HUMOUR......ENCORE QUE.....
POLITIQUE
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BRESIL. 1 million de manifestants dans la rue, 1 mort
Le mouvement prend de l'ampleur dans tout le pays. Dilma Rousseff a convoqué une réunion de crise.
La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a convoqué une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, vendredi 21 juin, au lendemain d'une journée historique de manifestations dans le pays, selon les sites des trois principaux journaux brésiliens.
Cette réunion, qui n'a pu immédiatement être confirmée par l'AFP auprès de la présidence, aura lieu à 09h30 (14h30) à Brasilia, selon les sites de O'Globo, Folha de Sao Paulo et O Estado de Sao Paulo.
Le ministre de la Justice, Eduardo Cardoso, participera notamment à la réunion, selon le site de la Folha, assurant que les autorités de Brasilia ont été "effrayées" et "choquées" par l'attaque du ministère des Affaires étrangères dans la soirée de jeudi par un groupe de manifestants, repoussée de justesse par la police.
Selon la Folha, les participants évalueront la situation, les slogans et revendications des manifestants, ainsi que l'opportunité d'une adresse radiotélévisée de Dilma Rousseff à un pays en révolte.
Les services de la présidence avaient annoncé plus tôt dans la soirée que la présidente avait décidé d'annuler une visite d'Etat prévue au Japon du 26 au 28 juin, "en raison des événements actuels".
- Ribeiro Preto, dans l'Etat de Sao Paulo (sud-est), un manifestant de 18 ans est mort renversé par une voiture, a annoncé la police.
D'après la presse locale, le véhicule a tenté de contourner un groupe de manifestants qui bloquaient une rue et a renversé trois personnes, dont la victime.
- Rio de Janeiro (sud-est), où plus de 300.000 personnes ont manifesté, des heurts violents ont éclaté devant la mairie entre un groupe de manifestants radicaux et la police qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au moins 62 personnes ont été blessées dont un journaliste de la TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc.
Des manifestants ont brisé des vitrines, pillé au moins un magasin d'électroménagers et une grande confusion a régné tout la soirée.
- Brasilia (centre), des manifestants ont attaqué le ministère des Affaires étrangères d'où ils ont été refoulés de justesse par la police. Un groupe de manifestants a réussi à briser une des portes vitrées d'entrée du bâtiment officiel et a été empêché in extremis d'y pénétrer par la police. 55 fenêtres ont été brisées ainsi qu'un vitrail de la cathédrale projetée par Oscar Niemeyer. 35 manifestants ont été blessés dont trois gravement.
- Vitoria (sud-est), un groupe de manifestants a détruit les cabines de péage d'un pont qui relie la ville à sa voisine. Devant le tribunal de Justice, le bataillon de choc a dû intervenir avec des gaz lacrymogènes pour disperser un groupe radical.
- Salvador de Bahia (nord-est), théâtre de la première manifestation dans l'après-midi, des affrontements violents ont également éclaté entre une partie des 20.000 manifestants et les policiers.
Les manifestants ont incendié un bus et tiré des jets de pierres sur des minibus de la Fifa, organisatrice de la Coupe des Confédérations qui se dispute actuellement dans le pays et du Mondial dans un an.
- Belem (nord) a connu des affrontements entre policiers et manifestants refoulés par des gaz lacrymogènes, tout comme Campinas (Etat de Sao Paulo), où des manifestants ont lancé des pierres et cassé des vitres de la mairie. La garde municipale a réagi avec des gaz lacrymogènes et des sprays au poivre. Au moins sept personnes ont été blessées dont deux gardes et un journaliste.
Des affrontements police-manifestants ont également eu lieu à Porto Alegre (sud), berceau du Forum social mondial anti-Davos.
Ce mouvement de fronde sociale qui fait boule de neige depuis une dizaine de jours est animé par des jeunes, majoritairement issus de la classe moyenne qui rejettent farouchement toute étiquette politique ou syndicale.
Ils ont obtenu gain de cause cette semaine sur la revendication initiale qui avait servi de détonateur à cette fronde sans précédent, en obtenant des grandes villes du pays qu'elles annulent une récente augmentation de 7% du prix des transports en commun.
Mais rien ne semble augurer d'un essoufflement de ce mouvement qui se mobilise sur les réseaux sociaux, sans leaders forts avec qui négocier, ni de revendication très concrète.
Lundi, une première vague de manifestations de masse inédites en 21 ans avait réuni environ 250.000 personnes dans plusieurs grandes villes du pays, soit le quart de la marée humaine qui a envahi jeudi les rues du grand pays émergent d'Amérique latine.
Cette réunion, qui n'a pu immédiatement être confirmée par l'AFP auprès de la présidence, aura lieu à 09h30 (14h30) à Brasilia, selon les sites de O'Globo, Folha de Sao Paulo et O Estado de Sao Paulo.
Le ministre de la Justice, Eduardo Cardoso, participera notamment à la réunion, selon le site de la Folha, assurant que les autorités de Brasilia ont été "effrayées" et "choquées" par l'attaque du ministère des Affaires étrangères dans la soirée de jeudi par un groupe de manifestants, repoussée de justesse par la police.
Selon la Folha, les participants évalueront la situation, les slogans et revendications des manifestants, ainsi que l'opportunité d'une adresse radiotélévisée de Dilma Rousseff à un pays en révolte.
Les services de la présidence avaient annoncé plus tôt dans la soirée que la présidente avait décidé d'annuler une visite d'Etat prévue au Japon du 26 au 28 juin, "en raison des événements actuels".
11 milliards d'euros pour le Mondial
Plus d'un million de manifestants ont envahi jeudi soir les rues de plus de 80 villes du pays. Le bilan est lourd : un mort accidentel et des dizaines de blessés. Les revendications sont variées : des services publics dignes, contre la corruption de la classe politique, le tout sur fond de critiques contre les sommes colossales - 11 milliards d'euros - dépensées pour l'organisation du Mondial de football dans un an.- Ribeiro Preto, dans l'Etat de Sao Paulo (sud-est), un manifestant de 18 ans est mort renversé par une voiture, a annoncé la police.
D'après la presse locale, le véhicule a tenté de contourner un groupe de manifestants qui bloquaient une rue et a renversé trois personnes, dont la victime.
- Rio de Janeiro (sud-est), où plus de 300.000 personnes ont manifesté, des heurts violents ont éclaté devant la mairie entre un groupe de manifestants radicaux et la police qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au moins 62 personnes ont été blessées dont un journaliste de la TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc.
Des manifestants ont brisé des vitrines, pillé au moins un magasin d'électroménagers et une grande confusion a régné tout la soirée.
- Brasilia (centre), des manifestants ont attaqué le ministère des Affaires étrangères d'où ils ont été refoulés de justesse par la police. Un groupe de manifestants a réussi à briser une des portes vitrées d'entrée du bâtiment officiel et a été empêché in extremis d'y pénétrer par la police. 55 fenêtres ont été brisées ainsi qu'un vitrail de la cathédrale projetée par Oscar Niemeyer. 35 manifestants ont été blessés dont trois gravement.
- Vitoria (sud-est), un groupe de manifestants a détruit les cabines de péage d'un pont qui relie la ville à sa voisine. Devant le tribunal de Justice, le bataillon de choc a dû intervenir avec des gaz lacrymogènes pour disperser un groupe radical.
- Salvador de Bahia (nord-est), théâtre de la première manifestation dans l'après-midi, des affrontements violents ont également éclaté entre une partie des 20.000 manifestants et les policiers.
Les manifestants ont incendié un bus et tiré des jets de pierres sur des minibus de la Fifa, organisatrice de la Coupe des Confédérations qui se dispute actuellement dans le pays et du Mondial dans un an.
- Belem (nord) a connu des affrontements entre policiers et manifestants refoulés par des gaz lacrymogènes, tout comme Campinas (Etat de Sao Paulo), où des manifestants ont lancé des pierres et cassé des vitres de la mairie. La garde municipale a réagi avec des gaz lacrymogènes et des sprays au poivre. Au moins sept personnes ont été blessées dont deux gardes et un journaliste.
Des affrontements police-manifestants ont également eu lieu à Porto Alegre (sud), berceau du Forum social mondial anti-Davos.
Effet boule de neige
A Sao Paulo comme à Rio, les protestataires s'en sont pris, parfois violemment, à des militants de gauche syndicaux ou du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir, qui se sont fait arracher et brûler leurs drapeaux.Ce mouvement de fronde sociale qui fait boule de neige depuis une dizaine de jours est animé par des jeunes, majoritairement issus de la classe moyenne qui rejettent farouchement toute étiquette politique ou syndicale.
Ils ont obtenu gain de cause cette semaine sur la revendication initiale qui avait servi de détonateur à cette fronde sans précédent, en obtenant des grandes villes du pays qu'elles annulent une récente augmentation de 7% du prix des transports en commun.
Mais rien ne semble augurer d'un essoufflement de ce mouvement qui se mobilise sur les réseaux sociaux, sans leaders forts avec qui négocier, ni de revendication très concrète.
Lundi, une première vague de manifestations de masse inédites en 21 ans avait réuni environ 250.000 personnes dans plusieurs grandes villes du pays, soit le quart de la marée humaine qui a envahi jeudi les rues du grand pays émergent d'Amérique latine.
Brésil : les grands médias, cible des manifestants
Sao Paulo — Deux images illustrent le mécontentement contre la presse des manifestants qui défilent dans les rues du Brésil depuis plus de 10 jours : les huées contre une équipe de télévision de la chaîne Globo, la plus importante du pays, et un véhicule de TV Record incendié.Des milliers de manifestants se sont mis à siffler mardi à Sao Paulo lorsqu'un orateur a mentionné Globo dans une harangue contre les médias.
"Globo déforme toujours les faits et tente de nuire aux manifestants, en se focalisant sur les actes de vandalisme et la violence quand la majorité des manifestants sont pacifiques", a expliqué à l'AFP Leitane Luranque, une contestataire. "En plus, ils sous-estiment toujours le nombre de manifestants", a-t-elle assuré.
Les inscriptions visibles sur les murs après le passage des cortèges témoignent de la violence du ressentiment contre cette chaîne de télévision, qui fait partie de l'influent groupe de presse détenant également le journal O Globo.
A tel point que les employés de Globo ne portent plus aucun signe permettant de les identifier comme des salariés du groupe, afin d'éviter toute agression dans ces plus grosses mobilisations que le pays ait connues depuis plus de 20 ans.
Le journaliste Caco Barcellos, de TV Globo, a été encerclé et conspué par une centaine de manifestants qui ont tenté de l'expulser d'un cortège à Sao Paulo, aux cris de "manipulateur".
"La seule fois où on m'a interdit de travailler, c'était pendant la dictature et sous la torture", a-t-il commenté après coup.
