ENVIE D'INSURRECTION ET SYNDROME DE BLANCHE-NEIGE (AVOIR L'IMPRESSION D'ETRE ENTOURE DE NAINS)
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mardi 25 juin 2013
25062013 QUOI DE NEUF ?
HUMOUR......ENCORE QUE......
Et si je parlais comme un Président de la République ?
POLITIQUE
Tamim Al-Thani, un héritier prudent à la tête du Qatar
Le Monde.fr
Le prince héritier Tamim Ben Hamed Al-Thani, le 3 février 2010 à Paris. | AFP/ERIC FEFERBER
C'est l'heure de vérité pour le prince héritier qatari. Le jeune Tamim BenHamad Al-Thani, âgé de 33 ans, qui gérait jusque là la stratégie sportive de l'émirat et à qui son père avait récemment confié des dossier plus sensibles, est devenu mardi 25 juin, le nouvel homme fort de cette presqu'île du golfe arabo-persique, sortie de l'anonymat en une dizaines d'années, grâce à sa politique d'investissements frénétique et son activisme diplomatique. L'émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani, atteint de diabète, a cédé son poste à son fils. La passation de pouvoir a été annoncée officiellement dans un discours télévisée à la nation du cheikh Hamed, mardi matin.
Voué à devenir le plus jeune chef d'Etat du monde arabe, Tamim maintiendra-t-il le cap fixé par son père et le premier ministre Hamad Ben Jassem Al-Thani, qui selon toute logique devrait démissionner ? Aussi brillante que tapageuse, la politique des deux hommes, qui a catapulté le Qatar sur le devant de la scène internationale, a généré ces dernières années, avec l'enlisement progressif des printemps arabes, un flot croissant de critiques. Applaudi initialement pour son rôle de sponsor des révolutionnaires, l'émirat est de plus en plus décrié comme un dangereux apprenti sorcier, aux accointances islamistes suspectes. "Tel père, tel fils, assure une source officielle qatarie. Tamim poursuivra sur la lancée de Hamad. Il y aura peut être une différence de style. Mais il ne déviera pas des principes de base de la politique qatarie". Des constantes qu'un haut fonctionnaire français, qui l'a fréquenté, résume de cette manière : "Nous sommes ouverts à l'extérieur, laissez nous être traditionnels à l'intérieur".
Certains bons connaisseurs de la famille régnante, qui pointent du doigt le naturel posé et prudent du nouvel émir ainsi que sa relative inexpérience sur la scène internationale s'attendent cependant à un léger recentrage en matière diplomatique. "Il est respecté, bosseur, mais moins flamboyant que son père, soutient un homme d'affaires installé à Doha. Il est possible qu'il mette la pédale douce sur des dossiers brûlants comme la Syrie. Beaucoup de Qataris sont sceptiques face au positionnement très offensif du cheikh Hamed à l'égard du régime Assad. Ils redoutent que les intérêts du pays à l'étranger ne soient visés".
Né en 1980, Tamim est le deuxième fils du cheikh Hamad et de sa seconde épouse, la cheikha Moza, la seule qui se montre en public, célèbre pour son élégance altière. Il a été formé comme son paternel à l'Académie royale de Sandhurst, au Royaume Uni, le Saint-Cyr d'outre-Manche, très prisé par les élites de la péninsule arabique. L'instruction prodiguée par une gouvernante algéro-marocaine, amie de sa mère, et les cours d'été que celle-ci l'envoya suivre en France, expliquent qu'il parle la langue de Molière en plus de celle de Shakespeare.
Mordu de sport, il pratique le tennis à un bon niveau, grâce aux cours que lui a donnés Nasser Al-Khelaïfi, l'actuel patron du PSG, qui avant de s'investir dans le monde du ballon rond, s'intéressait à celui de la petite balle jaune. Des photos, en ligne sur son site officiel, témoignent de ses rencontres, alors qu'il était encore adolescent, avec Stefan Edberg et Boris Becker, deux gloires du circuit ATP, dans les années 1980-90. Marié à deux reprises, Tamim est déjà père de six enfants.
C'est à son frère aîné Jassem, que la succession devait initialement revenir. Mais jugé plus apte à présider aux destinées du pays, Tamim a été promu prince héritier à sa place, en 2003. Il est longtemps resté dans l'ombre de l'émir, comme le veut le protocole, avant de prendre du grade et des responsabilités, sous l'impulsion de sa mère, inquiète des menées de l'ambitieux HBJ, le premier ministre. En tant que Monsieur sport de l'émirat, c'est lui qui a piloté le rachat du Paris Saint Germain, une étape décisive dans le développement du "soft power" qatari. Il a aussi géré le village culturel "Katara", vitrine de modernisme artistique en lisière de Doha et le bureau des statistiques qatari. "Ce que l'on sait moins, c'est qu'il a eu un rôle clé dans la réforme du secteur de l'éducation et de la santé, ajoute un familier des cercles de pouvoir à Doha. Il a le bien être des Qataris à cœur. Il sera un émir beaucoup plus impliqué dans les questions intérieures que ne le fut son père".
APPRÉCIÉ DES SAOUDIENS
Ces derniers années, à mesure que les fidèles de HBJ étaient évincés des postes de pouvoir, le prince héritier a récupéré des dossiers plus sensibles, comme le suivi des contrats d'armement avec la France et les Etats-Unis. C'est lui aussi qui a conduit le dialogue stratégique, en 2010, avec l'Arabie Saoudite, menant à un réchauffement des relations avec le géant wahhabite, que l'interventionnisme tous azimuts de Doha a plus d'une fois agacé. "Les Saoudiens l'apprécient alors qu'ils détestaient HBJ et regardaient avec méfiance son père, fait remarquer la politologue Fatiha Dazi Héni, spécialiste du golfe. Son accession au pouvoir est une bonne nouvelle pour Riyad".
Comme prince héritier, Tamim entretenait de bonnes relations aussi bien avec des figures du courant moderniste, comme le ministre d'Etat aux affaires étrangères, Khaled Al-Attiyah, qu'avec des personnalités du clan conservateur, comme Abdallah Ben Nasser Al-Thani, le ministre d'Etat aux affaires intérieurs, pressenti pour le poste de premier ministre. "Tamim est un homme de consensus, il n'est pas dans la provoc', comme l'a été HBJ, analyse Fatiha Dazi Héni. Il aspire à mieux gérer la relation entre une société ultra-conservatrice et une élite qui a modernisé le pays à pas de charge pendant dix ans. Une fois qu'il aura pris son envol, il est probable qu'il recentrera l'action du Qatar, sans rompre avec les acquis de son père, mais en jouant davantage la carte de la concertation".
Benjamin Barthe
L'armée libanaise prend le contrôle du QG d'un cheikh sunnite radical
Le Monde.fr avec AFP
L'armée libanaise, qui avait promis d'"en finir" avec le cheikh sunnite radical Ahmad Al-Assir "jusqu'au retour de la sécurité" à Saïda (Sud), a repris le secteur lundi soir, après avoir perdu 16 hommes dans des affrontements à la mitrailleuse et à la roquette.
Il s'agit de l'incident le plus grave au Liban depuis le début du conflit syrien, qui divise profondément le pays entre partisans, en majorité chiites, et opposants, en majorité sunnites, du régime syrien. Si Beyrouth prône officiellement une politique de neutralité face au conflit, celle-ci est mise à mal notamment depuis la participation du Hezbollah aux combats en Syrie. Le gouvernement a annoncé une journée de deuil national mardi pour les soldats tués.
Les combats ont éclaté dimanche, lorsque les partisans du cheikh Assir ont attaqué un barrage de l'armée à Abra, en banlieue de Saïda, avant de se retrancher dans leur QG, la mosquée où le cheikh dirige la prière et les immeubles environnants. Cette attaque contre des soldats vise "à mettre le feu aux poudres à Saïda [...] et à faireentrer le Liban de nouveau dans un cycle de violences", a accusé l'armée, en référence à la guerre civile de 1975.
Un correspondant de l'AFP a pu entrer à l'intérieur de ce périmètre, que le cheikh Assir avait vraisemblablement fui. Selon son frère, il avait pourtant promis d'y rester"jusqu'à la dernière goutte de sang". Des cadavres gisaient sur le sol et des armes étaient abandonnées. De son côté, une source proche du cheikh a fait état d'au moins cinq morts et dix blessés parmi ses partisans. Les ambulances ont amené 94 blessés dans les hôpitaux au cours des dernières vingt-quatre heures, a indiqué la Croix-Rouge à une télévision locale.
Selon le correspondant de l'AFP, un calme précaire régnait aux abords du lieu de culte, tandis que les soldats aidaient des civils, dont des femmes et des enfants, à quitter leurs immeubles dont certains n'étaient pas sortis durant deux jours. Les façades et les voitures aux alentours portaient des impacts de tirs.
CRAINTE D'UN DÉRAPAGE GÉNÉRAL
A l'origine de ces scènes de guérilla urbaine : le cheikh Assir, un parfait inconnu il y a deux ans qui doit sa notoriété à son discours résolument hostile au Hezbollah chiite, engagé aux côtés du régime syrien face aux rebelles, en majorité sunnites. Controversé en raison de sa rhétorique violente et sectaire, il a su jouer sur la frustration des sunnites du Liban, qui voient d'un mauvais œil la puissance armée du Hezbollah, mais sans toutefois recevoir l'appui de la majorité de sa communauté. Il s'en est pris récemment très violemment à l'armée, l'accusant de faire le jeu du parti chiite en restant les bras croisés face à son implication en Syrie.
La justice a lancé lundi des poursuites contre le cheikh Assir et 123 de ses partisans, dont son frère et un chanteur devenu militant islamiste, Fadl Chaker. Des hommes politiques sunnites, dont le premier ministre en charge Najib Mikati, ont appelé l'armée à être "juste" et à désarmer tous les mouvements au Liban, y compris le Hezbollah.
Les combats à Saïda ont fait craindre un dérapage général dans le pays. A Tripoli, la grande ville à majorité sunnite du Nord, plusieurs hommes armés sont apparus dans les rues, ont tiré en l'air et mis le feu à un poste militaire dans le secteur sunnite de Bab El-Tebbané, selon une source de sécurité.
Les combats font rage à Damas et Alep
AFP
Des combats faisaient rage mardi autour de Damas où l'armée a lancé une offensive majeure pour déloger les insurgés contre le régime du président Bachar al-Assad, ont indiqué une ONG et des militants.
A Alep, dans le nord du pays, des combats violents ont eu lieu alors que les rebelles tentent d'avancer vers les zones tenues par le régime dans l'ouest de la ville.
"L'armée tente de reprendre des quartiers du nord et de l'est de Damas comme Qaboun, Barzé et Jobar et des quartiers du sud, Hajar al-Aswad et le camp palestinien de Yarmouk", a dit à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les rebelles résistent, l'armée n'est pas en mesure de prendre d'assaut ces quartiers périphériques, mais la situation humanitaire est catastrophique", a indiqué M. Abdel Rahmane.
"L'armée a lancé son offensive depuis six jours", a indiqué à l'AFP un militant de Qaboun, via internet.
"Les troupes du régime craignent que les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL, principale faction de la rébellion) ne pénètrent dans la capitale (...) via ce quartier, unique entrée dans la capitale depuis l'est", a affirmé ce militant qui se fait appeler Anas.
Il fait état d'"un grave manque de médicaments et de nourriture" à Qaboun, soulignant que "la situation humanitaire est terrifiante".
Entretemps, l'armée pilonne les zones autour de Damas. Des chars ont bombardé le fief rebelle de Daraya, au sud-ouest de la capitale, poursuivant une offensive de plusieurs mois visant à en déloger les insurgés, selon la Commission générale de la Révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants anti-régime.
Les militants des Comités locaux de coordination (LCC), ont fait état de "bombardements du camp palestinien de Yarmouk" dans le sud de Damas.
Dans le nord du pays, les combats font rage à Alep, après une offensive rebelle lancée contre les zones tenues par le régime.
