HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Rythmes scolaires: grève, défilés... la fronde se poursuit
Classes vides, défilés: instituteurs et agents municipaux poursuivent jeudi la fronde contre le retour à la semaine de 4,5 jours, alors que les députés examinent une proposition de loi de l’UMP donnant le «libre choix» aux maires d’organiser les rythmes scolaires.
Plusieurs syndicats appellent à cette journée de mobilisation nationale pour réclamer l’assouplissement du décret instituant la nouvelle semaine scolaire dans le primaire, ou son abandon. Des parents d’élèves soutiennent le mouvement.
Trois mois après sa mise en oeuvre dans 17% des communes (les autres attendent la rentrée 2014), la réforme destinée à mieux répartir les cours pour lutter contre l’échec scolaire, reste contestée.
Le ministère de l’Education annonce un taux de grévistes de 21,35% au niveau national et de 22% à Paris.
A Paris, la mairie précise qu’un tiers des écoles seront partiellement en grève (195 écoles sur 663), et 31 le seront entièrement. Le premier syndicat du primaire SNUipp-FSU annonce «plus de 30% de grévistes et au moins 40 écoles fermées».
Au niveau national, le SNUipp-FSU estime que près de 42% des instituteurs - sur la base de 77 départements - ne feront pas classe. Le secrétaire général Sébastien Sihr participera à la manifestation francilienne à Paris en début d’après-midi.
Les cantines, la garderie et les activités périscolaires devraient être touchés par le mouvement.
Mi-novembre, l’opposition à la réforme des rythmes, mesure-phare du programme de François Hollande, s’était étalée sur trois jours et avait aussi réuni enseignants, animateurs, éducateurs, assistantes de maternelle, parents.
«On ne peut pas attendre deux ans»
Après avoir demandé un report de la réforme qu’il avait qualifiée de «bricolage», Sébastien Sihr réclame désormais une réécriture du décret pour l’assouplir. «Le débat sur les rythmes empoisonne l’école et je ne crois pas que l’échec scolaire va être réglé en retournant à l’école le mercredi matin», a-t-il dit mercredi à l’AFP.
«L’enjeu est ailleurs et il faut un coup d’accélérateur sur les moyens à mettre pour concrétiser la priorité au primaire affichée par Vincent Peillon», a-t-il ajouté, citant la formation continue des enseignants, l’éducation prioritaire, la baisse des effectifs dans les classes de maternelle. «On ne peut pas attendre deux ans».
FO, CGT et Sud, qui demandent l’abandon du décret, s’opposent à ce que les activités périscolaires non liées aux rythmes (centre de loisirs, garderie) bénéficient aussi d’un assouplissement des taux d’encadrement par les animateurs - réclamé par les maires.
La Peep, deuxième fédération de parents, qui avait aussi demandé un report de la réforme, a appelé les parents à manifester et a demandé «une grande concertation» sur la réforme des rythmes. D’autres organisations n’appellent pas à la mobilisation. La FCPE, principale fédération de parents, soutient la réforme même si elle juge qu’il aurait fallu aller plus loin.
Parmi les syndicats d’enseignants, l’Unsa ne soutient pas une grève qui «amalgame des revendications de toutes sortes» et le Sgen-CFDT estime qu’appeler à suspendre ou réécrire le décret «c’est se tromper de cible» parce que «les difficultés» relèvent «des modalités concrètes de mise en œuvre».
Des maires vont boycotter la réforme : «On va approcher les 1.000 maires opposés à la réforme», a dit à l’AFP Jean-Michel Fourgous, député-maire UMP et coordinateur du collectif. «On n’a pas l’argent pour la financer et rien ne prouve qu’elle sera efficace sur les résultats scolaires».
Les députés examinent jeudi une proposition de loi UMP visant à laisser aux maires «le libre choix» d’organiser le temps scolaire dans leurs écoles. La liberté laissée aux élus «n’a jamais été aussi grande qu’avec ce décret», a rétorqué Vincent Peillon mercredi à l’Assemblée. «Il est dommage que quelques-uns ne veulent pas unir leur bonne volonté et mènent un combat d’arrière-garde», a-t-il lancé.
Plusieurs syndicats appellent à cette journée de mobilisation nationale pour réclamer l’assouplissement du décret instituant la nouvelle semaine scolaire dans le primaire, ou son abandon. Des parents d’élèves soutiennent le mouvement.
Trois mois après sa mise en oeuvre dans 17% des communes (les autres attendent la rentrée 2014), la réforme destinée à mieux répartir les cours pour lutter contre l’échec scolaire, reste contestée.
Le ministère de l’Education annonce un taux de grévistes de 21,35% au niveau national et de 22% à Paris.
A Paris, la mairie précise qu’un tiers des écoles seront partiellement en grève (195 écoles sur 663), et 31 le seront entièrement. Le premier syndicat du primaire SNUipp-FSU annonce «plus de 30% de grévistes et au moins 40 écoles fermées».
Au niveau national, le SNUipp-FSU estime que près de 42% des instituteurs - sur la base de 77 départements - ne feront pas classe. Le secrétaire général Sébastien Sihr participera à la manifestation francilienne à Paris en début d’après-midi.
Les cantines, la garderie et les activités périscolaires devraient être touchés par le mouvement.
Mi-novembre, l’opposition à la réforme des rythmes, mesure-phare du programme de François Hollande, s’était étalée sur trois jours et avait aussi réuni enseignants, animateurs, éducateurs, assistantes de maternelle, parents.
«On ne peut pas attendre deux ans»
Après avoir demandé un report de la réforme qu’il avait qualifiée de «bricolage», Sébastien Sihr réclame désormais une réécriture du décret pour l’assouplir. «Le débat sur les rythmes empoisonne l’école et je ne crois pas que l’échec scolaire va être réglé en retournant à l’école le mercredi matin», a-t-il dit mercredi à l’AFP.
«L’enjeu est ailleurs et il faut un coup d’accélérateur sur les moyens à mettre pour concrétiser la priorité au primaire affichée par Vincent Peillon», a-t-il ajouté, citant la formation continue des enseignants, l’éducation prioritaire, la baisse des effectifs dans les classes de maternelle. «On ne peut pas attendre deux ans».
FO, CGT et Sud, qui demandent l’abandon du décret, s’opposent à ce que les activités périscolaires non liées aux rythmes (centre de loisirs, garderie) bénéficient aussi d’un assouplissement des taux d’encadrement par les animateurs - réclamé par les maires.
La Peep, deuxième fédération de parents, qui avait aussi demandé un report de la réforme, a appelé les parents à manifester et a demandé «une grande concertation» sur la réforme des rythmes. D’autres organisations n’appellent pas à la mobilisation. La FCPE, principale fédération de parents, soutient la réforme même si elle juge qu’il aurait fallu aller plus loin.
Parmi les syndicats d’enseignants, l’Unsa ne soutient pas une grève qui «amalgame des revendications de toutes sortes» et le Sgen-CFDT estime qu’appeler à suspendre ou réécrire le décret «c’est se tromper de cible» parce que «les difficultés» relèvent «des modalités concrètes de mise en œuvre».
Des maires vont boycotter la réforme : «On va approcher les 1.000 maires opposés à la réforme», a dit à l’AFP Jean-Michel Fourgous, député-maire UMP et coordinateur du collectif. «On n’a pas l’argent pour la financer et rien ne prouve qu’elle sera efficace sur les résultats scolaires».
Les députés examinent jeudi une proposition de loi UMP visant à laisser aux maires «le libre choix» d’organiser le temps scolaire dans leurs écoles. La liberté laissée aux élus «n’a jamais été aussi grande qu’avec ce décret», a rétorqué Vincent Peillon mercredi à l’Assemblée. «Il est dommage que quelques-uns ne veulent pas unir leur bonne volonté et mènent un combat d’arrière-garde», a-t-il lancé.
Propos sur les Roms: le maire UMP de Roquebrune parle de «mascarade»
Le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var) Luc Jousse a vu un «procès d’intention» de son opposition après ses propos sur des Roms trop tôt secourus par les pompiers, «blague un peu salace» qu’il a redit n’être pas de lui.
M. Jousse, qui brigue un troisième mandat dans cette commune de 13.000 habitants du golfe de Saint-Tropez que le FN ambitionne de conquérir, s’expliquait à nouveau sur Europe 1 après ses propos polémiques condamnés de toutes parts, enregistrés dans le public et diffusés par Mediapart.
Dans cet enregistrement, on l’entend dénoncer des vols et départs d’incendie qu’il attribue aux Roms. «Ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours !»
«Je regrette d’avoir répété une phrase humoristique de quelqu’un du public qui l’a probablement dite. Je vais être clair : je ne m’en souviens même pas !», a argumenté M. Jousse, qui s’est dit «gaulliste social».
«Que le maire soit excédé parce que l’Etat ne fait rien et ne les expulse pas alors que j’ai une décision de justice, ça c’est sûr. Que j’ai fait de l’ironie sur le fait que neuf fois de suite, ils se soient mis le feu eux-mêmes, ça c’est certain», a-t-il encore déclaré en accusant cette minorité de «faire courir des risques à toute une population» qui est, en plein été, «de 50.000 habitants».
«C’est une mascarade, un procès d’intention de mon opposition, évidemment», a-t-il dit. Il ne regrette rien ? «Absolument rien». Un message au FN ? «Je suis un des rares maires UMP qui, aux dernières municipales, avaient fait alliance avec la gauche».
«Je n’ai aucune excuse à présenter aux Roms», «je leur demande de bien vouloir respecter la procédure d’expulsion», a encore dit le maire. «Vous ne pouvez pas empêcher une population complètement excédée, qui patiente depuis six mois, qui sait qu’il y a une décision de justice, de faire des blagues un peu salaces - je le concède - sur le sujet des Roms».
