ENVIE D'INSURRECTION ET SYNDROME DE BLANCHE-NEIGE (AVOIR L'IMPRESSION D'ETRE ENTOURE DE NAINS)
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mardi 29 octobre 2013
29102013 QUOI DE NEUF ?
HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Assemblée: les députés s'apprêtent à voter le budget de la Sécu
De Fabrice RANDOUX (AFP)
Paris — L'Assemblée nationale va voter mardi en première lecture le projet de budget de la Sécu pour 2014, avec sa partie controversée sur la fiscalité de l'épargne qui devrait être amendée lors de la suite du débat parlementaire après le recul du gouvernement ce week-end.
Après une semaine de débats parfois houleux sur la soixantaine d'articles du texte, celui-ci devrait être adopté dans sa globalité grâce aux voix de la majorité socialiste et écologiste.
L'opposition votera contre, y voyant pour l'UMP "des hausses de prélèvements" et pour l'UDI un "hold-up dans la poche des salariés, des retraités, des entreprises". Le Front de gauche s'y opposera également en regrettant qu'aucun de ses amendements destiné à "faire contribuer l'ensemble des revenus" n'ait été adopté.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) doit permettre de contenir le déficit du régime général -celui des salariés du privé- à 12,8 milliards d'euros en 2014, en recul de 3,4 milliards d'euros par rapport à 2013 sur un budget global de quelque 475 milliards d'euros.
Le gouvernement s'appuie notamment à cette fin sur la réforme des retraites, en cours d'examen au Parlement, qui doit contribuer aux économies pour 2,5 milliards, via la hausse des cotisations vieillesse et le report de la revalorisation des pensions.
La branche maladie, la plus déficitaire, va faire un effort "historique", selon la ministre de la Santé Marisol Touraine, avec une baisse de prix des médicaments pour 960 millions d'euros, au grand dam des industriels.
Parmi la kyrielle de mesures prises pour réduire le déficit, le gouvernement comptait aussi sur le relèvement à 15,5% des prélèvements sociaux sur certains produits d'épargne.
Recul du gouvernement sur l'épargne
Mais, face à la bronca des associations d'épargnants soutenue par l'opposition et qui a trouvé des échos jusqu'au sein de la majorité, l'exécutif a dû faire machine arrière ce week-end. Seuls certains contrats d'assurance-vie, dits à multi-supports, seront concernés par ce relèvement. En revanche, les produits les plus populaires comme les plans d'épargne en actions (PEA), les plans d'épargne-logement (PEL) ou l'épargne salariale ne sont plus concernés.
Au total, cette mesure qui devait rapporter 600 millions d'euros n'en rapportera plus que 400.
"Savoir écouter les inquiétudes et décider en pensant à la situation des plus modestes est une vertu", a plaidé lundi dans Les Echos le ministre de l'Economie Pierre Moscovici pour justifier ce revirement.
Le rapporteur général du Budget Christian Eckert (PS) a lui regretté lundi que le débat sur la fiscalité soit "devenu complètement irrationnel", mais concède que la majorité n'a pas été bonne "sur les messages envoyés depuis 18 mois".
Faute de temps avant le vote solennel de ce mardi, l'amendement du gouvernement ne sera déposé que dans la suite du débat parlementaire au Sénat ou lors de la deuxième lecture à l'Assemblée.
Autre disposition qui a fait dire à l'opposition que la majorité "raclait les fonds de tiroir", l'introduction d'une taxe sur les boissons énergisantes, dite "taxe Red Bull", à hauteur d'un euro par litre et qui doit rapporter 60 millions d'euros annuels. Le rapporteur sur le PLFSS Gérard Bapt(PS), à l'origine de l'amendement adopté, a mis en avant le risque de ces boissons pour la santé, en s'appuyant sur un récent rapport de l'agence sanitaire Anses.
Parmi les autres mesures phare de ce texte hétéroclite, l'expérimentation durant trois ans de la vente à l'unité de certains antibiotiques dans des pharmacies volontaires. Cela doit également générer des économies à terme mais surtout éviter l'automédication et aider à lutter contre la résistance du corps humain à cette classe de médicaments, a fait valoir Marisol Touraine.
Enfin, les frais d'optique pour les plus modestes seront réduits et certaines prestations familiales comme la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE) et le congé de libre choix d'activité (CLCA) recentrées. Le complément familial pour les familles pauvres sera lui majoré.
Le Premier ministre doit annoncer un aménagement ce matin aux élus bretons. L’exécutif veut éviter de nouvelles manifestations.
Beaucoup, au PS, redoutent de nouvelles scènes de violence lors de la prochaine manifestation prévue samedi prochain à Quimper, et certains en viennent à envisager un moratoire. - Photo Fred Tanneau / AFP
Encore un peu de patience. L’avenir de l’écotaxe poids lourds, contre laquelle les agriculteurs et les professionnels de l’agroalimentaire bretons sont brutalement entrés en rébellion le week-end dernier, devrait être fixé dans les prochaines heures. Jean-Marc Ayrault réunit à 10 heures les élus armoricains, le préfet de région et les ministres concernés par ce dossier, sur lequel le gouvernement est décidément à la peine. Une séance qui se passera de la présence des élus bretons UMP, qui la boycotteront. Pas de quoi faciliter la tâche de l’exécutif qui, l’épisode du PEL à peine clos, se retrouve confronté au même type de dilemme : faire tomber la pression des lobbiy sans leur sacrifier l’essentiel et, à tout le moins, sans donner cette impression. Une voie très étroite dans laquelle il a commencé à s’engager hier en laissant filtrer quelques pistes d’aménagement contenues dans le rapport transmis le matin même à Matignon par Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture.
Majorer la détaxe
La principale préconisation consiste à majorer la détaxe de 50 % accordée à la Bretagne et à faire assumer à la grande distribution une partie du surcoût occasionné par ce relèvement. Objectif : éviter un nouveau report de la date d’entrée en vigueur de cette écotaxe, fixée au 1er janvier 2014. Reste que, au sein du PS, beaucoup redoutent que ce soit insuffisant pour faire tomber la pression. D’autant qu’une nouvelle manifestation d’opposants est prévue samedi à Quimper et, avec elle, le risque de nouvelles scènes de violence. « Sotto voce », certains n’hésitent plus à parler de moratoire.
Hier, élus et socioprofessionnels du Centre-Bretagne ont réclamé « la suppression pure et simple » du dispositif. Une position plus tranchée que celle adoptée par la plupart des représentants des grandes collectivités, qui, à l’instar du Groupe des fédérations industrielles (GFI) et du Medef, se déclarent partisans d’un « ajournement ». Pour Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère, « il faut se donner le temps de dissiper les ambiguïtés sur le poids que fait peser l’écotaxe sur les entreprises ». Et d’observer que, sur ce sujet, « toutes les hypothèses circulent et aucune n’est concordante ». Ce matin, les élus bretons reçus à Matignon comptent également rappeler à Jean-Marc Ayrault sa promesse de « plan d’avenir pour la Bretagne ». Un scénario de redressement dont le temps d’élaboration, estimé à deux mois, pourrait être aligné sur la période d’ajournement de l’écotaxe, suggèrent les élus. « Deux ans seraient un minimum », estime pour sa part Xavier Beulin, le président de la FNSEA.
Une position à des années-lumière de celle des écologistes, hostiles à tout report. « Si ce gouvernement cède, il ne faudra pas qu’il s’étonne qu’il n’y ait plus d’autorité sur rien », lance Jean-Vincent Placé, le chef de file des sénateur EELV.
L’exécutif n’a aucun secours à attendre de la droite qui, en 2009, avait pourtant porté l’écotaxe. Hier, Bruno Le Maire a accusé le gouvernement « de mettre le pays à feu et à sang ». Même Jean-Louis Borloo, le père de l’écotaxe, estime qu’il faut la « remettre à plat ».
Jean-Marc Ayrault va réunir ce mardi matin à Matignon les élus bretons, le préfet de région et les ministres concernés au sujet de l'écotaxe, qui rencontre une vive opposition en Bretagne.
Eteindre l'incendie écotaxe. Le Premier ministre a annoncé lundi 28 octobre en fin de journée qu'il allait réunir ce mardi matn à Matignon les élus bretons, le préfet de région ainsi que les ministres concernés par le dispositif.
"Je réunirai demain mardi 29 octobre à 10 heures à Matignon les élus bretons", en présence des ministres de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, des Transports, Frédéric Cuvillier, et de l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, et du préfet de la région Bretagne, Patrick Strzoda, précise Jean-Marc Ayrault dans un communiqué.
Propositions d'aménagement de l'écotaxe
Lundi matin, le chef du gouvernement a reçu des propositions d'aménagement de cette taxe sur les poids-lourds censée entrer en vigueur le 1er janvier 2014 mais qui rencontre une opposition grandissante en Bretagne. Prévue par la précédente majorité et déjà reportée à plusieurs reprises, l'écotaxe doit rapporter plus d'un milliard d'euros par an.
Ayrault annonce la suspension de l'écotaxe
"La confrontation doit laisser sa place au dialogue", explique le Premier ministre, tout en prévenant que "suspension n'est pas suppression".
Écotaxe. Réactions à la suspension de la taxe
Jean-Marc Ayrault a confirmé la suspension sur l’ensemble du territoire de l’écotaxe. Voici les réactions à cette annonce.
Marylise Lebranchu, un des ministres élus de Bretagne invités à la réunion de Matignon sur l’écotaxe
« Je rappelle que l’ancienne majorité avait non seulement voté l’écotaxe, mais passé un marché en partenariat public-privé qui coûte 800 millions d’euros en cas de dédit, donc il faudra que chacun assume ses responsabilités », a déclaré la ministre (PS) de la Fonction publique à BFMTV, à l’issue de cette réunion. « Je pense que face à cette proposition extrêmement forte », « dès demain matin, la FNSEA et les organisations économiques mais aussi syndicales doivent se retrouver autour de la table », a encore dit Mme Lebranchu.
Pierrick Massiot, contacté par Ouest France
Pour Pierrick Massiot, le président (PS) du conseil régional de Bretagne, l’annonce du gouvernement « est la bonne décision car il fallait un certain courage politique pour la prendre, et le temps est maintenant au dialogue et au travail ». Pour Pierrick Massiot, l’écotaxe n’était de toute façon qu’un « épiphénomène » et la priorité est maintenant la mise en place du Pacte d’avenir pour la Bretagne annoncé par Jean-Marc Ayrault le 16 octobre dernier.
Christian Troadec, maire de Carhaix, un des initiateurs de la manifestation du 2 novembre
« Il n’y aura pas de violence. On s’est garanti que la manifestation se passe dans le calme. Ce sera une manifestation pacifique, comme les Bretons savent le faire. Pour l’ensemble de la Bretagne, nous serons là, dans la rue. L’écotaxe n’était qu’un problème, il reste le problème de l’emploi en Bretagne. Samedi, à Quimper, s’écrit le début d’une nouvelle page de l’histoire en Bretagne ».
Thierry Merret, président de la FDSEA
« Suspension ça ne veut rien dire. Nous plaidons pour la suppression. Le 2 novembre, nous allons maintenir notre action, car nous attendons des réponses autres qu’une suspension. L’écotaxe, pour nous, c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Aujourd’hui, une union sacrée est en train de se mettre en place en Bretagne ».
Jean-François Copé « soulagé »
Le président de l’UMP s’est déclaré « soulagé pour les entrepreneurs, les agriculteurs, les Français, que le Premier ministre ait entendu leur cri de colère et leur inquiétude ». Il a ajouté que le report de cette mesure décidé par Jean-Marc Ayrault était une marque de « sagesse ».
L’écotaxe avait été conçue par l’ancienne majorité dans la foulée du Grenelle de l’Environnement en 2009.
« J’avais demandé le report sine die de cette taxe sur toute la France parce qu’elle vient s’ajouter aux 55 milliards d’impôts décidés par le président Holande depuis dix-huit mois, ce qui a asphyxié notre économie », a affirmé M. Copé.
