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mardi 3 décembre 2013

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HUMOUR......ENCORE QUE......

 


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POLITIQUE

Copé souhaite en savoir plus sur l'opération en Centrafrique

AFP

Le chef de l'UMP souligne que l'intervention française lui semble «pleinement» justifiée.

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, à Paris le 19 novembre 2013Le président de l’UMP Jean-François Copé a estimé lundi lors d’un déplacement à Washington qu’une intervention militaire en Centrafrique était pleinement justifiée, mais a demandé une nouvelle fois que le président François Hollande précise les objectifs exacts de la mission.
«Dès lors que nous avons bien entendu un mandat de l’ONU, l’intervention de la communauté internationale a du sens, se justifie pleinement et la France dont l’intervention a été évoquée, je la soutiens», a expliqué à des journalistes Jean-François Copé après un discours dans un centre de réflexion de Washington, en réitérant sa demande de feuille de route déjà formulée mardi dernier.
«Ce que je demande simplement c’est que le président Hollande en dise un peu plus», a-t-il dit. «Ce que je souhaite, c’est savoir bien sûr quel est l’objectif, quelle est la vision, quelle est la manière dont il conçoit l’intervention française sachant que dans mon esprit, l’inaction ne peut pas être une option compte-tenu de la gravité de la situation, et notamment de la situation humanitaire sur place.»
«D’une manière ou d’une autre, il appartiendra effectivement au président de la République de convoquer le Parlement pour qu’il puisse en débattre, ce n’est pas la question d’un vote bien sûr, puisque la Constitution ne le prévoit pas, mais que nous puissions surtout avoir de la part du gouvernement des explications beaucoup plus précises», a-t-il ajouté.
Jean-François Copé est jusqu’à samedi en déplacement en Amérique du Nord. Plus de 600 hommes, selon le ministère de la Défense, se trouvaient dimanche à Bangui, la capitale centrafricaine, en préparation d’une opération visant à rétablir l’ordre dans le pays.





L'ONU va déployer ses premiers drones dans l'est de la RDC
 
L'ONU va déployer ses premiers drones dans l'est de la RDC
 
Les Nations unies s'apprêtent à déployer pour la première fois des drones non armés en République démocratique du Congo (RDC) pour surveiller les mouvements de forces rebelles et les frontières de ce pays en proie à une instabilité chronique.
C'est la première fois que l'ONU dote une de ses missions de maintien de la paix de cet outil de surveillance. Certains de ses responsables parlent déjà de l'utiliser en Côte d'Ivoire, au Soudan du Sud ou encore au Mali si l'expérience congolaise s'avère concluante.
Ces appareils sans pilote ont plusieurs avantages sur les avions et hélicoptères: ils peuvent survoler d'immenses territoires pendant des journées entières sans ravitailler, sont difficilement détectables et réclament relativement peu de personnel de maintenance.
Les deux premiers drones seront lancés mardi à partir de Goma (est de la RDC), a indiqué lundi l'ONU, à l'occasion d'une visite dans la capitale provinciale du Nord-Kivu du patron des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.
Selon un autre responsable des Nations unies, l'ONU mettra en service mardi deux drones et prévoit de se doter de cinq drones au total.
Il s'agit d'un "outil important pour aider la Monusco à remplir son mandat de protéger les civils" dans la région, a souligné le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky.
Ces appareils renforceront les moyens d'action de la Monusco (Mission de l'ONU en RDC), une des missions les plus importantes de l'ONU dans le monde avec 20. 000 soldats et policiers, dont une nouvelle brigade d'intervention de 3. 000 hommes chargés de traquer les rebelles dans l'est de la RDC.
Surveillance aérienne permanente
Riche en minerais, l'Est est depuis une vingtaine d'années la proie de dizaines de groupes armés qui tuent, violent, pillent, provoquent des déplacements massifs de population et recrutent des enfants.
La Monusco a pris au fil des mois une posture de plus en plus offensive. Elle a participé activement, en soutien aux forces gouvernementales congolaises, aux combats qui ont abouti à la capitulation le 6 novembre du Mouvement du 23 mars (M23).
Kinshasa et l'ONU ont annoncé que les prochaines cibles seront les rebelles hutus rwandais du FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda).
Le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés par l'ONU de soutenir et d'armer le M23, ce que ces deux pays voisins ont toujours nié.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait autorisé le déploiement de drones pour surveiller les groupes rebelles et les mouvements de troupes ou de matériel passant par la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Un débat avait alors opposé les Occidentaux à la Russie et à certains pays africains qui s'inquiétaient de la manière dont les données recueillies par les drones pourraient être utilisées.
Le Rwanda, membre non permanent du Conseil, avait finalement accepté le déploiement des drones, son président Paul Kagame affirmant qu'il ne lui posait "aucun problème".
Selon le chef militaire de la Monusco, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz, la Mission devrait pouvoir assurer dès mars 2014 une surveillance aérienne 24 heures sur 24.
Les Nations unies ont commandé leurs premiers drones à la société Selex ES, filiale du géant italien Finmeccanica.
Le gouvernement ivoirien a de son côté réclamé des drones pour surveiller ses frontières et prévenir ainsi de nouvelles incursions de partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo venus du Liberia.
Les commandants d'autres contingents de Casques bleus, comme celui installé au Soudan du Sud, se sont déclarés intéressés par ce nouvel outil.
De manière générale, la collecte directe d'informations joue un rôle croissant dans le maintien de la paix. Ainsi, les Pays-Bas vont envoyer 380 militaires et quatre hélicoptères au Mali. Leur tâche principale, selon des diplomates, sera la surveillance électronique des extrémistes islamistes dans le cadre de la Minusma (Mission internationale de soutien au Mali).
"Ils mèneront aussi des opérations d'espionnage traditionnelles, avec des moyens humains, c'est une évolution nécessaire pour l'ONU", explique un diplomate.


