POLITIQUE
Syrie: assaut contre un secteur rebelle de Homs
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "il y a de violents bombardements et la troupe essaie d'avancer sur Khaldiyé car l'objectif est de contrôler toute la ville", surnommée par les militants la "capitale de révolution".
"L'aviation a effectué plusieurs raids et l'armée utilise toute son artillerie", a précisé cette organisation qui se base sur un large réseau de militants et de médecins.
Le réseau de militants anti-régime des Comités locaux de coordination (LCC) a indiqué que "plus de cent obus sont tombés en un quart d'heure sur le quartier".
Un responsable au sein des services de sécurité à Damas a confirmé à l'AFP l'intensité des combats. "Les opérations militaires n'ont jamais cessé à Homs mais leur rythme augmente selon les priorités".
"L'important, c'est de nettoyer les quartiers de Homs aux mains des terroristes, notamment Khaldiyé, Hamidiyé et la Vieille ville", a-t-il dit, reprenant la terminologie du régime qui assimile les rebelles à des "terroristes". "L'armée avance sur tous les fronts mais selon des rythmes différents quand il s'agit de rues ou de ruelles".
"Il y a quelques jours, l'armée a repris la région de Qaryatein", au sud-est de la ville de Homs, selon lui.
Selon un militant de Khaldiyé, Yazane Homsi, contacté par l'AFP via Skype, "il s'agit du plus important bombardement depuis mars. L'armée a essayé sans succès d'avancer sur trois axes et a détruit des immeubles".
"En prenant Khaldiyé, elle morcellera les quartiers rebelles. A Khaldiyé, tous les produits de première nécessité, comme le riz et le sucre, manquent. Il reste seulement une centaine de familles mais il y a beaucoup de rebelles", a-t-il ajouté.
L'armée a repris il y a un an le contrôle de la majorité de Homs mais essaye depuis de conquérir ces quartiers que les rebelles défendent bec et ongles.
Selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, "l'armée cherche à isoler le sud de la province de Hama et le nord de la province de Homs pour couper la route d'approvisionnement entre les deux provinces".
Estimant que l'offensive sur Homs "menace l'unité de la Syrie", la Coalition nationale de l'opposition a exhorté les pays occidentaux et arabes faisant partie du groupe des "Amis de la Syrie" à prendre "des mesures efficaces et immédiates", notamment "une zone d'exclusion aérienne et des frappes militaires" sur des bases du régime de Bachar al-Assad.
Alors qu'une solution politique s'éloigne chaque jour un peu plus, l'opposition a estimé dans un communiqué que "les discussions sur la tenue d'une conférence" internationale de paix "n'avaient aucun sens".
L'attaque à Homs "met un terme à tous les efforts liés à Genève 2", ajoute la Coalition, faisant référence à un projet russo-américain de conférence de paix.
Égypte : un an après son élection, Morsi plus que jamais contesté
L'Égypte s'attend à vivre ce dimanche une journée sous haute tension. Un an après l'élection de Mohamed Morsi à la présidence post-Moubarak, ses opposants comptent manifester en masse dans tout le pays. Déjà ces derniers jours, les manifestations ont fait plusieurs morts. Barack Obama, réagissant à la mort d'un Américain, a exprimé son "inquiétude".
Il devrait y avoir du monde. Beaucoup de monde. L'Égypte attend ce dimanche une véritable marée humaine au Caire, à Alexandrie et dans les autres villes du pays. Mobilisés, des centaines de milliers d'opposants à Mohamed Morsi, qui ont tous coché cette date du 30 juin.Pourquoi ? Parce que ce dimanche marque le premier anniversaire de l'investiture du président égyptien, le premier élu après l'ère d'Hosni Moubarak.
Mais les espoirs du peuple ont rapidement laissé place à une large désillusion. Accusé d'accorder trop de place aux islamistes, notamment dans la constitution adoptée par référendum en décembre dernier, le membre des Frères musulmans affronte aujourd'hui la plus grave crise depuis son arrivée au pouvoir.
22 millions de signatures
Le mouvement Tamarod ("rébellion", en arabe) affirme avoir réuni près de 22 millions de signatures sur une pétition réclamant le départ de Mohamed Morsi. Un document écarté d'un revers de la main par le président égyptien, qui affirme vouloir rester jusqu'à la fin de son mandat, en juin 2016.Face à la colère d'une partie de son peuple, il a souligné mercredi lors d'un long discours le risque de "chaos" généré par la contestation actuelle, appelant l'opposition au dialogue. Mais il reste accusé de ne rien faire face à la crise sociale et économique qui secoue le pays.
Au Caire, les manifestants vont tous converger en fin d'après-midi vers le palais présidentiel d'Héliopolis. Sur la place Tahrir, certains appellent déjà à une nouvelle révolution.
Crainte de violences
Il ne faut pas grand chose désormais pour que l'Égypte s'embrase à nouveau. Cette semaine, huit personnes ont été tuées à travers le pays dans des manifestations, dont trois rien que vendredi à Alexandrie.Parmi les victimes de vendredi, un jeune Américain, membre d'une ONG. C'est pourquoi Barack Obama est entré samedi dans le débat, en marge de sa visite en Afrique du Sud, exprimant son "inquiétude" pour une Égypte sans "tradition démocratique". Les ambassades seront fermées ce dimanche. Il y a aussi des pro-Morsi : des milliers d'islamistes campent désormais devant la mosquée Rabaa al-Adawiya, près du Caire.
L'armée, elle, se tient sur le qui-vive. Car tout le monde craint désormais un embrasement général dont personne ne pourrait prédire l'issue.
>>> À lire : notre série de reportages Égypte, l'espoir déçu
Par Yann Bertrand
Egypte: «Notre révolution n'a pas vraiment abouti»
Reportage Sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour réclamer le départ du président Mohamed Morsi.
Libération
Au milieu de la place Tahrir, un vieil homme a les larmes aux yeux. Il s’appelle Hussein, a les yeux injectés de sang, et porte triste. Quand son souffle le lui permet, il brandit un portrait de Nasser (président de 1956 à 1970) sous lequel il a griffonné ces quelques lignes, au fusain: «Un grand leader pour un grand pays. Qui sauvera l’Egypte?»
C’est la question que se posent des millions d’Egyptiens. Depuis le milieu de l’après-midi, et malgré une chaleur à décorner les bœufs, tout ce que Le Caire compte d’opposants au président islamiste, Mohamed Morsi, prend possession de la rue. Slogans vengeurs, klaxons stridents, vuvuzelas, le centre-ville s’habille d’un joyeux tintamarre. Selon plusieurs observateurs, l’ampleur de la foule dépasserait même les plus belles heures de la révolution qui avait eu raison du régime autoritaire d’Hosni Moubarak, en février 2011. En début de soirée, une marée humaine s’est mise à converger vers al-ittihadiya, le palais présidentiel, faisant craindre des affrontements avec l’armée ou avec des partisans du chef de l’Etat issu de la confrérie des Frères Musulmans.
A la tête de l’un de ces cortèges, une femme, la cinquantaine abritée derrière un foulard couleur crème, est acerbe à l’encontre de celui qu’elle qualifie de «Moubarak barbu» : «Cela a beau être le premier président démocratiquement élu, c’est un âne. Il n’a rien compris à l’Egypte. Il a tenté de gouverner en contentant à la fois les libéraux et les islamistes mais, au final, c’est intenable et il n’a rien fait. La vie est de plus en plus dure au Caire. Alors qu’il dégage!»
Lors de son investiture, il y a tout juste un an, Mohamed Morsi, un brin cavalier, s’était engagé à résoudre, en 100 jours, les problèmes de circulation, de sécurité, de nourriture, d’ordures, et d’essence. Vaste blague. Régulièrement, Le Caire est victime de pénurie en tout genre. Il faut dire que l’économie du pays est exsangue. Sans l’aide financière régulière du Qatar, allié traditionnel des Frères Musulmans, l’Egypte ne pourrait probablement pas honorer ses importations... Hausse de l’insécurité, montée d’un anti-islamisme virulent, et urgence sociale, telle semble être la recette d’un magma qui pourrait mettre plusieurs jours à retomber. Voire aboutir à un coup d’Etat militaire si l’armée venait à se désolidariser du raïs.
Cette éventualité ne fait pas peur à Osman, 31 ans. Muni d’un laser vert, ce grand timide, surnommé «el doctor» par ses amis très à cheval sur les titres, peste contre le peu d’avancées démocratiques engagées par Morsi : «S’il tombait, cela ne m’empêcherait pas de dormir ! Mais, je ne souhaite absolument pas le retour de l’armée. Ce qui me désespère, c’est que notre révolution n’a pas vraiment abouti à ce que l’on espérait. On attendait la liberté et la justice sociale. Elles ne sont jamais venues. La crainte que nous avons désormais, c’est de nous faire déborder par les felouls (partisans de l’ancien régime de Moubarak). Ils reviennent en force noyauter les cortèges et font vibrer la corde du retour à l’ordre.» Halim, 29 ans, étudiant en sociologie, promet même de prendre les armes si le besoin s’en faisait sentir : «Il y a deux ans, nous avions tous un ennemi commun en la personne d’Hosni Moubarak. Aujourd’hui, nous devons éviter que ses fidèles reviennent et lutter contre les islamistes. Si les mots ne suffisent pas, on emploiera d’autres méthodes.»
