghanistan [ISAF] qui entrait à l'aéroport », a déclaré une porte-parole de la force. « Le véhicule a explosé trop tôt pour heurter le convoi. Il n'y a aucune victime au sein de l'ISAF », a-t-elle ajouté.
L'attaque contre l'aéroport de Kaboul, qui abrite une base de l'OTAN et d'où sont opérés des vols civils à destination notamment du Golfe, du Pakistan et de l'Inde, n'a fait aucune victime civile, a précisé le porte-parole du ministère de l'intérieur, Sidiq Sediqqi.
L'attaque contre l'aéroport n'avait pas été revendiquée mercredi matin mais de tels attentats portent souvent la marque des rebelles talibans, au pouvoir de 1996 à 2001 et qui cherchent à reprendre le pouvoir dans le pays après le retrait de l'essentiel des forces de l'OTAN à la fin de 2014.
ECONOMIE
Mary Barra, première femme nommée à la tête de GM
PHOTO MIKE CASSESE, REUTERS
Mary Barra, 51 ans, est actuellement vice-présidente du développement mondial des produits, des achats et de la chaîne d'approvisionnement de General Motors.
Veronique DUPONT
Agence France-Presse
New York
Agence France-Presse
New York
«C'est un jour historique pour General Motors et pour l'automobile», a commenté Michelle Krebs, analyste du site spécialisé Edmunds.com.
Mme Barra, 51 ans et 33 ans de maison, est actuellement vice-présidente du développement mondial des produits et de l'approvisionnement. Elle succédera à Dan Akerson, 65 ans, à partir du 15 janvier.
M. Akerson a indiqué lors d'une conférence de presse téléphonique qu'il comptait initialement partir au deuxième semestre 2014, mais qu'il avait avancé son départ pour être aux côtés de sa femme, atteinte d'un cancer.
Il était directeur général de GM depuis septembre 2010 et PDG depuis le 1er janvier 2011.
Il était entré au conseil d'administration (CA) en juillet 2009 comme représentant du Trésor américain, au moment du dépôt de bilan du constructeur et de sa restructuration sous l'égide de l'Etat, qui a injecté près de 50 milliards de dollars d'aides pour l'aider à surmonter une grave crise du secteur automobile.
M. Akerson a notamment supervisé le retour en Bourse réussi du groupe en novembre 2010. L'action GM a longtemps coté sous son prix de retour en Bourse de 38,00 dollars mais elle valait mardi 40,56 dollars vers 12 h 40 (-0,83%), proche de son sommet depuis cinq ans.
Après avoir accumulé des pertes abyssales les années précédentes, GM est revenu aux bénéfices en 2010, tiré par l'Amérique du Nord même si l'Europe, son talon d'Achille, reste largement dans le rouge.
Signe de son redressement, GM a également tourné la page douloureuse de la tutelle de l'État, qui lui avait valu le surnom de «Government Motors»: lundi, le Trésor a annoncé qu'il avait vendu le restant de sa part dans le constructeur, soldant un investissement qui a coûté 10 milliards de dollars au contribuable américain.
«Je vais partir avec une grande satisfaction pour ce que nous avons accompli, beaucoup d'optimisme sur ce qui attend (la société) et une grande fierté d'avoir permis à General Motors de retrouver sa place de porte-drapeau de l'Amérique sur le marché automobile mondial», a commenté M. Akerson.
L'expérience qu'il faut
«Avec un portefeuille de voitures et de véhicules lourds superbe et l'une des meilleures performances financières de notre histoire récente, c'est un moment excitant chez GM», a renchéri Mary Barra.
Contrairement à M. Akerson, venu du fonds d'investissement Carlyle après la crise financière, Mme Barra est issue du sérail.
«Elle fait partie de ceux et celles qui ont mené le redressement du groupe, la revitalisation de ses produits», précise le communiqué de GM.
Cette brune auburn aux longs cheveux et au large sourire, mariée et mère de deux enfants, a grimpé les tous les échelons: «elle a travaillé en usine, dirigé des usines puis la partie la plus complexe de notre activité, le développement de produits et la gestion de l'approvisionnement dans le monde», a énuméré M. Akerson.
Ingénieure de formation, elle est titulaire d'un MBA de la prestigieuse université californienne de Stanford.
«Elle a l'expérience qu'il faut» pour prendre la tête de GM, estime Michelle Krebs, pour qui Mme Barra était la candidate la mieux placée pour succéder à M. Akerson.
Ce dernier a affirmé lors de la conférence téléphonique que la vision de GM comme un «boys' club» était «datée»: «25% de nos usines sont gérées par des femmes, nous avons 4 femmes à notre CA» et des femmes «au comité de direction».
«Mary Barra n'a pas été choisie pour faire 'politiquement correct'« mais parce qu'elle est «probablement l'un des dirigeants les plus talentueux que j'ai jamais rencontrés», a-t-il insisté.
«Elle est très appréciée» et son choix a été décidé «à l'unanimité» par le CA, a-t-il affirmé.
Il a justifié la nomination d'un président du conseil d'administration alors que lui-même occupait les fonctions de directeur général et de président du CA par le fait que le groupe avait souhaité «enlever un peu du poids» de la tâche qui incombera à Mme Barra.
Elle devra notamment finir le redressement en Europe et réduire encore les coûts.
Cette nuit en Asie : Tokyo tente de liguer l’Asie du Sud-Est contre la Chine
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe devrait, lors du sommet Asean de la fin de semaine, essayer de s’adjoindre des alliés asiatiques dans sa résistance contre les ambitions territoriales de Pékin.
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, va profiter, en fin de semaine, de l’organisation, à Tokyo, d’un grand sommet avec les pays de l’Asean pour tenter de rallier plusieurs capitales d’Asie du Sud-Est à sa résistance contre les ambitions territoriales de Pékin, qui vient juste de décréter la mise en place d’une zone de défense aérienne au-dessus de la mer de Chine orientale . Selon le Nikkei, les autorités japonaises espèrent réussir à intégrer au communiqué final, diffusé à l’issue des trois jours de rencontres entre les différents gouvernements, des éléments de discours condamnant indirectement la dernière initiative territoriale chinoise.
Tokyo croit pouvoir obtenir un soutien solide de plusieurs nations d’Asie du Sud-Est qui sont, elles aussi, confrontées à la poussée des ambitions territoriales chinoises. Les Philippines ou encore le Vietnam souffrent de cette «agressivité» et ont vu, ces derniers mois, Pékin revendiquer plus bruyamment des îlots et des zones maritimes que Manille ou Hanoi pensaient contrôler depuis longtemps.
Pour appuyer sa campagne de séduction, le Japon devrait multiplier les offres d’assistance financière aux pays émergents d’Asie. Il devrait ainsi annoncer un doublement de son aide aux projets de reconstruction des régions des Philippines récemment frappées par le typhon Haiyan et pourrait également valider le déblocage de nouveaux prêts, à taux préférentiels, pour des projets d’infrastructures en Birmanie et dans d’autres zones de la région. De nouveaux accords de swaps de devises sont aussi en préparation avec plusieurs banques centrales de la région.
A Shanghai, un limogeage très politique
Un professeur de droit de l’université de Sciences politiques et de Droit de Shanghai, Zhang Xuezhong, vient d’apprendre que son contrat n’allait pas être renouvelé à la fin du mois. Depuis la mi-août, il n’avait déjà plus le droit d’enseigner dans la faculté. Il vient d’être informé, par voie orale, qu’il lui était reproché de «n’avoir toujours pas reconnu ses erreurs après une longue période d’interdiction d’enseignement». La faute de Zhang est d’avoir publié des articles, et un livre en ligne, ouvertement critiques sur le système politique chinois, et questionnant notamment la légitimité du Parti communiste. Il a également milité pour redonner toute sa place à la Constitution, un propos très sulfureux dans le pays car la Constitution chinoise est très rigoureuse dans ses principes, et les démocrates l’invoquent souvent pour fonder leurs demandes.
Autre faute du professeur : il a écrit une lettre au ministre de l’Education, Yuan Guiren, lui demandant de mettre un terme à l’enseignement du marxisme dans les universités. Dans une interview au «South China Morning Post» , journal de Hong Kong, Zhang Xuezhong proteste contre son limogeage, parlant de «persécution politique» qui restera comme «une honte dans les livres d’Histoire». En mai dernier, le département de la Propagande avait publié une circulaire par laquelle il demandait aux universités de reprendre en main la formation idéologique et le contrôle des professeurs. Cette affaire rappelle celle de Xia Yeliang, un professeur d’économie aux thèses libérales, qui a été exclu de la faculté de Pékin en début d’année scolaire, officiellement en raison de la piètre qualité de son enseignement.
La Malaisie, meilleur élève en anglais d’Asie
Les hommes d’affaires occidentaux cherchant une nouvelle base de production en Asie trouveront plus facilement des cadres parlant anglais en Malaisie qu’ailleurs. C’est ce que suggère une étude de l’organisation suisse Education First (EF), qui vient de mesurer le niveau d’anglais des adultes dans une soixantaine de nations de la planète où la langue de Shakespeare n’est pas la langue officielle - comme c’est le cas à Hong Kong ou aux Philippines notamment. En Asie, la Malaisie s’impose en tête du classement devant Singapour, où l’anglais est pourtant reconnu comme l’une des quatre langues officielles de la Cité-Etat (avec le malais, le chinois et le tamil). A l’échelle internationale, ces deux nations sont présentées comme faisant partie des nations les «plus aptes» en anglais. En Asie, l’Inde arrive à la troisième place. La Corée du Sud est cinquième devant le Japon, classé, lui, en septième position.
Dans un groupe des pays «moyennement aptes», EF a placé la Chine et Taiwan. En toute dernière position du classement asiatique, la Thaïlande se retrouve avec un niveau médiocre proche de ceux mesurés par EF en Irak ou au Kazakhstan. A Bangkok, la publication de cette étude a provoqué un vaste débat sur les priorités éducatives du royaume, qui a de grandes ambitions économiques à l’heure de la globalisation accélérée de la région.
La BAD légèrement plus optimiste pour la Chine
La Banque asiatique de développement a annoncé ce matin une légère révision à la hausse de sa prévision de croissance pour la deuxième économie mondiale. L’institution multilatérale, qui tablait sur 7,6% d’expansion pour cette année, espère désormais 7,7%. Pour l’an prochain, la prévision passe de 7,4% à 7,5%. Cette infime amélioration mérite d’être notée car elle apparaît comme la conséquence des dernières bonnes nouvelles économiques au sujet du pays.
Plusieurs statistiques récentes ont semblé démontrer que la conjoncture se stabilisait, et ne connaissait pas le ralentissement anticipé par la majorité des économistes. L’inflation s’assagit , ce qui est positif pour les autorités qui retrouvent de cette manière un peu de marge de manœuvre pour stimuler l’économie en cas de besoin. Et le commerce extérieur vient d’afficher, en novembre, une performance bien meilleure que prévu, grâce notamment à la bonne tenue de la demande dans les pays développés. A ce contexte s’ajoute un enthousiasme pour le réformisme affiché par le Parti communiste chinois depuis la tenue de son «plenum» il y a trois semaines. Après un passage à vide, l’économie chinoise semble repartie sur des bases plus saines, même s’il lui reste à gérer de sérieux défis, en particulier au plan financier.
Etats-Unis: la règle de Volcker sur la spéculation des banques adoptée
De Virginie MONTET (AFP)
Le président de la Fed, Ben Bernanke, à Washington le 2 décembre 2013 (AFP/Archives, Jim Watson)
Washington — Cinq ans après la crise financière, les régulateurs bancaires américains ont approuvé mardi les textes d'application de la règle de Volcker, un volet contesté par les banques de la loi Dodd-Frank sur la réforme de Wall Street, qui veut limiter la spéculation bancaire.
La règle de Volcker "vise l'important objectif de limiter les risques excessifs pris par les institutions de dépôt et leurs filiales", a souligné le président de la réserve fédérale, Ben Bernanke dans un communiqué.
Les autorités voudraient empêcher les grandes banques de prendre des positions risquées alors que leurs dépôts sont assurés par l'Etat. Les faillites bancaires dans le sillage de la crise de 2008, mais aussi l'épisode de la "Baleine de Londres", où un trader de JP Morgan Chase avait misé sur des positions intenables provoquant une perte de 6,2 milliards de dollars, ont pesé pour beaucoup dans la genèse de la nouvelle règle.
Elle tire son nom de l'ancien président de la Fed et ex-conseiller économique du président Obama, Paul Volcker, 86 ans.
"Avec la règle de Volcker, il sera hors-la-loi pour les banques d'utiliser de l'argent assuré par le gouvernement pour faire des paris spéculatifs qui menacent le système financier tout entier", a souligné le président Obama dans un communiqué.
