HUMOUR......ENCORE QUE......
Syrie : jusqu’où iront-ils ?
POLITIQUE
Statuts et présidence de l'UMP : les militants à nouveau appelés aux urnes
P.Th
ILLUSTRATION. Pendant trois jours, les militants UMP sont invités à répondre à deux questions : l'une sur les nouveaux statuts du parti, l'autre sur un éventuel nouveau vote à sa présidence en septembre.
| LP/OLIVIER LEJEUNE
| LP/OLIVIER LEJEUNE
Objectif : enfin tourner la page de l'incroyable psychodrame de l'automne dernier. Les militants de l'UMP sont appelés aux urnes à partir de vendredi et tout le week-end.
Copé veut «tourner la page»
Des messages vidéos pour mobiliser
Ils doivent non seulement se prononcer sur les nouveaux statuts du parti mais aussi sur l'opportunité d'organiser en septembre un nouveau vote sur la présidence.
Ce scrutin, découlant directement de l'accord passé fin mai entre les deux frères ennemis de l'ex-parti majoritaire François Fillon et Jean-François Copé, devrait confirmer le second à la tête du parti jusqu'en 2015. S'ils sont validés, les nouveaux statuts prévoient par ailleurs l'organisation en 2016 d'une primaire en vue de la présidentielle de 2017.
Copé veut «tourner la page»
Le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne), dont l'image a été écornée par la crise de novembre, a tenu à se poser en «rassembleur» : «Je n'avais qu'une idée : apaiser, rassembler, réconcilier», lance-t-il dans son «appel au vote». Si les militants votent «oui», «nous pourrons tourner définitivement cette page si malheureuse de la politique politicienne», assure-t-il en référence à la guerre fratricide de l'automne dernier.
Jean-François Copé promet d'ailleurs que «plus jamais», il ne retombera dans «le piège de la politique politicienne». «Je ne réponds à aucune polémique, aucune provocation», poursuit l'actuel président de l'UMP, se félicitant que «jour après jour, l'UMP continue son travail de reconstruction». Reste que l'UMP apparaît encore éclatée. Et que les ambitions des uns et des autres pointent régulièrement.
Des messages vidéos pour mobiliser
Les ténors du parti se sont, quoi qu'il en soit, mobilisés. A grand renfort de messages vidéos (plus d'une dizaine ont été postés sur le site internet du parti), ils engagent les militants à voter «oui».
Le filloniste Jérôme Chartier appelle à tourner la page d'une «histoire compliquée», mettant l'accent sur les primaires, tandis que le copéiste Christian Jacob veut remettre «l'UMP en ordre de marche». Comme l'ex-députée Nadine Morano ou encore Jean-François Copé, il met en avant les victoires de son parti aux législatives partielles. «On a besoin de cette expression forte et rassemblée pour notre famille politique», renchérit l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
«De nombreux dispositifs anti-fraude»
«Congrès dématérialisé» oblige, les militants voteront de vendredi à dimanche par internet. De quoi rappeler de mauvais souvenirs à certains membres du parti. Soupçons de fraude, bug et complexité du processus : le scrutin électronique a déclenché une vive polémique lors de la primaire pour désigner le candidat de l'UMP à la mairie de Paris. La compétition interne avait alors bien failli virer au fiasco...
Du coup, l’Autorité de supervision du Congrès a prévenu : «De nombreux dispositifs anti-fraude sont prévus et, en cas d'usurpation d'identité, des poursuites seront engagées.» De plus, «les réclamations concernant le déroulement du scrutin pourront être» traitées «en temps réel».
Pour Hollande, la France doit "tenir la dépense publique" en 2013
Le Monde.fr avec AFP
François Hollande a affirmé que la France devait "tenir" sa dépense publique en 2013, et a jugé "prématuré" de donner un chiffre pour le déficit 2013, après les risques de dérapage des déficits publics signalés par la Cour des comptes. Il a rappelé que l'objectif était de ramener les déficits à 3,7 % du PIB en fin d'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles dans la nuit de jeudi à vendredi à l'issue de la première journée du sommet européen.
Selon M. Hollande, il est "prématuré" d'avancer une évaluation du déficit 2013, "puisque tout dépendra de l'évolution des recettes dans le second semestre". "Si la croissance restait aussi faible, c'est-à-dire, si nous étions en légère récession (...), il est à craindre que nous ayons moins de recettes que prévu", a-t-il cependant reconnu. "Si les recettes rentraient moins bien faute de croissance dans le second semestre, les gels de dépenses qui ont été décidés se traduiraient en annulation de crédits", a-t-il prévenu. La Cour des comptes "a fait son travail" et "confirme que nous pouvons être entre 3,9 % et 4,1 % de déficit, selon la croissance", a admis M. Hollande.
Il a de nouveau appelé à "tout faire pour qu'il y ait plus de croissance au second semestre" avec l'"espoir qu'il y ait une reprise à la fin de l'année". Soulignant "l'engagement" pris par le gouvernement de "maîtriser la dépense" publique, il a rappelé que "la dépense en 2013 doit être strictement égale pour l'Etat à la dépense en 2012" et qu'elle devait être inférieure de 1,5 milliard d'euros en 2014 par rapport à 2013, une réduction "historique", selon lui.
En réponse aux critiques de l'opposition, le chef de l'Etat a affirmé que "ceux qui nous demandent des économies sont toujours ceux qui ont laissé filer la dépense", et "nous demandent, nous supplient de faire des économies à leur place".
En réponse aux critiques de l'opposition, le chef de l'Etat a affirmé que "ceux qui nous demandent des économies sont toujours ceux qui ont laissé filer la dépense", et "nous demandent, nous supplient de faire des économies à leur place".
François Hollande a jugé en revanche "pertinentes" certaines pistes d'économies et de réduction des niches fiscales évoquées par la Cour des comptes, tout en jugeant que la sous-indexation de certaines prestations sociales était "un sujet sensible".
Sommet européen : Hollande tente d'apaiser les tensions avec Barroso
À son arrivée à Bruxelles, le chef de l'État français a jugé les questions personnelles «secondaires», avant le début d'un sommet qui doit valider jeudi soir la feuille de route adressée par Bruxelles au gouvernement Ayrault.
De notre correspondant à Bruxelles
Ceux qui attendaient de François Hollande qu'il entre dans l'arène contre José Manuel Barroso en sont pour leurs frais. Resté muet dans le fracas de la bataille menée par plusieurs de ses ministres, le chef de l'État n'a rompu le silence que pour siffler la fin de partie. «Les questions personnelles, tranche-t-il, sont secondaires».
Le président de la République s'est hissé au-dessus de la mêlée, dès le début d'un sommet européen qui tente de limiter les dégâts de la récession, le chômage des jeunes et les difficultés des PME. «Je ne me détermine pas par rapport aux personnes mais sur les décisions qui sont prises, a-t-il ajouté. Ce qui compte, c'est la croissance, l'emploi et la maîtrise de la finance. Franchement, c'est ce que souhaitent les Européens!».
Jeudi après-midi, la volonté de l'Élysée de jeter de l'eau froide sur le brasier était évidente. «Je souhaite que nous puissions avoir un bon sommet», a lâché le chef de l'État sur un ton des plus consensuels. Il a même éludé l'hypothèse d'un conflit avec José Manuel Barroso, sur les réformes que la France doit entreprendre - retraite comprises. «La France a déjà obtenu les modifications qu'elle souhaite, a-t-il dit sans s'étendre. Nous partageons les objectifs (de la Commission). Les modalités doivent être fixées à Paris, sur la base du dialogue social» entre syndicats et patronat.
Le changement de ton de la France à l'égard de Bruxelles peut s'expliquer par le peu d'échos qu'ont reçu dans l'UE les appels à remettre la Commission à sa place. Des pays comme l'Italie ou l'Espagne, pressés sur des réformes comparables, n'ont aucune envie d'engager un bras de fer avec Bruxelles. Angela Merkel, elle, reste invariable dans son crédo: «redressement budgétaire, coordination économique et compétitivité», lâchait la chancelière en prélude au huis clos.
Ceux qui attendaient de François Hollande qu'il entre dans l'arène contre José Manuel Barroso en sont pour leurs frais. Resté muet dans le fracas de la bataille menée par plusieurs de ses ministres, le chef de l'État n'a rompu le silence que pour siffler la fin de partie. «Les questions personnelles, tranche-t-il, sont secondaires».
Le président de la République s'est hissé au-dessus de la mêlée, dès le début d'un sommet européen qui tente de limiter les dégâts de la récession, le chômage des jeunes et les difficultés des PME. «Je ne me détermine pas par rapport aux personnes mais sur les décisions qui sont prises, a-t-il ajouté. Ce qui compte, c'est la croissance, l'emploi et la maîtrise de la finance. Franchement, c'est ce que souhaitent les Européens!».
«Je souhaite que nous puissions avoir un bon sommet»
L'esquive laissera sur leur faim tout ceux qui, dans les capitales européennes, cherchaient du sens derrière la virulence des attaques lancées depuis Paris contre la Commission européenne et son président. Ces derniers jours, Arnaud Montebourg a pu décrire José Manuel Barroso comme «le carburant du Front national» et Claude Bartolone le qualifier «d'erreur de casting», sans être à aucun moment contredits à la présidence. L'alarme a gagné les étages de la Commission quand la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a dit «partager sur le fond» les opinions du ministre et du président de l'Assemblée nationale.Jeudi après-midi, la volonté de l'Élysée de jeter de l'eau froide sur le brasier était évidente. «Je souhaite que nous puissions avoir un bon sommet», a lâché le chef de l'État sur un ton des plus consensuels. Il a même éludé l'hypothèse d'un conflit avec José Manuel Barroso, sur les réformes que la France doit entreprendre - retraite comprises. «La France a déjà obtenu les modifications qu'elle souhaite, a-t-il dit sans s'étendre. Nous partageons les objectifs (de la Commission). Les modalités doivent être fixées à Paris, sur la base du dialogue social» entre syndicats et patronat.
Inflexions à la marge
C'est précisément le sommet qui doit valider jeudi soir la feuille de route adressée par Bruxelles au gouvernement Ayrault. La prescription européenne demande à la France une profonde réforme du marché du travail et un allégement de la fiscalité sur les entreprises. Sur le dossier sensible des retraites, le texte demande une réforme dès l'automne et un retour à l'équilibre «pour 2020 au plus tard». Ces recommandations ont suscité un tollé à gauche. Mais Bercy n'a obtenu que des inflexions marginales du texte: il n'est plus question de relever au-delà de 62 ans «l'âge légal» de départ à la retraite, mais plutôt «l'âge effectif».Le changement de ton de la France à l'égard de Bruxelles peut s'expliquer par le peu d'échos qu'ont reçu dans l'UE les appels à remettre la Commission à sa place. Des pays comme l'Italie ou l'Espagne, pressés sur des réformes comparables, n'ont aucune envie d'engager un bras de fer avec Bruxelles. Angela Merkel, elle, reste invariable dans son crédo: «redressement budgétaire, coordination économique et compétitivité», lâchait la chancelière en prélude au huis clos.
L'UE applaudit l'entrée de la Croatie, ouvre la porte à la Serbie
Les dirigeants européens ont applaudi vendredi à Bruxelles l'entrée de la Croatie, qui deviendra lundi le 28e membre de l'Union européenne, et ouvert la porte à la Serbie, une étape "historique" vingt ans après l'éclatement violent de l'ex-Yougoslavie.
Ce septième élargissement de l'UE en 60 ans a été officialisé au second jour du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, de nouveau dominé par les questions économiques et sociales.
Les 27 se sont mis d'accord, dans la nuit, pour mobiliser environ huit milliards d'euros dans la lutte contre le chômage des jeunes, véritable fléau dans de nombreux pays européens. Un accord politique a également été trouvé sur le budget de l'UE pour la période 2014-2020, qui doit être désormais approuvé par le Parlement européen.
Les chefs d'Etat et de gouvernement devaient également débattre de la construction de l'union monétaire avant de se séparer en début d'après-midi.
Anticipant de deux jours le calendrier, le Premier ministre croate, Zoran Milanovic, a été invité à prendre place autour de la table.
"C'est véritablement un moment historique pour la Croatie (...) Vous êtes désormais un membre à part entière de l'Union européenne", a déclaré Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, provoquant les applaudissements dans la salle. "Votre entrée (...) après une récente période de guerre, nous rappelle l'objectif fondamental de l'Europe: vivre ensemble en paix, vivre ensemble dans la prospérité", a-t-il ajouté.
Plusieurs dirigeants européens, dont M. Van Rompuy, se retrouveront lundi à Zagreb pour célébrer cet événement.
En attendant, les 27 devaient officialiser à la mi-journée le lancement des négociations d'adhésion de la Serbie, voisine de la Croatie.
Désaffection des Européens
Le complexe processus visant à harmoniser les lois et règlements de la Serbie avec ceux du bloc européen devrait débuter en janvier 2014. Cette date a été souhaitée par l'Allemagne, alors que de nombreuses capitales auraient préféré lancer les négociations dès l'automne.
"Vous pouvez être sûr que la Serbie fera tout pour accélérer les réformes. Nous ne voulons plus perdre de temps, nous appartenons à la famille européenne", a affirmé le Premier ministre Ivica Dacic lors d'une visite à Bruxelles cette semaine.
Il a émis le souhait que les négociations ne durent que "quatre, cinq ans", et "non dix ans".
Mais huit ans ont été nécessaires à la Croatie pour répondre aux critères fixés par les Européens, rendus plus exigeants depuis le début de la crise financière et à la lumière des difficultés rencontrées par les deux membres les plus récents, la Bulgarie et la Roumanie, entrés en 2007.
Ce durcissement répond aussi à la désaffection des citoyens européens puisque, selon un récent sondage d'Eurobaromètre, 52% d'entre eux sont opposés à un nouvel élargissement.
Mais il serait délicat de fermer les portes de "la famille européenne" aux pays des Balkans, qui y voient la voie la plus sûre pour tourner la page du traumatisme lié à l'ex-Yougoslavie dans les années 1990.
"C?est la perspective d?une adhésion à l?UE qui a conduit les pays de l?ex-Yougoslavie à livrer la quasi-intégralité de leurs criminels de guerre présumés au Tribunal pénal international de La Haye, et donc à créer les conditions d'une paix durable dans la région", soulignent Sami Andoura et Yves Bertoncini, dans une étude publiée cette semaine par l'institut Notre Europe.
Outre la Serbie, quatre de ces pays sont considérés comme des candidats potentiels à l'adhésion: le Montenegro, le plus avancé d'entre eux, la Macédoine, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo.
A ce dernier, les 27 vont proposer d'entamer les négociations en vue d'un "accord de stabilisation et d'association", première étape en vue d'une éventuelle candidature à l'UE.
La question du Kosovo est sensible parce que cinq pays de l'UE, dont l'Espagne, ne reconnaissent pas son indépendance proclamée en 2008.
La Serbie et le Kosovo se voient récompenser par les Européens pour avoir signé, le 19 avril, un accord, présenté comme "historique", de normalisation de leurs relations après des mois de difficiles négociations.
Les 27 se sont mis d'accord, dans la nuit, pour mobiliser environ huit milliards d'euros dans la lutte contre le chômage des jeunes, véritable fléau dans de nombreux pays européens. Un accord politique a également été trouvé sur le budget de l'UE pour la période 2014-2020, qui doit être désormais approuvé par le Parlement européen.
Les chefs d'Etat et de gouvernement devaient également débattre de la construction de l'union monétaire avant de se séparer en début d'après-midi.
Anticipant de deux jours le calendrier, le Premier ministre croate, Zoran Milanovic, a été invité à prendre place autour de la table.
Plusieurs dirigeants européens, dont M. Van Rompuy, se retrouveront lundi à Zagreb pour célébrer cet événement.
En attendant, les 27 devaient officialiser à la mi-journée le lancement des négociations d'adhésion de la Serbie, voisine de la Croatie.
Désaffection des Européens
Le complexe processus visant à harmoniser les lois et règlements de la Serbie avec ceux du bloc européen devrait débuter en janvier 2014. Cette date a été souhaitée par l'Allemagne, alors que de nombreuses capitales auraient préféré lancer les négociations dès l'automne.
"Vous pouvez être sûr que la Serbie fera tout pour accélérer les réformes. Nous ne voulons plus perdre de temps, nous appartenons à la famille européenne", a affirmé le Premier ministre Ivica Dacic lors d'une visite à Bruxelles cette semaine.
Il a émis le souhait que les négociations ne durent que "quatre, cinq ans", et "non dix ans".
Mais huit ans ont été nécessaires à la Croatie pour répondre aux critères fixés par les Européens, rendus plus exigeants depuis le début de la crise financière et à la lumière des difficultés rencontrées par les deux membres les plus récents, la Bulgarie et la Roumanie, entrés en 2007.
Ce durcissement répond aussi à la désaffection des citoyens européens puisque, selon un récent sondage d'Eurobaromètre, 52% d'entre eux sont opposés à un nouvel élargissement.
Mais il serait délicat de fermer les portes de "la famille européenne" aux pays des Balkans, qui y voient la voie la plus sûre pour tourner la page du traumatisme lié à l'ex-Yougoslavie dans les années 1990.
"C?est la perspective d?une adhésion à l?UE qui a conduit les pays de l?ex-Yougoslavie à livrer la quasi-intégralité de leurs criminels de guerre présumés au Tribunal pénal international de La Haye, et donc à créer les conditions d'une paix durable dans la région", soulignent Sami Andoura et Yves Bertoncini, dans une étude publiée cette semaine par l'institut Notre Europe.
Outre la Serbie, quatre de ces pays sont considérés comme des candidats potentiels à l'adhésion: le Montenegro, le plus avancé d'entre eux, la Macédoine, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo.
A ce dernier, les 27 vont proposer d'entamer les négociations en vue d'un "accord de stabilisation et d'association", première étape en vue d'une éventuelle candidature à l'UE.
La question du Kosovo est sensible parce que cinq pays de l'UE, dont l'Espagne, ne reconnaissent pas son indépendance proclamée en 2008.
La Serbie et le Kosovo se voient récompenser par les Européens pour avoir signé, le 19 avril, un accord, présenté comme "historique", de normalisation de leurs relations après des mois de difficiles négociations.
Valls demande aux Etats-Unis des «explications» sur la surveillance
Se défendant de toute accusation envers Washington, le ministre de l'Intérieur a également plaidé la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité en général.
Libération
Le ministre de l’Intérieur français Manuel Valls, qui a entamé jeudi un déplacement de trois jours aux Etats-Unis, a demandé des «explications» à ses homologues sur les programmes de surveillance des communications de leur administration, «mais pas sur un mode accusatoire», a-t-il assuré.
Le ministre, dont c’est la première visite officielle aux Etats-Unis, a rencontré à Washington la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, le ministre de la Justice Eric Holder et le directeur du FBI Robert Mueller pour évoquer la situation en matière de terrorisme et de sécurité.
«Je leur ai demandé un certain nombre d’explications», a affirmé le ministre, interrogé par des journalistes français à propos des révélations des dernières semaines sur les programmes de surveillance d’internet et des communications téléphoniques menés par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) aux Etats-Unis et à l’étranger. «Je suis attentif aussi à préserver des relations de très grande qualité, et à discuter de ces questions-là, mais pas sur un mode accusatoire, parce que nous devons travailler ensemble», a-t-il ajouté.
Le «débat sur l’équilibre à trouver entre la lutte contre le terrorisme, les moyens de la grande criminalité, les moyens qu’on se donne pour surveiller et anticiper les actes terroristes et les libertés et la vie privée n’est pas nouveau et ne va cesser de s’accentuer dans les années qui viennent», a-t-il ajouté. La Syrie et les quelque 600 Européens qui y combattent, dont «autour de 140 à 150 Français», parmi lesquels un «nombre non négligeable dans des groupes proches d’al-Qaeda», est une question aussi «qui préoccupe nos amis américains», a ajouté le ministre.
«Comme nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes préoccupations, nous échangeons beaucoup d’informations. Nous comparons aussi avec ce qui s’est passé» à Boston, a-t-il poursuivi, évoquant l’attentat du 15 avril, qui a fait 3 morts. Le parcours des frères Tsarnaev, dont l’un a été formellement accusé d’avoir perpétré l’attentat avec son frère décédé, «ressemble à celui d’individus ayant commis des attentats en France ou en Europe. Nous devons partager les mêmes analyses et trouver les mêmes moyens pour combattre ces processus de radicalisation», a-t-il jugé. «Nous avons besoin les uns des autres.»