Mardi soir, un groupe de manifestants s'est détaché de la marche réunissant 50.000 personnes, selon la police, puis, face à la mairie, il s'en est pris à une camionnette de la télévision Record, visée par des pierres, qu'ils ont ensuite tenter de renverser. Les employés ont pris la fuite et le véhicule a été incendié.
Dans un communiqué, la chaîne de télévision a mis en cause "une minorité de vandales", mais sans s'en prendre à la majorité de manifestants.
Interrogé par l'AFP, le président de la Fédération nationale des journalistes (Fenaj), Celso Schröder, a mis en garde contre le "danger" de la violence envers la presse, tant de la part des manifestants que de la police.
Un dizaine de journalistes ont été blessés la semaine dernière à Sao Paulo, où la police a été mise en cause pour la violence de ses interventions.
"Ce qui s'est passé avec des manifestants qui ont mis la feu à la camionnette apparaît comme une posture autoritaire qui répète les mêmes schémas que la police", a-t-il estimé.
"On ne peut pas assimiler les journalistes aux entreprises pour lesquelles ils travaillent. Il n'y a pas de doute qu'il existe une forte concentration des médias au Brésil et cela fait que les entreprises jouent un rôle politique, mais il faut distinguer les journalistes des entreprises", a-t-il plaidé.
"Aussi critiques que nous soyons sur le comportement des médias, nous ne pouvons pas permettre que des attaques mettent en danger la vie des journalistes", a ajouté ce professionnel.
Facebook, Twitter, Youtube ou Instagram ont été les grands alliés des protestataires. Les convocations aux défilés se font par ces sites, où des milliers de personnes commentent, soutiennent, critiquent, téléchargent des photos et partagent des informations.
Les manifestants sont pour la plupart des jeunes de l'ère Internet, qui bien souvent ont plus confiance dans ce qu'ils trouvent sur les réseaux sociaux que dans les médias traditionnels.
"Nous n'avons plus besoin des médias traditionnels +mainstream+. Maintenant, nous avons les réseaux sociaux et les médias ne peuvent plus bâillonner le peuple", affirme à l'AFP Rogerio, 22 ans, rencontré lors d'une manifestation devant le stade Maracana de Rio.
"J'ai marché six heures dans la manifestation de lundi (la semaine dernière) et il devait y avoir au moins 200.000 personnes dans la rue, mais la presse a parlé de 65.000" personnes, se plaint pour sa part Givanildo Manoel, à Sao Paulo.
Mardi soir, deux journalistes couvraient les violences près de la mairie de Sao Paulo. Ils travaillaient pour Veja, un hebdomadaire conservateur : "Mais ne le dis pas trop fort, ici, il vaut mieux ne pas dire d'où nous sommes", recommandent-ils à la journaliste de l'AFP
Moscou déroule le tapis rouge devant Marine Le Pen
Par Emmanuel Grynszpan
Le pouvoir russe voit en la présidente du FN, une personnalité prometteuse et partageant les mêmes valeurs.
Marine Le Pen n'a pas eu l'honneur, comme Gérard Depardieu, d'être reçue en personne par Vladimir Poutine. Elle a toutefois été accueillie par l'un des plus proches alliés du président, Sergueï Narychkine. La présidente du Front national a longuement discuté mercredi avec le président de la Douma, la Chambre basse du Parlement, ainsi qu'avec Alexeï Pouchkov, qui dirige le comité des affaires internationales de la Douma. À l'issue de cette rencontre, Marine Le Pen a été sollicitée par les médias du pouvoir, qui ont offert une large couverture à sa première visite en Russie.
S'adressant à ces derniers, la présidente du Front national a pris des accents de représentante officielle de la France: «C'est ma première visite en Russie. J'espère qu'elle resserrera les liens entre nos deux pays.» D'un caractère très réservé, Sergueï Narychkine a tout d'abord complimenté son invitée: «Vous êtes bien connue en Russie et vous êtes une personnalité politique respectée», se dépêchant de généraliser sur le mode: «Nous considérons la France comme l'un des principaux partenaires stratégiques de la Russie en Europe et dans le monde. Nous suivons les décisions prises par le nouveau gouvernement (français), et qui sont souvent perçues de manière diverse par la société. Nous observons les développements avec intérêt, et nous en tirons des conclusions.» Sergueï Narychkine s'est bien gardé de préciser lesquelles.
La suite des échanges s'est faite derrière des portes closes. Marine Le Pen a rapporté deux thèmes évoqués avec Sergueï Narychkine: la Syrie et le mariage homosexuel. Elle en a profité pour souligner que son parti est le «seul mouvement politique français à s'être opposé à toute intervention en Syrie».
L'expert note cependant qu'il ne faut pas surestimer la convergence idéologique. «Vladimir Poutine n'a pas besoin d'idéologie, car son pouvoir n'est pas basé sur des élections démocratiques. Il s'agit simplement d'exploiter des thèmes populistes et de recueillir l'expérience de partis qui exploitent ces mêmes thèmes.»
À l'inverse, le politologue Dmitri Orechkine voit plus qu'une collusion d'intérêts opportunistes. Il note que Sergueï Narychkine est un général du KGB et du FSB (sécurité de l'État), qui porte une grande attention aux questions géostratégiques. «Le pouvoir se tourne vers des valeurs nationalistes et agressives, d'où un rapprochement avec Marine Le Pen. Le Parlement se concentre sur des problématiques populistes et le rejet de l'immigration», explique-t-il.
De ses échanges avec les idéologues du Kremlin, Dmitri Orechkine retient qu'ils sont «sincèrement convaincus d'un basculement de l'opinion publique occidentale vers un paradigme nationaliste aux dépens du libéralisme et du multiculturalisme. Ils voient dans Marine Le Pen une personnalité prometteuse qui va profiter de la montée du racisme. Et si elle ne parvient pas à ses fins, cela n'aura rien coûté d'avoir tissé des liens avec elle.»
S'adressant à ces derniers, la présidente du Front national a pris des accents de représentante officielle de la France: «C'est ma première visite en Russie. J'espère qu'elle resserrera les liens entre nos deux pays.» D'un caractère très réservé, Sergueï Narychkine a tout d'abord complimenté son invitée: «Vous êtes bien connue en Russie et vous êtes une personnalité politique respectée», se dépêchant de généraliser sur le mode: «Nous considérons la France comme l'un des principaux partenaires stratégiques de la Russie en Europe et dans le monde. Nous suivons les décisions prises par le nouveau gouvernement (français), et qui sont souvent perçues de manière diverse par la société. Nous observons les développements avec intérêt, et nous en tirons des conclusions.» Sergueï Narychkine s'est bien gardé de préciser lesquelles.
La suite des échanges s'est faite derrière des portes closes. Marine Le Pen a rapporté deux thèmes évoqués avec Sergueï Narychkine: la Syrie et le mariage homosexuel. Elle en a profité pour souligner que son parti est le «seul mouvement politique français à s'être opposé à toute intervention en Syrie».
Une collusion d'intérêts opportunistes
Les observateurs s'accordent à souligner le caractère exceptionnel de l'accueil réservé à Marine Le Pen. Un camouflet à François Hollande? «Non, c'est surtout pour l'audience domestique», estime Alexandre Verkhovski, directeur de Sova, observatoire des extrémismes. «C'est une manière de montrer aux Russes que les lois qui sont votées ici sont défendues aussi par des mouvements politiques européens.»L'expert note cependant qu'il ne faut pas surestimer la convergence idéologique. «Vladimir Poutine n'a pas besoin d'idéologie, car son pouvoir n'est pas basé sur des élections démocratiques. Il s'agit simplement d'exploiter des thèmes populistes et de recueillir l'expérience de partis qui exploitent ces mêmes thèmes.»
À l'inverse, le politologue Dmitri Orechkine voit plus qu'une collusion d'intérêts opportunistes. Il note que Sergueï Narychkine est un général du KGB et du FSB (sécurité de l'État), qui porte une grande attention aux questions géostratégiques. «Le pouvoir se tourne vers des valeurs nationalistes et agressives, d'où un rapprochement avec Marine Le Pen. Le Parlement se concentre sur des problématiques populistes et le rejet de l'immigration», explique-t-il.
De ses échanges avec les idéologues du Kremlin, Dmitri Orechkine retient qu'ils sont «sincèrement convaincus d'un basculement de l'opinion publique occidentale vers un paradigme nationaliste aux dépens du libéralisme et du multiculturalisme. Ils voient dans Marine Le Pen une personnalité prometteuse qui va profiter de la montée du racisme. Et si elle ne parvient pas à ses fins, cela n'aura rien coûté d'avoir tissé des liens avec elle.»
ECONOMIE
La Grèce inquiète à nouveau les Européens
L’instabilité qui mine la coalition gouvernementale à Athènes fait peser une menace sur les promesses de réformes faites à la zone euro.
Olli Rehn, le Commissaire aux affaires économiques, a expliqué jeudi soir qu’il rêverait «d’avoir une conférence de presse ou un été où l’on ne parlerait pas de la crise grecque». Une tirade qui ressemble à un vœux pieu. La Grèce s’est ré-invitée hier au menu des discussions des ministres des Finances de la zone euro, alors que la coalition gouvernementale à Athènes a semblé vaciller toute la soirée à cause de la réforme de l’audiovisuel. «J’en appelle au sens des responsabilités des dirigeants politiques grecs pour le bien de la Grèce et de l’Europe», a plaidé Olli Rehn à l’issue de la réunion qui s’est tenue à Luxembourg. Le président de l’Eurogroupe et ministre des Finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, n’a pas voulu en rajouter, disant «comprendre parfaitement que la situation politique en Grèce (était) difficile».
Visiblement, cette instabilité commence à inquiéter sérieusement les grands argentiers de la zone euro. Pierre Moscovici, le ministre français des Finances, a assuré que la discussion entre la Grèce et ses partenaires avait été «très sereine». Mais dans le même temps, Jeroen Dijsselbloem a répété plusieurs fois lors de sa conférence, qu’il était capital que le gouvernement grec finalise ses discussions avec ses bailleurs de fonds de la Troïka (FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne), actuellement en mission d’évaluation à Athènes pour juger des progrès des réformes promises à la zone euro. A l’issue de cette mission, «nous ferons le point sur les progrès», et cela devrait avoir lieu «à temps pour prendre une décision en juillet sur le déboursement de la prochaine tranche d’aide à la Grèce», a expliqué le dirigeant néerlandais. Celui-ci jure qu’il n’y a pas de problème de financement immédiat pour la Grèce, mais demande en même temps à Athènes de «faire tout son possible pour permettre le déboursement de la prochaine tranche d’aide».
