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vendredi 7 septembre 2012

07092012 QUOI DE NEUF ?

SOCIAL

Le nombre de pauvres a augmenté de 440.000 en France en 2010

La dernière enquête de l'Insee sur les niveaux de vie, rendue publique vendredi 7 septembre, est explosive. Que constate-t-elle en effet ? Qu'en 2010, le niveau de vie médian (19 270 euros annuels) a diminué de 0,5% par rapport à 2009, que seuls les plus riches s'en sont sortis et que la pauvreté, en hausse, frappe désormais 8,6 millions de personnes, soit 440.000 de plus qu'un an plus tôt.
Avec la fin du plan de relance, les effets de la crise se sont fait sentir massivement. En 2009, la récession n'avait que ralenti la progression en euros constants du niveau de vie médian (+ 0,4%, contre + 1,7% par an en moyenne de 2004 à 2008). Il faut remonter à 2004, précise l'Insee, pour trouver un recul semblable  à celui de 2010 (0,5%).
La timide reprise économique de 2010 n'a pas eu d'effets miracle, puisque pratiquement toutes les catégories de la population, y compris les classes moyennes ou moyennes supérieures, ont vu leur niveau de vie baisser. N'a augmenté que celui des 5% des Français les plus aisés.
Dans un pays qui a la passion de l'égalité, la plupart des indicateurs d'inégalités sont à la hausse. L'indice de Gini, qui mesure le degré d'inégalité d'une distribution  (en l'espèce, celle des niveaux de vie), a augmenté de 0,290 à 0,299 (0 correspondant à  l'égalité parfaite et 1 à l'inégalité la plus forte). Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20% les plus riches et celle détenue par les 20% les plus modestes est passé de 4,3 à 4,5.
Les inégalités ont continué de se creuser par le haut. Ainsi, entre 1996 et 2010, le niveau de vie moyen des 10% les plus aisés a augmenté d'environ 2,1% par an en moyenne contre 1,4% dans l'ensemble de la population. En 2010, c'est l'évolution des salaires, limitée dans le bas de la distribution des revenus, qui explique en partie l'accentuation des inégalités, les 10% les plus aisés ayant bénéficié à la fois de salaires plus dynamiques et des rendements élevés de leurs placements.
Déjà en hausse de 0,5 point en 2009, le taux de pauvreté monétaire a augmenté en 2010 de 0,6 point pour atteindre 14,1%, soit son plus haut niveau depuis 1997. 8,6 millions de personnes vivaient en 2010 en-dessous du seuil de pauvreté monétaire (964 euros par mois). Elles n'étaient que 8,1 millions en 2009. Mais il y a pire : une personne pauvre sur deux vit avec moins de 781 euros par mois.
En 2010, le chômage a peu contribué à l'augmentation de la pauvreté (les chômeurs représentent à peine 4% de l'accroissement du nombre des personnes pauvres). C'est du côté des inactifs qu'il faut plutôt se tourner : les retraités (11%), les adultes inactifs autres que les étudiants et les retraités (16%) - souvent les titulaires de minima sociaux - et les enfants.
Les moins de 18 ans contribuent pour près des deux tiers (63%) à l'augmentation du nombre de personnes pauvres. L'Insee fait observer qu'en 2009, l'accroissement du nombre d'enfants pauvres (ils vivent fréquemment dans des familles monoparentales) avait été contenue par le versement de deux primes exceptionnelles aux ménages dans le cadre du plan de relance (150 euros aux bénéficiaires de l'allocation de rentrée scolaire, et 200 euros de prime de solidarité active). L'institut rappelle aussi que les prestations familiales n'ont pas été revalorisées en 2010, après avoir bénéficié d'une revalorisation plus forte que prévu en 2009.
Claire Guélaud