"Les rebelles ainsi que l'armée tentent d'avancer dans Rachidine et Achrafiyé" dans l'ouest d'Alep, a indiqué l'OSDH, qui s'appuie sur un important réseau de militants et de médecins.
Un an auparavant, les rebelles avaient avancé à Alep, prenant de larges zones de la ville. Depuis, la situation sur le terrain n'a pas vraiment changé.
Depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, plus de 93.000 personnes ont été tuées et des millions d'autres ont été contraintes par les violences à quitter leur foyers, selon l'ONU.
Afghanistan : attaque de talibans contre le palais présidentiel
Des rebelles talibans ont lancé une attaque mardi matin à Kaboul contre les bureaux de la CIA et le palais présidentiel. Une attaque qui intervient alors que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, clôt son cinquième déplacement sur place.
Les talibans ont revendiqué mardi matin un attaque à Kaboul, dans la capitale afghane. "Aujourd'hui, à 06h30, un certain nombre de martyrs ont attaqué le palais présidentiel, le ministère de la Défense et l'hôtel Ariana", a déclaré le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid. L'hôtel Ariana abrite le QG de la CIA en Afghanistan. On ignore si le président afghan se trouvait dans le palais, alors qu'une conférence de presse était prévue mardi matin.
Après une heure et demie d'explosions et d'échanges de tirs, le chef de la police de la ville a indiqué que l'attaque était terminée. Au moins trois assaillants ont été tués, aucune victime n'est à déplorer du côté des forces de sécurité.
Jean-Yves Le Drian était sur place lundi
Cette attaque intervient au lendemain d'une rencontre entre le président afghan Hamid Karzaï et l'envoyé spécial américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, James Dobbins. Ce dernier a déclaré lundi que Washington était "scandalisé" par la façon dont les talibans avaient ouvert leur bureau au Qatar, censé être le premier pas pour un accord de paix en Afghanistan.
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, était également en visite pour 24 heures lundi en Afghanistan, son cinquième déplacement sur place. Il a rencontré les 850 militaires français encore présents et s'est entretenu avec le président afghan Hamid Karzaï, alors que le retrait logistique des forces françaises est pratiquement achevé.
Mandela, entre la vie et la mort, entouré par sa famille
JOHANNESBURG
Le tourment persistait mardi en Afrique du Sud qui se préparait au pire depuis deux jours, son ancien président Nelson Mandela, hospitalisé depuis 17 jours à presque 95 ans, étant désormais entre la vie et la mort, avec sa famille à son chevet.
Le héros national "est toujours dans un état critique à l'hôpital", a déclaré le chef de l'Etat Jacob Zuma devant la presse internationale à Johannesburg, répétant les termes utilisés la veille pour annoncer une brusque dégradation de l'état du grand homme.
"Les médecins font tout leur possible pour s'assurer de son bien-être et de son confort", a-t-il ajouté, sans révéler le type de traitement ou de soins reçus par Mandela.
"Je suis allé à l'hôpital hier soir (dimanche) (...) Vu l'heure, il dormait déjà, nous l'avons vu, nous avons un peu discuté avec les médecins et avec sa femme Graça Machel. Je ne suis pas en mesure de vous donner d'autres détails, je ne suis pas médecin", a-t-il ajouté lors de ce point de presse prévu de longue date pour évoquer les élections de 2014.
Les traits tirés, il a évoqué "un moment difficile". Le héros de la lutte contre l'apartheid doit fêter ses 95 ans le 18 juillet. Mais il enchaîne depuis deux ans et demi les infections pulmonaires qui lui ont imposé une hospitalisation à quatre reprises depuis décembre.
Au Mediclinic Heart de Pretoria, Nelson Mandela est veillé jour et nuit par Graça, son épouse depuis 15 ans. Winnie Madikizela-Mandela, l'ancienne compagne de lutte contre l'apartheid dont Mandela a divorcé en 1996, s'est elle aussi de nouveau rendue, lundi après-midi à son chevet. Les photographes ont aperçu Winnie à sa descente d'une BMW signalée par des gyrophares, le visage un peu fermé et masqué par des lunettes noires, avec sa fille Zindzi.
Zenani Mandela-Dlamini, autre fille de Nelson Mandela, est arrivée séparément.
La ministre de la Défense Nosiviwe Mapasi-Nqakula, également en charge de la santé des anciens présidents, a également rendu visite à l'ancien président.
Nelson Mandela "est en paix avec lui-même", a assuré sa fille aînée, Makaziwe. "Il a tellement donné au monde. Je pense qu'il est en paix", a-t-elle dit.
Evoquant la possibilité que cela puisse être les "derniers moments" d'intimité entre les enfants et leur père, elle a déploré la "frénésie des médias" ayant afflué du monde entier.
Aux abords de l'hôpital, comme à Soweto, haut lieu de la lutte anti-apartheid, la plupart des Sud-Africains acceptent à regret que la page Mandela puisse se tourner.
Considéré comme le père de la jeune démocratie multiraciale sud-africaine, Mandela symbolise l'obtention pour la première fois du droit de vote pour la majorité noire en 1994 et la fin des souffrances endurées durant le régime raciste de l'apartheid.
Obama attendu en fin de semaine
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Le président Jacob Zuma a assuré lundi matin que la visite du président américain Barack Obama, attendu vendredi soir en Afrique du Sud dans le cadre d'une tournée africaine, était maintenue comme prévu.
Jusqu'à dimanche soir, les nouvelles de la santé de Mandela émanant de la présidence ou de la famille avaient été rassurantes, la rumeur annonçant même déjà sa sortie de l'hôpital. La quasi-totalité des envoyés spéciaux dépêchés par les médias étrangers étaient rentrés chez eux et l'ex-président Thabo Mbeki, proche des Mandela, assurait qu'il n'était pas mourant.
Mais la chaîne de télévision américaine CBS a été la première à contredire cet optimisme. Selon CBS, qui répète que Nelson Mandela a dû être "réanimé" à son arrivée à l'hôpital, son foie et ses reins ne fonctionneraient qu'à 50%, il "ne réagit plus" et "n'a pas ouvert les yeux depuis des jours".
Sur CNN, Makaziwe Mandela a toutefois démenti ces affirmations et assuré qu'il ouvrait les yeux.
Les problèmes pulmonaires de Nelson Mandela sont probablement liées aux séquelles d'une tuberculose contractée pendant son séjour sur l'île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l'apartheid.
Libéré en 1990, il a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix - conjointement avec le dernier président du régime de l'apartheid, Frederik de Klerk - pour avoir éviter une guerre civile que beaucoup disaient inévitable.
Dirigeant de consensus de 1994 à 1999, Mandela a su gagner le coeur de la minorité blanche dont il avait combattu le pouvoir et la brutalité.
L'un de ses plus beaux gestes de réconciliation remonte au 24 juin 1995, il y a exactement dix-huit ans: ce jour-là, l'équipe de rugby des Springboks, longtemps symbole du pouvoir blanc, remportait la coupe du monde à Johannesburg. Et Nelson Mandela, vêtu du maillot de l'équipe, remettait lui-même le trophée au capitaine. Cet épisode a été immortalisé dans le film de Clint Eastwood "Invictus".
Contre le FN, Hollande prépare un plan d'action pour les banlieues
Par LAURE BRETTON
Libération
C’était prévu de longue date mais ça tombait pas mal. Lundi, au lendemain d’une législative partielle lourde d’enseignements pour les socialistes, François Hollande a reçu les représentants d’associations de banlieues «et de quartiers populaires» comme le stipulait l’invitation presse. En 2012, ce sont ces quartiers qui ont offert ses plus beaux scores présidentiels au candidat socialiste. Mais c’est aussi là que se recrutent les bataillons d’abstentionnistes que le PS doit faire revenir vers les urnes s’il veut espérer contrer la montée du Front national. «Notre choix c’est de nous adresser à notre électorat et aux abstentionnistes. De fait, cela dégonflera mathématiquement le vote FN», décrypte un ténor du PS. «Il faut une parole forte du président dans les quartiers», confirme le ministre délégué à la ville, François Lamy, qui joue l’interface entre l’exécutif et les associations.
Pour le chef de l’Etat et ses hôtes, c’était le deuxième déjeuner en deux mois. Fin avril, devant leur constat alarmant sur l’état des banlieues, Hollande avait demandé aux associations d’affiner leurs propositions et de revenir avec du concret. Il a été servi: une dizaines de mesures ont été mises sur la table de l’Elysée lundi. D’un plan d’accompagnement scolaire via des associations dans les écoles à une aide à la création d’entreprises pour les jeunes des banlieues en passant par des engagements de France Télévision à mieux représenter la diversité dans ses équipes à l’antenne et les banlieues dans ses reportages.
Il a aussi été question des relations entre la police et les citoyens et du retour des îlotiers dans les quartiers. Les associations réclament l’expérimentation dans trois villes d’une sorte de «compte-rendu de mandat» des policiers pour désamorcer les conflits et les incompréhensions des deux côtés. «Tout ça peut imprimer de nouvelles pratiques, régénérer les liens sociaux dans les quartiers», se félicite François Lamy.
Hollande, lui, a «demandé au gouvernement d’instruire rapidement l’ensemble de leurs propositions», a fait savoir l’Elysée. Il a aussi réclamé que ces propositions, qui, rassemblées, ressembleront à un plan d’action pour les banlieues, soient présentées en conseil des ministres à la rentrée de septembre alors que la plupart des mesures ne relèvent pas de la loi. Dans son communiqué, la présidence souligne «l’importance d’une participation active des citoyens et des habitants à la construction et l’évaluation des politiques publiques les concernant». Où comment favoriser l’empowerement, la responsabilisation des citoyens, comme rempart contre le sentiment d’abandon. Ce qui ressemble farouchement à un antidote contre le Front national.
Un député dénonce le dérapage des comptes de l'État
Montant possible de la facture : 20 milliards d'euros ! Gilles Carrez, président UMP de la commission des finances de l'Assemblée nationale, veut faire toute la lumière sur le budget français. Un budget irréalisable, selon lui.
Des dépenses en plus, des recettes en moins : pour Gilles Carrez, le constat n'est pas brillant et il faut une loi de finances rectificative. Selon le député UMP, président de la commission des finances, il faut même de toute urgence un collectif budgétaire pour faire la lumière sur des dérapages.
Gilles Carrez estime qu'il manquera 10 milliards à l'État : moins de rentrée de TVA, de taxe sur les produits pétroliers et d'impôts sur les sociétés. Il s'interroge ausi sur les fameuses économies promises par le gouvernement : lui compte cinq milliards de dépenses en plus (deux milliards pour l'Etat qui va "faire exploser les crédits pour l'emploi et la solidarité" et trois milliards pour la sécurité sociale).
Les députés de l'opposition UMP et UDI de la Commission des finances de l'Assemblée nationale estiment que les déficits publics pourraient atteindre au moins 4% du PIB en 2013 au lieu des 3,7% prévus par le gouvernement.
Gilles Carrez doit présenter officiellement son document sur le sujet dans la journée.
Les députés de l'opposition rendent publiques ces prévisions alarmistes au moment où le Premier ministre adresse aux membres du gouvernement les lettres-plafond fixant les limites de leurs dépenses dans le prochain budget - celui de 2014.
Jean-Marc Ayrault fera mardi matin une déclaration à l'occasion de l'envoi de ces lettres-plafonds.
Selon le quotidien économique Les Echos, seuls les crédits consacrés à l'emploi devraient être relevés, les dépenses de l'Etat baissant globalement de 1,5 milliard d'euros.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : le commerce des armes explose
Le commerce mondial des armes est en plein boom. Les budgets se déplacent vers l’est, mais donnent lieu à des tractations et marchandages sur le transfert de technologie.
Le rafale, avion de chasse de Dassault.
