ENVIE D'INSURRECTION ET SYNDROME DE BLANCHE-NEIGE (AVOIR L'IMPRESSION D'ETRE ENTOURE DE NAINS)
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mardi 8 janvier 2013
08012013 QUOI DE NEUF ?
POLITIQUE
Cahuzac face à Mélenchon: passe d'armes et noms d'oiseaux sur la dette
Le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac à Matignon, le 4 janvier 2013 (Photo Bertrand Guay. AFP)
Libération
Jérôme Cahuzac et Jean-Luc Mélenchon se sont vivement affrontés lundi soir sur France 2 au sujet des moyens de réduire la dette, le premier accusant son interlocuteur de vouloir l'échec du gouvernement actuel.
"Rembourser cela (la dette publique) ne se fera pas facilement... Faire croire qu'on va rembourser 1.800 milliards d'euros facilement, comme ça, un peu comme par magie (...) c'est se foutre du monde", a lancé le ministre délégué au Budget au co-président du Parti de gauche, dans l'émission "Mots croisés".
"Voilà ce que dira mon gouvernement (s'il arrivait au pouvoir): on paiera quand on pourra", venait d'argumenter Jean-Luc Mélenchon.
"Et d'ici là, avait-il poursuivi, c'est la Banque centrale (européenne) qui va financer si jamais les taux d'intérêt explosent... La dette, on la paiera à mesure qu'on pourra. Et d'ici là, ceux à qui on (la) doit attendront".
"Ca ne marchera pas, ce que vous dites", a rétorqué le ministre.
"Ca ne suffira pas pour convaincre la BCE d'imprimer des euros comme la Réserve fédérale imprime des dollars, comme la Banque d'Angleterre imprime du sterling (...) En dépit de vos objurgations (...), nous n'obtiendrons pas cela de la BCE parce qu'elle est indépendante", a-t-il poursuivi.
Jean-Luc Mélenchon a également estimé que le gouvernement ne pourra pas tenir ses objectifs de croissance de 0,8% en 2013 et de réduction du déficit public à 3% du PIB d'ici à la fin de l'année, ce qui obligera le gouvernement à adopter, selon lui, un "deuxième plan d'austérité".
"Vous serez Cahuzandreou avec Hollandreou, d'un plan à l'autre, austérité et austérité, et encore austérité", a ajouté le responsable du Parti de gauche.
"Arrêtez de faire le clown, vous méritez mieux que cela. Vous avez 4 millions de suffrages sur votre nom, cela ne vous autorise pas à faire le clown en direct à la télé", a répliqué sèchement Jérôme Cahuzac, protestant contre le jeu de mots que venait de faire Jean-Luc Mélenchon sur son nom, avec en allusion le nom de l'ancien Premier ministre grec, Georges Papandreou, forcé de quitter le pouvoir en raison de la crise qui a balayé la Grèce.
Les piques les plus définitives sont venues à la fin, après un débat d'une heure et demie au ton longtemps contenu.
"Au fond de vous-mêmes, vous souhaitez l'échec de ce gouvernement de gauche. Et ça, je trouve cela très triste. Vous ne gagnerez jamais le pouvoir parce que vous êtes un homme seul, monsieur Mélenchon", a dit Jérôme Cahuzac.
"Vous allez à l'échec parce que tout le monde le sait. Vous avez déjà échoué en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie", a répondu Jean-Luc Mélenchon.
Affaire Cahuzac : ouverture d'une enquête pour blanchiment de fraude fiscale
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Jérôme Cahuzac, le 4 janvier. | AFP/BERTRAND GUAY
Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraude fiscale" dans l'affaire du compte suisse du ministre du budget, Jérôme Cahuzac, a déclaré mardi 8 janvier le parquet, confirmant une information de Mediapart. Les investigations ont été confiées à la Division nationale d'investigations financières et fiscales (Dniff).
L'ouverture de cette enquête fait suite aux révélations de Mediapart sur l'existence d'un compte suisse détenu depuis le début des années 1990 par Jérôme Cahuzac. Selon le site, le ministre du budget a détenu un compte bancaire caché chez UBS en Suisse, qu'il aurait clôturé en 2010 (époque à laquelle il n'était pas ministre) et dont les avoirs ont été transférés, grâce à des montages complexes, à Singapour.
LE DÉMENTI DE CAHUZAC
Les accusations de Mediapart se fondent notamment sur la foi d'un témoignage et d'un enregistrement sonore de ce qui est présenté comme la voix de Jérôme Cahuzac. Le ministre, qui a toujours affirmé qu'il n'"a pas et n'a jamais eu de compte en Suisse ou ailleurs à l'étranger", a déposé, le 18 décembre, une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris, pour "diffamation envers un particulier".
Dans son communiqué, le procureur souligne que la plainte déposée par Jérôme Cahuzac pour diffamation contre le site d'information Mediapart, qui a publié l'enregistrement, prendra plusieurs mois et ne pourra enquêter sur le fond. "Compte tenu de cette situation, des faits dénoncés par Mediapart susceptibles de recevoir une qualification pénale et des démentis de monsieur Jérôme Cahuzac, il appartient au procureur de la République de Paris, conformément à la loi, de faire procéder, sans attendre, aux vérifications relatives à la réalité et au contenu de l'enregistrement ainsi qu'à toutes auditions nécessaires pour parvenir à la manifestation de la vérité", écrit le parquet dans son communiqué.
Le directeur de Mediapart, Edwy Plenel, a annoncé avoir demandé par lettre le 27 décembre au procureur de Paris l'ouverture d'une enquête. Communiqué du parquet de Paris
Irlande du Nord: cinquième nuit de violences à Belfast
Face-à-face entre protestants loyalistes et forces de l'ordre à Belfast, en Irlande du Nord, le 7 janvier 2013 (Photo Peter Muhly. AFP)
Libération
La police d'Irlande du Nord a utilisé des balles en caoutchouc et des canons à eau après avoir été attaquée à Belfast par des émeutiers lundi pour la cinquième soirée consécutive.