POLITIQUE

A Marseille, un préfet, des renforts et une priorité: les trafics de cité

Il va y avoir un seul patron pour la sécurité à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône, et vite. Jean-Marc Ayrault a annoncé, jeudi 6 septembre, la création d'un préfet de police de plein exercice dans le département à l'issue de la réunion interministérielle sur l'agglomération marseillaise, et on assure, Place Beauvau, que sa mise en place pourrait être très rapide.
Le ministère de l'intérieur ne souhaite pas attendre la rédaction et la parution du décret (ou, plus long encore, de la loi, mais on se dirige plutôt vers un décret) qui définira cette nouvelle fonction. Le nouveau préfet délégué à la sécurité, qui devrait remplacer "assez vite", de source proche du dossier, Alain Gardère, recevra donc une lettre de mission gonflée de nouvelles attributions et sera une sorte de préfiguration du futur préfet de police de Marseille. "Il pourra agir et obtenir des résultats, car il aura une volonté politique derrière lui", veut-on croire Place Beauvau. La priorité
"Un vrai chef de la police à temps plein"
Quel sera le bénéfice d'un préfet de police? Actuellement, il n'y en a qu'un en France, à Paris. Et ses larges pouvoirs policiers et administratifs sont intimement liés au poids de la capitale dans l'organisation de l'Etat. A Marseille, le préfet sera "un vrai chef de la police à temps plein", explique-t-on dans l'entourage du ministre. Sa "légitimité institutionnelle indiscutable" devra lui permettre d'être "reconnu comme le chef, y compris, par exemple, par la police judiciaire, ce qui n'a pas toujours été le cas pour les préfets délégués". Il sera chargé "de la conception, de la mobilisation et du pilotage des services de sécurité intérieure du département": tous les services de police, donc, mais également de gendarmerie.
Le préfet délégué à la sécurité, dans sa forme actuelle, détient un pouvoir à la fois plus étendu géographiquement et moins précis en terme d'attributions (le code de la défense stipule qu'il "assiste le préfet de zone pour toutes les missions concourant à la sécurité et à l'ordre publics, à la sécurité civile et à la défense de caractère non militaire"). Il rend surtout des comptes à un autre préfet, alors que Manuel Valls souhaite que le préfet de police soit placé "sous l'autorité directe du ministre de l'intérieur".
Renforts dans la police et la gendarmerie
Pour accompagner cette "nouvelle organisation" et ces "nouveaux objectifs", mais aussi la mise en place d'une première zone de sécurité prioritaire à l'automne dans les quartiers nord, puis d'une seconde dans trois cités du Sud (Cayolle, Air-Bel, La Soude) en janvier 2013, le ministère de l'intérieur a également obtenu l'arrivée de 205 renforts: 120 policiers de sécurité publique en uniforme, 15 à la sous-direction de l'information générale (SDIG, ex-RG), qui devra "se concentrer sur le renseignement opérationnel dans les cités", 25 policiers à la PJ, réorientée vers "la répression des trafics de quartier", 5 fonctionnaires de police et du fisc pour créer un groupe consacré à Marseille au sein du GIR (groupe d'intervention régional, destiné à lutter contre la délinquance organisée), et 40 gendarmes, enfin, à la section de recherches "pour traiter les enjeux criminels de la périphérie".
Les gendarmes sont ainsi plutôt bien traités. Deux de leurs offices centraux obtiennent une cellule dans les Bouches-du-Rhône, pour la lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) et pour la lutte contre le travail illégal (OCLTI). Le GIGN va pouvoir monter un groupe local spécialisé dans le renseignement et la recherche opérationnelle.
Là aussi, la Place Beauvau assure qu'elle va faire vite, dès le prochain mouvement de mutations, sans attendre les prochaines sorties d'écoles de police. Quitte à créer, ponctuellement, des manques ailleurs.
"La série de meurtres se pousuivra"
Branle-bas de combat, donc, pour répondre aux accusations d'immobilisme. Mais un certain réalisme, aussi, et pas de déclarations de matamore. "La série de meurtres se poursuivra. On ne va pas démanteler de tels trafics en quelques semaines. Il est même probable que, quand la rénovation urbaine va reprendre, cela va réveiller les réseaux mafieux. Ils ne tiennent pas compte du tempo médiatique et politique!", explique-t-on dans l'entourage du ministre.
En résumé: "L'ensemble des acteurs doivent s'inscrire dans le temps."
Laurent Borredon 












Quand la droite parisienne se déchire

«Minée par ses divisions, incapable de s’entendre, sans aucun candidat naturel ou charismatique» selon Bernard Debré, la droite parisienne se cherche pour tenter de rafler la capitale au PS en 2014.
La droite parisienne, dépourvue de leader et déchirée entre les partisans de François Fillon et ceux de Jean-François Copé dans la course à la présidence de l’UMP, apparaît à vingt mois des élections municipales plus divisée que jamais.
«La droite parisienne n’existe pas», a asséné le député de Paris Bernard Debré sur son blog mardi. Elle serait «minée par ses divisions, incapable de s’entendre, sans aucun candidat naturel ou charismatique, mais surtout sans aucun projet à un an et demi des élections à Paris».
La semaine dernière, c’est Jean-François Lamour, le chef de file du groupe UMP au Conseil de Paris, qui avait annoncé son intention de ne pas être candidat à sa succession, lors de l'élection prévue le 13 septembre.
«Je consacre plus de temps aujourd’hui à régler les guerres internes qu'à coordonner l’opposition» au maire PS, avait-il déploré.
La vacance à la tête du groupe UMP pourrait durer quelques semaines. Jeudi, 17  conseillers et maires UMP de Paris, dont une majorité de soutiens de M. Copé, ont demandé le report de l'élection pour éviter qu’elle ne «se réduise à une confrontation entre partisans» des deux hommes.
La bataille que se livrent les deux candidats à la présidence de l’UMP a mis à vif les divisions anciennes de l’opposition parisienne.
Chaque camp s’est efforcé de récolter dans la première fédération de France parrainages et soutiens de poids.
Mercredi, tandis que M. Fillon réunissait à Paris une partie des 146 élus et cadres de l’UMP qui ont appelé à son élection, et recevait des mains des militants «2 000» parrainages, l'équipe de M. Copé faisait savoir qu’il avait recueilli «2 350 parrainages» et pouvait compter sur le soutien de 68 élus et responsables UMP.
Le premier revendique le soutien des députés Bernard Debré et Jean-François Lamour, de la sénatrice Chantal Jouanno ou encore de Jean Tiberi, maire du Ve arrondissement. Le second celui du député-maire du XVIe Claude Goasguen, de l’ex-garde des Sceaux et maire du VIIe Rachida Dati, ainsi que les maires d’arrondissement Brigitte Kuster, Jean-François Lecoq et François Lebel.
M. Lamour n’avait pas encore indiqué jeudi soir s’il accepterait ou non le report demandé par les «copéistes».
Jean-François Legaret, un filloniste candidat à la succession de M. Lamour, s’y est dit totalement opposé. Autre candidate déclarée, Catherine Dumas a un point de vue moins tranché: «c’est vrai que l'élection à la présidence de l’UMP trouble le jeu», observe-t-elle.
Sans jamais s'être déclaré officiellement, François Fillon est en effet un des candidats pressentis pour conduire l’UMP aux municipales de 2014, après son «parachutage» réussi dans la 2e circonscription de Paris en 2012.
«Il est venu à Paris dans l’esprit d'être un acteur majeur pour la reconquête de Paris et c’est dans cet esprit qu’il est aujourd’hui député du 7e arrondissement», a souligné dimanche Jean-François Copé, qui a souhaité que «François Fillon conduise (leur) famille politique» pour les municipales.
«Il n’y a pas d’urgence», dit M. Goujon, que n’inquiète pas l’entrée en campagne précoce de la première adjointe PS du maire de Paris, Anne Hidalgo.
Dans un entretien à paraître vendredi dans Le Figaro, M. Fillon botte en touche: «Cette question n’est pas d’actualité».
Le futur président de l’UMP «devra mettre en place à Paris une réflexion sur le projet pour la capitale» mais aussi, prévient-il, «déterminer quels sont les meilleurs candidats pour chaque arrondissement» alors que cinq des huit maires d’arrondissement de droite sont pro-Copé.
M. Fillon assure que, s’il est élu à la tête de l’UMP, il «organisera des primaires dans le courant de l’année 2013» pour le candidat de la droite dans la capitale.
(AFP)












La taxe à 75% d'Hollande moins contraignante que prévue ?

