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lundi 24 septembre 2012

24092012 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR......ENCORE QUE......

 

 


Caricaturer Mahomet, une exigence laïque !

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Depuis ses origines, la caricature politique vise aussi bien des puissants que des faibles. Et c’est souvent au nom de la défense des faibles que les puissants dénoncent les caricatures dont ils sont les cibles. La nouvelle affaire des caricatures publiées par Charlie Hebdo relève de cette mécanique.
 
Au nom du fait qu’il faudrait respecter la foi du modeste croyant, ceux qui imposent ou veulent imposer leur talon de fer sur les masses « musulmanes » crient au scandale (jusqu’à justifier le meurtre des dessinateurs pour les plus fous), au blasphème, voire plus simplement au racisme. Les tenants de l’ordre mondial, qui s’accommodent généralement des dictatures religieuses, dénoncent également ces dessins, comme « mettant de l’huile sur le feu », risquant de déstabiliser des régions entières, pour le plus grand malheur des populations elles-mêmes. Comme on le sait, ce ne sont pas des intégristes qui mettent le feu aux ambassades, mais les dessinateurs blasphémateurs. Ce ne sont pas ces intégristes qui tuent des ressortissants étrangers par vengeance, mais des caricaturistes impies.
 
Il fut un temps où le crime de lèse majesté envoyait graveurs et caricaturistes en prison, voire en place de Grève. En France et en Europe, les caricatures anticléricales du XIXe siècle (visant principalement des catholiques) qui offensaient la « morale religieuse », étaient accusées de désagréger la morale sociale et donc de provoquer les pires désordres, la montée de la délinquance. Les protestataires catholiques utilisaient déjà l’argument de la vénalité, pour discréditer leurs auteurs. Même justification de la défense de l’ordre et dénonciation de mobiles inavouables, lorsqu’il s’agissait des dessins pacifistes ou antimilitaristes censés affaiblir « notre » armée.
 
Les critiques actuelles insistent sur le caractère inapproprié des caricatures dans la perspective de « faire avancer le débat ». C’est faire semblant d’oublier que la caricature n’a pas vocation à s’inscrire dans la discussion froide et rigoureuse des sociologues, des historiens ou des politologues. Les caricatures révolutionnaires de 1789 ont-elles fait « avancer le débat » en visant les nobles et le clergé ? Philipon et Daumier faisaient-ils « avancer le débat » en transformant Louis-Philippe en poire, en s’attaquant au Juste Milieu ? Les anticléricaux de la Belle Epoque ont-ils contribué au « débat » en présentant le pape ou des religieux dans des postures scabreuses, en insistant sur la pédophilie et l’immoralité du clergé, en parodiant la Bible ? Certains libres penseurs de l’époque pensaient que non, et condamnaient ces caricatures. Quid des dessinateurs Grandjouan ou Delannoy, qui attaquaient l’armée avant la première guerre mondiale ?
 
Avec les moyens qui lui son propre, la satire se donne des objectifs spécifiques qui ne peuvent se confondre avec d’autres moyens d’expression. Certes, certains dessinateurs choisissent le point de vue du commentateur (on dit « éditorialiste »), en adoptant un ton mesuré et une posture distanciée. Mais là n’est pas l’essence de la satire. Depuis ses origines lointaines et quand elle se fait progressiste, la caricature a pour objet de « fouetter les ridicules » comme on le disait au début en 1830, ou pour parler crument de « taper là ou ça fait mal ». De faire bouger les lignes, de faire reculer la limite du sacré (pas nécessairement religieux), d’aider à se défaire de certains conservatismes.
 
En fonction des époques, la caricature peut se montrer réactionnaire, justifier la colonisation, se laisser instrumentaliser par les pires régimes, alimenter le racisme et la xénophobie. En cas d’offre pléthorique comme au début du XXe siècle, elle peut également limiter son champ et respecter certains tabous sociaux, faisant mentir l’idée qu’elle serait « contre tout et sans limite ». Jusqu’à une période récente, les satiristes ne caricaturaient pas les morts (le fameux "bal tragique à Colombey" en est un bel exemple), se montrant donc respectueux de cette norme sociale. Longtemps la caricature est demeurée muette sur la vie privée des édiles, les brocardant sur d’autres plans. Les dessinateurs choisissent parfois des cibles faciles, se refusant à affronter les vrais dangers du jour.
 
La religion reste un des espaces les plus sacrés dans bien des parties du monde. Là où les religieux sont au pouvoir, au nom de Dieu on emprisonne ou on tue les couples adultères, on emprisonne ou on tue les homosexuels et les athées, on emprisonne ou on tue les tenants d’autres religions, on emprisonne ou on tue des dessinateurs…
Savoir si les dessins de Charlie Hebdo sont bons ou mauvais n’a pas de sens. Brocarder la religion en montrant ou non les parties « honteuses » du prophète (qui a eu descendance, ne l’oublions pas…) est une question de principe, pas esthétique. Ceux qui ont été choqué par la condamnation des Pussy Riot ne se sont pas posés en défenseurs ou en critiques de la musique punk et n’ont pas jugé du génie musical des trois femmes incriminées !
 
Au nom de la préservation de l’ordre social certains voudraient limiter le champ d’action des caricaturistes. Un des pires arguments consiste à dire que Charlie Hebdo donne des armes aux islamistes, leur permet de justifier leur croisade contre l’occident et gagner le cœur de la « rue » musulmane. Mais le bon sens voudrait au contraire que plus les intégristes religieux fustigent les dessinateurs de Charlie Hebdo, plus le camp laïque et progressiste soutienne leur combat ; il serait logique que plus les intégristes incriminent les caricatures de Mahomet, plus on soutienne la publication et la diffusion de ces images !
 
Laisser croire que ces dessins feraient plus de mal que les interventions militaires occidentales qui humilient tant de peuples est ridicule. Laisser croire que ces dessins seraient plus nocifs que le soutien sans faille de l’occident à l’égard de bien des dictatures religieuses de par le monde, relève de l’hypocrisie intéressée.
 