Selon le cabinet de conseil spécialisé dans les questions de défense et de sécurité IHS Jane, le commerce mondial des armes a crû de 30% entre 2008 et 2012, pour s’établir à 73,5 milliards de dollars, malgré un contexte international économique très difficile. Ce boom s’explique, selon les auteurs d’un rapport publié aujourd’hui, par la forte hausse des exportations de la Chine, et notamment par la demande de pays d’Asie comme l’Inde. « Les budgets se déplacent vers l’est », a commenté Paul Burton, l’un des auteurs de l’étude qui précise qu’il s’agit de « la plus grosse explosion que le monde ait jamais observée » dans ce domaine. Ce basculement étant appelé à se prolonger, IHS a calculé que Washington verrait sa part du budget mondial de la défense tomber à 30% en 2021, tandis que l’Asie dans son ensemble dépasserait l’actuelle première puissance mondiale, à 31%. Dans cette situation, la pression est forte sur les industries de défense occidentales, obligées de se tourner vers ces nouveaux débouchés, et de se plier aux contraintes de transferts de technologies que cela implique. Comme le rappelle l’agence Reuters à ce sujet, la compétition qui se joue actuellement pour vendre des avions de combat en Corée du sud fait l’objet d’un marchandage de cet ordre. Et de la même manière, l’Inde exerce sur Dassault une très forte pression pour qu’en échange d’une commande de Rafale, la moitié de l’assemblage de l’avion soit confié à des groupes indiens.
Le Quotidien du peuple vole au secours des pollueurs chinois
Qu’on se le dise : le paraxylène n’est pas dangereux. C’est en tout cas le point de vue très indépendant publié, hier, par le « Quotidien du peuple », l’organe officiel du Parti communiste chinois. Dans un long article, le journal va jusqu’à comparer le « PX » au café pour ce qui concerne sa nocivité. A dose raisonnable, explique l’auteur du texte, le PX, qui est utilisé dans la fabrication de bouteilles en plastique ou de matériaux de construction, est inoffensif pour la santé. Cette prise de position s’explique par la multiplication, ces derniers temps en Chine, de manifestations locales contre des projets d’usine de PX. Le sujet est devenu sensible dans le pays, au point que les autorités du Yunnan ont finalement du retirer un tel projet, devant les protestations de la population de la capitale de la province, Kunming. Dans ce contexte, l’article du « Quotidien du peuple » fait réagir la blogosphère, certains commentateurs y voyant une manipulation de l’opinion publique. Surtout, les militants écologistes objectent que ce n’est pas réellement le PX lui-même qui est en cause, mais la façon dont il est synthétisé, totalement opaque en Chine mais qui semble faire intervenir de multiples polluants extrêmement toxiques.
Meiji Yasuda achète 15% de Thai Life Insurance
Les géants de la finance japonaise n’ont plus d’yeux que pour l’Asie du Sud-Est. Après la publication, hier, d’informations annonçant la prise de contrôle, en Thaïlande de Bank of Ayudhya par la banque nippone MUFG, c’est aujourd’hui Meiji Yasuda Life, le numéro deux de l’assurance vie dans l’archipel, qui serait sur le point d’acheter 15% de Thai Life Insurance. D’après l’agence Reuters, l’assureur nippon aurait récemment ouvert des négociations exclusives avec son homologue thaï, dont l’annonce de l’ouverture du capital avait aiguisé, ces derniers mois, l’appétit de plusieurs grands noms de la finance mondiale tels que Sumitomo Life, Carlyle Group, KKR ou encore CVC Capital Partners. Meiji Yasuda serait disposé à dépenser environ 700 millions de dollars pour détenir 15% de Thai Life, le deuxième plus grand assureur vie du royaume et ainsi profiter de l’explosion du marché de l’assurance en Asie du Sud-Est. Les classes moyennes de la région profitent, depuis plusieurs années, d’une croissance solide ont de plus en plus recours aux services des assureurs. Pour les géants japonais de la banque et de l’assurance, ce dynamisme doit permettre de compenser l’essouflement de leur marché domestique, où le rétrecissement de la population va inéluctablement peser sur leurs revenus futurs.
Grâce à un groupe japonais, Microsoft va proposer ses jeux vidéos vedettes sur smartphones
Cédant comme ses concurrents à l’explosion de la demande de jeux vidéo sur smartphones, Microsoft, qui avait jusqu’ici hésité à transformer ses titres vedettes, réservés aux joueurs possédant une Xbox, en applications pour iPhone et autres appareils Android, vient de demander au petit développeur japonais KLab de réaliser une version mobile de sa saga “Age of Empires”. KLab a confirmé, ce matin, qu’il aurait fini le développement de ces applications pour Microsoft d’ici mars prochain. Anticipant une demande de plus en plus forte des producteurs de consoles de jeu, tels que Microsoft, Sony ou Nintendo, pour le développement de versions mobiles de leurs franchises les plus populaires, les investisseurs se sont rués aujourd’hui sur le titre de Klab sur la place de Tokyo.
Wang Jing, le Chinois qui voulait rendre le canal de Panama ringard
Le canal de Panama, vieux de 99 ans, s’apprête-t-il à être concurrencé par un projet comparable, au Nicaragua cette fois ? C’est en tout cas le rêve fou d’un entrepreneur chinois, Wang Jing, qui prétend lancer ce chantier à 40 milliards de dollars. Il affirme même avoir reçu l’approbation des autorités du Nicaragua. Seul problème : Wang Jing lui-même reste une énigme, par son parcours industriel décousu et centré d’abord sur la téléphonie mobile. Il ne dispose d’aucune expérience particulière dans le pilotage de grands chantiers d’infrastructures. Quant au projet lui-même, il est de dimensions presque rédhibitoires – près de trois fois la taille du canal de Panama. Sachant que les 77 kilomètres du canal de Panama ont mis plus de dix ans à être construits. Dernier détail : la Chine n’a pas de relations diplomatiques avec le Nicaragua, qui lui préfère jusqu’à présent Taiwan. Interrogé sur ce sujet, le ministère des Affaires étrangères chinois a jugé qu’il s’agissait d’un projet « purement commercial ».
IBM, Montebourg vs Barroso, les Brics : la revue de presse de l'industrie
La création de 700 emplois dans le bassin lillois par le géant informatique IBM qui ne doit pas faire oublier les dizaines de milliers d'emplois perdus dans le bassin lillois ces dernières années, les inquiétudes autour du conflit qui oppose Arnaud Montebourg et d'autres personnalités politiques françaises au président de la Commission européenne, les interrogations autour de la fragilité qui touche certaines grandes puissantes émergentes comme le Brésil, la Chine ou la Turquie... Voici les sujets qui font l'actualité de l'industrie ce mardi 25 juin.
IBM : 700 emplois qui font du bien mais...
Le quotidien régional La Voix du Nord revient sur l'annonce, le 24 juin, de la création par le géant de l'informatique IBM de 700 postes au sein d'un nouveau centre de service à Lille. "Cela ne doit cependant pas faire oublier les 15 100 postes perdus en 2012 dans la région", rappelle le journal en une. "Sur les personnes appelées à travailler chez IBM, la plupart seront formées à l’école IBM en collaboration avec les universités et les grandes écoles de la région", apprend-on.
Montebourg vs Barroso : à chacun son analyse
La sphère médiatique s'empare des critiques respectives échangées par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, mais chaque média a son analyse.
Pour Le Figaro, "rien ne va plus entre Paris et Bruxelles", José Manuel Barroso ayant tancé le ministre français sur son "souverainisme de gauche", tandis que Libération rappelle que "de Montebourg à Juppé", "de droite comme de gauche, les critiques fusent à l'encontre" du dirigeant européen.
Les Echos, eux, reprennent les propos du commissaire européen français Michel Barnier, qui prend la défense de son "patron" : "Mettre sur le dos de la Commission européenne la montée du Front national est absurde. Ça suffit !J’en ai assez de voir dans mon propre pays des ministres comme M. Montebourg, des femmes et des hommes politiques de droite et de gauche dire que c’est la faute des autres", rapporte le journal, rappelant "qu'à l’avant-veille du sommet européen, le ton monte entre Paris et Bruxelles".
Les BRICS : des géants fragiles ?
Le Monde daté du 25 juin consacre sa une aux Brics (pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le groupe de grandes puissances émergentes. Avec la crise sociale sans précédent que connaît le Brésil depuis quelques semaines, le quotidien du soir s'interroge sur la fragilité de ces économies. Des "colosses aux pieds de Bric", titre le journal, qui se demande "pourquoi les économies des pays émergents ralentissent".
"Dans l'euphorie de l'ascension, les dirigeants des pays émergents cherchent à traduire leur succès économique par des signes de puissance ou de prestige, mais les classes moyennes veulent d'abord des transports urbains abordables, des médecins dans les hôpitaux, de bonnes écoles pour leurs enfants, de l'air respirable, une justice honnête...", écrit la journaliste Sylvie Kauffmann sur ce sujet.
Et aussi... Selon la radio RTL ce matin, on apprend que fort du succès inattendu de son modèle 2008, PSAPeugeotCitroën va embaucher 300 personnes d'ici la rentrée sur son site de production de Mulhouse. Une information reprise par L'Expansion-L'Express, qui détaille qu'avec "cette deuxième équipe, la production passera à 520 véhicules/jour à la mi-septembre, puis à 615 mi-octobre. Cette augmentation de capacité ouvrira 200 postes sur le site alsacien qui seront proposés en priorité au personnel des usines d'Aulnay-sous-Bois et de Rennes, avant d'être pourvus par recours à l'intérim".
Les Echos reviennent sur le succès phénoménal du SUV Duster du constructeur automobile roumain Dacia, filiale du groupe français Renault. "Comment Duster est devenu la cash-machine de Renault", raconte le journal. "Le 4x4 low cost de Renault se vend mieux que la nouvelle Clio", assure-t-il. Selon le site internet de La Tribune, la nouvelle version du Duster qui sortira à la rentrée va encore contribuer au succès du SUV. "Il ne s'agira pas d'un nouveau modèle, mais d'un sérieux restylage qui gommera en partie les principaux défauts de ce véhicule", détaille le média.
Les Etats-Unis ont mis la Russie en demeure de lui livrer l'ex-consultant de l'agence de renseignement américaine NSA Edward Snowden, arrivé dimanche à Moscou en provenance de Hong Kong et qui restait introuvable mardi alors qu'il cherche à obtenir l'asile politique en Equateur.
A l'origine des spectaculaires révélations sur l'espionnage par l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine de communications téléphoniques et internet aux Etats-Unis et à l'étranger, Edward Snowden est considéré comme un traître par Washington qui a demandé son arrestation, pour l'instant sans succès, à Hong Kong et Pékin, puis Moscou.
Selon le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, le jeune technicien américain, dont les Etats-Unis ont invalidé le passeport, est porteur de "papiers de réfugié" délivrés par l'Equateur.
Il est "en bonne santé et en sécurité", a-t-il affirmé lundi, sans préciser où il se trouvait, dans une conférence par téléphone à l'ambassade d'Equateur à Londres où lui-même est réfugié depuis un an.
Très remontée contre Hong Kong qui a laissé partir M. Snowden officiellement pour des raisons juridiques, la Maison Blanche a fermement demandé à la Russie "d'étudier toutes les options à sa disposition pour expulser M. Snowden vers les Etats-Unis".
Le président Barack Obama lui-même a déclaré que son pays suivait "toutes les voies légales et travaillait avec plusieurs autres pays" pour obtenir son arrestation.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a menacé lundi la Chine et la Russie de conséquences sur leurs relations avec Washington, en jugeant "très décevant" le fait que l'ancien consultant de la CIA ait pu voyager de Hong Kong vers Moscou.
Snowden a "trahi son pays", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, en visite en Inde.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a fustigé "un choix délibéré du gouvernement (chinois) de libérer un fugitif en dépit d'un mandat d'arrêt valide". "Cette décision a incontestablement un impact négatif sur la relation" entre les deux pays, a-t-il ajouté.
Des sources informées ont indiqué à l'agence Interfax que la Russie étudiait une demande d'extradition présentée par les Etats-Unis.
Mais une autre source a déclaré que M. Snowden ne pouvait pas être interpellé et extradé "dans la mesure où il n'a pas franchi la frontière russe", faisant apparemment allusion à la présence du jeune Américain dans la zone de transit de l'aéroport Moscou-Cheremetievo.
