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jeudi 24 janvier 2013

24012013 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR......ENCORE QUE......



CA S'ARROSE


 

 

 

POLITIQUE

 

La méthode Cameron laisse l'Europe perplexe

Après le discours de David Cameron mercredi, les dirigeants européens se demandent ce que le Royaume-Uni attend vraiment.
Après le discours de David Cameron mercredi, les dirigeants européens se demandent ce que le Royaume-Uni attend vraiment. Crédits photo : BEN STANSALL/AFP

Face à la décision de David Cameron de proposer un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, les dirigeants européens rappellent que l'Europe ne se fait pas «à la carte».
David, de quel côté penches-tu? Moins de deux semaines séparent le premier ministre Cameron de son prochain sommet à vingt-sept et il y a fort à parier que la question va agiter tout le huis clos. Son discours mercredi n'a rien réglé et les dirigeants européens continuent de se gratter la tête pour saisir ce que le Royaume-Uni attend vraiment.
Au-delà des réponses convenues sur l'impossibilité de construire l'Europe «à la carte», les capitales européennes ne savent plus à quel Cameron se vouer. Celui qui flatte ses eurosceptiques en programmant un référendum sur l'appartenance, «oui ou non», à l'UE? Ou au contraire celui qui avertit que quitter l'Union serait pour son pays «un ticket sans retour» et qu'il fera tout pour l'éviter?

Ambiguïté

L'ambiguïté britannique explique l'ambivalence des réactions. À de minces variations près, les dirigeants européens se retrouvent avec François Hollande pour souhaiter que le Royaume-Uni reste arrimé au continent. C'est sur le prix à payer que se manifestent les différences. À Paris même, il y a une nuance entre Laurent Fabius, qui croit impossible le sur-mesure réclamé par Londres, et Pierre Moscovici qui juge que «l'esprit européen, c'est aussi le respect de la diversité». À droite, Alain Juppé attend toujours de la Grande-Bretagne qu'elle «dise ce qu'elle veut». Il prévient aussi que la France et l'Allemagne continueront la marche en avant, sans «attendre le diktat britannique».
Dans l'immédiat, David Cameron a évité de mettre le feu aux poudres, en renonçant à présenter à ses pairs une liste exhaustive de conditions britanniques pour rester dans l'UE. «Les vingt-six risquaient tout simplement de lui claquer la porte au nez», note un ministre au fait de la discussion. Le chef conservateur est resté aussi flou sur les compétences européennes qu'il voudrait voir rapatriées à Londres: «tout est sur la table», dit-il, en se gardant bien de préciser quoi. Sans s'engager, Angela Merkel peut donc lui tendre la main en se disant «prête à discuter des souhaits britanniques», avec un inévitable compromis à l'échelle de l'UE.

Risque de rupture

Pour le premier ministre, le vrai parcours d'obstacle européen débuterait en 2015, à supposer qu'il conduise son parti à la victoire dans l'intervalle. Le «meilleur accord» qu'il promet à ses électeurs passe par une renégociation de l'adhésion britannique, bref par une réouverture des traités européens. Problème: personne n'a envie de relancer la litanie de ratifications, de feux verts parlementaires et de référendums nationaux que suppose un nouveau traité.
En droit, le traité de Lisbonne peut-être révisé à tout moment à la demande d'une ou plusieurs parties, à l'image de tout accord international. L'unanimité de toutes les capitales serait pourtant requise pour approuver le moindre changement. Et la discussion ne serait pas à sens unique. «Si David Cameron veut rouvrir les traités, ce sera une négociation à tous les sens du terme, y compris sur les contributions à l'UE et sur le fameux chèque britannique», avertit Alain Lamassoure, président de la commission du budget au Parlement européen.
L'ennui est qu'à part le Royaume-Uni, personne n'est prêt à rouvrir la boîte de Pandore. Pour changer le traité, «le consensus n'existe pas, tout simplement», répète le président du Conseil, Herman Van Rompuy. Même pour la nécessaire réforme de la gouvernance de l'euro, Paris et Berlin ont pour le moment choisi d'y renoncer. Faute de retour aux réalités à Londres, ou d'improbables concessions du continent, la menace d'un vrai blocage existe. Avec comme conséquence le risque d'une rupture ou, pire, d'une incontrôlable sortie de route britannique, quoi qu'espère David Cameron.
LIRE AUSSI:









La Corée du Nord annonce son intention de procéder à un essai nucléaire


AFP

La Corée du Nord a annoncé jeudi son intention de procéder à un nouvel essai nucléaire, sans donner de calendrier, en réponse aux sanctions élargies de l'ONU après le lancement d'une fusée considérée par Washington comme un missile balistique. "Les satellites et les fusées à longue-portée que nous continuerons de lancer et l'essai nucléaire auquel nous procèderons visent notre ennemi juré, les Etats-Unis", a annoncé la Commission de défense nationale dans un message diffusé par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Poussé par les Etats-Unis, la Corée du sud et le Japon, le Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la Chine, avait voté mardi une résolution imposant des sanctions élargies à l'encontre de Pyonyang à la suite du tir d'une fusée le 12 décembre, en infraction aux précédentes résolutions.
Le régime communiste a réaffirmé quelques heures plus tard ses ambitions atomiques et son intention de poursuivre ses essais nucléaires.
"Nous allons prendre des mesures concrètes visant à étendre et renforcer nos forces militaires d'autodéfense, y compris la dissuasion nucléaire", avait réagi le ministère nord-coréen des Affaires étrangères.
De son côté, l'agence de presse sud-coréenne Yonhap citant les services de renseignement sud-coréens, a rapporté que Pyongyang avait achevé les préparatifs techniques en vue d'un essai qui pourrait avoir lieu dans les jours à venir.











