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mercredi 13 juin 2012

13062012 QUOI DE NEUF ?

POLITIQUE

OUI ET ALORS ?????

Curieux, tout ce remue-ménage. Les réactions tournent autour de : Elle n'a pas été élue et donc doit "fermer sa grande gueule". En fait, comme elle n'a pas été élue, elle devrait avoir le droit, comme tout un chacun d'ouvrir sa "grande gueule". Pas de réaction des féministes, mais une première girlfriend est-elle encore une femme ??????

Elections législatives : les cactus du second tour

Par Elsa Freyssenet, Isabelle Ficek et Pierre-Alain Furbury

Imbroglio élyséen sur le cas Royal, ténors de l'UMP en danger, candidats qui enfreignent les consignes des états-majors et retraits pleins d'arrière-pensées du FN dans deux circonscriptions... Revue des cas épineux du scrutin de dimanche.

Le dépôt des candidatures pour le second tour des législatives hier à 18 heures éclaire la physionomie du scrutin de dimanche. Le FN, qui sera présent dans 59 circonscriptions (dont 29 triangulaires), a décidé hier de deux retraits propres à relancer le débat à l'UMP. Mais la question de l'extrême droite n'est pas le seul défi que les ténors de droite et de gauche ont à affronter.

Divorce à l'Elysée sur le cas Royal

C'est à la fois l'histoire d'un duel fratricide à gauche et d'un télescopage entre vie publique et vie privée embarrassant pour François Hollande. Faute d'avoir pu convaincre Olivier Falorni, l'ex-patron du PS de Charente-Maritime, exclu du parti, de jeter l'éponge, les ténors de la gauche se mobilisent pour tenter de sauver Ségolène Royal. La présidente de la région n'a terminé en tête que de 3 points au premier tour, à 32 %, et l'UMP - qui ne peut se maintenir -appelle à la faire battre. Hier, elle a reçu la visite à La Rochelle de Martine Aubry et de la ministre écologiste Cécile Duflot. Surtout, François Hollande lui a apporté ouvertement son soutien. Alors qu'il n'avait guère l'intention d'intervenir dans la campagne du second tour, le chef de l'Etat lui a écrit un petit mot sur sa profession de foi : « Dans cette circonscription, Ségolène Royal est l'unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui. » Difficile pour le locataire de l'Elysée de ne pas épauler l'ancienne finaliste de 2007, mère de ses quatre enfants, déjà promise à la présidence de l'Assemblée. L'affaire a viré hier au vaudeville avec l'hommage de la première dame, Valérie Trierweiler, à... Olivier Falorni, dont elle a salué le « courage » et « l'engagement désintéressé ». Au grand dam des conseillers de l'Elysée et pour le plus grand bonheur de l'UMP qui espère avoir trouvé là matière à entacher l'image du chef de l'Etat et à gêner l'ensemble des candidats PS.

Ces ténors qui jouent leur avenir politique

Des 25 ministres se présentant aux législatives, Marie-Arlette Carlotti est celle qui est la plus sous pression. Pour rester au gouvernement, elle doit battre le député UMP sortant Renaud Muselier qu'elle a devancé de 2 points (34,43 % contre 32,45 %) au premier tour et compter sur un bon report de voix à gauche. A droite, les ténors qui entendent jouer un rôle dans le congrès de l'UMP programmé à l'automne ont besoin de l'onction du suffrage universel. Or la situation s'annonce délicate pour Nathalie Kosciusko-Morizet (39,46 %) dans l'Essonne, dont l'adversaire PS (36,29 %) jouit de réserves de voix (8 points), alors qu'elle-même a été placée sur la liste noire du FN.
Egalement sur cette liste, Xavier Bertrand (38,89 %) est en situation difficile face à la gauche dans l'Aisne. Epargnée, elle, par le FN, Nadine Morano aura besoin de toute la bienveillance des électeurs d'extrême droite (16,45 %) pour l'emporter face à son adversaire socialiste Dominique Potier, qui l'a devancée de 5 points au premier tour (39,29 % contre 34,33 %). C'est le sens de son entretien à « Minute ».

