HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Copé souhaite en savoir plus sur l'opération en Centrafrique
Le chef de l'UMP souligne que l'intervention française lui semble «pleinement» justifiée.
Le président de l’UMP Jean-François Copé a estimé lundi lors d’un déplacement à Washington qu’une intervention militaire en Centrafrique était pleinement justifiée, mais a demandé une nouvelle fois que le président François Hollande précise les objectifs exacts de la mission.
«Dès lors que nous avons bien entendu un mandat de l’ONU, l’intervention de la communauté internationale a du sens, se justifie pleinement et la France dont l’intervention a été évoquée, je la soutiens», a expliqué à des journalistes Jean-François Copé après un discours dans un centre de réflexion de Washington, en réitérant sa demande de feuille de route déjà formulée mardi dernier.
«Ce que je demande simplement c’est que le président Hollande en dise un peu plus», a-t-il dit. «Ce que je souhaite, c’est savoir bien sûr quel est l’objectif, quelle est la vision, quelle est la manière dont il conçoit l’intervention française sachant que dans mon esprit, l’inaction ne peut pas être une option compte-tenu de la gravité de la situation, et notamment de la situation humanitaire sur place.»
«D’une manière ou d’une autre, il appartiendra effectivement au président de la République de convoquer le Parlement pour qu’il puisse en débattre, ce n’est pas la question d’un vote bien sûr, puisque la Constitution ne le prévoit pas, mais que nous puissions surtout avoir de la part du gouvernement des explications beaucoup plus précises», a-t-il ajouté.
Jean-François Copé est jusqu’à samedi en déplacement en Amérique du Nord. Plus de 600 hommes, selon le ministère de la Défense, se trouvaient dimanche à Bangui, la capitale centrafricaine, en préparation d’une opération visant à rétablir l’ordre dans le pays.
Ces appareils sans pilote ont plusieurs avantages sur les avions et hélicoptères: ils peuvent survoler d'immenses territoires pendant des journées entières sans ravitailler, sont difficilement détectables et réclament relativement peu de personnel de maintenance.
Les deux premiers drones seront lancés mardi à partir de Goma (est de la RDC), a indiqué lundi l'ONU, à l'occasion d'une visite dans la capitale provinciale du Nord-Kivu du patron des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.
Selon un autre responsable des Nations unies, l'ONU mettra en service mardi deux drones et prévoit de se doter de cinq drones au total.
Il s'agit d'un "outil important pour aider la Monusco à remplir son mandat de protéger les civils" dans la région, a souligné le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky.
Ces appareils renforceront les moyens d'action de la Monusco (Mission de l'ONU en RDC), une des missions les plus importantes de l'ONU dans le monde avec 20. 000 soldats et policiers, dont une nouvelle brigade d'intervention de 3. 000 hommes chargés de traquer les rebelles dans l'est de la RDC.
Surveillance aérienne permanente
Riche en minerais, l'Est est depuis une vingtaine d'années la proie de dizaines de groupes armés qui tuent, violent, pillent, provoquent des déplacements massifs de population et recrutent des enfants.
La Monusco a pris au fil des mois une posture de plus en plus offensive. Elle a participé activement, en soutien aux forces gouvernementales congolaises, aux combats qui ont abouti à la capitulation le 6 novembre du Mouvement du 23 mars (M23).
Kinshasa et l'ONU ont annoncé que les prochaines cibles seront les rebelles hutus rwandais du FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda).
Le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés par l'ONU de soutenir et d'armer le M23, ce que ces deux pays voisins ont toujours nié.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait autorisé le déploiement de drones pour surveiller les groupes rebelles et les mouvements de troupes ou de matériel passant par la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Un débat avait alors opposé les Occidentaux à la Russie et à certains pays africains qui s'inquiétaient de la manière dont les données recueillies par les drones pourraient être utilisées.
Le Rwanda, membre non permanent du Conseil, avait finalement accepté le déploiement des drones, son président Paul Kagame affirmant qu'il ne lui posait "aucun problème".
Selon le chef militaire de la Monusco, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz, la Mission devrait pouvoir assurer dès mars 2014 une surveillance aérienne 24 heures sur 24.
Les Nations unies ont commandé leurs premiers drones à la société Selex ES, filiale du géant italien Finmeccanica.
Le gouvernement ivoirien a de son côté réclamé des drones pour surveiller ses frontières et prévenir ainsi de nouvelles incursions de partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo venus du Liberia.
Les commandants d'autres contingents de Casques bleus, comme celui installé au Soudan du Sud, se sont déclarés intéressés par ce nouvel outil.
De manière générale, la collecte directe d'informations joue un rôle croissant dans le maintien de la paix. Ainsi, les Pays-Bas vont envoyer 380 militaires et quatre hélicoptères au Mali. Leur tâche principale, selon des diplomates, sera la surveillance électronique des extrémistes islamistes dans le cadre de la Minusma (Mission internationale de soutien au Mali).
"Ils mèneront aussi des opérations d'espionnage traditionnelles, avec des moyens humains, c'est une évolution nécessaire pour l'ONU", explique un diplomate.
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : | L'ONU va déployer ses premiers drones dans l'est de la RDC | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
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«Dès lors que nous avons bien entendu un mandat de l’ONU, l’intervention de la communauté internationale a du sens, se justifie pleinement et la France dont l’intervention a été évoquée, je la soutiens», a expliqué à des journalistes Jean-François Copé après un discours dans un centre de réflexion de Washington, en réitérant sa demande de feuille de route déjà formulée mardi dernier.
«Ce que je demande simplement c’est que le président Hollande en dise un peu plus», a-t-il dit. «Ce que je souhaite, c’est savoir bien sûr quel est l’objectif, quelle est la vision, quelle est la manière dont il conçoit l’intervention française sachant que dans mon esprit, l’inaction ne peut pas être une option compte-tenu de la gravité de la situation, et notamment de la situation humanitaire sur place.»
«D’une manière ou d’une autre, il appartiendra effectivement au président de la République de convoquer le Parlement pour qu’il puisse en débattre, ce n’est pas la question d’un vote bien sûr, puisque la Constitution ne le prévoit pas, mais que nous puissions surtout avoir de la part du gouvernement des explications beaucoup plus précises», a-t-il ajouté.
Jean-François Copé est jusqu’à samedi en déplacement en Amérique du Nord. Plus de 600 hommes, selon le ministère de la Défense, se trouvaient dimanche à Bangui, la capitale centrafricaine, en préparation d’une opération visant à rétablir l’ordre dans le pays.
L'ONU va déployer ses premiers drones dans l'est de la RDC
Les Nations unies s'apprêtent à déployer pour la première fois des drones non armés en République démocratique du Congo (RDC) pour surveiller les mouvements de forces rebelles et les frontières de ce pays en proie à une instabilité chronique.
C'est la première fois que l'ONU dote une de ses missions de maintien de la paix de cet outil de surveillance. Certains de ses responsables parlent déjà de l'utiliser en Côte d'Ivoire, au Soudan du Sud ou encore au Mali si l'expérience congolaise s'avère concluante. Ces appareils sans pilote ont plusieurs avantages sur les avions et hélicoptères: ils peuvent survoler d'immenses territoires pendant des journées entières sans ravitailler, sont difficilement détectables et réclament relativement peu de personnel de maintenance.
Les deux premiers drones seront lancés mardi à partir de Goma (est de la RDC), a indiqué lundi l'ONU, à l'occasion d'une visite dans la capitale provinciale du Nord-Kivu du patron des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.
Selon un autre responsable des Nations unies, l'ONU mettra en service mardi deux drones et prévoit de se doter de cinq drones au total.
Il s'agit d'un "outil important pour aider la Monusco à remplir son mandat de protéger les civils" dans la région, a souligné le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky.
Ces appareils renforceront les moyens d'action de la Monusco (Mission de l'ONU en RDC), une des missions les plus importantes de l'ONU dans le monde avec 20. 000 soldats et policiers, dont une nouvelle brigade d'intervention de 3. 000 hommes chargés de traquer les rebelles dans l'est de la RDC.
Surveillance aérienne permanente
Riche en minerais, l'Est est depuis une vingtaine d'années la proie de dizaines de groupes armés qui tuent, violent, pillent, provoquent des déplacements massifs de population et recrutent des enfants.
La Monusco a pris au fil des mois une posture de plus en plus offensive. Elle a participé activement, en soutien aux forces gouvernementales congolaises, aux combats qui ont abouti à la capitulation le 6 novembre du Mouvement du 23 mars (M23).
Kinshasa et l'ONU ont annoncé que les prochaines cibles seront les rebelles hutus rwandais du FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda).
Le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés par l'ONU de soutenir et d'armer le M23, ce que ces deux pays voisins ont toujours nié.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait autorisé le déploiement de drones pour surveiller les groupes rebelles et les mouvements de troupes ou de matériel passant par la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Un débat avait alors opposé les Occidentaux à la Russie et à certains pays africains qui s'inquiétaient de la manière dont les données recueillies par les drones pourraient être utilisées.
Le Rwanda, membre non permanent du Conseil, avait finalement accepté le déploiement des drones, son président Paul Kagame affirmant qu'il ne lui posait "aucun problème".
Selon le chef militaire de la Monusco, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz, la Mission devrait pouvoir assurer dès mars 2014 une surveillance aérienne 24 heures sur 24.
Les Nations unies ont commandé leurs premiers drones à la société Selex ES, filiale du géant italien Finmeccanica.
Le gouvernement ivoirien a de son côté réclamé des drones pour surveiller ses frontières et prévenir ainsi de nouvelles incursions de partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo venus du Liberia.
Les commandants d'autres contingents de Casques bleus, comme celui installé au Soudan du Sud, se sont déclarés intéressés par ce nouvel outil.
De manière générale, la collecte directe d'informations joue un rôle croissant dans le maintien de la paix. Ainsi, les Pays-Bas vont envoyer 380 militaires et quatre hélicoptères au Mali. Leur tâche principale, selon des diplomates, sera la surveillance électronique des extrémistes islamistes dans le cadre de la Minusma (Mission internationale de soutien au Mali).
"Ils mèneront aussi des opérations d'espionnage traditionnelles, avec des moyens humains, c'est une évolution nécessaire pour l'ONU", explique un diplomate.
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Thaïlande : les manifestants investissent le siège du gouvernement
Les manifestants qui réclament la chute de la Première ministre thaïlandaise sont entrés mardi en masse et sans résistance dans le complexe qui abrite le siège du gouvernement.
Les centaines d’opposants au gouvernement ont même conduit un camion dans l’enceinte, où régnait une atmosphère de carnaval après que la police a quitté les lieux pour éviter de nouveaux affrontements après deux journées sous haute tension.
Quelques minutes plus tôt, lors d’une conférence de presse retransmise à la télévision, le centre de crise avait justifié le départ de la police. « Afin de réduire la tension entre les manifestants et la police, les barrières ont été ouvertes afin de laisser les manifestants entrer dans l’enceinte », a déclaré le lieutenant-colonel de la police, Krisana Pattanacharoen.
Peu avant, le gouvernement thaïlandais avait annoncé avoir ordonné aux forces de police de ne pas s’opposer aux manifestants sur les lieux de protestation. « Les manifestants ont annoncé qu’ils voulaient prendre le contrôle des bâtiments gouvernementaux, mais le gouvernement ne veut pas qu’il y ait d’affrontements, aussi avons-nous ordonné aux policiers de lever le camp », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Teerat Ratanasevi.
Ces deux derniers jours, la police avait utilisé gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc contre les manifestants qui tentaient d’entrer à l’intérieur du siège du gouvernement.
Thaïlande : les manifestants envahissent le siège du gouvernement
Des manifestants thaïlandais
prennent la pose aux abords du siège du gouvernement à Bangkok. © Reuters
- Chaiwat Subprasom
Les manifestants opposés à la Première ministre
thaïlandaise Yingluck Shinawatra sont entrés en masse dans le complexe
administratif qui abrite le siège du gouvernement. La police a évacué les lieux
pour éviter de nouvelles violences.
C'est une atmosphère de kermesse qui règnerait en
ce moment dans le complexe administratif qui abrite le siège du gouvernement
thaïlandais, à Bangkok. Des manifestants qui réclament le départ de la Première
ministre Yingluck Shinawatra sont parvenus à y pénétrer en masse. Ils y ont même
fait entrer un camion.
La police a évacué les lieux sur ordre du
gouvernement pour éviter de nouveaux affrontements. Elle a démonté les rangées
de barbelés aux abords de son QG. Le chef des contestataires, Suthep Thaugsuban,
s'en était pris avec virulence aux forces de police lundi soir lors d'un
discours devant ses partisans, et il avait annoncé que les manifestants allaient
prendre le contrôle du siège de la police à Bangkok au cours de la journée de
mardi.
Les manifestants accusent la première ministre
d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, milliardaire et ancien
chef du gouvernement, exilé à Dubaï afin d'échapper à la justice qui l'a
condamné à deux années de prison pour abus de pouvoir.
Ukraine : nouveau rassemblement de manifestants devant le Parlement
Plusieurs milliers de manifestants favorables au rapprochement entre l’Ukraine et l’UE affluaient mardi matin à Kiev autour du Parlement, qui devait examiner dans la journée une motion de défiance du gouvernement.
Le Premier ministre, Mykola Azarov, dénonce ce qui ressemble à « un coup d’Etat » - AFP
Deux jours après une manifestation inédite depuis la Révolution orange de 2004 , plus d’un millier de personnes ont passé la nuit sur la Place de l’Indépendance à Kiev pour réclamer un rapprochement avec l’UE et le départ du pouvoir en place. La plupart d’entre eux, joints par plusieurs milliers de manifestants, se sont rassemblés mardi matin autour du Parlement, où se trouvaient des centaines de représentants des forces de l’ordre. Certains se dirigeaient aussi vers le siège du gouvernement afin d’en bloquer l’accès, comme ils l’ont fait lundi.
De nombreux manifestants présents portaient des gilets rouges aux couleurs du parti d’opposition Oudar du champion du monde de boxe Vitali Klitschko.
Dans un geste de conciliation envers l’opposition, le président du Parlement Volodymir Rybak, un proche du président Viktor Ianoukovitch, a annoncé mettre à l’ordre du jour mardi la question de la défiance du gouvernement, comme le réclame l’opposition.
Un mouvement fustigé par Moscou
Dimanche, quelque 100.000 manifestants se sont rassemblés à Kiev et des dizaines de milliers d’autres dans d’autres villes du pays pour protester contre la décision de Viktor Ianoukovitch de ne pas signer d’accord d’association avec l’UE. Il s’agit d’une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a renversé le régime en place et porté alors au pouvoir des pro-occidentaux.
Des affrontements dimanche avec la police ont fait de nombreux blessés dont une cinquantaine de journalistes et une centaine de policiers. « Ce qui se passe présente tous les signes d’un coup d’État », a dénoncé lundi le Premier ministre Mykola Azarov.
Le président russe Vladimir Poutine, qui a joué un rôle décisif pour dissuader Kiev de signer l’accord avec l’UE, a lui aussi fustigé lundi les manifestations en Ukraine, « préparées de l’extérieur » et qui « ressemblent plus à un pogrom qu’à une révolution ».
Kiev — Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a dénoncé lundi un "coup d?État" en cours à Kiev, où les manifestants bloquaient le siège du gouvernement, après une manifestation monstre la veille contre le pouvoir et pour le rapprochement avec l'Union européenne.
"Ce qui se passe présente tous les signes d'un coup d'État. C'est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience mais nous ne voulons pas que nos partenaires pensent que tout leur est permis", a déclaré M. Azarov, cité par les agences de presse ukrainiennes, au cours d'une rencontre avec les ambassadeurs de l'Union européenne, des États-Unis et du Canada.
Il a également affirmé qu'une prise d'assaut du Parlement était en préparation, sans donner plus de précisions.
Les manifestants de l'opposition favorable à l'Union européenne bloquaient lundi le siège du gouvernement, avec l'intention de forcer le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch à partir, à la suite de son refus de signer un accord d'association avec l'UE.
Ils avaient occupé dimanche la mairie de Kiev et la Maison des syndicats, un autre bâtiment officiel dans le centre de la capitale.
Quelque 100.000 manifestants se sont rassemblés dimanche à Kiev. Il s'agit d'une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a renversé le régime en place et porté alors au pouvoir des pro-occidentaux.
Des affrontements dimanche avec la police ont fait de nombreux blessés dont une cinquantaine de journalistes et, selon une porte-parole de la police, une centaine de policiers.
Le président russe Vladimir Poutine, qui a joué un rôle décisif pour dissuader Kiev de signer l'accord avec l'UE, a lui aussi fustigé lundi les manifestations en Ukraine, "préparées de l'extérieur" et qui "ressemblent plus à un pogrom qu'à une révolution".
"Nous voyons comment des groupes bien organisés sont impliqués", a déclaré M. Poutine lors d'une visite en Arménie. "C'est une tentative de déstabilisation du pouvoir légitime", a-t-il dit.
Pour la Maison Blanche, en revanche, il n'y a pas de tentative de prise du pouvoir en Ukraine, mais "des manifestations pacifiques" durement réprimées.
"Nous ne considérons certainement pas des manifestations pacifiques comme des coups d'Etat", a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, réagissant aux propos du Premier ministre ukrainien.
