POLITIQUE
LES RESULTATS OFFICIELS:
http://elections.interieur.gouv.fr/LG2012/FE.html#.T98d_1ipGMY.twitter
http://www.u-m-p.org/actualites/a-la-une/elections-legislatives-2012-la-carte-des-resultats-du-2nd-tour-69051706
LA FRANCE EN ROSE
http://www.rue89.com/rue89-politique/2012/06/17/bienvenue-dans-la-france-rose-233078LES RESULTATS OFFICIELS:
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La majorité absolue fait les gros titres
REVUE DE PRESSE DE LIBERATION
La victoire du Parti socialiste, qui obtient «la majorité absolue» à l’Assemblée nationale à l’issue du second tour des élections législatives, est largement commentée par la presse nationale et régionale qui souligne que «face à la crise» le gouvernement est attendu par tous les Français.
«Le PS dispose désormais de la majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Le paysage politique français sort profondément bouleversé après neuf mois de campagne électorale ininterrompue», reconnaît Etienne Mougeotte dans Le Figaro.
Pour Libération et Nicolas Demorand, c’est même «une vague impressionnante: le PS et ses alliés raflent l’hypermajorité au Parlement.»
«Quarante jours après avoir confié pour cinq ans les clefs de l’Elysée à François Hollande, les Français lui ont donné tous les moyens d’exercer son pouvoir», remarque Jean-Francis Pecresse, dans Les Echos.
«François Hollande et Jean-Marc Ayrault disposent donc de la majorité absolue», note Philippe Waucampt dans le Républicain Lorrain. Même constatation chez Francis Laffon dans l’Alsace: «Le PS recueille la majorité absolue à lui tout seul».
«Avec le Sénat et les Régions, François Hollande dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée, abîmée toutefois par une abstention record», tempère légèrement Rémy Godeau, dans l’Est Républicain. Il n’en reste pas moins «un président heureux. Il disposera à l’Assemblée nationale d’une majorité absolue», assure Jean-Michel Bretonnier, dans la Voix du Nord.
Jean-Claude Souléry dans La Dépêche du midi, n’hésite pas à écrire: «La France est quasiment rose sur la totalité de la carte électorale. Ce n’est plus une vague, c’est un océan».
Dans Le Midi libre, Philippe Palat voit également «une incontestable vague rose» comme Jorge D’Hulst, dans Libération Champagne qui écrit: «François Hollande a obtenu la majorité dont il a besoin. Sa victoire aux législatives est sans appel puisque l’on assiste à une nouvelle vague rose».
Si les éditorialistes s’accordent sur la «majorité absolue» beaucoup sont déjà tournés vers l’avenir: «Ce matin, commencent les choses sérieuses. Au travail! François Hollande dispose d’une majorité nette: entre la présidentielle et les législatives», exhorte Michel Urvoy dans Ouest France.
Il est suivi par François Ernenwein (La Croix) qui prévient: «Les déclarations d’intentions appartiennent au passé. François Hollande et la majorité, forts de ce soutien des Français, sont engagés dans l'épreuve des preuves.»
Nicolas Demorand (Libération) lui va plus loin et se demande: «La gauche en position plus qu’hégémonique, disposant d’absolument tous les pouvoirs. Que va-t-elle en faire maintenant? Mystère.»
Dans L’Est Eclair, Patrick Planchenault met en garde la majorité. «Du coup, aussi large soit la victoire, elle oblige les vainqueurs. À ne pas décevoir, à réussir ce qu’ils n’ont cessé de promettre, un profond changement de la France», selon lui.
Et Philippe Pallat (Midi Libre) de rappeler au président Hollande que c’est «à lui de transformer les promesses en réalités. A lui d’affronter l’urgence de la situation. De remettre la France dans le sens de la marche.»
Enfin, dans la République du Centre, Jacques Camus non sans une certaine ironie, estime qu’outre une vague rose, «c’est aussi une vague "rosse" qui a déferlé sur certains "grands candidats", lourdement battus à l’occasion du deuxième tour des législatives».
(AFP)
Avec 346 sièges, contre 226 pour la droite parlementaire, la gauche obtient une confortable majorité à l'Assemblée, qui se situe dans la fourchette haute des précisions de premier tour.
Mais c'est surtout au sein de ce groupe de gauche que se situe la - relative - surprise du second tour : le PS obtiendrait finalement seul la majorité absolue, avec 300 sièges, soit 11 de plus que le nécessaire. En ajoutant les partis associés que sont le MRC et le PRG, cette majorité se monte à 315 sièges pour les socialistes, qui n'auront pas à composer avec leurs alliés de gauche, parfois turbulents, pour gouverner.
Malgré ce bon résultat, la gauche n'obtient toutefois pas assez de voix pour totaliser 3/5e des sièges au Congrès (Assemblée et Sénat réunis), nécessaires pour pouvoir faire adopter des réformes constitutionnelles, comme par exemple le droit de vote des étrangers aux élections locales. Au Sénat, la gauche détient 177 sièges ; il lui fallait obtenir 378 sièges à l'Assemblée (pour atteindre 555 parlementaires).
2/ Hécatombe de personnalités à droite
L'UMP voulait limiter la casse. Le parti dirigé par Jean-François Copé subit un gros revers. De nombreuses personnalités UMP sont battues, dont plusieurs sarkozystes, notamment ceux qui se sont engagés dans la campagne de Nicolas Sarkozy.
Parmi eux, l'ancien ministre de l'intérieur, Claude Guéant, s'est incliné à la surprise générale face au dissident UMP, Thierry Solère dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine où il était parachuté. L'ancienne ministre, Nadine Morano, qui avait lancé un appel aux électeurs FN dans l'entre-deux-tours, a également été battue. Valérie Rosso-Debord et Guillaume Peltier, très actifs pendant la campagne présidentielle, ont connu le même sort.
Deux autres échecs de poids sont à signaler dans les rangs de l'UMP : celui de l'ancienne ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, ou encore du secrétaire général adjoint de l'UMP, Hervé Novelli. A l'UMP, une des seules bonnes nouvelles de la soirée vient du côté d'Henri Guaino. L'ex-plume de Nicolas Sarkozy gagne son siège à l'Assemblée.
3/ Le FN envoie deux élus à l'Assemblée
On avait évoqué jusqu'à une centaine de triangulaires. Au final, le FN n'a pu en provoquer qu'une vingtaine, et il n'a réussi à envoyer que deux élus à l'Assemblée, pour la première fois depuis 1997 : Marion Maréchal-Le Pen, élue à Carpentras, et qui devrait, à 22 ans, devenir la benjamine de l'Assemblée ; et l'avocat Gilbert Collard, soutien récent de Marine Le Pen, élu dans le Gard. On peut ajouter à ces deux élus le maire d'Orange, Jacques Bompard, même s'il n'est pas membre du FN mais de son propre parti, la Ligue du sud.
Marine Le Pen, qui a frôlé l'élection à Hénin-Beaumont et conteste le résultat au vu du faible écart (118 voix) qui la sépare du socialiste Philippe Kemel, a souligné les "scores spectaculaires" obtenus par sa formation. La candidate FN, qui avait présenté une "liste noire" de 8 candidats à faire battre, peut se féliciter d'être parvenu à en faire éliminer la moitié, dont Jack Lang dans les Vosges.
