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dimanche 30 septembre 2012

30092012 QUOI DE NEUF ?

INSURRECTION

Trop Maghrébins pour jouer les touristes au Trocadéro


Récit : Sur fond de crainte de manifestation islamiste, un après-midi de visite se transforme en cauchemar pour une famille française d’origine marocaine.

Par Alice Géraud

Sur la première photo, prise par la sœur aînée, on voit la famille F. posant sur l’esplanade du Trocadéro devant la tour Eiffel, sourires aux lèvres et glaces à la main. Leur oncle Abdel est venu du Maroc passer dix jours en France. Les trois filles et leur mère lui ont concocté un samedi après-midi tour Eiffel-bateau Mouche. Il est 14 h 05.
Ce samedi 22 septembre, le Trocadéro fait partie des quatre zones à Paris où les autorités redoutent des manifestations interdites de musulmans en réaction au film islamophobe et aux caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo (défilés qui n’auront d’ailleurs pas lieu). Le procureur de la République a pris des réquisitions autorisant les contrôles d’identité sur ces lieux. Gendarmes et policiers ont pour consigne d’interpeller toutes les personnes participant à des «rassemblements susceptibles de troubler l’ordre public». La famille F. ignore cela quand, cinq minutes après son arrivée, un groupe de gendarmes mobiles les aborde. «Contrôle d’identité.» Les trois filles et leur mère donnent leur carte nationale d’identité française, l’oncle son passeport marocain avec son visa tourisme. Sans explication, un des gendarmes leur ordonne de «quitter les lieux». A ce moment-là, elles voient passer sur l’esplanade une femme portant le foulard emmenée par des gendarmes. Fatiha demande si l’expulsion est liée au foulard que porte aussi sa mère. Pas de réponse. «Ils nous ont juste dit qu’ils allaient nous raccompagner au métro. On ne comprenait pas ce qui se passait.» Tandis que l’oncle est menotté et emmené par d’autres policiers, les trois sœurs et leur mère traversent le Trocadéro sous escorte de gendarmes mobiles. Autour d’elles, d’autres Maghrébins subissent le même sort.
«IRRéel». Ce jour-là, au Trocadéro, une flopée de journalistes attendent de voir si les manifestations interdites vont avoir lieu. Ils filment la scène. Dans une vidéo qui tourne depuis en boucle sur Internet, on voit, entre autres, trois jeunes femmes BCBG et une petite dame en foulard encadrées de gendarmes. Elles tiennent encore leurs cornets de glace. La vidéo est intitulée : «Charlie Hebdo, interpellation de femmes voilées au Trocadéro».
Elles ne seront pas conduites au métro, mais dans un fourgon de police. «On a eu l’impression de basculer dans quelque chose d’irréel. Nous avons subi une palpation et un nouveau contrôle d’identité», raconte Jamila. Il est 14 h 30. On les fait attendre. Elles prennent des photos au téléphone portable. Avec elles, il y a une autre famille «des gens du sud qui venaient passer le week-end à Paris». 15 h 37, le fourgon part à toute allure dans Paris. Elles demandent où on les emmène. Toujours pas de réponse.
Barbelés. Le fourgon s’arrête devant une cour grillagée entourée de barbelés. C’est l’arrière du commissariat ferroviaire du XVIIIe arrondissement. Mais elles n’en savent rien. Dans la cour, où il y a une trentaine de personnes retenues comme elles, les hommes sont alors séparés des femmes. A 16 h 25, nouvelle fouille et nouveau contrôle d’identité. Le troisième. Les sœurs et leur mère sont ensuite reçues séparément dans des bureaux par des policiers. Toutes racontent la même scène. Un quatrième contrôle d’identité, puis une feuille qu’on leur demande de signer. Dessus, il est indiqué «Procès verbal de contrôle d’identité». Puis, en plus petit, «motif : participation à une manifestation interdite». Jamila et Fatiha refusent de signer. Elles demandent ce que c’est que cette histoire de manifestation interdite. Personne ne leur répond. Personne non plus ne leur pose de questions. «Ils insistaient juste pour le PV. Ils disaient que pour sortir, il fallait mieux signer», expliquent-elles. Yasmine, à bout de nerfs, finit par signer. Sa mère, aussi. Elle ne sait ni lire, ni écrire et personne ne lui traduit. A 17 heures, les quatre femmes se retrouvent dans la cour aux barbelés avec les autres. Des Maghrébins et un petit groupe d’hommes pakistanais qui semblent ne pas parler français. Elles seront relâchées peu après 18 h 30. Sans explication.
De retour chez elles à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), elles retrouvent leur oncle marocain. Il leur raconte avoir été emmené depuis le Trocadéro au commissariat du XVIe arrondissement d’où il a été immédiatement relâché. Le soir, à la télévision, les filles découvrent effarées les images de leur interpellation. Commentaire : «Malgré une cinquantaine d’interpellations, l’après-midi a été calme
«dérapage». Plusieurs jours plus tard, lorsque nous rencontrons la famille F. à Montfermeil, dans la grande maison plutôt bourgeoise de Jamila et son mari, les trois jeunes femmes ont du mal à se remettre. Elles parlent «d’humiliation», de «discrimination». Pensent que le foulard de leur mère a déclenché tout ça. «Je ne comprends pas, la laïcité, c’est aussi vivre avec les autres», dit Fatiha. Yasmine, l’aînée, a l’impression «que quelque chose s’est cassé». «On vient de me montrer que je ne suis pas vraiment une Française comme les autres.» Les trois sœurs ont décidé de ne pas laisser passer. Elles ont contacté le Mrap, le collectif Stop le contrôle au faciès et pris un avocat, Me William Bourdon, pour lequel, il y a eu là «un dérapage inadmissible». «Le travail des policiers est toujours complexe en marge de ces manifestations, mais ce ciblage qui provoque un contrôle au faciès massif n’est pas tolérable.»










Deux enfants afghans enfermés dans un centre de rétention

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis de mettre fin à l'enfermement des enfants en centre de rétention.


Un couple afghan qui demande l'asile en France est enfermé depuis vendredi avec ses deux enfants au centre de rétention du Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne, ont dénoncé dimanche 30 septembre plusieurs associations, rappelant que François Hollande s'était engagé à mettre fin à cette pratique.
La famille, qui a un enfant de trois ans et un nourrisson de 2 mois et demi, a été placée en rétention vendredi soir, et pourrait être renvoyée en Hongrie, leur point d'entrée présumé dans l'Union européenne, dès lundi matin, a indiqué Clémence Richard, coordinatrice de la Cimade.
Un recours contre leur rétention, alors qu'ils étaient jusqu'ici assignés à résidence au Mans dans la Sarthe, a été déposé devant le tribunal administratif de Melun. "Le souci c'est que ce recours n'est pas suspensif et il y a un vol prévu lundi matin très tôt donc ils risquent une expulsion sans aucune présentation devant un juge", a-t-elle regretté.
Selon elle, le médecin du centre de rétention a jugé leur état de santé "incompatible avec la rétention".

La France condamnée par la CEDH

La famille, qui devait pointer régulièrement au commissariat du Mans, a pris peur la semaine dernière quand elle a appris qu'elle serait renvoyée le lendemain vers la Hongrie, alors même qu'elle avait sollicité le préfet puis le ministère de l'Intérieur par écrit, pour que son cas soit examiné en France.
Ils ne s'étaient plus présentés aussi régulièrement, et ont été interpellés vendredi.
François Hollande avait promis pendant la campagne présidentielle de mettre fin à l'enfermement des enfants en centre de rétention, pratique pour laquelle la France avait été condamnée en janvier par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Une circulaire en ce sens a été publiée le 6 juillet.
""Moi président, je n'enfermerai pas d'enfant dans les centres de rétention': qu'en est-il de l'engagement du président ?", s'est interrogé Yves Cottereau, vice-président de la Ligue des droits de l'homme dans la Sarthe.
Le Réseau Educations sans frontières a préféré ironiser: "tout est +normal+ dans cette affaire: le respect des engagements du président de la République, l'âge des enfants emprisonnés, le respect des préconisations médicales", a-t-il jugé dans un communiqué.
Le défenseur des droits Dominique Baudis a été saisi.










Tunisie : « La police me viole et la justice m’accuse »


Les poursuites pour « obscénité » engagées contre une jeune femme agressée par deux policiers suscitent un tollé et compliquent encore l’après-révolution.

Manifestation de soutien à la jeune femme violée, samedi à Tunis (KHALIL/AFP)
Le sort d’une jeune femme violée par des policiers tunisiens puis poursuivie pour « obscénité » met la Tunisie face à ses contradictions post-révolutionnaires et fait bondir la société civile.
Entre 200 à 300 personnes, en majorité des femmes, ont manifesté samedi dans le centre de Tunis pour protester contre cette affaire lourde en symboles, et même la ministre des Femmes du gouvernement islamiste a apporté son soutien à la victime.
Les slogans étaient sans ambiguïté : « Ni voile, ni viol » ; « Ils violent nos corps et nos cœurs » ; « Dans mon pays, la police me viole et la justice m’accuse »...
Les faits sont connus : dans la nuit du 3 au 4 septembre, dans la localité d’Ain Zaghouan, tout près de Tunis, les policiers interpellent un couple en train de flirter dans la rue. La jeune femme est violée par deux policiers, avec la complicité d’un troisième.
La victime a porté plainte contre les policiers, mais à la surprise générale, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré que la jeune femme avait été trouvée dans une situation « indécente »...

« Obscénité ostentatoire préméditée »

Depuis, le procureur de la République a déposé une plainte contre elle et son ami pour « obscénité ostentatoire préméditée ». Convoquée mercredi devant un juge d’instruction de Tunis, en présence des avocats des deux parties, elle a été confrontée à ses agresseurs. Une nouvelle audience est prévue mardi, où la jeune femme est convoquée en position d’« accusée ».
Cette affaire fait ressortir les contradictions de la période actuelle en Tunisie, entre les comportements et mentalités hérités du passé et les hésitations d’une période dominée par le courant conservateur islamiste.
A Tunis, avant même cette affaire, de nombreux Tunisiens critiquaient l’absence de changement de personnel et de mentalité au sein du ministère de l’Intérieur, les cadres de l’ère Ben Ali (un ancien ministre de l’Intérieur lui-même) s’étant promptement reconvertis au service du nouveau pouvoir.
Des policiers au comportement indigne aussitôt couverts par leur hiérarchie : voilà qui ne change pas beaucoup du passé.