Le discours satirique peut flétrir avec une extrême violence. Mais une violence symbolique. Les enfants apprennent très tôt à distinguer le « vrai » du « faux », à savoir quand on tue « pour faire semblant ». Pour fonctionner, la caricature doit jouir d’un crédit suffisant mais limité. Suffisant pour faire rire, faire réagir, limité car elle recourt à des moyens plastiques et métaphoriques qui empêchent toute confusion avec la réalité (pas d’hyper réalisme, registre satirique clairement identifiable, etc.). Lorsqu’un dessinateur représente Sarkozy pendu au bout d’une corde pour mettre en scène son rejet d’une politique, nul lecteur ne lira l’image comme la preuve d’un éventuel décès, ou pire, comme un appel au meurtre. Autant dire que ne se sentent blessés par les caricatures de Mahomet que ceux qui le veulent bien. Finalement, si les sociétés humaines accordaient tant de crédit aux symboles, les athées devraient brûler des ambassades pour exiger la destruction des calvaires ou autres signes religieux, très présents dans l’espace public.
Entre les intégristes qui se disent humiliés par de simples bouts de papier crayonnés et les élites « républicaines » qui leur emboîtent le pas en justifiant leurs exigences liberticides, difficile de dire quels sont les plus fous.
 
Accepter que les tenants des religions imposent leur périmètre de sacralité à la société constitue un des pires renoncements. Et croire que réduire au silence les caricatures permettrait de limiter l’appétit des extrémistes religieux serait une erreur grossière. Les fous de Dieu y verraient au contraire un encouragement à aller plus loin !
 
Guillaume Doizy, le 20 septembre 2012

INSURRECTION


Surirradiés d'Epinal: après six ans d'enquête, le procès s'ouvre à Paris



Vue exérieure du centre hospitalier Jean Monnet en date du 13 octobre 2006 à Epinal
Vue exérieure du centre hospitalier Jean Monnet en date du 13 octobre 2006 à Epinal (AFP)
Le procès du plus grave accident de radiothérapie survenu en France, à l'hôpital d'Epinal, où des centaines de patients ont été surirradiés entre 2001 et 2006, débute lundi à Paris pour juger sept prévenus dont deux médecins, un radiophysicien et des cadres de santé publique.
Six ans après les premières plaintes, en 2006, le tribunal correctionnel va tenter de comprendre les ressorts de ce drame qui a tué sept personnes, décédées des suites de surdoses de rayons, selon l'accusation.
Plusieurs centaines d'autres, soignées au centre hospitalier Jean-Monnet d'Epinal pour des cancers, essentiellement de la prostate, ont vu leur existence bouleversée par les conséquences des surirradiations sur l'organisme.
Deux causes de l'accident apparaissent clairement: des erreurs de paramétrage d'un logiciel lors du passage à une nouvelle génération d'appareils en 2004; l'absence de prise en compte, dans le calcul final des radiations, des doses délivrées lors des contrôles radiologiques précédant le traitement lui-même.
Le premier disfonctionnement a entraîné les surexpositions les plus graves, de l'ordre de 20%, sur 24 patients entre mai 2004 et août 2005. Le second a fait 424 victimes de surdoses entre 8 et 10%, selon les termes de l'instruction, entre 2001 et 2006.
Encore ces chiffres, et l'enquête des juges, ne tiennent-ils pas compte d'une troisième erreur de moindre ampleur, révélée en 2008, sur des patients traités entre 1989 et 2000, portant le bilan des victimes de l'hôpital d'Epinal à au moins 5.500, selon la ministre de la Santé d'alors Roselyne Bachelot.
Accident caché
Restent à déterminer d'éventuelles responsabilités. Pour le pôle santé de Paris, où l'affaire a été instruite, les erreurs résultent des imprudences des deux médecins radiothérapeutes et du radiophysicien de l'hôpital: manque de préparation et de réflexion sur le protocole de sécurité au moment du passage à la nouvelle technique de radiothérapie, évaluation négligente du surplus de radiations infligés lors des contrôles radiologiques.
C'est ce qui a conduit au renvoi en correctionnelle des médecins Jean-François Sztermer, 64 ans, Michel Aubertel, 62 ans et Joshua Anah, 54 ans, pour homicides et blessures involontaires.
Mais les victimes et leurs familles veulent aussi comprendre comment l'affaire est restée cachée si longtemps, au détriment de la santé des patients. De nombreux patients n'ont pas été informés par l'hôpital de l'accident et du risque qu'ils encouraient. Les médecins ont par ailleurs pris conscience en 2006 du deuxième dysfonctionnement sur les doses de contrôle. Mais ils l'ont tu jusqu'à ce qu'une inspection le découvre en 2007.
Les deux radiothérapeutes, le radiophysicien mais également la directrice de l'hôpital, l'hôpital comme personne morale, la directrice de la Ddass et le directeur de l'agence régionale d'hospitalisation (ARH) de l'époque sont donc poursuivis pour non-assistance à personne en danger.
"Ce dossier nous apprend qu'il faut des procédures, des contrôles partout, que le temps des professionnels dans leur tour d'ivoire, c'est terminé", observe l'avocat Gérard Welzer, qui assiste une grande partie des quelques 200 parties civiles attendues.
L'avocat sait que la partie sera serrée tant, dans les dossiers de santé publique, la démonstration d'un lien de causalité entre des fautes et un préjudice est délicate sur le terrain pénal. Le parquet n'avait d'ailleurs pas requis le renvoi des radiothérapeutes pour homicide et blessures involontaires.
Les prévenus ont des arguments à faire valoir, à l'exemple du radiophysicien Joshua Anah dont l'avocat Me Jean Reinhart démontrera notamment le statut "hybride", mal défini, s'agissant d'une profession à la croisée du médical et du technique.
Les audiences se dérouleront trois après-midis par semaine jusqu'au 31 octobre.








AZF. Grande Paroisse et l’ex-directeur condamnés


Lors du premier procès, le tribunal avait relaxé Serge Biechlin, le directeur de l’usine, et de la société Grande Paroisse « au bénéfice du doute ». En appel, l’avocat général a requis 225 000 € d’amende contre la société et 18 mois de prison avec sursis et 15 000 € d’amende contre le directeur.
La Cour d’appel de Toulouse a condamné ce lundi l’exploitant de l’usine AZF Grande Paroisse (groupe Total) et son ex-directeur Serge Biechlin pour homicides involontaires « par négligence ou imprudence ».
M. Biechlin a été condamné à 3 ans de prison dont deux ans avec sursis et 45 000 € d’amende. Grande Paroisse (groupe Total) a été condamné à 225 000 € d’amende, la peine maximale.
La Cour a suivi l’accusation attribuant la catastrophe à un accident chimique dû au mélange de deux produits incompatibles.










