POLITIQUE
Manifestations en Tunisie pour la défense des droits des femmes
Le Monde.fr avec AFP
Des milliers de Tunisiens ont manifesté, lundi 13 août au soir, à Tunis pour le respect des droits de la femme, le plus grand rassemblement d'opposition depuis avril, alors que le gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda est confronté à une contestation grandissante.
Deux manifestations ont eu lieu dans la capitale tunisienne, l'une autorisée l'autre non, mais avec le même mort d'ordre : le retrait d'un projet d'article de la Constitution soutenu par les islamistes évoquant la "complémentarité" et non l'égalité des sexes. Plusieurs milliers de personnes se sont réunis face au Palais des congrès de Tunis à partir de 22 heures (heure de Paris), après la rupture du jeûne du ramadan."L'avenir [de la Tunisie] n'est plus envisageable sans la femme", a lancé Maya Jribi, secrétaire générale du Parti républicain. "La Tunisienne est libre ! [Le premier ministre Hamadi] Jebali, [le chef d'Ennahda Rached] Ghannouchi dehors !", ont scandé les manifestants.
"LE PRINCIPE DE COMPLÉMENTARITÉ AVEC L'HOMME"
La deuxième manifestation a réuni quelques centaines de personnes avenue Habib Bourguiba, axe principal du centre-ville où le défilé n'était pas autorisé. Malgré quelques échauffourées avec la police, le rassemblement s'est achevé dans le calme. Les manifestants ont scandé des slogans comme "l'égalité dans la Constitution" et "Les membres d'Ennahda sont des arriérés et des vendus".
A Sfax, (260 kilomètres au Sud de Tunis), un millier de personnes ont défilé sous le même mot d'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP. Les utilisateurs de réseaux sociaux ont fait état d'autres défilés à travers le pays.
Ces manifestations d'opposition à Tunis sont les plus importantes depuis une marche interdite et violemment dispersée en avril sur l'avenue Habib Bourguiba. Les protestataires, réunis à l'appel d'organisations féministes, de défense des droits de l'homme et de l'opposition, célébraient lundi l'anniversaire de la promulgation du code de statut personnel (CSP) le 13 août 1956, un ensemble de lois toujours sans équivalent dans le monde arabe instaurant l'égalité des sexes dans plusieurs domaines.
Ennahda est au cœur d'une polémique provoquée par un projet d'article de la Constitution car il n'évoque pas l'égalité des sexes. "L'Etat assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l'homme au sein de la famille et en tant qu'associée de l'homme dans le développement de la patrie", y est-il indiqué.
CONFUSION ET EXAGÉRATION, SELON ENNAHDA
Le parti islamiste, à la tête d'une coalition formée avec deux partis de centre-gauche, dément vouloir s'en prendre aux droits de la femme et souligne que l'égalité des sexes sera mentionnée dans le préambule de la future loi fondamentale.
Dans un communiqué diffusé lundi, il a estimé que les reproches lui étant adressés sont le résultat "de confusion, voire même de provocation et d'exagération". Le gouvernement dirigé par Ennahda est confronté à une vague de contestation croissante ces dernières semaines sur plusieurs fronts.
L'opposition et la société civile dénoncent une dérive autoritaire et une tentative d'organiser une islamisation rampante de la société. Par ailleurs, les tensions sociales sont grandissantes et plusieurs manifestations contre la pauvreté, des coupures d'eau et le chômage ont été réprimées dans le centre du pays ces dernières semaines.
En réaction, les syndicats ont appelé à une grève générale mardi dans la région de Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, pour réclamer notamment la libération de manifestants arrêtés la semaine dernière. La misère était au cœur des causes de la révolte qui a renversé le régime du président Ben Ali. Nombreux sont ceux à accuser le gouvernement d'avoir trahi les revendications de la rue.
Campements illicites : "Laisser faire ne résout rien", selon Manuel Valls
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre de l'intérieur Manuel Valls. | AFP/MEHDI FEDOUACH
Le ministre de l'intérieur Manuel Valls estime qu'en matière de camps illicites "laisser-faire ne résout rien", que la fermeté est "nécessaire", mais que les premières réponses sont à trouver "dans les pays d'origine" des migrants concernés, mardi 14 août dans Libération.