ECONOMIE

 

Bernard Arnault, Apple, la croissance mondiale : la revue de presse de l'industrie

Par 


Libération 24/01/13
© D.R
Les secrets belges de Bernard Arnault, Arnaud Montebourg acclamé chez M-Real, les résultats d'Apple, retrouvez les principales informations industrielles de ce jeudi 24 janvier dans la revue de presse de L'Usine Nouvelle.
La fortune belge de Bernard Arnault
Le quotidien Libération en fait sa une, ce jeudi 24 janvier. L'homme d'affaires français Bernard Arnault aurait transféré depuis plus d'un an en Belgique "la quasi-totalité" de sa participation dans le numéro un mondial du luxe par le biaise d'un savant montage juridique. Selon un membre de "l'entourage" du patron de LVMG, cité anonymement par Libération, le montage "juridiquement impossible en France" aurait uniquement pour but "d'assurer la pérennité et l'intégrité de son groupe en cas de décès accidentel".
Apple décevant...
Les résultats du géant de Cupertino pour le quatrième trimestre 2012 feraient pâlir d'envie bon nombre d'industriels... Pourtant les observateurs tordent la bouche. Décevants, scandent-ils en choeur dans le médias, ce jeudi 24 janvier. "Les résulats trimestriels d'Apple renforcent les craintes sur le fait que l'iPhone 5 fait moins envie", titre le Guardian.
La marque à la pomme a annoncé un chiffre d'affaires légèrement inférieur aux attentes. La sanction ne s'est pas faite attendre en Bourse où où l'action du groupe informatique a perdu plus de 10%.

Une "micro nationalisation locale temporaire" chez M-Real Alizay
Le ministre du Redressement productif s'est rendu mercredi 23 janvier à Alizay (Eure) pour officialiser la reprise de la papeterie M-Real par le groupe Double A. Une entreprise thaïlandaise qui va devoir assurer la compétitivité du site.

La croissance mondiale pourrait repartir doucement en 2013
La conjoncture mondiale pourrait s'améliorer en 2013, à en croire la mise à jour trimestrielle des prévisions du FMI. Sans céder à l'euphorie, l'organisme note qu'une "accélération de la croissance mondiale est prévue en 2013, car les facteurs à l'origine de la faiblesse de l'activité mondiale devraient perdre de leur intensité", rapporte Le Monde.
L'institution ajoute que "les mesures prises par les pouvoirs publics ont réduit les risques d'une crise grave dans la zone euro et aux Etats-Unis."
Astrid Gouzik








Arnault aurait transféré en Belgique la quasi-totalité de sa participation dans LVMH

ARNAULT AURAIT MIS EN BELGIQUE UNE GRANDE PARTIE DE SA FORTUNE

INFOS REUTER
Le milliardaire français Bernard Arnault, directeur général de LVMH a fait transférer en Belgique il y a plus d'un an la quasi-totalité de sa participation dans le groupe de luxe, écrit Libération jeudi.
Selon le quotidien, qui ne cite pas ses sources, Bernard Arnault a réalisé cette opération en décembre 2011, en transférant 4 millions d'actions (31%) de Groupe Arnault, la holding familiale contrôlant l'intégralité de son empire dont LVMH, à la société belge Pilinvest.
Dans le même temps, Bernard Arnault a apporté à Pilinvest l'usufruit qu'il détient sur 48,5% du capital de Groupe Arnault, dont il avait déjà donné la nue-propriété à ses cinq enfants, ajoute le journal.
LVMH n'a pu être joint dans l'immédiat. Cité par Libération, un membre de l'entourage de Bernard Arnault déclare que le montage "juridiquement impossible en France" aurait uniquement pour but "d'assurer la pérennité et l'intégrité de son groupe en cas de décès accidentel".
Bernard Arnault, qui nie toute motivation fiscale, a demandé la nationalité belge en septembre, mais le procureur de Bruxelles s'est prononcé contre il y a deux semaines.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cette nuit en Asie : déficit commercial japonais record, Apple en Chine, Toshiba et GE

Le déficit commercial nippon a triplé l'an dernier...