Le ministre, qui rencontrait jeudi soir la communauté française à l’ambassade de France, devait se rendre ensuite vendredi et samedi à New York pour des discussions avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et les responsables de la police et des pompiers de la ville avant un dépôt de gerbe à Ground Zero.
Le ministre, dont c’est la première visite officielle aux Etats-Unis, a rencontré à Washington la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, le ministre de la Justice Eric Holder et le directeur du FBI Robert Mueller pour évoquer la situation en matière de terrorisme et de sécurité.
«Je leur ai demandé un certain nombre d’explications», a affirmé le ministre, interrogé par des journalistes français à propos des révélations des dernières semaines sur les programmes de surveillance d’internet et des communications téléphoniques menés par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) aux Etats-Unis et à l’étranger. «Je suis attentif aussi à préserver des relations de très grande qualité, et à discuter de ces questions-là, mais pas sur un mode accusatoire, parce que nous devons travailler ensemble», a-t-il ajouté.
Le «débat sur l’équilibre à trouver entre la lutte contre le terrorisme, les moyens de la grande criminalité, les moyens qu’on se donne pour surveiller et anticiper les actes terroristes et les libertés et la vie privée n’est pas nouveau et ne va cesser de s’accentuer dans les années qui viennent», a-t-il ajouté. La Syrie et les quelque 600 Européens qui y combattent, dont «autour de 140 à 150 Français», parmi lesquels un «nombre non négligeable dans des groupes proches d’al-Qaeda», est une question aussi «qui préoccupe nos amis américains», a ajouté le ministre.
«Comme nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes préoccupations, nous échangeons beaucoup d’informations. Nous comparons aussi avec ce qui s’est passé» à Boston, a-t-il poursuivi, évoquant l’attentat du 15 avril, qui a fait 3 morts. Le parcours des frères Tsarnaev, dont l’un a été formellement accusé d’avoir perpétré l’attentat avec son frère décédé, «ressemble à celui d’individus ayant commis des attentats en France ou en Europe. Nous devons partager les mêmes analyses et trouver les mêmes moyens pour combattre ces processus de radicalisation», a-t-il jugé. «Nous avons besoin les uns des autres.»
Le ministre, qui rencontrait jeudi soir la communauté française à l’ambassade de France, devait se rendre ensuite vendredi et samedi à New York pour des discussions avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et les responsables de la police et des pompiers de la ville avant un dépôt de gerbe à Ground Zero.
À Dakar, Obama plaide pour la démocratie
Le président américain a visité l'île de Gorée, d'où partaient pour un voyage sans retour les esclaves africains.
Commencée mercredi soir à Dakar, la tournée de Barack Obama en Afrique subsaharienne est d'emblée apparue comme suspendue au sort de Nelson Mandela. À peine arrivé au Sénégal, le président des États-Unis a tenu à réaffirmer son intention de se rendre en Afrique du Sud et a rendu hommage au père de la «nation arc-en-ciel», «un héros pour le monde entier», dont «l'héritage continuera à vivre à travers les âges (…) le jour où il quittera cette terre».
Venu saluer la démocratie sénégalaise et défendre l'État de droit devant les juges de la Cour suprême, Barack Obama avait aussi à honorer, outre la figure de Nelson Mandela, la mémoire des Africains partis comme esclaves pour l'Amérique. Accompagné de son épouse et de ses deux enfants, le premier président noir américain s'est rendu sur l'île de Gorée, au large de Dakar, pour une visite à la Maison des esclaves et à sa célèbre porte du «non-retour». «Plus que tout, cela nous rappelle au devoir de rester vigilants lorsqu'il s'agit de la défense des droits de l'homme», a-t-il notamment déclaré sur place.
Quatre ans plus tard, au Sénégal, la vitrine démocratique de l'Afrique francophone, le président américain a cherché jeudi à reprendre le fil de son discours sur l'État de droit. Barack Obama avait reçu, le 28 mars dernier, le président Macky Sall à la Maison-Blanche. Un geste qu'il avait refusé à son prédécesseur, Abdoulaye Wade, dont le seul mérite, aux yeux des autorités américaines, aura finalement été d'accepter le verdict des urnes lors de la dernière présidentielle sénégalaise. Venu encourager la démocratie sénégalaise, le président américain devait évoquer la coopération militaire avec ce pays touché par les ondes de choc du terrorisme au Sahel. Cette visite avait aussi pour objet de renforcer les relations économiques entre les deux États.
Devant les juges de la Cour suprême, Barack Obama a donc comme prévu souligné qu'une démocratie, pour être forte, a besoin d'«un pouvoir judiciaire fort, indépendant de la sphère politique, et qui travaille dans la transparence et sans pression injustifiée». «Les sociétés sont plus fortes et plus stables quand elles reposent sur un État de droit» et «quand les citoyens savent que leurs droits seront protégés de l'arbitraire», a plaidé le président américain, qui a affirmé sa confiance en l'avenir de l'Afrique. «Je crois que le continent vit un moment de grandes promesses», a-t-il répété.
Commentant l'actualité américaine et la récente décision de la Cour suprême des États-Unis en faveur du mariage gay, Barack Obama avait alors présenté son «opinion» aux Africains en ces termes: «Quels que soient la race, la religion, le genre, l'orientation sexuelle, face à la loi, tout le monde doit avoir les mêmes droits.» L'homosexualité est un sujet sensible en Afrique, où elle est criminalisée dans la plupart des pays, hormis l'Afrique du Sud, qui est le seul du continent à autoriser le mariage homosexuel. Au Sénégal, le président Macky Sall a récemment exclu l'adoption d'une loi autorisant l'homosexualité réclamée par des défenseurs des droits de l'homme.
Autant que du montant de l'amende à infliger aux sans-papiers (500 dollars), les républicains ont débattu de la question de savoir si le parti s'enfonce dans "une spirale de la mort démographique" en s'opposant à la réforme, comme l'a dit le sénateur de Caroline du Sud Lindsay Graham, ou si au contraire, il "sauve son âme", selon son collègue de l'Alabama Jeff Sessions.
"UNE SPIRALE DE LA MORT DÉMOGRAPHIQUE"
En 1986, l'administration Reagan avait procédé à la régularisation de 3 millions d'immigrés, sans assurer au préalable une fermeture hermétique de la frontière avec le Mexique. Pour convaincre leurs collègues que le Congrès ne va pas refaire la même "erreur", le "Gang des huit" – quatre sénateurs républicains et quatre démocrates qui négocient depuis le lendemain de l'élection présidentielle de novembre 2012 – a proposé un durcissement du texte initial.
Selon le projet qui a été adopté, la frontière devra être sécurisée au moyen de drones, de capteurs électroniques et de barrières, un alliage ressemblant beaucoup à celui de 2006 incluant la construction d'un mur de 1 125 kilomètres à la frontière mexicaine. Mais le texte ajoute aussi ce qui a été qualifié de "surge" (le terme employé pour l'envoi de renforts en Irak) : 20 000 gardes-frontières supplémentaires pour un coût de 40 milliards de dollars au contribuable.
Tous les sénateurs étaient présents pour le vote, et c'est le vice-président Joe Biden – également président du Sénat – qui a lu le décompte des voix, pour souligner la solennité du moment. Les perspectives n'en sont pas moins obscures à la Chambre des représentants qui doit adopter le texte en termes identiques pour qu'il puisse être soumis au président pour promulgation.
Sans même attendre le vote final, le chef de file républicain à la Chambre, John Boehner, a répété qu'il n'avait pas l'intention de soumettre le texte du Sénat à ses collègues. Les représentants entendent élaborer "leur propre projet de loi", a-t-il indiqué. M. Boehner ne veut même pas essayer de faire adopter un texte avec les voix démocrates. Il insiste pour obtenir au préalable l'accord d'une majorité des républicains (qui sont 234 sur 435 députés).
FINIR LE TRAVAIL
Les représentants, qui sont soumis à réélection tous les deux ans, ont des intérêts sensiblement différents de ceux des sénateurs, dont le mandat est de six ans. Si le vote latino est devenu déterminant pour l'élection présidentielle – en 2012, Mitt Romney a enregistré 44 points de retard sur Barack Obama chez les hispaniques –, il n'en va pas de même dans nombre de circonscriptions, souvent taillées sur mesure à la faveur du redécoupage électoral.
Selon M. Boehner, la Chambre préfère travailler sur des mesures spécifiques plutôt que de se saisir du millier de pages du texte adopté par le Sénat. S'il voulait jouer la montre, le speaker de la Chambre ne s'y prendrait pas autrement. L'assemblée n'a plus le temps d'examiner le texte en profondeur avant les vacances parlementaires et à l'automne commencera le "cycle" électoral 2014. Les républicains devront désigner leurs candidats. Les primaires sont une période peu propice au compromis.
Le vote du Sénat met fin à un débat qui a vu les prétendants à l'investiture républicaine se positionner. Le jeune sénateur de Floride, et "espoir" latino, Marco Rubio, a choisi le camp de la régularisation. A l'inverse du Texan Ted Cruz, qui, lui, dispute le leadership latino et a fait une entrée fracassante au Sénat en 2012.
Barack Obama, depuis Dakar, s'est félicité du vote du Sénat, tout en souhaitant que les représentants parachèvent l'entreprise. "Nous sommes une nation de lois et d'immigrants, a-t-il dit. Il faut juste que le Congrès finisse le travail." Depuis sa réélection, M. Obama a joué du bully pulpit ("tribune", en français) sur le sujet de l'immigration. Mais le succès du Sénat doit plus aux républicains du "Gang des huit" qu'au président, ce qui ne l'empêche pas – c'est de bonne guerre – de pavoiser.
Paris — Le gouvernement a tiré un trait sur le "tout TGV" et les politiques de transport pharaoniques, en approuvant les orientations du rapport de la commission Mobilité 21, remis jeudi, qui privilégie l'entretien du réseau existant, provoquant du même coup la grogne de nombre de "grands élus".
Les branches Ouest et Sud de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône ou encore la ligne Toulouse Narbone sont repoussées à un "horizon lointain", après 2050. Comme l'autoroute A26 entre Troyes et Auxerre ou l'A51 entre Gap et Grenoble, entre autres.
La commission, dirigée par le député PS du Calvados Philippe Duron, a revu à la baisse les ambitions de l'Etat qui figuraient au Schéma national des infrastructures de transport (Snit), fort de 70 grands projets pour une enveloppe de 245 milliards d'euros sur 25 ans.
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, s'est félicité que ce rapport mette un terme à une "liste à la Prévert (...) impossible à financer". Il a également salué le retour d'une "certaine forme de planification" et "de l'Etat stratège".
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a approuvé ce constat, et prévoit "de reprendre à (son) compte les recommandations préalables (du rapport)". Il dévoilera le 9 juillet le grand plan d'investissement du gouvernement, qui comptera un volet transports.
Le rapport abandonne le "tout TGV" et les grands projets d'autoroutes auxquels la France s'était habituée (quatre lignes à grande vitesse sont actuellement en construction, entre Tours et Bordeaux, Le Mans et Rennes, Metz et Strasbourg et le contournement de Nîmes et Montpellier). Il met l'accent sur une priorité : l'entretien du réseau existant.
Un scénario optimiste retenu
Un scénario optimiste retenu
Ce réseau (routes, rail et ports), jugé "de haute tenue" par la commission, se dégrade depuis plusieurs années. Le rapport propose d'injecter 25 à 30 milliards d'euros d'ici à 2030, quoi qu'il arrive, pour assurer sa régénération.
Une fois cet entretien garanti, la commission esquisse deux scénarios pour financer les grands projets. Le premier, a minima, sans dépenses nouvelles de la part de l'Etat. L'autre "plus ambitieux", a été retenu par le gouvernement. Il prévoit une contribution supplémentaire de 400 millions d'euros par an au budget de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF).
"Nous allons retenir un projet autour du scénario deux", a déclaré Frédéric Cuvillier à l'AFP, en marge de la conférence de presse organisée pour la remise du rapport.
Ce plan affecte entre 28 et 30 milliards d'euros aux grands projets à l'horizon 2030, contre huit à dix milliards prévus dans le scénario plus modeste.
La version optimiste du rapport Duron maintient le lancement des travaux de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse avant 2030. Les autres LGV sont renvoyées après 2030, sans être condamnées : la commission préconise une révision de ses priorités tous les cinq ans en fonction des marges budgétaires.
Egalement au programme, de nombreux chantiers "ingrats mais nécessaires", a expliqué M. Duron à l'AFP. La commission recommande d'investir dans de grands "noeuds ferroviaires", destinés à désengorger de nombreuses gares, comme celle de Lyon et celle de Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou Saint-Charles à Marseille.
La route et le fluvial font également partie des priorités avec notamment un passage à deux fois deux voies de la route Centre Europe Atlantique entre la Saône-et-Loire et l'Allier, ou l'amélioration de la desserte entre certains grands ports et la zone alentour.
"Discours de vérité"
"Discours de vérité"
Les nombreuses fuites du rapport dans la presse cette semaine ont polarisé le débat sur l'abandon du TGV pour mailler le territoire, au grand dam de certains élus.
"Le problème, c'est qu'on a laissé croire que le TGV était l'horizon indépassable du transport ferroviaire", estime M. Duron.
Une analyse partagée par les élus dont les territoires sont ou seront desservis par le TGV: le président (PS) de la région Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne a ainsi salué "le discours de vérité du rapport Duron" et le député PS de Gironde Gilles Savary (PS) a fait valoir que le rapport "n?(était) une surprise que pour ceux qui se sont laissés mystifier par la démagogie, prudemment non chiffrée, du Schéma national d?infrastructures de transport inspiré du double lobbying valenciennois du ministre de l?époque Jean-Louis Borloo et du groupe Alstom".
Jean-Louis Borloo (UDI) a dénoncé "la vision court-termiste" de l'aménagement du territoire livrée par le rapport Duron.
Du côté des élus qui voient s'éloigner la perspective de voir leur zone desservie par un TGV, c'est l'amertume qui domine. François Patriat (PS, Bourgogne) a demandé au gouvernement de "reconsidérer les préconisations" du rapport, quand, au centre de la France, Jean-Paul Denanot (PS) en a appelé au "développement équilibré des territoires" et donc à la construction rapide d'une LGV Poitiers-Limoges.
Même credo de la part de la députée-maire de Pau, Martine Lignières-Cassou (PS), en faveur de son Béarn, et des élus PS de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui ont estimé que différer une LGV chez eux (Marseille-Nice) serait "un mauvais coup porté à Marseille".
Les élus niçois Eric Ciotti (UMP) et Christian Estrosi (UMP) ne décoléraient pas jeudi et ont réclamé "le remboursement intégral des sommes engagées", soit "plusieurs millions d'euros, pour les frais de faisabilité".
Le rapport doit être présenté en juillet devant les commissions parlementaires.
Bernard Tapie était jeudi pour le 4e jour sur le gril des enquêteurs qui l'interrogent sur l'arbitrage rendu en 2008 dans son conflit avec le Crédit Lyonnais, pendant qu'il affirmait dans un livre paru le même jour que "non", il n'avait "pas volé" l'argent qui lui a été octroyé. (c) Afp
Venu saluer la démocratie sénégalaise et défendre l'État de droit devant les juges de la Cour suprême, Barack Obama avait aussi à honorer, outre la figure de Nelson Mandela, la mémoire des Africains partis comme esclaves pour l'Amérique. Accompagné de son épouse et de ses deux enfants, le premier président noir américain s'est rendu sur l'île de Gorée, au large de Dakar, pour une visite à la Maison des esclaves et à sa célèbre porte du «non-retour». «Plus que tout, cela nous rappelle au devoir de rester vigilants lorsqu'il s'agit de la défense des droits de l'homme», a-t-il notamment déclaré sur place.
Coopération militaire
Lors de son court et unique déplacement en Afrique subsaharienne durant son premier mandat, au Ghana, en juillet 2009, Barack Obama avait également salué la mémoire des esclaves, victimes du commerce triangulaire, avant de lancer aux peuples africains cette phrase qui marqua les esprits: «Je préfère des institutions fortes plutôt que des hommes forts.»Quatre ans plus tard, au Sénégal, la vitrine démocratique de l'Afrique francophone, le président américain a cherché jeudi à reprendre le fil de son discours sur l'État de droit. Barack Obama avait reçu, le 28 mars dernier, le président Macky Sall à la Maison-Blanche. Un geste qu'il avait refusé à son prédécesseur, Abdoulaye Wade, dont le seul mérite, aux yeux des autorités américaines, aura finalement été d'accepter le verdict des urnes lors de la dernière présidentielle sénégalaise. Venu encourager la démocratie sénégalaise, le président américain devait évoquer la coopération militaire avec ce pays touché par les ondes de choc du terrorisme au Sahel. Cette visite avait aussi pour objet de renforcer les relations économiques entre les deux États.
Devant les juges de la Cour suprême, Barack Obama a donc comme prévu souligné qu'une démocratie, pour être forte, a besoin d'«un pouvoir judiciaire fort, indépendant de la sphère politique, et qui travaille dans la transparence et sans pression injustifiée». «Les sociétés sont plus fortes et plus stables quand elles reposent sur un État de droit» et «quand les citoyens savent que leurs droits seront protégés de l'arbitraire», a plaidé le président américain, qui a affirmé sa confiance en l'avenir de l'Afrique. «Je crois que le continent vit un moment de grandes promesses», a-t-il répété.
Pour l'égalité des droits
Dans son discours devant les juges de la Cour suprême, Barack Obama a également défendu les droits universels. Il a indiqué qu'il revenait aux juges d'établir la justice et l'équité pour les femmes, les enfants, les pauvres, les victimes de discriminations et de violences. Ce propos rejoignait celui, tenu plus tôt dans la matinée, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sénégalais, Macky Sall.Commentant l'actualité américaine et la récente décision de la Cour suprême des États-Unis en faveur du mariage gay, Barack Obama avait alors présenté son «opinion» aux Africains en ces termes: «Quels que soient la race, la religion, le genre, l'orientation sexuelle, face à la loi, tout le monde doit avoir les mêmes droits.» L'homosexualité est un sujet sensible en Afrique, où elle est criminalisée dans la plupart des pays, hormis l'Afrique du Sud, qui est le seul du continent à autoriser le mariage homosexuel. Au Sénégal, le président Macky Sall a récemment exclu l'adoption d'une loi autorisant l'homosexualité réclamée par des défenseurs des droits de l'homme.
Le vote au Sénat de la réforme de l'immigration illustre les divisions républicaines
Le Monde.fr
Le feuilleton de la réforme de l'immigration aux Etats-Unis a passé un cap important jeudi 27 juin avec le vote par le Sénat du projet de loi qui prévoit la régularisation des 11 millions d'étrangers en situation irrégulière, une mesure en discussion depuis 2006.
Le vote a été obtenu par 68 contre 32, un score exceptionnel dans un Congrès où, comme l'a dit Barack Obama, "il n'y a même plus de majorité pour baptiser un bureau de poste". Quatorze républicains ont voté pour, 32 contre, illustrant la profonde division qui perdure dans le mouvement conservateur sur la question de l'immigration.Autant que du montant de l'amende à infliger aux sans-papiers (500 dollars), les républicains ont débattu de la question de savoir si le parti s'enfonce dans "une spirale de la mort démographique" en s'opposant à la réforme, comme l'a dit le sénateur de Caroline du Sud Lindsay Graham, ou si au contraire, il "sauve son âme", selon son collègue de l'Alabama Jeff Sessions.
"UNE SPIRALE DE LA MORT DÉMOGRAPHIQUE"
En 1986, l'administration Reagan avait procédé à la régularisation de 3 millions d'immigrés, sans assurer au préalable une fermeture hermétique de la frontière avec le Mexique. Pour convaincre leurs collègues que le Congrès ne va pas refaire la même "erreur", le "Gang des huit" – quatre sénateurs républicains et quatre démocrates qui négocient depuis le lendemain de l'élection présidentielle de novembre 2012 – a proposé un durcissement du texte initial.
Selon le projet qui a été adopté, la frontière devra être sécurisée au moyen de drones, de capteurs électroniques et de barrières, un alliage ressemblant beaucoup à celui de 2006 incluant la construction d'un mur de 1 125 kilomètres à la frontière mexicaine. Mais le texte ajoute aussi ce qui a été qualifié de "surge" (le terme employé pour l'envoi de renforts en Irak) : 20 000 gardes-frontières supplémentaires pour un coût de 40 milliards de dollars au contribuable.
