SOCIETE
Le droit au blasphème est légitime
Elie Arié - Chroniqueur associé
(Mohammed Asad/AP/SIPA)
Cet assassinat de l’ambassadeur des États-Unis en Libye, et ces attaques contre toutes les ambassades américaines, et parfois tout simplement occidentales, à travers le monde, marquent une escalade dans le processus qui avait déjà vu la fatwah contre Salman Rushdie, l’assassinat de Théo Van Gogh ou les menaces contre les caricaturistes danois de Mahomet, mettre le feu aux poudres.
Une étape supplémentaire est franchie : on est face à des intégristes qui œuvrent pour des sociétés dans lesquelles l’État dicterait à chacun ce qu’il peut faire et ne pas faire – et alors, tout représentant de l’Etat serait effectivement co-responsable de tout acte commis par n’importe lequel de ses ressortissants, qu’il ne pourrait qu’avoir préalablement autorisé : des sociétés dans lesquelles toute responsabilité devient alors collective, et non individuelle, puisque le libre-arbitre a disparu.
L’idée d’une société dans laquelle un citoyen pourrait réaliser un film sans en demander l’autorisation à qui que ce soit, et en particulier à l’Etat, leur est insupportable, voire inconcevable.
Ironie de l’Histoire : cet assassinat de quelqu’un qui n’était pour rien dans ce film, qui peut-être en ignorait l’existence ou bien le désapprouvait vivement, a aussi eu lieu un 11 septembre, date d’une autre manifestation, encore plus spectaculaire, de l’idée de culpabilité et de punition collectives et aveugles.
Derrière cet assassinat, il y a bien deux conceptions des sociétés humaines qui s’affrontent : celle de la responsabilité individuelle, et celle de la culpabilité et du châtiment collectifs et indifférenciés.
On remarquera d’ailleurs :
- Que l’immense majorité des manifestants contre ce film, à travers le monde, ne l’ont sans doute pas vu, ignorent s'il existe vraiment ou pas (seule existerait sa bande-annonce) et qu’il a été réalisé par un Egyptien.
- Que l’organisation de ces manifestations d’indignation n’a rien de spontané.
On est face à une religion qui connaît une poussée d’intégrisme (comme l’hindouisme, d’ailleurs, et comme toutes les autres en ont connu à d’autres époques. Toute religion est potentiellement intégriste, et l’intégrisme ne connaît que les limites qu’on lui impose) et qui cherche à repousser chaque jour davantage les limites; à travers ce film (qui est sans doute complètement nul, qui n’existe d’ailleurs peut-être pas et qui joue de la recette facile de la provocation pour attirer l’attention sur lui, tout comme l’ «apologie littéraire» de Breivik par Millet), c’est la liberté d’expression qui est en cause : car toute critique peut être vécue comme une provocation inacceptable par ceux qu’elle vise. Mais qui fixe la limite de l’acceptable ? C’est pourquoi le droit au blasphème contre toute religion – qui n’est pas le droit d’attaquer ses croyants et leur foi – doit être sauvegardé, au même titre que celui du blasphème contre toute idéologie politique.
Pour le droit d'offenser, pour le droit à l'outrage
Dans l'affaire du film sur Mahomet, rares sont les voix qui invoquent la liberté d'expression, constate le quotidien danois Jyllands Posten, qui avait publié les caricatures de Mahomet en 2005. Les pays occidentaux devraient pourtant prendre une position claire sur le sujet.
Dans quelques jours paraîtront les mémoires de l'écrivain Salman Rushdie sur ses années de clandestinité après la publication, en 1988, de son roman Les Versets sataniques [publié en France par Christian Bourgois en 1989]. Certains passages au sujet du Prophète avaient poussé l'ayatollah Khomeyni à appeler ses coreligionnaires à tuer l'écrivain. Deux des traducteurs de Rushdie ont été assassinés, un troisième a survécu à un attentat et plusieurs personnes sont mortes lors de manifestations dans les pays musulmans.
Le scénario s'est répété près de vingt ans plus tard, au lendemain de la publication des caricatures de Mahomet dans le journal danois Jyllands-Posten. Les gouvernements occidentaux ne se sont pas vraiment bousculés à l'époque pour défendre les principes démocratiques inscrits dans leurs Constitutions.
