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POLITIQUE
Turquie : Erdogan va rencontrer les manifestants
Le Monde.fr avec AFP
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait un premier geste concret lundi 10 juin pour désamorcer la grave crise qui secoue depuis onze jours la Turquie en acceptant de recevoir, mercredi, des représentants des manifestants qui exigent sa démission. Au soir d'une nouvelle journée de mobilisation à Istanbul et Ankara notamment, le chef du gouvernement a surpris en faisant annoncer sa première entrevue avec ceux qu'il présentait encore la veille comme des "extrémistes" ou des "pillards".
"Notre premier ministre a donné rendez-vous à certains des groupes qui organisent ces manifestations. Je crois qu'il en rencontrera certains mercredi", a déclaré le vice-premier ministre, Bülent Arinç, à l'issue du conseil des ministres. "Ils seront informés des faits et notre premier ministre écoutera ce qu'ils ont à dire", a poursuivi M. Arinç sans préciser le nom de ces groupes.
Sitôt annoncée cette ouverture, le porte-parole a adopté à nouveau un ton plus ferme en indiquant que "les manifestations illégales ne seraient plus tolérées en Turquie", sans fournir de plus amples détails. "Nous vivons dans un Etat de droit", a-t-il dit. Après un week-end marqué par des manifestations record dans plusieurs grandes villes du pays aux cris de "Tayyip, démission !", plusieurs milliers de personnes se sont encore retrouvées lundi soir à Istanbul, autour de la place Taksim, et au centre d'Ankara, la capitale, les deux principaux foyers de la contestation.
LOI CONTROVERSÉE SUR L'ALCOOL
"Nous viendrons ici tous les jours après le travail. Ceci ne s'arrêtera pas", a promis Can, un responsable commercial de 30 ans, rencontré par l'AFP près du parc Gezi, dont la destruction annoncée a donné le coup d'envoi à la fronde le 31 mai. "Nous sommes ici parce que le gouvernement veut changer la façon dont nous vivons. Tout devient plus religieux, moins démocratique, a-t-il déploré. Ils nous traitent d'ivrognes, de marginaux, parce que nous ne sommes pas du même camp."
Le président Abdullah Gül a promulgué lundi soir une loi très controversée, véritable pied de nez aux manifestants, qui limite la vente et la consommation d'alcool. De nombreux contestataires en ont fait le symbole de la dérive autoritaire et de la volonté de M. Erdogan de vouloir "islamiser" la société turque.
Dimanche, M. Erdogan avait nettement durci le ton face à la contestation. Tout au long de la journée, il a occupé le terrain médiatique en haranguant à six reprises des milliers de partisans sur un ton de plus en plus comminatoire. "Ceux qui ne respectent pas le parti au pouvoir dans ce pays en paieront le prix, avait lancé le dirigeant turc à Ankara devant une foule chauffée à blanc. Si vous continuez comme ça, j'utiliserai le langage que vous comprenez parce que ma patience a des limites."
Sûr du soutien d'une majorité de Turcs, le premier ministre a demandé à plusieurs reprises à ses partisans de "donner une leçon" de démocratie aux manifestants aux prochaines élections municipales de 2014. En 2011, son Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, avait recueilli 50 % des suffrages. En mars dernier, le dernier sondage du Pew Research Center créditait le premier ministre de 62 % d'opinions favorables.
Cette stratégie a fait craindre des dérapages entre les manifestants et ses partisans. Des accrochages entre les deux camps, jusque-là limités, ont été signalés la semaine dernière, notamment à Rize, dans le nord-est du pays, village d'origine de la famille d'Erdogan sur les bords de la mer Noire.
intervention de la police anti-émeutes place Taksim à Istanbul, le coeur de la révolte en Turquie (VIDEO)
http://aje.me/18qv0Ql
Istanbul : la police antiémeute reprend le contrôle de la place Taksim
Des jeunes manifestants le 11 juin 2013 à Istanbul. (Photo Bulent Kilic. AFP)
Les policiers ont pris d'assaut les barricades érigées par les manifestants, qui dénoncent la politique du gouvernement turc depuis douze jours. Le Premier ministre doit recevoir leurs représentants ce mercredi.
Libération
Des dizaines de policiers anti-émeutes ont repris le contrôle mardi de la place Taksim à Istanbul, siège du mouvement de protestation antigouvernementale qui secoue la Turquie depuis 12 jours, faisant un usage massif de grenades lacrymogènes.
A lire aussi le reportage de notre envoyé spécial, «A Taksim, la poésie est dans la rue» et les témoignages de jeunes stambouliotes
Les policiers, secondés par des blindés munis de canons à eau, ont pris d’assaut les barricades érigées par les manifestants sur certaines avenues menant à la place, mais ne faisaient pas mouvement vers le parc Gezi, jouxtant la place, où des centaines de protestataires ont installé leurs tentes.
Le gouverneur d’Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, a assuré que l’objectif de l’opération n’était pas de chasser les manifestants du parc. «Notre intention est d’ôter les pancartes et les dessins sur la place. Nous n’avons pas d’autre objectif», a déclaré Hüseyin Avni Mutlu sur Twitter.
«On ne touchera en aucun cas au parc Gezi et à Taksim, on ne vous touchera absolument pas. A partir de ce matin, vous êtes confiés à vos frères policiers», a également affirmé le gouverneur, appelant les manifestants à «rester à l’écart des possibles méfaits» de provocateurs.
De nombreux jeunes se sont cependant répandus dans les rues proches de la place Taksim et ripostaient à la police avec des lance-pierres et des cocktails Molotov, tandis que les canons à eau sont entrés en action.
Erdogan va recevoir les manifestants
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a auparavant fait un premier geste concret lundi pour désamorcer la crise qui secoue le pays en acceptant de recevoir, mercredi, des représentants des manifestants qui exigent sa démission.
A lire aussi La révolte paisible réveille la poigne d'Erdogan et Le pouvoir face à un de ses plus grands défis
Au soir d’une nouvelle journée de mobilisation à Istanbul et Ankara notamment, le chef du gouvernement a surpris lundi en faisant annoncer sa première entrevue avec ceux qu’il présentait encore la veille comme des «extrémistes» ou des «pillards».
«Notre Premier ministre a donné rendez-vous à certains des groupes qui organisent ces manifestations. Je crois qu’il en rencontrera certains mercredi», a déclaré le vice-Premier ministre Bülent Arinç à l’issue du conseil des ministres. «Ils seront informés des faits et notre Premier ministre écoutera ce qu’ils ont à dire», a poursuivi Bülent Arinç sans préciser le nom de ces groupes.
Sitôt annoncée cette ouverture, le porte-parole a adopté à nouveau un ton plus ferme en indiquant que «les manifestations illégales ne (seraient) plus tolérées en Turquie», sans fournir de plus amples détails. «Nous vivons dans un Etat de droit», a-t-il dit.
Le président Abdullah Gül a de son côté promulgué lundi soir une loi très controversée, véritable pied de nez aux manifestants, qui limite la vente et la consommation d’alcool. De nombreux contestataires en ont fait le symbole de la dérive autoritaire et de la volonté de Erdogan de vouloir «islamiser» la société turque.
En Turquie, le pari risqué d'Erdogan
Le Premier ministre Tayyip Erdogan s'adresse à ses partisans à Ankara, le 9 juin 2013. (© Umit Bektas / Reuters)
Décryptage En faisant évacuer de force la place Taksim, le Premier ministre a fait le choix de la Turquie conservatrice contre la jeunesse occidentalisée.
Libération
En ordonnant mardi à l’aube une opération de police sur la place Taksim, épicentre de la contestation contre son pouvoir depuis onze jours, le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan fait le choix de la force dans une escalade qu’il espère contrôler. L’intervention des forces de l’ordre ne semblait pas, au moins au début, viser l’attenant petit parc Gezi où jour et nuit campent des milliers de protestataires. Le point sur les raisons et les possibles conséquences de cette stratégie de la tension.
Imposée par Erdogan lors d’une réunion samedi des cadres dirigeants du parti, et testée dimanche dans ses meetings, cette stratégie de la tension vise en premier lieu pour lui à reprendre totalement en main un parti, l’AKP, qui semblait hésitant. Ce parti, qui n’a connu que deux congrès verrouillés d’avance dans ses onze ans d’histoire, fonctionne comme un parti communiste de la grande époque. Le pouvoir du leader est total. En imposant cette logique du «eux ou nous», il fait taire toute divergence et état d’âme, au moins à court terme. Il y a aussi de profondes raisons idéologiques. Aux yeux d’Erdogan, ces manifestants représentent une minorité du pays, ces «turcs blancs» occidentalisés et ces classes dirigeantes kémalistes mises sur la touche par la nouvelle bourgeoisie conservatrice AKP. «C’est l’ennemi qu’il a toujours combattu et qui s’est toujours opposé à lui. Pour lui, ce n’est pas le peuple», analyse Menderes Cinar, professeur de sciences politiques à Ankara et très grand connaisseur de l’AKP.
Un autre élément clef est aussi la psychologie d’Erdogan. «Il prend la moindre critique comme une attaque personnelle et un tel mouvement de rue est pour lui un défi inacceptable», explique un ancien député de l’AKP. L’ex-gosse de Kasim Pasa, quartier misérable des bords de la Corne d’Or à Istanbul, a toujours été un fort en gueule, un «maganda» comme on les appelle en Turquie. C’est un sanguin autant qu’un pragmatique qui aime le parler cru, ce qui a longtemps nourri sa popularité. En outre, ce leader politique se sent investi d’une véritable mission, celle de remettre la Turquie dans le sillon de son histoire ottomane et musulmane comme de lui rendre son rang dans l’arène internationale, voire de réussir à la faire entrer d’ici 2023 dans les dix premières puissances économiques du monde. Ces contestataires, ces «marginaux», ces «capulcu» (racailles) risquent de freiner son grand dessein.
Cette autre Turquie qui le défie dans la rue est effectivement minoritaire. Réunissant les élites kémalistes, les classes moyennes les plus occidentalisées, les jeunes qui ne veulent pas d’interférence du pouvoir dans leur vie privée, les alévis – ces fidèles d’une branche progressiste issue du chiisme (entre 15 et 20% des citoyens) – elle pèse électoralement peu ou prou un tiers de la population. Ce qui représente beaucoup de monde mais ne suffit pas à gagner dans les urnes. Au printemps 2007, l’AKP a largement gagné les élections malgré des manifestations contre l’islamisation rampante des institutions et qui avaient réuni des centaines de milliers de personnes. C’est le pari d’Erdogan qui pourtant pourrait s’avérer cette fois perdant. Même si nul ne doute que, faute d’alternative crédible, son parti a toutes les chances de remporter d’éventuelles élections anticipées.
C’est un changement de donne fondamental. Les Européens mettent clairement en garde Erdogan contre tout «recours excessif à la force» et rappellent le droit à manifester pacifiquement et à disposer d’une information libre. En réaction, le Premier ministre islamo-conservateur joue à fond la carte populiste, dénonçant «le lobby des taux d’intérêt» et les puissances étrangères qui s’inquiètent d’une Turquie forte ainsi que les complots des «kémalistes». Cette rhétorique plaît à son électorat populaire mais elle exaspère de plus en plus les classes moyennes islamistes. Celles-ci estiment qu’en jouant les boutefeu, il accroît l’instabilité dans le pays et qu’en menaçant les banques «de leur faire payer très cher leur attitude», il fait chuter encore un peu plus la bourse. La fuite en avant du grand leader pourrait bien ainsi s’avérer à moyen terme un pari très dangereux qui l’isolerait de plus en plus, même si son pouvoir n’est pas directement menacé pour le moment.
Le décryptage : 1 - Pourquoi Erdogan a choisi le rapport de force;
2 - Quels sont les atouts et les faiblesses du Premier ministre;
3 - Quels sont les risques de cette stratégie.
2 - Quels sont les atouts et les faiblesses du Premier ministre;
3 - Quels sont les risques de cette stratégie.
1 - Pourquoi l’escalade ?
Dès son retour vendredi de quatre jours de voyage officiel au Maghreb, Erdogan avait commencé à hausser le ton. Et, au fil des jours, ses propos sont devenus de plus en plus menaçants contre les contestataires. Il clamait ainsi dimanche dans une série de meetings entre l’aéroport d’Ankara et la capitale: «Notre patience est grande mais elle a des limites.» «Nous ne rendrons pas de comptes à des groupes marginaux mais devant la nation (…). La nation nous a amenés au pouvoir et c’est elle seule qui nous en sortira», lançait-il devant des foules chauffées à blanc scandant «La Turquie est fière de toi». Lundi soir, lors d’une conférence de presse, le vice-premier ministre Bülent Arinç – qui, comme le chef de l’Etat Abdullah Gül avait pendant l’absence du Premier ministre tenté de jouer la conciliation, s’excusant pour les violences de la semaine dernière à Taksim – a dû assumer publiquement la nouvelle ligne dure, assurant que «les manifestations illégales n’allaient plus être tolérées».Imposée par Erdogan lors d’une réunion samedi des cadres dirigeants du parti, et testée dimanche dans ses meetings, cette stratégie de la tension vise en premier lieu pour lui à reprendre totalement en main un parti, l’AKP, qui semblait hésitant. Ce parti, qui n’a connu que deux congrès verrouillés d’avance dans ses onze ans d’histoire, fonctionne comme un parti communiste de la grande époque. Le pouvoir du leader est total. En imposant cette logique du «eux ou nous», il fait taire toute divergence et état d’âme, au moins à court terme. Il y a aussi de profondes raisons idéologiques. Aux yeux d’Erdogan, ces manifestants représentent une minorité du pays, ces «turcs blancs» occidentalisés et ces classes dirigeantes kémalistes mises sur la touche par la nouvelle bourgeoisie conservatrice AKP. «C’est l’ennemi qu’il a toujours combattu et qui s’est toujours opposé à lui. Pour lui, ce n’est pas le peuple», analyse Menderes Cinar, professeur de sciences politiques à Ankara et très grand connaisseur de l’AKP.
Un autre élément clef est aussi la psychologie d’Erdogan. «Il prend la moindre critique comme une attaque personnelle et un tel mouvement de rue est pour lui un défi inacceptable», explique un ancien député de l’AKP. L’ex-gosse de Kasim Pasa, quartier misérable des bords de la Corne d’Or à Istanbul, a toujours été un fort en gueule, un «maganda» comme on les appelle en Turquie. C’est un sanguin autant qu’un pragmatique qui aime le parler cru, ce qui a longtemps nourri sa popularité. En outre, ce leader politique se sent investi d’une véritable mission, celle de remettre la Turquie dans le sillon de son histoire ottomane et musulmane comme de lui rendre son rang dans l’arène internationale, voire de réussir à la faire entrer d’ici 2023 dans les dix premières puissances économiques du monde. Ces contestataires, ces «marginaux», ces «capulcu» (racailles) risquent de freiner son grand dessein.
2 - Quels sont les atouts d'Erdogan ?
Le leader islamo-conservateur mise sur la Turquie profonde, conservatrice, qui vote en rang serré pour l’AKP – et qui risque de le faire à nouveau – inquiète et scandalisée par ces contestations. «La majorité silencieuse déteste les violences et la haine anti-Erdogan, cette “tayyipophobie” ne peut que créer en réaction une “tayyipophilie”», écrit la journaliste islamiste Halimi Kökle. Le pouvoir joue à fond sur ces ressorts et les organisations de base du parti quadrillent tout le pays, notamment ces banlieues des grandes villes qui ont toujours été ses bastions électoraux. Les médias qui lui sont proches assurent que les protestataires «rentrent dans les mosquées avec leurs chaussures et bière à la main». Ses télévisions montrent sans cesse des images de violences et de destruction entrecoupées des discours du grand leader. Les grandes chaînes d’information en continue comme Ntv ou Cnn-turk avaient fait le black-out les deux premiers jours sur les affrontements de Taksim, par peur de rétorsion du pouvoir. Désormais, elles couvrent assez correctement les événements mais interrompent à chaque fois leurs émissions pour retransmettre en direct et en intégral les discours du Premier ministre en passe de réoccuper tout l’espace médiatique.Cette autre Turquie qui le défie dans la rue est effectivement minoritaire. Réunissant les élites kémalistes, les classes moyennes les plus occidentalisées, les jeunes qui ne veulent pas d’interférence du pouvoir dans leur vie privée, les alévis – ces fidèles d’une branche progressiste issue du chiisme (entre 15 et 20% des citoyens) – elle pèse électoralement peu ou prou un tiers de la population. Ce qui représente beaucoup de monde mais ne suffit pas à gagner dans les urnes. Au printemps 2007, l’AKP a largement gagné les élections malgré des manifestations contre l’islamisation rampante des institutions et qui avaient réuni des centaines de milliers de personnes. C’est le pari d’Erdogan qui pourtant pourrait s’avérer cette fois perdant. Même si nul ne doute que, faute d’alternative crédible, son parti a toutes les chances de remporter d’éventuelles élections anticipées.
Quelles sont ses faiblesses ?
Ce mouvement de protestation mobilisant avant tout une jeunesse qui entend vivre comme elle l’entend, libre des pressions conservatrices, bénéficie de sympathies de plus en plus large au sein d’une partie de ces classes moyennes turques qui avaient voté pour l’AKP dans le passé. C’était alors le parti des succès économiques et de la route vers l’Europe. Mais depuis deux ou trois ans, elles s’inquiètent d’un AKP toujours plus puritain et surtout d’un Erdogan toujours plus autoritaire. «C’est la première fois depuis son arrivée au pouvoir que l’AKP est sur la défensive, mis en cause sur la sincérité de ses engagements» relève le grand journaliste politique Ismet Berkan. L’aura morale dont avait toujours bénéficié Erdogan, crédité d’intentions réformistes aussi bien par les Européens que par les franges les plus modernistes de la société turque, a maintenant volé en éclat. Et ce sont ses opposants, longtemps vilipendés comme des nationalistes ou des kémalistes arriérés, qui aujourd’hui bénéficient de cette aura, y compris dans les opinions occidentales.C’est un changement de donne fondamental. Les Européens mettent clairement en garde Erdogan contre tout «recours excessif à la force» et rappellent le droit à manifester pacifiquement et à disposer d’une information libre. En réaction, le Premier ministre islamo-conservateur joue à fond la carte populiste, dénonçant «le lobby des taux d’intérêt» et les puissances étrangères qui s’inquiètent d’une Turquie forte ainsi que les complots des «kémalistes». Cette rhétorique plaît à son électorat populaire mais elle exaspère de plus en plus les classes moyennes islamistes. Celles-ci estiment qu’en jouant les boutefeu, il accroît l’instabilité dans le pays et qu’en menaçant les banques «de leur faire payer très cher leur attitude», il fait chuter encore un peu plus la bourse. La fuite en avant du grand leader pourrait bien ainsi s’avérer à moyen terme un pari très dangereux qui l’isolerait de plus en plus, même si son pouvoir n’est pas directement menacé pour le moment.
3 - Quels sont les risques de cette stratégie?
La montée des tensions peut rapidement devenir incontrôlable. La société turque, depuis le début de ce bras de fer, devient de plus en plus clivée entre partisans et adversaires d’Erdogan. Des mouvements de contestation touchent les principales villes du pays et sont souvent réprimés beaucoup plus durement, comme à Ankara. Mais chaque soir, des manifestants toujours plus nombreux affrontent les forces de l’ordre à Kizilay, au centre ville. Dans leurs meetings, les partisans d’Erdogan hurlent «écrasons-les, écrasons-les», alors même que leur leader prend des poses de matamores, tonne et menace tout en appelant ses électeurs à donner aux contestataires «une première leçon par des voies démocratiques, dans les urnes» lors des municipales de 2014. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé dimanche à «une solution rapide» en Turquie et demandé aux opposants comme aux partisans d'Erdogan de faire preuve de «retenue». Les risques de dérapages sont en effet bien réels, alors que le pays compte quelque 8 millions d’armes en circulation, dans leur quasi totalité non déclarées. Erdogan a décidé mardi de montrer sa force à Taksim avant de recevoir le lendemain une délégation des représentants du mouvement. Samedi et dimanche, il appelle ses partisans à d’immenses rassemblements à Istanbul et Ankara. Il veut gagner par knock-out, oubliant que ce sont justement l’excès de violences policières et son arrogance qui ont été la première cause de ce grand mouvement de protestation spontané sans précédent dans l’histoire turque.