C’est la question que se posent des millions d’Egyptiens. Depuis le milieu de l’après-midi, et malgré une chaleur à décorner les bœufs, tout ce que Le Caire compte d’opposants au président islamiste, Mohamed Morsi, prend possession de la rue. Slogans vengeurs, klaxons stridents, vuvuzelas, le centre-ville s’habille d’un joyeux tintamarre. Selon plusieurs observateurs, l’ampleur de la foule dépasserait même les plus belles heures de la révolution qui avait eu raison du régime autoritaire d’Hosni Moubarak, en février 2011. En début de soirée, une marée humaine s’est mise à converger vers al-ittihadiya, le palais présidentiel, faisant craindre des affrontements avec l’armée ou avec des partisans du chef de l’Etat issu de la confrérie des Frères Musulmans.
A la tête de l’un de ces cortèges, une femme, la cinquantaine abritée derrière un foulard couleur crème, est acerbe à l’encontre de celui qu’elle qualifie de «Moubarak barbu» : «Cela a beau être le premier président démocratiquement élu, c’est un âne. Il n’a rien compris à l’Egypte. Il a tenté de gouverner en contentant à la fois les libéraux et les islamistes mais, au final, c’est intenable et il n’a rien fait. La vie est de plus en plus dure au Caire. Alors qu’il dégage!»
Lors de son investiture, il y a tout juste un an, Mohamed Morsi, un brin cavalier, s’était engagé à résoudre, en 100 jours, les problèmes de circulation, de sécurité, de nourriture, d’ordures, et d’essence. Vaste blague. Régulièrement, Le Caire est victime de pénurie en tout genre. Il faut dire que l’économie du pays est exsangue. Sans l’aide financière régulière du Qatar, allié traditionnel des Frères Musulmans, l’Egypte ne pourrait probablement pas honorer ses importations... Hausse de l’insécurité, montée d’un anti-islamisme virulent, et urgence sociale, telle semble être la recette d’un magma qui pourrait mettre plusieurs jours à retomber. Voire aboutir à un coup d’Etat militaire si l’armée venait à se désolidariser du raïs.
Cette éventualité ne fait pas peur à Osman, 31 ans. Muni d’un laser vert, ce grand timide, surnommé «el doctor» par ses amis très à cheval sur les titres, peste contre le peu d’avancées démocratiques engagées par Morsi : «S’il tombait, cela ne m’empêcherait pas de dormir ! Mais, je ne souhaite absolument pas le retour de l’armée. Ce qui me désespère, c’est que notre révolution n’a pas vraiment abouti à ce que l’on espérait. On attendait la liberté et la justice sociale. Elles ne sont jamais venues. La crainte que nous avons désormais, c’est de nous faire déborder par les felouls (partisans de l’ancien régime de Moubarak). Ils reviennent en force noyauter les cortèges et font vibrer la corde du retour à l’ordre.» Halim, 29 ans, étudiant en sociologie, promet même de prendre les armes si le besoin s’en faisait sentir : «Il y a deux ans, nous avions tous un ennemi commun en la personne d’Hosni Moubarak. Aujourd’hui, nous devons éviter que ses fidèles reviennent et lutter contre les islamistes. Si les mots ne suffisent pas, on emploiera d’autres méthodes.»
Mali: une mission de paix de l'ONU pour assurer la sécurité
L'entrée en scène de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui va absorber les 6.300 soldats de la Mission africaine de stabilisation du Mali (Misma), suit le feu vert donné lundi par le Conseil de sécurité à son déploiement à la date prévue du 1er juillet.
Commandée par le général rwandais Jean-Bosco Kazura, la Minusma sera composée d'ici fin décembre de quelque 12.600 hommes (militaires et policiers) et devra assurer la sécurité du Mali, en particulier de sa vaste partie nord, soit les deux-tiers du pays.
A la faveur d'un coup d'Etat militaire à Bamako le 22 mars 2012, cette région et ses principales villes, Gao, Tombouctou et Kidal, ont été occupées les mois suivants par des groupes jihadistes et criminels liés à Al-Qaïda qui y ont commis de nombreuses exactions.
Ils en ont en grande partie été chassés par l'intervention de l'armée française qui a débuté le 11 janvier et se poursuit aujourd'hui en appui au forces ouest-africaines et tchadiennes de la Misma.
Toutefois, des éléments jihadistes résiduels y sont encore présents et y ont encore récemment commis des attentats suicides.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, notait lui-même début juin que s'ils avaient perdu "l'avantage tactique" et une grande partie de leur "sanctuaire" dans le nord du Mali, les groupes jihadistes y avaient toujours "la capacité de faire peser une menace importante", ainsi que "des réseaux de soutien et des structures de recrutement".
La Minusma pourra encore compter pendant un temps sur les 3.200 soldats français toujours présents au Mali - au plus fort de l'intervention française ils étaient 4.500 - qui, selon Paris, vont progressivement diminuer pour n'être plus qu'un millier à la fin de l'année.
Délai de grâce
Délai de grâce
Les troupes qui compléteront les forces africaines de la mission de l'ONU devraient venir d'autres continents que l'Afrique et il n'est pas garanti que l'ensemble des soldats africains qui la composeront dès lundi restent tous sur place.
Les armées africaines disposeront en effet d'un "délai de grâce" de quatre mois pour se mettre aux normes requises par l'ONU en termes d'équipements, d'armements, de formation et de discipline, selon des diplomates onusiens.
"Nous, Africains, devons prendre le relais et pour prendre le relais, il nous faut être à jour, il nous faut entraîner davantage nos forces de défense et de sécurité, il nous faut les équiper davantage", a reconnu vendredi le président sénégalais Macky Sall, dont le pays a 800 soldats au Mali, dans un entretien accordé à quelques journalistes à Dakar.
Avec l'armée malienne humiliée en 2012 par les groupes armés et aujourd'hui en pleine recomposition, un des premiers défis de la Minusma va être d'assurer la sécurité lors du premier tour de la présidentielle qui doit avoir lieu le 28 juillet.
Trente six personnes dont quatre anciens Premier ministres se sont portés candidats pour ce scrutin, a indiqué samedi à l'AFP un membre de la Cour constitutionnelle qui doit valider les dossiers.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Mali a déclaré jeudi qu'il serait "extrêmement difficile d'organiser" cette élection à la date prévue tant les "défis à relever" sont encore nombreux.
Il a cité le peu de temps restant pour distribuer des cartes à près de 7 millions d'électeurs et la situation à Kidal, ville du nord-est du pays occupée par la rébellion touareg où l'armée malienne ne s'est toujours pas déployée en dépit d'un accord signé le 18 juin à Ouagadougou.
Mais dans un communiqué publié samedi à Ouagadougou, les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), ont affirmé que "rien ne justifie un report de l'élection présidentielle prévue le 28 juillet 2013 sous un quelconque prétexte lié à la région de Kidal".
Vendredi, la France, qui a exercé une forte pression sur le pouvoir de transition en place à Bamako depuis le putsch de mars 2012 pour que le scrutin présidentiel ait lieu en juillet, avait affirmé qu'il se tiendrait "dans les délais prévus".
Brésil : la popularité de Dilma Rousseff en chute libre
Le Monde.fr avec AFP
La popularité de la présidente Dilma Rousseff a chuté de 27 points, à 30 %, depuis la première semaine de juin, début de la fronde sociale qui secoue le Brésil, alors que de nouvelles manifestations sont prévues dimanche à Rio de Janeiro en marge de la finale de la Coupe des Confédérations de football. Un sondage de l'institut Datafolha publié samedi 29 juin montre que la popularité du gouvernement Rousseff est passée de 57 % à 30 % en trois semaines, depuis les premières grandes manifestations pour l'amélioration des services publics et contre la corruption. En mars dernier, le gouvernement Rousseff jouissait encore d'une popularité de 65 %.
"C'est une situation radicalement différente à laquelle personne ne s'attendait. Dilma Rousseff n'est plus la présidente solide d'il y a quelques mois", a expliqué l'analyste politique, André César, du cabinet de consultants Prospectiva. Le ministre des communications, Paulo Bernardo a indiqué samedi que la présidente était "très tranquille" après le sondage. "Elle reconnaît qu'il y a un changement et le remède, selon elle, est de travailler", a-t-il ajouté cité par l'Agence Brasil. "C'est un signal d'alarme, un signe qu'elle doit commencer à gouverner", a affirmé de son côté, le leader du principal parti d'opposition au sénat, Aloysio Ferreira cité par O Globo.
68 % APPROUVENT LE REFERENDUM
Les manifestations ont eu pour point de départ la hausse du tarif des tickets d'autobus avant de s'attaquer à la facture colossale du Mondial de football en 2014, alors que certains services publics comme la santé et l'éducation manquent cruellement de moyens financiers.