Les informations contradictoires se sont multipliées toute la journée sur le sort de M. Snowden, qui n'a apparemment pas embarqué à bord du vol Moscou-La Havane, sur lequel il était enregistré et qui a décollé lundi en début d'après-midi.
Selon une source proche du dossier citée par l'agence Interfax, il a sans doute déjà quitté la Russie. "Il a pu prendre un autre vol. Il est peu probable que les journalistes aient été témoins du décollage de son avion", a dit cette source.
Mais une autre source au sein des services de sécurité de l'aéroport a affirmé à l'agence officielle Itar-Tass que l'Américain se trouvait encore dans la zone de transit de Cheremetievo.
Snowden était censé partir à Cuba pour rejoindre ensuite l'Equateur où il a demandé l'asile politique.
Il s'était réfugié à Hong Kong le 20 mai après avoir quitté son domicile de Hawaï où il travaillait pour un sous-traitant de la NSA.
Dans un entretien avec le South China Morning Post réalisé le 12 juin mais publié ce mardi, Edward Snowden affirme s'être fait recruter par la firme Booz Allen Hamilton dans le but de recueillir des preuves des activités de la NSA.
"Mes fonctions au sein Booz Allen Hamilton me donnaient accès aux listes de machines (ordinateurs, téléphones portables, NDLR) espionnées à travers le monde par la NSA", a-t-il déclaré au quotidien anglophone de Hong Kong.
"C'est pour ça que j'ai accepté le poste il y a trois mois", a-t-il expliqué.
L'entreprise a licencié le jeune Américain après les premières fuites dans la presse.
Inculpé notamment d'espionnage, Edward Snowden encourt 30 ans de réclusion aux Etats-Unis.
Le président équatorien, Rafael Correa, a annoncé lundi que son pays analyserait "avec une très grande responsabilité" la demande d'asile d'Edward Snowden.
"Nous prendrons la décision que nous estimons la plus adaptée dans le respect absolu de notre souveraineté", a ajouté M. Correa sur son compte Twitter.
L'Equateur a déjà accordé l'asile à Julian Assange, lui-même recherché par les Etats-Unis pour avoir publié en 2010 des centaines de milliers de documents diplomatiques confidentiels.
burs-gab/bap
La mairie UMP de Puteaux rachète un marchand de journaux et le ferme !
La mairie de Puteaux a exercé son droit de préemption en rachetant le marchand de journaux-tabac-loto de la résidence Lorilleux donnant sur l'avenue du général de Gaulle. Résultat : le commerce fermera ses portes le 12 juillet... C'était le dernier marchand de journaux encore ouvert sur le haut de la ville, ceux de Berthelot et de Cartault ayant fermé depuis longtemps ! Pourquoi cette fermeture ???? On se demande bien pourquoi la mairie a préempté ce commerce. Le commerçant, qui souhaitait arrêter, avait trouvé un repreneur. La vente était déjà signée, lorsque la mairie a fait valoir son droit de préemption. La mairie invoque la "sauvegarde de la diversité du commerce". Mais le marchand de journaux avait vendu ... à un autre marchand de journaux ! Le motif est donc faux.
La mairie n'a même pas préempté parce qu'elle avait son propre repreneur à placer : elle n'a personne pour prendre la suite. Elle disposera donc fin juillet d'un local vendu avec le contrat d'un employé qu'elle devra payer... à ne rien faire. Le commerce restera fermé... au minimum durant de longs mois, même si un repreneur était finalement trouvé. Car pour reprendre un tabac, il faut une autorisation de la douane. La procédure dure environ 3 mois. Même chose pour le loto : la française des jeux est très regardante pour toutes les nouvelles demandes. Quant à la presse, reconstituer un stock prendra des semaines, avec une avance de trésorerie qui risque de faire fuir tout candidat à la reprise. Quel candidat acceptera de reprendre un commerce vide de tout stock, avec une clientèle à reconstituer et un employé à plein temps à payer ?
C'est une catastrophe pour le commerce du quartier déjà un péril et pour les habitants qui devront aller à La Défense pour aller acheter leurs journaux, leur tabac et leur loto. Quelle est donc la raison de ce rachat ???? La mairie UMP de Puteaux vient de décider de supprimer la presse des bibliothèques municipales officiellement "pour faires des économies". La maire UMP de Puteaux a fait racheter tous les exemplaires du canard enchaîné parce qu'un article révélait qu'elle possédait un compte caché au Luxembourg. De là à penser que Joëlle Ceccaldi n'aime pas la Presse... Le résultat est là : il n'y a plus un seul marchand de journaux sur la moitié haute de la ville.
Mercredi dernier 19 juin, la 16e chambre du tribunal de grande instance de Paris a condamné en comparution immédiate un étudiant de 23 ans, Nicolas B., arrêté à la suite d’une manifestation contre la loi ouvrant le mariage entre personnes de même sexe.
Ce billet sera une forme de réponse collective à tous ceux qui m’ont demandé mon opinion sur cette condamnation, que ce soit avec une sincère curiosité ou dans l’espoir que je sonnerais le tocsin sur les libertés qu’on assassinerait. Autant vous dire que ceux-ci seront déçus, leur discours hyperbolique sur le despotisme du gouvernement actuel et le fait que nous aurions basculé dans une société totalitaire ayant plutôt tendance à agacer quiconque fait du droit d’asile et a l’occasion de voir des vrais dictatures à l’œuvre. On peut militer et revendiquer sans sombrer dans l’indécence.
Voici d’abord les faits.
Les faits d’avant les faits
Avant le 19 juin, il y eut le 28 mai.
Nicolas B. fait partie des plus de 230 personnes interpelées à l’issue de la manifestation du 26 mai aboutissant sur l’esplanade des Invalides. Votre serviteur a à cette occasion donné de sa personne puisqu’inscrit sur les listes des volontaires, j’ai eu l’occasion d’assister un de ces manifestants le lendemain matin, quand ils ont été répartis sur les commissariats des 20 arrondissements.
Pour tous ces gardés à vue, le motif d’interpellation était le même : participation à un attroupement malgré sommations.
Quel est donc ce délit ?
Il consiste à participer à un rassemblement de personnes susceptible de troubler l’ordre public et ce malgré les trois sommations d’usage délivrées par une des autorités compétentes (le préfet, à Paris, le préfet de police, le maire sauf à Paris, ou tout officier de police judiciaire, revêtu des insignes de ses fonctions, généralement l’écharpe tricolore) et selon les formes prévues par le Code pénal. Dès lors que ces sommations ont été faites par une autorité compétente revêtue des insignes de ses fonctions, le fait de rester dans l’attroupement constitue un délit passible d’un an de prison et de 15000 € d’amende (3 ans et 45000€ si on est porteur d’une arme). Les poursuites pour ce délit étant rare, la question de savoir si la preuve que le prévenu a eu connaissance des sommations fait débat, le seul arrêt que j’ai trouvé est un arrêt de la cour d’appel de Grenoble qui a exigé que cette preuve soit rapportée, mais il date du 17 janvier 1907), arrêt non frappé de pourvoi.
Pour la plupart des gardés à vue du 26 mai, cela s’est limité à une audition très brève (identité, comment avez-vous été interpelé, faites vous partie d’une organisation officielle ou non ?) et fini par un rappel à la loi. Il faut dire que les interpellations ayant eu lieu vers minuit, Il y a eu des cas de défèrement, c’est à dire de conduite au dépôt du Palais de justice sous escorte (ce qui impliquait une nuit supplémentaire privé de liberté) pour un simple rappel à la loi. Nicolas B. a lui eu droit à une citation en comparution immédiate, car outre la non dispersion, il lui était imputé une entrave à la circulation et la fourniture d’une identité imaginaire (il s’appelle Nicolas Nomdepapa, utilise à titre d’usage comme il en a le droit Nicolas Nomdepapa – Nomdemaman, et s’est présenté sous le nom de Nicolas Nomdemaman). Pour ces délits, il risquait jusqu’à 2 ans de prison et 15000 euros d’amende. Il a été condamné à… 200 euros d’amende avec sursis. Une peine tellement légère que le parquet a fait appel.
Les faits eux-même
Le dimanche 16 juin au soir, le président de la République était l’invité d’une émission de M6, dont le siège est à Neuilly, avenue Charles de Gaulle (le prolongement des Champs Elysées). Une fois que la manifestation se disperse, un groupe de jeunes se dirige vers les Champs Élysées pour une manifestation impromptue. Parmi eux, Nicolas B. La police a manifestement reçu des instructions très strictes : pas de bordel sur les Champs. L’Elysée est à deux pas, et le préfet de police garde un mauvais souvenir de débordements de supporters. Les manifestants, pas très discrets, sont rapidement repérés et interpelés sans ménagement pour un contrôle d’identité (à ma connaissance, aucun n’a été placé en garde à vue hormis Nicolas). Voici des images de la manif et des interpellations.
Celle de Nicolas ne va pas aussi bien se passer. Poursuivi par 3 policiers, dont sauf si une homonymie me trompe une tapette géanteun commissaire de police. Il va se réfugier dans une pizzéria des Champs-Élysées où de la casse va se produire : tables renversées, vaisselle brisée, etc.). Il va selon les policiers se débattre lors de son interpellation et sera interpelé pour dégradations volontaires (les dégâts dans le restaurant) et rébellion : le fait d’opposer une résistance violente à un dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions pour l’application des lois. Il est placé en garde à vue pour ces deux délits.
Or depuis la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, première loi sécuritaire voulue par Nicolas Sarkozy, une foultitude de délits donne lieu à prélèvement ADN, dont les dégradations volontaires, alors qu’avant, ce n’était que les crimes les plus graves et les délits sexuels. La même loi a étendu l’obligation de prélèvement aux fin de conservation des seuls condamnés aux personnes simplement soupçonnées d’avoir commis un des nombreux délits désormais concernés. Hervé Mariton et Marc Le Fur, qui ont annoncé leur intention d’aller visiter Nicolas B. en prison, en profiteront pour lui expliquer pourquoi ils ont voté cette loi à l’époque.
Nicolas B. va refuser de se soumettre à ce prélèvement. Ce faisant, il commettra un délit que la même loi de 2003 a aggravé, en portant les peines de 6 mois à un an de prison et en excluant leur confusion. Merci qui ?
Et le plus beau est que finalement, le parquet renoncera aux poursuites pour dégradations, faute de preuve : il était impossible de faire la part entre ce que Nicolas avait détruit et ce que l’intervention des policiers a abimé. In dubio pro reo : Nicolas est blanchi de cette accusation. Et bien peu importe : depuis la loi de 2003, le simple fait d’avoir été un bref instant soupçonné le mettait dans l’obligation de se soumettre à ce prélèvement. Merci qui ?
Et cerise sur le gâteau, Nicolas va redonner Nomdemaman seul comme identité, ce qui n’est pas son vrai nom, qui légalement est Nomdepapa.
Avec par dessus le marché le fait que ce jeune homme était déjà passé en comparution immédiate pour des faits similaires trois semaines plus tôt, et voilà une comparution immédiate décidée.
La procédure
La comparution immédiate est le nom de l’ancienne procédure des délits flagrants. On passe directement du commissariat au prétoire en passant par la case dépôt. La particularité de la comparution immédiate est que le tribunal peut décerner mandat de dépôt quel que soit la peine ferme prononcée, même s’il n’y a pas de récidive. En droit commun, il faut soit qu’il y ait récidive, soit que la peine ferme atteigne au moins un an.
L’affaire ira devant la 16e chambre, et non l’une des deux 23e chambres, habituellement en charge des comparutions immédiates. Pourquoi ? La charge de l’audience n’est pas l’explication. Le rôle de la 23e/1 portait 9 affaires, ce qui n’est pas énorme. Elle pouvait en prendre une de plus. L’explication semble être que la 16e a du temps libre du fait que le procès de l’affaire Zahia a été renvoyé à la rentrée dans l’attente de l’examen d’une QPC. La 16e se réunissait pour une simple audience relai visant à prolonger la détention de prévenus soupçonnés de trafic de stupéfiants, le parquet leur a glissé en plus un dossier en comparution immédiate, puisque le prévenu et les parties civiles avaient un avocat choisi, cela ne perturbait pas la permanence et n’alourdissait pas le rôle des deux 23e.
