HUMOUR......ENCORE QUE......
L'été d'Emmanuel Valls
Le dessinateur revient sur telerama.fr sur l'été qu'a passé Manuel Valls, ministre de l'Intérieur. Un été très dense médiatiquement parlant.
POLITIQUE
Moscou : un allié de Poutine remporte les municipales
L'opposant politique Alexeï Navalny conteste les résultats de l'élection municipale de Moscou. Maxim Shemetov © Reuters
Sergueï Sobianine, le candidat du Kremlin, a été réélu dimanche maire de Moscou dès le premier tour. Mais sa victoire est contestée par Alexeï Navalny, principal opposant à Poutine. La bataille des chiffres est lancée.
Comme prévu, l'élection du maire de Moscou a connu son lot d'incertitudes. D'après les premières estimations, le maire sortant de Moscou, Sergueï Sobianine, l'aurait emporté au premier tour de l'élection municipale anticipée dans la capitale russe.
Après dépouillement dans plus de 99,83 % des bureaux, la commission électorale lui a attribué 51,33 % des suffrages, lui permettant de s'éviter un second tour. Mais ce résultat est contesté par l'opposant au Kremlin Alexeï Navalny. L'avocat est lui crédité de 27,27 % des suffrages.
Mais Navalny conteste ces résultats. Il affirme que, selon ses propres sondages sortie des urnes, le maire sortant ne recueillerait que 46% des suffrages et serait donc contraint à un second tour.
"Nos propres sondages de sortie des urnes indiquent qu'il y aura un second tour", a déclaré le leader charismatique de 37 ans, devant une foule de journalistes à son état-major de campagne après la clôture du scrutin. "Ce que nous voyons, ce sont des falsifications évidentes", a-t-il ajouté. Avant même le scrutin, il avait déjà appelé à un rassemblement dans le centre de Moscou lundi soir.
Deux candidats complètement opposés
Quelle que soit l'issue réelle du vote, ce résultat constitue déjà une victoire pour Alexeï Navalny, qui est toujours menacé de prison, comme l'a expliqué sur Twitter le reporter du Monde Piotr Smolar :Il avait été condamné en juillet à cinq ans de prison pour détournement de fonds dans une entreprise publique d'exploitation forestière. Depuis, Alexeï Navalny a soudainement été libéré. Une décision prise par la justice russe, de façon inhabituelle, dans l'attente de l'examen de son appel. Ce qui lui a permis de poursuivre sa campagne électorale.
► ► ► Russie : l'opposant Alexeï Navalny provisoirement libéré
Sobianine sûr de sa victoire
De son côté, celui qui pourrait être le nouveau maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a fait part dimanche soir de sa certitude d'avoir gagné."Nous avons organisé les élections les plus ouvertes et les plus honnêtes de l'histoire de Moscou", a-t-il déclaré devant plusieurs milliers de personnes rassemblées dans le centre de Moscou. Grand allié de Vladimir Poutine, il fut l'ancien responsable de son administration, aussi bien à la présidence qu'à la tête du gouvernement. En votant dans un bureau du sud-ouest de la capitale, le président Poutine s'était de son côté dit "certain" de la victoire de son candidat.
Agé de 55 ans, Sobianine avait été propulsé sans vote populaire à la tête de la mairie de Moscou en 2010. On considère qu'il a organisé cette élection municipale anticipée pour asseoir sa légitimité et affermir son pouvoir sur la capitale russe.
Le soutien politique à une action « forte » contre la Syrie progresse
Barack Obama va plaider sa cause demain devant la nation américaine. L'opinion est réticente.
John Kerry annonce le ralliement de nouveaux pays, sans soutien explicite à une intervention.
Les choses s'accélèrent. Les chancelleries américaine et française sont parvenues à trouver « une communauté d'analyse » avec les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et certains membres du G20 sur la Syrie. Les premiers, réunis vendredi à Vilnius, soutiennent désormais « une réponse claire et forte » aux attaques chimiques perpétrées par le régime de Damas. Douze pays, depuis Saint-Pétersbourg, ont également demandé «une réponse internationale forte ».
Mais il n'y a toujours pas de soutien explicite à une intervention militaire, bloquée par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU. A Paris, dimanche, John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, a annoncé que de nouveaux pays se rallieraient dans les vingt-quatre heures. Le Qatar a été le premier à le faire, hier.
Selon le « Los Angeles Times », le Pentagone prépare une offensive de trois jours et la liste des objectifs a été élargie par rapport à la cinquantaine visée initialement. « Il y aura plusieurs salves et une évaluation après chaque raid, mais le tout limité à 72 heures et une indication claire lorsque nous aurons terminé », a expliqué une source militaire.
Frappes ciblées
Pour vaincre les réticences encore nombreuses, Barack Obama s'apprête à intensifier, cette semaine, sa campagne en faveur de frappes ciblées. Le président américain a décidé de demander au Congrès son feu vert, bien qu'il n'y soit pas tenu. Comme il l'a expliqué samedi, dans son allocution hebdomadaire à la radio et sur Internet, « notre nation sera plus forte si nous agissons tous ensemble, et nos actions seront plus efficaces. C'est pourquoi j'ai demandé aux membres du Congrès de débattre de la question et de voter pour autoriser l'usage de la force. »
Reste que la partie n'est pas gagnée, loin de là. Beaucoup d'élus sont très réticents à l'idée d'une nouvelle intervention militaire, alors que les Américains sont échaudés par les expériences irakienne et afghane. Selon une étude Gallup publiée vendredi, 51 % des Américains sont opposés à des frappes en Syrie. Nombre de représentants et de sénateurs reçoivent des emails et des lettres de leurs électeurs qui leur demandent de voter contre les frappes. « Ceux qui sont pour, on ne les entend pas », expliquait, vendredi, Kevin Cramer, représentant républicain du Dakota du Nord. C'est que tout le monde à Washington a en tête les élections de « mid-term » de novembre 2014. La totalité des 435 sièges de la Chambre et 35 des 100 sièges du Sénat seront alors renouvelés. Le cas de Mitch McConnell, le leader des républicains au Sénat, est éclairant. Traditionnellement plutôt un « faucon » sur les questions de défense, il hésite visiblement à se prononcer en faveur des frappes. Dans le Kentucky, dont il est élu, il devra faire face, l'an prochain, lors des primaires républicaines, à un isolationniste, Matt Bevin. Mitch McConnell a peur de faire les frais d'un appui aux frappes contre Damas.
Selon le « Washington Post », quelque 224 membres de la Chambre auraient déjà pris position ou pencheraient contre une intervention. Parmi eux, il y a des républicains isolationnistes qui considèrent que les Etats-Unis n'ont rien à faire dans une guerre civile au Moyen-Orient, des démocrates qui ont déjà voté contre la guerre en Irak et l'intervention en Libye, et des élus des deux partis pour qui la guerre civile est trop avancée : les frappes n'apporteront rien, voire risquent d'aggraver la situation.
Bien entendu, un « non » de l'une ou de l'autre des deux assemblées constituerait un camouflet pour le président, qui en sortirait durablement affaibli. Non seulement en politique étrangère, par exemple dans les dossiers iranien et nord-coréen. Mais aussi en politique intérieure, et particulièrement si son propre camp lui faisait défaut.
D'où la nécessité pour lui de convaincre. Son bras droit à la Maison-Blanche, Denis McDonough, était hier soir sur les grands « talk shows » du dimanche. Avant son intervention de mardi, le président doit donner lundi une interview aux six grandes chaînes de télévision CBS, NBC, ABC, PBS, CNN et Fox, qui sera diffusée dans leur journal du soir.
En Europe, John Kerry a multiplié les rencontres avec ses homologues européens comme avec ceux de la Ligue arabe. Lors d'une conférence de presse samedi, avec Laurent Fabius, les deux ministres ont insisté sur une action qui « sera le préalable à toute solution politique », car « Bachar Al Assad ne participera à aucune négociation tant qu'il se croira invincible ».
Les dirigeants européens, qui étaient assez réticents à l'origine, ont été satisfaits par l'engagement pris, vendredi, par François Hollande, d'attendre la publication du rapport de l'ONU avant d'engager la France dans une opération militaire. Alors que l'opinion française est elle aussi hostile à une intervention (64 % selon le sondage Ifop de samedi), le président français a annoncé qu'il s'adresserait à la nation après le vote du Congrès américain et la publication du rapport de l'ONU.
Syrie : la double attente de Hollande
François Hollande le sait. La stratégie politique, c’est d’abord – peut-être même surtout – une affaire de gestion du temps. Déterminé à frapper militairement le régime de Bachar Al Assad pour sanctionner le recours à des armes chimiques dans des zones tenues par les rebelles syriens, le président français est désormais contraint à une double attente.
La première, il l’a incontestablement subie. Même si ses proches jurent que ce scénario avait été envisagé, la décision de Barack Obama de demander l’aval du Congrès lui a nettement compliqué la tâche en le privant d’une intervention rapide. Et même, si les choses devaient mal se passer cette semaine à Washington, d’une intervention tout court. Dans cette option, a avoué François Hollande, la France ne frappera pas seule mais se contentera de renforcer son aide à l’opposition syrienne. Pour lui, ce serait un coup rude.
La seconde attente porte sur la publication du rapport des experts de l’ONU sur l’attaque du 21 août. Le locataire de l’Elysée l’a cette fois choisie – sous une certaine contrainte il est vrai – à des fins tactiques. Il l’a annoncé en clôture du G20 : le rapport « sera un élément d’appréciation ». Sur le fond, le chef de l’Etat n’en attend pas grand-chose. Pour lui, les preuves de l’utilisation de gaz sont déjà avérées et la culpabilité de Bachar Al Assad ne fait aucun doute. En outre, le rapport sera « limité », avoue-t-il, puisque incapable d’identifier ceux qui ont utilisé l’arme chimique. Vladimir Poutine pourra toujours dénoncer une manipulation de l’opposition syrienne pour s’opposer à des frappes. Notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, où il bloque depuis deux ans, avec Pékin, toute résolution sur la Syrie.
Mais en jouant un peu plus la carte du droit international, en se faisant un peu moins « va-t-en-guerre » sur la forme, François Hollande donne des gages à ceux qui, nombreux, prônent une « solution politique » sans soutenir Damas. Il a pu vérifier à Saint-Pétersbourg l’ampleur des réticences à une intervention militaire. Il sait aussi l’opinion publique critique en France. Son changement de pied a pesé dans l’obtention à l’arraché, vendredi, d’un communiqué signé par onze Etats membres du G20 (Berlin a accepté le lendemain ce document proposé par Barack Obama) appelant à une « réponse forte » contre le régime syrien sans approuver d’éventuelles frappes. Et pour arracher ce week-end, en Lituanie, un texte similaire des pays de l’UE. En contrepartie, François Hollande presse pour obtenir une publication rapide du rapport de l’ONU, qu’il espère obtenir dès cette semaine.
Les opinions occidentales hostiles aux frappes militaires contre le régime de Bachar al-Assad ? La question mérite sans doute un décryptage et un débat sérieux sur la démocratie d’opinion... Depuis quelques jours, médias et politiques rappellent, à juste titre, que les réserves citoyennes font écho aux mensonges d’Etat proférés il y a dix ans pour justifier la guerre en Irak. Par ailleurs, un sondage opportunément publié par Le Figaro, samedi, fait état de l’hostilité désormais massive des Français. Barack Obama et François Hollande, qui ont chacun annoncé leur intention de s’adresser directement à leurs concitoyens, sont-ils pris au piège ?
Deux débats distincts autour d'éventuelles frappes militaires
La communication politique contemporaine, on le sait, est profondément dépendante des mouvements d’opinion. La revendication montante du contrôle des élus, la participation croissante des citoyens au débat public grâce aux nouveaux moyens d’information, l’uniformisation du personnel et de la pensée politique : beaucoup de facteurs expliquent que, progressivement, les dirigeants du monde en gèrent les affaires, sondages à la main autant que géopolitique en tête.
L’usage des armes chimiques en Syrie, qui ne fait aucun doute mais dont l’origine n’est pas encore définitivement actée par les inspecteurs de l’ONU, a provoqué une vague internationale d’indignation devant l’atrocité des images. Cette émotion collective a conduit, en partie, Barack Obama, David Cameron ou François Hollande à envisager immédiatement une «punition» du régime syrien. Au nom à la fois du droit international – l’interdiction absolue de ces actes de guerre – et de la morale publique – qui considérerait que le franchissement d’un seuil de barbarie implique inévitablement une riposte.
Mais cette volonté de punir est l’objet de deux débats distincts. Le premier, qui est certainement
le plus légitime et qui divise aujourd’hui la communauté internationale, porte sur le principe même d’une intervention militaire dans un pays clef du Moyen-Orient, traversé par le conflit ouvert entre sunnites et chiites dans cette région du monde. Le second, en revanche, qui appelle un examen attentif, porte sur l’adhésion ou non des opinions à des frappes contre le régime de Bachar al-Assad.
La campagne politique de l'UMP opportunément relayé par un sondage
Il faut analyser avec sang-froid, en effet, la courbe des sondages sur le sujet. Celle-ci est évidemment impactée directement par les jeux politiques internes dans chacun des pays qui se sont ouvertement affichés en faveur de telles frappes. Certes, le souvenir des mensonges d’Etat organisés pour rallier les opinions occidentales à la guerre en Irak, il y a dix ans, a joué un rôle majeur aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Mais les fragilités de Barack Obama et de David Cameron, dans leur écosystème politique respectif, ont contribué également à cristalliser les hostilités.
En France, jusqu’à peu, l’opinion semblait, sinon favorable, du moins partagée, quant à un engagement militaire en Syrie. La mécanique de la démocratie d’opinion a cependant joué à plein avec le débat parlementaire de la semaine dernière et la campagne orchestrée en faveur d’un vote du Parlement. Bien qu’infondé constitutionnellement, l’argument brandi par la droite, de tradition pourtant peu parlementariste, n’avait d’autre objet que de brosser dans le sens du poil une opinion sensible à toute cause apparemment démocratique.
Résultat : Le Figaro a publié samedi un sondage effectué au lendemain de ce débat, qui tombe à pic pour embarrasser le Président de la République. «Les Français rejettent massivement une intervention» titre le quotidien qui fait état d’un changement net d’état d’esprit. Petit hic ! La question sur les frappes internationales n’est plus exactement la même. Il s’agissait explicitement des Nations-Unies, le 29 août dernier. Ce n’est plus le cas dans la question posée dix jours après…
Quant à l’engagement de la France, le repli des opinions positives de 41 % à 32 % s’explique
essentiellement par le changement d’attitude des sympathisants de droite après la joute parlementaire ! 40 % d’entre eux y étaient favorables au lendemain de la révélation de l’usage d’armes chimiques. Ils ne sont plus désormais que 24 %. Les sympathisants de gauche, de leur côté, restent toujours aussi partagés. La campagne politique de l’UMP a porté ses fruits. Mais il n’est pas sûr que le débat stratégique et diplomatique autour d’une éventuelle «punition» militaire de la
Syrie en sorte grandi.
Sur le papier, il n'y a aucun suspense: en vertu de la loi Severino adoptée en 2012 le Cavaliere doit être privé de son fauteuil de sénateur et devenir inéligible, après la confirmation en Cassation le 1er août d'une peine de prison à son encontre pour fraude fiscale, sa première condamnation définitive en 20 ans de péripéties judiciaires.
"La loi est égale pour tous", a rappelé ces derniers jours le président du Sénat, Piero Grasso, en citant la devise affichée dans tous les tribunaux italiens.
Le fait que Berlusconi -- qui a fait l'objet depuis son entrée en politique en 1994 de multiples poursuites pour faux en bilan ou corruption -- n'ait pas démissionné de son poste représente déjà "une exception dans le panorama des démocraties occidentales" où la plupart des hommes politiques jettent l'éponge dès qu'ils font l'objet d'une simple enquête, a souligné Nichi Vendola, chef du petit parti de gauche SEL.
Mais berlusconiens et anti-berlusconiens savent que le magnat des médias milliardaire ne s'avoue jamais vaincu. Même lorsqu'il avait cédé la place au technocrate Mario Monti en novembre 2011, discrédité et en pleine tourmente dans la zone euro, il avait affirmé partir "pour le bien de l'Italie".
Depuis des semaines, il refuse de demander une grâce au président Giorgio Napolitano car cela impliquerait qu'il reconnaisse sa culpabilité. Or M. Berlusconi est convaincu d'être victime d'une persécution de magistrats de gauche. "On veut éliminer politiquement mon père", a déclaré l'une de ses filles Barbara au journal Messagero samedi.
Des tractations se poursuivraient en coulisses entre ses bras droits, Fedele Confalonieri et Gianni Letta d'un côté, et l'entourage de M. Napolitano de l'autre pour éviter à l'ex-chef du gouvernement, bientôt 77 ans, l'humiliation d'un vote au parlement qu'il a qualifié de "peloton d'exécution".
Première étape lundi avec une réunion à partir de 13H00 GMT de la commission sénatoriale pour les élections où la parole sera donnée à un représentant de sa formation de centre droit, le PDL. Celui-ci exposera les raisons pour lesquelles la loi Severino ne peut pas, selon lui, s'appliquer à Berlusconi. Le PDL conteste le caractère "rétroactif" de cette loi adoptée après les faits reprochés au Cavaliere et a annoncé vouloir solliciter la Cour de justice européenne.
Un premier vote est prévu mercredi ou jeudi et les partis de gauche, majoritaires au sein de la commission, ont déjà annoncé qu'ils se prononceront pour la déchéance et l'inégibilité du Cavaliere: deux sanctions qui, pour entrer en vigueur, nécessitent un autre scrutin en assemblée plénière.
"Si après avoir été jugé et condamné, Berlusconi s'en sort encore une fois, cela voudra dire qu'il est le plus fort de tous", a estimé Antonio Padellaro, directeur du journal de gauche Il Fatto Quotidiano, interrogé par la chaîne Sky TG24. M. Padellaro a ironisé sur l'alternance de déclarations de guerre puis de paix de Berlusconi contre le gouvernement d'Enrico Letta (neveu de Gianni mais au centre gauche), qui unit de façon inédite la droite et la gauche.
