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vendredi 21 septembre 2012

21092012 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR......ENCORE QUE......



 

POLITIQUE


ALERTE - Les intégristes sont un danger et la Tunisie va serrer la vis


TUNIS - Les salafistes jihadistes sont un danger pour la Tunisie, et après l'attaque de l'ambassade américaine l'Etat tunisien doit serrer la vis, a déclaré à l'AFP Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste au pouvoir Ennahda.

A chaque fois que des partis, ou des groupes outrepassent d'une façon flagrante la liberté il faut être ferme, serrer la vis et insister sur l'ordre, a-t-il dit, Ces gens là représentent un danger non seulement pour Ennahda mais pour les libertés publiques dans le pays et pour sa sécurité.








Film anti-islam, caricatures : les Occidentaux redoutent de nouvelles tensions

Le Monde.fr avec AFP

A Lahore au Pakistan,le 20 septembre 2012. 
A Lahore au Pakistan,le 20 septembre 2012. | AFP/Arif Ali

Les Occidentaux s'attendent vendredi 21 septembre, jour de la grande prière dans les pays musulmans, à de nouvelles protestations contre le film anti-islam, attisées par la publication en France de caricatures de Mahomet.

Depuis dix jours, plus de trente personnes sont mortes dans des manifestations dirigées contre le film L'Innocence des musulmans produit aux Etats-Unis et dont un extrait circule sur Internet.
Les Occidentaux, Paris en tête, craignent que la publication des caricatures en France n'accroisse les tensions et n'entraîne de nouveaux débordements vendredi. Le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, a invité jeudi soir les ressortissants français dans les pays musulmans à la prudence, leur conseillant "de préférence" de rester chez eux vendredi. Il s'est aussi dit "soucieux" pour les soldats français en Afghanistan et au Liban. Paris a ordonné la fermeture vendredi des ambassades, consulats et écoles françaises dans une vingtaine de pays musulmans.
CALMER LA COLÈRE DES MUSULMANS
Les Etats-Unis ont, quant à eux, annoncé jeudi avoir acheté des espaces publicitaires sur des chaînes de télévision pakistanaises pour diffuser des spots destinés à calmer la colère des musulmans contre le film. La justice américaine a rejeté jeudi la demande d'une actrice ayant participé au film qui réclamait son retrait du site Internet de vidéos YouTube aux Etats-Unis, selon la cour supérieure de Los Angeles.
YouTube, détenu par Google, a restreint de son côté l'accès au film dans plusieurs pays, à commencer par l'Egypte et la Libye, où ont démarré les violences. D'autres pays, comme le Pakistan et le Soudan, ont bloqué eux-mêmes l'accès à la vidéo, qui dénigre la figure du prophète Mahomet.
A Islamabad, un millier d'étudiants, pour la plupart armés de bâtons, ont défilé jeudi, provoquant des échauffourées avec la police. Cinq policiers et six manifestants ont été blessés. D'autres petits rassemblements ont également eu lieu jeudi à Kaboul et Téhéran.








Le Conseil constitutionnel décide vendredi d'interdire ou non la corrida

Le Monde.fr avec AFP

Le matador Miguel Tendero face au taureau El Pilar, le 13 juillet 2010 au festival de San Fermin. 
Le matador Miguel Tendero face au taureau El Pilar, le 13 juillet 2010 au festival de San Fermin. | AFP/PEDRO ARMESTRE

La corrida va-t-elle être interdite en France? Les sages du Conseil constitutionnel doivent dire vendredi 21 septembre au matin si elle est compatible ou non avec la loi, à la suite d'une procédure lancée par des défenseurs des animaux.

L'association Droits des animaux (DDA) et le Comité radicalement anticorrida (CRAC) Europe ont porté plainte devant le tribunal administratif pour demander le retrait de la corrida du patrimoine immatériel de la France, ce qui a conduit à l'examen par les sages d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la tauromachie.
Leur objectif : que les sages proclament l'anticonstitutionnalité de certaines des dispositions de l'article 521-1 du Code pénal, qui réprime les actes de cruauté commis envers les animaux. Les anticorrida réclament plus précisément la suppression de l'alinéa 7 de cet article, qui prévoit des dérogations à cette règle, autorisant la tauromachie sous couvert du "principe de tradition locale ininterrompue". Ils veulent démontrer "le principe d'égalité devant la loi et l'objectif de clarté que doit revêtir cette loi". "En cas de rupture d'égalité et de manque de clarté, la loi devrait, selon eux, être déclarée anticonstitutionnelle."
De leur côté, les défenseurs des villes taurines arguent que la corrida, qui se solde par la mort de l'animal, "revêt un intérêt général, un pluralisme culturel, social et régional" et qu'il s'agit d'"une tradition locale ininterrompue". Ils estiment en outre que "l'animal ne bénéficie pas d'un droit absolu" et "peut être chassé ou élevé pour la consommation".
LES FRANÇAIS PARTAGÉS
Selon un sondage IFOP paru jeudi, les Français sont partagés sur le sujet, 48 % étant favorables à l'interdiction de la corrida, contre 42 % qui souhaitent qu'elle continue d'être autorisée. Brigitte Bardot, épaulée par Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, ont apporté leur soutien aux anticorrida en cosignant avec les deux acteurs un appel aux sages du Conseil leur demandant d'"abolir" la tauromachie sur tout le territoire.
Une pétition du CRAC Europe a, par ailleurs, recueilli 1 600 signatures dont celles de Robert Hossein, Johnny Hallyday, Albert Jacquard et Luc Montagnier, selon son vice-président Jean-Pierre Garrigues. Sans augurer de la décision, le CRAC Europe estime qu'"une étape devant le Conseil constitutionnel est déjà une victoire". En cas de "défaite", il entend épuiser tous les recours internes et saisir, si nécessaire, la Cour européenne des droits de l'homme. Il compte aussi sur les réseaux sociaux et la pression de l'opinion publique pour porter le combat au sein de l'Assemblée nationale par le dépôt d'une nouvelle proposition de loi pour l'abolition de la corrida.
Lire : Pourquoi la corrida ? J'ai à faire avec la vie, l'amour, la mort (édition abonnés)



Organiser des corridas dans certaines régions françaises est conforme à la constitution, a jugé vendredi le Conseil constitutionnel, rejetant le recours d'associations qui militent contre la tauromachie.