Le séjour de migrants, dont les "minorités Roms d'Europe de l'Est (...) ne saurait se traduire par la multiplication et l'enracinement de campements insalubres, dangereux", poursuit le ministre de l'intérieur dans une tribune publiée par le quotidien.De même, "il n'est pas question de tolérer que des organisations criminelles ou certains clans familiaux organisent l'exploitation de la misère et la mise en coupe réglée d'une partie de ces migrants, les contraignant à des activités délinquantes dont ils tirent des profits réinvestis à l'étranger", ajoute-t-il.
M. Valls compte sur "l'intense coopération policière avec les autorités roumaines, mais aussi nos voisins espagnols, belges, allemands, italiens soumis aux mêmes phénomènes". "C'est bien le laisser-faire qui ne résout rien et la fermeté qui est nécessaire", précise-t-il.
AUCUNE COMMUNAUTÉ VISÉE DANS SON ENSEMBLE
L'évacuation de campements résulte de "décisions prises par les tribunaux", souligne M. Valls, qui a demandé aux préfets de "favoriser les solutions au cas par cas, après examen social des situations".
Si "une partie des réponses" se trouve, selon lui, dans "l'action humanitaire et les initiatives décentralisées", il affirme que les "réponses premières sont d'abord à trouver dans les pays d'origine" auxquels "il revient d'assumer leurs responsabilités d'intégration de leurs minorités et de mettre un terme aux discriminations locales".
Le ministre refuse que "les uns [soient] montés contre les autres", assure qu'il n'y a pas "une communauté qui serait visée dans son ensemble ou ostracisée", et justifie les mesures d'éloignement prises. "La loi prévoit l'éloignement vers leur pays d'origine des étrangers en situation irrégulière [qui] s'applique aux ressortissants européens ne pouvant subvenir à leur existence après trois mois de séjour", rappelle-t-il. Face à l'Union européenne qui vient de placer la France sous surveillance, le ministre assure que "toutes les précisions utiles continueront [de lui] être apportées".
Démantèlement de camps de Roms. 80 % des Français approuvent

- Huit Français sur dix approuvent le démantèlement des camps Roms.
Huit Français sur dix approuvent les démantèlements de campements illégaux de Roms mais 73 % estiment que cela ne fait que déplacer le problème, selon un sondage.
Approbation française
Cette enquête d’opinion, réalisée par l’institut Ifop pour le site d’informations en ligne Atlantico, révèle que 80 % des personnes interrogées répondent « très favorable » ou « plutôt favorable » quand on les interroge sur « le démantèlement de camps illégaux de Roms actuellement réalisé par les forces de l’ordre ».
En revanche, 73 % des sondés estiment qu’il ne s’agit pas là « d’une mesure efficace » car elle ne « fait que déplacer le problème ».
« Les Français ont une attitude assez contrastée et pondérée sur la question des démantèlements de camps de Roms », commente Jérôme Fourquet, directeur-adjoint du département « Opinion publique » de l’Ifop. « Une écrasante majorité approuve les démantèlements mais ils sont résignés sur sa portée et son efficacité ».
L’étude a été effectuée du 9 au 11 août sur un échantillon représentatif de 1 005 personnes, à l’aide d’un questionnaire auto-administré sur internet.
Expulsion à Lyon
Une cinquantaine de Roms dont 25 enfants ont été expulsés mardi matin d’un immeuble qu’ils squattaient dans le VIIe arrondissement de Lyon, a-t-on après auprès de la préfecture et du collectif Rom.
La police est intervenue vers 07 h 00 du matin pour déloger selon la préfecture 46 personnes dont 25 enfants d’un immeuble, rue Montesquieu.
« Le 63, rue Montesquieu a été expulsé ce matin, malgré les différents entretiens avec la préfecture et malgré la mobilisation des riverains et des associations de quartiers », a déploré le collectif Rom. Les expulsés stationnent depuis sur une place du quartier a indiqué le collectif qui organise une marche jusqu’à la préfecture.
ECONOMIE
L'économie française a stagné au deuxième trimestre
Le Monde.fr avec AFP
L'économie française évite de justesse de faire un premier pas vers la récession. De fait, la croissance a été nulle en France au deuxième trimestre 2012 par rapport au précédent, a annoncé mardi 14 août l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans une première estimation pour la période.
