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POLITIQUE
L'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur les emplois d'avenir
L'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de loi créant des emplois d'avenir pour des jeunes pas ou peu qualifiés venant de zones défavorisées, principalement dans les collectivités locales, les associations et l'enseignement, public et privé.
Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, soulignant "ne pas vouloir ranimer la guerre scolaire", a déclaré ne voir "aucune difficulté, ni juridique, ni philosophique" à cette ouverture aux établissements privés.
AFP - L'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de loi créant des emplois d'avenir pour des jeunes pas ou peu qualifiés venant de zones défavorisées, principalement dans les collectivités locales, les associations et l'enseignement, public et privé.
Sur les quelque 50 députés présents, ceux de gauche ont voté pour cette mesure qui figurait dans les engagements de campagne de François Hollande, tandis que la plupart de ceux de l'UMP ont voté contre. Les centristes se sont abstenus, ainsi que deux élus UMP, Denis Jacquat et Jean-Pierre Decool.
Le texte sera examiné par le Sénat à la fin du mois avant d'être définitivement adopté.
Les emplois d'avenir, largement subventionnés par l'Etat, seront offerts, généralement dans des collectivités locales et des associations, pour trois ans, à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées, ou en outremer, ainsi qu'à des handicapés peu qualifiés de moins de 30 ans en difficulté.
Le gouvernement prévoit de créer quelque 150.000 emplois d'avenir d'ici 2014, dont 100.000 dès l'an prochain, pour un coût de 1,5 milliard d'euros par an lorsque le système fonctionnera à plein.
Le texte crée aussi, sur un modèle comparable, des emplois d'avenir professeur, dont devraient bénéficier, d'ici 2015, quelque 18.000 étudiants boursiers, d'un niveau compris entre la deuxième année de licence et la première année de master, venant aussi de zones défavorisées.
Les socialistes et les écologistes ont manifesté sans surprise leur entier soutien un texte qui, selon Christophe Sirugue (PS) "correspond à l'attente de nos concitoyens". Le vote favorable du Front de gauche n'a pas empêché sa porte-parole, Jacqueline Fraysse, d'estimer que l'ampleur du chômage appelait ensuite "des mesures autrement plus ambitieuses".
Pour l'UMP, Jean-Frédéric Poisson a estimé que "le recours de principe à ce type d'emplois ne correspond pas à la situation", tout en reconnaissant que cette opposition au texte n'était pas unanime dans son groupe.
Enfin, le centriste Francis Vercamer a qualifié le projet de loi "de texte banal d'emplois aidés", mais a justifié l'abstention de son groupe par le souci de "ne pas trahir l'espoir des jeunes".
Au cours du débat, le gouvernement et le PS ont accepté d'ouvrir les emplois d'avenir professeur aux établissements scolaires privés, dont l'exclusion, dans le texte initial, avait suscité les vives protestations de l'opposition.
Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, soulignant "ne pas vouloir ranimer la guerre scolaire", a déclaré ne voir "aucune difficulté, ni juridique, ni philosophique" à cette ouverture aux établissements privés.
Les emplois d'avenir professeur seront exercés au maximum à mi-temps de façon à permettre aux jeunes concernés de poursuivre leurs études. Ceux-ci aideront les enseignants, mais "il n'y aura jamais de remplacement de professeur par un jeune en emploi d'avenir", a souligné Vincent Peillon.
Sur l'ensemble du texte, la priorité donnée à certaines zones géographiques, comme aux employeurs du secteur public et associatif, a été vivement critiquée par l'opposition.
"Ce sera ouvert à tous mais avec une priorité pour les endroits où il y a le plus" de chômage des jeunes, a expliqué le ministre de l'Emploi, Michel Sapin.
La nécessité d'accompagner les emplois d'avenir par une formation et un tutorat a été soulignée par les députés de toutes tendances.
Toutefois, la majorité socialiste s'est opposé à un amendement du Front de gauche fixant à 400 heures par an le temps obligatoire de formation dispensée aux jeunes en emplois d'avenir, de même qu'à un amendement centriste proposant 10 heures par semaine.
