ECONOMIE
Le Mondial de l'automobile ouvre dans un contexte terni par la baisse des ventes
Le salon automobile de Paris ouvre ses portes jeudi à la presse, dans un contexte morose lié au marasme des marchés ouest-européens qui pèse tout particulièrement sur les constructeurs français, PSA Peugeot Citroën et Renault.
Il veut notamment supprimer 8.000 postes en France et fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, mais aussi économiser plusieurs milliards d'euros, en espérant se redresser à partir de 2014.
Renault n'en est pas là mais la crise ne l'épargne pas. "Etant donné la dégradation des marchés européens, qui représentent 50% de nos volumes, notre prévision d'augmenter nos ventes mondiales cette année est (...) fortement sous pression", déclare son patron Carlos Ghosn dans un entretien au Figaro.
Le groupe a révisé en baisse ses prévisions de marché pour l'Europe, qu'il voit à présent en baisse de 8%, et en France, qui devrait plonger de 13%.
Le gouvernement français veut pourtant croire à l'avenir de la filière, qui revendique, directement et indirectement, un emploi sur dix en France.
Les constructeurs étrangers ne sont pas épargnés. Ford, qui prévoit de perdre un milliard de dollars sur le Vieux continent cette année, a annoncé cette semaine la suppression de plusieurs centaines d'emplois administratifs et commerciaux grâce à des départs volontaires.
Des inquiétudes pèsent aussi sur l'avenir du site de Bochum d'Opel, la filiale allemande du géant General Motors.
Le maintien de la présence industrielle de Fiat en Italie semble aussi incertain. L'annonce de l'abandon d'un vaste plan d'investissement dans le pays a fait l'effet d'une bombe, Fiat étant accusé de privilégier les Etats-Unis via son partenaire Chrysler. Son patron, Sergio Marchionne, a cherché à rassurer depuis, s'engageant à "sauvegarder la présence industrielle du groupe en Italie".
Quelques constructeurs vont à contre-courant de la morosité ambiante, comme le japonais Toyota qui compte être rentable cette année en Europe et y augmenter ses ventes.
Florange : Montebourg rencontre les salariés d'ArcelorMittal
Le ministre du Redressement productif rend visite aux salariés de l'aciérie inquiets pour deux unités.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg se rend jeudi 27 septembre à Florange (Moselle) à la demande des salariés de l'aciérie ArcelorMittal inquiets pour l'avenir des deux hauts-fourneaux du site dont l'arrêt définitif pourrait être annoncé lundi par la direction. Selon le quotidien Libération à paraître jeudi, le sidérurgiste luxembourgeois a d'ores et déjà confirmé au gouvernement sa décision de fermer les deux unités menacées. Mais, toujours selon le journal, qui ne cite pas ses sources, l'Etat travaille à un projet de reprise pour un euro symbolique.
ArcelorMittal accorderait un délai de "plusieurs mois" pendant lequel l'Etat serait chargé de trouver un repreneur, le géant de l'acier gardant lui la "filière froide" de transformation du métal produit localement. L'annonce redoutée par les srend visiteyndicalistes pourrait intervenir dès lundi matin lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire convoqué au siège français du groupe à Saint-Denis (Seine-Saint Denis). L'ordre du jour ne comporte qu'un seul point : "information sur la situation économique et industrielle d'Arcelor Mittal Atlantique et Lorraine".
Selon Xavier Le Coq (CFE-CGC), si Arnaud Montebourg ou le président François Hollande n'annoncent pas avant le sort de Florange, "on devrait le savoir lundi au plus tard". Le député PS de Moselle, Michel Liebgott, a pour sa part annoncé sur son site internet une rencontre entre le chef de l'Etat et le patron d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, vendredi à Paris.
Le haut-fourneau P3 est à l'arrêt depuis l'été 2011 et le P6, alors le dernier en activité en Lorraine, depuis octobre 2011. ArcelorMittal assure qu'ils n'ont été mis qu'en veille temporaire en raison d'une demande insuffisante d'acier en Europe. Cet arrêt entraîne du chômage partiel massif pour une grande partie des 2.500 salariés permanents du site et pèse sur les nombreux sous-traitants.
Le 10 septembre, la direction d'ArcelorMittal a refusé de démentir la possibilité d'un plan social dans ce site mosellan, après avoir annoncé début juillet qu'il projetait "une optimisation des fonctions support" de son activité d'aciers plats en Europe, ce que les syndicats ont interprété comme la menace de milliers de suppressions d'emplois.