Les derniers soubresauts de la situation politique en Grèce ont fait ressurgir les doutes sur la faisabilité du programme de réformes promis par Athènes. La crise causée par la fermeture brutale du groupe public audiovisuel ERT jette ainsi une ombre sur sa capacité à réduire l’administration publique, tandis que les plans de privatisation connaissent aussi des ratés. Hier soir, la rumeur courait également sur des menaces du FMI de couper le robinet d’aides à Athènes . «Le FMI n’a pas évoqué un scénario de retrait» lors de la réunion de l’Eurogroupe, a répondu Pierre Moscovici.
Mais le match est beaucoup plus serré si l'on regarde les commandes fermes d'appareils. Si Boeing s'incline bel et bien sur le montant total (36,9 milliards contre 47,4 milliards de dollars), l'Américain l'emporte au niveau des commandes : 276 contre 295.Cette nuit en Asie : encore une fuite à Fukushima
Quelque 360 litres d’eau contaminé se sont écoulés hors d’un bâtiment de la centrale nucléaire de Fukushima. Tepco assure que les taux de radioactivité n’ont pas considérablement augmenté.
Vers trois heures du matin, une alarme s’est déclenchée dans l’un des bâtiments de la centrale de Fukushima Daiichi, où l’électricien Tepco gère une unité de désalinisation des eaux radioactives pompées dans les sous-sols des réacteurs détruits par la catastrophe de mars 2011. Un employé du groupe a immédiatement stoppé l’unité mais a confirmé que 360 litres d’eau contaminée s’étaient échappés du système et s’étaient écoulés dans le bâtiment. Tepco assure toutefois, ce matin, que les taux de radioactivité n’ont pas considérablement augmenté dans la structure.
Si cette nouvelle fuite semble minime, elle fait suite à une longue série d’incidents illustrant les difficultés de l’opérateur à gérer l’accumulation d’eau radioactive dans la centrale. En début de semaine, Tepco avait révélé qu’il avait découvert sur un autre site, près de la turbine du réacteur numéro 2, d’ inquiétantes traces de strontium 90, un radioélément particulièrement toxique .
Fébrilité concernant Bank of China
La quatrième banque chinoise a-t-elle connu, hier, un bref épisode de défaut de paiement ? Elle a publiquement rejeté ce scénario après des allégations de presse. Selon le compte officiel de microblogging du journal «21st Century Business Herald», Bank of China aurait cessé tout paiement pendant une heure et demi, hier après-midi. Le journal citait des sources anonymes. Bank of China y voit des rumeurs «sérieusement infondées» et se réserve le droit d’opter pour des poursuites judiciaires.
Cet épisode illustre la tension nouvelle autour des banques chinoises. Les taux à court terme se sont envolés ces derniers jours , plaçant les banques les plus fragiles dans une situation délicate. Dans ce contexte, la banque centrale s’est abstenue, jusqu’à présent, d’intervenir, ce que certains interprètent comme une volonté de pousser les banques à la réforme. En attendant, la controverse autour de Bank of China prouve que ce niveau de stress inédit est à tout moment susceptible de déboucher sur un mouvement de panique dont les conséquences pourraient être lourdes pour le système financier chinois.
New York punit les liaisons dangereuses de la plus grande banque japonaise
La plus grande banque japonaise, Bank of Tokyo Mitsubishi UFJ, a dû accepter, hier soir, de payer une amende de 250 millions de dollars à l’Etat de New York, qui a découvert que l’établissement avait poursuivi, pendant plusieurs années, les transactions illicites avec des pays pourtant sous le coup de sanctions internationales. Entre 2002 et 2007, la banque aurait, selon les autorités financières de New York, procédé, par le biais de ses agences new-yorkaises, à environ 28.000 transferts, d’un montant total proche des 100 milliards de dollars, pour le compte d’entités gouvernementales ou privées basées en Iran, au Soudan et en Birmanie. Maquillant les intitulés des transferts, pour en dissimuler les destinations réelles, les employés de la banque japonaise auraient ainsi aidé certains de leurs clients dans ces pays à contourner le strict système de sanctions mis en place, notamment par les Etats-Unis, contre ces régimes autoritaires dans les années 2000.
Dans un communiqué, le département des services financiers (DFS) de l’Etat de New York évoque notamment la découverte de consignes écrites, données aux salariés, indiquant qu’«afin d’éviter le gel des fonds», ils devaient «omettre» des informations qui auraient permis d’identifier un «pays ennemi». Commentant la sanction, Bank of Tokyo Mitsubishi UFJ a rappelé qu’elle avait, elle-même, volontairement signalé les faits incriminés aux autorités et qu’elle avait rapidement mis fin aux pratiques concernées.
Fin 2012, la plus grande banque nippone avait déjà été sanctionnée pour les mêmes raisons par le gouvernement fédéral américain mais elle n’avait, alors, écopé que d’une amende de 8,6 millions de dollars. Se montrant particulièrement sévères, les autorités de New York ont récemment multiplié les sanctions contre plusieurs grandes banques internationales qui auraient, selon elles, «menacé la sécurité nationale». La britannique Standard Chartered avait ainsi été lourdement sanctionnée au cours de l’été 2012.
Séoul veut un rabais sur sa commande géante d’avions de combat
La Corée du Sud, qui a officiellement lancé, mardi dernier, l’appel d’offres pour un contrat prévoyant la fourniture de 60 avions de combat, vient d’annoncer que les trois géants de l’aéronautique de défense en lice pour ce contrat de 8.300 milliards de wons (7,3 milliards de dollars, 5,5 milliards d’euros) étaient tous trop chers. «A l’issue de l’appel d’offres qui s’est déroulé pendant trois jours, les prix des trois modèles ont tous dépassé le budget» fixé par le Parlement, a déclaré, à l’agence Yonhap, une source proche des négociations.
L’européen EADS, qui propose de vendre son Eurofighter Typoon et les américains Lockheed Martin et Boeing, qui concourent respectivement avec le F-35 Lightning II et le F-15 Silent Eagle, vont devoir revoir leurs propositions d’ici le 25 juin, date de la seconde phase de l’appel d’offres. Espérant emporter ce contrat record, tous ont assorti leurs offres d’importants projets de partenariats industriels ou d’ambitieux programmes de recherche et développement. Si l’européen EADS a multiplié les initiatives, ses chances de l’emporter restent, pour des raisons politiques, très inférieures à celles des constructeurs américains qui s’appuient sur les relations historiques privilégiées liant Séoul et Washington.
Le Costa Rica gèle un projet emblématique de sa coopération avec Pékin
Le gouvernement du Costa Rica a annoncé qu’il allait geler le gigantesque projet de modernisation d’une raffinerie financé très largement par Pékin. En cause, des conflits d’intérêts contraires aux clauses du contrat. En effet, une étude de faisabilité du projet de modernisation aurait été confiée à la société chinoise HQCEC, liée au géant pétrolier chinois CNPC. Or, c’est un consortium emmené par CNPC et la compagnie pétrolière costa-ricaine, Recope, qui pilote l’ensemble du projet.
Ce chantier, d’une valeur de 1,3 milliards de dollars, a été au cœur des discussions entre Xi Jinping, le président chinois, et Laura Chinchilla, son homologue, lors du très récent voyage de Xi Jinping dans le petit pays. La banque chinoise China development bank, qui est le bras armé de la politique industrielle de Pékin, notamment à l’étranger, a débloqué pour ce projet un prêt de 900 millions de dollars. Le président de Recope vient d’annoncer sa démission.
Salon du Bourget : Airbus l'emporte d'une courte tête face à Boeing
Le Boeing 787 Dreamliner était en concurrence directe avec l'A350 d'Airbus au salon du Bourget © Reuters
L'avionneur européen annonce avoir enregistré 466 commandes d'avions pour un total de 68,7 milliards de dollars. Il devance son concurrent américain et ses 442 commandes pour 66 milliards de dollars. Les "petits" constructeurs ont battu tous les records sur leurs créneaux.
C'est l'heure des comptes au Bourget après quatre jours de compétition entre Boeing et Airbus. Cette fois, c'est l'avionneur européen qui l'emporte aux points face à son concurrent américain :
Airbus : 466 commandes fermes et options d'achats d'avions>>> 68,7 milliards de dollars
Boeing : 442 commandes fermes et options d'achats d'avions>>> 66 milliards de dollars
Une victoire et la météo de ces derniers jours qui inspirent le constructeur européen sur Twitter :
Particulièrement suivi pour cette 50e édition : le match des long-courriers. Le nouvel A350, opportunément testé une semaine avant le début du Salon, semble avoir fait sensation. Le dernier né d'Airbus devrait d'ailleurs survoler le Bourget ce vendredi pour la journée dédiée au grand public (si la météo le permet). Mais Boeing continue d'engranger de nombreuses commandes sur son 787-10 Dreamliner. L'Américain a d'ailleurs annoncé cette semaine une prochaine version allongée de son long-courrier.
Mais la bonne santé du secteur aéronautique s'est surtout vue sur le marché des avions régionaux. ATR, coentreprise d'EADS et Finmeccanica, a enregistré 173 commandes dont 83 fermes pour ses appareils à hélices. "C'est un total de 4,1 milliards de dollars, un record" assure le groupe qui a l'équivalent de trois ans de travail sur son carnet de commandes. De son côté, le Brésilien Embraer a reçu une commande ferme de 100 appareils pour son E jets baptisé E 2.
Comment expliquer cet engouement au Bourget ? Les constructeurs profitent en fait de l'essor de l'Asie et du renouvèlement des flottes des compagnies traditionnelles.
Le Qatar fait ses emplettes en France, attiré par le prestige
Libération
Immobilier de prestige, fleurons de l’industrie ou encore escapades dans le monde du sport, les investisseurs du Qatar ont multiplié ces dernières années leurs emplettes sur le territoire français, avec un goût prononcé pour des joyaux nationaux.
«En cinq ans, le Qatar a vraisemblablement investi, de manière directe ou indirecte, environ 15 milliards de dollars» en France, «ceci sans compter les investissements privés de l’émir et de sa famille», explique le ministère des Affaires étrangères concernant ce pays de 1,7 million d’habitants.
En 2010, le Qatar est devenu le pays le plus riche au monde en termes de PIB par habitant, grâce à de phénoménales réserves de gaz et de pétrole.
Pour ne pas dépendre uniquement de ces ressources, l’émir Hamed ben Khalifa al-Thani a lancé en 2005 la Qatar Investment Authority -dont les avoirs sont estimés à 150 milliards de dollars- pour «renforcer l’économie du pays en se diversifiant dans de nouvelles classes d’actifs». Avec un puissant bras financier, Qatar Holding. Entre autres entités.
Et les investisseurs privés qatariens ne lésinent pas non plus.
