HUMOUR......ENCORE QUE......
Festival de cognes
L'interprétation d'une video sur la bagarre qui a entrainé la mort du jeune militant antifasciste Clément Méric attise les tensions.
L'interprétation d'une video sur la bagarre qui a entrainé la mort du jeune militant antifasciste Clément Méric attise les tensions.
En photo la liste complète des pays dont l' économie est meilleure après l'intervention du FMI
Après les grands magasins et le PSG, le Qatar a de nouvelles velléités d'investissement en France. Et c'est un des sujets qu'a choisi notre dessinateur.
Le dessin d'Olivier Ménégol
L'émir du Qatar vient d'abdiquer et de laisser le pouvoir à son fils. Il semblerait que la famille régnante n'ait vraiment pas les mêmes préoccupations que les familles françaises !
Le dessin d'Olivier Ménégol
Au Danemark , les étudiants peuvent utiliser internet pendant les examens. A quand Wikipedia pendant les épreuves du bac ?
Le dessin d'Olivier Ménégol
Dernier dossier, celui des retraites. Calimero est de retour, et travailler plus longtemps, c'est vraiment trop inzuste...
POLITIQUE
Obama et Karzaï favorables à la création d'une représentation des talibans au Qatar
Le Monde.fr avec AFP
Washington et Kaboul se sont finalement mis d'accord sur l'ouverture d'une représentation politique officielle des talibans au Qatar, un projet auquel le président afghan s'opposait jusque là. D'après un communiqué de la Maison Blanche, Hamid Karzaï et Barack Obama ont affirmé "leur soutien à un bureau à Doha en vue de mener des négociations entre le Haut conseil pour la paix [HCP, une instance gouvernementale créée par M. Karzaï pour tenter de rallier les insurgés à la paix] et des représentants officiels des talibans".
Les deux présidents ont par ailleurs discuté de la tenue du scrutin de 2014, et "réaffirmé que des élections libres, justes et crédibles seraient essentielles pour le futur du pays", indique le texte.
Hamid Karzaï n'avait guère apprécié que Washington annonce l'envoi d'émissaires à Doha quelques heures après l'ouverture, la semaine dernière, de ce bureau dont il contestait la légitimité. L'envoyé spécial américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, James Dobbins, s'était entretenu lundi à Kaboul avec Hamid Karzaï pour apaiser les tensions. "L'utilisation du nom Emirat islamique" [appellation du gouvernement taliban avant sa chute en 2001], "les symboles (et) les signes" brandis par les insurgés sont "incompatibles avec ce qui avait été convenu", avait déclaré l'officiel à des journalistes à l'issue de la rencontre.
James Dobbins, qui a estimé la fureur de Kaboul "justifiée", a par la suite tenté ensuite de réchauffer les relations entre les deux pays en appelant le Qatar à intervenir. "Nous avons contacté le gouvernement du Qatar, nous avons protesté et nous leur avons demandé de prendre des mesures pour y remédier et ils les ont prises", avait-il dit. Le drapeau des talibans a en effet été retiré, et la police qatarie a emporté le mât sur lequel il avait été levé, selon la présidence afghane.
Barak Obama reprend l'initiative sur le réchauffement climatique
Le président américain a présenté mardi un vaste plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Pour la première fois, Barack Obama propose notamment de s'attaquer au millier de centrales à charbon du pays. Les associations de défense de l'environnement sont satisfaites mais soulignent que la bataille est loin d'être gagnée.
"Nous devons agir", voilà ce qu'a martelé Barack Obama tout au long de son discours mardi à l'Université Georgetown. Le président américain a présenté un vaste plan de lutte contre le réchauffement climatique.
"La question est de savoir si nous aurons le courage d'agir avant qu'il ne soit trop tard et la manière dont nous répondrons aura un profond impact sur le monde que nous laisserons... à nos enfants et nos petits-enfants", a notamment déclaré le président américain.
Les centrales à charbon en ligne de mire
Barack Obama est le premier président américain à déclarer la guerre aux 1.200 centrales à charbon du pays. Elles produisent 37% de l'éléctricité américaine, et surtout un tiers des émissions de gaz à effet de serre, faute de normes. Le président a donné un an à l'Agence de l'envionnement pour proposer une vraie alternative, à finaliser d'ici 2015.
Obama a aussi proposé huit milliards de garantie de prêts pour encourager des investissements dans des technologies innovantes dans les énergies fossiles et l'efficacité énergétique.
Le "meilleur discours sur le climat jamais prononcé par un président" (Al Gore)
Selon la Maison-Blanche, ce plan d'action devrait permettre aux Etats-Unis d'atteindre l'engagement du président de 2009 de réduire, d'ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre de 17% par rapport à leur niveau de 2005.
Les groupes de défense de l'environnement ont salué ce plan, le jugeant crédible, mais soulignent que la bataille est loin d'être gagnée. Pour l'ancien vice-président (et co-lauréat du prix Nobel de la Paix 2007 pour son engagement dans la lutte contre le réchauffement) Al Gore, il s'agit carrément du "meilleur discours sur le climat jamais prononcé par un président".
L'armée américaine supprime douze de ses brigades de combat
Le Monde.fr avec AFP
L'armée de terre américaine va supprimer 12 brigades de combat dans le cadre d'une réorganisation liée aux coupes budgétaires qui frappent le Pentagone, a annoncé mardi 25 juin le chef d'état-major, le général Ray Odierno. Dans le cadre de cette refonte, la plus importante depuis la seconde guerre mondiale, l'US Army passera de 570 000 à 490 000 hommes – un chiffre annoncé il y a plusieurs mois, qui la ramènera au niveau de l'avant 11-Septembre.
Les 12 brigades, comptant chacune environ 3 500 hommes, seront éliminées au cours des quatre prochaines années. Dix d'entre elles se trouvent aux Etats-Unis, les deux autres en Allemagne. Le Pentagone avait déjà rendu publique la suppression de ces deux dernières.
Les brigades d'infanterie et de cavalerie, à l'inverse, se verront renforcées d'un bataillon, ajoutant ainsi 600 à 800 hommes à chaque brigade. La diminution de 80 000 hommes dans les années à venir s'effectuera principalement par des départs volontaires, même si quelques officiers seront poussés vers la retraite, a affirmé le général Odierno. Les coupes seront réparties sur l'ensemble du territoire américain.
L'US Army risque d'être confrontée à des réductions supplémentaires si le mécanisme de coupes budgétaires automatiques se poursuit dans les années à venir, a estimé son chef d'état-major, qui a évoqué une possible réduction de format de 100 000 militaires supplémentaires.
Emeutes en Chine : 27 morts dans la région musulmane du Xinjiang
Le Monde.fr avec AFP
Des émeutes ont fait 27 morts mercredi matin près de Tourfan, dans la région chinoise à majorité musulmane du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, a rapporté l'agence Chine nouvelle.
Dix-sept personnes ont été tuées – neuf policiers et vigiles ainsi que huit civils –, avant que la police n'ouvre le feu et tue dix émeutiers, a rapporté un responsable sous couvert de l'anonymat à l'agence officielle chinoise.
Vers 6 heures mercredi (minuit heure française), "des émeutiers armés de couteaux ont attaqué les postes de police et le bâtiment du gouvernement local" de la ville de Lukqun, située à environ 250 km au sud-est de la capitale régionale Urumqi, non loin de l'oasis de Tourfan.
Les émeutiers ont "poignardé des gens et mis le feu aux véhicules de police", a ajouté l'agence, citant des responsables régionaux du parti communiste chinois (PCC). Trois émeutiers ont été arrêtés sur place, et la police était à la poursuite de ceux qui se sont enfuis, a ajouté Chine nouvelle, sans pouvoir préciser leur nombre.
Les tensions s'étaient accrues dans la région ces dernières années, à la faveur de la surveillance de la minorité musulmane de l'extrême ouest de la Chine par Pékin. En avril, des affrontements entre "séparatistes" de la minorité ouïgoure, la population turcophone musulmane du Xinjiang et policiers ont fait 21 morts, selon la version officielle chinoise.
Le projet sur le non-cumul encore renforcé
Le projet de loi sur le non-cumul des mandats a été étendu à de nouvelles fonctions comme les présidents de syndicats de communes. Et il serait question de ne pas pouvoir enchainer plus de trois mandats de suite.
Libération
Sens inverse. Le projet de loi sur le non cumul des mandats est en train de connaître un sort diamétralement opposé à celui sur la transparence lors de son passage en commission des lois. Au lieu d’être édulcoré au prix d’un bras de fer pas très reluisant entre la majorité et l’exécutif, le texte interdisant de cumuler un mandat de parlementaire avec un exécutif local a été très nettement renforcé mardi soir. La mesure a notamment été élargie à de nouvelles fonctions comme les présidents de syndicats de communes.
Mais, plus spectaculaire, un tour de passe-passe au sein de la majorité a débouché sur l’adoption d’un amendement interdisant le cumul dans le temps : pas plus de trois mandats de suite! Et ce alors même que le rapporteur du texte, le député de Haute-Garonne Christophe Borgel, avait donné un avis défavorable, soulevant un problème de constitutionnalité. Oui mais voilà : l’amendement 68 proposé par le député socialiste de Saône-et-Loire Philippe Baumel (lire ici sa tribune dans Libération ), défendu par 27 autres socialistes bénéficie en réalité d’un large soutien au sein du groupe PS. Son adoption a permis aux députés de disserter sur la valeur des années, citant en vrac Jacques Chirac ou… Nelson Mandela pour essayer d’étayer leur argumentaire contre l’idée de Baumel. Or, dans l’Assemblée nationale sortie des urnes en juin 2012, le député-type est un homme blanc de 54,6 ans.
Cette percée – vraie garantie de renouvellement générationnel à l’Assemblée et de rempart contre la professionnalisation des politiques – pourrait être contrecarrée en séance publique par un amendement contraire. Mais comme les écologistes y sont favorables ainsi que plusieurs parlementaires de l’UMP, comme l’élu du Nord Gérald Darmanin qui a félicité ses collègues via twitter, «c’est jouable et on s’y emploie», confiait dans la foulée un pilier du groupe PS favorable à l’amendement. Sauf que c’est loin du consensus trouvé au sein de ce groupe, ménageant les anti et les ultras : pas d’accélération de la réforme (pour l’appliquer dès 2014) contre refus de créer des tailles de communes qui ne seraient pas touchées par le non-cumul ou instauration du non-cumul dans le temps. La réunion du groupe socialiste mercredi matin promet donc d’être une nouvelle fois mouvementée.
Pour lutter contre la «fossilisation» du Parlement, Philippe Baumel a ensuite tenté – en vain – de faire passer un amendement limitant à 65 ans l’âge maximum pour pouvoir briguer un mandat de parlementaire. «Parfois l’âge n’est pas toujours synonyme de sagesse», a-t-il défendu. Le secrétaire de la commission des lois, Alain Tourret s’est au contraire élevé contre la jeune garde parlementaire, arrivée à l’Assemblée pleine de certitudes il y a un an. Il a suggéré d’imposer une limite d’âge basse, à 40 voire 35 ans, pour avoir le droit de se présenter : «ça nous aurait évité (Marion Maréchal) Le Pen».
Placé en détention provisoire depuis le 31 mai pour avoir tenté de se procurer un "vrai-faux" passeport dominicain, sans doute destiné à lui permettre de s'enfuir, M. Takieddine, lâché par ses anciens amis balladuriens et sarkozystes, ne supporte pas son incarcération, ce qui explique sans doute son changement d'attitude.
DES VALISES D'ESPÈCES
Alors, dans le cabinet de M. Van Ruymbeke, M. Takieddine a raconté dans quelles circonstances il avait rencontré, fin 1993, Thierry Gaubert, ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly puis au ministère du Budget (entre 1994 et 1995), qui lui avait été présenté par Nicolas Bazire, à la fois directeur du cabinet du premier ministre Edouard Balladur et directeur de sa campagne présidentielle.
Selon M. Takieddine, M. Bazire l'aurait appelé en décembre 1993 pour l'informer qu'il allait être contacté par M. Gaubert, qu'il avait mandaté. Il s'agissait de préparer la visite de M. Balladur en Arabie saoudite, avec l'espoir de décrocher un contrat de vente de frégates, dit Sawari II, susceptibles de rapporter beaucoup d'argent à l'Etat français. M. Gaubert présente à M. Takieddine son épouse, la princesse Hélène de Yougoslavie, son ami Philippe Smadja (qui sera mis en cause, comme M. Gaubert, dans l'affaire du "1% logement"), un proche de M. Sarkozy, Dominique Desseigne, l'associé de M. Gaubert en Colombie, Jean-Philippe Couzi ou encore Pierre-Mathieu Duhamel, futur directeur général des douanes françaises. C'est à cette date que l'épouse de l'intermédiaire, Nicola Johnson, sympathise avec Mme Gaubert. Les deux femmes, depuis, ont rompu avec leurs maris et les ont dénoncés aux juges..
Las, le voyage de M. Balladur à Riyad en janvier 1994 se révèle être un échec. Mandaté par les autorités françaises pour débloquer la situation, avec son associé Abdul Rahman El-Assir, M. Takieddine dit ne plus avoir eu de nouvelles de M. Bazire jusqu'à la signature du contrat Sawari II, le 24 novembre 1994. C'est juste après cette date que M. Bazire l'aurait recontacté pour lui dire que M. Gaubert avait un message à lui faire porter. Ce message est simple : Gaubert réclame 1,5 million de francs, afin de financer la campagne de M. Balladur. M. Takieddine accepte à condition qu'il lui remette en cash à Genève, où M. Gaubert détenait lui-même des avoirs.
A Genève, les deux hommes retrouvent M. El-Assir qui avait préparé l'argent, en coupures de 500 francs, glissées dans une mallette remise à M. Gaubert. Selon M. Takieddine, cette remise de fonds s'apparentait à un "retour d'ascenseur" logique, le contrat Sawari II lui ayant rapporté une fortune. Dix jours plus tard, M. Gaubert vient trouver M. Takieddine pour lui demander "la même somme". Après s'être assuré que M. Bazire était informé de cette nouvelle demande, M. Takieddine procède de la même manière : il prend rendez-vous à Genève avec MM. El-Assir et Gaubert, le second repartant avec une valise d'espèces d'1,5 million de francs.
D'après l'homme d'affaires, il y aura une troisième visite de M. Gaubert, qui va réclamer cette fois 3 millions de francs. "On doit boucler les comptes, il nous manque 3 millions et quelque", lui aurait dit M. Gaubert. Jugeant la demande excessive, M. Takieddine se rend dans le bureau de M. Bazire pour avoir confirmation. "M. Bazire m'a dit qu'effectivement ce que m'a demandé Gaubert est vrai car ils avaient besoin de cet argent mais que c'était la dernière fois". Une nouvelle fois donc, via M. El-Assir, M. Takieddine va remettre une valise d'espèces à M. Gaubert.
DES SONDAGES PAYÉS PAR LES VENTES D'ARMES
Les révélations de M. Takieddine confortent les découvertes des juges sur les déplacements à Genève de MM. Gaubert et Takieddine, les retraits d'espèces suspects détectés à cette période, ou encore le témoignage de Hélène Gaubert, qui déclarait au Monde, le 26 septembre 2011, à propos de son mari : "Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire".
M. Takieddine a également mis en cause François Léotard, ministre de la défense entre 1993 et 1995 et son conseiller Renaud Donnedieu de Vabres. Les deux hommes avaient imposé le duo Takieddine-El-Assir dans les contrats d'armement. "M. Donnedieu de Vabres représentait M. Léotard", a déclaré M. Takieddine qui a révélé qu'après l'élection de 1995, M. Donnedieu de Vabres lui avait demandé de l'aider à payer le loyer de son appartement parisien: "Je lui ai payé en cash allant jusqu'à des sommes entre 15 000 et 20 000 francs à chaque fois", a-t-il dit. L'intermédiaire assure avoir également "financé" une partie de l'installation de M. Donnedieu de Vabres à Tours ainsi que sa campagne législative, en 1997. Au total, il estime lui avoir remis "un maximum de 250 000 francs" en liquide.
M. Takieddine a par ailleurs confirmé que le politologue américain Paul Manafort avait effectué des sondages au profit du camp Balladur, via M. El-Assir, donc payés par les ventes d'armes. "M. Manafort, a-t-il ajouté, ne m'a pas précisé [que cette étude] avait été payée par M. El-Assir mais je l'ai supposé", révélant à ce sujet l'existence de "contacts directs" entre MM. Bazire et El-Assir. Interrogé par Le Monde, Me François Esclatine, avocat de M. Gaubert, a déclaré : " Mon client conteste et s'expliquera devant le juge ".
Quant au défenseur de M. Takieddine, Me Francis Vuillemin, tout en dénonçant une "détention-pression", il reconnaît que ce que son client a dit est "énorme". M. Takieddine sera prochainement confronté à MM. Gaubert et Bazire.
Mais, plus spectaculaire, un tour de passe-passe au sein de la majorité a débouché sur l’adoption d’un amendement interdisant le cumul dans le temps : pas plus de trois mandats de suite! Et ce alors même que le rapporteur du texte, le député de Haute-Garonne Christophe Borgel, avait donné un avis défavorable, soulevant un problème de constitutionnalité. Oui mais voilà : l’amendement 68 proposé par le député socialiste de Saône-et-Loire Philippe Baumel (lire ici sa tribune dans Libération ), défendu par 27 autres socialistes bénéficie en réalité d’un large soutien au sein du groupe PS. Son adoption a permis aux députés de disserter sur la valeur des années, citant en vrac Jacques Chirac ou… Nelson Mandela pour essayer d’étayer leur argumentaire contre l’idée de Baumel. Or, dans l’Assemblée nationale sortie des urnes en juin 2012, le député-type est un homme blanc de 54,6 ans.