Gwenegan Bui, député de Finistère (Morlaix)
« Face à la situation économique de la Bretagne et du climat de tension qui y règne, je tiens à saluer la décision courageuse du Gouvernement de suspendre la mise en place de l’écotaxe sur l’ensemble du territoire national. Cette suspension doit nous permettre de retrouver rapidement la voie de la sérénité et de l’apaisement. La confrontation doit céder la place au dialogue. Le Gouvernement a pris ses responsabilités et tend la main aux acteurs économiques, sociaux et agricoles bretons pour travailler ensemble à l’élaboration d’un projet commun qui permette d’organiser la mutation industrielle de notre région. Trop de choses ont tardé, c’est maintenant que nous devons agir tous ensemble. C’est en se mobilisant que la Bretagne a réussi à se sortir des crises. Mais l’unité de la Bretagne n’est pas qu’un mot, ce n’est pas qu’un drapeau qu’on agite au cours des manifestations, l’unité de la Bretagne se vit et se construit par le travail et le dialogue de tous ».
Xavier Belin, président de la FNSEA
« Je demandais un ajournement depuis plusieurs jours. […] Cet ajournement est le bienvenu. Je souhaite que nous en profitions pour discuter de cette mesure et de son application. Il faut revoir le dispositif assez fondamentalement. »
Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère
« Je suis soulagé, parce que la tension en Bretagne était telle que des événements comme on les a vus, risquaient de se reproduire »
Noël Mamère « accablé »
« C’est la démonstration de la faiblesse politique de ce gouvernement et de son peu de considération pour la transition écologique », a commenté le député écologiste indépendant Noël Mamère.
Selon lui, « l’écotaxe n’est que le bouc émissaire d’une crise de la production agricole. Les racines du mal ne sont pas dans l’écotaxe, mais dans la crise de l’agriculture et de l’élevage intensif qui frappe particulièrement la Bretagne, c’est la crise d’un modèle agricole », a-t-il estimé.
Espagne: contre la crise, l'extrême droite tente de prendre pied
Espionnage de la NSA : le scandale va-t-il changer la donne ?
Après le choc du scandale des écoutes de chefs d'Etat par les Etats-Unis, le changement pourrait venir du Congrès... Toute choses égales par ailleurs.
Reviewing. Pendant des mois, ce fut la phrase magique de la Maison Blanche pour colmater les brèches ouvertes par Edward Snowden : le Président était en plein reviewing de la NSA, un "examen" qui déboucherait sur… Sur quoi, au fait ? On n’en savait rien. Le public n’avait même pas le droit d’obtenir une date finale pour ce reviewing. En attendant, il était prié de faire confiance à Barack Obama.
Le reviewing impressionniste, c’est fini. Les révélations sur les écoutes de chefs d’Etats étrangers ont été la goutte qui a fait déborder le vase et cette fois, comme l’a annoncé Angela Merkel, "les mots ne suffisent plus", il faut que les choses "changent radicalement". C’est donc sur ce premier front, diplomatique, que l’Amérique devrait annoncer rapidement un code de bonne conduite avec ses alliés. Une piste serait d’adopter des accords mutuels de non-espionnage entre pays amis, système qui existe déjà au sein d’un cercle surnommé les "Cinq yeux" – Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande –, dans lequel les cinq nations se sont engagées à ne pas s’espionner et partagent très largement leurs renseignements. L’Allemagne demande depuis plusieurs années, sans succès, à faire partie de ce cercle, et Washington a envisagé au début de l’administration Obama d’y inclure la France. A l’époque, la logique du renseignement l’avait emporté, négligeant la dimension politique. On voir aujourd’hui les dégâts immenses d’une telle myopie, des années de diplomatie du "pouvoir soft" étant réduites à néant par le scandale.
Le fameux reviewing de la Maison Blanche devrait être bouclé d’ici à la fin de l’année. Un premier examen a lieu en interne, sous l’autorité du Conseil de sécurité nationale, un autre est conduit par un groupe d’experts nommés par Obama. Il inclut notamment un ancien directeur de la CIA, un ancien conseiller du Président, Cass Sunstein, marié à Samantha Power, l’ambassadrice à l’ONU, ou encore Richard Clarke, ancien chef du contre-terrorisme sous Bill Clinton et George W. Bush.
Le changement aux mains du Congrès
Mais c’est peut-être du Congrès que viendra la vraie réforme. En juillet, déjà, un amendement surprise éliminant les crédits de la NSA affectés à la collecte de données téléphoniques domestiques, n’avait échoué que de six voix. Ce n’était qu’un hors d’œuvre : une douzaine de propositions de loi sont aujourd’hui dans le pipeline du Congrès. A la Chambre des Représentants, Jim Sensenbrenner (élu du Wisconsin) présente ce mardi une proposition de loi qui mettrait fin à la collecte "en gros", indiscriminée, de données sur des millions de citoyens. L’initiative est doublement remarquable : Sensenbrenner est un républicain et il fut le co-auteur du Patriot Act, la loi votée au lendemain du 11-Septembre qui a ouvert la porte à tous les dérapages. "La NSA est allées très au-delà des intentions du Patriot Act, particulièrement dans l’accumulation et le stockage des métadonnées", accuse aujourd’hui Sensenbrenner. Si le Congrès avait su qu’un tel détournement se produirait, dit-il, "la loi n’aurait jamais été votée".
Au Sénat, la commission du Renseignement, dirigée par Diane Feinstein, la sénatrice de Californie qui défend bec et ongles la NSA, espérait s’en tirer avec une réformette cosmétique – un os à ronger, jeté à un peuple de plus en plus mécontent de se savoir espionné par Big Brother. Elle s’est vue ravir la vedette par la commission judiciaire du même Sénat, qui planche sur plusieurs propositions de loi. L’une mettrait en place un "défenseur spécial" des droits individuels, habilité à plaider devant la Cour chargée d’accorder ou de dénier les autorisations d’espionnage. Une autre mettrait elle aussi fin à la collecte en gros des données.
Une révolution peu probable
Cela suffira-t-il à corriger les incroyables excès de l’après-9/11 ? Sans doute pas. Il est douteux, par exemple, que l’on change la composition ou le mode de désignation de la Cour de surveillance du renseignement étranger (FISC ou FISA Court), qui traite les demandes d’espionnages des "cibles" étrangères. Dans 99% des cas, elle donne son feu vert aux requêtes de l’administration, et tous ses membres sont nommés par le président de la Cour suprême, un républicain pur et dur.
Autre exemple de changement peu probable : la nomination du chef de la NSA. La bonne nouvelle est que James Alexander, son patron depuis 2005, partira à la retraite au printemps, affaibli par les scandales à répétition. La mauvaise ? Il sera certainement remplacé par un autre militaire : depuis sa création, en 1952, l’agence dépend du Département de la Défense et n’a connu que des leaders galonnés. Cette même NSA qui – on l’a appris en septembre, lorsque des documents vieux de 1975 ont été déclassifiés – espionnait Martin Luther King ou Mohamed Ali. Comme chacun sait, des espions de premier ordre…
Espionnage: les Etats-Unis face à la colère des Européens
(AFP)
L'ambassadeur américain en Espagne, James Costos (c), le 28 octobre 2013 à Madrid (AFP, Gérard Julien)
Washington — Washington a une nouvelle fois subi lundi la bronca de pays européens visés par ses opérations d'espionnage, au moment où la présidente d'une puissante commission sénatoriale américaine annonçait un "réexamen" de telles pratiques.
Jour après jour, pays par pays, la polémique est nourrie par de nouvelles révélations sur l'ampleur des mesures de surveillance des données électroniques par la NSA. Lundi, l'Espagne était en première ligne.
Selon le quotidien espagnol El Mundo, la NSA a récemment espionné plus de 60 millions d'appels téléphoniques en un mois en Espagne, qui s'ajouterait ainsi à la longue liste des pays européens espionnés, tels que la France et l'Allemagne. "Ces pratiques, si elles sont avérées, sont inappropriées et inacceptables entre pays alliés et amis", a réagi le ministère espagnol des Affaires étrangères, où a été convoqué lundi l'ambassadeur des Etats-Unis à Madrid.
Au cours de cet entretien, le secrétaire d'Etat espagnol pour l'Union européenne, Iñigo Mendez de Vigo, a "sommé les autorités des Etats-Unis de fournir toutes les informations nécessaires sur les écoutes supposées réalisées en Espagne".
Pendant ce temps, une délégation du Parlement européen est arrivée pour trois jours aux Etats-Unis, pour des discussions portant sur "l'impact des programmes de surveillance sur les droits fondamentaux des citoyens de l'UE". "Notre confiance est ébranlée", a déclaré l'Allemand Elmar Brok, président de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, à l'issue d'une rencontre avec des élus américains: "Il n'est pas acceptable, par exemple, que la chancelière (allemande Angela) Merkel et d'autres aient été espionnés pendant plus de 10 ans".
La Maison Blanche a assuré pour sa part lundi que les opérations de surveillance devaient avoir pour but la sécurité des Américains, et démenti que les activités de la NSA aient eu des visées de renseignement économique.
"Il nous faut aussi faire en sorte que nos ressources de renseignement soient consacrées à soutenir notre politique étrangère et nos objectifs de sécurité nationale, que nous estimions les coûts et les bénéfices de nos activités, et que nous nous concentrions avant tout sur les menaces contre les Américains", a déclaré le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney.
"Nous leur donnons des instructions", a de son côté expliqué Barack Obama dans un entretien télévisé à la nouvelle chaîne du groupe ABC, Fusion, à propos de la NSA. "Mais ces dernières années nous avons vu leurs capacités se développer et s'étendre", a ajouté M. Obama.
"C'est la raison pour laquelle j'ai lancé un réexamen (de ces opérations) pour être certain que ce qu'ils sont capables de faire ne devienne pas ce qu'ils doivent faire", a encore dit le président, qui, selon Fusion, a en revanche refusé d'évoquer la question de l'espionnage des communications d'Angela Merkel.
Choc en Allemagne
La dirigeante de la puissante commission du Renseignement du Sénat américain, Dianne Feinstein, est allé plus loin en annonçant le lancement d'"un réexamen majeur" des opérations américaines d'espionnage.
"En ce qui concerne la collecte de renseignement sur les dirigeants des alliés des Etats-Unis --dont la France, l'Espagne, le Mexique et l'Allemagne-- je le dis sans équivoque: j'y suis farouchement opposée", a affirmé Mme Feinstein, alliée politique du président Obama.
Selon un document présenté comme émanant de l'ancien consultant de la NSA en fuite, Edward Snowden, reproduit lundi par El Mundo, cette agence a "espionné 60.506.610 appels téléphoniques" en Espagne entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013.
Vendredi déjà, le journal El Pais affirmait que la NSA avait espionné des responsables espagnols, dont l'ancien Premier ministre socialiste José Luis Rodriguez Zapatero.
"L'ami écoute"
En Allemagne, où les révélations sur l'espionnage présumé d'un téléphone portable de la chancelière Angela Merkel ont créé un choc, les députés se réuniront le 18 novembre en séance extraordinaire pour discuter de cette affaire.
Le magazine Der Spiegel, qui avait révélé les soupçons du gouvernement fédéral à cet égard, a fait de nouvelles révélations ce week-end, écrivant que Mme Merkel était en fait écoutée depuis 2002, soit avant même qu'elle ne devienne chancelière (2005), lorsque George W. Bush était à la Maison Blanche.
Der Spiegel a en outre assuré que le président Barack Obama était au courant depuis 2010 de ce programme d'écoute --ce qu'a démenti dimanche la NSA.
Lundi, le Wall Street Journal affirmait quant à lui que les Etats-Unis avaient mis fin aux écoutes de la chancelière et d'autres dirigeants étrangers après que Barack Obama eut appris l'existence d'un tel programme. M. Carney a refusé de commenter ces informations.
Pour le moment, l'Allemagne compte envoyer cette semaine aux Etats-Unis une délégation de hauts représentants de ses services de renseignement afin d'"avancer dans les discussions avec la Maison blanche et la NSA sur les allégations récemment évoquées", selon le porte-parole adjoint de la chancelière, Georg Streiter.
Les gays se sentiront "bien" aux JO de Sotchi, assure Poutine
(AFP)
Moscou — Tous les participants aux jeux Olympiques d'hiver de Sotchi, en Russie (7-23 février), se sentiront "bien", "quelle que soit leur orientation sexuelle", a déclaré lundi le président Vladimir Poutine, en référence à une loi controversée sur les homosexuels.
"Nous faisons tout pour que les sportifs, les spectateurs, les visiteurs se sentent bien aux jeux Olympiques, quelles que soient leur nationalité, leur appartenance ethnique ou leur orientation sexuelle", a déclaré M. Poutine, selon des images diffusées par la télévision russe.
