HUMOUR......ENCORE QUE......
Et les meilleures phrases 2013 des politiques sont...
Gérard Longuet obtient le grand prix du Press Club « Humour et Politique » pour « Hollande est pour le mariage pour tous... sauf pour lui ». Sont aussi récompensés Jean-François Copé, Jean-Luc Romero ou encore Marisol Touraine.
Gérard Longuet remporte le grand prix du Press Club « Humour et Politique ». - AFP
L’ancien ministre Gérard Longuet (UMP) a remporté lundi le grand prix du Press Club, Humour et Politique pour une pique sur le mariage et le chef de l’Etat. « Hollande est pour le mariage pour tous... sauf pour lui », est la phrase qui a valu au sénateur de la Meuse d’être le vainqueur de l’édition 2013 de ce prix créé en 1988. Le jury de journalistes et d’humoristes est présidé par Jean Miot, ancien patron de l’AFP.
Un Prix Spécial du Jury revient à Jean-François Copé pour: « A l’UMP, nous apprenons la démocratie. C’est assez nouveau ». Un Prix des internautes couronne Jean-Luc Romero, conseiller régional PS d’Ile-de-France pour : « Un gay qui vote à droite, c’est comme une dinde qui vote pour Noël ».
Prix-Nocchio à Jérôme Cahuzac
Deux prix de l’encouragement ont été créés. Ils vont à Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé (« Il y a quand même des médicaments qui soignent ! ») et à Jean-Jacques Urvoas, président PS de la Commission des lois à l’Assemblée Nationale (« J’étais aux Baumettes. J’en suis sorti, à la différence des socialistes marseillais »). Le jury, précise le communiqué officiel, « a tenu à offrir un Prix-Nocchio à Jérôme Cahuzac » pour son interrogation: « Pourquoi démissionner quand on est innocent ? »
Autre innovation du cru 2013, des récompenses pour des tweets politiques: un Grand prix à Jean-Luc Mélenchon, coprésident du PG, pour « Je suis plus nombreux que jamais ». Un prix spécial du jury à Christophe Girard, maire PS du IVe arrondissement de Paris pour le lapsus calami : « Les bois sur verge: un projet durable ».
Le principal lauréat du prix 2012 avait été François Goulard : « Être ancien ministre, c’est s’asseoir à l’arrière d’une voiture et s’apercevoir qu’elle ne démarre pas ».
Source AFP
POLITIQUE
Hollande veut la transparence dans les affaires avec le Qatar
Le chef de l'État a insisté sur la nécessaire « réciprocité » dans les échanges avec un émirat aux investissements « bienvenus ».
Changement de style, peut-être, mais continuité sur le fond, certainement. François Hollande a achevé dimanche sa première visite officielle au Qatar en réaffirmant la «solidité» des liens avec le richissime émirat gazier. Des relations désormais «sans effluves», affirme Jack Lang présent dans la délégation, allusion, sans doute, aux quelques frasques qui ont émaillé, sous Nicolas Sarkozy, les rapports avec ce petit royaume qui s'est acquis parfois une réputation sulfureuse. «Le contexte est différent», a bien insisté le président de la République en mettant en exergue une exigence «de confiance, de réciprocité et de transparence». Avec le Qatar, «il peut y avoir une relation normalement excellente… mais pas excellemment normale», a-t-il même plaisanté.
«Nous savons où sont nos amis»
L'enjeu était aussi de nouer une relation personnelle avec l'émir cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani et sa famille, résolument francophiles et soucieux de maintenir le dialogue sur de bons rails avec un pays où ils possèdent quelques fleurons, du Printemps au club du PSG. «Nous savons où sont nos amis», a martelé durant cette visite le président de la République. Signe de cette continuité, il a même rendu hommage à son prédécesseur pour avoir pris l'initiative de l'«ambitieux» projet du lycée franco-qatarien Voltaire dont il a inauguré, samedi soir, une deuxième implantation à Doha.
«Nos relations d'affaires vont s'approfondir», a assuré François Hollande qui était accompagné d'une quarantaine de chefs d'entreprise (Vinci, Dassault, Bouygues, Alstom…). Plusieurs accords ont été signés, notamment pour la création d'un club d'hommes d'affaires. Le groupe Vinci construira une partie du métro de Doha (pour 1,5 milliard d'euros). Un fonds d'investissement franco-qatarien doté de 300 millions d'euros sera créé, à destination notamment des PME, en lieu et place du «fonds pour les banlieues», proposé l'an dernier pour le Qatar et qui avait créé la polémique. Tant à gauche qu'à droite, des voix s'étaient élevées pour dénoncer une volonté d'islamiser les jeunes issus de l'immigration.
«Les investissements du Qatar sont les bienvenus», a répété le chef de l'État, précisant tout de même qu'ils «doivent être dirigés dans l'intérêt de nos deux pays (…), couvrir tous les domaines de la croissance française». «Il y a des conditions à respecter, des domaines à faire prévaloir et des règles à faire comprendre», a encore souligné le chef de l'État.
Entre les deux pays, le sport continuera de jouer une grande place. Le Qatar s'apprête à investir 200 milliards de dollars d'ici à la Coupe du monde de football qu'il organisera en 2022. La France compte en profiter dans le domaine des transports (un contrat pour la construction d'un tramway par Alstom doit être signé le mois prochain), des infrastructures et de stades - réfrigérés par des systèmes de circulation d'eau, compte de tenu des chaleurs intenses. La France, organisatrice de l'événement en 1998, fera partager au Qatar son expérience. D'ici là, l'Émirat sera mis à contribution pour le financement des infrastructures prévues dans le cadre de l'Euro qui aura lieu en France en 2016.
Enfin, François Hollande a confirmé qu'il «a parlé» avec les dirigeants du Qatar du dossier de l'avion de combat Rafale mais, a-t-il ajouté «pour la suite, je pense qu'il faut laisser les négociations se poursuivre».L'appareil du groupe Dassault Aviation * est en concurrence avec l'Eurofighter.
L'émir du Qatar abdiquerait en faveur de son fils
Le Monde.fr avec Reuters
L'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, doit rencontrer lundi 24 juin les membres de la famille royale et les principaux responsables politiques du pays alors que des "informations font état de sa volonté d'abdiquer en faveur de son fils, le prince héritier Cheikh Tamim", annonce Al-Jazira.
La chaîne de télévision qatarie précise dimanche avoir obtenu ces informations de "sources qataries dignes de confiance", sans fournir davantage de détails. L'émir, âgé de 61 ans, "pense depuis un moment" à passer la main, assurait début juin un diplomate en poste à Doha, selon qui "il s'est manifestement préparé au cours de l'année passée à remettre son autorité à Tamim".
Un autre diplomate avait déclaré que cette transition politique devrait débuter avec la démission du Cheikh Hamad Ben Jassim Al-Thani, 53 ans, l'un des acteurs clés du coup d'Etat de 1995, ce qui lui vaut de cumuler aujourd'hui les fonctions de premier ministre et de ministre des affaires étrangères.
PAS DE CHANGEMENTS SIGNIFICATIFS
Un tel bouleversement à la tête du petit émirat du Golfe de 1,7 million d'habitants pourrait avoir des conséquences sur sa politique étrangère, très active sur les scènes régionale, où il soutient les révoltes arabes et les Frères musulmans, comme internationale, où il réinvestit massivement les revenus considérables de sa production de gaz naturel.
Selon des sources diplomatiques arabes et occidentales au Qatar et dans la région, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Arabie saoudite notamment ont été prévenues des intentions de l'émir qui, disent-elles, tient à assurer un transfert du pouvoir en douceur à la jeune génération. Quitte à rompre pour cela avec la tradition des monarchies arabes, dont les dirigeants restent généralement en place jusqu'à leur mort.
A 33 ans, Cheikh Tamim est bien plus jeune que la moyenne des dirigeants des pays du Golfe. Mais pour Eman Ebed Alkadi, d'Eurasia Group, cela ne signifie pas qu'il faille attendre des changements significatifs, tant dans les priorités intérieures qu'en matière de politique étrangère. "Tamim contrôle depuis quelque temps un certain nombre de politiques essentielles pour le pays et partage le point de vue de son père sur le développement économique du Qatar et sur la politique de diversification de l'économie", estime-t-elle.
Le budget qatari a par ailleurs été établi jusqu'à 2016-2017, et avec la préparation de la Coupe du monde 2022 qui bat son plein, "il y a peu de chances pour qu'on assiste à un bouleversement politique", ajoute Eman Ebed Alkadi.
Villeneuve-sur-Lot: "triomphe" FN, "victoire en trompe l'oeil" UMP, "débâcle" PS (REVUE DE PRESSE)
PARIS
La majorité des éditorialistes de la presse régionale et un seul de la presse nationale cherchent lundi à tirer les leçons de l'élection de Villeneuve-sur-Lot, présentée comme un "triomphe" pour le Front national, "une débâcle" socialiste et une "victoire en trompe l'oeil" de l'UMP.
Ce scrutin organisé dans la foulée de l'affaire Cahuzac a vu l'élimination du PS au premier tour et l'élection (53,76%) dimanche de l'UMP Jean-Louis Costes contre un jeune candidat FN, Etienne Bousquet-Cassagne ayant recueilli 46,24% des suffrages.
Il va demeurer pour le pouvoir socialiste, "le synonyme d'une débâcle, comme Sedan ou Waterloo dans l'histoire de France", écrit Jean-Paul Piérot dans l'Humanité.
"Lorsque s'ajoute aux fautes inexcusables d'un homme (Cahuzac ndrl), le sentiment que la politique qui est conduite depuis un an n'est pas en rupture avec celle qu'ils ont rejetée en sortant Nicolas Sarkozy de l'Elysée, une bonne partie des électeurs de gauche font le constat d'avoir été trompés deux fois", avance l'éditorialiste du quotidien communiste. "L'ascension du Front national se banalise",s'inquiète-t-il encore. "Les frontières entre les candidats adoubés par Marine Le Pen et ceux validés par Jean-François Copé sont devenues si floues, que le recours à l'arme du +front républicain+ pour contrer le Front national a perdu une large part de son efficacité".
Pour l'UMP c'est "une victoire en trompe-l'oeil", renchérit Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d'Alsace). "C'est le Front national qui, jour après jour, engrange les bénéfices de la crise économique, sociale et morale qui agite le pays." "Le FN s'est imposé dans le débat et dans les têtes. D'élection en élection, il mène le jeu", souligne Jean-Louis Hervois (La Charente Libre).
Alors que le front républicain "frôle la mort clinique", le FN "s'installe dans la cour des grands", conclut Patrice Chabanet. "A l'évidence, les cartes de la politique française sont rebattues" "Les fumets peu délicats des affaires actuelles ajoutent un côté délétère à un climat de plus en plus marqué par le rejet des politiques", explique Philippe Waucampt (Le Républicain lorrain).
Ainsi le FN "s'épanouit sur les ruines", constate Raymond Couraud (L'Alsace), alors que "la désagrégation pathétique de la vie politique fabrique le désarroi des électeurs." "Absent de tout pouvoir décisionnel", le parti d'extrême droite "offre l'incontestable avantage de pouvoir tout promettre, n'ayant rien à prouver au quotidien", ajoute-t-il.
Tandis que Jean Levallois (Presse de la Manche) parle d'un "triomphe" du FN, Jacques Camus (Groupe Centre-France) ironise sur "Villeneuve-sur-Calotte" estimant que le score du parti d'extrême-droite "constitue bel et bien une gifle adressée à l'ensemble de la classe politique traditionnelle".
Nombre d'éditorialistes dénoncent la stratégie de Sarkozy/Copé face au FN. "La voix de Jean-François Copé reprenant les traces de la campagne Sarkozy 2012 pour battre le fer de l'immigration et des intégrismes tant qu'il était chaud", accuse Jean-Louis Hervois, "voilà bien le combat fatal qui s'engage entre deux droites +décomplexées+ et qui mène tout droit le débat politique dans une impasse tragique."
A trois mois des élections, l'Union chrétienne-démocrate de la chancelière allemande a présenté hier un programme.
La majorité des éditorialistes de la presse régionale et un seul de la presse nationale cherchent lundi à tirer les leçons de l'élection de Villeneuve-sur-Lot, présentée comme un "triomphe" pour le Front national, "une débâcle" socialiste et une "victoire en trompe l'oeil" de l'UMP.
Ce scrutin organisé dans la foulée de l'affaire Cahuzac a vu l'élimination du PS au premier tour et l'élection (53,76%) dimanche de l'UMP Jean-Louis Costes contre un jeune candidat FN, Etienne Bousquet-Cassagne ayant recueilli 46,24% des suffrages.
Il va demeurer pour le pouvoir socialiste, "le synonyme d'une débâcle, comme Sedan ou Waterloo dans l'histoire de France", écrit Jean-Paul Piérot dans l'Humanité.
"Lorsque s'ajoute aux fautes inexcusables d'un homme (Cahuzac ndrl), le sentiment que la politique qui est conduite depuis un an n'est pas en rupture avec celle qu'ils ont rejetée en sortant Nicolas Sarkozy de l'Elysée, une bonne partie des électeurs de gauche font le constat d'avoir été trompés deux fois", avance l'éditorialiste du quotidien communiste. "L'ascension du Front national se banalise",s'inquiète-t-il encore. "Les frontières entre les candidats adoubés par Marine Le Pen et ceux validés par Jean-François Copé sont devenues si floues, que le recours à l'arme du +front républicain+ pour contrer le Front national a perdu une large part de son efficacité".
Pour l'UMP c'est "une victoire en trompe-l'oeil", renchérit Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d'Alsace). "C'est le Front national qui, jour après jour, engrange les bénéfices de la crise économique, sociale et morale qui agite le pays." "Le FN s'est imposé dans le débat et dans les têtes. D'élection en élection, il mène le jeu", souligne Jean-Louis Hervois (La Charente Libre).
Alors que le front républicain "frôle la mort clinique", le FN "s'installe dans la cour des grands", conclut Patrice Chabanet. "A l'évidence, les cartes de la politique française sont rebattues" "Les fumets peu délicats des affaires actuelles ajoutent un côté délétère à un climat de plus en plus marqué par le rejet des politiques", explique Philippe Waucampt (Le Républicain lorrain).
Ainsi le FN "s'épanouit sur les ruines", constate Raymond Couraud (L'Alsace), alors que "la désagrégation pathétique de la vie politique fabrique le désarroi des électeurs." "Absent de tout pouvoir décisionnel", le parti d'extrême droite "offre l'incontestable avantage de pouvoir tout promettre, n'ayant rien à prouver au quotidien", ajoute-t-il.
Tandis que Jean Levallois (Presse de la Manche) parle d'un "triomphe" du FN, Jacques Camus (Groupe Centre-France) ironise sur "Villeneuve-sur-Calotte" estimant que le score du parti d'extrême-droite "constitue bel et bien une gifle adressée à l'ensemble de la classe politique traditionnelle".
Nombre d'éditorialistes dénoncent la stratégie de Sarkozy/Copé face au FN. "La voix de Jean-François Copé reprenant les traces de la campagne Sarkozy 2012 pour battre le fer de l'immigration et des intégrismes tant qu'il était chaud", accuse Jean-Louis Hervois, "voilà bien le combat fatal qui s'engage entre deux droites +décomplexées+ et qui mène tout droit le débat politique dans une impasse tragique."
Pour Montebourg, Barroso «est le carburant du Front national»
Libération
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a accusé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso d’être «le carburant du Front national», après ses propos qualifiant la position française sur l’exception culturelle de «réactionnaire».
«M. Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité. Il est le carburant de Beppe Grillo (le comédien et homme politique italien, NDLR)», a-t-il déclaré dimanche sur France Inter.
«Je crois que la principale cause de la montée du Front national est liée à la façon dont l’UE exerce aujourd’hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus», a-t-il estimé.
«Vous avez le président de la Commission européenne qui dit +tous ceux qui sont anti-mondialisation, c’est des réactionnaires+, c’est-à-dire (ce sont) des gens qui aujourd’hui ont institutionnalisé l’Union européenne comme anti-peuples européens», a-t-il poursuivi.
Selon lui, «finalement, l’Union européenne ne bouge pas, elle est immobile, paralytique. Elle ne répond à aucune des aspirations populaires (en Europe), sur le terrain industriel, sur le terrain économique, sur le terrain budgétaire, et finalement, ça donne raison à tous les partis souverainistes, j’allais dire anti-européens, de l’UE».
«M. Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité. Il est le carburant de Beppe Grillo (le comédien et homme politique italien, NDLR)», a-t-il déclaré dimanche sur France Inter.
«Je crois que la principale cause de la montée du Front national est liée à la façon dont l’UE exerce aujourd’hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus», a-t-il estimé.
«Vous avez le président de la Commission européenne qui dit +tous ceux qui sont anti-mondialisation, c’est des réactionnaires+, c’est-à-dire (ce sont) des gens qui aujourd’hui ont institutionnalisé l’Union européenne comme anti-peuples européens», a-t-il poursuivi.
Selon lui, «finalement, l’Union européenne ne bouge pas, elle est immobile, paralytique. Elle ne répond à aucune des aspirations populaires (en Europe), sur le terrain industriel, sur le terrain économique, sur le terrain budgétaire, et finalement, ça donne raison à tous les partis souverainistes, j’allais dire anti-européens, de l’UE».
Merkel multiplie les cadeaux pour s'assurer de la victoire en septembre
A trois mois des élections, l'Union chrétienne-démocrate de la chancelière allemande a présenté hier un programme.
Elle pioche allègrement dans celui de son rival social-démocrate.
Caricaturée au parti socialiste comme la « chancelière de l'austérité » pour son insistance sur la discipline budgétaire en Europe, Angela Merkel mérite plus que jamais son surnom de « Mutti » dans son pays. A trois mois des élections, la chancelière allemande et son parti chrétien-démocrate (CDU) ont entériné hier un programme truffé de promesses qui devraient faire la joie des électeurs mais alourdir le déficit allemand.
