SYRIE. Les tractations diplomatiques se poursuivent
Laurent Fabius sera reçu ce mardi par son homologue russe, Sergueï Lavrov, qui s'oppose à toute démonstration de force contre Damas.
Ban-Ki moon et Ake Sellstrom, chef des inspecteurs envoyés par l'ONU en Syrie. (STAN HONDA / AFP)
Les Occidentaux poursuivent mardi 17 septembre leurs efforts diplomatiques en vue d'une résolution forte du Conseil de sécurité sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, au lendemain de la publication d'un rapport qui "donne le frisson" sur le massacre du 21 août.
D'une même voix, Washington, Paris et Londres ont proclamé que le rapport de l'ONU ne laissait "aucun doute" quant à la "responsabilité extrêmement claire" du régime de Bachar al-Assad dans l'attaque aux armes chimiques perpétrée dans la banlieue de Damas le 21 août.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a évoqué un document au "contenu accablant".
Une résolution "forte et contraignante"
Mais deux jours après un accord entre les Etats-Unis et la Russie sur le désarmement chimique de la Syrie, Moscou, son indéfectible allié, s'oppose à un texte aux Nations unies qui menacerait le régime syrien de "conséquences" - c'est à dire de sanctions pouvant aller jusqu'au recours à la force - s'il ne respecte pas ses obligations.
Mardi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, reçoit son homologue français Laurent Fabius, alors que Moscou s'oppose au projet défendu par Paris d'une résolution "forte et contraignante" sur le démantèlement des armes chimiques syriennes.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit, lui, accueillir jeudi son homologue chinois Wang Yi dont le pays a opposé à trois reprises avec Moscou son veto à des résolutions du Conseil de sécurité contre la Syrie.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a présenté lundi aux 15 membres du Conseil de sécurité un rapport, dont, a-t-il dit, "la lecture donne le frisson".
"Des comptes à rendre"
Ses rédacteurs sont des inspecteurs onusiens qui ont enquêté sur le terrain après l'attaque aux armes chimiques du 21 août près de Damas. Ce "crime de guerre", selon Ban Ki-moon, a fait 1.429 morts d'après Washington.
Sans désigner explicitement les autorités syriennes, le texte dresse des "preuves flagrantes et convaincantes" sur le recours au gaz sarin. Et d'après ce document, "des armes chimiques ont été utilisées sur une échelle relativement grande" au cours du conflit syrien "contre des civils, y compris des enfants".
Le secrétaire général de l'ONU ne les a pas nommés, mais il a réclamé que les responsables "rendent des comptes". Il a aussi demandé au Conseil de prévoir des "conséquences" dans "une résolution claire" si Damas ne respecte pas le plan de démantèlement de son arsenal chimique mis au point samedi à Genève par John Kerry et Sergueï Lavrov.
Le secrétaire général n'a toutefois pas parlé de frappes militaires.
L'option armée "reste sur la table" pour les Etats-Unis, a assuré une porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, plaidant pour une résolution à l'ONU prévoyant des "mécanismes d'exécution les plus forts possibles".
La conférence de paix en question
Mais l'attaque du 21 août n'est pas un cas isolé : à Genève, la Commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie a annoncé des investigations sur 14 autres attaques chimiques présumées depuis septembre 2011.
Dans le même temps, John Kerry a déjeuné lundi à Paris avec ses homologues français et britannique, Laurent Fabius et William Hague. L'Américain et le Britannique ont prôné des "conséquences" si Damas faillit à ses engagements. Le Français est allé plus loin en réclamant de "graves conséquences".
Un éventuel usage de la force figurait dans un projet de résolution élaboré par Paris la semaine dernière mais que la Russie avait jugé "inacceptable".
Les alliés américain, français et britannique sont tombés d'accord pour parvenir à une résolution "forte et contraignante" à l'ONU et obliger Damas, selon un "calendrier précis", à dresser l'inventaire de son arsenal chimique et à le faire vérifier jusqu'à son démantèlement d'ici la mi-2014, a expliqué Paris.
Moscou a vivement réagi en affirmant compter sur Washington pour ne pas aller plus loin que l'accord agréé à Genève. "Si quelqu'un veut menacer, chercher des prétextes pour des frappes, c'est une voie (...) qui peut saper définitivement la perspective de Genève 2", la conférence de paix qu'Américains et Russes tentent d'organiser depuis trois mois, a prévenu Sergueï Lavrov.
Et les deux anciens ennemis de la Guerre froide, aux relations glaciales depuis un an, ont déjà des interprétations divergentes de leur accord de samedi.
Pour le ministre russe des Affaires étrangères, le texte de Genève ne prévoit pas qu'une résolution mentionne le chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui autorise la force en dernier ressort.
Aux yeux de John Kerry au contraire, "l'accord engage totalement les Etats-Unis et la Russie à imposer des mesures sous le chapitre 7 en cas de non application".
Réunion internationale fin septembre
La Syrie a répliqué que toute action armée était "une menace pour toute la région" et avait "un parfum d'agression".
Le président américain Barack Obama a, lui, espéré que l'accord de Genève, "s'il est correctement appliqué (...) puisse mettre fin à la menace que ces armes représentent non seulement pour les Syriens, mais pour le monde entier". Le démarrage de ce programme de destruction serait "une question de jours", a indiqué l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Paris a également annoncé une réunion internationale fin septembre à New York avec l'opposition syrienne, vent debout contre le règlement russo-américain. Et rien n'assure que Moscou prendra part à ce nouveau rendez-vous des "Amis de la Syrie", 11 pays soutenant l'opposition dans une guerre qui a fait 110.000 morts en deux ans et demi.
Ces forces rebelles sont pour moitié formées de jihadistes et d'islamistes extrémistes, selon l'institut de défense IHS Jane's. Carla del Ponte, de la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie, a jugé ce chiffre "absolument crédible".
Attaque chimique en Syrie: l'ONU sort un rapport qui "donne le frisson"
De André VIOLLAZ (AFP)
New York — L'ONU a publié lundi un rapport qui "donne le frisson" sur le massacre chimique en Syrie du 21 août, poussant les Occidentaux à accuser Damas contre lequel ils veulent une résolution forte du Conseil de sécurité pour détruire son arsenal.
Mais deux jours après un accord entre les Etats-Unis et la Russie sur le désarmement chimique de la Syrie, Moscou, son indéfectible allié, s'oppose à un texte aux Nations unies qui menacerait le régime syrien de "conséquences" --c'est à dire de sanctions pouvant aller jusqu'au recours à la force-- s'il ne respecte pas ses obligations.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a présenté aux 15 membres du Conseil de sécurité un rapport, dont, a-t-il dit, "la lecture donne le frisson".
Ses rédacteurs sont des inspecteurs onusiens qui ont enquêté sur le terrain après l'attaque aux armes chimiques du 21 août près de Damas. Ce "crime de guerre", selon M. Ban, a fait 1.429 morts d'après Washington. Une résolution "forte et contraignante"
Sans désigner explicitement les autorités syriennes, le texte dresse des "preuves flagrantes et convaincantes" sur le recours au gaz sarin. Et d'après ce document, "des armes chimiques ont été utilisées sur une échelle relativement grande" au cours du conflit syrien "contre des civils, y compris des enfants".
M. Ban ne les a pas nommés, mais il a réclamé que les responsables "rendent des comptes". Il a aussi demandé au Conseil de prévoir des "conséquences" dans "une résolution claire" si Damas ne respecte pas le plan de démantèlement de son arsenal chimique mis au point samedi à Genève par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.
Le secrétaire général n'a toutefois pas parlé de frappes militaires.
L'option armée "reste sur la table" pour les Etats-Unis, a assuré une porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, plaidant pour une résolution à l'ONU prévoyant des "mécanismes d?exécution les plus forts possibles".
D'une même voix, Washington, Paris et Londres ont proclamé que le rapport de l'ONU ne laissait "aucun doute" quant à la "responsabilité extrêmement claire" du régime de Bachar al-Asssad. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a évoqué un document au "contenu accablant".
Une résolution "forte et contraignante"
Mais l'attaque du 21 août n'est pas un cas isolé: à Genève, la Commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie a annoncé des investigations sur 14 autres attaques chimiques présumées depuis septembre 2011.
Dans le même temps, John Kerry a déjeuné à Paris avec ses homologues français et britannique, Laurent Fabius et William Hague. L'Américain et le Britannique ont prôné des "conséquences" si Damas faillit à ses engagements. Le Français est allé plus loin en réclamant de "graves conséquences".
Un éventuel usage de la force figurait dans un projet de résolution élaboré par Paris la semaine dernière mais que la Russie avait jugé "inacceptable". Mardi, M. Fabius s'en entretiendra à Moscou avec M. Lavrov.
Les alliés américain, français et britannique sont tombés d'accord pour parvenir à une résolution "forte et contraignante" à l'ONU et obliger Damas, selon un "calendrier précis", à dresser l'inventaire de son arsenal chimique et à le faire vérifier jusqu'à son démantèlement d'ici la mi-2014, a expliqué Paris. Interprétations divergentes
Moscou a vivement réagi en affirmant compter sur Washington pour ne pas aller plus loin que l'accord agréé à Genève. "Si quelqu'un veut menacer, chercher des prétextes pour des frappes, c'est une voie (...) qui peut saper définitivement la perspective de Genève 2", la conférence de paix qu'Américains et Russes tentent d'organiser depuis trois mois, a prévenu M. Lavrov.
Et les deux anciens ennemis de la Guerre froide, aux relations glaciales depuis un an, ont déjà des interprétations divergentes de leur accord de samedi.
Pour M. Lavrov, le texte de Genève ne prévoit pas qu'une résolution mentionne le chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui autorise la force en dernier ressort.
Aux yeux de M. Kerry au contraire, "l'accord engage totalement les Etats-Unis et la Russie à imposer des mesures sous le chapitre 7 en cas de non application".
La Syrie a répliqué que toute action armée était "une menace pour toute la région" et avait "un parfum d'agression".
Le président américain Barack Obama a, lui, espéré que l'accord de Genève, "s'il est correctement appliqué (...) puisse mettre fin à la menace que ces armes représentent non seulement pour les Syriens, mais pour le monde entier". Le démarrage de ce programme de destruction serait "une question de jours ", a indiqué l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Paris a également annoncé une réunion internationale fin septembre à New York avec l'opposition syrienne, vent debout contre le règlement russo-américain. Et rien n'assure que Moscou prendra part à ce nouveau rendez-vous des "Amis de la Syrie", 11 pays soutenant l'opposition dans une guerre qui a fait 110.000 morts en deux ans et demi.
Ces forces rebelles sont pour moitié formées de jihadistes et d'islamistes extrémistes, selon l'institut de défense IHS Jane's. Carla del Ponte, de la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie, a jugé ce chiffre "absolument crédible".