Il s'exprimait lors d'une rencontre à Sotchi avec le nouveau président du Comité international olympique (CIO), l'Allemand Thomas Bach, et des responsables des fédérations russes de sports d'hiver, à bientôt 100 jours des jeux qui auront lieu du 7 au 23 février 2014 dans cette station balnéaire entre la mer Noire et les montagnes du Caucase.
Depuis la promulgation en juin par M. Poutine d'une loi qui sanctionne la "propagande" homosexuelle devant mineurs de peines d'amende et de prison, les critiques de sportifs, d'acteurs et mêmes de ministres de différents pays se sont multipliées contre ce texte à l'interprétation très large, jugé discriminatoire, certains appelant à boycotter les jeux.
A la mi-octobre, 15 athlètes nord-américains et européens, parmi lesquels le tennisman Andy Roddick, ont demandé à Thomas Bach que le CIO prenne position sur cette question, estimant que la loi russe "violait clairement" la charte olympique interdisant "toute forme de discrimination".
Pour le ministre de la défense japonais, les incursions maritimes chinoises menacent la paix
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre de la défense japonais a déclaré, mardi 28 octobre, que les incursions maritimes chinoises dans les eaux japonaises autour de l'archipel des Senkaku "constituent une zone grise" entre "temps de paix et situation d'urgence", au lendemain d'une nouvelle incursion de navires des gardes-côtes chinois dans cette zone sensible. "Cette 'zone grise' va être discutée au sein du Conseil national de sécurité qui va être bientôt mis en place" à Tokyo, a précisé le ministre.
Depuis quelques jours, le ton est singulièrement monté entre les deux pays qui se disputent les îles Senkaku, le nom japonais d'un petit archipel de mer de Chine orientale, revendiqué avec force par Pékin sous le nom de Diaoyu.
Samedi, à l'occasion d'un défilé de l'armée nippone, le premier ministre japonais de droite, Shinzo Abe, a averti que Tokyo "ne tolérera aucun changement par la force du statu quo" concernant cet archipel. Le même jour, évoquant le fait que des chasseurs japonais avaient décollé pour surveiller des avions chinois, le ministère de la défense a déclaré chinois que toute action aérienne contre ses appareils constituerait "un acte de guerre".
Sous administration japonaise, les Senkaku-Diaoyu sont situées à 200 km au nord-est des côtes de Taïwan, qui les revendique également, et à 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa, dans le sud du Japon. Outre leur position stratégique, les fonds marins environnants pourraient renfermer des hydrocarbures.
La nationalisation par Tokyo en septembre 2012 de trois des cinq îles de l'archipel avait mis le feu aux poudres, déclenchant une semaine de manifestations anti-japonaises, parfois violentes, dans de nombreuses villes chinoises. Depuis lors, Pékin envoie régulièrement des navires patrouiller dans la zone, tandis que Tokyo est en train de mettre sur pied une force spéciale pour défendre "son" archipel. L'accroissement du nombre de navires armés dans cette région fait craindre à des experts, notamment aux Etats-Unis, un incident sérieux entre les deux puissances asiatiques.
Tokyo dénonce régulièrement le "comportement dangereux" de la Chine et s'inquiète de la montée en puissance maritime de son grand voisin. C'est dans ce contexte surchauffé que le Japon va entamer dans trois jours de très importantes manœuvres aéro-navales pour renforcer, et probablement montrer à ses voisins chinois sa capacité à défendre ces îles.
RDC: l'armée poursuit son avancée dans l'Est, les rebelles en déroute
De Habibou BANGRE (AFP)
Kinshasa — L'armée congolaise, épaulée par les Casques bleus, inflige depuis près d'une semaine revers sur revers aux combattants du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où les rebelles ne contrôlaient plus qu'un réduit aux confins du Rwanda et de l'Ouganda.
"Presque toutes les positions du M23 ont été abandonnées hier", a déclaré lundi le chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), Martin Kobler, par vidéo conférence au Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence à New York.
"Cela marque quasiment la fin militaire du M23", a-t-il ajouté.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont repris dans la matinée sans trop de difficultés la base militaire stratégique de Rumangabo, à une quarantaine de kilomètres au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, riche en ressources naturelles et minières.
Tenue par le M23 depuis plus d'un an, cette base servait auparavant de centre de formation régional à l'armée. Elle constitue le dernier verrou ouvrant la route de Bunagana, à la frontière ougandaise, où les responsables politiques de la rébellion ont installé leur base il y a plus d'un an.
L'armée contrôlait en fin d'après-midi l'intégralité de la route menant de Goma à Rutshuru et Kiwanja, à 80 km plus au nord, après avoir éliminé une ultime poche de résistance à Kibumba (25 km au nord de Goma).
Les combats entre le M23 et l'armée avaient repris vendredi, après presque deux mois de trêve, et quatre jours après la suspension des pourparlers de paix entre les deux camps qui se déroulent à Kampala.
"Une poudrière"
L'ONU, l'Union européenne, les Etats-Unis et la France ont appelé à la reprise de ces négociations, mais le gouvernement, qui a répété à plusieurs reprises sa volonté d'anéantir la rébellion, ne donne pas l'impression de vouloir s'arrêter en si bon chemin.
"Je ne vois pas quelqu'un qui puisse se lever et nous dire où s'arrêter", a déclaré à l'AFP le ministre de la Défense congolais, Alexandre Luba Ntambo.
Peu de temps avant, l'envoyé spécial américain pour la région des Grands Lacs, Russell Feingold, de passage à Paris et évoquant "une poudrière", avait mis en garde: "Il y a d'énormes risques à continuer comme ça, en pensant que la solution militaire est l'unique réponse. (...) Cela risque d'attirer d'autres forces et pourrait conduire à une guerre croisée".
L'ONU et Kinshasa accusent régulièrement - malgré leurs démentis - l'Ouganda et le Rwanda de soutenir les rebelles, dont les combattants, selon des sources militaires étrangères, seraient dorénavant moins de mille. En août, leur nombre était estimé à 1.700.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) est né d'une mutinerie, en avril 2012, d'anciens rebelles essentiellement tutsi, intégrés dans l'armée en 2009 après un accord de paix.
Aucun commandant rebelle n'a pu être joint de toute la journée, alors que la communication du M23 est généralement abondante.
Les deux camps n'ont communiqué aucun bilan sur les victimes des combats.
"Fosses communes"
"A l'hôpital de Rutshuru, on a reçu une dizaine de blessés, dont un est décédé. Tous étaient des civils", a indiqué un médecin sous le couvert de l'anonymat, ajoutant qu'une femme avait été tuée par balle dans la ville.
Selon le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), quelque 22.500 nouveaux déplacés seraient arrivés près de Goma, la plupart ayant "fui Kibumba et ses environs depuis près de 10 jours au vu de la préparation des opérations militaires".
Après l'annonce, dimanche, de la découverte de fosses communes à Kibumba, le ministère de la Défense a créé une commission d'enquête militaire chargée de faire la lumière sur ces charniers dans la zone évacuée par le M23.
"Par endroits, il y avait des insectes, ce qui veut dire qu'il n'y avait pas que des os", a raconté un témoin à l'AFP, "j'ai vu des choses dégueulasses (...) trois ou quatre crânes d'enfants, des sous-vêtements et des vêtements de femmes."
Pour le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku, qui répercute en cela l'avis global de la population, l'offensive des FARDC doit se poursuivre. "Il y a eu trop de morts", dit-il, les rebelles "doivent déposer les armes".
Par ailleurs, dans le sud-est, des affrontements nocturnes ont opposé pendant près de trois heures mardi des militaires et un groupe d'assaillants autour d'un dépôt de munitions à Lubumbashi (Katanga), la deuxième ville du pays, selon des témoins et des sources sécuritaires.
"Des hommes en armes ont attaqué des policiers militaires", a indiqué à l'AFP Juvénal Kitungwa, ministre de l'intérieur du Katanga, ajoutant que ceux-ci avaient répondu à l'arme lourde.
Somalie: un haut responsable shebab tué par un drone américain
(AFP)
Mogadiscio — Un haut responsable des insurgés islamistes shebab, Ibrahim Ali Adbi, alias Anta-Anta, décrit comme l'un des principaux organisateurs d'attaques suicide du groupe, a été tué lundi dans une frappe lancée par un drone américain en Somalie, a annoncé mardi le ministre somalien de l'Intérieur.
"Cet homme a joué un rôle important dans la mort de civils innocents et sa mort va permettre de ramener la paix", a déclaré le ministre Abdikarin Hussein Guled à Radio-Mogadiscio (publique), affirmant que les services somaliens de renseignement suivaient la trace de ce responsable depuis longtemps.
Le ministre n'a pas donné de précisions sur l'attaque, mais un responsable américain avait confirmé lundi soir à Washington, sous couvert de l'anonymat, que la frappe menée lundi au sud de Mogadiscio l'avait été par un drone américain.
Un véhicule avec plusieurs personnes à bord avait été détruit lundi par un missile tiré par un drone près de Jilib, dans la région de Moyenne-Juba, à environ 350 km au sud de Mogadiscio, selon des témoins.
Aucun responsable shebab n'a pu être joint depuis lundi pour réagir à cette frappe et confirmer la mort d'Anta-Anta, décrit comme l'un des principaux artificiers du groupe, spécialisé dans la confection des gilets explosifs portés par les kamikazes ou des voitures piégées.
Des avions américains sans pilote mènent régulièrement depuis plusieurs années des frappes contre les islamistes en Somalie. La Maison-Blanche avait reconnu en 2011 l'existence d'une base de drones américains en Ethiopie, mais démenti qu'ils soient armés.
Le site spécialisé Globalsecurity.org affirme de son côté que la CIA lance des drones depuis Djibouti, pays frontalier de la Somalie et situé face au Yémen, de l'autre côté du golfe d'Aden, pour traquer et éliminer des responsables d'Al-Qaïda dans la région.
Fin octobre, les forces spéciales de la Marine américaine avaient également mené un raid dans le port somalien de Barawe, sans parvenir à capturer le responsable shebab visé, un Kényan d'origine somalienne, Abdulkadir Mohamed Abdulkadir alias "Ikrima", dont le sort exact est inconnu.
Ikrima, décrit comme un chef des combattants étrangers en Somalie, est accusé par Washington de liens avec les responsables aujourd'hui décédés des attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie.
Les shebab, défaits militairement par une force de l'Union africaine et des troupes éthiopiennes ont été contraints d'abandonner un à un leurs bastions du sud et du centre somalien depuis qu'ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011, mais continuent de contrôler de vastes zones rurales et restent une menace très importante en Somalie et plus largement en Afrique de l'Est.
Ils ont notamment revendiqué la spectaculaire attaque menée le 21 septembre contre le centre commercial Westgate à Nairobi, pris d'assaut par un commando islamiste finalement éliminé après 80 heures de siège. L'attaque a fait 67 morts et une vingtaine de disparus.
La Somalie est plongée dans le chaos depuis la chute du président Siad Barre en 1991.
L'Iran et l'AIEA préparent la réunion de Genève sur le nucléaire
Le Monde.fr avec AFP
Le négociateur en chef de l'Iran sur le dossier controversé du nucléaire iranien s'est prononcé, lundi 28 octobre, pour une "nouvelle approche" dans ses relations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), alors que se prépare la prochaine réunion de Genève avec le groupe "5+1" (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, soit les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne, plus l'Allemagne).
A Washington, le secrétaire d'Etat John Kerry est allé dans le même sens, et a défendu avec force le choix de la diplomatie, lançant une pique à l'adresse d'Israël qui veut augmenter la pression sur Téhéran. Dans un discours sur la non prolifération nucléaire, M. Kerry a rappelé que les Etats-Unis avaient "l'occasion de tenter de mettre au banc d'essai le désir, réel ou non, de l'Iran de poursuivre un programme uniquement pacifique".
Abbas Araghchi a jugé la réunion avec le directeur général de l'AIEA, au siège de l'agence onusienne à Vienne, "très utile et constructive". Et a réaffirmé que le programme nucléaire iranien "serait toujours pacifique". Il s'agit de la douzième réunion de ce type entre l'AIEA et les négociateurs iraniens, en vue de la réunion de Genève les 7 et 8 novembre. Si les dix premières rencontres n'ont pas permis, depuis 2012, de réaliser des avancées importantes, la dernière en date, le 27 septembre, avait aussi été jugée "très constructive" par l'agence.
