HUMOUR......ENCORE QUE......
Le micro-trottoir, ou comment faire dire n’importe quoi à n’importe qui pendant les grèves
Révolution grecque
La fermeture de la télé publique grecque va-t-elle rendre du temps de cerveau disponible?
CE N'EST PAS DE L'HUMOUR
Un député UMP dépose 120 000 amendements contre la loi sur la transparence
Jean-Charles Taugourdeau, élu du Maine-et-Loire, conteste le projet d'imposer aux maires de communes de plus de 20 000 habitants de dévoiler leur patrimoine.
Libération
Le député UMP de Maine-et-Loire, Jean-Charles Taugourdeau, a déposé à lui seul 120 000 amendements au projet de loi sur la transparence de la vie publique, discuté à partir de lundi à l’Assemblée nationale, a-t-on appris vendredi de sources parlementaires concordantes.
L’article visé par le député oblige les maires des villes de plus de 20 000 habitants et les maires-adjoints de celles de plus de 100 000 à déposer une déclaration de patrimoine. Pour combattre cette notion de seuil, qui, selon lui «introduit des clivages» dans la vie politique, économique et sociale, chaque amendement de Jean-Charles Taugourdeau fait varier le nombre d’habitants d’une unité : l’un fixe le seuil à 1 habitant, le second à 2, le troisième à 3 et ainsi de suite, soit 20 000 amendements concernant les maires et 100 000 amendements au sujet des maires adjoints.
«Evidemment, je ne les défendrai pas tous» a déclaré Taugourdeau à l’AFP. «Mais cela me permettra de parler plusieurs fois deux minutes pour faire comprendre qu’il faut arrêter d’introduire partout des seuils». «Pourquoi un maire, parce que sa commune passe de 19 999 à 21 001 habitants, passe-t-il sous le coup de la suspicion ?», en devant déclarer son patrimoine, s’indigne le député.
En vertu des règles actuelles, «avec 120 000 amendements, et les deux minutes pour défendre chacun d’entre eux, cela ferait durer le débat jusqu’en mai 2015, en supposant qu’on s’y consacre dix heures par jour et cinq jours par semaine», a calculé un vieux routier du Parlement. Mais, selon une source parlementaire, il serait possible au président de séance de considérer que ces amendements sont identiques, et d’imposer à leur auteur de les défendre en une seule fois.
Jean-Charles Taugourdeau n’a pas battu de record : en 2006, les socialistes avaient déposé 137 665 amendements sur un projet de loi relatif à l’énergie, mais le droit d’amendement s’exerçait alors selon des règles différentes. L’initiative de Jean-Charles Taugourdeau est «individuelle», précise-t-on de source proche du groupe UMP, tandis qu’on la qualifie de «farfelue» dans l’entourage du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS).
La télé grecque piège à son tour le gouvernement
Histoire Le gouvernement, qui avait annoncé un nouveau projet pour remplacer la télé publique qu'il a brutalement fermée, a oublié d'en acheter le nom de domaine. Il aurait dû.
Libération
Pris à son propre piège : le gouvernement grec, qui a brutalement fermé la télévision publique mardi soir, se targuait d’avoir un nouveau projet pour la remplacer ? Et d’avoir depuis longtemps réflechi à cette entité, baptisée «nerit» (pour nouvelle radio-télévision-internet grec) ? Des petits malins sont allés regarder si les fins stratèges au sommet de l’Etat avaient aussi pensé à réserver le nom de domaine de la future télé grecque. Eh bien non. Du coup, ils se sont empressés de l’acheter pour quelques euros. Résultat, lorsqu’on tape «nerit.gr» désormais, on tombe... sur les programmes de la défunte télévision publique ERT qui continue malgré tout à diffuser sur Internet. Avec cette annonce bien sentie : «nerit.gr n’est pas disponible, svp essayer la-pizzeria-qui-a-fermé.gr».
Et en bas de l’écran, un rappel : «il ne s’agit pas seulement de ERT, mais de la démocratie». Dans la nouvelle guerre médiatique qui oppose le gouvernement d’Antonis Samaras et les défenseurs du service public audiovisuel, ces derniers font ainsi preuve d’une ironie imaginative qui leur permet de gagner des points ! Quand aux journalistes de l’ex ERT, maintenant qu’ils sont sur Internet (et au chômage), ils manifestent une audace qu’on ne leur avait guère connue du temps de la télé d’Etat. Multipliant les spots pour maintenir la mobilisation, et de «vraies» infos sur la situation des media grecs. Si la télé publique est morte, une télé libre vient peut-être de naître.
(Capture d'écran de nerit.gr)
POLITIQUE
Armes chimiques : la Maison Blanche confirme leur utilisation en Syrie et va aider les rebelles
Libération
La Maison Blanche a estimé jeudi que «des lignes rouges» avaient été franchies en Syrie, accusant Bachar al-Assad d’avoir utilisé des armes chimiques, dont le gaz sarin, et annonçant un soutien militaire, sans autres précisions, aux rebelles syriens. La Maison Blanche s’est abstenue de détailler la forme que prendrait cette assistance militaire. Elle n’a pas à ce stade annoncé une décision d’armer les rebelles face au pouvoir du président Bachar al-Assad, évoquant une augmentation de l’aide non-létale et assurant qu’elle prendrait «des décisions à (son) propre rythme». L’administration a aussi souligné qu’aucune décision sur une zone d’exclusion militaire n’avait encore été prise.
Entre 100 et 150 personnes, au minimum, ont été tuées dans des attaques chimiques, a annoncé dans un communiqué Ben Rhodes, conseiller adjoint de sécurité nationale du président. «Le président a clairement dit que l’utilisation d’armes chimiques, ou le transfert d’armes chimiques à des groupes terroristes, était une ligne rouge pour les Etats-Unis», a-t-il expliqué. «Le président a affirmé que le recours à des armes chimiques changerait son équation, et c’est le cas». «Nous pensons que le régime Assad garde le contrôle de ces armes. Nous ne disposons pas d’informations solides, corroborées indiquant que l’opposition en Syrie a acquis ou utilisé des armes chimiques», a-t-il indiqué. De son côté, le sénateur républicain John McCain avait annoncé au Sénat américain, quelques minutes avant, que des armes seraient bien livrées aux rebelles, citant «plusieurs sources fiables», avant finalement de faire machine arrière.
L’annonce américaine, neuf jours après que la France s’est déclarée certaine d’une utilisation d’armes chimiques, intervient alors que l’aéroport international de Damas a été la cible jeudi d’une rare attaque au mortier par les rebelles, selon les médias officiels. Face aux récentes victoires de l’armée syrienne sur les rebelles, une rencontre est prévue vendredi en Turquie entre des représentants de pays soutenant l’opposition et le chef du Conseil militaire suprême de l’armée syrienne libre Sélim Idriss pour discuter d’une «mise en oeuvre concrète» de l’aide à la rébellion. Celle-ci, faiblement équipée comparé à la puissance de feu des troupes gouvernementales, a marqué toutefois des points jeudi, en attaquant notamment l’aéroport de Damas.
Il s’agit d’une rare attaque contre l’aéroport depuis le début du conflit en mars 2011, qui a fait plus de 93.000 morts selon un nouveau bilan de l’ONU jeudi, un chiffre semblable à celui fourni par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG syrienne. «Un obus s’est abattu à la périphérie de l’aéroport près du tarmac, retardant l’atterrissage de deux avions en provenance de Lattaquié (nord-ouest) et du Koweït et le décollage d’un avion pour Bagdad», a dit le ministre syrien des Transports Mahmoud Saïd, sans faire état de victime. Un autre obus «est tombé près d’un entrepôt, blessant un ouvrier», a ajouté le ministre en imputant l’attaque aux «terroristes», terme par lequel le régime désigne les rebelles. L’OSDH a rapporté de son côté une attaque à la roquette, sans faire de victimes.
Les rebelles ont par ailleurs pris le contrôle d’une position stratégique de l’armée à mi-chemin entre Damas et Alep (nord), tuant six soldats et s’emparant d’armes et de munitions. «Cette position est importante parce qu’elle se situe sur la principale route d’approvisionnement de l’armée vers Alep», a affirmé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les médias pro-régime avaient affirmé dimanche que les troupes gouvernementales se préparaient à l’assaut de cette métropole du nord pour y écraser la rébellion.
En Egypte, d’influents oulémas sunnites venant de plusieurs pays arabes ont appelé à mener le jihad en Syrie contre le régime «confessionnel» de Bachar al-Assad, et dénoncé l’appui fourni par le Hezbollah. Depuis la chute de Qousseir, Washington, Paris, Londres, Ankara, Ryad, multiplient rencontres et contacts pour aider les rebelles. «Il faut qu’on puisse arrêter cette progression, avant Alep», avait souligné mercredi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Selon une source occidentale, des représentants des pays pro-opposition vont rencontrer vendredi en Turquie le général Idriss, considéré comme un interlocuteur fiable par les Occidentaux. Il a besoin d'«argent, de munitions et d’armes» pour asseoir son leadership et gagner en crédibilité auprès des combattants sur le terrain, selon cette source.
Dans un nouveau rapport, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay a dénoncé «les tueries incessantes» en Syrie.
PARIS (Reuters) - Le rapport commandé par le gouvernement sur les aides publiques aux entreprises propose de réaliser trois milliards d'euros d'économies, au-delà des deux milliards visés pour 2014 et 2015, selon Les Echos, à paraître vendredi.
Ce document, qui sera remis mardi, propose de raboter les aides aux buralistes, les taxes affectées aux chambres de commerce ou au centre du cinéma, la taxation réduite des carburants des taxis, routiers et agriculteurs.
Seraient également visés les niches sociales bénéficiant à l'outre-mer et la fiscalité du livret de développement durable, précise la quotidien.
Selon le rapport, la dépense de l'Etat pourrait être également réduite en réformant l'organisation du dispositif de distribution des nombreuses aides accordées par les collectivités locales.
En février, Jean-Jack Queyranne, président (PS) de la région Rhône-Alpes, s'est vu confier par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault une mission pour rénover un système d'aides impénétrable dont le coût est estimé 55 milliards d'euros par an.
Ces aides proviennent à la fois de l'Etat et des collectivités territoriales.
Au total, "nous proposons de supprimer environ 170 dispositifs d'Etat, soit le quart de ceux qui existent", a déclare Jean-Jack Queyranne au Monde.fr.
L'objectif de la mission sera "de dégager des économies d'un milliard d'euros en 2014 et d'un milliard supplémentaire en 2015, tout en suggérant des simplifications et des actions de coordination", écrivait le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en installant la mission.
Gérard Bon, édité par Jean-Philippe Lefief
Un rapport demandé par Bercy pour économiser 3 milliards.
Outre-mer, épargne, buralistes, carburants… Les auteurs proposent de raboter de nombreuses aides et niches.
Premier vol ce matin à Toulouse du dernier-né d'Airbus.
L'A350, l'arme d'Airbus dans la guerre des... by francetvinfo
L'A350 paré au décollage
Le nouveau long-courrier d'Airbus doit effectuer son premier vol ce vendredi matin dans le ciel toulousain, un événement à suivre en direct à partir de 9h sur le site de L'Usine Nouvelle.
Le quotidien régional La Dépêche du Midi revient sur ce premier envol d'un appareil pour lequel Airbus a déjà reçu 613 commandes.
Mais l'avionneur européen devrait également engranger de nouvelles commandes lors du Salon aéronautique du Bourget, qui ouvrira ses portes lundi 17 juin. Dans son dernier numéro, l'hebdomadaire La Tribune revient sur le duel commercial que se livreront à cette occasion Airbus et Boeing.
Tom Enders, le patron d'EADS, de la maison mère de d'Airbus, avait estimé jeudi que l'avionneur devrait décrocher plusieurs centaines de commandes lors du Salon du Bourget.
Furosémide : de nouveaux décès suspects
Deux quotidiens régionaux annoncent ce matin de nouveaux décès suspects liés à la prise du médicament Furosémide.
Presse Océan évoque la mort d'un octogénaire à Saint-Nazaire. Cette personne avait été admise à l'hôpital à la suite de troubles cardiaques apparus après la prise du médicament, écrit le journal.