Les propos de M. Jousse ont été condamnés avec vigueur à gauche mais aussi à l’UMP.
M. Jousse, qui brigue un troisième mandat dans cette commune de 13.000 habitants du golfe de Saint-Tropez que le FN ambitionne de conquérir, s’expliquait à nouveau sur Europe 1 après ses propos polémiques condamnés de toutes parts, enregistrés dans le public et diffusés par Mediapart.
Dans cet enregistrement, on l’entend dénoncer des vols et départs d’incendie qu’il attribue aux Roms. «Ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours !»
«Je regrette d’avoir répété une phrase humoristique de quelqu’un du public qui l’a probablement dite. Je vais être clair : je ne m’en souviens même pas !», a argumenté M. Jousse, qui s’est dit «gaulliste social».
«Que le maire soit excédé parce que l’Etat ne fait rien et ne les expulse pas alors que j’ai une décision de justice, ça c’est sûr. Que j’ai fait de l’ironie sur le fait que neuf fois de suite, ils se soient mis le feu eux-mêmes, ça c’est certain», a-t-il encore déclaré en accusant cette minorité de «faire courir des risques à toute une population» qui est, en plein été, «de 50.000 habitants».
«C’est une mascarade, un procès d’intention de mon opposition, évidemment», a-t-il dit. Il ne regrette rien ? «Absolument rien». Un message au FN ? «Je suis un des rares maires UMP qui, aux dernières municipales, avaient fait alliance avec la gauche».
«Je n’ai aucune excuse à présenter aux Roms», «je leur demande de bien vouloir respecter la procédure d’expulsion», a encore dit le maire. «Vous ne pouvez pas empêcher une population complètement excédée, qui patiente depuis six mois, qui sait qu’il y a une décision de justice, de faire des blagues un peu salaces - je le concède - sur le sujet des Roms».
Les propos de M. Jousse ont été condamnés avec vigueur à gauche mais aussi à l’UMP.
Tirs dans la capitale centrafricaine
Des détonations ont été entendues aux aurores ce jeudi matin, alors que l'ONU se prépare à donner son feu vert à l'intervention française.
Des tirs d’armes automatiques et des détonations plus lourdes étaient entendus jeudi à l’aube dans plusieurs quartiers de Bangui, la capitale centrafricaine, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Ces tirs, dont l’origine était inconnue dans l’immédiat, ont débuté vers 5h30 dans la zone du PK-12, dans le nord de la ville, puis se sont étendus à d’autres quartiers de la ville, notamment non loin du centre-ville, dans la zone du fleuve. Les rues de la ville étaient désertes à 6 heures, heure de levée du couvre-feu.
Pour mettre un terme à cet engrenage infernal de violences qui menace de plonger la Centrafrique dans une guerre civile, le Conseil de sécurité de l’ONU doit adopter jeudi un projet de résolution de la France - ancienne puissance coloniale - autorisant le recours à la force pour les troupes d’une opération comprenant des soldats africains et français.
La résolution autorise aussi les forces françaises en RCA à «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’exercice de son mandat».
La veille, au moins 12 personnes d’origine peul ont été tuées à l’arme blanche, et plus d’une dizaine blessées parmi lesquelles dix enfants, près de Boali, à 95 km au nord de Bangui, par une milice d’autodéfense villageoise, selon une source militaire à Bangui. Les victimes, selon cette source, sont toutes des Mbororos, membres de la minorité peule (essentiellement musulmane) et ont été tuées par des «anti-balaka» («anti-machettes», milices d’autodéfense chrétiennes).
Selon un tout dernier bilan, communiqué à la mi-journée, les affrontements ont fait au moins 23 morts et 64 blessés à Bangui.
Le constructeur automobile chinois Dongfeng a annoncé jeudi, juste avant l'arrivée à Pékin du premier ministre français Jean-Marc Ayrault, avoir reçu le feu vert des autorités pour constituer avec Renault une coentreprise en Chine.
Ces tirs, dont l’origine était inconnue dans l’immédiat, ont débuté vers 5h30 dans la zone du PK-12, dans le nord de la ville, puis se sont étendus à d’autres quartiers de la ville, notamment non loin du centre-ville, dans la zone du fleuve. Les rues de la ville étaient désertes à 6 heures, heure de levée du couvre-feu.
Pour mettre un terme à cet engrenage infernal de violences qui menace de plonger la Centrafrique dans une guerre civile, le Conseil de sécurité de l’ONU doit adopter jeudi un projet de résolution de la France - ancienne puissance coloniale - autorisant le recours à la force pour les troupes d’une opération comprenant des soldats africains et français.
La résolution autorise aussi les forces françaises en RCA à «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’exercice de son mandat».
La veille, au moins 12 personnes d’origine peul ont été tuées à l’arme blanche, et plus d’une dizaine blessées parmi lesquelles dix enfants, près de Boali, à 95 km au nord de Bangui, par une milice d’autodéfense villageoise, selon une source militaire à Bangui. Les victimes, selon cette source, sont toutes des Mbororos, membres de la minorité peule (essentiellement musulmane) et ont été tuées par des «anti-balaka» («anti-machettes», milices d’autodéfense chrétiennes).
Centrafrique : Bangui attaquée, avant le vote à l'ONU
Une patrouille de la Séléka,
mardi, à Bangui © Reuters - Emmanuel Braun
Dès l'aube, des tirs ont retenti dans la capitale.
23 morts, 64 blessés, selon un premier bilan. Les observateurs sur place
estiment que les antibalakas, hostiles au régime, tentent de prendre l'avantage,
quelques heures avant que le Conseil de sécurité des Nations unies ne vote une
résolution pour rétablir la sécurité dans le pays. Celle-ci devrait donner un
mandat de 12 mois, révisable à six mois, aux troupes françaises et à celles de
la Mission internationale de soutien en Centrafrique (Misca).
Des tirs nourris, à l'arme lourde. Malgré le
couvre-feu. La capitale de la Centrafrique, Bangui, s'est réveillée en
panique. Selon un officier de la Mission
internationale de soutien en Centrafrique (Misca), les tirs ont commencé après
que des ex-rebelles Séléka, qui font désormais partie des forces de sécurité,
ont détecté la présence de milices d'autodéfense "antibalaka" (anti-machettes),
hostiles au régime, partisans du président déchu François Bozizé, dans le
quartier de l'aéroport.
Tentative de coup d'Etat ? Il semble que ces
opposants au régime tentent en tout cas de prendre l'avantage, à quelques heures
du vote de la résolution à l'ONU. Les témoins sur place, comme l'envoyée
spéciale de France Info, Mathilde Lemaire, font état de nombreuses victimes.
Selon un tout dernier bilan, communiqué à la mi-journée, les affrontements ont fait au moins 23 morts et 64 blessés à Bangui.
Recours à la force
C'est dans ce contexte que le conseil de sécurité
de l'ONU doit adopter, ce jeudi, un projet de résolution déposé par la France,
l'ancienne puissance coloniale, qui autoriserait le recours à la force.
Après le paragraphe de rigueur qui réclame "l'application rapide des accords de transition",
celui qui exprime "sa profonde inquiétude devant la multiplication des
violences inter-religieuses et inter-ethniques" et qui demande
"une
commission d'enquête
internationale" pour un an, la
résolution en vient au plus concret.
1.200 militaires français
Le texte "autorise le
déploiement" de la force africaine présente sur place, la Misca, "pour
une période de 12 mois", avec une clause de révision à six
mois, pour "protéger les civils et rétablir l'ordre et la sécurité,
stabiliser le pays et créer les conditions propices à la fourniture d'aide
humanitaire".
Il autorise également les forces françaises "à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l'accomplissement de son mandat".
Il autorise également les forces françaises "à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l'accomplissement de son mandat".
Combien seront-ils, les Français ?
"Autour de 1.200", a répondu ce matin Laurent
Fabius. Quand ? "Dans les jours qui
viennent", a précisé le ministre des Affaires étrangères.
"Dès que le président de la
République aura donné le top, les choses vont aller très vite. Ca tombe bien,
puisque nous avons, entre aujourd'hui et samedi à Paris, à la fois tous les
Etats africains, plus le secrétaire général des Nations unies, plus le président
de l'Union européenne".
Thaïlande: le roi appelle à la stabilité après les manifestations violentes
Le roi Bhumibol Adulyadej a appelé jeudi les Thaïlandais à travailler ensemble pour la «stabilité» du pays, à l’occasion de son 86e anniversaire qui marque une trêve précaire dans les manifestations violentes visant à faire tomber le gouvernement.
La Thaïlande a été «en paix pendant longtemps parce que tout le monde travaillait ensemble pour le bénéfice du pays. Chaque Thaïlandais devrait être conscient de ça et assumer son rôle pour le bénéfice du pays, c’est-à-dire la stabilité et la sécurité du pays», a déclaré le monarque révéré lors d’un discours retransmis à la télévision, sans mentionner spécifiquement les troubles actuels.
Des milliers de Thaïlandais vêtus de jaune - couleur du roi -, certains pleurant, sont descendus dans les rues de Hua Hin pour s’agenouiller devant le cortège royal à l’occasion de cette cérémonie officielle dans la station balnéaire au sud de Bangkok où le monarque réside depuis l’été.
Le roi est considéré comme un demi-dieu par nombre de Thaïlandais et des violences le jour de son anniversaire seraient vues comme un affront. Et l’approche de l’événement a permis une pause dans les manifestations réclament le départ de la Première ministre, Yingluck Shinawatra.