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Thaïlande : les manifestants investissent le siège du gouvernement


 

Les manifestants qui réclament la chute de la Première ministre thaïlandaise sont entrés mardi en masse et sans résistance dans le complexe qui abrite le siège du gouvernement.


Manifestants à Bangkok - AFP
 

Les centaines d’opposants au gouvernement ont même conduit un camion dans l’enceinte, où régnait une atmosphère de carnaval après que la police a quitté les lieux pour éviter de nouveaux affrontements après deux journées sous haute tension.
Quelques minutes plus tôt, lors d’une conférence de presse retransmise à la télévision, le centre de crise avait justifié le départ de la police. « Afin de réduire la tension entre les manifestants et la police, les barrières ont été ouvertes afin de laisser les manifestants entrer dans l’enceinte », a déclaré le lieutenant-colonel de la police, Krisana Pattanacharoen.
Peu avant, le gouvernement thaïlandais avait annoncé avoir ordonné aux forces de police de ne pas s’opposer aux manifestants sur les lieux de protestation. « Les manifestants ont annoncé qu’ils voulaient prendre le contrôle des bâtiments gouvernementaux, mais le gouvernement ne veut pas qu’il y ait d’affrontements, aussi avons-nous ordonné aux policiers de lever le camp », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Teerat Ratanasevi.
Ces deux derniers jours, la police avait utilisé gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc contre les manifestants qui tentaient d’entrer à l’intérieur du siège du gouvernement.


Thaïlande : les manifestants envahissent le siège du gouvernement



Des manifestants thaïlandais prennent la pose aux abords du siège du gouvernement à Bangkok. © Reuters - Chaiwat Subprasom

Les manifestants opposés à la Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra sont entrés en masse dans le complexe administratif qui abrite le siège du gouvernement. La police a évacué les lieux pour éviter de nouvelles violences.

C'est une atmosphère de kermesse qui règnerait en ce moment dans le complexe administratif qui abrite le siège du gouvernement thaïlandais, à Bangkok. Des manifestants qui réclament le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra sont parvenus à y pénétrer en masse. Ils y ont même fait entrer un camion.
La police a évacué les lieux sur ordre du gouvernement pour éviter de nouveaux affrontements. Elle a démonté les rangées de barbelés aux abords de son QG. Le chef des contestataires, Suthep Thaugsuban, s'en était pris avec virulence aux forces de police lundi soir lors d'un discours devant ses partisans, et il avait annoncé que les manifestants allaient prendre le contrôle du siège de la police à Bangkok au cours de la journée de mardi.
Les manifestants accusent la première ministre d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, milliardaire et ancien chef du gouvernement, exilé à Dubaï afin d'échapper à la justice qui l'a condamné à deux années de prison pour abus de pouvoir.