Tous les sénateurs étaient présents pour le vote, et c'est le vice-président Joe Biden – également président du Sénat – qui a lu le décompte des voix, pour souligner la solennité du moment. Les perspectives n'en sont pas moins obscures à la Chambre des représentants qui doit adopter le texte en termes identiques pour qu'il puisse être soumis au président pour promulgation.
Sans même attendre le vote final, le chef de file républicain à la Chambre, John Boehner, a répété qu'il n'avait pas l'intention de soumettre le texte du Sénat à ses collègues. Les représentants entendent élaborer "leur propre projet de loi", a-t-il indiqué. M. Boehner ne veut même pas essayer de faire adopter un texte avec les voix démocrates. Il insiste pour obtenir au préalable l'accord d'une majorité des républicains (qui sont 234 sur 435 députés).
FINIR LE TRAVAIL
Les représentants, qui sont soumis à réélection tous les deux ans, ont des intérêts sensiblement différents de ceux des sénateurs, dont le mandat est de six ans. Si le vote latino est devenu déterminant pour l'élection présidentielle – en 2012, Mitt Romney a enregistré 44 points de retard sur Barack Obama chez les hispaniques –, il n'en va pas de même dans nombre de circonscriptions, souvent taillées sur mesure à la faveur du redécoupage électoral.
Selon M. Boehner, la Chambre préfère travailler sur des mesures spécifiques plutôt que de se saisir du millier de pages du texte adopté par le Sénat. S'il voulait jouer la montre, le speaker de la Chambre ne s'y prendrait pas autrement. L'assemblée n'a plus le temps d'examiner le texte en profondeur avant les vacances parlementaires et à l'automne commencera le "cycle" électoral 2014. Les républicains devront désigner leurs candidats. Les primaires sont une période peu propice au compromis.
Le vote du Sénat met fin à un débat qui a vu les prétendants à l'investiture républicaine se positionner. Le jeune sénateur de Floride, et "espoir" latino, Marco Rubio, a choisi le camp de la régularisation. A l'inverse du Texan Ted Cruz, qui, lui, dispute le leadership latino et a fait une entrée fracassante au Sénat en 2012.
Barack Obama, depuis Dakar, s'est félicité du vote du Sénat, tout en souhaitant que les représentants parachèvent l'entreprise. "Nous sommes une nation de lois et d'immigrants, a-t-il dit. Il faut juste que le Congrès finisse le travail." Depuis sa réélection, M. Obama a joué du bully pulpit ("tribune", en français) sur le sujet de l'immigration. Mais le succès du Sénat doit plus aux républicains du "Gang des huit" qu'au président, ce qui ne l'empêche pas – c'est de bonne guerre – de pavoiser.
Seize hommes torturés à mort par les forces syriennes près de Damas
AFP
Les corps de seize hommes torturés à mort par les forces de sécurité syriennes ont été remis à leurs familles, a indiqué une organisation des droits de l'Homme dans la nuit de jeudi à vendredi.
"Nous avons reçu des informations concernant la mort de seize hommes de la localité d'Harasta torturés par les forces du régime", a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Harasta, près de Damas, est l'un des fiefs de rebelles qui ont été soumis à d'intenses pressions de l'armée au cours des dernières semaines.
Des dizaines de milliers de personnes seraient détenues dans les prisons syriennes et les organisations des droits de l'Homme accusent le régime du président Bachar al-Assad de torturer systématiquement les prisonniers.
La date de la mort des 16 habitants d'Harasta est inconnue, mais l'Observatoire a indiqué que les informations concernant leur décès sont apparues après que les cadavres eurent été remis aux familles par un hôpital de Damas.
"Cela arrive bien trop souvent que les corps de prisonniers soient rendus à leurs familles avec des marques de tortures", a déclaré le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahman, à l'AFP.
"Je crains pour la vie de milliers d'autres détenus", a-t-il ajouté.
Abdel Rahman a également déclaré que les forces de sécurité menaçaient très souvent les familles des prisonniers tués afin de les contraindre au silence.
"Cela arrive très souvent qu'un détenu qui a été torturé à mort soit enterré en cachette, à cause des menaces des forces de sécurité aux familles", a-t-il dit.
L'observatoire a également rapporté vendredi la mort d'au moins cinq habitantes de Karak, une ville située dans la province de Daraa (sud), sous les bombardements de l'armée.
Plus de 100.000 personnes ont été tuées en Syrie, au cours de la guerre qui oppose depuis 27 mois le régime aux insurgés syriens.
"Nous avons reçu des informations concernant la mort de seize hommes de la localité d'Harasta torturés par les forces du régime", a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Harasta, près de Damas, est l'un des fiefs de rebelles qui ont été soumis à d'intenses pressions de l'armée au cours des dernières semaines.
Des dizaines de milliers de personnes seraient détenues dans les prisons syriennes et les organisations des droits de l'Homme accusent le régime du président Bachar al-Assad de torturer systématiquement les prisonniers.
La date de la mort des 16 habitants d'Harasta est inconnue, mais l'Observatoire a indiqué que les informations concernant leur décès sont apparues après que les cadavres eurent été remis aux familles par un hôpital de Damas.
"Cela arrive bien trop souvent que les corps de prisonniers soient rendus à leurs familles avec des marques de tortures", a déclaré le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahman, à l'AFP.
"Je crains pour la vie de milliers d'autres détenus", a-t-il ajouté.
Abdel Rahman a également déclaré que les forces de sécurité menaçaient très souvent les familles des prisonniers tués afin de les contraindre au silence.
"Cela arrive très souvent qu'un détenu qui a été torturé à mort soit enterré en cachette, à cause des menaces des forces de sécurité aux familles", a-t-il dit.
L'observatoire a également rapporté vendredi la mort d'au moins cinq habitantes de Karak, une ville située dans la province de Daraa (sud), sous les bombardements de l'armée.
Plus de 100.000 personnes ont été tuées en Syrie, au cours de la guerre qui oppose depuis 27 mois le régime aux insurgés syriens.
Des analyses confirment l'ampleur de l'usage de sarin en Syrie
Le Monde.fr ar Jean-Philippe Rémy
Le résultat final des analyses d'échantillons que des reporteurs du Monde ont recueillis en Syrie et acheminés hors du pays confirme l'utilisation de sarin, un liquide hautement toxique appartenant à la catégorie des armes chimiques, à Damas et dans sa région. Le Monde est en mesure de confirmer la contamination au sarin de treize victimes. Ce résultat indique l'ampleur de l'utilisation du sarin par les forces gouvernementales syriennes au cours des mois d'avril et de mai sur les lignes de front de Jobar et de la Ghouta, près de Damas.
Cette seconde série d'analyses de sang, d'urine, de cheveux et d'habits a été réalisée dans la continuité de la première sur des échantillons rapportés de Syrie. Elle a été menée par le Centre d'études du Bouchet – seul laboratoire en France équipé pour produire des résultats certifiés dans le domaine des armes chimiques et qui dépend de la Délégation générale de l'armement –, et confirme les résultats, rendus publics le 4 juin par le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, et par Le Monde, des trois premiers échantillons analysés.
Lire aussi l'éditorial du Monde : On ne pourra plus dire que l'on ne savait pas
Ces résultats complémentaires ont l'intérêt de donner de nouvelles indications. D'abord, la présence de sarin est détectable non seulement dans les urines analysées précédemment, mais jusque dans les cheveux ou les habits portés par les personnes exposées à des attaques chimiques. Par exemple, un pantalon et un pull blanc et bleu se révèlent positifs : leurs propriétaires sont inconnus, mais les habits ont été ramassés sur le front de Jobar au moment des attaques chimiques, à la période où les envoyés spéciaux du Monde se trouvaient à proximité de ce quartier de Damas où les forces rebelles combattaient les troupes gouvernementales. Selon une source bien informée, une personne sur laquelle des échantillons ont été prélevés serait morte par la suite, ce que les envoyés spéciaux du Monde ignoraient au moment où ils entraient en possession de cet échantillon.
De Syrie, nous avons ramené vingt-et-un échantillons analysés par le Centre du Bouchet, ainsi que des seringues que le laboratoire a jetées tant le sang était coagulé et des flacons d'urine dont certains s'étaient ouverts pendant un trajet particulièrement difficile entre les lignes gouvernementales. Des vingt-et-un lots transmis au laboratoire, sept se sont révélés impossibles à analyser ou négatifs. Quatorze échantillons, concernant treize victimes, se sont révélés positifs, mettant en évidence la présence de sarin dans de l'urine (huit fois), dans des cheveux (deux fois), des vêtements (trois fois), et du sang pour l'une des victimes déjà testée positive sur un habit.
L'intégralité de l'article dans Le Monde daté du 29 juin, et dans l'édition abonnés du Monde.fr, en cliquant ici.
ECONOMIE
Rail, route: la France revoit ses ambitions à la baisse
Les branches Ouest et Sud de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône ou encore la ligne Toulouse Narbone sont repoussées à un "horizon lointain", après 2050. Comme l'autoroute A26 entre Troyes et Auxerre ou l'A51 entre Gap et Grenoble, entre autres.
La commission, dirigée par le député PS du Calvados Philippe Duron, a revu à la baisse les ambitions de l'Etat qui figuraient au Schéma national des infrastructures de transport (Snit), fort de 70 grands projets pour une enveloppe de 245 milliards d'euros sur 25 ans.
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, s'est félicité que ce rapport mette un terme à une "liste à la Prévert (...) impossible à financer". Il a également salué le retour d'une "certaine forme de planification" et "de l'Etat stratège".
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a approuvé ce constat, et prévoit "de reprendre à (son) compte les recommandations préalables (du rapport)". Il dévoilera le 9 juillet le grand plan d'investissement du gouvernement, qui comptera un volet transports.
Le rapport abandonne le "tout TGV" et les grands projets d'autoroutes auxquels la France s'était habituée (quatre lignes à grande vitesse sont actuellement en construction, entre Tours et Bordeaux, Le Mans et Rennes, Metz et Strasbourg et le contournement de Nîmes et Montpellier). Il met l'accent sur une priorité : l'entretien du réseau existant.
Un scénario optimiste retenu
Un scénario optimiste retenu
Ce réseau (routes, rail et ports), jugé "de haute tenue" par la commission, se dégrade depuis plusieurs années. Le rapport propose d'injecter 25 à 30 milliards d'euros d'ici à 2030, quoi qu'il arrive, pour assurer sa régénération.
Une fois cet entretien garanti, la commission esquisse deux scénarios pour financer les grands projets. Le premier, a minima, sans dépenses nouvelles de la part de l'Etat. L'autre "plus ambitieux", a été retenu par le gouvernement. Il prévoit une contribution supplémentaire de 400 millions d'euros par an au budget de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF).
"Nous allons retenir un projet autour du scénario deux", a déclaré Frédéric Cuvillier à l'AFP, en marge de la conférence de presse organisée pour la remise du rapport.
Ce plan affecte entre 28 et 30 milliards d'euros aux grands projets à l'horizon 2030, contre huit à dix milliards prévus dans le scénario plus modeste.
La version optimiste du rapport Duron maintient le lancement des travaux de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse avant 2030. Les autres LGV sont renvoyées après 2030, sans être condamnées : la commission préconise une révision de ses priorités tous les cinq ans en fonction des marges budgétaires.
Egalement au programme, de nombreux chantiers "ingrats mais nécessaires", a expliqué M. Duron à l'AFP. La commission recommande d'investir dans de grands "noeuds ferroviaires", destinés à désengorger de nombreuses gares, comme celle de Lyon et celle de Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou Saint-Charles à Marseille.
La route et le fluvial font également partie des priorités avec notamment un passage à deux fois deux voies de la route Centre Europe Atlantique entre la Saône-et-Loire et l'Allier, ou l'amélioration de la desserte entre certains grands ports et la zone alentour.
"Discours de vérité"
"Discours de vérité"
Les nombreuses fuites du rapport dans la presse cette semaine ont polarisé le débat sur l'abandon du TGV pour mailler le territoire, au grand dam de certains élus.
"Le problème, c'est qu'on a laissé croire que le TGV était l'horizon indépassable du transport ferroviaire", estime M. Duron.
Une analyse partagée par les élus dont les territoires sont ou seront desservis par le TGV: le président (PS) de la région Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne a ainsi salué "le discours de vérité du rapport Duron" et le député PS de Gironde Gilles Savary (PS) a fait valoir que le rapport "n?(était) une surprise que pour ceux qui se sont laissés mystifier par la démagogie, prudemment non chiffrée, du Schéma national d?infrastructures de transport inspiré du double lobbying valenciennois du ministre de l?époque Jean-Louis Borloo et du groupe Alstom".
Jean-Louis Borloo (UDI) a dénoncé "la vision court-termiste" de l'aménagement du territoire livrée par le rapport Duron.
Du côté des élus qui voient s'éloigner la perspective de voir leur zone desservie par un TGV, c'est l'amertume qui domine. François Patriat (PS, Bourgogne) a demandé au gouvernement de "reconsidérer les préconisations" du rapport, quand, au centre de la France, Jean-Paul Denanot (PS) en a appelé au "développement équilibré des territoires" et donc à la construction rapide d'une LGV Poitiers-Limoges.
Même credo de la part de la députée-maire de Pau, Martine Lignières-Cassou (PS), en faveur de son Béarn, et des élus PS de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui ont estimé que différer une LGV chez eux (Marseille-Nice) serait "un mauvais coup porté à Marseille".
Les élus niçois Eric Ciotti (UMP) et Christian Estrosi (UMP) ne décoléraient pas jeudi et ont réclamé "le remboursement intégral des sommes engagées", soit "plusieurs millions d'euros, pour les frais de faisabilité".
Le rapport doit être présenté en juillet devant les commissions parlementaires.
Cette nuit en Asie : l’inflation japonaise ne décolle pas
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe mise sur le retour de l’inflation et de la consommation. Problème : c’est la hausse des prix de l’énergie, qui pèse elle sur la consommation des ménages, qui reste encore le seul moteur de l’inflation.
Le Japon peine à générer une « bonne inflation »
Depuis qu’il est arrivé au pouvoir, il y a six mois, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a placé au coeur de son audacieuse stratégie économique, baptisée “Abenomics”, la fin de la déflation et le retour d’une hausse des prix alimentée par la demande des ménages et des entreprises du pays. Selon lui, une inflation, d’au moins 2% par an, réveillerait le moral des entreprises et les inciterait à investir plus pour produire plus. Ce matin, le gouvernement nippon a dévoilé une statistique semblant indiquer que la chute des étiquettes serait sur le point d’être enrayée. Les prix à la consommation au Japon, hors ceux des produits périssables comme la nourriture, sont restés stables en mai sur un an (+/-0,0%). Si cette stabilité sera saluée comme positive par l’exécutif, elle ne correspond pas encore à l’apparition d’une “bonne inflation”, liée au dynamisme de la demande, dont le Japon aurait tant besoin. Le mois dernier, c’est essentiellement la hausse des prix de l’énergie, qui pèse elle sur la consommation des ménages, qui a empêché la déflation. En excluant des calculs les produits énergétiques, les statistiques montrent que les prix au détail ont encore reculé de 0,4% le mois dernier. La chute a été particulièrement forte pour les produits électroniques et l’électroménager. Confirmant cette tendance, une autre statistique diffusée ce matin à Tokyo, montre que la consommation des ménages a baissé, dans l’archipel, de 1,6% en mai sur un an. En moyenne, un foyer japonais a dépensé 282.366 yens (2.240 euros) le mois dernier. C’est ce montant que le Premier ministre Shinzo Abe va devoir réussir à faire gonfler s’il veut réussir sa relance économique.
Le vol du secret des éoliennes acerbe les tensions entre Washington et Pékin
Le numéro trois chinois des éoliennes, Sinovel, a été formellement accusé par un tribunal de l’Etat américain du Wisconsin d’un vol de secrets industriels. L’entreprise chinoise aurait récupéré le code course faisant fonctionner les contrôleurs des éoliennes, développé par l’un de ses fournisseurs, le groupe Americain Superconductor Corp. Un ancien salarié de cette société américaine est d’ailleurs accusé d’avoir été l’organisateur de cet espionnage, et a d’ores et déjà plaidé coupable. Preuve de l’importance de cette technologie, la valeur d’Americain Superconductor a fondu de plus d’un milliard de dollars depuis l’annonce de ce vol. La bataille entre les deux groupes se déroule également devant les tribunaux chinois, mais compte tenu des connexions politiques de Sinovel, il serait étonnant que Sinovel écope d’une condamnation substantielle. Parmi les actionnaires originels de Sinovel figure en effet un fonds d’investissement cofondé par le fils de l’ancien Premier ministre Wen Jiabao. Cette confrontation entre sociétés des deux plus grandes puissances économiques mondiales intervient dans un contexte très tendu en matière d’espionnage. Washington, qui accuse régulièrement la Chine d’être l’une des plus grandes menaces pour la sécurité du réseau informatique mondial, se retrouve sur le banc des accusés depuis qu’Edward Snowden a révélé, depuis Hong Kong, l’ampleur de l’espionnage orchestré par la CIA dans le monde entier. Le fait que Pékin l’ait laissé quitter impunément le territoire chinois a profondément irrité Washington.
La Côté d’Ivoire tentée par des financements chinois
Le premier exportateur mondial de cacao, qui est l’un des pays africains les plus liés à la France historiquement, ne cache pas l’intérêt qu’il porte aux prêts bonifiés chinois. Dans un entretien accordé à l’agence Reuters, la ministre de l’Economie et des Finances, qui pilote un ambitieux plan de reconstruction du pays et de ses infrastructures d’environ 20 milliards de dollars, avoue que les prêts de l’Exim Bank chinoise sont alléchants. « Les taux sont bas, l’échéancier est long et nous disposons de délais de grâce de sept à neuf ans. Ce qui permet de faire les investissements et d’attendre un peu que cet investissement porte ses fruits avant de commencer à rembourser », plaide Niale Kaba. Le pays a déjà obtenu deux prêts de l’Exim Bank, d’une valeur cumulée de 615 millions de dollars pour financer une autoroute et une centrale hydroélectrique.
Samsung lance ses écrans plats OLED incurvés
Samsung Electronics, le plus grand fabricant d’écrans plats du monde, vient d’entamer, en Corée du Sud, la commercialisation de téléviseurs OLED à écran incurvé. Proposés à 15 millions de wons pièces (10.500 euros) , ces téléviseurs de 55 pouces doivent concurrencer sur un marché de niche les appareils OLED mis en vente au début de l’année par LG Electronics, l’autre géant sud-coréen. Les deux industriels ont énormément misé sur cette nouvelle technologie d’écrans à diodes électroluminescentes organiques offrant une qualité d’image exceptionnelle et une flexibilité qui devraient progressivement ringardiser les écrans LCD conventionnels pour s’imposer comme le nouveau standard international. Selon les experts, la taille du marché mondial des téléviseurs OLED devrait être multipliée par plus de 200 au cours des cinq prochaines années. NPD DisplaySearch, estime ainsi que près de 27 millions d’écrans OLED seront écoulés sur la planète d’ici 2018.
Adobe rachète une pépite française de la high-tech, Neolane, pour 600 M USD
JUSTICE ?
Arbitrage: Tapie termine quatre jours de garde de vue
PARIS (AFP) - Bernard Tapie termine ce vendredi quatre jours de garde à vue dans l'affaire de l'arbitrage Crédit Lyonnais/Adidas, avec à la clé une possible mise en examen, potentiel énième démêlé judiciaire de cet homme d'affaires hors norme et jusqu'à présent insubmersible
Les enquêteurs l'interrogent sur l'arbitrage rendu en 2008 dans son conflit avec le Crédit Lyonnais.La garde à vue de l'homme d'affaires, qui a démarré lundi matin, a été prolongée mercredi de 48 heure.
Depuis lundi, Bernard Tapie, 70 ans, dort à l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, à deux pas du palais de justice, qui dispose d'une salle spécialisée, la salle Cusco, pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale.
Quatre jours de garde à vue sont possibles lorsque l'enquête porte sur des soupçons de "bande organisée", comme dans l'affaire de l'arbitrage.