Un couple devrait déclarer des revenus supérieurs à 2 millions d'euros pour payer cette surtaxe.

La taxe à 75% moins contraignante que prévu ?
(SIPA)
La taxe à 75% moins contraignante que prévu ? (SIPA)
L'imposition à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million promise lors de la campagne présidentielle par François Hollande serait moins contraignante que prévue, selon une information du "Figaro" jeudi 6 septembre.
Bercy assure que "rien n'est arbitré" et n'a fait aucun commentaire suite à la diffusion de ces informations. "Les Echos" expliquent quant à eux que "l'Elysée a récemment proposé au patronat une série de mécanismes permettant de gommer les aspects les plus saillants de cette contribution".
Le site du "Figaro" affirme que si la taxe reste bien celle annoncée pour un célibataire, pour un couple, avec ou sans enfants, elle ne s'appliquerait que sur les revenus du travail supérieurs à 2 millions d'euros. Toutefois, poursuit "Le Figaro", le nombre d'enfants ne changerait rien.
En se concentrant sur les revenus du travail (salaires, primes, etc.), elle épargnerait le revenu du capital.
De plus, la taxation ne prendrait pas la forme d'une tranche fiscale mais d'une surtaxe comme l'ISF. Par ailleurs, elle intégrerait la CSG (7,5%) et la CRDS (0,5%), conduisant ainsi à une surimposition réelle de 67%, toujours selon "Le Figaro".

Une mesure sur deux ans

Fin juillet, le ministre du Budget Jérôme Cahuzac avait déjà annoncé vouloir différencier entre les salaires dépassant un million d'euros par an et les revenus plus aléatoires des "artistes, écrivains, cinéastes ou chefs d'entreprise voulant par exemple vendre leur entreprise", et qui pourraient échapper à cet impôt.
"La prise de risque ne doit pas être dissuadée", avait-il affirmé, "il ne faut pas encadrer la création, il ne faut pas encadrer l'activité économique".
Le mesure pourrait ne durer que deux ans et toucher un millier de ménages. En juillet, Jérôme Cahuzac avait déclaré que cet impôt ne durerait que "le temps du désendettement".
Les arbitrages fiscaux sont en cours à l'Elysée et à Matignon, en vue du projet de loi de Finances qui doit être présenté fin septembre en Conseil des ministres.


















Barack Obama : le discours modeste d’un candidat normal
Le président américain a été investi candidat des démocrates lors de la convention à Charlotte, qu'il a clôturé avec un discours sans éclat.

Obama a prononcé son discours d'investiture à la convention démocrate. (Patrick Semansky/AP/SIPA)
Si la réélection de Barack Obama devait se jouer sur son discours, jeudi 6 septembre, en clôture de la convention démocrate à Charlotte (Caroline du Nord), Mitt Romney, le candidat républicain, aurait toutes raisons de se réjouir. On attendait un feu d’artifice, ça a été un moment sympathique, mais sans éclat. Il n’a pas délivré le grand discours attendu. Il y a bien eu plusieurs bonnes formules, et quelques temps forts, surtout à la fin, quand Barack a semblé redevenir Obama.
Mais un grand discours est bien plus qu’une succession de petites phrases, aussi bien tourné soit-elles. Hier, le grand orateur a manqué de souffle. Malgré l’immense enthousiasme de la foule qui brandissait pancartes et drapeaux à tout va, malgré ces deux jours où tout semblait sourire aux démocrates, au terme d’une convention qui s’annonçait comme un immense succès, Barack Obama a déçu. Il s’est montré bien moins bon que Bill Clinton la veille, moins bon que Michelle Obama mardi. Moins bon aussi que nombre de jeunes speakers qui ont littéralement illuminé la convention.
Succédant à Joe Biden, qui lui, était carrément ennuyeux, il a livré un discours sérieux, solide sans flamme, ni vista. Sans surprise, les républicains ont d’ailleurs laissé exploser leur joie dans la seconde sur Twitter, ce nouveau baromètre de la vie politique Et les ténors démocrates, eh bien, ils ont mis leur compte en veilleuse le temps d’une soirée. Un signe qui ne trompe pas.

Quadrature du cercle

La tâche, c’est vrai, était quasi impossible. L’heure n’est plus au rêve et à la poésie qui avaient marqué la campagne de 2008. Cette fois, il fallait convaincre qu’il avait tenu ses promesses, qu’il n’avait pas déçu, alors même que la situation économique du pays dit souvent le contraire. Mais il fallait aussi les convaincre de lui donner un nouveau mandat avec cette fois non pas du rêve mais un programme, des promesses concrètes. Il fallait les convaincre que l’espoir et le changement promis étaient au rendez-vous, certes, mais que demain, il y aurait surtout des emplois et de meilleurs salaires. La quadrature du cercle.
Impossible donc, de couper au bilan, avec tout le côté forcément fastidieux de l’exercice. Rappelant une fois de plus la gravité bien réelle de la crise à laquelle il avait du faire face, il a commencé par se dédouaner de cette campagne de coups bas, dont il s’est dit lui même "dégoûté", avant de se livrer à l’inventaire. Jobs, politique étrangère, santé, tout y est passé. L’espoir qui l’animait en 2004, quand il s’était exprimé pour la première fois devant la convention ? Il était jeune. "Cet espoir a été mis à l’épreuve par le coût de la guerre, par la pire crise économique, et par l’impasse politique qui rend difficile d’affronter les difficultés de notre époque".