Ukraine : nouveau rassemblement de manifestants devant le Parlement

Plusieurs milliers de manifestants favorables au rapprochement entre l’Ukraine et l’UE affluaient mardi matin à Kiev autour du Parlement, qui devait examiner dans la journée une motion de défiance du gouvernement.


Le Premier ministre, Mykola Azarov, dénonce ce qui ressemble à « un coup d’Etat » - AFP
Le Premier ministre, Mykola Azarov, dénonce ce qui ressemble à « un coup d’Etat » - AFP

Deux jours après une manifestation inédite depuis la Révolution orange de 2004 , plus d’un millier de personnes ont passé la nuit sur la Place de l’Indépendance à Kiev pour réclamer un rapprochement avec l’UE et le départ du pouvoir en place. La plupart d’entre eux, joints par plusieurs milliers de manifestants, se sont rassemblés mardi matin autour du Parlement, où se trouvaient des centaines de représentants des forces de l’ordre. Certains se dirigeaient aussi vers le siège du gouvernement afin d’en bloquer l’accès, comme ils l’ont fait lundi.
De nombreux manifestants présents portaient des gilets rouges aux couleurs du parti d’opposition Oudar du champion du monde de boxe Vitali Klitschko.
Dans un geste de conciliation envers l’opposition, le président du Parlement Volodymir Rybak, un proche du président Viktor Ianoukovitch, a annoncé mettre à l’ordre du jour mardi la question de la défiance du gouvernement, comme le réclame l’opposition.

Un mouvement fustigé par Moscou

Dimanche, quelque 100.000 manifestants se sont rassemblés à Kiev et des dizaines de milliers d’autres dans d’autres villes du pays pour protester contre la décision de Viktor Ianoukovitch de ne pas signer d’accord d’association avec l’UE. Il s’agit d’une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a renversé le régime en place et porté alors au pouvoir des pro-occidentaux.
Des affrontements dimanche avec la police ont fait de nombreux blessés dont une cinquantaine de journalistes et une centaine de policiers. « Ce qui se passe présente tous les signes d’un coup d’État », a dénoncé lundi le Premier ministre Mykola Azarov.
Le président russe Vladimir Poutine, qui a joué un rôle décisif pour dissuader Kiev de signer l’accord avec l’UE, a lui aussi fustigé lundi les manifestations en Ukraine, « préparées de l’extérieur » et qui « ressemblent plus à un pogrom qu’à une révolution ».


Ukraine: le Premier ministre dénonce un coup d'État
 
 

(AFP)

