ECONOMIE
Les principaux points économiques de l'intervention de Hollande
Le chef de l'Etat, conscient de l'impatience face à la crise, a expliqué sa politique de l'emploi, a précisé sa mesure symbolique de taxe à 75%, et s'est efforcé d'être pédagogue sur la réduction des déficits.
François Hollande au JT de TF1. (Capture d'écran/TF1)
Chômage, pouvoir d'achat, crise économique… François Hollande a abordé les principaux sujets d'inquiétude des Français, lors de son interview sur TF1 dimanche 9 septembre. "Que devient notre pays ? Quelles sont les réformes nécessaires ?" Pédagogue, le président de la République s'est efforcé d'expliquer sa politique. Conscient de l'impatience face à la crise, il a cependant mis en garde : "Je ne vais pas faire en quatre mois ce que mes prédécesseurs n'ont pas fait en cinq ans ou en dix ans."
En définissant ce qu'il nomme "l'agenda du redressement", François Hollande a pris plusieurs rendez-vous avec les Français. Le premier est dans un an : c'est le temps qu'il estime nécessaire avant que la courbe du chômage ne s'inverse. Le second est dans deux ans : toutes les grandes orientations de réformes doivent être fixées avant fin 2012 "pour que tout soit engagé en 2013", et commencent à produire des effets en 2014.
Enfin, dernier grand rendez-vous : dans cinq ans. "Mon ambition, c'est que les Français disent qu'ils vivent mieux en 2017 qu'aujourd'hui." Rappelant qu'il avait pour mission de "redresser notre pays", le chef de l'Etat a insisté sur l'importance de fixer un cap. Il a rappelé les grandes lignes de sa politique : l'emploi, la compétitivité des entreprises, et la réduction des déficits publics. Passage en revue des principaux points.
Pour y parvenir, le président a d'abord rappelé une mesure d'urgence : les emplois d'avenir. Destinés en priorité aux jeunes dans les quartiers les plus touchés par le chômage, ils seront majoritairement publics. "Il y en aura 100.000 d'ici la fin de l'année" 2013, puis 50.000 l'année suivante. Insuffisant pour compenser l'effet de la démographie, mettait en garde la semaine passée l'économiste Eric Heyer.
Le chef de l'Etat a ensuite évoqué la grande mesure de son quinquennat : le contrat de génération. Il consiste à proposer des exonérations fiscales aux entreprises qui maintiennent en activité un sénior et embauchent un jeune. "Elles concerneront toutes les entreprises", a-t-il confirmé sans plus de détails.
Le chef de l'Etat a aussi évoqué l'un des grands sujets de la rentrée sociale de cet automne : la réforme du marché du travail et l'introduction de la flexisécurité. "Les salariés doivent être mieux protégés", a-t-il rappelé, faisant implicitement référence à la sécurisation du parcours professionnel. "Les entreprises doivent être soutenues dans leur adaptation" au ralentissement de l'activité en période de crise", a-t-il ajouté, citant notamment les mécanismes de chômage partiel. Alors que les négociations s'annoncent houleuses entre patronat et syndicats, le président a appelé à ce qu'ils trouvent un compromis avant fin 2012. Dans le cas contraire, l'Etat tranchera, a-t-il prévenu.
François Hollande a également souligné son attachement à la relance de la compétitivité. Pendant la campagne, il avait mis l'accent sur la compétitivité dite "hors coût", éludant ainsi le débat sur la TVA sociale. Dimanche, il a tenu à rassurer sur la question du coût du travail, gros sujet de préoccupation pour les entreprises. "Le gouvernement fera des propositions au mois d'octobre". Dans les tuyaux : une réforme du mode financement de la sécurité sociale, qui pèse aujourd'hui uniquement sur le travail. Le chef de l'Etat a évoqué une baisse des cotisations sociales, qui doit être compensée. Qui paiera ? "La CSG peut faire partie de la décision", a répondu le Chef de l'Etat. Cette contribution s'applique aux revenus du travail, mais aussi aux revenus du capital. Autre piste évoquée : un "prélèvement écologique", a glissé le président sans plus de précisions.
Conscient que ces mesures ne peuvent produire leurs effets immédiatement, le chef de l'Etat se donne deux ans pour inverser la tendance. En attendant, il a confirmé la révision à la baisse de la prévision pour 2013. Le gouvernement table encore officiellement sur une croissance de 1,2% du PIB l'an prochain. Elle sera vraisemblablement abaissée à moins de 1%, "sans doute 0,8%", a précisé François Hollande.
Premièrement, 10 milliards d'euros via des économies budgétaires. François Hollande a rappelé que trois ministères, considérés prioritaires (Education, sécurité et Justice) seraient épargnés par les réductions de dépense. Il a rappelé que les embauches dans ces domaines devraient intégralement être compensées ailleurs, afin que l'effectif de la Fonction publique n'augmente pas. Il s'est par ailleurs engagé au strict respect de la stabilité des dépenses : "Nous ne dépenserons pas un euro de plus en 2013 qu'en 2012." Dans ces conditions, les salaires des fonctionnaires risquent d'être gelés.
