POLITIQUE
Syrie: la rébellion annonce le transfert de son commandement
© AFP
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La rébellion syrienne a annoncé samedi le transfert de son commandement central de la Turquie voisine en Syrie où ses combattants tentaient au prix de violents combats d'élargir la zone sous leur contrôle dans le nord-ouest du pays.
Alors que les protagonistes du conflit semblent décidés à se battre jusqu'au bout, la France a relancé l'idée d'une zone d'exclusion aérienne, réclamée par l'opposition syrienne pour empêcher les raids aériens des forces du régime de Bachar al-Assad sur les bastions rebelles.
La guerre, qui a fait plus de 29.000 morts en 18 mois selon une ONG syrienne, a eu une nouvelle fois débordé sur l'autre voisin, le Liban, où des rebelles syriens ont attaqué un poste de l'armée à la frontière sans faire de victime.
Pressée par la communauté internationale de contrôler les groupuscules extrémistes agissant en son nom, l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, a annoncé le transfert de son commandement en Syrie qui était basé depuis plus d'un an en Turquie.
"Nous annonçons une bonne nouvelle à notre peuple syrien libre et héroïque: le commandement de l'ALS est entré dans les régions libérées", a déclaré son chef, Riad al-Assaad, dans une vidéo diffusée sur internet.
Il n'a pas précisé dans quelle région il siègera, mais selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), près de 80% des villes et villages syriens frontaliers de la Turquie échappent désormais aux troupes du régime.
Selon M. Assaad, le transfert a été décidé après des "arrangements" avec les chefs rebelles sur place, et le but est de commencer "bientôt" le plan de "libération de Damas".
L'ASL, qui compte des milliers de combattants, est minée par des rivalités internes, alors que les généraux à l'extérieur et même à l'intérieur peinent à assurer la coordination avec de multiples groupuscules qui ont proliféré et revendiquent une certaine autonomie.
Pressions pour une véritable institution
"C'est la communauté internationale qui fait pression sur l'ASL pour resserrer ses rangs, car elle s'inquiète de la montée des islamistes et jihadistes au sein de la rébellion", a affirmé à l'AFP un expert.
"Ce transfert permettra au commandement d'être plus proche des combattants", a déclaré à l'AFP le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil révolutionnaire supérieur qui chapeaute l'ASL.
Le 5 septembre, il avait affirmé que les dirigeants rebelles cherchaient à restructurer l'ALS pour tenter de convaincre une communauté internationale réticente à l'idée d'armer la rébellion "sous prétexte que (l'ASL) n'est pas une véritable institution".
Sur le terrain, le conflit déclenché en mars 2011 par une contestation pacifique qui s'est transformée en rébellion armée face à la répression, ne connaissait pas de répit et les morts se comptent par dizaines chaque jour.
Samedi encore, au moins 108 personnes -52 civils, 32 soldats et 24 rebelles- ont péri dans les combats et bombardements à Alep, Idleb (nord), Homs, Hama (centre), Deir Ezzor (est), Deraa (sud) et dans la région de Damas, selon l'OSDH. De plus, les corps de 22 personnes ont été découverts à Damas.
Les affrontements étaient particulièrement violents dans l'ouest de la province d'Alep, la grande métropole du Nord, selon l'OSDH.
D'après cette ONG, le régime veut à tout prix empêcher les rebelles de connecter cette partie de la province d'Alep à celle d'Idleb, plus à l'ouest, car cela formerait une grande région insurgée aux portes de la Turquie, pays en première ligne dans le soutien à la rébellion.
Zone d'exclusion aérienne
Dans la ville même d'Alep, théâtre d'une bataille cruciale depuis plus de deux mois, plusieurs quartiers ont été bombardés par l'armée. Le souk, déserté et traversé par la ligne de front, reste néanmoins épargné par les raids aériens, a constaté l'AFP.
Des combats ont eu lieu sur la grande artère Souleimane al-Halabi, près du centre-ville d'Alep où les francs-tireurs ont semé la panique parmi les habitants.
"Les combats ont commencé ici il y a deux jours", a affirmé à l'AFP Salah, un habitant qui a fui Souleimane al-Halabi avec sa famille. "Avant, nous nous réfugions dans un abri avec quatre autres familles mais quand nous avons vu que ça allait durer, nous avons décidé de nous installer à Midane", un quartier voisin. "Au moins 80% des gens à Souleimane al-Halabi sont partis".