La machine commerciale japonaise sur une pente dangereuse

Containers dans un port du Japon - AFP
Containers dans un port du Japon - AFP
Les statistiques du commerce extérieur japonais, diffusées ce matin par le ministère des Finances vont permettre au nouveau gouvernement conservateur, emmené par Shinzo Abe, de renforcer ses appels en faveur d'une relance keynésienne, qui effraie nombre d'économistes, et d'un affaiblissement du yen, qui commence pourtant à agacer nombre des partenaires commerciaux de l'archipel. Selon les premières estimations du gouvernement, le pays a enregistré, l'an dernier, un déficit commercial record de 6927,3 milliards de yens (59 milliards d'euros). Cela représente un quasi triplement par rapport au déficit exceptionnel déjà enregistré sur l'année 2011. S'il laisse envisager un léger rebond de la demande dans certaines régions par rapport au mois précédent, le déficit a encore été très prononcé en décembre (641,5 milliards de yens).
Sur l'ensemble de l'année, la mauvaise performance japonaise est en grande partie due au recul des exportations vers les marchés européens et chinois qui sont habituellement des clients clés pour les entreprises nippones. Englués dans la crise des dettes souveraines, les pays de l'Union ont ainsi acheté moins d'automobiles, de composants électroniques et d'équipements scientifiques "made in Japan". Pour la première fois dans son histoire récente, l'archipel a même enregistré sur douze mois un déficit de 139,7 milliards de yens de sa balance commerciale avec la zone. Son commerce avec la Chine a, lui, souffert du ralentissement de l'activité dans la deuxième puissance économique de la planète mais aussi de la brouille politique entre les deux capitales qui a poussé, depuis septembre dernier, des consommateurs chinois à boycotter les grandes marques nippones. Les autorités de Pékin ont bruyamment reproché à Tokyo d'avoir nationalisé des petits îlots de mer de Chine orientale dont elles revendiquent aussi le contrôle. En glissement annuel, les envois de marchandises nippones vers la Chine ont ainsi reculé en 2012 de 10,8%.
Si les exportations ont reculé sur l'ensemble de l'année de 2,7% en valeur, les importations ont encore progressé, dans le même temps, de 3,8%. Comme en 2011, cette progression a été alimentée par des achats toujours plus massifs d'énergie fossile. Pour compenser l'arrêt de la plupart des réacteurs du pays, les électriciens ont poussé leurs achats à l'étranger de cargaisons de gaz naturel ou de pétrole qui leur permettent de pousser la production d'électricité dans leurs centrales thermiques conventionnelles.
Décortiquant l'ensemble de ces données, les analystes veulent croire que la balance commerciale nippone pourrait partiellement se rééquilibrer en 2013. Ils notent la reprise de la demande aux Etats-Unis, le tassement de la crise diplomatique avec la Chine et le rapide recul de la valeur du yen, qui devrait en théorie profiter dans les prochains mois aux exportateurs de produits fabriqués dans le pays.

La production manufacturière chinoise au plus haut depuis deux ans

L'ambiance était à l'optimisme, ce matin en Chine, après la publication de l'indicateur préliminaire de la banque HSBC concernant la production manufacturière. Cet indice qui se penche sur l'activité des directeurs d'achats et constitue en général un bon résumé de la conjoncture industrielle s'est situé, en janvier, à 51,9 points, contre 51,5 en décembre. Un chiffre situé au-dessus de 50 traduit une activité en expansion. Cela fait désormais cinq mois d'affilée que cet indice « PMI » est en hausse, et il vient d'atteindre un niveau jamais vu depuis deux ans, confirmant la reprise économique amorcée au dernier trimestre 2012. Dans le détail toutefois, il apparaît que la croissance des nouvelles commandes a plutôt eu tendance à s'éroder sur un mois, tandis que celle des exportations stagnait à un niveau faible (50,1 points). C'est donc, une fois de plus, l'investissement, qui tire la dynamique chinoise. Les économistes notent enfin que le rebond en cours de la production manufacturière se fait de façon moins rapide qu'en 2009, ce qui est plutôt positif car cela devrait éviter une poussée d'inflation comparable à la précédente, et permettre à la Banque centrale de ne pas être obligé d'opter pour un brusque serrage de vis monétaire.

Apple voit son salut en Chine

Le numéro un du groupe californien a annoncé hier soir que les ventes d'Apple avaient augmenté de 67% sur un an en Chine en 2012, pour s'établir à 6,83 milliards de dollars. La raison de cette poussée subite est la multiplication des points de vente sur le territoire. Si le nombre d'Apple stores est passé de 6 à 11 en un an (en incluant le territoire de Hong Kong), c'est surtout le réseau de revendeurs autorisés qui a explosé. Il y en avait, fin décembre, 17.000 dans toute la Chine, contre 7.000 un an plus tôt, affirme Tim Cook. Les performances d'Apple en Chine sont suivies de très près, car sur ce marché très stratégique, la marque à la pomme a vu ses parts de marché s'éroder significativement dans les téléphones. Alors que la croissance des bénéfices mondiaux du groupe diminue, Tim Cook fait aujourd'hui de la Chine une priorité. Il y a effectué deux voyages en dix mois, afin de tenter de trouver un accord commercial avec le géant de la téléphonie mobile China Mobile. Et pour la première fois, son groupe vient de publier des résultats spécifiques pour la Chine, alors que ce chiffre était jusqu'alors inclus dans un ensemble géographique plus vaste, l'Asie-Pacifique. Tim Cook affirme que la croissance du marché chinois est plus de deux fois supérieure à celle de tous les autres marchés, même si, pour l'heure, les Etats-Unis et l'Europe restent respectivement les premier et deuxième débouchés pour Apple.