Sur le terrain, la Turquie a annoncé avoir abattu un hélicoptère militaire syrien qui avait violé son espace aérien.
Syrie. L’attaque chimique du 21 août était une provocation pour les Russes
La Russie a des « raisons sérieuses » de croire que l’attaque chimique du 21 août près de Damas était une « provocation », a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l’issue d’une rencontre avec son homologue français Laurent Fabius à Moscou.
« Nous avons les raisons les plus sérieuses de penser que c’était une provocation », a-t-il estimé, reconnaissant, tout comme M. Fabius, que la Russie et la France avaient des « différences d’approche » sur la façon de régler la crise en Syrie.
La justice égyptienne ordonne le gel des avoirs de chefs des Frères musulmans
AFP
Mohamed Badie, Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, le 31 mars 2012 au Caire. (Photo Gianluigi Guercia. AFP)
Une quinzaine de dirigeants islamistes sont visés par cette décision.
La justice égyptienne a ordonné mardi le gel des avoirs des principaux dirigeants islamistes du pays, notamment ceux des Frères musulmans, la confrérie du président Mohamed Morsi destitué par l’armée.
Parmi les personnalités visées par cette sanction réclamée par le parquet figurent Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans, et ses deux adjoints Khairat al-Chater et Rachad al-Bayoumi, actuellement détenus et jugés pour «incitation au meurtre» de manifestants anti-Morsi. Khairat al-Chater, riche homme d’affaires, passe pour être le grand argentier des Frères musulmans.
Outre les dirigeants de la puissante confrérie, plusieurs de leurs alliés sont également visés, notamment le leader salafiste Hazem Abou Ismaïl et le prédicateur pro-Morsi, Safwat Higazi, également incarcérés. Au total, une quinzaine de figures de l’islam politique égyptien sont ainsi privées de leurs avoirs.
Depuis la destitution et l’arrestation le 3 juillet de Mohamed Morsi, les nouvelles autorités installées par l’armée ont lancé une vaste campagne contre son mouvement et ses alliés islamistes, à l’exception notable du parti salafiste al-Nour, qui a été associé à la transition.
L’implacable répression a connu son paroxysme le 14 août, lorsque l’armée et la police ont détruit deux campements de milliers d’islamistes réclamant le retour au pouvoir de Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement du pays.
Dans ces violences et durant la semaine qui a suivi, plus d’un millier de personnes ont péri, en grande majorité des manifestants pro-Morsi. Dans le même temps, plus de 2 000 membres des Frères musulmans ont été arrêtés.
Rwanda: large avance du FPR de Kagame aux législatives
(AFP)
Kigali — La coalition menée par le Front patriotique rwandais (FPR), parti du président Paul Kagame, s'acheminait mardi vers une large victoire aux législatives, recueillant 76% des bulletins déjà dépouillés, a annoncé mardi la Commission électorale nationale (NEC).
Le FPR et ses alliés recueillent 3.395.962 voix sur 4.462.917 bulletins dépouillés. Un peu moins de six millions de Rwandais étaient inscrits sur les listes électorales. Ces résultats portent sur 60% des districts, a précisé à l'AFP le président de la NEC, Kalisa Mbanda.
Le Parti Social-démocrate (PSD) est crédité de 13,01% et le Parti libéral (PL) de 9,38% des suffrages déjà dépouillés.
Le PS-Imberakuri arrive en troisième position avec 0,56%, suivi des quatre petits candidats indépendants, tous sous la barre des 0,5%.
Seuls le FPR et ses alliés, le PSD et le PL disposent de députés dans l'Assemblée sortante. Eux seuls dépassent à nouveau le seuil des 5% exigés pour être représenté à la Chambre.
Au vu des écarts enregistrés et du nombre de bulletins déjà dépouillés, les scores sont peu susceptibles d'être bouleversés.
"On peut penser effectivement qu'il n'y aura pas de profondes modifications" des scores, a estimé le président de la NEC. Seuls les résultats de la diaspora, traditionnellement favorable au FPR, selon lui, sont susceptibles de modifier à la marge les résultats.
Le PSD et le PL, présents au gouvernement, sont accusés par les observateurs de n'être que des formations satellites, servant de faire-valoir au FPR et à légitimer un multipartisme de façade.
Le PS-Imberakuri, dont l'ex-président Bernard Ntaganda est emprisonné depuis 2010 pour atteinte à la sûreté de l'Etat et "divisionisme", est lui soupçonné d'avoir été phagocyté par des partisans du FPR.
Les résultats actuels sont largement similaires à ceux des législatives de 2008. Le FPR avait recueilli 78,7% des voix, contre 13,12 au PSD et 7,5% au PL.
Burkina Faso: l'Eglise catholique ne siègera pas au Sénat
(AFP)
Ouagadougou — L'Eglise catholique du Burkina Faso a annoncé lundi qu'elle ne siègerait pas au Sénat, une éventualité prévue par la loi également rejetée par l'opposition qui y voit un moyen pour Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, de modifier la constitution afin de se représenter en 2015.
Dans un communiqué, l'Église catholique explique que, "fidèle à sa nature et à sa mission", elle "ne (participera) pas aux organes délibératifs, exécutifs, législatifs ou judiciaires, dont le Sénat où elle devrait avoir un représentant".
"Notre participation à un tel processus nous amènerait toujours à un alignement sur telle ou telle position et nous enlèverait ainsi toute possibilité de jouer notre rôle premier d'autorité morale qui est celui d'éclairage, de promotion de la cohésion sociale et de médiation au besoin, tant au service de la majorité que de l'opposition", remarque le clergé.
En juillet dernier, les évêques du Burkina Faso avaient exprimé leur rejet du Sénat et attiré l'attention du gouvernement sur les menaces que sa mise en place faisait planer sur la paix sociale.
Sans vouloir "faire obstacle aux choix institutionnels et à l'adoption du Sénat", l'Église catholique, influente dans ce pays majoritairement musulman, estime que les institutions ne sont légitimes "que si elles sont socialement utiles, favorisant le bien commun, la cohésion sociale, la paix."
Le Sénat, créé par une loi votée le 21 mai par les députés, comprendra 89 membres, dont 31 nommés par le chef de l'État, une autre partie désignée par les organisations de la société civile (religieux, syndicats, patronat) et une dernière issue des conseils régionaux et de la diaspora.
L?opposition et les syndicats s'opposent à l'installation de cette chambre haute, soupçonnant le président Compaoré, dont le dernier mandat s'achève en 2015, de vouloir modifier, par l'entremise du Sénat, l?article 37 limitant le nombre de mandats présidentiels.
Début septembre, l'opposition avait rejeté de nouvelles propositions d'un Comité de suivi et d'évaluation des réformes politiques, qui proposait de réduire le nombre de sénateurs de 89 à 71 et de ramener l'âge minimum requis de 45 à 35 ou 30 ans.
Une preuve de vie des otages français au Sahel
Trois ans après l'enlèvement de quatre Français à Arlit en Mauritanie, Al Qaïda au Maghreb islamique transmet à l'agence de presse mauritanienne Ani une vidéo tournée en juin dernier. Selon le Quai d'Orsay, elle apparaît "crédible".
Le ministère français des Affaires étrangères déclare dans un communiqué :
En première analyse, cette vidéo [..] apparaît crédible et constituer une nouvelle preuve de vie des quatre otages français enlevés à Arlit le 16 septembre 2010. Nous sommes en contact avec les familles de nos compatriotes qui ont été reçues ce matin au ministère des affaires étrangères. Le ministre des affaires étrangères (Laurent Fabius) les rencontrera mercredi. Tous les services de l'Etat sont mobilisés pour permettre leur libération et leur retour auprès de leurs proches.
Les Français Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe, le Néerlandais Sjaak Rijke, le Suédois Johan Gustafsson et Stephan Malcolm, à la double nationalité britannique et sud-africaine, visiblement en bonne santé, barbes soignées, drapés dans des caftans touaregs, exhortent leur peuple et leur gouvernement respectif à négocier leur libération.
Trois ans après cet enlèvement, des proches des captifs ont organisé une marche symbolique dans la nuit de dimanche à lundi à Paris et en région parisienne.
Alain Le grand, le père de Pierre Legrand reçoit cette preuve de vie avec optimisme.
Je suis content. Pour moi, ça veut dire que les ravisseurs cherchent à prendre contact. A chaque fois que nous faisons quelquechose, ils répondent.
Le Parlement vote le projet de loi post-Cahuzac sur la transparence
(AFP)
Paris — L'Assemblée nationale doit valider définitivement mardi le projet de loi de moralisation de la vie politique, réponse du gouvernement à l'affaire Cahuzac, qui prévoit des déclarations de patrimoine et d'intérêts des élus.
Les députés doivent aussi le même jour examiner une nouvelle fois les textes de lutte contre la fraude fiscale, présentés aussi après la démission de Jérôme Cahuzac du gouvernement et sa mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale, mais le processus parlementaire n'est pas tout à fait achevé pour ceux-ci.
Pour le ministre des relations avec le Parlement Alain Vidalies, les projets de loi sur la transparence de la vie publique doivent répondre à "la méfiance grandissante et inquiétante des Français envers leurs représentants".
L'Assemblée nationale et le Sénat ont voté fin juillet ces textes en des termes différents, les sénateurs étant pour une publication des déclarations de patrimoine au Journal officiel, à l'inverse des députés, opposés à toute publication. Ceux-ci ayant le dernier mot, le vote mardi sera le dernier.
Résultat d'un bras de fer entre le gouvernement et les députés socialistes, en tête desquels le président de l'Assemblée Claude Bartolone lui-même, les déclarations de patrimoine seront simplement consultables en préfecture, avec interdiction de les divulguer sous peine de 45.000 euros d'amende.
En revanche, les déclarations d'intérêts, qui indiqueront les activités et relations que les élus, leurs proches ou leurs collaborateurs peuvent avoir et qui sont susceptibles de créer des conflits d'intérêts, seront publiques. Seule la fonction de conseil stricto sensu a été interdite aux parlementaires, pas celle d'avocat-conseil.
Coïncidence de calendrier, ce vote intervient alors que Jérôme Cahuzac a été à nouveau mis en examen mercredi dernier pour avoir omis de mentionner son compte bancaire caché à son arrivée au gouvernement.
Quelque 9.000 personnes concernées
L'obligation de déclaration s'étend à un total de quelque 9.000 personnes puisque outre les parlementaires, seront concernés les maires des grandes villes, les conseillers régionaux, les conseillers de l'Elysée et les membres de cabinets ministériels. Leur contrôle sera assuré par une nouvelle Haute autorité de la transparence de la vie publique.
Une grande partie des élus UMP s'insurgent contre le dispositif de déclaration, qui constitue, selon eux, une "atteinte au droit de la vie privée", tandis que des députés écologistes souhaitent davantage de transparence. François Hollande lui-même avait annoncé une publicité.