Cette percée – vraie garantie de renouvellement générationnel à l’Assemblée et de rempart contre la professionnalisation des politiques – pourrait être contrecarrée en séance publique par un amendement contraire. Mais comme les écologistes y sont favorables ainsi que plusieurs parlementaires de l’UMP, comme l’élu du Nord Gérald Darmanin qui a félicité ses collègues via twitter, «c’est jouable et on s’y emploie», confiait dans la foulée un pilier du groupe PS favorable à l’amendement. Sauf que c’est loin du consensus trouvé au sein de ce groupe, ménageant les anti et les ultras : pas d’accélération de la réforme (pour l’appliquer dès 2014) contre refus de créer des tailles de communes qui ne seraient pas touchées par le non-cumul ou instauration du non-cumul dans le temps. La réunion du groupe socialiste mercredi matin promet donc d’être une nouvelle fois mouvementée.
Pour lutter contre la «fossilisation» du Parlement, Philippe Baumel a ensuite tenté – en vain – de faire passer un amendement limitant à 65 ans l’âge maximum pour pouvoir briguer un mandat de parlementaire. «Parfois l’âge n’est pas toujours synonyme de sagesse», a-t-il défendu. Le secrétaire de la commission des lois, Alain Tourret s’est au contraire élevé contre la jeune garde parlementaire, arrivée à l’Assemblée pleine de certitudes il y a un an. Il a suggéré d’imposer une limite d’âge basse, à 40 voire 35 ans, pour avoir le droit de se présenter : «ça nous aurait évité (Marion Maréchal) Le Pen».
La refondation de l'école adoptée au Parlement
Libération
Le Parlement a définitivement adopté mardi, après un ultime vote du Sénat, le projet de loi de refondation de l’école qui prévoit notamment la création de 60 000 postes dans l’éducation en cinq ans. Les sénateurs l’ont en effet voté conforme en deuxième lecture, c’est-à-dire dans les mêmes termes que l’Assemblée nationale, ce qui revient à son adoption définitive. Le texte a fait le plein des voix de gauche, avec 176 pour et 171 contre. Les sénateurs ont aussi rejeté 46 amendements déposés par l’opposition, pour que le texte soit conforme.
Les députés avaient adopté en deuxième lecture le projet de loi «d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République» défendu par le ministre de l’Education Vincent Peillon, le 5 juin. Pour la rapporteure au Sénat Françoise Cartron (PS), «l’immense majorité de nos amendements adoptés en première lecture ont été confirmés à cette occasion par l’Assemblée nationale».
Ainsi l’article 3 «qui redéfinit les missions et rappelle les valeurs fondamentales du service public de l’éducation, n’a été que retouché à la marge par les députés», a souligné la sénatrice de la Gironde. «Je me prononce au nom de la commission pour une adoption conforme des articles restant en discussion», a-t-elle ajouté. «Le vote de notre groupe est positif, mais assorti de vigilance et d’exigence», a prévenu de son côté Brigitte Gauthier-Maurin (Communiste, républicain et citoyen) pour qui «les problèmes demeurent». «Notre vote en seconde lecture n’est pas un blanc seing au gouvernement», a-t-elle ajouté, affirmant que «l’épreuve de vérité se fera au moment de l’examen du budget».
Application dès la rentrée
Le texte avait été adopté en première lecture par l’ensemble des sénateurs de gauche, contre ceux de droite qui y étaient opposés. La partie était pourtant loin d’être jouée, les sénateurs communistes dont les 20 voix sont indispensables à une majorité de gauche très étroite ne jugeant pas le projet à la hauteur de l’ambition. «Avec ce vote conforme, la promulgation de ce texte pourra intervenir sans délai, et les décrets d’application pourront être publiés avant la rentrée scolaire 2013/2014», s’est réjoui Jean-Bernard Magner, au nom du PS.
Jean-Michel Baylet (RDSE, à majorité PRG) et Corinne Bouchoux (Verts) ont chacun salué la création des Ecoles supérieures du professorat et de l’Education (Espe).
En revanche à droite, l’UMP Jacques Legendre a estimé qu’il y avait là «une seconde lecture pour rien». «Cette volonté de passer en force est regrettable», a-t-il lancé. Auparavant, il avait estimé que si «force est de constater que nous partageons les mêmes objectifs, nous ne sommes pas parvenus à un accord sur les moyens de les atteindre». Il avait notamment rappelé l’avis de la Cour des comptes selon lequel les «résultats insatisfaisants de l’école» «ne proviennent pas d’un manque de moyens budgétaires ou d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants». «Les autres dispositions du projet de loi, a-t-il reproché, visent surtout à remettre en cause les choix de la majorité précédente».
Françoise Ferrat (UDI-UC) a aussi regretté la volonté de la rapporteure et du gouvernement d’obtenir un vote conforme. «Cet objectif a transformé cette dernière lecture en un simple enregistrement du texte», a-t-elle dit. «Pourtant, a-t-elle estimé, des améliorations étaient encore possibles». Comme nombre de sénateurs UMP, elle a regretté que les collectivités territoriales aient «été totalement laissées de côté», en particulier en ce qui concerne la réforme des rythmes scolaires.
«Le seul but, c’est la réussite des élèves», a déclaré le ministre. «Ce que je souhaite, c’est que le travail de refondation de l’école qui est le nôtre ne se poursuive pas dans l’intérêt d’un camp, mais dans l’intérêt des élèves. Mais une fois de plus, la droite n’a pas été au rendez-vous», a-t-il jugé.
Outre la création de postes ou celle des Espe, le texte donne la priorité au primaire avec notamment un renforcement de la scolarisation des moins de trois ans. Il fixe de grandes orientations et devra pour partie être concrétisé par des décrets ou des circulaires.
Peillon annonce 10.000 postes supplémentaires dans le secondaire
Le ministre de l'Education a annoncé que 10.000 postes seraient attribués au secondaire, en plus des 60.000 déjà prévus.
A. K. avec AFP
Vincent Peillon a annoncé mercredi que 10.000 postes seraient attribués "spécifiquement pour le secondaire", en plus des 60.000 postes prévus dans la loi sur l'école qui vient d'être définitivement adoptée.
Il y aura "10.000 postes spécifiquement pour le secondaire et pour faire qu'il y ait plus de sérénité, de sécurité, d'adultes dans nos établissements", a dit le ministre de l'Education nationale sur Europe 1.
"Nous avons le choix sur ces contrats, qui dureront entre 10 mois et 2 ans mais qui seront renouvelables, de prendre des gens qui sont diplômés, qui aujourd'hui peuvent avoir une licence, un BTS, et sont aujourd'hui sans emploi, ou même veulent continuer leurs études car une partie de ces contrats ne sont pas à plein temps", a-t-il ajouté.
Il y aura "10.000 postes spécifiquement pour le secondaire et pour faire qu'il y ait plus de sérénité, de sécurité, d'adultes dans nos établissements", a dit le ministre de l'Education nationale sur Europe 1.
"Nous avons le choix sur ces contrats, qui dureront entre 10 mois et 2 ans mais qui seront renouvelables, de prendre des gens qui sont diplômés, qui aujourd'hui peuvent avoir une licence, un BTS, et sont aujourd'hui sans emploi, ou même veulent continuer leurs études car une partie de ces contrats ne sont pas à plein temps", a-t-il ajouté.
"Des contrats aidés"
"Ce sont des contrats aidés qui sont évidemment budgétés. Aujourd'hui, il faut réamorcer la pompe économique, il faut donner de l'espérance. Nous avons toute cette jeunesse qui est diplômée, a fait les efforts de réussir et se trouve à un moment de jonction sans emploi", a poursuivi Vincent Peillon.
"Nous concevons une formation pour eux et des parcours" à l'issue des contrats, a-t-il dit.
"L'Education nationale est une grande maison, nos besoins sont importants et donc nous réfléchissons aussi à leur donner derrière une perspective, d'où l'importance des formations que nous mettons en place".
"Nous concevons une formation pour eux et des parcours" à l'issue des contrats, a-t-il dit.
"L'Education nationale est une grande maison, nos besoins sont importants et donc nous réfléchissons aussi à leur donner derrière une perspective, d'où l'importance des formations que nous mettons en place".
Charge de Bartolone contre Barroso
Le Monde.fr avec Reuters
Le président de la Commission européenne est au cœur d'une série de polémiques : sur l'exception culturelle française, Arnaud Montebourg l'accuse aussi d'être "le carburant du Front national". Dans un entretien, mercredi, au Parisien, le président socialiste de l'Assemblée nationale se livre à une violente charge contre José Manuel Barroso, qu'il traite d'"homme dépassé".
Quand la chancelière allemande, Angela Merkel, dit que le président de la Commission européenne "est une erreur de casting, elle a raison : il n'a rien compris au film", poursuit-il. "Barroso incarne une Europe qui ne correspond plus au monde actuel. C'est l'Europe du XXe siècle, celle de la libre circulation des marchandises et des capitaux, de la marche forcée vers l'austérité. Barroso, ce n'est pas l'Europe du XXIe siècle, plus protectrice, plus préoccupée par la croissance et l'emploi", ajoute-t-il.
Les dirigeants socialistes français se déchaînent ces derniers jours contre le président de la Commission européenne en fin de mandat, qui reproche notamment à la gauche française d'avoir une vision "réactionnaire" de la mondialisation et de ne pas assez lutter contre le populisme et le chauvinisme.
ECONOMIE
My Ferry Link, ex-Sea France, gagne des parts de marché
Le Monde.fr avec AFP
La compagnie maritime My Ferry Link, ex-SeaFrance, a annoncé mardi 25 juin à Calais avoir conquis près de 10 % de parts de marché en mai sur les liaisons Calais-Douvres, dix mois après avoir commencé son activité. Dans les derniers mois de 2012, elle n'occupait que 1 % du secteur, selon son directeur général, Jean-Michel Giguet, lors d'une conférence de presse. Ce chiffre avait franchi les 4 % en janvier, puis 7 % en février.
My Ferry Link a également augmenté sa part de marché du trafic tourisme (véhicules légers et cars de tourisme), qui atteignait 8 % en mai. Les trois bateaux rachetés par Eurotunnel à la compagnie en faillite SeaFrance pour 65 millions d'euros ont repris la mer entre août et novembre. La nouvelle compagnie, une coopérative ouvrière (Scop) créée par d'anciens salariés de SeaFrance, emploie aujourd'hui 533 personnes, dont 80 % sont des navigants issus de l'ancienne structure.
Outre My Ferry Link, le Britannique P&0 et le consortium franco-danois Louis Dreyfus-DFDS assurent les liaisons maritimes entre la France et l'Angleterre. Le 6 juin, la commission de la concurrence britannique a exigé l'arrêt des rotations des navires de My Ferry Link, craignant qu'Eurotunnel ne soit en position de s'emparer de "plus de la moitié" du marché des liaisons transmanche, et donc de faire grimper les prix.
"Une décision incompréhensible pour Eurotunnel et injuste pour la SCOP" , a commenté M. Giguet. "Il est impensable de voir disparaître le pavillon français sur le détroit", a-t-il ajouté. Selon lui, "ce ne sont pas les bateaux de My Ferry Link qui font la surcapacité sur Calais-Douvres, ils ont toujours été sur cette ligne", contrairement aux deux navires de DFDS arrivés en février et avril 2012. Aucune offre de reprise supérieure à celle d'Eurotunnel n'avait été déposée l'an passé devant le tribunal de commerce de Paris, a-t-il également rappelé.
Jean-Marc Ayrault - Il faut arrêter la désinformation. Le Cice concerne toutes les entreprises, et toutes les entreprises auront des comptes améliorés en 2013 grâce à ce dispositif, dont elles bénéficient automatiquement. Mais j’invite les entreprises qui ont des besoins de trésorerie, en particulier les PME, à mobiliser leur avance de Cice en sollicitant la Banque publique d’investissement (Bpifrance) ou les banques traditionnelles. Elles auront accès à des taux moins chers que ceux des crédits de trésorerie. Et c’est simple. Le 18 juin, à Planète PME, le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, en a fait la démonstration. En vingt minutes, il a constitué son dossier sur internet. À la mi-juin, plus de 4 800 entreprises avaient eu recours au préfinancement, pour une somme totale atteignant près de 670 millions d’euros.
Comment expliquez-vous alors que les entreprises ne le réclament pas plus ?
Comme je l’ai dit, les entreprises n’ont pas besoin de le demander pour en bénéficier. Elles peuvent, en revanche, en demander le préfinancement. Je perçois un certain scepticisme qu’il faut absolument combattre. Figurez-vous que certains patrons, que j’ai rencontrés récemment, se demandaient si cette mesure n’était pas provisoire. Ce n’est évidemment pas le cas. Le Cice a vocation à être pérenne. Je ne fais pas reproche aux organisations patronales ou professionnelles de ce malentendu. Pour moi, le plus important, c’est que l’information soit diffusée au plus près du terrain.
Mais cette baisse du coût du travail profite peu à l’industrie, qui était pourtant au cœur du rapport Gallois…
C’est faux. Le coût du travail a baissé de 1,9 %, après une augmentation de 17 % au cours du dernier quinquennat. Les chiffres rendus publics par l’Insee le montrent. Bien sûr, dans l’industrie, beaucoup de salaires d’ingénieurs, de techniciens sont supérieurs à 2,5 fois le smic, haut de la fourchette retenu pour calculer le crédit d’impôt, mais notre mesure concerne 80 % des emplois de l’industrie et des services.
Encore une fois l’industrie en profite peu...
Nous aidons trop les services ? Mais les achats de services par l’industrie représentent un poids équivalent à la masse salariale de l’industrie. Ce que nous voulons, c’est améliorer les marges des entreprises. Et, en la matière, parler seulement du coût du travail ne suffit pas. Le Cice n’est qu’une des 35 mesures du pacte de compétitivité. Nous misons aussi beaucoup sur l’amélioration des relations entre PME et grands groupes, sur la politique de filière que sait si bien mettre en œuvre, par exemple, l’industrie aéronautique.
Pour le groupe PSA, le crédit d’impôt représente une baisse de 2,4 % de sa masse salariale. C’est peu...
Est-ce que vous pensez que le problème de PSA n’est qu’un problème de coût du travail ? Si ce n’était que cela, ce serait facile. Si, pour résoudre les problèmes de compétitivité, nous devons courir en Europe vers des salaires à 3 ou 4 euros de l’heure, nous n’y arriverons jamais. Et, de toute façon, nous n’en voulons pas. Le patronat français, lui-même, plaide pour un salaire minimum en Europe. C’est une vraie question. Il y a un dumping social au niveau européen qui n’est pas sain. Mais c’est par la montée en gamme que nous regagnerons des marchés.
Faut-il envisager un acte II du pacte de compétitivité ?
Ce n’est pas d’actualité. Ce pacte n’est pas encore mis en œuvre dans son intégralité, même si presque toutes les mesures ont été lancées. À partir de 2014, le Cice représentera une baisse de 6 % par an du coût du travail pour les salaires concernés. C’est très significatif. Cela représente un effort de 20 milliards d’euros que nous allons évaluer. Le gouvernement va lancer un appel d’offres pour désigner des équipes de chercheurs qui mesureront l’impact économique du Cice.
En matière de compétitivité, la question du coût de l’énergie est majeure. Pensez-vous qu’il faille revenir sur l’interdiction d’exploration pour le gaz de schiste ?
Je ne voudrais pas que nous nous bercions d’illusions. Nous avons devant nous un chantier qui est celui de l’élaboration du mix énergétique. Une consultation nationale est en cours. Les grandes conclusions seront présentées à la conférence environnementale, fin septembre. Ensuite, nous arrêterons notre plan stratégique. Il ne faut pas se polariser sur la question annexe du gaz de schiste et voir cette énergie comme la solution à tous nos problèmes de compétitivité. L’enjeu central, c’est de réussir à construire un mix énergétique qui permette de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production d’électricité, tout en engageant un plan massif de maîtrise de l’efficacité énergétique et en développant les énergies renouvelables. Tout le débat est de savoir comment y parvenir et à quel rythme, sans que cela pèse sur la compétitivité des entreprises. Quoi qu’il arrive, le nucléaire restera une filière à part entière et exportatrice. Mais la transition, on doit la faire.
Pour convaincre de l’utilité du gaz de schiste, les bénéfices de son exploitation éventuelle ne pourraient-ils pas financer la transition énergétique, comme cela se fait aux États-Unis ?
La position du gouvernement sur le gaz de schiste n’a pas varié. Le président de la République et moi-même avons affirmé à de nombreuses reprises notre refus de recourir à la technologie de la fracturation hydraulique pour l’exploitation du gaz de schiste, en raison des risques environnementaux. La recherche sur d’autres techniques n’est pas interdite par la loi. La preuve doit être apportée au préalable pour toute nouvelle technique qu’elle est respectueuse de l’environnement. Maintenant, imaginons un instant que nous trouvions la technologie qui permette d’exploiter le gaz de schiste et qu’il y en ait suffisamment. Combien de temps cela prendra-t-il ? Vous croyez qu’on va attendre plusieurs années pour engager la transition énergétique, pour engager le plan massif de l’efficacité énergétique ? Non. Les États-Unis sont un pays d’une autre dimension. Nous sommes en France. Un territoire petit, avec des contraintes. Je suis réaliste. Je ne veux pas bercer les gens d’illusion en disant : "On a trouvé un truc génial, c’est le gaz de schiste, alors on y va !" En Seine-et-Marne, si je vais voir Jean-François Copé [député-maire (UMP) de Meaux, ndlr] et Christian Jacob [député-maire (UMP) de Provins, ndlr] pour exploiter le gaz de schiste dans leur circonscription, ils ne seront pas d’accord. Même chose si je vais voir un élu socialiste…
En Allemagne, les industriels ont un vrai avantage sur le coût de l’énergie. Pouvez-vous rassurer les industriels français sur ce point ?
