Égypte : les anti-Morsi fourbissent leurs armes
Par Delphine Minoui
Un an après l'élection du président égyptien, l'opposition se mobilise pour exiger son départ et dénoncer la « dérive autoritaire » des Frères musulmans, laissant craindre un regain de violence.
Ses yeux crépitent, entre colère et espoir. Sur sa table de camping plantée depuis trois jours au cœur de la place Tahrir, les pétitions de «Tamarod» s'empilent au fil des heures. À 40 ans, Mohammad Farouk travaille dans une usine de textile. Il est surtout volontaire de la «Rébellion» (c'est la traduction littérale du mot), une campagne réclamant le départ du président Morsi et qui appelle à manifester pacifiquement devant le palais de Héliopolis ce dimanche 30 juin. La date est aussi symbolique que risquée: elle coïncide avec l'anniversaire de son investiture, mais pourrait bien faire basculer le pays dans une nouvelle spirale de violence. «Nous avons déjà rassemblé 15 millions de signatures dans toute l'Égypte!», se flatte Mohammad Farouk - soit 1,5 million de plus que les voix accordées l'an dernier au nouveau chef d'État issu des Frères musulmans. Pour une population de plus de 80 millions d'habitants, ce chiffre - invérifiable - est un exemple, parmi tant d'autres, de la grogne anti-Morsi qui enfle à travers tout le pays.
Depuis le lancement de «Tamarod», le mois dernier, les détracteurs du président ont investi l'espace public en squattant les locaux du ministère de la Culture, en mouchetant les murs de photos de son visage barbu, rayé par deux gros traits rouges, et en faisant à nouveau résonner les rames de métro du très familier «Erhal!» («Dégage!»), le fameux slogan qui, deux ans plus tôt, valut la chute de Moubarak. «Ce qu'on réclame? D'abord, le départ de Morsi, ensuite la remise provisoire du pouvoir au président de la Haute Cour constitutionnelle, la formation d'un gouvernement de technocrates et la rédaction d'une nouvelle Constitution», martèle Hassan Chahine, un des fondateurs de «Tamarod», en accusant sans détour le premier président élu de l'après-révolution de «dérive autoritaire» et de «gestion catastrophique» d'un pays boudé par les touristes et les investisseurs étrangers. Signe de la morosité économique, la Bourse égyptienne a chuté de 22 % depuis le début de l'année. Le chômage et l'inflation sont en hausse.
Ces derniers jours, l'augmentation des coupures d'électricité et les pénuries en essence - à l'origine d'interminables files d'attente sous un soleil de plomb - n'ont fait qu'exacerber la colère des Égyptiens. Au point de pousser les plus effrontés à parler de «seconde révolution». «J'ai été de toutes les batailles en janvier et février 2011. J'ai été arrêté. J'ai perdu des amis. Notre slogan, “le pain, la liberté, la justice sociale”, est toujours d'actualité. Il est temps de récupérer les droits des martyrs. Cette fois-ci, je ne quitterai pas Tahrir jusqu'à ce que Morsi tombe!», prévient Saeed Saleh, un étudiant de 20 ans.
Un pari dangereux. Car, rappellent des observateurs, la frange radicale des pro-Morsi n'entend pas rester les bras croisés. D'autant plus que le président égyptien leur a déjà donné son «feu vert» tacite pour intervenir en cas de trouble. Exemple, ce récent rassemblement d'islamistes auquel il assista et pendant lequel le cheikh Mohammed Abdel Maqsoud, un prédicateur extrémiste, qualifia, sous les applaudissements du public, les opposants de «mécréants». Cette coalition de circonstance avec les éléments les plus radicaux alimente une violence latente qui a déjà montré son visage le plus barbare avec le massacre, ce dimanche, de quatre membres de la minorité chiite par des sunnites en furie dans un village du gouvernorat de Guizeh. «Le 30, les accrochages sanglants s'annoncent inévitables», souffle un diplomate, en prédisant également des actes de violence menés par les anti-Morsi, comme l'attaque il y a deux jours des locaux des Frères musulmans à Kafr el-Cheikh.
Une opposition divisée
Craignant une explosion incontrôlable comparable aux 18 jours de révolte qui menèrent au départ de Moubarak, l'ambassade des États-Unis, située derrière la place Tahrir, a déjà annoncé sa fermeture. Elle a appelé ses ressortissants à faire des réserves pour rester chez eux pendant «une période prolongée». Les Égyptiens, aussi, sont nombreux à se préparer au pire en stockant riz, bouteilles d'eau, lait et boîtes de conserve. Plusieurs entreprises ont même demandé à leurs employés de ne pas se rendre au travail en cette journée de tous les possibles.
La suite est moins prévisible. Le scénario, peu probable mais possible dans cette Égypte porteuse de surprises, d'un départ de Morsi ne signifierait pas la victoire de l'opposition et sa capacité à assurer la relève. Unie contre le président, mais largement divisée, ses clivages se sont de nouveau exprimés au grand jour à l'issue de la récente rencontre entre Khairat el-Chater, éminence incontournable des Frères musulmans, et l'opposant libéral Amr Moussa, mal digérée par les membres du Parti Dostour de Mohammad ElBaradei et du Courant populaire de Hamdin Sabahi.
Quant aux salafistes du Parti al-Nour, socialement très actifs en province et qui ne participent pas à la manifestation du 30 juin malgré leurs nombreux désaccords avec le président, ils pourraient profiter de cette situation pour gagner du terrain lors des futures législatives, si elles finissent par avoir lieu. L'armée, qui s'est dite prête à intervenir pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos, a pour sa part déjà déployé des renforts dans certaines villes de province. De quoi alimenter les rumeurs de coup d'État en préparation. À moins que les militaires ne finissent par conclure, une fois de plus, un marché avec les Frères. Mercredi, deux personnes ont été tuées et 90 blessées lors de heurts entre partisans et opposants au président à Mansoura, dans le delta du Nil.
Egypte: les divisions menacent le pays de "paralysie", avertit Morsi
"L'Egypte est confrontée à de nombreux défis. La polarisation a atteint un niveau qui pourrait menacer notre expérience démocratique, paralyser la nation et provoquer le chaos", a dit M. Morsi, à quelques jours du 1er anniversaire de son investiture le 30 juin pour lequel l'opposition a appelé à une protestation massive.
L'Egypte est profondément divisée entre les partisans de M. Morsi, qui estiment qu'il épure les institutions après des décennies de corruption, et ses détracteurs qui l'accusent de concentrer le pouvoir entre les mains des Frères musulmans.
Dans son discours, le président égyptien a promis des réformes et appelé à un dialogue.
"Pour que la révolution atteigne ses objectifs, des réformes de fond sont nécessaires", a dit M. Morsi en allusion à la révolution qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak en 2011.
"Nous, Egyptiens, sommes capables de surmonter les défis (...) Tout ce que je vous demande est de nous asseoir et de discuter (...) de voir le positif et de bâtir sur cela, et de résoudre" les problèmes, a-t-il poursuivi.
Il a reconnu avoir fait des "erreurs" lors de la première année de son mandat. "J'ai fait beaucoup d'erreurs, c'est incontestable. On peut commettre des erreurs mais elles doivent être corrigées".
Au Caire, sur la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011 qui a renversé le régime de Hosni Moubarak, des centaines de manifestants anti-Morsi s'étaient rassemblés pour écouter le discours du président.
Dans le nord du pays, de violents affrontements ont opposé pro et anti-Morsi dans la soirée à Mansoura dans le delta du Nil.
Au moins une personne a été tuée et 237 blessées lors de ces heurts, selon le ministère de la Santé.
Les heurts ont éclaté lorsque des opposants ont lancé des ordures sur un rassemblement pro-Morsi, selon un responsable de la sécurité.
La tension va croissante en Egypte à l'approche d'une importante manifestation anti-Morsi prévue dimanche dans un pays profondément divisé entre opposants et soutiens du président islamiste.
L'appel à manifester le 30 juin a été lancé par Tamarrod (rébellion, en arabe), un mouvement populaire crée en avril pour demander le départ du président.
Tamarrod a affirmé avoir rassemblé 15 millions de signatures demandant la tenue d'une élection présidentielle anticipée en s'appuyant sur l'ambiance délétère qui règne dans le pays, en proie également à une profonde crise économique.
Nouvelle incursion de navires chinois autour des Senkaku
Le Monde.fr avec AFP
Trois navires de surveillance chinois sont entrés jeudi 27 juin dans les eaux territoriales d'îles disputées avec le Japon, situées en mer de Chine orientale. Ces bateaux ont pénétré vers 8 h 30 dans la zone de 12 milles marins (un peu plus de 22 km) entourant Uotsurijima, une des îles de l'archipel inhabité des Senkaku, revendiqué par Pékin sous le nom Diaoyu.
La querelle territoriale entre les deux pays au sujet de cet archipel remonte à quatre décennies, mais la Chine envoie plus régulièrement des navires dans cette zone depuis que l'Etat nippon a nationalisé en septembre 2012 trois de ses cinq îles, en les achetant à leur propriétaire privé japonais. Cette décision avait déclenché une semaine de manifestations anti-japonaises, parfois violentes, dans de nombreuses villes de Chine. Pékin avait même annulé à l'automne les festivités qui devaient marquer le 40e anniversaire de la normalisation des relations entre les deux pays.
Depuis lors, les relations bilatérales sont au plus bas. En avril dernier, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a prévenu que Tokyo repoussera "par la force" tout éventuel débarquement chinois sur les Senkaku.
Mongolie : le président sortant Elbegdorj réélu
Le Monde.fr avec AFP
Le président sortant de Mongolie, Tsakhia Elbegdorj, a été réélu pour un second mandat, selon les résultats préliminaires du scrutin de mercredi 26 juin. M. Elbegdorj, du Parti démocrate, a remporté 50,23 % des suffrages, devant son principal rival, le champion de lutte mongole Badmaanyambuu Bat-Erdene, membre du Parti populaire mongol (MPP), à 41,97 % des voix, selon la commission électorale. Celle-ci a précisé que ces résultats portaient sur la totalité des suffrages exprimés, mais restaient "préliminaires" en attendant leur validation définitive.
Tous les votes exprimés dans les 1 896 bureaux du pays ainsi que ceux des Mongols résidant à l'étranger ont été recensés, a indiqué le responsable de la commission électorale, Sodnomtseren Choinzon, lors d'une conférence de presse à Oulan-Bator, mais les résultats ne seront officialisés qu'après un nouveau décompte.
Tsakhia Elbegdorj, qui décroche ainsi un nouveau mandat de quatre ans, devrait poursuivre sa politique libérale d'ouverture aux capitaux étrangers, à l'origine d'un taux de croissance faramineux de 17,5 % en 2011 et de 12,3 % l'an dernier.
Le scrutin de mercredi a été dominé par la recherche d'une redistribution plus équitable de la manne des gigantesques ressources minières du pays, moteur du spectaculaire essor économique du "pays des steppes". Première femme en Mongolie à disputer la présidentielle, la troisième candidate, Natsag Udval, n'a remporté que 6,5 % des voix. Issue du Parti populaire révolutionnaire mongol (PPRM, anciens communistes), c'est une partisane de l'ex-président Nambar Enkhbayar, qui purge actuellement une peine de deux ans et demi de prison pour corruption.
Loyers: Duflot renforce l’encadrement et garantit les impayés
Libération
Le projet de loi Duflot, présenté mercredi en Conseil des ministres, renforce l’encadrement des loyers et prévoit à partir de 2016 une garantie obligatoire contre les loyers impayés, ce qui suscite de vives réactions des propriétaires et professionnels de l’immobilier.
Ce projet vise à «lutter contre la fracture résidentielle et le désordre urbanistique», a déclaré la ministre du Logement, Cécile Duflot, au cours d’une conférence de presse.
Partie en croisade dès l’été 2012 contre les loyers jugés trop élevés, avec un décret d’urgence, la ministre du Logement enfonce le clou dans son projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), avec un mécanisme plus ambitieux d’encadrement des loyers dans 28 agglomérations où il existe «un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande».
Ces zones, dites «tendues», sont notamment l’agglomération parisienne, Marseille, Lyon, mais aussi Ajaccio, Montpellier ou encore le bassin d’Arcachon.
Représentant en tout 4,6 millions de logements, soit 70% du parc de logements locatifs privés, elles seront dotées d'«observatoires locaux des loyers», chargés d’établir des statistiques sur le niveau des loyers pratiqués.
A partir de ces données, un plafond sera fixé chaque année par les préfets, qui ne pourra pas dépasser «20% au-dessus du loyer médian de référence». Et tous les loyers situés au-dessus de ce niveau «auront vocation à être abaissés».
«couvercle sur la marmite»
En région parisienne, ce mécanisme devrait entraîner la baisse de 26% des loyers, selon la ministre.
Plusieurs représentants des propriétaires critiquent ce dispositif: «on met un couvercle sur la marmite, ce n’est pas comme ça qu’on va loger les gens», juge ainsi Denys Brunel, président de la Chambre des propriétaires.
Autre mesure phare du projet, destinée à rassurer les propriétaires et à les encourager à louer leur bien: la garantie universelle des loyers.
Le principe en avait été annoncé par le président de la République en janvier. Le projet de loi prévoit son entrée en vigueur au plus tard le 1er janvier 2016.
Cette garantie sera financée «à parts égales» entre le propriétaire et le locataire, a précisé Cécile Duflot.
Le texte ne tranche toutefois pas sur le montant de cette «sécurité sociale du logement», laissant le soin à une mission de préfiguration de faire des propositions à ce sujet, tout comme sur les modalités d’indemnisation des impayés.
La gestion de cette garantie sera confiée à un nouvel établissement public, l’agence de la garantie universelle des loyers, un choix critiqué par les représentants des propriétaires et des professionnels de l’immobilier, qui souhaitaient s’en remettre aux assureurs privés.
Cet organisme public représente un «risque systémique, qui va faire fuir les locataires et les bailleurs», estime François Davy, président de Foncia.
Le financement nécessaire au fonctionnement de l’organisme sera «relativement modéré», rassure la ministre, rappelant que les impayés représentent en France de 2 à 2,5% de la totalité des loyers perçus.
«Il s’agit d’une loi juste, qui va remettre de la sérénité dans les relations entre propriétaires et locataires», juge Cécile Duflot.
Le projet de loi sera examiné à l’Assemblée nationale en septembre et au Sénat en octobre, pour une promulgation au plus tard en mars.
Il comporte en tout 35 mesures, qui visent à réformer l’attribution des logements sociaux, à mieux protéger les locataires et à lutter contre les abus des syndics
Le texte prévoit par exemple de limiter les documents qui pourront être exigés des candidats à la location, de mieux protéger les occupants de logements meublés, ou encore de contraindre les propriétaires de logements insalubres à réaliser les travaux nécessaires.
ECONOMIE
L'Afrique continue à attirer les investisseurs étrangers
Accra — L'Afrique est restée une destination relativement stable pour les investissements étrangers en 2012, malgré une chute globale de 18% des investissements directs en provenance de l'étranger au niveau mondial, a révélé mercredi un rapport des Nations Unies.
Les investissements étrangers, qui ont augmenté de 5,5% sur le continent ont atteint 50 milliards de dollars en 2012, selon le rapport annuel sur l'investissement dans le monde publié par la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.
On constate quand même une baisse de la croissance de ces investissements, qui avaient augmenté de neuf pourcent en Afrique entre 2010 et 2011.
Mais c'est positif comparé à l'échelle mondiale, où les investissements étrangers ont diminué, passant d'1,65 trillion de dollars en 2011 à 1,35 trillion en 2012, à cause des incertitudes des investisseurs quant à la reprise économique suite à la crise financière de 2008.
Pour la première fois, le monde en développement a dépassé les pays développés dans ce domaine, en attirant 52% des investissements étrangers au niveau mondial.
"Les investissements étrangers directs ont contribué au développement des Nations du monde en développement, et ils vont continuer à y jouer un rôle important", a déclaré le ministre ghanéen du commerce et de l'industrie, Nii Lantey Vanderpuije, lors de la cérémonie de lancement du rapport à Accra.
L?Afrique abrite certaines des économies à la plus forte croissance au monde, notamment de jeunes démocraties qui remontent la pente après des années de guerre, de dictature militaire et de mauvaise gestion économique.
Le Fond monétaire international avait annoncé en avril qu'il tablait sur une croissance de 5,6% des économies africaines en 2013, avec en tête des pays tels que le Mozambique et le Nigeria.
Le Ghana, démocratie modèle d'Afrique de l'Ouest, est en plein boom économique grâce à la récente découverte de pétrole, ce qui a provoqué un intérêt des investisseurs étrangers. Le pays a connu une croissance de 7,9% en 2012.
En Afrique du Nord, la reprise de la production d'hydrocarbures en Libye a fait grimper les investissements étrangers de 35% dans la région.
Les nouveaux investissements miniers en République Démocratique du Congo représentent une part importante des 10 milliards de dollars d'investissements étrangers en Afrique centrale en 2012 --23% de plus que l'année précédente.