Le projet de loi contient aussi une mesure protégeant les lanceurs d'alerte signalant des conflits d'intérêts. Cette disposition est dénoncée par la droite mais aussi les radicaux de gauche comme un encouragement à la délation.
Mardi, aux termes de la Constitution, le projet de loi organique, relatif aux parlementaires, devra être adopté à la majorité absolue des députés, soit 289 voix sur 577. Le scrutin se déroulera dans les salles attenantes à l'Hémicycle. Le projet de loi ordinaire, relatif aux autres élus, sera voté selon la procédure habituelle de vote électronique.
L'Assemblée examinera aussi mardi les projets de loi renforçant la lutte contre la fraude fiscale et créant un procureur financier à compétence nationale, des textes soutenus massivement à gauche mais débattus à droite.
Aggravation des peines en cas de fraude fiscale, avec notamment la création d'un délit de fraude fiscale en bande organisée, possibilité de recourir à tout type de preuve, y compris illicite comme la fameuse liste HSBC, et allongement du délai de prescription de trois à six ans sont prévus.
L'incitation du gouvernement aux détenteurs de comptes bancaires non déclarés à l'étranger à régulariser leur situation avant le vote de la loi a conduit cet été au dépôt spontané de quelque 1.100 dossiers en deux mois.
Les textes sur la fraude fiscale, qui devront repasser une dernière fois par le Sénat avant d'être adoptés définitivement par les députés, s'articulent avec les engagements du G20, les vingt premières puissances économiques mondiales s'étant engagées début septembre à commencer "fin 2015" à échanger de manière automatique les données fiscales.
Fillon «accepte d’être minoritaire» à l’UMP
L’ex-Premier ministre assume sa position sur le PS et le FN.
François Fillon, dont le renvoi dos à dos du PS et du FN lors de duels électoraux a suscité la polémique, assume cette position et déclare accepter d’être « minoritaire » à l’UMP. « Je prends un risque, je le prends en connaissance de cause. J’accepte d’être minoritaire dans mon parti si c’est le cas », déclare l’ex-Premier ministre au quotidien « L’Opinion » publié ce mardi.
« Je veux qu’on arrête de caricaturer, stigmatiser, exclure des électeurs qui sont des Français. Je ne condamnerai jamais un Français qui vote pour un autre Français », déclare encore l’ancien Premier ministre. « On ne peut plus s’en tenir aux formules toutes faites », assure le député de Paris, alors que Jean-François Copé, président de l’UMP, a réaffirmé la doctrine de son parti en faveur du ni-ni (ni FN ni PS).
Le premier parti d’opposition réunit son comité politique ce mardi matin. Jean-Pierre Raffarin, qui précéda François Fillon à Matignon, a souhaité que ce dernier clarifie sa position et revienne au « ni-ni » au lieu d’un « ou-ou ».
SOURCE AFP
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : glissement de terrain près du «Superphénix» japonais
Le fil d’information de sécurité qui les informe normalement de l’état du surgénérateur expérimental de Monju, l’équivalent japonais de «Superphénix», a été rompu, hier, après le passage du typhon Man-yi.
Un glissement de terrain, dû au typhon Man-yi, aurait rompu des câbles du fil d’information de sécurité du surgénérateur de Monju - AFP
Les autorités japonaises ont confirmé, hier soir, que le fil d’information de sécurité qui les informe normalement de l’état du surgénérateur expérimental de Monju, l’équivalent japonais de «Superphénix», avait été rompu, hier, après le passage dans la zone du typhon Man-yi . Un glissement de terrain aurait brisé des câbles de transmission à l’entrée de la centrale et interrompu ce système de contrôle, baptisé «Emergency Response Support System», qui permet normalement à l’autorité de régulation du nucléaire (NRA) de surveiller en direct l’état du réacteur et de notamment mesurer sa température.
Désormais, les contrôles du site sont effectués par des communications téléphoniques avec l’Agence publique de l’énergie atomique, l’opérateur du surgénérateur qui est à l’arrêt depuis 2010. L’an dernier, la NRA s’était opposée à un redémarrage rapide de cette centrale expérimentale et avait révélé que son opérateur avait négligé, pendant des années, l’inspection d’au moins 10.000 des 39.000 pièces d’équipement de la tranche d’une capacité de 280 mégawatts.
La Chine, futur deuxième marché de Starbucks
La Chine va s’imposer dans les prochains mois comme le deuxième plus grand marché au monde pour le géant du café Starbucks. A l’occasion de l’inauguration cette semaine de deux nouvelles boutiques à Pékin, dont une ouverte 24 heures sur 24, la direction du groupe a rappelé qu’elle allait ouvrir, d’ici à la fin 2013, son millième magasin en Chine, où elle est arrivée en 1999, et que le pays allait donc rapidement doubler le Canada, l’actuel deuxième plus grand marché de la marque.
Si les Etats-Unis, où le groupe opère 11.000 cafés, va rester pendant longtemps encore le plus important marché de Starbucks, le groupe et ses concurrents soulignent la formidable croissance d’un marché chinois du café encore balbutiant. Selon Euromonitor, le café ne capterait que 1% du marché domestique des boissons chaudes. Le thé en détiendrait encore 54%.
Les déboires du laboratoire indien Ranbaxy font plonger Daiichi Sankyo
La «Food and Drug Administration» (FDA) estime que ce site, dont une large partie des médicaments était destinées au marché américain, ne respecte pas les bonnes pratiques de production. En 2008, deux autres usines du groupe indien avaient déjà été touchées par l’interdiction d’importer aux Etats-Unis, une sanction encore en vigueur aujourd’hui.
Bourse : le palmarès des entreprises qui créent le plus de valeur
Les sociétés des pays émergents sont très bien positionnées. Il n'y a aucune entreprise du Vieux Continent parmi les dix premières, toutes tailles confondues.
Les résultats de la récente étude du Boston Consulting Group sur les entreprises les plus créatrices de valeur attestent de profonds bouleversements au cours des cinq dernières années, marquées par la crise financière. Le palmarès tient compte de la performance boursière et des dividendes versés par 1.616 sociétés.
Les pays émergents sont toujours prédominants
Celltrion, en Corée du Sud, Companhia Hering, au Brésil, CP All, en Thaïlande… Des sociétés dont les noms nous sont peu familiers, mais qui se distinguent pourtant par des rendements vertigineux. Dans le Top 10 des entreprises - toutes tailles confondues - les plus créatrices de valeur entre 2008 et fin 2012, 8 proviennent des marchés émergents. Plus précisément d'Asie (5 sur 8). De même, le palmarès spécifique aux plus grandes capitalisations (plus de 50 milliards de dollars) est dominé par une entreprise de Hong Kong : Tencent.
Les pays émergents, caractérisés par une forte croissance économique, ont attiré en masse les investisseurs. « Toutefois, depuis plusieurs mois, ces derniers ont plutôt tendance à fuir cette zone, rappelle Jérôme Hervé, directeur associé de BCG. Le palmarès de l'an prochain pourrait ainsi être très différent. »
Encore à la traîne, l'Europe est en voie de redressement
Si l'environnement macroéconomique en zone euro montre de récents signes de stabilisation, les entreprises portent, elles, encore le « fardeau » de la crise. Il n'y a aucune société du Vieux continent parmi les dix premières, toutes tailles confondues. C'est à la 15e place seulement qu'on trouve la britannique ARM, dans la technologie. La française la mieux classée n'est qu'au 135e rang : Hermès. « Nous avons perdu les valeurs européennes dans le Top 10 depuis 2009, note Jérôme Hervé. En cause : la croissance morose des marchés intérieurs, un élément important de la santé des entreprises ; la fuite des investisseurs internationaux avec la crise des dettes souveraines ; et le manque de capitaux pour développer l'innovation en Europe, à la différence des Etats-Unis, qui ont des pépites, par exemple dans les biotechnologies ou l'Internet. »
Toutefois, sur fond de remontée des marchés, il y a des lueurs d'espoir. Les entreprises européennes ont eu tendance à gagner des places récemment. Ainsi, la première du continent ne figurait qu'au 22e rang (Randgold Resources), dans l'étude 2012. Et, si l'on considère les seuls mastodontes de plus de 50 milliards, le Top 10 comprend trois européens : le danois Novo Nordisk, le britannique SABMiller, et surtout l'espagnol Inditex, connu par sa marque Zara. C'est la première fois depuis 2007 (sur la période 2002-2006) que l'on voit une entreprise du sud de l'Europe dans ce classement. « Inditex, devenu en l'espace de quelques années une "Rolls" des marchés, a aujourd'hui une capitalisation presque comparable à LVMH, alors que leurs positionnements sont très différents. C'est une belle réussite commerciale. Un de ses points forts est sa capacité à réagir très vite aux attentes des consommateurs », explique Pierre-Yves Gauthier, stratégiste chez AlphaValue.
Le rendement pour l'actionnaire n'est que de 4 %
« La crise a laminé la création de valeur », résume Jérôme Hervé. Ainsi, le rendement annuel moyen ou « total shareholder return » (TSR) de l'ensemble des 1.616 entreprises étudiées sur cinq ans n'est que de 4 %. Un chiffre bien en deçà des niveaux d'avant-crise (17 % sur la période 2003-2007).
« Concrètement, cela signifie qu'un investisseur qui aurait investi fin 2007 dans des entreprises mondiales diversifiées n'aurait quasi ni rien gagné ni rien perdu », reprend-il. Quatre secteurs - les voyages et loisirs, la construction, l'assurance et les métaux - sur 25 affichent un TSR annuel négatif. Mais, quel que soit le domaine d'activité, les « meilleurs » réussissent à afficher des performances mirobolantes. « Etre dans un secteur en berne n'est pas une excuse. D'autant que les dividendes contribuent pour une part importante du TSR global, conclut-il. Les entreprises sortent de la crise avec des bilans sains et sont assises sur des montagnes de cash. A elles de savoir l'utiliser pour investir, faire de la croissance externe, ou avoir la sagesse de le rendre aux actionnaires. »
Larry Summers ne succédera pas à Ben Bernanke à la tête de la banque centrale des Etats-Unis. Tant mieux : la Fed n'a pas besoin d'être dirigée en ce moment par un bleu. Son échec est aussi une belle leçon pour l'Europe.
Janet Yellen, actuelle vice-présidente de la Fed, y est entrée comme économiste il y a plus de trente-cinq ans.
Janet Yellen, actuelle vice-présidente de la Fed, y est entrée comme économiste il y a plus de trente-cinq ans.
