"La liberté de la presse ne s'use que quand on ne s'en sert pas"
Jean-Marc Ayrault: Seule réaction sensée !
Jean-Marc Ayrault a lui aussi réagi. Interrogé par RTL sur cette publication, le Premier ministre a observé: «Nous sommes dans un pays où la liberté d'expression est garantie, la liberté de caricature aussi». «Si vraiment des personnes se sentent heurtées dans leurs convictions et pensent qu'il y a eu dépassement du droit - nous sommes dans un Etat de droit qui doit être totalement respecté -, elles peuvent saisir les tribunaux».
Charlie Hebdo: nouvelles caricatures de Mahomet
La Une de l’hebdomadaire Charlie Hebdo à paraître ce mercredi va faire polémique ! On y découvre une nouvelle caricature de Mahomet en réponse aux manifestations anti-américaines et le film anti-islam.
A la Une de son numéro à paraître mercredi, un dessin de Charb où un imam et un rabbin apparaissent sous le titre « Intouchables 2″. Et en quatrième de couverture, l’hebdomadaire publie sa rubrique « les Unes auxquelles vous avez échappé », avec différentes caricatures de Mahomet, parfois dans des positions déplacées.
Six ans après avoir publié des caricatures de Mahomet qui avait mis le monde musulman en émoi, l’hebdomadaire satirique récidive.
Ce numéro est publié à la suite des violences qui touche le monde musulman ces derniers jours. Plusieurs manifestations ont eu lieue dans le monde entier, et les attaques des ambassades américaines ne cessent pas. Elles ont déjà causé la mort de plusieurs dizaine de personnes, dont l’ambassadeur américain du consulat US à Benghazi en Libye.
En novembre 2011, le journal avait été incendié au cocktail molotov suite à un numéro spécial baptisé « Charia hebdo ».
Caricatures: le site de Charlie Hebdo inaccessible, le web s'enflamme
Le site internet de Charlie Hebdo était inaccessible mercredi matin, et sa page facebook était submergée de commentaires, positifs ou négatifs, sur les caricatures du Prophète publiées par l'hebdomadaire.
Incident technique, trop grand nombre de requêtes, acte de pirates, les raisons du blocage du site n'étaient pas connues dans l'immédiat.
En novembre 2011, après la publication d'un numéro spécial baptisé "Charia Hebdo" avec Mahomet comme "rédacteur en chef", les locaux du journal satirique avaient été incendiés et le site internet du journal piraté.
Sur Facebook comme sur Twitter, opposants et soutiens de Charlie Hebdo publiaient des centaines de commentaires évoquant cette nouvelle Une, parfois avec des propos très violents. La page Facebook de l'hebdomadaire mise en ligne mardi soir avec la Une du journal comptait à 8h30 près de 1.400 messages.
De nombreux commentaires soulignaient le contexte déjà très tendu actuellement.
Depuis sa diffusion la semaine dernière, le film islamophobe "Innocence of Muslims" ("L'Innocence des musulmans"), produit aux Etats-Unis par un chrétien d'Egypte, a déclenché des manifestations anti-américaines dans le monde musulman qui ont causé la mort de plus de 30 personnes.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé mercredi matin "comprendre que certaines personnes peuvent être heurtées dans leur sensibilité. Mais nous sommes dans un Etat laïque, dans un Etat républicain".
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a «dans le contexte actuel» affirmé sa «désapprobation face à tout excès» tout en rappelant la liberté d’expression «dans le cadre de la loi». Il a appelé à «l’esprit de responsabilité de chacun».
Ces dessins «choqueraient ceux qui vont vouloir être choqués en lisant un journal qu’ils ne lisent jamais», a estimé le directeur de l’hebdomadaire, Charb, interrogé par iTélé, moins d’un an après la destruction criminelle des locaux du journal suite à une Une représentant Mahomet et jugée injurieuse par des extrémistes.
Il a estimé que les dessins publiés en page intérieure et en dernière page du journal ne sont pas plus provocants que d’habitude.
L’une de ces caricatures montre Mahomet dénudé, dans une parodie d’une scène du film «Le Mépris» de Jean-Luc Godard où Michel Piccoli admire la chute de reins de Brigitte Bardot.
Le Conseil français du culte musulman, organe représentatif des différents courants musulmans en France, a condamné «avec la plus grande vigueur ce nouvel acte islamophobe qui vise à offenser délibérément les sentiments des Musulmans». «Profondément attaché à la liberté d’expression», le CFCM «lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation».
Le président du Crif Richard Prasquier «désapprouve» les caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo qui, dans le contexte de tension actuel, relèvent d'«une forme de panache irresponsable», écrit-il dans une tribune transmise mercredi matin à l’AFP.
La couverture, qu’il signe, représente un musulman dans un fauteuil roulant poussé par un juif orthodoxe, avec chapeau et papillote, sous le titre «Intouchables 2», allusion au film éponyme.
«Je leur ai dit qu’il n’y avait rien en couverture, le soufflé est retombé et je pense que M. Fabius n’avait pas vu la Une quand il a parlé en Egypte», a estimé Charb.
Le directeur de Charlie Hebdo s’est défendu de toute volonté de provocation: «si on commence à se dire, parce qu’il y a 250 excités qui manifestent devant l’ambassade des Etats-Unis, qu’il faut différer ou ne pas publier des dessins, ça veut dire que ce sont eux qui font la loi en France», a encore dit Charb.
Depuis sa diffusion la semaine dernière, le film islamophobe «Innocence of Muslims» («L’Innocence des musulmans»), produit aux Etats-Unis par un chrétien d’Egypte, a déclenché des manifestations anti-américaines dans le monde musulman qui ont causé la mort de plus de 30 personnes.
De nouveaux appels à manifester samedi, à Paris et dans plusieurs grandes villes de France pour protester contre le film circulaient mardi sur les réseaux sociaux.
Un fourgon de CRS a pris position près du bâtiment de sept étages où est installé Charlie Hebdo, dans l’est de Paris, non loin des anciens locaux de l’hebdomadaire, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les locaux de Charlie Hebdo avaient été détruits par un incendie criminel dans la nuit du 1er au 2 novembre 2011 après la publication d’un numéro spécial rebaptisé «Charia hebdo», avec en Une la caricature d’un prophète Mahomet hilare. Une enquête est toujours en cours.