"La violence des autorités contre des manifestants pacifiques samedi matin à Kiev est inacceptable", a affirmé le porte-parole.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé lundi un appel au calme et au dialogue. Le secrétaire général "appelle toutes les parties à agir avec retenue, à éviter toute nouvelle violence et à respecter les principes de liberté d'expression et de rassemblement pacifique", a déclaré son porte-parole Martin Nesirky.
Motion de défiance examinée mardi
Dans un geste de conciliation, le président du Parlement Volodymyr Rybak a indiqué qu'il allait mettre mardi à l'ordre du jour la question de la défiance du gouvernement, comme le réclame l'opposition.
"Je vais soumettre cette question à la Rada", a déclaré M. Rybak, un proche du président Ianoukovitch, après avoir rencontré les leaders de l'opposition.
Le président Ianoukovitch a pour sa part reconnu dans une interview aux télévisions ukrainiennes que les forces de l'ordre étaient "allées trop loin" dans leur usage de la force contre les manifestants.
"Cela ne peut pas se justifier. Mais nous comprenons que (les policiers) ont été provoqués", a-t-il souligné.
Le chef de la police de Kiev a été limogé lundi.
Le président ukrainien a par ailleurs pris l'initiative d'appeler le chef de la Commission européenne, José Manuel Barroso pour lui promettre de procéder à une "enquête sur l'usage de la force par la police".
Il a aussi laissé entendre que l'intégration européenne était toujours sur la table en demandant à M. Barroso de recevoir une délégation ukrainienne pour discuter "de certains aspects de l'accord d'association" que Kiev a refusé de signer la semaine dernière.
Grèves dans l'Ouest
Plusieurs régions de l'Ouest nationaliste et pro-occidental ont répondu lundi à l'appel de l'opposition à la grève générale.
Le maire d'Ivano-Frankivsk, ville de plus de 200.000 habitants, Viktor Anouchkevitchous, a déclaré adhérer au mouvement et cesser le travail avec ses adjoints en "soutien aux grévistes".
Les autorités de Lviv, une autre ville de l'ouest du pays, ont également publié un communiqué de soutien à l'opposition.
A Kiev, plusieurs milliers de manifestants d'opposition ont bloqué lundi les accès au siège du gouvernement, conformément aux mots d'ordre lancés la veille par les leaders de l'opposition.
Quelque 10.000 personnes étaient encore rassemblées lundi soir sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la Révolution orange, les leaders de l'opposition les appelant à ne pas céder à des provocations, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Ces derniers, dont l'ex-champion du monde de boxe, et chef du parti Oudar, Vitali Klitschko, ressortent renforcés du succès de la mobilisation de dimanche, qui a par ailleurs rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans d'autres villes du pays.
Les leaders de l'opposition ont appelé dimanche soir à occuper le quartier gouvernemental dans le centre de Kiev jusqu'à la démission du gouvernement et du président.
La mobilisation de l'opposition a été provoquée par la volte-face du pouvoir ukrainien, qui a soudainement suspendu fin novembre la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis des mois, pour se tourner vers la Russie.
M. Ianoukovitch a fait savoir qu'il se rendrait prochainement à Moscou, après la Chine cette semaine, pour signer une "feuille de route de coopération".
Des étudiants aux dirigeants d'opposition, en passant par le parti au pouvoir, quels sont les acteurs de cette « bataille de Kiev » ?
LA SOCIÉTÉ CIVILE
Les étudiants ont pris dès les premiers jours les devants du mouvement pour la signature d'un accord avec l'Union européenne, dénonçant la « trahison » du Président, qui avait fait des négociations avec l'Europe un des axes de sa politique.
Beaucoup de ces manifestants n'ont pas connu l'ère communiste et étaient trop jeunes pour manifester en 2004 lors de la « révolution orange », qui s'opposait déjà à l'époque à Viktor Ianoukovitch.
Fière d'être ukrainienne, cette jeunesse se sent également profondément européenne. C'est grâce à leur mouvement que la mobilisation a pu perdurer pendant dix jours non-stop, les étudiants se relayant nuit et jour sur la place de l'Indépendance (Maidan Nezalezhnosti, que les Ukrainiens appellent tout simplement Maïdan, « la place »), avant d'en être délogés avec violence par la police, samedi 30 novembre à l'aube.
Très spontanée, la mobilisation étudiante ne compte pas d'icône particulièrement médiatisée dans ses rangs, et s'organise sur les réseaux sociaux sous le mot-clé #EuroMaïdan.
A neuf ans d'intervalle, ils manifestent contre une même figure, celle du président Viktor Ianoukovitch. En novembre 2004, ils contestaient les conditions de son élection frauduleuse et réclamaient un nouveau vote, qui se tiendra un mois plus tard et se conclura par l'éviction de Ianoukovitch de la présidence.
La « révolution orange » avait fait souffler un vent de liberté et d'espoir de démocratie dans le pays, mais de nombreux militants ont été déçus des résultats. Minés par les querelles internes et les ambitions personnelles, les « orangistes », au pouvoir de 2005 à 2010, ont raté l'occasion de moderniser et démocratiser l'Ukraine, à tel point qu'ils ont permis le retour par les urnes de Viktor Ianoukovitch à la présidence. Contrairement à 2004, quand ils soutenaient sans faille les deux icônes de la révolution, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko, les manifestants d'EuroMaïdan ne se sont pas trouvé de dirigeant naturel.
Trois principaux partis forment l'opposition au Parti des régions, la puissante formation politique de Viktor Ianoukovitch. Des libéraux aux ultranationalistes, ils balaient un large spectre politique, mais se retrouvent unis dans leur opposition au Président et dans leur volonté de se rapprocher de l'Union européenne.
L'opposition a déclaré ces derniers jours œuvrer à une alliance, mais n'a pas réussi pour l'instant à se mettre d'accord sur un nom de leader.
Candidat malheureux à la mairie de Kiev en 2006, le seul mandat qu'il a exercé est celui de député, depuis 2012. Ces derniers jours cependant, devant la foule de manifestants, ses discours étaient les plus applaudis et son nom fréquemment scandé. Klitschko, qui a fait de la lutte contre la corruption sa principale bataille, est respecté dans le pays pour avoir bâti honnêtement sa fortune, par ses victoires sportives, et non par des affaires frauduleuses.
Depuis 2011 et l'emprisonnement de l'ancienne première ministre (condamnée à 7 ans de prison, officiellement pour abus de pouvoir dans la signature d'un accord gazier avec la Russie en 2009), Iatseniouk a rapproché sa formation de celle de Timochenko. En l'absence politique de la « dame à la natte », hospitalisée sous surveillance à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, Iatseniouk tente de s'imposer comme son héritier et son plus ardent défenseur.
Malgré son radicalisme, le parti est donc un interlocuteur des négociateurs européens et s'affiche, aux côtés des partis Oudar et Batkivichtchina, aux premiers rangs de la contestation contre Ianoukovitch.
LE PRÉSIDENT IANOUKOVITCH AFFAIBLI
Alors qu'il tentait de manœuvrer depuis quelques jours pour rassurer les manifestants pro-UE, affirmant ses ambitions européennes tout en ménageant son voisin russe, Viktor Ianoukovitch semble perdre pied. Son pays est en ébullition, l'opposition occupe ou bloque plusieurs bâtiments clés de la capitale, et des centaines de blessés ont été recensés dimanche dans des affrontements en marge des manifestations. Devant l'ampleur de la mobilisation, il a finalement décidé, à la dernière minute, d'annuler la visite officielle qu'il devait faire en Chine, mardi.
Des propos insuffisants pour rassurer les manifestants, qui ne croient plus le Parti des régions après tant de valses hésitations. Tout porte à croire, en effet, que Ianoukovitch s'est rapproché ces dernières semaines de Moscou. Le premier ministre, Mykola Azarov, a d'ailleurs admis que la Russie avait fait pression sur Kiev pour suspendre les négociations avec l'UE. Autre signe inquiétant : Viktor Ianoukovitch a fait savoir, lundi, qu'il se rendrait en Russie le 6 décembre, après sa visite en Chine, pour discuter d'une nouvelle coopération économique.
Damas — La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a fait état lundi pour la première fois de preuves indiquant "une responsabilité" du président Bachar al-Assad dans des crimes contre l'humanité en Syrie, où le conflit a tué près de 126.000 personnes.
Dans le même temps, des rebelles syriens, dont des jihadistes du Front al-Nosra, se sont emparés de la ville chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, en utilisant une tactique inédite: lancer des pneus remplis d'explosifs sur leurs adversaires.
La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a indiqué à Genève que la Commission d'enquête sur la Syrie du Conseil des droits de l'Homme avait "produit d'énormes quantités de preuves (...) sur des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité", ajoutant: "les preuves indiquent une responsabilité au plus haut niveau du gouvernement, y compris du chef de l'Etat".
La Commission a pour mission d'enquêter sur toutes les violations des droits de l'Homme depuis mars 2011, date du début de la révolte en Syrie, et d'identifier les coupables afin qu'ils soient jugés.
Dans son dernier rapport en septembre, la Commission a accusé le régime de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, et la rébellion de crimes de guerre. Mais elle n'a jamais nommé les hauts responsables du régime mis en cause, ni mentionné directement le chef de l'Etat.
Mme Pillay a souligné qu'elle souhaitait une enquête judiciaire "nationale ou internationale crédible".
Le conflit syrien a débuté en mars 2011 par une révolte populaire qui s'est transformée en insurrection armée face à la répression sanglante menée par le régime.
Les violences ont causé la mort de quelque 126.000 personnes en près de trois ans, selon un nouveau bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme(OSDH).
35% des morts sont des civils -- soit 44.381 dont 6.627 enfants et 4.454 femmes -- et 65% des combattants. Les décès dans les rangs des forces du régime (50.927) sont deux fois plus importants que dans ceux des rebelles (27.746), selon cet organisme qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.
"Enorme crise humanitaire"
Alors que les violences ne montrent aucun signe de répit, un million de Syriens au moins manquent régulièrement de nourriture, les combats et les points de contrôle militaires mettant à mal la distribution de l'aide alimentaire, a dénoncé la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR).
Evoquant "une énorme crise humanitaire", la FICR s'est dite inquiète avec l'arrivée de l'hiver.
Sur le terrain, les rebelles ont marqué un point en prenant lundi soir, après trois (BIEN trois) jours de combats, le contrôle de la ville chrétienne de Maaloula, à 55 km au nord de Damas, selon l'OSDH.
D'après une source au sein des services de sécurité, les rebelles, dont des jihadistes, positionnés en haut de la falaise surplombant la ville, ont fait rouler un grand nombre de pneus bourrés d'explosifs sur les soldats.
Des combats étaient encore en cours autour de la ville dans la soirée, selon l'OSDH.
Selon l'agence officielle Sana, les rebelles sont entrés dans le couvent orthodoxe de Mar Takla, où se trouvaient 40 religieuses et orphelins.
Le nonce du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario Zenari, cité par Radio Vatican, a indiqué que 12 religieuses avaient été emmenées de force, sans savoir s'il s'agissait d'un enlèvement ou d'une prise de contrôle du couvent pour avoir la main libre à Maaloula.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité, dans lequel il accuse les rebelles de "saccager des églises" dans la ville et appelle la communauté internationale à agir.
Concernant la destruction de l'arsenal chimique syrien, la coordinatrice de la mission conjointe entre l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), Sigrid Kaag, a assuré que le "plus complexe" restait à venir, "malgré les progrès significatifs (...) effectués".
De son côté, le Pentagone a commencé à équiper un navire pour pouvoir détruire à bord une partie de cet arsenal, selon un porte-parole.
Enfin sur le plan politique, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi s'est déclaré en faveur de la création d'une nouvelle République dont les Syriens devront définir "la nature".
Paris — En lutte contre la hausse de la TVA à 20% au 1er janvier 2014, les dirigeants de centres équestres avaient remisé les poneys, mais sorti camions et caravanes lundi pour perturber la circulation sur les routes d'Île-de-France.
En revanche, les routiers qui appelaient à des barrages filtrants pour protester contre l'écotaxe, ont mis fin à leur mouvement plus tôt que prévu, faute d'un nombre suffisant de participants.
Selon le Centre national d' Information routière de Rosny-sous-Bois, la circulation était redevenue globalement fluide à mi-journée sur le réseau francilien, après un total cumulé de 117 km d'encombrements dans la matinée. La manifestation des centres équestres ont provoqué en direction de Paris des ralentissements sur l'A6, l'A4, l'A10 et l'A13.
Quelque 120 camions de chevaux (vides) ont convergé vers 13 heures au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis) où se tient le Salon du cheval de Paris.
"Dans le cheval, on est pas des riches", a expliqué Aline, sur un parking du Haras de Jardy (Marnes-la-Coquette, Hauts-de-Seine) où une vingtaine de camions s'étaient donnés rendez-vous avant le lever du jour. Cette gérante d'une écurie à Villiers-Saint-Frédéric (Yvelines), qui a participé à toutes les manifestations contre l'"équitaxe", a joué du klaxon de sa Polo grise dans l'un des quatre convois convergeant vers le Salon du Cheval.
"TVA en plus, on finit chez Findus", affirmait une affichette sur le pare-brise d'une voiture.
"Cette hausse de la TVA, ça va se répercuter sur toute la chaîne, les maréchaux-ferrand, les selliers, les vétérinaires? On n'aura plus les moyens d'entretenir nos chevaux et plus personne ne pourra les racheter", soupire son amie Anaïs, monitrice équestre au chômage.
Manif à Bruxelles?
Le monde de l'équitation se mobilise depuis plusieurs semaines contre une hausse de la TVA de 7 à 20%, destinée à mettre la France en conformité avec une directive européenne.
Pour Pascal Mulet-Querner, porte-parole du collectif "Equitation en péril", "deux mille centres équestres (sur les 7.000 existants) et leurs 6.000 emplois sont menacés par cette hausse".
Lors d'une conférence de presse au Salon du cheval de Paris, Equitation en péril n'a d'ailleurs "pas écarté de nouvelles mobilisation en cas d'échec de négociations avec le gouvernement pour un amendement dans la loi de finances".
"Nous espérons que cela se terminera favorablement (...) Nous n'écartons pas de nouvelles manifestations. On peut aller a Bruxelles, c'est pas très loin. On saura se montrer inventifs", a déclaré Francois Lucas, président du Comité régional d'équitation d'Ile-de-France.
Le gouvernement a proposé de créer un "fonds cheval" et affiché son intention de renégocier à Bruxelles une TVA à taux réduit.
Lors d'une conférence de presse organisée à la hâte lundi soir, les ministres du Budget Bernard Cazeneuve et de l'Agriculture Stéphane Le Foll et des Sports Valérie Fourneyron ont rappelé que la France risquait 50 millions d'euros d'amende si elle était condamnée par Bruxelles.
Rendez-vous est également pris pour début de semaine prochaine avec le Commissaire européen en charge de la Fiscalité, Algirdas Semeta, pour demander des aménagements provisoires sur certaines activités sur les centres équestres.
Du côté des routiers, près de 200 camions ont participé aux barrages filtrants organisés lundi matin, selon les estimations du collectif, qui a finalement décidé d'annuler l'opération. "On est malheureusement contraints et forcés d'annuler", faute d'un nombre suffisant de camions, a expliqué le dirigeant du collectif Alain Spinelli devant la presse à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne).
Des opérations escargot se sont poursuivies sur plusieurs grands axes routiers en région, sans toutefois provoquer d'importants bouchons.
"Nous avons atteint une partie de l'objectif. Alain Spinelli va être reçu par le ministre des Transports. Il va y avoir une vraie remise à plat de l'écotaxe", a précisé à l'AFP Yann Viguier, porte-parole du collectif.
L'écotaxe, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2014 après deux reports, a finalement été suspendue sine die.
Interrogé lundi sur i-Télé, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a dit vouloir "lancer un plan de modernisation des transports routiers".
Ukraine: le Premier ministre dénonce un coup d'État
(AFP)
Kiev — Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a dénoncé lundi un "coup d?État" en cours à Kiev, où les manifestants bloquaient le siège du gouvernement, après une manifestation monstre la veille contre le pouvoir et pour le rapprochement avec l'Union européenne.
"Ce qui se passe présente tous les signes d'un coup d'État. C'est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience mais nous ne voulons pas que nos partenaires pensent que tout leur est permis", a déclaré M. Azarov, cité par les agences de presse ukrainiennes, au cours d'une rencontre avec les ambassadeurs de l'Union européenne, des États-Unis et du Canada.
Il a également affirmé qu'une prise d'assaut du Parlement était en préparation, sans donner plus de précisions.
Les manifestants de l'opposition favorable à l'Union européenne bloquaient lundi le siège du gouvernement, avec l'intention de forcer le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch à partir, à la suite de son refus de signer un accord d'association avec l'UE.
Ils avaient occupé dimanche la mairie de Kiev et la Maison des syndicats, un autre bâtiment officiel dans le centre de la capitale.
Quelque 100.000 manifestants se sont rassemblés dimanche à Kiev. Il s'agit d'une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a renversé le régime en place et porté alors au pouvoir des pro-occidentaux.
Des affrontements dimanche avec la police ont fait de nombreux blessés dont une cinquantaine de journalistes et, selon une porte-parole de la police, une centaine de policiers.
Le président russe Vladimir Poutine, qui a joué un rôle décisif pour dissuader Kiev de signer l'accord avec l'UE, a lui aussi fustigé lundi les manifestations en Ukraine, "préparées de l'extérieur" et qui "ressemblent plus à un pogrom qu'à une révolution".