Var-Matin revient lui sur le décès d'un retraité de 78 ans, qui aurait lui succombé à un oedème pulmonaire. Mercredi, une enquête préliminaire pour rechercher les causes de la mort avait été ouverte à Toulon après ce quatrième décès suspect.
Les gendarmes ont perquisitionné jeudi l'usine Teva de Sens (Yonne) dans l'enquête sur le mauvais conditionnement de boîtes du médicament diurétique Furosémide. Mardi, l'usine de conditionnement avait déjà reçu la visite de quatre inspecteurs de l'Agence du médicament (ANSM) qui n'avaient "pas identifié de défaut" particulier.
Après l'annonce dimanche d'un premier décès, un nonagénaire marseillais chez qui des boîtes faisant partie des deux premiers lots rappelés avaient été retrouvées, l'ANSM avait fait état lundi de deux nouveaux signalements de pharmacovigilance avec "un décès et un cas grave".
"Union sacrée" au Medef
A retrouver à la une des Echos de ce vendredi : "Pierre Gattaz réussit l'union sacrée pour prendre la présidence du Medef". Le patron de Radiall a obtenu hier le ralliement de ses deux principaux concurrents et "signe le retour en force de l'UIMM", écrit le quotidien. Face à l'outsider Hervé Lambel, l'élection de Pierre Gattaz à la tête de l'organisation patronale ne fait désormais plus aucun doute.
"Elu Geoffroy Roux de Bézieux, patron de Virgin Mobile, était bien lancé mais il a préféré abandonner pour adresser un message d'unité", explique de son côté France Info, un signal d'alarme adressé au gouvernement. Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi ont en effet justifié leur ralliement à Pierre Gattaz par " l’urgence de la situation économique".
Julien Bonnet
Entre 100 et 150 personnes, au minimum, ont été tuées dans des attaques chimiques, a annoncé dans un communiqué Ben Rhodes, conseiller adjoint de sécurité nationale du président. «Le président a clairement dit que l’utilisation d’armes chimiques, ou le transfert d’armes chimiques à des groupes terroristes, était une ligne rouge pour les Etats-Unis», a-t-il expliqué. «Le président a affirmé que le recours à des armes chimiques changerait son équation, et c’est le cas». «Nous pensons que le régime Assad garde le contrôle de ces armes. Nous ne disposons pas d’informations solides, corroborées indiquant que l’opposition en Syrie a acquis ou utilisé des armes chimiques», a-t-il indiqué. De son côté, le sénateur républicain John McCain avait annoncé au Sénat américain, quelques minutes avant, que des armes seraient bien livrées aux rebelles, citant «plusieurs sources fiables», avant finalement de faire machine arrière.
L’annonce américaine, neuf jours après que la France s’est déclarée certaine d’une utilisation d’armes chimiques, intervient alors que l’aéroport international de Damas a été la cible jeudi d’une rare attaque au mortier par les rebelles, selon les médias officiels. Face aux récentes victoires de l’armée syrienne sur les rebelles, une rencontre est prévue vendredi en Turquie entre des représentants de pays soutenant l’opposition et le chef du Conseil militaire suprême de l’armée syrienne libre Sélim Idriss pour discuter d’une «mise en oeuvre concrète» de l’aide à la rébellion. Celle-ci, faiblement équipée comparé à la puissance de feu des troupes gouvernementales, a marqué toutefois des points jeudi, en attaquant notamment l’aéroport de Damas.
Il s’agit d’une rare attaque contre l’aéroport depuis le début du conflit en mars 2011, qui a fait plus de 93.000 morts selon un nouveau bilan de l’ONU jeudi, un chiffre semblable à celui fourni par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG syrienne. «Un obus s’est abattu à la périphérie de l’aéroport près du tarmac, retardant l’atterrissage de deux avions en provenance de Lattaquié (nord-ouest) et du Koweït et le décollage d’un avion pour Bagdad», a dit le ministre syrien des Transports Mahmoud Saïd, sans faire état de victime. Un autre obus «est tombé près d’un entrepôt, blessant un ouvrier», a ajouté le ministre en imputant l’attaque aux «terroristes», terme par lequel le régime désigne les rebelles. L’OSDH a rapporté de son côté une attaque à la roquette, sans faire de victimes.
Les rebelles ont par ailleurs pris le contrôle d’une position stratégique de l’armée à mi-chemin entre Damas et Alep (nord), tuant six soldats et s’emparant d’armes et de munitions. «Cette position est importante parce qu’elle se situe sur la principale route d’approvisionnement de l’armée vers Alep», a affirmé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les médias pro-régime avaient affirmé dimanche que les troupes gouvernementales se préparaient à l’assaut de cette métropole du nord pour y écraser la rébellion.
«Enfants torturés et exécutés»
Sur un autre front, l’armée et le Hezbollah libanais ont pris d’assaut le village de Husseiniyé, dans la province de Homs (centre), selon l’OSDH. Husseiniyé se situe près de la région de Qousseir, tombée la semaine dernière aux mains de l’armée grâce notamment au Hezbollah, une participation dénoncée par les pays occidentaux et du Golfe et qui exacerbe les tensions confessionnelles en Syrie, pays à majorité sunnite, mais aussi au Liban. Les hélicoptères du régime ont par ailleurs bombardé Aarsal, une localité libanaise servant, selon des experts, de relais pour l’acheminent d’armes et de rebelles. Paris et Washington ont dénoncé cette attaque à laquelle l’armée libanaise a assuré vouloir riposter si elle se répétait. Le chef de l’opposition libanaise Saad Hariri a accusé pour sa part le Hezbollah d’être porteur d’un projet «destructeur» pour la coexistence entre les différentes confessions au Liban.En Egypte, d’influents oulémas sunnites venant de plusieurs pays arabes ont appelé à mener le jihad en Syrie contre le régime «confessionnel» de Bachar al-Assad, et dénoncé l’appui fourni par le Hezbollah. Depuis la chute de Qousseir, Washington, Paris, Londres, Ankara, Ryad, multiplient rencontres et contacts pour aider les rebelles. «Il faut qu’on puisse arrêter cette progression, avant Alep», avait souligné mercredi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Selon une source occidentale, des représentants des pays pro-opposition vont rencontrer vendredi en Turquie le général Idriss, considéré comme un interlocuteur fiable par les Occidentaux. Il a besoin d'«argent, de munitions et d’armes» pour asseoir son leadership et gagner en crédibilité auprès des combattants sur le terrain, selon cette source.
Dans un nouveau rapport, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay a dénoncé «les tueries incessantes» en Syrie.
Des armes chimiques en Syrie, et alors?
A regarder CNN cette semaine, on savait bien qu’une guerre chimique fait rage, mais plutôt en Turquie, croyait-on. Pendant des heures mardi, les envoyés spéciaux de l’empire d’Atlanta ont occupé l’antenne, masque à gaz sur le museau, live depuis la place Taksim, entre pétards et grenades lacrymogènes. Comme si c’était là la pire chose qui se déroule en ce moment au monde et comme si dans le pays voisin il n’y avait pas une vraie guerre, notamment chimique, qui a déjà fait plus de 90 000 morts.
En Syrie, il n’y a pas d’images live aussi poignantes, seulement des reportages clandestins, réalisés au péril de la vie des journalistes, des films de propagande du régime ou des vidéos d’origine douteuse, suggérant que les « rebelles » ne valent pas forcément mieux que ceux qu’ils combattent. L’absence de live a longtemps permis à Barack Obama de détourner le regard, ou même d’assurer que ce qui s’y passe n’est pas pire que les massacres au Congo, dont le monde entier, lui le premier, se contrefiche.
Tout cela a-t-il changé ce soir ? La Maison Blanche aimerait bien qu’on le croie, mais non. Pour annoncer ce jeudi que Bachar Al-Assad a franchi les « lignes rouges » tracées par Barack Obama, en utilisant à plusieurs reprises des armes chimiques, la présidence américaine a recouru à… un communiqué écrit de Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale, chargé de la communication. Autant dire le degré « grave, mais pas au point de déplacer le président », sur l’échelle de dramatisation de la Maison Blanche. Ce jeudi soir, Barack Obama avait trop à faire pour venir expliquer lui-même devant les caméras que la Syrie gaze son peuple et franchit ses « lignes rouges » : il recevait une délégation de gays à la Maison Blanche, en l’honneur du "Mois de la fierté LGBT".
Dans la foulée, un briefing téléphonique du même Ben Rhodes a confirmé que personne ne croit plus à Washington à une action décisive d'Obama en Syrie. Première question d'un collègue américain: "... Cela signifie-t-il qu'il n'y aura pas de réponse imminente à ce franchissement de la ligne rouge?" Réponse de Ben Rhodes: "Tout d'abord, nous pensons que nous sommes déjà passés à l'action..." Deuxième question: "Vous ne pensez pas qu'il y a urgence?" Réponse de Rhodes: "... La situation est urgente depuis déjà deux ans"...
Ceci dit, la Maison Blanche va bien faire un petit quelque chose: "Nous allons accroître l'ampleur et l'envergure de l'assistance que nous apportons à l'opposition" a annoncé Rhodes, promettant notamment un soutien au Conseil militaire de l'opposition, mais sans préciser encore de quelle nature. Des armes vont finir par être livrées par les Américains aux rebelles, assure le New York Times, citant des hauts fonctionnaires anonymes. Mais, l'annonce n'a pas encore été faite officiellement. "Nous prendrons des décisions conformes à nos propres intérêts nationaux et à l'avancement de nos objectifs" a plutôt rappelé Ben Rhodes jeudi soir. C'est bien tout le problème d'ailleurs: les Syriens s'entretuent et se gazent mais ce soir, "l'intérêt propre" du président américain était plutôt de passer un moment avec ses supporters homosexuels.
En Syrie, il n’y a pas d’images live aussi poignantes, seulement des reportages clandestins, réalisés au péril de la vie des journalistes, des films de propagande du régime ou des vidéos d’origine douteuse, suggérant que les « rebelles » ne valent pas forcément mieux que ceux qu’ils combattent. L’absence de live a longtemps permis à Barack Obama de détourner le regard, ou même d’assurer que ce qui s’y passe n’est pas pire que les massacres au Congo, dont le monde entier, lui le premier, se contrefiche.
Tout cela a-t-il changé ce soir ? La Maison Blanche aimerait bien qu’on le croie, mais non. Pour annoncer ce jeudi que Bachar Al-Assad a franchi les « lignes rouges » tracées par Barack Obama, en utilisant à plusieurs reprises des armes chimiques, la présidence américaine a recouru à… un communiqué écrit de Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale, chargé de la communication. Autant dire le degré « grave, mais pas au point de déplacer le président », sur l’échelle de dramatisation de la Maison Blanche. Ce jeudi soir, Barack Obama avait trop à faire pour venir expliquer lui-même devant les caméras que la Syrie gaze son peuple et franchit ses « lignes rouges » : il recevait une délégation de gays à la Maison Blanche, en l’honneur du "Mois de la fierté LGBT".
Dans la foulée, un briefing téléphonique du même Ben Rhodes a confirmé que personne ne croit plus à Washington à une action décisive d'Obama en Syrie. Première question d'un collègue américain: "... Cela signifie-t-il qu'il n'y aura pas de réponse imminente à ce franchissement de la ligne rouge?" Réponse de Ben Rhodes: "Tout d'abord, nous pensons que nous sommes déjà passés à l'action..." Deuxième question: "Vous ne pensez pas qu'il y a urgence?" Réponse de Rhodes: "... La situation est urgente depuis déjà deux ans"...
Ceci dit, la Maison Blanche va bien faire un petit quelque chose: "Nous allons accroître l'ampleur et l'envergure de l'assistance que nous apportons à l'opposition" a annoncé Rhodes, promettant notamment un soutien au Conseil militaire de l'opposition, mais sans préciser encore de quelle nature. Des armes vont finir par être livrées par les Américains aux rebelles, assure le New York Times, citant des hauts fonctionnaires anonymes. Mais, l'annonce n'a pas encore été faite officiellement. "Nous prendrons des décisions conformes à nos propres intérêts nationaux et à l'avancement de nos objectifs" a plutôt rappelé Ben Rhodes jeudi soir. C'est bien tout le problème d'ailleurs: les Syriens s'entretuent et se gazent mais ce soir, "l'intérêt propre" du président américain était plutôt de passer un moment avec ses supporters homosexuels.