"Le changement c'est vous..."

Pour convaincre les électeurs de lui donner un second mandat, il a promis de travailler avec les universités, pour réduire les frais universitaires en dix ans, et donner à deux millions de salariés la chance de faire des études universitaires. Il a promis de créer un million d’emplois dans l’industrie, de recruter 1000 profs de maths et de science, et de diviser par deux la dépendance énergétique des Etats-Unis. Il a aussi promis de baisser le déficit de 4000 milliards de dollars. Pas très glamour, mais une réponse aux critiques récurrentes des républicains qui l’accusent en permanence de faire rêver les américains, "en leur promettant d’arrêter la montée des océans", alors que Mitt Romney, lui, "leur promettait simplement des emplois". Il a rappelé la nécessité d’augmenter les impôts des plus riches et de faire preuve de solidarité. "Notre chemin est plus dur, mais il conduit à un plus bel endroit" a-t-il dit.
La deuxième partie de son discours était bien meilleure, lorsqu’il a retrouvé cette formidable empathie qui lui a permis de saisir la foule à bras le corps : "le changement, c’est vous… c’était vous, il y a quatre ans. Ce que j’ai fait, c’est vous qui l’avez fait… c’est vous qui avez rendu tous ces changement possible. C’est vous qui avez le pouvoir de nous faire avancer", et la salle a vibré. Un moment de grâce, enfin. Mais ça n’a pas suffit a effacer l’impression d’ensemble, trop appliquée. 2008, c’est à la fois Gandhi et Martin Luther King. 2012, c’est le discours modeste d’un candidat normal, s’adressant, en priorité, aux classes moyennes du pays. Ce n’était pas un grand discours, mais ce n’était jamais qu’un discours. Ni plus, ni moins.












Syrie: violents combats à Homs, Alep et Damas, Poutine inflexible


Des Syriens rassemblent des affaires personnelles dans un quartier d'Alep, le 3 septembre 2012
Des Syriens rassemblent des affaires personnelles dans un quartier d'Alep, le 3 septembre 2012 (AFP)
De violents combats ont opposé jeudi des soldats et miliciens pro-régime à des rebelles qui ont attaqué des barrages dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie, théâtre également d'affrontements meurtriers à Damas et Alep(nord).
Au lendemain de l'appel à cesser "immédiatement" les violences lancé au régime syrien par les pays arabes, le président russe Vladimir Poutine, fidèle allié de Damas, a demandé aux nations occidentales et arabes de "modifier leur position" sur la Syrie, en dénonçant l'échec de leurs interventions dans d'autres pays comme l'Irak.
A travers le pays, les violences ont fait jeudi au moins 78 morts -- 33 civils, 29 soldats et 16 rebelles -- selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins.
Dans la province de Homs, au moins neuf soldats et quatre membres de "comités populaires" armés ont été tués et des dizaines de combattants pro-régime blessés dans des combats dans la région du Krak des Chevaliers, qui abrite le célèbre fort croisé, ainsi que dans Wadi al-Nassara (la Vallée des chrétiens), qui regroupe des villages chrétiens, a indiqué l'OSDH.
Les "comités populaires" sont des groupes de civils qui déclarent prendre les armes pour défendre leurs quartiers et leurs villages contre les rebelles.
"Quand vous avez des combats entre civils armés anti et pro-régime, c'est une guerre civile", a déclaré à l'AFP le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, en prévenant que ce phénomène était en augmentation.
Dans la banlieue sud-est de Damas, de "violents combats" opposaient également les forces syriennes aux rebelles à un barrage de l'armée près de l'une des entrées du tombeau de Sayyida Zeinab, un important lieu de pèlerinage chiite, selon l'OSDH.
Des affrontements ont aussi eu lieu dans le quartier sud de Qadam, où deux civils, frères d'un chef rebelle, ont été découverts morts jeudi après avoir été enlevés mercredi soir à un barrage tenu par l'armée.
Une vidéo amateur postée sur YouTube par des militants montre les cadavres ensanglantés de deux hommes, dont l'un a la tête en partie explosée.
"Ingérences"
Dans le nord du pays, l'armée a repris mercredi le pont Barkoum, à 20 km au sud d'Alep, dont les rebelles s'étaient emparés il y a trois semaines, selon une source militaire. Situé sur l'autoroute Alep-Damas, ce pont contrôle l'accès à la région rurale du sud d'Alep. Trois tentatives des rebelles pour le reprendre ont depuis échoué.
Dans la ville même d'Alep, théâtre d'une bataille cruciale depuis la mi-juillet, une dizaine de personnes ont été tuées jeudi soir par la chute d'obus de mortier, pour la première fois dans un quartier à majorité kurde, selon l'OSDH et des témoins.
Il n'était pas possible de connaître dans l'immediat l'origine des tirs.
Ni l'armée ni les rebelles ne se trouvent dans ce quartier jusque là épargné par les violences.
Outre Alep et Damas, les bombardements par les forces du régime ont touché les provinces de Deraa (sud), Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest) et Hama (centre).
Sur le plan diplomatique, le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé, en les qualifiant d'"ingérence flagrante dans les affaires intérieures du pays", les propos du président égyptien Mohamed Morsi, qui a appelé de nouveau à un départ du régime actuel.
Le président russe Poutine, allié de Damas, a appelé de son côté les pays qui participent à la recherche d'une solution en Syrie à "modifier leur position".
"Pourquoi la Russie seule devrait-elle réexaminer sa position ?", s'est-il interrogé, en soulignant que les événements des dernières années montraient "que toutes les initiatives de nos partenaires ne (s'étaient) pas terminées comme ils l'avaient souhaité", citant l'Afghanistan et l'Irak.
Cette déclaration intervient alors que l'Union européenne tiendra une réunion de ses ministres des Affaires étrangères vendredi et samedi à Chypre, pour réfléchir en particulier aux moyens de soutenir les efforts du nouvel émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi.
Les 27 veulent aussi "augmenter leur aide au peuple syrien et aux réfugiés tout en contribuant à la préparation d'une transition politique", selon la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Le président français François Hollande s'est dit à ce sujet à Londres en "plein accord" avec le Premier ministre britannique David Cameron pour "accélérer la transition politique" et "aider l'opposition à se fédérer dans un gouvernement qui pourrait être reconnu demain comme représentant le peuple syrien".
En Jordanie, qui a déjà accueilli 185.000 Syriens, le Premier ministre Fayez Tarawaneh a déclaré que le flux croissant de réfugiés commençait à dépasser les capacités d'accueil, évoquant "un énorme poids" pour son pays.
Et dans un entretien à l'AFP, Mgr Béchara Raï, le patriarche maronite libanais, chef d'une des plus influentes Eglises catholiques orientales, a souligné que les chrétiens de Syrie n'étaient pas en faveur du régime mais attachés avant tout à la stabilité de leur pays.