"Nous voyons comment des groupes bien organisés sont impliqués", a déclaré M. Poutine lors d'une visite en Arménie. "C'est une tentative de déstabilisation du pouvoir légitime", a-t-il dit.
Pour la Maison Blanche, en revanche, il n'y a pas de tentative de prise du pouvoir en Ukraine, mais "des manifestations pacifiques" durement réprimées.
"Nous ne considérons certainement pas des manifestations pacifiques comme des coups d'Etat", a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, réagissant aux propos du Premier ministre ukrainien.
"La violence des autorités contre des manifestants pacifiques samedi matin à Kiev est inacceptable", a affirmé le porte-parole.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé lundi un appel au calme et au dialogue. Le secrétaire général "appelle toutes les parties à agir avec retenue, à éviter toute nouvelle violence et à respecter les principes de liberté d'expression et de rassemblement pacifique", a déclaré son porte-parole Martin Nesirky.
Motion de défiance examinée mardi
Dans un geste de conciliation, le président du Parlement Volodymyr Rybak a indiqué qu'il allait mettre mardi à l'ordre du jour la question de la défiance du gouvernement, comme le réclame l'opposition.
"Je vais soumettre cette question à la Rada", a déclaré M. Rybak, un proche du président Ianoukovitch, après avoir rencontré les leaders de l'opposition.
Le président Ianoukovitch a pour sa part reconnu dans une interview aux télévisions ukrainiennes que les forces de l'ordre étaient "allées trop loin" dans leur usage de la force contre les manifestants.
"Cela ne peut pas se justifier. Mais nous comprenons que (les policiers) ont été provoqués", a-t-il souligné.
Le chef de la police de Kiev a été limogé lundi.
Le président ukrainien a par ailleurs pris l'initiative d'appeler le chef de la Commission européenne, José Manuel Barroso pour lui promettre de procéder à une "enquête sur l'usage de la force par la police".
Il a aussi laissé entendre que l'intégration européenne était toujours sur la table en demandant à M. Barroso de recevoir une délégation ukrainienne pour discuter "de certains aspects de l'accord d'association" que Kiev a refusé de signer la semaine dernière.
Grèves dans l'Ouest
Plusieurs régions de l'Ouest nationaliste et pro-occidental ont répondu lundi à l'appel de l'opposition à la grève générale.
Le maire d'Ivano-Frankivsk, ville de plus de 200.000 habitants, Viktor Anouchkevitchous, a déclaré adhérer au mouvement et cesser le travail avec ses adjoints en "soutien aux grévistes".
Les autorités de Lviv, une autre ville de l'ouest du pays, ont également publié un communiqué de soutien à l'opposition.
A Kiev, plusieurs milliers de manifestants d'opposition ont bloqué lundi les accès au siège du gouvernement, conformément aux mots d'ordre lancés la veille par les leaders de l'opposition.
Quelque 10.000 personnes étaient encore rassemblées lundi soir sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la Révolution orange, les leaders de l'opposition les appelant à ne pas céder à des provocations, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Ces derniers, dont l'ex-champion du monde de boxe, et chef du parti Oudar, Vitali Klitschko, ressortent renforcés du succès de la mobilisation de dimanche, qui a par ailleurs rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans d'autres villes du pays.
Les leaders de l'opposition ont appelé dimanche soir à occuper le quartier gouvernemental dans le centre de Kiev jusqu'à la démission du gouvernement et du président.
La mobilisation de l'opposition a été provoquée par la volte-face du pouvoir ukrainien, qui a soudainement suspendu fin novembre la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis des mois, pour se tourner vers la Russie.
M. Ianoukovitch a fait savoir qu'il se rendrait prochainement à Moscou, après la Chine cette semaine, pour signer une "feuille de route de coopération".
Les visages de la contestation en Ukraine
Le Monde.fr
Rassemblée spontanément depuis plus de dix jours, une foule de plus en plus nombreuse réclame la démission du président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, après sa volte-face le 21 novembre sur un rapprochement du pays avec l'Europe.
Comptant quelques dizaines de milliers de manifestants les premiers jours, la mobilisation a fait descendre plus de 100 000 personnes dans les rues de Kiev et d'autres grandes villes, dimanche 1er décembre, écœurées par la violente répression policière du week-end. Lundi, des manifestants occupaient la mairie de la capitale ukrainienne et bloquaient l'accès au siège du gouvernement.Des étudiants aux dirigeants d'opposition, en passant par le parti au pouvoir, quels sont les acteurs de cette « bataille de Kiev » ?
LA SOCIÉTÉ CIVILE
- Les étudiants
Les étudiants ont pris dès les premiers jours les devants du mouvement pour la signature d'un accord avec l'Union européenne, dénonçant la « trahison » du Président, qui avait fait des négociations avec l'Europe un des axes de sa politique.
Beaucoup de ces manifestants n'ont pas connu l'ère communiste et étaient trop jeunes pour manifester en 2004 lors de la « révolution orange », qui s'opposait déjà à l'époque à Viktor Ianoukovitch.
Fière d'être ukrainienne, cette jeunesse se sent également profondément européenne. C'est grâce à leur mouvement que la mobilisation a pu perdurer pendant dix jours non-stop, les étudiants se relayant nuit et jour sur la place de l'Indépendance (Maidan Nezalezhnosti, que les Ukrainiens appellent tout simplement Maïdan, « la place »), avant d'en être délogés avec violence par la police, samedi 30 novembre à l'aube.
Très spontanée, la mobilisation étudiante ne compte pas d'icône particulièrement médiatisée dans ses rangs, et s'organise sur les réseaux sociaux sous le mot-clé #EuroMaïdan.
Lire notre analyse (en édition abonnés) : En Ukraine, un mouvement épidermique et spontané qui bouscule l'échiquier politique
- Les « vétérans » de la « révolution orange »
A neuf ans d'intervalle, ils manifestent contre une même figure, celle du président Viktor Ianoukovitch. En novembre 2004, ils contestaient les conditions de son élection frauduleuse et réclamaient un nouveau vote, qui se tiendra un mois plus tard et se conclura par l'éviction de Ianoukovitch de la présidence.
La « révolution orange » avait fait souffler un vent de liberté et d'espoir de démocratie dans le pays, mais de nombreux militants ont été déçus des résultats. Minés par les querelles internes et les ambitions personnelles, les « orangistes », au pouvoir de 2005 à 2010, ont raté l'occasion de moderniser et démocratiser l'Ukraine, à tel point qu'ils ont permis le retour par les urnes de Viktor Ianoukovitch à la présidence. Contrairement à 2004, quand ils soutenaient sans faille les deux icônes de la révolution, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko, les manifestants d'EuroMaïdan ne se sont pas trouvé de dirigeant naturel.
Lire le reportage : « En 2004, on se battait pour une personne, aujourd'hui on se bat pour une idée »
LES LEADERS POLITIQUESTrois principaux partis forment l'opposition au Parti des régions, la puissante formation politique de Viktor Ianoukovitch. Des libéraux aux ultranationalistes, ils balaient un large spectre politique, mais se retrouvent unis dans leur opposition au Président et dans leur volonté de se rapprocher de l'Union européenne.
L'opposition a déclaré ces derniers jours œuvrer à une alliance, mais n'a pas réussi pour l'instant à se mettre d'accord sur un nom de leader.
- Vitali Klitschko
Candidat malheureux à la mairie de Kiev en 2006, le seul mandat qu'il a exercé est celui de député, depuis 2012. Ces derniers jours cependant, devant la foule de manifestants, ses discours étaient les plus applaudis et son nom fréquemment scandé. Klitschko, qui a fait de la lutte contre la corruption sa principale bataille, est respecté dans le pays pour avoir bâti honnêtement sa fortune, par ses victoires sportives, et non par des affaires frauduleuses.
Le portrait de Vitali Klitschko, paru dans Le Monde en juillet (en édition abonnés)
- Arseni Iatseniouk
Depuis 2011 et l'emprisonnement de l'ancienne première ministre (condamnée à 7 ans de prison, officiellement pour abus de pouvoir dans la signature d'un accord gazier avec la Russie en 2009), Iatseniouk a rapproché sa formation de celle de Timochenko. En l'absence politique de la « dame à la natte », hospitalisée sous surveillance à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, Iatseniouk tente de s'imposer comme son héritier et son plus ardent défenseur.
- Oleg Tiagnybok
Malgré son radicalisme, le parti est donc un interlocuteur des négociateurs européens et s'affiche, aux côtés des partis Oudar et Batkivichtchina, aux premiers rangs de la contestation contre Ianoukovitch.
LE PRÉSIDENT IANOUKOVITCH AFFAIBLI
Alors qu'il tentait de manœuvrer depuis quelques jours pour rassurer les manifestants pro-UE, affirmant ses ambitions européennes tout en ménageant son voisin russe, Viktor Ianoukovitch semble perdre pied. Son pays est en ébullition, l'opposition occupe ou bloque plusieurs bâtiments clés de la capitale, et des centaines de blessés ont été recensés dimanche dans des affrontements en marge des manifestations. Devant l'ampleur de la mobilisation, il a finalement décidé, à la dernière minute, d'annuler la visite officielle qu'il devait faire en Chine, mardi.
L'analyse de notre correspondante à Moscou (en édition abonnés) : L’Ukraine condamnée par l’absence de vision de Viktor Ianoukovitch
Officiellement, le président maintient que le gel des négociations avec l'Union européenne n'est qu'une « pause » et que le rapprochement avec l'Europe reste son objectif. Interrogé par Le Monde.fr, un député du Parti des régions, Vladyslav Loukianov, explique que les membres de son mouvement se divisent entre l'envie de se tourner vers l'Union européenne et le souhait d'entretenir des relations plus étroites avec Moscou. « Mais la position officielle du parti est que l'Ukraine n'a pas vocation à rejoindre l'union douanière de la Russie [qui inclut actuellement le Kazakhstan et la Biélorussie], et encore moins une union eurasienne. » Des propos insuffisants pour rassurer les manifestants, qui ne croient plus le Parti des régions après tant de valses hésitations. Tout porte à croire, en effet, que Ianoukovitch s'est rapproché ces dernières semaines de Moscou. Le premier ministre, Mykola Azarov, a d'ailleurs admis que la Russie avait fait pression sur Kiev pour suspendre les négociations avec l'UE. Autre signe inquiétant : Viktor Ianoukovitch a fait savoir, lundi, qu'il se rendrait en Russie le 6 décembre, après sa visite en Chine, pour discuter d'une nouvelle coopération économique.
Voir aussi nos explications en vidéo : Pourquoi les Ukrainiens manifestent-ils ?
Crimes contre l'humanité en Syrie: une responsable de l'ONU évoque des preuves contre Assad
(AFP)
Dans le même temps, des rebelles syriens, dont des jihadistes du Front al-Nosra, se sont emparés de la ville chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, en utilisant une tactique inédite: lancer des pneus remplis d'explosifs sur leurs adversaires.
La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a indiqué à Genève que la Commission d'enquête sur la Syrie du Conseil des droits de l'Homme avait "produit d'énormes quantités de preuves (...) sur des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité", ajoutant: "les preuves indiquent une responsabilité au plus haut niveau du gouvernement, y compris du chef de l'Etat".
La Commission a pour mission d'enquêter sur toutes les violations des droits de l'Homme depuis mars 2011, date du début de la révolte en Syrie, et d'identifier les coupables afin qu'ils soient jugés.
Dans son dernier rapport en septembre, la Commission a accusé le régime de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, et la rébellion de crimes de guerre. Mais elle n'a jamais nommé les hauts responsables du régime mis en cause, ni mentionné directement le chef de l'Etat.
Mme Pillay a souligné qu'elle souhaitait une enquête judiciaire "nationale ou internationale crédible".
Le conflit syrien a débuté en mars 2011 par une révolte populaire qui s'est transformée en insurrection armée face à la répression sanglante menée par le régime.
Les violences ont causé la mort de quelque 126.000 personnes en près de trois ans, selon un nouveau bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme(OSDH).
35% des morts sont des civils -- soit 44.381 dont 6.627 enfants et 4.454 femmes -- et 65% des combattants. Les décès dans les rangs des forces du régime (50.927) sont deux fois plus importants que dans ceux des rebelles (27.746), selon cet organisme qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.
"Enorme crise humanitaire"
Evoquant "une énorme crise humanitaire", la FICR s'est dite inquiète avec l'arrivée de l'hiver.
Sur le terrain, les rebelles ont marqué un point en prenant lundi soir, après trois (BIEN trois) jours de combats, le contrôle de la ville chrétienne de Maaloula, à 55 km au nord de Damas, selon l'OSDH.
D'après une source au sein des services de sécurité, les rebelles, dont des jihadistes, positionnés en haut de la falaise surplombant la ville, ont fait rouler un grand nombre de pneus bourrés d'explosifs sur les soldats.
Des combats étaient encore en cours autour de la ville dans la soirée, selon l'OSDH.
Selon l'agence officielle Sana, les rebelles sont entrés dans le couvent orthodoxe de Mar Takla, où se trouvaient 40 religieuses et orphelins.
Le nonce du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario Zenari, cité par Radio Vatican, a indiqué que 12 religieuses avaient été emmenées de force, sans savoir s'il s'agissait d'un enlèvement ou d'une prise de contrôle du couvent pour avoir la main libre à Maaloula.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité, dans lequel il accuse les rebelles de "saccager des églises" dans la ville et appelle la communauté internationale à agir.
Concernant la destruction de l'arsenal chimique syrien, la coordinatrice de la mission conjointe entre l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), Sigrid Kaag, a assuré que le "plus complexe" restait à venir, "malgré les progrès significatifs (...) effectués".
De son côté, le Pentagone a commencé à équiper un navire pour pouvoir détruire à bord une partie de cet arsenal, selon un porte-parole.
Enfin sur le plan politique, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi s'est déclaré en faveur de la création d'une nouvelle République dont les Syriens devront définir "la nature".
Kim Jong-un fait disparaître son mentor
Jang Song-thaek, l'oncle du jeune dirigeant nord-coréen, qui l'avait guidé à son arrivée au pouvoir, a été démis de ses fonctions et n'est plus reparu. Certains de ses proches ont été exécutés.
L’oncle du jeune dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, présenté longtemps comme son mentor, a été écarté du poste à haute responsabilité qu’il occupait au sein de l’armée et plusieurs de ses proches ont été exécutés, ont indiqué mardi des responsables sud-coréens.
Lors d’un compte-rendu devant un comité parlementaire, les services de renseignements sud-coréens ont indiqué que Jang Song-thaek s’était vu retirer le poste de vice-président de la Commission de défense nationale, organe de décision le plus puissant du pays, a rapporté à la presse un député.
S’il était confirmé, le limogeage de Jang Song-thaek constituerait le rebondissement politique le plus significatif au sein du pouvoir nord-coréen, depuis l’arrivée à la tête du pays de Kim Jong-un en décembre 2011 qui a succédé à son père, Kim Jong-il, mort d’une crise cardiaque.
Lors d’une réunion convoquée en urgence avec le comité parlementaire, les services de renseignements sud-coréens ont indiqué que Jang «avait été récemment écarté de son poste et deux de ses proches, Ri Yong-ha et Jang Soo-kil, excéutés en public à la mi-novembre», a précisé à la presse le député Jung Cheong-rae.
«Tous les membres de l’armée ont été informés de ces exécutions. Depuis, Jang Song-thaek a disparu», a-t-il ajouté. Jang Song-thaek, époux de la sœur de Kim Jong-il, a été pendant des décennies un des personnages clés du pouvoir en Corée du Nord, exercé par trois générations de Kim (grand-père, père et fils) depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il avait notamment guidé les pas de son neveu lors de ses premiers pas à la tête du pays.
Lors d’un compte-rendu devant un comité parlementaire, les services de renseignements sud-coréens ont indiqué que Jang Song-thaek s’était vu retirer le poste de vice-président de la Commission de défense nationale, organe de décision le plus puissant du pays, a rapporté à la presse un député.
S’il était confirmé, le limogeage de Jang Song-thaek constituerait le rebondissement politique le plus significatif au sein du pouvoir nord-coréen, depuis l’arrivée à la tête du pays de Kim Jong-un en décembre 2011 qui a succédé à son père, Kim Jong-il, mort d’une crise cardiaque.
Lors d’une réunion convoquée en urgence avec le comité parlementaire, les services de renseignements sud-coréens ont indiqué que Jang «avait été récemment écarté de son poste et deux de ses proches, Ri Yong-ha et Jang Soo-kil, excéutés en public à la mi-novembre», a précisé à la presse le député Jung Cheong-rae.
«Tous les membres de l’armée ont été informés de ces exécutions. Depuis, Jang Song-thaek a disparu», a-t-il ajouté. Jang Song-thaek, époux de la sœur de Kim Jong-il, a été pendant des décennies un des personnages clés du pouvoir en Corée du Nord, exercé par trois générations de Kim (grand-père, père et fils) depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il avait notamment guidé les pas de son neveu lors de ses premiers pas à la tête du pays.
JUSTICE ?
Prison de Montmédy : des détenus diffusent leur Harlem shake
L'Est Républicain assure que "c'est bien dans la prison de
Montmédy que ces images ont été tournées par des détenus". Dans celle qui a
été mise en ligne le 16 novembre, l'un des détenus s'amuse à jouer les
surveillants en portant une "veste polaire de l'administration pénitentiaire
avec un grade sur la poitrine".