Le soutien de la ministre des Femmes

Ce qui change cependant, c’est qu’au sein même du gouvernement, des voix dissonantes apparaissent, et que, comme le souligne Sihem Badi, ministre des Affaires de la femme et de la famille, dans une interview accordée à nos amis du site indépendant tunisien Nawaat, la victime a osé porter plainte contre des policiers, ce qui était impensable sous Ben Ali.
Dans cet entretien fort intéressant, la ministre prend ouvertement parti pour la jeune femme violée, et critique même la prise de position du porte-parole du ministère de l’Intérieur. Elle ajoute, suprême audace :
« Si, aujourd’hui, on n’est pas ferme, surtout devant la violence faite aux femmes, c’est que je pense que nous avons besoin d’une autre révolution qui devra changer les mentalités, et devra atteindre l’objectif-clé de cette révolution : préserver la dignité de tout citoyen. »

La ministre tunisienne des femmes réagit à l’affaire du viol
Cette affaire se déroule évidemment avec en toile de fond le débat sur la place des femmes dans la société tunisienne. On se souvient du tollé qu’avait soulevé la notion de « complémentarité » de la femme vis-à-vis de l’homme, et non pas d’égalité des sexes, qui devait être introduit dans la Constitution en cours d’élaboration.
Dans ce pays, qui avait, depuis le règne de Bourguiba, donné un statut plus avancé à la femme que dans la majeure partie des pays arabes, la société civile se bat pour empêcher la moindre régression, tandis que le parti Ennahdha, au pouvoir, tente d’imposer sa vision conservatrice en s’apuyant sur la « Tunisie profonde », différente de l’élite tunisoise.

« Les femmes exclues de l’espace social »

Comme le faisait observer dans une note récente notre correspondant à Tunis, Thierry Brésillon :
« L’autre talon d’Achille du principe d’égalité proclamé pendant des décennies, c’est que son application dans la société est restée très superficielle.
Dans la pratique, en dehors des classes moyennes ou aisées et des milieux urbains, les femmes restent exclues de l’espace social, soumises à la domination masculine, et plus de 30% des Tunisiennes affirment avoir été victimes de violence.
Une situation que des décennies de féminisme d’Etat n’est pas parvenue à améliorer et que des années d’influence wahhabite et le climat de liberté post-dictature ont plutôt tendance à aggraver. »
De plus, si cette affaire fait bondir les femmes, et quelques hommes, de la capitale, la situation sociale reste la préoccupation de l’immense majorité des Tunisiens, avec la montée du chômage et l’impuissance du gouvernement d’Ennahdha dans ce domaine.
La Tunisie semble donc condamnée à avancer par crises et soubresauts. Après le bras de fer avec le courant salafiste provoqué par l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis, qui a forcé le gouvernement Ennahdha à agir, au moins en surface, après des mois d’atermoiements, c’est aujourd’hui la question centrale de la place de la femme qui s’impose avec cette affaire choquante.
Infos pratiques
Manif de soutien à Paris
Un rassemblement de soutien à la jeune femme violée est organisée à l'appel d'un collectif de Tunisiennes et Tunsiens de France, lundi 1er octobre à 19h, Fontaine des innocents, Place du Châtelet, Paris.

 

 

 

 

 

POLITIQUE

Présidence de l'UMP: François Baroin choisit François Fillon

Dans une interview publiée par le Journal du Dimanche, l'ancien ministre de l'Economie annonce qu'il votera pour l'ancien Premier ministre.


"C'est une réponse politique en conscience et en responsabilité" explique François Baroin dans le JDD. "L'expérience de François Fillon, sa sensibilité de gaulliste social me correspond et elle correspond mieux aux besoins du moment."
Une décision qui intervient quelques jours après la polémique sur les propos de Jean-François Copé sur le "racisme anti-blanc".
François Baroin qui n'appartient "à aucune écurie" depuis le départ de Jacques Chirac, semblait plutôt être un proche du secrétaire général de l'UMP avec qui il formait la "bande des mousquetaires" avec  Bruno Le Maire, Valérie Pécresse, Christian Jacob et Luc Chatel.









 

JUSTICE ?

Fraude fiscale : le baron Seillière dans la tourmente

Dans un document dont nous publions un extrait, les dirigeants de Wendel, visés par une enquête judiciaire pour fraude fiscale, évoquent un montage destiné à ne pas alerter le fisc français.

Marc Lomazzi


Paris, 9 juin 2008. Jean-Bernard Lafonta (à gauche) qui a dirigé Wendel et Ernest-Antoine Seillière, président du conseil  de surveillance du groupe.
Paris, 9 juin 2008. Jean-Bernard Lafonta (à gauche) qui a dirigé Wendel et Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance du groupe. | (AFP/éRIC PIERMONT.)
Derrière les grilles de l’élégant particulier qui abrite rue Taitbout à (IXe) le siège de Wendel, on se mure dans le silence. D’ordinaire plutôt discrète, la vénérable institution, toujours aux mains des héritiers de la dynastie des maîtres de forges, est pourtant au cœur d’une tempête judiciaire.
Le 25 septembre au matin, des policiers ont perquisitionné rue Taitbout ainsi qu’au domicile d’Ernest-Antoine Seillière, du conseil de surveillance du groupe, et d’ex-dirigeants de Wendel. Une descente menée dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en juin par le parquet de Paris après les plaintes déposées par Bercy pour fraude fiscale.

Une casserole de plus pour l’ex-patron du Medef. Cet été, l’AMF, le gendarme de la Bourse, a, en effet, ouvert une enquête sur un possible délit d’initié commis fin 2011 lors de la cession de Deutsch, l’une des filiales de la galaxie Wendel. Et, si cela ne suffisait pas, Seillière fait l’objet d’une plainte pour abus de bien social, délit d’initié et manipulation de cours déposé par son ancien directeur juridique, Arnaud Desclèves, licencié en juin 2009. Une cascade de procédures qui fait planer la menace d’un procès en correctionnelle. Les délits visés sont passible de cinq ans de prison et de lourdes amendes.


Extrait du document datant de janvier 2009 évoquant le montage financier.Comment l’ancien porte-drapeau du patronat français, à la tête d’une entreprise familiale trois fois centenaire, en est-il arrivé là? « Les enquêteurs cherchent à débrouiller cette affaire à tiroirs », confie un avocat. Une affaire qui remonte au… 11 septembre 2001. Ce jour là, un jeune banquier aux dents longues, Jean-Bernard Lafonta, prend la direction de Wendel. Le poulain du baron nettoie le portefeuille d’actifs de la vieille maison qu’il transforme à la hussarde en un fonds d’investissement à l’anglo-saxonne.

Mais le brillant financier, amateur d’échecs, qui ne craint pas de s’offrir le numéro du matériel électrique Legrand, le Bureau Veritas et de monter à l’assaut de Saint-Gobain — l’AMF lui infligera à cette occasion une amende de 1,5 M€ pour « défaut d’information du marché » en 2011 —, va trébucher sur la ténébreuse affaire Solfur. Un montage financier alambiqué qui a permis en 2007 à Seillière, Lafonta, son adjoint, Bernard Gautier, ainsi qu’à 11 autres cadres de mettre la main sur 4,7% du capital de Wendel en réalisant au passage une plus-value de 254 M€ dont 156 M €, 65 M € et 35 M€ au bénéfice de Lafonta, Seillière et Gautier.

Ce tour de passe-passe financier et fiscal, vendu aux héritiers Wendel par Ernest-Antoine Seillière, fait alors bondir Sophie Boegner, la cousine du baron (voir ci-dessous). Elle porte plainte mais l’enquête du juge Van Ruymbeke aboutit à un non-lieu. De son côté, Bercy ne désarme pas et, fin 2011, le fisc notifie aux 14 dirigeants de Wendel un redressement record de… 240 M€. Pour Lafonta, l’ardoise est de 100 M€ et celle de Seillière se monte à 50 M€. Pis, estimant que Seillière et consorts se sont « volontairement soustraits au paiement de l’impôt », l’administration fiscale porte plainte à son tour. D’où l’ouverture d’une information judiciaire et les perquisitions menées la semaine dernière au siège de Wendel. Désignés par le comité d’abus de droit (l’instance à Bercy chargée de rendre un avis sur le redressement), comme les « principaux initiateurs » du montage Solfur, Seillière, Lafonta et Gautier se retrouvent aujourd’hui dans le collimateur. D’autant que, simples comparses, les cadres embarqués avec eux commencent à parler. Rémunérés par le biais d’un système complexe d’intéressement, ils ont perdu gros, jusqu’à 18 M€ au total pour 7 d’entre eux, quand l’action Wendel s’effondre à partir de 2008.

Alors que Seillière et Lafonta ont évité le désastre en cédant leurs actions au bon moment, « on nous avait interdit de vendre », explique Arnaud Desclèves, l’ex-directeur juridique du groupe, aujourd’hui ruiné. Il demande donc réparation à Wendel et d’autres cadres s’apprêtent à lui emboîter le pas. Une pièce, brandie au tribunal par l’avocat de Desclèves paraît accablante. En 2009, Wendel aurait, par le truchement de sa filiale luxembourgeoise Trief Corporation, proposé d’indemniser discrètement ses anciens collaborateurs et même de financer le montant d’un éventuel redressement fiscal. Un document daté de janvier 2009 dans lequel Wendel reconnaît noir sur blanc ne pas les avoir autorisés à vendre pour… « ne pas attirer inutilement l’attention des autorités fiscales françaises ». Contactés, les avocats d’Ernest-Antoine Seillière, Jean-Bernard Lafonta et Bernard Gautier n’ont pas souhaité faire de commentaire.















ECONOMIE

Agenda de l'industrie : semaine du 1er au 8 octobre

Par  - Publié le
Petit-Couronne Petroplus
© zigazou76 - Flickr - c.c.
Après les journées professionnels, le Mondial de l'automobile continuera de faire l'actualité en toile de fond. Mais la décision concernant l'avenir des sites de Petroplus Petit Couronne et de Florange ArcelorMittal ou encore les négociations sur le marché du travail seront sur le devant de la scène cette semaine.
Lundi 1er octobre
Sidérurgie - La direction d'ArcelorMittal a convoqué un Comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, au cours duquel l'avenir des hauts fourneaux de Florange pourrait être scellé. Il doit se dérouler au siège du numéro un mondial de l'acier à Saint-Denis (Seine-Saint Denis) à partir de 9h30.
Informatique - Virginia Rometty prend la tête du conseil d’administration du groupe IBM à l’âge de 55 ans.
Agroalimentaire - A compter du 1er octobre, l’activité de produits frais centrés sur l'Amérique du Nord de Kraft Foods et celle de ses biscuits, chocolats et chewing-gums, qui sera rebaptisée Mondelez, seront séparés.
Energie - Concernant le gaz, les tarifs réglementés augmenteront de 2%, conformément à une annonce du ministère de l’Économie.
Tabac - Le paquet de cigarette sera également vendu plus cher. Une hausse de 40 centimes en moyenne est prévue (+6%).
Economie - Le gouvernement présente le PLFSS 2013 à Bercy.
Pharmacie - Pascal Soriot devient directeur général d’Astrazeneca. Michel Ginestet devient le nouveau président de Pfizer France. L'actuel directeur de la Business Unit Primary Care de la filiale française de l'américain Pfizer prendra ses fonctions le 1er octobre prochain.
Energie - A Besançon, se déroulent jusqu’au 2 octobre les journées nationales de la lumière. Cet évènement biennal, organisé par l’Association française de l’éclairage, regroupe toutes les personnes intéressées par la lumière et ses applications autours d’une cinquantaine d’experts, d’acteurs économiques, publics ou privés, médecins, chercheurs ou ergonomes.
Numérique - Le patron de Facebook Mark Zuckerberg doit rencontrer le Premier ministre russe  Dmitri Medvedev. Les deux hommes discuteront des perspectives de "coopération dans secteur de l'internet" à Skolkovo, dans la banlieue de Moscou, où doit s'élever la future Silicon Valley russe.
Mardi 2 octobre
Energie - Le Tribunal de commerce de Rouen a repoussé au 2 octobre sa décision concernant l’avenir de la raffinerie de Petit-Couronne. Cet ancien site de Petroplus est en faillite depuis janvier.
Agroalimentaire - L’Agence BIO et les partenaires de l’agriculture biologique  tiennent une conférence de presse de rentrée  pour présenter toute l’actualité de la BIO à 11h45
Les entreprises françaises des viandes tiennent leur assemblée générale à 8h30 avec une table ronde notamment sur la viande, l’industrie et la société à 10h30.
Ce même jour le groupe Bonduelle présente à 9h30 ses résultats annuels.
Transport / Logistique - L'Union des entreprises de Transport et de Logistique de France organise sa conférence de rentrée à 8h45 sur le thème "L'Union, les enjeux économiques et sociaux pour la filière transport et logistique".
Technos - Cloudwatt la nouvelle société de cloud computing créée par Orange, Thales et la Caisse des Dépôts tient une conférence à 8h45 afin de présenter sa stratégie. Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME et de l'Economie numérique, y est invitée.