Dilma Rousseff a multiplié les consultations vendredi autour de son projet de référendum sur une réforme politique qu'elle veut envoyer dès mardi au Congrès en réponse au mouvement de contestation dans le pays. Le sondage Datafolha de samedi montre que 68 % de la population approuve ce référendum.
GRANDE MARCHE DIMANCHE
Les manifestations ont perdu de leur ampleur au cours des derniers jours. Mais samedi, deux millions de fidèles, selon les organisateurs et 800 000 selon la police, se sont rassemblés au centre de Sao Paulo pour la marche annuelle "pour Jésus", la plus grande fête évangélique du Brésil, où ce courant religieux a fortement progressé ces dix dernières années au détriment du catholicisme. C'est presque autant que les plus grandes manifestations sociales des derniers jours. Environ 1,2 million de manifestants avaient défilé dans les rues de tout le pays le 21 juin au plus fort de la fronde sociale.
Dimanche pour la finale de la Coupe des Confédérations, une grande marche est annoncée vers le stade Maracana de Rio. La police a mobilisé 6 000 hommes qui seront répartis à l'intérieur du stade et aux abords de l'enceinte, appuyés par 100 véhicules. Le président de la FIFA, Joseph Blatter, a dit toutefois vendredi qu'il s'agissait "de la meilleure Coupe des Confédérations organisée jusqu'à présent". Il s'est également dit "sûr que la Coupe du monde serait un succès". Lors du match inaugural du tournoi le 15 juin à Brasilia, Dilma Rousseff avait été huée aux côtés de M. Blatter. Dimanche, elle ne sera pas présente au Maracana, contrairement à ce qu'elle avait envisagé, rapporte la presse.
Le président américain Barack Obama, en visite en Afrique du Sud, est attendu au Cap dimanche, un moment fort de la journée étant une visite au bagne de Robben Island, où Nelson Mandela a été emprisonné pendant dix-huit ans.
Le pèlerinage à Robben Island sera d'autant plus poignant que le père de la nation sud-africaine, âgé de bientôt 95 ans, est hospitalisé depuis plus de trois semaines pour une nouvelle infection pulmonaire, et dans un état critique depuis plusieurs jours.Nelson Mandela a passé six semaines à Robben Island en 1963, puis près de dix-huit ans de juillet 1964 à mars 1982. Il a ensuite été transféré dans d'autres prisons des environs du Cap, avant d'être libéré en février 1990, après avoir passé en tout vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste de l'apartheid.
"Je suis content que vous alliez visiter mon ancien chez-moi, Robben Island", a lancé à son hôte américain le président sud-africain Jacob Zuma, qui lui-même a été détenu pendant dix ans dans ce sinistre bagne, lors d'un dîner de gala à Pretoria samedi soir.
"Ce qui est important, c'est que vous emmenez votre famille avec vous. Vos charmants enfants doivent savoir ce qu'ont enduré Madiba et tous les combattants pour la liberté", a-t-il ajouté, appelant Mandela de son nom de clan, affectueusement adopté par de nombreux Sud-Africains.
Sur l'île, Barack Obama sera guidé par Ahmed Kathrada, 84 ans, un ancien camarade de détention du héros de la lutte anti-apartheid.
Le président américain doit ensuite rencontrer l'ancien archevêque anglican du Cap et prix Nobel de la paix Desmond Tutu dans le centre que celui-ci a fondé pour soutenir les jeunes séropositifs.
Il prononcera enfin le principal discours de sa tournée africaine depuis l'Université du Cap (UCT).
Arrivée vendredi soir en Afrique du Sud, M. Obama avait consacré une bonne partie de la journée de samedi aux relations bilatérales, rendant déjà largement hommage à Nelson Mandela, dont il a rencontré la famille.
Il a également salué son exceptionnel "courage moral", qui "a été une source d'inspiration personnelle (...) et pour le monde". A l'issue d'une rencontre avec Jacob Zuma, il a aussi salué la "force de ses principes".
A défaut de se rendre au chevet de Mandela, il a rendu visite à deux des trois filles du père de la nation arc-en-ciel et à huit de ses dix-sept petits enfants, lors d'un bref arrêt à la Fondation Mandela à Johannesburg, où il a consulté des archives de l'icône mondiale.
M. Obama s'est également entretenu par téléphone avec Graça Machel, l'épouse de l'ancien président sud-africain depuis quinze ans, qui passe de longues heures à son chevet à l'hôpital de Pretoria.
Alors que le pays s'attendait au pire jeudi, son état s'est légèrement amélioré depuis, ce qui a même permis à M. Zuma de dire qu'il espérait le voir sortir "très bientôt de l'hôpital".
"J'ai exprimé mon espoir que Madiba puise paix et réconfort dans la présence de ses proches, j'ai aussi exprimé mon soutien de tout c?ur à toute la famille", a dit le président américain.
Mme Machel, qui a transmis le message à son mari, a remercié le couple pour cette "touche de chaleur personnelle caractéristique de la famille Obama".
Le président américain s'est ensuite rendu dans la célèbre township de Soweto, un haut-lieu de la lutte anti-apartheid aux portes de Johannesburg, pour s'adresser à de jeunes Africains prometteurs.
Là encore, il a évoqué son "héros", appelant la jeunesse à s'en inspirer pour surmonter les moments difficiles. "L'avenir de ce continent est entre vos mains", leur a-t-il lancé sous des applaudissements nourris.
A l'extérieur du campus universitaire où se déroulait l'échange, l'ambiance était plus tendue: quelques centaines de manifestants hostiles à la politique étrangère des Etats-Unis ont été dispersés par des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc.
Les manifestants, qui avaient dépassé l'horaire autorisé pour le rassemblement "avaient refusé de se disperser", a justifié la porte-parole de la police nationale Sally de Beer.
John Kerry prolonge sa mission au Moyen-Orient
Au troisième jour de sa mission, M. Kerry a fait le trajet en hélicoptère, un itinéraire auquel il est désormais habitué, entre Jérusalem et Amman où il s'est entretenu pendant deux heures avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
Il a ensuite pris le chemin inverse pour une nouvelle rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
M. Netanyahu le recevait dans la soirée dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest, en compagnie de la ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée des pourparlers avec les Palestiniens, du conseiller à la Sécurité nationale Yaakov Amidror et de son émissaire spécial pour le processus de paix, l'avocat Yitzhak Molcho.
Rien n'a filtré des discussions.
"Nous travaillons dur", a répondu M. Kerry interrogé sur les progrès des négociations après deux heures passées au domicile de M. Abbas dans la capitale jordanienne.
M. Kerry a annulé un dîner prévu à Abou Dhabi sur le conflit syrien pour pouvoir poursuivre ses navettes, un changement de programme qui pourrait être de bon augure pour les négociations.
Les conseillers de M. Kerry ont cependant minimisé l'espoir d'une percée imminente dans le processus de paix, espérant plutôt avancer par étapes vers la mise en place de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.
Le chef de la diplomatie américaine s'est excusé par téléphone auprès de son homologue émirati, espérant remettre à plus tard sa visite destinée à coordonner l'aide aux rebelles syriens, a indiqué Marie Harf, la porte-parole de département d'Etat américain.
Mme Harf a précisé que le secrétaire d'Etat maintenait sa visite au Bruneï pour une réunion avec les ministres des Affaires étrangères du Sud-Est asiatique et ses homologues russe et chinois, qui débute lundi.
Scepticisme et divisions
Ce changement de calendrier trahit l'intensité de ces négociations à huis clos que les responsables américains veulent garder discrètes pour préserver le processus diplomatique.
John Kerry, qui a passé au total sept heures à s'entretenir avec M. Netanyahu depuis jeudi, devrait s'exprimer devant la presse avant de quitter la région dimanche.
"Des sources diplomatiques (israéliennes) m'ont parlé de la possibilité d'un sommet à quatre à Amman la semaine prochaine. Mais avec l'annulation d'une conférence de presse prévue aujourd'hui (samedi, à Amman), il semble qu'il n'y ait toujours rien à annoncer", a déclaré à la radio l'analyste diplomatique Chico Menashe.
Palestiniens et Israéliens ne se sont pas rencontrés officiellement pour négocier depuis septembre 2010, quand ces pourparlers avaient très rapidement tourné court.
L'Autorité palestinienne exige pour les reprendre un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.
M. Netanyahu rejette de telles "conditions préalables" mais assure qu'il est disposé à discuter.
Après son second rendez-vous avec M. Netanyahu vendredi, M. Kerry a dîné avec le président israélien Shimon Peres qui lui a assuré qu'il existait "parmi la population (israélienne) une majorité claire pour le processus de paix et une solution à deux Etats".
Mais malgré l'enthousiasme de M. Peres, un récent sondage a montré le scepticisme des Israéliens concernant le processus de paix. M. Netanyahu, qui n'a jamais été une colombe, est depuis janvier à la tête d'une coalition plus réticente encore que la précédente au sujet des négociations.
Mahmoud Abbas est quant à lui confronté à des divisions côté palestinien. Le chef du gouvernement islamiste du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, l'a appelé vendredi à ne pas tomber dans "le piège des négociations".
Iran: Rohani pour une entente "constructive" avec le monde
Dans son premier discours télévisé qui tranche avec les déclarations intempestives du président sortant Mahmoud Ahmadinejad, M. Rohani a en outre prôné une plus grande liberté sur le plan intérieur.