Les Iraniens appelés à choisir le successeur d'Ahmadinejad
Deux partisanes de Hassan Rohani, un religieux modéré de 64 ans et candidat unique des modérés et réformateurs.
TURQUIE. Les représentants de la contestation reçus par Erdogan
La réunion, une première depuis le début du mouvement de contestation, a eu lieu après le rejet de l'ultimatum lancé par le Premier ministre turc.
Retranchés sous "leurs" platanes, les irréductibles du parc Gezi ont reçu jeudi soir le soutien de plusieurs milliers de personnes qui ont réinvesti la place Taksim malgré la présence de centaines de policiers. (OZAN KOSE / AFP)
Des représentants de la contestation turque ont été reçus jeudi soir à Ankara au cours d'une réunion d'urgence par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, quelques heures après avoir rejeté son ultimatum leur demandant de quitter leur dernier bastion du parc Gezi d'Istanbul.
Le Premier ministre leur a réaffirmé sa proposition de procéder à une consultation des habitants d'Istanbul sur ce terrain contesté.
"Nous voulons savoir ce que pense la population d'Istanbul, sa décision est très importante pour nous", a indiqué à la presse au terme de l'entretien Hüseyin Celik, le porte-parole du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, dirigé par Recep Tayyip Erdogan.
"Nous resterons au parc Gezi avec nos tentes, nos sacs de couchage, nos chansons, nos livres, nos poèmes et toutes nos revendications", a annoncé en fin d'après-midi un des représentants de la coordination des manifestants, Solidarité Taksim, l'avocat Can Atalay.
Pour tenter d'éviter une nouvelle confrontation violente avec la police, le chef du gouvernement a convoqué une réunion d'urgence avec une délégation d'artistes et de membres de la société civile dans sa résidence d'Ankara.
Ce rendez-vous nocturne, qui a débuté peu après 23 heures locales (20 heures GMT), est le premier entre le dirigeant turc et des porte-parole autorisés des manifestants qui réclament sa démission.
Pressé d'en finir avec cette fronde sans précédent depuis l'arrivée de son parti islamo-conservateur au pouvoir en 2002, le Premier ministre a adressé jeudi un "dernier avertissement" aux irréductibles qui occupent le parc Gezi.
"Nous avons fait preuve de patience jusqu'à présent, mais la patience a des limites. Je lance mon dernier avertissement : mères, pères, s'il vous plaît, faites sortir vos enfants de là", a lancé le chef du gouvernement dans un discours à Ankara.
"Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps parce que le parc Gezi n'appartient pas aux forces qui l'occupent", a-t-il plaidé, "il appartient à tout le monde".
Depuis vingt-quatre heures, le gouvernement a renforcé sa pression sur le dernier carré des protestataires, épargné par l'opération des forces de police qui ont repris mardi manu militari le contrôle de la place Taksim.
"Je crois qu'après ce geste de bonne volonté, les jeunes vont décider de quitter le parc Gezi", a souhaité le vice-Premier ministre Huseyin Celik. "Tout ceci doit s'arrêter", a renchéri, plus impatient, son homologue à l'Intérieur Muammer Güler.
Mais, dans les allées du parc, l'idée du référendum a été très fraîchement accueillie et les sommations du gouvernement balayées d'un revers de main.
"Nous n'avons pas vécu toutes ces attaques qui ont fait des morts et quelque 5.000 blessés parmi nos concitoyens pour un référendum", a déclaré Can Atalay au nom de leur coordination.
"Nous n'acceptons pas le référendum parce que nous avons combattu la police, nous avons reçu du gaz lacrymogènes (...) et nous n'allons pas lui permettre (au Premier ministre) d'avoir l'air d'un démocrate", a tranché Fulya, une des manifestantes. "Nous n'irons pas voter à ce référendum", a-t-elle ajouté, "nous sommes ici et nous y resterons".
Les manifestants ont afflué sur la place à la nuit tombée en scandant des slogans hostiles à Recep Tayyip Erdogan, avant d'écouter un concert de piano.
Sûr du soutien d'une majorité de Turcs, le Premier ministre a adopté, depuis le début de la crise, un ton très ferme contre les manifestants, qui dénoncent sa dérive autoritaire et l'accusent de vouloir "islamiser" la société turque.
Son intransigeance lui a valu de nombreuses critiques et a terni son image à l'étranger. Jeudi, après de nombreux pays alliés comme les Etats-Unis, le Parlement européen a exprimé dans une résolution sa "profonde inquiétude" face à "l'intervention brutale de la police" contre les manifestants.
Piqué au vif, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a jugé "inacceptable" la résolution européenne, répétant que son pays était une "démocratie de tout premier plan".
"Vous vous prenez pour qui ?", a lancé de son côté aux députés européens Recep Tayyip Erdogan.
Selon le dernier bilan publié mardi par le syndicat des médecins turcs, les manifestations ont fait quatre morts, trois manifestants et un policier, et près de 5.000 blessés, dont plusieurs dizaines grièvement.
Retraites: le rapport Moreau, première étape de la réforme, remis à Matignon
Le Premier ministre leur a réaffirmé sa proposition de procéder à une consultation des habitants d'Istanbul sur ce terrain contesté.
"Nous voulons savoir ce que pense la population d'Istanbul, sa décision est très importante pour nous", a indiqué à la presse au terme de l'entretien Hüseyin Celik, le porte-parole du parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, dirigé par Recep Tayyip Erdogan.
Premier rendez-vous entre Erdogan et les manifestants
Alors que la fronde contre le gouvernement est entrée dans sa troisième semaine, des milliers de manifestants se préparaient à passer une nouvelle nuit dans ce jardin public proche de la place Taksim, dont la destruction annoncée a donné le coup d'envoi de la contestation le 31 mai."Nous resterons au parc Gezi avec nos tentes, nos sacs de couchage, nos chansons, nos livres, nos poèmes et toutes nos revendications", a annoncé en fin d'après-midi un des représentants de la coordination des manifestants, Solidarité Taksim, l'avocat Can Atalay.
Pour tenter d'éviter une nouvelle confrontation violente avec la police, le chef du gouvernement a convoqué une réunion d'urgence avec une délégation d'artistes et de membres de la société civile dans sa résidence d'Ankara.
Ce rendez-vous nocturne, qui a débuté peu après 23 heures locales (20 heures GMT), est le premier entre le dirigeant turc et des porte-parole autorisés des manifestants qui réclament sa démission.
"La patience a des limites"
Le collectif Taksim Solidarité n'avait pas été invité à une première rencontre organisée mercredi entre le Premier ministre et des "représentants" de la contestation choisis par les autorités.Pressé d'en finir avec cette fronde sans précédent depuis l'arrivée de son parti islamo-conservateur au pouvoir en 2002, le Premier ministre a adressé jeudi un "dernier avertissement" aux irréductibles qui occupent le parc Gezi.
"Nous avons fait preuve de patience jusqu'à présent, mais la patience a des limites. Je lance mon dernier avertissement : mères, pères, s'il vous plaît, faites sortir vos enfants de là", a lancé le chef du gouvernement dans un discours à Ankara.
"Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps parce que le parc Gezi n'appartient pas aux forces qui l'occupent", a-t-il plaidé, "il appartient à tout le monde".
Depuis vingt-quatre heures, le gouvernement a renforcé sa pression sur le dernier carré des protestataires, épargné par l'opération des forces de police qui ont repris mardi manu militari le contrôle de la place Taksim.
L'idée d'un référendum ne fait pas l'unanimité
Mercredi soir, le Premier ministre avait fait un geste en proposant un référendum municipal sur le projet d'aménagement contesté de la place, avec l'espoir qu'il accélère l'évacuation du parc Gezi."Je crois qu'après ce geste de bonne volonté, les jeunes vont décider de quitter le parc Gezi", a souhaité le vice-Premier ministre Huseyin Celik. "Tout ceci doit s'arrêter", a renchéri, plus impatient, son homologue à l'Intérieur Muammer Güler.
Mais, dans les allées du parc, l'idée du référendum a été très fraîchement accueillie et les sommations du gouvernement balayées d'un revers de main.
"Nous n'avons pas vécu toutes ces attaques qui ont fait des morts et quelque 5.000 blessés parmi nos concitoyens pour un référendum", a déclaré Can Atalay au nom de leur coordination.
"Nous n'acceptons pas le référendum parce que nous avons combattu la police, nous avons reçu du gaz lacrymogènes (...) et nous n'allons pas lui permettre (au Premier ministre) d'avoir l'air d'un démocrate", a tranché Fulya, une des manifestantes. "Nous n'irons pas voter à ce référendum", a-t-elle ajouté, "nous sommes ici et nous y resterons".
Le ton reste ferme
Retranchés sous "leurs" platanes, les irréductibles du parc Gezi ont reçu jeudi soir le soutien de plusieurs milliers de personnes qui ont réinvesti la place Taksim malgré la présence de centaines de policiers.Les manifestants ont afflué sur la place à la nuit tombée en scandant des slogans hostiles à Recep Tayyip Erdogan, avant d'écouter un concert de piano.
Sûr du soutien d'une majorité de Turcs, le Premier ministre a adopté, depuis le début de la crise, un ton très ferme contre les manifestants, qui dénoncent sa dérive autoritaire et l'accusent de vouloir "islamiser" la société turque.
Son intransigeance lui a valu de nombreuses critiques et a terni son image à l'étranger. Jeudi, après de nombreux pays alliés comme les Etats-Unis, le Parlement européen a exprimé dans une résolution sa "profonde inquiétude" face à "l'intervention brutale de la police" contre les manifestants.
Piqué au vif, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a jugé "inacceptable" la résolution européenne, répétant que son pays était une "démocratie de tout premier plan".
"Vous vous prenez pour qui ?", a lancé de son côté aux députés européens Recep Tayyip Erdogan.
Selon le dernier bilan publié mardi par le syndicat des médecins turcs, les manifestations ont fait quatre morts, trois manifestants et un policier, et près de 5.000 blessés, dont plusieurs dizaines grièvement.
Retraites: le rapport Moreau, première étape de la réforme, remis à Matignon
Très attendu, et ayant déjà fait l'objet de quelques fuites, le rapport sera remis vendredi vers 10H00 au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, par la présidente de la Commission pour l'avenir des retraites, Yannick Moreau, haut fonctionnaire au Conseil d'Etat.
AFP - La réforme des retraites que le gouvernement souhaite réaliser cette année franchit une étape importante ce vendredi avec la remise à Matignon du rapport d'experts de la Commission Moreau, et le débat se focalise déjà sur les différences entre salariés du public et du privé.
Très attendu, et ayant déjà fait l'objet de quelques fuites, le rapport doit être remis vers 10H00 au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, par la présidente de la Commission pour l'avenir des retraites, Yannick Moreau, haut fonctionnaire au Conseil d'Etat.
Ce rapport servira de boîte à outils au gouvernement pour élaborer sa réforme, la deuxième en trois ans, après celle réalisée fin 2010, au terme du mandat de Nicolas Sarkozy, qui a repoussé l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
Doté d'une telle base de travail, le gouvernement entamera ensuite une large concertation avec les syndicats à partir de la Conférence sociale des 20 et 21 juin et pendant l'été. Il déposera un projet de loi dans la deuxième quinzaine de septembre qui sera soumis au parlement fin septembre-début octobre, selon des sources parlementaires.
Les travaux de la Commission ont porté sur les mesures financières à prendre pour résorber le déficit des régimes de retraite, qui risque de dépasser les 20 milliards d'euros d'ici 2020, malgré la réforme Sarkozy. Les experts ont planché aussi sur des mesures visant à corriger certaines injustices.
Pour combler les déficits, la Commission a surtout regardé du côté de l'allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. Cette durée, qui est actuellement de 41,5 ans pour les personnes nées en 1955 et 1956, pourrait passer à terme à 43 voire 44 ans, selon des sources syndicales.
Reculer à nouveau l'âge légal de départ, à 63 ou 65 ans par exemple, aurait permis de renflouer encore plus rapidement les caisses de retraite mais François Hollande a écarté cette hypothèse, largement rejetée par les syndicats. Il est donc probable que le rapport ne s'y attardera pas.