Deuxièmement, 10 milliards d'euros de prélèvements sur les grandes entreprises. François Hollande s'est engagé à raboter les niches fiscales accordées aux grands groupes. Et pour ne pas freiner la croissance, "nous faisons une distinction entre bénéfices investis et bénéfices distribués", a-t-il dit. Les PME ne seront pas concernées, car "nous devons tout faire pour les rendre plus exportatrice", a-t-il ajouté. Le président n'a pas donné de précision sur la réforme de l'Impôt sur les sociétés.
Troisièmement, 10 milliards d'euros sur les ménages. Le chef de l'Etat a défendu sa mesure phare : la taxation à 75% des revenus au-delà d'un million d'euros. Reconnaissant qu'elle ne concernait qu'entre 2.000 et 3.000 personnes, il a expliqué que l'effort réalisé par les plus riches était un "acte civique". Il a démenti les informations selon lesquelles les couples seraient avantagés. Les artistes et les sportifs n'en seront pas exemptés. Le taux de 75% prendra en compte l'Impôt sur le revenu et les autres contributions comme la CSG.
Par ailleurs, une tranche de l'Impôt sur le revenu à 45% au-delà de 150.000 euros sera bien créée. François Hollande souhaite toujours aligner la fiscalité des revenus du capital, aujourd'hui au "forfait libératoire" de 24%, sur celle du travail. En revanche, elle n'ira pas jusqu'à s'aligner sur le taux à 75%. Quant au barème de l'impôt sur le revenu, qui a été gelé sous Nicolas Sarkozy, créant de fait une augmentation générale de l'impôt sur le revenu, François Hollande a dit qu'il serait maintenu. "Ca c'est un effort pour tous", a-t-il reconnu. Cependant, il a annoncé que serait mis en place pour les deux tranches les plus basses "un système de décote", afin que les non imposables ne deviennent pas imposables du fait du gel du barème, et que les personnes dans la première tranche ne passe pas dans la tranche supérieure. Quant aux heures supplémentaires, il a rappelé qu'elles existaient toujours, qu'elles restaient mieux payées que les heures classiques, et que les exonérations de charges sociales dans les entreprises de moins de 20 salariés étaient maintenues.
François Hollande a rappelé que la croissance était essentielle pour réduire les déficits publics. Il a donné dans les grandes lignes comment il comptait trouver 30 milliards d'euros. Est-ce que cela sera suffisant ? Avec une croissance de 1%, la Cour des comptes estime qu'il faut réaliser près de 38 milliards d'euros d'efforts budgétaires. Si la croissance n'est que de 0,8% en 2013, comme il l'a laissé entendre, il faudra trouver plus de 40 milliards d'euros. Soit 10 milliards d'euros de plus que ce que le Chef de l'Etat a détaillé.
En définissant ce qu'il nomme "l'agenda du redressement", François Hollande a pris plusieurs rendez-vous avec les Français. Le premier est dans un an : c'est le temps qu'il estime nécessaire avant que la courbe du chômage ne s'inverse. Le second est dans deux ans : toutes les grandes orientations de réformes doivent être fixées avant fin 2012 "pour que tout soit engagé en 2013", et commencent à produire des effets en 2014.
Enfin, dernier grand rendez-vous : dans cinq ans. "Mon ambition, c'est que les Français disent qu'ils vivent mieux en 2017 qu'aujourd'hui." Rappelant qu'il avait pour mission de "redresser notre pays", le chef de l'Etat a insisté sur l'importance de fixer un cap. Il a rappelé les grandes lignes de sa politique : l'emploi, la compétitivité des entreprises, et la réduction des déficits publics. Passage en revue des principaux points.
La politique de l'emploi
Sur la première préoccupation des Français, pas de nouvelle annonce, mais un engagement. Alors que la barre symbolique des 3 millions de chômeurs sans aucune activité a été dépassée, François Hollande a laissé entendre que la courbe du chômage pourrait s'inverser d'ici un an. Il n'est pas le Premier chef d'Etat à s'y engager.Pour y parvenir, le président a d'abord rappelé une mesure d'urgence : les emplois d'avenir. Destinés en priorité aux jeunes dans les quartiers les plus touchés par le chômage, ils seront majoritairement publics. "Il y en aura 100.000 d'ici la fin de l'année" 2013, puis 50.000 l'année suivante. Insuffisant pour compenser l'effet de la démographie, mettait en garde la semaine passée l'économiste Eric Heyer.
Le chef de l'Etat a ensuite évoqué la grande mesure de son quinquennat : le contrat de génération. Il consiste à proposer des exonérations fiscales aux entreprises qui maintiennent en activité un sénior et embauchent un jeune. "Elles concerneront toutes les entreprises", a-t-il confirmé sans plus de détails.