En portant un regard sur les décennies passées, Rushdie est impitoyable dans sa critique de l'Occident. Selon lui, nous avons trahi les grands principes du siècle des Lumières. La publication de son nouveau livre coïncide avec une énième crise liée à Mahomet. L'interprétation de la vie du Prophète donnée dans un film diffusé sur YouTube a mis en ébullition le monde musulman. Des diplomates américains et des manifestants ont été tués et des ambassades ont été attaquées.Le scénario s'est répété près de vingt ans plus tard, au lendemain de la publication des caricatures de Mahomet dans le journal danois Jyllands-Posten. Les gouvernements occidentaux ne se sont pas vraiment bousculés à l'époque pour défendre les principes démocratiques inscrits dans leurs Constitutions.
Force est hélas de constater que les événements des derniers jours, tout comme la gestion des crises associées à Mahomet en 2006 et en 2008, ne font que corroborer la critique de Rushdie.
Dans une tentative maladroite de mener une realpolitik, les Etats-Unis ont essayé de concilier la prise en compte des sentiments religieux des musulmans avec une condamnation de la violence, mais Washington n'a pas dit un mot sur la liberté d'expression et ses limites. La grande majorité du monde musulman, représentants du pouvoir et populations confondus, est manifestement convaincue que le film en question a outrepassé les limites de la liberté d'expression, que les responsables doivent être emprisonnés et que le président Obama doit adresser des excuses aux musulmans du monde entier. Le président égyptien Morsi est l'un de ceux qui défendent ce point de vue. Il fait en cela preuve d'imprudence (et c'est un euphémisme) car ses exigences ne seront pas satisfaites. Il lui reste donc le choix entre une radicalisation de sa critique et une acceptation de l'humiliation. Un choix qui n'est guère enviable.
L'erreur de Morsi est peut-être due au fait que Washington n'ait pas clairement souligné que la liberté d'expression implique le droit de heurter les convictions d'autrui, qu'elles soient religieuses ou politiques. C'est le propre d'un débat ouvert et libre au sein d'une société civilisée, même si certains propos sont inadmissibles et ne méritent que mépris et condamnation.
Pour rendre encore plus trouble le tableau, il y a dans de nombreuses démocraties des lois archaïques qui interdisent le blasphème. Ces lois peuvent inciter Morsi et ses semblables à penser que l'offense aux convictions religieuses est une grave infraction. Une impression renforcée par les commentateurs occidentaux qui déclarent que la liberté d'expression s'arrête là où elle est utilisée pour outrager autrui. Cela est absurde, mais il s'agit d'un malentendu courant.
Ceux qui s'empressent d'incriminer la liberté d'expression et un film obscur pour les violences et les destructions des derniers jours feraient bien de réfléchir à la question suivante : comment se fait-il que dans toutes ces crises liées à Mahomet, depuis Rushdie jusqu'au drame actuel, la violence soit perpétrée dans des pays et des sociétés dont les citoyens ne jouissent pas de la liberté d'expression et de culte, et n'ont pas le droit de critiquer une quelconque religion ?
Cela pourrait-il s'expliquer par le fait qu'une large liberté d'expression serait le meilleur rempart contre la violence qui ravage actuellement le monde islamique ? Difficile, par les temps qui courent, de ne pas avoir cette pensée hérétique. Obama et ses homologues dans le monde démocratique doivent donc clairement affirmer, une bonne fois pour toutes, que la liberté d'expression n'est pas négociable.
HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Présidence UMP : Kosciusko-Morizet jette l'éponge
Nathalie Kosciusko-Morizet et François Fillon à l'Elysée le 7 juillet 2011. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)
La député-maire de Longjumeau n'a pas assez de parrainages.
Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé mardi ne pas pouvoir briguer la présidence de l’UMP, faute d’avoir réuni les quelque 8 000 parrainages requis.
«A quelques jours près, je passais la barre. On a appliqué à la lettre une procédure dont tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître qu’elle n’est pas adaptée», a déclaré sur Europe 1 l’ex-ministre, députée-maire de Longjumeau (Essonne). Une procédure «lourde, vieillotte», à ses yeux.
Elle a refusé de trancher entre les deux probables finalistes François Fillon et Jean-François Copé, mettant en garde contre un «excès de testostérone». «Malheureusement non», a répondu la députée-maire de Longjumeau, comme on lui demandait sur Europe 1 si elle avait atteint les 7 924 signataires exigés (3% des adhérents de son parti). «Hier soir, au dernier pointage, j'étais à un peu moins de 7 000 et même avec le courrier du jour, ça ne passera pas, je le regrette», a précisé l’ex-ministre.