Mercredi 3 octobre
Télécoms - Le Galaxy Note 2 de Samsung est disponible à la vente.
Papeterie - Une nouvelle réunion est prévue le 3 octobre entre les salariés et la direction de Stracel de Strasbourg.
Emploi - L'Apec publie des chiffres sur l’insertion des jeunes sur le marché du travail.
Jeudi 4 octobre
Telecoms - Pellerin va rencontrer Jean-Yves Charlier, directeur général des activités télécoms du groupe Vivendi
Social - C'est l'ouverture des négociations entre partenaires sociaux sur le marché du travail ; puis réunion tous les jeudis, pour aboutir à une réponse avant la fin de 2012.
Sous-traitance - Se tient à Dijon le 2ème forum de la sous-traitance industrielle. La plasturgie est à l’honneur lors des journées Innov’Day au Pôle européen de la plasturgie. Le thème de la régulation thermique des outillages est mis en avant pour cette édition.
Agroalimentaire - Le groupe Soufflet inaugure des équipements de recherche à Nogent-sur-Seine (Aube) dès 14h30.
Automobile - L’Automobile Club Association (ACA), organisation française de défense des automobilistes, organise la 3ème édition du Village de la Mobilité Responsable jusqu'au 7 octobre au Zénith Europe de Strasbourg.
Défense - Jean-Marie Guéhenno, président de la commission chargée de l’élaboration du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale est auditionné par la commission de la défense nationale et des forces arméesde l’Assemblée nationale, présidée par Mme Patricia Adam (SRC, Finistère) à 9h30.
Economie - Le groupe des fédérations industrielles (GFI) tire le bilan de 4 mois d’actions du gouvernement.
Vendredi 5 octobre
Agroalimentaire – Un colloque est organisé à Montpellier par Languedoc-Roussillon Industries Agroalimentaires sur le thème de la performance industrielle : accélérateur de compétitivité.
Energie - L’IFPEN présente des investissements en exploration-production et raffinage Tendances et évolutions de l'année 2012 et perspectives 2013.
Emploi - L’observatoire des cadres CFDT organise un colloque sur les TPE.
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Le Parisien

samedi 29 septembre 2012

29092012 QUOI DE NEUF ?

POLITIQUE

Barack Obama bloque l'achat par des entreprises chinoises de fermes éoliennes dans l'Oregon

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

Barack Obama sortant d'Air Force One, le 27 septembre 2012.

Barack Obama sortant d'Air Force One, le 27 septembre 2012. | AP/Cliff Owen

Barack Obama a bloqué par décret, vendredi, l'achat par des entreprises chinoises de fermes éoliennes situées près d'une base militaire aux Etats-Unis, en invoquant des raisons de sécurité nationale. Dans leurs campagnes électorales, M. Obama comme Mitt Romney ont régulièrement recours au thème de la fermeté face à la Chine, à la fois partenaire économique et concurrent géopolitique de Washington. En campagne dans l'Ohio, le 26 septembre, Mitt Romney a redit que la politique économique de Barack Obama empêchait à ses yeux un redressement du pays et que le président n'avait pas été assez dur avec la Chine dont les produits inondent le marché américain et y tuent des emplois. Le camp Obama a répondu dans une publicité télévisée que le candidat républicain est responsable de la délocalisation d'emplois américains en Chine quand il était à la tête du fonds de capital-investissement Bain Capital.
Dans son décret, le président américain affirme que des entreprises liées à des ressortissants chinois "pourraient prendre des mesures qui menaceraient d'attenter à la sécurité nationale des Etats-Unis" et leur a donc interdit d'acheter quatre fermes éoliennes situées dans l'Oregon, en vertu d'une loi datant de 1950. Cette décision ordonne à l'entreprise américaine Ralls Corporation, ainsi qu'à sa filiale chinoise Sany Group et à des ressortissants chinois de renoncer d'ici 90 jours à leur acquisition de ces fermes.
Ces "entreprises, toute personne travaillant pour les entreprises (...) doivent cesser d'accéder, et n'auront plus accès" à ces fermes, selon la même source.
Le département du trésor a ensuite précisé que Ralls, entreprise inscrite au registre du commerce dans le Delaware, était la "propriété de Chinois" et "liée à une société de construction chinoise qui fabrique des éoliennes". De même source, "les sites des fermes éoliennes sont tous situés soit dans, soit à proximité d'un espace aérien soumis à des restrictions, dans la base d'entraînement aux systèmes d'armement de la marine" américaine à Boardman.
Cette base est installée dans le nord de l'Oregon, à la limite de l'
Etat de Washington.
L'entreprise a de son côté "regretté l'ordre du président Obama qui interdit un projet éolien créateur d'emplois dans l'Oregon", selon un commentaire de son avocat,
Tim Xia. "Le projet ne pose en aucun cas une menace à la sécurité nationale", affirme-t-il, regrettant que la décision américaine n'offre "aucune explication".
Barack Obama a pris cette décision après avoir reçu les recommandations d'un comité spécial qui surveille que des acquisitions faites par des étrangers ne représentent pas une menace pour la sécurité des Etats-Unis. "La décision du président concerne cette transaction en particulier mais il ne s'agit pas d'un précédent pour les autres investissements directs en provenance de Chine ou de tout autre pays", tempère le département du trésor dans son communiqué.
L'entreprise Ralls a indiqué que cette mesure allait la
conduire à poursuivre ses "efforts pour obtenir des réparations en justice". Elle avait déjà ce mois-ci intenté un procès au haut comité spécial, qui inclut le secrétaire au Trésor et d'autres patrons de ministères, notamment du département d'Etat, du ministère de la défense, de l'énergie et du commerce. Dans ce procès, Ralls estime que le gel de l'acquisition a été fait sans autorité légitime et constitue une saisie de propriété inconstitutionnelle.








Syrie: pilonnages et combats meurtriers sur plusieurs fronts

Des bombardements et des affrontements entre forces gouvernementales et rebelles ont eu lieu samedi matin dans plusieurs villes de Syrie, faisant au moins 12 morts, au lendemain de combats d'une ampleur sans précédent à Alep, dans le nord du pays, selon une ONG syrienne.

"Un bébé d'un an a été tué, son frère et sa mère ont été blessés dans la nuit par le pilonnage de la localité de Maskana" dans la province d'Alep, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des combats violents se déroulaient par ailleurs samedi matin à Salaheddine après une attaque lancée par les rebelles contre un centre militaire dans ce quartier du sud-ouest d'Alep.
Alors que les forces du régime et les rebelles se disputent depuis plus de deux mois le contrôle de la deuxième ville du pays, des affrontements d'une ampleur sans précédent ont fait rage vendredi à Alep, selon des habitants et des journalistes de l'AFP.
Ils ont éclaté après l'annonce jeudi par des commandants rebelles du lancement d'une bataille qualifiée de décisive pour le contrôle de la ville.
Les accrochages ont baissé en intensité vendredi soir et avaient lieu dans des secteurs limités, en particulier dans la vieille ville, selon un correspondant de l'AFP.  
Une source militaire syrienne a déclaré que plusieurs attaques rebelles avaient été repoussées, tandis que les insurgés ont affirmé avoir progressé mais sans effectuer de percée significative.
L'OSDH a indiqué samedi que, dans le célèbre souk du centre d'Alep, les magasins aux portes de bois étaient la "proie aux flammes".
Dans la province de Damas, les bombardements par les forces loyales ont visé les localités de Douma (nord-est), Sayidé Zainab (sud-est) et Mouadamiyet al-Cham (sud) blessant plusieurs personnes, alors que des affrontements ont eu lieu dans la capitale, dans le quartier Tadamoun (sud), suivis de perquisitions.
La veille, les forces gouvernementales avaient lancé un assaut contre les quartiers rebelles de Barzé (nord-est), Qaboun (est) et Jobar (est), selon l'OSDH.
Dans la province de Deraa (sud), plusieurs localités ont été bombardées par les forces loyales, que des combats ont opposés avec les rebelles près d'al-Gharia al-Charquiya et des barrages militaires de Bosra al-Cham. Ces combats ont fait au moins six morts parmi les soldats, selon cette ONG qui se base sur un large réseau de militants et de médecins.
Par ailleurs, quatre civils, dont une femme et sa fille, ont péri dans des bombardements à l'aube sur la ville de Mouhsen, dans la région de Deir Ezzor (est), selon l'OSDH.
Des bombardements ont visé aussi les provinces de Homs et Hama (centre), où une fillette est décédée, ainsi qu'à Idleb (nord-ouest).
Au moins 120 personnes ont péri vendredi dans le pays, dont 71 civils, 18 rebelles et 31 soldats, selon l'OSDH.