C'est ce que prédisaient notamment la Banque de France et plusieurs économistes. La stagnation du produit intérieur brut (PIB) constatée au printemps est également conforme aux prévisions de l'Insee. Il s'agit, en revanche pour l'Hexagone, du troisième trimestre de stagnation de suite. L'Insee a, en effet, révisé à la baisse ses chiffres du quatrième trimestre 2011 (0 % au lieu de + 0,1 %), même si la croissance sur l'ensemble de l'an dernier reste inchangée à + 1,7 %.OBJECTIF DE CROISSANCE "RAISONNABLE"
Malgré cette performance mitigée au deuxième trimestre, l'objectif gouvernemental d'une croissance de 0,3 % sur l'ensemble de l'année 2012 reste réalisable. L'acquis de croissance, c'est-à-dire le résultat d'ores et déjà obtenu pour l'année si le PIB devait continuer à stagner jusqu'en décembre, est en effet de 0,2 %, et l'Insee prédit un léger rebond au second semestre.
Le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, a estimé, mardi sur Europe 1, que l'objectif de croissance restait réalisable et que la prévision de croissance de 0,3 % sur laquelle le gouvernement a bâti son budget 2012 était "raisonnable". Le ministre a également maintenu la prévision de croissance de 1,2 % pour 2013.
Au printemps, les dépenses de consommation des ménages ont reculé légèrement (- 0,2% après + 0,2 % au trimestre précédent), tandis que l'investissement global a rebondi (+ 0,6 % après – 0,8 %). La demande intérieure finale hors stocks a donc faiblement contribué à la croissance, mais ses effets ont été effacés par un mauvais solde extérieur, plombé par des importations en nette accélération (+ 1,8 % après + 0,6 %) et des exportations encore peu dynamiques (+ 0,2 % après + 0,1 %).
Ralentissement au deuxième trimestre en Allemagne
L'Office fédéral des statistiques a annoncé une croissance à 0,3 % au deuxième trimestre. C'est mieux que ce que prédisaient les analystes, mais c'est un ralentissement après une croissance de 0,5,% au premier trimestre. La hausse des exportations, la progression de la consommation des ménages ainsi que celle des dépenses publiques ont contribué à la hausse du PIB, permettant de compenser le recul des investissements.
Au premier trimestre, la croissance allemande s'était élevée à 0,5 %, après avoir reculé de 0,1 % au dernier trimestre 2011. En rythme annuel, donc par rapport au deuxième trimestre 2011, le PIB allemand a progressé de 0,5% au deuxième trimestre.
Les dépenses de consommation des ménages reculent légèrement (-0,2 % après +0,2 %), tandis que la formation brute de capital fixe (FBCF) totale croît à nouveau (+0,6 %) après un repli au premier trimestre (–0,8 %). Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) contribue faiblement à l’évolution du PIB : +0,1 point au deuxième trimestre, après une contribution neutre au trimestre précédent.
Les importations accélèrent nettement (+1,8 % après +0,6 %), tandis que les exportations restent peu dynamiques (+0,2 % après +0,1 %). En conséquence, le solde extérieur contribue de nouveau négativement à l’évolution du PIB (–0,5 point, après –0,1 point).
Les variations de stocks des entreprises contribuent positivement à l’évolution de l’activité : +0,3 point après +0,1 point au premier trimestre 2012.
Les dépenses d’énergie ralentissent mais restent dynamiques (+2,7 % après +3,5 %), du fait notamment des températures inférieures aux normales saisonnières en avril.
INSURRECTION
L'Office fédéral des statistiques a annoncé une croissance à 0,3 % au deuxième trimestre. C'est mieux que ce que prédisaient les analystes, mais c'est un ralentissement après une croissance de 0,5,% au premier trimestre. La hausse des exportations, la progression de la consommation des ménages ainsi que celle des dépenses publiques ont contribué à la hausse du PIB, permettant de compenser le recul des investissements.
Au premier trimestre, la croissance allemande s'était élevée à 0,5 %, après avoir reculé de 0,1 % au dernier trimestre 2011. En rythme annuel, donc par rapport au deuxième trimestre 2011, le PIB allemand a progressé de 0,5% au deuxième trimestre.
Croissance nulle pour le troisième trimestre consécutif
Comptes nationaux trimestriels - Premiers résultats du 2e trimestre 2012
Au deuxième trimestre 2012, comme au premier trimestre, le PIB en volume* reste stable (0,0 %).Les dépenses de consommation des ménages reculent légèrement (-0,2 % après +0,2 %), tandis que la formation brute de capital fixe (FBCF) totale croît à nouveau (+0,6 %) après un repli au premier trimestre (–0,8 %). Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) contribue faiblement à l’évolution du PIB : +0,1 point au deuxième trimestre, après une contribution neutre au trimestre précédent.
