Le G8 accouche d'un accord a minima sur la Syrie
Avec ses formulations floues ou ambigües, la déclaration finale du G8 sur la Syrie reflète les profondes divergences entre Moscou, soutien indéfectible du régime de Damas, et les Occidentaux, qui appuient l'opposition syrienne.
Au sommet de Lough Erne, en Irlande du Nord, les Occidentaux d'un côté et le président russe Vladimir Poutine de l'autre se sont écharpés sur la Syrie, multipliant critiques et piques réciproques.
"Parvenir à un accord n'a pas été facile", a reconnu le Premier ministre britannique David Cameron, hôte du sommet, évoquant des discussions "franches" entre les dirigeants.
A peine le sommet terminé, Vladimir Poutine a d'ailleurs de nouveau évoqué la possibilité pour son pays de livrer de nouvelles armes au régime syrien, donnant un premier coup de boutoir au consensus de façade obtenu au G8.
"Nous restons engagés à trouver une solution politique à la crise", indique le G8 dans sa déclaration, affirmant sa détermination à l'organisation "dès que possible" de la conférence dite de Genève 2, dans les limbes depuis son annonce début mai par Moscou et Washington.
Cette conférence, censée rassembler autour d'une même table des représentants des belligérants syriens, devra permettre la mise en place d'"un gouvernement transitoire formé par consentement mutuel et ayant les pleins pouvoirs exécutifs", souligne le texte.
Cette formule avait déjà été actée il y a un an au cours d'une première réunion à Genève, mais n'a jamais été mise en oeuvre car elle ne précise pas le sort du président syrien Bachar al-Assad, dont le départ est réclamé par l'opposition.
Si la déclaration du G8 laisse la porte ouverte à un avenir pour les forces de sécurité, notamment militaires, du régime, qui "doivent être préservées ou rétablies", il est "impensable qu'Assad joue un quelconque rôle dans l'avenir de son pays", a martelé M. Cameron.
Or, les Russes ont répété à Lough Erne que "seuls les Syriens" pouvaient décider de l'avenir de leur pays.
Et dans un entretien mardi avec le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Bachar al-Assad a affirmé que quitter le pouvoir dans le contexte actuel serait une "trahison nationale".
Menace terroriste et armes chimiques
Le G8 a par ailleurs pris acte du poids des jihadistes dans la rébellion, s'inquiétant de "la menace grandissante du terrorisme et de l'extrémisme en Syrie et de la nature de plus en plus intercommunautaire du conflit". Une formule sur laquelle pourra s'appuyer le régime syrien, qui n'a de cesse de répéter qu'il lutte contre des "terroristes".
Enfin, les dirigeants du G8 ont condamné "tout usage d'armes chimiques en Syrie" et demandé l'accès de la mission d'enquête de l'ONU au territoire syrien, que Damas a jusqu'à présent refusé.
La question des armes chimiques est revenue sous les projecteurs ces deux dernières semaines, Paris, Londres puis Washington ayant accusé le régime d'avoir utilisé du sarin (un liquide volatil neurotoxique). Moscou n'a pas jugé ces preuves convaincantes, mais a finalement souscrit à la condamnation générale contenue dans la déclaration.
Par ailleurs, la France, jusque là hostile à la participation de l'Iran à la conférence de Genève 2, a infléchi sa position. François Hollande a indiqué que son homologue iranien élu Hassan Rohani serait "le bienvenu" autour de la table "s'il peut être utile".
Sur le terrain, la guerre se poursuivait, notamment dans la zone de Damas, où les troupes loyales au régime tentaient mardi d'écraser les bastions rebelles autour de la capitale, d'après une ONG syrienne.
En outre, deux roquettes tirées de Syrie sont tombées mardi sur la Bekaa, une région de l'est du Liban dont la population est majoritairement chiite et qui est le bastion du Hezbollah, soutien du régime de Damas, selon une source sécuritaire.
Le conflit en Syrie a fait 93.000 morts depuis mars 2011, selon l'ONU, et il y a désormais plus d'1,6 million de réfugiés.
G8 : Poutine résiste aux Occidentaux sur la Syrie
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Arrivé isolé et critiqué de toutes parts au G8, Vladimir Poutine aura finalement réussi à reléguer à l'arrière-plan l'option d'armer les rebelles syriens, qui prévalait pourtant la semaine dernière après le soutien américain à la proposition franco-britannique. À la place, les membres du G8 se félicitent d'avoir obtenu l'adhésion du président russe à un engagement en faveur d'un processus de paix et d'une transition politique, sans autre arrêté de date que «dès que possible». L'échéance de juillet est oubliée, des dirigeants évoquent maintenant août ou septembre.
Cette déclaration en sept points met l'accent sur la convocation de la conférence dite de Genève 2, prévoit d'accroître l'aide humanitaire aux réfugiés, demande la création d'un gouvernement de transition et condamne l'usage d'armes chimiques - qui devra, selon le G8, faire l'objet d'une enquête internationale sous l'égide de l'ONU. Elle ne fait en revanche pas référence au départ d'Assad, tout en lançant un appel à ses fidèles qui souhaiteraient déserter. Cette formule avait déjà été actée il y a un an au cours d'une première réunion à Genève, mais elle n'a jamais été mise en œuvre.
Les leaders du G8 réunis à l'hôtel de luxe de Lough Erne, en Irlande du Nord, depuis lundi, estiment avoir sauvé la face plutôt que de se séparer sans accord, et se targuent d'avoir ramené Poutine à la table des négociations au cours du dîner de lundi soir après plusieurs entretiens bilatéraux très tendus. Selon François Hollande, les progrès doivent se lire entre les mots: «Il n'y aura pas d'avenir en Syrie avec Bachar el-Assad. Les Russes ne sont pas encore prêts à le dire, mais parler de transition, qu'est-ce que ça signifie?», a-t-il interrogé. Pour l'heure, Poutine continue à manier la provocation en annonçant dès la fin des discussions son intention de continuer à fournir des armes au régime. François Hollande a beau jeu, du coup, de souligner son devoir de continuer à soutenir l'opposition «par tous moyens, humanitaires, matériels, politiques». Mais pas militaires. La menace de la livraison d'armes ne sert plus que de levier pour faire pression sur Assad en vue d'obtenir la conférence de Genève, désormais seule priorité. En train de regagner du terrain, le «boucher» de Damas ne sera pas dupe. En retrait par rapport à ces derniers jours, Barack Obama a plaidé auprès de François Hollande lors de leur rencontre bilatérale à la fin du sommet qu'une intervention militaire n'était «pas d'actualité».
Autre point marqué par Moscou, Hollande n'exclut plus la présence des Iraniens à la conférence de Genève 2. «Je vous donne ma position: s'il peut être utile oui, il sera le bienvenu», a-t-il indiqué, alors que la présence de l'Iran à cette rencontre était, il y a peu, jugée inacceptable par la France. Pour le chef de l'État, cet accord constitue une étape qu'il reste désormais à «mettre en action». Ce drame «qui blesse la conscience», selon François Hollande, reste irrésolu.
Le G8 a par ailleurs pris acte du poids grandissant des djihadistes dans la rébellion, s'inquiétant de «la menace grandissante du terrorisme et de l'extrémisme en Syrie et de la nature de plus en plus intercommunautaire du conflit». Une formule sur laquelle pourra s'appuyer Damas, qui n'a de cesse de répéter qu'il lutte contre des «terroristes». David Cameron a souligné qu'un gouvernement de transition devrait être non confessionnel.
Les dirigeants du G8 ont également évoqué la lutte contre le terrorisme international. À la demande des Britanniques, ils se sont engagés à refuser tout paiement de rançon à des groupes terroristes après que des «dizaines de millions de dollars ont été versés à al-Qaida» dans ce cadre, selon David Cameron. Ils ont aussi apporté leur soutien au gouvernement libyen et annoncé la formation de 7 000 militaires dans le pays.
Obama va proposer de réduire les arsenaux nucléaires américains et russes
Le Monde.fr avec AFP et AP
Le président américain, Barack Obama, va proposer mercredi 19 juin de réduire d'un tiers les armes stratégiques nucléaires de la Russie et des Etats-Unis. Plus généralement, il va appeler à une réduction des arsenaux nucléaires tactiques en Europe, a indiqué un responsable américain.
Lire (édition abonnés) : Merkel accueille Obama en leader de l'Europe
M. Obama, qui fera ces propositions dans un important discours à Berlin, va également s'engager à participer à un sommet sur la sécurité nucléaire à La Haye l'année prochaine et à organiser un sommet équivalent lors de la dernière année de sa présidence, en 2016.
MOINS DE 1 000 OGIVES
Le président américain est convaincu que les Etats-Unis et leurs alliés peuvent maintenir une dissuasion nucléaire crédible en "réduisant jusqu'à un tiers des têtes de missiles nucléaires stratégiques en dessous du niveau du nouveau traité Start". "Nous allons tenter de négocier ces réductions avec la Russie afin de continuer à dépasser les positions qui avaient prévalu pendant la guerre froide", a ajouté ce responsable.
Au terme du nouveau traité Start de réduction des armements négocié sous le premier mandat de M. Obama avec Moscou, les deux anciens ennemis de la guerre froide sont convenus d'abaisser leur stocks à 1 550 ogives. La réduction proposée abaisserait leur niveau à 1 000 unités.
REPRENDRE EN MAIN LE DOSSIER NUCLÉAIRE
"Le président va également définir l'objectif de réduction des arsenaux nucléaires tactiques américains et russes en Europe, et s'engager à travailler avec les alliés de l'OTAN pour avancer des propositions qui pourront être étudiées avec la Russie pour atteindre ce but", a poursuivi le responsable américain.
On ne sait pas encore si le président américain va proposer un nouveau traité ou un accord informel qui ne requerrait pas d'accord du Congrès, étant donné que les Républicains seront problablement opposés à toute réduction supplémentaire dans l'arsenal américain.
NÉGOCIATION SUR FOND DE CRISE SYRIENNE
Le président a déjà discuté de non-prolifération avec le président russe Vladimir Poutine lors de leur rencontre, lundi, en marge du G8 en Irlande du Nord. L'appel d'Obama à une coopération avec Moscou intervient alors que la tension est forte entre les deux pays sur le dossier syrien, ainsi que sur celui du bouclier antimissile américain en Europe.
Les stocks d'armes nucléaires sont des secrets très bien gardés dans la plupart des pays, mais les experts s'accordent à dire que seuls les Etats-Unis et la Russie disposent de plus de 300 ogives.
Barack Obama a atterri mardi 18 juin à Berlin, où il doit passer deux jours et prononcer un discours sur la Pariser Platz, devant la porte de Brandebourg, cinquante ans après celui de John Kennedy.
Corée du Nord : Kim Jong-Un distribue "Mein Kampf"
Le Monde.fr avec AFP
Le numéro un nord-coréen, Kim Jong-Un, aurait offert à plusieurs hauts responsables du régime communiste des copies de Mein Kampf, le pamphlet écrit par Adolf Hitler, en les encourageant à s'en inspirer, affirme mardi 18 juin un site d'information animé par des transfuges nord-coréens. Kim Jong-Un a fait la distribution de traductions de Mein Kampf à l'occasion de son anniversaire en janvier, selon New Focus International.
L'article, qui se fonde sur les confidences anonymes d'un responsable nord-coréen en poste en Chine, était repris par les grands journaux sud-coréens mercredi. "En soulignant que Hitler est parvenu à reconstruire l'Allemagne peu après la défaite à l'issue de la Première Guerre mondiale, Kim Jong-Un a donné l'ordre d'étudier attentivement le Troisième Reich et demandé que des leçons pratiques en soient tirées", selon la source citée par le site internet. Kim Jong-Un a notamment relevé le rôle du sport dans l'unification du peuple allemand autour du projet nazi et encouragé les Nord-Coréens à s'exercer physiquement.
Rédigé par Adolf Hitler pendant un séjour en prison en 1924 après une tentative de putsch, Mein Kampf contient notamment des éléments autobiographiques et l'idéologie du nazisme. A partir de 1936, il était devenu le cadeau de mariage de l'Etat aux couples allemands.
Un homme d'affaires nord-coréen interrogé par New Focus International a évoqué une rumeur persistante parmi l'élite à Pyongyang selon laquelle Kim a étudié de près l'histoire hitlérienne pendant ses études en Suisse.
Turquie. La fausse victoire d'Erdogan
Martine GOZLAN - Marianne
La féroce répression policière, les centaines d’arrestations et de détentions arbitraires, l’interdiction des manifestations, enfin l’ultime menace de faire intervenir l’armée – elle a désormais à sa tête des officiers islamistes - signent la fin du mythe Erdogan.
Des milliers de blessés, 7500 selon les dernières estimations. Des jeunes qui ont perdu à jamais la vue en raison des tirs de lacrymogènes tendus. Des canons d’une eau remplie d’acide. Des médecins matraqués et arrêtés alors qu’ils soignaient les victimes. Des arrestations par centaines dans tout le pays. Des hommes et des femmes, jeunes, en détention arbitraire. Près de 400 disparus.
Les manifestations syndicales déclarées « illégales ». Donc interdites. Les ponts bloqués par toutes les forces de police le jour où le Leader Suprême haranguait, dans son fief, la foule féminine voilée et masculine barbue. Les réseaux sociaux décrétés hautement suspects. Une loi prête à en limiter l’accès dans les jours ou les semaines qui viennent.
A la télévision officielle et à la tribune officielle du Leader Suprême, l’évocation scandée, bissée, trissée, du « complot de l’étranger », de « la finance internationale ». La dénonciation des agissements de la presse internationale, donc forcément coupable. Enfin, cet avertissement aux insolents qui n’auraient pas pris la mesure de la divine colère du Sauveur de la Patrie inspiré par Allah : « Notre police fait son devoir ! Si ce n’est pas suffisant, les gendarmes feront leur devoir. Mais si ce n’est pas suffisant, nous utiliserons les forces armées ! »
Non, nous ne sommes pas à Téhéran mais à Istanbul et Ankara. Non, ce n’est pas Ali Khamenei qui tonne mais Tayyip Erdogan. Non, ma plume, même requise par les deux dossiers turc et perse, n’a pas divagué de mon observation des élections iraniennes du 14 juin à celle de la « victoire » remportée par les forces spéciales du Premier ministre turc sur des militants pacifiques.