Iran-présidentielle : Aref se désiste, Rohani seul en lice pour les réformateurs
TEHERAN - Mohammad Reza Aref, le candidat réformateur, s'est désisté laissant Hassan Rohani seul en lice pour le camp modéré et réformateur, a annoncé son site officiel.
Dans une missive, Mohammad Khatami (ancien président), le chef du mouvement réformateur, a affirmé que mon maintien dans la course à la présidentielle (du 14 juin) n'était dans l'intérêt (du mouvement). J'ai donc décidé de me retirer de la course, écrit M. Aref dans un communiqué publié son site tôt mardi matin.
Ces derniers jours, les appels s'étaient multipliés parmi les dirigeants et militants réformateurs, notamment lors des meetings, pour que M. Aref se retire au profit de M. Rohani, également soutenu par l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani.
La Corée du Sud annonce l'annulation des discussions à haut niveau avec Pyongyang
SEOUL - La Corée du Sud a annoncé mardi l'annulation des pourparlers à haut niveau avec la Corée du Nord prévus mercredi à Séoul, les premiers depuis plusieurs années, après avoir fait état de différends protocolaires.
Il n'y aura pas de discussions demain mercredi, a déclaré une porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, chargé des affaires intercoréennes, sans préciser si le rendez-vous avait été simplement différé ou annulé.
Hommage national à Pierre Mauroy aux Invalides
Le Monde.fr avec AFP
Quatre jours après sa mort, un hommage national est rendu mardi 11 juin aux Invalides à Pierre Mauroy, ancien premier ministre (1981-1984) et maire de Lille, unanimement salué comme un grand homme d'Etat – voire "un modèle" pour le PS. La cérémonie, qui doit démarrer à 10 heures dans la cour d'honneur de l'hôtel national des Invalides, à Paris sera présidée par François Hollande, accompagné de Jean-Marc Ayrault et de nombreux ministres et principaux responsables de la majorité pour entourer la famille du défunt.
A droite, des ténors comme Jean-François Copé (UMP) et Jean-Louis Borloo (UDI) ont aussi annoncé leur présence. Vendredi, le premier avait salué en Mauroy "un homme de conviction, un socialiste sincère, qui avait su gagner l'estime de chacun au-delà même de son camp".
Pierre Mauroy est mort vendredi matin à 84 ans à l'hôpital Percy de Clamart, un an après son opération pour un cancer du poumon. Annoncée depuis Tokyo par Laurent Fabius, qui lui avait succédé à Matignon en 1984, cette disparition a entraîné une avalanche de réactions émues et élogieuses, dépassant le clivage droite-gauche.
"RÔLE CLÉ"
François Bayrou (MoDem) a ainsi rappelé le "rôle clé" qu'il a joué au début des années 80 lorsqu'"avec Jacques Delors il réussit à convaincre François Mitterrand de la nécessité vitale de rester dans le système monétaire européen et de choisir une politique de discipline et de rigueur".
Artisan de l'union de la gauche, qui a orchestré le changement de 1981 avec des réformes emblématiques (retraite à 60 ans, 39 heures de travail hebdomadaire, abolition de la peine de mort, nationalisations, etc.), le premier ministre de François Mitterrand a aussi été dépeint en social-démocrate convaincu, grand défenseur de la construction européenne, ce que ne devrait pas manquer de rappeler François Hollande dans son éloge funèbre suivant les honneurs militaires.
"PIERRE MAUROY NE TROMPAIT PAS"
"Pierre Mauroy ne trompait pas, il ne mentait pas, il allait jusqu'au bout de ses convictions en prenant la réalité telle qu'elle était", avait souligné vendredi le président de la République, parlant aussi d'"un homme de fidélité, à ses origines ouvrières, sa région, au socialisme et à l'unité de la gauche".
Après la cérémonie nationale, un hommage des socialistes est prévu à 12 heures au siège du parti, rue de Solférino. Autour de sa veuve, Gilberte Mauroy, et des anciens ministres des cabinets Mauroy, Lionel Jospin, Martine Aubry ou encore Harlem Désir devraient s'exprimer pour saluer la mémoire de celui qui fut aussi premier secrétaire (1988-1992).
La dépouille retournera ensuite à Lille, pour que ses anciens administrés puissent venir se recueillir à l'hôtel de ville. Le corps y sera visible par le public de mardi soir à mercredi soir. Les funérailles seront célébrées jeudi après-midi à la cathédrale Notre-Dame de La Treille par l'archevêque de Lille, Laurent Ulrich. Pierre Mauroy devrait être inhumé au cimetière de l'Est, dans la ville dont il fut maire de 1973 à 2001.
ECONOMIE
Senard : "Michelin doit accomplir la mutation de son outil industriel"
INTERVIEW - Jean-Dominique Senard, le numéro un de Michelin, explique au Figaro les raisons qui ont poussé le groupe à annoncer la suppression de 730 emplois sur le site de fabrication de pneus poids lourds de Joué-lès-Tours, ainsi qu'un investissement de 800 millions d'euros en France de 2013 à 2019.
LE FIGARO. - Quel est l'objectif de la restructuration industrielle que vous annoncez ce lundi?
Jean-Dominique SENARD. - Toutes les décisions que nous avons annoncées ce lundi n'ont qu'un objectif: améliorer la compétitivité de notre outil industriel et donc en garantir la pérennité. La réalité de notre industrie aujourd'hui est la suivante: les sites de production qui se créent partout dans le monde sont de grande capacité, ils sont perfectionnés, à la pointe de la technologie. Nous avons donc l'obligation de prendre des mesures de compétitivité pour nos plus petites usines qui sinon seraient en danger. C'est d'autant plus nécessaire que le marché du pneumatique traverse une situation difficile en Europe, tout particulièrement sur le segment du pneu poids lourds, qui reste 25% en deçà de ses niveaux de 2007, ce qui fait que nos sites tournent à 50 ou 60% de leur capacité.
Pourquoi annoncer d'un côté la fermeture d'une activité, de l'autre des investissements en France?
Nous voulons accomplir une mutation de notre outil industriel, de façon à ce qu'il reste compétitif. Il n'est pas question pour Michelin de privilégier les pays à forte croissance au détriment de l'Europe et de la France en particulier. Au contraire, je suis convaincu que si cette mutation est comprise, acceptée de notre environnement politique, économique et social, nous pourrons regarder l'avenir avec optimisme. Cela vaut pour Michelin comme pour l'industrie en général, pour laquelle il n'y a pas de fatalité au déclin.
Concrètement, cela signifie que nous allons créer à La Roche-sur-Yon une usine de pneus poids lourds d'une capacité double de ce qui existe aujourd'hui. Nous allons moderniser les équipements existants pour en faire un site de pointe. 170 emplois seront ainsi créés. Nous en créerons aussi dans nos usines de Montceau-les-Mines et du Puy. Soit au total près de 500 en France. À Joué-lès-Tours, nous fermons certes l'activité poids lourds (730 personnes), mais nous maintenons 200 emplois dans des métiers de spécialité. 22 millions d'euros y seront investis, ce qui est un gage de pérennité.
Enfin, nous allons, moyennant 250 millions d'investissements, moderniser notre centre de recherche de Clermont-Ferrand, le premier du groupe, ce qui en fera l'un des plus beaux d'Europe. L'ensemble des investissements que nous voulons faire en France - 800 millions à l'horizon 2019 - doit nous permettre d'embaucher 1700 personnes en France sur la période.
La fermeture de l'activité poids lourds à Joué-lès-Tours suscite une vive émotion. Cette mesure était-elle nécessaire?
Je comprends parfaitement l'émotion que cette décision soulève. Nous ne l'avons pas prise à la légère et soyez assurés que nous apporterons une attention toute particulière aux salariés concernés par cette restructuration. Des négociations vont s'ouvrir dès mercredi avec les partenaires sociaux. Nous comptons proposer aux salariés qui ne seraient pas concernés pas les mesures d'âge au moins deux postes en France dans nos usines. Notre objectif est en effet de pas avoir à procéder à des départs contraints.
Certains vous reprochent déjà une décision qui intervient alors que le groupe Michelin est très bénéficiaire…
Nous ne pouvons pas attendre qu'une entreprise soit dans une situation périlleuse pour prendre des décisions industrielles. Ceux qui le font créent ensuite des situations bien plus douloureuses. Je considère que nous avons au contraire un devoir d'anticipation. À ne rien faire, nous aggraverions notre déficit de compétitivité. Les sites poids lourds que nous avons décidé de réorganiser ont aujourd'hui un résultat opérationnel très négatif. Ce n'est pas tenable. Or, je refuse de me résigner à une attrition pure et simple de notre industrie.
La désindustrialisation n'est pas une fatalité, à condition de prendre les décisions qui conviennent et de les expliquer, à condition aussi de reprendre un peu confiance, ce qui est peut-être ce dont nous manquons le plus aujourd'hui en France. Chez Michelin, en tout cas, nous comptons bien faire monter en régime nos sites de production en France et en Europe, créer une mécanique vertueuse qui en fera des bases d'exportation solides à même de résister à la faiblesse actuelle de nos marchés.
Vous investissez 2 milliards d'euros par an, pour beaucoup dans les pays émergents. De quoi prêter le flanc aux accusations de délocalisation…
Ça n'a pas de sens. Notre vision industrielle, c'est d'avoir un outil productif bien réparti dans toutes les grandes zones géographiques. Produire dans les pays émergents pour vendre ici créerait une organisation beaucoup trop complexe. J'ajoute que ce serait un pari à courte vue, car les coûts des facteurs, et notamment du travail, sont en train de converger plus rapidement qu'on le pense entre les différentes grandes zones. De nouveau, notre objectif est d'améliorer notre compétitivité ici, en France. Les investissements que nous réalisons dans l'Hexagone sont d'ailleurs considérables en proportion de ce que ce pays représente dans notre production mondiale (10%).
Le gouvernement a peu réagi à vos décisions. Cela signifie-t-il que la classe politique a évolué sur le sujet des restructurations industrielles?
Le gouvernement a été largement informé de nos projets. Nous en avons parlé très directement avec les principaux ministres concernés. Je crois que l'État y a vu des opportunités pour la France. Effectivement le contexte évolue. L'accord national signé en janvier sur la flexibilité du travail va dans le bon sens. Bien sûr, tout n'est pas résolu. Il reste toute la question autour du délit d'entrave, qui empêche une transparence et une anticipation qui seraient bénéfiques pour tout le monde, y compris les salariés. Et de manière générale, le droit du travail est trop complexe. Il faut aussi évoquer la question du coût du travail, même si son poids dans le coût total diminue. Et enfin, celle du coût de l'énergie, que l'on paie en Europe 40% de plus qu'aux États-Unis.
Par ailleurs, si l'euro reste fort, l'adaptation de l'industrie européenne n'en sera que plus nécessaire et plus forte. D'autant que lorsqu'on observe la très forte dévaluation récente du yen, cela met une pression considérable sur la compétitivité de nos usines européennes à l'export.
Jean-Dominique SENARD. - Toutes les décisions que nous avons annoncées ce lundi n'ont qu'un objectif: améliorer la compétitivité de notre outil industriel et donc en garantir la pérennité. La réalité de notre industrie aujourd'hui est la suivante: les sites de production qui se créent partout dans le monde sont de grande capacité, ils sont perfectionnés, à la pointe de la technologie. Nous avons donc l'obligation de prendre des mesures de compétitivité pour nos plus petites usines qui sinon seraient en danger. C'est d'autant plus nécessaire que le marché du pneumatique traverse une situation difficile en Europe, tout particulièrement sur le segment du pneu poids lourds, qui reste 25% en deçà de ses niveaux de 2007, ce qui fait que nos sites tournent à 50 ou 60% de leur capacité.
Pourquoi annoncer d'un côté la fermeture d'une activité, de l'autre des investissements en France?
Nous voulons accomplir une mutation de notre outil industriel, de façon à ce qu'il reste compétitif. Il n'est pas question pour Michelin de privilégier les pays à forte croissance au détriment de l'Europe et de la France en particulier. Au contraire, je suis convaincu que si cette mutation est comprise, acceptée de notre environnement politique, économique et social, nous pourrons regarder l'avenir avec optimisme. Cela vaut pour Michelin comme pour l'industrie en général, pour laquelle il n'y a pas de fatalité au déclin.
Concrètement, cela signifie que nous allons créer à La Roche-sur-Yon une usine de pneus poids lourds d'une capacité double de ce qui existe aujourd'hui. Nous allons moderniser les équipements existants pour en faire un site de pointe. 170 emplois seront ainsi créés. Nous en créerons aussi dans nos usines de Montceau-les-Mines et du Puy. Soit au total près de 500 en France. À Joué-lès-Tours, nous fermons certes l'activité poids lourds (730 personnes), mais nous maintenons 200 emplois dans des métiers de spécialité. 22 millions d'euros y seront investis, ce qui est un gage de pérennité.
Enfin, nous allons, moyennant 250 millions d'investissements, moderniser notre centre de recherche de Clermont-Ferrand, le premier du groupe, ce qui en fera l'un des plus beaux d'Europe. L'ensemble des investissements que nous voulons faire en France - 800 millions à l'horizon 2019 - doit nous permettre d'embaucher 1700 personnes en France sur la période.
La fermeture de l'activité poids lourds à Joué-lès-Tours suscite une vive émotion. Cette mesure était-elle nécessaire?
Je comprends parfaitement l'émotion que cette décision soulève. Nous ne l'avons pas prise à la légère et soyez assurés que nous apporterons une attention toute particulière aux salariés concernés par cette restructuration. Des négociations vont s'ouvrir dès mercredi avec les partenaires sociaux. Nous comptons proposer aux salariés qui ne seraient pas concernés pas les mesures d'âge au moins deux postes en France dans nos usines. Notre objectif est en effet de pas avoir à procéder à des départs contraints.
Certains vous reprochent déjà une décision qui intervient alors que le groupe Michelin est très bénéficiaire…
Nous ne pouvons pas attendre qu'une entreprise soit dans une situation périlleuse pour prendre des décisions industrielles. Ceux qui le font créent ensuite des situations bien plus douloureuses. Je considère que nous avons au contraire un devoir d'anticipation. À ne rien faire, nous aggraverions notre déficit de compétitivité. Les sites poids lourds que nous avons décidé de réorganiser ont aujourd'hui un résultat opérationnel très négatif. Ce n'est pas tenable. Or, je refuse de me résigner à une attrition pure et simple de notre industrie.
La désindustrialisation n'est pas une fatalité, à condition de prendre les décisions qui conviennent et de les expliquer, à condition aussi de reprendre un peu confiance, ce qui est peut-être ce dont nous manquons le plus aujourd'hui en France. Chez Michelin, en tout cas, nous comptons bien faire monter en régime nos sites de production en France et en Europe, créer une mécanique vertueuse qui en fera des bases d'exportation solides à même de résister à la faiblesse actuelle de nos marchés.
Vous investissez 2 milliards d'euros par an, pour beaucoup dans les pays émergents. De quoi prêter le flanc aux accusations de délocalisation…
Ça n'a pas de sens. Notre vision industrielle, c'est d'avoir un outil productif bien réparti dans toutes les grandes zones géographiques. Produire dans les pays émergents pour vendre ici créerait une organisation beaucoup trop complexe. J'ajoute que ce serait un pari à courte vue, car les coûts des facteurs, et notamment du travail, sont en train de converger plus rapidement qu'on le pense entre les différentes grandes zones. De nouveau, notre objectif est d'améliorer notre compétitivité ici, en France. Les investissements que nous réalisons dans l'Hexagone sont d'ailleurs considérables en proportion de ce que ce pays représente dans notre production mondiale (10%).
Le gouvernement a peu réagi à vos décisions. Cela signifie-t-il que la classe politique a évolué sur le sujet des restructurations industrielles?
Le gouvernement a été largement informé de nos projets. Nous en avons parlé très directement avec les principaux ministres concernés. Je crois que l'État y a vu des opportunités pour la France. Effectivement le contexte évolue. L'accord national signé en janvier sur la flexibilité du travail va dans le bon sens. Bien sûr, tout n'est pas résolu. Il reste toute la question autour du délit d'entrave, qui empêche une transparence et une anticipation qui seraient bénéfiques pour tout le monde, y compris les salariés. Et de manière générale, le droit du travail est trop complexe. Il faut aussi évoquer la question du coût du travail, même si son poids dans le coût total diminue. Et enfin, celle du coût de l'énergie, que l'on paie en Europe 40% de plus qu'aux États-Unis.
Par ailleurs, si l'euro reste fort, l'adaptation de l'industrie européenne n'en sera que plus nécessaire et plus forte. D'autant que lorsqu'on observe la très forte dévaluation récente du yen, cela met une pression considérable sur la compétitivité de nos usines européennes à l'export.
Taxe carbone, diesel : le plan soumis au gouvernement
Le Comité pour la fiscalité écologique prône une taxe carbone dès 2014. L’écart entre la taxation du diesel et de l’essence réduit de 1 centime par an.
La France pourrait faire un grand pas dès 2014 en matière de fiscalité verte. Jeudi, le Comité pour la fiscalité écologique (CFE) doit adopter, en assemblée plénière, un ensemble de mesures qui seront proposées pour le projet de loi de Finances. Ce scénario, défendu par le président du CFE, l’économiste Christian de Perthuis, est ambitieux. Il combine deux mesures phares envisagées par le gouvernement : la création d’une taxe carbone et la réduction de l’écart de taxation entre le diesel et l’essence. Le scénario propose d’introduire dès 2014 une assiette carbone dans la fiscalité avec un taux qui augmenterait progressivement jusqu'en 2020. Parallèlement, l’écart de taxation entre l’essence et le diesel serait réduit de 1 centime d’euro par an et par litre.
L’originalité de ce plan est de se fonder sur une taxe déjà en vigueur : la taxe intérieure de consommation (TIC), qui frappe les carburants et les combustibles, via différentes déclinaisons (Ticpe, TICGN, TICC…). L’assiette de cette taxe serait élargie pour prendre en compte non pas de nouvelles sources d’énergie, mais l’« empreinte carbone » de celles qui sont déjà taxées. Autrement dit, la taxe carbone serait introduite au sein de la TIC, pour prendre en compte le contenu en CO des énergies qui forment son assiette.
Mesures de compensation
La première année, les ménages n’en ressentiraient pas les effets. Son coût serait en effet neutralisé par des mesures de compensation, à savoir une baisse de la composante « classique » de la TIC. Au total, la combinaison des deux mécanismes se traduirait par une baisse de 0,4 centime de la TIC sur le litre essence et une hausse de 0,4 centime sur le diesel. L’écart de taxation (proche de 18 centimes aujourd’hui) serait donc ramené à 17 centimes.
Les années suivantes, les deux mécanismes continueraient d’évoluer en parallèle. Le taux de la taxe carbone, qui démarrerait à 7 euros la tonne de CO en 2014, atteindrait 20 euros en 2020. Simultanément, l’écart de taxation diesel-essence serait réduit de 1 centime par an à partir de 2015, pour revenir à la moyenne européenne (12,8 centimes) trois ans plus tard. Au final, sur la période 2013-2020, la TIC sur l’essence augmenterait de 4 % et celle sur le gazole de 23 %. Et le prix au litre du diesel progresserait de 10 centimes d’euro d’ici à 2020, contre 2,6 centimes pour l’essence. Une trajectoire progressive qui vise à ne pas effrayer les politiques.