Des troubles sporadiques ont lieu par intermittence à Belfast depuis que le conseil municipal à majorité républicaine a décidé le 3 décembre de ne faire flotter le drapeau britannique sur la mairie que certains jours de l'année et non plus en permanence.
Un millier de loyalistes ont manifesté pacifiquement lundi devant la mairie pendant que le conseil municipal s'y réunissait pour la première fois depuis le 3 décembre.
Mais dans une autre partie de la ville, sur Newtownards Road, la police a utilisé des balles en caoutchouc et canons à eau après avoir été bombardée de pierres et de cocktails Molotov alors qu'elle tentait de séparer des groupes rivaux de loyalistes et de républicains.
Le drapeau britannique sera à nouveau hissé mercredi, jour de l'anniversaire de la duchesse de Cambridge, Kate, l'épouse du prince William, fils aîné de l'héritier de la couronne britannique.
La décision controversée du conseil municipal de Belfast, capitale de la province britannique d'Irlande du Nord, de ne plus faire flotter en permanence l'Union Jack sur la mairie, a entraîné depuis jeudi soir des violences répétées de la part de protestants loyalistes, partisans du maintien de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni.
Plus de 60 policiers ont été blessés et une centaine de personnes arrêtés depuis jeudi soir.
Des représentants religieux et de plusieurs partis se sont réunis dimanche dans une église de Belfast pour tenter de mettre fin à ces violences.
L'Ulster a connu trente ans de violences intercommunautaires entre protestants unionistes et républicains catholiques, partisans d'une unification avec la République d'Irlande, qui ont fait 3.500 morts.
Depuis l'accord de paix de 1998, des incidents sporadiques se produisent encore dans la province.
François Fillon et Jean-François Copé se verront en tête-à-tête, conformément à la méthode qu'ils ont adoptée en décembre.Crédits photo : Christophe Morin/IP3 PRESS/MAXPPP
Les deux rivaux se retrouvent mardi matin pour mettre en œuvre l'accord du 17 décembre.
Les retrouvailles entre Jean-François Copé et François Fillon sont prévues mardi matin, à l'Assemblée nationale. Les deux hommes doivent se voir en tête-à-tête, conformément à la méthode de travail qu'ils avaient adoptée avant la trêve des confiseurs pour éviter les interférences de leurs entourages respectifs. Seul sujet inscrit à l'ordre du jour: la mise en œuvre de l'accord qu'ils ont passé le 17 décembre, après un mois de guerre ouverte. L'ambiance ne s'annonce pas franchement détendue, puisque François Fillon a prévu de remettre «une note écrite» à Jean-François Copé dans laquelle il précise «toutes les garanties qu'il demande» dans la composition de la future direction.
«Une note que Copé aura le temps d'examiner dans les jours qui viennent», fait savoir un proche de Fillon. Signe qu'aucun accord n'est attendu à l'issue de ce premier rendez-vous. Les députés fillonistes ont déjà prévu de maintenir mercredi la réunion hebdomadaire qu'ils ont instaurée lors de la création du groupe RUMP. Au siège du parti, aucun bureau politique n'a été programmé cette semaine, alors même que cette instance doit valider l'organigramme de la direction. «Il y en aura un la semaine prochaine», se borne-t-on à préciser rue de Vaugirard.
Quelques belles batailles
L'exercice de composition de cette équipe dirigeante, qui sera «partagée» ou «paritaire» selon les versions, promet quelques belles batailles. La nomination des fillonistes Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse en «doublons» du vice-président délégué Luc Chatel et de la secrétaire générale Michèle Tabarot est acquise. Mais le «partage» des responsabilités va au-delà et des noms ont commencé à circuler. Le député du Nord Marc-Philippe Daubresse, adjoint de Jean-François Copé dans la direction précédente, devrait retrouver un poste de secrétaire général adjoint ou délégué. Le filloniste Jérôme Chartier pourrait décrocher une fonction équivalente au nom des fillonistes. Bernard Accoyer et Jean-Pierre Raffarin devraient, eux, se voir décerner des titres de vice-présidents «au nom de leurs services rendus dans le dénouement de la crise», explique un filloniste. Des postes dans la direction pourraient aussi être offerts à Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, bien qu'ils aient tous proclamé ne pas vouloir en être. Fondateur de l'UMP, Alain Juppé serait, lui, destiné à présider la commission de réécriture des statuts.
Jérôme Chartier se montre confiant: «Personne n'a intérêt à un échec dans la mise en place d'une direction qui n'est là que pour six mois», affirme-t-il. Et surtout pas Jean-François Copé qui, selon le député du Val-d'Oise, «en porterait la responsabilité en tant que président reconnu de l'UMP». «Copé et Fillon jouent aujourd'hui à “je te tiens, tu me tiens par la barbichette”, rectifie un copéiste. Le premier des deux qui fera échouer l'accord ne s'en remettra pas.» Cet échec, pourtant, beaucoup l'appréhendent. Sur son blog, Jean-Pierre Raffarin lance même une mise en garde aux deux principaux protagonistes, à travers leurs entourages. «Les leaders doivent imposer leur autorité à leurs lieutenants, prévient-il. Les lieutenants n'ont pas à régler des comptes que les chefs ont soldés.»
Chine: le soutien à un journal censuré prend de l'ampleur
Un vaste mouvement d'opinion en faveur d'un hebdomadaire réformiste récemment victime de la censure s'est renforcé mardi en Chine, des célébrités et blogueurs en vue apportant leur soutien aux internautes et manifestants mobilisés pour la liberté d'expression.
Le Nanfang Zhoumo avait dans un billet du Nouvel an appelé la Chine à des réformes politiques et notamment à l'adoption d'une Constitution garantissant véritablement les droits des citoyens. Cet éditorial a été profondément remanié par un responsable de la propagande de la province méridionale du Guangdong, où est basée la publication.