Pariant sur le boom du gaz, Toshiba et GE poussent leur partenariat

Semblant convaincus que le développement phénoménal du gaz de schiste aux Etats-Unis va bouleverser pour longtemps la production d'électricité dans le monde, les deux géants industriels Toshiba et General Electric (GE) ont annoncé, ce matin, qu'ils allaient travailler à la création d'une nouvelle coentreprise afin de devenir des leaders mondiaux dans l'équipement de centrales thermiques à gaz. Leur nouvelle entité se concentrera sur le développement d'une nouvelle génération de centrales thermiques à gaz dites à cycle combiné, car elles utilisent dans la même structure des turbines à gaz et des turbines à vapeur d'eau. Les deux groupes travaillent déjà ensemble sur ce type d'installations et ont même emporté plusieurs contrats en Asie. En 2012, ils avaient notamment vendu un système "FlexEfficiency" à l'électricien japonais Chubu Electric. Avec la nouvelle entité, ils espèrent partir à la conquête d'autres marchés où les gouvernements semblent vouloir réorganiser leur stratégie énergétique autour de centrales à gaz, aux dépens souvent du charbon ou du nucléaire. Cette alliance entre Toshiba et GE va accélérer la rapide consolidation du secteur et fait suite à l'annonce, l'an dernier, d'un rapprochement des activités d'équipements de centrales thermiques de deux autres géants japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Hitachi. Ces deux sociétés espèrent, elles, lancer leur nouvelle joint-venture début 2014.










Gaz de schiste  : Veolia et Suez en lice pour un contrat géant

Les deux groupes ont été retenus dans la « short list » d'un appel d'offres en Australie.

Gaz de schiste  : Veolia et Suez en lice pour un contrat géant
Tous deux à l'affût de relais de croissance, Suez Environnement comme Veolia se positionnent sur les nouveaux marchés porteurs. Mais là comme ailleurs, les deux poids lourds tricolores du traitement de l'eau se retrouvent en concurrence. C'est aujourd'hui le cas sur les gaz de schiste et de charbon (le fameux grisou). Selon nos informations, Veolia Environnement et Suez Environnement sont, avec General Electric, trois des quatre candidats pré-sélectionnés pour un appel d'offres d'une taille exceptionnelle, supérieur au milliard d'euros, dans le gaz de charbon.
Ils sont en cours de remise d'offre et Queensland Gas Company (QGC) devrait finaliser au deuxième trimestre le contrat avec l'opérateur retenu. Ce dernier exploitera durant 20 ans les quatre installations de traitement d'eau du titanesque projet « Queensland Curtis LNG », estimé à 20 milliards de dollars (15 milliards d'euros). Cette filiale de BG Group (ex-British Gas) développe dans le Queensland (nord de l'Australie) le premier projet au monde qui liquéfiera sur l'île de Curtis le gaz de charbon produit à l'intérieur des terres et acheminé par 540 kilomètres de pipeline, avant de le vendre dans l'ensemble de l'Asie à partir de 2014.

Dépollution intégrale

L'Australie est, avec les Etats-Unis et le Canada, l'un des trois grands pays producteurs de gaz de schiste et de charbon. Mais c'est aussi celui où la pollution que cela entraîne, en particulier celle liée aux fluides de fracturation très toxiques injectés dans le sous-sol, a suscité les plus vives controverses. La législation du Queensland a été durcie et «Queensland Curtis LNG » est astreint à dépolluer intégralement l'eau remontée des puits pour qu'elle soit réutilisée, seul étant enfoui le résidu solide toxique après concentration et évaporation. Ce projet comprend un cycle complet de traitement de l'eau (si l'on oublie l'eau polluée restée dans le sol), contrairement à nombre d'autres, notamment aux Etats-Unis, où l'eau polluée est simplement rejetée. Veolia et Suez Environnement ont visiblement estimé donc pouvoir y être associés sans dommage pour leur image.
Difficile de chiffrer le marché mondial du traitement de l'eau dans les énergies non conventionnelles car ce dernier ne se développera que sous la pression des écologistes. Aux Etats-Unis, il n'est pas rare de rejeter l'eau polluée ou semi-traitée dans les affluents.
Sur ce marché émergent, Veolia qui, hasard du calendrier, présente aujourd'hui à la presse ses « nouveaux métiers », est le plus avancé des deux français. Il a bâti cette activité sur l'acquisition en 2005 d'une émanation du MIT (Massachusetts Institute of Technology) spécialisée dans le traitement par membranes de l'eau dans le non conventionnel. « Nous sommes un des deux seuls acteurs au monde à savoir traiter les effets sur l'eau de l'exploitation du gaz de schiste », avait souligné son PDG, Antoine Frérot, en novembre dernier dans un entretien aux « Echos ». Traduction  : il est le seul avec General Electric à assurer le cycle complet de traitement de l'eau, et pas des parties de ce cycle. Il a remporté un premier contrat de ce type en 2011 aux Etats-Unis avec le groupe d'énergie américain PXP (pour la construction et l'exploitation) et a des appels d'offres en cours. Au Canada, il n'intervient encore que sur des parties de cycle. Avec sa filiale HPD, spécialiste de la cristallisation, Veolia veut aussi se positionner sur la partie complexe des traitements, dont il estime détenir un tiers du marché, contre un tiers pour General Electric, le leader historique et un tiers pour les groupes en consortium. La construction de ce type d'installations croît de 20 % par an. Reste à en obtenir également l'exploitation : les pétroliers l'externalisent encore rarement.