L'expédition avançait prudemment dans le brouillard, mais le sommet n'était plus très loin. Après une longue marche dans la neige, des dérapages douloureux et une tempête séculaire, les huit hommes et les quatre femmes de l'équipée étaient épuisés. Le chef de cordée avait d'ailleurs annoncé qu'il passerait bientôt la main. Selon toute vraisemblance, la relève devait s'opérer au début de la descente, souvent le moment le plus dangereux en montagne. Le choix du nouveau meneur était donc vital. Un choix incombant non à l'équipée, mais au responsable suprême, installé dans son camp de base 2.000 mètres plus bas. Il avait hésité à parachuter l'un de ses proches, randonneur aguerri mais novice de la haute montagne. Finalement, celui-ci jeta l'éponge. Et c'est une femme de l'expédition qui fut choisie. Une révolution dans le milieu très mâle de l'alpinisme…
Ainsi présentée, l'histoire qui vient de se passer non dans la haute montagne mais dans la haute finance paraît assez logique. Ben Bernanke, patron de la Réserve fédérale des Etats-Unis, achève sa huitième année et son second mandat à la tête de la Réserve fédérale des Etats-Unis, une institution essentielle de la vie économique mondiale puisqu'elle détermine le prix et la quantité de la monnaie du monde qu'est le dollar. Il n'avait pas fait mystère de sa volonté de passer à autre chose. La fatigue et la lassitude sans doute. Peut-être aussi la conscience de ses limites - il a passé sa vie d'universitaire à étudier les moyens de lutte contre les grandes crises financières (Etats-Unis des années 1930, Japon des années 1990), et non la sortie de crise vers laquelle semble s'orienter désormais l'économie des Etats-Unis.
Pour lui succéder, deux candidats s'étaient dégagés du lot ces derniers mois. Janet Yellen, candidate de l'intérieur, actuelle vice-présidente de la Fed, où elle a commencé comme économiste il y a plus de trente-cinq ans. Et puis Larry Summers, candidat de l'extérieur, à la carrière très variée - enseignant à Harvard puis président de la prestigieuse université, économiste en chef de la Banque mondiale, ministre du gouvernement Clinton, consultant pour des grandes banques comme Citigroup - mais sans compétence particulière en économie monétaire. Summers avait la préférence de Barack Obama, dont il présida le comité des conseillers économiques. Mais il a jeté l'éponge dimanche soir. Sauf surprise de dernière minute, Yellen devrait devenir la première femme à diriger la Fed. C'est une bonne nouvelle. Et une belle leçon pour l'Europe.
Une bonne nouvelle, car la connaissance intime de la montagne monétaire est aujourd'hui indispensable pour présider la Fed, qui est à un point crucial de son histoire. Elle devra bientôt franchir le col de la reprise économique. Ses dirigeants vont commencer à réduire les fabuleuses largesses monétaires dont ils ont inondé le monde depuis cinq ans, peut-être dès cette semaine. Un mot de travers, et c'est la chute dans le ravin. Or Larry Summers n'a jamais creusé la théorie monétaire et le mot de travers est l'une de ses spécialités. Esprit brillantissime, il a un goût prononcé pour la provocation qui lui a par exemple valu la plus brève présidence de l'histoire d'Harvard, pour cause d'interrogations sur les moindres « aptitudes intrinsèques » des femmes à mener une carrière scientifique.
Sans même envisager le parachutage de Larry Summers, l'équipe dirigeant la Fed traverse un passage critique. Ici s'arrête la métaphore montagnarde. Car le chef de cordée n'est pas le seul à partir dans les mois qui viennent. Au sein de l'équipe qui détermine la politique monétaire de la Fed, le FOMC (Federal Open Market Committee), le tiers des douze membres change traditionnellement au 1er janvier. C'est la rotation des membres régionaux, qui représentent à tour de rôle les Réserves des différentes régions du pays. Mais, en 2014, comme le souligne l'économiste Christian Parisot, du courtier Aurel BGC, un autre tiers va changer suite à un concours de circonstances rarissime. Autrement dit, c'est une équipe de bleus qui va piloter la Fed à l'un des moments les plus délicats de son histoire. Mieux vaut que leur chef ait déjà quelque expérience !
Une belle leçon pour l'Europe ensuite. Ou peut-être même deux leçons. D'un côté, une leçon de diversité. La finance publique est déjà plus ouverte aux femmes en Amérique qu'en Europe. Il y en a quatre parmi les douze membres de l'actuel FOMC, alors qu'il n'y en a aucune parmi les dix-sept du Conseil des gouverneurs, l'instance équivalente de la Banque centrale européenne (BCE). Jamais la banque centrale d'un grand pays européen n'a été dirigée par une femme. Or la présence féminine est peut-être encore plus indispensable dans les cercles dirigeants de la régulation financière qu'ailleurs. Car il s'agit avant tout d'évaluer des prises de risque. Et s'il y a une différence entre les femmes et les hommes mise en évidence par les chercheurs, au-delà du fait d'enfanter ou non, c'est l'attitude face au risque.
Leçon de démocratie de l'autre côté. Larry Summers a renoncé parce qu'il risquait de ne pas être approuvé par le Sénat. « Tout processus possible d'approbation serait acrimonieux », a-t-il écrit dans sa lettre à Barack Obama . Des organisations féminines se sont mobilisées contre sa nomination. Des élus démocrates aussi, car il a appuyé par le passé des décisions jugées trop favorables aux banquiers. Le président ne pouvait pas passer outre. En Europe, au contraire, les nominations au directoire de la BCE relèvent du Conseil européen, sans avis du Parlement. En ces temps de doute profond, c'est un périlleux déni de démocratie.
Le bonus-malus auto, le Fortune 400 de Forbes, le Costa Concordia : la revue de presse de l'industrie
Le durcissement du barème du bonus-malus automobile, le redressemet du Costa Concordia, le classement Forbes des plus grosses fortunes de la planète, le nouveau permis de conduire... Ces sujets font la une des journaux, ce mardi 17 septembre. Retrouvez-les dans la revue de presse de L'Usine Nouvelle.
Nouveau durcissement pour le bonus-malus automobile
Le quotidien Les Echos révèle l'information, ce mardi 17 septembre. Comme chaque année, en septembre, le gouvernement regarde à la la loupe le bonus-malus automobile. Alors qu'il est en train de peaufiner son budget pour 2014, l'Etat envisagerait de durcir le barème de ce bonus-malus. "Le malus le plus élevé devrait être porté à 8.000 euros. Objectif : dégager 100 millions d’euros de plus. Les bonus pourraient être rabotés, en particulier sur les véhicules thermiques." indique le journal.
Bill Gates, l'homme le plus riche du monde
Le magazine Forbes a publié, lundi 16 septembre, son légendaire Fortune 400, le classement des plus grosses fortunes de la planète. Pas de révolution pour le cru 2013. Pour la vingtième année consécutive, Bill Gates conserve la première place du podium. Le co-fondateur de Microsoft est suivi de près par Warren Buffet. Les industriels restent très présents dans le classsement, ainsi que les patrons d'entreprise du numérique, à l'instar de Jeff Bezos, le patron d'Amazon. Il se hisse à la douzième place de ce classement.
Gemalto rebondit avec le permis de conduire
Alors que les nouveaux permis de conduire, au format "permis de condurie", sont entrés en service en début de semaine, les journaux reviennent, ce mercredi 17 septembre, sur l'opportunité pour l'entreprise Gemalto. "Le groupe va fournir des solutions d'identité électronique pour la fabrication des permis. A terme, ils pourront intégrer le certificat d'assurance et de taxes, ainsi que le certificat du véhicule", détaille Challenges.
Le redressement du Costa Concordia achevé
Le redressement du paquebot naufragé Costa Concordia, une opération titanesque inédite, s'est achevé avec succès mardi à 02h sur l'île du Giglio, ont annoncé les autorités italiennes. Les jounaux ont suivi cette opération au coût colossal. BFMTV publie une vidéo de ce redressement en accéléré.
Automobile. Le gouvernement veut durcir le bonus-malus
Le gouvernement va durcir le bonus-malus automobile l'an prochain afin d'en réduire la facture qui s'alourdit à mesure que les constructeurs produisent des véhicules moins polluants, rapporte le quotidien économique Les Echos.
Le dispositif, mis en place en 2008 pour soutenir l'achat de véhicules propres au détriment ce ceux plus polluants, est déficitaire et coûte de plus en plus cher à l'Etat.
Le malus relevé à 8000 euros
Selon lui, le gouvernement entend donc en modifier les paramètres afin d'équilibrer le mécanisme l'an prochain.
D'une part, le malus, qui renchérit le coût d'achat des véhicules les plus polluants, sera durci et son montant maximum devrait passer de 6000 euros aujourd'hui à 8000 euros pour un niveau d'émission de CO2 inférieur au seuil actuel. Ce relèvement rapporterait 100 millions d'euros en 2014, pronostiquent Les Echos.
Bonus réduit
D'autre part, le bonus devrait être réduit et affecté aux voitures les plus propres. La réduction, voire la suppression de la prime pour les petits moteurs thermiques, semble acquise, poursuit le journal.
En revanche, celui portant sur les véhicules hybrides et électriques, pour lesquels le bonus représente une réelle incitation à l'achat, devrait être plus limité.
JUSTICE ?
Bangladesh: un haut dirigeant islamiste condamné à mort
(AFP)
Dacca — Un haut responsable du plus grand parti islamiste au Bangladesh a été condamné à mort mardi par la cour suprême pour des violences perpétrées pendant la lutte pour l'indépendance.
La cour suprême a aggravé la peine d'Abdul Quader Molla, dirigeant du parti Jamaat-e-Islami initialement condamné à la perpétuité en février par le très controversé "tribunal international des crimes" (ICT).
"Nous sommes abasourdis par ce verdict. C'est la première fois dans l'histoire judiciaire de l'Asie du sud qu'une cour suprême aggrave une peine de première instance", a dit son avocat, Tajul Islam.
Sa condamnation à la perpétuité en février avait déclenché de violentes manifestations. Des dizaines de milliers d'opposants au parti islamiste étaient descendus dans les rues pour demander son exécution.
Plusieurs décisions ultérieures du tribunal condamnant à mort des dirigeants du parti islamiste avaient par ailleurs provoqué la colère chez les islamistes, déclenchant plusieurs mois de violences et faisant au moins une centaine de morts dans des heurts avec la police.
Lors de l'intervention de l'Inde à la fin du conflit de 1971, signifiant la défaite imminente du Pakistan, les milices pro-Islamabad ont massacré des dizaines d'enseignants, de réalisateurs, de médecins et de journalistes.
L'ICT a été mis en place en mars 2010 par le gouvernement qui affirme que ces procès sont nécessaires pour cicatriser les plaies encore vivaces de la guerre d'indépendance.
Mais le Jamaat-e-Islami accuse le pouvoir d'avoir créé ce tribunal -- baptisé ainsi en dépit de l'absence de toute supervision d'institution internationale -- pour des motifs politiques, la plupart des personnes poursuivies appartenant à l'opposition.