L'autre publiée le 21 novembre montre tout
simplement un Harlem shake, cette danse loufoque sur un morceau du compositeur
de musique électronique Baauer. Les deux donnent une image assez étonnante du
climat qui règne dans cette prison. Et posent un certain nombre de questions :
comment les détenus ont pu se procurer ce vêtement, comment ont-ils filmer ces
vidéos et comment celles-ci se sont retrouver sur internet?
Plainte d’une association croate: Bob Dylan mis en examen à Paris pour injure
Bob Dylan a été entendu et mis en examen en novembre à Paris p avoir comparé les Croates aux nazis, dans une interview publiée dans l’édition française de Rolling Stone, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Le célébrissime chanteur américain a été mis en examen, ce qui est automatique dans ce type de procédure, pour «injure» et «provocation à la haine», à la suite de la plainte d’une association croate.
La loi française sur la presse réprime en effet la provocation à «la discrimination, à la haine, ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée».
Cette mise en examen a été signifiée au chanteur à la mi-novembre à l’occasion de son passage à Paris où Dylan a donné plusieurs concerts et été décoré de la Légion d’honneur par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Le Conseil représentatif de la communauté et des institutions croates de France (CRICCF) avait déposé une plainte avec constitution de partie civile après la parution de l’entretien en octobre 2012 dans Rolling Stone.
Dans cette interview, portant notamment sur son engagement historique dans le mouvement pour les droits civiques des Noirs, Bob Dylan déclarait: «Si vous avez du Ku Klux Klan dans le sang, les Noirs peuvent le sentir, même encore aujourd’hui. Tout comme les juifs peuvent sentir le sang nazi et les Serbes le sang croate.»
L’affaire sera jugée devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les délits de presse. Interrogé par l’AFP, un représentant de Sony-BMG Music France, maison de disques du chanteur, a déclaré: «Nous ne savons rien de ça.» Contacté par l’AFP, un responsable du CRICCF n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat.
Polémique sur les périodes troubles de l’histoire
Pendant la Seconde guerre mondiale la Croatie a été gouvernée par le régime des Oustachis, allié aux nazis qui avaient créé une Croatie indépendante sur les ruines du royaume yougoslave envahi. Des centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de tziganes et de Croates antifascistes sont morts dans les camps de concentration - essentiellement à Jasenovac surnommé «l’Auschwitz croate» - mis en place par le régime pro-nazi d’Ante Pavelic.
La Croatie et la Serbie se sont affrontées après l’effondrement de la Yougoslavie et la déclaration d’indépendance de Zagreb dans une guerre qui a duré de 1991 à 1995 et fait quelque 20.000 morts.
A l’occasion de son passage à Paris, où il avait donné trois concerts au Grand Rex, le chanteur avait été décoré de la Légion d’honneur, Mme Filippetti ayant proposé au printemps que «celui qu’Obama a qualifié lui-même de plus grand musicien américain de l’histoire» reçoive la prestigieuse décoration datant de Napoléon. Le Canard enchaîné avait déclenché une polémique en affirmant que la Grande Chancellerie de l’ordre considérait le chanteur indigne de recevoir cette distinction, compte tenu de ses prises de position pacifistes et du fait qu’il avait consommé de la marijuana. Après délibération, un avis favorable avait pourtant été rendu début juin.
Les Croates sont très sensibles dès lors qu’on fait référence au périodes troubles de leur histoire, surtout à leur premier Etat indépendant croate (NDH).
Encore aujourd’hui, le nombre des victimes tuées à Jasenovac ne fait pas l’unanimité. Zagreb avance 80.000, le Musée américain de l’Holocauste 100.000, tandis que des associations serbes parlent de 700.000. Même de nos jours, des extrémistes croates et des hooligans empruntent symboles et insignes oustachis lors de manifestations politiques ou lors d’événements culturels et sportifs.
«Nous, nous espérons qu’il s’excusera et nous sommes prêts à accepter ses excuses», a déclaré Ivan Jurasinovic, avocat du CRICCF.
«Une condamnation ne répare pas autant que des excuses», a dit l’avocat, en insistant sur le caractère public que devraient avoir de tels regrets en raison de «la violence du propos».
«Là-bas (en Croatie, ndlr) on ne comprend pas», a-t-il ajouté, soulignant la grande popularité de Bob Dylan dans le pays.
La loi française sur la presse réprime la provocation à «la discrimination, à la haine, ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée».
Sa mise en examen a été signifiée au chanteur à la mi-novembre à l’occasion de son passage à Paris, où Dylan avait donné plusieurs concerts et avait été décoré de la Légion d’honneur par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Le célébrissime chanteur américain a été mis en examen, ce qui est automatique dans ce type de procédure, pour «injure» et «provocation à la haine», à la suite de la plainte d’une association croate.
La loi française sur la presse réprime en effet la provocation à «la discrimination, à la haine, ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée».
Cette mise en examen a été signifiée au chanteur à la mi-novembre à l’occasion de son passage à Paris où Dylan a donné plusieurs concerts et été décoré de la Légion d’honneur par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Le Conseil représentatif de la communauté et des institutions croates de France (CRICCF) avait déposé une plainte avec constitution de partie civile après la parution de l’entretien en octobre 2012 dans Rolling Stone.
Dans cette interview, portant notamment sur son engagement historique dans le mouvement pour les droits civiques des Noirs, Bob Dylan déclarait: «Si vous avez du Ku Klux Klan dans le sang, les Noirs peuvent le sentir, même encore aujourd’hui. Tout comme les juifs peuvent sentir le sang nazi et les Serbes le sang croate.»
L’affaire sera jugée devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les délits de presse. Interrogé par l’AFP, un représentant de Sony-BMG Music France, maison de disques du chanteur, a déclaré: «Nous ne savons rien de ça.» Contacté par l’AFP, un responsable du CRICCF n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat.
Polémique sur les périodes troubles de l’histoire
Pendant la Seconde guerre mondiale la Croatie a été gouvernée par le régime des Oustachis, allié aux nazis qui avaient créé une Croatie indépendante sur les ruines du royaume yougoslave envahi. Des centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de tziganes et de Croates antifascistes sont morts dans les camps de concentration - essentiellement à Jasenovac surnommé «l’Auschwitz croate» - mis en place par le régime pro-nazi d’Ante Pavelic.
La Croatie et la Serbie se sont affrontées après l’effondrement de la Yougoslavie et la déclaration d’indépendance de Zagreb dans une guerre qui a duré de 1991 à 1995 et fait quelque 20.000 morts.
A l’occasion de son passage à Paris, où il avait donné trois concerts au Grand Rex, le chanteur avait été décoré de la Légion d’honneur, Mme Filippetti ayant proposé au printemps que «celui qu’Obama a qualifié lui-même de plus grand musicien américain de l’histoire» reçoive la prestigieuse décoration datant de Napoléon. Le Canard enchaîné avait déclenché une polémique en affirmant que la Grande Chancellerie de l’ordre considérait le chanteur indigne de recevoir cette distinction, compte tenu de ses prises de position pacifistes et du fait qu’il avait consommé de la marijuana. Après délibération, un avis favorable avait pourtant été rendu début juin.
Les Croates sont très sensibles dès lors qu’on fait référence au périodes troubles de leur histoire, surtout à leur premier Etat indépendant croate (NDH).
Encore aujourd’hui, le nombre des victimes tuées à Jasenovac ne fait pas l’unanimité. Zagreb avance 80.000, le Musée américain de l’Holocauste 100.000, tandis que des associations serbes parlent de 700.000. Même de nos jours, des extrémistes croates et des hooligans empruntent symboles et insignes oustachis lors de manifestations politiques ou lors d’événements culturels et sportifs.
Plainte contre Bob Dylan: l’association croate se contenterait d’excuses
«Nous, nous espérons qu’il s’excusera et nous sommes prêts à accepter ses excuses», a déclaré Ivan Jurasinovic, avocat du CRICCF.
«Une condamnation ne répare pas autant que des excuses», a dit l’avocat, en insistant sur le caractère public que devraient avoir de tels regrets en raison de «la violence du propos».
«Là-bas (en Croatie, ndlr) on ne comprend pas», a-t-il ajouté, soulignant la grande popularité de Bob Dylan dans le pays.
La loi française sur la presse réprime la provocation à «la discrimination, à la haine, ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée».
Sa mise en examen a été signifiée au chanteur à la mi-novembre à l’occasion de son passage à Paris, où Dylan avait donné plusieurs concerts et avait été décoré de la Légion d’honneur par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Gérard Depardieu à nouveau devant la justice
Par Margaret Alwan, AFP agence
L'acteur est appelé à comparaître ce mardi devant la cour d'appel de Paris pour conduite en état d'ivresse après sa chute de scooter dans le XVIIe arrondissement de Paris en novembre 2012.
Sa conduite en état d'ivresse, en novembre 2012, est loin d'avoir été oubliée. En première instance, Gérard Depardieu a été condamné, en son absence, par le tribunal correctionnel de Paris à 4000 euros d'amende (le maximum encouru étant de 4500 euros), et à six mois de suspension de permis. Il a fait appel du jugement. Son avocat, Éric Caumont, a expliqué ne pas savoir si son client serait présent cette fois à l'audience. Maître Caumont pourrait même demander le renvoi de celle-ci. Ce spécialiste de la défense des conducteurs avait jugé «décevant» le rejet par le tribunal correctionnel des nullités de procédure qu'il avait soulevées en demandant la relaxe de son client.
Le monstre du cinéma français risquait une peine théorique pouvant aller jusqu'à deux ans de prison pour avoir été contrôlé avec une alcoolémie d'1,8 g par litre de sang alors que le taux maximal autorisé est de 0,5 g. L'absence du comédien à l'audience, en raison d'un tournage en Tchétchénie, n'avait pas manqué d'être relevée dans la procédure d'autant que l'examen de l'infraction reprochée à la star française avait déjà été reportée à trois reprises, notamment en raison de son éloignement.
En première instance, la procureur, Aurélia Devos, a jugé que la responsabilité de l'acteur n'était pas «contestable» et requis 4000 euros d'amende et dix mois de suspension de permis. «Une odeur d'alcool se dégage fortement» lorsque les policiers viennent l'interpeller après son accident. «Il s'énerve» et dit dans un premier temps qu'il ne veut pas être contrôlé car «il a bu», a raconté la représentante du parquet. L'avocat de l'acteur a affirmé que les derniers verres de «champagne» de Depardieu remontaient à de nombreuses heures avant son interpellation et avaient été consommés avant d'embarquer dans un avion le ramenant d'Ouzbékistan la veille.
L'Ouzbékistan est, avec la Tchétchénie et la Russie, l'une des destinations privilégiées de la star ces dernières années. Il a d'ailleurs obtenu la nationalité russe en janvier après avoir acquis une résidence à Néchin (Belgique) et suscité la polémique sur les motivations fiscales de ce départ. Réputé pour ses excès, l'acteur a, entre autres frasques, assommé un paparazzi à Florence en 2005, uriné dans la cabine d'un vol Paris-Dublin en 2011, frappé un automobiliste en plein Paris en août 2012. En 2006, il a été condamné à Montluçon (Allier) à 3500 euros d'amende pour avoir outragé des inspecteurs du travail en tournage.
Les policiers cherchent à vérifier si une infraction a été commise lors de l'attribution par le gouvernement de François Fillon de la collecte de l'écotaxe à la société Ecomouv'. L'Etat est lié avec cette entreprise par un partenariat public-privé signé en 2011, qu'il ne peut abandonner sous peine de devoir verser environ 1 milliard d'euros à la société. Ce montage fait désormais l'objet des investigations d'une mission d'information parlementaire, et le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a indiqué qu'une décision sur la collecte de l'écotaxe ne serait prise qu'à l'issue de ses travaux.
Selon ce montage, approuvé notamment par l'ancienne ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, Ecomouv', contrôlé par le groupe italien Autostrade, en association avec Thales, la SNCF, SFR et Steria, doit toucher 250 millions d'euros par an, soit environ 20 % des recettes attendues de l'écotaxe. Un montant supérieur à certains contrats similaires dans plusieurs pays voisins.
« COUP DE FIL ANONYME »
Une enquête préliminaire avait déjà été ouverte en 2011, mais fut classée sans suite par le procureur Philippe Courroye, alors en poste à Nanterre. Très peu d'actes d'enquête avaient été diligentés. Or, il apparaît aujourd'hui que certains éléments troublants auraient pu être éclaircis. Ainsi, cet étrange coup de téléphone, déjà évoqué par Le Canard Enchaîné, reçu par Stéphane Fouks, vice-président du groupe Havas, qui conseillait le concurrent direct d'Autostrade, la société d'autoroutes Sanef, présidée par Pierre Chassigneux. C'est ce dernier qui avait saisi une première fois la justice, en février 2011.
« Lors de la phase d'appel d'offres, j'avais reçu un coup de fil anonyme au bureau, a indiqué au Monde M. Fouks. Mon interlocuteur m'a dit ceci, concernant l'attribution de l'appel d'offres sur l'écotaxe : Vous ne faites pas ce qu'il faut. Ce genre d'appel, on en reçoit régulièrement, lors de procédures comme celle liée à l'écotaxe. J'en ai immédiatement parlé à mes clients. Et plus rien ne s'est passé, jusqu'au jour où j'ai été brièvement interrogé par les policiers sur ce coup de fil. » Pour les enquêteurs, cet appel téléphonique pourrait indiquer que l'appel d'offres était vicié, même si aucun élément de preuve ne vient conforter pour l'heure cette hypothèse.
Depardieu abonné aux frasques
À l'origine, Gérard Depardieu devait comparaître dans le cadre de la procédure de comparution sur reconnaissance de culpabilité (CRPC), une procédure simplifiée, dite du «Plaider coupable». Mais il ne s'était pas présenté à sa convocation et avait été alors jugé lors d'une audience correctionnelle classique. En janvier, lors d'un tournage au Monténégro, l'acteur avait pourtant assuré qu'il se présenterait devant la justice française. «Je n'ai pas fui le tribunal, ni la justice (...) Je suis prêt à les voir quand ils veulent à condition que je sois là et que je me défende», avait-il lancé.En première instance, la procureur, Aurélia Devos, a jugé que la responsabilité de l'acteur n'était pas «contestable» et requis 4000 euros d'amende et dix mois de suspension de permis. «Une odeur d'alcool se dégage fortement» lorsque les policiers viennent l'interpeller après son accident. «Il s'énerve» et dit dans un premier temps qu'il ne veut pas être contrôlé car «il a bu», a raconté la représentante du parquet. L'avocat de l'acteur a affirmé que les derniers verres de «champagne» de Depardieu remontaient à de nombreuses heures avant son interpellation et avaient été consommés avant d'embarquer dans un avion le ramenant d'Ouzbékistan la veille.
L'Ouzbékistan est, avec la Tchétchénie et la Russie, l'une des destinations privilégiées de la star ces dernières années. Il a d'ailleurs obtenu la nationalité russe en janvier après avoir acquis une résidence à Néchin (Belgique) et suscité la polémique sur les motivations fiscales de ce départ. Réputé pour ses excès, l'acteur a, entre autres frasques, assommé un paparazzi à Florence en 2005, uriné dans la cabine d'un vol Paris-Dublin en 2011, frappé un automobiliste en plein Paris en août 2012. En 2006, il a été condamné à Montluçon (Allier) à 3500 euros d'amende pour avoir outragé des inspecteurs du travail en tournage.
Contrat Ecomouv' : Claude Guéant interrogé dans le cadre de l’enquête préliminaire
LE MONDE Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
L'enquête préliminaire sur Ecomouv', ordonnée le 6 novembre par le parquet de Nanterre, se rapproche de l'Elysée. Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2011, a été discrètement entendu comme témoin, mardi 26 novembre, par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique.
Lire aussi le décryptage : Ecotaxe : pourquoi le contrat Ecomouv' vire-t-il à la polémique ?
Selon Me Jean-Yves Dupeux, le conseil de M. Guéant, son client « a effectivement été entendu une vingtaine de minutes par la police judiciaire , le 26 novembre, dans le cadre de l'affaire Ecomouv'. La PJ souhaitait vérifier les déclarations de certains témoins dans le cadre de l'enquête préliminaire récemment rouverte par le parquet de Nanterre à propos de la dévolution du marché confié à Ecomouv'. Claude Guéant a confirmé aux enquêteurs qu'il n'avait strictement joué aucun rôle dans la gestion de l'attribution de ce marché ».Les policiers cherchent à vérifier si une infraction a été commise lors de l'attribution par le gouvernement de François Fillon de la collecte de l'écotaxe à la société Ecomouv'. L'Etat est lié avec cette entreprise par un partenariat public-privé signé en 2011, qu'il ne peut abandonner sous peine de devoir verser environ 1 milliard d'euros à la société. Ce montage fait désormais l'objet des investigations d'une mission d'information parlementaire, et le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a indiqué qu'une décision sur la collecte de l'écotaxe ne serait prise qu'à l'issue de ses travaux.
Selon ce montage, approuvé notamment par l'ancienne ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, Ecomouv', contrôlé par le groupe italien Autostrade, en association avec Thales, la SNCF, SFR et Steria, doit toucher 250 millions d'euros par an, soit environ 20 % des recettes attendues de l'écotaxe. Un montant supérieur à certains contrats similaires dans plusieurs pays voisins.