«Un excès de testostérone risque de stériliser le débat»
Elle entend écrire à tous ceux qui l’ont soutenue, «je vais essayer de rassembler autour de mon mouvement, La France droite», a poursuivi NKM. «Je pense que pour mon parti politique, c'était important qu’il y ait un troisième candidat. Le duel est porteur de risques», selon elle.
«Ca peut paraître paradoxal, mais un excès de testostérone risque de stériliser le débat des idées dans cette campagne, c’est vraiment dommage», a ironisé la seule femme qui s'était mise en piste pour cette présidence du principal parti d’opposition.
Du coup, elle a refusé de trancher entre l’ex-Premier ministre et le secrétaire général de l’UMP. «Tout mon engagement, ça a été d'éviter le duel. Ca ne va pas être pour l’alimenter». Vise-t-elle les primaires en vue de 2017 ? «C’est un sujet qui n’a aucune actualité».
«J’ai adoré cette campagne, j’aurais aimé la poursuivre, mais je vais la poursuivre autrement», a conclu l’ex-ministre de l’Ecologie.
(AFP)
Quatorze cartons pour la première, six grosses caisses en plastique pour le second. Les deux «petits» candidats à la présidence de l'UMP sont venus, ce matin au siège du parti, déposer leurs parrainages. Pour l'honneur. Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire ont tous deux calé sous la barre des 7924 soutiens d'adhérents nécessaires pour concourir.
Dans le hall de Vaugirard, vers 9 heures, NKM qui avait réclamé en vain un report, convaincue qu'à la fin de la semaine elle aurait «franchi la barre», tente une dernière fois. «Si jamais il y a un délai de trois jours... allez jusqu'à vendredi!» « Bien essayé!», sourit un permanent. Ses 6723 soutiens, sans compter les 300 lettres reçues à la dernière minute à son bureau de l'Assemblée, la députée de l'Essonne les couve. «Des parrains très motivés qui se sont bougés de manière personnelle. C'est un trésor pour moi, un fichier pour la suite», assure l'ex-ministre de l'Ecologie qui va recontacter tous ses partisans, surtout des jeunes actifs, femmes, résidents de centres urbains. «Un peu râlant mais sans regret», soupire NKM, à la table d'un café du XVe en avalant une tartine et un thé.
Lancée dans une tournée estivale des fédérations, elle dit avoir «aimé cette campagne de convivialité et de contact». «Le début de quelque chose», estime la fondatrice de son mouvement, la France droite. Elle tacle au passage Xavier Bertrand qui assurait avoir ses 8200 soutiens mais sans concourir : «Je n'ai pas cherché les parrainages pour les collectionner, marchander, négocier un ticket.»
Tout en souhaitant «bon courage» aux deux candidats, Le Maire fait le même vœu de neutralité : «Aux militants de trancher, je ne veux pas empiéter sur leur liberté.»
Eliminés, NKM et Le Maire ne choisissent pas leur camp pour l'UMP
Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, alors en déplacement avec Nicolas Sarkozy en novembre 2011. (Photo: Philippe Wojazer / Reuters)
Les deux anciens ministres n'ont pas réuni les 8000 parrainages nécessaires pour se présenter à la présidence.Quatorze cartons pour la première, six grosses caisses en plastique pour le second. Les deux «petits» candidats à la présidence de l'UMP sont venus, ce matin au siège du parti, déposer leurs parrainages. Pour l'honneur. Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire ont tous deux calé sous la barre des 7924 soutiens d'adhérents nécessaires pour concourir.
«Faire toute la transparence»
Une barre allègrement franchie par Jean-François Copé, «très au dessus des 30000», qui se dit «énormément touché par ce nombre fantastique». Passé en coup de vent avant de partir pour la fédération UMP des Deux-Sèvres, le secrétaire général, qui laissera le trio Michèle Tabarot-Roger Karoutchi-Edouard Courtial déposer ses parrainages à 14 heures, confirme avoir demandé à un huissier de justice de recompter ses soutiens «pour faire toute la transparence». Pour contrer les accusations de Fillon, qui déplorait ce matin dans le Parisien que «cette course aux parrainages a manqué d’équité», Copé rappelle que ce premier filtre, contesté par les «petits» candidats, a été «fixé il y a une dizaine d'années par les fondateurs de l'UMP».Dans le hall de Vaugirard, vers 9 heures, NKM qui avait réclamé en vain un report, convaincue qu'à la fin de la semaine elle aurait «franchi la barre», tente une dernière fois. «Si jamais il y a un délai de trois jours... allez jusqu'à vendredi!» « Bien essayé!», sourit un permanent. Ses 6723 soutiens, sans compter les 300 lettres reçues à la dernière minute à son bureau de l'Assemblée, la députée de l'Essonne les couve. «Des parrains très motivés qui se sont bougés de manière personnelle. C'est un trésor pour moi, un fichier pour la suite», assure l'ex-ministre de l'Ecologie qui va recontacter tous ses partisans, surtout des jeunes actifs, femmes, résidents de centres urbains. «Un peu râlant mais sans regret», soupire NKM, à la table d'un café du XVe en avalant une tartine et un thé.