Mais la situation restait tendue. Le meneur des manifestants Suthep Thaugsuban, qui veut remplacer le gouvernement par un «conseil du peuple» non élu, a promis de reprendre le combat dès vendredi.
Ces derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre la police et ces manifestants s’opposant à Yingluck mais aussi et surtout à son frère Thaksin, ancien Premier ministre renversé par un coup d’Etat en 2006 et qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.
Les violences avaient éclaté samedi entre manifestants pro et antigouvernement, faisant plusieurs morts dans des circonstances troubles. Des manifestants antigouvernement ont ensuite tenté de prendre le siège du gouvernement, jetant des pierres sur la police qui a riposté à coups de gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc.
Les autorités ont finalement changé de tactique mardi, laissant ces militants entrer brièvement aux sièges du gouvernement et de la police, sans résistance.
«Demain nous manifesterons»
Les manifestants, qui étaient environ 180.000 au pic de leur mobilisation, n’étaient plus que quelques milliers mercredi dans divers lieu de la capitale, mais les quelques centaines toujours rassemblés jeudi au Monument de la démocratie, lieu symbole de la mobilisation où ils campent depuis un mois, se préparaient déjà à reprendre la lutte.
«Demain (vendredi) nous manifesterons. Nous reviendrons jusqu’à ce que nous obtenions la victoire pour le peuple thaïlandais», a promis Khieu, en regardant la cérémonie officielle d’anniversaire sur écran géant.
Yingluck participait, elle aussi, à ces célébrations à Hua Hin et d’autres manifestants l’ont huée lorsqu’elle est apparue sur l’écran.
La colère des manifestants, alliance de bourgeois conservateurs proches du Parti démocrate, principal parti d’opposition, et de groupuscules ultra-royalistes, a été provoquée par un projet de loi d’amnistie qui, selon ses détracteurs, aurait permis le retour de Thaksin, en exil pour échapper à la prison pour malversations financières.
Malgré son rejet par le Sénat, les manifestants, accusant Yingluck d’être la marionnette de son frère, n’ont pas désarmé.
Le milliardaire divise le pays entre masses rurales et urbaines défavorisées du Nord et du Nord-Est, qui l’adorent, et les élites de Bangkok qui le haïssent et le voient comme une menace pour la monarchie.
Le roi Bhumibol, plus ancien monarque en exercice dans le monde avec plus de soixante années de règne, est considéré comme une force morale bienveillante dans un pays marqué par une histoire d’instabilité politique.
Par le passé, il était intervenu de façon spectaculaire au milieu de crises politiques. Mais admis en 2009 à l’hôpital qu’il a quitté en août dernier pour rejoindre son palais de Hua Hin, le roi n’a fait que de rares apparitions publiques ces dernières années.
En 2010, il était resté largement silencieux lorsque quelque 100.000 «chemises rouges» fidèles à Thaksin avait occupé le centre de Bangkok pour réclamer la démission du gouvernement, avant un assaut de l’armée. La crise, la plus grave qu’ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés.
La Thaïlande a été «en paix pendant longtemps parce que tout le monde travaillait ensemble pour le bénéfice du pays. Chaque Thaïlandais devrait être conscient de ça et assumer son rôle pour le bénéfice du pays, c’est-à-dire la stabilité et la sécurité du pays», a déclaré le monarque révéré lors d’un discours retransmis à la télévision, sans mentionner spécifiquement les troubles actuels.
Des milliers de Thaïlandais vêtus de jaune - couleur du roi -, certains pleurant, sont descendus dans les rues de Hua Hin pour s’agenouiller devant le cortège royal à l’occasion de cette cérémonie officielle dans la station balnéaire au sud de Bangkok où le monarque réside depuis l’été.
Le roi est considéré comme un demi-dieu par nombre de Thaïlandais et des violences le jour de son anniversaire seraient vues comme un affront. Et l’approche de l’événement a permis une pause dans les manifestations réclament le départ de la Première ministre, Yingluck Shinawatra.
Mais la situation restait tendue. Le meneur des manifestants Suthep Thaugsuban, qui veut remplacer le gouvernement par un «conseil du peuple» non élu, a promis de reprendre le combat dès vendredi.
Ces derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre la police et ces manifestants s’opposant à Yingluck mais aussi et surtout à son frère Thaksin, ancien Premier ministre renversé par un coup d’Etat en 2006 et qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.
Les violences avaient éclaté samedi entre manifestants pro et antigouvernement, faisant plusieurs morts dans des circonstances troubles. Des manifestants antigouvernement ont ensuite tenté de prendre le siège du gouvernement, jetant des pierres sur la police qui a riposté à coups de gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc.
Les autorités ont finalement changé de tactique mardi, laissant ces militants entrer brièvement aux sièges du gouvernement et de la police, sans résistance.
«Demain nous manifesterons»
Les manifestants, qui étaient environ 180.000 au pic de leur mobilisation, n’étaient plus que quelques milliers mercredi dans divers lieu de la capitale, mais les quelques centaines toujours rassemblés jeudi au Monument de la démocratie, lieu symbole de la mobilisation où ils campent depuis un mois, se préparaient déjà à reprendre la lutte.
«Demain (vendredi) nous manifesterons. Nous reviendrons jusqu’à ce que nous obtenions la victoire pour le peuple thaïlandais», a promis Khieu, en regardant la cérémonie officielle d’anniversaire sur écran géant.
Yingluck participait, elle aussi, à ces célébrations à Hua Hin et d’autres manifestants l’ont huée lorsqu’elle est apparue sur l’écran.
La colère des manifestants, alliance de bourgeois conservateurs proches du Parti démocrate, principal parti d’opposition, et de groupuscules ultra-royalistes, a été provoquée par un projet de loi d’amnistie qui, selon ses détracteurs, aurait permis le retour de Thaksin, en exil pour échapper à la prison pour malversations financières.
Malgré son rejet par le Sénat, les manifestants, accusant Yingluck d’être la marionnette de son frère, n’ont pas désarmé.
Le milliardaire divise le pays entre masses rurales et urbaines défavorisées du Nord et du Nord-Est, qui l’adorent, et les élites de Bangkok qui le haïssent et le voient comme une menace pour la monarchie.
Le roi Bhumibol, plus ancien monarque en exercice dans le monde avec plus de soixante années de règne, est considéré comme une force morale bienveillante dans un pays marqué par une histoire d’instabilité politique.
Par le passé, il était intervenu de façon spectaculaire au milieu de crises politiques. Mais admis en 2009 à l’hôpital qu’il a quitté en août dernier pour rejoindre son palais de Hua Hin, le roi n’a fait que de rares apparitions publiques ces dernières années.
En 2010, il était resté largement silencieux lorsque quelque 100.000 «chemises rouges» fidèles à Thaksin avait occupé le centre de Bangkok pour réclamer la démission du gouvernement, avant un assaut de l’armée. La crise, la plus grave qu’ait connue la Thaïlande moderne, avait fait quelque 90 morts et 1.900 blessés.
ECONOMIE
Renault a le feu vert de Pékin pour produire en Chine
Par Géraldine Russell
Après des années d'atermoiements, le constructeur français pourra démarrer sa production locale en 2016 grâce à une coentreprise avec Dongfeng. Il était le dernier constructeur occidental à ne pas encore avoir investi le marché chinois.
Les deux groupes posséderont chacun 50% des parts de la nouvelle entité, qui représente un investissement de 7,76 milliards de yuans (932 millions d'euros) et devrait produire 150.000 véhicules par an sur le premier marché mondial, a précisé Dongfeng dans un communiqué. La Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC), la plus haute instance chinoise de supervision économique, a enfin donné son approbation formelle à cette coentreprise, en vue de laquelle les deux groupes avaient signé un protocole d'accord en mars 2012. Renault espérait commencer à produire localement entre 2014 et 2016. En octobre, malgré l'attente prolongée du feu vert des autorités chinoises, le constructeur se disait toujours confiant et tablait sur un démarrage de la production en 2016.
Le constructeur avait déjà tenté de s'implanter en Chine en 1993 mais cet essai s'était soldé par un échec. Il compte beaucoup sur ce partenariat pour ne pas réitérer l'expérience. Dongfeng, deuxième constructeur du pays, a pour sa part estimé que sa coentreprise avec Renault, basée à Wuhan, dans la province centrale du Hubei, «renforcera la compétitivité du groupe, la valeur de ses marques et sa profitabilité».
La nouvelle devrait d'ailleurs être accueillie froidement du côté de PSA, qui négocie encore avec le constructeur chinois pour que celui-ci participe à une augmentation de son capital. Le groupe concurrent de Renault comptait également sur un partenariat industriel avec Dongfeng qui s'étendrait bien au-delà du marché chinois sur lequel ils sont déjà associés. Alors que l'accord était attendu pour fin novembre, il tarde à être conclu. De quoi donner à Renault du temps pour rattraper son concurrent sur le marché chinois.
Le constructeur avait déjà tenté de s'implanter en Chine en 1993 mais cet essai s'était soldé par un échec. Il compte beaucoup sur ce partenariat pour ne pas réitérer l'expérience. Dongfeng, deuxième constructeur du pays, a pour sa part estimé que sa coentreprise avec Renault, basée à Wuhan, dans la province centrale du Hubei, «renforcera la compétitivité du groupe, la valeur de ses marques et sa profitabilité».
La revanche de Renault sur PSA?