« COUP DE FIL ANONYME »
Une enquête préliminaire avait déjà été ouverte en 2011, mais fut classée sans suite par le procureur Philippe Courroye, alors en poste à Nanterre. Très peu d'actes d'enquête avaient été diligentés. Or, il apparaît aujourd'hui que certains éléments troublants auraient pu être éclaircis. Ainsi, cet étrange coup de téléphone, déjà évoqué par Le Canard Enchaîné, reçu par Stéphane Fouks, vice-président du groupe Havas, qui conseillait le concurrent direct d'Autostrade, la société d'autoroutes Sanef, présidée par Pierre Chassigneux. C'est ce dernier qui avait saisi une première fois la justice, en février 2011.
« Lors de la phase d'appel d'offres, j'avais reçu un coup de fil anonyme au bureau, a indiqué au Monde M. Fouks. Mon interlocuteur m'a dit ceci, concernant l'attribution de l'appel d'offres sur l'écotaxe : Vous ne faites pas ce qu'il faut. Ce genre d'appel, on en reçoit régulièrement, lors de procédures comme celle liée à l'écotaxe. J'en ai immédiatement parlé à mes clients. Et plus rien ne s'est passé, jusqu'au jour où j'ai été brièvement interrogé par les policiers sur ce coup de fil. » Pour les enquêteurs, cet appel téléphonique pourrait indiquer que l'appel d'offres était vicié, même si aucun élément de preuve ne vient conforter pour l'heure cette hypothèse.
La CEDH se penche sur les prisons secrètes de la CIA en Pologne
Strasbourg (AFP)
La Cour européenne des droits de l'homme a commencé à examiner mardi matin le dossier de deux détenus de Guantanamo qui reprochent à la Pologne son implication dans le scandale des prisons secrètes de la CIA, où ils affirment avoir été torturés.
La Cour européenne des droits de l'homme a commencé à examiner mardi matin le dossier de deux détenus de Guantanamo qui reprochent à la Pologne son implication dans le scandale des prisons secrètes de la CIA, où ils affirment avoir été torturés.
afp.com - Patrick Hertzog
La Cour européenne des droits de l'homme commence à examiner mardi matin le dossier de deux détenus de Guantanamo qui reprochent à la Pologne son implication dans le scandale des prisons secrètes de la CIA, où ils affirment avoir été torturés.
Les avocats de Abu Zubaydah, un Palestinien de 42 ans, et d'Abd al-Rahim al-Nashiri, un Saoudien de 48 ans, entendaient plaider devant les juges de Strasbourg que Varsovie, "en toute connaissance de cause et de manière délibérée", a autorisé la CIA à les détenir au secret pendant plusieurs mois en 2002-2003, en Pologne, où ils ont été torturés, notamment par la technique de la "simulation de noyade".
Ils affirment également que les autorités polonaises ont fermé les yeux lorsque les agents américains les ont transférés en 2003 à Guantanamo, où ils se trouvent toujours aujourd'hui, sans jamais avoir été jugés.
Les deux requérants soutiennent que, du fait de cette passivité des autorités polonaises, ils ont été victimes de traitements inhumains ou dégradants, qu'ils ont été illégalement privés de liberté, et que la Pologne n'a pas mené d'enquête sur ces faits comme elle aurait dû le faire.
La CEDH ne rendra sa décision sur cette affaire que dans plusieurs mois.
Un autre pays concerné par ce problème, la Macédoine, a été sanctionné par la CEDH en décembre 2012: les juges européens ont condamné Skopje pour sa responsabilité dans le calvaire de Khaled el-Masri. Cet Allemand d'origine libanaise avait été arrêté en Macédoine fin 2003 puis remis à des agents américains qui l'avaient battu, torturé, drogué puis détenu cinq mois au secret en Afghanistan, parce qu'ils le soupçonnaient à tort de liens avec Al-Qaïda.
Les avocats de Abu Zubaydah, un Palestinien de 42 ans, et d'Abd al-Rahim al-Nashiri, un Saoudien de 48 ans, entendaient plaider devant les juges de Strasbourg que Varsovie, "en toute connaissance de cause et de manière délibérée", a autorisé la CIA à les détenir au secret pendant plusieurs mois en 2002-2003, en Pologne, où ils ont été torturés, notamment par la technique de la "simulation de noyade".
Ils affirment également que les autorités polonaises ont fermé les yeux lorsque les agents américains les ont transférés en 2003 à Guantanamo, où ils se trouvent toujours aujourd'hui, sans jamais avoir été jugés.
Les deux requérants soutiennent que, du fait de cette passivité des autorités polonaises, ils ont été victimes de traitements inhumains ou dégradants, qu'ils ont été illégalement privés de liberté, et que la Pologne n'a pas mené d'enquête sur ces faits comme elle aurait dû le faire.
La CEDH ne rendra sa décision sur cette affaire que dans plusieurs mois.
Un autre pays concerné par ce problème, la Macédoine, a été sanctionné par la CEDH en décembre 2012: les juges européens ont condamné Skopje pour sa responsabilité dans le calvaire de Khaled el-Masri. Cet Allemand d'origine libanaise avait été arrêté en Macédoine fin 2003 puis remis à des agents américains qui l'avaient battu, torturé, drogué puis détenu cinq mois au secret en Afghanistan, parce qu'ils le soupçonnaient à tort de liens avec Al-Qaïda.
Agression au Bolchoï : six ans de camp pour le commanditaire
Par Guillaume Gaven
Pavel Dmitritchenko a été
condamné à six ans de camp pour avoir commandité l'attaque du directeur
artistique du Bolchoï © Reuters - Maxim Shemetov
Pavel Dmitritchenko a été reconnu coupable d'avoir commandité l'attaque à l'acide commise contre le directeur artistique du théâtre, le 17 janvier dernier à Moscou. Celui qui a effectué l'agression a, lui, été condamné à dix ans ; et le chauffeur, à quatre ans. L'avocat du danseur a annoncé son intention de faire appel.
Le procès a duré un mois, devant le tribunal
Mechtchanski de Mocou. Jusqu'au bout, Pavel Dmitritchenko aura plaidé non
coupable - après avoir avoué. Le danseur étoile du Bolchoï a été condamné
à six ans de camp, pour avoir commandité l'attaque à l'acide contre Sergueï
Filine, le directeur artistique du théâtre.
Selon la juge, "Dmitritchenko était mécontent du travail de Filine en
matière de répartition des rôles et des primes des artistes, Dmitritchenko a
élaboré un plan criminel". Un passage à tabac, selon lui... C'est l'auteur
de l'attaque qui a, de sa propre initiative, ajouté de l'acide au plan.
Trois hommes, au total, ont été condamnés : l'exécutant
de l'attaque, Iouri Zaroutski, devra purger dix ans de camp ; et le chauffeur,
Andreï Lipatov, quatre ans.
Le juge a aussi accédé à la requête de
l'accusation, qui réclamait 3,5 millions de roubles (77.600 euros) de préjudice
physique et moral. Sergueï Filine avait reçu de l'acide sur le visage le 17
janvier ; il a subi, depuis, une greffe de peau et plusieurs opérations des
yeux.
Le Bolchoï, un univers impitoyable
L'affaire a en tout cas révélé l'étendue des
rivalité au sein du Bolchoï. Encore hier, quelque 150 artistes et employés du
théâtre ont signé une lettre ouverte pour prendre la défense de Dmitritchenko.
Hier toujours, le chef d'orchestre Vassili Sinaïski, a démissionné.
Auparavant, une danseuse américaine Joy Womack,
avait révélé mi-novembre avoir dû quitter le Bolchoï parce que sa hiérarchie lui
demandait 10.000 dollars pour qu'elle devienne soliste.
Enfin, il y a eu le limogeage, en juin, d'un autre
danseur étoile, Nikolaï Tsiskaridzé, parce qu'il avait mis en doute la gravité
des blessures de Filine, et que l'ex-directeur théâtre, Anatoli Iksanov avait
presque ouvertement accusé d'être l'instigateur de l'agression.
Yasser Arafat est mort de vieillesse
Yasser Arafat n'est pas mort empoisonné ! C'est ce qu'indiquent les experts mandatés par la justice française pour déterminer les causes du décès de l'ancien leader palestinien, à la suite d'une enquête ouverte par le parquet de Nanterre sur des soupçons d'empoisonnement. Les experts concluent aujourd'hui que Yasser Arafat est mort de vieillesse à la suite d'une infection généralisée.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Biden s’attaque au casse-tête asiatique
Joe Biden, le vice-président américain, entame à Tokyo une tournée asiatique. Premier objectif : rassurer Tokyo, qui s’interroge sur le degré de solidarité de Washington face à Pékin.
Arrivé dans la nuit à Tokyo, première étape d’une longue tournée asiatique qui l’emmènera à Pékin et Séoul, le vice-président américain Joe Biden s’est employé dès ses premières rencontres, ce matin avec des officiels japonais, à rassurer Tokyo qui s’interroge sur le degré de solidarité que Washington est prêt à témoigner avec l’archipel dans sa confrontation tendue avec Pékin . Depuis la semaine dernière, le gouvernement chinois tente de faire respecter une vaste zone de défense aérienne d’identification qu’il a décrétée au-dessus de la mer de Chine orientale et qui englobe des îlots et des zones contrôlés par Tokyo et Séoul. Pékin exige que tous les avions traversant cette zone aérienne lui communiquent désormais leurs plans de vol.
Rencontrant, ce matin, Taro Aso, le vice-Premier ministre nippon, avant de retrouver dans la soirée Shinzo Abe, le chef du gouvernement, Joe Biden devait de nouveau condamner l’initiative chinoise. «Nous restons vivement préoccupés par l’annonce d’une nouvelle zone aérienne de défense et d’identification», a expliqué le vice-président américain, dans une interview au journal «Asahi». «Ce dernier développement illustre la nécessité d’un accord entre la Chine et le Japon en faveur de mesures permettant de gérer les crises et de rétablir la confiance, afin de désamorcer les tensions», a-t-il continué. Après l’annonce surprise de la création de cet espace, les Etats-Unis avaient envoyé patrouiller dans la région deux bombardiers B-52 afin de signifier à Pékin qu’ils niaient la validité même et la légitimité de la nouvelle zone chinoise. Hier, l’US Navy a aussi indiqué que l’aéronavale américaine venait de déployer au Japon ses deux premiers avions de surveillance maritime ultramodernes P-8A Poseidon, dont la mission est de traquer les sous-marins et autres bâtiments présents dans les mers baignant la Chine.
Mais, parallèlement à ces initiatives, Washington a aussi conseillé aux différentes compagnies aériennes américaines d’obéir aux demandes d’identifications chinoises, ce qui a jeté un trouble à Tokyo, où le gouvernement a lui demandé à ses compagnies de moquer les consignes de Pékin. Cette apparente discordance a avivé les craintes de certains officiels japonais qui se demandent si les Etats-Unis ont encore la volonté de se montrer fermes face aux ambitions territoriales chinoises ou même la possibilité technique et financière de rester la puissance militaire dominante dans cette partie du monde.
Nouvelles ouvertures dans la zone de Shanghai
La zone de libre-échange à Shanghai , longtemps considérée comme le projet-phare du Premier ministre chinois, Li Keqiang, avait déçu les observateurs lors de son inauguration. Non seulement celle-ci s’avérait beaucoup moins libre que prévu, avec une liste de restrictions à l’investissement étoffée. Mais surtout, l’absence de Li Keqiang le jour de son ouverture avait été interprétée comme le signal que le chef du gouvernement chinois faisait le choix de prendre ses distances.
La Banque centrale chinoise vient donc de tenter de recréer de l’enthousiasme parmi les milieux d’affaires étrangers au sujet de cette zone, en précisant qu’elle allait y relâcher certains contrôles. En particulier, il est prévu d’autoriser les investisseurs étrangers établis dans cette zone à investir sur le marché actions de Shanghai, tandis que les Chinois présents sur ce territoire de 29 kilomètres carrés pourront, eux, placer leurs capitaux à l’étranger. Les institutions financières étrangères vont également se voir autoriser l’emprunt en yuans à l’étranger. Une évolution significative car le fait qu’elles aient très peu de dépôts en yuans dans le pays est une des raisons pour lesquelles elles sont incapables de concurrencer réellement les mastodontes chinois.
Pour autant, la banque centrale chinoise reste très prudente dans ce qu’elle promet. En particulier concernant les taux de change et les taux d’intérêt, dont la libéralisation devra être très progressive. Même dans la zone de libre-échange, elle ne pourra pas se faire de façon rapide, sauf à créer une dichotomie trop nette entre Shanghai et le reste de la Chine, et à devoir lutter massivement contre des phénomènes spéculatifs liés à ces différences. Pékin promet d’ailleurs de multiplier les protections pour limiter les flux entrant et sortant dans la zone depuis le reste du territoire chinois.
Le président ukrainien cherche un soutien… à Pékin
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a décidé de maintenir son voyage officiel en Chine et de s’envoler aujourd’hui, comme prévu, pour la deuxième économie mondiale. En pleine crise politique ukrainienne , cette décision apparaît comme un défi aux manifestants, mais aussi comme une stratégie délibérée de la part du chef de l’Etat. Alors que les manifestants reprochent tout particulièrement à Victor Ianoukovitch d’avoir annulé un projet d’accord de libre-échange avec l’Union européenne, dans un geste qui semblait faire allégeance à Moscou, celui-ci tente probablement de démontrer qu’au-delà de la bataille symbolique entre la Russie et l’Europe, son pays peut aller trouver d’autres soutiens ailleurs. La Chine a déjà prêté 10 milliards de dollars à l’Ukraine. Pour autant, la situation financière du pays reste extrêmement complexe, et rien ne permet d’affirmer que Pékin, face à un chef d’Etat fragilisé, va de nouveau sortir généreusement son carnet de chèques.
Danone dit ne pas vouloir monter au capital de Yakult
Dans une interview publiée ce matin par le «Nikkei», Franck Riboud, le PDG de Danone, affirme qu’il n’a pas l’intention de modifier sa participation de 20% dans le fabricant japonais de produits lactés fermentés Yakult. Le géant français de l’eau et des produits laitiers semble, par ailleurs, exclure pour l’instant un resserrement des liens capitalistiques l’unissant à son rival japonais. «Cela n’a pas fait l’objet de discussions», explique Franck Riboud au journal.
Danone, qui avait acquis 5% des titres de Yakult en 2000 avant de prendre le contrôle de 20% de la société en 2003, a longtemps espéré monter au capital de son «partenaire» nippon avec lequel il a développé des co-entreprises en Inde et au Vietnam. Il a un temps évoqué une part de 35% et des négociations compliquées ont eu lieu, mais la direction de Yakult a finalement semblé rétive à l’idée de laisser un groupe étranger prendre un tel poids dans son capital.
La survie de l'industrie passera par l'innovation
La Croix consacre sa une du jour au "concours mondial d'innovation" lancé le 2 décembre par le président de la République au 104, à Paris, pour donner corps à sa volonté "de réindustrialiser la France", "de muscler (son) appareil productif". Pour le quotidien, il s'agit là d'une "démarche impérative pour les entreprises qui veulent survivre et se développer".
L'action Twitter ne séduit pas autant qu'on le pense
Un article du Wall Street Journal du 2 décembre dresse un constat alarmant pour Twitter, le site américain de micro-blogging depuis introduit en Bourse. "Twitter feels a chill after hot debut" (Twitter accuse un coup de froid après des débuts très chauds"), assure le quotidien économique américain, évoquant la rumeur qui gronde dans les couloirs du New York Stock Exchange de courtiers qui revendraient leurs actions Twitter en masse pour éviter des pertes, les analystes estimant que le prix de l'action ne grimpera pas plus haut dans les prochaines semaines.
Renault et PSA remontent la pente en France
Les Echos du jour reviennent sur les chiffres du marché automobile publiés le 2 décembre. Selon le journal, "le marché automobile français entrevoit un rebond l'an prochain", "les ventes de voitures (pouvant) progresser en 2014" dans l'Hexagone, "pour la première fois depuis cinq ans".
Et aussi...
Le site internet de La Tribune s'intéresse à la fin du "tout-diesel". Avec une chute des immatriculations de voitures neuves à gazole de 12,5% en France le mois dernier, "la part des voitures diesel dans le marché auto total en France régresse".
L'innovation dans l'industrie, Twitter, le marché automobile : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
A la une de l'actualité ce mardi 3 décembre, le concours mondial d'innovation lancé par Fraçois Hollande pour "muscler l'appareil productif de la France", l'action Twitter qui ne séduit plus beaucoup les courtiers et analystes de Wall Street, ou encore l'espoir de rebond du marché automobile français en 2014.
La Croix consacre sa une du jour au "concours mondial d'innovation" lancé le 2 décembre par le président de la République au 104, à Paris, pour donner corps à sa volonté "de réindustrialiser la France", "de muscler (son) appareil productif". Pour le quotidien, il s'agit là d'une "démarche impérative pour les entreprises qui veulent survivre et se développer".
Un article du Wall Street Journal du 2 décembre dresse un constat alarmant pour Twitter, le site américain de micro-blogging depuis introduit en Bourse. "Twitter feels a chill after hot debut" (Twitter accuse un coup de froid après des débuts très chauds"), assure le quotidien économique américain, évoquant la rumeur qui gronde dans les couloirs du New York Stock Exchange de courtiers qui revendraient leurs actions Twitter en masse pour éviter des pertes, les analystes estimant que le prix de l'action ne grimpera pas plus haut dans les prochaines semaines.