Outre qu’il ne pose pas de difficultés juridiques, selon Christian de Perthuis (lire ci-dessous), l’avantage d’un tel scénario est aussi de peser à parts égales sur les entreprises et les ménages. Les foyers les plus modestes seraient accompagnés : un crédit d’impôt serait mis en place, calibré à 30 % de la contribution additionnelle demandée. Introduit en 2015, celui-ci pourrait coûter jusqu’à 800 millions en 2020. Ces mêmes ménages bénéficieraient en outre d’une aide au remplacement des véhicules anciens dès 2014.
Côté entreprises, la compensation prend la forme du crédit d’impôt compétitivité (Cice), qui abaisse le coût du travail, et dont la fiscalité écologique vient en partie financer le coût. Les secteurs les plus vulnérables (transport routier, taxis, agriculture) pourraient faire l’objet de mesures d’accompagnement, mais pas d’exemptions. Le scénario prévoit de flécher 10 % du prélèvement sur les entreprises vers ces usages.
Rendement progressif
A Bercy, ce schéma est plutôt regardé avec bienveillance, malgré une certaine prudence : il doit d’abord être adopté par le comité jeudi. Le rendement des mesures est progressif : quasi nul la première année, il atteindrait près de 2 milliards en 2016, soit moitié moins que les 3,5 milliards attendus par le gouvernement pour financer le Cice à cette date. Un tiers de cette somme serait en outre destiné à financer les mesures de compensation. Le rendement net de 3,5 milliards serait atteint à l’horizon 2020. D’autres mesures de fiscalité écologique devraient donc être ajoutées d’ici là.
Le patron de Michelin s'explique
Au lendemain de l'annonce du groupe, le patron de Michelin s'exprime dans les colonnes du Figaro. Il justifie la décision de l'industriel de supprimer 730 emplois sur le site de fabrication de pneus poids lourds de Joué-lès-Tours. Ces annonces n'ont qu'un objectif , insiste-t-il : "améliorer la compétitivité de notre outil industriel et donc en garantir la pérennité". "Nous ne pouvons pas attendre qu'une entreprise soit dans une situation périlleuse pour prendre des décisions industrielles. Ceux qui le font créent ensuite des situations bien plus douloureuses. Je considère que nous avons au contraire un devoir d'anticipation", explique-t-il encore.
A l'E3, Sony dévoile la PS4
A la veille de l'ouverture de l'E3, le grand salon du jeu vidéo de Los Angeles, Sony a levé le voile sur la dernière génération de sa console PlayStation, comme le rapporte The Verge. "C'est une plate-forme totalement nouvelle et, sur bien des points, une PlayStation totalement nouvelle", s'est félicité le président de Sony Computer Entertainment, Andrew House, lors de la conférence de presse.
Amazon face à la grogne des salariés
Lundi 10 juin, une centaine de salariés du site Amazon de Saran (Loiret), qui emploie 900 personnes, sont entrés en grève. "C’est le quatrième mouvement social, en un mois, auquel doit faire face le géant américain du e-commerce", rappelle le site FrenchWeb. Ces incidents font suite à la sortie du livre de Jean-Baptiste Malet intitulé En Amazonie : Infiltré dans le "meilleur des mondes". Il y décrit son expérience en tant que membre de l’équipe de nuit. Il y souligne notamment "les horaires très lourds, un rythme et des conditions de travail intenables, et un management inhumain", relate FrenchWeb.
Il y a quelques jours, en Allemagne, Amazon était déjà confronté au débrayage de centaines de salariés.
Le Canada a aussi son programme secret de récolte de données de télécoms
A l'instar du programme révélé la semaine dernière aux Etats-Unis, c'est au tour du Canada de faire l'actualité. C'est le quotidien canadien The Globe and Mail qui a révélé l'information, lundi 10 juin : un programme secret de récolte de données d'appels téléphoniques et d'espionnage d'internet existe au Canada. Le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, a signé en novembre 2011 un décret ministériel renouvelant ce programme de surveillance des télécommunications, qui avait initialement été mis en place dès 2005 par le précédent gouvernement libéral, affirme le quotidien.
Astrid Gouzik
Michelin, la PS4 de Sony, Amazon : la revue de presse de l'industrie
Par Astrid Gouzik
Le patron de Michelin fournit des epxlications, Sony présente son nouveau-né, la PlayStation 4, amazon face à la grogne de ses salariés, le Canada a unprogramme secret de récolte de données de télécoms... Retrouvez l'essentiel de l'actualité du mardi 11 juin dans la revue de presse de L'Usine Nouvelle.
Au lendemain de l'annonce du groupe, le patron de Michelin s'exprime dans les colonnes du Figaro. Il justifie la décision de l'industriel de supprimer 730 emplois sur le site de fabrication de pneus poids lourds de Joué-lès-Tours. Ces annonces n'ont qu'un objectif , insiste-t-il : "améliorer la compétitivité de notre outil industriel et donc en garantir la pérennité". "Nous ne pouvons pas attendre qu'une entreprise soit dans une situation périlleuse pour prendre des décisions industrielles. Ceux qui le font créent ensuite des situations bien plus douloureuses. Je considère que nous avons au contraire un devoir d'anticipation", explique-t-il encore.
A l'E3, Sony dévoile la PS4
A la veille de l'ouverture de l'E3, le grand salon du jeu vidéo de Los Angeles, Sony a levé le voile sur la dernière génération de sa console PlayStation, comme le rapporte The Verge. "C'est une plate-forme totalement nouvelle et, sur bien des points, une PlayStation totalement nouvelle", s'est félicité le président de Sony Computer Entertainment, Andrew House, lors de la conférence de presse.
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Lundi 10 juin, une centaine de salariés du site Amazon de Saran (Loiret), qui emploie 900 personnes, sont entrés en grève. "C’est le quatrième mouvement social, en un mois, auquel doit faire face le géant américain du e-commerce", rappelle le site FrenchWeb. Ces incidents font suite à la sortie du livre de Jean-Baptiste Malet intitulé En Amazonie : Infiltré dans le "meilleur des mondes". Il y décrit son expérience en tant que membre de l’équipe de nuit. Il y souligne notamment "les horaires très lourds, un rythme et des conditions de travail intenables, et un management inhumain", relate FrenchWeb.
Il y a quelques jours, en Allemagne, Amazon était déjà confronté au débrayage de centaines de salariés.
Le Canada a aussi son programme secret de récolte de données de télécoms
A l'instar du programme révélé la semaine dernière aux Etats-Unis, c'est au tour du Canada de faire l'actualité. C'est le quotidien canadien The Globe and Mail qui a révélé l'information, lundi 10 juin : un programme secret de récolte de données d'appels téléphoniques et d'espionnage d'internet existe au Canada. Le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, a signé en novembre 2011 un décret ministériel renouvelant ce programme de surveillance des télécommunications, qui avait initialement été mis en place dès 2005 par le précédent gouvernement libéral, affirme le quotidien.
Astrid Gouzik
Nouveaux soucis sur des Boeing 787 au Japon
Un Boeing 787 Dreamliner qui devait relier Tokyo à Singapour a dû rebrousser chemin mardi à cause d’un problème lié à son système antigivrage. Un autre vol avait été annulé la veille pour un problème de capteur, rapportent les compagnies concernées JAL et ANA.
Moins d’un mois après leur remise en service, après une suspension de vol de quatre mois, les Dreamliner de Boeing font à nouveau parler d’eux au Japon. Un Boeing 787 qui devait relier Tokyo à Singapour a dû rebrousser chemin mardi à cause d’un problème avec son système antigivrage, et un autre vol a été annulé lundi en raison d’un souci de capteur, rapportent jeudi les compagnies nippones concernées.
Le 787 qui partait pour Singapour, opéré par Japan Airlines (JAL), avait quitté l’aéroport Haneda de Tokyo à 01H30 locales (lundi 16H30 GMT), a expliqué un porte-parole de JAL. « Quelques minutes après le départ, un message est apparu dans le cockpit indiquant un petit problème avec le système antigivrage pour le moteur gauche . Ce souci n’a pas pu être réglé rapidement et, comme le pilote s’attendait à quelques nuages et d’autres conditions pouvant occasionner la formation de glace, il a pris la décision de revenir à Haneda », a-t-il précisé. L’avion a atterri sur son aéroport de départ en toute sécurité moins d’une heure après le décollage. Presque tous les passagers (153 sur 155) ont embarqué sur un autre appareil cinq heures plus tard.
Lundi, c’est une avarie sur un capteur de température et pression du moteur gauche d’un autre 787 qui a forcé la compagnie All Nippon Airways (ANA) à renoncer à un vol intérieur de Fukuoka (ouest) à Tokyo-Haneda (est). Ce n’est que le 26 mai dernier qu’ANA a pu faire revoler à nouveau ses B787.
Même s’ils sont sans rapport, ces incidents surviennent moins d’un mois après que JAL et ANA (compagnie de lancement et plus gros opérateur mondial de 787) ont remis en service leurs flottes de Dreamliner , victimes d’une suspension de quatre mois due à une interdiction internationale de vol. Pour JAL et ANA, cette suspension du Dreamliner s’est soldée par a plus de 3700 annulations de vol et a touché en 170.000 passagers environ.
Surchauffe sur les batteries
Les 50 Boeing 787 alors exploités dans le monde avaient été cloués au sol par les autorités à cause de gros problèmes de batterie lithium-ion . Deux cas graves de surchauffe avait été déplorés en janvier, forçant Boeing à suspendre les livraisons de son appareil dernier né et à procéder à d’importantes modifications techniques pour éliminer les risques d’incendie. La cause première de ces avaries demeure inconnue, mais Boeing assure que les solutions déployées, et approuvées par les autorités compétentes, garantissent la sûreté de l’appareil. Le B787 a repris son service normal aux Etats-Unis le 20 mai.
LES ECHOS
L'Autolib' de Bolloré s'installe aux Etats-Unis
Le groupe Bolloré a décroché un contrat de 35 millions de dollars pour installer en 2014 son service d'autopartage de véhicules électriques à Indianapolis dans le nord des Etats-Unis
Le groupe Bolloré a décroché un contrat de 35 millions de dollars pour installer en 2014 son service d'autopartage de véhicules électriques à Indianapolis dans le nord des Etats-Unis et fait ainsi un premier pas hors de France au pays des grosses voitures. Ce service, développé dans le cadre d'un partenariat public-privé, comprendra 500 véhicules 100% électriques, 200 stations de location et sera équipé de 1.200 bornes de recharge, souligne le groupe dans un communiqué.
Vincent Bolloré, PDG du groupe, s'est dit "enthousiaste à l'idée de participer à l'accélération de l'adoption des véhicules électriques en Amérique", cité dans un communiqué. Bolloré, déjà propriétaire du service Autolib' en Ile de France et qui a annoncé début juin la création de Bluely dans la région Grand Lyon, va ainsi pour la première fois lancer ce service de voitures électriques hors de France. Mis en place en 2011 à Paris et dans les 52 communes d'Ile-de-France, le système Autolib' dispose de 80.000 abonnés, dont 35.000 à l'année.
Alors que certaines grandes villes américaines comme New York, Chicago et San Francisco disposent déjà de système de partage de voiture, ce n'était pas le cas d'Indianapolis, ville du Midwest américain dont l'agglomération ne cesse de s'étendre. Si les résidents du Midwest américain sont connus surtout pour leur appétit pour les gros 4x4 ou les pick ups, Hervé Muller, directeur général de la filiale de Bolloré IER, chargé du programme, a souligné que le centre d'Indianapolis comprenait une large population estudiantine et beaucoup de jeunes adultes disposés à se passer de voiture personnelle si de bonnes alternatives leur sont proposées.
Des bornes accessibles à tous els véhicules électriques
Les bornes de chargement du réseau mises en place par Bolloré seront accessibles à tous les propriétaires de véhicules électriques, ce qui devrait contribuer à faire d'Indianapolis une des villes au parc automobile le plus électrifié des Etats-Unis. Le programme d'autopartage, qui n'a pas encore de nom, sera destiné aux locations de courte durée. Les véhicules, équipés d'un GPS, sera offert aux particuliers, aux agences gouvernementales et aux entreprises qui veulent réduire leur parc automobile.
Bolloré, qui fabrique par ailleurs des batteries électriques et des systèmes de réseaux électriques intelligents, ne cache pas que son ambition s'étend à tous les Etats-Unis. Le projet à Indianapolis "fait partie d'une stratégie pour développer notre présence aux Etats-Unis. D'autres villes suivront", a fait valoir M. Muller, selon lequel le groupe a engagé des discussions "ces six derniers mois avec un certain nombre de villes grandes et moyennes" dans le pays.
Source AFP
JUSTICE ?
Procès sous haute tension pour le tueur de Trayvon Martin
Le procès de George Zimmerman, inculpé pour le meurtre d'un jeune Noir américain, s'est ouvert lundi en Floride. L'affaire ravive le vieux démon du racisme dans la société américaine.
C'est un procès sensible et très attendu qui s'est ouvert lundi à Stanford, en Floride. George Zimmerman, 29 ans, est jugé pour avoir tué un jeune Noir, au mois de février 2012. La victime, Trayvon Martin, était âgée de 17 ans et rentrait chez son père en traversant un quartier huppé de la ville. Des doutes subsistent quant au déroulement des faits. Le jury devra trancher: George Zimmerman a-t-il agi, comme il l'affirme, en état de légitime défense ou bien a-t-il commis un meurtre au «second degré», c'est-à-dire sans préméditation, aggravé par un facteur raciste? En Floride, la loi «Stand your Ground» (Tenez votre position), permet à quiconque de se défendre en cas de menace, ce qui rend plus difficiles les poursuites. D'autres Etats américains ont adopté le même type de loi, mais la Floride est celui qui compte le plus de personnes armées.
A l'extérieur du tribunal, la police a installé des barrières de sécurité pour contenir les manifestations attendues des défenseurs des droits civiques mais aussi des partisans du port d'armes aux Etats-Unis. «Tout ce fichu système est coupable. Nous sommes tous des Trayvon Martin», pouvait-on lire sur les pancartes des premiers protestataires arrivés sur place.
Une altercation suivie d'un coup de feu
La nuit du 26 février 2012, Trayvon Martin rentrait chez son père après être allé acheter des sucreries à une épicerie voisine, quand George Zimmerman, un volontaire effectuant des rondes, l'aperçoit. Zimmerman appelle le commissariat de police de Sanford pour signaler le comportement de Trayvon Martin qu'il juge suspect, précisant lors de son appel à la police: «Ce type prépare un mauvais coup, ou il est drogué ou dans le genre. Il pleut et il ne fait que marcher et regarder autour de lui (...) Il examine toutes les maisons». Au même moment, l'adolescent dit à sa petite amie, avec qui il est au téléphone, qu'il est suivi par quelqu'un. Selon les témoignages des voisins, une altercation se produit entre les deux hommes. Celle-ci se termine lorsque Zimmerman tire un coup de feu mortel à bout portant dans la poitrine du jeune homme.
Ce fait divers a divisé l'opinion publique. La communauté noire a dénoncé un crime purement raciste. Le chef de la police de Sanford, Bill Lee, a été obligé de démissionner pour ne pas avoir arrêté George Zimmerman, lorsque celui-ci s'est présenté à la police. Barack Obama, lui-même, a réagi. En mars 2012, alors en pré-campagne pour sa réélection, le président américain déclare que s'il «avait un fils, il ressemblerait à Trayvon». «Je pense que nous devons tous procéder à un examen de conscience pour comprendre comment une chose pareille peut se produire, et cela veut dire examiner les lois et le contexte», avait-il ajouté. De son coté, George Zimmerman a toujours clamé: «Je ne suis pas un raciste, je ne suis pas un meurtrier».
Guéant, l’agent comptant
Récit La découverte d’un possible détournement de fonds publics d’environ 250 000 euros entre 2002 et 2004 pourrait valoir à l’ancien ministre de nouveaux ennuis judiciaires.
Libération
Rattrapé par des affaires diverses et variées, exotiques parfois (pages 5-6), liées à des suspicions de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ou d’intervention dans l’arbitrage de Bernard Tapie pour Adidas, Claude Guéant pourrait se voir reprocher par la justice de possibles «détournements de fonds publics». Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a transmis hier soir au procureur de la République de Paris le «Rapport sur les frais d’enquête et de surveillance» (FES) des inspections générale de l’administration (IGA) et de la police nationale (IGPN). Ce document établit en effet que «des versements de l’ordre de 10 000 euros mensuels» - prélevés sur les fonds en espèces dédiés aux opérations de police - ont été effectués entre mai 2002 et l’été 2004 au profit du directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Ce qui était strictement interdit et illégal. Car les primes de cabinet ministériel en numéraires ont été abolies le 1er janvier 2002, puis versées sur les salaires et, donc, déclarées au fisc. D’après le rapport, Guéant aurait «rétabli» ce système de dotation en prélevant 10 000 euros par mois. Qu’il s’agisse d’enrichissement personnel, de redistribution à «deux ou trois collaborateurs» - c’est ce qu’avance Jean-Marc Leclerc du Figaro, très lié à Guéant - ou du pilotage de «la traque de Ferrara et plus encore d’un Colonna», voire de financement politique de son mentor Sarkozy, cet éventuel «détournement de fonds publics» pourrait venir épaissir le dossier des juges Serge Tournaire et René Grouman déjà ouvert contre X pour «corruption, trafic d’influence, abus de biens sociaux et blanchiment». Selon nos informations, Claude Guéant a été entendu jeudi par la Division nationale des investigations financières et fiscales (Dniff), saisie par les magistrats à propos de mouvements de fonds suspects sur ses comptes bancaires.
«Électroménager». Cette enquête a démarré après les déclarations de l’intermédiaire Ziad Takieddine sur des mallettes d’argent du colonel Kadhafi, prétendument remises à Sarkozy pour qu’il accède à l’Elysée en 2007. Puis une perquisition menée, le 27 février, au cabinet et au domicile de Me Guéant, a permis de découvrir un versement suspect de 500 000 euros en provenance de Malaisie et de nombreuses factures réglées en espèces. Suite aux révélations du Canard enchaîné du 30 avril, Claude Guéant a justifié ce gain d’un demi-million par la vente «à un confrère avocat malaisien» de deux croûtes d’un peintre flamand du XVIIe siècle qui ne valent pourtant pas grand-chose, selon l’expert Artprice. Pour expliquer ses achats en liquide, Claude Guéant a assuré à Libération qu’il s’agit de «dix factures d’électroménager et d’équipement de maison, pour un montant total de 20 000 à 25 000 euros» payées en liquide avec les «frais d’enquête et de surveillance» qu’il touchait au cabinet du ministère de l’Intérieur. Il nous a même précisé que cet argent au black s’élevait «à des milliers d’euros par mois, de l’ordre de 3 000 à 5 000 euros». Le rapport des inspections évoque le double ou le triple de billets pris sur les fonds publics.
Le plus cocasse, c’est que Guéant s’est assis sur ses propres principes édictés le 3 février 1998, en tant que directeur général de la police national, dans une note adressée aux patrons de police stipulant «qu’en aucun cas» ces frais d’enquête et de surveillance ne doivent être «considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire». Il interdisait donc que ces fonds servent à financer des primes occultes en liquide. Mais en 2002, ayant changé de casquette, il paraît avoir «oublié» ces règles, ponctionnant 10 000 euros dans cette enveloppe dédiée aux policiers. Un comble pour Jean-Marc Bailleul, leader du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), directement intéressés par ces «gratifications» et «frais», qui exige que «Guéant rende l’argent» : «Il doit rembourser les sommes qu’il a indûment touchées sur le dos des services de police.»
«Virement». Sans nul doute, Claude Guéant devra rendre des comptes à la justice sur ces 250 000 euros de faux frais de police perçus à l’époque, mais également - comme l’a révélé l’Express - sur «un virement de 25 000 euros versés depuis la Jordanie» découvert dans les documents retrouvés chez lui ainsi que «deux notes à en-tête du ministère de l’Intérieur qui évoquent ses relations régulières» avec trois hommes d’affaires sulfureux : Ziad Takieddine, Alexandre Djouhri et l’avocat Robert Bourgi.