L'Afrique de l'Est a aussi connu un grand boom dans ce domaine, passant de 4,6 milliards de dollars en 2011 à 6,3 milliards en 2012, en partie grâce au développement du secteur pétrolier en Ouganda et en Tanzanie.
"L'Afrique est le seul continent de tout le rapport, cette année, qui connaît une croissance de ses investissements directs étrangers" souligne Philip Cobbina, maître de conférence à l'institut ghanéen de management et d'administration publique.
Selon M. Cobbina, les investisseurs ont été attirés par "le secteur des industries d'extraction" sur le continent.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole du continent, a cependant vu ses investissements étrangers chuter de 21%, en grande partie à cause des problèmes de sécurité, le groupe islamiste Boko Haram ayant mené des attentats à répétition dans le nord du pays, faisant des milliers de morts ces dernières années.
Cela a tiré l'Afrique de l'Ouest vers le bas de cinq pourcent, pour atteindre 16,8 milliards de dollars, malgré les progrès du Liberia et de la Mauritanie en la matière.
L'Afrique du Sud, première économie du continent, a perdu près d'un quart de ses investissements étrangers avec seulement 4,6 milliards de dollars en 2012.
Le gouvernement démine la fin du tout-TGV
Le ministre des Transports détaille jeudi le rapport Duron sur les infrastructures. Marqué par la rigueur budgétaire, il reporte la plupart des projets de lignes à grande vitesse, pour privilégier les transports du quotidien.
Libération
Le rêve d’une France où chaque métropole aurait son son TGV est bien mort et enterré. Reste à vendre ce choix politiquement. C’est la rude tache qui attend ce jeudi le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier: il va détailler à 15h le rapport sur les infrastructures (routes, fer, fluvial) que lui a remis le député PS Philippe Duron, président de la commission «Mobilité 21», chargée de faire le tri parmi plus de 70 projets, pour la plupart non financés, inscrits dans le Schéma national des infrastructures de transport (Snit) élaboré sous l’ère Sarkozy.
A quelques retouches près, le rapport final sera très proche des versions préliminaires qui ont fuité dans la presse (dont Libération.fr). Les caisses de l’Etat étant vides, le rapport reporte aux calendes grecques (c’est à dire au-delà de l’horizon 2030) la plupart des projets de lignes à grande vitesse (LGV): Marseille-Nice, Bordeaux-Espagne, Paris-Normandie, Paris-Orléans-Clermont-Lyon, Poitiers-Limoges, Montpellier-Perpignan, achèvement des lignes Rhin-Rhône, etc. Seule la LGV Bordeaux-Toulouse serait lancée d’ici 2030. Et encore, seulement dans le scénario optimiste (c’est à dire dépensier), que le gouvernement n’a pas encore validé.
Vu les cris de protestation des élus locaux (bretons, limousins, alsaciens, de Midi-Pyrénées, etc), outrés par l’abandon de leurs LGV, le gouvernement lance l’opération déminage. Avec, d’abord, une charge contre le gouvernement précédent. Le SNIT prévoyait en effet pour 245 milliards d’euros de projets sur vingt-cinq ans, dont 88 prélevés directement sur le budget de l’Etat. Or, les ressources actuelles ne permettent de dégager que 25 milliards. «Il y avait environ 60 milliards non financés. Le Snit était totalement irresponsable, c’était tout promettre à tout le monde sans hiérarchiser. Evidemment, quand on passe derrière, c’est la potion amère», déplore un proche de Cuvillier.
En cette période de disette budgétaire, le rapport Duron et le ministère revendiquent au contraire une approche «courageuse» et «réaliste». Il y a donc deux scénarios. Dans le premier, les ressources restent stables, ce qui permet de financer une poignée de nouveau projets pour 8 à 10 milliards d’euros. «Dans ce scénario là, on ne fait pas grand chose de de neuf», reconnaît-on au ministère des Transports. Le «scénario 2» nécessite d’augmenter les crédits. L’enveloppe passe alors entre 26 à 28 milliards.
Dans ce schéma, la contribution directe de l’Etat augmenterait de 400 millions d’euros par an, pour passer à 2,5 milliards. Ce qui déclencherait d’autres contributions, celles du gestionnaire d’infrastructure (RFF, Réseau Ferré de France), des collectivités territoriales, et de l’Europe. Et par cet effet levier, les 400 millions misés par l’Etat feraient presque tripler l’enveloppe des investissements (26 à 28 milliards d’euros sur quinze ans), par rapport au scénario 1, dit conservateur.
De quoi financer 17 nouveaux projets d’ici 2030: la LGV Bordeaux-Toulouse, une nouvelle ligne classique Paris-Mantes la Jolie (pour améliorer la circulation au départ de la Gare St Lazare, et vers la Normandie, mais surtout le traitement des nœuds ferroviaires engorgés (autour des gares de Paris, Lyon Part-Dieu, Marseille, Nice...) ou le passage en 2x2 voies de routes nationales «accidentogènes», comme la RCEA (qui va de Moulins à l’Atlantique) ou la RN164 (en Bretagne).
Derrière tout ça, il y a un choix peu glamour, mais assumé: mettre un coup de freins aux LGV, pour privilégier l’amélioration de l’existant, «parce qu’il s’agit de la vie de millions de gens», victimes de retards à répétition. Les nouveaux TGV «pompent les financements», explique-t-on au ministère. Dans l’entourage de Jean-Marc Ayrault, on ajoute, pour justifier la disette en matière de grande vitesse, que la rentabilité des projets est faible. A supposer ainsi que l’on trouve les financements pour réaliser le Paris-Orléans-Clermont-Lyon, chaque trajet effectué par un passager coûterait 20 euros aux contribuables. «On est dans une situation paradoxale où l’on réclame des LGV mais où les français ont aussi le sentiment qu’il faut entretenir le patrimoine. La régularité, le confort, la fréquence, sur les trajets du quotidiens valent mieux que dix minutes gagnées grâce au prolongement d’une ligne TGV», ajoute-t-on à Matignon.
Il y a donc deux priorités. D’abord, la maintenance des réseaux routiers et ferroviaires, qui se dégradent chaque année faute d’argent. «Même dans le scénario 1, il y a une hausse des moyens pour l’entretien et la rénovation des infrastructures, avec un effort d’un peu moins de 30 milliards d’ici 2030», dit-on dans l’entourage de Cuvillier.
Cette somme s’ajoute à l’enveloppe consacrée aux nouveaux projets (8-10 ou 26-28 milliards, selon le scénario). Pour ces grands travaux, la philosophie est la même : priorié au quotidien. Le ministère insiste par exemple sur la nécessité de refaire les nœuds ferroviaires pour fluidifier le trafic, ce qui va engloutir une grosse part de l’argent. «Il n’y a pas que le TGV dans la vie. A quoi ça sert de rouler plus vite, si à l’arrivée, le train doit ralentir parce qu’il n’y a pas assez de voies de circulation et de retournement à la gare?», lance-t-on au ministère. Et de contester le début de procès en renoncement fait au gouvernement: «Il est faux de dire que la France va rompre avec les grands projets. Ce sont peut-être des projets ingrats, mais ils coutent cher: les nœuds ferroviaires de Marseille et Nice, plus les lignes adjacentes, c’est 6,5 milliards d’euros, soit le prix d’une LGV.»
Le gouvernement se montrera-t-il vraiment ambitieux? Pour cela, il faudrait lancer le «scénario 2». Ce qui n’est pas gagné, puisque l’exécutif est condamné à la rigueur budgétaire jusqu’en 2015, date à la laquelle la France a promis à Bruxelles de ramener son déficit sous les 3% du PIB. Le choix entre les scénarios 1 et 2 devrait être «arbitré cet été», indique-t-on au ministère.
Reste à savoir si l’argumentaire de l’exécutif réussira à calmer les élus locaux privés de TGV, à moins d’un an des élections municipales. Outre l’argument de la rigueur, le gouvernement a encore quelques cartes en main. D’abord, la liste des projets retenus est révisable. Ensuite, dans la plupart des régions concernées, les élus défendent, en plus des lignes à grande vitesse, des projets plus modestes de modernisation. Lesquels pourraient être retenus au final, à titre de compensation. Bref, le lobbying forcené autour des infrastructures n’est pas prêt de s’arrêter.
A quelques retouches près, le rapport final sera très proche des versions préliminaires qui ont fuité dans la presse (dont Libération.fr). Les caisses de l’Etat étant vides, le rapport reporte aux calendes grecques (c’est à dire au-delà de l’horizon 2030) la plupart des projets de lignes à grande vitesse (LGV): Marseille-Nice, Bordeaux-Espagne, Paris-Normandie, Paris-Orléans-Clermont-Lyon, Poitiers-Limoges, Montpellier-Perpignan, achèvement des lignes Rhin-Rhône, etc. Seule la LGV Bordeaux-Toulouse serait lancée d’ici 2030. Et encore, seulement dans le scénario optimiste (c’est à dire dépensier), que le gouvernement n’a pas encore validé.
Vu les cris de protestation des élus locaux (bretons, limousins, alsaciens, de Midi-Pyrénées, etc), outrés par l’abandon de leurs LGV, le gouvernement lance l’opération déminage. Avec, d’abord, une charge contre le gouvernement précédent. Le SNIT prévoyait en effet pour 245 milliards d’euros de projets sur vingt-cinq ans, dont 88 prélevés directement sur le budget de l’Etat. Or, les ressources actuelles ne permettent de dégager que 25 milliards. «Il y avait environ 60 milliards non financés. Le Snit était totalement irresponsable, c’était tout promettre à tout le monde sans hiérarchiser. Evidemment, quand on passe derrière, c’est la potion amère», déplore un proche de Cuvillier.
En cette période de disette budgétaire, le rapport Duron et le ministère revendiquent au contraire une approche «courageuse» et «réaliste». Il y a donc deux scénarios. Dans le premier, les ressources restent stables, ce qui permet de financer une poignée de nouveau projets pour 8 à 10 milliards d’euros. «Dans ce scénario là, on ne fait pas grand chose de de neuf», reconnaît-on au ministère des Transports. Le «scénario 2» nécessite d’augmenter les crédits. L’enveloppe passe alors entre 26 à 28 milliards.
Dans ce schéma, la contribution directe de l’Etat augmenterait de 400 millions d’euros par an, pour passer à 2,5 milliards. Ce qui déclencherait d’autres contributions, celles du gestionnaire d’infrastructure (RFF, Réseau Ferré de France), des collectivités territoriales, et de l’Europe. Et par cet effet levier, les 400 millions misés par l’Etat feraient presque tripler l’enveloppe des investissements (26 à 28 milliards d’euros sur quinze ans), par rapport au scénario 1, dit conservateur.
De quoi financer 17 nouveaux projets d’ici 2030: la LGV Bordeaux-Toulouse, une nouvelle ligne classique Paris-Mantes la Jolie (pour améliorer la circulation au départ de la Gare St Lazare, et vers la Normandie, mais surtout le traitement des nœuds ferroviaires engorgés (autour des gares de Paris, Lyon Part-Dieu, Marseille, Nice...) ou le passage en 2x2 voies de routes nationales «accidentogènes», comme la RCEA (qui va de Moulins à l’Atlantique) ou la RN164 (en Bretagne).
Derrière tout ça, il y a un choix peu glamour, mais assumé: mettre un coup de freins aux LGV, pour privilégier l’amélioration de l’existant, «parce qu’il s’agit de la vie de millions de gens», victimes de retards à répétition. Les nouveaux TGV «pompent les financements», explique-t-on au ministère. Dans l’entourage de Jean-Marc Ayrault, on ajoute, pour justifier la disette en matière de grande vitesse, que la rentabilité des projets est faible. A supposer ainsi que l’on trouve les financements pour réaliser le Paris-Orléans-Clermont-Lyon, chaque trajet effectué par un passager coûterait 20 euros aux contribuables. «On est dans une situation paradoxale où l’on réclame des LGV mais où les français ont aussi le sentiment qu’il faut entretenir le patrimoine. La régularité, le confort, la fréquence, sur les trajets du quotidiens valent mieux que dix minutes gagnées grâce au prolongement d’une ligne TGV», ajoute-t-on à Matignon.
Il y a donc deux priorités. D’abord, la maintenance des réseaux routiers et ferroviaires, qui se dégradent chaque année faute d’argent. «Même dans le scénario 1, il y a une hausse des moyens pour l’entretien et la rénovation des infrastructures, avec un effort d’un peu moins de 30 milliards d’ici 2030», dit-on dans l’entourage de Cuvillier.
Cette somme s’ajoute à l’enveloppe consacrée aux nouveaux projets (8-10 ou 26-28 milliards, selon le scénario). Pour ces grands travaux, la philosophie est la même : priorié au quotidien. Le ministère insiste par exemple sur la nécessité de refaire les nœuds ferroviaires pour fluidifier le trafic, ce qui va engloutir une grosse part de l’argent. «Il n’y a pas que le TGV dans la vie. A quoi ça sert de rouler plus vite, si à l’arrivée, le train doit ralentir parce qu’il n’y a pas assez de voies de circulation et de retournement à la gare?», lance-t-on au ministère. Et de contester le début de procès en renoncement fait au gouvernement: «Il est faux de dire que la France va rompre avec les grands projets. Ce sont peut-être des projets ingrats, mais ils coutent cher: les nœuds ferroviaires de Marseille et Nice, plus les lignes adjacentes, c’est 6,5 milliards d’euros, soit le prix d’une LGV.»
Le gouvernement se montrera-t-il vraiment ambitieux? Pour cela, il faudrait lancer le «scénario 2». Ce qui n’est pas gagné, puisque l’exécutif est condamné à la rigueur budgétaire jusqu’en 2015, date à la laquelle la France a promis à Bruxelles de ramener son déficit sous les 3% du PIB. Le choix entre les scénarios 1 et 2 devrait être «arbitré cet été», indique-t-on au ministère.
Reste à savoir si l’argumentaire de l’exécutif réussira à calmer les élus locaux privés de TGV, à moins d’un an des élections municipales. Outre l’argument de la rigueur, le gouvernement a encore quelques cartes en main. D’abord, la liste des projets retenus est révisable. Ensuite, dans la plupart des régions concernées, les élus défendent, en plus des lignes à grande vitesse, des projets plus modestes de modernisation. Lesquels pourraient être retenus au final, à titre de compensation. Bref, le lobbying forcené autour des infrastructures n’est pas prêt de s’arrêter.
Cette nuit en Asie : les chinois éjectés des dix premières capitalisations mondiales
Les dix premières sociétés les plus chères au monde sont toutes américaines. Numéro 6 en mai, PetroChina a rétrogradé à la 12e position. Idem pour ICBC, passée du 9e au 13e rang.
Tout un symbole : il n’y a plus un seul groupe chinois parmi les dix premières capitalisations de la planète. Cette liste des entreprises les plus chères au monde est désormais intégralement trustée par des sociétés américaines. Cette évolution est récente : PetroChina était encore numéro six au classement en mai. Mais la valorisation du géant pétrolier chinois a fondu de 35 milliards de dollars, soit 14% de son prix, ce qui le place désormais en 12e position. Même cas de figure pour la banque Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), qui passe de la 9e à la 13e place sur la période.
Ce glissement traduit les inquiétudes récentes concernant la deuxième économie mondiale, accentuées par l’envolée des taux interbancaires intervenue ces tout derniers jours , qui a servi de révélateur à la fragilité de l’édifice financier chinois. En 2007, il y a eu jusqu’à cinq groupes chinois parmi les 10 plus grandes capitalisations mondiales.
Pour la première fois depuis Fukushima, le Japon reçoit du MOX de France
Deux mois et demi après leur départ de France, les deux navires convoyant sous haute sécurité depuis la France, au fil d’un itinéraire secret, les cargaisons de MOX destinées aux centrales japonaises sont arrivés ce matin dans un port de la centrale de Takahama, à l’ouest du pays, où il pourrait être chargé dans les prochains mois dans un réacteur. C’est la première fois, depuis la catastrophe de Fukushima-Daiichi en mars 2011, qu’une cargaison de MOX, un combustible nucléaire fabriqué par Areva à partir de combustibles usés , est livrée dans l’archipel.
Habituellement programmés tous les ans, ces rapatriements de MOX, qui provient de la transformation en France de combustibles usés autrefois envoyés dans l’hexagone pour recyclage par les électriciens japonais, avaient été interrompus après la destruction par le tsunami de quatre réacteurs de Tepco. L’arrêt de la quasi-totalité des tranches nucléaires dans le pays et la mise en place de nouvelles normes de sécurité dans les centrales avaient poussé les électriciens nippons à demander à Areva le report des livraisons de MOX. Mais après deux ans et demi d’incertitudes, ces électriciens semblent estimer qu’ils vont pourvoir prochainement «rallumer» , avec le soutien du gouvernement de Shinzo Abe, un grand nombre de leurs réacteurs. Ils espèrent notamment relancer plusieurs tranches consommant du MOX. Avant l’accident de Fukushima, quatre réacteurs nippons fonctionnaient avec ce combustible.