Les Echos du jour reviennent sur les chiffres du marché automobile publiés le 2 décembre. Selon le journal, "le marché automobile français entrevoit un rebond l'an prochain", "les ventes de voitures (pouvant) progresser en 2014" dans l'Hexagone, "pour la première fois depuis cinq ans".
Et aussi...
Le site internet de La Tribune s'intéresse à la fin du "tout-diesel". Avec une chute des immatriculations de voitures neuves à gazole de 12,5% en France le mois dernier, "la part des voitures diesel dans le marché auto total en France régresse".
L’OMC réunie à Bali pour un quitte ou double
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a entamé mardi sur l’île indonésienne de Bali une réunion cruciale visant à arracher un accord sur la libéralisation des échanges, après une décennie de paralysie qui menace jusqu’à la pertinence même du groupement.
«C’est maintenant ou jamais», a lancé le directeur général de l’OMC, Roberto Azevedo, à l’ouverture de la conférence ministérielle de Bali, souvent perçue comme une «réunion de la dernière chance».
Malgré des mois de pré-négociations à Genève, aucun compromis n’a en effet été atteint sur une ébauche d’accord qui aurait pu être soumis aux ministres à Bali, augurant mal du résultat de cette quatrième réunion ministérielle depuis le lancement en 2001 au Qatar du Programme pour le développement de Doha (PDD).
Le PDD, également appelé «Cycle de Doha», vise à réduire les barrières au commerce mondial afin de doper l’économie et créer des dizaines de millions d’emplois, selon les experts.
Mais les objectifs fixés au Qatar sont restés lettres mortes depuis douze ans et les trois précédentes conférences ayant suivi Doha ont toutes échoué: Cancun en 2003, Hong Kong en 2005 puis Genève en 2009 et 2011.
«Il faut que nous en finissions ici. Un accord est possible», a estimé le Brésilien.
«Si nous échouons, cela ne sera pas seulement le paquet de mesures de Bali qui sera perdu. Ce qui est en jeu, c’est le multilatéralisme lui-même», a souligné le nouveau directeur, qui a déployé des efforts désespérés pour réanimer des négociations moribondes, et ainsi faire mieux que son prédécesseur français Pascal Lamy, à qui il a succédé en septembre.
Un nouvel échec à Bali pourrait bien sonner le glas des négociations multilatérales sur l’ouverture du commerce, à l’heure où se multiplient les traités régionaux, comme entre l’Union européenne et le Canada par exemple.
«Ce serait un résultat tragique», a lâché M. Azevedo.
Il faut saisir la chance «de reconstruire la crédibilité» de l’OMC, a répondu comme en écho le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) peu avant d’ouvrir officiellement la conférence en frappant le gong balinais traditionnel sur la scène du centre de convention de la station balnéaire de Nusa Dua.
«De nombreux pays recherchent des accords bilatéraux plutôt que le multilatéralisme», a-t-il rappelé, avertissant que l’absence d’accord à Bali accélèrerait ce mouvement.
A des dizaines de km de Nusa Dua, où toute manifestation est interdite, quelque 400 anti-OMC ont appelé au démantèlement de l’organisation.
«L’OMC affame le monde»
Brandissant un cercueil symbolisant l’organe multilatéral, ils ont défilé dans la capitale de Bali, Denpasar, scandant «Fermez l’OMC, maintenant».
«L’OMC affame le monde et fait perdre leurs emplois à de nombreux paysans», a jugé Hendry Saragih, un des organisateurs de la manifestation pacifique menée par des ONG internationales de défense du monde agricole, au centre des discussions de Bali.
La ministérielle achoppe en effet sur l’épineuse question de la sécurité alimentaire.
Les 46 pays en développement du «G33» voudraient accroître leurs subventions aux produits agricoles afin d’aider leurs fermiers et nourrir à bas prix les plus pauvres, mais cela est actuellement sévèrement limité par l’OMC, car considéré comme une forme de dumping.
Le gouvernement indien, à la pointe de ce combat, a réitéré sa fermeté dans le domaine. «Nous ne pouvons plus permettre que les intérêts de nos paysans soient sacrifiés sur l’autel des ambitions mercantiles des riches», a déclaré le très combattif ministre indien du Commerce, Anand Sharma, cité lundi dans le presse indienne.
Delhi, en difficulté à l’approche d’élections nationales, entend mettre en oeuvre un programme visant à offrir à prix artificiellement bas des denrées alimentaires de base à plus de 800 millions de pauvres.
Les Etats-Unis, fervents opposants, ont proposé un compromis qui consisterait à offrir une «clause de paix» de quatre ans, le temps de trouver une solution durable, selon laquelle aucune sanction ne serait recherchée contre les pays qui dépassent le plafond de subventions pour un programme de sécurité alimentaire.
Mais Delhi et le G33 exigent une solution plus permanente.
Le «paquet de Bali», qui représente moins de 10% des ambitions affichées à Doha, reste donc suspendu à la possibilité d’un compromis avec l’Inde.
«C’est une question de volonté politique. La décision est entre les mains des ministres», a lâché M. Azevedo.
«C’est maintenant ou jamais», a lancé le directeur général de l’OMC, Roberto Azevedo, à l’ouverture de la conférence ministérielle de Bali, souvent perçue comme une «réunion de la dernière chance».
Malgré des mois de pré-négociations à Genève, aucun compromis n’a en effet été atteint sur une ébauche d’accord qui aurait pu être soumis aux ministres à Bali, augurant mal du résultat de cette quatrième réunion ministérielle depuis le lancement en 2001 au Qatar du Programme pour le développement de Doha (PDD).
Le PDD, également appelé «Cycle de Doha», vise à réduire les barrières au commerce mondial afin de doper l’économie et créer des dizaines de millions d’emplois, selon les experts.
Mais les objectifs fixés au Qatar sont restés lettres mortes depuis douze ans et les trois précédentes conférences ayant suivi Doha ont toutes échoué: Cancun en 2003, Hong Kong en 2005 puis Genève en 2009 et 2011.
«Il faut que nous en finissions ici. Un accord est possible», a estimé le Brésilien.
«Si nous échouons, cela ne sera pas seulement le paquet de mesures de Bali qui sera perdu. Ce qui est en jeu, c’est le multilatéralisme lui-même», a souligné le nouveau directeur, qui a déployé des efforts désespérés pour réanimer des négociations moribondes, et ainsi faire mieux que son prédécesseur français Pascal Lamy, à qui il a succédé en septembre.
Un nouvel échec à Bali pourrait bien sonner le glas des négociations multilatérales sur l’ouverture du commerce, à l’heure où se multiplient les traités régionaux, comme entre l’Union européenne et le Canada par exemple.
«Ce serait un résultat tragique», a lâché M. Azevedo.
Il faut saisir la chance «de reconstruire la crédibilité» de l’OMC, a répondu comme en écho le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) peu avant d’ouvrir officiellement la conférence en frappant le gong balinais traditionnel sur la scène du centre de convention de la station balnéaire de Nusa Dua.
«De nombreux pays recherchent des accords bilatéraux plutôt que le multilatéralisme», a-t-il rappelé, avertissant que l’absence d’accord à Bali accélèrerait ce mouvement.
A des dizaines de km de Nusa Dua, où toute manifestation est interdite, quelque 400 anti-OMC ont appelé au démantèlement de l’organisation.
«L’OMC affame le monde»
Brandissant un cercueil symbolisant l’organe multilatéral, ils ont défilé dans la capitale de Bali, Denpasar, scandant «Fermez l’OMC, maintenant».
«L’OMC affame le monde et fait perdre leurs emplois à de nombreux paysans», a jugé Hendry Saragih, un des organisateurs de la manifestation pacifique menée par des ONG internationales de défense du monde agricole, au centre des discussions de Bali.
La ministérielle achoppe en effet sur l’épineuse question de la sécurité alimentaire.
Les 46 pays en développement du «G33» voudraient accroître leurs subventions aux produits agricoles afin d’aider leurs fermiers et nourrir à bas prix les plus pauvres, mais cela est actuellement sévèrement limité par l’OMC, car considéré comme une forme de dumping.
Le gouvernement indien, à la pointe de ce combat, a réitéré sa fermeté dans le domaine. «Nous ne pouvons plus permettre que les intérêts de nos paysans soient sacrifiés sur l’autel des ambitions mercantiles des riches», a déclaré le très combattif ministre indien du Commerce, Anand Sharma, cité lundi dans le presse indienne.
Delhi, en difficulté à l’approche d’élections nationales, entend mettre en oeuvre un programme visant à offrir à prix artificiellement bas des denrées alimentaires de base à plus de 800 millions de pauvres.
Les Etats-Unis, fervents opposants, ont proposé un compromis qui consisterait à offrir une «clause de paix» de quatre ans, le temps de trouver une solution durable, selon laquelle aucune sanction ne serait recherchée contre les pays qui dépassent le plafond de subventions pour un programme de sécurité alimentaire.
Mais Delhi et le G33 exigent une solution plus permanente.
Le «paquet de Bali», qui représente moins de 10% des ambitions affichées à Doha, reste donc suspendu à la possibilité d’un compromis avec l’Inde.
«C’est une question de volonté politique. La décision est entre les mains des ministres», a lâché M. Azevedo.
Dette américaine : Sarah Palin fantasme l'entreprise des Chinois
Courbe spectaculaire des échanges commerciaux de la Chine avec l'Afrique. In rapport Védrine remis demain à Hollande.
SOCIAL
Ecotaxe, TVA: les routiers marquent le pas, les dirigeants de centres équestres mobilisés
(AFP)
En revanche, les routiers qui appelaient à des barrages filtrants pour protester contre l'écotaxe, ont mis fin à leur mouvement plus tôt que prévu, faute d'un nombre suffisant de participants.
Selon le Centre national d' Information routière de Rosny-sous-Bois, la circulation était redevenue globalement fluide à mi-journée sur le réseau francilien, après un total cumulé de 117 km d'encombrements dans la matinée. La manifestation des centres équestres ont provoqué en direction de Paris des ralentissements sur l'A6, l'A4, l'A10 et l'A13.
Quelque 120 camions de chevaux (vides) ont convergé vers 13 heures au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis) où se tient le Salon du cheval de Paris.
"Dans le cheval, on est pas des riches", a expliqué Aline, sur un parking du Haras de Jardy (Marnes-la-Coquette, Hauts-de-Seine) où une vingtaine de camions s'étaient donnés rendez-vous avant le lever du jour. Cette gérante d'une écurie à Villiers-Saint-Frédéric (Yvelines), qui a participé à toutes les manifestations contre l'"équitaxe", a joué du klaxon de sa Polo grise dans l'un des quatre convois convergeant vers le Salon du Cheval.
"TVA en plus, on finit chez Findus", affirmait une affichette sur le pare-brise d'une voiture.
"Cette hausse de la TVA, ça va se répercuter sur toute la chaîne, les maréchaux-ferrand, les selliers, les vétérinaires? On n'aura plus les moyens d'entretenir nos chevaux et plus personne ne pourra les racheter", soupire son amie Anaïs, monitrice équestre au chômage.
Manif à Bruxelles?
Le monde de l'équitation se mobilise depuis plusieurs semaines contre une hausse de la TVA de 7 à 20%, destinée à mettre la France en conformité avec une directive européenne.
Pour Pascal Mulet-Querner, porte-parole du collectif "Equitation en péril", "deux mille centres équestres (sur les 7.000 existants) et leurs 6.000 emplois sont menacés par cette hausse".
Lors d'une conférence de presse au Salon du cheval de Paris, Equitation en péril n'a d'ailleurs "pas écarté de nouvelles mobilisation en cas d'échec de négociations avec le gouvernement pour un amendement dans la loi de finances".
"Nous espérons que cela se terminera favorablement (...) Nous n'écartons pas de nouvelles manifestations. On peut aller a Bruxelles, c'est pas très loin. On saura se montrer inventifs", a déclaré Francois Lucas, président du Comité régional d'équitation d'Ile-de-France.
Le gouvernement a proposé de créer un "fonds cheval" et affiché son intention de renégocier à Bruxelles une TVA à taux réduit.
Lors d'une conférence de presse organisée à la hâte lundi soir, les ministres du Budget Bernard Cazeneuve et de l'Agriculture Stéphane Le Foll et des Sports Valérie Fourneyron ont rappelé que la France risquait 50 millions d'euros d'amende si elle était condamnée par Bruxelles.
Rendez-vous est également pris pour début de semaine prochaine avec le Commissaire européen en charge de la Fiscalité, Algirdas Semeta, pour demander des aménagements provisoires sur certaines activités sur les centres équestres.
Du côté des routiers, près de 200 camions ont participé aux barrages filtrants organisés lundi matin, selon les estimations du collectif, qui a finalement décidé d'annuler l'opération. "On est malheureusement contraints et forcés d'annuler", faute d'un nombre suffisant de camions, a expliqué le dirigeant du collectif Alain Spinelli devant la presse à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne).
Des opérations escargot se sont poursuivies sur plusieurs grands axes routiers en région, sans toutefois provoquer d'importants bouchons.
"Nous avons atteint une partie de l'objectif. Alain Spinelli va être reçu par le ministre des Transports. Il va y avoir une vraie remise à plat de l'écotaxe", a précisé à l'AFP Yann Viguier, porte-parole du collectif.
L'écotaxe, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2014 après deux reports, a finalement été suspendue sine die.
Interrogé lundi sur i-Télé, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a dit vouloir "lancer un plan de modernisation des transports routiers".
Les salariés détachés auraient représenté l'équivalent de 33.000 temps plein en France en 2013
Le volume de jours travaillés par des salariés détachés en France a été de 5,7 millions en 2012 et devrait atteindre 7,6 millions pour cette année, montre le bilan que le ministère vient de transmettre aux partenaires sociaux.
La progression du détachement de travailleurs étrangers en France s’accélère . Le bilan réalisé sur le sujet par la Direction générale du travail transmis ce mardi matin aux partenaires sociaux que « Les Echos » se sont procurés (voir documents ci-dessous), le montre. Pour ce rendez-vous annuel, il est de tradition pour la Direction générale du travail (DGT) de faire un point sur la situation de l’année précédente. Cette fois-ci, elle est allée plus loin sur le sujet en lançant une enquête spécifique pour réunir des éléments de tendance sur l’année en cours. Et ses résultats soulignent l’ampleur qu’est en train de prendre le phénomène, à six jours d’un Conseil des ministres européens du Travail crucial pour la révision de la directive qui réglemente le détachement de salariés au sein de l’Union.
Davantage de départements concernés
En 2013, selon l’estimation du ministère, 66.000 déclarations auront été enregistrées. La hausse, de 10 % par rapport à 2012, s’expliquerait certes en partie par un blanchiment de travail détaché non déclaré et une amélioration du suivi statistique, mais surtout par une progression du phénomène. Elle serait modérée par rapport à 2012, qui avait connu un bond de 30 %, mais ce serait une erreur d’y voir le signe d’un ralentissement du développement du travail détaché. Deux autres indicateurs montrent le contraire.
Tout d’abord la hausse du nombre de salariés détachés s’est, elle, accélérée, passant de 17 % en 2012 à 23 % en 2013. Il devrait atteindre près de 210.000 en 2013, estime le ministère du Travail. En outre, la durée de détachement totale devrait avoir progressé d’un tiers, passant de 5,7 millions de jours détachés à 7,6 millions. Cela correspond à plus de 33.000 équivalents temps plein, contre 25.000 l’an dernier. Il faut ajouter à cela une donnée du bilan qui montre l’extension du phénomène sur le territoire français : en 2012, 14 départements ont enregistré plus de 1.000 déclarations contre 8 seulement en 2011.
BTP et intérim
Le duo de tête des secteurs concernés par des détachements de salariés se confirme au fil du temps : BTP et entreprises de travail temporaire. Il s’affirme même, puisqu’en 2013, les deux premiers seront passés respectivement de 34 % à 37 % du total et de 27 % à 31 %. L’industrie aura confirmé sa troisième place à la fin de l’année.
Le bilan 2012 qui accompagne l’estimation 2013 montre par ailleurs que si les membres historiques de l’Union européenne constituent toujours la grosse masse des détachés (59 %), ils croissent moins vite que les nouveaux Etats membres, dont le poids s’accroît. La palme revient au Luxembourg (20 % des déclarations). Avec la Pologne et l’Allemagne, il est à l’origine de près de la moitié des détachements vers la France. Le ministère a aussi constaté une hausse des détachements hors Union européenne.
Les Polonais sont toujours numéro un avec 31.000 salariés détachés dans l’Hexagone, devant les Portugais (20.100) et les Roumains (17.500), un trio inchangé cette année. Les Français arrivent juste derrière, avec 17.000 salariés concernés, principalement via des entreprises d’intérim. Ce qui ne va pas manquer d’attiser la polémique sur le rôle du travail temporaire.
SOCIETE
Bientôt des gardes privés à bord des navires français
Face à la piraterie en mer, le gouvernement va ouvrir au secteur privé ce domaine jusqu'à présent réservé à la marine nationale.
Le gouvernement va autoriser, ainsi que le réclament les armateurs, les gardes armés à bord des navires afin de lutter contre la piraterie, affirme Jean-Marc Ayrault dans un entretien mardi au Marin Ouest-France. «Nous allons autoriser le recours à des équipes privées capables de compléter les missions assurées par la Marine nationale», assure le Premier ministre. «C’est une demande très forte des armateurs et nous l’avons entendue», ajoute-t-il, alors que le piratage, notamment dans l’océan Indien, a connu un essor considérable ces dernières années.