Organiser des corridas dans certaines régions françaises est conforme à la constitution, a jugé vendredi le Conseil constitutionnel, rejetant le recours d'associations qui militent contre la tauromachie.
Organiser des corridas dans certaines régions françaises est conforme à la constitution, a jugé vendredi le Conseil constitutionnel, rejetant le recours d'associations qui militent contre la tauromachie.
Les juges du Palais Royal ont notamment établi qu'il n'est pas anticonstitutionnel de prévoir des "différences de traitement" entre les régions à tradition tauromachique et les autres. Les anti-corrida voulaient que les sanctions infligées pour cruauté envers les animaux s'appliquent partout, sans dérogations.









Alep reste déchiré par les combats entre rebelles et militaires

Des militaires loyalistes dans le quartier de Suleiman al-Halabi, à Alep, le 20 septembre 2012.
Des militaires loyalistes dans le quartier de Suleiman al-Halabi, à Alep, le 20 septembre 2012. (Photo George Ourfalian. Reuters)
Les manifestations habituelles du vendredi en appellent cette semaine au prophète Mahomet, signe de l'impact du mouvement mondial autour du film «L'Innocence des musulmans».
L’armée, appuyée par des chars et des hélicoptères, livrait combat vendredi aux rebelles près de ses bases dans la ville stratégique d’Alep en Syrie où une nouvelle mobilisation contre le régime était placée sous le slogan «les bien-aimés du prophète sont massacrés».
Malgré les violences qui ont fait encore jeudi 225 morts selon une ONG, les manifestations pour réclamer une énième fois le départ de Bachar al-Assad étaient prévues à la sortie des mosquées après la prière hebdomadaire de midi, comme tous les vendredis depuis le début du conflit il y a 18 mois.
Les militants anti-régime ont placé cette journée sous le slogan «les bien-aimés du prophète en Syrie sont massacrés». Cette allusion au prophète Mahomet n’est pas fortuite, le monde musulman étant secoué par des manifestations contre un film dénigrant l’islam et des caricatures du prophète.
Alors que deux mois de combats acharnés n’ont pas réussi à sceller le sort d’Alep, les rebelles et les troupes du régime continuaient de se livrer bataille pour le contrôle de cette grande métropole du Nord. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des combats avaient lieu autour de la caserne de Hanano, les hélicoptères de l’armée mitraillant le secteur. Des heurts se déroulaient aussi dans de nombreux autres quartiers d’Alep, accompagnés d’intenses bombardements à l’artillerie lourde.
Dans le marché autrefois bondé de la vieille ville, les magasins avaient tous leurs rideaux baissés alors que des rebelles étaient positionnés aux carrefours dans l’entremêlement de ruelles survolées par des hélicoptères, a constaté l’AFP. Près de la ville d’Alep, des combats se déroulaient dans le secteur de l’aéroport militaire de Managh, a ajouté l’ONG qui fait état de la mort de plus de 50 personnes la veille dans les violences dans la province du même nom.
A Damas, une puissante explosion qui serait due à une voiture piégée a été entendue à Doumar al-Balad, suivie de tirs nourris, a ajouté l’OSDH sans faire état de victimes. Des quartiers du sud de Damas ont été déclarés «sinistrés» par l’opposition après deux mois de violents combats. 

Opposants enlevés

Dans la province de Homs (centre), dévastée par les violences, un civil a été tué dans les bombardements de la ville de Rastane, alors que dans l’est du pays, un quartier de Deir Ezzor était pilonné par les troupes.
Dans le Sud, la province de Deraa, où est né le 15 mars 2011 le mouvement de contestation, initialement pacifique puis militarisé face à la répression menée par le régime, a connu de nouvelles violences avec le pilonnage de la localité de Daël, a indiqué l’OSDH.
En outre, trois membres du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), un groupe de l’opposition basé en Syrie, ont été enlevés jeudi en quittant l’aéroport de Damas, selon ce groupe et l’OSDH. Il s’agit de Abdel Aziz Khayer, Iyas Ayache et Maher Tahhan. L’ONG a affirmé que les autorités avaient «la responsabilité de préserver la vie» des trois opposants.
Jeudi a été une journée particulièrement meurtrière à travers la Syrie, les violences ayant fait 225 morts, dont 140 civils, 39 rebelles et 46 soldats, selon l’OSDH qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de médecins.
Dans l’attaque la plus sanglante, au moins 30 personnes ont péri dans l’explosion d’une station-service provoquée par une frappe de l’armée de l’air dans la province de Raqa (nord), selon des militants. Le raid est survenu au lendemain de la prise par les rebelles de Tal al-Abyad, un poste-frontière entre la province de Raqa et la Turquie.

