POLITIQUE
Syrie: La rebellion resiste à Alep, les executions sommaires se multiplient

A Beyrouth, le Premier ministre libanais Najib Mikati a prévenu qu'il ne laisserait personne "importer" le conflit syrien dans son pays, trois jours après l'arrestation d'un ex-ministre réputé proche de Damas et accusé de préparer des attentats sur instigation du patron de la sécurité syrienne, le général Ali Mamlouk.
Parallèlement, une réunion ministérielle arabe sur la Syrie prévue en Arabie saoudite a été reportée sine die, sans explications de la Ligue arabe.
Quatre jours après avoir lancé son offensive terrestre pour déloger les rebelles d'Alep (nord), les chars et les avions de combat de l'armée continuaient de pilonner plusieurs quartiers.
i Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les quartiers de Chaar, Tariq al-Bab, Hanano, Boustane al-Qasr et Salaheddine, secteur emblématique des nsurgés, étaient la cible de violents tirs d'artillerie.
Selon le journal officiel Al-Watan, la voie vers le quartier Sukkari, deuxième bastion en importance des rebelles, "est désormais ouverte pour l'armée qui a pris le contrôle de plusieurs axes lui permettant de le prendre d'assaut".
Les communications sont entièrement coupées avec la ville et il n'était pas possible de joindre des militants sur place.
Exécutions sommaires
A Homs (centre), des soldats aidés de miliciens ont "exécuté" dix jeunes dans le quartier Chamas où ils sont entrés après plusieurs heures de pilonnage, selon le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.
Les victimes ont été choisies parmi une foule de 350 personnes rassemblées sur une place, a affirmé le CNS qui dit craindre un "terrible massacre". Cette information n'a pu être confirmée de source indépendante.
Trois enfants âgés entre six et onze ans ont en outre été tués par des tirs sur un bus qui transportait des habitants fuyant le quartier, selon l'OSDH.
Par ailleurs, dans la province de Damas, deux soldats d'un centre de défense aérienne ont été tués par les rebelles alors que les localités proches d'Al-Tal et de Harista étaient bombardées, d'après l'OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne qui se base sur un réseau de militants et de témoins.
Des accrochages avaient lieu d'autre part dans les provinces d'Idleb (nord-ouest) et de Deraa (sud), berceau de la révolte contre le régime Assad, dont la famille gouverne le pays d'une main de fer depuis quatre décennies.
Au lendemain de la mort de près de 150 personnes samedi, les violences ont de nouveau fait dimanche 150 tués, dont 49 civils, 56 rebelles et 45 soldats réguliers, selon un nouveau bilan provisoire de l'OSDH.
Report d'une réunion arabe
Cette déclaration est intervenue quelques heures avant une réunion dimanche soir à Jeddah des chefs de la diplomatie des six monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Oman, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn) sur la crise syrienne.
En revanche, la "réunion d'urgence" des ministres arabes des Affaires étrangères, annoncée pour dimanche, afin de discuter notamment du remplacement du médiateur international Kofi Annan, a été reportée sine die, a annoncé le numéro deux de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli.
M. Annan a démissionné après l'échec de ses efforts de paix dû en partie selon lui aux divergences persistantes au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Selon des diplomates à l'ONU, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi est pressenti pour lui succéder, mais ce dernier n'a toujours pas donné sa réponse.
Un sommet islamique doit également aborder la question syrienne mardi à l'initiative du roi Abdallah d'Arabie saoudite qui cherche à mobiliser le monde musulman en faveur du soulèvement en Syrie.
Sur le plan humanitaire, des médecins français ont commencé à monter un hôpital de campagne dans le camp jordanien de Zaatari, qui accueille des milliers de réfugiés syriens. Quatre-vingt tonnes d'équipement médical envoyées par la France sont arrivées samedi dans le pays.
Nigeria : affrontements meurtriers entre l'armée et Boko Haram
Le Monde.fr avec AFP
Des armes saisies par les militaires nigérians à des membres de la secte Boko Haram. | REUTERS/STRINGER
"Nous avons eu des informations selon lesquelles des membres présumés de Boko Haram étaient réunis à un endroit particulier de Maiduguri. Nos hommes se sont mobilisés, ce qui a conduit à une fusillade. Vingt terroristes présumés ont été tués tandis qu'un soldat est mort dans l'opération et que deux autres ont été blessés", a déclaré M. Ebhaleme. L'armée n'a procédé à aucune arrestation à l'issue de ce raid mené contre une cache de Boko Haram dans le quartier de Gwaidamgari, dans la ville de Maiduguri, berceau du groupe.