Le site Mediapart révèle que 72 millions d’euros auraient été détournés par l’entreprise immobilière de Roch Tabarot en Espagne pour financer les campagnes de Michèle Tabarot, députée maire du Cannet, et de son autre frère. Sur RMC, des victimes accusent, mais Michèle Tabarot parle d’une « campagne de dénigrement fallacieuse ».
© AFPMichèle Tabarot y voit une campagne de dénigrement, mais les victimes de l'entreprise immobilière de son frère assurent avoir été volés.
«Électroménager». Cette enquête a démarré après les déclarations de l’intermédiaire Ziad Takieddine sur des mallettes d’argent du colonel Kadhafi, prétendument remises à Sarkozy pour qu’il accède à l’Elysée en 2007. Puis une perquisition menée, le 27 février, au cabinet et au domicile de Me Guéant, a permis de découvrir un versement suspect de 500 000 euros en provenance de Malaisie et de nombreuses factures réglées en espèces. Suite aux révélations du Canard enchaîné du 30 avril, Claude Guéant a justifié ce gain d’un demi-million par la vente «à un confrère avocat malaisien» de deux croûtes d’un peintre flamand du XVIIe siècle qui ne valent pourtant pas grand-chose, selon l’expert Artprice. Pour expliquer ses achats en liquide, Claude Guéant a assuré à Libération qu’il s’agit de «dix factures d’électroménager et d’équipement de maison, pour un montant total de 20 000 à 25 000 euros» payées en liquide avec les «frais d’enquête et de surveillance» qu’il touchait au cabinet du ministère de l’Intérieur. Il nous a même précisé que cet argent au black s’élevait «à des milliers d’euros par mois, de l’ordre de 3 000 à 5 000 euros». Le rapport des inspections évoque le double ou le triple de billets pris sur les fonds publics.
Le plus cocasse, c’est que Guéant s’est assis sur ses propres principes édictés le 3 février 1998, en tant que directeur général de la police national, dans une note adressée aux patrons de police stipulant «qu’en aucun cas» ces frais d’enquête et de surveillance ne doivent être «considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire». Il interdisait donc que ces fonds servent à financer des primes occultes en liquide. Mais en 2002, ayant changé de casquette, il paraît avoir «oublié» ces règles, ponctionnant 10 000 euros dans cette enveloppe dédiée aux policiers. Un comble pour Jean-Marc Bailleul, leader du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), directement intéressés par ces «gratifications» et «frais», qui exige que «Guéant rende l’argent» : «Il doit rembourser les sommes qu’il a indûment touchées sur le dos des services de police.»
«Virement». Sans nul doute, Claude Guéant devra rendre des comptes à la justice sur ces 250 000 euros de faux frais de police perçus à l’époque, mais également - comme l’a révélé l’Express - sur «un virement de 25 000 euros versés depuis la Jordanie» découvert dans les documents retrouvés chez lui ainsi que «deux notes à en-tête du ministère de l’Intérieur qui évoquent ses relations régulières» avec trois hommes d’affaires sulfureux : Ziad Takieddine, Alexandre Djouhri et l’avocat Robert Bourgi.
Primes Guéant : deux syndicats de policiers demandent le remboursement
Le syndicat FO-centrale et le SCSI-Snop, majoritaire chez les officiers de police, veulent que Claude Guéant restituent l’argent afin qu’il soit « redistribué équitablement à tous les agents du ministère ».
Deux syndicats ont demandé mardi à Claude Guéant de « rendre l’argent » après le rapport faisant état du versement mensuel de quelque 10.000 euros primes lorsqu’il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau de 2002 à 2004. Dans un communiqué, le syndicat national FO-centrale, 1ère organisation au ministère de l’Intérieur, « demande à M. Guéant de rendre ces importantes sommes d’argent pour qu’elles soient redistribuées équitablement à tous les agents du ministère » qui « subissent depuis 2010 une baisse de leur pouvoir d’achat ».
Le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-Snop, majoritaire chez les officiers de police), dans un autre communiqué, fait la même demande, soulignant la « rapidité » de la mission d’inspection sur les primes Guéant, « un sujet jusqu’ici marqué par l’opacité ».
« Fins de mois au black »
Cette affaire « ne peut que nous choquer », a dit précisé sur France Info Chantal Pons-Messouaki, secrétaire générale adjointe du SCSI. « A la base, les frais de mission et de surveillance doivent servir aux policiers pour être réactifs dans le traitement des enquêtes », a-t-elle dit. « Cet argent aurait dû aller évidemment aux collègues qui sont sur le terrain et qui en ont besoin. » « Si l’enquête révèle que M. Claude Guéant a effectivement perçu de telles sommes, (il faut) que tous ceux qui auraient pu en bénéficier remboursent », a-t-elle ajouté.
Pour le porte-parole d’Unité SGP-Police, Nicolas Comte, les frais d’enquête et de surveillance doivent servir à des missions de police. « Ça ne doit pas servir à certains à arrondir des fins de mois au black », a-t-il estimé sur RTL.
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a annoncé lundi qu’il avait transmis au procureur de la République de Paris le rapport d’inspection sur les primes remises à Claude Guéant.
Selon ce rapport des Inspections générales de l’administration (IGA) et de la police (IGPN), quelque 10.000 euros mensuels, puisés dans les « frais d’enquête et de surveillance » des policiers, lui ont été « remis » entre 2002 et 2004 alors qu’il était directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, ce qui n’était pas leur usage initial.
Primes de Guéant : les politiques préoccupés
Michèle Tabarot, numéro 2 de l’UMP, au cœur d’un scandale financier
Mathias Chaillot avec Matthieu Moulin | RMC.fr |
Après le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac, l’argent venu d’Espagne de Michèle Tabarot ? La numéro 2 de l'UMP au cœur d'une affaire d'argent sale, révèle le site Internet Mediapart, déjà à l’origine des informations sur l’ex ministre du Budget. Selon le site, Michèle Tabarot, députée maire du Cannet dans les Alpes-Maritimes, aurait profité d'une vaste escroquerie menée en 2008 par son frère Roch Tabarot en Espagne pour financer certaines de ses campagnes électorales. Mediapart cite des témoignages de victimes de l'escroquerie et un rapport de police.
« Une couverture politique »
A Alicante, le groupe immobilier de Roch Tabarot, Riviera, aurait lancé la construction de résidences étudiantes, encaissé le fruit de la vente… avant de se déclarer en faillite grâce à des montages financiers. Miguel Cancela était à l'époque agent immobilier à Alicante. Il fait partie des victimes et raconte sur RMC comment il s’est fait avoir : « Ils m’ont reçu dans de superbes bureaux, des gens très bien, très cleans. Ils ne m’ont pas payé les commissions prévues, et ensuite ils ont coupé les paiements des locations. Moi, j’ai perdu 180 000 euros, mon entreprise a coulé bien sûr ». Comme d’autres victimes, Miguel Cancela s’est alors tourné vers la justice, mais sans succès. « Ils ont bénéficié d’une couverture politique. Aucun juge ne voulait donner l’ordre de détention, malgré toutes les preuves qu’on a apporté à la police judiciaire de Madrid, on ne sait pas où est passé l’argent ».
« 2000 personnes arnaquées »
Et ce ne serait pas le seul scandale. A Murcie, Riviera aurait notamment vendu des appartements imaginaires, sur des terrains qui ne lui appartenaient pas et encaissé l'argent. « Ils ont loué un terrain, ils ont mis une petite cabane avec une commerciale au milieu, et vas-y que je te fais des plans, "voilà comment ça va être, voilà les plans" », raconte l’ancien agent immobilier. « C’est tout joli, mais ils n’ont jamais été propriétaires des terrains, il n’était jamais question de construire. Ils ont vendu près de 2000 appartements sans rien avoir construit. Ils ne sont pas allés chez le notaire, mais ont encaissé 50% de la valeur des appartements. 2000 personnes environ ont été arnaquées par le groupe Riviera ».
Une partie de l’argent en France, l’autre au Maroc ?
Une partie de l'argent s'est envolé au Maroc, où une enquête est ouverte et une autre partie (d'après Mediapart et les avocats des victimes) vers la France. Les avocats demandent donc à la justice française d'enquêter car au total, 72 millions d’euros auraient été détournés, en partie pour financer les campagnes électorales de Michèle Tabaro et de son autre frère, Philippe. D'après Mediapart, la police parle d'un retrait de 13 millions en liquide, et l'une des victimes aurait vu une partie de cet argent transporté en voiture, dans les Alpes maritimes, juste avant les municipales de 2008.
« Une campagne de dénigrement indigne et délirante »
Michèle Tabarot, jointe par RMC, se dit « scandalisée que sa famille fasse à nouveau l’objet d’une campagne de dénigrement fallacieuse, indigne et délirante ». « J’exerce des responsabilités politiques depuis des années et Toutes mes actions ont été réalisées avec une probité reconnue et souvent citée en exemple ». L’élue rappelle que les « prétendues révélations de Médiapart contre son frère ont déjà fait l’objet, pour l’heure, de deux non-lieux prononcés par la justice espagnole qui les a considérées infondées ».
Pourtant, « l’avocat de l’association des victimes nous dit qu’il y a des preuves qu’une partie de l’argent a été détourné par un membre de la famille pour leur campagne électorale, et notamment le témoignage d’une victime qui a vu plus de 3 millions d’euros emmenés en voiture dans les Alpes-Maritimes à l’occasion des municipales 2008 où était candidat l’autre frère de Michèle Tabarot », dévoile Marine Turchi, journaliste à Médiapart.
Onze nouvelles arrestations dans l'affaire des violences du Trocadéro
Le Monde.fr avec AFP
Onze personnes soupçonnées d'avoir participé aux violences lors du sacre du Paris-Saint-Germain au Trocadéro le 13 mai ont été interpellées mardi 11 juin en Ile-de-France, selon une source proche de l'enquête. Agés de 16 à 31 ans – dont deux mineurs –, ils ont tous été placés en garde à vue.
Selon les premiers éléments de l'enquête, ces personnes, qui ne sont pas des "ultras" du club parisien, sont soupçonnées d'avoir commis de multiples dégradations, jeté des projectiles sur les forces de l'ordre ou bien brisé des vitrines de commerces, selon cette source.
"On a là plutôt affaire à des profils de jeunes issus des banlieues parisiennes, et qui étaient manifestement venus à Paris pour casser des magasins", a expliqué un enquêteur du service de l'investigation transversale (SIT) de la préfecture de police de Paris, chargé de cette enquête. Une vingtaine de policiers du SIT sont affectés à temps plein à cette affaire.
Ces interpellations interviennent une semaine après l'arrestation de neuf supporteurs "ultras", identifiés sur des images et des vidéos prises sur l'esplanade par des journalistes et des policiers-photographes. Quatre à douze mois de prison ferme avec mandat de dépôt ont été requis à leur encontre par le tribunal correctionnel de Paris le 5 juin.
Carlton : le parquet requiert un non-lieu total pour DSK
Par Marie-Amélie Lombard
Le parquet de Lille requiert un non-lieu total pour DSK dans l'affaire du Carlton. Il a transmis ce matin son réquisitoire aux juges d'instruction de l'affaire, a-t-il indiqué au Figaro.
Le réquisitoire de quelque 90 pages, signé par le procureur de Lille, offre une analyse du dossier radicalement différente de celle des juges qui ont mis en examen l'ex-patron du FMI pour «proxénétisme aggravé en bande organisée » en mars 2012. Il exonère DSK de toute responsabilité pénale dans cette affaire où treize autres personnes sont mises en examen.
Le réquisitoire de quelque 90 pages, signé par le procureur de Lille, offre une analyse du dossier radicalement différente de celle des juges qui ont mis en examen l'ex-patron du FMI pour «proxénétisme aggravé en bande organisée » en mars 2012. Il exonère DSK de toute responsabilité pénale dans cette affaire où treize autres personnes sont mises en examen.
Arbitrage Tapie: garde à vue prolongée pour Richard et Rocchi
Stéphane Richard, patron d'Orange, et Jean-François Rocchi, ex-président du Consortium de réalisation (CDR), ont vu mardi matin leur garde à vue prolongée dans l'enquête sur l'arbitrage ayant mis fin au litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, a-t-on appris de source judiciaire.
AFP - Stéphane Richard, patron d'Orange, et Jean-François Rocchi, ex-président du Consortium de réalisation (CDR), ont vu mardi matin leur garde à vue prolongée dans l'enquête sur l'arbitrage ayant mis fin au litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, a-t-on appris de source judiciaire.
Ces gardes à vue s'achèveront au plus tard mercredi matin.
Ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde quand elle était ministre de l'Economie, Stéphane Richard doit livrer ses explications sur le rôle et la responsabilité du ministère dans la décision en 2007 de recourir à un arbitrage pour mettre fin au litige sur la vente d'Adidas.
M. Rocchi était à la tête du CDR, la structure chargée de solder le passif du Crédit Lyonnais, au moment de l'arbitrage.
Les juges d'instruction du pôle financier de Paris enquêtent sur l'arbitrage qui a permis à l'homme d'affaires d'obtenir en juillet 2008, 403 millions d'euros d'indemnités.
Ils cherchent à savoir si cet arbitrage a été entaché d'irrégularité et s'attachent pour cela à démonter la chaîne de prises de décision ayant conduit au choix de recourir à un tribunal privé.
Ils étudient en particulier le mode de désignation des arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité.
M. Richard devait être entendu en détail sur le rôle de Bercy et de l'Elysée.
Il n'y a eu "ni ordre, ni instruction, ni pression particulière" de l'Elysée pour aller à l'arbitrage, a affirmé à plusieurs reprises à l'AFP l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, l'actuelle patronne du FMI, qui était ministre de l'Economie à l'époque.
Depuis 2008, Christine Lagarde a toujours revendiqué la responsabilité de l'arbitrage et la décision de renoncer à en demander l'annulation. Elle a été placée récemment sous le statut de témoin assisté dans l'enquête la visant conduite par la Cour de justice de la République.
Ces gardes à vue s'achèveront au plus tard mercredi matin.
Ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde quand elle était ministre de l'Economie, Stéphane Richard doit livrer ses explications sur le rôle et la responsabilité du ministère dans la décision en 2007 de recourir à un arbitrage pour mettre fin au litige sur la vente d'Adidas.
M. Rocchi était à la tête du CDR, la structure chargée de solder le passif du Crédit Lyonnais, au moment de l'arbitrage.
Les juges d'instruction du pôle financier de Paris enquêtent sur l'arbitrage qui a permis à l'homme d'affaires d'obtenir en juillet 2008, 403 millions d'euros d'indemnités.
Ils cherchent à savoir si cet arbitrage a été entaché d'irrégularité et s'attachent pour cela à démonter la chaîne de prises de décision ayant conduit au choix de recourir à un tribunal privé.
Ils étudient en particulier le mode de désignation des arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité.
M. Richard devait être entendu en détail sur le rôle de Bercy et de l'Elysée.
Il n'y a eu "ni ordre, ni instruction, ni pression particulière" de l'Elysée pour aller à l'arbitrage, a affirmé à plusieurs reprises à l'AFP l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, l'actuelle patronne du FMI, qui était ministre de l'Economie à l'époque.
Depuis 2008, Christine Lagarde a toujours revendiqué la responsabilité de l'arbitrage et la décision de renoncer à en demander l'annulation. Elle a été placée récemment sous le statut de témoin assisté dans l'enquête la visant conduite par la Cour de justice de la République.
SOCIAL
L'UMP veut acculer le PS sur les retraites du public
Jusqu'ici focalisée sur l'âge légal, la droite met désormais en avant les « inégalités » public-privé.
Le « redressement dans la justice » ? Une réforme à venir des retraites, qui demandera, a rappelé la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, « des efforts » auxquels « chacun devra participer » ? A droite, on a opportunément décidé de prendre le gouvernement au mot et de mettre la pression sur l'exécutif en demandant « un système qui soit le même pour tous - comme un système à points - et n'oblige pas à remettre le sujet sur la table tous les quatre ans », comme martèle l'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand. « A carrière égale, retraite égale », renchérit Eric Woerth, artisan de la réforme de 2010.
Jusqu'à présent en pointe pour demander d'agir d'abord sur le report de l'âge légal de la retraite à 65 ans, la droite s'empare désormais d'un autre sujet, qu'elle a bien l'intention de faire monter : l'égalité des règles entre le public et le privé. En clair, le même mode de calcul des pensions pour les fonctionnaires et les salariés du privé. Ceci, en reprenant le thème de l'exécutif, celui de la « justice ». Cette petite musique a prospéré ces derniers jours, d'Eric Woerth à Luc Chatel en passant par François Fillon. Encouragée en cela par ce qu'elle estime être un sentiment de demande d'équité monter dans l'opinion, en particulier dans son électorat mais pas seulement. Dans un sondage BVA publié vendredi dernier, ce sont en effet trois Français sur quatre qui se disent favorables à ce que les pensions des fonctionnaires soient calculées sur les salaires des dix dernières années et non plus des six derniers mois (82 % des sympathisants de droite et 86 % des salariés du privé.)
Et qu'importe si, aux manettes, la droite n'a pas, volontairement, ouvert ce dossier, Raymond Soubie le conseiller social de Nicolas Sarkozy à l'Elysée estimant qu'il n'était pas possible d'être sur tous les fronts. Qu'importe si la réforme des régimes spéciaux a été jugée plus que timide. La droite estime avoir fait un bout du chemin. Et met au défi l'exécutif de le poursuivre. « Le big bang, ça n'existe pas, les réformes ne se font pas en un jour. Cela percole doucement, défend l'ex-ministre du Budget Valérie Pécresse. Désormais, l'opinion est mûre sur cette question des six mois. C'est une question de justice. » Et Eric Woerth d'ajouter qu'après l'harmonisation de la durée de cotisations, le rattrapage du montant des cotisations sur dix ans et le recul de l'âge légal, reste désormais à aller plus loin sur les régimes spéciaux et à passer au calcul des pensions des fonctionnaires non sur dix ans, mais sur vingt-cinq, primes incluses. Comme les salariés du privé. « Qui mieux que la gauche peut enlever des avantages aux fonctionnaires ? » avance-t-on à l'UMP. A droite, où l'on estime que François Hollande a perdu le vote des ouvriers avec la défiscalisation des heures sup, on a bien l'intention d'essayer d'enfoncer un coin entre lui et les fonctionnaires. Et si possible, au passage, de rafler la mise dans l'opinion.
Isabelle Ficek, Les Echos
Grève : le trafic aérien très perturbé
La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ayant en amont demandé aux compagnies d’annuler de nombreux vols dans l’Hexagone, estime qu’il ne devrait pas y avoir de « cacophonie ».
Les contrôleurs aériens sont appelés à se mettre en grève à partir de mardi, mais la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ayant en amont demandé aux compagnies d’annuler de nombreux vols dans l’Hexagone, estime qu’il ne devrait pas y avoir de « cacophonie ».
Des perturbations importantes sont cependant à prévoir mardi dans les aéroports parisiens de Roissy et Orly, a-t-on appris auprès d'Aéroports de Paris (ADP). "Pour l'instant, la situation est calme dans les deux aéroports mais des retards sont à prévoir dans la journée", a indiqué un porte-parole d'ADP, faisant par ailleurs état de possibles annulations de vols de dernière minute. "Nous conseillons vivement aux passagers de prendre contact avec leur compagnie aérienne avant de se rendre à l'aéroport pour vérifier que leur vol est bien maintenu".
Les principaux aéroports régionaux étaient affectés aussi par ce mouvement. Ainsi à Nice, 31% des vols ont été annulés mardi aux départs et 32% aux arrivées, selon une porte-parole, soulignant que les navettes reliant la ville à Paris étaient les plus affectées. A Marseille, 30% des vols étaient aussi annulés, à Lyon 41%.