Renault est l'un des rares grands constructeurs automobiles à ne pas encore avoir d'activité de production en Chine, où les ventes de voitures connaissent une insolente croissance. L'implantation sur le territoire est une des clés de la réussite dans un pays où les taxes à l'importation sont particulièrement élevées et freinent les ventes étrangères. Le constructeur français envisageait donc depuis longtemps une implantation industrielle en Chine, un terrain déjà occupé par son concurrent PSA Peugeot Citroën, qui possède lui-même une coentreprise avec Dongfeng.La nouvelle devrait d'ailleurs être accueillie froidement du côté de PSA, qui négocie encore avec le constructeur chinois pour que celui-ci participe à une augmentation de son capital. Le groupe concurrent de Renault comptait également sur un partenariat industriel avec Dongfeng qui s'étendrait bien au-delà du marché chinois sur lequel ils sont déjà associés. Alors que l'accord était attendu pour fin novembre, il tarde à être conclu. De quoi donner à Renault du temps pour rattraper son concurrent sur le marché chinois.
Cette nuit en Asie : China Mobile va distribuer l’iPhone
Le premier opérateur de téléphonie mobile mondial pourrait vendre, dès fin décembre, le smartphone d’Apple. Une opération qui devrait permettre à l’américain d’accroître sa part de marché en Chine.
Au terme de plusieurs années d’intenses négociations, China Mobile, le plus grand opérateur de téléphonie mobile de la planète, serait sur le point de distribuer l’iPhone d’Apple qu’ il avait jusqu’ici refusé de proposer à ses 700 millions d’abonnés. Selon l’agence Dow Jones, qui révèle l’information, le smartphone d’Apple pourrait se retrouver dès la fin du mois dans les boutiques de l’opérateur chinois qui compte inaugurer au même moment son réseau 4G.
Si cet accord était confirmé, il devrait être salué par les marchés et les analystes qui pointent régulièrement la faible part de marché d’Apple sur le marché chinois des smartphones. Le groupe, dont les produits ne sont distribués pour le moment que par China Unicom et China Telecom, ne contrôlerait, selon les projections de Canalys, que 6% de ce marché, contre 21% pour le sud-coréen Samsung, et se retrouverait aussi débordé par des marques domestiques meilleur marché. L’élargissement potentiel du marché chinois apporterait un fort relais de croissance à la firme californienne, est confrontée à un ralentissement de la croissance de ses revenus aux Etats-Unis.
La dette chinoise, une valeur en pleine forme
Quel succès ! D’après plusieurs médias, la structure de défaisance chinoise baptisée Cinda, créée à l’origine pour débarrasser la banque chinoise China Construction Bank de ses actifs toxiques, serait sur le point de réaliser, à Hong Kong, la levée de fonds la plus «populaire» de l’année. Cinda aurait en effet reçu des demandes à hauteur de 65 milliards de dollars, alors que sa levée de fonds ne devrait pas dépasser 2,5 milliards. Investisseurs individuels comme institutionnels semblent se bousculer pour prendre une part du capital de ce groupe qui se diversifie rapidement de son métier d’origine, mais reste focalisé malgré tout sur le recyclage de la dette chinoise. Sa vitalité s’explique donc, avant tout, par la hausse de la dette en Chine, et notamment par l’augmentation récente des crédits non performants dans les bilans bancaires.
Cinda réalise une partie importante de ses activités, aujourd’hui, en se chargeant de payer des entreprises victimes de délais de paiement problématiques de la part de certains de leurs clients. Elle le fait à une valeur légèrement inférieure à la valeur faciale de la dette de ce client, puis se charge ensuite de récupérer la somme due, via notamment l’intervention de garants. Et elle réalise son profit grâce au différentiel entre le taux - faible - auquel elle a emprunté auprès d’une banque pour financer l’opération et celui - nettement plus élevé - qu’elle applique auprès du client. Certes, au plan économique, son activité est globalement utile car en payant la dette de départ, elle permet de casser une éventuelle chaîne de propagation des mauvais paiements dans le tissu industriel chinois. Mais à l’évidence, les risques pourraient augmenter si l’endettement chinois devenait trop problématique.
Japan Tobacco et Philip Morris s’offrent 40% du géant russe Megapolis
Le géant nippon du tabac, Japan Tobacco, a annoncé hier soir qu’il allait dépenser 750 millions de dollars (550 millions d’euros) pour acquérir 20% de la société russe Megapolis, qui gère le plus grand réseau de distribution de cigarettes du pays. L’américain Philip Morris International entrera lui aussi au capital du groupe russe, selon des termes similaires.
Confrontés tous les deux au recul de la demande de tabac dans les pays développés, qui absorbaient traditionnellement l’essentiel de leurs productions, les deux grands cigarettiers multiplient les investissements dans les pays émergents où ils comptent trouver des relais de croissance. Avec cet investissement total de 1,5 milliard de dollars, ils espèrent moderniser le réseau de Megapolis, qui a distribué l’an passé 70% des cigarettes mises sur le marché en Russie à quelque 150.000 points de vente à travers le pays. Ce nouvel accord capitalistique devrait aussi les aider à pousser plus facilement leurs marques sur le territoire russe. Japan Tobacco, qui possède entre autres les marques Camel, Winston, Benson & Hedges ou Silk Cut, rappelait, hier soir, que Megapolis distribuait déjà ses produits depuis 2007.
Kering cède La Redoute à l’actuelle PDG, Nathalie Balla
Par Francis Dudzinski
A l’issue de la réunion de son conseil d’administration, le groupe Kering a décidé, contre toute attente, d’ouvrir les négociations exclusives avec Nathalie Balla, présidente directrice générale de La Redoute depuis 2009 et Eric Courteille, le secrétaire général de Redcats, la maison mère de La Redoute, elle-même filiale de Kering.
"Kering s’est tourné vers un tandem de managers expérimentés et complémentaires, connaissant très bien La Redoute, ses équipes et ses territoires. Je suis convaincu qu’ils sont les plus à même de réussir la transformation nécessaire pour permettre à La Redoute de conserver sa place de leader sur Internet pour l’habillement et la maison en France", a précisé François-Henri Pinault, PDG de Kering.
Ces deux cadres dirigeants avaient déposé leur projet de reprise samedi 30 novembre. Les syndicats, informés lundi 2 décembre, s’étaient montrés très prudents, voire sceptiques, jugeant trop peu précis le volet financier de cette éventuelle reprise.
Kering recapitalise
C’est pourtant, malgré cette relative précipitation, cette offre qu’a retenu le groupe Kering. "Une nouvelle entité serait créée par les acquéreurs qui y investiraient à titre personnel ; elle serait co-présidée par Nathalie Balla et Eric Courteille qui en détiendraient conjointement la majorité, le solde du capital étant détenu par une équipe de managers. Cette société acquerrait la totalité du capital de La Redoute, de Redoute International et de Relais Colis", précise Kering dans un communiqué. En complément, Kering annonce sa décision de recapitaliser La Redoute et Relais Colis, la société assurant la messagerie. L’objectif est d’installer une "situation financière saine, forte d’un excédent de trésorerie significatif", et de financer les nécessaires transformations de l’entreprise (informatique, logistique et plan social).
La Redoute emploie à ce jour, 3300 salariés, dont 900 à l’étranger (contre 5000 salariés en 2006).
L’entreprise se déploie sur deux sites principaux : Roubaix (siège social, 180 personnes) et dans la ville voisine de Wattrelos, sur la zone d’activité de La Martinioire, se trouve le cœur de l’activité industrielle de la Redoute : le stockage et de confection des colis, les expéditions, la gestion des retours ainsi que la société de messagerie.
Initialement, la cession de la Redoute devait s’accompagner d’un plan social d’au moins 700 licenciements. A ce jour, rien n’a été précisé dans le projet déposé par les cadres dirigeants. Les syndicats considèrent, qu’il serait à priori "le moins dramatique et le plus responsable socialement". Nathalie Balla et Eric Courteille devraient présenter le détail de leur projet d’entreprise aux partenaires sociaux au cours du premier semestre 2014.
"Kering s’est tourné vers un tandem de managers expérimentés et complémentaires, connaissant très bien La Redoute, ses équipes et ses territoires. Je suis convaincu qu’ils sont les plus à même de réussir la transformation nécessaire pour permettre à La Redoute de conserver sa place de leader sur Internet pour l’habillement et la maison en France", a précisé François-Henri Pinault, PDG de Kering.
Kering recapitalise
C’est pourtant, malgré cette relative précipitation, cette offre qu’a retenu le groupe Kering. "Une nouvelle entité serait créée par les acquéreurs qui y investiraient à titre personnel ; elle serait co-présidée par Nathalie Balla et Eric Courteille qui en détiendraient conjointement la majorité, le solde du capital étant détenu par une équipe de managers. Cette société acquerrait la totalité du capital de La Redoute, de Redoute International et de Relais Colis", précise Kering dans un communiqué. En complément, Kering annonce sa décision de recapitaliser La Redoute et Relais Colis, la société assurant la messagerie. L’objectif est d’installer une "situation financière saine, forte d’un excédent de trésorerie significatif", et de financer les nécessaires transformations de l’entreprise (informatique, logistique et plan social).
La Redoute emploie à ce jour, 3300 salariés, dont 900 à l’étranger (contre 5000 salariés en 2006).
L’entreprise se déploie sur deux sites principaux : Roubaix (siège social, 180 personnes) et dans la ville voisine de Wattrelos, sur la zone d’activité de La Martinioire, se trouve le cœur de l’activité industrielle de la Redoute : le stockage et de confection des colis, les expéditions, la gestion des retours ainsi que la société de messagerie.
Initialement, la cession de la Redoute devait s’accompagner d’un plan social d’au moins 700 licenciements. A ce jour, rien n’a été précisé dans le projet déposé par les cadres dirigeants. Les syndicats considèrent, qu’il serait à priori "le moins dramatique et le plus responsable socialement". Nathalie Balla et Eric Courteille devraient présenter le détail de leur projet d’entreprise aux partenaires sociaux au cours du premier semestre 2014.