Kepco, l’électricien de la région d’Osaka et de Kyoto, espère notamment pouvoir charger en MOX le réacteur 3 de la centrale Takahama, au pied de laquelle les navires sont arrivés ce matin. Comme les électriciens du pays, le groupe doit toutefois d’abord obtenir le feu vert de l’autorité de sûreté nucléaire japonaise qui s’est pour l’instant montrée très rigoureuse. Actuellement, seuls 2 des 50 réacteurs du pays produisent de l’électricité. Les experts estiment que 6 autres tranches pourraient être rallumées d’ici à la fin de l’année et que la moitié du parc fonctionnera de nouveau d’ici à trois ans.
Nouveau pari risqué pour Sharp
Cherchant toujours désespérément des partenaires pour résoudre ses graves problèmes financiers , le groupe électronique japonais Sharp négocierait actuellement, selon la presse nippone, un rapprochement avec la société chinoise Nanjing China Electronics Panda (CEC Panda). Sharp pourrait accepter de céder, en échange d’importantes royalties, plusieurs de ses technologies et notamment le secret de fabrication de ses écrans LCD de type IGZO. Inventées par le groupe japonais, ces dalles, qui équipent déjà plusieurs tablettes et smartphones, offrent une image de meilleure qualité tout en consommant moins d’énergie. Pour réduire les coûts de production des écrans IGZO, qui sont actuellement fabriqués au Japon, Sharp devrait, à terme, investir, aux côtés de CEC Panda, dans une usine qui est actuellement en cours de construction en Chine. Le groupe nippon récupérerait une partie de la production d’écrans réalisée sur place.
Ce matin, les investisseurs semblaient assez peu enthousiasmés par la perspective de ce rapprochement, qui fait suite à une multiplication des partenariats avec d’autres géants de l’électronique. L’action de Sharp reculait ainsi nettement à Tokyo, alors que l’indice Nikkei était, lui, en hausse de près de 2%. Ces derniers mois, Sharp a déjà négocié des pactes financiers et industriels avec l’américain Qualcomm , ainsi qu’ avec son «ennemi» naturel, le sud-coréen Samsung Electronics. Il a aussi cédé la moitié de l’une de ses usines de dalles LCD au taïwanais Hon Hai, l’un des sous-traitants attitrés d’Apple. Si l’accord avec CEC Panda était confirmé, il risquerait de compromettre la production de dalles IGZO dans les usines nippones de la société.
Les géants du casino victimes du coup de froid des marchés
Les projets de levées de fonds de deux opérateurs asiatiques de casinos sont en train d’être revus à la baisse. Compte tenu de l’accès d’inquiétude sur les marchés financiers de la région, Resorts World Manila, le groupe qui opère des salles de jeux aux Philippines, a décidé de repousser son projet d’introduction en Bourse à Manille. Il espérait lever 500 millions de dollars.
A Hong Kong, c’est un géant du secteur, Macau Legend Development, qui a, de son côté, décidé de réduire substantiellement la taille de sa levée de fonds. Plutôt que 788 millions de dollars, Legend ne compte plus désormais que sur 358 millions de dollars. Ces deux cas illustrent le coup de froid perceptible actuellement sur le front des introductions en Bourse en Asie.
La Chine va taxer pour cinq ans certains produits chimiques européens
Dès vendredi, Pékin imposera des droits de douanes antidumping au fabricants européens de la toluidine qui entre notamment dans la fabrication de teintures, de médicaments et de pesticides. Un nouvel épisode du bras de fer qui oppose la Chine à l’Union Européenne.
Dans un contexte de multiplication des contentieux commerciaux entre la Chine et l’Union Européenne, Pékin a décidé ce jeudi de taxer fortement les fabricants européens de toluidine, un agent chimique, utilisé notamment dans la fabrication de teintures, de médicaments et de pesticides, les herbicides, les fongicides, les produits pour l’industrie du caoutchouc ou bien encore la fabrication des cigarettes électroniques.
Une décision qui intervient alors que la semaine dernière, Bruxelles et Pékin ont entamé des pourparlers de niveau ministériel pour tenter de résoudre ces différends qui des panneaux solaires s’étendent désormais à des sujets aussi différents que le vin , l’automobile ou bien encore les tuyaux sans soudure.
Ventes à perte
Pour Pékin en effet, « le produit ayant fait l’objet d’une enquête a été vendu à perte et l’industrie chinoise de la toluidine en a souffert », selon le communiqué publié ce jeudi par le ministère du Commerce. Pour cette raison, dès vendredi, et pour une durée de cinq ans, tous les fabricants de l’Union européenne de ce produit seront taxés à 36,9%. Seule exception qui confirme la règle, l’allemand Lanxess ne sera imposé qu’à 19,6%, précise le ministère.
Cette décision n’est cependant pas totalement une surprise puisque Pékin avait notifié fin mai à Bruxelles avoir engagé une procédure antidumping contre certains chimistes européens. Une procédure qui faisait suite à celle, annoncée le 10 mai dernier, contre les importations de tubes sans soudure en alliage pour les hautes températures, destinées aux centrales électriques. Et qui visait alors le groupe Vallourec.
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Le commerce bilatéral a enregistré un recul de 3,7% l’an dernier, à 546 milliards de dollars, mais le déficit commercial de l’UE vis-à-vis de la Chine n’a cessé de se creuser, dépassant 122 milliards.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé le 27 juin approuver les conclusions du rapport Duron et de la commission Mobilité 21, qui préconise le gel de nombreux projets d'infrastructure ferroviaire et routière jusqu'à 2030. La presse régionale se fait largement l'écho aujourd'hui de la colère suscitée par cette décision du gouvernement.
Midi Libre parle de "gâchis", évoquant "les dizaines de millions d'euros dépensés en études depuis 1989" pour ce projet de ligne TGV Sud-Est jusqu'à Perpignan, désormais "plus une priorité pour le gouvernement". Sud-Ouest évoque les raisons pour lesquelles "l'Etat recule" sur les projets d'infrastructure ferroviaire, eux aussi compromis dans la région Midi-Pyréenées. La Montagne se fait l'écho de la région Centre, quelque peu épargnée par le rapport avec la sauvegarde du projet de Route Centre Europe Atlantique (RCEA) malgré le report des travaux sur la LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon après 2030.
Chômage : une pause "inattendue"
Au lendemain de l'annonce d'une stabilisation des chiffres du chômage en France au mois de mai, la presse s'interroge sur les raisons de cette "pause inattendue", comme le titre Le Républicain lorrain, "après deux ans de hausse continue", et alors que s'ouvre aujourd'hui le Conseil européen à Bruxelles. Pour le quotidien national Libération, "le gouvernement espère avoir atteint le sommet" avec une stabilisation "surprise", intervenue "malgré une économie toujours amorphe, et en partie grâce à une pluie d’emplois aidés".
Michelin : le comité central d'entreprise dégénère
Retour sur une journée mouvementée autour du comité central d'entreprise extraordinaire de Michelin, à son siège de Clermont-Ferrand. Dans un contexte social tendu, avec l'annonce de la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, des débordements ont eu lieu aux abords du site clermontois. Le quotidien régional La Montagne raconte que "près de 800 salariés selon la police et 2000 selon les syndicats, de différentes usines du groupe sont venus manifester". "Venus de toute la France à bord de huit cars, les manifestants ont crié leur colère à coup de slogans, de farine et d’œufs. La violence de la manifestation s'est accrue devant l'entrée du siège de Michelin, où les manifestants ont explosé une vitre et détruit la porte d'entrée", détaille le journal.
Elodie Vallerey
Les projets de LGV suspendus, le chômage, Michelin : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey - Publié le
L'irritation des régions après le blanc-seing donné par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault aux conclusions de la commission Mobilité 21 sur le gel de nombreux projets d'infrastructure français, la stabilisation "inattendue" mais "en trompe-l'oeil" dun chômage en mai, les débordements intervenus en marge du comité d'entreprise de Michelin à Clermont-Ferrand... Voici les sujets qui marquent l'actualité de l'industrie en ce jeudi 27 juin 2013.
Les conclusions de la commission Mobilité 21 suscite la colère des régionsLe Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé le 27 juin approuver les conclusions du rapport Duron et de la commission Mobilité 21, qui préconise le gel de nombreux projets d'infrastructure ferroviaire et routière jusqu'à 2030. La presse régionale se fait largement l'écho aujourd'hui de la colère suscitée par cette décision du gouvernement.
Au lendemain de l'annonce d'une stabilisation des chiffres du chômage en France au mois de mai, la presse s'interroge sur les raisons de cette "pause inattendue", comme le titre Le Républicain lorrain, "après deux ans de hausse continue", et alors que s'ouvre aujourd'hui le Conseil européen à Bruxelles. Pour le quotidien national Libération, "le gouvernement espère avoir atteint le sommet" avec une stabilisation "surprise", intervenue "malgré une économie toujours amorphe, et en partie grâce à une pluie d’emplois aidés".
Retour sur une journée mouvementée autour du comité central d'entreprise extraordinaire de Michelin, à son siège de Clermont-Ferrand. Dans un contexte social tendu, avec l'annonce de la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, des débordements ont eu lieu aux abords du site clermontois. Le quotidien régional La Montagne raconte que "près de 800 salariés selon la police et 2000 selon les syndicats, de différentes usines du groupe sont venus manifester". "Venus de toute la France à bord de huit cars, les manifestants ont crié leur colère à coup de slogans, de farine et d’œufs. La violence de la manifestation s'est accrue devant l'entrée du siège de Michelin, où les manifestants ont explosé une vitre et détruit la porte d'entrée", détaille le journal.
JUSTICE ?
L'Equateur nie avoir donné des papiers à Snowden pour voyager
Edward Snowden se trouve actuellement, en zone de transit à l'aéroport de Moscou.
Une manifestation de soutien à Edward Snowden devant l'ambassade des Etats-Unis à Hong Kong (Kin Cheung/AP/SIPA)
Le gouvernement équatorien a démenti mercredi 26 juin avoir fourni à l'ex-consultant de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) Edward Snowden, recherché par les États-Unis qui ont révoqué son passeport, un document lui permettant de voyager de Hong Kong en Russie.
"Il n'a pas de document émis par l'Équateur, comme un passeport ou un laisser-passer de réfugié comme c'est évoqué", a ajouté Galo Galarza, dont le ministre de tutelle se trouve en tournée en Asie. La supposée remise d'un document de ce type a été annoncée lundi par Julian Assange, également dans le collimateur des États-Unis, et réfugié depuis un an à l'ambassade d'Équateur à Londres. "Pour quitter Hong Kong [dimanche], M. Snowden a obtenu de la part du gouvernement équatorien des papiers de passage pour réfugié ", avait déclaré Julian Assange lors d'une conférence de presse téléphonique à Londres, ajoutant que le processus pour obtenir l'asile comportait "plusieurs étapes".
Passeport annulé et inculpation
WikiLeaks avait annoncé dimanche qu'il avait aidé l'ancien consultant américain à se rendre en lieu sûr. A l'origine de la révélation d'un vaste programme de surveillance téléphonique et électronique par les États-Unis, Edward Snowden a quitté Hong Kong pour la Russie, où il se trouve actuellement, en zone de transit à l'aéroport de Moscou.
Les États-Unis, qui ont annulé son passeport et l'ont inculpé pour espionnage, demandent son extradition. Le jeune homme a déposé des demandes d'asile politique en Islande et en Equateur, mais l'examen de ces requêtes peut prendre plusieurs semaines. Fondateur du site WikiLeaks, à l'origine de la révélation de centaines de milliers de câbles diplomatiques américains, l'Australien Julian Assange est lui réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres afin d'échapper à une demande d'extradition de la Suède, où il est mis en cause dans une affaire de viols qu'il nie, craignant d'être ensuite remis aux États-Unis.
Jérôme Cahuzac, acteur devant la commission d'enquête
Le Monde.fr
A la sortie, les députés en discutaient encore. Etait-ce plutôt Duncan MacLeod du film Highlander, Keyser Söze, le vrai faux-gentil d'Usual suspect ou encore l'obscur Dark Vador ? Pas de doute en tout cas : Jérôme Cahuzac est toujours aussi bon acteur. Auditionné, mercredi 26 juin, par la commission d'enquête parlementaire censée faire la lumière sur le rôle de l'Etat dans l'affaire le concernant, l'ancien ministre du budget a présenté un curieux rôle de composition, entre apitoiement sur son sort et franche arrogance.
Arrivé en avance, il a d'abord affiché une mine détendue, notamment devant la meute de caméras et de photographes qui a fondu sur lui à l'ouverture des portes. Puis, seul face à ses ex-pairs, la vedette du jour a rapidement fait tomber un climat lourd et tendu sur les deux heures et demie d'audition. "J'ai l'impression de regarder Shining...", glissait un député, sidéré, avant d'intervenir. Ayant, pour ce que ça vaut, "juré" de dire la vérité, l'ancien ministre a pris son temps pour répondre aux questions, le souffle parfois court, les mâchoires souvent serrées et les veines du cou gonflées. Le but : être à la fois suffisamment précis – "je n'ai jamais juré 'sur la tête des mes enfants'" - et assez vague - "d'après ma mémoire" – pour éviter le mensonge. Soit des réponses "au laser, diablement précises, habiles", selon un élu socialiste. Le tout dans une atmosphère glaciale que la petite anecdote qu'a tenté de raconter Jérôme Cahuzac sur Jean-Marc Ayrault pour "détendre" l'audience n'a absolument pas réchauffé.
Concrètement, toutes les questions précises et pertinentes ont été évacuées de deux façons : soit par un refus simple de répondre, soit en en appelant à la pitié de l'audience à coups de "sentiments personnels". En moins d'une heure, les députés avaient ainsi appris l'essentiel : qu'ils n'apprendraient rien. A toutes les questions sur les banques, les montages juridiques ou financiers, les liens avec la Suisse, l'intéressé a opposé le fait qu'une commission d'enquête parlementaire ne pouvait enquêter sur des faits concernant une information judiciaire. "Je ne peux pas vous répondre" ; "Je comprends la déception, la frustration, l'agacement, mais..." ; "Je comprends que vous ayez moins le respect que moi de cette information judiciaire, mais..." etc. Plutôt "je réponds si je veux et je vous emmerde", comme l'a résumé le député écologiste Sergio Coronado car, étant mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, Jérôme Cahuzac n'est pas tenu au secret de l'instruction.
Pour toutes les questions concernant cette fois ses rapports avec le président de la République, François Hollande, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, les entretiens qu'il a pu avoir avec eux, ce qu'il leur a dit ou ce qu'ils lui ont demandé, l'ancien ministre a sollicité la compassion de son auditoire : "Vous me demandez de livrer devant la France entière des sentiments de honte. Permettez moi de garder tout cela pour moi." Résultat, "l'intérêt des questions s'émousse", a fini par convenir Philippe Houillon (UMP, Val-d'Oise) en tentant une ultime astuce à propos du livre qu'a prévu d'écrire l'ex-ministre : "Comment pouvez-vous parler de l'affaire dans un livre et en même temps ne pas répondre à la commission d'enquête ?" "Vous préjugez de ce que je vais écrire dans ce livre", a de nouveau esquivé l'intéressé, livrant au passage la seule information nouvelle : sa carrière d'acteur terminée, Jérôme Cahuzac est toujours à la recherche d'une maison d'édition.
Hélène Bekmezian
Dans son livre, Tapie réaffirme que Sarkozy n'a pas provoqué l'arbitrage
Le Monde.fr avec AFP
Bernard Tapie réaffirme, dans un ouvrage à paraître jeudi 27 juin chez Plon, que Nicolas Sarkozy n'a pas provoqué le recours à l'arbitrage pour solder son contentieux avec le Consortium de réalisation (CDR, créé pour solder l'héritage du Crédit Lyonnais), en 2008.
"L'ancien président n'a pas cherché à m'aider. Il n'a pas provoqué l'arbitrage", dit l'homme d'affaires dans ce nouveau livre qui tourne, en bonne partie, autour de sa bataille avec l'ancienne banque publique, longue de près de vingt ans. "Il n'a pas donné d'instructions en ma faveur à quiconque. Mais il ne s'est pas opposé à la procédure permettant de sortir d'un litige qui datait de... 1995. C'est tout", précise-t-il au sujet de l'arbitrage, qui lui a attribué 403 millions d'euros. Il reconnaît s'être entretenu avec Nicolas Sarkozy "de nombreuses fois, à peu près tous les deux mois, avant, pendant et après qu'il soit président de la République". "Sans être intimes ou proches, nous avons échangé", consent-il seulement.ESTOUP ÉTAIT "PARTICULIÈREMENT QUALIFIÉ"
Quant à l'arbitrage, l'ancien ministre livre un nouveau détail de la répartition de la somme qui lui a été attribuée. Il affirme avoir reçu, au final, les 45 millions d'euros liés à l'indemnisation du préjudice moral et 47 millions via sa société Groupe Bernard Tapie, soit environ 92 millions d'euros au total. "Non, je n'ai pas volé l'argent qui m'a finalement été attribué. (...) Non, je n'ai pas coûté un sou au contribuable à qui j'ai au contraire rapporté beaucoup", déclare le copropriétaire de Groupe Hersant Media (GHM), qui a passé mercredi sa troisième nuit d'affilée en garde à vue.