Le texte approuvé mardi par cinq régulateurs stipule que les banques ne pourront plus "faire de négoce à court terme de titres, de produits dérivés et de contrats sur les matières premières pour leur compte propre".
La règlementation interdit aussi aux banques de posséder ou de participer à "des fonds de placement ou des fonds spéculatifs".
Des exceptions permettent toutefois aux institutions de poursuivre ces investissements dans des opérations de couverture si elles "démontrent" que celles-ci sont destinées à se protéger de risques "identifiés". Elles sont autorisées à investir au nom de clients à condition que ces opérations soient très documentées. Elles pourront également faire le négoce d'obligations gouvernementales, d'Etats et de municipalités.
Le texte s'appliquera à partir du 21 juillet 2015, mais les régulateurs pourraient envisager de prolonger ce délai encore d'un an, a indiqué à la presse un haut responsable d'un des régulateurs.
Réduire les risques
"Parvenir à approuver (ce texte) a pris plus longtemps que prévu mais les cinq agences (de régulation) ont travaillé dur ensemble pour résoudre de nombreuses difficultés et répondre à de multiples questions du public", a concédé Ben Bernanke.
La loi, qui fait 70 pages, est précédée d'un préambule de près de 900 pages. Les régulateurs ont reçu quelque 18.000 lettres de la profession durant la rédaction du texte.
Le texte définitif d'application de la loi a reçu mardi l'approbation des trois régulateurs bancaires, la Réserve fédérale (Fed), la Federal Deposit Insurance Commission (FDIC) et l'Office of the Comptroller of the Currency (OCC), ainsi que des deux agences qui surveillent les marchés, la SEC et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC).
"Cette règle est conçue pour réduire de façon significative les risques pour notre économie et les marchés financiers, tout en préservant la vitalité des marchés américains de capitaux", a affirmé Marie Jo White, présidente de la SEC.
Une des priorités "était de s'assurer que cette règle se focalise sur les plus gros acteurs sans imposer de fardeau supplémentaire aux petites banques locales", a estimé Thomas Curry, qui dirige l'OCC.
Des poids lourds du secteur comme JP Morgan, Morgan Stanley et Goldman Sachs pourraient voir leurs volumes d'affaires diminuer du fait de ces nouveaux interdits, estimaient les analystes, mais de nombreuses banques ont déjà commencé à réduire leurs activités de négoce dans l'attente de la loi.
Mardi, la Chambre de commerce américaine, un groupe ultra-libéral qui soutient les intérêts des milieux d'affaires américains, a dénoncé la règle de Volcker comme étant "la règle la plus complexe de la loi Dodd-Frank déjà très complexe", estimant qu'elle "pourrait évincer des firmes de certains marchés, rehausser le coût du capital et placer les Etats-Unis en position de faiblesse face à la concurrence mondiale".
Union bancaire : les Européens s’approchent d’un accord
Sous l’impulsion de Berlin et Paris, les bases d’un compromis ont été trouvées, notamment sur la création d’un fonds unique de résolution des crises bancaires. Des points majeurs restent toutefois encore flous.
Les Européens ont fait hier un pas vers la constitution de l’Union bancaire, objectif majeur qu’ils se sont assignés cette année, sans toutefois réussir à franchir tous les obstacles. La réunion qui s’est tenue ce mardi entre ministres des Finances de l’Union européenne a finalement ressemblé à beaucoup de celles qui se sont enchaînées depuis le début de la crise : des heures de discussions jusque tard dans la nuit, pour aboutir à un cadre global qui laisse néanmoins plusieurs zones d’ombre. Il semble toutefois assuré à ce stade que l’Europe se dotera bien d’un dispositif commun pour la gestion des faillites bancaires, avec un fonds de résolution unique alimenté par les banques. Mais de grands points d’interrogations subsistent à ce stade sur les modalités de son utilisation.
Cela a suffi au bonheur de Pierre Moscovici, qui a salué «des progrès tout à faits décisifs pour la mise en place d’un mécanisme de résolution unique» pour les banques de la zone euro. Pour le ministre français de l’Economie, «nous avons fait 95% du chemin», et seuls des détails «techniques et juridiques» restent à régler avant une prochaine réunion – censée être conclusive – le 18 décembre prochain. Wolgang Schaüble, le ministre allemand des Finances, estime que l’Europe «a envoyé un signal aux marchés montrant que le secteur bancaire européen est stable». Michel Barnier, le commissaire en charge des services financiers, s’est montré plus mesuré, soulignant que les Européens «n’étaient pas encore au bout du chemin».
Sceau franco-allemand
Les grandes lignes sur lesquelles se sont entendus les grands argentiers de l’UE portent très clairement un sceau franco-allemand. Berlin avait accueilli vendredi dernier une réunion entre les responsables français et allemands , ainsi que notamment Jeroen Dijsselbloem (le président de l’Eurogroupe). Cet autoproclamé «groupe de Berlin» - Pierre Moscovici parle également d’un «groupe de Roissy» car beaucoup de réunions y ont été tenues – a visiblement tenu la plume du compromis posé sur la table hier soir.
Ce travail du tandem franco-allemand est compréhensible, compte tenu des énormes enjeux du chantier de l’Union bancaire, un des plus grands sauts de souveraineté depuis la création de l’euro. Après avoir accepté de confier la supervision des banques à la BCE, la zone euro cherche en effet à créer une autorité chargé de décider du sort de banques menacées de faillites. Ce qui relevait jusque-là de la souveraineté nationale, et s’est toujours révélé très sensible politiquement, va donc passer à l’échelon européen, de manière à en finir avec la fragmentation des marchés financiers européens et pour couper le lien entre dette bancaire et dette souveraine.
Fonds unique de résolution
Plusieurs avancées ont été enregistrées. Longtemps les Allemands ont refusé un partage des efforts pour le soutien des banques en difficultés, échaudé par ce qui s’est passé en Espagne. Mais hier, il a été acté de créer un fonds unique de résolution, financé par toutes les banques de la zone euro, qui viendra au secours d’un établissement risquant de faire faillite. Ce fonds montera en puissance sur dix ans, et sera compartimenté sur des bases nationales dans un premier temps. Berlin a donné son accord en échange de concessions sur la base juridique de ce fonds, qui verra finalement le jour grâce à un nouveau traité intergouvernemental – un de plus – jugé plus sûr.
Par ailleurs, il a également été décidé que la gestion de ces faillites bancaires sera confiée à une autorité européenne de résolution, placé sous l’autorité de la Commission. Là encore, il s’agit d’une concession allemande. Ce mécanisme concernera toutes les banques ayant une activité transnationale, voire les banques strictement nationales dans certains cas.
«Insatisfactions» pour Michel Barnier
Mais les points qui restent à régler sont tout sauf des détails aux yeux des partenaires de Paris et Berlin. Le mode de gouvernance suscite ainsi «des insatisfactions» chez Michel Barnier. Berlin veut ainsi que ce soit le Conseil des ministres qui tranche en dernier ressort, si jamais l’autorité de résolution et la Commission ne sont pas d’accord sur le sort d’une banque. Mais cette main-mise des gouvernements dans un processus qui se veut justement communautaire est mal vue par plusieurs acteurs. De la même façon, les modalités de vote au sein de l’autorité de résolution provoquent des débats, l’Allemagne voulant là aussi peser d’un poids tel qu’elle pourrait bloquer le déblocage du fonds de résolution pour certaines banques si nécessaire.
Enfin, la question la plus épineuse concerne les filets de sécurité à poser à ce dispositif. Le fonds de résolution unique mettra du temps avant d’être complètement abondé, environ 10 ans. Que se passera-t-il d’ici là si une banque vient à s’effondrer ? De nombreux pays – dont la France – plaide pour que le fonds de secours européen (le MES) puisse voler au secours de ces établissements, par exemple en prêtant au fonds de résolution. Mais là aussi, l’Allemagne n’est guère allante.
Peugeot, les coulisses d’une révolution de palais
Des remplaçants sollicités de longue date, une banque d’affaires mandatée pour explorer d’autres pistes que l’alliance avec Dongfeng... A bien des égards, le départ annoncé de Philippe Varin éclaire la gouvernance complexe de PSA. Tiraillé entre sa volonté de garder le contrôle, ses divergences et les contingences financières, le clan familial est désormais dos au mur.
Lundi 18 novembre au matin, 9e étage de l’immeuble de l’avenue de la Grande-Armée, à Paris. Les 15 membres du conseil de surveillance de PSA se réunissent en séance extraordinaire. La veille, les Peugeot ont tenu un conseil de famille. L’instant est historique : alors que le président du directoire, Philippe Varin, s’apprête à monter dans un avion pour la Chine, il s’agit de décider ou non d’aller plus loin dans les négociations avec Dongfeng. Autrement dit, d’accepter l’idée de céder le contrôle du groupe, pour la première fois en deux cents ans d’histoire. En début de séance, Philippe Varin demande aux administrateurs s’il a bien leur confiance pour mener cette mission. La réponse, positive, ne cache pas le malaise régnant dans la salle. Car autre chose se joue lors de cette réunion : le remplacement, dès 2014, du même Philippe Varin à la tête de PSA, par Carlos Tavares, ex-numéro deux de Renault. Un scénario assez inattendu pour celui dont le mandat avait été renouvelé huit mois plus tôt...
En réalité, cette passation des pouvoirs programmée est l’aboutissement d’une crise qui couvait depuis longtemps entre Philippe Varin et Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance. A l’automne 2012 déjà, l’héritier de cette longue lignée d’industriels avait tenté de changer de patron, sans succès. Des chasseurs de têtes avaient proposé le poste à plusieurs « Frenchies » menant une belle carrière à l’international, comme Didier Leroy, patron Europe de Toyota. A l’époque, Thierry Peugeot n’avait pas obtenu de consensus familial et Philippe Varin avait finalement été renouvelé en mars 2013. Conscient de la fragilité de sa position et lassé de devoir justifier ses choix auprès du conseil, le dirigeant avait alors donné son accord pour recruter un numéro deux, capable de devenir à terme le patron du groupe.
Ce processus a abouti à son remplacement bien plus vite que prévu... C’est en fait la disponibilité de Carlos Tavares, bras droit de Carlos Ghosn chez Renault, qui a changé la donne. Dans une étonnante interview à Bloomberg cet été, l’intéressé avait publiquement proposé ses services à la concurrence, affichant sans complexe son ambition de diriger un groupe automobile. « A partir du moment où il venait chez PSA, c’était pour être numéro un », explique un acteur du dossier. C’est ainsi que Philippe Varin a été mis devant le fait accompli. L’homme n’est pas du genre à laisser paraître ses états d’âme en claquant la porte et décide de poursuivre, malgré tout, les négociations avec Dongfeng. « Il est le seul à pouvoir les porter car il est l’interlocuteur de toutes les parties, qu’il s’agisse de Dongfeng, de General Motors ou de l’Etat français », indique un proche. Mais les relations ne sont plus les mêmes avec la famille Peugeot. En témoigne le silence de Thierry Peugeot le 27 novembre, en pleine tempête médiatique au sujet de la retraite chapeau de Philippe Varin – 21 millions d’euros provisionnés –, pourtant prévue par le conseil de surveillance.
Il est bien loin le temps où les Peugeot voyaient en ce polytechnicien l’homme du redressement de PSA. La famille avait dû s’y prendre à deux fois pour débaucher le patron de Corus, tout auréolé du redressement du sidérurgiste britannique. Le poste lui avait été proposé en 2006, puis en 2009. A son arrivée, Philippe Varin met en place un plan stratégique, reposant sur l’internationalisation et la montée en gamme. Mais ce programme a vite été remis en question par la crise de la zone euro. PSA, dont la rentabilité venait principalement d’Europe, s’est alors trouvé privé des cash-flows nécessaires pour poursuivre ses investissements.
Durant cette période difficile, Philippe Varin a bien tenté de remédier à la faiblesse structurelle de PSA – sa petite taille –, en nouant début 2012 une alliance avec General Motors, présentée à l’époque comme mondiale. Au début, les Peugeot n’étaient pas tous convaincus du bien-fondé de ce partenariat. Mais un dîner avec Dan Akerson avait fini par apaiser les réticences. « Les dirigeants américains ont dit que PSA serait le partenaire de GM en Europe, comme ils ont SAIC en Chine et que, ensemble, ils allaient s’attaquer à Volkswagen. C’était séduisant », raconte un proche de la famille. La réalité fut tout autre. Un à un, les projets envisagés se sont avérés infaisables, la plupart du temps pour des raisons techniques. Deux ans plus tard, l’alliance ne se résume finalement qu’à une coopération sur deux véhicules de niche et un joint-venture dans les achats, encore fragile.