"Tous les faucons, colombes, pythons ou hérons du PDL doivent leur poste à Berlusconi donc si le patron leur donne un ordre, tous les animaux du zoo le suivront", a-t-il estimé, en confiant avoir "l'impression qu'il n'y aura pas de crise du gouvernement".
"Ce serait une honte pour le pays si le gouvernement tombait parce qu'un homme politique a été condamné de façon définitive", a asséné pour sa part le populaire maire de Naples, Luigi de Magistris, un ancien juge d'instruction.
Les sondages d'opinion montrent aussi que les Italiens, plus préoccupés par la récession et le chômage des jeunes que le sort de Berlusconi, préfèreraient garder cet exécutif né il y a moins de quatre mois.
Selon une étude de l'Institut Piepoli publiée cette semaine, 66% des Italiens auraient "un sentiment positif" si on cessait de parler de risque de chute du gouvernement.
Syrie : le piège de la démocratie d’opinion
Les opinions occidentales hostiles aux frappes militaires contre le régime de Bachar al-Assad ? La question mérite sans doute un décryptage et un débat sérieux sur la démocratie d’opinion... Depuis quelques jours, médias et politiques rappellent, à juste titre, que les réserves citoyennes font écho aux mensonges d’Etat proférés il y a dix ans pour justifier la guerre en Irak. Par ailleurs, un sondage opportunément publié par Le Figaro, samedi, fait état de l’hostilité désormais massive des Français. Barack Obama et François Hollande, qui ont chacun annoncé leur intention de s’adresser directement à leurs concitoyens, sont-ils pris au piège ?
Deux débats distincts autour d'éventuelles frappes militaires
La communication politique contemporaine, on le sait, est profondément dépendante des mouvements d’opinion. La revendication montante du contrôle des élus, la participation croissante des citoyens au débat public grâce aux nouveaux moyens d’information, l’uniformisation du personnel et de la pensée politique : beaucoup de facteurs expliquent que, progressivement, les dirigeants du monde en gèrent les affaires, sondages à la main autant que géopolitique en tête.
L’usage des armes chimiques en Syrie, qui ne fait aucun doute mais dont l’origine n’est pas encore définitivement actée par les inspecteurs de l’ONU, a provoqué une vague internationale d’indignation devant l’atrocité des images. Cette émotion collective a conduit, en partie, Barack Obama, David Cameron ou François Hollande à envisager immédiatement une «punition» du régime syrien. Au nom à la fois du droit international – l’interdiction absolue de ces actes de guerre – et de la morale publique – qui considérerait que le franchissement d’un seuil de barbarie implique inévitablement une riposte.
Mais cette volonté de punir est l’objet de deux débats distincts. Le premier, qui est certainement
le plus légitime et qui divise aujourd’hui la communauté internationale, porte sur le principe même d’une intervention militaire dans un pays clef du Moyen-Orient, traversé par le conflit ouvert entre sunnites et chiites dans cette région du monde. Le second, en revanche, qui appelle un examen attentif, porte sur l’adhésion ou non des opinions à des frappes contre le régime de Bachar al-Assad.
La campagne politique de l'UMP opportunément relayé par un sondage
Il faut analyser avec sang-froid, en effet, la courbe des sondages sur le sujet. Celle-ci est évidemment impactée directement par les jeux politiques internes dans chacun des pays qui se sont ouvertement affichés en faveur de telles frappes. Certes, le souvenir des mensonges d’Etat organisés pour rallier les opinions occidentales à la guerre en Irak, il y a dix ans, a joué un rôle majeur aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Mais les fragilités de Barack Obama et de David Cameron, dans leur écosystème politique respectif, ont contribué également à cristalliser les hostilités.
En France, jusqu’à peu, l’opinion semblait, sinon favorable, du moins partagée, quant à un engagement militaire en Syrie. La mécanique de la démocratie d’opinion a cependant joué à plein avec le débat parlementaire de la semaine dernière et la campagne orchestrée en faveur d’un vote du Parlement. Bien qu’infondé constitutionnellement, l’argument brandi par la droite, de tradition pourtant peu parlementariste, n’avait d’autre objet que de brosser dans le sens du poil une opinion sensible à toute cause apparemment démocratique.
Résultat : Le Figaro a publié samedi un sondage effectué au lendemain de ce débat, qui tombe à pic pour embarrasser le Président de la République. «Les Français rejettent massivement une intervention» titre le quotidien qui fait état d’un changement net d’état d’esprit. Petit hic ! La question sur les frappes internationales n’est plus exactement la même. Il s’agissait explicitement des Nations-Unies, le 29 août dernier. Ce n’est plus le cas dans la question posée dix jours après…
Quant à l’engagement de la France, le repli des opinions positives de 41 % à 32 % s’explique
essentiellement par le changement d’attitude des sympathisants de droite après la joute parlementaire ! 40 % d’entre eux y étaient favorables au lendemain de la révélation de l’usage d’armes chimiques. Ils ne sont plus désormais que 24 %. Les sympathisants de gauche, de leur côté, restent toujours aussi partagés. La campagne politique de l’UMP a porté ses fruits. Mais il n’est pas sûr que le débat stratégique et diplomatique autour d’une éventuelle «punition» militaire de la
Syrie en sorte grandi.
Italie: le sort de Berlusconi tient à nouveau le pays en haleine
De Françoise KADRI (AFP)
Rome — Une fois de plus, le sort de Silvio Berlusconi va focaliser l'attention des médias et de la classe politique en Italie avec le démarrage lundi au Sénat d'un processus qui risque de l'exclure rapidement du parlement."La loi est égale pour tous", a rappelé ces derniers jours le président du Sénat, Piero Grasso, en citant la devise affichée dans tous les tribunaux italiens.
Le fait que Berlusconi -- qui a fait l'objet depuis son entrée en politique en 1994 de multiples poursuites pour faux en bilan ou corruption -- n'ait pas démissionné de son poste représente déjà "une exception dans le panorama des démocraties occidentales" où la plupart des hommes politiques jettent l'éponge dès qu'ils font l'objet d'une simple enquête, a souligné Nichi Vendola, chef du petit parti de gauche SEL.
Mais berlusconiens et anti-berlusconiens savent que le magnat des médias milliardaire ne s'avoue jamais vaincu. Même lorsqu'il avait cédé la place au technocrate Mario Monti en novembre 2011, discrédité et en pleine tourmente dans la zone euro, il avait affirmé partir "pour le bien de l'Italie".
Depuis des semaines, il refuse de demander une grâce au président Giorgio Napolitano car cela impliquerait qu'il reconnaisse sa culpabilité. Or M. Berlusconi est convaincu d'être victime d'une persécution de magistrats de gauche. "On veut éliminer politiquement mon père", a déclaré l'une de ses filles Barbara au journal Messagero samedi.
Des tractations se poursuivraient en coulisses entre ses bras droits, Fedele Confalonieri et Gianni Letta d'un côté, et l'entourage de M. Napolitano de l'autre pour éviter à l'ex-chef du gouvernement, bientôt 77 ans, l'humiliation d'un vote au parlement qu'il a qualifié de "peloton d'exécution".
Première étape lundi avec une réunion à partir de 13H00 GMT de la commission sénatoriale pour les élections où la parole sera donnée à un représentant de sa formation de centre droit, le PDL. Celui-ci exposera les raisons pour lesquelles la loi Severino ne peut pas, selon lui, s'appliquer à Berlusconi. Le PDL conteste le caractère "rétroactif" de cette loi adoptée après les faits reprochés au Cavaliere et a annoncé vouloir solliciter la Cour de justice européenne.
Un premier vote est prévu mercredi ou jeudi et les partis de gauche, majoritaires au sein de la commission, ont déjà annoncé qu'ils se prononceront pour la déchéance et l'inégibilité du Cavaliere: deux sanctions qui, pour entrer en vigueur, nécessitent un autre scrutin en assemblée plénière.
"Si après avoir été jugé et condamné, Berlusconi s'en sort encore une fois, cela voudra dire qu'il est le plus fort de tous", a estimé Antonio Padellaro, directeur du journal de gauche Il Fatto Quotidiano, interrogé par la chaîne Sky TG24. M. Padellaro a ironisé sur l'alternance de déclarations de guerre puis de paix de Berlusconi contre le gouvernement d'Enrico Letta (neveu de Gianni mais au centre gauche), qui unit de façon inédite la droite et la gauche.
"Tous les faucons, colombes, pythons ou hérons du PDL doivent leur poste à Berlusconi donc si le patron leur donne un ordre, tous les animaux du zoo le suivront", a-t-il estimé, en confiant avoir "l'impression qu'il n'y aura pas de crise du gouvernement".
"Ce serait une honte pour le pays si le gouvernement tombait parce qu'un homme politique a été condamné de façon définitive", a asséné pour sa part le populaire maire de Naples, Luigi de Magistris, un ancien juge d'instruction.
Les sondages d'opinion montrent aussi que les Italiens, plus préoccupés par la récession et le chômage des jeunes que le sort de Berlusconi, préfèreraient garder cet exécutif né il y a moins de quatre mois.
Selon une étude de l'Institut Piepoli publiée cette semaine, 66% des Italiens auraient "un sentiment positif" si on cessait de parler de risque de chute du gouvernement.
PS ou FN : la consigne de vote de Fillon fait polémique
L'ex-Premier ministre a appelé à voter aux municipales pour le candidat le «moins sectaire» en cas de duel PS-FN.
L’ancien Premier ministre UMP François Fillon a déclenché une polémique en conseillant dimanche soir de voter, en cas de duel PS/FN lors des municipales «pour le moins sectaire».
Invité du «Grand rendez-vous» Europe 1/Le Monde/i>TELE, François Fillon était interrogé sur ce qu’il recommandait aux électeurs de l’UMP en cas de duel PS/FN à un scrutin. «Aux municipales, je conseille de voter pour le moins sectaire», a-t-il répondu. «Un socialiste peut être plus sectaire qu’un Front national ?» lui a-t-on demandé. «Cela peut arriver, je ne dis pas que c’est toujours le cas, mais ça peut arriver», a dit le député de Paris. Il a assuré que «jamais» il n’y aurait de fusion des listes UMP et FN.
Dès dimanche soir, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir (photo AFP), a dénoncé dans un communiqué une prise de position «inacceptable». «Il est indigne d’un ancien Premier ministre de créer un désistement anti-républicain inédit en faveur d’une force d’extrême droite par pur cynisme électoral», s’est-il indigné. «Par ses propos qui établissent une équivalence entre le PS et le FN, François Fillon prépare les esprits à des alliances locales avec l’extrême droite et ouvre un peu plus les portes de la République au FN», a ajouté Harlem Désir.
«Le «ni FN-ni PS» de Jean-François Copé montrait que l’UMP avait perdu toute boussole républicaine. Avec son «le FN plutôt que le PS» au cas par cas, François Fillon montre vers où les regards de la droite se portent. C’est une dérive grave pour la droite mais aussi pour le pays», a-t-il conclu.
Interrogé lors de «BFMTV Politique» RMC/LePoint, sur le sens de la formule employée par François Fillon, le président de l’UMP, Jean-François Copé (photo AFP), a répondu : «Je ne sais pas.» Il a répété que la position de son parti était «pas d’alliance avec le Front national» et qu’en cas de duel FN/PS à un scrutin, «la ligne c’était : ni FN, ni PS allié à l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon».
Lundi matin, le ministre de l'Education nationale
Vincent Peillon (photo AFP) a parlé de dérapage en commentant les propos de François Fillon, estimant qu’il avait «tort» de suggérer une «équivalence» entre ces deux partis.
«A laisser entendre qu’il y aurait une équivalence entre le Front national, qui est un parti xénophobe, qui assume des valeurs qui sont souvent antirépublicaines, et le parti socialiste, je pense que M. Fillon dérape», a affirmé sur BFM le ministre de l’Education nationale. «François Fillon est sorti du cadre traditionnel des désistements» et «il a tort de faire cela», a affirmé le ministre socialiste. «Il a tort pour le pays, il a tort pour son mouvement politique, il est un héritier du gaullisme. Le PS (...) se maintient absolument dans le cadre républicain, n’exalte pas les haines, ne discrimine pas, ne tient pas de discours intolérants à l’égard des uns et des autres».
«On peut trouver toutes les raisons de se démettre d’un certain nombre de principes mais face à l’Histoire on a toujours tort», a-t-il encore estimé, rappelant qu’il y a «heureusement à droite - et d’ailleurs il va brutaliser sa formation politique - des gens qui résistent fortement, je pense à Alain Juppé, à François Baroin, qui disent ce n’est pas notre tradition, ce ne sont pas nos principes, ce ne sont pas nos valeurs».
Invité du «Grand rendez-vous» Europe 1/Le Monde/i>TELE, François Fillon était interrogé sur ce qu’il recommandait aux électeurs de l’UMP en cas de duel PS/FN à un scrutin. «Aux municipales, je conseille de voter pour le moins sectaire», a-t-il répondu. «Un socialiste peut être plus sectaire qu’un Front national ?» lui a-t-on demandé. «Cela peut arriver, je ne dis pas que c’est toujours le cas, mais ça peut arriver», a dit le député de Paris. Il a assuré que «jamais» il n’y aurait de fusion des listes UMP et FN.
Dès dimanche soir, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir (photo AFP), a dénoncé dans un communiqué une prise de position «inacceptable». «Il est indigne d’un ancien Premier ministre de créer un désistement anti-républicain inédit en faveur d’une force d’extrême droite par pur cynisme électoral», s’est-il indigné. «Par ses propos qui établissent une équivalence entre le PS et le FN, François Fillon prépare les esprits à des alliances locales avec l’extrême droite et ouvre un peu plus les portes de la République au FN», a ajouté Harlem Désir.
«Le «ni FN-ni PS» de Jean-François Copé montrait que l’UMP avait perdu toute boussole républicaine. Avec son «le FN plutôt que le PS» au cas par cas, François Fillon montre vers où les regards de la droite se portent. C’est une dérive grave pour la droite mais aussi pour le pays», a-t-il conclu.
Interrogé lors de «BFMTV Politique» RMC/LePoint, sur le sens de la formule employée par François Fillon, le président de l’UMP, Jean-François Copé (photo AFP), a répondu : «Je ne sais pas.» Il a répété que la position de son parti était «pas d’alliance avec le Front national» et qu’en cas de duel FN/PS à un scrutin, «la ligne c’était : ni FN, ni PS allié à l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon».
Lundi matin, le ministre de l'Education nationale
Vincent Peillon (photo AFP) a parlé de dérapage en commentant les propos de François Fillon, estimant qu’il avait «tort» de suggérer une «équivalence» entre ces deux partis.
«A laisser entendre qu’il y aurait une équivalence entre le Front national, qui est un parti xénophobe, qui assume des valeurs qui sont souvent antirépublicaines, et le parti socialiste, je pense que M. Fillon dérape», a affirmé sur BFM le ministre de l’Education nationale. «François Fillon est sorti du cadre traditionnel des désistements» et «il a tort de faire cela», a affirmé le ministre socialiste. «Il a tort pour le pays, il a tort pour son mouvement politique, il est un héritier du gaullisme. Le PS (...) se maintient absolument dans le cadre républicain, n’exalte pas les haines, ne discrimine pas, ne tient pas de discours intolérants à l’égard des uns et des autres».
«On peut trouver toutes les raisons de se démettre d’un certain nombre de principes mais face à l’Histoire on a toujours tort», a-t-il encore estimé, rappelant qu’il y a «heureusement à droite - et d’ailleurs il va brutaliser sa formation politique - des gens qui résistent fortement, je pense à Alain Juppé, à François Baroin, qui disent ce n’est pas notre tradition, ce ne sont pas nos principes, ce ne sont pas nos valeurs».
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : La Bourse de Tokyo en forme olympique
Anticipant des retombées économiques positives pour plusieurs secteurs d’activité, les investisseurs ont fait bondir l’indice Nikkei.
La Bourse de Tokyo en forme olympique
La Bourse de Tokyo a largement profité, ce matin, de l’annonce, au cours du week-end, de la victoire de la capitale japonaise dans la course à l’organisation des Jeux Olympiques de 2020. Anticipant des retombées économiques positives pour plusieurs secteurs d’activité, les investisseurs ont fait bondir l’indice Nikkei de 1,9% à la mi-séance. Il était dès lors mesuré à 14.122,10 points, son plus haut niveau depuis un mois quand le Topix, plus large, s’adjugeait 1,73% ou 19,80 points à 1.167,62 points. Apparaissant dans les listes grands gagnants potentiels de “Tokyo 2020”, dressées depuis ce week-end par les courtiers, la société Taisei Corporation, qui avait participé à la construction du grand stade des J.O. de 1964, a vu son titre bondir de plus de 15% dans la matinée. Elle pourrait être, de nouveau, sollicitée sur plusieurs des chantiers qui seront lancés dans la perspective de la compétition. L’action de Mitsui Fudosan, l’un des géants de l’immobilier nippon, était elle en progression de 6,5%. Misant sur une poussée du tourisme, les investisseurs ont aussi plébiscité les titres de JR East, la plus grande société de chemins de fer du pays. Elle était encore en hausse de 4,5% en début d’après-midi. L’enthousiasme des traders irradiait aussi les valeurs des compagnies aériennes JAL et ANA. Les entreprises, qui ne devraient pas tirer de dividendes directs de l’arrivée des jeux dans la capitale, ont, de leur côté, pu profiter de l’annonce d’une révision très positive des chiffres du PIB pour la période avril-juin.
La croissance japonaise revue à la hausse
Le gouvernement japonais a considérablement revu à la hausse, ce matin, les derniers chiffres de la croissance dans l’archipel. Après avoir évoqué, en août, une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,6% entre le premier et le second trimestre de l’année, l’exécutif vient d’indiquer que cette hausse avait en fait atteint 0,9%. En rythme annualisé, la croissance aura donc été de 3,8% sur la période avril-juin, soit un rythme similaire à celui mesuré en début d’année. Pour justifier cette révision, les autorités ont pointé la progression bien plus vigoureuse que prévue des investissements privés (hors immobilier) et la très bonne tenue de la dépense publique. Dès l’annonce de ces performances, le ministre de l’économie, Akira Amari, a pointé l’évidente pertinence de la stratégie économique du gouvernement, baptisée “Abenomics” et indiqué que ces nouvelles données prouvaient que le pays était maintenant prêt à encaisser une hausse de la taxe sur la consommation. Programmée depuis l’an dernier, suite à un vote du Parlement, cette augmentation de la TVA, qui doit passer de 5% actuellement à 8% en avril 2014 puis à 10% en octobre 2015, ne fait pas l’unanimité dans l’équipe dirigeante. Certains cadres du pouvoir estiment qu’une hausse des prélèvements va refroidir les consommateurs et gâcher le début de reprise constatée depuis le début de l’année. Mais le gouvernement explique, de son côté, que cette hausse est indispensable à une reprise en main des finances de l’Etat. Shinzo Abe devrait d’ailleurs confirmer la première phase de la hausse au début du mois d’octobre.