(AFP)
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, sa dernière livraison replace donc Charlie Hebdo au centre d'une nouvelle polémique, d'autant plus vive que, depuis une semaine, les réactions très violentes contre le film L'Innocence des musulmans ont fait des dizaines de morts dans le monde.
Dans ce contexte hautement inflammable, et alors que les réseaux sociaux bruissent d'appels à des manifestations en France, le week-end prochain, contre ce film, le gouvernement a immédiatement réagi. Tout en rappelant que "la liberté d'expression constitue l'un des principes fondamentaux de notre République", le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a exprimé sa "désapprobation face à tout excès" et en a appelé à "l'esprit de responsabilité de chacun". De son côté, tout en demandant aux musulmans de "ne pas céder à la provocation", le Conseil français du culte musulman a condamné, "avec la plus grande vigueur, ce nouvel acte islamophobe".
Rappelons ici quelques principes. Nous vivons dans une démocratie laïque où la liberté de pensée et d'expression est - dans le respect du droit - une norme fondamentale - existentielle, en quelque sorte. Ce principe ne saurait se voir opposer aucune norme supérieure, notamment religieuse. C'est vrai en France, en Europe et aux Etats-Unis, qui ne sont pourtant pas le pays le moins religieux du monde.
Les religions sont des systèmes de pensée et de croyance respectables, mais qui peuvent être librement analysés, critiqués, voire tournés en ridicule. C'est une évidence depuis Voltaire. Quoi que l'on puisse penser des choix éditoriaux de Charlie Hebdo, de l'esthétique de ses dessins et de la délicatesse de son style, la seule limitation concevable de sa liberté est celle que les tribunaux pourraient estimer justifiée.
Les caricatures incriminées sont de mauvais goût, voire affligeantes. Elles sont surtout publiées à un moment qui va contribuer sciemment à mettre de l'huile sur le feu, ce qui amène en effet à se poser des questions sur le sens des responsabilités de leurs auteurs et éditeurs. Mais l'on ne saurait renvoyer dos à dos Charlie Hebdo et ses inquisiteurs. D'un côté l'on veut faire rire et vendre, de l'autre on lance des anathèmes.
Les caricatures de Charlie Hebdo suscitent des réactions embarrassées
Le Premier ministre en appelle à «l'esprit de responsabilité de chacun», le CFCM condamne de même que le Crif.
L’hebdomadaire Charlie Hebdo publie ce mercredi des dessins satiriques représentant le prophète Mahomet, après une semaine de tensions et de violences dans le monde contre le film islamophobe «L’Innocence des musulmans».Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a «dans le contexte actuel» affirmé sa «désapprobation face à tout excès» tout en rappelant la liberté d’expression «dans le cadre de la loi». Il a appelé à «l’esprit de responsabilité de chacun».
Ces dessins «choqueraient ceux qui vont vouloir être choqués en lisant un journal qu’ils ne lisent jamais», a estimé le directeur de l’hebdomadaire, Charb, interrogé par iTélé, moins d’un an après la destruction criminelle des locaux du journal suite à une Une représentant Mahomet et jugée injurieuse par des extrémistes.
La une de Charlie Hebdo ce mercredi. Les caricatures de Mahomet sont en pages intérieures.
«Je n’appelle pas les musulmans rigoristes à lire Charlie Hebdo, comme je n’irais pas dans une mosquée pour écouter des discours qui contreviennent à ce que je crois», a encore dit Charb. «Si on reçoit des insultes, c’est parce que Charlie Hebdo est sorti du contexte "kiosque" et qu’il a été montré sur internet et qu’il touche un public plus large que d’habitude».Il a estimé que les dessins publiés en page intérieure et en dernière page du journal ne sont pas plus provocants que d’habitude.
L’une de ces caricatures montre Mahomet dénudé, dans une parodie d’une scène du film «Le Mépris» de Jean-Luc Godard où Michel Piccoli admire la chute de reins de Brigitte Bardot.
De l'huile sur le feu
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a appelé «à ne pas verser de l’huile sur le feu», tandis que Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, interrogé au Caire, s’est dit «contre toute provocation», tout en rappelant l’importance de la liberté d’expression.Le Conseil français du culte musulman, organe représentatif des différents courants musulmans en France, a condamné «avec la plus grande vigueur ce nouvel acte islamophobe qui vise à offenser délibérément les sentiments des Musulmans». «Profondément attaché à la liberté d’expression», le CFCM «lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation».
Le président du Crif Richard Prasquier «désapprouve» les caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo qui, dans le contexte de tension actuel, relèvent d'«une forme de panache irresponsable», écrit-il dans une tribune transmise mercredi matin à l’AFP.
«Intouchables»
«Tout est parti d’une inquiétude des services français qui craignaient dans le contexte que Charlie fasse sa couverture avec une caricature de Mahomet. Il n’en est rien», a expliqué Charb à l’AFP.La couverture, qu’il signe, représente un musulman dans un fauteuil roulant poussé par un juif orthodoxe, avec chapeau et papillote, sous le titre «Intouchables 2», allusion au film éponyme.
«Je leur ai dit qu’il n’y avait rien en couverture, le soufflé est retombé et je pense que M. Fabius n’avait pas vu la Une quand il a parlé en Egypte», a estimé Charb.
Le directeur de Charlie Hebdo s’est défendu de toute volonté de provocation: «si on commence à se dire, parce qu’il y a 250 excités qui manifestent devant l’ambassade des Etats-Unis, qu’il faut différer ou ne pas publier des dessins, ça veut dire que ce sont eux qui font la loi en France», a encore dit Charb.
Depuis sa diffusion la semaine dernière, le film islamophobe «Innocence of Muslims» («L’Innocence des musulmans»), produit aux Etats-Unis par un chrétien d’Egypte, a déclenché des manifestations anti-américaines dans le monde musulman qui ont causé la mort de plus de 30 personnes.
De nouveaux appels à manifester samedi, à Paris et dans plusieurs grandes villes de France pour protester contre le film circulaient mardi sur les réseaux sociaux.
Un fourgon de CRS a pris position près du bâtiment de sept étages où est installé Charlie Hebdo, dans l’est de Paris, non loin des anciens locaux de l’hebdomadaire, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les locaux de Charlie Hebdo avaient été détruits par un incendie criminel dans la nuit du 1er au 2 novembre 2011 après la publication d’un numéro spécial rebaptisé «Charia hebdo», avec en Une la caricature d’un prophète Mahomet hilare. Une enquête est toujours en cours.