Lancée dans une tournée estivale des fédérations, elle dit avoir «aimé cette campagne de convivialité et de contact». «Le début de quelque chose», estime la fondatrice de son mouvement, la France droite. Elle tacle au passage Xavier Bertrand qui assurait avoir ses 8200 soutiens mais sans concourir : «Je n'ai pas cherché les parrainages pour les collectionner, marchander, négocier un ticket.»
A lire aussi : NKM: «Je n’ai pas cherché les parrainages pour marchander»
Sans «amertume» ni «déception», Bruno Le Maire, arrivé au siège main dans la main avec son épouse et accompagné de son équipe de campagne, veut lui aussi croire à la «naissance aujourd'hui d'un formidable renouveau politique». Eliminé avec ses 7175 parrainages - dont celui de l'ancien président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer -, il compte poursuivre ses rencontres avec les militants «pour expliquer ce renouveau» et assurer la promo de ses propositions «iconoclastes».«Aux militants de trancher»
Alors que le duel s'engage aujourd'hui entre Copé et Fillon pour la présidence du parti, NKM et Le Maire, qui espéraient imposer une «troisième voie», ont refusé d'exprimer une préférence. L'ex-porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy les met en garde contre «un duel porteur de risques, beaucoup plus agressif» qu'une compétition à trois et ne tient pas à «alimenter un moulin dont j'ai dit qu'il était dangereux pour notre famille politique». Seule condition pour que l'ancienne ministre de l'Ecologie se prononce : «Si le duel se recentrait sur des questions de fond, je serais peut-être amenée à exprimer des préférences mais ce n'est pas le cas aujourd'hui».Tout en souhaitant «bon courage» aux deux candidats, Le Maire fait le même vœu de neutralité : «Aux militants de trancher, je ne veux pas empiéter sur leur liberté.»
Nouvelle journée de manifestations antijaponaises en Chine
A Pékin le 18 septembre, des manifestants chinois protestent contre la nationalisation d'une île par Tokyo, au moment du 81ème anniversaire de l'invasion de la Chine par le Japon. (Photo David Gray. Reuters)
Le conflit avec le Japon autour des îles Diaoyu/Senkaku continue à faire des vagues. A Pékin, ils étaient plus d'un millier à manifester.
Des milliers de Chinois sont à nouveau descendus dans la rue mardi dans plusieurs villes du pays pour exiger que le Japon restitue à la Chine les îles Diaoyu/Senkaku, ont constaté les journalistes de l’AFP.
Le choix de la date de cette nouvelle vague de manifestations, autorisées par le pouvoir communiste, était destiné à marquer l’anniversaire de «l’incident de Moukden» qui, le 18 septembre 1931, avait fourni le prétexte à l’invasion de la Mandchourie par le Japon, l’un des préludes à la IIe guerre mondiale.
Des centaines d’entreprises et de restaurants japonais avaient mis leurs employés en congé par précaution. A Pékin, en milieu de matinée, plus d’un millier de manifestants, calmes pour la plupart, se sont approchés de l’ambassade du Japon, protégée par six rangées de policiers anti-émeute et des barrières métalliques de deux mètres de haut.
Des protestataires ont jeté sur la mission diplomatique des bouteilles d’eau en plastique et des oeufs. Quelques échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre, tandis qu’un hélicoptère survolait la scène.
«Les Japonais dehors des Diaoyu !», «Boycottons les produits japonais !», pouvait-on lire sur les caliquots, tandis que beaucoup de protestataires arboraient des portraits de Mao Tse-toung, le fondateur de la République populaire de Chine, mort en 1976.
A Shanghai, plus de trois mille personnes se sont dirigées vers le consulat du Japon, selon ce dernier joint au téléphone, en dépit des tentatives de la police pour les en dissuader. Pu Lingkuang, 34 ans, qui travaille à Shanghai, a déclaré à l’AFP en brandissant un portrait du «Grand timonier» : «J’adore Mao. Si Mao était toujours là, nous irions tout simplement nous battre contre le Japon».