«Notre pays est devenu l’une des destinations de choix des fonds qatariens d’investissements avec plusieurs prises de participations dans les grands groupes, des investissements dans l’immobilier, le sport et la communication», note la Direction générale du Trésor.
Selon le ministère du Commerce extérieur, la France attirerait 10% des investissements qatariens à l’étranger. Probablement du fait d’une convention fiscale particulièrement généreuse qui exonère les plus-values immobilières de l’Etat du Qatar et des entités publiques.
Ce n’est pas terminé: en novembre dernier, l’ambassadeur du Qatar en France Mohamed Jaham Al-Kuwari, indiquait que son pays envisageait d’investir 10 milliards d’euros supplémentaires dans de grandes entreprises françaises.
Le tableau de chasse est déjà impressionnant: les grands magasins Printemps, le maroquinier Le Tanneur, des participations dans des groupes du CAC 40 comme Total (3% et peut-être 5%, 2e actionnaire), Vivendi (3%), Lagardère (12,8%, 1er actionnaire), Vinci (5,5%), Veolia Environnement (5%) ou encore LVMH (1%).
Des capitaux qatariens ont également mis la main sur le club de football emblématique du PSG et sur le Paris Handball, ainsi que sur une partie des droits de la Ligue 1 de football jusqu’en 2016 pour les dernières nées (beIn Sport 1 et 2) du groupe de télévision Al-Jazeera.
Après l’immobilier, offensive sur le marché de l’art
Leur appétit s’est aussi assouvi dans l’immobilier.
Dans l’escarcelle de ressortissants du plus petit des Etats du Golfe (11.437 km2) figurent désormais les hôtels parisiens Raffles (ex-Royal Monceau), Concorde Lafayette, hôtel du Louvre et Peninsula, ainsi que le Martinez et le Carlton à Cannes et le Palais de la Méditerranée à Nice. Près d’un quart (23,37%) de la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC), exploitant du Majestic Barrière et du Gray d’Albion, est qatarien depuis 2009.
L’avenue des Champs Elysées n’a pas échappé à la gourmandise puisque 35.000 m2 de locaux seraient désormais sous sa bannière. Il détiendrait aussi près des Grands Boulevards un immeuble de 23.000 m2 accueillant notamment le siège du quotidien Le Figaro.
L’émir lui-même a mis la main en 2003 sur l’hôtel d’Evreux, niché dans la prestigieuse place Vendôme à Paris. L’hôtel Lambert, à la pointe de l’Ile Saint Louis, a été acheté en 2007 par son frère.
Le marché de l’art n’est pas dédaigné. La société française Artprice constatait en septembre dernier «un nombre impressionnant» de requêtes en provenance du Qatar.
Début 2012, le pays a acheté de gré à gré des «Joueurs de cartes» de Paul Cézanne pour un montant estimé à 250 millions de dollars, soit la plus importante transaction jamais enregistrée à l’époque sur le marché de l’art.
François Hollande espère profiter de sa visite au Qatar ce week-end pour inviter les investisseurs locaux à ne pas se contenter de racheter des grands hôtels ou de l’immobilier de prestige à Paris mais d’aller vers des secteurs technologiques prometteurs.
Un appel peut-être déjà entendu puisque Qatar Holding doit créer avec la Caisse des dépôts un fonds de 300 millions d’euros destiné au financement des PME françaises.
«En cinq ans, le Qatar a vraisemblablement investi, de manière directe ou indirecte, environ 15 milliards de dollars» en France, «ceci sans compter les investissements privés de l’émir et de sa famille», explique le ministère des Affaires étrangères concernant ce pays de 1,7 million d’habitants.
En 2010, le Qatar est devenu le pays le plus riche au monde en termes de PIB par habitant, grâce à de phénoménales réserves de gaz et de pétrole.
Pour ne pas dépendre uniquement de ces ressources, l’émir Hamed ben Khalifa al-Thani a lancé en 2005 la Qatar Investment Authority -dont les avoirs sont estimés à 150 milliards de dollars- pour «renforcer l’économie du pays en se diversifiant dans de nouvelles classes d’actifs». Avec un puissant bras financier, Qatar Holding. Entre autres entités.
Et les investisseurs privés qatariens ne lésinent pas non plus.
«Notre pays est devenu l’une des destinations de choix des fonds qatariens d’investissements avec plusieurs prises de participations dans les grands groupes, des investissements dans l’immobilier, le sport et la communication», note la Direction générale du Trésor.
Selon le ministère du Commerce extérieur, la France attirerait 10% des investissements qatariens à l’étranger. Probablement du fait d’une convention fiscale particulièrement généreuse qui exonère les plus-values immobilières de l’Etat du Qatar et des entités publiques.
Ce n’est pas terminé: en novembre dernier, l’ambassadeur du Qatar en France Mohamed Jaham Al-Kuwari, indiquait que son pays envisageait d’investir 10 milliards d’euros supplémentaires dans de grandes entreprises françaises.
Le tableau de chasse est déjà impressionnant: les grands magasins Printemps, le maroquinier Le Tanneur, des participations dans des groupes du CAC 40 comme Total (3% et peut-être 5%, 2e actionnaire), Vivendi (3%), Lagardère (12,8%, 1er actionnaire), Vinci (5,5%), Veolia Environnement (5%) ou encore LVMH (1%).
Des capitaux qatariens ont également mis la main sur le club de football emblématique du PSG et sur le Paris Handball, ainsi que sur une partie des droits de la Ligue 1 de football jusqu’en 2016 pour les dernières nées (beIn Sport 1 et 2) du groupe de télévision Al-Jazeera.
Après l’immobilier, offensive sur le marché de l’art
Leur appétit s’est aussi assouvi dans l’immobilier.
Dans l’escarcelle de ressortissants du plus petit des Etats du Golfe (11.437 km2) figurent désormais les hôtels parisiens Raffles (ex-Royal Monceau), Concorde Lafayette, hôtel du Louvre et Peninsula, ainsi que le Martinez et le Carlton à Cannes et le Palais de la Méditerranée à Nice. Près d’un quart (23,37%) de la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC), exploitant du Majestic Barrière et du Gray d’Albion, est qatarien depuis 2009.
L’avenue des Champs Elysées n’a pas échappé à la gourmandise puisque 35.000 m2 de locaux seraient désormais sous sa bannière. Il détiendrait aussi près des Grands Boulevards un immeuble de 23.000 m2 accueillant notamment le siège du quotidien Le Figaro.
L’émir lui-même a mis la main en 2003 sur l’hôtel d’Evreux, niché dans la prestigieuse place Vendôme à Paris. L’hôtel Lambert, à la pointe de l’Ile Saint Louis, a été acheté en 2007 par son frère.
Le marché de l’art n’est pas dédaigné. La société française Artprice constatait en septembre dernier «un nombre impressionnant» de requêtes en provenance du Qatar.
Début 2012, le pays a acheté de gré à gré des «Joueurs de cartes» de Paul Cézanne pour un montant estimé à 250 millions de dollars, soit la plus importante transaction jamais enregistrée à l’époque sur le marché de l’art.
François Hollande espère profiter de sa visite au Qatar ce week-end pour inviter les investisseurs locaux à ne pas se contenter de racheter des grands hôtels ou de l’immobilier de prestige à Paris mais d’aller vers des secteurs technologiques prometteurs.
Un appel peut-être déjà entendu puisque Qatar Holding doit créer avec la Caisse des dépôts un fonds de 300 millions d’euros destiné au financement des PME françaises.
JUSTICE ?
Deux jeunes d'extrême-droite condamnés à de la prison ferme pour agression raciste
Des groupes d'extrême-droite pendant une manifestation à Paris © GRANIER DEFERRE CAPUCINE/SIPA
Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné ce jeudi deux hommes proches du mouvement d'extrême droite Gud. Un an et six mois de prison ferme. Le 18 mai, ils avaient violemment agressé quatre personnes, dont l'une était d'apparence asiatique.
Prison ferme pour deux jeunes hommes liés au mouvement d'extrême droite Gud (Groupe union défense), ce jeudi, à Lyon. Le tribunal correctionnel jugeait Christophe, 24 ans, et un de ses acolytes pour une agression raciste. Le 18 mai dernier, vers 3h du matin, ils faisaient partie d'un groupe qui a agressé quatre amis à vélo, dans le troisième arrondissement lyonnais. Ils leur ont barré la route en déclarant : "Tu fréquentes une Asiatique, tu déshonores la France".
Ils se sont ensuite mis à frapper deux personnes du groupe à vélo. Bilan : un traumatisme crâniens et des dents cassées. A la barre, la jeune femme que les agresseurs avaient pris pour une asiatique (et qui est en fait d'origine réunionnaise) est suffocante. Elle se dit "traumatisée". Christophe, l'agresseur a simplement commenté en expliquant : "On était alcoolisés et on a fait une grosse connerie, sans aucune raison".
Pas de caractère politique à l'agression
Le tribunal a jugé que les jeunes du groupe Gud avaient prémédité cette agression. L'une des victimes a affirmé avoir croisé quelques minutes avant l'agression, dans une autre rue, le même groupe "qui scandait des slogans racistes".
Lors de l'audience, la présidente du tribunal, Isabelle Foch, a évoqué le récent meurtre de Clément Méric. Le jeune homme a été tué par des militants d'extrême droite début juin. La présidente voulait ainsi démontrer la gravité de ce genre d'agression, mais les prévenus ont refusé d'admettre un caractère politique à leur acte.
Christophe a été condamné à un an de prison ferme et six avec sursis. Son complice a écopé de douze mois dont six avec sursis. Un troisième prévenu, arrêté le soir même a été mis hors de cause. Un quatrième, mineur va être présenté au juge pour enfants.
Fraude fiscale : avant la loi, une circulaire incite les fraudeurs à se déclarer
Bernard Cazeneuve, le ministre du Budget, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale © SIPA/Antoine Antoniol
L'Assemblée nationale examine en ce moment le projet de loi contre la fraude fiscale. Chaque année en France, le montant de cette fraude s'élèverait entre 60 et 80 milliards d'euros. En attendant que la loi n'entre en vigueur, à l'automne prochain, le gouvernement a lancé un appel aux contribuables qui ont des comptes non déclarés à l'étranger à régulariser leur situation fiscale. Un barême fixe les pénalités de retard.
Le projet de loi contre la fraude fiscale, examinée en ce moment par les députés à l'Assemblée nationale, alourdit très nettement les sanctions de ceux qui cherchent à échapper à l'impôt. Avant que la loi n'entre en vigueur, à l'automne prochain, François Hollande et Jean-Marc Ayrault incitent les détenteurs de comptes bancaires non déclarés à régulariser leur situation.