Le ton "cordial" des débats, selon l'expression de M. Poisson, a laissé brièvement la place à un vif affrontement quand l'élu du Front national, Gilbert Collard, a présenté un amendement, rejeté, visant à réserver les emplois d'avenir en priorité aux jeunes de nationalité française.
L'attaque, le 11 septembre, contre le consulat américain de Benghazi en Libye, au cours de laquelle l'ambassadeur des États-Unis et trois autres Américains ont été tués, semble avoir été planifiée, estimaient mercredi soir des responsables américains. Initialement mise sur le compte d'hommes armés en colère contre un film anti-islam, l'attaque résulterait d'une opération coordonnée plutôt que de débordements d'une foule en colère, a affirmé mercredi à l'AFP un responsable américain.
"C'est l'hypothèse de travail en ce moment", a ajouté ce responsable sous le couvert de l'anonymat. Selon cette source, les extrémistes se sont servis de manifestants qui protestaient contre le film comme d'un "prétexte" pour s'en prendre au consulat américain avec des armes de petit calibre, mais aussi des lance-roquettes. "Il y a des détails encore assez flous, mais clairement on a la signature d'al-Qaida", a estimé de son côté Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement au Congrès américain, sur la chaîne CNN. D'autres responsables américains s'exprimant sous le couvert de l'anonymat ont parlé d'une "attaque complexe" tout en refusant de se prononcer sur l'identité de ses auteurs.
Mardi soir, des hommes armés ont attaqué notamment avec des roquettes le consulat à Benghazi (est), considéré comme un fief des islamistes radicaux, selon des sources de sécurité. Des bombes artisanales ont été lancées et des affrontements ont opposé les forces de sécurité aux hommes armés parmi lesquels des salafistes, ont indiqué des témoins. Le consulat a été incendié après avoir été pillé et vandalisé, selon eux.
L'ambassadeur Chris Stevens, qui avait soutenu ardemment la révolte contre le régime Kadhafi, et trois fonctionnaires du consulat ont péri. Entre trois et six civils américains auraient été blessés, selon des responsables américains. Des agents de sécurité libyens ont également été tués, d'après un diplomate libyen à l'ONU. Les circonstances précises de la mort de l'ambassadeur n'ont pas encore pu être éclaircies, selon le département d'État.
Le président américain Barack Obama a dénoncé une attaque "choquante" tout en écartant une rupture des liens avec la Libye. Il a aussi ordonné de revoir les mesures de sécurité autour de toutes les missions diplomatiques américaines. Un responsable américain a précisé que le personnel du consulat à Benghazi avait été évacué vers l'Allemagne et que la présence diplomatique américaine à Tripoli avait été réduite. La marine américaine a également envoyé deux navires vers les côtes libyennes, "simplement par mesure préventive", selon un haut gradé américain. De son côté, la secrétaire d'État Hillary Clinton a condamné un "attentat choquant pour toutes les consciences" et accusé "un petit groupe sauvage" de l'avoir mené.
L'attaque de Benghazi est la première de cette envergure contre une ambassade occidentale en Libye depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en octobre 2011. Elle illustre une fois de plus l'incapacité des autorités à assurer la sécurité dans un pays où les milices armées font la loi. Malgré tout, l'Assemblée nationale libyenne a élu mercredi soir le vice-Premier ministre du gouvernement sortant, Moustapha Abou Chagour, chef du nouveau gouvernement de transition. Sa principale tâche sera justement de mettre en place une armée et une police professionnelles pour faire face à l'escalade de la violence.
Signé par un certain Sam Bacile - un pseudonyme -, qui décrit l'islam comme un "cancer", le film se veut une description de la vie du prophète Mahomet et évoque les thèmes de l'homosexualité et de la pédophilie. "Son réalisateur est bouleversé par le meurtre" du diplomate et se cache par peur d'être tué, selon un de ses collaborateurs, Steve Klein, qui a dit à l'AFP lui avoir parlé au téléphone tout en ignorant où il se trouve. Selon des médias américains, il s'agirait d'un promoteur immobilier israélo-américain, mais son nom était introuvable sur Internet avant les événements des derniers jours.