POLITIQUE


Paris, Londres et Berlin demandent de nouvelles sanctions contre Téhéran


Le Monde.fr avec AFP
La France, le Royaume Uni et l'Allemagne ont demandé officiellement de nouvelles sanctions de l'Union européenne contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé, ont indiqué dimanche des diplomates.
Les ministres des affaires étrangères des trois pays, Laurent Fabius, William Hague et Guido Westerwelle ont écrit à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton à ce propos à la fin de la semaine dernière, a indiqué un diplomate européen. Les ministres des affaires étrangères de l'UE doivent en discuter lors d'une réunion à Bruxelles le 15 octobre.
"DU TEMPS POUR UNE SOLUTION POLITIQUE"
"Il est nécessaire que nous intensifions les sanctions", a expliqué un autre diplomate. "Nous pensons qu'il reste du temps pour une solution politique, diplomatique et c'est ce à quoi nous travaillons, mais nous ne pouvons pas accepter que l'Iran dispose d'armes nucléaires", a-t-il ajouté.
Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir acquérir l'arme atomique en prétextant un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. L'UE a déjà adopté une série de sanctions bancaires et commerciales contre Téhéran. La plus sévère est l'embargo pétrolier mis en place par l'UE et les Etats-Unis, entré officiellement en vigueur en juillet.
L'impasse dans le dossier nucléaire iranien, sur fond de menaces de frappes préventives de la part d'Israël, devrait être un des principaux thèmes de discussions lors de l'Assemblée générale de l'ONU qui s'ouvre mardi.










Des navires chinois s'aventurent dans les eaux japonaises



Le navire chinois de surveillance Haijian 66 (au premier plan), suivi de près par un bâtiment des garde-côtes japonais, le 24 septembre 2012 près des îles Senkaku/Diaoyu.
Le navire chinois de surveillance Haijian 66 (au premier plan), suivi de près par un bâtiment des garde-côtes japonais, le 24 septembre 2012 près des îles Senkaku/Diaoyu. (Photo Kyodo News. Reuters)

La tension reste élevée au large des îles Senkaku/Diaoyu, où trois bateaux chinois se sont approchés à l'intérieur de la zone revendiquée par le Japon.
Trois navires gouvernementaux chinois ont pénétré lundi dans les eaux territoriales d’un archipel japonais revendiqué par Pékin, dernier épisode en date de l’inquiétant bras de fer que se livrent les deux géants asiatiques.
Ces navires, deux de surveillance maritime et un troisième de l’administration des pêches, croisaient à 20 km de deux des îles Senkaku, Kubashima et Uotsurijima, en mer de Chine orientale, ont annoncé les garde-côtes japonais qui surveillent très étroitement les abords de l’archipel. Six autres bateaux chinois patrouillaient un peu plus loin, à proximité de la limite des 22 km marquant la frontière des eaux territoriales nippones.
Le gouvernement japonais a immédiatement élevé une «ferme protestation» par les canaux diplomatiques, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Osamu Fujimura. Aucun de ces navires chinois n’est militaire. Ils relèvent soit du ministère du Territoire soit de celui de l’Agriculture, et sont sur zone pour faire respecter la loi dans ce que Pékin considère comme ses eaux.
Depuis plusieurs semaines, les deux pays se livrent à des démonstrations intransigeantes, en organisant ou encourageant des «expéditions» navales autour de l’archipel des Senkaku (Diaoyu pour la Chine), situé à environ 200 km au nord-est des côtes de Taïwan, qui d’ailleurs le revendique également, et à 400 km à l’ouest de l'île d’Okinawa (sud du Japon). Outre leur indéniable valeur stratégique, ces îles pourraient receler des hydrocarbures dans leurs fonds marins.
C’est l’achat de trois de ces îles début septembre par le gouvernement japonais à leur propriétaire privé nippon qui avait mis le feu aux poudres côté chinois. Pékin avait immédiatement décidé d’envoyer six navires vers l’archipel, tandis que démarrait une semaine de manifestations antijaponaises, parfois violentes, à travers la Chine.
Ces manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans des dizaines de villes, dont Pékin, jusqu'à la mi-septembre, contraignant de grands groupes japonais, notamment automobiles, à provisoirement stopper leur production totalement ou partiellement en début de semaine dernière.
Le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a de ce point de vue averti dimanche que l’intransigence de la Chine pourrait à terme «affecter sa propre économie», ainsi que celle du Japon «et globalement l'économie mondiale», dans une interview au Wall Street Journal. Les deux pays sont très dépendants économiquement, avec un volume d'échanges de près de 343 milliards de dollars l’an dernier. La Chine constitue par ailleurs le premier partenaire commercial de l’archipel japonais, ce dernier n'étant «que» le troisième ou quatrième de la Chine.
Les autorités chinoises ont finalement sifflé la fin de ces démonstrations de rues qui prenaient un tour incontrôlable, tout en restant sur la même ligne quant au fond du contentieux territorial. Ainsi, la Chine a décidé dimanche de «repousser» une cérémonie qui devait marquer le 40e anniversaire de la normalisation des relations entre la Chine et le Japon, initialement prévue le 27 septembre. Une décision jugée lundi «regrettable» par le gouvernement japonais.
«Il est important d’approfondir les relations mutuellement bénéfiques entre la Chine et le Japon qui ne doivent pas être affectées par un évènement isolé», a déclaré Osamu Fujimura. Conséquence de cette décision, un groupe de 175 dirigeants d’entreprises japonaises qui, depuis 37 ans avait l’habitude de se rendre en Chine pour y rencontrer des dirigeants, a annulé son voyage cette année.
Pour tenter de faire baisser la tension, le Japon a envoyé lundi à Pékin son vice-ministre des Affaires étrangères, Chikao Kawai, «afin de discuter un large éventail de questions bilatérales à la lumière de la situation actuelle».
(AFP)











ECONOMIE


Ménages aisés, grandes entreprises : vingt hausses d'impôt passées au crible


François Hollande a annoncé 20 milliards de prélèvements nouveaux dans le cadre des budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale. « Les Echos » récapitulent les vingt mesures envisagées.

Sur le même sujet

Côté ménages Revenus du capital

Plus-values immobilières

Un abattement fiscal exceptionnel de 20 % sera accordé sur les ventes de foncier bâti en 2013. Bercy en attend un gain, via un surcroît de transactions, et donc de cotisations sociales (280 millions d'euros).

Tranche d'impôt à 45 %

Elle concernera les revenus excédant 150.000 euros par part, soit un surcroît de recettes de 320 millions.

Taxe à 75 %

Ciblée sur les revenus d'activité supérieurs à 1 million d'euros, elle ne prendra pas en compte les revenus du capital. Quelque 2.000 personnes seraient concernées, pour une recette de 210 millions.

Gel du barème de l'IR

Les seuils du barème de l'impôt sur le revenu ne seront pas revalorisés de l'inflation, ce qui augmente la pression fiscale. Mais une décote neutraliserait l'effet pour les deux premières tranches (5,5 %, 14 %). La mesure rapporterait un peu plus de 1 milliard d'euros.