L’Allemagne a fait un autre choix. Pour ne pas pénaliser ses entreprises, elle met à contribution les ménages et elle subventionne les industriels. Je ne suis pas sûr qu’elle puisse continuer durablement à subventionner le développement des énergies renouvelables sans pénaliser ses finances publiques. Ceci dit, on ne réussira pas la transition énergétique si elle se traduit par une forte hausse des prix pour les industriels électro-intensifs. Cela entraînerait la perte de milliers d’emplois. Pour les ménages, il y aura sans doute une augmentation du coût de l’énergie, mais elle sera progressive pour que cela reste supportable. Elle le sera d’autant plus que nous avancerons dans l’isolation thermique et dans le développement de moyens de transports économes en énergie. J’ajoute que la question du coût de l’énergie doit être traitée à l’échelle de l’Europe. L’idée d’une communauté de l’énergie au niveau européen fait son chemin, même si cela avance trop lentement. Selon moi, c’est la zone euro qui doit être le moteur de cette communauté de l’énergie.
Vous devez dévoiler à l’été un plan d’investissement concentré sur cinq filières d’avenir. Quelle forme va-t-il prendre ?
Nous le ferons en fonction de nos capacités financières, car nous devons continuer à réduire notre déficit structurel. Nous donnerons un nouvel élan aux investissements d’avenir, car c’est une bonne initiative. Ce programme avait été décidé avant nous, mais il fait consensus. Ce ne sera pas un "Grand Emprunt 2". Notre plan devrait être prêt à la mi-juillet. Le Commissaire à l’investissement, Louis Gallois, y travaille et me fera des propositions. Il faudra faire des choix. Nous allons aussi avoir une évaluation du Schéma national des infrastructures de transport [Snit]. Nous soutiendrons sans aucun doute le secteur du transport. Le plan numérique, déjà doté de 20 milliards d’euros, sera aussi mis en œuvre. L’investissement privé sera aussi sollicité pour profiter au maximum des effets de leviers.
Le rapport Queyranne, rendu la semaine dernière, préconise d’amputer les aides aux entreprises de 3 milliards d’euros. Vous y tiendrez-vous ?
Il y a des choses à changer en France, des réformes à faire. Gouverner est difficile. Il y a toujours quelqu’un pour défendre la moindre niche fiscale à laquelle on touche ! Ce rapport examine la multitude des aides aux entreprises pour vérifier celles qui sont utiles et celles qui ne le sont pas. Il estime cette dernière catégorie à 3 milliards d’euros. Cela ne veut pas dire que tout doit être supprimé, mais il y a des rationalisations à faire. Cette démarche s’inscrit dans la modernisation de l’action publique. Nous ne partons pas de l’idée qu’il faut à tout prix faire des économies, mais nous regardons ce qui est efficace.
Après la polémique autour de la taxe de 75 % sur les salaires supérieurs à 1 million d’euros, la loi sur les sites rentables n’est-elle pas un nouveau chiffon rouge agité en direction des investisseurs, en particulier étrangers ?
La proposition de loi sur la cession de sites est en cohérence avec l’accord sur la sécurisation de l’emploi, qui prévoit la recherche systématique d’un repreneur avant la fermeture. Il y a eu des inquiétudes au départ mais cela s’est apaisé. Quant à la taxe de 75 % que paieront les entreprises qui accordent des salaires au-delà du million d’euros, elle aura un effet régulateur immédiat sur les entreprises. Il ne faut pas toujours dramatiser et pousser des cris d’orfraie à chaque fois que le gouvernement prend une mesure. Aux États-Unis, le gouvernement fédéral a parfois des propositions plus dures que nous, cela ne l’affaiblit pas pour autant. Cela dit, même si la France reste un pays attractif, il faut faire très attention, notamment à la parole publique. Elle doit être très concentrée. Il faut qu’elle soit unique et montre une cohérence. C’est très important pour la confiance et les investisseurs. Tout autant que la stabilité fiscale et réglementaire. Nous avons d’ailleurs pris des engagements sur ce point. Le président de la République a aussi annoncé un certain nombre de dispositions fiscales, sur les plus plus-values de cession. Il était important de clarifier ces points-là.
Malgré toutes les mesures prises, la désindustrialisation continue. Est-ce une fatalité ?
Il n’y a pas de fatalité, à condition de se battre et d’être lucide. La loi sur la sécurisation de l’emploi, qui entre en vigueur au 1er juillet, marque un état d’esprit nouveau. Quand on est confronté à des mutations, il faut anticiper et le faire à notre manière. Je voudrais dire un mot sur un autre chantier qui est lié à la question que vous posez : la formation professionnelle. Le gouvernement invite les partenaires sociaux à une négociation pour renforcer la formation professionnelle, qui doit bénéficier davantage aux chômeurs. Par ailleurs, j’ai annoncé, à l’issue de la Conférence sociale un "Plan de formations prioritaires pour l’emploi", qui va nous permettre de former, de septembre à décembre, 30 000 demandeurs d’emplois en plus.
Propos recueillis par Solène Davesne, Pascal Gateaud et Thibaut de Jaegher
Cette nuit en Asie : 5 milliards d’euros de rallonge pour l’électricien de Fukushima
Le gouvernement japonais débloque un financement supplémentaire pour soutenir Tepco. Une somme dont l’essentiel sera redirigée vers le fonds de compensation destiné à indemniser les populations ayant tout perdu dans la catastrophe nucléaire de mars 2011.
Le gouvernement japonais vient de confirmer qu’il avait accepté de débloquer un financement supplémentaire de 666,2 milliards de yens (5,2 milliards d’euros) pour Tepco, l’électricien, aujourd’hui nationalisé, en charge de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L’essentiel de cette somme sera redirigée vers le fonds de compensation mis en place après la catastrophe pour indemniser les populations ayant tout perdu dans l’accident de mars 2011. Dans les jours qui avaient suivi les explosions dans plusieurs des quatre réacteurs dévastés, quelque 160.000 personnes vivant dans la région avaient dû fuir leurs domiciles, leurs entreprises et abandonné, derrière elles, tous leurs biens.
Avec cet octroi de 5 milliards d’euros supplémentaires, le montant total des fonds publics accordés à Tepco, depuis la catastrophe, pour payer les compensations approche les 30 milliards d’euros. Par ailleurs, l’Etat a aussi déboursé, l’an dernier, 9 milliards d’euros pour empêcher la faillite de la société en devenant son actionnaire principal. L’ensemble de ces sommes sera théoriquement remboursé un jour à l’Etat par l’entreprise, qui assure qu’elle pourra redevenir, à moyen terme, profitable. Restant, malgré ses déboires, le grand électricien de la région de Tokyo, Tepco plaide actuellement pour une nouvelle hausse des factures d’électricité dans sa zone afin de financer la gestion du démantèlement du site de Fukushima mais également l’alourdissement de la facture de ses importations d’énergie fossile, constaté depuis l’arrêt des réacteurs dans l’archipel.
Des grandes compagnies aériennes accusées d’exploiter des prisonniers chinois
D’après l’ «Australian Financial Review» , plusieurs grandes compagnies aériennes, dont l’australienne Qantas, mais aussi British Airways et Emirates, auraient fait indirectement travailler des détenus chinois pour confectionner les écouteurs distribués dans la classe économique de leurs avions. Le journal cite deux détenus récemment libérés qui dépeignent un quotidien d’humiliation et de menaces dans une prison de Dongguan, dans le sud du pays, et un travail payé l’équivalent d’un euro par mois. L’«Australian Financial Review» a obtenu la confirmation de ce genre de pratiques auprès d’une société ayant eu recours à ces prestations, et qui intervient dans la chaîne d’approvisionnement de Qantas.
La compagnie aérienne a réagi en suspendant son contrat avec Airphonics, une société vietnamienne qui serait à l’origine de cette commande. Elle a toutefois précisé ne pas être au courant de ces pratiques, et annoncé qu’elle lançait à ce sujet une enquête. Pas de réaction pour l’instant chez British Airways. Quant à Emirates, elle aurait rétorqué qu’il n’existe «aucune preuve de pratiques non éthiques dans la fabrication des écouteurs».
Japan Tobacco attaque en justice le gouvernement thaïlandais
Le géant asiatique du tabac Japan Tobacco vient d’annoncer qu’il avait attaqué en justice le gouvernement thaïlandais, suite au durcissement annoncé dans le royaume des mesures antitabac. Le mois dernier, Bangkok avait indiqué qu’il allait ordonner à tous les fabricants de cigarettes dans le pays d’agrandir, sur leurs paquets, la taille des images sanitaires mettant en garde contre les dangers du tabagisme. Les photos montrant des cancers de la gorge, des dents décaties ou des poumons goudronnés devront, à partir d’octobre, couvrir non plus 55% de la surface du paquet mais 85%. Cette image deviendra alors la plus grande imposée par les autorités sanitaires sur toute la planète. L’Australie exige actuellement que les paquets soient recouverts de ces photos chocs sur 82,5% de leur surface.
Scandalisé par la décision des autorités, le groupe nippon Japan Tobacco estime dans sa plainte déposée, cette semaine devant une cour administrative de Bangkok, que l’imposition d’images plus grandes est contraire à la constitution thaïlandaise qui garantit la liberté d’expression. Le groupe Philip Morris International et la Thai Tobacco Trade Association (TTTA), qui regroupe des distributeurs et des grossistes, ont indiqué qu’ils allaient, eux aussi, attaquer en justice, dans les tout prochains jours, le gouvernement thaïlandais. Selon les statistiques publiques, 21,4% des Thaïlandais de plus de 15 ans fument régulièrement.
Les provinces chinoises face à des recettes fiscales décevantes
Si les statistiques sur la croissance chinoise sont souvent mises en doute par les économistes, celles concernant les rentrées fiscales des gouvernements permettent de prendre la température de l’économie. Or, d’après le «21st Century Business Herald», un journal économique réputé en Chine, ces recettes sont décevantes dans plusieurs provinces. La zone la plus sinistrée est la Mongolie intérieure, où les recettes ont quasiment stagné sur un an au cours des cinq premiers mois de l’année. L’objectif du gouvernement provincial est pourtant une hausse de 14% sur l’année. Dans le Liaoning, une province du nord, la hausse est de 5,2%, soit un rythme deux fois inférieur à l’objectif annuel.
Au niveau national, la hausse des recettes est de 6,6% sur les cinq premiers mois. En 2012, le revenu budgétaire national avait connu une augmentation de 12,8%. Sous forte contrainte financière, les gouvernements locaux ont un besoin impérieux de faire rentrer de nouvelles ressources financières afin de rembourser leurs dettes. Pour le journal chinois, ces chiffres vont donc pousser les autorités de ces provinces à revoir à la baisse leurs dépenses d’investissement.
"Le coût du travail a baissé", selon Jean-Marc Ayrault
Près de huit mois après leur présentation, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault défend les 35 mesures du pacte de compétitivité. Il assure que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l'emploi a permis d’améliorer les marges des entreprises. Et il garantit que la transition énergétique ne se fera pas sur le dos des industriels.
L'Usine Nouvelle - Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) peine à convaincre les patrons. Comment l’expliquez-vous ?Jean-Marc Ayrault - Il faut arrêter la désinformation. Le Cice concerne toutes les entreprises, et toutes les entreprises auront des comptes améliorés en 2013 grâce à ce dispositif, dont elles bénéficient automatiquement. Mais j’invite les entreprises qui ont des besoins de trésorerie, en particulier les PME, à mobiliser leur avance de Cice en sollicitant la Banque publique d’investissement (Bpifrance) ou les banques traditionnelles. Elles auront accès à des taux moins chers que ceux des crédits de trésorerie. Et c’est simple. Le 18 juin, à Planète PME, le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, en a fait la démonstration. En vingt minutes, il a constitué son dossier sur internet. À la mi-juin, plus de 4 800 entreprises avaient eu recours au préfinancement, pour une somme totale atteignant près de 670 millions d’euros.
Comme je l’ai dit, les entreprises n’ont pas besoin de le demander pour en bénéficier. Elles peuvent, en revanche, en demander le préfinancement. Je perçois un certain scepticisme qu’il faut absolument combattre. Figurez-vous que certains patrons, que j’ai rencontrés récemment, se demandaient si cette mesure n’était pas provisoire. Ce n’est évidemment pas le cas. Le Cice a vocation à être pérenne. Je ne fais pas reproche aux organisations patronales ou professionnelles de ce malentendu. Pour moi, le plus important, c’est que l’information soit diffusée au plus près du terrain.
Mais cette baisse du coût du travail profite peu à l’industrie, qui était pourtant au cœur du rapport Gallois…
C’est faux. Le coût du travail a baissé de 1,9 %, après une augmentation de 17 % au cours du dernier quinquennat. Les chiffres rendus publics par l’Insee le montrent. Bien sûr, dans l’industrie, beaucoup de salaires d’ingénieurs, de techniciens sont supérieurs à 2,5 fois le smic, haut de la fourchette retenu pour calculer le crédit d’impôt, mais notre mesure concerne 80 % des emplois de l’industrie et des services.
Encore une fois l’industrie en profite peu...
Nous aidons trop les services ? Mais les achats de services par l’industrie représentent un poids équivalent à la masse salariale de l’industrie. Ce que nous voulons, c’est améliorer les marges des entreprises. Et, en la matière, parler seulement du coût du travail ne suffit pas. Le Cice n’est qu’une des 35 mesures du pacte de compétitivité. Nous misons aussi beaucoup sur l’amélioration des relations entre PME et grands groupes, sur la politique de filière que sait si bien mettre en œuvre, par exemple, l’industrie aéronautique.
Pour le groupe PSA, le crédit d’impôt représente une baisse de 2,4 % de sa masse salariale. C’est peu...
Est-ce que vous pensez que le problème de PSA n’est qu’un problème de coût du travail ? Si ce n’était que cela, ce serait facile. Si, pour résoudre les problèmes de compétitivité, nous devons courir en Europe vers des salaires à 3 ou 4 euros de l’heure, nous n’y arriverons jamais. Et, de toute façon, nous n’en voulons pas. Le patronat français, lui-même, plaide pour un salaire minimum en Europe. C’est une vraie question. Il y a un dumping social au niveau européen qui n’est pas sain. Mais c’est par la montée en gamme que nous regagnerons des marchés.
Ce n’est pas d’actualité. Ce pacte n’est pas encore mis en œuvre dans son intégralité, même si presque toutes les mesures ont été lancées. À partir de 2014, le Cice représentera une baisse de 6 % par an du coût du travail pour les salaires concernés. C’est très significatif. Cela représente un effort de 20 milliards d’euros que nous allons évaluer. Le gouvernement va lancer un appel d’offres pour désigner des équipes de chercheurs qui mesureront l’impact économique du Cice.
En matière de compétitivité, la question du coût de l’énergie est majeure. Pensez-vous qu’il faille revenir sur l’interdiction d’exploration pour le gaz de schiste ?
Je ne voudrais pas que nous nous bercions d’illusions. Nous avons devant nous un chantier qui est celui de l’élaboration du mix énergétique. Une consultation nationale est en cours. Les grandes conclusions seront présentées à la conférence environnementale, fin septembre. Ensuite, nous arrêterons notre plan stratégique. Il ne faut pas se polariser sur la question annexe du gaz de schiste et voir cette énergie comme la solution à tous nos problèmes de compétitivité. L’enjeu central, c’est de réussir à construire un mix énergétique qui permette de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production d’électricité, tout en engageant un plan massif de maîtrise de l’efficacité énergétique et en développant les énergies renouvelables. Tout le débat est de savoir comment y parvenir et à quel rythme, sans que cela pèse sur la compétitivité des entreprises. Quoi qu’il arrive, le nucléaire restera une filière à part entière et exportatrice. Mais la transition, on doit la faire.
Pour convaincre de l’utilité du gaz de schiste, les bénéfices de son exploitation éventuelle ne pourraient-ils pas financer la transition énergétique, comme cela se fait aux États-Unis ?
La position du gouvernement sur le gaz de schiste n’a pas varié. Le président de la République et moi-même avons affirmé à de nombreuses reprises notre refus de recourir à la technologie de la fracturation hydraulique pour l’exploitation du gaz de schiste, en raison des risques environnementaux. La recherche sur d’autres techniques n’est pas interdite par la loi. La preuve doit être apportée au préalable pour toute nouvelle technique qu’elle est respectueuse de l’environnement. Maintenant, imaginons un instant que nous trouvions la technologie qui permette d’exploiter le gaz de schiste et qu’il y en ait suffisamment. Combien de temps cela prendra-t-il ? Vous croyez qu’on va attendre plusieurs années pour engager la transition énergétique, pour engager le plan massif de l’efficacité énergétique ? Non. Les États-Unis sont un pays d’une autre dimension. Nous sommes en France. Un territoire petit, avec des contraintes. Je suis réaliste. Je ne veux pas bercer les gens d’illusion en disant : "On a trouvé un truc génial, c’est le gaz de schiste, alors on y va !" En Seine-et-Marne, si je vais voir Jean-François Copé [député-maire (UMP) de Meaux, ndlr] et Christian Jacob [député-maire (UMP) de Provins, ndlr] pour exploiter le gaz de schiste dans leur circonscription, ils ne seront pas d’accord. Même chose si je vais voir un élu socialiste…
En Allemagne, les industriels ont un vrai avantage sur le coût de l’énergie. Pouvez-vous rassurer les industriels français sur ce point ?
L’Allemagne a fait un autre choix. Pour ne pas pénaliser ses entreprises, elle met à contribution les ménages et elle subventionne les industriels. Je ne suis pas sûr qu’elle puisse continuer durablement à subventionner le développement des énergies renouvelables sans pénaliser ses finances publiques. Ceci dit, on ne réussira pas la transition énergétique si elle se traduit par une forte hausse des prix pour les industriels électro-intensifs. Cela entraînerait la perte de milliers d’emplois. Pour les ménages, il y aura sans doute une augmentation du coût de l’énergie, mais elle sera progressive pour que cela reste supportable. Elle le sera d’autant plus que nous avancerons dans l’isolation thermique et dans le développement de moyens de transports économes en énergie. J’ajoute que la question du coût de l’énergie doit être traitée à l’échelle de l’Europe. L’idée d’une communauté de l’énergie au niveau européen fait son chemin, même si cela avance trop lentement. Selon moi, c’est la zone euro qui doit être le moteur de cette communauté de l’énergie.