La flambée de violence antiaméricaine dans le monde musulman qui a coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye ajoute une nouvelle inconnue à l'équation de la présidentielle du 6 novembre, sur un sujet périlleux pour Barack Obama comme pour Mitt Romney.
Le président américain a rapidement condamné les violences de mardi soir qui ont coûté la vie à l'ambassadeur Chris Stevens et utilisé le cadre solennel de la roseraie de la Maison Blanche pour promettre que les auteurs de cette attaque "scandaleuse" ne resteraient pas impunis.
Avant lui, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dit comprendre que l'on se demande comment un tel drame a pu se produire "dans un pays que nous avons contribué à libérer, dans une ville que nous avons sauvée de la destruction".
Après avoir hésité à intervenir dans les révoltes du "Printemps arabe" début 2011, les Etats-Unis avaient apporté leur soutien à ceux qui réclamaient le départ d'hommes forts en place depuis plus de 30 ans, notamment en Egypte et en Libye.
Mais un an après la chute de Mouammar Kadhafi et malgré de nouvelles institutions, la Libye est aujourd'hui loin d'être stabilisée, et en Egypte, pays qui reste lui aussi en proie à des violences sporadiques --dont une attaque contre l'ambassade américaine mardi--, les islamistes des Frères musulmans sont désormais au pouvoir.
Dans une telle crise, avec mort d'homme, "pour le président Obama, le risque est évident: cela peut saper l'argument de son bon bilan en politique étrangère" dans deux pays emblématiques, note le professeur d'histoire Julian Zelizer, de l'université de Princeton.
A moins de deux mois de la présidentielle américaine, le candidat républicain Mitt Romney tente d'exploiter les vulnérabilités perçues de M. Obama. Mercredi, il a estimé que l'administration Obama avait envoyé des "signaux ambigus" à la suite de l'attaque de l'ambassade au Caire, après avoir qualifié mardi de "honteuse" la réaction officielle aux attaques en Egypte et en Libye.
Intérêts stratégiques
M. Obama, mettant implicitement en doute les qualifications du républicain à occuper le Bureau ovale, a répliqué de façon cinglante dans un entretien à la chaîne CBS mercredi: "On dirait que le gouverneur Romney a tendance à tirer d'abord et viser ensuite".
"En tant que président, l'une des choses que j'ai apprises est que l'on ne peut pas faire cela. Il est important de s'assurer que les déclarations que vous effectuez sont soutenues par les faits, et que vous avez pensé à toutes les conséquences avant de les prononcer", a poursuivi M. Obama, à propos de son adversaire, déjà accusé d'amateurisme par des médias de premier plan comme le Washington Post et The Atlantic.
"C'est peut-être le devoir du candidat d'opposition de critiquer ou de mettre en cause (l'administration en place), mais pas au coût des intérêts stratégiques des Etats-Unis", a sévèrement noté l'expert en géopolitique Anthony Cordesman, du groupe de réflexion CSIS de Washington.
Pour M. Zelizer, "M. Romney doit être extrêmement prudent et ne pas faire de choses susceptibles de donner de lui l'image de quelqu'un qui n'a aucune idée de ce qui se passe". Dans de telles circonstances, "les électeurs peuvent évaluer comment les dirigeants réagissent en période de crise", prévient-il.
Déjà crédité d'une avance de cinq ou six points dans les intentions de vote sur M. Romney, M. Obama bénéficie d'un net avantage dans l'opinion face à son concurrent sur les thèmes de politique étrangère et de sécurité nationale.
Le président vante lors de ses discours électoraux sa promesse tenue de retirer les soldats d'Irak et le raid contre Oussama ben Laden. Mais les succès de politique étrangère ne garantissent pas une réélection, comme l'a appris George Bush senior en 1992, battu malgré la victoire de la Guerre du Golfe.