4/ Les écologistes réussissent leur pari
Au sein de la gauche, l'hégémonie du PS ne sera pas disputée. Grand gagnant de l'accord conclu avec les socialistes avant la campagne présidentielle, les écologistes d'EELV ont pu obtenir, malgré leur faible score de la présidentielle, 18 sièges, largement de quoi composer un groupe parlementaire (le seuil est à 15 sièges). Soit 14 députés de plus que lors de la dernière législature.
Sur les 18 députés élus, seuls 17 siégeront car Cécile Duflot - ministre du logement et secrétaire nationale d'EELV - élue députée de Paris, laissera son siège à sa suppléante, Danièle Hoffman-Rispal, sortante PS.
Seul bémol pour EELV : le PS disposant de la majorité absolue sans les écologistes, ces derniers devraient peiner à peser sur la majorité.
5/ Royal est nettement battue à La Rochelle, Lang perd dans les Vosges
Ségolène Royal et Jack Lang, deux figures du Parti socialiste qui avaient montré leur intérêt pour la présidence de l'Assemblée nationale, ont été les grandes perdants à gauche de ce deuxième tour.
Dans la première circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal, l'ancienne candidate PS à l'élection présidentielle de 2007, a été battue par le dissident socialiste Olivier Falorni qui l'a emporté avec 62,97 % des suffrages. "Le résultat de ce soir est le résultat d'une trahison politique", a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes, accusant son adversaire d'être un "député de droite".
Dans la soirée, la question de la réintégration d'Olivier Falorni a déjà suscité des déclarations divergentes au sein du parti. "Je serai dans l'Hémicycle du côté gauche", a réagi le vainqueur après la déclaration de Martine Aubry, estimant qu'il avait été "élu avec les voix de la droite et de l'extrême droite".
Dans la 2e circonscription des Vosges, Jack Lang, député sortant du Pas-de-Calais, n'a recueilli que 49,12 % des suffrages face au député UMP sortant Gérard Cherpion. Interrogé sur BFMTV, l'ancien ministre de la culture a jugé comme "une forme d'honneur" d'avoir été "black-listé" par Mme Le Pen qui avait appelé à le faire battre, mais comme un "grand malheur pour le département des Vosges que d'être montré du doigt".
6/ L'échec de Bayrou signe celui du MoDem
Il avait prévenu dès le premier tour que ce serait difficile. De fait, après 15 années à l'Assemblée, François Bayrou s'est incliné, en triangulaire, face à l'UMP Eric Saubatte et à la socialiste Nathalie Chabanne. Avec cette défaite, qui succède à sa contre-performance de la présidentielle (9,1 %), le revers est sévère pour François Bayrou.
Il l'est aussi pour son mouvement, le MoDem, qui ne comptait jusqu'ici que trois élus, et qui en perd donc un, en la personne de M. Bayrou . "Ce choix va m'entraîner à changer la forme de mon engagement", a reconnu l'ancien candidat, qui n'entend pas pour autant cesser son activité politique nationale.
7/ Le Front de gauche à la peine
Le Front de gauche subit un revers. Avec 10 élus seulement (9 communistes et un Parti de gauche), le groupe perd neuf députés par rapport à 2007. Le groupe comptait en effet 16 élus communistes et apparentés et 3 élus du Parti de gauche.
Pour constituer un groupe à l'Assemblée, le Front de gauche devra se rapprocher de députés d'outre-mer, notamment des deux députés du Mouvement indépendantiste martiniquais et d'élus divers gauche. Dès dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle, battu dès le premier tour face à Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, a demandé que l'Assemblée abaisse le seuil de députés pour constituer un groupe.
8/ La droite populaire perd la moitié de ses membres
L'aile la plus à droite de l'ancienne majorité paye un lourd tribut à ces élections législatives. Ses membres semblent ne pas profiter du fait que les thèmes qui leur sont chers - l'immigration notamment - aient été au coeur du débat lors des campagnes présidentielles et législatives.
Sur les quelques 41 membres du collectif, 20 ont été battus. Si Lionnel Luca et Jacques Myard ont été confortablement élus respectivement dans les Alpes-Maritimes et les Yvelines, d'autres membres emblématiques de ce groupe n'ont pu conserver leur mandat. C'est notamment le cas d'Eric Raoult en Seine-Saint-Denis ou de Maryse Joissains-Massini, la maire d'Aix-en-Provence qui s'était illustrée en jugeant "illégitime" l'élection de François Hollande. Quant à Christian Vanneste, le député du Nord qui n'avait pas eu l'investiture de son parti après une déclaration jugée homophobe, il n'a pas passé le premier tour.
9/ Les ministres du gouvernement tous réélus
Jean-Marc Ayrault avait prévenu : tout ministre battu aux législatives devrait quitter son poste. Ce cas figure ne se présentera pas : les vingt-cinq membres du gouvernement qui étaient candidat ont été élus ou réélus. Six d'entre eux avaient été élus au premier tour. Quant aux 19 autres, la tâche était plus ou moins ardue.
L'élection la plus difficile était celle de Marie-Arlette Carlotti, candidate dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône face à l'UMP Renaud Muselier, et qui a finalement été élue. La décision de M. Ayrault de demander la démission des ministres battus avait provoqué le retrait de Najat Vallaud-Belkacem et de Christiane Taubira des campagnes dans lesquelles elles s'étaient lancées.
10/ La gauche crée la surprise chez les Français de l'étranger
Malgré un découpage réalisé et présenté par l'opposition comme favorable à la droite, la gauche l'emporte dans les circonscriptions des députés représentant les Français de l'étranger, selon des résultats quasi-définitifs. 8 députés sont élus, dont un écologiste contre 3 seulement pour l'UMP. La gauche améliore son score du premier tour où elle était en tête dans 7 circonscriptions.
Alors que l'UMP espérait gagner "de manière raisonnable" cinq circonscriptions, elle n'en remporte que trois. Les anciens ministres Frédéric Lefebvre et Marie-Anne Montchamp échouent, contrairement à Thierry Mariani qui remporte la 11e circonscription, qui regroupe l'Asie et l'Océanie. L'ancien magistrat antiterroriste Alain Marsaud est élu dans la 10e circonscription.
Parmi les nouveaux élus, Pouria Amirshahi gagne la circonscription de l'Afrique du Nord et de l'Ouest. Sergio Coronado (EELV), qui a codirigé la campagne présidentielle d'Eva Joly, remporte la circonscription de l'Amérique du Sud.
La gauche triomphe, hécatombe à droite : les 10 points à retenir des législatives
Le PS obtient la majorité absolue seul, l'UMP subit un gros revers, le FN envoie deux élus à l'Assemblée... Ce qu'il faut retenir du second tour des élections législatives, qui a eu lieu dimanche 17 juin. Le Monde.fr | • Mis à jour le
1/ La gauche majoritaire, majorité absolue pour le PS seulAvec 346 sièges, contre 226 pour la droite parlementaire, la gauche obtient une confortable majorité à l'Assemblée, qui se situe dans la fourchette haute des précisions de premier tour.
Mais c'est surtout au sein de ce groupe de gauche que se situe la - relative - surprise du second tour : le PS obtiendrait finalement seul la majorité absolue, avec 300 sièges, soit 11 de plus que le nécessaire. En ajoutant les partis associés que sont le MRC et le PRG, cette majorité se monte à 315 sièges pour les socialistes, qui n'auront pas à composer avec leurs alliés de gauche, parfois turbulents, pour gouverner.