Nicolas était cité pour trois délits : rébellion, refus de prélèvement, et fourniture d’identité imaginaire. Il n’était pas en état de récidive, car sa condamnation du 28 mai n’est pas définitive du fait de l’appel du parquet. Il risquait jusqu’à 1 an de prison et 15000 euros d’amende : l’abandon des poursuites pour dégradations excluait la règle de non confusion des peines.
Il a été reconnu coupable des trois délits, et en répression condamné à 4 mois de prison dont deux avec sursis simple, 1000 euros d’amende, et à payer 250 euros à chacun des trois policiers victimes de sa rébellion (qui est un délit de violences contre des policiers), outre 150 euros à leur avocat au titre de l’article 475-1 du CPP. Le tribunal a enfin et surtout décerné mandat de dépôt, ce qui équivaut à une exécution provisoire : Nicolas part en prison, l’appel n’est pas suspensif.
Discussion
Dans l’absolu, la peine est sévère, sans être d’une sévérité inouïe, et conforme à ce qui est prononcé en comparution immédiate. Le cliché complaisamment véhiculé par l’opposition d’une justice laxiste aboutit parfois à des mauvaises surprises. Et celui qui croit qu’en acceptant d’être jugé en comparution immédiate, on a une peine moins sévère confond comparution immédiate et m’avoir comme avocat.
L’élément fondamental est le mandat de dépôt. Pourquoi le tribunal l’a-t-il prononcé ? L’article 465 du code de procédure pénal n’est guère disert : “lorsque les éléments de l’espèce justifient une mesure particulière de sûreté”. Le tribunal doit cependant motiver cette décision, mais cette motivation ne me sera connue que dans plusieurs semaines. Je dois donc donner dans la spéculation.
Le premier élément qui a dû jouer est le bis repetita sur la fausse identité. On peut imaginer une certaine bonne foi la première fois, mais là, on lui avait expliqué 3 semaines plus tôt. Rien de tel pour faire naitre des craintes de réitération qui sont l’aller simple vers la maison d’arrêt. C’est une explication insatisfaisante, la fausse identité n’est punie que d’une amende.
Le comportement du prévenu à l’audience a dû jouer puisque son défenseur reconnaissait une certaine insolence du prévenu, qui a visiblement préféré assumer crânement que de ployer l’échine. Si le prévenu voulait ses palmes de martyr, le tribunal n’a peut-être pas eu le cœur de les lui refuser.
Enfin le calendrier a dû jouer. Nicolas est étudiant, à cette date, il peut purger une peine de prison sans remettre en cause sa scolarité, la peine s’exécutant pendant les vacances scolaires.
Cette peine, finissons avec elle. Deux mois ferme mandat de dépôt, c’est la peine terrible. La peine anti-appel. Nicolas va être face à un dilemme. Soit il fait appel, comme il en a annoncé l’intention par son avocat. Dans ce cas il est en détention provisoire. Pas de réduction de peine, mais il peut demander sa remise en liberté. La cour d’appel a pour statuer sur cette demande de mise en liberté un délai de… deux mois. C’est à dire que sa demande de mise en liberté peut parfaitement être examinée son dernier jour de détention (la cour saisie d’une demande de mise en liberté ne peut pas prolonger la détention au-delà de la peine prononcée en première instance). Soit il ne fait pas appel, et il bénéficie automatiquement de 14 jours de réduction de peine. Bref, il sort le 3 aout au lieu du 17. Les appels au calme de ses parents et leur exhortation à ne pas en faire un héros semble laisser penser qu’il songe à renoncer à ses palmes et à son appel. Ce qui me semble être la sagesse.
Voilà l’éclairage que je puis vous donner. Une sévérité certaine, aucune anomalie juridique. Libre aux tenants de la théorie du complot totalitaire de donner libre cours à leurs élucubrations sur un prétendu prisonnier politique, rien ne vaut la Résistance sans danger. Vous ne lasserez que plus vite vos concitoyens.
Au delà de cette sévérité que je regrette par principe (la justice ne s’abaisse jamais à mes yeux à être clémente, au contraire), cette affaire aura au moins une vertu : la découverte par les citoyens de l’abominable arsenal sécuritaire voté pendant dix ans (tous les dégâts de cette affaire sont dues à UNE loi ; il y en a eu 5 majeures et une dizaines de mineures). Les lois répressives répriment tout le monde sans distinction. La répression pour tous.
Tiens, et si on se réconciliait pour manifester tous ensemble contre cette abomination là ?
«Rubygate» : sept ans de prison pour Silvio Berlusconi
Récit L’ex-président du Conseil est accusé de prostitution de mineure et d’abus de pouvoir. Condamné en première instance, il risque l’inéligibilité à vie.
Par Éric Jozsef Correspondant à Rome
Libération
Bunga Bunga boum. Au terme de deux ans de procès, le tribunal de Milan a condamné hier sans la moindre circonstance atténuante l’ancien président du Conseil Silvio Berlusconi à sept ans de réclusion et l’interdiction à vie d’exercer la moindre fonction publique pour prostitution de mineure et abus de pouvoir dans le cadre de l’affaire Ruby. Dans son réquisitoire très sévère au cours duquel elle avait stigmatisé les «orgies» du Cavaliere, la procureure Ilda Boccassini s’était limitée à réclamer six ans de réclusion.
La cour (composée de trois femmes) a été encore plus stricte envers l’homme d’affaires âgé de 76 ans reprenant à son compte la thèse des magistrats selon lesquels le milliardaire avait mis sur pied un véritable réseau de prostitution pour ses soirées dans la villa d’Arcore. Sur la base d’écoutes téléphoniques, l’accusation avait assuré que plus d’une quarantaine de jeunes femmes, dont la mineure marocaine Karima el-Marhoug, surnommée «Ruby, la petite voleuse de cœurs», étaient à sa disposition, chaque favorite recevant entre 2 000 et 5 000 euros pour chaque nuit festive. «Harem». La brune explosive Nicole Minetti, hygiéniste dentaire devenue, après sa rencontre avec Silvio Berlusconi, conseillère régionale (PDL) de Lombardie s’occupait, semble-t-il, de gérer au quotidien les besoins du «harem». «Amore, je n’ai plus d’essence pour aller faire les courses. [Silvio Berlusconi] ne peut pas disparaître comme cela», se plaint un jour auprès d’elle l’une des courtisanes. A l’une de ses amies qu’elle entend inviter à Arcore, Nicole Minetti explique : «Il faut que je te prévienne. Tu en verras de toutes les couleurs. Il y a la petite pute, la Sud-Américaine, la fugueuse… C’est le désespoir le plus complet.»
Dans la nuit du 27 au 28 mai 2010, c’est Nicole Minetti qui se précipite à la préfecture de Milan où Ruby, soupçonnée de vol, vient d’être arrêtée par la police. Dans le même temps, depuis Paris, Silvio Berlusconi téléphone à plusieurs reprises à l’officier de police en poste pour lui demander de la relâcher afin d’éviter un incident diplomatique. «C’est la nièce de Moubarak [l’ancien président égyptien, ndlr]», soutient alors le chef du gouvernement, qui obtient la remise en liberté de Ruby. Laquelle est confiée à Nicole Minetti au lieu d’être envoyée dans une structure d’accueil pour mineure. Hier, le tribunal de Milan a jugé que cette intervention de Berlusconi constituait un «abus de pouvoir» caractérisé. D’autant que selon Boccassini, l’entourage aurait ensuite «mis en place un appareil quasi militaire» pour protéger les secrets des soirées du Bunga Bunga. Ruby aurait même touché «4,5 millions d’euros» en échange de son silence. Au cours du procès, ni Ruby, ni Berlusconi, ni les autres participantes aux soirées n’ont reconnu le moindre rapport sexuel. En réaction, le tribunal de Milan a demandé hier de poursuivre ces dernières pour faux témoignage.
A la veille du verdict, Silvio Berlusconi ne se faisait guère d’illusions. «Je sais que ça va mal finir, avait-t-il confié à ses collaborateurs, je n’ai rien fait de mal mais ils veulent me chasser de la scène publique.» Hier, ses troupes ont de nouveau tonné, reprenant le refrain selon lequel les soirées à Arcore étaient totalement anodines et que les jeunes femmes étaient uniquement recrutées pour des spectacles «burlesques». «Sept ans pour un coup de fil et un rapport sexuel, qui plus est nié par les intéressés, c’est plus cher payé que pour un vol ou un viol», a en substance dénoncé le parlementaire (PDL) Lucio Malan. «L’état de droit n’existe plus, c’est une sentence politique, lui a fait écho Fabrizio Cicchitto. Les juges ont voulu criminaliser Berlusconi et ses 9 millions d’électeurs.»
Amnistie. Au cours des derniers jours, le Cavaliere a toutefois réaffirmé sa loyauté envers le cabinet de large union politique présidé par le démocrate Enrico Letta, jurant que son soutien ne dépendait pas de son sort judiciaire. A court terme, le patron de la droite n’a de facto pas intérêt à faire tomber le gouvernement. Ses condamnations ne sont pas encore définitives et les peines - dont les sept ans pour le procès Ruby - sont par conséquent suspendues. Ce n’est qu’en novembre que la Cour de cassation devrait notamment se prononcer de manière définitive sur sa condamnation pour fraude fiscale à quatre ans de prison et l’interdiction d’exercer un mandat public pendant cinq ans. D’ici là, et alors que son parti a enregistré un recul lors des dernières municipales partielles de mai, Silvio Berlusconi prendrait sans doute un risque à replonger l’Italie dans l’instabilité politique pour ses affaires personnelles.
Ses troupes espèrent encore pouvoir faire passer, au cours des prochains mois, des lois au Parlement, comme une amnistie générale, pour lui sauver la mise. En attendant, et comme pour se préparer à toute éventualité, y compris une improbable sortie de la majorité, elles ont commencé à faire peser de plus en plus leur soutien à Enrico Letta, en le mettant sous pression sur les questions économiques et fiscales.
L'Italie n'en a pas fini avec Berlusconi
Revue de presse La presse italienne craint les conséquences politiques sur le gouvernement gauche-droite d’Enrico Letta de la condamnation de l’ex-Président du Conseil à sept ans de prison.
Par CORDÉLIA BONAL
Libération
Berlusconi est à terre, mais il bouge encore. La presse italienne, au lendemain de la condamnation de l’ex-Président du Conseil à sept ans de prison et à l’inéligibilité à vie, s’inquiète surtout des conséquences politiques du procès du Rubygate. Le gouvernement gauche-droite d’Enrico Letta, auquel Berlusconi avait apporté son soutien et qui demeure son assurance-vie, pourra-t-il tenir ? Quel marge de manœuvre peut-il maintenant conserver ?
Le jugement, tous en conviennent, est sévère. Et même «honteux», s’insurge Il Giornale, le quotidien de droite qui, il faut dire, appartient à la la famille Berlusconi. Le journal dénonce un tribunal «partial», «qui avait décidé de condamner Berlusconi depuis le début». Les jeux ne sont pas faits, rappelle-t-il, «il y aura appel et il faudra ensuite des années pour que la Cour de cassation tranche». Le Cavaliere a déjà annoncé son intention de «résister». Tout aussi nuancé, le quotidien conservateur Libero, qui titre Les trois juges communistes ont voulu castrer Berlusconi.
Changement de ton avec La Stampa, dont l’edito, titré Rideau sur l’ère du Cavialiere, acte «la fin de l’aventure politique du Cavaliere, mais aussi plus largement celle de la Deuxième République». Le gouvernement de coalition ne devrait pas tomber tout de suite, croit Marcello Sorgi. «Il pourra peut-être survivre un certain temps. Mais sans liberté politique ni la force nécessaire pour faire face à la gravité de la situation. Ils seront nombreux, malgré tout, à s’y agripper. Comme un radeau au milieu de la tempête.»