Parmi elles, une hausse des allocations familiales, un complément de retraite pour certaines mères de famille, l'introduction d'un salaire minimum de branche ou encore des mesures de plafonnement des loyers. Coût du programme, qui a été validé à Berlin par les membres de la direction de la CDU et de son alliée bavaroise, la CSU : 28,5 milliards d'euros, selon le « Handelsblatt ». Le parti ne le chiffre pas.
Le contraste entre la potion amère qu'Angela Merkel propose à ses voisins en crise et les promesses de son parti est saisissant, même si l'Allemagne, qui vise un budget à l'équilibre en 2014, peut sans doute se le permettre. Mais l'industrie, qui déplore déjà le manque de réformes pendant son mandat et ne cesse de louer l'Agenda 2010 de son prédécesseur social-démocrate (SPD) Gerhard Schröder, n'est pas rassuré. « Je ne peux que mettre en garde contre un SMIC généralisé, s'étrangle un pilier du patronat. Ce sont les jeunes et les moins qualifiés qui se verront fermer l'entrée sur le marché de l'emploi. »
Popularité au beau fixe
En voulant faire le plein de voix au centre, Angela Merkel va jusqu'à mener une politique de gauche et ne s'en cache pas, comme en témoigne le plafonnement des loyers. « Oui, c'était une idée du SPD, qui a été reprise par des maires CDU et, enfin par la CDU et la CSU, a reconnu récemment la chancelière. Maintenant, nous devons juste l'appliquer. » « Angela Merkel nous pique tous nos sujets », se désole Axel Schäfer, vice-président de la fraction SPD au Bundestag. Récemment, la présidente de la CDU a même embauché un ancien conseiller en communication du SPD, Lutz Meyer, censé moderniser l'image du parti.
Angela Merkel ne veut prendre aucun risque, même si la CDU se maintient autour de 40 % dans les sondages. Plutôt que de miser sur la différence avec le SPD, crédité de 22 à 28 % dans les enquêtes d'opinion, elle semble mettre l'accent sur son bilan économique et un atout implacable : sa popularité qui culmine à 58 %, contre 18 % pour son rival SPD Peer Steinbrück, selon un sondage Forsa publié mercredi.
Reste à savoir si cette stratégie ne risque pas d'aliéner les militants traditionnels de la CDU, qui ont déjà enduré la sortie du nucléaire, l'abolition du service militaire, et bientôt l'égalité fiscale des couples homosexuels imposée par la Cour constitutionnelle. Face à l'émergence du nouveau parti eurosceptique Alternative pour l'Allemagne (AfD), les plus conservateurs préfèrent toutefois se ranger derrière Angela Merkel. Kurt Lauk, le représentant de l'aile économique de la CDU, hostile aux cadeaux électoraux, choisit le cynisme. « L es promesses électorales n'ont jamais été reprises à 100 % dans les programmes de coalition », dit-il.
En Turquie, la résistance bourgeonne
Des policiers tentent de repousser des manifestants, place Taksim à Istanbul, le 22 juin 2013. (Photo Bulent Kilic. AFP)
Taksim . La place a encore été vidée par la police, mais de nouvelles formes de contestation voient le jour.
Libération
Ils étaient de retour, samedi soir, sur la place Taksim d’Istanbul et devant le parc Gezi. Ils étaient là à nouveau, par milliers, voire par dizaines de milliers, scandant «ce n’est qu’un début, continuons le combat» ou «partout c’est Taksim, partout c’est la résistance», lançant des œillets rouges sur le pavé ou les marches menant au petit parc qui, pendant quinze jours, fut l’épicentre de la contestation contre l’autoritarisme du Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan. Les manifestants se sont mobilisés pour commémorer les cinq morts, les milliers de blessés - 7832 dont 63 graves selon l’ordre des médecins - et les milliers de personnes interpellées, dont bon nombre font l’objet de procédures judiciaires.
Stocks. Brandissant des drapeaux turcs ou des banderoles «Taksim solidarité», mais évitant toute bannière de parti, ils faisaient face aux forces de l’ordre qui, depuis une semaine, quadrillent la place et y empêchent toute manifestation de masse. Une heure plus tard, la police a chargé, utilisant massivement les canons à eau pour repousser les manifestants, mais sans recourir aux gaz lacrymogènes comme les semaines précédentes. L’ordre des médecins s’était notamment inquiété de l’usage massif de ces produits. D’autres sources affirment que les stocks de la police sont presque épuisés, relevant que le ministère de l’Intérieur vient de passer commande pour 7 millions d’euros à une société américaine spécialisée. De violents affrontements avec la police dans les rues avoisinantes ont duré jusqu’au milieu de la nuit.
Puritanisme. Le retour des manifestants sur la place Taksim montre la vitalité d’un mouvement mobilisant une bonne partie de la jeunesse turque occidentalisée qui dénonce le puritanisme et les ingérences des islamistes au pouvoir sur sa manière de vivre. «La contestation n’est pas finie mais, depuis la réoccupation par la force publique de Taksim et de Gezi, elle a pris aussi d’autres formes et partout essaiment de petits Taksim et Gezi», relève l’universitaire Cengiz Aktar. Il y a par exemple les Duran Adam («hommes debout»), qui restent immobiles pendant des heures, sur la place Taksim ou ailleurs, en défi à un AKP - parti au pouvoir depuis 2002 - dont le slogan fétiche est «la Turquie ne s’arrête pas» (Libération du 21 juin).
Partout en Turquie surgissent aussi des forums citoyens dans des jardins publics : 57, dans 8 grandes villes, sont déjà recensés. On y discute de l’actualité comme des formes de résistance et des initiatives à prendre pour maintenir vivante cette mobilisation spontanée sans précédent dans l’histoire turque. «Il y a un débordement de créativité chez les gens depuis la résistance de Gezi, et cela n’est pas seulement le début de la fin pour Erdogan, mais pour toute la vieille Turquie», s’exclame Ali Çan, un étudiant de l’université Bilkent d’Ankara, qui participe à l’un des forums les plus courus. Les règles sont strictes. Pas de drapeau de parti politique. Pas d’applaudissement ou de slogan. Chaque citoyen qui participe dispose d’un temps de parole limité à trois minutes. Les autres participants croisent les bras s’ils ne sont pas d’accord ou les agitent s’ils approuvent les propos.
L’ampleur de la contestation des trois dernières semaines apparaît y compris dans les données officielles fournies par le ministère de l’Intérieur. Selon ces statistiques, au moins 2,6 millions de personnes ont participé aux manifestations qui ont touché 79 départements sur les 81 que compte la Turquie.
Stocks. Brandissant des drapeaux turcs ou des banderoles «Taksim solidarité», mais évitant toute bannière de parti, ils faisaient face aux forces de l’ordre qui, depuis une semaine, quadrillent la place et y empêchent toute manifestation de masse. Une heure plus tard, la police a chargé, utilisant massivement les canons à eau pour repousser les manifestants, mais sans recourir aux gaz lacrymogènes comme les semaines précédentes. L’ordre des médecins s’était notamment inquiété de l’usage massif de ces produits. D’autres sources affirment que les stocks de la police sont presque épuisés, relevant que le ministère de l’Intérieur vient de passer commande pour 7 millions d’euros à une société américaine spécialisée. De violents affrontements avec la police dans les rues avoisinantes ont duré jusqu’au milieu de la nuit.
Puritanisme. Le retour des manifestants sur la place Taksim montre la vitalité d’un mouvement mobilisant une bonne partie de la jeunesse turque occidentalisée qui dénonce le puritanisme et les ingérences des islamistes au pouvoir sur sa manière de vivre. «La contestation n’est pas finie mais, depuis la réoccupation par la force publique de Taksim et de Gezi, elle a pris aussi d’autres formes et partout essaiment de petits Taksim et Gezi», relève l’universitaire Cengiz Aktar. Il y a par exemple les Duran Adam («hommes debout»), qui restent immobiles pendant des heures, sur la place Taksim ou ailleurs, en défi à un AKP - parti au pouvoir depuis 2002 - dont le slogan fétiche est «la Turquie ne s’arrête pas» (Libération du 21 juin).
Partout en Turquie surgissent aussi des forums citoyens dans des jardins publics : 57, dans 8 grandes villes, sont déjà recensés. On y discute de l’actualité comme des formes de résistance et des initiatives à prendre pour maintenir vivante cette mobilisation spontanée sans précédent dans l’histoire turque. «Il y a un débordement de créativité chez les gens depuis la résistance de Gezi, et cela n’est pas seulement le début de la fin pour Erdogan, mais pour toute la vieille Turquie», s’exclame Ali Çan, un étudiant de l’université Bilkent d’Ankara, qui participe à l’un des forums les plus courus. Les règles sont strictes. Pas de drapeau de parti politique. Pas d’applaudissement ou de slogan. Chaque citoyen qui participe dispose d’un temps de parole limité à trois minutes. Les autres participants croisent les bras s’ils ne sont pas d’accord ou les agitent s’ils approuvent les propos.
L’ampleur de la contestation des trois dernières semaines apparaît y compris dans les données officielles fournies par le ministère de l’Intérieur. Selon ces statistiques, au moins 2,6 millions de personnes ont participé aux manifestations qui ont touché 79 départements sur les 81 que compte la Turquie.
Les conservateurs grands vainqueurs à Tokyo
Le Monde.fr avec AFP
Le Parti libéral-démocrate (PLD) du premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe a remporté dimanche 23 juin une large victoire aux élections à l'assemblée municipale de Tokyo, un résultat de bon augure avant l'important scrutin sénatorial de la fin juillet. Les électeurs de la capitale ont accordé un satisfecit à la politique économique surnommée "Abenomics" conduite depuis six mois par le chef du gouvernement.
Le Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) a remporté 59 sièges à lui seul, et 82 avec l'aide de son allié centriste du gouvernement, le Nouveau Komeito, soit bien au-delà de la majorité (au moins 64 sièges). Tous les candidats présentés par le PLD et la formation alliée ont gagné. Après 4 ans dans l'opposition, la formation est donc redevenu le premier parti à Tokyo.
Quelque 253 candidats se disputaient 127 sièges de représentants à l'assemblée de Tokyo, une préfecture de quelque 13 millions d'habitants, dont plus de 10,5 millions inscrits sur les listes électorales. Le taux de participation a cependant été très faible, seulement 43,42 %, en baisse de plus de 11 points par rapport à celui du précédent scrutin en 2009. C'est le deuxième pire jamais enregistré.
SÉNATORIALES À L'HORIZON
Un constat amer pour Shinzo Abe qui, tout en se réjouissant de la victoire, a souligné que même si "beaucoup de gens n'en ressentent pas encore les effets sur la situation économique, la politique qu'il conduit depuis 6 mois avait reçu une certaine appréciation". Le premier ministre avait lui-même décrit ces élections locales comme une bataille "à gagner à tout prix", sachant que le résultat serait interprété comme une répétition générale avant le scrutin de renouvellement partiel du sénat le 21 juillet. Celui-ci décidera en effet de sa capacité à poursuivre sa politique durant trois ans sans rendez-vous électoral programmé.
Depuis qu'il a repris le pouvoir, le PLD a fait du redressement économique une priorité avec "trois flèches" lancées contre la déflation qui bride l'activité de façon chronique : des largesses budgétaires (malgré l'endettement colossal du pays), une politique monétaire ultra-accommodante et une stratégie de croissance accompagnée de réformes et de dérégulation.
Si dans la foulée de la victoire à Tokyo, le PLD reprenait le Sénat à l'opposition, il mettrait fin à une sorte de "cohabitation" handicapante. M. Abe, qui avait raté un premier mandat en 2006-2007 à cause de problèmes de santé et de scandales touchant ses ministres, aurait alors les coudées franches pour appliquer sa politique. Outre des dispositions économiques plus ou moins populaires, il pourrait alors s'autoriser d'autres flèches, plus politiques celles-là, notamment en vue d'une révision de la constitution pacifiste de 1947.
LE CENTRE GAUCHE ET L'EXTRÊME DROITE LAMINÉS
Le PLD avait perdu à Tokyo en 2009 avec seulement 39 sièges, avant une débâcle aux législatives suivantes qui l'avait condamné à trois années de traversée du désert, une épreuve pour un parti qui a pratiquement régné de façon ininterrompue depuis la fin de la guerre. La formation est toutefois revenue en force aux législatives anticipées de décembre dernier, après l'échec cuisant du Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche) aujourd'hui laminé. Ce dernier a perdu un large pan de sa crédibilité auprès de l'électorat du fait de promesses non tenues et de querelles intestines incessantes. Sa descente aux enfers s'est confirmée dimanche. Après avoir caracolé en tête avec 54 sièges à Tokyo en 2009, il ne lui en restait plus que 43 dans l'assemblée sortante du fait de défections. Et au terme du scrutin de dimanche, il n'en aurait sauvé que 15.
Dimanche, le PLD est apparu d'autant plus comme l'unique grande formation que le Parti de la Restauration, auto-proclamé troisième voie, a été relégué au rang de figurant, malgré la présence médiatique de ses deux ténors, le nationaliste et imprévisible Shintaro Ishihara (ex-gouverneur de Tokyo) et le maire d'Osaka (ouest), Toru Hashimoto. Ce parti de la Restauration n'a récolté que 2 sièges, bien moins que le parti communiste qui, avec un total de 17, se classe troisième.
Nelson Mandela dans un état "critique" (présidence sud-africaine)
AFP
Afrique du sud Les nouvelles de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, hospitalisé depuis seize jours pour une infection pulmonaire à l'âge de 94 ans, n'ont jamais été aussi mauvaises, la présidence sud-africaine estimant désormais "critique" l'état de santé du héro national.
"L'état de l'ancien président Nelson Mandela, qui est toujours à l'hôpital à Pretoria, est devenu critique", a écrit la présidence, appelant "la nation et le monde à prier pour lui".
Le président Jacob Zuma, le vice-président de l'ANC --le parti au pouvoir-- Cyril Ramaphosa et Graça Machel, l'épouse de M. Mandela, se sont rencontrés à l'hôpital dimanche soir pour discuter de la situation.
"Les médecins font tout leur possible pour que son état s'améliore et font en sorte que Madiba soit bien traité et qu'il soit bien. Il est entre de bonnes mains", a déclaré M. Zuma, utilisant son nom de clan adopté affectueusement par de nombreux Sud-Africains.
La Maison Blanche a déclaré dimanche que "ses pensées et ses prières vont vers Nelson Mandela" après avoir appris que l'ancien leader sud-africain était dans un état critique, alors que le président Obama prépare une tournée en Afrique notamment en Afrique du Sud.
Brisant une semaine de silence, la présidence avait dit samedi qu'il était "dans un état sérieux mais stable", après que la chaine de télévision américaine CBS a rapporté que la situation était sans doute beaucoup plus grave que ne le laissaient entendre les rares communiqués officiels.
Les dernières nouvelles données par M. Zuma, qui remontaient au 16 juin, faisaient état de "progrès".
Selon CBS, qui répète que Nelson Mandela a dû être "réanimé" à son arrivée à l'hôpital, son foie et ses reins ne fonctionneraient qu'à 50%, il "ne réagit plus" et "n'a pas ouvert les yeux depuis des jours".
Mais sur CNN, la fille aînée de l'ex-président Makaziwe Mandela a démenti les déclarations de CBS en affirmant qu'"il ouvre les yeux".
La présidence a en outre répété dimanche que la panne de l'ambulance qui conduisait le héros de la lutte anti-apartheid à l'hôpital, aux premières heures du 8 juin, le laissant pendant quarante minutes au bord de l'autoroute, n'avait pas aggravé son état.
Alors que le pays s'était beaucoup inquiété dans les jours qui ont suivi cette dernière hospitalisation, résigné à sa mort prochaine, un certain optimiste était revenu la semaine dernière après que M. Zuma eut indiqué qu'il allait mieux.
Et la quasi totalité des envoyés spéciaux dépêchés par les médias du monde entier sont rentrés chez eux, alors qu'on commençait même à évoquer une sortie de l'hôpital.
L'ex-président Thabo Mbeki, proche des Mandela, avait encore dit jeudi soir que son illustre prédécesseur n'allait "pas mourir demain". "Nous devons vraiment avoir confiance: nous l'avons encore avec nous, et il va rester avec nous", avait-il ajouté dans une interview.
Nelson Mandela doit fêter ses 95 ans le 18 juillet, une journée désormais reconnue par l'ONU pendant laquelle les citoyens du monde sont appelés à faire une bonne action en son honneur.
Toute l'Afrique du Sud le sait désormais très affaibli et les dernières images diffusées fin avril, lors d'une visite de responsables de l'ANC à son domicile de Johannesburg, le montraient l'air complètement absent.
Il a été hospitalisé quatre fois depuis décembre, à chaque fois pour des récidives d'infections pulmonaires.
"L'état de l'ancien président Nelson Mandela, qui est toujours à l'hôpital à Pretoria, est devenu critique", a écrit la présidence, appelant "la nation et le monde à prier pour lui".
Le président Jacob Zuma, le vice-président de l'ANC --le parti au pouvoir-- Cyril Ramaphosa et Graça Machel, l'épouse de M. Mandela, se sont rencontrés à l'hôpital dimanche soir pour discuter de la situation.
"Les médecins font tout leur possible pour que son état s'améliore et font en sorte que Madiba soit bien traité et qu'il soit bien. Il est entre de bonnes mains", a déclaré M. Zuma, utilisant son nom de clan adopté affectueusement par de nombreux Sud-Africains.
La Maison Blanche a déclaré dimanche que "ses pensées et ses prières vont vers Nelson Mandela" après avoir appris que l'ancien leader sud-africain était dans un état critique, alors que le président Obama prépare une tournée en Afrique notamment en Afrique du Sud.
Brisant une semaine de silence, la présidence avait dit samedi qu'il était "dans un état sérieux mais stable", après que la chaine de télévision américaine CBS a rapporté que la situation était sans doute beaucoup plus grave que ne le laissaient entendre les rares communiqués officiels.