ECONOMIE

PSA quitte le CAC 40, Solvay prend sa place


PEUGEOT SORT DU CAC 40

Le constructeur automobile français va, comme attendu, sortir de l'indice CAC 40 pour y être remplacé par le chimiste belge Solvay, a annoncé jeudi 6 septembre NYSE Euronext.
Le conseil scientifique des indices de NYSE Euronext, dont les décisions seront effectives à partir du 24 septembre, a également décidé les entrées de Nicox, Medica et Vilmorin & Cie dans le SBF 120 en remplacement de Bull, Ciments français et Derichebourg.
PSA, mais aussi Alcatel-Lucent et STMicroelectronics, étaient tous trois cités depuis plusieurs semaines comme de possibles sortants du CAC 40 suite à une note d'Exane BNP Paribas sur le sujet qui évoquait leur remplacement dans l'indice phare de la place parisienne par Solvay, Arkema ou Sodexo.
Depuis le début de l'année, le constructeur automobile PSA, confronté à d'importantes difficultés financières, a perdu en Bourse 43% de sa valeur, ramenant la capitalisation boursière de son capital flottant - partie du capital d'une société pouvant être effectivement échangée sur le marché - à moins de 1,5 milliard d'euros, soit le 72ème rang du SBF120 en la matière.
Avec Reuters, par Alexandre Boksenbaum-Granier












France: nette baisse du déficit commercial en juillet

Le déficit commercial s'est nettement replié en juillet à 4,271 milliards d'euros contre 6,07 milliards en juin, sous l'effet d'une baisse marquée des importations et d'un léger rebond des exportation.

Le déficit commercial de la France s'est nettement replié en juillet, se réduisant de 1,8 milliard d'euros par rapport à juin sous l'effet d'une baisse marquée des importations et d'un léger rebond des exportations, ont annoncé vendredi les Douanes.

Le déficit des échanges de biens de la France avec le reste du monde en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables s'est établi à 4,271 milliards d'euros contre un chiffre révisé de 6,065 milliards en juin.

« Les importations se contractent nettement en juillet, un repli des achats énergétiques s'ajoutant à une chute des acquisitions de matériels de transport. Les exportations enregistrent de leur côté un léger rebond, grâce à une bonne performance de l'industrie aéronautique et spatiale », ont commenté les Douanes dans un communiqué.

Les exportations se sont élevées en juillet à 36,579 milliards d'euros, contre 36,273 milliards en juin, et les importations à 40,850 milliards d'euros, contre 42,338 milliards en juin.

Le déficit des 12 derniers mois s'établit à 68,072 milliards d'euros, alors que celui de l'année 2011 avait atteint le record de 71,898 milliards, ont précisé les Douanes.

SOURCE AFP












France : le déficit de l'Etat recule de 1,1 milliard en juillet

Fin juillet, le déficit s'établissait à 85,5 milliards d'euros contre 86,6 milliards un an plus tôt.


Le déficit de l'Etat a reculé de 1,1 milliard d'euros en juillet sur un an, « en cohérence avec la réduction annoncée » de celui-ci, a indiqué vendredi le ministère du Budget.

Au 31 juillet, le déficit s'établissait à 85,5 milliards d'euros contre 86,6 milliards un an plus tôt, bénéficiant d'une progression des recettes fiscales et comme les mois précédents du produit exceptionnel lié à l'attribution des fréquences de la téléphonie 4G enregistré en janvier, selon un communiqué.

Bien que le déficit se soit réduit, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) ont augmenté, à leur « rythme de croisière » selon le ministère, atteignant 226 milliards d'euros contre 219,7 milliards un an plus tôt.

Cette évolution est conforme aux prévisions du budget rectificatif adopté après l'élection de la nouvelle majorité, indique le communiqué.

Côté recettes, l'Etat enregistre un léger mieux avec 162,3 milliards d'euros encaissés contre 160,6 milliards un an plus tôt. En particulier, davantage de recettes fiscales ont été encaissées (+1,4 milliard d'euros), bien que les recettes d'impôt sur le revenu soient en baisse de 500 millions d'euros par rapport à l'année dernière, des crédits d'impôt ayant été payés plus tôt cette année.

« Les encaissements des autres recettes fiscales de l'Etat sont globalement en ligne avec les prévisions de la dernière loi de finances rectificative pour 2012 », ajoute le ministère. Les recettes non-fiscales se sont limitées à 8,3 milliards d'euros contre 8,5 milliards un an plus tôt, résultant en partie « du moindre niveau de dividende des entreprises financières ».

Enfin, le solde des comptes spéciaux est nettement moins dans le rouge qu'en juillet 2011 (21,8 milliards d'euros de déficit contre 27,5 milliards d'euros), grâce notamment aux licences 4G.