Kiev — Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a dénoncé lundi un "coup d?État" en cours à Kiev, où les manifestants bloquaient le siège du gouvernement, après une manifestation monstre la veille contre le pouvoir et pour le rapprochement avec l'Union européenne.
"Ce qui se passe présente tous les signes d'un coup d'État. C'est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience mais nous ne voulons pas que nos partenaires pensent que tout leur est permis", a déclaré M. Azarov, cité par les agences de presse ukrainiennes, au cours d'une rencontre avec les ambassadeurs de l'Union européenne, des États-Unis et du Canada.
Il a également affirmé qu'une prise d'assaut du Parlement était en préparation, sans donner plus de précisions.
Les manifestants de l'opposition favorable à l'Union européenne bloquaient lundi le siège du gouvernement, avec l'intention de forcer le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch à partir, à la suite de son refus de signer un accord d'association avec l'UE.
Ils avaient occupé dimanche la mairie de Kiev et la Maison des syndicats, un autre bâtiment officiel dans le centre de la capitale.
Quelque 100.000 manifestants se sont rassemblés dimanche à Kiev. Il s'agit d'une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a renversé le régime en place et porté alors au pouvoir des pro-occidentaux.
Des affrontements dimanche avec la police ont fait de nombreux blessés dont une cinquantaine de journalistes et, selon une porte-parole de la police, une centaine de policiers.
Le président russe Vladimir Poutine, qui a joué un rôle décisif pour dissuader Kiev de signer l'accord avec l'UE, a lui aussi fustigé lundi les manifestations en Ukraine, "préparées de l'extérieur" et qui "ressemblent plus à un pogrom qu'à une révolution".
"Nous voyons comment des groupes bien organisés sont impliqués", a déclaré M. Poutine lors d'une visite en Arménie. "C'est une tentative de déstabilisation du pouvoir légitime", a-t-il dit.
Pour la Maison Blanche, en revanche, il n'y a pas de tentative de prise du pouvoir en Ukraine, mais "des manifestations pacifiques" durement réprimées.
"Nous ne considérons certainement pas des manifestations pacifiques comme des coups d'Etat", a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, réagissant aux propos du Premier ministre ukrainien.
"La violence des autorités contre des manifestants pacifiques samedi matin à Kiev est inacceptable", a affirmé le porte-parole.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé lundi un appel au calme et au dialogue. Le secrétaire général "appelle toutes les parties à agir avec retenue, à éviter toute nouvelle violence et à respecter les principes de liberté d'expression et de rassemblement pacifique", a déclaré son porte-parole Martin Nesirky.
Motion de défiance examinée mardi
Dans un geste de conciliation, le président du Parlement Volodymyr Rybak a indiqué qu'il allait mettre mardi à l'ordre du jour la question de la défiance du gouvernement, comme le réclame l'opposition.
"Je vais soumettre cette question à la Rada", a déclaré M. Rybak, un proche du président Ianoukovitch, après avoir rencontré les leaders de l'opposition.
Le président Ianoukovitch a pour sa part reconnu dans une interview aux télévisions ukrainiennes que les forces de l'ordre étaient "allées trop loin" dans leur usage de la force contre les manifestants.
"Cela ne peut pas se justifier. Mais nous comprenons que (les policiers) ont été provoqués", a-t-il souligné.
Le chef de la police de Kiev a été limogé lundi.
Le président ukrainien a par ailleurs pris l'initiative d'appeler le chef de la Commission européenne, José Manuel Barroso pour lui promettre de procéder à une "enquête sur l'usage de la force par la police".
Il a aussi laissé entendre que l'intégration européenne était toujours sur la table en demandant à M. Barroso de recevoir une délégation ukrainienne pour discuter "de certains aspects de l'accord d'association" que Kiev a refusé de signer la semaine dernière.
Grèves dans l'Ouest
Plusieurs régions de l'Ouest nationaliste et pro-occidental ont répondu lundi à l'appel de l'opposition à la grève générale.
Le maire d'Ivano-Frankivsk, ville de plus de 200.000 habitants, Viktor Anouchkevitchous, a déclaré adhérer au mouvement et cesser le travail avec ses adjoints en "soutien aux grévistes".
Les autorités de Lviv, une autre ville de l'ouest du pays, ont également publié un communiqué de soutien à l'opposition.
A Kiev, plusieurs milliers de manifestants d'opposition ont bloqué lundi les accès au siège du gouvernement, conformément aux mots d'ordre lancés la veille par les leaders de l'opposition.
Quelque 10.000 personnes étaient encore rassemblées lundi soir sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la Révolution orange, les leaders de l'opposition les appelant à ne pas céder à des provocations, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Ces derniers, dont l'ex-champion du monde de boxe, et chef du parti Oudar, Vitali Klitschko, ressortent renforcés du succès de la mobilisation de dimanche, qui a par ailleurs rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans d'autres villes du pays.
Les leaders de l'opposition ont appelé dimanche soir à occuper le quartier gouvernemental dans le centre de Kiev jusqu'à la démission du gouvernement et du président.
La mobilisation de l'opposition a été provoquée par la volte-face du pouvoir ukrainien, qui a soudainement suspendu fin novembre la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis des mois, pour se tourner vers la Russie.
M. Ianoukovitch a fait savoir qu'il se rendrait prochainement à Moscou, après la Chine cette semaine, pour signer une "feuille de route de coopération".


Les visages de la contestation en Ukraine

Le Monde.fr

Rassemblée spontanément depuis plus de dix jours, une foule de plus en plus nombreuse réclame la démission du président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, après sa volte-face le 21 novembre sur un rapprochement du pays avec l'Europe.

Comptant quelques dizaines de milliers de manifestants les premiers jours, la mobilisation a fait descendre plus de 100 000 personnes dans les rues de Kiev et d'autres grandes villes, dimanche 1er décembre, écœurées par la violente répression policière du week-end. Lundi, des manifestants occupaient la mairie de la capitale ukrainienne et bloquaient l'accès au siège du gouvernement.
Des étudiants aux dirigeants d'opposition, en passant par le parti au pouvoir, quels sont les acteurs de cette « bataille de Kiev » ?