Cependant, j’ai bel et bien le vertige. Alors que la jeunesse danse à Téhéran, au cœur d’un système théocratique farouche qui donne des signes d’essoufflement après plus de trois décennies d’isolement névrotique, une autre jeunesse fuit la traque et l’agression policière à Istanbul, au cœur d’une jeune démocratie islamiste.
Je ne serai pas assez naïve pour gloser à ce stade sur la démocratisation de l’Iran alors que des centaines d’opposants y sont incarcérés, qu’on y torture et qu’on y pend. Alors que la femme y est toujours un être juridiquement invisible, menacée du fouet et de la lapidation. Cependant, la force du vote iranien du 14 juin nous prouve qu’un régime ne peut éternellement combattre sa société et sa jeunesse. Le principe de réalité finit toujours par le rattraper.
De même, je ne serai pas assez stupidement dogmatique pour affirmer que la démocratie turque s’est transformée en dictature. Même si- l’Histoire nous le rappelle- le libre suffrage du peuple ne décourage guère les aspirants au Leadership suprême de marcher sur la voie de l’écrasement du droit.
Les manifestations syndicales déclarées « illégales ». Donc interdites. Les ponts bloqués par toutes les forces de police le jour où le Leader Suprême haranguait, dans son fief, la foule féminine voilée et masculine barbue. Les réseaux sociaux décrétés hautement suspects. Une loi prête à en limiter l’accès dans les jours ou les semaines qui viennent.
A la télévision officielle et à la tribune officielle du Leader Suprême, l’évocation scandée, bissée, trissée, du « complot de l’étranger », de « la finance internationale ». La dénonciation des agissements de la presse internationale, donc forcément coupable. Enfin, cet avertissement aux insolents qui n’auraient pas pris la mesure de la divine colère du Sauveur de la Patrie inspiré par Allah : « Notre police fait son devoir ! Si ce n’est pas suffisant, les gendarmes feront leur devoir. Mais si ce n’est pas suffisant, nous utiliserons les forces armées ! »
Non, nous ne sommes pas à Téhéran mais à Istanbul et Ankara. Non, ce n’est pas Ali Khamenei qui tonne mais Tayyip Erdogan. Non, ma plume, même requise par les deux dossiers turc et perse, n’a pas divagué de mon observation des élections iraniennes du 14 juin à celle de la « victoire » remportée par les forces spéciales du Premier ministre turc sur des militants pacifiques.
Cependant, j’ai bel et bien le vertige. Alors que la jeunesse danse à Téhéran, au cœur d’un système théocratique farouche qui donne des signes d’essoufflement après plus de trois décennies d’isolement névrotique, une autre jeunesse fuit la traque et l’agression policière à Istanbul, au cœur d’une jeune démocratie islamiste.
Je ne serai pas assez naïve pour gloser à ce stade sur la démocratisation de l’Iran alors que des centaines d’opposants y sont incarcérés, qu’on y torture et qu’on y pend. Alors que la femme y est toujours un être juridiquement invisible, menacée du fouet et de la lapidation. Cependant, la force du vote iranien du 14 juin nous prouve qu’un régime ne peut éternellement combattre sa société et sa jeunesse. Le principe de réalité finit toujours par le rattraper.
De même, je ne serai pas assez stupidement dogmatique pour affirmer que la démocratie turque s’est transformée en dictature. Même si- l’Histoire nous le rappelle- le libre suffrage du peuple ne décourage guère les aspirants au Leadership suprême de marcher sur la voie de l’écrasement du droit.
Manifestations à Istanbul - SIPA
C’est ce qui est en train d’arriver à Erdogan. La jeunesse turque s’est dressée contre la pulsion du chef et le chef a voulu la mater avec tous les moyens possibles – il ne les a pas encore tous utilisés- pour lui faire expier sa prétention.
Après l’écrasement des manifestants le week-dernier, spécialement la nuit du samedi 15 au dimanche 16 juin, date du grand meeting des partisans de l’AKP, on a titré un peu vite , ici et là, sur « la victoire d’Erdogan ».
C’était vraiment aller très vite en commentaire en glissant sur la violence qui a été l’auxiliaire de cette « victoire ». Jusqu’à quand l’usage de la force, les incantations d’une foule extatique, prétendument légitime, acquise au Chef, vont-ils tétaniser les jugements ?
Après l’écrasement des manifestants le week-dernier, spécialement la nuit du samedi 15 au dimanche 16 juin, date du grand meeting des partisans de l’AKP, on a titré un peu vite , ici et là, sur « la victoire d’Erdogan ».
C’était vraiment aller très vite en commentaire en glissant sur la violence qui a été l’auxiliaire de cette « victoire ». Jusqu’à quand l’usage de la force, les incantations d’une foule extatique, prétendument légitime, acquise au Chef, vont-ils tétaniser les jugements ?
Un tout récent sondage nous apprend que près de 63% des Turcs se prononcent contre le projet de destruction du parc Gezi, projet à l’origine de la grande révolte. Ils sont près de 50% à récuser l’autoritarisme du Premier ministre. Ce qui ne donnerait tout de même pas une majorité à l’opposition si les élections avaient lieu aujourd’hui. Erdogan serait certes reconduit. Cela autorise-t-il à tirer un trait sur les libertés et les droits élémentaires ? Quand, comment, pourquoi, à partir de quelles lignes rouges, la démocratie peut-elle se transformer en instrument docile du pouvoir personnel ? Voilà le grand débat posé par la belle révolte turque.
Voilà ce que clament en silence ses nouveaux acteurs : des jeunes gens et des jeunes filles, seuls, immobiles, debout durant des heures, sur les places vides des villes de Turquie. Ils imitent le chorégraphe Erdem Gunduz qui a inauguré place Taksim, au lendemain des affrontements du 15 juin, ce nouveau mode de protestation. On l’appelle le « Duranadam », « l’homme à l’arrêt ».Or, même cet acte de haute solitude, la police l’a puni : les « Duranadam » sont raflés. Mais ce n’est pas pour cela qu’ils ont échoué. Au contraire. Au miroir de leur rébellion, Erdogan, devant le monde, a perdu.
MALI. Bamako et les Touareg trouvent un accord sur Kidal
Le document signé par le gouvernement malien, le MNLA et le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad prévoit un cessez-le-feu et un retour de l'armée malienne à Kidal.
Des soldats de l'armée malienne patrouillent dans les rues de Kidal, le 27 mai 2006. (KAMBOU SIA/AFP)
L'accord entre pouvoir malien et rebelles touareg occupant Kidal (nord-est du Mali) signé mardi 18 juin à Ouagadougou a été généralement bien accueilli par des Maliens à Bamako, des responsables politiques parlant d'"espoir de paix" et de pas important pour le Mali.
"C'est un véritable espoir de paix. Nous allons dans le bon sens", a déclaré Boubacar Touré, un responsable de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), un des principaux partis de ce pays.
"Il est important que les différentes parties respectent cet accord. Nous attendons avec émotion le jour où le drapeau malien flottera sur Kidal. Nous attendons avec émotion le jour où l'armée malienne mettra les pieds à Kidal", a ajouté Boubacar Touré.
L'accord a aussi été salué par Amadou Koïta, président du Parti socialiste et membre du Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), coalition de formations politiques opposées au coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 au Mali.
Il "signifie la libération totale du Mali, la libération de nos populations. (Il) signifie aussi que nous amorçons un important processus de paix. Nous demandons au MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, rébellion touareg) de respecter cet accord", a dit Amadou Koïta.
Côté Français,
François Hollande a salué l'accord y voyant une "avancée majeure dans la sortie de crise", a indiqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.
Cette "nouvelle excellente" représente "une avancée majeure dans la sortie de crise. C'est un texte qui permet de concilier le respect de l'intégrité territoriale du pays et en même temps la reconnaissance des problèmes spécifiques au nord du pays dans la perspective de l'élection présidentielle prévue a priori le 28 juillet prochain", a déclaré la porte-parole à l'issue du Conseil des ministres.
Il doit permettre le déroulement de l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 28 juillet. Ce scrutin est jugé crucial par la communauté internationale en vue d'aider le Mali à sortir de la plus grave crise de son histoire ouverte en 2012 par la prise du nord de ce pays par des groupes jihadistes, un temps alliés au MNLA et délogés début 2013 par l'armée française.
Pour Fatoumata Siré Diakité, responsable d'un réseau d'organisations féminines maliennes, "l'accord va dans le bon sens".
"L'armée malienne sera bientôt à Kidal pour montrer que cette localité est une localité malienne", a-t-elle dit.
Mamoutou Diabaté, président du Forum des organisations de la société civile du Mali (FOSCM, coalition d'ONG), faisait partie mardi soir des rares personnes à critiquer le texte.
"Nous sommes contre cet accord. C'est sans conditions que l'armée malienne doit aller à Kidal, et les rebelles (groupes armés touareg) doivent désarmer immédiatement et sans conditions!", a-t-il affirmé.
Mamoutou Diabaté et 20 autres membres du FOSCM ont été interpellés lundi par la police à Bamako pour avoir tenté de manifester - en dépit de l'état d'urgence qui interdit les manifestations dans les rues - contre les discussions alors en cours à Ouagadougou, estimant qu'elles faisaient la part belle aux groupes touareg. Tous ont été relâchés mardi sans charges retenues contre eux.
Ce responsable d'ONG a cependant indiqué que son mouvement allait poursuivre son action de protestation : "Notre lutte continue".
"C'est un véritable espoir de paix. Nous allons dans le bon sens", a déclaré Boubacar Touré, un responsable de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), un des principaux partis de ce pays.
"Il est important que les différentes parties respectent cet accord. Nous attendons avec émotion le jour où le drapeau malien flottera sur Kidal. Nous attendons avec émotion le jour où l'armée malienne mettra les pieds à Kidal", a ajouté Boubacar Touré.
L'accord a aussi été salué par Amadou Koïta, président du Parti socialiste et membre du Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), coalition de formations politiques opposées au coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 au Mali.
Il "signifie la libération totale du Mali, la libération de nos populations. (Il) signifie aussi que nous amorçons un important processus de paix. Nous demandons au MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, rébellion touareg) de respecter cet accord", a dit Amadou Koïta.
Côté Français,
François Hollande a salué l'accord y voyant une "avancée majeure dans la sortie de crise", a indiqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.
Cette "nouvelle excellente" représente "une avancée majeure dans la sortie de crise. C'est un texte qui permet de concilier le respect de l'intégrité territoriale du pays et en même temps la reconnaissance des problèmes spécifiques au nord du pays dans la perspective de l'élection présidentielle prévue a priori le 28 juillet prochain", a déclaré la porte-parole à l'issue du Conseil des ministres.
"L'accord va dans le bon sens"
Le document signé officiellement par les représentants du gouvernement malien, du MNLA et d'un autre groupe touareg, le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), prévoit un cessez-le-feu, un retour de l'armée malienne à Kidal, avec un "déploiement progressif", et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement.Il doit permettre le déroulement de l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 28 juillet. Ce scrutin est jugé crucial par la communauté internationale en vue d'aider le Mali à sortir de la plus grave crise de son histoire ouverte en 2012 par la prise du nord de ce pays par des groupes jihadistes, un temps alliés au MNLA et délogés début 2013 par l'armée française.
Pour Fatoumata Siré Diakité, responsable d'un réseau d'organisations féminines maliennes, "l'accord va dans le bon sens".
"L'armée malienne sera bientôt à Kidal pour montrer que cette localité est une localité malienne", a-t-elle dit.
"L'armée doit aller à Kidal"
Pour Amidou Sankaré, un habitant de Bamako, "c'est très bien". "On est content de ça. Il faut que le MNLA respecte son engagement écrit. (...) Si ça peut amener la paix, c'est ce qu'on souhaitait", a-t-il lâché.Mamoutou Diabaté, président du Forum des organisations de la société civile du Mali (FOSCM, coalition d'ONG), faisait partie mardi soir des rares personnes à critiquer le texte.
"Nous sommes contre cet accord. C'est sans conditions que l'armée malienne doit aller à Kidal, et les rebelles (groupes armés touareg) doivent désarmer immédiatement et sans conditions!", a-t-il affirmé.
Mamoutou Diabaté et 20 autres membres du FOSCM ont été interpellés lundi par la police à Bamako pour avoir tenté de manifester - en dépit de l'état d'urgence qui interdit les manifestations dans les rues - contre les discussions alors en cours à Ouagadougou, estimant qu'elles faisaient la part belle aux groupes touareg. Tous ont été relâchés mardi sans charges retenues contre eux.
Ce responsable d'ONG a cependant indiqué que son mouvement allait poursuivre son action de protestation : "Notre lutte continue".
L'Assemblée vote la déclaration de patrimoine des députés
Le Monde.fr avec AFP
Les députés ont voté mardi 18 juin l'article concernant les déclarations de patrimoine des parlementaires, article phare et qui a fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines, dans le cadre du projet de loi sur la transparence de la vie publique. Les députés ont avalisé le compromis passé entre le gouvernement et sa majorité, à savoir une déclaration de patrimoine consultable en préfecture mais qui ne peut être publiée.
Ils ont par ailleurs repoussé un amendement du socialiste Olivier Faure proposant la publication de l'évolution du patrimoine d'un parlementaire pendant l'exercice de son mandat. Le député PS de Seine-et-Marne est l'un des rares députés socialistes à demander davantage de publicité sur le patrimoine.
45 000 EUROS D'AMENDE ET TROIS ANS DE PRISON
Depuis la loi du 11 mars 1988, les députés doivent déclarer leur patrimoine. Depuis 1995, ces déclarations sont déposées auprès de la commission pour la transparence financière de la vie politique. Mais celle-ci s'est révélée impuissante et inefficace au fil du temps. Un parlementaire devra donc désormais déclarer en début de mandat "la totalité de ses biens propres ainsi que, le cas échéant, ceux de la communauté ou les biens indivis" à la nouvelle Haute Autorité pour la transparence, créée par ce texte. Il doit signaler toute "modification substantielle de la situation patrimoniale ou des intérêts détenus".