L'AIEA, qui contrôle régulièrement les activités nucléaires de l'Iran, essaie depuis près de deux ans d'aboutir à une "approche structurée" pour régler les questions laissées en suspens dans son rapport sévère de novembre 2011. Dans ce document, l'agence avait présenté un catalogue d'éléments indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de la bombe atomique avant 2003 et peut-être ensuite, notamment sur la base militaire de Parchin, près de Téhéran, à laquelle l'agence demande l'accès, en vain, jusqu'à présent.
Alors que les ventes d'iPhone se portent bien, celles de tablettes, elles, stagnent.
Le groupe informatique américain Apple a subi un premier recul de son bénéfice annuel depuis onze ans, en dépit de résultats meilleurs que prévu au dernier trimestre de son exercice décalé, où ses ventes d’iPhone ont encore augmenté mais celles d’iPad ont stagné.
Pour la première fois en onze ans, le bénéfice net annuel a baissé, reculant de 11% à 37 milliards de dollars. Apple a aussi enregistré sur les trois derniers mois de l’exercice, achevé fin septembre, un troisième recul consécutif de son bénéfice net, lâchant 8,6% à 7,5 milliards de dollars.
Le bénéfice trimestriel par action, qui sert de référence aux Etats-Unis, a malgré tout dépassé de 33 cents la prévision moyenne des analystes, à 8,26 dollars. Sur l’ensemble de l’année, il est supérieur de 34 cents aux attentes, à 39,75 dollars. Le chiffre d’affaires a lui aussi progressé davantage que prévu, de 4% à 37,5 milliards de dollars sur le trimestre et de 9% à 170,9 milliards sur l’année.
Apple a écoulé 33,8 millions d’iPhone sur le trimestre, 26% de plus que sur la même période un an auparavant. Le groupe avait notamment sorti dans 11 pays le 20 septembre ses nouveaux iPhone 5S et 5C. Les ventes de sa tablette iPad ont en revanche stagné, à 14,1 millions d’unités contre 14 millions un an auparavant.
Pour l’important trimestre entamé début octobre, qui compte les importantes ventes de fin d’année, Apple vise un chiffre d’affaires compris entre 55 et 58 milliards de dollars, quand les analystes visaient jusqu’ici en moyenne 55,65 milliards.
L’action Apple, qui avait beaucoup progressé ces dernières semaines, perdait 2,41% à 517,10 dollars vers 22 heures dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.
Cette nuit en Asie : la Thaïlande sous haute tension
(de nos correspondants en Asie) Le procureur général de Thaïlande a annoncé qu’il comptait poursuivre l’ancien Premier ministre Abhisit Vejjajiva pour meurtre.
Les manifestations de 2010 en Thaïlande. - Reuters
L’inculpation pour meurtre qui menace l’équilibre politique en Thaïlande
La situation politique thaïlandaise devient de plus en plus tendue. Hier soir, le procureur général de Thaïlande a annoncé qu’il comptait poursuivre l’ancien Premier ministre Abhisit Vejjajiva pour meurtre en liaison avec son rôle dans la répression des manifestations de 2010. A l’époque, le chef du gouvernement, qui est repassé dans l’opposition depuis la défaite en 2011 de son parti démocrate, avait autorisé les forces de sécurité à intervenir pour déloger des manifestants fidèles à Thaksin Shinawatra, l’ancien homme fort du pays vivant en exil depuis un coup d’état militaire de 2006. Les affrontements entre les différents camps avaient alors fait 90 morts et plus de 1.900 blessés. « Les preuves montrent que leurs ordres ont poussé d’autres personnes à commettre des meurtres et des tentatives de meurtres », a expliqué, hier, Nanthasak Poonsuk, le porte-parole du bureau du procureur général. Les proches d’Abhisit Vejjajiva ont immédiatement condamné cette décision et accusé le procureur de répondre à des ordres politiques du gouvernement qui est actuellement emmené par Yingluck Shinawatra, la sœur de Thaksin. Selon eux, l’accusation pour meurtre devrait effrayer les dirigeants de l’opposition et les inciter à soutenir le grand projet de loi d’amnistie actuellement proposé par l’exécutif. Ce texte, qui vise officiellement à refermer les années d’affrontements sanglants entre une élite urbaine liée au Parti démocrate et le mouvement plus populiste de la famille Shinawatra, très populaire dans les campagnes pauvres du royaume, effacerait l’ensemble des charges retenues contre tous les responsables politiques de l’époque et pourrait ainsi permettre le retour dans le pays de Thaksin, qui avait notamment été reconnu coupable, après sa chute, de plusieurs faits de corruption. Pour l’instant, le Parti démocrate assure qu’il ne soutiendra pas le texte d’amnistie et que ses responsables feront face, devant la justice, aux accusations de meurtre.
Tepco, l’opérateur de Fukushima Daiichi, renoue avec les profits
L’action de Tokyo Electric Power (Tepco) a enregistré, ce matin, un bond de 4,7% sur la place de Tokyo après la diffusion d’une dépêche du Nikkei affirmant que le groupe allait prochainement annoncer qu’il avait renoué avec les profits pour la première fois depuis la catastrophe de Fukushima Daiichi. Selon les médias nippons, Tepco aurait dégagé 120 milliards de yens (900 millions d’euros) de bénéfice entre avril et septembre. Il y a un an, sur cette même période, il avait enregistré une perte de 166,2 milliards de yens. Pour repasser dans le vert, le groupe a augmenté, à plusieurs reprises, les tarifs de l’électricité dans la zone qu’il alimente, et a lancé un vaste programme de réduction de ses coûts fixes. Il aurait, d’après le Nikkei, notamment réorganisé ses processus d’appels d’offre pour obtenir des tarifs plus compétitifs de ses fournisseurs. Pour retrouver l’équilibre financier à plus long terme, Tepco milite pour un rallumage de ses autres grandes centrales nucléaires mais il se heurte toujours aux réticences des autorités de régulation. Avant d’autoriser la relance des réacteurs de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa dans la préfecture de Niigata, le régulateur lui demande de faire la preuve de sa capacité à gérer le démantèlement du site de Fukushima et à notamment trouver des solutions pérennes à la crise de l’eau contaminée. Doutant d’une évolution rapide de la situation dans la centrale détruite, les analystes n’anticipent pas de hausse soutenue du titre de Tepco dans les prochaines semaines. Et ils notent que les contours exacts du financement des gigantesques travaux de démantèlement et des programmes de dédommagement des populations déplacées par la catastrophe restent trop flous pour garantir un équilibre du groupe à long terme.
Attentat sur Tiananmen : Pékin privilégie la piste ouïgoure
Selon le « Global Times », un quotidien chinois réputé pour son nationalisme, c’est actuellement l’hypothèse d’une action des séparatistes musulmans du Xinjiang, dans l’est de la Chine, qui serait privilégiée par la police, après le très probable attentat survenu, hier, sur la place Tiananmen . Le journal explique que la police aurait envoyé, hier soir, un message aux hôtels de la capitale afin que ceux-ci les aident à identifier d’éventuels « clients suspects » depuis le début du mois d’octobre. La police aurait identifié deux habitants du Xinjiang. Il fait de moins en moins de doute que l’attaque d’hier, survenue à la mi-journée et qui a fait 5 morts et 38 blessés, était d’origine terroriste. Sans utiliser le mot « attentat », la police l’a d’ailleurs implicitement reconnu, en affirmant dans un message qu’une « affaire majeure s’est produite ». D’autant que ce qu’on sait désormais des faits prouve qu’il s’agissait d’un acte délibéré. Le véhicule a en effet brusquement changé de trajectoire pour foncer dans une barrière, puis rouler près de 400 mètres sur une zone piétonne avant de prendre feu. La région du Xinjiang est régulièrement le théâtre d’affrontements mortels entre la population musulmane qui en est originaire et les Chinois d’ethnie Han qui s’y installent. Bien que moins médiatisés en Occident que les séparatistes tibétains, les activistes ouïgours semblent aussi déterminés, et sont surtout beaucoup plus violents.
Pyongyang muscle son dispositif de lanceurs de missiles
Si l’on en croit le site internet 38 North, financé à la fois par des Américains et Sud-coréens et spécialisé dans l’observation de la situation en Corée du Nord, Pyongyang aurait décidé d’agrandir ses installations de lancement de missiles. Sur le site de Tongchang-ri, situé dans le nord-ouest du pays, des images satellite semblent démontrer qu’une nouvelle rampe de lancement de missiles serait en construction, en même temps que la route qui y mène serait en train d’être élargie, permettant le passage d’engins de plus grande envergure. C’est sur ce site qu’avait été lancé, en décembre dernier, une fusée que le régime stalinien avait présentée comme répondant à des objectifs pacifiques, un argument qui n’avait convaincu personne bien qu’il y ait eu, effectivement, mise sur orbite d’un satellite. En réalité, c’est bien là que Pyongyang teste ses missiles longue portée, développant des lanceurs dans l’objectif de pouvoir déployer sa puissance nucléaire à longue distance. Les autorités nord-coréennes affirment actuellement leur intention de continuer à procéder à des lancements de satellite. Même si le satellite lancé l’an dernier ne semble pas émettre de signal, d’après les observations des Etats-Unis.
Les rémunérations des patrons européens en forte hausse
Les rémunérations totales ont progressé de 6,9% sur les douze derniers mois, grâce notamment aux plans d’intéressement financiers à long-terme.
La valeur des plans d’intéressement financiers à long-terme des dirigeants d’entreprises a bondi de 8,5 %. - AFP
La hausse des rémunérations des dirigeants d’entreprises en Europe a largement dépassé la progression de l’inflation, grâce au développement des plans d’intéressement à long-terme, selon une étude du cabinet Hay Group publiée mardi. Les rémunérations totales ont ainsi progressé de 6,9% sur les douze derniers mois, indique la société de conseil américaine, qui s’est intéressée à la paie de plus de 1.500 cadres dirigeants travaillant pour des grandes entreprises dans 21 pays européens.
Leur salaire de base a progressé de seulement 2,5%, soit 0,1 point de moins que l’inflation, mais la valeur des plans d’intéressement financiers à long-terme ont de leur côté bondi de 8,5%, selon cette étude. Plus d’entreprises ont eu recours à ce type de rémunération et pour des montants plus importants. Il s’agit le plus souvent d’actions versées pour partie après une certaine durée et à condition d’avoir rempli certains objectifs financiers.
Cette tendance cache des disparités importantes entre les pays et les secteurs. Les paies étaient ainsi en moyenne plus élevées en Espagne et en Suisse, alors qu’elles sont plus modérées dans les pays nordiques. « Les comités de rémunération sont soumis à un casse-tête: comment les entreprises peuvent-elles limiter la hausse des paies face aux critiques et en même temps attirer et fidéliser les meilleurs? », souligne Carl Sjöström, de Hay Group.
« Ils sont en réalité pris entre le marteau et l’enclume. Avec la reprise économique en Europe et une chasse aux talents plus intense, on devrait assister à un plus grand hiatus entre les entreprises et les investisseurs », a-t-il ajouté. Les actionnaires font en effet de plus en plus souvent pression pour que la rémunération des dirigeants reste sous contrôle et liée à la réussite de l’entreprise.
La France recule au classement sur la « vie des affaires » de la Banque mondiale
La France perd 4 rangs, à la 38 e place du classement « Doing Business » de la Banque mondiale. En un an, elle n’a adopté qu’une réforme dans le domaine du transfert de propriété.
Il est plus facile de créer et développer une entreprise au Rwanda, en Arabie saoudite ou en Géorgie… qu’en France. Le classement annuel de la Banque mondiale (« Doing Business 2014 »), publié aujourd’hui, devrait encore faire polémique dans le monde économique et politique. En une année, la France a perdu 4 places pour se retrouver au 38e rang des 189 pays analysés. « Si la France s’est enfoncée dans ce classement, elle le doit au fait que les autres pays ont entrepris plus de réformes qu’elle », explique Jean-Michel Lobet, l’un des auteurs du rapport. Sur la période considérée (juin 2012-mai 2013), seule une réforme sur le transfert de propriété a été mise en œuvre dans l’Hexagone.
De nombreux freins
Dans tous les autres domaines (création d’une entreprise, permis de construire, raccordement au réseau électrique, enregistrement de propriété, obtention de crédits, facilité de commerce, résolution des faillites…), aucune réforme d’envergure n’a été entreprise.