«Guerre civile froide»
«Après la sentence d’hier, très dure, qui s’abat sur Berlusconi et son parti comme la foudre, le futur politique du pays n’est pas des plus avenants», relève aussi le Corriere della sera. «Le fossé qui traverse l’opinion depuis vingt ans risque de se creuser encore.» D’un côté, «ceux qui considèrent Berlusconi comme un personnage sinistre perdu dans un abîme de honte et de déchéance». De l'autre «ceux qui le tiennent pour la victime d’une agressivité politique et judicaire proche de la persécution.» L'éditorialiste Pierluigi Battista en vient à redouter une «guerre civile froide», une guerre «à basse intensité». «Depuis hier, tout sera plus difficile», conclut-il.
«Depuis hier, tout sera plus difficile», écrit aussi comme en écho la Repubblica, dont l’éditorialiste et directeur de la publication Ezio Mauro appelle à poser «les vraies questions» : «Que s’est-il passé, avant, pour en arriver à un tel jugement ? Que s’est-il réellement passé au cours des vingt dernières années dans ce malheureux pays, dans l’ombre d’un pouvoir démesuré et hors de contrôle, qui se voyait comme tout-puissant et éternel ?»
Ezio Mauro salue un jugement venu sanctionner «deux crimes très graves, l’extorsion et la prostitution de mineurs». Mais qui surtout, au-delà, condamne «l’excès et l’abus de pouvoir». Il ne s’agit pas ici, se défend-il, «de jugement moral mais de responsabilité politique». Dans tout autre pays occidental, un Premier ministre placé dans une telle posture aurait dû démissionner, relève-t-il. «Mais en Italie, cela n’arrivera pas. La politique est le vrai bouclier du Cavaliere.Le gouvernement de coalition gauche-droite est pour lui la dernière table de négociations. Il sera prêt à le maintenir en vie jusqu'à la fin de la législature en échange d’une aide sous le manteau.» L'un et l'autre se tiennent : si le gouvernement ne lance pas de bouée de sauvetage à Berlusconi, celui-ci «fera tout pour le faire tomber».
Clément Méric : ce que disent les caméras de surveillance
Le Monde.fr avec AFP
Manifestation à la mémoire de Clément Méric, le 6 juin, à Paris. | AFP/JACQUES DEMARTHON
Une caméra de surveillance de la RATP a enregistré la rixe à l'issue de laquelle Clément Méric, un militant d'extrême gauche, a été mortellement blessé, le 5 juin, rapporte RTL. Elle précise les témoignages et surtout accrédite la thèse de l'homicide involontaire.
Selon la radio, la police judiciaire et les experts de la police scientifique disposent d'images filmées par une caméra de surveillance située côté rue, au niveau de la station de métro Havre-Caumartin. CLÉMENT MÉRIC ATTAQUE, ESTEBAN M. LE FRAPPE
Elles montrent Clément Méric se ruer sur Esteban M., un skinhead de 20 ans, qui lui tourne le dos, afin de le frapper. Le skinhead se retourne et lui assène un coup de poing au visage. Clément Méric (ici avec le bandeau rouge) lors d'une manifestation contre les anti-mariage gay, le 17 avril à Paris. | AFP/JACQUES DEMARTHON
La séquence ne permet pas de dire de façon explicite si Esteban M. donne un deuxième coup ni s'il a un poing américain. Mais elle confirme que Clément Méric s'effondre, inconscient, et n'est pas frappé au sol. Ni l'enquête ni l'autopsie n'ont permis de confirmer l'utilisation d'un coup de poing américain par Esteban M., qui soutient "avoir frappé à mains nues" et donné "deux coups".
Esteban M. a été inculpé pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le juge d'instruction n'a pas retenu l'homicide volontaire, qualification qui avait été choisie par le parquet dans l'ouverture de l'information judiciaire. Esteban M. a été placé en détention provisoire.
La police judiciaire a écarté la thèse du guet-apens, la présence des deux groupes impliqués à une "vente privée de vêtements de marque anglaise" dans le quartier Saint-Lazare, à Paris, semblant "totalement fortuite".
Mort de Clément Méric : ce que dit vraiment la vidéo
Décryptage La police ne partage pas les interprétations qu'en a tirées RTL.
Par PATRICIA TOURANCHEAU
Libération
Une vidéo de l'agression de Clément Méric, le 5 juin, relance la polémique sur le contexte de la mort du jeune homme. Selon RTL, les images présenteraient le jeune militant antifa comme l'agresseur du skinhead Esteban Morillo, qui lui a porté le coup mortel. La police, en possession de la bande dès le lendemain de l'agression, ne partage pas du tout cette «interprétation».
D'où viennent ces images ?
La police judiciaire de Paris qui enquête sur les «violences volontaires ayant entraîné la mort de Clément Méric sans intention de la donner» a mis la main dès le 6 juin sur ces images filmées la veille par une caméra de la RATP à l’extérieur de la station Havre-Caumartin. Selon un commissaire de la PJ , «la police technique et scientifique n’a pas travaillé pendant plusieurs jours sur ces images pour les faire parler», comme le prétend le journaliste qui a toutefois eu accès à la bande. Celui-ci n’a cependant pas indiqué que la caméra est orientée vers le trottoir et «ne montre que vingt centimètres au-dessus du sol, c’est à dire les jambes des personnes». Les enquêteurs ont donc pu voir «des échanges de coups de pieds» entre cinq garçons d’extrême droite et quatre d’extrême gauche puisqu’il «s’agit d’une bagarre entre deux groupes», rappelle le commissaire.
Rien de nouveau sur les faits
Ayant repéré Clément Méric à ses «chaussures claires» et Esteban Morillo à ses «godillots», les policiers aperçoivent «à un moment de la rixe, Méric passer derrière Morillo occupé à frapper un autre. Peut être Méric donne-t-il un coup à Morillo lequel, en tout cas, se retourne. Et Méric tombe par terre». Inconscient. Voici la scène de rixe filmée au ras du bitume. La PJ ne comprend pas comment RTL peut laisser entendre que Méric déclencherait l’agression sur Morillo lequel riposterait : «Qu’est-ce que cela changerait si Méric assènait un coup dans le dos à Morillo au cours de la bagarre ? Les échanges de coups ne sont niés par personne, ni côté extrême gauche ni côté extrême droite.»
Quant à l’information de RTL précisant que le militant antifa n’a pas été «lynché une fois par terre», tout le monde le savait, les témoins, la PJ et le procureur de la République de Paris l’ayant bien expliqué. Clément Méric a été tué par deux coups mortels qu’Esteban Morillo a d’ailleurs avoué avoir porté à mains nues. Si la vidéo surveillance avait montré l’utilisation de poing américain, le militant d’extrême droite de Troisième voie aurait sûrement été mis en examen pour «homicide volontaire» mais, comme le souligne un proche du dossier, «ce n’est pas le cas».
Des confirmations
En revanche, le film de la RATP «prouve que le groupe d’extrême gauche a attendu longtemps les skinheads à côté de la station de métro pour en découdre». Ce qui confirme les témoignages de vigiles et organisateurs de la vente privée de vêtements de marques anglaises (Fred Perry, Barbour, Ben Shermann et American Vintage) qui ont «vu et entendu les militants antifascistes chambrer les skinheads, Clément Méric ayant été le plus provocateur» en charriant les «fachos qui font leurs courses» et en leur lançant : «On vous attend dehors.» Le freluquet n’aurait pas été le dernier à chercher les costauds rasés, comme nous l’écrivions dès le 7 juin : «Verbalement, c’est le groupe d’extrême gauche qui a été le plus vindicatif à l’intérieur de la salle des ventesmais, physiquement, c’est la bande d’extrême droite qui a été la plus virulente à l’extérieur.»
La garde à vue de Bernard Tapie en 3 questions
L'homme d'affaires est sommé de s'expliquer sur ses liens avec le juge arbitre Pierre Estoup et l'Elysée. Sa garde à vue a été prolongée ce mardi matin.
"J’en ai rien à foutre…" Sa convocation à la brigade financière, lundi, n'avait pas l'air de tourmenter outre mesure Bernard Tapie. "Sur le fond, je ne suis pas inquiet. Je me demande bien ce qu'ils peuvent trouver", clamait-il ce matin sur Europe 1. L'homme d'affaires, placé quelques heures plus tard en garde à vue - prolongée ce mardi 25 juin - doit répondre aux questions des enquêteurs sur l'arbitrage qui lui a permis d'empocher 403 millions d'euros en 2008, dans le cadre de son litige avec le Crédit Lyonnais concernant la vente d'Adidas. Ou plutôt "simulacre d'arbitrage", ont estimé les juges Tournaire, Daïeff et Thépaut dans les procès-verbaux de mise en examen pour "escroquerie en bande organisée" du juge arbitre Pierre Estoup, de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde Stéphane Richard, et de l'ex président du Consortium de réalisation (CDR, chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais) Jean-François Rocchi. Bénéficiaire de l'arbitrage, Bernard Tapie faisait-il partie de cette "bande"? Les enquêteurs ont jusqu'à 96 heures pour le déterminer, avant une possible mise en examen de l'homme d'affaires.
Quels liens avec Pierre Estoup ?
Premier mis en examen de l'affaire, l'ancien juge arbitre semble avoir joué un rôle prépondérant dans la décision accordant plus de 400 millions d'euros à Bernard Tapie. "C'est Pierre Estoup qui a rédigé la majeure partie du projet de sentence", affirme ainsi au "Monde" Jean-Denis Bredin, lui aussi membre du tribunal arbitral. Or les enquêteurs soupçonnent des liens anciens et étroits de l'ancien magistrat avec l'avocat de Bernard Tapie. Pierre Estoup serait entre autres intervenu à la demande de l'avocat Maurice Lantourne dans deux arbitrages en 1999 et 2001. Plus gênant, il semble connaître bien mieux Bernard Tapie qu'il ne le prétend. Lors d'une perquisition à son domicile, les enquêteurs ont saisi un livre dédicacé par Bernard Tapie en 1998, qui lui adresse "toute (s)on affection". Ils ont également établi que chacun avait le numéro de portable de l'autre, qu'une mention "Tapie" figure à la date du 30 août 2006 dans un agenda de l'ancien magistrat, ainsi que l'adresse de l'homme d'affaires dans son agenda de 2010, selon le "JDD". Pire, les enquêteurs soupçonnent même Pierre Estoup d'avoir tenté de faire pression sur le magistrat en charge de l'affaire des comptes de l'OM en 1998 en faveur de Bernard Tapie toujours, selon "le Monde".
Quel rôle a joué l'Elysée dans l'arbitrage ?
Si l'arbitrage se résume à un "simulacre", qui en est à l'origine ? C'est à Bercy que la décision de recourir à cette procédure inhabituelle a été prise, mais Christine Lagarde, ministre de l'Economie et des finances à l'époque, n'a été placée que sous le statut de témoin assisté. Les ordres venaient-ils de plus haut ? Bernard Tapie devra s'expliquer sur ses nombreuses visites à l'Elysée. Les agendas de Nicolas Sarkozy, transmis par le juge Gentil à ses collègues, révèlent de fréquentes rencontres entre les deux hommes en 2007-2008, parfois à des dates clés du dossier.
C'est lors d'une réunion à l'Elysée en juillet 2007 que la décision de recourir à un arbitrage aurait été prise. Sans Nicolas Sarkozy, mais avec son secrétaire général, Claude Guéant, son secrétaire général adjoint, François Pérol, son conseiller justice, Patrick Ouart, le président du CDR Jean-François Rocchi, le directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard, mais aussi… Bernard Tapie lui-même. La scène, racontée aux enquêteurs par Stéphane Richard, n'a pas été démentie par l'homme d'affaires. Qui affirmait pourtant en juillet 2012, entendu comme simple témoin, n'avoir "jamais" abordé le dossier avec "des ministres, des directeurs de cabinet, des présidents de la République", révèle le "Monde" ce lundi.
Tapie devra-t-il rendre les 403 millions ?