Assad accuse l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie

En 18 mois d’une révolte contre le président Bachar al-Assad qui a dégénéré en guerre civile, 29 000 personnes ont péri dont 20 755 civils, selon l’OSDH. Aucune issue au conflit n’est en vue en raison de la détermination des belligérants et des divisions au sein de la communauté internationale.
Dans une interview à l’hebdomadaire égyptien Al-Ahram al-Arabi à paraître vendredi, Bachar al-Assad a répété que ses forces l’emporteraient face «aux terroristes» armés et aidés selon lui par Ryad, Doha et Ankara.
L’Arabie saoudite et le Qatar «ont vu soudain de l’argent entre leurs mains après une longue période de pauvreté et ils croient qu’avec, ils peuvent acheter l’Histoire et un rôle régional», a-t-il dénoncé, tout en accusant la Turquie de rêver à un «nouvel empire ottoman».
Face au danger, le Programme alimentaire mondial de l’ONU a demandé un meilleur accès aux régions les plus touchées, les besoins en nourriture, médicaments et abris augmentant en raison de l’escalade de la violence. L’objectif est d’aider 1,5 million de personnes ce mois-ci.
Le conflit a conduit quelque 250 000 personnes à fuir la Syrie et à trouver refuge dans les pays voisins - Turquie, Liban, Jordanie, Irak -, tandis que deux millions ont été déplacées à l’intérieur du pays, selon l’ONU.
(AFP)














 

DIVERS



Il avait piraté la Banque de France "à son insu"

En tapant le code 1 2 3 4 5 6, l'internaute avait bloqué sans le savoir le service surendettement de la Banque de France durant 48h. Jugé à Rennes, il vient d'être relaxé.



Entrée de la Banque de France, à Paris. (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)
Entrée de la Banque de France, à Paris. (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)
Un usager d'internet accusé d'avoir bloqué durant deux jours le système informatique de la Banque de France, en 2008, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Rennes après avoir fait valoir qu'il avait agi en toute bonne foi, a-t-on appris jeudi 20 septembre auprès de son avocate.
L'homme, un allocataire du RSA vivant "replié sur lui-même" et passant le plus clair de son temps sur des forums internet, y avait découvert des "numéros passerelles" permettant de contourner les numéros surtaxés, à indiqué à l'AFP son conseil, Me Hélène Laudic-Baron, confirmant une information de Ouest-France.
"Un beau jour, en utilisant (le système de téléphonie par internet) Skype, il s'est ainsi retrouvé sans le savoir à la Banque de France. Quand on lui a demandé le code d'accès, il a rentré 1 2 3 4 5 6 et c'était le bon", a-t-elle ajouté.

Enquête internationale

Cette intrusion avait bloqué durant 48 heures le service surendettement de la Banque de France et déclenché une enquête internationale.
Il a fallu attendre 2010 pour que l'internaute, "qui avait donné ses vraies coordonnées sur Skype et ne se doutait de rien", soit identifié et interpellé à son domicile de Fougères (Ille-et-Vilaine), selon Me Laudic-Baron.
Jugé mardi à Rennes, le prévenu a été relaxé. Le parquet avait requis 70 heures de travail d'intérêt général

Failles de sécurité majeures dans certains ministères

"Un enfant de 10 ans aurait pu pirater la Banque de France", a relevé son avocate, s'amusant qu'outre le code élémentaire 1 2 3 4 5 6, "le code 6 5 4 3 2 1 aurait aussi fonctionné".
Début septembre, le Canard enchaîné avait révélé que plusieurs sites internet ministériels (Economie, Fonction Publique, Redressement Productif, Emploi) n'avaient pas été sécurisés davantage techniquement depuis au moins 2010 malgré la découverte de failles de sécurité majeures.
L'une de ces failles permettait de prendre le contrôle de chaque site avec les droits d'administration. Selon l'hebdomadaire, le mot de passe d'administration avait été laissé à sa valeur par défaut, "password" ("mot de passe"). Ces failles avaient été réparées préalablement à la parution de l'article.










Le Québec entérine l'annulation de la hausse des frais universitaires

Le Monde.fr avec AFP

Les étudiants s'étaient à nouveau réunis pour manifester avec des drapeaux rouges le 22 août, à Montréal. 
Les étudiants s'étaient à nouveau réunis pour manifester avec des drapeaux rouges le 22 août, à Montréal. | REUTERS/OLIVIER JEAN

La nouvelle première ministre québécoise Pauline Marois a indiqué jeudi 20 septembre que son gouvernement indépendantiste entérinait l'annulation de la hausse des frais universitaires décidée par le cabinet sortant, qui avait plongé la province dans un conflit social sans précédent.

"En premier lieu, j'annonce dès aujourd'hui l'annulation de la hausse des droits de scolarité prévue par l'ancien gouvernement", a déclaré à la presse Mme Marois après avoir tenu son premier conseil des ministres. Le Parti québécois a remporté d'une courte tête les élections du 4 septembre et dès le lendemain Mme Marois avait annoncé son intention de revenir sur cette mesure qui avait poussé au printemps des milliers de Québécois à descendre dans la rue.
La hausse des frais de scolarité, de 82 % sur sept ans, avait été décidée par le gouvernement libéral sortant de Jean Charest. Face à la succession des manifestations, parfois violentes, les libéraux avaient fait voter le 18 mai une loi spéciale, officiellement censée garantir le libre accès aux cours des étudiants non grévistes mais imposant aussi des limitations aux manifestations.
"LE TRIOMPHE DE LA JUSTICE ET DE L'ÉQUITÉ"
"J'annonce que nous abrogeons par décret dès demain [vendredi], les dispositions de la loi 78, la loi 12, concernant l'interdiction de manifester", a ajouté Pauline Marois, qui s'était rangée du côté des étudiants lors du "printemps érable". Selon la chef de gouvernement, "ces deux décisions permettront de ramener la paix et de rétablir les droits et libertés".
Aussitôt, les organisations étudiantes ont crié victoire. "C'est le triomphe de la justice et de l'équité", a réagi en conférence de presse Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). "Collectivement, on vient d'écrire un chapitre de l'histoire du Québec. Collectivement, on vient de prouver qu'on est capables de se tenir debout et d'atteindre une des plus grandes victoires du mouvement étudiant", s'est-elle félicitée.
La question du sous-financement des universités québécoises doit maintenant être débattue lors d'un sommet sur l'enseignement supérieur qui doit se tenir prochainement. Et, pour Eliane Laberge, qui dirige la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), "l'histoire n'est pas terminée."
A lire : A la tête du Québec, une 'dame de béton' condamnée aux compromis (édition abonnés)










