INSURRECTION
A DROITE TOUTE : Copé veut dénoncer «le racisme anti-blancs»
Jean-François Copé devant ses partisans à Châteaurenard, le 26 août 2012. (Photo Gerard Julien. AFP)
Dans un livre à paraître le 3 octobre, le candidat à la présidence de l'UMP assure vouloir «briser un tabou».
Jean-François Copé, candidat à la présidence de l’UMP, entend «briser un tabou» en dénonçant l’existence d’un «racisme anti-blanc» dans certains quartiers difficiles, dans son livre «Manifeste pour une droite décomplexée» (Ed Fayard), dont Le Figaro Magazine, à paraître vendredi, publie des extraits.
«Un racisme anti-blanc se développe dans les quartiers de nos villes où des individus -dont certains ont la nationalité française- méprisent des Français qualifiés de "gaulois" au prétexte qu’ils n’ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu’eux», écrit le secrétaire général de l’UMP, le jugeant «tout aussi inacceptable que toutes les autres formes de racisme». «Nous devons le dénoncer».
«Je sais que je brise un tabou en employant le terme de "racisme anti-blanc" mais je le fais à dessein, parce que c’est la vérité que vivent certains de nos concitoyens et que le silence ne fait qu’aggraver les traumatismes», souligne Jean-François Copé.
«Ces phénomènes sont impossibles à voir depuis Paris, dans les sphères médiatiques et politiques où la grande majorité des dirigeants sont des Français blancs de peau, nés de parents français. Dans ces microcosmes, le manque de diversité limite la présence de personnes de couleur ou d’origine étrangère», écrit le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne). Et d’ajouter : «Mais regardons la liberté en face : la situation est inversée dans beacoup de quartiers de nos banlieues».
Dans cet ouvrage, il rend hommage à Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy qui lui ont appris que «les élections ne sont pas des nominations», qu’il «faut se battre pour gagner», qu’il «faut donner de soi», qu’il faut «se méfier de celui qui vacille à la moindre rafale et qui recule dès qu’avance l’adversaire».
Jean-François Copé veut incarner «une droite décomplexée», à savoir «républicaine, moderne et libérée du politiquement correct, cet ordre établi imposé par la gauche bien-pensante pour assurer sa domination».
Pour lui, l’UMP «n’a pas vocation à devenir le syndicat professionnel des grognons». Il veut «transformer l’UMP en parti de services, comme il y a un syndicalisme de services en Allemagne».
«L’UMP deviendrait ainsi le premier parti d’action civique. Tout en étant dans l’opposition, elle commencerait déjà à se rendre utile, à protéger les Français face à la crise», explique le candidat à la présidence du parti.
(AFP)
La liberté sur internet menacée dans de nombreux pays, selon un rapport
Une vingtaine de pays, sur 47 étudiés, ont "pris une trajectoire négative depuis janvier 2011" en matière de liberté en ligne, avec des gouvernements qui ont utilisé des moyens de contrôle plus sophistiqués pour réprimer les dissidents sur internet, indique le rapport publié lundi.
Une cinquantaine de chercheurs ont étudié dans ces pays, de janvier 2011 à mai 2012, les lois et les pratiques relatives à internet, testé l'accessibilité à certains sites, et interrogé différentes sources.
L'Estonie se distingue comme le pays qui permet la plus grande liberté sur internet, devant les Etats-Unis, alors que l'Iran, Cuba et la Chine sont les plus mauvais élèves.
Dix autres pays sont classés comme "pas libres": le Bélarus, l'Arabie saoudite, l'Ouzbékistan, le Pakistan, la Thaïlande, le Vietnam, la Birmanie, l'Ethiopie, le Bahrein et la Syrie.
Les restrictions se sont aggravées au Bahrein, en Egypte et en Jordanie, avec "une censure qui s'intensifie, des arrestations, et des violences contre des blogueurs".
La liberté en ligne est aussi mise à mal au Mexique, "dans un contexte de menaces grandissantes de violence liées au crime organisé", et en Ethiopie, où le gouvernement veut "mettre en place des contrôles plus sophistiqués".
Au Pakistan, le rapport déplore des "condamnations extrêmes qui visent à empêcher la diffusion de messages supposés blasphématoires" et un renforcement de la censure.
La Chine est devenu un pays "encore plus restrictif" avec des moyens de contrôle parmi "les plus avancés", souligne le rapport. Pékin a arrêté en 2011 des dizaines d'activistes et de blogueurs, les privant de communications pendant des semaines avant de les condamner, pour certains, à la prison, selon le rapport.
Freedom House note toutefois des améliorations dans 14 pays, notamment ceux qui ont connu un "changement de régime important ou une politique d'ouverture" comme la Tunisie et la Libye, où la population s'est soulevée lors du printemps 2011, et la Birmanie.
Les restrictions ont été également allégées dans d'autres pays comme la Géorgie, le Kenya et l'Indonésie, où le rapport note "une diversité grandissante des contenus et moins d'arrestations ou de censures" qu'avant.
POLITIQUE
Le Sénat donne son feu vert aux emplois d'avenir
Vue d'intérieur du Sénat, à Paris (Photo Joel Saget. AFP)
L'Assemblée nationale avait déjà adopté le projet de loi. Les premiers contrats de ce type pourraient être signés le 2 novembre.
Le Sénat a donné mardi soir à son tour, après l’Assemblée nationale, son feu vert au projet de loi créant des emplois d’avenir pour des jeunes pas ou peu qualifiés, une priorité pour un gouvernement de gauche qui prétend inverser la courbe du chômage d’ici un an
Premier texte, avec celui sur le logement social, de cette session extraordinaire, inscrit en procédure accélérée (une lecture par assemblée), il devrait être appliqué très vite, avec des premiers contrats d’avenir signés dès le 2 novembre.
L’ensemble de la majorité de gauche a voté pour le texte. Quelques UMP comme l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, Alain Fouché ou Fabienne Keller l’ont approuvé. Le reste de l’UMP a voté contre l’ensemble du texte mais s’est abstenu sur l’article 2 qui créé des emploi d’avenir professeur. La majorité des centristes s’est abstenue.
Le ministre du Travail, Michel Sapin, et celui de la Formation professionnelle, Thierry Repentin, ont insisté sur le fait que la France n’a «jamais connu une situation aussi critique pour les jeunes». Ils ont rappelé que 500 000 jeunes étaient sans formation et sans emploi et que 120 000 jeunes arrivaient chaque année sur le marché du travail sans diplôme et que ce nombre ne cessait d’augmenter.
A lire aussi : «Hollande a un désir d'avenir pour les jeunes»
Les emplois d’avenir, largement subventionnés par l’Etat, seront offerts, généralement dans des collectivités locales et des associations, pour trois ans, à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées, ou en outremer, ainsi qu'à des handicapés peu qualifiés de moins de 30 ans, en difficulté.
Le gouvernement prévoit de créer 150 000 emplois d’avenir d’ici 2014, dont 100 000 dès l’an prochain, pour un coût de 1,5 milliard d’euros par an lorsque le système fonctionnera à plein. Le texte crée aussi, sur un modèle comparable, des emplois d’avenir professeur, dont devraient bénéficier, d’ici 2015, environ 18 000 étudiants boursiers venant aussi de zones défavorisées.
«Poudre aux yeux»
A la différence des «emplois-jeunes» de l'ère Jospin, ces nouveaux contrats sont axés sur les jeunes peu qualifiés. Les députés avaient élargi un peu le dispositif en l’ouvrant à certains diplômés du supérieur mais les sénateurs ont souhaité «revenir à l’esprit du texte». Ils ont exclu la possibilité de recruter des diplômés du supérieur sauf à titre exceptionnel en outre-mer.
Les sénateurs ont également supprimé une disposition introduite par les députés et décriée par les syndicats prévoyant l’ouverture des emplois d’avenir à certains CDD saisonniers. Ils ont enfin interdit, pour réduire le risque d’effet d’aubaine, le recours à ces contrats pour remplacer un salarié licencié, donné une priorité d’embauche aux titulaires de ces contrats. L’employeur ne pourra enchaîner des contrats sans obligations d’insertion.