La mobilisation a rapidement dépassé le cadre des salles de rédaction chinoises. Des milliers d'internautes ont pris fait et cause pour le journal et exigé l'abolition de la censure, très active pour empêcher toute critique du gouvernement ou mention de la question des droits de l'Homme.
AFP - Un vaste mouvement d'opinion en faveur d'un hebdomadaire réformiste récemment victime de la censure s'est renforcé mardi en Chine, des célébrités et blogueurs en vue apportant leur soutien aux internautes et manifestants mobilisés pour la liberté d'expression.
Certaines de ces personnalités évitent d'habitude d'intervenir sur des questions politiques, ce qui augmente cette fois la portée de leur message.
Ainsi l'actrice Yao Chen, qui a 32 millions d'abonnés sur son compte de microblogs Weibo, l'équivalent chinois de Twitter. Elle a posté une photo du logo du Nanfang Zhoumo, le journal censuré, avec la citation suivante de Soljenitsyne: "Une parole de vérité pèse plus que le monde entier".
Chen Kun, un acteur qui a lui 27 millions d'abonnés, a ajouté: "Je ne vais pas mâcher mes mots, je soutiens les amis du Nanfang Zhoumo".
Le Nanfang Zhoumo avait dans un billet du Nouvel an appelé la Chine à des réformes politiques et notamment à l'adoption d'une Constitution garantissant véritablement les droits des citoyens. Cet éditorial a été profondément remanié par un responsable de la propagande de la province méridionale du Guangdong, où est basée la publication.
Cette réécriture a déclenché des réactions outrées chez les journalistes de l'hedomadaire, ainsi que chez leurs confrères ailleurs dans le pays.
"Une main noire a tiré un rideau lourd et opaque, bloquant la clarté et l'air frais. Il n'y a plus de week-end dans le Sud", a écrit dans un microblog Wang Keqin, un journaliste d'investigation réputé, en référence au nom du journal censuré qui signifie littéralement "Week-end Sud".
La mobilisation a rapidement dépassé le cadre des salles de rédaction chinoises. Des milliers d'internautes ont pris fait et cause pour le journal et exigé l'abolition de la censure, très active pour empêcher toute critique du gouvernement ou mention de la question des droits de l'Homme.
Respect de la Constitution
Après le blocage de Twitter en Chine en 2009, plusieurs services chinois de microblogging ont fait leur apparition et connu un important succès chez les internautes chinois, dont le nombre dépasse le demi-milliard. Le microblog est de fait devenu en Chine un moyen privilégié pour s'informer et un espace de liberté relative, tandis que la presse est sous le contrôle strict des autorités.
Fait plus rare, des centaines de personnes sont descendues dans la rue lundi et mardi, pour exiger le respect de la Constitution qui garantit -- seulement en principe -- les libertés d'expression et de la presse.
Des manifestants portaient des chrysanthèmes en signe de deuil tandis que d'autres cachaient leur visage derrière un masque du célèbre conspirateur anglais Guy Fawkes, devenu le symbole des "Anonymous", connus pour leur lutte contre les atteintes aux libertés sur l'internet.
"Les médias chinois sont aujourd'hui à un tournant historique. Une mobilisation sans précédent a vu le jour pour dénoncer le couperet des censeurs. Elle démontre que les journalistes chinois, déterminés collectivement, peuvent exercer une pression sur les autorités du pays", a estimé l'ONG Reporters sans frontières.
Le plus célèbre blogueur chinois, Han Han, a également fait irruption dans le débat, en rendant hommage au Nanfang Zhoumo, qui depuis des années est l'un des titres les plus audacieux face au pouvoir chinois.
Han Han a souhaité "transmettre un peu d'énergie (au journal) pour l'aider à avancer".
Les autorités sont désormais dans une situation délicate, car un tour de vis supplémentaire reviendrait selon des analystes à jeter de l'huile sur le feu.
"Le gouvernement marche sur des oeufs. Il doit s'assurer de ne pas envenimer la situation, par exemple en arrêtant des personnes ou en licenciant", a expliqué à l'AFP Doug Young, un professeur de journalisme à l'université Fudan de Shanghai.
Composé d'un sandwich à base de galette de pommes de terre décliné au boeuf, au poulet et au jambon, le menu casse croute est accompagné d'une boisson.
INFO LE FIGARO - Le n° 1 mondial de la restauration rapide lance ce mardi un menu «casse-croûte» à 4,50 euros avec des sandwichs à base de baguette. Son offre, la moins chère de sa gamme, concurrence boulangeries, sandwicheries et supérettes.
McDonald's s'attaque à un monument national, le «jambon-fromage», le sandwich le plus vendu en France. Trente-trois ans après son arrivée dans l'Hexagone, le roi du hamburger commercialise à partir de mardi un menu «casse-croûte» à base de baguette. Composé d'un sandwich à base de galette de pommes de terre décliné au bœuf, au poulet et au jambon, il est accompagné d'une boisson.
En cas de succès, il intégrera de façon permanente la carte McDo, aux côtés des Happy Meal et autres menus Best Of, et sera le seul menu sans frites de l'enseigne. Cette dernière mise gros sur ce lancement, qui sera soutenu dès la semaine prochaine par une campagne de publicité.
Cette offre permet à McDo de renforcer son accessibilité. Un impératif alors que le secteur de la restauration rapide voit désormais sa croissance ralentir sous le coup de la crise. Pas question pour McDo de baisser les prix. Il s'agit plutôt d'adapter son offre. Après avoir communiqué l'an passé sur sa gamme de sandwichs à moins de deux euros, l'enseigne accélère en 2013 avec le menu casse-croûte, l'un des moins chers de son offre (4,50 euros). De quoi prendre de court les boulangeries, sandwicheries et autres supermarchés.
Malgré les incertitudes qui pèsent sur 2013, l'enseigne, qui a accumulé les années records en France, entend continuer à bénéficier d'un effet report lié à la crise. Après 41 ouvertures l'an passé, elle devrait ouvrir cette année 44 restaurants et poursuivre un autre chantier clef, la rénovation de ses points de vente.