ECONOMIE

De l’Erika au Mondial auto, une semaine d'industrie


Onyx Peugeot - Mondial Auto 2012
© D.R. - Peugeot
Si l'automobile a largement occupé la scène médiatique, le début de semaine a été chargé pour Total. Lundi, la cour d'appel de Toulouse a rendu  son arrêt dans le dossier AZF après 11 ans de bataille judiciaire. Le lendemain, le Cour de cassation a validé la condamnation du pétrolier pour l'affaire Erika.
Le fait marquant
Le Mondial Auto 2012 a ouvert ses portes à la presse, le jeudi 27 septembre, créant l’effervescence chez les fondus de d’automobile. A cette occasion, L’Usine Nouvelle a dressé le portrait des 100 personnalités qui font l’industrie automobile. Environnement, mobilité, connectivité... Ils mettent leur passion au service des nombreux enjeux du secteur, dans une conjoncture qui n'est pas des plus faciles.
Dans les allées du salon à la porte de Versailles,  les constructeurs présentent leurs modèles phares : l’Opel Adam, la Peugeot Onyx Concept, le BMW Concept Active Tourer… Pendant ce temps, les patrons des grands groupes y vont chacun de leur déclaration.
Philippe Varin a expliqué que le but du groupe dans toutes les usines de PSA est de réunir toutes les productions sur deux plateformes : une petite pour la production des modèles compacts comme la 208, et une plus grande, la BVH2’ actuellement seulement présente à Rennes, pour la production des segments C et B (308, C4, 508, C5).
Carlos Ghosn crée, quant à lui, la sensation en évoquant la disparition de Renault sous sa forme actuelle. Le patron de la marque au losange a renouvelé son appel aux pouvoirs publics pour améliorer l’environnement économique de ses usines françaises.
Par ailleurs, Daimler et Renault – Nissan expliquent vouloir élargir leur coopération. Les deux partenaires veulent développer deux nouveaux projets destinés à accélérer les chaînes de transmissions et les rendre plus économes en carburant.
Le salon est ouvert au public du 29 septembre au 14 octobre.
Lundi 24 septembre
Energie

AZF : retour sur 11 ans de bataille judiciaire en vidéo
La cour d'appel de Toulouse a rendu  son arrêt à l'égard de l'ex-directeur de l'usine, Serge Biechlin et de son propriétaire Grande Paroisse (groupe Total), ce lundi 24 septembre. Ils ont été rendus coupables d'homicides involontaires "par négligence ou imprudence", à la suite de l'explosion qui a fait 31 morts et des milliers de blessés le 21 septembre 2001. Total et son ancien PDG Thierry Desmarest ont été mis hors de cause par la cour d'appel.
Total annonce un plan de cessions et une reprise de la production à Elgin
Le groupe pétrolier français tient, ce lundi 24 septembre, une journée dédiée aux investisseurs à Londres. L’occasion, à mi-parcours, de faire le point sur l’année 2012.
Automobile
PSA défend l’usage du diesel
Le constructeur automobile français a précisé ce 24 septembre qu’il équipait la moitié des véhicules qu’il vend de moteurs diesel.
Mardi 25 septembre
Environnement

Affaire Erika : la Cour de cassation valide la condamnation de Total
Toutes les condamnations pénales prononcées en 2010 ont été confirmées, ce mardi 25 septembre. La Cour de cassation n’a donc pas suivi l’avis de l’avocat général.
Santé
Sanofi dit vouloir supprimer 900 postes d’ici 2015
Après plusieurs semaines de mobilisation des salariés, la direction de Sanofi communique enfin. Le groupe pharmaceutique annonce la suppression de 900 postes à l’horizon 2015, alors que les syndicats s’attendaient à 1 200 à 2 500. Explications.
Automobile
Plan social de PSA : la justice exclut un vice de forme
Le tribunal de grande instance de Paris a tranché. Il a rejeté ce 25 septembre la demande de la CGT de la division équipement de PSA, Faurecia, qui voulait une suspension du plan social du constructeur.
Mercredi 26 septembre
Economie
Le nombre de demandeurs d’emploi franchit le seuil des 3 millions
Selon les chiffres publiés par Pôle Emploi et la Dares, ce mercredi 26 septembre, le chômage a augmenté de 0,8% au mois d’août.
Energie
Total renonce à l’Arctique
Le pétrolier français est le premier à abandonner ses projets pétroliers en Arctique. Les risques de marée noire sont trop importants.
Arnaud Montebourg veut croire à l’amélioration des offres de reprise sur Petroplus
Alors que le tribunal de commerce de Rouen (Seine-Maritime) doit rendre sa décision sur la cession de la raffinerie de Petit-Couronne le 2 octobre, le ministre du Redressement productif juge que les deux offres de reprises progressent.
Automobile
Arnaud Montebourg appelle au patriotisme économique à Cléon
Le ministre du Redressement productif était ce 26 septembre en déplacement à l’usine Renault de Cléon près de Rouen.
Jeudi 27 septembre
Métallurgie
Florange : le gouvernement en discussion avec Lakshmi Mittal
Le PDG d’ArcelorMittal s’est rendu à l’Elysée, ce jeudi 27 septembre. En début de journée, le quotidien Libération affirmait que le groupe avait confirmé son intention de fermer ses deux hauts fourneaux à Florange (Moselle).
Energie
Les syndicats d’EON France luttent contre la suppression de 538 emplois
Les salariés de la filiale française du numéro un allemand de l’énergie sont en grève nationale ce 27 septembre pour protester contre le projet de fermeture de cinq unités à charbon.
Aéronautique
La fusion BAE Systems - EADS pourrait prendre plus de temps
Selon le ministre allemand de la Défense Thomas de Maizière, les discussions avec les ministres français et britannique sont constructives.
Vendredi 28 septembre
Santé
"Nous ne voulons pas devenir PSA" affirme le patron de Sanofi
Le laboratoire pharmaceutique Sanofi a annoncé jeudi 27 septembre 2012 une prochaine restructuration. Cette réorganisation se traduit en France par 900 postes supprimés d'ici à 2015. Pour Christian Lajoux, président du syndicat des entreprises du médicament (Leem), mais aussi président de Sanofi-France, ce plan s'inscrit dans une nécessaire adaptation à de nouveaux enjeux du secteur pharmaceutique.
Economie
Ce que propose le gouvernement pour le budget 2013
Le ministre des finances a présenté ce matin en conseil des ministres le projet de budget 2013 qui sera discuté à l’assemblée nationale à partir du 15 octobre. Il sera suceptible d’être amendé par les assemblées , mais de grandes tendances se dessinent.
Energie
Eon confirme son projet "biomasse" à Gardanne mais lâche Hornaing
La lourde restructuration prévue par Eon en France sur ses centrales à charbon épargne (relativement) la Provence au contraire des autres régions.









Florange : ArcelorMittal serait prêt à céder les hauts-fourneaux

Le PDG du groupe sidérurgique, Lakshmi Mittal, aurait « donné son accord de principe » à François Hollande qui l'a reçu jeudi à l'Elysée.


AFP

ArcelorMittal serait d'accord pour céder à un repreneur les deux hauts-fourneaux de Florange (Moselle) devenus un symbole de la crise et dont le groupe doit annoncer l'arrêt définitif lundi, selon le quotidien Libération. Le PDG du groupe sidérurgique, Lakshmi Mittal, « a donné son accord de principe » à François Hollande qui l'a reçu jeudi à l'Elysée, écrit le journal en citant une source élyséenne.

ArcelorMittal, qui a décidé de fermer un autre site européen, à Liège, en Belgique, dit vouloir réduire les surcapacités de production dans un contexte de crise mondiale. Les deux fourneaux de Florange, à l'arrêt depuis juin et octobre 2011, emploient 550 des 2.800 salariés du site.

Dossier emblématique


Alors que la barre des trois millions de chômeurs a été franchie en France métropolitaine pour la première fois depuis 1999, le dossier est devenu emblématique pour le nouveau gouvernement de gauche. Le ministre PS du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui s'est rendu en Lorraine jeudi, a annoncé un « bras de fer » avec Mittal et promis de tout faire pour sauver les deux derniers hauts-fourneaux de Lorraine, jadis haut-lieu de la sidérurgie française, dépouillée progressivement depuis les années 1980.

L'hypothèse d'une reprise partielle du site a été jugée « décevante » par la CFDT et inacceptable pour la CGT. Les deux syndicats rappellent qu'un rapport commandé par le ministre concluait en juillet à la viabilité économique du site, mais ils pensent qu'une séparation des hauts-fourneaux du reste de l'installation, c'est-à-dire des débouchés, n'aurait pas de sens économique.

SOUR


 

 

 

 

 

SOCIAL


PSA-Aulnay, Ford-Blanquefort : les salariés en colère s'invitent au Mondial



Un Salon de l' marqué par la économique. Après la visite vendredi de et la promesse d'un soutien de la filière sur 5 ans, le Salon, belle vitrine pour tous les constructeurs, avec près d'un million de visiteurs, sera ce samedi le théâtre de la colère des ouvriers de l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Une usine promise à la fermeture en 2014. Les différents syndicats vont rassembler leurs troupes à la porte de Versailles pour faire entendre leur mécontentement et promettent une opération «coup de poing» dès l'ouverture du Salon au public, à 10 heures.

«Des millions de personnes auront les les yeux braqués sur l’automobile, alors on va en profiter.» François, ouvrier de maintenance, 18 ans à Aulnay, n’a jamais réussi à s’acheter une voiture neuve. Ce samedi, il compte bien se montrer au Salon : «Nous, les petites mains, on a bien l’intention de s’y inviter, cette année tout particulièrement au moment où ils nous jettent dehors». François est très remonté : «Sans nous, pas de bagnole, ce ne sont pas les patrons qui fabriquent les voitures, je n’ai jamais vu un membre de la famille Peugeot derrière la chaîne.»

8.000 suppressions de postes programmées en France
Pour les ouvriers de PSA-Aulnay-sous-Bois, la fierté d’appartenir à la grande famille des ouvriers de l’automobile, c’est de l’histoire ancienne. «Le salon va nous servir à faire entendre notre mécontentement, à faire pression sur la direction et sur le gouvernement», déclare Tanja Susset, déléguée syndicale du SIA, le syndicat maison de PSA. «Cet un endroit incontournable pour nous.»

Le numéro un automobile français tente de faire face à la baisse des ventes de voitures particulières en programmant la suppression de 8 000 postes dans l'hexagone et la fermeture en 2014 de son usine d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, une première en France depuis 20 ans. La situation ne devrait guère s'améliorer à court terme, avec un marché automobile attendu en recul d'au moins 10% cette année en France et de l'ordre de 8% en Europe. Lors du salon, les constructeur s'efforceront de faire oublier la crise au public, malgré les manifestations, grâce à une volée de nouveaux modèles.

Ford : plus de 300 ouvriers à Paris
Quelque 360 personnes emmenées par l'intersyndicale de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) ont quitté samedi Bordeaux à destination de Paris pour manifester au Mondial de l'automobile. Les manifestants, portant des t-shirts où l'on peut lire "sauvons les emplois", ont pris un train à 6h23 et sont attendus aux alentours de 11h00 Porte de Versailles, selon Philippe Poutou, membre CGT de l'intersyndicale et ex-candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle. Après des discours aux portes du salon, ils entendent manifester sur le stand de Ford, accompagnés d'élus aquitains - la députée socialiste Pascale Got, Christine Bost, maire PS d'Eysines et vice-présidente de la Communauté urbaine de Bordeaux et Véronique Ferreira, maire PS de Blanquefort - et de salariés d'autres entreprises en difficulté.
La manifestation intervient alors que Ford a annoncé la suppression de plusieurs centaines d'emplois en Europe, parmi ses administratifs et commerciaux. Le vice-président industriel de Ford pour l'Europe, Jeff Wood, s'était en revanche engagé début septembre, au terme d'une réunion à la préfecture de Gironde, à restaurer les 1.000 emplois du site de Bordeaux-Blanquefort, via un plan portant notamment sur la production de boîtes de vitesses nouvelle génération. Depuis les dernières annonces, c'est «silence radio du côte de la direction locale», assure Philippe Poutou. Dans le cas de Blanquefort, syndicalistes et élus craignent que, faute de projets pérennes, les promesses de Ford ne puissent être tenues, en dépit des aides de l'Etat.


LeParisien.fr












JUSTICE ?