Nous le ferons en fonction de nos capacités financières, car nous devons continuer à réduire notre déficit structurel. Nous donnerons un nouvel élan aux investissements d’avenir, car c’est une bonne initiative. Ce programme avait été décidé avant nous, mais il fait consensus. Ce ne sera pas un "Grand Emprunt 2". Notre plan devrait être prêt à la mi-juillet. Le Commissaire à l’investissement, Louis Gallois, y travaille et me fera des propositions. Il faudra faire des choix. Nous allons aussi avoir une évaluation du Schéma national des infrastructures de transport [Snit]. Nous soutiendrons sans aucun doute le secteur du transport. Le plan numérique, déjà doté de 20 milliards d’euros, sera aussi mis en œuvre. L’investissement privé sera aussi sollicité pour profiter au maximum des effets de leviers.
Le rapport Queyranne, rendu la semaine dernière, préconise d’amputer les aides aux entreprises de 3 milliards d’euros. Vous y tiendrez-vous ?
Il y a des choses à changer en France, des réformes à faire. Gouverner est difficile. Il y a toujours quelqu’un pour défendre la moindre niche fiscale à laquelle on touche ! Ce rapport examine la multitude des aides aux entreprises pour vérifier celles qui sont utiles et celles qui ne le sont pas. Il estime cette dernière catégorie à 3 milliards d’euros. Cela ne veut pas dire que tout doit être supprimé, mais il y a des rationalisations à faire. Cette démarche s’inscrit dans la modernisation de l’action publique. Nous ne partons pas de l’idée qu’il faut à tout prix faire des économies, mais nous regardons ce qui est efficace.
Après la polémique autour de la taxe de 75 % sur les salaires supérieurs à 1 million d’euros, la loi sur les sites rentables n’est-elle pas un nouveau chiffon rouge agité en direction des investisseurs, en particulier étrangers ?
La proposition de loi sur la cession de sites est en cohérence avec l’accord sur la sécurisation de l’emploi, qui prévoit la recherche systématique d’un repreneur avant la fermeture. Il y a eu des inquiétudes au départ mais cela s’est apaisé. Quant à la taxe de 75 % que paieront les entreprises qui accordent des salaires au-delà du million d’euros, elle aura un effet régulateur immédiat sur les entreprises. Il ne faut pas toujours dramatiser et pousser des cris d’orfraie à chaque fois que le gouvernement prend une mesure. Aux États-Unis, le gouvernement fédéral a parfois des propositions plus dures que nous, cela ne l’affaiblit pas pour autant. Cela dit, même si la France reste un pays attractif, il faut faire très attention, notamment à la parole publique. Elle doit être très concentrée. Il faut qu’elle soit unique et montre une cohérence. C’est très important pour la confiance et les investisseurs. Tout autant que la stabilité fiscale et réglementaire. Nous avons d’ailleurs pris des engagements sur ce point. Le président de la République a aussi annoncé un certain nombre de dispositions fiscales, sur les plus plus-values de cession. Il était important de clarifier ces points-là.
Malgré toutes les mesures prises, la désindustrialisation continue. Est-ce une fatalité ?
Il n’y a pas de fatalité, à condition de se battre et d’être lucide. La loi sur la sécurisation de l’emploi, qui entre en vigueur au 1er juillet, marque un état d’esprit nouveau. Quand on est confronté à des mutations, il faut anticiper et le faire à notre manière. Je voudrais dire un mot sur un autre chantier qui est lié à la question que vous posez : la formation professionnelle. Le gouvernement invite les partenaires sociaux à une négociation pour renforcer la formation professionnelle, qui doit bénéficier davantage aux chômeurs. Par ailleurs, j’ai annoncé, à l’issue de la Conférence sociale un "Plan de formations prioritaires pour l’emploi", qui va nous permettre de former, de septembre à décembre, 30 000 demandeurs d’emplois en plus.
Propos recueillis par Solène Davesne, Pascal Gateaud et Thibaut de Jaegher
La récession se confirme en France
Dernier trimestre 2012 puis premier trimestre 2013 : avec une économie en contraction durant ces deux périodes, la France est officiellement en récession, confirme l'Insee ce matin.
Libération
La France est bien entrée en récession en enchaînant deux trimestres consécutifs de contraction de son produit intérieur brut, a annoncé mercredi l’Insee qui a confirmé une baisse de 0,2% au premier trimestre 2013, équivalente à celle enregistrée au dernier trimestre 2012.
L’Institut national des statistiques et des études économiques a simultanément annoncé que le pouvoir d’achat des Français était reparti à la hausse au premier trimestre (+1,0%) après avoir connu une chute historique de 0,9% en 2012. «Mesuré par unité de consommation, ce qui permet de le ramener à un niveau individuel, il progresse de 0,8% après une baisse de 1,0% au quatrième trimestre 2012», a précisé l’institut statistique dans un communiqué.
L’acquis de croissance pour 2013 reste négatif (-0,3%), ce qui signifie que si la croissance était nulle sur les trois derniers trimestres, l’activité économique de la France se contracterait de 0,3% sur l’année. Dans ses dernières prévisions présentées jeudi dernier, l’Insee estimait que l’économie française allait rester atone toute l’année, avec une récession de 0,1% sur l’ensemble de l’année par rapport à 2012.
L’Insee prévoyait alors que le PIB rebondisse de 0,2% au deuxième trimestre 2013 par rapport au précédent, puis stagne au troisième et augmente de nouveau légèrement de 0,1% au dernier. L’institut table également sur une amélioration du pouvoir d’achat de 0,2% sur l’ensemble de 2013.
La consommation des ménages, traditionnel moteur de croissance en France, a augmenté faiblement de 0,2% en valeur au premier trimestre, l’Insee ayant revu à la hausse sa précédente estimation qui faisait état d’une baisse de 0,1%. Le taux d’épargne des ménages s’est redressé après deux trimestres de baisse. Il est passé de 15,1% du revenu disponible fin 2012 à 16,0% début 2013, et a retrouvé ainsi son niveau du printemps 2012.
Stéphane Richard explique sa stratégie pour Orange
Malgré sa récente mise en examen dans l'affaire de l'arbitrage CDR-Tapie, Stéphane Richard a été conforté à la tête de l'opérateur télécoms Orange. Dans une interview à Challenges, il déroule sa stratégie jusqu'à la fin de son mandat en 2014 : "de la 4G, de la fibre et moins de coûts".
Les dessous du rapport sur les grands projets d'infrastructure
Après L'Usine Nouvelle le 18 juin, Le Parisien-Aujourd'hui en France s'est procuré le rapport qui sera remis ce 26 juin à François Hollande sur les grands projets d'infrastructure ferroviaire. "Les jugeant trop coûteux et peu utiles, le rapport (...) préconise d’abandonner une quinzaine de grands projets d’infrastructures de transport", écrite le journal en une.
Opération séduction pour Hollande auprès des patrons chinois du numérique
"Qui sont ces patrons chinois chouchoutés par François Hollande ?", s'est interrogé le site internet de La Tribune. Lenovo, Alibaba, Weibo... les plus grandes entreprises du numérique et des télécoms chinoises ont fait le déplacement à Paris pour des rencontres au sommet destinées à développer les échanges commerciaux entre la France et la puissance émergente.
Une quarantaine de grands patrons chinois en tout, qui font escale en France jusqu’à dimanche pour tenter de s’imprégner du concept de contrat social à la française, explique Axel de Tarlé sur Europe 1.
Tapis rouge pour les investisseurs Chinois par Europe1fr
Dans Les Echos du jour, c'est plutôt de l'appétit européen de Beijing Automotive (BAIC), un constructeur automobile chinois, qu'on parle aujourd'hui. Le journal s'interroge sur les propos de Dong Haiyang, patron de BAIC International : "Nous voulons acquérir des marques de taille moyenne en Europe". Le Chinois a repéré "trois constructeurs", dotés d'une "bonne image de marque". Des "cibles d'acquisition en Europe" qui restent "des scénarios crédibles, mais semés d'embûches", estime le quotidien économique.
Elodie Vallerey
L’Institut national des statistiques et des études économiques a simultanément annoncé que le pouvoir d’achat des Français était reparti à la hausse au premier trimestre (+1,0%) après avoir connu une chute historique de 0,9% en 2012. «Mesuré par unité de consommation, ce qui permet de le ramener à un niveau individuel, il progresse de 0,8% après une baisse de 1,0% au quatrième trimestre 2012», a précisé l’institut statistique dans un communiqué.
L’acquis de croissance pour 2013 reste négatif (-0,3%), ce qui signifie que si la croissance était nulle sur les trois derniers trimestres, l’activité économique de la France se contracterait de 0,3% sur l’année. Dans ses dernières prévisions présentées jeudi dernier, l’Insee estimait que l’économie française allait rester atone toute l’année, avec une récession de 0,1% sur l’ensemble de l’année par rapport à 2012.
L’Insee prévoyait alors que le PIB rebondisse de 0,2% au deuxième trimestre 2013 par rapport au précédent, puis stagne au troisième et augmente de nouveau légèrement de 0,1% au dernier. L’institut table également sur une amélioration du pouvoir d’achat de 0,2% sur l’ensemble de 2013.
La consommation des ménages, traditionnel moteur de croissance en France, a augmenté faiblement de 0,2% en valeur au premier trimestre, l’Insee ayant revu à la hausse sa précédente estimation qui faisait état d’une baisse de 0,1%. Le taux d’épargne des ménages s’est redressé après deux trimestres de baisse. Il est passé de 15,1% du revenu disponible fin 2012 à 16,0% début 2013, et a retrouvé ainsi son niveau du printemps 2012.
Stéphane Richard, la commission Mobilité 21, les patrons chinois : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
La stratégie de Stéphane Richard, récemment mis en examen dans l'affaire de l'arbitrage CDR-Tapie, à la tête d'Orange, les conclusions du rapport de la commission Mobilité 21 sur les grands projets d'infrastructure ferroviaire français, la visite des grands patrons chinois à Paris, l'appétit du groupe automobile chinois BAIC pour des constructeurs européens... Autant de sujets qui font l'actualité de ce mercredi 26 juin.
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Malgré sa récente mise en examen dans l'affaire de l'arbitrage CDR-Tapie, Stéphane Richard a été conforté à la tête de l'opérateur télécoms Orange. Dans une interview à Challenges, il déroule sa stratégie jusqu'à la fin de son mandat en 2014 : "de la 4G, de la fibre et moins de coûts".
Les dessous du rapport sur les grands projets d'infrastructure
Après L'Usine Nouvelle le 18 juin, Le Parisien-Aujourd'hui en France s'est procuré le rapport qui sera remis ce 26 juin à François Hollande sur les grands projets d'infrastructure ferroviaire. "Les jugeant trop coûteux et peu utiles, le rapport (...) préconise d’abandonner une quinzaine de grands projets d’infrastructures de transport", écrite le journal en une.
Opération séduction pour Hollande auprès des patrons chinois du numérique
"Qui sont ces patrons chinois chouchoutés par François Hollande ?", s'est interrogé le site internet de La Tribune. Lenovo, Alibaba, Weibo... les plus grandes entreprises du numérique et des télécoms chinoises ont fait le déplacement à Paris pour des rencontres au sommet destinées à développer les échanges commerciaux entre la France et la puissance émergente.
Une quarantaine de grands patrons chinois en tout, qui font escale en France jusqu’à dimanche pour tenter de s’imprégner du concept de contrat social à la française, explique Axel de Tarlé sur Europe 1.
Tapis rouge pour les investisseurs Chinois par Europe1fr
Dans Les Echos du jour, c'est plutôt de l'appétit européen de Beijing Automotive (BAIC), un constructeur automobile chinois, qu'on parle aujourd'hui. Le journal s'interroge sur les propos de Dong Haiyang, patron de BAIC International : "Nous voulons acquérir des marques de taille moyenne en Europe". Le Chinois a repéré "trois constructeurs", dotés d'une "bonne image de marque". Des "cibles d'acquisition en Europe" qui restent "des scénarios crédibles, mais semés d'embûches", estime le quotidien économique.
Elodie Vallerey
JUSTICE ?
Affaire Cahuzac : l'ancien ministre attendu devant les députés
Jérôme Cahuzac sera entendu en commission parlementaire ce mercredi © Reuters - Charles Platiau
L'ex-ministre du Budget est entendu mercredi devant la commission d'enquête parlementaire mise en place après le "scandale Cahuzac". Elle doit établir l'existence d'éventuels dysfonctionnements au sein de l'Etat. Depuis sa création en mai dernier, elle a déjà éclairci plusieurs zones d'ombre.
Jérôme Cahuzac sera à l'Assemblée nationale ce mercredi après-midi. L'ex ministre du Budget, au cœur du plus gros scandale du quinquennat de François Hollande, doit répondre à certaines questions. Il sera entendu par la commission d'enquête parlementaire mise en place après sa démission. Elle est chargée de déceler d'éventuels dysfonctionnements de l'Etat. Les premières auditions ont déjà apporté quelques éclairages.
Des soupçons dès 2001
Les auditions ont révélé que le fisc avait été informé en 2001 de l'existence d'un enregistrement, dans lequel une voix reconnaît détenir un compte en Suisse. C'est Michel Gonelle, ex RPR du Lot-et-Garonne, qui a donné cette information à un agent des impôts.
Ce fonctionnaire n'a pas averti sa hiérarchie et a obtenu le transfert du dossier fiscal de Jérôme Cahuzac de Paris à Bordeaux. Mais l'enquête tourne finalement court.
L'enregistrement chez le juge Bruguière
Le dossier fiscal de Jérôme Cahuzac repart à Paris fin 2006. A cette date, Michel Gonelle donne une copie de l'enregistrement à l'ex-juge Jean-Louis Bruguière. Le magistrat est soutenu par l'UMP contre Jérôme Cahuzac aux législatives de Villeneuve-sur-Lot en 2007. Devant la commission il a affirmé avoir jeté l'enregistrement sans l'écouter.
>>> A LIRE Les protagonistes de l'affaire Cahuzac
"Muraille de Chine"
Début décembre 2012, le site Mediapart affirme que Jérôme Cahuzac détient un compte en Suisse. Lors des auditions de la commission d'enquête, l'administration a expliqué qu'elle avait érigé, dès le 10 décembre, une "muraille de Chine" pour empêcher le ministre du Budget d'avoir la moindre information sur l'enquête de la Direction générale des Finances publiques en cours.
La question des délais
La Commission a également interrogé le patron du fisc sur la date à laquelle le ministère de l'Economie a envoyé sa demande d'entraide administrative à la Suisse : le 24 janvier. Le patron du fisc, Bruno Bézard, a justifié ce délai par l'obligation, dans la convention avec Berne, d'épuiser d'abord toutes les voies de recours possibles en France.
Le fisc a envoyé un courrier le 14 décembre à Jérôme Cahuzac et a dû attendre, en vain, la fin des 30 jours dont il disposait pour répondre.
Hollande prévenu le 15 décembre
Devant la commission d'enquête, le directeur de cabinet du président de la République, Alain Zabulon, a affirmé avoir prévenu François Hollande après un coup de téléphone de Michel Gonelle. "Le président de la République est très attentif, demande ce que j'en pense. A la fin, il me dit: 'Si vous avez un nouveau contact avec Michel Gonelle, dites-lui que ces informations doivent être sans délai apportées à la connaissance de la justice' et ne me donne aucune autre instruction". Le même jour, il informe M. Cahuzac de l'appel de M. Gonelle.
Affaire Tapie : l’Etat demanderait la saisie des biens
Les parties civiles vont demander aux juges de prendre des mesures à l’encontre des biens de Bernard Tapie, dont la garde à vue a été prolongée mardi. Selon RTL, son éventuelle mise en examen s’accompagnerait d’une saisie de son patrimoine.
Alors que les juges vont décider ce mercredi de prolonger ou non la garde à vue de Bernard Tapie, qui a débuté lundi matin à Paris, les parties civiles vont, selon les informations de RTL mercredi, suggérer aux juges une mesure forte : que son éventuelle mise en examen éventuelle soit accompagnée d’une saisie de son patrimoine.
Saisir, mais quoi ? Que reste-t-il des 403 millions d’euros encaissés en 2008 après l’arbitrage qui lui a été favorable dans l’affaire Crédit Lyonnais-Adidas ? Une fois réglés impôts et dettes, il aurait conservé un peu plus de la moitié du butin. Il a aussi beaucoup dépensé : 47 millions d’euros dans une villa les hauteurs de St-Tropez, 40 millions d’euros pour un yacht Reborn de 76 mètres - qu’il loue jusqu’à 500.000 euros la semaine, un jet Bombardier, plusieurs achats immobiliers et 25 milliobs d’investissement dans le groupe de presse La Provence (« Nice Matin », « Corse Matin », « La Provence » et « Les Nouvelles calédoniennes »).
Sociétés écrans
La saisie est une procédure judiciaire assez récente en France. Désormais, les juges peuvent l’utiliser pour immobiliser les biens et, quand c’est possible, indemniser les victimes. Toutefois, les parties civiles se retrouvent parfois confrontées à un problème de taille : y voir clair dans le maquis (sociétés écrans, ndlr) des entreprises financières qui empêchent de retrouver les véritables propriétaires et donc de les saisir. Ici, confie un proche du dossier, c’est une difficulté prévisible.