Les dernières nouvelles données par M. Zuma, qui remontaient au 16 juin, faisaient état de "progrès".
Selon CBS, qui répète que Nelson Mandela a dû être "réanimé" à son arrivée à l'hôpital, son foie et ses reins ne fonctionneraient qu'à 50%, il "ne réagit plus" et "n'a pas ouvert les yeux depuis des jours".
Mais sur CNN, la fille aînée de l'ex-président Makaziwe Mandela a démenti les déclarations de CBS en affirmant qu'"il ouvre les yeux".
La présidence a en outre répété dimanche que la panne de l'ambulance qui conduisait le héros de la lutte anti-apartheid à l'hôpital, aux premières heures du 8 juin, le laissant pendant quarante minutes au bord de l'autoroute, n'avait pas aggravé son état.
Alors que le pays s'était beaucoup inquiété dans les jours qui ont suivi cette dernière hospitalisation, résigné à sa mort prochaine, un certain optimiste était revenu la semaine dernière après que M. Zuma eut indiqué qu'il allait mieux.
Et la quasi totalité des envoyés spéciaux dépêchés par les médias du monde entier sont rentrés chez eux, alors qu'on commençait même à évoquer une sortie de l'hôpital.
L'ex-président Thabo Mbeki, proche des Mandela, avait encore dit jeudi soir que son illustre prédécesseur n'allait "pas mourir demain". "Nous devons vraiment avoir confiance: nous l'avons encore avec nous, et il va rester avec nous", avait-il ajouté dans une interview.
Nelson Mandela doit fêter ses 95 ans le 18 juillet, une journée désormais reconnue par l'ONU pendant laquelle les citoyens du monde sont appelés à faire une bonne action en son honneur.
Toute l'Afrique du Sud le sait désormais très affaibli et les dernières images diffusées fin avril, lors d'une visite de responsables de l'ANC à son domicile de Johannesburg, le montraient l'air complètement absent.
Il a été hospitalisé quatre fois depuis décembre, à chaque fois pour des récidives d'infections pulmonaires.
INSURRECTION
Comment la police britannique a cherché à discréditer la famille d'une victime de crime raciste
Le Monde.fr avec AFP
La police britannique a espionné la famille et les amis de la victime d'un crime raciste afin de trouver de quoi "les salir", selon le site internet du quotidien The Guardian dimanche 23 juin. Le journal cite un ancien agent infiltré, Peter Francis, qui lui a révélé avoir participé à une opération ciblant les proches de Stephen Lawrence, un adolescent noir poignardé à mort à un arrêt d'autobus à Londres le 22 avril 1993.
La première enquête sur ce meurtre avait été entachée de "racisme institutionnel", d'après un rapport officiel qui avait provoqué une vive polémique. La police avait demandé à Peter Francis de se faire passer pour un militant anti-raciste afin de tenter de trouver des informations susceptibles de discréditer la campagne d'opinion lancée pour réclamer une enquête plus approfondie sur la mort de l'adolescent, a indiqué l'ancien agent infiltré au Guardian.
"Ils voulaient que la campagne s'arrête. Ils avaient l'impression que cela devenait énorme", a expliqué Peter Francis. "Dès le début de l'opération, une pression constante était exercée sur moi pour que je trouve n'importe quoi qui puisse discréditer cette campagne", a-t-il dénoncé.
Deux Blancs, Gary Dobson et David Norris, ont été condamnés en janvier 2012 pour le meurtre de Stephen Lawrence. Leur condamnation à la prison à vie a été confirmée en appel en août dernier. La police poursuit l'enquête pour démasquer d'éventuels complices.
JP Morgan prescrit la dictature en Europe
Par KOSZAYR
Attention danger , selon Stefan Steinberg dans un billet du World Socialist Web Site, la banque américaine appelle purement et simplement à l'avènement de la dictature en Europe.
JPMorgan réclame des régimes autoritaires en Europe Par Stefan Steinberg
19 juin 2013
Dans un document publié à la fin du mois de mai, le géant des banques d’investissement américain JPMorgan Chase réclame l’abrogation des constitutions démocratiques bourgeoises établies après la Seconde Guerre mondiale dans une série de pays européens et la mise en place de régimes autoritaires.
Le document de 16 pages a été réalisé par le groupe Europe Economic Research de JPMorgan et est intitulé « L’ajustement de la zone euro – bilan à mi-parcours. » Le document commence par faire remarquer que la crise de la zone euro a deux dimensions.
Pour commencer, il affirme que des mesures financières sont nécessaires pour garantir que les principales institutions d’investissement comme JPMorgan puissent continuer à engranger d’énormes bénéfices de leurs activités spéculatives en Europe. Ensuite, les auteurs soutiennent qu’il est nécessaire d’imposer des « réformes politiques » destinées à supprimer l’opposition aux mesures d’austérité massivement impopulaires qui sont appliquées au nom des banques.
Le rapport exprime sa satisfaction vis à vis de l’application par l’Union européenne d’un certain nombre de mécanismes financiers visant à garantir les intérêts bancaires. A cet égard, l’étude souligne que la réforme de la zone euro en est pratiquement à mi-chemin. Mais le rapport réclame aussi davantage d’action de la part de la Banque centrale européenne (BCE).
Depuis l’éruption de la crise financière mondiale de 2008, la BCE débloque des milliers de milliards d’euros en faveur des banques pour leur permettre d’effacer leurs créances douteuses et de redémarrer une nouvelle série de spéculations. En dépit d’une pression grandissante venant des marchés financiers, le chef de la BCE, Mario Draghi a déclaré l’été dernier qu’il ferait le nécessaire pour consolider les banques.
En ce qui concerne les analystes de JPMorgan, ceci n’est cependant pas suffisant. Ils exigent de la part de la BCE une « réponse plus spectaculaire » à la crise.
Les critiques les plus dures du document sont cependant formulées à l’égard des gouvernements nationaux qui ont mis bien trop de temps à appliquer le genre de mesures autoritaires nécessaires à l’imposition de l’austérité. Le processus d’une telle « réforme politique » précise l’étude, a « même à peine commencé. »
Vers la fin du document, les auteurs expliquent ce qu’ils entendent par « réforme politique. » Ils écrivent : « Au début de la crise l’on avait pensé que ces problèmes nationaux hérités du passé étaient en grande partie d’ordre économique, » mais « il est devenu manifeste qu’il y a des problèmes politiques profondément enracinés dans la périphérie qui, à notre avis, doivent être changés si l’Union monétaire européenne (UME) est censée fonctionner à long terme. »
Le document détaille ensuite les problèmes existant dans les systèmes politiques des pays de la périphérie de l’Union européenne – la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie – qui sont au centre de la crise de l’endettement en Europe.
Les auteurs écrivent: « Les systèmes politiques de la périphérie ont été établis après une dictature et ont été définis par cette expérience-là. Les constitutions ont tendance à montrer une forte influence socialiste, reflétant la force politique que les partis de gauche ont acquise après la défaite du fascisme. »
« Les systèmes politiques autour de la périphérie affichent de manière typique les caractéristiques suivantes : des dirigeants faibles ; des Etats centraux faibles par rapport aux régions ; une protection constitutionnelle des droits des travailleurs ; des systèmes recherchant le consensus et qui encouragent le clientélisme politique ; et le droit de protester si des modifications peu appréciées sont apportées au statu quo politique. Les lacunes de cet héritage politique ont été révélées par la crise. » Quelles que soient les inexactitudes historiques contenues dans leur analyse, il ne peut y avoir l’ombre d’un doute que les auteurs du rapport de JPMorgan plaident pour que les gouvernements adoptent des pouvoirs de type dictatorial afin de mener à bien le processus de contre-révolution sociale qui est déjà bien avancé à travers toute l’Europe.
En réalité, il n’y avait rien de véritablement socialiste dans les constitutions établies durant la période d’après-guerre partout en Europe. De telles constitutions visaient à garantir le régime bourgeois dans une situation où le système capitaliste et ses agents politiques avaient été totalement compromis par les crimes des régimes fascistes et dictatoriaux.
Les constitutions des Etats européens, y compris celles de l’Italie, de l’Espagne, de la Grèce et du Portugal, ont été élaborées et appliquées en collaboration avec les partis socialistes et communistes des pays respectifs et qui ont joué le rôle clé dans la démobilisation de la classe ouvrière pour permettre à la bourgeoisie de maintenir son régime.
Dans le même temps cependant les classes dirigeantes discréditées de l’Europe étaient parfaitement conscientes que la Révolution russe demeurait une inspiration pour de nombreux travailleurs. Elles se sont senties obligées de faire une série de concessions à la classe ouvrière dans le but d'empêcher une révolution – sous la forme précisément de protections sociales et constitutionnelles, dont le droit de manifester, ce que JPMorgan aimerait à présent voir aboli.
Dans une certaine mesure, les critiques de la banque à l’égard du manque d’autoritarisme des gouvernements européens sonnent creux. Partout en Europe, les gouvernements ont à maintes reprises recouru ces dernières années à des mesures d’Etat policier pour réprimer l’opposition à l’encontre de leur politique.
En France, en Espagne et en Grèce, des décrets d’urgence et l’armée ont été utilisés pour briser des grèves. La constitution adoptée en Grèce en 1975, après la chute de la dictature des colonels, n’a pas empêché le gouvernement grec de licencier en masse des fonctionnaires. Et dans un certain nombre de pays européens, les partis dirigeants sont en train d’encourager le développement de partis néofascistes tel le mouvement Aube dorée en Grèce.
Toutefois, pour JPMorgan cela ne suffit pas. Afin d’éviter une révolution sociale dans la période à venir, ses analystes préviennent qu’il est indispensable que les gouvernements capitalistes partout en Europe se préparent aussi vite que possible à mettre en place des formes de régime dictatoriales.
A la fin du document, les auteurs avancent une série de scénarios qui, selon eux, pourraient découler de l’échec des gouvernements européens à ériger des systèmes autoritaires. Ces variantes comprennent : « 1) l’effondrement de plusieurs gouvernements favorables aux réformes en Europe méridionale, 2) un effondrement du soutien à l’euro ou à l’UE, 3) une victoire électorale incontestée de partis anti-européens radicaux quelque part dans la région, ou 4) l’ingouvernabilité de fait de certains Etats membres une fois que les coûts sociaux (notamment le chômage) dépasseront un certain seuil. »
C’est la voix authentique du capital financier qui parle. Il faut rappeler que JPMorgan est profondément impliqué dans les opérations spéculatives qui ont dévasté la vie de centaines de millions de travailleurs partout dans le monde. En mars de cette année, une commission du sénat américain a rendu public un rapport de 300 pages documentant les pratiques criminelles et la fraude réalisées par JPMorgan, la plus grande banque des Etats-Unis et le plus grand agent de produits dérivés du monde. En dépit des révélations détaillées dans le rapport, aucune action ne sera prise à l’encontre du PDG de la banque, Jamie Dimon, qui jouit de la confiance personnelle du président américain.
Cette même banque se permet à présent de faire la leçon aux gouvernements. Soixante-dix ans après la prise de pouvoir par Hitler et les nazis en Allemagne, dont les conséquences furent catastrophiques pour l’Europe et le monde, JPMorgan est le premier à réclamer des mesures autoritaires pour réprimer la classe ouvrière et éradiquer ses acquis sociaux.
JPMorgan réclame des régimes autoritaires en Europe Par Stefan Steinberg
19 juin 2013
Dans un document publié à la fin du mois de mai, le géant des banques d’investissement américain JPMorgan Chase réclame l’abrogation des constitutions démocratiques bourgeoises établies après la Seconde Guerre mondiale dans une série de pays européens et la mise en place de régimes autoritaires.
Le document de 16 pages a été réalisé par le groupe Europe Economic Research de JPMorgan et est intitulé « L’ajustement de la zone euro – bilan à mi-parcours. » Le document commence par faire remarquer que la crise de la zone euro a deux dimensions.
Pour commencer, il affirme que des mesures financières sont nécessaires pour garantir que les principales institutions d’investissement comme JPMorgan puissent continuer à engranger d’énormes bénéfices de leurs activités spéculatives en Europe. Ensuite, les auteurs soutiennent qu’il est nécessaire d’imposer des « réformes politiques » destinées à supprimer l’opposition aux mesures d’austérité massivement impopulaires qui sont appliquées au nom des banques.
Le rapport exprime sa satisfaction vis à vis de l’application par l’Union européenne d’un certain nombre de mécanismes financiers visant à garantir les intérêts bancaires. A cet égard, l’étude souligne que la réforme de la zone euro en est pratiquement à mi-chemin. Mais le rapport réclame aussi davantage d’action de la part de la Banque centrale européenne (BCE).
Depuis l’éruption de la crise financière mondiale de 2008, la BCE débloque des milliers de milliards d’euros en faveur des banques pour leur permettre d’effacer leurs créances douteuses et de redémarrer une nouvelle série de spéculations. En dépit d’une pression grandissante venant des marchés financiers, le chef de la BCE, Mario Draghi a déclaré l’été dernier qu’il ferait le nécessaire pour consolider les banques.
En ce qui concerne les analystes de JPMorgan, ceci n’est cependant pas suffisant. Ils exigent de la part de la BCE une « réponse plus spectaculaire » à la crise.
Les critiques les plus dures du document sont cependant formulées à l’égard des gouvernements nationaux qui ont mis bien trop de temps à appliquer le genre de mesures autoritaires nécessaires à l’imposition de l’austérité. Le processus d’une telle « réforme politique » précise l’étude, a « même à peine commencé. »
Vers la fin du document, les auteurs expliquent ce qu’ils entendent par « réforme politique. » Ils écrivent : « Au début de la crise l’on avait pensé que ces problèmes nationaux hérités du passé étaient en grande partie d’ordre économique, » mais « il est devenu manifeste qu’il y a des problèmes politiques profondément enracinés dans la périphérie qui, à notre avis, doivent être changés si l’Union monétaire européenne (UME) est censée fonctionner à long terme. »
Le document détaille ensuite les problèmes existant dans les systèmes politiques des pays de la périphérie de l’Union européenne – la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie – qui sont au centre de la crise de l’endettement en Europe.
Les auteurs écrivent: « Les systèmes politiques de la périphérie ont été établis après une dictature et ont été définis par cette expérience-là. Les constitutions ont tendance à montrer une forte influence socialiste, reflétant la force politique que les partis de gauche ont acquise après la défaite du fascisme. »
« Les systèmes politiques autour de la périphérie affichent de manière typique les caractéristiques suivantes : des dirigeants faibles ; des Etats centraux faibles par rapport aux régions ; une protection constitutionnelle des droits des travailleurs ; des systèmes recherchant le consensus et qui encouragent le clientélisme politique ; et le droit de protester si des modifications peu appréciées sont apportées au statu quo politique. Les lacunes de cet héritage politique ont été révélées par la crise. » Quelles que soient les inexactitudes historiques contenues dans leur analyse, il ne peut y avoir l’ombre d’un doute que les auteurs du rapport de JPMorgan plaident pour que les gouvernements adoptent des pouvoirs de type dictatorial afin de mener à bien le processus de contre-révolution sociale qui est déjà bien avancé à travers toute l’Europe.
En réalité, il n’y avait rien de véritablement socialiste dans les constitutions établies durant la période d’après-guerre partout en Europe. De telles constitutions visaient à garantir le régime bourgeois dans une situation où le système capitaliste et ses agents politiques avaient été totalement compromis par les crimes des régimes fascistes et dictatoriaux.
Les constitutions des Etats européens, y compris celles de l’Italie, de l’Espagne, de la Grèce et du Portugal, ont été élaborées et appliquées en collaboration avec les partis socialistes et communistes des pays respectifs et qui ont joué le rôle clé dans la démobilisation de la classe ouvrière pour permettre à la bourgeoisie de maintenir son régime.
Dans le même temps cependant les classes dirigeantes discréditées de l’Europe étaient parfaitement conscientes que la Révolution russe demeurait une inspiration pour de nombreux travailleurs. Elles se sont senties obligées de faire une série de concessions à la classe ouvrière dans le but d'empêcher une révolution – sous la forme précisément de protections sociales et constitutionnelles, dont le droit de manifester, ce que JPMorgan aimerait à présent voir aboli.
Dans une certaine mesure, les critiques de la banque à l’égard du manque d’autoritarisme des gouvernements européens sonnent creux. Partout en Europe, les gouvernements ont à maintes reprises recouru ces dernières années à des mesures d’Etat policier pour réprimer l’opposition à l’encontre de leur politique.
En France, en Espagne et en Grèce, des décrets d’urgence et l’armée ont été utilisés pour briser des grèves. La constitution adoptée en Grèce en 1975, après la chute de la dictature des colonels, n’a pas empêché le gouvernement grec de licencier en masse des fonctionnaires. Et dans un certain nombre de pays européens, les partis dirigeants sont en train d’encourager le développement de partis néofascistes tel le mouvement Aube dorée en Grèce.
Toutefois, pour JPMorgan cela ne suffit pas. Afin d’éviter une révolution sociale dans la période à venir, ses analystes préviennent qu’il est indispensable que les gouvernements capitalistes partout en Europe se préparent aussi vite que possible à mettre en place des formes de régime dictatoriales.
A la fin du document, les auteurs avancent une série de scénarios qui, selon eux, pourraient découler de l’échec des gouvernements européens à ériger des systèmes autoritaires. Ces variantes comprennent : « 1) l’effondrement de plusieurs gouvernements favorables aux réformes en Europe méridionale, 2) un effondrement du soutien à l’euro ou à l’UE, 3) une victoire électorale incontestée de partis anti-européens radicaux quelque part dans la région, ou 4) l’ingouvernabilité de fait de certains Etats membres une fois que les coûts sociaux (notamment le chômage) dépasseront un certain seuil. »
C’est la voix authentique du capital financier qui parle. Il faut rappeler que JPMorgan est profondément impliqué dans les opérations spéculatives qui ont dévasté la vie de centaines de millions de travailleurs partout dans le monde. En mars de cette année, une commission du sénat américain a rendu public un rapport de 300 pages documentant les pratiques criminelles et la fraude réalisées par JPMorgan, la plus grande banque des Etats-Unis et le plus grand agent de produits dérivés du monde. En dépit des révélations détaillées dans le rapport, aucune action ne sera prise à l’encontre du PDG de la banque, Jamie Dimon, qui jouit de la confiance personnelle du président américain.