SOCIAL
Le taux de chômage culmine à 10,5%
Le chômage en France métropolitaine a augmenté de 0,1 point au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents. Il représente 10,9% de la population active en tenant compte des DOM.
Pas de répit sur le front du chômage. Selon les statistiques rendues publiques ce jeudi par l’Insee , le taux de chômage au sens du BIT a atteint 10,5% en France métropolitaine au troisième trimestre 2013. Soit une hausse de 0,1 point par rapport aux trois mois précédents. Comparée au troisième trimestre de l’an passé, l’augmentation se chiffre à 0,6 point. En tenant compte des DOM, le chômage touchait quelque 10,9% de la population active.
Les 15-24 ans restent les plus touchés par le chômage, avec un taux de 24,5%, stable sur un trimestre comme sur un an. Près d’un adulte de 25 à 49 ans sur dix est sans emploi, une proportion qui a augmenté d’un demi point en un an. Quant aux plus de 50 ans, 8% d’entre eux étaient au chômage au troisième trimestre, une proportion en hausse de 0,5 point en trois mois et de 1,1 point en un an.
Nouvelle journée de mobilisation contre les rythmes scolaires
Les syndicats estiment que 42% des instituteurs devraient faire grève au niveau national, tandis que les cantines et activités périscolaires devraient aussi être perturbées.
Classes vides, défilés: instituteurs et agents municipaux poursuivent jeudi la fronde contre le retour à la semaine de 4,5 jours, alors que les députés examinent une proposition de loi de l’UMP donnant le «libre choix» aux maires d’organiser les rythmes scolaires.
Plusieurs syndicats appellent à cette journée de mobilisation nationale pour réclamer l’assouplissement du décret instituant la nouvelle semaine scolaire dans le primaire, ou son abandon. Des parents d’élèves soutiennent le mouvement. Trois mois après sa mise en oeuvre dans 17% des communes (les autres attendent la rentrée 2014), la réforme destinée à mieux répartir les cours pour lutter contre l’échec scolaire, reste contestée. Le ministère de l’Education annonce un taux de grévistes de 21,35% au niveau national et de 22% à Paris.
A Paris, la mairie précise qu’un tiers des écoles seront partiellement en grève (195 écoles sur 663), et 31 le seront entièrement. Le premier syndicat du primaire SNUipp-FSU annonce «plus de 30% de grévistes et au moins 40 écoles fermées».
Au niveau national, le SNUipp-FSU estime que près de 42% des instituteurs - sur la base de 77 départements - ne feront pas classe. Le secrétaire général Sébastien Sihr participera à la manifestation francilienne à Paris en début d’après-midi. Les cantines, la garderie et les activités périscolaires devraient être touchés par le mouvement.
Mi-novembre, l’opposition à la réforme des rythmes, mesure-phare du programme de François Hollande, s’était étalée sur trois jours et avait aussi réuni enseignants, animateurs, éducateurs, assistantes de maternelle, parents.
«L’enjeu est ailleurs et il faut un coup d’accélérateur sur les moyens à mettre pour concrétiser la priorité au primaire affichée par Vincent Peillon», a-t-il ajouté, citant la formation continue des enseignants, l’éducation prioritaire, la baisse des effectifs dans les classes de maternelle. «On ne peut pas attendre deux ans».
FO, CGT et Sud, qui demandent l’abandon du décret, s’opposent à ce que les activités périscolaires non liées aux rythmes (centre de loisirs, garderie) bénéficient aussi d’un assouplissement des taux d’encadrement par les animateurs - réclamé par les maires.
La Peep, deuxième fédération de parents, qui avait aussi demandé un report de la réforme, a appelé les parents à manifester et a demandé «une grande concertation» sur la réforme des rythmes. D’autres organisations n’appellent pas à la mobilisation. La FCPE, principale fédération de parents, soutient la réforme même si elle juge qu’il aurait fallu aller plus loin.
Parmi les syndicats d’enseignants, l’Unsa ne soutient pas une grève qui «amalgame des revendications de toutes sortes» et le Sgen-CFDT estime qu’appeler à suspendre ou réécrire le décret «c’est se tromper de cible» parce que «les difficultés» relèvent «des modalités concrètes de mise en oeuvre».
Des maires vont boycotter la réforme : «On va approcher les 1 000 maires opposés à la réforme», a dit à l’AFP Jean-Michel Fourgous, député-maire UMP et coordinateur du collectif. «On n’a pas l’argent pour la financer et rien ne prouve qu’elle sera efficace sur les résultats scolaires».
Les députés examinent jeudi une proposition de loi UMP visant à laisser aux maires «le libre choix» d’organiser le temps scolaire dans leurs écoles. La liberté laissée aux élus «n’a jamais été aussi grande qu’avec ce décret», a rétorqué Vincent Peillon mercredi à l’Assemblée. «Il est dommage que quelques-uns ne veulent pas unir leur bonne volonté et mènent un combat d’arrière-garde», a-t-il lancé.
Plusieurs syndicats appellent à cette journée de mobilisation nationale pour réclamer l’assouplissement du décret instituant la nouvelle semaine scolaire dans le primaire, ou son abandon. Des parents d’élèves soutiennent le mouvement. Trois mois après sa mise en oeuvre dans 17% des communes (les autres attendent la rentrée 2014), la réforme destinée à mieux répartir les cours pour lutter contre l’échec scolaire, reste contestée. Le ministère de l’Education annonce un taux de grévistes de 21,35% au niveau national et de 22% à Paris.
A Paris, la mairie précise qu’un tiers des écoles seront partiellement en grève (195 écoles sur 663), et 31 le seront entièrement. Le premier syndicat du primaire SNUipp-FSU annonce «plus de 30% de grévistes et au moins 40 écoles fermées».
Au niveau national, le SNUipp-FSU estime que près de 42% des instituteurs - sur la base de 77 départements - ne feront pas classe. Le secrétaire général Sébastien Sihr participera à la manifestation francilienne à Paris en début d’après-midi. Les cantines, la garderie et les activités périscolaires devraient être touchés par le mouvement.
Mi-novembre, l’opposition à la réforme des rythmes, mesure-phare du programme de François Hollande, s’était étalée sur trois jours et avait aussi réuni enseignants, animateurs, éducateurs, assistantes de maternelle, parents.
A lire aussi L'entretien avec Vincent Peillon
«On ne peut pas attendre deux ans»
Après avoir demandé un report de la réforme qu’il avait qualifiée de «bricolage», Sébastien Sihr réclame désormais une réécriture du décret pour l’assouplir. «Le débat sur les rythmes empoisonne l’école et je ne crois pas que l’échec scolaire va être réglé en retournant à l’école le mercredi matin», a-t-il dit mercredi à l’AFP.«L’enjeu est ailleurs et il faut un coup d’accélérateur sur les moyens à mettre pour concrétiser la priorité au primaire affichée par Vincent Peillon», a-t-il ajouté, citant la formation continue des enseignants, l’éducation prioritaire, la baisse des effectifs dans les classes de maternelle. «On ne peut pas attendre deux ans».
FO, CGT et Sud, qui demandent l’abandon du décret, s’opposent à ce que les activités périscolaires non liées aux rythmes (centre de loisirs, garderie) bénéficient aussi d’un assouplissement des taux d’encadrement par les animateurs - réclamé par les maires.
La Peep, deuxième fédération de parents, qui avait aussi demandé un report de la réforme, a appelé les parents à manifester et a demandé «une grande concertation» sur la réforme des rythmes. D’autres organisations n’appellent pas à la mobilisation. La FCPE, principale fédération de parents, soutient la réforme même si elle juge qu’il aurait fallu aller plus loin.
Parmi les syndicats d’enseignants, l’Unsa ne soutient pas une grève qui «amalgame des revendications de toutes sortes» et le Sgen-CFDT estime qu’appeler à suspendre ou réécrire le décret «c’est se tromper de cible» parce que «les difficultés» relèvent «des modalités concrètes de mise en oeuvre».
Des maires vont boycotter la réforme : «On va approcher les 1 000 maires opposés à la réforme», a dit à l’AFP Jean-Michel Fourgous, député-maire UMP et coordinateur du collectif. «On n’a pas l’argent pour la financer et rien ne prouve qu’elle sera efficace sur les résultats scolaires».
Les députés examinent jeudi une proposition de loi UMP visant à laisser aux maires «le libre choix» d’organiser le temps scolaire dans leurs écoles. La liberté laissée aux élus «n’a jamais été aussi grande qu’avec ce décret», a rétorqué Vincent Peillon mercredi à l’Assemblée. «Il est dommage que quelques-uns ne veulent pas unir leur bonne volonté et mènent un combat d’arrière-garde», a-t-il lancé.
Des prostituées manifestent contre le texte voté à l’Assemblée
Environ 200 prostituées ont manifesté leur colère mercredi soir près de l’Assemblée nationale contre la proposition de loi visant à pénaliser leurs clients, adoptée un peu plus tôt par les députés.
«Ce qui pose problème, c’est la pénalisation du client et l’absence de véritable mesure sociale», a déclaré à l’AFP la porte-parole du Syndicat du travail sexuel (Strass), Morgane Merteuil. «Au final on n’a que de la répression qui va repousser les travailleurs du sexe dans la clandestinité», a-t-elle poursuivi, «comptant sur le Sénat pour recaler cette loi et l’épurer».