La sélection scientifique de la semaine (no 41)


- C'est, si l'on en croit le battage médiatique, la grosse information scientifique de la semaine : une équipe française a publié une étude montrant, sur des rats, la toxicité d'un maïs transgénique de Monsanto. La polémique a déjà commencé pour savoir si ce travail, en partie financé par le Criigen, opposant notoire aux OGM, est valable ou pas. Plusieurs experts anglo-saxons ont, dès la publication de l'étude, exprimé des critiques sur la taille de l'échantillon et le traitement statistique des résultats. Le début de la contre-expertise ou celui de la contre-offensive des pro-OGM ?
- C'était la question de la semaine sur ce blog (sans rapport aucun avec ce qui précède...) : doit-on modifier génétiquement l'homme pour lutter contre le réchauffement climatique ?
- C'est dimanche dernier que la fonte de la banquise arctique a atteint son maximum pour 2012. Jamais, depuis que l'homme la surveille, la glace de mer n'avait occupé une si petite superficie puisqu'elle est pour la première fois passée sous la barre des 4 millions de kilomètres carrés, soit environ deux fois moins que la moyenne des années 1979-2000. Le précédent record datait de 2007.
- J'avais, dans un précédent billet, raconté la croisade que les créationnistes sud-coréens menaient pour "corriger" les manuels scolaires en y retirant les références à l'évolution darwinienne. Finalement, ils n'ont pas eu gain de cause.
- En 1905, lors de son année "miraculeuse", Albert Einstein signait seul les articles qui ont révolutionné la science. Mais aujourd'hui, combien faut-il de chercheurs pour faire une découverte importante ?
- La médaille d'or du CNRS est décernée cette année à l'anthropologue Philippe Descola, spécialiste des indiens d'Amazonie.
- Pour éviter des risques de maladie génétique, la Grande-Bretagne pourrait autoriser la technique d'insémination... à trois "parents", le troisième donneur étant là pour fournir la partie d'ADN défaillante chez l'un des deux parents.
- Aux Etats-Unis, le marché du choix du sexe de l'embryon génère un chiffre d'affaires de 100 millions de dollars par an.
- Y a-t-il des génies chez les chimpanzés ?
- Le génome de l'huître a été séquencé.
- Bientôt le papier interactif. Pour imprimer des journaux semblables à ceux que lit Harry Potter...
- Vous voulez porter un vêtement de cuir mais ne supportez pas l'idée qu'on dépèce un animal pour cela ? Votre dilemme sera bientôt résolu grâce à du cuir synthétisé en laboratoire.
- Du venin d'araignée pour remplacer le Viagra ?
- Pour finir : je vous conseille de jeter un œil sur ma chronique "Improbablologie" publiée chaque vendredi dans le supplément Science & Techno du Monde. Au menu cette semaine, la médecine et ses buveurs de vomi noir...
Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)









INSURRECTION

 

Richard Millet: la banalisation de l’idéologie d’extrême droite


Richard Millet (capture d'écran)
Richard Millet (capture d'écran)

Grâce à ses pamphlets facho, Richard Millet squatte la presse et vend ses livres. Attention danger.



Aurions-nous dû ne pas en parler ? À vouloir dénoncer le fascisme des pamphlets de Richard Millet, qui a toujours publié dans une indifférence aussi bien critique que commerciale, n’a-t-on pas fini par obtenir l’effet inverse : lui faire une pub immense ? Rien de moins que trois pages dans L’Express, où il pose en saint martyr de la liberté d’expression. Le voilà qui entre dans les listes des meilleures ventes d’essais. La presse lui accorde une place démesurée et ds chaînes publiques lui tendent leur micro. Que les réacs de Valeurs actuelles le soutiennent ou que le beauf populiste Pierre Jourde le défende, logique. Mais que Libé publie un portrait obscène de complaisance, c’est signe que quelque chose va mal.
Ceux qui hier poussaient des cris d’orfraie parce que l’oeuvre de Drieu La Rochelle entrait en Pléiade se précipitent pour recueillir la parole de Millet – à croire qu’il serait plus facile de conspuer les fachos d’hier que ceux d’aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que the show must go on, et que dans la rhétorique du spectacle le scandale fait vendre – tant pis si c’est servir la propagande de la plus dangereuse des idéologies.
Quant à la pathétique “blogosphère”, elle se déchaîne contre les “bien-pensants” qui voudraient “bâillonner” un facho, ajoutant de l’eau au moulin de celui qui s’exprime partout mais insiste pour se dire “victime d’un lynchage” alors qu’il prône, lui, l’incitation à la haine raciale, des valeurs anti-républicaines et la détestation de la liberté de pensée, d’existence et d’expression d’autrui qui ne serait pas comme lui – blanc, hétéro, français, etc. C’est toujours le plus comique de l’histoire.
Ça devient moins drôle quand “l’affaire Millet”, vues certaines réactions peu minoritaires, dévoile, si besoin était encore, comme l’idéologie d’extrême droite s’est banalisée et a gangrené les esprits.