La croissance
Conscient que "les emplois sont créés par l'activité" des entreprises, François Hollande a rappelé les mesures qu'il souhaite mettre en place en faveur de la croissance. Il a rappelé son intention de réformer la finance, à l'origine de la crise actuelle, et mis en avant la création de la Banque publique d'investissements (BPI), destinée notamment à faciliter le financement des petites entreprises.Le chef de l'Etat a aussi évoqué l'un des grands sujets de la rentrée sociale de cet automne : la réforme du marché du travail et l'introduction de la flexisécurité. "Les salariés doivent être mieux protégés", a-t-il rappelé, faisant implicitement référence à la sécurisation du parcours professionnel. "Les entreprises doivent être soutenues dans leur adaptation" au ralentissement de l'activité en période de crise", a-t-il ajouté, citant notamment les mécanismes de chômage partiel. Alors que les négociations s'annoncent houleuses entre patronat et syndicats, le président a appelé à ce qu'ils trouvent un compromis avant fin 2012. Dans le cas contraire, l'Etat tranchera, a-t-il prévenu.
François Hollande a également souligné son attachement à la relance de la compétitivité. Pendant la campagne, il avait mis l'accent sur la compétitivité dite "hors coût", éludant ainsi le débat sur la TVA sociale. Dimanche, il a tenu à rassurer sur la question du coût du travail, gros sujet de préoccupation pour les entreprises. "Le gouvernement fera des propositions au mois d'octobre". Dans les tuyaux : une réforme du mode financement de la sécurité sociale, qui pèse aujourd'hui uniquement sur le travail. Le chef de l'Etat a évoqué une baisse des cotisations sociales, qui doit être compensée. Qui paiera ? "La CSG peut faire partie de la décision", a répondu le Chef de l'Etat. Cette contribution s'applique aux revenus du travail, mais aussi aux revenus du capital. Autre piste évoquée : un "prélèvement écologique", a glissé le président sans plus de précisions.
Conscient que ces mesures ne peuvent produire leurs effets immédiatement, le chef de l'Etat se donne deux ans pour inverser la tendance. En attendant, il a confirmé la révision à la baisse de la prévision pour 2013. Le gouvernement table encore officiellement sur une croissance de 1,2% du PIB l'an prochain. Elle sera vraisemblablement abaissée à moins de 1%, "sans doute 0,8%", a précisé François Hollande.
La réduction des déficits
Très critiqué pour son choix d'appliquer une politique de rigueur, François Hollande a renouvelé sur TF1 son intention de réduire la dette de la France, et a détaillé son plan. "Je ne le fais pas parce qu'il faudrait le faire, je le fais pas conviction", a-t-il souligné. Pour rétablir les comptes publics à l'équilibre en 2017, il a prévu de réduire leurs déficits à 3% du PIB fin 2013. Pour cela, il estime qu'un effort budgétaire sans précédent de 33 milliards d'euros est nécessaire. Il se décompose en trois axes.Premièrement, 10 milliards d'euros via des économies budgétaires. François Hollande a rappelé que trois ministères, considérés prioritaires (Education, sécurité et Justice) seraient épargnés par les réductions de dépense. Il a rappelé que les embauches dans ces domaines devraient intégralement être compensées ailleurs, afin que l'effectif de la Fonction publique n'augmente pas. Il s'est par ailleurs engagé au strict respect de la stabilité des dépenses : "Nous ne dépenserons pas un euro de plus en 2013 qu'en 2012." Dans ces conditions, les salaires des fonctionnaires risquent d'être gelés.
Deuxièmement, 10 milliards d'euros de prélèvements sur les grandes entreprises. François Hollande s'est engagé à raboter les niches fiscales accordées aux grands groupes. Et pour ne pas freiner la croissance, "nous faisons une distinction entre bénéfices investis et bénéfices distribués", a-t-il dit. Les PME ne seront pas concernées, car "nous devons tout faire pour les rendre plus exportatrice", a-t-il ajouté. Le président n'a pas donné de précision sur la réforme de l'Impôt sur les sociétés.
Troisièmement, 10 milliards d'euros sur les ménages. Le chef de l'Etat a défendu sa mesure phare : la taxation à 75% des revenus au-delà d'un million d'euros. Reconnaissant qu'elle ne concernait qu'entre 2.000 et 3.000 personnes, il a expliqué que l'effort réalisé par les plus riches était un "acte civique". Il a démenti les informations selon lesquelles les couples seraient avantagés. Les artistes et les sportifs n'en seront pas exemptés. Le taux de 75% prendra en compte l'Impôt sur le revenu et les autres contributions comme la CSG.
Par ailleurs, une tranche de l'Impôt sur le revenu à 45% au-delà de 150.000 euros sera bien créée. François Hollande souhaite toujours aligner la fiscalité des revenus du capital, aujourd'hui au "forfait libératoire" de 24%, sur celle du travail. En revanche, elle n'ira pas jusqu'à s'aligner sur le taux à 75%. Quant au barème de l'impôt sur le revenu, qui a été gelé sous Nicolas Sarkozy, créant de fait une augmentation générale de l'impôt sur le revenu, François Hollande a dit qu'il serait maintenu. "Ca c'est un effort pour tous", a-t-il reconnu. Cependant, il a annoncé que serait mis en place pour les deux tranches les plus basses "un système de décote", afin que les non imposables ne deviennent pas imposables du fait du gel du barème, et que les personnes dans la première tranche ne passe pas dans la tranche supérieure. Quant aux heures supplémentaires, il a rappelé qu'elles existaient toujours, qu'elles restaient mieux payées que les heures classiques, et que les exonérations de charges sociales dans les entreprises de moins de 20 salariés étaient maintenues.