Outre M. Tapie, les enquêteurs avaient placé en garde à vue mardi son avocat, Me Maurice Lantourne, et lundi Jean Bruneau, ancien président de l'association des petits porteurs BTF (Bernard Tapie Finances).Ce dernier, âgé de 73 ans, a cependant été libéré jeudi soir sans poursuites. "Ce n'est que justice, ses déclarations n'ont révélé aucun élément permettant de le mettre en cause", a commenté à l'AFP son avocat Me Jean Tamalet.
A la fin de leur garde à vue, MM. Tapie et Lantourne seront soit déférés et présentés aux juges d'instruction en vue d'une mise en examen, soit convoqués à une date ultérieure, soit remis en liberté.
Dans cette affaire, les juges d'instruction soupçonnent l'arbitrage - au terme duquel M. Tapie s'était vu accorder 403 millions d'euros en 2008 - d'avoir été biaisé à son profit.
Les enquêteurs cherchent notamment à comprendre comment M. Tapie a plaidé sa cause à l'Élysée et à Bercy, et quels pouvaient être ses éventuels liens avec les arbitres.
Ils soupçonnent Me Lantourne d'avoir eu des relations professionnelles avec l'un des arbitres, Pierre Estoup, et de ne pas en avoir fait état au moment de l'arbitrage, comme l'exige la loi.
"C'est reparti pour un tour"
M. Estoup a été le premier mis en examen dans le dossier, pour "escroquerie en bande organisée", suivi de Stéphane Richard, PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Économie et actuelle patronne du FMI Christine Lagarde, et Jean-François Rocchi, ancien patron du CDR (Consortium de réalisation, chargé du passif du Crédit Lyonnais).
Et les enquêteurs devraient prochainement entendre l'ancien secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, dont le rôle dans l'orchestration de l'arbitrage a , selon les témoignages, été central.
Avant sa convocation, Bernard Tapie s'était dit "serein", déclarant même à Europe 1 avec sa gouaille et son franc parler habituels "n'avoir rien à foutre" de ce rendez-vous.
Bloqué dans sa chambre-prison, l'ancien chanteur devenu ministre puis comédien, qui a déjà connu les barreaux des prisons de la Santé et de Luynes (Bouche-du-Rhône), a manqué la sortie de son livre, "un scandale d'État, oui!", paru jeudi (Ed. Plon), qui exonère Nicolas Sarkozy de toute responsabilité dans l'arbitrage en sa faveur.
L'ancien président "n'a pas cherché à m'aider. Il n'a pas provoqué l'arbitrage", "Il n'a pas donné d'instructions en ma faveur à quiconque. Mais il ne s'est pas opposé à la procédure permettant de sortir d'un litige qui datait de 1995", écrit l'homme d'affaires.
Et de raconter: "A la fin de l'été 2012 (...), tout va bien. Et puis, le jeudi 24 janvier, c'est le coup de tonnerre: mon domicile est perquisitionné (...). C'est reparti pour un tour". Débutée en 2011, l'enquête sur l'arbitrage controversé s'était soudain accélérée.
"Une fois de plus je vais me battre. Comme d'habitude", prévient M. Tapie dans son livre, affirmant "non, je n'ai pas volé l'argent qui m'a été finalement attribué. (...) Non, je n'ai pas coûté un sou au contribuable à qui j'ai, au contraire rapporté beaucoup". Et pour lui, pas de doute, derrière cette affaire, c'est Nicolas Sarkozy que les juges cherchent à atteindre, avait-il confié à l'AFP
La cour d’assises des mineurs de Haute-Loire rend son verdict ce vendredi à l’encontre de Matthieu, 19 ans, accusé d'avoir violé et tué fin 2011 Agnès Marin, 13 ans, au terme d’un procès tendu qui s’est déroulé dans sa majeure partie à huis clos.
L'avocat de la famille d'Agnès, Me Francis Szpiner, a demandé jeudi à la cour qu'elle "ne donne pas une deuxième chance" au jeune homme, après un premier viol sur une autre mineure en août 2010 dans le Gard.
Pour lui comme pour les parents et les grands-parents de la jeune fille, le jeune homme qui se tient depuis le 18 juin dans le box des accusés doit être mis hors d'état de pouvoir commettre un nouveau crime.
"Ce que nous avons voulu dire aux jurés et à la cour, c'est qu'ils comprennent bien qu'ils ont à juger un dangereux pervers, auteur de deux crimes qui, s'il n'avait pas été arrêté, était parti pour en commettre un troisième", a dit Me Szpiner à la presse jeudi, au terme de sa plaidoirie.
Durant tout le procès, la personnalité de l'accusé aura au centre des débats. Qui est Matthieu ? Est-ce le garçon jugé non dangereux par un psychiatre montpelliérain après le viol, sous la menace d'un couteau, d'une amie alors âgée de 16 ans ?
Sur la foi notamment de cette expertise, après quatre mois de détention provisoire, il avait été jugé apte à devenir interne au collège-lycée Cévenol au Chambon-sur-Lignon, où il a rencontré Agnès.
Ou est-ce un adolescent bien plus inquiétant qui a su s'engouffrer dans toutes les failles du suivi judiciaire, psychiatrique et psychologique dont il faisait l'objet, et qui ont été mises en évidence lors du procès?
Dangerosité majeure
Un rapport de deux médecins psychiatres, rendu en octobre 2012, et dont un des auteurs a été entendu mercredi, évoque ainsi chez le jeune homme "une jouissance de destructivité" et des motivations "plus perverses que sexuelles".
Il met en avant "une dangerosité majeure", le jeune homme "se projetant dans un avenir de récidiviste (...) reflet de son mode de fonctionnement pervers".
L'avocat de la famille d'Agnès s'est bien évidemment engouffré dans la brêche, s'attachant à décrire un être "pleinement responsable de ses actes". Des actes, a-t-il dit, "prémédités, pensés, accomplis avec méthode et sang-froid, sans aucune forme d'impulsion".
Me Valérie Devèze-Fabre, l'avocate de Julie, la première victime de Matthieu, a aussi fait "ressortir la froideur" dans les actes du jeune homme. "Tout ce qu'il a fait contre Julie était voulu, calculé, organisé", a-t-elle déclaré à l'issue de sa plaidoirie jeudi.
Aussi les parties civiles espèrent-elles que la probable peine de Matthieu, qui reconnaît l'ensemble des crimes, ne sera pas atténuée par sa qualité de mineur au moment des faits.
Pas d'excuse de minorité
La mère d'Agnès, Paola Marin, a souhaité jeudi que la cour inflige à l'accusé "la peine maximale et qu'il n'ait pas l'excuse de minorité", qui limiterait la sanction encourue à 20 ans de réclusion au lieu de la perpétuité.
Elle a espéré "qu'il ne puisse pas sortir de prison dans 10 ans et qu'il y ait une troisième victime". Le jeune homme pourrait en effet, si la cour en décide, se voir appliquer une mesure de rétention de sûreté.
L'attitude de Matthieu durant le procès n'aura sans doute pas non plus servi sa cause.
La mère d'Agnès a ainsi décrit un accusé "complètement absent, qui ne montre aucune empathie, qui dit +peut-être, je ne me souviens pas+ et qui s'est endormi pendant qu'on montrait les photos de l'autopsie" de sa fille.
La voie semble donc étroite pour la défense de Matthieu, qui s'exprimera vendredi après les réquisitoires du ministère public. Jusqu'à présent les conseils du jeune homme ont fait le choix du silence, alors que malgré le huis clos, l'avocat et la famille d'Agnès se sont largement exprimés auprès de la presse.
Demandé par Me Devèze-Fabre, afin de protéger sa cliente, le huis-clos devrait, à sa demande, être levé partiellement vendredi.
Mais seule la partie du réquisitoire consacrée à la personnalité de l'accusé devrait être publique, celle concernant les faits restant à huis clos.
Le verdict est attendu dans la soirée.
Refusant de céder au "chantage", l’Équateur a haussé le ton jeudi en renonçant à un accord douanier avec les États-Unis, qui ont menacé le pays andin de "répercussions" s'il accordait l'asile politique à l'informaticien américain Edward Snowden, recherché pour espionnage par Washington.
"Ce pays n'acceptera ni pressions, ni chantages, ni menaces de personne", a lancé le président équatorien Rafael Correa, rappelant que la décision d'accueillir M. Snowden relevait de la "souveraineté absolue" de l’État, lors d'une conférence de presse à Quevedo, une localité à 300 km à l'ouest de Quito.
Le dirigeant socialiste, aux relations tendues avec la Maison blanche, a justifié sa décision de résilier l'accord avec les États-Unis qui accordait depuis 1991 à l’Équateur des tarifs préférentiels en contrepartie de ses efforts pour lutter contre le trafic de drogue.
"L’Équateur ne marchande pas avec les principes, il ne les soumet pas à des intérêts mercantiles, aussi importants qu'ils soient", avaient auparavant clamé les autorités de Quito, dans un message officiel du gouvernement.
Cette mise au point très ferme intervient alors que le pays étudie la demande d'asile de l'ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA), toujours bloqué dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou après avoir demandé l'asile à l’Équateur.
De son côté, Washington a averti qu'un éventuel octroi de l'asile par Quito "créerait de graves difficultés" pour les relations bilatérales. "S'ils prenaient cette mesure, il y aurait des répercussions très négatives", a prévenu le porte-parole adjoint du département d’État, Patrick Ventrell.
La résiliation de l'accord douanier avec les États-Unis devance la décision que devait prendre à ce sujet le Congrès américain. Depuis plusieurs semaines, le président Correa, qui a été réélu en février pour un nouveau mandat de quatre ans, avait évoqué le risque que les parlementaires ne renouvellent pas cet accord.
Concernant la lutte antidrogue, le fondement de cet accord commercial, Quito a aussi critiqué la stratégie américaine en la matière, dénonçant "des violations contre les droits de l'homme et la souveraineté des peuples".
Au sein de l'opposition et des milieux d'affaires, très hostiles au chef de l’État, la position "anti-impérialiste" de M. Correa suscite depuis plusieurs jours des remous, avec la crainte de représailles de la part des Etats-Unis, premier partenaire commercial de l’Équateur qui lui destine 40% de ses exportations.
Les tarifs préférentiels concédés par les États-Unis représentaient une économie annuelle d'environ 23 millions de dollars pour ce pays andin de plus de 15 millions d'habitants.
L'abandon de l'accord douanier est une "décision erronée et précipitée car il n'y avait aucune annonce formelle du gouvernement des Etats-Unis menaçant de le retirer", a déploré Roberto Aspiazu, responsable du Comité patronal équatorien, interrogé par l'AFP. Mais le chef de l’État a rétorqué par l'ironie aux "entrepreneurs thuriféraires des États-Unis", les invitant à prendre un "valium" pour calmer leurs angoisses.
Pour l'instant, M. Correa a toutefois confirmé qu'il n'avait pas délivré de sauf-conduit, "ni aucun document" permettant au fugitif américain de voyager, et il a souligné qu'il n'avait pas encore décidé d'autoriser son transfert sur son territoire, qu'il s'agisse du pays ou d'une ambassade, condition nécessaire pour pouvoir "instruire" sa demande d'asile.
Cette mise au point intervient alors que la chaîne américaine Univision a annoncé auparavant que le consul équatorien à Londres avait octroyé un sauf-conduit au jeune américain de 30 ans, dont le passeport a été révoqué par les États-Unis. "Si c'est vrai, c'est totalement non autorisé et cela n'aurait aucune validité", a insisté le président équatorien.
A l'origine de la révélation d'un vaste programme américain de surveillance téléphonique et électronique M. Snowden encourt 30 ans de prison.
L’évêque de Salerne, un membre du contre-espionnage italien et un intermédiaire financier ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur le rapatriement en Italie, et par jet privé, de 20 millions d’euros en espèces depuis la Suisse.
Les enquêteurs l'interrogent sur l'arbitrage rendu en 2008 dans son conflit avec le Crédit Lyonnais.La garde à vue de l'homme d'affaires, qui a démarré lundi matin, a été prolongée mercredi de 48 heure.
Depuis lundi, Bernard Tapie, 70 ans, dort à l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, à deux pas du palais de justice, qui dispose d'une salle spécialisée, la salle Cusco, pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale.
Quatre jours de garde à vue sont possibles lorsque l'enquête porte sur des soupçons de "bande organisée", comme dans l'affaire de l'arbitrage.
Outre M. Tapie, les enquêteurs avaient placé en garde à vue mardi son avocat, Me Maurice Lantourne, et lundi Jean Bruneau, ancien président de l'association des petits porteurs BTF (Bernard Tapie Finances).Ce dernier, âgé de 73 ans, a cependant été libéré jeudi soir sans poursuites. "Ce n'est que justice, ses déclarations n'ont révélé aucun élément permettant de le mettre en cause", a commenté à l'AFP son avocat Me Jean Tamalet.
A la fin de leur garde à vue, MM. Tapie et Lantourne seront soit déférés et présentés aux juges d'instruction en vue d'une mise en examen, soit convoqués à une date ultérieure, soit remis en liberté.
Dans cette affaire, les juges d'instruction soupçonnent l'arbitrage - au terme duquel M. Tapie s'était vu accorder 403 millions d'euros en 2008 - d'avoir été biaisé à son profit.
Les enquêteurs cherchent notamment à comprendre comment M. Tapie a plaidé sa cause à l'Élysée et à Bercy, et quels pouvaient être ses éventuels liens avec les arbitres.
Ils soupçonnent Me Lantourne d'avoir eu des relations professionnelles avec l'un des arbitres, Pierre Estoup, et de ne pas en avoir fait état au moment de l'arbitrage, comme l'exige la loi.
"C'est reparti pour un tour"
M. Estoup a été le premier mis en examen dans le dossier, pour "escroquerie en bande organisée", suivi de Stéphane Richard, PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Économie et actuelle patronne du FMI Christine Lagarde, et Jean-François Rocchi, ancien patron du CDR (Consortium de réalisation, chargé du passif du Crédit Lyonnais).
Et les enquêteurs devraient prochainement entendre l'ancien secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, dont le rôle dans l'orchestration de l'arbitrage a , selon les témoignages, été central.
Avant sa convocation, Bernard Tapie s'était dit "serein", déclarant même à Europe 1 avec sa gouaille et son franc parler habituels "n'avoir rien à foutre" de ce rendez-vous.
Bloqué dans sa chambre-prison, l'ancien chanteur devenu ministre puis comédien, qui a déjà connu les barreaux des prisons de la Santé et de Luynes (Bouche-du-Rhône), a manqué la sortie de son livre, "un scandale d'État, oui!", paru jeudi (Ed. Plon), qui exonère Nicolas Sarkozy de toute responsabilité dans l'arbitrage en sa faveur.
L'ancien président "n'a pas cherché à m'aider. Il n'a pas provoqué l'arbitrage", "Il n'a pas donné d'instructions en ma faveur à quiconque. Mais il ne s'est pas opposé à la procédure permettant de sortir d'un litige qui datait de 1995", écrit l'homme d'affaires.
Et de raconter: "A la fin de l'été 2012 (...), tout va bien. Et puis, le jeudi 24 janvier, c'est le coup de tonnerre: mon domicile est perquisitionné (...). C'est reparti pour un tour". Débutée en 2011, l'enquête sur l'arbitrage controversé s'était soudain accélérée.
"Une fois de plus je vais me battre. Comme d'habitude", prévient M. Tapie dans son livre, affirmant "non, je n'ai pas volé l'argent qui m'a été finalement attribué. (...) Non, je n'ai pas coûté un sou au contribuable à qui j'ai, au contraire rapporté beaucoup". Et pour lui, pas de doute, derrière cette affaire, c'est Nicolas Sarkozy que les juges cherchent à atteindre, avait-il confié à l'AFP
Bernard Tapie présenté devant des juges
Sa garde à vue de 96 heures désormais achevée, l'homme d'affaires va désormais être interrogé au sujet de l'arbitrage rendu en sa faveur dans le cadre de la vente d'Adidas et de son conflit avec le Crédit Lyonnais.
Libération
Bernard Tapie a été déféré vendredi au terme d’une garde à vue de 96 heures dans l’enquête sur l’arbitrage controversé qui lui a permis de toucher 403 millons d’euros dans son litige avec le Crédit Lyonnais et sera interrogé par les juges à l’Hôtel-Dieu, a appris l’AFP de source proche du dossier.
L’avocat de Tapie, Me Maurice Lantourne, est quant à lui toujours en garde à vue à la brigade financière, à Paris. Les deux hommes risquent une mise en examen.
Depuis fin mai, trois personnes ont été mises en examen dans cette affaire pour «escroquerie en bande organisée», un cadre dans lequel la garde à vue peut durer jusqu’à quatre jours.
Il y a cinq ans, Bernard Tapie, qui a connu fortune, gloire et prison, avait obtenu 403 millions d’euros d’un tribunal arbitral, en règlement du litige avec le Crédit Lyonnais né de la vente en 1993 de l’équipementier sportif Adidas, qu’il avait acquis trois ans plus tôt.
Les juges d’instruction soupçonnent cet arbitrage d’avoir été biaisé à son profit. Ils veulent savoir comment l’homme d’affaires a plaidé sa cause à l’Elysée et au ministère de l’Economie et s’intéressent de près à ses liens avec les arbitres.
Stéphane Richard, le PDG d’Orange et ex-directeur de cabinet de l’ancienne ministre de l’Economie Christine Lagarde, l’ancien patron du Consortium de réalisation (CDR, chargé de gérer l’héritage du Crédit Lyonnais) Jean-François Rocchi, et l’un des juges arbitraux, Pierre Estoup, ont été mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» dans ce dossier.
Lors de ces mises en examen, les juges ont estimé que les trois hommes avaient pu participer à «un simulacre d’arbitrage» afin de pousser l’Etat, le CDR et l’EPFR, structure publique chapeautant le CDR, «à accepter un compromis d’arbitrage contraire à leurs intérêts».
Christine Lagarde a elle été placée sous le statut de témoin assisté après deux jours d’audition par les magistrats de la Cour de justice de la république (CJR), instance habilitée à juger des délits imputables aux ministres dans l’exercice de leurs fonctions.
L’avocat de Tapie, Me Maurice Lantourne, est quant à lui toujours en garde à vue à la brigade financière, à Paris. Les deux hommes risquent une mise en examen.
Depuis fin mai, trois personnes ont été mises en examen dans cette affaire pour «escroquerie en bande organisée», un cadre dans lequel la garde à vue peut durer jusqu’à quatre jours.
Il y a cinq ans, Bernard Tapie, qui a connu fortune, gloire et prison, avait obtenu 403 millions d’euros d’un tribunal arbitral, en règlement du litige avec le Crédit Lyonnais né de la vente en 1993 de l’équipementier sportif Adidas, qu’il avait acquis trois ans plus tôt.
Les juges d’instruction soupçonnent cet arbitrage d’avoir été biaisé à son profit. Ils veulent savoir comment l’homme d’affaires a plaidé sa cause à l’Elysée et au ministère de l’Economie et s’intéressent de près à ses liens avec les arbitres.
Stéphane Richard, le PDG d’Orange et ex-directeur de cabinet de l’ancienne ministre de l’Economie Christine Lagarde, l’ancien patron du Consortium de réalisation (CDR, chargé de gérer l’héritage du Crédit Lyonnais) Jean-François Rocchi, et l’un des juges arbitraux, Pierre Estoup, ont été mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» dans ce dossier.
Lors de ces mises en examen, les juges ont estimé que les trois hommes avaient pu participer à «un simulacre d’arbitrage» afin de pousser l’Etat, le CDR et l’EPFR, structure publique chapeautant le CDR, «à accepter un compromis d’arbitrage contraire à leurs intérêts».
Christine Lagarde a elle été placée sous le statut de témoin assisté après deux jours d’audition par les magistrats de la Cour de justice de la république (CJR), instance habilitée à juger des délits imputables aux ministres dans l’exercice de leurs fonctions.
Les protagonistes de l'affaire Tapie
Paris (AFP)
Voici les principaux protagonistes de l'affaire de l'arbitrage contesté entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais:
- Bernard Tapie (70 ans): En conflit judiciaire avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas en 1993, l'homme d'affaires obtient en 2008, via un arbitrage, 285 millions d'euros d'indemnité, dont 45 millions pour préjudice moral (403 millions, intérêts inclus). Avant le recours à l'arbitrage, la cour d'appel de Paris avait attribué à M. Tapie et ses liquidateurs 135 millions de dommages et intérêts. Cette décision avait été annulée par la Cour de cassation, pour qui "aucune faute" n'était imputable au Crédit Lyonnais. La justice s'interroge notamment sur ses liens au moment de l'arbitrage avec l'un des juges arbitres, Pierre Estoup. Après 96 heures de garde à vue, il a été déféré vendredi et risque une mise en examen.