Certains manifestants portaient des badges les identifiant comme des membres d’une organisation intitulée Alliance patriotique des volontaires de Chine. Les autorités avaient organisé le transport par autobus devant l’hôtel de ville et d’autres endroits de la capitale économique, ont déclaré des participants à la manifestation.
A Shenzhen (sud), où des violences avaient éclaté lors de précédentes manifestations anti-japonaises la semaine dernière, plusieurs milliers de protestataires -4 000 selon un policier-, jeunes pour la plupart, ont commencé à défiler dans le centre-ville en arborant des drapeaux chinois, des portraits de Mao et en scandant «Allez la Chine !»
«La Chine ne sera plus jamais humiliée», «A bas l’impérialisme japonais», «Vive la République populaire de Chine», figuraient parmi les slogans entonnés par la foule. Le conflit autour de la souveraineté des Diaoyu/Senkaku provoque en Chine des poussées de fièvre nationaliste récurrentes.
La référence à Mao, assez rare aujourd’hui, survient alors que se tient à Chengdu (sud-ouest) le procès de Wang Lijun, ex-bras droit du dirigeant néo-maoïste Bo Xilai, déchu en début d’année suite à un retentissant scandale qui a exposé au grand jour les luttes intestines au sommet du pouvoir en Chine.
(AFP)
Toyota, Nissan et Honda arrêtent tout ou partie de leur production en Chine
Les trois principaux constructeurs automobiles japonais ont suspendu mardi la totalité ou une partie de leur production en Chine où sont prévues de nouvelles manifestations anti-japonaises.
AFP
Les trois principaux constructeurs automobiles japonais, Toyota, Nissan et Honda, ont suspendu mardi la totalité ou une partie de leur production en Chine où sont prévues de nouvelles manifestations anti-japonaises. Toyota a expliqué avoir arrêté une partie de ses usines, Nissan deux de ses trois usines d'assemblage et Honda ses cinq usines d'assemblage, en raison de craintes quant à la sécurité de leur personnel. Un porte-parole du principal constructeur nippon, Toyota, a indiqué à l'AFP que « la sécurité des employés était la priorité numéro un ». « Certaines usines et certains concessionnaires vont fonctionner aujourd'hui, mais d'autre non. Chacun prendra une décision en fonction de la situation » tant pour ce mardi que pour mercredi, a-t-il ajouté. Il a précisé que certains concessionnaires du groupe avaient subi « des dommages » lors des manifestations antijaponaises de ces derniers jours. Toyota dispose de trois usines d'assemblage en Chine, qui emploient près de 26.000 personnes et montent quelque 800.000 véhicules par an. Le constructeur entretient en outre un réseau de 860 concessionnaires à travers le pays.
Nissan a décidé pour sa part de stopper sa production mardi dans ses usines d'assemblage de Guangzhou (province du Guangdong, sud) et Zhengzhou (province du Henan, centre-est). Sa troisième usine d'assemblage, située à Xiangyang (province du Hubei, centre-est) va fonctionner normalement, a précisé un porte-parole du groupe. Une décision sera prise ultérieurement quant aux opérations de ses usines mercredi. Le groupe a produit 1,198 million véhicules en Chine en 2011. Le porte-parole ne disposait pas en revanche d'information sur les usines de pièces détachées de Nissan en Chine.
Honda a pour sa part décidé de fermer ses cinq usines d'assemblage mardi et mercredi. « Nous pouvons produire ces voitures, mais nous sommes inquiets des conditions de leur livraison aux concessionnaires », a expliqué un porte-parole. Le groupe a une capacité de production de 970.000 voitures par an en Chine.
D'importantes manifestations, parfois ponctuées de violences, ont eu lieu samedi et dimanche en Chine pour protester contre la nationalisation des îles Senkaku par le gouvernement japonais, qui les a achetées à leur propriétaire privé, une famille nippone. Ces îles inhabitées de mer de Chine orientale, appelées Diaoyu par les Chinois, sont au centre d'un contentieux entre le Japon, qui les contrôle, et la Chine, qui les revendique. De nouvelles démonstrations de colère sont prévues en Chine mardi, à l'occasion du 81e anniversaire de « l'incident de Moukden » qui, le 18 septembre 1931, avait fourni le prétexte à l'invasion de la Mandchourie (nord-est de la Chine) par le Japon.