La droite divisée a combattu mollement le texte. Catherine Procaccia (UMP) a jugé qu’il ne s’agit «que de poudre aux yeux» et de «CDD de trois ans». Elle a regretté que ces contrats ne soient pas proposés au secteur privé notamment aux TPE et PME et a critiqué une «discrimination territoriale» créée selon elle par ce texte.
A lire aussi : «La droite dispersée sur les emplois d'avenir»
C’est «un pansement qui soulagera momentanément mais qui n’est pas le remède à la maladie», a critiqué le président du groupe François Zocchetto qui souhaite privilégier l’apprentissage.
La majorité de gauche sénatoriale, PS, RDSE (à majorité PRG) et écologistes, a approuvé avec enthousiasme le projet de loi. Le CRC (communiste) a voté l’ensemble du texte mais s’est abstenu sur les emplois d’avenir professeur. Une commission mixte paritaire (CMP, 7 sénateurs, 7 députés) se réunira le 2 octobre pour établir une version commune entre les deux assemblées qui se réuniront à nouveau pour un vote définitif le 9 octobre.
(AFP)
A l'ONU, Obama avertit l'Iran, Hollande souligne "l'urgence" en Syrie et au Sahel
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© AFP
François Hollande le 25 septembre 2012 devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York
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Barack Obama a affirmé mardi devant l'Assemblée générale de l'ONU que les Etats-Unis feraient "ce qu'ils doivent faire" pour empêcher l'Iran d'obtenir la bombe atomique, tandis que François Hollande a souligné "l'urgence" d'une action en Syrie et au Sahel.
Plus de 120 dirigeants mondiaux étaient réunis à New York pour la 67e session de l'Assemblée, qui s'est ouverte mardi.
"Un Iran doté de l'arme nucléaire (...) ferait peser des menaces sur l'existence d'Israël, sur la sécurité des pays du Golfe, et sur la stabilité de l'économie mondiale", a martelé le président américain. "C'est pourquoi les Etats-Unis feront ce qu'ils doivent faire pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire. L'Amérique veut résoudre ce dossier par la diplomatie et nous pensons qu'il y a encore le temps (...) de le faire. Mais ce temps est limité", a-t-il averti.
Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie.
Les cinq membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne se réuniront jeudi sur l'Iran et son programme nucléaire, en marge de l'Assemblée générale, a annoncé mardi soir un responsable américain. Cette réunion du groupe dit P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne) se tiendra "au niveau ministériel", a indiqué ce diplomate.
Quelques minutes avant Barack Obama, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'était inquiété de la "rhétorique de guerre" entre l'Iran et Israël, qui menace de frapper les installations nucléaires iraniennes. "De telles attaques seraient dévastatrices", a affirmé Ban Ki-moon.
De son côté, le président français François Hollande, qui s'exprimait pour la première fois à cette tribune, a promis que la France soutiendrait une résolution du Conseil de sécurité "pour permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale".
Bamako et ses voisins ouest-africains souhaitent que l'ONU donne sa bénédiction à une intervention militaire panafricaine pour reconquérir le nord du Mali, contrôlé par des extrémistes islamistes.
Pour M. Hollande, la situation dans le nord du Mali "est insupportable, inacceptable" et "il faut que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel".
Le Printemps arabe, un "progrès"
Selon Ban Ki-moon, la "situation inquiétante" au Sahel rend nécessaire un "effort coordonné" de la communauté internationale.
Le président français, venu rendre hommage aux quelque 3.000 morts du 11 septembre à Ground Zero quelques heures après s'être exprimé à la tribune de l'ONU, a également évoqué la Syrie, "la première des urgences", en renouvelant l'engagement de Paris à "reconnaître le gouvernement provisoire, représentatif de la nouvelle Syrie libre, dès lors qu'il sera formé".
Il a demandé à l'ONU de protéger "les zones libérées" tenues par l'opposition syrienne, et d'assurer "une aide humanitaire aux réfugiés". Lors d'une conférence de presse, il a dénoncé l'ingérence "inacceptable" de l'Iran qui "intervient par des moyens humains et matériels en Syrie".
Le Qatar, chef de file des pays arabes qui soutiennent l'opposition syrienne, a appelé à une intervention militaire panarabe en Syrie "pour faire cesser le bain de sang".
L'émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a rappelé l'envoi par la Ligue arabe en 1976 d'un contingent de 30.000 hommes pour tenter de mettre fin à la guerre civile au Liban. Il a ensuite évoqué, en guise de "plan B", une zone d'exclusion aérienne pour protéger certaines parties du territoire syrien.
M. Obama a pour sa part estimé que le régime du président Bachar al-Assad devait "prendre fin" pour "que soit mis un terme aux souffrances de la population syrienne". Selon un diplomate américain, les Etats-Unis vont annoncer une aide supplémentaire à la rébellion syrienne pour qu'elle puisse "se protéger et se défendre" mais excluent toujours de lui fournir des armes.
Ban Ki-moon a qualifié la guerre civile en Syrie de "désastre régional" qui menace la paix mondiale, réclamant une action du Conseil de sécurité, divisé, pour y mettre fin.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé à l'Irak de stopper les avions iraniens survolant son territoire à destination de la Syrie, Washington soupçonnant que ces appareils ne transportent des armes pour le régime de Damas.
A six semaines de la présidentielle américaine, Barack Obama est également revenu sur le film islamophobe --"L'Innocence des musulmans"-- tourné aux Etats-Unis et qui a entraîné des manifestations meurtrières antiaméricaines dans le monde musulman.
Qualifiant ce film de "répugnant", il a souligné que cette "insulte visant non seulement les musulmans mais aussi l'Amérique" ne justifiait "aucune violence" et jugé que le Printemps arabe constituait "un progrès".
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a défendu les efforts faits par son pays contre le terrorisme, soulignant qu'il avait payé un très lourd tribut à cette lutte.
Les ministres des affaires étrangères japonais et chinois se sont rencontrés pour évoquer la crise en mer de Chine orientale qui a fait monter la tension entre les deux pays, ont indiqué des diplomates.
En marge de l'Assemblée générale, le Premier ministre britannique David Cameron a affirmé que les pays riches avaient une obligation morale de maintenir leur aide au développement malgré la crise économique qui les frappe.
De violents combats entre rebelles et militaires ont éclaté mercredi à l’intérieur du siège de l'état-major syrien, faisant des morts dans les deux camps, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Dans un communiqué diffusé par les médias officiels, l'armée syrienne assure que tous les commandants militaires sont «sains et saufs».
Plus de 120 dirigeants mondiaux étaient réunis à New York pour la 67e session de l'Assemblée, qui s'est ouverte mardi.
"Un Iran doté de l'arme nucléaire (...) ferait peser des menaces sur l'existence d'Israël, sur la sécurité des pays du Golfe, et sur la stabilité de l'économie mondiale", a martelé le président américain. "C'est pourquoi les Etats-Unis feront ce qu'ils doivent faire pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire. L'Amérique veut résoudre ce dossier par la diplomatie et nous pensons qu'il y a encore le temps (...) de le faire. Mais ce temps est limité", a-t-il averti.
Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie.
Les cinq membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne se réuniront jeudi sur l'Iran et son programme nucléaire, en marge de l'Assemblée générale, a annoncé mardi soir un responsable américain. Cette réunion du groupe dit P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne) se tiendra "au niveau ministériel", a indiqué ce diplomate.
Quelques minutes avant Barack Obama, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'était inquiété de la "rhétorique de guerre" entre l'Iran et Israël, qui menace de frapper les installations nucléaires iraniennes. "De telles attaques seraient dévastatrices", a affirmé Ban Ki-moon.
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Le président américain Barack Obama, le 25 septembre 2012 devant les Nations Unies à New York
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Bamako et ses voisins ouest-africains souhaitent que l'ONU donne sa bénédiction à une intervention militaire panafricaine pour reconquérir le nord du Mali, contrôlé par des extrémistes islamistes.
Pour M. Hollande, la situation dans le nord du Mali "est insupportable, inacceptable" et "il faut que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel".