Les importations accélèrent nettement (+1,8 % après +0,6 %), tandis que les exportations restent peu dynamiques (+0,2 % après +0,1 %). En conséquence, le solde extérieur contribue de nouveau négativement à l’évolution du PIB (–0,5 point, après –0,1 point).
Les variations de stocks des entreprises contribuent positivement à l’évolution de l’activité : +0,3 point après +0,1 point au premier trimestre 2012.
La production marque le pas
Au deuxième trimestre 2012, la production totale de biens et services est stable. La production de biens manufacturés recule de nouveau (–1,0 % après –0,9 %), notamment celle de matériels de transport (–3,3 % après –0,8 %). Dans le même temps, la production de services croît faiblement (+0,2 %, comme au trimestre précédent).La consommation des ménages est atone
Au deuxième trimestre 2012, la dépense de consommation des ménages se replie légèrement (–0,2 % après +0,2 %). Cette baisse traduit notamment le repli des achats de textile-cuir (–5,3 % après +0,3 %) et la baisse de la consommation alimentaire (–1,3 % après +0,8 %). Les dépenses en services reculent également (–0,2 % après +0,2 %), principalement dans l’hébergement et la restauration (–1,9 % après –0,2 %).Le PIB et ses composantes

variations t/t-1, en %, données cjo-cvs | ||||||
*APU : administrations publiques - ENF : entreprises non financières | ||||||
2011 T3 | 2011 T4 | 2012 T1 | 2012 T2 | 2011 | 2012 (acquis) | |
---|---|---|---|---|---|---|
PIB | 0,3 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 1,7 | 0,2 |
Importations | 0,5 | -1,6 | 0,6 | 1,8 | 5,2 | 0,8 |
Dép. conso. ménages | 0,2 | 0,0 | 0,2 | -0,2 | 0,2 | -0,1 |
Dép. conso. APU* | 0,2 | 0,2 | 0,5 | 0,5 | 0,2 | 1,0 |
FBCF totale | 0,3 | 1,3 | -0,8 | 0,6 | 3,5 | 0,8 |
dont ENF* | -0,4 | 1,8 | -1,4 | 0,7 | 5,1 | 0,3 |
dont ménages | 1,2 | 0,5 | -0,4 | 0,0 | 3,2 | 0,9 |
dont APU* | 0,4 | 1,0 | -0,1 | 0,9 | -1,8 | 1,6 |
Exportations | 1,6 | 1,2 | 0,1 | 0,2 | 5,5 | 2,2 |
Contributions : | ||||||
Demande intérieure finale hors stocks | 0,2 | 0,3 | 0,0 | 0,1 | 0,9 | 0,4 |
Variations de stocks | -0,2 | -1,0 | 0,1 | 0,3 | 0,8 | -0,6 |
Commerce extérieur | 0,3 | 0,8 | -0,1 | -0,5 | 0,0 | 0,3 |
en %, données cjo-cvs | ||||||
*SNF : sociétés non financières | ||||||
**RDB : revenu disponible brut | ||||||
2011 T3 | 2011 T4 | 2012 T1 | 2012 T2 | 2011 | 2012 (acquis) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Taux de marge des SNF* (niveau) | 28,4 | 28,1 | 27,8 | 28,5 | ||
Pouvoir d’achat du RDB** des ménages | -0,3 | -0,2 | -0,1 | 0,5 | -0,3 |
variations t/t-1, en %, données cjo-cvs | ||||||
2011 T3 | 2011 T4 | 2012 T1 | 2012 T2 | 2011 | 2012 (acquis) | |
---|---|---|---|---|---|---|
PIB | 0,3 | 0,5 | 0,2 | 0,6 | 1,3 | 1,3 |
Importations | 0,8 | 0,9 | 0,7 | -0,7 | 5,4 | 1,3 |
Dép. conso. : | ||||||
- des ménages | 0,4 | 0,6 | 0,6 | 0,3 | 2,1 | 1,6 |
- des APU | 0,2 | 0,1 | 0,0 | 0,0 | 1,4 | 0,4 |
FBCF totale | 0,7 | 0,5 | 0,5 | 0,4 | 2,9 | 1,8 |
- dont ménages | 1,1 | 0,4 | 0,1 | 0,6 | 3,8 | 1,8 |
- dont ENF | 0,4 | 0,5 | 0,8 | 0,3 | 2,3 | 1,7 |
- dont APU | 0,7 | 0,9 | 0,6 | 0,4 | 3,6 | 2,0 |
Exportations | 0,3 | 0,4 | 0,6 | -0,3 | 3,2 | 0,8 |
variations t/t-1, en %, données cjo-cvs | ||||||
2011 T3 | 2011 T4 | 2012 T1 | 2012 T2 | 2011 | 2012 (acquis) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Production branche | -0,1 | 0,0 | -0,9 | -1,0 | 3,2 | -1,9 |
- dont valeur ajoutée | -0,2 | -0,7 | -0,6 | -0,7 | 0,7 | -2,0 |
Importations | 0,3 | -2,0 | 1,7 | 2,6 | 6,7 | 2,2 |