En revanche, un échec dans ce domaine risque de ternir un bilan, comme l'a montré la victoire de Ronald Reagan sur Jimmy Carter en 1980, en partie attribuée à la gestion par le dirigeant démocrate de l'interminable crise des otages américains à Téhéran.
Sur les quelque 50 députés présents, ceux de gauche ont voté pour cette mesure qui figurait dans les engagements de campagne de François Hollande, tandis que la plupart de ceux de l'UMP ont voté contre. Les centristes se sont abstenus, ainsi que deux élus UMP, Denis Jacquat et Jean-Pierre Decool.
Le texte sera examiné par le Sénat à la fin du mois avant d'être définitivement adopté.
Les emplois d'avenir, largement subventionnés par l'Etat, seront offerts, généralement dans des collectivités locales et des associations, pour trois ans, à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées, ou en outremer, ainsi qu'à des handicapés peu qualifiés de moins de 30 ans en difficulté.
Le gouvernement prévoit de créer quelque 150.000 emplois d'avenir d'ici 2014, dont 100.000 dès l'an prochain, pour un coût de 1,5 milliard d'euros par an lorsque le système fonctionnera à plein.
Le texte crée aussi, sur un modèle comparable, des emplois d'avenir professeur, dont devraient bénéficier, d'ici 2015, quelque 18.000 étudiants boursiers, d'un niveau compris entre la deuxième année de licence et la première année de master, venant aussi de zones défavorisées.
Les socialistes et les écologistes ont manifesté sans surprise leur entier soutien un texte qui, selon Christophe Sirugue (PS) "correspond à l'attente de nos concitoyens". Le vote favorable du Front de gauche n'a pas empêché sa porte-parole, Jacqueline Fraysse, d'estimer que l'ampleur du chômage appelait ensuite "des mesures autrement plus ambitieuses".
Pour l'UMP, Jean-Frédéric Poisson a estimé que "le recours de principe à ce type d'emplois ne correspond pas à la situation", tout en reconnaissant que cette opposition au texte n'était pas unanime dans son groupe.
Enfin, le centriste Francis Vercamer a qualifié le projet de loi "de texte banal d'emplois aidés", mais a justifié l'abstention de son groupe par le souci de "ne pas trahir l'espoir des jeunes".
Au cours du débat, le gouvernement et le PS ont accepté d'ouvrir les emplois d'avenir professeur aux établissements scolaires privés, dont l'exclusion, dans le texte initial, avait suscité les vives protestations de l'opposition.
Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, soulignant "ne pas vouloir ranimer la guerre scolaire", a déclaré ne voir "aucune difficulté, ni juridique, ni philosophique" à cette ouverture aux établissements privés.
Les emplois d'avenir professeur seront exercés au maximum à mi-temps de façon à permettre aux jeunes concernés de poursuivre leurs études. Ceux-ci aideront les enseignants, mais "il n'y aura jamais de remplacement de professeur par un jeune en emploi d'avenir", a souligné Vincent Peillon.
Sur l'ensemble du texte, la priorité donnée à certaines zones géographiques, comme aux employeurs du secteur public et associatif, a été vivement critiquée par l'opposition.
"Ce sera ouvert à tous mais avec une priorité pour les endroits où il y a le plus" de chômage des jeunes, a expliqué le ministre de l'Emploi, Michel Sapin.
La nécessité d'accompagner les emplois d'avenir par une formation et un tutorat a été soulignée par les députés de toutes tendances.
Toutefois, la majorité socialiste s'est opposé à un amendement du Front de gauche fixant à 400 heures par an le temps obligatoire de formation dispensée aux jeunes en emplois d'avenir, de même qu'à un amendement centriste proposant 10 heures par semaine.
Le ton "cordial" des débats, selon l'expression de M. Poisson, a laissé brièvement la place à un vif affrontement quand l'élu du Front national, Gilbert Collard, a présenté un amendement, rejeté, visant à réserver les emplois d'avenir en priorité aux jeunes de nationalité française.
Attaque de Benghazi : Washington évoque une opération planifiée
Le Point.fr - Publié le 13/09/2012 à 07:03 - Modifié le 13/09/2012 à 07:29
Les extrémistes qui ont attaqué le consulat américain en Libye se seraient servis de manifestants qui protestaient contre le film comme d'un "prétexte".