Bilan des courses : des milliards d’euros de cash brûlés et un cours de Bourse divisé par 2 en quatre ans. Alors que la fortune des Peugeot était encore de 3,2 milliards d’euros selon le magazine « Challenges » en 2004, elle s’est réduite à 1,3 milliard d’euros cette année, à cause des difficultés de PSA. Dès lors, « le management n’avait plus la confiance de la famille », observe une source gouvernementale. Certains signes ne trompent pas : alors que le directoire avait déjà entamé les négociations avec Dongfeng, le conseil de surveillance a mandaté sa propre banque, JP Morgan. Pourtant, deux équipes (celles de Morgan Stanley et de Rothschild) travaillaient déjà pour le compte du groupe ! La mission de JP Morgan a été d’évaluer différents scénarios alternatifs à une alliance avec Dongfeng... Dont le rapprochement avec un autre constructeur. Simple précaution ou véritable défiance vis-à-vis du management ? Dans tous les cas, ce mandat mettait Philippe Varin, porteur du projet avec Dongfeng, dans une situation inconfortable.
Le fantasme BMW
Même si elle s’en défend, ce n’est pas la première fois que la famille Peugeot freine une grande alliance. Si l’actionnaire laissait carte blanche au dirigeant pour la gestion opérationnelle, il y avait une ligne rouge à ne pas franchir : « La famille était prête à faire des opérations capitalistiques, à condition qu’elle ne perde pas le contrôle de la société », confie un ancien haut dirigeant. De fait, cette règle a écarté PSA des grandes alliances, puisque sa valorisation boursière ne lui permettait pas de sceller un mariage entre égaux avec les grands du secteur. On ne peut certes pas imputer à la famille la responsabilité de tous les rapprochements avortés. A deux reprises, en 2004 et en 2009, PSA a par exemple cherché à s’allier avec Mitsubishi. A l’époque, c’est surtout le prix qui avait posé problème, ainsi que la faiblesse du « plan produit » du japonais. Avec Fiat aussi, il y a eu plusieurs tentatives, dont une discrète rencontre en 2008 avec la famille Agnelli, au siège d’UBS en Suisse. Reste la grande Arlésienne de cette histoire : l’opération manquée avec BMW, qui fait fantasmer tous ceux qui regrettent de voir Peugeot dans une situation aussi délicate aujourd’hui. A-t-elle jamais existé ? Aucun des dirigeants de l’époque ne le confirme, même des années après.
Garder le contrôle, c’était bien l’impératif que s’était fixé la famille Peugeot. Quitte à ce que PSA rachète ses propres actions : entre 2000 et 2011, le groupe a consacré plus de 3 milliards d’euros à ce type d’opération. Ces rachats de titres ont permis à la famille de monter de 24,6 % à 30,2 % du tour de table entre 2000 et 2007, après avoir vu leur part diluée par les augmentations de capital des années 1990. Que cette décision vienne de la famille ou des dirigeants de l’époque, une chose est sûre : ces montants auraient pu être consacrés au développement dans les pays émergents, où PSA accuse aujourd’hui un retard sur ses concurrents.
En plus de ces contraintes, les managers en place ont dû composer avec les divergences au sein de la famille. Celles-ci remontent à 2002, lorsque Thierry Peugeot a été nommé à la présidence du conseil, alors même que son cousin, Robert, qui était monté plus haut dans l’entreprise, briguait le poste. « L’épisode a laissé des traces, cela a été un drame pour Robert, qui se considérait bien supérieur à Thierry », juge un bon connaisseur de l’entreprise. De fait, tout oppose les deux cousins. Thierry, qui passe un week-end sur deux dans le Doubs, respire la tradition automobile de PSA, tandis que Robert est perçu comme plus « jet-set », réputé pour son amour des safaris et des Ferrari. Pas le genre de cette famille protestante, où la réserve est de mise, soucieuse de ne pas accorder des rémunérations excessives aux dirigeants. Entre Robert et Thierry, Jean-Philippe représente la troisième branche, et se veut « le psy de la bande », plus ouvert aux compromis, selon un ancien haut dirigeant.
Le schéma capitalistique ne simplifie pas les choses. Thierry est le président du conseil de surveillance de PSA, mais Robert, lui, est patron de la FFP, le holding qui détient la majorité des parts (19 % sur les 25 % de la famille dans le constructeur). Une FFP qui est elle-même détenue en majorité par la société Etablissements Peugeot Frères... présidée par Jean-Philippe. Pour ne rien arranger, les membres de la famille ont tous un bureau au 9e étage de l’immeuble de l’avenue de la Grande-Armée. Et les cadres du groupe ont porte ouverte pour venir raconter leurs états d’âme. Au final, chacun des cousins veut peser dans les décisions, et ils n’ont pas forcément les mêmes intérêts. Alors que le clan Thierry défend une vision industrielle de long terme, Robert a voulu diversifier le patrimoine familial, via la FFP, vers d’autres actifs que l’automobile (Zodiac, SEB, Orpea…). De quoi provoquer des frottements réguliers, qui obligent les patrons de PSA à les recevoir à tour de rôle dans leur bureau. Cela s’est vu notamment dans le choix des dirigeants. Alors que Thierry Peugeot caressait l’idée de nommer Frédéric Saint-Geours pour remplacer Jean-Martin Folz en 2006, Robert s’y était opposé. De même, si Christian Streiff entretenait de bons contacts avec Thierry, les relations étaient plus fraîches avec Robert.
Malgré ces tensions, les trois cousins ont toujours su se retrouver dans les grandes décisions. En cette période cruciale, sauront-ils à nouveau taire leurs divergences ? Car ce qui se joue aujourd’hui avec le chinois Dongfeng revient ni plus ni moins à céder le contrôle du groupe, à la faveur d’un montage complexe qui associerait également l’Etat français. Un crève-cœur pour cette famille qui s’est toujours battue pour l’ancrage de l’entreprise dans l’Hexagone. A priori, Robert a moins de réticences que Thierry à signer une alliance avec Dongfeng. Mais en cas d’accord, l’Etat exigera de la famille Peugeot qu’elle participe à l’augmentation de capital. Pas sûr que tout le monde y consente... Si Thierry semble prêt à réinvestir dans la société, Robert, lui, n’a pas envie de remettre au pot. « Lorsque le management de PSA se sera entendu sur un schéma capitalistique avec Dongfeng, prédit un bon connaisseur du groupe, il y aura un bras de fer très clair avec une partie du conseil de surveillance. »
La majorité ouvre la voie à une vraie libéralisation du marché de l'optique
Deux amendements au projet de loi sur la consommation visent à faciliter la vente sur Internet.
La majorité gouvernementale voit loin et s'entête à vouloir faire baisser le prix des lunettes. L'Assemblée nationale s'apprête à adopter lundi en deuxième lecture deux amendements au projet de loi Hamon sur la consommation déposés l'un par le rapporteur Razzy Hammadi, l'autre par le groupe socialiste, qui vont bouleverser le marché français de l'optique. Objectif avoué du ministère de la Consommation, qui soutient les deux dispositions : rendre aux consommateurs 1 milliard d'euros de pouvoir d'achat en réduisant d'autant les dépenses d'optique, soit environ 20 % du total du marché.
Pour en arriver là, un premier amendement libéralise le secteur en cassant le monopole des opticiens. Jusqu'à présent, seul un opticien dûment diplômé pouvait détenir un fonds de commerce d'optique. Avec les nouvelles dispositions, n'importe quel investisseur pourra s'installer, à la seule condition qu'il salarie un opticien diplômé. Le second amendement demande aux ophtalmologues d'inscrire sur les ordonnances l'écart pupillaire du patient, en plus de ses corrections. Cela permet de faire sauter l'un des principaux obstacles à la vente de lunettes correctrices sur Internet, telle que la promeuvent Marc Simoncini, le créateur de Sensee, et Michel-Edouard Leclerc. En effet, jusqu'alors il était difficile au consommateur de réaliser lui-même la mesure de cet écart pourtant nécessaire au bon centrage des verres.
Prendre 10 % du marché
Dans l'entourage de Benoît Hamon, le ministre de la Consommation, on estime que les deux mesures vont permettre au e-commerce de prendre rapidement 10 % du marché de l'optique, avec des prix inférieurs de 30 % à 40 % à ceux des opticiens traditionnels, soit par exemple, 300 euros pour des verres progressifs, les plus onéreux, contre 580 euros. Jusqu'à présent, les sites d'optique sur Internet ne vendaient quasi exclusivement que des lentilles oculaires.
Pour le Synope, le syndicat des opticiens, si la perte du monopole était inéluctable, résultant d'une jurisprudence européenne, l'inscription de l'écart pupillaire sur l'ordonnance ne suffit pas à mettre les sites d'e-commerce sur le même plan que les magasins physiques : « L'opticien ne mesure pas que cela, explique aux « Echos » sa déléguée générale. Il prend également des mesures de hauteur et plus généralement adapte parfaitement les montures, qui sont toutes différentes, à la morphologie du patient. » Plus généralement, la profession dénonce une dérive de ce qu'ils considèrent comme un acte médical vers un acte purement commercial. Du côté du gouvernement, on garantit toutefois la sécurisation du parcours de santé.
Reste à savoir quelle sera la réaction d'Essilor, le champion français des verres correcteurs qui truste plus de 60 % du marché français des verres complexes. « Nos verres complexes nécessitent l'intervention physique en magasin d'un professionnel de la vue », affirmait en mai dernier aux « Echos » Nicolas de Lambert, directeur d'Essilor France.
Le Synope dénonce aussi le fait qu'aucune étude d'impact économique et sociale n'ait été effectuée. Depuis 2000, le nombre de magasins d'optique a explosé, progressant de 47 % pour atteindre les 11.400. Autant de commerçants souvent indépendants qui souffriront de la libéralisation en cours. Pour les partisans de cette dernière, en revanche, ces chiffres montrent bien que les marges des opticiens étaient grasses.
GM, les ouvriers du jouets, la guerre des deux Carlos, Niel-Montebourg: la revue de presse de l'industrie
Par Julien Bonnet
Les Echos reviennent ce matin sur la nomination de Mary Barra à la tête de General Motors (GM), première femme à diriger le constructeur américain. Le Nouvel Observateur s'intéresse à la face cachée des jouets de Noël, avec des conditions de travail déplorables d'ouvriers en Chine. Suite à l'arrivée chez PSA de l'ancien numéro 2 de Renault-Nissan, Carlos Tavares, la presse nipponne craint "une guerre" avec Carlos Ghosn, patron de l'alliance entre le français et le japonais. Enfin, Libération évoque l'échange de tweets musclés entre le patron de Free, Xavier Niel, et le ministre Arnaud Montebourg.
Mary Barra à la tête du numéro 2 mondial de l'automobile
A la une des Echos ce matin, "Une femme à la tête du géant de l'automobile américaine". L'actuelle vice-présidente de General Motors (GM), Mary Barra, va succéder à Dan Akerson à partir du 15 janvier prochain, a annoncé hier le constructeur américain, numéro 2 mondial de l'automobile. Elle devient ainsi la première femme à prendre les commandes de GM.
"Une nomination qui intervient alors que le Trésor américain vient de céder ses dernières parts dans le constructeur", rappelle le journal économique.
Jouets de Noël : cauchemar dans les usines à rêves
A deux semaines de Noël, Le Nouvel Observateur revient sur les conditions déplorables des ouvriers chinois qui fabriquent les jouets vendus en Europe et dénonce le manque d'informations des consommateurs.
"Des violations du droit du travail local et des normes internationales ont été constatées dans les usines et chez les fournisseurs de Mattel. Fournisseurs qui produisent aussi pour les marques Hasbro, Tomy et Disney", écrit l'article, s'appuyant sur des enquêtes des associations China Labor Watch et Peuples solidaires.
"La guerre des deux Carlos"
Le principal quotidien économique japonais estime que l'arrivée de l'ex-numéro 2 de Renault, Carlos Tavares, à la tête du rival PSA Peugeot-Citroën aura sans nul doute des conséquences sur les activités de Renault-Nissan, notamment sur le marché chinois. "Sans le savoir, Carlos Ghosn a fabriqué un ennemi. La guerre sans foi ni loi entre les deux Carlos est sur le point de commencer", écrit ce mercredi 11 décembre le journal Nikkei, véritable bible des milieux d'affaires au Japon.
Quitter une société pour devenir le patron de sa principale rivale n'est pas chose commune au Japon. Or, Carlos Tavares était aussi un personnage important de l'alliance franco-japonaise Renault-Nissan, rappelle le Nikkei.