Un porte-parole de Boko Haram, se présentant sous le nom de Abul Qaqa, et qui a déjà parlé aux journalistes à plusieurs occasions, a affirmé au cours d'une conférence de presse par téléphone que les informations de l'armée sur la mort d'une vingtaine de membres du groupe étaient fausses. "Ils n'ont réussi à tuer que des civils innocents. Ce n'est pas possible que 20 de nos membres s'asseoient dans un endroit pas sûr et tiennent une réunion... Ce n'est pas possible", a-t-il ajouté. Il a assuré que son groupe continuerait ses attaques "jusqu'à ce qu'un Etat islamique soit établi dans l'ensemble du Nigéria".
"TERRORISTES INTERNATIONAUX" SELON LES ÉTATS-UNISDepuis l'été 2009, Boko Haram a mené de nombreux attentats à la bombe et attaques à main armée qui ont fait plus de 1 000 morts au Nigeria, premier producteur de pétrole et pays le plus peuplé d'Afrique. Ces attaques ont eu lieu pour la plupart dans le nord et le centre du pays.
Le groupe a intensifié ses attaques depuis le début du ramadan.
L'armée avait découvert cette semaine deux caches d'armes de Boko Haram, l'une à Tudun Bayero, une localité située à environ 10 kilomètres de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, l'autre à Maiduguri. Elle avait saisi au total une quarantaine d'engins explosifs, plus d'un millier de cartouches de munitions ainsi que des fusils d'assaut.
Le président nigérian Goodluck Jonathan est confronté à une pression croissante pour enrayer le cycle des violences attribuées à Boko Haram. Lors de sa visite au Nigeria, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton l'avait pressé jeudi à Abuja de donner un nouvel élan aux réformes dans son pays pour juguler l'islamisme. En juin, Washington a inscrit trois membres présumés de Boko Haram, leur chef Abubakar Shekau et deux autres militants, sur la liste des "terroristes internationaux", permettant de geler leurs avoirs aux Etats-Unis.
Avis de vent frais sur l’Elysée
François Hollande le 11 juillet 2012 à l'Elysée à Paris (Photo Pierre Verdy. AFP)
A l’occasion des 100 premiers jours du quinquennat hollandais, un think tank de jeunes âgés de 25 à 35 ans liste 100 mesures à mettre en œuvre. Leur credo : des propositions courtes et accessibles.
Les 100 jours comme une respiration dans la vie politique ? Comme la tradition d’un premier bilan ? Leurs aînés de Terra Nova ou de l’Institut Montaigne s’en chargeront bien pour eux. Composé de jeunes âgés de 25 à 35 ans, le nouveau think tank Cartes sur table revendique un autre rôle, celui de «poil à gratter». Une responsabilité qui sied à leur génération et que ces sympathisants PS, Front de gauche ou Europe Ecologie-les Verts jugent d’autant plus nécessaire que la gauche est au pouvoir.
A l’occasion des 100 jours de François Hollande à l’Elysée, Cartes sur table publie 100 propositions que relaie Libération (lire pages 4 et 5, et en intégralité sur Libé.fr). «Il est évidemment plus confortable de se complaire dans l’opposition, mais nous refusons la critique passive, explique Agathe Cagé, une des cofondatrices. Notre démarche consiste plutôt à nous retrousser les manches pour proposer, échanger et contribuer avec nos idées à changer la vie des gens.» Des idées parfois nouvelles, parfois passées aux oubliettes, que ses membres assurent «ancrées dans le réel et compréhensibles par tous les Français». Pour cela, il a fallu rompre avec la langue technocratique version Terra Nova et sortir des contraintes de la doctrine idéologique. Contre-pied originel pour ce think tank «virtuel», qui affirme «partir de la vie quotidienne» de la cinquantaine de ses contributeurs (hauts fonctionnaires, urbanistes, avocats, militants au chômage) pour formuler des propositions à même d’améliorer celle des Français.