Emplois intermédiaires | 0,2 | 0,2 | -0,2 | -0,5 | 2,9 | -0,4 |
Dép. conso. : | ||||||
- des ménages | 0,3 | 0,3 | -0,7 | -0,5 | 0,9 | -1,0 |
- des APU | 1,2 | 0,4 | 1,7 | 1,5 | 3,6 | 4,0 |
FBCF totale | -1,1 | 2,5 | -3,5 | 0,2 | 7,3 | -2,1 |
- dont ENF | -1,4 | 2,8 | -3,9 | 0,2 | 7,6 | -2,5 |
- dont APU | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,5 | -0,5 | 1,9 |
Exportations | 1,5 | 1,5 | 1,2 | 0,3 | 4,5 | 3,4 |
Variations de stocks (en contribution) | -0,9 | -2,7 | 0,1 | 0,8 | 1,9 | -1,8 |
variations t/t-1, en %, données cjo-cvs | ||||||
* uc : unité de consommation | ||||||
2011 T3 | 2011 T4 | 2012 T1 | 2012 T2 | 2011 | 2012 (acquis) | |
---|---|---|---|---|---|---|
RDB | 0,1 | 0,4 | 0,5 | 2,6 | 1,1 | |
RDB (pouvoir d’achat) | -0,3 | -0,2 | -0,1 | 0,5 | -0,3 | |
RDB par uc* (pouvoir d’achat) | -0,5 | -0,4 | -0,2 | -0,1 | -0,7 | |
RDB ajusté (pouvoir d’achat) | -0,2 | -0,1 | 0,0 | 0,8 | -0,1 | |
Taux d’épargne (niveau) | 16,2 | 16,1 | 15,9 | 16,2 | ||
Taux d’épargne financière (niveau) | 7,1 | 6,9 | 6,7 | 7,1 |
niveaux en %, données cjo-cvs | |||||
2011 T3 | 2011 T4 | 2012 T1 | 2012 T2 | 2011 | |
---|---|---|---|---|---|
Taux de marge | 28,4 | 28,1 | 27,8 | 28,5 | |
Taux d’investissement | 20,0 | 20,3 | 20,2 | 20,1 | |
Taux d’épargne | 13,0 | 13,0 | 13,0 | 13,5 | |
Taux d’autofinancement | 65,4 | 64,1 | 64,0 | 66,9 |
Les dépenses d’investissement se redressent
Après un recul début 2012 (–0,8 %), la FBCF totale augmente à nouveau au deuxième trimestre 2012 (+0,6 %). L’investissement des entreprises non financières se redresse (+0,7 %) après avoir chuté en début d’année (–1,4 %), notamment dans l’achat de matériels de transport. La hausse de l’investissement des administrations publiques (+0,9 % après –0,1 %) traduit le retour à une activité normale dans les travaux publics, grevée au premier trimestre par des conditions climatiques difficiles. Enfin la FBCF des ménages reste atone ce trimestre (0,0 %) après un léger repli au trimestre précédent (–0,4 %).Le solde extérieur contribue négativement à la croissance
Au premier trimestre 2012, les importations accélèrent (+1,8 % après +0,6 % début 2012). Ce dynamisme est imputable en particulier aux achats de matériels de transport (+8,0 % après –2,3 %). Dans le même temps, les exportations restent peu dynamiques (+0,2 % après +0,1 %), plus particulièrement hors de l’Union européenne où elles se replient. La contribution négative du commerce extérieur à l’évolution du PIB s’amplifie donc ce trimestre (–0,5 point, après –0,1 point au trimestre précédent).Les variations de stocks contribuent positivement à l’activité
Les variations de stocks des entreprises contribuent positivement à l’évolution du PIB : +0,3 point après +0,1 point. Cela concerne en particulier les produits de cokéfaction et raffinage (contribution à hauteur de +0,2 point) et les matériels de transports (+0,1 point).Révisions
La stabilité du PIB au premier trimestre 2012 est confirmée. En revanche, l’évolution au quatrième trimestre est légèrement moindre qu’estimée lors de la précédente publication et son arrondi bascule (0,0 % contre +0,1 %). Cette révision résulte principalement de celle des indices de production industrielle (IPI).Grèce : le gouvernement bute sur une récession qui n'en finit pas
Antonis Samaras, le Premier ministre conservateur grec, ne peut pas compter sur un infléchissement de la récession pour convaincre ses alliés de centre-gauche d'accepter le nouveau plan d'austérité qu'il prépare pour la fin du mois.