"Si on découvre la moindre entourloupe, le moindre dessous de table ou quoi que ce soit d'anormal, alors dans la seconde, à mon initiative, j'annule l'arbitrage", lançait Bernard Tapie, bravache, début juin. L'Etat, qui s'est porté partie civile, a depuis annoncé, au vu des rebondissements de l'enquête, qu'il comptait lui éviter la démarche en déposant lui même un recours contre la décision. C'est cette semaine qu'il pourrait être formalisé. Les conseils d'administration du CDR et de l'EPFR (la structure publique chapeautant le CDR) se réuniront mardi et mercredi pour examiner cet éventuel recours, a annoncé le ministre de l'Economie Pierre Moscovici. Si la justice établit que la décision favorable à Bernard Tapie a été prise dans un cadre frauduleux, elle sera cassée. "Une hypothèse de plus en plus crédible", selon Thomas Clay, professeur de droit à l’Université de Versailles et spécialiste de l’arbitrage, auditionné à l’Assemblée nationale en 2008 sur le dossier. Bernard Tapie devrait dans ce cas restituer les sommes perçues. En attendant, les biens de l'homme d'affaires pourraient être mis sous séquestre en cas de mise en examen.
Me Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard
Tapie, placé en garde à vue
LE MONDE
La brigade financière tente de reconstituer la "bande organisée" qui aurait, selon les juges, monté l'escroquerie aboutissant à l'arbitrage Tapie – 405 millions d'euros accordés par un tribunal arbitral à l'homme d'affaires, en juillet 2008. C'est dans cette optique qu'ils ont placé en garde à vue, mardi 25 juin, Me Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie. Ils vont donc entendre les deux hommes, dans des locaux différents, afin de confronter leur version des faits. Me Lantourne avait déjà été entendu le 28 mai sous le régime de la garde à vue, et ses locaux avaient été perquisitionnés dans le cadre de l'enquête.
Cet avocat parisien de 57 ans a de l'entregent. Les enquêteurs sont d'ailleurs intrigués par deux déplacements de Me Lantourne à l'Elysée, les 26 août 2010 et 6 septembre 2011. Il rencontre la première fois Xavier Musca, alors secrétaire général adjoint de Claude Guéant, puis Jean-Pierre Picca, le conseillerjustice de Nicolas Sarkozy. "J'ai également adressé des notes ou courriers à Claude Guéant", se souvient-il. Une note, le 3 novembre 2009 pour l'ancien secrétaire général de l'Elysée, relative à l'arbitrage. Et encore récemment, un autre courrier, le 17 septembre 2012, concluant cette missive par : "Je suis à votre disposition pour toute information complémentaire..." Il agit sur ordre : "A la suite d'un entretien téléphonique avec M. Tapie, celui-ci m'a demandé d'adresser des documents..." Pourquoi Me Lantourne intervient-il si souvent, à si haut niveau ?
L'avocat connaît Bernard Tapie depuis 1996, et un dîner commun, dans une pizzeria de la rue Danton. Les deux hommes sympathisent et très vite, M. Tapie lui confie ses dossiers, dont le conflit avec le Crédit lyonnais. Il succède à MeFrancis Chouraqui qui, déjà, travaillait avec M. Estoup. C'est Me Lantourne qui le reconnaît : "Francis Chouraqui m'a personnellement confirmé qu'il consultait Pierre Estoup sur certains de ses dossiers", concède-t-il sur procès-verbal. En tout cas, c'est lui qui, en 2007, propose le nom de Pierre Estoup pour être la cheville ouvrière de l'arbitrage. "J'ai effectivement proposé le nom du président Estoup (...) J'ai participé en tant qu'avocat à plusieurs arbitrages dans lesquels il était arbitre".
"SI J'AVAIS ÉTÉ MME LAGARDE"
L'arbitre et l'avocat se fréquentent, ont des habitudes professionnelles. M. Estoup, qui en avait l'obligation, ne déclare pas ces liens aux différentes parties de l'arbitrage. Le 14 novembre 2007, il écrit à Me Lantourne, à propos de son acte de mission : "Je me suis attaché à assurer la sécurité juridique de ce document en supprimant tout ce qui pouvait dans le compromis ouvrir la voie à d'éventuels recours". Seul Me Lantourne est prévenu, pas les autres conseils parties à l'arbitrage. A l'époque, plusieurs membres du conseil d'administration de l'EPFR, l'organisme gèrant le passif du crédit Lyonnais, sont opposés à l'arbitrage.
Me Lantourne a pris son bâton de pèlerin il y a longtemps. Ainsi, le 24 octobre 2005, il écrit au sénateur Roland du Luart, membre du conseil d'administration de l'EPFR. "Pour quelles raisons tentez-vous d'influencer un membre du conseil d'administration", interrogent les policiers ? "Je voulais éveiller son esprit critique", répond l'avocat. Les enquêteurs, lors d'une perquisition à son cabinet, ont exhumé une note de sept pages, relative à l'arbitrage, et traitant notamment des "modalités de désignation des arbitres". "C'est une réponse aux contestations de l'arbitrage", indique Me Lantourne. Très curieusement, cette même note sera retrouvée dans les dossiers de M. Estoup.
Les relations entre les deux hommes remontent, selon Me Lantourne, à 1999. Dès 2000, contrairement à ce qu'a toujours prétendu M. Estoup, les deux hommes travaillent de concert sur un dossier lié à Bernard Tapie. En témoigne un courrier daté du 23 mars 2000, adressé par Me Lantourne à M. Estoup. Cette lettre a été saisie par les policiers lors d'une perquisition chez l'arbitre. "Il est possible que M. Estoup m'ait appelé à ce sujet", admet l'avocat. Conclusion des policiers : "M. Estoup a donc eu connaissance d'affaires concernant M. Tapie"... D'ailleurs, Me Lantourne a également défendu, dans un dossier distinct, une ex-collaboratrice de M. Estoup.
Enfin, les policiers s'intéressent à une autre note, créée le 20 septembre 2008 sur l'ordinateur de Me Lantourne, identifiée comme étant pour "Lagarde". Pour l'avocat, il s'agit simplement d'une argumentation, qu'il aurait développée devant le Parlement, "si j'avais été Mme Lagarde". Il semble pousser le mimétisme un peu loin, puisque cette note est écrite au féminin...
Gérard Davet et Fabrice Lhomme
SOCIETE
"Viols de guerre": Angelina Jolie appelle l'ONU à l'action
NEW YORK (AFP)
L'actrice Angelina Jolie a critiqué lundi le Conseil de sécurité de l'ONU pour son inaction face aux viols commis en temps de guerre, comme en Syrie ou en République démocratique du Congo.
Angelina Jolie serre la main de l'ambassadeur du Guatemala auprès de l'ONU, le 24 juin 2013 à New York afp.com - Stan Honda
L'actrice Angelina Jolie a critiqué lundi le Conseil de sécurité de l'ONU pour son inaction face aux viols commis en temps de guerre, comme en Syrie ou en République démocratique du Congo.
afp.com - Stan Honda
L'actrice Angelina Jolie a critiqué lundi le Conseil de sécurité de l'ONU pour son inaction face aux viols commis en temps de guerre, comme en Syrie ou en République démocratique du Congo.
"Le viol est une arme de guerre (...), une menace contre la sécurité. Lutter contre la violence sexuelle est donc de votre responsabilité", a-t-elle déclaré dans un discours prononcé devant le Conseil: "Le monde ne considère pas encore les viols en temps de guerre comme une priorité".
"Si le Conseil de sécurité en fait une priorité, cela le deviendra, sinon cette horreur continuera", a-t-elle affirmé, rappelant que "des centaines de milliers, voire des millions, de femmes, enfants et hommes ont été violés à l'occasion de conflits".
Elle a appelé les 15 pays membres du Conseil à "montrer leur détermination à faire quelque chose" contre ces exactions, à "prendre leurs responsabilités".
"Les actions à entreprendre sont connues, ce qui manque c'est la volonté politique", a-t-elle ajouté. "Quand les gouvernements ne peuvent pas agir, le Conseil de sécurité doit agir".
En mars dernier, Angelina Jolie avait effectué avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague une visite en République démocratique du Congo pour attirer l'attention sur cette question. L'est de la RDC, où les troupes gouvernementales combattent les rebelles du M23, a été le théâtre de centaines de viols.
L'actrice, qui est ambassadrice de bonne volonté du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), avait aussi visité en juin des camps de réfugiés syriens en Jordanie.
DIVERS
Coup de filet antiterroriste en région parisienne: 6 interpellés
(AFP)
Paris — Six personnes ont été interpellées lundi matin en région parisienne dans le cadre du démantèlement d'une cellule islamiste radicale soupçonnée de projeter "des actes terroristes" sur le sol français, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Ces six suspects, âgés de 22 à 38 ans, "tous connus des services de police pour des faits de délinquance grave", ont été placés en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire à Levallois-Perret.
Parmi les membres de cette cellule figurent un Béninois, un Comorien et quatre personnes de nationalité française, a précisé une source proche du dossier.
Ils ont été interpellés par les hommes de la Sdat à Stains (Seine-Saint-Denis), Trappes (Yvelines) et Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne).
Les membres de la cellule sont notamment soupçonnés d'être impliqués dans le hold-up d'une agence de la Banque Postale en Seine-et-Marne en avril "et projetaient apparemment de commettre d'autres vols à main armée", a dit la source proche de l'enquête.
"Ils projetaient de commettre des actes terroristes visant des personnalités en France", a déclaré cette source.
Leur garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures.
"C'est une très belle affaire. Ce groupe démantelé est un groupe très sérieux", a assuré une source proche du dossier.
Récemment, en octobre 2012, la police avait démantelé une autre cellule islamiste en France, soupçonnée d'avoir attaqué à la grenade le 19 septembre 2012 une épicerie juive à Sarcelles (Val-d'Oise). La plupart des membres de cette cellule avaient un profil de délinquants convertis à "l'islam radical".
Le coup de filet d'octobre avait été marqué par le décès du chef présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, abattu à Strasbourg par la riposte de policiers sur lesquels il avait tiré alors qu'ils venaient l'arrêter. Les enquêteurs pensent que plusieurs des suspects poursuivis dans ce dossier ont participé à la mise en place d'une filière visant à rejoindre des groupes armés à l'étranger pour y mener le jihad.
"Nous faisons face à une menace terroriste mondiale, elle est élevée, elle frappe l'ensemble de la planète" et "la France est concernée", déclarait fin mai le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Citant notamment les sept meurtres commis l'an dernier par Mohamed Merah dans le Sud-Ouest, il avait rappelé que "depuis plusieurs mois, les services de renseignement, la police, l'antiterrorisme agissent et ont démantelé des cellules, des groupes, arrêté des individus qui s'apprêtaient à frapper en France".
Le ministre avait insisté sur le fait qu'il "n'y a plus de frontière hermétique entre l'intérieur et l'extérieur: les ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur partagent un combat global, (celui de) mettre à mal les démocraties au nom d'un islamisme radical, un discours de haine".
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls annonce l'interpellation de trois personnes dans le sud de la France, sans lien avec le coup de filet de la veille en région parisienne.
Par AFP
Libération
Trois islamistes radicaux présumés, suivis par les services de renseignement, ont été arrêtés mardi, au lendemain de l’interpellation de six suspects«particulièrement dangereux» dans un coup de filet distinct en région parisienne, a annoncé le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.
Mardi matin, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a arrêté dans le sud de la France «trois individus connus et suivis pour leur appartenance au jihadisme», a annoncé Manuel Valls en marge d’un déplacement à l’Ecole nationale supérieure des officiers de police à Cannes-Ecluse (Seine-et-Marne).
Selon une source proche du dossier, il s’agit d’un couple et d’un autre homme. Ce dernier pourrait être relâché rapidement. Selon la même source, il s’agirait d’un affaire de financement d’une filière acheminement de militants à l’étranger.
Il s’agit d’une affaire distincte du coup de filet antiterroriste réalisé en région parisienne lundi matin, qui a conduit à l’arrestation de six personnes. Celles-ci sont «particulièrement dangereuses et probablement auteures d’un braquage» en Seine-et-Marne, a-t-il précisé. Ces six personnes, interpellées par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire «avaient l’intention de passer à l’acte», a-t-il ajouté.