Le Printemps arabe, un "progrès"
Selon Ban Ki-moon, la "situation inquiétante" au Sahel rend nécessaire un "effort coordonné" de la communauté internationale.
Il a demandé à l'ONU de protéger "les zones libérées" tenues par l'opposition syrienne, et d'assurer "une aide humanitaire aux réfugiés". Lors d'une conférence de presse, il a dénoncé l'ingérence "inacceptable" de l'Iran qui "intervient par des moyens humains et matériels en Syrie".
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Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon le 25 septembre 2012 aux Nations Unies à New York
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L'émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a rappelé l'envoi par la Ligue arabe en 1976 d'un contingent de 30.000 hommes pour tenter de mettre fin à la guerre civile au Liban. Il a ensuite évoqué, en guise de "plan B", une zone d'exclusion aérienne pour protéger certaines parties du territoire syrien.
M. Obama a pour sa part estimé que le régime du président Bachar al-Assad devait "prendre fin" pour "que soit mis un terme aux souffrances de la population syrienne". Selon un diplomate américain, les Etats-Unis vont annoncer une aide supplémentaire à la rébellion syrienne pour qu'elle puisse "se protéger et se défendre" mais excluent toujours de lui fournir des armes.
Ban Ki-moon a qualifié la guerre civile en Syrie de "désastre régional" qui menace la paix mondiale, réclamant une action du Conseil de sécurité, divisé, pour y mettre fin.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé à l'Irak de stopper les avions iraniens survolant son territoire à destination de la Syrie, Washington soupçonnant que ces appareils ne transportent des armes pour le régime de Damas.
A six semaines de la présidentielle américaine, Barack Obama est également revenu sur le film islamophobe --"L'Innocence des musulmans"-- tourné aux Etats-Unis et qui a entraîné des manifestations meurtrières antiaméricaines dans le monde musulman.
Qualifiant ce film de "répugnant", il a souligné que cette "insulte visant non seulement les musulmans mais aussi l'Amérique" ne justifiait "aucune violence" et jugé que le Printemps arabe constituait "un progrès".
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a défendu les efforts faits par son pays contre le terrorisme, soulignant qu'il avait payé un très lourd tribut à cette lutte.
Les ministres des affaires étrangères japonais et chinois se sont rencontrés pour évoquer la crise en mer de Chine orientale qui a fait monter la tension entre les deux pays, ont indiqué des diplomates.
En marge de l'Assemblée générale, le Premier ministre britannique David Cameron a affirmé que les pays riches avaient une obligation morale de maintenir leur aide au développement malgré la crise économique qui les frappe.
Syrie : violents combats à l'intérieur du siège de l'état major
Le bâtiment a auparavant été visé par une double attaque à la bombe.
Ces combats font suite à une double attaque à la bombe qui a visé le siège de l'état-major dans le centre ultra-sécurisé de Damas. Deux explosions se sont en effet produites mercredi matin et un incendie s’est déclaré dans les lieux. «Deux explosions terroristes se sont produites près du bâtiment de l'état major à Damas», a dit la télévision sans avancer de bilan dans l’immédiat. «Un incendie s’est déclaré dans la zone», a-t-elle précisé.
«Deux puissantes explosions ont secoué Damas» a indiqué de son côté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), précisant que l’une s’est produite sur une rue à quelques mètres de la place ultrasécurisée des Omeyyades, dans le centre-ville, où se situe le siège de l'état major.
«De nombreuses ambulances se dirigent vers le site de l’explosion», a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH, citant des militants sur place. «De grosses colonnes de fumée sont visibles et des vitres d’immeubles ont été brisées à des centaines de mètres du lieu» de l’explosion, qui a été quadrillé par les forces de sécurité.
L’autre explosion s’est produite près du même endroit, a-t-il précisé, après avoir rapporté auparavant une deuxième explosion près du quartier de Kafar Soussé, dans le secteur ouest de la capitale. La deuxième explosion a été accompagnée de tirs nourris d’armes automatique à moyen calibre, a précisé l’ONG, sans faire état de victime ou de dégât dans l’immédiat.
(AFP)
ECONOMIE
Grève générale en Grèce contre de nouvelles mesures d'austérité
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La Grèce sera de nouveau au cœur des préoccupations de la zone euro, mercredi 26 septembre, jour de grève générale contre des mesures d'austérité supplémentaires en préparation, sur fond de rencontres entre la chancelière allemande, la directrice générale du FMI et le président de la BCE.
La GSEE (General Confederation of Greek Workers) et Adedy (Anotati Diikisis Enoseon Dimosion Ypallilon), les deux principaux syndicats, appellent à une grève générale de vingt-quatre heures mercredi, la troisième de l'année, avec manifestations pour protester contre le nouveau train d'économies difficilement négocié entre la troïka des créanciers du pays (UE-BCE-FMI) et le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras.A Athènes, près de 5 000 policiers ont commencé à se déployer dans la matinée pour sécuriser les manifestations, souvent violentes en Grèce, comme lors des deux précédentes grèves générales de l'année, en février. Aucune desserte des îles ne devrait être assurée. Les contrôleurs aériens observeront un arrêt de travail de 9 heures à 3 heures jeudi. Les deux compagnies grecques, Olympic air et Aegean Airlines ont annulé 12 vols et en ont reprogrammé 28. Dans un pays en pleine dépression, les syndicats des commerçants, artisans et ingénieurs civils participent à la grève, tandis qu'à la mi-journée, les médias ne couvriront que les manifestations. Soutenue par le principal parti d'opposition, le Syriza de la gauche radicale, la grève vise à dénoncer les nouvelles mesures d'économies de plus de 11,5 milliards d'euros que le gouvernement finalise actuellement avec l'UE et le FMI.
DIVISIONS
Les prêteurs internationaux semblent divisés sur la stratégie à tenir vis-à-vis du pays, dont l'économie continue de s'enfoncer dans la récession, en dépit des milliards d'euros reçus dans le cadre de deux plans de sauvetage financier, dont le premier a été lancé en mai 2010. La nécessité d'une troisième intervention de soutien paraît gagner du terrain parmi partenaires et prêteurs du pays, qui se repassent le problème grec comme une patate chaude depuis des semaines.
Le ministère des finances grec a confirmé mardi qu'un possible rééchelonnement du remboursement de créances grecques détenues par la Banque centrale européenne (BCE) était actuellement "examiné" pour essayer de combler le déficit de financement du pays, dont l'ampleur fait l'objet de multiples rumeurs. Selon le ministre adjoint Christos Staikouras, cette opération assimilable à un début de restructuration de dette pourrait porter sur des obligations "d'une valeur d'environ 28 milliards d'euros" arrivant à maturité entre 2013 et 2016.
"RÉÉVALUER LA SITUATION"
La BCE a immédiatement rétorqué qu'une restructuration "aux dépens de la BCE" n'était "pas envisageable", car cela équivaudrait à "un financement monétaire d'un Etat, ce qui est interdit" par les statuts de la Banque centrale. Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne, qui s'exprimait ainsi dans le quotidien Die Welt mercredi a renvoyé aux "membres de la zone euro" tout éventuel "besoin de financement supplémentaire" de la Grèce, réitérant une position également exprimée à mi-voix récemment par le représentant grec du Fonds monétaire international.
Officiellement, l'Allemagne, première contributrice au sein de la zone euro aux deux plans de soutien à la Grèce, ne veut pas non plus entendre parler d'un financement supplémentaire. A Bruxelles, une source européenne a confirmé néanmoins mardi qu'il faudrait "réévaluer la situation" compte tenu du trou de financement auquel est confronté Athènes. "On peut appeler cela un troisième programme d'aide ou un deuxième programme réajusté" a affirmé cette source. Alors que l'Espagne est également sur la sellette, la chancelière allemande, Angela Merkel, reçoit Mme Lagarde mercredi, après un entretien, mardi, avec le président de la BCE, Mario Draghi.
Les Indignés de retour à Madrid : j’étais dans la manif
Les affrontements entre forces anti-émeutes et manifestants, mardi soir à Madrid, ont fait soixante blessés. Des milliers d’Espagnols s’étaient réunis devant le Congrès. Le mouvement, baptisé « Ocupa el Congreso » par les organisateurs et « 25-S » (pour 25 septembre) par les médias, protestait contre le gouvernement et les nouvelles mesures d’austérité. Audrey Dufour, en stage à Madrid, témoigne pour Rue89.