Cette même banque se permet à présent de faire la leçon aux gouvernements. Soixante-dix ans après la prise de pouvoir par Hitler et les nazis en Allemagne, dont les conséquences furent catastrophiques pour l’Europe et le monde, JPMorgan est le premier à réclamer des mesures autoritaires pour réprimer la classe ouvrière et éradiquer ses acquis sociaux.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Pékin fait le strict minimum pour empêcher une panique bancaire
Pékin reste d’une fermeté sans précédent, la Banque centrale souffle le chaud et le froid. Aucune action d’envergure n’a été prise ces derniers jours pour rassurer le marché
Zhou Xiaochuan, gouverneur de la Banque Centrale de Chine . AFP PHOTO / Ed Jones - AFP
Alors que les taux restent très élevés sur le marché interbancaire chinois, la Banque centrale souffle le chaud et le froid, mais maintient malgré tout une posture de fermeté. Ainsi, d’après des rumeurs convergentes, la Banque centrale aurait pris un certain nombre de mesures ciblées, vendredi, pour soulager certaines institutions financières au bord de l’asphyxie financière. Et dans un compte-rendu de réunion publié ce dimanche, elle a évoqué, pour la première fois depuis septembre, la nécessité d’un « réglage fin » (« fine tuning » en anglais) de sa politique monétaire. Une façon de laisser entendre que, le cas échéant, elle pourrait envisager de rouvrir partiellement le robinet du crédit. Mais en réalité, Pékin reste d’une fermeté sans précédent. Aucune action d’envergure n’a été prise ces derniers jours pour rassurer le marché (en particulier, une baisse des taux de réserves obligatoires, souhaitée par de nombreuses banques, ne semble pas à l’ordre du jour). Plus symptomatique encore, un commentaire publié samedi par l’agence officielle Xinhua, met en garde contre les conclusions trop hâtives dans la période de stress actuelle. D’après ce texte, il n’y a pas d’assèchement des liquidités. « Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’argent, mais que l’argent n’est pas au bon endroit », y lit-on notamment. Une façon de dire que le système financier chinois est dangereusement déséquilibré et qu’il est temps que certaines institutions mettent de l’ordre dans leurs pratiques. Compte tenu du fait que de nombreux placements financiers à haut rendement (produits de gestion de patrimoine) arrivent à échéance à la fin juin (pour un montant estimé à 1.500 milliards de yuans par Fitch) et d’autres éléments conjoncturels liés à la fin du deuxième trimestre, la plupart des analystes s’attendent donc à ce que les taux restent élevés sur le marché interbancaire chinois dans les prochaines semaines. La pression sur les banques chinoises ne devrait pas retomber rapidement.
La japonaise MUFG s’offre une grande banque thaïlandaise
Les grands médias nippons annoncent, ce matin, que le groupe bancaire japonais Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG) est en passe de racheter au moins 51% de Bank of Ayudhya, la cinquième plus grande banque thaïlandaise, pour un montant évalué à 400 milliards de yens (3,1 milliards d’euros). Le groupe devrait lancer une offre publique d’achat sur l’établissement, et semble déjà certain d’acquérir les 25% détenus par le groupe américain General Electric Co ainsi que les parts de plusieurs autres grands actionnaires. Selon les médias, un accord formel, prévoyant notamment l’absorption de la filiale thaïe de MUFG dans Bank of Ayudhya, devrait être annoncé début juillet. Si l’opération était confirmée, elle marquerait une évolution forte de la stratégie des grands groupes bancaires japonais qui ont déjà investi dans d’autres établissements asiatiques mais n’avaient encore jamais osé en prendre le contrôle. L’an dernier, MUFG avait dépensé 60 milliards de yens pour acheter 20% de VietinBank au Vietnam, toujours dans l’espoir de profiter du dynamisme des croissances d’Asie du Sud-Est qui tranche avec l’essouflement du marché bancaire japonais.
La Birmanie va attribuer ses très attendues licences de téléphonie mobile
Les grands opérateurs télécoms de la planète guettent, avec beaucoup d’intérêt, l’attribution cette semaine de deux licences de téléphonie mobile par le gouvernement birman. Plus de 90 entreprises étrangères ont participé à la phase initiale de l’appel d’offre dans l’espoir de pouvoir s’imposer sur un marché de 60 millions d’habitants presque vierge. Le taux de pénétration des téléphones portables est inférieur à 9% dans le pays mais devrait rapidement bondir avec l’accélération de l’ouverture économique de la Birmanie, enclenchée en 2012. Les opérateurs qui emporteront ces précieuses licences valables 15 ans vont devoir investir des milliards de dollars dans le pays, où les règles du jeu ne sont pas encore totalement figées et ou des groupes locaux, parfois liés au pouvoir, sont déjà très implantés. Il y a quelquess jours, le britannique Vodafone et le chinois China Mobile, qui avaient formé un consortium dans l’espoir d’obtenir une licence, avaient d’ailleurs annoncé qu’ils avaient finalement décidé de se retirer de la compétition, en expliquant que les conditions d’attribution des licences, dévoilées fin mai, ne correspondaient pas à leurs « critères d’investissement internes ». Onze grands groupes restent toutefois en lice, et notamment Singapore Telecommunications Ltd , le japonais KDDI Corp et le holding norvégien Telenor ASA.
La ville chinoise d’Ordos asphyxiée par sa dette
Ordos, la ville chinoise de Mongolie intérieure célèbre pour ses investissements disproportionnés et sa nouvelle ville aux allures de cité-fantôme (lire notre enquête du mois de novembre dernier), s’enfonce dans la crise. D’après le « 21st century business herald », un journal économique réputé en Chine, les revenus budgétaires de la ville auraient fondu de 15,8% sur un an au cours des cinq premiers mois de l’année. Ce contrecoup du ralentissement économique en cours, qui pèse sur les recettes fiscales émanant des entreprises, fait s’envoler la dette de la ville, qui atteindrait désormais 100 milliards de yuans (12 milliards d’euros). Le paiement des fonctionnaires de la ville est en retard. La municipalité exerce donc actuellement une pression accrue sur les entreprises en retard de paiement de l’impôt pour qu’elles effectuent les versements qu’elles doivent aux autorités. En pleine tension sur le financement bancaire, le gouvernement local risque d’avoir bien du mal à rembourser 20% de son stock de dette en 2013, comme il s’en était fixé l’objectif en début d’année.
Freins, pression d'huile : incidents en série sur le 787
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Un Boeing 787 a dû faire demi-tour, dimanche, à la suite d'un problème de freins, a affirmé un porte-parole de l'avionneur américain en précisant que l'atterrissage s'était bien passé. "L'avion avait quitté Houston pour Denver quand il est revenu au point de départ", a déclaré Yvonne Leach.
Mme Leach a indiqué qu'un représentant de Boeing était sur place à Houston pour épauler la compagnie United Airlines, notamment en aidant à remettre l'avion en état de fonctionner et en s'occupant des passagers. Aucun détail n'a été donné sur le problème de freins et le temps nécessaire à sa résolution.
United Airlines a confirmé l'incident dans un communiqué : "Le vol United 94 en provenance de Houston et à destination de Denver est retourné à Houston dimanche à cause d'un problème lié à un indicateur de freins." "Selon les procédures normales, [par] mesure de précaution, le vol a effectué un atterrissage d'urgence. L'appareil a atterri en toute sécurité à 11 h 58, et notre équipe de maintenance est en train d'examiner l'avion."
Vendredi, un autre 787 d'United Airlines, qui devait effectuer un vol transatlantique, avait été contraint de se poser à cause d'une indication de basse pression de l'huile. C'était la seconde fois en trois jours qu'un vol de Boeing 787 était annulé pour cette même raison. L'appareil assurant le vol 125 d'United Airlines entre l'aéroport d'Heathrow, à Londres, et la ville de Houston a dû atterrir à Newark, dans le New Jersey, a annoncé la compagnie dans un communiqué. Un autre Boeing 787 d'United Airlines, qui devait se rendre à Tokyo depuis Denver, avait dû se poser à Seattle mardi à la suite d'un problème de filtre à huile dans un moteur, selon la compagnie. Boeing a déclaré que les deux incidents n'avaient aucun lien.
Au début de juin, Japan Airlines avait annoncé avoir annulé le vol prévu d'un 787 Dreamliner en raison de la présence d'un capteur de pression défectueux dans l'une des batteries lithium-ion récemment renforcées de l'appareil. Les appareils Boeing 787 Dreamliner ont été immobilisés pendant quatre mois en début d'année à la suite de problèmes de batteries.
Les réseaux sociaux, Montebourg "improductif", les télécoms européens : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
L'engouement des Français pour les réseaux sociaux analysé par une étude Médiamétrie, la salve d'Alain Juppé à l'encontre d'Arnaud Montebourg, la nécessité d'une consolidation transnationale entre acteurs européens du secteur des télécoms, les drones civils "à tout faire"... Autant de sujets qui marquent l'actualité de l'industrie de ce lundi 24 juin.
Les réseaux sociaux plébiscités par les FrançaisLe Figaro consacre le une de ses pages saumon au numérique, avec les résultats d'une étude Médiamétrie publiée le 24 juin. Pour le quotidien, "les Français se sont massivement convertis aux réseaux sociaux", avec plus de 32 millions d'internautes inscrits sur un réseau social comme Facebook, Twitter ou Google+.
Le meilleur réseau de capteurs par Europe1fr
Interrogé le dimanche 23 juin sur BFMTV, l'ancien Premier ministre de droite Alain Juppé n'a pas mâché ses mots pour décrire l'action du ministre du Redressement productif, qui a un peu plus tôt dans le week-end accusé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso d'être "le carburant" de l'extrême droite.
Les Echos du jour évoquent une "période propice au rapprochement entre acteurs du secteur" des télécoms. "Alors que les rumeurs de rachat se multiplient sur les fleurons de l'industrie européenne des télécoms (Nokia, Vodafone, Telefonica), les autorités semblent de plus en plus favorables à une consolidation transnationale pour construire un marché unique", explique le quotidien économique.
Et aussi...
Libération consacre la une de son cahier Ecofutur du lundi aux drones "à tout faire". "Bourget : les héritiers du drone" est un reportage qui présente le futur des drones civils : sauvetage en montagne, dépollution des sols... "Une nouvelle génération d'engins sans pilote a été présentée au Bourget, et ils n'ont rien à voir avec la guerre", explique le journal.
Elodie Vallerey
JUSTICE ?
Consommation : la procédure d'action de classe va être légalisée
Les députés vont examiner, à partir de lundi, le projet de loi de Benoît Hamon, qui ambitionne de renforcer les droits des consommateurs, avec comme mesure phare la mise en place des «class actions».
Le premier projet de loi sur la consommation de la législature, qui vient en discussion lundi après-midi à l'Assemblée, va autoriser les consommateurs à utiliser la procédure de l'action de groupe, sur le modèle des «class actions» pratiquées aux Etats-Unis. Cette action permet de grouper dans une seule procédure les demandes de réparation émanant d'un groupe de consommateurs s'estimant lésés, dans les litiges relevant de la consommation et de la concurrence.
Mais le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, en a beaucoup réduit le champ en prévoyant que les recours en justice ne pourront être menés que par l'une des 16 associations agréées de défense des consommateurs. Ce qui exclut de fait les avocats, qui s'en sont émus. «Les avocats sont complètement exclus, par idéologie», dénonce l'orateur du groupe UMP, Damien Abad. Le député de l'Ain juge qu'il s'agit d'une «class action au rabais, qui se révèlera très difficile à appliquer, et qui fait porter une présomption de culpabilité sur les entreprises, qui vont être soumises à une insécurité juridique croissante». Son collègue Daniel Fasquelle (UMP, Pas-de-Calais) dénonce également «un gouvernement qui n'aime pas les entreprises puisque ce projet vise à alourdir les contraintes et à renforcer les sanctions contre les entreprises, ce qui n'est vraiment pas le moment».
Lutter contre les pratiques frauduleuses
Le sujet des actions de classe n'est pas nouveau . Dès le 26 avril 2006, l'ancien ministre Luc Chatel avait déposé une première proposition de loi visant à instaurer les recours collectifs pour les consommateurs, afin de «rassurer» ces derniers. Et le 21 octobre 2009, la commission des lois du Sénat avait décidé la création d'un groupe de travail sur les actions de groupe.
Conscient de la complexité de la procédure retenue par le texte, le rapporteur PS du texte, Razzy Hammadi, a fait adopter en commission des affaires économiques un amendement pour créer une procédure simplifiée, une action de groupe «accélérée» pour les contentieux les plus simples. Sur son blog, le député de Seine-Saint-Denis explique que ce texte permettra de lutter plus efficacement contre les numéros surtaxés, les fausses promotions, les SMS indésirés… «autant de pratiques souvent frauduleuses qui sont monnaie courante et dont le nombre de victimes s'accroît sans cesse», explique Razzy Hammadi, qui entend lutter contre «ces techniques agressives d'harponnage» du consommateur.
L'un de ses amendements vise à permettre le blocage, à la demande des usagers, des tranches de numéros surtaxés (commençant par 089) générant de fortes hausses de facturation des appels sur les smartphones. Chaque opérateur devra proposer à tous ses clients une option gratuite permettant de bloquer ces numéros. Un autre amendement du rapporteur impose l'identification complète des fournisseurs de service à valeur ajoutée sur Internet.
Le texte prévoit aussi la création d'un «fichier positif», autrement appelé registre national des crédits à la consommation, destiné à prévenir le surendettement. Les crédits immobiliers ou les crédits renouvelables non utilisés n'y figureront pas. Ce que dénonce aussi Damien Abad, qui déplore aussi que les amendements de l'opposition aient été presque tous rejetés en commission.
"Nous l'analysons avec beaucoup de sens des responsabilités", a-t-il déclaré aux journalistes à Hanoï où il se trouve en voyage officiel. "Il y va de la liberté d'expression et de la sécurité des citoyens dans le monde".
Lutter contre les pratiques frauduleuses
Le sujet des actions de classe n'est pas nouveau . Dès le 26 avril 2006, l'ancien ministre Luc Chatel avait déposé une première proposition de loi visant à instaurer les recours collectifs pour les consommateurs, afin de «rassurer» ces derniers. Et le 21 octobre 2009, la commission des lois du Sénat avait décidé la création d'un groupe de travail sur les actions de groupe.
Conscient de la complexité de la procédure retenue par le texte, le rapporteur PS du texte, Razzy Hammadi, a fait adopter en commission des affaires économiques un amendement pour créer une procédure simplifiée, une action de groupe «accélérée» pour les contentieux les plus simples. Sur son blog, le député de Seine-Saint-Denis explique que ce texte permettra de lutter plus efficacement contre les numéros surtaxés, les fausses promotions, les SMS indésirés… «autant de pratiques souvent frauduleuses qui sont monnaie courante et dont le nombre de victimes s'accroît sans cesse», explique Razzy Hammadi, qui entend lutter contre «ces techniques agressives d'harponnage» du consommateur.
L'un de ses amendements vise à permettre le blocage, à la demande des usagers, des tranches de numéros surtaxés (commençant par 089) générant de fortes hausses de facturation des appels sur les smartphones. Chaque opérateur devra proposer à tous ses clients une option gratuite permettant de bloquer ces numéros. Un autre amendement du rapporteur impose l'identification complète des fournisseurs de service à valeur ajoutée sur Internet.
Le texte prévoit aussi la création d'un «fichier positif», autrement appelé registre national des crédits à la consommation, destiné à prévenir le surendettement. Les crédits immobiliers ou les crédits renouvelables non utilisés n'y figureront pas. Ce que dénonce aussi Damien Abad, qui déplore aussi que les amendements de l'opposition aient été presque tous rejetés en commission.
Bernard Tapie doit être entendu par les enquêteurs
Le Monde.fr avec AFP
Bernard Tapie devrait livrer lundi 24 juin aux enquêteurs ses explications sur l'arbitrage qui lui a accordé en 2008 de 403 millions d'euros mais vaut désormais à trois de ses protagonistes une mise en examen pour escroquerie en bande organisée. L'homme d'affaires peut être entendu librement ou placé en garde à vue, une mesure qui, du fait du contexte, peut durer quatre jours.
Les juges d'instruction soupçonnent l'arbitrage concernant le litige avec le Crédit lyonnais après la vente en 1993 de l'équipementier sportif Adidas d'avoir été biaisé au profit de Bernard Tapie. Ils veulent savoir comment l'homme d'affaires a plaidé sa cause à l'Elysée et au ministère de l'économie et s'intéressent de près à ses liens avec les arbitres.
Stéphane Richard, le PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'économie Christine Lagarde, l'ancien patron du Consortium de réalisation (CDR, chargé de gérer l'héritage du Crédit lyonnais) Jean-François Rocchi, et l'un des juges arbitraux, Pierre Estoup, ont été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" dans ce dossier. Les juges ont estimé que les trois hommes avaient pu participer à "un simulacre d'arbitrage" afin de pousser l'Etat, le CDR et l'EPFR, structure publique chapeautant le CDR, "à accepter un compromis d'arbitrage contraire à leurs intérêts".
Christine Lagarde a elle été placée sous le statut de témoin assisté après deux jours d'audition par les magistrats de la Cour de justice de la république (CJR), instance habilitée à juger des délits imputables aux ministres dans l'exercice de leurs fonctions.
GUÉANT BIENTÔT CONVOQUÉ ?
Une date clé de l'affaire paraît être une réunion tenue fin juillet 2007 à l'Elysée en présence, selon M. Richard, du secrétaire général Claude Guéant, du secrétaire général adjoint François Pérol, de M. Rocchi, du conseiller justice de l'Elysée Patrick Ouart, mais également de M. Tapie. Lors de cette réunion, Claude Guéant avait tranché : "Nous allons faire l'arbitrage", a rapporté M. Richard aux enquêteurs, se disant "surpris" de s'être retrouvé face à MM. Guéant, Pérol et Tapie.