L’amélioration économique se confirme en Chine
De nouveaux chiffres encourageants pour la deuxième économie mondiale : ce weekend, les autorités ont annoncé que les exportations avaient connu, en août, une croissance de 7,2% sur un an, un chiffre supérieur aux prévisions des analystes, qui confirme que la demande internationale pour le « made in China » est repartie à la hausse. Aujourd’hui, c’est au tour de l’inflation de rassurer : les prix à la consommation ont connu, en août, une augmentation de 2,6%. Ce chiffre, en ligne avec les prévisions, est inférieur à l’objectif gouvernemental, ce qui signifie que Pékin dispose d’une réelle marge de manœuvre pour stimuler l’économie en cas de ralentissement durable. Pas d’emballement des prix à redouter dans l’immédiat. L’autre nouvelle encourageante concerne les prix à la production, qui sont généralement un bon indicateur avancé de l’activité économique. Or ceux-ci ont connu leur plus faible baisse en six mois, à -1,6%. Si ce chiffre reste en territoire négatif, il semble indiquer que la guerre des prix diminue en intensité dans l’industrie. L’optimisme semble donc faire lentement son retour au sujet de l’économie chinoise. Un optimisme porté également par le volontarisme affiché par les autorités. Dans un article publié, aujourd’hui, par le « Financial Times », Li Keqiang, le Premier ministre, maintient l’objectif d’une croissance minimale de 7,5% cette année. Une façon de dire que Pékin continuera de faire le nécessaire pour empêcher un coup de frein trop brusque.
Corée du nord : un heureux événement dans la famille Kim…
« C’est un bon père et il a une belle famille ». C’est avec ces mots pleins d’émotions que Dennis Rodman, l’ancien basketteur américain, a décrit Kim Jong-un, le leader nord-coréen, après avoir passé quelques jours en Corée du Nord. L’ancienne star de la NBA s’est en effet rendu, pour la deuxième fois cette année, dans le pays communiste pour y rendre visite à son « ami » dictateur, moquant ainsi totalement les tensions politiques entre Washington et Pyongyang. De retour, il vient d’accorder une interview au « Guardian », dans laquelle il révèle que le dictateur nord-coréen est le père, depuis peu, d’une petite fille. Des clichés de la femme de Kim Jong-un, Ri Sol, avaient effectivement laissé supposer, l’année dernière, qu’elle était enceinte. Elle avait ensuite totalement disparu des comptes-rendus des médias d’Etat, avant de réapparaître au mois d’octobre. L’existence de cette petite fille ne modifie pas fondamentalement les règles du jeu de la dynastie Kim : dans ce pays très conservateur, c’est plutôt à un fils que l’actuel leader pourrait, éventuellement, transmettre les rênes du pouvoir.
Les jeunes Chinois très peu tentés par l’entreprise de papa
Reprendre l’entreprise du père ? Très peu de jeunes Chinois sont tentés par ce scénario, si l’on en croit Yu Mingyang, un professeur à l’université de communication de Shanghai qui vient d’effectuer un sondage auprès de 182 sociétés privées chinoises. Le verdict : 82% des fils ou filles des fondateurs de ces groupes ne souhaitent pas reprendre l’activité de leur père. Car, explique Yu Mingyang, « le taux de profits de l’industrie manufacturière est très bas, entre 3% et 5% ». Pourtant, l’informatique ne les fait pas plus rêver : c’est même le secteur dans lequel l’appétence des jeunes pour reprendre les rênes est la plus faible. Les services, la logistique, les énergies nouvelles, l’agriculture moderne, l’aéronautique : aucun de ces domaines ne semble faire rêver les jeunes sondés par l’université de Shanghai. D’après Yu Mingyang, le seul secteur d’activité qui trouve grâce à leurs yeux est celui de la finance, où les gains sont considérés comme beaucoup plus rapides.
C'est l'information qui a secoué le landerneau économique tout le week-end. Comme l'ont révélé Les Echos le 7 septembre, l'industriel Vincent Bolloré aurait affiché son ambition de prendre la présidence du directoire du groupe de télécoms et médias Vivendi en remplacement de Jean-François Dubos. Rappelons que Vincent Bolloré est l'actionnaire principal de Vivendi.
"Ce mouvement stratégique répond à deux impératifs : ne pas laisser la présidence du directoire au candidat que le comité de nomination de Vivendi, présidé par Dominique Hériard Dubreuil, s’apprêtait à choisir, et donner enfin de la voix pour peser sur les choix stratégiques d’un groupe en pleine restructuration", écrit le journal économique.
Libération rappelle que "le calendrier prévoit, cette semaine, une réunion du comité des nominations du conseil de surveillance, lequel se réunira fin septembre pour nommer le nouveau président du directoire".
Semaine mondiale des satellites : l'industrie prend le virage de la propulsion électrique
Le site internet du Figaro s'intéresse le 9 septembre au secteur des satellites, à l'aune de l'ouverture ce jour de la World Satellite Business Week à Paris. "600 PDG et hauts cadres dirigeants ont répondu présent à ce rendez-vous annuel organisé par Euroconsult, premier cabinet de conseils de la filière dans le monde", décrit le journal.
"L'industrie est confrontée à un changement de paradigme avec l'arrivée de la propulsion électrique qui offre aux clients un prix de mission très compétitif", analyse Le Figaro. Avec comme pistes de développement la propulsion électrique et l'évolution de l'offre à destination des pays émergents.
4G : les opérateurs se tirent la couverture
Libération revient ce 9 septembre sur la guerre commerciale qui entoure le déploiement, en France, de la nouvelle norme de téléphonie mobile 4G. "La guerre des chiffres et de la communication se durcit sur le nouveau marché du très haut débit", décit le quotidien. "La course à la 4G se joue sur le nombre d'antennes et la fréquence".
"Alors que Stéphane Richard, le patron d’Orange, doit annoncer ce matin un pas significatif dans le déploiement de ses services 4G, c’est SFR qui, en coulisse, tire son épingle du jeu", croit savoir le journal.
Kem One : la journée de la dernière chance
Le Parisien-Aujourd'hui en France revient ce 9 septembre sur la journée de la dernière chance pour le sauvetage du chimiste français Kem One. Selon le quotidien, "l’Etat hausse le ton contre le propriétaire américain de l’entreprise lyonnaise" qui compte 1 300 salariés. Ce 9 septembre marque en effet la date-butoir pour la remise des offres de reprise du groupe chimique Kem One (ex-Arkema), en redressement judiciaire depuis le 27 mars.
Bolloré et Vivendi, les satellites, la 4G, Kem One : la revue de presse de l'industrie
Par Elodie Vallerey
Le projet de Vincent Bolloré de prendre la présidence du directoire de Vivendi, l'ouverture de la Semaine mondiale des satellites à Paris, la guerre commerciale entre les opérateurs télécoms français autour de la 4G, la dernière chance pour le chimiste Kem One... Autant de sujets qui font l'actualité de ce lundi 9 septembre.
Vivendi : Vincent Bolloré veut prendre le pouvoir C'est l'information qui a secoué le landerneau économique tout le week-end. Comme l'ont révélé Les Echos le 7 septembre, l'industriel Vincent Bolloré aurait affiché son ambition de prendre la présidence du directoire du groupe de télécoms et médias Vivendi en remplacement de Jean-François Dubos. Rappelons que Vincent Bolloré est l'actionnaire principal de Vivendi.
Semaine mondiale des satellites : l'industrie prend le virage de la propulsion électrique
Le site internet du Figaro s'intéresse le 9 septembre au secteur des satellites, à l'aune de l'ouverture ce jour de la World Satellite Business Week à Paris. "600 PDG et hauts cadres dirigeants ont répondu présent à ce rendez-vous annuel organisé par Euroconsult, premier cabinet de conseils de la filière dans le monde", décrit le journal.
"L'industrie est confrontée à un changement de paradigme avec l'arrivée de la propulsion électrique qui offre aux clients un prix de mission très compétitif", analyse Le Figaro. Avec comme pistes de développement la propulsion électrique et l'évolution de l'offre à destination des pays émergents.
Libération revient ce 9 septembre sur la guerre commerciale qui entoure le déploiement, en France, de la nouvelle norme de téléphonie mobile 4G. "La guerre des chiffres et de la communication se durcit sur le nouveau marché du très haut débit", décit le quotidien. "La course à la 4G se joue sur le nombre d'antennes et la fréquence".
"Alors que Stéphane Richard, le patron d’Orange, doit annoncer ce matin un pas significatif dans le déploiement de ses services 4G, c’est SFR qui, en coulisse, tire son épingle du jeu", croit savoir le journal.
Kem One : la journée de la dernière chance
Le Parisien-Aujourd'hui en France revient ce 9 septembre sur la journée de la dernière chance pour le sauvetage du chimiste français Kem One. Selon le quotidien, "l’Etat hausse le ton contre le propriétaire américain de l’entreprise lyonnaise" qui compte 1 300 salariés. Ce 9 septembre marque en effet la date-butoir pour la remise des offres de reprise du groupe chimique Kem One (ex-Arkema), en redressement judiciaire depuis le 27 mars.
La Banque de France relève sa prévision de croissance à 0,2 %
La Banque de France relève sa prévision de croissance de l’économie française à 0,2 % au troisième trimestre contre 0,1 % prévu auparavant, dans une deuxième estimation fondée sur son enquête mensuelle de conjoncture d’août publiée lundi.
Cette hausse interviendrait après une croissance de 0,5 % au deuxième trimestre mesurée par l’Insee, bien supérieure aux prévisions des économistes.
Les résultats détaillés des chiffres du deuxième trimestre seront publiés le 27 septembre par l’institut de la statistique et les premiers résultats pour le troisième trimestre le 14 novembre.
L’enquête d’août de la Banque de France fait apparaître une hausse de deux points par rapport à juillet de l’indicateur du climat des affaires dans l’industrie, à 97, et une hausse de deux points de celui des services, à 93, les deux se situant en dessous de leur moyenne de long terme (100).
L'Amérique malade de ses infrastructures
Ponts, aéroports, canaux, gestion des eaux, trains... aux Etats-Unis, des secteurs entiers sont quasi obsolètes. La solution ? Pour les experts, elle réside dans la mise en place d'une véritable stratégie nationale, de partenariats public-privé bien pensés et une implication accrue des échelons locaux.
C'était un jeudi, il y a quelques semaines, peu après 19 heures. Ce jour-là, William Scott est saisi d'effroi. Dans le rétroviseur de son camion à 18 roues, il voit s'effondrer le pont qu'il vient d'emprunter, au-dessus de la Skagit River, à 40 kilomètres de la frontière canadienne. Son chargement de matériel de forage était trop haut. Il a heurté l'armature du pont. Sous le choc, une partie de la structure est tombée dans l'eau glacée, 15 mètres plus bas, entraînant avec elle deux voitures. Il n'y a pas de morts, seulement des blessés légers. Un miracle, vu le trafic habituel : 71.000 véhicules par jour. L'Interstate 5 Corridor, qui relie Portland et Seattle à la Colombie-britannique, est coupé. L'économie locale va être perturbée, le manque à gagner sera probablement de plusieurs dizaines de millions de dollars. Le pont, construit en 1955, était classé comme « fonctionnellement obsolète » par la Federal Highway Administration. En gros, il n'était plus aux normes nécessaires pour faire face au trafic d'aujourd'hui. Malgré tout, l'ouvrage ne sera pas reconstruit. Cela coûterait trop cher. Il sera tout bonnement « réparé », pour quelque 15 millions de dollars.
A lui seul, cet accident a relancé le débat, aux Etats-Unis, sur l'état des ponts du pays. La nation a encore en tête le dramatique effondrement de celui de Minneapolis, en 2007, qui avait fait 13 morts et 145 blessés. Et l'accident de la Skagit River est survenu juste après la publication d'un rapport alarmant de la Société américaine des ingénieurs civils (l'ASCE). Selon cette dernière, 11 % des 607.380 ponts des Etats-Unis sont « structurellement déficients ». Les ingénieurs donnent globalement une note de C+ aux ponts. Pas brillant. Ce qui est particulièrement inquiétant, c'est que l'ASCE attribue à l'ensemble des infrastructures américaines (aéroports, canaux, traitement des eaux, recyclage, trains…) un D+.
Conclusion : certains secteurs sont encore moins bien lotis. Il y a bien des réussites, comme le rail ferroviaire, que les entreprises privées (propriétaires des rails) ont bien rénové au moment de la crise économique, qui a déprimé le trafic et rendu plus facile la modernisation, d'autant que les taux d'intérêt très bas encourageaient à emprunter. Mais des secteurs entiers sont en piètre état. Comme la gestion des eaux.
Red Hook, un quartier au sud de Brooklyn, à New York, un dimanche après-midi. Au bord de l'eau, dans une maison abandonnée, une association de riverains joue « Un ennemi du peuple », d'Henrik Ibsen. Une pièce de théâtre séminale pour les mouvements environnementaux européens, l'histoire d'un médecin qui découvre que les thermes de sa ville, en Norvège, sont contaminés. L'association a monté la pièce pour protester contre un projet de l'Environmental Protection Agency. L'EPA veut pomper les eaux hautement toxiques du canal Gowanus de Brooklyn - où la Mafia se débarrassait jadis de ses cadavres encombrants -, récupérer les sédiments dangereux, les conditionner dans des caissons et plonger le tout dans le port avoisinant. C'est sans doute à cause de projets aussi douteux que l'ASCE accorde un D au traitement des eaux usées.
La ville de New York offre un exemple éclairant du contraste entre la puissance économique et technologique du pays, et la vétusté de ses infrastructures. La gare de Penn Station est l'un des objets de raillerie les plus courants. Cette femme d'affaires bostonienne qui prend souvent, pour aller à New York, l'Acela, un train à « grande vitesse » (120 km/h de moyenne), concède : « A Penn Station, on se demande si on arrive à New York ou dans une petite ville du Kazakhstan. »
Selon l'ASCE, le pays devrait investir 3.600 milliards de dollars dans ses infrastructures, d'ici à 2020, pour les mettre à niveau. A peine 2.000 milliards sont inscrits au budget d'ici là. Brian Pallasch, directeur chargé des relations avec le gouvernement, souligne que « le pays investit beaucoup moins, en % du PIB, que les autres économies développées ».
Pourquoi cette surprenante impéritie ? Ce n'est pas par désintérêt au sommet de l'Etat. Barack Obama a souligné, en février, dans son discours sur l'état de l'Union, la situation préoccupante des ponts. Il réclame depuis longtemps au Congrès un plan d'investissement massif. Lui qui oeuvre pour la réindustrialisation du pays sait bien que les manufacturiers doivent pouvoir acheminer rapidement, et de manière fiable, leurs biens jusqu'au consommateur final. Lui qui veut doper les exportations sait bien que cela passe par des ports performants.
Alors, où cela coince-t-il ? Dans les bureaux de l'ENO, une fondation qui a pour mission d'améliorer les infrastructures, Joshua Schank remet en question le chiffrage de l'ASCE sur les investissements nécessaires : « ils ont intérêt à dramatiser la situation. » Mais il ne nie pas qu'il y a un vrai problème. D'un air résigné, il énumère tout ce qui ne va pas. « Il faut prendre les choses à plusieurs niveaux. Commençons par dire qu'on construit mal. On dépense ensuite beaucoup d'argent en réparations diverses, des ponts par exemple, ce qui coûte beaucoup plus, au final, que si on les construisait mieux au départ. » Le Congrès, malade de ses divisions partisanes, porte une lourde responsabilité. Comme l'explique encore Joshua Schank, il y a un problème de ressources. « Prenez la taxe sur les carburants qui alimente le Highway Trust Fund, le fonds qui finance 80 % des autoroutes. Elle n'a pas augmenté depuis 1993. Ce n'est pas populaire. Avec l'arrivée des véhicules électriques et des véhicules plus économes, avec la crise, qui pousse les gens à moins conduire, la consommation baisse. Il faudrait de nouveaux revenus. » Or la taxe sur les carburants est une patate chaude. Une augmentation n'est envisageable que dans le cadre d'une réforme fiscale globale. Inutile d'y songer avec un Congrès toujours prêt à se déchirer dès qu'il s'agit d'impôts. Il y a ensuite une tendance au court-termisme qui n'est pas favorable. Le Congrès a bien voté une loi importante sur le transport de surface, l'an dernier, qui s'appelle « Map 21 ». Sauf que le texte prévoit des crédits pour deux ans seulement. Or les investisseurs ont besoin de visibilité, de certitude sur des périodes beaucoup plus longues. Au moins sur cinq ans, affirmait récemment Ray LaHood, le secrétaire aux Transports, qui vient de quitter le gouvernement et pour qui « l'Amérique est devenue une ornière géante ». Même manque de vision dans le plan de relance en réponse à la crise. Les crédits votés devaient être utilisés rapidement : ils sont allés, trop souvent, à des travaux d'embellissement des routes, de remplacement du revêtement.
C'est que le thème des infrastructures n'est pas porteur politiquement. « Aucun élu du Congrès ne veut jouer son mandat sur ce sujet. Sur la réforme de la santé, oui, sur des questions de société qui clivent le pays, oui, pas sur les transports », explique un expert d'une ambassade européenne, en poste à Washington. Les élus pourraient pourtant convaincre leurs administrés qu'ils ont pas mal d'argent à gagner à améliorer leurs infrastructures. D'après les calculs de Brian Pallasch, « la situation actuelle coûte autour de 3.000 dollars par an à une famille moyenne, à coups d'essieux cassés sur un nid de poule, de denrées alimentaires qu'on doit jeter du congélateur après une coupure d'électricité prolongée, etc. ».