"La modération ne signifie pas en politique étrangère ni reddition ni querelle. Elle signifie une entente constructive avec le monde", a-t-il dit.
Ce dialogue doit être cependant "mené sur la base de l'égalité et du respect mutuels", et tenir compte "de tous les droits de la nation (notamment en matière nucléaire) (...) en suivant les directives du guide suprême" l'ayatollah Ali Khamenei, le numéro un du régime islamique, selon lui.
La question nucléaire est le principal dossier du prochain gouvernement alors que les négociations entre l'Iran et les grandes puissances pour une suspension de l'enrichissement d'uranium sont dans l'impasse.
L'Iran, accusé malgré ses démentis par l'Occident et Israël de chercher à fabriquer l'arme atomique, est frappé de lourdes sanctions internationales qui ont provoqué une grave crise économique -inflation officielle de plus de 32% et chute de la valeur de la monnaie nationale.
M. Rohani, qui doit prendre ses fonctions le 3 août, avait lors de sa première conférence de presse le 17 juin, choisi d'adopter le ton de la conciliation avec l'Occident mais avait, comme son prédécesseur, exclu tout arrêt de l'enrichissement d'uranium.
Soutenu par le camp réformateur, ce religieux modéré a été élu le 14 juin avec 50,7% des voix à la surprise générale, porté par la mobilisation des jeunes mais aussi des classes populaires touchées particulièrement par la crise économique.
"Le message des électeurs est un message de paix et de réconciliation, un message de cohésion nationale et de refus de la violence et de l'extrémisme", a dit M. Rohani. "Les Iraniens ont voulu dire qu'ils voulaient le changement (...) Le prochain gouvernement est engagé par le chemin choisi qui est celui de la modération".
Saluant la forte participation des électeurs (plus de 72%), il a affirmé que "la mobilisation de la population enthousiaste et des jeunes avait changé le visage du pays dans le monde. (L'élection) a mis un terme à toutes les ambiguïtés et toutes les questions sur la légitimité du régime" islamique.
M. Rohani a assuré que "le prochain gouvernement ne sera pas partisan, il n'est redevable à aucun parti et tendance politique. Il utilisera les personnalités les plus compétentes de toute tendance politique à condition qu'elles soient modérées".
Il a aussi défendu plus de liberté sur le plan intérieur, surtout chez les jeunes.
"Il ne faut pas imposer trop de restrictions.Notre peuple est de lui-même respectueux de la morale et des règles politiques et islamiques," et en cas de manquement "il suffit de donner un conseil amical", a-t-il dit, en évoquant les manifestations de joie qui ont suivi l'annonce de sa victoire.
Des dizaines de milliers d'Iraniens étaient descendus dans la rue pour fêter son élection dès le premier tour dans une ambiance bon enfant, sans que la police n'intervienne.
Enfin, s'adressant aux responsables de la télévision d'Etat - la loi interdit les télévisions privées en Iran-, il a affirmé que l'époque des "monologues était terminée".
"Un régime qui a ses racines dans le soutien populaire et trouve sa légitimité dans le vote des électeurs n'a pas peur des médias libres et responsables", a-t-il dit.
"Vous ne pouvez pas dénoncer une injustice lorsqu'elle est commise chez l'ennemi et la minimiser lorsqu'elle se produit dans un pays ami. Les droits de l'Homme sont identiques partout qu'on les qualifie d'islamiques ou par d'autres adjectifs", a-t-il lancé.
Juppé engage l'UMP à mener le "combat contre le FN"
Le Monde.fr avec AFP
Le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé considère que "la responsabilité du combat" contre le FN revient désormais à son parti, notamment "pour éviter que le prochain Parlement européen ne soit dominé par des partis anti-européens".
Commentant sur son blog les résultats de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), M. Juppé estime, dans un billet intitulé "Après Villeneuve", qu'elle a été remportée de manière "pas triomphale (...) mais nette" par l'UMP Jean-Louis Costes et juge que le candidat FN a attiré "une partie importante des électeurs de gauche"."L'UMP est désormais la seule force électorale de résistance au Front national", elle "a maintenant la responsabilité de mener le combat contre" lui, assure-t-il. "Responsabilité lourde si l'on considère, comme c'est mon cas depuis toujours, que l'arrivée du FN au pouvoir serait une catastrophe pour la France", ajoute l'ancien premier ministre, actuellement en tête des personnalités de l'UMP dans le cœur des sympathisants de celle-ci, selon un sondage publié vendredi.
DES PROGRAMMES DIFFÉRENTS
Pour lui, dire aux électeurs du FN que "leur vote est une manifestation compréhensible d'exaspération, irrationnelle et vouée à l'échec car le FN n'est pas un parti de gouvernement" est une méthode qui "ne marche pas".
"Je dirais même que c'est contre-productif car cela blesse ces électeurs et les radicalise", ajoute-t-il, convenant que "Marine Le Pen a réussi à dé-diaboliser le parti de son père et à rendre crédible sa victoire électorale".
Sans "renoncer à rappeler l'incompatibilité de valeurs entre nous, il faut aussi porter la controverse sur le terrain des programmes respectifs".
EN LIGNE DE MIRE : LE PARLEMENT EUROPÉEN
Il considère ainsi que "le programme économique et social du FN (...) précipiterait la France dans la spirale du déclin", car il représente " la déconstruction pure et simple de l'Union européenne".
"Ce débat, cette confrontation (...), il faut les engager sans tarder si nous voulons éviter que le prochain Parlement européen ne soit dominé par des partis anti-européens", assure M. Juppé.
Il "mesure la difficulté de la tâche car Bruxelles aujourd'hui sert de bouc-émissaire à tous ceux qui fuient leur propre responsabilité", concluant : "le travail d'explication et de proposition qui nous attend est immense car l'état actuel de l'Union est loin d'être satisfaisant".
Lire aussi (en édition abonnés) : L'UMP remet en question l'efficacité du front républicain face au FN
UMP: Copé reste président du parti jusqu'en novembre 2015
Les adhérents de l'UMP, qui étaient appelés à voter ce week-end, ont également approuvé le principe d'une primaire pour désigner le prochain candidat à la présidentielle 2017.
Jean-François Copé affirme que les adhérents de son parti, qui ont été appelés à voter de vendredi à dimanche sur le fonctionnement de l’UMP, ont fait «un choix massif et sans ambiguïté», dans une interview au Figaro daté de lundi.
Les adhérents «ont voulu tourner la page et leur choix est massif et sans ambiguïté. Nous pouvons enfin nous consacrer à reconquérir le coeur des Français. Pour ce qui me concerne, seul cet objectif m’engage. Ce vote ne vient pas sanctuariser un état de fait, au contraire il libère les énergies», affirme le président de l’UMP.
Sur les 315.000 adhérents du premier parti d’opposition, 85.000 environ ont voté. A une très large majorité, ils ont dit oui à ses nouveaux statuts et non à une nouvelle élection pour la présidence du parti en septembre. Copé reste donc président de l’UMP jusqu’en novembre 2015. Son élection controversée, le 18 novembre dernier, avait été suivie d’une période de vives tensions entre ses partisans et ceux de son rival François Fillon, les deux camps s’accusant mutuellement de tricheries.
Avec l’ancien Premier ministre, «depuis six mois, nous avons énormément travaillé ensemble, ce qui nous a permis de trouver l’esprit de réconciliation nécessaire», assure Copé.
«Mais l’UMP ne se résume pas à François Fillon et moi. L’UMP, ce sont de très nombreuses personnalités, chacune avec leur sensibilité. Il n’y a pas de drame à cela tant que l’on garde à l’esprit notre objectif: nous incarnons collectivement l’alternance et nous devons gagner ensemble au service de la France. Nous devons aux militants l’unité, pas la politique politicienne», affirme-t-il.
Copé indique également qu’«au 28 juin, 156.000 personnes (avaient) déjà adhéré ou renouvelé leur adhésion, ce qui représente la moitié de nos 315.000 adhérents sur l’ensemble de l’année 2012. Si le rythme reste le même, nous devrions terminer l’année au même niveau qu’en 2012. Depuis janvier, 15.000 personnes qui n’avaient jamais adhéré à l’UMP nous ont rejoints. C’est un record depuis 2007 et la dynamique continue. Les Cassandre en sont pour leur frais. L’UMP reste le premier parti de France!», se félicite-t-il.
Les adhérents «ont voulu tourner la page et leur choix est massif et sans ambiguïté. Nous pouvons enfin nous consacrer à reconquérir le coeur des Français. Pour ce qui me concerne, seul cet objectif m’engage. Ce vote ne vient pas sanctuariser un état de fait, au contraire il libère les énergies», affirme le président de l’UMP.
Sur les 315.000 adhérents du premier parti d’opposition, 85.000 environ ont voté. A une très large majorité, ils ont dit oui à ses nouveaux statuts et non à une nouvelle élection pour la présidence du parti en septembre. Copé reste donc président de l’UMP jusqu’en novembre 2015. Son élection controversée, le 18 novembre dernier, avait été suivie d’une période de vives tensions entre ses partisans et ceux de son rival François Fillon, les deux camps s’accusant mutuellement de tricheries.