Le timing de ce lancement ne doit rien au hasard. «Il fallait attendre que nous ayons la légitimité en France de proposer un tel produit, explique Nawfal Trabelsi, senior vice president de McDonald's France et Europe du Sud. Depuis une dizaine d'années, nous avançons davantage vers un McDo à la française.»
Francisation de l'offre
Le leader mondial de la restauration rapide, dont la France est le deuxième marché derrière les États-Unis avec 4,19 milliards d'euros de volume d'affaires en 2011, a été convaincu par le succès l'an passé de son McBaguette. Testé en avril-mai puis en octobre-novembre, il a fait un carton: plus de dix millions de McBaguette ont été dégustés. Le sandwich frenchie s'est retrouvé sur un plateau sur trois lors de ces deux opérations, ce qui en a fait la deuxième meilleure vente derrière le Big Mac. L'enseigne a également introduit l'an passé les tartines de pain baguette dans ses McCafé.
Après le Big Mac au pain complet, le McCantal ou encore le Charolais, McDo poursuit la francisation de son offre engagée au milieu des années 2000. «Dans chaque pays, il faut évaluer ce qui est dans l'ADN de McDo et ce qui relève de la pertinence locale, ajoute Nawfal Trabelsi, qui lancera cette année un sandwich à base de camembert. La France est l'un des pays précurseurs dans l'adaptation aux goûts locaux.»
«À partir de 2004, McDo, qui était assimilé à la malbouffe, à José Bové ou encore à la crise de la vache folle, ne pouvait plus jouer la carte américaine», analyse Bernard Boutboul, directeur général de Gira Conseil. L'enseigne fait également les frais à l'époque de la montée en puissance des nutritionnistes et des discours sur le «manger sain».
L'évolution de son offre, avec l'introduction des salades et autres fruits et pom'potes pour enfants, ainsi que la transformation de ses points de vente en véritables restaurants participent ainsi à sa quête de respectabilité dans l'Hexagone.
Cette nuit en Asie : Moscovici à Pékin pour séduire les investisseurs chinois
Le ministre de l'Economie français est en visite en Chine depuis hier. Objectif : poser les bases d'une nouvelle relation entre les deux pays.
Moscovici veut séduire les investisseurs chinois
Pierre Moscovici et le ministre des Finances chinois, Xi Xuren - AFP
Pierre Moscovici et le ministre des Finances chinois, Xi Xuren - AFP
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, est arrivé hier en fin de journée à Pékin, pour une visite de deux jours au cours de laquelle il doit rencontrer plusieurs hauts dirigeants chinois. Il a affirmé, lors de ses premières déclarations, qu'il avait pour objectif de redonner confiance dans l'économie française, et de dire aux investisseurs chinois qu'ils étaient les bienvenus dans l'Hexagone. A ce sujet, il a notamment estimé que les investissements français en Chine étaient quatre fois supérieurs aux investissements chinois en France. «Nous avons intérêt à coopérer et vous pouvez investir chez nous. Vous êtes bienvenus, évidemment dans des conditions bien sûr qui sont des conditions sociales et en tenant compte aussi des intérêts qui sont français», a ajouté le ministre à l'adresse des investisseurs chinois, lors de l'émission «Tous politiques» France Inter -Le Monde -AFP.
Le but de cette visite est également de tenter de rééquilibrer une relation commerciale défavorable à Paris. En 2011, sur un déficit commercial français total de 70 milliards d'euros, la Chine a représenté 27 milliards, soit 38%, selon Bercy. Enfin, il s'agit de poser les bases de la nouvelle relation économique entre les deux pays, que Paris souhaiterait plus intense qu'elle n'a été jusqu'à présent, notamment au regard des liens étroits qui ont pu se tisser entre Pékin et Berlin, à la faveur de la relation de proximité nouée entre les deux chefs de gouvernement, Angela Merkel et Wen Jiabao.
Pékin souhaite accélérer le développement des transports publics urbains
Sur son site internet, le Conseil d'Etat chinois -c'est-à-dire le gouvernement -a annoncé qu'il visait un objectif de 60% des transports urbains assurés par des systèmes collectifs (bus, métro, tramway...). A cette fin, Pékin s'est engagé à aider au développement des systèmes de transports écologiques, via des subventions, et à proposer des aides fiscales pour tous les véhicules assurant des transports collectifs.
Ces propos, qui sont en ligne avec la récente accélération de projets de métros dans le pays, confirment l'orientation annoncée, ces dernières semaines, par Li Keqiang, le futur Premier ministre chinois. Ce dernier veut mettre l'urbanisation au coeur de sa politique, jugeant que c'est de ce processus que viendra l'essentiel de la croissance économique au cours des prochaines décennies. D'après l'OCDE, le nombre d'urbains pourrait atteindre les 900 millions en Chine d'ici à 2030, contre 600 millions aujourd'hui. Et le ministère chinois du Transport s'attend à ce qu'il y ait 200 millions de voitures dans le pays en 2020, contre 62 millions fin 2011. Une situation qui promet une aggravation des deux problèmes principaux des grandes villes chinoises : l'encombrement du trafic et la pollution.
L'agence «Chine Nouvelle» va se coter à Shanghai
L'agence de presse officielle chinoise Xinhua, également appelée «Chine Nouvelle», a engagé auprès des autorités boursières chinoises une procédure d'introduction en Bourse pour son site Internet Xinhuanet . Cette institution, qui tente de relayer la voix de la Chine dans le monde entier, via des dépêches en huit langues, suit ainsi le chemin ouvert par le site internet du «Quotidien du Peuple», autre organe de presse très officiel, qui s'est coté à la Bourse de Shanghai en avril dernier, levant alors l'équivalent de 225 millions de dollars.