Lire (édition abonnés) : Affaire Tapie : quand l'Elysée orchestrait l'arbitrage
Placé au cœur de l'affaire, Claude Guéant devrait lui aussi être prochainement convoqué par les enquêteurs, qui ont déjà perquisitionné son cabinet et son domicile.
Sur la réunion à l'Elysée, M. Tapie a multiplié les interviews, laissant entendre qu'il avait pu effectivement prendre part à une telle rencontre. S'il a expliqué "ne pas se souvenir de cette réunion à cette date", il a jugé que sa participation "pour expliquer (sa) position" lui paraîtrait "un processus logique".
L'enquête a également montré que l'homme d'affaires avait eu plusieurs rendez-vous avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée en 2007 et 2008.
Lire (en édition abonnés) : Affaire Tapie : l'implication de Nicolas Sarkozy est désormais au cœur de l'enquête
Il devrait également s'expliquer sur ses liens avec l'arbitre Pierre Estoup, ancien haut magistrat à la cour d'appel de Versailles. Les enquêteurs en particulier s'interrogent sur le sens d'une dédicace faite par M. Tapie, en juin 1998, dans un livre offert à M. Estoup. "Votre soutien a changé le cours de mon destin", lui écrivait-il.
Comme l'a révélé Le Monde, les policiers s'interrogent sur une possible tentative d'intervention de M. Estoup en faveur de l'homme d'affaires lors d'un procès sur les comptes de l'Olympique de Marseille. Dans ce procès en appel, Bernard Tapie avait finalement évité toute peine de prison ferme. Selon ce dernier, cette dédicace n'a rien à voir avec ce procès.
Les enquêteurs fouillent également les liens entretenus par deux avocats proches de Bernard Tapie, Me Maurice Lantourne et Me Francis Chouraqui, avec Pierre Estoup. Un arbitre ne doit théoriquement pas avoir de liens avec les parties avant son arbitrage.
Lire aussi : Affaire Lagarde-Tapie : si vous avez manqué un épisode
Tapie en garde à vue
Selon nos confrères de France Info, Bernard Tapie a été placé en garde à vue ce matin pendant son audition à la brigade financière, dans l'enquête sur l'arbitrage qui lui a permis d'obtenir 403 millions d'euros en 2008 pour solder son litige avec le Crédit Lyonnais.
L'homme d'affaire a été placé en garde à vue peu après son arrivée dans les locaux de la brigade financière. Il risque une présentation devant les juges. La garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures pour le chef d'"escroquerie en bande organisée".
L'opportunité d'un recours contre l'arbitrage doit être parallèlement examinée mardi et mercredi lors des conseils d'administration du Consortium de réalisation (CDR), l'organisme chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnais, et de l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR), qui assurait la tutelle du CDR.
"Les représentants de l'Etat auront bien sûr les instructions qui conviennent, je ne peux pas en dire plus", a déclaré dimanche le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, dans l'émission Le Grand Rendez-vous Europe 1-I-Télé-Le Parisien.
Sur la convocation de Bernard Tapie, des sources judiciaires avaient déclaré vendredi qu'elle aurait lieu dans le courant de la semaine. Selon des éléments du dossier publiés la semaine dernière par Le Monde, les enquêteurs disposent de suffisamment d'éléments pour démontrer l'escroquerie en bande organisée.
La garde à vue se déroule aux urgences médico-légales de l'Hôtel-Dieu, selon BFM TV.
La garde à vue se déroule aux urgences médico-légales de l'Hôtel-Dieu, selon BFM TV.
Arbitrage Crédit lyonnais : Bernard Tapie placé en garde à vue
Le Monde.fr
L'homme d'affaires Bernard Tapie, 70 ans, a été placé en garde à vue, lundi 24 juin, dans les locaux de la brigade financière, à la demande des juges parisiens Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut. Jean Bruneau, ancien président de l'Association des petits porteurs, allié de M. Tapie, a également été placé en garde à vue. Les magistrats, saisis d'une information judiciaire ouverte du chef d'"escroquerie en bande organisée", veulent établir le rôle exact joué par M. Tapie dans le processus ayant conduit à l'arbitrage lié à son conflit avec le Crédit lyonnais. Le 7 juillet 2008, un tribunal arbitral avait en effet accordé une somme de 405 millions d'euros (selon un nouveau chiffrage) à l'homme d'affaires. Pour les enquêteurs, cet arbitrage a été faussé, voulu et imposé par le camp sarkozyste.
Les policiers comptent d'abord s'appuyer sur un témoignage essentiel. Celui de Bernard Tapie lui-même, entendu comme simple témoin, le 31 juillet 2012, dans le cadre de l'enquête préliminaire portant sur l'arbitrage. Une audition, devant la brigade financière, pendant laquelle il a prêté serment de dire la vérité. Un an après, ses propos pourraient se retourner contre lui.
En effet, il semble avoir menti aux enquêteurs. Au cours de cette audition, dont Le Monde a eu connaissance, les enquêteurs lui demandent notamment s'il a eu pour "interlocuteurs" des "ministres, des directeurs de cabinet, des présidents de la République". M. Tapie répond clairement : "Jamais aucun [...]. Je n'ai parlé de ce dossier avec aucun de ceux qui correspondent à la description que vous avez faite. Il m'est arrivé d'aller à Bercy ou ailleurs mais pas du tout pour parler de mon dossier. J'ai rencontré M. Guéant et M. Pérol mais pas pour ce dossier."
Il accuse le camp socialiste d'avoir instrumentalisé l'affaire : "Les socialistes sont ceux qui craignaient que je fasse à M. Jospin à la présidentielle de 1995 ce que j'ai fait à M. Rocard aux européennes. C'est l'équipe rapprochée en place, dont le chef était M. Hollande, qui manipule toute l'opération. En plus, il y a toute l'équipe [de Jean-Marc] Ayrault et en particulier le conseiller politique de Matignon et ancien directeur de cabinet de M. Hollande, Olivier Faure [devenu député socialiste], qui poursuit M. et Mme Tapie en annulation d'arbitrage [...]. J'affirme que ce sont des raisons exclusivement politiques qui ont mené, sous la direction de M. Ayrault, ces attaques contre l'arbitrage, en visant bien évidemment avant l'élection présidentielle M. Sarkozy."
"ON M'A RATATINÉ"
Enfin, il confirme avoir rencontré au printemps 2007 Stéphane Richard, directeur du cabinet de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'économie. "A cette occasion, jure-t-il, je n'ai pas expliqué ma situation." Et il se plaint : "Dans mon cas, le préjudice causé a été volontaire, organisé et prémédité. On m'a ratatiné. Il s'agissait de me discréditer et de me ruiner." Il dénonce une machination : "Laisser entendre que M. Sarkozy y est pour quoi que ce soit dans cet arbitrage, est un coup monté pour lui nuire politiquement."
Il ajoute : "Si M. Sarkozy, déjà en place, l'avait voulu, c'était plus facile de donner des instructions au président du CDR [le Consortium de réalisation, chargé de gérer le passif du Lyonnais] que de monter un faux arbitrage."
Des déclarations qui, douze mois plus tard, se heurtent aux faits mis au jour par les enquêteurs, et aux déclarations des mis en cause. M. Richard certifie ainsi que lors de ce rendez-vous du printemps 2007, "à l'instigation de M. Borloo", Bernard Tapie "voulait [lui] exposer sa propre vision de l'affaire". De fait, M. Tapie ne cessera de multiplier les interventions. Comme ce 27 février 2007, où il voit Me Gilles August, l'avocat du CDR. Ou ce déjeuner privé avec Christine Lagarde à Bercy, au printemps 2008. Ou enfin ce courrier adressé le 9 juillet 2008 à M. Richard, deux jours après la sentence, "afin de couper court à toute éventuelle polémique".
Dans un tableau chronologique, la brigade financière a aussi reconstitué les différentes visites de M. Tapie à l'Elysée. Pas moins de 22 de 2007 à 2009. Dans les mois précédant l'élection présidentielle, l'homme d'affaires voit aussi beaucoup M. Sarkozy, qu'il s'apprête à soutenir publiquement. Les 8, 17 et 31 janvier 2007, M. Tapie rend visite à M. Sarkozy. Or, notent les enquêteurs, c'est le "30 janvier 2007 que les liquidateurs proposent de recourir à un arbitrage". Le 17 novembre 2007, les deux hommes se revoient, cette fois à l'Elysée. La veille, le compromis d'arbitrage a été signé.
"J'AI IMMÉDIATEMENT RACCROCHÉ"
Et puis, il y a aussi cette réunion, fin juillet 2007, décrite en garde à vue par Stéphane Richard. Sont présents dans le bureau de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, François Pérol, son adjoint, Patrick Ouart, conseiller justice, Jean-François Rocchi, patron du CDR, et... Bernard Tapie. "L'objet de la réunion consistait à écouter M. Tapie expliquer sa vision du dossier", relate M. Richard. Manifestement, l'homme d'affaires se montre convaincant pour obtenir un arbitrage. "M. Tapie a développé ses thèses", se rappelle aussi Jean-François Rocchi. Entendus la semaine dernière par la police, MM. Pérol et Ouart ont confirmé la teneur de cette réunion.
M. Tapie parvient à obtenir la désignation de Pierre Estoup comme arbitre. Tente d'influencer les autres. "Lorsque j'ai été appelé au tribunal arbitral, raconte Pierre Mazeaud, le 28 novembre 2012, à la Cour de justice de la République (CJR), M. Tapie m'a téléphoné. J'ai immédiatement raccroché car je considérais que je n'avais pas à entrer en contact avec ce personnage."
Toujours devant les policiers, M. Richard a insisté : "M. Tapie m'a souvent parlé de M. Sarkozy en me disant qu'il le voyait souvent et discutait beaucoup avec lui [...]. M. Tapie s'est beaucoup vanté d'avoir convaincu M. Kouchner d'entrer au gouvernement."
Les enquêteurs ont enfin établi que l'arbitre Pierre Estoup, principal rédacteur de la sentence, avait des liens étroits avec le camp Tapie, et en particulier avec Me Maurice Lantourne, l'avocat de l'homme d'affaires. Le 16 novembre 2007, M. Estoup avait pourtant signé une "déclaration d'indépendance" : "Je certifie être indépendant à l'égard des parties", assurait-il ainsi.
ÉTRANGE INTERVENTION
Or, M. Estoup avait participé à une dizaine de procédures avec Me Lantourne avant l'arbitrage. Dont, en mars 2000, une consultation liée à l'arbitrage. M. Estoup a également travaillé dès 1997 pour le compte de Me Francis Chouraqui, ancien conseil de Bernard Tapie. Les policiers s'interrogent aussi sur son étrange intervention, en 1998, auprès d'une vieille connaissance à lui, le président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui devait juger Bernard Tapie dans le procès des comptes de l'OM. Sans parler de ce rendez-vous avec M. Tapie, noté dans son agenda, à la date du 3 août 2006.
Or, qu'a déclaré M. Estoup, le 19 décembre 2012, devant la CJR ? "Je n'ai jamais eu l'occasion de connaître de contentieux ayant pu intéresser Bernard Tapie." Les juges ne s'y sont pas trompés, lors de sa mise en en examen : ils lui ont reproché d'avoir "employé des manœuvres frauduleuses, en orientant systématiquement le processus d'arbitrage dans un sens favorable à Bernard Tapie, tout en dissimulant ses relations de proximité avec ce dernier".
Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Espionnage: l'Equateur "analyse" la demande d'asile de Snowden
Le ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patino a indiqué lundi à Hanoï que son gouvernement "analysait" avec attention la demande d'asile déposée par Edward Snowden, ex-consultant de la CIA accusé d'espionnage par Washington."Nous l'analysons avec beaucoup de sens des responsabilités", a-t-il déclaré aux journalistes à Hanoï où il se trouve en voyage officiel. "Il y va de la liberté d'expression et de la sécurité des citoyens dans le monde".
Source : AFP
En Russie, les bons baisers de Snowden
Capture d'écran d'une vidéo du 6 juin 2013 montrant Edward Snowden, ex-consultant de la CIA accusé d'espionnage par Washington (Photo The Guardian. AFP)
Récit L’ex-analyste de la NSA, qui distille des révélations sur l’espionnage des services américains et britanniques, s’est enfui de Hongkong avec l’aide de WikiLeaks. Il pourrait quitter Moscou aujourd’hui. Destination finale : l’Equateur.
Libération
Pendant quelques heures au moins, Moscou a pu s’arroger, hier, le statut de nouvelle capitale du monde «libre», qui résiste à l’espionnage systématique et clandestin pratiqué par les Etats-Unis. Les caméras du monde entier étaient braquées hier sur l’aéroport Cheremetievo où est arrivé Edward Snowden, jeune Américain en fuite de son pays avec des révélations fracassantes sur les pratiques cachées de la NSA (National Security Agency), l’agence chargée du renseignement électronique.
Alors même que les Etats-Unis venaient de l’inculper pour «espionnage» et demandaient son extradition à la Chine, Snowden a pu prendre hier un vol Aeroflot de Hongkong jusqu’à Moscou. Selon l’agence russe Interfax, il ne serait là toutefois qu’en transit, avant de repartir aujourd’hui pour Cuba puis le Venezuela. L’Equateur a annoncé de son côté qu’Edward Snowden avait déposé une demande d’asile politique.
Ancien agent de la CIA et de la NSA, Edward Snowden a quitté les Etats-Unis le 20 mai, emportant avec lui quantité de documents secrets montrant que son pays se livre à l’espionnage systématique d’Internet et des appels téléphoniques dans le monde entier. Depuis début juin, il narguait son pays à Hongkong, distillant dans la presse locale et internationale ses révélations sur les pratiques clandestines de la NSA pour laquelle il travaillait dernièrement comme contractant.
En vertu d’un traité bilatéral d’extradition, Washington avait demandé à Hongkong de lui livrer le jeune homme. «Hongkong a été par le passé un bon partenaire en matière d’application de la loi, et nous attendons d’eux qu’ils respectent le traité, dans ce cas aussi», soulignait le conseiller à la sécurité d’Obama, Tom Donilon. Les autorités de Hongkong ont prétendu hier n’avoir pas reçu tous les documents qu’elles demandaient au sujet de Snowden. Selon ABC, les Etats-Unis sont d’autant plus furieux qu’ils avaient révoqué la veille le passeport du jeune homme et en avaient informé la Chine.
Fibre optique. Sa fuite a été organisée avec l’assistance de WikiLeaks, a fait savoir l’organisation de Julian Assange, déjà célèbre pour ses révélations de documents secrets compromettants pour le gouvernement américain. Une représentante de WikiLeaks, Sarah Harrison, était présente aux côtés de Snowden sur le vol Hongkong-Moscou.
Durant son séjour d’un mois dans la ville, Snowden a surtout convaincu Pékin et Moscou de l’intérêt de ses révélations. «Le gouvernement américain vole des millions de textos en piratant les principales compagnies chinoises de téléphonie portable», s’indignait ce week-end le South China Morning Post, se fondant sur une interview réalisée avec Snowden et des documents fournis par l’ancien analyste. La NSA s’est aussi attaquée à la prestigieuse université Tsinghua, basée à Pékin, rapportait le journal. Lors d’une de ses dernières attaques, en janvier, l’agence américaine s’en serait pris à 63 ordinateurs et serveurs de l’université, qui héberge aussi l’un des principaux réseaux d’informations scientifiques chinois, le Cernet, a expliqué Snowden au South China Morning Post.
Les dernières révélations égrenées par le fugitif sont aussi dévastatrices pour les services britanniques, complices des grandes oreilles américaines. Le Government Communications Headquarters (GCHQ, service de renseignement électronique du gouvernement britannique) s’est procuré un accès secret aux câbles en fibre optique qui relient l’Europe aux Etats-Unis, affirme le Guardian, en se fondant sur des documents montrés par Snowden. «Le Royaume-Uni joue un rôle majeur, a expliqué le jeune homme aux journalistes du quotidien qui ont pu l’interroger avant son envol à Moscou. Ils sont pires que les Américains.» Selon le Guardian, ces données volées ne serviraient pas seulement à traquer les terroristes mais aussi à la lutte contre le «crime organisé» et même à veiller au «bien-être économique» de la nation, c’est-à-dire à l’espionnage économique.
L’intitulé même de deux programmes du GCHQ dévoilés par le journal - «maîtriser Internet» et «l’exploitation des télécommunications mondiales» - semble bien indiquer une volonté de collecte et d’analyse systématique des communications mondiales. Cette intention est confirmée aussi par une citation du directeur de la NSA, le général Keith Alexander, en visite à Menwith Hill en juin 2008, la principale base d’écoutes des Britanniques et des Américains au Royaume-Uni. «Pourquoi ne pouvons-nous pas capter tous les signaux tout le temps ? Voilà qui ferait un bon projet d’été pour Menwith Hill», se serait enquis le général, selon un document du GCHQ publié par le Guardian.
Quelques jours plus tôt, le quotidien britannique a aussi dévoilé que le GCHQ avait espionné les chefs d’Etat et ministres invités à deux sommets du G20, à Londres, en 2009. Dans des documents internes divulgués par Snowden, le GCHQ se vante d’avoir pu ainsi «informer les ministres britanniques» en temps réel, en espionnant les Blackberry de leurs hôtes. «Pour la première fois, les analystes avaient un tableau vivant, constamment et automatiquement mis à jour, de qui parlait à qui», rapporte un de ces documents, se félicitant de l’avantage ainsi assuré aux diplomates de la Couronne.