« Je suis sortie de mon travail, dans le quartier de Retiro, vers 18h30. En remontant la rue qui menait chez moi, j’ai croisé des centaines de personnes qui partaient en sens inverse, pancartes à la main. Des hélicoptères tournaient dans le ciel.
J’habite à côté du Congreso, en plein centre-ville, ce qui me semblait être une bonne idée jusqu’à présent. Mais en avançant vers chez moi, je me suis rendue compte que le quartier était complètement barricadé. Toutes les rues menant à mon appartement étaient bloquées.
J’ai suivi le mouvement dans la rue. Les manifestants se dirigeaient vers le Congreso – la chambre des députés. Il y avait des milliers de personnes partout, de la place de Puerta del Sol, celle qui a vu la naissance du mouvement des Indignados, à la fontaine de Neptune, à quelques pas du musée du Prado.
Au début, tout était calme. De nombreux manifestants se sont assis en face des policiers. Le mouvement paraissait plutôt pacifique. Et d’un coup, cela s’est embrasé.
Je ne sais pas comment les heurts ont commencé, mais j’ai vu les manifestants lancer des canettes de bière et des chaussures en direction des forces de l’ordre. Il y a eu une immense clameur dans la foule, qui a essayé de forcer le barrage des policiers pour accéder au Congreso. Les forces anti-émeute ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et il y a eu un mouvement de foule.
J’ai craint de me faire piétiner, et je n’étais pas la seule. Comme les forces de l’ordre barricadaient tous les côtés, les manifestants étaient acculés. Les personnes assises se sont inquiétées, elles aussi ; elles sont se mises à hurler “ Ne courez pas, ne courez pas !”
Cela a fini par se calmer un peu, mais les affrontements reprenaient régulièrement. La plupart du temps, tout le monde restait tranquille, mais quelqu’un lançait un cri et c’était à nouveau la pagaille pendant plusieurs minutes. Les manifestants s’étaient répartis sur plusieurs fronts, pour essayer de forcer les barrages de tous les côtés pour accéder au quartier du parlement.
L’ambiance s’est apaisée par la suite. Un peu à la manière du 14 juillet, avec plein de monde dans la rue et les policiers qui surveillent. Sauf qu’ils venaient prendre le Congrès et pas la Bastille. C’est presque devenu bon enfant. Des vendeurs ambulants proposaient des bières à deux euros aux manifestants, et les marchands de glaces du parc d’à côté ont sans doute doublé leur chiffre d’affaires pour un soir de semaine.
Pourtant, on sentait la colère des gens : ils réclamaient la démission du gouvernement à grands cris. Autour de moi, tout le monde chantait, lançait des slogans, brandissait des pancartes. “ El pueblo unido, jamás será vencido !” -- le peuple uni ne sera jamais vaincu. La plupart des manifestants étaient des étudiants, souvent sympathisants de gauche et d’extrême gauche.
Mais j’ai été surprise de voir des personnes plus âgées, la soixantaine passée, se mêler à la foule. Des mamies et des papis venus crier leur ras-le-bol.
J’ai aperçu des femmes âgées au premier rang, massées devant les policiers, qui chantaient, tout simplement. C’était beau. Elles chantaient “ La Estaca ”, un chant révolutionnaire qui date du franquisme. On m’a expliqué que les paroles évoquaient une corde, sur laquelle on tire jusqu’à ce qu’elle se rompe. Quand elle casse, c’est enfin la liberté.
D’ailleurs, si les jeunes étaient venus pour protester contre l’austérité et les mesures du gouvernement, les plus âgés venaient surtout crier leur méfiance envers la monarchie. Un papi m’a expliqué que, pour lui comme pour beaucoup d’autres, le roi n’avait plus lieu d’être. Ils étaient rassemblés sous l’ancien drapeau espagnol, rouge-orange-violet, le drapeau d’avant Franco. Il me répétait sans cesse : “ C’est le drapeau de la véritable Espagne ”.
Les manifestants ont commencé à se calmer après 21 heures. Les forces de police ont fait des avancées en voiture à travers la foule, les gens ont pris peur et se sont éloignés. J’ai pu rentrer chez moi, même si la rue était toujours barricadée. Dehors, je n’entendais plus aucun bruit. Comme si j’étais dans l’œil du cyclone. »
Propos recueillis par Marine Marck
Après avoir progressé depuis 2008, le chômage se replie légèrement entre 2010 et 2011. Cette amélioration profite en particulier aux jeunes, dont la situation s’était fortement détériorée auparavant. En revanche, chez les plus âgés, de plus en plus nombreux à rester en activité, le chômage n’a cessé de progresser depuis 2008.
Depuis 2005, la population active a augmenté d’un peu plus d’un million de personnes. Cette augmentation est en grande partie due à la participation croissante des femmes au marché du travail. Le nombre de femmes actives a augmenté de 680 000 en 6 ans, contre seulement 340 000 pour les hommes.
Le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans a fortement progressé (+ 970 000 par rapport à 2005). La tendance générale au vieillissement de la population française se conjugue avec une participation accrue des plus âgés au marché du travail : la part des plus de 50-64 ans parmi les 15-64 ans augmente régulièrement (27,7 % en 2005 et 30,4 % en 2011) et leur taux d’activité sous-jacent passe de 51,7 % en 2005 à 58,1 % en 2011.
Les emplois salariés constituent 88,4 % des emplois en France (tableau 2). Parmi les personnes ayant un emploi, une sur deux est ouvrière ou employée, et près de deux sur cinq occupent une profession intermédiaire ou sont cadres. Par rapport à 2005, le groupe socioprofessionnel des cadres s’est agrandi (+ 1,7 point à 15,7 %), alors que celui des ouvriers se réduisait (− 1,3 point à 13,8 % pour les ouvriers qualifiés et − 1,1 point à 7,3 % pour les ouvriers non qualifiés).
Parmi les 12,2 millions de femmes ayant un emploi, 5,6 millions appartiennent à la catégorie sociale des employés. Elles représentent 76,4 % de ces emplois. En revanche, elles ne représentent que 11,8 % des ouvriers qualifiés, 34,4 % des ouvriers non qualifiés et 39,7 % des cadres. La part des femmes progresse parmi les cadres (+ 2,6 points depuis 2005) et les professions intermédiaires (+ 1,2 point à 50,7 %).
Les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et surtout de la construction sont peu féminisés. À l’inverse, les femmes représentent les deux tiers des effectifs dans l’administration publique, l’éducation, la santé et l’action sociale.
Les cinq professions féminines les plus courantes sont celles d’aide à domicile ou aide ménagère (4,2 % des femmes en emploi), d’assistante maternelle ou gardienne d’enfants (3,6 %), d’adjoint administratif de la Fonction publique (3,5 %), de secrétaire (3,4 %) et d’aide soignante (2,9 %). Elles appartiennent toutes au groupe socioprofessionnel des employés. Ces cinq professions totalisent plus d’un sixième des emplois féminins. Les métiers masculins sont à la fois plus présents dans le secteur de l’industrie et moins concentrés. Les cinq professions masculines les plus courantes (conducteur routier, ingénieur et cadre d’étude, maçon qualifié, coursier et magasinier qualifié) ne représentent qu’un douzième de leurs emplois.
Plus d’une personne en emploi sur six travaille à temps partiel. Les femmes sont quatre fois plus souvent dans cette situation (30,1 %) que les hommes (6,9 %). Les personnes à temps partiel travaillent en moyenne 23 heures dans une semaine normale. Pour les temps complets, le temps de travail hebdomadaire habituel (c’est-à-dire hors périodes de congés ou de récupération de RTT) s’élève à 41 heures. Les hommes à temps complet accomplissent usuellement davantage d’heures (42 heures) que les femmes (39 heures), l’inverse étant observé pour les temps partiels.