« Est-ce qu’on est bien sûr que les biens sont à son nom ? », se demande Laurent Mauduit, journaliste à Médiapart et auteur de « Sous le Tapie » (Stock) cité par RTL . Ce dernier, qui évalue sa fortune entre 240 et 300 millions d’euros, redoute « l’existence de sociétés-écrans et de prêt noms (...). S’il y a mise sous séquestre il n’est pas certain vraiment que l’Etat puisse aboutir à récupérer l’argent public qui aurait pu être détourné ».
A LIRE AUSSI
LES ECHOS
La garde à vue de Tapie prolongée de 48h
La garde à vue de Bernard Tapie, qui a débuté lundi matin à Paris, a été prolongée mercredi de 48 heures par les juges enquêtant sur l'arbitrage controversé du litige qui opposait l'homme d'affaires au Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas, d'après les informations recueillies par Europe 1. Il en est de même pour Jean Bruneau, ancien président de l'association des petits porteurs de BTF (Bernard Tapie Finances).
Concernant Me Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie, sa garde à vue est prolongée de 24 heures.
Concernant Me Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie, sa garde à vue est prolongée de 24 heures.
Karachi : M. Takieddine reconnaît avoir financé la campagne de M. Balladur
Le Monde.fr Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Ainsi donc, après des années de dénégations et de déclarations incohérentes, Ziad Takieddine a craqué. L'homme d'affaires au coeur du volet financier de l'affaire de Karachi a livré, jeudi 20 juin, les aveux que les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire n'espéraient plus.
L'intermédiaire d'origine libanaise a enfin admis ce que les investigations judiciaires — et journalistiques — avaient rendu évident, à savoir qu'il avait bien oeuvré au financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, via des rétrocommissions issues des juteux contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, dans lesquels le gouvernement du même Balladur lui avait concédé le rôle d'intermédiaire.Placé en détention provisoire depuis le 31 mai pour avoir tenté de se procurer un "vrai-faux" passeport dominicain, sans doute destiné à lui permettre de s'enfuir, M. Takieddine, lâché par ses anciens amis balladuriens et sarkozystes, ne supporte pas son incarcération, ce qui explique sans doute son changement d'attitude.
Alors, dans le cabinet de M. Van Ruymbeke, M. Takieddine a raconté dans quelles circonstances il avait rencontré, fin 1993, Thierry Gaubert, ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly puis au ministère du Budget (entre 1994 et 1995), qui lui avait été présenté par Nicolas Bazire, à la fois directeur du cabinet du premier ministre Edouard Balladur et directeur de sa campagne présidentielle.
Selon M. Takieddine, M. Bazire l'aurait appelé en décembre 1993 pour l'informer qu'il allait être contacté par M. Gaubert, qu'il avait mandaté. Il s'agissait de préparer la visite de M. Balladur en Arabie saoudite, avec l'espoir de décrocher un contrat de vente de frégates, dit Sawari II, susceptibles de rapporter beaucoup d'argent à l'Etat français. M. Gaubert présente à M. Takieddine son épouse, la princesse Hélène de Yougoslavie, son ami Philippe Smadja (qui sera mis en cause, comme M. Gaubert, dans l'affaire du "1% logement"), un proche de M. Sarkozy, Dominique Desseigne, l'associé de M. Gaubert en Colombie, Jean-Philippe Couzi ou encore Pierre-Mathieu Duhamel, futur directeur général des douanes françaises. C'est à cette date que l'épouse de l'intermédiaire, Nicola Johnson, sympathise avec Mme Gaubert. Les deux femmes, depuis, ont rompu avec leurs maris et les ont dénoncés aux juges..
Las, le voyage de M. Balladur à Riyad en janvier 1994 se révèle être un échec. Mandaté par les autorités françaises pour débloquer la situation, avec son associé Abdul Rahman El-Assir, M. Takieddine dit ne plus avoir eu de nouvelles de M. Bazire jusqu'à la signature du contrat Sawari II, le 24 novembre 1994. C'est juste après cette date que M. Bazire l'aurait recontacté pour lui dire que M. Gaubert avait un message à lui faire porter. Ce message est simple : Gaubert réclame 1,5 million de francs, afin de financer la campagne de M. Balladur. M. Takieddine accepte à condition qu'il lui remette en cash à Genève, où M. Gaubert détenait lui-même des avoirs.
A Genève, les deux hommes retrouvent M. El-Assir qui avait préparé l'argent, en coupures de 500 francs, glissées dans une mallette remise à M. Gaubert. Selon M. Takieddine, cette remise de fonds s'apparentait à un "retour d'ascenseur" logique, le contrat Sawari II lui ayant rapporté une fortune. Dix jours plus tard, M. Gaubert vient trouver M. Takieddine pour lui demander "la même somme". Après s'être assuré que M. Bazire était informé de cette nouvelle demande, M. Takieddine procède de la même manière : il prend rendez-vous à Genève avec MM. El-Assir et Gaubert, le second repartant avec une valise d'espèces d'1,5 million de francs.
D'après l'homme d'affaires, il y aura une troisième visite de M. Gaubert, qui va réclamer cette fois 3 millions de francs. "On doit boucler les comptes, il nous manque 3 millions et quelque", lui aurait dit M. Gaubert. Jugeant la demande excessive, M. Takieddine se rend dans le bureau de M. Bazire pour avoir confirmation. "M. Bazire m'a dit qu'effectivement ce que m'a demandé Gaubert est vrai car ils avaient besoin de cet argent mais que c'était la dernière fois". Une nouvelle fois donc, via M. El-Assir, M. Takieddine va remettre une valise d'espèces à M. Gaubert.
DES SONDAGES PAYÉS PAR LES VENTES D'ARMES
Les révélations de M. Takieddine confortent les découvertes des juges sur les déplacements à Genève de MM. Gaubert et Takieddine, les retraits d'espèces suspects détectés à cette période, ou encore le témoignage de Hélène Gaubert, qui déclarait au Monde, le 26 septembre 2011, à propos de son mari : "Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire".
M. Takieddine a également mis en cause François Léotard, ministre de la défense entre 1993 et 1995 et son conseiller Renaud Donnedieu de Vabres. Les deux hommes avaient imposé le duo Takieddine-El-Assir dans les contrats d'armement. "M. Donnedieu de Vabres représentait M. Léotard", a déclaré M. Takieddine qui a révélé qu'après l'élection de 1995, M. Donnedieu de Vabres lui avait demandé de l'aider à payer le loyer de son appartement parisien: "Je lui ai payé en cash allant jusqu'à des sommes entre 15 000 et 20 000 francs à chaque fois", a-t-il dit. L'intermédiaire assure avoir également "financé" une partie de l'installation de M. Donnedieu de Vabres à Tours ainsi que sa campagne législative, en 1997. Au total, il estime lui avoir remis "un maximum de 250 000 francs" en liquide.
M. Takieddine a par ailleurs confirmé que le politologue américain Paul Manafort avait effectué des sondages au profit du camp Balladur, via M. El-Assir, donc payés par les ventes d'armes. "M. Manafort, a-t-il ajouté, ne m'a pas précisé [que cette étude] avait été payée par M. El-Assir mais je l'ai supposé", révélant à ce sujet l'existence de "contacts directs" entre MM. Bazire et El-Assir. Interrogé par Le Monde, Me François Esclatine, avocat de M. Gaubert, a déclaré : " Mon client conteste et s'expliquera devant le juge ".
Quant au défenseur de M. Takieddine, Me Francis Vuillemin, tout en dénonçant une "détention-pression", il reconnaît que ce que son client a dit est "énorme". M. Takieddine sera prochainement confronté à MM. Gaubert et Bazire.
Gérard Davet et Fabrice
La banque UBS France a été condamnée à une amende de 10 millions d'euros pour «laxisme» dans le contrôle de pratiques commerciales susceptibles de relever du blanchiment de fraude fiscale. Cette décision a été prise mercredi par l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), le gendarme des banques.
La commission des sanctions de l'ACP, qui avait ouvert une procédure disciplinaire en avril 2012, a également prononcé un blâme à l'encontre de la filiale française de la grande banque suisse.
«La direction d'UBSF a été informée au plus tard à l'automne 2007 d'un grave risque de non-conformité susceptible de provoquer des poursuites judiciaires ou disciplinaires et de compromettre la réputation de l'établissement», a relevé la commission des sanctions dans sa décision, constatant le «laxisme» des procédures appliquées à l'époque par la banque.
Prévenue de «graves soupçons pesant sur l'implication possible de son réseau commercial dans la facilitation d'opérations susceptibles d'être qualifiées de démarchage illicite et de blanchiment de fraude fiscale», la direction a néanmoins «attendu plus de 18 mois avant d'entreprendre la mise en place des procédures d'encadrement et de contrôle nécessaires pour remédier à ce risque de non-conformité de son activité transfrontalière», a poursuivi l'ACP. «La commission, qui n'a pas eu à rechercher si ces pratiques visaient ou non à dissimuler des délits, ne peut manquer de relever qu'elles n'étaient pas de nature à les prévenir», a-t-elle ajouté.
EN INTEGRALITE, LA DÉCISION DE L'AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL
Premier groupe bancaire suisse, UBS a été mis en examen début juin. Il est soupçonné d'avoir mis en place en France un système de démarchage illégal de clients les incitant à ouvrir des comptes non déclarés en Suisse dans les années 2000. Cette mise en examen pour «démarchage illicite» est intervenue six jours après celle de sa filiale française pour «complicité de démarchage illicite».
«UBS France déplore l'importance injustifiée de la sanction pécuniaire prononcée et le caractère contestable de nombreux motifs de la décision, a indiqué la société. Pour cette raison, UBS France envisage un recours devant le Conseil d'Etat contre cette décision». La banque a également pris «acte de ce que la commission reconnaît dans sa décision que des mesures appropriées ont été prises pour renforcer ce dispositif de contrôle interne».
Blanchiment : la banque UBS condamnée à 10 millions d'euros d'amende pour laxisme
«La direction d'UBSF a été informée au plus tard à l'automne 2007 d'un grave risque de non-conformité susceptible de provoquer des poursuites judiciaires ou disciplinaires et de compromettre la réputation de l'établissement», a relevé la commission des sanctions dans sa décision, constatant le «laxisme» des procédures appliquées à l'époque par la banque.
Prévenue de «graves soupçons pesant sur l'implication possible de son réseau commercial dans la facilitation d'opérations susceptibles d'être qualifiées de démarchage illicite et de blanchiment de fraude fiscale», la direction a néanmoins «attendu plus de 18 mois avant d'entreprendre la mise en place des procédures d'encadrement et de contrôle nécessaires pour remédier à ce risque de non-conformité de son activité transfrontalière», a poursuivi l'ACP. «La commission, qui n'a pas eu à rechercher si ces pratiques visaient ou non à dissimuler des délits, ne peut manquer de relever qu'elles n'étaient pas de nature à les prévenir», a-t-elle ajouté.
EN INTEGRALITE, LA DÉCISION DE L'AUTORITÉ DE CONTRÔLE PRUDENTIEL
UBS publié par redacweb6352
Premier groupe bancaire suisse, UBS a été mis en examen début juin. Il est soupçonné d'avoir mis en place en France un système de démarchage illégal de clients les incitant à ouvrir des comptes non déclarés en Suisse dans les années 2000. Cette mise en examen pour «démarchage illicite» est intervenue six jours après celle de sa filiale française pour «complicité de démarchage illicite».
«UBS France déplore l'importance injustifiée de la sanction pécuniaire prononcée et le caractère contestable de nombreux motifs de la décision, a indiqué la société. Pour cette raison, UBS France envisage un recours devant le Conseil d'Etat contre cette décision». La banque a également pris «acte de ce que la commission reconnaît dans sa décision que des mesures appropriées ont été prises pour renforcer ce dispositif de contrôle interne».
LeParisien.fr
Arcangues : le couple homosexuel porte plainte contre le maire
Malgré la loi, l'élu persiste dans son refus de célébrer le mariage.
Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel (AFP)
Deux homosexuels ont porté plainte, mercredi 26 juin au matin auprès du procureur de la République de Bayonne, pour discrimination contre le maire d'Arcangues (Pyrénées-Atlantiques) et ses adjoints qui refusent de les marier, a annoncé leur avocate.
Me Isabelle Duguet a estimé qu'il y avait dans cette affaire discrimination de la part d'une personne dépositaire de l'autorité publique qui, dans l'exercice de ses fonctions, refuse d'exercer un droit accordé par la loi. Elle a également assigné en référé le maire et ses adjoints, "afin que le président du TGI de Bayonne leur fasse obligation de célébrer le mariage" de ses clients, Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel. Ces faits sont passibles de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, a-t-elle relevé.
Fin mai, le couple s'était vu opposer un refus catégorique par le maire divers droite, Jean-Michel Colo, auquel ils venaient annoncer leur intention de se marier à Arcangues, où ils habitent depuis 2003. "Nous lui avons pourtant précisé que notre mariage ne donnerait lieu à aucune publicité particulière et ne serait pas médiatisé. Malgré cela, il nous a de nouveau opposé un refus péremptoire après notre dépôt de dossier à la mairie d'Arcangues le 17 juin", a déclaré Guy Martineau-Espel.
Lundi, Jean-Michel Colo a été convoqué par le sous-préfet de Bayonne, Patrick Dallenes, qui lui a demandé d'appliquer la loi de la République. A l'issue de cet entretien, le maire a indiqué que le sous-préfet lui avait donné "un petit sursis jusqu'à jeudi", jour où il doit se réunir avec ses adjoints. Pour sa part, le sous-préfet a affirmé ne pas lui voir "donné formellement de délai" pour obtempérer.
Le maire (UMP) de Corbeil-Essonnes (Essonne) Jean-Pierre Bechter a été placé mercredi en garde à vue, dans le cadre de l'enquête sur une tentative d'homicide volontaire commise en février et qui pourrait être liée à des soupçons de fraudes électorales, a-t-on appris de source judiciaire.
Jean-Pierre Bechter, bras droit du sénateur (UMP) de l'Essonne et industriel Serge Dassault, est entendu dans les locaux de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Versailles, avec le directeur du service jeunesse de la mairie, selon cette source.
Me Isabelle Duguet a estimé qu'il y avait dans cette affaire discrimination de la part d'une personne dépositaire de l'autorité publique qui, dans l'exercice de ses fonctions, refuse d'exercer un droit accordé par la loi. Elle a également assigné en référé le maire et ses adjoints, "afin que le président du TGI de Bayonne leur fasse obligation de célébrer le mariage" de ses clients, Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel. Ces faits sont passibles de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, a-t-elle relevé.
Fin mai, le couple s'était vu opposer un refus catégorique par le maire divers droite, Jean-Michel Colo, auquel ils venaient annoncer leur intention de se marier à Arcangues, où ils habitent depuis 2003. "Nous lui avons pourtant précisé que notre mariage ne donnerait lieu à aucune publicité particulière et ne serait pas médiatisé. Malgré cela, il nous a de nouveau opposé un refus péremptoire après notre dépôt de dossier à la mairie d'Arcangues le 17 juin", a déclaré Guy Martineau-Espel.
"Nous restons les seules favorables au mariage pour tous"
Depuis, Jean-Michel Colo a continué à affirmer qu'il refusait de marier deux homosexuels. Ses adjoints ont opté pour la même position. Deux conseillères municipales ont cependant proposé de célébrer le mariage. "Il ne nous a même pas consultées, ni répondu malgré nos tentatives de dialogue (...) Les seules nouvelles nous parviennent par la presse où nous sommes taxées de traîtres", a déclaré Arbella d'Arcangues, l'une des deux conseillères, et qui appartient à la majorité municipale. "Nous restons à notre connaissance les seules favorables au mariage pour tous compte tenu de la solidarité des adjoints au maire et du silence des autres conseillers", a-t-elle ajouté.Lundi, Jean-Michel Colo a été convoqué par le sous-préfet de Bayonne, Patrick Dallenes, qui lui a demandé d'appliquer la loi de la République. A l'issue de cet entretien, le maire a indiqué que le sous-préfet lui avait donné "un petit sursis jusqu'à jeudi", jour où il doit se réunir avec ses adjoints. Pour sa part, le sous-préfet a affirmé ne pas lui voir "donné formellement de délai" pour obtempérer.
Le maire (UMP) de Corbeil-Essonnes Jean-Pierre Bechter en garde à vue
Jean-Pierre Bechter, bras droit du sénateur (UMP) de l'Essonne et industriel Serge Dassault, est entendu dans les locaux de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Versailles, avec le directeur du service jeunesse de la mairie, selon cette source.
Femen : reprise du procès en appel à Tunis
Les trois Femen européennes devant le ministère de la Justice à Tunis. Le 29 mai 2013. (Photo Anis Mili. Reuters)
La défense des trois activistes veut éviter un nouveau report et espère une libération avant la fin de la semaine.
Libération
Le procès en appel des trois Femen européennes, condamnées à quatre mois de prison pour une manifestation seins nus à Tunis, a débuté mercredi, leur défense espérant éviter un nouveau report du procès ouvert le 21 juin.
L’audience a débuté un peu avant 12 heures (heure française) devant la cour d’appel de Tunis en présence des accusées – deux Françaises et une Allemande – drapées, comme de coutume pour les femmes jugées en Tunisie, du safsari, le voile traditionnel blanc les recouvrant de la tête au pied. Peu avant le début de l’audience, l’un de leurs avocats, Me Souhaib Bahri, a indiqué que la défense refuserait tout nouveau report et espérait une libération avant la fin de la semaine.
«Nous allons demander au juge de refuser tout report pour qu’il rende son jugement sur toute l’affaire, la demande de partie civile et le fond», a-t-il dit, affirmant attendre un jugement «dans les trois quatre jours». «On espère qu’elles seront libérées», a ajouté l’avocat des trois militantes condamnées le 12 juin en première instance.