Il estime ainsi que la somme que lui a attribué le tribunal arbitral est sensiblement inférieure au préjudice subi à l'occasion de la vente de l'équipementier sportif Adidas, en 1993, au bénéfice du Crédit Lyonnais, alors banque publique. Par ailleurs, l'homme d'affaires rappelle également que le Lyonnais et ses filiales ont perçu d'importantes charges financières versées par les sociétés de Bernard Tapie avant leur placement en redressement judiciaire.
Les circonstances de l'arbitrage font l'objet d'une information judiciaire, qui a mené, ces dernières semaines, à la mise en examen de trois personnes : l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Stéphane Richard, l'ancien président du CDR, Jean-François Rocchi et l'un des trois juges du tribunal arbitral, Pierre Estoup. Au sujet de ce dernier, Bernard Tapie affirme qu'"il était particulièrement qualifié, malgré les insinuations des sites de désinformation Médiapart et Bakchich, pour siéger au tribunal arbitral".
Lire : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : si vous avez manqué un épisode
Affaire Tapie : ouverture d'une enquête pour violation du secret de l'instruction
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour violation du secret de l'instruction après la parution dans « Le Monde » d'extraits de l'audition de Christine Lagarde dans l'affaire Tapie.
Nouveau front dans l’affaire Tapie. Des sources judiciaires ont indiqué ce jeudi matin que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour violation du secret de l'instruction après la parution dans « Le Monde » d'extraits de l'audition de Christine Lagarde. Selon Europe 1, qui a révélé l'information, le procureur général de la Cour de cassation et procureur général de la Cour de justice de la République (CJR), Jean-Claude Marin, a écrit le 19 juin au procureur général de Paris pour faire part de son étonnement face aux fuites dans la presse. L'enquête, ouverte la semaine dernière, a été confiée à l'Inspection générale des services (IGS), la police des polices.
« Avec le recul ... mon sentiment est différent »
L'ancienne ministre de l'Economie et actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a été entendue les 23 et 24 mai par la Cour de justice de la République . Elle s'est notamment expliquée sur la décision en 2007 de recourir à un arbitrage privé pour régler le litige qui opposait Bernard Tapie au Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas. A l'issue de l'arbitrage, l'homme d'affaires a reçu 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 au titre du préjudice moral, soit 403 millions d'euros avec les intérêts.
Selon les extraits de son audition publiés par « Le Monde » daté du 18 juin, Christine Lagarde, qui avait dit assumer pleinement l'arbitrage, a pris ses distances avec cette décision. « Au moment où j'ai pris mes décisions dans l'affaire Tapie, j'ai déjà indiqué que je n'avais aucune raison de douter de l'impartialité de Pierre Estoup (l'un des trois juges arbitres). Aujourd'hui, avec le recul et au vu des éléments que vous me communiquez, il est évident que mon sentiment est différent », dit-elle, citée par le quotidien. Christine Lagarde a été placée le 24 mai sous le statut de témoin assisté
TUNISIE. Les 3 Femen européennes quittent leur prison
Lors de l'audience d'appel, les jeunes femmes avaient pour la première fois exprimé des regrets pour leur action seins nus du 29 mai à Tunis.
Les trois militantes, deux Françaises et une Allemande, ont quitté la prison pour femmes de la Manouba peu avant minuit à bord d'un fourgon de police. (AFP PHOTO / FETHI BELAID)
Les trois militantes européennes du groupe féministe Femen, en détention en Tunisie depuis près d'un mois pour une action seins nus, ont retrouvé la liberté dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 28 juin, quelques heures après avoir été condamnées en appel à une peine avec sursis.
Les trois militantes, deux Françaises et une Allemande, ont quitté la prison pour femmes de la Manouba peu avant minuit à bord d'un fourgon de police, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Après un bref passage au ministère de l'Intérieur pour d'ultimes formalités, elles ont été conduites directement à l'aéroport international de Tunis-Carthage où elles devaient passer la nuit avant de regagner l'Europe jeudi matin, selon leurs avocats et un responsable policier. Aucune précision n'a été donnée sur l'heure de vol et les destinations précises des trois militantes, qui n'ont fait aucune déclaration à la presse à leur sortie.
Mercredi, les trois militantes féministes ont été condamnées à une peine de quatre mois et un jour avec sursis, a annoncé l'un de leurs défenseurs, Me Souhaib Bahri.
"Je regrette cet acte et je m'en excuse", a dit l'Allemande Josephine Markmann au juge Moez Ben Frej, qui lui faisait remarquer en français que "le droit musulman interdit de tels actes".
L'action seins nus avait été mal perçue en Tunisie, dirigée par le parti islamiste Ennahda, jusque dans les rangs de l'opposition laïque et des féministes tunisiennes.
Les avocats français des Femen, qui ont pu plaider mercredi à Tunis, se sont réjouis de ce verdict plus cément en appel. "C'est un immense bonheur d'avoir plaidé en Tunisie pour la liberté des Femen et d'avoir été entendus et que le message qu'elles portent ait été entendu", ont dit à l'AFP Me Patrick Klugman et Ivan Terel.
"On devrait en savoir plus dans les semaines à venir", a indiqué Me Bahri, qui la représente aussi.
L'opposition laïque accuse régulièrement le gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda de chercher à juguler la liberté d'expression et de viser à revenir sur les acquis des Tunisiennes. Les femmes en Tunisie bénéficient de la législation la plus libérale du monde arabe.
La libération des Femen intervient alors qu'une visite du président français François Hollande serait prévue pour début juillet. Dans se contexte, les avocats d'associations islamiques ont estimé mercredi que des pressions ont été exercées sur le tribunal pour que les militantes de Femen soient jugées plus rapidement en appel.
Me Seifeddine Makhouf a jugé que "des pressions exceptionnelles [ont été exercées] sur le ministère public pour fixer une audience le plus rapidement possible".
Les trois militantes, deux Françaises et une Allemande, ont quitté la prison pour femmes de la Manouba peu avant minuit à bord d'un fourgon de police, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Après un bref passage au ministère de l'Intérieur pour d'ultimes formalités, elles ont été conduites directement à l'aéroport international de Tunis-Carthage où elles devaient passer la nuit avant de regagner l'Europe jeudi matin, selon leurs avocats et un responsable policier. Aucune précision n'a été donnée sur l'heure de vol et les destinations précises des trois militantes, qui n'ont fait aucune déclaration à la presse à leur sortie.
Mercredi, les trois militantes féministes ont été condamnées à une peine de quatre mois et un jour avec sursis, a annoncé l'un de leurs défenseurs, Me Souhaib Bahri.
Excuses
Lors de l'audience d'appel mercredi, les jeunes femmes avaient pour la première fois exprimé des regrets pour leur action seins nus du 29 mai à Tunis en soutien à Amina Sbouï, une militante tunisienne de Femen emprisonnée depuis la mi-mai."Je regrette cet acte et je m'en excuse", a dit l'Allemande Josephine Markmann au juge Moez Ben Frej, qui lui faisait remarquer en français que "le droit musulman interdit de tels actes".
On ne pensait pas choquer les Tunisiens à ce point, il est hors de question pour nous de recommencer", a répondu à son tour l'une des deux Françaises, Pauline Hillier.
En première instance, les jeunes femmes avaient été condamnées à quatre mois et un jour de prison ferme, une peine dont la sévérité avait suscité les regrets de la France, l'Allemagne et l'Union européenne.L'action seins nus avait été mal perçue en Tunisie, dirigée par le parti islamiste Ennahda, jusque dans les rangs de l'opposition laïque et des féministes tunisiennes.
"Nos inquiétudes se dirigent vers Amina"
Les ONG de défense des droits de l'Homme avaient pour leur part estimé que, même si l'action pouvait être jugée choquante, elle relevait de la liberté d'expression et ne devait pas être passible de prison.Les avocats français des Femen, qui ont pu plaider mercredi à Tunis, se sont réjouis de ce verdict plus cément en appel. "C'est un immense bonheur d'avoir plaidé en Tunisie pour la liberté des Femen et d'avoir été entendus et que le message qu'elles portent ait été entendu", ont dit à l'AFP Me Patrick Klugman et Ivan Terel.
Maintenant nos inquiétudes se dirigent vers Amina que nous n'oublions pas, nous ne la laisserons pas croupir" en prison, ont-il ajouté.
Amina Sbouï attend en détention provisoire de savoir si elle sera inculpée pour avoir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan, à 150 km au sud de Tunis, pour protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste."On devrait en savoir plus dans les semaines à venir", a indiqué Me Bahri, qui la représente aussi.
Bande organisée
Si elle est inculpée, Amina risque deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour atteinte aux bonnes moeurs. Ces peines peuvent être considérablement alourdies si Amina est reconnue coupable d'avoir agi en bande organisée.L'opposition laïque accuse régulièrement le gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda de chercher à juguler la liberté d'expression et de viser à revenir sur les acquis des Tunisiennes. Les femmes en Tunisie bénéficient de la législation la plus libérale du monde arabe.
La libération des Femen intervient alors qu'une visite du président français François Hollande serait prévue pour début juillet. Dans se contexte, les avocats d'associations islamiques ont estimé mercredi que des pressions ont été exercées sur le tribunal pour que les militantes de Femen soient jugées plus rapidement en appel.
Me Seifeddine Makhouf a jugé que "des pressions exceptionnelles [ont été exercées] sur le ministère public pour fixer une audience le plus rapidement possible".
Affaire Méric : cette fameuse vidéo... que personne n'a vue
Rarement une vidéo que personne, hormis la police, n'a pu voir aura autant fait parler. Elle montre la bagarre entre militants d'extrême gauche et skinheads qui a coûté la vie à Clément Méric, le 5 juin dernier. Chacun en fait la preuve de sa thèse.
Mais que montre réellement ce document ? Mardi matin, RTL affirmait que la police avait récupéré une vidéo de la RATP montrant la bagarre, et qu'elle prouve que le jeune militant a donné le premier coup, avant d'être frappé au visage et de s'écrouler à terre.
Libération réplique peu après en affirmant, selon une source policière, que la vidéo n'avait filmé que les jambes des jeunes gens.
Dernier rebondissement hier après-midi : la RATP est formelle, les images ne viennent pas de ses caméras.
Une polémique qui agace la justice
En deux jours, ces images que personne n'a vues sont devenues des éléments à charge contre l'extrême gauche, que ses opposants lui envoient à la figure, notamment sur les réseaux sociaux, sur le thème : "c'est Clément Méric qui a cherché la bagarre".
Pour l'instant, la seule véritable information c'est que ni les médias, ni les juges, n'ont encore vu ces images. Quant à savoir d'où elles viennent, on sait simplement que la RATP ne les a pas fournies : ses caméras ne filment pas la voie publique.
La vidéo confirme surtout ce que l'on savait déjà : oui, il y a eu bagarre générale entre deux groupes. Non, Clément Méric n'a pas été lynché au sol par les skinheads.
"C'est une non-affaire, cette vidéo", s'agace une source policière. Le juge d'instruction, lui aussi, en a assez d'en entendre parler. Pour la justice, la question principale n'est de toute façon pas "qui a porté le premier coup ?". Pour les militants, c'est une autre histoire.
Le Texas exécute son 500e condamné à mort en trois décennies
Vue extérieure en date du 21 mai 2013 de l'établissement où se déroulent les exécutions capitales à Huntsville au Texas (Photo Chantal Valery. AFP)
Libération
Le Texas a exécuté mercredi soir son 500e condamné à mort, une femme noire de 52 ans, depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976 aux Etats-Unis.
Sur les 1.337 exécutions dénombrées depuis 1976 à l’échelle du pays, cet Etat du Sud en totalise à lui seul plus du tiers. «Une sinistre étape», a commenté l’avocate de l’exécutée, Maurie Levin.
Kimberly McCarthy, qui a passé 14 ans dans le couloir de la mort du Texas, a été déclarée morte par injection létale à 18H37 (23H37 GMT) à «Walls Unit», la prison du centre de Huntsville, a déclaré un porte-parole du ministère de la Justice texan.
Dans cette jolie petite ville du nord de Houston, le temps s’est arrêté mercredi soir pour cette ancienne droguée condamnée à mort pour le meurtre sauvage d’une vieille dame en 1997 lors d’un cambriolage dans le comté de Dallas.
La quinquagénaire noire avait bénéficié de deux sursis de dernière minute, fin janvier et début avril dernier, pour des soupçons de discrimination raciale au moment de la sélection du jury, quasi-exclusivement composé de Blancs, qui l’avait condamnée à mort.
Son avocate Maurie Levin avait épuisé tous les appels, jusqu’au tout récent refus de la cour pénale d’appel du Texas de réexaminer son dossier.
«S’il y avait encore un recours possible, je le ferais», a-t-elle dit à l’AFP peu avant l’exécution. Mais «pour des raisons de procédure, les recours n’ont jamais été examinés au fond», a-t-elle ajouté.
Devant la prison de Huntsville, une quarantaine de manifestants abolitionnistes se sont rassemblés dans une chaleur étouffante, derrière un ruban jaune mis en place par les autorités pénitentiaires.
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Exécutez la justice, pas les gens», «Cessez les exécutions au Texas», «la peine de mort est raciste», ou encore «les Texans contre les meurtres d’Etat».
«comme au Moyen Age»
«C’est un événement tragique», a déclaré à l’AFP Dennis Longmire, un professeur de l’université de Huntsville, militant de la première heure. «Mais la 500e exécution ne devrait pas recevoir plus d’attention que la première ou la 501e», a-t-il dit, devant les murs rouges de Huntsville.
«L’exécution de ce soir est tragique, mais elle n’est pas plus tragique que la prochaine ou celle d’il y a deux semaines», a-t-il ajouté.
«C’est très triste et horrible, on se croirait au Moyen Age, pas en 2013», avait déclaré récemment à l’AFP Gloria Rubac, une autre militante également sur place. «Il est temps que le Texas entre dans le XXIe siècle, le monde nous regarde».
«C’est incroyable qu’ils fassent cela, cela n’a aucun sens», s’est indigné auprès de l’AFP Sheryl Smith, pasteur de l’Eglise méthodiste, juste après l’exécution. «Cette 500e exécution braque le projecteur sur le Texas, j’espère que cela apportera un peu d’air frais et fera pression pour changer les choses».
Kimberley McCarthy avait été condamnée à mort en novembre 1998. La sentence avait annulée en appel puis confirmée lors d’un second procès en novembre 2002.
Il s’agit de la 17e exécution aux Etats-Unis au cours des six premiers mois, dont 8 au Texas.
C’est aussi la treizième femme à être exécutée dans le pays depuis 1976, selon le Centre d’information sur la peine capitale (DPIC). La dernière femme à avoir été exécutée est Teresa Lewis, le 23 septembre 2010 en Virginie (est).
Le Texas, qui avait repris les exécutions en 1982, après la levée d’un moratoire de la Cour suprême des Etats-Unis, a exécuté trois femmes depuis cette date, sur 500 exécutions, mais huit autres attendent dans le couloir de la mort.
«Parmi ces 500 hommes et femmes, il y a des noms qui symbolisent tout ce qu’il y a de plus mauvais dans la peine de mort, qui se termine par le cauchemar ultime: l’exécution d’un innocent», a déclaré Kristin Houlé, directrice de la Coalition du Texas pour l’abolition de la peine capitale (TCADP), citant certains des dix hommes exécutés malgré de sérieux doutes sur leur culpabilité.
Sur les 1.337 exécutions dénombrées depuis 1976 à l’échelle du pays, cet Etat du Sud en totalise à lui seul plus du tiers. «Une sinistre étape», a commenté l’avocate de l’exécutée, Maurie Levin.
Kimberly McCarthy, qui a passé 14 ans dans le couloir de la mort du Texas, a été déclarée morte par injection létale à 18H37 (23H37 GMT) à «Walls Unit», la prison du centre de Huntsville, a déclaré un porte-parole du ministère de la Justice texan.
Dans cette jolie petite ville du nord de Houston, le temps s’est arrêté mercredi soir pour cette ancienne droguée condamnée à mort pour le meurtre sauvage d’une vieille dame en 1997 lors d’un cambriolage dans le comté de Dallas.
La quinquagénaire noire avait bénéficié de deux sursis de dernière minute, fin janvier et début avril dernier, pour des soupçons de discrimination raciale au moment de la sélection du jury, quasi-exclusivement composé de Blancs, qui l’avait condamnée à mort.
Son avocate Maurie Levin avait épuisé tous les appels, jusqu’au tout récent refus de la cour pénale d’appel du Texas de réexaminer son dossier.