Depuis 2008, les armateurs de navires français bénéficient de la protection de la Marine nationale pour prévenir les risques d’attaques pirates, mais ne sont pas autorisés à embarquer des gardes armés, contrairement à d’autres pays, comme la Grande-Bretagne, l’Espagne ou le Danemark.
Cette décision permettra aux armateurs «de se positionner sur le marché à armes égales avec leurs homologues européens qui bénéficient de ce type de dispositifs», se félicite Jean-Marc Ayrault, précisant cependant que le recours à des gardes privés «sera encadré». «Des autorisations et agréments professionnels seront délivrés pour attester du professionnalisme des entreprises et du respect des règles minimales fixées par décret».
Le Premier ministre souligne en outre dans cet entretien la nécessité pour la France de sécuriser ses approvisionnements pétroliers. «L’enjeu aujourd’hui, c’est d’obliger ceux qui importent des produits pétroliers en France à le faire au moins en partie sous pavillon français», assure-t-il. «C’est fondamental pour notre sécurité énergétique: pour sécuriser nos approvisionnements, nous ne pouvons pas dépendre entièrement de flottes étrangères», estime Ayrault.
La loi de 1992 sur les transports de produits pétroliers impose aux raffineurs de pétrole installés en France qu’une partie de leurs importations de brut soient acheminées par des navires sous pavillon français. Mais, la capacité française de raffinage diminue et de plus en plus de produits déjà raffinés sont importés, alors que ceux-ci ne sont pas concernés par cette obligation légale.
Jean-Marc Ayrault assure que ces deux mesures - gardes armés à bord des navires et adaptation de la loi de 1992 - «seront mises en œuvre sans attendre». «Les enjeux maritimes sont immenses pour la France, dans un secteur économique en pleine croissance», estime en outre Ayrault dans cet entretien qui paraît quelques heures avant son intervention aux 9e Assises de l’économie maritime et de la mer qui se tiennent jusqu’à mercredi à Montpellier et Sète.
«Les perspectives de développement sont considérables grâce à la demande mondiale», assure-t-il, relevant cependant qu’en «même temps il y a des situations de crise sectorielles inquiétantes».
Depuis 2008, les armateurs de navires français bénéficient de la protection de la Marine nationale pour prévenir les risques d’attaques pirates, mais ne sont pas autorisés à embarquer des gardes armés, contrairement à d’autres pays, comme la Grande-Bretagne, l’Espagne ou le Danemark.
Cette décision permettra aux armateurs «de se positionner sur le marché à armes égales avec leurs homologues européens qui bénéficient de ce type de dispositifs», se félicite Jean-Marc Ayrault, précisant cependant que le recours à des gardes privés «sera encadré». «Des autorisations et agréments professionnels seront délivrés pour attester du professionnalisme des entreprises et du respect des règles minimales fixées par décret».
Le Premier ministre souligne en outre dans cet entretien la nécessité pour la France de sécuriser ses approvisionnements pétroliers. «L’enjeu aujourd’hui, c’est d’obliger ceux qui importent des produits pétroliers en France à le faire au moins en partie sous pavillon français», assure-t-il. «C’est fondamental pour notre sécurité énergétique: pour sécuriser nos approvisionnements, nous ne pouvons pas dépendre entièrement de flottes étrangères», estime Ayrault.
La loi de 1992 sur les transports de produits pétroliers impose aux raffineurs de pétrole installés en France qu’une partie de leurs importations de brut soient acheminées par des navires sous pavillon français. Mais, la capacité française de raffinage diminue et de plus en plus de produits déjà raffinés sont importés, alors que ceux-ci ne sont pas concernés par cette obligation légale.
Jean-Marc Ayrault assure que ces deux mesures - gardes armés à bord des navires et adaptation de la loi de 1992 - «seront mises en œuvre sans attendre». «Les enjeux maritimes sont immenses pour la France, dans un secteur économique en pleine croissance», estime en outre Ayrault dans cet entretien qui paraît quelques heures avant son intervention aux 9e Assises de l’économie maritime et de la mer qui se tiennent jusqu’à mercredi à Montpellier et Sète.
«Les perspectives de développement sont considérables grâce à la demande mondiale», assure-t-il, relevant cependant qu’en «même temps il y a des situations de crise sectorielles inquiétantes».
Corruption dans le monde : Transparency pointe «un tableau inquiétant»
Le Danemark et la Nouvelle-Zélande sont les plus vertueux dans la lutte contre la corruption, selon le rapport 2013 de Transparency International. L’ONG souligne qu’en Europe, la Grèce a fait bien mieux que l’Espagne. L’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie ferment le classement.
Le Danemark et la Nouvelle-Zélande occupent la tête du classement Transparency sur la corruption, clos par l’Agfghanistan, la Corée du Nord et la Somalie - DR
Le dernier classement de la perception de la corruption dans le monde «dresse un tableau inquiétant», estime Transparency dans son rapport annuel paru ce mardi . «Alors qu’une poignée de pays obtient un bon résultat, aucun n’arrive à la perfection. Et plus des deux tiers ont moins de 50», pointe l’Organisation.
Les trois plus mauvais élèves, l’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie atteignent huit points, tandis que les deux meilleurs, Danemark et Nouvelle Zélande, affichent 91 points. En queue de peloton, c’est-à-dire entre 10 et 19, se trouvent l’Irak, la Syrie, la Libye, le Soudan et le Sud Soudan, le Tchad, la Guinée équatoriale, la Guinée-Bissau, Haïti, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Yémen. Et en haut du classement, entre 80 et 89, on trouve à côté du Danemark et de la Nouvelle-Zélande le Luxembourg, le Canada, l’Australie, les Pays-Bas, la Suisse, Singapour, la Norvège, la Suède et la Finlande. La France obtient en 2013 un score de 71, identique à celui de 2012, ce qui la classe au 22e rang sur 177 pays.
«Tous les pays menacés de corruption»
Transparency International, organisation non gouvernementale, établit chaque année un indice de perception de la corruption au sein des partis politiques, de la police, du système judiciaire et des services publics dans tous les pays, un fléau qui sape le développement et le combat contre la pauvreté. «La corruption affecte le plus les pauvres», commente pour l’AFP l’un des chercheurs de cette organisation, Finn Heinrich. «C’est ce qui ressort du classement : les pays les plus corrompus sont les plus pauvres et, dans ces derniers, ce sont les moins nantis qui en souffrent le plus. Jamais ces nations ne sortiront de la pauvreté si elles ne combattent pas la vénalité», ajoute-t-il.
«Tous les pays sont menacés de corruption, à tous les niveaux de gouvernement, aussi bien quand il s’agit de délivrer un permis local que lors de la mise en vigueur de lois et de régulations», met en garde la Canadienne Huguette Labelle, présidente de Transparency.
Syrie, Libye et Mali, grands perdants de 2013
Parmi les pays qui ont le plus perdu de points dans l’index 2013 se trouvent la Syrie, déchirée par la guerre civile, ainsi que la Libye et le Mali, tout deux en proie à des conflits militaires majeurs ces dernières années.
«La corruption va très souvent de pair avec l’éclatement d’un pays, comme vous pouvez le voir en Libye et en Syrie, deux pays qui ont enregistré la plus forte aggravation de la corruption», ajoute M. Heinrich. «Si vous regardez les pays en bas du classement, vous trouvez aussi la Somalie. Ce sont des pays où le gouvernement ne fonctionne pas de façon efficace et les gens doivent recourir à toutes sortes de moyens pour obtenir des services, se nourrir et survivre.»
«Pas de progrès tangibles» en Afghanistan
En Afghanistan, d’où les forces armées de l’Otan comptent se retirer l’an prochain après y être restées plus d’une décennie, «nous n’avons pas observé de progrès tangibles», constate-t-il.
En queue de peloton également, la Corée du Nord, «une société totalitaire complètement repliée sur elle-même», où des transfuges racontent que la famine aggrave encore la corruption «car vous avez besoin de connaître quelqu’un de corrompu au sein du parti pour survivre».
Parmi les pays qui «se sont le plus améliorés», bien que partant de très bas, la Birmanie, où la junte militaire au pouvoir a ouvert la porte à un processus de démocratisation. Ce pays, qui a vu les investissements bondir, s’est engagé à respecter des règles de transparence. «C’est la seule façon qui permette aux pays d’éviter ce que l’on pourrait appeler la ’malédiction des ressources’, c’est-à-dire le fait que les ressources soient seulement disponibles pour une très petite élite», dit M. Heinrich. «C’est notamment le cas du Nigéria et d’autres pays prospères grâce à leur richesse pétrolière.»
Athènes plus active que Madrid
La Grèce, durement frappée par la crise, a pris des mesures anti-corruption, alors que l’Espagne traine des pieds, estime l’ONG Transparency International en marge de la présentation de son index annuel mardi. «C’est un des résultats les plus intéressants, la différence entre l’Espagne et la Grèce», commentait pour l’AFP Finn Heinrich, chercheur de cette organisation basée à Berlin, à l’occasion de la publication de l’index 2013 de perception de la corruption dans le monde.
«Nous observons, dans ces deux pays, deux réponses assez différentes à la corruption dans un contexte de crise économique et je pense que les perspectives sont bien meilleures pour la Grèce que pour l’Espagne», dit-il. L’Espagne a dégringolé de la place 30 à 40 dans un classement recensant 177 pays au total. Partie de bien plus bas, la Grèce a amélioré sa position, en passant de 94 à 80.
« Ces deux dernières années, ces deux pays ont dû affronter la crise de l’euro, dont la corruption était l’une des origines», constate M. Heinrich. «Mais cette année, pour la première fois, la Grèce fait mieux et je pense que cela montre que le gouvernement attaque de front la vénalité. Ils ont engagé des poursuites judiciaires et nommé quelqu’un qui travaille étroitement avec le Premier ministre pour coordonner les mesures anti-corruption», ajoute-t-il.
«En Espagne, c’est presque l’inverse qui se produit», ajoute-t-il. «De plus en plus de scandales éclatent au grand jour, impliquant de haut responsables, et le gouvernement ne les prend pas au sérieux.» Il cite ainsi comme exemple les affaires de corruption, notamment dans le BTP, touchant de hauts responsables du parti conservateur au pouvoir. «Il y a un lien avec la crise de l’euro car les dérives de la bulle immobilière qui a explosé en 2008 ont montré que le modèle de croissance de l’Espagne n’était pas durable», ajoute-t-il.
Washington — Les programmes d'aide de la Banque mondiale ne sont pas suffisamment adaptés à la complexité des pays en conflit et n'ont pas assez ciblé les violences faites aux femmes dans ces régions, selon un audit interne publié lundi.
"Les stratégies d'assistance aux pays n'ont pas suffisamment pris en compte les sources de fragilité et de conflit, et ont manqué de réalisme", écrit l'organisme d'évaluation indépendante (IEG) de la Banque mondiale.
Selon ce rapport, l'institution ne prévoit par ailleurs pas assez de plans "alternatifs" permettant d'"ajuster ses objectifs", en cas de dégradation de la situation dans un pays où elle est déjà engagée.
Evaluant l'action de la BM dans une trentaine de pays, dont le Mali, l'Afghanistan ou le Soudan, le rapport estime également que l'institution n'a pas porté "assez d'attention" aux violences faites aux femmes dans ces conflits.
"La plupart des programmes de démobilisation, de désarmement et de réintégration (dans la société civile) s'adressaient indifféremment aux hommes et aux femmes et se concentraient sur les anciens combattants", a estimé l'audit.
Les femmes victimes de violences dans ces zones pourraient bénéficier de "programmes ciblés" permettant de promouvoir leur rôle économique, suggère le document, qui assure plus globalement que la BM manque d'un "schéma réaliste" pour soutenir l'emploi dans les régions en difficulté.
Le rapport de l'IEG décerne toutefois quelques bons points, en relevant "des progrès incontestables" de l'institution et l'"efficacité" de son action dans les premiers temps de la reconstruction post-conflit.
Répondant au rapport, la direction de la Banque mondiale en a globalement salué les conclusions et ajouté qu'il ne pouvait pas tomber à un "meilleur moment", à l'heure où l'institution amorce un repositionnement stratégique.
Début octobre, son président Jim Yong Kim avait annoncé que la Banque mondiale allait intensifier son action dans les zones de guerre et les pays "fragiles", augmentant de 50% sur trois ans les fonds alloués à ces régions par sa filiale dédiée au développement (IDA).
L'action de la Banque mondiale inadaptée aux pays en guerre
(AFP)
Washington — Les programmes d'aide de la Banque mondiale ne sont pas suffisamment adaptés à la complexité des pays en conflit et n'ont pas assez ciblé les violences faites aux femmes dans ces régions, selon un audit interne publié lundi.
"Les stratégies d'assistance aux pays n'ont pas suffisamment pris en compte les sources de fragilité et de conflit, et ont manqué de réalisme", écrit l'organisme d'évaluation indépendante (IEG) de la Banque mondiale.
Selon ce rapport, l'institution ne prévoit par ailleurs pas assez de plans "alternatifs" permettant d'"ajuster ses objectifs", en cas de dégradation de la situation dans un pays où elle est déjà engagée.
Evaluant l'action de la BM dans une trentaine de pays, dont le Mali, l'Afghanistan ou le Soudan, le rapport estime également que l'institution n'a pas porté "assez d'attention" aux violences faites aux femmes dans ces conflits.
"La plupart des programmes de démobilisation, de désarmement et de réintégration (dans la société civile) s'adressaient indifféremment aux hommes et aux femmes et se concentraient sur les anciens combattants", a estimé l'audit.
Les femmes victimes de violences dans ces zones pourraient bénéficier de "programmes ciblés" permettant de promouvoir leur rôle économique, suggère le document, qui assure plus globalement que la BM manque d'un "schéma réaliste" pour soutenir l'emploi dans les régions en difficulté.
Le rapport de l'IEG décerne toutefois quelques bons points, en relevant "des progrès incontestables" de l'institution et l'"efficacité" de son action dans les premiers temps de la reconstruction post-conflit.
Répondant au rapport, la direction de la Banque mondiale en a globalement salué les conclusions et ajouté qu'il ne pouvait pas tomber à un "meilleur moment", à l'heure où l'institution amorce un repositionnement stratégique.
Début octobre, son président Jim Yong Kim avait annoncé que la Banque mondiale allait intensifier son action dans les zones de guerre et les pays "fragiles", augmentant de 50% sur trois ans les fonds alloués à ces régions par sa filiale dédiée au développement (IDA).
Rapport PISA sur l'éducation : la débâcle annoncée
L'enquête internationale PISA a
évalué les performances des élèves de 15 ans en 2012. © Reuters - Vincent
Kessler
L'OCDE publie ce mardi les résultats de l'enquête
internationale PISA sur les performances des élèves de 15 ans en 2012, des
conclusions très attendues par les gouvernements. Vincent Peillon, ministre de
l'Education, a d'ores et déjà annoncé des résultats préoccupants pour la France,
qui peuvent notamment s'expliquer par le type d'évaluations de PISA.
"L'enquête PISA
cherche à évaluer la capacité des jeunes à utiliser leurs connaissances et
compétences pour relever les défis du monde réel". C'est ainsi que l'OCDE,
qui organise le test, le présente. Ce mardi, les résultats de ce programme qui a
lieu tous les trois ans sont rendus publics.
C'est donc sur
l'année 2012 que l'enquête a été mise en place : 470.000 élèves de 15
ans ont été testés dans le monde dont
5.000 en France tirés de façon aléatoire.
PISA n'évalue pas des connaissances mais des compétences
PISA l'explique elle-même : elle n'évalue pas les
connaissances mais les compétences. En d'autres termes, elle est sensible à la
manière dont un étudiant va utiliser ce qu'il connait dans sa vie de tous les
jours. Une série de tests est alors distribuée, allant de questions sur le bon
usage de la brosse à dents aux variations du niveau de la mer.
Un exemple d'exercice de
sciences du programme PISA 2012. Capture d'écran © Radio France
Conçus par des experts internationaux, les
questions sont traduites dans toutes les langues et celles qui avantageraient
manifestement tel ou tel pays sont éliminées. Ce qui ne fonctionne pas toujours
: en 2000, la France avait ainsi proposé un texte de Jean Anouilh à analyser
auquel les élèves français avaient très bien réussi. Les Américains sont eux
avantagés lorsque cela touche au domaine de la santé : ils étaient imbattables
sur l'appel à la vaccination contre la grippe.
"La France décroche complètement", annonce Vincent Peillon
Ces biais sont d'ailleurs une des raisons pour
lesquels certains pays réussissent mieux que d'autres. Des critiques soulignent
ainsi la difficulté à comparer des sytstèmes éducatifs différents, animés de
philosophies différentes. Ainsi, la France enseignerait moins de situations
concrètes : cela ne veut pas dire qu'elle enseigne moins bien.
A LIRE AUSSI ►►► Un Etat fort est une promesse pour un bon niveau de scolarité,
selon Boris Cyrulnik, psychanaliste français
Mais les différences de méthode n'expliquent pas
tout. En effet, Vincent Peillon, qui a eu vent des résultats de la France pour
le PISA 2012, a prévenu : "Vous allez voir en
décembre on va avoir les nouvelles études PISA. La France décroche totalement
dans les performances de ses élèves. Sur dix ans, ça devient dramatique",
avait-il expliqué.