Rapprocher public et privé
D'autres leviers seront proposés, comme la sous indexation, au moins temporaire, des pensions de retraite, par rapport à l'inflation. C'est le cas depuis le 1er avril et pour trois ans pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco des salariés du privé.
D'autres mesures mettant à contribution les retraités (imposables) actuels seront proposées, comme l'alignement du taux de CSG sur celui des actifs, la suppression de l'abattement fiscal de 10% ou encore la fiscalisation de l'avantage pour les ménages d'au moins trois enfants.
Le rapport abordera aussi des mesures de rapprochement entre le public, plutôt favorisé, et le privé. C'est le point qui fait le plus débat. Selon les syndicats, la Commission Moreau propose de calculer les pensions des fonctionnaires non plus sur les salaires des six derniers mois mais sur ceux des 10 meilleures années. Les retraites du privé sont calculées sur les 25 meilleures années.
La CGT fonctionnaires a déjà affirmé que toucher aux règles de calcul de la retraite des fonctionnaires serait "un casus belli irrémédiable". Mais le leader de la CFDT, Laurent Berger, s'est déclaré favorable à "un rapprochement des différents régimes" de retraite, "à condition de prendre en compte la spécificité des carrières et des structures de rémunération".
L'opposition parlementaire de droite concentre déjà ses interventions sur la nécessité d'aligner le public sur le privé, une façon de mettre le gouvernement en difficulté face à des catégories professionnelles qui votent majoritairement à gauche.
"Evidemment, la fonction publique ne restera pas à l'écart d'une réforme. Mais montrer du doigt les fonctionnaires, ça n'est certainement pas une bonne façon d'aborder la réforme des retraites", a estimé mercredi sur i-télé la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
Très attendu, et ayant déjà fait l'objet de quelques fuites, le rapport doit être remis vers 10H00 au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, par la présidente de la Commission pour l'avenir des retraites, Yannick Moreau, haut fonctionnaire au Conseil d'Etat.
Ce rapport servira de boîte à outils au gouvernement pour élaborer sa réforme, la deuxième en trois ans, après celle réalisée fin 2010, au terme du mandat de Nicolas Sarkozy, qui a repoussé l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
Doté d'une telle base de travail, le gouvernement entamera ensuite une large concertation avec les syndicats à partir de la Conférence sociale des 20 et 21 juin et pendant l'été. Il déposera un projet de loi dans la deuxième quinzaine de septembre qui sera soumis au parlement fin septembre-début octobre, selon des sources parlementaires.
Les travaux de la Commission ont porté sur les mesures financières à prendre pour résorber le déficit des régimes de retraite, qui risque de dépasser les 20 milliards d'euros d'ici 2020, malgré la réforme Sarkozy. Les experts ont planché aussi sur des mesures visant à corriger certaines injustices.
Pour combler les déficits, la Commission a surtout regardé du côté de l'allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. Cette durée, qui est actuellement de 41,5 ans pour les personnes nées en 1955 et 1956, pourrait passer à terme à 43 voire 44 ans, selon des sources syndicales.
Reculer à nouveau l'âge légal de départ, à 63 ou 65 ans par exemple, aurait permis de renflouer encore plus rapidement les caisses de retraite mais François Hollande a écarté cette hypothèse, largement rejetée par les syndicats. Il est donc probable que le rapport ne s'y attardera pas.
Rapprocher public et privé
D'autres leviers seront proposés, comme la sous indexation, au moins temporaire, des pensions de retraite, par rapport à l'inflation. C'est le cas depuis le 1er avril et pour trois ans pour les retraites complémentaires Agirc-Arrco des salariés du privé.
D'autres mesures mettant à contribution les retraités (imposables) actuels seront proposées, comme l'alignement du taux de CSG sur celui des actifs, la suppression de l'abattement fiscal de 10% ou encore la fiscalisation de l'avantage pour les ménages d'au moins trois enfants.
Le rapport abordera aussi des mesures de rapprochement entre le public, plutôt favorisé, et le privé. C'est le point qui fait le plus débat. Selon les syndicats, la Commission Moreau propose de calculer les pensions des fonctionnaires non plus sur les salaires des six derniers mois mais sur ceux des 10 meilleures années. Les retraites du privé sont calculées sur les 25 meilleures années.
La CGT fonctionnaires a déjà affirmé que toucher aux règles de calcul de la retraite des fonctionnaires serait "un casus belli irrémédiable". Mais le leader de la CFDT, Laurent Berger, s'est déclaré favorable à "un rapprochement des différents régimes" de retraite, "à condition de prendre en compte la spécificité des carrières et des structures de rémunération".
L'opposition parlementaire de droite concentre déjà ses interventions sur la nécessité d'aligner le public sur le privé, une façon de mettre le gouvernement en difficulté face à des catégories professionnelles qui votent majoritairement à gauche.
"Evidemment, la fonction publique ne restera pas à l'écart d'une réforme. Mais montrer du doigt les fonctionnaires, ça n'est certainement pas une bonne façon d'aborder la réforme des retraites", a estimé mercredi sur i-télé la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
ECONOMIE
Un rapport pour raboter trois milliards d'aides aux entreprises
PARIS (Reuters) - Le rapport commandé par le gouvernement sur les aides publiques aux entreprises propose de réaliser trois milliards d'euros d'économies, au-delà des deux milliards visés pour 2014 et 2015, selon Les Echos, à paraître vendredi.
Ce document, qui sera remis mardi, propose de raboter les aides aux buralistes, les taxes affectées aux chambres de commerce ou au centre du cinéma, la taxation réduite des carburants des taxis, routiers et agriculteurs.
Seraient également visés les niches sociales bénéficiant à l'outre-mer et la fiscalité du livret de développement durable, précise la quotidien.
Selon le rapport, la dépense de l'Etat pourrait être également réduite en réformant l'organisation du dispositif de distribution des nombreuses aides accordées par les collectivités locales.
En février, Jean-Jack Queyranne, président (PS) de la région Rhône-Alpes, s'est vu confier par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault une mission pour rénover un système d'aides impénétrable dont le coût est estimé 55 milliards d'euros par an.
Ces aides proviennent à la fois de l'Etat et des collectivités territoriales.
Au total, "nous proposons de supprimer environ 170 dispositifs d'Etat, soit le quart de ceux qui existent", a déclare Jean-Jack Queyranne au Monde.fr.
L'objectif de la mission sera "de dégager des économies d'un milliard d'euros en 2014 et d'un milliard supplémentaire en 2015, tout en suggérant des simplifications et des actions de coordination", écrivait le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en installant la mission.
Gérard Bon, édité par Jean-Philippe Lefief
Les aides aux entreprises qui sont dans le collimateur
Un rapport demandé par Bercy pour économiser 3 milliards.
Outre-mer, épargne, buralistes, carburants… Les auteurs proposent de raboter de nombreuses aides et niches.
Avec les retraites et les allocations familiales, c'est l'un des principaux chantiers d'économies du gouvernement, et ce n'est pas le moins sensible. Le rapport sur les aides publiques aux entreprises, qui doit être remis à Bercy mardi, devrait faire des propositions débouchant sur des économies d'un peu moins de 3 milliards d'euros. Les trois auteurs du rapport (le directeur général de Somfy, Jean-Philippe Demaël, l'inspecteur des finances Philippe Jurgensen et l'élu Jean-Jack Queyranne), commandé en février, avaient pour mission de proposer 2 milliards d'économies : 1 milliard en 2014, 1 milliard en 2015. Ils ont été au-delà (Bercy pourra donc piocher) et plaident pour que deux tiers des économies soient réalisées sur les niches fiscales ou sociales, le solde provenant de baisses de dépenses. Très hétéroclites, les aides peuvent être des subventions, des niches, des prêts, des investissements en fonds propres. Le champ des aides étudiées a été ramené à 46,5 milliards d'euros, certains dispositifs étant sanctuarisés comme les taux réduits de TVA ou le crédit d'impôt compétitivité (Cice) créé à l'automne dernier.
Propositions explosives
Le rapport s'articule en trois volets. Le premier liste les aides dont le fonctionnement est satisfaisant et qu'il faut préserver, comme les incitations fiscales liées à l'investissement risqué des particuliers, ou les pôles de compétitivité. La troisième partie détaille les économies à trouver au niveau des collectivités (lire ci-contre). Mais c'est le deuxième volet qui est le plus attendu : il propose de revoir le fonctionnement de nombreuses aides. Certaines propositions sont explosives, d'autres plus évidentes. Ainsi les taxes affectées au Centre national du cinéma (CNC) ou aux chambres de commerce et d'industrie, déjà dans le viseur de Bercy, pourraient être réduites de respectivement 150 millions et 400 millions l'an prochain, juge le rapport. Le régime fiscal des sociétés d'investissement immobilier cotées pourrait aussi être revu, pour inciter ces dernières à verser davantage de dividendes - une assiette taxable pour l'Etat (200 millions visés).
Plus sensible : les aides aux buralistes, qui pourraient être réduites de 210 millions, la mission recommandant de « ne conserver que la prime de service public et la subvention de sécurité » (des remises sont versées, y compris à des buralistes dont le chiffre d'affaires progresse). Certaines propositions ciblent l'outre-mer, comme la réduction des exonérations sociales qui bénéficient aux entreprises pour les salaires allant jusqu'à 4,5 SMIC (de 150 à 200 millions d'économies), ou la suppression des remboursements de TVA non perçue outre-mer (100 millions). Autre petite bombe : modifier le régime fiscal du livret de développement durable (LDD), ce qui dégagerait 180 millions de recettes.
Les niches sur les carburants sont passées au crible. La mission invite à réduire celle sur les agro-carburants de première génération (250 millions) et, surtout, à revoir les taux réduits de TICPE pour les taxis, les agriculteurs, le transport routier, le BTP. Ce qui générerait jusqu'à 480 millions d'euros. Enfin, les auteurs proposent de supprimer une cinquantaine de micro-niches jugées inefficaces, dont le coût total représente 400 millions.
Pour l'exécutif, la tâche s'annonce ardue. « Certains s'attendent à la suppression d'aides bénéficiant au CAC 40, alors que l'on touche ici à des dispositifs ciblés sur des professions, des secteurs », note un conseiller. Autre difficulté : des sujets sensibles (DOM, fiscalité verte) font aussi l'objet de concertations menées dans d'autres cénacles.
Elsa Conesa et Etienne Lefebvre
L'A350 inaugure un nouveau chapitre de la saga d'Airbus
Premier vol ce matin à Toulouse du dernier-né d'Airbus.
De la réussite de l'A350 dépendra l'avenir d'Airbus sur le long-courrier.
Le nouveau biréacteur long-courrier, qui doit s'élancer ce matin pour un premier vol d'essai, représente le plus gros investissement jamais réalisé par Airbus, soit 10 milliards d'euros. - Photo Eric Cabanis/AFP
C'est une grande et belle journée, historique à plus d'un titre, qu'espère vivre Airbus avec le 1 er vol de l'A350 aujourd'hui à Toulouse. Le nouveau biréacteur long-courrier européen, qui doit s'élancer ce matin à 10 heures pour un premier vol d'essai de quatre heures, sera scruté par tout ce que la planète compte de passionnés de l'aéronautique et du transport aérien. Plusieurs centaines d'entre eux campaient déjà, dès hier, sur la colline qui domine la piste de Toulouse-Blagnac, pour ne rien louper du spectacle. L'envol d'un nouvel avion de ligne est en effet une chose rare. Depuis la création d'Airbus, en 1970, l'A350 est le 7 e modèle à s'envoler de Toulouse. Le dernier était l'A380, il y a déjà huit ans. Et le prochain lancement d'un nouvel Airbus n'arrivera probablement pas avant la fin de la prochaine décennie.
A la rareté de l'événement s'ajoute l'énormité de l'enjeu. Avec un coût de plus de 10 milliards d'euros, ce nouveau biréacteur long-courrier est le plus gros investissement jamais réalisé par Airbus. L'A380 a certes coûté plus cher, du fait de ses déboires, mais l'investissement initial était deux fois moindre.