Toute déclaration mensongère sera punie de trois ans de prison et de 45 000 euros d'amende, au lieu des 30 000 euros actuellement sans peine de prison. Les citoyens pourront présenter des "observations écrites" à la Haute Autorité.
S'agissant des modalités de consultation en préfecture, des députés UMP ont souhaité que l'identité des personnes qui viendront consulter une déclaration de patrimoine soit connue. Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a répondu que le gouvernement s'engage à "la tenue d'un registre" et a promis de mettre ces dispositions dans la procédure réglementaire qui définira précisément les modalités de cette consultation. La publication d'une déclaration de patrimoine est passible d'un an de prison et de 45 000 euros.
Jean-Christophe Lagarde (UDI) a présenté sans succès un amendement pour étendre la déclaration de patrimoine à tous les candidats aux élections. Avec plus de 6 000 candidats aux dernières législatives, Jean-Jacques Urvoas (PS), président de la commission des lois, a rétorqué : "Cela nous paraît déraisonnable ou exorbitant." M. Lagarde a par ailleurs exhorté le gouvernement et les députés à "préciser le périmètre de la déclaration de patrimoine" : "Quand j'entends dire qu'il faudra déclarer la chaîne stéreo, la mobylette, le kayak..."
L'appel de 10 députés en colère : "Abolissons nos privilèges !"
Retraites, indemnités, conflits d'intérêts... : 10 députés réclament l'abolition de leurs avantages. A lire dans "le Nouvel Observateur", en kiosque jeudi 20 juin.
Ce n'est qu'un début, continuons le débat ! Tandis que le Parlement accouche, non sans peine, d'une loi sur la moralisation de la vie politique, dix députés en colère s'engagent dans "le Nouvel Observateur". "Osons rénover l'Assemblée !" lancent ces élus lucides qui ont compris que les petits arrangements avec la morale républicaine n'ont que trop duré.
Le temps presse. Jamais la défiance à l'égard de la représentation nationale n'a été aussi profonde : selon un sondage réalisé en pleine affaire Cahuzac, 77% des Français considéreraient que leurs élus sont "malhonnêtes". Le jugement, suggéré par le questionnaire de l'institut OpinionWay, est évidemment outrancier. Mais, pour le modifier en profondeur, il conviendrait sans doute de corriger une bonne fois pour toutes les mille et un avantages dont jouissent nos élus.
Lutte contre les conflits d'intérêts, transparence du patrimoine, abolition du régime spécial des retraites, fin de l'exonération fiscale de l'indemnité de frais de mandat, suppression de la réserve parlementaire... Nos dix élus, de droite comme de gauche, suggèrent des solutions concrètes. Ils vont beaucoup plus loin que la "moralisation" proposée par le gouvernement […]
Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne : "Publions les augmentations de patrimoine"
"Notre patrimoine est soumis à un contrôle, les citoyens pourront désormais le consulter, mais rien ne pourra être publié. Or l'opacité crée les fantasmes quand la transparence permet de lutter contre le populisme. Je propose de publier les augmentations de patrimoine entre le début et la fin du mandat parlementaire. Autant on peut évoquer l'atteinte à la vie privée si on publie tout le patrimoine au moment de l'élection, autant on doit rendre des comptes si on s'enrichit durant l'exécution du mandat.
Un parlementaire est soumis au contrôle du juge, d'une haute autorité, mais également de l'opinion publique. L'enrichissement peut simplement provenir d'un héritage ou d'autres activités. Ce n'est pas seulement un problème de légalité, mais aussi d'éthique. Est-ce acceptable, par exemple, qu'un député reçoive des jetons de présence à un conseil d'administration d'une entreprise cotée en Bourse ?"
Laurent Wauquiez, député UMP de Haute-Loire : "Supprimons le régime de retraite"
"Le régime de retraite des parlementaires a évolué sous la précédente législature et s'est rapproché du niveau national, mais il existe toujours un système de cotisations et de prestations dérogatoire au régime de droit commun. Dans la période actuelle, si les politiques ne s'appliquent pas à eux-mêmes ce qu'ils demandent aux Français, ils n'ont aucune chance d'avoir la moindre crédibilité. Je suis donc pour l'alignement complet sur le régime de droit commun et basta !
Je suis opposé au régime spécial des parlementaires comme je suis contre les régimes spéciaux d'EDF ou de la SNCF. Il faut un système unique avec un régime unique et une caisse unique. Il s'agirait d'un système de retraite par points que chaque Français acquerrait tout au long de sa carrière, permettant ainsi de sauvegarder notre retraite par répartition."
Bruno Le Maire, députe UMP de l'Eure : "Démissionnons de la haute fonction publique"
"Le Parlement n'est pas conforme à la diversité de la société française. 38% des députés sont issus de la fonction publique. Cela doit changer : notre pays n'a pas vocation à être dirigé par une promo de l'ENA. Il faut obliger tous les hauts fonctionnaires à remettre leur démission lorsqu'ils deviennent parlementaires. Pourquoi seulement les hauts fonctionnaires ? D'abord parce je considère que ce sont eux qui doivent donner l'exemple. Ensuite, un haut fonctionnaire est garant de l'indépendance de l'Etat, or s'engager en politique signifie avoir des obligations partisanes.
Cette incompatibilité existe dans la plupart des pays européens, en Grande-Bretagne et en Allemagne, notamment. Pourquoi les hauts fonctionnaires ne prendraient-ils aucun risque alors que des millions de Français doivent en prendre tous les jours ? C'est pourquoi, en octobre dernier, j'ai moi-même remis ma démission du corps des conseillers des affaires étrangères."
Gérald Darmanin, député UMP du nord : "Encadrons l'achat des permanences"
"Il faut clarifier la question de la permanence parlementaire, ce local qui permet au député de recevoir ses administrés dans sa circonscription. Cette permanence peut être louée. Les loyers sont alors payés par l'IRFM, l'indemnité de représentation et de frais de mandats, qui couvre les dépenses liées à notre activité. Mais cette permanence peut aussi être achetée, ce qui n'est pas idiot si cela permet de faire des économies à l'arrivée.
Or, dans ce cas, le député devient lui-même propriétaire et certains l'achètent pourtant avec leur IRFM. On n'a pas à se constituer un patrimoine avec l'argent public ! Je propose donc d'autoriser l'achat d'une permanence uniquement avec ses deniers personnels, comme cela est mon cas, ou de rendre obligatoire sa cession à l'Assemblée nationale à la fin du mandat si elle a été financée au moyen de l'IRFM."
François de Rugy, député EELV de Loire-Atlantique : "Contrôlons les lobbys"
"On vit dans une situation confuse : le statut des lobbys présents à l'Assemblée nationale n'est pas clair. Il y a d'abord le problème des lobbyistes qui circulent librement au Palais-Bourbon. Il faut limiter leurs possibilités de déplacement en son sein et rendre publique la liste des lobbyistes autorisés à y pénétrer. Il y a également le problème des colloques organisés de A à Z par des lobbys dans l'enceinte de la représentation nationale avec le concours de députés.
Le souci est triple : les lobbys donnent souvent à croire que c'est l'Assemblée nationale elle-même qui organise le colloque, la salle mise à disposition est quasiment gratuite alors que l'entrée peut être payante et il y a un risque évident de conflit d'intérêts pour les députés. Là encore, la solution est la transparence. A chaque organisation de colloque, il faut dire qui organise, à quel prix et dans quel but."
Barbara Pompili, députée EELV de la Somme : "Réformons l'assurance-chômage"
"A l'issue de leur mandat, les députés issus du secteur privé sont protégés car ils conservent une part décroissante de leur indemnité pendant trois ans. Mais ils sont aussi complètement abandonnés alors qu'ils ont dû démissionner avant d'entrer à l'Assemblée nationale. Il faut donc revoir tout le système en créant un statut du député, qui donne des droits, forme à des métiers et valide les acquis d'expérience.
Sans cela, le salarié qui a quitté sa PME et a fait deux mandats entre 40 et 50 ans ne retrouvera jamais de travail, sauf à jouer le jeu du copinage pour être recasé par un ami dans une collectivité publique ou dans une entreprise liée à un parti politique. Cela explique que les fonctionnaires, qui peuvent se mettre en disponibilité, et les professions libérales, qui peuvent continuer d'exercer, sont surreprésentés à l'Assemblée nationale. Avec cette réforme, on pourra mieux représenter la société française, mais aussi lutter contre le cumul des mandats dans le temps."
Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne : "Fiscalisons les frais de mandat"
"Chaque mois, un député reçoit une indemnité parlementaire soumise à l'impôt sur le revenu, ainsi que l'IRFM qui, elle, n'est pas fiscalisée car pas considérée comme un revenu. Or personne n'est capable d'expliquer précisément à quoi elle sert. Le "Guide du député" précise uniquement : "L'IRFM recouvre l'ensemble des frais afférents à l'exercice du mandat parlementaire." Il n'y a aucune règle et on s'interroge souvent lorsqu'on achète un livre ou on déjeune avec des journalistes.
Il y a une sorte de non-dit savamment entretenu qui crée légitimement la suspicion dans l'opinion. Je propose de mettre fin à cette hypocrisie en versant l'IRFM dans l'indemnité parlementaire. Le député se retrouverait face à sa seule responsabilité politique individuelle. Quant à la collectivité, elle y gagnerait car les deux sommes seraient ainsi fiscalisées, voire, pourquoi pas, abaissées à la moyenne de la rémunération des parlementaires européens."
Razzy Hammadi, député PS de Seine-Saint-Denis : "Clarifions les groupes d'amitié"
"Les groupes d'amitié sont le lieu d'une diplomatie parlementaire en lien avec un pays. Il en existe plus de 150 à l'Assemblée. Ils sont utiles parce qu'ils permettent notamment de faire passer des messages qui peuvent être compliqués à exprimer pour l'exécutif. En revanche, ils souffrent d'un manque de transparence. La répartition des parlementaires au sein de ces groupes est d'abord le résultat d'une négociation entre les partis politiques qui se répartissent ainsi les pays.
Il faut mettre fin à cette opacité comme à l'opacité de la stratégie de chacun des groupes. La solution serait de rendre obligatoire la déclaration de toute initiative d'un membre d'un groupe d'amitié. Enfin, il convient de faire la lumière sur la répartition des dotations entre les différents groupes : pourquoi certains bénéficient de la possibilité de faire des voyages et d'autres non ?"
Barbara Romagnan, députée PS du Doubs : "Adoptons le mandat parlementaire unique"
"Je regrette d'abord que la loi sur le non-cumul des mandats, qui interdira de détenir à la fois un mandat parlementaire et une fonction exécutive locale, ne rentre pas en application avant 2017. Mais je pense surtout qu'il faut aller plus loin en adoptant le mandat parlementaire unique. On est de gauche, on prétend partager les richesses et on ne partage même pas le pouvoir. Ce serait un outil majeur de renouvellement de la classe politique.
Il s'agit également d'un enjeu démocratique : quand on cumule des mandats, on doit déléguer à d'autres élus ou à des fonctionnaires qui n'ont pas été désignés par les électeurs. Enfin, il convient de souligner le risque patent de conflit d'intérêts : alors qu'un parlementaire est censé représenter l'intérêt général, un élu local se doit de défendre les intérêts de sa collectivité. On ne me fera jamais croire que deux personnes pour gérer deux mandats, ce n'est pas mieux qu'une seule."
Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes : "Publions la réserve parlementaire"
"La réserve parlementaire est une somme allouée aux députés et aux sénateurs qui peuvent la donner à qui ils veulent. Certains parlementaires pouvaient recevoir jusqu'à plusieurs millions d'euros. Avec le changement de majorité au Sénat, puis à l'Assemblée nationale, elle vient d'évoluer. A l'Assemblée, il s'agit désormais d'une somme fixe de 110.000 euros par député. Mais on ne sait toujours pas comment et surtout pourquoi elle est utilisée.
Le ministère de l'Intérieur effectue un contrôle préalable de légalité, mais les députés peuvent toujours la verser à des associations proches d'eux ou à des communes de leur bord politique. Il faut donc instaurer une publication obligatoire de son utilisation, qui doit être vérifiée par une instance ad hoc. Je ne connais pas d'autres sommes publiques allouées aux élus dont la justification de l'utilisation n'est pas exigée."
Propos recueillis par Julien Martin - Le Nouvel Observateur
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : le commerce extérieur japonais très malmené
La santé des exportations est en berne. En volumes, les envois ont notamment plongé de près de 18% vers l’Union européenne.
Décortiquant les statistiques commerciales diffusées ce matin par les douanes japonaises, les économistes ont pris soin de modérer l’enthousiasme initial des observateurs qui s’étaient contentés de regarder les données exprimées en valeur et en avaient conclu que la baisse du yen, enclenchée par la nouvelle politique économique et monétaire de l’éxécutif, baptisée “Abenomics”, commençait à faire la preuve de son efficacité. Au premier regard, les chiffres pourraient en effet laisser croire à une très positive poussée des exportations japonaises le mois dernier. En mai 2013, le pays a, en valeur, exporté pour 10,1% de marchandises en plus qu’en mai 2012. Les commandes venues des Etats-Unis auraient été particulièrement solides puisqu’elles auraient bondi de 16 %, en glissement annuel. En valeur, les commandes chinoises de produits “made in Japan” ont progressé de 8,3%. Les envois vers le Brésil ont connu un bond de 27%. Mais exprimées en volumes ou en termes réels, la santé des exportations est tout autre. En volumes, ces envois ont reculé, le mois dernier, de 4,8% par rapport à mai 2012. Les exportations, toujours calculées en volumes, ont notamment plongé de près de 18% vers l’Union européenne.