François Hollande a rappelé que la croissance était essentielle pour réduire les déficits publics. Il a donné dans les grandes lignes comment il comptait trouver 30 milliards d'euros. Est-ce que cela sera suffisant ? Avec une croissance de 1%, la Cour des comptes estime qu'il faut réaliser près de 38 milliards d'euros d'efforts budgétaires. Si la croissance n'est que de 0,8% en 2013, comme il l'a laissé entendre, il faudra trouver plus de 40 milliards d'euros. Soit 10 milliards d'euros de plus que ce que le Chef de l'Etat a détaillé.
Impôts : comment l'Elysée va trouver 20 milliards
L'exécutif assure que l'effort sera réparti à parité entre ménages et entreprises. Le barème de l'IR va rester geler, mais des décotes sont prévues pour les deux premières tranches.
L'effort de redressement « le plus important depuis trente ans ». Le qualificatif est revendiqué par François Hollande lui-même. Pour ramener le déficit de 4,5 % à 3 % de PIB en 2013, avec une faible croissance, le gouvernement va trouver 30 milliards d'euros. Côté dépenses, le gel des crédits de l'Etat va représenter un effort de 10 milliards. Côté recettes, le chef de l'Etat a indiqué que 10 milliards de plus seront prélevés sur les entreprises et 10 milliards sur les ménages. Et les 30 milliards avancés par l'hôte de l'Elysée ne prennent pas en compte les quelque 5 milliards de recettes nouvelles en 2013 liées au collectif de juillet, ni les 2,5 milliards d'économies à venir sur l'assurance-maladie. L'effort global de redressement sera proche de 40 milliards.
Le capital taxé comme le travail
Ce sera la mesure la plus lourde du côté des ménages : les revenus du capital (plus-values, intérêts, etc.) seront taxés comme ceux du travail en étant intégrés dans le barème de l'IR, alors que des prélèvements forfaitaires libératoires (PFL de 19 %, 21 % ou 24 %) permettent de réduire le poids de la fiscalité pour les tranches les plus hautes. « Une grande réforme », a défendu François Hollande. Elle fera des gagnants du côté des premières tranches de l'IR, car les plus-values mobilières et immobilières sont taxées aujourd'hui obligatoirement à 19 %. Certains choisissent en outre à tort le PFL pour d'autres revenus. Il reste à savoir si certains revenus de l'épargne pourront continuer de bénéficier d'un PFL.
L'impôt sur le revenu plus progressif, le barème gelé
D'autres mesures vont accroître la progressivité de l'IR. Une nouvelle tranche marginale va être créée, à 45 % au-delà de 150.000 euros par part. Et les avantages fiscaux seront globalement plafonnés à 10.000 euros par ménage, au lieu de 18.000 euros + 4 % du revenu imposable aujourd'hui, sachant aussi que le crédit d'impôt pour les emplois à domicile pourrait être intégré dans le plafond.
Par ailleurs, le plan Fillon avait prévu le gel des tranches du barème en 2013 (ce qui alourdit l'IR de 1,7 milliard) : François Hollande conserve la mesure, sauf pour les deux premières tranches qui bénéficieront d'un système de décote afin d'éviter qu'une personne rentre dans le barème ou change de tranche sans que ses revenus aient progressé plus que l'inflation. Enfin, le projet du PS prévoit de revenir sur le régime dont bénéficient les « impatriés » (ménages qui ont résidé au moins cinq ans hors de France et qui reviennent).
L'ISF alourdi
Après la contribution exceptionnelle demandée cette année, Bercy entend durcir durablement l'ISF, via les taux, l'assiette et le rabotage des niches (avantage ISF-PME ramené à 25 % de la dépense, voire moins).
Augmentation du rendement de l'impôt sur les sociétés
Le taux de l'impôt sur les sociétés ne bougera pas, mais la défiscalisation à 100 % des intérêts d'emprunt des entreprises va être rabotée, avec une franchise pour préserver les PME. D'autres mesures vont accroître le rendement : fin des amortissements fiscaux dérogatoires, durcissement du régime des acomptes d'IS. « Nous ferons la distinction entre les bénéficies ré-investis et ceux qui sont distribués », a ajouté François Hollande.
Tabac, bière : de nouvelles recettes au nom de la santé
Le prix des cigarettes va augmenter précisément de 7 % au 1er octobre (le prix du paquet le moins cher passera de 5,70 euros à 6,10 euros) et celui du tabac à rouler va bondir de 10 %. Gain envisagé : environ 400 millions.Les bières devraient voir leurs taxes relevées sensiblement. Les droits rapportent aujourd'hui 300 millions d'euros et certains prônent jusqu'à un doublement, mais la potion pourrait au final être inférieure (environ 200 millions de plus, + 70 %).
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FAIT DU JOUR POLITIQUE Le ton, c'est l'action ?