- Maurice Lantourne (57 ans): Avocat de Bernard Tapie, il a été placé en garde à vue le 28 mai pendant quelques heures, puis à nouveau le 25 juin. Sa garde à vue se poursuivait vendredi à la mi-journée. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir eu des relations professionnelles avec Pierre Estoup et de ne pas en avoir fait état lors de l'arbitrage.
- Christine Lagarde (57 ans): La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a été placée le 24 mai sous le statut de témoin assisté (intermédiaire entre témoin et mis en examen) après deux jours d'audition par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR - instance habilitée à juger les crimes et délits imputables aux membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions). Elle était interrogée, en tant qu'ex-ministre de l'Economie (2007-2011), sur son rôle dans la décision de recourir à l'arbitrage, puis de renoncer à en demander l'annulation. Une enquête la visant a été ouverte en août 2011 pour "complicité de faux et complicité de détournement de fonds publics". Les magistrats peuvent décider à tout moment de modifier son statut.
- Jean-Louis Borloo (62 ans): Le choix d'un arbitrage a été décidé dans son principe en mai 2007 pendant la brève période, au tout début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, où il était ministre de l'Economie, avant d'être entériné en septembre/octobre 2007 par son successeur, Mme Lagarde. "J'ai passé quatre semaines à Bercy, personne ne m'a jamais sollicité dans ce dossier", assure l'actuel président de l'UDI, qui est aussi un ancien avocat de Bernard Tapie.
- Stéphane Richard (51 ans): Le PDG d'Orange, qui a été directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, puis de Mme Lagarde, a été mis en examen le 12 juin pour "escroquerie en bande organisée". Durant sa garde à vue, il a dit aux enquêteurs que l'arbitrage avait été décidé directement à l'Elysée. Un moment clé de l'affaire paraît être une réunion tenue à l'été 2007 à l'Elysée, à laquelle assistait, selon M. Richard, Bernard Tapie lui-même.
- Jean-François Rocchi (57 ans): L'ex-président du Consortium de réalisation (CDR), structure chargée de solder le passif du Crédit Lyonnais, a lui aussi été mis en examen le 12 juin pour "escroquerie en bande organisée", ainsi qu'"usage abusif de pouvoirs sociaux". C'est lui, selon M. Richard, qui a le premier proposé le recours à un arbitrage et a "mené l'intégralité du dossier", ce qu'il dément.
- Jean Bruneau (73 ans): Ancien président de l'association des petits porteurs de Bernard Tapie Finances (BTF), il était entendu depuis le 24 juin par les enquêteurs, mais sa garde à vue a été levée jeudi soir.
- Claude Guéant (68 ans): Le domicile et le bureau de l'ex-bras droit de M. Sarkozy ont été perquisitionnés le 27 février. M. Richard a confirmé à l'AFP que M. Guéant était présent à la "réunion de validation" de l'arbitrage, à l'été 2007 à l'Elysée.
- Nicolas Sarkozy (58 ans): Est-ce lui qui a souhaité recourir à l'arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie? L'enquête a montré que M. Tapie avait eu plusieurs rendez-vous avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée en 2007 et 2008. Pour l'heure, aucun des protagonistes n'incrimine M. Sarkozy même si, pour M. Richard, "la solution de l'arbitrage était validée par le président de la République qui n'en a jamais fait mystère". En tant qu'ancien chef de l'Etat, M. Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle pour les actions menées dans le cadre de son mandat.
- Pierre Estoup (87 ans): Ex-magistrat, il est l'un des trois juges du tribunal arbitral, avec l'ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud et l'ex-grande voix du barreau Jean-Denis Bredin. Il a été le premier mis en examen dans ce dossier, le 29 mai, pour "escroquerie en bande organisée". Les juges le soupçonnent de liens anciens avec M. Tapie et son avocat, Me Lantourne, qui ont pu fausser l'arbitrage.
- L'Etat: Il s'est porté partie civile dans le dossier. Le CDR a déposé vendredi devant la cour d'appel de Paris un recours contre l'arbitrage.
- Bernard Tapie (70 ans): En conflit judiciaire avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas en 1993, l'homme d'affaires obtient en 2008, via un arbitrage, 285 millions d'euros d'indemnité, dont 45 millions pour préjudice moral (403 millions, intérêts inclus). Avant le recours à l'arbitrage, la cour d'appel de Paris avait attribué à M. Tapie et ses liquidateurs 135 millions de dommages et intérêts. Cette décision avait été annulée par la Cour de cassation, pour qui "aucune faute" n'était imputable au Crédit Lyonnais. La justice s'interroge notamment sur ses liens au moment de l'arbitrage avec l'un des juges arbitres, Pierre Estoup. Après 96 heures de garde à vue, il a été déféré vendredi et risque une mise en examen.
- Maurice Lantourne (57 ans): Avocat de Bernard Tapie, il a été placé en garde à vue le 28 mai pendant quelques heures, puis à nouveau le 25 juin. Sa garde à vue se poursuivait vendredi à la mi-journée. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir eu des relations professionnelles avec Pierre Estoup et de ne pas en avoir fait état lors de l'arbitrage.
- Christine Lagarde (57 ans): La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a été placée le 24 mai sous le statut de témoin assisté (intermédiaire entre témoin et mis en examen) après deux jours d'audition par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR - instance habilitée à juger les crimes et délits imputables aux membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions). Elle était interrogée, en tant qu'ex-ministre de l'Economie (2007-2011), sur son rôle dans la décision de recourir à l'arbitrage, puis de renoncer à en demander l'annulation. Une enquête la visant a été ouverte en août 2011 pour "complicité de faux et complicité de détournement de fonds publics". Les magistrats peuvent décider à tout moment de modifier son statut.
- Jean-Louis Borloo (62 ans): Le choix d'un arbitrage a été décidé dans son principe en mai 2007 pendant la brève période, au tout début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, où il était ministre de l'Economie, avant d'être entériné en septembre/octobre 2007 par son successeur, Mme Lagarde. "J'ai passé quatre semaines à Bercy, personne ne m'a jamais sollicité dans ce dossier", assure l'actuel président de l'UDI, qui est aussi un ancien avocat de Bernard Tapie.
- Stéphane Richard (51 ans): Le PDG d'Orange, qui a été directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, puis de Mme Lagarde, a été mis en examen le 12 juin pour "escroquerie en bande organisée". Durant sa garde à vue, il a dit aux enquêteurs que l'arbitrage avait été décidé directement à l'Elysée. Un moment clé de l'affaire paraît être une réunion tenue à l'été 2007 à l'Elysée, à laquelle assistait, selon M. Richard, Bernard Tapie lui-même.
- Jean-François Rocchi (57 ans): L'ex-président du Consortium de réalisation (CDR), structure chargée de solder le passif du Crédit Lyonnais, a lui aussi été mis en examen le 12 juin pour "escroquerie en bande organisée", ainsi qu'"usage abusif de pouvoirs sociaux". C'est lui, selon M. Richard, qui a le premier proposé le recours à un arbitrage et a "mené l'intégralité du dossier", ce qu'il dément.
- Jean Bruneau (73 ans): Ancien président de l'association des petits porteurs de Bernard Tapie Finances (BTF), il était entendu depuis le 24 juin par les enquêteurs, mais sa garde à vue a été levée jeudi soir.
- Claude Guéant (68 ans): Le domicile et le bureau de l'ex-bras droit de M. Sarkozy ont été perquisitionnés le 27 février. M. Richard a confirmé à l'AFP que M. Guéant était présent à la "réunion de validation" de l'arbitrage, à l'été 2007 à l'Elysée.
- Nicolas Sarkozy (58 ans): Est-ce lui qui a souhaité recourir à l'arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie? L'enquête a montré que M. Tapie avait eu plusieurs rendez-vous avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée en 2007 et 2008. Pour l'heure, aucun des protagonistes n'incrimine M. Sarkozy même si, pour M. Richard, "la solution de l'arbitrage était validée par le président de la République qui n'en a jamais fait mystère". En tant qu'ancien chef de l'Etat, M. Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle pour les actions menées dans le cadre de son mandat.
- Pierre Estoup (87 ans): Ex-magistrat, il est l'un des trois juges du tribunal arbitral, avec l'ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud et l'ex-grande voix du barreau Jean-Denis Bredin. Il a été le premier mis en examen dans ce dossier, le 29 mai, pour "escroquerie en bande organisée". Les juges le soupçonnent de liens anciens avec M. Tapie et son avocat, Me Lantourne, qui ont pu fausser l'arbitrage.
- L'Etat: Il s'est porté partie civile dans le dossier. Le CDR a déposé vendredi devant la cour d'appel de Paris un recours contre l'arbitrage.
Bernard Tapie mis en examen pour escroquerie en bande organisée
L'homme d'affaires, qui a passé quatre jours en garde à vue, a été placé sous contrôle judiciaire.
Bernard Tapie "vient d'être mis en examen pour escroquerie en bande organisée", dans l'enquête sur l'arbitrage controversé qui lui a permis de recevoir 403 millions d'euros pour solder son litige avec le Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, a annoncé ce vendredi 28 juin son avocat Me Hervé Temime.
"Je vous affirme que le dossier est vide d'élément susceptible de démontrer que la sentence arbitrale, son résultat, est le fruit d'une escroquerie", a déclaré l'avocat à sa sortie de l'Hôtel-Dieu. Bernard Tapie a été placé sous contrôle judiciaire, a-t-il précisé.
Toujours selon son avocat, l'homme d'affaires va se reposer durant tout le week-end, loin de Paris, avant de faire "une déclaration lundi".
On a par ailleurs appris ce matin que le Consortium de réalisation (CDR), chargé de gérer l'héritage du Crédit Lyonnais, a déposé devant la cour d'appel de Paris un recours contre la sentence arbitrale qui a attribué à Bernard Tapie 403 millions d'euros.
Bernard Tapie, 70 ans, avait été placé en garde à vue lundi. Quatre jours de garde à vue sont possibles lorsque l'enquête porte sur des soupçons de "bande organisée", comme dans l'affaire de l'arbitrage. L'homme d'affaires dormait à l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, à deux pas du palais de justice, qui dispose d'une salle spécialisée, la salle Cusco, pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale.
Dans cette affaire, les juges d'instruction soupçonnent l'arbitrage - au terme duquel BernardTapie s'était vu accorder 403 millions d'euros en 2008 - d'avoir été biaisé à son profit.
Ils soupçonnent Me Lantourne d'avoir eu des relations professionnelles avec l'un des arbitres, Pierre Estoup, et de ne pas en avoir fait état au moment de l'arbitrage, comme l'exige la loi.
Pierre Estoup a été le premier mis en examen dans le dossier, pour "escroquerie en bande organisée", suivi de Stéphane Richard, PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Économie et actuelle patronne du FMI Christine Lagarde, et Jean-François Rocchi, ancien patron du CDR (Consortium de réalisation, chargé du passif du Crédit Lyonnais).
Et les enquêteurs devraient prochainement entendre l'ancien secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, dont le rôle dans l'orchestration de l'arbitrage a , selon les témoignages, été central.
"Je vous affirme que le dossier est vide d'élément susceptible de démontrer que la sentence arbitrale, son résultat, est le fruit d'une escroquerie", a déclaré l'avocat à sa sortie de l'Hôtel-Dieu. Bernard Tapie a été placé sous contrôle judiciaire, a-t-il précisé.
Toujours selon son avocat, l'homme d'affaires va se reposer durant tout le week-end, loin de Paris, avant de faire "une déclaration lundi".
On a par ailleurs appris ce matin que le Consortium de réalisation (CDR), chargé de gérer l'héritage du Crédit Lyonnais, a déposé devant la cour d'appel de Paris un recours contre la sentence arbitrale qui a attribué à Bernard Tapie 403 millions d'euros.
Bernard Tapie, 70 ans, avait été placé en garde à vue lundi. Quatre jours de garde à vue sont possibles lorsque l'enquête porte sur des soupçons de "bande organisée", comme dans l'affaire de l'arbitrage. L'homme d'affaires dormait à l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, à deux pas du palais de justice, qui dispose d'une salle spécialisée, la salle Cusco, pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale.
Dans cette affaire, les juges d'instruction soupçonnent l'arbitrage - au terme duquel BernardTapie s'était vu accorder 403 millions d'euros en 2008 - d'avoir été biaisé à son profit.
Un arbitrage controversé
Les enquêteurs cherchent notamment à comprendre comment Bernard Tapie a plaidé sa cause à l'Élysée et à Bercy, et quels pouvaient être ses éventuels liens avec les arbitres.Ils soupçonnent Me Lantourne d'avoir eu des relations professionnelles avec l'un des arbitres, Pierre Estoup, et de ne pas en avoir fait état au moment de l'arbitrage, comme l'exige la loi.
Pierre Estoup a été le premier mis en examen dans le dossier, pour "escroquerie en bande organisée", suivi de Stéphane Richard, PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Économie et actuelle patronne du FMI Christine Lagarde, et Jean-François Rocchi, ancien patron du CDR (Consortium de réalisation, chargé du passif du Crédit Lyonnais).
Et les enquêteurs devraient prochainement entendre l'ancien secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, dont le rôle dans l'orchestration de l'arbitrage a , selon les témoignages, été central.
Eric Woerth est rattrapé par le scandale Tapie
La justice détient, selon nos informations, une lettre de l'ancien ministre du budget, Eric Woerth, adressée aux avocats de Bernard Tapie. Datée d'avril 2009, elle fixerait le montant d'impôt dû par l'ex-homme d'affaires au terme de l'arbitrage à environ 12 millions d'euros alors que d'autres modes de calcul auraient pu aboutir à... 120 millions d'euros! La police veut vérifier le rôle de Claude Guéant dans cet autre volet du scandale Tapie.
Le parquet de Bordeaux a annoncé ce vendredi avoir requis dans l'affaire Bettencourt des non-lieux en faveur de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, de l'ex-ministre, Eric Woerth, ainsi que de l'homme d'affaires Stéphane Courbit et de l'avocat Pascal Wilhelm, notamment.
Il a requis en revanche le renvoi devant le tribunal correctionnel de l'artiste François-Marie Banier, dont l'amitié avec Liliane Bettencourt est à l'origine de toute cette affaire, et de l'ancien homme de confiance de la milliardaire, Patrice de Maistre, a-t-il indiqué dans le même communiqué.
Bettencourt: non-lieux requis pour Sarkozy et Woerth, renvoi pour Banier et de Maistre
Il a requis en revanche le renvoi devant le tribunal correctionnel de l'artiste François-Marie Banier, dont l'amitié avec Liliane Bettencourt est à l'origine de toute cette affaire, et de l'ancien homme de confiance de la milliardaire, Patrice de Maistre, a-t-il indiqué dans le même communiqué.
Assassinat d'Agnès: la cour d'assises des mineurs rend son verdict
Matthieu, le meurtrier présumé d'Agnès Marin, à la sortie du tribunal au Puy-en-Velay Thierry Zoccolan
L'avocat de la famille d'Agnès, Me Francis Szpiner, a demandé jeudi à la cour qu'elle "ne donne pas une deuxième chance" au jeune homme, après un premier viol sur une autre mineure en août 2010 dans le Gard.
Pour lui comme pour les parents et les grands-parents de la jeune fille, le jeune homme qui se tient depuis le 18 juin dans le box des accusés doit être mis hors d'état de pouvoir commettre un nouveau crime.
"Ce que nous avons voulu dire aux jurés et à la cour, c'est qu'ils comprennent bien qu'ils ont à juger un dangereux pervers, auteur de deux crimes qui, s'il n'avait pas été arrêté, était parti pour en commettre un troisième", a dit Me Szpiner à la presse jeudi, au terme de sa plaidoirie.
Durant tout le procès, la personnalité de l'accusé aura au centre des débats. Qui est Matthieu ? Est-ce le garçon jugé non dangereux par un psychiatre montpelliérain après le viol, sous la menace d'un couteau, d'une amie alors âgée de 16 ans ?
Sur la foi notamment de cette expertise, après quatre mois de détention provisoire, il avait été jugé apte à devenir interne au collège-lycée Cévenol au Chambon-sur-Lignon, où il a rencontré Agnès.
Ou est-ce un adolescent bien plus inquiétant qui a su s'engouffrer dans toutes les failles du suivi judiciaire, psychiatrique et psychologique dont il faisait l'objet, et qui ont été mises en évidence lors du procès?
Dangerosité majeure
Un rapport de deux médecins psychiatres, rendu en octobre 2012, et dont un des auteurs a été entendu mercredi, évoque ainsi chez le jeune homme "une jouissance de destructivité" et des motivations "plus perverses que sexuelles".
Il met en avant "une dangerosité majeure", le jeune homme "se projetant dans un avenir de récidiviste (...) reflet de son mode de fonctionnement pervers".
L'avocat de la famille d'Agnès s'est bien évidemment engouffré dans la brêche, s'attachant à décrire un être "pleinement responsable de ses actes". Des actes, a-t-il dit, "prémédités, pensés, accomplis avec méthode et sang-froid, sans aucune forme d'impulsion".
Me Valérie Devèze-Fabre, l'avocate de Julie, la première victime de Matthieu, a aussi fait "ressortir la froideur" dans les actes du jeune homme. "Tout ce qu'il a fait contre Julie était voulu, calculé, organisé", a-t-elle déclaré à l'issue de sa plaidoirie jeudi.
Aussi les parties civiles espèrent-elles que la probable peine de Matthieu, qui reconnaît l'ensemble des crimes, ne sera pas atténuée par sa qualité de mineur au moment des faits.
Pas d'excuse de minorité
La mère d'Agnès, Paola Marin, a souhaité jeudi que la cour inflige à l'accusé "la peine maximale et qu'il n'ait pas l'excuse de minorité", qui limiterait la sanction encourue à 20 ans de réclusion au lieu de la perpétuité.
Elle a espéré "qu'il ne puisse pas sortir de prison dans 10 ans et qu'il y ait une troisième victime". Le jeune homme pourrait en effet, si la cour en décide, se voir appliquer une mesure de rétention de sûreté.
L'attitude de Matthieu durant le procès n'aura sans doute pas non plus servi sa cause.
La mère d'Agnès a ainsi décrit un accusé "complètement absent, qui ne montre aucune empathie, qui dit +peut-être, je ne me souviens pas+ et qui s'est endormi pendant qu'on montrait les photos de l'autopsie" de sa fille.
La voie semble donc étroite pour la défense de Matthieu, qui s'exprimera vendredi après les réquisitoires du ministère public. Jusqu'à présent les conseils du jeune homme ont fait le choix du silence, alors que malgré le huis clos, l'avocat et la famille d'Agnès se sont largement exprimés auprès de la presse.
Demandé par Me Devèze-Fabre, afin de protéger sa cliente, le huis-clos devrait, à sa demande, être levé partiellement vendredi.
Mais seule la partie du réquisitoire consacrée à la personnalité de l'accusé devrait être publique, celle concernant les faits restant à huis clos.
Le verdict est attendu dans la soirée.
La leçon d’humilité et de lucidité de l’avocate générale au procès du Chambon-sur-Lignon
Ce n'est qu'une fenêtre d'une heure et demie ouverte sur deux semaines de débats qui se sont tenus à huis clos. Mais quelle fenêtre ! Vendredi 28 juin, devant la cour d'assises de Haute-Loire, au Puy-en-Velay, l'avocate générale Jeanne-Marie Vermeulin a prononcé un réquisitoire d'une exceptionnelle qualité, avant de demander à la cour et aux jurés de prononcer une peine de trente ans de réclusion criminelle avec injonction de soins et période de sûreté contre Matthieu M., accusé de deux viols et de l'assassinat d'Agnès Marin, une collégienne de 14 ans scolarisée au Chambon-sur-Lignon.
Les premiers mots de l'avocate générale ont pourtant exprimé le "malaise et l'inquiétude" qu'elle ressentait à l'idée, justement, d'être la seule à prendre la parole publiquement. Avant elle, et à huis clos, les deux parties civiles avaient plaidé, et son collègue du parquet Loïc Erignac s'était attaché à rapporter les faits reprochés à Matthieu M. Après elle, nul écho des plaidoiries de la défense de l'accusé ne franchira les portes de la cour d'assises. Mais cette voix parlant au nom de la société, la profondeur et la lucidité de son analyse, les scrupules et l'humilité dont elle a témoigné ont fait de ce réquisitoire un grand moment d'audience.