Dans ses premières projections, Nomura estime qu’exprimées en termes réels, soit en gommant les effets saisonniers ou les effets de prix, les exportations n’ont progressé, en mai, que de 0,5%. En comparant ce très timide rythme de hausse à celui légèrement plus soutenu mesuré sur le premier trimestre de 2013, Nomura conclut à un affaiblissement progressif de la santé des exportations japonaises. “Comme cela a été prouvé par la fragilité des derniers indices de productions manufacturières américaine et chinoise, les autres économies ont ralenti et nous nous attendons donc logiquement à une perte temporaire de dynamisme des exportations japonaises”, écrivent ce matin les analystes de la banque nippone. Egalement exprimées en volumes, les importations japonaises se sont aussi légèrement tassées (-2,4%), en mai, mais restent toute de même, du fait des achats massifs de pétrole et de gaz naturel, à un niveau très élevé. Exprimé en valeur, le déficit commercial a atteint le mois dernier 993,9 milliards de yens (7,8 milliards d’euros), ce qui représente une hausse de 9,5% par rapport au déficit enregistré en mai 2012.
Le groupe chinois Wanda s’offre les yachts anglais Sunseeker
Dalian Wanda Group a décidément de grandes ambitions à l’international. Le groupe immobilier s’était illustré, en mai 2012, par le rachat de la deuxième chaîne de cinémas américains AMC, pour la somme de 2,6 milliards de dollars, ce qui avait constitué la plus grosse acquisition aux Etats-Unis par un groupe privé chinois. Aujourd’hui, Wanda vient d’annoncer qu’il allait dépenser 1 milliard de livres, soit 1,6 milliards de dollars, sur le sol britannique. Sur cette somme, 320 millions de livres serviront à acquérir 92% du fabricant de yachts de luxe Sunseeker, un des géants mondiaux dans ce secteur. Une transaction qui rappelle le rachat, par le chinois Shandong heavy industry, du fabricant italien de yachts Ferretti, et illustre la volonté de plusieurs sociétés chinoises d’acquérir des savoir-faire, et plus encore, des marques européennes, dans le luxe. Wanda va également dépenser 700 millions de livres pour acquérir des biens immobiliers à Londres, parmi lesquels figure un hôtel cinq étoiles. Le nombre de millionnaires en dollars ne cesse d’augmenter en Chine, pour atteindre 2,8 millions selon le classement Hurun qui fait référence.
Plus d’Audi mais des Honqi pour les officiels du PC chinois
La Chine en parlait depuis longtemps, elle passe aujourd’hui aux actes. Depuis lundi, Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, ne se déplace plus dans une berline allemande, mais dans une Hongqi H7. Une voiture « made in China », conçue par le groupe Yiqi, qui affirme avoir déjà livré 1.000 Honqi H7 à des officiels aux niveaux central et locaux. La Hongqi n’est pas une voiture nouvelle : créée en 1958, elle a longtemps été LA voiture des officiels. Mais le début des années 1980 lui a été fatal : trop gourmande en essence, elle a rapidement été détrônée par les véhicules étrangers. Cette année, après avoir été intégralement repensée, elle effectue son retour en force, grâce à une grande campagne de publicité à la télévision officielle. En avril dernier, c’est une Hongqi H5 qui avait été utilisée pour accueillir François Hollande lors de sa visite à Pékin. De même que la femme du président chinois, Peng Liyuan, exhibe lors de ses déplacements à l’étranger des sacs à main et des habits de marque chinoise, la Chine cherche actuellement à promouvoir ses propres marques.
Le leader nord-coréen distribue « Mein Kampf » aux cadres du parti
Pour son anniversaire, en janvier, le nouveau leader nord-coréen Kim Jong-un aurait distribué à plusieurs hauts responsables du régime le livre d’Adolph Hitler, « Mein Kampf », en les encourageant à s’en inspirer. C’est en tout cas ce qu’affirme New Focus International, un site d’information piloté par des transfuges nord-coréens, qui cite un responsable nord-coréen en poste en Chine ayant requis l’anonymat. D’après ce site internet, « Kim Jong-Un a donné l’ordre d’étudier attentivement le Troisième Reich et demandé que des leçons pratiques en soient tirées ». Il aurait été impressionné par le fait que Hitler soit « parvenu à reconstruire l’Allemagne peu après la défaite à l’issue de la Première Guerre mondiale ». Toujours selon New Focus, une rumeur persistante à Pyongyang affirme que Kim Jong-un, durant ses études en Suisse, aurait étudié de très près l’histoire hitlérienne.
La France aux prises avec des prix de l'électricité négatifs
Le prix du mégawattheure s'est négocié à - 40 euros dimanche dernier sur le marché Epex Spot.
C'est un paradoxe qui ne va pas aider les Français à comprendre leur facture d'électricité. Alors que le régulateur de l'énergie juge que les tarifs doivent augmenter de près de 10 % en juillet pour couvrir les coûts d'EDF cette année, le mégawattheure (MWh) livré sur le marché de l'électricité dimanche s'est échangé à un prix négatif de... - 40,99 euros. Il est même tombé à - 200 euros pendant quelques heures le matin.
Le MWh s'échangeait autour de 8,60 euros pour livraison samedi et autour de 28 euros les jours précédents, soit un niveau déjà extrêmement faible. « Il semble qu'une consommation relativement basse, résultat de températures douces pendant le week-end, et un niveau élevé de production non flexible (nucléaire, hydraulique, éolien et photovoltaïque) en France, en Allemagne et en Belgique, ont conduit à un surplus de production dans ces pays », a indiqué Epex Spot, la Bourse journalière de l'électricité, dans une note publiée sur son site Internet. En Allemagne, le prix de base du MWh s'établissait dimanche à - 3,33 euros.
Au titre de sa mission de surveillance des marchés, la Commission de régulation de l'énergie va mener ces prochaines semaines une analyse approfondie de ces mouvements de prix et détecter d'éventuels dysfonctionnements. Ce week-end, le solaire et l'éolien auraient produit massivement, notamment en Allemagne. L'alternative pour les producteurs d'énergie était donc de moduler à la baisse la production ou de payer quelques heures des MWh pour écouler la production superflue et éviter ainsi les coûts liés à l'arrêt des moyens de production. En décembre, EDF avait ainsi baissé la puissance de réacteurs nucléaires.
Mais les producteurs d'énergie solaire et éolienne, qui bénéficient par contrat de tarifs de rachat fixe de leur électricité quelle que soit la demande, n'ont, eux, aucun intérêt à moduler leur production, que ce soit en France ou en Allemagne. Dès lundi, la hausse de la demande a permis aux prix français de redevenir positifs. Le MWh s'échangeait autour de 35 euros pour livraison aujourd'hui. L'an dernier, des prix négatifs ont déjà été enregistrés pendant dix heures sur le marché de la vente d'électricité d'un jour sur l'autre (« day ahead ») et pendant dix-sept heures sur le marché infrajournalier (« intraday »), mais seulement pendant les fêtes de Noël et du nouvel an, où la consommation est particulièrement creuse. Les prix ont cette fois été négatifs pendant quinze heures.
Un nouveau risque pour ce marché
Ce phénomène, s'il reste encore exceptionnel, est perçu comme un nouveau risque pour le fonctionnement du marché de l'électricité. Si les acheteurs d'énergie peuvent saisir ces bonnes affaires pour optimiser leurs coûts sur le court terme et sur des volumes restreints (115.000 MWh dimanche), le signal de long terme est beaucoup plus négatif, notamment parce qu'il dégrade la rentabilité des investissements dans les moyens de production. « L'impact de court terme représente peut-être quelques millions d'euros mais c'est dérisoire par rapport aux enjeux de long terme », estime Fabien Choné, directeur général délégué de Direct Energie.
Véronique Le Billon
Aides aux entreprises : les 12 dispositifs dans le collimateur
Carburants, aides aux buralistes, dons aux associations, outre-mer... Tour d’horizon de pistes explosives.
Les 12 propositions d’économies du rapport, visant en priorité les interventions inefficaces, inéquitables, coûteuses et « faiblement orientées vers la compétitivité des entreprises en croissance », devraient inspirer le gouvernement. Mais toutes ne sont pas faciles à appliquer.
Réduire les coûts de gestion
Les chambres de commerce et d’industrie sont jugées trop onéreuses par rapport aux services rendus. Pour encourager « à l’efficience et aux regroupements », les taxes affectées (1,3 milliard aujourd’hui) pourraient être réduites de 336 millions d’euros, préconise le rapport, qui propose également de ramener de 110 à 26 – soit une par région – le nombre d’ agences économiques des collectivités territoriales.
Réduire ou supprimer les interventions inefficaces
Le rapport préconise de supprimer 45 « petites » dépenses fiscales inefficaces. Exemple : l’exonération de cotisations sociales dont bénéficient les juges et arbitres sportifs (32 millions) ou l’exonération de 20 % de taxe foncière pour les terres agricoles (178 millions). Bilan : 400 millions d’économies.
Le soutien aux biocarburants de première génération est également visé. « Cela fait dix-huit ans que ce secteur est soutenu », a souligné hier Philippe Jurgensen, l’un des auteurs du rapport. L’idée : faire disparaître ces subventions plus vite que prévu, soit avant 2016, et inciter à passer à la deuxième génération de biocarburants (déchets, bois...) pour un total de 250 millions d’euros d’économies. « Seules 52 entreprises bénéficient encore de cet avantage, elles peuvent survivre à une accélération du calendrier », juge Philippe Jurgensen.
Les auteurs proposent aussi de plafonner l’avantage fiscal pour les livrets de développement durable (LDD) de plus de 6.000 euros, qui représentent 74 % des encours. Le LDD, qui bénéficie surtout aux plus aisés, capte près de 100 milliards d’euros au détriment du financement de l’économie. L’avantage fiscal serait plafonné à 50 euros par an pour ces livrets et les intérêts soumis aux prélèvement sociaux. Le tout devant dégager 180 millions.
Parce que leur effet sur l’emploi n’est pas démontré, les exonérations sociales dont bénéficient les entreprises outremer pourraient aussi être réduites (elles ciblent les salaires jusqu’à 4,5 SMIC). Quant au remboursement de la TVA non perçue, il devrait être supprimé. Gain : 300 millions.
Autre sujet sensible : les dons aux associations, dont l’avantage fiscal pourrait être modulé. Pour les organismes engagés en faveur des plus démunis, la réduction d’impôt resterait fixée à 75 %, mais, pour les autres, un taux unique de 60 % serait mis en place (au lieu de 66 %). Bilan : 150 millions d’économies.
Réduire les interventions ne ciblant pas la compétitivité
La mission recommande de revoir le régime d’imposition des sociétés immobilières d’investissement cotées, comme Unibail, qui ne sont pas soumises à l’impôt sur les sociétés. Ce qui dégagerait 180 millions.
Les ressources du Centre national du cinéma (CNC), qui ont progressé de 80 % entre 2001 et 2010, sont aussi dans le collimateur du rapport. Celui-ci préconise de réorienter une partie des taxes affectées vers le budget de l’Etat (150 millions).
Revoir les aides nuisibles à la santé et à l’environnement
Le rapport veut économiser pas moins de 485 millions d’euros sur la fiscalité avantageuse du gazole bénéficiant au BTP, aux agriculteurs, aux transporteurs routiers et aux taxis. Ces taux réduits de Ticpe coûtent 2,5 milliards d’euros par an, et sont rarement plafonnés. La mission propose de réorienter ces secteurs vers la consommation d’énergies moins polluantes via des mesures d’accompagnement.
Les aides aux buralistes, qui se sont élevées en cumulé à 3 milliards d’euros depuis 2004, pourraient aussi être réduites. Leur rémunération moyenne a augmenté de 67 % entre 2002 et 2011, justifie le rapport. Des économies de 210 millions d’euros pourraient être réalisées en remplaçant 5 des 7 aides actuelles par un système unique.
Un plan de la dernière chance pour Alcatel-Lucent
L'équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent en mauvaise santé financière va réduire ses coûts d'un milliard d'euros et se recentrer sur de nouvelles activités. | (AFP/Eric Piermont)
Après avoir publié une perte de 353 millions d'euros au premier trimestre 2013 et après sept ans dans le rouge (soit 4,9 milliards d’euros de pertes cumulées), Alcatel-Lucent va engager un plan de redressement sur trois ans. Michel Combes, le nouveau directeur général de l’équipementier de télécommunications franco-américain, nommé au mois d'avril, a présenté, ce mercredi matin, son projet.
Après l'annonce en juillet 2012 de 5 000 suppressions de postes dans le monde, ce plan apparaît comme celui de la dernière chance. Selon les Echos, l'activité IP (routeur internet, plate-formes de services, cables sous-marin,...) pèse aujourd'hui 5,9 milliards d'euros sur 14,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Mais son potentiel de développement existe et pourrait atteindre 7 milliards d'euros d'ici la fin 2015. De la même manière, l'accés au très haut débit (fibre optique, 4G...) offre des perspectives importantes aux Etats-Unis et en Chine.
Pour parvenir à ses fins, Michel Combes envisage de céder un milliard d’euros d’actifs en trois ans, même s'il n'a pas encore ciblé les activités à vendre. Alcatel-Lucent va aussi devoir réduire ses coûts de 20 %, soit un milliard d’euros en moins. Pour l'heure, le directeur général n'a pas annoncé de suppressions de d'emploi. L'équipementier compte 77 000 collaborateurs dans le monde. Reste que l'entreprise, selon les Echos, va devoir faire un effort sur ses frais généraux et sur la Recherche et développement qui pèsent 32 % du chiffre d’affaires, soit 5 à 7 points de plus qu’en moyenne dans l’industrie. Des réorganisations en interne et dans la strucuture de décision sont donc prévisibles.
Alcatel-Lucent, les jeunes diplômés, Goodyear, l'économie verte : la revue de presse de l'industrie
Par Julien Bonnet
Le plan stratégique 2013-2015 d'Alcatel-Lucent, le salaire des jeunes diplômés en chute, les députés à la rescousse de Goodyear Amiens-Nord et le boom à venir des emplois dans l'économie verte : la revue de presse de l'industrie de ce mercredi 19 juin.