Attendue une nouvelle fois en forte baisse, la variation du produit intérieur brut (PIB) grec au deuxième trimestre n'a guère surpris. Entre avril et juin, l'économie de ce pays, au bord de la banqueroute, a fondu de 6,2 % à prix constants de 2005 et par rapport à la même période de 2011. C'est un peu mieux qu'au premier trimestre, quand le PIB avait chuté de 6,5 % mais l'évolution du PIB grec au deuxième trimestre démontre que la gravité de la récession qui dure depuis cinq ans ne s'atténue pas vraiment. Le rebond des exportations enregistré après les élections de juin (+ 3,3 % en valeur et en rythme annuel) est arrivé trop tard pour avoir une influence positive sur le PIB trimestriel. Le tourisme, qui compte pour environ 15 % du PIB du pays et qui traditionnellement repart au printemps, n'a pas été au rendez-vous de la croissance. Le nombre de personnes qui sont arrivées en Grèce en juin par avion a diminué de près de 10 %. Explication : les craintes suscitées par l'instabilité politique et une éventuelle sortie précipitée d'Athènes de la zone euro. La série noire des indicateurs économiques continue avec l'effondrement de la consommation des ménages. Selon la Confédération grecque du commerce, les dépenses des Grecs vont plonger en 2012 au niveau de celles de 2004. Une conséquence directe de l'augmentation de la pression fiscale, des coupes sur les salaires et les retraites et de l'envolée du chômage. En mai, le taux de chômage a atteint 23,1 % de la population active, contre 22,6 % un mois auparavant et 16,8 % un an plus tôt. La situation de l'emploi des jeunes est particulièrement alarmante avec un taux de chômage de près de 55 % chez les 15-24 ans.
Mesures supplémentaires
Un contexte économique qui ne favorise en rien la fin des vives disputes au sein du gouvernement. Disputes qui portent à la fois sur les mesures supplémentaires de consolidation budgétaire qu'il doit décider (11,5 milliards d'euros entre 2013 et 2014) et les réformes structurelles qu'il doit commencer à mettre en oeuvre. L'exécutif tripartite du conservateur Antonis Samaras dispose de deux semaines pour régler tout ça sous peine de se voir refuser le versement courant septembre de la prochaine tranche de financements par les créanciers officiels de la Grèce. Le Premier ministre voudrait bien avoir bouclé son plan avant les trois rencontres bilatérales avec le président de l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker, le 22 août à Athènes, la chancelière allemande, Angela Merkel le 24 à Berlin et François Hollande le lendemain à Paris. D'ici là, la Grèce doit impérativement réussir aussi à renflouer des caisses de l'Etat presque vides par le placement, aujourd'hui sur le marché, de 3,125 milliards d'euros de billets du Trésor à maturité courte. Cette somme contribuera en priorité à rembourser quelque 3,2 milliards d'euros d'obligations souveraines grecques qui arrivent à échéance le 20 août et qui sont détenues par la BCE.
M. P., Les Echos
Les arrêts maladie oscillent du simple au double d'un département à l'autre
Les arrêts de travail sont deux fois plus fréquents dans les Ardennes que dans les Hautes-Alpes. Certaines disparités géographiques ont une justification médicale, d'autres sont liées aux contrôles plus ou moins poussés et au nombre de médecins prescripteurs.