La proportion de personnes employées à temps partiel continue d’augmenter légèrement, passant de 16,8 % en 2008 à 17,9 % en 2011. En 2011, parmi ces temps partiels, près de trois sur dix (28,0 %) souhaiteraient travailler plus, dont les deux tiers dans le cadre de leur emploi actuel.
Le sous-emploi touche particulièrement les plus jeunes et les employés non qualifiés. Il est plus rare chez les cadres, les ouvriers qualifiés, les professions intermédiaires et les non-salariés.
Le taux de chômage des hommes (8,8 %) est inférieur à celui des femmes (9,7 %). Le chômage est élevé chez les plus jeunes, mais plus durable chez leurs aînés : 56,5 % des chômeurs de plus de 50 ans recherchent un emploi depuis plus d’un an et 32,5 % depuis plus de deux ans (contre respectivement 27,2 % et 10,8 % pour les 15-24 ans). Les hommes sont un peu plus touchés que les femmes par ce chômage de longue durée.
Depuis 2000, c’est en 2008 que le taux de chômage a été le plus bas, avec 7,4 % des actifs. Avec la récession, il a nettement augmenté en 2009 (9,1 %), puis plus modérément en 2010 (9,3 %). 2011 marque ainsi une légère inflexion à la baisse par rapport aux années précédentes. Elle bénéficie particulièrement aux jeunes alors que la hausse se poursuit chez les séniors (encadrés 1 et 2). En revanche, sans avoir reflué en 2011, les taux de chômage de longue durée et de très longue durée ont progressé depuis 2008 : en 2011, 3,7 % des actifs sont chômeurs depuis plus d’un an (+ 1,0 point par rapport à 2008) et 1,8 % depuis plus de deux ans (+ 0,5 point).
La conjoncture récente a été particulièrement défavorable aux ouvriers (dont le taux de chômage est passé de 10,2 % à 13,4 % entre 2008 et 2010) et aux employés (7,4 % à 9,5 % dans la même période). L’année 2011 marque une légère amélioration du taux de chômage des ouvriers (− 0,5 point), mais celui des employés continue sa progression (+ 0,3 point). Après avoir augmenté de 0,8 point entre 2008 et 2009, le taux de chômage des cadres s’est stabilisé à 3,8 % depuis.
En 2011, plus d’un salarié âgé de 15 à 24 ans sur trois (35,0 %) occupe un emploi temporaire (intérim ou contrat à durée déterminée) alors que seulement 11,9 % des salariés sont concernés en moyenne. Cette proportion est relativement stable depuis le début des années 2000, mais connaît une légère tendance à la hausse depuis 2008 (33,0 %).
Depuis le début des années 2000, le taux d’activité des 15-24 ans est stable. Le chômage a en revanche durement frappé cette classe d’âge entre 2008 et 2009 : leur taux de chômage est ainsi passé de 18,6 % à 23,2 % en un an. Entre 2009 et 2011, les effets de la crise s’estompent, avec un chômage en légère baisse, sans que le niveau de 2008 soit pour autant retrouvé.
Mais comme dans la plupart des pays européens, l’activité des 55-64 ans a désormais tendance à progresser en France : en 2011, le taux d’activité de cette classe d’âge dépasse de 3,8 points celui de 2005 (et même de 8,5 points pour le taux sous-jacent, de 35,8 % en 2005 à 44,3 % en 2011). L’augmentation est régulière sur la période et est nettement plus marquée pour les 60-64 ans (dont le taux d’activité passe de 14,6 % en 2005 à 19,8 % en 2011) et s’observe même pour les 65-69 ans (2,9 % à 5,2 %). Ces évolutions récentes trouvent leur origine dans le recul de l’âge de départ en retraite à taux plein, ainsi que dans l’abandon progressif depuis 2009 des dispositifs publics de cessation anticipée d’activité et le durcissement des dispenses de recherche d’emploi.
Cette progression du taux d’activité des seniors s’est traduite à la fois par plus d’emploi et plus de chômage.
La part des 55-64 ans occupant un emploi se développe sans interruption sur l’ensemble de la période. Le taux d’emploi de cette classe d’âge est ainsi passé de 38,5 % en 2005 à 41,5 % en 2011. Pour les 60-64 ans, la progression est encore plus rapide : de 13,8 % en 2005 à 18,9 % en 2011.
Même si les contrats à durée déterminée ou en intérim restent peu courants dans cette classe d’âge (6,6 % des salariés âgés de 55 à 64 ans en 2011), ils progressent (+ 1,4 point depuis 2005), particulièrement chez les 60-64 ans (+ 2,7 points, soit 10,1 % des emplois salariés en 2011).
Sous l’effet de la crise, le chômage des 55-64 ans progresse nettement depuis 2008 : leur taux de chômage est passé de 4,6 % à 6,5 %. Ce taux reste toutefois bien en-deçà de celui de l’ensemble des actifs (9,2 %). De fait, les 55-64 ans encore actifs appartiennent aux catégories socioprofessionnelles les plus épargnées par le chômage : en 2011, 20,4 % d’entre eux sont cadres et 15,6 % sont non salariés (contre respectivement 16,6 % et 9,7 % pour l’ensemble des personnes en activité) et seulement 17,7 % sont ouvriers (contre 22,0 %).
« Je suis sortie de mon travail, dans le quartier de Retiro, vers 18h30. En remontant la rue qui menait chez moi, j’ai croisé des centaines de personnes qui partaient en sens inverse, pancartes à la main. Des hélicoptères tournaient dans le ciel.
J’habite à côté du Congreso, en plein centre-ville, ce qui me semblait être une bonne idée jusqu’à présent. Mais en avançant vers chez moi, je me suis rendue compte que le quartier était complètement barricadé. Toutes les rues menant à mon appartement étaient bloquées.
Des manifestants tabassés
J’ai marché pendant une trentaine de minutes pour essayer de contourner les barrières, sans y parvenir. Donc j’ai décidé de me rendre sur place. En chemin, les télévisions allumées dans les bars diffusaient en boucle des images de policiers tabassant des manifestants.J’ai suivi le mouvement dans la rue. Les manifestants se dirigeaient vers le Congreso – la chambre des députés. Il y avait des milliers de personnes partout, de la place de Puerta del Sol, celle qui a vu la naissance du mouvement des Indignados, à la fontaine de Neptune, à quelques pas du musée du Prado.
Au début, tout était calme. De nombreux manifestants se sont assis en face des policiers. Le mouvement paraissait plutôt pacifique. Et d’un coup, cela s’est embrasé.
Je ne sais pas comment les heurts ont commencé, mais j’ai vu les manifestants lancer des canettes de bière et des chaussures en direction des forces de l’ordre. Il y a eu une immense clameur dans la foule, qui a essayé de forcer le barrage des policiers pour accéder au Congreso. Les forces anti-émeute ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et il y a eu un mouvement de foule.
J’ai craint de me faire piétiner, et je n’étais pas la seule. Comme les forces de l’ordre barricadaient tous les côtés, les manifestants étaient acculés. Les personnes assises se sont inquiétées, elles aussi ; elles sont se mises à hurler “ Ne courez pas, ne courez pas !”
Cela a fini par se calmer un peu, mais les affrontements reprenaient régulièrement. La plupart du temps, tout le monde restait tranquille, mais quelqu’un lançait un cri et c’était à nouveau la pagaille pendant plusieurs minutes. Les manifestants s’étaient répartis sur plusieurs fronts, pour essayer de forcer les barrages de tous les côtés pour accéder au quartier du parlement.
“Le peuple uni ne sera jamais vaincu”
Certains ont été blessés d’ailleurs, j’ai vu les ambulances arriver. A un moment, j’ai aperçu un homme allongé par terre, qui ne bougeait plus, avec le Samu qui s’activait autour de lui.L’ambiance s’est apaisée par la suite. Un peu à la manière du 14 juillet, avec plein de monde dans la rue et les policiers qui surveillent. Sauf qu’ils venaient prendre le Congrès et pas la Bastille. C’est presque devenu bon enfant. Des vendeurs ambulants proposaient des bières à deux euros aux manifestants, et les marchands de glaces du parc d’à côté ont sans doute doublé leur chiffre d’affaires pour un soir de semaine.