Etats-Unis : un condamné à mort innocenté après 15 ans de détention


Damon Thibodeaux, un condamné à de Louisiane (sud), est sorti de prison vendredi après avoir été innocenté par des analyses ADN du et du de sa jeune cousine, au terme de quinze années dans le couloir de la mort, a-t-on appris auprès des autorités pénitentiaires.
Damon Thibodeaux, 38 ans, a «été libéré du pénitencier d'Etat de Louisiane cet après-midi vers 19H25 heure française à Angola (Louisiane), a indiqué à l'AFP Pam Laborde, directrice de la communication des services pénitentiaires de Louisiane.


C'est le 18e condamné à mort innocenté par des analyses ADN aux Etats-Unis, selon le Centre d'information sur la peine capitale (DIPC).
Il était entré dans le couloir de la mort le 24 octobre 1997, pour le viol et le meurtre, un an plus tôt, de sa cousine de 14 ans. Aucune date d'exécution n'avait été fixée, a ajouté Mme Laborde.
Il avait été condamné sur la seule base de ses aveux, que les analyses menées de concert par les procureurs et les avocats ont démenti, entraînant la levée de l'acte d'accusation, a indiqué, dans un communiqué, l'Union américaine de défense des libertés (ACLU), qui s'était portée partie civile dans ce dossier.


LeParisien.fr

vendredi 28 septembre 2012

28092012 QUOI DE NEUF ?

POLITIQUE


Israël réclame à l'ONU "une ligne rouge" sur le nucléaire iranien

Le Premier ministre israélien veut que les Nations unies empêchent Téhéran de continuer ses avancées vers l'arme atomique sous peine de frappe préventive. Une position rejetée par Barack Obama. De son côté l'Iran menace de riposter en cas d'attaque.


A l'ONU, Benjamin Netanyahu a préparé une pancarte pour montrer l'urgence d'agir sur le dossier du nucléaire iranien. © Reuters Lucas Jackson
"Le temps presse, il est très tard. L'avenir du monde est en jeu." Benjamin Netanyahu est une nouvelle fois montée au créneau jeudi sur le dossier du nucléaire iranien à la tribune de l'ONU. Le Premier ministre israélien a réclamé la mise en place d'une "ligne rouge" afin d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique.

La menace de frappes préventives

Et pour montrer l'urgence de la situation, il avait préparé une pancarte représentant une bombe, expliquant que l'Iran en était à 70% d'enrichissement de son uranium. "Ils n'ont besoin que de quelques mois, peut-être quelques semaines, avant la première bombe", s'est alarmé Benjamin Netanyahu. Et si la Communauté internationale ne fait rien pour empêcher cela, Israël menace de lancer des frappes préventives.

"Riposter avec la force nécessaire" (Téhéran)

"La République islamique d'Iran est assez forte pour se défendre et se réserve le droit de riposter avec toute la force nécessaire à toute attaque", a vivement réagi un peu plus tard la délégation iranienne, dans une réponse imprévue jeudi soir à  New York. Le représentant iranien a également affirmé que le programme nucléaire de son pays était "exclusivement pacifique et en pleine conformité avec les obligations internationales".

Dialogue et sanction

Un discours auquel ne croient pas vraiment les membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Ils se sont réunis pour tenter de trouver un moyen de faire plier Téhéran. Les Etats-Unis rejettent la position israélienne et affirment privilégier la double voie : négociation et les sanctions. Pékin préfère uniquement parler de dialogue et règlement diplomatique.
Benjamin Netanyahu a marqué l'Assemblée générale de l'ONU avec ce discours sur le nucléaire iranien. Aurélien Colly.  












Syrie : Alep en proie à des «combats sans précédent»

 

Des rebelles syriens dans les rues d'Alep, le 27 septembre 2012
Des rebelles syriens dans les rues d'Alep, le 27 septembre 2012 (Photo Miguel Medina. AFP)

Les quartiers tenus par les rebelles sont bombardés sans relâche et les affrontements avec les forces du régime font rage.

Des combats d’une ampleur «sans précédent» et «sur plusieurs fronts» secouaient vendredi Alep, deuxième ville de Syrie où les rebelles avaient annoncé la veille une bataille «décisive», rapportent des habitants et une ONG.
Une fumée blanche, causée par les bombardements et les affrontements, recouvrait cette métropole du nord du pays. «Les combats sont sans précédent et ne se sont pas arrêtés depuis jeudi. Avant, les affrontements se déroulaient dans une ou deux rues d’un secteur, maintenant c’est sur plusieurs fronts», a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Dans des quartiers du centre-ville contrôlés par le régime et jusqu'à présent épargnés par les violences, comme Souleimaniyé et Sayyed Ali, les habitants ont également rapporté des tirs «sans précédent».
«Les affrontements et les tirs ne se sont pas arrêtés, tout le monde était terrorisé. Je n’ai jamais entendu quelque chose comme ça avant», a affirmé Ziad, 30 ans, qui réside et travaille à Souleimaniyé.
Selon l’OSDH et des habitants, ces quartiers ont été la cible de tirs au mortier d’une intensité inédite de la part des rebelles. «C’est la première fois que je vois ça à Sayyed Ali. D’habitude, on entend deux ou trois tirs, mais cette nuit, c'était sans précédent», indique un résident sous couvert de l’anonymat.
Par ailleurs, les quartiers tenus par les rebelles notamment dans l’est étaient bombardés de manière incessante depuis jeudi par l’armée régulière, a constaté le correspondant de l’AFP. Les bombardements sont suivis de tirs d’armes automatiques presque sans interruption dans ces zones, a constaté en matinée le journaliste.
(AFP)






Les Français soumis en 2013 à un effort historique de rigueur budgétaire


Le gouvernement revendique d'avoir réparti l'effort en trois parts égales: 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises, 10 milliards sur les ménages et 10 milliards d'efforts sur les dépenses de l'Etat.
Le gouvernement revendique d'avoir réparti l'effort en trois parts égales: 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises, 10 milliards sur les ménages et 10 milliards d'efforts sur les dépenses de l'Etat.
Les Français seront soumis en 2013 à une cure de rigueur historique pour tenter de ramener le déficit du pays à 3% du PIB, selon le projet de budget présenté vendredi en Conseil des ministres qui prévoit 30 milliards de hausses d'impôts et de restrictions de dépenses.
Un tel effort sera inédit en période de croissance très faible et de chômage élevé. Mais le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a réaffirmé jeudi soir l'engagement de la France à réduire le déficit de 4,5% cette année à 3% l'an prochain en invoquant la crédibilité du pays auprès de ses créanciers.
"Si nous renonçons à cet objectif, alors tout de suite les taux vont remonter et là on sera dans la situation de l'Italie, là on sera dans la situation de l'Espagne et moi je ne veux pas ça", a-t-il déclaré sur France 2. "Je veux dire stop à la dérive des déficits et de la dette", a-t-il lancé.
La dette est passée de 64,2% du PIB en 2007 à près de 89,7% fin mars 2012 et devrait dépasser le seuil symbolique de 90% l'an prochain avant de refluer. Ses intérêts pèsent lourdement sur le budget et réduisent les marges de manoeuvre des politiques économiques.
Le budget 2013 a été bâti sur une hypothèse de croissance de 0,8%, que M. Ayrault juge "réaliste" et "atteignable", malgré les doutes des économistes.
Le gouvernement a prévu un effort supplémentaire de 30 milliards à ajouter aux quelque six milliards de hausses d'impôts déjà votées en juillet et aux 2,5 milliards d'économies annoncées pour l'assurance-maladie, soit en tout presque 40 milliards.
Bien au-delà des budgets d'austérité adoptés ces dernières années, il s'agit cette fois, selon François Hollande, de l'effort "le plus important depuis 30 ans". Ou même simplement depuis toujours, selon les économistes.
"1,5 point de PIB de réduction du déficit, c'est considérable. Mais surtout, en période de croissance zéro, c'est exceptionnel, ça n'a jamais existé", a déclaré à l'AFP Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS. "Du jamais vu", a renchéri Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques.
La présentation du projet de loi de finances intervient deux jours après la publication de chiffres alarmants: la France comptait fin août 3.011.000 demandeurs d'emploi sans activité, 23.900 de plus qu'en juillet (+0,8%), une barre jamais dépassée depuis 1999.
Equilibre revendiqué
Le gouvernement revendique d'avoir réparti l'effort en trois parts égales: 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises, 10 milliards sur les ménages et 10 milliards d'efforts sur les dépenses de l'Etat.
En tout, entre 2011 et 2013, cela portera à une soixantaine de milliards les augmentations de prélèvements en France, en deçà des cures d'austérité en cours en Espagne ou en Italie.
Ces hausses vont toucher en priorité les ménages aisés et les grandes entreprises, le gouvernement ayant cherché à épargner les plus modestes et les PME.
Les nouvelles hausses d'impôts épargneront "neuf Français sur dix", a affirmé jeudi M. Ayrault.
Parmi les mesures déjà connues, une nouvelle tranche supérieure, à 45%, de l'impôt sur le revenu va être créée pour les contribuables gagnant plus de 150.000 euros par an. Le cumul des avantages dont bénéficie tout foyer fiscal sera abaissé à 10.000 euros mais les niches relatives aux départements d'Outre-Mer, aux monuments historiques et au cinéma échapperont à ce plafonnement global.
Les revenus du capital seront désormais imposés sur le même barème que ceux du travail et l'impôt de solidarité sur la fortune sera relevé.
Une taxe exceptionnelle à 75% sur les plus riches (ceux dont le revenu excède un million d'euros annuel) est en outre symboliquement créée pour deux ans.
L'avantage fiscal pour les entreprises qui s'endettent sera réduit: les intérêts d'emprunt ne seront plus déductibles en totalité au delà de 3 millions d'euros. Le dispositif qui permet de réduire son ISF de 50% des montants investis dans des PME sera en revanche maintenu.
Enfin, en plus d'une augmentation des prix du tabac, une hausse de la taxe sur la bière pourrait être instaurée.
Mais l'effort ne s'arrêtera pas au projet dévoilé vendredi. Un collectif budgétaire, attendu en fin d'année, pourrait augmenter la TVA ou la CSG et donc toucher tous les Français, afin de soulager les cotisations sociales des entreprises pour relancer la compétitivité.
Le Premier ministre s'est borné à répéter jeudi que ces deux prélèvements ne seraient pas relevés pour "boucher les trous" des comptes publics.










Budget 2013 : le projet du PS a dû être remanié

 Intérêts d'emprunt, niches fiscales, allégements de charges : les hausses d'impôt du projet de loi de Finances 2013 sont moins brutales que celles prévues en début d'année par le projet du Parti socialiste pour la présidentielle.
AFP

Le projet présenté ce vendredi n'est pas totalement conforme à celui annoncé en début d'année par le candidat François Hollande. Et c'est tant mieux pour les entreprises. Après avoir fait tourner les simulateurs de Bercy, le gouvernement s'est rendu compte qu'il risquait de mettre certains établissements en péril. Les organisations patronales ont beau s'en défendre, elles sont également parvenues à infléchir plusieurs dossiers phares. «  Nous refusons de parler de concessions car le projet final reste catastrophique », martèle un négociateur.