"Les faits du Chambon-sur-Lignon auraient-ils pu être évités ? Je ne suis ici ni une donneuse de leçons, ni une redresseuse de torts, ni une inspectrice des travaux finis. Je ne suis pas là pour égrener des 'y'avait qu'à' et des 'on aurait dû'. Je me sens totalement solidaire de mes collègues car je sais combien la décision est solitaire et combien ses enjeux sont complexes. Cette décision n'est pas que rationnelle, elle dit que le juge est un être humain, avec ses richesses et ses faiblesses.
Mais je ne peux pour autant me dérober à l'examen lucide de ce dossier, qui a permis à Matthieu M. d'être livré à lui-même dans une 'réserve de trentre filles', comme l'a dit un témoin. Cet examen, je le dois à cette famille blessée, à cet accusé peut-être mal protégé, à une institution dont la place dans la société est majeure et qui a le devoir de l'assumer de manière exigeante et responsable."
L'avocate générale aborde alors les différentes étapes du processus qui a conduit à la remise en liberté de Matthieu M. : la première est cette expertise psychiatrique, confiée au docteur Claude Aiguesvives, qui a exclu toute dangerosité de l'adolescent. "Je reproche à cet expert un avis lapidaire et trompeur dans sa formulation". Evoquant les circonstances du premier viol reproché à Matthieu M., en août 2010, qui témoignent d'une préméditation – l'adolescent avait entraîné sa première victime, Julie, âgée de 14 ans, dans un endroit reculé où il avait préalablement noué à des branches d'arbre les cordelettes avec lesquelles il l'a attachée –, Jeanne-Marie Vermeulin observe : "La préméditation est très rare, voire exceptionnelle, dans les viols commis par les adolescents. Elle porte le sceau d'un fonctionnement pervers qu'on aurait sans doute immédiatement envisagé si l'accusé avait été adulte. Mais face à un adolescent, il y a ce besoin d'espérer sans lequel le professionnel ne peut exercer son travail au quotidien. Bien sûr qu'il faut avoir de l'espérance pour faire ce métier, mais elle doit rester lucide, sinon elle est intenable."
L'avocate générale en vient alors à la décision, prise par la juge d'instruction, de remettre en liberté Matthieu M. après quatre mois de détention provisoire.
"C'est la manière dont cette décision a été préparée qui pose problème", a-t-elle observé. Dès le lendemain de la mise en détention de leur fils, la famille de Matthieu M. s'était mise en quête d'un établissement scolaire susceptible de l'accueillir. Après de multiples échecs auprès d'autres lycées, ils avaient obtenu l'accord du Cévenol pour une inscription dès le mois de septembre 2010. "Son père va donc présenter une solution 'clés en main' à la juge." Or, souligne l'avocate générale, "cette inscription n'a pas été évaluée. Ni la juge ni le parquet n'ont exercé le minimum de contrôle sur cet établissement, alors que celui-ci est un campus mixte et sans murs, qu'il a une réputation de laxisme et de défaut de surveillance. J'estime que c'était l'établissement le moins adapté possible au cas de Matthieu M."
C'est pourtant sur la base de ce certificat de scolarité et après une simple conversation téléphonique avec l'expert psychiatre – sans même attendre de lire l'intégralité de son rapport qui sera remis quelques jours plus tard – que la décision de remise en liberté de Matthieu M. est prise. "L'expert a dû se montrer très rassurant, mais un contact n'est pas un rapport. Et il y a des décisions qui demandent un minimum de temps et d'attention."
A l'autre bout de la chaîne, il y a la direction du Cévenol, qui accepte l'inscription de l'adolescent. Après l'avoir nié, le directeur de l'établissement a admis que le père de Matthieu M. avait évoqué devant lui des faits "d'agression sexuelle". "Il y a là un manque de curiosité étonnant de la part du directeur d'un établissement mixte qui n'a pas cherché à en savoir plus sur les faits reprochés à l'élève. L'inscription de Matthieu M. au Cévenol est une insulte au bon sens !", conclut l'avocate générale.
Jeanne-Marie Vermeulin relève ensuite la "multitude de carences dans le suivi de l'adolescent, qui n'ont pas permis de rectifier le tir" : d'abord le "cadrage minimaliste" donné par la juge d'instruction sur le suivi psychiatrique de Matthieu M., ensuite le faible nombre de visites rendues par les services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) au Cévenol pour s'assurer du comportement de l'élève, alors que des alertes auraient dû être données, notamment lorsqu'il a été surpris en train d'essayer de télécharger un film à caractère pédopornographique sur un ordinateur de l'établissement.
L'avocate générale souligne enfin que, parmi les soignants choisis pour prendre en charge Matthieu M., la première était une psychiatre lituanienne s'exprimant avec difficulté en français – la cour et les jurés ont pu s'en rendre compte lorsqu'elle est venue déposer à l'audience – le second un "psychothérapeuthe" qui a reconnu lors du procès n'avoir aucun des titres auquel il prétendait.
"Je n'ai aucune certitude que Matthieu M. n'aurait pas récidivé s'il s'était trouvé dans un cadre plus contraignant. Mais ailleurs qu'au Chambon-sur-Lignon, il n'aurait pas rencontré Agnès Marin. C'est une sorte de tapis roulant que l'on a déroulé devant lui. Je comprends la colère et l'indignation de la famille d'Agnès. Nous ne pouvons pas nous réfugier derrière la question des effectifs ou des moyens insuffisants et des lois mal faites. Nous avons le droit et le devoir d'exiger des moyens qui nous permettent de travailler correctement, mais cette exigence doit nous permettre d'accepter la critique quand elle est justifiée. Nous ne pouvons pas esquiver les questions sur notre responsabilité. Ce constat n'a de valeur que s'il est un appel à mieux faire."
L'avocate générale aborde la deuxième partie de son réquisitoire, consacrée à la personnalité de Matthieu M. et au débat, soulevé par sa défense, sur la question de sa responsabilité pénale. Reprenant les conclusions des deux collèges d'experts sollicités après le viol et l'assassinat d'Agnès Marin, elle considère qu'au moment des faits, le discernement de Matthieu M. n'était pas aboli, et que celui-ci est donc responsable pénalement. Elle estime toutefois qu'il doit bénéficier d'une atténuation de sa responsabilité.
Reste la question de la peine à prononcer. "Demain ne sera sans doute pas plus encourageant, plus porteur d'espoir qu'aujourd'hui pour Matthieu M. Au mieux, on peut espérer une stabilisation, au pire, il se sera enfoncé dans la maladie mentale. Ses deux victimes avaient quelque chose de solaire, de lumineux. Or, des jeunes filles belles, gaies, lumineuses, il y en a d'autres. Tout cela, il vous faudra l'avoir à l'esprit pour prononcer une peine avec lucidité."
A la cour et aux jurés, Jeanne-Marie Vermeulin demande d'écarter l'excuse de minorité qui fixe à 20 ans le maximum de la peine encourue. Cette limitation, rappelle-t-elle, peut être levée pour les mineurs en cas de récidive, ce qui est le cas de Matthieu M., qui encourt dans cette hypothèse la réclusion criminelle à perpétuité. "Vingt années d'emprisonnement ne rendraient pas compte de la gravité des faits. Et il ne faut pas donner à Matthieu M. la possibilité de devenir violeur ou tueur en série."
Elle requiert trente ans d'emprisonnement avec une injonction de soins. Puis elle ajoute : "Les nuages sont si lourds et si noirs qu'ils me conduisent à solliciter également une mesure de rétention de sûreté."
"Cette justice n'apportera ni la paix ni la sérénité à ceux qui souffrent. Elle ne dissipera pas l'amertume et la colère. Son seul mérite, c'est d'exister et d'être la seule réponse à la question de savoir comment mieux protéger la société. Elle ne peut le faire que si elle répond avec force et détermination. Cette justice, vous la devez à cet accusé qu'il faut arrêter dans son élan criminel. Vous la devez à ses deux victimes. La vivante, qui doit vivre et qui vivra. La morte, qui ne doit pas sombrer dans l'oubli et dans l'indifférence."
Le verdict est attendu dans la soirée.
Affaire Snowden: l'Equateur hausse le ton face aux Etats-Unis
"Ce pays n'acceptera ni pressions, ni chantages, ni menaces de personne", a lancé le président équatorien Rafael Correa, rappelant que la décision d'accueillir M. Snowden relevait de la "souveraineté absolue" de l’État, lors d'une conférence de presse à Quevedo, une localité à 300 km à l'ouest de Quito.
Le dirigeant socialiste, aux relations tendues avec la Maison blanche, a justifié sa décision de résilier l'accord avec les États-Unis qui accordait depuis 1991 à l’Équateur des tarifs préférentiels en contrepartie de ses efforts pour lutter contre le trafic de drogue.
"L’Équateur ne marchande pas avec les principes, il ne les soumet pas à des intérêts mercantiles, aussi importants qu'ils soient", avaient auparavant clamé les autorités de Quito, dans un message officiel du gouvernement.
Cette mise au point très ferme intervient alors que le pays étudie la demande d'asile de l'ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA), toujours bloqué dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou après avoir demandé l'asile à l’Équateur.
De son côté, Washington a averti qu'un éventuel octroi de l'asile par Quito "créerait de graves difficultés" pour les relations bilatérales. "S'ils prenaient cette mesure, il y aurait des répercussions très négatives", a prévenu le porte-parole adjoint du département d’État, Patrick Ventrell.
La résiliation de l'accord douanier avec les États-Unis devance la décision que devait prendre à ce sujet le Congrès américain. Depuis plusieurs semaines, le président Correa, qui a été réélu en février pour un nouveau mandat de quatre ans, avait évoqué le risque que les parlementaires ne renouvellent pas cet accord.
Concernant la lutte antidrogue, le fondement de cet accord commercial, Quito a aussi critiqué la stratégie américaine en la matière, dénonçant "des violations contre les droits de l'homme et la souveraineté des peuples".
Au sein de l'opposition et des milieux d'affaires, très hostiles au chef de l’État, la position "anti-impérialiste" de M. Correa suscite depuis plusieurs jours des remous, avec la crainte de représailles de la part des Etats-Unis, premier partenaire commercial de l’Équateur qui lui destine 40% de ses exportations.
Les tarifs préférentiels concédés par les États-Unis représentaient une économie annuelle d'environ 23 millions de dollars pour ce pays andin de plus de 15 millions d'habitants.
L'abandon de l'accord douanier est une "décision erronée et précipitée car il n'y avait aucune annonce formelle du gouvernement des Etats-Unis menaçant de le retirer", a déploré Roberto Aspiazu, responsable du Comité patronal équatorien, interrogé par l'AFP. Mais le chef de l’État a rétorqué par l'ironie aux "entrepreneurs thuriféraires des États-Unis", les invitant à prendre un "valium" pour calmer leurs angoisses.
Pour l'instant, M. Correa a toutefois confirmé qu'il n'avait pas délivré de sauf-conduit, "ni aucun document" permettant au fugitif américain de voyager, et il a souligné qu'il n'avait pas encore décidé d'autoriser son transfert sur son territoire, qu'il s'agisse du pays ou d'une ambassade, condition nécessaire pour pouvoir "instruire" sa demande d'asile.
Cette mise au point intervient alors que la chaîne américaine Univision a annoncé auparavant que le consul équatorien à Londres avait octroyé un sauf-conduit au jeune américain de 30 ans, dont le passeport a été révoqué par les États-Unis. "Si c'est vrai, c'est totalement non autorisé et cela n'aurait aucune validité", a insisté le président équatorien.
A l'origine de la révélation d'un vaste programme américain de surveillance téléphonique et électronique M. Snowden encourt 30 ans de prison.
Banque du Vatican : trois premières arrestations, dont un évêque
Un évêque, un membre des services secrets italiens et un intermédiaire financier ont été arrêtés vendredi dans le cadre d’une enquête de la justice italienne sur l’Institut des oeuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, ont annoncé les médias. Selon le site du Corriere della Sera , le prélat arrêté est Mgr Nunzio Scarano, évêque de Salerne, dans le sud de l’Italie. La télévision Sky TG-24 indique que les trois hommes sont soupçonnés de fraude et corruption. Les trois hommes ont été arrêtés par la police financière sur ordre du parquet de Rome.
Selon le quotidien La Repubblica , Mgr Scarano est également visé par une enquête du parquet de Salerne pour blanchiment d’argent. Le prélat, membre de l’Administration du patrimoine du siège apostolique (APSA), l’organisme qui gère les biens du Saint-Siège, a été suspendu de ce poste jeudi, selon la même source. L’agence Ansa indique que l’enquête qui a valu l’emprisonnement de ces trois personnes porte sur le rapatriement en Italie de 20 millions d’euros en espèces depuis la Suisse.
Ces 20 millions appartiendraient à des amis de Mgr Scarano et le fonctionnaire du contre-espionnage italien arrêté se serait engagé à faire rentrer l’argent en Italie à bord d’un avion privé, moyennant une récompense de 400.000 euros, selon la même source.
Vaste enquête
L’arrestation des trois hommes a été faite dans le cadre d’un filon indépendant d’une vaste enquête lancée par la justice italienne en septembre 2010 qui visait le président de l’IOR Ettore Gotti Tedeschi et le directeur général Paolo Cipriani de l’époque pour violation de la législation contre le blanchiment d’argent. Des dizaines de millions d’euros avaient été bloqués dans le cadre de cette enquête qui avait conduit, entre autre, au limogeage de la direction du IOR.
Au fil des ans, des scandales retentissants ont entaché la réputation de l’IOR, des milieux criminels ayant profité de l’anonymat ou de prête-noms pour y blanchir leurs fonds. Le plus important avait été en 1982 la faillite du Banco Ambrosiano, un scandale bancaire qui mêlait CIA et loge maçonnique. L’affaire Enimont (1993) de pots-de-vins à des partis politiques italiens a aussi éclaboussé l’IOR et plus récemment, le tribunal de Rome a détecté des cas de blanchiment d’argent mafieux à travers les arcanes de la banque.
Six transactions suspectes
Le Suisse René Brülhart, conseiller de l’Autorité d’information financière (AIF) qui supervise l’IOR, a indiqué que six transactions suspectes avaient été signalées en 2012. Ces dernières années, le Vatican a renforcé à plusieurs reprises les mécanismes de contrôle du IOR et le dernier en date a été créé il y a deux jours par le pape François sous la forme d’une commission spéciale ne répondant qu’à lui , pour contrôler les activités du IOR.
Le IOR gère 19.000 comptes appartenant en majorité au clergé catholique, soit environ 7 milliards d’euros, et donc aussi bien ceux de la soeur philippine qui fait ses études à Rome que des évêques et cardinaux ou de certains diplomates, ainsi que les transferts d’argent des congrégations religieuses.
Le nouveau président du IOR, l’Allemand Ernst von Freyberg, nommé quelques jours avant la démission de l’ancien pape Benoît XVI, a entrepris de faire vérifier un par un les comptes du IOR par l’Agence américaine de consultants financiers Promontory.
Source
Affaire Tapie : l'Etat a déposé un recours en révision contre l'arbitrage
Le Monde.fr Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Me Pierre-Olivier Sur, le conseil du Consortium de réalisation (CDR), l'organisme chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnais, a confirmé au Monde le dépôt, jeudi 27 juin, auprès de la cour d'appel de Paris, d'un recours en révision de la sentence arbitrale ayant accordé, le 7 juillet 2008, la somme de 405 millions d'euros à Bernard Tapie.
Ce recours se fonde sur l'article 1491 du code de procédure civile (avant sa révision en 2011), qui stipule que " le recours en révision n'est ouvert que pour l'une des causes suivantes : s'il se révèle, après le jugement, que la décision a été surprise par la fraude de la partie au profit de laquelle elle a été rendue ; s'il a été jugé sur des pièces reconnues ou judiciairement déclarées fausses depuis le jugement ; s'il a été jugé sur des attestations, témoignages ou serments judiciairement déclarés faux depuis le jugement".
Le CDR, qui a accès au dossier en tant que partie civile, est toutefois tenu au secret de l'instruction et n'a pu produire pour alimenter son recours, des pièces issues du dossier pénal. Il a donc utilisé des articles de presse, essentiellement ceux du Monde, où figurent des extraits de procès-verbaux
EN CAS D'ANNULATION, "TAPIE SERAIT CONTRAINT DE REMBOURSER"
Ce recours explore notamment les relations avérées entre Pierre Estoup, le rédacteur principal de la sentence, et Me Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie. L'arbitre avait une obligation de "révélation étendue", qu'il ne semble pas avoir respectée. Selon le professeur Thomas Clay, l'expert en arbitrage qui avait appelé dès juillet 2008 à la mise en œuvre d'un recours, "l'hypothèse de l'annulation de la sentence est plus que problable, dans le cas où la fraude est avérée".
Les investigations judiciaires menées par six juges ont pu établir que le processus d'arbitrage avait été vicié. "Si l'annulation était prononcée par la cour d'appel, sans doute d'ici un an, indique le professeur Clay, alors nous reviendrions à la situation de 2007, après la décision de la Cour de cassation. Concrètement, cela signifie que M. Tapie serait contraint de rembourser".
La garde à vue de Bernard Tapie et de Me Lantourne, entendus par la brigade financière depuis le début de la semaine, devait être levée vendredi 28 juin, en fin de matinée. Les deux hommes devaient être présentés aux juges Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut, en vue d'une éventuelle mise en examen.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Pierre Bédier, condamné pour corruption, fait son retour avec le soutien de l'UMP
28 juin 2013 |
Condamné pour corruption passive, longtemps inéligible, l'ancien ministre Pierre Bédier fait ce dimanche son retour en politique. Ce chiraquien a décroché l'investiture de l'UMP dans une cantonale partielle à Mantes-la-Jolie et le soutien des barons locaux du parti. Comme si de rien n'était.
Le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) a condamné hier le groupe Euro Disney, premier employeur de Seine-et-Marne, à 150.000 euros d’amende pour avoir espionné ses salariés.
Le parc d’attraction a en effet recruté en 1997 deux retraités des forces de l’ordre pour enquêter sur les candidats à l’embauche et les salariés en période d’essai.
L’espionnage a perduré jusqu’en 2004 et a concerné des milliers de personnes. Les deux ex-gendarmes embauchés par Disney se servaient de leur contact pour obtenir en toute illégalité les informations figurant dans les fichiers de police Stic et de gendarmerie Judex.
Les deux hommes étaient rémunérés 240.000 francs (37.000 euros) par an. Ils ont également été condamnés par le tribunal correctionnel de Meaux. Ils écopent de 6 à 10 mois de prison avec sursis et de 3.000 à 4.000 euros d’amende.
Le groupe Euro Disney justifie cet espionnage par des raisons de sécurité. Le parc d’attraction voulait assurer la sécurité de ses visiteurs et cherchait à se prémunir de tout acte de terrorisme et de pédophilie. C’est d’ailleurs le viol d’un enfant par un employé du parc qui a déclenché ces mesures illégales.
Le syndicat CFDT caractérise cette condamnation à 150.000 euros d’amende de « dérisoire » pour le groupe qui a réalisé en 2012 un chiffre d’affaire de 1,3 milliards d’euros.
Espionnage à Disneyland : le groupe Euro Disney condamné
Le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) a condamné hier le groupe Euro Disney, premier employeur de Seine-et-Marne, à 150.000 euros d’amende pour avoir espionné ses salariés.
Le parc d’attraction a en effet recruté en 1997 deux retraités des forces de l’ordre pour enquêter sur les candidats à l’embauche et les salariés en période d’essai.
L’espionnage a perduré jusqu’en 2004 et a concerné des milliers de personnes. Les deux ex-gendarmes embauchés par Disney se servaient de leur contact pour obtenir en toute illégalité les informations figurant dans les fichiers de police Stic et de gendarmerie Judex.
Les deux hommes étaient rémunérés 240.000 francs (37.000 euros) par an. Ils ont également été condamnés par le tribunal correctionnel de Meaux. Ils écopent de 6 à 10 mois de prison avec sursis et de 3.000 à 4.000 euros d’amende.