Ces deux opérations illustrent la volonté des organes de presse officiels de moderniser leurs sites Internet, dans un univers très concurrentiel où des portails privés captent l'essentiel de l'audience. Pékin, qui veut actuellement redéfinir son industrie médiatique et culturelle, cherche donc à introduire une dose d'esprit d'entreprise dans des groupes habitués à être des organes d'Etat. Ces derniers doivent donc intéresser l'opinion tout en continuant à faire passer le message du Parti. Une voie probablement étroite, comme en témoigne l'actuelle campagne de protestations, sur le web chinois, contre la révélation de tentatives de censure à l'encontre d'un journal très respecté, le «Nanfang Zhoumo».
Le CICE, Samsung, Air France, le déficit commercial... : la Matinale de l'industrie
La Matinale de l'industrie
Le site internet lancé par Bercy pour que les entreprises calculent leur crédit d'impôt compétitivité, le nouveau bénéfice record de Samsung, la stratégie low cost du groupe Air France-KLM, la légère baisse du déficit commercial français... autant de sujets qui rythment l'actualité industrielle de ce mardi 8 janvier 2013.
Le représentant de Force ouvrière de Virgin Ahcene Bouzit le 7 janvier. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
C'est ce qu'annoncent les syndicats à l'issue de la réunion extraordinaire du Comité d'entreprise.
Libération
La direction de Virgin Megastore va déposer le bilan mercredi devant le tribunal de commerce, ont indiqué mardi les syndicats à l’issue d’une réunion du Comité d’entreprise (CE).
Selon plusieurs élus du CE, réuni pour examiner «le projet de déclaration de cessation de paiement» de l’entreprise en difficulté financière, la direction a annoncé officiellement qu’elle se rendrait mercredi devant le tribunal de commerce. Cette réunion, entamée lundi, était consacrée au projet de dépôt de bilan de l’enseigne qui emploie quelque 1 000 salariés.
Les élus du CE ont indiqué avoir refusé de rendre un avis, mais précisé que la direction considérait qu’ils avaient rendu un avis négatif, ce qui lui permet de passer outre. «La présidente (de Virgin, Christine Mondollot) va aller au tribunal de commerce», a indiqué Jean-Luc Breyne, élu CGT au CE.
«Un administrateur va être nommé», a-t-il précisé, jugeant que «tout va dépendre» de cet administrateur pour le sort des salariés de l’enseigne qui compte 26 magasins en France.
Les syndicats avaient obtenu qu’un représentant de l’actionnaire majoritaire, Butler Capital Partners, soit présent mardi à la réunion. Mais, selon Guy Olharan (CGT), ils se sont «heurtés à une fin de non-recevoir» de sa part.
«Butler refuse de prendre ses responsabilités pour financer le volet social de tout ce qui va malheureusement suivre», a-t-il déploré au nom des élus du CE. «C’est la collectivité qui paiera».
Twitter est assigné en justice par des associations anti-racistes. La Licra, le Mrap ou encore l'Union des Etudiants juifs de France demandent au site de micro-blogging d'agir pour empêcher la prolifération de messages racistes et antisémites.
Les associations demandent notamment à Twitter de transmettre les données en sa possession sur les auteurs de messages litigieux. L'audience en référé a lieu ce matin au tribunal de grande instance de Paris.
Tout avait commencé en octobre, avec des messages haineux regroupés sous les mots clés (ou "hashtag") : "Un bon juif". Ca donnait des phrases du style : "Un bon juif ... est un juif mort", "Si ma fille ramène un noir", "Si mon fils est gay", et le dernier en date, "si j'étais nazi"... Voilà quelques exemples de hashtags, ces mots-clés signalés par un dièse, qui fleurissent sur twitter ces derniers mois. Un début de phrase à compléter qui ouvre la voie à tous les débordements.
Peut-on tout écrire sur twitter ?
L'UEJF, rejointe par la Licra, SOS racisme et le Mrap, demandent deux choses à la justice : la mise en place d'un système de signalement des tweets racistes par les internautes, la communication des données informatiques des auteurs de ces propos, afin de pouvoir les identifier. Des demandes que Twitter refuse catégoriquement, en s'abritant derrière la loi américaine, très libérale en termes de liberté d'expression.
Twitter avait accepté de retirer certains messages sous la pression des associations, mais refuse d'aller plus loin.
Faute d'avoir trouvé un terrain d'entente, c'est donc la justice qui devra trancher explique Jonathan Hayoun, le président de l'UEJF.
L'audience est en référé ce matin à la 17ème chambre du tribunal de grande instance de Paris
Le jugement sera rendu la semaine prochaine.
Gérard Depardieu attendu au tribunal de Paris
Victime d'un accident de scooter, l'acteur avait été contrôlé avec 1,8 g d'alcool par litre de sang.
L'acteur français avait rencontré le président russe Vladimir Poutine le samedi 5 janvier. (Mikhail Klimentyev/AP/SIPA)
L'acteur Gérard Depardieu, après un week-end folklorique en Russie et une pause footballistique en Suisse, laisse planer le doute sur sa présence mardi 8 janvier au palais de justice de Paris où il est convoqué pour avoir conduit un scooter en état d'ivresse fin novembre.
Même son avocat disait ignorer lundi si son imprévisible client honorerait le rendez-vous avec les magistrats français initialement prévu en décembre et qu'il a déjà fait reporter une fois. L'intention première de l'acteur était d'obtenir un nouveau renvoi de la convocation mais il a essuyé un refus du parquet. Son absence conduirait théoriquement à un renvoi de Gérard Depardieu devant le tribunal correctionnel, à une date ultérieure.
Le comédien de 64 ans est visé par une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC), formule simplifiée et alternative au procès souvent réservé aux auteurs d'infraction routière : le 29 novembre à Paris, victime d'un accident de scooter sans gravité, il avait été contrôlé avec un fort taux d'alcool dans le sang, 1,8 g par litre de sang alors que le taux autorisé en France est limité à 0,5 g.