Plafonnement des niches à 10.000 euros

Les contribuables ne pourront pas réduire leur impôt de plus de 10.000 euros par an par le jeu des niches fiscales. Ce plafonnement global était jusqu'alors fixé à 18.000 euros, plus 4 % des revenus. Une vingtaine de niches sont actuellement intégrées à ce plafond (services à la personne, Scellier, etc.). Le gouvernement veut en extraire les avantages fiscaux liés à l'outre-mer.

Le barème de l'ISF rétabli

Le gouvernement rétablit le barème de l'ISF qui prévalait avant 2011 (avec des taux allant de 0,55 % à 1,8 %). A la demande du Conseil constitutionnel, il est également contraint de rétablir un système de plafonnement des impôts : il garantira que les ménages ne consacrent pas plus de 75 % de leurs revenus au paiement de leurs impôts (impôt sur le revenu, ISF, taxe à 75 %, cotisations sociales). La réforme de l'ISF doit rapporter 1,4 milliard d'euros à l'Etat.

Quotient familial

La réduction d'impôt maximale par enfant sera ramenée de 2.300 euros à 2.000 euros. Gain : 500 millions.

Taxe sur les logements vacants

Son relèvement doit rapporter 150 millions d'euros.

Emploi à domicile

La suppression de la déclaration au forfait générerait de 200 à 300 millions d'euros de cotisations.

Hausse du prix des cigarettes

La hausse de 7 % du prix des cigarettes au 1 er octobre (10 % pour le tabac à rouler) rapportera environ 300 millions d'euros de droits et TVA en plus en 2013.

Taxes sur les bières

Elles devraient plus que doubler, pour un gain de 300 à 400 millions d'euros.

Cotisations maladie des frontaliers suisses

Les 130.000 frontaliers résidants en France et travaillant en Suisse perdront leur droit d'option (assurance privée) et devront cotiser à l'assurance-maladie. Gain : 400 millions d'euros.

Côté entreprises Intérêts d'emprunt

« Niche Copé »

Bercy va également raboter la « niche Copé », ce dispositif permettant d'exonérer à 90 % les plus-values des entreprises qui cèdent leurs titres de participation. Le montant taxé, que l'on appelle la quote-part pour frais et charges, va être calculé de manière moins favorable, apportant 2 milliards d'euros l'an prochain.

Acomptes d'IS

Les acomptes d'impôt sur les sociétés seront relevés afin de générer 2,3 milliards d'euros de recettes en plus l'année prochaine.

Reports en avant des déficits

Les entreprises peuvent réduire leur impôt en déduisant de leur bénéfice les déficits des années antérieures. Chaque année, le déficit qu'elles sont en droit de reporter ne doit pas cependant excéder 1 million d'euros, plus 60 % de la fraction du bénéfice dépassant 1 million. Ce taux va être abaissé à 50 %, pour un surcroît de trésorerie de 1 milliard en 2013 pour l'Etat. L'ensemble des mesures portant sur l'IS représentera ainsi un peu plus de 9 milliards d'euros en 2013.

Assurances

L'« exit tax » de 10 % créée en 2010 sur les fonds placés sur la réserve de capitalisation des assurances va être relevée, via une contribution supplémentaire de 5 % à 6 %. Objectif : générer 800 millions d'euros de recettes en 2013.

Indépendants

Les cotisations maladie des travailleurs indépendants (artisans, commerçants, etc.) seront déplafonnées, pour un gain estimé de 400 millions d'euros pour la Sécurité sociale. Les cotisations retraite des professions libérales seront relevées (environ 100 millions), et les gérants majoritaires de SARL perdront le bénéfice de leur abattement de 10 % pour frais professionnels (600 millions).

Hôpitaux et collectivités

Les cotisations retraite employeurs des hôpitaux et des collectivités seront relevées de 1,1 à 1,5 point afin d'équilibrer les comptes de ce régime spécifique (CNRACL). Le surcroît de cotisations sera d'au moins 500 millions d'euros.
E. L. et L. R. , Les Echos

Écrit par Etienne LEFEBVRE
Chef de service
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Petroplus : les repreneurs pas sérieux ?

C'est ce qu'estime un haut responsable de Total, qui trouve curieux que personne, dans le milieu, ne connaisse le pedigree des deux candidats déclarés... Le tribunal de commerce de Rouen doit se prononcer le 2 octobre.


Le tribunal de commerce de Rouen doit se prononcer le 2 octobre sur la reprise de Petroplus © Reuters Philippe Wojazer
Ce n'est qu'une opinion - mais elle est plutôt autorisée, en provenance d'un bon connaisseur du secteur. Du coup, ce que raconte le directeur financier de Total, Patrick de la Chevardière, à propos de Petroplus, n'en est que plus intéressant. 
Il explique que les deux candidats à la reprise du site de Petit-Couronne, dans la banlieue de Rouen, ne lui disent rien. "Quand je vois le nom des acquéreurs, je ne suis pas certain que ces offres soient extrêmement sérieuses. Je ne peux pas faire de commentaires à propos de ces personnes, mais nous ne les connaissons pas, ce qui est curieux." Ce sera au tribunal de commerce de Rouen de se prononcer, le 2 octobre prochain.
Deux candidats sont en lice : Alafandi Petroleum Group (APG), basé à Hong-Kong, et NetOil, dont le siège est à Dubaï. Ces dernières semaines, de nombreux doutes sont apparus sur la crédibilité de ces deux sociétés.
A tel point que le tribunal leur a demandé de fournir d'ici au 2 octobre des preuves de leur capacité technique et financière à reprendre et exploiter le site. 550 salariés attendent.










De PSA à la fusion EADS/BAE, un week-end d'industrie

Par  
LE TITRE PSA RECULE À LA MI-SÉANCE

Ce week-end d'industrie a été rythmé par des rumeurs d'annulation du plan de sauvegarde de l'emploi de PSA, et par la polémique que continue de susciter le projet de fusion entre EADS et BAE.
Le plan PSA a été une fois de plus au centre de l'actualité industrielle ce week-end. La rumeur a grondé sur la possibilité d'annulation du plan de sauvegarde de l'emploi du constructeur automobile par la justice le 25 septembre.
En effet, le tribunal de grande instance de Paris pourrait gripper la restructuration engagée par PSA, suite à un recours de la CGT de Faurecia, la division équipement de PSA, et de la CGT Allibert Auchel, en juillet dernier. Le TGI pourrait suspendre pour vice de forme le plan social, ses 8 000 suppressions de postes et la fermeture d'Aulnay.
"Les dirigeants se sont contentés d'organiser une réunion expéditive du comité de liaison du CEE le 25 juillet, sans qu'aucun document relatif au projet de réorganisation (ni sur la division automobile, ni sur la division équipement automobile) n'ait été remis aux membres du Comité", a fait valoir ce week-end l'avocat des deux syndicats Me Fiodor Rilov, comme le rapporte l'AFP.
La fusion EADS/BAE suscite la polémique
Autre sujet toujours brûlant : le projet de fusion entre les deux géants de l'aéronautique/défense EADS et BAE Systems. Le 21 septembre au soir, une source proche du dossier confiait à Reuters que l'allemand Daimler, actionnaire de premier plan d'EADS, voyait d'un oeil critique la valorisation retenue dans le cadre du projet de fusion.
"La réaction sur les marchés financiers illustre que la valorisation économique de l'accord est accueillie avec des réserves. Daimler en a également", a précisé la source.








