L'Arabie saoudite refuse d'entrer au Conseil de sécurité de l'ONU
Le Monde.fr avec AFP
Le Conseil de sécurité, principal organe de décision de l'ONU, à New York, en juin 2010. | REUTERS/BRENDAN MCDERMID
L'Arabie saoudite a refusé, vendredi 18 octobre, d'intégrer le Conseil de sécurité de l'ONU, une décision sans précédent visant à protester contre "l'impuissance" de cette instance, en particulier face au drame syrien, et qui a surpris de nombreux diplomates du Conseil.
Le Conseil, qui compte 15 membres, renouvelle chaque année cinq de ses dix sièges de membres non permanents, sur une base régionale. Jeudi, l'Arabie saoudite, le Tchad, le Chili, le Nigeria et la Lituanie avaient été élus pour un mandat de deux ans qui commencera le 1er janvier prochain.
Dans un communiqué publié quelques heures après son élection, le ministère saoudien des affaires étrangères a fustigé la politique de "deux poids, deux mesures" de l'institution au Proche-Orient :
"L'Arabie saoudite n'a pas d'autre option que de refuser de devenir membre du Conseil de sécurité jusqu'à ce que ce dernier soit réformé et qu'on lui donne les moyens d'accomplir son devoir et d'assumer ses responsabilités pour préserver la paix et la sécurité dans le monde."
Le mandat de deux ans de l'Arabie saoudite devait débuter le 1er janvier.
"EXPRIMER SON INDIGNATION"
Le ministère saoudien estime que le fait "de permettre au régime en place en Syrie de tuer son peuple et de le brûler à l'arme chimique au vu et au su du monde entier sans sanction dissuasive est une preuve claire de l'impuissance du Conseil de sécurité à accomplir son devoir et à assumer ses responsabilités". Le communiqué souligne également que "la question palestinienne demeure depuis soixante-cinq ans sans règlement" et que le Conseil a échoué à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive.
Par ce geste, l'Arabie saoudite "veut exprimer son indignation face aux pays membres permanents du Conseil de sécurité", a déclaré l'expert saoudien Abdel Aziz Al-Sager, directeur du Gulf Research Center. "Elle veut également exprimer son malaise face à la nouvelle politique de Washington et en particulier aux positions du président Barack Obama sur l'Iran, la Syrie et le Yémen."
L'ONU A EXPRIMÉ SA SURPRISE
Ce refus, qui est une première, a pris par surprise de nombreux diplomates du Conseil de sécurité, certains d'entre eux émettant le souhait que le royaume saoudien revienne sur sa décision, qui n'a pas été officiellement notifiée, signale le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon vendredi. "C'est tout à fait inattendu, nous avons tous dû vérifier dans l'historique du Conseil pour trouver un précédent et il n'y en a pas", a déclaré un diplomate, rappelant qu'une candidature au Conseil prend "des années de préparation", ce qui rend le geste de Riyad d'autant plus surprenant.
L'élection des dix membres non permanents du Conseil se faisant sur une base régionale, si l'Arabie saoudite maintient sa décision, il reviendrait au groupe arabe au sein de l'Assemblée générale de trouver un nouveau candidat, qui serait ensuite entériné par l'ensemble de l'Assemblée lors d'un vote, comme cela avait été le cas pour Riyad jeudi. "Il pourrait y avoir une nouvelle élection, mais il est aussi possible de persuader Riyad de changer de position", espère un autre diplomate.
LA FRANCE ET LA TURQUIE COMPRENNENT CETTE DÉCISION
Partageant la "frustration" de Riyad à l'égard de la paralysie du Conseil de sécurité de l'ONU, le Quai d'Orsay a rappelé sa "proposition de réforme du droit de veto" – rendue publique en septembre – pour y répondre : lorsque le Conseil de sécurité aurait à se prononcer sur une situation de "crime de masse", les membres permanents s'engageraient à renoncer à leur droit de veto. C'est le secrétaire général de l'ONU, saisi par au moins cinquante Etats membres, qui aurait alors à se prononcer sur la nature du crime.
Istanbul a incité à "respecter" la décision de l'Arabie saoudite, l'ONU "échouant à répondre activement aux situations de crise à travers la planète", a estimé le président turc, Abdullah Gül. Sans surprise, la Russie, soutien de Damas, a quant à elle fustigé le choix de Riyad, jugeant "particulièrement étranges" les critiques émises en pleine crise syrienne.
Syrie: intenses combats avant l'arrivée de l'émissaire de l'ONU
(AFP)
Damas — Des combats intenses ont fait rage vendredi en Syrie à la veille d'une tournée dans la région de l'émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi pour préparer la conférence de paix sur ce pays déchiré par la guerre civile.
A Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, des jihadistes ont exécuté 10 soldats, alors que des dizaines de personnes ont péri dans le nord, notamment dans le bombardement d'une ville kurde.
L'ONU, ainsi que les Etats-Unis, s'évertuaient pendant ce temps à pousser pour la tenue d'une conférence internationale de paix, espérée en novembre.
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi entame samedi en Egypte une tournée au Moyen-Orient, et le secrétaire d'Etat John Kerry doit se rendre la semaine prochaine en Europe, tous deux pour discuter de cette conférence dite de Genève-2.
Malgré ces efforts diplomatiques, et afin de dénoncer l'impuissance de l'ONU, en particulier face à cette guerre civile dévastatrice, l'Arabie saoudite, alliée de poids de l'opposition syrienne, a refusé de prendre son siège au Conseil de sécurité.
Sur le terrain, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales, a fait état de violents combats qui ont commencé dans la nuit à Deir Ezzor, la grande ville de l'est du pays.
La ville a en outre subi plusieurs frappes aériennes vendredi matin, qui ont fait des blessés, a ajouté l'OSDH sans pouvoir donner de bilan précis.
Ces frappes sont intervenues après une progression des rebelles dans le quartier de Rashdiya, jusqu'à présent tenu par les forces du régime, où le chef du renseignement militaire de la région avait été tué jeudi.
Dans ce même quartier, des combattants du Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda, ont capturé 10 soldats qu'ils ont ensuite exécutés, selon l'OSDH. Dans la province d'Alep (nord), "douze Kurdes, dont six enfants (...), ont été tués dans un bombardement mené par les forces gouvernementales (...) dans la ville de Tal Aran", a rapporté l'ONG.
Tal Aran est située près de Sfiré, une localité en grande partie contrôlée par des combattants jihadistes et cible de bombardements intenses des forces gouvernementales ces dernières semaines.
Les Etats-Unis ont pressé vendredi le régime de Bachar al-Assad d'ouvrir l'accès aux convois humanitaires pour les civils pris au piège des combats.
Dans des termes forts, la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki, a condamné le siège par l'armée de la Ghouta orientale, une banlieue de Damas où sont mortes près de 1.500 personnes dans une attaque chimique le 21 août et dans d'autres banlieues comme Mouadimiya.
Brahimi débute une tournée régionale
Sur le plan diplomatique, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil a évoqué jeudi la date des 23 et 24 novembre pour la conférence de paix pour laquelle Washington et Moscou veulent réunir autour d'une même table des représentants du régime et de l'opposition.
L'ONU a cependant rappelé qu'il lui revenait d'en annoncer la date, alors que son émissaire pour la Syrie entame samedi en Egypte une tournée régionale pour préparer cette conférence.
Il doit aussi se rendre à Damas et à Téhéran, selon sa porte-parole.
M. Kerry participera lui mardi à Londres à une réunion de plusieurs pays membres du groupe des "Amis de la Syrie", soutenant l'opposition (dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie ou l'Arabie saoudite) pour discuter de Genève-2.
La conférence, déjà plusieurs fois reportée, s'annonce compliquée dans la mesure où l'opposition reste profondément divisée sur la seule question de sa participation.
Après le refus du Conseil national syrien (CNS, principal groupe d'opposition), de s'y rendre, Monzer Aqbiq, un membre de la Coalition nationale syrienne, qui chapeaute plusieurs groupes d'opposition dont le CNS, a indiqué que celle-ci se prononcerait sur sa participation à la conférence lors d'une réunion à Istanbul les 24 et 25 octobre.
Outre les participants, l'ordre du jour pose problème: le régime exclut tout départ de M. Assad dans le cadre d'une transition, alors que l'opposition en exil rejette tout maintien du président syrien.
Ces tentatives de parvenir à une solution diplomatique au conflit interviennent un peu plus d'un mois après la conclusion d'un accord entre Washington et Moscou sur le démantèlement de l'arsenal chimique de Damas, au moment où les Etats-Unis menaçaient de frapper après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août.
L?Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de superviser la destruction de cet arsenal, a annoncé vendredi avoir vérifié 14 des plus de 20 sites concernés par le processus d'inspection. Ses inspecteurs sont en Syrie depuis le début du mois.
Par ailleurs, neuf pèlerins chiites libanais enlevés en Syrie par des rebelles syriens ont été libérés vendredi soir, alors qu'un dénouement semble proche pour deux pilotes turcs enlevés au Liban, selon des sources officielles libanaises et turques.