Me Eric de Caumont, avocat spécialisé dans la défense des automobilistes, a indiqué que lui-même se rendrait au tribunal à 9h30 pour rencontrer, comme prévu, le représentant du parquet et lui réitérer sa demande de renvoi de la CRPC. Mais la règle de cette procédure, également appelée "plaider coupable", est sans ambiguïté :
Soit Gérard Depardieu se présente (au palais de justice) et la CRPC a lieu, soit il ne se présente pas et il y aura un renvoi devant le tribunal correctionnel", rappelle-t-on au parquet.
Contrairement à un procès en correctionnel, la présence du prévenu est obligatoire aux deux moments qui composent la CRPC : tout d'abord un face à face dans le bureau d'un représentant du parquet qui propose une peine sanctionnant l'infraction, puis, si la peine est acceptée, une brève audience publique devant un juge chargé d'homologuer cette proposition de peine. Si l'acteur est présent, cette audience se tiendra à partir de 14 heures. La conduite en état d'ivresse est passible de 4.500 euros d'amende et d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison, en plus du retrait de 6 points sur le permis de conduire.
Cette convocation devant la justice française arrive après une séquence plutôt galvanisante pour la star du cinéma, décriée en France mais toujours célébrée à l'étranger. Dans la foulée d'un dîner samedi soir avec Vladimir Poutine dans la résidence présidentielle russe de Sotchi, sur la Mer Noire, une réception grandiose a accueilli l'acteur en Mordovie à 640 km à l'est de Moscou, où les autorités locales lui ont proposé le poste de ministre de la Culture de la région.
Lundi soir, au Palais des Congrès à Zurich, tapis rouge et acclamations de fans l'attendaient au gala du Ballon d'or. Des moments propres à réconforter l'icône turbulente du septième art accablée de critiques pour son exil fiscal en Belgique et sa toute nouvelle citoyenneté russe. "J'ai un passeport russe, mais je suis Français et j'aurai certainement la double nationalité belge", a expliqué l'acteur dans une interview donnée à Zurich, niant avoir accepté ce nouveau passeport pour "échapper au fisc".
SOCIETE
L'argent ne fait pas (entièrement) le bonheur
Des piles d'euros (Photo Joel Saget. AFP)
Libération
L'aisance financière ne joue que partiellement dans le sentiment de bien-être ressenti par les Français, qui sont aussi très sensibles aux liens sociaux ou au stress de la vie quotidienne, note une étude de l'Insee parue mardi.
"Les adultes vivant en France métropolitaine déclarent en 2011 un niveau moyen de satisfaction dans la vie de 6,8 sur une échelle allant de 0 à 10", écrit l'Institut de la statistique, qui a réalisé cette étude en 2011, dans la foulée du rapport de l'économiste Joseph Stiglitz de 2009, qui proposait de mettre au point des indicateurs de "bien-être".
"Si 13% d'entre eux estiment leur bien-être à 9 ou 10, ils sont 7% à le situer à moins de 5 sur l'échelle de satisfaction", précise l'Insee.
Ils sont 22,5% "parmi les personnes les plus modestes" à être peu satisfaits de leur vie tandis qu'à l'opposé, 23,4% des personnes les plus satisfaites appartiennent à un ménage à hauts revenus.
Pour autant, malgré "le fort effet apparent du revenu" sur le sentiment de bien-être, "les écarts de bien-être ne se réduisent pas à des écarts de ressources", note l'Insee.
"Ce ne sont pas seulement les restrictions monétaires, contraintes financières ou faibles revenus, qui vont de pair avec une moindre satisfaction", poursuit l'Insee, qui relève que "d'autres aspects de la qualité de vie, comme la faiblesse des liens sociaux ou le stress dans la vie courante, jouent autant, voire davantage que les contraintes financières".
"Viennent ensuite les difficultés liées à la santé, au logement, et à l'insécurité physique et économique".
En revanche, "la perception de la qualité de l'environnement ou celle de tensions dans la société n'ont pas d'influence significative sur le bien-être ressenti".
L'enquête aborde aussi "pour la première fois en France" la question des risque psychosociaux au travail, qui "vont de pair avec un moindre sentiment de bien-être".
Dix mille personnes de 18 ans ou plus ont répondu à un questionnaire par courrier.
Les jeunes épargnent de plus en plus pour leur pension
Belga
Des dizaines de milliers de Belges - principalement des jeunes - ont décidé l’an dernier de commencer à épargner pour compléter leur future pension.
Belga
Sur base de chiffres fournis par plusieurs grands prestataires, De Morgen affirme que l’épargne-pension connaît un succès croissant, principalement auprès des jeunes.
Le spécialiste Ergo a ainsi enregistré l’an dernier 32.798 nouveaux contrats (+15 %), tandis que le montant des dépôts a grimpé de 10 % pour atteindre 192,6 millions d’euros.
Chez ING Belgique, on a dénombré 21.250 nouveaux épargnants pour la pension (+10 %). Belfius ne fournit pour sa part aucun chiffre sur le nombre de contractants mais indique que le montant des dépôts a augmenté de 4 % (225 millions d’euros). AG Insurance a pour sa part constaté une hausse de 5 % du montant des dépôts.
De plus en plus de jeunes se tournent vers l’épargne-pension. La moitié des contrats conclus chez Belfius l’ont été par des clients âgés de moins de 30 ans. Les jeunes représentent 30 % de la clientèle chez ING et AG Insurance.
Le secteur financier estime que le nombre de Belges ayant souscrit à une épargne-pension atteint 2,73 millions de personnes : 1,4 million via une assurance et 1,33 million via un fonds. L’ensemble pour un montant total d’environ 26 milliards d’euros.
Mariage homosexuel : un nouvel épisode de la «guerre scolaire» ?
Manifestation pour l'école libre, le 24 juin 1984. (Photo AFP)
Récit: Partisans de l'école laïque et défenseurs de l'enseignement privé s'opposent régulièrement depuis deux siècles. La polémique du moment entre Vincent Peillon et les milieux catholiques marque-t-elle un renouveau des tensions ?