Le CFCM étudie la possibilité de porter plainte contre «Charlie Hebdo»


Vue de la couverture du dernier «Charlie Hebdo», qui contient des caricatures de Mahomet.
Vue de la couverture du dernier «Charlie Hebdo», qui contient des caricatures de Mahomet. (Photo AFP)

Le Conseil français du culte musulman estime que l'hebdomadaire a eu une «volonté délibérée d'offenser». Il pourrait déposer plainte devant une juridiction alsacienne ou européenne.

Le Conseil français du culte musulman «étudie la possibilité de porter plainte contre "Charlie Hebdo"» pour «volonté délibérée d’offenser» les musulmans au niveau européen ou en Alsace-Moselle, a déclaré Le recteur Mohammed Moussaoui, président du CFCM, le 26 avril 2010 à ParisMohammed Moussaoui (photo AFP), président du CFCM vendredi sur RFI.
«Une décision cadre a été prise en ce sens au niveau européen le 28 novembre 2008 qui prévoit de punir l’incitation à la haine, y compris religieuse, a ajouté Mohammed Moussaoui. Dans le droit de l’Alsace-Moselle, il y a possibilité de poursuivre "Charlie Hebdo"» pour ses caricatures du prophète Mahomet. «Le droit local stipule que l’acte de blasphème est punissable», a-t-il poursuivi.
En attendant, le président du CFCM, instance représentative des différents courants musulmans de France, a «réitéré son appel à ne pas manifester» contre le film «Innocence of Muslims» ou les caricatures parues dans l’hebdomadaire.
«Nous estimons que toute manifestation dans le contexte actuel peut faire l’objet de manipulations et être contre-productive. Les musulmans de France doivent respecter le cadre légal dans lequel les manifestations sont autorisées». «Pour autant, a souligné Mohammed Moussaoui, l’indignation des musulmans de France est légitime. Il s’agit bien d’une intrusion agressive et gratuite dans les tréfonds de leurs sentiments religieux. Il s’agit d’une provocation. Ils ont le droit d’exprimer leur indignation».
«Si le contexte actuel fait que manifester dans les rues n’est pas la solution, je les appelle à multiplier toutes les initiatives qui permettent de faire connaître le message du prophète».
Interrogé sur une progression de l’islam fondamentaliste en France, Mohammed Moussaoui ne «pense pas» qu’elle existe, «malgré tous les appels alarmistes qui tentent de montrer que les musulmans sont potentiellement dangereux». «On essaye de faire croire en France que l’islam peut faire peur. Tous les extrémistes se nourrissent les uns les autres. Toutes les provocations qui sont faites le sont pour qu’il y ait une réaction des extrémistes musulmans. Les extrémistes ne peuvent vivre que dans un climat de tension. Ils font tout pour que ce climat existe».
«Je pense, a souligné Mohammed Moussaoui, que les musulmans de France ont montré cette semaine qu’ils étaient capables de répondre dignement et sereinement à des provocations». «Le droit de critiquer la religion musulmane est acceptable, y compris ses principes et ses valeurs fondamentales. Mais nous n’acceptons pas la volonté délibérée d’offenser les musulmans».
(AFP)











Le quotidien financier allemand affirme que le journal français a fait "son devoir" en "sondant les frontières politiques et sociétales".

"Des caricatures pleines de sens", explique l'article en ligne.
"Des caricatures pleines de sens", explique l'article en ligne. © capture c'écran, site du Financial Times Deutschland

Le quotidien financier allemand Financial Times Deutschland a clairement affiché jeudi en une son soutien à l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui a publié des caricatures de Mahomet, mais le reste de la presse allemande était divisée sur le sujet. "Le ministère du Blasphème vous avertit : ce journal contient des textes critiques sur l'islam", peut-on lire en gros caractères dans un encart au milieu de la première page du FTD.
"Le magazine satirique Charlie Hebdo a fait, avec la publication de caricatures de Mahomet, ce qu'un magazine satirique doit faire : de la satire", écrit le Financial Times Deutschland dans son éditorial. "C'est son devoir de sonder les frontières politiques et sociétales, et si nécessaire, de les dépasser", ajoute-t-il.
La presse allemande s'est fait largement l'écho de l'initiative de Charlie Hebdo, émettant des avis partagés, voire contradictoires, à ce sujet, parfois même au sein d'un même titre. "Caricatures de mauvais goût" est le titre de l'éditorial du quotidien Frankfurter Rundschau, qui estime que la publication des caricatures de Charlie Hebdo est "problématique" car elle se fait "dans le sillage" du film anti-islam américain. Ces caricatures "se mettent, qu'elles le veuillent ou non, au niveau abyssal du film qui a tout déclenché". Mais sur la même page, une caricature montre un dessinateur qui frappe à la porte d'une mosquée et demande : "Est-ce que l'imam est là ? Je voulais lui soumettre quelques dessins pour approbation."

Perplexité

Le magazine satirique Titanic, contraint en juillet de cesser la diffusion de photomontages du pape Benoît XVI en soutane blanche maculée de jaune ou de brun illustrant l'affaire des fuites "Vatileaks", apporte son soutien à son homologue français mais ne publiera pas les caricatures.
Die Welt (conservateur) et die Tageszeitung (gauche) publient en une la photo du rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, le poing levé.
Le Tageszeitung publie en pages intérieures la dernière page de Charlie Hebdo avec les dessins. Mais en une, l'éditorial titré "Calmez-vous" s'interroge : "Pourquoi certains aux États-Unis et en Europe n'ont-ils rien de mieux à faire que de se moquer d'une religion à laquelle seule une minorité dans leurs pays adhère ?"

Parlez-vous le néo-facho ?