Il n'y aura "pas d'amnistie", prévient le ministre délégué au Budget, Bernard Cazeneuve."Si vous venez de vous même, on ne va pas vous appliquer les peines qui s'appliqueraient à ceux que l'on a attrapés dans le cadre d'une procédure judiciaire". Mais plus question de négocier au cas par cas prévient le ministre.
Pas d'amnistie (Bernard Cazeneuve, ministre délégué au Budget)
Une circulaire précisera donc le "barême" de ces pénalités. Celles-ci seront de 15% pour les faudeurs dits "passifs", ceux qui ont hérité d'avoirs non déclarés, et jusqu'à 30% pour les "actifs", ceux qui ont volontairement dissimulé une partie de leur argent aux impôts. Les fraudeurs devront bien sûr en plus s'acquitter de l'impôt qu'ils doivent. Plus question de négocier, prévient le ministre.
Ce barême se veut incitatif, dans la mesure où les nouvelles dispositions pénales seront beaucoup plus lourdes une fois la loi appliquée. Les fraudeurs risqueront jusqu'à 7 ans de prison et 2 millions d'euros d'amende
Le "Schindler" italien était un collaborateur nazi
NEW YORK (AFP)
Un policier italien honoré dans le monde entier, dont l'histoire retenait qu'il avait sauvé quelque 5.000 Juifs dans sa ville de Fiume entre 1940 et 1944, était de fait un collaborateur nazi, a-t-on appris jeudi auprès du Centre Primo Levi de New York
Le ministre de l'Intérieur Giuseppe Pisanu (g) et le commissaire Giovanni De Gennaro pointent le nom de Giovanni Palatucci sur le mur d'honneur des Justes le 10 février 2005
afp.com - Gali Tibbon
afp.com - Gali Tibbon
Un policier italien honoré dans le monde entier, dont l'histoire retenait qu'il avait sauvé quelque 5.000 Juifs dans sa ville de Fiume entre 1940 et 1944, était de fait un collaborateur nazi, a-t-on appris jeudi auprès du Centre Primo Levi de New York
afp.com - Gali Tibbon
Un policier italien honoré dans le monde entier, dont l'histoire retenait qu'il avait sauvé quelque 5.000 Juifs dans sa ville de Fiume entre 1940 et 1944, était de fait un collaborateur nazi, a-t-on appris jeudi auprès du Centre Primo Levi de New York.
Giovanni Palatucci, parfois surnommé le "Schindler" italien, mort à Dachau en février 1945 à l'âge de 36 ans, avait été honoré du titre de "Juste parmi les nations" par le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem en 1990, et déclaré "martyr" par le pape Jean Paul II, une étape vers la béatification.
Mais une étude menée par une douzaine de spécialistes ayant revu près de 700 documents vient de faire voler en éclat ce portrait héroïque.
Et le musée de l'Holocauste à Washington a annoncé qu'il l'avait retiré de son site internet, et allait également le retirer d'une exposition en cours, après avoir reçu ces nouvelles informations du Centre Primo Levi de New York.
Dans un courrier envoyé le 7 juin, le Centre souligne notamment que "Giovanni Palatucci n'a jamais été chef de la police de Fiume. Il n'y avait pas 5.000 juifs à Fiume en 1943, la région en fait en comptait à peine plus de 500, dont 80% ont fini à Auschwitz", écrit dans ce courrier Natalia Indrimi, la directrice du Centre.
"Palatucci n'a pas non plus envoyé des centaines de Juifs à Campagna, pour qu'ils soient protégés par son oncle" qui en était l'évêque (...) Seulement 40 Juifs ont été internés à Campagna, et ce n'était pas dû à un ordre de Palatucci", souligne-t-elle.
Le courrier dénonce aussi l'idée selon laquelle le policier aurait détruit des documents concernant des Juifs de Fiume, pour éviter qu'ils ne soient envoyés en camp de concentration.
"Ces cinq dernières années, ces documents ont été la source principale d'information pour les historiens", souligne Mme Indrimi. "Ils font tous partie des archives d'Etat de Rijeka (le nom actuel de la ville, située en Croatie) et tous les historiens peuvent les consulter".
Selon ce courrier, Palatucci, qui a des places et promenades à son nom en Italie, avait de fait "continué à travailler durant l'Occupation allemande, et à fournir des informations sur les quelques Juifs qui vivaient encore dans le secteur".
"C'était l'un des nombreux employés du gouvernement qui travaillaient dans la machine de persécution du gouvernement, comme si c'était n'importe quel autre travail", a expliqué Mme Indrimi à l'AFP.
"Il a été clé dans l'application de la législation raciale et il n'y a aucune preuve qu'il ait jamais tenté de la rendre plus légère".
Frigide Barjot et son époux sommés de quitter leur logement
Paris (AFP)
Frigide Barjot et son époux, Basile de Koch, ont été priés de quitter leur appartement, un duplex de 173 m2 (plus une terrasse) géré par la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), a fait savoir celle-ci dans un communiqué jeudi, confirmant une information de L'Express.
FrigideBarjot et son époux, Basile de Koch, ont été priés de quitter leur appartement, un duplex de 173 m2 (plus une terrasse) géré par la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), a fait savoir celle-ci dans un communiqué jeudi, confirmant une information de L'Express.
"Une assignation a été délivrée à (l')encontre (des époux Tellenne) pour obtenir la résiliation des baux des logements occupés, suite à l'utilisation continue des lieux à usage commercial par la société +Jalons+ ainsi que la sous-location. Ces deux motifs constituent des manquements graves aux obligations des baux d'habitation consentis à M. et Mme Tellenne", affirme le bailleur social.
"Je vous confirme, c'est une assignation en vue d'une expulsion", a déclaré à l'AFP Frigide Barjot, qui ne s'attendait "pas du tout" à ce courrier.
"Je trouve ça très étonnant, avec la concomitance de l'incarcération ferme d'un jeune militant (de la Manif pour tous, dont elle était la porte-parole). J'y vois une répression politique grave", a-t-elle poursuivi.
L'affaire est "entre les mains d'un avocat, car c'est très important", a -t-elle précisé, ne souhaitant pas s'exprimer sur les suites qu'elle entend donner à cette assignation.
Le groupe Jalons était au départ un groupe d'étudiants co-fondé par Basile de Koch, qui organisait des happenings humoristiques. Il s'est ensuite transformé en société d'édition spécialisée dans la publication de pastiches (Le Monstre, le Cafard acharné, l'Aberration...)
Une "centaine de procédures analogues pour +occupation anormale+ (transfert illicite de baux, occupation sans titre, occupation à titre commercial...) sont actuellement en cours", précise la RIVP.
La régie assure que "cette procédure a été engagée (...) dès la fin de l'analyse juridique détaillée de la situation". L'Express affirmait mercredi que "l'assignation était prête depuis un moment", mais que Bertrand Delanoë avait choisi "d'attendre la fin des manifestations contre le mariage pour tous, afin que cette procédure ne soit pas interprétée comme une volonté de nuire à l'égérie du mouvement".
Le logement de Frigide Barjot et son époux, situé dans le XVe arrondissement près du Champ-de-Mars, est en fait constitué de deux appartements qu'ils ont été autorisés à relier en duplex en 2001, a précisé à l'AFP la RIVP. Basile de Koch était logé dans le sien depuis 1994 et Frigide Barjot depuis 2000. La Ville de Paris n'est majoritaire au capital de la RIVP que depuis 2007.
Le loyer acquitté par le couple est de 2.850 euros, un montant bien inférieur au prix du marché. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un logement HLM mais d'un logement intermédiaire à loyer libre. La RIVP a cherché à augmenter ce loyer, mais les locataires ont fait jouer une clause sociale, en arguant de relativement faibles revenus (environ 36.000 euros par an).
Jalons reversait au couple environ 9.000 euros par an au titre de la sous-location, selon une source proche du dossier.
La RIVP assure avoir appris en avril par la presse que Jalons était domicilié à l'adresse personnelle de Mme Barjot.
"Leur libération n'est pas impossible bien sûr, mais c'est très imprévisible. Autant pour Amina nous sommes un peu optimistes quant à sa libération prochaine, autant, dans la tendance actuelle, nous craignons pour ces trois militantes Femen". La présidente de l'Association tunisienne des Femmes démocrates Ahlem Belhadj n'est pas très optimiste pour les trois Européennes du groupe féministe Femen dont le procès en appel s'ouvre ce vendredi à Tunis. Condamnée à quatre mois de prison ferme en première instance pour avoir manifesté seins nus, fin mai, à Tunis, en soutien à une camarade tunisienne emprisonnée, Amina Sboui, les deux Françaises et l'Allemande risquent d'être maintenues en détention.
"Une assignation a été délivrée à (l')encontre (des époux Tellenne) pour obtenir la résiliation des baux des logements occupés, suite à l'utilisation continue des lieux à usage commercial par la société +Jalons+ ainsi que la sous-location. Ces deux motifs constituent des manquements graves aux obligations des baux d'habitation consentis à M. et Mme Tellenne", affirme le bailleur social.
"Je vous confirme, c'est une assignation en vue d'une expulsion", a déclaré à l'AFP Frigide Barjot, qui ne s'attendait "pas du tout" à ce courrier.
"Je trouve ça très étonnant, avec la concomitance de l'incarcération ferme d'un jeune militant (de la Manif pour tous, dont elle était la porte-parole). J'y vois une répression politique grave", a-t-elle poursuivi.
L'affaire est "entre les mains d'un avocat, car c'est très important", a -t-elle précisé, ne souhaitant pas s'exprimer sur les suites qu'elle entend donner à cette assignation.
Le groupe Jalons était au départ un groupe d'étudiants co-fondé par Basile de Koch, qui organisait des happenings humoristiques. Il s'est ensuite transformé en société d'édition spécialisée dans la publication de pastiches (Le Monstre, le Cafard acharné, l'Aberration...)
Une "centaine de procédures analogues pour +occupation anormale+ (transfert illicite de baux, occupation sans titre, occupation à titre commercial...) sont actuellement en cours", précise la RIVP.
La régie assure que "cette procédure a été engagée (...) dès la fin de l'analyse juridique détaillée de la situation". L'Express affirmait mercredi que "l'assignation était prête depuis un moment", mais que Bertrand Delanoë avait choisi "d'attendre la fin des manifestations contre le mariage pour tous, afin que cette procédure ne soit pas interprétée comme une volonté de nuire à l'égérie du mouvement".
Le logement de Frigide Barjot et son époux, situé dans le XVe arrondissement près du Champ-de-Mars, est en fait constitué de deux appartements qu'ils ont été autorisés à relier en duplex en 2001, a précisé à l'AFP la RIVP. Basile de Koch était logé dans le sien depuis 1994 et Frigide Barjot depuis 2000. La Ville de Paris n'est majoritaire au capital de la RIVP que depuis 2007.