La justice saisit un transfert de fonds de Tapie
En juillet, la cellule antiblanchiment de Bercy s’est opposée à un virement de 1,8 M€ vers Hongkong. Une opération légale, selon l’homme d’affaires.
Valérie Hacot, avec Jannick Alimi
C’était le 10 juillet : la justice venait de placer les biens de Bernard Tapie sous séquestre. Les juges d’instruction avaient pris cette mesure après sa mise en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre de l’arbitrage controversé sur Adidas, afin de s’assurer qu’en cas de condamnation les fonds restent disponibles.
Pourtant, selon nos informations, deux semaines après, Bernard Tapie tente de transférer 1,8 M€ à Hongkong. Las, le 23 juillet, Tracfin exerce son droit d’opposition et le 25 juillet, le parquet demande la saisie pénale de ce virement.
Pour cette opération, Bernard Tapie a eu recours à un montage complexe. Tout d’abord, il a transféré 2 M€ d’un compte qu’il détient au Danemark par le biais de Saxo Banque vers une de ses sociétés, filiale française du Groupe Bernard Tapie (GBT), la holding de l’homme d’affaires dont le siège est à Bruxelles. Puis Tapie demande à la banque française où est domiciliée cette société de transférer 1,8 M€ sur le compte d’une autre filiale de GBT basée à Hongkong. Problème : la banque française signale ce mouvement à Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère de l’Economie. Cette dernière demande immédiatement le blocage de l’opération, les biens de Bernard Tapie étant sous séquestre. « Ce transfert de fonds reste modeste au regard des sommes détenues par l’homme d’affaires (NDLR : 220 M€ selon la commission parlementaire), mais cette opération montre qu’il tente de cacher une partie de son patrimoine, estime une source proche de l’enquête. S’il fait ça, c’est qu’il n’est pas forcément serein sur son avenir judiciaire… »
« Faux, archifaux! rétorque Bernard Tapie que nous avons pu contacter hier. Je n’ai jamais cherché à cacher de l’argent à l’administration française. J’ai bien procédé au transfert de 1,8 M€, mais dans le but d’assurer le paiement du personnel de mes filiales à l’étranger. » Parmi elles, les employés de son yacht immatriculé à Singapour.
Selon l’homme d’affaires, si les sommes ont été transférées à Hongkong, ce n’était pas pour les dissimuler mais parce qu’une des filiales de GBT qui gère la trésorerie de tout le groupe a son siège dans l’île chinoise. Tout cela, selon Bernard Tapie, est parfaitement légal. « En effet, ces transferts répondent à deux obligations. Premièrement, l’identité du compte qui envoie l’argent et l’identité du compte qui le reçoit doivent être connues du fisc. Deuxièmement, ces comptes doivent appartenir à des sociétés dont mon groupe ou moi-même sommes propriétaires à 100% et dont nous sommes donc les ayants droit directs. Ce qui est le cas. »
Une enquête judiciaire qu’aurait tenté de lancer la justice pour « blanchiment » n’a pu voir le jour faute de fondement juridique, selon l’homme d’affaires. Pour Bernard Tapie, tout ceci n’aurait qu’une finalité : « m’asphyxier et me pousser à la liquidation comme il y a quinze ans ». Et de faire valoir que depuis le placement sous séquestre de ses biens, il ne peut ni recevoir ni débloquer aucun fond que ce soit pour payer ses salariés ou même… ses impôts, dont il doit s’acquitter à la fin de la semaine. Bernard Tapie a prévu d’organiser une conférence de presse la troisième semaine d’octobre pour dire sa vérité.
Ouverture du procès de la tentative d’assassinat de l’ex avocat Karim Achoui
Le cas est sans doute unique dans les archives judiciaires. Devant la cour d'assises de Paris, mardi 17 septembre, Karim Achoui se présentera en qualité de partie civile, victime d'une tentative d'assassinat, après avoir successivement occupé ces dernières années les bancs de la défense comme avocat pénaliste de plusieurs figures du milieu et la place de l'accusé lorsqu'il a été jugé pour complicité dans l'évasion du braqueur Antonio Ferrara - condamné à sept ans de prison en 2008, il a été acquitté en appel en 2010.
Face à lui, dans le box, comparaissent six hommes, dont trois présentent des casiers judiciaires chargés. Dix condamnations pour Djamel Hakkar, suspecté d'être le commanditaire de cette tentative d'assassinat, onze pour Jacques Haddad, fiché au grand bandistime, sept pour Ruddy Terranova, formellement reconnu par Karim Achoui comme étant celui qui lui a tiré dessus à deux reprises le 22 juin 2007.
Ce soir là, vers 22 heures, l'avocat, âgé de 39 ans, quitte son cabinet du boulevard Raspail à Paris, dans le 7ème arrondissement, en compagnie d'une amie. Il a appris dans la journée sa condamnation à un an de prison, 10 000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction d'exercer pour avoir imité la signature de son ex-femme dans l'achat d'un commerce de chaussures. Alors qu'il se dirige vers sa voiture, il voir surgir deux hommes en scooter. Le passager, casqué, sort une arme de poing d'un sac qu'il porte en bandoulière. Karim Achoui se met aussitôt à courir mais il est atteint de deux balles de 11,43 sous l'omoplate et dans le fessier.
Après quelques semaines durant lesquelles son pronostic vital est engagé, Karim Achoui reçoit les journalistes sur son lit d'hôpital et met en cause explicitement les services de police dans cette tentative d'assassinat. "Pour certains flics, en particulier une frange de la brigade de répression du grand bandistime (BRB), j'étais l'homme à abattre". Plus tard, sur un plateau de télévision, il insiste: "Autour de moi, il y a des gros voyous, dont certains sont sortis de prison grâce à ma défense. Je pense que je gêne un certain nombre de policiers. A un moment précis, ils ont fait courir le bruit dans le milieu du grand banditisme que j'étais une balance… Ils ont voulu me griller, car je ne suis pas contrôlable". Le renouvellement de ces accusations, avec la mise en cause nominative d'un policier dans son livre L'Avocat à abattre, lui vaudra une condamnation pour diffamation.
Après cinq ans d'enquête, l'instruction du juge Patrick Gachon parvient à une toute autre conclusion: l'ex avocat - il a été radié du barreau en 2012 - aurait bien fait l'objet d'un contrat du milieu. Les témoignages recueillis auprès de ses collaborateurs évoquent le mécontentement de plusieurs de ses clients et les menaces dont le pénaliste faisait l'objet, qui l'avaient d'ailleurs conduit à faire appel à des agents de sécurité. L'un des trafiquants de drogue que Karim Achoui avait défendu devait même confier au policier son étonnement que "personne n'ait tenté de le tuer plus tôt que ça". Un autre déclarait: "Il y a beaucoup de gens qui ne l'aiment pas. On a tous rigolé quand on a vu qu'il accusait la police. De toute façon, il ne peut pas dire que c'est un de ses clients qui lui a tiré dessus, ne serait-ce que pour son image. »
Montants d'honoraires jugés trop élevés, promesses de jugement clément "parce qu'il disait qu'il connaissait le juge" non tenues, accusations de détournement d'argent ou de "balance" sur fond de règlement de comptes entre bandes rivales, relations entretenues avec la compagne d'un de ses clients pendant que celui-ci était incarcéré: au procès qui s'ouvre devant la cour d'assises de Paris, ce ne sont pas tant les charges - parfois fragiles - accumulées contre les six hommes accusés de tentative d'assassinat qui risquent de retenir l'attention, mais bien l'exercice périlleux et controversé que Karim Achoui faisait de son métier d'avocat.
Prostitution : bientôt, des sanctions à la pelle ?
Quentin Girard
Le rapport parlementaire remis aujourd’hui devrait prôner la pénalisation des clients. Un point qui inquiète plusieurs associations.
C’est un sujet récurrent depuis l’élection de François Hollande : au Parlement comme au gouvernement, d’aucuns s’activent pour mettre en place une législation avec l’objectif de parvenir à une véritable abolition de la prostitution. Ce matin, des députés vont présenter à l’Assemblée nationale, devant la délégation parlementaire aux droits des femmes, un nouveau rapport.
Mené par la députée (PS) de l’Essonne Maud Olivier, le groupe de travail risque de reprendre en les actualisant les propositions portées en 2011 par le rapport Bousquet-Geoffroy. Les clients, et c’est le point potentiellement le plus polémique, pourraient être poursuivis ou, tout du moins, «responsabilisés». Les sanctions envisagées sont multiples, de la prévention à la répression : stage de sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution , simples contraventions, poursuites en justice ou même peines de prison.
Face à ces éventualités, près de 190 associations, françaises et internationales, ont signé un «Manifeste contre la pénalisation des prostituées et de leurs clients». «Nous sommes unanimes à considérer que la pénalisation des clients ne fera pas disparaître la prostitution, mais accentuera la précarisation des prostituées en les forçant à davantage de clandestinité»,écrivent le Syndicat du travail sexuel (Strass), Act Up-Paris ou encore le Syndicat de la magistrature.
La pénalisation des clients existe déjà dans d’autres pays d’Europe : dès la fin des années 90, la Suède a ainsi légiféré dans un sens répressif. «Mais le constat unanime est que la politique suédoise est de la poudre aux yeux,souligne Lilian Mathieu, sociologue au CNRS. La prostitution n’a pas diminué et ça a eu des conséquences dramatiques sur les prostituées, car la clandestinité a augmenté les risques d’agression.»
Le rapport remis aujourd’hui pourrait également proposer l’abolition du délit de racolage passif instauré en France en 2003. Mais dix ans plus tard, force est de constater que cette loi n’a pas entraîné une diminution du nombre de prostitués ni une répression efficace du proxénétisme. Une meilleure lutte contre les réseaux mafieux devrait également être l’un des éléments centraux : 80% environ des femmes travaillant dans la rue seraient d’origine étrangère. Des aides aux titres de séjour pour celles qui quittent ce métier pourraient être envisagées, afin de faciliter leur réinsertion. Le groupe de travail espère que le rapport aboutira au dépôt d’une proposition de loi, fin novembre.
«Baleine de Londres» : JPMorgan aurait un accord avec les régulateurs américains
La banque américaine accepterait de payer autour de 700 millions de dollars pour solder l’affaire mettant en cause ses contrôles internes, qui s’est soldée par 6,2 milliards de pertes l’an dernier.
JPMorgan accepterait de payer 700 millions de dollars pour solder l’affaire de la «Baleine de Londres» - Reuters
JPMorgan serait sur le point de signer un accord amiable avec les régulateurs américains dans le dossier de la baleine de Londres, affirment plusieurs sources. La banque américaine accepterait de payer autour de 700 millions de dollars pour solder l’affaire dans laquelle une faille dans ses contrôles internes s’est traduite, in fine, par une perte de 6,2 milliards de dollars, l’an dernie r. L’accord pourrait être annoncé cette semaine, mais à la condition que les différentes agences américaines impliquées s’entendent. A ce montant s’ajouterait une amende des autorités britanniques.
La baleine de Londres est le surnom donné à Bruno Iksil, trader français d’une unité de courtage londonienne de JPMorgan, qui avait pris des positions gigantesques dans les dérivés de crédit. Le patron de JPMorgan, Jamie Dimon, avait dans un premier temps minimisé l’erreur, avant de devoir admettre la gravité de l’incident et de faire amende honorable. Il lui en a coûté la moitié de son bonus annuel. Bruno Iksil a obtenu l’immunité des autorités américaines en échange de sa coopération. En revanche, en août, le Français Julien Grout, un de ses subordonnés, et l’Espagnol Javier Martin-Artajo, son supérieur , ont été inculpés pour avoir dissimulé les pertes de la banque.
Procédures juridiques coûteuses
JP Morgan est pris dans une série de procédures juridiques coûteuses à la fois en termes pécuniaires et en termes de réputation. La banque a ainsi acquitté 410 millions de dollars en juillet pour avoir manipulé les marchés de l’électricité en Californie et dans le Midwest. La Federal Housing Finance Agency cherche à récupérer 6 milliards de dollars, arguant que JPMorgan a menti aux deux géants du refinancement hypothécaire, Freddie Mac et Fannie Mae, sur la composition de ses obligations titrisées. Le gendarme de la bourse, la SEC, enquête en outre sur la politique de recrutement de JPMorgan en Chine. Elle soupçonne la banque d’avoir embauché des parents de responsables influents pour s’assurer des mandats.
JPMorgan a annoncé qu’elle passerait pour 1,5 milliard de dollars de provisions pour couvrir ses frais juridiques au cours du troisième trimestre. Malgré tous ces déboires, la banque a dégagé en 2012 un profit de 21,3 milliards de dollars et pourrait enregistrer cette année un bénéfice de l’ordre de 25 milliards de dollars.
Affaire Bettencourt : deux mis en cause demandent la récusation des trois juges
Le Monde.fr
Le photographe François-Marie Banier, à gauche, et le conseiller financier de Liliane Bettencourt Patrice de Maistre, à droite. | AFP/MIGUEL MEDINA,STEPHANE COMPOINT
Une requête en récusation des trois juges bordelais chargés de l'affaire Bettencourt a été déposée, vendredi 13 septembre, auprès de la cour d'appel de Bordeaux. Ce sont les avocats de Patrice de Maistre et de François-Marie Banier qui ont relancé les hostilités, après la décision de la Cour de cassation, jeudi 20 juin, qui s'était déclarée incompétente sur la demande de dessaisissement des juges Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël. Nicolas Sarkozy, également mis en examen dans le volet "abus de faiblesse" de ce dossier, ne s'est pas joint à la demande de récusation.
La cour d'appel de Bordeaux avait aussi suspendu, vendredi 5 juillet, jusqu'en septembre, la possibilité pour les juges d'instruction de renvoyer les protagonistes de l'affaire Bettencourt devant le tribunal correctionnel ou d'accorder des non-lieux.
Le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel avait accepté, à la demande d'un des mis en examen, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, de suspendre l'instruction tant que cette chambre ne se sera pas prononcée sur les erreurs techniques que les juges d'instruction auraient pu commettre. L'arrêt est désormais attendu pour le 24 septembre.
L'IMPARTIALITÉ DU JUGE GENTIL QUESTIONNÉE
Au début de cette guérilla procédurale, sept des onze personnes mises en examen avaient initialement déposé le 5 juin une requête "en suspicion légitime" qui visait les trois juges. L'impartialité du juge Jean-Michel Gentil était mise en cause en ce qu'il avait désigné, dans un collège de cinq experts, une médecin qui avait été son témoin de mariage.
Les deux autres juges, saisies avec lui du dossier, Valérie Noël et Cécile Ramonatxo, avaient protesté dans la presse contre ce soupçon. L'avocat du juge Gentil avait lui aussi dénoncé les multiples attaques contre son client et "fait naître plus qu'un doute, avait indiqué l'avocat général, sur les conditions d'objectivité, de sérénité et d'impartialité" des magistrats.
"PAS DE CHARGE"
La chambre criminelle de la Cour de cassation a in fine estimé qu'il ne s'agissait pas d'une requête en suspicion légitime, qui est de sa compétence, mais d'une requête en récusation, qui est du ressort de la cour d'appel de Bordeaux.
La récusation est définie par l'article 668 du code de procédure pénale, et propose neuf motifs susceptibles de dessaisir un juge. La Cour de cassation propose le dernier : "Tout juge ou conseiller peut être récusé (...) s'il y a eu entre le juge ou son conjoint (...) et une des parties toutes manifestations assez graves pour fairesuspecter son impartialité."
Dans un communiqué du 28 juin, le parquet de Bordeaux, annonçant ses réquisitions, indiquait pour sa part qu'il ne voyait "pas de charge" à mettre sur le compte de six des douze personnes mises en examen, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy et Eric Woerth.
Sécurité sociale : une dette « toujours plus élevée et de moins en moins financée »
Par Les Echos
La dette sociale gonflera de plus de 70 milliards d’euros d’ici à 2018. Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes appelle à transférer rapidement les déficits vers la Caisse d’amortissement.
DR
La dette sociale, issue des déficits cumulés de la Sécurité sociale, n’est pas près d’être résorbée. Au 31 décembre prochain, elle devrait atteindre 26,1 milliards d’euros, estime la Cour des comptes dans un rapport publié ce mardi. Portée par l’Acoss, l’agence qui chapeaute les Urssaf, la dette sociale avait pourtant nettement diminué en 2011.
Cette année-là, plus de 40 milliards de déficits accumulés par l’assurance-maladie, l’assurance-vieillesse et la Caisse nationale d’allocations familiales avaient été transférées à la Cades, l’organisme chargé d’amortir la dette sociale. Mieux, la loi de réforme des retraites de 2011 prévoyait le transfert de la totalité des déficits cumulés par l’assurance-vieillesse entre 2011 et 2018, dans la limite de 62 milliards.
Cela n’a pas suffi. Dès cette année, « l’Acoss est redevenue un financeur à grande échelle des déficits sociaux », déplorent les magistrats de la Rue Cambon, qui estime que « ce portage est très anormal, cette mission relevant de la Cades ». Il ne s’agit pas seulement d’une querelle d’experts de la Sécurité sociale. La Cades dispose d’une ressource qui lui est spécifiquement destinée depuis 1996, la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale). L’Acoss, elle, est obligée de financer ces déficits cumulés par l’emprunt, « en sollicitant de manière croissante les marchés financiers ».
Pour l’instant, « l'agence a pu se financer à bon compte » grâce à des taux d’intérêt à court terme « historiquement bas ». Mais cela ne sera pas toujours le cas. L’Acoss « est exposée à un risque de liquidité et de taux dont la Cour a déjà souligné les dangers ». Le rapport appelle donc à un nouveau transfert de dette, « le plus rapidement possible », de l’Acoss vers la Cades. « Plus tard s’opérera cette reprise, plus lourdes seront les augmentations de la CRDS qui devront inéluctablement l’accompagner », prévient la Cour.
Une diminution de la dette « en trompe l’oeil »
Certes, la Cades, elle, continue à rembourser comme prévu la dette qui lui a été transférée. Celle-ci devrait reculer cette année, passant de 137,5 milliards fin 2012 à 132,8 milliards fin 2013. Mais cette diminution est « en trompe-l’oeil », estime la Cour. « Elle résulte en réalité de l’absence de transfert de déficits portés par l’Acoss ».
Et la situation ne fera que s’aggraver au cours des prochaines années . Si la loi de 2011 a prévu la transfert à la Cades des déficits des régimes de retraite, ceux-ci seront plus élevés que prévu, estime la Cour, qui se fonde sur les dernières hypothèses macro-économiques du gouvernement. Ils atteindraient non pas 62 mais 70 milliards. Surtout, rien n’est programmé pour ceux de l’assurance-maladie et de la branche famille. D’ici à 2018, « ce sont près de 72 milliards d’euros de dettes supplémentaires qui s’accumuleraient », estime la Cour.
Les magistrats reconnaissent que les montants ne seront probablement pas aussi élevés. La réforme des retraites présentée par Jean-Marc Ayrault le mois dernier et celle de la politique familiale vont diminuer les besoins de financement de ces deux branches. Mais en ce qui concerne le déficit de l’assurance-maladie, rien n’est prévu pour l’instant.
La Cour des comptes cible l'optique et l'ambulatoire pour aider la Sécu
AFP
Entre autres mesures, les magistrats proposent que la Sécurité sociale cesse de rembourser les dépenses d'optique, jugées déjà suffisamment prises en charge par les mutuelles.
Optique, hôpitaux et laboratoires d’analyses sont dans le viseur de la Cour des comptes, qui a détaillé mardi ses pistes d’économies pour endiguer le déficit de la Sécurité sociale, plombé par la crise économique. Si «de premiers résultats» ont été obtenus pour réduire le trou en 2011 puis 2012, le redressement des comptes sociaux connaîtra un «véritable coup d’arrêt» en 2013, «du fait de l’atonie de la croissance», note la Cour.
Cette année, le déficit du régime général de la Sécu (salariés du privé), devrait ainsi s’élever à 14,3 milliards d’euros, hors fonds de solidarité vieillesse. Ces comptes devraient être ajustés le 26 septembre, lors de la présentation du Budget de la Sécu 2014 par le gouvernement, qui s’est engagé à limiter son déficit public à 3,6% du PIB fin 2014. Plus généralement, la Cour s’inquiète d’une «spirale» de la dette sociale «toujours plus élevée et de moins en moins financée» qui doit être enrayée «avec une urgence impérieuse». «Résorber le déficit de la Sécurité sociale doit constituer une priorité majeure», relève-t-elle, soulignant que cet effort est «indispensable pour notre pays» et que «sa réalisation est possible». C’est «essentiellement en pesant sur la dépense que la trajectoire de retour à l’équilibre doit se poursuivre et s’accélérer», ajoute la Cour.
La progression des dépenses de santé remboursées par l’assurance maladie, fixée chaque année au travers de l’Ondam (objectif national des dépenses de l’assurance maladie), doit être limitée à +2,4% en 2014 (au lieu de +2,6% prévu) puis +2,3% en 2015 et 2016, selon elle. En 2012, ces dépenses se sont élevées à 170,3 milliards d’euros.
Réformes structurelles
Mais pour la Cour, il «importe de mettre en œuvre des réformes structurelles seules à même d’infléchir durablement l’évolution tendancielle des dépenses». Elle consacre ainsi cinq chapitres aux hôpitaux, privés ou publics, où des économies sont réalisables.
La Cour insiste notamment sur le développement de la chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire les actes chirurgicaux pratiqués à l’hôpital permettant la sortie le jour même du patient. Quatre interventions sur dix sont pratiquées sur ce modèle en France, contre huit sur dix dans plusieurs pays «qui nous sont comparables». «A cet égard, le considérable retard de la chirurgie ambulatoire dans notre pays est préjudiciable», note la Cour, soulignant que le développement de cette pratique permettrait d’économiser 5 milliards d’euros.
Des efforts peuvent également être réalisés dans les dépenses liées à la biologie médicale, dont le coût représente six milliards d’euros pour l’assurance maladie. La récente réorganisation des laboratoires «est encore bien trop timide pour faire baisser les coûts», relève la Cour qui réclame «une action beaucoup plus déterminée». L’objectif est d’agir à la fois sur la tarification des actes et sur leur nombre. «Une économie de l’ordre de 500 millions d’euros (...) pourrait résulter rapidement d’actions résolues dans cette double direction», juge-t-elle.
Plus délicat, elle suggère de réfléchir à ce que l’assurance maladie se retire de l’optique, déjà peu remboursé et largement pris en charge par les complémentaires santé. «Dès lors que l’assurance maladie complémentaire serait généralisée, (...) pourrait se poser, s’agissant de l’optique correctrice, la question d’un réexamen de son articulation avec l’assurance maladie obligatoire englobant une réflexion sur un éventuel retrait de cette dernière du champ», affirme la Cour des comptes.
Cette suggestion est avant tout symbolique, l’assurance maladie ne remboursant que 200 millions d’euros au titre des dépenses d’optique, quand les complémentaires les prennent en charge à hauteur de 3,7 milliards d’euros. Mais dans un marché qu’elle juge «dynamique et opaque», la Cour appelle les pouvoirs publics à faire «des choix clairs», pour le rendre plus transparent et plus concurrentiel.
Autres pistes d’économies possibles pour la Cour : la permanence des soins la nuit, les jours fériés et les week-ends, où l’on assiste à une «explosion des dépenses de l’assurance maladie qui ont triplé depuis 2011».
SOCIETE
La Corée du Sud va construire le premier gratte-ciel «invisible» de la planète
Le cabinet d’architectes GDS a imagine un complexe système d’écrans projetant en façade les images du paysage situé derrière la tour de 450 mètres de haut.
Le gratte-ciel sud-coréen «Tower Infinity», 450m de haut, sera le sixième plus haut du monde - DR
Plutôt que d’entrer en compétition avec les autres puissances économiques revendiquant les plus hautes constructions humaines du monde, la Corée du Sud vient de décider de se distinguer en autorisant la construction du premier gratte-ciel «invisible» de la planète. En gestation depuis le milieu des années 2000, cette «Tower Infinity», qui devrait être bâtie près de l’aéroport international d’Incheon, en grande banlieue de Séoul, vient de recevoir le feu vert des autorités sud-coréennes.
Pour créer l’illusion de l’invisibilité de cette tour de 450 mètres de haut, le cabinet d’architectes américain GDS, qui a travaillé avec Samwoo Architects et le groupe ANU Design, a imaginé un gigantesque système de «reprojection» d’images, où plusieurs caméras filmeraient le paysage vu depuis la face arrière de l’immeuble et le diffuseraient en direct sur des panneaux LED géants installées sur la façade avant de la construction. De loin, ce «camouflage», reproduit sous plusieurs angles et retravaillé par ordinateur pour accentuer l’aspect panoramique des images diffusées, permettrait de dissimuler partiellement la gigantesque construction, qui privilégiera aussi l’usage du verre et les jeux de transparence.
Sixième plus haute tour du monde
Portant ce projet, où il compte installer des restaurants, un cinéma, des boutiques mais aussi plusieurs observatoires, le développeur public sud-coréen «Korea Land and Housing Corporation» vient d’indiquer qu’il n’avait pas encore sélectionné la société de construction. Aucune date de chantier n’est non plus avancée. Lorsqu’elle sera achevée, cette «Tower Infinity» devrait s’imposer comme la sixième plus haute tour du monde.
Entrée en Bourse de Twitter: quel avenir pour l'internet social ?
L'entrée en Bourse annoncée de Twitter marque-t-elle la fin de l'ère de l'internet social ou son commencement ? La grande question désormais porte sur la croissance et l'innovation encore possibles dans ce secteur.
"L'entrée en Bourse de Twitter est un symbole que ce secteur arrive à sa fin, et que les investissements futurs se feront dans des secteurs que nous ne connaissons pas encore", indique à l'AFP Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research.
Pour lui, ce sera la dernière mise en Bourse dans l'internet social.
Charlene Li, du cabinet Altimeter Group, voit aussi un climat de "dernière chance" autour de l'opération, que le groupe a confirmé préparer jeudi dernier.
"Dans l'écosystème des réseaux sociaux, Twitter est considéré comme incontournable (...) et c'est le seul acteur majeur qui reste à prendre. YouTube (qui permet de mettre des vidéos en ligne et a été racheté par Google), LinkedIn et Facebook (déjà en Bourse) sont tous déjà casés", explique-t-elle sur son blog.
Mais d'autres experts des réseaux sociaux disent que Twitter et les autres n'ont fait jusqu'ici que gratter la surface comparé au potentiel du secteur.
"Nous sommes loin de la fin de l'innovation", assure Daniel Odio, un dirigeant de la société internet californienne Share This, qui a participé à plusieurs start-ups dans le secteur technologique.
"Nous sommes encore au Moyen-Age du social, il y a tant d'opportunités", estime-t-il. "Toute notre existence est basée sur le partage (d'informations), mais numériquement nous n'avons pas encore déchiffré le code. Facebook l'a fait en partie, et Twitter a créé la possibilité de trouver des gens qui ne sont pas nos amis mais qui partagent un intérêt commun".
Dans un rapport publié en 2012, le cabinet de conseil McKinsey jugeait lui aussi que les réseaux sociaux pouvaient augmenter leur productivité et permettre de "dégager de la valeur" à hauteur de 900 à 1.300 milliards de dollars dans des segments clés de l'économie mondiale, en améliorant la communication, le partage de connaissances et la collaboration à l'intérieur et à l'extérieur des entreprises.
"Alors que 72% des entreprises utilisent les technologies sociales d'une manière ou d'une autre, très peu en retirent la totalité des bénéfices potentiels. En fait, les applications sociales les plus puissantes dans l'économie mondiale sont largement inexploitées", estimait le rapport.
De l'outil de bouche à oreille au vrai média
Twitter revendique plus de 200 millions d'utilisateurs actifs, mais certains analystes estiment le nombre plus proche de 500 millions et en forte croissance, le site devenant une plateforme clé pour les célébrités, les politiciens ou les journalistes.
La publicité, à laquelle Twitter s'est ouvert en 2010 en autorisant les annonceurs à publier des tweets "sponsorisés" dans le fil d'actualité de ses utilisateurs, devrait par ailleurs lui rapporter 582,8 millions de dollars cette année et près d'un milliard en 2014, selon des estimations de la société de recherche eMarketer.
Avec le succès, Twitter "a perdu un peu de sa saveur de base", reconnaît Olivier Toubia, un professeur d'économie de l'université de Columbia également co-auteur d'une étude sur le site parue dans le journal "Marketing Science".
Depuis son lancement en 2006, le réseau a évolué pour devenir un média plus grand public, similaire en certains points à la télévision, juge-t-il. "Il a moins de valeur comme outil de bouche à oreille et de marketing viral, mais davantage comme média", indique-t-il à l'AFP. "C'est devenu un moyen pour les entreprises de toucher des consommateurs, de diffuser du contenu avec de faibles barrières à l'entrée".
Le professeur voit encore d'importantes opportunités pour les médias sociaux.
"Facebook et Twitter ont montré qu'il était possible de mettre en contact des gens dans le monde entier", mais "les consommateurs ne peuvent pas interagir avec des millions de personnes en même temps", souligne-t-il.
Pour lui, "il y a beaucoup d'opportunités pour de plus petites niches de médias sociaux qui répondront à des besoins différents et relieront les gens sur une plus petite échelle, de manière plus sérieuse".
Des responsables du Parti communiste chinois poursuivis après la mort d'un cadre
Le Monde.fr avec Reuters
Le procès de six responsables du Parti communiste soupçonnés d'actes de torture dans la cadre d'une enquête interne s'est ouvert lundi 16 septembre en Chine, où l'affaire a mis en lumière des procédures judiciaires secrètes.
Yu Qiyi, un ingénieur de 42 ans qui travaillait pour un organisme public d'investissement à Wenzhou, dans l'Est, est mort noyé en avril après avoir été plongé à plusieurs reprises dans un bac d'eau glacée, a rapporté la semaine dernière la presse officielle.
Cinq des prévenus appartiennent au comité central pour l'inspection disciplinaire du Parti communiste chinois (PCC), l'organisme chargé de la lutte contre la corruption, et le sixième est un procureur local. Inculpés pour coups et blessures intentionnels ayant entraîné la mort, ils sont passibles de la peine capitale.
Yu Qiyi a passé trente-huit jours en "shuanggui", forme de détention extrajudiciaire pour les membres du Parti soupçonnés de violations des règles disciplinaires. "Je pense que ces cas extrêmes dans lesquels des responsables sont morts en 'shuanggui' font rarement l'objet d'une procédure judiciaire", a commenté Pu Zhiqiang, l'un des avocats de la famille de la victime.
Ni le gouvernement ni le PCC n'ont évoqué les faits qui sont reprochés aux prévenus et l'affaire n'a eu que peu de retentissement dans la presse. On ignore précisément pour quelle raison Yu Qiyi faisait l'objet d'une enquête. Selon Si Weijiang, un autre avocat des plaignants, il pourrait s'agir d'irrégularités dans le cadre d'un accord foncier. Selon lui, le procès sera un "bon moyen d'évaluer si la Chine veut devenir un Etat de droit".
Le président Xi Jinping, qui a pris ses fonctions en mars, a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat.
Bo Xilai, ex-étoile montante du PCC et ancien premier secrétaire du parti à Chongqing, était considéré comme un rival potentiel du nouveau chef de l'Etat avant le coup d'arrêt brutal porté à sa carrière en 2012 par une sordide affaire de meurtre pour laquelle sa femme a déjà été condamnée. Il a passé dix-sept mois en "shuanggui". Au cours de son procès, qui s'est achevé à la fin d'août, M. Bo est revenu sur des aveux obtenus selon lui par des pressions psychologiques. Le verdict est attendu dans les jours qui viennent.
DIVERS
Le tireur de Washington : un réserviste connu pour son goût des armes
La police a finalement conclu que la fusillade n'était le fait que d'un seul homme. «Nous sommes sûrs maintenant qu'il y avait une seule et unique personne responsable de la perte de vies dans l'immeuble», a déclaré dans la soirée la chef de la police de la capitale américaine, Cathy Lanier.
Aaron Alexis, 34 ans, était un ancien réserviste de la Marine, connu pour pratiquer la méditation mais aussi pour ses accès de colère. Qu'est-ce qui a poussé cet homme noir, natif de New York et habitant le Texas, à ouvrir le feu à plusieurs reprises, avec une arme semi-automatique, au siège du Commandement des systèmes navals de la Marine américaine ? Comment a-t-il pu pénétrer, armé, au coeur d'un bâtiment de l'armée américaine ? L'Amérique veut savoir. Un informaticien chargé de rénover le réseau intranet de la Marine
Ce qui est sûr, c'est qu'Aaron Alexis était employé par une entreprise sous-traitante de Hewlett-Packard, pour laquelle il rénovait les équipements utilisés par le réseau intranet de la Marine. Visage fin et cheveux rasés, cet homme de grande taille est entré dans le complexe de bureaux avec un badge appartenant à un autre membre de la Navy, selon le Washington Post, mais on ignorait encore s'il l'avait volé ou s'il son propriétaire le lui avait cédé volontairement.
Plusieurs heures après le drame, le FBI a émis un avis pour tenter d'obtenir toute information permettant de mieux cerner le tireur, dont il a publié la photo. «Aucun renseignement n'est insignifiant. Nous voulons tout savoir sur ses récents mouvements», a déclaré Valerie Parlave, directrice adjointe du FBI. Quatre ans dans la Marine comme réserviste
Selon sa biographie fournie par la Marine, Aaron Alexis avait passé près de quatre ans dans ses rangs comme réserviste, de mai 2007 à janvier 2011, mais les raisons de son départ restent aussi indéterminées. Des amis interrogés par la presse locale expliquent qu'il n'aimait pas se lever tôt. Son propriétaire à Fort Worth, auquel il s'était confié, a rapporté que «quelqu'un ne l'aimait pas». Mais un responsable militaire parlant sous couvert de l'anonymat a précisé qu'il avait été à l'origine d'une «série d'incidents liés à son comportement» dans la Marine, sans pouvoir dire si cet homme, qui avait reçu des décorations militaires, avait été renvoyé.
Après avoir quitté la Marine, Aaron Alexis a travaillé tantôt comme serveur ou comme livreur dans un restaurant thaï de Fort Worth, selon des amis cités par le Star-Telegram. Il avait appris le thaï, s'était rendu en Thaïlande et au Japon, fréquentait les temples bouddhistes où il aimait méditer, ajoute ce journal local. «Ca n'était pas un type qui parlait d'armes ou de choses violentes», a témoigné Sandy Guerra-Cline, une cliente du restaurant. «Il était toujours très poli avec moi», a aussi rapporté Somsak Srisan, propriétaire de son deux pièces, dans lequel il n'avait pas séjourné depuis six à huit mois. «Vu de l'extérieur, c'était un calme mais je pense qu'intérieurement, c'était quelqu'un de très agressif», a en revanche observé J. Sirun, l'assistant des moines du temple qu'il fréquentait. «Il n'aimait pas être proche des gens, comme un soldat qui rentre de la guerre», a-t-il dit au Washington Post.
Il avait déjà vidé un chargeur à travers le plafond d'une voisine
Aaron Alexis, qui avait un permis de port d'arme, avait été arrêté en 2010 pour avoir vidé son chargeur à travers le plafond de sa voisine, contre laquelle il avait porté plainte pour nuisances sonores. Les charges avaient été abandonnées. Quelques années plus tôt, en 2004, la police de Seattle l'avait interpellé après qu'il eut tiré trois balles dans les pneus d'un ouvrier qui s'était garé devant chez lui. Il avait dit à la police qu'il était en colère mais ne se souvenait de rien.
Il avait alors confié avoir participé activement aux recherches sur le site des attaques du 11-Septembre et avoué «combien ces événements l'avaient perturbé». Son père avait évoqué les «problèmes (de son fils) à gérer sa colère» et parlé de troubles de stress post-traumatique (PTSD) dont il souffrait depuis les attentats, selon un rapport de police posté sur le site Seattle.gov.
Concordia: succès de l’opération de redressement
AFP
Le redressement du paquebot Costa Concordia, une opération titanesque inédite, s’est achevé avec succès mardi à 02h00 GMT (4H00 locale) sur l’île du Giglio, ont annoncé les autorités italiennes.
Pour la première fois depuis le 13 janvier 2012, date du naufrage qui avait fait 30 morts et deux disparus, les sirènes ont retenti dans le petit port toscan, accueillies cette fois-ci par des hourras, a constaté une journaliste de l’AFP.
«L’opération de +parbuckling+ (rotation, ndlr) s’est achevée. Le bateau a atteint la verticale, nous sommes arrivés à zéro degré», a annoncé lors d’une conférence de presse Franco Gabrielli, le chef de la protection civile italienne.
Dans la nuit, l’imposante silhouette illuminée de l’ex-palace flottant, le flanc rouillé après 20 mois passés sous l’eau, se détachait devant le port, où des centaines de personnes se pressaient avec émotion.
«Le voir ressortir de l’eau est très émouvant pour moi. Je ne pouvais pas rater ça. J’aurais pu périr sur le bateau et en fait je suis là pour raconter mon histoire», a déclaré Luciano Castro, un rescapé.
Le maire adjoint du Giglio, Mario Pellegrini, qui avait été mobilisé toute la nuit du naufrage le 13 janvier 2012 pour sauver les passagers, s’est dit «sous le choc». L’épave «commence à ressembler au navire cette nuit-là», a-t-il dit.
Le chef de l’opération, Nick Sloane, le Sud-Africain, le «senior salvage master», qui gérait toute l’opération depuis une «salle de contrôle» à bord d’une plate-forme flottante, a été accueilli en héros par des applaudissements sur les quais.
Pour l’ingénieur Franco Porcellacchia, chef du projet pour Carnival, maison mère de l’armateur Costa, «l’opération ne pouvait pas mieux se dérouler».
Pas de pollution marine significative
«La coque du bateau va nécessiter d’importantes réparations», a expliqué M. Gabrielli, tandis que Sergio Girotto, de la firme italienne Micoperi, l’un des membres du consortium américano-italien en charge de l’opération, a confié «avoir vu la rotation se terminer», déclenchant les applaudissements de la salle de presse.
Lundi à la mi-journée, le navire de croisières de 290 mètres de long -- plus long que le Titanic et près de deux fois aussi lourd -- avait commencé à émerger de l’eau comme un bateau fantôme, la coque rendue marron par la rouille.
Vers minuit (22h00 GMT), M. Gabrielli avait annoncé que «le redressement (avait) dépassé le niveau fatidique des 24 degrés», la phase finale étant toute proche.
A partir de cette étape, il n’a plus été nécessaire d’exercer une traction sur l’épave à travers 36 énormes câbles d’acier. La rotation s’est poursuivie en remplissant d’eau de mer, à travers des valves, les énormes caissons (hauts comme des immeubles de 7 à 11 étages) placés sur le flanc gauche du navire.
Les techniciens ont alors volontairement limité l’entrée d’eau dans les caissons pour que le navire descende «doucement se positionner» sur des plateformes artificielles installées pour l’occasion, a expliqué Sergio Girotto, de la firme italienne Micoperi, l’un des membres du consortium qui effectue la rotation.
Le redressement de ce mastodonte de 114.000 tonnes, échoué depuis 20 mois à quelques mètres du Giglio, avait auparavant pris du retard en raison d’une maintenance sur les câbles de traction effectuée par des techniciens-alpinistes spécialisés.
Le redressement puis le renflouement sont des opérations titanesques, confiées à l’italien Micoperi et à l’américain Titan pour un coût déjà supérieur à 600 millions d’euros, entièrement à la charge de Carnival.
C’est la première fois qu’une telle prouesse est tentée sur un bateau aussi grand et positionné de cette façon, le côté droit couché sur des rochers.
L’ex-palace flottant a été vidé de toute présence humaine pendant toute l’opération. Maintenant qu’il est redressé, des spécialistes vont se mettre en quête des corps des deux disparus, une passagère italienne et un serveur indien. Leurs proches sont attendus mardi sur l’île du Giglio.
Tempêtes au Mexique : au moins 40 morts et 230 000 sinistrés
Le Monde.fr avec AFP
Des personnes dont la maison a été détruite par la tempête déplacent leurs biens, à Chilpancingo, dans l'Etat du Guerrero, le 16 septembre. | AP/Alejandrino Gonzalez
Le Mexique était toujours balayé, lundi 16 septembre, par les tempêtes tropicales Manuel, sur sa côte Pacifique, et Ingrid, sur sa côte est, qui ont causé la mort de quarante personnes et endommagé les demeures de quelque 230 000 sinistrés. Depuis que les conditions météorologiques sont enregistrées, jamais le pays n'avait été attaqué ainsi sur ses deux côtes en même temps.
Les pluies et vents violents qui ont secoué ce week-end plus de deux tiers du territoire mexicain ont provoqué des inondations, des glissements de terrain et de violentes crues de cours d'eau, qui ont endommagé de nombreux foyers et voies de communication. Le président mexicain Enrique Peña Nietoa s'est rendu lundi soir dans la station balnéaire d'Acapulco, sur l'océan Pacifique, où quelque 40 000 touristes sont bloqués.
Dans l'Etat de Veracruz, bordant le Golfe du Mexique, les pluies et les fortes crues ont entraîné l'évacuation de 23 000 personnes et la fermeture des écoles mardi. L'ouragan Ingrid – devenu tempête tropicale lorsqu'il a touché terre – avançait vers l'intérieur du pays avec des vents d'environ 100 km/h, mais doit s'affaiblir progressivement dans les prochaines heures.
LE GUERRERO SÉVÈREMENT TOUCHÉ
Côté pacifique, la tempête Manuel, qui avait touché terre samedi soir, s'affaiblissait lundi. L'État du Guerrero a été le plus secoué, et demeurait partiellement coupé du reste du pays. Rien qu'à Acapulco, capitale de cet État, on a dénombré onze morts. L'eau y a atteint dans certains quartiers une hauteur de trois mètres, emportant de nombreux véhicules. L'aéroport international a été isolé et la route reliant Acapulco à Mexico a été coupée.
Des rues de Chilpancingo, dans l'Etat mexicain du Guerrero, inondées après le passage de la tempête Manuel, le 16 septembre. | AP/Alejandrino Gonzalez
Toujours dans le Guerrero, six personnes d'une même famille ont été tuées dans l'écroulement d'une colline qui surplombait leur maison, après le débordement de quatre rivières. Vingt-cinq autres personnes sont portées disparues dans une zone montagneuse de la région de Tecpan. Selon le gouverneur de cet État, environ 238 000 habitants sont sinistrés, tandis que un total de 20 000 personnes ont été évacuées.
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