Antiracisme, contre-colonisation, Grand Remplacement, indigène, lynchage, transports en commun: les penseurs de la «France aux Français» ont un lexique bien à eux. Petit glossaire de la guerre.
Antiracisme, contre-colonisation, transports en commun, immigré, pays réel... Plongée lexicale dans l'univers identitaire. (Sipa/DR)
Antiracisme, contre-colonisation, transports en commun, immigré, pays réel... Plongée lexicale dans l'univers identitaire. (Sipa/DR)
Sur le même sujet
A lire sur Internet

Antiracisme

Idéologie cauchemardesque qui a pris le pouvoir en France dans les années 1980. «Communisme du XXIème siècle» selon Alain Finkielkraut, «branche terroriste » du nihilisme et avatar du « Démon» pour Richard Millet, l’antiracisme prône «une société sans discrimination ni frontière» (« Valeurs actuelles »), horizon monstrueux qui fait froid dans le dos. «A la maladie nazie et à la névrose communiste a succédé le conditionnement antiraciste.» (Millet toujours) Quiconque ne s’y soumet pas est lynché (voir Lynchage), et/ou devient célèbre.

Autre

Espèce en voie de disparition, puisque l’antiracisme*, dans son refus de la frontière, désire «l’avènement du Même*». «C’est précisément par là qu’il rejoint le pire des racismes» («Eléments»). L’antiraciste, derrière son masque, est donc le vrai raciste. En revanche, l’inverse de l’antiraciste, auquel on cherche en vain un nom plus ramassé, aime l’Autre. Surtout quand il est Ailleurs (voir Majuscule).

Civilité

Valeur fondatrice d’un parti comme l’In-nocence*, au même titre que «le civisme», «la civilisation», «l’urbanité» et le «respect de la parole». Se comprend surtout par opposition aux incivilités, également appelées «nocences», qui ravagent la société française: «pieds sur les banquettes», «cueillaison privée de fleurs publiques», «bruits d’enfants» (voir Décivilisation). Défendre la civilité en toutes circonstances impose par exemple de comparer les immigrés* à des «cambrioleurs» (Renaud Camus), ou d’observer que les gamins tués par Breivik, après tout, «n’étaient que de jeunes travaillistes» (R. Millet).

Contre-colonisation

Synonyme de Grand Remplacement*, présentant l’avantage de souligner sa dimension barbare et belliqueuse, puisqu’il est bien entendu que les immigrés nous ont déclaré la guerre. Ne pas craindre d’être totalement illogique en dénonçant par ailleurs l’usage abusif du terme «colonisation» pour évoquer l’ancien empire français. Car «sauf peut-être en Algérie, et bien avant cela au Canada ou en Louisiane, la France n’a pas procédé à une colonisation à proprement parler» (R. Camus).

Curés

Terme à connotation péjorative sous la plume de gens qui revendiquent haut et fort leur catholicisme, pour attaquer tous ceux qui ne sont pas d’accord eux. On peut aussi, au nom d’un Occident chrétien millénaire, traiter ses adversaires d’apôtres, de dévots, de bigots (D. Tillinac), et reprocher à ces inquisiteurs de mener des procès en sorcellerie. Cette récupération lexicale osée permet, jusque dans le très pieux «Valeurs actuelles», de dégainer l’arme suprême: Voltaire, qui comme chacun sait aimait beaucoup se rendre à la messe.

Décivilisation

Concept central de la philosophie politique de Renaud Camus, au point d’en avoir été détaché pour constituer la matière de son Opus Magnum,  «Décivilisation», d’ailleurs dédié «à Richard Millet, fraternellement». La décivilisation repose sur l’égalité revendiquée entre «les sexes», «les âges», et les «niveaux d’expérience».

Déculturation (Grande -) 

Précédant la décivilisation* d’un tome, la Déculturation est aussi «Grande» que le remplacement. (L’histoire ne dit pas pourquoi la décivilisation n’est pas Grande, pour Camus.) Editée en 2008, la «Grande Déculturation» vise l’école, en tant qu’elle est la fossoyeuse de la culture française. Dans l’«Abécédaire de l’In-nocence», l’entrée Déculturation comprend quatre communiqués: le premier sur la désignation au Sénat du «Plus grand Français de tous les temps» (avec Coluche et Bourvil, mais sans Proust et Cézanne); le deuxième sur le battage médiatique fait autour de la mort de Mickael Jackson; le troisième sur la prononciation erronée du nom d’Eric Raoult; le quatrième sur le statut social et culturel des sportifs et des chanteurs de variété. Vivement la Grande Reculturation.

Dissidents

Appellation empreinte d’une grande modestie dont se gratifient les opposants à l’antiracisme, apparue dans le premier numéro des «Cahiers de l’In-nocence». Renaud Camus y proclame: «Nous n’avons d’autre ressource que la dissidence». Le dissident se réclame beaucoup de Soljenitsyne, tout en devant reconnaître, mélancolique, que «l’antiracisme dogmatique […] ne dispose pas encore de Sibérie.» (R. Camus)
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RENAUD CAMUS. Ecrivain, vit dans un château gascon. Fondateur du parti de l'In-nocence, il a été candidat à l'Elysée en 2012 avant de soutenir Marine Le Pen. (Sipa) Sipa

Grand Remplacement

Concept clé de Renaud Camus décrivant le «changement de peuple», ou substitution progressive d’une population par une autre: «Le Grand Remplacement en cours, en France et en Europe, des populations indigènes par des populations immigrées.» Comparable à la permutation des voyelles dans le grec ancien que les phonéticiens désignent par «métathèse de quantité», et qu’on explique aux élèves par la formule «la grosse mange la petite», ce phénomène s’accélère du fait que l’émigré, comme le catholique, a une fâcheuse tendance à se reproduire. Ce Grand Remplacement de la petite par la grosse a évidemment une connotation sexuelle. Par ailleurs, «ni la guerre de Cent Ans ni l’Occupation allemande n’ont constitué pour la patrie une menace aussi grave, aussi fatale». Inutile d’objecter qu’il a, pour l’instant, fait un peu moins de morts.