L’Hexagone se classe ainsi au 149e rang mondial en ce qui concerne l’enregistrement de la propriété pour laquelle il faut 8 procédures et 49 jours contre, par exemple, 6 procédures et 21,5 jours au Royaume-Uni. La Banque mondiale relève aussi une piètre performance du côté des permis de construire (92e rang) dont le coût – qui est de 244 % du revenu par habitant – est exorbitant par rapport à l’Allemagne (46,7 %) ou au Royaume-Uni (66 %). « Il faut 184 jours en France pour obtenir un permis de construire, ce qui est bien trop élevé », constate Jean-Michel Lobet. Le chef de l’Etat, François Hollande, lui-même lors de son discours au 95e Congrès des maires de France, en novembre 2012, avait relevé cette spécificité française. « Pourquoi en France faudrait-il, en moyenne, 184 jours pour construire un entrepôt quand il en faut 97 en Allemagne et 27 aux Etats-Unis ? » s’était -il exclamé.
D’autres freins sont à regretter. Notamment sur le plan des possibilités d’exportation et d’importation. Si la France se distingue par un faible nombre de documents nécessaires à remplir (2 contre 4 au Royaume-Uni et en Allemagne), les coûts, mesurés en dollars par container, sont plus élevés. Ils sont de 1.335 dollars par container exporté (905 dollars pour l’Allemagne) et de 1.445 dollars par container importé (940 dollars). Les Français pourront se consoler en observant qu’au sein de l’Union européenne, l’Espagne, l’Italie, la Grèce ou la République tchèque sont plus mal classées. Au total, dans le monde, 114 pays ont adopté 138 réformes, soit une hausse de 18 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Attractivité: la Banque mondiale maintient son classement controversé
De Jeremy TORDJMAN (AFP)
Washington — Singapour en tête, France 38e et Tchad lanterne rouge: la Banque mondiale a publié lundi à Washington son nouveau classement sur l'environnement des affaires, en dépit des critiques et de la farouche opposition de la Chine.
Intitulé "Doing Business" ("faire des affaires"), son rapport passe au crible le cadre réglementaire qui s'impose aux petites et moyennes entreprises dans 189 pays, évaluant notamment dans quelles conditions elles peuvent lancer leur activité, avoir accès au crédit ou payer leurs impôts.
En agrégeant les résultats puisés auprès de 10.000 professionnels, l'institution arrive à un classement qui distingue le même quinté gagnant que l'année précédente: Singapour, leader depuis l'édition 2007, suivis par Hong Kong, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Danemark.
Dans cette 11e édition, la France, elle, recule du 34e au 38e rang mondial, notamment à la traine sur les procédures d'enregistrement des propriétés immobilières et les permis de construire.
Ce classement est toutefois loin de faire l'unanimité et a fait couler beaucoup d'encre avant même sa publication. Mécontente de son rang l'an dernier, la Chine était ainsi montée au créneau pour fustiger un rapport qui "pourrait ruiner la réputation de la Banque".
"Le rapport utilise des méthodes erronées, ne reflète pas les faits, et n'accorde que peu de valeur à l'amélioration de l'environnement des affaires en Chine", avait accusé Bin Han, vice-représentant du pays à la Banque mondiale, lors d'une rare intervention publique fin 2012.
Face à la controverse, le président de la Banque Jim Yong Kim a dû se résoudre à mandater un audit externe dont les conclusions, publiées en juin, ont été sans appel, pointant des faiblesses méthodologiques et appelant à la suppression du classement.
"Aperçu limité"
Confronté à son premier test politique depuis sa nomination à l'été 2012, M. Kim a accepté des aménagements en plaçant les prochains "Doing business" sous l'autorité du chef économiste de la Banque mondiale. Mais il n'a pas cédé sur le classement qui constitue, selon lui, "un des ingrédients du succès" du rapport.
Cette édition 2014 ne devrait pas apaiser la colère de la Chine, la deuxième puissance économique mondiale étant reléguée de la 91e à la 96e place. Autre grand pays émergent, le Brésil progresse mais reste loin dans le classement (116e), tout comme l'Inde (134e).
"C'est un rapport de très mauvaise qualité. On classe des choses qui n'ont rien à voir entre elles. On n'est plus dans le domaine économique", confie à l'AFP une source interne à la Banque, sous couvert de l'anonymat.
Certains résultats laissent songeur. Haïti, un des pays les plus pauvres du globe, arrive en 67e position en terme d'accès des PME à l'électricité alors que le Canada, pays du G20, pointe au 145e rang.
Sur l'indicateur mesurant la "protection des investisseurs", le Sierra Leone, qui émerge de plusieurs décennies de guerre civile, occupe la 22e place du classement alors que la Suisse n'est que 170e.
La Banque se défend en assurant que son rapport n'a pas vocation de refléter l'attractivité d'un pays ou le dynamisme de sa croissance. "Ce n'est qu'un aperçu limité d'un des aspects de la compétitivité" des pays, a expliqué Augusto Lopez-Claros, directeur des indicateurs mondiaux de la BM, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Selon lui, le classement doit être maintenu parce qu'il donne "une idée des meilleures pratiques" et qu'il pousse les pays à se réformer. Selon le nouveau rapport, 238 mesures facilitant la vie des PME ont été mises en ?uvre dans 114 pays au cours de l'année passée.
Chercheur au Center for Global Development, Scott Morris assure que la méthodologie doit être profondément revue mais il défend les vertus d'un classement.
"C'est une chance de pouvoir prendre des données et d'en faire quelque chose qui peut capter l'attention des dirigeants politiques", indique à l'AFP cet ancien responsable du Trésor américain.
Les critiques visant le "Doing Business" ne sont pas nouvelles. Dès 2004, le gouvernement français avait fait part de sa "stupéfaction" à la lecture du rapport.
Les aménagements sur l'écotaxe, Cooper Standard, Michael Dell... la revue de presse de l'industrie
A la une des Echos, le gouvernement doit répondre ce mardi 29 octobre au mouvement réclamant la suppression de l'écotaxe en Bretagne ; Cooper Standard maitient son activité en France dans Ouest France, Michael Dell revient sur ses projets dans les colonnes du Figaro, Le Parisien évoque de son côté la révolution des cours universitaires en ligne, ou "moocs" : la revue de presse de l'industrie de ce mardi 29 octobre.
Ecotaxe poids lourds : le gouvernement attendu au tournant
Après avoir recueilli les propositions du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll la veille, Jean-Marc Ayrault doit annoncer ce mardi 29 octobre aux élus bretons attendus à Matignon les aménagements sur l'écotaxe poids lourds.
"Hollande dans le piège de l'écotaxe poids lourds", titre le journal économique Les Echos, pour qui "l'autorité de l'éxécutif" se voit "affaiblie par ses reculs fiscaux". Pour Stéphane Le Foll, le gouvernement "ne peut pas revenir un arrière"
Le gouvernement "ne peut pas revenir un arrière" sur l'écotaxe car défaire le contrat avec la société chargée de sa collecte coûterait 800 millions d'euros, a expliqué Stéphane Le Foll lundi sur iTélé.
"Le contrat qui a été signé par Madame Kosciusko-Morizet (ex-ministre de l'Ecologie, ndlr), par Monsieur Baroin (ex-ministre de l'Economie), par Madame Pécresse (ex-ministre du Budget) à une société qui s'appelle Ecomouv', si on devait le délier, ça coûterait 800 millions d'euros, voilà ce qu'on nous a laissé et voilà pourquoi on ne pas revenir en arrière", a déclaré le ministre de l'Agriculture.
Cooper Standard reste en France
A la une de Ouest France : "Cooper Standard veut créer deux nouvelles usines". En difficultés, l'équipementier américain, qui travaille notamment pour PSA, a dévoilé lundi son plan de réorganisation en Ille-et-Vilaine.
"Au total, Copper Standard promet de conserver la quasi-totalité des salariés. Sur les 1 500 postes en Bretagne, 100 seront supprimés dont une trentaine de départs en retraite non remplacés", explique le journal. "Au lieu de délocaliser la production en Pologne, nous faisons le pari de conserver l’emploi dans le département", a indiqué Sylvain Broux, PDG du groupe américain pour la France cité dans l'article de Ouest France.
Les tablettes de Michael Dell
Le patron américain Michael Dell, qui a racheté 25 milliards de dollars le groupe informatique qu'il a fondé en 1984, annonce dans une interview au Figaro qu'il compte se développer sur le créneau des tablettes.
Michael Dell revient sur les coulisses du rachat de sa société, de l'affrontement avec l'investisseur Carl Icahn à ses motivations après le succès de l'opération. Désormais, "nous pourrons accélérer la mise en place de notre stratégie. Au lieu d'avoir une vision pour des investisseurs à court terme, nous pouvons avoir une perspective à moyen et long terme, explique-t-il au Figaro.
Cap sur les Moocs
Le Parisien/Aujourd'hui en France revient de son côté sur le boom à venir des cours universitaires sur internet, ou "MOOCs" (pour "massive open online course").
"Le ministère de l'enseignement a lancé ce lundi une plateforme, www.france-universite-numerique-mooc.fr, pour rattraper son retard. Ces cours sur Internet seront ouverts à tous et gratuits", rappelle le journal.
BFMTV a également consacré un reportage sur ces cours en ligne qui dépoussièrent les traditionnels cours magistraux.
Jetblue permet à Airbus de franchir les 10.000 commandes de moyen-courriers
La compagnie américaine JetBlue a commandé 35 avions de la famille A320 pour un montant de près de 4 milliards de dollars.
JetBlue a commandé 35 Airbus moyen-courriers dont 15 A321. - Airbus
La compagnie américaine à bas coûts JetBlue a commandé 35 Airbus moyen-courriers d’une valeur totale de 3,95 milliards de dollars au prix catalogue, a annoncé mardi l’avionneur européen, précisant qu’il franchissait le seuil des 10.000 commandes de ces appareils.
Dans le détail, la commande ferme porte sur 15 A321, le plus grand de la famille A320, et 20 A321neo, la version remotorisée de l’avion vedette du constructeur européen. Le transporteur américain a en outre décidé de modifier une partie de ses commandes d’A320 passées précédemment en faveur d’appareils de plus grande capacité. Ainsi 8 commandes d’A320 seront remplacées par 8 A321 et 10 A320neo par 10 A321neo, précise Airbus dans un communiqué .
« L’A321 est l’avion idéal pour nos marchés à forte densité (...) C’est le bon appareil pour les lignes lucratives de JetBlue », a commenté le PDG de la compagnie Dave Barger, cité dans le texte.
« Je suis fier de ce que nous avons atteint aujourd’hui, 10.000 commandes d’A320 grâce à notre client américain JetBlue », a commenté le PDG d’Airbus Fabrice Brégier dans une déclaration écrite transmise à l’AFP. Il rappelle que le plan initial du groupe prévoyait la vente de 600 appareils de la famille A320. L’appareil avait été lancé en 1984.
Airbus engrange des commandes depuis le début de l’année. L’avionneur européen, qui déjà a dépassé son objectif de vente sur les neuf premiers mois de l’année, pourrait vendre plus de 1.200 appareils en 2013 .
JUSTICE ?
Ouverture dominicale des magasins de bricolage: la justice se prononce
De Delphine PAYSANT (AFP)
Paris — L'épineux débat sur l'ouverture dominicale des commerces revient sur le devant de la scène, avec la décision attendue mardi de la Cour d'appel de Paris sur l'interdiction visant 15 magasins franciliens de Castorama et Leroy Merlin.
Les deux enseignes de bricolages seront fixées dans l'après-midi sur le maintien ou non de cette mesure, prononcée en référé le 26 septembre par le tribunal de commerce de Bobigny sur demande de leur concurrent Bricorama.
Ce dernier s'estimait lésé, ne bénéficiant pour sa part d'aucune dérogation l'autorisant à ouvrir ses portes le dimanche.
La décision de la Cour d'appel ne mettra pas fin pour autant à la bataille judiciaire entre enseignes: une autre audience sur le fond de l'affaire, est d'ores et déjà prévue le 22 novembre à Bobigny.
Le référé prononcé fin septembre à Bobigny impose à Castorama et Leroy Merlin de fermer quinze de leurs magasins franciliens le dimanche sous peine d'une astreinte de 120.000 euros par magasin et par dimanche d'ouverture.