Ministres au bord de la crise budgétaire


Des noms d'oiseau, un ministre délégué au Budget plus royaliste que le roi, de profondes remises en question : les ministres du gouvernement Ayrault sortent exsangues de deux mois de discussions budgétaires.

En dix ans à l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac s'est construit une réputation de spécialiste des questions financières ; en quatre mois au ministère du Budget, il s'est fait un nom. Ou plutôt des noms. Des noms d'oiseau, « misogyne prétentieux » (Cécile Duflot), « incorrect » (Michel Sapin), « cassant », « éruptif », ou des noms plus doux entendus du côté de l'Elysée, « rigoureux », « efficace »... Le boxeur Cahuzac a encaissé des coups - il voulait limiter la taxe à 75 % -, et il en a donné. Sans fléchir. Il tient le rôle du méchant dans la pièce gouvernementale, celui du coupeur de crédits, mais il le tient. Par loyauté pour François Hollande, et par goût de la lumière aussi. Dans le climat économique actuel, il sait qu'un socialiste qui fait ce qu'il dit, capable de donner corps à un discours de rigueur, cela se remarque. A la veille de la présentation du projet de loi de Finances, vendredi, Jérôme Cahuzac est l'un des rares ministres délégués à avoir médiatiquement émergé. Il le goûte. Même s'il s'inquiète un peu du portrait fait de lui : « Je n'ai pas plus d'ennemis aujourd'hui qu'avant les discussions budgétaires », assure-t-il. En face, en revanche, dans les ministères, on panse ses plaies - budgétaires. Face au boxeur, il faut trouver la bonne riposte. Et on réfléchit à la suite. Il a pris la lumière, il faut trouver un autre chemin. Car la situation économique révolutionne le métier de ministre. Jusqu'ici, même jour, même heure de septembre quasiment, la loi de Finances était l'occasion pour chaque titulaire de portefeuille de convoquer la presse, de montrer combien il avait su résister à la « forteresse » Bercy, et de donner ainsi un aperçu de sa puissance politique. Las. Montrer ses muscles budgétaires disparaît des « plans com » ministériels. La crise économique a eu raison de ce rituel automnal. La bataille contre la dette met tout le monde au pain sec, ou presque. Il faut inventer autre chose. Mais quoi ? Tempêter, faire le dos rond, détourner l'attention : les nouvelles têtes de l'équipe Ayrault tâtonnent. On n'efface pas en un jour des années de mauvaises habitudes, à mesurer l'importance d'un ministre à l'aune de la progression de son budget. On ne trouve pas facilement les moyens de sortir du lot au lendemain d'une élection présidentielle qui impose une certaine solidarité gouvernementale. Officiellement, une phrase revient en boucle : « Les discussions ont été très fructueuses. » En réalité, les situations sont très variables. Et livrent au passage un éclairage instructif de chaque personnalité gouvernementale. « Dis-moi comment tu as négocié ton budget, je te dirai quel ministre tu es... »

Les malins

Marisol Touraine (Affaires sociales) arrive à Bercy pile à l'heure, chiffres et dossiers bien en tête. Elle anticipe le pire. « J'étais ultra préparée, dit-elle, on m'avait tellement dit que c'était horrible. » La discussion avec Jérôme Cahuzac s'engage, « constructive », dit-elle, « utile », répond-il. Une heure et demie plus tard, ils topent. Un compromis a été trouvé. « J'ai choisi d'entrer dans la négociation, avec l'idée de ne pas solliciter l'arbitrage de Matignon », explique-t-elle. Cette stratégie du « bon élève » a été retenue par plusieurs membres du gouvernement, soucieux d'amadouer le ministre détenteur des cordons de la bourse -  « J'ai fait le pari qu'il serait plus rude si je le contournais », indique Marisol Touraine. Soucieux surtout de s'inscrire d'emblée, aux yeux du président de la République, dans la liste des « ministres qui ne posent pas de problèmes inutiles ». Nicole Bricq (Commerce extérieur) est de ceux-là, convaincue qu'il faut se battre pour réduire les déficits (elle était rapporteur du budget au Sénat), et qu'il ne « sert jamais à rien d'aller pleurnicher à Matignon ». L'entretien avec le Budget, elle aussi l'a préparé en amont, en travaillant à une nouvelle réforme de l'agence Ubifrance. « Moi, j'ai été réaliste, et du coup la discussion s'est bien déroulée », explique-t-elle. Jean-Yves Le Drian (Défense) a été sur la même longueur d'onde. Il a réussi à limiter la casse sur les investissements industriels et s'est voulu « réaliste » sur le reste. « On a pris notre part de l'effort et, du coup, les négociations se sont très bien déroulées », indique un conseiller du ministre. « Le climat a été agréable, cela a duré cinq minutes », confirme Jérôme Cahuzac, persuadé, comme François Hollande dans la campagne, qu' « il ne faut pas interrompre les programmes industriels en cours ». Etre bon élève donne quelques avantages. La Défense s'en est octroyé un en tout cas, celui de communiquer en amont sur son budget. A défaut de pouvoir annoncer vendredi un boom de ses crédits, le ministère a commencé à distiller des informations dès juillet pour préparer les esprits au gel de certaines commandes d'équipements. Cela s'appelle désamorcer pour garder la main.