Le syndicat autonome des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), qui se dit majoritaire chez les aiguilleurs du ciel a déposé un préavis du 11 au 13 juin, afin de dénoncer « les conséquences directes sur la politique nationale des contraintes européennes » dans le secteur. D’autres syndicats représentant les contrôleurs aériens de la DGAC (CGT, CFDT, Unsa et FO), ont déposé des préavis, mais pour la seule journée de mercredi, afin notamment de dénoncer le projet de Bruxelles visant à créer un « ciel unique » au niveau européen.
Suite à ces préavis, la DGAC a demandé pendant le week-end aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 50% de mardi à jeudi aux aéroports de Roissy-Charles de Gaulle, Orly, Beauvais, Lyon, Nice, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Elle a invité les passagers à « s’informer auprès de leur compagnie aérienne ». Avec ces mesures, a assuré un porte-parole de la DGAC à l’AFP, « il n’y aura pas de cacophonie ni de passagers en errance, les dispositions ayant été prises en amont ». « Dans les aérogares, il n’y aura que des passagers qui ont un avion », a-t-il souligné, jugeant qu’il y aurait « au pire des retards ».
"Prise en otage"
Sur son site, Air France estime être en mesure d’assurer les vols long-courrier au départ de Paris, mais n’excluait pas « des retards et des annulations de dernière minute », invitant les passagers à se tenir informés « en temps réel ».De son côté, la compagnie irlandaise à bas coût Ryanair a déploré « l’annulation de 102 vols de/vers la France » mardi dénonçant une « prise en otage » des passagers et appelant la Commission européenne à mettre fin aux grèves des contrôleurs.
L'Union des aéroports français (UAF) et la Fédération de l'aviation marchande (Fnam) ont dénoncé "une grève injustifiée et inopportune"."Ces actions ne peuvent que fragiliser l'ensemble du transport aérien français, déjà très touché par la crise".
Renseignez-vous sur votre vol :
Source AFP
Michelin: la direction se veut rassurante
Libération
Le fabricant de pneumatiques français Michelin n’a pas de projet de fermeture d’usines aujourd’hui en France, a assuré mardi sur Europe 1 son patron Jean-Dominique Senard, alors que son groupe va supprimer 700 emplois à Joué-lès-Tours pour faire face à la baisse de la demande en Europe.
«Il n’y a pas de sujet de fermeture d’usines aujourd’hui c’est clair, je n’ai pas l’habitude de la langue de bois», a répondu M. Senard à une question sur une éventuelle prochaine fermeture d’usine.
Il a répété que Michelin «aidera tous les employés» concernés par l’arrêt au premier semestre 2015 de la production de son atelier poids lourds d’Indre-et-Loire annoncé lundi.
De son côté, le ministre du Travail Michel Sapin a déclaré mardi qu’il ne devait pas y avoir «un salarié de Michelin à Pôle emploi».
«Il ne faut pas qu’il y ait un salarié de Michelin qui se retrouve à Pôle emploi» et «je veux qu’il y ait une réindustrialisation du site», a déclaré le ministre sur France Inter.
«Michelin gagne de l’argent, Michelin doit utiliser une partie de cet argent gagné pour qu’il n’y ait aucun Michelin à Pôle emploi et pour que le site de Joué-les-Tours soit réindustrialisé», a-t-il insisté, en évoquant «les exigences très fortes» du gouvernement.
Le ministre a récusé le terme de «licenciements boursiers» pour le plan de Michelin car «l’objectif, ce n’est pas de faire monter la bourse». «L’objectif, c’est de faire en sorte que cette entreprise soit dans cinq ans et dans dix ans une entreprise toujours en activité», a-t-il fait valoir, se défendant de toute «mansuétude» à l’égard du fabricant de pneumatiques.
Quelques heures plus tard, interrogé sur BFMBusiness, a de nouveau répondu à Michel Sapin: «Il n’y a même pas de licenciement, il n’y a pas de préoccupation à avoir. M. Sapin le sait, il peut être serein de ce côté-là».
Une rencontre entre direction et syndicats est prévue vendredi matin. La CGT a d’ores et déjà appelé à des arrêts de travail et à manifester le 19 juin à Clermont-Ferrand, siège de Michelin.
«Il n’y a pas de sujet de fermeture d’usines aujourd’hui c’est clair, je n’ai pas l’habitude de la langue de bois», a répondu M. Senard à une question sur une éventuelle prochaine fermeture d’usine.
Il a répété que Michelin «aidera tous les employés» concernés par l’arrêt au premier semestre 2015 de la production de son atelier poids lourds d’Indre-et-Loire annoncé lundi.
De son côté, le ministre du Travail Michel Sapin a déclaré mardi qu’il ne devait pas y avoir «un salarié de Michelin à Pôle emploi».
«Il ne faut pas qu’il y ait un salarié de Michelin qui se retrouve à Pôle emploi» et «je veux qu’il y ait une réindustrialisation du site», a déclaré le ministre sur France Inter.
«Michelin gagne de l’argent, Michelin doit utiliser une partie de cet argent gagné pour qu’il n’y ait aucun Michelin à Pôle emploi et pour que le site de Joué-les-Tours soit réindustrialisé», a-t-il insisté, en évoquant «les exigences très fortes» du gouvernement.
Le ministre a récusé le terme de «licenciements boursiers» pour le plan de Michelin car «l’objectif, ce n’est pas de faire monter la bourse». «L’objectif, c’est de faire en sorte que cette entreprise soit dans cinq ans et dans dix ans une entreprise toujours en activité», a-t-il fait valoir, se défendant de toute «mansuétude» à l’égard du fabricant de pneumatiques.
Quelques heures plus tard, interrogé sur BFMBusiness, a de nouveau répondu à Michel Sapin: «Il n’y a même pas de licenciement, il n’y a pas de préoccupation à avoir. M. Sapin le sait, il peut être serein de ce côté-là».
Une rencontre entre direction et syndicats est prévue vendredi matin. La CGT a d’ores et déjà appelé à des arrêts de travail et à manifester le 19 juin à Clermont-Ferrand, siège de Michelin.
SOCIETE
Consommation : le palmarès 2012 des dépenses des Français
Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, l’arrivée de Free dans le mobile a aiguisé l’appétit des Français, qui rognent dans leur budget culture et loisirs.
L’Insee le confirme ce mardi matin : l’année 2012 restera comme une année historique en matière de consommation. Confrontés à un très net recul de leur pouvoir d’achat (lire l’encadré ci-dessous), les Français ont freiné leurs dépenses, celles-ci se repliant de 0,4% l’an dernier, même si les ménages ont moins épargné pour maintenir un certain volume de dépenses. « C’est la seconde baisse des dépenses de consommation enregistrée en 60 ans », constate l’Insee, après une première historique lors de la récession de 1993, année durant laquelle la consommation avait reculé de 0,2%.
Au-delà de ces données macroéconomiques (dont la publication de ce mardi n’est qu’une conformation), l’étude montre surtout que tous les postes de dépenses n’ont pas été logés à la même enseigne. Certains affichent même une forte croissance quand d’autres sont en net repli.
Passage en revue des plus fortes hausses et plus fortes baisses :
Fort recul de l’automobile.
Sans surprise, le secteur de l’automobile est celui qui a le plus souffert. Après avoir renoués avec une légère croissance en 2011, les achats d’automobiles ont chuté de 10,1%. « Une telle contraction n’avait pas été observée depuis 1997 », constate l’Insee. Entraînée par la baisse de la consommation en essence, la dépense en carburants et lubrifiants continue de décroître (– 2,3 %).
Loisirs et culture sous pression
Les Français font des arbitrages et les dépenses liées à la culture et les loisirs trinquent. Ce sont les premières à pâtir de la baisse du pouvoir d’achat, reculant globalement de 1,5%. Face aux nouveaux modes d’information, la désaffection des ménages envers la presse et les livres « s’accentue », note l’Insee, avec une consommation (y compris en papeterie) en baisse de 3,6 % en volume. Après avoir atteint des records en 2010 et 2011, la fréquentation des salles de cinéma s’essouffle, constate aussi l’institut statistique. Après deux années de croissance, soutenue par la baisse de la TVA dans la restauration, les dépenses de consommation dans les hôtels, cafés et restaurants se contractent de 1,4 %. « Cette baisse affecte principalement la restauration, les dépenses en services d’hébergement étant stable », note l’Insee.
L’ effet Free dans le mobile
L’arrivée de Free a visiblement aiguisé l’appétit des consommateurs. Les dépenses en « biens et services de l’économie de l’information » (dixit l’Insee) ont augmenté de 3% en volume (mais baissé de 3,6% en valeur). Le secteur est porté par le marché des téléphones mobiles, en lien avec l’essor des smartphones (+ 66,5 % en volume), et par les services télécoms (+ 7,1 % en volume). L’Insee constate que les ménages ont davantage orienté leur consommation vers des achats de mobiles sans engagement. Ces derniers représentent près de la moitié des achats, contre un tiers en 2011. Suite à l’arrivée de Free et face à la généralisation des offres illimitées, les prix des services téléphoniques « se replient plus fortement que les années précédentes (– 11,3 %) ». L’appétence des Français pour les tablettes a également engendré une forte hausse des achats informatiques (+9,8% en volume).
Logement : des dépenses contraintes en hausse
C’est typiquement le genre de dépenses sur lesquelles les ménages peuvent difficilement influer à court terme. Les dépenses en logement ont augmenté de 1,7% l’an dernier. Après des températures douces en 2011, les Français ont consommer d’avantage pour se chauffer et s’éclairer (+6,2% en volume).
Le poids des dépenses pré-engagées augmente
Les dépenses pré-engagées ont représenté 27,9 % du revenu disponible des ménages l’an dernier, une part en hausse de 0,5 point. Ces dépenses sont celles liées au logement (loyer, chauffage, éclairage), aux services télécoms et de télévision, aux assurances, aux frais de cantine... Réalisées généralement dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme, elles influent fortement sur la perception des Français de leur pouvoir d’achat. Rapporté à l’ensemble des revenus perçu par les ménages, le pouvoir d’achat a reculé de 0,9 % l’an dernier, pour la première fois depuis 1984. Ramené au niveau individuel (c’est-à-dire en tenant compte de l’effet démographique et de la composition des foyers), le repli est encore plus fort (-1,5 %). Et une fois déduites les dépenses pré-engagées, il décroît encore plus vite (-2,7 %). D’où le fort sentiment de paupérisation des Français.
Racisme : Copé et Genest reçoivent un Y'a Bon award
Arnaud Baur
Véronique Genest et Jean-François Copé font partie des lauréats de la cérémonie des Y'A Bon Awards 2013, remis à des personnalités publiques ayant tenu les pires propos racistes de l'année; | LP/Jean-Baptiste Quentin et AFP/Pierre Andrieu
Un pain au chocolat et des peaux de bananes dorées. La 5ème cérémonie des « Y’a Bon Awards » a récompensé ce lundi soir des personnalités publiques ayant tenu, selon le jury, les «meilleurs» propos racistes de l’année.
Placée comme chaque année sous le signe de la satire et de l'humour, la soirée, cornaquée par l'association antiraciste les Indivisibles, a eu lieu au Cabaret Sauvage à Paris (XIXeme). «Pour la première année de présidence normale sous un gouvernement de gauche, le racisme, toujours normal, n’a pas de couleur... politique !», ont tenu à rappeler les organisateurs.
Des peaux de bananes dorées en guise de trophée
Devant une salle comble, le jury, composé de personnalités telles que l’animatrice Enora Malagré, l’intellectuel Pascal Boniface, l’humanitaire Rony Brauman, les journalistes Denis Robert et Nadir Dendoune, les musiciens DJ Cut Killer et Marco Prince ou encore la championne de boxe et écrivaine Aya Cissoko, a décerné des peaux de bananes dorées en guise de trophée dans six catégories.
Le prix « Territoires perdus de la République » a été ainsi remporté par le président de l’UMP Jean-François Copé, «boulanger à ses heures qui ôte le pain au chocolat de la bouche des musulmans». L’actrice Véronique Genest, le chroniqueur Franck Tanguy, le député UMP Jean-Sébastien Vialatte, la philosophe Elisabeth Badinter et la journaliste Elisabeth Levy « pour l’ensemble de son oeuvre », ont également été «félicités» pour leurs formules tonitruantes tenus dans les médias. Les heureux élus n'étaient pas présents pour recevoir leur trophées. Tous à l'exception d'un, le directeur de L'Express Christophe Barbier, récompensé par un Y'aBon en 2011 et 2012, qui a eu l'humour et le courage de venir s'expliquer sur deux couvertures controversées de l'hebdomadaire.
Retrouvez ci-dessous les lauréats et les nommés dans chacune des six catégories.
PRIX n° 1 : «Super Patriote»
GAGNANTE
Véronique Genest : Actrice
« Alors tout de suite : 'Islamophobe ! Raciste !', alors moi j'ai réfléchi. J'ai réfléchi et je me suis dit : « Islamophobe. Islamophobe ça veut dire c'est la phobie c'est la peur. C'est bien ça ? Alors effectivement peut être je suis islamophobe. Ce soir je fais mon coming out : oui probablement que je suis, comme beaucoup de français, islamophobe .»
LES AUTRES NOMMES
Gérard Depardieu : ActeurA propos des Pussy Riot : « Regardez comme ils ont assassiné cette jeune fille de 17 ans à l'école. Imaginez que les Pussy Riots qui viennent dans une mosquée. On ne les revoit jamais. Elles sont brûlées vives. »
Hassen Chalghoumi : président de l'association culturelle des musulmans de Drancy« Quand on a vu sur sa première photo de classe, que ma fille n’était entourée que de Blacks et de Beurs, on s’est dit avec ma femme qu’elle ne devait pas rester dans cettte école.»
Marine Le Pen : Présidente du Front National« Vous l'avez gagnée, la voiture, au Loto ou vous l'avez gagnée avec votre travail ? » « À chaque fois que des types crient Vive Mélenchon !, ce sont des Français d'origine maghrébine ! À chaque fois !’ »
PRIX n° 2 : «Retourne chez ta mère»
GAGNANT
Franck Tanguy : Chroniqueur à RMC« Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j'ai envie d'accélérer.»
LES AUTRES NOMMES
Philippe Meunier : député UMP (Rhône)A propos de ceux qui fêtent leur mariage sur nos routes et autoroutes en bloquant les voies de circulation : « Si ces personnes ne le comprennent pas, je leur conseille de retourner dans le pays de leurs ancêtres pour vivre en fonction de leurs traditions qui ne sont pas les nôtres et qui violent nos lois».
Manuel Valls : ministre de l’Intérieur «Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, à y retourner.»
Christian Estrosi : député Maire de NiceA propos d'une représentante du Syndicat du travail sexuel (STRASS) : « Je souhaiterais dire toute ma surprise, d'abord de voir que l'on fait intervenir des prostituées étrangères en l'occurrence une Chinoise semble-t-il, pour donner des leçons de morale aux lois que la République Française a décidé de prendre. » (Note des Indivisibles:
Morgane Merteuil n'est pas chinoise)
PRIX n° 3 : Territoires perdus de la République
GAGNANT
Jean-François Copé : Président de l’UMP« Il est des quartiers où je peux comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes pères et mères de famille rentrant du travail le soir apprenant que leurs fils s'est fait arracher son pain au chocolat à la sortie du collège par des voyous qui lui explique qu'on ne mange pas pendant le ramadan » (Discours de campagne de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP, 5 octobre 2012)
LES AUTRES NOMMES
Christian Estrosi : Député Maire de Nice« Et c'est ce qui me révolte le plus. Pourquoi ? Parce que donner le droit de vote à des personnes qui haïssent la France, qui détestent la laïcité, qui refusent nos lois... Quand vous pensez qu'il y a des ressortissants de pays dont la religion s'impose à toutes les règles, quelles qu'elles soient ! »
Karl Lagerfeld : directeur artistique Chanel« Je voudrais juste poser une question parce qu'on parle tellement de pollution. Depuis que… Vous me direz le 7eme arrondissement ça appartient, on dit ça, à 75% aux étrangers donc ils ne sont pas là tout le temps. Depuis qu'ils ont fermé les quais de la rue de Saint-Pierre (?) jusqu'à l'Alma. Y'a des encombrements terrifiants. Vous ouvrez une fenêtre ça pue. Y'a pas d'autre mot. Alors le discours… Pour les touristes chinois c'est pas grave ils ont l'habitude. Mais pour les autres, ce n'est pas très agréable. Tout ça c'est quand même sur place. Alors est ce que c'est vraiment indispensable des terrasses à cet endroit là où il y a déjà.. Ca sera très bien pour les mendiants roumains parce qu'il y a déjà que ça dans le quartier. Je vous jure, vous ne savez pas à quel point c'est ! C'est effrayant ! Ils arrivent le matin droit et puis pendant la journée la dame elle est pliée. Ils sont ivres mort du matin au soir c'est même pas dangereux mais c'est terrifiant. »
Jean-Luc Mélenchon : président du Parti de Gauche
JLM : « La plupart des gens quand ils ont la foi, vivent leur foi, cherchent pas à embêter les autres, se déguisent pas. Parce que moi j'ai déjà dit à plusieurs reprises à des jeunes que j'ai croisé « C'est quoi ta tenue là ? Tu sors d'où comme ça ? Pourquoi tu te déguises en afghan ? Tu peux croire en Dieu sans te déguiser an afghan. »
Mokobé : « Pour toi c'est quoi une tenue d'afghan »
JLM : « Pour moi un déguisement c'est se foutre une calotte sur la tête. Passer sa journée euh.. alors que.. avec la tenue d'afghan. Je trouve ça ostentatoire. Ben la barbe ça dépend. Moi ce que je n'aime pas c'est le côté ostentatoire : « je suis là pour te surveiller et te donner mauvaise conscience. » « On peut être croyant et pas avoir besoin d'humilier les autres. »
Michèle Tribalat : démographe à l’INED« Les patrouilles de vertu qui sillonnent le quartier pour éviter qu’on soit habillé trop court ou qu’on boive de l’alcool, donc on a ça et on a ça chez nous aussi, puisque le maire de Montfermeil racontait comment on allait fouiller les poubelles des gens pour savoir s’ils mangeaient bien comme il devaient manger. »
Prix n°4« Au bon vieux temps des colonies »
GAGNANT
Jean Sébastien Vialatte : député UMP« Les casseurs sont surement des descendants d'esclaves #Taubira va leur donner des compensations
LES AUTRES NOMMES
Jean- René Godart : chroniqueur sportif sur France Télévision (cyclisme)« Beaugé, c’est un drôle de client: c’est un Antillais, donc on a toujours l’impression qu’il est un peu lent, qu’il laisse passer les choses ».
Richard Dacoury, ancien basketteur présent sur le plateau, rit jaune. Il est le seul à lui répondre: « Gare aux clichés, tous les Antillais ne sont pas indolents. Ça m’ennuie un petit peu, mais bon continue je t’en prie… »
Et Godart d’enfoncer le clou : « Non, mais c’est vraiment un gars que je connais très bien, c’est pour ça que je dis ça ! Et on retrouve des attitudes similaires avec Teddy Riner ».
Jean-Luc Petitrenaud : animateur de chroniques gastronomiques à la radioPour une « imitation de chinois».
Nicolas Bedos : dramaturge et metteur en scène «Gilles, Guadeloupéen d'une soixantaine d'années, ancien employé de Fram reconverti en taximan, merveilleux produit de l'indolence insulaire, manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris lexical (...) Enculé de Nègre.»
Prix n°5 : « Racisme à peine voilé »
GAGNANTE
Elisabeth Badinter : philosophe féministe et femme d'affaires« D’un côté, on commémore les victimes de Mohamed Merah et veut combattre l’islamisme radical et de l’autre on laisse faire l’entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier. Il faut absolument réagir très vite. » (Elle, 20 Mars 2013)
LES AUTRES NOMMES
Manuel Valls : Ministre de l’Intérieur« Le voile qui interdit aux femmes d'être ce qu'elles sont restera pour moi et doit rester pour la République un combat essentiel ».