Déni. Pour plusieurs anciens de la NSA, qui dénoncent depuis des années déjà les dérives de l’agence, ces révélations confirment leurs pires craintes. «Ce qui est nouveau, c’est que Snowden a maintenant apporté des documents prouvant que la NSA procède bien à cette surveillance systématique d’Internet et des appels téléphoniques aux Etats-Unis même», décrypte William Binney, un précédent «lanceur d’alerte» qui a quitté la NSA en 2001, scandalisé par cet espionnage intérieur. «Il devient maintenant de plus en plus difficile pour les autorités américaines de nier qu’elles ont bien ces outils à leur disposition. En mars 2011, le directeur du FBI lui-même, Robert Mueller, a déclaré avoir accès à une large base de données du ministère de la Défense, c’est-à-dire de la NSA, dans laquelle il peut récupérer tous les mails d’un suspect», insiste-t-il.
Jusqu’à présent, Barack Obama s’est pourtant enfermé dans le déni, assurant que l’espionnage d’Internet ne vise que les citoyens «étrangers» et «non-résidents» aux Etats-Unis. Pour William Binney, fort de ses trente et un ans d’ancienneté à la NSA, le président américain «ment» là ouvertement à ses concitoyens. Un soupçon gravissime, mais qui risque encore d’être étouffé aux Etats-Unis, maintenant qu’Edward Snowden s’est placé entre les mains des services chinois et russes.
Alors même que les Etats-Unis venaient de l’inculper pour «espionnage» et demandaient son extradition à la Chine, Snowden a pu prendre hier un vol Aeroflot de Hongkong jusqu’à Moscou. Selon l’agence russe Interfax, il ne serait là toutefois qu’en transit, avant de repartir aujourd’hui pour Cuba puis le Venezuela. L’Equateur a annoncé de son côté qu’Edward Snowden avait déposé une demande d’asile politique.
Ancien agent de la CIA et de la NSA, Edward Snowden a quitté les Etats-Unis le 20 mai, emportant avec lui quantité de documents secrets montrant que son pays se livre à l’espionnage systématique d’Internet et des appels téléphoniques dans le monde entier. Depuis début juin, il narguait son pays à Hongkong, distillant dans la presse locale et internationale ses révélations sur les pratiques clandestines de la NSA pour laquelle il travaillait dernièrement comme contractant.
En vertu d’un traité bilatéral d’extradition, Washington avait demandé à Hongkong de lui livrer le jeune homme. «Hongkong a été par le passé un bon partenaire en matière d’application de la loi, et nous attendons d’eux qu’ils respectent le traité, dans ce cas aussi», soulignait le conseiller à la sécurité d’Obama, Tom Donilon. Les autorités de Hongkong ont prétendu hier n’avoir pas reçu tous les documents qu’elles demandaient au sujet de Snowden. Selon ABC, les Etats-Unis sont d’autant plus furieux qu’ils avaient révoqué la veille le passeport du jeune homme et en avaient informé la Chine.
Fibre optique. Sa fuite a été organisée avec l’assistance de WikiLeaks, a fait savoir l’organisation de Julian Assange, déjà célèbre pour ses révélations de documents secrets compromettants pour le gouvernement américain. Une représentante de WikiLeaks, Sarah Harrison, était présente aux côtés de Snowden sur le vol Hongkong-Moscou.
Durant son séjour d’un mois dans la ville, Snowden a surtout convaincu Pékin et Moscou de l’intérêt de ses révélations. «Le gouvernement américain vole des millions de textos en piratant les principales compagnies chinoises de téléphonie portable», s’indignait ce week-end le South China Morning Post, se fondant sur une interview réalisée avec Snowden et des documents fournis par l’ancien analyste. La NSA s’est aussi attaquée à la prestigieuse université Tsinghua, basée à Pékin, rapportait le journal. Lors d’une de ses dernières attaques, en janvier, l’agence américaine s’en serait pris à 63 ordinateurs et serveurs de l’université, qui héberge aussi l’un des principaux réseaux d’informations scientifiques chinois, le Cernet, a expliqué Snowden au South China Morning Post.
Les dernières révélations égrenées par le fugitif sont aussi dévastatrices pour les services britanniques, complices des grandes oreilles américaines. Le Government Communications Headquarters (GCHQ, service de renseignement électronique du gouvernement britannique) s’est procuré un accès secret aux câbles en fibre optique qui relient l’Europe aux Etats-Unis, affirme le Guardian, en se fondant sur des documents montrés par Snowden. «Le Royaume-Uni joue un rôle majeur, a expliqué le jeune homme aux journalistes du quotidien qui ont pu l’interroger avant son envol à Moscou. Ils sont pires que les Américains.» Selon le Guardian, ces données volées ne serviraient pas seulement à traquer les terroristes mais aussi à la lutte contre le «crime organisé» et même à veiller au «bien-être économique» de la nation, c’est-à-dire à l’espionnage économique.
L’intitulé même de deux programmes du GCHQ dévoilés par le journal - «maîtriser Internet» et «l’exploitation des télécommunications mondiales» - semble bien indiquer une volonté de collecte et d’analyse systématique des communications mondiales. Cette intention est confirmée aussi par une citation du directeur de la NSA, le général Keith Alexander, en visite à Menwith Hill en juin 2008, la principale base d’écoutes des Britanniques et des Américains au Royaume-Uni. «Pourquoi ne pouvons-nous pas capter tous les signaux tout le temps ? Voilà qui ferait un bon projet d’été pour Menwith Hill», se serait enquis le général, selon un document du GCHQ publié par le Guardian.
Quelques jours plus tôt, le quotidien britannique a aussi dévoilé que le GCHQ avait espionné les chefs d’Etat et ministres invités à deux sommets du G20, à Londres, en 2009. Dans des documents internes divulgués par Snowden, le GCHQ se vante d’avoir pu ainsi «informer les ministres britanniques» en temps réel, en espionnant les Blackberry de leurs hôtes. «Pour la première fois, les analystes avaient un tableau vivant, constamment et automatiquement mis à jour, de qui parlait à qui», rapporte un de ces documents, se félicitant de l’avantage ainsi assuré aux diplomates de la Couronne.
Déni. Pour plusieurs anciens de la NSA, qui dénoncent depuis des années déjà les dérives de l’agence, ces révélations confirment leurs pires craintes. «Ce qui est nouveau, c’est que Snowden a maintenant apporté des documents prouvant que la NSA procède bien à cette surveillance systématique d’Internet et des appels téléphoniques aux Etats-Unis même», décrypte William Binney, un précédent «lanceur d’alerte» qui a quitté la NSA en 2001, scandalisé par cet espionnage intérieur. «Il devient maintenant de plus en plus difficile pour les autorités américaines de nier qu’elles ont bien ces outils à leur disposition. En mars 2011, le directeur du FBI lui-même, Robert Mueller, a déclaré avoir accès à une large base de données du ministère de la Défense, c’est-à-dire de la NSA, dans laquelle il peut récupérer tous les mails d’un suspect», insiste-t-il.
Jusqu’à présent, Barack Obama s’est pourtant enfermé dans le déni, assurant que l’espionnage d’Internet ne vise que les citoyens «étrangers» et «non-résidents» aux Etats-Unis. Pour William Binney, fort de ses trente et un ans d’ancienneté à la NSA, le président américain «ment» là ouvertement à ses concitoyens. Un soupçon gravissime, mais qui risque encore d’être étouffé aux Etats-Unis, maintenant qu’Edward Snowden s’est placé entre les mains des services chinois et russes.
La Maison Blanche demande à Moscou d’expulser Snowden
Si elle cherche à compter ses amis et obligés, elle risque d'être déçue... Après avoir été éconduite par Hongkong, qui a refusé d'arrêter Edward Snowden, la Maison Blanche a demandé dimanche soir à la Russie de l'expulser vers les Etats-Unis.
Dans un communiqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale Caitlin Hayden a mis en avant "l'intense coopération" qui a prévalu avec Moscou, notamment après l'attentat de Boston.
"Etant donné que nous avons dans le passé travaillé avec la Russie sur des questions de maintien de l'ordre, y compris la restitution de nombreux criminels de haut niveau à la Russie à la demande du gouvernement russe, nous attendons que le gouvernement russe examine toutes les solutions possibles pour expulser Mr. Snowden vers les Etats-Unis afin qu'il réponde devant la justice des crimes dont il est accusé", a-t-elle déclaré.
En refusant d'empêcher le "dissident" de la transparence de monter dans l'avion de Moscou, le gouvernement de Hongkong s'est permis un double affront : non seulement il a affirmé que le mandat d'arrêt présenté par les Etats-Unis était mal rédigé, mais il a demandé des "clarifications" aux Etats-Unis pour avoir piraté des systèmes informatiques du territoire...
Manifestement, la Chine n'a pas voulu mettre en péril son modus vivendi avec Washington. Mais elle n'a pas fait de fleur non plus à Barack Obama. Et les négociations qui étaient prévues en juillet sur la cybersécurité risquent d'être un peu convenues.
Vladimir Poutine, l'ancien officier du KGB, va-t-il accéder à la demande de Barack Obama, lui qui n'a rien concédé sur la Syrie au G8 et a déjà l'air blasé quant à la proposition du président américain de reprendre les négociations sur le désarmement nucléaire ?
Le feuilleton planétaire "Snowden" continue...
Le feuilleton planétaire "Snowden" continue...
A la merci des plans de voyage de Snowden, qui a l'air de vouloir faire le tour du monde avant de se réfugier en Equateur, la Maison Blanche commence à s'énerver (même Robert Gibbs, son ancien porte-parole, a trouvé que la présidence doit faire plus si elle veut réparer les dégâts).
Dimanche soir, la présidence a haussé le ton, et repris l'argument qui a été développé toute la journée (notamment par les républicains) : en choisissant des régimes qui répriment la liberté de la presse, Snowden décrédibilise ses revendications libertaires.
Un haut responsable de l'administration Obama, sous couvert d'anonymat, a déclaré :
"L'affirmation de Snowden qu'il n'agit que pour soutenir la transparence, la liberté de la presse et la protection des droits individuels et de la démocratie, est démentie par les protecteurs qu'il a potentiellement choisis : la Russie, la Chine, Cuba, Venezuela, l'Equateur...
Son refus de critiquer ces régimes suggère que sa véritable motivation a été tout du long de faire du tort à la sécurité nationale des Etats-Unis, non pas de faire progresser la liberté de l'Internet et la liberté de parole."
Snowden introuvable, les Etats-Unis menacent
John Kerry a menacé la Chine et la Russie de conséquences sur leurs relations en jugeant « très décevantes » leurs attitudes envers l’ancien consultant de la CIA. Dans le même temps, Interfax a annoncé qu’Edward Snowden avait probablement déjà quitté la Russie.
Alors qu’Edward Snowden reste introuvable, les Etats-Unis haussent le ton : le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a menacé la Chine et la Russie de conséquences sur leurs relations en jugeant « très décevant » le fait que l’ancien consultant de la CIA – un homme qui a « trahi sa patrie », selon lui – ait pu voyager de Hong Kong vers Moscou « s’il a été délibérément autoriser » à le faire.« Il y aurait de ce fait et sans aucun doute un effet et un impact sur les relations ainsi que des conséquences », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à New Delhi, exhortant la Russie à « se comporter selon les normes de la loi parce que c’est dans l’intérêt de chacun ».
Ces déclarations interviennent peu après qu’une source au sein des services de sécurité de la capitale russe citée par Interfax ait affirmé que le jeune Américain, dont Washington réclame l’extradition pour espionnage, ne se trouvait pas à bord de l’appareil de la compagnie russe Aeroflot pour La Havane. Edward Snowden a « sans doute » déjà quitté la Russie selon une source proche du dossier. « Il a probablement déjà quitté la Russie. Il a pu décoller à bord d’un autre vol. Il est peu probable que les journalistes aient été témoins de son décollage », a dit cette source, citée par l’agence de presse russe, sans préciser vers quelle destination.
Ces déclarations interviennent peu après qu’une source au sein des services de sécurité de la capitale russe citée par Interfax ait affirmé que le jeune Américain, dont Washington réclame l’extradition pour espionnage, ne se trouvait pas à bord de l’appareil de la compagnie russe Aeroflot pour La Havane. Edward Snowden a « sans doute » déjà quitté la Russie selon une source proche du dossier. « Il a probablement déjà quitté la Russie. Il a pu décoller à bord d’un autre vol. Il est peu probable que les journalistes aient été témoins de son décollage », a dit cette source, citée par l’agence de presse russe, sans préciser vers quelle destination.
Régularisation fiscale : déjà 95 candidats chaque mois
Les députés et le gouvernement ont durci le projet de loi sur la lutte contre la fraude fiscale la semaine dernière.
La perspective de mise en place d'un dispositif de régularisation produit ses effets. Les détenteurs d'avoirs non déclarés souhaitant se régulariser sont trois fois plus nombreux que depuis la mise en place de la « cellule Woerth » en 2009, a indiqué le ministre de l'Economie Pierre Moscovici hier sur Europe 1. « Ils étaient 25 par mois », a-t-il précisé, ils sont désormais 95 par mois.
Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a précisé jeudi soir les conditions s'appliquant aux contribuables souhaitant se régulariser (voir « Les Echos » du 21 juin). Ceux-ci bénéficieront notamment de pénalités modulées, allant de 15 % à 30 %, contre 40 % en cas de contrôle. La mise en place de cette cellule doit inciter les contribuables à se régulariser avant l'entrée en vigueur de la loi sur la lutte contre la fraude, examinée la semaine dernière à l'Assemblée et votée demain. Bercy espère récupérer de 2 à 2,5 milliards d'euros dès 2013 grâce à la lutte contre la fraude.
Le texte durcit en effet les sanctions : aggravation des peines en cas de fraude, avec notamment la création d'un délit de fraude fiscale en bande organisée ; possibilité de recourir à tout type de preuve, y compris illicites comme la fameuse liste HSBC ; allongement du délai de prescription de trois à six ans ; protection des lanceurs d'alerte et création d'un statut de « repenti » figurent dans l'arsenal du projet de loi.
Le « verrou de Bercy »
Les députés l'ont complété avec plusieurs amendements, renforçant notamment la protection des lanceurs d'alerte. Les amendements introduisant des mesures contre l'optimisation fiscale des entreprises ont, en revanche, été retirés, et repoussés au budget 2014. Les députés ont aussi échoué à faire sauter le « verrou de Bercy », pour la décision d'ouverture de poursuites judiciaires contre les fraudeurs. A défaut, une meilleure articulation entre Bercy et de la Justice a été prévue.
Le gouvernement a, de son côté, repris à son compte un amendement du rapporteur général du budget, Christian Eckert (PS), élargissant les missions du régulateur des banques et des assurances, l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP). Celle-ci devra communiquer au fisc les informations collectées lors de ses missions, au même titre qu'elle les transmet déjà à la justice. L'exécutif a aussi fait voter un amendement prévoyant que les pays refusant l'échange automatique d'informations à des fins fiscales seront ajoutés à partir de 2016 dans la liste noire française des Etats et territoires non coopératifs.
E. C.
Meurtre d'un jeune Noir en Floride: l'heure des plaidoiries
Un jury entièrement féminin écoutera à partir de lundi en Floride (sud-est) les plaidoiries de la défense et de l'accusation de George Zimmerman, inculpé du meurtre d'un jeune Noir non armé | Gerardo Mora
Un jury entièrement féminin écoutera à partir de lundi en Floride (sud-est) les plaidoiries de la défense et de l'accusation de George Zimmerman, inculpé du meurtre d'un jeune Noir non armé, une affaire qui passionne l'opinion.
Le procès, qui devrait durer entre quatre et six semaines, s'annonce tendu et très suivi, sur fond de débat sur la violence liée au droit à posséder des armes à feu et réveillant ce vieux démon du racisme dans la société américaine.
Le procès, qui devrait durer entre quatre et six semaines, s'annonce tendu et très suivi, sur fond de débat sur la violence liée au droit à posséder des armes à feu et réveillant ce vieux démon du racisme dans la société américaine.
"Ca a toujours été une affaire d'égalité devant la justice", ont souligné les avocats de la famille de Trayvon Martin dans un communiqué. "Devant la loi, il n'y a pas de valeur blanche ou de valeur noire. C'est une valeur américaine", ajoutent les Martin.
Les parents de l'adolescent, Tracy Martin et Sybrina Fulton, affirment croire "fermement que lorsque les membres du jury verront au cours des prochaines semaines les preuves accablantes, ils condamneront George Zimmerman pour assassinat".
Six femmes, et quatre remplaçants --dont deux hommes--, ont été choisis jeudi pour former le jury, à l'issue de neuf jours d'entretiens avec des centaines de personnes du comté de Seminole (centre de la Floride), où a eu lieu le crime le 26 février 2012.
Cinq des six femmes jurés sont blanches et la sixième est hispanique, selon des médias locaux. Ces femmes seront toutes isolées dans un lieu tenu secret de leurs familles jusqu'à la fin du procès.
Ancien veilleur de nuit volontaire, George Zimmerman, 29 ans, est poursuivi pour le meurtre sans préméditation du jeune Trayvon Martin, 17 ans, qui allait rendre visite à son père en marchant, non armé, par une nuit pluvieuse avec une capuche.
Spectre du crime racial
Le procès devra éclaircir les circonstances de l'altercation entre les deux jeunes, à l'issue de laquelle George Zimmerman a tiré sur Trayvon Martin. Il a alors expliqué à la police qu'il s'était simplement défendu, et avait ainsi échappé aux menottes.
L'affaire avait rapidement pris des proportions nationales, de nombreux défenseurs des droits civiques brandissant le spectre du crime racial, au point de faire réagir Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis: "Si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon", avait-il déclaré, ému.
Le frère de Zimmerman avait balayé d'un revers de main les allégations de racisme, au premier jour du procès le 10 juin. "Les accusations de racisme sont sans fondement, elles font partie d'une histoire erronée et inventée de toute pièce par les médias, pour insister sur le fait que George était blanc; mais nous ne sommes pas blancs, mon père est Américain et ma mère est Péruvienne", avait déclaré à l'AFP Robert Zimmerman, 32 ans.