Les magasins concernés sont pour Castorama, ceux de Ballainvilliers, Fresnes, Créteil, Villetaneuse, Montgeron-Vigneux-sur-Seine et Villabé. Pour Leroy Merlin, ce sont les enseignes de Massy, Sainte-Geneviève-des-Bois, Chelles, Collégien, Rueil-Malmaison, Livry-Gargan, Gennevilliers, Vitry-sur-Seine et Ivry-sur-Seine.
A l'exception du Castorama de Villetaneuse, tous ont bravé jusqu'ici l'injonction de fermeture, usant d'autorisations spéciales des maires ou des préfets ou de leur droit légal à rester ouvert cinq dimanches par an.
Bricorama avait porté plainte contre ses concurrents après s'être lui même vu interdire en début d'année par la justice d'ouvrir une trentaine de ses magasins d'Ile-de-France, dans le cadre d'une procédure engagée par le syndicat Force Ouvrière.
"Toutes ouvertes ou toutes fermées"
Le PDG du groupe, Jean-Claude Bourrelier, avait alors dénoncé une concurrence déloyale et réclamé que les enseignes de bricolage soient "toutes ouvertes ou toutes fermées".
Selon la loi sur le repos dominical, ces magasins, contrairement à ceux d'ameublement ou de jardinage, ne sont pas autorisés à ouvrir le dimanche.
Un certain nombre le sont tout de même après avoir obtenu des dérogations de la part des préfets ou des maires ou un classement en PUCE (Périmètre d'usage de consommation exceptionnelle).
Le jugement du tribunal de Bobigny, donnant raison à Bricorama, avait provoqué la colère de certains salariés, souhaitant continuer à travailler le dimanche contre repos compensateur supplémentaire ou revalorisation salariale.
Le collectif de salariés "Les Bricoleurs du dimanche" a déjà annoncé son intention, quelle que soit la décision de la cour d'appel, d'aller manifester mercredi sous les fenêtres du ministre du Travail, Michel Sapin, pour lui demander "de signer le +décret Bricolage+ permettant à tous les salariés du bricolage en Ile-de-France de travailler sereinement chaque dimanche, comme les jardineries et les magasins d'ameublement".
Le gouvernement a confié début octobre une mission de concertation sur le travail dominical à l'ancien PDG de La Poste Jean-Claude Bailly, qui doit rendre ses conclusions sur la question fin novembre.
Selon un sondage Ifop pour Metronews paru en début de mois, 69% des Français se déclarent favorables à l'ouverture des magasins le dimanche, un chiffre qui monte à 82% en région parisienne.
Le tribunal vient de donner raison à Castorama et Leroy Merlin qui peuvent désormais rouvrir le dimanche.
Nancy : témoins de dernière minute dans le procès Muller
Tout arrive. Quatorze ans après les faits, deux gendarmes ont recouvré la mémoire et assurent qu’à leur arrivée sur les lieux, Jean-Louis Muller venait de se doucher. Ils seront aujourd’hui à la barre.
Pas de ballet autour de la fameuse table en L, revolver 357 Magnum en main, aujourd’hui, mais des gendarmes qui effacent 14 ans d’amnésie. Photos Alexandre MARCHI
Les insomniaques, qui ont passé des nuits à tuer le temps devant « Histoires naturelles », vous le confirmeront : le faucon effectue d’abord un « vol de placement » puis, parfois à plus de 200 km/h, fond sur sa proie.
Quand il n’use pas sa robe et sa santé sur les bancs des cours d’assises, Eric Dupond-Moretti, gibecière en bandoulière, affectionne cette chasse qualifiée « de haut-vol » qu’il pratique avec la demi-douzaine de rapaces amoureusement cajolés dans sa ferme du Nord. Au menu : faisans, perdrix et grouses.
Hier, l’avocat ne s’est pas envolé avec une proie dans les serres mais a entamé un long, très long vol de placement entre les boiseries des assises. Dans le viseur du faucon lillois, au milieu de la prairie, Patrick Géant, qui a dirigé l’enquête à partir d’octobre 2001. L’audition de ce policier, à qui Dupond-Moretti reproche d’avoir « triché » lors de la garde à vue de Muller, n’était prévue que pour cet après-midi mais le commandant était d’ores et déjà hier à la barre.
« Il avait les cheveux mouillés »
Vendredi soir, le policier a en effet envoyé un mail à l’avocat général pour l’informer qu’il avait « incidemment » recueilli « une information capitale ». Diablement alléchant, sauf pour Me Dupond-Moretti, rôdé aux coups de théâtre : « En général, ce sont des taulards qui viennent, en dernière minute, éclairer la justice… ».
Prié de venir immédiatement dévoiler son scoop, Patrick Géant a expliqué que pour « préparer sa déposition » de ce mardi, il souhaitait prendre connaissance de certains rapports de l’enquête initiale, menée par la gendarmerie. « Le soir des faits, Jean-Louis Muller avait indiqué qu’il était en pyjama puis, en garde à vue, en habits de ville. Et les vêtements n’avaient pas été saisis. Certains l’avaient finalement été en avril 2000 et je voulais savoir lesquels ». C’est pour cette raison que le policier est entré en relation avec la gendarmerie de Bouxwiller, qui détient toute la procédure. Et, là, on lui lâche une véritable bombe : un gendarme présent sur les lieux, le soir de la mort de Brigitte Muller, avance que « Jean-Louis Muller, manifestement, venait de prendre une douche » !
« Il m’a dit que quand il était arrivé sur les lieux, avec un autre gendarme, le docteur Muller leur avait ouvert et qu’il avait les cheveux mouillés », confie Patrick Géant. « Que, pour lui, il sortait de la douche et que Muller lui avait dit qu’il avait des traces de sang sur lui. J’ai contacté le second gendarme qui a confirmé : ‘’ j’ai eu l’impression qu’il sortait de la douche, il avait encore des traces d’humidité sur le vêtement qu’il portait. Il a dit quelque chose en rapport avec les traces de sang qu’il avait sur lui ‘’. J’ai considéré que cette information était très importante ». Et comment ! Même si retrouver la mémoire après 14 ans d’amnésie pose évidemment question.
Jean-Louis Muller : « Ça commence à bien faire ! »
Cette annonce fait indéniablement office de coup de tonnerre. La présidente Thouzeau s’interroge légitimement sur ces deux gendarmes sortis tout à coup d’un chapeau : « Vous ne leur avez pas demandé pourquoi ils ont attendu 14 ans pour dire ça ? ». « Ils appartenaient à la brigade territoriale de Bouxwiller qui n’a pas gardé l’enquête », avance le commandant de police. « Cette dernière a été reprise, dès le lendemain, par la brigade de recherches de Saverne ».
L’avocat général, Me Vialle et Me Wacquez estiment « impérieux » de les entendre. Dupond-Moretti s’avoue « dubitatif ». « Ces deux gendarmes, qui ont signé des PV, auraient donc quelque chose de capital à dire dont ils n’ont jamais parlé… ».
La cour devrait les entendre aujourd’hui, de même que leur supérieur, ce major qui a paraphé avec eux le « PV de transport sur les lieux et de constatations ». Elle devrait ensuite statuer sur un éventuel supplément d’information, ce qui entraînerait l’arrêt immédiat du procès et son report aux calendes grecques.
« Ça commence à bien faire ! », s’est emporté Muller depuis le box. « Deux gendarmes viennent, 15 ans après, raconter n’importe quoi, je demande une reconstitution depuis le même temps et, moi, on me ch… dessus. Là, il y en a marre..! ».
Mort d'un élève puni : l'institutrice fixée sur son sort ce mardi
Le 26 mai 2011, un enfant de CM2 se pend avec son t-shirt dans le couloir d'une école après avoir été puni. Son institutrice est poursuivie pour "homicide involontaire".
Le 26 mai 2011, à 9 heures, cette institutrice de CM2 de l'école Anne-Frank d'Arles, avait exclu et envoyé dans le couloir Khoren Grimaldi, 11 ans, qui refusait de faire son travail. Trois quarts d'heure plus tard, l'enfant était retrouvé inconscient, pendu par son T-shirt à une patère du couloir - Photo d'illustration. (DURAND FLORENCE/SIPA)
Le tribunal correctionnel de Tarascon devait se prononcer mardi 29 octobre sur la responsabilité pénale d'une institutrice dont un élève s'était accidentellement pendu dans le couloir où il était resté puni pendant trois quarts d'heure.
"Je ne pense pas que je sois responsable de la mort de Khoren," avait dit Agnès Maulard-Lelong, le 24 septembre à l'ouverture de son procès pénal. Puis lors des réquisitions face aux questions pressantes du procureur, l'enseignante poursuivie pour "manquement à une obligation particulière de prudence" et "homicide involontaire", avait finalement reconnue être "moralement responsable".
Elle risque en théorie une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Le procureur, Vincent Mick, n'a pour sa part formulé aucune demande de peine, laissant au tribunal "l'appréciation [...] de déterminer si la prévention doit être retenue contre Madame Lelong".
Le représentant du ministère public a estimé pour sa part dans un long réquisitoire qu'il n'y avait pas "de violation d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité", mais "une faute simple" ne relevant pas de la justice. Dans ses réquisitions, le procureur s'est attaché à différencier la responsabilité morale de l'institutrice de la faute pénale, impossible à caractériser, selon lui, sur la base des textes en vigueur dans l'Education nationale.
"Plutôt que subir une humiliation, il a voulu s'en sortir par une pirouette"
Le 26 mai 2011, à 9 heures, cette institutrice de CM2 de l'école Anne-Frank d'Arles, avait exclu et envoyé dans le couloir Khoren Grimaldi, 11 ans, qui refusait de faire son travail. Trois quarts d'heure plus tard, l'enfant était retrouvé inconscient, pendu par son T-shirt à une patère du couloir. En arrêt cardio-respiratoire, l'élève n'avait pas pu être réanimé, malgré un massage cardiaque pratiqué par les enseignants, et était décédé quatre jours plus tard à l'hôpital à Marseille.
"Je ne suis pas restée 45 minutes sans le voir [...] des élèves sortaient lui parler", a objecté l'institutrice, interrogée par le président du TGI. Mais lorsque l'élève lui a demandé à rentrer, au bout d'une demi-heure, elle a alors répondu : "Je ne veux plus te voir".
Selon des propos rapportés par une dizaine d'élèves entendus pendant l'enquête, Agnès Maulard-Lelong avait puni le jeune garçon en lui disant : "En classe les écoliers travaillent, tu n'as pas un comportement d'écolier, tu ne travailles pas, va avec les manteaux." Pour la mère de l'enfant, Laure Grimaldi, c'est cette phrase qui a déclenché l'accident : "Plutôt que subir une humiliation, il a voulu s'en sortir par une pirouette", s'accrochant ainsi avec son vêtement.
"Les parents sont là pour qu'une telle chose ne se reproduise pas", avait indiqué dans sa plaidoirie l'avocat de la famille, Me Louis Sayn-Urpar. Pour lui, il ne fait aucun doute qu'il y a eu un défaut de surveillance, soulignant que l'élève puni n'était pas "en vue" de sa maîtresse et que "45 minutes d'isolement ne correspondent pas" aux textes. L'avocat de la partie civile a également déploré que l'Education nationale soit "remarquablement absente" dans ce dossier, soulevant le manque de précision des textes sur les questions de surveillance et affirmant qu'"il y a une réflexion à avoir" sur le sujet.
Tarascon : l'institutrice dont l'élève puni s'était pendu relaxée
Le tribunal correctionnel de Tarascon a relaxé mardi 29 octobre une institutrice dont un élève s'était accidentellement pendu dans le couloir de son école où il était resté puni pendant trois quarts d'heure. "Je ne pense pas que je sois responsable de la mort de Khoren," avait dit Agnès Maulard-Lelong, le 24 septembre à l'ouverture de son procès pénal. Puis lors des réquisitions face aux questions pressantes du procureur, l'enseignante poursuivie pour "manquement à une obligation particulière de prudence" et "homicide involontaire", avait finalement reconnue être "moralement responsable".
Le 26 mai 2011, à 9 heures, cette institutrice de cm2 de l'école Anne-Frank d'Arles, avait exclu et envoyé dans le couloir Khoren Grimaldi, 11 ans, qui refusait de faire son travail. Trois quarts d'heure plus tard, l'enfant avait été retrouvé inconscient, pendu par son t-shirt à une patère du couloir. En arrêt cardio-respiratoire, l'élève n'avait pas pu être réanimé, malgré un massage cardiaque pratiqué par les enseignants, et était décédé quatre jours plus tard à l'hôpital à Marseille.