Les belliqueux

Dans six cas avérés en revanche, les discussions ont bloqué. Avec Aurélie Filippetti (Culture), Cécile Duflot (Logement), Vincent Peillon (Education nationale), Michel Sapin (Travail), Delphine Batho (Ecologie), Najat Vallaud-Belkacem (Droit des femmes et porte-parolat). L'arbitrage est remonté à Matignon. Voire à François Hollande en personne, même si l'Elysée et Bercy s'en défendent. Avec Aurélie Filippetti et Cécile Duflot, l'exercice s'est révélé explosif. Aujourd'hui encore, l'incompréhension reste totale. « Aurélie Filippetti s'était fait conseiller par Jack Lang de dire non à Bercy et non à Matignon pour obtenir l'arbitrage de l'Elysée », rapporte Jérôme Cahuzac. Quant à « Cécile Duflot, elle m'a suggéré d'augmenter un impôt pour financer son budget et a refusé d'entrer dans la discussion. Elle est très forte pour parler de manière générale, en apnée ». Une lecture totalement démentie par les intéressées. « J'ai débattu point par point, mes e-mails en témoignent. Mais la réalité, c'est qu'il trouvait fatigant d'avoir à s'abaisser à passer du temps avec une souillon comme moi », ironise la ministre du Logement. Dans ce bras de fer, toutes les armes ont été bonnes. Y compris l'utilisation de la presse, à coups de grandes interviews ou de petits échos. Pour discréditer ou sauver une mesure (Cécile Duflot entendait conserver les moyens du 1 % logement) ou dénoncer les méthodes de l'adversaire. En période de disette budgétaire en tout cas, mieux vaut laisser penser qu'on ne répond pas à un diktat de Bercy, mais qu'on est à l'offensive. Aurélie Filippetti a annoncé il y a dix jours dans « Le Monde » qu'elle allait mettre fin aux grands chantiers de l'équipe Sarkozy : musée de l'Histoire de France, musée de la Photo, centre d'art pariétal de Lascaux, salle supplémentaire de la Comédie-Française. L'Education nationale a beau être le grand chantier du quinquennat, les discussions n'en ont pas été simples pour autant. Ou disons qu'elles ont été inexistantes. Vincent Peillon s'est montré « très dur », reconnaît-il, avec les fonctionnaires de Bercy, qui voulaient revenir sur les promesses du président. Le ministre du Budget, lui, « était en retard ». De toute façon, sûr de lui, Vincent Peillon ne s'attarde pas et sollicite l'arbitrage de Matignon. « Tout s'est bien passé », en conclut-il. Il ne s'est pas privé, la semaine dernière, d'annoncer le recrutement de 40.000 professeurs en 2013. « Il aurait obtenu davantage s'il était entré dans la discussion avec moi », grommelle Jérôme Cahuzac. Sur Michel Sapin (Travail), il ne grommelle pas, il tonne. Le ministre du Budget a eu le sentiment qu'il « usait de sa proximité avec le président de la République pour obtenir un régime dérogatoire », le ministre du Travail a nié et l'a jugé « discourtois ». Les deux hommes ont fini par s'en expliquer en tête-à-tête. Les murs de Bercy gardent le secret de l'échange.

Les (vrais-faux) discrets

La majorité des ministres a choisi de ne rien rapporter de l'exercice budgétaire de ces dernières semaines. « RAS, tout s'est bien passé », assure Arnaud Montebourg (Redressement productif). Malgré les tensions, Najat Vallaud-Belkacem et Delphine Batho ont choisi le silence. Pierre Moscovici (Economie) aussi, même si son administration est parmi celles qui contribuent le plus à l'effort général (entre 2.000 et 3.000 suppressions de postes). « Il n'y a que des coups à prendre, il reste en fond de court », analyse un ministre. « Il a voulu laisser les mains libres à Jérôme Cahuzac », relève un autre. Comme Arnaud Montebourg, Manuel Valls (Intérieur) n'a pas choisi les chiffres pour marquer sa différence. Il transgresse sur les sujets de fond (sécurité, vote des étrangers...), quitte à s'affranchir de certaines propositions présidentielles. Il n'hésite pas non plus à peser sur l'organisation du Parti socialiste (pour imposer Harlem Désir notamment) et à défier le Premier ministre. Les crédits du ministère ne font pas partie de sa stratégie. Parce qu' « être responsable » fait désormais partie des arguments que tout ministre bien noté doit mettre en avant. Mais aussi parce que les budgets « prioritaires » de la campagne ne sont pas forcément ceux qui le sont à l'arrivée. Comme l'Education, l'Intérieur et la Justice s'étaient vu promettre des emplois dans la campagne. Mais, à l'arrivée, leur budget global ne devrait pas forcément être à la hausse. A l'inverse, le budget du Travail, qui n'avait pas été désigné comme primordial, se voit aujourd'hui dopé par la hausse du chômage et des contrats aidés. L'épisode budgétaire se termine ce faisant sur ce curieux paradoxe. La chasse aux économies empêche les ministres de jouer de leur budget, même s'ils sont « prioritaires » ; ceux qui sont favorisés s'interdisent eux aussi de le faire, parce que chacun comprend que cela tient davantage à la crise économique qu'à leur poids politique. « Malheureusement, quand le chômage augmente, il est rare que le budget de l'emploi baisse », relève Michel Sapin. Pour un peu, avoir un budget en hausse serait devenu problématique.
CÉCILE CORNUDET, Les Echos

Jérôme Cahuzac, ministre délégué auprès du ministre de l\'Economie, des Finances et du Commerce extérieur, chargé du Budget. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Cécile Duflot, ministre de l\'Egalité des territoires et du Logement. Vincent Peillon, ministre de l\'Education nationale.
Jérôme Cahuzac, ministre délégué auprès du ministre de l\'Economie, des Finances et du Commerce extérieur, chargé du Budget. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Cécile Duflot, ministre de l\'Egalité des territoires et du Logement. Vincent Peillon, ministre de l\'Education nationale.
Jérôme Cahuzac, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, des Finances et du Commerce extérieur, chargé du Budget. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du Logement. Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale. - MAXPPP -CHAMUSSY/CHESNOT/SIPA -CHESNOT/SIPA -LUDOVIC/REA -LUDOVIC/REA

Écrit par Cecile CORNUDET
Grand reporter

Mondial de l'auto : les stands en avant-première


Fini le discours axé sur le prix et l'accessibilité des modèles que les constructeurs tiennent depuis le début du mois, journées portes ouvertes de septembre obligent. Place aux messages orientés sur l'« ADN » des marques et sur leurs innovations, dans le cadre du Mondial de l'automobile, qui ouvre ses portes au public samedi à Paris. Avec un enjeu de taille : continuer à faire rêver autour de la voiture alors que sa place dans l'imaginaire collectif n'est plus la même qu'autrefois. En avant-première, certains constructeurs ont accepté de lever un coin du voile.