(AFP)
Intégrisme : faut-il verser de l'huile sur le feu ?
LE MONDELa caricature est un art délicat. La provocation aussi. Et le rire peut être explosif. Charlie Hebdo le sait, pour en avoir fait depuis des lustres sa raison d'être. L'hebdomadaire satirique en apporte une nouvelle démonstration, ce mercredi, en publiant une dizaine de dessins sur le prophète Mahomet et les intégristes musulmans.
En 2006, déjà, Charlie Hebdo avait reproduit des caricatures, publiées auparavant dans un journal danois, et qui avaient provoqué une flambée de colère dans le monde musulman. Attaqué en justice, l'hebdomadaire avait gagné ce procès. En 2011, ses locaux avaient été incendiés après la publication d'un numéro intitulé "Charia Hebdo", consacré à la montée des islamistes en Libye et en Tunisie.Les mêmes causes produisant les mêmes effets, sa dernière livraison replace donc Charlie Hebdo au centre d'une nouvelle polémique, d'autant plus vive que, depuis une semaine, les réactions très violentes contre le film L'Innocence des musulmans ont fait des dizaines de morts dans le monde.
Dans ce contexte hautement inflammable, et alors que les réseaux sociaux bruissent d'appels à des manifestations en France, le week-end prochain, contre ce film, le gouvernement a immédiatement réagi. Tout en rappelant que "la liberté d'expression constitue l'un des principes fondamentaux de notre République", le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a exprimé sa "désapprobation face à tout excès" et en a appelé à "l'esprit de responsabilité de chacun". De son côté, tout en demandant aux musulmans de "ne pas céder à la provocation", le Conseil français du culte musulman a condamné, "avec la plus grande vigueur, ce nouvel acte islamophobe".
Rappelons ici quelques principes. Nous vivons dans une démocratie laïque où la liberté de pensée et d'expression est - dans le respect du droit - une norme fondamentale - existentielle, en quelque sorte. Ce principe ne saurait se voir opposer aucune norme supérieure, notamment religieuse. C'est vrai en France, en Europe et aux Etats-Unis, qui ne sont pourtant pas le pays le moins religieux du monde.
Les religions sont des systèmes de pensée et de croyance respectables, mais qui peuvent être librement analysés, critiqués, voire tournés en ridicule. C'est une évidence depuis Voltaire. Quoi que l'on puisse penser des choix éditoriaux de Charlie Hebdo, de l'esthétique de ses dessins et de la délicatesse de son style, la seule limitation concevable de sa liberté est celle que les tribunaux pourraient estimer justifiée.
Les caricatures incriminées sont de mauvais goût, voire affligeantes. Elles sont surtout publiées à un moment qui va contribuer sciemment à mettre de l'huile sur le feu, ce qui amène en effet à se poser des questions sur le sens des responsabilités de leurs auteurs et éditeurs. Mais l'on ne saurait renvoyer dos à dos Charlie Hebdo et ses inquisiteurs. D'un côté l'on veut faire rire et vendre, de l'autre on lance des anathèmes.
La caricature, un "droit fondamental" pour Manuel Valls
Après la publication de caricatures du prophète Mahomet dans le dernier numéro de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, le ministre de l'Intérieur a reçu les représentants des musulmans de France. Manuel Valls a réaffirmé la liberté d'expression, tout en prônant la fermeté contre les manifestations qui troubleraient l'ordre public.
Manuel Valls réaffirme la liberté d'expression mais ne veut pas voir "attiser la haine" dans la rue © Maxppp
Devant ses invités, réunis en urgence alors qu'enfle la polémique sur le dernier numéro de Charlie Hebdo, Manuel Valls a réaffirmé la liberté d'expression de la presse. Le ministre de l'Intérieur a refusé toute remise en cause du "droit d'expression, celui de l'information, de l'opinion, de la caricature dans le cadre évidemment de la loi".
Le ministre invite les caricaturistes à faire preuve de "responsabilité", car souligne Manuel Valls, chaque déclaration, "peut attiser, peut provoquer des confrontations". Mais il est hors de question de remettre en cause ce "droit fondamental" à la caricature.
"Les tribunaux sont là pour être saisis par ceux qui se considéreraient comme attaqués, offensés" (Manuel Valls)
Les mécontents doivent donc saisir la justice. Manuel Valls insiste, alors que la France est en alerte : la rue n'est pas le lieu où "attiser les esprits, semer la haine". "Toute manifestation qui vise à troubler l'ordre public ne sera pas autorisée, sera interdite et j'ai donné consigne à l'ensemble des préfets pour que ces interdictions se traduisent concrètement", a poursuivi le ministre.
"Une initiative extrêmement dangereuse et même totalement irresponsable" (Dalil Boubakeur)
Face au ministre, la délégation des représentants des musulmans de France, parmi lesquels le recteur de la grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur. Le recteur a annoncé qu'un message d'appel au calme, "élaboré par nos organisations qui reflètent démocratiquement l'opinion des musulmans", serait lu dans toutes les mosquées de France jeudi et vendredi, jour de la grande prière.
A la question de savoir si une plainte sera déposée suite aux caricatures de Charlie : "S'il y a des éléments qui tombent sous le coup de la loi, là, nous porterons plainte, mais pour le moment c'est le mépris" qui prévaut, a-t-il lancé. "Concernant les caricatures, je ne pense pas porter plainte mais nous étudierons la question. Une plainte est peut-être un objectif lointain", a pour sa part ajouté Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
"VOUS AVEZ DIT POPULAIRE ????"
UMP: la Droite populaire veut tendre "vers l'immigration zéro"
"Alors que les flux migratoires sont devenus un défi majeur, il ne peut y avoir d'assimilation sans maîtrise de l'immigration. Nous devons aller vers l'immigration zéro afin de donner leur chance aux étrangers en situation régulière", peut-on lire dans le texte de la motion déposée mardi à l'UMP par le chef de file de la Droite populaire, l'ancien ministre Thierry Mariani, en vue d'être soumise au vote des militants, le 18 novembre.Lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait promis, s'il était réélu, de ramener l'immigration légale à 100.000 entrées annuelles, contre environ 200.000 actuellement. La présidente du FN, Marine Le Pen, avait fixé l'objectif de 10.000 entrées.