L'ambassade américaine à Benghazi en Libye a été la cible d'une attaque mortelle le 11 septembre 2012. © Stringer / AFP
L'attaque, le 11 septembre, contre le consulat américain de Benghazi en Libye, au cours de laquelle l'ambassadeur des États-Unis et trois autres Américains ont été tués, semble avoir été planifiée, estimaient mercredi soir des responsables américains. Initialement mise sur le compte d'hommes armés en colère contre un film anti-islam, l'attaque résulterait d'une opération coordonnée plutôt que de débordements d'une foule en colère, a affirmé mercredi à l'AFP un responsable américain.
"C'est l'hypothèse de travail en ce moment", a ajouté ce responsable sous le couvert de l'anonymat. Selon cette source, les extrémistes se sont servis de manifestants qui protestaient contre le film comme d'un "prétexte" pour s'en prendre au consulat américain avec des armes de petit calibre, mais aussi des lance-roquettes. "Il y a des détails encore assez flous, mais clairement on a la signature d'al-Qaida", a estimé de son côté Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement au Congrès américain, sur la chaîne CNN. D'autres responsables américains s'exprimant sous le couvert de l'anonymat ont parlé d'une "attaque complexe" tout en refusant de se prononcer sur l'identité de ses auteurs.
Mardi soir, des hommes armés ont attaqué notamment avec des roquettes le consulat à Benghazi (est), considéré comme un fief des islamistes radicaux, selon des sources de sécurité. Des bombes artisanales ont été lancées et des affrontements ont opposé les forces de sécurité aux hommes armés parmi lesquels des salafistes, ont indiqué des témoins. Le consulat a été incendié après avoir été pillé et vandalisé, selon eux.
L'ambassadeur Chris Stevens, qui avait soutenu ardemment la révolte contre le régime Kadhafi, et trois fonctionnaires du consulat ont péri. Entre trois et six civils américains auraient été blessés, selon des responsables américains. Des agents de sécurité libyens ont également été tués, d'après un diplomate libyen à l'ONU. Les circonstances précises de la mort de l'ambassadeur n'ont pas encore pu être éclaircies, selon le département d'État.
Une attaque "choquante"
Les autorités libyennes ont présenté leurs excuses aux États-Unis et pointé du doigt à la fois les partisans du régime déchu de Muammar Kadhafi et al-Qaida après cette attaque survenue mardi soir, jour du 11e anniversaire des attentats du 11 Septembre aux États-Unis commis par le réseau islamiste.Le président américain Barack Obama a dénoncé une attaque "choquante" tout en écartant une rupture des liens avec la Libye. Il a aussi ordonné de revoir les mesures de sécurité autour de toutes les missions diplomatiques américaines. Un responsable américain a précisé que le personnel du consulat à Benghazi avait été évacué vers l'Allemagne et que la présence diplomatique américaine à Tripoli avait été réduite. La marine américaine a également envoyé deux navires vers les côtes libyennes, "simplement par mesure préventive", selon un haut gradé américain. De son côté, la secrétaire d'État Hillary Clinton a condamné un "attentat choquant pour toutes les consciences" et accusé "un petit groupe sauvage" de l'avoir mené.
L'attaque de Benghazi est la première de cette envergure contre une ambassade occidentale en Libye depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en octobre 2011. Elle illustre une fois de plus l'incapacité des autorités à assurer la sécurité dans un pays où les milices armées font la loi. Malgré tout, l'Assemblée nationale libyenne a élu mercredi soir le vice-Premier ministre du gouvernement sortant, Moustapha Abou Chagour, chef du nouveau gouvernement de transition. Sa principale tâche sera justement de mettre en place une armée et une police professionnelles pour faire face à l'escalade de la violence.