A proximité, appartements détruits et trous dans les murs. Aucun signe de vie dans les rues environnantes.
En Turquie, les médias ont annoncé le déploiement "de manière préventive" par l'armée turque de canons et missiles anti-aériens près du poste frontière Tall al-Abyad, où les rebelles tentent de repousser les soldats qui cherchent à en reprendre le contrôle.
Evoquée maintes fois déjà, l'idée d'une zone d'exclusion aérienne refait surface, un haut responsable français déclarant à Washington que "beaucoup de pays travaillent" sur cette question même s'il "est clair que pour le moment c'est très difficile à mettre en place".
Un tel projet nécessite le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, une hypothèse exclue vu l'opposition de Moscou et Pékin, alliés du régime Assad.
De leur côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le médiateur international Lakhdar Brahimi ont indiqué samedi soir compter sur les nombreux dirigeants qui seront présents à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine pour trouver les moyens d'améliorer la situation humanitaire en Syrie.
M. Brahimi, médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, a rendu compte au secrétaire général de sa récente visite à Damas et s'adressera lundi matin au Conseil de sécurité de l'ONU.
Alors que les protagonistes du conflit semblent décidés à se battre jusqu'au bout, la France a relancé l'idée d'une zone d'exclusion aérienne, réclamée par l'opposition syrienne pour empêcher les raids aériens des forces du régime de Bachar al-Assad sur les bastions rebelles.
La guerre, qui a fait plus de 29.000 morts en 18 mois selon une ONG syrienne, a eu une nouvelle fois débordé sur l'autre voisin, le Liban, où des rebelles syriens ont attaqué un poste de l'armée à la frontière sans faire de victime.
Pressée par la communauté internationale de contrôler les groupuscules extrémistes agissant en son nom, l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, a annoncé le transfert de son commandement en Syrie qui était basé depuis plus d'un an en Turquie.
"Nous annonçons une bonne nouvelle à notre peuple syrien libre et héroïque: le commandement de l'ALS est entré dans les régions libérées", a déclaré son chef, Riad al-Assaad, dans une vidéo diffusée sur internet.
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Selon M. Assaad, le transfert a été décidé après des "arrangements" avec les chefs rebelles sur place, et le but est de commencer "bientôt" le plan de "libération de Damas".
L'ASL, qui compte des milliers de combattants, est minée par des rivalités internes, alors que les généraux à l'extérieur et même à l'intérieur peinent à assurer la coordination avec de multiples groupuscules qui ont proliféré et revendiquent une certaine autonomie.
Pressions pour une véritable institution
"C'est la communauté internationale qui fait pression sur l'ASL pour resserrer ses rangs, car elle s'inquiète de la montée des islamistes et jihadistes au sein de la rébellion", a affirmé à l'AFP un expert.
"Ce transfert permettra au commandement d'être plus proche des combattants", a déclaré à l'AFP le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil révolutionnaire supérieur qui chapeaute l'ASL.
Le 5 septembre, il avait affirmé que les dirigeants rebelles cherchaient à restructurer l'ALS pour tenter de convaincre une communauté internationale réticente à l'idée d'armer la rébellion "sous prétexte que (l'ASL) n'est pas une véritable institution".
Sur le terrain, le conflit déclenché en mars 2011 par une contestation pacifique qui s'est transformée en rébellion armée face à la répression, ne connaissait pas de répit et les morts se comptent par dizaines chaque jour.
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Les affrontements étaient particulièrement violents dans l'ouest de la province d'Alep, la grande métropole du Nord, selon l'OSDH.
D'après cette ONG, le régime veut à tout prix empêcher les rebelles de connecter cette partie de la province d'Alep à celle d'Idleb, plus à l'ouest, car cela formerait une grande région insurgée aux portes de la Turquie, pays en première ligne dans le soutien à la rébellion.
Zone d'exclusion aérienne
Dans la ville même d'Alep, théâtre d'une bataille cruciale depuis plus de deux mois, plusieurs quartiers ont été bombardés par l'armée. Le souk, déserté et traversé par la ligne de front, reste néanmoins épargné par les raids aériens, a constaté l'AFP.