Ces candidats qui enfreignent les consignes de leur parti

Malgré la demande de Martine Aubry de retrait pour faire « barrage au FN », la candidate PS Catherine Arkilovitch, arrivée troisième dans le Vaucluse, se maintient, offrant ainsi une chance à Marion Maréchal-Le Pen de battre le sortant UMP Jean-Michel Ferrand. Dans les Bouches-du-Rhône, c'est l'UMP Roland Chassain, désireux de faire battre le socialiste Michel Vauzelle, qui se retire au bénéfice de la candidate FN Valérie Laupies. Indiscipline symboliquement moins forte, le dissident UMP Thierry Solère se maintient en triangulaire contre Claude Guéant dans les Hauts-de-Seine, offrant la possibilité au électeurs de gauche d'arbitrer cette guerre fratricide.

Le FN présent dans 29 triangulaires

Dans le Gard, l'avocat Gilbert Collard, soutenu par le FN et arrivé en tête, a espéré en vain le désistement du sortant UMP Etienne Mourrut. Le parti d'extrême droite sera finalement présent dans 29 triangulaires, dont 19 avec un avantage à la gauche, 7 à la droite, 2 très incertaines et 1 favorable au FN dans le Vaucluse (lire ci-dessus) à Carpentras-Sud. La candidate FN se retire à Carpentras-Nord. Une décision condamnée par Marine Le Pen. Le numéro deux du parti, Louis Aliot, a aussi annoncé le retrait « sans contrepartie » de la candidate FN dans la 2 e circonscription des Pyrénées-Orientales, favorisant ainsi le candidat UMP de la droite populaire Fernand Siré face au PS. De quoi montrer, selon lui, à l'électorat conservateur que le FN « sait faire preuve de responsabilité ». Manière aussi de relancer le débat à l'UMP

SYRIE

AH BON !!!!

Combien coûtent les anciens présidents de la République ?

http://www.liberation.fr/

Même retiré de l'arène politique, dix gardes du corps continueront à suivre Nicolas Sarkozy.
Même retiré de l'arène politique, dix gardes du corps continueront à suivre Nicolas Sarkozy. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)

Enquête Nicolas Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles. Pas moins de dix officiers de police spécialisés seront chargé d'assurer sa sécurité. Un chiffre à première vue élevé qui pose la question des frais induits par l'entretien des ex-présidents de la République.

Par MARIÈKE POULAT

Sur son site, Paris Match révèle ce matin que Nicolas Sarkozy bénéficiera d’une protection rapprochée composée de dix officiers de police – qui connaissent bien l’ex-Président pour avoir fait partie du Groupement pour la sécurité du président de la République (GSPR).
«Deux équipes de cinq pour assurer une permanence, dont un conducteur professionnel et un conducteur pour le véhicule suiveur. Il y a ensuite trois personnes pour former un triangle d’encadrement», explique Pierre Henry Brandet, porte-parole du Ministère de l’Intérieur.
Il tempère : «C’est un traitement traditionnel prévu pour les anciens Présidents de la République.» Il remarque notamment que dix personnes sont chargées de la protection de Jacques Chirac – quatre policiers et six gendarmes – et cinq couvrent encore Valéry Giscard d’Estaing : deux policiers et trois chauffeurs. «Nous évaluons les mesures de sécurité en fonction de la menace, qui s’atténue avec le temps», ajoute-t-il.

700 000 euros annuels pour la sécurité de Sarkozy

Selon une étude de la Cour des comptes de 2010, chacun de ces officiers coûterait la bagatelle de 72 000 euros par an, soit 700 000 euros annuels. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur se veut plus réservé : «On n’a pas de chiffre précis, c’est avant tout un besoin légitime. Le coût donné par la Cour des comptes est un coût moyen.»
A ces dépenses de sécurité viennent s’ajouter divers avantages dont bénéficient les ex-Présidents - un appartement de fonction, une voiture, des collaborateurs... Ils sont définis dans une simple lettre signée de la main de Laurent Fabius le 8 janvier 1985 et adressée à VGE. «Elle est restée secrète pendant très longtemps et a été rendue publique depuis quelques mois seulement. Ce n’est qu’un cadre et il n’y a pas de chiffrage précis. Il est très difficile de le faire dans la mesure où les présidents choisissent de s’entourer de collaborateurs issus des ministères qui paient leurs frais alors que Matignon finance l’appartement et son entretien», explique René Dosière, auteur du livre L'argent caché de l'Elysée. Candidat à la députation soutenu par le PS dans la 1ère circonscription de l'Aisne, il est opposé à la candidate du Nouveau Centre, Anne Bono. 

1,5 à 2 millions d'euros annuels par ex-Président

Selon ses estimations de 2010, le coût de l’entretien annuel de chaque ancien président s'élevait «entre 1,5 et 2 millions d’euros annuels». Cependant, il n'avait alors pas pris en compte l'ensemble du dispositif de sécurité dévoilé par Paris Match. «Le cadre initial ne prévoit que la protection rapprochée de deux agents. On voit bien que ce cadre juridique peut être assoupli au contact du ministère de l'Intérieur. Il faudra donc revoir à la hausse l’estimation de 2010.»
Au total, donc, les trois anciens présidents de la République encore vivants – VGE, Chirac et Sarkozy – coûtent largement plus de 6 millions d'euros par an au budget de l'Etat.
Pour René Dosière, la question est finalement plus large que celle des frais de sécurité alloués aux présidents. «On n’a jamais débattu du statut des ex-présidents, comment les considérer. Il y a une base juridique, mais le cadre est très flou. Il faudrait trancher de manière claire, nette et transparente sur cette question.»
Actuellement, conclut Pierre Henry Brandet, les présidents de la République bénéficient d'une protection qui «correspond aux besoins d’une personnalité qui a été exposée. Sont protégés aussi les ex-Premier ministres ainsi que les ex-ministres de l'Intérieur, mais aussi les juges anti-terroriste, par exemple.»

ECONOMIE

Les pôles de compétitivité déstabilisés par Bruxelles


Zone euro : la pression monte sur Merkel

Le gouvernement s'attaque à la rémunération des patrons

Le sujet doit être débattu en Conseil des ministres. Il s'agit de réduire l'écart entre les plus hauts et les bas salaires dans les entreprises où l'Etat est majoritaire.


Les eurodéputés ouvrent la voie aux euro-obligations

Le Parlement européen a voté le principe d'un mécanisme de mutualisation de la dette qui irait de pair avec une surveillance budgétaire renforcée des Etats. Une façon de prendre position sur les euro-obligations avant le sommet européen de la fin du mois.

Un petit pas en direction de l'union financière en Europe. Le Parlement européen s'est prononcé mercredi en faveur d'un mécanisme de mutualisation de la dette, qui irait de pair avec une surveillance budgétaire renforcée des Etats. Une façon d'ouvrir la voie aux euro-obligations. En effet, ce vote survient avant le sommet européen des 28 et 29 juin au cours duquel les Européens tenteront de se mettre d'accord sur les moyens de relancer la croissance. La question des euro-obligations devrait,tout comme celle de l'union bancaire, être au coeur des débats.
Les eurodéputés ont adopté mercredi à une large majorité deux rapports baptisés « two pack » qui proposent de renforcer les pouvoirs de la Commission européenne dans l'examen des budgets des Etats membres, mais également de créer un fonds européen d'amortissement pour les dettes dépassant 60% du PIB du pays. Le premier rapport a été adopté par 471 voix (97 contre et 78 abstentions) et le second _ qui comportait les propositions pour aller vers une mutualisation de la dette _ par 501 voix (138 contre et 36 abstentions). Un vote final du Parlement est encore attendu sur ce sujet, mais les négociations avec les Etats membres vont déjà pouvoir débuter.

Lutter contre la hausse des taux

Ce nouveau paquet législatif sur la gouvernance économique vient en complément du « six pack », qui a instauré un mécanisme renforcé de sanctions lorsque les pays affichent un déficit public supérieur à 3%. Le « two pack » va lui renforcer les pouvoirs de la Commission dans l'examen des budgets des Etats membres. Il a été sérieusement remanié par les eurodéputés afin d'ajouter une dimension de croissance.
« La discipline budgétaire ne peut pas être l'alpha et l'oméga de notre stratégie. Nous avons besoin de rééquilibrer nos objectifs à court terme pour relancer la croissance et lutter contre le cercle vicieux de la hausse des taux » sur le marché de la dette, a expliqué son rapporteur, la socialiste Elisa Ferreira.

 

Pour Pierre Moscovici, un salaire de 450 000 euros par an, c’est décent

Par  - Publié le

Euros
© Poolie - Flickr - C.C.
Le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a annoncé, ce matin du 13 juin, les détails de la mesure de modération des rémunérations des dirigeants d’entreprise publiques. Derrière se profile une loi qui touchera les "à-côtés" de la rémunération de l’ensemble des dirigeants des entreprises privés.
Les mandataires sociaux des entreprises publiques doivent établir leur salaire en ne dépassant pas de 20 fois la moyenne du premier décile des salaires de l’entreprise. Et ce salaire devra dans tous les cas être  plafonné à 450 000 euros, fixe et variable inclus.

La mesure sera mise en œuvre avec "célérité" a précisé Pierre Moscovici et non avec "sévérité" s’est-t-il repris, alors que sa langue fourchait sur cette autre terme. L’un n’allant pas sans l’autre au final, pour quelques patrons très bien lotis comme le patron d’EDF ou d’Areva. Les dirigeants des filiales de la Caisse des Dépôts seront également concernés.

Sur le timing : pas question d’attendre le renouvellement des dirigeants, les rémunérations seront revues  entre 2012 et 2013. Le ministre a assuré que "450 000 euros par ans, cela ne paraît pas dissuasif pour avoir des dirigeants de qualité à la tête des entreprises publiques et c’est décent."  Il compte sur ce mouvement d’exemplarité pour une diffusion dans les entreprises privées.

Par ailleurs, le code AFEP-MEDEF (qui encadre par une série de recommandations la rémunération des dirigeants privés) semble bien moribond. Pierre Moscovici annonce en effet une loi à l’automne sur l’encadrement des "à-côtés" de la rémunération perçues par l’ensemble des dirigeants. Que ce soit sur les options, les actions gratuites, les retraites chapeaux, les "golden hello" ou encore les parachutes dorés... En revanche, le salaire lui-même ne sera pas encadré. Cette loi pourrait, entre autre, revoir  les moyens de contrôle et le rôle des Assemblées générales sur le sujet

SOCIAL

Des accidents sous déclarés dans le BTP

Le gouvernement s’attaque mercredi en Conseil des ministres à la limitation des rémunérations des dirigeants d’entreprises, un dossier qui suscite la polémique en pleine crise économique et a été largement débattu pendant la campagne de l'élection présidentielle.
Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, auquel le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault a demandé de préparer un projet de loi pour réduire les écarts de salaires dans le secteur public, doit faire une communication mercredi à ce sujet, a confirmé mardi Bercy.
Le président François Hollande a promis de limiter l'écart des rémunérations de 1 à 20 dans les entreprises dans lesquelles l’Etat est majoritaire. Cette mesure s’appliquera «y compris aux contrats en cours», a récemment précisé Pierre Moscovici.
Les propositions du gouvernement seront «très précises» sur les rémunérations concernées (fixes/variables etc.), a-t-on indiqué mardi à Bercy, en précisant qu’ensuite tout allait s’enchaîner «assez vite».

«Vertu d'exemplarité»

«Pour l'écart de un à vingt, il n’y aura pas forcément besoin d’une loi» mais il en faudra probablement une pour d’autres éléments, a précisé le ministère. «Il y a des dispositifs juridiques qui existent déjà qui permettent à l’Etat de fixer les règles», a-t-on ajouté.
Dans l’attente, «le gouvernement prendra toutes les mesures conservatoires nécessaires», avait déclaré fin mai Bercy, alors que l’Etat a déjà décidé d’intervenir dans des dossiers concernant Air France et l'équipementier aéronautique et de défense Safran. Le journal Le Figaro, qui dit s'être procuré les principales dispositions du décret, a indiqué mardi soir sur son site internet qu’il prévoyait «deux cas de figure».
Pour les entreprises où l’Etat est actionnaire majoritaire ou unique, la rémunération la plus basse sera une moyenne calculée avec les 10% des salaires les plus bas de chaque entreprise, qui servira ensuite à faire une moyenne entre les 15 entreprises concernées, a indiqué Le Figaro, soulignant qu’en conséquence, la rémunération maximale sera identique pour les mandataires sociaux de toutes ces entreprises.
Pour les entreprises où l’Etat détient une participation minoritaire, le gouvernement fera jouer son poids dans les conseils d’administration. Pierre Moscovici avait précisé début juin que le gouvernement n’avait «pas l’intention» de contenir par la loi les rémunérations des dirigeants d’entreprises privées, se disant convaincu de la «vertu d’exemplarité» qu’auraient à terme les mesures envisagées

Le gouvernement mobilise 80.000 contrats aidés supplémentaires

Michel Sapin veut rapidement la mise en place de 60.000 contrats d'accompagnement dans l'emploi dans les collectivités locales et les associations, et 20.000 contrats initiative emploi dans les entreprises.

Le gouvernement a décidé de mettre en place 80.000 contrats aidés, en sus des 115.000 déjà programmés pour le second semestre, selon un document officiel dont l'AFP a eu connaissance ce mercredi. Le ministre du Travail, Michel Sapin, a écrit en ce sens à tous les préfets de régions, leur demandant de mobiliser « tous les moyens opérationnels » pour parvenir rapidement à la mise en place de ces contrats subventionnés supplémentaires, dont la durée devra être de « près de neuf mois », au lieu de six en moyenne actuellement.
Ces nouveaux contrats se découpent en 60.000 « contrats d'accompagnement dans l'emploi » (CAE) -concernant le secteur non marchand, essentiellement les collectivités locales et les associations -, et 20.000 « contrats initiative emploi » (CIE) -des emplois du secteur marchand, c'est-à-dire essentiellement les entreprises.

Tenir compte des « besoins dans chaque territoire »

Dans sa lettre, Michel Sapin demande aux préfets de privilégier la demande et les offres locales en tenant compte des « besoins dans chaque territoire. »
Cette nouvelle mesure, avec effet immédiat sans attendre la conférence sociale des 9 et 10 juillet prochains, devrait coûter quelque 400 millions d'euros supplémentaires, selon de premières estimations.
Le gouvernement précédent avait programmé 340.000 contrats aidés pour l'ensemble de l'année 2012 dont les deux tiers (225.000) pour le premier semestre et 115.000 pour le second. En janvier 2012, 370.000 personnes bénéficiaient de contrats aidés.
SOURCE AFP

La France, championne du stress en entreprise

Certains événements, qui auraient pu passer inaperçus dans un autre contexte, prennent parfois une ampleur médiatique imprévisible, et sont perçus, à tort ou à raison, comme les révélateurs de phénomènes de société.