Identité

A l’origine, notion complexe regroupant ce qui configure à la fois notre ressemblance et notre dissemblance à l’Autre*. Aujourd’hui, le mot désigne la certitude d’être chez soi entouré de gens absolument semblables, certitude menacée par le Grand Remplacement* et l’antiracisme*. «Je n’ai plus le droit de m’interroger sur mon identité.» (R. Millet)

Immigré

Divinité intouchable de la dictature antiraciste. «Figure noble, par excellence», «devenue esthétiquement et politiquement majoritaire» (R. Millet), l’immigré africain jouit en France d’un grand prestige et accapare l’essentiel des richesses du pays. A distinguer de l’immigré européen, qui n’est pas «susceptible de commisération, parce que Blanc et chrétien»: il faut aller voir les quartiers sinistres où s’entassent Britanniques, Hollandais et Suédois, en butte au mépris de tous et au harcèlement policier. Enfin, au bas de l’échelle sociale, se trouve l’indigène*, souffrant seul de sa condition minoritaire*.

Indigène

Français blanc et chrétien. Ne pas confondre avec les indigènes de l’époque coloniale, tels qu’ils étaient nommés par les Français blancs et chrétiens, qui n’étaient alors pas des indigènes. La raison de cette inversion est bien évidemment que la France a subi depuis une contre-colonisation*.

In-nocence

Nom donné par Renaud Camus au parti qu’il a fondé en 2002, et qu’il traduit lui-même par «la non-nocence, la renonciation ou le refus de la nuisance, l’engagement ou l’aspiration à ne pas nuire.» Il est inutile de le chercher dans les dictionnaires: faire compliqué quand on peut faire simple est un des prix à payer pour défendre et illustrer la langue* dans sa pureté originelle.
Richard Millet
RICHARD MILLET (ici chez Lipp en 2007). Editeur, écrivain. Hostile à l'immigration musulmane et au multiculturalisme, il vient de faire scandale avec un "Eloge littéraire d'Anders Breivik". (SIPA) (Sipa)

Langue

Martyr du multiculturalisme. N’est déjà plus qu’un «fantôme», puisque même «le roman» est désormais un «lieu de sa destruction», comme dit Richard Millet. Heureusement, grâce à une poignée de génies qui, comme lui, «continuent d’être des stylistes envers et contre tout», la langue résiste à cette «paupérisation de la littérature» à coups de majuscules* emphatiques, de tournures ampoulées qui s’étalent sur vingt-cinq lignes, de néologismes délicats comme «remplacisme» (R. Camus) et de syntagmes raffinés comme «moins pire que…» (R. Millet).

Lynchage

Ou lapidation, assassinat, procès stalinien, cabale des dévots, fatwa. Sort funeste réservé au dissident. On parlera par exemple d’un «lynchage maccarthyste contre Zemmour» (Riposte laïque). Le lynchage est en général constitué de quelques éditoriaux hostiles dans la presse de gauche, atteinte intolérable à la liberté d’expression*.

Liberté d’expression

N’existe plus. Le dissident peut certes continuer à publier ses livres, cumuler les tribunes médiatiques et prospérer sur internet. Mais le Système (voir Majuscule) est bien rodé, puisque malgré tout ça, la liberté d’expression n’existe plus.

Majuscule

Placée au début d’un mot, la majuscule montre qu’on n’est pas face à un simple mot, mais face à un concept, donc quelque chose d’important: «l’articulation du Droit et du Marché, donc de la Propagande» (R. Millet). A noter: la majuscule souligne principalement le concept déplorable. Par exemple, on écrira: «Le Nouvel Ordre Moral prohibe même la consommation du saucisson et du vin à l’apéritif.» Avec des majuscules à «Saucisson» et «Vin», on ne passe plus pour un dissident*, mais pour quelqu’un qui aime l’alcool et la charcuterie de manière excessive.

Même

Malgré le soin que le dissident a de préserver l’Autre* dans son altérité, ledit Autre gagnerait à être un peu plus Même. En France, on attend de lui qu’il s’intègre et tombe la djellaba. A l’étranger aussi, d’ailleurs: «Le monde ne serait guère agréable si Alger ressemblait à Paris et Bamako à Madrid, parce qu’à la fin, tout ressemblera à tout. (Encore qu’il serait appréciable que les femmes de Kaboul puissent se vêtir comme celles de New York).» (Elisabeth Lévy)

Minoritaire

Condition de l’indigène*. «Jamais je n’aurais pensé me retrouver un jour minoritaire, sur le plan racial, culturel, religieux.» (R. Millet) Par déduction, l’immense majorité de la population française est composée de Peuls, de Sikhs, de Pachtouns, de Mandchous et de Kabyles.

Multiculturalisme

Fléau majeur, à base de femmes voilées et de sous-culture hollywoodienne, qui déferle sur la France et l’Europe depuis des années. Dans la novlangue des flics antiracistes de la Pensée unique, ce «nom de code» sert à masquer le Grand Remplacement*. Car ce «prétendu multiculturalisme» ne signifie rien d’autre que «la bêtification spectaculaire marchande, l’hébétude hyperdémocratique, la ruquiérisation des esprits, la politique cabaret, la Grande Déculturation» (R. Camus). Il a naturellement une grande responsabilité dans «la conversion de l’individu en petit-bourgeois métissé, mondialisé, inculte, social-démocrate – soit le genre de personnes que Breivik a tuées» (R. Millet).
Denis Tillinac
DENIS TILLINAC. Ecrivain, longtemps proche de Jacques Chirac. Il milite désormais pour une grande droite regroupant FN et UMP. (Sipa) (Sipa)

Nouvel Ordre moral

Ou «mondial». Expression, empruntée à H.G. Wells, décrivant l’emprise planétaire de la bien-pensance totalitaire. Denis Tillinac dénonce ainsi «les bigots du nouvel ordre moral» qui menacent la France «de renouer avec ses mœurs des années noires». Le dogme de la «pureté» (R. Millet), ne rappelle en revanche que de bons moments.