SOURCE AFP
Un attentat suicide à Kaboul fait au moins 12 morts
La police afghane sur la scène de l'attentat suicide à Kaboul, où douze personnes ont perdu la vie. (Photo Omar Sobhani. Reuters)
Le groupe d’insurgés afghans Hezb-e-Islami revendique cette attaque, comme une réponse au film dénigrant l'islam et le prophète Mohamed.
Au moins douze personnes, dont neuf étrangers, ont perdu la vie dans un attentat suicide visant un minibus mardi matin sur une autoroute menant à l’aéroport de Kaboul, a indiqué la police afghane.
«A environ 6h45 (2h15 GMT) un kamikaze a fait exploser sa voiture sur la route de l’aéroport dans le district 15. Neuf travailleurs étrangers et trois Afghans sont morts, deux policiers ont aussi été blessés», a indiqué la police dans un communiqué. «Les étrangers travaillaient pour une compagnie privée oeuvrant à l’aéroport», a indiqué une source sécuritaire afghane, sans préciser la nationalité des neuf expatriés.
La carcasse du minibus blanc était calcinée et entourée des corps des victimes dont certaines avaient les cheveux blonds, selon un photographe de l’AFP sur place qui a vu au moins six dépouilles reconnaissables d’occidentaux.
Un premier bilan émanant de sources sécuritaires afghanes et occidentales avait fait état de neuf étrangers morts et d’un ou deux Afghans décédés.
L’attaque s’est produite sur une route très large menant à l’aéroport, à proximité de palais de mariages, où les Afghans se rendent en masse pour célébrer des unions religieuses. «Mais cela ne veut pas dire que ces palais de mariages étaient la cible, car il n’y avait pas de mariage à cette heure de la journée», a souligné une source sécuritaire. «Il n’y avait pas eu d’attentat suicide depuis longtemps dans ce quartier», a ajouté ce responsable.
Le groupe d’insurgés afghans Hezb-e-Islami a revendiqué cet attentat suicide affirmant qu’il s’agissait de sa réponse à la diffusion d’un film américain à petit budget dénigrant le prophète Mahomet et à l’origine de nombreuses manifestations violentes dans le monde musulman. Un porte-parole du groupe, Zubair Sidiqi, a aussi dit à l’AFP par téléphone que le kamikaze était une femme.
Le Hezb-e-Islami est le deuxième groupe le plus important de l’insurrection afghane, après les talibans. Il a son fief dans l’est du pays et s'était montré plus ouvert que les talibans à des pourparlers de paix.
Cette attaque est la seconde à Kaboul en dix jours. Le 8 septembre, un adolescent s'était fait exploser à proximité du QG de l’Isaf, la force armée de l’Otan en Afghanistan, faisant cinq morts et six blessés.
Par ailleurs, l’Otan, a décidé mardi de limiter le nombre de ses opérations conjointes avec les forces afghanes après que plusieurs dizaines de ses soldats eurent été tués ces derniers mois par leurs alliés policiers ou soldats afghans, ont annoncé mardi des responsables militaires occidentaux.
La plupart des patrouilles communes ou séances de formation ne seront plus conduites qu'à partir d’un certain niveau d’effectifs, la coopération avec des unités plus réduites devant désormais être évaluée au «cas par cas et approuvée par les commandements régionaux» de l’Otan, a précisé l’Isaf dans un communiqué.
(AFP)
180 interpellations pour l'anniversaire d'Occupy à New-York
Des arrestations à Occupy Wall Street, le 17 septembre 2012. (Photo Andrew Burton. AFP)
Estimant que les problèmes n'ont pas changé depuis un an, les manifestants s'étaient donné rendez-vous à Wall Street pour l'anniversaire d'«Occupy».
Environ un millier de personnes ont célébré lundi à New York le premier anniversaire du mouvement Occupy Wall Street, lors de manifestations marquées par des face-à-face tendus avec la police qui a interpellé au moins 180 manifestants.
«Nous sommes là pour faire entendre notre voix, pour protester contre l’avidité de Wall Street», a déclaré Bill Dobbs, un des porte-parole d’Occupy, faisant valoir que les problèmes n’avaient pas changé depuis un an.
Au plus fort du mouvement -le 17 novembre 2011- Occupy avait, avec l’appui des syndicats, rassemblé quelque 30 000 personnes à New York, avant de quasiment disparaître après son expulsion du square Zuccotti. Mais son slogan, «Nous sommes les 99%» est depuis entré dans la mémoire collective.