Plus largement, la compétitivité du pays souffre de ce sous-investissement chronique. A la Chambre de commerce américaine, Janet Kavinoky s'époumone sur le sujet : « Je reviens d'une visite le long du Mississippi, un axe fluvial crucial pour les produits agricoles, le charbon, le pétrole. Eh bien, 90 % des écluses ont plus de cinquante ans. Elles tombent en ruine. Il faudrait 80 milliards de dollars pour les adapter. Le Congrès vote des crédits de 3 à 5 milliards de dollars par an. » Tous les experts le disent, ce qui manque aux Etats-Unis, c'est une stratégie nationale. Le Canada voisin, lui, poursuit une vision fédérale qui convainc. Ottawa attire l'attention du monde entier sur la modernité de ses ports de Prince Rupert et de Vancouver, avec l'objectif de capter une part croissante des exportations de l'Asie vers l'Amérique du Nord.
Comment l'Amérique peut-elle redresser le tir ? Janet Kavinoky pense que le pays n'y arrivera pas sans impliquer plus le secteur privé : « Il nous faut des partenariats public-privé bien pensés, qui assurent des retours suffisants aux investisseurs privés. Je ne pense pas que les collectivités locales ou les Etats soient réticents, mais il y a un manque d'information à ce sujet. Ce n'est pas aussi courant qu'au Royaume-Uni ou en Australie, par exemple. Je parcours le pays pour promouvoir les PPP. Il faut absolument saisir la chance que nous avons d'avoir des taux d'intérêt aussi bas. » Janet Kavinoky souligne le rôle précurseur que jouent, au niveau régional, les gouverneurs de Virginie et du Colorado dans ce domaine. Certains Etats ont aussi commencé à relever la composante régionale de la taxe sur les carburants. Robert Puentes, spécialiste de la Brookings Institution, en est persuadé : « La solution naîtra de l'échelon local, vers l'échelon fédéral. "Bottom up". Regardez où ça bouge aujourd'hui : au niveau des municipalités, à Los Angeles, à Chicago. Sur la côte Ouest, les Etats de Californie, d'Oregon, de Washington et de Colombie-Britannique ont créé une structure commune, WCX, West Coast Infrastructure Exchange, qui facilite les projets interrégionaux en facilitant les appels d'offres et les financements. » Pour parvenir à une situation satisfaisante au niveau national, selon Janet Kavinoky, il faudra tout ensemble « une impulsion politique d'Obama, le courage politique du Congrès, la mobilisation des échelons régionaux et le travail des chambres de commerce » ! Une vraie gageure… Mais les projets encourageants sont déjà là. En mai, l'aéroport JFK de New York a inauguré un terminal 4 flambant neuf. Le fruit d'une collaboration efficace entre Delta, l'autorité portuaire de New York et du New Jersey, et le groupe Schipol.
Vincent Bolloré à l'offensive sur Vivendi
Il s'est porté candidat pour prendre la présidence du directoire du groupe.
Thomas Rabe (Bertelsmann) et Bertrand Meheut (Canal+) se sont effacés.
Vincent Bolloré passe à l'offensive. Celui qui est l'un des tout premiers actionnaires de Vivendi - il détient 4,95 % du capital - s'est porté candidat à la présidence du directoire du groupe, en remplacement de Jean-François Dubos, qui remplissait ces fonctions de façon transitoire depuis l'année dernière. Ce mouvement stratégique répond à deux impératifs : ne pas laisser la présidence du directoire au candidat que le comité de nomination de Vivendi, présidé par Dominique Hériard Dubreuil, s'apprêtait à choisir, et donner enfin de la voix pour peser sur les choix stratégiques d'un groupe en pleine restructuration.
Vincent Bolloré est sorti du bois car le processus de sélection, lancé au début de l'été, s'est brutalement accéléré au cours des derniers jours, alors que le candidat pressenti - Thomas Rabe, le patron de Bertelsmann - ne lui convenait en rien. Il était hors de question pour lui qu'un Allemand prenne en mains les rênes du groupe actionnaire de deux fleurons français, Canal+ et SFR. Sur ce point, Bolloré était donc en désaccord avec Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi. Thomas Rabe a finalement retiré sa candidature. Idem pour Bertrand Meheut, le président de Canal+. Lui aussi avait officiellement fait acte de candidature, mais Jean-René Fourtou l'a accueilli assez sèchement. En fin de compte, Meheut a préféré s'effacer devant la candidature de Vincent Bolloré. Tout va s'organiser dans les prochains jours autour de ce rapport de force entre Vincent Bolloré et Jean-René Fourtou. Le comité de nomination doit se réunir cette semaine, avant que le conseil de surveillance n'entérine la décision à la fin du mois de septembre.
Jean-René Fourtou ménagé
Le but de cette candidature n'est pas de renverser Jean-René Fourtou, dont le mandat à la présidence du conseil de surveillance s'achève normalement en 2016. Pour l'instant, Vincent Bolloré ménage l'autre homme fort de Vivendi. Jean-René Fourtou a tout de même fait la preuve qu'il était capable de faire ce qu'il avait promis - céder des actifs pour se recentrer sur les médias, même si la mise en application de cette stratégie a pris de longs mois et ne se reflète pas encore dans le cours de Bourse de Vivendi. Reste à écrire l'épisode suivant de leurs relations : Vincent Bolloré ne peut devenir président du directoire sans le soutien de Jean-René Fourtou, qui est soutenu par son conseil de surveillance. Soit les deux hommes trouvent un pacte de non-agression et Bolloré peut prendre la tête de Vivendi, soit le combat monte un cran plus haut et, dans ce cas, un éventuel départ anticipé de Jean-René Fourtou n'est pas à exclure.
A plus ou moins brève échéance, c'est toute la gouvernance de Vivendi qui risque d'être revue à la faveur du prochain départ de Jean-René Fourtou, qui pourrait intervenir dès 2014. Depuis son arrivée à la présidence du conseil de surveillance en 2005 - après avoir été le PDG de Vivendi entre 2002 et 2005 - l'ex-patron de Rhône-Poulenc est le véritable homme fort du groupe : aucune décision d'importance ne s'est prise sans son aval. Jean-Bernard Lévy, l'ancien président du directoire, l'a constaté et a dû quitter ses fonctions en juin 2012 en raison d'une profonde divergence stratégique. Jean-François Dubos n'a eu qu'un rôle intérimaire au sein d'un directoire réduit à la portion congrue (il ne comporte que deux membres) et limité à la gestion des affaires courantes. Les cessions d'Activision Blizzard, finalisée dans les prochains jours, et de Maroc Telecom, achevée d'ici à la fin de l'année, sont le fait de Jean-René Fourtou.
Pour Vincent Bolloré, dont l'investissement dans Vivendi pèse aujourd'hui 1,1 milliard d'euros et qui vient de laisser la présidence de Havas à son fils, il est temps de prendre les destinées du groupe en mains. L'homme d'affaires a été échaudé par les avancées du dossier de mutualisation des antennes de SFR avec celles de Bouygues Telecom. Il préfère prendre les commandes de la maison mère avant que l'opérateur télécoms en difficulté ne signe un accord commercial stratégique qui pourrait impacter la valeur de ses actifs, ou compliquer une éventuelle cession.
La compagnie a racheté le site 123envoiture.com, dans lequel elle avait déjà investi en 2009.
La SNCF passe à la vitesse supérieure dans le covoiturage
La compagnie a racheté le site 123envoiture.com, dans lequel elle avait déjà investi en 2009.
Elle table sur de nombreuses synergies possibles.
Le marché du covoiturage entre particuliers se développe et la SNCF a décidé d'en devenir un acteur à part entière. En 2009, l'établissement public avait déjà pris, par le biais de son fonds d'investissement Ecomobilités Partenaires, une participation de 20 % dans Green Cove, société éditrice de 123envoiture.com, un site spécialisé dans ce service en plein boom. Selon nos informations, la SNCF est passée à la vitesse supérieure cet été en prenant le contrôle à 100 % de Green Cove, à travers Ecolutis, une société positionnée elle aussi sur le covoiturage, mais à destination des entreprises souhaitant mettre en place une offre pour leurs salariés. Agnès Ogier, directrice marketing de SNCF Voyages, est désormais présidente de Green Cove et d'Ecolutis. Interrogée, la SNCF s'est refusée à commenter ces informations.
En investissant dans le covoiturage, la compagnie ferroviaire démontre une nouvelle fois qu'elle n'a pas peur d'investir dans des moyens de locomotion qui font concurrence à son fonds de commerce traditionnel, le train. Quitte à faire grincer des dents chez ses concurrents du secteur privé. L'an dernier, la SNCF a ainsi lancé iDBUS pour ne pas laisser Eurolines (groupe Transdev), l'acteur historique du marché, profiter seul de l'ouverture partielle du transport par autocar sur les liaisons domestiques. Elle propose aujourd'hui 5 allers-retours quotidiens en bus entre Paris et Lyon, et 11 entre Paris et Lille.
L'investissement dans le covoiturage relève sans doute de la même logique : la SNCF préfère être présente sur un marché en plein essor (« Les Echos » du 18 juillet), même si celui-ci risque de détourner des clients du train, plutôt que de se laisser enfermer, et ringardiser, sur son métier de base. Restera à gérer ensuite les risques potentiels de cannibalisation.
« Acteur global de mobilité »
L'entreprise devra également redynamiser sa nouvelle acquisition, qui semble un peu en sommeil : 123envoiture.com revendique « 400.000 membres inscrits et près de 200.000 trajets », mais seules trois évaluations des conducteurs par les passagers sont visibles sur la page de garde pour le mois d'août. En comparaison, Blablacar, qui s'est imposé comme le leader du secteur en France, annonce 3 millions de membres en France, 4.000 inscriptions par jour. Le succès du site s'est bâti sur les trajets longue distance, ce qui le pose en rival du TGV (lire ci-contre).
123envoiture.com pourra toutefois compter sur la puissance de feu de son nouvel actionnaire pour doper sa visibilité et atteindre la taille critique en nombre d'inscrits, donnée majeure pour le bon fonctionnement des sites de covoiturage. Les synergies potentielles semblent également nombreuses avec les autres filiales du groupe SNCF, en particulier Keolis, qui exploite de nombreux réseaux de transport urbain en France. Effia, dédié au stationnement et à la gestion des parkings, semble lui aussi un partenaire tout indiqué. De quoi pour la SNCF s'affirmer encore un peu plus comme « acteur global de mobilité ».
À noter
La SNCF est déjà présente dans le covoiturage au sein des entreprises à travers Ecolutis.
JUSTICE ?
Le lexique Valls-Taubira de la réforme pénale
et
L'avant-projet de loi de lutte contre la récidive porte les empreintes des ministres de l'Intérieur et de la Justice. L'influence de l'un et de l'autre se mesure dans le vocabulaire choisi.
L’avant-projet de loi de lutte contre la récidive, dévoilé jeudi, est tiraillé entre la volonté de rompre avec le sarkozysme pénal et celle d’envoyer des signaux de fermeté. Ce texte est l'objet d’une guerre de positions entre les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Valls et Taubira.
Les termes employés ont leur importance et permettent de mesurer l’influence de chacun. Ainsi, le mot «contrainte». Réitéré à tout bout de champ dans le texte, il semble porter la patte de Valls au moins au plan lexical. On ne dit plus probation mais «contrainte pénale». On évite dès qu’on le peut le concept si laxiste de «libération conditionnelle», on préfère désormais mettre en avant celui de «libération sous contrainte», qui regroupe en réalité des dispositifs qui existent déjà : demi-liberté, placement à l’extérieur, bracelet électronique et liberté conditionnelle. Décryptage.
Mais la grande nouveauté, c’est la plus grande personnalisation du contrôle et de l’accompagnement : le condamné sera évalué par des conseillers d’insertion et de probation avant que le juge ne définisse le contenu de la contrainte, et son contenu sera réévalué, assoupli ou durci, tout au long de sa peine, «à intervalle régulier».
Mais si le condamné ne respecte pas ses obligations ou s’il commet un nouveau délit, le juge peut décider de l’envoyer en prison... Ce qui rapproche fort cette mesure du sursis mise à l’épreuve, souvent critiquée. On est loin de la révolution pénale espérée par la gauche judiciaire : que le code pénal ne comprenne plus que trois types de sanctions (amendes et probation pour les infractions les moins lourdes, prison pour les crimes). Au final, la contrainte pénale risque plutôt de se substituer aux sursis qu’aux peines de prison.
"Ils veulent que nous devenions comme les femmes des talibans", dénonce Amira Osmane Hamed dans des déclarations à l'AFP.
D'après la loi soudanaise, ses cheveux --et ceux de toutes les femmes-- doivent être dissimulés sous un hijab.
Amira, 35 ans, refuse d'en porter et risque le fouet si elle est reconnue coupable lors de son procès, qui se tient en vertu de l'article 152 du code pénal soudanais qui prohibe toute tenue "indécente", une formulation vague qui, selon des militants, laisse les femmes à la merci du harcèlement policier.
"Cette loi a fait passer les femmes soudanaises de victimes à criminelles", dit la jeune femme, divorcée, qui dirige sa propre entreprise.
Elle dit avoir été arrêtée le 27 août dernier. Elle se trouvait dans un bâtiment officiel près de Khartoum quand un policier lui a demandé de façon agressive de recouvrir ses cheveux. "Tu n'es pas Soudanaise. Quelle est ta religion?" ajoute-t-il.
"Je suis Soudanaise. Je suis musulmane, et je ne couvrirai pas mes cheveux", a répondu Amira, les cheveux bruns aux reflets dorés finement nattés, avec quelques boucles dans le dos.
Emmenée au commissariat, elle a été détenue quelques heures, inculpée puis relâchée contre une caution.
Le porte-parole de la police n'était pas joignable dimanche.
"Rania", un pseudonyme, a elle aussi passé quelques heures en détention pour ne pas avoir porté de voile, et une autre fois pour avoir porté un pantalon.
"Tu es une salope. Tu veux coucher avec des hommes, c'est pour ça que tu t'habilles comme ça", lui ont lancé les policiers.
"Pourquoi les femmes qui vivent ici ne peuvent pas s?habiller comme elles veulent ?" demande Rania, qui précise quand même que la loi n'est pas la même pour tout le monde. Comme Amira, elle dénonce des règles à géométrie variable, les femmes les plus riches ne se faisant pas arrêter lorsqu'elles sont têtes nues dans les restaurants chics.
Lors de la première convocation d'Amira Hamed au tribunal le 1er septembre, une centaine de femmes sont venues la soutenir. La plupart étaient venues tête nue, comme Amira, qui n'a "jamais, jamais" porté le hijab.
Son affaire, qui a attiré l'attention de militants des droits de l'Homme, est la dernière d'une série de cas qui ont mis en lumière les lois mises en place depuis le coup d'Etat d'Omar el-Béchir en 1989.
En 2009, le cas de la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein, incarcérée pour avoir porté un pantalon jugé "indécent", avait attiré l'attention du monde entier sur la condition des femmes au Soudan.
Elle avait été libérée après que l'Union des journalistes soudanais avait payé son amende, mais dix des femmes arrêtées en même temps qu'elle avaient été convoquées ensuite par la police et fouettées dix fois chacune.
Mme Hamed espère que les lois vont changer. Entre-temps elle se dit prête à toute condamnation lors de son procès -- y compris la flagellation.
"Je prends ce risque pour dire ce qui se passe dans notre pays et j'espère que ce sera la dernière fois qu'une femme soudanaise est arrêtée en vertu de cette loi".
Dans un jugement rendu le 27 août et révélé par le Journal du Dimanche le 8 septembre, le tribunal des affaires de sécurité sociale d'Orléans a jugé que "la maladie professionnelle dont était atteint (la salarié d'EDF) Jean-François Cloix ayant entraîné son décès est la conséquence d'une faute inexcusable de la société EDF".
Ce chaudronnier, agent EDF de la centrale nucléaire de Dampierre, a été soumis pendant près de 30 ans à de faibles doses de rayonnements ionisants, rappelle le tribunal, cité par l'AFP.
Dans sa condamnation, il indique que si le salarié était fumeur, le tabagisme "(...) n'exclut nullement au contraire le facteur résultant de l'exposition aux rayons ionisants, les facteurs se cumulant et augmentant les risques".
EDF a indiqué à l'AFP envisager de faire appel de cette décision.
Les termes employés ont leur importance et permettent de mesurer l’influence de chacun. Ainsi, le mot «contrainte». Réitéré à tout bout de champ dans le texte, il semble porter la patte de Valls au moins au plan lexical. On ne dit plus probation mais «contrainte pénale». On évite dès qu’on le peut le concept si laxiste de «libération conditionnelle», on préfère désormais mettre en avant celui de «libération sous contrainte», qui regroupe en réalité des dispositifs qui existent déjà : demi-liberté, placement à l’extérieur, bracelet électronique et liberté conditionnelle. Décryptage.
«Contrainte pénale»
De tous les plans de la Chancellerie, c’est l’option minimale qui a été choisie. L’auteur d’un délit passible d’une peine de prison de cinq ans maximum (ils représentent 80% des condamnations) pourra être condamné à une contrainte pénale (le nouveau nom de la peine de probation) pour une durée de six mois à cinq ans : stage, travail d’intérêt général, réparation du préjudice de la victime etc. Cette peine comprend également des obligations : injonction thérapeutique, interdiction de voir la victime. Elle ne s’applique pas aux mineurs.Mais la grande nouveauté, c’est la plus grande personnalisation du contrôle et de l’accompagnement : le condamné sera évalué par des conseillers d’insertion et de probation avant que le juge ne définisse le contenu de la contrainte, et son contenu sera réévalué, assoupli ou durci, tout au long de sa peine, «à intervalle régulier».
Mais si le condamné ne respecte pas ses obligations ou s’il commet un nouveau délit, le juge peut décider de l’envoyer en prison... Ce qui rapproche fort cette mesure du sursis mise à l’épreuve, souvent critiquée. On est loin de la révolution pénale espérée par la gauche judiciaire : que le code pénal ne comprenne plus que trois types de sanctions (amendes et probation pour les infractions les moins lourdes, prison pour les crimes). Au final, la contrainte pénale risque plutôt de se substituer aux sursis qu’aux peines de prison.
CPIP
Avec la réforme, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) ne changent pas de nom. Mais de nombre. Le gouvernement a annoncé la création de 300 postes de CPIP dans le budget 2014 (donc sur le terrain fin 2015). A ajouter aux 63 postes de 2013, et aux 150 promis pour le budget 2015. Trop peu pour faire fonctionner au mieux la peine de probation, préviennent les syndicats. C’est tout de même une augmentation de près de 10%.«Libération sous contrainte»
Le juge de l’application des peines sera désormais obligé d’examiner la libération d’un détenu aux deux-tiers de sa peine – mais il reste totalement libre de ne pas lui accorder une «liberté sous contrainte».«Lutte contre la récidive»
Signe que le gouvernement a choisi sa ligne, du moins au plan lexical, ce projet de réforme pénale s’intitule «projet de loi de lutte contre la récidive» - ce qui avait déjà fait grincer quelques dents lors de la conférence de consensus pour la lutte contre la récidive, au début de l’année qui devait préparer la réforme. Pour cette réforme, il n’y a qu’une seule ligne, «à gauche» avait assuré fin août Cécile Duflot ministre Verte du logement dans une interview à Libération. Mais pour l’affichage, pas question de prêter le flanc à la moindre accusation de laxisme.Peines planchers (suppression des)
C’est l’article 5 de l’avant-projet de loi, le plus urgent : la suppression des peines minimales de Nicolas Sarkozy. Les peines planchers étaient jugées par la majorité des acteurs du monde judiciaires inefficaces (elles multiplient et prolongent surtout les séjours en prison des petits délinquants désinsérés comme les SDF ou les toxicomanes) et dangereuses: en favorisant la surpopulation carcérale elles rendaient la vie des prisons explosive.Journée sans PV pour dénoncer la réforme pénale
Les policiers n’ont pas le droit de grève, alors ce sera une journée sans PV ce lundi.
Photo archives Ouest-France.
Contre la réforme pénale que Christiane Taubira et celle des retraites, le syndicat Alliance appelle l’ensemble des policiers à une journée nationale sans PV ce lundi.
Voilà une première journée de grève qui pourrait devenir populaire. Le syndicat Alliance police nationale appelle à une journée nationale sans PV ce 9 septembre.
« Un message laxiste »
Alors que Chrisitiane Taubira, la ministre de la Jutice doit présenter le 2 octobre en conseil des ministres sa réforme pénale, le syndicat dénonce « une réforme idéale pour mettre à mal le travail des policiers ».
« Ce qui nous inquiète, c’est que ce texte risque de donner ce message laxiste en disant 'allez-y, vous ne risquez rien’et de démobiliser par ailleurs les forces de sécurité, la police nationale qui se dira 'tout le travail que je vais faire ne servira à rien car les magistrats n’incarcéreront plus les criminels et les voyous que nous présentons’», a expliqué Jean-Claude Delage, le président du syndicat Alliance au micro de RTL.
À la rencontre de la population
Une journée également destinée à « rapprocher les policiers de la population mais également en montrant les difficultés de ce métier », indique le syndicat dans un communiqué. Des faux PV intitulés « Journée nationale sans PV - soutien aux policiers » seront distribuées dans les gares, marchés, péages autoroutiers, notamment dans les grandes métropoles comme Paris, Versailles, Lille, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Metz, Dijon, Lyon et Marseille.
Mais pas question de rouler à 200km/h sur l’autoroute puisque seules les infractions légères de la circulation et au stationnement sont concernées.
Contre la réforme de retraites
Cette journée est également l’occasion pour le syndicat de policier de protester contre la réforme des retraites. Il ne faut pas toucher à la retraite des policiers en raison « de la pénibilité, la dangerosité et les horaires atypiques » du métier.
Soudan: une femme risque le fouet pour avoir ôté son voile
De Ian Timberlake (AFP)
Khartoum — Une Soudanaise, arrêtée pour ne pas avoir caché ses cheveux, a dit être prête à risquer la flagellation pour défendre son droit à ne pas porter de voile alors que son procès doit reprendre le 19 septembre."Ils veulent que nous devenions comme les femmes des talibans", dénonce Amira Osmane Hamed dans des déclarations à l'AFP.
Amira, 35 ans, refuse d'en porter et risque le fouet si elle est reconnue coupable lors de son procès, qui se tient en vertu de l'article 152 du code pénal soudanais qui prohibe toute tenue "indécente", une formulation vague qui, selon des militants, laisse les femmes à la merci du harcèlement policier.
"Cette loi a fait passer les femmes soudanaises de victimes à criminelles", dit la jeune femme, divorcée, qui dirige sa propre entreprise.
Elle dit avoir été arrêtée le 27 août dernier. Elle se trouvait dans un bâtiment officiel près de Khartoum quand un policier lui a demandé de façon agressive de recouvrir ses cheveux. "Tu n'es pas Soudanaise. Quelle est ta religion?" ajoute-t-il.
"Je suis Soudanaise. Je suis musulmane, et je ne couvrirai pas mes cheveux", a répondu Amira, les cheveux bruns aux reflets dorés finement nattés, avec quelques boucles dans le dos.
Emmenée au commissariat, elle a été détenue quelques heures, inculpée puis relâchée contre une caution.
Le porte-parole de la police n'était pas joignable dimanche.
"Rania", un pseudonyme, a elle aussi passé quelques heures en détention pour ne pas avoir porté de voile, et une autre fois pour avoir porté un pantalon.
"Tu es une salope. Tu veux coucher avec des hommes, c'est pour ça que tu t'habilles comme ça", lui ont lancé les policiers.
"Pourquoi les femmes qui vivent ici ne peuvent pas s?habiller comme elles veulent ?" demande Rania, qui précise quand même que la loi n'est pas la même pour tout le monde. Comme Amira, elle dénonce des règles à géométrie variable, les femmes les plus riches ne se faisant pas arrêter lorsqu'elles sont têtes nues dans les restaurants chics.
Lors de la première convocation d'Amira Hamed au tribunal le 1er septembre, une centaine de femmes sont venues la soutenir. La plupart étaient venues tête nue, comme Amira, qui n'a "jamais, jamais" porté le hijab.
Son affaire, qui a attiré l'attention de militants des droits de l'Homme, est la dernière d'une série de cas qui ont mis en lumière les lois mises en place depuis le coup d'Etat d'Omar el-Béchir en 1989.
En 2009, le cas de la journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein, incarcérée pour avoir porté un pantalon jugé "indécent", avait attiré l'attention du monde entier sur la condition des femmes au Soudan.
Mme Hamed espère que les lois vont changer. Entre-temps elle se dit prête à toute condamnation lors de son procès -- y compris la flagellation.
"Je prends ce risque pour dire ce qui se passe dans notre pays et j'espère que ce sera la dernière fois qu'une femme soudanaise est arrêtée en vertu de cette loi".
Jérusalem : de l'or dans la voiture de l'employé consulaire français
C'est au pont d'Allenby, à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie, que le chauffeur du consulat français a été arrêté © Reuters - Ammar Awad
Les douaniers israéliens d'Allenby, au point de passage entre la Jordanie et la Cisjordanie, ont saisi dans son véhicule 152 kilos d'or, des chèques pour près de deux millions de dollars, 500 kilos de tabac et 800 téléphones portables. L'homme a été très vite expulsé vers la France. Une affaire crapuleuse, dit-on du côté des autorités.
C'est une forte odeur de tabac qui a intrigué les douaniers israéliens, ceux d'Allenby, le point de passage entre l'Etat hébreu et la Jordanie. Mardi dernier, ils arrêtent donc la voiture. Son conducteur, un peu nerveux, fait valoir que ce sont des plaques diplomatiques, et que lui-même possède un passeport de service - un document officiel qui indique qu'il travaille pour la France, mais qui n'est pas en tant que tel un passeport diplomatique. Bref, qu'il n'est pas question de fouiller la voiture...
L'affaire monte très vite dans la hiérarchie ; le consulat de France est alerté. Son numéro deux ne peut que conseiller à son agent de se plier aux injonctions des douaniers. Qui réplique qu'il risque gros puisqu'il transporte une marchandise pas franchement anodine. Le diplomate alerte alors le Quai d'Orsay, à Paris. Qui conseille de faire ouvrir le véhicule, histoire de ne pas donner l'impression de couvrir une affaire crapuleuse.
Expulsé vers la France
De fait, en fouillant la voiture les douaniers israéliens découvrent, outre 500 kilos de tabac, quelque 152 kilos d'or, des chèques pour un montant total de deux millions de dollars, et 800 téléphones portables.
L'homme, chef de garage au consulat, est immédiatement arrêté, et expulsé vers la France. Sans que l'on sache, pour l'homme, s'il a été ou non interpellé sur le sol français. Personne ne sait à qui était destiné la marchandise. Tout juste explique-t-on qu'il s'agit, sans doute, d'une affaire crapuleuse et non d'un quelconque financement du terrorisme.
Reste que l'affaire tombe mal,à un moment où, par exemple, un ex-ambassadeur est arrêté avec beaucoup d'argent liquide...
«Oui, il y a moins d'homicides dans notre pays, mais ce qu'on oublie de rappeler, c'est que les tentatives d'homicides, elles, ont augmenté de près de 35%»
C'est vrai. Alors que les homicides baissent, les tentatives augmentent (même si c'est moins que ce que dit Hortefeux : le chiffre de 35% qu'il évoque ne concerne que la zone gendarmerie -où les tentatives d'homicides ont augmenté de 34,6% par rapport à 2011. En zone police, la hausse est moindre : 11%). C'est vrai aussi que Valls a moins communiqué autour des tentatives en hausses que des homicides en baisse.
C'est vrai, mais c'est drôle que ce soit Hortefeux qui s'en indigne sur le ton de celui qui débusque les entourloupes de com'.
Car en janvier 2011, un autre ministre de l'Intérieur répondant au nom de Brice Hortefeux faisait dans le Figaro une déclaration triomphale ressemblant furieusement à celui de Valls (à moins que ce ne soit l'inverse) : «Nous assistons à un fait historique: jamais il n'y a eu aussi peu d'homicides depuis des siècles! L'année dernière, la France en a recensé 675!»
Et, ô surprise, lui aussi oubliait de rappeler que les tentatives augmentaient dans le même temps : +13% sur l'année. Soit 123 tentatives de plus, alors que le nombre d'homicides avait lui seulement baissé de 7 petites unités (675 contre 682).
Et ajoutons que Hortefeux commettait la même intox historique que Valls en affirmant qu'il s'agissait d'un record. Nous avons montré il y a peu sur ce blog que le plancher en matière de nombre d'homicides a en réalité été atteint au début des années 50. C'est à dire pas plus sous Hortefeux que sous Valls. C'est expliqué ici.
Comme quoi il y a des intox rituelles, du côté de Beauvau.
C'est un article sur "le gang des barbares" qui a déclenché la procédure. Piotr Smolar et Gérard Davet ont publié, le mardi 21 mars 2006, dans Le Monde daté 22 mars, un long article détaillé intitulé, "Meurtre d'Ilan Halimi : le récit des geôliers". Ilan Halimi était ce jeune homme séquestré et torturé pendant trois semaines au début de l'année 2006 dans une cave de Bagneux parce qu'il était juif, et qui a été découvert à l'agonie le 13 février 2006, le long d'une ligne de RER.
Pour la première fois, la vingtaine de personnes mises en cause, et notamment leur chef, Youssouf Fofana, racontaient le calvaire du jeune homme, et l'article, qui ne s'en cachait nullement, s'était appuyé sur leurs auditions devant les policiers de la brigade criminelle.
COMMISSION ROGATOIRE REMARQUABLEMENT GÉNÉRALE
L'un des gardés à vue, Samir Aït Abdelmalek, le bras droit de Youssouf Fofana, a porté plainte avec constitution de partie civile le 10 avril 2006, en estimant qu'"eu égard à la précision des propos rapportés par les journalistes, ceux-ci avaient nécessairement eu communication en violation du secret de l'enquête et de l'instruction de procès-verbaux issus de l'enquête". Samir Aït Abdelmalek, qui était cité à trois reprises dans l'article, a été condamné à quinze ans de réclusion, portés à dix-huit ans en appel, le 17 décembre 2010.
La juge Michèle Ganascia a été chargée de la plainte en septembre 2006. Elle a aussitôt réclamé les procès-verbaux de garde à vue de Samir Aït Abdelmalek et saisi en octobre l'inspection générale des services (IGS, la "police des polices" à Paris) d'une commission rogatoire remarquablement générale, qui consistait à "procéder à toutes auditions, perquisitions, réquisitions et saisies utiles". Le commandant Pascal Nieto a hérité du dossier et s'en est allé interroger la brigade criminelle, chargée de l'enquête Fofana. Ça n'a rien donné, le patron de la "crim'" a assuré qu'aucune copie des auditions n'avait été transmise à sa hiérarchie.
Me Jean Balan, avocat d'Audrey L., l'une des jeunes mises en cause du gang des barbares, a obtenu copie du dossier le 20 mars 2006, la veille de l'article du Monde. Or le commandant relève que les deux journalistes ont appelé l'avocat à plusieurs reprises avant et après la parution ; enfin, le portable de Gérard Davet a actionné une borne juste à côté du cabinet de Me Balan, les 20 et 21 mars.
"JE N'AI RIEN DONNÉ D'AUTRE À LA PRESSE"
L'enquête en reste là. Pendant trois ans. La juge Ganascia s'avise un beau jour qu'il serait peut-être nécessaire de boucler le dossier et convoque l'avocat le 20 mars 2009. Me Balan est un vieux routier du pénal, et n'est pas particulièrement ému. "Ma seule mission dans ce dossier était de dire à la presse qu'il fallait arrêter de présenter Mademoiselle L. comme un appât car elle ne l'était pas. J'ai effectivement abondamment parlé à la presse dans cet objectif, je vous dis tout de suite que je n'ai jamais rien donné d'autre à la presse."
Il reconnaît volontiers connaître Gérard Davet, le journaliste lui a effectivement demandé des pièces, mais il "a toujours dit non". Par ailleurs, "il est très possible que Monsieur Davet soit venu à mon cabinet ce jour-là, répond l'avocat, quand je parle avec un journaliste, ce n'est pas au téléphone, c'est en face-à-face". C'est prudent. Les lignes et le fax du cabinet ont été eux aussi analysés par l'IGS. "Davet, je l'ai vu, il avait dû me dire qu'il allait sortir un article sur cette affaire, il voulait mon avis sur le dossier, je lui ai répondu que la seule chose qui m'importait, c'était qu'il ne présente pas ma cliente comme l'appât." L'avocat a été placé sous statut de témoin assisté, et est retourné à ses dossiers.
Mais la juge, qui devait soupçonner le journaliste et l'avocat de préparer une version commune pour la justice, avait auparavant placé Gérard Davet sur écoutes, sur commission rogatoire du 26 février 2009. Dès le lendemain, le diligent commandant a fait venir les techniciens de la société Foretec, qui se fait fort de proposer depuis 1992 "des solutions innovantes, basées sur les dernières technologies, afin de simplifier le travail des enquêteurs".
Le policier a écouté et enregistré toutes les conversations du journaliste pendant un mois. Il a tout entendu de ses contacts, alors que le reporter travaillait sur d'autres affaires sensibles, il n'a rien ignoré de ses coups de fil à sa femme, avocate, et dont le statut est également protégé, à ses enfants, à son plombier, à son journal. Au total, 490 conversations, de quoi remplir quatre CD-Rom, et dont la simple liste fait 43 feuillets. "Disons avoir écouté de manière très régulière les conversations interceptées entre le 27 février 2009 à 14 h 30 et ce jour à 10 h 12, note sans émouvoir le commandant Nieto, conversations numérotées de 1 à 490. Disons qu'aucune conversation n'intéresse la présente enquête. " A aucun moment les deux numéros de Me Balan n'ont été appelés.
ATTEINTES AU SECRET DES SOURCES
Gérard Davet a été entendu le 4 août 2009 par l'IGS, il n'en est pas sorti grand-chose. Il a reconnu avoir "eu accès" à la procédure, sans en avoir copie, et s'est logiquement retranché derrière le secret des sources. Michèle Ganascia a ainsi prononcé un non-lieu le 16 juillet 2010, mais la cour d'appel a ordonné la poursuite de l'information, confiée un peu plus tard à une nouvelle juge, Saïda Kelati.
C'est en consultant le dossier avant l'audition de Gérard Davet, entendu le 4 juillet dernier comme témoin assisté, que Me Catherine Cohen, l'un des avocats du Monde, a découvert les fadettes et les écoutes. Depuis, le parquet de Paris a réclamé un non-lieu le 23 août, faute de charges suffisantes et vu les atteintes au secret des sources.
Les avocats de Gérard Davet et du Monde, Mes Marie Burguburu et François Saint-Pierre, vont déposer devant la cour d'appel une demande de nullité de la procédure, avant de pouvoir porter plainte. Michèle Ganascia, elle, prépare sa défense devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), pour avoir entériné dans une autre affaire une procédure truquée de l'IGS. Le commandant Nieto de son côté continue à faire scrupuleusement son travail. Le 9 septembre 2010, Philippe Courroye, le procureur de Nanterre, lui a demandé de faire les fadettes de Gérard Davet. Il n'a pas eu besoin de lui demander son numéro de téléphone.
Quand Hortefeux corrige Valls qui imite Hortefeux
«Oui, il y a moins d'homicides dans notre pays, mais ce qu'on oublie de rappeler, c'est que les tentatives d'homicides, elles, ont augmenté de près de 35%»
Brice Hortefeux, le 27 janvier sur Europe1
On ne la lui fait pas, à Brice Hortefeux. Il y a une semaine, Manuel Valls se félicitait du nombre historiquement bas des homicides : «La seule bonne nouvelle, et elle est de taille, c’est que les homicides en France ont atteint leur plus bas niveau historique !» Hier, sur Europe 1, l'ancien ministre de l'Intérieur a dénoncé les effets de manche de Manuel Valls :«Oui, il y a moins d'homicides dans notre pays, mais ce qu'on oublie de rappeler, c'est que les tentatives d'homicides, elles, ont augmenté de près de 35%»
C'est vrai. Alors que les homicides baissent, les tentatives augmentent (même si c'est moins que ce que dit Hortefeux : le chiffre de 35% qu'il évoque ne concerne que la zone gendarmerie -où les tentatives d'homicides ont augmenté de 34,6% par rapport à 2011. En zone police, la hausse est moindre : 11%). C'est vrai aussi que Valls a moins communiqué autour des tentatives en hausses que des homicides en baisse.
C'est vrai, mais c'est drôle que ce soit Hortefeux qui s'en indigne sur le ton de celui qui débusque les entourloupes de com'.
Car en janvier 2011, un autre ministre de l'Intérieur répondant au nom de Brice Hortefeux faisait dans le Figaro une déclaration triomphale ressemblant furieusement à celui de Valls (à moins que ce ne soit l'inverse) : «Nous assistons à un fait historique: jamais il n'y a eu aussi peu d'homicides depuis des siècles! L'année dernière, la France en a recensé 675!»
Et, ô surprise, lui aussi oubliait de rappeler que les tentatives augmentaient dans le même temps : +13% sur l'année. Soit 123 tentatives de plus, alors que le nombre d'homicides avait lui seulement baissé de 7 petites unités (675 contre 682).
Et ajoutons que Hortefeux commettait la même intox historique que Valls en affirmant qu'il s'agissait d'un record. Nous avons montré il y a peu sur ce blog que le plancher en matière de nombre d'homicides a en réalité été atteint au début des années 50. C'est à dire pas plus sous Hortefeux que sous Valls. C'est expliqué ici.
Comme quoi il y a des intox rituelles, du côté de Beauvau.
Une juge a fait écouter un journaliste du "Monde"
LE MONDE
C'est devenu une détestable habitude : la police a, sur ordre d'un juge, à nouveau exploré les factures téléphoniques détaillées – les fameuses fadettes – de deux journalistes du Monde dans une banale affaire de presse. Mais cette fois, les enquêteurs ont été plus loin, et toutes les conversations de l'un des reporters ont été écoutées pendant un mois entier – trois ans après le délit supposé. L'affaire, déjà un peu ancienne, remonte à 2009, mais les avocats du quotidien n'en ont eu connaissance que début juillet, lorsqu'il leur a été permis pour la première fois de consulter le dossier.
Cette fois, c'est particulièrement grave. Le secret des sources n'est pas un privilège pour les journalistes, soumis, comme tout le monde, au droit commun. C'est la garantie essentielle d'une information indépendante, dont le principe a été constamment rappelé par la Cour européenne des droits de l'homme, qui y voit "l'une des pierres angulaires de la liberté de la presse". Le Monde doit déposer cette semaine une requête en nullité devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.C'est un article sur "le gang des barbares" qui a déclenché la procédure. Piotr Smolar et Gérard Davet ont publié, le mardi 21 mars 2006, dans Le Monde daté 22 mars, un long article détaillé intitulé, "Meurtre d'Ilan Halimi : le récit des geôliers". Ilan Halimi était ce jeune homme séquestré et torturé pendant trois semaines au début de l'année 2006 dans une cave de Bagneux parce qu'il était juif, et qui a été découvert à l'agonie le 13 février 2006, le long d'une ligne de RER.
Pour la première fois, la vingtaine de personnes mises en cause, et notamment leur chef, Youssouf Fofana, racontaient le calvaire du jeune homme, et l'article, qui ne s'en cachait nullement, s'était appuyé sur leurs auditions devant les policiers de la brigade criminelle.
COMMISSION ROGATOIRE REMARQUABLEMENT GÉNÉRALE
L'un des gardés à vue, Samir Aït Abdelmalek, le bras droit de Youssouf Fofana, a porté plainte avec constitution de partie civile le 10 avril 2006, en estimant qu'"eu égard à la précision des propos rapportés par les journalistes, ceux-ci avaient nécessairement eu communication en violation du secret de l'enquête et de l'instruction de procès-verbaux issus de l'enquête". Samir Aït Abdelmalek, qui était cité à trois reprises dans l'article, a été condamné à quinze ans de réclusion, portés à dix-huit ans en appel, le 17 décembre 2010.
La juge Michèle Ganascia a été chargée de la plainte en septembre 2006. Elle a aussitôt réclamé les procès-verbaux de garde à vue de Samir Aït Abdelmalek et saisi en octobre l'inspection générale des services (IGS, la "police des polices" à Paris) d'une commission rogatoire remarquablement générale, qui consistait à "procéder à toutes auditions, perquisitions, réquisitions et saisies utiles". Le commandant Pascal Nieto a hérité du dossier et s'en est allé interroger la brigade criminelle, chargée de l'enquête Fofana. Ça n'a rien donné, le patron de la "crim'" a assuré qu'aucune copie des auditions n'avait été transmise à sa hiérarchie.
Lire aussi (abonnés) : La juge Ganascia citée à comparaître devant le CSM dans une autre affaire
Le commandant de l'IGS envoie dans le même temps une réquisition au directeur de France Télécom pour obtenir la liste des appels – les fadettes – des téléphones fixe et portable des deux journalistes entre le 15 février et le 25 mars 2006 et s'intéresse enfin aux dates auxquelles les avocats de l'affaire Fofana ont eu copie du dossier. Et il a le sentiment d'avoir mis dans le mille.Me Jean Balan, avocat d'Audrey L., l'une des jeunes mises en cause du gang des barbares, a obtenu copie du dossier le 20 mars 2006, la veille de l'article du Monde. Or le commandant relève que les deux journalistes ont appelé l'avocat à plusieurs reprises avant et après la parution ; enfin, le portable de Gérard Davet a actionné une borne juste à côté du cabinet de Me Balan, les 20 et 21 mars.
"JE N'AI RIEN DONNÉ D'AUTRE À LA PRESSE"
L'enquête en reste là. Pendant trois ans. La juge Ganascia s'avise un beau jour qu'il serait peut-être nécessaire de boucler le dossier et convoque l'avocat le 20 mars 2009. Me Balan est un vieux routier du pénal, et n'est pas particulièrement ému. "Ma seule mission dans ce dossier était de dire à la presse qu'il fallait arrêter de présenter Mademoiselle L. comme un appât car elle ne l'était pas. J'ai effectivement abondamment parlé à la presse dans cet objectif, je vous dis tout de suite que je n'ai jamais rien donné d'autre à la presse."
Il reconnaît volontiers connaître Gérard Davet, le journaliste lui a effectivement demandé des pièces, mais il "a toujours dit non". Par ailleurs, "il est très possible que Monsieur Davet soit venu à mon cabinet ce jour-là, répond l'avocat, quand je parle avec un journaliste, ce n'est pas au téléphone, c'est en face-à-face". C'est prudent. Les lignes et le fax du cabinet ont été eux aussi analysés par l'IGS. "Davet, je l'ai vu, il avait dû me dire qu'il allait sortir un article sur cette affaire, il voulait mon avis sur le dossier, je lui ai répondu que la seule chose qui m'importait, c'était qu'il ne présente pas ma cliente comme l'appât." L'avocat a été placé sous statut de témoin assisté, et est retourné à ses dossiers.
Mais la juge, qui devait soupçonner le journaliste et l'avocat de préparer une version commune pour la justice, avait auparavant placé Gérard Davet sur écoutes, sur commission rogatoire du 26 février 2009. Dès le lendemain, le diligent commandant a fait venir les techniciens de la société Foretec, qui se fait fort de proposer depuis 1992 "des solutions innovantes, basées sur les dernières technologies, afin de simplifier le travail des enquêteurs".
Le policier a écouté et enregistré toutes les conversations du journaliste pendant un mois. Il a tout entendu de ses contacts, alors que le reporter travaillait sur d'autres affaires sensibles, il n'a rien ignoré de ses coups de fil à sa femme, avocate, et dont le statut est également protégé, à ses enfants, à son plombier, à son journal. Au total, 490 conversations, de quoi remplir quatre CD-Rom, et dont la simple liste fait 43 feuillets. "Disons avoir écouté de manière très régulière les conversations interceptées entre le 27 février 2009 à 14 h 30 et ce jour à 10 h 12, note sans émouvoir le commandant Nieto, conversations numérotées de 1 à 490. Disons qu'aucune conversation n'intéresse la présente enquête. " A aucun moment les deux numéros de Me Balan n'ont été appelés.
ATTEINTES AU SECRET DES SOURCES
Gérard Davet a été entendu le 4 août 2009 par l'IGS, il n'en est pas sorti grand-chose. Il a reconnu avoir "eu accès" à la procédure, sans en avoir copie, et s'est logiquement retranché derrière le secret des sources. Michèle Ganascia a ainsi prononcé un non-lieu le 16 juillet 2010, mais la cour d'appel a ordonné la poursuite de l'information, confiée un peu plus tard à une nouvelle juge, Saïda Kelati.
C'est en consultant le dossier avant l'audition de Gérard Davet, entendu le 4 juillet dernier comme témoin assisté, que Me Catherine Cohen, l'un des avocats du Monde, a découvert les fadettes et les écoutes. Depuis, le parquet de Paris a réclamé un non-lieu le 23 août, faute de charges suffisantes et vu les atteintes au secret des sources.
Les avocats de Gérard Davet et du Monde, Mes Marie Burguburu et François Saint-Pierre, vont déposer devant la cour d'appel une demande de nullité de la procédure, avant de pouvoir porter plainte. Michèle Ganascia, elle, prépare sa défense devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), pour avoir entériné dans une autre affaire une procédure truquée de l'IGS. Le commandant Nieto de son côté continue à faire scrupuleusement son travail. Le 9 septembre 2010, Philippe Courroye, le procureur de Nanterre, lui a demandé de faire les fadettes de Gérard Davet. Il n'a pas eu besoin de lui demander son numéro de téléphone.
SOCIAL
Première condamnation d'EDF pour faute inexcusable pour le cancer d'un salarié
Par Elodie Vallerey
Le Journal du Dimanche a révélé le 8 septembre le jugement du tribunal des affaires de sécurité sociale d'Orléans condamnant l'énergéticien français EDF pour la première fois pour le cancer du poumon d'un ses salariés de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly, dans le Loiret.
C'est la première fois qu'EDF est condamné par un tribunal pour "faute inexcusable" pour le cancer du poumon contracté par un de ses salariés du site nucléaire de Dampierre-en-Burly (Loiret).Dans un jugement rendu le 27 août et révélé par le Journal du Dimanche le 8 septembre, le tribunal des affaires de sécurité sociale d'Orléans a jugé que "la maladie professionnelle dont était atteint (la salarié d'EDF) Jean-François Cloix ayant entraîné son décès est la conséquence d'une faute inexcusable de la société EDF".
Dans sa condamnation, il indique que si le salarié était fumeur, le tabagisme "(...) n'exclut nullement au contraire le facteur résultant de l'exposition aux rayons ionisants, les facteurs se cumulant et augmentant les risques".
EDF a indiqué à l'AFP envisager de faire appel de cette décision.
SOCIETE
Avec Peillon, la laïcité fait sa rentrée
Le texte rappelant les principes de l’école laïque devra être affiché dans toutes les écoles publiques dès lundi.
C’est son credo. Et Vincent Peillon le répète à l’envi : l’école ne sert pas qu’à instruire, mais aussi à éduquer et à transmettre les valeurs de la République. Une mission à laquelle elle a trop souvent renoncé et qu’il faut relancer face à la montée des extrémismes. Fort de cette croyance, le ministre de l’Education dévoilera lundi en grande pompe la Charte de la laïcité - dont le texte final est tenu secret jusqu’à la dernière minute - qui devra être affichée dans toutes les écoles publiques de France, de la maternelle au lycée. Grand connaisseur des penseurs de la laïcité, le ministre agrégé de philo veut donner un maximum de solennité à la cérémonie prévue dans un lycée de la Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), en présence notamment de Robert Badinter et du président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone.
Devise. Par cet acte symbolique, il s’agit aussi, de marquer la volonté de défendre haut et fort des valeurs de tolérance et du vivre-ensemble, et, dans l’esprit du ministre, de combler un vide où s’engouffrent les extrémistes de tous bords, à commencer par le FN de Marine Le Pen. On connaît toutefois les contours de cette charte qui comporte 15 articles rédigés simplement, indiquant ce que signifie et implique concrètement le principe de laïcité.
Si l’on se réfère au document de travail publié le 26 juin dans le rapport de l’Observatoire de la laïcité, il sera rappelé que chaque citoyen est libre de pratiquer sa foi dans le respect des convictions d’autrui et de l’ordre public. A l’école, la charte réaffirmera qu’un élève ne peut arguer de sa religion pour boycotter un cours, contester le droit d’un enseignant de traiter d’une question ou le contenu de son enseignement, et que la laïcité signifie aussi lutter contre les discriminations, notamment à l’encontre des filles. La neutralité de l’école et l’interdiction du port de signes religieux «ostentatoires», conformément à la loi de mai 2004, seront aussi rappelées.
«J’assume pleinement le fait que l’école doit transmettre les valeurs de la République, a martelé Vincent Peillon à la rentrée. L’article 1 de la Constitution stipule que la République est laïque. Il est important que les élèves comprennent ce que cela veut dire, et que ce n’est pas dirigé contre certains ni contre une religion en particulier.» Le ministre a aussi rappelé que conformément à la loi de refondation de l’école, la devise de la République, le drapeau tricolore et celui de l’Europe, ainsi que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen devraient figurer sur les façades (ou dans les locaux) de tous les établissements scolaires, publics et privés sous contrat. La Charte de la laïcité, qui n’enchante pas l’enseignement catholique (90% du privé est sous contrat) très attaché à son «caractère propre», sera réservée, elle, au public.
Kit. Qu’apporte cette charte par rapport aux textes déjà parus ? Rien. Et ce n’est pas le but. Vincent Peillon ne veut surtout pas rallumer de polémiques dont le Front National ferait son miel mais au contraire «pacifier» la situation. Il a ainsi écarté toute nouvelle loi, notamment sur les mères voilées accompagnant des sorties scolaires.
La communauté enseignante, plutôt favorable, est toutefois perplexe. «On constate aujourd’hui une volonté forte des religions d’avoir leur mot à dire, explique Christian Chevalier, le secrétaire général du syndicat SE-Unsa. Rappeler la neutralité de l’école est indispensable. De même, rétablir le sujet dans la formation des enseignants est une bonne chose, mais il ne faudrait pas que le texte finisse jauni au fond d’un tiroir.»
«Une charte, aussi bien faite soit-elle, ce n’est pas l’essentiel, expliquait à la veille de la rentrée Philippe Tournier, le patron du syndicat majoritaire des proviseurs (le SNPDEN). Les élèves font bien la distinction entre les mots et les faits. Pour une égalité et une fraternité, il reste encore de gros progrès à faire, avec des écoles de plus en plus ghettoïsées, voire communautarisées.»
Le ministère, qui se défend de tout affichage, promet un kit pédagogique à tous les enseignants, leur donnant des éléments pour parler de la laïcité en classe. Avant le retour de la morale laïque annoncé par Vincent Peillon pour la rentrée 2015.
"Je n'ai jamais vu un reporter de guerre sans aucun symptôme", affirme le professeur Anthony Feinstein, du département de psychiatrie de l'Université de Toronto.
Directeur de plusieurs études menées sur des centaines de journalistes, il estime qu'à l'instar des soldats, les reporters exposés aux combats n'échappent pas à leur retour à des troubles de stress post-traumatiques ou PTSD (Post traumatic stress disorders), voire à des dépressions de degrés divers.
"En moyenne, un individu est confronté une fois dans sa vie à une réelle menace de mort, chez les reporters, ce peut être des dizaines de fois, parfois en quelques mois", relève-t-il lors d'un colloque à Visa pour l'Image, la grand-messe mondiale du photojournalisme, à Perpignan.
Dans ses travaux, il a comparé les reporters de guerre aux autres journalistes. Ceux qui couvrent les guerres recourent trois fois plus que les autres à la consommation de drogue ou d'alcool, selon le Pr Feinstein. "C'est clairement une forme d'auto-médication", dit-il.
Troubles du sommeil, bouffées d'émotion incontrôlables, images qui tournent en boucle mais parfois aussi comportements violents, les symptômes peuvent être multiples, souligne le psychiatre.
Jérôme Delay, photographe, raconte avoir été hanté par des visions "de fantômes et de monstres". "Quand tu te casses la jambe, on te met un plâtre, les PTSD, c'est vraiment autre chose".
Grand reporter, Édith Bouvier dit avoir eu "la chance d'avoir été gravement blessée en Syrie, du coup j'étais à l?hôpital et la visite hebdomadaire du psy a été précieuse". "Parmi mes collègues, beaucoup rentrent de reportage avec des blessures à l'intérieur que personne ne voit", raconte-t-elle. "Le cliché, c'est de dire, si tu craques, c'est que tu n'es pas fait pour ce métier, pourtant à la guerre, ce n'est pas +normal+ de voir ce qu'on voit".
Pour Jérôme Delay, "il faut savoir dire, ça m'a rendu malade et je dois m'en occuper".
L'odeur de la mort
"Fréquemment les journalistes sont dans le déni", remarque Jean-Paul Mari, grand-reporter, auteur d'une enquête fouillée sur le retour parfois dramatique des soldats américains après le conflit irakien ("Sans blessures apparentes", Robert Laffont).
"Le problème, c'est que si on avoue, on craint de passer pour un faible et on a peur de ne pas être envoyé à nouveau en reportage. On pense aussi dans ce cas trahir la profession et sa réputation", dit-il, considérant que "seuls les pervers-psychopathes et les imbéciles ne sont pas touchés".
"La guerre, c'est cette chose qui fait que les hommes les plus forts se réfugient sous la table en criant +maman+", résume Jean-Paul Mari.
Pour Édith Bouvier, la guerre "c'est l'odeur de la mort qui ne disparaît pas, même après dix douches, il faudrait pouvoir s'en défaire, comme on range son gilet pare-balles et son téléphone satellitaire".
Santiago Lyon, aujourd'hui directeur du département photo d'une grande agence américaine, raconte qu'à 40 ans, dont dix à couvrir les guerres, il avait confié son malaise à son patron d'alors. "Ma responsabilité s'arrête à la réception de tes photos", m'avait-t-il répondu. "A l'époque le déni était aussi du côté des patrons, aujourd'hui on se doit de conseiller à nos reporters de se faire aider".