La justice se prononce sur les offres de reprise du pôle frais de Doux
Le Monde.fr avec AFPLe tribunal de commerce de Quimper se prononce, lundi 10 septembre, sur les offres de reprise partielle présentées pour cinq sites du pôle frais du géant de la volaille Doux placé en liquidation judiciaire, un jugement qui devrait au mieux sauver quelque 700 emplois sur un total de près de 1 700. Le tribunal rendra son jugement à 15 heures, le jour même où expire le délai accordé pour la poursuite d'activité du pôle frais du groupe fixé lors de sa liquidation le 1er août.
Tandis que cinq sites – Blancafort (Cher), Boynes (Loiret), Laval (Mayenne), Sérent et Pleucadeuc (Morbihan) – font l'objet d'offres de reprise, trois autres n'en bénéficient pas – Graincourt (Pas-de-Calais), La Vraie-Croix (Morbihan), pour le personnel administratif, et Pontet (Vaucluse).Les offres déposées permettraient au mieux de sauver 720 emplois sur un total de 1 692, selon la direction du groupe. Elles pourraient permettre de préserver à Blancafort 130 emplois sur 244, à Laval l'intégralité des 303 salariés, à Pleucadeuc 135 emplois sur 407, à Boynes 92 sur 172 et à Sérent 60 sur 178.
"ON A ÉTÉ ABANDONNÉS"
Les groupes Glon Sanders, filiale de Sofiprotéol, Duc, LDC et Doux lui-même sont candidats à la reprise des cinq sites. Mercredi, le tribunal a examiné à huis clos les offres. Le délégué central CGT de Doux, Raymond Gouiffès, a rapporté, au terme de l'audience, que le procureur laissait "le tribunal bien analyser la situation et prendre sa décision", l'appelant "à prendre en considération les meilleures offres" en terme de nombre d'emplois sauvés.
Pendant l'audience, quelque 200 salariés de Doux ont manifesté leur "colère" devant les grilles du palais, à l'appel des syndicats CGT, FO et CFDT. "Je suis écœuré ! a expliqué Jacques Cartier, 43 ans, dont 22 à l'usine de Graincourt. On a tout donné, résultat : on a été abandonnés." Certains salariés s'en sont pris à Charles Doux, président du groupe du même nom, lui criant lors de son entrée et de sa sortie du tribunal "Voyou ! Lâche !" Certains lui ont même jeté des œufs, dont l'un a atteint sa veste.
"FAUTES DE GESTION GRAVES"
Tandis que les organisations syndicales n'attendent "plus rien", selon elles, de la justice quimpéroise – elles souhaitaient une reprise globale de tous les sites du pôle, puis ont appelé au dessaisissement du tribunal de commerce au profit d'une juridiction professionnelle –, le comité d'entreprise (CE) du site de Châteaulin (Finistère) entend désormais rechercher les responsabilités.
Il a saisi vendredi le procureur de la République de Quimper afin de l'alerter sur d'éventuelles "fautes de gestion graves" de la direction de Doux, selon l'avocat mandaté par le CE du site qui héberge le siège du groupe. Le CE "constate qu'il y a un faisceau d'indices tels qu'un endettement extrêmement important depuis plusieurs années, des alertes des commissaires aux comptes restées sans suite ou des versements extrêmement importants de dividendes alors que la société était déjà quasiment en faillite [...], laissant penser qu'il a pu y avoir des fautes de gestion graves", a expliqué Me Riera.
Concernant les autres activités du groupe en faillite (export et produits élaborés), le tribunal avait fixé la période d'observation jusqu'au 30 novembre. Deux sites du pôle produits élaborés – Clémont (Cher) et Amilly (Loiret) – font également l'objet d'offres de reprise, leur activité étant nécessaire au fonctionnement de certains sites du pôle frais. Duc et Glon Sanders proposent notamment de reprendre 22 emplois sur les 33 que comptent ces deux sites.
Le tribunal de commerce a choisi de valider les offres de reprise partielle concernant les sites de Blancafort (Cher), Boynes (Loiret), Laval (Mayenne), Sérent et Pleucadeuc (Morbihan). Les trois autres sites ne bénéficiaient pas d'offres de reprise: Graincourt (Pas-de-Calais), La Vraie-Croix (Morbihan), et Le Pontet (Vaucluse).
Le tribunal de commerce a choisi de valider les offres de reprise partielle concernant les sites de Blancafort (Cher), Boynes (Loiret), Laval (Mayenne), Sérent et Pleucadeuc (Morbihan). Les trois autres sites ne bénéficiaient pas d'offres de reprise: Graincourt (Pas-de-Calais), La Vraie-Croix (Morbihan), et Le Pontet (Vaucluse).
"Ce n'est pas une satisfaction d'annoncer qu'il y a plus de 1.000 licenciements, surtout dans une entreprise comme la nôtre qui avait du potentiel pour préserver tous les emplois. On a laissé l'entreprise à la dérive et c'est les salariés qui paient les pots cassés. Je ne suis pas du tout content", a-t-il lancé à l'issue du jugement.
La production industrielle rebondit en juillet
La production industrielle de la France a augmenté de 0,2% en juillet, alors que les économistes attendaient une contraction, après avoir stagné en juin. L'Insee publie ses données lundi 10 septembre.