Les entreprises sont certes mécontentes, mais elles ont échappé à un scénario bien pire. La suppression totale de la déductibilité des intérêts d'emprunt, pour les entreprises faisant des acquisitions, est ainsi abandonnée. Avec cette mesure, c'est le développement des grands groupes français à l'étranger qui était menacé. A défaut, les intérêts ne seront plus déductibles qu'à 85 % l'an prochain et à 75 % l'année suivante. La hausse d'impôt reste massive (environ 4 milliards) mais elle est dispersée sur un plus grand nombre d'entreprises, et donc moins douloureuse.

Ne pas brider l'emploi ou l'investissement


Le gouvernement a également ajourné les mesures susceptibles de brider l'emploi ou l'investissement. Exit la suppression des amortissements fiscaux dérogatoires permettant aux entreprises de réduire leur impôt en déclarant de fortes dépréciations les premières années. La mesure aurait dissuadé certaines entreprises de renouveler leurs équipements. L'Allemagne, qui avait supprimé ces avantages fiscaux, les a d'ailleurs rétablis en 2010 pour soutenir son économie. Exit aussi la remise en question des allégements de charges sur les bas salaires prévus dans le projet PS (à hauteur de plus de 3 milliards) : au moment où la France franchit le cap des 3 millions de chômeurs, le projet aurait détruit des dizaines de milliers d'emplois. « Après la hausse brutale du chômage fin août, la mesure était mort-née », raconte un conseiller.

Ces projets avaient un autre inconvénient, celui de toucher directement les PME, érigées en priorité. Cela a motivé l'abandon d'autres mesures, pourtant très rentables. Le Parti socialiste avait notamment l'intention de supprimer le dégrèvement de cotisation sur la valeur ajoutée, un dispositif permettant d'alléger de 3,3 milliards d'euros chaque année la charge des entreprises réalisant moins de 50 millions de chiffre d'affaires. Derrière cette proposition pointait l'idée que la réforme votée par le gouvernement précédent avait été trop généreuse à l'égard des petits établissements. Elle est finalement totalement préservée. «  La suppression du dégrèvement aurait été extrêmement violente pour les PME  », reconnaît-on à Bercy. La réduction de moitié de l'avantage ISF-PME est elle aussi oubliée : elle risquait de restreindre les capacités de financement des petits établissements, déjà à la peine pour séduire les banques.

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Écrit par Lucie ROBEQUAIN
Journaliste











La gauche augmente de façon spectaculaire la progressivité de l'impôt sur le revenu



Le relèvement du barème et la réduction massive des avantages fiscaux doivent accroître les recettes d'impôt sur le revenu de plusieurs milliards d'euros dans le haut de l'échelle.
Par Julie Chauveau
La gauche augmente de façon spectaculaire la progressivité de l\'impôt sur le revenu
Seul prélèvement progressif en France, l'impôt sur le revenu constitue une part de plus en plus faible des charges prélevées par l'Etat : 6,5 %, soit un tiers de moins qu'il y a une quinzaine d'années. Et son poids est trois fois moins important que la moyenne de l'Union européenne (20 %). Voilà, pour la gauche, deux bonnes raisons d'en faire l'élément essentiel de son « redressement dans la justice » et la pierre angulaire du budget 2013, présenté ce matin en Conseil des ministres.
L'impôt sur le revenu comptera ainsi pour près de la moitié des 10 milliards de prélèvements supplémentaires demandés aux ménages dans ce budget. On reste très loin de la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG que la gauche souhaitait mettre en oeuvre pour provoquer un rééquilibrage massif entre riches et pauvres. Mais les mesures présentées ce matin sont incontestablement ciblées sur les plus aisés : 80 % des contribuables verraient même leur impôt sur le revenu baisser, affirme l'Elysée.

Avantages fiscaux réduits

Comme le gouvernement précédent - mais dans des proportions bien supérieures -, la gauche agit à la fois sur le barème et sur l'assiette. Il instaure une nouvelle tranche d'impôt à 45 % pour les quelque 60.000 ménages déclarant plus de 150.000 euros par part, s'ajoutant à la taxe exceptionnelle que Nicolas Sarkozy avait instaurée l'an dernier (3 % ou 4 %). La taxe de 75 % sur les très hauts revenus a beau toucher 30 fois moins de contribuables, elle marque fortement les esprits, son niveau étant certainement unique parmi les pays de l'OCDE. Au risque de se renier, la gauche prolonge aussi le gel du barème de l'impôt sur le revenu qu'elle avait tant critiqué l'an dernier. La neutralisation de ses effets pour les deux premières tranches du barème lui permet de sauver la face.
Le plus spectaculaire reste la réduction des avantages fiscaux associés aux plus aisés. Les 10 % les plus riches, qui engrangent à eux seuls 60 % des revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values mobilières), vont être durement touchés par la soumission de ces gains au barème de l'impôt sur le revenu. Mis en place par la droite en 2004, les prélèvements forfaitaires libératoires, qui leur offraient des taux d'imposition parfois deux fois inférieurs au barème de l'IR, sont supprimés. Alors que ce budget se réduit le plus souvent à des hausses de taux, il s'agit là de la seule réforme structurelle touchant les ménages. Des franchises sont prévues pour protéger les petits épargnants. La réduction du quotient familial va dans le même sens : les enfants ne pourront pas réduire l'impôt de leurs parents de plus de 2.000 euros chacun, contre 2.300 euros aujourd'hui.
Le durcissement du plafonnement global des niches fiscales est également douloureux pour les contribuables aisés, cumulant parfois plusieurs avantages au titre de l'investissement locatif, des services à la personne ou de la rénovation de leur logement. Eux qui pouvaient réduire leur impôt de 18.000 euros plus 4 % de leur revenu chaque année ne le pourront plus qu'à hauteur de 10.000 euros. Les ménages investissant outre-mer ou dans le domaine culturel (rénovation de bâtiments historiques et financement du cinéma) restent épargnés.
Ce qui est vrai pour cette loi de Finances ne l'est toutefois pas pour les autres : les ménages modestes ont déjà beaucoup perdu en juillet, avec la fin des heures supplémentaires exonérées et la hausse du forfait social. Et la hausse de certaines taxes - notamment + 400 millions sur les bières -s'y ajoutera la semaine prochaine. Quant à la baisse du coût du travail promise pour l'an prochain, elle se traduira par de nouvelles hausses d'impôt, certainement plus générales que celles présentées aujourd'hui.
LUCIE ROBEQUAIN
Écrit par Lucie ROBEQUAIN
Journaliste









Les grandes entreprises auront moins de latitude pour optimiser leur fiscalité



La déductibilité des intérêts d'emprunt et la niche « Copé » sont fortement réduites. L'Etat accélère les rentrées d'impôt en durcissant les régimes des acomptes et des reports.
Les grandes entreprises auront moins de latitude pour optimiser leur fiscalité
A en croire certains patrons, la loi de Finances 2013 est la pire qui ait jamais été conçue à l'égard des entreprises (lire ci-dessous). Encore faut-il préciser qu'elle s'en prend quasi exclusivement aux plus grandes. Comme pour les ménages, le gouvernement a tenu à appliquer un traitement très différencié entre les « petits » - ces PME érigées en priorité du quinquennat -et les « grands » -ces sociétés du CAC 40 dont la moitié ne paie pas d'impôt sur les sociétés. A défaut d'incarner une vision stratégique - la manière de rendre les entreprises plus compétitives est reportée à l'année prochaine -, ce budget vise un seul objectif, celui du rendement. Les entreprises y contribueront à hauteur de 10 milliards d'euros l'an prochain.

Faire rentrer l'impôt plus vite

Le gouvernement s'attaque, pour cela, à la niche fiscale profitant le plus aux grands groupes, à savoir la complète déductibilité des intérêts d'emprunt. Tel qu'il existe aujourd'hui, cet avantage leur permet de réduire leur taux d'impôt sur les sociétés de 14 points et constitue le plus gros facteur de déséquilibre avec les PME, soulignait récemment la Cour des comptes. Aujourd'hui totalement déductibles, les intérêts d'emprunt ne le seront donc plus qu'à hauteur de 85 % en 2013 et à 75 % l'année suivante. Outre son rendement, estimé à environ 4 milliards, la réforme doit inciter les entreprises à se financer par fonds propres, plutôt que de recourir aux banques, une tendance qui s'est fortement accentuée au cours de la dernière décennie.
A cette réforme structurelle s'ajoutent deux mesures de trésorerie, permettant de faire rentrer l'impôt plus rapidement dans les caisses de l'Etat. La première revient à durcir les conditions dans lesquelles les entreprises peuvent réduire leur bénéfice en y imputant le déficit des années antérieures (régime des reports en avant). L'Etat en attend 1 milliard d'euros l'an prochain et 500 millions les années suivantes. La deuxième contraint les entreprises à payer des acomptes plus élevés, devant couvrir une part plus importante de l'impôt réellement dû. Le gouvernement en attend 2,3 milliards. Déjà fréquemment utilisées par le gouvernement précédent, ces mesures de trésorerie sont les moins dures pour les entreprises. Elles reviennent à accélérer le paiement de l'impôt, et non à l'augmenter.
Le gouvernement taille, enfin, sévèrement dans la niche Copé, ce dispositif permettant d'exonérer à 90 % les plus-values des entreprises qui cèdent leurs titres de participation. Le montant taxé, que l'on appelle la quote-part pour frais et charges, va être calculé de manière moins favorable. Le gouvernement en attend 2 milliards en plus l'an prochain et 1 milliard l'année suivante.
LUCIE ROBEQUAIN








SOCIETE


Marseille : ils expulsent des Roms et brûlent leur campement


ARCHIVES. Une cinquantaine d'habitants du quartier des Créneaux à Marseille ont évacué eux-mêmes un campement de Roms.

ARCHIVES. Une cinquantaine d'habitants du quartier des Créneaux à Marseille ont évacué eux-mêmes un campement de Roms. | (LP/MEHDI PFEIFFER.)

Ils n'ont attendu ni la police, ni une décision de . Jeudi, vers 19h30, une cinquantaine d'habitants du quartier des Créneaux à Marseille, ont décidé d'expulser eux-mêmes des Roms qui venaient d'installer leur campement de fortune, révèle le quotidien «la Provence».

Vers 19 heures, des policiers sont intervenus pour séparer les Roms et les riverains mécontents venus déloger ces derniers. En quittant les lieux, les familles ont laissé derrière elles quelques vêtements et machines d'électroménager qui ont été incendiés par les habitants du quartier. En l'absence d'agression  physique, les forces de l'ordre n'ont procédé à aucune intervention, selon une source proche de l'.

Cette action coup de poing des habitants avait été minutieusement préparée puisque ces derniers avaient pris la peine de prévenir la police de leurs intentions et avaient promis de passer à l'acte si les Roms ne quittaient pas la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de la ville.

Caroline Godard, membre de l'association Rencontres Tsiganes, s'est pour sa part dite «effarée» par la situation, soulignant qu'environ 35 personnes étaient installées dans ce campement depuis quelques jours.