Avec l’ancien Premier ministre, «depuis six mois, nous avons énormément travaillé ensemble, ce qui nous a permis de trouver l’esprit de réconciliation nécessaire», assure Copé.
«Mais l’UMP ne se résume pas à François Fillon et moi. L’UMP, ce sont de très nombreuses personnalités, chacune avec leur sensibilité. Il n’y a pas de drame à cela tant que l’on garde à l’esprit notre objectif: nous incarnons collectivement l’alternance et nous devons gagner ensemble au service de la France. Nous devons aux militants l’unité, pas la politique politicienne», affirme-t-il.
Copé indique également qu’«au 28 juin, 156.000 personnes (avaient) déjà adhéré ou renouvelé leur adhésion, ce qui représente la moitié de nos 315.000 adhérents sur l’ensemble de l’année 2012. Si le rythme reste le même, nous devrions terminer l’année au même niveau qu’en 2012. Depuis janvier, 15.000 personnes qui n’avaient jamais adhéré à l’UMP nous ont rejoints. C’est un record depuis 2007 et la dynamique continue. Les Cassandre en sont pour leur frais. L’UMP reste le premier parti de France!», se félicite-t-il.
ECONOMIE
Hausse de 0,5 % du gaz en juillet, après 5 mois de repli
Le Monde.fr avec AFP
Les tarifs réglementés du gaz augmenteront de 0,5 % pour les ménages au 1er juillet, même si une révision de la formule de calcul a allégé la note, d'après un arrêté paru dimanche 30 juin au Journal officiel. La formule révisée porte de 35,6 % à 45,8 % l'indexation des coûts d'approvisionnement en gaz du fournisseur historique GDF Suez sur les prix de marché du gaz naturel (ou prix "spot"), au lieu des prix du pétrole auxquels ils sont historiquement adossés, et qui ont nourri leur flambée ces dernières années.
"Cette nouvelle formule correspond mieux aux coûts de GDF Suez et contribue à faire baisser les prix. Ainsi, le pouvoir d'achat des ménages est mieux protégé, sans fragiliser la sécurité d'approvisionnement", fait valoir la ministre de l'écologie et de l'énergie, Delphine Batho, dans un communiqué.
L'application de cette formule révisée a en effet permis de compenser en grande partie une hausse de 1,7 % des coûts hors approvisionnement de GDF Suez (transport et distribution du gaz, frais commerciaux...). Résultat, "pour les ménages, la hausse moyenne des tarifs règlementés de GDF Suez est ainsi de 0,5 % au 1er juillet", détaille la ministre. Les tarifs réglementés concernent plus de 80 % des 11 millions de foyers français abonnés au gaz.
C'est cependant moins bien pour le consommateur que ce qu'avait laissé espérer fin mai le numéro deux de GDF Suez, Jean-François Cirelli, lorsqu'il avait assuré que les tarifs du gaz seraient "stables" au 1er juillet. Cette légère hausse est la première enregistrée depuis janvier, grâce à la réforme des tarifs du gaz mise en place fin 2012 par Delphine Batho, qui avait déjà conduit à une indexation plus forte sur les prix de marché.
Pour rappel, après une envolée de 80 % entre 2005 et début 2013, les prix du gaz ont reculé de 0,5 % en février, 0,3 % en mars, 0,6 % en avril, et suite à une pause en mai, de 0,6 % en juin. Les tarifs du gaz sont désormais recalculés tous les mois ce qui permet d'éviter des variations trop fortes. Le gouvernement garde la possibilité de suspendre l'application de la formule en cas de circonstances exceptionnelles, mais de façon très encadrée pour limiter le risque de contentieux judiciaires.
La part des prix "spots" a déjà été fortement augmentée depuis deux ans pour refléter la renégociation des contrats d'approvisionnement liant GDF Suez à ses grands fournisseurs (Norvège, Algérie, Russie, Pays-Bas, Qatar...). Le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Philippe de Ladoucette, a cependant prévenu récemment qu'aller au-delà de 46 % risquerait de poser "un problème de sécurité d'approvisionnement" et d'amplifier le rebond des tarifs si les prix de marchés, orientés à la baisse depuis quelques années, venaient à se retourner.
Les tarifs réglementés de l'électricité seront quant à eux révisés en juillet par le gouvernement, et là, la note s'annonce plus salée pour le consommateur. La CRE a calculé la hausse nécessaire entre 7 et 10 %, plus un rattrapage de 7,6 % au titre de 2012, mais Mme Batho a assuré qu'elle n'appliquerait pas de telles hausses cumulées au nom de la défense du pouvoir d'achat, ce qui laisse présager une hausse plus proche de quelques pour-cent.
Election au Medef, Sanofi, Hollande en Tunisie : l'agenda de l'industrie du 1er au 7 juillet
Par Astrid Gouzik
Fin de partie pour Laurence Parisot. L'élection de son successeur à la tête du Medef se déroule mercredi... sans grand suspens. Pierre Gattaz devrait remporter la course. A noter également cette semaine, un CCE est organisé pour évoquer le projet de restructuration de l’activité R&D de Sanofi.
Télécoms - France Télécom devient officiellement Orange.
Automobile - Le CCFA (comité des constructeurs français d'automobiles) dresse le bilan du marché automobile français au premier semestre 2013.
Mardi 2 juillet
Social - Un Comité central d’entreprise est organisé pour évoquer le projet de restructuration de l’activité R&D de Sanofi, sur lequel syndicats et direction s’opposent depuis près d’un an.
Energie - La 1ère conférence franco-allemande sur l'énergie réunira Delphine Batho, ministre française de l'Energie, et son homologue allemand Peter Altmaier.
Défense - Dans le cadre de la XIème université d'été de la Défense, une table-ronde est organisée sur le thème "PME et investissements de défense".
Mécanique - Le Cetim (Centre technique des industries mécaniques) prépare une journée technique sur le thème "R&D en mécanique pour la performance énergétique de demain".
Mercredi 3 juillet
Dirigeants - L'élection du prochain président du Medef se déroule ce mercredi 3 juillet. Peu de suspens quant au nom du successeur de Laurence Parisot à la tête de l'organisation patronale. En effet, Geofffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi ont choisi de se rallier à Pierre Gattaz, le favori.
Défense - La commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, présidée par Patricia Adam (SRC, Finistère), doit procèder à l’examen du rapport d’information relatif à une revue capacitaire des armées.
Biens de consommation - Le cabinet OC&C Strategy Consultants organise une conférence sur le thème "Les champions mondiaux des Produits de Grande Consommation : se développer coûte que coûte dans un environnement difficile". Cet événement est organisé dans le cadre de la 11ème édition du Top 50 des champions mondiaux des Produits de Grande Consommation.
Evénement - Une formation "lean management dans l'aéronautique" se tient, mercredi et jeudi, pour comprendre les apports spécifiques du lean au secteur et maîtruse les outils afin de comprendre votre production.
Santé - L’Ifres organise une Matinale pour les industriels de la santé et de la cosmétique sur le thème : "Le 'Sunshine Act', une avancée majeure en matière de transparence et de prévention des conflits d'intérêt ou un tout petit rayon ?". Publié fin mai, ce décret oblige ces entreprises à rendre publics leurs liens avec les professionnels de santé. Des experts (ministère de la Santé, Leem, avocat…) apporteront leurs points de vue.
Castres-Mazamet Technopôle et le Centre e-santé, à Castres, organisent l'Université d'été de la e-santé du 3 au 5 juillet à Castres. Plusieurs sessions seront réalisées en duplex depuis le Colloque Numérique Santé + Autonomie, qui se tient pour sa part à Paris les 4 et 5 juillet. Ce dernier sera l’occasion de publier la deuxième édition de l’Indice de confiance Numérique et Santé, et sera notamment marqué par les interventions de Xavier de Froment, Directeur général de Legrand, et de Michèle Delaunay, Ministre déléguée en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie.
Jeudi 4 juillet
Economie - Le président de la République François Hollande doit se rendre en visite officielle en Tunisie, jusqu'au 5 juillet.
Défense - Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, tient une conférence de presse à l'occasion de la signature d'une convention entre le Ministère de la Défense et DCNS dans le cadre du pacte Défense PME.
Santé - Le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) consacre une journée technique aux "dispositifs médicaux : les changements réglementaires projetés et leurs impacts sur les fabricants", à destination des industriels.
Equipements - La 1e biennale d’Axema, l’union des industriels de l’agroéquipements, se tient à Paris.
Vendredi 5 juillet
Santé - Evénement incontournable dans l’industrie de la santé : le Comité de filière santé et le CSIS (Conseil Stratégique des Industries de santé) vont permettre de réunir ce vendredi gouvernement et industriels pour définir ensemble une stratégie pour la filière.
Retrouvez l'agenda du numérique sur L'Usine Digitale.
JUSTICE ?
Fichiers bancaires: Hervé Falciani auditionné mardi à l’Assemblée nationale
Libération
L’ex-informaticien de la banque HSBC Genève Hervé Falciani, dont le retour imminent en France avait été annoncé récemment, sera auditionné mardi à huis clos à l’Assemblée nationale, a-t-on appris samedi de source parlementaire.