Malgré ce bon résultat, la gauche n'obtient toutefois pas assez de voix pour totaliser 3/5e des sièges au Congrès (Assemblée et Sénat réunis), nécessaires pour pouvoir faire adopter des réformes constitutionnelles, comme par exemple le droit de vote des étrangers aux élections locales. Au Sénat, la gauche détient 177 sièges ; il lui fallait obtenir 378 sièges à l'Assemblée (pour atteindre 555 parlementaires).
2/ Hécatombe de personnalités à droite
L'UMP voulait limiter la casse. Le parti dirigé par Jean-François Copé subit un gros revers. De nombreuses personnalités UMP sont battues, dont plusieurs sarkozystes, notamment ceux qui se sont engagés dans la campagne de Nicolas Sarkozy.
Parmi eux, l'ancien ministre de l'intérieur, Claude Guéant, s'est incliné à la surprise générale face au dissident UMP, Thierry Solère dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine où il était parachuté. L'ancienne ministre, Nadine Morano, qui avait lancé un appel aux électeurs FN dans l'entre-deux-tours, a également été battue. Valérie Rosso-Debord et Guillaume Peltier, très actifs pendant la campagne présidentielle, ont connu le même sort.
Deux autres échecs de poids sont à signaler dans les rangs de l'UMP : celui de l'ancienne ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, ou encore du secrétaire général adjoint de l'UMP, Hervé Novelli. A l'UMP, une des seules bonnes nouvelles de la soirée vient du côté d'Henri Guaino. L'ex-plume de Nicolas Sarkozy gagne son siège à l'Assemblée.
3/ Le FN envoie deux élus à l'Assemblée
On avait évoqué jusqu'à une centaine de triangulaires. Au final, le FN n'a pu en provoquer qu'une vingtaine, et il n'a réussi à envoyer que deux élus à l'Assemblée, pour la première fois depuis 1997 : Marion Maréchal-Le Pen, élue à Carpentras, et qui devrait, à 22 ans, devenir la benjamine de l'Assemblée ; et l'avocat Gilbert Collard, soutien récent de Marine Le Pen, élu dans le Gard. On peut ajouter à ces deux élus le maire d'Orange, Jacques Bompard, même s'il n'est pas membre du FN mais de son propre parti, la Ligue du sud.
Marine Le Pen, qui a frôlé l'élection à Hénin-Beaumont et conteste le résultat au vu du faible écart (118 voix) qui la sépare du socialiste Philippe Kemel, a souligné les "scores spectaculaires" obtenus par sa formation. La candidate FN, qui avait présenté une "liste noire" de 8 candidats à faire battre, peut se féliciter d'être parvenu à en faire éliminer la moitié, dont Jack Lang dans les Vosges.
4/ Les écologistes réussissent leur pari
Au sein de la gauche, l'hégémonie du PS ne sera pas disputée. Grand gagnant de l'accord conclu avec les socialistes avant la campagne présidentielle, les écologistes d'EELV ont pu obtenir, malgré leur faible score de la présidentielle, 18 sièges, largement de quoi composer un groupe parlementaire (le seuil est à 15 sièges). Soit 14 députés de plus que lors de la dernière législature.
Sur les 18 députés élus, seuls 17 siégeront car Cécile Duflot - ministre du logement et secrétaire nationale d'EELV - élue députée de Paris, laissera son siège à sa suppléante, Danièle Hoffman-Rispal, sortante PS.
Seul bémol pour EELV : le PS disposant de la majorité absolue sans les écologistes, ces derniers devraient peiner à peser sur la majorité.
5/ Royal est nettement battue à La Rochelle, Lang perd dans les Vosges
Ségolène Royal et Jack Lang, deux figures du Parti socialiste qui avaient montré leur intérêt pour la présidence de l'Assemblée nationale, ont été les grandes perdants à gauche de ce deuxième tour.
Dans la première circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal, l'ancienne candidate PS à l'élection présidentielle de 2007, a été battue par le dissident socialiste Olivier Falorni qui l'a emporté avec 62,97 % des suffrages. "Le résultat de ce soir est le résultat d'une trahison politique", a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes, accusant son adversaire d'être un "député de droite".
Dans la soirée, la question de la réintégration d'Olivier Falorni a déjà suscité des déclarations divergentes au sein du parti. "Je serai dans l'Hémicycle du côté gauche", a réagi le vainqueur après la déclaration de Martine Aubry, estimant qu'il avait été "élu avec les voix de la droite et de l'extrême droite".
Dans la 2e circonscription des Vosges, Jack Lang, député sortant du Pas-de-Calais, n'a recueilli que 49,12 % des suffrages face au député UMP sortant Gérard Cherpion. Interrogé sur BFMTV, l'ancien ministre de la culture a jugé comme "une forme d'honneur" d'avoir été "black-listé" par Mme Le Pen qui avait appelé à le faire battre, mais comme un "grand malheur pour le département des Vosges que d'être montré du doigt".
6/ L'échec de Bayrou signe celui du MoDem
Il avait prévenu dès le premier tour que ce serait difficile. De fait, après 15 années à l'Assemblée, François Bayrou s'est incliné, en triangulaire, face à l'UMP Eric Saubatte et à la socialiste Nathalie Chabanne. Avec cette défaite, qui succède à sa contre-performance de la présidentielle (9,1 %), le revers est sévère pour François Bayrou.
Il l'est aussi pour son mouvement, le MoDem, qui ne comptait jusqu'ici que trois élus, et qui en perd donc un, en la personne de M. Bayrou . "Ce choix va m'entraîner à changer la forme de mon engagement", a reconnu l'ancien candidat, qui n'entend pas pour autant cesser son activité politique nationale.
7/ Le Front de gauche à la peine
Le Front de gauche subit un revers. Avec 10 élus seulement (9 communistes et un Parti de gauche), le groupe perd neuf députés par rapport à 2007. Le groupe comptait en effet 16 élus communistes et apparentés et 3 élus du Parti de gauche.
Pour constituer un groupe à l'Assemblée, le Front de gauche devra se rapprocher de députés d'outre-mer, notamment des deux députés du Mouvement indépendantiste martiniquais et d'élus divers gauche. Dès dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle, battu dès le premier tour face à Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, a demandé que l'Assemblée abaisse le seuil de députés pour constituer un groupe.
8/ La droite populaire perd la moitié de ses membres
L'aile la plus à droite de l'ancienne majorité paye un lourd tribut à ces élections législatives. Ses membres semblent ne pas profiter du fait que les thèmes qui leur sont chers - l'immigration notamment - aient été au coeur du débat lors des campagnes présidentielles et législatives.
Sur les quelques 41 membres du collectif, 20 ont été battus. Si Lionnel Luca et Jacques Myard ont été confortablement élus respectivement dans les Alpes-Maritimes et les Yvelines, d'autres membres emblématiques de ce groupe n'ont pu conserver leur mandat. C'est notamment le cas d'Eric Raoult en Seine-Saint-Denis ou de Maryse Joissains-Massini, la maire d'Aix-en-Provence qui s'était illustrée en jugeant "illégitime" l'élection de François Hollande. Quant à Christian Vanneste, le député du Nord qui n'avait pas eu l'investiture de son parti après une déclaration jugée homophobe, il n'a pas passé le premier tour.