Syrie: attentat sanglant près de Damas, Brahimi en tournée régionale
Un rebelle syrien à Alep, le 17 octobre 2013 (Photo Karam al-Masri. AFP)
Un attentat suicide et une attaque rebelles contre un barrage militaire ont tué 16 soldats samedi près de Damas, au moment où l’émissaire Lakhdar Brahimi tentait de préparer une conférence internationale pour sortir le pays d’une guerre dévastatrice.
Alors que 3.000 civils sont pris au piège dans la ville de Mouadamiyat al-Cham, en banlieue de Damas, la patronne des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, a appelé à un cessez-le-feu et à l’établissement immédiat d’un couloir humanitaire pour les secourir, au lendemain d’un appel similaire des Etats-Unis.
Sur un autre plan du conflit complexe en Syrie, neuf chiites libanais libérés après 17 mois de détention par des rebelles syriens et transférés vendredi en Turquie sont arrivés samedi dans la soirée au Liban.
Dans le même temps, deux pilotes turcs enlevés en août à Beyrouth pour pousser Ankara à obtenir la libération des neuf Libanais, ont égalemnt regagné samedi soir leur pays.
Dans le cadre de ces échanges, quelque 200 Syriennes devaient être aussi libérées par le régime de Bachar al-Assad, une exigence des ravisseurs des Libanais pour libérer leurs otages, mais on ignorait dans l’immédiat si elles avaient été effectivement relâchées.
Alors que les violences ne connaissent aucun répit, un attentat a frappé l’entrée de la ville pro-régime de Jaramana, dans la banlieue sud-est de Damas, blessant 16 civils, a rapporté l’agence officielle Sana, en accusant les rebelles qualifiés à des «terroristes».
Mais selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 16 soldats et 15 rebelles islamistes ont été tués dans cet attentat et dans les intenses combats qui l’ont suivi, les rebelles ayant tenté de conquérir un barrage routier stratégique entre Jaramana (à majorité chrétienne et druze), et la localité rebelle adjacente de Mléha.
L’attentat a été perpétré par un kamikaze du Front Al-Nosra, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, a ajouté l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins.
Des enfants meurent de malnutrition
Alors que les violences en Syrie ont fait, selon l’OSDH, plus de 115.000 morts en deux ans et demi, Valérie Amos a appelé «toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités à Mouadamiyat al-Cham pour permettre un libre accès aux associations humanitaires» qui cherchent à «évacuer les civils et à apporter médicaments et soins nécessaires».
Elle a souligné que «des milliers de familles» restaient aussi «prisonnières dans d’autres villes à travers la Syrie», ravagée par les combats entre soldats et rebelles.
Vendredi, condamnant le siège par l’armée de plusieurs banlieues de Damas, les Etats-Unis avaient déjà pressé le régime Assad de permettre l’accès à des convois d’aide pour les civils pris au piège.
Il y a un «nombre sans précédent d’enfants qui meurent de maladies liées à la malnutrition», avait déploré la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.
Selon des habitants de Mouadamiyat al-Cham, la nourriture devient extrêmement rare. Un cheikh a même dit avoir émis un décret religieux autorisant à manger chats et chiens.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé deux cas suspects de poliomyélite en Syrie, une maladie très contagieuse qui n’avait pas été enregistrée dans ce pays depuis 1999.
Efforts pour une conférence de paix
Parallèlement, l’ONU et les Etats-Unis déployaient des efforts en vue d’organiser une conférence de paix internationale, espérée en novembre à Genève.
Entamant une tournée régionale en Egypte, M. Brahimi, médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe, a rencontré le ministre des Affaires étrangères Nabil Fahmy, et devait s’entretenir dimanche avec le patron de la Ligue arabe Nabil al-Arabi.
Sa tournée régionale doit également le conduire à Damas et Téhéran, un allié du régime Assad.
Parallèlement, le secrétaire d’Etat John Kerry participera mardi à Londres à une réunion des «Amis de la Syrie», groupe de pays soutenant l’opposition, pour discuter de la conférence baptisée Genève-2.
Celle-ci s’annonce compliquée, d’autant que l’opposition est profondément divisée sur la question de sa participation, tandis que les deux protagonistes restent en total désaccord sur la place du président Assad dans une éventuelle transition.
Ces tractations interviennent plus d’un mois après la conclusion d’un accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace d’une frappe américaine, lancée après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août près de Damas.
Alors que M. Kerry a assuré que les armes chimiques syriennes pourraient être «convoyées par bateau hors de la région» pour être détruites en toute sécurité, la Russie a jugé cette proposition prématurée.
Venezuela: la présidence Maduro marquée du sceau de l'incertitude
CARACAS - Nicolas Maduro, qui boucle son premier semestre à la tête du Venezuela, suscite pour l'instant plus d'incertitudes que d'espoirs alors que son pays demeure en proie à la violence, à la corruption et aux pénuries dans un contexte politique que le successeur de Hugo Chavez contribue à envenimer.
Le défi était de taille pour l'ancien chauffeur du bus de Caracas de 50 ans: endosser le large costume du charismatique chef de file de la gauche radicale latino américaine et poursuivre la révolution bolivarienne prônée par son mentor, terrassé par le cancer en mars dernier.
Six mois après une élection remportée d'une courte tête malgré le legs politique de Chavez en avril, le bilan dressé par les observateurs n'est pas vraiment flatteur, tous pointant du doigt une autorité en chantier et une gestion erratique.
Le gouvernement semble ne pas avoir de véritable objectif, si ce n'est de maintenir la politique de Chavez, et personne ne perçoit d'objectifs à long terme, relève Teodoro Petkoff, ex-ministre de gauche.
Le principal grief reproché à l'administration Maduro est son manque de décision pour débloquer la situation économique du pays, plombée depuis 10 ans par un strict contrôle des changes qui génère de fréquentes pénuries et une forte inflation (50% prévus par les économistes pour 2013).
Le chavisme s'est piégé, il a créé un mécanisme économique qu'il sait dysfonctionnel, mais il est aussi conscient que tout changement représente des risques importants, explique M. Petkoff, évoquant le danger de divisions internes au pouvoir faute de véritable ligne directrice.
Gouvernement médiatique
Nicolas Maduro reproduit le mode de gouvernement médiatique de Chavez ainsi que sa posture de combat permanent contre l'opposition et les Etats-Unis. Mais malgré ses invectives constantes contre ses adversaires politiques et son omniprésence dans les médias publics, il peine à capter l'adhésion des classes défavorisées et de son propre camp politique.
Lui font pour cela défaut l'autorité naturelle, le charisme et l'humour de son prédécesseur, plébiscité cinq fois par les électeurs entre 1998 et 2012.
Pourtant, il s'échine à imiter la rhétorique et le phrasé du comandante, n'hésitant parfois pas à forcer le trait, mais ces efforts sont gâchés par de fréquentes erreurs syntaxiques, voire parfois des lapsus comiques, comme lorsqu'il avait récemment évoqué des pénis (penes) en lieu et place de poissons (peces) dans un discours.
Toutefois, notent les observateurs, sont à mettre au crédit du début de sa présidence un mode de gouvernance moins personnalisé, la réouverture du dialogue avec le secteur privé, ainsi que le coup de projecteur braqué sur deux maux endémiques du pays: la violence et la corruption, thèmes tabou sous Chavez.
Des super-pouvoirs pour reprendre la main
Les premiers résultats d'une croisade lancée par l'ex-ministre des Affaires étrangères contre la corruption se font d'ailleurs déjà sentir, avec l'arrestation récente de plusieurs dizaines de fonctionnaires et du maire de Valencia, la troisième ville du pays, pourtant membre du parti socialiste au pouvoir (PSUV).
Pour tenter de reprendre la main sur les thèmes économiques, le président a demandé la semaine dernière à l'Assemblée nationale de lui octroyer des pouvoirs spéciaux lui permettant de légiférer par décret pendant un an.
Ces pouvoirs, auxquels de nombreux présidents vénézuéliens - dont Chavez - ont déjà eu recours, lui permettraient selon ses propres termes de lutter contre la corruption et la guerre économique menée selon lui par l'opposition et le secteur privé, appuyés par l'extérieur contre le pays pétrolier.
L'opposition craint pour sa part que ces pouvoirs soient détournés pour mener une chasse aux sorcières à son encontre.
Le politologue John Magdaleno n'écarte pas cette hypothèse, mais il souligne aussi que ces pouvoirs pourraient donner de l'air à Maduro face à sa majorité et dissuader les secteurs internes du chavisme de toute remise en cause du chef.
Mais le véritable test pour le président sera les municipales du 8 décembre, échéance lors de laquelle il pourra mesurer l'adhésion du peuple à sa politique, pointée du doigt dans les sondages en raison de la situation économique.
Si le PSUV l'emporte, Maduro sera légitimé, fortifié, et consolidera sa mainmise interne sur le chavisme, prédit l'analyste Luis Vicente Leon, qui évoque en revanche une probable fragilisation de sa position dans l'hypothèse contraire.