Innovant, mais pas révolutionnaire
L'enjeu commercial et technologique est à la hauteur de l'investissement. Commercialement, l'A350 porte tous les espoirs d'Airbus sur le marché des appareils longcourriers, aujourd'hui dominé par Boeing. Jusqu'à présent, l'avionneur européen n'avait en effet rien à opposer au Boeing 777 sur le segment des appareils de 300 à 400 sièges, qui constitue l'essentiel du marché long-courrier et la moitié du marché mondial en valeur. Airbus s'était fourvoyé en lançant en 1991 un quadriréacteur, l'A340, quand son concurrent s'apprêtait à lancer un biréacteur, le 777, moins gourmand en carburant. Quant à l'A380, s'il est parvenu à éclipser le 747, il reste pour l'heure, un avion de niche et une source de pertes. Airbus ne pouvait donc compter que sur l'A330, toujours très populaire malgré ses vingt ans d'âge, face aux B 767, 777 et 787.
A terme, l'A350 représentera donc environ la moitié du chiffre d'affaires d'Airbus et quelque 35.000 emplois en Europe, dont 10.000 en France, sur les vingt à trente prochaines années. Cependant, l'A350 devra être particulièrement réussi pour pouvoir lutter, avec ses trois déclinaisons, contre les trois versions du 787 et les deux versions de 777 X, lancées pour lui barrer la route.
Or si l'A350 est innovant, il n'est pas aussi révolutionnaire que le fut le 787. L'A350 est le premier Airbus majoritairement fabriqué en fibre de carbone. Ses ailes incurvées, de 32 mètres de long et 6 mètres de large, sont la plus grande pièce d'aérostructure en composite de carbone jamais fabriquée.
Cependant, l'usage de fibre de carbone n'est pas une nouveauté chez Airbus, qui l'utilisait déjà sur ses premiers modèles. Et contrairement à Boeing, qui a opté pour un mode de fabrication entièrement nouveau pour le 787, avec des sections de fuselage en carbone fabriquées d'une seule pièce, Airbus est resté fidèle aux méthodes traditionnelles d'assemblage du fuselage par panneaux de composite. La pointe avant est toujours à moitié métallique. Airbus s'est aussi montré plus conservateur que Boeing pour le choix des équipements électriques. Ainsi, il n'a pas retenu les freins électriques du groupe Safran qui équipent le 787. Et il a également préféré renoncer aux batteries au lithium.
Des choix prudents qui expliquent peut-être pourquoi il ne s'est écoulé qu'un mois entre l'assemblage du premier appareil et son premier vol, contre plus de deux ans pour le 787. Cependant, il faudra attendre le début de la phase de production industrielle, vers la fin 2014, pour savoir si ces choix s'avéreront payants en termes de coût et de cadence de production. Rappelons que tout s'était relativement bien passé pour l'A380 jusqu'à cette phase d'industrialisation.
Bruno Trévidic
La famille A350
A350-900 : 314 sièges et 15.000 km d'autonomie pour un prix catalogue de 287,7 millions de dollars. Première livraison prévue « au second semestre 2014 » à Qatar Airways.
A350-800 : une version courte prévue pour 2016 (270 sièges). Prix : 254,3 millions de dollars
A350-1000 : une version allongée (350 à 400 sièges) prévue pour 2017. Prix : 332,1 millions de dollars.
Nombre de commandes : 616 fermes toutes versions confondues (dont 80 pour Qatar Airways) et 36 clients.
Motoriste exclusif : Rolls Royce.
A350-800 : une version courte prévue pour 2016 (270 sièges). Prix : 254,3 millions de dollars
A350-1000 : une version allongée (350 à 400 sièges) prévue pour 2017. Prix : 332,1 millions de dollars.
Nombre de commandes : 616 fermes toutes versions confondues (dont 80 pour Qatar Airways) et 36 clients.
Motoriste exclusif : Rolls Royce.
L’Airbus A350, nouveau long-courrier d’Airbus, a décollé à 10h00 et effectuera un vol d’essai de 4 heures. Enjeu pour l’avionneur européen : lancer en 2014 une gamme d’avions de 270 à 350 sièges pouvant assurer des vols de 15.000 km et concurrencer les avions américains Boeing 777 et 787.
L'A350, l'arme d'Airbus dans la guerre des... by francetvinfo
L'A350, le salon du Bourget, le Furosémide, le Medef... la revue de presse de l'industrie
Par Julien Bonnet
L'A350 attendu dans le ciel toulousain pour son premier vol, à lire dans la Dépêche du Midi. Le salon du Bourget et le duel Airbus vs Boeing est à retrouver à la une de La Tribune. Deux nouveaux décès suspects liés à la prise du médicament du laboratoire Téva Furosémide évoqués dans Presse Océan et Var-Matin. A lire dans Les Echos, l'union sacrée autour de Pierre Gattaz pour l'éléction au Medef.
Le nouveau long-courrier d'Airbus doit effectuer son premier vol ce vendredi matin dans le ciel toulousain, un événement à suivre en direct à partir de 9h sur le site de L'Usine Nouvelle.
Mais l'avionneur européen devrait également engranger de nouvelles commandes lors du Salon aéronautique du Bourget, qui ouvrira ses portes lundi 17 juin. Dans son dernier numéro, l'hebdomadaire La Tribune revient sur le duel commercial que se livreront à cette occasion Airbus et Boeing.
Tom Enders, le patron d'EADS, de la maison mère de d'Airbus, avait estimé jeudi que l'avionneur devrait décrocher plusieurs centaines de commandes lors du Salon du Bourget.
Furosémide : de nouveaux décès suspects
Deux quotidiens régionaux annoncent ce matin de nouveaux décès suspects liés à la prise du médicament Furosémide.
Presse Océan évoque la mort d'un octogénaire à Saint-Nazaire. Cette personne avait été admise à l'hôpital à la suite de troubles cardiaques apparus après la prise du médicament, écrit le journal.
Var-Matin revient lui sur le décès d'un retraité de 78 ans, qui aurait lui succombé à un oedème pulmonaire. Mercredi, une enquête préliminaire pour rechercher les causes de la mort avait été ouverte à Toulon après ce quatrième décès suspect.
Les gendarmes ont perquisitionné jeudi l'usine Teva de Sens (Yonne) dans l'enquête sur le mauvais conditionnement de boîtes du médicament diurétique Furosémide. Mardi, l'usine de conditionnement avait déjà reçu la visite de quatre inspecteurs de l'Agence du médicament (ANSM) qui n'avaient "pas identifié de défaut" particulier.
Après l'annonce dimanche d'un premier décès, un nonagénaire marseillais chez qui des boîtes faisant partie des deux premiers lots rappelés avaient été retrouvées, l'ANSM avait fait état lundi de deux nouveaux signalements de pharmacovigilance avec "un décès et un cas grave".
"Union sacrée" au Medef
A retrouver à la une des Echos de ce vendredi : "Pierre Gattaz réussit l'union sacrée pour prendre la présidence du Medef". Le patron de Radiall a obtenu hier le ralliement de ses deux principaux concurrents et "signe le retour en force de l'UIMM", écrit le quotidien. Face à l'outsider Hervé Lambel, l'élection de Pierre Gattaz à la tête de l'organisation patronale ne fait désormais plus aucun doute.
"Elu Geoffroy Roux de Bézieux, patron de Virgin Mobile, était bien lancé mais il a préféré abandonner pour adresser un message d'unité", explique de son côté France Info, un signal d'alarme adressé au gouvernement. Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi ont en effet justifié leur ralliement à Pierre Gattaz par " l’urgence de la situation économique".
Julien Bonnet
Exception culturelle: la France refuse de bouger d'un iota
LUXEMBOURG, 14 juin 2013 (AFP) - La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a réitéré vendredi la position de la France qui refuse catégoriquement de voir le secteur audiovisuel inclus dans les négociations pour un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
"La France ne vous surprendra pas. Elle refuse le projet de mandat, elle refusera tout mandat qui ne comportera pas une protection des services culturels et l'exclusion claire et explicite du secteur audiovisuel", a déclaré la ministre dans son intervention lors d'une réunion avec ses homologues des 27.
La France veut à tout prix exclure le secteur audiovisuel des négociations, au nom du respect de l'exception culturelle. Elle brandit la menace d'un veto, en rappelant que l'exception culturelle n'a jamais fait partie des mandats des les négociations de libre-échange.
"Lorsque nous nous sommes mis d'accord en novembre sur un mandat de négociation en vue d'un accord avec le Japon, l'exception culturelle ne faisait pas partie de ce mandat. Pourquoi la vérité de novembre n'est elle plus celle d'aujourd'hui?", s'est interrogée la ministre.
Paris craint que les Etats-Unis cherchent à rendre caduques, en demandant leur gel, les quotas de diffusion sur les chaînes de télévision, les subventions ou les réglementations discriminatoires selon la nationalité des société ou des capitaux.
La France redoute également que les Etats-Unis veuillent obtenir des règles spécifiques pour les "nouveaux services audiovisuels" (vidéo à la demande, télévision de rattrapage).
"Qui sait ce que seront demain les modes de consommation, de transmission, de diffusion ? La seule garantie pour permettre à nos auteurs, nos créateurs, nos producteurs de continuer à inventer le futur, c'est maintenir vivant ce principe de liberté d'action qu'est l'exception culturelle", a dit Mme Bricq.
Selon la ministre, plusieurs pays sont sur la même ligne que la France, dont la Grèce et la Hongrie, et d'autres sont d'accord sur le fond mais n'iront pas jusqu'au bout: Roumanie, Italie, Pologne et d'autres.
"La France ne vous surprendra pas. Elle refuse le projet de mandat, elle refusera tout mandat qui ne comportera pas une protection des services culturels et l'exclusion claire et explicite du secteur audiovisuel", a déclaré la ministre dans son intervention lors d'une réunion avec ses homologues des 27.
La France veut à tout prix exclure le secteur audiovisuel des négociations, au nom du respect de l'exception culturelle. Elle brandit la menace d'un veto, en rappelant que l'exception culturelle n'a jamais fait partie des mandats des les négociations de libre-échange.
"Lorsque nous nous sommes mis d'accord en novembre sur un mandat de négociation en vue d'un accord avec le Japon, l'exception culturelle ne faisait pas partie de ce mandat. Pourquoi la vérité de novembre n'est elle plus celle d'aujourd'hui?", s'est interrogée la ministre.
Paris craint que les Etats-Unis cherchent à rendre caduques, en demandant leur gel, les quotas de diffusion sur les chaînes de télévision, les subventions ou les réglementations discriminatoires selon la nationalité des société ou des capitaux.
La France redoute également que les Etats-Unis veuillent obtenir des règles spécifiques pour les "nouveaux services audiovisuels" (vidéo à la demande, télévision de rattrapage).
"Qui sait ce que seront demain les modes de consommation, de transmission, de diffusion ? La seule garantie pour permettre à nos auteurs, nos créateurs, nos producteurs de continuer à inventer le futur, c'est maintenir vivant ce principe de liberté d'action qu'est l'exception culturelle", a dit Mme Bricq.
Selon la ministre, plusieurs pays sont sur la même ligne que la France, dont la Grèce et la Hongrie, et d'autres sont d'accord sur le fond mais n'iront pas jusqu'au bout: Roumanie, Italie, Pologne et d'autres.
JUSTICE ?
Affaire Tapie : Sarkozy charge Guéant
Les juges se rapprochent de l'Elysée. Une idée insupportable pour l'ancien chef de l'Etat qui n'hésiterait pas à pointer la responsabilité de son secrétaire général.
L'étau se resserre autour de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement dans l'affaire Tapie. L'approbation de la procédure arbitrale vient du "sommet de l'Etat", selon François Bayrou. Mis en cause de plus en plus directement, l'ancien président de la République fulmine, selon les informations d'Europe 1 : il est "ulcéré" que l'arbitrage soit contesté et qu'il soit mis en cause. "Il tourne en boucle", confie un des amis de l'ex-président.
Alors Nicolas Sarkozy prépare sa défense. "Je ne suis jamais intervenu", aurait-il dit, selon Europe 1. Le responsable ? Claude Guéant ! Selon la radio, l'ex-président n'hésite pas à charger son secrétaire général, qui serait à l'origine de l'idée d'arbitrage. Une solution emprunte de bon sens selon lui : ce litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais avait déjà coûté 20 millions d’euros à l’Etat. L'arbitrage mettait fin à l'histoire. L'intérêt général prévalait à celui de Bernard Tapie.