Il avait notamment affirmé que l'enquête Pisa révèlerait que les
"écarts" en France entre les élèves qui réussissent et ceux qui sont
en grande difficulté s'étaient "accrus dans des
proportions qui sont inacceptables". Et ça, ce n'est pas une question de
méthode.
Alerte : Éducation : la France perd deux places au classement mondial
La France, championne des inégalités scolaires
DÉCRYPTAGE
Selon la grande enquête Pisa sur l'éducation, le niveau des élèves français est dans la moyenne de l'OCDE, mais les inégalités ne cessent de croître.
En France, nous formons toujours autant de très bons élèves mais aussi, et surtout, de plus en plus d’élèves en difficulté venant de milieux défavorisés. L’école française est fortement inégalitaire. Rien de nouveau certes, mais ça s’aggrave. Nous sommes même aujourd’hui l’un des pays où les inégalités sont les plus criantes, selon la dernière enquête Pisa (programme international pour le suivi des acquis des élèves), réalisée en mai 2012 et dévoilée ce mardi matin (à lire ici en anglais, en PDF).
Depuis 2000, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue tous les trois ans les systèmes éducatifs de 65 pays et mégalopoles comme Hongkong ou Shanghai. 510 000 élèves de 15 ans (quelle que soit leur classe, en troisième ou seconde en France) ont passé les mêmes tests, en compréhension de l’écrit (français), maths et sciences. Cette année, l’accent a été mis sur les maths.
La France est dans le bataillon du milieu, avec des résultats en légère baisse en maths. Entre 2003 et 2012, les Français ont perdu 16 points en maths, passant de 511 à 495 points. «Nous étions légèrement au-dessus de la moyenne, nous y sommes juste aujourd’hui», résume Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE. La diminution des résultats date en fait des années 2003-2006. Depuis, le niveau en maths s’est stabilisé mais n’est pas remonté. Si l’on s’en tient à une comparaison entre les pays de l’OCDE, la France est en 18e position en maths.
En sciences aussi, les Français sont dans la moyenne (19e de l’OCDE), les résultats n’ont pas évolué depuis 2006.
En compréhension de l’écrit, en revanche, ça va un peu mieux. Après un recul entre 2003 et 2006, les résultats sont un peu remontés en 2009 et à nouveau en 2012. Avec un score de 505, les Français sont un chouïa au-dessus de la moyenne (496 points). Nous sommes en 14e position parmi les pays de l’OCDE.
Surtout, la France se démarque par une très forte corrélation entre milieu socio-économique et performance. «Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficultés», relèvent les experts de l’OCDE. Ces inégalités, déjà pointées dans les précédentes enquêtes, continuent d’augmenter. «En France, lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a clairement moins de chances de réussir qu’en 2003.» Eric Charbonnier s’interroge : «Cela fait des années qu’on le sait, que des rapports le démontrent… Et dans les faits, les inégalités continuent d’augmenter.» Selon lui, la France serait même en tête des pays où les inégalités se sont les plus creusées, ou pas loin de l’être.
Comment changer la donne ? Nos voisins européens semblent y parvenir comme le souligne l’enquête. «Entre 2000 et 2012, l’Italie, la Pologne et le Portugal ont réduit la proportion d’élèves en difficulté tout en augmentant celle de leurs élèves très performants.» Autre exemple à copier : l’Allemagne qui, après le «Pisa choc de 2000» a réussi à réduire les inégalités de son système scolaire.
En compréhension de l’écrit, les filles explosent tout. Elles dépassent les garçons dans tous les pays, avec un écart de performance de 38 points en moyenne. La Finlande est le pays où les différences de résultat entre les sexes sont les plus marquées. La Corée et le Chili, les pays où ça l’est le moins. La France enregistre un écart de 44 points entre filles et garçons, en nette hausse depuis 2000 (29 points). C’est donc grâce aux meilleurs résultats des filles que le niveau moyen en compréhension de l’écrit s’est amélioré en France.
En maths, en revanche, les garçons devancent les filles dans 37 des 65 pays et économies qui ont participé à l’enquête Pisa. Les écarts de performance sont parfois importants : ils représentent plus d’une demi-année d’études en Colombie, au Luxembourg, au Chili ou au Costa-Rica.
Mais dans le même temps, les élèves français figurent parmi les plus anxieux des pays de l’OCDE, avec les Italiens, les Coréens, les Japonais et les Mexicains. Pour reprendre l’exemple des maths, en France, un élève sur deux se dit «très tendu quand il a un devoir de maths à faire» contre un sur trois en moyenne dans les autres pays. Là encore, les inégalités sont très visibles. «En France, note l’OCDE, les élèves d’un milieu socio-économique défavorisé n’ont pas seulement des résultats nettement inférieurs, ils sont aussi beaucoup plus anxieux.»
Depuis 2000, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue tous les trois ans les systèmes éducatifs de 65 pays et mégalopoles comme Hongkong ou Shanghai. 510 000 élèves de 15 ans (quelle que soit leur classe, en troisième ou seconde en France) ont passé les mêmes tests, en compréhension de l’écrit (français), maths et sciences. Cette année, l’accent a été mis sur les maths.
La France reste dans la moyenne…
Si l’on regarde le classement dans son ensemble, toutes disciplines confondues, les élèves français se situent dans la moyenne. Rien de catastrophique donc, contrairement aux prévisions pessimistes du ministre de l’Education, Vincent Peillon. Dans le trio de tête, on trouve sans surprise : Shanghai, Singapour et Hong Kong. A l’autre extrémité, le Pérou, l’Indonésie et le Qatar occupent le bas du tableau.La France est dans le bataillon du milieu, avec des résultats en légère baisse en maths. Entre 2003 et 2012, les Français ont perdu 16 points en maths, passant de 511 à 495 points. «Nous étions légèrement au-dessus de la moyenne, nous y sommes juste aujourd’hui», résume Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE. La diminution des résultats date en fait des années 2003-2006. Depuis, le niveau en maths s’est stabilisé mais n’est pas remonté. Si l’on s’en tient à une comparaison entre les pays de l’OCDE, la France est en 18e position en maths.
En sciences aussi, les Français sont dans la moyenne (19e de l’OCDE), les résultats n’ont pas évolué depuis 2006.
En compréhension de l’écrit, en revanche, ça va un peu mieux. Après un recul entre 2003 et 2006, les résultats sont un peu remontés en 2009 et à nouveau en 2012. Avec un score de 505, les Français sont un chouïa au-dessus de la moyenne (496 points). Nous sommes en 14e position parmi les pays de l’OCDE.
… Mais première pour les inégalités
S’il y a un domaine dans lequel la France excelle, c’est bien dans la (re)production d’inégalités à l’école. Le niveau moyen des jeunes Français cache d’importantes disparités. L’écart entre les meilleurs élèves et les plus en difficultés ne cesse de se creuser. La France est même le pays de l’OCDE, juste après Israël, où l’écart de performance en maths est le plus important avec une différence de 281 points entre les 10% les mieux notés et les 10% les plus en difficulté.Surtout, la France se démarque par une très forte corrélation entre milieu socio-économique et performance. «Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficultés», relèvent les experts de l’OCDE. Ces inégalités, déjà pointées dans les précédentes enquêtes, continuent d’augmenter. «En France, lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a clairement moins de chances de réussir qu’en 2003.» Eric Charbonnier s’interroge : «Cela fait des années qu’on le sait, que des rapports le démontrent… Et dans les faits, les inégalités continuent d’augmenter.» Selon lui, la France serait même en tête des pays où les inégalités se sont les plus creusées, ou pas loin de l’être.
Comment changer la donne ? Nos voisins européens semblent y parvenir comme le souligne l’enquête. «Entre 2000 et 2012, l’Italie, la Pologne et le Portugal ont réduit la proportion d’élèves en difficulté tout en augmentant celle de leurs élèves très performants.» Autre exemple à copier : l’Allemagne qui, après le «Pisa choc de 2000» a réussi à réduire les inégalités de son système scolaire.
A lire un focus sur la situation en Allemagne, dans Libération de mercredi (où dès ce mardi soir sur le site, dans notre édition abonnés).
Les filles remontent le niveau en français
C’est une autre forme de disparité, présente dans un grand nombre de pays et particulièrement marquée en France : les différences de résultats entre filles et garçons.En compréhension de l’écrit, les filles explosent tout. Elles dépassent les garçons dans tous les pays, avec un écart de performance de 38 points en moyenne. La Finlande est le pays où les différences de résultat entre les sexes sont les plus marquées. La Corée et le Chili, les pays où ça l’est le moins. La France enregistre un écart de 44 points entre filles et garçons, en nette hausse depuis 2000 (29 points). C’est donc grâce aux meilleurs résultats des filles que le niveau moyen en compréhension de l’écrit s’est amélioré en France.
En maths, en revanche, les garçons devancent les filles dans 37 des 65 pays et économies qui ont participé à l’enquête Pisa. Les écarts de performance sont parfois importants : ils représentent plus d’une demi-année d’études en Colombie, au Luxembourg, au Chili ou au Costa-Rica.
Le plaisir d’apprendre oui, mais le stress aussi
Les Français sont plein de paradoxes. Ils aiment bien apprendre, mais en même temps, ils sont anxieux. Prenez les maths. En France, 65% des jeunes de 15 ans déclarent s’intéresser à ce qu’ils apprennent en mathématiques, contre 53% en moyenne dans l’OCDE.Mais dans le même temps, les élèves français figurent parmi les plus anxieux des pays de l’OCDE, avec les Italiens, les Coréens, les Japonais et les Mexicains. Pour reprendre l’exemple des maths, en France, un élève sur deux se dit «très tendu quand il a un devoir de maths à faire» contre un sur trois en moyenne dans les autres pays. Là encore, les inégalités sont très visibles. «En France, note l’OCDE, les élèves d’un milieu socio-économique défavorisé n’ont pas seulement des résultats nettement inférieurs, ils sont aussi beaucoup plus anxieux.»
L'e-testament suscite la colère des notaires
Une entreprise privée tente de se glisser sur le marché prometteur de la rédaction de testament en ligne.
En mettant les pieds dans le plat du notariat, le site iconoclaste, baptisé «Testamento», crée la polémique. La démocratisation de cet acte juridique, marqueté à travers des offres commerciales allant de 35 € à 70 €, choque les experts sur le fond comme sur la forme, tant pour la désacralisation de ce choix aux implications existentielles que pour la dématérialisation de l'accompagnement humain. Le «Testament Express» prend «30 minutes chrono», vante le site. En effet, en France, dans 9 successions sur 10, il n'y a pas eu de testament.
Le service vise tout particulièrement le testament olographe, qui est la forme la plus simple et la plus courante des testaments. C'est le document daté, signé et rédigé à la main que tout le monde peut faire et conserver chez soi. Or quand il est fait seul à la maison «9 fois sur 10, il y a des omissions, des ambiguïtés ou des imprécisions sujettes à interprétation, ce qui le rend juridiquement invalide», explique Me Barbara Thomas-David, notaire à Paris.
C'est précisément ce constat, dressé par expérience personnelle, qui a conduit Virgile Delporte à créer un modèle type, «garantissant une valeur juridique», dit-il. Après avoir répondu à un questionnaire, l'internaute se voit proposer un testament type - à imprimer et à recopier à la main. Libre ensuite au client de le conserver chez lui ou de choisir l'option enregistrement au fichier central des dispositions des dernières volontés (FCDDV) - tenu par le notariat - ou encore de le déposer chez un officier ministériel.
Hérésie que ce nouveau testament, pour la profession qui crie à la malhonnêteté. «Vendre cette démarche juridique comme un produit fini sur Internet, laisser croire aux gens à cette simplification et à l'inutilité des conseils de l'officier public, c'est dangereux, contraire à la déontologie, inacceptable», s'indigne Me Laurent Mompert, porte-parole du Conseil supérieur du notariat. «On ne rédige pas un testament comme on achète une baguette de pain, souligne Me Thomas-David. Les situations familiales sont de plus en plus complexes et nécessitent souvent du sur-mesure». Testamento ne fait pas mystère du «marché» à prendre et de son «potentiel de croissance élevé». «Les successions représentent environ 60 milliards d'euros par an, or seuls 200.000 testaments olographes sont enregistrés chaque année en France pour 65 millions d'habitants, explique le site. Le premier cœur de cible, les 30-50 ans en couple, représente déjà à lui seul un marché de 10 millions de personnes». Les notaires, eux, disent moins craindre une concurrence que la duperie. L'«exercice illégal d'une profession juridique» est déjà avancé…
La piraterie dans le monde
DIVERS
Vente aux enchères : près de 90.000 euros pour une Batmobile !
Elle roule, elle a plein de gadgets et elle a servi pour la promotion du film Batman en 1989. Son prix : près de 88.000 euros.
Un modèle unique : la Batmobile a été vendue près de 88.000 euros aux enchères, un peu moins qu’espéré - DR
A ce prix, Bruce Wayne aurait pu se l’offrir sans problème. Une réplique de Batmobile, la célèbre voiture de Batman, vient d’être vendue pour la modique somme de 72.800 livres sterling, soit un peu moins de 88.000 euros lors du Mercedes-Benz World . Un prix dans le bas de la fourchette des estimations (70.000 à 90.000 livres). Il faut dire que cette réplique n’est pas apparue dans les films de Batman, mais a été construite à des fins promotionnelles. Elle a tout de même été montrée dans de nombreuses expositions et salons automobiles. Elle possède un moteur six cylindres à injection moderne de marque Jaguar 3.2l avec transmission automatique. Autrement dit, elle roule… Mais pas sûr qu’elle soit homologuée pour !
Un lance-flamme à l’arrière !
En effet, cette Batmobile de 1989 est fournie avec un certain nombre de gadgets, comme les caméras avant et arrière, une suspension hydraulique, l’allumage à distance, un mécanisme permettant de lâcher de la fumée et… un lance-flamme monté à l’arrière ! La maison de vente Historics at Brooklands , précise cependant qu’il ne peut fonctionner que 15 secondes…le temps de consommer tout le carburant de la voiture ! Un détail qui a peut-être rafraîchi quelques acheteurs potentiels.
Opéré lundi, Chirac «va très bien», assure son gendre
Frédéric Salat-Baroux, gendre de Jacques Chirac, a assuré mardi que l’ancien président «va très bien» après son opération chirurgicale de la veille.
Sur Europe 1, l’ancien secrétaire général de l’Elysée a déclaré : «Il va très bien. Il a subi hier matin une petite opération chirurgicale à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il est remonté en fin de matinée et va bien».
Il a parlé d’une opération «assez courte», sous anesthésie générale.
Etait-elle prévue ? «Non. A l’issue d’un petit contrôle, il s’est avéré qu’il fallait procéder à cette petite opération qui est sans gravité mais qui était nécessaire. On a pensé qu’il était bien de laisser passer l’anniversaire puisqu’il n’y avait pas d’urgence. Il a été opéré, et ça s’est très bien passé».
L’intervention aux reins, a précisé M. Salat-Baroux, «était nécessaire pour qu’il se sente le mieux possible et qu’il puisse ensuite tranquillement revenir chez lui, et partir tranquillement en vacances pour les fêtes de Noël».
Relancé sur un éventuel polype, le responsable a répondu : «Je ne suis pas médecin. Ce que je peux vous dire, c’est que c’est une opération qui était nécessaire mais absolument sans gravité».
L’ex-chef de l’Etat, 81 ans, «se repose, il va bien, il va pouvoir reprendre les activités qui sont les siennes aujourd’hui, rentrer chez lui tranquillement et puis partir en famille pour les vacances. Ce qui est important, c’est ça». Il restera à l’hôpital «quelques jours, le temps qu’il puisse rentrer chez lui tranquillement».
«Je l’ai vu après son opération et hier soir en fin de soirée», a précisé l’époux de Claude Chirac. «Il est parfaitement conscient, il est bien et il grogne, donc ça veut dire qu’il va probablement bien !»
Sur Europe 1, l’ancien secrétaire général de l’Elysée a déclaré : «Il va très bien. Il a subi hier matin une petite opération chirurgicale à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il est remonté en fin de matinée et va bien».
Il a parlé d’une opération «assez courte», sous anesthésie générale.
Etait-elle prévue ? «Non. A l’issue d’un petit contrôle, il s’est avéré qu’il fallait procéder à cette petite opération qui est sans gravité mais qui était nécessaire. On a pensé qu’il était bien de laisser passer l’anniversaire puisqu’il n’y avait pas d’urgence. Il a été opéré, et ça s’est très bien passé».
L’intervention aux reins, a précisé M. Salat-Baroux, «était nécessaire pour qu’il se sente le mieux possible et qu’il puisse ensuite tranquillement revenir chez lui, et partir tranquillement en vacances pour les fêtes de Noël».
Relancé sur un éventuel polype, le responsable a répondu : «Je ne suis pas médecin. Ce que je peux vous dire, c’est que c’est une opération qui était nécessaire mais absolument sans gravité».
L’ex-chef de l’Etat, 81 ans, «se repose, il va bien, il va pouvoir reprendre les activités qui sont les siennes aujourd’hui, rentrer chez lui tranquillement et puis partir en famille pour les vacances. Ce qui est important, c’est ça». Il restera à l’hôpital «quelques jours, le temps qu’il puisse rentrer chez lui tranquillement».
«Je l’ai vu après son opération et hier soir en fin de soirée», a précisé l’époux de Claude Chirac. «Il est parfaitement conscient, il est bien et il grogne, donc ça veut dire qu’il va probablement bien !»
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