Une scénarisation poussée

Les industriels rivalisent de manières de mettre en scène leurs véhicules et cherchent à faire vivre des moments inédits aux visiteurs pour que ces derniers passent le plus de temps possible dans leur espace. « Le stand devient un lieu d'expérience. Il s'agit de surprendre par la théâtralisation », relève François Hannebicque, cofondateur et directeur de création de l'agence de design AKDV, qui réalise les stands de Citroën.
Un grand effet d'air frais entourera la nouvelle DS3 Cabrio pour matérialiser la liberté de pouvoir décapoter le véhicule. La griffe aux chevrons proposera aussi une nouvelle version de son cinéma en 4D avec lunettes 3D, sièges dynamiques et projections d'eau donnant le sentiment d'être immergé dans le championnat du monde des rallyes. L'idée avait eu un grand succès au Mondial 2010. Quant à la DS5 hybride, elle se prêtera à un jeu nécessitant de trouver le bon mode pour circuler en ville comme à la montagne.
« Nous mettons également en place une série d'animations, comme la venue de designers dessinant devant les visiteurs. Cette année, il doit se passer tous les jours quelque chose sur le stand pour créer une proximité supplémentaire avec le public », ajoute Julien Faux, responsable des événements, des Salons et des partenariats chez Citroën. Du côté de Hyundai, le visiteur pourra notamment faire défiler de mini concept cars à l'échelle 1/8 pour les découvrir différemment. Fiat ne donne pas de détails, mais indique qu'il sera sur la même tendance ludique que lors des éditions précédentes. Par le passé, on l'a vu exposer une Fiat 500 faisant cinq fois la taille normale ou exprimer une vision enfantine du monde de l'automobile en affichant d'immenses dessins.

Des modèles starisés

A chaque acteur ses véhicules phares à mettre en avant. Et le défi est encore plus fort quand il s'agit de la nouvelle version d'un modèle connu. Chez Renault, la Clio IV sera particulièrement en vedette. Ainsi que la voiture électrique Zoé. « Il s'agit de ne pas noyer les visiteurs sous les messages », remarque Oliver Faust, chef du département vitrines de marques chez Renault.
Chez Volkswagen, c'est la Golf 7 qui sera l'objet de toutes les attentions. Pour mettre en avant ses spécificités technologiques et sa basse consommation, la griffe allemande rebondira sur sa campagne interactive « One Thing », qui accompagne le lancement. Le thème : s'il n'y avait qu'un seul aliment à manger, une seule chanson à écouter, une seule voiture à conduire, que choisiriez-vous ? Dès son arrivée sur le stand, le visiteur pourra utiliser des écrans pour faire une petite introspection. Il sera ensuite mené vers les innovations. « Nous voulons disposer d'une vitrine technologique, mais en montrant que c'est utile au quotidien, souligne Marc Meurer, directeur marketing de Volkswagen France. Et pour que la voiture puisse apparaître comme une star, nous ne souhaitons pas exposer trop de véhicules. »

Des discours plus cohérents

Au-delà de l'exposition des derniers modèles, les stands ont de plus en plus vocation à affirmer ce qu'est la marque dans son ensemble. « Aujourd'hui, les constructeurs se livrent à une guerre des identités. Dans un Salon comme le Mondial, ils doivent plus que jamais exprimer celles-ci de manière forte et cohérente », analyse Christophe Fillâtre, président de l'agence Carré Noir.
Renault prépare ce Salon depuis près de deux ans. Son stand rappellera les courbes des véhicules conçus sous l'égide du directeur du design industriel Laurens van den Acker. « Nous voulons marquer le changement. Le stand aura donc des formes galbées, douces, tandis que le sol sera ondulé. L'atmosphère de couleurs variera au fil du temps pour que le visiteur vive un échange avec la marque le temps de sa venue », détaille Oliver Faust.
Du côté de Volkswagen, on retrouvera dans l'architecture de l'espace des éléments rappelant les lignes de la Golf. « Si l'on respecte le territoire d'une marque, comme l'optimisme pour Fiat, on peut se permettre de faire des clins d'oeil au public », ajoute, pour sa part, Armelle de Clermont-Tonnerre, directrice de la communication de Fiat France.
Pour affirmer sa présence dans l'Hexagone, Hyundai s'est offert un stand d'envergure cette année, qui est aussi celle où l'activité française est devenue une filiale à part entière. « Il nous reste un grand travail à faire auprès du public français pour expliquer qui nous sommes. Il faut lui faire ressentir que notre marque est différente », note Franck Pichot, directeur du marketing produits. Hyundai va se dévoiler sous toutes ses facettes, de la façon dont il traite l'acier à sa vision de la mobilité, en passant par la mise en scène de ses services comme la garantie de cinq ans.

Des outils interactifs omniprésents

A l'image de l'utilisation souvent avant-gardiste d'Internet par les constructeurs, les outils sur le Salon deviennent aussi plus interactifs, avec notamment des catalogues animés sur iPad. Les tables numériques de Hyundai permettront de visiter différemment, et en détail, l'intérieur des véhicules. Citroën déclinera au Mondial le principe de son « social club », visible à son showroom des Champs-Elysées. Le principe : afficher en temps réel tous les éléments apparaissant sur la marque dans les réseaux sociaux du monde entier, avec la possibilité d'ajouter sur le Salon ses propres commentaires.
Renault multipliera, lui, les possibilités d'envoyer des éléments souvenirs pour garder la marque en tête une fois rentré chez soi - un bon moyen de collecter les contacts d'éventuels futurs clients. Volkswagen retransmettra, quant à lui, chez les concessionnaires des images du Salon, par webcams interposées. Car les industriels pensent aussi à ceux qui seraient trop loin pour faire un tour porte de Versailles.
CLOTILDE BRIARD

Les principaux profils de visiteurs
- La famille. Elle vient se divertir comme elle le ferait dans un musée, voire dans un parc d'attractions.
- Le consommateur en phase d'achat. Il est en quête du maximum d'informations, un rêve pour les constructeurs.
- L'aficionado d'une ou de deux marques. Il attend d'être reconnu et traité de manière unique.
- Le passionné d'automobile. Pointu, il veut savoir ce qui se prépare et examine les concept-cars sous toutes les coutures.