Nicolas Sarkozy avance un second argument. Sur les trois juges arbitres, deux ne l'aiment pas. Jean-Denis Bredin est un avocat étiqueté à gauche et Pierre Mazeaud est un gaulliste qui le déteste. Donc l'ancien président est blanc comme neige... et ne supporte pas qu'on le soupçonne.
Reste que Claude Guéant pourrait être la prochaine personne convoquée par les juges dans ce dossier. Après les mises en examen de Stéphane Richard et Jean-François Rocchi, la justice pourrait demander des comptes aux anciens locataires de l'Elysée. Surtout que comme le rappelle Europe 1, l'ancien secrétaire général a reçu Bernard Tapie à plusieurs reprises et a organisé une réunion visant à valider l’arbitrage. Une information confirmée par Stéphane Richard lui-même qui, selon une source proche de l'enquête, a fait état de la présence de l'homme d'affaires lors d'une réunion cruciale à l'Elysée.
A. T.
Arbitrage Tapie: deux proches de Sarkozy dans le collimateur des enquêteurs
Nicolas Sarkozy (g), à l'époque ministre de l'Economie et des Finances, aucôté de son directeur de cabinet, Claude Guéant (c), et du directeur de cabinet adjoint, François Pérrol le 7 octobre 2004 à Paris (Photo Pascal Pavani. AFP)
Libération
Après la mise en examen du PDG d’Orange, Stéphane Richard, dans l’enquête sur l’arbitrage Tapie/Crédit Lyonnais, les juges ont en ligne de mire deux proches collaborateurs à l’Elysée de Nicolas Sarkozy en 2007, François Pérol et surtout Claude Guéant.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a confirmé jeudi que l’Etat préparait un recours contre cet arbitrage, une démarche qui est de son «devoir», de l’avis de François Bayrou. Le président du Modem a en effet dénoncé «une manoeuvre» de gens qui «avaient décidé avant l’arbitrage ce que serait (son) résultat».
Une source proche de l’enquête a indiqué jeudi à l’AFP que M. Richard, poursuivi pour «escroquerie en bande organisée», avait affirmé aux enquêteurs que Bernard Tapie était présent en 2007 à une réunion à l’Elysée destinée à mettre en place cette procédure plutôt que de s’en remettre à la justice, dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d’Adidas.
M. Richard, alors directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, et Jean-François Rocchi, alors patron du Consortium de réalisation (CDR) chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnais, assistaient également à cette réunion avec François Pérol et Claude Guéant.
MM. Rocchi et Richard ont été mis en examen mercredi, après Pierre Estoup, l’un des trois juges du tribunal arbitral qui avait octroyé 403 millions d’euros à Bernard Tapie.
Mme Lagarde, qui fait l’objet d’une enquête de la cour de justice de la République (CJR), a échappé à une mise en examen en étant placée sous statut de témoin assisté. Un statut provisoire qui peut à tout moment évoluer, y compris vers une mise en examen, note un connaisseur du dossier.
Les enquêteurs soupçonnent son directeur de cabinet Stéphane Richard d’avoir joué un rôle clé dans la mise en place de l’arbitrage. Interrogé par la brigade financière durant 48H00, M. Richard leur a ouvert une piste : l’arbitrage a été décidé directement à l’Elysée, sous la houlette de son secrétaire général Claude Guéant et du secrétaire général adjoint François Pérol.
M. Richard a raconté avoir été «convoqué» à l’Elysée par Claude Guéant le 24 ou 25 juillet 2007, a indiqué à l’AFP la source proche de l’enquête. Jean-François Rocchi avait reçu la même convocation à cette réunion dont l’objet n’avait pas été précisé, a ajouté cette source.
«Le prochain, c’est Guéant»
Claude Guéant a alors tranché: «Nous allons faire l’arbitrage», a rapporté M. Richard aux enquêteurs. Lui-même et M. Rocchi ont raconté avoir été «surpris», à leur arrivée de se retrouver face à MM. Guéant, Pérol et Tapie, comprenant alors que la réunion avait pour enjeu l’arbitrage.
Contacté par l’AFP, l’entourage de M. Richard n’a pas souhaité faire de commentaire. L’avocat de M. Rocchi, Me Jean-Alain Michel, n’a voulu «ni confirmer ni infirmer» l’information. M. Richard avait indiqué la semaine dernière à l’AFP avoir participé à une réunion de «validation» de l’arbitrage à l’Elysée, sans mentionner M. Tapie.
Ce dernier a multiplié les interviews, laissant entendre qu’il avait pu effectivement prendre part à une telle rencontre. S’il a expliqué à l’AFP «ne pas se souvenir de cette réunion à cette date», il a jugé que sa participation «pour expliquer (sa) position» lui paraîtrait «un processus logique».
Mais une telle réunion, «six mois avant l’arbitrage», n’était pas une «réunion de validation» mais une «réunion d’information», a-t-il argumenté.
Qui a pris la décision ? L’homme d’affaires, dont l’enquête a montré qu’il avait eu plusieurs rendez-vous à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy, ne répond pas. Mais dans un entretien au Parisien, il glisse: «Rien ne s’est fait en catimini. Et ni Stéphane Richard, ni Christine Lagarde, ni Claude Guéant n’avaient le pouvoir de décider.»
Placé au coeur de l’affaire, Claude Géant, devrait être prochainement convoqué par les enquêteurs qui ont déjà perquisitionné son cabinet et son domicile. «Le prochain, c’est Guéant, c’est sûr», craint un responsable de l’UMP. Contacté par l’AFP, M. Guéant n’a pas donné suite.
L’actuel président de la BPCE, François Pérol, se défend d’avoir joué un rôle: «Il n’a pas travaillé à l’Elysée sur ce dossier-là. C’était traité à Bercy», assure un proche du dossier.
Très incertain, le maintien de M. Richard à la tête d’Orange sera décidé en début de semaine prochaine. M. Rocchi va de son côté démissionner de son poste de PDG du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le service géologique de l’Etat.
Argentine : l'ex-président Menem condamné à 7 ans de prison pour trafic d'armes
BUENOS AIRES (ARGENTINE), LE 13 SEPTEMBRE 2011. A cette époque, Carlos Menem (au centre) avait été acquitté. Cette fois, l'ancien président est condamné à une peine de sept ans de prison pour trafic d'armes à destination de la Croatie et de l'Equateur.
| (AFP/NA/Daniel Vides.)
| (AFP/NA/Daniel Vides.)
L'ancien président argentin, Carlos Menem (1989-1999), s'est vu infliger ce jeudi une peine de sept ans de prison pour trafic d'armes à destination de la Croatie et de l'Equateur, devenant le premier ex-président argentin élu démocratiquement à être condamné par la justice. Actuellement sénateur, Carlos Menem, 82 ans, est protégé par son immunité parlementaire qui le met à l'abri d'une peine de prison mais dans son jugement, le tribunal a ordonné que cette immunité soit levée afin que la peine soit «effectivement purgée».
Le parquet avait requis huit ans de détention contre Carlos Menem, sa destitution de son poste de sénateur et une interdiction d'exercer une fonction publique pendant 16 ans.
Le coaccusé de l'ancien président, son ex-ministre de la Défense Oscar Camilion (1993-1996), âgé de 83 ans, a, quant à lui, été condamné à cinq ans de prison, alors que sept avaient été requis. Enfin, l'ex-militaire et trafiquant d'armes Diego Palleros a lui aussi été condamné à cinq ans, contre huit demandés par l'accusation.
6500 tonnes d'armes et de munitions
L'ancien chef d'Etat controversé a ordonné l'envoi clandestin d'armes pour une valeur d'au moins 400 millions de pesos (76 M€ actuels) entre 1991 et 1995 à destination de la Croatie et de l'Equateur, deux pays en guerre. Buenos Aires a ainsi violé l'embargo des Nations unies sur les ventes d'armes, imposé pendant le conflit qui a ravagé l'ex-Yougoslavie dans les années 1990.
Au total, 6500 tonnes d'équipements — armes, fusils, canons, roquettes antichar et munitions — officiellement destinées au Panama et au Venezuela avaient été détournées de leur destination.
Elu deux fois à la présidence, Carlos Menem a marqué la décennie 90 en Argentine par une politique de privatisations à outrance que ses détracteurs jugent aujourd'hui en grande partie responsable de la grave crise économique qui a secoué le pays en 2002.
L'épilogue d'un long périple judiciaire
Carlos Menem avait été assigné à résidence dans le cadre de cette affaire pendant cinq mois en 2001, avant que la Cour suprême ne lève la sanction. L'instruction avait été rouverte en 2003 après l'arrivée au pouvoir de Nestor Kirchner, un péroniste de gauche ennemi juré de Carlos Menem, qu'il avait battu à la présidentielle de 2003. Mais le 13 septembre 2011, à l'issue d'un premier procès, il avait été acquitté alors que le parquet avait requis une peine de huit ans de prison.
LeParisien.fr
Les brevets sur l'ADN humain interdits aux États-Unis
L'ADN humain est un produit de la nature et ne peut pas être breveté, a tranché jeudi la Cour suprême des États-Unis, estimant que seul l'ADN complémentaire, c'est-à-dire synthétisé, pouvait l'être.
La haute cour était saisie d'un litige impliquant la société de biotechnologie américaine Myriad Genetics qui a déposé des brevets sur deux gènes liés aux cancers de l'ovaire et du sein. Il s'agit en particulier du gène défectueux BRCA1 identifié chez l'actrice Angelina Jolie, à cause duquel elle a subi une ablation des seins pour prévenir un risque très élevé de cancer.
La Cour suprême a jugé que «l'ADN produit naturellement est un produit de la nature et n'est pas éligible pour un brevet simplement parce qu'il a été isolé». «Mais l'ADN complémentaire peut être breveté car il n'est pas produit naturellement», a-t-elle ajouté. Myriad Genetics ne pourra donc plus empêcher ses concurrents de faire aussi des tests de dépistage des gènes BRCA1 et BRCA2 dont des mutations augmentent très fortement les risques de cancers de l'ovaire et du sein. Le jugement de la Cour suprême arrive bien tard car l'entreprise américaine avait déposé les brevets sur ces deux séquences génétiques dès 1998, et ils devaient de toute façon arriver à expiration en 2015.
Une découverte et pas une invention
La haute cour a également estimé que Myriad avait «découvert un gène important et nécessaire mais les découvertes aussi révolutionnaires, innovantes et brillantes soient-elles, ne s'appliquent pas en soi» à la loi sur les brevets. «Les lois de la nature, les phénomènes naturels et les idées abstraites sont des outils fondamentaux du travail scientifique et technologique qui n'entrent pas dans le domaine de la protection des brevets», a estimé la plus haute juridiction américaine.
En France, depuis la loi de bioéthique de 2004, «les séquences totales ou partielles d'un gène prises en tant que telles» ne sont pas brevetables. La directive européenne de 1998 sur la brevetabilité des inventions biotechnologiques précisait déjà que ni l'ADN ni le génôme humain ne pouvaient faire l'objet de brevets, car il s'agit de «découvertes», et non pas «d'inventions».
La Cour suprême a toutefois permis à certains brevets de Myriad de survivre, ceux sur l'ADN complémentaire, c'est-à-dire copié de l'ADN d'une cellule et artificiellement synthétisé. Elle a jugé que «l'ADN complémentaire peut être breveté car il n'est pas produit naturellement». Dans ce cas, «le technicien de laboratoire crée sans nul doute quelque chose de nouveau», a écrit le juge Clarence Thomas, dans l'arrêt de la Cour pris à l'unanimité des neuf juges.
Hadopi : une première (et dernière ?) condamnation
Un tribunal de Seine-Saint-Denis a condamné un internaute à 15 jours de suspension d'accès à Internet, pour téléchargement illégal, a confirmé vendredi la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi). Il s'agit de la toute première condamnation de ce type depuis l'instauration de la loi il y a deux ans et demi, et peut-être bien la dernière, puisque la commission Lescure a préconisé le mois dernier la suppression de cette haute autorité.