La production de l'industrie manufacturière a quant à elle progressé de 0,9% après une stagnation en juin.
Les 22 économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne une baisse de 0,5% de la production industrielle de juillet, leurs estimations s'échelonnant de +0,3% à -1,0%.
Sur trois mois, la production a diminué dans l'industrie manufacturière (-1,0%) et dans l'ensemble de l'industrie (-1,5%).
Sur ces trois mois, la baisse de la production a affecté notamment les matériels de transport (-2,7%), les autres produits industriels (-0,6%) et les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines (-1,0%).
La production manufacturière des trois derniers mois est en net repli (-3,5%) par rapport à la même période de l'année dernière, poursuit l'Insee.
Sur cette période, la production a nettement baissé dans les autres produits industriels (-3,6%) ainsi que dans les matériels de transport (-6,3%) et les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines (-3,5%). Elle est en forte baisse dans le raffinage (-8,8%).
Avec Reuters, par Jean-Baptiste Vey
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De Bernard Arnault à PSA Aulnay, un week-end d’industrie Par Astrid Gouzi
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© Tyen - GISI
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La polémique autour du supposé exil fiscal du patron de LVMH a cristallisé l’essentiel des débats ce week-end.
La polémique enfle samedi 8 septembre lorsque la presse affirme que Bernard Arnault, première fortune de France, aurait entamé des démarches pour obtenir la nationalité belge. Aussitôt le patron du groupe de luxe dément vouloir s’exiler fiscalement dans le pays. Il s’agirait seulement d’obtenir "la double nationalité franco-belge" pour développer ses investissements dans le pays. "Contrairement aux informations publiées ce jour, Bernard Arnault précise qu'il est et reste résident fiscal français", est-il précisé dans un communiqué diffusé le 8 septembre.L’AFP rapporte des propos d'une source proche du dossier: "Il semblerait que Groupe Arnault ait le projet d'investir en Belgique dans un domaine qui doit être sensible" et qui "serait facilité par le fait que Bernard Arnault" obtienne la nationalité belge.
La pluie de vives critiques s’abat alors. François Fillon en tête dénonce des "décisions stupides" du gouvernement. "Quand on prend des décisions stupides, on arrive à ces résultats effrayants".
Puis pour clore le week-end, François Hollande, interviewé dimanche soir sur TF1, a évoqué le cas Arnault. "Il aurait dû bien mesurer ce que signifie demander une autre nationalité parce que nous sommes fiers d'être Français", a-t-il déclaré. "Beaucoup de Français ont pensé qu'il abandonnait cette nationalité; il vient de faire la correction qui s'imposait", a-t-il poursuivi.
"Il faut appeler au patriotisme dans cette période, quand on demande un effort, quand on demande un redressement, ce que je fais", a-t-il ajouté. "Je note que Bernard Arnault a dit lui-même qu'il prendrait sa part, qu'il donnerait sa contribution: ce n'est pas la mesure des 75% qui est en cause et ceux qui ont voulu en faire une polémique en sont pour leur frais".
Un rapport négatif pour Aulnay ?
L’usine de PSA en Seine-Saint-Denis a également occupé le devant de la scène ce week-end. Selon le Journal du Dimanche, le rapport commandé par le gouvernement sur les difficultés financières de PSA Peugeot Citroën confirme "la grande fragilité du groupe" et valide la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, qui emploie 3?000 personnes, révèle le journal. Emmanuel Sartorius, ingénieur général des Mines, doit rendre mardi 11 septembre son rapport à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. "Le scénario de la fermeture du site d'Aulnay, que l'expert devrait valider, semble inévitable", précise le journal.
A contrario, selon les informations de l’AFP, ce rapport laisserait "en suspens" la question de la fermeture de son usine d'Aulnay-sous-Bois, a indiqué dimanche une source proche du dossier. "Le constat de la surcapacité est posé" mais la fermeture d'Aulnay "n'est pas validée et la question reste en suspens", a affirmé cette source qui a pu consulter les conclusions du rapport, à l’AFP.
10 milliards par an pour l’économie industrielle verte
Interrogé sur France 5 dimanche, la président du groupe EELV au Sénat, Jean-Vincent Placé, a proposé que 10 milliards d'euros soient consacrés chaque année à des investissements pour l'économie industrielle verte.
"Il y a plein de niches fiscales anti-écolo qui vont, par exemple, au diesel ou au kérosène (....) Prenons la moitié, 10 milliards chaque année, et mettons ces milliards dans des investissements pour l'économie industrielle verte", a-t-il déclaré dans l’émission "C'politique".
Fessenheim "fermée le plus tôt possible"
Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Delphine Batho a affirmé que la doyenne du parc nucléaire français sera fermée "le plus tôt possible et au plus tard en 2017" mais "dans le dialogue social". Deux objectifs accompagneront cette fermeture selon la ministre de l’Ecologie et de l’Energie : garantir l'approvisionnement énergétique de la région et préserver les emplois.