Pourtant, on sentait la colère des gens : ils réclamaient la démission du gouvernement à grands cris. Autour de moi, tout le monde chantait, lançait des slogans, brandissait des pancartes. “ El pueblo unido, jamás será vencido !” -- le peuple uni ne sera jamais vaincu. La plupart des manifestants étaient des étudiants, souvent sympathisants de gauche et d’extrême gauche.
Mais j’ai été surprise de voir des personnes plus âgées, la soixantaine passée, se mêler à la foule. Des mamies et des papis venus crier leur ras-le-bol.
J’ai aperçu des femmes âgées au premier rang, massées devant les policiers, qui chantaient, tout simplement. C’était beau. Elles chantaient “ La Estaca ”, un chant révolutionnaire qui date du franquisme. On m’a expliqué que les paroles évoquaient une corde, sur laquelle on tire jusqu’à ce qu’elle se rompe. Quand elle casse, c’est enfin la liberté.
“La Estaca”, de Lluis Llach
Les manifestants ont commencé à se calmer après 21 heures. Les forces de police ont fait des avancées en voiture à travers la foule, les gens ont pris peur et se sont éloignés. J’ai pu rentrer chez moi, même si la rue était toujours barricadée. Dehors, je n’entendais plus aucun bruit. Comme si j’étais dans l’œil du cyclone. »
Propos recueillis par Marine Marck
SOCIAL
Une photographie du marché du travail en 2011
Joëlle Vidalenc et Loup Wolff, division Emploi, Insee
Résumé
En 2011, 25,8 millions de personnes ont un travail et 2,6 millions sont au chômage au sens du BIT. Sur dix personnes qui travaillent, on compte un non-salarié, cinq ouvriers ou employés et quatre cadres ou professions intermédiaires. 5,1 % des personnes ayant un emploi sont en situation de sous-emploi. Cette situation est plus courante parmi les jeunes, les employés et les femmes.Après avoir progressé depuis 2008, le chômage se replie légèrement entre 2010 et 2011. Cette amélioration profite en particulier aux jeunes, dont la situation s’était fortement détériorée auparavant. En revanche, chez les plus âgés, de plus en plus nombreux à rester en activité, le chômage n’a cessé de progresser depuis 2008.
Sommaire
- Féminisation et vieillissement de la population active
- Le salariat reste largement majoritaire
- Trois emplois sur quatre dans le secteur tertiaire
- 12 % des salariés ont un contrat temporaire
- Un sous-emploi massivement féminin
- Léger recul du chômage en 2011
- Stabilité du « halo » du chômage
Encadrés
- Après une forte dégradation en 2009, la situation des jeunes sur le marché du travail s’améliore un peu en 2010 et 2011
- Depuis 2008, une hausse inédite du chômage chez les plus âgés
Publication
Féminisation et vieillissement de la population active
En moyenne en 2011, 28,4 millions de personnes de 15 ans ou plus vivant en France métropolitaine sont actives : 25,8 millions ont un emploi et 2,6 millions sont au chômage au sens du BIT ; 21,9 millions de personnes sont inactives, c’est-à-dire ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un (tableau 1).Depuis 2005, la population active a augmenté d’un peu plus d’un million de personnes. Cette augmentation est en grande partie due à la participation croissante des femmes au marché du travail. Le nombre de femmes actives a augmenté de 680 000 en 6 ans, contre seulement 340 000 pour les hommes.
Le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans a fortement progressé (+ 970 000 par rapport à 2005). La tendance générale au vieillissement de la population française se conjugue avec une participation accrue des plus âgés au marché du travail : la part des plus de 50-64 ans parmi les 15-64 ans augmente régulièrement (27,7 % en 2005 et 30,4 % en 2011) et leur taux d’activité sous-jacent passe de 51,7 % en 2005 à 58,1 % en 2011.
Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés. | ||||
Source : Insee, enquête Emploi 2011. | ||||
Ensemble | Femmes (milliers) | Hommes (milliers) | ||
---|---|---|---|---|
Effectifs (milliers) | Répartition ( %) | |||
Actifs | 28 390 | 56,5 | 13 552 | 14 838 |
Actifs ayant un emploi | 25 778 | 51,3 | 12 240 | 13 538 |
Chômeurs | 2 612 | 5,2 | 1 312 | 1 300 |
Inactifs | 21 857 | 43,5 | 12 681 | 9 176 |
dont inactifs de 60 ans ou plus | 13 192 | 26,3 | 7 479 | 5 712 |
Ensemble | 50 247 | 100,0 | 26 233 | 24 014 |
Le salariat reste largement majoritaire
Parmi les personnes qui occupent un emploi en 2011, un peu plus d’une sur dix (11,6 %) est non salariée. Le déclin de la part des non-salariés dans la population active, structurel depuis l’après-guerre, s’est interrompu au début des années 2000 : cette part était de 10,9 % en 2005. Les non-salariés sont sensiblement plus âgés que les salariés (46 ans en moyenne contre 40 ans). Les femmes demeurent minoritaires parmi eux (31,7 %).Les emplois salariés constituent 88,4 % des emplois en France (tableau 2). Parmi les personnes ayant un emploi, une sur deux est ouvrière ou employée, et près de deux sur cinq occupent une profession intermédiaire ou sont cadres. Par rapport à 2005, le groupe socioprofessionnel des cadres s’est agrandi (+ 1,7 point à 15,7 %), alors que celui des ouvriers se réduisait (− 1,3 point à 13,8 % pour les ouvriers qualifiés et − 1,1 point à 7,3 % pour les ouvriers non qualifiés).
Parmi les 12,2 millions de femmes ayant un emploi, 5,6 millions appartiennent à la catégorie sociale des employés. Elles représentent 76,4 % de ces emplois. En revanche, elles ne représentent que 11,8 % des ouvriers qualifiés, 34,4 % des ouvriers non qualifiés et 39,7 % des cadres. La part des femmes progresse parmi les cadres (+ 2,6 points depuis 2005) et les professions intermédiaires (+ 1,2 point à 50,7 %).
* Non salariés : ce statut regroupe les agriculteurs exploitants, artisans, commerçants et assimilés, chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus, professions libérales et assimilées (PCS 10, 21, 22, 23, 31). | |||||
Champ : actifs occupés de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés. | |||||
Source : Insee, enquête Emploi 2011. | |||||
Effectif total (milliers) | Répartition ( %) | Part de femmes ( %) | |||
---|---|---|---|---|---|
Ensemble | Femmes | Hommes | |||
Non-salariés* | 3 003 | 11,6 | 7,8 | 15,1 | 31,7 |
Salariés | 22 775 | 88,4 | 92,2 | 84,9 | 49,6 |
Cadres | 4 055 | 15,7 | 13,2 | 18,1 | 39,7 |
Professions intermédiaires | 5 972 | 23,2 | 24,7 | 21,8 | 50,7 |
Employés qualifiés | 3 837 | 14,9 | 23,4 | 7,2 | 74,5 |
Employés non qualifiés | 3 469 | 13,5 | 22,3 | 5,5 | 78,6 |
Ouvriers qualifiés | 3 567 | 13,8 | 3,4 | 23,2 | 11,8 |
Ouvriers non qualifiés | 1 873 | 7,3 | 5,3 | 9,1 | 34,4 |
Autres salariés | 2 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 25,8 |
Ensemble | 25 778 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 47,5 |
Trois emplois sur quatre dans le secteur tertiaire
En 2011, 75,8 % des personnes ayant un emploi (salarié ou non) travaillent dans le secteur tertiaire, 13,9 % dans l’industrie, 7,0 % dans la construction et 2,9 % dans l’agriculture (tableau 3).Les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et surtout de la construction sont peu féminisés. À l’inverse, les femmes représentent les deux tiers des effectifs dans l’administration publique, l’éducation, la santé et l’action sociale.
Les cinq professions féminines les plus courantes sont celles d’aide à domicile ou aide ménagère (4,2 % des femmes en emploi), d’assistante maternelle ou gardienne d’enfants (3,6 %), d’adjoint administratif de la Fonction publique (3,5 %), de secrétaire (3,4 %) et d’aide soignante (2,9 %). Elles appartiennent toutes au groupe socioprofessionnel des employés. Ces cinq professions totalisent plus d’un sixième des emplois féminins. Les métiers masculins sont à la fois plus présents dans le secteur de l’industrie et moins concentrés. Les cinq professions masculines les plus courantes (conducteur routier, ingénieur et cadre d’étude, maçon qualifié, coursier et magasinier qualifié) ne représentent qu’un douzième de leurs emplois.