Deux tiers des Français contre le retour de Leonarda
Près des deux tiers des Français sont opposés à une éventuelle annulation de l’expulsion de Leonarda et de sa famille et au retour de la famille en France, selon un sondage BVA publié samedi par Le Parisien/Aujourd’hui en France (téléchargez le sondage, PDF).
Moins d’un Français sur deux (46%) se déclare choqué par l’interpellation de la collégienne du Doubs, en pleine sortie scolaire, puis expulsée avec sa famille le 9 octobre vers le Kosovo. Chez les sympathisants de gauche, ils sont 68% à se déclarer choqués par cette expulsion contre 24% pour les sympathisants de droite.
65% des Français sont opposés à une éventuelle annulation de cette expulsion et au retour de la famille en France. «Encore une fois, un fort clivage gauche-droite apparaît sur ce sujet», note l'institut de sondage. Alors que les sympathisants de droite sont une écrasante majorité à être opposés à ce retour (85% contre 14%), ceux de gauche sont plus partagés, une petite majorité (55% contre 43%) étant plutôt favorable à ce retour. «Le clivage est surtout maximal au sein du Parti socialiste, puisque les sympathisants sont parfaitement partagés sur le sujet (50% sont favorables à un retour contre 49% opposé …)», poursuit BVA.
Valls soutenu
Enfin le ministre de l’Intérieur Manuel Valls est de nouveau largement soutenu, les trois quarts des Français (74%) «approuvant» sa position dans cette affaire. 57% des sympathisants de gauche disent approuver Manuel Valls contre 89% des sympathisants de droite. «Chose curieuse pour un Ministre de gauche, note l'institut de sondage BVA, le soutien est total auprès des sympathisants de droite (89% contre 10%) alors qu’il est nettement plus modéré à gauche (57% contre 41%), les sympathisants de l’extrême-gauche (58%) et d’EELV (54%) étant même une majorité à désapprouver Manuel Valls.»
Début octobre, selon un sondage CSA-BFMTV, les deux tiers des Français s’étaient déclarés «plus proches» du ministre de l’Intérieur, pour qui seule une minorité de Roms veut s’intégrer, que de sa collègue du Logement Cécile Duflot, qui avait désapprouvé ces propos.
Conclusion de BVA : «C’est donc une nouvelle “victoire” pour Manuel Valls dans l’opinion, dans un conflit avec la/sa gauche. Mais attention, toutefois, sa précédente “victoire” dans l’opinion (sur les Roms) lui avait coûté 13 points auprès des sympathisants de gauche (qui lui donnaient pourtant raison) sur notre cote d’influence mesurée la semaine suivante.»
Expulsion de Leonarda: Valls tente de mettre fin à la polémique
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 18 octobre 2013 en Guadeloupe (Photo Miguel Medina. AFP)
Rentré précipitamment des Antilles, Manuel Valls, vivement critiqué jusque dans son camp après l’expulsion controversée de la collégienne Leonarda Dibrani, devait tenter ce week-end de mettre fin à l’onde de choc provoquée par cette affaire.
Le ministre de l’Intérieur, qui a atterri samedi peu avant 08H30 à l’aéroport d’Orly, a pris connaissance une heure plus tard des conclusions de l’enquête administrative sur l’adolescente rom kosovare.
«Le rapport a été remis au ministre à 09H30 place Beauvau par Marc Abadie, chef du service de l’Inspection générale de l’administration (IGA), et Jean-Pierre Battesti, inspecteur général de l’IGA», a-t-on affirmé à l’AFP dans son entourage.
Le ministère de l’Intérieur s’exprimera «rapidement», le plus probablement dès samedi, sur les conclusions de l’enquête.
Manuel Valls est vivement critiqué, notamment à gauche et jusque dans les rangs du gouvernement, pour les conditions d’interpellation de Leonarda, une collégienne de 15 ans expulsée le 9 octobre vers le Kosovo avec sa famille après avoir été prise en charge par la police en pleine sortie scolaire dans le Doubs.
Cette affaire l’a conduit à écourter sa visite aux Antilles. L’enquête administrative, commandée mercredi, doit dire si cette expulsion a été conforme au droit.
«S’il y a eu faute, l’arrêté de reconduite à la frontière sera annulé», a assuré mercredi le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Le gouvernement devra donc dire si la jeune Leonarda, voire sa famille, peuvent rentrer en France. Il s’agirait d’un revers pour Manuel Valls, qui a affirmé mercredi, sans attendre les résultats de l’enquête qu’il venait de lancer, que l’expulsion s’était déroulée «dans le respect du droit».
Selon l’un de ses prédécesseurs UMP place Beauvau, François Baroin, un retour en France entraînerait «automatiquement le ministre de l’Intérieur à la démission».
Sanctuarisation
La pression est forte. Des milliers de lycéens ont manifesté jeudi et vendredi pour réclamer le retour de la collégienne ainsi que de Khatchik Kachatryan, un élève arménien de 19 ans expulsé il y a une semaine, voire la démission du ministre. Le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui s’est joint vendredi à la manifestation à Paris, a «exigé» le départ de Manuel Valls.
Pour l’instant, à en croire un sondage BVA publié samedi par Le Parisien, le ministre le plus populaire du gouvernement ne semble pas pâtir outre mesure de la polémique dans l’opinion. Deux tiers des Français (65%) sont opposés à une éventuelle annulation de l’expulsion de Leonarda et la position de Manuel Valls est approuvée par les trois quarts des sondés (74%).
Resat Dibrani, le père de Leonarda, a avoué jeudi à l’AFP avoir menti aux autorités françaises sur les origines kosovares de sa famille dans l’espoir d’augmenter ses chances d’obtenir l’asile en France. Il a expliqué être le seul à être né dans cette ancienne province serbe, sa femme et cinq de ses six enfants étant nés en Italie et la dernière (âgée de 17 mois) en France.
Des sources proches du dossier ont également affirmé que cet homme âgé de 47 ans avait eu des démêlés avec la justice française.
Au-delà du sort des Dibrani, le gouvernement devrait tenter d’apaiser les émotions au sujet des élèves menacés d’expulsion.
La présidence française a d’ores et déjà évoqué une possible sanctuarisation, non seulement de l’école comme c’est déjà le cas mais aussi du «temps de vie scolaire» pour éviter qu’une expulsion ne puisse interrompre la scolarité d’un jeune dont la famille n’a pas obtenu de permis de séjour en France.
«Sur la base (du) rapport, nous en parlerons avec le président de la République et le Premier ministre» samedi, avait précisé la veille Manuel Valls. «S’il faut sanctuariser l’école, nous le ferons», mais «attendons les résultats» de l’enquête, avait-il ajouté.
Pour le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, les expulsions ne peuvent pas intervenir «dans le cadre de la scolarité». Son collègue des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dit espérer une solution à la fois «humaine» et respectueuse des «principes».
Le président François Hollande est resté silencieux, mais sa compagne, Valérie Trierweiler, a déclaré vendredi qu’on «ne franchissait pas certaines frontières» et que «la porte de l’école en était une».
Leonarda. Hollande autorise son retour en France
Le chef de l’État s’est exprimé ce samedi midi depuis l’Élysée sur l’affaire Leonarda. François Hollande a confirmé que l’expulsion était conforme à la loi, mais que les policiers avaient manqué de discernement. Le Président a du coup décidé de « sanctuariser » l’école en interdisant toute interpellation, il a également autorisé le retour de la jeune fille, si elle le souhaite.
Pas de faute
Depuis l’Elysée, où Manuel Valls lui a remis le rapport de l’IGA, François Hollande a déclaré : « L’enquête confirme qu’aucune règle de droit n’a été enfreinte […] Toutes les voies de recours avaient été épuisées. »
Et le Chef de l’État d’ajouter, « l 'enquête indique aussi que l’interpellation s’est déroulée à l’occasion d’une sortie scolaire. C’est une infraction par rapport à ce que l’on peut penser être une façon d’interpeller ».
Selon François Hollande, ce n’est pas une faute « mais un manque de discernement », comme le déclare aussi le rapport.
Sanctuarisation de l’école
Le Président en a donc tiré trois conclusions. « Les valeurs de la République c’est le respect de la loi, ça vaut pour le droit d’asile. C’est aussi l’école et ce qu’elle représente, en tant que lieu d’intégration et d’émancipation. Là nous devons faire preuve d’une plus grande clarté. C’est pourquoi une instruction sera envoyée aux préfets pour interdire toute interpellation d’enfants dans le cadre scolaire. Car les enfants doivent être en sécurité », assure le chef de l’État.
Leonarda peut revenir
Enfin, François Hollande a autorisé la jeune Leonarda à revenir poursuivre sa scolarité en France, si elle en fait la demande. « Un accueil lui sera réservé et à elle seule. La République c'est la fermeté dans l'application de la loi, mais aussi l’humanité ».