La question de la légitime défense devrait être au coeur des débats. En Floride, il est en effet devenu difficile de poursuivre quelqu'un ayant tiré sur un autre civil depuis qu'une loi sur la légitime défense adoptée en 2005 offre l'immunité dans la plupart des cas.
Celle-ci permet à quiconque de se défendre en cas de menace sans que l'usage d'une arme soit envisagé comme dernier recours. Ce type de législations existe dans d'autres Etats mais la Floride est celui qui compte le plus de personnes armées.
Les avocats de Zimmerman ont cependant choisi de ne pas bâtir leur défense sur cette loi, stratégie jugée trop risquée.
Les parents de l'adolescent, Tracy Martin et Sybrina Fulton, affirment croire "fermement que lorsque les membres du jury verront au cours des prochaines semaines les preuves accablantes, ils condamneront George Zimmerman pour assassinat".
Six femmes, et quatre remplaçants --dont deux hommes--, ont été choisis jeudi pour former le jury, à l'issue de neuf jours d'entretiens avec des centaines de personnes du comté de Seminole (centre de la Floride), où a eu lieu le crime le 26 février 2012.
Cinq des six femmes jurés sont blanches et la sixième est hispanique, selon des médias locaux. Ces femmes seront toutes isolées dans un lieu tenu secret de leurs familles jusqu'à la fin du procès.
Ancien veilleur de nuit volontaire, George Zimmerman, 29 ans, est poursuivi pour le meurtre sans préméditation du jeune Trayvon Martin, 17 ans, qui allait rendre visite à son père en marchant, non armé, par une nuit pluvieuse avec une capuche.
Spectre du crime racial
Le procès devra éclaircir les circonstances de l'altercation entre les deux jeunes, à l'issue de laquelle George Zimmerman a tiré sur Trayvon Martin. Il a alors expliqué à la police qu'il s'était simplement défendu, et avait ainsi échappé aux menottes.
L'affaire avait rapidement pris des proportions nationales, de nombreux défenseurs des droits civiques brandissant le spectre du crime racial, au point de faire réagir Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis: "Si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon", avait-il déclaré, ému.
Le frère de Zimmerman avait balayé d'un revers de main les allégations de racisme, au premier jour du procès le 10 juin. "Les accusations de racisme sont sans fondement, elles font partie d'une histoire erronée et inventée de toute pièce par les médias, pour insister sur le fait que George était blanc; mais nous ne sommes pas blancs, mon père est Américain et ma mère est Péruvienne", avait déclaré à l'AFP Robert Zimmerman, 32 ans.
La question de la légitime défense devrait être au coeur des débats. En Floride, il est en effet devenu difficile de poursuivre quelqu'un ayant tiré sur un autre civil depuis qu'une loi sur la légitime défense adoptée en 2005 offre l'immunité dans la plupart des cas.
Celle-ci permet à quiconque de se défendre en cas de menace sans que l'usage d'une arme soit envisagé comme dernier recours. Ce type de législations existe dans d'autres Etats mais la Floride est celui qui compte le plus de personnes armées.
Les avocats de Zimmerman ont cependant choisi de ne pas bâtir leur défense sur cette loi, stratégie jugée trop risquée.
SOCIETE
Manifs contre l'incarcération de l'opposant au mariage gay
Des manifestants à Lyon et à Paris ont défilé contre l'incarcération de Nicolas Bernard-Busse, étudiant arrêté il y a une semaine aux Champs-Elysées.
Libération
Plusieurs centaines de personnes manifestaient dimanche soir à Paris pour soutenir l’opposant au mariage homosexuel condamné à deux mois de prison ferme et écroué mercredi, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants se sont tout d’abord rassemblés, à l’appel de la Manif pour tous, place Dauphine (Ier), en criant «Libérez Nicolas».
Nicolas Bernard-Busse, étudiant parisien de 23 ans, arrêté il y a une semaine sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris après une manifestation et poursuivi pour rébellion, a été condamné mercredi à quatre mois de prison dont deux ferme et immédiatement incarcéré.
Les manifestants ont ensuite traversé la Seine en direction du jardin du Luxembourg et de la rue de Vaugirard (VIe) suivis et précédés par d’importantes forces de police qui ont tenté de scinder le cortège.
En début de soirée, 1.500 personnes ont défilé à Lyon, également en soutien à Nicolas Bernard-Busse.
Des manifestants soutiennent l'opposant au mariage homosexuel emprisonné
Des centaines de manifestants se sont mobilisés dimanche soir à Paris pour soutenir l'opposant au mariage homosexuel condamné à deux mois de prison ferme et écroué mercredi.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche soir à Paris pour soutenir l'opposant au mariage homosexuel condamné à deux mois de prison ferme et écroué mercredi.
Les manifestants se sont tout d'abord rassemblés, à l'appel de la Manif pour tous, place Dauphine (Ier), en criant «Libérez Nicolas».
Les manifestants se sont tout d'abord rassemblés, à l'appel de la Manif pour tous, place Dauphine (Ier), en criant «Libérez Nicolas».
Nicolas Bernard-Busse, étudiant parisien de 23 ans, arrêté il y a une semaine sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris après une manifestation et poursuivi pour rébellion, a été condamné mercredi à quatre mois de prison dont deux fermes et immédiatement incarcéré.
Les manifestants ont ensuite traversé la Seine en direction du jardin du Luxembourg et de la rue de Vaugirard (VIe) suivis et précédés par d'importantes forces de police qui ont tenté de scinder le cortège.
En début de soirée, 1.500 personnes ont défilé à Lyon, également en soutien à Nicolas Bernard-Busse.
Manifestation antifasciste à Paris, 14 interpellations
Plusieurs milliers de personnes, 6.000 selon la police, ont défilé dimanche à Paris contre le fascisme, une quinzaine de jours après la mort de Clément Méric et de nombreuses vitrines ont été dégradées sur leur passage.
Quatorze personnes ont été interpellées, "notamment pour port d'arme prohibé", en marge de cette manifestation a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Le ministre Manuel Valls "tient à saluer le travail sur le terrain des services de la préfecture de police qui vont continuer à exploiter les nombreuses vidéos enregistrées tout au long de ce rassemblement."
"Au passage du cortège, de nombreuses vitrines, notamment d'établissements bancaires, ainsi que du mobilier urbain, ont été saccagés par des casseurs qui ne respectent pas l'esprit de ce rassemblement", selon le ministre.
"Ce sont des groupes ultra-radicaux de casseurs violents et très mobiles qui étaient venus en découdre", a précisé une source proche du dossier.
Le cortège dense et hétéroclite s'est élancé vers 15H00 de la place de l'Opéra (IIe), rassemblant des militants de partis politiques (NPA, Parti de Gauche), des groupes anarchistes, des associations (Attac, SOS homophobie) et des syndicats (Unef, CGT).
Défilant derrière des banderoles proclamant "Le fascisme tue, l'islamophobie tue", ou représentant le visage de Clément Méric tué le 5 juin à paris dans une rixe opposant antifascistes et militants d'extrême droite, les manifestants ont scandé "Clément, Clément, antifa" ou "Pas de quartiers pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers".
Mais le rassemblement dépassait la simple revendication antifasciste, des affiches et banderoles dénonçant pêle-mêle l'islamophobie ou les actes homophobes.
"On est là pour montrer qu'on ne renonce pas à un certain nombre de choses (...) Il faut riposter et refuser la volonté d'exclure de ces gens là", explique Raynaldo Vidal, 55 ans, militant du Nouveau parti anticapitaliste(NPA).
"C'est inimaginable que quelqu'un puisse mourir pour ses engagements", a estimé Ronan Rosec, de SOS Homophobie.
Vêtus de noir, une trentaine de manifestants ont déployé pendant quelques minutes une banderole sur la façade de l?Opéra fustigeant le fascisme, avant un défilé rythmé par des bruits de fumigènes et de pétards.
Au passage du cortège, des personnes ont agité des drapeaux français et de la Manif pour tous à la fenêtre d'un immeuble, suscitant la colère d'un groupe de manifestants qui ont forcé la porte de l'immeuble et l'ont tagué.
Le cortège s'est dispersé en fin d'après-midi place de la Bataille de Stalingrad (XIXe).
A Strasbourg, quelque 200 personnes se sont rassemblées sur la principale place de la ville, à l'appel notamment du PCF et du Parti de gauche.
Les militants ont déployé des banderoles proclamant "No pasarán" et "Dissolution des groupes fascistes" et scandé "Tolérance zéro pour les racistes et les fachos". Des militants allemands, venus en voisin, portaient une banderole adressée à Clément Méric, sur laquelle était inscrit en allemand: "Pas de pardon, pas d'oubli, repose en paix Clément".
Le ministre Manuel Valls "tient à saluer le travail sur le terrain des services de la préfecture de police qui vont continuer à exploiter les nombreuses vidéos enregistrées tout au long de ce rassemblement."
"Au passage du cortège, de nombreuses vitrines, notamment d'établissements bancaires, ainsi que du mobilier urbain, ont été saccagés par des casseurs qui ne respectent pas l'esprit de ce rassemblement", selon le ministre.
"Ce sont des groupes ultra-radicaux de casseurs violents et très mobiles qui étaient venus en découdre", a précisé une source proche du dossier.
Le cortège dense et hétéroclite s'est élancé vers 15H00 de la place de l'Opéra (IIe), rassemblant des militants de partis politiques (NPA, Parti de Gauche), des groupes anarchistes, des associations (Attac, SOS homophobie) et des syndicats (Unef, CGT).
Défilant derrière des banderoles proclamant "Le fascisme tue, l'islamophobie tue", ou représentant le visage de Clément Méric tué le 5 juin à paris dans une rixe opposant antifascistes et militants d'extrême droite, les manifestants ont scandé "Clément, Clément, antifa" ou "Pas de quartiers pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers".
Mais le rassemblement dépassait la simple revendication antifasciste, des affiches et banderoles dénonçant pêle-mêle l'islamophobie ou les actes homophobes.
"On est là pour montrer qu'on ne renonce pas à un certain nombre de choses (...) Il faut riposter et refuser la volonté d'exclure de ces gens là", explique Raynaldo Vidal, 55 ans, militant du Nouveau parti anticapitaliste(NPA).
"C'est inimaginable que quelqu'un puisse mourir pour ses engagements", a estimé Ronan Rosec, de SOS Homophobie.
Vêtus de noir, une trentaine de manifestants ont déployé pendant quelques minutes une banderole sur la façade de l?Opéra fustigeant le fascisme, avant un défilé rythmé par des bruits de fumigènes et de pétards.
Au passage du cortège, des personnes ont agité des drapeaux français et de la Manif pour tous à la fenêtre d'un immeuble, suscitant la colère d'un groupe de manifestants qui ont forcé la porte de l'immeuble et l'ont tagué.
Le cortège s'est dispersé en fin d'après-midi place de la Bataille de Stalingrad (XIXe).
A Strasbourg, quelque 200 personnes se sont rassemblées sur la principale place de la ville, à l'appel notamment du PCF et du Parti de gauche.
Les militants ont déployé des banderoles proclamant "No pasarán" et "Dissolution des groupes fascistes" et scandé "Tolérance zéro pour les racistes et les fachos". Des militants allemands, venus en voisin, portaient une banderole adressée à Clément Méric, sur laquelle était inscrit en allemand: "Pas de pardon, pas d'oubli, repose en paix Clément".
Brésil : un appel pour une grève générale le 1er juillet
Rahim Bellem
Les Brésiliens sont 75% à soutenir le mouvement de protestation qui secoue le pays depuis bientôt deux semaines, selon le premier sondage depuis le début de la crise publié samedi par la revue Epoca. | AFP / Yuri Cortez
Le discours de Dilma Rousseff ne met pas fin aux manifestations au Brésil. Le mouvement contestataire pour de meilleurs services publics et contre la corruption ne s’essouffle pas. Au contraire, il semble être soutenu par les trois-quarts de la population, et l’idée d’une grève générale le 1 er juillet est lancée.
« Le 01/07/2013, le Brésil va s’arrêter », déclarent des messages diffusés sur Facebook et Twitter. Le mouvement Passe Livre (Libre Passage) de São Paulo, qui réclame la gratuité des transports publics et dénonce les dépenses faramineuses pour le Mondial, a annoncé, hier, sur sa page web, de « grandes actions » la semaine prochaine.
L’onde de choc des protestations brésiliennes a atteint Hollywood. L’acteur américain Brad Pitt soutient le peuple et renonce à assurer, aujourd’hui, à Rio, la promotion de son film « World War Z » en raison des événements en cours.
Reste que le cœur des Brésiliens balance, à l’image des grandes gloires du foot brésilien, comme Ronaldo ou Romario. Entre les critiques et leur amour viscéral pour le football, ils sont 67 % (contre 29 %) à approuver le principe de l’organisation au Brésil du Mondial 2014, Coupe du monde de football que la Seleção a remporté cinq fois.
Les Français se sont massivement convertis aux réseaux sociaux
Par Benjamin Ferran, Service infographie du Figaro
INFOGRAPHIE - Près de 80 % de nos concitoyens internautes sont inscrits à au moins un réseau social. Ils s'y connectent à tous les moments pour garder le contact avec leurs proches, grâce au mobile.
Les Français ne s'en lassent pas. Avec les années qui passent, les réseaux sociaux sont devenus l'une de leurs principales occupations sur Internet. Selon une étude Médiamétrie publiée lundi, 79 % des internautes sont désormais inscrits à l'un de ces sites, soit 32 millions de personnes. C'est 2 millions de plus qu'il y a un an. «Les réseaux sociaux sont devenus un phénomène de masse», confirme Laurent Battais, directeur exécutif au sein de l'institut d'études.
Alors que les réseaux sociaux ont d'abord prospéré chez les étudiants, les distinctions d'âge et de catégories sociales se sont estompées. Les internautes français de plus de 55 ans représentent plus de 30 % de l'audience de ces sites en France, autant que les 15 à 34 ans. Ils y viennent souvent pour retrouver leur famille et renouer des liens avec leurs amis et se laissent ensuite prendre au jeu.
En France, Facebook reste, de loin, le plus prisé. La notoriété du site de Mark Zuckerberg culmine à 93 % parmi les internautes, devant Twitter (70 %) et LinkedIn (16 %). D'autres sites parviennent cependant à exister dans l'ombre du géant américain, puisque les internautes français sont inscrits en moyenne à deux réseaux sociaux. Près de 10 % d'entre eux sont présents sur 4 sites ou davantage.
Chaque réseau social a en fait construit une sphère d'influence. «On peut être inscrit sur trois réseaux pour trois raisons bien particulières», explique Laurent Battais. Sur Facebook, plus de 9 membres sur 10 sont en contact avec des amis, et plus de 8 sur 10 avec des parents. Twitter et Google + sont prisés pour suivre l'actualité de marques et de célébrités. Enfin, Viadeo ou LinkedIn le sont pour les contacts professionnels.
Mieux, près des deux tiers des inscrits à un réseau social s'y connectent maintenant au moins une fois par jour. Ils se montrent les plus assidus à leur domicile (69 %), mais profitent souvent de la moindre occasion pour garder le contact avec leurs amis depuis leur smartphone. L'application Facebook est ouverte quatorze fois par jour en moyenne, selon l'institut d'études américain IDC, et même près de 18 fois le week-end. Quelque 9 % des visiteurs français de Facebook se connectent uniquement depuis un portable.
Tous les internautes français seront-ils inscrits un jour à un réseau social? Il reste de solides réticences. Ceux qui renâclent disent ne pas voir l'utilité de ces sites et n'ont pas envie de s'exposer. Beaucoup d'entre eux évoquent aussi des craintes pour leurs données personnelles, malgré les efforts de pédagogie des réseaux sociaux en la matière.
En France, Facebook reste, de loin, le plus prisé. La notoriété du site de Mark Zuckerberg culmine à 93 % parmi les internautes, devant Twitter (70 %) et LinkedIn (16 %). D'autres sites parviennent cependant à exister dans l'ombre du géant américain, puisque les internautes français sont inscrits en moyenne à deux réseaux sociaux. Près de 10 % d'entre eux sont présents sur 4 sites ou davantage.
Chaque réseau social a en fait construit une sphère d'influence. «On peut être inscrit sur trois réseaux pour trois raisons bien particulières», explique Laurent Battais. Sur Facebook, plus de 9 membres sur 10 sont en contact avec des amis, et plus de 8 sur 10 avec des parents. Twitter et Google + sont prisés pour suivre l'actualité de marques et de célébrités. Enfin, Viadeo ou LinkedIn le sont pour les contacts professionnels.
5 heures par mois sur Facebook
Les plus jeunes ont tendance se réfugier sur d'autres sites plus récents pour continuer à discuter entre eux. Ils ne composent plus que 23 % de l'audience de Facebook, contre 38 % sur Tumblr, récemment racheté par Yahoo!. Médiamétrie n'observe toutefois pas de désaffection nette de Facebook, comme cela se produit aux États-Unis. Le site a diversifié ses usages, se positionnant sur la plupart des activités incontournables d'Internet. On y vient pour partager des photos et des vidéos, lire des informations, envoyer des messages privés, suivre l'activité de marques et jouer. Aussi, l'intérêt des Français pour les réseaux sociaux ne faiblit pas, même pour les inscrits de la première heure. Les internautes restent plus de cinq heures par mois en moyenne sur Facebook, contre deux heures sur Google +.Mieux, près des deux tiers des inscrits à un réseau social s'y connectent maintenant au moins une fois par jour. Ils se montrent les plus assidus à leur domicile (69 %), mais profitent souvent de la moindre occasion pour garder le contact avec leurs amis depuis leur smartphone. L'application Facebook est ouverte quatorze fois par jour en moyenne, selon l'institut d'études américain IDC, et même près de 18 fois le week-end. Quelque 9 % des visiteurs français de Facebook se connectent uniquement depuis un portable.
Tous les internautes français seront-ils inscrits un jour à un réseau social? Il reste de solides réticences. Ceux qui renâclent disent ne pas voir l'utilité de ces sites et n'ont pas envie de s'exposer. Beaucoup d'entre eux évoquent aussi des craintes pour leurs données personnelles, malgré les efforts de pédagogie des réseaux sociaux en la matière.