Réunies à l’appel du Strass, les prostituées ont manifesté bruyamment sur l’esplanade des Invalides, criant «On est putes, on est fières, Belkacem c’est la guerre», adressé à la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, ou encore «Touche pas à mon client».
Le visage souvent dissimulé sous des masques rouges, blancs ou noirs, ou des écharpes, les manifestantes brandissaient des pancartes proclamant «Ni coupables ni victimes, fières d’être putes» ou «La prohibition n’est jamais la solution».
Ophélia, une blonde en chapeau noir et boa rouge, s’est dite «triste du résultat de cet après-midi». En attendant le passage de la loi devant le Sénat, «j’invite les clients à toujours venir nous voir car la loi n’est pas encore applicable», a-t-elle ajouté.
Gilles, 61 ans, brandit une pancarte indiquant «Je suis client et je suis multi multi multi récidiviste». «Même avec une loi comme ça, je n’arrêterai pas et ça ne changera rien à mes convictions», a-t-il dit à l’AFP.
Les députés ont adopté mercredi la proposition de loi qui vise à lutter contre la prostitution en France, notamment en pénalisant les clients, par une majorité de 268 voix contre 138, avec 79 abstentions. Le texte punit l’achat d’actes sexuels d’une contravention de 1.500 euros. Avant d’entrer en vigueur, il devra franchir l’étape du Sénat qui devrait l’examiner d’ici à fin juin.
«Ce qui pose problème, c’est la pénalisation du client et l’absence de véritable mesure sociale», a déclaré à l’AFP la porte-parole du Syndicat du travail sexuel (Strass), Morgane Merteuil. «Au final on n’a que de la répression qui va repousser les travailleurs du sexe dans la clandestinité», a-t-elle poursuivi, «comptant sur le Sénat pour recaler cette loi et l’épurer».
Réunies à l’appel du Strass, les prostituées ont manifesté bruyamment sur l’esplanade des Invalides, criant «On est putes, on est fières, Belkacem c’est la guerre», adressé à la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, ou encore «Touche pas à mon client».
Le visage souvent dissimulé sous des masques rouges, blancs ou noirs, ou des écharpes, les manifestantes brandissaient des pancartes proclamant «Ni coupables ni victimes, fières d’être putes» ou «La prohibition n’est jamais la solution».
Ophélia, une blonde en chapeau noir et boa rouge, s’est dite «triste du résultat de cet après-midi». En attendant le passage de la loi devant le Sénat, «j’invite les clients à toujours venir nous voir car la loi n’est pas encore applicable», a-t-elle ajouté.
Gilles, 61 ans, brandit une pancarte indiquant «Je suis client et je suis multi multi multi récidiviste». «Même avec une loi comme ça, je n’arrêterai pas et ça ne changera rien à mes convictions», a-t-il dit à l’AFP.
Les députés ont adopté mercredi la proposition de loi qui vise à lutter contre la prostitution en France, notamment en pénalisant les clients, par une majorité de 268 voix contre 138, avec 79 abstentions. Le texte punit l’achat d’actes sexuels d’une contravention de 1.500 euros. Avant d’entrer en vigueur, il devra franchir l’étape du Sénat qui devrait l’examiner d’ici à fin juin.
SOCIETE
La NSA capable de localiser des millions de téléphones portables
De nouvelles révélations parues dans la presse américaine démontrent une fois de plus l'étendue du programme de surveillance américain.
De nouvelles révélations montrent que la NSA est capable de suivre à la trace des millions de personnes dans le monde en localisant leur téléphone portable, renforçant encore la crainte d’un Big Brother tout puissant et incontrôlable.
Six mois après les premières révélations de l’ancien consultant Edward Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie, l’étendue du pouvoir de l’agence américaine chargée des interceptions de communications s’apparente à un tonneau des Danaïdes: seul 1% des documents secrets fournis par Snowden à la presse ont été publiés, selon un rédacteur en chef du quotidien britannique Guardian.
Cette fois, c’est le Washington Post qui a dévoilé mercredi que l’agence interceptait les données de géolocalisation de centaines de millions de téléphones portables dans le monde. L’agence stocke des informations sur «au moins des centaines de millions d’appareils» et enregistre «près de 5 milliards» de données de localisation par jour, affirme le quotidien sur son site internet.
«Nous obtenons de vastes volumes» de données de géolocalisation partout dans le monde, a confirmé un haut responsable de cette collecte cité par le Post. Sollicitée par l’AFP, la NSA n’a pas souhaité faire de commentaires.
Jusque là, les révélations de Snowden ne mentionnaient, outre l’espionnage de nombreux responsables étrangers, que l’impressionnante collecte des métadonnées téléphoniques, comprenant notamment la durée des appels et les numéros appelés.
Mais le Post révèle mercredi que l’agence parvient aussi à pister les portables en se connectant aux câbles qui relient les différents réseaux mobiles dans le monde, y compris américains et, de ce fait, collecte «incidemment» des données de localisation de citoyens américains.
L’intérêt de cette collecte, permise par le dialogue constant entre un téléphone et l’antenne-relais la plus proche et de puissants algorithmes mathématiques, est de «retracer les mouvements et de mettre en lumière des relations cachées entre des personnes», explique le quotidien, selon qui le programme est baptisé CO-TRAVELER.
Ce nouvel empiétement dans la sphère privée a ulcéré les associations de défense des libertés individuelles.
«Les chemins que nous empruntons chaque jour peuvent révéler beaucoup sur nos relations politiques, professionnelles et intimes. Cette surveillance à grande échelle de centaines de millions de portables bafoue nos obligations internationales de respect de la vie privée des étrangers comme des Américains», s’est insurgée dans un communiqué Catherine Crump, une avocate de l’ACLU, la puissante association des libertés civiles.
Ces révélations sont «plus que troublantes», a de son côté estimé le Centre pour la démocratie et la technologie (CDT), selon qui «la géolocalisation des portables a de profondes implications pour la vie privée et fait froid dans le dos quant à la liberté de réunion».
Le volume de données enregistrées et stockées par la NSA atteindrait 27 térabytes, soit deux fois le volume de l’ensemble du contenu de la bibliothèque du Congrès, la plus importante du monde. Ce volume d’informations serait tel qu’il «surpasse notre capacité à digérer, traiter et stocker» les données, affirme le Washington Post, citant un document interne de la NSA datant de 2012.
«Les capacités de la NSA pour géolocaliser sont ahurissantes (...) et indiquent que l’agence est capable de rendre la plupart des efforts pour avoir des communications sécurisées futiles», croit encore savoir le Washington Post. Le seul moyen de s’en prémunir est de ne pas avoir de téléphone. Ou de l’éteindre.
A la suite des révélations Snowden, des sénateurs des deux camps ont commencé à plancher sur une proposition de loi, le USA Freedom Act, visant à introduire davantage de garde-fous aux activités de la NSA. Mais celle-ci se concentre sur la captation des métadonnées téléphoniques et ne fait aucune mention de la géolocalisation des téléphones portables.
Six mois après les premières révélations de l’ancien consultant Edward Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie, l’étendue du pouvoir de l’agence américaine chargée des interceptions de communications s’apparente à un tonneau des Danaïdes: seul 1% des documents secrets fournis par Snowden à la presse ont été publiés, selon un rédacteur en chef du quotidien britannique Guardian.
Cette fois, c’est le Washington Post qui a dévoilé mercredi que l’agence interceptait les données de géolocalisation de centaines de millions de téléphones portables dans le monde. L’agence stocke des informations sur «au moins des centaines de millions d’appareils» et enregistre «près de 5 milliards» de données de localisation par jour, affirme le quotidien sur son site internet.
«Nous obtenons de vastes volumes» de données de géolocalisation partout dans le monde, a confirmé un haut responsable de cette collecte cité par le Post. Sollicitée par l’AFP, la NSA n’a pas souhaité faire de commentaires.
Jusque là, les révélations de Snowden ne mentionnaient, outre l’espionnage de nombreux responsables étrangers, que l’impressionnante collecte des métadonnées téléphoniques, comprenant notamment la durée des appels et les numéros appelés.
Mais le Post révèle mercredi que l’agence parvient aussi à pister les portables en se connectant aux câbles qui relient les différents réseaux mobiles dans le monde, y compris américains et, de ce fait, collecte «incidemment» des données de localisation de citoyens américains.
Des capacités ahurissantes
Au moins deux sociétés, dont le nom n’est pas cité, collaborent avec l’agence de renseignement à cette fin, selon le Post. Les données de localisation des téléphones appartenant à des citoyens américains en déplacement à l’étranger sont également captées.L’intérêt de cette collecte, permise par le dialogue constant entre un téléphone et l’antenne-relais la plus proche et de puissants algorithmes mathématiques, est de «retracer les mouvements et de mettre en lumière des relations cachées entre des personnes», explique le quotidien, selon qui le programme est baptisé CO-TRAVELER.
Ce nouvel empiétement dans la sphère privée a ulcéré les associations de défense des libertés individuelles.
«Les chemins que nous empruntons chaque jour peuvent révéler beaucoup sur nos relations politiques, professionnelles et intimes. Cette surveillance à grande échelle de centaines de millions de portables bafoue nos obligations internationales de respect de la vie privée des étrangers comme des Américains», s’est insurgée dans un communiqué Catherine Crump, une avocate de l’ACLU, la puissante association des libertés civiles.
Ces révélations sont «plus que troublantes», a de son côté estimé le Centre pour la démocratie et la technologie (CDT), selon qui «la géolocalisation des portables a de profondes implications pour la vie privée et fait froid dans le dos quant à la liberté de réunion».