"Nous discuterons du calendrier précis lors du débat sur la transition énergétique qui commencera en novembre et s'achèvera avant le premier semestre 2013. Ce débat se conclura par une loi de programmation pour la transition énergétique que nous ferons voter avant la fin de l'année 2013", précise-t-elle.
INSURRECTION
Concert de soutien aux Pussy Riot à St-Pétersbourg, avec le groupe culte DDT
SAINT-PETERSBOURG — Le groupe de rock culte DDT, dont le leader Iouri Chevtchouk est connu pour ses prises de position contre Vladimir Poutine, et d'autres musiciens ont participé dimanche à Saint-Pétersbourg à un concert de soutien aux prisonniers politiques en Russie, dont les Pussy Riot."Il y a vingt ans, nous nous battions contre les répressions politiques. Aujourd'hui, nous le faisons de nouveau. Vingt ans se sont écoulés et rien n'a changé", a lancé sur scène Iouri Chevtchouk, selon une journaliste de l'AFP.
Le concert, qui a débuté vers 19H30 (15H30 GMT), a réuni quelques centaines de personnes dans un club du centre de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie (nord-ouest).
Parmi eux se trouvaient Nikolaï Polozov et Violetta Volkova, deux des avocats des trois membres du groupe punk Pussy Riot, qui ont été condamnées en août à deux ans de camp chacune.
Les trois jeunes femmes ont été reconnues coupables de "hooliganisme" et d'"incitation à la haine religieuse" après avoir chanté en février une "prière punk" dans une cathédrale de Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.
En Russie, "il y a des gens qui sont condamnés uniquement car ils ont voulu s'exprimer", a déclaré sur scène M. Polozov, avant d'inviter la foule à crier "Liberté pour les prisonniers politiques".
"Dans notre pays, il y a des prisonniers politiques, ce sont les Pussy Riot, les prisonniers de la place Bolotnaïa, Taïssia Ossipova et les autres", a renchéri une des organisatrices du concert, Olga Kournossova, membre du mouvement d'opposition l'Autre Russie.
L'organisatrice faisait alors également référence à une série d'interpellations d'opposants ayant suivi une manifestation qui a dégénéré en heurts, le 6 mai, sur la place Bolotnaïa à Moscou, à la veille de l'investiture à la présidence de Vladimir Poutine.
Elle évoquait aussi la condamnation à huit ans de camp pour "trafic de drogue" d'une militante du mouvement l'Autre Russie, Taïssia Ossipova, 28 ans. Cette dernière dénonce une affaire fabriquée de toute pièce.
POLITIQUE
Attentats contre des grandes surfaces en Corse
L'enseigne Leclerc a été la plus touchée, cinq de ses magasins ont été ciblés notamment à Ajaccio, à Bastia, à Saint-Florent et à Alistro (Haute-Corse). Un magasin Décathlon et un Géant Casin à Ajaccio.
Il y a eu peu de dégats matériels car, selon les premiers éléments de l'enquête, les charges explosives semblaient de faibles puissances. Seuls les rideaux métalliques ont été dégradés.
Les attentats n'ont pas été renvendiqués, mais le mode opératoire laisse tout de même penser qu'il s'agit d'une action symbolique des "clandestins", cette série d'attentats intervenant quelques jours après une scission au sein du Mouvement nationaliste corse et deux mois après la première conférence de presse clandestine du nouveau FLNC (conférence durant laquelle ce nouveau mouvement avait ouvertement menacé la grande distribution).
Le président François Hollande, en chute dans les sondages, a annoncé dimanche qu'il allait fixer un "agenda du redressement" sur "deux ans", annonçant des hausses d'impôt et la confirmation d'une forte taxation des revenus supérieurs à un million d'euros.
"Le cap, c'est le redressement de la France", a-t-il dit à la chaîne de télévision TF1. "Je vais fixer un agenda du redressement: deux ans". "Deux ans pour à la fois mettre en oeuvre une politique pour l'emploi, pour la compétitivité et le redressement des comptes publics", a-t-il résumé.
Depuis son entrée en fonctions, "le gouvernement n'a pas perdu son temps. Il a agi et rapidement", a aussi assuré le chef de l'Etat, alors que les critiques montent sur une gestion jugée pas assez entreprenante.
Il s'est justifié en évoquant "un chômage élevé, une compétitivité dégradée, des déficits considérables, un endettement historique".
"Je ne vais pas faire en quatre mois ce que mes prédécesseurs n'ont pas fait en cinq ans ou en dix ans ! Mais moi, je considère que je suis en situation de combat et à partir de là, je ne veux pas simplement regarder le passé. Le passé, il compte, il pèse mais je dois engager l'avenir", a lancé le président français.
"Nous devons inverser la courbe du chômage d'ici un an", a ainsi déclaré François Hollande, alors que la barre des trois millions de chômeurs en France a été récemment franchie (à un taux de près de 10%).
Concernant le budget 2013, il a annoncé qu'il serait bâti en fonction d'une prévision de croissance "réaliste", à savoir "sans doute 0,8%". "Je ne veux pas que l'on puisse imaginer que l'Etat prépare son budget avec des hypothèses qui se révéleraient fausses", a-t-il dit ajoutant que pour 2012, la croissance devrait être "à peine supérieure à zéro".