9/ Les ministres du gouvernement tous réélus
Jean-Marc Ayrault avait prévenu : tout ministre battu aux législatives devrait quitter son poste. Ce cas figure ne se présentera pas : les vingt-cinq membres du gouvernement qui étaient candidat ont été élus ou réélus. Six d'entre eux avaient été élus au premier tour. Quant aux 19 autres, la tâche était plus ou moins ardue.
L'élection la plus difficile était celle de Marie-Arlette Carlotti, candidate dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône face à l'UMP Renaud Muselier, et qui a finalement été élue. La décision de M. Ayrault de demander la démission des ministres battus avait provoqué le retrait de Najat Vallaud-Belkacem et de Christiane Taubira des campagnes dans lesquelles elles s'étaient lancées.
10/ La gauche crée la surprise chez les Français de l'étranger
Malgré un découpage réalisé et présenté par l'opposition comme favorable à la droite, la gauche l'emporte dans les circonscriptions des députés représentant les Français de l'étranger, selon des résultats quasi-définitifs. 8 députés sont élus, dont un écologiste contre 3 seulement pour l'UMP. La gauche améliore son score du premier tour où elle était en tête dans 7 circonscriptions.
Alors que l'UMP espérait gagner "de manière raisonnable" cinq circonscriptions, elle n'en remporte que trois. Les anciens ministres Frédéric Lefebvre et Marie-Anne Montchamp échouent, contrairement à Thierry Mariani qui remporte la 11e circonscription, qui regroupe l'Asie et l'Océanie. L'ancien magistrat antiterroriste Alain Marsaud est élu dans la 10e circonscription.
Parmi les nouveaux élus, Pouria Amirshahi gagne la circonscription de l'Afrique du Nord et de l'Ouest. Sergio Coronado (EELV), qui a codirigé la campagne présidentielle d'Eva Joly, remporte la circonscription de l'Amérique du Sud.
Lire : "La gauche l'emporte chez les Français de l'étranger"
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a remis lundi 18 juin, au lendemain de la large victoire du Parti socialiste aux élections législatives, la démission de son gouvernement à François Hollande. "Conformément à la tradition républicaine au lendemain d'élections législatives, M. Jean-Marc Ayrault, premier ministre, a remis ce jour la démission du gouvernement au président de la République, qui l'a acceptée", écrit la présidence dans un communiqué.
"Le président de la République a confié, à nouveau, les fonctions de Premier ministre à M. Jean-Marc Ayrault et l'a chargé de former le nouveau gouvernement", poursuit le texte. La composition de sa nouvelle équipe devrait être annoncée jeudi, au retour du chef de l'Etat des sommets du G20 au Mexique et de Rio+20 au Brésil
Jean-Marc Ayrault remet sa démission, François Hollande le renomme immédiatement
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour leLe Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a remis lundi 18 juin, au lendemain de la large victoire du Parti socialiste aux élections législatives, la démission de son gouvernement à François Hollande. "Conformément à la tradition républicaine au lendemain d'élections législatives, M. Jean-Marc Ayrault, premier ministre, a remis ce jour la démission du gouvernement au président de la République, qui l'a acceptée", écrit la présidence dans un communiqué.
"Le président de la République a confié, à nouveau, les fonctions de Premier ministre à M. Jean-Marc Ayrault et l'a chargé de former le nouveau gouvernement", poursuit le texte. La composition de sa nouvelle équipe devrait être annoncée jeudi, au retour du chef de l'Etat des sommets du G20 au Mexique et de Rio+20 au Brésil
MOINS CLAIR EN EGYPTE
http://www.lesoir.be/actualite/monde/2012-06-18/egypte-chaque-camp-revendique-la-victoire-921960.php
ET LA GRECE ??????
Les leçons du vote grec : une victoire pour l’Europe
Pour mesurer l’importance de cette victoire, il suffit d’imaginer un instant comment nous nous sentirions ce matin si les Grecs avaient, comme certains le prédisaient, encore accentué leur vote précèdent. Les annonces de la sortie de la Grèce de l’Euro seraient prophétiques et apocalyptiques, deux superbes mots que la langue grecque nous a légués.
Il est dès lors essentiel que les Européens accueillent ce vote avec respect pour la démocratie, et en encourageant le gouvernement d’union nationale que le futur Premier Ministre, Antonis Samaras, a appelé hier soir de ses vœux. Comme l’a dit le Président Van Rompuy, Nous continuerons à être aux cotés de la Grèce, comme membre de la famille européenne et de l’Eurozone»
Il est aussi important de mesurer le parcours de l’Europe depuis décembre 2009. Il aura fallu cette crise hellénique pour nous rappeler à la réalité des décisions que nous avions prises en choisissant l’Euro pour devise commune. Un devoir de solidarité n’est compatible qu’avec une responsabilité partagée. Les Grecs ont été irresponsables, et l’Europe n’a exprimé sa solidarité qu’avec hésitation, perdant un temps précieux en palabres et en sommets d’une efficacité douteuse.
Il est essentiel que les leçons de cette crise ne soient pas perdues. Au cours de ces presque trois ans nous avons appris beaucoup de choses.
- La crise de la dette des Etats souverains n’est pas qu’un problème financier dont la solution se trouve dans des recettes financières, telles que les euro-obligations et autres instruments.
- Elle est d’abord et avant tout une crise sociale, qui nous envoie un signal d’alarme sur la limite de nos moyens, et donc sur ce que nous pouvons nous permettre dans chacun des pays européens en matière budgétaire.
- L’étroite interrelation entre le monde bancaire et les Gouvernements a amené ce dernier à accepter un sacrifice de 85% de la dette grecque détenue dans ses bilans. Cette aberration ne pourra être répétée.
- Cette leçon créera dans l’avenir un problème majeur de financement des Etats. Les banques savent maintenant que la dette souveraine n’est plus sans risque, que des fonds propres vont devoir être alloués à ces actifs, et que l’appétit pour ces derniers diminue. Cela augmentera le cout de financement souverain qui n’est désormais plus le taux sans risque.
- La crise de la dette souveraine peut menacer les bilans des banques et les conduire a la faillite : les banques grecques seraient effectivement en déconfiture sans des injections massives de capitaux européens. Il en va de meme des caisses d’épargne espagnoles.
- La spirale des taux d’intérêt qui nourrissent le déficit budgétaire ne peut pas être arrêtée seulement à coup de bonnes intentions : la situation de l’Espagne, et surtout de l’Italie, nous rappellent que ce risque augmente chaque jour.
- Les mécanismes de décision de l’Eurozone sont inefficaces et cacophoniques. Sans un mécanisme similaire à un Fonds Monétaire Européen qui peut intervenir rapidement en cas de dérapage, de préférence avant une crise, l’Eurozone continuera à agir trop tard et de manière inappropriée.
- La transparence et la certitude des données disponibles sur l’endettement souverain et ses détenteurs laisse encore à désirer. Eurostat doit être reformé sur le modeles des informations du Tresor américain, à savoir en temps réel.
- La Banque Centrale Européenne doit graduellement réduire les risques de son bilan, et les politiques doivent prendre leurs responsabilités. La dette est un problème de gouvernement, et non de banque centrale. Celle-ci a un rôle essentiel en matière de politique monétaire et d’équilibre financier. Elle ne peut en aucun cas être le bailleur de fonds des dérapages gouvernementaux sans mettre en péril son bilan et l’Euro.
- Une forme d’union bancaire européenne visant à préempter les crises implique une réforme du système de la banque universelle qui met l’économie exclusivement entre les mains des établissements bancaires. Un vrai marché des capitaux européens s’impose.