Arrêté à Barcelone le 1er juillet 2012, Hervé Falciani, de nationalité franco-italienne, est accusé par la Suisse du vol de fichiers bancaires qui avait permis d’identifier des milliers d’évadés fiscaux.
Il sera auditionné mardi matin par Sandrine Mazetier (PS) et Yann Galut (PS) dans le cadre du projet de loi sur la fraude fiscale actuellement en discussion au Parlement.
Début mai, la justice espagnole a refusé de l’extrader vers la Suisse, estimant que les faits qui lui sont reprochés ne sont pas susceptibles de poursuites en Espagne.
Le parquet de Paris a ouvert le 23 avril une information judiciaire sur les conditions dans lesquelles des milliers de contribuables français ont ouvert des comptes non déclarés en Suisse chez HSBC, pratique révélée en 2009 par Hervé Falciani.
Meurtre d'Agnès : la perpétuité pour un mineur en question
Matthieu, le meurtrier d'Agnès et mineur au moment des faits, a été condamné à perpétuité. Un collège d'experts et de magistrats s'interroge sur l'implication d'une telle peine sur les chances de réinsertion du jeune meurtier.
Des experts et des magistrats s'interrogent sur la peine à perpétuité prononcée contre Matthieu, meurtrier d'Agnès et mineur au moment des faits, en particulier sur ses chances de réinsertion, alors qu'il peut théoriquement demander une libération conditionnelle dans 15 ans.Il ne peut pas y avoir de peine de sûreté pour les mineurs
"La perpétuité, comme son nom l'indique, c'est théoriquement la prison à vie mais en droit français, à partir de 15 ans d'exécution de la peine, un détenu peut présenter une demande de libération conditionnelle", expliquait samedi à l'AFP Me Francis Szpiner, avocat de la famille d'Agnès. Elle signifie -en moyenne- entre 17 et 19 ans de réclusion ou entre 25 et 30 ans, selon le dossier du condamné, son évolution en prison et la nature de son crime, a précisé le conseil, rappelant qu'il ne peut pas y avoir de peine de sûreté pour les mineurs.
Une évolution positive
"Ce qui est sûr, c'est que cela a été un drame horrible, l'auteur des faits a violé, tué de 17 coups de couteau, il n'a pas été reconnu irresponsable, les jurés ont voulu garantir au maximum" la peine, le comportement de Matthieu "se rapprochant d'un adulte", analyse Gérard Rossinelli, président de l'association nationale des psychiatres hospitaliers experts judiciaires (ANPHEJ). Il n'est pas impossible qu'à l'issue de sa peine, il y ait des mesures de sûreté visant Matthieu, ce qui "laisse des portes ouvertes dans les deux sens", si jamais il montrait une évolution positive, ajoute le spécialiste.
Le temps pénitentiaire
Si la perpétuité était totalement incompressible, explique-t-il, -à l'instar d'autres magistrats interrogés- "les détenus en prison n'auraient plus rien à perdre et pourraient avoir des comportements très dangereux". Matthieu, 19 ans, a "finalement été condamné comme un adulte puisqu'on lui a retiré le bénéfice de l'excuse de minorité, sinon il encourait une peine de 20 ans", rappelle le président du tribunal pour enfant de Bobigny, Jean-Pierre Rosenczveig, interrogé par l'AFP. "Pour gérer le temps pénitentiaire, il faut toujours donner de l'espoir car quelqu'un qui n'a rien à perdre devient dangereux pour ses codétenus et les personnels", ajoute-t-il.
"Sauvagerie exceptionnelle"
Une sévérité compensant un suivi défaillant ? Paul Bensussan, psychiatre expert agréé par la Cour de cassation, rappelle que si l'assassinat d'Agnès a bien été d'une "sauvagerie exceptionnelle" donnant lieu à une "peine exceptionnelle", "on peut s'interroger sur la sévérité du verdict". "Il est possible que la personne condamnée, ou sa défense, perçoive cette sévérité comme la compensation d'éventuelles erreurs d'appréciation" durant son suivi au collège-lycée Cévenol au Chambon-sur-Lignon où il a été admis après 4 mois de détention provisoire pour le viol d'une jeune fille de 16 ans un an plus tôt.
Sentence rarissime
"Ce que je trouve le plus terrible en tant que psychiatre, dans l'idée des très longues peines, c'est de postuler qu'un homme ne changera jamais", tout en précisant qu'il lui arrive, en tant qu'expert, de conclure à des dangerosités très élevées et qui le resteront. Selon une autre spécialiste qui préfère rester anonyme, "la perpétuité pour un mineur au moment des faits est assez difficile à concevoir, cela ne correspond pas à son fonctionnement qui repose sur des perspectives d'avenir". "Ce qui est terrible d'emblée", constate aussi Sophie Baron-Laforet, secrétaire générale de l'association française de criminologie, c'est que l'on "n'imagine pas qu'un mineur puisse changer".
"Avec la perpétuité, que donne-t-on comme mandat aux professionnels pour le suivre en détention, quels sont les projets ?" interroge-t-elle, rappelant qu'il sortira un jour de prison. Lorsqu'elle a appris le verdict, Odile Verschoot, psychologue clinicienne et présidente de l'Association pour la Recherche et le Traitement des Auteurs d'Agressions Sexuelles (Artaas) s'est dite "sidérée qu'on puisse ne pas tenir compte de l'excuse de minorité". "'Excuse' en droit français est un mauvais mot", relève-t-elle, "comme si l'on avait l'air de leur trouver des excuses". Pour elle, "ce qu'est une personne à l'adolescence ne détermine pas toute son existence". La défense de Matthieu, dès le lendemain du verdict, a décidé de faire appel de cette sentence rarissime frappant un mineur au moment des faits.
Affaire Snowden : l'Equateur renvoie la balle à ... Moscou
Si Snowden «arrive sur le territoire équatorien, nous instruirons sa demande comme nous l'avons fait pour Assange», a expliqué le chef de l'Etat équatorien Rafael Correa dimanche, renvoyant la responsabilité de se transfert à Moscou, où l'informaticien se trouve actuellement.
| AFP/Rodrigo Buendia
| AFP/Rodrigo Buendia
L'affaire Snowden a franchi un nouveau cap ce week-end. La rocambolesque «cavale» du lanceur d'alertes américain, auteur de révélations explosives sur les programmes de surveillance des télécommunications, a connu tout d'abord un nouveau rebondissement : l'Equateur, à qui il avait demandé l'asile, a renvoyé samedi à la Russie la responsabilité de son transfert.
La solution est «dans les mains des autorités russes»
L'ex-collaborateur de l'Agence nationale de sécurité (NSA) est coincé depuis une semaine à l'aéroport de Moscou, en provenance de Hong Kong, son passeport étant annulé par les Etats-Unis qui réclament son extradition pour espionnage. «Pour l'instant, la solution, la destination de Snowden, est entre les mains des autorités russes», a affirmé le président équatorien Rafael Correa, estimant que le jeune informaticien de 30 ans avait révélé «le plus grand cas d'espionnage massif dans l'histoire de l'humanité».
Le fugitif américain, invisible depuis plusieurs jours, a sollicité depuis la capitale russe l'asile politique à l'Equateur. Ce pays a déjà accordé l'asile il y a un an dans son ambassade de Londres au fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, lui aussi bête noire de Washington pour avoir divulgué des centaines de milliers de câbles confidentiels américains. «Nous n'avons pas cherché cette situation. Snowden est en contact avec Assange, qui lui a recommandé de demander l'asile politique à l'Equateur», a encore commenté Rafael Correa, figure de la gauche radicale en Amérique latine .«S'il arrive sur le territoire équatorien, nous instruirons sa demande comme nous l'avons fait pour Assange», a ajouté le chef de l'Etat, en soulignant que «dans ce cas, il sera demandé son avis aux Etats-Unis».
Biden fait pression sur Correa
Auparavant dans la matinée, Rafael Correa avait révélé que le vice-président américain Joe Biden l'avait contacté directement la veille par téléphone pour plaider en faveur de l'extradition d'Edward Snowden.«Il m'a transmis de manière très courtoise la requête des Etats-Unis de bien vouloir rejeter la demande d'asile», a-t-il raconté lors d'une conférence de presse hebdomadaire, donnée à Aromo, localité située à 440 kilomètres au sud-ouest de Quito. La Maison Blanche, qui a lancé vainement des appels à la Russie, se mobilise ainsi sans relâche pour obtenir l'extradition d'Edward Snowden, passible d'une peine de trente ans de prison. Jusqu'à présent, la Russie avait indiqué que ce dernier était «libre» de repartir, tandis que son propre père a évoqué pour la première fois la possibilité que son fils retourne aux Etats-Unis sous conditions.