C'est une carte (ci-contre) qui laisse perplexe. Les arrêts maladie sont nettement plus fréquents dans certains départements que dans d'autres. On passe même du simple au double entre les deux extrêmes. La proportion de salariés ayant connu au moins un arrêt dans l'année varie ainsi de 13 % dans les Hautes-Alpes à 29 % dans les Ardennes. Comment expliquer une telle différence entre l'Alsace et l'Aisne, d'une part, où la proportion dépasse 28 %, le Cantal et Paris, de l'autre, où elle est inférieure à 19 % ? C'est ce que les chercheurs de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) ont analysé dans une étude publiée cet été.
La première explication réside dans l'intensité des contrôles, qui serait responsable pour près d'un tiers des disparités géographiques. Leur fréquence est très variable : 10 % seulement des arrêts sont contrôlés par la caisse d'Assurance-maladie en Mayenne, contre 17 % dans la Nièvre.
Le deuxième déterminant des différences entre les départements, qui arrive juste derrière, est la densité des prescripteurs d'arrêts maladie, les médecins généralistes. Plus de praticiens, cela signifie « un accès plus facile aux soins » et aussi une plus forte « concurrence entre médecins, ce qui peut augmenter les prescriptions », explique l'Irdes.
Le malade lui-même n'est finalement que le troisième facteur d'explication, qui détermine, selon l'étude, les disparités à hauteur de près d'un quart. Principal critère : l'âge de son entrée sur le marché du travail. Plus il est précoce, plus le risque d'arrêt de travail est fréquent. Près de 28 % des salariés qui ont démarré leur vie professionnelle avant 18 ans ont eu au moins un arrêt dans l'année, contre 18 % seulement de ceux ayant commencé entre 23 et 26 ans. L'Irdes ne livre pas d'analyse sur ce point, mais l'explication réside certainement dans le fait que les personnes qui ont fait moins d'études sont plus nombreuses à pratiquer des métiers pénibles. Les arrêts de travail « sont plus fréquents dans les secteurs caractérisés par un effort physique important et répétitif », observe l'étude. D'autres travaux, publiés en 2007 par l'Assurance-maladie, parvenaient à la même conclusion : « Plus le département comprend d'entreprises de l'industrie ou une proportion importante d'ouvriers, plus il y a d'indemnités journalières », observait-elle. A l'inverse, une économie tournée vers les services, un nombre élevé d'employés, de cadres ou de professions intellectuelles supérieures, minimisent leur niveau. Ce qui expliquerait le « bon » score de la région parisienne.
Inégalité suivant les pathologies
L'Assurance-maladie observe des disparités encore plus fortes pour certaines pathologies. Le taux des arrêts de travail longs (plus de trois mois) pour dépressions, troubles névrotiques et de la personnalité « varie de 1 à 4, même en excluant les départements les plus extrêmes. Il est particulièrement élevé dans la région Paca ». L'écart est de 1 à 2,5 pour les affections du dos (lombalgie, sciatiques, etc.), avec une fréquence élevée en Bretagne.
Enfin, la façon dont les assurés sont couverts contre le risque de maladie explique aussi une partie des disparités géographiques. Les Alsaciens et les Mosellans bénéficient d'un régime spécial qui assure des indemnités journalières plus généreuses, sans délai de carence. La proportion d'arrêts maladie est plus élevée dans leurs trois départements.
VINCENT COLLEN
INSURRECTION
Le procès des Pussy Riot révèle l'arbitraire qui ronge la Russie de Poutine
Le Monde.fr Par Alexandre Skorobogatov, écrivain russe, PEN Club
Stupéfaction et incrédulité totale, voilà ce que je ressens devant la farce judiciaire dont le groupe de musique punk féministe russe Pussy Riot est victime. Je pensais que la détention préventive de plusieurs mois des jeunes mères en raison d'une innocente "prière punk" était le summum de la cruauté arrogante du régime Poutine, mais c'est le procès de fond, entamé le 30 juillet, qui révèle véritablement l'insatiable anarchie et l'arbitraire qui ronge la Russie de Poutine. La gigantesque, presque irréelle, absurdité du procès fait penser à une sombre chimère kafkaïenne devenue réalité.