Ce décalogue n’est pas complet, mais il devrait nous convaincre que nous ne sommes qu’au début d’une réforme de l’Europe que la crise de l’Euro ne permet plus d’ignorer.
L’Europe n’a pas encore atteint le point d’inflexion de la crise de sa dette souveraine. Le spectre de l’Italie représente un risque ingérable par d’autres que les Italiens. Il est trop tôt pour que les investisseurs fassent confiance à l’Eurozone et pour que les entreprises se remettent à investir en Europe.
Le vote grec est une lueur d’espoir et une victoire pour l’Europe. Certainement pas un encouragement à la complaisance. Cela ne nous empêche pas de nous en réjouir profondément.
SARKOZY ET LE DROIT COMMUN
Karachi : plainte contre M. Sarkozy pour "violation du secret de l'instruction"
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/06/18/karachi-plainte-contre-m-sarkozy-pour-violation-du-secret-de-l-instruction_1720186_3224.htmlUMP : LA GUERRE DES CHEFS REPREND
Alain Juppé : "L'UMP doit clarifier ses valeurs"
http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/18/alain-juppe-l-ump-doit-clarifier-ses-valeurs_1720253_823448.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208001
François Baroin envisage sa candidature à la présidence de l'UMP en novembre, si ses idées ne sont « pas reprises »
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0202123791893-la-course-a-la-presidence-du-l-ump-reprend-334917.php?utm_medium=twitter&utm_source=twitterfeed
Copé-Fillon : le surplace avant le sprint
http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/06/18/01039-20120618ARTFIG00514-cope-fillon-le-surplace-avant-le-sprint.php
Plusieurs candidats pour la présidence du groupe UMP
Christian Jacob, le président sortant, qui avait succédé à Jean-François Copé le 23 novembre 2010, part favori. Crédits photo : LUCIEN LUNG/Le Figaro
Cette élection interne est considérée comme la première étape de la bataille pour la présidence de l'UMP.
Dans l'opposition, l'UMP dispose de deux postes importants à pourvoir à l'Assemblée nationale: la présidence du groupe UMP et celle de la commission des finances. Tenir les rênes du groupe UMP pendant cinq ans est un enjeu de pouvoir qui va au-delà du cadre parlementaire. La bataille pour la présidence du groupe, qui ne durera que trois jours, sera féroce.
Cette élection interne, qui aura lieu mercredi matin, est considérée comme la première étape de la bataille pour la présidence de l'UMP, prévue à l'automne. Autant dire qu'elle sera perçue comme le premier round du match que se livrent l'ancien premier ministre François Fillon, qui a été élu dimanche député de Paris, et Jean-François Copé, l'actuel secrétaire général, réélu avec près de 60 % des voix en Seine-et-Marne.
Christian Jacob, le président sortant, qui avait succédé à Jean-François Copé le 23 novembre 2010, part favori. Il a le soutien du député maire de Meaux, dont il est très proche. Dès dimanche soir, Copé a apporté un soutien appuyé au député maire de Provins. Appelant à «la mobilisation générale pour la session extraordinaire de juillet», Copé a déclaré au Figaro : «Nous aurons besoin d'une opposition déterminée, solide, rassemblée et implacable pour combattre des textes extrêmement préoccupants: telles les hausses d'impôt, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires et la remise en cause des tribunaux correctionnels pour mineurs délinquants.»
Mais d'autres postulants sont prévisibles. Dès dimanche soir, l'ancien ministre Hervé Gaymard, réélu en Savoie, a déclaré que sa candidature faisait «partie des choses possibles» L'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand, qui a été réélu de justesse (avec 50,25 % des voix) dans la 2e de l'Aisne, pourrait se porter candidat. Proche de François Fillon, il est bien décidé à poursuivre son bras-de-fer avec l'actuel patron de l'UMP. François Fillon ne devrait soutenir officiellement aucun candidat, mais il sera nécessairement actif en coulisses.
Jean Leonetti, l'ancien premier vice-président du groupe UMP, qui avait été battu en interne en novembre 2010, a affirmé dimanche au Figaro : «Dans l'état actuel, je suis candidat s'il s'agit de préserver l'unité du groupe.» Leonetti met donc un conditionnel. Réélu dès le premier tour dans les Alpes-Maritimes, l'ancien ministre, vice-président du Parti radical, explique que «le groupe UMP doit rester à l'écart de toute vision partisane et participer à la refondation de la droite républicaine et du centre».
Pour la présidence de la commission des finances, Gilles Carrez, l'ancien rapporteur UMP du budget, semble le mieux placé. «Il a une compétence indiscutable et une légitimité», estime Jacob.
LA DROITE EX POPULAIRE
Parmi les députés Droite populaire, le cas de Jean-Paul Garraud (Gironde) a suscité une forte polémique pendant la campagne. Et provoqué la colère du maire de Bordeaux, Alain Juppé, l'élu s'étant interrogé durant l’entre-deux tours sur «la pertinence du maintien d’un cordon sanitaire autour du FN», allant même jusqu'à évoquer un «certain nombre de convictions communes» avec l’extrême droite. Malgré cette danse du ventre explicite, Garraud a été battu (45,4%) par son rival socialiste, tout comme Maryse Joissains-Masini dans les Bouches-du-Rhône, elle qui avait aussi multiplié les clins d'oeil au Front national. Battue aussi, Brigitte Barèges, qui déclarait la semaine dernière que l'élection de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale la ravirait.
C'est cette situation qu'a vécue Nadine Morano, non membre de la Droite Populaire, et qui lui a coûté sa réélection en Meurthe-et-Moselle. L'ancienne ministre de l'Apprentissage n'avait pourtant pas ménagé sa peine, assurant durant l'entre-deux tours son accord avec le FN «sur la lutte contre l’immigration illégale, sur l’interdiction des prières de rue, sur le respect de nos traditions et sur le patriotisme». Des valeurs communes qu'elle était allée jusqu'à agiter dans l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, selon elle «un support comme un autre». A l'inverse, NKM et Xavier Bertrand, pourtant en bonne place sur la «liste noire» des candidats à battre établie par Marine Le Pen, ont dénoncé le jeu du FN et, surtout, réussi à mobiliser leur camp. Une stratégie fidèle avec le «ni FN, ni front républicain» prôné pendant la campagne par la direction de l'UMP. NKM et Bertrand ont sauvé leur siège, de justesse. Et se retrouvent en position de force pour contraindre l'UMP à éviter tout flirt avec l'extrême-droite.
Cette élection interne, qui aura lieu mercredi matin, est considérée comme la première étape de la bataille pour la présidence de l'UMP, prévue à l'automne. Autant dire qu'elle sera perçue comme le premier round du match que se livrent l'ancien premier ministre François Fillon, qui a été élu dimanche député de Paris, et Jean-François Copé, l'actuel secrétaire général, réélu avec près de 60 % des voix en Seine-et-Marne.
Christian Jacob, le président sortant, qui avait succédé à Jean-François Copé le 23 novembre 2010, part favori. Il a le soutien du député maire de Meaux, dont il est très proche. Dès dimanche soir, Copé a apporté un soutien appuyé au député maire de Provins. Appelant à «la mobilisation générale pour la session extraordinaire de juillet», Copé a déclaré au Figaro : «Nous aurons besoin d'une opposition déterminée, solide, rassemblée et implacable pour combattre des textes extrêmement préoccupants: telles les hausses d'impôt, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires et la remise en cause des tribunaux correctionnels pour mineurs délinquants.»
Copé soutient Jacob
Copé poursuit: «Dans ce contexte, Christian Jacob, qui connaît remarquablement les arcanes et la technique parlementaires et qui est toujours solide dans les combats à mener, est le meilleur pour mener cette mission.»Mais d'autres postulants sont prévisibles. Dès dimanche soir, l'ancien ministre Hervé Gaymard, réélu en Savoie, a déclaré que sa candidature faisait «partie des choses possibles» L'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand, qui a été réélu de justesse (avec 50,25 % des voix) dans la 2e de l'Aisne, pourrait se porter candidat. Proche de François Fillon, il est bien décidé à poursuivre son bras-de-fer avec l'actuel patron de l'UMP. François Fillon ne devrait soutenir officiellement aucun candidat, mais il sera nécessairement actif en coulisses.
Jean Leonetti, l'ancien premier vice-président du groupe UMP, qui avait été battu en interne en novembre 2010, a affirmé dimanche au Figaro : «Dans l'état actuel, je suis candidat s'il s'agit de préserver l'unité du groupe.» Leonetti met donc un conditionnel. Réélu dès le premier tour dans les Alpes-Maritimes, l'ancien ministre, vice-président du Parti radical, explique que «le groupe UMP doit rester à l'écart de toute vision partisane et participer à la refondation de la droite républicaine et du centre».
Pour la présidence de la commission des finances, Gilles Carrez, l'ancien rapporteur UMP du budget, semble le mieux placé. «Il a une compétence indiscutable et une légitimité», estime Jacob.
LA DROITE EX POPULAIRE
Droite populaire : après les œillades, la débandade
(Photo Jacques Demarthon. AFP)
Les candidats UMP qui ont le plus dragué le FN se sont pris une veste.
Une raclée. Sur la quarantaine de membres de la Droite Populaire candidats à leur réélection lors du scrutin législatif, seuls 19 ont passé le cap. 21 de chute pour l'aile droitière de l'UMP. Si Chrisitian Vanneste, exclu de son parti pour des propos homophobes, a été éjecté dès le premier tour, Eric Raoult, Brigitte Barrèges et Richard Mallié font, eux, partie des battus du deuxième tour. Seules figures médiatiques à s’en sortir, Lionnel Luca avait assuré sa réélection dès le premier tour dans la 6e des Alpes-Martimes, tandis que l'ancien ministre Thierry Mariani l’a emporté dans la nouvelle et confortable 11e circonscription des Français de l'étranger. Pendant que son ancienne circonscription tombait dans l'escarcelle de son rival Jacques Bompard, le maire d'extrême droite d'Orange (Vaucluse).Parmi les députés Droite populaire, le cas de Jean-Paul Garraud (Gironde) a suscité une forte polémique pendant la campagne. Et provoqué la colère du maire de Bordeaux, Alain Juppé, l'élu s'étant interrogé durant l’entre-deux tours sur «la pertinence du maintien d’un cordon sanitaire autour du FN», allant même jusqu'à évoquer un «certain nombre de convictions communes» avec l’extrême droite. Malgré cette danse du ventre explicite, Garraud a été battu (45,4%) par son rival socialiste, tout comme Maryse Joissains-Masini dans les Bouches-du-Rhône, elle qui avait aussi multiplié les clins d'oeil au Front national. Battue aussi, Brigitte Barèges, qui déclarait la semaine dernière que l'élection de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale la ravirait.
Faiblesse électorale
De fait, les sortants UMP les plus motivés à draguer le FN et ses électeurs ont souvent pris cette stratégie en pleine figure. Comme si leurs appels du pied avaient d'abord été jugés comme une preuve de leur faiblesse électorale. Visant ouvertement un éclatement de l'UMP, Marine Le Pen a pris un malin plaisir à s'engouffrer dans cette brèche en les laissant en plan et parfois en les faisant battre. Quitte à appeler ouvertement à voter contre un candidat UMP, même quand celui-ci affrontait un PS en duel au deuxième tour.C'est cette situation qu'a vécue Nadine Morano, non membre de la Droite Populaire, et qui lui a coûté sa réélection en Meurthe-et-Moselle. L'ancienne ministre de l'Apprentissage n'avait pourtant pas ménagé sa peine, assurant durant l'entre-deux tours son accord avec le FN «sur la lutte contre l’immigration illégale, sur l’interdiction des prières de rue, sur le respect de nos traditions et sur le patriotisme». Des valeurs communes qu'elle était allée jusqu'à agiter dans l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, selon elle «un support comme un autre». A l'inverse, NKM et Xavier Bertrand, pourtant en bonne place sur la «liste noire» des candidats à battre établie par Marine Le Pen, ont dénoncé le jeu du FN et, surtout, réussi à mobiliser leur camp. Une stratégie fidèle avec le «ni FN, ni front républicain» prôné pendant la campagne par la direction de l'UMP. NKM et Bertrand ont sauvé leur siège, de justesse. Et se retrouvent en position de force pour contraindre l'UMP à éviter tout flirt avec l'extrême-droite.
Législatives: la féminisation progresse... mais pas dans tous les partis
De gauche à droite et de haut en bas: Sylvia Pinel (PRG), Cécile Duflot (EELV), Claude Greff (UMP), Marion Maréchal-Le Pen (FN), Marie-Arlette Carlotti (PS), Seybah Dagoma (PS), Aurélie Filippetti (PS), Marie-Pau Langevin (PS), Karine Berger (PS), Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) (Photos Reuters et AFP)
décryptage La nouvelle Assemblée compte 155 députées, un record... mais tous les partis n'ont pas fourni le même effort vers la parité. Tour d'horizon.
Voilà qui pourrait (un peu) faire remonter la France dans les classements internationaux: l'Assemblée nationale élue ce dimanche compte 155 femmes, soit 26,86%. On est loin de la parité mais on progresse: l'Assemblée de 2007 n'en comptait que 18,5%. En regardant dans le détail, on constate cependant que tous les partis ne contribuent pas de la même façon à la parité.Les plus nombreuses au PS
C'est assez logique: large vainqueur du scrutin, le PS qui présentait 45% de femmes, avait davantage de chance de renouveler ses représentants et donc d'être le parti qui comptera le plus de femmes dans la nouvelle Assemblée. Selon les comptes réalisés par l'AFP, 106 députées socialistes ont été élues dimanche (37,7% des élus PS). Auxquelles s'ajoutent une MRC, trois radicales (dont la ministre Sylvia Pinel) et quatre divers gauche.(Lire les statistiques sur le nombre de femmes parmi les candidats établies par l’Observatoire de la parité)
A noter que le mouvement lié à l'élection de 25 ministres fera, si le gouvernement reste identique, très légèrement baisser ce total: neuf ministres femmes ont des suppléants masculins quand l'inverse n'est vrai que dans six cas (les autres étant de même sexe).
La parité chez EELV... et le FN
Sur 17 élus strictement EELV (1), neuf sont des femmes, soit près de 53%. Le mouvement écologiste présentait d'ailleurs exactement autant d'hommes que de femmes. Toutefois, tant que Cécile Duflot reste au gouvernement, elle sera remplacée par sa suppléante Danièle Hoffman-Rispal qui est certes une femme mais... socialiste.Les statistiques ont moins de sens sur un petit échantillon mais on peut remarquer que le Front national, avec ses deux élus, (Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard), est aussi paritaire: le rassemblement "Bleu marine" présentait d'ailleurs aussi presque autant de femmes que d'hommes. Evidemment, en comptant l'ex-frontiste Jacques Bompard, également élu, la moyenne de l'extrême droite chute...
L'UMP loin du compte
L'ancien parti majoritaire ne pouvait pas espérer faire progresser la parité en présentant un quart de femmes. Ajouté à la défaite de quelques unes de ses figures féminines (Nadine Morano, Valérie Rosso-Debord, Brigitte Barèges...), le résultat n'est effectivement pas brillant... Et sur les bancs de l'Assemblée, l'UMP ressemblera plutôt à un parti de mâles blancs: 27 députées ont été élues sous son étiquette dimanche (14%). Auxquelles on ne peut ajouter que deux élues sous l'étiquette divers droite.Zéro pointé pour les centristes
Mais le piètre score de l'UMP n'est rien à côté de l'exploit réalisé par les partis de centre et de centre droit: un zéro pointé. Sur 12 élus du Nouveau centre d'Hervé Morin, 6 du Parti radical de Jean-Louis Borloo, deux Modem et trois centristes non affiliés, aucune femme.
(1) EELV compte 18 élus en ajoutant le militant breton Paul Molac, élu dans le Morbihan, qui n'estpas officiellement membre du mouvement.
La liste complète des élues, par parti, compilée par l'AFP:
Voici la liste, par partis, des 155 femmes élues les 10 et 17 juin à l’Assemblée nationale:
Front de gauche: Marie-George Buffet, Jacqueline Fraysse
Parti socialiste: Julie Sommaruga, Gabrielle Louis-Carabin, Chantal Berthelot, Ericka Bareigts, Monique Orphé, Elisabeth Guigou, Elisabeth Pochon, Catherine Beaubatie, Maud Olivier, Luce Pane, Sandrine Hurel, Catherine Troallic, Estelle Grelier, Dominique Chauvel, Françoise Descamps-Crosnier, Geneviève Gaillard, Pascale Boistard, Linda Gourjade, Valerie Rabault, Michèle Fournier-Armand, Sylviane Bulteau, Catherine Coutelle, Chaynesse Khirouni, Aurélie Filippetti, Paola Zanetti, Martine Carrillon-Couvreur, Audrey Linkenheld, Anne-Lise Dufour-Tonini, Jacqueline Maquet, Brigitte Bourguignon, Odile Saugues, Christine Pires Beaune, Martine Lignières-Cassou, Nathalie Chabanne, Colette Capdevielle, Sylviane Alaux, Ségolène Neuville, Cécile Untermaier, Françoise Dubois, Marietta Karamanli, Béatrice Santais, Bernadette Laclais, Pascale Crozon, Hélène Geoffroy, Annick Lepetit, Seybah Dagoma, Sandrine Mazetier, George Pau Langevin, Valérie Fourneyron, Frédérique Massat, Martine Pinville, Sophie Dessus, Colette Langlade, Carole Delga, Marie-Odile Bouillé, Delphine Batho, Annick Girardin, Karine Berger, Sabine Buis, Marie-Hélène Fabre, Marie-Lou Marcel, Marie-Arlette Carlotti, Laurence Dumont, Clotilde Valter, Marie-Line Reynaud, Suzanne Tallard, Catherine Quéré, Kheira Bouziane, Viviane Le Dissez, Corinne Erhel, Barbara Romagnan, Nathalie Nieson, Patricia Adam, Marylise Lebranchu, Chantal Guittet, Annick Le Loch, Françoise Dumas, Catherine Lemorton, Martine Martinel, Françoise Imbert, Monique Iborra, Gisèle Biémouret, Sandrine Doucet, Michèle Delaunay, Conchita Lacuey, Pascale Got, Marie Recalde, Martine Faure, Anne-Yvonne Le Dain, Fanny Dombre Coste, Dolores Roque, Marie-Anne Chapdelaine, Nathalie Appere, Marisol Touraine, Geneviève Fioraso, Marie-Noëlle Battistel, Isabelle Bruneau, Joëlle Huillier, Marie-Françoise Clergeau, Monique Rabin, Sophie Errante, Valérie Corre,Lucette Lousteau, Corinne Narassiguin, Axelle Lemaire, Daphna Poznanski-Benhamou
MRC Marie-Françoise Bechtel
PRG Dominique Orliac, Jeanine Dubié, Sylvia Pinel
Divers gauche: Edith Gueugneau, Huguette Bello, Sylvie Andrieux, Annie Le Houérou
EELV Brigitte Allain, Michèle Bonneton, Cécile Duflot, Danielle Auroi, Véronique Massonneau, Barbara Pompili, Eva Sas, Laurence Abeille, Isabelle Attard
UMP Marie-Louise Fort, Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Lacroute, Valérie Pécresse, Geneviève Levy, Josette Pons, Véronique Louwagie, Anne Grommerch-Brandenburger, Marie-Jo Zimmermann, Françoise Guégot, Virginie Duby-Muller, Sophie Dion, Sophie Rohfritsch, Arlette Grosskost, Dominique Nachury, Marie-Christine Dalloz, Claude Greff, Catherine Vautrin-Pennaforte, Marianne Dubois, Isabelle Le Callennec, Laure de la Raudière, Annie Genevard, Nicole Ameline, Michèle Tabarot, Valérie Boyer, Bérengère Poletti, Claudine Schmid
Divers droite: Véronique Besse, Sonia Lagarde
FN: Marion Maréchal-Le Pen
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/document/0202124122988-les-pouvoirs-et-l-election-du-president-de-l-assemblee-nationale-334937.php?utm_medium=twitter&utm_source=twitterfeedLes pouvoirs et l'élection du président de l'Assemblée nationale
Un groupe à l'Assemblée, clé de la visibilité politique
http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/06/18/01039-20120618ARTFIG00643-un-groupe-a-l-assemblee-cle-de-la-visibilite-politique.php
ECONOMIE
Les marchés devraient saluer le vote grec
Les contrats à terme sur les indices Dax et Cac 40 prennent entre 1 et 1,5% à une demi-heure du début des échanges. Le scrutin grec semble avoir rassuré les investisseurs, comme ce fût le cas à la Bourse de Tokyo, qui a rebondi de 1,8%.
Les marchés européens devraient ouvrir en hausse ce lundi, au lendemain des élections en Grèce dont le résultat éloigne le spectre d'une sortie du pays de la zone euro. L'optimisme des investisseurs se traduit également sur le marché des changes, où l'euro est repassé au-dessus de 1,27 dollar ce matin. Le soulagement se constate aussi sur le marché obligataire. Les taux longs des pays européens sont globalement en baisse. La plus forte détente revient à l'Italie, dont le taux des obligations à 10 ans plonge de 20 points de base, sous 6%. Les taux espagnols sont quant à eux en baisse de 8 points de base, sous 6,5%.
Hier, la droite est ressortie gagnante des élections en Grèce. Elle devrait être en mesure de former un gouvernement de coalition pro-austérité, ce qui n'avait pas été possible au lendemain du premier scrutin le 6 mai dernier. La zone euro et les marchés financiers étaient depuis lors plongés dans l'incertitude, dont une partie vient d'être levée au lendemain des élections.
Cependant, la hausse des marchés est toujours sujette à un brusque retournement de tendance. C'est que les facteurs de stress sont nombreux.
Hier, la droite est ressortie gagnante des élections en Grèce. Elle devrait être en mesure de former un gouvernement de coalition pro-austérité, ce qui n'avait pas été possible au lendemain du premier scrutin le 6 mai dernier. La zone euro et les marchés financiers étaient depuis lors plongés dans l'incertitude, dont une partie vient d'être levée au lendemain des élections.
Cependant, la hausse des marchés est toujours sujette à un brusque retournement de tendance. C'est que les facteurs de stress sont nombreux.
- Le gouvernement grec pro-austérité, s'il a davantage de chances d'être formé à l'issue de ce second scrutin, n'est pas encore une réalité.
- Le risque de contagion à de grandes économies européennes n'est pas écarté. Après le sauvetage du secteur bancaire espagnol, que certains observateurs estiment insuffisant pour résoudre les problèmes fondamentaux du pays, les marchés s'intéressent de près au cas italien.
- En Chine, l'indice PMI, réalisé auprès des directeurs d'achats des grandes entreprises, montre une très nette décélération de la croissance du secteur manufacturier. Au plus bas depuis début 2012, le recul de cet indicateur est un nouveau signe du ralentissement de la croissance chinoise, qui pourrait être inférieure à 7% au deuxième trimestre de l'année.
- Les dernières statistiques en provenance des Etats-Unis montrent que la reprise américaine s'essouffle. Ce constat négatif reste cependant bien accepté par les marchés, parce qu'il leur permet d'espérer que la Réserve fédérale (Fed) fasse un nouveau geste pour soutenir l'économie américaine. La Fed tient sa réunion de politique monétaire ce mercredi.
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Bac Philo 2012 : corrigé des épreuves
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Sujet 2 : Serions-nous plus libres sans l'État ?
Commentaire de texte : Rousseau, Émile ou De l'éducation
Pour la série ES
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Pour la série L
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Commentaire de texte : Spinoza, Traité théologico-politique
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SOCIETE
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Le chômage n'a pas de visage
Le Monde.fr | • Mis à jour le
Par Jérôme Nadau, sans-emploi
Comme à la guerre, on dégomme avec moins de remords ses semblables dans les salons parisiens qu'en plantant ses yeux dans ceux du mec d'en face. Que croyez-vous que pensent les trois millions d'ombres qu'on accuse de profiter du travail des autres en les traitant de fainéants ? Vous croyez que j'exagère. Vous croyez que convoquer la guerre est inepte car le chômage ne tue pas.
Et pourtant, trois millions de personnes traités comme une statistique, finalement pas grand-chose, finissent par avoir moins d'humanité qu'une ombre. Le cortège des privilégiés, de l'Elysée au dernier des élus, des fonctionnaires et des syndicalistes en passant par les rémunérations excentriques de patrons, ce défilé médiatique quotidien est une gifle permanente.
A-t-on jamais reçu un chômeur à l'Elysée ? En a-t-on vu dans les émissions de télévision où les journalistes pérorent qu'ils savent tout sur tout ? Ne le font-ils pas exprès ? Il existe tant de métiers, tant de postes, tant d'opportunités qu'ils doivent avoir leur part de responsabilité. Fainéants. Profiteurs. Sangsues.
Combien savent à quel point il est difficile de vivre quand rien ne vous attend. Vous n'êtes rien. Condamné à attendre, à mendier et même à supporter les comportements agacés de ceux "qui n'ont pas que ça à faire". C'est vrai, les chômeurs ont du temps, la preuve : "Tu ne fais rien de la journée". La confiance en l'avenir qui s'étiole et la pression sociale qui crève épuisent plus sûrement que n'importe quelle responsabilité.
Ces temps maigres conduisent plus sûrement à la dépression que le stress use les employés. Ceux qui n'ont pas connu ces temps-là devraient exercer leur empathie s'ils en sont capable.
Quant à ceux qui conseillent sur le ton impatient de l'évidence des pistes déjà mille fois empruntées, dites-vous qu'il est pénible de rappeler qu'un chômeur n'est pas bête. Il aura passé des heures à ausculter Internet, les offres de recruteurs, les sites des entreprises ; il aura cherché plus d'espoir que vous ne pourrez lui en donner. Quand un malheur lui tombe dessus, rappelez-vous qu'il est parfois bon d'en distraire la victime.
La honte alimente le désespoir. La honte de décevoir son entourage, ses parents, son conjoint, ses enfants. Le désespoir, c'est l'envoi de dizaines de candidatures qui n'ont pas de réponse. C'est le téléphone qui ne sonne pas. Ou encore un conseiller de pôle-emploi surchargé de dossiers qui, de toute façon, ne comprend rien au vôtre. Et c'est aussi la sphère sociale qui se réduit à une chambre ou quand les courses au supermarché deviennent le pince-fesses de la semaine.
Les chômeurs n'ont pas le droit à la fatigue. Après tout, ils ne font rien de la sainte journée. Et pourtant, quel épuisement moral que le leur ! L'aide de vingt-quatre mois que la société alloue, l'ont-ils volée ? N'ont-ils pas cotisé en d'autres temps ? Quand la peur de ne plus avoir d'avenir obsède, quand le monde vous cache comme un encombrant secret de famille, qu'en ce temps de socialisme exubérant on est privé d'une vie sociale élémentaire, le moral démoli par la peur et le doute, on peut être profondément miné, sinon au bord de l'anéantissement. Quand on se noie, il arrive un temps où l'épuisement a raison de la volonté la plus tenace. La plupart d'entre eux est déterminée, ils mettent tout en œuvre pour s'extraire de cette merde qui est une tragédie quotidienne et qui pourrit la vie, ne vous en déplaise.
Prendre n'importe quoi, n'importe quel poste, la baisse des statistiques l'exige. Comme si l'avenir d'un chômeur ne comptait pas. Ils n'ont déjà plus rien, il ne reste que l'espoir d'un avenir meilleur à leur confisquer, alors ne vous gênez pas, prenez.
On traite parfois les chômeurs d'assistés ou de profiteurs. Encore un effort et on nous fera croire qu'ils sont avantagés. Assistanat, RSA, quelle chance les allocs ! Les énarques, fonctionnaires hauts et moins hauts, ministres et syndicalistes, élus de tous bords, vous promettez à longueur d'élection et de manifestation des mesures pour l'emploi que vous habillez de symboles comme autant d'emplâtres sur une jambe de bois. Finalement, vous êtes aussi écœurants au milieu de vos privilèges que les banquiers distribuant leurs bonus.
A celles et ceux qui devisent sur ce qu'ils sont et désignent leur avenir comme un pourcentage ou un dommage collatéral de la crise, vous qui ne faites pas l'aumône de quelques minutes d'effort pour comprendre que la vie d'un chômeur est plus horrible que confortable, plus subie que choisie, remballez votre pitié et vos conseils. Les chômeurs ne déméritent pas, ils se battent, ils ne sont ni des alcooliques, ni des idiots, ni des malades. Ils ne vivent pas l'aumône publique comme un virus se nourrit d'un hôte : ils ne sont ni virus ni parasites. Ils sont seulement invisibles, absents du cœur des choses et parfois du cœur des gens. Le chômage est un purgatoire social qui devient rapidement l'enfer.
Jérôme Nadau, sans-emploi.
HUMOUR.................. ENCORE QUE ................................
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