LA SOCIÉTÉ CIVILE
  • Les étudiants
Lors d'une manifestation, place de l'Indépendance à Kiev, pour un rapprochement de l'Ukraine avec l'Union européenne, vendredi 29 novembre.
Lors d'une manifestation, place de l'Indépendance à Kiev, pour un rapprochement de l'Ukraine avec l'Union européenne, vendredi 29 novembre. | REUTERS/GLEB GARANICH

Les étudiants ont pris dès les premiers jours les devants du mouvement pour la signature d'un accord avec l'Union européenne, dénonçant la « trahison » du Président, qui avait fait des négociations avec l'Europe un des axes de sa politique.
Beaucoup de ces manifestants n'ont pas connu l'ère communiste et étaient trop jeunes pour manifester en 2004 lors de la « révolution orange », qui s'opposait déjà à l'époque à Viktor Ianoukovitch.
Fière d'être ukrainienne, cette jeunesse se sent également profondément européenne. C'est grâce à leur mouvement que la mobilisation a pu perdurer pendant dix jours non-stop, les étudiants se relayant nuit et jour sur la place de l'Indépendance (Maidan Nezalezhnosti, que les Ukrainiens appellent tout simplement Maïdan, « la place »), avant d'en être délogés avec violence par la police, samedi 30 novembre à l'aube.
Très spontanée, la mobilisation étudiante ne compte pas d'icône particulièrement médiatisée dans ses rangs, et s'organise sur les réseaux sociaux sous le mot-clé #EuroMaïdan.
  • Les « vétérans » de la « révolution orange »
Des manifestants entonnent l'hymne européen à Kiev, le 29 novembre. L'Union européenne n'est pas parvenue à convaincre l'Ukraine de signer, vendredi 29 novembre, un accord historique scellant son rapprochement avec l'Europe de l'Ouest.
Des manifestants entonnent l'hymne européen à Kiev, le 29 novembre. L'Union européenne n'est pas parvenue à convaincre l'Ukraine de signer, vendredi 29 novembre, un accord historique scellant son rapprochement avec l'Europe de l'Ouest. | REUTERS/STOYAN NENOV

A neuf ans d'intervalle, ils manifestent contre une même figure, celle du président Viktor Ianoukovitch. En novembre 2004, ils contestaient les conditions de son élection frauduleuse et réclamaient un nouveau vote, qui se tiendra un mois plus tard et se conclura par l'éviction de Ianoukovitch de la présidence.
La « révolution orange » avait fait souffler un vent de liberté et d'espoir de démocratie dans le pays, mais de nombreux militants ont été déçus des résultats. Minés par les querelles internes et les ambitions personnelles, les « orangistes », au pouvoir de 2005 à 2010, ont raté l'occasion de moderniser et démocratiser l'Ukraine, à tel point qu'ils ont permis le retour par les urnes de Viktor Ianoukovitch à la présidence. Contrairement à 2004, quand ils soutenaient sans faille les deux icônes de la révolution, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko, les manifestants d'EuroMaïdan ne se sont pas trouvé de dirigeant naturel.
LES LEADERS POLITIQUES
De gauche à droite : Oleg Tiagnybok, leader du parti nationaliste Svoboda, Arseni Iatseniouk, de la coalition Batkivchtchina, et Vitali Klitschko, chef du parti libéral Oudar.
De gauche à droite : Oleg Tiagnybok, leader du parti nationaliste Svoboda, Arseni Iatseniouk, de la coalition Batkivchtchina, et Vitali Klitschko, chef du parti libéral Oudar. | REUTERS/GLEB GARANICH

Trois principaux partis forment l'opposition au Parti des régions, la puissante formation politique de Viktor Ianoukovitch. Des libéraux aux ultranationalistes, ils balaient un large spectre politique, mais se retrouvent unis dans leur opposition au Président et dans leur volonté de se rapprocher de l'Union européenne.
L'opposition a déclaré ces derniers jours œuvrer à une alliance, mais n'a pas réussi pour l'instant à se mettre d'accord sur un nom de leader.