Le volume de données enregistrées et stockées par la NSA atteindrait 27 térabytes, soit deux fois le volume de l’ensemble du contenu de la bibliothèque du Congrès, la plus importante du monde. Ce volume d’informations serait tel qu’il «surpasse notre capacité à digérer, traiter et stocker» les données, affirme le Washington Post, citant un document interne de la NSA datant de 2012.
«Les capacités de la NSA pour géolocaliser sont ahurissantes (...) et indiquent que l’agence est capable de rendre la plupart des efforts pour avoir des communications sécurisées futiles», croit encore savoir le Washington Post. Le seul moyen de s’en prémunir est de ne pas avoir de téléphone. Ou de l’éteindre.
A la suite des révélations Snowden, des sénateurs des deux camps ont commencé à plancher sur une proposition de loi, le USA Freedom Act, visant à introduire davantage de garde-fous aux activités de la NSA. Mais celle-ci se concentre sur la captation des métadonnées téléphoniques et ne fait aucune mention de la géolocalisation des téléphones portables.
2.000 souris mortes parachutées sur Guam pour tuer des serpents
La démarche s'inscrit dans un programme américain destiné à éradiquer les serpents et sauver les oiseaux exotiques dont ils se nourrissent sur une île du Pacifique.
Cela devait être une sacrée vision : 2.000 souris ont été parachutées dimanche 1er décembre sur l'Andersen Air Force Base, une base de l'armée américaine située sur l'île de Guam, dans l'Océan Pacifique. Les rongeurs avaient une mission bien précise, comme le raconte NBC news : aider à lutter contre l'invasion de Boiga irregularis, des serpents qui ont déjà coûté des millions de dollars de perte depuis leur introduction il y a quelques dizaines d'années.
Petite précision : ces souris étaient mortes. Et pleines d'analgésiques.
Le site indique qu'il s'agit là du quatrième et plus gros assaut de rongeurs. La démarche s'inscrit dans un programme américain chiffré à 8 millions de dollars et destiné à éradiquer les serpents et sauver les oiseaux exotiques dont ils se nourrissent.
Il y aurait 2 millions de Boiga irregularis à Guam. L'espèce est probablement arrivée dans les années 50 à bord d'un cargo de marchandise.
Les autorités américaines ont heureusement trouvé leur point faible : le Tylenol, une marque américaine d'analgésiques (antidouleurs), principalement composés d'acétaminophène. Le serpent ne résiste pas à 80 milligrammes du médicament.
"Le processus est plutôt simple", explique Dan Vice, assistant biologiste à Guam pour le ministère de l'Agriculture. Les hélicoptères volent à basse altitude au-dessus des forêts infestées, relâchant des souris à intervalles réguliers. Une dose mortelle d'acétaminophène est attachée à chaque rongeur, lui même attaché à deux morceaux de cartons et un morceau de tissu.
"Le carton est plus lourd que le papier et s'ouvre en forme de fer à cheval inversé", déclare Dan Vice. "Il flotte puis finit par se raccrocher aux branches dans la canopée de la forêt. Les serpents ont la possibilité de consommer l'appât". Pour couronner le tout, certaines des bêtes sont aussi équipées de minuscules radios de données de transmission.
Petite précision : ces souris étaient mortes. Et pleines d'analgésiques.
Le site indique qu'il s'agit là du quatrième et plus gros assaut de rongeurs. La démarche s'inscrit dans un programme américain chiffré à 8 millions de dollars et destiné à éradiquer les serpents et sauver les oiseaux exotiques dont ils se nourrissent.
80 coupures de courant par an
La base est aussi affectée par des pannes de courant régulières, lorsque les reptiles parviennent à se frayer un chemin dans les postes électriques. Le ministère de l'Intérieur estime que les 80 coupures par an en moyenne coûtent 4 millions de dollars.Il y aurait 2 millions de Boiga irregularis à Guam. L'espèce est probablement arrivée dans les années 50 à bord d'un cargo de marchandise.
Les autorités américaines ont heureusement trouvé leur point faible : le Tylenol, une marque américaine d'analgésiques (antidouleurs), principalement composés d'acétaminophène. Le serpent ne résiste pas à 80 milligrammes du médicament.
"Le processus est plutôt simple", explique Dan Vice, assistant biologiste à Guam pour le ministère de l'Agriculture. Les hélicoptères volent à basse altitude au-dessus des forêts infestées, relâchant des souris à intervalles réguliers. Une dose mortelle d'acétaminophène est attachée à chaque rongeur, lui même attaché à deux morceaux de cartons et un morceau de tissu.
"Le carton est plus lourd que le papier et s'ouvre en forme de fer à cheval inversé", déclare Dan Vice. "Il flotte puis finit par se raccrocher aux branches dans la canopée de la forêt. Les serpents ont la possibilité de consommer l'appât". Pour couronner le tout, certaines des bêtes sont aussi équipées de minuscules radios de données de transmission.
DIVERS
Mexique: le matériel radioactif volé retrouvé en dehors du camion
Le matériel radioactif volé lundi au Mexique a été retrouvé mercredi à un demi-kilomètre du camion qui le transportait et en dehors de son conteneur, ce qui met la vie de la personne qui l’a manipulé en danger de mort, selon un responsable de la Commission nationale de sécurité nucléaire (CNSNS).
Mardonio Jiménez, directeur de la supervision opérationnelle du CNSNS, a précisé à l’AFP qu’un détachement militaire et policier a barré l’accès de la zone, une partie rurale de l’Etat de Mexico (centre) pour protéger la population de tout risque et récupérer la source radioactive.
Le camion, volé lundi, transportait du matériel médical qui contenait 60 grammes de cobalt 60, une substance très dangereuse utilisée en radiothérapie.Les autorités mexicaines avaient averti, en lançant une alerte après le vol, que le chargement du camion avait à son bord un chargement radioactif «extrêmement dangereux».
Après plusieurs jours de recherches, les autorités ont découvert mercredi le véhicule, où ne se trouvait plus le conteneur fabriqué en bois renforcé avec de l’acier. «La source radioactive a été sortie de son conteneur, et abandonnée à 500 ou 700 mètres plus loin», a expliqué Mardonio Jiménez.
Les personnes qui ont ouvert le conteneur et porté le matériel «ont sûrement constaté des effets très intenses pendant le trajet et ont jeté» le matériel, a-t-il ajouté.
«Il est presque absolument certain que quiconque a manipulé ce matériel à la main est soit déjà mort, soit sur le point de mourir», a de son côté commenté le directeur du CNSNS Juan Eibenschutz à la chaîne de télévision Milenio.
M. Eibenschutz a mis en cause le transporteur, déclarant qu’en dépit de l’expérience de la compagnie, le camion n’avait pas de système de pistage électronique, et ne bénéficiait pas de mesures de sécurité appropriées. Il a demandé à ce qu’une enquête soit faite sur ce point.
Le véhicule blanc de marque Volkswagen transportait du matériel médical d’un hôpital de Tijuana (nord) vers un centre de stockage de déchets radioactifs lorsqu’il a été braqué lundi dans une station-service de Tepojaco, dans l’Etat d’Hidalgo, à environ 50 kilomètres au nord de Mexico, a annoncé la Commission nationale mexicaine de sécurité nucléaire (CNSNS).
Le matériel devait être livré, non loin de là, au centre de stockage de déchets radioactifs, à Maquixco, dans l’Etat de Mexico.
Le vol a été perpétré par deux hommes armés qui ont attaché le conducteur du camion, selon la déposition de ce dernier aux autorités locales. «Je suis arrivé à la station-service. Deux individus se sont approchés de moi, m’ont menacé avec des armes à feu et sont partis avec le camion en me laissant sur les lieux», a dit le conducteur dans sa première déposition, montrée par des officiels de l’Etat d’Hidalgo à des journalistes.
Le directeur de la station Pemex, située à une heure de route de Mexico, a dit à l’AFP que le chauffeur semblait s’être arrêté de l’autre côté de la rue pour finir sa nuit. Un employé du Centre a indiqué que le chauffeur avait probablement attendu l’ouverture du Centre mardi à 08H00 locales.
«Bombe sale»
Selon l’autorité nucléaire, le matériel contenu dans le camion «ne représente aucun risque tant que la protection n’est pas enlevée ou endommagée», mais le CNSNS avait exhorté d’avance «toute personne qui serait en possession du chargement ou le trouverait à ne pas l’ouvrir ni l’endommager, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sanitaires».
Aucune information n’a filtré sur d’éventuels suspects, dans un pays souvent secoué par des affrontements entre trafiquants de drogue et les opérations déclenchées par l’Etat contre les groupes criminels, qui ont fait au moins 77.000 morts depuis 2006.
«Au moment du vol, la source (radioactive) était correctement protégée», a indiqué l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un communiqué diffusé mercredi à Vienne, où se trouve son siège.
Le matériel volé contenait environ 60 grammes de cobalt 60 avec une activité de 3.000 curies, a indiqué à l’AFP le directeur de la sécurité radiologique du CNSNS, Jaime Aguirre Gomez. La substance ne pourrait être utilisée comme une véritable arme nucléaire mais elle peut potentiellement servir à la fabrication d’une «bombe sale» combinant explosifs conventionnels et isotopes radioactifs.
Selon Michelle Cann, une analyste du Partenariat pour la sécurité globale, basé à Washington, la quantité volée au Mexique est «suffisante» pour fabriquer une bombe sale. «Mais le niveau potentiel de dommages et de contamination dépend de beaucoup de facteurs».
Mardonio Jiménez, directeur de la supervision opérationnelle du CNSNS, a précisé à l’AFP qu’un détachement militaire et policier a barré l’accès de la zone, une partie rurale de l’Etat de Mexico (centre) pour protéger la population de tout risque et récupérer la source radioactive.