Les Femen ont bénéficié d’une procédure accélérée en appel, mais le procès avait été reporté afin de permettre à des associations islamistes de faire appel de la décision du 12 juin de rejeter leur demande de se constituer partie civile. Les trois jeunes femmes sont en détention depuis le 29 mai, jour de leur action seins nus à Tunis pour soutenir Amina Sboui, militante tunisienne de Femen emprisonnée depuis le 19 mai.
La condamnation des Femen à quatre mois et un jour de prison ferme pour «atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur», a été critiquée par des ONG de défense des droits de l’Homme qui considèrent que ces affaires relèvent du domaine de la liberté d’expression même si la méthode est controversée. La France, l’Allemagne et l’Union européenne ont aussi regretté la sévérité de la peine infligée aux Femen.
La deuxième audience de leur procès en appel coïncidait mercredi avec un rassemblement de militants salafistes manifestant bruyamment, près du Palais de justice, contre le jugement de jeunes poursuivis en vertu de la loi antiterroriste, a constaté un photographe de l’AFP.
L’audience a débuté un peu avant 12 heures (heure française) devant la cour d’appel de Tunis en présence des accusées – deux Françaises et une Allemande – drapées, comme de coutume pour les femmes jugées en Tunisie, du safsari, le voile traditionnel blanc les recouvrant de la tête au pied. Peu avant le début de l’audience, l’un de leurs avocats, Me Souhaib Bahri, a indiqué que la défense refuserait tout nouveau report et espérait une libération avant la fin de la semaine.
«Nous allons demander au juge de refuser tout report pour qu’il rende son jugement sur toute l’affaire, la demande de partie civile et le fond», a-t-il dit, affirmant attendre un jugement «dans les trois quatre jours». «On espère qu’elles seront libérées», a ajouté l’avocat des trois militantes condamnées le 12 juin en première instance.
Les Femen ont bénéficié d’une procédure accélérée en appel, mais le procès avait été reporté afin de permettre à des associations islamistes de faire appel de la décision du 12 juin de rejeter leur demande de se constituer partie civile. Les trois jeunes femmes sont en détention depuis le 29 mai, jour de leur action seins nus à Tunis pour soutenir Amina Sboui, militante tunisienne de Femen emprisonnée depuis le 19 mai.
A LIRE AUSSI notre reportage La Tunisie veut rhabiller les Femen
Arrêtée pour avoir peint «FEMEN» sur le muret d’un cimetière musulman pour protester contre un rassemblement salafiste à Kairouan (centre), elle risque deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour atteinte aux bonnes mœurs.La condamnation des Femen à quatre mois et un jour de prison ferme pour «atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur», a été critiquée par des ONG de défense des droits de l’Homme qui considèrent que ces affaires relèvent du domaine de la liberté d’expression même si la méthode est controversée. La France, l’Allemagne et l’Union européenne ont aussi regretté la sévérité de la peine infligée aux Femen.
La deuxième audience de leur procès en appel coïncidait mercredi avec un rassemblement de militants salafistes manifestant bruyamment, près du Palais de justice, contre le jugement de jeunes poursuivis en vertu de la loi antiterroriste, a constaté un photographe de l’AFP.
SOCIAL
L'état des lieux du logement en France
Le Monde.fr Par Alexandre Pouchard et Bernard Monasterolo
Michelin. Manifestation de salariés lors d'un comité extraordinaire
Environ 2 000 à 3 000 salariés de Michelin ont manifesté mercredi matin à Clermont-Ferrand, alors que se tenait un comité central d’entreprise extraordinaire consacré au plan de restructuration du géant du pneumatique.
Quelque 450 salariés de l’usine de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), dont une partie de la production doit être transférée, menaçant 730 emplois, ont participé à cette manifestation.
Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient des délégations de tous les sites du groupe, se sont rendus au siège de Michelin aux cris de « Non aux suppressions d’emplois ! », « Non à la fermeture de l’usine de Tours ! », « Aucun licenciement ! ».
Brefs incidents
Une partie des manifestants a tenté de pénétrer dans le siège du groupe, dont le rideau de fer a été arraché. De brefs incidents les ont opposés au service de sécurité de l’entreprise, qui a lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestants. Peu avant midi, les manifestants étaient rassemblés dans le calme devant le siège social du groupe.
SOCIETE
Les principaux syndicats brésiliens appellent à la grève le 11 juillet
Le Monde.fr avec AFP
Les principales centrales syndicales brésiliennes ont appelé à la grève le 11 juillet, à la veille d'une rencontre, mercredi à Brasilia avec la présidente Dilma Rousseff. C'est la première fois que les fédérations convoquent une action depuis le début, il y a deux semaines, de la fronde historique qui ébranle le géant d'Amérique latine.
"Les cinq plus grandes centrales syndicales vont y participer et d'autres plus petites, mais ce n'est pas une grève générale", a précisé Paulo Pereira da Silva, le président de Força Sindical, ajoutant que le mouvement des paysans sans terre brésilien "s'unira" à la mobilisation. "Nous voulons exprimer nos critiques envers la politique économique du gouvernement et manifester contre l'inflation", a-t-il déclaré. Parmi les principales revendications : la réduction de la journée de travail, la revalorisation des retraites et de plus grands investissements dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
Outre Força sindical, la Centrale unique des travailleurs (CUT), l'Union générale des travailleurs (UGT), la Coordination nationale des luttes (Conlutas) et la Centrale générale des travailleurs brésiliens (CGTB) ont toutes signé l'appel. Elles ont souligné dans un communiqué que leur appel à la grève n'avait aucun rapport avec les appels à paralyser le pays le 1er juillet qui circulent sur les réseaux sociaux.
LA CLASSE POLITIQUE DIVISÉE
Au terme d'une journée houleuse à Brasilia, le ministre de l'éducation Alois Mercadante a par ailleurs annoncé que la présidente allait bien "transmettre au président de la chambre et du Sénat la proposition de l'exécutif en faveur de la convocation d'un référendum". Mais "nous n'avons pas le temps pour mettre en place une assemblée constituante", suggérée la veille par Dilma Rousseff devant les 27 gouverneurs et maires des 26 plus grandes villes du pays, a-t-il ajouté.
Lire (édition abonnés) : Dilma Rousseff propose une réforme de la Constitution brésilienne
Cette proposition a créé une vive polémique dans les cercles parlementaires, laissant apparaître des fissures au sein de la coalition au pouvoir. "A aucun moment les députés n'ont pensé l'accepter", a lancé le président du Congrès des députés, Henrique Eduardo Alves, du PMDB, le grand parti centriste brésilien allié du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir. Un groupe de travail parlementaire chargé de faire des propositions de réformes politiques, qui pourraient concerner la loi sur les partis ou le scrutin électoral, a été créé.
Des juristes constitutionnalistes de renom et l'Ordre des avocats du Brésil (OAB) ont également exprimé de vives réserves, soulignant que seul le parlement pouvait réviser la Constitution. "Il faut préparer une réforme politique et ensuite la soumettre au peuple par référendum", a préconisé le président de l'OAB, Marcus Vinicius Furtado.
S'exprimant à titre personnel, le président du Tribunal Suprême, Joaquim Barbosa, a jugé que la classe politique était confrontée à "une crise de légitimité". "Ce qui manque au Brésil, c'est de donner au peuple une chance d'apporter ses réponses", a dit le premier président noir de la plus haute instance judiciaire du pays, très populaire pour avoir dirigé d'une main de fer le méga-procès de corruption politique du Mensalao, l'an dernier.
La solitude s'étend en France
De plus en plus de Français sont touchés par l'isolement, un phénomène qui épargne de moins en moins les jeunes et s'aggrave avec la précarité de l'emploi et la faiblesse des revenus.
La solitude concerne en 2013 12% des Français de plus de 18 ans, un phénomène en constante aggravation, surtout chez les plus jeunes et les plus âgés, révèle mercredi une enquête de la Fondation de France.
Selon cette enquête, depuis 2010 la solitude a touché en France un million de personnes supplémentaires, portant à 5 millions le nombre de ceux qui n’ont pas ou peu de relations sociales au sein des cinq réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage). En 2013, 27% des Français ne disposent que d’un seul réseau (contre 23% en 2010), 39% n’ont pas de lien soutenu avec leur famille (contre 33% en 2010), 37% n’ont pas ou peu de contacts avec leurs voisins (contre 31%) et 25% ne disposent pas d’un réseau amical actif (contre 21%).
Autre enseignement de l’enquête : la solitude s’aggrave chez les plus jeunes et les plus âgés. Chez les moins de 40 ans, la solitude a ainsi doublé en 3 ans et pour la première fois, le phénomène touche les 18-29 ans (6% d’entre eux), jusque là préservés. Selon l’étude, les difficultés d’entrée et de maintien dans l’emploi constituent l’une des principales explications à cette extension générationnelle du phénomène.
A l’autre extrémité, 24% des 75 ans et plus sont touchés par l’isolement, contre seulement 16% en 2010. Une hausse liée à plusieurs phénomènes, selon l’étude : une augmentation de la part des personnes âgées en situation de handicap, une baisse relative des pratiques associatives et un relâchement sensible des relations familiales. La pauvreté accentue le phénomène : 17% de personnes sont isolées parmi les foyers ayant moins de 1 000 euros de revenus nets mensuels.
Le chômage est un autre terreau pour la solitude : entre 30 et 60 ans, le fait d’être ou non en emploi constitue la variable la plus explicative. Ainsi, 15% des personnes en recherche d’emploi sont seules. Facteur nouveau : depuis 2010, la solitude a progressé fortement au sein des classes moyennes (définies comme les foyers disposant de 1 000 à 3 499 euros de revenus nets mensuels).
En trois ans, la solitude a aussi progressé dans les grandes villes, révèle l’enquête, puisque 13% des habitants des grandes métropoles se disent seuls contre 8% en 2010. L’enquête a été réalisée par l’institut d’études TMO régions par téléphone entre le 7 janvier et le 26 février, auprès de 5 000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Les utilisateurs de smartphones ne sont pas à l'abri des pirates informatiques, qui ont multiplié les attaques cette année, usant comme arme de la simple escroquerie commerciale jusqu'à l'espionnage industriel, indique une étude parue mercredi 26 juin. De mars 2012 à mars 2013, le nombre de programmes malveillants introduits subrepticement dans ces téléphones munis d'Internet a bondi de 614 %, a calculé le cabinet Juniper, situé dans la Silicon Valley, en Californie.
Le gouvernement affirme qu'il peut se prévaloir d'un mandat de justice en vertu du FISA, du Foreign Intelligence Surveillance Act (loi de 1978 portant sur les procédures de surveillance physique et électronique et l'activité de renseignement à l'étranger). Mais ce mandat est d'une si grande portée qu'il est inconstitutionnel. Il est de plus délivré par une juridiction secrète, à l'abri de toute supervision efficace, et qui fait preuve d'une déférence presque totale face aux demandes de l'exécutif.
Affirmer, comme le fait le président, qu'il y a eu une supervision juridique n'a pas de sens. Le fait que les dirigeants du Congrès aient été informés sur cette question et aient approuvé tout cela, sans aucun débat public ni auditions, montre l'état misérable, dans ce pays, du système des contre-pouvoirs.
A l'évidence, les Etats-Unis ne sont pas aujourd'hui un Etat policier. Mais, au regard de l'ampleur de cette invasion de la sphère privée, nous avons là l'infrastructure électronique et législative d'un tel Etat. Si une guerre devait éclater et conduire à l'apparition d'un mouvement pacifiste de très grande ampleur ou si nous devions être la cible d'une nouvelle attaque d'une gravité similaire à celle du 11-Septembre, je ne donne pas cher de l'avenir de notre démocratie. Ces pouvoirs sont extrêmement dangereux.
Il existe de nombreuses raisons justifiant légitimement le secret, en particulier pour tout ce qui relève de l'écoute des communications transitant par les ondes. C'est pourquoi Bradley Manning, l'auteur des fuites révélées par WikiLeaks, et moi-même – qui avions accès à de telles sources de renseignement parce que nous étions accrédités pour un niveau plus élevé encore que celui du top secret – avions choisi de ne divulguer aucune information ainsi classifiée. Et c'est pourquoi Edward Snowden s'est engagé à ne pas divulguer la plus grande partie de ce qu'il aurait pu révéler.
Mais, ce qui n'est pas légitime, c'est d'utiliser un système axé sur le secret pour dissimuler des programmes qui, de façon flagrante, sont anticonstitutionnels par leur ampleur et par les potentialités d'abus qu'ils recèlent. Ni le président ni le Congrès ne pourraient à eux seuls tirer un trait sur le quatrième amendement, portant sur le droit des citoyens d'être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées. C'est pourquoi ce qu'Edward Snowden a révélé jusqu'ici était tenu au secret, dissimulé au peuple américain.
En 1975, le sénateur Frank Church parla de l'Agence de sécurité américaine en ces termes : "Je sais qu'il y a là tout ce qu'il faut pour faire de l'Amérique une tyrannie accomplie, et nous devons veiller à ce que cette agence et toutes les agences qui disposent de cette technologie opèrent dans le cadre de la loi, et sous une supervision appropriée, de sorte que nous ne sombrions jamais dans ces ténèbres. Ce sont des ténèbres d'où l'on ne revient pas."
La perspective funeste qu'il discernait était que la force de frappe grandissante des renseignements américains – qui est aujourd'hui incomparablement plus puissante que tout ce qui existait à leur époque prénumérique – "puisse à tout moment être retournée contre le peuple américain, et qu'aucun Américain ne sache plus ce qu'est la vie privée".
Cela est désormais arrivé. C'est ce qu'Edward Snowden a démontré, documents officiels secrets à l'appui. La NSA, la police fédérale (FBI) et l'Agence centrale de renseignement (CIA) disposent, avec la nouvelle technologie digitale, de pouvoirs de surveillance sur nos propres citoyens dont la Stasi (la police secrète de la disparue République démocratique allemande) n'aurait guère pu rêver. Edward Snowden révèle que ladite communauté du renseignement est devenue the United Stasi of America.
Nous nous retrouvons donc plongés dans les ténèbres que craignait tant le sénateur Church. Il nous faut désormais nous demander si ce dernier eut raison ou tort de dire qu'il s'agit de ténèbres d'où l'on ne revient pas, et si cela signifie qu'une démocratie effective deviendra impossible.
Il y a peu, j'aurais trouvé difficile de rétorquer quoi que ce soit à des réponses pessimistes à ces questions. Mais devant la manière qu'a Edward Snowden de mettre sa vie en jeu pour que ces informations soient connues de tous, et parce qu'il pourrait de cette façon inciter très possiblement d'autres personnes ayant le même savoir, la même conscience, et le même patriotisme, à faire preuve d'un courage civique comparable – dans l'opinion publique, au Congrès et au sein de l'exécutif lui-même –, je vois une possibilité inespérée de traverser ces ténèbres et d'en réchapper.
Une pression exercée sur le Congrès par une opinion informée afin que soit créée une commission d'enquête parlementaire au sujet des révélations d'Edward Snowden et, je l'espère, d'autres restant à venir, pourrait nous conduire à placer la NSA et les autres agences de renseignement sous un véritable contrôle, et pourrait nous amener à restaurer les protections de la Déclaration des droits.
Edward Snowden a agi comme il l'a fait, parce qu'il a reconnu les programmes de surveillance de la NSA pour ce qu'ils sont : une activité dangereuse et anticonstitutionnelle. Cette invasion massive de la sphère privée des Américains et des citoyens étrangers ne contribue en rien à notre sécurité. Elle met en danger les libertés mêmes que nous tentons de protéger.
(Traduit de l'anglais par Frédéric Joly)
Selon cette enquête, depuis 2010 la solitude a touché en France un million de personnes supplémentaires, portant à 5 millions le nombre de ceux qui n’ont pas ou peu de relations sociales au sein des cinq réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage). En 2013, 27% des Français ne disposent que d’un seul réseau (contre 23% en 2010), 39% n’ont pas de lien soutenu avec leur famille (contre 33% en 2010), 37% n’ont pas ou peu de contacts avec leurs voisins (contre 31%) et 25% ne disposent pas d’un réseau amical actif (contre 21%).
Autre enseignement de l’enquête : la solitude s’aggrave chez les plus jeunes et les plus âgés. Chez les moins de 40 ans, la solitude a ainsi doublé en 3 ans et pour la première fois, le phénomène touche les 18-29 ans (6% d’entre eux), jusque là préservés. Selon l’étude, les difficultés d’entrée et de maintien dans l’emploi constituent l’une des principales explications à cette extension générationnelle du phénomène.
A l’autre extrémité, 24% des 75 ans et plus sont touchés par l’isolement, contre seulement 16% en 2010. Une hausse liée à plusieurs phénomènes, selon l’étude : une augmentation de la part des personnes âgées en situation de handicap, une baisse relative des pratiques associatives et un relâchement sensible des relations familiales. La pauvreté accentue le phénomène : 17% de personnes sont isolées parmi les foyers ayant moins de 1 000 euros de revenus nets mensuels.
Le chômage est un autre terreau pour la solitude : entre 30 et 60 ans, le fait d’être ou non en emploi constitue la variable la plus explicative. Ainsi, 15% des personnes en recherche d’emploi sont seules. Facteur nouveau : depuis 2010, la solitude a progressé fortement au sein des classes moyennes (définies comme les foyers disposant de 1 000 à 3 499 euros de revenus nets mensuels).
En trois ans, la solitude a aussi progressé dans les grandes villes, révèle l’enquête, puisque 13% des habitants des grandes métropoles se disent seuls contre 8% en 2010. L’enquête a été réalisée par l’institut d’études TMO régions par téléphone entre le 7 janvier et le 26 février, auprès de 5 000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Les cyberattaques sur les mobiles explosent
Le Monde.fr avec AFP
Les utilisateurs de smartphones ne sont pas à l'abri des pirates informatiques, qui ont multiplié les attaques cette année, usant comme arme de la simple escroquerie commerciale jusqu'à l'espionnage industriel, indique une étude parue mercredi 26 juin. De mars 2012 à mars 2013, le nombre de programmes malveillants introduits subrepticement dans ces téléphones munis d'Internet a bondi de 614 %, a calculé le cabinet Juniper, situé dans la Silicon Valley, en Californie.
Le système d'exploitation de Google, concerné par 92 % des attaques, est particulièrement touché. Un fait qui s'explique par la domination mondiale d'Android sur le secteur, où il occupe environ trois quarts des parts de marché. Mais, estime Karim Toubba, de Juniper, cela prouve également qu'"Android n'a pas un système de filtres sécuritaires aussi rigoureux", même si "tous les systèmes d'exploitation ont leurs vulnérabilités".
Le premier type d'attaques consiste en des messages commerciaux envoyés pour proposer un faux service, moyennant un modique paiement, de 10 ou 50 centimes, par exemple. Généralement, les usagers se rendent à peine compte de l'attaque, qui se reflète par quelques centimes en plus sur leur facture. Les cybercriminels "peuvent ne laisser aucune trace", explique M. Toubba, en encaissant l'argent en quelques jours puis supprimant les numéros utilisés pour la combine. Souvent, celle-ci se présente sous forme de SMS ou d'e-mails proposant l'actualisation d'un programme ou d'une application.
L'étude révèle que la plupart des attaques sont menées depuis la Russie ou la Chine. Juniper observe aussi l'essor d'attaques plus sophistiquées, relevant du piratage de données d'entreprises ou gouvernementales. Les pirates "peuvent utiliser l'appareil comme un engin de reconnaissance avant d'aller plus loin dans le réseau d'une entreprise", explique M. Toubba, notant que de nombreux salariés ont accès à leur serveur professionnel depuis leur téléphone.
Juniper affirme avoir observé "plusieurs attaques [de smartphones] pouvant être utilisées pour voler des informations délicates d'entreprises ou pour lancer une intrusion plus large". Une tendance criminelle qui devrait augmenter de façon "exponentielle dans les années à venir", met en garde le rapport.
Aux Etats-Unis, une cybersurveillance digne d'un Etat policier
LE MONDE Par Daniel Ellsberg (Ancien haut fonctionnaire américain)
Il n'y a jamais eu, à mes yeux, dans l'histoire américaine, de fuite plus importante que la divulgation par Edward Snowden des programmes secrets de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA). L'alerte qu'il a lancée permet de prendre la mesure d'un pan entier de ce qui se ramène à un "coup d'Etat de l'exécutif" contre la Constitution américaine.
Depuis le 11-Septembre, le Bill of Rights, cette Déclaration des droits pour laquelle cette nation combattit il y a plus de deux cents ans, a été l'objet, dans un premier temps secrètement, ensuite de plus en plus ouvertement, d'une révocation de fait. Les quatrième et cinquième amendements de la Constitution, qui protégeaient les citoyens d'une intrusion injustifiée du gouvernement dans leurs vies privées, ont été pratiquement suspendus.Le gouvernement affirme qu'il peut se prévaloir d'un mandat de justice en vertu du FISA, du Foreign Intelligence Surveillance Act (loi de 1978 portant sur les procédures de surveillance physique et électronique et l'activité de renseignement à l'étranger). Mais ce mandat est d'une si grande portée qu'il est inconstitutionnel. Il est de plus délivré par une juridiction secrète, à l'abri de toute supervision efficace, et qui fait preuve d'une déférence presque totale face aux demandes de l'exécutif.
Affirmer, comme le fait le président, qu'il y a eu une supervision juridique n'a pas de sens. Le fait que les dirigeants du Congrès aient été informés sur cette question et aient approuvé tout cela, sans aucun débat public ni auditions, montre l'état misérable, dans ce pays, du système des contre-pouvoirs.
A l'évidence, les Etats-Unis ne sont pas aujourd'hui un Etat policier. Mais, au regard de l'ampleur de cette invasion de la sphère privée, nous avons là l'infrastructure électronique et législative d'un tel Etat. Si une guerre devait éclater et conduire à l'apparition d'un mouvement pacifiste de très grande ampleur ou si nous devions être la cible d'une nouvelle attaque d'une gravité similaire à celle du 11-Septembre, je ne donne pas cher de l'avenir de notre démocratie. Ces pouvoirs sont extrêmement dangereux.
Il existe de nombreuses raisons justifiant légitimement le secret, en particulier pour tout ce qui relève de l'écoute des communications transitant par les ondes. C'est pourquoi Bradley Manning, l'auteur des fuites révélées par WikiLeaks, et moi-même – qui avions accès à de telles sources de renseignement parce que nous étions accrédités pour un niveau plus élevé encore que celui du top secret – avions choisi de ne divulguer aucune information ainsi classifiée. Et c'est pourquoi Edward Snowden s'est engagé à ne pas divulguer la plus grande partie de ce qu'il aurait pu révéler.
Mais, ce qui n'est pas légitime, c'est d'utiliser un système axé sur le secret pour dissimuler des programmes qui, de façon flagrante, sont anticonstitutionnels par leur ampleur et par les potentialités d'abus qu'ils recèlent. Ni le président ni le Congrès ne pourraient à eux seuls tirer un trait sur le quatrième amendement, portant sur le droit des citoyens d'être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées. C'est pourquoi ce qu'Edward Snowden a révélé jusqu'ici était tenu au secret, dissimulé au peuple américain.
En 1975, le sénateur Frank Church parla de l'Agence de sécurité américaine en ces termes : "Je sais qu'il y a là tout ce qu'il faut pour faire de l'Amérique une tyrannie accomplie, et nous devons veiller à ce que cette agence et toutes les agences qui disposent de cette technologie opèrent dans le cadre de la loi, et sous une supervision appropriée, de sorte que nous ne sombrions jamais dans ces ténèbres. Ce sont des ténèbres d'où l'on ne revient pas."
La perspective funeste qu'il discernait était que la force de frappe grandissante des renseignements américains – qui est aujourd'hui incomparablement plus puissante que tout ce qui existait à leur époque prénumérique – "puisse à tout moment être retournée contre le peuple américain, et qu'aucun Américain ne sache plus ce qu'est la vie privée".
Cela est désormais arrivé. C'est ce qu'Edward Snowden a démontré, documents officiels secrets à l'appui. La NSA, la police fédérale (FBI) et l'Agence centrale de renseignement (CIA) disposent, avec la nouvelle technologie digitale, de pouvoirs de surveillance sur nos propres citoyens dont la Stasi (la police secrète de la disparue République démocratique allemande) n'aurait guère pu rêver. Edward Snowden révèle que ladite communauté du renseignement est devenue the United Stasi of America.
Nous nous retrouvons donc plongés dans les ténèbres que craignait tant le sénateur Church. Il nous faut désormais nous demander si ce dernier eut raison ou tort de dire qu'il s'agit de ténèbres d'où l'on ne revient pas, et si cela signifie qu'une démocratie effective deviendra impossible.
Il y a peu, j'aurais trouvé difficile de rétorquer quoi que ce soit à des réponses pessimistes à ces questions. Mais devant la manière qu'a Edward Snowden de mettre sa vie en jeu pour que ces informations soient connues de tous, et parce qu'il pourrait de cette façon inciter très possiblement d'autres personnes ayant le même savoir, la même conscience, et le même patriotisme, à faire preuve d'un courage civique comparable – dans l'opinion publique, au Congrès et au sein de l'exécutif lui-même –, je vois une possibilité inespérée de traverser ces ténèbres et d'en réchapper.
Une pression exercée sur le Congrès par une opinion informée afin que soit créée une commission d'enquête parlementaire au sujet des révélations d'Edward Snowden et, je l'espère, d'autres restant à venir, pourrait nous conduire à placer la NSA et les autres agences de renseignement sous un véritable contrôle, et pourrait nous amener à restaurer les protections de la Déclaration des droits.
Edward Snowden a agi comme il l'a fait, parce qu'il a reconnu les programmes de surveillance de la NSA pour ce qu'ils sont : une activité dangereuse et anticonstitutionnelle. Cette invasion massive de la sphère privée des Américains et des citoyens étrangers ne contribue en rien à notre sécurité. Elle met en danger les libertés mêmes que nous tentons de protéger.
(Traduit de l'anglais par Frédéric Joly)
Daniel Ellsberg (Ancien haut fonctionnaire américain)
USA - la Cour suprême a tranché sur le mariage, victoire pour les couples gay
WASHINGTON (USA)
La Cour suprême des Etats-Unis a invalidé mercredi la loi de défense du mariage qui le définit comme l'union entre un homme et une femme, ce qui représente une victoire majeure pour les militants en faveur du mariage gay.La loi qui date de 1996 (bien 1996) est "anticonstitutionnelle car elle est une privation de l'accès à la liberté des personnes qui est protégé par le 5e amendement", a tranché la haute Cour, se rangeant ainsi à l'avis de l'administration Obama. Cette décision très attendue permet aux couples gays légalement mariés dans 12 Etats sur 50 et dans la capitale Washington, d'avoir accès aux mêmes avantages fédéraux que les couples hétérosexuels. Une veuve homosexuelle de New York, Edith Windsor, soutenue par l'administration Obama, réclamait que la loi fédérale de défense du mariage, dite DOMA, soit invalidée, car discriminatoire. Dans une décision par cinq juges contre quatre, la haute Cour a estimé que "DOMA ne peut pas survivre selon ces principes" qui violent la clause constitutionnelle de protection de l'égalité applicable au gouvernement fédéral. La décision a été lue par le juge Anthony Kennedy, nommé par un président républicain, qui vote ici avec les quatre juges progressistes. Le président de la haute Cour John Roberts et ses trois autres collègues conservateurs ont voté contre. (Belga)
DIVERS
Les Sud-Africains se rassemblent devant l'hôpital, au plus près de Mandela
Nelson Mandela est toujours dans un état critique à l'hôpital de Pretoria. Beaucoup de Sud-Africains viennent pour être physiquement au plus près de celui qui les a toujours soutenus. Une présence entre ferveur et folklore.
Toute l'Afrique du Sud attend des nouvelles de Nelson Mandela. Le héros de la nation est dans un état critique depuis plusieurs jours. La famille de Nelson Mandela a tenu un conseil mardi pour prier. L'archevêque anglican du Cap s'est joint à elle pour que l'ancien président s'éteigne en paix en "une parfaite fin".
Devant l'hôpital les Sud-Africains viennent déposer des mots et se rassembler autour du "père de la nation". Ils sont partagés entre l'envie de le garder "le plus possible" et le besoin de "le laisser partir" si il souffre.
Mandela au seuil de la mort, sa famille prie
Des bannières ont été installées devant l'hôpital de Pretoria. (Photo Siphiwe Sibeko. Reuters)
Libération
Enfants et petits-enfants de Nelson Mandela ont tenu un conseil de famille mardi et prié avec l’archevêque anglican du Cap pour que l’ancien président sud-africain, toujours dans un état critique, s’éteigne en paix en «une parfaite fin» de vie. «Que ta bénédiction repose sur Madiba maintenant et à jamais. Donne lui, nous te prions, une nuit calme et une bonne, une parfaite fin», a dit le révérend Thabo Makgoba, venu soutenir la famille dans l’épreuve à la clinique de Pretoria où Mandela est hospitalisé depuis plus de deux semaines.
Le chef de l’église anglicane d’Afrique australe a prié avec Graça Machel, l’épouse de Mandela, et plusieurs de ses proches, demandant à Dieu de «donner à Madiba la guérison éternelle et le soulagement de la peine et des souffrances», selon le texte de sa prière transmise à l’AFP.
Madiba est le nom de clan affectueusement utilisé en Afrique du Sud pour désigner l’ancien chef d’Etat, icône mondiale de la réconciliation raciale.
Agé de 94 ans, Nelson Mandela est depuis 48 heures dans un état critique. Il avait été admis en urgence le 8 juin après une récidive de l’infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi.
A l’extérieur de l’hôpital, devant lequel cent colombes ont été lâchées dans la journée, message de paix et d’hommage au grand homme, et où l’hymne sud-africain été entonné, de nombreux anonymes sont venus improviser une veillée, sous l’oeil d’un contingent de plus en plus fourni de médias. Lerato Boulares, un homme d’affaires, espérait que «Dieu se contente d’emprunter Mandela pour quelque temps», sous-entendu avant de le rendre aux Sud-Africains. Akash Gangaram avait fait la route depuis Johannesburg, convaincu de vivre une soirée «pas seulement différente mais historique». «Je suis là à cause de papa Mandela. Avant c’était l’apartheid, maintenant c’est la démocratie. Aujourd’hui je suis libre et personne ne peut me dire de rentrer chez moi», commentait Tolly Mogane.
La journée de mardi a été marquée par la réunion organisée par la fille aînée de Mandela, Makaziwe, et plusieurs petits-enfants à Qunu, le village de son enfance. Ils se sont retrouvés dans la maison que Nelson Mandela avait faite construire à la chute du régime raciste de l’apartheid dans ce village où il souhaite être inhumé et qui abrite un carré familial des Mandela. «C’est une réunion des amadlomos», a déclaré un participant qui a requis l’anonymat, faisant allusion à une branche du clan Thembu auquel appartiennent les Mandela. Aucun membre de la famille n’a voulu indiquer l’objet de cette réunion, des rumeurs évoquant des dissensions sur le site retenu pour accueillir la tombe de Nelson Mandela. Certains proches plaideraient en faveur d’une inhumation dans le village de Mvezo, où il est né, à une quarantaine de kilomètres par une piste de terre et où son petit-fils Mandla entretient un projet de mémorial aux prétentions pharaoniques à l’aune de la modestie de ce coin de campagne aussi idyllique qu’isolé.
Officiellement, l’état de Nelson Mandela ne s’est pas aggravé depuis dimanche soir. Mais la ministre de la Défense chargé de la santé des anciens présidents Nosiviwe Mapisa-Nqakula est revenue faire un saut à l’hôpital en début de soirée, sans faire de déclaration à sa sortie. La présidence sud-africaine s’est contentée pour sa part de dire que l’état de santé du premier président noir d’Afrique du Sud (1994-1999) était «inchangé», sans autre détail médical ni sur les soins ni sur le type d’appareillage utilisé. Plus sybillin encore, le vice-président Kgalema Motlanthe a lui déclaré : «Nous devons le garder dans nos prières mais laisser le Tout-Puissant décider».
Le flux des visiteurs, strictement restreint à la famille la semaine dernière, s’est élargi mardi, même s’il est peu probable que le président américain Barack Obama, attendu vendredi soir pour une visite d’Etat de trois jours, vienne le voir. «Le président Obama aurait aimé voir le président Mandela, mais il est souffrant», a sobrement noté la ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoane Mashebane. Pourtant habitués à son absence - Mandela n’est pas apparu en public depuis le Mondial de football en 2010 -, les Sud-Africains envisagent avec difficulté sa future disparition. Et les messages de soutien ont continué d’arriver du monde entier, de la chanteuse Rihanna au Premier ministre du Zimbabwe Morgan Tsvangirai.
Mandela a passé vingt-sept ans en prison dont dix-huit au bagne de Robben Island au large du Cap, où M. Obama a prévu une visite-hommage.
Libéré en 1990, Mandela avait reçu en 1993 le prix Nobel de la paix - conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk - pour avoir évité une guerre civile que beaucoup disaient inévitable dans un pays meurtri par les brutalités et l’injustice.
Premier président noir de son pays de 1994 à 1999, il est retiré de la vie politique depuis près de dix ans et est volontiers décrit par ses compatriotes comme «le père de la Nation» sud-africaine et à l’étranger comme l’icône de la paix et du pardon.
Le chef de l’église anglicane d’Afrique australe a prié avec Graça Machel, l’épouse de Mandela, et plusieurs de ses proches, demandant à Dieu de «donner à Madiba la guérison éternelle et le soulagement de la peine et des souffrances», selon le texte de sa prière transmise à l’AFP.
Madiba est le nom de clan affectueusement utilisé en Afrique du Sud pour désigner l’ancien chef d’Etat, icône mondiale de la réconciliation raciale.
Agé de 94 ans, Nelson Mandela est depuis 48 heures dans un état critique. Il avait été admis en urgence le 8 juin après une récidive de l’infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi.
A l’extérieur de l’hôpital, devant lequel cent colombes ont été lâchées dans la journée, message de paix et d’hommage au grand homme, et où l’hymne sud-africain été entonné, de nombreux anonymes sont venus improviser une veillée, sous l’oeil d’un contingent de plus en plus fourni de médias. Lerato Boulares, un homme d’affaires, espérait que «Dieu se contente d’emprunter Mandela pour quelque temps», sous-entendu avant de le rendre aux Sud-Africains. Akash Gangaram avait fait la route depuis Johannesburg, convaincu de vivre une soirée «pas seulement différente mais historique». «Je suis là à cause de papa Mandela. Avant c’était l’apartheid, maintenant c’est la démocratie. Aujourd’hui je suis libre et personne ne peut me dire de rentrer chez moi», commentait Tolly Mogane.
La journée de mardi a été marquée par la réunion organisée par la fille aînée de Mandela, Makaziwe, et plusieurs petits-enfants à Qunu, le village de son enfance. Ils se sont retrouvés dans la maison que Nelson Mandela avait faite construire à la chute du régime raciste de l’apartheid dans ce village où il souhaite être inhumé et qui abrite un carré familial des Mandela. «C’est une réunion des amadlomos», a déclaré un participant qui a requis l’anonymat, faisant allusion à une branche du clan Thembu auquel appartiennent les Mandela. Aucun membre de la famille n’a voulu indiquer l’objet de cette réunion, des rumeurs évoquant des dissensions sur le site retenu pour accueillir la tombe de Nelson Mandela. Certains proches plaideraient en faveur d’une inhumation dans le village de Mvezo, où il est né, à une quarantaine de kilomètres par une piste de terre et où son petit-fils Mandla entretient un projet de mémorial aux prétentions pharaoniques à l’aune de la modestie de ce coin de campagne aussi idyllique qu’isolé.
Officiellement, l’état de Nelson Mandela ne s’est pas aggravé depuis dimanche soir. Mais la ministre de la Défense chargé de la santé des anciens présidents Nosiviwe Mapisa-Nqakula est revenue faire un saut à l’hôpital en début de soirée, sans faire de déclaration à sa sortie. La présidence sud-africaine s’est contentée pour sa part de dire que l’état de santé du premier président noir d’Afrique du Sud (1994-1999) était «inchangé», sans autre détail médical ni sur les soins ni sur le type d’appareillage utilisé. Plus sybillin encore, le vice-président Kgalema Motlanthe a lui déclaré : «Nous devons le garder dans nos prières mais laisser le Tout-Puissant décider».
Le flux des visiteurs, strictement restreint à la famille la semaine dernière, s’est élargi mardi, même s’il est peu probable que le président américain Barack Obama, attendu vendredi soir pour une visite d’Etat de trois jours, vienne le voir. «Le président Obama aurait aimé voir le président Mandela, mais il est souffrant», a sobrement noté la ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoane Mashebane. Pourtant habitués à son absence - Mandela n’est pas apparu en public depuis le Mondial de football en 2010 -, les Sud-Africains envisagent avec difficulté sa future disparition. Et les messages de soutien ont continué d’arriver du monde entier, de la chanteuse Rihanna au Premier ministre du Zimbabwe Morgan Tsvangirai.
Mandela a passé vingt-sept ans en prison dont dix-huit au bagne de Robben Island au large du Cap, où M. Obama a prévu une visite-hommage.
Libéré en 1990, Mandela avait reçu en 1993 le prix Nobel de la paix - conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk - pour avoir évité une guerre civile que beaucoup disaient inévitable dans un pays meurtri par les brutalités et l’injustice.
Premier président noir de son pays de 1994 à 1999, il est retiré de la vie politique depuis près de dix ans et est volontiers décrit par ses compatriotes comme «le père de la Nation» sud-africaine et à l’étranger comme l’icône de la paix et du pardon.
Les soldes, c'est parti !
Les soldes d'été débutent mercredi dans la très grande majorité des magasins de France. Les commerçants du textile espèrent sauver une saison maussade. Car avec un pouvoir d'achat en berne et une météo pas franchement printanière, les ventes ont reculé au mois de mai. Les consommateurs, eux, pourraient faire de bonnes affaires : les commerçants affichent dès ce premier jour des rabais très importants, de -40 à -50%.
Entre la baisse du pouvoir d'achat et une météo automnale, les ventes de textile-habillement ont globalement reculé de 10% au mois de mai, par rapport à l'année dernière, selon l'Institut français de la mode. Les commerçants espèrent sauver une saison calamiteuse et les rabais sont donc importants dès ce premier jour des soldes.
A Brest, les vitrines sont prêtes depuis plusieurs jours et les commerçants proposent des soldes très importants sur toute la collection printemps-été. "C'est toute la boutique qui est soldée, explique Charlotte, commerçante. Les conditions météorologiques n'ont pas pu permettre une très belle saison [...], et c'est vrai qu'on est à -50% sur toute la collection."
Mais du côté des consommateurs, le budget soldes est en baisse par rapport à l'année dernière. Même si 70% des Français feront les soldes, leur budget sera de 208 euros par personne, contre 223 euros en 2012. "Je vais jeter un oeil, confie une consommatrice à Brest. Mais c'est vrai qu'on n'est pas très motivés par rapport au temps qu'il fait, et puis la crise et les problèmes financiers de chacun."
Les consommateurs ont jusqu'au 30 juillet pour faire des bonnes affaires. Pour les départements des Alpes-Maritimes et des Pyrénées-Orientales, les soldes se déroulent du 3 juillet au 6 août. En Corse, ce sera du 10 juillet au 13 août.
Ventes privées
Et puis les ventes privées sont passées par là. Des marques organisent depuis plusieurs jours des déstokages ou des ventes pour des clients inscrits dans leurs fichiers. "J'ai fait les soldes depuis 15 jours et je n'ai pas l'intention d'y retourner", explique Luce, dans les rues de Caen. "Il y a un monde fou et je n'ai plus besoin de rien !"Les consommateurs ont jusqu'au 30 juillet pour faire des bonnes affaires. Pour les départements des Alpes-Maritimes et des Pyrénées-Orientales, les soldes se déroulent du 3 juillet au 6 août. En Corse, ce sera du 10 juillet au 13 août.
Une agence fédérale américaine a appelé mardi les moteurs de recherche sur internet à s'assurer de bien présenter de manière différente les résultats de recherches des internautes d'une part, et les liens renvoyant vers des publicités d'autre part.
La Commission fédérale du commerce (FTC) a ainsi écrit à plusieurs groupes internet pour qu'ils modifient leurs pratiques mises en oeuvre depuis dix ans.
"Les liens de recherche payés montrent moins distinctement que ce sont des publicités, et la FTC exhorte l'industrie à s'assurer que cette distinction soit bien claire", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
"Les consommateurs souhaitent en général que les résultats de leur recherche s'affichent et soient rangés par ordre de pertinence, et non pas en fonction de la somme versée par une partie tierce", écrit la FTC dans une lettre envoyée à AOL, Google, Yahoo!, Bing et d'autres moteurs de recherche plus petits.
Elle suggère entre autres l'utilisation de techniques visuelles efficaces "pour éviter de tromper le consommateur", prévenant qu'un échec en ce sens pourrait constituer une pratique fallacieuse.
Selon des études de marché, les publicitaires américains dépenseraient quelque 19,49 milliards de dollars en liens répondant à des recherches d'internautes cette année, une hausse de 12,4% par rapport à l'année dernière. En 2012, Google a engrangé à lui seul 12,79 milliards de dollars grâce à ces liens publicitaires, soit près des trois quarts du marché.
La Commission fédérale du commerce (FTC) a ainsi écrit à plusieurs groupes internet pour qu'ils modifient leurs pratiques mises en oeuvre depuis dix ans.
"Les liens de recherche payés montrent moins distinctement que ce sont des publicités, et la FTC exhorte l'industrie à s'assurer que cette distinction soit bien claire", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
"Les consommateurs souhaitent en général que les résultats de leur recherche s'affichent et soient rangés par ordre de pertinence, et non pas en fonction de la somme versée par une partie tierce", écrit la FTC dans une lettre envoyée à AOL, Google, Yahoo!, Bing et d'autres moteurs de recherche plus petits.
Elle suggère entre autres l'utilisation de techniques visuelles efficaces "pour éviter de tromper le consommateur", prévenant qu'un échec en ce sens pourrait constituer une pratique fallacieuse.
Selon des études de marché, les publicitaires américains dépenseraient quelque 19,49 milliards de dollars en liens répondant à des recherches d'internautes cette année, une hausse de 12,4% par rapport à l'année dernière. En 2012, Google a engrangé à lui seul 12,79 milliards de dollars grâce à ces liens publicitaires, soit près des trois quarts du marché.
Des touristes et des chasseurs à la dérive dans l'Arctique
Le Monde.fr avec AFP
Une trentaine de touristes et de chasseurs inuits étaient à la dérive mardi 25 juin sur des plaques de glace détachées de la banquise arctique, a rapporté la télévision canadienne publique CBC. Des hélicoptères et un avion de l'armée ont été dépêchés dans cette zone, située à une quarantaine de kilomètres au nord d'Arctic Bay, un hameau inuit qui se trouve à l'extrême nord de l'Ile de Baffin, a indiqué à la chaîne Niore Iqalukjuak, responsable de l'équipe locale de recherche et de sauvetage en mer. Selon ce dernier, personne n'a été blessé pour l'instant.
Les touristes effectuaient un safari avec des guides dans l'Arctique canadien, a dit M. Iqalukjuak, lui-même chasseur. La Gendarmerie royale du Canada, également impliquée dans les opérations de sauvetage, était injoignable dans l'immédiat, de même que la société employant les guides, Arctic Kingdom.
Bien que réservée à une poignée de voyageurs fortunés, le tourisme connaît une popularité croissante ces dernières années dans le Grand Nord canadien, notamment depuis que le réchauffement climatique a accéléré la fonte des glaces estivale. Les autorités canadiennes disposent toutefois de moyens limités pour assurer la surveillance de ce territoire immense.
Furosémide: Aucun somnifère n’a été retrouvé dans les analyses du nonagénaire décédé à Marseille
MEDICAMENTS - Les analyses n'ont pas révélé de présence du somnifère Zopiclone...
Les analyses toxicologiques effectuées après le décès le 8 juin à Marseille d'un nonagénaire qui prenait du diurétique Furosémide, du laboratoire Teva, dont des boîtes auraient fait l'objet d'un mauvais conditionnement, n'ont pas révélé la présence de somnifère Zopiclone, a annoncé mercredi le parquet. «Les résultats toxicologiques complémentaires établissent que le défunt ne présentait pas de Zopiclone dans les échantillons biologiques (sang et urine) alors que du Furosémide a bien été identifié. Ces résultats valent pour les quelques heures ayant précédé le décès», a indiqué le procureur de la République, Jacques Dallest, dans un communiqué. Le nonagénaire est décédé des suites d'un oedème pulmonaire aigu.
Avec AFP
Onze heures de discours pour sauver l'avortement au Texas
La sénatrice Wendy Davis, en plein marathon parlementaire.
Histoire La sénatrice démocrate Wendy Davis est parvenue in extremis à repousser le vote d'une loi visant à réduire considérablement l'accès à l'avortement dans l'Etat républicain.
Libération
Les Etats-Unis appellent ça le filibuster : prononcer un interminable discours en session parlementaire pour in fine faire capoter le vote d'une loi. De l'obstruction parlementaire, en français. La sénatrice démocrate du Texas Wendy Davis, figure montante du parti, en a livré un parfait exemple mardi soir. Son marathon rhétorique a été suivi en direct dans tout le pays. Plus elle parlait, plus sur Twitter le hashtag #StandwithWendy décollait, et la notoriété de la sénatrice avec.
La loi en cause, portée par les républicains (nettement majoritaires dans les deux chambres au Texas), visait à interdire les avortements dans l'Etat au-delà de vingt semaines de gestation et à limiter la pratique de l'avortement à certains centres chirurgicaux précis. Pour les opposants à la loi, cela signifie la fermeture de 37 des 42 cliniques qui pratiquent l'avortement au Texas.
Wendy Davis a pris la parole à 11h18 du matin, debout, en baskets, espérant la garder sans pause jusqu'à minuit, heure limite pour voter la loi. Au fil des heures, elle est de plus en plus encouragée. Twitter se passionne pour l’affaire, les médias américains ouvrent des live, plus de 100 000 personnes sont branchées au direct sur YouTube. A Austin, l'hémicycle se remplit, bientôt une queue se forme pour pouvoir encourager la nouvelle héroïne des droits des femmes.
«Quelque chose de fort est en train de se passer à Austin ce soir», tweete Obama :
Dans la salle :
«Laissez-là parler !» intime la foule aux républicains.
A 22 heures, cependant, les républicains parviennent à reprendre la main. Les démocrates reprennent un moment l’avantage. La suite tourne à la bataille parlementaire rangée. A minuit, le suspens est à son comble. Dans la confusion, personne n'a l'air de savoir si les républicains ont réussi à faire voter leur loi à 23h58 ou 00h02. Chaque camp revendique la victoire.
Ce n'est que plus tard que David Dewhurst, vice-gouverneur du Texas, reconnaît la défaite des républicains. Le gouverneur Rick Perry pourrait cependant rapidement relancer l'offensive.
La loi en cause, portée par les républicains (nettement majoritaires dans les deux chambres au Texas), visait à interdire les avortements dans l'Etat au-delà de vingt semaines de gestation et à limiter la pratique de l'avortement à certains centres chirurgicaux précis. Pour les opposants à la loi, cela signifie la fermeture de 37 des 42 cliniques qui pratiquent l'avortement au Texas.
Wendy Davis a pris la parole à 11h18 du matin, debout, en baskets, espérant la garder sans pause jusqu'à minuit, heure limite pour voter la loi. Au fil des heures, elle est de plus en plus encouragée. Twitter se passionne pour l’affaire, les médias américains ouvrent des live, plus de 100 000 personnes sont branchées au direct sur YouTube. A Austin, l'hémicycle se remplit, bientôt une queue se forme pour pouvoir encourager la nouvelle héroïne des droits des femmes.
«Quelque chose de fort est en train de se passer à Austin ce soir», tweete Obama :
A 22 heures, cependant, les républicains parviennent à reprendre la main. Les démocrates reprennent un moment l’avantage. La suite tourne à la bataille parlementaire rangée. A minuit, le suspens est à son comble. Dans la confusion, personne n'a l'air de savoir si les républicains ont réussi à faire voter leur loi à 23h58 ou 00h02. Chaque camp revendique la victoire.
Ce n'est que plus tard que David Dewhurst, vice-gouverneur du Texas, reconnaît la défaite des républicains. Le gouverneur Rick Perry pourrait cependant rapidement relancer l'offensive.
La Corée du sud lance un réseau mobile deux fois plus rapide que la 4G
SK Telecom, le premier opérateur de téléphonie mobile de Corée du Sud a lancé ce mercredi son réseau mobile de nouvelle génération. Baptisé LTE Advanced il est deux fois plus rapide que les réseau 4G LTE existant. Samsung a présenté le premier smartphone compatible.
La Corée du sud semble devoir conserver son rang de leadership en matière de téléphonie mobile. C’est vrai avec le constructeur Samsung, ça l’est aussi en matière de réseau et d’infrastructure. SK Telecom, premier opérateur téléphonique sud-coréen est devenu ce mercredi le premier opérateur mobile au monde à lancer un réseau à ultra haut débit, le « LTE-Advanced.» Et LG Uplus Corp., le troisième opérateur mobile du pays, fera de même le mois prochain.
La norme de réseau LTE-A est 10 fois plus rapide que la 3G est aussi deux fois plus rapide que l’actuelle 4G LTE. A titre d’exemple, un fichier de 800 mégaoctets demande 40 secondes pour être téléchargé avec la « LTE Advanced » alors qu’il faut 80 secondes sur un réseau 4G classique. Disponible pour l’instant uniquement à Séoul et dans 43 villes de Corée du Sud.
Le service LTE-Advanced de SK Telecom fonctionnera en fait sur la technologie de la « Carrier Aggregation », à la manière du "Dual Carrier" qu’utilise par exemple SFR en France. cette technologie permet d’emprunter deux bandes de fréquences pour augmenter la capacité de transport des données. Le réseau choisit automatiquement une des bandes de fréquence disponibles selon le trafic des données à l’emplacement de l’utilisateur. Avec cette technologie, SK Telecom permet de proposer à ses abonnés une bande passante de 20 MHz. Ce n'est dont pas totalement un réseau LTE-A au sens propre qui est proposé.
Seul Samsung propose un appareil compatible aujourd’hui
.La société a fait savoir que son service LTE-Advanced sera disponible à Séoul et dans d’autres grandes villes au cours du troisième trimestre de l’année, et sera étendu aux autres régions d’ici la fin 2013.
Reste cependant à disposer d’un smartphone compatible. Pour l’heure les modèles sont plutôt rares. Actuellement, seul Samsung propose un tel appareil, le Galaxy S4 LTE-A. Il a été fort opportunément lancé ce mercredi par le constructeur coréen qui vante dans une vidéo publiée sur sa chaine youtube, l’extrême rapidité de cette nouvelle technologie.
.Mais l'opérateur SK Telecom a affirmé qu’il serait rapidement en mesure de proposer au moins sept smartphones compatibles. Et de fait les constructeurs LG Electronics et Pantech devraient à leur tour lancer des modèles compatibles avec la LTE-A
Et l'arrivée de ce nouveau type de réseau et de fréquence ne devrait pas conduire à une guerre des prix. Les abonnés de SK Telecom, dès lors qu'il disposeront d'un smartphone compatible, bénéficieront en effet de ce nouveau réseau sans surcout.
La LTE-A au Japon dès 2014
Si les coréens créé la surprise en mettant en place la LTE-A dès cette année, le Japon a lui aussi commencé a déployer son réseau. L'opérateur NTT DoCoMo se donne pour objectif de proposer un tel réseau dès 2014, et non en 2016 comme cela était initialement prévu. Un moyen pour NTT DoCoMo de tenter de faire la différence avec ses concurrent que sont KDDI et Softbank. En effet NTT Docomo est le seul opérateur qui ne propose pas l'iPhone.
LTE, LTE-A, 4G et 5G
Selon les caractéristiques définies par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) la 4G telle qu'elle est développée jusqu'à maintenant _ notamment en France _n'en est pas vraiment une.
Seule la LTE Advanced (LTE-A) est en théorie véritablement de la 4G. Celle déployée en France, appelée plus généralement LTE, correspond en fait à du 3.90G.
Quant à la 5G ... elle est encore largement dans les cartons. Si Samsung l'annonce pour 2012, en Europe alors que seulement 10 pays sur 27 proposent ou sont en passe de proposer la 4G, la Commission européenne a décidé de consacrer cette année l'équivalent de 50 millions d'euros au développement de ces futurs réseaux de technologie mobile.
Seule la LTE Advanced (LTE-A) est en théorie véritablement de la 4G. Celle déployée en France, appelée plus généralement LTE, correspond en fait à du 3.90G.
Quant à la 5G ... elle est encore largement dans les cartons. Si Samsung l'annonce pour 2012, en Europe alors que seulement 10 pays sur 27 proposent ou sont en passe de proposer la 4G, la Commission européenne a décidé de consacrer cette année l'équivalent de 50 millions d'euros au développement de ces futurs réseaux de technologie mobile.
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