Le journal indique encore que le rôle du gouvernement français à l'égard des deux grands constructeurs français est aussi un sujet de préoccupation au Japon. Actionnaire de Renault, l'Etat français pourrait en effet prendre des parts au capital de PSA.
Match Niel-Montebourg sur Twitter
"@Xavier Niel tacle @Montebourg", à lire dans Libération. "Le ministre du Redressement productif, qui sur Twitter attaquait l'offre 4G de Free, a eu droit à une réponse salée du fondateur de l'opérateur", rappelle le journal.
L'échange de tweets s'est déroulé mardi dans l'après-midi. Un nouvel épisode dans les tensions entre le patron de Free et le ministre du Redressement productif, surtout depuis l'annonce de l'offre à prix plancher de l'opérateur low-cost dans la 4G.
Julien Bonnet
Japon: l'arrivée de Tavares chez PSA aura des conséquences sur Renault-Nissan
(AFP)
"Sans le savoir, Carlos Ghosn a fabriqué un ennemi. La guerre sans foi ni loi entre les deux Carlos est sur le point de commencer", écrit mercredi le journal Nikkei, bible des milieux d'affaires au Japon.
Carlos Tavares, évincé en août dernier de Renault pour avoir évoqué publiquement son ambition de prendre la tête d'un groupe d'automobile, rejoint PSA Peugeot-Citroën pour succéder, courant 2014, à l'actuel président du directoire Philippe Varin.
Quitter une société pour devenir le patron de sa principale rivale n'est pas chose commune au Japon. M. Tavares était aussi un personnage important de l'alliance franco-japonaise Renault-Nissan, rappelle le Nikkei.
Or, PSA tout comme Renault est à la peine en Europe et veut bien entendu monter en puissance sur le prometteur marché chinois.
Le deuxième constructeur automobile chinois, Dongfeng, étudie d'ailleurs une éventuelle prise de participation dans le groupe PSA, ce qui, de l'avis d'experts, serait une bonne chose pour le développement du groupe français dans l'Empire du Milieu.
PSA et Dongfeng possèdent déjà une coentreprise, DPCA, qui exploite trois usines à Wuhan, dans la province du Hubei (centre-est de la Chine).
Toutefois, si leur partenariat s'étendait, la rivalité entre PSA et Renault-Nissan n'en serait que plus rude, souligne le Nikkei.
En effet, Renault et Dongfeng ont annoncé la semaine dernière avoir reçu le feu vert des autorités chinoises pour constituer une coentreprise en Chine, offrant au groupe français une implantation industrielle sur le premier marché mondial. Cette coentreprise sera d'ailleurs basée elle aussi à Wuhan.
De surcroit, le journal indique encore que le rôle du gouvernement français à l'égard des deux grands constructeurs français est aussi un sujet de préoccupation au Japon.
PSA pourrait en effet procéder à une augmentation de capital de 2,5 à 3 milliards d'euros qui serait souscrite à hauteur équivalente par Dongfeng et par l'Etat français.
Or, ce dernier est déjà le premier actionnaire de Renault.
"Le mandat de Carlos Ghosn à la tête de Renault prend fin au printemps prochain. S'il veut conserver sa position, il ne pourra pas s'opposer à la volonté du gouvernement", insiste le Nikkei, journal très influent auprès des décideurs nippons.
"Il est possible que l'Etat français aient des exigences envers les deux constructeurs", s'inquiète de façon anonyme un responsable de Nissan dans le Nikkei.
JUSTICE ?
Tollé en Roumanie après "l'exonération" des élus des sanctions pour corruption
(AFP)
Bucarest — Le Parquet roumain anticorruption (DNA), le Conseil supérieur de la magistrature et le président Traian Basescu ont vivement critiqué mardi un vote de la Chambre des députés qui aboutit à "exonérer" les élus et le président d'éventuelles sanctions pour corruption.
Selon un amendement au code pénal voté par surprise par la Chambre des députés, où la coalition de centre gauche détient une confortable majorité, "le président de la République, les députés et sénateurs" ne sont plus assimilés à des fonctionnaires publics.
En vertu de cette modification, ces personnes "ne pourront plus être poursuivies et sanctionnées pour des infractions de corruption ou assimilées à la corruption, dont les pots-de-vin et l'abus de service commises dans l'exercice de leur fonction", a indiqué le DNA dans un communiqué.
Selon le DNA, 28 parlementaires sont actuellement jugés ou purgent des peines de prison pour corruption.
"Par cet amendement, la législation roumaine entre en contradiction flagrante avec les conventions anticorruption internationales ratifiées par la Roumanie (...) qui réglementent expressément la corruption impliquant les membres des instances législatives", souligne la même source.
"Les modifications du code pénal sont dramatiques et anéantissent dix ans de travail des institutions anticorruption", a pour sa part déploré le président Basescu.
"Les hommes politiques se hissent une nouvelle fois au-dessus de la loi", a-t-il ajouté.
Pour le Conseil de la magistrature, qui souligne ne pas avoir été informé ni consulté sur ces amendements, le président et les élus "seront pratiquement exonérés de toute responsabilité pénale" pour les infractions imputables aux fonctionnaires publics, "ce qui est inadmissible".
Ces modifications ont été adoptées quelques heures seulement après une tentative des députés d'adopter un projet de loi accordant une grâce aux détenus condamnés à des peines de prison inférieures ou égales à six ans et qui aurait conduit à la libération de nombreux hommes politiques condamnés pour corruption.
Le président roumain avait appelé les députés à ne pas adopter ce projet "aux conséquences dévastatrices" pour la crédibilité de la Roumanie en Europe.
Le vote a finalement été repoussé à une date non déterminée.
La Roumanie est depuis des années l'objet d'une surveillance de Bruxelles, qui souhaite qu'elle renforce sa lutte contre la corruption et réforme son système judiciaire.
Depuis quelques années, de nombreux hommes politiques roumains ont été condamnés à des peines de prison ferme pour corruption, après des années d'impunité.
Un nouveau rapport de la Commission européenne sur l'Etat de droit en Roumanie est attendu au début de l'année prochaine.
Le directeur de la PJ débarqué après sa «faute de déontologie»
Manuel Valls a indiqué que le départ de Christian Flaesch serait effectif «dans les heures ou dans les jours qui viennent». Il pourrait être remplacé par la présidente d'Interpol, Mireille Ballestrazzi.
Le directeur de la PJ parisienne Christian Flaesch «sera remplacé dans les heures ou dans les jours qui viennent», a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur Manuel Valls sur Europe 1, regrettant que ce dernier «ait commis une faute de déontologie». Christian Flaesch a fait l’objet d’une mise en garde du parquet général à propos d’un appel à Brice Hortefeux, dans lequel les deux hommes évoquent une audition comme témoin de l’ex-ministre de l’Intérieur dans le cadre d’une procédure judiciaire.
«Le choix (de son remplaçant) est fait», a-t-il indiqué, sans vouloir en préciser davantage. Le ministre de l’Intérieur a souligné que «pendant des années, (il y a eu) certaines conceptions de la politisation de la police. Ca n’est évidemment absolument pas ma règle, c’est même une question d’éthique. Il faut choisir des hommes ou des femmes à la tête de la police comme de la gendarmerie, qui aient d’abord les compétences.»
Un nouveau patron de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) doit par ailleurs être nommé mercredi en conseil des ministres. Manuel Valls a refusé sur Europe 1 d’en dévoiler le nom, sans démentir qu’il pourrait s’agir de Mireille Ballestrazzi, présidente d’Interpol depuis un an.
A lire aussi : Les tuyaux du directeur de la PJ parisienne
«Christian Flaesch est un grand flic, c’est un très grand professionnel», a déclaré Manuel Valls. «Ca fait six ans et demi qu’il est à la tête de la PJ, donc il est par ailleurs normal qu’à un moment ou à un autre, il soit remplacé», a-t-il ajouté. «Christian Flaesch sera remplacé dans les heures ou dans les jours qui viennent. Je regrette qu’il ait commis cette faute, parce que c’est une faute, c’est une faute de déontologie d’avoir choisi d’informer l’ancien ministre de l’Intérieur», a dit Manuel Valls.«Le choix (de son remplaçant) est fait», a-t-il indiqué, sans vouloir en préciser davantage. Le ministre de l’Intérieur a souligné que «pendant des années, (il y a eu) certaines conceptions de la politisation de la police. Ca n’est évidemment absolument pas ma règle, c’est même une question d’éthique. Il faut choisir des hommes ou des femmes à la tête de la police comme de la gendarmerie, qui aient d’abord les compétences.»
Un nouveau patron de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) doit par ailleurs être nommé mercredi en conseil des ministres. Manuel Valls a refusé sur Europe 1 d’en dévoiler le nom, sans démentir qu’il pourrait s’agir de Mireille Ballestrazzi, présidente d’Interpol depuis un an.
Mireille Ballestrazzi nommée à la tête de la police judiciaire
Mireille Ballestrazzi a été nommée, ce mercredi, en Conseil des ministres directrice centrale de la police judiciaire. Déjà numéro 2 de la PJ depuis 2010, elle était en plus présidente d’Interpol depuis un an.
Mireille Ballestrazzi a été nommée en Conseil des ministres à la tête de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), a annoncé la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Elle remplace à ce poste Christian Lothion, 61 ans, qui a fait valoir ses droits à la retraite.
Agée de 59 ans, Mireille Ballestrazzi a fait toute sa carrière à la PJ. Déjà numéro deux de la PJ depuis 2010, elle était en plus présidente d’Interpol depuis un an. Elle avait été élue à ce poste le 8 novembre 2012 à Rome, devenant ainsi la première femme à présider cette organisation internationale de coopération policière. Auparavant, Mireille Ballestrazzi était déjà vice-présidente pour l’Europe du comité exécutif d’Interpol. Elle devrait rester secrétaire générale d’Interpol.
Commissaire depuis 1975, Mireille Ballestrazzi est l’une des premières femmes ayant exercé de hautes responsabilités dans la police en France. Spécialiste de police judiciaire, elle a dirigé des services prestigieux. Elle a notamment été à la tête d’un groupe de répression du banditisme à Bordeaux (1978), puis elle a dirigé la police judiciaire en Corse durant l’une des périodes les plus agitées de l’île (1993) et a commandé le service de la PJ française en charge de la répression de la délinquance économique et financière.
Elle s’est rendue célèbre jusqu’au Japon, en 1987, alors qu’elle était à la tête de l’Office central pour la répression des vols d’oeuvres et objets d’art (OCRVOOA), qui dépend aussi de la DCPJ. Elle avait en effet retrouvé dans ce pays quatre tableaux de Jean-Baptiste Corot dérobés peu avant à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or). En 1990, elle avait aussi restitué neufs toiles impressionnistes dont le fameux Monet « Impression soleil levant », toutes volées au musée Marmottan, à Paris, et retrouvées en Corse.
C’est la seconde fois dans son histoire que la DCPJ est dirigée par une femme. Martine Monteil avait été nommée à ce poste en 2004 par le ministre de l’Intérieur de l’époque Dominique de Villepin.
Bernard Petit, nouveau patron de la PJ parisienne
Bernard Petit, 58 ans, numéro trois de DCPJ, a quant à lui été nommé à la tête de la PJ parisienne succédant à Christian Flaesch, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
Ces nominations interviennent alors que le directeur de la PJ parisienne, Christian Flaesch, vient d’être sanctionné par Manuel Valls pour une faute de déontologie. Un temps présenti pour succèder à Christian Lothion, Christian Flaesch a fait l’objet d’une mise en garde du parquet général à propos d’un appel à Brice Hortefeux, où les deux hommes évoquent une audition comme témoin de l’ex-ministre de l’Intérieur dans le cadre d’une procédure judiciaire.
Le Sénat a reçu la demande de levée de l'immunité de Serge Dassault
Le Monde.fr avec AFP
Le président du Sénat, Jean-Pierre Bel (Parti socialiste), a reçu mardi 10 décembre la demande de levée de l'immunité parlementaire de Serge Dassault, dans le cadre d'une enquête sur les achats de votes présumés aux élections de Corbeil-Essonnes.
Un communiqué de la présidence du Sénat annonce en effet : « La présidence du Sénat a reçu, ce jour, de Mme Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice, une demande de levée d'immunité parlementaire concernant M. Serge Dassault, sénateur de l'Essonne. »
« Conformément à la pratique habituelle, le président du Sénat a demandé à M. Jean-Léonce Dupont, président de la délégation en charge des conditions d'exercice du mandat du sénateur, d'instruire cette demande qui sera soumise très prochainement au bureau du Sénat », précise la présidence.
Le bureau du Sénat, qui comprend 26 sénateurs, se réunit mercredi matin. Mais la question de l'immunité de M. Dassault ne pourra pas figurer à son ordre du jour en raison du délai trop court. Le bureau pourrait, en revanche, fixer une date pour étudier la levée de cette immunité.