Le camion, volé lundi, transportait du matériel médical qui contenait 60 grammes de cobalt 60, une substance très dangereuse utilisée en radiothérapie.Les autorités mexicaines avaient averti, en lançant une alerte après le vol, que le chargement du camion avait à son bord un chargement radioactif «extrêmement dangereux».
Après plusieurs jours de recherches, les autorités ont découvert mercredi le véhicule, où ne se trouvait plus le conteneur fabriqué en bois renforcé avec de l’acier. «La source radioactive a été sortie de son conteneur, et abandonnée à 500 ou 700 mètres plus loin», a expliqué Mardonio Jiménez.
Les personnes qui ont ouvert le conteneur et porté le matériel «ont sûrement constaté des effets très intenses pendant le trajet et ont jeté» le matériel, a-t-il ajouté.
«Il est presque absolument certain que quiconque a manipulé ce matériel à la main est soit déjà mort, soit sur le point de mourir», a de son côté commenté le directeur du CNSNS Juan Eibenschutz à la chaîne de télévision Milenio.
M. Eibenschutz a mis en cause le transporteur, déclarant qu’en dépit de l’expérience de la compagnie, le camion n’avait pas de système de pistage électronique, et ne bénéficiait pas de mesures de sécurité appropriées. Il a demandé à ce qu’une enquête soit faite sur ce point.
Le véhicule blanc de marque Volkswagen transportait du matériel médical d’un hôpital de Tijuana (nord) vers un centre de stockage de déchets radioactifs lorsqu’il a été braqué lundi dans une station-service de Tepojaco, dans l’Etat d’Hidalgo, à environ 50 kilomètres au nord de Mexico, a annoncé la Commission nationale mexicaine de sécurité nucléaire (CNSNS).
Le matériel devait être livré, non loin de là, au centre de stockage de déchets radioactifs, à Maquixco, dans l’Etat de Mexico.
Le vol a été perpétré par deux hommes armés qui ont attaché le conducteur du camion, selon la déposition de ce dernier aux autorités locales. «Je suis arrivé à la station-service. Deux individus se sont approchés de moi, m’ont menacé avec des armes à feu et sont partis avec le camion en me laissant sur les lieux», a dit le conducteur dans sa première déposition, montrée par des officiels de l’Etat d’Hidalgo à des journalistes.
Le directeur de la station Pemex, située à une heure de route de Mexico, a dit à l’AFP que le chauffeur semblait s’être arrêté de l’autre côté de la rue pour finir sa nuit. Un employé du Centre a indiqué que le chauffeur avait probablement attendu l’ouverture du Centre mardi à 08H00 locales.
«Bombe sale»
Selon l’autorité nucléaire, le matériel contenu dans le camion «ne représente aucun risque tant que la protection n’est pas enlevée ou endommagée», mais le CNSNS avait exhorté d’avance «toute personne qui serait en possession du chargement ou le trouverait à ne pas l’ouvrir ni l’endommager, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sanitaires».
Aucune information n’a filtré sur d’éventuels suspects, dans un pays souvent secoué par des affrontements entre trafiquants de drogue et les opérations déclenchées par l’Etat contre les groupes criminels, qui ont fait au moins 77.000 morts depuis 2006.
«Au moment du vol, la source (radioactive) était correctement protégée», a indiqué l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un communiqué diffusé mercredi à Vienne, où se trouve son siège.
Le matériel volé contenait environ 60 grammes de cobalt 60 avec une activité de 3.000 curies, a indiqué à l’AFP le directeur de la sécurité radiologique du CNSNS, Jaime Aguirre Gomez. La substance ne pourrait être utilisée comme une véritable arme nucléaire mais elle peut potentiellement servir à la fabrication d’une «bombe sale» combinant explosifs conventionnels et isotopes radioactifs.
Selon Michelle Cann, une analyste du Partenariat pour la sécurité globale, basé à Washington, la quantité volée au Mexique est «suffisante» pour fabriquer une bombe sale. «Mais le niveau potentiel de dommages et de contamination dépend de beaucoup de facteurs».
Conquête spatiale chinoise, plus dure est la chute
RÉCIT
Des morceaux du lanceur du «Lapin de jade», véhicule d'exploration lunaire, se sont écrasés lundi sur des maisons de Suining.
Déterminée à accélérer le rythme de sa conquête spatiale, la Chine persiste à utiliser son pas de tir de Xichang (province du Sichuan), en dépit du fait que les débris de moteurs de fusée tombent presque systématiquement sur une dizaine de cantons habités. Cette zone de «drop» désignée par les ingénieurs chinois, d’une superficie de 700 km2, est située dans le district de Suining de la province du Hunan. Quelque 180 000 habitants répartis dans une myriade de villages vivent dans cette région, aussi pauvre qu’isolée. Depuis 1990, des dizaines de débris, pesant jusqu’à plusieurs centaines de kilos, se sont écrasées de manière aléatoire sur ces villages, dévastant d’innombrables maisons et tuant au moins une personne.
Lundi 2 décembre, des morceaux du premier étage d’une fusée se sont, une fois encore, écrasés sur deux maisons du district de Suining. Il s’agissait des débris du lanceur qui a embarqué lundi vers la lune le premier véhicule d’exploration téléguidé chinois, baptisé le «Lapin de jade». Par chance, personne n’a été blessé. Les militaires spécialement chargés de récupérer les morceaux de fusée, largués au rythme de 20 fois par an sur Suining, ont accordé aux propriétaires des maisons des indemnisations guère généreuses de 600 et 1 500 euros respectivement, selon la presse locale. Un professeur de l’université Beihang de Pékin, Ren Zili, s’est apitoyé sur la maigreur de ces dédommagements. Il a proposé, en regard du danger de mort permanent que le programme spatial chinois fait courir aux habitants de Suining, que l’Etat leur accorde au moins une assurance en bonne et due forme. «Que se passerait-il si quelqu’un était tué?», a demandé le professeur dans les colonnes d’un journal.
La Chine, qui lance principalement des satellites commerciaux étrangers de son pas de tir de Xichang, actuellement au rythme d’une vingtaine par an, possède au moins deux autres sites de lancement qui ne présentent presque aucun risque pour les populations environnantes. Jiuquan, situé dans le désert du Gobi, et Wenchang, sur l’île méridionale de Hainan. Mais il est sans doute plus coûteux d’acheminer les fusées sur ces sites relativement éloignés, et la marche forcée de Pékin vers l’espace n’attend pas.
Lundi 2 décembre, des morceaux du premier étage d’une fusée se sont, une fois encore, écrasés sur deux maisons du district de Suining. Il s’agissait des débris du lanceur qui a embarqué lundi vers la lune le premier véhicule d’exploration téléguidé chinois, baptisé le «Lapin de jade». Par chance, personne n’a été blessé. Les militaires spécialement chargés de récupérer les morceaux de fusée, largués au rythme de 20 fois par an sur Suining, ont accordé aux propriétaires des maisons des indemnisations guère généreuses de 600 et 1 500 euros respectivement, selon la presse locale. Un professeur de l’université Beihang de Pékin, Ren Zili, s’est apitoyé sur la maigreur de ces dédommagements. Il a proposé, en regard du danger de mort permanent que le programme spatial chinois fait courir aux habitants de Suining, que l’Etat leur accorde au moins une assurance en bonne et due forme. «Que se passerait-il si quelqu’un était tué?», a demandé le professeur dans les colonnes d’un journal.
Maison détruite le 2 décembre par la chute d’un morceau de la fusée «Longue Marche» (Capture d’écran du site officiel de Suining)
Il était visiblement mal informé, car Zhang Zanbo, un journaliste chinois qui a consacré en 2009 un documentaire au sort peu enviable des habitants de Suining, a recueilli le témoignage d’un instituteur, Liu Rongxi, dont la fille d’une vingtaine d’années a été tuée par un débris de moteur fusée qui lui a fracassé le crâne. Les militaires, expliquait-il, ne lui ont laissé «qu’un peu d’argent» en guise d’indemnisation. Plusieurs habitants interrogés par Zhang Zanbo dans son documentaire Tian jiang («Tombé du ciel»), se posaient aussi la question de savoir pourquoi les autorités n’assuraient pas les habitants de Suining. «Le gouvernement trouve sans doute que c’est cher et qu’on ne vaut pas autant d’argent», observait un paysan résigné.«Personne à Suining n’a jamais été blessé ou tué»
Personne ne sait précisément combien d’habitants de Suining ont été blessés ou tués par les morceaux de fusées depuis 1990. Il est toutefois certain que les autorités font tout pour cacher le bilan. Peu après la mort de sa fille, l’instituteur Liu Rongxi dit avoir entendu à la télévision officielle un annonceur qui assurait que «personne à Suining n’avait jamais été blessé ou tué par les chutes de débris» : «De toute ma vie, jamais je me suis mis autant en colère qu’en entendant ça!», s’exclame l’instituteur dans ce documentaire tourné en 2008.La Chine, qui lance principalement des satellites commerciaux étrangers de son pas de tir de Xichang, actuellement au rythme d’une vingtaine par an, possède au moins deux autres sites de lancement qui ne présentent presque aucun risque pour les populations environnantes. Jiuquan, situé dans le désert du Gobi, et Wenchang, sur l’île méridionale de Hainan. Mais il est sans doute plus coûteux d’acheminer les fusées sur ces sites relativement éloignés, et la marche forcée de Pékin vers l’espace n’attend pas.
Des militaires récupèrent un morceau de fusée tombé sur une maison à Suining, en 2008. (Capture d’écran du site officiel de Suining)
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