L'UE espionnée et fâchée
Un nouveau front s'est ouvert dans l'affaire Snowden pour Washington : le programme d'espionnage de la NSA, Prism, aurait aussi visé des représentations de l'Union européenne à Washington et à l'ONU, voire à Bruxelles même, a en effet révélé samedi l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui se fonde sur des documents obtenus grâce à l'ancien consultant américain. Il s'agissait non seulement de micros installés dans le bâtiment, mais aussi d'une infiltration du réseau informatique qui lui permettait de lire les courriers électroniques et les documents internes. Des informations qui ont suscité un tollé parmi les responsables européens.
Un nouveau front s'est ouvert dans l'affaire Snowden pour Washington : le programme d'espionnage de la NSA, Prism, aurait aussi visé des représentations de l'Union européenne à Washington et à l'ONU, voire à Bruxelles même, a en effet révélé samedi l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui se fonde sur des documents obtenus grâce à l'ancien consultant américain. Il s'agissait non seulement de micros installés dans le bâtiment, mais aussi d'une infiltration du réseau informatique qui lui permettait de lire les courriers électroniques et les documents internes. Des informations qui ont suscité un tollé parmi les responsables européens.
LeParisien.fr
L’Europe interroge les Américains sur les allégations d’espionnage
L’Union européenne a indiqué ce dimanche qu’elle avait interrogé les autorités américaines sur les allégations d’espionnage des institutions européennes, et qu’elle attendait leur réponse.
N ous sommes au courant des informations de presse. Nous avons immédiatement pris contact avec les autorités américains à Washington et à Bruxelles et les avons mis face aux informations de presse », a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.
«Elles nous ont dit qu’elles vérifiaient l’exactitude des informations publiées hier et qu’elles reviendraient vers nous » , a ajouté la Commission, précisant qu’elle ne ferait «pas plus de commentaire à ce stade » .
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel affirme dimanche que l’UE a fait partie des «cibles» de l’Agence nationale de sécurité américaine NSA, accusée d’espionner les communications électroniques mondiales dans le cadre du programme Prism.
Le Spiegel fonde ses accusations sur des documents confidentiels dont il a en partie pu avoir connaissance grâce à l’ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, à l’origine des révélations sur Prism.
Dans l’un d’eux, daté de septembre 2010, classé «strictement confidentiel», la NSA décrit comment elle espionnait la représentation diplomatique de l’Union européenne à Washington. Il s’agissait non seulement de micros installés dans le bâtiment, mais aussi d’une infiltration du réseau informatique qui lui permettait de lire les courriers électroniques et les documents internes
Dès samedi, le président du Parlement européen, Martin Schulz, s’était dit «profondément inquiet et choqué par les allégations d’espionnage des autorités américaines dans les bureaux de l’UE».
«Si ces allégations sont avérées, ce serait un problème extrêmement grave qui nuirait considérablement aux relations entre l’UE et les Etats-Unis » , avait-il ajouté en réclamant «une pleine clarification et des informations complémentaires rapides » de la part des autorités américaines.
«Il faut que du côté américain on nous explique immédiatement et en détail si ces informations de presse à propos d’écoutes clandestines totalement disproportionnées par les Etats Unis dans l’Union européenne sont exactes ou non » , a déclaré dimanche dans un communiqué la ministre allemande de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberge.
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel affirme dimanche que l’UE a fait partie des «
Le Spiegel fonde ses accusations sur des documents confidentiels dont il a en partie pu avoir connaissance grâce à l’ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, à l’origine des révélations sur Prism.
Dès samedi, le président du Parlement européen, Martin Schulz, s’était dit «
Russie : Poutine promulgue deux lois dénoncées comme liberticides
Le Monde.fr
Le président russe Vladimir Poutine a promulgué, dimanche 30 juin, deux lois controversées punissant tout acte de "propagande" homosexuelle devant mineur et réprimant les "offenses aux sentiments religieux", dénoncées comme liberticides par les défenseurs des droits de l'homme.
Aux termes de la première loi, la "propagande pour les relations sexuelles non traditionnelles devant mineur" est passible d'amendes de 4 000 à 5 000 roubles (100—125 euros) pour une personne physique. Une personne dépositaire de l'autorité publique risque une amende jusqu'à 1 250 euros et une personne morale, de 19 000 à 23 500 euros.
Les sanctions sont encore plus sévères si cette "propagande" est effectuée sur internet, les organisations et autres entités juridiques risquant par exemple dans ce cas d'être fermées jusqu'à 90 jours. Les étrangers, quant à eux, risquent une amende pouvant aller jusqu'à 100 000 roubles, et pourront en outre être détenus 15 jours et expulsés.
Plusieurs militants homosexuels étrangers, comme le Britannique Peter Tatchell, se rendent régulièrement en Russie pour apporter leur soutien aux manifestations homosexuelles, régulièrement interdites par les autorités et dispersées sans ménagement par la police.
"ERREUR HISTORIQUE"
Le leader de la communauté homosexuelle de la Russie, Nikolaï Alexeïev a qualifié dimanche d'"erreur historique" la décision de Vladimir Poutine, tout en promettant de contester cette loi devant la Cour européenne des droits de l'homme, dans un communiqué. "Poutine a gagné une bataille locale pour (obtenir) les voix de ses électeurs peu cultivés, mais a perdu une bataille historique", a lancé M. Alexeïev.
"De telles lois avaient été en vigueur en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Finlande et d'autres pays occidentaux, mais ont finalement été annulées. Je suis sûr que la Russie se débarrassera bientôt elle aussi de cette marque d'infamie moyenâgeuse", a-t-il conclu.
Plusieurs assemblées locales avaient déjà adopté des textes similaires, dont celle de Saint-Pétersbourg. Samedi, des heurts ont éclaté dans cette ville, la deuxième du pays, entre les militants de la cause homosexuelle qui ont tenté d'organiser une gay pride dans le centre de l'ancienne capitale impériale et des opposants à cette cause et des dizaines de personnes ont été interpellées par la police.
L'homophobie est largement répandue en Russie, où l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999. Récemment, plusieurs cas de meurtres de personnes commis en raison de leur homosexualité ont été recensés dans ce pays.
Selon un sondage de l'institut Vtsiom dont les résultats ont été publiés en juin, 88 % des Russes soutiennent l'interdiction de la "propagande" homosexuelle. Par ailleurs, 54 % des Russes pensent qu'il faut punir l'homosexualité.
OFFENSES AUX SENTIMENTS RELIGIEUX
Le président a par ailleurs promulgué une loi réprimant les "offenses aux sentiments religieux des croyants" par une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.
Ce texte a été rédigé à la suite de l'affaire des Pussy Riot, un groupe contestataire dont deux membres purgent une peine de deux ans de camp de travail pour avoir chanté une prière contre Vladimir Poutine dans la cathédrale de Moscou. Le groupe est devenu depuis un symbole de la protestation contre le régime de M. Poutine, revenu au Kremlin en mai 2012 pour un troisième mandat de président et accusé par l'opposition d'atteintes aux libertés.
Ces derniers mois, ONG et défenseurs des droits de l'homme n'ont cessé de dénoncer l'adoption de lois jugées répressives en Russie. Pour Lev Ponomarev, de l'ONG Pour les Droits de l'homme, les deux lois promulguées dimanche "ont un caractère idéologique et sont contraires à la liberté de parole et à la liberté de conscience".
"Elles reflètent l'idéologie conservatrice imposée par l'Eglise orthodoxe et sont contraires à la Constitution russe et à la Convention européenne des droits de l'homme", a-t-il déclaré. "Le président Poutine n'est peut-être pas aussi conservateur lui-même, mais c'est dans ces milieux-là qu'il a un soutien électoral, l'intelligentsia et les gens cultivés lui ayant tourné le dos", estime Lev Ponomarev.
SOCIETE
Russie: heurts entre pro et anti-gay
Saint-Pétersbourg — Des heurts ont éclaté samedi entre les militants de la cause homosexuelle qui ont tenté d'organiser une gay pride dans le centre de Saint-Pétersbourg et les anti-gay, et la police a arrêté plusieurs dizaines de personnes, a constaté une journaliste de l'AFP.
Ces violences surviennent après l'approbation définitive cette semaine par le Parlement d'une loi punissant tout acte de "propagande" homosexuelle devant mineur dénoncée comme discriminatoire par les défenseurs des droits de l'homme.
Une centaine de militants gay se sont réunis dans le Champ de Mars dans le centre de l'ancienne capitale impériale en scandant "l'homophobie est la honte de Saint-Pétersbourg" ou "à bas le fascisme".
A ce moment, les anti-gay, au nombre de 150, ont commencé à jeter sur eux des bouteilles, des pierres et des boîtes de conserve, a constaté une photographe de l'AFP.
Plusieurs dizaines de pro-gay et huit anti-gay ont été interpellés, a indiqué la police.
"Cinquante-quatre participants à la manifestation contre l'homophobie ont été interpellés. Ils ont été embarqués dans des bus de police où les anti-gay ont brisé des vitres", a raconté à l'AFP un leader de la communauté gay de Saint-Pétersbourg Iouri Gavrikov qui était parmi les interpellés.
L'homophobie est largement répandue en Russie, où l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999.
Récemment, plusieurs cas de meurtres de personnes commis en raison de leur homosexualité ont été recensés dans le pays.