Ainsi, les suicides au travail qui ont marqué l'actualité de ces dernières années ont conduit, bien au-delà des événements individuels dramatiques pour les personnes et leurs familles, à la cristallisation du débat sur l'ensemble des relations du travail. L'attention s'est alors portée sur l'existence réelle ou supposée de tensions au sein du monde du travail français.
En effet, les indicateurs internationaux révèlent une anomalie du modèle français de gestion de l'environnement professionnel. Notamment, les travailleurs français sont globalement plus insatisfaits de leur emploi que leurs pairs européens, et sont même parmi les plus stressés au monde, selon différentes enquêtes internationales et convergentes.
Par exemple, selon l'enquête International Social Survey Program de 2005, la France est l'endroit où le plus de salariés déclarent que leur emploi les stresse parmi 32 pays développés !
Le constat semble d'autant plus paradoxal que selon de nombreux indicateurs objectifs, les conditions de travail sont en apparence favorables aux salariés : par rapport aux Européens, les Français travaillent moins d'heures, sont moins souvent mobilisés le week-end et ont généralement des rythmes de travail moins soutenus.
Selon une autre enquête de 2005 sur les conditions de travail en Europe, plus de 70 % des travailleurs déclarent même que le travail a une incidence sur leur santé à cause du stress, ce qui place la France dans le premier tiers européen.
SPÉCIFICITÉ FRANÇAISE
Cette spécificité française est plus particulièrement marquée dans les petites entreprises (de 10 à 49 salariés) où cette proportion atteint 73 %, contre 66 % en moyenne en Europe, et surtout dans les grandes entreprises (plus de 250 salariés) où la proportion atteint 83 %, contre toujours 66 % dans le reste de l'Europe. En revanche, les entreprises de taille intermédiaire se situent dans la moyenne européenne.
Cette apparente anomalie entre la perception des salariés et les conditions dans lesquelles ils travaillent s'explique en partie par le déficit de dialogue au sein de l'entreprise française, qui est nettement plus marqué que dans les autres pays : les salariés estiment parfois ne pas pouvoir compter sur l'aide de leurs managers, regrettent aussi le manque de soutien de leurs collègues et, dans les petites et moyennes entreprises (PME), disent ne pas pouvoir compter sur leurs syndicats et ont souvent peu de contacts avec des représentants du personnel.
Si la situation au sein des PME peut s'expliquer en partie par la faible représentation syndicale, cela ne peut rendre compte du stress dans les grandes entreprises. Sur ce dernier point, notre analyse est que le coût élevé des licenciements économiques pour les grandes entreprises a conduit de facto à une surutilisation du licenciement pour motif personnel au début des années 2000 et a contribué à détériorer le climat social dans les entreprises les plus en difficulté.
Cela les a aussi conduits à privilégier l'évaluation du travail par des objectifs chiffrés plutôt que qualitatifs, ce qui pèse en retour sur le stress des salariés. La réforme de la rupture conventionnelle de 2008 a partiellement enrayé ce phénomène de recours au licenciement pour motif personnel.
Pour améliorer les relations au travail, des réformes ambitieuses du code du travail sont nécessaires. Malgré une inflation de textes (il existait en France en 2011 près de 5 000 textes législatifs ou réglementaires, décrets ou accords de branche, à comparer avec 3 097 en Belgique, 2 073 au Canada et 681 en Suisse) et une frénésie de réformes puisque plus de 2 400 de ces textes ont évolué depuis 2000, le code du travail, en effet, ne protège pas les salariés.
Ces nécessaires réformes ne peuvent cependant pas être menées une par une. Car le passé a montré qu'elles restent très partielles et éloignées des objectifs initiaux.
Pour lutter contre le stress, la clé est la mobilité, et les réformes devraient porter en priorité sur les dispositifs permettant d'accompagner les mobilités professionnelles des salariés, afin qu'elles jouent leur rôle d'assurance contre les situations de conflits ou de désaccord.
En matière de formation professionnelle, il faut inciter financièrement les entreprises à jouer le jeu du développement et de la transférabilité des compétences d'une entreprise à l'autre ou d'une branche à l'autre.
La rupture conventionnelle, récemment critiquée pour son coût, est un moyen de rompre les situations bloquées entre un salarié et son employeur dans un marché du travail insuffisamment fluide - son principe, moyennant des adaptations, ne devrait pas être remis en cause tant que le reste du code du travail entraîne les situations de tension.
Il faut aussi poursuivre la transformation des droits acquis au titre de l'expérience professionnelle : ceux-ci doivent être non pas basés sur l'ancienneté dans l'entreprise, mais refléter toute la carrière des salariés.
Enfin, nous appelons à une réflexion sur la surutilisation des indicateurs chiffrés de performance, et sur la persistance de structures hiérarchiques figées et autoritaires, génératrices de stress. La multiplication des dispositifs législatifs et réglementaires contre le harcèlement moral ne sont, en revanche, pas efficaces et ne constituent pas une piste viable de régulation.
Le quinquennat qui commence devrait débuter par une large réflexion sur le diagnostic d'échec du code du travail, et viser à adapter celui-ci au XXIe siècle.

HUMOUR


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