DONS D'ARGENT
Des juges parisiens avaient demandé la levée de l'immunité du sénateur UMP de l'Essonne courant novembre. Le parquet de Paris avait émis un avis favorable à la requête. La levée de l'immunité permettrait aux magistrats du pôle financier de Paris, Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, de placer M. Dassault sous le régime de la garde à vue.
Dans cette instruction ouverte depuis mars pour « achat de votes », « corruption », « blanchiment et abus de biens sociaux », les magistrats s'intéressent aux élections municipales organisées en 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes (Essonne), remportées par M. Dassault puis par son bras droit Jean-Pierre Bechter.
Dans sa décision annulant le scrutin municipal de 2008, le Conseil d'Etat avait tenu pour « établis » des dons d'argent aux électeurs, sans se prononcer sur leur ampleur et bien que des témoins se soient rétractés.
« VICTIME DE CHANTAGE ET DE RACKET »
Mi-septembre, les avocats de Serge Dassault, Jean Veil et Pierre Haïk, avaient souligné que leur client était « l'objet, depuis plusieurs années, de demandes pressantes de remise d'argent par divers individus qui avaient été informés de sa générosité ».
Il lui est arrivé « d'accorder un soutien financier, mais toujours en dehors de toute démarche électorale », avaient soutenu les avocats. Parallèlement à cette information, deux instructions distinctes sont en cours à Evry sur deux tentatives d'assassinat à Corbeil-Essonnes, en janvier et février. La première victime affirme avoir participé à un système d'achats de votes en faveur de l'avionneur.
Dans la seconde affaire, le suspect numéro un, Younès Bounouara, est un proche de Serge Dassault, présenté comme un intermédiaire de l'ancien maire dans les cités sensibles de Corbeil-Essonnes. Il s'est défendu d'avoir participé à un système d'achats de votes.
M. Dassault s'est exprimé dimanche sur ces affaires, se disant « victime de chantage et de racket », et dénonçant un « complot » pour le « démolir ».
Voile : un procès pour rouvrir le débat
L’avocat de la femme dont le contrôle avait provoqué des émeutes à Trappes va déposer une QPC.
Cassandra Belin ne sera pas présente aujourd’hui à Versailles (Yvelines) au procès où elle doit comparaître pour «outrages contre agents dépositaires de la force publique» et port d’une tenue dissimulant le visage dans l’espace public. La jeune femme de 20 ans, convertie à l’islam depuis ses 15 ans et portant voile intégral, semble avoir disparu derrière le débat sur la loi antiburqa qu’elle a soulevé, plus ou moins volontairement, un jour de juillet 2013 à Trappes en refusant de se soumettre à un contrôle de police.
Geste. Ce 18 juillet, à l’heure de la rupture du jeûne du ramadan, Cassandra Belin se promenait à Trappes avec son bébé, son compagnon et sa mère, lorsque trois policiers lui ont demandé de se soumettre à un contrôle d’identité au nom de la loi d’octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage. Mais très vite, le contrôle dérape. Insultes. Et même un coup. Cassandra Belin et son compagnon de 21 ans, Michaël Khiri (converti, comme elle), raconteront que les policiers ont «manqué de courtoisie», aussi qu’ils les ont «provoqués», avec un geste déplacé envers la mère de Cassandra. Les deux soirs suivant, le commissariat de Trappes était caillassé et cette ville de banlieue s’enflammait.
Lors de son procès, qui s’est tenu en septembre, Michaël Khiri a reconnu des insultes. Pas toutes. Mais surtout, il a expliqué considérer illégitime la loi d’octobre 2010, dite «antiburqa». «Je ne vois pas pourquoi on nous imposerait une loi qui va à l’encontre de notre religion, une loi qui ne respecte pas les droits de la Convention européenne des droits de l’homme», expliquait doctement le jeune homme à la barre (il sera finalement condamné à trois mois de prison avec sursis). Aujourd’hui, Cassandra Belin, qui ne pouvait comparaître devant un tribunal en voile intégral, sera représentée par Me Philippe Bataille. Qui placera le procès, à nouveau, sur le terrain politique en déposant une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) sur… la loi d’octobre 2010.
L’avocat s’appuie sur plusieurs motifs. Premièrement, et comme semble en témoigner son appellation générique de «loi antiburqa», ce texte vise principalement les femmes musulmanes, contrevenant au principe de «portée générale de la loi» (qui veut qu’une loi ne vise pas de catégories particulières). L’avocat se fonde notamment sur le rapport de l’observatoire de laïcité de juin qui a comptabilisé les contrôles effectués au nom de cette loi. Il est arrivé à 705 en tout ; exclusivement sur des femmes portant le niqab ou le foulard. L’avocat de Cassandra Belin remet également en cause l’idée que le port du voile intégral constitue un trouble à l’ordre public (ce qui justifie son interdiction). Il dénonce par ailleurs une loi contraire «à la liberté d’aller et venir», à «la liberté vestimentaire […] qui reconnaît à toute personne le droit de choisir librement de porter ou non une tenue religieuse en privé ou en public».
Conformité. La QPC de Cassandra Belin pourrait cependant bien être rejetée. Le parquet de Versailles a en effet d’ores et déjà fait savoir qu’il requerrait en ce sens, considérant que le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé au moment du vote de la loi sur sa conformité à la Constitution.
Restera au tribunal à examiner les faits, ce banal contrôle d’identité qui a mis le feu à une banlieue. Des faits éclairés d’une lumière un peu différente, depuis que l’on sait qu’un des policiers ayant participé au fameux contrôle du 18 juillet fait l’objet d’une information judiciaire pour avoir tenu des propos islamophobes sur Internet.
Geste. Ce 18 juillet, à l’heure de la rupture du jeûne du ramadan, Cassandra Belin se promenait à Trappes avec son bébé, son compagnon et sa mère, lorsque trois policiers lui ont demandé de se soumettre à un contrôle d’identité au nom de la loi d’octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage. Mais très vite, le contrôle dérape. Insultes. Et même un coup. Cassandra Belin et son compagnon de 21 ans, Michaël Khiri (converti, comme elle), raconteront que les policiers ont «manqué de courtoisie», aussi qu’ils les ont «provoqués», avec un geste déplacé envers la mère de Cassandra. Les deux soirs suivant, le commissariat de Trappes était caillassé et cette ville de banlieue s’enflammait.
Lors de son procès, qui s’est tenu en septembre, Michaël Khiri a reconnu des insultes. Pas toutes. Mais surtout, il a expliqué considérer illégitime la loi d’octobre 2010, dite «antiburqa». «Je ne vois pas pourquoi on nous imposerait une loi qui va à l’encontre de notre religion, une loi qui ne respecte pas les droits de la Convention européenne des droits de l’homme», expliquait doctement le jeune homme à la barre (il sera finalement condamné à trois mois de prison avec sursis). Aujourd’hui, Cassandra Belin, qui ne pouvait comparaître devant un tribunal en voile intégral, sera représentée par Me Philippe Bataille. Qui placera le procès, à nouveau, sur le terrain politique en déposant une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) sur… la loi d’octobre 2010.
L’avocat s’appuie sur plusieurs motifs. Premièrement, et comme semble en témoigner son appellation générique de «loi antiburqa», ce texte vise principalement les femmes musulmanes, contrevenant au principe de «portée générale de la loi» (qui veut qu’une loi ne vise pas de catégories particulières). L’avocat se fonde notamment sur le rapport de l’observatoire de laïcité de juin qui a comptabilisé les contrôles effectués au nom de cette loi. Il est arrivé à 705 en tout ; exclusivement sur des femmes portant le niqab ou le foulard. L’avocat de Cassandra Belin remet également en cause l’idée que le port du voile intégral constitue un trouble à l’ordre public (ce qui justifie son interdiction). Il dénonce par ailleurs une loi contraire «à la liberté d’aller et venir», à «la liberté vestimentaire […] qui reconnaît à toute personne le droit de choisir librement de porter ou non une tenue religieuse en privé ou en public».
Conformité. La QPC de Cassandra Belin pourrait cependant bien être rejetée. Le parquet de Versailles a en effet d’ores et déjà fait savoir qu’il requerrait en ce sens, considérant que le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé au moment du vote de la loi sur sa conformité à la Constitution.
Restera au tribunal à examiner les faits, ce banal contrôle d’identité qui a mis le feu à une banlieue. Des faits éclairés d’une lumière un peu différente, depuis que l’on sait qu’un des policiers ayant participé au fameux contrôle du 18 juillet fait l’objet d’une information judiciaire pour avoir tenu des propos islamophobes sur Internet.
Uderzo n'a pas été victime d'un abus de faiblesse, tranche le parquet de Nanterre
Contrairement à ce que soutenait sa fille qui avait déposé plainte contre X en 2011, Albert Uderzo, le cocréateur d'Astérix, n'est pas victime d'un abus de faiblesse. Les juges d'instruction du Parquet de Nanterre ont rendu une ordonnance de non-lieu. Sylvie Uderzo va faire appel.
« Dura lex, sed lex »... Albert Uderzo, le cocréateur d'Astérix, n'est pas victime d'un abus de faiblesse contrairement à ce que soutenait sa fille qui avait déposé plainte contre X en 2011. « Les juges d'instruction ont rendu mardi une ordonnance de non-lieu", a précisé le parquet de Nanterre. Les juges ont estimé qu’il n'existe « pas de charges suffisantes contre quiconque d'avoir commis les faits d'abus de faiblesse » à l'encontre du dessinateur, décrit comme un homme « lucide » et qui « possède une pleine capacité à prendre des décisions ».
Sylvie Uderzo, fille unique du dessinateur, avait déposé plainte en 2011, accusant certains membres de l'entourage de son père, aujourd'hui âgé de 86 ans, de profiter de son état de santé pour influer sur la gestion de son oeuvre et de sa fortune. Albert Uderzo et son épouse Ada « souhaitent que cette décision mette un terme au harcèlement judiciaire et médiatique orchestré par leur fille et leur gendre Bernard de Choizy », ont-ils réagi dans un communiqué.
L'avocat de Sylvie Uderzo, Me Nicolas Huc-Morel, a déclaré que sa cliente allait « immédiatement faire appel » de cette ordonnance de non-lieu qu'elle considère « critiquable ».
Feuilleton judiciaire
« Je n'ai jamais prétendu que mon père était sénile », avait-elle déclaré la semaine dernière sur Europe 1. Mais, « quand on a un certain âge, on a le droit d'être manipulé et d'être manipulable par des hommes en costume-cravate », avait-elle estimé, assurant vouloir uniquement protéger ses parents "des corbeaux" qui gravitent autour de leur fortune.
Sylvie Uderzo de Choisy, fille unique d’Albert Uderzo, a été licenciée pour faute grave fin 2007 de son poste de directrice générale de la société Albert-René , éditrice des neuf derniers albums d’Astérix. En mars 2009, les prud’hommes de Paris ont condamné les éditions Albert-René d’Albert Uderzo à lui verser des indemnités de licenciement. Elle s’était estimée lésée lors du rachat des parts de son père dans la société Albert René , en décembre 2008.
Le feuilleton judiciaire autour du dessinateur du célèbre Gaulois n'en finit pourtant pas de rebondir. Albert Uderzo avait, pour sa part, annoncé au début du mois de décembre qu'il déposait plainte pour « violences psychologiques » contre sa fille et son gendre. Il les accuse de vouloir « mettre la main » sur la très rentable saga Astérix.
SOCIAL
Malgré la crise, les immigrés "satisfaits" de vivre en Espagne
(AFP)
Madrid — Malgré un chômage supérieur à celui des Espagnols, des salaires inférieurs et de moins bonnes conditions de vie, les immigrés dans leur grande majorité se disent "satisfaits" de vivre en Espagne et veulent y rester, selon une étude publiée mardi.
La quatrième économie de la zone euro affiche un taux de chômage de presque 26%, "mais le chiffre chez les immigrés est de 14,1% plus élevé", a déclaré mardi à la presse la chercheuse Ileana Ligia Mihaila, l'un des auteurs de l'étude intitulée "Clés de l'intégration des immigrés en Espagne en 2013", réalisée pour la Fondation Marianiste, qui se consacre à la défense de l'éducation.
Les Roumains, avec environ 869.000 personnes, suivis par les Marocains (environ 787.000) constituent la communauté immigrée la plus importante d'Espagne, selon l'Institut national de la statistique (Ine). Ils arrivent loin devant les Equatoriens (262.000 personnes) et les Colombiens (221.000).
Les immigrés "ont des salaires plus bas (que les Espagnols), de 1.200 euros par mois au maximum", a souligné le sociologue Antonio Gutierrez. "Ils occupent des emplois moins qualifiés et il est donc évident qu'ils supportent plus difficilement la crise", a-t-il ajouté.