Des protestations contre le film Innocence of Muslims
Par ailleurs, les protestations contre le film Innocence of Muslims ("L'innocence des musulmans") ont commencé à faire tache d'huile avec des rassemblements devant des représentations américaines à Casablanca, Tunis et Khartoum. Une manifestation est prévue jeudi à Téhéran devant l'ambassade de Suisse qui représente les intérêts américains.Signé par un certain Sam Bacile - un pseudonyme -, qui décrit l'islam comme un "cancer", le film se veut une description de la vie du prophète Mahomet et évoque les thèmes de l'homosexualité et de la pédophilie. "Son réalisateur est bouleversé par le meurtre" du diplomate et se cache par peur d'être tué, selon un de ses collaborateurs, Steve Klein, qui a dit à l'AFP lui avoir parlé au téléphone tout en ignorant où il se trouve. Selon des médias américains, il s'agirait d'un promoteur immobilier israélo-américain, mais son nom était introuvable sur Internet avant les événements des derniers jours.
Les violences au moyen orient s'invitent dans la campagne americaine
Mais un an après la chute de Mouammar Kadhafi et malgré de nouvelles institutions, la Libye est aujourd'hui loin d'être stabilisée, et en Egypte, pays qui reste lui aussi en proie à des violences sporadiques --dont une attaque contre l'ambassade américaine mardi--, les islamistes des Frères musulmans sont désormais au pouvoir.
Le président américain a rapidement condamné les violences de mardi soir qui ont coûté la vie à l'ambassadeur Chris Stevens et utilisé le cadre solennel de la roseraie de la Maison Blanche pour promettre que les auteurs de cette attaque "scandaleuse" ne resteraient pas impunis.
Avant lui, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dit comprendre que l'on se demande comment un tel drame a pu se produire "dans un pays que nous avons contribué à libérer, dans une ville que nous avons sauvée de la destruction".
Après avoir hésité à intervenir dans les révoltes du "Printemps arabe" début 2011, les Etats-Unis avaient apporté leur soutien à ceux qui réclamaient le départ d'hommes forts en place depuis plus de 30 ans, notamment en Egypte et en Libye.
Dans une telle crise, avec mort d'homme, "pour le président Obama, le risque est évident: cela peut saper l'argument de son bon bilan en politique étrangère" dans deux pays emblématiques, note le professeur d'histoire Julian Zelizer, de l'université de Princeton.
A moins de deux mois de la présidentielle américaine, le candidat républicain Mitt Romney tente d'exploiter les vulnérabilités perçues de M. Obama. Mercredi, il a estimé que l'administration Obama avait envoyé des "signaux ambigus" à la suite de l'attaque de l'ambassade au Caire, après avoir qualifié mardi de "honteuse" la réaction officielle aux attaques en Egypte et en Libye.
Intérêts stratégiques
M. Obama, mettant implicitement en doute les qualifications du républicain à occuper le Bureau ovale, a répliqué de façon cinglante dans un entretien à la chaîne CBS mercredi: "On dirait que le gouverneur Romney a tendance à tirer d'abord et viser ensuite".
"En tant que président, l'une des choses que j'ai apprises est que l'on ne peut pas faire cela. Il est important de s'assurer que les déclarations que vous effectuez sont soutenues par les faits, et que vous avez pensé à toutes les conséquences avant de les prononcer", a poursuivi M. Obama, à propos de son adversaire, déjà accusé d'amateurisme par des médias de premier plan comme le Washington Post et The Atlantic.
"C'est peut-être le devoir du candidat d'opposition de critiquer ou de mettre en cause (l'administration en place), mais pas au coût des intérêts stratégiques des Etats-Unis", a sévèrement noté l'expert en géopolitique Anthony Cordesman, du groupe de réflexion CSIS de Washington.
Pour M. Zelizer, "M. Romney doit être extrêmement prudent et ne pas faire de choses susceptibles de donner de lui l'image de quelqu'un qui n'a aucune idée de ce qui se passe". Dans de telles circonstances, "les électeurs peuvent évaluer comment les dirigeants réagissent en période de crise", prévient-il.
Déjà crédité d'une avance de cinq ou six points dans les intentions de vote sur M. Romney, M. Obama bénéficie d'un net avantage dans l'opinion face à son concurrent sur les thèmes de politique étrangère et de sécurité nationale.