Municipales: dernière ligne droite pour les primaires PS à Marseille
Patrick Mennucci, candidat aux municipales de Marseille, le 14 octobre 2013 à Marseille (Photo Bertrand Langlois. AFP)
La journée s’annonce décisive pour les socialistes à Marseille, où se décide dimanche qui de Samia Ghali ou de Patrick Mennucci affrontera le sortant Jean-Claude Gaudin (UMP) aux municipales de 2014, après un entre-deux-tours si explosif qu’il paraît compromettre le rassemblement à l’issue de la primaire.
La sénatrice Samia Ghali, 45 ans, élue des quartiers nord à la personnalité rebelle, part avec une longueur d’avance après être arrivée en tête avec 25,25% des 20.734 votes exprimés au premier tour.
Le député Patrick Mennucci, 58 ans, élu du centre-ville doté d’un physique de géant et d’un accent rocailleux, qui a récolté 20,65% des suffrages, peut lui se prévaloir du soutien de trois des quatre candidats éliminés, seul le conseiller général Christophe Masse (14,29%) n’ayant pas donné de consigne.
Les sympathisants socialistes, comme au premier tour, pourront se rendre dans l’un des 55 bureaux de vote, répartis sur 15 lieux dans la ville, et ouverts de 9h00 à 19h00. Mais la surveillance sera renforcée, affirme la Haute autorité des primaires (HAP), garante de la bonne tenue de ces primaires, qui assure avoir tiré des enseignements d’un premier tour chaotique.
Election «confisquée»
Dimanche dernier, les problèmes de listes d’émargement fausses ou incomplètes et surtout l’affaire «des minibus» - des véhicules loués par la sénatrice pour emmener les électeurs aux bureaux de votes - ont laissé des traces.
Les transports collectifs sont «légaux» pour la HAP, et Mme Ghali a déjà prévenu qu’elle y aurait de nouveau recours, mais le dispositif ne doit pas «remettre en cause le libre choix de vote». Exit, donc, les affichettes de candidat sur les bus, exit également les débats aux abords des lieux de vote, qui doivent rester «neutres», prévient l’autorité. Elle y portera un «attention toute particulière».
Les candidats, tout deux «forts en gueule», ont également consigne de rester discrets. A l’exception d’un seul, tous s’étaient largement exprimés durant le scrutin dimanche dernier, une «transgression générale» du code électoral, pour l’autorité.
Ces rappels à l’ordre et ce dispositif suffiront-ils à garantir un scrutin serein ? Rien n’est moins sûr, au vu de la semaine écoulée, lors de laquelle les candidats ont échangé coups pour coups et se sont même fait piéger au téléphone par un humoriste samedi.
Car dans cet entre-deux-tours très tendu, les différences de fond entre les deux candidats, qui existent pourtant - lui veut vendre le stade Vélodrome, pas elle ; elle est contre la métropole, lui la soutient -, ont été les grandes absentes, laissant place aux accusations ad hominem.
Rassemblement compromis
Après le ralliement de la quasi-totalité des autres candidats à son adversaire, la sénatrice a rapidement accusé son rival d’être «le candidat de Paris, de Matignon», notamment lors du soutien du président de la communauté urbaine Eugène Caselli (16,57%), après, selon elle, un coup de fil de Jean-Marc Ayrault.
Le député, alors qu’il semblait plutôt vouloir calmer le jeu en début de semaine, a fini par dégainer vendredi, lâchant que Samia Ghali était la «candidate du système» Jean-Noël Guérini, le président du Conseil général tombé en disgrâce suite à ses démêlés judiciaires.
«Il a été le premier enfant du système Guérini», a réagi aussitôt Samia Ghali, poursuivant sa dénonciation de la «bande à Mennucci» et affirmant avoir le sentiment de «faire campagne contre le Front national».
Après pareilles accusations, le rassemblement dimanche soir derrière le candidat désigné, objectif initial de cette primaire pour les socialistes, semble compromis, même si le PS espérait encore samedi réunir les deux candidats à l’issue du scrutin.
Si M. Mennucci n’a eu de cesse d’affirmer qu’il se rallierait en cas de défaite, Mme Ghali a soigneusement éludé la question, affirmant ne pas envisager de perdre, avant finalement de laisser planer le doute, samedi, sur son avenir au PS, si elle arrivait deuxième.
La primaire avait pourtant pour but d’insuffler «une dynamique populaire de mobilisation» dans une fédération des Bouches-du-Rhône mise sous tutelle depuis mars dernier, afin de mettre fin au règne de Jean-Claude Gaudin, aux commandes de la ville depuis 1995. Marseille est, en effet, l’un des rares espoirs des socialistes aux municipales de mars 2014 qui s’annoncent difficiles pour la majorité.
Par ailleurs, non loin de Marseille, à Aix-en-Provence, deux candidats socialistes, Edouard Baldo et Jacky Lecuivre s’affrontent également lors d’un deuxième tour de primaire.
Les adhérents parisiens du Parti communistes ont choisi à une courte majorité de présenter des listes communes avec le Parti socialiste en vue des municipales 2014.
Ils ont voté à 57% en faveur d'une union avec les listes PS d'Anne Hidalgo dès le premier tour, contre 43% qui souhaitaient aller à la bataille avec le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon
Le Parti de Gauche avait fait de ce vote un symbole en affirmant que "l'avenir du Front de gauche est en jeu". Mais s’ils avaient fait ce choix, les militants auraient désavoué le secrétaire national du PC, Pierre Laurent, et le conseil départemental qui avaient voté à 67% en faveur de cette union avec le PS.
Le scrutin a débuté jeudi dans les 24 sections de la capitale et s’est terminé samedi à 18h00.
Le choix d'une union avec les listes PS d'Anne Hidalgo dès le premier tour, était assorti d’un accord avec le PS prévoyant que 13 postes de conseillers de Paris soient réservés au PCF, et que des thèmes chers aux communistes soient repris par Anne Hidalgo, comme leur objectif des 30% de logements sociaux à l'horizon 2030.
Si PCF et PG partent unis sous la bannière Front de Gauche dans un certain nombre de grandes villes, comme Marseille par exemple, à Paris les communistes gèrent la ville avec Bertrand Delanoë depuis treize ans, et s'étaient alliés aux socialistes dès le premier tour des municipales en 2001 et 2008.
Satisfaction des socialistes parisiens
Dans l'équipe d'Anne Hidalgo où on affirmait samedi que reconduire l'alliance PS-PCF est "un atout extrêmement important pour que la gauche soit en mesure de l'emporter à Paris face à la droite" c'est évidemment la satisfaction.
"C’est pour moi une immense joie et une très grande fierté. C’est un formidable message qui est adressé à toute la gauche parisienne", écrit dans un communiqué publié dimanche soir la candidate à la Mairie de Paris qui ajoute "Les communistes ont fait le choix de préparer ensemble de nouvelles conquêtes sociales pour une ville bienveillante et dynamique".
ECONOMIE
L'EPR, PSA, la crise bretonne, le Rafale, Alcatel-Lucent... les 10 actus qui ont marqué l'industrie cette semaine
Une semaine de l'industrie encore chargée. Parmi les principaux titres u'il ne fallait pas manquer : l'EPR s'exporte en Grande-Bretagne, PSA pourrait voir son partenaire chinois Dongfeng devenir son premier actionnaire aux côtés de l'Etat, le gouvernement tente de résoudre la crise de l'agroalimentraire breton, le contrat en Inde du Rafale se précise et la manifestation des salariés d'Alcatel-Lucent en réaction au plan Shift.
Trois syndicats de PSA accepent l'accord compétitivité de la direction
Après avoir consulté leurs adhérents cette semaine, FO, la CFTC et le syndicat maison SIA-GSEA ont annoncé qu’ils signeront l’accord de compétitivité proposé par PSA. La direction a donné jusqu’au mardi 22 octobre aux organisations pour se prononcer.
Pour être adopté, le Nouveau Contrat Social (NCS) doit être approuvé par au moins deux organisations syndicales représentant 30% des salariés minimum. Les trois syndicats représentent 45,5% des salariés, l'accord devrait donc être approuvé sans problème.
Le fret de la SNCF emprunte davantage la route que le rail
Le projet de loi sur la réforme ferroviaire a été présenté mercredi 16 octobre en conseil des ministres. La SNCF ne se distingue pas toujours par son amour du rail, comme en témoigne ses activités dans le fret : aujourd’hui, la branche SNCF-Geodis transporte en effet plus de marchandises par la route que par le rail.
Fin de cycle pour Fagor et Brandt L'annonce de la mise en cessation de paiement de Fagor n'a surpris personne dans le secteur du gros électroménager. Trop petit, trop seul, trop circonscrit aux marchés espagnols et français, la coopérative espagnole, qui avait avalé Brandt en 2005, a été victime de la concurrence asiatique à bas coûts et de son manque d’internationalisation.
Cure d'austérité pour Arc International
L'entreprise française spécialisée dans les arts de la table Arc International est endettée à hauteur de 500 millions d'euros. Elle serait sur le point d'annoncer un plan d'économies de 80 millions d'euros. Le groupe du Pas-de-Calais avait annoncé len juin dernier la mise en chômage technique, de septembre à décembre 2013, pour 1 980 salariés, à hauteur de cinq jours par mois.