Écrit par Clotilde BRIARD
Journaliste

Tarifs SNCF : grand ménage et petit cadeau



Gare de l'Est, le 3 avril 2012.
Gare de l'Est, le 3 avril 2012. (Photo Charles Platiau. Reuters)
Decryptage Le transporteur dévoile demain une nouvelle offre remplaçant la carte 12-25, mais le cadeau est un peu plus petit que l'emballage ne le laisse supposer...
Par CATHERINE MAUSSION
Cherchez l’erreur. L’annonce est sympathique. Et la SNCF paraît généreuse. Mais pas tant que ça... La carte 12-25 (50 euros) cède la place, demain mardi, à la carte 18-27 (même prix). Pour ceux qui s’approchent de l'âge couperet, cela devrait signifier deux ans de rab. Faux, la rallonge pour souscrire n’est en réalité que d’une année. Explication. La carte 12-25 était accessible jusqu'à la veille de son 26ème anniversaire. On pouvait donc voyager à petit prix (25 à 60% de réduction), jusqu'à presque 27 ans. Changement de régime avec la 18-27. Le dernier carat pour souscrire est la veille de son 27 ème anniversaire. (donc on voyage à petits prix jusqu'à la veille de son 28 ème anniversaire). En fait, la SNCF n'élargit sa cible que d’une petite année. Cela devrait faire un peu de bruit sur le web.
L’année dernière, à la même époque, la SNCF avait lancé une carte 12-30, à série limitée, pour fêter les 30 ans du TGV. 400 000 cartes s'étaient arrachées en quelques semaines. Alors que ces cartes arrivent à expiration, un mouvement s’est amplifié pour que la SNCF pérennise l’initiative. Une page facebook, intitulée «pour le renouvellement de la carte 12-30», a même rameuté quelques dizaines de milliers de supporters. Ils n’auront gagné, au profit des générations plus jeunes, qu’un an de sursis. Quant aux chanceux qui avaient attrapé une carte 12-30, ils peuvent la déchirer. «Nous voulons prendre en compte le fait que le premier travail en moyenne s’obtient à 28 ans», a justifié Barbara Dalibard, la directrice générale de SNCF voyages, en dévoilant cette nouvelle carte lors du séminaire de presse de la SNCF, à Berlin. La patronne du TGV promet en prime, aux porteurs de la nouvelle carte jeune, une brassée de tous petits prix au dernier moment. «On va déstocker et mettre le paquet pour eux». Des billets Prem’s seront mis en vente ciblant les seuls porteurs de la carte, quatre jours avant le départ. Mais pas forcément sur toutes les destinations. Les plus jeunes continueront d’avoir leur carte, la carte 12-17 (50 euros). Avec comme cadeau bonux, 5% de réduction sur les séjours à l’UCPA.
Pour cette grande toilette des cartes commerciales qui va entrer en vigueur mardi, la SNCF a choisi de décliner des avantages spécifiques ciblant chacun des publics. La Carte senior (75 euros) donnera 40% garanti de réduction en 1ère classe. Et la carte Escapade (75 euros), rebaptisée «ma carte de réduction week-end», autorise à partir à deux, avec les mêmes avantages que si chacun avait sa carte (soit, une économie de 75 euros). Autre nouveauté, il suffit de passer une des trois nuits du WE (et non la seule nuit du samedi au dimanche) pour bénéficier de réductions (25 à 50%).
Le TGV met ainsi le turbo pour pousser ses cartes. Selon la SNCF, 80% des voyageurs empruntant le rail bénéficieraient de prix réduits, tous motifs confondus (de la carte de famille nombreuse, à celle de parlementaire...) . «Nous voudrions porter ce chiffre à 90%», espère Barbara Dalibard. L’an dernier, affirme-t-elle, «nous avons gagné trois points de part de marché sur la voiture et l’avion sur les trajets de moins de 500 km et six points, au-delà de 500». C’est vrai, reconnaît le transporteur, que le prix du pétrole, en plein envol, aide bien à la manœuvre.









Le fonds du Qatar pour les banlieues aurait été accepté

Le Monde.fr avec AFP

En novembre 2011, l'Association nationale des élus locaux pour la diversité avait lancé un appel public au riche émirat pétrolier, suscitant des protestations de l'extrême droite qui dit craindre une "islamisation" des banlieues.  
En novembre 2011, l'Association nationale des élus locaux pour la diversité avait lancé un appel public au riche émirat pétrolier, suscitant des protestations de l'extrême droite qui dit craindre une "islamisation" des banlieues. | pour l'Express/© Jean-Manuel Simoes
Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a approuvé la semaine dernière la création d'un fonds à capitaux qataris pour les zones françaises paupérisées d'au moins 100 millions d'euros, selon Libération lundi 24 septembre.
En novembre 2011, l'Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld) avait lancé un appel public au riche émirat pétrolier, suscitant des protestations de l'extrême droite, qui dit craindre une "islamisation" des banlieues. Secouées en 2005 par une série de violences parmi les plus graves de l'après-guerre, les banlieues françaises cumulent chômage élevé, enracinement de la délinquance et problèmes urbanistiques et d'habitat.
Selon Libération, l'Etat français prendra une participation dans ce fonds mais le Qatar y restera majoritaire. Cette structure ne sera plus destinée qu'aux seules banlieues mais aussi aux zones rurales paupérisées. Le Qatar a pris pied depuis plus plusieurs années dans l'économie française, avec comme vitrine le rachat du club de football du Paris Saint-Germain, doté de stars internationales avec des investissements de plusieurs centaines de millions d'euros.
Lire : Après le PSG, le Qatar au chevet des banlieues










Indice des prix à la consommation par catégorie de ménages


L'indice des prix à la consommation retrace l'évolution moyenne des prix des produits pour l'ensemble de la population française. C'est l'indicateur principal pour évaluer l'inflation. Des indices de prix peuvent aussi être calculés pour des catégories particulières de ménages en s'appuyant sur la connaissance de leur structure élémentaire de consommation, les évolutions élémentaires de prix étant celles observées pour l'indice des prix d'ensemble.
Les indices de prix catégoriels ainsi construits permettent d'évaluer l'impact des différences de structure de consommation sur l'évolution catégorielle des prix.
Les résultats sont donnés pour l'ensemble de la période 1998-2011. Les différences d'inflation les plus marquantes sont liées aux produits qui pèsent fortement dans la dépense de consommation, comme le logement, ou aux produits très inflationnistes sur la période, comme les produits pétroliers et les transports. Les écarts les plus importants s'observent lorsque les ménages sont répartis par niveau de vie. Ainsi, sur la période étudiée, l'inflation annuelle moyenne connue par les 10% les plus modestes s'établit à 1,76%, tandis qu'elle n'est que de 1,50% pour les 10% les plus aisés.



SynthèsesDonnées
Selon l'âge de la personne de référence du ménage
Selon que le ménage est propriétaire ou locataire de son logement
Selon le revenu
Selon le niveau de vie
Selon la catégorie socio-professionnelle de la personne de référence du ménage
Selon la composition du ménage

SynthèsesDonnées
Selon l'âge de la personne de référence du ménage
Selon que le ménage est propriétaire ou locataire de son logement
Selon le revenu
Selon le niveau de vie
Selon la catégorie socio-professionnelle de la personne de référence du ménage
Selon la composition du ménage

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