Un calendrier plutôt ironique. Alors que le rapport de la mission Lescure rendu le mois dernier préconise une suppression pure et simple d'Hadopi, la toute première peine de suspension depuis l'instauration de la loi il y a deux ans et demi vient d'être prononcée.Un tribunal de Seine-Saint-Denis a en effet condamné fin mai un internaute à 15 jours de suspension d'accès Internet, et 600 euros d'amende, selon une information révélée par PC Inpact et confirmée par la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi). L'internaute dispose de dix jours pour faire appel, une fois que la décision du tribunal lui aura été notifiée.
Le rapport Lescure prévoit lui la suppression pure et simple de l'Hadopi, et l'attribution de ses compétences au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Il préconise également l'abrogation de la mesure phare de la loi, dont vient d'être l'objet cet internaute, à savoir la suspension de l'abonnement Internet. Pour Pierre Lescure, il s'agit de "dépénaliser" le téléchargement illégal, qui semble, de toutes façons, très bien se porter.
Par Clara Beaudoux
Il n'y aura pas de contrat de travail en prison
En France, les prisonniers ne disposent pas de contrat de travail © Maxppp - Daniel FOURAY
Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision publique vendredi : l'absence de contrat de travail en prison est conforme à la Constitution. Les Sages avaient été saisis par deux détenus de Metz qui dénonçaient le travail en prison comme une zone de non-droit.
Il n'est pas anticonstitutionnel que les prisonniers ne disposent pas de contrat de travail, c'est la décision prise et rendue publique ce vendredi par le Conseil constitutionnel. Les Sages n'ont pas accédé à la requête de deux détenus de Metz qui les avaient saisis au travers d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).
Ces prisonniers qui considèrent le travail en prison comme une "zone de non-droit" cherchent notamment à remettre en cause l'article 717-3 du Code de procédure pénale selon lequel "le travail des personnes incarcérées ne fait pas l'objet d'un contrat de travail".
Aucune atteinte à la Constitution
Le Conseil constitutionnel a considéré que les dispositions de la loi ne portaient "aucune atteinte aux principes énoncés par le Préambule (de la Constitution, ndlr) de 1946" et qu'elles ne méconnaissaient pas non plus le principe d'égalité.
Il a tout de même rappelé qu'il appartenait à l'Assemblée de modifier les dispositions en matière de travail en prison. Des dispositions critiquées par les avocats des plaignants qui considèrent que l'absence de contrat de travail équivaut à une privation de législation sociale et donc de congés payés, d'une assurance chômage ou encore de règles encadrant le licenciement.
Une journaliste franco-tunisienne arrêtée en Tunisie
Hind Meddeb avait manifesté son soutien au rappeur Weld El 15 condamné jeudi à Tunis à deux ans de prison pour avoir insulté la police. Elle avait publié une tribune dans «Libération».
Libération
Il ne fait décidément pas bon exprimer trop haut ses opinions ces jours-ci en Tunisie. Au surlendemain de la condamnation à quatre mois de prison ferme de trois Femen et au lendemain de la condamnation à deux ans de prison ferme du rappeur Weld El 15, la journaliste franco-tunisienne Hind Meddeb a été arrêtée pour avoir, précisément, pris la défense de ce rappeur expédié en prison pour avoir insulté la police.
Chroniqueuse à France Info, ancienne de France 24, Hind Meddeb a été arrêtée jeudi à Tunis au tribunal de première instance de Ben Arous «pour avoir exprimé son indignation après la condamnation à deux ans ferme du rappeur Weld El 15. Libérée à 20 heures, elle a été convoquée pour comparaître devant le juge d’instruction lundi 17 juin dans la matinée», a fait savoir son père, l'écrivain et enseignant Abdelwahab Meddeb. La jeune femme est accusée de trouble de l’ordre public et d’outrage à agents, précise-t-il. Relâchée dans la soirée, elle passera en comparution immédiate.
Jeudi, Libération avait publié une tribune signée de Hind Meddeb, dans laquelle elle prenait la défense de Weld el-15. «Aujourd’hui à Tunis, les rappeurs sont la voix du peuple, de la jeunesse, des plus démunis qui n’ont pas les moyens de résister à l’appareil d’Etat qui broie chaque jour des vies. Ce texte est un appel aux autorités concernées, écrit-elle. Je ne défends pas un rappeur qui insulte la police, je défends mon pays qui a le droit de disposer d’une police respectueuse de ses citoyens. En ce jour de procès, j’appelle les musiciens du monde entier à cosigner cet appel et à soutenir leur collègue Weld El 15 qui risque une peine aussi lourde qu’injuste.»
Le procès de Weld El 15 s'est tenu dans un climat tendu. Les soutiens du jeune homme, dont Hind Meddeb, se sont indignés avec véhémence du verdict et, à la sortie, ont été pourchassés par les policiers, selon plusieurs témoins présents à l'audience. La police aurait fait usage de gaz lacrymos. Sept personnes auraient été interpellées.
Le site tunisien d'information Nawaat, très actif lors de la révolution qui a mené à la chute de Ben Ali début 2011, fait le récit de cet après-procès : «Dehors, le comité de soutien ne se résout pas au verdict. Les avocats crient à une décision "illégale" tandis que Thameur Mekki se révolte contre une justice sans merci qui rappelle durement les années de la dictature. En haut des marches, les policiers les interpellent et veulent les inciter à partir. Quand tout à coup, ils commencent à courser certains rappeurs et journalistes en dehors du tribunal. L’un de nos collègues à Nawaat, Emine Mtraoui se fait tabasser alors que l’on tente de lui enlever sa caméra (voir la vidéo de Nawaat) tandis que deux membres du comité de soutien se font arrêter. L’un d’eux est ramené brutalement vers le tribunal, les policiers n’hésitent pas à le brutaliser, aux yeux de tous. Plus loin, la blogueuse Lina Ben Mehni se fait également agresser par un policier.»
SOCIETE
Brésil : manifestations contre la hausse du prix des transports
Le Monde.fr avec AFP
De violentes manifestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro contre la hausse du prix des transports publics ont fait au moins 55 blessés et se sont soldées par plus de 160 arrestations, à trois jours de l'ouverture de la Coupe des confédérations.
A Sao Paulo, qui n'est que l'un des six sièges de ce tournoi international de football mais qui va accueillir l'an prochain la Coupe du monde, la police a utilisé gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc pour disperser les plus de 5 000 personnes qui protestaient dans le centre-ville contre la hausse de 7 % des billets de bus, de métro et de trains.
A Rio de Janeiro, une manifestation a rassemblé plus de 2 000 personnes, principalement des étudiants, et une autre a eu lieu dans la ville de Goiania (centre-ouest) où la compagnie de transports a suspendu la hausse de ses tarifs.
Mardi, environ 5 000 personnes, selon la police, avaient déjà manifesté sur l'avenue Paulista, la principale artère de Sao Paulo, et provoqué de nombreux dommages : dizaines de bus incendiés, des vitrines brisées, certains manifestants ayant même usé de cocktails Molotov.
La lente dislocation du collectif "Manif pour tous"
Le Monde.fr
Par Samuel Laurent
Que reste-t-il du collectif de la "Manif pour tous" ? Quelques semaines après la promulgation de la loi autorisant le mariage et l'adoption pour et par les personnes de même sexe, le collectif, qui a réussi une mobilisation d'une ampleur impressionnante, notamment durant trois grandes manifestations, semble en proie aux luttes intestines.
Dernier signal en date, un communiqué ambigu de la puissante fédération des Associations familiales catholiques (AFC). Parties prenantes de la "Manif pour tous", les AFC rendent hommage à la mobilisation, mais appellent ensuite à un "deuxième acte, une nécessaire recomposition pour promouvoir – auprès des pouvoirs publics, dans des associations ou au sein des différents partis politiques – une certaine idée de l'homme : une 'humanité durable', une 'écologie humaine' ou 'une société du lien'".
L'appel aux militants à s'impliquer désormais "dans la démocratie participative (via les associations) et représentative (dans les partis)" est cosigné par Pierre-Yves Gomez, économiste proche de Tugdual Derville, délégué général d'Alliance Vita, association fondée par Christine Boutin, et qui lutte contre l'IVG (avec des méthodes parfois douteuses) et l'euthanasie. S'il reste porte-parole, comme il l'a encore rappelé jeudi, M. Derville, engagé de la première heure dans le collectif "Manif pour tous", se fait moins présent depuis quelques semaines.
LE "PRINTEMPS FRANÇAIS" POURSUIT SA RADICALISATION ET S'ISOLE
Ce communiqué, d'apparence anodine, a été très mal vécu par l'aile droite de la "Manif pour tous" , celle du "printemps français", des "Hommen", "Camping pour tous" et autres groupuscules adeptes de méthodes de contestation plus radicales. Cette aile droite – constituée un peu avant la manifestation du 24 mars autour de Béatrice Bourges, ancienne porte-parole de la "Manif pour tous" – tente de multiplier les actions, alors même que la loi est votée, et manie une réthorique radicale, faite de contestation de la légitimité du pouvoir, avec un vocabulaire désignant par exemple les CRS comme "les forces aux ordres du régime", ou dénonçant le "diktat de l'idéologie marchande".
Derrière cette nébuleuse, une galaxie complexe et entremêlée de chrétiens traditionnalistes (le mouvement Civitas, mais aussi des blogs comme "Le Salon beige" ou "Le Rouge et le Noir"), de mouvements d'ultra-droite comme les Identitaires, mais aussi de quelques militants et responsables UMP, isolés au sein de leur parti, comme Samuel Lafont. Sans but clairement défini au-delà d'un hypothétique retrait de la loi sur le mariage, le "Printemps français" cherche à peser sur la droite, comme le montre cette affiche, récemment publiée, appelant à un rassemblement contre la loi, mais où Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à Paris, figure parmi ceux dont le groupuscule promet que "ça va être leur fête".
Dernière composante active au quotidien dans la lutte anti-mariage avec les "veilleurs" qui poursuivent des sit-in nocturnes dans plusieurs villes de France, le "printemps français" semble avoir du mal à mobiliser sur la durée. Sa dernière idée, le "Tour de France pour tous", qui visait à venir s'afficher avec drapeaux et slogans à chaque étape de la compétition cycliste, a surtout valu à ses organisateurs de recevoir, sur leur page Facebook, des messages de colère, exprimée sous la forme du ":poop:", un code qui permet d'afficher une petite image d'excrément...
Plus que l'hostilité suscitée par le projet de perturber un événement sportif populaire, c'est la faiblesse du nombre de militants "printemps français", incapables de contrer leurs opposants sur leurs propres pages, qui est notable. Un signe parmi d'autres de l'essoufflement du mouvement, qui reste actif mais semble peiner à se réinventer.
DÉPARTS EN SÉRIE
Le communiqué des associations familiales catholiques leur a valu un billet très énervé sur le site militant "libéral-conservateur" "Nouvelles de France", relai actif du "printemps français". Titré "Un traître, c'est toujours quelqu'un qui était un ami", et signé d'une "Brigitte Farjot", il dénonce un "appel implicite à déserter les bataillons", et estime que "les catholiques du mouvement familial, du courant pro-vie et du Parti socialiste ont décidé de signer un pacs à trois, en présence des maires pour l'enfance qui leur liront le code civil version Taubira".
Ce billet rappelle les précédents déchirements au sein de la "Manif pour tous", dont l'exclusion, quelques jours avant la manifestation du 24 mars, de l'activiste chrétienne traditionnaliste Béatrice Bourges, fut le premier signe. Comme l'avait montré LeMonde.fr, pourtant, la volonté de Mme Bourges d'occuper les Champs-Elysées avait été soutenue, quelques jours plus tôt, par Virginie Tellenne, alias Frigide Barjot, porte-parole médiatique du mouvement.
Suite à ce premier accroc, les dissensions s'étaient multipliées autour de la revendication ou non d'un "contrat d'union civile" en lieu et place du mariage gay. Soutenue par Frigide Barjot et ses proches au sein du mouvement, cette proposition avait suscité la colère de Christine Boutin et de son Parti chrétien-démocrate, mais aussi de toute l'aile droite du mouvement, qui refuse parfois jusqu'au qualificatif même de "couples homosexuels". Au point que Frigide Barjot, objet de menaces nombreuses, avait hésité à se rendre à la dernière grande manifestation, le 24 mai, de crainte de "semer le trouble" et d'être empêchée de s'exprimer.
Au soir de la manifestation du 26 mai, Mme Tellenne avait jugé que "La Manif pour tous a[vait] fait son temps", et dénoncé un "politburo" de l'organisation au sein duquel elle n'était plus entendue. Opposé au contrat d'union civile, Tugdual Derville a lui aussi quelque peu pris ses distances avec le mouvement pour se consacrer à sa propre structure, "Ecologie humaine".
Dernier facteur d'éclatement : la perspective des municipales. S'ils n'ont pas atteint leur but, certains militants "Manif pour tous" ont tout fait pour que Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate archifavorite de la primaire UMP à Paris, soit battue au profit de candidats anti-mariage. Au sein de l'UMP, pourtant, cette ligne a déplu, et Guillaume Peltier, jeune animateur de la "droite forte", venu du MPF de Philippe de Villiers, qui avait poussé les feux contre NKM, a été rappelé à l'ordre, tandis que la plupart des ténors du parti admettent qu'ils ne reviendront pas sur la loi en cas de retour au pouvoir.
CHANGEMENT DE CASTING
Isolé du gros des troupes de la "Manif pour tous", et impopulaire alors qu'une majorité de sondés estime que, la loi étant votée, il n'est plus utile de la contester, le "Printemps français" multiplie les rendez-vous et les promesses d'actions (pour le 14-Juillet, par exemple), mais il suffit de constater le peu de messages Twitter qui se revendiquent du hashtag #printempsfrancais, émanant essentiellement d'une vingtaine de militants, ou la baisse d'activité des militants sur les réseaux sociaux, pour voir que la mobilisation retombe.
Le départ de Mme Tellenne et de M. Bongibault a mis fin à la façade "laïque" que cherchait à afficher le mouvement. Celui-ci est désormais clairement piloté par des organisations et personnalités catholiques, voire traditionalistes, à l'instar d'Elizabeth Montfort, ancienne eurodéputée villiériste à l'initiative du "nouveau féminisme européen", l'un des groupes luttant contre les "dangers" d'une prétendue "théorie du genre" ; ou de Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous, qui fut chargée de communication à la Conférence des évêques de France, puis à la Fondation Jérôme-Lejeune, qui lutte contre l'avortement.
Autre changement de casting, Jean-Pierre Delaume-Myard, homosexuel anti-mariage, remplace depuis quelque semaines Xavier Bongibault (parti avec Frigide Barjot) à la tête du "collectif" Homovox, supposé représenter les homosexuels opposés à la loi. Ancien étudiant de la Faculté catholique de Lyon, auteur de documentaires, M. Delaume Myard écrit depuis quelques années des contes pour enfant, comme "L'étoile où habitait Dieu" ou "Braille Grenouille".
AVENIR INCERTAIN
S'il sans conteste provoqué un mouvement de fond qui aura des répercussions politiques et culturelles, notamment au travers d'une jeune génération militante plutôt classée à droite qui aura eu "sa" lutte sociale, l'avenir du mouvement, qui semblait un temps tenté par une transformation en composante politique dans la perspective des municipales, semble désormais plus flou. Si le site officiel de la "Manif pour tous" continue de relayer les appels aux "accueils" de ministres et du chef de l'Etat, et de dénoncer la "répression policière" du mouvement, le syncrétisme qui avait un temps réuni traditionalistes, jeunesse chrétienne, "peuple de droite" et même quelques militants musulmans et juifs, semble désormais moins clair
Signe de la confusion qui règne au sein du collectif : Alliance Vita, les AFC, Maires pour l'enfance et la Manif pour tous ont cosigné, depuis la page Facebook de l'antenne parisienne du collectif, , un communiqué commun expliquant qu'il ne fallait pas voir dans le communiqué des AFC un signe "d'éloignement". La même déclaration insiste sur le fait que "certains cherchent à déstabiliser" le mouvement, qui "attire des convoitises", et promet de nouvelles actions "dans les semaines et les mois qui viennent".
Samuel Laurent
DIVERS
Snowden a des documents secrets sur les cyberattaques en Chine
Le Monde.fr
Edward Snowden, l'ancien consultant américain à l'origine de révélations sur des programmes de surveillance des communications par les Etats-Unis, détient des documents secrets identifiant des cibles de piratage en Chine, rapporte vendredi 14 juin le South China Morning Post (SCMP). Le quotidien de Hong Kong affirme avoir consulté un extrait des dossiers concernés au cours d'un entretien avec le jeune homme dans la mégapole chinoise où il s'est réfugié le 20 mai après avoir transmis des éléments explosifs au Guardian et au Washington Post. Y figurent notamment les adresses IP (internet protocol, le numéro d'identification d'un appareil connecté) visées et la date des infractions.
Le SCMP n'a pas publié ces adresses ni identifié les personnes ou institutions impliquées. Selon le journal, les documents permettent de savoir si une opération est en cours ou conclue et semblent indiquer un taux de réussite des tentatives d'infraction de 75%.
ACCÈS À " DES CENTAINES DE MILLIERS D'ORDINATEURS"
"J'ignore les informations spécifiques qu'ils cherchaient sur ces machines, je sais seulement qu'utiliser des moyens techniques pour pénétrer sans autorisation dans des appareils civils est une violation du droit et c'est éthiquement douteux", a déclaré Edward Snwoden au quotidien anglophone. L'ancien consultant de la puissante agence de renseignement américaine NSA assure que les Etats-Unis ont accès "aux communications de centaines de milliers d'ordinateurs" y compris à Hong Kong et en Chine.
Le jeune homme de 29 ans, affirme par ailleurs vouloir rester dans le territoire autonome chinois pour y "combattre le gouvernement américain dans les tribunaux". Pékin a indiqué jeudi n'avoir "aucune information à fournir" sur lui.
L'espionnage informatique est une source régulière de frictions entre les deux premières puissances de la planète et a été au menu d'une rencontre samedi dernier entre le président américain Barack Obama et son nouvel homologue chinois Xi Jinping.
Des"carnets secrets" de l'ancien "patron" des RG Yves Bertrand exhumés après son décès
Quatre "carnets secrets" de l'ancien "patron" des Renseignements généraux (RG) Yves Bertrand, décédé le 3 juin, rapportant rumeurs et ragots comme ceux ayant défrayé la chronique en 2008, sont exhumés dans l'hebdomadaire Marianne à paraître samedi.
Ces "carnets" de notes manuscrites à spirales, comme les 23 autres ayant rendu célèbre M. Bertrand en 2008 et qui avaient provoqué l'ouverture d'une enquête judiciaire et des plaintes, couvrent une période allant de 1997 à 2000.
L'ancien directeur des RG y consigne par écrit son quotidien sur les affaires politico-financières ou terroristes du moment comme il l'avait fait au long de sa carrière dévoilant petits et grands secrets de la Vème République, souvent des rumeurs et des ragots.
Les carnets publiés en 2008 dans la presse avaient été saisis par la justice lors d'affaires retentissantes et avaient suscité de vives réactions dans la classe politique.
Quatre y avaient échappé et, cachés dans sa cuisine par l'ancien policier, ont été confiés de son vivant "en mains propres" par M. Bertrand au journaliste de Marianne Frédéric Ploquin, selon l'hebdomadaire qui en publie de bonnes feuilles.
Le premier carnet couvre une période 1997-1998. Il affirme qu'un ancien procureur de la République médiatique avait un chauffeur payé par un conseil général et s'intéresse aux affaires du moment, Elf et HLM de Paris. Il évoque aussi la Corse et le terrorisme basque ou islamiste. Alfred "Sirven (ex dirigeant d'Elf) a agi "sur instruction" écrit M. Bertrand. La juge Eva Joly veut "faire sauter Chirac", juge ce proche de l'ancien chef de l'Etat. Le second carnet est de 1998 et évoque un "transfert du jihad en France". A propos de la Corse il parle du préfet Claude Erignac, qui sera assassiné, "inquiet et nerveux" ou du scandale de la Mnef et de vente d'armes sur un bateau d'un ex élu emblématique du sud de la France.
Le troisième se déroule en 1999 et livre le nom d'un présumé faux facturier, une affaire dans laquelle est cité un actuel grand dirigeant d'entreprise.
Le quatrième carnet va de 1999 à 2000. Y apparait "DSK" dans l'affaire Elf.
"People" et autres politiques de tous bords sont très présents dans ces notes au premier rang desquels Bernard tapie et les présumés "réseaux" de Charles Pasqua, ancien ministre de l'Intérieur.
Les 23 carnets de Bertrand se sont retrouvés au confluent de plusieurs dossiers politico-judicaires en 2008 dont les affaires Clearstream et de l'Angolagate. M. Bertrand y consignait ragots, rumeurs et renseignements. Plusieurs personnalités citées avaient porté plainte contre lui dont M. Sarkozy.
Yves Bertrand, 69 ans, inamovible "patron" des RG de 1992 à 2004, a été retrouvé mort le 3 juin à son domicile parisien, sans doute d'une crise cardiaque.
Proche de l'ex-président de la République Jacques Chirac, il était entré dans la police en 1970 et était devenu en 1992 patron des RG qu'il a dirigés sous huit ministres de l'Intérieur. Il s'est toujours décrit comme un "démineur de la République" et un homme de l'ombre. Il avait demandé en vain la restitution de ses carnets, des "brouillons", avait-il dit à l'AFP
Les violents incendies qui ravagent le Colorado ont fait deux morts
Le Monde.fr avec AFP
Deux personnes ont trouvé la mort dans l'incendie le plus destructeur de l'histoire de l'Etat du Colorado (ouest des Etats-Unis), dans lequel 360 maisons ont été réduites en cendres, ont annoncé jeudi 13 juin les autorités. Quelque 38 000 personnes ont été sommées d'évacuer leurs maison alors que les flammes étaient aux portes de Colorado Springs, la deuxième ville de l'Etat.
L'incendie, baptisé "Black Forest" par les pompiers, était contenu à 5 % jeudi en fin d'après-midi après être resté totalement hors de contrôle depuis son démarrage mardi. Les deux victimes ont été retrouvées près de leur véhicule dans une zone boisée et semblent avoir succombé alors qu'elles tentaient de fuir les flammes, selon Terry Maketa, shérif du comté d'El Paso.
"Quand on a affaire à un incendie alimenté par le vent, capable de passer d'arbre en arbre, c'est qu'il peut être mortel et avancer très rapidement", a déclaré M. Maketa. Le shérif a, par ailleurs, "espéré qu'aucune maison supplémentaire ne sera[it] détruite aujourd'hui. Ce serait une grande victoire".
L'incendie, combattu par 750 pompiers, a entraîné l'évacuation de 13 000 maisons. Il est encore plus destructeur que l'incendie de Waldo Canyon, qui avait réduit en cendres 347 maisons en 2012.
Parmi les autres incendies frappant l'Etat ces jours-ci, celui de Royal Gorge, au sud-ouest de Colorado Springs, était contenu à 20 % jeudi soir, selon le site d'information sur les incendies InciWeb.
Deux morts et un blessé sur une plateforme GDF Suez
Deux personnes sont décédées et une a été grièvement blessée vendredi matin lors d’un accident sur une plateforme d’extraction de gaz de la société française GDF Suez dans la mer du Nord, a-t-on appris auprès des garde-côtes.
« A 9 h 50, nous avons reçu un appel nous informant que deux personnes étaient décédées et une avait été grièvement blessée à la suite d’un incident survenu lors de tests sur l’équipement de la plateforme », a déclaré un porte-parole des garde-côtes, Peter Verburg.
La plateforme d’extraction de gaz de GDF Suez L5FA est située à environ 100 kilomètres au nord-ouest de la ville de Den Helder, à la pointe nord-ouest des Pays-Bas.
« Lors de l’accident, la plateforme n’était pas en production et dépressurisée », a indiqué le groupe français dans un communiqué, dans lequel il précise que l’accident a eu lieu « lors de tests de pressions sur un équipement ».
La plateforme n’a pas été évacuée, selon un porte-parole du géant énergétique.
Les circonstances exactes de l’incident ne sont pas encore connues. Selon l’agence de presse néerlandaise ANP, un tuyau se serait détaché. La police est arrivée sur place pour enquêter sur les causes de l’incident.
Le blessé grave, de nationalité néerlandaise, a été emmené à l’hôpital de Leeuwarden (nord) en hélicoptère et est dans un état « stable ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire