HUMOUR......ENCORE QUE ?
POLITIQUE
L'Iran a voté
Les premiers résultats pourraient être annoncés samedi. Les chiffres de la participation ne sont pas encore connus.
Libération
Les Iraniens faisaient la queue vendredi devant les bureaux de vote pour choisir un successeur à Mahmoud Ahmadinejad lors d’une élection présidentielle que le camp réformateur unifié aspire à remporter face à des conservateurs divisés. L’un des premiers à voter, le guide suprême Ali Khamenei, a demandé aux électeurs de se mobiliser: «la prospérité et le bonheur du pays dépendent de votre choix de la bonne personne et de votre participation à l’élection».
A l’étranger, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme en Iran Ahmed Shaheed a estimé que le climat politique ne permettait pas de qualifier le scrutin de «libre et équitable», et Washington a dénoncé «le manque de transparence» en écartant «un changement» dans ce pays. Plus de 50,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour désigner pour quatre ans un successeur à M. Ahmadinejad qui ne peut pas briguer un troisième mandat consécutif et dont la réélection en 1999 avait été contestée dans la rue. Les Iraniens élisent également leurs conseils municipaux.
Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales (03H30 GMT) et devaient fermer dix heures plus tard. Mais «en raison de l’affluence des électeurs, les opérations de vote seront prolongées de façon certaine», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Mostafa Mohammad Najar, cité par l’agence Fars.
L’élection se joue entre Hassan Rohani, un religieux de 64 ans et candidat unique des modérés et réformateurs, et trois candidats conservateurs qui se sont détachés: l’ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili. Deux autres candidats, Mohsen Rezaï et Mohammad Gharazi, n’ont pratiquement aucune chance. «Ne pensez pas qu’en ne vous déplaçant pas, vous allez régler un quelconque problème», a dit M. Rohani, après avoir voté à Téhéran. «Il s’agit de l’avenir de la nation. Choisissez celui qui pourra au moins répondre aux demandes minimales de la population». L’ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, qui soutient M. Rohani, a souhaité que l’élection apporte une plus grande «cohésion» nationale. Dans le camp opposé, M. Ghalibaf a appelé tous les candidats de «respecter le vote des électeurs». Et M. Velayati a «demandé à tous les Iraniens de voter car leur vote est un nouvel appui à la République islamique».
Pour le camp réformateur, l’enjeu est de mobiliser les abstentionnistes, ceux-là même qui avaient manifesté contre la réélection de Ahmadinejad après des accusations de fraudes. La contestation avait été réprimée et les candidats réformateurs malheureux, Moussavi et Mehdi Karoubi, sont en résidence surveillée depuis 2011. Selon des journalistes de l’AFP, l’affluence semblait relativement importante à Téhéran, même si elle apparaissait moins forte qu’en 2009. A la sortie de la mosquée de la place Tajrish, environ 200 personnes faisaient ainsi la queue, hommes et femmes séparés sous le soleil. Dans d’autres bureaux, l’affluence était moindre, selon ces reporters. Aucun chiffre de participation n’est attendu avant la fin des opérations.
«Je vote car je veux avoir une voix dans l’avenir de mon pays», a déclaré à l’AFP Mehrdad, 22 ans, à la sortie d’un bureau à Punak à Téhéran. La majorité des électeurs avait la même préoccupation: la crise économique, qui se traduit par une hausse du chômage, de l’inflation qui a atteint plus de 30%, et par une perte de la valeur du rial de près de 70%. La crise a été provoquée par les sanctions internationales décrétées contre le programme nucléaire iranien. Téhéran, malgré ses démentis, est accusé de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme civil.
Rohani, négociateur en chef nucléaire sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami, prône une politique de souplesse afin de réduire l’impact des sanctions. Dans le camp opposé, Velayati plaide pour «le compromis et l’entente» en politique étrangère alors que Saïd Jalili, représentant du guide dans ces négociations, refuse toute «concession». Ghalibaf a accusé Rohani de vouloir faire des concessions à l’Occident.
En 2003, alors que Rohani dirigeait les discussions, l’Iran avait accepté de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium relancé en 2005. Alors que le Canada a appelé les Iraniens à exprimer par tous les moyens «leur désir de liberté» face à «la dictature religieuse et militaire des ayatollahs», le groupe de radio-télévision britannique BBC a accusé le régime iranien de procéder «à des intimidations à un niveau jamais atteint» contre les familles en Iran de ses employés.
Rohani devancerait ainsi largement le maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, crédité de 17 % des suffrages. Saïd Jalili, le candidat le plus inflexible et réputé le choix du Guide suprême, Ali Khamenei, arrive pour l'heure en troisième position, avec 13 % de votes favorables, suivi de près par Mohsen Rezaie, ancien chef des Gardiens de la Révolutions (10 %). Les deux autres candidats, l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati et Mohammad Gharazi sont hors-course.
Quelque 50 millions d'Iraniens étaient appelés aux urnes pour désigner un successeur à Mahmoud Ahmadinejad. Le taux de participation devrait atteindre 70 % dans la province de Téhéran, selon un responsable, et serait supérieur dans d'autres régions. Certains bureaux de vote sont restés ouverts pendant cinq heures supplémentaires en raison de l'affluence.
APPELS AU CALME
Dans un communiqué commun, les représentants des six candidats ont fait part de "rumeurs" sur "l'organisation de fêtes de victoire", demandant "au peuple de ne pas y prêter attention et d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels".
En 2009, l'annonce de la réélection de M. Ahmadinejad dès le premier tour avait provoqué des heurts entre police et partisans des deux candidats réformateurs, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, puis plusieurs semaines de manifestations de masse dénonçant des fraudes massives. Le mouvement avait été sévèrement réprimé par le pouvoir et les deux ex-candidats sont en résidence surveillée depuis 2011.
LA CRISE ÉCONOMIQUE, PRINCIPALE PRÉOCCUPATION DES ÉLECTEURS
Malgré la chaleur, les électeurs ont formé toute la journée de longues queues devant plusieurs bureaux de vote de la capitale. Pour le camp réformateur, l'enjeu était de mobiliser les abstentionnistes, ceux qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad puis juré de ne plus participer à un scrutin qu'ils estimaient joué d'avance. Du côté des conservateurs, il s'agissait de montrer que le peuple soutenait le régime face à ses "ennemis".
La majorité des électeurs partageait une seule et même préoccupation : la crise économique, marquée par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30 % et une dépréciation du rial de près de 70 %. En cause : les sanctions internationales décrétées contre le programme nucléaire iranien, soupçonné d'avoir une visée militaire sous couvert de nucléaire civil, ce que Téhéran dément.
Hassan Rohani, qui fut également négociateur nucléaire en chef mais sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami, prône plus de souplesse dans les négociations avec les grandes puissances pour alléger ces sanctions. Saïd Jalili ou Mohammad Bagher Ghalibaf, eux, refusent toute "concession".
Le prochain président sera le deuxième personnage de l'Etat selon la Constitution iranienne, mais il n'aura que peu d'influence sur les dossiers stratégiques comme le nucléaire, qui sont sous l'autorité directe du guide suprême.
La Maison Blanche a rejeté vendredi 14 juin l'idée d'imposer dans l'immédiat une zone d'exclusion aérienne en Syrie pour aider la rébellion contre le régime du président Bachar Al-Assad, qu'elle a accusé la veille pour la première fois d'avoir eu recours à son stock d'armes chimiques. Le Pentagone avait proposé à l'administration Obama de mettre en place ce dispositif, pour notamment protéger les camps d'entraînements des combattants de l'opposition, selon des médias américains.
LUXEMBOURG — La France a eu gain de cause vendredi dans sa lutte pour protéger l'exception culturelle après l'accord intervenu entre Européens pour exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis, comme Paris le réclamait avec vigueur.
"Nous avons obtenu l'exclusion de tout ce qui concerne l'audiovisuel" dans le mandat, s'est réjouie la ministre française du Commerce, Nicole Bricq, vendredi soir lors d'une conférence de presse à l'issue de 13 heures de discussions, saluant "un bon accord" aussi bien pour la France que pour ses partenaires européens.
C'est une "victoire de la France", a renchéri, enthousiaste, la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, sur son compte Twitter.
"C'est un succès pour la diversité culturelle partout en Europe. C'est un mandat sans équivoque qui, après une journée d'intenses discussions, a été adopté ce soir", a ajouté la ministre dans un communiqué publié dans la soirée.
"Comme l'ont fermement demandé le président de la république François Hollande et le gouvernement français, les services audiovisuels seront complètement exclus des négociations commerciales avec les États Unis. L'Europe a ainsi fait le choix de respecter une position constante : celle qui garantit le principe de l'exception culturelle. Toute évolution du mandat de négociation exigera un accord unanime de l'ensemble des pays de l'Union Européenne. Aucune concession ne sera faite", a également affirmé Mme Filipetti dans le communiqué.
Réunis à Luxembourg, les ministres du Commerce des 27 devaient se mettre d'accord sur le mandat confié à la Commission européenne pour négocier le plus gigantesque accord commercial du monde entre l'UE et les Etats-Unis.
Très attachée au principe d'exception culturelle, la France avait brandi la menace d'un véto si l'audiovisuel était inclus dans le mandat de négociations.
Elle craignait en effet que les Etats-Unis, en demandant leur gel, cherchent à rendre caducs les quotas de diffusion sur les chaînes de télévision, les subventions ou les réglementations discriminatoires selon la nationalité des société ou des capitaux.
Paris redoutait également que les Etats-Unis veuillent obtenir des règles spécifiques pour les "nouveaux services audiovisuels" (vidéo à la demande, télévision de rattrapage).
Les 27 ont accédé aux demandes de la France, mais le compromis final prévoit que l'audiovisuel pourra être ajouté "plus tard" dans le mandat de négociations, a indiqué le commissaire européen en charge du Commerce, Karel De Gucht, qui militait pour n'écarter aucun domaine des discussions avec les Etats-Unis de peur qu'ils fassent de même.
La Commission se réserve donc la possibilité de réviser les termes du mandat, et donc d'inclure le secteur audiovisuel. Dans cette hypothèse, l'unanimité serait requise. Mais "il faudrait alors la même procédure: on redemanderait l'avis de la France et on dirait une nouvelle fois non", a souligné Mme Bricq.
La position française était soutenue par le Parlement européen, les ministres de la Culture d'une quinzaine de pays, et nombre d'artistes prestigieux --de Costa-Gavras à Steven Spielberg. Mais très peu de capitales avaient clairement manifesté leur soutien à Paris.
La Pologne, l'Italie, la Belgique, la Roumanie, l'Autriche partagent les préoccupations de la France, "mais tous ces pays ne sont pas prêts à afficher la même détermination", avait reconnu Mme Bricq.
De son côté, Washington avait exprimé son irritation face aux réticences européennes. Un responsable du commerce extérieur a jugé jeudi, sous couvert d'anonymat, qu'il n'était pas "bienvenu" d'exclure l'audiovisuel "avant même que les discussions aient commencé".
Le sujet est d'autant plus sensible que l'accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis doit doper les deux économies et devrait rapporter environ 119 milliards d'euros par an au Vieux continent et 95 milliards par an pour les Etats-Unis, selon des estimations.
Afin d'infléchir la position de la France, plusieurs propositions avaient été faites, sans succès: la Commission s'était dite prête à accorder aux Etats membres un droit de regard spécifique lorsque les négociations avec les Etats-Unis aborderaient le secteur audiovisuel.
La présidence irlandaise de l'UE avait elle proposé, sans exclure la culture, de fixer des lignes rouges à ne pas franchir en ce qui concerne le secteur audiovisuel: protection des subventions et des quotas, et possibilité de les adapter aux nouveaux modes de diffusion numériques.
Un échec des discussions vendredi aurait jeté une ombre sur la réunion du G8 qui se tient la semaine prochaine en Ulster. Les négociations pour établir l'accord de libre échange entre l'UE et les Etats-Unis devraient y être officiellement lancées.
Baptême de l’A350 avant le Salon du Bourget
A 10h00 précises vendredi 14 juin, l’A350 s’est élancé sur la piste et a volé durant quatre heure dans un ciel ensoleillé. Plusieurs centaines de visiteurs, de dirigeants et techniciens d’Airbus, partenaires, élus nationaux dont le ministre des transports Frédéric Cuvillier et les élus locaux, représentants de média internationaux, étaient présents pour assister à cet événement. A trois jours de l'ouverture du Salon du Bourget, le vol inaugural du dernier-né d'Airbus était très attendu.
Le PDG d’Orange mis en examen dans l’affaire Tapie
Stéphane Richard, a été placé en garde à vue le 10 juin dans le cadre de l'affaire Tapie. Le 12 juin 2013, l’ancien directeur de cabinet de la ministre des Finances, Christine Lagarde, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", dans le cadre de l’enquête sur l’arbitrage ayant mis fin au litige entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie en 2008. Sa place à la tête d'Orange est aujourd’hui menacée.
Pierre Gattaz assuré de succéder à Laurence Parisot
Les deux principaux concurrents de Pierre Gattaz, Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi, ont finalement décidé de se rallier à la candidature du patron de Radiall. Pierre Gattaz a désormais le champ libre pour succéder à Laurence Parisot à la tête du Medef, le 3 juillet 2013.
Michelin va supprimer 730 postes en France
La direction de Michelin confirme la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire. Parmi eux, 250 pourraient bénéficier d’un aménagement de fin de carrières. Chacun des 480 salariés restants se verrait proposer 2 postes correspondants à ses compétences sur un autre site de Michelin en France. Le ministre du Travail, Michel Sapin a réagi le 11 juin à l’annonce du pneumaticien, le sommant de réindustrialiser son site de Joué-lès-Tours "pour qu'il n'y ait aucun Michelin à Pôle emploi".
Le Furosémide sous haute surveillance
Après plusieurs décès suspects de patients qui prenaient du Furosémide, l'ANSM a ouvert une enquête. Le médicament est un diurétique dont certains comprimés ont pu être remplacés par des somnifères (Zopiclone également appelé Imovane) suite à un problème de conditionnement. Pas "d’anomalie majeure de fonctionnement du site", a toutefois constaté l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), lors de son inspection du laboratoire Teva à Sens, dans l'Yonne, les 10 et 11 juin
PRISM : Obama is watching you !
Les grands acteurs américains d'internet (Apple, Google, Facebook, Microsoft, Yahoo, Paltak, AOL, YouTube et Skype) ont démenti jeudi des informations selon lesquelles ils fourniraient au gouvernement un "accès direct" à leurs serveurs. Depuis le 11 septembre 2011, la sécurité a été renforcée aux Etats-Unis et la National Security Agency et le FBI ont mis au point un programme secret baptisé PRISM. A l’origine des révélations, Edward Snowden, ancien employé de la CIA, réfugié à Hong-Kong, il risque l’extradition.
La Playstation 4 sort le grand jeu
Le 10 juin 2013, Sony a levé le voile sur la dernière-née de ses consoles Playstation. La PS4 se veut une plate-forme de divertissement pour toute la famille combinant vidéo, musique, télévision et jeux. L’industriel japonais prévoit de commercialiser sa console dernière génération en décembre 2013. Elle devrait coûter 399 dollars (300 euros) soit 100 dollars et 100 euros de moins que sa grande concurrente, la Xbox One de Microsoft qui a également fait parler d’elle lors du grand salon de l’électronique de Los Angeles.
Renault à la relance
C’est une première pour un constructeur de poids lourds. Renault Trucks a décidé de renouveler l’ensemble de sa gamme en une seule fois. Deux milliards d’euros ont été investis par Renault Trucks dans sa nouvelle gamme équipée de moteurs moins polluants Euro VI. D’autre part, le constructeur automobile français soulève la possibilité d’une quatrième marque baptisée "Initiale Paris", elle serait alors dédiée aux véhicules haut de gamme. Dès 2014, la marque au losange lancera quatre véhicules "Initiale Paris" dont la Clio 4, assemblée à Flins et le nouvel Espace, fabriqué à Douai.
Case redressement pour AstraZeneca
En étant prêt à débourser jusqu’à 1,15 milliard de dollars pour racheter une société spécialisée dans le traitement des maladies respiratoires, le laboratoire pharmaceutique anglais AstraZeneca espère un retour à la croissance, après avoir annoncé en mars 2013 la suppression de 2300 postes.
L’hélicoptère x3 d’Eurocopter vole toujours plus vite
Une nouvelle performance pour le démonstrateur d'hélicoptère X3, conçu par Eurocopter, qui devient le plus rapide du monde. La firme de Marignane, filiale hélicoptériste d'EADS, a annoncé le 11 juin dans un communiqué la vitesse record de 472 km/h (255 noeuds) en palier atteinte le 7 juin dernier.
Wassinia Zirar
A ce jour, aucun des décès qui font l'objet d'une enquête ne semble imputable à une éventuelle erreur de conditionnement.
Rien ne prouve que le médicament soit responsable de la mort de l'homme de 91 ans à Marseille, il n'y a aucune preuve de la présence de somnifère à l'intérieur de la boite de Furosémide, qui était vide.
Mais les recherches continuent. Ainsi une enquête a été ouverte ce vendredi à Tarbes après un décès suspect dans les Hautes-Pyrénées.
L'affaire commence le 7 juin quand l'Agence du médicament rappelle deux lots de ce diurétique "a suite d'une erreur de conditionnement, les comprimés ayant été remplacés par ceux d'un somnifère produit par le même laboratoire". Là encore, le pharmacien qui a donné l'alerte aurait pu faire une erreur d'appréciation.
Par Emmanuel Champale, Sylvie Johnsson
A l’étranger, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme en Iran Ahmed Shaheed a estimé que le climat politique ne permettait pas de qualifier le scrutin de «libre et équitable», et Washington a dénoncé «le manque de transparence» en écartant «un changement» dans ce pays. Plus de 50,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour désigner pour quatre ans un successeur à M. Ahmadinejad qui ne peut pas briguer un troisième mandat consécutif et dont la réélection en 1999 avait été contestée dans la rue. Les Iraniens élisent également leurs conseils municipaux.
Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales (03H30 GMT) et devaient fermer dix heures plus tard. Mais «en raison de l’affluence des électeurs, les opérations de vote seront prolongées de façon certaine», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Mostafa Mohammad Najar, cité par l’agence Fars.
L’élection se joue entre Hassan Rohani, un religieux de 64 ans et candidat unique des modérés et réformateurs, et trois candidats conservateurs qui se sont détachés: l’ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili. Deux autres candidats, Mohsen Rezaï et Mohammad Gharazi, n’ont pratiquement aucune chance. «Ne pensez pas qu’en ne vous déplaçant pas, vous allez régler un quelconque problème», a dit M. Rohani, après avoir voté à Téhéran. «Il s’agit de l’avenir de la nation. Choisissez celui qui pourra au moins répondre aux demandes minimales de la population». L’ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, qui soutient M. Rohani, a souhaité que l’élection apporte une plus grande «cohésion» nationale. Dans le camp opposé, M. Ghalibaf a appelé tous les candidats de «respecter le vote des électeurs». Et M. Velayati a «demandé à tous les Iraniens de voter car leur vote est un nouvel appui à la République islamique».
L’économie, préoccupation majeure
Les premiers résultats pourraient être annoncés samedi. Mais le Conseil des gardiens de la Constitution, chargé de superviser le scrutin, a prévenu que cette annonce serait «faite par le ministère de l’Intérieur et personne n’a le droit de se déclarer vainqueur avant». En 2009, le candidat réformateur Mir Hossein Moussavi avait annoncé sa victoire peu après le scrutin mais Ahmadinejad avait été ensuite déclaré officiellement vainqueur. Un second tour aura lieu le 21 juin si aucun des six candidats n’obtient 50,1% des voix.Pour le camp réformateur, l’enjeu est de mobiliser les abstentionnistes, ceux-là même qui avaient manifesté contre la réélection de Ahmadinejad après des accusations de fraudes. La contestation avait été réprimée et les candidats réformateurs malheureux, Moussavi et Mehdi Karoubi, sont en résidence surveillée depuis 2011. Selon des journalistes de l’AFP, l’affluence semblait relativement importante à Téhéran, même si elle apparaissait moins forte qu’en 2009. A la sortie de la mosquée de la place Tajrish, environ 200 personnes faisaient ainsi la queue, hommes et femmes séparés sous le soleil. Dans d’autres bureaux, l’affluence était moindre, selon ces reporters. Aucun chiffre de participation n’est attendu avant la fin des opérations.
«Je vote car je veux avoir une voix dans l’avenir de mon pays», a déclaré à l’AFP Mehrdad, 22 ans, à la sortie d’un bureau à Punak à Téhéran. La majorité des électeurs avait la même préoccupation: la crise économique, qui se traduit par une hausse du chômage, de l’inflation qui a atteint plus de 30%, et par une perte de la valeur du rial de près de 70%. La crise a été provoquée par les sanctions internationales décrétées contre le programme nucléaire iranien. Téhéran, malgré ses démentis, est accusé de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme civil.
Rohani, négociateur en chef nucléaire sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami, prône une politique de souplesse afin de réduire l’impact des sanctions. Dans le camp opposé, Velayati plaide pour «le compromis et l’entente» en politique étrangère alors que Saïd Jalili, représentant du guide dans ces négociations, refuse toute «concession». Ghalibaf a accusé Rohani de vouloir faire des concessions à l’Occident.
En 2003, alors que Rohani dirigeait les discussions, l’Iran avait accepté de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium relancé en 2005. Alors que le Canada a appelé les Iraniens à exprimer par tous les moyens «leur désir de liberté» face à «la dictature religieuse et militaire des ayatollahs», le groupe de radio-télévision britannique BBC a accusé le régime iranien de procéder «à des intimidations à un niveau jamais atteint» contre les familles en Iran de ses employés.
Le modéré Hassan Rohani en tête de la présidentielle en Iran
Le Monde.fr
Par Le Monde.fr avec Serge Michel
Les élections présidentielles, en Iran, ménagent souvent des surprises et celle du 14 juin ne déroge pas à la règle. Car c'est Hassan Rohani, le candidat le plus critique du régime – mais néanmoins autorisé à concourir – qui arrivait en tête du premier tour, selon des résultats partiels annoncés samedi par le ministère de l'intérieur. Le seul religieux de la compétition obtenait 52 % des voix portant sur 18 % des bureaux de vote.
En 2009, la victoire écrasante – et suspecte – de Mahmoud Ahmadinejad avait été annoncé avant minuit, alors que des forces anti-émeutes lourdement armées prenaient position dans la capitale. Cette fois, le ministère de l'intérieur a égréné les résultats partiels au fil des heures, toute la nuit de vendredi à samedi puis samedi matin. D'abord sur 800 000 votes comptés, puis 1,8 million, puis 3,2, puis 5,9 millions. A chaque fois, M. Rohani en obtenait la moitié et pouvait ainsi publier, sur son compte Twitter, à 5 heures du matin heure locale: "Les nouvelles vont tomber au goutte à goutte jusqu'à midi. De bonnes nouvelles, insh'allah".
Quelque 50 millions d'Iraniens étaient appelés aux urnes pour désigner un successeur à Mahmoud Ahmadinejad. Le taux de participation devrait atteindre 70 % dans la province de Téhéran, selon un responsable, et serait supérieur dans d'autres régions. Certains bureaux de vote sont restés ouverts pendant cinq heures supplémentaires en raison de l'affluence.
APPELS AU CALME
Dans un communiqué commun, les représentants des six candidats ont fait part de "rumeurs" sur "l'organisation de fêtes de victoire", demandant "au peuple de ne pas y prêter attention et d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels".
En 2009, l'annonce de la réélection de M. Ahmadinejad dès le premier tour avait provoqué des heurts entre police et partisans des deux candidats réformateurs, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, puis plusieurs semaines de manifestations de masse dénonçant des fraudes massives. Le mouvement avait été sévèrement réprimé par le pouvoir et les deux ex-candidats sont en résidence surveillée depuis 2011.
Malgré la chaleur, les électeurs ont formé toute la journée de longues queues devant plusieurs bureaux de vote de la capitale. Pour le camp réformateur, l'enjeu était de mobiliser les abstentionnistes, ceux qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad puis juré de ne plus participer à un scrutin qu'ils estimaient joué d'avance. Du côté des conservateurs, il s'agissait de montrer que le peuple soutenait le régime face à ses "ennemis".
La majorité des électeurs partageait une seule et même préoccupation : la crise économique, marquée par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30 % et une dépréciation du rial de près de 70 %. En cause : les sanctions internationales décrétées contre le programme nucléaire iranien, soupçonné d'avoir une visée militaire sous couvert de nucléaire civil, ce que Téhéran dément.
Hassan Rohani, qui fut également négociateur nucléaire en chef mais sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami, prône plus de souplesse dans les négociations avec les grandes puissances pour alléger ces sanctions. Saïd Jalili ou Mohammad Bagher Ghalibaf, eux, refusent toute "concession".
Le prochain président sera le deuxième personnage de l'Etat selon la Constitution iranienne, mais il n'aura que peu d'influence sur les dossiers stratégiques comme le nucléaire, qui sont sous l'autorité directe du guide suprême.
Le Monde.fr avec Serge Michel
TEHERAN — Le modéré Hassan Rohani arrivait samedi à la mi-journée largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Iran, avec 50% des voix et une large avance sur ses adversaires conservateurs, selon des résultats partiels reposant sur un tiers des bureaux de vote.
Une éventuelle victoire du candidat soutenu par les courants modéré et réformateur ne marquera toutefois pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei.
Cette élection intervient sur fond de grave crise économique due aux sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé et quatre ans après la victoire contestée dans la rue du conservateur Mahmoud Ahmadinejad.
D'après le décompte partiel (36% des bureaux de vote) annoncé à la mi-journée par le ministère de l'Intérieur, M. Rohani, 64 ans, un proche de l'ancien président Akbar Hachémi-Rafsandjani, obtenait 6,05 millions de voix,soit 50,03% des suffrages.
Il devance largement trois conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (15,2%), l'ex-commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaïe (12,5%) et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili (11,5%).
Les deux autres candidats, l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati et Mohammad Gharazi, sont encore plus loin derrière.
Aucune irrégularité n'a été constatée, a précisé le Conseil des gardiens de la Constitution, qui supervise le scrutin. Un deuxième tour est prévu le 21 juin si le candidat en tête n'obtenait pas plus de 50% des voix.
Représentant de l'ayatollah Khamenei au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale, M. Rohani a bénéficié du désistement du candidat réformateur Mohammad Reza Aref et de l'appui du chef des réformateurs Mohammad Khatami.
Il prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, pour alléger les sanctions, des négociations qu'il avait dirigées entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami (1997-2005). Durant la campagne, il a évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de l'Iran.
Saïd Jalili, membre de l'aile dure du régime, ou Mohammad Bagher Ghalibaf refusent, eux, toute "concession".
Le ministère n'a donné aucun chiffre de participation au scrutin, mais il devrait dépasser les 70% en raison de la forte mobilisation des Iraniens dont plus de 50,5 millions étaient appelés aux urnes, selon des responsables. En 2009, ce taux était de 85%.
Toute la journée de vendredi, les électeurs avaient longuement patienté dans les files formées devant les bureaux de vote et les opérations ont été prolongées de plusieurs heures en raison de l'affluence.
"L'épopée"
"Le peuple a créé l'épopée", lance Jam-e Jam en saluant un vote massif, alors que le journal réformateur Arman salue ce peuple qui a "fait son travail".
M. Rohani a remercié ses partisans pour "cette participation et l'unité (des réformateurs et modérés qui) aidera l'Iran à prendre une nouvelle voie".
Les six candidats avaient demandé à leurs partisans d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels.
En 2009, l'annonce de la réélection de M. Ahmadinejad dès le 1er tour avait provoqué des heurts entre police et partisans des candidats réformateurs malheureux, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, et des semaines de manifestations de masse dénonçant des fraudes massives.
La contestation avait été sévèrement réprimée et les deux ex-candidats sont en résidence surveillée depuis 2011.
Pour le camp réformateur, l'enjeu du scrutin de vendredi était de mobiliser ceux qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad puis juré de ne plus participer à un scrutin qu'ils estimaient joué d'avance. Pour les conservateurs, il s'agissait de montrer que le peuple soutenait le régime face à ses "ennemis".
Mais la majorité des électeurs partageait la même préoccupation: la crise économique qui se traduit par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%.
La crise a été provoquée par les sanctions internationales décrétées contre l'Iran qui, malgré ses démentis, est soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique.
Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat et ses capacités d'action sont limitées sur les dossiers stratégiques, tel le nucléaire.
De plus, M. Rohani, s'il est élu, devra également composer avec les frères Ali et Sadegh Larijani, deux conservateurs à la tête respectivement du Parlement et de l'Autorité judiciaire.
Israël, l'autre ennemi juré de l'Iran, et les Etats-Unis ont d'ailleurs souligné que l'élection n'apporterait pas de changement dans la politique iranienne
Iran: le modéré Hassan Rohani largement en tête de la présidentielle
TEHERAN — Le modéré Hassan Rohani arrivait samedi à la mi-journée largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Iran, avec 50% des voix et une large avance sur ses adversaires conservateurs, selon des résultats partiels reposant sur un tiers des bureaux de vote.
Une éventuelle victoire du candidat soutenu par les courants modéré et réformateur ne marquera toutefois pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei.
Cette élection intervient sur fond de grave crise économique due aux sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé et quatre ans après la victoire contestée dans la rue du conservateur Mahmoud Ahmadinejad.
D'après le décompte partiel (36% des bureaux de vote) annoncé à la mi-journée par le ministère de l'Intérieur, M. Rohani, 64 ans, un proche de l'ancien président Akbar Hachémi-Rafsandjani, obtenait 6,05 millions de voix,soit 50,03% des suffrages.
Il devance largement trois conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (15,2%), l'ex-commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaïe (12,5%) et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili (11,5%).
Les deux autres candidats, l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati et Mohammad Gharazi, sont encore plus loin derrière.
Aucune irrégularité n'a été constatée, a précisé le Conseil des gardiens de la Constitution, qui supervise le scrutin. Un deuxième tour est prévu le 21 juin si le candidat en tête n'obtenait pas plus de 50% des voix.
Représentant de l'ayatollah Khamenei au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale, M. Rohani a bénéficié du désistement du candidat réformateur Mohammad Reza Aref et de l'appui du chef des réformateurs Mohammad Khatami.
Il prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, pour alléger les sanctions, des négociations qu'il avait dirigées entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami (1997-2005). Durant la campagne, il a évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de l'Iran.
Saïd Jalili, membre de l'aile dure du régime, ou Mohammad Bagher Ghalibaf refusent, eux, toute "concession".
Le ministère n'a donné aucun chiffre de participation au scrutin, mais il devrait dépasser les 70% en raison de la forte mobilisation des Iraniens dont plus de 50,5 millions étaient appelés aux urnes, selon des responsables. En 2009, ce taux était de 85%.
Toute la journée de vendredi, les électeurs avaient longuement patienté dans les files formées devant les bureaux de vote et les opérations ont été prolongées de plusieurs heures en raison de l'affluence.
"L'épopée"
"Le peuple a créé l'épopée", lance Jam-e Jam en saluant un vote massif, alors que le journal réformateur Arman salue ce peuple qui a "fait son travail".
M. Rohani a remercié ses partisans pour "cette participation et l'unité (des réformateurs et modérés qui) aidera l'Iran à prendre une nouvelle voie".
Les six candidats avaient demandé à leurs partisans d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels.
En 2009, l'annonce de la réélection de M. Ahmadinejad dès le 1er tour avait provoqué des heurts entre police et partisans des candidats réformateurs malheureux, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, et des semaines de manifestations de masse dénonçant des fraudes massives.
La contestation avait été sévèrement réprimée et les deux ex-candidats sont en résidence surveillée depuis 2011.
Pour le camp réformateur, l'enjeu du scrutin de vendredi était de mobiliser ceux qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad puis juré de ne plus participer à un scrutin qu'ils estimaient joué d'avance. Pour les conservateurs, il s'agissait de montrer que le peuple soutenait le régime face à ses "ennemis".
Mais la majorité des électeurs partageait la même préoccupation: la crise économique qui se traduit par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%.
La crise a été provoquée par les sanctions internationales décrétées contre l'Iran qui, malgré ses démentis, est soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique.
Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat et ses capacités d'action sont limitées sur les dossiers stratégiques, tel le nucléaire.
De plus, M. Rohani, s'il est élu, devra également composer avec les frères Ali et Sadegh Larijani, deux conservateurs à la tête respectivement du Parlement et de l'Autorité judiciaire.
Israël, l'autre ennemi juré de l'Iran, et les Etats-Unis ont d'ailleurs souligné que l'élection n'apporterait pas de changement dans la politique iranienne
Iran: Hassan Rohani, le changement avec modération
Le modéré Hassan Rohani fait le signe de la victoire, après avoir voté à Téhéran, le 14 juin 2013 (Photo Atta Kenare. AFP)
portrait Le nouveau chef de l'Etat iranien, élu dès le premier tour de la présidentielle, est un conservateur modéré qui aua du mal à satisfaire les plus réformistes de ses soutiens.
Libération
Dans le camp des réformateurs et des conservateurs modérés, on désespérait ces derniers jours de le voir gagner. Ce sont plutôt ses adversaires principalistes (fondamentalistes) qui s’inquiétaient de sa possible victoire, si bien que, pendant la courte campagne électorale, ce fut essentiellement sur lui que se sont concentrées leurs attaques. Hassan Rohani, 64 ans et élu samedi président de l'Iran dès le premier tour, n’est pourtant pas, loin s’en faut, hostile au système. Sans cela, il n’aurait jamais été le secrétaire général du tout puissant Conseil suprême de sécurité national pendant 16 ans, ni dirigé les négociations avec l’Occident sur le nucléaire.
Rohani, un hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite), est bel et bien un homme du pouvoir, un religieux qui a mis ses pas dans ceux de Khomeiny avant la révolution islamique, puis, après le triomphe de celle-ci, s’est installé au cœur du système, qu’il a depuis toujours loyalement servi. Ce n’est pas à proprement parler un réformiste, plutôt un conservateur modéré. Le paradoxe, c’est qu’il a été le candidat d’une large partie de la jeunesse iranienne, en tout cas celle des villes, qui s’est mobilisée pour lui mais une jeunesse beaucoup plus radicale et impatiente de changements qu’il aura du mal à leur apporter.
Des partisans de Rohani célèbrent la victoire dans les rues de Téhéran samedi soir (photo Behrouz Mehri. Reuters)
C’est donc surtout par crainte des autres candidats, en particulier Saïd Jalili, le candidat des durs parmi les durs, que les électeurs se sont rendus aux urnes. Et puis, le soutien ferme de Mohammad Khatami, l’ancien président réformateur, et d’Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, qui incarna le changement au seuil des années 90 après les années de plomb qui succédèrent à l’avènement de la république islamique, en 1979, ont pesé lourd dans sa victoire.
En choisissant Hassan Rohani, les électeurs ont d’abord pour voté pour Khatami et Rafsandjani. Ce dernier avait d’ailleurs voulu se présenter mais sa candidature avait été invalidée par le Conseil des gardiens de la Constitution (sorte de Conseil constitutionnel). Une disqualification qui l’a fait apparaître à moitié hors du système alors qu’il en est un des piliers et n’a pu que renforcer encore sa popularité, ce dont a bénéficié Rohani, dont il est très proche. Autre soutien, celui de Mohammad Reza Aref, le candidat réformiste, qui, après une certaine hésitation et sous la pression des états-majors, s’est prononcé sans ambages pour lui.
Un vote massif pour le candidat modéré mais sans grande illusion, donc. C’est vrai que Rohani, même s’il est très proche de Rafsandjani, doit beaucoup au Guide suprême. Pour lui, il a dirigé l’équipe des négociateurs sur le nucléaire, obtenant, en 2003, une suspension de l’enrichissement, ce qui avait été considéré comme une «trahison» par les principalistes. Même s’il n’a pas eu le soutien des puissants pasdaran (les gardiens de la révolution) ni du bassidj, la milice islamique, il n’est pas loin pour autant des forces de sécurité. Au lendemain de fin du régime du Chah, c’est lui qui avait organisé les purges au sein de l’armée, lui encore qui l’a représentée au sein du régime. La présidence de la république islamique étant regardée comme un contre-pouvoir à celui de droit divin du Guide de la révolution, incarnera-t-il les espoirs de changement? Pendant la campagne, il n’a pas vraiment fait preuve de courage. Il n’a jamais demandé la libération de Moussavi et Karoubi, les deux héros foudroyés des élections de 2009
Rohani, un hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite), est bel et bien un homme du pouvoir, un religieux qui a mis ses pas dans ceux de Khomeiny avant la révolution islamique, puis, après le triomphe de celle-ci, s’est installé au cœur du système, qu’il a depuis toujours loyalement servi. Ce n’est pas à proprement parler un réformiste, plutôt un conservateur modéré. Le paradoxe, c’est qu’il a été le candidat d’une large partie de la jeunesse iranienne, en tout cas celle des villes, qui s’est mobilisée pour lui mais une jeunesse beaucoup plus radicale et impatiente de changements qu’il aura du mal à leur apporter.
Des partisans de Rohani célèbrent la victoire dans les rues de Téhéran samedi soir (photo Behrouz Mehri. Reuters)
Un vote de rejet des plus conservateurs
Après deux mandats de Mahmoud Ahmadinejad, le second obtenu grâce à une fraude électorale massive, une économie aux abois, victime de la mauvaise gouvernance du gouvernement plus encore que des sanctions internationales, les Iraniens, hormis ceux qui votent fidèlement pour les candidats les plus proches du Guide, avaient le choix entre bouder les urnes et voter pour un candidat plus modéré, au sourire rassurant, qui, de sucroît, a promis pendant sa campagne qu’il n’y aurait plus de prisonniers politiques.C’est donc surtout par crainte des autres candidats, en particulier Saïd Jalili, le candidat des durs parmi les durs, que les électeurs se sont rendus aux urnes. Et puis, le soutien ferme de Mohammad Khatami, l’ancien président réformateur, et d’Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, qui incarna le changement au seuil des années 90 après les années de plomb qui succédèrent à l’avènement de la république islamique, en 1979, ont pesé lourd dans sa victoire.
En choisissant Hassan Rohani, les électeurs ont d’abord pour voté pour Khatami et Rafsandjani. Ce dernier avait d’ailleurs voulu se présenter mais sa candidature avait été invalidée par le Conseil des gardiens de la Constitution (sorte de Conseil constitutionnel). Une disqualification qui l’a fait apparaître à moitié hors du système alors qu’il en est un des piliers et n’a pu que renforcer encore sa popularité, ce dont a bénéficié Rohani, dont il est très proche. Autre soutien, celui de Mohammad Reza Aref, le candidat réformiste, qui, après une certaine hésitation et sous la pression des états-majors, s’est prononcé sans ambages pour lui.
«On a voté pour la liberté»
Comme le résume Saïd, sur Facebook, en persan, en s’adressant à Hassan Rohani, « nous avons voté pour vous, mais pas que pour votre programme. On a voté pour Mohammad Reza Aref, Rafsandjani, Khatami, Mir Hussein Moussavi et Mehdi Karoubi (les deux candidats malheureux de l’élection présidentielle de 2009, en résidence surveillée depuis 2001). On a voté pour la liberté ». Si lors de l’élection précédente, Moussavi, le candidat réformateur avait choisi le vert comme couleur de campagne, Rouhani avait, lui, choisi le mauve. D’où cet autre commentaire, très ironique, de Ali Kolahi : «votre couleur mauve, c’est le corps de millions d’Iraniens qui était vert mais qui ont tellement été battus qu’il est devenu mauve. J’espère que vous serez reconnaissant de notre vote et j’espère que vous en ferez un capital pour l’Iran et les Iraniens».Un vote massif pour le candidat modéré mais sans grande illusion, donc. C’est vrai que Rohani, même s’il est très proche de Rafsandjani, doit beaucoup au Guide suprême. Pour lui, il a dirigé l’équipe des négociateurs sur le nucléaire, obtenant, en 2003, une suspension de l’enrichissement, ce qui avait été considéré comme une «trahison» par les principalistes. Même s’il n’a pas eu le soutien des puissants pasdaran (les gardiens de la révolution) ni du bassidj, la milice islamique, il n’est pas loin pour autant des forces de sécurité. Au lendemain de fin du régime du Chah, c’est lui qui avait organisé les purges au sein de l’armée, lui encore qui l’a représentée au sein du régime. La présidence de la république islamique étant regardée comme un contre-pouvoir à celui de droit divin du Guide de la révolution, incarnera-t-il les espoirs de changement? Pendant la campagne, il n’a pas vraiment fait preuve de courage. Il n’a jamais demandé la libération de Moussavi et Karoubi, les deux héros foudroyés des élections de 2009
Washington rejette l'idée d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La Maison Blanche a rejeté vendredi 14 juin l'idée d'imposer dans l'immédiat une zone d'exclusion aérienne en Syrie pour aider la rébellion contre le régime du président Bachar Al-Assad, qu'elle a accusé la veille pour la première fois d'avoir eu recours à son stock d'armes chimiques. Le Pentagone avait proposé à l'administration Obama de mettre en place ce dispositif, pour notamment protéger les camps d'entraînements des combattants de l'opposition, selon des médias américains.
L'imposition d'une telle zone avait été l'une des mesures décidées lors de l'engagement des Etats-Unis et de leurs alliés dans les opérations militaires contre le régime de Mouammar Kadhafi en Libye en 2011. Mais "c'est extraordinairement plus difficile, dangereux et coûteux en Syrie", a déclaré le conseiller adjoint de sécurité nationale de Barack Obama, Ben Rhodes, lors d'un point de presse vendredi midi à la Maison Blanche. "En Libye, il existait une situation dans laquelle l'opposition contrôlait d'énormes morceaux du pays, et l'on pouvait les protéger depuis l'espace aérien", a-t-il expliqué, en soulignant que la Libye ne possédait "pas les mêmes systèmes de défense aérienne que ceux qui existent en Syrie".
DES FORCES "IMBRIQUÉES"
En outre, "les forces du régime et celles de l'opposition sont imbriquées, et dans certains cas elles se battent par pâtés de maison dans les villes, ce n'est pas un problème que l'on peut résoudre depuis les airs", a-t-il noté alors qu'avant lui, l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice avait affirmé qu'une telle zone présenterait des "inconvénients et des limites". La porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, a néanmoins souligné vendredi que si aucune décision n'avait été prise à ce sujet, cette stratégie "figure dans les options" à disposition du président.
"Il faut comprendre que la zone d'exclusion aérienne n'est pas la solution miracle", a renchéri M. Rhodes, en défendant l'idée "d'essayer de renforcer l'opposition modérée", alors que Washington a annoncé la veille sa décision d'offrir un "soutien militaire" aux rebelles. Cette notion recouvre notamment la livraison d'armes légères aux rebelles, selon des médias américains. Mais la présidence américaine s'est refusée à le confirmer.
MORTIERS ET RPG
L'aide promise par Washington aux rebelles syriens devrait se résumer à l'envoi d'armes automatiques, de mortiers et de lance-roquettes mais ne comportera sans doute pas de missiles sol-air, indiquent plusieurs sources vendredi. Deux d'entre elles, au sein des services de sécurité européens, affirment que les Etats-Unis accroîtront le calibre des armes et des munitions mises à la disposition des insurgés par les puissances régionales comme l'Arabie saoudite ou le Qatar.
La fourniture de RPG devrait permettre aux combattants anti-Assad d'offrir une plus grande résistance aux blindés et aux chars de l'armée syrienne. En revanche, il n'est pas prévu d'équiper les rebelles de missiles de défense aérienne comme le réclame le chef de l'Armée syrienne libre (ASL), Salim Idriss.
Ce dernier a déclaré avoir un besoin urgent d'armes lourdes dans la ville d'Alep où le gouvernement syrien prépare une offensive de grande envergure. "Le régime, soutenu par le Hezbollah, tente de reprendre la ville et les faubourgs et nous manquons de tout. Nous espérons que nos amis ne nous laisseront pas tomber", a demandé le général après une rencontre avec des représentants européens et américains en Turquie. "Si nous pouvons nous entraîner et si nous avons assez d'armes et de munitions, je pense que ce n'est qu'une question de temps, six mois, peut-être moins, peut-être plus, pour faire chuter le régime", a-t-il ajouté.
La livraison des premières armes devrait se faire dans un délai de deux à trois semaines. Un responsable américain au fait des projets de la Maison blanche a estimé que l'aide qui sera apportée ne devrait pas radicalement modifier le cours du conflit.
DISCUSSIONS AVANT LE G8
Parallèlement, M. Obama avait prévu de s'entretenir vendredi par vidéoconférence avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien, pour évoquer notamment la Syrie avant le sommet du G8 lundi et mardi. Il doit rencontrer dès lundi son homologue russe Vladimir Poutine en tête-à-tête, en marge de la réunion internationale.
Moscou est l'un des principaux soutiens d'Assad et a bloqué toutes les résolutions contraignantes à l'ONU visant le régime syrien. "Nous continuons à discuter avec les Russes pour savoir s'il est possible de rassembler des éléments du régime et de l'opposition pour parvenir à une solution politique" au conflit qui a fait plus de 90 000 morts, a noté M. Rhodes. "Nous n'avons aucune illusion" sur la difficulté de la tâche, a-t-il toutefois concédé.
Les manifestants estiment que le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002, "a perdu sa légitimité aux yeux de la presse nationale et internationale (...) par ses efforts pour diviser et provoquer la résistance". Le premier ministre, principale cible des manifestants qui l'accusent d'autoritarisme et de vouloir "islamiser" la Turquie laïque, avait promis de ne pas toucher au parc tant que la justice suivait son cours, un geste d'apaisement qui n'a donc pas suffi.
MEETINGS DE L'AKP
Toute la nuit et encore samedi matin, plusieurs centaines de protestataires ont discuté, divisés en groupes de discussion, les concessions du régime. "Nous ne partirons pas. Pourquoi le ferions-nous au point où nous en sommes ?", demandait Mustafa, 43 ans. "Nous avons beaucoup souffert, il n'y a pas de retour en arrière possible", a-t-il ajouté, en évoquant les manifestants blessés par la police.
"Nous restons dans le camp parce que nos demandes n'ont pas été satisfaites par le gouvernement", explique Ata, futur docteur en mathématiques. Le Parti pour la justice et le développement (AKP) de M. Erdogan organise samedi à Ankara et dimanche à Istanbul deux meetings électoraux avec en ligne de mire les élections municipales de 2014. Mais pour les manifestants, le but du premier ministre est tout autre.
"Il veut montrer son pouvoir pour nous intimider, nous menacer. Mais c'est précisément pourquoi nous sommes là, c'est tout le problème", ajoute Ata, en référence aux penchants autocratiques, selon les manifestants, du dirigeant turc au pouvoir depuis onze ans.
DEUX TURQUIES
"Rien ne sera plus jamais comme avant en Turquie", après ces deux semaines de prise de parole, de liberté, dit Ata. Nuits blanches dans le parc Gezi, affrontements violents réprimés à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau, arrestations de centaines de manifestants rapidement relâchés, près de 7 500 blessés à travers le pays, 4 morts : la Turquie a connu sa plus grave crise politique de l'ère Erdogan. La crise a mis en lumière la cohabitation de deux modèles : une Turquie conservatrice et majoritaire, des pauvres, des classes moyennes nouvelles et des campagnes, et une Turquie laïque, urbaine, occidentalisée, qui accuse l'AKP de vouloir islamiser la société.
Le chef du gouvernement avait fait des concessions en trompe-l'œil dans la nuit de jeudi à vendredi en promettant à une délégation de représentants de la société civile, dont deux porte-parole de la contestation, de ne pas toucher au parc tant que la justice n'aurait pas statué. Mais le processus juridique pourrait prendre des mois alors que le gouvernement a fait appel de la décision rendue le 31 mai par un tribunal administratif de suspendre l'aménagement du parc.
M. Erdogan a par ailleurs répété qu'il organiserait un référendum municipal sur l'avenir du parc. Délaissant le ton menaçant de l'ultimatum qu'il leur avait adressé auparavant, le premier ministre a prié le dernier carré de manifestants qui occupent le parc de vider les lieux d'ici à vendredi soir. Il n'a pas été entendu.
Parallèlement, les policiers anti-émeutes ont dispersé dans la nuit de vendredi à samedi à coups de gaz lacrymogènes les manifestants rassemblés à Ankara. Plus de trente protestataires ont été arrêtés, selon la chaîne de télévision turque NTV.
Turquie : les irréductibles de Taksim poursuivent leur mouvement
Le Monde.frLes derniers irréductibles qui occupent le parc Gezi d'Istanbul, d'où est parti un mouvement sans précédent de contestation populaire du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, ont annoncé, samedi 15 juin, leur refus de partir malgré les concessions du pouvoir.
"Aujourd'hui nous sommes bien plus forts, organisés et optimistes qu'il y a 18 jours", lorsqu'un petit groupe de militants écologistes avait commencé à camper dans le parc pour s'opposer au projet d'aménagement des autorités, souligne le collectif Solidarité Taksim, qui chapeaute les manifestants, après une nuit de débats entre les occupants.Les manifestants estiment que le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002, "a perdu sa légitimité aux yeux de la presse nationale et internationale (...) par ses efforts pour diviser et provoquer la résistance". Le premier ministre, principale cible des manifestants qui l'accusent d'autoritarisme et de vouloir "islamiser" la Turquie laïque, avait promis de ne pas toucher au parc tant que la justice suivait son cours, un geste d'apaisement qui n'a donc pas suffi.
MEETINGS DE L'AKP
Toute la nuit et encore samedi matin, plusieurs centaines de protestataires ont discuté, divisés en groupes de discussion, les concessions du régime. "Nous ne partirons pas. Pourquoi le ferions-nous au point où nous en sommes ?", demandait Mustafa, 43 ans. "Nous avons beaucoup souffert, il n'y a pas de retour en arrière possible", a-t-il ajouté, en évoquant les manifestants blessés par la police.
"Nous restons dans le camp parce que nos demandes n'ont pas été satisfaites par le gouvernement", explique Ata, futur docteur en mathématiques. Le Parti pour la justice et le développement (AKP) de M. Erdogan organise samedi à Ankara et dimanche à Istanbul deux meetings électoraux avec en ligne de mire les élections municipales de 2014. Mais pour les manifestants, le but du premier ministre est tout autre.
"Il veut montrer son pouvoir pour nous intimider, nous menacer. Mais c'est précisément pourquoi nous sommes là, c'est tout le problème", ajoute Ata, en référence aux penchants autocratiques, selon les manifestants, du dirigeant turc au pouvoir depuis onze ans.
DEUX TURQUIES
"Rien ne sera plus jamais comme avant en Turquie", après ces deux semaines de prise de parole, de liberté, dit Ata. Nuits blanches dans le parc Gezi, affrontements violents réprimés à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau, arrestations de centaines de manifestants rapidement relâchés, près de 7 500 blessés à travers le pays, 4 morts : la Turquie a connu sa plus grave crise politique de l'ère Erdogan. La crise a mis en lumière la cohabitation de deux modèles : une Turquie conservatrice et majoritaire, des pauvres, des classes moyennes nouvelles et des campagnes, et une Turquie laïque, urbaine, occidentalisée, qui accuse l'AKP de vouloir islamiser la société.
Le chef du gouvernement avait fait des concessions en trompe-l'œil dans la nuit de jeudi à vendredi en promettant à une délégation de représentants de la société civile, dont deux porte-parole de la contestation, de ne pas toucher au parc tant que la justice n'aurait pas statué. Mais le processus juridique pourrait prendre des mois alors que le gouvernement a fait appel de la décision rendue le 31 mai par un tribunal administratif de suspendre l'aménagement du parc.
M. Erdogan a par ailleurs répété qu'il organiserait un référendum municipal sur l'avenir du parc. Délaissant le ton menaçant de l'ultimatum qu'il leur avait adressé auparavant, le premier ministre a prié le dernier carré de manifestants qui occupent le parc de vider les lieux d'ici à vendredi soir. Il n'a pas été entendu.
Parallèlement, les policiers anti-émeutes ont dispersé dans la nuit de vendredi à samedi à coups de gaz lacrymogènes les manifestants rassemblés à Ankara. Plus de trente protestataires ont été arrêtés, selon la chaîne de télévision turque NTV.
ECONOMIE
Commerce UE/Etats-Unis: la France gagne sur l'exception culturelle
LUXEMBOURG — La France a eu gain de cause vendredi dans sa lutte pour protéger l'exception culturelle après l'accord intervenu entre Européens pour exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis, comme Paris le réclamait avec vigueur.
"Nous avons obtenu l'exclusion de tout ce qui concerne l'audiovisuel" dans le mandat, s'est réjouie la ministre française du Commerce, Nicole Bricq, vendredi soir lors d'une conférence de presse à l'issue de 13 heures de discussions, saluant "un bon accord" aussi bien pour la France que pour ses partenaires européens.
C'est une "victoire de la France", a renchéri, enthousiaste, la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, sur son compte Twitter.
"C'est un succès pour la diversité culturelle partout en Europe. C'est un mandat sans équivoque qui, après une journée d'intenses discussions, a été adopté ce soir", a ajouté la ministre dans un communiqué publié dans la soirée.
"Comme l'ont fermement demandé le président de la république François Hollande et le gouvernement français, les services audiovisuels seront complètement exclus des négociations commerciales avec les États Unis. L'Europe a ainsi fait le choix de respecter une position constante : celle qui garantit le principe de l'exception culturelle. Toute évolution du mandat de négociation exigera un accord unanime de l'ensemble des pays de l'Union Européenne. Aucune concession ne sera faite", a également affirmé Mme Filipetti dans le communiqué.
Réunis à Luxembourg, les ministres du Commerce des 27 devaient se mettre d'accord sur le mandat confié à la Commission européenne pour négocier le plus gigantesque accord commercial du monde entre l'UE et les Etats-Unis.
Très attachée au principe d'exception culturelle, la France avait brandi la menace d'un véto si l'audiovisuel était inclus dans le mandat de négociations.
Elle craignait en effet que les Etats-Unis, en demandant leur gel, cherchent à rendre caducs les quotas de diffusion sur les chaînes de télévision, les subventions ou les réglementations discriminatoires selon la nationalité des société ou des capitaux.
Paris redoutait également que les Etats-Unis veuillent obtenir des règles spécifiques pour les "nouveaux services audiovisuels" (vidéo à la demande, télévision de rattrapage).
Les 27 ont accédé aux demandes de la France, mais le compromis final prévoit que l'audiovisuel pourra être ajouté "plus tard" dans le mandat de négociations, a indiqué le commissaire européen en charge du Commerce, Karel De Gucht, qui militait pour n'écarter aucun domaine des discussions avec les Etats-Unis de peur qu'ils fassent de même.
La Commission se réserve donc la possibilité de réviser les termes du mandat, et donc d'inclure le secteur audiovisuel. Dans cette hypothèse, l'unanimité serait requise. Mais "il faudrait alors la même procédure: on redemanderait l'avis de la France et on dirait une nouvelle fois non", a souligné Mme Bricq.
La position française était soutenue par le Parlement européen, les ministres de la Culture d'une quinzaine de pays, et nombre d'artistes prestigieux --de Costa-Gavras à Steven Spielberg. Mais très peu de capitales avaient clairement manifesté leur soutien à Paris.
La Pologne, l'Italie, la Belgique, la Roumanie, l'Autriche partagent les préoccupations de la France, "mais tous ces pays ne sont pas prêts à afficher la même détermination", avait reconnu Mme Bricq.
De son côté, Washington avait exprimé son irritation face aux réticences européennes. Un responsable du commerce extérieur a jugé jeudi, sous couvert d'anonymat, qu'il n'était pas "bienvenu" d'exclure l'audiovisuel "avant même que les discussions aient commencé".
Le sujet est d'autant plus sensible que l'accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis doit doper les deux économies et devrait rapporter environ 119 milliards d'euros par an au Vieux continent et 95 milliards par an pour les Etats-Unis, selon des estimations.
Afin d'infléchir la position de la France, plusieurs propositions avaient été faites, sans succès: la Commission s'était dite prête à accorder aux Etats membres un droit de regard spécifique lorsque les négociations avec les Etats-Unis aborderaient le secteur audiovisuel.
La présidence irlandaise de l'UE avait elle proposé, sans exclure la culture, de fixer des lignes rouges à ne pas franchir en ce qui concerne le secteur audiovisuel: protection des subventions et des quotas, et possibilité de les adapter aux nouveaux modes de diffusion numériques.
Un échec des discussions vendredi aurait jeté une ombre sur la réunion du G8 qui se tient la semaine prochaine en Ulster. Les négociations pour établir l'accord de libre échange entre l'UE et les Etats-Unis devraient y être officiellement lancées.
L'A350, Stéphane Richard mis en examen, Pierre Gattaz au Medef, Prism… les 10 actus industrielles de la semaine
Par Wassinia Zirar
Stéphane Richard, le PDG d’Orange mis en examen dans l’affaire Tapie, Michelin qui annonce plus de 700 suppressions de postes, la Maison Blanche qui espionne sur internet, la Playstation 4 qui sort le grand jeu, Pierre Gattaz seul en lice pour la présidence du Medef, l’A350, le Salon du Bourget, le Furosémide, Renault… les dix actualités industrielles qu’il ne fallait pas manquer cette semaine.
A 10h00 précises vendredi 14 juin, l’A350 s’est élancé sur la piste et a volé durant quatre heure dans un ciel ensoleillé. Plusieurs centaines de visiteurs, de dirigeants et techniciens d’Airbus, partenaires, élus nationaux dont le ministre des transports Frédéric Cuvillier et les élus locaux, représentants de média internationaux, étaient présents pour assister à cet événement. A trois jours de l'ouverture du Salon du Bourget, le vol inaugural du dernier-né d'Airbus était très attendu.
Stéphane Richard, a été placé en garde à vue le 10 juin dans le cadre de l'affaire Tapie. Le 12 juin 2013, l’ancien directeur de cabinet de la ministre des Finances, Christine Lagarde, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", dans le cadre de l’enquête sur l’arbitrage ayant mis fin au litige entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie en 2008. Sa place à la tête d'Orange est aujourd’hui menacée.
Pierre Gattaz assuré de succéder à Laurence Parisot
Les deux principaux concurrents de Pierre Gattaz, Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi, ont finalement décidé de se rallier à la candidature du patron de Radiall. Pierre Gattaz a désormais le champ libre pour succéder à Laurence Parisot à la tête du Medef, le 3 juillet 2013.
Michelin va supprimer 730 postes en France
La direction de Michelin confirme la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire. Parmi eux, 250 pourraient bénéficier d’un aménagement de fin de carrières. Chacun des 480 salariés restants se verrait proposer 2 postes correspondants à ses compétences sur un autre site de Michelin en France. Le ministre du Travail, Michel Sapin a réagi le 11 juin à l’annonce du pneumaticien, le sommant de réindustrialiser son site de Joué-lès-Tours "pour qu'il n'y ait aucun Michelin à Pôle emploi".
Le Furosémide sous haute surveillance
Après plusieurs décès suspects de patients qui prenaient du Furosémide, l'ANSM a ouvert une enquête. Le médicament est un diurétique dont certains comprimés ont pu être remplacés par des somnifères (Zopiclone également appelé Imovane) suite à un problème de conditionnement. Pas "d’anomalie majeure de fonctionnement du site", a toutefois constaté l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), lors de son inspection du laboratoire Teva à Sens, dans l'Yonne, les 10 et 11 juin
PRISM : Obama is watching you !
Les grands acteurs américains d'internet (Apple, Google, Facebook, Microsoft, Yahoo, Paltak, AOL, YouTube et Skype) ont démenti jeudi des informations selon lesquelles ils fourniraient au gouvernement un "accès direct" à leurs serveurs. Depuis le 11 septembre 2011, la sécurité a été renforcée aux Etats-Unis et la National Security Agency et le FBI ont mis au point un programme secret baptisé PRISM. A l’origine des révélations, Edward Snowden, ancien employé de la CIA, réfugié à Hong-Kong, il risque l’extradition.
La Playstation 4 sort le grand jeu
Le 10 juin 2013, Sony a levé le voile sur la dernière-née de ses consoles Playstation. La PS4 se veut une plate-forme de divertissement pour toute la famille combinant vidéo, musique, télévision et jeux. L’industriel japonais prévoit de commercialiser sa console dernière génération en décembre 2013. Elle devrait coûter 399 dollars (300 euros) soit 100 dollars et 100 euros de moins que sa grande concurrente, la Xbox One de Microsoft qui a également fait parler d’elle lors du grand salon de l’électronique de Los Angeles.
Renault à la relance
C’est une première pour un constructeur de poids lourds. Renault Trucks a décidé de renouveler l’ensemble de sa gamme en une seule fois. Deux milliards d’euros ont été investis par Renault Trucks dans sa nouvelle gamme équipée de moteurs moins polluants Euro VI. D’autre part, le constructeur automobile français soulève la possibilité d’une quatrième marque baptisée "Initiale Paris", elle serait alors dédiée aux véhicules haut de gamme. Dès 2014, la marque au losange lancera quatre véhicules "Initiale Paris" dont la Clio 4, assemblée à Flins et le nouvel Espace, fabriqué à Douai.
Case redressement pour AstraZeneca
En étant prêt à débourser jusqu’à 1,15 milliard de dollars pour racheter une société spécialisée dans le traitement des maladies respiratoires, le laboratoire pharmaceutique anglais AstraZeneca espère un retour à la croissance, après avoir annoncé en mars 2013 la suppression de 2300 postes.
L’hélicoptère x3 d’Eurocopter vole toujours plus vite
Une nouvelle performance pour le démonstrateur d'hélicoptère X3, conçu par Eurocopter, qui devient le plus rapide du monde. La firme de Marignane, filiale hélicoptériste d'EADS, a annoncé le 11 juin dans un communiqué la vitesse record de 472 km/h (255 noeuds) en palier atteinte le 7 juin dernier.
Wassinia Zirar
JUSTICE ?
Guéant visé par une enquête préliminaire
Une enquête préliminaire a été ouverte sur les primes en liquide perçues par Claude Guéant de 2002 à 2004 lorsqu'il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
L'enquête a été confiée à la Division nationale d'investigations financières et fiscales (DNIFF), a-t-on
précisé. L'actuel ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait annoncé lundi sa décision de transmettre à la justice le rapport sur les frais d'enquête au sein de la police qu'il avait commandé à deux services d'inspection.
précisé. L'actuel ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait annoncé lundi sa décision de transmettre à la justice le rapport sur les frais d'enquête au sein de la police qu'il avait commandé à deux services d'inspection.
Cette mission visait notamment à vérifier les explications de Claude Guéant au sujet de factures payées en liquide découvertes par des policiers à son domicile, parallèlement au versement sur son compte de 500 000 euros.
L'ex-ministre UMP et ancien secrétaire général de l'Elysée a avancé que les factures avaient été payées par des primes "non déclarées de toute éternité" et "avec la tolérance des services fiscaux" et que les 500 000 euros provenaient de la vente de deux tableaux.
Or, la pratique des primes était supposée avoir été abolie en 2002 par le Premier ministre socialiste Lionel Jospin. Selon les services d'inspection, le cabinet de Claude Guéant se serait fait remettre 10 000 euros par mois de 2002 à 2004, mais sur l'enveloppe destinée à couvrir les frais d'enquête des
policiers.
policiers.
Plusieurs syndicats de police ont souhaité que l'ancien ministre rembourse ces primes. Cette affaire "ne peut que nous choquer", a ainsi déclaré sur France Info Chantal Pons-Messouaki, secrétaire générale adjointe du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI).
"A la base, les frais de mission et de surveillance doivent servir aux policiers pour être réactifs dans le traitement des enquêtes", a-t-elle dit.
Des députés de gauche ont demandé jeudi ce que savait Nicolas Sarkozy sur les primes en liquide reçues par des membres de cabinets ministériels, comme Claude Guéant.
"Nul ne sait si les 240.000 euros sur 24 mois détournés de leur fonction originelle ont été retenus par M. Guéant ou remis à des tiers", a expliqué le député radical de gauche Alain Tourret.
PARIS — Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, ainsi que ses conseillers Claude Guéant et François Pérol, ont fait pression sur le Consortium de réalisation (CDR) au début de l'été 2004 pour qu'une procédure de médiation soit engagée avec Bernard Tapie, a indiqué à l'AFP Jean-Pierre Aubert, patron du CDR de fin 2001 à fin 2006.
"Début juillet 2004, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Economie, Claude Guéant m'avait fait venir dans son bureau et m'avait demandé d'accepter une solution transactionnelle. Je lui ai dit +non+", a raconté M. Aubert, ajoutant que François Pérol avait fait la même démarche, en vain.
Le CDR est la structure mise en place après la déconfiture du Crédit Lyonnais pour tenter de récupérer ce qui pouvait l'être. Il avait aussi repris les contentieux de l'ancienne banque publique, et notamment celui avec Bernard Tapie qui s'estimait grugé lors de la vente de sa société Adidas.
Le successeur de M. Aubert, Jean-François Rocchi, a été mis en examen mercredi pour "escroquerie en bande organisée" et "usage abusif de pouvoirs sociaux".
"Nicolas Sarkozy a souhaité me voir en septembre, octobre 2004. Il m'a réitéré lui-même fortement cette demande, mais je lui ai dit que ça me paraissait une très mauvaise idée", a souligné M. Aubert.
Un refus justifié, selon lui, par la crainte que lancer une médiation à une dizaine de jours seulement de l'ouverture de la procédure devant la Cour d'appel aurait placer le CDR "dans une position de faiblesse".
Début 2002, juste après son arrivée, M. Aubert avait pourtant suggéré au patron de Bercy, Francis Mer à l'époque, que compte tenu de la complexité du dossier, une transaction amiable pouvait avoir son intérêt.
Uniquement sous réserve que M. Tapie apporte l'ensemble de ses actifs, y compris son hôtel particulier à Paris. De son côté, le CDR effaçait tout ou partie de ses créances de 120 millions d'euros. Mais M. Mer a souhaité que "la justice suive son cours".
"Aucune raison pour aller devant un tribunal arbitral
Après un week-end de réflexion, M. Sarkozy donne instruction au patron du CDR d'ouvrir une médiation. "Je ne pouvais pas refuser mais j'ai posé deux conditions: que je puisse nommer un médiateur incontesté et incontestable et que le CDR n'ait jamais à faire un chèque ne serait-ce que d'un euro aux époux Tapie".
M. Sarkozy donne son accord sur cette base, et la médiation est confiée à Jean-François Burgelin, ancien procureur près de la Cour de cassation. Elle se déroule de novembre 2004 à mars/avril 2005 et aboutit à une proposition qui reprend les conditions évoquées à M. Mer début 2002. Le CDR accepte mais Bernard Tapie refuse.
Quelques mois plus tard, en septembre 2005, la cour d'appel condamne à verser 135 millions d'euros à M. Tapie, une "très forte déconvenue pour le CDR".
Le CDR souhaite se pourvoir en cassation mais le nouveau ministre de l'Economie, Thierry Breton, hésite et demande l'avis d'un comité des Sages. Il donne peu après son feu vert au Consortium.
L'entité chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais gagne en cassation à l'automne 2006 et "ne doit plus un euro" à la liquidation Tapie.
"Pourquoi alors dessaisir la justice de la République qui venait de donner raison au CDR, après dix ans de procédure, pour confier cette affaire à une justice privée" en faisant appel à un arbitrage, lance M. Aubert.
"Il n'y avait aucune raison d'aller devant un tribunal arbitral", d'autant que la Cour de cassation en assemblée plénière avait "encadré très, très étroitement la cour de renvoi. Le risque pour le CDR était très limité".
Affaire Tapie: Sarkozy a fait pression pour une médiation dès 2004, affirme l'ex-patron du CDR
PARIS — Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, ainsi que ses conseillers Claude Guéant et François Pérol, ont fait pression sur le Consortium de réalisation (CDR) au début de l'été 2004 pour qu'une procédure de médiation soit engagée avec Bernard Tapie, a indiqué à l'AFP Jean-Pierre Aubert, patron du CDR de fin 2001 à fin 2006.
"Début juillet 2004, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Economie, Claude Guéant m'avait fait venir dans son bureau et m'avait demandé d'accepter une solution transactionnelle. Je lui ai dit +non+", a raconté M. Aubert, ajoutant que François Pérol avait fait la même démarche, en vain.
Le CDR est la structure mise en place après la déconfiture du Crédit Lyonnais pour tenter de récupérer ce qui pouvait l'être. Il avait aussi repris les contentieux de l'ancienne banque publique, et notamment celui avec Bernard Tapie qui s'estimait grugé lors de la vente de sa société Adidas.
Le successeur de M. Aubert, Jean-François Rocchi, a été mis en examen mercredi pour "escroquerie en bande organisée" et "usage abusif de pouvoirs sociaux".
"Nicolas Sarkozy a souhaité me voir en septembre, octobre 2004. Il m'a réitéré lui-même fortement cette demande, mais je lui ai dit que ça me paraissait une très mauvaise idée", a souligné M. Aubert.
Un refus justifié, selon lui, par la crainte que lancer une médiation à une dizaine de jours seulement de l'ouverture de la procédure devant la Cour d'appel aurait placer le CDR "dans une position de faiblesse".
Début 2002, juste après son arrivée, M. Aubert avait pourtant suggéré au patron de Bercy, Francis Mer à l'époque, que compte tenu de la complexité du dossier, une transaction amiable pouvait avoir son intérêt.
Uniquement sous réserve que M. Tapie apporte l'ensemble de ses actifs, y compris son hôtel particulier à Paris. De son côté, le CDR effaçait tout ou partie de ses créances de 120 millions d'euros. Mais M. Mer a souhaité que "la justice suive son cours".
"Aucune raison pour aller devant un tribunal arbitral
Après un week-end de réflexion, M. Sarkozy donne instruction au patron du CDR d'ouvrir une médiation. "Je ne pouvais pas refuser mais j'ai posé deux conditions: que je puisse nommer un médiateur incontesté et incontestable et que le CDR n'ait jamais à faire un chèque ne serait-ce que d'un euro aux époux Tapie".
M. Sarkozy donne son accord sur cette base, et la médiation est confiée à Jean-François Burgelin, ancien procureur près de la Cour de cassation. Elle se déroule de novembre 2004 à mars/avril 2005 et aboutit à une proposition qui reprend les conditions évoquées à M. Mer début 2002. Le CDR accepte mais Bernard Tapie refuse.
Quelques mois plus tard, en septembre 2005, la cour d'appel condamne à verser 135 millions d'euros à M. Tapie, une "très forte déconvenue pour le CDR".
Le CDR souhaite se pourvoir en cassation mais le nouveau ministre de l'Economie, Thierry Breton, hésite et demande l'avis d'un comité des Sages. Il donne peu après son feu vert au Consortium.
L'entité chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais gagne en cassation à l'automne 2006 et "ne doit plus un euro" à la liquidation Tapie.
"Pourquoi alors dessaisir la justice de la République qui venait de donner raison au CDR, après dix ans de procédure, pour confier cette affaire à une justice privée" en faisant appel à un arbitrage, lance M. Aubert.
"Il n'y avait aucune raison d'aller devant un tribunal arbitral", d'autant que la Cour de cassation en assemblée plénière avait "encadré très, très étroitement la cour de renvoi. Le risque pour le CDR était très limité".
5000 évadés fiscaux veulent régulariser leur situation
Le ministre de l'Economie et des Finances, à Paris Bercy (Photo Fred Dufour. AFP)
Plusieurs milliers de Français disposant d'argent planqué à l'étranger se sont rapprochés de Bercy ces derniers mois pour tenter de négocier, selon le Parisien.
Libération
Près de 5.000 évadés fiscaux français se sont rapprochés de Bercy au cours de ces derniers mois dans le but de régulariser leur situation, affirme samedi Le Parisien.
«La Direction nationale de vérification des situations fiscales (DNVSF), chargée des particuliers à très hauts revenus et patrimoine (professions libérales, célébrités du sport et du show-business), a vu affluer, ces derniers mois, des demandes volontaires de régularisation», indique le quotidien.
Selon ses informations, «près de 5.000 contribuables français se sont rapprochés de Bercy pour connaître les modalités d’un rapatriement de leurs avoirs et les pénalités encourues».
Le Parisien indique que ces évadés «repentis» proviennent surtout de Suisse, «mais également d’autres paradis fiscaux».
Le ministère du Budget, contacté par l’AFP, n’était pas immédiatement disponible.
En mai, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, avait indiqué que le gouvernement réfléchissait à un mécanisme de régularisation de la situation des contribuables coupables d’évasion fiscale, en insistant sur la nécessité que se fasse «dans la transparence».
M. Cazeneuve, successeur de Jérôme Cahuzac, qui a démissionné du gouvernement le 19 mars avant de reconnaître avoir possédé un compte en banque en Suisse puis à Singapour, avait écarté dans un premier temps toute régularisation de ceux qui ont fraudé le fisc en ouvrant un compte à l’étranger ou toute amnistie fiscale.
François Hollande a récemment prévenu que la France refuserait «l’amnistie» pour les faits d’évasion ou de fraude fiscale.
«Le droit commun, c’est le droit fiscal avec les pénalités qui correspondent. Ce n’est pas nécessairement une punition supplémentaire, il s’agit de se mettre en conformité», avait expliqué le chef de l’Etat fin mai à Bruxelles.
«La Direction nationale de vérification des situations fiscales (DNVSF), chargée des particuliers à très hauts revenus et patrimoine (professions libérales, célébrités du sport et du show-business), a vu affluer, ces derniers mois, des demandes volontaires de régularisation», indique le quotidien.
Selon ses informations, «près de 5.000 contribuables français se sont rapprochés de Bercy pour connaître les modalités d’un rapatriement de leurs avoirs et les pénalités encourues».
Le Parisien indique que ces évadés «repentis» proviennent surtout de Suisse, «mais également d’autres paradis fiscaux».
Le ministère du Budget, contacté par l’AFP, n’était pas immédiatement disponible.
En mai, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, avait indiqué que le gouvernement réfléchissait à un mécanisme de régularisation de la situation des contribuables coupables d’évasion fiscale, en insistant sur la nécessité que se fasse «dans la transparence».
M. Cazeneuve, successeur de Jérôme Cahuzac, qui a démissionné du gouvernement le 19 mars avant de reconnaître avoir possédé un compte en banque en Suisse puis à Singapour, avait écarté dans un premier temps toute régularisation de ceux qui ont fraudé le fisc en ouvrant un compte à l’étranger ou toute amnistie fiscale.
François Hollande a récemment prévenu que la France refuserait «l’amnistie» pour les faits d’évasion ou de fraude fiscale.
«Le droit commun, c’est le droit fiscal avec les pénalités qui correspondent. Ce n’est pas nécessairement une punition supplémentaire, il s’agit de se mettre en conformité», avait expliqué le chef de l’Etat fin mai à Bruxelles.
SOCIETE
NRA – La décision du chef du Hezbollah d’arrêter les tirs en l’air… saluée par des tirs en l’air
"Pour les fêtes religieuses, on tire en l'air, pour les événements politiques, on tire en l'air, aux funérailles des martyrs, on tire en l'air. Quand quelqu'un réussit à un examen, on tire en l'air". Dans un discours télévisé de plus d'une heure, vendredi 14 juin, le dirigeant chiite Hassan Nasrallah a sommé ses fidèles de mettre un terme à ces pratiques. La raison invoquée ? Après consultation de plusieurs autorités religieuses chiites en Iran et en Irak, il est apparu que cette pratique est interdite par l'islam. Sa décision a toutefois été saluée... par des tirs dans le centre de Beyrouth.
En 2011, après la révolte en Libye, Slate et la BBC avaient fourni une explication à cette coutume,"culturellement répandue aux États-Unis, en Asie mais aussi dans le Maghreb" pour célébrer "des fêtes comme le jour de l’an ou des journées religieuses comme Noël ou l’Aïd". Bon nombre de cérémonies civiles sont également ponctuées de coups de feu. En Turquie, en Crète ou bien encore en Corse ou en Sardaigne, cet acte participe des enterrements ou des mariages.
Ces démonstrations se justifient également par le bruit engendré par ces tirs afin "d'intimider l'ennemi", ou qui "revêt parfois une dimension ritualisée et religieuse". Enfin, "la pratique des coups de feu en l’air se manifeste de manière plus récurrente dans les anciennes sociétés claniques", pour affirmer sa virilité, "le rapport social à l’arme étant très fort", ou dans les pays où "l’arme reste intimement associée à la notion de liberté". Aux États-Unis, en l’absence de pétards, les Américains ont longtemps tiré en l’air pour commémorer le jour de l’indépendance.
Le tir en l'air n'est évidemment pas sans risque. En 2012, un jeune koweïtien avait été accidentellement tué le soir même de ses noces par son ami qui voulait tirer en l'air en signe de joie. En 2006, l'émission américaine MythBusters de la chaîne Discovery Channel avait couvert ce sujet dans l'épisode "Bullets fired up", pour tenter de déterminer dans quelle mesure les tirs de célébration retombaient sur la terre. Pour le commandant Chopin, chef de la division balistique au laboratoire de Paris, cité par Slate, "tout dépend du climat, de la cartouche, de l’arme et de son inclinaison".
DIVERS
Furosémide : une affaire à l'heure du doute
L'enquête n'a pas encore permis de prouver de lien entre des boites de ce médicament diurétique produit par le laboratoire Teva de Sens et une série de décès. Des résultats d'analyses toxicologiques sont attendus dans les prochains jours.
Après la perquisition jeudi du laboratoire Teva de Sens, l'Agence du médicament a écarté la piste d'une erreur industrielle. Selon les premiers éléments de l'enquête, la configuration des lieux ne permet pas de penser qu'il y ait eu accident ou malveillance humaine.A ce jour, aucun des décès qui font l'objet d'une enquête ne semble imputable à une éventuelle erreur de conditionnement.
Rien ne prouve que le médicament soit responsable de la mort de l'homme de 91 ans à Marseille, il n'y a aucune preuve de la présence de somnifère à l'intérieur de la boite de Furosémide, qui était vide.
Mais les recherches continuent. Ainsi une enquête a été ouverte ce vendredi à Tarbes après un décès suspect dans les Hautes-Pyrénées.
L'affaire commence le 7 juin quand l'Agence du médicament rappelle deux lots de ce diurétique "a suite d'une erreur de conditionnement, les comprimés ayant été remplacés par ceux d'un somnifère produit par le même laboratoire". Là encore, le pharmacien qui a donné l'alerte aurait pu faire une erreur d'appréciation.
Espionnage par la NSA: scoop à la grimace
Récit Depuis plusieurs mois, le britannique «Guardian» et l’américain «Washington Post» enquêtent sur les révélations d’Edward Snowden et s’en disputent aujourd’hui la paternité. Récit d’une course à l’info.
Libération
Le journaliste du Guardian ne savait pas se servir d’un logiciel de cryptage, celui du Washington Post voulait d’abord consulter le gouvernement américain, et maintenant ils se disputent la primeur de l’information. Le formidable scoop des deux journaux, britannique et américain, montrant que les services secrets américains se livrent à l’espionnage systématique des téléphones et d’Internet, a également révélé quelques-uns des dessous de l’artisanat des plus fameux journalistes anglo-saxons et les pressions contradictoires auxquelles ils sont soumis.
PowerPoint. Dans un récit publié le 9 juin par le Washington Post, le journaliste Barton Gellman, vétéran du WaPo qui a fait profiter son ancien quotidien de ses révélations, raconte avoir été en contact par mails depuis le mois de mai avec Edward Snowden, la nouvelle «gorge profonde» qui fait trembler l’Amérique. Snowden lui aurait demandé que le Post publie, dans les soixante-douze heures, l’intégralité d’un exposé PowerPoint, soit 41 fiches au total, présentant le programme «Prism», un programme secret de la National Security Agency (NSA) permettant d’accéder à pratiquement tous les documents échangés sur Facebook, Google, Yahoo… «Je lui ai dit que nous ne garantirions pas ce que nous allions publier, ni quand», rapporte Barton Gellman, expliquant que son journal a aussi voulu consulter des «officiels du gouvernement» sur le «danger potentiel pour la sécurité nationale».
C’est à la suite de cette réponse, écrit Gellman, que Snowden se serait tourné vers Glenn Greenwald, ancien avocat et journaliste déjà très connu aux Etats-Unis, recruté par le Guardian en 2012. «Faux», a rétorqué Glenn Greenwald sur Twitter dès le lendemain, depuis Hongkong, où il a suivi Snowden, leur source commune : «Les affirmations de Bart Gellman sur les interactions entre Snowden et moi - quand, comment et pourquoi - sont toutes fausses.» Selon un récit alternatif, publié le 11 juin par le Guardian, le premier journaliste abordé par Snowden dès janvier était d’ailleurs une tierce personne : la documentariste américaine Laura Poitras, qui travaillait justement sur les «lanceurs d’alerte» (ces citoyens qui diffusent des informations d’intérêt public, comme le militaire Bradley Manning) au sein de la NSA. A l’époque déjà, la documentariste se disait elle-même victime de «harcèlement» des services de sécurité américains chaque fois qu’elle entrait ou sortait des Etats-Unis. Et expliquait qu’il était même «plus sûr» pour elle de «travailler en dehors» de son propre pays. Edward Snowden l’a choisie aussi du fait de ce harcèlement, a raconté Laura Poitras, dans une interview au site Salon. «Je pense qu’il se méfiait des médias établis», et particulièrement du New York Times, qui avait attendu toute une année avant de révéler un précédent scandale d’écoutes, explique la documentariste.
En février, Edward Snowden contacte aussi par mail le croisé des libertés publiques Glenn Greenwald et lui demande s’ils peuvent communiquer via un logiciel de cryptage (une technique que Snowden employait avec Laura Poitras). Snowden envoie même une vidéo YouTube à Greenwald pour lui expliquer comment procéder. Le journaliste, qui semble d’abord ne pas avoir considéré la source comme très sérieuse, ne prend alors pas la peine d’installer le logiciel. Il n’est alerté que le mois suivant, en mars, quand Laura Poitras lui parle de ses contacts en parallèle avec cette même mystérieuse source et le convainc qu’elle vaut la peine d’être écoutée. C’est aussi Laura Poitras qui avertit l’ancien du Washington Post, Barton Gellman, pour avoir son avis : «Cela aurait pu être un piège, ou un dingue», explique-t-elle dans son interview à Salon, racontant avoir voulu prendre conseil auprès de collègues expérimentés.
Aval. Edward Snowden avait de bonnes raisons de se méfier des «médias établis» : le Washington Post a non seulement consulté le gouvernement avant de publier la moindre information, comme le font généralement les médias américains, mais il a aussi attendu que le Guardian commence à sortir ses révélations sur Prism pour en faire état…
Relativement nouveau venu sur le marché américain, où il cherche à s’établir comme une alternative «de gauche», avec une soixantaine de salariés déjà, le Guardian se soucie visiblement moins de l’aval des autorités américaines que le Washington Post ou le New York Times. Jusqu’à présent, le Guardian n’a pourtant publié que 4 des 41 fiches présentant le programme Prism, les mêmes que celles sorties par le Washington Post, a relevé Barton Gellman. «Certaines choses doivent rester secrètes», souligne le sage du Washington Post sur son compte Twitter.
Mais le dernier mot de cette saga est loin d’avoir été écrit : «Nous allons avoir beaucoup d’autres révélations importantes ces prochains mois et semaines», a promis Glenn Greenwald à l’agence AP, annonçant «des douzaines d’histoires» tirées des documents remis par Snowden. S’ils collent trop à leur «source» et livrent trop d’informations, les journalistes pourraient aussi être eux-mêmes poursuivis, mettent en garde quelques voix aux Etats-Unis. Glenn Greenwald en particulier pourrait l’être, «car il met des vies américaines en péril», a déjà asséné le républicain Peter King. L’administration Obama a indiqué qu’elle exclut de poursuivre les journalistes, pour l’instant du moins.
C’est à la suite de cette réponse, écrit Gellman, que Snowden se serait tourné vers Glenn Greenwald, ancien avocat et journaliste déjà très connu aux Etats-Unis, recruté par le Guardian en 2012. «Faux», a rétorqué Glenn Greenwald sur Twitter dès le lendemain, depuis Hongkong, où il a suivi Snowden, leur source commune : «Les affirmations de Bart Gellman sur les interactions entre Snowden et moi - quand, comment et pourquoi - sont toutes fausses.» Selon un récit alternatif, publié le 11 juin par le Guardian, le premier journaliste abordé par Snowden dès janvier était d’ailleurs une tierce personne : la documentariste américaine Laura Poitras, qui travaillait justement sur les «lanceurs d’alerte» (ces citoyens qui diffusent des informations d’intérêt public, comme le militaire Bradley Manning) au sein de la NSA. A l’époque déjà, la documentariste se disait elle-même victime de «harcèlement» des services de sécurité américains chaque fois qu’elle entrait ou sortait des Etats-Unis. Et expliquait qu’il était même «plus sûr» pour elle de «travailler en dehors» de son propre pays. Edward Snowden l’a choisie aussi du fait de ce harcèlement, a raconté Laura Poitras, dans une interview au site Salon. «Je pense qu’il se méfiait des médias établis», et particulièrement du New York Times, qui avait attendu toute une année avant de révéler un précédent scandale d’écoutes, explique la documentariste.
En février, Edward Snowden contacte aussi par mail le croisé des libertés publiques Glenn Greenwald et lui demande s’ils peuvent communiquer via un logiciel de cryptage (une technique que Snowden employait avec Laura Poitras). Snowden envoie même une vidéo YouTube à Greenwald pour lui expliquer comment procéder. Le journaliste, qui semble d’abord ne pas avoir considéré la source comme très sérieuse, ne prend alors pas la peine d’installer le logiciel. Il n’est alerté que le mois suivant, en mars, quand Laura Poitras lui parle de ses contacts en parallèle avec cette même mystérieuse source et le convainc qu’elle vaut la peine d’être écoutée. C’est aussi Laura Poitras qui avertit l’ancien du Washington Post, Barton Gellman, pour avoir son avis : «Cela aurait pu être un piège, ou un dingue», explique-t-elle dans son interview à Salon, racontant avoir voulu prendre conseil auprès de collègues expérimentés.
Aval. Edward Snowden avait de bonnes raisons de se méfier des «médias établis» : le Washington Post a non seulement consulté le gouvernement avant de publier la moindre information, comme le font généralement les médias américains, mais il a aussi attendu que le Guardian commence à sortir ses révélations sur Prism pour en faire état…
Relativement nouveau venu sur le marché américain, où il cherche à s’établir comme une alternative «de gauche», avec une soixantaine de salariés déjà, le Guardian se soucie visiblement moins de l’aval des autorités américaines que le Washington Post ou le New York Times. Jusqu’à présent, le Guardian n’a pourtant publié que 4 des 41 fiches présentant le programme Prism, les mêmes que celles sorties par le Washington Post, a relevé Barton Gellman. «Certaines choses doivent rester secrètes», souligne le sage du Washington Post sur son compte Twitter.
Mais le dernier mot de cette saga est loin d’avoir été écrit : «Nous allons avoir beaucoup d’autres révélations importantes ces prochains mois et semaines», a promis Glenn Greenwald à l’agence AP, annonçant «des douzaines d’histoires» tirées des documents remis par Snowden. S’ils collent trop à leur «source» et livrent trop d’informations, les journalistes pourraient aussi être eux-mêmes poursuivis, mettent en garde quelques voix aux Etats-Unis. Glenn Greenwald en particulier pourrait l’être, «car il met des vies américaines en péril», a déjà asséné le républicain Peter King. L’administration Obama a indiqué qu’elle exclut de poursuivre les journalistes, pour l’instant du moins.
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