JUSTICE ?
Royaume-Uni: un journaliste inculpé pour avoir eu le téléphone volé d'un député
Par AFP
Londres - Nick Parker, le chef de la rubrique étranger du Sun, le tabloïd britannique du magnat australien Rupert Murdoch, va être inculpé pour avoir eu en sa possession un téléphone volé à un député travailliste, a indiqué vendredi le parquet britannique.
Nick Parker, âgé de 52 ans, va être inculpé pour avoir détenu un objet volé et pour avoir eu un accès non autorisé à du matériel informatique, a précisé le parquet.
L'inculpation de Nick Parker se rapporte à des faits qui ont eu lieu entre le 17 et le 21 octobre 2010 quand il a "obtenu de façon malhonnête des biens volés, notamment un téléphone portable appartenant à Siobhain McDonagh", un député de l'opposition travailliste, précise cette source.
Sur la même période, il "a activé un ordinateur avec l'intention d'obtenir un accès non autorisé à un programme ou à des données, tout en sachant que cet accès n'était pas autorisé", a ajouté le parquet.
Un autre homme, Michael Ankers, âgé de 29 ans, a été inculpé pour vol. Il est accusé d'avoir volé le téléphone du député le 17 octobre.
Les deux hommes comparaitront le 6 novembre devant le tribunal de Westminster à Londres.
Le Sun appartient à Rupert Murdoch, qui était aussi propriétaire du News of the World, tabloïd accusé d'avoir fait écouter des centaines de personnalités pour obtenir des scoops et qui a été contraint de fermer précipitamment durant l'été 2011 en raison du scandale.
Nick Parker avait été arrêté en février 2012, avec quatre autres journalistes du Sun, dans le cadre de l'Opération Elveden, une enquête sur des soupçons de versement de pots-de-vin à des policiers et des fonctionnaires par des journalistes.
Le scandale des écoutes téléphoniques au NoTW a débouché sur une refonte du système de régulation de la presse. Mi-mars, les chefs des principaux partis politiques se sont mis d'accord pour mettre en place un nouvel organe de surveillance des médias, qui a suscité l'inquiétude de nombreux journaux.
Pierre Pallardy, l'"ostéopathe des stars", condamné à dix ans de prison pour viols
(AFP)
Paris — L'ancien "ostéopathe des stars" Pierre Pallardy a été condamné vendredi à dix années de réclusion criminelle ferme pour des viols et agressions sexuelles d'anciennes patientes.
Poursuivi pour 19 cas différents, dont sept viols, Pierre Pallardy, 72 ans, a été reconnu coupable par la cour d'assises de Paris de cinq viols et sept cas d'agressions sexuelles. La cour a également prononcé son interdiction d'exercer à vie et son inscription au fichier des délinquants sexuels.
L'ancien "ostéo du tout Paris", qui avait très longuement attendu sur une chaise dans la salle d'audience l'arrivée de la cour, a fait un malaise à l'énoncé du verdict.
La salle d'audience a dû être évacuée. Le Samu est arrivé mais il a ensuite repris connaissance selon des avocats. "Ca semble aller mieux", a dit un de ses conseils, Me Hervé Témime.
Le procès de trois semaines avait dû être interrompu une journée après un précédent malaise de l'accusé, dont l'état de santé avait cependant été jugé compatible avec la poursuite des débats.
Tout en exprimant sa satisfaction, Françoise Chataignier, une des victimes de viol reconnu par la justice, a regretté que Pierre Pallardy ait persisté à nier tout au long du procès. "Le jour de mon témoignage mon avocat a essayé de l'amener au moins à exprimer des regrets", a-t-elle relevé tout en jugeant que les aspects "mythomane et narcissique" de l'accusé l'en avaient empêché.
Depuis sa mise en examen en 2006 et tout au long des audiences, Pierre Pallardy a nié les faits, arguant que les plaignantes s'étaient méprises sur des gestes thérapeutiques de "méthode puissante et dangereuse", qui pouvaient en outre faire ressurgir des souvenirs enfouis de violences sexuelles, ou avaient fait des "transferts" sur sa personne.
"Que des déclarations"
Après une première plainte, classée sans suite en 2004, une nouvelle en 2006 avait conduit les enquêteurs à contacter tous les patients figurant dans les carnets de rendez-vous de l'ostéopathe. De fil en aiguille, Pallardy était accusé de sept cas de viol, 12 d'agression sexuelle.
L'accusation avait réclamé au moins 12 ans de réclusion criminelle, affirmant qu'il avait usé de "son autorité et sa notoriété" pour "infantiliser" des femmes présentant des "fragilités" et mieux abuser d'elles. "Pierre Pallardy nous a dit +mes patients sont mes enfants+. Vous avez une attitude pédophile, vous avez profité de l'emprise que vous aviez sur elles", avait lancé l'avocate générale, Annie Grenier.
Dans un dossier reposant sur les témoignages des plaignantes, la magistrate avait souligné à quel point étaient "similaires" les récits de ces femmes "qui ne se connaissaient pas, venues des quatre coins de France, dont le seul point commun est d'avoir franchi un jour la porte du cabinet de Pierre Pallardy", dans sa maison d'une voie privée du XVIe arrondissement de Paris. Et de juger que sur les 19 cas, un seul suscitait des "interrogations".
Face à la cohorte des témoignages, la défense a plaidé que le doute devait profiter à l'accusé, en l'absence de toute preuve matérielle.
"Le nombre ne fait pas la vérité", a lancé Me Julia Minkowski, épluchant dossier par dossier "ambiguïtés", "invraisemblances" ou insuffisances.
"Qui doit apporter la preuve de l'accusation?", a ensuite lancé Me Témime. Dans ce dossier, et "c'est très rare, il n'y a que des déclarations, on s'est contenté uniquement des déclarations, exclusivement des déclarations", a poursuivi l'avocat, rappelant à la cour que "pour le condamner il faut que vous ayez la certitude" et que "considérer que tout ce qui est dit par les plaignantes, même les contradictions, est forcément vrai, ce n'est pas juste".
"Je vous demande avec la plus grande confiance d'être justes", avait conclu Me Témime.
Invité à s'exprimer en dernier Pierre Pallardy a soufflé, la voix coupée de sanglots: "On m'a traité des choses horribles, je ne peux pas l'accepter".
ND-des-Landes: le conseil d'Etat rejette un recours important
(AFP)
Nantes — Le conseil d'Etat a rejeté jeudi un recours important contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) déposé par des opposants qui contestaient sa déclaration d'utilité publique prononcée en février 2008, selon l'avis rendu public vendredi sur le site du Conseil d'Etat.
Le recours rejeté jeudi avait été déposé le 18 avril 2012 par le Collectif des élus qui doutent de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CEDPA).
Il faisait partie des recours suspensifs d'une partie des expulsions, à la suite d'un accord politique entre les opposants et les collectivités locales, le 8 mai 2012 pour faire cesser une grève de la faim menée par plusieurs d'entre eux. Aux termes de cet accord, les locataires, exploitants et propriétaires installés légalement sur la zone du projet avant la mise en oeuvre des expropriations et encore en place le 8 mai 2012 ne pouvaient être expulsés avant l'issue des recours juridiques déjà engagés à cette date contre le projet.
Devant le Conseil d'Etat, les opposants contestaient un premier refus du Premier ministre (à l'époque François Fillon) d'abroger la déclaration d'utilité publique (DUP) du projet (prononcée le 9 février 2008), en raison de changements du contexte économique et de la législation environnementale, intervenus depuis l'enquête publique de 2006.
Le Conseil d'Etat a rejeté ces recours et les arguments des opposants à l'aéroport, ainsi que leur demande de transmission d'une Question prioritaire de constitutionnalité pour excès de pouvoir au Conseil constitutionnel.
Concernant la modification du contexte économique ou la sous-évaluation, avancées par les opposants, de l'impact environnemental du projet, le Conseil d'Etat estime que les arguments des opposants "ne font pas état de changement des circonstances de fait, mais seulement de divergences d'appréciation sur les études réalisées antérieurement" à la DUP.
Un recours déposé devant la Cour de cassation contre les ordonnances d'expropriation doit encore être jugé, ainsi qu'un autre, déposé devant le tribunal administratif contre les arrêtés de cessibilité. Il a été rejeté en première instance le 20 décembre 2012, mais les opposants ont fait appel en février 2013.
Menant une bataille juridique intense, les opposants n'ont cessé de déposer des recours contre pratiquement toutes les décisions administratives, en parallèle à l'occupation du terrain dédié au projet, qui a donné lieu à d'intenses affrontements avec les forces de l'ordre à l'automne 2012 lors d'une première tentative d'expulsions.
L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci, devait initialement être mis en service en 2017 pour remplacer l'actuel aéroport de Nantes Atlantique. Les travaux préparatoires ont déjà pris un an de retard.