«S’il y avait encore un recours possible, je le ferais», a-t-elle dit à l’AFP peu avant l’exécution. Mais «pour des raisons de procédure, les recours n’ont jamais été examinés au fond», a-t-elle ajouté.
Devant la prison de Huntsville, une quarantaine de manifestants abolitionnistes se sont rassemblés dans une chaleur étouffante, derrière un ruban jaune mis en place par les autorités pénitentiaires.
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Exécutez la justice, pas les gens», «Cessez les exécutions au Texas», «la peine de mort est raciste», ou encore «les Texans contre les meurtres d’Etat».
«comme au Moyen Age»
«C’est un événement tragique», a déclaré à l’AFP Dennis Longmire, un professeur de l’université de Huntsville, militant de la première heure. «Mais la 500e exécution ne devrait pas recevoir plus d’attention que la première ou la 501e», a-t-il dit, devant les murs rouges de Huntsville.
«L’exécution de ce soir est tragique, mais elle n’est pas plus tragique que la prochaine ou celle d’il y a deux semaines», a-t-il ajouté.
«C’est très triste et horrible, on se croirait au Moyen Age, pas en 2013», avait déclaré récemment à l’AFP Gloria Rubac, une autre militante également sur place. «Il est temps que le Texas entre dans le XXIe siècle, le monde nous regarde».
«C’est incroyable qu’ils fassent cela, cela n’a aucun sens», s’est indigné auprès de l’AFP Sheryl Smith, pasteur de l’Eglise méthodiste, juste après l’exécution. «Cette 500e exécution braque le projecteur sur le Texas, j’espère que cela apportera un peu d’air frais et fera pression pour changer les choses».
Kimberley McCarthy avait été condamnée à mort en novembre 1998. La sentence avait annulée en appel puis confirmée lors d’un second procès en novembre 2002.
Il s’agit de la 17e exécution aux Etats-Unis au cours des six premiers mois, dont 8 au Texas.
C’est aussi la treizième femme à être exécutée dans le pays depuis 1976, selon le Centre d’information sur la peine capitale (DPIC). La dernière femme à avoir été exécutée est Teresa Lewis, le 23 septembre 2010 en Virginie (est).
Le Texas, qui avait repris les exécutions en 1982, après la levée d’un moratoire de la Cour suprême des Etats-Unis, a exécuté trois femmes depuis cette date, sur 500 exécutions, mais huit autres attendent dans le couloir de la mort.
«Parmi ces 500 hommes et femmes, il y a des noms qui symbolisent tout ce qu’il y a de plus mauvais dans la peine de mort, qui se termine par le cauchemar ultime: l’exécution d’un innocent», a déclaré Kristin Houlé, directrice de la Coalition du Texas pour l’abolition de la peine capitale (TCADP), citant certains des dix hommes exécutés malgré de sérieux doutes sur leur culpabilité.
Affaire Tapie : Rocchi, le fonctionnaire qui coûte cher
L'ex-président de la CDR est épinglé par la Cour des Comptes pour sa gestion de la liquidation de l'Entreprise minière et chimique (EMC).
Jean-François Rocchi (IP3 PRESS/MAXPPP)
Dans un référé envoyé au ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, le 27 mars, la Cour des Comptes ouvre un deuxième dossier Jean-François Rocchi. Ce dernier, qui a été mis en examen le 12 juin dans l'affaire de l'arbitrage Tapie pour "escroquerie en bande organisée" et "usage abusif de pouvoirs sociaux" lorsqu'il était président du CDR [la structure qui gère les actifs pourris du Crédit lyonnais, NDLR], est aussi épinglé pour sa gestion de la liquidation de l'Entreprise minière et chimique (EMC) de 2006 à 2010.
Que lui reproche-t-on ? D'avoir laissé dériver les honoraires du cabinet d'avocats August & Debouzy. Contrairement aux procédures prévues, Jean-François Rocchi n'aurait pas soumis au contrôleur chargé de valider les dépenses les lettres de mission de ce cabinet, datant de février 2010 et prévoyant des honoraires de 500.000 euros. Un oubli d'autant plus dommageable que les frais engagés "ont été en définitive de l'ordre de 1,2 million d'euros, soit plus du double de ceux prévus".
La Cour a également retrouvé un contrat de 2003 pour la cession d'une division d'EMC. Honoraires prévisionnels d'August & Debouzy : 60.000 euros. Au final EMC SA a réglé 1,8 million d'euros.
"La Cour attire l'attention sur les dérives, notamment de coût, résultant de contrats insuffisamment précis et contraignants avec des prestataires extérieurs", insiste Didier Migaud, le premier président de la Cour des Comptes. Ce sont déjà les magistrats de la rue Cambon qui avaient révélé qu'August & Debouzy avait touché 4 millions d'euros dans l'arbitrage Tapie pour défendre le CDR présidé par... Rocchi.
Sophie Fay
L'autorisation des actions de groupe est l'une des mesures phares de ce projet de loi porté par le ministre déléguée à la Consommation Benoît Hamon. Elle permettra la possibilité pour des consommateurs s'estimant lésés d'intenter des actions de groupe afin de demander réparation des préjudices subis.
Une première pour les actions de groupe en France certes, mais qui semble toutefois très modérée par rapport à leurs pendants américains, les "class actions". "La première limite concerne la matière dans laquelle l’action de groupe est introduite, à savoir le droit de la consommation, expliquait en mai à L'Usine Nouvelle Nicolas Contis, avocat associé du cabinet Kalliopé. Elle ne concerne que les consommateurs, à l’exclusion du BtoB."
Le lobby des groupes industriels, qui a longtemps réussi à repousser l’introduction de ce principe en droit français, a permis de circoncire la procédure au maximum. Selon l'AFP, tout recours en justice devra être mené par l'une des 16 associations nationales agréées de défense des consommateurs.
Plusieurs domaines sont d'ailleurs exclus du champ de l'action de groupe à la française : la santé et l'environnement. Une loi les élargissant à la santé a par ailleurs été annoncée par la ministre Marisol Touraine pour 2014.
"Le consommateur ne sera plus seul face aux professionnels pour obtenir réparation d'un préjudice économique dans le champ de la consommation et de la concurrence. En redonnant du pouvoir aux citoyens, nous leur donnons les moyens d'une réelle citoyenneté économique", a commenté Benoît Hamon après le vote, comme le rapporte l'AFP.
Que lui reproche-t-on ? D'avoir laissé dériver les honoraires du cabinet d'avocats August & Debouzy. Contrairement aux procédures prévues, Jean-François Rocchi n'aurait pas soumis au contrôleur chargé de valider les dépenses les lettres de mission de ce cabinet, datant de février 2010 et prévoyant des honoraires de 500.000 euros. Un oubli d'autant plus dommageable que les frais engagés "ont été en définitive de l'ordre de 1,2 million d'euros, soit plus du double de ceux prévus".
La Cour a également retrouvé un contrat de 2003 pour la cession d'une division d'EMC. Honoraires prévisionnels d'August & Debouzy : 60.000 euros. Au final EMC SA a réglé 1,8 million d'euros.
"La Cour attire l'attention sur les dérives, notamment de coût, résultant de contrats insuffisamment précis et contraignants avec des prestataires extérieurs", insiste Didier Migaud, le premier président de la Cour des Comptes. Ce sont déjà les magistrats de la rue Cambon qui avaient révélé qu'August & Debouzy avait touché 4 millions d'euros dans l'arbitrage Tapie pour défendre le CDR présidé par... Rocchi.
Sophie Fay
L'action de groupe adoptée par les députés, une première en France
Par Elodie Vallerey
Les Français s'estimant lésés de manière collective par une entreprise pourront avoir recours à une procédure collective en justice, l'action de groupe, à l'instar de ce qui existe déjà aux Etats-Unis avec les "class actions".
L'instauration, pour la première fois en France, des actions de groupe a suscité l'engouement de l'ensemble des députés de gauche lors d'un vote le 26 juin en rapport avec la loi sur la consommation actuellement débattue à l'Assemblée nationale.L'autorisation des actions de groupe est l'une des mesures phares de ce projet de loi porté par le ministre déléguée à la Consommation Benoît Hamon. Elle permettra la possibilité pour des consommateurs s'estimant lésés d'intenter des actions de groupe afin de demander réparation des préjudices subis.
Le lobby des groupes industriels, qui a longtemps réussi à repousser l’introduction de ce principe en droit français, a permis de circoncire la procédure au maximum. Selon l'AFP, tout recours en justice devra être mené par l'une des 16 associations nationales agréées de défense des consommateurs.
Plusieurs domaines sont d'ailleurs exclus du champ de l'action de groupe à la française : la santé et l'environnement. Une loi les élargissant à la santé a par ailleurs été annoncée par la ministre Marisol Touraine pour 2014.
"Le consommateur ne sera plus seul face aux professionnels pour obtenir réparation d'un préjudice économique dans le champ de la consommation et de la concurrence. En redonnant du pouvoir aux citoyens, nous leur donnons les moyens d'une réelle citoyenneté économique", a commenté Benoît Hamon après le vote, comme le rapporte l'AFP.
SOCIAL
SNCM: les syndicats suspendent leur préavis de grève
Les syndicats de la SNCM ont décidé dans la nuit de mercredi à jeudi de suspendre leur préavis de grève reconductible prévu à compter de jeudi 06h00, après avoir obtenu des réponses sur l'avenir de la compagnie maritime lors d'une réunion mercredi au ministère des Transports, a-t-on appris auprès d'un de leurs représentants.
C'est sur la base de "l'ensemble des réponses apportées par les actionnaires et le ministre des Transports et du courrier supplémentaire du ministre des Transports" reçu par les syndicats jeudi à 0H20, que cette décision de suspension a été prise, a indiqué à l'AFP le représentant de la CGT Marins Frédéric Alpozzo, au nom de l'intersyndicale CFDT-CFE-CGC-CGT-CFTC-FO.
Ces réponses du ministère et des actionnaires doivent être présentées jeudi en début de matinée aux salariés et à l'encadrement de l'entreprise, réunis en assemblée générale sur le port de Marseille, a précisé la même source, ajoutant que l'intersyndicale serait de nouveau reçue au ministère des Transports à Paris à la mi-juillet.
Dans le courrier envoyé dans la nuit aux responsables syndicaux, le ministère confirme que "l'Etat s'est immédiatement pourvu en cassation auprès de la Cour de justice européenne" pour s'opposer à la condamnation de la SNCM par Bruxelles à rembourser, d'ici à fin août, 220 millions d'euros d'aides publiques reçues entre 2007 et 2013 et jugées illégales.
Le ministère indique également dans ce texte que "les actionnaires, et parmi eux l'Etat, travaillent actuellement à la définition des modalités de financement les plus adaptées du plan industriel approuvé en Conseil de surveillance du 20 juin" qui permettra à la compagnie "la mise en oeuvre d'une réponse compétitive dans le cadre de la négociation directe relative à l'attribution de la délégation de service public" (DSP) de la desserte de la Corse.
Le plan de sauvetage de la SNCM annoncé le 20 juin prévoit la suppression de plus de 500 postes - sans licenciement - sur 2.600 salariés et l'acquisition de nouveaux navires. Les syndicats réclamaient depuis des engagements financiers permettant de le réaliser.
Autre demande satisfaite, la montée de Veolia Environnement au capital de la SNCM, qui deviendrait actionnaire majoritaire direct, a été repoussée. "Il faut d'abord assurer l'avenir de la SNCM et ensuite la question de l'actionnariat se posera", a indiqué le représentant de la CGT Marins.
Les syndicats souhaitaient ce report afin notamment que la SNCM puisse participer de manière plus sereine à l'appel d'offres concernant la DSP de la desserte de la Corse pour la période 2014-2023. La décision de la Collectivité territoriale de Corse doit intervenir en septembre.
Alarmées par la perspective d'un plan industriel aux contours flous et d'un renforcement de Veolia dans le capital de l'entreprise, les organisations syndicales avaient déposé fin mai dans une quasi unanimité un préavis de grève renouvelable pour jeudi, arme lourde en début de haute saison touristique et à deux jours du départ du Tour de France en Corse.
"Dans le procès-verbal qui m'est remis par les enquêteurs, ils [Bouygues] sont mis en cause en leur qualité de donneur d'ordre. Ce n'est pas le cas d'EDF", a confirmé M. Bouillard qui avait annoncé en juillet 2011 l'ouverture d'une enquête préliminaire pour travail dissimulé visant notamment le groupe de BTP.
DIX MILLIONS D'EUROS DE DETTES À L'URSAFF
Deux sous-traitants de Bouygues sont accusés de ne pas avoir payé leurs cotisations sociales, de prêt illicite de main-d'œuvre et de marchandage. Il s'agit de l'entreprise roumaine Elco et de la chypriote Atlanco, avec qui Bouygues avait annoncé rompre son contrat en juillet 2011 juste après l'annonce des irrégularités. Environ 700 salariés, essentiellement des Roumains et des Polonais, ayant travaillé sur l'EPR entre 2008 et 2012, sont concernés, selon le parquet. Les deux sociétés auraient une dette d'au moins dix millions d'euros de cotisation à l'égard de l'Ursaff, en grande partie liée au chantier de l'EPR, selon le parquet.
Dans cette enquête il est également question de sous-déclaration des accidents du travail. Par ailleurs le conseil des prud'hommes de Cherbourg a examiné mercredi la plainte de seize salariés polonais contre Bouygues pour des problèmes similaires. La décision doit être rendu le 4 décembre.
Selon le Canard enchaîné, Bouygues a, en outre, été condamné en février pour licenciement sans cause réelle ni sérieuse d'un responsable de la sécurité sur le chantier. La partie génie civile du chantier, qui a employé jusqu'à 3 300 personnes, est aujourd'hui achevée à 95 % selon EDF
Ces réponses du ministère et des actionnaires doivent être présentées jeudi en début de matinée aux salariés et à l'encadrement de l'entreprise, réunis en assemblée générale sur le port de Marseille, a précisé la même source, ajoutant que l'intersyndicale serait de nouveau reçue au ministère des Transports à Paris à la mi-juillet.
Dans le courrier envoyé dans la nuit aux responsables syndicaux, le ministère confirme que "l'Etat s'est immédiatement pourvu en cassation auprès de la Cour de justice européenne" pour s'opposer à la condamnation de la SNCM par Bruxelles à rembourser, d'ici à fin août, 220 millions d'euros d'aides publiques reçues entre 2007 et 2013 et jugées illégales.
Le ministère indique également dans ce texte que "les actionnaires, et parmi eux l'Etat, travaillent actuellement à la définition des modalités de financement les plus adaptées du plan industriel approuvé en Conseil de surveillance du 20 juin" qui permettra à la compagnie "la mise en oeuvre d'une réponse compétitive dans le cadre de la négociation directe relative à l'attribution de la délégation de service public" (DSP) de la desserte de la Corse.
Le plan de sauvetage de la SNCM annoncé le 20 juin prévoit la suppression de plus de 500 postes - sans licenciement - sur 2.600 salariés et l'acquisition de nouveaux navires. Les syndicats réclamaient depuis des engagements financiers permettant de le réaliser.
Autre demande satisfaite, la montée de Veolia Environnement au capital de la SNCM, qui deviendrait actionnaire majoritaire direct, a été repoussée. "Il faut d'abord assurer l'avenir de la SNCM et ensuite la question de l'actionnariat se posera", a indiqué le représentant de la CGT Marins.
Les syndicats souhaitaient ce report afin notamment que la SNCM puisse participer de manière plus sereine à l'appel d'offres concernant la DSP de la desserte de la Corse pour la période 2014-2023. La décision de la Collectivité territoriale de Corse doit intervenir en septembre.
Alarmées par la perspective d'un plan industriel aux contours flous et d'un renforcement de Veolia dans le capital de l'entreprise, les organisations syndicales avaient déposé fin mai dans une quasi unanimité un préavis de grève renouvelable pour jeudi, arme lourde en début de haute saison touristique et à deux jours du départ du Tour de France en Corse.
EPR : Bouygues fortement soupçonné de travail illégal
Le Monde.fr avec AFP
Des "charges sérieuses" de travail illégal pèsent contre Bouygues sur le chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche) après deux ans d'enquête préliminaire. C'est ce qu'a indiqué jeudi le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard, qui décidera d'ici à la fin de l'année d'engager ou non des poursuites.
Une source judiciaire proche de l'enquête a par ailleurs assuré qu'il y avait "beaucoup" de probabilité que l'enquête aboutisse à un procès en correctionnelle, sans doute début 2014. Des dirigeants de Bouygues, d'EDF – dont le directeur du chantier, Antoine Ménager – avaient été placés en garde à vue en novembre dans le cadre de cette enquête, mais ils sont ressortis sans poursuite."Dans le procès-verbal qui m'est remis par les enquêteurs, ils [Bouygues] sont mis en cause en leur qualité de donneur d'ordre. Ce n'est pas le cas d'EDF", a confirmé M. Bouillard qui avait annoncé en juillet 2011 l'ouverture d'une enquête préliminaire pour travail dissimulé visant notamment le groupe de BTP.