Sur l'année 2012, le gouvernement compte limiter le déficit public à 4,5% du PIB, contre 5,2% l'an passé. Il espère le réduire encore, à 3% du PIB l'an prochain, et doit présenter fin septembre un projet de budget en ce sens.

SOURCE AFP













Les niveaux de vie en 2010

Carine Burricand, Cédric Houdré, Eric Seguin, division Revenus et patrimoine des ménages, Insee

Résumé

En 2010, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, le niveau de vie médian s’élève à 19 270 euros annuels, soit une diminution en euros constants de 0,5 % par rapport à 2009. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 430 euros ; celui des 10 % les plus aisées est d’au moins 36 270 euros, soit 3,5 fois plus. Le niveau de vie baisse ou stagne pour pratiquement toutes les catégories de population sauf pour les plus aisées. Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s’établit à 964 euros mensuels en 2010. La pauvreté continue de progresser. Elle concerne 8,6 millions de personnes, soit 14,1 % de la population contre 13,5 % en 2009.
Cette progression affecte davantage les enfants : le taux de pauvreté des moins de 18 ans atteint 19,6 %, en hausse de 1,9 point. La non-reconduction de mesures d’aides ponctuelles, mises en œuvre en 2009 afin de limiter les effets de la crise sur les ménages modestes, et le gel du barème des prestations familiales en 2010, expliquent pour partie que cette population soit plus affectée.

Publication

Le niveau de vie médian en 2010 s’élève à 19 270 euros annuels

En 2010, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 19 270 euros, soit 1 610 euros par mois. Ce montant partage la population en deux, la première moitié ayant moins et la seconde ayant plus. Par construction, tous les membres d’un même ménage ont le même niveau de vie. Il correspond au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation de celui-ci.
Par rapport à 2009, le niveau de vie médian a diminué de 0,5 % en euros constants. Il faut remonter à 2004 pour enregistrer un tel recul. L’impact de la crise économique a toutefois été sensible dès 2009, ce niveau de vie n’ayant progressé en euros constants que de 0,4 % cette année-là, contre + 1,7 % par an en moyenne de 2004 à 2008.

Seules les catégories plus aisées échappent à la stagnation ou à la baisse du niveau de vie

Malgré un contexte de reprise économique en 2010, certes modérée, pratiquement toutes les catégories de la population subissent une baisse de niveau de vie en euros constants. Les neufs déciles de niveau de vie, seuils qui partagent la population en dix sous-populations d’effectifs égaux, des moins aisés aux plus aisés, stagnent ou diminuent (graphique). En particulier, pour la première fois depuis 2004, les déciles au-dessus de la médiane diminuent, alors que seuls les déciles inférieurs à la médiane avaient baissé en 2009.
La baisse est toutefois plus forte dans le bas de la distribution (entre − 1,3 % et − 1,6 % pour les trois premiers déciles) que dans le haut (− 0,3 % pour le 9e décile et une quasi-stabilité pour les trois précédents). En conséquence, entre le 1er décile, niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes, et le 9e décile, niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés, le rapport est de 1 à 3,5 contre 1 à 3,4 en 2009 (tableau 1).
La seule évolution des déciles ne rend toutefois pas compte des tendances aux extrémités de la distribution des niveaux de vie. À contre-courant du reste de la population, le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 5 % de personnes les plus aisées repart à la hausse (+ 1,3 % en euros constants) après avoir stagné en 2009 (+ 0,2 %) [graphique].
Graphique - Évolution de quelques quantiles de niveau de vie entre 1996 et 2010
Graphique : Évolution de quelques quantiles de niveau  de vie entre 1996 et 2010
Lecture : les déciles de niveau de vie, D1 à D9, sont les seuils de niveau de vie qui partagent la population en 10 sous-populations d’effectifs égaux : 10 % de la population ont un niveau de vie inférieur à D1, 20 % à D2, etc. Le vingtile C95 correspond au niveau de vie au-dessus duquel se situent les 5 % de personnes les plus aisées. De 1996 à 2010, l’évolution a été de 17 % à 20 % pour l’ensemble des déciles (20 % pour D1), et de 24 % pour le dernier vingtile (C95).
Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004, Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2010.
Niveaux de vie annuels et indicateurs d’inégalités de 1996 à 2010
* Voir définitions. - Lecture : les 20 % les plus modestes disposent en 2010 de 8,7 % de la somme des revenus disponibles par UC (S20), les 20 % les plus aisés perçoivent 39,0 % de la somme des revenus disponibles par UC (complément à 100 de S80), soit 4,5 fois plus.
Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004, Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2010.
1996 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Seuils de niveau de vie (en milliers d d’euros 2010)
Niveau de vie médian (D5) 16,4 18,2 18,1 18,0 18,3 18,6 19,0 19,3 19,4 19,3
Premier décile de niveau de vie (D1) 8,7 10,1 10,1 10,1 10,1 10,3 10,5 10,7 10,6 10,4
Neuvième décile de niveau de vie (D9) 30,5 34,3 33,8 33,4 33,9 35,0 35,4 36,1 36,4 36,3
Rapports interdéciles
D9/D1 3,5 3,4 3,4 3,3 3,4 3,4 3,4 3,4 3,4 3,5
D9/D5 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9
D5/D1 1,9 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8
Masses de niveau de vie détenues
S20 (en %) 9,0 9,3 9,3 9,3 9,0 9,0 9,0 9,0 8,9 8,7
S50 (en %) 31,0 31,1 31,2 31,2 31,0 30,7 30,7 30,9 30,7 30,2
S80 (en %) 63,0 62,3 62,4 62,4 62,0 61,6 61,8 61,6 61,8 61,0
(100-S80)/S20 4,1 4,1 4,1 4,0 4,2 4,3 4,3 4,3 4,3 4,5
Indice de Gini* 0,279 0,281 0,280 0,281 0,286 0,291 0,289 0,289 0,290 0,299