Un étang meurtrier pour des enfants ballottés
Des policiers près de l'étang où sont tombés des enfants, à Saint-Ouen-l'Aumône le 22 juin 2013. (Photo Miguel Medina. AFP)
Drame. Issus de familles précaires logées à l’hôtel, deux gamins sont morts et deux sont dans un état critique.
Libération
Il n’y a pas de bel endroit pour mourir, mais celui-là l’est à peine pour vivre. Bien qu’entièrement rénové», comme l’annonce le grand panneau planté devant le 11, avenue de la Mare, le Inn Hôtel, ses murs orange et verts et sa moquette synthétique, est noyé au milieu de la zone d’activités les Béthunes. On est à deux ou trois kilomètres du centre de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), dans une sorte de «non-ville» au nord de Paris.
Cette immense zone abrite des dizaines d’entrepôts et de petits bâtiments, remplis de sociétés ou de bureaux de salariés indépendants (avocats, experts-comptables…). Le week-end tout s’arrête et l’absence de véhicules permet d’entendre les grenouilles coassant dans l’étang situé juste derrière l’Inn Hôtel, et ses chambres à 55 euros la nuitée, dont certaines accueillent des familles précaires envoyées dans l’établissement par le Samu social.
Chaise bébé. C’est dans cet étang à l’eau trouble que cinq enfants, âgés de 3 à 8 ans, sont tombés samedi après-midi. Aucun ne savait nager. Deux sont morts, deux autres étaient hier dans un état critique, seule une fillette est hors de danger. «Nous n’avons pas de témoin direct de la scène, l’enquête ne fait que commencer», a indiqué Erick Maurel, le procureur adjoint de Pontoise.
«Nos salles ouvrent sur le bois et le lac, l’endroit rêvé pour la concentration», vante la brochure de l’établissement qui accueille aussi de nombreux séminaires. Mais l’étang est surtout un lieu prisé des enfants. Malgré les boîtes de 1664, les flacons de vodka et de whisky, et même une chaise haute rose pour bébé qui y flottent, les gamins aiment jeter dans l’eau des branches et des pierres, histoire de tuer le temps. Sylviana, 29 ans, vit dans une caravane à quelques mètres de l’hôtel, elle confirme que «les enfants sont souvent tout seuls, sans adultes». De fait, sur le parking de l’Inn, à deux pas de la société MT Nettoyage, un gamin enchaîne les tours à vélo.
Sur un versant de l’étang, une barrière en bois protège l’accès, même si entre deux bosquets une trouée permet d’accéder facilement à l’eau. Sur l’autre berge, en revanche, aucune protection n’existe. Notamment au pied d’un accès herbeux pentu. Hier, en début d’après-midi, sous une pluie fine, deux jeunes garçons tentaient de reconstituer la scène avec deux hommes, sans doute avocats ou représentants des assurances. Les enfants ont longuement mimé les gestes de plongeon, les bras bien tendus en avant, pour raconter comment, samedi, après la chute du premier, les autres ont tenté de le sauver. Un autre gamin témoin du drame a foncé vers l’hôtel pour donner l’alerte.
Mères isolées. Des vigiles surveillant la zone d’activités ont à leur tour plongé dans l’eau, peu profonde, pour en ressortir des victimes déjà en arrêt cardiaque et vite évacuées vers plusieurs hôpitaux. Les cinq enfants, issus de trois familles africaines, vivaient depuis quelques jours avec leurs mères isolées au Inn Hôtel, au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Un scénario tristement banal en Ile-de-France qui concentre la majorité des migrants arrivant dans le pays et survivant sans logement ni travail. Plusieurs études récentes sur les phénomènes migratoires ont d’ailleurs démontré que les femmes seules sont de plus en plus nombreuses.
«Tout type d’événementiel», indique aussi le panneau devant l’Inn Hôtel. Alors hier midi il y avait un mariage, dont les invités foulaient un tapis rouge froissé et tâché. Même s’il y a des endroits plus beaux pour se marier, la vie continue.
Cette immense zone abrite des dizaines d’entrepôts et de petits bâtiments, remplis de sociétés ou de bureaux de salariés indépendants (avocats, experts-comptables…). Le week-end tout s’arrête et l’absence de véhicules permet d’entendre les grenouilles coassant dans l’étang situé juste derrière l’Inn Hôtel, et ses chambres à 55 euros la nuitée, dont certaines accueillent des familles précaires envoyées dans l’établissement par le Samu social.
Chaise bébé. C’est dans cet étang à l’eau trouble que cinq enfants, âgés de 3 à 8 ans, sont tombés samedi après-midi. Aucun ne savait nager. Deux sont morts, deux autres étaient hier dans un état critique, seule une fillette est hors de danger. «Nous n’avons pas de témoin direct de la scène, l’enquête ne fait que commencer», a indiqué Erick Maurel, le procureur adjoint de Pontoise.
«Nos salles ouvrent sur le bois et le lac, l’endroit rêvé pour la concentration», vante la brochure de l’établissement qui accueille aussi de nombreux séminaires. Mais l’étang est surtout un lieu prisé des enfants. Malgré les boîtes de 1664, les flacons de vodka et de whisky, et même une chaise haute rose pour bébé qui y flottent, les gamins aiment jeter dans l’eau des branches et des pierres, histoire de tuer le temps. Sylviana, 29 ans, vit dans une caravane à quelques mètres de l’hôtel, elle confirme que «les enfants sont souvent tout seuls, sans adultes». De fait, sur le parking de l’Inn, à deux pas de la société MT Nettoyage, un gamin enchaîne les tours à vélo.
Sur un versant de l’étang, une barrière en bois protège l’accès, même si entre deux bosquets une trouée permet d’accéder facilement à l’eau. Sur l’autre berge, en revanche, aucune protection n’existe. Notamment au pied d’un accès herbeux pentu. Hier, en début d’après-midi, sous une pluie fine, deux jeunes garçons tentaient de reconstituer la scène avec deux hommes, sans doute avocats ou représentants des assurances. Les enfants ont longuement mimé les gestes de plongeon, les bras bien tendus en avant, pour raconter comment, samedi, après la chute du premier, les autres ont tenté de le sauver. Un autre gamin témoin du drame a foncé vers l’hôtel pour donner l’alerte.
Mères isolées. Des vigiles surveillant la zone d’activités ont à leur tour plongé dans l’eau, peu profonde, pour en ressortir des victimes déjà en arrêt cardiaque et vite évacuées vers plusieurs hôpitaux. Les cinq enfants, issus de trois familles africaines, vivaient depuis quelques jours avec leurs mères isolées au Inn Hôtel, au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Un scénario tristement banal en Ile-de-France qui concentre la majorité des migrants arrivant dans le pays et survivant sans logement ni travail. Plusieurs études récentes sur les phénomènes migratoires ont d’ailleurs démontré que les femmes seules sont de plus en plus nombreuses.
«Tout type d’événementiel», indique aussi le panneau devant l’Inn Hôtel. Alors hier midi il y avait un mariage, dont les invités foulaient un tapis rouge froissé et tâché. Même s’il y a des endroits plus beaux pour se marier, la vie continue.
Grande-Bretagne: explosion d'une petite bombe près d'une mosquée
La police britannique a annoncé dimanche qu'une petite bombe rudimentaire avait explosé vendredi près d'une mosquée des environs de Birmingham (centre de l'Angleterre), sans faire ni victimes ni dégâts importants, et a indiqué qu'une enquête était en cours.
La découverte des débris de l'engin avait entraîné l'évacuation par précaution de 150 personnes de leurs habitations.
La police des West Midlands a confirmé qu'une détonation que les résidents des environs de la mosquée Aisha de Walsall avaient entendue vendredi correspondait à l'explosion de la bombe.
La police a précisé qu'il s'agissait d'un acte de nature criminelle visant la communauté musulmane. "Nous prenons cette affaire tout à fait au sérieux. Une enquête est en cours", a déclaré le commissaire adjoint Sharon Rowe.
"J'ai fait appel à tous les moyens dont nous disposons, y compris à l'unité de lutte contre le terrorisme des West Midlands, dont des experts participent à l'enquête", a-t-elle dit.
"Des enquêteurs spécialisés ont travaillé toute la journée sur l'affaire et nous n'écartons aucune éventualité. Mais nous sommes convaincus qu'il s'agit d'une action haineuse" a-t-il ajouté.
"Personne n'a été blessé dans l'explosion et les dégâts sont minimes", a-t-il indiqué.
Les forces de l'ordre ont été appelées samedi soir à l'adresse du lieu de culte, dans la ville de Walsall, au nord de Birmingham, après la découverte des débris de la bombe. Elles ont ordonné dans les premières heures de dimanche l'évacuation des 40 habitations entourant la mosquée et où vivent quelque 150 habitants.
Un cordon de sécurité a été mis en place autour de la mosquée Aisha.
"Nous avons d'excellentes relations avec la population locale et nous n'avons jamais eu aucun problème dans notre mosquée", a indiqué un porte-parole de la mosquée Aisha, Ziaul Haq.
La police locale a précisé avoir augmenté les patrouilles dans cette zone et autour de tous les lieux de prière, "afin de rassurer ceux qui pourraient s'inquiéter".
Le Royaume-Uni a connu ces dernières semaines une augmentation des incidents contre les musulmans, depuis le meurtre du soldat Lee Rigby, poignardé en pleine rue à Londres le 22 mai par des hommes soupçonnés d'être des islamistes.
La police des West Midlands a confirmé qu'une détonation que les résidents des environs de la mosquée Aisha de Walsall avaient entendue vendredi correspondait à l'explosion de la bombe.
La police a précisé qu'il s'agissait d'un acte de nature criminelle visant la communauté musulmane. "Nous prenons cette affaire tout à fait au sérieux. Une enquête est en cours", a déclaré le commissaire adjoint Sharon Rowe.
"J'ai fait appel à tous les moyens dont nous disposons, y compris à l'unité de lutte contre le terrorisme des West Midlands, dont des experts participent à l'enquête", a-t-elle dit.
"Des enquêteurs spécialisés ont travaillé toute la journée sur l'affaire et nous n'écartons aucune éventualité. Mais nous sommes convaincus qu'il s'agit d'une action haineuse" a-t-il ajouté.
"Personne n'a été blessé dans l'explosion et les dégâts sont minimes", a-t-il indiqué.
Les forces de l'ordre ont été appelées samedi soir à l'adresse du lieu de culte, dans la ville de Walsall, au nord de Birmingham, après la découverte des débris de la bombe. Elles ont ordonné dans les premières heures de dimanche l'évacuation des 40 habitations entourant la mosquée et où vivent quelque 150 habitants.
Un cordon de sécurité a été mis en place autour de la mosquée Aisha.
"Nous avons d'excellentes relations avec la population locale et nous n'avons jamais eu aucun problème dans notre mosquée", a indiqué un porte-parole de la mosquée Aisha, Ziaul Haq.
La police locale a précisé avoir augmenté les patrouilles dans cette zone et autour de tous les lieux de prière, "afin de rassurer ceux qui pourraient s'inquiéter".
Le Royaume-Uni a connu ces dernières semaines une augmentation des incidents contre les musulmans, depuis le meurtre du soldat Lee Rigby, poignardé en pleine rue à Londres le 22 mai par des hommes soupçonnés d'être des islamistes.
DIVERS
Monténégro : 16 tués et 31 blessés dans un accident d'autocar
Un accident de car a fait 16 morts et 31 blessés au Monténégro dimanche. Un bilan qui pourrait s'alourdir.
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Seize personnes de nationalité roumaine sont mortes et 31 autres ont été blessées au Monténégro, lorsque l'autocar qui les transportait a versé dimanche dans un ravin, a rapporté la télévision d'État monténégrine RTCG, citant la police.
L'accident s'est produit à Grlo, sur une route montagneuse à une trentaine de kilomètres au nord de Podgorica, la capitale.
L'accident s'est produit à Grlo, sur une route montagneuse à une trentaine de kilomètres au nord de Podgorica, la capitale.
Des dizaines de secouristes continuaient dimanche soir à tenter de sortir d'autres passagers de la carcasse de l'autocar dans cet endroit particulièrement difficile d'accès. Les blessés ont été hospitalisés à Podgorica. Des dizaines de citoyens de la capitale monténégrine faisaient la queue pour faire des dons de sang. «La plupart des blessés souffrent de blessures très graves», a confié un médecin d'un hôpital de Podgorica, Vladimir Dobricanin.
Une chute de 40 mètres
Le Premier ministre monténégrin Milo Djukanovic s'est rendu à l'hôpital pour rendre visite aux blessés. Un garçon monténégrin âgé de 12 ans qui marchait près de la route et a été accroché par le véhicule avant sa chute a également été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger, selon la RTCG.
L'autocar qui, selon le témoignage d'un survivant à la RTCG, se rendait à Tivat, sur la côte monténégrine, a dérapé sur un pont à Zdijelo, près du monastère de Moraca, et a fait une chute d'une quarantaine de mètres.
Une chute de 40 mètres
Le Premier ministre monténégrin Milo Djukanovic s'est rendu à l'hôpital pour rendre visite aux blessés. Un garçon monténégrin âgé de 12 ans qui marchait près de la route et a été accroché par le véhicule avant sa chute a également été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger, selon la RTCG.
L'autocar qui, selon le témoignage d'un survivant à la RTCG, se rendait à Tivat, sur la côte monténégrine, a dérapé sur un pont à Zdijelo, près du monastère de Moraca, et a fait une chute d'une quarantaine de mètres.
Les opérations de secours extrêmement compliquées Selon des témoins, l'autocar a percuté la glissière de sécurité du pont à la sortie d'un tunnel et est tombé dans le ravin vers 17 heures (heure française). La pente à cet endroit est très abrupte et couverte de forêt et la carcasse du véhicule est quasi-invisible depuis le pont. Les sauveteurs sont descendus le long d'une corde jusqu'à la carcasse de l'autocar remontant péniblement les civières avec les blessés l'une après l'autre.
Un hélicoptère de la police monténégrine est engagé dans les opérations de secours qui sont extrêmement compliquées, a indiqué Zeljko Darmanovic, un responsable des services de secours, expliquant qu'un très grand rocher s'était décroché pour s'abattre sur l'autocar après sa chute.
Une route particulièrement dangereuse
La route menant de la frontière entre le Monténégro et la Serbie à Podgorica et la côte adriatique monténégrine est étroite et particulièrement dangereuse. Elle est à l'origine de fréquents accidents de circulation. Le trafic est particulièrement dense pendant la saison touristique sur cette route qui longe le canyon de la rivière Moraca à l'endroit où s'est produit l'accident.
En 2006, un train qui circulait sur un chemin de fer parallèle à cette route, avait déraillé près de la localité de Bioca, qui se trouve non loin de Grlo. L'accident avait fait 47 morts.
Un an après avoir franchi les chutes du Niagara, le funambule américain Nik Wallenda a de nouveau réalisé un exploit en devenant le premier homme à traverser le Grand Canyon, à 450 mètres de hauteur, sans filet ni harnais de sécurité. Pendant 22 minutes et 54 secondes, le casse-cou de 34 ans a dû lutter contre des vents plus puissants que prévu pour gagner l'autre côté, au-dessus de la rivière Little Colorado, dans l'Arizona.
"Vous n'imaginez pas à quel point mes bras sont douloureux", a-t-il déclaré, alors qu'il serrait dans ses bras sa femme et ses enfants après la traversée. Grâce à des caméras qui permettaient aux internautes de sélectionner la vue depuis sa poitrine ou ses pieds, l'évènement était retransmis à la télévision et sur internet avec un décalage de plusieurs secondes de façon à pouvoir interrompre la diffusion en cas de catastrophe.
"Je n'ai pas peur de la mort", assurait Nik Wallenda à quelques jours de l'échéance, tout en précisant qu'il préfèrerait mourir centenaire, "dans un lit à côté de ma femme". Pendant les 25 minutes de la traversée des chutes du Niagara, le très croyant Nik Wallenda priait à haute voix. "J'ai confiance dans mes capacités. Mais c'est au mental que je dois faire très attention. C'est un grand défi de participer à un événement comme celui-ci, c'est mondial, et cela a vraiment une influence sur mon mental", explique-t-il.
"EXTRÊMEMENT LUCRATIF"
Le funambule marche sur des fils depuis qu'il a deux ans, une tradition familiale depuis sept générations. Son grand-père en est mort à 73 ans, en 1978, après une chute à Porto Rico. Un de ses aïeuls a aussi été tué après avoir rebondi sur un filet de sécurité, dans le vide – un accident qui montre, selon Wallenda, que la sécurité réside d'abord dans l'entraînement et la préparation.
Lui, décroche son premier record du monde en participant à une pyramide de huit personnes sur un fil au Japon. En 2008, pour une émission de télévision, il parcourt à vélo un câble tendu entre une grue et le toit d'un immeuble à Newark, près de New York. Niagara fut son septième record du monde.
"C'est extrêmement lucratif, plus que je n'en ai jamais rêvé. L'université des enfants est payée et j'économise pour ma retraite", se félicite l'acrobate, qui ne révèle pas le montant de son contrat avec la chaîne américaine Discovery. Internet et les nouvelles technologies lui permettent de diffuser ses exploits en direct auprès de millions de spectateurs, et de relancer cet art du cirque un temps menacé de déclin.
Après le Grand Canyon, Nik Wallenda entend continuer jusqu'à 50 ans: "les Pyramides d'Egypte, la Tour Eiffel. Il y a plein d'endroits à travers le monde où je voudrais marcher". Il se compare volontiers au Français Philippe Petit, qui avait marché sans autorisation entre les tours jumelles de New York en 1974. Basé en Floride, l'aventurier rend également grâce à sa famille. Ses trois enfants, âgés de 15, 12 et 10 ans, qui ont assisté à sa traversée sont funambules mais aucun ne prévoit, pour l'instant, d'en faire un métier.
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