Projets en Pologne

Suez Environnement, lui, n'a pas encore de contrats actifs mais monte en puissance : il a des sites expérimentaux opérationnels en Australie et vient de structurer cette année une offre de cycle complet de traitement en prévision de l'éventuelle ouverture du marché polonais. La Pologne constitue le pays d'Europe continentale le plus avancé pour développer des projets de gaz de schiste et de charbon et au-delà de « Queensland Curtis LNG », ce sera la priorité du groupe de Jean-Louis Chaussade. Qui y retrouvera... Veolia.
Myriam Chauvot


Une première mondiale
Le projet australien « Queensland Curtis LNG » couvre la production de gaz de charbon (similaire au gaz de schiste) et sa liquéfaction. Cette dernière constitue une première mondiale.
20 milliards de dollars seront investis sur 2010-2014, date de l'entrée en production.
Le gaz de charbon produit dans le bassin du Surat (Queensland) sera acheminé par 540 kilomètres de pipeline vers l'île de Curtis pour liquéfaction.
Le législateur impose une dépollution intégrale de l'eau utilisée pour extraire le gaz de charbon.
Un milliard de dollars est investi dans les usines de traitement d'eau et l'appel d'offres géant concerne par ailleurs leur exploitation pendant vingt ans.










La Matinale de l'Industrie

Usine de M-Real à Alizay
© Mairiealizay

Les usines compétitives, M-Real, Renault, Apple : la Matinale de l'Industrie

75% des usines françaises compétitives, Montebourg acclamé chez M-Real, Renault sait-il encore faire des voitures à vivre, les résultats d'Apple, Bernard Arnault en Belgique, vers une coentreprise entre Toshiba et General Electric... autant de sujets industriels qui font la une des journaux ce jeudi 24 janvier.

Bernard Arnault, Apple, la croissance mondiale : la revue de presse de l'industrie

Libération 24/01/13
 Les secrets belges de Bernard Arnault, Arnaud Montebourg acclamé chez M-Real, les résultats d'Apple, retrouvez les principales informations industrielles de ce jeudi [...]

75 % des industriels français s’estiment compétitifs

Usine Continental
 D’après une étude réalisée par le cabinet RolandBerger en partenariat avec L’Usine Nouvelle, les trois quarts des industriels français considèrent leur usine comme [...]

Arnaud Montebourg scelle la reprise de la papeterie M-Real

Montebourg à Cléon
 Le ministre du Redressement productif se rendait mercredi 23 janvier à Alizay (Eure) pour officialiser la reprise de la papeterie M-Real par le groupe Double A. Une [...]

Renault sait-il encore faire des voitures à vivre ?

Renault Captur
 Les modèles de la marque au losange ne séduisent plus. La tendance pourrait s’inverser en 2013 avec l’arrivée de la Clio 4 et du Captur, des modèles qui préfigurent [...]

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LES VENTES D’IPHONE ET LE CA TRIMESTRIEL D’APPLE SOUS LE CONSENSUS
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Ces groupes français qui ont des holdings aux Pays-Bas pour réduire leurs impôts

Taxe
Les grandes entreprises françaises ont de plus en plus recours à des holdings installées aux Pays-Bas pour réduire leurs impôts, écrit mercredi le quotidien [...]

Toshiba et GE étudient la possibilité d'une coentreprise pour centrales thermiques

turbine de centrale gaz
 Les deux industriels ont annoncé, jeudi 24 janvier, la signature d’un accord en vue de créer une coentreprise d’équipements pour centrales thermiques à gaz. Le [...]

 

 

 

 

 

JUSTICE ?

 

Mexique: Florence Cassez libérée vole vers Paris

La Française Florence Cassez a décollé de Mexico mercredi à 21h25 locales (Jeudi 03h25 GMT) en direction de l'aéroport de Paris Charles de Gaulle après la décision de la Cour suprême de faire procéder à sa libération immédiate.