Italie: Berlusconi interdit d'exercer un mandat public pendant 2 ans
La Cour d'appel de Milan a fixé samedi à deux ans l'interdiction pour l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi d'exercer une fonction au Parlement, et le prive de son droit de voter et d'être élu, après sa condamnation pour fraude fiscale, selon les médias italiens.
M. Berlusconi peut faire appel de ce jugement et l'interdiction devra être approuvée par le Sénat, où il détient un mandat.
La Cour de cassation avait confirmé le 1er août la condamnation du magnat à une peine de prison prononcée auparavant en appel à Milan, mais elle avait annulé une peine "accessoire" interdisant à M. Berlusconi, 77 ans, d'exercer un mandat public pendant cinq ans, estimant qu'il fallait la réduire à entre un et trois ans.
Dans le procès Mediaset, le magnat des médias a été condamné pour avoir artificiellement "gonflé" le prix des droits de diffusion de films, achetés via des sociétés écrans lui appartenant, au moment de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset. En constituant des caisses noires à l'étranger, le groupe aurait réduit ses bénéfices en Italie pour payer moins d'impôts.
Le manque à gagner pour le fisc italien a été évalué à 7 millions d'euros.
Un marchand de sommeil, riche à en payer l'ISF, devant les juges
(AFP)
Bobigny — Des dizaines de Haïtiens s'entassaient dans des chambres insalubres et dangereuses, infestées de rats et de cafards, mais le propriétaire s'était enrichi au point de payer l'impôt sur la fortune: le tribunal de Bobigny jugeait vendredi un important marchand de sommeil présumé.
"Pas de chauffage, pas d'isolation, de ventilation, des installations électriques défaillantes", des Haïtiens sans-papiers visés parce qu'ils "ne risquaient pas de se plaindre, de négocier", une petite usine découpée en 19 chambres... "Tout cela transpire le marchand de sommeil pur et dur", a souligné le procureur Didier Cocquio.
Face à un dossier d'une ampleur "rare", il a requis deux ans de prison avec sursis contre Alex Chemla, 54 ans, et la confiscation de l'immeuble d'Aubervilliers, où vivaient parfois six personnes dans moins de dix mètres carrés, ou partageant un WC pour neuf.
"Ce n'était pas propre, il y avait plein de cafards, des problèmes d'électricité et d'eau", mais "on a accepté parce qu'on ne pouvait pas vivre dans la rue", a expliqué en marge du procès Rozilais Cadeau, 32 ans, l'un des dix Haïtiens qui ont assisté à l'audience et se sont portés partie civile, un fait rare.
Des fils électriques étaient à nu, et en cas d'incendie, le couloir trop étroit pour ouvrir les portes et évacuer. Une dizaine d'enfants de moins de cinq ans vivaient là. Chaque mois, les locataires versaient en moyenne 400 euros en liquide pour leur chambre.
Après un arrêté préfectoral pris en janvier 2013 pour exiger, en vain, des travaux d'urgence alors que de l'eau s'infiltrait près des installations électriques, les lieux ont été évacués au printemps, à la demande de la mairie.
"Sans aucune considération pour ces gens, M. Chemla les a mis dans la misère du début à la fin", a souligné le procureur. La société propriétaire de l'immeuble a engrangé pour 150.000 euros de loyers de 2008 à 2013.
"Fier" de payer l'ISF
De son côté, M. Chemla, un homme massif et rond aux cheveux grisonnants, a nié. "Je me considère plus qu'une victime, je suis une grande victime", a déclaré d'une voix rauque cet entrepreneur, dans le collimateur de la mairie depuis des années, et visé par d'autres procédures.
Il a assuré qu'il était convaincu de louer à un Haïtien qui comptait fonder un commerce de stockage de meubles. "La situation m'a échappé et le lieu est devenu un squat", selon lui.
Ce locataire haïtien, un sans-papiers qu'il chargeait de récolter les loyers en liquide et de faire le "gardien" d'immeuble, comparaissait aussi. Le procureur voit en lui un simple homme de paille "aux épaules trop étroites" pour porter la responsabilité de l'affaire.
Les juges, au coeur d'une Seine-Saint-Denis très touchée par l'habitat indigne, voient passer une quarantaine de dossiers chaque année, mais celui de M. Chemla détonne. En général, le tribunal fait face à "des Thénardier: on loue une cave au fond du pavillon, un abri de jardin", a décrit le procureur.
Interdit de gérer une entreprise depuis un dépôt de bilan et déjà condamné dans d'autres affaires, M. Chemla n'est "pas un marchand de sommeil aux petits pieds", a-t-il souligné. Il ne déclare pas de revenu, mais sa femme gagne autour de 200.000 euros de rente foncière par an et le couple paie l'ISF.
Son patrimoine, constitué notamment d'immeubles en région parisienne? Il s'élève à 2,7 millions d'euros, "et j'en suis fier", a claironné M. Chemla.
En pointe dans la lutte contre l'habitat indigne, la mairie socialiste d'Aubervilliers s'était constituée partie civile et a réclamé 135.000 euros au titre des travaux qu'elle a dû effectuer et du "préjudice d'image".
Aux côtés de M. Chemla, comparaissaient aussi son neveu et sa fille. Sur le papier, ils étaient gérante et associé de la société, mais ont affirmé qu'ils ne savaient pas ce qu'il se passait dans l'immeuble. Un an de prison avec sursis a été requis contre eux.
Sécu : les principales mesures du budget 2014
Le budget de la sécurité sociale est examiné à partir de mardi à l’Assemblée. L’objectif du gouvernement est de faire passer le déficit en dessous des 13 milliards d’euros.
L’objectif du gouvernement est de faire passer le déficit de la « Sécu » en dessous des 13 milliards d’euros. - AFP
Voici les principales mesures - recettes, économies, dépenses - du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2014, examiné à partir de mardi par les députés, après celui du budget de l’Etat , en fin d’examen à l’Assemblée.
L’objectif du gouvernement est de faire passer le déficit en dessous des 13 milliards d’euros. Certaines des mesures figurent dans le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) mais d’autres relèvent d’autres textes (budget de l’Etat, réforme des retraites, décret).
NOUVELLES RECETTES : 4,2 milliards, obtenus grâce à deux canaux
1/ 2 milliards de transferts de recettes de l’Etat (mesures dans la loi de finances):
- baisse du plafond du quotient familial, dans le cadre de la réforme de la politique familiale: 1 milliard
- fiscalisation pour les salariés de la participation des employeurs aux contrats collectifs de complémentaire santé: 960 millions
2/ 2,2 milliards de recettes nouvelles:
- hausse de 0,15 point des cotisations retraite (par décret): 1,7 milliard
- encadrement de l’optimisation réalisée par les exploitants agricoles exerçant sous forme sociétaire, afin de financer les retraites agricoles: 168 millions
- uniformisation du taux de prélèvements sociaux à 15,5% pour les produits de placement exonérés d’impôt sur le revenu (PEA, PEL, assurance vie): 600 millions, dont 450 millions pour la Sécurité sociale
- taxe sur les boissons énergisantes, à hauteur d’un euro par litre, proposée en commission à l’Assemblée: 60 millions d’euros
PRINCIPALES MESURES D’ECONOMIES : 4,4 milliards, dont 2,9 pour la branche maladie
- report de six mois de la revalorisation des pensions de retraite du 1er avril au 1er octobre, sauf pour les bénéficiaires du minimum vieillesse (dans la loi retraites): 800 millions
- baisse de prix de médicaments (ville et hôpital) passant par une optimisation du prix des génériques, une baisse de prix des médicaments sous brevet, l’expérimentation de la vente à l’unité de certains antibiotiques...: 960 millions
- baisse tarifaires des biologistes et radiologues libéraux: 130 millions
- gestion des hôpitaux, notamment en matière d’achats: 440 millions
- recentrage de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) et du congé de libre choix d’activité (CLCA): 200 millions
- maîtrise des coûts de gestion des caisses d’assurance maladie (réduction des dépenses de fonctionnement, dématérialisation, mutualisation): 500 millions
- maîtrise médicalisée des dépenses: 600 millions
DEPENSES NOUVELLES
- Sevrage tabagique pour les 20-25 ans:
Les substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhalateur) seront pour eux trois fois mieux remboursés par la Sécu, le forfait annuel remboursé passant de 50 à 150 euros. Cette aide sera complétée par la mise en place d’un programme d’accompagnement. Les sages-femmes seront autorisées à prescrire ces traitements aux conjoints de femmes enceintes.
Deux millions de jeunes pourraient être concernés par cette mesure, selon la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Coût: entre 16 et 73 millions
- Tiers-payant pour les mineures souhaitant la prescription d’un contraceptif:
Le tiers-payant, qui permet de ne pas avancer l’argent d’une consultation chez le médecin ou d’un examen, sera accordé aux adolescentes de plus de 15 ans souhaitant une prescription de contraceptif. Cette mesure complète la gratuité de la contraception pour les mineures à partir de 15 ans, décidée l’an dernier.