La Droite populaire s'était fait connaître dans les dernières années du quinquennat Sarkozy en occupant le terrain médiatique sur les questions liées à la sécurité et à l'immigration notamment. Elle fait partie des 7 "mouvements" ou courants de l'UMP qui veulent être officialisés en novembre. Elle doit pour cela recueillir au moins 10% des suffrages des militants.
La Droite populaire entend influer sur l'élaboration du programme de l'UMP et "prendra l'initiative de nouvelles réponses aux dérives communautaires qui mettent en péril le vouloir-vivre ensemble et la paix civile".
"Face au terrorisme intellectuel et à l'activisme judiciaire de groupes de pression qui veulent lui dicter leur loi, la République doit être une République militante, qui sanctionne sévèrement les manquements à la laïcité et les insultes à la Nation. L'acquisition de la nationalité française ne peut être un automatisme", réclame-t-elle ainsi.
La Droite populaire entend se constituer en mouvement pour "réaffirmer clairement un triple refus": refus d'abord des "demi-mesures" et des "compromis dictés par les médias" car "un discours qui exprime fidèlement les attentes et les espoirs du peuple français n'est jamais trop offensif"; refus ensuite des "concessions politiques faites à une gauche à la fois sectaire et prête à tous les reniements"; et enfin refus "quelles que soient les circonstances, d'appeler à voter pour un candidat socialiste" en cas de second tour gauche/FN.
La Corée du Sud censure «Les 120 journées de Sodome» de Sade
Le cinéaste Pier Paolo Pasolini avait adapté cette oeuvre de Sade en 1975. (Photo AFP)
Les autorités invoquent «l'extrême obscénité» de l'ouvrage.
La Corée du Sud a prononcé la censure des «120 journées de Sodome» du marquis de Sade en raison de son «extrême obscénité» et ordonné la mise au pilon de tous les exemplaires du livre, a-t-on appris mercredi de source officielle et auprès de l'éditeur local.
La traduction inédite de cet ouvrage sulfureux, qui conte crûment les orgies sadiques de quatre hommes enfermés dans un château avec leurs victimes, est arrivée dans les rayonnages des librairies sud-coréennes le mois dernier. «Une grande partie du livre, extrêmement obscène et cruelle, comprend des actes de sadisme, d’inceste, de zoophilie et de nécrophilie», a justifié auprès de l’AFP Jang Tag-Hwan, un membre de la Commission d'éthique de l'édition coréenne, un organisme public de régulation.
A l’exception de bandes dessinées, «Les 120 journées de Sodome», rédigé par Sade (1740-1814) en 1785, est la première oeuvre de création écrite frappée d’interdiction en Corée du Sud depuis 2008, selon lui. L'éditeur a fait appel de la décision, qu’il considère comme une «condamnation à mort». Il a l’intention de porter l’affaire en justice si son appel est rejeté. En attendant une décision finale, le livre reste autorisé à la vente.
«Cet ouvrage ne promeut ni la pornographie ni la violence (...). Il ridiculise et critique la part sombre de la nature humaine à l’origine de ces actes», a fait valoir Lee Yoong, éditeur chez Dongsuh Press.
«Les 120 journées de Sodome» est distribué dans d’innombrables pays du monde, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Japon, a-t-il souligné.
«Il y a une quantité impressionnante de livres pornographiques disponibles partout. Je ne comprends pas pourquoi ce livre, qui fait l’objet de recherche universitaire par des psychiatres et des spécalistes de littérature, devrait être traité différemment», selon lui.
«Les 120 journées de Sodome» a été adpaté en 1975 par le cinéaste italien Pier Paolo Pasolini sous le titre «Salo ou les 120 journées de Sodome».
(AFP)
EXCLUSIF. Oui, les OGM sont des poisons !
Créé le 18-09-2012 à 00h19 - Mis à jour le 19-09-2012 à 09h16
Des chercheurs français ont étudié secrètement, pendant deux ans, 200 rats nourris au maïs transgénique. Tumeurs, pathologies lourdes… une hécatombe. Et une bombe pour l'industrie OGM.
Photo du film "Tous cobayes ?". (Jean-Paul Jaud / ©J+B Séquences)
(Cet article paraît dans le "Nouvel Observateur" daté du 20 septembre 2012)
C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine "Food and Chemical Toxicology" - une référence en matière de toxicologie alimentaire - en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.
En 2006, c’est comme un véritable thriller que commence cette recherche, dont le maître d’œuvre, Gilles-Eric Séralini, divulgue lui-même les conclusions dans un ouvrage à paraître la semaine prochaine ("Tous cobayes !", Flammarion, en librairie le 26 septembre).
Le récit de l’opération – nom de code In Vivo - évoque la très difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, par le truchement d’un lycée agricole canadien. Puis la récolte et le rapatriement des "gros sacs de jute" sur le port du Havre fin 2007, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total et la sélection de deux cents rats de laboratoires dits "Sprague Dawley". Bilan ? Glaçant : "Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, confie le professeur Séralini, c’était une hécatombe parmi nos rats, dont je n’avais pas imaginé l’ampleur".
Comparaison implacable : les rats OGM déclenchent donc de deux à trois fois plus de tumeurs que les rats non OGM quel que soit leur sexe. Au début du 24° mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles OGM sont touchées contre seulement 30% chez les non-OGM.
Surtout, les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles. Pour un animal qui bénéficie de deux ans d’espérance de vie, l’écart est considérable. A titre de comparaison, un an pour un rongeur, c’est à peu près l’équivalent d’une quarantaine d’années pour un homme…
Cette bataille, l’ex-ministre de l’Ecologie et première vice-présidente de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire à Strasbourg, la mène depuis quinze ans au sein du Criigen (Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie génétique) avec Joël Spiroux et Gilles-Eric Séralini. Une simple association 1901 qui a pourtant été capable de réunir de bout en bout les fonds de cette recherche (3,2 millions d’euros) que ni l’Inra, ni le CNRS, ni aucun organisme public n’avaient jugé judicieux d’entreprendre.
L’étude du professeur Séralini laisse donc présager une nouvelle guerre meurtrière entre pro et anti-OGM. Les agences sanitaires exigeront-elles de toute urgence des études analogues pour vérifier les conclusions des scientifiques français ? Ce serait bien le moins. Monsanto, la plus grande firme mondiale de semences transgéniques, laissera-t-elle faire ? Peu probable : sa survie serait en jeu. Pour une seule plante OGM, il y a une centaine de variétés. Ce qui impliquerait au moins une dizaine d'études de 100 à 150 millions d’euros chacune !