Jeanette Bougrab : membre de l’UMP, ancienne présidente de la Halde« Elle refusait d'enlever, peu importe dehors, peu importe avec les parents. Mais c'est quand on s'occupe des enfants. Moi j'ai une petite de 19 mois, donc je sais très bien, ce qu'elle aime c'est toucher le cou de sa maman, le décolleté de sa maman. Et c'est quelque chose d'important, c'est des tout petits, même pour des raisons hygiéniques. Vous ne voulez pas que dans un endroit ou vous savez que, en plus en collectivité, où vous avez tous les miasmes qui passent, d'avoir des tenues vestimentaires qui portent aIeinte au bon sens.»
Abdenour Bidar : philosophe et écrivain« Ce voile est une régression pour les femmes, un retour en arrière pour la condition féminine… »
Prix n°6 : « Pour l’ensemble de son oeuvre »
GAGNANTZ
Elisabeth Levy : Journaliste« Quiconque a déjà voyagé dans une rame entouré de gens vêtus de boubous ou de djellabas devrait avoir l’honnêteté de partager ce constat. Il est évidemment permis − voire vivement conseillé − d’apprécier bruyamment cet exotisme à domicile. » (Causeur, 2013)
« On a affaire à des caïds, des malfrats, des cland.. des clients de cour d'assises d'accord ? Qui tirent sur les flics sans aucune hésitation. S'il y en a un qui meurt, excusez-moi je n'aurai pas une larme. J'en suis navrée mais c'est comme ça. Toute mort est certainement triste mais c'est comme ça. (...) Vous avez tous ces gamins qui sont en quelque sorte obligés, disons par cette pression et par la loi du quartier, d'aller casser des équipements dont ils sont les bénéficiaires, d'aller brûler des bagnoles… Là, maintenant il faut y aller
avec l'armée ! On est en situation de guerre! » (RTL 19/07/2010)
« Croit-il vraiment que des gamins et moins gamins qui ne peuvent prononcer une phrase entière sans dire "nique", "ta race", "chien" et bien d'autres gracieusetés encore et qui annoncent tous les deux paragraphes qu'ils vont "tuer un bâtard" sont si sensibles au beau langage qu'ils n'ont pas supporté la "racaille" et le "kärcher" et qu'animés par une légitime révolte devant de tels écarts, ils ont brûlé les voitures de leurs parents et l'école maternelle de leurs petits frères ? » (Le Monde, 11/01/2010)
LES AUTRES NOMMES
Alain Finkielkraut, écrivain et philosophe
Lionnel Luca, député UMP Alpes Maritimes
Xavier Lemoine, maire UMP de Montfrmeil
Des peaux de bananes dorées en guise de trophée
Devant une salle comble, le jury, composé de personnalités telles que l’animatrice Enora Malagré, l’intellectuel Pascal Boniface, l’humanitaire Rony Brauman, les journalistes Denis Robert et Nadir Dendoune, les musiciens DJ Cut Killer et Marco Prince ou encore la championne de boxe et écrivaine Aya Cissoko, a décerné des peaux de bananes dorées en guise de trophée dans six catégories.
Le prix « Territoires perdus de la République » a été ainsi remporté par le président de l’UMP Jean-François Copé, «boulanger à ses heures qui ôte le pain au chocolat de la bouche des musulmans». L’actrice Véronique Genest, le chroniqueur Franck Tanguy, le député UMP Jean-Sébastien Vialatte, la philosophe Elisabeth Badinter et la journaliste Elisabeth Levy « pour l’ensemble de son oeuvre », ont également été «félicités» pour leurs formules tonitruantes tenus dans les médias. Les heureux élus n'étaient pas présents pour recevoir leur trophées. Tous à l'exception d'un, le directeur de L'Express Christophe Barbier, récompensé par un Y'aBon en 2011 et 2012, qui a eu l'humour et le courage de venir s'expliquer sur deux couvertures controversées de l'hebdomadaire.
Retrouvez ci-dessous les lauréats et les nommés dans chacune des six catégories.
PRIX n° 1 : «Super Patriote»
GAGNANTE
Véronique Genest : Actrice
« Alors tout de suite : 'Islamophobe ! Raciste !', alors moi j'ai réfléchi. J'ai réfléchi et je me suis dit : « Islamophobe. Islamophobe ça veut dire c'est la phobie c'est la peur. C'est bien ça ? Alors effectivement peut être je suis islamophobe. Ce soir je fais mon coming out : oui probablement que je suis, comme beaucoup de français, islamophobe .»
LES AUTRES NOMMES
Gérard Depardieu : ActeurA propos des Pussy Riot : « Regardez comme ils ont assassiné cette jeune fille de 17 ans à l'école. Imaginez que les Pussy Riots qui viennent dans une mosquée. On ne les revoit jamais. Elles sont brûlées vives. »
Hassen Chalghoumi : président de l'association culturelle des musulmans de Drancy« Quand on a vu sur sa première photo de classe, que ma fille n’était entourée que de Blacks et de Beurs, on s’est dit avec ma femme qu’elle ne devait pas rester dans cettte école.»
Marine Le Pen : Présidente du Front National« Vous l'avez gagnée, la voiture, au Loto ou vous l'avez gagnée avec votre travail ? » « À chaque fois que des types crient Vive Mélenchon !, ce sont des Français d'origine maghrébine ! À chaque fois !’ »
PRIX n° 2 : «Retourne chez ta mère»
GAGNANT
Franck Tanguy : Chroniqueur à RMC« Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j'ai envie d'accélérer.»
LES AUTRES NOMMES
Philippe Meunier : député UMP (Rhône)A propos de ceux qui fêtent leur mariage sur nos routes et autoroutes en bloquant les voies de circulation : « Si ces personnes ne le comprennent pas, je leur conseille de retourner dans le pays de leurs ancêtres pour vivre en fonction de leurs traditions qui ne sont pas les nôtres et qui violent nos lois».
Manuel Valls : ministre de l’Intérieur «Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, à y retourner.»
Christian Estrosi : député Maire de NiceA propos d'une représentante du Syndicat du travail sexuel (STRASS) : « Je souhaiterais dire toute ma surprise, d'abord de voir que l'on fait intervenir des prostituées étrangères en l'occurrence une Chinoise semble-t-il, pour donner des leçons de morale aux lois que la République Française a décidé de prendre. » (Note des Indivisibles:
Morgane Merteuil n'est pas chinoise)
PRIX n° 3 : Territoires perdus de la République
GAGNANT
Jean-François Copé : Président de l’UMP« Il est des quartiers où je peux comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes pères et mères de famille rentrant du travail le soir apprenant que leurs fils s'est fait arracher son pain au chocolat à la sortie du collège par des voyous qui lui explique qu'on ne mange pas pendant le ramadan » (Discours de campagne de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP, 5 octobre 2012)
LES AUTRES NOMMES
Christian Estrosi : Député Maire de Nice« Et c'est ce qui me révolte le plus. Pourquoi ? Parce que donner le droit de vote à des personnes qui haïssent la France, qui détestent la laïcité, qui refusent nos lois... Quand vous pensez qu'il y a des ressortissants de pays dont la religion s'impose à toutes les règles, quelles qu'elles soient ! »
Karl Lagerfeld : directeur artistique Chanel« Je voudrais juste poser une question parce qu'on parle tellement de pollution. Depuis que… Vous me direz le 7eme arrondissement ça appartient, on dit ça, à 75% aux étrangers donc ils ne sont pas là tout le temps. Depuis qu'ils ont fermé les quais de la rue de Saint-Pierre (?) jusqu'à l'Alma. Y'a des encombrements terrifiants. Vous ouvrez une fenêtre ça pue. Y'a pas d'autre mot. Alors le discours… Pour les touristes chinois c'est pas grave ils ont l'habitude. Mais pour les autres, ce n'est pas très agréable. Tout ça c'est quand même sur place. Alors est ce que c'est vraiment indispensable des terrasses à cet endroit là où il y a déjà.. Ca sera très bien pour les mendiants roumains parce qu'il y a déjà que ça dans le quartier. Je vous jure, vous ne savez pas à quel point c'est ! C'est effrayant ! Ils arrivent le matin droit et puis pendant la journée la dame elle est pliée. Ils sont ivres mort du matin au soir c'est même pas dangereux mais c'est terrifiant. »
Jean-Luc Mélenchon : président du Parti de Gauche
JLM : « La plupart des gens quand ils ont la foi, vivent leur foi, cherchent pas à embêter les autres, se déguisent pas. Parce que moi j'ai déjà dit à plusieurs reprises à des jeunes que j'ai croisé « C'est quoi ta tenue là ? Tu sors d'où comme ça ? Pourquoi tu te déguises en afghan ? Tu peux croire en Dieu sans te déguiser an afghan. »
Mokobé : « Pour toi c'est quoi une tenue d'afghan »
JLM : « Pour moi un déguisement c'est se foutre une calotte sur la tête. Passer sa journée euh.. alors que.. avec la tenue d'afghan. Je trouve ça ostentatoire. Ben la barbe ça dépend. Moi ce que je n'aime pas c'est le côté ostentatoire : « je suis là pour te surveiller et te donner mauvaise conscience. » « On peut être croyant et pas avoir besoin d'humilier les autres. »
Michèle Tribalat : démographe à l’INED« Les patrouilles de vertu qui sillonnent le quartier pour éviter qu’on soit habillé trop court ou qu’on boive de l’alcool, donc on a ça et on a ça chez nous aussi, puisque le maire de Montfermeil racontait comment on allait fouiller les poubelles des gens pour savoir s’ils mangeaient bien comme il devaient manger. »
Prix n°4« Au bon vieux temps des colonies »
GAGNANT
Jean Sébastien Vialatte : député UMP« Les casseurs sont surement des descendants d'esclaves #Taubira va leur donner des compensations
LES AUTRES NOMMES
Jean- René Godart : chroniqueur sportif sur France Télévision (cyclisme)« Beaugé, c’est un drôle de client: c’est un Antillais, donc on a toujours l’impression qu’il est un peu lent, qu’il laisse passer les choses ».
Richard Dacoury, ancien basketteur présent sur le plateau, rit jaune. Il est le seul à lui répondre: « Gare aux clichés, tous les Antillais ne sont pas indolents. Ça m’ennuie un petit peu, mais bon continue je t’en prie… »
Et Godart d’enfoncer le clou : « Non, mais c’est vraiment un gars que je connais très bien, c’est pour ça que je dis ça ! Et on retrouve des attitudes similaires avec Teddy Riner ».
Jean-Luc Petitrenaud : animateur de chroniques gastronomiques à la radioPour une « imitation de chinois».
Nicolas Bedos : dramaturge et metteur en scène «Gilles, Guadeloupéen d'une soixantaine d'années, ancien employé de Fram reconverti en taximan, merveilleux produit de l'indolence insulaire, manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris lexical (...) Enculé de Nègre.»
Prix n°5 : « Racisme à peine voilé »
GAGNANTE
Elisabeth Badinter : philosophe féministe et femme d'affaires« D’un côté, on commémore les victimes de Mohamed Merah et veut combattre l’islamisme radical et de l’autre on laisse faire l’entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier. Il faut absolument réagir très vite. » (Elle, 20 Mars 2013)
LES AUTRES NOMMES
Manuel Valls : Ministre de l’Intérieur« Le voile qui interdit aux femmes d'être ce qu'elles sont restera pour moi et doit rester pour la République un combat essentiel ».
Jeanette Bougrab : membre de l’UMP, ancienne présidente de la Halde« Elle refusait d'enlever, peu importe dehors, peu importe avec les parents. Mais c'est quand on s'occupe des enfants. Moi j'ai une petite de 19 mois, donc je sais très bien, ce qu'elle aime c'est toucher le cou de sa maman, le décolleté de sa maman. Et c'est quelque chose d'important, c'est des tout petits, même pour des raisons hygiéniques. Vous ne voulez pas que dans un endroit ou vous savez que, en plus en collectivité, où vous avez tous les miasmes qui passent, d'avoir des tenues vestimentaires qui portent aIeinte au bon sens.»
Abdenour Bidar : philosophe et écrivain« Ce voile est une régression pour les femmes, un retour en arrière pour la condition féminine… »
Prix n°6 : « Pour l’ensemble de son oeuvre »
GAGNANTZ
Elisabeth Levy : Journaliste« Quiconque a déjà voyagé dans une rame entouré de gens vêtus de boubous ou de djellabas devrait avoir l’honnêteté de partager ce constat. Il est évidemment permis − voire vivement conseillé − d’apprécier bruyamment cet exotisme à domicile. » (Causeur, 2013)
« On a affaire à des caïds, des malfrats, des cland.. des clients de cour d'assises d'accord ? Qui tirent sur les flics sans aucune hésitation. S'il y en a un qui meurt, excusez-moi je n'aurai pas une larme. J'en suis navrée mais c'est comme ça. Toute mort est certainement triste mais c'est comme ça. (...) Vous avez tous ces gamins qui sont en quelque sorte obligés, disons par cette pression et par la loi du quartier, d'aller casser des équipements dont ils sont les bénéficiaires, d'aller brûler des bagnoles… Là, maintenant il faut y aller
avec l'armée ! On est en situation de guerre! » (RTL 19/07/2010)
« Croit-il vraiment que des gamins et moins gamins qui ne peuvent prononcer une phrase entière sans dire "nique", "ta race", "chien" et bien d'autres gracieusetés encore et qui annoncent tous les deux paragraphes qu'ils vont "tuer un bâtard" sont si sensibles au beau langage qu'ils n'ont pas supporté la "racaille" et le "kärcher" et qu'animés par une légitime révolte devant de tels écarts, ils ont brûlé les voitures de leurs parents et l'école maternelle de leurs petits frères ? » (Le Monde, 11/01/2010)
LES AUTRES NOMMES
Alain Finkielkraut, écrivain et philosophe
Lionnel Luca, député UMP Alpes Maritimes
Xavier Lemoine, maire UMP de Montfrmeil
LeParisien.
Surveillance : le journaliste du "Guardian" promet de nouvelles révélations
Le Monde.fr avec AFP et AP
Glenn Greenwald, le journaliste du Guardian qui a coordonné les révélations sur la surveillance des communications aux Etats-Unis, a promis mardi 11 juin la publication de nouvelles informations "significatives" dans les prochaines semaines ou les prochains mois, sur la base des documents fournis par Edward Snowden.
"Ces documents donnent lieu à des dizaines d'histoires à raconter, et nous avons l'intention de creuser chacune d'entre elles", a-t-il indiqué.
UNE ENQUÊTE AVANT L'EXTRADITION ?
Dans le même temps, la pression s'est accentuée sur Edward Snowden, l'ancien agent de la CIA de 29 ans à l'origine des fuites, qui a révélé dimanche son identité. La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement et poids lourd du Congrès, a parlé d'un "acte de trahison" et réclamé son extradition de Hongkong, où il est réfugié depuis le 20 mai. "Nous ne pouvons pas garantir la sécurité nationale si les secrets sur nos méthodes de renseignement ne sont pas gardés", a renchéri son collègue démocrate Bill Nelson. Sur CNN, le représentant républicain Pete King a rappelé que révéler des informations classifiées était passible de quinze à vingt ans de prison.
Le ministère de la justice américain a lancé lundi à l'aide du FBI une enquête pour rassembler des charges contre Snowden, afin d'appuyer la demande d'extradition. De son côté, l'Agence de sécurité américaine (NSA), première visée par les révélations, cherche à connaître les informations auxquelles celui qui a travaillé pour ses sous-traitants a pu avoir accès.
SNOWDEN A QUITTÉ SON HÔTEL
Selon le New York Times, l'ancien consultant du renseignement américain a quitté lundi son hôtel à Hongkong, où il était barricadé depuis plusieurs jours, après avoir copié les derniers documents qu'il voulait divulguer au bureau de la NSA à Hawaï. Dans une interview au Washington Post, il avait annoncé qu'il comptait "demander l'asile de tous les pays qui croient en la liberté d'expression et défendent la vie privée".
Il envisagerait par exemple de s'installer en Islande, dont les autorités ont toutefois rappelé lundi que toute personne souhaitant demander l'asile devait "faire sa demande en personne", et donc être sur le territoire. La Russie s'est, par ailleurs, déclarée prête mardi à "examiner" une demande d'asile de Snowden.
Dans une intervention à la télévision australienne Sky News, le cofondateur de Wikileaks Julian Assange a estimé mardi la situation du jeune Américain est "très très grave". "Les autres pays doivent le soutenir. Tout le monde doit aller voir son représentant politique local et lui demander instamment de réclamer l'asile politique pour M. Snowden dans son pays", a-t-il déclaré.
Si le Web s'est largement mobilisé en faveur du "whistleblower" ("lanceurs d'alerte"), l'opinion publique américaine est moins bienveillante vis-à-vis de Snowden. Selon un sondage publié lundi, une majorité des Américains jugent les surveillances téléphoniques "acceptables" et sont favorables à la lutte contre le terrorisme, même aux dépens de la vie privée. Un officel du renseignement américain a assuré sous le couvert de l'anonymat à l'agence AP que l'administration n'entendait pas mettre fin à son programme de surveillance, qui conserve un large soutien du Congrès.
Lire : Le défi d'Edward Snowden à Barack Obama
Affaire Snowden : la Suisse demande des explications aux Etats-Unis
La Suisse demande à Washington si la CIA n’a pas, comme l’affirme Edward Snowden, piégé et fait chanter un banquier à Genève.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Snowden. Alors qu’aux Etats-Unis les pro et anti-Snowden s’affrontent pour savoir si l’homme qui a rendu public deux programmes secrets de collecte de données privées des autorités américaines (PRISM) , est un traître ou un héros; la Suisse veut savoir si la CIA n’a pas, comme l’a affirmé aussi Edward Snowden, piégé un banquier à Genève. Dans une prise de position envoyée mardi à l'AFP, le ministère des Affaires étrangères suisse explique avoir « pris connaissance des faits relatés par les médias dans cette affaire » et avoir « demandé dans un courrier diplomatique adressé à l'ambassade des Etats-Unis à Berne des éclaircissements sur cette affaire ».
Au-delà du débat sur la protection des communications et de la vie privée, la demande d’éclaircissement que les autorités suisses ont adressé à Washington pourrait éclairer d’un jour nouveau les tractions entre les deux pays sur l’évasion fiscale (voir encadré).
Après un accident dans lequel il s'est brisé les deux jambes, Edward Snowden a quitté l'armée et travaillé quatre ans pour l’Agence nationale de sécurité (NSA), via des sous-traitants, sur le campus de l'Université du Maryland. Il est ensuite engagé par la CIA et travaille dans la sécurité des systèmes informatiques, avant d'être envoyé à Genève .Or, Edward Snowden a indiqué au journal « The Guardian » que c'est lors de son séjour à Genève, c’est-à-dire entre 2007 et 2009, qu'il a commencé à se sentir coupable, accusant notamment la CIA d'avoir fait chanter un banquier à Genève. « Une bonne partie de ce que j'ai vu à Genève m'a enlevé mes illusions sur le fonctionnement de mon gouvernement et son impact dans le monde », a-t-il déclaré au « Guardian », l’un des quotidiens qui ont révélé l'affaire
Terre d’accueil
Aujourd’hui Ed Snowden est réfugié à Hong Kong où Pékin, qui dispose d’un droit de regard et de veto sur les procédures d’extradition à Hong Kong, pourrait in fine décider du sort. Il cherche une nouvelle terre d’accueil et a reçu un soutien de taille : la situation du jeune Américain est « très très grave (...) Les autres pays doivent le soutenir. Tout le monde doit aller voir son représentant politique local et lui demander instamment de réclamer l’asile politique pour M. Snowden dans son pays », a déclaré mardi Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks.