Des combats ont eu lieu sur la grande artère Souleimane al-Halabi, près du centre-ville d'Alep où les francs-tireurs ont semé la panique parmi les habitants.
"Les combats ont commencé ici il y a deux jours", a affirmé à l'AFP Salah, un habitant qui a fui Souleimane al-Halabi avec sa famille. "Avant, nous nous réfugions dans un abri avec quatre autres familles mais quand nous avons vu que ça allait durer, nous avons décidé de nous installer à Midane", un quartier voisin. "Au moins 80% des gens à Souleimane al-Halabi sont partis".
A proximité, appartements détruits et trous dans les murs. Aucun signe de vie dans les rues environnantes.
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Evoquée maintes fois déjà, l'idée d'une zone d'exclusion aérienne refait surface, un haut responsable français déclarant à Washington que "beaucoup de pays travaillent" sur cette question même s'il "est clair que pour le moment c'est très difficile à mettre en place".
Un tel projet nécessite le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, une hypothèse exclue vu l'opposition de Moscou et Pékin, alliés du régime Assad.
De leur côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le médiateur international Lakhdar Brahimi ont indiqué samedi soir compter sur les nombreux dirigeants qui seront présents à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine pour trouver les moyens d'améliorer la situation humanitaire en Syrie.
M. Brahimi, médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, a rendu compte au secrétaire général de sa récente visite à Damas et s'adressera lundi matin au Conseil de sécurité de l'ONU.
Libye: les autorités décident la dissolution des milices armées "illégitimes"
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Les autorités libyennes ont annoncé dans la nuit de samedi à dimanche avoir décidé de dissoudre toutes les milices et groupes armés ne relevant pas de l'autorité de l'Etat, au lendemain de la sanglante rébellion des habitants de Benghazi (est) contre des miliciens islamistes.
L'armée a également fixé un ultimatum de 48 heures aux milices et groupes armés pour évacuer les bâtiments publics et les propriétés des membres de l'ancien régime dans la capitale et ses environs.
Il a été décidé "la dissolution de toutes les brigades et formations armées qui ne sont pas sous la légitimité de l'Etat", a déclaré le président du Congrès général national libyen (CGN, Parlement), Mohamed al-Megaryef, qui lisait un communiqué à Benghazi.
Les autorités ont décidé également la mise en place d'un "centre opérationnel" à Benghazi, regroupant l'armée, les forces du ministère de l'Intérieur et les brigades d'ex-rebelles qui dépendent du ministère de la Défense, a ajouté M. Megaryef.
Elles ont chargé par ailleurs le chef d'état-major, Youssef al-Mangouch, d'asseoir son autorité sur les brigades qui font partie de l'armée, en plaçant des officiers de l'armée régulière au commandement de ces formations d'ex-rebelles qui avaient combattu le régime de Mouammar Kadhafi.
Le nouveau pouvoir n'est pas parvenu à désarmer ces groupes d'ex-rebelles bien que plusieurs d'entre eux aient intégré les ministères de la Défense et de l'Intérieur.
Vendredi, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté pacifiquement contre la présence de milices armées dans la ville, où l'ambassadeur américain en Libye et trois autres Américains avaient été tués, le 11 septembre lors des premières protestations contre le film anti-musulman "L'innocence des musulmans".
Des centaines de manifestants avaient ensuite délogé le groupe salafiste d'Ansar al-Charia de la caserne qu'il occupait au centre-ville. Pointé du doigt par la population et plusieurs médias, le groupe avait démenti toute implication dans l'attaque du consulat.
Par la suite des centaines d'entre eux ont pris d'assaut des quartiers généraux et des bases de ces milices, délogeant certaines d'entre elles, au terme de violences ayant fait 11 morts et des dizaines de blessés.
Six membres des forces de sécurité figurent parmi les tués. "Vu la nature des blessures, c'est clair que les six personnes ont été exécutées", a indiqué un médecin sous couvert de l'anonymat.
Les autorités ont décidé de nommer un juge pour enquêter sur ces violences, a indiqué M. Megaryef.