C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine "Food and Chemical Toxicology" - une référence en matière de toxicologie alimentaire - en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.
Lourdement toxique et souvent mortel
Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats. A tel point que, s’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu séance tenante dans l’attente de nouvelles investigations. Car c’est ce même OGM que l’on retrouve dans nos assiettes, à travers la viande, les œufs ou le lait.En 2006, c’est comme un véritable thriller que commence cette recherche, dont le maître d’œuvre, Gilles-Eric Séralini, divulgue lui-même les conclusions dans un ouvrage à paraître la semaine prochaine ("Tous cobayes !", Flammarion, en librairie le 26 septembre).
Nom de code In Vivo
Jusqu’en 2011, les chercheurs ont travaillé dans des conditions de quasi-clandestinité. Ils ont crypté leurs courriels comme au Pentagone, se sont interdit toute discussion téléphonique et ont même lancé une étude leurre tant ils craignaient un coup de Jarnac des multinationales de la semence.Le récit de l’opération – nom de code In Vivo - évoque la très difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, par le truchement d’un lycée agricole canadien. Puis la récolte et le rapatriement des "gros sacs de jute" sur le port du Havre fin 2007, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total et la sélection de deux cents rats de laboratoires dits "Sprague Dawley". Bilan ? Glaçant : "Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, confie le professeur Séralini, c’était une hécatombe parmi nos rats, dont je n’avais pas imaginé l’ampleur".
Pathologies lourdes, tumeurs mammaires
Tous les groupes de rats, qu’ils soient nourris avec le maïs OGM traité ou non au Roundup, l'herbicide de Monsanto, ou encore alimentés avec une eau contenant de faibles doses d’herbicide présent dans les champs OGM, sont frappés par une multitude de pathologies lourdes au 13e mois de l’expérience. Chez les femelles, cela se manifeste par des explosions en chaine de tumeurs mammaires qui atteignent parfois jusqu’à 25% de leur poids. Chez les mâles, ce sont les organes dépurateurs, le foie et les reins, qui sont atteints d’anomalies marquées ou sévères. Avec une fréquence deux à cinq fois plus importante que pour les rongeurs nourris au maïs sans OGM.Comparaison implacable : les rats OGM déclenchent donc de deux à trois fois plus de tumeurs que les rats non OGM quel que soit leur sexe. Au début du 24° mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles OGM sont touchées contre seulement 30% chez les non-OGM.
Surtout, les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles. Pour un animal qui bénéficie de deux ans d’espérance de vie, l’écart est considérable. A titre de comparaison, un an pour un rongeur, c’est à peu près l’équivalent d’une quarantaine d’années pour un homme…
Exiger des comptes
C’est forte de ces conclusions que Corinne Lepage, dans un livre qui paraît vendredi 21 septembre ("La vérité sur les OGM, c’est notre affaire", Editions Charles Léopold Mayer), entend bien exiger des comptes auprès des politiques et des experts, français et européens, des agences sanitaires et de la Commission de Bruxelles, qui se sont si longtemps opposés et par tous les moyens au principe d’une étude de longue durée sur l'impact physiologique des OGM.Cette bataille, l’ex-ministre de l’Ecologie et première vice-présidente de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire à Strasbourg, la mène depuis quinze ans au sein du Criigen (Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie génétique) avec Joël Spiroux et Gilles-Eric Séralini. Une simple association 1901 qui a pourtant été capable de réunir de bout en bout les fonds de cette recherche (3,2 millions d’euros) que ni l’Inra, ni le CNRS, ni aucun organisme public n’avaient jugé judicieux d’entreprendre.
Une étude financée par Auchan et Carrefour
Comment ? Autre surprise : en sollicitant la Fondation suisse Charles Léopold Mayer. Mais aussi les patrons de la grande distribution (Carrefour, Auchan..), qui se sont réunis pour l'occasion en association. Depuis la vache folle, ces derniers veulent en effet se prémunir de tout nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements.L’étude du professeur Séralini laisse donc présager une nouvelle guerre meurtrière entre pro et anti-OGM. Les agences sanitaires exigeront-elles de toute urgence des études analogues pour vérifier les conclusions des scientifiques français ? Ce serait bien le moins. Monsanto, la plus grande firme mondiale de semences transgéniques, laissera-t-elle faire ? Peu probable : sa survie serait en jeu. Pour une seule plante OGM, il y a une centaine de variétés. Ce qui impliquerait au moins une dizaine d'études de 100 à 150 millions d’euros chacune !
Le temps de la vérité
Sauf que, dans cette nouvelle confrontation, le débat ne pourra plus s’enliser comme par le passé. Dés le 26 septembre, chacun pourra voir au cinéma le film choc de Jean-Paul Jaud, "Tous Cobayes ?", adapté du livre de Gilles-Eric Séralini, et les terribles images des rats étouffant dans leurs tumeurs. Des images qui vont faire le tour de la planète et d’internet, puisqu'elles seront diffusées sur Canal+ (au "Grand Journal" du 19 septembre) et sur France 5 (le 16 octobre dans un documentaire). Pour les OGM, l’ère du doute s’achève. Le temps de la vérité commence.Elle n'a jamais conduit mais croule sous les PV
Daniela reçoit par erreur les PV d'un automobiliste qui vit à l'autre bout de la France. Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro
Daniela n'a jamais eu de permis de conduire. Elle n'a même jamais tenu un volant de sa vie. Depuis trois ans, elle est pourtant assaillie de PV pour excès de vitesse et l'administration persiste à lui demander 3000 euros.
Daniela A. n'a jamais eu son permis de conduire et n'a jamais tenu un volant de sa vie. Pourtant, depuis trois ans, elle est assaillie de PV pour excès de vitesse et ne cesse de se voir retirer des points qu'elle n'a pas! Son tort: se prénommer Daniela et porter le même nom que celui qui s'appelle Daniel et qui multiplie les infractions routières à Toulouse, où il réside. Par un tour de passe-passe dont seule l'administration a le secret, tous les procès-verbaux atterrissent à l'adresse de Daniela en Seine-Saint-Denis.
«C'est une grossière erreur informatique», répète-t-on à cette non conductrice tantôt au commissariat, où l'on a d'ailleurs refusé sa plainte, tantôt au sein des services de la préfecture de son département. Une erreur donc, bel et bien admise, mais qui n'empêche pas Daniela de se voir réclamer aujourd'hui par l'administration la somme de 2956 euros. Une saisie bancaire qui pourrait aboutir à une saisie sur salaire si elle ne paie pas.