«Boîte à idées». Cent propositions comme un aiguillon, aussi, de ce que ce quinquennat ne doit pas oublier d’être, malgré la crise et les urgences internationales ? «Notre objectif n’est pas de décerner les bons et les mauvais points au gouvernement, assure Agathe Cagé, mais de proposer une boîte à idées originale, en disant qu’il ne faut pas oublier les jeunes, les gens qui cherchent des emplois, ceux qui ne demandent qu’à prendre leur autonomie.» Et si Cartes sur table revendique de ne pas avoir de ligne politique unique, le think tank se place dans le camp de «la gauche de gauche», laissant «la gauche progressiste et centriste» à Terra Nova et consorts.
Enarque, normalienne, Agathe Cagé a, elle, le profil type des jeunes technos qui peuplent les ministères. De droite comme de gauche. Mais peut-être parce qu’elle est aussi doctorante en sciences politiques - et que sa matière universitaire est le lien entre la sphère politique et la sphère intellectuelle -, la jeune femme sait pourquoi elle a, pour l’instant, choisi une voie différente. «Quand vous êtes dans un cabinet, tout va très vite, vous n’avez pas trop le temps de réfléchir, explique-t-elle. Et quand vous êtes dans un parti, vous êtes trop assoupi pour réfléchir.» Ses aînés apprécieront.
Alors que la France flirte avec la récession et que Hollande a fait de l’équilibre des finances publiques un pilier de son programme, Cartes sur table s’est refusé à dresser un seul inventaire de dépenses nouvelles. «Nous sommes de gauche mais nous sommes également réalistes, explique Agathe Cagé, on s’inscrit dans l’ordre du possible, pas du rêve.» Sur les 100 mesures proposées, 58 ne coûteraient pas un centime de plus à l’Etat - le plus souvent via l’adoption d’une simple norme administrative, plus rarement d’une loi. Mais 35 présenteraient, elles, un coût pour la collectivité - plutôt modique la plupart du temps. Un million d’euros, par exemple, pour créer une bourse nationale des stages de l’enseignement supérieur, 3 millions pour la mise en place d’un numéro téléphonique unique d’urgence sociale.
Seules quelques mesures phare coûtent jusqu’à un milliard d’euros, par exemple la mise en place d’une garantie d’accès de tous aux complémentaires santé (7% de la population n’en bénéficie pas). Même ordre de grandeur pour le respect des promesses françaises en matière d’aide publique au développement (970 millions d’euros).
Doublon. Parmi les 100 mesures, sept ramèneraient de nouvelles recettes suffisantes au financement de l’ensemble des autres. L’abolition d’un quotient conjugal dans le calcul des impôts permettrait notamment de dégager chaque année 24 milliards d’euros, sans rien changer à l’assiette et aux taux de l’impôt sur le revenu. D’autres relèvent du simple bon sens, comme la suppression des Maisons de l’emploi (40 millions), qui doublonnent avec le guichet unique qu’est devenu Pôle Emploi. Plus audacieuse, l’idée de soumettre à l’impôt sur le revenu les «revenus fictifs», que constitue l’absence de loyer pour les millions de propriétaires ayant remboursé leur emprunt, rapporterait 5,5 milliards par an. «Si toutes ces mesures étaient mises en place, l’Etat serait largement bénéficiaire au final, conclut Agathe Cagé. Cela montre qu’il existe bien des marges de manœuvre sans que cela se traduise par une ponction supplémentaire sur l’économie.»
François Fillon attaque la politique étrangère de François Hollande
Le Monde.fr avec AFP
L'ex-premier ministre UMP François Fillon attaque la politique étrangère de François Hollande, qu'il accuse de privilégier son "image" sur "la recherche de résultats", l'exhortant de nouveau à voir Vladimir Poutine sur le dossier syrien, dans une tribune au Figaro parue lundi 13 août.
Avant d'être élu, François Hollande "n'avait pas de mot assez durs pour qualifier l'effacement de l'Hexagone de la scène internationale et les erreurs à répétition de Nicolas Sarkozy", écrit François Fillon, citant notamment le retour de Paris dans l'OTAN, le renforcement des troupes françaises en Afghanistan, la crise ivoirienne, l'intervention en Libye."Après ce festival de condamnations, de critiques condescendantes et de postures 'droit de l'hommistes' on s'attendait à un festival d'initiatives françaises sur la scène internationale", poursuit-il. Or "la déception est à la hauteur des excès de critiques". "Oui, il y a une grande différence entre la politique de Sarkozy et celle de Hollande : le premier prenait des risques, cherchait à renouveler une politique étrangère trop souvent synonyme d'immobilisme et de faux semblants ; le second ne se préoccupe que de sa 'normalitude' et préfère de beaucoup son image à la recherche de résultat !"