Le loyer acquitté par le couple est de 2.850 euros, un montant bien inférieur au prix du marché. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un logement HLM mais d'un logement intermédiaire à loyer libre. La RIVP a cherché à augmenter ce loyer, mais les locataires ont fait jouer une clause sociale, en arguant de relativement faibles revenus (environ 36.000 euros par an).
Jalons reversait au couple environ 9.000 euros par an au titre de la sous-location, selon une source proche du dossier.
La RIVP assure avoir appris en avril par la presse que Jalons était domicilié à l'adresse personnelle de Mme Barjot.
Procès des Femen : l'inquiétude grandit en Tunisie
Alors que se tient ce vendredi le procès en appel des trois Européennes condamnées à quatre mois de prison, l'indépendance de la justice inquiète les militants.
"Leur libération n'est pas impossible bien sûr, mais c'est très imprévisible. Autant pour Amina nous sommes un peu optimistes quant à sa libération prochaine, autant, dans la tendance actuelle, nous craignons pour ces trois militantes Femen". La présidente de l'Association tunisienne des Femmes démocrates Ahlem Belhadj n'est pas très optimiste pour les trois Européennes du groupe féministe Femen dont le procès en appel s'ouvre ce vendredi à Tunis. Condamnée à quatre mois de prison ferme en première instance pour avoir manifesté seins nus, fin mai, à Tunis, en soutien à une camarade tunisienne emprisonnée, Amina Sboui, les deux Françaises et l'Allemande risquent d'être maintenues en détention.
"La peine en première instance était inattendue, c'est vraiment inquiétant pour l'état des libertés individuelles en Tunisie", s'alarme Ahlem Belhadj. "Bien que, personnellement, je n'adopterai jamais cette modalité de lutte, je trouve, en même temps, que ce jugement s'inscrit dans un contexte général d'atteinte aux libertés individuelles, dans une série de jugements qui nous inquiète", souligne la militante pour les droits des femmes tunisiennes, alors que le rappeur Weld El 15 a été condamné la semaine dernière à 2 ans de prison ferme pour une chanson.
Indépendance de la Justice
Les jugements sévères à l'encontre de militants pour des actions non violentes se succèdent ces dernières semaines et inquiètent. Et la condamnation puis l'appel des trois militantes françaises et allemande "est l'occasion de parler de l'indépendance de la justice dans notre pays. Nous sommes atterrés par le manque de liberté individuelle actuellement. Il y a eu Amina, il y a eu Weld El 15, ces trois militantes Femen… mais pas seulement ! Il y a également eu des procès d'activistes arrêtés lors de mouvements sociaux qui sont de plus en plus criminalisés. Il y a une tendance générale très inquiétante", souligne Ahlem Belhadj.
La condamnation des trois jeunes femmes a soulevé des protestations officielles de leur pays respectif ainsi que de l'Union européenne, qui a fait connaître sa "surprise" devant la "sévérité du jugement". "Au delà de l'affaire des Femen, l'UE souhaite réitérer ses appels au renforcement de la liberté d'expression, conformément aux aspirations de la révolution tunisienne", a souligné Michael Mann, porte-parole de la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères Catherine Ashton.
Amina Sboui attend pour sa part toujours en détention de savoir si elle sera jugée.
Céline Lussato - Le Nouvel Observateur
Tapie : nouveaux soupçons sur l’arbitre
Pierre Estoup serait intervenu lors du procès des comptes de l’Olympique de Marseille en 1998.
Libération
La justice ne lâche pas Pierre Estoup, l’arbitre qui a joué un rôle clé dans la sentence de 2008 qui a attribué 403 millions d’euros à Bernard Tapie pour solder son litige avec le Crédit lyonnais. Selon un procès-verbal dévoilé hier par le Monde, Pierre Estoup est désormais soupçonné d’avoir tenté, en 1998, d’intervenir en faveur de Tapie auprès du juge qui présidait le procès en appel des comptes de l’Olympique de Marseille.
Mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» par les juges qui enquêtent sur l’arbitrage, Estoup est notamment accusé d’avoir manqué à ses obligations d’arbitre en ne déclarant pas ses liens avec l’homme d’affaires. Selon des pièces du dossier révélées par le Monde, l’Express et Mediapart, ce magistrat retraité l’aurait rencontré en 2006 et aurait été consultant pour l’un de ses avocats dans l’affaire. Les policiers ont aussi saisi chez lui un livre de Tapie, qui l’a dédicacé, le 10 juin 1998, en ces termes : «En témoignage de mon infinie reconnaissance. Votre soutien a changé le cours de mon destin.»
Sursis. Quel est donc cet événement majeur ? Les enquêteurs pensent au procès des comptes de l’OM. Le 4 juin 1998, six jours avant la dédicace, la cour d’appel d’Aix-en-Provence condamne Tapie à trois ans de prison avec sursis, lui évitant la détention. Un verdict qui le comble de joie, puisqu’il avait écopé de dix-huit mois ferme en première instance, et que l’avocat général avait requis deux ans ferme en appel. Mais le juge qui présidait l’audience, Franck Lapeyrère, ne l’a pas suivi.
Estoup a-t-il tenté d’influencer le magistrat ? Interrogé le 10 juin par les policiers, Lapeyrère, aujourd’hui à la retraite, raconte que «M. Estoup a essayé de me voir avant que l’affaire ne vienne à l’audience et après que l’arrêt a été rendu. […] Je n’étais pas dans mon bureau […], ceci m’a été rapporté par le greffe de la chambre». Les deux hommes se connaissent, puisqu’ils ont exercé tous les deux à Nancy. En 1984, c’est Pierre Estoup, alors président de la cour d’appel, «qui m’a proposé au grade de vice-président», a indiqué Lapeyrère. Il a toutefois assuré aux policiers que Pierre Estoup n’a eu aucune influence sur l’arrêt qu’il a rédigé dans l’affaire des comptes de l’OM : «Il n’y avait pas lieu à de la prison ferme, car il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel.» La dédicace de Tapie le laisse perplexe : «Si M. Estoup a pu dire à M. Tapie que c’était grâce à lui qu’il ne retournait pas en prison, il lui a menti.»
«Invraisemblable.» Joint par Libération, l’avocat de Pierre Estoup, Me Jean-Pierre Gastaud, s’indigne de ces soupçons : «Le fait que mon client ait pu songer à intervenir auprès de M. Lapeyrère, qui est un magistrat intraitable et d’une rectitude absolue, est totalement invraisemblable.» Et d’ajouter que si «on est en train de rechercher des choses aussi loin dans le temps, c’est qu’on a rien qui soit solide contre M. Estoup sur l’arbitrage lui-même».
Mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» par les juges qui enquêtent sur l’arbitrage, Estoup est notamment accusé d’avoir manqué à ses obligations d’arbitre en ne déclarant pas ses liens avec l’homme d’affaires. Selon des pièces du dossier révélées par le Monde, l’Express et Mediapart, ce magistrat retraité l’aurait rencontré en 2006 et aurait été consultant pour l’un de ses avocats dans l’affaire. Les policiers ont aussi saisi chez lui un livre de Tapie, qui l’a dédicacé, le 10 juin 1998, en ces termes : «En témoignage de mon infinie reconnaissance. Votre soutien a changé le cours de mon destin.»
Sursis. Quel est donc cet événement majeur ? Les enquêteurs pensent au procès des comptes de l’OM. Le 4 juin 1998, six jours avant la dédicace, la cour d’appel d’Aix-en-Provence condamne Tapie à trois ans de prison avec sursis, lui évitant la détention. Un verdict qui le comble de joie, puisqu’il avait écopé de dix-huit mois ferme en première instance, et que l’avocat général avait requis deux ans ferme en appel. Mais le juge qui présidait l’audience, Franck Lapeyrère, ne l’a pas suivi.
Estoup a-t-il tenté d’influencer le magistrat ? Interrogé le 10 juin par les policiers, Lapeyrère, aujourd’hui à la retraite, raconte que «M. Estoup a essayé de me voir avant que l’affaire ne vienne à l’audience et après que l’arrêt a été rendu. […] Je n’étais pas dans mon bureau […], ceci m’a été rapporté par le greffe de la chambre». Les deux hommes se connaissent, puisqu’ils ont exercé tous les deux à Nancy. En 1984, c’est Pierre Estoup, alors président de la cour d’appel, «qui m’a proposé au grade de vice-président», a indiqué Lapeyrère. Il a toutefois assuré aux policiers que Pierre Estoup n’a eu aucune influence sur l’arrêt qu’il a rédigé dans l’affaire des comptes de l’OM : «Il n’y avait pas lieu à de la prison ferme, car il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel.» La dédicace de Tapie le laisse perplexe : «Si M. Estoup a pu dire à M. Tapie que c’était grâce à lui qu’il ne retournait pas en prison, il lui a menti.»
«Invraisemblable.» Joint par Libération, l’avocat de Pierre Estoup, Me Jean-Pierre Gastaud, s’indigne de ces soupçons : «Le fait que mon client ait pu songer à intervenir auprès de M. Lapeyrère, qui est un magistrat intraitable et d’une rectitude absolue, est totalement invraisemblable.» Et d’ajouter que si «on est en train de rechercher des choses aussi loin dans le temps, c’est qu’on a rien qui soit solide contre M. Estoup sur l’arbitrage lui-même».
SOCIAL
Chômage: pas d'inversion de la courbe en 2013, selon l'Insee
PARIS (AFP) Par Francesco FONTEMAGGI et Sylvie HUSSON
Réaffirmé par François Hollande mais aussitôt retoqué par l'Insee, l'objectif d'inverser "durablement" la courbe du chômage à la fin de l'année semble irréalisable, alors que l'économie française devrait être en légère récession en 2013.
Devant les syndicats et le patronat à l'ouverture de la conférence sociale annuelle, le président de la République a tenu à "réaffirmer" son "engagement": "inverser durablement la courbe du chômage à la fin de l'année". "Nous pouvons y arriver" et "nous devons y arriver", a-t-il martelé.
Ce cap, fixé en septembre, a été gravé dans le marbre dans les engagements pris mi-avril par la France auprès de ses partenaires de l'Union européenne. "L'économie française renouerait avec les créations d'emploi au second semestre et le taux de chômage recommencerait à reculer au dernier trimestre", écrivait alors le gouvernement dans son "programme de stabilité" adopté par le Parlement et transmis à Bruxelles.
Après avoir été remis en cause par nombre d'économistes, mais aussi le Fonds monétaire international et l'Organisation de coopération et de développement économiques, voilà l'objectif phare de l'Elysée contesté par l'Insee.
Dans ses prévisions publiées jeudi, l'Institut national de la statistique et des études économiques estime que le taux de chômage va augmenter de 0,1 point par trimestre, passant en France métropolitaine de 10,4% de la population active en début d'année à 10,7% fin 2013.