La nouvelle stratégie Alcatel-Lucent
Les Echos reviennent ce matin sur la présentation par l'équipementier Alcatel-Lucent de son plan stratégique 2013-2015. "Le plan de la dernière chance", affirme le quotiden. Des réductions de coûts et des cessions d'actifs sont au menu, après sept années de pertes et des licenciements en série.
Confirmant les informations obtenues par le quotidien, Alcatel-Lucent a annoncé ce mercredi matin son recentrage dans les réseaux IP et l'accès très haut-débit mobile et fixe. Le groupe compte y consacrer 85% de ses investissements, a-t-il précisé lors du dévoilement de ce plan, baptisé "Shift".
"C'est une transformation industrielle du groupe qui passe d'un généraliste des équipements de télécommunications à un spécialiste industriel des Réseaux IP et de l'accès très haut débit mobile et fixe, deux activités essentielles aux réseaux de nouvelle génération", a expliqué son directeur général, Michel Combes, lors d'une conférence téléphonique.
Les jeunes diplômes à la diète
Autre titre à la une du journal économique : "les salaires des jeunes diplômés en chute libre". La Conférence des grandes écoles a publié son étude annuelle sur l’insertion des jeunes diplômés et évoque une baisse de 15 % des rémunérations moyennes depuis 2000, de 11% pour les ingénieurs.
Une commission d'enquête parlementaire sur la fermeture de l'usine Goodyear
Le Courrier Picard revient ce matin sur la possibilité de l'ouverture d'une enquête sur la fermeture du site Goddyear d'Amiens-Nord. L'Assemblée nationale se prononcera le mercredi 26 juin sur la constitution d'une commission d'enquête au sujet de la fermeture de l'usine.
La commission devra étudier "les causes économiques et financières de la fermeture de cette usine et mesurer ainsi toutes les conséquences économiques, sociales et environnementales de cette fermeture préméditée" explique la député de la Somme Pascale Boistard (PS) au Courrier Picard.
L'emploi vert pour vaincre le chômage
En plein débat sur la transition énergétique, Aujourd'hui en France revient sur le potentiel d'emploi généré par l'économie verte.
"Les vingt prochaines années vont voir éclore au moins 600 000 emplois liés à l'arrivée de nouvelles énergies", écrit le journal, qui publie les prévisions par secteur
Et aussi...
La robotisation des services à la personne - "Le Plus France Info" consacre un reportage à "ces robots qui veulent séduire les grands-parents".
"Le 24 avril dernier, le ministre du Redressement productif et la ministre déléguée aux personnes âgées ont donné le coup d'envoi de ce qui devrait être une révolution sociétale : le lancement d'une filière économique des technologies pour les personnes âgées et dépendantes", ou "Siver Economy", rappelle France Info. L'émission est à réécouter ci-dessous.
Des affiches intelligentes - La campagne "Smart Cites" d'IBM a été récompensée par un prix dans la catégorie "Outdoor". Alors que Météo France à déclenché une alerte orange dans l'Ile de France ce mercredi l'affiche ci-dessous pourrait bien rendre service à de nombreux Franciliens. A noter qu'il existe également une version "banc public", pour profiter du retour du soleil.
JUSTICE ?
Les familles des moines de Tibéhirine en appellent à Hollande
Le Monde.fr
Les familles des moines de Tibéhirine réclament l'aide de François Hollande pour vaincre "la résistance des autorités algériennes" à collaborer avec la justice française qui enquête sur l'assassinat de leurs proches, dans une lettre révélée par Le Figaro mercredi 19 juin.
Dans ce courrier, rédigé par leur avocat Patrick Baudouin, les familles jugent "indispensable, pour continuer à progresser dans la recherche de la vérité, d'accomplir divers actes en Algérie" et demandent au président "d'intervenir à nouveau afin de lever les entraves apportées à la poursuite de l'instruction" du juge français Marc Trévidic. Car, jugent-elles, "du côté algérien, il va sans dire qu'aucune action sérieuse n'a été entreprise pour faire la lumière sur ces assassinats".
Les proches des sept moines assassinés en mars 1996 réclament que puissent avoir lieu "certaines auditions" et "une autopsie des têtes des moines" comme le souhaite Marc Trévidic qui a demandé en décembre 2011 aux autorités algériennes à se rendre sur place. Selon le courrier, "plus le temps passe, plus les chances s'amenuisent de pouvoir obtenir un résultat". "Il n'est pas acceptable que perdure la résistance des autorités algériennes à une collaboration réelle et positive avec la justice française", regrette l'avocat des familles qui dénonce "le climat d'opacité maintenu" par Alger.
Me Baudouin avait déjà écrit à François Hollande en décembre, juste avant une visite d'Etat du président en Algérie.
Les sept moines avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé, situé près de Medea. Le Groupe islamique armée (GIA) de Djamel Zitouni, parfois soupçonné d'avoir été un agent infiltré des services algériens, avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat des religieux. Les têtes des moines avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été, soulevant l'hypothèse que cette absence de dépouille ait été destinée à masquer les causes de leur mort.
Après avoir suivi la thèse islamiste, l'enquête judiciaire s'est réorientée vers une bavure de l'armée algérienne depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à l'ambassade de France à Alger.
Affaire Tapie : ces voix qui ont tenté en vain d'empêcher l'arbitrage
LE MONDE
Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
La procédure d'arbitrage qui permit, le 8 juillet 2008, à Bernard Tapie de toucher 403 millions d'euros dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais, aurait pu être évitée, et un recours en annulation aurait dû être engagé. L'examen du dossier judiciaire, dont Le Monde a révélé une première partie dans son édition datée du 18 juin, atteste que les signaux d'alerte ont été nombreux depuis janvier 2007. De nombreuses voix se sont élevées, en vain, pour s'opposer à cette procédure voulue par le pouvoir politique.
Ancien administrateur du Consortium de réalisation (CDR), l'organisme chargé de solder le passif du Lyonnais, Patrick Peugeot a bien résumé les choses lors de son audition par la brigade financière, le 22 décembre 2011. "Je suis impressionné par la communauté de vue des personnes chargées de défendre les intérêts de l'Etat ; l'APE [Agence des participations de l'Etat], la Caisse des dépôts et les membres du conseil d'administration du CDR qui étaient libres de leurs propos. A savoir que les personnes que consultait le ministre étaient défavorables ou contre l'arbitrage et étaient en faveur du recours en annulation de la sentence", a déclaré M. Peugeot.
Voir l'infographie Affaire Tapie-Lagarde : les principaux acteurs de l'arbitrage de 2008
Les pressions furent fortes sur ceux qui plaidèrent contre l'arbitrage. Les enquêteurs ont saisi le procès-verbal du conseil d'administration du CDR du 2 octobre 2007 qui note que "deux administrateurs, MM. Peugeot et Gavois, font part des sollicitations dont ils ont été l'objet de la part de personnes de toute évidence proches de la partie adverse et expriment leur indignation devant de tels comportements".
M. Peugeot a confirmé : "Les personnes qui m'ont sollicité sont Mme Gilberte Beaux , un de ses amis, banquier au Luxembourg, et un nommé Simonnet, qui a été longtemps directeur financier des AGF. J'ai été approché par ces personnes une ou plusieurs fois et elles m'ont demandé de voter ou de prendre position en faveur de l'arbitrage et de l'indemnisation d'un préjudice moral des époux Tapie."
"INTERVENTIONS"
M. Peugeot dénonce aussi les "interventions" de Stéphane Richard, directeur de cabinet de la ministre de l'économie, Christine Lagarde. M. Richard l'aurait ainsi, à l'automne 2007, "soustrait à une réunion". "Nous sommes allés dans son bureau et nous avons eu un entretien d'une quinzaine de minutes maximum au cours duquel il a cherché à me convaincre d'approuver non seulement l'arbitrage mais aussi le contenu du compromis". "En clair, a-t-il conclu, les affaires Tapie sont remontées en direction de la médiation puis de l'arbitrage chaque fois que M. Sarkozy en a eu le pouvoir."
Conséquence : le 28 août 2008, M. Peugeot claque la porte du CDR. Deux ans plus tard, il écrit au président de la Cour des comptes : "A compter de 2007, le conseil n'a été informé qu'a posteriori des initiatives prises par la ministre dans l'affaire Adidas."
Directeur général de l'APE à l'époque, Bruno Bézard, entendu le 28 février, a clairement expliqué que les dés étaient pipés : "Depuis le début, nous avions le sentiment qu'un arbitrage irait dans ce sens." Quant à un éventuel recours, "nous avons clairement recommandé de rechercher l'annulation", a-t-il déploré. M. Bézard avait pourtant prévenu, par de multiples notes, des risques encourus. Ainsi, le 1er août 2007, écrivait-il : "Je ne peux que déconseiller au ministre de s'engager dans la voie d'un arbitrage, qui n'est justifié ni du point de vue de l'Etat ni du point de vue du CDR et qui pourrait même être considéré comme une forme de concession inconditionnelle et sans contrepartie faite à la partie adverse."
Devant la Cour de justice de la République (CJR), M. Bézard a pointé le rôle décisif joué par le directeur du cabinet de Mme Lagarde : "M. Richard a clairement indiqué que la position retenue par les pouvoirs publics était l'arbitrage (...). Il s'agissait sans ambiguïté d'une décision déjà prise qu'il y avait lieu de mettre en oeuvre." Dans une note à Mme Lagarde du 16 juillet 2008, une semaine après la sentence condamnant lourdement l'Etat, M. Bézard insiste sur "les possibilités de recours en annulation", mais il ne sera pas plus écouté...
Lire aussi : M. Richard aux policiers : C'est Mme Lagarde qui a donné [son] accord en faveur de l'arbitrage
"AMIABLES COMPOSITEURS"
Autre élément édifiant saisi par les enquêteurs : cette note de l'avocat Jean-Pierre Martel adressée dès avril 2005 au CDR : "Il ne m'apparaît pas qu'un arbitrage puisse permettre d'atteindre l'objectif." Et que dire de cette lettre de Christian Duvillet, directeur général du Lyonnais, informant le patron du CDR que sa banque "est fort réservée sur le principe même de l'arbitrage. En effet, l'expérience démontre une tendance des arbitres (...) à agir en amiables compositeurs, ce qui ne saurait être à l'avantage du Crédit lyonnais" ?
Membre du conseil d'administration (CA) de l'EPFR, la structure chapeautant le CDR, le député UDI Charles-Amédée de Courson a été encore plus sévère : "Je constate que le projet de compromis d'arbitrage n'a pas été communiqué aux membres du CA de l'EPFR, ce qui paraît anormal puisque l'absence d'un tel projet empêchait les administrateurs d'en discuter le bien-fondé, a-t-il déclaré devant la CJR, le 24 octobre 2012. Le fait que le dédommagement ait été fixé à un niveau proche des limites fixées par le compromis prouve bien que les jeux étaient faits d'avance."
Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Affaire des fadettes : Bernard Squarcini renvoyé en correctionnelle
Le Monde.fr
Bernard Squarcini, l'ancien directeur central du renseignement intérieur (DCRI), a été renvoyé devant le tribunal correctionnel, lundi 17 juin, dans l'affaire des fadettes du Monde. Les juges Sylvia Zimmermann et Alain Nguyen-The estiment, comme le parquet de Paris, qu'il y a lieu de le juger pour "collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite", pour avoir sollicité en juillet 2010 "directement auprès des opérateurs téléphoniques les facturations détaillées des numéros de téléphones portables" de Gérard Davet, journaliste au Monde, et de David Sénat, conseiller pénal du garde des sceaux de l'époque, Michèle Alliot-Marie. Le préfet risque un maximum de cinq ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.
L'ordonnance de renvoi devant le tribunal est sévère pour le policier. Bernard Squarcini s'était toujours appuyé sur une interprétation discutable de la loi du 10 juillet 1991 qui régit "les interceptions de sécurité" (les écoutes), à une époque où ni les portables ni les fadettes n'existaient. "M. Bernard Squarcini, malgré l'engagement pris lors de son interrogatoire, écrivent les magistrats, n'a pas pu produire le moindre document l'autorisant à rechercher des données personnelles individualisées (...) Bien au contraire, de nombreux documents antérieurs au 17 juillet 2010 – date des faits – (...) dont M. Bernard Squarcini, en tant que Directeur central du renseignement intérieur, avait nécessairement connaissance, excluent l'application de l'article 20 (de la loi de 1991) comme moyen permettant d'obtenir des données personnelles individualisées. C'est en vain que le mis en examen invoque des 'difficultés d'interprétation', alors que c'est lui-même qui les crée."
UNE AFFAIRE MÉDIATISÉE À L'EXTRÊME
Par ailleurs, "mieux que quiconque", M. Squarcini connaît la définition des intérêts fondamentaux de la Nation qui auraient pu justifier la saisie des fadettes : "Il ne peut donc sérieusement prétendre, comme il le fait dans ses observations, qu'une violation du secret de l'enquête concernant une affaire de droit commun, aussi médiatique soit-elle, entre dans l'une de ces notions."
Bernard Squarcini ne pouvait en tout cas s'abriter derrière la loi de 1991, estiment les magistrats, dans la mesure où "la révélation des déclarations de M. de Maistre, lors de sa garde à vue, n'était qu'une fuite supplémentaire dans une affaire médiatisée à l'extrême". Et, observent les magistrats, "dans l'hypothèse où la révélation aurait émané de M. David Sénat – ce qui n'est nullement établi, puisqu'au contraire l'enquête judiciaire s'est terminée par un classement sans suite –, il ne pouvait s'agir d'une divulgation provenant 'du plus haut sommet de l'Etat'", comme s'en inquiétaient les policiers. Les deux magistrats estiment un peu curieusement que David Sénat n'était pas "au sommet de l'Etat" parce qu'il n'était ni habilité secret-défense, ni haut fonctionnaire, et qu'on ne saurait le qualifier de "haut responsable en charge d'une mission officielle".
BON FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS
En tout cas, "aucun impératif prépondérant d'intérêt public", comme l'exige la loi, "ne pouvait justifier la collecte des factures détaillées" du journaliste. "Il ne saurait être davantage soutenu que cette mesure était strictement nécessaire ou même proportionnée au but poursuivi, dont on peut d'ailleurs s'interroger sur la légitimité, indique l'ordonnance, s'agissant d'investigations menées par la DCRI."