La plupart des indicateurs d’inégalités sont à la hausse

Compte tenu de ces évolutions contrastées le long de l’échelle des niveaux de vie, la plupart des indicateurs montrent une progression des inégalités. Ainsi, l’indice de Gini augmente de 0,290 à 0,299. Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes s’élève de 4,3 à 4,5 (tableau 1).
En tendance sur moyenne période, la progression des inégalités « par le haut » est nette : entre 1996 et 2010, le niveau de vie moyen des 10 % de personnes les plus aisées a augmenté d’environ 2,1 % par an en moyenne, contre 1,4 % pour le niveau de vie moyen de l’ensemble de la population.
En 2010, les évolutions de salaires expliquent en partie la hausse des inégalités. En effet, en bas de l’échelle des niveaux de vie (au-dessous du 1er décile), le poids des salaires dans le revenu disponible diminue de 3 points, s’établissant à 27 % : d’une part, la proportion de personnes ayant un emploi recule, passant de 23 % à 21 % ; d’autre part, la revalorisation du Smic horaire brut a été limitée en 2010 du fait de la faible inflation en 2009 (en moyenne annuelle, le Smic baisse de 0,5 % en euros constants).
En haut de l’échelle des niveaux de vie (au-dessus du 9e décile), les salaires sont plus dynamiques. En 2010, le salaire moyen des cadres augmente en euros constants, en particulier dans le secteur financier, tandis qu’il diminue pour les ouvriers.
Quant aux revenus du patrimoine, pour la majorité de la population, ils contribuent peu à l’évolution du niveau de vie. Leur poids demeure faible et la majeure partie provient de placements dont les taux diminuent (livrets d’épargne, supports en euros des contrats d’assurance-vie). En revanche, les 10 % de personnes les plus aisées détiennent aussi des placements plus risqués, dont les rendements sont plus élevés en 2010. Les revenus du patrimoine, qui ont un poids important dans leurs ressources (26 % du revenu disponible, contre 7 % en moyenne pour le reste de la population), contribuent positivement à la progression de leur niveau de vie.

À nouveau en hausse, le taux de pauvreté atteint 14,1 %

Le seuil de pauvreté monétaire est défini par convention à 60 % du niveau de vie médian. En 2010, 8,6 millions de personnes vivent en dessous de ce seuil, qui s’élève à 964 euros par mois ; la moitié d’entre elles vivent avec moins de 781 euros par mois (tableau 2). À titre de comparaison, pour une personne seule, le socle du revenu de solidarité active (RSA) s’élève à 460 euros et l’allocation de solidarité pour personnes âgées (ASPA) à 709 euros (au 1er avril 2010).
Le taux de pauvreté monétaire, pourcentage de personnes en situation de pauvreté monétaire, est de 14,1 %, en hausse de 0,6 point. Il poursuit la hausse de 2009 (+ 0,5 point) et atteint son plus haut niveau depuis 1997. Toutefois, l’intensité de la pauvreté, qui mesure l’écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté, reste stable : la dégradation des niveaux de vie touchant quasiment toutes les catégories de population, les inégalités au sein des plus modestes restent en fait les mêmes.
En 2010, le taux de pauvreté reste le plus élevé pour les chômeurs (36,4 %) et est en hausse de 1,7 point (tableau 3). Mais contrairement à 2009, le chômage contribue peu à l’évolution globale de la pauvreté (à peine 4 % de l’accroissement du nombre de personnes pauvres). En effet, après une forte hausse en 2009, le nombre de chômeurs se replie légèrement courant 2010. Dans le même temps, le profil des chômeurs est plus modeste qu’en 2009 : cette année-là, au plus fort de la récession, l’augmentation du chômage avait touché des individus plus âgés et plus qualifiés en moyenne, dont le montant des allocations était plus élevé.
Les plus fortes contributions à la hausse de la pauvreté sont en fait celles des inactifs : les retraités (11 % de l’accroissement du nombre de personnes pauvres), les adultes inactifs autres que les étudiants et retraités (16 %) et, surtout, les inactifs de moins de 18 ans, c’est-à-dire les enfants (63 %).
Le niveau de vie médian des retraités diminue de 1,1 % et leur taux de pauvreté progresse de 0,3 point pour s’établir à 10,2 % : dans la majorité des régimes de retraite, la revalorisation des pensions a été inférieure à la hausse des prix et la diminution des taux de rendements des placements financiers usuels a bridé les revenus financiers des retraités.
Après une hausse de 1 point en 2009, le taux de pauvreté des autres adultes inactifs (hors étudiants et retraités) augmente de 1,9 point et atteint 32,2 % en 2010. Cette hausse sur deux ans est en lien avec la progression du nombre d’allocataires de minima sociaux, même si en 2010 son ralentissement (+ 2,5 % en 2010 après + 6,2 %) tranche avec la progression du taux de pauvreté. Nombre de ces autres inactifs font partie de ménages avec enfants alors même que la progression des prestations familiales a marqué le pas (+ 0,5 % après + 3,5 % des masses de prestations en euros courants, source Cnaf).
Indicateurs de pauvreté
Lecture : En 2010, 14,1 % de la population vit avec un niveau de vie en dessous du seuil de pauvreté (taux de pauvreté). La moitié des personnes pauvres a un niveau de vie inférieur à 781 euros par mois, soit un écart de 18,9% avec le seuil de pauvreté (intensité de la pauvreté).
Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2010.
2007 2008 2009 2010
Seuil à 60 % de la médiane
Nombre de personnes pauvres (en milliers) 8 035 7 836 8 173 8 617
Taux de pauvreté (en %) 13,4 13,0 13,5 14,1
Seuil de pauvreté (euros 2010/mois) 949 965 968 964
Niveau de vie médian des personnes pauvres (euros 2010/mois) 776 786 784 781
Intensité de la pauvreté (en %) 18,2 18,5 19,0 18,9
Seuil à 50 % de la médiane
Nombre de personnes pauvres (en milliers) 4 281 4 272 4 507 4 755
Taux de pauvreté (en %) 7,2 7,1 7,5 7,8
Seuil de pauvreté (euros 2010/mois) 791 804 807 803
Niveau de vie médian des personnes pauvres (euros 2010/mois) 657 662 667 660
Intensité de la pauvreté (en %) 17,0 17,7 17,4 17,8
Niveau de vie et pauvreté selon le statut d’activité
en % et milliers d’euros 2010
Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2008 à 2010.
2008 2009 2010
Répartition de la population Niveau de vie médian Personnes pauvres (milliers) Taux de pauvreté Répartition de la population Niveau de vie médian Personnes pauvres (milliers) Taux de pauvreté Répartition de la population Niveau de vie médian Personnes pauvres (milliers) Taux de pauvreté
Actifs de 18 ans ou plus 45,6 20,8 2 635 9,5 45,8 20,9 2 796 10,1 45,6 20,9 2 849 10,2
Actifs occupés 41,7 21,3 1 863 7,3 41,4 21,6 1 866 7,4 41,4 21,6 1 901 7,5
Salariés 37,2 21,2 1 445 6,3 36,8 21,5 1 394 6,3 36,6 21,5 1 413 6,3
Indépendants 4,5 22,9 418 15,3 4,6 22,7 472 16,9 4,8 22,3 487 16,8
Chômeurs 3,9 13,8 772 35,8 4,4 14,1 930 34,7 4,3 13,6 948 36,4
Inactifs de 18 ans ou plus 31,9 18,1 2 873 15,1 31,9 18,2 2 990 15,5 32 18,1 3 103 15,9
Étudiants 3,2 18,3 324 18,1 2,9 18,2 351 20,3 2,9 18,5 344 19,4
Retraités 20,9 19,1 1 283 9,9 21,7 19,3 1 308 9,9 21,9 19,1 1 357 10,2
Autres inactifs 7,8 15,0 1 266 29,3 7,3 14,6 1 331 30,3 7,1 14,4 1 402 32,2
Enfants de moins de 18 ans 22,5 17,9 2 328 17,3 22,3 17,8 2 387 17,7 22,4 17,6 2 665 19,6
Ensemble de la population 100,0 19,3 7 836 13,0 100,0 19,4 8 173 13,5 100,0 19,3 8 617 14,1