Champ : actifs occupés de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés. | |||||
Source : Insee, enquête Emploi 2011. | |||||
Effectif total (milliers) | Répartition ( %) | Part de femmes ( %) | |||
---|---|---|---|---|---|
Ensemble | Femmes | Hommes | |||
Agriculture | 750 | 2,9 | 1,9 | 3,8 | 30,9 |
Industrie | 3 593 | 13,9 | 8,4 | 18,9 | 28,8 |
Construction | 1 796 | 7,0 | 1,5 | 11,9 | 10,5 |
Tertiaire | 19 547 | 75,8 | 87,8 | 65,0 | 55,0 |
Commerce | 3 198 | 12,4 | 11,9 | 12,8 | 45,7 |
Transports | 1 296 | 5,0 | 2,8 | 7,0 | 26,4 |
Hébergement et restauration | 976 | 3,8 | 3,9 | 3,6 | 49,4 |
Information et communication | 749 | 2,9 | 2,0 | 3,7 | 33,1 |
Finance, assurance, immobilier | 1 176 | 4,6 | 5,5 | 3,7 | 56,9 |
Sciences, techniques, serv. administratifs | 2 792 | 10,8 | 10,1 | 11,5 | 44,4 |
Administration publique, éduction, santé, action sociale | 7 637 | 29,6 | 41,7 | 18,7 | 66,9 |
Autres services | 1 723 | 6,7 | 9,8 | 3,9 | 69,4 |
Activité indéterminée | 92 | 0,4 | 0,3 | 0,4 | 46,2 |
Ensemble | 25 778 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 47,5 |
12 % des salariés ont un contrat temporaire
86,5 % des salariés bénéficient d’un contrat à durée indéterminée (tableau 4). Les autres formes d’emploi sont moins courantes : les contrats à durée déterminée concernent 9,5 % de la population salariée en emploi, l’intérim 2,4 % et l’apprentissage 1,6 %. Les femmes sont plus souvent employées avec des contrats à durée déterminée que les hommes. Les hommes de moins de 25 ans représentent 62,2 % des emplois en apprentissage et les femmes de la même tranche d’âge 31,6 %.Plus d’une personne en emploi sur six travaille à temps partiel. Les femmes sont quatre fois plus souvent dans cette situation (30,1 %) que les hommes (6,9 %). Les personnes à temps partiel travaillent en moyenne 23 heures dans une semaine normale. Pour les temps complets, le temps de travail hebdomadaire habituel (c’est-à-dire hors périodes de congés ou de récupération de RTT) s’élève à 41 heures. Les hommes à temps complet accomplissent usuellement davantage d’heures (42 heures) que les femmes (39 heures), l’inverse étant observé pour les temps partiels.
La proportion de personnes employées à temps partiel continue d’augmenter légèrement, passant de 16,8 % en 2008 à 17,9 % en 2011. En 2011, parmi ces temps partiels, près de trois sur dix (28,0 %) souhaiteraient travailler plus, dont les deux tiers dans le cadre de leur emploi actuel.
*Les heures « habituellement travaillées » fournies ici correspondent aux heures de travail effectuées lors d’une semaine normale de travail (les jours fériés, congés, etc. ne sont donc pas pris en compte dans ce calcul). | |||||
Champ : actifs occupés de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés. | |||||
Source : Insee, enquête Emploi 2011. | |||||
Effectif total (milliers) | Répartition ( %) | ||||
---|---|---|---|---|---|
Ensemble | Femmes | Hommes | 15-24 ans | ||
Non-salariés | 3 003 | 11,6 | 7,8 | 15,1 | 2,7 |
Salariés | 22 775 | 88,4 | 92,2 | 84,9 | 97,3 |
Intérimaires | 543 | 2,1 | 1,5 | 2,7 | 7,1 |
Apprentis | 371 | 1,4 | 1,0 | 1,8 | 15,7 |
Contrats à durée déterminée | 2 169 | 8,4 | 10,4 | 6,6 | 27,0 |
Contrats à durée indéterminée | 19 692 | 76,5 | 79,3 | 73,8 | 47,5 |
Ensemble | 25 778 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
Temps complet | 21 161 | 82,1 | 69,9 | 93,1 | 77,6 |
Nombre d’heures habituellement travaillées* | 41,2 | 39,5 | 42,3 | 37,5 | |
Temps partiel | 4 617 | 17,9 | 30,1 | 6,9 | 22,4 |
Nombre d’heures habituellement travaillées | 23,1 | 23,4 | 21,9 | 20,7 |
Un sous-emploi massivement féminin
En 2011, 1,3 million d’actifs sont en situation de sous-emploi, soit 5,1 % des personnes ayant un emploi (tableau 5). Ils ont un emploi (le plus souvent à temps partiel) mais souhaitent travailler davantage. Ce sous-emploi, qui a augmenté depuis 2008 sous l’effet de la progression du chômage partiel, reflue en 2011 pour retrouver un niveau proche d’avant la crise. Les femmes représentent 73,4 % des personnes en sous-emploi en 2011, contre 70,4 % en 2010.Le sous-emploi touche particulièrement les plus jeunes et les employés non qualifiés. Il est plus rare chez les cadres, les ouvriers qualifiés, les professions intermédiaires et les non-salariés.
Champ : actifs occupés de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés. | ||
Source : Insee, enquête Emploi 2011. | ||
Sous-emploi (milliers) | Taux de sous-emploi ( %) | |
---|---|---|
Non-salariés | 119 | 4,0 |
Salariés | 1 193 | 5,2 |
Cadres | 63 | 1,5 |
Professions intermédiaires | 179 | 3,0 |
Employés qualifiés | 183 | 4,8 |
Employés non qualifiés | 522 | 15,0 |
Ouvriers qualifiés | 101 | 2,8 |
Ouvriers non qualifiés | 146 | 7,8 |
Autres salariés | 0 | 0,0 |
Femmes | 963 | 7,9 |
Hommes | 349 | 2,6 |
15-24 ans | 220 | 9,9 |
25-49 ans | 791 | 4,7 |
50 ans et plus | 301 | 4,4 |
Total | 1 312 | 5,1 |
Léger recul du chômage en 2011
En moyenne en 2011, 2,6 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT, soit 9,2 % de la population active (tableau 6). Le chômage touche plus durement les jeunes (22,0 % des actifs de 15 à 24 ans), les ouvriers (12,9 %) et les moins diplômés (16,1 %).Le taux de chômage des hommes (8,8 %) est inférieur à celui des femmes (9,7 %). Le chômage est élevé chez les plus jeunes, mais plus durable chez leurs aînés : 56,5 % des chômeurs de plus de 50 ans recherchent un emploi depuis plus d’un an et 32,5 % depuis plus de deux ans (contre respectivement 27,2 % et 10,8 % pour les 15-24 ans). Les hommes sont un peu plus touchés que les femmes par ce chômage de longue durée.
Depuis 2000, c’est en 2008 que le taux de chômage a été le plus bas, avec 7,4 % des actifs. Avec la récession, il a nettement augmenté en 2009 (9,1 %), puis plus modérément en 2010 (9,3 %). 2011 marque ainsi une légère inflexion à la baisse par rapport aux années précédentes. Elle bénéficie particulièrement aux jeunes alors que la hausse se poursuit chez les séniors (encadrés 1 et 2). En revanche, sans avoir reflué en 2011, les taux de chômage de longue durée et de très longue durée ont progressé depuis 2008 : en 2011, 3,7 % des actifs sont chômeurs depuis plus d’un an (+ 1,0 point par rapport à 2008) et 1,8 % depuis plus de deux ans (+ 0,5 point).