Les Roms accusés de cambriolages par les riverains

Plusieurs vols commis dans le quartier, à proximité du campement, auraient convaincu les habitants de passer à l'action. «Des habitants sont venus me voir jeudi matin, ils étaient excédés par la présence des Roms, qu'ils accusaient d'avoir commis des cambriolages», a confirmé Samia Ghali, sénatrice-maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille. D'après l'élue, plusieurs personnes se seraient également plaintes que les Roms «salissent tout et essayent d'entrer dans les immeubles».

En présentant les modalités d'application locale de la circulaire interministérielle du 26 août sur la gestion des campements illicites, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait récemment état récemment de la préoccupation des services de l'Etat à l'égard de ce genre de tensions. En mai, dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l'Homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains excédés par l'installation d'un camp rom à Château Gombert (13e arrondissement), en présence d'une candidate UMP aux élections législatives.

Certaines associations craignent désormais que ces actions illicites à l'encontre des Roms se multiplient.

Des Marseillais brûlent un camp de Roms



Plusieurs habitants et riverains d'une cité de Marseille ont contraint à la fuite, hier soir, des familles roms installées à proximité et incendié les restes de leur campement, sans violences physiques.
Les policiers sont arrivés sur place vers 19h00 afin de séparer une trentaine d'habitants mécontents et les familles roms, qui ont reflué avec caravanes et véhicules, laissant quelques affaires qui ont été incendiées dans la soirée, selon la même source, qui a précisé qu'aucune interpellation n'avait été effectuée en l'absence d'agression physique.


Cette action, révélée par le quotidien régional La Provence, était préméditée puisque ces habitants avaient informé les autorités, dont une élue des quartiers nord, de leur passage à l'acte si les roms ne quittaient pas les environs de la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de la ville. Interrogée sur ces faits, dont elle n'avait pas encore eu connaissance, Caroline Godard, membre de l'association Rencontres Tsiganes, s'est dite "effarée", soulignant qu'environ 35 personnes étaient installées dans ce campement depuis quelques jours.

"Des habitants sont venus me voir jeudi matin, ils étaient excédés par la présence des Roms", qu'ils accusaient d'avoir commis des cambriolages, a pour sa part déclaré Samia Ghali, sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Selon elle, des femmes s'étaient aussi plaintes que les Roms "salissent tout et essayent d'entrer dans les immeubles", dont certains sont en partie vides en raison d'une procédure de démolition en cours.

En présentant les modalités d'application locale de la circulaire interministérielle du 26 août sur la gestion des campements illicites, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait état récemment de la préoccupation des services de l'Etat à l'égard de ce genre de tensions. En mai déjà dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l'Homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains --excédés-- d'un camp de roms installé à Château Gombert (13e arrondissement), en présence d'une candidate UMP aux élections législatives.

ECONOMIE

La crise pourrait entrainer la fermeture d'autres usines automobiles


Chaine de peinture robotisée
© D.R. - Toyota

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A l'occasion du Mondial de l'automobile qui a ouvert ses portes aux professionnels le 27 septembre, les dirigeants des différents groupes ont fait part de leur inquiétude quant à l'avenir de certains sites automobiles en Europe notamment.
Les patrons des constructeurs ont tous livré jeudi le même message lors de l'ouverture à la presse du Mondial de l'automobile: l'année 2013 s'annonce tout aussi désastreuse que 2012 en Europe, ce qui rend le problème de surcapacités encore plus criant.
Si le constat fait l'unanimité, les avis divergent sur la méthode adaptée pour diminuer le nombre d'usines de voitures en Europe, où la crise de la dette qui sévit depuis plus de trois ans a entraîné par ricochet un effondrement de la demande pour les véhicules neufs.
Carlos Ghosn, PDG de Renault et de Nissan, qui prévoit une baisse de 8% du marché automobile européen cette année et un nouveau repli en 2013, estime qu'il n'y a "aucune chance" de voir une restructuration du secteur pilotée par le pouvoir politique en Europe, à l'image de ce qui s'est passé aux Etats-Unis.
A la suite de la crise financière de 2007-2009, deux des trois "Big Three" de Detroit, General Motors et Chrysler avaient, sous l'impulsion de Washington, déposé leur bilan pendant quelques mois en 2009 pour entreprendre une cure d'amaigrissement drastique.
Depuis, GM a fait un retour réussi en Bourse et Chrysler est devenu une machine à générer des bénéfices pour Fiat, sa nouvelle maison mère.
"Chaque entreprise va devoir régler ses propres problèmes", a déclaré Carlos Ghosn lors d'un entretien accordé à Reuters Television.
De son côté, Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat, a au contraire renouvelé son appel en faveur d'une coordination pan-européenne visant à réduire les surcapacités des usines.
"Nous portons une responsabilité collective dans le secteur de mettre en place une restructuration progressive, au niveau européen", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au Mondial de l'automobile à Paris.
PLAN DE COMPÉTITIVITÉ CHEZ RENAULT
Sergio Marchionne, également président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (Acea), estime que le plongeon du marché automobile européen ces cinq dernières années rend "plus probable" de possibles fermetures d'usines coordonnées en Europe.
A ce sujet, Carlos Ghosn a une nouvelle fois estimé sur BFM TV qu'une baisse des capacités de productions des constructeurs en Europe était "inéluctable".
PSA Peugeot Citroën a annoncé en juillet 8.000 nouvelles suppressions d'emplois en France et la fermeture de son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2014 pour tenter d'endiguer ses pertes financières. (voir )
"Le marché européen est surcapacitaire et va le rester. Sur les trois ans à venir, on a pris l'hypothèse qu'il resterait à peu près plat. Dans ce contexte, il est évident qu'il y a un certain nombre d'usines à fermer. Nous avons décidé de le faire, mais d'autres constructeurs devront mener des opérations similaires", déclare Philippe Varin, président du directoire de PSA dans un entretien publié jeudi par le journal Les Echos.
Renault discutera dès le mois prochain avec les syndicats des moyens d'améliorer la compétitivité de ses usines françaises pour faire face à la dégradation du marché européen et éviter les suppressions de postes massives annoncées par PSA, a-t-on appris jeudi de source syndicale.
Carlos Tavares, directeur général délégué de Renault, a indiqué de son côté dans une interview à Reuters en marge du mondial de l'automobile qu'il aimerait conclure dans les prochains mois un accord de compétitivité dans l'ensemble de ses usines françaises.
Avec Reuters (Jennifer Clark, Benoit Van Overstraeten et Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot)











Des divisions sur l'échéance des discussions pour la fusion EADS - BAE Systems


BAE Systems
© BAE Systems

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Même si les autorités politiques les prient de prendre davantage de temps pour conclure leur rapprochement, il semble peu probable à ce stade qu'EADS et BAE prolongent les négociations au-delà de la date limite du 10 octobre.
Le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maiziere, s'est joint jeudi aux appels de Paris pour plaider en faveur d'une poursuite des discussions entre le géant européen et le groupe de défense britannique alors que des divergences semblent se faire jour entre la France et l'Allemagne.
"Il nous faudra peut-être plus de temps. Tout dépend des réponses qui vont être apportées à nos questions et je pense donc qu'il nous faudra plus de temps", a-t-il dit à des journalistes à Nicosie.
Le ministre a ajouté s'être entretenu mercredi soir du dossier avec ses homologues français et britannique en marge d'une réunion des ministres européens de la Défense à Chypre.
De source gouvernementale française, on doute qu'un projet précis soit défini dans les temps impartis en raison de la complexité des enjeux à l'oeuvre, notamment au regard de la localisation des sites industriels et des emplois, du contrôle des activités nucléaires et des produits de défense à l'attention du marché américain.
Les Etats-Unis, l'Espagne et l'Arabie saoudite pourraient également poser des conditions préalables à l'opération.
Dans une interview à paraître vendredi dans les Echos, le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier, souligne que la date du 10 octobre pour présenter le projet de fusion doit être respectée, compte tenu de la "pression des marchés et des clients."
"L'échéance du 10 octobre peut sembler rapide mais c'est absolument nécessaire compte tenu de l'environnement", explique-t-il, alors que le cours de Bourse d'EADS est sanctionné depuis l'annonce du projet avec BAE, le 12 septembre.
"EADS a proposé un mécanisme d'actions spéciales qui permet de bien protéger les intérêts stratégiques de la France, de l'Allemagne, et du Royaume-Uni. Mais cela ne supprime pas le sentiment de suspicion qu'un grand groupe, dont les centres de décision évoluent, transfère ses équipes de recherche ou de production..."
PRESSION
Au cours des deux dernières semaines, le titre EADS a vu sa capitalisation boursière fondre de près de quatre milliards d'euros à la Bourse de Paris, un point de préoccupation majeur pour le président exécutif d'EADS, Tom Enders.
En l'absence de progrès substantiels dans les discussions, la pression des marchés pourrait faire échouer le projet.
Selon un document du ministère allemand de l'Economie que Reuters s'est procuré lundi, la parité retenue dans le schéma de fusion (60% pour les actionnaires d'EADS, 40% pour ceux de BAE, NDLR) "ne reflète pas correctement la réelle valeur (des entreprises), plus proche des 70-30".
Dans ce document figurent des réserves émises par Berlin sur la fusion concernant entre autres la protection des emplois et la capacité de la future entité à se protéger contre d'éventuelles OPA.
Des analystes du secteur aéronautique avaient indiqué le 14 septembre à Reuters qu'ils jugeaient la parité de 60-40 très favorable à BAE compte tenu des perspectives beaucoup plus positives du titre EADS et ils avançaient plutôt une parité allant de 65-35 à 75-25.
Le président du directoire de Daimler n'a pas souhaité s'exprimer jeudi sur l'avenir d'EADS, en marge du Mondial de l'automobile à Paris.
"Il n'est pas de notre responsabilité première de déterminer la stratégie future de l'industrie aérospatiale", a déclaré Dieter Zetsche dont le groupe détient 15% du capital d'EADS.
Des avocats ont toutefois fait valoir que, techniquement, une prolongation des discussions était relativement aisée à obtenir auprès des autorités boursières britanniques.
Avec Reuters (Matthias Blamont, Adrian Croft, Agathe Machecourt, édité par Marc Angrand)










Hauts-fourneaux de Florange : Montebourg gagne du temps

Montebourg Florange
© Pascale Braun - L'Usine Nouvelle

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L’intervention du ministre du Redressement productif  en mairie de Florange n’a pas apporté de réponse quant à l’avenir des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal, dont l’arrêt définitif risque d’être annoncé lundi en comité central d’entreprise.
Massés par centaines sous une pluie battante, quelque 300 salariés et soutiens d’ArcelorMittal ont longuement attendu les déclarations d’Arnaud Montebourg venu faire le point, jeudi 26 septembre, sur l’avenir de leur site en mairie de Florange (Moselle). Les propos du ministre du Redressement productif n’ont guère répondu à leurs attentes.
"De toute évidence, ArcelorMittal ne souhaite pas redémarrer les hauts-fourneaux de Florange. Le cas échéant, il lui reviendra la lourde responsabilité de l’annoncer lors du comité central d’entreprise de lundi prochain", a indiqué Arnaud Montebourg, tout en rappelant le bras de fer qui oppose le gouvernement au sidérurgiste depuis août dernier. Les négociations se sont poursuivies jusqu’au bureau de François Hollande, qui a reçu Lakshmi Mittal à l’Elysée en début d’après-midi. Mais la partie semble loin d’être gagnée.
Le gouvernement entend laisser le choix à Mittal entre investir sur l’ensemble du site en consacrant quelque 150 millions d’euros à la rénovation de l’ensemble des installations de la filière froide ou céder Florange pour l’euro symbolique. Les pouvoirs publics se chargeraient alors de le céder à un investisseur susceptible d’assurer une reprise pérenne. "Le projet de loi est écrit, achevé et prêt à être discuté", a affirmé le ministre.
En dépit de son ton offensif, le discours n’a guère convaincu les salariés, qui l’ont hué à plusieurs reprises. Les syndicats ont également fait part de leur déception, soupçonnant le ministre de les « enfumer » pour gagner du temps.