Le groupe Euro Disney justifie cet espionnage par des raisons de sécurité. Le parc d’attraction voulait assurer la sécurité de ses visiteurs et cherchait à se prémunir de tout acte de terrorisme et de pédophilie. C’est d’ailleurs le viol d’un enfant par un employé du parc qui a déclenché ces mesures illégales.
Le syndicat CFDT caractérise cette condamnation à 150.000 euros d’amende de « dérisoire » pour le groupe qui a réalisé en 2012 un chiffre d’affaire de 1,3 milliards d’euros.
SOCIAL
Sans espoir démesuré, les Européens s’attaquent au chômage des jeunes
Martin Schulz, le président du Parlement européen, arrive au siège de l'Union européenne, le 27 juin 2013 à Bruxelles (Photo Thierry Charlier. AFP)
Libération
Les dirigeants européens tentaient jeudi de trouver, sans espoir démesuré, des solutions au chômage des jeunes qui gangrène le continent et alimente la défiance vis-à-vis des gouvernements et de l’Europe.
Réunis à Bruxelles, les 27, rejoints pour la première fois par la Croatie qui entre officiellement dans l’UE lundi prochain, ont entamé leurs discussions peu avant 18H00 (16H00 GMT).
Mais le Premier ministre David Cameron a perturbé le début du sommet en réclamant la protection du «rabais» britannique. Les Britanniques craignent que le nouveau mode de financement de la Politique agricole commune (PAC) ne modifie le montant de la ristourne britannique. Des discussions étaient en cours dans la soirée pour tenter de donner satisfaction au Royaume-Uni.
Sur le sujet principal de la réunion des chefs d’Etat, l’emploi des jeunes, le président François Hollande a souhaité «avoir un bon sommet (...) c’est ce qu’attendent les Européens».
Le président du Parlement européen, le social-démocrate Martin Schulz, a exhorté les dirigeants à «ne pas perdre de temps et agir maintenant». «La lutte contre le chômage des jeunes est un test pour notre crédibilité», a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
Mais la chancelière allemande Angela Merkel a prévenu que «le plus important était d’améliorer notre compétitivité, pas de créer toujours de nouvelles enveloppes financières». «C’est ce que je vais défendre», a-t-elle déclaré, à moins de trois mois des élections allemandes pour lesquelles elle brigue un troisième mandat.
Plus de 26 millions de personnes sont au chômage en Europe, dont 5,6 millions de moins de 25 ans. La situation est alarmante dans certains pays comme la Grèce et l’Espagne, où plus d’un jeune sur deux est sans emploi.
«Il s’agit d’une situation d’urgence et nous exhortons les dirigeants européens à agir concrètement pour y faire face. Il y a 5,6 millions de raisons de le faire», affirme Bernadette Segol, de la Confédération européenne des syndicats (CES), invitée pour la première fois à un sommet européen.
Mais en coulisses, l’optimisme n’est pas de mise. «Nous ne serons pas en mesure de résoudre l’ensemble du problème du chômage» avec les initiatives sur la table, a prévenu un diplomate européen.
Les Européens cherchent à traduire en actes leur «Garantie pour la jeunesse», qui prévoit d’offrir une formation ou un emploi à chaque jeune dans les quatre mois après la fin de ses études ou la perte de son emploi.
La Commission européenne a proposé que les six milliards d’euros prévus pour l’emploi des jeunes dans le cadre du budget européen 2014-2020 soient mobilisés sur deux ans au lieu de sept, avec 3,6 milliards dès 2014.
A quelques heures de l’ouverture du sommet, un accord politique entre les présidents de la Commission, de l’UE et du Parlement européen a été arraché jeudi matin. Il doit encore être approuvé par une majorité qualifiée des 754 députés européens, et les deux principaux groupes du Parlement se dirigent vers son approbation.
Mais il y a aussi l’écueil du chèque britannique. Si cette question très technique n’était pas réglée, elle pourrait mettre en danger l’accord. Avec M. Cameron, «on ne peut rien exclure», a prévenu M. Schulz.
Au yeux de plusieurs dirigeants de gauche, l’enveloppe de 6 milliards d’euros semble encore trop faible. «Il faudrait 6 milliards d’euros chaque année pour sortir des centaines de milliers de jeunes des rues», a estimé le chancelier autrichien, le social-démocrate Werner Faymann.
Parmi les autres idées sur la table, il y a le recours au Fonds social européen (FSE) et à la Banque européenne d’investissements BEI, qui pourrait également servir au financement des PME (petites et moyennes entreprises), en manque d’accès au crédit. La Commission et la BEI proposent aussi de développer de nouveaux instruments pour augmenter la capacité de prêts aux PME.
En dehors de l’urgence du chômage des jeunes, les dirigeants doivent faire le point sur la construction de l’union bancaire, après l’accord trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi sur la manière de restructurer ou de liquider les banques en difficultés en épargnant les contribuables.
Le sommet intervient aussi dans un climat tendu entre Paris et Bruxelles, après les récents échanges virulents entre la France et le président de la Commission, José Manuel Barroso, sur l’exception culturelle. François Hollande a tenté de calmer le jeu jeudi. «C’est sur les politiques européennes que nous nous déterminons, les questions de personnes sont secondaires», a-t-il assuré en arrivant à Bruxelles.
Réunis à Bruxelles, les 27, rejoints pour la première fois par la Croatie qui entre officiellement dans l’UE lundi prochain, ont entamé leurs discussions peu avant 18H00 (16H00 GMT).
Mais le Premier ministre David Cameron a perturbé le début du sommet en réclamant la protection du «rabais» britannique. Les Britanniques craignent que le nouveau mode de financement de la Politique agricole commune (PAC) ne modifie le montant de la ristourne britannique. Des discussions étaient en cours dans la soirée pour tenter de donner satisfaction au Royaume-Uni.
Sur le sujet principal de la réunion des chefs d’Etat, l’emploi des jeunes, le président François Hollande a souhaité «avoir un bon sommet (...) c’est ce qu’attendent les Européens».
Le président du Parlement européen, le social-démocrate Martin Schulz, a exhorté les dirigeants à «ne pas perdre de temps et agir maintenant». «La lutte contre le chômage des jeunes est un test pour notre crédibilité», a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
Mais la chancelière allemande Angela Merkel a prévenu que «le plus important était d’améliorer notre compétitivité, pas de créer toujours de nouvelles enveloppes financières». «C’est ce que je vais défendre», a-t-elle déclaré, à moins de trois mois des élections allemandes pour lesquelles elle brigue un troisième mandat.
Plus de 26 millions de personnes sont au chômage en Europe, dont 5,6 millions de moins de 25 ans. La situation est alarmante dans certains pays comme la Grèce et l’Espagne, où plus d’un jeune sur deux est sans emploi.
«Il s’agit d’une situation d’urgence et nous exhortons les dirigeants européens à agir concrètement pour y faire face. Il y a 5,6 millions de raisons de le faire», affirme Bernadette Segol, de la Confédération européenne des syndicats (CES), invitée pour la première fois à un sommet européen.
Mais en coulisses, l’optimisme n’est pas de mise. «Nous ne serons pas en mesure de résoudre l’ensemble du problème du chômage» avec les initiatives sur la table, a prévenu un diplomate européen.
Les Européens cherchent à traduire en actes leur «Garantie pour la jeunesse», qui prévoit d’offrir une formation ou un emploi à chaque jeune dans les quatre mois après la fin de ses études ou la perte de son emploi.
La Commission européenne a proposé que les six milliards d’euros prévus pour l’emploi des jeunes dans le cadre du budget européen 2014-2020 soient mobilisés sur deux ans au lieu de sept, avec 3,6 milliards dès 2014.
A quelques heures de l’ouverture du sommet, un accord politique entre les présidents de la Commission, de l’UE et du Parlement européen a été arraché jeudi matin. Il doit encore être approuvé par une majorité qualifiée des 754 députés européens, et les deux principaux groupes du Parlement se dirigent vers son approbation.
Mais il y a aussi l’écueil du chèque britannique. Si cette question très technique n’était pas réglée, elle pourrait mettre en danger l’accord. Avec M. Cameron, «on ne peut rien exclure», a prévenu M. Schulz.
Au yeux de plusieurs dirigeants de gauche, l’enveloppe de 6 milliards d’euros semble encore trop faible. «Il faudrait 6 milliards d’euros chaque année pour sortir des centaines de milliers de jeunes des rues», a estimé le chancelier autrichien, le social-démocrate Werner Faymann.
Parmi les autres idées sur la table, il y a le recours au Fonds social européen (FSE) et à la Banque européenne d’investissements BEI, qui pourrait également servir au financement des PME (petites et moyennes entreprises), en manque d’accès au crédit. La Commission et la BEI proposent aussi de développer de nouveaux instruments pour augmenter la capacité de prêts aux PME.
En dehors de l’urgence du chômage des jeunes, les dirigeants doivent faire le point sur la construction de l’union bancaire, après l’accord trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi sur la manière de restructurer ou de liquider les banques en difficultés en épargnant les contribuables.
Le sommet intervient aussi dans un climat tendu entre Paris et Bruxelles, après les récents échanges virulents entre la France et le président de la Commission, José Manuel Barroso, sur l’exception culturelle. François Hollande a tenté de calmer le jeu jeudi. «C’est sur les politiques européennes que nous nous déterminons, les questions de personnes sont secondaires», a-t-il assuré en arrivant à Bruxelles.
Portugal: nouvelle grève générale contre l’austérité
Un passager monte à bord d'une navette maritime, le 27 juin 2013 près de Lisbonne (Photo Francisco Leong. AFP)
Libération
Trains et métros à l’arrêt, administrations fermées, transports aériens perturbés: le Portugal a tourné jeudi au ralenti en raison d’une nouvelle grève générale contre l’austérité, la quatrième depuis que le pays vit sous assistance financière internationale.
«Les objectifs de la grève ont été atteints», a déclaré à la presse Carlos Silva, secrétaire général de la centrale syndicale UGT, qui a appelé à cette journée de mobilisation avec la CGTP, proche du Parti communiste.
«Notre objectif était de dire stop aux politiques d’austérité», a-t-il ajouté se félicitant de la «forte mobilisation», notamment dans le secteur public.
Il a estimé le taux de participation «supérieur à 50% du total des actifs», soit sur un peu plus de «cinq millions de personnes ... dont plus d’un million de chômeurs», a-t-il rappelé.
Un peu plus tôt, Arménio Carlos, le leader de la CGTP, avait évoqué «une grève générale exceptionnelle» accusant le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, d’être «le plus grand exterminateur de l’emploi». La centrale syndicale devait faire un bilan un peu plus tard.
Il s’agit de la deuxième grève nationale organisée conjointement par les deux confédérations depuis celle de novembre 2011, cinq mois après l’arrivée au pouvoir du gouvernement de centre droit pour mettre en oeuvre le plan d’aide international négocié il y a deux ans. La CGTP avait convoqué seule celles de mars et de novembre de 2012.
Cette grève a été ponctuée de manifestations à travers le pays, celle de la capitale ayant rassemblé quelques milliers de personnes qui ont défilé jusqu’au parlement.
«Nous sommes dans la rue pour faire tomber le gouvernement», scandaient les manifestants, dont certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit: «Basta!» ou encore «troïka et gouvernement dehors!».
Quelques incidents ont été signalés à la fin de la mobilisation. Une centaine de manifestants a quitté le parlement et traversé la ville pour bloquer le pont 25 Avril, qui relie les banlieues sud à la capitale. Ils en ont été empêchés par la police quelques mètres avant la bretelle d’accès au pont.
Un militant a dit à l’AFP que cette initiative était «partie de trois groupes anarchistes».
Sous le regard de la «troïka»
Cette journée de mobilisation a été décidée après l’annonce par le gouvernement d’un nouveau train de mesures d’austérité visant surtout les fonctionnaires, qui verront leur temps de travail hebdomadaire passer de 35 à 40 heures, et dont environ 30.000 postes seront supprimés pour réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d’euros d’ici la fin 2014.
Les politiques de rigueur ont augmenté plus que prévu la récession. L’économie portugaise, en recul depuis deux ans, doit encore se contracter cette année de 2,3% tandis que le chômage doit atteindre le taux record de 18,2%.
Cette situation a accru le mécontentement. Mais malgré son isolement croissant au Portugal, M. Passos Coelho bénéficie toujours de l’appui des créanciers du pays, qui ont récemment accepté d’assouplir les objectifs budgétaires prévus par le plan de sauvetage financier de 78 milliards accordé en mai 2011 par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Cette grève générale s’est déroulée sous le regard de la «troïka» (UE-BCE-FMI) des bailleurs de fonds qui a entamé lundi une mission à Lisbonne pour préparer la prochaine évaluation trimestrielle devant débuter le 15 juillet.
Toutefois, l’espoir des deux centrales d’étendre le mouvement au secteur privé, faiblement syndicalisé, n’a pas été réalisé semble-t-il.
«Les chiffres pour le privé n’atteignent pas ceux de l’administration publique», a admis le secrétaire général de l’UGT.
«Le pays n’est pas à l’arrêt», a répliqué le porte-parole du gouvernement, Luis Marques Guedes, à l’issue du Conseil des ministres hebdomadaire. Refusant «une guerre des chiffres» avec les syndicats, le gouvernement s’est abstenu de donner une estimation sur la participation.
La production a été arrêtée dans la grande usine Volkswagen des environs de Lisbonne, «Auto Europa», tandis que, selon la CGTP, le «secteur de la santé a adhéré en force» évoquant une participation proche de 80% parmi les infirmiers. Seules les interventions urgentes étaient assurées.
Selon le gestionnaire des aéroports, ANA, 80 vols ont été annulés, dont 56 à Lisbonne, et de nombreux retards ont été signalés.
«Les objectifs de la grève ont été atteints», a déclaré à la presse Carlos Silva, secrétaire général de la centrale syndicale UGT, qui a appelé à cette journée de mobilisation avec la CGTP, proche du Parti communiste.
«Notre objectif était de dire stop aux politiques d’austérité», a-t-il ajouté se félicitant de la «forte mobilisation», notamment dans le secteur public.
Il a estimé le taux de participation «supérieur à 50% du total des actifs», soit sur un peu plus de «cinq millions de personnes ... dont plus d’un million de chômeurs», a-t-il rappelé.
Un peu plus tôt, Arménio Carlos, le leader de la CGTP, avait évoqué «une grève générale exceptionnelle» accusant le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, d’être «le plus grand exterminateur de l’emploi». La centrale syndicale devait faire un bilan un peu plus tard.
Il s’agit de la deuxième grève nationale organisée conjointement par les deux confédérations depuis celle de novembre 2011, cinq mois après l’arrivée au pouvoir du gouvernement de centre droit pour mettre en oeuvre le plan d’aide international négocié il y a deux ans. La CGTP avait convoqué seule celles de mars et de novembre de 2012.
Cette grève a été ponctuée de manifestations à travers le pays, celle de la capitale ayant rassemblé quelques milliers de personnes qui ont défilé jusqu’au parlement.
«Nous sommes dans la rue pour faire tomber le gouvernement», scandaient les manifestants, dont certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit: «Basta!» ou encore «troïka et gouvernement dehors!».
Quelques incidents ont été signalés à la fin de la mobilisation. Une centaine de manifestants a quitté le parlement et traversé la ville pour bloquer le pont 25 Avril, qui relie les banlieues sud à la capitale. Ils en ont été empêchés par la police quelques mètres avant la bretelle d’accès au pont.
Un militant a dit à l’AFP que cette initiative était «partie de trois groupes anarchistes».
Sous le regard de la «troïka»
Cette journée de mobilisation a été décidée après l’annonce par le gouvernement d’un nouveau train de mesures d’austérité visant surtout les fonctionnaires, qui verront leur temps de travail hebdomadaire passer de 35 à 40 heures, et dont environ 30.000 postes seront supprimés pour réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d’euros d’ici la fin 2014.
Les politiques de rigueur ont augmenté plus que prévu la récession. L’économie portugaise, en recul depuis deux ans, doit encore se contracter cette année de 2,3% tandis que le chômage doit atteindre le taux record de 18,2%.
Cette situation a accru le mécontentement. Mais malgré son isolement croissant au Portugal, M. Passos Coelho bénéficie toujours de l’appui des créanciers du pays, qui ont récemment accepté d’assouplir les objectifs budgétaires prévus par le plan de sauvetage financier de 78 milliards accordé en mai 2011 par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Cette grève générale s’est déroulée sous le regard de la «troïka» (UE-BCE-FMI) des bailleurs de fonds qui a entamé lundi une mission à Lisbonne pour préparer la prochaine évaluation trimestrielle devant débuter le 15 juillet.
Toutefois, l’espoir des deux centrales d’étendre le mouvement au secteur privé, faiblement syndicalisé, n’a pas été réalisé semble-t-il.
«Les chiffres pour le privé n’atteignent pas ceux de l’administration publique», a admis le secrétaire général de l’UGT.
«Le pays n’est pas à l’arrêt», a répliqué le porte-parole du gouvernement, Luis Marques Guedes, à l’issue du Conseil des ministres hebdomadaire. Refusant «une guerre des chiffres» avec les syndicats, le gouvernement s’est abstenu de donner une estimation sur la participation.
La production a été arrêtée dans la grande usine Volkswagen des environs de Lisbonne, «Auto Europa», tandis que, selon la CGTP, le «secteur de la santé a adhéré en force» évoquant une participation proche de 80% parmi les infirmiers. Seules les interventions urgentes étaient assurées.
Selon le gestionnaire des aéroports, ANA, 80 vols ont été annulés, dont 56 à Lisbonne, et de nombreux retards ont été signalés.
SOCIETE
Les manifestations se poursuivent à Ankara
La police turqe a tiré des lacrymogènes et arrêté quatre personnes parmi les plusieurs centaines qui protestaient contre le gouvernement.
Libération
La police antiémeute turque a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de canons à eau tard jeudi dans le centre d’Ankara pour disperser des centaines de manifestants antigouvernementaux, procédant à quatre arrestations, ont indiqué des témoins et les médias.
L’intervention de la police s’est produite dans le quartier résidentiel de Dikmen, théâtre d’accrochages depuis plusieurs semaines entre manifestants et les forces de l’ordre depuis le début, le 31 mai, de la fronde contre le régime islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002. «Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, ont conspué le gouvernement et n’ont pas voulu se disperser jusqu’à tard dans la nuit», a expliqué à l’AFP un manifestant.
Les manifestants ont érigé des barricades sur une artère routière empêchant la circulation et poussant la police à disperser la foule, selon la chaîne d’information NTV qui a fait état de quatre manifestants arrêtés. Depuis le début des manifestations quatre personnes sont mortes - trois manifestants et un policier - et près de 8 000 autres ont été blessées, selon le dernier bilan du syndicat des médecins turcs.
La contestation à Istanbul, cœur de la fronde, s’est nettement apaisée mais les manifestations se poursuivent dans la capitale et la police procède quasi quotidiennement à des interventions dans la nuit. La répression de la contestation par la police turque a suscité de nombreuses critiques dans le monde et terni l’image du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui l’a ordonnée.
L’intervention de la police s’est produite dans le quartier résidentiel de Dikmen, théâtre d’accrochages depuis plusieurs semaines entre manifestants et les forces de l’ordre depuis le début, le 31 mai, de la fronde contre le régime islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002. «Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, ont conspué le gouvernement et n’ont pas voulu se disperser jusqu’à tard dans la nuit», a expliqué à l’AFP un manifestant.
Les manifestants ont érigé des barricades sur une artère routière empêchant la circulation et poussant la police à disperser la foule, selon la chaîne d’information NTV qui a fait état de quatre manifestants arrêtés. Depuis le début des manifestations quatre personnes sont mortes - trois manifestants et un policier - et près de 8 000 autres ont été blessées, selon le dernier bilan du syndicat des médecins turcs.
La contestation à Istanbul, cœur de la fronde, s’est nettement apaisée mais les manifestations se poursuivent dans la capitale et la police procède quasi quotidiennement à des interventions dans la nuit. La répression de la contestation par la police turque a suscité de nombreuses critiques dans le monde et terni l’image du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui l’a ordonnée.
Chine: le bilan de l'émeute au Xinjiang s'alourdit à 35 morts
Le bilan de l'un des plus sanglants affrontements survenus dernièrement au Xinjiang, l'immense région du nord-ouest chinois à dominante musulmane, s'est alourdi de 27 à 35 morts, a annoncé vendredi l'agence officielle Chine Nouvelle.