Arnaud Montebourg avait rencontré les dirigeants d'ArcelorMittal le 30 août, au sujet du rapport d'une mission d'expertise dirigé par Pascal Faure remis fin juillet et qui concluait à la viabilité de Florange. Le groupe ArcelorMittal avait alors "réaffirmé son engagement vis-à-vis de la France qui reste un pays stratégique pour le groupe". A Florange, les syndicats ont engagé un bras de fer avec la direction depuis février à coup d'occupation des locaux, de blocages du site ou de manifestation en Lorraine ou à Paris. En mars, l'ex-président Nicolas Sarkozy avait annoncé un investissement de 17 millions d'euros d'ArcelorMittal à Florange, notamment pour faire redémarrer le P6 au deuxième semestre 2012.
ArcelorMittal accorderait un délai de "plusieurs mois" pendant lequel l'Etat serait chargé de trouver un repreneur, le géant de l'acier gardant lui la "filière froide" de transformation du métal produit localement. L'annonce redoutée par les srend visiteyndicalistes pourrait intervenir dès lundi matin lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire convoqué au siège français du groupe à Saint-Denis (Seine-Saint Denis). L'ordre du jour ne comporte qu'un seul point : "information sur la situation économique et industrielle d'Arcelor Mittal Atlantique et Lorraine".
Un suicide politique
"Arnaud Montebourg, on n'a rien à lui dire, on a juste envie de l'écouter", a commenté un des responsables CFDT de l'aciérie mosellane, Edouard Martin, après la confirmation de la venue du ministre en Lorraine. "Pendant l'été, ses conseillers nous disaient qu'il viendrait uniquement s'il avait des choses positives à annoncer. Alors on espère qu'il a quelque chose dans sa besace", explique-t-il, soulignant que "s'il n'avait rien à nous dire, ce serait un suicide politique".Selon Xavier Le Coq (CFE-CGC), si Arnaud Montebourg ou le président François Hollande n'annoncent pas avant le sort de Florange, "on devrait le savoir lundi au plus tard". Le député PS de Moselle, Michel Liebgott, a pour sa part annoncé sur son site internet une rencontre entre le chef de l'Etat et le patron d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, vendredi à Paris.
Le haut-fourneau P3 est à l'arrêt depuis l'été 2011 et le P6, alors le dernier en activité en Lorraine, depuis octobre 2011. ArcelorMittal assure qu'ils n'ont été mis qu'en veille temporaire en raison d'une demande insuffisante d'acier en Europe. Cet arrêt entraîne du chômage partiel massif pour une grande partie des 2.500 salariés permanents du site et pèse sur les nombreux sous-traitants.
1.000 emplois impactés
La filière liquide (la production d'acier à partir de minerai de fer et de coke) représente "570 emplois directs, mais c'est une activité avec laquelle le groupe a beaucoup sous-traité : en tout, cela concerne 1.000 emplois impactés", souligne Edouard Martin.Le 10 septembre, la direction d'ArcelorMittal a refusé de démentir la possibilité d'un plan social dans ce site mosellan, après avoir annoncé début juillet qu'il projetait "une optimisation des fonctions support" de son activité d'aciers plats en Europe, ce que les syndicats ont interprété comme la menace de milliers de suppressions d'emplois.
Arnaud Montebourg avait rencontré les dirigeants d'ArcelorMittal le 30 août, au sujet du rapport d'une mission d'expertise dirigé par Pascal Faure remis fin juillet et qui concluait à la viabilité de Florange. Le groupe ArcelorMittal avait alors "réaffirmé son engagement vis-à-vis de la France qui reste un pays stratégique pour le groupe". A Florange, les syndicats ont engagé un bras de fer avec la direction depuis février à coup d'occupation des locaux, de blocages du site ou de manifestation en Lorraine ou à Paris. En mars, l'ex-président Nicolas Sarkozy avait annoncé un investissement de 17 millions d'euros d'ArcelorMittal à Florange, notamment pour faire redémarrer le P6 au deuxième semestre 2012.
Le cri d'alarme des patrons de Renault et PSA sur l'état du marché de l'auto
A deux jours de l'ouverture du Mondial de l'automobile à Paris, les deux PDG s'inquiètent ce jeudi dans la presse de la dégradation du secteur en France et en Europe. Carlos Ghosn et Philippe Varin réclament l'ouverture d'un chantier de la compétitivité pour éviter la casse sociale.