Les deux magistrats concluent étrangement, sur le cas d'Eric Woerth, alors ministre du budget, cité dans l'article du Monde, que "le fait qu'un membre du gouvernement soit mis en cause dans une affaire judiciaire de droit commun, s'il peut inquiéter certains, est plutôt le signe du bon fonctionnement des institutions démocratiques".
Franck Johannès
SOCIAL
Fonctionnaires : 2014, quatrième année blanche sur les salaires
Marylise Lebranchu a officialisé hier un nouveau gel du point d'indice. Les syndicats sont furieux.
Marylise Lebranchu ne le cache pas : dans un contexte économique dégradé, le ton de la conférence sociale, jeudi et vendredi, sera « peut-être plus animé » que l'an passé. Et à sa manière, la ministre de la Fonction publique y a contribué hier, en confirmant, sur France Info, qu'aucune hausse du point d'indice (base de calcul du salaire des fonctionnaires) n'était prévue dans le cadre du budget 2014, justifiant ce choix par un « déficit public extrêmement important ». Une augmentation de 1 % du point d'indice coûterait 1,8 milliard d'euros par an aux budgets de l'Etat, des collectivités locales et des hôpitaux, ce qui a poussé la droite à geler le point en 2011 et 2012, puis la gauche à prolonger le mouvement en 2013.
Ce n'est pas une surprise : depuis des semaines, Marylise Lebranchu répète aux syndicats que le point d'indice ne sera pas remis sur la table « avant mi-2014. » « Cela reste notre position, elle n'a pas changé », précise son entourage aux « Echos ». Autrement dit, la ministre laisse toujours entrevoir un geste en fin d'année 2014 en cas de retour de la croissance. « Mais cela ne trompe personne et on ne se fait guère d'illusions », confient les syndicats.
Un million d'agents déjà au SMIC
Concrètement, le gel du point ne signifie pas un gel total des salaires, mais un gel des augmentations générales : certains agents bénéficieront en 2014 des avancements automatiques de carrières (GVT) et des mesures catégorielles restent prévues, même si l'enveloppe dédiée a fortement diminué avec la fin du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, qui finançait en partie ces mesures. Reste que pour les agents non promus et ceux déjà au sommet de leur grille, 2014 se traduira par une nouvelle perte de pouvoir d'achat. Sans oublier que 1 million d'agents sont déjà au SMIC, ou très proches, et que cette proportion risque donc d'augmenter à la prochaine hausse du salaire minimum.
Si la ministre envoie un signal fort de la détermination de l'Etat à contenir les dépenses, elle risque de raviver les tensions au moment où l'exécutif mise sur le dialogue social pour faire accepter des réformes douloureuses. Hier, la CFDT a fustigé « une provocation ». La CGT juge le gel « inadmissible », FO l'estime « scandaleux ». Sur le terrain, les fonctionnaires, qui espéraient un geste de la gauche, vont grincer des dents. D'autant que les pistes (pourtant prudentes) du rapport Moreau sur une réforme du mode de calcul de leurs retraites les inquiètent déjà.
Le 10 juin, six syndicats (tous sauf la CFDT et l'Unsa) avaient fustigé l'absence de gestes sur le point, menaçant de mobilisations « au plus tard début octobre ». Ils auront loisir de le redire aux services du ministère ce matin, pour la reprise des discussions sur la refonte des grilles salariales des agents de catégorie C. Avec la perspective que, là aussi, les discussions soient « plus animées » que précédemment.
Derek Perrotte
«Déroute» carcérale: coup de semonce des surveillants de prison
Libération
Des centaines de surveillants de prison ont manifesté mardi devant leur établissement pour exprimer leur «ras-le-bol» devant la «déroute» de la politique carcérale, dans un contexte de surpopulation record des prisons et d’inquiétude pour la sécurité en détention.
Les surveillants, qui n’ont pas le droit de grève, se sont rassemblés dans la matinée par petits groupes de quelques dizaines devant «plus de 110 établissements» sur les quelque 190 que compte le territoire, «dont 140 de taille significative», selon l’Ufap-Unsa, premier syndicat de la profession, qui appelait à manifester.
De Dijon à La Roche-sur-Yon, en passant par Lons-le-Saunier, Aiton (Savoie), Nice ou Aix-en-Provence, le syndicat estimait autour de 4.000 le nombre d’agents mobilisés sur un total d’environ 25.000 et a salué «le succès» de cette mobilisation.
Dans plusieurs établissements, les rassemblements de surveillants accompagnés de feux de cagettes, de palettes, de pneus empêchaient toute extraction de détenu, bloquaient ou retardaient des livraisons ou certains parloirs. A Fleury-Mérogis, plus grand centre pénitentiaire d’Europe, une centaine de surveillants ont mis le feu à deux barricades, que les pompiers ont éteint.
Dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie, la quasi-totalité des établissements pénitentiaires étaient bloqués dans la matinée, tout comme en Midi-Pyrénées, selon l’Ufap. Une trentaine de surveillants étaient notamment rassemblés devant les entrées de la maison d’arrêt de Sequedin (Nord), d’où s’était échappé mi-avril le braqueur Redoine Faïd.
Aucun incident sérieux n’a été observé malgré quelques accrochages avec les forces de l’ordre, comme à Nancy où des gaz lacrymogènes ont été lancés contre les personnels pénitentiaires, selon Eric Gemmerlé, secrétaire général de l’Ufap dans le Grand Est. A la maison d’arrêt de Gradignan (Gironde), une quarantaine d’agents qui bloquaient l’extraction d’un détenu ont été brièvement délogés vers 07H00 par les forces de l’ordre, selon une source syndicale, tout comme à Muret et Seysses, près de Toulouse.
Sécurité = «gros mot»
L’Ufap a appelé au blocage des établissements afin d’exprimer le «ras-le-bol» de la profession et dénoncer une politique carcérale «en déroute». En cause, la surpopulation carcérale, le manque de moyens, mais aussi le «démantèlement de (la) sécurité» des établissements et des personnels.
«La ministre nous a présenté un plan de sécurisation exceptionnel, mais qui n’a d’exceptionnel que le nom. Rien n’est prévu pour le quotidien des personnels, le manque d’effectifs et la surpopulation carcérale», critique Pascal Schreck, secrétaire régional adjoint de l’UFAP en Franche-Comté.
Un plan de renforcement de la sécurité a été annoncé début juin par Christiane Taubira, qui va mobiliser plus de 33 millions d’euros. «Un premier pas», selon le secrétaire général adjoint de l’Ufap, Stéphane Barraut, «qui attend de voir concrètement ce que cela va apporter sur le terrain».
«La sécurité dans la prison, on a l’impression que c’est un gros mot», regrette le secrétaire général adjoint de UFAP-Unsa Bourgogne, Thomas Jacquot.
Le thème de la sécurité est devenu hautement sensible depuis l’évasion de Redoine Faïd. Les surveillants disent manquer de moyens et dénoncent le maintien de l’article 57 de la loi pénitentiaire de 2009, qui interdit les fouilles à nu systématiques.
Depuis plusieurs semaines, les manifestations de surveillants se sont multipliées devant les prisons où des agressions contre les agents ont été commises.
Cette tension est aggravée par le nouveau record de population carcérale battu au 1er juin avec 67.977 détenus, pour seulement 57.325 places, malgré la volonté affichée de la gauche de rompre avec la politique du «tout carcéral» de l’époque Sarkozy.
Ce virage annoncé de la politique pénale pour favoriser la réinsertion dans la société plutôt que la mise à l’écart carcérale doit se concrétiser dans une loi en préparation à la Chancellerie et prévue au Parlement au dernier trimestre 2013.
Quand M6 intoxique Hollande en direct
Désintox Un député PS a crié au bidonnage après un reportage de l'émission Capital mettant en scène une mère de famille victime de la politique fiscale du gouvernement sur le quotient familial. De fait, l'exemple est bancal.
Libération
M6 a-t-il un poil forcé le trait du matraquage fiscal socialiste pour mettre en difficulté François Hollande lors de l’émission Capital, dimanche? C’est l’accusation qu’a formulée le député PS de Meurthe-et-Moselle, Christian Eckert. Dans un billet de blog, relayé par le Lab d’Europe 1, le rapporteur général de la commission des finances dénonce un reportage diffusé lors de l’émission. On y voit Chloé, une mère de trois enfants désolée par la réforme du quotient familial préparée par le gouvernement. Alors qu’elle et son mari gagnent 5900 euros par mois (ce qu’affirme dans le lancement du reportage le présentateur Thomas Sotto), elle va perdre 1000 euros par an. «Deux ans de cantine de ses enfants», dit Chloé.
Faux, a décrété Christian Eckert. Qui affirme que c’est impossible. Le cas de figure est en contradiction flagrante avec les éléments chiffrés donné par le gouvernement. On lit ainsi dans le dossier de presse ficelé par Matignon que la réforme concernera les couples avec trois enfants uniquement au delà de 6820 euros de revenus mensuels.
La chaîne, contactée par la Lab, s’est défendue, en faisant le détail de se démonstration : «Le couple gagne en moyenne 5900 euros net à deux par mois. Cette simulation est basée sur les revenus de 2012 qui fluctuent un peu par la suite. En 2012, le couple marié a donc déclaré 80000 euros nets de revenu. Avec 3 enfants, cela fait quatre parts fiscales. Pour les impôts 2013, le quotient familial étant plafonné à 2000 euros, Chloé et sa famille paient 5843 euros d’impôts. En simulant les impôts de 2014, avec un plafonnement du quotient familial à 1500 euros, Chloé et sa famille paieront 6867 euros d’impôts sur le revenu. Soit une hausse d’impôts de 1024 euros. Selon les calculs de Chloé, cela correspond à deux ans de cantine en maternelle et primaire. Ou un an de cantine pour l’ainé. Ou l’ensemble des activités des deux enfants pour une année.»
Cette réponse pose un premier problème. Comme l’a immédiatement remarqué Christian Eckert (dans un deuxième post de blog, vachardement intitulé : «M6 doit s’acheter un boulier»), il y a une petite contradiction entre les revenus mensuels annoncé pour la famille de Chloé (5900 euros) et la base de revenus annuels (80 000 euros) sur laquelle M6 affirme s’être basée pour sa simulation. Car 5900 euros par mois font 70800 euros par an. Et 80 000 euros par an font 6667 euros par mois.
Explication donnée par M6 : le revenu de 5900 euros mentionné pour Chloé est bien le revenu actuel du ménage, mais c’est le revenu 2012 (qui était donc de 6667 euros par mois) qui est pris en compte pour le calcul de l’impact de la réforme sur Chloé... On frise l’intox, vu que le reportage ne pipe mot de cette fluctuation des revenus...
Mais ce n’est pas le seul problème du calcul de M6. Car même en prenant en compte un revenu de 80000 euros, on n’arrive pas au résultat annoncé par la chaîne. Explication : Capital s’est visiblement un peu emmêlé les pinceaux dans les simulateurs fiscaux.
Il est facile de voir comment M6 est arrivé à ce résultat. Le blogpatrimoine propose un simulateur. Voilà comment M6 l’a rempli:
On retrouve exactement les valeurs citées par M6 dans sa réponse et au final un impact de la réforme de 1024 euros.
Le hic, c’est qu’il y a confusion entre le revenu imposable net (qu’il faut renseigner dans le simulateur) et le revenu tout court. On passe du revenu net au revenu net imposable en défalquant un abattement de 10%.
La simulation sur laquelle s’est basée l’équipe de Capital porte donc en réalité sur un couple dont le revenu, après l’abattement de 10%, correspond à 80 000 euros. Soit en réalité un couple ayant des revenus de 89 000 euros environ. Soit 7415 euros par mois. Ce qui est bien au delà de 5900 euros de Chloé.
Dans les faits, qu’on prenne pour référence les revenus actuels de Chloé et son mari selon le reportage (5900 euros mensuels), ou ce qu’ils gagnaient en 2012 (80 000 euros), le couple n’est pas impacté par la réforme du quotient familial.
SOCIETE
Le Brésil envisage de «traiter» les homosexuels
La Commission des droits de l'homme de la Chambre des députés a voté en faveur de la levée d'une loi qui empêchait les psychologues de proposer un traitement contre l'homosexualité.
Libération
La Commission des droits de l’homme de la Chambre des députés du Brésil, présidée par le pasteur évangélique Marco Feliciano, accusé de racisme et d’homophobie, a approuvé mardi une mesure prévoyant un traitement psychologique pour «soigner» l’homosexualité, a indiqué l’Agence Camara (publique). La Commission a suspendu les articles d’une résolution du Conseil fédéral de psychologie qui empêchaient les psychologues de proposer à leurs patients des traitements contre l’homosexualité. Cela faisait plusieurs semaines que le pasteur controversé tentait d’imposer cette mesure.
«Il n’y a pas de traitement pour ce qui n’est pas une maladie», a protesté le député socialiste Simplicio Araujo, unique membre de la Commission à s’élever contre cette décision.
Sur son compte Twitter, la ministre des Droits de l’homme, Maria do Rosario, a qualifié la mesure de «retour en arrière». «Ce dont le Brésil a besoin, c’est de lois criminalisant l’homophobie», a-t-elle ajouté. Elu député en 2010 avec 211 000 voix pour le petit Parti social chrétien (PSC, droite), Marco Feliciano, 40 ans, chanteur de gospel, a été élu à la tête de la Commission des droits de l’homme et des minorités le 7 mars dernier.
Cette élection est le résultat d’une négociation entre les différents partis de la coalition gouvernementale formée autour du Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente Dilma Rousseff.
Mais rapidement ses déclarations polémiques, racistes et homophobes, sur son compte Twitter ou dans des vidéos qui inondent la toile ont soulevé la colère des défenseurs des droits de l’homme et des intellectuels, le chanteur Caetano Veloso en tête.
Les protestataires dénoncent l’augmentation du prix des transports, à un an de la coupe du monde de football. Dilma Roussef se dit «à l'écoute».