Photographe : Alfredo Estrella :: Le convoi emmenant Florence Cassez sort de la prison de Tepepan à Mexico, le 23 janvier 2013 après la libération de la Française par la Cour suprême
photo : Alfredo Estrella, AFP

Elle devrait en principe atterrir à Paris jeudi vers 14h15 (13h15 GMT) à l'aéroport de Paris.
La Française avait quitté la prison pour femmes de Tepepan, au sud de Mexico, en fin d'après-midi dans un véhicule blanc suivi d'un important cortège de voitures de la police de la ville de Mexico. Vêtue d'un gilet pare-balles, elle était accompagnée par son père, Bernard Cassez, et le consul général de France au Mexique, Gérald Martin.
La Cour suprême du Mexique a mis fin mercredi à plus de 7 ans de cauchemar vécu par la Française de 38 ans.
Trois des cinq juges de la première chambre de la Cour suprême ont estimé que les droits constitutionnels de la Française avaient été violés par les autorités lors de son arrestation en décembre 2005 et lors du montage policier mettant en scène sa soi-disant arrestation en direct devant les caméras de télévision.
Ils ont annulé sa condamnation à 60 ans de prison pour enlèvements, délinquance organisée et port d'armes prohibées sans autre forme de procès.
"Le jugement est annulé, le recours est accordé et la liberté absolue de Florence Cassez est ordonnée", indique la résolution adoptée par la Cour suprême.
Le jugement ayant été déjà envoyé par courrier spécial à la prison, la Française a pu prendre l'avion dès mercredi soir, avec son père Bernard, pour rejoindre sa mère Charlotte qui l'attend en France et qui s'est déclarée "folle de joie".
"Ma fille s'est battue, elle a gagné sa liberté, j'adore ma fille, elle est extraordinaire", a dit Charlotte Cassez dans une brasserie parisienne où s'étaient retrouvés les amis qui avaient soutenu Florence Cassez.
"C'est un jour lumineux pour la justice mexicaine", s'est exclamé l'avocat mexicain de la Française, Me Agustin Acosta.
Selon lui, "il s'agit d'un jour historique pour la Cour suprême parce qu'il a été établi que les violations graves des droits de l'homme ne seront plus tolérées comme mécanisme pour établir la culpabilité des personnes".
Même joie pour l'avocat français Frank Berton : "Justice a été rendue au Mexique pour cette fille qui depuis sept ans a crié pour dire son innocence, que ces droits ont été violés, pour dire qu'elle voulait retrouver sa liberté".
La proposition initiale de la juge Olga Sanchez d'une annulation de sa condamnation, mais assortie d'un renvoi vers un tribunal d'appel, n'a pas recueilli la majorité. La juge a donc décidé de reprendre à son compte la proposition du juge Arturo Zaldivar -rejetée le 21 mars 2012- d'une libération immédiate et absolue, et qui a cette fois obtenu les trois voix nécessaire, grâce à l'apport du nouveau juge Alfredo Gutierrez Ortiz Mena.
Pour la Française emprisonnée depuis le 8 décembre 2005, cette cinquième tentative devant la justice mexicaine aura été la bonne, après trois condamnations en justice ordinaire en 2008, 2009 et 2011 et une indécision de la Cour suprême en 2012.
Florence Cassez avait déposé un recours en révision devant la Cour suprême du Mexique peu après le rejet de son pourvoi en cassation le 10 février 2011, son troisième et ultime échec devant la justice ordinaire.
Le président français François Hollande a "salué" la décision de la Cour suprême du Mexique de libérer Florence Cassez, parlant de la fin d'une "période particulièrement douloureuse".
Dans un communiqué, le chef de l'Etat a remercié "tous ceux qui, au Mexique comme dans notre pays, se sont engagés pour que la vérité et la justice prévalent".
Nicolas Sarkozy s'est dit quant à lui "très ému et très heureux" de l'annonce de la libération de Florence Cassez avec qui il s'est entretenu par téléphone, a-t-on appris dans l'entourage de l'ancien chef de l'Etat.
L'affaire Cassez avait provoqué en 2011 une crise diplomatique entre la France et le Mexique ayant entraîné l'annulation par Mexico de l'année de la France au Mexique, après la décision de Nicolas Sarkozy de dédier cet événement à la Française.










Affaire Tapie-Lagarde : perquisitions chez Tapie et Stéphane Richard

Montage réalisé le 08 juillet 2011 à partir de deux photos d'archives: l'une datée du 20 juin 2011 de Christine Lagarde et l'autre datée du 15 février 2008 de Bernard Tapie.
Montage réalisé le 08 juillet 2011 à partir de deux photos d'archives: l'une datée du 20 juin 2011 de Christine Lagarde et l'autre datée du 15 février 2008 de Bernard Tapie. (Photo Gobet-Demarthon. AFP)


La brigade financière se penche sur l'arbitrage rendu dans le contentieux qui opposait l'homme d'affaires Bernard Tapie au Crédit lyonnais.