Malgré cela, "et c'est là le paradoxe, ils sont raisonnablement satisfaits" de vivre en Espagne et "57% souhaitent rester y définitivement", a-t-il ajouté.
Selon cette étude, élaborée à partir de 2.349 interviews d'immigrés âgés de 18 à 65 ans, réalisées entre février et mars 2011, 62,9% d'entre eux se déclarent "très ou assez satisfaits" de leur travail ou de leurs études, 44,2% de leur situation économique et 87,8% de leurs relations avec les autres.
Lorsque la crise a éclaté en 2008, le nombre d'étrangers arrivant en Espagne a commencé à décroître, avant que le solde ne devienne négatif (-0,7%) en 2011, selon l'Ine.
Cette tendance est due essentiellement au départ des Latino-Américains, arrivés très nombreux au début des années 2000, tandis que la présence des immigrés venus d'autres régions a continué à se développer.
"Il est évident que s'ils sont raisonnablement satisfaits ici, c'est parce que dans leur pays les conditions de vie sont pires aussi bien sur le plan économique que démocratique", affirme Ileana Ligia Mihaila.
L'Espagne comptait en 1996 environ 500.000 immigrés légaux, un chiffre qui a explosé à cinq millions en 2006. En janvier 2012, ils étaient 5,7 millions dans le pays, soit 12% de la population, selon l'Ine.
La France a détruit 15.600 emplois au troisième trimestre
La France a perdu un peu moins d’emploi qu’on ne le pensait au 3ème trimestre. L’emploi a baissé de 0,1 % mais l’économie a détruit 15.600 postes et non 17.000 comme annoncé par l’Insee dans une première estimation.
L’Insee souffle le chaud et le froid. Selon les chiffres publiés ce mercredi en effet, l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles en France a diminué de 0,1% au troisième trimestre. L’institut de la statistique révise toutefois à 15.600, contre 17.000 en première estimation , le solde net de postes détruits sur la période.
Mais la médaille a son revers. Dans le même temps en effet, l’Insee a revu à la hausse le nombre de postes détruits au deuxième trimestre : finalement ce sont 37.700 postes et non 34.600 comme annoncé dans une première estimation qui ont été perdus pendant l’été.
Au total, sur les douze mois à fin septembre, ce sont 132.500 emplois qui ont été détruits dans le privé en France, ce qui représente une baisse de 0,8 %.
« Dans l’industrie, l’emploi baisse de 0,5 % (-14 600 postes) au troisième trimestre, après des pertes d’emplois plus importantes au deuxième trimestre. Sur un an, l’industrie a perdu 56 600 postes (soit -1,7 %) » explique l’Insee. L’emploi dans la construction diminue au troisième trimestre (-6 700 postes, soit -0,5 %) et sur un an, la construction a perdu 27 600 postes, soit un repli de 1,9 %.
L’intérim repart à la hausse
L’emploi intérimaire, qui avait rechuté au deuxième trimestre après avoir mis fin au premier à une baisse ininterrompue depuis la mi-2011, est reparti en hausse (+1,0%). Sur un an, il enregistre une progression de 0,6% de ses effectifs. « Les intérimaires, comptabilisés dans le secteur tertiaire quel que soit le secteur dans lequel ils effectuent leur mission, contribuent à la hausse de l’emploi dans ce secteur » explique encore l’Insee en soulignant que « l’emploi du secteur tertiaire hors intérim est quasi stable au troisième trimestre 2013 » (avec un gain limité de 600 postes).
Hors intérim, l’emploi marchand a perdu 20.600 postes au troisième trimestre, après 34.400 au deuxième trimestre.
Paris — Les cheminots entament mercredi soir et jusqu'à vendredi matin une grève pour protester contre la réforme ferroviaire à la SNCF, avec en moyenne sept trains prévus sur dix sur les grandes lignes et six TER sur dix.
Les prévisions de trafic annoncées mardi soir par la SNCF présagent d'une mobilisation plus faible qu'en juin, lors de la grève précédente. Elle avait alors été suivie par environ 70% des agents de conduite et des contrôleurs, perturbant fortement le trafic, avec quatre trains sur dix circulant en moyenne.
Cette fois, la CFDT ne s'est pas associée au mouvement lancé par les trois premiers syndicats de cheminots - CGT, Unsa et Sud-Rail, qui ont été rejoints par FO et FiRST.
Leur préavis de grève court de mercredi 19H00 à vendredi 08H00 et aucun train ne circulera les nuits de mercredi à jeudi, ainsi que de jeudi à vendredi.
En détail, six TGV sur dix circuleront jeudi, selon la direction de la SNCF, hormis pour le TGV Est où le trafic sera "proche de la normale". Le trafic sera également normal sur les Eurostar et Thalys. Sept Lyria sur dix rouleront, de même pour les trains vers l'Italie.
Six TER sur 10 sont prévus et un Intercités sur deux en moyenne, avec de grandes disparités selon les régions.
En Ile-de-France, seul un RER B sur quatre circulera sur le tronçon Nord, entre gare du Nord et l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, et un train sur deux sur les lignes C, D et E. La ligne A fonctionnera normalement.
Nivellement par le bas du statut
Comme en juin, les cheminots s'élèvent contre le projet de réforme ferroviaire, qui doit être débattu au parlement après les municipales.
Cette réforme vise à stabiliser la dette du système ferroviaire, actuellement de 40 milliards d'euros (dont 32 mds pour Réseau ferré de France) en supprimant des redondances d'activités, et à préparer le secteur à l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs.
Le gouvernement entend unifier au sein d'un même pôle public la SNCF et les entités qui gèrent l'infrastructure ferroviaire. Mais la configuration prévue - deux établissements chapeautés par un troisième établissement - ne convient pas aux syndicats qui redoutent un "éclatement" du système ferroviaire.
"Dans les faits, le projet crée trois entreprises publiques. Cela ne garantit ni la cohésion économique, ni la cohésion sociale et encore moins la cohésion technique nécessaire", affirme le secrétaire général de la CGT Cheminots, Gilbert Garrel.
Les cheminots craignent également un nivellement par le bas de leur statut.
"Des engagements très clairs ont été pris par le gouvernement, en particulier sur le maintien du statut, sur l'unité sociale du groupe", a déclaré à l'AFP François Nogué, directeur général délégué chargé de la cohésion et des ressources humaines du groupe SNCF.
Il estime toutefois "compréhensible" la volonté des organisations syndicales "de peser sur une réforme qui va impacter les structures de l'entreprise".
Des revendications sur l'emploi, les conditions de travail et les salaires s'agrègent à l'hostilité vis-à-vis de la réforme ferroviaire.
Les niveaux d'embauche resteront "très élevés en 2014", a tempéré M. Nogué, évoquant "8.000 embauches pérennes".
La SNCF emploie 150.000 personnes dans le secteur ferroviaire et quelque 15.000 trains circulent quotidiennement.
« Ne rien faire serait irresponsable et entraînerait une situation beaucoup plus grave pour nos employés et pour la performance du groupe d'ici deux ans », a estimé, mardi, Tom Enders, président d'EADS. La direction du groupe veut compenser la baisse attendue des budgets militaires et surtout améliorer la compétitivité de sa nouvelle branche défense et espace. EADS prévoit d'atteindre une rentabilité globale de 10 % d'ici à 2015, notamment pour augmenter les dividendes des actionnaires.
A en croire la direction, le plan de départs volontaires, la fin des missions d'intérim et des contrats à durée déterminée, ainsi que les différentes mesures d'accompagnement social ne suffiront pas à résorber les sureffectifs qu'elle « a identifiés ».
« Il restera un solde de postes non traités », a reconnu, mardi, Marwan Lahoud, directeur général de la stratégie et du marketing d'EADS. Il évoque 1 000 à 1 450 emplois, dont au moins 700 en Allemagne et 300 en France.
Selon M. Lahoud, la restructuration de la branche défense et espace passe par la signature d'« accords de compétitivité », qui combineraient modération salariale et augmentation du temps de travail. Faute d'obtenir ces accords, « nous serons obligés de procéder à des licenciements », menace-t-il.
Toutefois, M. Lahoud se refuse à préciser les gains de compétitivité attendus avec cette restructuration : « Un secret commercial. » Selon différentes études, le plan social permettrait de dégager de 400 à 690 millions d'euros d'économies sur deux ans.
« LARGEMENT BÉNÉFICIAIRE »
Les Etats français et allemand, qui détiennent chacun 12 % du capital d'EADS, ne devraient pas s'opposer au plan social. Le ministère allemand de l'économie a recommandé une restructuration « en douceur », qui ne se fasse pas « unilatéralement » au détriment de la partie allemande.
L'Allemagne, qui a dit non il y a tout juste un an, en 2012, à la fusion avec le britannique BAE Systems, n'est pas dans le collimateur d'EADS, jure M. Lahoud.
Le groupe « a le devoir » d'éviter les licenciements, a plaidé le ministre du travail, Michel Sapin. Un peu plus vigoureux, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, a argué que « la situation globale d'EADS, qui bénéficie du soutien (…) des pouvoirs publics, et dont les autres activités sont en croissance, avec un carnet de commandes garni, (…) exige de ne pas procéder à des licenciements ».
En plus des 650 milliards d'euros de commandes, « le groupe est largement bénéficiaire dans toutes ses divisions », appuie la CGT, qui exige que « l'Etat s'en mêle et ne laisse pas supprimer des emplois dans un secteur qui ne connaît pas la crise. » Le syndicat annonce des assemblées générales, vendredi 13 décembre, notamment à Toulouse, « plus gros site du groupe ».
Grève à la SNCF: 7 trains sur 10 sur les grandes lignes et 6 TER sur 10
De Myriam LEMETAYER (AFP)
Les prévisions de trafic annoncées mardi soir par la SNCF présagent d'une mobilisation plus faible qu'en juin, lors de la grève précédente. Elle avait alors été suivie par environ 70% des agents de conduite et des contrôleurs, perturbant fortement le trafic, avec quatre trains sur dix circulant en moyenne.
Cette fois, la CFDT ne s'est pas associée au mouvement lancé par les trois premiers syndicats de cheminots - CGT, Unsa et Sud-Rail, qui ont été rejoints par FO et FiRST.
Leur préavis de grève court de mercredi 19H00 à vendredi 08H00 et aucun train ne circulera les nuits de mercredi à jeudi, ainsi que de jeudi à vendredi.
En détail, six TGV sur dix circuleront jeudi, selon la direction de la SNCF, hormis pour le TGV Est où le trafic sera "proche de la normale". Le trafic sera également normal sur les Eurostar et Thalys. Sept Lyria sur dix rouleront, de même pour les trains vers l'Italie.
Six TER sur 10 sont prévus et un Intercités sur deux en moyenne, avec de grandes disparités selon les régions.
En Ile-de-France, seul un RER B sur quatre circulera sur le tronçon Nord, entre gare du Nord et l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, et un train sur deux sur les lignes C, D et E. La ligne A fonctionnera normalement.
Nivellement par le bas du statut
Comme en juin, les cheminots s'élèvent contre le projet de réforme ferroviaire, qui doit être débattu au parlement après les municipales.
Cette réforme vise à stabiliser la dette du système ferroviaire, actuellement de 40 milliards d'euros (dont 32 mds pour Réseau ferré de France) en supprimant des redondances d'activités, et à préparer le secteur à l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs.
Le gouvernement entend unifier au sein d'un même pôle public la SNCF et les entités qui gèrent l'infrastructure ferroviaire. Mais la configuration prévue - deux établissements chapeautés par un troisième établissement - ne convient pas aux syndicats qui redoutent un "éclatement" du système ferroviaire.
"Dans les faits, le projet crée trois entreprises publiques. Cela ne garantit ni la cohésion économique, ni la cohésion sociale et encore moins la cohésion technique nécessaire", affirme le secrétaire général de la CGT Cheminots, Gilbert Garrel.
Les cheminots craignent également un nivellement par le bas de leur statut.
"Des engagements très clairs ont été pris par le gouvernement, en particulier sur le maintien du statut, sur l'unité sociale du groupe", a déclaré à l'AFP François Nogué, directeur général délégué chargé de la cohésion et des ressources humaines du groupe SNCF.
Il estime toutefois "compréhensible" la volonté des organisations syndicales "de peser sur une réforme qui va impacter les structures de l'entreprise".
Des revendications sur l'emploi, les conditions de travail et les salaires s'agrègent à l'hostilité vis-à-vis de la réforme ferroviaire.
Les niveaux d'embauche resteront "très élevés en 2014", a tempéré M. Nogué, évoquant "8.000 embauches pérennes".