Pour sa part, le ministère suisse confirme que « M. Edward Snowden a exercé la fonction d'attaché au sein de la Mission permanente des Etats-Unis d'Amérique auprès de l'ONU à Genève de mars 2007 à février 2009 ». Berne souligne que « conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, la Suisse attend des membres des missions diplomatiques à Berne et des membres des missions permanentes à Genève qu'ils respectent les lois et règlements de l'Etat de résidence ».
A LIRE AUSSI
La Suisse veut des informations avant de donner la chasse à ses banques
Depuis plus de deux ans les Etats-Unis et la Suisse négocient pour essayer de régler la question de l’évasion fiscale de riches Américains, qui ont déposé des fonds non-déclarés dans des banques suisses. Dans un premier temps, Berne a semblé céder aux pressions américaines lorsque, le 29 mai, le Conseil fédéral, nom de la chambre basse du Parlement suisse, a annoncé qu’il soumettrait en juin au Parlement un projet de loi qui permettra aux banques de conclure des accords avec Washington afin de régler le dossier des avoirs américains non déclarés déposés dans leurs coffres. Certains analystes estiment que la note finale pour les banques suisses pourrait approcher les 10 milliards de dollars (7,75 milliards d’euros). Mais le 5 juin, la chambre basse du Parlement a décidé par 100 voix contre 90 de geler l’examen de la loi urgente proposée par le Conseil fédéral destiné à régler le différend fiscal américano-suisse. Le Conseil National exige que le Parlement obtienne plus d’informations sur le programme de Washington pour abandonner la chasse aux banques incriminées pour avoir encouragé la fraude fiscale.
LES ECHOS
Surveillance numérique : l'Europe réagit enfin
Le Monde.fr avec AFP
Jusqu'à présent, l'Europe s'était contentée de se dire "préoccupée" par les révélations sur la surveillance des communications aux Etats-Unis. "Nous avons besoin de plus d'informations et nous allons contacter nos homologues américains", avait déclaré vendredi 7 juin la commissaire aux affaires intérieures, Cecilia Malmström.
Mardi 11 juin, la Commission européenne a véritablement réagi pour la première fois, alors que les interrogations grandissent sur les données personnelles des citoyens européens qu'a pu intercepter l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA). "La Commission demande un engagement clair de la part des Etats-Unis quant au respect du droit fondamental de tous les citoyens européens à la protection de leurs données personnelles", a déclaré le commissaire à la santé, Tonio Borg.
TRANSFERTS DE DONNÉES EN VRAC
Il a précisé que le sujet sera discuté avec "fermeté et détermination" par Mme Malmström avec l'administration américaine, lors d'une réunion prévue à Dublin le vendredi 14 juin. "Nous allons demander des éclaircissements et demanderons si l'accès à des données personnelles dans le cadre du programme Prism se limite à des cas individuels reposant sur des soupçons fondés et spécifiques ou s'il s'agit d'un transfert de données en vrac", a-t-il ajouté.
Voir notre infographie : Comprendre le programme "Prism"
Entre 2007 et 2011, les sites de Microsoft, Google, Yahoo!, Facebook, YouTube, Skype, AOL et Apple ont commencé à être intégrés dans Prism, un programme secret de la NSA, afin que ses analystes puissent consulter directement et en temps réel courriels, conversations, photos, vidéos et chats internet sur ces sites.
Le président américain, Barack Obama, a indiqué qu'il "ne s'appliquait pas aux citoyens américains" ni aux "personnes qui vivent aux Etats-Unis", laissant penser que les données des Européens seraient concernées.Les députés russes s’apprêtent à voter une loi contre la «propagande» homosexuelle
Libération
Les députés russes s’apprêtaient mardi à adopter une loi punissant tout acte de «propagande» homosexuelle devant mineur, un texte critiqué par des militants des droits de l’homme.
La Douma (chambre basse du parlement) a commencé en fin de matinée l’examen en deuxième lecture du texte, puis doit enchaîner directement sur sa troisième et dernière lecture.
Depuis l’adoption en première lecture de la loi fin janvier, plusieurs amendements ont été déposés et son intitulé modifié, remplaçant le terme «homosexualité» par «relations sexuelles non-traditionnelles».
«Quels que soient les termes employés dans la loi, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de discrimination et de violation des droits» des LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), a dénoncé mardi l’ONG Human Rights Watch, dans un communiqué.
Les amendes prévues ont été revues à la hausse, a indiqué en introduction des débats Elena Mizoulina, députée du parti Russie Juste (centre-gauche).
Désormais, une personne physique risque de 4.000 à 5.000 roubles d’amende (100-125 euros), une personne dépositaire de l’autorité publique de 40.000 à 50.000 roubles (1.000-1.250 euros) et une entité juridique de 800.000 à un million de roubles (19.000-23.500 euros).
Les sanctions sont encore plus sévères si cette propagande est effectuée sur internet, et prévoient que les entités juridiques pourront être fermées jusqu’à 90 jours.
Les étrangers risquent aussi une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés.
Dispersion sans ménagement
Plusieurs militants homosexuels étrangers, comme le Britannique Peter Tatchell, se rendent régulièrement en Russie pour apporter leur soutien aux manifestations gays, régulièrement interdites par les autorités et dispersées sans ménagement par la police.
«La Russie est un pays de valeurs traditionnelles, dans lequel plus de 90% de la population est en faveur de l’interdiction de la propagande de l’homosexualité parmi les mineurs», avait déclaré Sergueï Jelezniak, un député du parti au pouvoir Russie Unie, dans des propos publiés sur le site de la Douma avant le début de l’examen de la loi.
Plusieurs assemblées locales ont déjà adopté des textes similaires, dont celle de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays.
Le délégué du Kremlin pour les droits de l’homme Vladimir Loukine a pour sa part dit craindre la façon dont sera appliquée la loi.
«Si elle est appliquée avec sévérité et sans discernement, cela peut faire des victimes et aboutir à des tragédies humaines», a-t-il déclaré, cité par l’agence Interfax.
Plusieurs dizaines de partisans de cette loi, parmi lesquels des militants orthodoxes, s’étaient rassemblées dans la matinée devant la Douma à Moscou, alors que des sympathisants de la cause homosexuelle avaient aussi appelé à une action devant le bâtiment.
Une vingtaine de personnes ont été interpellées, a indiqué à l’AFP la police moscovite. La plupart semblaient être des partisans de la cause homosexuelle.
Le terrain est propice en Russie aux discours homophobes - l’homosexualité a été considérée comme un crime depuis l’époque soviétique et jusqu’en 1993, comme une maladie mentale jusqu’en 1999.
Récemment, plusieurs cas de meurtres de personnes en raison de leur homosexualité ont été recensés dans le pays.
Parallèlement, les députés russes doivent aussi adopter mardi une loi réprimant les «offenses aux sentiments religieux des croyants».
Le texte a été élaboré à la suite de l’affaire des Pussy Riot, un groupe contestataire dont deux membres purgent une peine de deux ans de camp pour avoir chanté un prière anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou.
L’ex-dissidente soviétique Lioudmila Alexeeva, interrogée par l’AFP, a estimé que «toutes ces lois draconiennes adoptées par la Douma étaient prises en comptant sur le fait qu’elles seront appliquées de façon ciblée à l’encontre de tous ceux que le pouvoir juge indésirables».
La Douma (chambre basse du parlement) a commencé en fin de matinée l’examen en deuxième lecture du texte, puis doit enchaîner directement sur sa troisième et dernière lecture.
Depuis l’adoption en première lecture de la loi fin janvier, plusieurs amendements ont été déposés et son intitulé modifié, remplaçant le terme «homosexualité» par «relations sexuelles non-traditionnelles».
«Quels que soient les termes employés dans la loi, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de discrimination et de violation des droits» des LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), a dénoncé mardi l’ONG Human Rights Watch, dans un communiqué.
Les amendes prévues ont été revues à la hausse, a indiqué en introduction des débats Elena Mizoulina, députée du parti Russie Juste (centre-gauche).
Désormais, une personne physique risque de 4.000 à 5.000 roubles d’amende (100-125 euros), une personne dépositaire de l’autorité publique de 40.000 à 50.000 roubles (1.000-1.250 euros) et une entité juridique de 800.000 à un million de roubles (19.000-23.500 euros).
Les sanctions sont encore plus sévères si cette propagande est effectuée sur internet, et prévoient que les entités juridiques pourront être fermées jusqu’à 90 jours.
Les étrangers risquent aussi une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés.
Dispersion sans ménagement
Plusieurs militants homosexuels étrangers, comme le Britannique Peter Tatchell, se rendent régulièrement en Russie pour apporter leur soutien aux manifestations gays, régulièrement interdites par les autorités et dispersées sans ménagement par la police.
«La Russie est un pays de valeurs traditionnelles, dans lequel plus de 90% de la population est en faveur de l’interdiction de la propagande de l’homosexualité parmi les mineurs», avait déclaré Sergueï Jelezniak, un député du parti au pouvoir Russie Unie, dans des propos publiés sur le site de la Douma avant le début de l’examen de la loi.
Plusieurs assemblées locales ont déjà adopté des textes similaires, dont celle de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays.
Le délégué du Kremlin pour les droits de l’homme Vladimir Loukine a pour sa part dit craindre la façon dont sera appliquée la loi.
«Si elle est appliquée avec sévérité et sans discernement, cela peut faire des victimes et aboutir à des tragédies humaines», a-t-il déclaré, cité par l’agence Interfax.
Plusieurs dizaines de partisans de cette loi, parmi lesquels des militants orthodoxes, s’étaient rassemblées dans la matinée devant la Douma à Moscou, alors que des sympathisants de la cause homosexuelle avaient aussi appelé à une action devant le bâtiment.
Une vingtaine de personnes ont été interpellées, a indiqué à l’AFP la police moscovite. La plupart semblaient être des partisans de la cause homosexuelle.
Le terrain est propice en Russie aux discours homophobes - l’homosexualité a été considérée comme un crime depuis l’époque soviétique et jusqu’en 1993, comme une maladie mentale jusqu’en 1999.
Récemment, plusieurs cas de meurtres de personnes en raison de leur homosexualité ont été recensés dans le pays.
Parallèlement, les députés russes doivent aussi adopter mardi une loi réprimant les «offenses aux sentiments religieux des croyants».
Le texte a été élaboré à la suite de l’affaire des Pussy Riot, un groupe contestataire dont deux membres purgent une peine de deux ans de camp pour avoir chanté un prière anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou.
L’ex-dissidente soviétique Lioudmila Alexeeva, interrogée par l’AFP, a estimé que «toutes ces lois draconiennes adoptées par la Douma étaient prises en comptant sur le fait qu’elles seront appliquées de façon ciblée à l’encontre de tous ceux que le pouvoir juge indésirables».
Roms : quand les mairies expérimentent des solutions concrètes
Des personnes de la communauté rom s'apprêtent à dormir dehors après avoir été expulsées de leur camp, le 3 avril 2013 à Lyon. (Photo Jeff Pachoud. AFP)
témoignages Aménagement de campements illicites, village d'insertion, médiation... Six élus décrivent les expériences menées - avec plus ou moins de succès - dans leurs communes.
Libération
La semaine dernière, la police a évacué un camp de Roms à Lille. 200 familles vivaient là depuis près de deux ans. «Cette opération devait avoir lieu. La situation sanitaire était devenue réellement intolérable pour les occupants, et réellement dangereuse», a aussitôt justifié la maire Martine Aubry, dénonçant aussi «la mendicité agressive, la prostitution, et les actes d’incivilité commis par certains des occupants» qui rendaient la vie «réellement difficile» aux habitants du quartier.
La circulaire du gouvernement du 26 août 2012 définit les conditions d’évacuation des campements illicites, insistant sur les nécessaires «solutions d’accompagnement» à proposer en lien avec les associations et les municipalités. Ces dernières n’ont souvent pas attendu la circulaire pour agir. Quand un campement rom s’installe dans leur commune, certaines équipes mettent en place des services a minima (un accès à l’eau, à l’électricité, des sanitaires, récupération des déchets...).
D’autres vont plus loin avec des expérimentations, comme les villages d’insertion ou les mission médiation. Six élus, de droite et de gauche, racontent leurs expériences et les difficultés rencontrées, surmontables ou pas. Tous s’accordent sur un point : la question des Roms est loin de la vision caricaturale que l’on en donne souvent.
Caudron dit refuser «la langue de bois» et le «politiquement correct». «La question des Roms a empoisonné la vie de l’élu que je suis depuis plus de trois ans, assène-t-il. Citoyens européens roumains et bulgares, ils ne sont pas des réfugiés qui fuient une guerre ou une dictature mais des populations qui arrivent, s’installent n’importe où, construisent n’importe quoi, sans respect d’aucune loi ou règlements. Ils n’habitent pas Villeneuve d’Ascq. Ils s’y installent sans droit ni titre.»
La commune du Nord, qui a compté jusqu’à 700 Roms en 2012, en accueille aujourd’hui 400. Une centaine de personnes vivent sur une «aire stabilisée avec un minimum de commodités». Les autres sont installées sur un campus universitaire, où elles «interdisent toute vie normale aux étudiants», selon le maire. A l’avenir, il n’espère «garder» que 200 Roms à Villeneuve d’Ascq, profitant notamment de l’ouverture d’une nouvelle aire «gérée». Gérard Caudron souligne que les enfants logeant sur ces aires sont «scolarisés dans nos écoles» et bénéficient «de la restauration».
Son combat est désormais plus large. Avec les élus des communes voisines (Lille, Tourcoing, Roubaix), il appelle l’Etat à prendre ses responsabilités dans la «répartition» des Roms. Michel-François Delannoy, le maire de Tourcoing, explique : «On a 3 000 Roms sur les quatre agglomérations de la métropole lilloise. C’est trop. Il ne s’agit pas d’un rejet de notre part, nous mettons tout ce qu’on peut en place pour accueillir les familles roms qui souhaitent s’intégrer mais il faut que l’effort soit partagé à l’échelle nationale.»
«Quand je suis arrivée en 2008 à la mairie, raconte-t-elle, j’ai découvert des zones de non-droit : des camps de Roms au bord de l’autoroute, dans des friches, etc. On a décidé de mener une politique humanitaire avec des campagnes de vaccination, un accès à l’eau potable.» Au départ, ces actions ont été menées sans en faire la publicité. «Une stratégie à bas bruit pour éviter d’attirer les extrêmes. Ceux qui trouvent qu’on n'en fait pas assez et ceux, à l’inverse, qui estiment que l’on en fait trop.»
En 2010, après le fameux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, visant les populations roms, la mairie décide de mener une politique plus affirmée. Elle ouvre un site aménagé derrière la gare de Strasbourg. Aujourd’hui 150 familles vivent là, dans des caravanes mises à disposition par la mairie. «C’est du provisoire, les familles ne sont pas destinées à rester là. Ce site est un sas, une étape dans la construction d’un parcours vers le droit commun», précise Marie-Dominique Dreysse. «Des travailleurs sociaux sont là en permanence, avec un veilleur chaque nuit.»
En frais de fonctionnement, le site coûte 200 000 euros par an, en plus des 450 000 euros d’investissement initial. Les occupants signent un contrat les engageant à scolariser leurs enfants et à suivre des cours de français. «La prochaine étape, c’est l’insertion économique. Et ce n’est pas simple. Je pense que la meilleure méthode, c’est le pragmatisme. Il n’y a pas de politiques qui préexistent, il faut inventer. Ce qui est sûr, c’est que sans dynamique locale, ça ne peut pas fonctionner.»
Le terrain est raccordé à l’électricité et à l’eau courante, «le minimum vital». En contrepartie, la municipalité exige que «tous les enfants soient scolarisés». Quelques mois plus tard, Meï estime être en passe de «convaincre» ses administrés d’avoir bien agi. «Ça n’a pas été facile, souligne-t-il. Quand il y avait un vol, forcément, aux yeux des gens, c’était les Roms les coupables.» «On a oublié d’où on venait», juge le maire de cette ville où l’immigration a pris une part prépondérante.
Il se félicite de son action : «On est fiers de ce qu’on a fait. François Hollande a dit il y a quelques mois qu’il ne devait pas y avoir d’expulsion sans solution de relogement, de belles paroles. Nous, on a agi.» Roland Meï affirme que les investissements consentis par sa commune - environ 30 000 euros pour un groupe électrogène - seront «défrayés» par des subventions régionales, nationales et européennes. «Ça ne coûtera rien aux Gardannais.»
Une politique bien plus efficace, selon lui, que celle mise en oeuvre dans la commune voisine d’Aix-en-Provence, où «450 000 euros ont été dépensés en frais de justice pour expulser les Roms». Il conclut : «Il faut bien sûr négocier avec la Roumanie, mais l’accueil de ces populations ne peut se faire sans l’aide des communes. A terme, le terrain de Gardanne va disparaître. On souhaite proposer aux familles, au fur et à mesure, des logements HLM, pour qu’elles puissent vivre comme tout à chacun.»
Le prochain village ne sera pas exclusivement réservé aux Roms mais ouvert à tous ceux qui sont en difficulté. «Ces bungalows seront un lieu d’hébergement transitoire, une résidence sociale comme une autre. Cela nous permettra de répondre à la critique récurrente : "Vous faites beaucoup pour les Roms et rien pour les autres".» L’expérimentation a été financée par l’Etat, la région et la ville, à hauteur de 150 000 euros par an. «On a convaincu nos concitoyens que c’était un bel ouvrage, et non un puits sans fond.»
Voilà pour l’expérience positive. Mais comment la municipalité gère-t-elle les campements illicites ? La situation était très compliquée l’hiver dernier, avec un immense campement regroupant 200 familles... jusqu’à ce qu’un incendie s'y déclare. Il n’y a pas eu de blessés, les occupants sont partis. Où sont-ils allés ? «Dans les environs, j’imagine, je ne sais pas. Où voulez-vous qu’ils aillent de toutes façon», répond Jacques Salvator. Quelle est la solution ? Passe-t-elle par un plus grand engagement de l’Etat ? Non, répond l'élu au quart de tour. «L’Etat doit être un partenaire, en nous aidant financièrement à mener des actions. Pour le reste, nous savons faire.»
Quand un nouveau campement s’intalle dans sa commune, la municipalité intervient dans l’heure. «Nous avons une technique particulière. On entame immédiatement des négociations. On leur propose de mettre à leur disposition l’eau, l’électricité et des sanitaires. Ce n’est évidemment pas facile, cela représente un coût. Mais en échange, on acte avec eux que l’occupation est temporaire et qu’ils s’engagent à partir quand on leur demande. Notre technique fonctionne pas mal, cela permet aussi de limiter les nuisances pour les habitants du quartier, qui existent bien évidemment.» La municipalité estime qu’il y a en ce moment une cinquantaine de familles installées dans la commune, sur plusieurs terrains.
Pour elle, la question des Roms est trop souvent abordée de manière simplifiée. «On entend deux discours. Ceux qui disent : "La France n’a pas les moyens d’accueillir ces migrants". Ou : "Il faut les aider, on ne peut pas les laisser vivre dans cette précarité". Une fois que l’on a dit ça, on fait quoi ? Dès qu’on pose la question du comment, on change de dimension. C’est un sujet éminemment complexe qui mérite un débat de qualité.» Il n’existe pas de «solution miracle», insiste-t-elle.
La médiation permet de désamorcer les tensions. Pour le reste, c’est de la gestion au coup par coup. Il y a 500 Roms environ à Bordeaux, vivant dans des squats pour la plupart. «On essaie, dans la mesure du possible, de faire les raccordements d’eau et d’électricité et en échange, les occupants paient une redevance d’environ 50 euros par famille. Cela ne nous empêche pas de lancer les procédures pour l’expulsion du squat.»
La commune française finance l’électrification et le ramassage des ordures du quartier rom. Dans les prochains mois, «un centre multi-fonctionnel de 350 m², équipe de sanitaires et de douches» doit également sortir de terre. L’opération, chiffrée à 100 000 euros annuels, est réalisée par une ONG lyonnaise et une fondation roumaine.