«Cette histoire est un scandale de plus. Le système génère trop de situations de ce genre», s'insurge Daniel Merlet, le responsable de l'Andevi (l'association nationale de défense des victimes d'injustices), cette structure qui se charge de ces affaires ubuesques, de plus en plus nombreuses. Daniel Merlet poursuit: «une fois en marche, la machine administrative ne parvient pas à s'arrêter». Pourtant, elle aurait dû très vite se retourner contre le véritable auteur des écarts sur la route.
Dès 2009 et préoccupée par ces PV, Daniela en effet, a arpenté les couloirs de toutes les administrations concernées pour signaler la méprise et fournir tous les justificatifs possibles. Elle finit par se procurer aurpès de la préfecture de son département l'historique de son soi-disant parcours de chauffard. Un document édifiant: le nom de Daniel A. y figure en toutes lettres avec son son adresse à Toulouse. Celui d'un homme donc. Daniela s'étrangle au guichet et lance: «et moi je suis une femme!»
Mais cette preuve imparable semble toujours insuffisante pour l'administration qui lui réclame les 3.000 euros. «Nous allons demander des comptes à la préfecture de Seine-Saint-Denis», indique Daniel Merlet qui s'y rend dès ce mercredi. Après avoir frappé à la porte de Beauvau, il sera reçu le même jour dans la soirée au ministère de l'Intérieur. «Trop d'automobilistes sont victimes d'erreurs qui, au lieu d'être prises en compte, perdurent et font vivre un enfer à bien des gens. Il faut que cela cesse», dit-il.
«C'est une grossière erreur informatique», répète-t-on à cette non conductrice tantôt au commissariat, où l'on a d'ailleurs refusé sa plainte, tantôt au sein des services de la préfecture de son département. Une erreur donc, bel et bien admise, mais qui n'empêche pas Daniela de se voir réclamer aujourd'hui par l'administration la somme de 2956 euros. Une saisie bancaire qui pourrait aboutir à une saisie sur salaire si elle ne paie pas.
«Cette histoire est un scandale de plus. Le système génère trop de situations de ce genre», s'insurge Daniel Merlet, le responsable de l'Andevi (l'association nationale de défense des victimes d'injustices), cette structure qui se charge de ces affaires ubuesques, de plus en plus nombreuses. Daniel Merlet poursuit: «une fois en marche, la machine administrative ne parvient pas à s'arrêter». Pourtant, elle aurait dû très vite se retourner contre le véritable auteur des écarts sur la route.
Dès 2009 et préoccupée par ces PV, Daniela en effet, a arpenté les couloirs de toutes les administrations concernées pour signaler la méprise et fournir tous les justificatifs possibles. Elle finit par se procurer aurpès de la préfecture de son département l'historique de son soi-disant parcours de chauffard. Un document édifiant: le nom de Daniel A. y figure en toutes lettres avec son son adresse à Toulouse. Celui d'un homme donc. Daniela s'étrangle au guichet et lance: «et moi je suis une femme!»
Mais cette preuve imparable semble toujours insuffisante pour l'administration qui lui réclame les 3.000 euros. «Nous allons demander des comptes à la préfecture de Seine-Saint-Denis», indique Daniel Merlet qui s'y rend dès ce mercredi. Après avoir frappé à la porte de Beauvau, il sera reçu le même jour dans la soirée au ministère de l'Intérieur. «Trop d'automobilistes sont victimes d'erreurs qui, au lieu d'être prises en compte, perdurent et font vivre un enfer à bien des gens. Il faut que cela cesse», dit-il.
ECONOMIE
Fusion EADS/BAE: "énormément d'obstacles techniques à lever"
Evoquant les partenariats "stratégiques" noués par les deux entités avec des groupes non européens, le ministre a déclaré qu'il y avait "par conséquent énormément d'obstacles techniques à lever" qui "risquent de bloquer l'opération", dans l'émission "Preuve par trois", Public Sénat/AFP.
Parlant d'un "questionnement essentiellement technique", Bernard Cazeneuve a jugé qu'il pouvait "justifier à un moment donné qu'on prenne des précautions pour assurer le mariage entre un groupe qui s'est spécialisé dans les affaires de défense (BAE) et un groupe qui s'est ouvert à des activités civiles (EADS)".
"Le regroupement de nos industries de défense pour avoir une base industrielle de défense qui, en Europe, permette de faire face à la concurrence internationale est une nécessité dès lors que l'on veut avoir une politique européenne de sécurité et de défense pertinente", a-t-il toutefois observé.
Interrogé sur les conséquences sociales d'une telle fusion, il a souligné que l'on ne cherche pas à "garder une base industrielle avec, pour premier objectif, de réduire le niveau des emplois et des emprises industrielles sur le territoire européen".
Après des fuites dans la presse mercredi, EADS et BAE Systems avaient confirmé discuter d'une fusion qui créerait le numéro 1 mondial de l'aéronautique et de la défense, loin devant l'américain Boeing. Les deux groupes se sont donnés jusqu'au 10 octobre pour finaliser le projet ou l'abandonner.
Vendredi, l'Elysée avait indiqué que Paris et Berlin attendaient un projet de fusion "mis au clair" avant de "le juger" et de "prendre des décisions".
Le projet de fusion nécessite un "examen approfondi" de la part des gouvernements qui "prendra du temps", a pour sa part averti le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, lundi à Londres.
"Nous examinons le projet", notamment avec le gouvernement allemand, et "nous posons beaucoup de questions concernant les intérêts stratégiques d'une telle fusion, les effets industriels, les possibles synergies, la gouvernance de l'entité, l'avenir de notre industrie de défense et l'emploi", avait-il indiqué après avoir rencontré son homologue britannique George Osborne.
SOCIETE
En Arizona, les contrôles d’identité au faciès sont devenus légaux
La gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, s'est félicitée de cette nouvelle disposition. (Photo Eric Thayer. Reuters)
Cette disposition vise à lutter contre l'immigration clandestine.
Les policiers d’Arizona (sud-ouest) sont autorisés depuis mardi à effectuer des contrôles d’identité au faciès de personnes qu’ils soupçonneraient d'être sans-papiers grâce à une loi destinée à lutter contre l’immigration clandestine qui vient d’entrer en vigueur.
Cette disposition controversée avait été maintenue dans ce qui représente l’une des lois les plus répressives jamais votées contre les sans-papiers aux Etats-Unis, et que la Cour suprême du pays avait invalidée dans sa quasi-totalité en juin. «Avec l’entrée en vigueur de cette loi, l’Etat et les policiers sur le terrain ont la possibilité de contrôler le statut migratoire des individus, mais seulement quand il y a eu une arrestation ou quand l’agent a un doute raisonnable», s’est félicitée la gouverneure Jan Brewer dans un communiqué.
«Je n’ai jamais dit que cette loi permettrait de résoudre les problèmes d’immigration illégale en Arizona, seul le gouvernement fédéral a les moyens de le faire», a-t-elle poursuivi. «Mais cela représente un outil supplémentaire que les policiers peuvent utiliser pour collaborer avec les autorités fédérales afin de réduire la criminalité et les autres impacts négatifs que l’immigration illégale peut engendrer».
Un juge fédéral américain avait donné son feu vert le 5 septembre aux contrôles d’identité au faciès en Arizona, rejetant une plainte d’organisations de défense des droits de l’homme. En rendant sa décision en juin, la plus haute juridiction du pays avait autorisé les contrôles du statut migratoire de toute personne, même sans motif, mais laissé la porte ouverte à d'éventuels recours en justice concernant de possibles violations des droits de l’homme.
Un tiers des 6,6 millions d’habitants que compte l’Arizona ne sont pas nés aux Etats-Unis et, selon les estimations, environ 460 000 sont en situation irrégulière.
(AFP)
POLITIQUE
L'UMP et le FN se livrent à une surenchère sur le droit de vote des étrangers
Le Monde.fr avec AFPL'UMP et le Front national (FN) se livrent une rude concurrence pour dénoncer le projet de la gauche sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, répétant une bataille déjà engagée en 2007 sur le thème de l'immigration, qui avait alors profité à Nicolas Sarkozy.
Les sénateurs doivent débattre, jeudi 8 décembre, de cette proposition de loi défendue par le Parti socialiste (PS) qui prévoit d'accorder le droit de vote aux élections municipales aux étrangers non communautaires résidant en France et leur éligibilité comme conseiller municipal. Cette mesure symbolique qui, le plus souvent, ne bouleverse pas en profondeur les équilibres politiques locaux, ne permet pas de participer comme grand électeur aux sénatoriales ni d'être élu au poste de maire, contrairement à ce qu'a affirmé le ministre de l'intérieur, Claude Guéant.La nouvelle majorité de gauche du Sénat a voulu imprimer sa marque politique en inscrivant à son agenda cette mesure qui constituait la 80e des 101 propositions du programme de François Mitterrand et n'avait pu voir le jour du fait de l'opposition du Sénat de droite. La gauche a repris la proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale le 2 mai 2000, sous Lionel Jospin, et que le Sénat, à majorité de droite, avait toujours refusé d'examiner.
Une loi organique décidera des modalités d'application, notamment la durée de résidence requise. Les sénateurs socialistes souhaiteraient que cette durée minimale soit fixée à cinq ans, ce qui concernerait près de 1,8 million de personnes.
RUDE CONCURRENCE FN-UMP
Opposés à cette mesure, l'UMP et le FN se livrent à une surenchère qui se résume à savoir qui dira "non" le plus fort.
De l'interview accordée le 19 octobre à l'hebdomadaire d'extrême droite Minute par Thierry Mariani, le ministre des transports et cofondateur de la Droite populaire – le collectif de députés à la droite de l'UMP -, à la venue symbolique jeudi 8 décembre de Marine Le Pen devant les portes du Sénat pour manifester son opposition, les deux camps n'auront pas ménagé leurs efforts pour condamner cette mesure qui n'a aucune chance d'être adoptée dans l'immédiat.
Signe de l'importance accordée par la majorité à cette question, c'est François Fillon qui défendra la position du gouvernement jeudi au Sénat. Fait exceptionnel, le premier ministre sera présent au banc du gouvernement avec Michel Mercier (justice) et Claude Guéant (intérieur).
Désormais opposé au vote des étrangers aux élections locales, Nicolas Sarkozy a qualifié d'"hasardeuse" la proposition de loi du PS le 23 novembre, alors qu'il s'y disait favorable "à titre personnel", en 2005, pendant la campagne présidentielle. Le chef de l'Etat devrait même s'exprimer rapidement sur ce sujet pour adresser un signal à l'électorat frontiste, d'après L'Express.fr. L'Elysée ne jugeant pas fiables les sondages montrant une adhésion majoritaire des Français à cette réforme.
BATAILLE DE PÉTITIONS
Dès la victoire de la gauche au Sénat, fin septembre, la Droite populaire s'était emparée du sujet, multipliant les attaques jusqu'au lancement médiatisé d'une pétition en ligne, qui dit compter plus de 36 500 signatures depuis le 19 octobre, selon le collectif.
Une nouvelle pétition a vu le jour dix jours plus tard... sur le site du FN, qui revendique lui 47 000 signatures. Et mardi, à deux jours du vote au Sénat, le parti d'extrême droite a lancé sa propre campagne, avec un "dépliant-pétition" imprimé à 1,4 million d'exemplaires et 120 000 affiches. Le tract reprend la position ancienne du chef de l'Etat pour affirmer que "Hollande et Sarkozy sont pour" le droit de vote des étrangers et que seule Marine Le Pen s'y oppose.
MARIANI : L'UMP "A TIRÉ PLUS VITE SUR CE COUP-LÀ"
"C'est profondément malhonnête, la position de Nicolas Sarkozy et de l'UMP est claire. Mais ils se réveillent un peu tard. On a tiré plus vite sur ce coup-là", se félicite Thierry Mariani. "Ils n'ont aucune légitimité sur le sujet", répond Nicolas Bay, conseiller à l'immigration de Marine Le Pen, qui parle d'une "fausse droite" sarkozyste et qualifie la Droite populaire d'"agence de communication frauduleuse".
Le FN prend néanmoins la question au sérieux. "On est obligé de faire du désenfumage. Le FN était un peu en roue libre sur ces questions en 2007. A l'époque, il a été pensé que la méthode de Sarkozy ne fonctionnerait pas. Or, elle a fonctionné en partie", convient M. Bay. Avec 10,4 % à la présidentielle, et moins de 5 % aux législatives, le FN a gardé un souvenir cauchemardesque des scrutins de 2007, qui l'ont laissé sur la paille financièrement. Le parti d'extrême droite n'avait relevé la tête qu'aux régionales de mars 2010.