Libération
Les domiciles de Bernard Tapie et de Stéphane Richard, actuel PDG de France Telecom, ont été perquistionnés jeudi matin par la brigade financière dans le cadre de l’enquête sur le recours à l’arbitrage dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information de Lemonde.fr.
Une information judiciaire contre X avait été ouverte à Paris le 18 septembre sur la décision de Bercy de recourir à un arbitrage dans le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente litigieuse d’Adidas par la banque en 1993.
Parallèlement à cette procédure, une enquête est ouverte devant la Cour de Justice de la République (CJR) contre la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui était ministre de l’Economie au moment des faits.
L’arbitrage avait au final été rendu en faveur de Bernard Tapie. Le tribunal arbitral, instance privée, avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), gérant le passif du Crédit Lyonnais, à verser à l’homme d’affaires 285 millions d’euros d’indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (400 millions d’euros avec les intérêts).
Au moment de la décision de recourir à l’arbitrage, Stéphane Richard était directeur de cabinet de Christine Lagarde. De source judiciaire, on a indiqué jeudi matin que des perquisitions étaient «en cours». L’information judiciaire ouverte contre X en septembre vise les chefs d'«usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du Consortium de réalisation».
Les juges du pôle financier en charge des investigations ont cependant obtenu mercredi du parquet de Paris le droit d’enquêter aussi pour «faux», «détournement de fonds publics», et complicité et recel de ces délits, a-t-on indiqué de source judiciaire.
(AFP)

 

 

 

 

 

SOCIAL

 

L'augmentation du prix des billets SNCF entre en vigueur

Prendre le train coûte un peu plus cher ce jeudi. Comptez 1 euro de plus pour un train entre Paris et Lille, 2 euros supplémentaires pour un Paris-Bordeaux. Augmentation également pour les Intercités et les TER. La SNCF justifie l'augmentation par "un programme d'investissements sans précédent".


La hausse des tarifs de la SNCF représente près du double de l'inflation © Reuters - Charles Platiau
D'après la SNCF, ce sera la seule augmentation des tarifs de train de l'année. En moyenne, prendre le train coûtera 2,3% plus cher à partir de ce jeudi. Concrètement, un billet TGV Paris-Lille, Paris-Nantes ou Paris-Nice coûtera 1 euro de plus, un Paris-Bordeaux, Paris-Lyon ou Paris-Strasbourg sera deux euros plus cher. Sur Intercités, il faudra débourser un euro de plus pour un Paris-Clermont ou un Marseille-Toulouse. Par contre, les cartes de réductions restent au même prix, tout comme les billets "prem's". 
La hausse passe mal du côté des usagers. Reportage de Franck-Weil-Rabaud en gare de Nancy  

Une dizaine de gares rénovées

Il s'agit de la deuxième augmentation conséquente en l'espace d'un an. La hausse du prix représente quasiment le double de l'inflation. La direction de la SNCF explique que la somme récoltée servira à financer "un plan d'investissements sans précédent" de 2,6 milliards d'euros pour "améliorer et développer les services pour les voyageurs".
Quinze nouvelles rames de TGV doivent être livrées cette année, ainsi que 10 tram-trains ou encore 38 rames Regiolis. Par ailleurs, une dizaines de gares vont être rénovées, dont celles de Toulon, Amiens, Dijon ou Montpellier. De son côté, les fédérations d'usagers dénoncent une hausse de tarifs "alors que tous les services du rail ne cessent de se dégrader".

PAPETERIE

 

Arnaud Montebourg scelle la reprise de la papeterie M-Real


Montebourg à Cléon
© Sandra Renard - ministère Redressement productif


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Le ministre du Redressement productif se rendait mercredi 23 janvier à Alizay (Eure) pour officialiser la reprise de la papeterie M-Real par le groupe Double A. Une entreprise thaïlandaise qui va devoir assurer la compétitivité du site.
Justin Bieber ? Le pape ? Brad Pitt ? Non, l’homme qui provoque cette indescriptible cohue est bien Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif a pour le moins réussi à attirer l’attention en se rendant sur le site normand de la papeterie de M-Real. "Pour une fois qu’on a des bonnes nouvelles, on est content", clame dès les premières minutes, et avec le sourire, un Arnaud Montebourg plus habitué aux délocalisations qu’aux reprises de sites industrielles. Et en la matière, cette papeterie qui affleure la Seine semble exemplaire de la lutte contre la désindustrialisation.

Pour quelle raison ? L’usine a bénéficié, selon les propres termes du ministre, d’une "micro nationalisation locale temporaire". Le conseil général de l’Eure en aura en effet été propriétaire pendant… une heure. Rachetée au groupe finlandais M-Real, qui l’avait mise à l’arrêt depuis avril 2012, la papeterie est passée en un temps record dans les mains du département qui l’a revendue dans la foulée, quelques heures avant la venue du ministre, au groupe thaïlandais Double A.

Montant de la transaction : un peu plus de 22 millions d’euros, dont 18 pour l’usine proprement dite. Le département a également fait l’acquisition, pour près de 4 millions d’euros, d’une surface foncière destinée à être transférée à l’établissement public foncier de Normandie. Avec pour objectif à terme de vendre ces terrains à de nouvelles entreprises et favoriser ainsi la redynamisation du territoire. En un mot, l’ambiance est à la fête malgré le ciel chargé devant ce qui semble être une réussite partagée.