Ce nouveau bilan intervient dans un contexte de tension particulière à l'approche, la semaine prochaine, de l'anniversaire des pires émeutes mettant aux prises en 2009 Chinois de souche et Ouïghours, la population turcophone locale, dans la capitale régionale, Urumqi, qui avaient fait environ 200 morts.
L'agence Chine Nouvelle a qualifié de "terroristes" les incidents de mercredi, quand une foule d'émeutiers armés de couteaux, selon l'agence, a attaqué à l'aube les postes de police et les bâtiments officiels de la petite ville de Lukqiu, distante de quelque 250 km au sud-est d'Urumqi et à environ 3.000 km à l'ouest de Pékin.
L'agence officielle a révisé à la hausse un précédent bilan de 27 morts, faisant état désormais de 35 tués, dont 11 émeutiers abattus par les policiers et 24 autres personnes, parmi lesquelles deux policiers.
Le précédent bilan faisait état de neuf policiers et vigiles tués.
"Parmi les victimes, 16 faisaient partie du groupe ethnique ouïghour", a affirmé l'agence, précisant que 21 policiers et civils avaient été blessés et que quatre émeutiers blessés avaient été capturés sur place.
Pour sa part, le quotidien officiel Global Times a indiqué que "les assaillants étaient surtout des Ouïghours et visaient principalement des policiers ouïghours. Les victimes Hans (de souche chinoise, ndlr) étaient toutes des ouvriers migrants travaillant sur un chantier".
Le quotidien officiel a indiqué que son reporter envoyé sur place n'avait pu se rendre dans la ville de Lukqun.
Une équipe de l'AFP a également été stoppée par des policiers sur la route à l'approche de la ville.
De son côté, le service en ouïghour et en anglais de la radio Free Asia, basée aux Etats-Unis, a rapporté jeudi soir un bilan plus lourd encore de 46 morts, dont 11 émeutiers, citant des responsables et des habitants sur place.
L'agence Chine Nouvelle a qualifié de "terroristes" les incidents de mercredi, quand une foule d'émeutiers armés de couteaux, selon l'agence, a attaqué à l'aube les postes de police et les bâtiments officiels de la petite ville de Lukqiu, distante de quelque 250 km au sud-est d'Urumqi et à environ 3.000 km à l'ouest de Pékin.
L'agence officielle a révisé à la hausse un précédent bilan de 27 morts, faisant état désormais de 35 tués, dont 11 émeutiers abattus par les policiers et 24 autres personnes, parmi lesquelles deux policiers.
Le précédent bilan faisait état de neuf policiers et vigiles tués.
"Parmi les victimes, 16 faisaient partie du groupe ethnique ouïghour", a affirmé l'agence, précisant que 21 policiers et civils avaient été blessés et que quatre émeutiers blessés avaient été capturés sur place.
Pour sa part, le quotidien officiel Global Times a indiqué que "les assaillants étaient surtout des Ouïghours et visaient principalement des policiers ouïghours. Les victimes Hans (de souche chinoise, ndlr) étaient toutes des ouvriers migrants travaillant sur un chantier".
Le quotidien officiel a indiqué que son reporter envoyé sur place n'avait pu se rendre dans la ville de Lukqun.
Une équipe de l'AFP a également été stoppée par des policiers sur la route à l'approche de la ville.
De son côté, le service en ouïghour et en anglais de la radio Free Asia, basée aux Etats-Unis, a rapporté jeudi soir un bilan plus lourd encore de 46 morts, dont 11 émeutiers, citant des responsables et des habitants sur place.
DIVERS
L'inquiétude persiste sur la santé de #Mandela, Obama attendu en Afrique du Sud
JOHANNESBURG
L'inquiétude persistait vendredi matin sur la santé de Nelson Mandela qui s'est améliorée mais restait critique au 21e jour de son hospitalisation, alors que le président américain Barack Obama était attendu dans la soirée en Afrique du Sud.
Son état de santé devrait l'empêcher toute rencontre entre le héros de la lutte anti-apartheid et le premier président noir des Etats-Unis, attendu à partir de vendredi soir en Afrique du Sud dans le cadre de sa tournée africaine.
Mais jeudi à Dakar, au premier jour de sa tournée, M. Obama a rendu un hommage vibrant à celui qui fut lui aussi le premier président noir de son pays. "Il est un héros pour le monde", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Quand il quittera cette terre (...), nous savons tous, je pense, que son héritage vivra à travers les âges."
La famille de l'ancien président sud-africain a pour la première fois évoqué publiquement jeudi la perspective de sa mort "d'un moment à l'autre", au 20e jour de son hospitalisation.
"Il est nettement mieux aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque je l'ai vu hier soir", avait pour sa part déclaré le président Jacob Zuma en début d'après-midi, peu après être passé à l'hôpital de Pretoria, où le symbole mondial de la paix et de la réconciliation est traité depuis le 8 juin pour une grave infection pulmonaire.
A près de 95 ans, Nelson Mandela, qui a passé vingt-sept de sa vie dans les geôles du régime raciste d'apartheid, reste toutefois dans un état "critique mais stabilisé", a ajouté la présidence.
M. Zuma avait laissé craindre une mort imminente de son illustre prédécesseur, en annonçant mercredi soir, après une visite à l'hôpital, qu'il renonçait à un voyage au Mozambique.
Autre source d'inquiétude: Nelson Mandela n'était pas en mesure de respirer sans assistance artificielle mercredi, avait constaté un chef de clan de sa région natale venu à son chevet, Napilisi Mandela.
"Je ne peux que répéter que papa est dans un état très critique", a commenté jeudi sa fille aînée Makaziwe à la radio-télévision publique SABC. "Tout peut arriver d'un moment à l'autre." Mais "il ouvre les yeux, il réagit toujours au toucher", a-t-elle affirmé.
Cette bonne nouvelle, la première depuis dimanche, a soulagé ses proches. "Chaque amélioration de la santé de mon grand-père est source de réjouissance", a confié Mandla Mandela, l'aîné de ses petits-fils. "On va continuer à prier et à espérer qu'il se rétablisse."
Son aura internationale attire les journalistes de tous les continents, au grand dam de la famille, qui a exprimé jeudi son exaspération. Sa fille Makaziwe a ainsi accusé les journalistes étrangers de se comporter comme des "vautours", irrespectueux des traditions locales.
"C'est une épreuve parce que nous devons tout faire au vu et au su de tous", a ajouté Ndileka, une des petites-filles, en désignant les dizaines de journalistes et équipes de télévision campant devant la clinique.
"Vie remarquable"
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Outre les médias, de nombreux Sud-Africains sont venus déposer des gerbes de fleurs et des petits mots devant le Mediclinic Heart Hospital, manifestant leur gratitude envers le père de leur Nation.
Le Congrès national africain (ANC), ancien mouvement de lutte au pouvoir depuis la chute du régime raciste en 1994, a également affrété des bus pour amener des centaines de ses militants devant l'hôpital. "Nous sommes ici pour célébrer Tata Madiba parce qu'il est malade", a expliqué Nomhlahla Donry, entourés de militants arborant les couleurs vert, or et noir du parti sur des T-shirts barrés de la mention "Votez ANC".
A 900 kilomètres de là, l'ambiance était plus paisible dans le village d'enfance de Nelson Mandela, Qunu (sud), où il devrait être enterré. Quelques visiteurs prenaient des photos de sa maison. "Je lui souhaite une longue vie", a déclaré Keqane Keledwane, 93 ans, interrogé dans la rue par l'AFP. "Les docteurs doivent tout faire pour le maintenir en vie."
Plusieurs hauts responsables se sont projetés dans l'après-Mandela: "Sa présence spirituelle doit continuer à vivre", a espéré le ministre à la présidence, Trevor Manuel. "Il nous revient à tous, en cette heure sombre, de penser et de prier pour Nelson Mandela mais aussi de célébrer une vie bien vécue", a ajouté le ministre des Sports Fikile Mbalula.
A l'étranger, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a joint sa voix au concert de louanges, relevant que "des gens dans le monde entier ont été inspirés par sa vie remarquable et son exemple". Quant à l'ancienne chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a elle adressé dans un tweet "son amour et ses prières à notre grand ami Madiba", l'appelant de son nom de clan, affectueusement adopté par la plupart des Sud-Africains.
Libéré en 1990, Mandela a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix pour avoir su mener à bien les négociations en vue d'installer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud, conjointement avec le dernier président du régime de l'apartheid, Frederik de Klerk. Mandela a été de 1994 à 1999 un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche.
Retiré de la vie publique depuis près de dix ans, il n'est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.
L'animal devrait survivre sans difficultés quant à son état de santé (DR).
Un zoo de San Antonio (Texas) a accueilli quatre nouvelles tortues le 18 juin, mais l'une d'entre elles était bien différente des autres. Il s'agit d'une tortue à deux têtes judicieusement nommée Thelma et Louise par les employés du zoo, rapporte le "Huffington Post".
Selon une porte-parole, cette tortue femelle est en bonne santé. Elle marche et nage normalement. Les experts du zoo pensent que l'animal va pouvoir vivre sans difficultés.
Selon France TVInfo, qui cite un responsable du zoo, la tortue présente toutefois un dédoublement de la personnalité. "La partie droite regardait avec curiosité autour d'elle tandis que la partie gauche essayait de me mordre", a-t-il indiqué, ajoutant que "la partie gauche paraît dominante".
Le zoo de San Antonio avait déjà accueilli en 1978 un serpent à deux têtes du nom de Janus, jusqu'à sa mort en 1995.
Le lancement de ce satellite baptisé IRIS, pour «Interface Region Imaging Spectrograph», a été effectué par une fusée Pegasus XL de la firme américaine Orbital Sciences, larguée d’un avion tri-réacteurs Lockheed L-1011 qui avait décollé une heure avant de la base militaire de Vandenberg en Californie (ouest).
La fusée à trois étages a été larguée comme prévu à 2 heures 27 GMT (vendredi) à environ 150 km des côtes de Californie à près de 12 000 mètres d’altitude au-dessus du Pacifique, et la mise à feu des moteurs a eu lieu cinq secondes après.
IRIS, une mission de 182 millions de dollars, a été placé avec succès sur orbite polaire dix minutes plus tard à 643 km au-dessus de la Terre avant de déployer ses panneaux solaires.
Ce télescope ultraviolet est capable de prendre des images à haute résolution à quelques secondes d’intervalle de cette région très peu explorée jusqu’alors de l’atmosphère du Soleil située entre sa surface et sa couronne. La couronne s’étend sur plusieurs millions de kilomètres en se diluant dans l’espace.
L’objectif de cette mission d’au moins deux ans est de comprendre comment cette zone mystérieuse génère les vents solaires chargés de particules magnétiques.
Elle permettra aussi de mieux prédire les moments durant lesquels des tempêtes magnétiques se dirigent vers la Terre, où elles peuvent perturber les communications et le réseau électrique.
Cette région du Soleil est également la source des émissions de rayons ultraviolets qui ont un impact sur la basse atmosphère et le climat terrestres, précise la Nasa.
«IRIS va étendre nos observations du Soleil à une région qui a été jusqu’alors difficile à étudier», a expliqué auparavant Joe Davila, du Centre Goddard des vols spatiaux de la Nasa, responsable scientifique de la mission IRIS.
«Mieux comprendre cette partie basse de l’atmosphère du Soleil nous permettra d’avoir une meilleure compréhension de toute la couronne et de la manière dont elle affecte le système solaire», a-t-il estimé.
Les ingénieurs testeront le bon fonctionnement d’IRIS pendant environ un mois avant de l’activer pour qu’il commence ses observations.
Le lancement d’IRIS était initialement prévu jeudi et a été retardé de 24 heures à cause d’une panne du réseau électrique dans cette partie de la Californie le week-end dernier.
L'inquiétude persistait vendredi matin sur la santé de Nelson Mandela qui s'est améliorée mais restait critique au 21e jour de son hospitalisation, alors que le président américain Barack Obama était attendu dans la soirée en Afrique du Sud.
Son état de santé devrait l'empêcher toute rencontre entre le héros de la lutte anti-apartheid et le premier président noir des Etats-Unis, attendu à partir de vendredi soir en Afrique du Sud dans le cadre de sa tournée africaine.
Mais jeudi à Dakar, au premier jour de sa tournée, M. Obama a rendu un hommage vibrant à celui qui fut lui aussi le premier président noir de son pays. "Il est un héros pour le monde", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Quand il quittera cette terre (...), nous savons tous, je pense, que son héritage vivra à travers les âges."
La famille de l'ancien président sud-africain a pour la première fois évoqué publiquement jeudi la perspective de sa mort "d'un moment à l'autre", au 20e jour de son hospitalisation.
"Il est nettement mieux aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque je l'ai vu hier soir", avait pour sa part déclaré le président Jacob Zuma en début d'après-midi, peu après être passé à l'hôpital de Pretoria, où le symbole mondial de la paix et de la réconciliation est traité depuis le 8 juin pour une grave infection pulmonaire.
A près de 95 ans, Nelson Mandela, qui a passé vingt-sept de sa vie dans les geôles du régime raciste d'apartheid, reste toutefois dans un état "critique mais stabilisé", a ajouté la présidence.
M. Zuma avait laissé craindre une mort imminente de son illustre prédécesseur, en annonçant mercredi soir, après une visite à l'hôpital, qu'il renonçait à un voyage au Mozambique.
Autre source d'inquiétude: Nelson Mandela n'était pas en mesure de respirer sans assistance artificielle mercredi, avait constaté un chef de clan de sa région natale venu à son chevet, Napilisi Mandela.
"Je ne peux que répéter que papa est dans un état très critique", a commenté jeudi sa fille aînée Makaziwe à la radio-télévision publique SABC. "Tout peut arriver d'un moment à l'autre." Mais "il ouvre les yeux, il réagit toujours au toucher", a-t-elle affirmé.
Cette bonne nouvelle, la première depuis dimanche, a soulagé ses proches. "Chaque amélioration de la santé de mon grand-père est source de réjouissance", a confié Mandla Mandela, l'aîné de ses petits-fils. "On va continuer à prier et à espérer qu'il se rétablisse."
Son aura internationale attire les journalistes de tous les continents, au grand dam de la famille, qui a exprimé jeudi son exaspération. Sa fille Makaziwe a ainsi accusé les journalistes étrangers de se comporter comme des "vautours", irrespectueux des traditions locales.
"C'est une épreuve parce que nous devons tout faire au vu et au su de tous", a ajouté Ndileka, une des petites-filles, en désignant les dizaines de journalistes et équipes de télévision campant devant la clinique.
"Vie remarquable"
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Outre les médias, de nombreux Sud-Africains sont venus déposer des gerbes de fleurs et des petits mots devant le Mediclinic Heart Hospital, manifestant leur gratitude envers le père de leur Nation.
Le Congrès national africain (ANC), ancien mouvement de lutte au pouvoir depuis la chute du régime raciste en 1994, a également affrété des bus pour amener des centaines de ses militants devant l'hôpital. "Nous sommes ici pour célébrer Tata Madiba parce qu'il est malade", a expliqué Nomhlahla Donry, entourés de militants arborant les couleurs vert, or et noir du parti sur des T-shirts barrés de la mention "Votez ANC".
A 900 kilomètres de là, l'ambiance était plus paisible dans le village d'enfance de Nelson Mandela, Qunu (sud), où il devrait être enterré. Quelques visiteurs prenaient des photos de sa maison. "Je lui souhaite une longue vie", a déclaré Keqane Keledwane, 93 ans, interrogé dans la rue par l'AFP. "Les docteurs doivent tout faire pour le maintenir en vie."
Plusieurs hauts responsables se sont projetés dans l'après-Mandela: "Sa présence spirituelle doit continuer à vivre", a espéré le ministre à la présidence, Trevor Manuel. "Il nous revient à tous, en cette heure sombre, de penser et de prier pour Nelson Mandela mais aussi de célébrer une vie bien vécue", a ajouté le ministre des Sports Fikile Mbalula.
A l'étranger, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a joint sa voix au concert de louanges, relevant que "des gens dans le monde entier ont été inspirés par sa vie remarquable et son exemple". Quant à l'ancienne chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a elle adressé dans un tweet "son amour et ses prières à notre grand ami Madiba", l'appelant de son nom de clan, affectueusement adopté par la plupart des Sud-Africains.
Libéré en 1990, Mandela a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix pour avoir su mener à bien les négociations en vue d'installer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud, conjointement avec le dernier président du régime de l'apartheid, Frederik de Klerk. Mandela a été de 1994 à 1999 un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche.
Retiré de la vie publique depuis près de dix ans, il n'est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.
ETATS-UNIS. Une tortue à deux têtes naît dans un zoo
L'animal a été nommé Thelma et Louise par les employés de ce zoo de San Antonio.
Un zoo de San Antonio (Texas) a accueilli quatre nouvelles tortues le 18 juin, mais l'une d'entre elles était bien différente des autres. Il s'agit d'une tortue à deux têtes judicieusement nommée Thelma et Louise par les employés du zoo, rapporte le "Huffington Post".
Selon une porte-parole, cette tortue femelle est en bonne santé. Elle marche et nage normalement. Les experts du zoo pensent que l'animal va pouvoir vivre sans difficultés.
Selon France TVInfo, qui cite un responsable du zoo, la tortue présente toutefois un dédoublement de la personnalité. "La partie droite regardait avec curiosité autour d'elle tandis que la partie gauche essayait de me mordre", a-t-il indiqué, ajoutant que "la partie gauche paraît dominante".
Le zoo de San Antonio avait déjà accueilli en 1978 un serpent à deux têtes du nom de Janus, jusqu'à sa mort en 1995.
La Nasa lance avec succès un télescope pour étudier la basse atmosphère du Soleil
IRIS doit percer les secrets de la basse atmosphère du Soleil, région où se forment les vents solaires et les rayons qui frappent régulièrement la Terre. Photo AFP/Nasa
La Nasa a lancé avec succès tard jeudi un télescope spatial pour percer les secrets de la basse atmosphère du Soleil, région largement inconnue où se forment les vents solaires et les rayons qui frappent régulièrement la Terre.
Le lancement de ce satellite baptisé IRIS, pour «Interface Region Imaging Spectrograph», a été effectué par une fusée Pegasus XL de la firme américaine Orbital Sciences, larguée d’un avion tri-réacteurs Lockheed L-1011 qui avait décollé une heure avant de la base militaire de Vandenberg en Californie (ouest).
La fusée à trois étages a été larguée comme prévu à 2 heures 27 GMT (vendredi) à environ 150 km des côtes de Californie à près de 12 000 mètres d’altitude au-dessus du Pacifique, et la mise à feu des moteurs a eu lieu cinq secondes après.
IRIS, une mission de 182 millions de dollars, a été placé avec succès sur orbite polaire dix minutes plus tard à 643 km au-dessus de la Terre avant de déployer ses panneaux solaires.
Ce télescope ultraviolet est capable de prendre des images à haute résolution à quelques secondes d’intervalle de cette région très peu explorée jusqu’alors de l’atmosphère du Soleil située entre sa surface et sa couronne. La couronne s’étend sur plusieurs millions de kilomètres en se diluant dans l’espace.
L’objectif de cette mission d’au moins deux ans est de comprendre comment cette zone mystérieuse génère les vents solaires chargés de particules magnétiques.
Elle permettra aussi de mieux prédire les moments durant lesquels des tempêtes magnétiques se dirigent vers la Terre, où elles peuvent perturber les communications et le réseau électrique.
Cette région du Soleil est également la source des émissions de rayons ultraviolets qui ont un impact sur la basse atmosphère et le climat terrestres, précise la Nasa.
«IRIS va étendre nos observations du Soleil à une région qui a été jusqu’alors difficile à étudier», a expliqué auparavant Joe Davila, du Centre Goddard des vols spatiaux de la Nasa, responsable scientifique de la mission IRIS.
«Mieux comprendre cette partie basse de l’atmosphère du Soleil nous permettra d’avoir une meilleure compréhension de toute la couronne et de la manière dont elle affecte le système solaire», a-t-il estimé.
Les ingénieurs testeront le bon fonctionnement d’IRIS pendant environ un mois avant de l’activer pour qu’il commence ses observations.
Le lancement d’IRIS était initialement prévu jeudi et a été retardé de 24 heures à cause d’une panne du réseau électrique dans cette partie de la Californie le week-end dernier.
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