ArcelorMittal abandonne les hauts-fourneaux de Florange

Les hauts-fourneaux du site d'ArcelorMittal en Moselle.
Les hauts-fourneaux du site d'ArcelorMittal en Moselle. Crédits photo : Guillaume Ramon / Panoramic / Starface

« Un bras de fer commence » selon Arnaud Montebourg, qui s'est rendu sur place. Objectif du gouvernement : obtenir de Lakshmi Mittal, reçu jeudi par François Hollande, qu'il accepte de céder le site.

La colère des Florange n'a pas été apaisée jeudi par la visite sur place en Moselle du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Car leur premier mot d'ordre, depuis plus d'un an, ne sera pas satisfait: les deux hauts-fourneaux de Florange ne seront pas rallumés par ArcelorMittal. «Le gouvernement n'a cessé de rappeler et marteler sa volonté de voir redémarrer les hauts-fourneaux. À l'évidence, ce souhait n'est nullement partagé par les dirigeants d'ArcelorMittal», a reconnu le ministre. L'industriel lui-même ne l'annoncera que lundi, date à laquelle il a convoqué les comités d'entreprise.
Mais de cet échec à faire plier le groupe sidérurgique européen, Arnaud Montebourg a fait le point de départ d'un nouveau «bras de fer, difficile, avec une multinationale de l'acier». Objectif: obtenir qu'ArcelorMittal accepte d'éventuelles offres de reprise pour ces fameux hauts-fourneaux. Le ministre espère trouver un autre industriel qui, lui, ferait redémarrer l'installation. «Mittal a fait la première concession qui consiste aujourd'hui à accepter une reprise (à Florange, ndlr), là où ailleurs, dans d'autres sites, il la refuse», a-t-il souligné en référence notamment au destin de Liège en Belgique, dont les hauts-fourneaux ont été définitivement éteints.
Le principe d'une reprise n'est en soi pas un casus belli pour ArcelorMittal, mutique jeudi. Sa concrétisation s'annonce beaucoup plus compliquée. Sur place, les salariés plaidaient pour une mise en vente en bloc de la totalité du site, hauts-fourneaux, cokerie (production de combustible) et phase à froid, c'est-à-dire la production des bobines d'acier. Or, ArcelorMittal, s'il veut réduire ses capacités de production dans la phase à chaud qui emploie 550 des 2 800 salariés de Florange, a encore des ambitions pour la production à froid qu'il veut garder. Arnaud Montebourg a d'ailleurs indiqué qu'il avait «exigé» du groupe qu'il y investisse 150 millions d'euros.
La négociation se focalise donc désormais sur le devenir de la cokerie dont Mittal comme un éventuel repreneur peuvent avoir l'usage. La cokerie, en amont de la fabrication, tourne aujourd'hui à plein pour tous les hauts-fourneaux du groupe et il semble indispensable de l'inclure dans la cession afin d'avoir une chance d'attirer un acquéreur. La chose ne sera pas facile, tant le secteur de l'acier en Europe souffre aujourd'hui. «Nous ne sommes pas certains de réussir», a d'ailleurs précisé le ministre. «Mais nous irons voir tous les producteurs d'acier dans le monde. Notre objectif est de ne pas avoir encore un plan social.»

La menace de la loi

Le ton guerrier d'Arnaud Montebourg à Florange, la colère manifestée par certains représentants syndicaux et salariés sur place n'augurent cependant pas forcément d'un conflit violent. «Nous devons être réalistes et il vaut mieux deux hauts-fourneaux qui fonctionnent que zéro», a reconnu Édouard Martin, représentant de la CFDT. Avec l'État, les négociations de ces dernières semaines ont eu lieu dans un climat «constructif», témoigne-t-on de part et d'autre. François Hollande a reçu jeudi matin le patron du groupe Lakshmi Mittal, et l'Élysée s'est ensuite borné à évoquer une «discussion sérieuse, compte tenu de la gravité de la situation».
Dans les jours à venir, chacun mettra tout son poids dans la balance. ArcelorMittal n'est pas sans argument, fort d'une présence de 20 000 emplois en France. Le groupe qui a avalé Arcelor, lui-même héritier d'Usinor et Sacilor, en 2005, a aussi fait de la France l'un de ses centres de recherche et développement.
Le gouvernement de son côté agite la menace de la loi, déjà brandie dans d'autres dossiers. L'une des promesses du candidat Hollande est en effet de faire voter un texte contraignant les industriels à céder les sites qu'ils envisagent de fermer. «Cette loi est désormais rédigée et peut être votée par le Parlement à tout moment», a insisté Arnaud Montebourg.
LIRE AUSSI:
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» Florange: pour Montebourg, le «bras de fer» commence
» L'improbable cession de Florange par ArcelorMittal 








L'Insee confirme la stagnation de la croissance au printemps dernier


Publiés ce vendredi matin par l'Insee, les résultats détaillés du PIB au deuxième trimestre confirme la stagnation de l'activité sur cette période. Le pouvoir d'achat progresse légèrement mais alimente l'épargne et non la consommation.
DR

C'est une petite piqure de rappel à quelques heures de la présentation du projet de budget pour 2013 qui repose sur un redressement de la croissance l'an prochain.L'Insee a en effet confirmée ce vendredi que l‘activité avait stagné au deuxième trimestre de cette année.

« Par rapport à la précédente publication l'estimation d'une stagnation du PIB est confirmée, au deuxième trimestre 2012 comme sur les deux précédents. Sur certaines composantes qui contribuent à l'activité, des révisions sont néanmoins notables (notamment pour les flux d'échanges extérieurs en matériels de transports) » expliquent les statisticiens publics.

Alors que les Français s'inquiètent de plus en plus pour leur pouvoir d'achat, les chiffres publiés ce matin montre pourtant que celui-ci est reparti à la hausse au printemps après plusieurs trimestres de repli. Le gain est cependant minime (+ 0,2 %) et est loin de compenser les pertes antérieurs (-0,1% au premier trimestre 2012 et -0,4% aux troisième et quatrième trimestres 2011)

Mais cette progression n'apporte aucun soutien à la consommation qui est stable (en fait en très léger repli).  Les ménages ont augmenté leur épargne « pour la première fois depuis un an ». Leur taux d'épargne passe ainsi de 16,0 % au premier trimestre à 16,4 % ce trimestre précise l'Insee.












DIVERS


Curiosity découvre la trace d'un ancien ruisseau sur Mars


Photo prise le 14 septembre 2012 par le robot Curiosity et transmise par la Nasa, montrant un affleurement rocheux provenant du lit d'un ancien ruisseau
Photo prise le 14 septembre 2012 par le robot Curiosity et transmise par la Nasa, montrant un affleurement rocheux provenant du lit d'un ancien ruisseau (AFP)

Le robot de la Nasa confirme ainsi qu'il y a eu de l'eau sur la planète rouge.

Le robot américain Curiosity, sur Mars depuis sept semaines, a découvert des graviers et cailloux provenant du lit d’un ancien ruisseau, confortant les hypothèses d’un passé humide de la planète rouge, ont annoncé jeudi des scientifiques de la mission.
D’autres indices de la présence passée d’eau sur Mars avaient déjà été observés mais jamais de tels sédiments laissés par l'écoulement d’eau, ont-ils précisé. Des orbiteurs ont depuis longtemps pris des images de canaux à la surface de Mars dont on supposait qu’ils ont été creusés par l'écoulement d’eau dans le passé.
Mais «c’est la première fois que nous voyons des graviers transportés par de l’eau sur Mars», a dit William Dietrich de l’Université de Californie, un des scientifiques de la mission. «Ceci est une transition entre des hypothèses quant à la taille des matériaux transportés par un écoulement d’eau et une observation directe de ces derniers», a-t-il ajouté.
Les images transmises par Curiosity montrent des graviers, des cailloux et du sable cimentés dans une couche de roches conglomérées de 10 à 15 cm d'épaisseur datant probablement de «plusieurs milliards d’années», a par ailleurs précisé, lors d’une conférence de presse, William Dietrich. Les ruisseaux pourraient avoir existé pendant «des milliers voire des millions d’années», a-t-il ajouté.
La taille de ces cailloux -qui varie de celle d’un grain de sable à celle d’une balle de golfe- et leur forme donnent une idée de la vitesse et de la distance de l'écoulement de ce ruisseau. «A partir de la taille de ces cailloux (dont certains se sont détachés de la roche, ndlr), on peut en déduire que l’eau s'écoulait à environ 0,91 mètre par seconde» et avec une profondeur d’un mètre environ, soit la distance de «la cheville à la hanche», a précisé William Dietrich.

Ecoulements continus ou répétés

«La forme de ces graviers révèle qu’ils ont été transportés et leur taille confirme qu’ils n’ont pas été transportés par le vent mais par le flot de l’eau», a souligné Rebecca Williams du Planetary Science Institute à Tucson (Arizona), membre de l'équipe scientifique de Curiosity.
La forme arrondie de certains de ces cailloux indique qu’ils ont été transportés sur de longues distances depuis le haut du bassin où un «canal» appelé «Peace Vallis» rejoint l'écoulement alluvial.
L’abondance de canaux dans ce bassin laisse penser que ces écoulements d’eau étaient continus ou répétés au cours d’une longue période, et non pas occasionnels ou même durant seulement quelques années, selon ces scientifiques. Ces derniers pensent que Curiosity se trouve au milieu d’un réseau d’anciens ruisseaux et rivières.
Ces chercheurs pourraient utiliser les instruments de Curiosity pour déterminer la composition chimique de cette couche de roche conglomérée qui pourrait révéler davantage de caractéristiques de l’environnement humide dans lequel ces sédiments se sont formés.
Cette découverte a été faite sur un site situé au nord du cratère Gale sur l'équateur martien et au pied du mont Sharp, une montagne de 5 000 mètres d’altitude se trouvant à l’intérieur, destination finale de Curiosity.
Curiosity avait étudié son premier morceau de roche au début de la semaine, surtout pour tester son bras robotique, et a repris sa route pour se rendre à Glenelg, zone géologiquement intéressante toute proche située à l’intersection de trois types de terrains. C’est là que la Nasa espère trouver des roches intéressantes à analyser et effectuer les premiers forages dans le sol martien.
La destination finale de Curiosity est le mont Sharp distant de huit kilomètres, un trajet qui prendra au moins trois mois à raison de cent mètres par jour, selon la Nasa.
(AFP)