"SAUTS DÉMONIAQUES"
Les trois jeunes femmes encourent une peine d'emprisonnement effective pouvant aller jusqu'à sept ans parce qu'elles ont réalisé un spectacle politiquement motivé dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, demandant à la Vierge Marie de chasser Poutine, et ce sans enfreindre une seule loi. Selon les traditions religieuses et les mesures du conseil presbytérien du quatrième et du septième siècle, les jeunes femmes sont coupables de "réduction de la base spirituelle de l'Etat". De comportement satanique et de "sauts démoniaques".
Un témoin-expert du plaignant, qui n'était pas présent lors des faits mais qui s'est tout de même senti profondément blessé, a déclaré sous serment que les membres du groupe de musique punk se sont "poussées elles-mêmes en enfer". D'autres ont dit au juge que les coupables devaient à présent être châtiées. Un videur s'est plaint de ne pas avoir pu reprendre son travail pendant des mois à la suite d'un profond traumatisme psychologique, survenu après les avoir vues danser. A la demande du juge, les huissiers de justice bloquent l'accès à la salle d'audience pour les témoins de la défense. Autrement dit, ces derniers sont chassés de la salle par le juge, et lorsque c'est à leur tour de prendre la parole, ce même juge leur refuse l'accès parce qu'ils n'étaient pas présents dans la salle d'audience. Le juge interdit aux photographes de presse de prendre des photos. Selon l'agence de presse Interfax, l'on veillait à ce que les journalistes ne puissent pas parler dans les couloirs.
Pour le célèbre prisonnier politique russe, Khodorkovski, ce jugement est digne de l'inquisition du Moyen-Age, martyrisant ces jeunes femmes volontairement : ces dernières subissent au minimum quatre fouilles par jour, fouilles humiliantes pendant lesquelles elles sont totalement dénudées, et passent des journées entières dans une cage de verre où l'on peut à peine respirer, dans la chaleur étouffante de la salle d'audience. Les accusées ne peuvent dormir en moyenne que trois heures par jour, enfermées pendant des heures dans une chambre d'un mètre carré. Pendant le procès, elles n'ont pas le temps de manger dans la prison et doivent survivre avec une ration sèche. Quand l'une des jeunes femmes a été attaquée par un chien policier, le juge a déclaré d'un air satisfait : "Bon chien, continue !"
"LYNCHÉES PAR L'ETAT"
Voilà la raison de ma stupéfaction : l'arrogance sans frontières du régime de Poutine. Même le procès qui a fait scandale contre le poète et plus tard lauréat du prix Nobel, Joseph Brodsky, arrêté en 1964 pour "parasitisme social", est à présent mis dans l'ombre. Le régime ne se laisse pas intimider par l'absurdité inhumaine des accusations. Il n'a plus honte de progresser hors des limites les plus élémentaires de la logique. Cela ne l'effraye pas de piétiner à nouveau les droits fondamentaux de l'homme. En d'autres termes, dans sa lutte contre toute forme d'opposition, le régime laisse apercevoir que plus aucune méthode n'est tabou. Aujourd'hui, les jeunes mères de Pussy Riot sont lynchées par l'Etat, et demain, les manifestants seront abattus, comme en Syrie. Pour la première fois, le régime se sent sérieusement menacé, et le message qu'il adresse à l'opposition est le suivant : tous les moyens pourront être – et seront – utilisés contre vous. La survie du régime sera assurée, quel qu'en soit le prix.
Voici, pour moi, la véritable raison du procès contre les membres du groupe Pussy Riot. Une sorte de "point de non retour" pour Poutine. Avec ce procès honteux, et surtout la condamnation (si on en arrive là) des innocentes jeunes femmes, le mouvement de protestation peut prendre des formes radicales, et la répression sera totale. Il faudra alors s'attendre à ce que Poutine ait sa propre place Tiananmen.
J'espère que je me trompe mais sans une forte pression internationale, la question n'est pas de savoir si cela se produira ou non mais bien quand cela va se produire. Les protestations individuelles comme celles des Red Hot Chili Peppers ou de Stephen Fry ne suffisent pas. Il est temps que les gouvernements et les institutions internationales se rendent compte de la souffrance humaine et du risque réel de voir ce qui s'est produit sur la place Tiananmen se dérouler en Europe. Il est temps qu'ils commencent à s'unir pour faire pression sur le régime Poutine.
Alexandre Skorobogatov, écrivain russe, PEN Club
Alexandre Skorobogatov est l'auteur de Véra (Autrement, 2009).
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