La SNCF emploie 150.000 personnes dans le secteur ferroviaire et quelque 15.000 trains circulent quotidiennement.
EADS exige un « accord de compétitivité » pour ne pas licencier dans la défense
LE MONDE| Guy Dutheil
Une réunion de tous les syndicats d'EADS est prévue, mercredi 11 décembre à Munich (Allemagne), site principal de la branche défense du groupe européen. Elle était présentée par les organisations syndicales comme un prélude à « une action européenne », en « riposte » aux annonces de restructuration faites par la direction.
Après avoir annoncé, lundi 9 décembre, 5 800 suppressions de postes dans la branche défense et espace, la direction d'EADS a brandi, mardi 10, la menace de procéder à des licenciements secs. Sauf, a-t-elle précisé, à conclure un accord « de compétitivité », qui pourrait se traduire par de la modération salariale et une augmentation du temps de travail.« Ne rien faire serait irresponsable et entraînerait une situation beaucoup plus grave pour nos employés et pour la performance du groupe d'ici deux ans », a estimé, mardi, Tom Enders, président d'EADS. La direction du groupe veut compenser la baisse attendue des budgets militaires et surtout améliorer la compétitivité de sa nouvelle branche défense et espace. EADS prévoit d'atteindre une rentabilité globale de 10 % d'ici à 2015, notamment pour augmenter les dividendes des actionnaires.
A en croire la direction, le plan de départs volontaires, la fin des missions d'intérim et des contrats à durée déterminée, ainsi que les différentes mesures d'accompagnement social ne suffiront pas à résorber les sureffectifs qu'elle « a identifiés ».
« Il restera un solde de postes non traités », a reconnu, mardi, Marwan Lahoud, directeur général de la stratégie et du marketing d'EADS. Il évoque 1 000 à 1 450 emplois, dont au moins 700 en Allemagne et 300 en France.
Selon M. Lahoud, la restructuration de la branche défense et espace passe par la signature d'« accords de compétitivité », qui combineraient modération salariale et augmentation du temps de travail. Faute d'obtenir ces accords, « nous serons obligés de procéder à des licenciements », menace-t-il.
Toutefois, M. Lahoud se refuse à préciser les gains de compétitivité attendus avec cette restructuration : « Un secret commercial. » Selon différentes études, le plan social permettrait de dégager de 400 à 690 millions d'euros d'économies sur deux ans.
« LARGEMENT BÉNÉFICIAIRE »
Les Etats français et allemand, qui détiennent chacun 12 % du capital d'EADS, ne devraient pas s'opposer au plan social. Le ministère allemand de l'économie a recommandé une restructuration « en douceur », qui ne se fasse pas « unilatéralement » au détriment de la partie allemande.
L'Allemagne, qui a dit non il y a tout juste un an, en 2012, à la fusion avec le britannique BAE Systems, n'est pas dans le collimateur d'EADS, jure M. Lahoud.
Le groupe « a le devoir » d'éviter les licenciements, a plaidé le ministre du travail, Michel Sapin. Un peu plus vigoureux, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, a argué que « la situation globale d'EADS, qui bénéficie du soutien (…) des pouvoirs publics, et dont les autres activités sont en croissance, avec un carnet de commandes garni, (…) exige de ne pas procéder à des licenciements ».
En plus des 650 milliards d'euros de commandes, « le groupe est largement bénéficiaire dans toutes ses divisions », appuie la CGT, qui exige que « l'Etat s'en mêle et ne laisse pas supprimer des emplois dans un secteur qui ne connaît pas la crise. » Le syndicat annonce des assemblées générales, vendredi 13 décembre, notamment à Toulouse, « plus gros site du groupe ».
SOCIETE
Sécurité : 16 nouvelles ZSP mises en place
Le territoire français compte désormais 80 zones de sécurité prioritaires. Les 16 nouvelles ZSP sont implantées en province et en Ile-de-France, dont une dans le XXe arrondissement de Paris.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé mercredi la création de 16 nouvelles zones de sécurité prioritaires (ZSP), promesse du gouvernement afin de lutter contre la délinquance dans les zones difficiles, portant leur nombre à 80. Ces 16 ZSP vont être implantées à Caen, Rennes, Orléans, Trappes (Yvelines), Paris (XXe) et Maubeuge (Nord), a précisé l’Intérieur auxquelles s’ajoutent quatre extensions, déjà annoncées pour la plupart , à Chambéry, Colombes (Hauts-de-Seine), Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Valence.
Il s’agit d’un engagement de campagne du président de la République qui est «tenu», a assuré l’Intérieur, se félicitant des «bons résultats» obtenus par les 64 ZSP mises en place depuis 2012. Il a ajouté que la perspective des élections municipales, où la sécurité pourrait être un des enjeux, n’a pas «interféré» dans ce choix concernant des communes «de gauche et de droite confondues».
Violence urbaine, attente sécuritaire
Les critères sont ceux dévolus aux ZSP actuelles principalement situées dans le nord et le sud de la France, dans des lieux où la «délinquance est ancrée». Chaque ZSP a son objectif, a rappelé la place Beauvau : la lutte contre les stupéfiants pour la plupart mais aussi les incivilités, les cambriolages ou les «rodéos» de voitures. «Ce sont des laboratoires», a martelé le «M. ZSP» du gouvernement Christian Lambert. «On travaille ensemble - préfet, procureur, médiateurs, bailleurs sociaux, élus, gendarmes et policiers - sur des objectifs ciblés. C’est la rançon du succès.»
Les nouvelles ZSP sont situées là où des «problèmes ont été identifiés», fait valoir Beauvau : «violences urbaines» au Havre, «forte attente» sécuritaire à Reims, «recomposition» du bassin de délinquance de Lens, dans le Pas-de-Calais, où le Louvre a installé une annexe, proximité de la frontière» pour Cluses-Scionzier-Bonneville (Haute-Savoie), une «ancienne vallée industrielle».
«Les réticences de certains élus sont tombées», a dit M. Lambert, les ZSP «sont considérée comme des boîtes à idées, aucune commune concernée n’a été stigmatisée comme certains le craignaient».
Bon bilan, mais...
Comme il l’avait fait en mai 2013 en compagnie de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, l’Intérieur assure que le «bilan est bon» : +38% de mis en cause dans des trafics de drogue (objectifs de 59 des 64 ZSP actuelles), -27% de violences urbaines dans les 14 ZSP concernées. Diminution de 3% des cambriolages dans les 17 zones visées par ce phénomène alors qu’ils sont en forte augmentation en France depuis plusieurs mois.
«Il y a des moyens, des renforts, une présence», admet la place Beauvau face aux critiques dont la principale est celle d’un report de la délinquance ailleurs, provoquant souvent l’embarras de l’Intérieur. «C’est plus compliqué que cela», balaye l’entourage du ministre, ajoutant que ce dernier «n’a pas dit que les ZSP étaient toute sa politique de sécurité : il y a aussi les plans anti vols à main armée ou cambriolages, c’est un tout». Les résultats sont aussi «mitigés» en certains endroits. A Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), M. Lambert évoque une «baisse des points de deal» de drogue mais d’un trafic seulement «stabilisé».
Les 16 ZSP vont entrer en fonction «très rapidement» et une nouvelle fournée est prévue en 2015. D’ici là, il y a les municipales et, ajoute un membre du cabinet du ministre, une pause» due «à la réserve» qu’imposent le scrutin et ses inévitables débats sécuritaires.
Inde : la justice confirme la loi pénalisant l'homosexualité
Le Monde.fr avec AFP
La Cour suprême indienne a confirmé, mercredi 11 décembre, la validité de la loi, héritée de la législation du colonisateur britannique, qualifiant l'homosexualité de crime.
La Cour a cassé un arrêt pris par un tribunal de New Delhi en 2009 qui dépénalisait les rapports entre adultes consentants de même sexe, estimant qu'il revenait au Parlement de légiférer sur un tel sujet.
La Haute Cour de Delhi avait considéré en 2009 que l'article 377 du code pénal de 1860, qui criminalise les relations homosexuelles consenties, surtout la sodomie, constituait une « violation des droits fondamentaux » de la Constitution. « Il revient au Parlement de légiférer sur ce sujet », a déclaré le juge G. S. Singhvi dans sa décision mercredi.
DÉCISION « INATTENDUE »
La décision de la Haute Cour de Delhi était contestée par plusieurs groupes religieux du pays, en particulier par des dignitaires musulmans et chrétiens, qui avaient fait appel devant la Cour suprême. « Le pouvoir législatif doit envisager de supprimer cet article de la loi conformément aux recommandations de l'avocat général », a ajouté le juge G. S. Singhvi.
Jusqu'à présent, la loi pénale qualifie l'homosexualité de comportement « contre-nature » puni d'une amende et de dix années d'emprisonnement. Même si la législation est très rarement appliquée, des associations de défense des gays se plaignent de vexations, intimidations, voire harcèlements par des policiers.
« Une telle décision était totalement inattendue de la part de la Cour suprême. C'est une journée noire pour la communauté homosexuelle » a réagi Arvind Narayan, avocat de l'association pour les droits des homosexuels Alternative Law Forum.
Pêche: le Parlement européen épargne le chalutage en eau profonde
Le Parlement européen a rejeté mardi l’interdiction du chalutage en eaux profondes, à la satisfaction de l’industrie de pêche française, en dépit d’une forte mobilisation écologique pour protéger les abysses.
L’issue du vote s’est joué dans un mouchoir de poche, avec 342 voix contre l’interdiction et 326 pour, au vu des divisions des parlementaires européens y compris au sein de leur propre famille politique.
Les eurodéputés ont à défaut largement soutenu le compromis qui avait été dégagé par les membres conservateurs et socialistes de la commission de la Pêche du parlement, se limitant à encadrer le chalutage profond pour protéger les écosystèmes les plus vulnérables.
Cette technique de pêche consiste à tracter un filet sur les fonds marins compris entre 400 à 1.500 mètres sous la surface des flots.
Pratiquée essentiellement au large de l’Ecosse et de l’Irlande, elle est dénoncée par les écologistes et le gros de la communauté scientifique comme particulièrement destructrice pour les fonds marins, et les espèces fragiles des grands fonds.
Les représentants de l’industrie européenne de la pêche se sont immédiatement félicité du sursis accordé à cette pratique, assurée à 90% par la France, l’Espagne et le Portugal.
Il s’agit d’une reconnaissance «que la pêche en eau profonde peut s’exercer de manière durable et responsable en préservant l’équilibre crucial mais fragile entre la protection de l’environnement et celle des territoires maritimes auxquels des milliers d’emplois sont attachés», a déclaré Olivier Le Nézet, président de Blue Fish qui représente les intérêts des armateurs.
«C’est la victoire de la raison», le Parlement européen a choisi l’option «garantissant la préservation à la fois de l’environnement et des emplois», s’est aussi prévalu la socialiste française Isabelle Thomas.
En France, les emplois menacés par une interdiction auraient varié de 500, selon le ministre de la Pêche, Frédéric Cuvillier, à jusqu’à 3.000 selon les représentants de la Scapêche, premier armateur national de pêche fraîche, qui contrôle pour le compte du distributeur Intermarché six des neuf navires français qui étaient directement visés.
Mais l’argument avait été contré lundi par la commissaire chargée de la pêche, Maria Damanaki, pour qui il suffirait aux pêcheurs d’abandonner le chalutage au profit de la palangre, moins destructrice, pour garantir, voire augmenter, les emplois.
Le Parlement européen a cédé à «la logique productiviste du toujours plus, plus loin, plus profond» malgré «les destructions considérables du milieu marin que cette technique de pêche provoque», a déploré le vert français Jean-Paul Besset.
A l’origine d’une vaste mobilisation anti-chalutage en France à la tête de son association Bloom, Claire Nouvian a dénoncé une «victoire du lobbying acharné des industriels».
Limiter les dégâts
Grâce au ralliement à sa campagne de Pénélope Bagieu, dont une bande dessinée en forme de plaidoyer ludique pour les grands fonds avait fait le buzz, Bloom avait recueilli plus de 750.000 signatures pour l’interdiction du chalutage.
Tentant de faire contre mauvaise fortune bon coeur, l’organisation PEW de protection de l’environnement a toutefois jugé que «les mesures convenues par le Parlement européen pourront, si elles sont appliquées, aider à limiter les dégâts infligés aux écosystèmes des grands fonds».
Cet encadrement prévoit de renforcer la prise en compte d’avis scientifiques pour fixer les quotas d’espèces profondes, de réduire les prises accessoires piégées dans les filets, et d’évaluer l’impact environnemental avant l’ouverture de zones à la pêche profonde.