DIX MILLIONS D'EUROS DE DETTES À L'URSAFF
Deux sous-traitants de Bouygues sont accusés de ne pas avoir payé leurs cotisations sociales, de prêt illicite de main-d'œuvre et de marchandage. Il s'agit de l'entreprise roumaine Elco et de la chypriote Atlanco, avec qui Bouygues avait annoncé rompre son contrat en juillet 2011 juste après l'annonce des irrégularités. Environ 700 salariés, essentiellement des Roumains et des Polonais, ayant travaillé sur l'EPR entre 2008 et 2012, sont concernés, selon le parquet. Les deux sociétés auraient une dette d'au moins dix millions d'euros de cotisation à l'égard de l'Ursaff, en grande partie liée au chantier de l'EPR, selon le parquet.
Dans cette enquête il est également question de sous-déclaration des accidents du travail. Par ailleurs le conseil des prud'hommes de Cherbourg a examiné mercredi la plainte de seize salariés polonais contre Bouygues pour des problèmes similaires. La décision doit être rendu le 4 décembre.
Selon le Canard enchaîné, Bouygues a, en outre, été condamné en février pour licenciement sans cause réelle ni sérieuse d'un responsable de la sécurité sur le chantier. La partie génie civile du chantier, qui a employé jusqu'à 3 300 personnes, est aujourd'hui achevée à 95 % selon EDF
SOCIETE
Brésil: la corruption, un sport national aggravé
par l'impunité
La presse et le cinéma montrent la corruption au Brésil comme un monstre à plusieurs têtes, avec la police, classe politique et entrepreneurs véreux en têtes d'affiche: pots de vins, paiement de faveurs, trafic d'influence.
"La corruption coûte de 50 à 80 milliards de reais par an (environ 18 à 28 milliards d'euros) au pays, l'équivalent de 1,4 à 2,3% de toute la richesse produite (PIB)", déclare à l'AFP, le secrétaire général et fondateur de l'ONG "Comptes ouverts", Gil Castello Branco.
"Cela correspond à ce que le gouvernement a investi en quatre ans (50 mds reais) dans son programme d'accélération de la croissance, en routes, aéroports, ports ou encore à la construction de près d'un million de logements ou de 57.600 écoles", souligne-t-il.
Les chiffres sont issus d'une étude de décembre 2012, de la puissante Fédération des industries de Sao Paulo (Fiesp), qui a essayé de quantifier ce fléau.
Septième économie de la planète, le Brésil arrive juste derrière la Chine parmi les pays émergents les plus corrompus, selon l'ONG Transparency International.
"La note du Brésil est inférieure à 4 sur 10 depuis 1995", déplore Claudio Abramo le directeur de Transparency Brésil.
Les Brésiliens ont le sentiment que "le crime paye", que le Brésil est le pays de l'impunité, ce qui entraine une "tolérance brésilienne" à la corruption, selon lui.
Plusieurs facteurs y contribuent: l'immunité parlementaire, le fait que les élus ne peuvent être jugés par des tribunaux ordinaires, un secret bancaire excessif, le financement des campagnes électorales par des entreprises privées qui se voient attribuer ensuite des marchés publics.
"Il y une pratique enracinée au Brésil: la répartition des principaux postes du gouvernement entre les partis alliés en échange de leur appui parlementaire", explique Claudio Abramo.
Et tout ceci avec, en toile de fond, la lenteur de la justice et l'impunité, selon les experts.
La Cour suprême a condamné l'an dernier à de lourdes peines de prison d'anciens ministres et dirigeants du Parti des travailleurs (PT, gauche) au pouvoir dans le cadre du vaste procès de corruption du "Mensalao".
Ces derniers ont été reconnus coupables d'achats de vote de députés de partis alliés au parlement en 2005, pendant le premier mandat de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, qui avait échappé de peu à la destitution.
"Mais dans le cas du Mensalao, il faudra attendre encore deux ans pour conclure; la population ne croit plus qu'ils iront en prison", estime Castello Branco.
"Honte d'être honnête"
Certains historiens attribuent à la corruption des racines historiques: la colonisation portugaise "qui a crée le personnage du capitaine tout puissant dans une région" et la longue période de l'esclavage (aboli en 1888 seulement) où tout type d'exploitation était permis.
"On en vient presque à avoir honte d'être honnête", plaisante Castello Branco. Du coup, tout le monde finit par trouver normal d'acheter des CDs piratés, de payer des pots-vins des policiers mal formés et mal payés ou de doubler en voiture sur la bande d'arrêt d'urgence des autoroutes.
Au Sénat, 140 projets de loi contre la corruption jamais examinés moisissent dans les tiroirs.
Après quinze jours de fronde sociale et de manifestations historiques, les protestataires ont obtenu quelques timides avancées.
La présidente Dilma Rousseff a proposé de criminaliser le délit de corruption en l'assortissant de peines très sévères.
Pour la première fois en 25 ans, la Cour suprême a ordonné l'incarcération immédiate d'un député condamné en 2010 pour malversations.
Et dans la nuit de mardi à mercredi, les députés ont enterré en un temps record et à une majorité écrasante un projet très critiqué par la rue visant à retirer leurs pouvoirs d'enquête aux parquets, en pointe dans les affaires de corruption.
"Il y a un mois ce projet aurait été approuvé", affirme M.Castello Branco.
Le gouvernement vise 100.000 hommes en congé parental en 2017
La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, estime qu’on pourrait porter le nombre des hommes ayant recours au congés parental à 100.000 d’ici la fin du quinquennat, contre 18.000 actuellement.
Le projet de réforme du congé parental pourrait porter le nombre des hommes y ayant recours à 100.000 d’ici 2017, contre 18.000 actuellement, a estimé jeudi la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. « 97% des congés parentaux sont aujourd’hui pris par les femmes », a souligné la ministre lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis). Le projet de loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes , qui sera présenté le 3 juillet en conseil des ministres, comprend des mesures visant à inciter les pères à y recourir davantage, en instaurant une période de partage.
Les parents d’un seul enfant, qui ont aujourd’hui droit à six mois de congé, pourront prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent qui en soit bénéficiaire. A partir de deux enfants, la durée du congé restera de trois ans, à condition que six mois soient pris par le second parent. Sinon, il sera raccourci à deux ans et demi. « On s’est beaucoup inspirés de l’exemple allemand », a indiqué Najat Vallaud-Belkacem, évoquant une réforme adoptée en 2007 dans ce pays. « Ils avaient 3 ou 4% seulement d’hommes qui prenaient le congé parental. Trois ans plus tard, ils étaient à 20% ».
Création de places de crèches
En France, « on peut estimer qu’aujourd’hui, sur 540.000 personnes en congé parental, il y a 18.000 hommes », a-t-elle ajouté. « On pourrait peut-être d’ici la fin du quinquennat passer de 18.000 à 100.000 hommes en congé parental. C’est un objectif assez ambitieux ». Une étude de l’Insee montre qu’après une naissance, plus d’une mère sur deux (55 % précisément) a réduit ou interrompu son activité professionnelle au moins un mois (au delà du congé maternité), alors que seul un homme sur neuf (12 %) va au delà de son congé de paternité.
La réforme du Complément Libre Choix d’Activité (CLCA) vise à « s’attaquer à l’inégale répartition des responsabilités parentales et tâches domestiques » et à lutter contre l’éloignement des mères du marché du travail, a souligné la ministre. « En moyenne, une année d’interruption d’activité pour une femme équivaut à 10% de décrochage de salaire » par rapport aux hommes, « qui ne se rattrape jamais ».
La ministre n’a pas chiffré l’impact financier de la réforme sur les finances publiques, mais précisé que « toute recette qui serait dégagée sera déployée vers la création de places de crèches ». Le gouvernement a annoncé le 3 juin son objectif de développer 275.000 places d’accueil pour les enfants de moins de trois ans, dont 100.000 en crèche. Le projet de loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes comprend d’autres mesures de lutte contre les impayés de pensions alimentaires et les violences conjugales, et pour la parité dans les sphères privée et publique.
Source AFP
DIVERS
Afrique du Sud : Mandela sous assistance respiratoire
Le chef de l’Etat, Jacob Zuma, a annulé un déplacement prévu jeudi au Mozambique. L’ancien président Nelson Mandela, a été placé sous assistance respiratoire.
L’Afrique du Sud se préparait jeudi matin à l’annonce prochaine du décès de son ancien président Nelson Mandela, placé sous assistance respiratoire. Après avoir rendu visite à son illustre prédécesseur à l’hôpital mercredi dans la soirée, le chef de l’Etat, Jacob Zuma, a annulé un déplacement prévu ce jeudi au Mozambique. Or, ses services avaient pourtant confirmé sa présence à ce sommet régional à plusieurs reprises ces dernières heures.
L’état de santé de Nelson Mandela s’est aggravé durant le week-end. Il avait été hospitalisé à Pretoria en urgence le 8 juin après une récidive de l’infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi. Le héros de la lutte contre l’apartheid se trouve « dans un état toujours critique (....) les médecins qui font toujours tout leur possible pour assurer son bien-être », souligne le dernier communiqué de la présidence. Le prix Nobel de la paix 1993 est sous assistance respiratoire, a précisé Napilisi Mandela, un chef de clan venu de sa région natale du Transkei (sud) qui lui a rendu visite mercredi. « Oui, il utilise des machines pour respirer », a déclaré le chef traditionnel. « C’est triste, mais c’est tout ce qu’on peut faire. »
Les problèmes pulmonaires à répétition du père de la nation sud-africaine, dont c’est le quatrième séjour à l’hôpital depuis décembre, sont probablement liés aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap. Il y a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l’apartheid.
Les visites se multiplient
Le prix Nobel de la paix 1993 est sous assistance respiratoire, a précisé Napilisi Mandela, un chef de clan venu de sa région natale du Transkei (sud) qui lui a rendu visite à Pretoria mercredi. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon déclaré que le monde entier priait pour Nelson Mandela, « l’un des géants du 20e siècle » selon lui. L’ancienne chef de la diplomatique américaine, Hillary Clinton, a elle aussi envoyé dans un tweet « son amour et ses prières à notre grand ami Madiba, à sa famille et à son pays en cette période difficile ». La Maison Blanche a également témoigné son affection, sans préciser si l’état critique du héraut de la lutte anti-apartheid risquait d’affecter la venue du président Barack Obama, attendu en Afrique du sud à partir de vendredi dans le cadre de sa tournée africaine.
Quoiqu’il en soit, les visites se sont multipliées à l’hôpital ces deux derniers jours. D’abord réservées à la famille, elles ont été élargies à des proches, l’ancien médecin de Mandela et des ministres - notamment Nosoviwe Mapisa-Nqakula, la titulaire de la Défense, qui est aussi chargée de la santé des anciens chefs d’Etat. Des aînés et chefs traditionnels du clan royal des Thembus, auquel appartient Nelson Mandela, se sont rendus à son chevet mercredi. Cette visite a été décidée lors d’une réunion familiale mardi à Qunu (sud), le village où Mandela dit avoir passé les plus belles années de son enfance et où il a souhaité être inhumé.
LES ECHOS
Revue de presse
BRUXELLES ET LA FRANCE
Le Figaro (Gaëtan de Capèle)
Comme quelques pays moins sérieux que les autres, la France se trouve aujourd'hui incapable d'honorer ses promesses pour rétablir ses comptes. Bruxelles, qui n'y est pour rien, a accepté un délai de grâce, conformément au pacte budgétaire européen que Paris vient à peine de voter. Voilà bien tout le problème de la posture française : peut-on sérieusement édicter des règles et s'en affranchir à la première occasion ? Est-il sérieux de s'en prendre à ceux que l'on a chargés de les faire respecter ? Dans ces conditions, est-on crédible lorsque l'on propose, comme François Hollande, de pousser encore davantage la gouvernance économique européenne ? La Commission européenne - mais aussi l'Allemagne et tant d'autres - ne demande pas la lune à la France ! Simplement d'engager enfin de vraies réformes structurelles - au premier rang desquelles celle des retraites - afin de restaurer sa compétitivité. C'est peut-être désagréable, mais tellement urgent !
Ouest-France (Laurent Marchand)
En fait, au-delà de Barroso, ce que ce feuilleton révèle, c'est la misère du décor dans lequel la campagne électorale pour les prochaines européennes est en train d'être lancée. Avec un paradoxe qu'il convient d'énoncer. Durant les deux mandats de M. Barroso, ce sont les Européens les plus convaincus, les tenants de la nécessité d'un saut fédéral, qui n'ont cessé de le critiquer. Pour son manque d'initiatives. Pour avoir affaibli la Commission et cédé à la logique intergouvernementale. Pour avoir accompagné la renationalisation de la politique européenne voulue, notamment, par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Aujourd'hui, ce sont les populistes de tous horizons, les socialistes français et même la Chancelière (en campagne électorale) qui frappent volontiers sur la Commission comme origine de tous les maux. Après avoir tout fait depuis dix ans pour aplatir Bruxelles sur sa seule bureaucratie, voilà que les leaders nationaux s'accordent pour en dénoncer l'intrusion. Cette tactique est électoralement payante sur une opinion exaspérée par la crise. Mais elle repose sur une série de mensonges dont une large partie de cette même opinion n'est pas dupe. Réduire Bruxelles à un secrétariat exécutif de la volonté des chefs d'État n'est ni sain ni suffisamment transparent. C'est ce mode de fonctionnement de la décennie Barroso qui a fait son temps, autant que celui qui l'a incarné.
SOCIAL
L'Humanité (Michel Guilloux)
Ce capitalisme financier qui rachète des usines pour les pressurer jusqu'à la moelle avant de les revendre a été souvent opposé à un capitalisme industriel. Dans ce monde-là, on fait partie de la même classe et l'on partage les mêmes critères d'enrichissement sur le dos du travail vivant. Et Michelin entend bien garder cette ligne de conduite jusqu'en 2015 au moins. Aux salariés, donc, de payer la note. Il se trouve que cela ne passe plus. On ne peut à la fois déjeuner avec le patron de Michelin et espérer garder la confiance de ceux qui ont cru que ça allait changer en vous élisant. À chausser les mêmes lunettes pour compter, on finit par être bien loin de ces derniers. Des vies vont dans le mur comme le pays lui-même.
La Croix (Guillaume Goubert)
Il est important de garder le regard fixé sur le chômage. La crise économique en cours passera, comme d'autres précédemment, la France reprendra le chemin de l'enrichissement qui ne s'est d'ailleurs quasiment jamais interrompu tandis que le nombre de demandeurs d'emploi grimpait. La crise du travail, elle, persistera, si nous ne nous décidons pas à la regarder en face pour chercher des remèdes non pas seulement conjoncturels mais aussi structurels : par une autre répartition de la richesse, par des mécanismes de protection sociale qui incitent davantage à l'emploi. Regarder la crise du travail, cela commence par accorder de l'attention à ceux qui en sont frappés. Comme dans cette édition de La Croix où nous donnons la parole à quatre chômeurs que nous retrouverons désormais régulièrement. Mais le moins longtemps possible, nous l'espérons.
LES AFFAIRES POLITICO-FINANCIERES
Le Télégramme (Hubert Coudurier)
DSK, Cahuzac : deux mâles dominants assurément narcissiques, qui se sont heurtés à la loi et auraient sûrement eu moins de problèmes dans la jungle des pays émergents où ils exerceraient plus facilement leur toute-puissance. Car en France, ce sera plus compliqué de revenir sur le devant de la scène même si on sent qu'ils en crèvent d'envie tandis que leurs anciens collègues aimeraient bien qu'ils se fassent oublier. À l'opposé de la normalité hollandaise parfois ennuyeuse, mais tout de même plus respectable, ces deux jaguars incontrôlables n'ont pas fini de jeter le trouble, nous inspirant dans leur flamboyance, un sentiment mêlé de fascination et de répulsion.
Dernières Nouvelles d'Alsace (Pascal Coquis)
Takieddine a suffisamment menti, ces dernières années, pour qu'on prenne ses déclarations avec des pincettes. Lâché par les barons de l'UMP qui pataugeaient il y a peu encore dans sa piscine, trahi par son épouse qui a livré ses petits secrets d'État au juge, il a toutes les raisons de vouloir se venger. Mais enfin, ses explications ne sont pas la façon la plus absurde de justifier les quelque cinq millions de Francs qui étaient opportunément apparus pour équilibrer les comptes de campagne de Balladur. Pas plus absurde en tout cas que d'expliquer leur provenance par la vente de tee-shirts, comme avait osé le faire l'ex-Premier ministre.
La Charente Libre (Dominique Garraud)
Sans précédent de cette ampleur depuis au moins une décennie, la grande braderie actuelle des affaires politico-financières est d'abord l'expression d'une justice désormais à même de faire son travail sans entraves. Il faut en faire crédit à François Hollande. Son risque déjà mesurable est de creuser encore davantage la défiance vis-à-vis des partis de gouvernement et de nourrir un vote protestataire dopé partout en Europe par les impuissances étatiques face à la crise. La modestie de la loi sur la transparence de la vie publique et les réticences parlementaires retenues lors de son examen ne suffiront pas à le conjurer.