Selon un sondage de l'institut Vtsiom publié en juin, 88% des Russes soutiennent l'interdiction de la "propagande" homosexuelle. Par ailleurs, 54% des Russes pensent qu'il faut punir l'homosexualité.
Mariage gay aux Etats-Unis : les opposants vont déposer un recours
Le Monde.fr avec AFP
Une organisation américaine hostile au mariage des homosexuels a annoncé samedi 29 juin qu'elle avait introduit un recours devant la Cour suprême pour rétablir l'interdiction du mariage gay en Californie.
Vendredi, une cour fédérale américaine avait levé, avec effet immédiat, la suspension temporaire de la célébration des mariages homosexuels dans cet Etat, une décision qui faisait suite à la décision de la Cour suprême des Etats-Unis, mercredi, de débouter les opposants aux unions de personnes de même sexe.En 2012, la cour d'appel du 9e circuit, à San Francisco, avait jugé "anticonstitutionnelle" la Proposition 8, interdisant le mariage homosexuel en Californie, autorisé pendant quelques mois en 2008. Mais elle avait assorti sa décision d'une suspension des célébrations de mariages, jusqu'à une éventuelle décision de la Cour suprême des Etats-Unis sur le sujet.
Lire (en édition abonnés) : Barack Obama et le mariage gay : un changement décisif et risqué
DÉLAI "NÉCESSAIRE" DE 25 JOURSDès que la cour d'appel du 9e circuit a rendu sa décision vendredi, les premiers mariages homosexuels ont été célébrés très rapidement à San Francisco et Los Angeles.
Mais les opposants au mariage homosexuel, notamment l'organisation ProtectMarriage.com, ont estimé que ces célébrations étaient précipitées. La cour fédérale aurait dû attendre au moins vingt-cinq jours après la décision de la Cour suprême, estiment-ils. Ce délai était nécessaire pour permettre aux parties de déposer un éventuel recours devant la Cour suprême, assurent-ils dans un communiqué.
Les opposants au mariage gay continuent leur combat pour faire interdire le mariage de même sexe en Californie, tandis que les organisations des droits de l'Homme saluent la décision de la Cour suprême en faveur du mariage pour tous.
"Des milliers et des milliers de vie vont pouvoir changer et s'améliorer", a déclaré le président de Human Rights Campaign, Chad Griffin, dans un communiqué publié vendredi.
Les opposants californiens au mariage gay déboutés
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté, dimanche 30 juin, une pétition des opposants au "mariage pour tous" demandant la suspension avec effet immédiat des mariages entre personnes de même sexe, qui sont autorisés de nouveau depuis vendredi en Californie. Le juge Anthony Kennedy a repoussé cette contre-attaque des opposants californiens au mariage gay, a déclaré Kathy Arberg, porte-parole de la Cour suprême.
La Californie est devenue vendredi le 13e Etat des Etats-Unis, et le plus grand, à autoriser le mariage homosexuel. Parmi les douze autres figurent le Massachusetts, qui a ouvert la voie dès 2003, le Maine et le Connecticut.
La cour d'appel du 9e circuit a levé vendredi la suspension imposée au "mariage pour tous" en Californie. Cette suspension était en vigueur depuis qu'un appel avait été interjeté contre la Proposition 8, amendement constitutionnel adopté par les électeurs de Californie en novembre 2008.
Or, mercredi, la Cour suprême a, dans les faits, "tué" cette Proposition 8. Elle a donné raison aux défenseurs des droits des homosexuels en invalidant une disposition d'une loi fédérale qui définissait depuis 1996 le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme.
La Californie avait déjà brièvement autorisé les mariages entre personnes de même sexe en 2008, avant que la Proposition 8 n'y fasse obstacle.
Chili: la contestation s'amplifie
Santiago du Chili — La longue mobilisation des étudiants au Chili pour une refonte du système éducatif a été appuyée cette semaine par d'autres secteurs lors d'une marche à Santiago, illustrant une profonde demande de réformes et de changements du modèle économique et social, selon des observateurs.
Une nouvelle fois mercredi, les étudiants ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la rues de la capitale dans une démonstration de force qui fait écho aux mobilisations brésiliennes en faveur des services publics ou contre la corruption.
"Il existe une transversalité entre les manifestations qui se traduit par des thèmes concrets: la santé, l'éducation, le transport. Il est nécessaire que l'Etat garantisse les droits fondamentaux", explique à l'AFP le dirigeant étudiant chilien Andrés Fielbaum.
Mercredi, se sont joints à la mobilisation des travailleurs du port, des mineurs et plusieurs syndicats, au cours d'une énième marche étudiante, mobilisés depuis plus de deux ans pour obtenir un système éducatif gratuit et de qualité à la place du système privé, cher et inégalitaire, hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
Le déroulement dimanche d'élections primaires pour désigner les candidats des deux principales coalitions de droite et de gauche à la présidentielle du 17 novembre a en outre contribué à faire monter les enchères.
La favorite des sondages, l'ancienne présidente socialiste Michelle Bachelet, a déjà promis la gratuité de l'université d'ici six ans en cas d'élection ainsi qu'une nouvelle Constitution à la place de celle actuellement en vigueur, également héritée de la dictature, et une réforme fiscale favorisant les ressources de l'Etat destinées aux programmes sociaux.
Comme au Brésil, la classe moyenne est très représentée dans les défilés, tentant désormais de secouer les piliers du système économique ultra-libéral mis en place par Pinochet et jamais remis en cause depuis par les gouvernements démocratiques.
"Il existe aussi une lutte pour une meilleure démocratie. Il est clair que les mécanismes traditionnels sont contestés", ajoute M. Fielbaum.
Au-delà de l'éducation, le système de santé public est également déficient tout en coexistant avec un excellent système privé mais inaccessible à la majorité. Quant aux retraites, les pensions sont très basses, en raison de l?inefficacité d'un système par capitalisation individuelle, également instauré sous Pinochet.
"Il s'agit de provoquer une sensation d'instabilité dont l'objectif final est en définitive la remise en cause du modèle", analyse le politologue Guillermo Holtzmann, de l'université du Chili.
"Et de même qu'en Turquie ou au Brésil, (la mobilisation chilienne) révèle une classe moyenne émergente pour laquelle la concept d'inégalité n'a pas seulement à voir avec la pauvreté mais aussi avec leurs attentes concernant la distribution des richesses", poursuit-il.
Le Brésil comme le Chili affichent de forts taux d'inégalité de répartition des revenus.
"Ce que nous demandons, c'est que l'Etat prenne en charge les droits basiques et le fasse de façon égalitaire", affirme M. Fielbaum, à la tête de la puissante Fédération des étudiants de l'université du Chili.
Après deux ans de lutte, les étudiants sont parvenus à placer leurs revendications au centre des débats, mais la violence systématique en marge des défilés du fait de petits groupes radicaux leur fait courir le risque d'une décrédibilisation.
"Le mouvement étudiant a réussi à mettre ses thèmes à l'agenda politique. Mais maintenant, c'est le moment pour les candidats de présenter leurs propositions et que les gens décident", juge l'analyste Patricio Navia, de l?université Diego Portales.
"Les étudiants courent le risque de saturer la population. Et même, les positions les plus radicales peuvent finir par aliéner au mouvement une partie de l'opinion publique qui soutient les étudiants mais refuse la violence", ajoute-t-il.
Au Chili, seulement 40% des élèves sont dans le secteur public et il est impossible de suivre des études supérieures sans avoir à payer.
DIVERS
" La vallée de la mort" ou les ravages de l'amiante en Normandie
Sébastien Loeb pulvérise le record de Pikes Peak
Libération
Sébastien Loeb, neuf fois champion du monde des rallyes, a pulvérisé dimanche de plus de 1 min 30 sec le record de la fameuse course de côte de Pikes Peak (Colorado) au volant d’une Peugeot 208 T16 spécialement conçue pour la 91e édition de cette épreuve.
En 8 min 13 sec 878/1000, le Français est devenu le premier pilote (toutes catégories confondues) à passer sous la barre des neuf minutes sur la montée de 20 km, composée de 156 virages et dont l’arrivée se juge à 4300 m d’altitude.
Le précédent record absolu de la «course vers les nuages» appartenait depuis un an au Néo-Zélandais Rhys Millen en 9:46.164.
Avec sa voiture de 875 chevaux pour 875 kilos et dotée d’un aileron de Peugeot 908 victorieuse aux 24 Heures du Mans, Loeb, qui était inscrit dans la catégorie «Unlimited», a avalé la montée à la vitesse moyenne de 140,771 km/h.
En 8 min 13 sec 878/1000, le Français est devenu le premier pilote (toutes catégories confondues) à passer sous la barre des neuf minutes sur la montée de 20 km, composée de 156 virages et dont l’arrivée se juge à 4300 m d’altitude.
Le précédent record absolu de la «course vers les nuages» appartenait depuis un an au Néo-Zélandais Rhys Millen en 9:46.164.
Avec sa voiture de 875 chevaux pour 875 kilos et dotée d’un aileron de Peugeot 908 victorieuse aux 24 Heures du Mans, Loeb, qui était inscrit dans la catégorie «Unlimited», a avalé la montée à la vitesse moyenne de 140,771 km/h.