Une hausse qui touche plus particulièrement les enfants

Structurellement, le niveau de vie des enfants de moins de 18 ans est inférieur à celui de l’ensemble de la population. D’une part, un enfant entraîne un coût financier alors qu’il ne contribue pas aux ressources du ménage, même si les transferts (prestations sociales et quotient familial) atténuent sensiblement cet effet. D’autre part, les adultes ont en moyenne des revenus d’activité plus faibles dans les familles nombreuses. Le taux de pauvreté des enfants est donc plus élevé que celui de l’ensemble de la population. Les enfants pauvres vivent par ailleurs beaucoup plus fréquemment dans des familles monoparentales (35 % d’entre eux contre 12 % des autres enfants), en particulier celles dont le parent isolé ne travaille pas, ainsi que dans des familles composées d’un couple où au moins l’un des parents ne travaille pas (47 % contre 24 %, tableau 4).
En 2010, la progression de la pauvreté touche tout particulièrement les enfants : après + 0,4 point en 2009, leur taux de pauvreté progresse de 1,9 point, atteignant 19,6 %. Les enfants contribuent ainsi pour près des deux tiers à l’augmentation du nombre de personnes pauvres. Le fait que les familles monoparentales et les couples avec enfants soient davantage concernés par la hausse de la pauvreté que d’autres catégories de population traduit le même phénomène (tableau 5). Cette évolution spécifique constitue en fait un contrecoup de 2009, année durant laquelle deux éléments avaient contribué à contenir la hausse du taux de pauvreté des enfants.
D’une part, deux primes exceptionnelles avaient été versées en 2009 aux ménages dans le cadre du plan de relance et ne l’ont pas été en 2010 : 150 euros aux bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire, ainsi qu’une « prime de solidarité active » de 200 euros, aux bénéficiaires du revenu minimum d’insertion, de l’allocation de parent isolé ou d’une aide au logement.
D’autre part, la revalorisation des prestations familiales en 2009 s’était faite sur la base d’une prévision d’inflation finalement surestimée de l’ordre d’un point, si bien qu’aucune revalorisation n’est intervenue en 2010.
Au final, le cumul de ces différentes mesures a contribué à limiter de 0,8 point la hausse du taux de pauvreté des enfants en 2009, mais aussi, par contrecoup, à l’accentuer d’autant en 2010.
Niveau de vie et taux de pauvreté des enfants en 2010 selon le statut d’activité des parents
Champ : France métropolitaine, inactifs âgés de moins de 18 ans vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2010.
Position des parents sur le marché du travail Niveau de vie médian (euros par an) Taux de pauvreté à 60 % ( %) Répartition des enfants ( %)
pauvres ( %) non pauvres ( %)
Parents en couple 18 960 14,5 59,6 85,3
2 actifs occupés 21 170 4,9 13,0 61,7
1 seul actif occupé 14 520 25,6 31,0 21,9
Aucun actif occupé 9 610 69,0 15,6 1,7
Parent isolé 12 660 41,0 35,3 12,4
Actif occupé 14 760 20,9 11,8 10,9
Chômeur ou inactif 9 240 79,4 23,5 1,5
Autres types de ménages 13 330 34,6 5,1 2,3
Ensemble 17 580 19,6 100,0 100,0
Taux de pauvreté selon la configuration familiale
Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2009 et 2010.

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