Il a promis que l'Etat ne dépenserait en 2013 pas un euro de plus qu'en 2012 et expliqué que sur les 30 milliards d'euros nécessaires pour boucler le budget l'année prochaine "10 milliards d'euros" proviendront "des ménages", 10 autres des grandes entreprises et encore 10 autres du budget de l'Etat.
"On va demander 10 milliards d'euros aux ménages, aux plus favorisés notamment", a déclaré M. Hollande qui a décidé notamment d'une hausse d'impôts quasi-généralisée pour les ménages via un gel du barème de l'impôt sur le revenu, d'une taxe exceptionnelle sur la part des revenus dépassant un million d'euros, et de l'alignement de la taxation des revenus du capital sur celle des revenus du travail.
Le budget 2013 doit être bouclé avec comme objectif la réduction des déficits publics à 3% du PIB pour respecter les engagements européens. "Chacun prend sa part", a dit le président estimant qu'il serait ainsi possible d'arriver à l'équilibre en 2017 comme il s'y est engagé.
A propos de sa volonté de taxer à 75% les revenus de plus d'un million d'euros, promesse emblématique de campagne, il a assuré qu'il n'y aurait pas d'exceptions. "Non, pas d'exception", a-t-il dit, ajoutant que cette disposition sera exceptionnelle aussi dans le temps, prenant place dans l'"agenda du redressement" en deux ans qu'il compte fixer.
Le président s'est enfin montré sévère à l'égard du patron du groupe de luxe LVMH, Bernard Arnault, qui a demandé sa naturalisation en Belgique.
"Il aurait dû bien mesurer ce que signifie demander une autre nationalité parce que nous sommes fiers d'être Français", a déclaré M. Hollande.
Le PS salue un président "mobilisé", l'UMP moque un "agenda"
RÉACTIONS L'UMP n'a pas tardé à se railler l'intervention de François Hollande dimanche sur le 20h de TF1. La droite a moqué "ces quatre mois pour faire un agenda". Le PS, à l'inverse, salue au contraire, "une présidence de combat".
Valérie Rosso-Debord s'interroge sur "l'impréparation manifeste des socialistes" après l'intervention de François Hollande © Maxppp JB Le Quere
A droite : "La France n'a pas de président de la République"
Pour le député UMP Eric Ciotti, directeur de campagne du candidat à la présidence de l'UMP François Fillon : "Le président de la République semble découvrir chaque jour la difficulté de la tâche".Luc Chatel, ancien ministre et soutien de Jean-François Copé dans la course à la président de l'UMP ironise : "la bonne nouvelle c'est que François Hollande est rentré de vacances, la mauvaise c'est qu'il n'a pas pris conscience de la gravité de la situation de la France", ajoutant qu'en augmentant les charges des entreprises, le président de la République les rendraient moins compétitives.
"Il n'y a ni cap, ni rythme" (Luc Chatel)
Un autre copéiste, Valérie Roso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, se dit quant à elle étonnée du calendrier annoncé avec un redressement de l'économie française sur deux ans. "On s'interroge sur l'impréparation manifeste des socialistes à gouverner. En effet, ce soir le président de la République a indiqué qu'il allait mettre en oeuvre un agenda du redressement sur 2 ans ! En 100 jours, les socialistes ont fait un agenda !" déclare cette proche de François Copé dans un communiqué.
"La France n'a pas de président de la République" (Christian Estrosi)
Au PS : "Un président mobilisé et mobilisateur"
Le député PS Jean-Christophe Cambadélis a salué "un président de combat, à l'offensive". "L'agenda du redressement est fixé, de nouveaux chantiers de modernisation sociale sont engagés, une méthode de dialogue social est ébauchée. Une feuille de route, à la fois la rigueur et la croissance, est dressée". "Cette intervention poursuit sérieusement le redressement engagé tout en fixant un cap de sortie de crise", selon l'élu parisien.
La gauche de la gauche très critique
Pour le Parti communiste et son secrétaire national, Pierre Laurent, François Hollande a "oublié complètement le changement social".La co-présidente du Parti de gauche, Martine Billard dénonce, elle, une "saignée" qui continue.
Interrogé par France Info, André Chassaigne, le président du groupe Front de Gauche à l'Assemblée nationale, a cru reconnaître dans les annonces de François Hollande sur la flexibilité de l'emploi, le modèle allemand, "si on maintient le personnel avec des actions de formations au lieu de licencier, ça va dans le bon sens, mais nous, nous voulons aller plus loin avec un système de sécurité sur l'ensemble d'une vie. On attend quelque chose d'ambitieux et pas une forme de bricolage".
"On attend quelque chose d'ambitieux, pas du bricolage" (André Chassaigne)
Un président "serein et actif" pour EELV
Par ailleurs, les Verts saluent l'idée du prélèvement écologique. "C'est une bonne direction pour rééquilibrer nos prélèvements sociaux. On va faire des propositions", explique Barbar Pompili, vice-présidente du groupe EELV à l'Assemblée nationale.
Prélèvement écologique "une bonne direction pour rééquilibrer nos prélèvements sociaux" (Barbara Pompili)
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