DANS LA SERIE "QUAND ON A RIEN A DIRE ON FERME SA GUEULE":
En cure de désintox
C’est comme si dans les cols du Tour de France, plus personne n’attaquait jamais. Le suiveur commencerait une déprime, et regretterait honteusement le temps où le dopage musclait la guibole.
Et que se passe-t-il place Beauvau depuis le 16 mai ? Plus de ministre dopé à la com’ et drivé par un directeur de course scrutant les temps de passage aux 20h depuis l’Elysée. Fini.
Ça ne vous a pas semblé bizarre, à vous, qu’après les assassinats du Maréchal des Logis Audrey Berthaut et de l’adjudant Alicia Champlon, à Collobrières en début de semaine, Manuel Valls ne fasse aucune sortie pétaradante contre les juges laxistes et accros à la culture de l’excuse du délinquant ? En petit comité cette semaine, le ministre a confié que ce n’était « pas son rôle d’attiser les tensions avec la justice », et que si « une erreur avait bien été commise ces dernières années, c’était bien celle-là : l’affrontement public entre police et justice qui sape l’autorité ». Ça ne vous a pas laissé sur votre faim que le ministre de l’Intérieur n’annonce pas une nouvelle loi, menton en avant ? Moi, si, je n’étais plus habitué.
Mais le pire, c’est que c’est un récidiviste, Manuel Valls. Pas plus tard qu’il y a 10 jours, après la collision entre une voiture de la Bac et deux jeunes adultes à scooter, à Villiers-le-Bel, qu’a fait cet irresponsable ? Il est allé voir, à l’hôpital, celui qui était sérieusement blessé, puis le lendemain rencontrer ses flics de la Bac. Histoire de jeter de l’huile sur le feu, on lui a bien demandé, à Manuel Valls, pourquoi il avait vu le blessé d’abord : « parce que » a t-il expliqué récemment, « le samedi soir, les policiers étaient entendus par l’Inspection. Je ne voulais pas d’interventionnisme ».
Je ne voudrais pas l’accabler, Manuel Valls, mais quand même : quand il se déplace dans un commissariat, ou une gendarmerie, ou un service, il n’avertit même pas la presse. Ou alors, il la laisse à l’entrée de la brigade, et s’entretient en privé - sans caméra, sans micro, je sais, c’est honteux - avec pandores et flics.
Donc le suiveur s’arrange avec sa gêne du manque de com’ formatée, de lois-réflexes, de décrets annoncés jamais parus, de poses martiales. Après l’overdose, la cure de désintox.
POLITIQUE
Comment l'UMP designera t'elle son president ?
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0202132011408-bruno-le-roux-un-fidele-de-francois-hollande-elu-a-la-tete-du-groupe-ps-a-l-assemblee-336336.php?xtor=RSS-2059
http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/21/presidence-de-l-assemblee-bartolone-elu-des-le-premier-tour_1722908_823448.html
Atouts et faiblesses des candidats au perchoir (Vu par LE FIGARO)
Jean Glavany et Élisabeth Guigou, deux des quatre candidats à la présidence de l'Assemblée nationale. Crédits photo : MARTIN BUREAUFRED DUFOURPATRICK KOVARIKTHOMAS SAMSON/AFP
- Bartolone, Glavany, Guigou, Vaillant : ils sont quatre à vouloir s'emparer de la présidence de l'Assemblée nationale. Lefigaro.fr fait le point sur leurs chances d'y parvenir, avant l'élection, mardi, par l'ensemble des députés.
• Claude Bartolone (60 ans)
- Atouts: Sur les bancs de l'Assemblée depuis 1981, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, candidat déclaré au perchoir, estime avoir «le caractère et le profil» pour le poste. Raisons invoquées: ses fonctions passées de secrétaire, puis de vice-président de l'Assemblée (1992-1993), de président de la commission des affaires sociales (1997-2002), son expérience d'élu ayant à la fois connu «l'opposition absolue et la majorité absolue» et ses relations «conviviales» avec les députés, de gauche comme de droite.
À la lumière de ces expériences, Claude Bartolone s'engage, à l'instar de ses «modèles» Philippe Seguin et Jean-Louis Debré, à faire respecter les droits de l'opposition pour la bonne marche de la vie parlementaire. Principal «oublié» du gouvernement Ayrault, ce proche de Martine Aubry et ancien lieutenant de Laurent Fabius a par ailleurs apporté un soutien solide au candidat François Hollande pendant la campagne présidentielle.
- Handicap: S'il tient la corde dans la course, son plus gros défaut est d'être un homme. Au sommet de l'État, on souhaiterait en effet réserver la fonction prestigieuse, quatrième poste dans l'ordre protocolaire, à une femme. Ce qui serait une première sous la Ve République.
• Jean Glavany (63 ans)
- Atouts: Député des Hautes-Pyrénées depuis 1993, l'ancien ministre de l'Agriculture de Lionel Jospin est un fin connaisseur du Palais Bourbon, dont il a été premier vice-président. Celui qui se présente comme «un parlementaire assidu et investi» a également dirigé la commission d'enquête sur l'utilisation des fonds publics en Corse. Autre avantage: sa parole est écoutée au sein du groupe PS, où il bénéficie d'un bon réseau de soutien. Selon le député Jean-Pierre Balligand, interrogé sur le site de Public Sénat, sa candidature vaudrait «un tiers des députés sans problème».
- Handicaps: Comme Claude Bartolone, dont il est proche, le fait d'être un homme ne joue pas en sa faveur. Il pourrait aussi être desservi par la présence à la tête du Sénat de Jean-Pierre Bel, un élu pyrénéen. Pas sûr en effet que les députés soient très enthousiastes à l'idée que les présidents des deux chambres soient issus de la même région.
• Élisabeth Guigou (65 ans)
- Atouts: L'élue de Seine-Saint-Denis peut se prévaloir en premier lieu d'être une femme. L'élection d'une députée serait en effet le scénario préféré par l'Élysée et Matignon, qui y verraient un symbole fort en faveur de la parité. Élisabeth Guigou, qui a été à la tête de trois ministères régaliens et a occupé la vice-présidence de l'Assemblée, peut aussi faire valoir son statut de «ténor» du parti. Enfin, elle a souligné à demi-mot avoir le soutien de la patronne du parti, Martine Aubry, dont elle est proche.
- Handicaps: La députée, peu populaire au sein du groupe PS, pourrait avoir du mal à fédérer. «C'est une parlementaire atypique, plus individualiste que collective», estime sur francetv.fr le député nordiste Christian Bataille. «Elle est candidate à tout et tout le temps», ironise de son côté un élu de l'Ouest interrogé par Le Figaro. Au PS, on n'a en outre pas apprécié que l'ancienne députée de Bondy aille chasser pour les législatives sur les terres de Daniel Goldberg, militant historique d'Aubervilliers-La Courneuve (6e circonscription), où Élisabeth Guigou a effectué «un parachutage de confort», selon certains.
• Daniel Vaillant (62 ans)
- Atouts: Le député de Paris peut mettre en avant une longue expérience de parlementaire - il vient d'être réélu pour un sixième mandat - et ses anciennes fonctions de ministre de l'Intérieur sous Lionel Jospin.
- Handicaps: Ses positions en faveur d'un «cannabis thérapeutique», qui divisent le Parti socialiste, pourraient le desservir dans la course au perchoir. Le maire du XVIIIe arrondissement de Paris a en effet annoncé son intention de porter ces questions à l'Assemblée, malgré l'opposition du président François Hollande à toute légalisation du haschich. Ce proche de Lionel Jospin et de Bertrand Delanoë s'était déjà fait remarquer il y a un an en proposant de créer une filière d'État du cannabis en France, à l'image de celles qui existent pour l'alcool et le tabac.
LA MEGERE UMP TOUJOURS PAS APPRIVOISEE
EGYPTE ????
ECONOMIE
A suivre aujourd'hui : remaniement, audit des banques espagnoles, Air France...
Les points chauds de l'actualité à suivre ce jeudi.
France : remaniement, Pôle Emploi...
La composition du gouvernement «Ayrault 2» sera rendue publique. Les 24 ministres candidats aux législatives ayant tous été élus, le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, devrait procéder à un simple ajustement de son équipe. De l'avis de l'entourage présidentiel, ce remaniement devrait rester très mesuré, « pas plus de deux ou trois noms », sans modifier son équilibre ou sa parité hommes-femmes, scrupuleusement respectée. On évoquait, au PS, la possibilité de pourvoir les portefeuilles du Commerce extérieur et de la Formation professionnelle.
-Le conseil d'administration de Pôle Emploi se tient aujourd'hui. Le nouveau plan stratégique de la direction doit y être présenté. S'il donne son feu vert, de nouvelles discussions seront ouvertes avec les organisations syndicales sur les modalités de sa mise en place. Mardi, les syndicats invités à se prononcer sur la partie organisationnelle du plan, qui préconise notamment de « différencier » le suivi des chômeurs en fonction de leur capacité à trouver un emploi, ont majoritairement voté contre lors d'un comité central d'entreprise (CCE).
International : résultats des élections en Egypte
Le nom du futur président égyptien sera proclamé aujourd'hui. Depuis le scrutin du week-end dernier,la confusion institutionnelle règne. Le candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi a revendiqué lundi la victoire avec 52 % selon un décompte officieux, à l'élection présidentielle. La junte militaire s'est elle octroyée dimanche soir de nouvelles prérogatives, qui réduisent à presque rien les pouvoirs du futur président. Elle exercera le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée à la fin de l'année et désignera l'Assemblée constituante.
Conjoncture : indices PMI en zone euro...
-En Europe, les indices PMI de juin pour la zone euro seront publiés. En mai, l'indice composite PMI de l'activité manufacturière dans la zone euro s'était davantage contracté que les prévisions des économistes. L'index était tombé à 45,9 contre 46,7 en avril, augurant d'une chute du PIB de l'ensemble de la zone euro au deuxième trimestre.
La balance des comptes courants en zone euro pour le mois d'avril sera également dévoilée.
-En début d'après-midi, les Etats-Unis communiqueront les demandes hebdomadaires d'allocations chômage. En mai, le taux de chômage américain est remonté à 8,2 % et seulement 69.000 emplois ont été créés
Espagne : audit des banques
Les résultats du premier audit sur les banques espagnoles réalisé par les cabinets allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman seront dévoilés. Ils permettront à Madrid de chiffrer exactement ses besoins pour le plan de sauvetage européen destiné à ses banques, qui prévoit une aide pouvant atteindre 100 milliards d'euros. L'Espagne devrait ensuite demander officiellement l'aide de la zone euro pour son secteur bancaire lors d'une réunion de l'Eurogroupe qui se tient aujourd'hui également à Luxembourg.
Marchés : émissions française et espagnole
-Dans la matinée, la France prévoit d'emprunter entre 7 et 8,5 milliards d'euros sur le marché lors d'une émission obligataire de moyen terme.
-L'Espagne procèdera à une émission d'un milliard à deux milliards d'euros de dette d'échéances 2014, 2015 et 2017. Les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie se sont nettement détendus mardi sur le marché obligataire, bénéficiant d'une accalmie après avoir été chahutés la veille et malgré une émission à court terme réalisée au prix fort par Madrid.
Entreprises : Air France...
-Air France tient son comité central d'entreprise. La compagnie aérienne, forcée de réduire ses coûts et de gagner en productivité pour se redresser, devrait chiffrer son sureffectif et les mesures choisies pour y remédier. La compagnie avait reconnu pour la première fois fin mai être confrontée à un problème de sureffectif.
-MMA et Groupe Covéa publieront leurs résultats annuels.
-La Fédération Française du Bâtiment fera un point sur la conjoncture et l'emploi dans le Bâtiment pour 2012 .
LA HAUSSE REPOUSSÉE DU 1ER AU 15 JUILLET
La loi prévoit normalement que le tarif réglementé couvre intégralement les coûts d'approvisionnement et d'acheminement de GDF Suez, eux-mêmes en grande partie alignés sur les cours du pétrole. Le rapporteur préconise en conséquence un nouvel arrêté gouvernemental prévoyant "une facture rectificative par voie de complément de prix", précisent Les Echos.
Les conclusions du rapporteur public n'ont pas de caractère contraignant, mais elles sont généralement adoptées par les juges du Conseil d'Etat. L'affaire a été mise en délibéré, et un jugement est attendu d'ici trois semaines à un mois.
Les tarifs du gaz doivent augmenter en principe d'au moins 2 % et peut-être de jusqu'à 5 % au 1er juillet. Mais Europe 1 affirme jeudi que cette hausse devrait être repoussée de quinze jours, pour intervenir le 15 juillet.
Les tarifs du gaz sous la menace d'une hausse rétroactive
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour leLe rapporteur public du Conseil d'Etat estime que le gel du tarif réglementé du gaz décidé en octobre par le gouvernement Fillon doit être annulé, ce qui pourrait conduire à une hausse rétroactive des tarifs pour les particuliers, a révélé le quotidien Les Echos, mercredi 20 juin.
Selon le journal, le rapporteur estime que le gel n'a pas permis de compenser la hausse des coûts d'approvisionnement en gaz naturel pour GDF-Suez. L'application rétroactive de cette règle pourrait conduire à une augmentation d'environ 10 % des tarifs pour les particuliers.LA HAUSSE REPOUSSÉE DU 1ER AU 15 JUILLET
La loi prévoit normalement que le tarif réglementé couvre intégralement les coûts d'approvisionnement et d'acheminement de GDF Suez, eux-mêmes en grande partie alignés sur les cours du pétrole. Le rapporteur préconise en conséquence un nouvel arrêté gouvernemental prévoyant "une facture rectificative par voie de complément de prix", précisent Les Echos.
Les conclusions du rapporteur public n'ont pas de caractère contraignant, mais elles sont généralement adoptées par les juges du Conseil d'Etat. L'affaire a été mise en délibéré, et un jugement est attendu d'ici trois semaines à un mois.
Les tarifs du gaz doivent augmenter en principe d'au moins 2 % et peut-être de jusqu'à 5 % au 1er juillet. Mais Europe 1 affirme jeudi que cette hausse devrait être repoussée de quinze jours, pour intervenir le 15 juillet.
Air France: les salariés fixés dans la journée sur leur sort
Par LEXPRESS.fr, publié le 21/06/2012 à 07:41
Air France, plongée dans une grande révision de sa stratégie pour sortir des difficultés et renouer avec la compétitivité, dévoilera à combien elle chiffre son sureffectif et par quelles mesures elle entend y remédier, jeudi lors d'un comité central d'entreprise.
afp.com/Joel Saget
Air France dévoilera aujourd'hui à combien elle chiffre son sureffectif et par quelles mesures elle entend y remédier, jeudi lors d'un comité central d'entreprise.
Air France, plongée dans une grande révision de sa stratégie pour sortir des difficultés et renouer avec la compétitivité, dévoilera à combien elle chiffre son sureffectif et par quelles mesures elle entend y remédier, jeudi lors d'un comité central d'entreprise.
La compagnie entend réduire les coûts à hauteur de 2 milliards d'euros d'ici 2015, et pour y parvenir va proposer un plan de départs volontaires de 2500 postes.
Le personnel au sol (environ 32.000), déjà visé par le plan de 2009 à hauteur de 1800 personnes, devrait être à nouveau en première ligne. Pour tous les personnels (au sol et navigants) les 800 départs naturels annuels ne seraient pas remplacés, ce qui aboutirait à quelque 2400 postes en trois ans. Ainsi 5.000 postes au total devraient être supprimés d'ici à 2015, soit 10% de l'effectif actuel de la compagnie (hors filiales) estimé à près de 53 000 personnes. Les navigants (pilotes et hôtesses) semblent échapper au plan de départs volontaires.
La direction agit "comme s'il pouvait y avoir un redémarrage possible" et prend en compte la nécessité d'avoir dans ce cas-là "du personnel immédiatement disponible" et formé, explique Didier Foussat, secrétaire général du SNPNC-FO (stewards-hôtesses, PNC). Son syndicat privilégie le temps partiel négocié. Du côté des pilotes, Julien Duboz, porte-parole du Spaf (second syndicat de pilotes) estime que la solution viendrait "plus de la solidarité entre pilotes via le temps mensuel réduit".
Pas de départ contraint pour l'instant
Après une série de mesures en janvier (gel des embauches et des investissements, etc...), Air France s'est donné jusqu'au 30 juin pour parvenir avec les syndicats à renégocier des accords d'entreprise (promotions, temps de travail, congés, composition d'équipage) pour un gain de productivité de 20%.
La compagnie tricolore espère un retour à l'équilibre en 2014 pour son activité court et moyen-courrier, en perte d'environ 500 millions d'euros en 2011. Le PDG Alexandre de Juniac a prévenu qu'un raté des négociations avec les syndicats aurait "un impact encore plus fort sur l'emploi". Faute d'accord, la direction dénoncera le cadre contractuel existant.
La CFDT a demandé "un retour à la table des négociations sur les temps de travail lorsque le plan s'achèvera et aura rendu les effets escomptés". Pour le sol, la direction souhaite par exemple reprendre de 10 à 12 jours de RTT par an et par agent. La CGT a déjà indiqué qu'elle ne donnerait pas sa signature, et celle des PNC semble pour l'heure incertaine. SUD aérien (minoritaire) a pour sa part appelé à la grève du 21 au 24 juin pour dénoncer des méthodes "à la hussarde", et les syndicats de la filiale Regional, "dans le flou sur leur sort", agitent la menace d'une grève la semaine prochaine.
Avec
La direction d'Air France annonce la suppression de 5.122 postes en deux ans
La direction d'Air France a confirmé la suppression de 5.122 postes en deux ans. Pour un tiers d'entre eux il va s'agir de départs naturels, pour les autres, la compagnie aérienne entend mettre en place un plan de départs volontaires.
Le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, a confirmé la suppression de 5.122 postes en deux ans © Maxppp Frédéric Dugit
D'ici décembre 2013 il y aura 5.122 postes en moins chez Air France. Plus de 10% de l'effectif. Lors d'un Comité central d'entreprise, la direction a confirmé ce chiffre qui circulait depuis plusieurs semaines. Elle a néanmoins accéléré le calendrier d'un an et a également précisé les modalités de ces suppressions de postes.
Tout d'abord, la direction table sur 1.712 départs naturels sur trois ans, des départs à la retraite par exemple qui ne seront pas remplacés. Un chiffre revu à la baisse puisqu'au départ Air France avait évalué leur nombre à 2.400. Il lui reste donc 3.410 postes à supprimer.
Comme prévu, la compagnie aérienne va donc proposer un plan de départ volontaire. Il va essentiellement concerner les personnels au sol qui représentent (2056 personnes). Mais les stewards, hôtesses et pilotes seront également concernés à travers des mesures de temps partiels notamment
Pas de licenciements...pour l'instant
Désormais la direction va devoir convaincre les syndicats. Et ce n'est pas gagné. Les stewards et les hôtesses ne semblaient pas disposés à accepter le plan. Les pilotes seront reçus lundi et un préavis de grève a déjà été déposé.
Pour le moment, la direction n'envisage donc pas de licenciements. Mais elle pourra y avoir recours si les négociations avec les syndicats n'aboutissent pas. Un moyen de mettre la pression alors que les prochaines semaines risquent d'être agitées.
INSURRECTION
ENQUETE
Les impôts du milliardaire sarkozyste fondent avant la présidentielle
Mis en ligne le jeudi 21 juin 2012
L’homme d’affaires Alain Duménil, fondateur d’Occident, a bénéficié d’étranges protections du pouvoir sarkozyste, au point qu’il a réussi à réduire ses dettes fiscales de plus de 50 millions d’euros. Hollande a du boulot contre le capitalisme outrancier…
àl’entendre, Nicolas Sarkozy n’aurait jamais été le «président des riches». Il faudrait pourtant qu’un jour il explique comment, pendant son quinquennat, l’homme d’affaires Alain Duménil a réussi à passer entre les gouttes. Des juges, d’anciens associés, des partenaires en affaires, des salariés déposent plainte contre lui ou lui demandent réparation, et cet ancien banquier continue son activité comme si de rien n’était. Cet ex d’Occident est mis en cause dans une multitude de procès visant sa gestion et ses pratiques en affaires. Surtout, en développant son business dans le luxe (Scherrer, Smalto, Féraud, Fath, les chaussures Kélian…), l’immobilier, le pétrole et la sous-traitance aéronautique, il a accumulé une dette fiscale de 82 millions d’euros, qu’il a réussi à faire fondre de près de 54 millions. C’est au cours d’une audience, le 3 mai dernier, que ses créanciers ont appris la bonne nouvelle. Pour lui, s’entend…
Comment une telle «proposition définitive de rectification» a pu être proposée par le fisc, le 9 janvier 2012, à quelques mois de la présidentielle, à un homme d’affaires condamné par le tribunal de Valence pour avoir organisé la faillite frauduleuse de Kélian, laissant 150 salariés sur le carreau, un jugement confirmé en appel quelques jours plus tard et prononçant une peine d’un an de prison avec sursis et de 75 000 euros d’amende pour «complicité de banqueroute par détournement d’actifs»? Mystère. Mais comment ne pas y voir un coup de pouce suspect du pouvoir en place? L’affaire mériterait en tout cas d’être creusée par la justice.
Un document rédigé par son propre avocat, Maurice Lantourne, est néanmoins explicite sur les faveurs fiscales dont notre homme a bénéficié, comme Charlie a pu le constater. Il concerne l’une des anciennes sociétés de son pôle immobilier, FIG, aujourd’hui liquidée, et mentionne quatre créances des impôts pour un montant s’élevant à 61,9 millions, respectivement ramenées à un peu plus de 8 millions d’euros. Sachant que le pôle luxe de Duménil est, par ailleurs, débiteur du fisc pour quelque 20 millions d’euros, son ardoise totale a fondu de 81,9 à 28 millions. Un miracle que peu de Français en délicatesse avec leur feuille d’impôts peuvent espérer…
Curieusement, Alain Duménil publie des chiffres légèrement différents. Que dit le rapport 2011 de son groupe Acanthe Développement à propos de son ancienne filiale FIG (lire ci-dessous)? Il évoque des créances qui s’élevaient à l’origine à 54,35 millions d’euros, soit 7,5 millions de moins que dans les conclusions de l’avocat à l’audience du 3 mai. Histoire de rassurer les actionnaires? Sollicité à plusieurs reprises, l’avocat de Duménil n’a pas donné suite à la demande d’éclaircissements de Charlie.
Particulièrement secret, Alain Duménil est un habitué des coulisses du pouvoir, où il fréquente la droite dite «décomplexée». Que venait faire dans ses locaux Brice Hortefeux, le vieux copain de Sarko, voilà quelques semaines? Pourquoi, se demande un témoin, la femme d’Hortefeux passait-elle son temps chez le bijoutier Poiray, l’une des marques détenues par Duménil? Probablement pour acheter quelques beaux bijoux au prix fort? Pourquoi la femme de celui qui était alors ministre de la Justice, Dominique Perben, a-t-elle bénéficié de vêtements à prix bradés du couturier Smalto, autre propriété du milliardaire, comme l’avait raconté Le Canard en 2006? Quant à son ami Madelin, il est toujours dans les parages, puisqu’il figure au conseil d’une de ses boîtes.
Assisté d’un vrai petit «génie fiscal», selon un avocat qui lui mitonne des montages de sociétés tellement embrouillés qu’ils laissent pantois, Duménil a pris la tête au fil des ans d’un groupe toujours plus gros. Mais à quel prix! «Son objectif, résume un ancien de ses cadres, c’est de reprendre des boîtes à la casse, les payer une misère, ponctionner les actifs en se débarrassant du passif et les faire vivoter jusqu’à qu’un gogo les lui rachète.»
Tel un vrai Bernard Tapie — ils ont d’ailleurs le même conseil —, Alain Duménil semble être passé maître dans les reprises et restructurations d’entreprises, recourant à toutes les ficelles permettant le dépeçage d’une boîte et la revente des beaux morceaux, le siphonnage de sa trésorerie, le pompage des subventions, la dilution des associés dont on voudrait se débarrasser… Le recours à une holding belge et à des cascades de sociétés, dont certaines dans les paradis fiscaux, lui-même étant résident en Suisse, permet toutes les audaces… L’intéressé se balade même dans une voiture portant plaque diplomatique de Madagascar. Histoire de gagner une immunité?
Le milliardaire, pas à l’abri d’une provocation, s’est même permis de duper la DGSE. Oui, les services secrets ! L’argent des fonds spéciaux, placé dans une holding commerciale afin de fructifier en attendant d’être utilisé pour on ne sait quelle mission, avait été injecté dans un groupe de luxe qui fut repris par Alain Duménil en 2002. Quelque 23 millions investis, dilués immédiatement par quelques tours de passe-passe. «Duménil a tenté de rouler la DGSE, mais après des années de procédure il a été condamné par la cour d’appel», souligne un avocat. Le problème, c’est que l’intéressé n’exécute pas les peines qui ont été prononcées, «oubliant» de payer les amendes…
Plus c’est gros, mieux ça passe, doit se dire notre homme. La preuve, c’est qu’en dépit de ce lourd CV il a quand même réussi à décrocher une subvention de 10 millions d’euros en décembre 2011 par le FSI, la tirelire mise en place par Sarkozy censée venir en aide aux entreprises bousculées par la crise.
Une aide filée d’un côté, des impôts effacés de l’autre… Voilà comment les riches hommes d’affaires étaient traités sous Sarkozy!
Laurent Léger
Article paru dans Charlie n°1039 du 16 mai 2012
laurent.leger@charliehebdo.fr
Dans ce document extrait du rapport financier du groupe de Duménil, Acanthe Développement, coté en Bourse, figurent noir sur blanc les énormes rabais fiscaux consentis par Bercy. De quelque 54,35 millions d’euros, la note est tombée à environ 8 millions. Et le Trésor public risque de perdre encore plus d’argent, car il se serait emmêlé les pinceaux dans les délais…
àl’entendre, Nicolas Sarkozy n’aurait jamais été le «président des riches». Il faudrait pourtant qu’un jour il explique comment, pendant son quinquennat, l’homme d’affaires Alain Duménil a réussi à passer entre les gouttes. Des juges, d’anciens associés, des partenaires en affaires, des salariés déposent plainte contre lui ou lui demandent réparation, et cet ancien banquier continue son activité comme si de rien n’était. Cet ex d’Occident est mis en cause dans une multitude de procès visant sa gestion et ses pratiques en affaires. Surtout, en développant son business dans le luxe (Scherrer, Smalto, Féraud, Fath, les chaussures Kélian…), l’immobilier, le pétrole et la sous-traitance aéronautique, il a accumulé une dette fiscale de 82 millions d’euros, qu’il a réussi à faire fondre de près de 54 millions. C’est au cours d’une audience, le 3 mai dernier, que ses créanciers ont appris la bonne nouvelle. Pour lui, s’entend…
Comment une telle «proposition définitive de rectification» a pu être proposée par le fisc, le 9 janvier 2012, à quelques mois de la présidentielle, à un homme d’affaires condamné par le tribunal de Valence pour avoir organisé la faillite frauduleuse de Kélian, laissant 150 salariés sur le carreau, un jugement confirmé en appel quelques jours plus tard et prononçant une peine d’un an de prison avec sursis et de 75 000 euros d’amende pour «complicité de banqueroute par détournement d’actifs»? Mystère. Mais comment ne pas y voir un coup de pouce suspect du pouvoir en place? L’affaire mériterait en tout cas d’être creusée par la justice.
dépeçage et siphonnage
Un document rédigé par son propre avocat, Maurice Lantourne, est néanmoins explicite sur les faveurs fiscales dont notre homme a bénéficié, comme Charlie a pu le constater. Il concerne l’une des anciennes sociétés de son pôle immobilier, FIG, aujourd’hui liquidée, et mentionne quatre créances des impôts pour un montant s’élevant à 61,9 millions, respectivement ramenées à un peu plus de 8 millions d’euros. Sachant que le pôle luxe de Duménil est, par ailleurs, débiteur du fisc pour quelque 20 millions d’euros, son ardoise totale a fondu de 81,9 à 28 millions. Un miracle que peu de Français en délicatesse avec leur feuille d’impôts peuvent espérer…
Curieusement, Alain Duménil publie des chiffres légèrement différents. Que dit le rapport 2011 de son groupe Acanthe Développement à propos de son ancienne filiale FIG (lire ci-dessous)? Il évoque des créances qui s’élevaient à l’origine à 54,35 millions d’euros, soit 7,5 millions de moins que dans les conclusions de l’avocat à l’audience du 3 mai. Histoire de rassurer les actionnaires? Sollicité à plusieurs reprises, l’avocat de Duménil n’a pas donné suite à la demande d’éclaircissements de Charlie.
Particulièrement secret, Alain Duménil est un habitué des coulisses du pouvoir, où il fréquente la droite dite «décomplexée». Que venait faire dans ses locaux Brice Hortefeux, le vieux copain de Sarko, voilà quelques semaines? Pourquoi, se demande un témoin, la femme d’Hortefeux passait-elle son temps chez le bijoutier Poiray, l’une des marques détenues par Duménil? Probablement pour acheter quelques beaux bijoux au prix fort? Pourquoi la femme de celui qui était alors ministre de la Justice, Dominique Perben, a-t-elle bénéficié de vêtements à prix bradés du couturier Smalto, autre propriété du milliardaire, comme l’avait raconté Le Canard en 2006? Quant à son ami Madelin, il est toujours dans les parages, puisqu’il figure au conseil d’une de ses boîtes.
Assisté d’un vrai petit «génie fiscal», selon un avocat qui lui mitonne des montages de sociétés tellement embrouillés qu’ils laissent pantois, Duménil a pris la tête au fil des ans d’un groupe toujours plus gros. Mais à quel prix! «Son objectif, résume un ancien de ses cadres, c’est de reprendre des boîtes à la casse, les payer une misère, ponctionner les actifs en se débarrassant du passif et les faire vivoter jusqu’à qu’un gogo les lui rachète.»
Tel un vrai Bernard Tapie — ils ont d’ailleurs le même conseil —, Alain Duménil semble être passé maître dans les reprises et restructurations d’entreprises, recourant à toutes les ficelles permettant le dépeçage d’une boîte et la revente des beaux morceaux, le siphonnage de sa trésorerie, le pompage des subventions, la dilution des associés dont on voudrait se débarrasser… Le recours à une holding belge et à des cascades de sociétés, dont certaines dans les paradis fiscaux, lui-même étant résident en Suisse, permet toutes les audaces… L’intéressé se balade même dans une voiture portant plaque diplomatique de Madagascar. Histoire de gagner une immunité?
Le milliardaire, pas à l’abri d’une provocation, s’est même permis de duper la DGSE. Oui, les services secrets ! L’argent des fonds spéciaux, placé dans une holding commerciale afin de fructifier en attendant d’être utilisé pour on ne sait quelle mission, avait été injecté dans un groupe de luxe qui fut repris par Alain Duménil en 2002. Quelque 23 millions investis, dilués immédiatement par quelques tours de passe-passe. «Duménil a tenté de rouler la DGSE, mais après des années de procédure il a été condamné par la cour d’appel», souligne un avocat. Le problème, c’est que l’intéressé n’exécute pas les peines qui ont été prononcées, «oubliant» de payer les amendes…
Plus c’est gros, mieux ça passe, doit se dire notre homme. La preuve, c’est qu’en dépit de ce lourd CV il a quand même réussi à décrocher une subvention de 10 millions d’euros en décembre 2011 par le FSI, la tirelire mise en place par Sarkozy censée venir en aide aux entreprises bousculées par la crise.
Une aide filée d’un côté, des impôts effacés de l’autre… Voilà comment les riches hommes d’affaires étaient traités sous Sarkozy!
Article paru dans Charlie n°1039 du 16 mai 2012
laurent.leger@charliehebdo.fr
Dans ce document extrait du rapport financier du groupe de Duménil, Acanthe Développement, coté en Bourse, figurent noir sur blanc les énormes rabais fiscaux consentis par Bercy. De quelque 54,35 millions d’euros, la note est tombée à environ 8 millions. Et le Trésor public risque de perdre encore plus d’argent, car il se serait emmêlé les pinceaux dans les délais…
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