Novlangue

Redoutable outil carcéral mis en place, exactement comme dans «1984»*, par le Système. Car la novlangue ne se contente pas de prescrire des mots infâmes comme multiculturalisme* ou antiracisme*, elle en proscrit aussi: «les dernières menées révisionnistes contre la langue, en France, réclament par exemple la suppression de ‘‘mademoiselle’’ et de ‘‘race’’» (R. Millet). A ne pas surtout pas confondre avec les «éléments de langage» comme «remplacisme» ou «contre-colonisation»* forgés par Renaud Camus dans son «Abécédaire de l’In-nocence».

Pensée unique

Expression polyvalente, qui désigne aussi bien l’antiracisme* que l’ambition hégémonique des antiracistes. A noter: la pensée unique n’est pas réellement unique, puisqu’il en existe d’autres. La répression de ces dernières échoit à la police de la pensée*.

Police de la pensée

Ou politburo stalinien, tribunal inquisitorial de la bien-pensance, etc. Organe où siègent des avatars de Vichinsky, des procureurs, des épurateurs, etc. «La flicomanie des Torquemada de la rive gauche» (D. Tillinac). Ensemble des écrivains et journalistes chargés d’assurer le règne sans partage de la pensée unique*. Pour y parvenir, ses lieutenants publient des articles ou des livres. «La police de la pensée a envoyé les flics du Nouvel Observateur» (R. Millet). Attention: un penseur d’extrême-droite qui publie un article ou un livre n’appartient pas à la police de la pensée, mais à la dissidence (voir Dissidents).

Race

«Beau mot» déshonoré par Hitler. Hélas, «depuis cinq ou six lustres, est devenu tout à fait tabou dans notre langue, où pourtant il avait prospéré avec le plus grand naturel plusieurs siècles durant en toute tranquillité» (R.Camus). Le mot « nous manque », donc, puisqu’il s’avère absolument nécessaire pour définir un peuple, même si c’est pour lui faire dire la même chose qu’au mot peuple. Le cas échéant, reprocher à Hitler d’avoir rendu «suspects» de nombreux autres termes «indispensables au système de protection ontologique de l’Europe».

Réel

Ennemi de la gauche bien-pensante, qui est «contre le réel». (E. Lévy) «La réalité telle qu’elle ne doit pas être nommée» (R. Camus), c’est le Grand Remplacement*. Contrairement à la bien-pensance, la dissidence est lucide: elle considère qu’il suffit d’arrêter le cours des mouvements migratoires planétaires, pour revenir tant qu’il est possible à ce «pays réel»* (Charles Maurras, repris par Radio Courtoisie) bucolique de jadis où, comme on le sait, une population absolument homogène s’aimait d’amour à l’ombre des clochers et où la vie était sans douleur.

RER

Espace invivable où le dissident* constate qu’il est une minorité* menacée dans son propre pays. «Le RER B est un cauchemar, surtout quand je suis le seul Blanc.» (R. Millet) «Quiconque a déjà voyagé dans une rame entouré de gens vêtus de boubous ou de djellabas devrait avoir l’honnêteté de partager ce constat.» (E. Lévy). Renaud Camus parle quant à lui du «syndrome du Noctilien, du nom de cet autobus de nuit où fut roué de coups un jeune indigène, ainsi qu’il est tout à fait courant.» A noter: comme les agresseurs n’étaient pas des indigènes*, ce n’est plus la bonne vieille délinquance du pays réel*, c’est un signe du Grand Remplacement*.

Verticalité

Principe hiérarchique qui régissait l’ancienne société. Nous vivons une crise de la verticalité. «La chute de toute verticalité en un vertige horizontal.» (R. Millet) Dans l’horrible monde horizontal, le pays émergent donne des leçons au pays émergé, l’étranger perd toute déférence envers l’autochtone, l’inculte rechigne à subir le mépris du lettré, l’adolescent ricane devant les admonestations de l’adulte. Cette situation est évidemment inacceptable, principalement pour le vieil écrivain français. Il faut donc réhabiliter cette verticalité, du moment qu’on continue à en occuper le sommet.

1984

Grand roman antitotalitaire publié en 1949 par George Orwell, dans lequel chacun vit sous le regard de Big Brother, et où la Novlangue* en vigueur interdit toute liberté de pensée* en bannissant certains mots. A condition d’oublier que son auteur, socialiste déclaré, a combattu l’impérialisme britannique et le franquisme en Espagne, la référence est donc tout à fait adaptée pour dénoncer la férocité de la démocratie quand on soutient, comme Richard Millet, le régime de Bachar al-Assad.
Illustration néo fachos
Les nouveaux fachos et leurs amis (Le Nouvel Observateur)
A noter: Millet lui préfère «le Meilleur des mondes» d’Aldous Huxley, parce qu’il «va plus loin dans l’évocation de cette catastrophe que sont la mondialisation anglophone et ses ‘‘dommages collatéraux’’». A noter encore: «le Camp des saints» de Jean Raspail, où l’Occident blanc périt devant un afflux d’immigrés miséreux, a été réédité en février 2011 avec une préface intitulée «Big Other». Il s’est vendu à 40.000 exemplaires en quelques semaines. Que faisait la police de la pensée? Il faut croire que le Big Brother antiraciste était en vacances.
David Caviglioli, Jacques Drillon et Grégoire Leménager


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