Par SYLVAIN MOUILLARD
Libération
Les débats autour du projet de loi sur le mariage pour tous réveillent de vieux démons. En particulier sur le thème de la «guerre scolaire», qui oppose la République et l’Eglise catholique depuis la Révolution française. Le ministre de l’Education, Vincent Peillon, a allumé la mèche en écrivant aux recteurs d’académie, leur demandant «la plus grande vigilance» vis-à-vis des établissements privés. Jugeant qu’il n’est «pas opportun d’importer dans l'école le débat sur le mariage pour tous», le ministre a cependant tempéré : «Je promeus dans ce pays une laïcité ouverte, il n’y aura pas de guerre scolaire.»
Une précision qui n’a pas rassuré plusieurs responsables de droite. Christine Boutin y voit une nouvelle preuve de la «cathophobie» gouvernementale. Laurent Wauquiez dénonce une tentative de «faire culpabiliser les chrétiens». Quant à Luc Chatel, ancien locataire de la rue de Grenelle, il évoque une «dérive préoccupante».
En filigrane, on retrouve un dénominateur commun : la «guerre scolaire». Le vocable désigne, en France, l’affrontement plus que centenaire entre les enseignements laïc et confessionnel. Eclairage avec deux spécialistes de la question, Claude Lelièvre et Bruno Poucet (1). Qui tiennent à cependant relativiser : la situation actuelle relève bien plus de la polémique passagère que de la querelle de fond.
Les origines
La révolution de 1789 marque la fin du quasi monopole de l’enseignement catholique sur l'école. A partir de cette date, chaque camp s’efforce d'étendre sa sphère d’influence. La loi Falloux, votée en 1850, constitue une première escarmouche. Celle-ci met fin au monopole d’Etat sur les écoles du secondaire. «Ce texte était considéré comme très réactionnaire par les républicains car il réinstallait de plein droit des établissements catholiques, qui étaient auparavant sous le contrôle de l’Etat», éclaire Claude Lelièvre.
Première bataille : les lois Ferry
Les lois Ferry votées en 1881-1882 marquent l’installation par la république d’une école publique laïque, gratuite et obligatoire dans le primaire. «L’Eglise catholique a dû prendre acte de cette décision qui la privait d’une partie de son influence, rappelle Claude Lelièvre. Mais elle a aussi déclenché une contre-offensive en 1883, appelée "guerre des manuels".» L’Eglise tente alors de censurer certains ouvrages des écoles publiques, notamment des livres de morale et d'éducation civique.
Portrait non daté de Jules Ferry (AFP)
Deuxième bataille : la loi Emile Combes
Président du conseil de 1902 à 1905, le radical Emile Combes interdit aux congrégations religieuses d’enseigner dans les écoles privées. «L’Eglise se sent agressée, raconte Claude Lelièvre. Elle perd la moitié des filles sous son contrôle, passant de 50 à 25% des effectifs.» En réaction, les institutions catholiques lancent une deuxième «guerre des manuels». Cette fois, les responsables religieux exigent des ouvrages complètement neutres à l'école. «C’est la première fois que l’Eglise reconnaît en creux la neutralité de l'école publique, tout simplement parce qu’une bonne partie de ses ouailles y allait !», souligne Claude Lelièvre.
Au début du XXe siècle, la «guerre scolaire» divise de plus en plus la société française : face à l’anticléricalisme d’une partie de la classe politique, prêtres et évêques multiplient les prises de position. Les débats sont tout aussi vifs à l’Assemblée nationale et dans la presse. Les premières associations de parents d'élèves voient le jour dans les milieux catholiques.
L’après-Seconde guerre mondiale
Durant l’Occupation, le régime de Vichy accorde pour la première fois des aides financières aux écoles catholiques. A la Libération, la mesure n’est pas remise en cause : «Certes, ce n'était pas très bien vu à gauche, mais cette question n'était pas la plus urgente du moment», pointe Claude Lelièvre. Résultat, en 1953, le radical André Marie fait voter une loi accordant des subsides publics à l'école privée. «Mais les sommes restent modestes et la polémique ne se transforme pas en guerre scolaire patentée», relativise Claude Lelièvre.
Quelques années plus tard, le dossier connaît une nouvelle évolution, sous l’influence de De Gaulle. Considérant que «l’affrontement public-privé doit être dépassé», le chef de l’Etat décide de financer les établissements privés (notamment en payant les salaires des professeurs) sous conditions. C’est la loi Debré de 1959, celle qui régit encore aujourd’hui l’enseignement sous contrat. «Le contenu des cours doit être exactement le même que dans le public. La vie scolaire, elle, peut avoir un caractère propre», décrypte Claude Lelièvre. Face aux résistances du privé comme du public, De Gaulle menace de dissoudre son gouvernement, ainsi que l’Assemblée nationale. Il obtient finalement gain de cause.
Les affrontements des années 1980-90
Premier épisode, en 1984. Le socialiste Alain Savary veut instituer le monopole public sur l'éducation. Son projet de loi est retiré après une forte mobilisation des milieux catholiques, qui rassemblent entre 500 000 et 2 millions de personnes à Paris. Puis la «guerre scolaire» se ravive en 1993-1994, à l’occasion de la proposition de réforme de la loi Falloux par François Bayrou, ministre de l’Education du gouvernement Balladur. La tentative d’obtenir du public le financement des investissements du privé échoue.
Manifestation à Paris en 1994 pour défendre l'école publique et s’opposer à la révision de la loi Falloux (photo Michel Gangne. AFP)
Et aujourd’hui ?
Assiste-t-on à un nouvel épisode de la «guerre scolaire» ? Non, répondent en chœur Claude Lelièvre et Bruno Poucet. Le premier évoque une «guérilla», le second une simple «polémique». «Le débat actuel porte sur les programmes et les contenus de l’enseignement. Pas sur l’encadrement, les institutions ou le financement, qui ont historiquement été des points vitaux», développe Claude Lelièvre. «Le projet d’Alain Savary et la réforme de la loi Falloux posaient la question de la survie même et de l’interprétation de l’enseignement privé, abonde Bruno Poucet. Ce n’est pas le cas ici.»