Coût: 2 millions
- Majoration du complément familial pour les familles pauvres:
Le complément familial, versé aux familles nombreuses vivant sous le seuil de pauvreté, sera majoré de 50% en plus de l’inflation à l’horizon 2018. La première revalorisation aura lieu au 1er avril 2014.
Coût: 63 millions
- Complémentaire santé:
mise en concurrence des organismes complémentaires pour les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) et accès à la CMUc (couverture maladie universelle complémentaire) pour les étudiants précaires et isolés.
Coût: 27 millions en 2014, 64 millions en 2015
- Mesures pour les médecins de proximité
Généralisation des rémunérations d’équipe, accélération du déploiement de la télémédecine, le gouvernement poursuit l’organisation des soins de proximité.
Coût: 20 millions.
SOCIETE
Une citrouille record de 922 kilos à New York pour Halloween
(AFP)
New York — Un maître sculpteur a commencé vendredi à New York à sculpter la plus grosse citrouille du monde, pièce maîtresse d'un "jardin hanté" qui ouvre ce week-end au jardin botanique de la ville pour la fête d'Halloween.
La citrouille géante, venue de Napa, en Californie, fait 922 kilos, et Ray Villafane, son sculpteur, a expliqué à l'AFP qu'il allait travailler non stop sur le jardin hanté, fait de citrouilles sculptées venues des Etats-Unis et du Canada, qui seront transformées en plantes carnivores géantes et autres créatures effrayantes.
Plusieurs des autres citrouilles exposées dépassent les 500 kilos.
L'an dernier, l'exposition, toujours très populaire à New York, avait dû être fermée plus tôt que prévu en raison de l'ouragan Sandy.
"Nous devons sculpter la plus grosse citrouille du monde, on ne peut pas rêver mieux", a déclaré Villafane, ancien enseignant de 44 ans, reconverti il y a quelques années en sculpteur de citrouilles professionnel.
Le jardin botanique de New York attend quelque 15.000 visiteurs ce week-end pour cette exposition qui dure jusqu'au 31 octobre, le jour de la fête d'Hallowen aux Etats-Unis.
Nos ancêtres formaient une seule espèce, selon un crâne de 1,8 million d'années
La découverte du fossile d'un crâne vieux de 1,8 million d'années paraît indiquer que les lointains ancêtres de l'homme appartenaient à une seule espèce, conclut jeudi une recherche qui vient alimenter le débat parmi les paléontologues sur l'histoire de l'évolution humaine.
Contrairement aux autres fossiles connus du genre Homo, ce crâne bien préservé mis au jour à Dmanisi, en Géorgie, comprend une petite boite crânienne, une longue face et de grandes dents, précisent les chercheurs, soulignant qu'il s'agit de l'ancêtre le plus ancien de l'homme découvert hors du continent africain.
Les différentes lignées auxquelles se réfère la paléobiologie, comme l'Homo habilis, l'Homo rudolfensis et l'Homo erectus, ne différaient en fait selon les auteurs de ces travaux que par leurs apparences.
La mâchoire appartenant au crâne de Dmanisi a été trouvée cinq ans avant le reste du crâne, le plus massif jamais découvert sur le site de Dmanisi en partie excavé et qui fait dire aux chercheurs qu'il s'agissait d'un mâle.
Sur ce site, les chercheurs ont aussi mis au jour quatre autres crânes d'hominidés ainsi que divers animaux et plantes fossilisés, et quelques outils de pierre.
Fait sans précédent, ces vestiges se trouvaient tous au même endroit et datent de la même période, ce qui a permis de comparer les traits physiques de plusieurs ancêtres de l'homme moderne qui ont coexisté.
"Leur état de préservation est exceptionnel, ce qui fait que de nombreux aspects inconnus du squelette d'hominidés peuvent être étudiés pour la première fois chez plus d'un individu", a expliqué lors d'une conférence de presse téléphonique David Lordkipanidze, directeur du musée national géorgien à Tbilissi.
"Si le fossile de la boîte crânienne et de la face de ce crâne avaient été trouvés séparément et à différents endroits en Afrique, ils auraient pu être attribués à des espèces différentes car ce crâne est le seul découvert à ce jour à réunir de telles caractéristiques", a souligné Christoph Zollikofer de l'Institut d'Anthropologie de Zürich (Suisse), un des co-auteurs de cette découverte parue dans la revue américaine Science.
D'autres chercheurs "sceptiques" sur cette découverte
Outre la petite taille de son cerveau, environ un tiers de celle d'un homme moderne, le crâne découvert avait un grand visage protubérant, une forte mâchoire avec de longues dents et des arcades sourcilières épaisses.
Avec leurs différentes caractéristiques morphologiques, les fossiles de Dmanisi ont été comparés entre eux et à divers autres fossiles d'hominidés trouvés en Afrique remontant à 2,4 millions d'années et à d'autres mis au jour en Asie ou en Europe vieux de 1,8 à 1,2 million d'années, précisent ces paléontologues.
"Les variations morphologiques entre les spécimens de Dmanisi n'excèdent pas celles trouvées parmi les populations modernes de notre propre espèce ou parmi les chimpanzés", souligne le professeur Zollikofer.
"Comme nous constatons un type et une gamme de variations semblables dans les fossiles d'hominidés africains il est raisonnable de penser qu'il n'y avait qu'une seule espèce à ces périodes en Afrique", a-t-il poursuivi. "Et comme les hominidés de Dmanisi ressemblent beaucoup à ceux d'Afrique, et notamment aux premiers à avoir divergé de l'Australopithèque --la célèbre Lucy--, nous pouvons penser qu'ils appartiennent bien tous à la même espèce", a-t-il conclu.
Ces conclusions vont à l'encontre d'autres recherches récentes dont celle publiée en août 2012 dans la revue britannique Nature.
Les analyses d'une face, d'une mâchoire inférieure complète et d'une partie d'une seconde mâchoire inférieure découvertes entre 2007 et 2009 au Kenya ont alors conduit les chercheurs à conclure que ces fossiles confirmaient que deux espèces distinctes d'Homo erectus (Homo habilis et Homo rudolfensis) ont co-existé en Afrique il y a près de deux millions d'années.
Le paléobiologiste Bernard Wood, professeur à l'Université George Washington, s'est ainsi déclaré "très sceptique" jeudi des conclusions de l'analyse des crânes de Dmanisi.
Il a expliqué à l'AFP que la méthode retenue par les auteurs ne prend pas en compte d'autres différences importantes entre les spécimens, dont entre autres les mandibules.
Selon lui ce crâne sans précédent dans ses caractéristiques "pourrait bien être en fait celui d'une nouvelle espèce d'hominidé".
Nouveaux radars. Lundi, ils contrôleront la vitesse des véhicules croisés
Vingt voitures banalisées de police et de gendarmerie, équipées de radars détectant les véhicules qu’elles croisent en excès de vitesse, seront déployées à partir de lundi.
Dans les deux sens de circulation
Ce nouveau système de contrôle automatisé, dit de « contrôle en approche », constitue une fonction supplémentaire des radars mobiles de nouvelle génération (RMNG), embarqués depuis le 4 mars sur 46 Mégane Renault des forces de l’ordre, précise la Sécurité routière. Ces 46 voitures banalisées peuvent déjà photographier, sans flash, tous les véhicules en infraction de vitesse de deux manières : en roulant lorsqu’elles sont dépassées par la gauche ; en stationnement sur le bord d’une route pour les véhicules dans les deux sens de circulation.
19 départements, dont les Côtes-d’Armor, la Manche et la Vendée
Lundi, 13 Renault Mégane et 7 Peugeot 208, équipés de la fonction « contrôle en approche » circuleront dans 19 départements : Paris, Ain, Aisne, Côtes-d’Armor, Dordogne, Eure-et-Loir, Gard, Indre-et-Loire, Loiret, Manche, Marne, Moselle, Seine-Maritime (deux véhicules), Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Yvelines, Hauts-de-Seine, Val-d’Oise, Vendée.
D’ici à la fin de l’année, tous les radars mobiles de nouvelle génération seront mis à jour pour effectuer les trois types de contrôle (dépassement, en approche, en stationnement).
Pendant la même période, 13 Peugeot supplémentaires seront mises en service. En tout 300 RMNG seront déployés sur les routes d’ici à la fin 2015, annonce la Sécurité routière.
Lundi, le parc des radars s’élèvera à un total de quelque 4 100, dont 2 200 radars fixes, 890 radars mobiles et 66 RMNG.
Canada: une femme obtient le maintien du coma de son mari
AFP
La Cour suprême du Canada a donné raison vendredi à la femme d'un patient dans un coma végétatif qui s'opposait à ce que les médecins cessent les traitements le maintenant en vie.
Dans une décision partagée (5 contre 2), la plus haute instance judiciaire du pays a statué que les médecins soignant Hassan Rasouli, un habitant de Toronto, devaient obtenir le consentement de sa femme pour pouvoir le débrancher ou, sinon, s'adresser à un tribunal administratif habilité à trancher ce genre de litiges.