Les premiers manifestants s'étaient réunis lundi dès 07H00 du matin (11h GMT) près du parc Zuccotti, dans le quartier de Wall Street, là où ils avaient installé le 17 septembre 2011 leurs premiers sacs de couchage. Comme l’an dernier, ils ont dénoncé l’avidité des plus riches, les inégalités, ou encore le poids de la dette étudiante et les expulsions de ceux qui ne peuvent plus payer leurs prêts immobiliers.
En plusieurs groupes très mobiles, ils ont essayé sans succès à plusieurs reprises de s’approcher de la Bourse de New York.
La police, présente en force, les en a empêchés. Elle avait procédé vers 17h (21h GMT) à 146 interpellations, selon une porte-parole.
Toutes les ruelles menant à Wall Street étaient fermées par des policiers à cheval.
«Banquiers, honte à vous», «Enlevez l’argent de la politique», ou encore «Les banquiers en prison», «Rien n’a changé», pouvait-on lire sur des pancartes, en plus du désormais traditionnel «Nous sommes les 99%».
«Dénoncer l’avidité de Wall Street»
«Nous perturbons le quartier, et nous envoyons le message que les banquiers de Wall Street ne peuvent pas aller travailler le matin sans réfléchir à ce que font leurs institutions au pays», a également déclaré à l’AFP un autre porte-parole d’Occupy, Mark Bray.
Dans l’après-midi, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Zucotti Park, visiblement heureux de renouer avec leurs slogans et leur communication par répétition. Certains, comme Robert Cammiso, 49 ans, insistaient sur le fait qu’Occupy a inscrit dans le débat national des thèmes qui n'étaient auparavant pas évoqués.
Parmi les personnes arrêtées figurait George Packard, un évêque épiscopalien retraité, portant une longue robe violette. «Je suis là pour dénoncer l’avidité de Wall Street», a-t-il déclaré avant d'être menotté et embarqué: «Ils contrôlent nos vies».
David Ross, un étudiant en flûte baroque de 28 ans, avait choisi de venir en costume cravate. «Nous sommes là pour faire peur aux banquiers», a-t-il expliqué, et «pour rappeler aux gens que nous sommes toujours des milliers prêts à nous mobiliser».
Le mouvement Occupy, né à New York il y a un an, avec des idées similaires à celles des indignés madrilènes, avait ensuite essaimé dans des dizaines de villes américaines.
Le camp new-yorkais, où dormaient quelques centaines de personnes, s'était transformé au fil des semaines en mini-village, avec infirmerie, bibliothèque, cuisine, distribution de vêtements... Il avait été démantelé en pleine nuit par la police le 15 novembre 2011.
Privé de son centre névralgique, et rapidement affaibli par des dissensions internes, le mouvement a ensuite perdu son influence, faute de cap précis. Il n’a pas pu, ou pas voulu, s’inscrire dans le débat politique en pleine année électorale.
Mais selon Bill Dobbs, il est toujours vivant, même s’il est moins visible.
«Venez aux réunions, et vous verrez battre son pouls», a-t-il affirmé, expliquant qu’il fallait «du temps pour changer les choses».
(AFP)
INSURRECTION
Val d'Oise: des élèves en difficulté poussés à quitter leur lycée?
INFO FRANCE BLEU 107.1 - Polémique dans un lycée de Saint-Ouen l'Aumône : la direction inciterait les élèves les plus à la traîne à "démissionner", afin de gonfler les chiffres de réussite de l'établissement. La FCPE affirme détenir une cinquantaine de lettres signées par des élèves acceptant de quitter le lycée, sans raison valable.
Plus d'une cinquantaine d'élèves d'un lycée du Val d'Oise aurait rédigé une lettre de "démission"" © Maxppp DAREK SZUSTER
Des élèves du Val d'Oise ont-ils été poussés à démissionner de leur lycée pour améliorer les chiffres? La polémique secoue en ce moment le lycée Edmond Rostand à Saint-Ouen l'Aumône.
La FCPE a épluché des documents très embarrassants : 56 lettres de démissions signées par des élèves ou par leur famille, parfois sans aucun motif, et que les délégués ont reçues par la poste, envoyées par une main inconnue.
Cette fédération des parents d'élèves accuse les responsables de cet établissement de pousser les élèves jugés les plus faibles à la démission, et dénonce ainsi des pratiques "managériales", plutôt douteuses pour un établissement public.
Nos confrères de France Bleu ont recueilli le témoignage d'une élève, sous couvert d'anonymat. Elle affirme avoir tenu bon après que la direction du lycée ait tenté, l'année dernière, de lui faire quitter l'établissement de son plein gré : "Ils me disaient que je n'avais aucun avenir, que c'était mieux de démissionner (...) que l'année prochaine, de toute façon, je n'allais jamais être reprise".