Il a précisé que les décisions annoncées ont été prises à l'issue de plusieurs réunions avec le futur chef du gouvernement, Moustapha Abou Chagour, le chef des services de renseignement, Salem al-Hassi, et le chef d'état-major, Youssef al-Mangouch, ainsi que des membres du conseil local de Benghazi et du CGN.
Par ailleurs, l'armée a fixé un ultimatum aux milices et groupes armés pour évacuer les bâtiments, et les propriétés des membres de l'ancien régime à Tripoli et ses environs, selon un communiqué publié par l'agence libyenne Jana.
"La force nationale mobile qui dépend du chef d'état-major (...) demande à tous les individus, groupes et formations armés qui occupent des casernes de l'armée, des bâtiments publics ou des propriétés des membres de l'ancien régime ou des enfants (de Mouammar Kadhafi) à Tripoli ou dans les villes environnantes, d'évacuer ces sites dans un délai de 48 heures".
L'armée a précisé qu'elle ferait "usage de la force si ces ordres ne sont pas suivis".
Après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, des centaines d'ex-rebelles ont occupé des installations stratégiques militaires et civiles de l'Etat, ainsi que des propriétés des partisans et dirigeants de l'ancien régime.
Après les violences de Benghazi, deux milices islamistes à Derna, à l'est de Benghazi, ont annoncé leur dissolution et décidé d'évacuer les installations publiques qu'elles occupaient à la demande de la population locale, a indiqué l'agence officielle Jana, en précisant qu'il s'agit de la branche locale d'Ansar al-Charia et de la Brigade des martyrs d'Abou Slim
L'armée a également fixé un ultimatum de 48 heures aux milices et groupes armés pour évacuer les bâtiments publics et les propriétés des membres de l'ancien régime dans la capitale et ses environs.
Il a été décidé "la dissolution de toutes les brigades et formations armées qui ne sont pas sous la légitimité de l'Etat", a déclaré le président du Congrès général national libyen (CGN, Parlement), Mohamed al-Megaryef, qui lisait un communiqué à Benghazi.
Les autorités ont décidé également la mise en place d'un "centre opérationnel" à Benghazi, regroupant l'armée, les forces du ministère de l'Intérieur et les brigades d'ex-rebelles qui dépendent du ministère de la Défense, a ajouté M. Megaryef.
Elles ont chargé par ailleurs le chef d'état-major, Youssef al-Mangouch, d'asseoir son autorité sur les brigades qui font partie de l'armée, en plaçant des officiers de l'armée régulière au commandement de ces formations d'ex-rebelles qui avaient combattu le régime de Mouammar Kadhafi.
© AFP
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Vendredi, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté pacifiquement contre la présence de milices armées dans la ville, où l'ambassadeur américain en Libye et trois autres Américains avaient été tués, le 11 septembre lors des premières protestations contre le film anti-musulman "L'innocence des musulmans".
Des centaines de manifestants avaient ensuite délogé le groupe salafiste d'Ansar al-Charia de la caserne qu'il occupait au centre-ville. Pointé du doigt par la population et plusieurs médias, le groupe avait démenti toute implication dans l'attaque du consulat.
Par la suite des centaines d'entre eux ont pris d'assaut des quartiers généraux et des bases de ces milices, délogeant certaines d'entre elles, au terme de violences ayant fait 11 morts et des dizaines de blessés.
Six membres des forces de sécurité figurent parmi les tués. "Vu la nature des blessures, c'est clair que les six personnes ont été exécutées", a indiqué un médecin sous couvert de l'anonymat.
Les autorités ont décidé de nommer un juge pour enquêter sur ces violences, a indiqué M. Megaryef.
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Par ailleurs, l'armée a fixé un ultimatum aux milices et groupes armés pour évacuer les bâtiments, et les propriétés des membres de l'ancien régime à Tripoli et ses environs, selon un communiqué publié par l'agence libyenne Jana.
"La force nationale mobile qui dépend du chef d'état-major (...) demande à tous les individus, groupes et formations armés qui occupent des casernes de l'armée, des bâtiments publics ou des propriétés des membres de l'ancien régime ou des enfants (de Mouammar Kadhafi) à Tripoli ou dans les villes environnantes, d'évacuer ces sites dans un délai de 48 heures".
L'armée a précisé qu'elle ferait "usage de la force si ces ordres ne sont pas suivis".
Après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, des centaines d'ex-rebelles ont occupé des installations stratégiques militaires et civiles de l'Etat, ainsi que des propriétés des partisans et dirigeants de l'ancien régime.
Après les violences de Benghazi, deux milices islamistes à Derna, à l'est de Benghazi, ont annoncé leur dissolution et décidé d'évacuer les installations publiques qu'elles occupaient à la demande de la population locale, a indiqué l'agence officielle Jana, en précisant qu'il s'agit de la branche locale d'Ansar al-Charia et de la Brigade des martyrs d'Abou Slim
Le « refus fondateur » d’EELV au traité européen
Pour une fois, les choses sont claires à Europe Ecologie-Les Verts. Après deux heures de débat, samedi 22 septembre à Paris, son Conseil fédéral - le Parlement du parti qui comprend 150 membres - a choisi à 70% de s'opposer à la ratification du traité budgétaire européen. Un vote attendu mais qui vient conforter ceux qui, au sein du parti, refusent le "carcan de l'austérité" imposé selon eux par le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG).
Les opposants au texte ont reçu un appui de taille, celui de leur secrétaire national, Pascal Durand, qui n'avait pas pris position jusqu'alors. Avant le vote, il a appelé à choisir "non pas entre deux visions de l'Europe car nous la partageons" mais à savoir "quel chemin vous voulez portez pour aller vers l'Europe que nous voulons collectivement". Soit "un choix de méthode" entre celle du "pas-à-pas où chaque avancée dans cette Europe libérale est arrachée de haute main" ou celle qui consiste à dire que "la politique des petits pas est en train de séparer les populations européennes de ses pratiques".
Absence de Daniel Cohn-Bendit
En l'absence de Daniel Cohn-Bendit, son collègue du Parlement européen Yannick Jadot a plaidé en vain la cause du "oui" à la tribune, demandant à ses collègues de l'Assemblée nationale et du Sénat de faire "comme si la ratification du traité par la France dépendait d'eux". Pour lui, sa position est "profondément pragmatique" : "rappeler nos convictions et trouver le bon chemin (...) vers mieux d'Europe" et une Europe "plus démocratique". "Ce traité, on ne l'aime pas mais c'est la base", a-t-il indiqué peu après avant d'ajouter : "J'entends les non, la colère des peuples, mais demain on fait quoi ?"
"Ca a le mérite d'être clair : il n'y a pas d'ambiguïté possible", s'est pour sa part félicité François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale. Un "non" que les ténors d'EELV ont pris soin de dissocier de celui de Jean-Luc Mélenchon. A l'instar d'Eva Joly qui, après avoir appelé à "un refus fondateur", a redit qu'elle n'irait pas manifester le 30 septembre aux côtés du Front de gauche. "Il faut refuser de laisser instrumentaliser l'Europe dans la constitution d'un front du non", a lancé l'ancienne candidate à la présidentielle à la tribune.
"Ce n'est pas un 'non' pour emmerder Hollande, assure aussi Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat. Mais pour reconquérir une discussion (sur l'Europe) dans les cinq prochaines années." Le gouvernement devrait être d'autant moins embêté par ce choix qu'il n'a pas besoin des voix écologistes pour le faire passer. Mais l'exécutif pourrait être fortement agacé par la position de ses alliés, lui qui a multiplié ces derniers temps les rappels à l'ordre. "Je n'imagine pas concrètement que le premier ministre ou le président décident de rompre la majorité sur ce sujet", a tenté de dédramatiser François de Rugy.
Vote à partir du 2 octobre
La balle est maintenant dans le camp des parlementaires écologistes qui auront à se prononcer sur le texte à partir du 2 octobre. Il serait pour autant surprenant qu'ils adoptent une position collective après le choix de leur parti. "Nous ne sommes pas un parti stalinien : un parti qui ordonne avec des parlementaires qui exécutent", a rappelé Pascal Durand, qui leur demande cependant "d'intégrer la position du parti dans leur décision finale".
Ce que fera bien évidemment le sénateur de la Loire-Atlantique Ronan Dantec qui n'a pas pour autant changé d'avis et s'abstiendra. "Les parlementaires ont la liberté de vote, se justifie-t-il. Ce traité n'est pas le nôtre, ce n'est pas notre calendrier." Il ne désespère cependant toujours pas de convaincre ses collègues parlementaires de le suivre, ce qui permettrait selon lui de mettre tout le monde d'accord. "Sinon, on va donner une image de désaccord tactique sur un truc dépassé, ce n'est pas raisonnable", déplore-t-il.
Autre image qui risque d'être difficile à gérer pour EELV : celle du vote sur la loi organique qui transposera le traité dans la législation française le TSCG et sur laquelle les parlementaires auront également à se prononcer. Pour François de Rugy, "le TSCG et la loi organique sont deux textes différents : le TSCG est un héritage de l'ère Sarkozy et on ne peut pas l'amender. La loi organique, préparée par le gouvernement, elle, peut l'être et on compte bien déposer nos propres amendements."
Il n'est donc pas impossible que députés et sénateurs EELV votent contre le TSCG mais pour la loi organique. Une façon de rassurer leurs alliés socialistes. "Les parlementaires ont une logique de majorité, rappelle Pascal Durand. Et ce qui fait vivre la majorité, c'est la solidarité budgétaire." D'ailleurs, l'un des plus farouches opposants au TSCG, Jean-Vincent Placé, n'en fera pas une affaire d'état. "Je serai pour voter non par cohérence, explique-t-il. Mais je me rallierai à la majorité du groupe parlementaire." Les écologistes n'ont pas fini de faire parler d'eux.
Mariage homo: les militants déçus par un "avant-projet de loi" publié dans La Vie
Deux homosexuels portant des alliances (AFP)
La Chancellerie ne faisait aucun commentaire sur ce texte, manifestement encore à l'état de brouillon au vu des fautes de frappe qu'il comporte.
Le texte publié par La Vie correspond aux grandes lignes exposées le 11 septembre dans le quotidien La Croix par la ministre de la Justice, Christiane Taubira.
Il prévoit notamment que les couples homosexuels pourront, comme les autres, adopter de façon individuelle ou conjointe. Mais il n'envisage pas d'élargir l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes.
Des consultations ont été menées depuis, notamment avec l'association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans). Si l'avant-projet publié par La Vie est une version postérieure à cette concertation, "je me questionne sur l'écoute du gouvernement", a commenté auprès de l'AFP le porte-parole de cette association, Nicolas Gougain.
"Il n'y a toujours pas d'égalité d'accès à la procréation médicalement assistée", a-t-il déploré, soulignant que François Hollande s'y "était engagé". Il a regretté aussi l'absence d'égalité quant à l'accès à la filiation.
"On voit surtout que la Chancellerie a touché le moins possible au Code civil. Si le texte reste en l'état, c'est très décevant", a-t-il ajouté.
"Encore un effort, Monsieur le Président!", a quant à elle commenté dans un communiqué l'avocate Caroline Mécary.
"Le gouvernement peut mieux faire car toutes les questions posées ne sont pas résolues", dit-elle, en énumérant: "quid de la présomption de paternité?", "de l'adoption de l'enfant du partenaire lorsqu'on n'est pas marié", "de la situation des enfants nés à l'étranger avec une mère de substitution?", etc.
L'avant-projet publié par La Vie stipule notamment dans son premier titre que "le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou du même sexe".
Le titre II est consacré à l'adoption et au nom de famille attribué aux enfants, tandis que les titres III et IV portent principalement sur la réécriture des articles du code civil comportant les termes "père" et "mère", à remplacer par le mot "parents".
Le projet gouvernemental doit être présenté en Conseil des ministres le 31 octobre.
Le Front national cible ouvertement les musulmans
LA BAULE (LOIRE-ATLANTIQUE), samedi. Selon Jean-Marie Le Pen, le droit du sol fait, selon lui, qu’une «chèvre née dans une écurie serait un cheval»…
| AFP/A. Jocard
| AFP/A. Jocard
Marine Le Pen persiste, signe et affine sa cible ! Hier, la présidente du Front national est revenue sur le tollé suscité par ses propos contre le voile islamique et la kippa juive, qu’elle veut interdire dans les espaces publics et même dans la rue. Mais en pointant cette fois exclusivement les musulmans et en ménageant la communauté juive.