"Une faute simple", selon le procureur
Elle risquait en théorie une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Le procureur, Vincent Mick, n'avait cependant formulé aucune demande de peine, laissant au tribunal "l'appréciation [...] de déterminer si la prévention devait être retenue contre Madame Lelong".
Le représentant du ministère public avait estimé qu'il n'y avait pas "de violation d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité", mais "une faute simple" ne relevant pas de la justice. Il s'était attaché à différencier la responsabilité morale de l'institutrice de la faute pénale, impossible à caractériser, selon lui, sur la base des textes en vigueur dans l'Education nationale.
"Je ne suis pas restée 45 minutes sans le voir [...] des élèves sortaient lui parler", a objecté l'institutrice, interrogée par le président du TGI. Mais lorsque l'élève lui a demandé à rentrer, au bout d'une demi-heure, elle a alors répondu : "Je ne veux plus te voir".
"Plutôt que subir une humiliation, il a voulu s'en sortir par une pirouette"
Selon des propos rapportés par une dizaine d'élèves entendus pendant l'enquête, Agnès Maulard-Lelong avait puni le jeune garçon en lui disant : "En classe les écoliers travaillent, tu n'as pas un comportement d'écolier, tu ne travailles pas, va avec les manteaux." Pour la mère de l'enfant, Laure Grimaldi, c'est cette phrase qui a déclenché l'accident : "Plutôt que subir une humiliation, il a voulu s'en sortir par une pirouette", s'accrochant ainsi avec son vêtement.
"Les parents sont là pour qu'une telle chose ne se reproduise pas", avait indiqué dans sa plaidoirie l'avocat de la famille, Me Louis Sayn-Urpar. Pour lui, il ne fait aucun doute qu'il y a eu un défaut de surveillance, soulignant que l'élève puni n'était pas "en vue" de sa maîtresse et que "45 minutes d'isolement ne correspondent pas" aux textes.
L'avocat de la partie civile a également déploré que l'Education nationale soit "remarquablement absente" dans ce dossier, soulevant le manque de précision des textes sur les questions de surveillance et affirmant qu'"il y a une réflexion à avoir" sur le sujet.
Le préfet du Rhône poursuivi en justice par l’extrême droite
Le préfet du Rhône est convoqué devant la justice le 22 novembre en vue d’une éventuelle mise en examen, après une plainte de militants d’extrême droite pour des propos qu’il avait tenus lors d’une interview, a-t-on appris mardi auprès de la préfecture, confirmant un article du Progrès.
Poursuivi pour «injure publique» notamment par Yvan Benedetti, ex-président d’un groupuscule d’extrême droite dissous, «L’Oeuvre Française», le préfet Jean-François Carenco est convoqué devant un juge en même temps que le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Albert Doutre, qui lui aussi s’était exprimé sur ces groupuscules, a précisé la préfecture.
Sollicité par l’AFP, le préfet n’a pas souhaité commenter l’information.
En cause, des propos que M. Carenco avait tenus lors d’une interview à France 3 le 18 avril dernier, où il affirmait que «La République est plus forte que quelques imbéciles».
Comme le rappelle le Progrès, lors de cette interview le préfet avait dénoncé les agissements de militants d’extrême droite lors de la mobilisation contre le mariage pour tous, qui avaient tenté d’investir par la force un local du parti socialiste à Lyon. S’en étaient suivis des heurts avec les forces de l’ordre et des gardes à vue.
A la suite de ces propos, une plainte avec constitution de partie civile avait été déposée devant le doyen des juges d’instruction, par deux meneurs à Lyon: Yvan Benedetti et, selon Le Progrès, Alexandre Gabriac. Ce dernier étant l’ex-président du groupuscule dissous «Jeunesses nationalistes».
Japon: les 3 «mégabanques» sous contrôle après des prêts aux yakuzas
Le directeur de la mégabanque japonaise Mizuho, Yasuhiro Sato, s'explique devant la Banque centrale de Tokyo sur des prêts à la mafia nippone, le 28 octobre 2013 (Photo Yoshikazu Tsuno. AFP)
Le gendarme financier du Japon va contrôler les trois principales banques du pays après un scandale de prêts accordés par l’une d’entre elles, Mizuho, à des membres de la mafia nippone, a-t-on appris mardi de source officielle.
L’Agence des services financiers (FSA) va débuter le 5 novembre ces inspections sur les procédures de contrôles internes de Mitsubishi UFJ, Mizuho et Sumitomo Mitsui, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la FSA.
Le scandale n’en finit pas de prendre de l’ampleur depuis que la FSA a mis en demeure Mizuho, fin septembre, d’arrêter d’accorder des prêts «à des forces antisociales», un terme utilisé au Japon pour désigner les organisations criminelles dont les membres sont appelés yakuzas.
L’agence avait pointé quelque 230 de ces prêts douteux, pour un total supérieur à 200 millions de yens (1,5 million d’euros).
La FSA avait souligné en outre qu'«aucune mesure conséquente» n’avait été prise au sein de Mizuho pour cesser ces transactions, «plus de deux ans après qu’il eut été établi que des prêts avaient été accordés à nombre» de ces organisations mafieuses.
Les hauts dirigeants de la banque avaient dans un premier temps affirmé qu’ils ignoraient ces agissements attribués à des cadres de rang inférieur, avant de finalement reconnaître qu’ils étaient au courant.
Dans un rapport rendu à la FSA lundi, la banque Mizuho a indiqué que 54 anciens et actuels dirigeants seraient sanctionnés, dont le président du conseil d’administration de Mizuho Bank, la filiale proprement bancaire de la holding Mizuho Financial Group. Takashi Tsukamoto quittera son poste mais restera toutefois à la tête de cette holding. Le directeur général de cette holding, Yasuhiro Sato, devra renoncer pour sa part à six mois de salaire.
Le scandale qui fait régulièrement la une de la presse nippone a provoqué une réaction du ministre des Finances, Taro Aso, qui a qualifié ces transactions douteuses «d’énorme problème». Mardi, il a pressé la FSA «d’améliorer» ses procédures de contrôle des établissements bancaires.
Les clans de yakuzas vivent de diverses activités lucratives et souvent illégales au Japon, comme le jeu, la drogue, la prostitution, le racket, le blanchiment via des sociétés des plus honorables, etc.
Ces gangs ne sont pas en tant que tels illégaux et leurs activités ont longtemps été tolérées par les autorités, mais l’arsenal législatif antimafia s’est renforcé et les syndicats du crime sont davantage inquiétés par la police ces dernières années.
Peu de conductrices ont bravé, samedi, l’interdiction de conduire en Arabie saoudite. Mais le buzz sur le Web était au rendez-vous.
Une quinzaine de Saoudiennes ont reçu des contraventions pour avoir pris le volant samedi. - AFP
« Il est difficile d’imaginer qu’au XXIe siècle, l’Arabie saoudite interdise aux femmes de conduire », affirme Rothna Begum, de l’ONG Human Rights Watch (HRW). Un petit nombre seulement de femmes ont osé défier les autorités saoudiennes le 26 octobre, qui devait être une date symbole dans la campagne pour le droit de conduire des femmes. Une quinzaine de Saoudiennes ont reçu des contraventions pour avoir pris le volant samedi, a déclaré à l’AFP à Riyad un porte-parole de la police.
Chaque femme et son « tuteur » (père, frère, mari…) ont dû « signer un engagement à respecter les règles en vigueur dans le royaume ». La faiblesse de la mobilisation s’explique par les fortes pressions qui ont été exercées. Plus de 100 religieux ultraconservateurs avaient en effet demandé au roi d’Arabie saoudite de mettre un terme à ce qu’ils qualifient « d’occidentalisation des femmes », évoquant même « un complot ». Du coup, le ministère de l’Intérieur a adopté mercredi une ligne dure, appelant au téléphone les organisatrices du mouvement pour les mettre en garde. Pourtant, il ne faut pas s’y tromper. Plus de 16.000 personnes ont signé une pétition en ligne pour réclamer l’annulation de l’interdiction. Le compte Twitter de la campagne @oct26 avait, hier, plus de 40.000 « followers ». De plus, les militantes ont multiplié les vidéos sur YouTube et autres réseaux sociaux montrant des Saoudiennes conduisant.
La fatwa du grand mufti
Le gouvernement saoudien, redoute en fait que ce mouvement, symbolique, prenne de grandes proportions, comme ce fut le cas en plein printemps arabes, et se traduise dans une contestation plus large. D’après HRW, l’interdiction officielle pour les femmes de conduire a été adoptée après la première guerre du Golfe de 1990-1991. En effet, des femmes de l’armée américaine conduisant des voitures ou des camions depuis les bases militaires installées dans le royaume ont été un exemple à suivre pour une douzaine de Saoudiennes qui avaient organisé, à Riyad, une première protestation en formant un convoi de voitures. Toutes les conductrices avaient alors été interpellées, puis le grand mufti avait décrété une fatwa qui a servi de base à un décret interdisant aux femmes de prendre le volant.
Pour le grand mufti, la conduite au féminin pourrait conduire au chaos social… Pourtant, depuis 2011, les autorités saoudiennes ont fait quelques progrès en matière de droits de la femme, notamment pour les élections municipales de 2015. Mais on est encore loin d’une véritable libéralisation de la société.
Ultime pied de nez au pouvoir : une reprise parodique du célébrissime « No woman, no cry » de Bob Marley -- intitulée « No woman, no drive » et moquant cette interdiction -- a dépassé les 3.5 millions de vues en 48 heures sur YouTube (voir ci-dessous).
CONFESSION – Ghadi, le premier bébé libanais sans religion
Ghadi Darwiche, né le 30 septembre 2013, est officiellement le premier bébé libanais sans appartenance religieuse, selon le quotidien L'Orient Le Jour. Si cette appartenance doit normalement figurer sur le registre d'état civil de tous les citoyens libanais, elle a été rayée de celui du petit Ghadi.
Et cela, grâce à ses parents, Khouloud Sukkarieh et Nidal Darwiche, les premiers à s'être mariés civilement au pays du Cèdre en novembre 2012. Si cette union n'a été reconnue qu'en avril 2013 par le ministère de l'intérieur, elle fait désormais jurisprudence.
Un événement historique pour un pays où cohabite dix-huit confessions et qui jusque là n'autorisait que les mariages religieux sur son territoire. Les mariages civils, quant à eux, étaient seulement reconnus s'ils étaient contractés hors des frontières. Pour faire plier les autorités, le couple a mis en avant un article de loi datant du mandat français qui stipule que les libanais qui n'appartiennent à aucune confession peuvent se marier civilement. Khouloud et Nidal ont donc retiré de leur état civil la mention de leur religion – ils sont tous deux musulmans, elle est sunnite et il est chiite.
"Le cas de Ghadi devrait être un exemple"
Un premier combat grâce auquel le couple a visiblement fait tomber quelques barrières, dans ce pays où le confessionnalisme régit tout, depuis les quotas imposés à la vie politique jusqu'aux règles sur le statut personnel. Car tout fut cette fois beaucoup plus simple : "Autant l’enregistrement de notre mariage s'était révélé être un long parcours semé d’embûches, autant celui de notre fils était facile et rapide", a témoigné lundi 28 septembre Nidal Darwich dans une interview à L'Orient Le Jour. Le papa précise ainsi que "les fonctionnaires savent désormais que tout ce qu'[ils font] est légal" et qu'ils n'ont cette fois "fait face à aucun reproche de la part de représentants de l’administration ou de membres de [leurs] familles dans cette démarche". "Mais il faut toujours davantage éduquer les fonctionnaires qui ignorent souvent la teneur d’une loi" rappelle Nidal Darwich.
Les parents sont convaincus que leur démarche simplifiera la vie de leur fils. "Ghadi n’aura aucun problème dans ses formalités futures, vu que tout a été fait dans le respect des lois. Il est libéré de toutes les contraintes religieuses. A mon avis, tout le peuple libanais est dans l’erreur et le cas de Ghadi est à prendre en exemple", a-t-il ajouté. Un exemple dont le père fait largement la promotion sur son profil Facebook, où apparaît, au côté d'une photo du bébé, celle d'un état civil pas comme les autres.