Le président vante lors de ses discours électoraux sa promesse tenue de retirer les soldats d'Irak et le raid contre Oussama ben Laden. Mais les succès de politique étrangère ne garantissent pas une réélection, comme l'a appris George Bush senior en 1992, battu malgré la victoire de la Guerre du Golfe.
En revanche, un échec dans ce domaine risque de ternir un bilan, comme l'a montré la victoire de Ronald Reagan sur Jimmy Carter en 1980, en partie attribuée à la gestion par le dirigeant démocrate de l'interminable crise des otages américains à Téhéran.
ECONOMIE
En gobant le britannique BAE, EADS réussirait le coup parfait
Par Hassan Meddah - Publié leA lire sur le même sujet
ANALYSE Avec cette acquisition, le groupe présidé par Tom Enders effacerait ses deux faiblesses majeures : son poids marginal dans le secteur de la défense et son absence du marché américain.
Louis Gallois en rêvait, Tom Enders, son successeur à la tête d'EADS l'a fait. Ou presque. Quoi donc ? L'opération, un rapprochement avec le britannique BAE Systems, qui permet à la maison mère d'Airbus de se poser enfin en véritable rival d'un Boeing : à la fois sur les marchés civils et de défense tout en étant fortement présent sur le marché américain.Et mieux encore: Louis Gallois n'envisageait ce rééquilibrage de son groupe aussi bien en termes d'activités que géographiques qu'à l'horizon 2020. Enders le réaliserait en 2012 si les négociations aboutissent.
"Tous les acteurs de la défense cherchent à se renforcer aux Etats-Unis. Meme si les budgets du Pentagone sont en baisse, ils restent de loin encore très nettement supérieur à ceux de toutes les régions du monde. Pour EADS, BAE est le pont transatlantique idéal", estime Philippe Plouvier, directeur des activités aéronautique et défense chez Roland Berger.
Le budget américain fait en effet saliver tous les vendeurs d'armes. Le Pentagone dépense bon an mal an pour environ 550 milliards de dollars, soit 4,8% du PIB national. En comparaison, c'est deux fois plus que la totalisté des budgets européens de défense...
Qui plus est, EADS et BAE se connaissent déjà bien. Ils sont co-actionnaires dans le consortium Eurofigther et ils le sont aussi chez le fabricant de missiles MBDA.
L'autre alternative, un rapprochement avec un groupe américain se serait avérée plus difficile nécessitant l'accord de la Maison Blanche. BAE Systems a lui l'avantage d'être un groupe américain... sans vétitablement l'être: les Etats-Unis sont son premier ou deuxième marché avec le Royaume-Uni, où une grande partie de ses effectifs est située.
Pour EADS, BAE présente en effet le profil de complémentarité idéal. "BAE est un pure player de la défense. Il rééquilibre de manière massive le portefeuille d'EADS surtout porté par l'activité commerciale d'Airbus."
Le groupe britannique réalise en l'essentiel de ses 24 milliards d'euros de chiffre d'affaires en fournissant les différentes armées du monde. Au contraire, le chiffre d'affaires d'EADS est (trop) largement dominé par les ventes d'Airbus, ne le laissant pas à l'abri d'un retournement du marché de l'aviation civile.
Des trésors de technologie
BAE Systems fait ainsi partie du top 5 mondial des équipementiers de défense dans le monde. Derrière Lockheed Martin, il fait jeu égal avec les autres ténors américains du secteur Boeing, Northrop Grumman , General Dynamics, Raytheon...
Sur le seul marché US, il fait partie des 10 premiers fournisseurs du Pentagone. Et surtout, EADS trouvera dans le portefeuille de BAE des trésors de technologie. Le groupe britannique est positonné sur le segment clé de l'électronique de défense - ce qui donne l'intelligence aux équipements - et des plateformes : l'avionnique, les radars, les sonars, les systèmes de communications informatisées...