Mais pour entrer en vigueur, ce cadre doit encore être avalisé par les gouvernements, ce qui semble peu probable avant les prochaines élections européennes, les 28 trainant des pieds depuis des mois sur ce dossier.
Le rapporteur du projet, Kriton Arsenis, avait d’ailleurs mis en exergue lundi la mauvaise volonté des gouvernements à protéger les grands fonds, pour réclamer «un mandat fort» via l’adoption de l’interdiction.
Se limiter au compromis comme l’a finalement fait le Parlement européen, alors qu’il est voué «à être encore édulcoré n’aurait pas de sens» avait-il lancé.
De plus en plus de réfugiés syriens en Suède
L’Uruguay légalise le cannabis, une première mondiale
La loi régulant la production et la vente de cannabis en Uruguay sous autorité de l’État a été définitivement approuvée par le Parlement.
À l’issue de 12 heures de débats au Sénat, la loi a été approuvée par 16 voix sur 29, grâce aux seuls suffrages des sénateurs membres du Frente amplio (gauche, au pouvoir), dans la foulée des députés ayant déjà voté le texte en juillet. Si la constitutionnalité de la loi est confirmée, et après signatures des décrets d’application, sa mise en oeuvre n’interviendra au plus tôt qu’en avril 2014.
Cette loi pionnière confère à l’État la mainmise sur la culture et la vente du cannabis à des fins récréatives, repoussant les limites des expériences menées dans les Etats américains du Colorado et de Washington, aux Pays-Bas ou en Espagne, qui autorisent ou tolèrent la production de cannabis dans un cadre privé.
L’annonce du vote a été accueillie par une salve d’applaudissements provenant des rangs du public alors que plusieurs centaines de partisans en liesse étaient rassemblés aux abords du Palais législatif à Montevideo pour célébrer « le grand jour », dans une forte odeur de cannabis et de feux d’artifice.
Un avis partagé par le sénateur du Frente amplio Alberto Couriel, qui a jugé dans l’hémicycle que l’« Uruguay se plaçait à l’avant-garde mondiale sur ce sujet ».
« L’Uruguay vote cette loi dans le cadre d’une série (de textes) en faveur de la défense des droits » individuels, a-t-il ajouté, évoquant l’approbation ces derniers mois de la légalisation de l’intervention volontaire de grossesse ou du mariage homosexuel.
Présenté comme une alternative aux politiques répressives pour lutter contre le narcotrafic, la dépendance aux drogues dures et comme un impératif de santé publique, ce texte vise également à en terminer avec une « grotesque incongruité juridique », selon les termes d’un sénateur : en Uruguay, l’usage de cannabis n’est pas puni, à l’inverse de sa culture et de sa vente.
« Il existe beaucoup de doutes. Et le doute est légitime, mais le doute ne doit pas nous paralyser pour emprunter de nouvelles voies face à un problème qui nous affecte », avait déclaré plus tôt le président Mujica, à une télévision locale.
Plus de 60 % de la population rejette ce projet, critiqué par l’opposition, certains professionnels de santé et des pharmaciens.
128.000 consommateurs de cannabis selon les autorités, 200.000 selon les associations
La loi prévoit trois modes d’accès au produit : l’auto-culture, la culture dans des clubs de consommateurs et la vente en pharmacie, sous contrôle public (40 grammes maximum par mois). Toute publicité sera interdite et les cultivateurs ou consommateurs – des résidents obligatoirement majeurs – devront s’inscrire sur un registre national.
« C’est bien que l’on puisse acheter plus facilement (du cannabis), mais il est hors de question que je m’inscrive, on ne sait jamais où peuvent finir » ces données, avait déclaré au cours de la journée à Juan Lopéz, 19 ans, interrogé dans le quartier du Parlement, résumant le sentiment d’une partie des consommateurs.
Le gouvernement, qui a lancé la semaine dernière une campagne sur les dangers de « toutes » les drogues, présente la loi comme un moyen de réduire les risques liés à la consommation de stupéfiants.
« La marijuana est la drogue illégale la plus consommée, majoritairement par des jeunes, qui ont une faible perception des risques et un accès facile » au produit, a ainsi justifié au cours des débats le sénateur Roberto Conde.
Le cannabis représente 70 % de la consommation de drogues en Uruguay, et son usage s’est largement répandu ces 10 dernières années. Les autorités évoquent le chiffre de 128.000 usagers, contre 200.000 selon les associations de consommateurs.
« Ni notre gouvernement ni le reste du monde ne devraient faire des expériences sur les Uruguayens », a estimé le sénateur Alfredo Solari, du parti Colorado (opposition). Son homologue du Parti national Jorge Larrañaga a quant à lui promis de travailler à « l’abrogation » du texte lors de la prochaine mandature, en 2015.
L’idée de cette première mondiale a été lancée il y a un an et demi par le président Mujica, 78 ans, ex-guérillero torturé sous la dictature (1973-1985) élu fin 2009 à la tête de ce pays de 3,3 millions d’habitants et connu pour son pragmatisme et son style de vie modeste.
Assurant mener une « expérience pour le monde », le chef de l’État avait appelé ce week-end la communauté internationale à appuyer l’initiative, étant déjà soutenu par un groupe d’ex-présidents latino-américains.
Le Combi de Volkswagen fait ses adieux
Près de 63 ans après le début de sa production, un record mondial de longévité, Volkswagen s'apprête à arrêter au Brésil la production du mythique Combi.
Le dernière Combi doit sortir le 20 décembre de l’usine de Sao Bernardo do Campo au Brésil. - AFP
D’ici quelques jours, le mythique Combi de Volkswagen, utilitaire fétiche des hippies et symbole de liberté, disparaîtra définitivement des chaînes de production sans pour autant mettre un terme à sa légende. Avec la fin de sa fabrication au Brésil, où il était encore assemblé dans sa version de 1967, ce mini-bus au look vintage qui connut son heure de gloire dans les années 1960 et 1970 va définitivement tirer sa révérence.
La décision a été annoncée au coeur de l’été par le constructeur. Pour dire adieu à ce modèle qui détient le record mondial de longévité, une édition spéciale a été lancée. Face à l’intérêt suscité, le constructeur allemand a accepté de doubler à 1.200 le nombre d’unités de cette série limitée, destinée exclusivement au marché brésilien, a indiqué un porte-parole. La dernière doit sortir le 20 décembre de l’usine de Sao Bernardo do Campo, qui en a produit plus d’1,6 million depuis 1957.
Cette camionnette à moteur arrière, baptisée « Combi » en France, « Kombi » au Brésil ou encore « Bulli » en Allemagne, est née du coup d’oeil d’un importateur néerlandais, Ben Pon. Lors d’une visite au siège de Volkswagen, à Wolfsburg (nord), en 1947, il remarque un véhicule bricolé par des ouvriers de l’usine pour charger du matériel. Séduit, il en tire une esquisse et finit par convaincre VW, qui en démarre la production en série en mars 1950, créant ainsi le deuxième modèle de la jeune histoire du groupe après la Coccinelle. Le Combi s’appuie d’ailleurs largement sur cette dernière, à qui il emprunte le moteur et les essieux.
Jean-Marc Ayrault parmi les fans
« Son essor s’inscrit dans le cadre du miracle économique allemand des années 1950 », alimenté par le plan Marshall destiné à reconstruire le pays, souligne Ferdinand Dudenhöffer, spécialiste automobile. « Les artisans et commerçants avaient besoin d’un utilitaire pas cher pour travailler ». Du transport de marchandises, le Combi passe rapidement au transports de personnes pour devenir un mini-bus dès 1951.
Avec sa version de 1967, dite T2, il connaît un succès planétaire et devient le symbole du mouvement hippie -et de la liberté que celui-ci revendique- mais aussi la coqueluche des surfers et des familles, tous conquis par sa modularité, qui permet par exemple de le transformer en camping-car le temps d’une escapade. Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault lui-même n’a pas résisté aux sirènes du Combi, dans sa version T3. Estimé à 1.000 euros, son fourgon a surtout une valeur « sentimentale », racontait-il en avril (voir ci-dessous).
« Au panthéon de l’automobile »
Sa robustesse, son petit prix et la simplicité des réparations valent au Combi l’attachement indéfectible de ses utilisateurs malgré son manque de confort et sa relative lenteur. Avec l’arrivée de nouvelles normes de sécurité et des nouvelles attentes des clients, le T2 cède le pas à des versions modernes d’utilitaires, dont la dernière en date, le T5, est bien éloignée des lignes arrondies de son ancêtre.
Sa production s’éteint en Allemagne en 1979, puis en Afrique du Sud et au Mexique pour ne subsister qu’au Brésil, qui exporte dans le reste de l’Amérique latine. Mais là aussi, les règles en matière d’émissions polluantes et de sécurité prévues pour entrer en vigueur en 2014 finissent par avoir raison du vétéran. « Cette camionnette mérite sa place au panthéon de l’automobile », a réagi avec emphase « Ivanleterrib », un passionné, en apprenant la nouvelle, dans un commentaire sur internet.
Pour autant, la légende du Combi n’est pas près de mourir. Ancré dans la mémoire collective grâce à ses apparitions dans la série américaine « Scoubidou » ou plus récemment dans le film « Little Miss Sunshine », ce véhicule d’un autre temps fait l’objet d’un culte, avec de nombreux fans échangeant conseils de restauration et expériences de voyage sur des forums, et moult produits dérivés, du porte-clé à la tente.
Sa dernière édition, aux tons bleu et blanc et vendue 85.000 réaux, soit environ 27.000 euros, n’oublie pas de jouer sur la nostalgie qui colle à la peau du Combi, tout en concédant un petit geste à la modernité ... avec un lecteur mp3.
Selon un autre expert, un interprète officiel de la Fédération des sourds d'Afrique du Sud, Delphin Hlungwane, "il gesticulait et bougeait juste ses mains dans tous les sens, il n'avait aucune grammaire, n'utilisait aucune structure, ne connaissait aucune règle de la langue."
"Il n'a rien traduit du tout, aucune de ces gesticulations n'avait de sens."
Interrogé sur la possibilité que cet interprète ait utilisé une autre langue des signes que celle pratiquée en Afrique du Sud, Delphin Hlungwane a assure que les téléspectateurs sourds des autres pays du monde n'ont pas non plus compris les gestes de cet "interprète".
Le pape François élu "personne de l'année" 2013 par Time Magazine
Le HuffPost/AFP
MÉDIAS - Le pape François a été élu "personne de l'année" 2013 par le Time mercredi 11 décembre. Il succède ainsi à Barack Obama qui avait fait la couverture du magazine en 2012 et 2008.
"Il est rare qu'un nouvel acteur de la scène mondiale suscite autant d'attention si rapidement, que ce soit parmi les jeunes ou les plus âgés, parmi les croyants ou les sceptiques", a expliqué la directrice de la rédaction de Time Nancy Gibbs en expliquant le choix du pape François, parvenu en mars à la tête de l'Église catholique.
DIVERS
Mandela : l'interprète en langage des signes était un imposteur
Les représentants des associations de sourds-muets n'ont rien compris aux gestes de l'homme chargé de traduire les discours officiels lors de la cérémonie.
Wilma Newhoudt, première femme sourde élue au Parlement sud-africain et vice-présidente de la Fédération mondiale des sourds, a qualifié cette "traduction" de "honteuse" : "S'il vous plaît, dites-lui de descendre", a-t-elle tweeté durant la cérémonie retransmise partout dans le monde.
"C'est un imposteur", a déclaré la directrice de l'organisme du Cap "Education et développement du langage des signes", Cara Loening. "La communauté des sourds en Afrique du Sud est complètement outragée."Selon un autre expert, un interprète officiel de la Fédération des sourds d'Afrique du Sud, Delphin Hlungwane, "il gesticulait et bougeait juste ses mains dans tous les sens, il n'avait aucune grammaire, n'utilisait aucune structure, ne connaissait aucune règle de la langue."
"Il n'a rien traduit du tout, aucune de ces gesticulations n'avait de sens."
L'affaire a provoqué des remous mercredi en Afrique du Sud, et les services de communication du gouvernement ont promis une réponse, qui n'était toujours pas arrivée en début d'après-midi.
"Les sourds d'Afrique du Sud ne le connaissent pas, et les interprètes non plus", a ajouté Delphin Hlungwane, précisant que cet interprète n'avait jamais travaillé auparavant pour aucune chaîne de télévision. "Nous ne savons rien de lui, ni son nom, il est apparu à l'occasion de cet événement, on ne sait pas comment."Interrogé sur la possibilité que cet interprète ait utilisé une autre langue des signes que celle pratiquée en Afrique du Sud, Delphin Hlungwane a assure que les téléspectateurs sourds des autres pays du monde n'ont pas non plus compris les gestes de cet "interprète".