  • Vitali Klitschko
Le chef du parti libéral Oudar est l'opposant le plus en vue. Cet ancien boxeur – il a été champion du monde dans la catégorie poids lourds – est entré en politique il y a quelques années pour rapidement s'imposer comme l'une des étoiles montantes de l'échiquier politique ukrainien. Malgré un physique impressionnant (2,02 m pour 110 kg) et sa forte médiatisation, son manque de charisme lui est reproché, tandis que sa légitimité politique reste à construire.
Candidat malheureux à la mairie de Kiev en 2006, le seul mandat qu'il a exercé est celui de député, depuis 2012. Ces derniers jours cependant, devant la foule de manifestants, ses discours étaient les plus applaudis et son nom fréquemment scandé. Klitschko, qui a fait de la lutte contre la corruption sa principale bataille, est respecté dans le pays pour avoir bâti honnêtement sa fortune, par ses victoires sportives, et non par des affaires frauduleuses.
Le portrait de Vitali Klitschko, paru dans Le Monde en juillet (en édition abonnés)
  • Arseni Iatseniouk
Ce proche de Ioulia Timochenko est le chef de file, au Parlement, de la coalition Batkivchtchina (« La Patrie »), deuxième force politique du pays. Iatseniouk, éphémère ministre des affaires étrangères en 2007, n'a cependant pas toujours été le fidèle partisan de Ioulia Timochenko, et a même été l'un de ses rivaux à l'élection présidentielle de 2010.
Depuis 2011 et l'emprisonnement de l'ancienne première ministre (condamnée à 7 ans de prison, officiellement pour abus de pouvoir dans la signature d'un accord gazier avec la Russie en 2009), Iatseniouk a rapproché sa formation de celle de Timochenko. En l'absence politique de la « dame à la natte », hospitalisée sous surveillance à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, Iatseniouk tente de s'imposer comme son héritier et son plus ardent défenseur.

  • Oleg Tiagnybok
Oleg Tiagnybok est le leader ultranationaliste du parti Svoboda (« Liberté »), représenté au Parlement avec 37 élus (sur 450). Très présent dans l'ouest ukrainophone du pays, Svoboda s'est illustré dans le passé par les propos antisémites et antirusses de ses représentants. Ces derniers mois, le parti tente d'afficher une image plus lisse et a été très actif dans la défense d'un rapprochement de l'Ukraine avec l'Union européenne, Svoboda craignant par-dessus tout que son pays retombe sous la houlette de Moscou.
Malgré son radicalisme, le parti est donc un interlocuteur des négociateurs européens et s'affiche, aux côtés des partis Oudar et Batkivichtchina, aux premiers rangs de la contestation contre Ianoukovitch.
LE PRÉSIDENT IANOUKOVITCH AFFAIBLI
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, le 7 février 2010 à Kiev.
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, le 7 février 2010 à Kiev. | AP/EFREM LUKATSKY

Alors qu'il tentait de manœuvrer depuis quelques jours pour rassurer les manifestants pro-UE, affirmant ses ambitions européennes tout en ménageant son voisin russe, Viktor Ianoukovitch semble perdre pied. Son pays est en ébullition, l'opposition occupe ou bloque plusieurs bâtiments clés de la capitale, et des centaines de blessés ont été recensés dimanche dans des affrontements en marge des manifestations. Devant l'ampleur de la mobilisation, il a finalement décidé, à la dernière minute, d'annuler la visite officielle qu'il devait faire en Chine, mardi.
L'analyse de notre correspondante à Moscou (en édition abonnés) : L’Ukraine condamnée par l’absence de vision de Viktor Ianoukovitch
Officiellement, le président maintient que le gel des négociations avec l'Union européenne n'est qu'une « pause » et que le rapprochement avec l'Europe reste son objectif. Interrogé par Le Monde.fr, un député du Parti des régions, Vladyslav Loukianov, explique que les membres de son mouvement se divisent entre l'envie de se tourner vers l'Union européenne et le souhait d'entretenir des relations plus étroites avec Moscou. « Mais la position officielle du parti est que l'Ukraine n'a pas vocation à rejoindre l'union douanière de la Russie [qui inclut actuellement le Kazakhstan et la Biélorussie], et encore moins une union eurasienne. »
Des propos insuffisants pour rassurer les manifestants, qui ne croient plus le Parti des régions après tant de valses hésitations. Tout porte à croire, en effet, que Ianoukovitch s'est rapproché ces dernières semaines de Moscou. Le premier ministre, Mykola Azarov, a d'ailleurs admis que la Russie avait fait pression sur Kiev pour suspendre les négociations avec l'UE. Autre signe inquiétant : Viktor Ianoukovitch a fait savoir, lundi, qu'il se rendrait en Russie le 6 décembre, après sa visite en Chine, pour discuter d'une nouvelle coopération économique.
Voir aussi nos explications en vidéo : Pourquoi les Ukrainiens manifestent-ils ?
 

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