La conjoncture récente a été particulièrement défavorable aux ouvriers (dont le taux de chômage est passé de 10,2 % à 13,4 % entre 2008 et 2010) et aux employés (7,4 % à 9,5 % dans la même période). L’année 2011 marque une légère amélioration du taux de chômage des ouvriers (− 0,5 point), mais celui des employés continue sa progression (+ 0,3 point). Après avoir augmenté de 0,8 point entre 2008 et 2009, le taux de chômage des cadres s’est stabilisé à 3,8 % depuis.
Champ : actifs de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés. | |||||
Source : Insee, enquête Emploi 2011. | |||||
Chômage BIT | Nombre de chômeurs (milliers) | Proportion de femmes ( %) | Taux de chômage ( %) | ||
---|---|---|---|---|---|
Ensemble | Femmes | Hommes | |||
Ensemble | 2 612 | 50,2 | 9,2 | 9,7 | 8,8 |
15-24 ans | 627 | 47,6 | 22,0 | 23,1 | 21,1 |
25-49 ans | 1 521 | 51,4 | 8,4 | 9,0 | 7,8 |
50 ans et plus | 464 | 50,1 | 6,3 | 6,5 | 6,1 |
Catégories socioprofessionnelles | |||||
Agriculteurs exploitants, artisans, commerçants et chefs d’entreprise | 75 | 30,1 | 3,3 | 3,5 | 3,2 |
Cadres et professions intellectuelles supérieures | 178 | 41,2 | 3,8 | 4,0 | 3,7 |
Professions intermédiaires | 334 | 51,0 | 5,0 | 5,1 | 5,0 |
Employés | 792 | 77,8 | 9,8 | 9,9 | 9,3 |
Ouvriers | 804 | 25,8 | 12,9 | 16,3 | 12,0 |
Indéterminé | 429 | 51,7 | 99,6 | 99,8 | 99,3 |
Niveau de diplôme | |||||
Sans diplôme ou brevet | 737 | 44,2 | 16,1 | 16,1 | 16,0 |
CAP, BEP | 901 | 48,7 | 9,9 | 11,4 | 8,9 |
Baccalauréat | 479 | 57,6 | 8,7 | 9,6 | 7,6 |
Bac + 2 | 202 | 54,1 | 5,1 | 5,0 | 5,2 |
Diplôme supérieur au Bac + 2 | 294 | 55,3 | 5,6 | 6,2 | 5,0 |
Chômeurs depuis 1 an ou plus | 1 060 | 49,3 | 3,7 | 3,9 | 3,6 |
15-24 ans | 170 | 44,8 | 6,0 | 5,9 | 6,0 |
25-49 ans | 628 | 50,7 | 3,4 | 3,7 | 3,3 |
50 ans et plus | 262 | 48,8 | 3,6 | 3,6 | 3,5 |
Chômeurs depuis 2 ans ou plus | 515 | 48,7 | 1,8 | 1,8 | 1,8 |
15-24 ans | 68 | 40,1 | 2,4 | 2,1 | 2,6 |
25-49 ans | 296 | 50,3 | 1,6 | 1,7 | 1,5 |
50 ans et plus | 151 | 49,3 | 2,1 | 2,1 | 2,0 |
Stabilité du « halo » du chômage
Parmi les 2,6 millions de chômeurs comptabilisés en moyenne en 2011, 110 000 n’effectuent plus de recherche, car ils ont trouvé un emploi commençant dans les trois mois. A contrario, 850 000 personnes souhaitent travailler, mais ne sont pas considérées comme au chômage car elles ne sont pas à la recherche d’un emploi ou ne sont pas disponibles pour en prendre un. Elles constituent ce que l’on appelle le « halo » du chômage. Ce dernier représente 2,9 % des personnes actives ou inactives souhaitant travailler, contre 2,8 % en 2008. Les jeunes sont davantage concernés que les seniors (6,9 % contre 2,2 %), et les femmes que les hommes (3,6 % contre 2,2 %). En 2011, en ajoutant au « halo » les 2,5 millions de chômeurs en recherche effective d’emploi, un peu plus de 3,3 millions de personnes sont sans emploi et souhaitent travailler.Encadrés
Après une forte dégradation en 2009, la situation des jeunes sur le marché du travail s’améliore un peu en 2010 et 2011
Les 15-24 ans ont l’un des plus bas taux d’activité d’Europe : 38,3 % en 2011, contre 52,5 % en Allemagne, 58,8 % au Royaume-Uni et 42,7 % dans l’Union européenne à 27. Bien que participant moins au marché du travail, les actifs de 15-24 ans connaissent un taux de chômage comparable à celui observé dans l’Union européenne à 27 pour la même classe d’âge (22,0 % en 2011, contre 22,9 %).En 2011, plus d’un salarié âgé de 15 à 24 ans sur trois (35,0 %) occupe un emploi temporaire (intérim ou contrat à durée déterminée) alors que seulement 11,9 % des salariés sont concernés en moyenne. Cette proportion est relativement stable depuis le début des années 2000, mais connaît une légère tendance à la hausse depuis 2008 (33,0 %).
Depuis le début des années 2000, le taux d’activité des 15-24 ans est stable. Le chômage a en revanche durement frappé cette classe d’âge entre 2008 et 2009 : leur taux de chômage est ainsi passé de 18,6 % à 23,2 % en un an. Entre 2009 et 2011, les effets de la crise s’estompent, avec un chômage en légère baisse, sans que le niveau de 2008 soit pour autant retrouvé.
Depuis 2008, une hausse inédite du chômage chez les plus âgés
Comme pour les 15-24 ans, le taux d’activité des 55-64 ans en France se situe en dessous de la moyenne européenne : en 2011, il s’élève à 44,4 %, contre 64,0 % en Allemagne, 59,7 % au Royaume-Uni et 50,9 % en moyenne dans l’Union européenne à 27 pays. Ce taux bas traduit une participation particulièrement faible des 60-64 ans au marché du travail en France, qui s’explique par des âges légaux de départ en retraite plus précoces. Leur taux d’activité n’est que de 19,8 % en 2011, contre 33,4 % en Europe.Mais comme dans la plupart des pays européens, l’activité des 55-64 ans a désormais tendance à progresser en France : en 2011, le taux d’activité de cette classe d’âge dépasse de 3,8 points celui de 2005 (et même de 8,5 points pour le taux sous-jacent, de 35,8 % en 2005 à 44,3 % en 2011). L’augmentation est régulière sur la période et est nettement plus marquée pour les 60-64 ans (dont le taux d’activité passe de 14,6 % en 2005 à 19,8 % en 2011) et s’observe même pour les 65-69 ans (2,9 % à 5,2 %). Ces évolutions récentes trouvent leur origine dans le recul de l’âge de départ en retraite à taux plein, ainsi que dans l’abandon progressif depuis 2009 des dispositifs publics de cessation anticipée d’activité et le durcissement des dispenses de recherche d’emploi.
Cette progression du taux d’activité des seniors s’est traduite à la fois par plus d’emploi et plus de chômage.
La part des 55-64 ans occupant un emploi se développe sans interruption sur l’ensemble de la période. Le taux d’emploi de cette classe d’âge est ainsi passé de 38,5 % en 2005 à 41,5 % en 2011. Pour les 60-64 ans, la progression est encore plus rapide : de 13,8 % en 2005 à 18,9 % en 2011.
Même si les contrats à durée déterminée ou en intérim restent peu courants dans cette classe d’âge (6,6 % des salariés âgés de 55 à 64 ans en 2011), ils progressent (+ 1,4 point depuis 2005), particulièrement chez les 60-64 ans (+ 2,7 points, soit 10,1 % des emplois salariés en 2011).
Sous l’effet de la crise, le chômage des 55-64 ans progresse nettement depuis 2008 : leur taux de chômage est passé de 4,6 % à 6,5 %. Ce taux reste toutefois bien en-deçà de celui de l’ensemble des actifs (9,2 %). De fait, les 55-64 ans encore actifs appartiennent aux catégories socioprofessionnelles les plus épargnées par le chômage : en 2011, 20,4 % d’entre eux sont cadres et 15,6 % sont non salariés (contre respectivement 16,6 % et 9,7 % pour l’ensemble des personnes en activité) et seulement 17,7 % sont ouvriers (contre 22,0 %).
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