Le Journal de la Haute-Marne (Christophe Bonnefoy)
On ne sait d'ailleurs plus, maintenant, dans quelle direction regarder. Les révélations succèdent aux révélations. Ici, c'est Jérôme Cahuzac qui vient expliquer ce qu'il veut bien expliquer devant la commission d'enquête parlementaire sur son compte à l'étranger. Là, c'est l'homme d'affaires Ziad Takieddine qui crée la surprise en affirmant avoir participé au financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur. Ailleurs, c'est, bien sûr, l'imbroglio de la vente d'Adidas. Et là, les acteurs ont pour nom Tapie, Lagarde et même, en filigrane, Sarkozy. Les affaires pourrissent décidément une vie politique qu'on souhaiterait plus vertueuse. Et finalement sont un peu comme le dopage et son cocktail explosif : une bonne dose d'inconscience, beaucoup d'imprudence, la prétention de se croire au-dessus des lois pour, finalement, un retour de bâton destructeur. La gloire éphémère des tricheurs, en quelque sorte. Au détriment de ce qui devrait être l'essentiel : l'action en politique, la beauté du geste en matière sportive.
La Montagne Centre France (Jacques Camus) Avec ce mélange habituel de cynisme, d'arrogance mais aussi d'apitoiement sur lui-même, Jérôme Cahuzac s'est surtout borné à dire froidement qu'il ne pouvait rien dire pour cause de procédure judiciaire en cours, tout en dédouanant totalement François Hollande. Prenons le pari que cette enquête parlementaire va faire pschitt, sans que l'on puisse être certain que l'exécutif ne savait rien. Plus loquace fut DSK, et moins indulgent aussi envers François Hollande. L'ancien patron du FMI a profité du tapis rouge déroulé par les sénateurs pour régler quelques comptes avec délectation. Là est le problème. Fallait-il complaisamment lui offrir cette tribune ? Sans porter atteinte à sa présomption " d'innocenté " ni sombrer dans le moralisme, il est permis d'en douter. C'est une question d'exemplarité de la vue publique. Dommage que les sénateurs ne l'aient pas compris. Avec ça, nos " rois de l'évasion " peuvent tout espérer.
La Nouvelle République du Centre-ouest (Olivier Pirot)
L'audition tant attendue de Jérôme Cahuzac par la commission d'enquête parlementaire n'a pas eu l'intérêt espéré. Rapidement - et après qu'on a compris que l'ancien ministre du Budget n'y était pas venu en dilettante ou en repentance - on a vu les limites d'un tel exercice. Ses contradicteurs, trop cadenassés par la procédure judiciaire en cours, qui ne les autorisaient pas à trop s'immiscer dans l'enquête, n'ont pas obtenu les réponses escomptées. L'ancien député-maire de Villeneuve-sur-Lot a parfaitement utilisé cette faille pour ne rien révéler de ses agissements fiscaux... et se dispenser d'excuses après ses mensonges à l'Assemblée. Pesant ses mots, il a fait la démonstration parfaite que son brillant cerveau gardait parfaitement en place tous les rouages circonstanciels de l'affaire. Sa stratégie est celle de celui qui s'est enfermé lui-même dans ses mensonges. Pris au piège entre sa suffisance et ses ambitions. Pour le reste, reprenant chaque intervenant sur ses imprécisions ou s'attachant surtout à réfuter certaines déclarations qu'on a pu lui prêter, il a fait " du Cahuzac " et a répété qu'il avait menti à tout le monde. Couvrant le Président, le gouvernement, son ministre de tutelle et louant même le travail de son administration, il a disculpé tout son entourage. Pour la transparence et la vérité, le chemin reste encore long. Mais on a aussi compris mercredi, qu'on n'avait pas fini d'entendre parler (de) Jérôme Cahuzac.
L'Est Républicain (Alain Dusart)
Dans une démocratie, une commission d'enquête parlementaire, est supposée éclairer sur un dysfonctionnement grave. Jérôme Cahuzac était auditionné hier par ses pairs. Pendant ce temps dans l'Hémicycle, ses anciens collègues votaient le premier volet de la loi sur la transparence politique. En mentant à la représentation nationale, Cahuzac mentait aux Français. Fidèle à lui-même, ambigu, un brin hautain, il n'a rien confessé de plus sur son compte suisse. Il faut dire que les questions souvent plus longues que les réponses, manquaient le plus souvent de clarté. Et les rares fois où elles manquèrent de faire mouche, Cahuzac s'est réfugié derrière l'enquête judiciaire en cours. Protégé par le secret bancaire suisse hier, et aujourd'hui par celui des investigations des juges. Pathétique spectacle, ni incisif, ni lisible. Autres ébats verbaux, pardon débats, autre chambre si l'on ose dire, DSK était devant le Sénat pour pérorer sur le rôle des banques dans l'évasion fiscale. Meilleur économiste du monde, voire de la galaxie, il a ravi ces aimables sénateurs repus de cette savante leçon avec son modeste ton professoral. Maigre consolation, ces doctes conférences, pathétique pour l'une, sidérante pour l'autre, n'étaient pas rémunérées. Enfin, à notre connaissance...
La Voix du Nord (Eric Dussart)
Hier, il en a franchi une porte annexe au guidon de son scooter et s'est présenté comme un coupable devant la représentation nationale. Il n'est plus député, il n'est plus membre du PS. Est-il encore seulement crédible ? Ses anciens amis du Parti socialiste doivent l'espérer de toutes leurs forces, aujourd'hui. Car il a tout fait pour les préserver. (...) Après avoir également protégé Pierre Moscovici (et aussi Manuel Valls et Christiane Taubira), il a ensuite rendu hommage au travail de l'administration fiscale, qui " a fait tout ce qu'elle a pu ". Pour le reste, c'est à peu près tout. À toutes les questions concernant les mouvements de fonds, leurs dates, leurs destinations, à celles qui concernaient un voyage vers la Suisse, il a refusé de répondre. Fermement.
La République des Pyrénées (Jean-Michel Helvig)
C'est un peu la nuit des morts-vivants en ce moment dans la classe politique. Comme dans des films à grand frisson, des " cadavres " sortent de leurs tombes pour venir hanter le monde réel. Et c'est sans doute mal venu alors que ceux qui peuplent ce monde-là sont en proie à bien des soucis. (...) Terrifiant tableau qui pourrait donner à croire que jamais la classe politique n'a été aussi corrompue. Mais si l'on reprend les faits incriminés, ils s'échelonnent des années 90 jusqu'aux années 2000. Comme si la Justice sortait elle aussi de ses bandelettes pour venir purger des fautes anciennes. Et si derrière cette accumulation d'affaires détestable pour l'esprit public, la bonne nouvelle n'était pas précisément que les temps de l'impunité sont en passe d'être révolus ?
SUJETS DIVERS
Libération (Alexandra Schwartzbrod)
Allez... reconnaissons-le, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine admiration pour ce jeune agent américain capable à lui seul de faire sortir de leurs gonds ces monstres froids que sont les dirigeants du monde, des Etats-Unis à la Chine en passant par la Russie, où Poutine -ancien espion lui-même- semble prendre un malin plaisir à regoûter aux intrigues qui ont fait les belles heures du KGB. Le spectacle nous change agréablement des bisbilles entre Barroso et Montebourg ou des affaires politico-crapoteuses qui n'en finissent plus de plomber la morale et notre moral.
Le Monde (Editorial)
Atténuation des émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques les plus polluantes, relance des énergies renouvelables, plan d'adaptation aux événements climatiques extrêmes dans un pays encore meurtri par les ravages de l'ouragan Sandy : ce discours était attendu par des Américains déçus par le piètre bilan de son premier mandat. Il ne l'était pas moins par tous ceux qui considèrent que les Etats-Unis, par leur inertie, tiennent depuis plusieurs années la négociation climatique internationale en otage. Les Américains ne sont pas les seuls responsables. Il reste que sans eux - deuxième pollueur de la planète après la Chine - aucun accord ambitieux n'est possible. (...)Le président, qui affirme l'ambition des Etats-Unis de mener le combat contre le changement climatique sur la scène mondiale, ne pourra faire l'économie du débat sur l'avenir s'il veut être jugé crédible par ses partenaires. Après des années d'immobilisme américain, le temps est au mouvement. Il faut s'en réjouir. D'autant que la Chine vient d'annoncer qu'elle allait bouger en ce sens. C'est important : sans les numéros un et deux de l'économie mondiale, rien n'est possible.
La Presse de la Manche (Jean Levallois)
Au Brésil, la situation est inquiétante, dans la mesure où les vibrations du développement risquent de faire dérailler cet Etat plein d'avenir. Après les manifestations issues de la profondeur du peuple brésilien qui traduisent un vrai mécontentement, une grande déception et un fort sentiment d'injustice, le peuple voit qu'une grande part de lui-même reste sur le bord de la route, alors que le progrès s'installe. Pour la présidente Dilma Rousseff, qui a succédé au charismatique Lula, il faut d'urgence réformer ce pays. Un référendum pour changer la Constitution est envisagé. Ce sera un signe. Mais ce n'est pas tant la Constitution que la société, l'organisation économique, les pratiques habituelles, qui sont à revoir. Les chantiers liés à la Coupe du monde de football font débat. Du moins, leur coût, ce n'est pourtant qu'une goutte d'eau dans l'océan des dépenses budgétaires, mais le symbole est là. Tout cet argent pourrait être utilisé pour soulager la misère. Vieux débat qu'on peut appliquer partout et tout le temps, qui n'est pas non plus une solution. En fait, un pays bien conduit, en bonne santé, est un pays où tout le monde a le sentiment de progresser ensemble. Dans l'équité.
Midi Libre (Yann Marec)
Trente ans de promesses. Des engagements. Des traités signés. De l'argent public dépensé. Et puis rien. Nous ne verrons pas le TGV du Languedoc-Roussillon, cette grande locomotive à leurres. La faute à qui ? À tout le personnel politique qui n'a jamais su profiter des moments de prospérité économique pour enclencher le mouvement. Au lieu de s'additionner, nos élus ont soustrait leur poids décisionnaire laissant la place à la division politique. Navrant pour notre essor, lorsque l'on sait qu'un développement économique passe par des voies de communication. C'est donc un grand raté pour notre région. Et aujourd'hui, alors que les caisses de l'État sont à sec, on en vient à prioriser les tracés. Le Languedoc-Roussillon relégué en seconde division paie les frais des actes manqués du passé. La tribune du Premier ministre nous renvoie à nos soi-disantes priorités : les TER et les Intercités. Belle perspective ! Et ce n'est pas une délégation de posture qui pourra changer la donne mardi prochain. Poli, le ministre va écouter. Mais il n'entendra pas. Bravo et merci pour ce Très Grand Vide messieurs...
Le Républicain Lorrain (Philippe Waucampt)
Secoués plus que d'autres par le bilan de la succession de scrutins partiels, les socialistes ont offert hier un aperçu de la riposte qu'ils mettent en place pour couper court au braconnage du Front national. Agir sur l'emploi avec l'annonce de dix mille contrats aidés supplémentaires dans l'Education nationale. Et taper sur l'Europe en accordant l'imprimatur de l'exécutif aux propos ébouriffants d'Arnaud Montebourg contre José Manuel Barroso. Bref, les réponses " de gauche " au délitement électoral du PS n'ont rien de bien nouveau. Leur platitude, pour ne pas dire leur inadéquation aux défis du moment, témoigne simplement du grand désarroi d'une famille politique qui n'a plus beaucoup de cartes en main un an après son arrivée au pouvoir. Sauf à dire la vérité aux électeurs : que, d'ordre structurel, la crise n'est nullement passagère. Et que la prospérité achetée à crédit est désormais derrière nous. Ce qui n'est pas enthousiasmant, on le comprend aisément.
Le Courrier Picard (Daniel Muraz)
S'étant vu fermer la porte législative, le lobby du gaz de schiste va-t-il réussir à passer par la fenêtre juridique ? C'est l'enjeu de la décision que va devoir prendre le Conseil d'État, et sans doute ensuite le Conseil constitutionnel, si la haute instance suit les recommandations du rapporteur au sujet de la demande de la société américaine Schuepbach. (....) Le climat a beaucoup évolué depuis l'été 2011. À l'époque, le texte n'avait été voté que par la droite, la gauche dénonçant une loi ambiguë et laissant trop de marge pour l'exploration et l'exploitation futures des gaz et huiles de schiste. Deux ans plus tard, l'opposition se fait nettement plus molle, chez certains au PS, sur cette question. Après avoir semblé prendre le parti des Verts en septembre dernier, François Hollande - deux mois et un " pacte de compétitivité " plus tard - se faisait, lui aussi, plus ambigu. Depuis, Arnaud Montebourg se fait ouvertement le promoteur de cette source d'énergie " made in France ". À l'heure où le chômage et la relance de l'activité économique sont les priorités affichées du gouvernement, les enjeux économiques et l'eldorado vanté par les partisans du gaz de schiste pourraient peser plus lourd que les risques sur l'environnement. Surtout si la fracture se consomme encore plus avec Europe Écologie.
L'Eclair des Pyrénées (Philippe Reinhard)
Le Parti socialiste et d'abord le président de la République et son premier ministre sont ainsi comptables d'un scandale d'État. Ils le paient très cher aujourd'hui. (...) Les choses peuvent-elles changer ? Le pouvoir en place peut-il se refaire une virginité ? C'est peu probable quand on voit la manière dont la majorité socialiste à l'Assemblée nationale a privé de sens la loi sur la moralisation de la vie publique. Le plus grave est que l'attitude de cette gauche qui aimerait que l'on croit qu'elle lave plus blanc que blanc a pour seul résultat de faire monter dans des proportions impressionnantes le Front national. Il est temps pour le pouvoir en place de faire son examen de conscience et de remettre un peu d'ordre dans ses rangs si la gauche veut vraiment combattre la montée et la banalisation du FN.
Le Figaro (Gaëtan de Capèle)
Comme quelques pays moins sérieux que les autres, la France se trouve aujourd'hui incapable d'honorer ses promesses pour rétablir ses comptes. Bruxelles, qui n'y est pour rien, a accepté un délai de grâce, conformément au pacte budgétaire européen que Paris vient à peine de voter. Voilà bien tout le problème de la posture française : peut-on sérieusement édicter des règles et s'en affranchir à la première occasion ? Est-il sérieux de s'en prendre à ceux que l'on a chargés de les faire respecter ? Dans ces conditions, est-on crédible lorsque l'on propose, comme François Hollande, de pousser encore davantage la gouvernance économique européenne ? La Commission européenne - mais aussi l'Allemagne et tant d'autres - ne demande pas la lune à la France ! Simplement d'engager enfin de vraies réformes structurelles - au premier rang desquelles celle des retraites - afin de restaurer sa compétitivité. C'est peut-être désagréable, mais tellement urgent !
Ouest-France (Laurent Marchand)
En fait, au-delà de Barroso, ce que ce feuilleton révèle, c'est la misère du décor dans lequel la campagne électorale pour les prochaines européennes est en train d'être lancée. Avec un paradoxe qu'il convient d'énoncer. Durant les deux mandats de M. Barroso, ce sont les Européens les plus convaincus, les tenants de la nécessité d'un saut fédéral, qui n'ont cessé de le critiquer. Pour son manque d'initiatives. Pour avoir affaibli la Commission et cédé à la logique intergouvernementale. Pour avoir accompagné la renationalisation de la politique européenne voulue, notamment, par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Aujourd'hui, ce sont les populistes de tous horizons, les socialistes français et même la Chancelière (en campagne électorale) qui frappent volontiers sur la Commission comme origine de tous les maux. Après avoir tout fait depuis dix ans pour aplatir Bruxelles sur sa seule bureaucratie, voilà que les leaders nationaux s'accordent pour en dénoncer l'intrusion. Cette tactique est électoralement payante sur une opinion exaspérée par la crise. Mais elle repose sur une série de mensonges dont une large partie de cette même opinion n'est pas dupe. Réduire Bruxelles à un secrétariat exécutif de la volonté des chefs d'État n'est ni sain ni suffisamment transparent. C'est ce mode de fonctionnement de la décennie Barroso qui a fait son temps, autant que celui qui l'a incarné.
SOCIAL
L'Humanité (Michel Guilloux)
Ce capitalisme financier qui rachète des usines pour les pressurer jusqu'à la moelle avant de les revendre a été souvent opposé à un capitalisme industriel. Dans ce monde-là, on fait partie de la même classe et l'on partage les mêmes critères d'enrichissement sur le dos du travail vivant. Et Michelin entend bien garder cette ligne de conduite jusqu'en 2015 au moins. Aux salariés, donc, de payer la note. Il se trouve que cela ne passe plus. On ne peut à la fois déjeuner avec le patron de Michelin et espérer garder la confiance de ceux qui ont cru que ça allait changer en vous élisant. À chausser les mêmes lunettes pour compter, on finit par être bien loin de ces derniers. Des vies vont dans le mur comme le pays lui-même.