"Un travail de bénédictin"
"Petroplus" ! "Florange" ! Au vu du succès entériné ce jour, les syndicalistes tentent, en hurlant ces mots à l’arrivée d’Arnaud Montebourg, de lui faire comprendre qu’il est attendu comme le messie sur ces deux dossiers brûlants… Dans son discours, le ministre parle de sa volonté que la papeterie d’Alizay "contamine" le reste de l’industrie et incite l’émergence de solutions de reprises viables. Et d’avouer quelques minutes plus tard qu’il s’agit d’un "travail de bénédictin", un "travail ingrat".

"Je suis satisfait, affirme Patrick Bauret
, secrétaire fédéral filpac-cgt. La production va reprendre son plein régime par étapes." Si les salariés semblent plutôt de bonne humeur, c’est qu’ils ont le sentiment d’avoir éviter le pire. Alors que l’usine employait près de 330 salariés, Double A prévoit d’embaucher dans un premier temps 150 personnes. L’effectif pourrait ensuite passer à 200, voire 250 salariés avec la montée en puissance de l’usine.

Un soulagement qui s’explique aussi par la durée de l’engagement de certains salariés pour éviter la fermeture pure et simple de la papeterie. "C’est une nouvelle page qui commence, explique Nathalie Verdeil, secrétaire générale CGT-Union départementale Eure. Aujourd’hui, nous goûtons la concrétisation de trois années de lutte". Et de rappeler que M-Real avait dès 2009 annoncé son intention de vendre l’usine. Année où l’industrie papetière européenne, et française en particulier, commença à subir de plein fouet la chute de la consommation de papier.

Une collaboration inédite
Puis M-Real a affirmé, en 2010, sa volonté de fermer l’usine si aucune proposition de reprise n’émerge. Deux ans plus tard, après diverses actions, luttes et grèves, le site est mis à l’arrêt. Dès lors, pour éviter un échec total, une "équipe de résindustrialisation" est mise en place afin de trouver une solution alternative, regroupant diverses parties prenantes (salariés, syndicats, mairie d’Alizay, département de l’Eure, chambre de commerce et d’industrie…).

Le Ministre du Redressement productif n’aura d’ailleurs eu de cesse durant son déplacement de rendre hommage à cette collaboration inédite, évitant ainsi toute récupération grossière qui n’auraient pas été du goût des salariés. On devine malgré tout en creux dans les discours des salariés présents que les discussions n’ont pas toujours été faciles pour parvenir à un tel résultat…

"Le projet initial de reprise était global et visait à diversifier les produits du site", rappelle Nathalie Verdeil. Matériaux d’isolation, pellets pour le bois-énergie, biocarburant en lien avec l’usine toute proche d’ici de Petroplus… Au début, salariés et élus voient grand. Mais faute de repreneur capable de porter un tel projet, c’est finalement l’entreprise Double A, présente commercialement dans 120 pays, qui emporte le morceau. Pour elle, c’est un joli coup : elle s’implante industriellement pour la première fois en Europe, zone où les papetiers du Nord de l’Europe règnent en maîtres.

Une centrale biomasse ultra rentable
Mais comment cette entreprise asiatique de 3 000 salariés créée en 2000 compte rendre compétitif ce site quand l’un des géants du papier n’y est pas parvenu ? Tout d’abord, Double A mise sur la production de papier haut de gamme. Un positionnement qui devrait favoriser la différenciation dans un marché en situation de surcapacités. "Nous visons l’ensemble du marché européen mais aussi le Moyen-Orient, explique Yothin Dumnernchanvanit, président de Double A. Cependant, nous savons que cela ne va pas être facile étant donné le contexte économique".

Deuxième levier pour le groupe : la partie de l’usine qui produisait de la pâte à papier à partir du bois va être définitivement arrêtée. La stratégie du thaïlandais pour se fournir en matière première : importer cette pâte par bateau depuis la Thaïlande pour en assurer la transformation dans l’atelier de l’usine normande. Des tests ont déjà été effectués ces derniers mois pour s’assurer de la faisabilité de ce nouveau business model.

Troisième carte à jouer : une centrale biomasse existante qui, en situation largement surcapacitaire, va permettre au groupe d’alimenter son site en électricité et en vapeur, mais aussi de vendre tout le surplus à EDF. "Cette revente de l’électricité, qui n’était pas possible auparavant en raison d’un verrou administratif, va compenser les fluctuations de la vente de papier", assure Patrick Bauret. La centrale en question, pour laquelle Neoen (groupe Direct Energie) s’est déclaré intéressé et poursuit les négociations avec Double A, a finalement été également achetée par le thaïlandais. Le groupe voit là un moyen d’améliorer la rentabilité à plus long terme.

Double A lorgne aussi sur les capacités de développement du futur port fluvial qui sera construit près de l’usine, a mi-chemin donc entre Paris et le port du Havre. Après ces festivités, pour ce groupe thaïlandais qui cristallise les espoirs de tout un territoire économique, tout reste encore à faire.
Olivier James


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