"J'ai vu des photographes souffrir en reportage avec des niveaux d'émotivité qu'on ,n'imagine pas", confie Patrick Baz, responsable photo de l'AFP pour le Moyen Orient, "c'est à la hiérarchie d'aider les reporters a être pris en charge".
"Beaucoup de gens croient que le temps guérit tout, il ne faut absolument pas le croire", assure Anthony Feinstein.
Devise. Par cet acte symbolique, il s’agit aussi, de marquer la volonté de défendre haut et fort des valeurs de tolérance et du vivre-ensemble, et, dans l’esprit du ministre, de combler un vide où s’engouffrent les extrémistes de tous bords, à commencer par le FN de Marine Le Pen. On connaît toutefois les contours de cette charte qui comporte 15 articles rédigés simplement, indiquant ce que signifie et implique concrètement le principe de laïcité.
Si l’on se réfère au document de travail publié le 26 juin dans le rapport de l’Observatoire de la laïcité, il sera rappelé que chaque citoyen est libre de pratiquer sa foi dans le respect des convictions d’autrui et de l’ordre public. A l’école, la charte réaffirmera qu’un élève ne peut arguer de sa religion pour boycotter un cours, contester le droit d’un enseignant de traiter d’une question ou le contenu de son enseignement, et que la laïcité signifie aussi lutter contre les discriminations, notamment à l’encontre des filles. La neutralité de l’école et l’interdiction du port de signes religieux «ostentatoires», conformément à la loi de mai 2004, seront aussi rappelées.
«J’assume pleinement le fait que l’école doit transmettre les valeurs de la République, a martelé Vincent Peillon à la rentrée. L’article 1 de la Constitution stipule que la République est laïque. Il est important que les élèves comprennent ce que cela veut dire, et que ce n’est pas dirigé contre certains ni contre une religion en particulier.» Le ministre a aussi rappelé que conformément à la loi de refondation de l’école, la devise de la République, le drapeau tricolore et celui de l’Europe, ainsi que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen devraient figurer sur les façades (ou dans les locaux) de tous les établissements scolaires, publics et privés sous contrat. La Charte de la laïcité, qui n’enchante pas l’enseignement catholique (90% du privé est sous contrat) très attaché à son «caractère propre», sera réservée, elle, au public.
Kit. Qu’apporte cette charte par rapport aux textes déjà parus ? Rien. Et ce n’est pas le but. Vincent Peillon ne veut surtout pas rallumer de polémiques dont le Front National ferait son miel mais au contraire «pacifier» la situation. Il a ainsi écarté toute nouvelle loi, notamment sur les mères voilées accompagnant des sorties scolaires.
La communauté enseignante, plutôt favorable, est toutefois perplexe. «On constate aujourd’hui une volonté forte des religions d’avoir leur mot à dire, explique Christian Chevalier, le secrétaire général du syndicat SE-Unsa. Rappeler la neutralité de l’école est indispensable. De même, rétablir le sujet dans la formation des enseignants est une bonne chose, mais il ne faudrait pas que le texte finisse jauni au fond d’un tiroir.»
«Une charte, aussi bien faite soit-elle, ce n’est pas l’essentiel, expliquait à la veille de la rentrée Philippe Tournier, le patron du syndicat majoritaire des proviseurs (le SNPDEN). Les élèves font bien la distinction entre les mots et les faits. Pour une égalité et une fraternité, il reste encore de gros progrès à faire, avec des écoles de plus en plus ghettoïsées, voire communautarisées.»
Le ministère, qui se défend de tout affichage, promet un kit pédagogique à tous les enseignants, leur donnant des éléments pour parler de la laïcité en classe. Avant le retour de la morale laïque annoncé par Vincent Peillon pour la rentrée 2015.
Quand le petit-neveu d’un chasseur de nazis retrouve la fille du commandant d’Auschwitz
C'est une étrange rencontre, que narre le Washington Post dans son article "Perdue en Virginie du Nord, une fille d'Auschwitz". Une rencontre entre le journaliste britannico-américain Thomas Harring, dont le grand-oncle était un Juif allemand chasseur de nazi après la seconde guerre mondiale, et Brigitte Höss, fille du commandant d'Auschwitz. Les deux familles s'étaient déjà croisées, un soir de mars 1946, quand le grand-oncle, Hanns Alexander, était venu arrêter l'ancien SS, Rudolf Höss. Après trois ans de recherche, Thomas Harring a retrouvé sa fille, âgée de 80 ans, dans une maison de Virginie-du-Nord aux Etats-Unis, où elle vit dans le plus grand secret de ses origines familiales.
Rudolf Höss, son père, a conçu et fait construire le camp d'extermination d'Auschwitz, en Pologne, "transformant un ancien baraquement de l'armée en machine de mort, capable de tuer 2 000 personnes par heure". 1,1 millions de Juifs, 20 000 Tziganes et des dizaines de milliers de prisonniers politiques russes et polonais y laissèrent leur vie. Pendant ce temps, la famille Höss y menait "une vie de luxe à quelques pas de l'horreur et du tourment", dans un lieu que la mère de Brigitte qualifia de "paradis", entre pic-niques dans les jardins, visite des écuries, jeux avec des avions géants fabriqués par les prisonniers, ballet de jardiniers, cuisiniers, coiffeurs, chauffeurs et autres domestiques... "Les enfants étaient au courant que leur père dirigeait un camp de prisonniers. Des hommes en uniformes rayés noir et blanc travaillaient dans leur jardin", relate le journaliste.
En avril 1945, Rudolf Höss, voyant les événements tourner, fuit avec sa famille et se fait passer pour un fermier près de la frontière danoise, en attendant le bon moment pour s'exiler en Amérique du Sud. Moins d'un an plus tard, des officiers britanniques viennent toquer à la porte de la maison où demeurent sa femme et ses enfants pour l'arrêter. Brigitte Höss se souvient : "Les soldats britanniques criaient : 'Où est ton père ? Où est ton père ?', encore et encore. J'ai eu une terrible migraine. (…) J'ai eu des migraines pendant des années après ça. Ces migraines se sont arrêtées il y a quelques années, mais depuis que j'ai reçu votre lettre, elles ont repris", dit-elle au journaliste.
Voyant son fils menacé par les officiers, l'épouse finit par dévoiler où se cache Rudolf, qui se fait arrêter. Suit, pour elle et ses enfants, une longue période de misère, avant que Brigitte ne parte pour l'Espagne, où la jeune femme blonde travaillera en tant que mannequin. Elle y rencontrera son mari, à qui elle raconta son histoire. "Au début, j'ai été un peu choqué, dit-il. Mais en discutant au fur et à mesure avec elle, je me suis rendu compte qu'elle avait été une victime autant que les autres", analyse-t-il a posteriori. Même compréhension chez les patrons de la boutique qui l'emploieront, plus tard, aux Etats-Unis – eux-mêmes des Juifs ayant fui l'Allemagne nazie en 1938.
Des décennies plus tard, Brigitte Höss se souvient de son père comme de "l'homme le plus gentil du monde", et a les plus grandes difficultés à concilier en elle les deux visages, opposés, du père attentionné et du commandant d'Auschwitz. Pour y parvenir, elle s'accroche à une vague réminiscence qui lui reste de son enfance, l'impression qu'il "était triste à l'intérieur de lui-même".
Conflits: les dégâts psychologiques n'épargnent pas les journalistes
De Laurent HOUSSAY (AFP)
Perpignan — Photographier les atrocités des guerres ne laisse pas indemne: nombre de reporters souffrent à des degrés divers de symptômes traumatiques qu'il faut traiter sans tabou, s'accordent à dire professionnels et médecins."Je n'ai jamais vu un reporter de guerre sans aucun symptôme", affirme le professeur Anthony Feinstein, du département de psychiatrie de l'Université de Toronto.
Directeur de plusieurs études menées sur des centaines de journalistes, il estime qu'à l'instar des soldats, les reporters exposés aux combats n'échappent pas à leur retour à des troubles de stress post-traumatiques ou PTSD (Post traumatic stress disorders), voire à des dépressions de degrés divers.
"En moyenne, un individu est confronté une fois dans sa vie à une réelle menace de mort, chez les reporters, ce peut être des dizaines de fois, parfois en quelques mois", relève-t-il lors d'un colloque à Visa pour l'Image, la grand-messe mondiale du photojournalisme, à Perpignan.
Dans ses travaux, il a comparé les reporters de guerre aux autres journalistes. Ceux qui couvrent les guerres recourent trois fois plus que les autres à la consommation de drogue ou d'alcool, selon le Pr Feinstein. "C'est clairement une forme d'auto-médication", dit-il.
Troubles du sommeil, bouffées d'émotion incontrôlables, images qui tournent en boucle mais parfois aussi comportements violents, les symptômes peuvent être multiples, souligne le psychiatre.
Jérôme Delay, photographe, raconte avoir été hanté par des visions "de fantômes et de monstres". "Quand tu te casses la jambe, on te met un plâtre, les PTSD, c'est vraiment autre chose".
Grand reporter, Édith Bouvier dit avoir eu "la chance d'avoir été gravement blessée en Syrie, du coup j'étais à l?hôpital et la visite hebdomadaire du psy a été précieuse". "Parmi mes collègues, beaucoup rentrent de reportage avec des blessures à l'intérieur que personne ne voit", raconte-t-elle. "Le cliché, c'est de dire, si tu craques, c'est que tu n'es pas fait pour ce métier, pourtant à la guerre, ce n'est pas +normal+ de voir ce qu'on voit".
Pour Jérôme Delay, "il faut savoir dire, ça m'a rendu malade et je dois m'en occuper".
L'odeur de la mort
"Fréquemment les journalistes sont dans le déni", remarque Jean-Paul Mari, grand-reporter, auteur d'une enquête fouillée sur le retour parfois dramatique des soldats américains après le conflit irakien ("Sans blessures apparentes", Robert Laffont).
"Le problème, c'est que si on avoue, on craint de passer pour un faible et on a peur de ne pas être envoyé à nouveau en reportage. On pense aussi dans ce cas trahir la profession et sa réputation", dit-il, considérant que "seuls les pervers-psychopathes et les imbéciles ne sont pas touchés".
"La guerre, c'est cette chose qui fait que les hommes les plus forts se réfugient sous la table en criant +maman+", résume Jean-Paul Mari.
Santiago Lyon, aujourd'hui directeur du département photo d'une grande agence américaine, raconte qu'à 40 ans, dont dix à couvrir les guerres, il avait confié son malaise à son patron d'alors. "Ma responsabilité s'arrête à la réception de tes photos", m'avait-t-il répondu. "A l'époque le déni était aussi du côté des patrons, aujourd'hui on se doit de conseiller à nos reporters de se faire aider".
"J'ai vu des photographes souffrir en reportage avec des niveaux d'émotivité qu'on ,n'imagine pas", confie Patrick Baz, responsable photo de l'AFP pour le Moyen Orient, "c'est à la hiérarchie d'aider les reporters a être pris en charge".
"Beaucoup de gens croient que le temps guérit tout, il ne faut absolument pas le croire", assure Anthony Feinstein.
47% des cadres français paniqués quand il faut parler anglais
Selon une étude, plus de huit cadres sur dix sont amenés à utiliser des langues étrangères. Un exercice périlleux.
La langue de Shakespeare est un outil de travail incontournable pour de nombreux cadres, mais plus de la moitié sont préoccupés par leur niveau, y voyant un frein à l’embauche ou à l’évolution de carrière, selon une étude publiée lundi.
Selon cette enquête de Cadre emploi et de l’organisme de formation 1to1 English, plus de 83% des cadres sont amenés à utiliser des langues étrangères, l’anglais étant de loin la plus fréquemment utilisée (66,6%) devant l’espagnol (12,7%), l’allemand (10,4%) et l’italien (5,2%).
En anglais, près de la moitié des cadres (46,8%) estiment avoir un niveau débutant ou intermédiaire tandis qu’ils sont 36,4% à juger leur niveau « opérationnel » et quelque 16% à estimer parler un anglais courant. Mais près de la moitié (48,4%) indiquent avoir du mal à prendre la parole dans cette langue et 42,8% ne se sentent pas à l’aise pour écrire un courrier ou un email.
Lors des entretiens d’embauche, plus de six cadres sur dix (60,3%) rapportent également avoir dû s’exprimer en anglais, mais seuls quelques 27% se sentent assez préparés pour soutenir un entretien dans cette langue. Aussi, plus de la moitié des sondés (56,4%) conçoivent leur niveau d’anglais comme un frein à l’embauche et à l’évolution de carrière, environ 32% n’y voyant pas de problème et les autres étant sans opinion.
L’étude a été réalisée du 18 au 21 juin par le biais de questionnaires auto-administrés en ligne auprès d’un échantillon de 3.896 personnes.
Pendant deux ans, Tiphaine Loiseaux, diplômée en mai, est assurée de gagner au moins 3.640 euros net par mois, l'Agence régionale de santé (ARS) complétant ses revenus si elle ne trouve pas assez de patients.
"Cette aide me permet de participer sereinement aux charges du cabinet", qui s'élèvent à plus de 6.000 euros par mois partagés entre trois médecins, et d'être sûre de "pouvoir payer mon loyer" personnel, résume la généraliste de 27 ans.
Le dr Loiseaux est l'une des premières signataires du "contrat de praticien territorial de médecine générale" de France, un dispositif lancé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, et la première en région parisienne.
En échange, elle s'installe en secteur I, au tarif de la Sécurité sociale, dans cette commune pauvre où faute de généraliste, beaucoup sont contraints d'aller faire la queue à l'hôpital pour un bobo. Le département compte 69 généralistes pour 100.000 habitants, contre 109 en moyenne en France.
L'ARS espère que le dr Loiseaux fera des émules. En Île-de-France, "sept ou 8 contrats sont en cours de discussion et pourraient être signés dans les prochaines semaines", déclare à l'AFP son directeur général Claude Evin. Le gouvernement a fixé un objectif de 200 contrats cette année, dont 15 devraient concerner la région parisienne.
"Il ne s'agit pas d'une récompense financière", souligne-t-il, mais "de permettre à des médecins de s'installer pour rendre pérenne et durable la prise en charge des patients".
Accros à la Seine-Saint-Denis
Installé au coeur d'Aubervilliers, où se côtoient cités, zones commerçantes et pavillons, le cabinet est sans fioritures. Dans la salle d'attente, des chaises dépareillées et des étagères qui ploient sous les dossiers.
Pendant un an, il manquait un médecin. Des annonces dans les journaux et à la fac de médecine ont été publiées, en vain, pour trouver le "profil rare" prêt à s'installer en banlieue, raconte sa consoeur Marie-Eve Vincens.
Début septembre, le dr Loiseaux ne recevait encore qu'une dizaine de patients par jour. En attendant la saison des nez qui coulent, où elle espère atteindre un rythme de croisière de 20 à 25 patients par jour, l'aide financière est bienvenue.
Au-delà de l'équation financière, s'installer dans un quartier populaire est avant tout "un choix". A Aubervilliers, "il y a un côté social, médecin de famille", je rencontre "des mères en conflit avec leur ado, je parle des changements de boulot, du chômage, des familles recomposées", explique le dr Loiseaux, qui vient des Hauts-de-Seine.
Les médecins du 93 sont souvent des "accros à la Seine-Saint-Denis", ravis d'y pratiquer une "médecine plus humaine", selon elle. Son contrat stipule qu'elle doit contribuer à lutter contre des fléaux sanitaires locaux : l'obésité, le saturnisme infantile ou le mauvais suivi des femmes enceintes.
Si aucun de ses amis diplômés ne s'installe dans le "9-3", c'est aussi une affaire de réputation. En 2012, avec 46 faits de violences signalés par des médecins au Conseil de l'Ordre, la Seine-Saint-Denis ressortait comme le département le plus touché par les violences envers les soignants. Les généralistes sont les premières victimes.
"Je ne me sens pas en danger", affirme le docteur Loiseaux, qui fait aussi des visites à domicile, y compris dans des cités, de préférence le midi.
Quant aux revenus qu'elle est assurée de toucher chaque mois pour son travail, elle considère que c'est "un salaire très confortable". En tout cas "largement suffisant pour ce que je veux faire de ma vie".
"Après avoir atterri à l'aéroport Suvarnabhumi, le train d'atterrissage a mal fonctionné et a causé la sortie de piste de l'avion. Des étincelles ont été vues près du train d'atterrissage droit, à proximité du moteur. Une enquête est en cours", précise Thai Airways dans un communiqué. Face au problème, "le capitaine a pris le contrôle de l'avion jusqu'à son arrêt complet", a précise la compagnie.
Les passagers ont été évacués grâce à des toboggans déployés en urgence à Suvarnabhumi, le grand aéroport international de la capitale thaïlandaise. Les blessés légers l'ont été lors de l'évacuation.
"Les roues ont bien touché le sol lors de l'atterrissage, mais nous pensons que l'une d'elles n'a pas fonctionné de manière adéquate, ce qui a causé le dérapage de l'avion hors de la piste", a déclaré à la télévision thaïlandaise Sorajak Kasemsuvan, le président de la compagnie aérienne.
S'installer dans un désert médical reste un choix militant
De Francois BECKER (AFP)
Aubervilliers — Aidée par les autorités qui lui assurent un revenu minimum pour démarrer, le docteur Loiseaux a fait un choix "militant": s'installer comme généraliste à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un "désert médical" où elle veut pratiquer une "médecine plus humaine".Pendant deux ans, Tiphaine Loiseaux, diplômée en mai, est assurée de gagner au moins 3.640 euros net par mois, l'Agence régionale de santé (ARS) complétant ses revenus si elle ne trouve pas assez de patients.
Le dr Loiseaux est l'une des premières signataires du "contrat de praticien territorial de médecine générale" de France, un dispositif lancé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, et la première en région parisienne.
En échange, elle s'installe en secteur I, au tarif de la Sécurité sociale, dans cette commune pauvre où faute de généraliste, beaucoup sont contraints d'aller faire la queue à l'hôpital pour un bobo. Le département compte 69 généralistes pour 100.000 habitants, contre 109 en moyenne en France.
L'ARS espère que le dr Loiseaux fera des émules. En Île-de-France, "sept ou 8 contrats sont en cours de discussion et pourraient être signés dans les prochaines semaines", déclare à l'AFP son directeur général Claude Evin. Le gouvernement a fixé un objectif de 200 contrats cette année, dont 15 devraient concerner la région parisienne.
"Il ne s'agit pas d'une récompense financière", souligne-t-il, mais "de permettre à des médecins de s'installer pour rendre pérenne et durable la prise en charge des patients".
Accros à la Seine-Saint-Denis
Installé au coeur d'Aubervilliers, où se côtoient cités, zones commerçantes et pavillons, le cabinet est sans fioritures. Dans la salle d'attente, des chaises dépareillées et des étagères qui ploient sous les dossiers.
Pendant un an, il manquait un médecin. Des annonces dans les journaux et à la fac de médecine ont été publiées, en vain, pour trouver le "profil rare" prêt à s'installer en banlieue, raconte sa consoeur Marie-Eve Vincens.
Au-delà de l'équation financière, s'installer dans un quartier populaire est avant tout "un choix". A Aubervilliers, "il y a un côté social, médecin de famille", je rencontre "des mères en conflit avec leur ado, je parle des changements de boulot, du chômage, des familles recomposées", explique le dr Loiseaux, qui vient des Hauts-de-Seine.
Les médecins du 93 sont souvent des "accros à la Seine-Saint-Denis", ravis d'y pratiquer une "médecine plus humaine", selon elle. Son contrat stipule qu'elle doit contribuer à lutter contre des fléaux sanitaires locaux : l'obésité, le saturnisme infantile ou le mauvais suivi des femmes enceintes.
Si aucun de ses amis diplômés ne s'installe dans le "9-3", c'est aussi une affaire de réputation. En 2012, avec 46 faits de violences signalés par des médecins au Conseil de l'Ordre, la Seine-Saint-Denis ressortait comme le département le plus touché par les violences envers les soignants. Les généralistes sont les premières victimes.
"Je ne me sens pas en danger", affirme le docteur Loiseaux, qui fait aussi des visites à domicile, y compris dans des cités, de préférence le midi.
Quant aux revenus qu'elle est assurée de toucher chaque mois pour son travail, elle considère que c'est "un salaire très confortable". En tout cas "largement suffisant pour ce que je veux faire de ma vie".
DIVERS
Sortie de piste d'un Airbus à l'aéroport de Bangkok
Le Monde.fr avec AFP
Quatorze passagers d'un vol de la Thai Airways ont été légèrement blessés lorsque l'avion a dérapé hors de la piste de l'aéroport de Bangkok à l'atterrissage, en raison d'un problème à la roue avant, selon un dernier bilan de la compagnie lundi.
L'Airbus 330-300, qui transportait 288 passagers et 14 membres d'équipage arrivait de Canton (sud de la Chine), lorsque l'incident s'est produit dimanche soir peu avant minuit. Un premier bilan de la compagnie faisait état de 287 passagers."Après avoir atterri à l'aéroport Suvarnabhumi, le train d'atterrissage a mal fonctionné et a causé la sortie de piste de l'avion. Des étincelles ont été vues près du train d'atterrissage droit, à proximité du moteur. Une enquête est en cours", précise Thai Airways dans un communiqué. Face au problème, "le capitaine a pris le contrôle de l'avion jusqu'à son arrêt complet", a précise la compagnie.
Les passagers ont été évacués grâce à des toboggans déployés en urgence à Suvarnabhumi, le grand aéroport international de la capitale thaïlandaise. Les blessés légers l'ont été lors de l'évacuation.
"Les roues ont bien touché le sol lors de l'atterrissage, mais nous pensons que l'une d'elles n'a pas fonctionné de manière adéquate, ce qui a causé le dérapage de l'avion hors de la piste", a déclaré à la télévision thaïlandaise Sorajak Kasemsuvan, le président de la compagnie aérienne.
Rennes : à 91 ans, elle passe la nuit enfermée dans sa banque
Les employés sont partis samedi en oubliant la cliente, et la
Une dame de 91 ans est restée enfermée pendant 23 heures, dans le noir, dans la salle des coffres d'une banque à Rennes, oubliée par les employés samedi à la fermeture de l'établissement pour le week-end. La nonagénaire s'était rendue samedi à 11 heures 30 dans son agence bancaire de la BNP-Paribas, demandant à accéder à la salle des coffres où un employé de la banque l'a enfermée, conformément à la procédure.
A la fermeture de l'établissement - qui ne devait rouvrir que mardi selon la police - les employés sont partis en oubliant la cliente, qui n'avait pas de téléphone portable. L'alerte a été donnée à la police vers 20 heures par son fils, inquiet de ne pas voir revenir sa mère. Après avoir examiné "tous les points de chute qu'elle connaissait, on a déteminé un certain nombre d'agences bancaires où elle aurait pu aller", a espliqué le commissaire de police Pascal Serrand.
Les agents ont alors "entendu une petite voix qui sortait de la salle des coffres", a relaté le commissaire. La nonagénaire a été délivrée dimanche à 10 heures "dans un bon état de santé physique et psychique, et sans aucune rancune", a-t-il souligné. Elle a été hospitalisée pendant deux heures au centre hospitalier de Pontchaillou à Rennes.
Une enquête est en cours pour déterminer les raisons pour lesquelles l'alarme n'a pas fonctionné. "C'est une affaire un peu triste mais qui se termine bien", a commenté pour sa part le vice-procureur de la République de Rennes Jean-Pierre Ollivaux, qui n'avait pas été informé dimanche soir d'une éventuelle plainte.
"A ce stade, on ne voit pas quelle faute pénale a été commise en oubliant de vérifier si la banque était vraiment vide avant de fermer la porte", a -t-il indiqué.
A la fermeture de l'établissement - qui ne devait rouvrir que mardi selon la police - les employés sont partis en oubliant la cliente, qui n'avait pas de téléphone portable. L'alerte a été donnée à la police vers 20 heures par son fils, inquiet de ne pas voir revenir sa mère. Après avoir examiné "tous les points de chute qu'elle connaissait, on a déteminé un certain nombre d'agences bancaires où elle aurait pu aller", a espliqué le commissaire de police Pascal Serrand.
"On ne sait jamais..."
Contactés par la police, les services parisiens de la BNP ont "accepté d'envoyer deux agents de surveillance pour vérifier" si la nonagénaire se trouvait dans l'agence, a raconté le commissaire: "On en doutait un peu, mais on ne sait jamais..."Les agents ont alors "entendu une petite voix qui sortait de la salle des coffres", a relaté le commissaire. La nonagénaire a été délivrée dimanche à 10 heures "dans un bon état de santé physique et psychique, et sans aucune rancune", a-t-il souligné. Elle a été hospitalisée pendant deux heures au centre hospitalier de Pontchaillou à Rennes.
Une enquête est en cours pour déterminer les raisons pour lesquelles l'alarme n'a pas fonctionné. "C'est une affaire un peu triste mais qui se termine bien", a commenté pour sa part le vice-procureur de la République de Rennes Jean-Pierre Ollivaux, qui n'avait pas été informé dimanche soir d'une éventuelle plainte.
"A ce stade, on ne voit pas quelle faute pénale a été commise en oubliant de vérifier si la banque était vraiment vide avant de fermer la porte", a -t-il indiqué.
Non ! Nous ne venons pas de Mars !
Il y a une dizaine de jours, plusieurs articles relayaient cette info : selon un chercheur américain, la vie sur Terre est issue d'une vie originelle sur Mars. Une belle histoire, qui a suscité évidemment beaucoup d'intérêt sauf que cette affirmation est 100% invérifiable ! C'est Sciences et Avenir qui a mené la contre-enquête, publiée sur son site.
D'abord interrogation sur ce chercheur à l'origine de l'info : Steven Benner, présenté comme professeur à l'Institut Westheimer pour la Sciences et la technologie à Gainseville, aux Etats Unis. Un titre ronflant, qui en impose, donnant l'impression d'un important centre de recherche alors que cet institut est en fait un centre privé créé par Benner lui même !
Et puis, plus important, quelles sont les preuves apportées pour définir cette vie martienne ? Selon notre scientifique, l'élément chimique essentielle à la création de toute forme de vie ne pouvait pas exister à l'époque sur Terre, il y a environ quatre milliards d'années, donc il venait forcément d'ailleurs... de Mars ! Il aurait ensuite été arraché du sol de la planète rouge par des météorites venues finir leur course spatiale sur Terre. Un scénario rocambolesque affirme Sciences et Avenir qui est allé chercher un spécialiste en géochimie qui s'occupe notamment d'un des instruments à bord du robot Curiosity. Ce scientifique précise qu'il n'y a quasiment pas d'études sur la présence en quantité de cet élément chimique sur Mars.
Bref, la belle histoire manque cruellement de données vérifiées mais on peut toujours rêver!!
Des cultures de fraise traitées à l'aide d'insecticides non autorisés en France
Un rapport montre que dans un cas sur quatre les maraîchers ne respectent pas les règles en vigueur.
Une douche froide! Même si la saison de la fraise est terminée, ce joli petit fruit rouge sucré revient sur le devant de la scène juridique avec des aspects qui pourraient bien rebuter les consommateurs. Dans son rapport d'activité, la DGAL (branche du ministère de l'Agriculture chargé de veiller à la sécurité sanitaire des Français) montre que dans un cas sur quatre les maraîchers ne respectent pas les règles en vigueur sur les pesticides. «Sur 41 échantillons prélevés par les enquêteurs de la DGAL, 9 sont non conformes», révèle ainsi le rapport.
Un résultat peu rassurant qui peut s'expliquer de deux façons: soit la date limite d'épandage des pesticides par rapport à la récolte a été dépassée, soit des substances non autorisées ont été utilisées. Des produits - comme le carbosulfan qui a été retrouvé cet été dans des fraises produites en France mais aussi en provenance d'Espagne - qui provoquent des troubles de santé, notamment hormonaux. «Il s'agit d'un insecticide organochloré interdit en Europe et ayant une forte rémanence», décrypte-t-on au ministère de l'Agriculture.
La fraise fait partie des fruits préférés des Français qui en consomment, chacun, 3,7 kg par an. Les producteurs, pointés du doigt, déplorent une affaire qui peut impacter un marché de 90 millions d'euros, bon an mal an. «On ne peut que condamner l'usage de tels produits mais plusieurs pistes d'explication sont possibles, se défend Xavier Masse, le président de l'Association des organisations de producteurs nationale de fraises. Cela jette le discrédit sur la profession alors qu'il y a des éléments qui demandent à être vérifiés.» Pour lui, des résidus restés dans la terre peuvent avoir contaminé des plants de fraises. Rien de frauduleux, donc.
À cause de la mauvaise météo, la saison 2013 s'est soldée avec une baisse de 5 % des ventes. Si l'affaire des pesticides non autorisés se confirme, la chute en 2014 pourrait être bien plus importante...
Un résultat peu rassurant qui peut s'expliquer de deux façons: soit la date limite d'épandage des pesticides par rapport à la récolte a été dépassée, soit des substances non autorisées ont été utilisées. Des produits - comme le carbosulfan qui a été retrouvé cet été dans des fraises produites en France mais aussi en provenance d'Espagne - qui provoquent des troubles de santé, notamment hormonaux. «Il s'agit d'un insecticide organochloré interdit en Europe et ayant une forte rémanence», décrypte-t-on au ministère de l'Agriculture.
Un marché de 90 millions
La DGAL ne veut toutefois pas révéler le nombre d'exploitations en cause ni le volume concerné par cette affaire. «L'instruction du dossier est en cours», se borne à répondre son directeur général, Patrick Dehaumont. «Nous voulons remonter la filière pour savoir comment ces producteurs se sont procuré ces produits interdits dans toute l'Europe depuis 2007, précise un contrôleur. Nous avons prévenu nos collègues espagnols pour qu'ils ouvrent à leur tour une enquête. Dans les produits phytosanitaires, les montants financiers en jeu sont souvent importants.»La fraise fait partie des fruits préférés des Français qui en consomment, chacun, 3,7 kg par an. Les producteurs, pointés du doigt, déplorent une affaire qui peut impacter un marché de 90 millions d'euros, bon an mal an. «On ne peut que condamner l'usage de tels produits mais plusieurs pistes d'explication sont possibles, se défend Xavier Masse, le président de l'Association des organisations de producteurs nationale de fraises. Cela jette le discrédit sur la profession alors qu'il y a des éléments qui demandent à être vérifiés.» Pour lui, des résidus restés dans la terre peuvent avoir contaminé des plants de fraises. Rien de frauduleux, donc.
À cause de la mauvaise météo, la saison 2013 s'est soldée avec une baisse de 5 % des ventes. Si l'affaire des pesticides non autorisés se confirme, la chute en 2014 pourrait être bien plus importante...
L'«odyssée terrifiante» de l'otage belge libéré de Syrie
Libéré après cinq mois de détention aux côtés d'un journaliste italien, Pierre Piccinin s'est confié à des médias belges sur les violences subies et leurs deux tentatives d'évasion.
L’enseignant belge Pierre Piccinin, enlevé en Syrie en avril et libéré dimanche avec le journaliste italien Domenico Quirico, a témoigné lundi avoir subi «des violences physiques très dures» au cours de sa détention, qui a été «une odyssée terrifiante à travers toute la Syrie».
«Physiquement, ça va, malgré les tortures que nous avons subies, Domenico et moi», a déclaré lundi matin Pierre Piccinin sur la radio Bel RTL, quelques heures après son arrivée en Belgique. «Cela a été parfois des violences physiques très dures (...) Des humiliations, des brimades, de fausses exécutions. Domenico a subi deux fausses exécutions au revolver», a-t-il précisé.
Voyageant ensemble, les deux hommes étaient entrés en Syrie par le Liban le 6 avril. «Deux jours plus tard, nous étions à Qousseir (centre) et c’est là que l’Armée syrienne libre (ASL) nous a arrêtés puis livrés à la brigade Abou Ammar, du nom de son chef. Ces gens sont des demi-dingues, plus brigands qu’islamistes, plus ou moins inféodés au mouvement Al-Farouk, l’un des principaux groupes de rebelles même s’il a un peu éclaté ces derniers temps», a expliqué Piccinin, interrogé par le quotidien le Soir.
Les cinq mois de détention «ont été une odyssée terrifiante à travers toute la Syrie», a-t-il ajouté sur la radio. «On a été beaucoup déplacé dans de nombreux endroits (...) Ce n’était pas toujours le même groupe qui nous détenait, avec des groupes très violents, très anti-occidentaux et des islamistes anti-chrétiens».
«Nous avons essayé de nous échapper deux fois. Une fois, on a profité de la prière, on s’est emparé de deux kalachnikovs (...) Pendant deux jours, on a couru la campagne avant de se faire reprendre et là de se faire très sérieusement punir pour cette tentative d’évasion», a raconté le professeur d’histoire d’un lycée de Philippeville (sud de la Belgique).
Selon lui, la révolution syrienne a «connu une évolution très importante depuis sept, huit mois»: «On est face à des vagues islamistes ou du brigandage de certains groupes qui rançonnent les territoires. Je pense qu’il est devenu très dangereux pour les occidentaux d’encore se risquer en Syrie dans les conditions actuelles d’une révolution qui est en pleine déliquescence et qui tourne à autre chose».
L'ex-otage se confie également sur son premier coup de fil à ses parents, qui n'avaient pas eu de nouvelles de lui depuis cinq mois. «Ma mère a cru entendre le fantôme de son fils qui revenait de l'enfer syrien», raconte-t-il.
Présenté par les médias belges comme un enseignant engagé, Pierre Piccinin effectuait son septième voyage en Syrie depuis le début des troubles en 2011. Il avait défendu au début des thèses proches de celles du régime de Bachar al-Assad, avant d’être enlevé une première fois en mai 2012 aux côtés des rebelles.
«Physiquement, ça va, malgré les tortures que nous avons subies, Domenico et moi», a déclaré lundi matin Pierre Piccinin sur la radio Bel RTL, quelques heures après son arrivée en Belgique. «Cela a été parfois des violences physiques très dures (...) Des humiliations, des brimades, de fausses exécutions. Domenico a subi deux fausses exécutions au revolver», a-t-il précisé.
Voyageant ensemble, les deux hommes étaient entrés en Syrie par le Liban le 6 avril. «Deux jours plus tard, nous étions à Qousseir (centre) et c’est là que l’Armée syrienne libre (ASL) nous a arrêtés puis livrés à la brigade Abou Ammar, du nom de son chef. Ces gens sont des demi-dingues, plus brigands qu’islamistes, plus ou moins inféodés au mouvement Al-Farouk, l’un des principaux groupes de rebelles même s’il a un peu éclaté ces derniers temps», a expliqué Piccinin, interrogé par le quotidien le Soir.
Les cinq mois de détention «ont été une odyssée terrifiante à travers toute la Syrie», a-t-il ajouté sur la radio. «On a été beaucoup déplacé dans de nombreux endroits (...) Ce n’était pas toujours le même groupe qui nous détenait, avec des groupes très violents, très anti-occidentaux et des islamistes anti-chrétiens».
«Nous avons essayé de nous échapper deux fois. Une fois, on a profité de la prière, on s’est emparé de deux kalachnikovs (...) Pendant deux jours, on a couru la campagne avant de se faire reprendre et là de se faire très sérieusement punir pour cette tentative d’évasion», a raconté le professeur d’histoire d’un lycée de Philippeville (sud de la Belgique).
Selon lui, la révolution syrienne a «connu une évolution très importante depuis sept, huit mois»: «On est face à des vagues islamistes ou du brigandage de certains groupes qui rançonnent les territoires. Je pense qu’il est devenu très dangereux pour les occidentaux d’encore se risquer en Syrie dans les conditions actuelles d’une révolution qui est en pleine déliquescence et qui tourne à autre chose».
L'ex-otage se confie également sur son premier coup de fil à ses parents, qui n'avaient pas eu de nouvelles de lui depuis cinq mois. «Ma mère a cru entendre le fantôme de son fils qui revenait de l'enfer syrien», raconte-t-il.
Présenté par les médias belges comme un enseignant engagé, Pierre Piccinin effectuait son septième voyage en Syrie depuis le début des troubles en 2011. Il avait défendu au début des thèses proches de celles du régime de Bachar al-Assad, avant d’être enlevé une première fois en mai 2012 aux côtés des rebelles.
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