« Dans la République que je chéris, les règles sont égales et par conséquent, elles doivent également s’appliquer à l’ensemble des religions. Même si, incontestablement, certaines posent plus de problèmes que d’autres », a précisé hier l’ex-candidate à la présidentielle, en marge de ses universités d’été à La Baule (Loire-Atlantique), visant clairement l’islam.
Marine Le Pen ravie de surfer sur la polémique
« La kippa ne pose pas de problème dans notre pays », a-t-elle renchéri, ajoutant que « les jeunes juifs qui portent la kippa la portent de moins en moins parce qu’ils se font castagner par des musulmans qui règlent le conflit israélo-palestinien en France ».
Visiblement ravie de revenir au centre du jeu grâce à cette polémique, condamnée par toute la classe politique française, Marine Le Pen affirme être « en phase avec l’opinion » sur ce sujet. Comme elle assure l’avoir été quand elle avait dénoncé les prières de rue des musulmans et l’abattage rituel des animaux. « L’interdiction du voile dans l’espace public est à mon avis une demande de l’ensemble des Français, qui se sentent de plus en plus heurtés (...). Le voile s’est multiplié de manière exponentielle dans notre pays ainsi que le port de la djellaba », a-t-elle ajouté hier, n’hésitant pas à jouer un grand classique du FN, en liant islam et immigration : « Je n’ai pas peur de l’islam, mais je suis consciente qu’il se développe dans notre pays un islam politique qui prend appui sur une immigration massive », a-t-elle insisté, relayée en fin de journée par son père, plus sulfureux que jamais.
Visiblement en forme malgré ses 84 ans, le président d’honneur du Front national s’est taillé un joli succès devant les militants lors d’une conférence sur l’immigration. « S’il n’était pas venu en trente ans des millions d’immigrés musulmans sur notre territoire, le problème ne se poserait pas », s’est ainsi emporté Jean-Marie Le Pen, très applaudi dans le grand amphithéâtre de centre Atlantia de La Baule. « C’est parce qu’ils sont venus en nombre, issus d’une culture radicalement différente de la nôtre, qu’ils n’ont pu s’assimiler », a même lancé le vieux chef, réclamant par la même occasion la suppression du droit du sol. Disposition qui fait, selon lui, qu’une « chèvre née dans une écurie serait un cheval »…
Marine Le Pen ravie de surfer sur la polémique
« La kippa ne pose pas de problème dans notre pays », a-t-elle renchéri, ajoutant que « les jeunes juifs qui portent la kippa la portent de moins en moins parce qu’ils se font castagner par des musulmans qui règlent le conflit israélo-palestinien en France ».
Visiblement ravie de revenir au centre du jeu grâce à cette polémique, condamnée par toute la classe politique française, Marine Le Pen affirme être « en phase avec l’opinion » sur ce sujet. Comme elle assure l’avoir été quand elle avait dénoncé les prières de rue des musulmans et l’abattage rituel des animaux. « L’interdiction du voile dans l’espace public est à mon avis une demande de l’ensemble des Français, qui se sentent de plus en plus heurtés (...). Le voile s’est multiplié de manière exponentielle dans notre pays ainsi que le port de la djellaba », a-t-elle ajouté hier, n’hésitant pas à jouer un grand classique du FN, en liant islam et immigration : « Je n’ai pas peur de l’islam, mais je suis consciente qu’il se développe dans notre pays un islam politique qui prend appui sur une immigration massive », a-t-elle insisté, relayée en fin de journée par son père, plus sulfureux que jamais.
Visiblement en forme malgré ses 84 ans, le président d’honneur du Front national s’est taillé un joli succès devant les militants lors d’une conférence sur l’immigration. « S’il n’était pas venu en trente ans des millions d’immigrés musulmans sur notre territoire, le problème ne se poserait pas », s’est ainsi emporté Jean-Marie Le Pen, très applaudi dans le grand amphithéâtre de centre Atlantia de La Baule. « C’est parce qu’ils sont venus en nombre, issus d’une culture radicalement différente de la nôtre, qu’ils n’ont pu s’assimiler », a même lancé le vieux chef, réclamant par la même occasion la suppression du droit du sol. Disposition qui fait, selon lui, qu’une « chèvre née dans une écurie serait un cheval »…
Le Parisien
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