Les constructeurs s'attendent à un marché morose cette année et l'an prochain. © Maxppp
"Le marché européen est vraiment très mauvais". A la veille de la visite de François Hollande dans les travées du Mondial de l'auto, le constat de Carols Ghosn est sans appel ce jeudi matin dans Le Figaro. Et pour le patron de Renault, les mois qui viennent n'annoncent rien de meilleur : la marque au losange planche sur une baisse de 8% cette année au lieu des - 3 % prévus, "et l'an prochain: le marché sera au mieux stable ou, plus probablement, légèrement en baisse." Rien de mieux pour PSA Peugeot Citroën. Philippe Varin, dans un entretien aux Echos, prévoit une baisse de 12% du marché en France et de 8% pour l'Europe. Pour expliquer cette tendance morose, le patron de PSA pointe un "marché européen surcapacitaire", celui de Renault évoque plutôt un manque de compétitivité des usines françaises.
Les conséquences sociales
Là encore, les perspectives ne sont pas réjouissantes. Vu le contexte, la fermeture du site PSA d'Aulnay d'ici deux ans ne devrait pas être un cas isolé. C'est en tout cas ce que croit savoir Philippe Varin : "un certain nombre d'usines (va) fermer. Nous avons décidé de le faire, mais d'autres constructeurs devront mener des opérations similaires". Chez Renault, Carlos Ghosn prévient : "la conservation de l'emploi est liée à la compétitivité". Le PDG annonce qu'il.va engager une concertation avec les syndicats d'ici la fin de l'année sur la "charge de travail".
"Flexibiliser le travail" (Carlosn Ghosn)
Mais au-delà des solutions internes pour faire face à la morosité des marchés français et européens, les deux patrons réclament au gouvernement l'ouverture en urgence d'un chantier de la compétitivité. A Renault, Carlos Ghosn veut des mesures pour "flexibiliser le travail". Chez PSA, Philippe Varin espère de nouveaux textes pour "actionner un travail réduit pour des périodes plus longues", sur le modèle allemand.
Ces plans sociaux qui empoisonnent l'exécutif
Le gouvernement est en pourparlers avec plusieurs grands groupes en restructuration pour faire baisser le nombre des licenciements, ou aider à trouver un repreneur.
Après Air France et PSA, le gouvernement n'en finit pas de tenter de colmater les brèches des plans sociaux qui se succèdent. Cette semaine encore, plusieurs grands groupes alimentent l'actualité sociale.
Sanofi revoit son plan à la baisse
Annoncé le 5 juillet, le plan du laboratoire pharmaceutique concernait au départ 1.371 postes. Sous la pression du gouvernement et des syndicats, Sanofi a réduit la voilure en annonçant mardi la suppression de 900 postes d'ici à 2015. Un chiffre que les partenaires sociaux estiment sous-évalué, notamment car il n'inclut pas le sort du site toulousain du groupe, que Sanofi entend conserver mais dont la vocation « reste à préciser », selon la direction. Le site de Montpellier pourrait se voir privé de ses activités de recherche. Les réunions avec les partenaires sociaux devraient débuter mi-octobre, selon l'engagement du président de Sanofi France, Christian Lajoux. En 2011, le groupe a dégagé un bénéfice net de 5,7 milliards d'euros au niveau mondial.
Le site de Florange toujours dans l'incertitude
Le ministre du Redressement productif se rend aujourd'hui sur le site de Florange pour faire part aux salariés de l'avancée des négociations entre le gouvernement et Arcelor-Mittal. Depuis l'annonce par la direction du groupe début juillet d'un plan d' « optimisation des fonctions support » de son activité aciers plats en Europe, aucun plan stratégique n'a encore été dévoilé. Les 2.500 salariés du site craignent la mise en place d'un PSE, d'autant que deux hauts-fourneaux sont arrêtés depuis février, provoquant le chômage partiel d'une grande partie des effectifs. Un CCE extraordinaire est convoqué lundi matin au siège français du groupe. Les syndicats redoutent le pire (lire page 15).
Petroplus attend son repreneur
Les principaux candidats à la présidentielle se sont rendus sur ce site pendant la campagne, mettant sous les feux médiatiques les 550 salariés de cette raffinerie près de Rouen. Depuis le placement en redressement judiciaire le 24 janvier, à la suite de la faillite de la maison mère en Suisse, le site ne survit que grâce à un contrat ponctuel passé avec Shell, qui a permis un redémarrage de l'activité en juin. Deux repreneurs étrangers sont sur les rangs avec des offres que l'Etat tente de rendre le plus acceptables possible pour les salariés.
Les salariés du laboratoire Lundbeck manifestent
Près de 250 salariés du laboratoire pharmaceutique danois Lundbeck ont manifesté lundi devant le siège du groupe à Issy-les-Moulineaux pour protester contre un plan qui prévoit la suppression de 200 postes. Les salariés concernés sont essentiellement des visiteurs médicaux et des personnels administratifs.
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