Un moyen de pression utile pour gonfler les bons résultats de ce lycée aux examens, et dont la rumeur se répandait dans les salles de classe sans aucune preuve tangible. Cette fois, une "taupe" s'est chargée de fournir les documents : des lettres-types de démission, sans aucune valeur juridique. La FCPE est pourtant formelle : en cas de difficulté de parcours d'un élève, c'est le conseil de classe qui reste souverain et aucune pression exercée par la direction du lycée ne peut être acceptée.
L'inspection académique soutient la direction du Lycée Edmond Rostand, et affirme qu'aucune de ces démissions n'a été obtenue par la contrainte. En revanche, une plainte a été déposée afin de connaître le mystérieux expéditeur de ces courriers anonymes.
DIVERS
Ouverture d'une information judiciaire sur l'arbitrage Tapie/Crédit Lyonnais
Photo prise en mai 2006 à Montpellier, du logo d'une succursale de la banque Crédit Lyonnais (AFP)
Une information judiciaire contre X a été ouverte mardi à Paris sur la décision de recourir à un arbitrage dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais, parallèlement à la procédure déjà engagée contre l'ex-ministre de l'Economie Christine Lagarde devant la Cour de Justice de la République (CJR).
Cette information judiciaire porte sur le volet non ministériel de l'affaire Tapie et ne vise donc pas Mme Lagarde, aujourd'hui à la tête du Fonds monétaire International (FMI). Ministre au moment des faits, elle fait l'objet d'une enquête dans ce dossier devant la CJR.
L'information a été ouverte contre X pour "usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du consortium de réalisation" (CDR), gérant le passif du Crédit Lyonnais.
Elle fait suite à l'enquête ouverte, en juin 2011, par le parquet de Paris, saisi par le procureur général de la Cour de Cassation, à l'époque Jean-Louis Nadal, sur la décision de Bercy, en 2007, de recourir à un arbitrage dans le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente litigieuse d'Adidas par la banque en 1993.
L'arbitrage avait au final été rendu en faveur de Bernard Tapie: le tribunal arbitral, instance privée, avait condamné, en juillet 2008, le CDR à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (400 millions d'euros avec les intérêts).
M. Nadal reprochait à Mme Lagarde d'avoir recouru à cet arbitrage privé alors qu'il s'agissait de deniers publics, d'avoir eu connaissance de la partialité de certains juges arbitres, d'avoir fait modifier le protocole initial pour y intégrer la notion de préjudice moral et de ne pas avoir exercé de recours contre cet arbitrage controversé alors que plusieurs spécialistes l'y avaient encouragée.
L'information judiciaire ouverte mardi vise implicitement Jean-François Rocchi, le président du CDR, qui avait mis en oeuvre l'arbitrage, et Bernard Scemama, ancien président de l'Etablissement public de financement et de réalisation (EPFR), l'entité contrôlant le CDR.
Recours à l'arbitrage "contestable"
En parallèle, la CJR a ouvert, en août 2011, une enquête pour "complicité de faux et de détournement de fonds publics" visant l'ex-ministre.
Jugeant "contestable" le recours à l'arbitrage, la CJR estime qu'elle s'est impliquée "personnellement" dans un processus comportant "de nombreuses anomalies et irrégularités".
Elle soupçonne Mme Lagarde d'"avoir personnellement concouru aux faits, notamment en donnant des instructions de vote aux représentants de l'Etat dans le conseil d'administration de l'EPFR", voire à son président.
L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a toujours justifié le recours à l'arbitrage pour mettre fin à une procédure judiciaire, selon elle longue et coûteuse.
En 2005, après des années de procédures, la cour d'appel de Paris avait condamné le CDR à payer 135 millions d'euros à Bernard Tapie. La Cour de cassation avait cassé l'arrêt un an plus tard.
L'ex-directeur de cabinet de Mme Lagarde, Stéphane Richard, actuel PDG d'Orange, entendu comme témoin par la CJR, avait contesté que la ministre ait demandé "que l'on change un mot dans le compromis d'arbitrage" afin d'y intégrer la notion de préjudice moral. Et, selon lui, il n'y avait "eu ni insistance particulière ni feu vert de l'Elysée".
Trois députés PS ont par ailleurs déposé, fin 2011, une assignation devant le tribunal de grande instance de Paris pour demander l'annulation de la décision du tribunal arbitral. La date d'audience n'a pas encore été fixée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire