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samedi 9 juin 2012

09062012 QUOI DE NEUF ?

DIVERS

ENTRE ROLLAND-GARROS, LE TOP 14 ET L'EURO, COMMENT FAIRE ?

POLITIQUE

QUAND OBAMA SE PLANTE




TOUJOURS LA SYRIE


ET LA COTE D'IVOIRE

ET L'AFGHANISTAN


ET LE QUEBEC

http://www.franceinfo.fr/societe/quebec-jeu-du-chat-et-de-la-souris-entre-policiers-et-manifestants-641007-2012-06-09


ECONOMIE


TOUJOURS LA ZONE EURO ET LES AGENCES DE NOTATION

http://www.liberation.fr/economie/2012/06/09/la-note-de-la-zone-euro-en-danger_824927?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

UNE SEMAINE D'ECONOMIE


DIVERS

Le procès du Mediator ou la bataille de Pharmaguédon, par Philippe Foucras

Philippe Foucras est médecin généraliste, et président de l'association Formindep "pour une formation médicale indépendante au service des seuls professionnels de santé et des patients". Alors que le procès du médicament Mediator s'est ouvert lundi 14 mai, il met en garde dans ce billet contre la Pharmaguédon, ou quand le monde de la médecine favorise la cupidité contre l'altruisme.
Dans l'Apocalypse, il est fait mention d'un lieu : Harmaguédon. C'est là que se déroulerait la bataille finale entre le bien et le mal. C'est sur cette colline d'Harmaguédon, aux temps finaux, que se jouerait le salut de l'humanité.

S'inspirant de cette image biblique, des professionnels de santé et des citoyens de différents pays ont inventé la notion de Pharmaguédon. Pharmaguédon, c'est un monde où la médecine, sous l'influence d'intérêts autres que ceux des malades et des soignants, serait devenue plus néfaste que bénéfique à la société. C'est le moment où, la cupidité l'emportant sur l'altruisme, la médecine génèrera plus de maladie que de santé.
Alors le rôle des soignants sera perverti, les médecins nuiront à leurs patients en pensant leur faire du bien, le progrès médical ne servira plus que le profit de certains. La santé des patients sera mise en danger par l'institution même qui prétend la défendre.
Mais j'entends certains se demander si ces temps ne sont pas déjà là. Le désastre du Mediator par exemple. Des soignants naïfs et insuffisamment professionnels, influencés et désinformés par des intérêts commerciaux orientés vers la seule recherche du profit, des autorités sanitaires sous influences, arrogantes et imbues d'elles mêmes, incapables de contrôler ces intérêts. Au total la médecine qui provoque des souffrances évitables, des victimes, des morts. La confiance trahie, la santé menacée. Quoi de pire pour les soignants et les usagers que nous sommes tous ?

Mais le Mediator n'est qu'un cavalier du Pharmaguedon parmi d'autres. L'hormone de croissance, le Vioxx retiré du marché en 2004, le dépistage du cancer de la prostate enfin officiellement reconnu comme néfaste, celui du cancer du sein également bientôt nous l'espérons, les surprescriptions inutiles, la médicalisation et la médicamentation de la vie normale.

Autant de situations où des intérêts catégoriels, marchands, personnels, pervertissent le soin, trompent la société, transforment des biens portants en malades, créent des souffrances inutiles, rendent des soignants malfaisants au lieu d'être bienfaisants. Les signes seraient donc là !

Ainsi le premier procès du Mediator qui s'ouvre ce lundi au tribunal de Nanterre prend une importance particulière dans ce contexte.

En premier lieu la reconnaissance de la souffrance des victimes, malades avérés, ou exposées au risque de ce médicament inutile et nuisible. Je sais, dans mon cabinet, que reconnaître la souffrance d'un malade, c'est la première étape vers son soulagement, quelle que soit sa cause. Cette reconnaissance devra avoir lieu, au risque de majorer et prolonger les souffrances et le sentiment d'injustice.

En deuxième lieu l'honneur des soignants, sali par trop de compromissions, d'arrangements, de bassesses. A travers Irène Frachon, les soignants que nous sommes gardent l'espoir que tout n'est pas perdu, que les patients peuvent encore trouver dans le médecin cet allié, cet ami, qui s'engage et accompagne jusqu'au bout.

Enfin et surtout le sens de la médecine. A quoi sert elle dans notre société où tout est appelé à devenir marchandise ? Est elle encore le lieu du juste soin et de l'attention porté aux plus faibles ? Où n'est elle plus qu'un "marché" comme un autre, lieu de commerce, de profit, quel qu'en soit le prix, fut celui de la vie humaine ?

Dans ce procès qui débute, nouvelle bataille de la guerre de Pharmaguédon, les forces à l'œuvre vont être terrifiantes. Les tout puissants acteurs du marché médical vont à nouveau tout essayer, tout oser pour faire croire que rien ne s'est passé, continuer à nier les souffrances, parfois avec la complicité de certains soignants. Honte à eux. En face, les petits sauront il renverser les puissants et trouver justice ?

A travers ce procès, la société et sa justice sauront-elles redire avec force au service de qui est vraiment la médecine ? A travers ce procès les croyants sauront-ils voir la lutte pour défendre un engagement non perverti auprès de l'Autre souffrant ?
Philippe Foucras, président du Formindep, sans liens avec des entreprises commercialisant ou produisant des produits de santé (article L4113-13 du code de la santé publique)

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