Le ministre n’a par contre «aucun élément» indiquant une éventuelle préparation d’actes terroristes visant des personnalités en France, qui avait été évoquée de source proche du dossier.
Ces six suspects, âgés de 22 à 38 ans, étaient «tous connus des services de police pour des faits de délinquance grave», et ont été placés en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire à Levallois-Perret, avait-on appris de source proche de l’enquête. Ils ont été interpellés dans le cadre du démantèlement d’une cellule islamiste radicale soupçonnée de projeter «des actes terroristes» sur le sol français, avait précisé cette source.
Les membres de la cellule sont notamment soupçonnés d’être impliqués dans le hold-up d’une agence de la Banque Postale en avril «et projetaient apparemment de commettre d’autres vols à main armée», avait expliqué une source proche de l’enquête.
Les trois arrestations de mardi matin portent à 48 le nombre d’interpellations effectuées par la DCRI depuis le début de l’année, dans le cadre de son activité en matière de lutte antiterroriste, dont 17 ont été écroués, a-t-il ajouté. En 2012, 78 personnes avaient été interpellées dans ce genre d’affaires, dont 21 écrouées.
Cyberattaque contre des sites gouvernementaux en Corée du Sud
Le Monde.fr avec AFP
Les pirates informatiques d'Anonymous ont démenti toute responsabilité dans les cyberattaques de mardi. | AF
Plusieurs sites internet du gouvernement et de médias sud-coréens ont été la cible d'une cyberattaque coordonnée mardi 25 juin, a annoncé le ministère des sciences. Etait notamment visé le portail de la Maison Bleue, le palais présidentiel.
Séoul a été plusieurs fois victime d'actes de piratage contre des sites privés et publics imputés à la Corée du Nord. Des messages revendiquant la dernière opération au nom des l'organisation Anonymous et louant le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ont été laissés sur les sites visés.
Mais les pirates informatiques d'Anonymous ont démenti toute responsabilité sur un de leurs comptes Twitter, indiquant en revanche avoir piraté plusieurs sites d'information nord-coréens, ce mardi également, dont ceux de l'agence d'Etat KCNA et le quotidien du parti unique, le Rodong Sinmun.
A Gap (Hautes-Alpes), des élèves de Terminale scientifique de trois lycées doivent repasser l'épreuve de philosophie du bac. Leurs copies ont été volées dans le cartable d'un professeur vendredi dernier à Marseille.
Ils croyaient en avoir fini avec le bac philo. Les épreuves étaient même corrigées, mais voilà que leur professeur correcteur s'est fait voler son cartable vendredi dernier à Marseille, alors qu'il s'y trouvait pour la commission d'harmonisation des notes.
Conséquence pour 136 élèves de terminale scientifique de trois lycées de Gap (Dominique Villard, Aristide Briand et St-Joseph) : ils vont devoir replancher sur l'épreuve de philosophie. Ils ont tous été contactés par téléphone, et doivent retirer leur nouvelle convocation mardi, pour repasser l'épreuve mercredi de 14h à 18h, au lycée Aristide Briand de Gap.
A moins que les copies ne soient retrouvées d'ici là. Le rectorat explique que dans ce cas, les élèves seraient exemptés de repasser l'épreuve.
Un homme tué par balles près de Marseille
Le décès de ce jeune homme de 22 ans survenu lundi soir à La Ciotat porte à onze le nombre de règlements de comptes dans ce secteur depuis le début de l'année.
Par AFP
Libération
Un homme de 22 ans a été tué par balles lundi soir vers 20h00 dans une cité de la Ciotat, commune des Bouches-du-Rhône proche de Marseille, selon une source proche de l’enquête, ce qui porte à 11 le nombre de règlements de comptes dans Marseille et sa région depuis le début de l’année. La victime a été tuée d’une dizaine de balles au thorax et au ventre sur une aire de jeu du quartier Saint-Loup-Fardeloup, selon cette source.
Elle était connue des services de police, notamment pour vol, mais avait un casier judiciaire peu fourni. Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune homme se serait rendu à un rendez-vous sur cette aire et le tueur lui aurait alors vidé le chargeur d’une arme de poing de type Revolver. Aucune douille n’a été retrouvée à proximité.
Ce sont des témoins, que les policiers ont pu entendre, qui ont donné l’alerte. Les sapeurs-pompiers sont intervenus mais n’ont pas pu réanimer la victime. Les investigations ont été confiées par le parquet de Marseille à la brigade criminelle de la PJ, en charge de nombreux dossiers de ce type dans la région marseillaise.
Il s’agit du 11e homicide par arme à feu depuis le début de l’année et du quatrième en trois semaines dans Marseille et sa région. Dans la nuit de samedi à dimanche à Marseille, un homme de 27 ans, Djibril Abbas a été abattu, mitraillé à la Kalachnikov, dans le quartier Bon-Secours, pourtant réputé calme.
Leboncoin.fr met en vente une station de sports d'hiver en Auvergne
La station de la Loge des Gardes est proposée au prix de 550.000 euros par son propriétaire-exploitant.
La Loge des Gardes offre de 15 à 20 kilomètres de pistes pour le ski de fond. - Photo DR
L'information est symptomatique de la puissance du Web : la petite station de ski de la Loge des Gardes à Laprugne (Allier) a été mise en vente par son exploitant sur le site de petites annonces leboncoin.fr, a récemment a révélé hier le quotidien régional « La Montagne ». « On voit bien des campings et des hôtels sur leboncoin, donc pourquoi pas une station ? », a expliqué à l'AFP son exploitant depuis 2001, Marc Trancart, qui veut prendre sa retraite.
L'offre a été mise en ligne vendredi. Pour 550.000 euros sont, notamment, mis en vente trois téléskis (!), un magasin de location avec plus de 500 paires de skis, une chenillette, un tracteur, mais aussi une crêperie. Y figure également la convention d'occupation des terrains de l'Office national des forêts. Selon son propriétaire, l'affaire, qu'il qualifie de « saine », génère un chiffre d'affaires annuel de 200.000 à 350.000 euros.
Enorme succès du site
Située à 1.100 mètres d'altitude, à une heure de Vichy et quarante-cinq minutes de Roanne (Loire), dans la Montagne Bourbonnaise, la station est, il est vrai, à mille lieux des grandes stations alpines avec ses... 2 kilomètres de ski de descente. En toute transparence, son site Internet s'adresse à ceux qui ne sont « pas trop branchés sur le sport et la performance ». Mais les lieux, plutôt bucoliques, s'adressent aussi aux petits budgets : le prix d'un forfait journée pour un adulte s'élevait, lors de la dernière saison, à 14 euros, soit deux fois moins que la recette moyenne d'une journée-skieur de la Compagnie des Alpes, l'opérateur de la plupart des grandes stations alpines, lors de la dernière saison. Mais la Loge des Gardes offre aussi de 15 à 20 kilomètres de pistes pour le ski de fond. En résumé, « c'est pas cher, c'est sympa »... Par ailleurs, son propriétaire exploitant a développé une petite activité de tourisme vert l'été.
A contrario, le site leboncoin.fr fait plutôt figure de mastodonte dans sa catégorie. Il est notamment devenu le premier pour les annonces immobilières à la fin 2012, avec un total de 1,5 million, ayant, au passage, dépassé Seloger.com (plus de 1,3 million d'annonces). Ce site, au nom bien franchouillard mais décliné d'une idée née en Suède et propriété d'un groupe norvégien, est en fait le premier site de petites annonces toutes catégories en France. En sept ans, depuis son lancement dans l'Hexagone, le boncoin.fr est devenu numéro un dans l'automobile ou encore dans les offres d'emploi. Olivier Aizac, directeur général de leboncoin.fr, revendique un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros en 2012 pour le site, en hausse de presque 55 % en deux ans. Les rentrées d'argent sont essentiellement liées au trafic du site, leboncoin étant dans le Top 10 des sites les plus consultés en France. Selon le baromètre Omniretail, 38,3 % des Français font désormais des achats sur Internet, contre 15,5 % en 2007. Et ils achètent notamment de l'occasion, à 25 % en 2012. De quoi expliquer l'énorme succès du site leboncoin.fr.
Christophe Palierse
Un homme menotté retrouvé dans le convoi du go-fast mortel
Un homme menotté et portant des traces de coups, mais vivant, a été retrouvé ce lundi dans l’une des voitures du convoi de transport de drogue qui a provoqué la mort d’un automobiliste sur l’autoroute A9 près de Narbonne. C’est ce qu’a indiqué une source proche de l’enquête.
L’homme retrouvé menotté est bien connu des services de police, a précisé cette source, confirmant une information du quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France.
Au moins trois véhicules composaient ce convoi de transport de cannabis.
La voiture ouvreuse s’est volatilisée.
Le conducteur de la deuxième voiture est mort
La deuxième, une voiture allemande de grosse cylindrée a attiré l’attention de motards des douanes qui l’ont prise en chasse sur l’autoroute A9 dans le sens Perpignan/Béziers lorsqu’elle a tenté de leur fausser compagnie.
C’est lors de cette course-poursuite à 240 km/h que cette deuxième voiture, en slalomant entre les automobilistes, a percuté un 4x4 noir qui roulait sur la file du milieu.
Sous le choc, le conducteur a été éjecté de sa voiture et est mort sur le coup.
Le chauffard, un habitant de l’Hérault, a quant à lui été interpellé et placé en garde à vue dès lundi après midi. 178 kilos de cannabis ont été retrouvés dans son véhicule.
Le troisième véhicule du convoi transportait l’homme menotté. On ignorait mardi midi ce qu’il est advenu du conducteur de cette voiture.
L’enquête a été confiée au Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Montpellier.
Astronomie. Découverte de 3 exoplanètes potentiellement habitables
Des astronomes de l’Observatoire européen austral (ESO) ont découvert dans la constellation du Scorpion un système solaire « doté d’une zone habitable bien remplie », avec trois « super-Terres » où les conditions seraient compatibles avec l’existence d’eau liquide.
C’est autour de l’étoile Gliese 667C, d’une masse équivalente à un tiers de celle de notre Soleil, que l’équipe a fait cette trouvaille, à l’aide de l’instrument HARPS équipant le télescope de 3,6 mètres de l’ESO au Chili, indique l’organisation dans un communiqué.
Potentiellement habitables
Le système de trois étoiles auquel appartient Gliese 667C est abondamment étudié par les scientifiques. Non seulement il est dans le voisinage immédiat de notre système solaire (22 années-lumière) mais il est aussi étonnamment similaire. Il représente donc un candidat de choix pour la recherche d’exoplanètes potentiellement habitables.
« Nous savions, d’après des études antérieures, que l’étoile (Gliese 667C) était entourée de trois planètes, nous voulions donc vérifier l’éventuelle existence d’autres planètes », explique Mikko Tuomi de l’Université britannique de Hertfordshire. « En ajoutant de nouvelles observations et en revisitant les données existantes, nous avons été en mesure de confirmer l’existence de ces trois corps et d’en découvrir de nouveaux », ajoute-t-il.
L’eau est susceptible d’être présente à l’état liquide
Au total, les astronomes ont donc identifié au moins cinq planètes, deux autres demandant encore à être confirmées. Le système serait notamment composé de trois « super-Terres », plus massives que notre planète mais moins que les géantes Uranus ou Neptune, et « vraisemblablement rocheuses ».
Elles occupent en outre la zone habitable de l’étoile, une mince bande située autour de l’étoile et au sein de laquelle l’eau est susceptible d’être présente à l’état liquide si les conditions sont propices. Et par conséquent une éventuelle forme de vie.
« C’est la toute première fois que trois planètes de ce type ont été repérées dans cette zone d’un même système », souligne l’ESO.
Les trois planètes habitables « ont sans doute toujours la même face orientée en direction de l’étoile, de sorte que la durée de leur jour égale celle de leur année, l’une des faces étant en permanence éclairée par le soleil et l’autre baignant dans la pénombre », précise le communiqué.
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