Au total, 38.000 postes seraient supprimés au premier semestre dans le secteur marchand puis 76.000 au second, malgré de premiers effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), selon cette "note de conjoncture".
Certes, la hausse du taux de chômage continue "à un rythme ralenti" par rapport à 2012, notamment grâce à la "montée en charge" des emplois d'avenir ou des contrats de génération, a relevé devant la presse le chef du département de la conjoncture de l'Insee, Cédric Audenis.
"Timide éclaircie"
Selon lui, même s'il est "probable" d'avoir un trimestre de stagnation d'ici la fin de l'année, ce ne serait pas "un signe que le chômage a cessé d'augmenter".
Le chef de l'Etat a lui-même semblé assez lucide sur la situation. "Le chômage, qui progresse depuis cinq ans, va continuer, hélas! encore à progresser jusqu'à la fin d'année", a-t-il reconnu. Au gouvernement, à défaut de voir le taux de chômage reculer au quatrième trimestre, on guette un reflux des inscriptions à Pôle emploi, l'autre indicateur de mesure du chômage, en toute fin d'année.
Le diagnostic du président François Hollande, qui a rappelé que sans croissance "il n'y a pas de création suffisante d'emplois", se traduit plus que jamais dans les chiffres.
"Pour que le chômage baisse, il faut que la croissance soit comprise entre 1% et 2%", a souligné Cédric Audenis. "On voit qu'on n'y est pas encore."
De fait, la croissance reste atone. Après avoir reculé de 0,2% par trimestre fin 2012 et début 2013, le produit intérieur brut (PIB) de la France rebondirait de 0,2% au deuxième trimestre par rapport au précédent, stagnerait au troisième et augmenterait encore légèrement de 0,1% au dernier, prédit l'Insee.
Sur l'ensemble de 2013, cela n'empêcherait pas une légère récession de 0,1% par rapport à 2012, année de croissance nulle.
Cette "timide éclaircie", selon le titre de la note de conjoncture, "viendrait essentiellement de l'extérieur" et des exportations qui devraient repartir à la hausse, a expliqué Jean-François Ouvrard, responsable de la synthèse conjoncturelle de l'institut. Il s'agira du "principal moteur de l'activité", a-t-il ajouté.
La consommation des ménages va elle plus ou moins stagner d'ici la fin de l'année, et devrait connaître en 2013 une nouvelle année de recul (-0,1% après -0,4% en 2012), malgré une légère amélioration du pouvoir d'achat des ménages (+0,2% après -0,9%).
Côté production industrielle, les bons chiffres d'avril s'annoncent passagers. Signe d'une fragilité persistante des entreprises, leur taux de marge devrait, selon l'Insee, baisser encore en 2013, atteignant 29,4% après 29,5% en 2012. Il s'agirait de son plus bas niveau depuis 1985.
Conférence sociale: emploi et retraites au menu du 2e jour
Michel Sapin et Jean-Marc Ayrault lors de la conférence sociale le 20 juin 2013 au Palais d'Iena à Paris (Photo Philippe Wojazer. AFP)
Libération
La deuxième grande conférence sociale de l’ère Hollande s’achèvera ce vendredi, avec une feuille de route concentrée sur l’épineux dossier des retraites et la question de l’emploi qui occupent tous les esprits dans un contexte de morosité économique.
Contrairement à la première édition, au cours de laquelle le gouvernement fraîchement arrivé avait lancé une flopée de chantiers dans le champ social (emplois d’avenir, contrats de génération, pacte de compétitivité...), la rencontre se déroule dans un contexte plus tendu entre les partenaires sociaux et sur fond d’escalade du chômage et de baisse du pouvoir d’achat.
Conscient de cette dégradation du climat, le président François Hollande a lancé au premier jour de la rencontre un appel à combattre «le doute, la défiance et le désarroi».
Il a indiqué qu’il y avait «des signes encourageants» pour l’économie, comme un rebond de la production industrielle ou un redémarrage des embauches hors intérim, et a assuré que «le sérieux budgétaire ne sera pas l’austérité».
Sur l’emploi, une énième mauvaise nouvelle est tombée jeudi soir, avec des prévisions de l’Insee qui pourraient contrarier l’objectif présidentiel -encore réaffirmé jeudi par M. Hollande- d’une inversion du chômage avant la fin de l’année.
L’Insee a en effet estimé que le chômage devrait continuer de grimper fin 2013 pour atteindre 10,7% en métropole, un niveau très proche du record. Le pays compte déjà 3,26 millions de demandeurs d’emploi sans activité, plus de 5 millions d’inscrits à Pôle emploi.
Jeudi, M. Hollande a fait de cette question «l’enjeu» numéro un de la conférence. Il a annoncé un plan pour pourvoir les emplois sans candidat, qu’il a chiffrés entre 200.000 à 300.000. Le plan qui passe notamment par des formations et des incitations financières pour aider à la mobilité sera mis en œuvre dès la fin de l’été et sera «extrêmement ambitieux», a assuré le ministre du Travail Michel Sapin.
Une mesure jugée très favorablement par le patronat, mais pas forcément à la hauteur des attentes des syndicats. Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a notamment estimé qu'«on ne règlera pas le problème du chômage en réglant ce problème».
«Ni explosion, ni tension»
Alors que le gouvernement estime avoir mis en place l’essentiel des outils pour combattre le chômage, les grandes centrales réclament davantage. Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger a notamment demandé des «propositions précises» avec des «objectifs chiffrés». «On ne peut pas avoir un discours ambitieux sur l’emploi et demain avoir une annonce qui fait pschitt», a-t-il lancé en fin de journée.
Sur le dossier des retraites, la première journée a permis de clarifier les intentions du gouvernement en ce qui concerne la réforme à venir. M. Hollande a exclu de reculer l’âge légal de départ et souligné qu’un allongement de la durée de cotisation était «la mesure la plus juste à condition qu’elle soit appliquée à tous et à tous les régimes».
Alors que les discussions sur le dossier doivent rentrer dans le vif vendredi, ces projets sont d’ores et déjà rejetés par certains syndicats comme la CGT, FO ou Solidaires, qui évoquent «un désaccord profond» et des mobilisations à venir tandis que le Medef souhaite un recul de l’âge de départ.
Le gouvernement semble aussi avoir écarté la piste d’un rapprochement entre le public et le privé, les fonctionnaires étant déjà très remontés contre le gel annoncé de leurs salaires en 2014 pour la quatrième année consécutive, un sujet qui n’a pas vraiment été abordé jeudi.
Sur le climat des discussions, M. Sapin s’est félicité qu’il n’y ait eu «ni explosion, ni tension», contrairement à ce que certains prédisaient et a assuré que les participants «voudront tous» une troisième édition.
«Bien sûr on arrive à se parler, nous sommes des gens polis, mais ce n’est pas pour cela qu’on est en accord», a relevé M. Mailly qui dit ne pas trop croire à de telles «grands messes».
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit clore les débats dans l’après-midi et tracer une nouvelle feuille de route pour l’année à venir.
Contrairement à la première édition, au cours de laquelle le gouvernement fraîchement arrivé avait lancé une flopée de chantiers dans le champ social (emplois d’avenir, contrats de génération, pacte de compétitivité...), la rencontre se déroule dans un contexte plus tendu entre les partenaires sociaux et sur fond d’escalade du chômage et de baisse du pouvoir d’achat.
Conscient de cette dégradation du climat, le président François Hollande a lancé au premier jour de la rencontre un appel à combattre «le doute, la défiance et le désarroi».
Il a indiqué qu’il y avait «des signes encourageants» pour l’économie, comme un rebond de la production industrielle ou un redémarrage des embauches hors intérim, et a assuré que «le sérieux budgétaire ne sera pas l’austérité».
Sur l’emploi, une énième mauvaise nouvelle est tombée jeudi soir, avec des prévisions de l’Insee qui pourraient contrarier l’objectif présidentiel -encore réaffirmé jeudi par M. Hollande- d’une inversion du chômage avant la fin de l’année.
L’Insee a en effet estimé que le chômage devrait continuer de grimper fin 2013 pour atteindre 10,7% en métropole, un niveau très proche du record. Le pays compte déjà 3,26 millions de demandeurs d’emploi sans activité, plus de 5 millions d’inscrits à Pôle emploi.
Jeudi, M. Hollande a fait de cette question «l’enjeu» numéro un de la conférence. Il a annoncé un plan pour pourvoir les emplois sans candidat, qu’il a chiffrés entre 200.000 à 300.000. Le plan qui passe notamment par des formations et des incitations financières pour aider à la mobilité sera mis en œuvre dès la fin de l’été et sera «extrêmement ambitieux», a assuré le ministre du Travail Michel Sapin.
Une mesure jugée très favorablement par le patronat, mais pas forcément à la hauteur des attentes des syndicats. Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a notamment estimé qu'«on ne règlera pas le problème du chômage en réglant ce problème».
«Ni explosion, ni tension»
Alors que le gouvernement estime avoir mis en place l’essentiel des outils pour combattre le chômage, les grandes centrales réclament davantage. Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger a notamment demandé des «propositions précises» avec des «objectifs chiffrés». «On ne peut pas avoir un discours ambitieux sur l’emploi et demain avoir une annonce qui fait pschitt», a-t-il lancé en fin de journée.
Sur le dossier des retraites, la première journée a permis de clarifier les intentions du gouvernement en ce qui concerne la réforme à venir. M. Hollande a exclu de reculer l’âge légal de départ et souligné qu’un allongement de la durée de cotisation était «la mesure la plus juste à condition qu’elle soit appliquée à tous et à tous les régimes».
Alors que les discussions sur le dossier doivent rentrer dans le vif vendredi, ces projets sont d’ores et déjà rejetés par certains syndicats comme la CGT, FO ou Solidaires, qui évoquent «un désaccord profond» et des mobilisations à venir tandis que le Medef souhaite un recul de l’âge de départ.
Le gouvernement semble aussi avoir écarté la piste d’un rapprochement entre le public et le privé, les fonctionnaires étant déjà très remontés contre le gel annoncé de leurs salaires en 2014 pour la quatrième année consécutive, un sujet qui n’a pas vraiment été abordé jeudi.
Sur le climat des discussions, M. Sapin s’est félicité qu’il n’y ait eu «ni explosion, ni tension», contrairement à ce que certains prédisaient et a assuré que les participants «voudront tous» une troisième édition.
«Bien sûr on arrive à se parler, nous sommes des gens polis, mais ce n’est pas pour cela qu’on est en accord», a relevé M. Mailly qui dit ne pas trop croire à de telles «grands messes».
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit clore les débats dans l’après-midi et tracer une nouvelle feuille de route pour l’année à venir.