«Il n’y a pas de traitement pour ce qui n’est pas une maladie», a protesté le député socialiste Simplicio Araujo, unique membre de la Commission à s’élever contre cette décision.
Sur son compte Twitter, la ministre des Droits de l’homme, Maria do Rosario, a qualifié la mesure de «retour en arrière». «Ce dont le Brésil a besoin, c’est de lois criminalisant l’homophobie», a-t-elle ajouté. Elu député en 2010 avec 211 000 voix pour le petit Parti social chrétien (PSC, droite), Marco Feliciano, 40 ans, chanteur de gospel, a été élu à la tête de la Commission des droits de l’homme et des minorités le 7 mars dernier.
Cette élection est le résultat d’une négociation entre les différents partis de la coalition gouvernementale formée autour du Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente Dilma Rousseff.
Mais rapidement ses déclarations polémiques, racistes et homophobes, sur son compte Twitter ou dans des vidéos qui inondent la toile ont soulevé la colère des défenseurs des droits de l’homme et des intellectuels, le chanteur Caetano Veloso en tête.
Nouvelles manifestations au Brésil
Libération
Des milliers de Brésiliens se sont de nouveau rassemblés mardi soir à Sao Paulo, où la présidente Dilma Rousseff devait s’entretenir avec son mentor politique, l’ex-président Lula, au lendemain de manifestations historiques dans tout le pays. Jouant l’appaisement, Mme Roussef avait promis le matin à Brasilia que son gouvernement était «à l’écoute» des aspirations légitimes des 250 000 manifestants qui ont envahi lundi les grandes villes du pays, en pleine Coupe des Confédérations et à un an du Mondial-2014. La présidence a annoncé sans donner de détails qu’elle se rendait à Sao Paulo pour rencontrer Lula da Silva. Selon le site du journal Folha de Sao Paulo, le maire de Sao Paulo, Fernando Haddad doit participer à la réunion qui porterait sur les moyens de faire marche arrière en abaissant le prix des transports publics.
Plus tôt dans la journée, Haddad avait annoncé qu’il acceptait d’analyser les revendications après une réunion avec des représentants du mouvement pour la gratuité des transports qui campent fermement sur leurs positions. Porto Alegre, Recife et d’autres grandes villes brésiliennes ont déjà annoncé mardi des réductions des prix des transports publics, dont la hausse est à l’origine d’une fronde née à Sao Paulo et qui s’est étendue comme une traînée de poudre à l’ensemble du pays.
Mardi soir, quelque 10 000 manifestants, selon la police, 50 000 selon l’institut Datafolha, ont commencé de nouveau à défiler dans le centre de Sao Paulo. Certains faisaient le siège de la mairie, où la police a tiré quelques gaz lacrymogènes lorsque quelques manifestants ont tenté d’en forcer l’entrée.
Avec l’essor économique et social du pays qui s’est hissé aux rang de septième puissance économique mondiale au cours de la dernière décennie, «ont surgi des citoyens qui réclament plus et ont droit à plus», avait analysé dans la matinée Dilma Rousseff. Il est normal que «les exigences de la population changent au fur et à mesure que nous transformons le Brésil, que nous augmentons la richesse, l’accès à l’emploi et à l’éducation», avait-elle souligné. «Il y a un profond changement social en toile de fond, marqué par l’ascension d’une nouvelle classe sociale», a expliqué l’économiste André Perfeito, de l’entreprise de consultants Gradual Investimentos. «De grandes parties de la population, principalement urbaine, sont mécontentes de l’état pitoyable des transports collectifs, du système de santé désastreux et de la grande violence, une situation compensée pendant des années par une amélioration des salaires et de l’emploi» qui atteint ses limites, a affirmé à l’AFP Ricardo Antunes, sociologue à l’Université de Campinas.
Ces manifestations ne sont en revanche visiblement pas du goût du président de la Fédération internationale de football (Fiifa), Joseph Blatter : «le Brésil nous a demandé d’organiser le Mondial. Nous ne leur avons pas imposé le Mondial. Il y a des routes, des hôtels, des aéroports et beaucoup d’autres choses qui resteront», a-t-il déclaré à Rio, dans des propos rapports par le site G1 de Globo.
Plus tôt dans la journée, Haddad avait annoncé qu’il acceptait d’analyser les revendications après une réunion avec des représentants du mouvement pour la gratuité des transports qui campent fermement sur leurs positions. Porto Alegre, Recife et d’autres grandes villes brésiliennes ont déjà annoncé mardi des réductions des prix des transports publics, dont la hausse est à l’origine d’une fronde née à Sao Paulo et qui s’est étendue comme une traînée de poudre à l’ensemble du pays.
Mardi soir, quelque 10 000 manifestants, selon la police, 50 000 selon l’institut Datafolha, ont commencé de nouveau à défiler dans le centre de Sao Paulo. Certains faisaient le siège de la mairie, où la police a tiré quelques gaz lacrymogènes lorsque quelques manifestants ont tenté d’en forcer l’entrée.
«Printemps tropical»?
Outre le prix du billet d’autobus ou de métro, ils s’insurgent contre les dépenses colossales (11 milliards d’euros) engagées par le pays pour le Mondial dans un an, alors que certains services publics comme la santé sont sinistrés. «Je suis venue d’abord parce que mon budget est très juste maintenant avec la hausse des transports», déclare Isabela Neves, un étudiante de 21 ans au visage peint en vert et jaune, les couleurs du Brésil. «Mais surtout parce que je me rends compte qu’on en a ras-le-bol, que c’est le moment de dire "basta!"». «C’est le début du "Printemps tropical!"», lance un activiste de gauche à la foule, en référence aux mouvements populaires du monde arabe.Avec l’essor économique et social du pays qui s’est hissé aux rang de septième puissance économique mondiale au cours de la dernière décennie, «ont surgi des citoyens qui réclament plus et ont droit à plus», avait analysé dans la matinée Dilma Rousseff. Il est normal que «les exigences de la population changent au fur et à mesure que nous transformons le Brésil, que nous augmentons la richesse, l’accès à l’emploi et à l’éducation», avait-elle souligné. «Il y a un profond changement social en toile de fond, marqué par l’ascension d’une nouvelle classe sociale», a expliqué l’économiste André Perfeito, de l’entreprise de consultants Gradual Investimentos. «De grandes parties de la population, principalement urbaine, sont mécontentes de l’état pitoyable des transports collectifs, du système de santé désastreux et de la grande violence, une situation compensée pendant des années par une amélioration des salaires et de l’emploi» qui atteint ses limites, a affirmé à l’AFP Ricardo Antunes, sociologue à l’Université de Campinas.
Joueurs brésiliens solidaires
La Coupe du monde a selon lui servi de vecteur à l’expression de cette indignation, «avec ces stades monumentaux qui ont coûté des sommes faramineuses». Les manifestants restent mobilisés. Une manifestation est prévu mercredi à Fortaleza, à laquelle 30.000 personnes ont promis sur Facebook de participer. La journée de jeudi sera sensible, avec des marches prévues dans plusieurs villes du pays, notamment à Rio, où elle coïncidera avec le match Espagne-Tahïti comptant pour la Coupe des Confédérations qui se dispute jusqu’au 30 juin. Des joueurs de la «Seleçao» brésilienne, Dani Alves, Hulk et David Luiz, ont exprimé leur solidarité avec «le peuple». «Moi qui viens du bas de l’échelle et qui ai maintenant une bonne position, je vois ces manifestations et je sais qu’ils ont parfaitement raison», a déclaré l’attaquant Hulk lors d’une conférence de presse à Fortaleza.Ces manifestations ne sont en revanche visiblement pas du goût du président de la Fédération internationale de football (Fiifa), Joseph Blatter : «le Brésil nous a demandé d’organiser le Mondial. Nous ne leur avons pas imposé le Mondial. Il y a des routes, des hôtels, des aéroports et beaucoup d’autres choses qui resteront», a-t-il déclaré à Rio, dans des propos rapports par le site G1 de Globo.
Etats-Unis : vote symbolique d'un texte interdisant l'avortement après 20 semaines
Le Monde.fr avec AFP
La Chambre des représentants américaine a adopté mardi 18 juin, lors d'un vote symbolique, un projet de loi limitant le droit à l'avortement aux 20 premières semaines après la conception, un des textes anti-avortement les plus stricts des dernières décennies. Le texte, adopté par 228 voix pour et 196 contre dans la Chambre dominée par les républicains, n'a aucune chance d'être promulgué par l'administration Obama, qui a menacé lundi d'y opposer son veto, dénonçant "une attaque contre le droit des femmes à choisir".
"Nous avons l'obligation morale de défendre ceux qui ne peuvent pas se défendre et nous continuerons à nous battre pour nous assurer que les lois de notre pays respectent le caractère sacré de la vie humaine de ceux qui ne sont pas encore nés", a commenté John Boehner, le leader de la majorité républicaine à la Chambre.
Le projet de loi, qui prévoit une exemption pour les femmes qui tombent enceinte suite à un viol ou un inceste – sous réserve qu'elles portent plainte au préalable – avait suscité de vifs débats. La plupart des Etats américains autorisent l'avortement jusqu'à 24 semaines après la conception. Dix Etats ont toutefois adopté des législations semblables au projet de loi adopté mardi à la Chambre, dont plusieurs sont combattues en justice.
La NSA et le FBI défendent Prism
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Les programmes américains de surveillance des communications ont permis de déjouer "plus de 50 actes terroristes potentiels" depuis les attentats du 11-Septembre, a affirmé, mardi 18 juin, le chef de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA), Keith Alexander. "Ces programmes sont extrêmement précieux pour protéger notre nation et assurer la sécurité de nos alliés", a insisté le général, devant des élus de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.
"Ces dernières années, les informations recueillies à partir de ces programmes ont permis au gouvernement américain de faire des avancées capitales pour aider à prévenir plus de 50 actes terroristes potentiels dans plus de 20 pays à travers le monde", a-t-il souligné. Parmi ces actes, "au moins dix concernaient des menaces sur le sol américain", selon lui.
L'audition de M. Alexander intervient alors qu'Edward Snowden, ex-consultant de la NSA responsable de révélations fracassantes sur les programmes de surveillance des communications par les Etats-Unis, est réfugié à Hongkong depuis le 20 mai.
Face à la controverse soulevée par cette affaire, le patron de la NSA a tenté de défendre ces programmes d'espionnage et assuré aux élus qu'il leur fournirait des informations concernant les incidents qui ont pu être déjoués depuis les attentats du 11 septembre 2001. Il a expliqué que la plupart de ces informations restaient classifiées et ne pourraient donc pas être rendues publiques, mais a souligné toutefois que les détails relatifs à quatre incidents allaient être révélés.
PLUSIEURS PROJETS D'ATTENTATS ARRÊTÉS
Parmi eux, un projet d'attentat contre le métro new-yorkais, qui a été décrit comme "le premier complot majeur d'Al-Qaida depuis le 11-Septembre, commandité depuis le Pakistan", ou un projet d'attentat à la bombe en 2009 contre un journal danois qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet. C'est aussi la surveillance d'un extrémiste au Yémen, a dit le chef de la NSA, qui a conduit les services de renseignement à découvrir un projet d'attentat à la bombe contre la Bourse de New York.
Selon Sean Joyce, directeur adjoint du FBI, intervenant également devant le Congrès, la NSA a réussi à localiser à Kansas City des appels téléphoniques internationaux passés par des personnes soupçonnées de terrorisme. Cela a permis au FBI d'obtenir un mandat pour démarrer une surveillance électronique de Najibullah Zazi, qui selon la police fédérale travaillait avec des complices sur un complot "naissant" d'attentat contre Wall Street. Cet homme "a fourni des informations et du soutien aux membres de ce complot", a assuré M. Joyce. "Le FBI a arrêté ces individus", a-t-il ajouté.
La révélation du programme Prism a causé "des dégâts irréversibles et importants à notre pays", a estimé Keith Alexander, selon qui les révélations sur Prism vont "nuire, à nous et à nos alliés". Dutch Ruppersberger, un membre démocrate de la commission, a estimé pour sa part que les fuites "ont mis notre pays et nos alliés en danger en donnant aux terroristes un aperçu vraiment bon sur la stratégie que nous utilisons pour protéger notre pays. Les terroristes sont désormais au courant d'une grande partie de nos sources et de nos méthodes".
Le général Alexander a renchéri, en soulignant qu'il "préférait être ici aujourd'hui à débattre de ce point plutôt que d'essayer plus tard d'expliquer comment [les Etats-Unis] n'ont pas été capables d'éviter un autre 11-Septembre". Il a en outre rappelé que ces programmes de surveillance avaient une base légale puisqu'ils restaient sous le contrôle de tribunaux et du Congrès lui-même. "Je pense que nous avons atteint un niveau de sécurité [...] qui ne remet pas en cause la vie privée et les libertés civiles de nos citoyens".
Selon un sondage USA Today-Pew publié mardi, 48 % des Américains disent approuver ces programmes de surveillance, qui ont permis le recueil de données téléphoniques ou internet, y compris des e-mails, contre 47 % qui y sont opposés.
DIVERS
La Nasa sonne la mobilisation pour traquer les astéroïdes menaçant la Terre
La Nasa a lancé mardi une vaste mobilisation de la communauté scientifique, de l'industrie et des astronomes amateurs pour aider à traquer tous les astéroïdes représentant une menace potentielle pour la Terre et développer des moyens de protection.
Cette initiative est menée dans le cadre des "Grands Défis" de la Maison Blanche, une série d'objectifs ambitieux à l'échelle nationale et internationale qui requièrent innovation et avancées scientifiques et technologiques.
Cette initiative est menée dans le cadre des "Grands Défis" de la Maison Blanche, une série d'objectifs ambitieux à l'échelle nationale et internationale qui requièrent innovation et avancées scientifiques et technologiques.
Ce dernier "Grand Défi" s'appuiera sur des collaborations multidisciplinaires et une variété de partenariats entre la Nasa et d'autres agences gouvernementales américaines et internationales, des industries, des universités, des astronomes amateurs.