"LE FN SENT À NOUVEAU VENIR LE DANGER"
"Le FN sent à nouveau venir le danger, notamment en raison de la tonalité actuelle qu'a donné Claude Guéant à la précampagne" présidentielle, souligne le politologue et spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus. "La campagne de l'UMP en 2007 avait consisté à couper l'herbe sous le pied du FN dans la surenchère rhétorique sur l'immigration", ajoute-t-il. En d'autres termes, selon lui, une "stratégie de neutralisation préventive".
Depuis des mois, les cadres frontistes répètent à l'unisson que, "cette fois, Sarkozy ne refera pas le coup". "En 2010, lorsque quelques membres de la droite classique ont essayé d'aborder le sujet de l'identité nationale, ils se sont cassé les dents lors du scrutin des régionales", en veut pour preuve le secrétaire général du FN, Steeve Briois. "La droite essaye de réitérer le hold-up de 2007 sur nos thèmes et nos électeurs", a souligné Nicolas Bay, le 6 décembre. Selon lui, "les Français ne se laisseront pas berner encore une fois."
UMP: le coup de bluff des parrainages
C'était à qui montrerait le plus gros carton. A la date limite de dépôt des parrainages pour briguer la présidence de l'UMP mardi, Jean-François Copé et François Fillon se sont tous les deux lancés dans une surenchère au nombre de signatures.
Le secrétaire général de l'UMP été le premier à engager la guerre psychologique en agitant l'arme des parrainages, alors que François Fillon alignait, lui, les ralliements prestigieux. A quelques heures de la clôture des dépôts, Jean-François Copé a voulu frapper un grand coup en annonçant "plus de 30 000" sésames, voire 40000 au final selon son entourage. Convaincu que cet afflux peut marquer un tournant dans la campagne et créer un effet d'entraînement, le candidat à la candidature promet alors de faire authentifier son score par huissier.
"On ne fait pas le concours du plus gros tas", a raillé Laurent Wauquiez, pro-Fillon. Mardi, François Fillon voyait encore dans ces annonces la preuve du "déséquilibre" des moyens avec son rival, accusé, en tant que secrétaire général, d'avoir eu "accès au fichier" des militants là où les autres postulants, dont lui-même, "ont dû jongler avec des bouts de ficelle". Plus tôt dans la journée, son entourage évoquait encore le chiffre de seulement "15 000" paraphes.
Les soutiens de Jean-François Copé n'ont pas manqué de réagir. L'ex-ministre Nadine Morano a estimé que "Jean-François Copé joue la transparence" en recourant à un huissier "là où d'autres jouent au bluff", sous-entendu François Fillon. "J'ai entendu François Fillon dire que le parti est verrouillé et annoncer en même temps qu'il a recueilli 45 000 parrainages! Il y a là une incohérence", a commenté l'ex-députée de Meurthe-et-Moselle.
Selon elle, si l'on cumule les parrainages annoncés par les uns et par les autres, y compris les postulants qui n'ont pas pu se qualifier, "on arrive à un chiffre de plus de 100 000 parrainages" sur un total de 260 000 adhérents. "Si les parrainages peuvent servir de baromètre" sur les préférences des militants UMP, "autant jouer la transparence comme a décidé de le faire Jean-François Copé en faisant constater par huissier le nombre de ses parrainages", a plaidé l'ex-ministre, en rappelant que la commission interne chargée de veiller au bon déroulement de l'élection ne comptabilise pas les formulaires au-delà des 7924 requis.
Le secrétaire général de l'UMP été le premier à engager la guerre psychologique en agitant l'arme des parrainages, alors que François Fillon alignait, lui, les ralliements prestigieux. A quelques heures de la clôture des dépôts, Jean-François Copé a voulu frapper un grand coup en annonçant "plus de 30 000" sésames, voire 40000 au final selon son entourage. Convaincu que cet afflux peut marquer un tournant dans la campagne et créer un effet d'entraînement, le candidat à la candidature promet alors de faire authentifier son score par huissier.
"On ne fait pas le concours du plus gros tas", a raillé Laurent Wauquiez, pro-Fillon. Mardi, François Fillon voyait encore dans ces annonces la preuve du "déséquilibre" des moyens avec son rival, accusé, en tant que secrétaire général, d'avoir eu "accès au fichier" des militants là où les autres postulants, dont lui-même, "ont dû jongler avec des bouts de ficelle". Plus tôt dans la journée, son entourage évoquait encore le chiffre de seulement "15 000" paraphes.
Transparence contre coup de bluff
C'est pourtant l'ex-Premier ministre qui, au final, aura placé la barre le plus haut, en annonçant, lors de la clôture de la course aux parrainages, 45 000 signatures d'adhérents, au lieu des 7924 requis pour concourir à l'élection du 18 novembre. "Eric Ciotti [directeur de campagne de M. Fillon, NDLR] va dans quelques instants en transmettre 35 000 à la commission" interne de l'UMP chargée de veiller au bon déroulement de l'élection (la Cocoe), "et les 10 000 restants sont en cours de saisie", a déclaré l'ancien Premier ministre.Les soutiens de Jean-François Copé n'ont pas manqué de réagir. L'ex-ministre Nadine Morano a estimé que "Jean-François Copé joue la transparence" en recourant à un huissier "là où d'autres jouent au bluff", sous-entendu François Fillon. "J'ai entendu François Fillon dire que le parti est verrouillé et annoncer en même temps qu'il a recueilli 45 000 parrainages! Il y a là une incohérence", a commenté l'ex-députée de Meurthe-et-Moselle.
Selon elle, si l'on cumule les parrainages annoncés par les uns et par les autres, y compris les postulants qui n'ont pas pu se qualifier, "on arrive à un chiffre de plus de 100 000 parrainages" sur un total de 260 000 adhérents. "Si les parrainages peuvent servir de baromètre" sur les préférences des militants UMP, "autant jouer la transparence comme a décidé de le faire Jean-François Copé en faisant constater par huissier le nombre de ses parrainages", a plaidé l'ex-ministre, en rappelant que la commission interne chargée de veiller au bon déroulement de l'élection ne comptabilise pas les formulaires au-delà des 7924 requis.
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