«Pour l’instant, on ne peut pas dire que notre action ait un effet, reconnaît Hubert Julien-Laferrière. C’est trop tôt, et trop compliqué à quantifier. Mais si d’autres villes font comme Lyon, je pense que cela peut contribuer à avoir un rôle sur les flux migratoires.» Et d’ajouter : «On pointe souvent la mauvaise volonté du gouvernement roumain pour insérer les Roms. Mais les maires, eux, ne peuvent pas faire ce genre de calcul, car les Roms votent. Quand ils représentent un tiers de la population d’une commune, ce n’est pas négligeable.» Selon l’adjoint, depuis la mise en oeuvre du programme, le maire de Tinca «a intégré deux personnes de la communauté rom dans son équipe. Tout cela peut contribuer à un meilleur dialogue».
La circulaire du gouvernement du 26 août 2012 définit les conditions d’évacuation des campements illicites, insistant sur les nécessaires «solutions d’accompagnement» à proposer en lien avec les associations et les municipalités. Ces dernières n’ont souvent pas attendu la circulaire pour agir. Quand un campement rom s’installe dans leur commune, certaines équipes mettent en place des services a minima (un accès à l’eau, à l’électricité, des sanitaires, récupération des déchets...).
D’autres vont plus loin avec des expérimentations, comme les villages d’insertion ou les mission médiation. Six élus, de droite et de gauche, racontent leurs expériences et les difficultés rencontrées, surmontables ou pas. Tous s’accordent sur un point : la question des Roms est loin de la vision caricaturale que l’on en donne souvent.
Villeneuve-d’Ascq : «La question a empoisonné la vie de l’élu que je suis depuis trois ans»
Villeneuve-d’Ascq (Nord) a fait la une de la presse début mai. Dans le quartier pavillonnaire du Triolo, des habitants, excédés par une série de cambriolages, placardent des affiches en forme d’avis de recherche. Ambiance Far West... Dans leur viseur, les Roms d’un camp voisin, qu’ils tiennent pour responsables des larcins. Des rondes sont même prévues. Un mois plus tard, Gérard Caudron, maire divers-gauche de la commune, reste marqué par l’épisode. Il ne répond plus aux sollicitations de la presse que par écrit. Rappelant sa «compréhension» pour le «ras le bol de [ses] concitoyens qui n’en peuvent plus de vivre dans un tel climat», il affirme, par courriel, que la situation «s’est calmée grâce à une présence policière renforcée». Mais de tempérer aussitôt : les tensions peuvent «se rallumer à tout moment si les désordres perdurent».Caudron dit refuser «la langue de bois» et le «politiquement correct». «La question des Roms a empoisonné la vie de l’élu que je suis depuis plus de trois ans, assène-t-il. Citoyens européens roumains et bulgares, ils ne sont pas des réfugiés qui fuient une guerre ou une dictature mais des populations qui arrivent, s’installent n’importe où, construisent n’importe quoi, sans respect d’aucune loi ou règlements. Ils n’habitent pas Villeneuve d’Ascq. Ils s’y installent sans droit ni titre.»
Lors de l’évacuation d’un camp rom à Villeneuve d’Ascq, en août (photo Pascal Rossignol. Reuters).
Son combat est désormais plus large. Avec les élus des communes voisines (Lille, Tourcoing, Roubaix), il appelle l’Etat à prendre ses responsabilités dans la «répartition» des Roms. Michel-François Delannoy, le maire de Tourcoing, explique : «On a 3 000 Roms sur les quatre agglomérations de la métropole lilloise. C’est trop. Il ne s’agit pas d’un rejet de notre part, nous mettons tout ce qu’on peut en place pour accueillir les familles roms qui souhaitent s’intégrer mais il faut que l’effort soit partagé à l’échelle nationale.»
Strasbourg : «Quand je suis arrivée en 2008, j'ai découvert des zones de non-droit»
Strasbourg (Bas-Rhin) compte entre 350 et 450 Roms. «Il s’agit là des Roms migrants qui sont pauvres et à la rue. Arrêtons d’employer le seul terme "roms" qui regroupe une infinité de trajectoires différentes», commence Marie-Dominique Dreysse, adjointe au maire PS, déléguée aux solidarités.«Quand je suis arrivée en 2008 à la mairie, raconte-t-elle, j’ai découvert des zones de non-droit : des camps de Roms au bord de l’autoroute, dans des friches, etc. On a décidé de mener une politique humanitaire avec des campagnes de vaccination, un accès à l’eau potable.» Au départ, ces actions ont été menées sans en faire la publicité. «Une stratégie à bas bruit pour éviter d’attirer les extrêmes. Ceux qui trouvent qu’on n'en fait pas assez et ceux, à l’inverse, qui estiment que l’on en fait trop.»
En 2010, après le fameux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, visant les populations roms, la mairie décide de mener une politique plus affirmée. Elle ouvre un site aménagé derrière la gare de Strasbourg. Aujourd’hui 150 familles vivent là, dans des caravanes mises à disposition par la mairie. «C’est du provisoire, les familles ne sont pas destinées à rester là. Ce site est un sas, une étape dans la construction d’un parcours vers le droit commun», précise Marie-Dominique Dreysse. «Des travailleurs sociaux sont là en permanence, avec un veilleur chaque nuit.»
En frais de fonctionnement, le site coûte 200 000 euros par an, en plus des 450 000 euros d’investissement initial. Les occupants signent un contrat les engageant à scolariser leurs enfants et à suivre des cours de français. «La prochaine étape, c’est l’insertion économique. Et ce n’est pas simple. Je pense que la meilleure méthode, c’est le pragmatisme. Il n’y a pas de politiques qui préexistent, il faut inventer. Ce qui est sûr, c’est que sans dynamique locale, ça ne peut pas fonctionner.»
Gardanne : «Quand il y avait un vol, pour les gens, c’était les Roms les coupables»
Gardanne (Bouches-du-Rhône), 20 000 habitants. Dans cette ville située à 25 kilomètres au nord de Marseille, c’est la municipalité qui s’est retrouvée à l’initiative. Tout commence à l’automne. Expulsées de bidonvilles qu’elles occupaient dans la cité phocéenne, des familles roms se dirigent dans les communes environnantes, dont Gardanne. Elles s’installent d’abord sur les terrains de particuliers, une situation que la mairie ne laisse pas perdurer. Elle décide d’aménager le Puits Z, un ancien site minier. «J’ai simplement décidé d’appliquer la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui stipule que les hommes naissent libres et égaux en droits», explique le maire PCF, Roger Meï.Le terrain est raccordé à l’électricité et à l’eau courante, «le minimum vital». En contrepartie, la municipalité exige que «tous les enfants soient scolarisés». Quelques mois plus tard, Meï estime être en passe de «convaincre» ses administrés d’avoir bien agi. «Ça n’a pas été facile, souligne-t-il. Quand il y avait un vol, forcément, aux yeux des gens, c’était les Roms les coupables.» «On a oublié d’où on venait», juge le maire de cette ville où l’immigration a pris une part prépondérante.
Il se félicite de son action : «On est fiers de ce qu’on a fait. François Hollande a dit il y a quelques mois qu’il ne devait pas y avoir d’expulsion sans solution de relogement, de belles paroles. Nous, on a agi.» Roland Meï affirme que les investissements consentis par sa commune - environ 30 000 euros pour un groupe électrogène - seront «défrayés» par des subventions régionales, nationales et européennes. «Ça ne coûtera rien aux Gardannais.»
Une politique bien plus efficace, selon lui, que celle mise en oeuvre dans la commune voisine d’Aix-en-Provence, où «450 000 euros ont été dépensés en frais de justice pour expulser les Roms». Il conclut : «Il faut bien sûr négocier avec la Roumanie, mais l’accueil de ces populations ne peut se faire sans l’aide des communes. A terme, le terrain de Gardanne va disparaître. On souhaite proposer aux familles, au fur et à mesure, des logements HLM, pour qu’elles puissent vivre comme tout à chacun.»
Aubervilliers : «On a convaincu nos concitoyens que c’était un bel ouvrage»
A Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le maire socialiste Jacques Salvator affiche sa satisfaction. Il a ouvert en 2007 un village d’insertion accueillant une vingtaine de familles roms. L’expérimentation arrive à son terme. «C’est un succès. La quasi totalité de ces familles est désormais intégrée, les enfants tous scolarisés.» Il envisage de renouveler l’expérience - «pas tout de suite pour souffler un peu» - et avec quelques aménagements pour corriger les erreurs du début.Le prochain village ne sera pas exclusivement réservé aux Roms mais ouvert à tous ceux qui sont en difficulté. «Ces bungalows seront un lieu d’hébergement transitoire, une résidence sociale comme une autre. Cela nous permettra de répondre à la critique récurrente : "Vous faites beaucoup pour les Roms et rien pour les autres".» L’expérimentation a été financée par l’Etat, la région et la ville, à hauteur de 150 000 euros par an. «On a convaincu nos concitoyens que c’était un bel ouvrage, et non un puits sans fond.»
A Aubervilliers, le village d’insertion pour familles roms, en août 2008 (photo Jean-Pierre Verdy. AFP).
Quand un nouveau campement s’intalle dans sa commune, la municipalité intervient dans l’heure. «Nous avons une technique particulière. On entame immédiatement des négociations. On leur propose de mettre à leur disposition l’eau, l’électricité et des sanitaires. Ce n’est évidemment pas facile, cela représente un coût. Mais en échange, on acte avec eux que l’occupation est temporaire et qu’ils s’engagent à partir quand on leur demande. Notre technique fonctionne pas mal, cela permet aussi de limiter les nuisances pour les habitants du quartier, qui existent bien évidemment.» La municipalité estime qu’il y a en ce moment une cinquantaine de familles installées dans la commune, sur plusieurs terrains.
Bordeaux : «Dès qu’on pose la question du "comment", on change de dimension»
«Nous avons choisi de recruter deux médiateurs issus du milieu associatif auprès de la communauté rom», explique Alexandra Siarri, l’adjointe d’Alain Juppé (UMP) en charge de la lutte contre les précarités à Bordeaux (Gironde). Les médiateurs passent leurs journées à faire des va-et-vient entre les campements et les couloirs de la mairie. Ils gèrent aussi l’exaspération des riverains. Une solution redoutablement efficace selon Alexandra Siarri, les médiateurs évitant ainsi les tensions.Pour elle, la question des Roms est trop souvent abordée de manière simplifiée. «On entend deux discours. Ceux qui disent : "La France n’a pas les moyens d’accueillir ces migrants". Ou : "Il faut les aider, on ne peut pas les laisser vivre dans cette précarité". Une fois que l’on a dit ça, on fait quoi ? Dès qu’on pose la question du comment, on change de dimension. C’est un sujet éminemment complexe qui mérite un débat de qualité.» Il n’existe pas de «solution miracle», insiste-t-elle.
La médiation permet de désamorcer les tensions. Pour le reste, c’est de la gestion au coup par coup. Il y a 500 Roms environ à Bordeaux, vivant dans des squats pour la plupart. «On essaie, dans la mesure du possible, de faire les raccordements d’eau et d’électricité et en échange, les occupants paient une redevance d’environ 50 euros par famille. Cela ne nous empêche pas de lancer les procédures pour l’expulsion du squat.»
Lyon : «Pour l’instant, on ne peut pas dire que notre action ait un effet»
De 1 200 à 1 500 Roms vivent dans l’aire urbaine lyonnaise. Faisant le constat que la plupart de ces familles venaient de Roumanie, la municipalité socialiste de Lyon (Rhône) - par ailleurs critiquée pour sa ligne dure de recours systématique aux expulsions - a décidé d’agir dans le pays d’origine. «Quand on discute avec les Roms, ils disent que s’ils avaient les moyens de vivre chez eux, ils préféreraient y rester», argumente Hubert Julien-Lafferière, conseiller municipal chargé de la coopération.
C’est donc à Tinca, petite localité située à 600 kilomètres au nord-ouest de Bucarest, la capitale roumaine, que l’équipe du maire Gérard Collomb mène ses actions. «Beaucoup de Roms lyonnais en sont originaires, explique Hubert Julien-Lafferière. Sur les 12 000 habitants, un tiers sont Roms.» En mars 2011, une convention triennale est donc signée entre Lyon, Tinca et le comté de Bihor.La commune française finance l’électrification et le ramassage des ordures du quartier rom. Dans les prochains mois, «un centre multi-fonctionnel de 350 m², équipe de sanitaires et de douches» doit également sortir de terre. L’opération, chiffrée à 100 000 euros annuels, est réalisée par une ONG lyonnaise et une fondation roumaine.
«Pour l’instant, on ne peut pas dire que notre action ait un effet, reconnaît Hubert Julien-Laferrière. C’est trop tôt, et trop compliqué à quantifier. Mais si d’autres villes font comme Lyon, je pense que cela peut contribuer à avoir un rôle sur les flux migratoires.» Et d’ajouter : «On pointe souvent la mauvaise volonté du gouvernement roumain pour insérer les Roms. Mais les maires, eux, ne peuvent pas faire ce genre de calcul, car les Roms votent. Quand ils représentent un tiers de la population d’une commune, ce n’est pas négligeable.» Selon l’adjoint, depuis la mise en oeuvre du programme, le maire de Tinca «a intégré deux personnes de la communauté rom dans son équipe. Tout cela peut contribuer à un meilleur dialogue».
Corruption, lobby gay, argent : le droit d'inventaire du pape François
Le Monde.fr avec AFP
La réforme de la curie est une entreprise difficile, mais le pape est conscient de ses enjeux. C'est ce qui ressort d'une audience accordée le 6 juin par le souverain pontife aux responsables de la Confédération latino-américaine et des Caraïbes des religieux et religieuses (CLAR), dont le site catholique Reflexión y Liberación se fait mardi l'écho.
"Dans la curie, il y a des gens saints, vraiment, mais il y a aussi un courant de corruption", a reconnu le pape argentin. "On parle de 'lobby gay', et c'est vrai, il existe", reconnaît-il encore. François a reconnu le caractère "difficile" de la réforme du gouvernement de l'Eglise, expliquant qu'il ne pouvait pas la mener lui-même à cause de sa propre désorganisation. Ce sera le travail, dit-il, de la commission de huit cardinaux qu'il a nommés et qui doit se réunir pour la première fois de façon officielle à Rome au mois d'octobre.
"SAINT PIERRE N'AVAIT PAS DE COMPTE EN BANQUE"
Coïncidence de calendrier, le pape a abordé mardi une autre question polémique lors de sa messe quotidienne dans la résidence Sainte-Marthe au Vatican. "Saint Pierre n'avait pas de compte en banque", a-t-il déclaré au cours d'un plaidoyer pour une Eglise pauvre qui n'agisse pas en "entrepreneur". "Quand nous voulons faire une Eglise riche, l'Eglise vieillit, n'a pas de vie", a-t-il expliqué.
Le pape a cité un autre passage des Actes des apôtres, quand l'apôtre Philippe "est allé trouver le ministre de l'économie de la reine Candace" (d'Ethiopie). "Il n'a pas pensé : on va faire une organisation pour soutenir l'Evangile. Il n'a pas ouvert un commerce avec lui : il a annoncé [l'Evangile], il a baptisé et est reparti".
Le pape confirme donc l'attitude de pauvreté et de dépouillement comme objectif radical à terme de l'Eglise. Il s'agissait d'un des piliers de l'enseignement de celui qui avait l'habitude à Buenos Aires de se rendre dans les quartiers pauvres. Il avait déclaré peu après son élection, en expliquant le choix de son nom, François d'Assise : "comme je voudrais une Eglise pauvre, pour les pauvres !" Il prépare, en outre, une encyclique sur la béatitude de l'Evangile "Heureux les pauvres".
François ne remet pas en cause la poursuite des œuvres de l'Eglise (santé, éducation, secours aux pauvres), mais précise qu'elle "n'est pas une ONG" et doit agit "avec un cœur habité par la pauvreté".
DIVERS
"Nombreuses failles de sécurité" sur la base de l'Ile-Longue
Le Monde.fr avec
Badgeuses à bout de souffle, clôtures en mauvais état, absence de chicanes, de scanner pour véhicules et même de batterie de missiles sol-air, personnel inexpérimenté : la base des sous-marins nucléaires de l'Ile-Longue, dans le Finistère, compte de "nombreuses failles de sécurité", selon une enquête publiée mardi 11 juin par le quotidien Le Télégramme.
Ultrasensible, la base abrite pourtant quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). Ils sont entretenus, entre deux patrouilles, dans cette base où sont également assemblés les missiles intercontinentaux, pouvant emporter chacun six têtes nucléaires, qui arment ces sous-marins. "Sur la base, pas de système de contrôle biométrique, qui offre pourtant une incomparable garantie d'authentification grâce à la reconnaissance digitale et/ou de l'iris de l'oeil", note le quotidien, qui affirme que la base, cœur de la dissuasion nucléaire française, va renforcer ses mesures de sécurité.
Mais pour l'instant, l'identification des personnels autorisés à y pénétrer "s'effectue au moyen de badges nominatifs équipés d'une simple bande magnétique (très facilement copiable) et d'une photo", explique le journaliste qui signe l'enquête, Hervé Chambonnière, en ajoutant que "ces badges ne permettent pas non plus de tracer leurs porteurs, et notamment de savoir s'ils ont bien quitté la base en fin de journée". Quant aux véhicules, le sésame consiste en "un vulgaire morceau de feuille de papier blanc, où figurent quelques informations basiques", selon le quotidien.
VULNÉRABILITÉ
"Alors que le site est en travaux depuis 2006 (aménagements liés au nouveau missile M51), pourquoi les nombreux camions-bennes et toupies qui y pénètrent, et qui peuvent cacher de grandes quantités d'explosifs ou de nombreuses personnes, ne sont-ils pas systématiquement inspectés, comme nous l'avons constaté à plusieurs reprises à l'entrée de la base ?", questionne le journaliste.
Son enquête pointe également d'autres failles, comme la vulnérabilité des "transrades" – des bateaux qui effectuent la navette entre Brest et l'Ile-Longue et transportent la moitié des 1 200 personnes qui travaillant sur le site – ou la ligne électrique desservant l'Ile-Longue, "parfaitement accessible". "Si les zones-clés du site sont censées être autonomes, quel serait l'impact sur le fonctionnement du site si un ou plusieurs pylônes étaient détruits ?".
"À noter, également, l'absence de chicane devant l'entrée de la base et dans la base. Impossible d'empêcher un camion-suicide de parvenir jusqu'à la 'cathédrale', principal sas d'accès au coeur du site, où plusieurs centaines de personnes se pressent aux heures de pointe", affirme le quotidien, qui relève aussi qu'"une bonne partie des 115 gendarmes maritimes" affectés à la surveillance "sont gendarmes adjoints volontaires, donc débutants, très jeunes, peu formés (...) et peu payés". "Par ailleurs, un seul canot pneumatique, sous-motorisé, avec trois à six personnels à bord, est disponible pour intercepter sur le champ toute intrusion maritime".
SÉCURITÉ PRISE EN DÉFAUT
Le journal cite également des appels d'offres publics dans lesquels "on apprend que l'Ile-Longue nécessite la 'construction d'un nouveau poste d'accès et la modernisation des moyens de filtrage', 'le renforcement de l'alimentation électrique', 'l'approvisionnement et la maintenance d'un groupe électrogène de secours'".
La sécurité du site a été prise en défaut à plusieurs reprises, assure aussi le journal. "En juin 2012, deux individus présentant un 'badge noir'– sésame délivré à une dizaine de personnes dispensées de contrôle – sont entrés dans la base et sont parvenus jusqu'à un sous-marin, sur lequel ils ont matérialisé un engin explosif", relate le quotidien. "Les mêmes individus ont réussi à ressortir de la base sans être inquiétés", poursuit-il, précisant qu'il "s'agissait, heureusement, d'un test de sécurité, probablement mené par des commandos Marine de Lorient". Le capitaine de corvette Lionel Delort, officier-presse de la préfecture maritime à Brest, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.
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