"Nous avançons pas à pas (...) Les choses évoluent à un rythme très lent" dit celui qui espère ainsi faire avancer la société libanaise. "Nous avons été combattus par les hommes de religion qui nous ont blâmés et exercé sur nous des pressions considérables, sans compter les menaces" et ceci "sans le soutien d'aucun responsable politique". Mais il est fier de confier que depuis le leur, "plus de 10 mariages civils ont été contractés au Liban".
Mariage homo : un premier divorce va être prononcé
Deux femmes ont décidé de rompre leur mariage, contracté en 2011 aux Etats-Unis et par la suite retranscrit dans les registres de l'état-civil français. Il s'agirait d'une première.
Des figurines représentant deux mariées présentées sur un stand d'un salon du mariage gay organisé à Paris, le 27 avril 2013. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
"Six mois après l'entrée en vigueur de la loi sur le mariage pour tous, un premier divorce entre un couple de personnes de même sexe va être prononcé par le tribunal de grande instance de Paris, en novembre", rapporte le journaliste Vincent Daniel sur le site francetv info. Selon le site, "les associations LGBT et le conseil de l'ordre des avocats n'ont pas connaissance d'un cas précédent". Il s'agirait donc d'une première.
Les femmes concernées ont contracté leur mariage en 2011 aux Etats-Unis, puis l'ont fait retranscrire dans les registres de l'état-civil français pendant l'été, à la suite de l'adoption de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe.
Séparées depuis quelques mois et restées en bons termes, elles ont choisi une procédure à l'amiable. Divorcer leur permet de se remarier, de même que d'éviter de s'exposer à des difficultés en restant solidaires, a expliqué leur avocat à francetv info.
SOCIAL
Licenciée pour un clip de rap, elle
gagne aux prud'hommes
L'assistante d'éducation d'un établissement catholique de Juan-les-Pins
(Alpes-Maritimes), licenciée en 2012 pour avoir interprété une "cougar" dans un
clip de rap, a obtenu réparation auprès des prud'hommes.
Elle a 50 ans et sa carrière "musicalo-cinématographique" aura été de courte
durée. Pour des raisons plus judiciaires qu'artistiques, le rôle le plus
marquant de la vie de Véronique Bonazzola aura été l'interprétation d'une
"cougar", terme d'argot pour désigner une femme mûre usant de ses charmes pour
séduire des hommes plus jeunes. Elle est apparue en tenue légère dans le clip du
rappeur niçois Novia intitulé "Fontaine de jouvence". Un clin d'oeil
humoristique pour elle. Une transgression absolue pour sa direction.
"J'ai cru qu'ils
allaient me brûler"
Car jusqu'en 2012,
Véronique Bonazzola était assitante d'éducation dans un établissement catholique
de Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes : "Quand l'affaire a éclaté, j'ai
eu l'impression qu'ils (la direction, NDLR) allaient me brûler sur un bûcher
dans la cour, ils trouvaient ça scandaleux. Mais la plupart des parents m'ont
soutenue, et les élèves aussi", raconte
Véronique Bonazzola, qui travaillait depuis 20 ans dans cet établissement.
"On n'était pourtant pas dans de la pornographie,
c'était plutôt quelque chose de potache", ajoute Me Pierre Chami, son
avocat.
Le conseil des prud'hommes de Grasse a entendu
l'argument et il a estimé dans un jugement du 29 août que son licenciement pour
faute grave était "sans cause réelle ni sérieuse". La direction de
l'établissement savait qu'elle était par ailleurs comédienne et ne l'a jamais
averti d'un risque lié à cette activité. "Ma
cliente est satisfaite qu'on reconnaisse sa liberté d'expression. Elle sortait
d'un cancer, alors ce travail à mi-temps au collège, c'était une fenêtre sur la
jeunesse", conclut son avocat.
DIVERS
Tiananmen: la police chinoise sur la piste de militants du Xinjiang
(AFP)
Pékin — La police chinoise était mardi sur la piste de militants musulmans originaires de la région du Xinjiang après qu'un 4x4 a foncé sur la foule puis explosé place Tiananmen, faisant 5 morts et des dizaines de blessés.
Le Bureau de la sécurité publique a envoyé tard lundi soir un message à des hôtels de la capitale leur demandant s'ils avaient remarqué des "clients suspects" depuis le 1er octobre, a affirmé le quotidien Global Times.
La police a également indiqué être en quête d'informations sur des "véhicules suspects", a ajouté ce journal directement contrôlé par le Parti communiste chinois.
Sans utiliser le mot d'"attentat" et sans relier explicitement les faits de Tiananmen à ses investigations en cours, la police a affirmé dans son message: "Une affaire majeure s'est produite lundi".
Elle a décrit un véhicule de type 4X4 de couleur claire qui aurait pu avoir été équipé de plaques d'immatriculation du Xinjiang, parmi quatre combinaisons possibles dont elle a donné le détail.
Selon cet avis de recherche publié par le site 64 Tian Wang, fondé par le dissident Huang Qi, les enquêteurs sont plus précisément sur la piste de deux Ouïghours, domiciliés dans deux districts distincts du Xinjiang.
La police a identifié les deux hommes par les noms de Youssouf Oumarniaz et Youssouf Arputi, d'après une retranscription phonétique à partir du chinois.
L'un des deux suspects est selon ses papiers d'identité originaire de Lukeqin, région où des affrontements fin juin entre la police et des émeutiers avaient fait des dizaines de morts.
Les Ouïghours, musulmans turcophones, composent l'ethnie majoritaire du Xinjiang.
Cette immense région autonome située aux confins occidentaux de la Chine est régulièrement secouée par des troubles en raison des fortes tensions entre Han (ethnie majoritaire en Chine) et Ouïghours. Les autorités chinoises accusent invariablement de "terrorisme" les militants ouïghours.
Le professeur Ilham Tohti, un intellectuel ouïghour respecté, a cependant mis en garde contre la tentation d'accuser sans preuves ou de stigmatiser les Ouïghours après les faits survenus lundi à Tiananmen, a rapporté le site Uighurbiz.net.
Mardi matin, la place emblématique avait retrouvé son aspect normal, selon un photographe de l'AFP sur place. Le parvis avait été nettoyé et les forces de l'ordre y avaient repris leur forte présence habituelle.
Cinq personnes dont une touriste philippine sont mortes sur cette place, la plus connue de Chine, et 38 autres y ont été blessées lundi quand un 4x4 a foncé sur la foule, puis a pris feu.
La thèse du geste intentionnel était la plus probable au vu du déroulé des faits, la voiture ayant parcouru une longue distance sur le trottoir.
"J'ai aperçu une voiture effectuer un virage et, brusquement, elle s'est retrouvée en train de rouler sur le trottoir. Cela s'est passé en un éclair", avait raconté à l'AFP un témoin direct de la scène. "C'était vraiment terrifiant".
"J'ai entendu une explosion, vu des flammes, puis la fumée a envahi l'espace", avait-il ajouté.
La place Tiananmen est le coeur névralgique du pouvoir en Chine et l'événement a immédiatement déclenché lundi une importante opération des forces de l'ordre et une vaste censure sur l'internet qui continuait mardi.
C'est dans cette zone sensible que le régime communiste a maté dans le sang au printemps 1989 le mouvement pour la démocratie.
Le conducteur et les deux occupants du véhicule de type 4x4 sont morts, ainsi qu'une touriste de nationalité philippine et un touriste de la province méridionale chinoise du Guangdong, a indiqué le Bureau de la sécurité publique de la capitale.
Trois touristes philippins et un Japonais figurent au nombre des blessés, a précisé la police.
L'Agence spatiale européenne a publié lundi une vidéo montrant la planète rouge reconstituée en 3D à partir des données du satellite Mars Express. Des canyons aux volcans en passant par les lits d'anciennes rivières, la caméra virtuelle de l'ASE offre une perspective inédite de Mars.
Mars Express a été lancé le 2 juin 2003 et a depuis tourné 12 500 fois en orbite autour de la planète. Ses relevés topographiques ont permis cette visualisation très réaliste.
La Turquie ouvre le premier tunnel sous le Bosphore pour relier l’Asie et l’Europe
Les dirigeants turcs ont choisi le mardi 29 octobre, jour du 90e anniversaire de la République, pour inaugurer en grande pompe le tunnel ferroviaire sous le Bosphore, le « chantier du siècle » selon les autorités.
Après neuf ans d'attente, le Marmaray, un tunnel de 14 km dont une portion immergée de 1 400 m, relie les deux rives du détroit du Bosphore. Mardi, il va transporterses premiers passagers d'Asie en Europe. Avec pour objectif de fluidifier le trafic intercontinental, sur un trajet effectué quotidiennement par plusieurs millions de Stambouliotes. « Ce n'est pas le projet du siècle mais le rêve de plusieurs siècles qui se concrétise », avait déclaré, en août, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, aux commandes du train qui effectuait les premiers tests dans le tunnel.
Le Marmaray est le premier d'une série de projets pharaoniques lancés en 2004 par le Parti pour la justice et le développement (AKP) au pouvoir à Istanbul. D'un coût total de plus de 3 milliards de dollars (2,17 milliards d'euros), il a été financé en grande partie par l'Agence de coopération japonaise internationale. Un tel ouvrage sous-marin avait déjà été imaginé en 1860 par un ingénieur français, Simon Préault, qui avait remis ses plans au sultan Abdülhamit II. Mais il n'avait jamais pu être réalisé.
Avec le Marmaray, quatre minutes seront nécessaires pour passer d'Europe en Asie, en franchissant le Bosphore, et une heure trente pour traverser l'agglomération. Environ 75 000 passagers par heure pourront être transportés dans chaque sens, à raison d'un train toutes les deux minutes aux heures de pointe. De quoi réduire un peu les problèmes de transport dans une ville de 15 millions d'habitants qui frôle la saturation automobile. Un deuxième tunnel, pour les voitures, devrait être achevé en 2015.
Ce nouvel axe ferroviaire sera connecté au métro, dont le réseau s'étend progressivement sur les deux rives d'Istanbul, ainsi qu'à la ligne de train à grande vitesse en cours d'aménagement vers la capitale, Ankara, dont un tronçon est également inauguré mardi. La part du rail dans le transport urbain devrait bondir de 4 % à 28 %. | Infographie "Le Monde"
Rien n'a pourtant été simple depuis 2004, année où fut lancé le Marmaray. La nature de l'ouvrage, posé à 61 m de profondeur, constituait une première difficulté. Le tunnel se trouve à moins de vingt kilomètres de la faille sismique nord anatolienne, jugée hautement sensible : les scientifiques estiment possible un séisme de plus de 7 sur l'échelle de Richter dans les trente prochaines années. Les ingénieurs ont donc conçu une structure antisismique flexible, comme celle des gratte-ciel. Les travaux ont été dirigés par le groupe japonais Taisei.
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES
Le chantier, qui devait initialement être achevé en quatre ans, a pris beaucoup de retard. Dès les premiers coups de pelleteuse à Yenikapi, sur la rive européenne, où a été construite l'une des trois gares souterraines, d'importantes découvertes archéologiques ont été faites. Des dizaines de milliers d'objets enfouis dans le sol limoneux ont révélé des pans inconnus de l'histoire de la ville. Les vestiges bien conservés du port byzantin de Théodose ont été mis au jour, ainsi que les épaves de trente-cinq navires datant du Ve au XIIIe siècle, avec leurs cargaisons, ce qui a permis de reconstituer une partie des routes commerciales de l'époque.
Un village et une nécropole néolithique ont également été découverts en 2007, ce qui fait remonter l'histoire d'Istanbul à 6 500 ans avant Jésus-Christ, selon l'archéologue Mehmet Ali Polat. Toutes ces découvertes devraient être exposées dans un « archéo-parc », envisagé par la municipalité d'Istanbul.
Les excavations ont duré plus de huit ans. De quoi agacer Recep Tayyip Erdogan, impatient de voir se concrétiser le projet. Critiquant ceux qui « défendent de la vaisselle et des poteries », il a pressé les archéologues d'en finir. Le chantier de fouilles a fermé en avril, probablement sans avoir livré tous ses secrets.
Le premier ministre entend profiter de cette inauguration pour promouvoir sa politique urbaine, vivement critiquée lors des manifestations de la place Taksim du printemps. D'autres grands projets sont envisagés : un aéroport d'une capacité de 150 millions de passagers sur la rive européenne, ce qui en ferait le plus grand du monde, une mosquée géante pour 15 000 fidèles et un canal pour doubler le Bosphore. Un troisième pont fortement contesté par les écologistes et les urbanistes
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