Pour le spécialiste, l’initiative d’Eric de Labarre, secrétaire-général de l’enseignement catholique, relève surtout d’une stratégie d’influence. «L'Eglise catholique a aujourd’hui un problème de visibilité. La seule institution qui rassemble beaucoup de monde, c’est l'école privée. Celle-ci pourrait faire vivre le débat sur le mariage pour tous, que l'Eglise a du mal à lancer.»
Claude Lelièvre conclut : «On a bien vu au cours des dernières décennies que celui qui a cru pouvoir faire bouger le curseur sur l’enseignement catholique a perdu. Personne n’a intérêt à laisser entendre qu’il veut régler son compte à l’autre école. 50% des familles françaises ont utilisé pour au moins un de leurs enfants les deux systèmes éducatifs, public ou privé. Les Français veulent pouvoir garder la possibilité du choix.» Au final, estime-t-il, Vincent Peillon pourrait tirer un «avantage politique» de la situation, «s’il ne commet pas de faute». «On voit bien que le camp catholique est divisé sur la question du mariage homosexuel, ajoute-t-il. D’ailleurs, les grands ténors de la droite sont gênés aux entournures. Ils ne veulent pas mettre le doigt là-dedans.»
(1) Claude Lelièvre est professeur d’histoire de l'éducation à l’Université Paris V. Il est l’auteur, notamment, de Les politiques scolaires mises en examen (éd. ESF, 2008). Bruno Poucet est professeur à l’université de Picardie Jules-Verne, auteur d’un «Que sais-je ?» sur L’enseignement privé en France (éd. PUF, 2012).
DIVERS
La production d'agrocarburants menace la qualité de l'air en Europe
Le Monde.fr
Les taillis à courte rotation de saule, de peuplier ou d'eucalyptus sont utilisés pour produire de l'énergie à partir de la biomasse. | Christian Dupraz
C'est une nouvelle tache sur la réputation déjà ternie des agrocarburants. Maintes fois accusés d'aggraver l'insécurité alimentaire et la volatilité des prix, d'accélérer la déforestation tropicale et même d'augmenter les gaz à effet de serre, les carburants d'origine végétale sont maintenant incriminés pour la pollution de l'air et les problèmes de santé humaine qu'ils entraîneraient.
L'Union européenne, en cherchant à atteindre 10 % d'énergies renouvelables dans le secteur des transports d'ici à 2020 afin de lutter contre le changement climatique, pourrait dans le même temps aggraver la pollution à l'ozone et causer près de 1 400 décès prématurés par an sur la période, assure une étude parue dans la revue scientifique Nature Climate Change, dimanche 6 janvier. TAILLIS À COURTE ROTATION
Les chercheurs de l'université britannique de Lancaster se sont intéressés à la production d'énergie et d'agrocarburants à partir de la biomasse ligneuse (les arbres), censée limiter l'utilisation polluante de pétrole et de charbon.
Ils ont pris pour hypothèse que les 72 millions d'hectares de cultures et de prairies traditionnelles actuellement disponibles en Europe pour la production de bioénergie seront transformés d'ici à 2020 en taillis à courte rotation de saule, de peuplier ou d'eucalyptus afin de produire des quantités élevées de bioéthanol. Ces systèmes de culture, qui se caractérisent par de fortes densités d'arbres (1 500 à 3 000 plants par hectare), des rotations de cinq à dix ans et des rendements de production de matière sèche élevés, ont aussi la particularité d'émettre plus d'isoprène que les plantes traditionnelles en poussant. PROBLÈMES PULMONAIRES
Or, cette molécule est un composé organique volatil qui produit, lorsqu'il est combiné avec d'autres polluants atmosphériques (comme l'oxyde d'azote), de l'ozone, un des polluants de l'air parmi les plus dangereux pour la santé.
Cette pollution, qui peut causer des problèmes pulmonaires, ainsi qu'affecter les reins, le cerveau et les yeux, est responsable de la mort d'environ 22 000 personnes par an en Europe. La hausse des émissions d'isoprène induite par les changements de cultures conduirait, selon l'étude, à un ajout de 1 365 morts par an à ce bilan (+ 6 %), soit un coût de 5,4 milliards d'euros pour la société. BAISSE DES RENDEMENTS AGRICOLES
Autre conséquence : les rendements agricoles en seraient affectés, dans la mesure où l'ozone provoque des nécroses des plantes, en diminuant leur taux de chlorophylle et les échanges gazeux. L'étude chiffre ainsi à 7,1 millions de tonnes de blé (3,5 % des cultures actuelles) et 800 000 tonnes de maïs (1 %) qui seraient perdues chaque année, soit une perte économique de 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros). "La culture de biocarburants est vue comme quelque chose de positif car elle réduit la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, explique Nick Hewitt, l'un des auteurs de l'étude. Leur production à grande échelle en Europe a toutefois des effets faibles, mais significatifs, sur la mortalité humaine et les rendements des cultures. Notre étude met en évidence la nécessité de ne pas seulement prendre en compte le bilan carbone dans la décision de cultiver des biocarburants afin de limiter les gaz à effet de serre." ÉLOIGNER LES CULTURES DES ZONES PEUPLÉES
Les scientifiques suggèrent d'implanter les cultures d'agrocarburants loin des centres de population ou des zones d'intense production agricole afin de limiter l'impact de l'ozone. La génétique pourrait par ailleurs être utilisée pour réduire les émissions d'isoprène. L'étude de l'université de Lancaster n'a toutefois pas comparé les dommages potentiels causés par les agrocarburants à l'impact sur la santé humaine de la production de charbon, de pétrole ou de gaz naturel. "Nous ne sommes pas en mesure de faire cette comparaison", a reconnu Nick Hewitt. Selon l'Agence européenne pour l'environnement, la pollution de l'air dans l'ensemble, surtout provoquée par les combustibles fossiles, cause environ 500 000 décès prématurés en Europe chaque année.
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