M. Rasouli, 61 ans, est tombé dans le coma à cause d'une infection contractée après une opération pour une tumeur au cerveau en 2010.
Cet ingénieur à la retraite est depuis dans un "état végétatif continuel", n'ayant au mieux qu'une "conscience minimale" qui n'offre aucun espoir de rétablissement, selon les médecins, qui souhaitaient plutôt lui administrer des soins palliatifs.
Les médecins avaient soutenu que le débranchement de M. Rasouli ne constituait pas en soi un "traitement" et qu'il n'exigeait donc pas le consentement de sa femme, Parichehr Salasel, qui est sa mandataire légale.
Mme Salasel s'y était vivement opposée, invoquant sa foi musulmane et le fait que son mari souhaiterait, selon elle, être maintenu en vie.
La Cour suprême a débouté les médecins tout en rappelant cependant qu'ils peuvent encore saisir le tribunal administratif en question, soit la Commission du consentement de l'Ontario, pour déterminer si le refus de Mme Salasel "de consentir au retrait du traitement de maintien de la vie est dans l'intérêt véritable" de M. Rasouli.
"Si elle venait à la conclusion que ce n'est pas le cas, la Commission pourrait substituer sa décision à celle de (Mme Salasel) et permettre le retrait du traitement de maintien de la vie administré" à son mari, a décidé la Cour.
La décision ne s'applique qu'en Ontario, mais plusieurs autres provinces du Canada ont des lois semblables.
La présidente de la Cour suprême, Beverly McLachlin, a évoqué une affaire "tragique" qui "devient néanmoins de plus en plus fréquente".
Première adoption de l'enfant du conjoint dans une famille homoparentale
Le tribunal de Lille a accordé jeudi à deux femmes "l'adoption plénière" de deux enfants, "premier cas d'adoption de l'enfant du conjoint dans une famille homoparentale", a annoncé vendredi l'association de parents homosexuels APGL.
"Le TGI (tribunal de grande instance) de Lille vient d’accorder, en moins de deux mois, l’adoption plénière des deux enfants du couple", a indiqué l'APGL (Association des parents et futurs parents gays et lesbiens).
"Il s’agit ici du premier cas d’adoption de l’enfant du conjoint dans une famille homoparentale", a ajouté l'association qui se félicite que ses adhérentes "Caroline et Pascale (soient) les premières en France à bénéficier pleinement des avancées sociétales sur le mariage et l’adoption, accordées par la loi du 17 mai 2013".
Personne n'était joignable vendredi au TGI de Lille pour confirmer cette décision de justice.
"Caroline et Pascale se sont mariées en juin et ont immédiatement déposé une requête en vue de l’adoption des enfants du couple par la mère non statutaire", a précisé l'APGL.
"Cette décision a énormément d'impact sur plein d'autres décisions de nos adhérents. Beaucoup de nos adhérents se sont mariés et sont en cours de demandes de cette requête", a réagi Doan Luu, responsable médias de l'APGL, contacté par l'AFP.
"Procédure aléatoire"
Quant aux pères biologiques des enfants, dont le nombre et l'identité ne sont pas mentionnés dans le communiqué, "il s'agit ici d'une insémination artificielle avec donneur inconnu", a-t-il indiqué.
Mathieu Nocent, porte-parole de l'inter-LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), s'est réjoui de cette décision: "Ouf, une famille est enfin légalement composée de deux mamans et de deux enfants. Cela veut dire que la loi sur le mariage pour tous s'applique", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Mais malheureusement cette procédure est quand même aléatoire car elle nécessite la décision d'un juge et ça peut donc varier d'un juge à l'autre", a souligné Mathieu Nocent.
"A partir du moment où les couples homosexuels remplissent les conditions de la loi, c'est-à-dire être marié et rapporter la preuve qu'on a élevé l'enfant dans un cadre filial même si on n'est pas le parent, l'adoption va être prononcée, comme pour les couples hétérosexuels", a expliqué à l'AFP Me Caroline Mecary. "Ce n'est pas automatique, c'est à un tribunal de décider, mais comme pour les adoptions des hétérosexuels", a-t-elle ajouté.
Chine: un couple vend son enfant pour acheter un iPhone
Leur annonce demandait environ 5 075 $ contre leur enfant.
SHANGHAI - Un couple de jeunes Chinois encourt des poursuites criminelles pour avoir «vendu» sa fille et utilisé cet argent pour s'acheter un iPhone, a rapporté vendredi la presse officielle. Le père et la mère de la fillette sont suspectés d'avoir proposé à l'adoption leur fillette sur l'internet et d'avoir conclu une transaction, a précisé le Quotidien de la libération.
Leur annonce demandait 30 000 yuans (environ 5 075 $) contre leur enfant, mais le montant exact après négociation n'a pas été rendu public.
Ils ont ensuite fait l'acquisition d'un iPhone, de coûteuses chaussures de sport et d'autres articles, selon le journal.
Ils ont expliqué à la police avoir agi ainsi pour que leur fille bénéficie d'une vie meilleure et parce qu'ils avaient déjà un enfant.
Le trafic d'enfants et de femmes en Chine reste répandu en raison de la politique restrictive de l'enfant unique et du déséquilibre démographique entre les deux sexes.
Aux Maldives, l'île aux ordures, lieu d'un désastre écologique
De Adam PLOWRIGHT (AFP)
Malé — L'approche aérienne des Maldives offre une vue panoramique d'eaux azur et d'îles bordées de coraux mais à l'atterrissage, des volutes de fumée révèlent également un désastre environnemental.
L'île de Thilafushi, à une demi-heure en bateau de la capitale Malé, est entourée comme ses voisines d'eaux cristallines et de sable blanc qui ont rendu célèbre l'archipel comme destination privilégiée pour les voyages de noces des touristes les plus fortunés.
Mais aucun vacancier n'y met les pieds et aucun n'imagine que la fumée qui s'en échappe provient des ordures accumulées par les touristes et les autochtones auquel Fusin et d'autres ont mis le feu.
Immigré venu du Bangladesh, il est l'un des employés de "l'île poubelle", la plus vaste décharge du pays, et est payé 350 dollars par mois pour 12 heures de travail par jour, sept jours sur sept.
Sans autre équipement de sécurité que des chaussures à coquille en métal, il se hisse sur une montagne de déchets, les yeux larmoyants et la voix étranglée par quatre ans d'exposition aux fumées toxiques.
Des bouteilles de bière - interdites aux musulmans de l'archipel mais largement proposées aux touristes - s'accumulent noircies à côté de piles de formulaires pour des transferts par bateau. Non loin un masque de plongée attire l'attention de Fushin au milieu d'un tas de cartons de jus de fruit, de sacs en plastique et de légumes avariés.
"Avant nous séparions le papier du carton mais l'entreprise n'en a plus les moyens", explique le gérant du site, Islam Uddin, en poste dans la décharge depuis 16 ans.
Il déplore la négligence des gouvernements successifs et regrette que la privatisation conclue en 2008 avec un groupe de gestion de déchets indo-allemand n'a eu comme résultat que de créer des soubresauts politiques.
Seules les bouteilles en plastiques, les moteurs à essence, les métaux et les papiers sont triés et envoyés en Inde, ce qui constitue le plus gros volume d'exportation des Maldives vers son voisin.
Tout le reste, dont les déchets électroniques et les piles, part en fumée, et l'incinérateur haute technologie promis lors de la privatisation reste une chimère.
L'océan pollué
"Les piles contiennent du plomb. Il y a également des produits avec du mercure. Tout cela peut facilement se retrouver dans la chaîne alimentaire", dénonce Ali Rilwan, un militant de l'ONG écologiste locale, Bluepeace Maldives.
Tandis qu'il parle, des vagues viennent lécher le bord de la déchetterie qui s'étend rapidement vers la mer depuis 1993, mais également en hauteur, formant l'un des points culminants de l'archipel.
Le militant cite les chiffres du gouvernement selon lequel, chaque visiteur génère 7,2 kgs de déchet par jour, contre 2,8 kgs pour les habitants de Malé. Les 1 million de touristes annuels représentent trois fois le nombre de résidents de l'archipel.
Les autorités assurent qu'elles vont arrêter de brûler les déchets et que l'opérateur privé va commencer la construction d'un incinérateur.
Le ramassage à domicile des ordures dans la capitale et le recyclage va permettre d'améliorer la situation, ajoute un conseiller municipal de Male, Ahmed Kareem.
"Le projet en cours prévoit une surveillance de la pollution aérienne et de la mer près de l'île de Thilafushi et il n'y aura aucune extension de la déchetterie", a-t-il dit à l'AFP.
Le gérant de la décharge espère avoir de nouveaux engins pour déplacer et trier plus facilement les ordures. Des pelleteuses cassées et des bulldozers s'accumulent juste à côté.
Derrière lui se dresse une rangée de palmiers dont s'est débarrassé un hôtel, plantés de façon incongrue pour tenter d'embellir les lieux.
Leur tronc est noirci et les feuilles manquent. "Ils sont morts", explique le responsable du site.
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