Il vient en complément de la mission récemment annoncée par l'agence et visant à aller avec un vaisseau non-habité capturer un astéroïde pour le remorquer et le mettre en orbite autour de la Lune afin de pouvoir envoyer des astronautes pour l'étudier.
"La Nasa travaille déjà pour trouver les astéroïdes pouvant présenter un danger pour notre planète et bien que nous ayons trouvé 95% des plus gros de ces objets (...), nous devons les détecter tous", a déclaré l'administratrice adjointe de l'agence spatiale américaine, Lori Garver.
"Le Grand Défi se concentre sur la détection (...) des astéroïdes et sur ce qu'il faudra faire en cas de menace potentielle", a-t-elle poursuivi: "Nous allons dans ce cadre mettre à profit l'engagement du public et sa capacité d'innovation et les scientifiques citoyens pour nous aider à résoudre ce problème planétaire".
25.000 astéroïdes d'au moins 100 mètres de diamètre
Résidus de la formation du système solaire, de nombreux astéroïdes de différentes tailles circulent dans le voisinage terrestre.
La Nasa a déjà trouvé 95% des plus gros de ces objets célestes (plus d'un kilomètre de diamètre), dont un avait provoqué l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années en s'écrasant sur la Terre.
Les scientifiques soulignent qu'une collision avec un de ces grands objets est très rare et aucun de ceux déjà détectés ne présente un risque dans le futur prévisible.
Si les gros astéroïdes sont facilement repérables, il n'en est pas de même pour tous les autres plus petits et beaucoup plus nombreux.
Le Congrès avait demandé à la Nasa en 2005 de trouver tous les astéroïdes de plus de 140 mètres de diamètre capables potentiellement d'anéantir une grande agglomération.
Selon la Nasa, il y a probablement 25.000 astéroïdes d'au moins 100 mètres de diamètre sur des orbites proches de notre planète. Seulement 25% d'entre eux ont été détectés.
La chasse aux astéroïdes revêt une plus grande urgence depuis le 15 février dernier, jour du passage anticipé d'un de ces objets très près de la Terre et de la chute surprise d'un autre astéroïde de 15 mètres de diamètre en Russie.
En se désintégrant, ce dernier avait provoqué une onde de choc qui a fait exploser de nombreuses vitres, blessant des centaines de personnes.
La Nasa s'efforce aussi dans un contexte de pénurie budgétaire de développer d'autres systèmes capables de traquer de petits objets.
Elle finance ainsi un projet à l'université de Hawaï baptisé Atlas (Asteroid Terrestrial-Impact Alert System), qui scrutera l'ensemble du ciel toutes les nuits et détectera des astéroïdes de 45 mètres de diamètre une semaine avant un impact sur la Terre.
Pour des astéroïdes de 150 mètres de diamètre, ce système, qui pourrait fonctionner en 2015, offrirait une alerte trois semaines avant.
D'anciens scientifiques de la Nasa ont aussi lancé en 2012 la fondation B612 visant à financer, construire et lancer le premier télescope spatial privé pour traquer des astéroïdes et "protéger l'humanité", capable de débusquer la plupart de ces objets encore invisibles.
Fukushima : niveaux élevés de strontium radioactif et tritium dans l'eau souterraine
Le Monde.fr avec AFP
L'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima au Japon, Tokyo Electric Power (Tepco), a fait état mercredi 19 juin de la découverte de niveaux très élevés d'éléments radioactifs dans l'eau souterraine accumulée au pied des réacteurs. L'exploitant a détecté pas moins de 500 000 becquerels de tritium par litre d'eau et 1 000 becquerels de strontium 90 par litre dans le liquide prélevé à proximité du bâtiment qui abrite la turbine du réacteur 2 du complexe atomique, du côté de la mer. Le niveau de tritium relevé (équivalant à 500 becquerels par centimètre cube) est huit fois supérieur à la limite légale fixée pour de l'eau de mer, et celui de strontium 90 (1 bcq/cm3) est 30 fois supérieur.
"Il existe une forte probabilité que ces niveaux soient dus à une fuite antérieure en provenance d'un bâtiment d'une pompe", a expliqué Tepco lors d'une conférence de presse spéciale mercredi matin. L'eau s'est accumulée là où elle a été prélevée mais n'est pas allée plus loin, selon l'opérateur. "Tout en poursuivant les contrôles, nous allons prendre des dispositions pour éviter les écoulements de cette eau contaminée dans la mer", a ajouté Tepco, selon lequel pour le moment les mesures effectuées prouvent qu'il n'y a pas eu de fuite dans l'océan Pacifique voisin.
La centrale Fukushima Daiichi a été ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est de l'Archipel. La coupure de l'alimentation électrique à cause de la déferlante a engendré un arrêt des systèmes de refroidissement du combustible qui a fondu dans trois réacteurs, sur les six que compte le site. Les quelque 3 000 travailleurs sur place y découvrent petit à petit l'ampleur des dégâts tout en se battant pour que les problèmes qui surviennent régulièrement ne dégénèrent pas en situation incontrôlable.
Les crues dans les Pyrénées font une victime
Des intempéries frappent plusieurs régions françaises ce mercredi. L'Ile-de-France a été placée en vigilance orange aux orages par Météo France.
Libération
Une septuagénaire est morte noyée dans la nuit de mardi à mercredi, victime de la crue exceptionnelle du Gave de Pau, une rivière dont les flots torrentiels ont submergé la célèbre Grotte de Lourdes et entraîné l’évacuation de près de 2 000 personnes dans la région.
La victime avait pris place avec son mari à bord de leur voiture lorsque celle-ci a été «soulevé(e) par une vague d’eau», dans la commune de Pierrefitte-Nestalas, en amont de Lourdes, selon la préfecture des Hautes-Pyrénées. Le couple, habitant cette commune située en amont de Lourdes, a alors tenté de s’extraire du véhicule: la femme a été emportée par les eaux tandis que son mari, coincé par le courant contre le véhicule, a pu être secouru, selon la même source.
Le Gave du Pau enregistre depuis mardi après-midi une crue exceptionnelle, due à d’importantes précipitations en montagne et à un réchauffement des températures qui entraîne une fonte importantes des neiges.
La rivière a été placée en vigilance rouge par Météo France dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques tandis que plusieurs cours d’eau connaissent également des débordements importants en Haute-Garonne, placée en vigilance orange.
Évoquant le Gave du Pau, Vigicrues décrit sur son site internet une «crue majeure sur l’amont» avec «une propagation en aval provoquant dans la nuit une crue importante pour les Pyrénées-Atlantiques».
En Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées, d’importants moyens ont été mobilisés et 600 pompiers étaient à pied d’œuvre dans la nuit de mardi à mercredi, selon le ministère de l’Intérieur. Les ministres de l’Intérieur et de l’Écologie, Manuel Valls et Delphine Batho, sont attendus sur les lieux mercredi, notamment à Lourdes.
Un millier de personnes séjournant dans les hôtels en bordure du Gave ont été relogées dans d’autres hôtels pour la plupart. Un pèlerinage de 3 000 personnes en provenance d’Arras (Pas-de-Calais), prévu mercredi, a aussi été annulé. Au-dessus de Lourdes, des départementales étaient coupées par les eaux ou par des éboulements entre Luz-Saint-Sauveur, Barèges et Cauterets.
Au total, outre les pèlerins et touristes à Lourdes, 800 personnes ont été mises en sécurité par les pompiers dans le département, où 3500 foyers étaient toujours privés d’électricité mardi soir. Peu avant minuit, les autorités évoquaient une stabilisation du niveau du Gave en amont, qui restait toutefois très élevé.
La victime avait pris place avec son mari à bord de leur voiture lorsque celle-ci a été «soulevé(e) par une vague d’eau», dans la commune de Pierrefitte-Nestalas, en amont de Lourdes, selon la préfecture des Hautes-Pyrénées. Le couple, habitant cette commune située en amont de Lourdes, a alors tenté de s’extraire du véhicule: la femme a été emportée par les eaux tandis que son mari, coincé par le courant contre le véhicule, a pu être secouru, selon la même source.
Le Gave du Pau enregistre depuis mardi après-midi une crue exceptionnelle, due à d’importantes précipitations en montagne et à un réchauffement des températures qui entraîne une fonte importantes des neiges.
La rivière a été placée en vigilance rouge par Météo France dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques tandis que plusieurs cours d’eau connaissent également des débordements importants en Haute-Garonne, placée en vigilance orange.
Évoquant le Gave du Pau, Vigicrues décrit sur son site internet une «crue majeure sur l’amont» avec «une propagation en aval provoquant dans la nuit une crue importante pour les Pyrénées-Atlantiques».
En Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées, d’importants moyens ont été mobilisés et 600 pompiers étaient à pied d’œuvre dans la nuit de mardi à mercredi, selon le ministère de l’Intérieur. Les ministres de l’Intérieur et de l’Écologie, Manuel Valls et Delphine Batho, sont attendus sur les lieux mercredi, notamment à Lourdes.
1,40 m d’eau dans la grotte de Lourdes
Dans les Hautes-Pyrénées, les Sanctuaires de Lourdes ont été évacués dès mardi matin. En milieu d’après-midi, la grotte où la tradition catholique situe les apparitions de la Vierge était sous 1,40 mètre d’eau et la basilique supérieure était à son tour fermée.Un millier de personnes séjournant dans les hôtels en bordure du Gave ont été relogées dans d’autres hôtels pour la plupart. Un pèlerinage de 3 000 personnes en provenance d’Arras (Pas-de-Calais), prévu mercredi, a aussi été annulé. Au-dessus de Lourdes, des départementales étaient coupées par les eaux ou par des éboulements entre Luz-Saint-Sauveur, Barèges et Cauterets.
Au total, outre les pèlerins et touristes à Lourdes, 800 personnes ont été mises en sécurité par les pompiers dans le département, où 3500 foyers étaient toujours privés d’électricité mardi soir. Peu avant minuit, les autorités évoquaient une stabilisation du niveau du Gave en amont, qui restait toutefois très élevé.
La crue faisait également sentir ses premiers effets en aval, dans les Pyrénées-Atlantiques, avec de nombreux appels aux pompiers et l’évacuation de 30 personnes d’un camping à Lescar. En Haute-Garonne, également fortement touchée, la préfecture a souligné «le caractère tout à fait exceptionnel des précipitations: elles ont atteint environ 100 mm et on attend encore 30 mm de pluie entre 18 heures et 20 heures».
«Les dégâts matériels seront extrêmement importants (...) et près d’un millier de personnes ont été évacuées», dont une dizaine par hélicoptère, a précisé le sous-préfet François Beyries. «Il faut s’occuper de l’hébergement de ces gens. Un millier de lits et de couvertures vont être acheminés par des moyens militaires, terrestres et éventuellement aériens», a-t-il dit.
A Saint-Béat, la Garonne s’est transformée au fil de la journée en un gigantesque torrent rugissant, aux eaux boueuses, emportant camping-car et véhicules sur son passage, l’eau atteignant jusqu’à 1m80 dans les rues de ce petit village de 400 habitants. Par ailleurs, une centaine de curistes de Luchon étaient hébergés mardi aux thermes de la ville, ainsi que 50 internes du lycée de la ville. Mercredi, les écoles de la région resteront fermées. De nombreuses routes ont été coupées, comme la nationale 125 qui mène au Val d’Aran en Espagne.
Crues centennales
En Savoie, le préfet a également déclenché mardi soir le plan d’alerte «crue de l’Arc» en raison de l’augmentation rapide des débits de cette rivière s’écoulant dans la vallée de la Maurienne. Enfin, Météo-France a levé dans la nuit de mardi à mercredi son suivi sur les pluies et les risques inhérents d’inondations pour 11 départements: le Gers, les Hautes-Pyrénées et ceux composant les régions Aquitaine et Poitou-Charentes.Par ailleurs, Les huit départements de l’Ile-de-France ont été placés en vigilance orange en prévision d’une situation orageuse mercredi matin, a annoncé Météo France. Dans son bulletin de 6 heures, Météo France précise que la fin du suivi est prévue pour mercredi 23 heures. Les départements concernés sont Paris et la petite couronne, la Seine-et-Marne (77), les Yvelines (78), l’Essonne (91) et le Val-d’Oise (95).
Bac: des professeurs invités à gonfler des notes de français
Les professeurs chargés des épreuves d'oral de français au baccalauréat à Orléans-Tours ont été invités à surnoter, sur 24 points au lieu de 20, les candidats, afin de "faire remonter" les résultats de l'académie, affirme Le Figaro mercredi.
"Nous franchissons une limite idéologique inacceptable : il ne nous est plus seulement demandé de faire preuve de bienveillance mais de gonfler les notes de façon officielle afin de faire remonter les +scores+ de l'académie" jugés décevants en 2012 (un point et demi en dessous de la moyenne nationale), déclare au quotidien le syndicat Sud d'Indre-et-Loire.
Le Figaro cite une "grille d'évaluation régionale", émanant de l'inspection d'académie, distribuée aux examinateurs et précisant que l'oral de français - que passent ce mercredi les élèves de 1ère - doit être noté sur 24 points tout en restant officiellement une épreuve sur 20.
Fustigés pour leur "attitude de notation négative" durant les épreuves de 2012, les enseignants ont été invités par les inspecteurs à "penser positif" cette année, écrit Le Figaro.
"Nous franchissons une limite idéologique inacceptable : il ne nous est plus seulement demandé de faire preuve de bienveillance mais de gonfler les notes de façon officielle afin de faire remonter les +scores+ de l'académie" jugés décevants en 2012 (un point et demi en dessous de la moyenne nationale), déclare au quotidien le syndicat Sud d'Indre-et-Loire.
Le Figaro cite une "grille d'évaluation régionale", émanant de l'inspection d'académie, distribuée aux examinateurs et précisant que l'oral de français - que passent ce mercredi les élèves de 1ère - doit être noté sur 24 points tout en restant officiellement une épreuve sur 20.
Fustigés pour leur "attitude de notation négative" durant les épreuves de 2012, les enseignants ont été invités par les inspecteurs à "penser positif" cette année, écrit Le Figaro.
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