Autre atout de ce rapprochement : EADS pourra enfin se remettre de n'avoir pas pu mettre la main sur Thales en 2009, tombé dans l'escarcelle de Dassault.
Mais la complémentarité va encore plus loin. Le premier vendeur d'avions civils dans le monde, serait également à la tête d'activités terrestres (chars et véhicules blindés...), et marines (frégates, porte-avions, sous-marins...). DCNS, Nexter et autres n'auront alors qu'a bien se tenir !
S'il fallait trouver des faiblesses à ce tandem, il y en aurait deux. Forcément, les problèmes de gouvenance hérités d'EADS. Le groupe européen est déjà critiqué en France pour ne pas être assez français, en Allemagne pour ne pas être suffisamment Allemand...
L'ajout des dimensions britannique et américaine pourrait encore compliqué les choses. Il faudra donner des gages à tous les gouvernants concernés. "Le succès du fabricant européen de missiles MBDA montre qu'il est pourtant possible de s'imposer sur un marché très sensible et concurrentiel tout en conservant de bonnes relations avec les différents ministères de la défense des pays", précise toutefois Philippe Plouvier.
Autre faiblesse : les services. Les deux partenaires eéalisent encore qu'une faible partie de leurs revenus dans ce domaine.
Si la fusion avec BAE s'opérait, Tom Enders aura transformé EADS d'une manière radicale, moins dépendant d'Airbus et capable d'affronter les ténors américains de la défense sur leur propre terrain. Et tout ça en quelques mois seulement. Vertigineux !
DIVERS
Selon MM. Debré et Even, un médicament sur deux ne sert à rien
Le Monde.fr avec AFPBernard Debré, député UMP de Paris, et Philippe Even, directeur de l'Institut Necker, auteurs en 2011 d'un rapport au vitriol dans l'affaire du Mediator, passent au crible 4 000 médicaments dans "un livre choc" dont le Nouvel Observateur révèle, jeudi 13 septembre, les bonnes feuilles. Le Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux est "un livre d'information, pas d'opinion", assure le Pr Even dans une interview vidéo publiée sur le site de l'hebdomadaire.
L'ancien doyen de la faculté de médecine de Paris lance néanmoins une nouvelle charge contre l'industrie pharmaceutique, qualifiée de "la plus lucrative, la plus cynique, la moins éthique de toutes les industries". Selon le Pr Even, pour régler le problème du manque d'argent dans le domaine de la santé et du déficit de l'Assurance-maladie, "il suffit de retirer du marché les médicaments dangereux, inutiles ou inefficaces"."50 % DE MÉDICAMENTS INUTILES... "
Le livre recense ainsi, selon le Nouvel Observateur, "50 % de médicaments inutiles, 20 % de mal tolérés, 5 % de 'potentiellement très dangereux', mais, incroyable paradoxe, 75 % sont remboursés". Le Pr Even s'en prend tout particulièrement aux statines, les médicaments contre le cholestérol, "avalés par 3 à 5 millions de Français", qui coûtent "à la France 2 milliards d'euros par an" et qu'il juge "complètement inutiles".
Le Nouvel Observateur a mis par ailleurs en ligne "la liste noire des médicaments dangereux", qui comprend des médicaments cardiovasculaires, des anti-inflammatoires, des pilules contraceptives, etc.
"AMALGAMES ET APPROXIMATIONS"
L'industrie pharmaceutique (LEEM) a dénoncé de son côté "amalgames et approximations" dans cet "énième réquisitoire de Bernard Debré et Philippe Even". Ce livre "contribue à alarmer inutilement les malades et risque de les conduire à arrêter de leur propre chef des traitements pourtant adaptés aux maladies dont ils souffrent", a déclaré mercredi soir le LEEM, la fédération professionnelle des industriels du médicament.
Bernard Debré et Philippe Even s'étaient vu confier par l'ancien président Nicolas Sarkozy une mission suite à l'affaire du Mediator et lui avaient remis en mars 2011 un rapport au vitriol sur la réforme du système du médicament. Les deux professeurs estimaient notamment que l'affaire du Mediator était "beaucoup plus qu'un accident isolé".
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