DIVERS
Syrie: Alep et 5 autres sites classés en péril par l'Unesco
Phnom Penh (AFP)
L'Unesco a inscrit jeudi sur la liste du patrimoine mondial en danger six sites historiques syriens menacés par les combats, en particulier la vieille ville d'Alep, qui a subi des dommages considérables depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011.
Une vue générale de la vieille ville d'Alep, le 7 mai 2013
afp.com -
afp.com -
L'Unesco a inscrit jeudi sur la liste du patrimoine mondial en danger six sites historiques syriens menacés par les combats, en particulier la vieille ville d'Alep, qui a subi des dommages considérables depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011.
afp.com -
Les vestiges romains de Palmyre, en Syrie, en 2010
afp.com -
afp.com -
La Syrie compte six sites classés: les anciennes ville de Damas, Bosra et Alep, l'oasis de Palmyre, le Krak des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din, ainsi que des villages antiques du Nord de la Syrie.
afp.com -
Les ruines du minaret de la mosquée des Omeyyades, à Alep, le 25 avril 2013
afp.com - Jalal Al-Halabi
afp.com - Jalal Al-Halabi
L'Unesco a inscrit jeudi sur la liste du patrimoine mondial en danger six sites historiques syriens menacés par les combats, en particulier la vieille ville d'Alep qui a subi des dommages considérables depuis le début du conflit en mars 2011.
afp.com - Jalal Al-Halabi
La Syrie compte six sites classés: les anciennes ville de Damas, Bosra et Alep, l'oasis de Palmyre, le Krak des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din, ainsi que des villages antiques du Nord de la Syrie.
Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, réuni en session annuelle à Phnom Penh, les a tous placé jeudi sur sa liste de sites en danger.
"La décision est destinée à rassembler du soutien pour la sauvegarde des sites", a commenté Roni Amelan, porte-parole de l'organisation. Le comité a également soutenu la proposition française de création d'un fonds spécial pour aider à la conservation des sites.
Dans des documents préparatoires à la réunion, l'Unesco avait noté que les informations sur les destructions étaient "partielles" et provenaient de sources pas toujours vérifiables, comme les réseaux sociaux, ainsi que d'un rapport des autorités syriennes qui "ne reflète pas nécessairement la situation réelle dans son ensemble".
Mais face au conflit armé, "les conditions ne sont plus réunies pour assurer la conservation et la protection de la valeur universelle exceptionnelle des six biens", soulignait-elle. "Alep, en particulier, a subi des dommages considérables".
En avril, le minaret de la mosquée des Omeyyades, joyau historique de cette métropole du nord de la Syrie autour de laquelle se sont déroulés de violents combats pendant des mois, s'était effondré. La mosquée, construite au VIIIe siècle et rebâtie au XIIIe siècle, avait déjà subi d'importants dommages à l'automne 2012.
En septembre 2012, le souk d'Alep, avec ses boutiques parfois centenaires aux portes de bois, avait été partiellement détruit par les flammes. La citadelle a également été endommagée.
Des fouilles clandestines ont aussi été rapportées sur plusieurs sites.
Depuis le début des combats, l'Unesco a plusieurs fois appelé les belligérants à épargner le patrimoine culturel du pays et a alerté la communauté internationale sur le risque de trafic d'objets culturels.
"J'appelle les responsables de ces dommages à cesser immédiatement toute destruction et à faire preuve de respect pour les croyances et les traditions de tous les Syriens", avait ainsi déclaré début juin la directrice générale de l'organisation, Irina Bokova.
"La destruction du patrimoine culturel irremplaçable du peuple syrien est une perte pour toute l'humanité", avait-elle ajouté, évoquant les mausolées, mosquées, sites archéologiques, objets culturels et traditions vivantes.
Plus de 93.000 personnes, dont au moins 6.500 enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre civile en Syrie en mars 2011, avait annoncé l'ONU la semaine dernière dans un rapport soulignant une forte augmentation du nombre de morts chaque mois.
Le Comité du patrimoine mondial réuni depuis dimanche a également placé sur la liste du patrimoine en danger Rennel Est, île de l'archipel des Salomon et plus grand atoll corallien surélevé du monde, menacé par l'exploitation forestière.
Il a en revanche retiré de cette liste la citadelle iranienne de Bam, très endommagée par un séisme dévastateur en 2003, estimant que le site était désormais sain.
Le Comité doit examiner dans les prochains jours l'inscription de 31 nouveaux sites naturels et culturels au patrimoine mondial qui compte déjà 962 noms dans 157 pays.
Parmi les candidats cette année figurent le Mont Fuji (Japon), la ville d'Agadez (Niger), les villas Médicis et le Mont Etna (Italie), ou encore le désert du Namib en Namibie et la station baleinière canadienne de Red Bay où opéraient les marins basques au XVIe siècle.
Vignobles, cultures, élevage: la lourde facture des intempéries
PARIS (AFP)
Les orages de grêle et déluges qui s'abattent sur les cultures depuis le début de la semaine après un printemps froid et humide viennent alourdir la facture pour l'agriculture avec des dégâts estimés jeudi à 500 millions d'euros par la FNSEA.
"Il faudra affiner, mais on estime aujourd'hui que ça pourrait se monter à plus de 500 millions d'euros", a estimé le président du syndicat majoritaire Xavier Beulin jeudi sur Europe 1.
"Il y a près de 300.000 hectares en France aujourd'hui détruits ou qui n'ont pas pu être semés: 1.500 euros par hectare, ça va très vite..." a-t-il dit en additionnant pertes de récoltes, de matériels et de bâtiments.
En première ligne sous l'orage: les vignobles.
Dès lundi, les viticulteurs de l'appellation Vouvray, en Touraine, annonçaient que deux tiers des parcelles avaient été ravagées en moins de quinze minutes par les grêlons.
Depuis, le Sud-Ouest essuie des orages à répétition: selon Maurin Bérenger, président du syndicat de défense de l'AOC Cahors, 200 à 250 hectares ont été touchés sur lesquels les vignerons perdent 80 à 100% de leur récolte.
Pour une vingtaine de propriétés, selon M. Bérenger, "la récolte 2013 est morte et celle de 2014 très compromise".
Son syndicat entend d'ailleurs demander "le soutien de l'Etat mais aussi de la MSA (mutualité sociale agricole) et des services fiscaux pour aider les professionnels qui ont et vont souffrir".
Une demande relayée par le président de la filière viticole de FranceAgriMer (organisme public) Jérôme Despey qui souhaite la mobilisation du Fonds national des calamités agricoles (géré par le ministère de l'Agriculture): non seulement pour la récolte de l'année mais aussi pour celle à venir.
La verse après l'averse
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll se rendait dans l'après-midi dans trois départements particulièrement impactés (Haute-Garonne, Pyrénées Atlantiques et Orientales): mission préalable à l'activation possible d'aides publiques, selon le ministère.
Outre le vignoble, les grandes cultures sont également affectées.
En Aquitaine, "toutes les productions végétales souffrent", relève Gérard Mutolo, Directeur de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA): "Les plus touchées sont les cultures céréalières, en particulier le maïs car des mises en culture n'ont pu être faites à cause de la pluie et on commence à arriver trop tard dans la saison pour le faire".
Selon lui "50.000 ha de maïs n'ont pu être semés" et les autres cultures souffrent de l'excès d'eau et des températures trop basses. Et de "rares journées de très forte chaleur associées à une grande humidité sont propices au développement des maladies", relève encore M. Mutolo.
"On a presque deux mois de retard" constate aussi Patrick Caperra, du Pôle économique de la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées.
"Normalement on sème début mai. Mais ça n'a pas été possible, on n'a eu que deux jours d'accès possible aux parcelles en avril et en mai: on a pris 200% de pluviométrie par rapport à la normale".
En Touraine, près de 5.000 ha de céréales (blé, orge et surtout colza) sont endommagés, avec des sols gravement frappés et des cultures "hachées" par 15 minutes de grêlons gros comme des balles de ping-pong.
"Certaines parcelles ont encore la possibilité de se reprendre si les sols arrivent à s'essuyer", estime Edward de Saint-Denis, chez Plantureux (courtage en matières premières agricoles).
Le problème, ajoute-t-il, c'est celui de "la verse: les couchées au sol par l'orage, avec le risque de germination et de maladie au contact de la terre humide".
Le mois dernier, 70.000 ha avaient déjà été perdus dans les régions du centre-est en raison des inondations, selon l'Assemblée des Chambres d'Agriculture.
Dans de nombreuses régions trop arrosées, les éleveurs sont aussi à la peine: ils ont dû rentrer les bêtes en zone inondée et les foins n'ont pu être faits, ce qui risque de créer, si ce n'est une pénurie, au moins une forte tension sur les approvisionnements en fourrage, prévient François Thabuis, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA).
En revanche, sur la fruiticulture la facture reste incertaine: "Dans les zones les plus exposées les vergers sont protégés des grêlons par d'épais filets tendus sur les arbres", rapporte Luc Barbier, président de la fédération des producteurs de fruits.
Selon lui, les bassins de production de pêches et d'abricots ont été épargnés et "s'il y a des dégâts c'est à la marge".
Dans l'Yonne cependant selon Francis Letellier, président de la FDSEA, "la production des cerises dont la récolte commençait à peine a été détruite de 50 à 80% par la grêle et le reste risque d'éclater avec la pluie".
Italie: forte secousse ressentie dans le Nord, de Milan à Venise
Le séisme d'une magnitude de 5,2 a été enregistré à 12H33 (10H33 GMT) dans les provinces de Lucca et Massa (Toscane) et La Spezia (Ligurie), a précisé à l'AFP une porte-parole de la protection civile.
"Nous procédons à des vérifications sur d'éventuels dommages", a-t-elle ajouté sans plus de précisions.
Peu avant 11H30 GMT, aucun dommage ou blessé n'était signalé par les médias.
Selon l'Invg (Institut national de géophysique et vulcanologie), l'épicentre se situe à 2 km de Fivizzano, dans la province de Massa et Carrare (Toscane) à une profondeur de 5,1 km. Le centre sismologique américain USGS a estimé en revanche la profondeur du séisme à 10 km.
Dans ces villes, de nombreuses personnes sont sorties dans la rue par précaution.
La péninsule est souvent secouée par des tremblements de terre. Le dernier d'importance remonte à mai 2012 lorsque l'Emilie-Romagne (nord-est) avait été frappée à dix jours d'intervalle par deux violents séismes qui avaient fait au total 23 morts et poussé 14.000 personnes hors de chez elles.
Les Italiens ont en outre été particulièrement traumatisés par le séisme de l'Aquila (centre), le 6 avril 2009, qui avait fait plus de 300 morts et des dizaines de milliers de sans-abri.
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