La Croix (Guillaume Goubert)
Il est important de garder le regard fixé sur le chômage. La crise économique en cours passera, comme d'autres précédemment, la France reprendra le chemin de l'enrichissement qui ne s'est d'ailleurs quasiment jamais interrompu tandis que le nombre de demandeurs d'emploi grimpait. La crise du travail, elle, persistera, si nous ne nous décidons pas à la regarder en face pour chercher des remèdes non pas seulement conjoncturels mais aussi structurels : par une autre répartition de la richesse, par des mécanismes de protection sociale qui incitent davantage à l'emploi. Regarder la crise du travail, cela commence par accorder de l'attention à ceux qui en sont frappés. Comme dans cette édition de La Croix où nous donnons la parole à quatre chômeurs que nous retrouverons désormais régulièrement. Mais le moins longtemps possible, nous l'espérons.
LES AFFAIRES POLITICO-FINANCIERES
Le Télégramme (Hubert Coudurier)
DSK, Cahuzac : deux mâles dominants assurément narcissiques, qui se sont heurtés à la loi et auraient sûrement eu moins de problèmes dans la jungle des pays émergents où ils exerceraient plus facilement leur toute-puissance. Car en France, ce sera plus compliqué de revenir sur le devant de la scène même si on sent qu'ils en crèvent d'envie tandis que leurs anciens collègues aimeraient bien qu'ils se fassent oublier. À l'opposé de la normalité hollandaise parfois ennuyeuse, mais tout de même plus respectable, ces deux jaguars incontrôlables n'ont pas fini de jeter le trouble, nous inspirant dans leur flamboyance, un sentiment mêlé de fascination et de répulsion.
Dernières Nouvelles d'Alsace (Pascal Coquis)
Takieddine a suffisamment menti, ces dernières années, pour qu'on prenne ses déclarations avec des pincettes. Lâché par les barons de l'UMP qui pataugeaient il y a peu encore dans sa piscine, trahi par son épouse qui a livré ses petits secrets d'État au juge, il a toutes les raisons de vouloir se venger. Mais enfin, ses explications ne sont pas la façon la plus absurde de justifier les quelque cinq millions de Francs qui étaient opportunément apparus pour équilibrer les comptes de campagne de Balladur. Pas plus absurde en tout cas que d'expliquer leur provenance par la vente de tee-shirts, comme avait osé le faire l'ex-Premier ministre.
La Charente Libre (Dominique Garraud)
Sans précédent de cette ampleur depuis au moins une décennie, la grande braderie actuelle des affaires politico-financières est d'abord l'expression d'une justice désormais à même de faire son travail sans entraves. Il faut en faire crédit à François Hollande. Son risque déjà mesurable est de creuser encore davantage la défiance vis-à-vis des partis de gouvernement et de nourrir un vote protestataire dopé partout en Europe par les impuissances étatiques face à la crise. La modestie de la loi sur la transparence de la vie publique et les réticences parlementaires retenues lors de son examen ne suffiront pas à le conjurer.
Le Journal de la Haute-Marne (Christophe Bonnefoy)
On ne sait d'ailleurs plus, maintenant, dans quelle direction regarder. Les révélations succèdent aux révélations. Ici, c'est Jérôme Cahuzac qui vient expliquer ce qu'il veut bien expliquer devant la commission d'enquête parlementaire sur son compte à l'étranger. Là, c'est l'homme d'affaires Ziad Takieddine qui crée la surprise en affirmant avoir participé au financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur. Ailleurs, c'est, bien sûr, l'imbroglio de la vente d'Adidas. Et là, les acteurs ont pour nom Tapie, Lagarde et même, en filigrane, Sarkozy. Les affaires pourrissent décidément une vie politique qu'on souhaiterait plus vertueuse. Et finalement sont un peu comme le dopage et son cocktail explosif : une bonne dose d'inconscience, beaucoup d'imprudence, la prétention de se croire au-dessus des lois pour, finalement, un retour de bâton destructeur. La gloire éphémère des tricheurs, en quelque sorte. Au détriment de ce qui devrait être l'essentiel : l'action en politique, la beauté du geste en matière sportive.
La Montagne Centre France (Jacques Camus) Avec ce mélange habituel de cynisme, d'arrogance mais aussi d'apitoiement sur lui-même, Jérôme Cahuzac s'est surtout borné à dire froidement qu'il ne pouvait rien dire pour cause de procédure judiciaire en cours, tout en dédouanant totalement François Hollande. Prenons le pari que cette enquête parlementaire va faire pschitt, sans que l'on puisse être certain que l'exécutif ne savait rien. Plus loquace fut DSK, et moins indulgent aussi envers François Hollande. L'ancien patron du FMI a profité du tapis rouge déroulé par les sénateurs pour régler quelques comptes avec délectation. Là est le problème. Fallait-il complaisamment lui offrir cette tribune ? Sans porter atteinte à sa présomption " d'innocenté " ni sombrer dans le moralisme, il est permis d'en douter. C'est une question d'exemplarité de la vue publique. Dommage que les sénateurs ne l'aient pas compris. Avec ça, nos " rois de l'évasion " peuvent tout espérer.
La Nouvelle République du Centre-ouest (Olivier Pirot)
L'audition tant attendue de Jérôme Cahuzac par la commission d'enquête parlementaire n'a pas eu l'intérêt espéré. Rapidement - et après qu'on a compris que l'ancien ministre du Budget n'y était pas venu en dilettante ou en repentance - on a vu les limites d'un tel exercice. Ses contradicteurs, trop cadenassés par la procédure judiciaire en cours, qui ne les autorisaient pas à trop s'immiscer dans l'enquête, n'ont pas obtenu les réponses escomptées. L'ancien député-maire de Villeneuve-sur-Lot a parfaitement utilisé cette faille pour ne rien révéler de ses agissements fiscaux... et se dispenser d'excuses après ses mensonges à l'Assemblée. Pesant ses mots, il a fait la démonstration parfaite que son brillant cerveau gardait parfaitement en place tous les rouages circonstanciels de l'affaire. Sa stratégie est celle de celui qui s'est enfermé lui-même dans ses mensonges. Pris au piège entre sa suffisance et ses ambitions. Pour le reste, reprenant chaque intervenant sur ses imprécisions ou s'attachant surtout à réfuter certaines déclarations qu'on a pu lui prêter, il a fait " du Cahuzac " et a répété qu'il avait menti à tout le monde. Couvrant le Président, le gouvernement, son ministre de tutelle et louant même le travail de son administration, il a disculpé tout son entourage. Pour la transparence et la vérité, le chemin reste encore long. Mais on a aussi compris mercredi, qu'on n'avait pas fini d'entendre parler (de) Jérôme Cahuzac.
L'Est Républicain (Alain Dusart)
Dans une démocratie, une commission d'enquête parlementaire, est supposée éclairer sur un dysfonctionnement grave. Jérôme Cahuzac était auditionné hier par ses pairs. Pendant ce temps dans l'Hémicycle, ses anciens collègues votaient le premier volet de la loi sur la transparence politique. En mentant à la représentation nationale, Cahuzac mentait aux Français. Fidèle à lui-même, ambigu, un brin hautain, il n'a rien confessé de plus sur son compte suisse. Il faut dire que les questions souvent plus longues que les réponses, manquaient le plus souvent de clarté. Et les rares fois où elles manquèrent de faire mouche, Cahuzac s'est réfugié derrière l'enquête judiciaire en cours. Protégé par le secret bancaire suisse hier, et aujourd'hui par celui des investigations des juges. Pathétique spectacle, ni incisif, ni lisible. Autres ébats verbaux, pardon débats, autre chambre si l'on ose dire, DSK était devant le Sénat pour pérorer sur le rôle des banques dans l'évasion fiscale. Meilleur économiste du monde, voire de la galaxie, il a ravi ces aimables sénateurs repus de cette savante leçon avec son modeste ton professoral. Maigre consolation, ces doctes conférences, pathétique pour l'une, sidérante pour l'autre, n'étaient pas rémunérées. Enfin, à notre connaissance...
La Voix du Nord (Eric Dussart)
Hier, il en a franchi une porte annexe au guidon de son scooter et s'est présenté comme un coupable devant la représentation nationale. Il n'est plus député, il n'est plus membre du PS. Est-il encore seulement crédible ? Ses anciens amis du Parti socialiste doivent l'espérer de toutes leurs forces, aujourd'hui. Car il a tout fait pour les préserver. (...) Après avoir également protégé Pierre Moscovici (et aussi Manuel Valls et Christiane Taubira), il a ensuite rendu hommage au travail de l'administration fiscale, qui " a fait tout ce qu'elle a pu ". Pour le reste, c'est à peu près tout. À toutes les questions concernant les mouvements de fonds, leurs dates, leurs destinations, à celles qui concernaient un voyage vers la Suisse, il a refusé de répondre. Fermement.
La République des Pyrénées (Jean-Michel Helvig)
C'est un peu la nuit des morts-vivants en ce moment dans la classe politique. Comme dans des films à grand frisson, des " cadavres " sortent de leurs tombes pour venir hanter le monde réel. Et c'est sans doute mal venu alors que ceux qui peuplent ce monde-là sont en proie à bien des soucis. (...) Terrifiant tableau qui pourrait donner à croire que jamais la classe politique n'a été aussi corrompue. Mais si l'on reprend les faits incriminés, ils s'échelonnent des années 90 jusqu'aux années 2000. Comme si la Justice sortait elle aussi de ses bandelettes pour venir purger des fautes anciennes. Et si derrière cette accumulation d'affaires détestable pour l'esprit public, la bonne nouvelle n'était pas précisément que les temps de l'impunité sont en passe d'être révolus ?
SUJETS DIVERS
Libération (Alexandra Schwartzbrod)
Allez... reconnaissons-le, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine admiration pour ce jeune agent américain capable à lui seul de faire sortir de leurs gonds ces monstres froids que sont les dirigeants du monde, des Etats-Unis à la Chine en passant par la Russie, où Poutine -ancien espion lui-même- semble prendre un malin plaisir à regoûter aux intrigues qui ont fait les belles heures du KGB. Le spectacle nous change agréablement des bisbilles entre Barroso et Montebourg ou des affaires politico-crapoteuses qui n'en finissent plus de plomber la morale et notre moral.
Le Monde (Editorial)
Atténuation des émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques les plus polluantes, relance des énergies renouvelables, plan d'adaptation aux événements climatiques extrêmes dans un pays encore meurtri par les ravages de l'ouragan Sandy : ce discours était attendu par des Américains déçus par le piètre bilan de son premier mandat. Il ne l'était pas moins par tous ceux qui considèrent que les Etats-Unis, par leur inertie, tiennent depuis plusieurs années la négociation climatique internationale en otage. Les Américains ne sont pas les seuls responsables. Il reste que sans eux - deuxième pollueur de la planète après la Chine - aucun accord ambitieux n'est possible. (...)Le président, qui affirme l'ambition des Etats-Unis de mener le combat contre le changement climatique sur la scène mondiale, ne pourra faire l'économie du débat sur l'avenir s'il veut être jugé crédible par ses partenaires. Après des années d'immobilisme américain, le temps est au mouvement. Il faut s'en réjouir. D'autant que la Chine vient d'annoncer qu'elle allait bouger en ce sens. C'est important : sans les numéros un et deux de l'économie mondiale, rien n'est possible.
La Presse de la Manche (Jean Levallois)
Au Brésil, la situation est inquiétante, dans la mesure où les vibrations du développement risquent de faire dérailler cet Etat plein d'avenir. Après les manifestations issues de la profondeur du peuple brésilien qui traduisent un vrai mécontentement, une grande déception et un fort sentiment d'injustice, le peuple voit qu'une grande part de lui-même reste sur le bord de la route, alors que le progrès s'installe. Pour la présidente Dilma Rousseff, qui a succédé au charismatique Lula, il faut d'urgence réformer ce pays. Un référendum pour changer la Constitution est envisagé. Ce sera un signe. Mais ce n'est pas tant la Constitution que la société, l'organisation économique, les pratiques habituelles, qui sont à revoir. Les chantiers liés à la Coupe du monde de football font débat. Du moins, leur coût, ce n'est pourtant qu'une goutte d'eau dans l'océan des dépenses budgétaires, mais le symbole est là. Tout cet argent pourrait être utilisé pour soulager la misère. Vieux débat qu'on peut appliquer partout et tout le temps, qui n'est pas non plus une solution. En fait, un pays bien conduit, en bonne santé, est un pays où tout le monde a le sentiment de progresser ensemble. Dans l'équité.
Midi Libre (Yann Marec)
Trente ans de promesses. Des engagements. Des traités signés. De l'argent public dépensé. Et puis rien. Nous ne verrons pas le TGV du Languedoc-Roussillon, cette grande locomotive à leurres. La faute à qui ? À tout le personnel politique qui n'a jamais su profiter des moments de prospérité économique pour enclencher le mouvement. Au lieu de s'additionner, nos élus ont soustrait leur poids décisionnaire laissant la place à la division politique. Navrant pour notre essor, lorsque l'on sait qu'un développement économique passe par des voies de communication. C'est donc un grand raté pour notre région. Et aujourd'hui, alors que les caisses de l'État sont à sec, on en vient à prioriser les tracés. Le Languedoc-Roussillon relégué en seconde division paie les frais des actes manqués du passé. La tribune du Premier ministre nous renvoie à nos soi-disantes priorités : les TER et les Intercités. Belle perspective ! Et ce n'est pas une délégation de posture qui pourra changer la donne mardi prochain. Poli, le ministre va écouter. Mais il n'entendra pas. Bravo et merci pour ce Très Grand Vide messieurs...
Le Républicain Lorrain (Philippe Waucampt)
Secoués plus que d'autres par le bilan de la succession de scrutins partiels, les socialistes ont offert hier un aperçu de la riposte qu'ils mettent en place pour couper court au braconnage du Front national. Agir sur l'emploi avec l'annonce de dix mille contrats aidés supplémentaires dans l'Education nationale. Et taper sur l'Europe en accordant l'imprimatur de l'exécutif aux propos ébouriffants d'Arnaud Montebourg contre José Manuel Barroso. Bref, les réponses " de gauche " au délitement électoral du PS n'ont rien de bien nouveau. Leur platitude, pour ne pas dire leur inadéquation aux défis du moment, témoigne simplement du grand désarroi d'une famille politique qui n'a plus beaucoup de cartes en main un an après son arrivée au pouvoir. Sauf à dire la vérité aux électeurs : que, d'ordre structurel, la crise n'est nullement passagère. Et que la prospérité achetée à crédit est désormais derrière nous. Ce qui n'est pas enthousiasmant, on le comprend aisément.
Le Courrier Picard (Daniel Muraz)
S'étant vu fermer la porte législative, le lobby du gaz de schiste va-t-il réussir à passer par la fenêtre juridique ? C'est l'enjeu de la décision que va devoir prendre le Conseil d'État, et sans doute ensuite le Conseil constitutionnel, si la haute instance suit les recommandations du rapporteur au sujet de la demande de la société américaine Schuepbach. (....) Le climat a beaucoup évolué depuis l'été 2011. À l'époque, le texte n'avait été voté que par la droite, la gauche dénonçant une loi ambiguë et laissant trop de marge pour l'exploration et l'exploitation futures des gaz et huiles de schiste. Deux ans plus tard, l'opposition se fait nettement plus molle, chez certains au PS, sur cette question. Après avoir semblé prendre le parti des Verts en septembre dernier, François Hollande - deux mois et un " pacte de compétitivité " plus tard - se faisait, lui aussi, plus ambigu. Depuis, Arnaud Montebourg se fait ouvertement le promoteur de cette source d'énergie " made in France ". À l'heure où le chômage et la relance de l'activité économique sont les priorités affichées du gouvernement, les enjeux économiques et l'eldorado vanté par les partisans du gaz de schiste pourraient peser plus lourd que les risques sur l'environnement. Surtout si la fracture se consomme encore plus avec Europe Écologie.
L'Eclair des Pyrénées (Philippe Reinhard)
Le Parti socialiste et d'abord le président de la République et son premier ministre sont ainsi comptables d'un scandale d'État. Ils le paient très cher aujourd'hui. (...) Les choses peuvent-elles changer ? Le pouvoir en place peut-il se refaire une virginité ? C'est peu probable quand on voit la manière dont la majorité socialiste à l'Assemblée nationale a privé de sens la loi sur la moralisation de la vie publique. Le plus grave est que l'attitude de cette gauche qui aimerait que l'on croit qu'elle lave plus blanc que blanc a pour seul résultat de faire monter dans des proportions impressionnantes le Front national. Il est temps pour le pouvoir en place de faire son examen de conscience et de remettre un peu d'ordre dans ses rangs si la gauche veut vraiment combattre la montée et la banalisation du FN.
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