"LE COMBLE EST ATTEINT AVEC LA SYRIE"
Pour François Fillon, "le comble est atteint avec la Syrie, où le gouvernement français fait le service minimum". "Si j'étais François Hollande, je prendrais l'avion maintenant pour Moscou, si possible avec Angela Merkel", pour convaincre Vladimir Poutine de faire plier Al-Assad, répète l'ancien premier ministre, pour qui la position russe est le véritable "verrou" du dossier syrien.
"Que notre président normal comprenne qu'il n'y a rien de normal dans le monde dont il est désormais l'un des principaux responsables. Qu'il prenne des risques, qu'il abandonne ses postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide", insiste-t-il.
Au passage, l'ancien premier ministre se démarque de Nicolas Sarkozy, qui a récemment fait un rapprochement entre la situation en Syrie et celle en Libye avant la chute de Kadhafi, semblant privilégier une intervention étrangère. "J'ai toujours pensé qu'une telle intervention militaire serait une très grave erreur stratégique", dit François Fillon qui craint "un nouvel Irak".
L’homme de confiance de Sarkozy auprès d’Assad, Michel Samaha, accusé de terrorisme à Beyrouth
Arrêté à Beyrouth, Michel Samaha était le principal intermédiaire entre l’Elysée et le régime de Damas, à l’époque où Nicolas Sarkozy n’appelait pas au renversement du régime syrien. Il est accusé par les services de renseignement libanais d'avoir projeter un attentat terroriste.
(Bachar el-Assad et Nicolas Sarkozy, en 2008 - PHILIPPE WOJAZER/AP/SIPA)
L’arrestation du député et ancien ministre libanais, Michel Samaha, un des principaux relais du régime syrien à Beyrouth, a provoqué une sorte de déflagration au Liban. Bachar El Assad en personne a décroché son téléphone pour demander au Président de la République libanais et à son premier ministre pour exiger la libération de son conseiller et ami. Les forces pro syriennes à Beyrouth, le Hezbollah en tète, demandent sa libération immédiate. En face, les Forces de Sécurité Intérieures libanaises laissent filtrer dans la presse libanaise les accusations gravissimes qui sont portées aujourd’hui contre celui qui fut l’homme de confiance de Claude Gueant auprès de Bachar El-Assad.
A en croire diverses sources haut placées, souligne le très sérieux L’Orient-Le Jour, M. Samaha aurait fait des aveux circonstanciés, quelques heures seulement après son arrestation révélée par Marianne2 jeudi dernier. L’ancien ministre aurait reconnu avoir planifié, à l’instigation de Damas, plusieurs attentats à la bombe qui étaient prévus pour les fètes qui marquent la fin du Ramadan au Liban. Les explosifs auraient été transportés depuis la Syrie à bord de la mercedes personnelle de Michel Samaha.
Les accusations paraissent sérieuses, même si le contexte régional libano-syrien prête aujourd’hui à toutes les manipulations. Les services de sécurité, toujours d’après la presse libanaise et les chaines de télévision, seraient en possession de diverses preuves accablantes pour l’ex ami de l’Elysée : photos, vidéos, pièces à convictions… Son propre chauffeur serait passé aux aveux.
Il s’agit apparemment de la tentative d’Assad d’embraser la région et d’entrainer le Liban dans la guerre syrienne, en provoquant des attentats ciblés. Et Michel Samaha aurait été l’artisan de cette volonté suicidaire du régime syrien.
A en croire diverses sources haut placées, souligne le très sérieux L’Orient-Le Jour, M. Samaha aurait fait des aveux circonstanciés, quelques heures seulement après son arrestation révélée par Marianne2 jeudi dernier. L’ancien ministre aurait reconnu avoir planifié, à l’instigation de Damas, plusieurs attentats à la bombe qui étaient prévus pour les fètes qui marquent la fin du Ramadan au Liban. Les explosifs auraient été transportés depuis la Syrie à bord de la mercedes personnelle de Michel Samaha.
Les accusations paraissent sérieuses, même si le contexte régional libano-syrien prête aujourd’hui à toutes les manipulations. Les services de sécurité, toujours d’après la presse libanaise et les chaines de télévision, seraient en possession de diverses preuves accablantes pour l’ex ami de l’Elysée : photos, vidéos, pièces à convictions… Son propre chauffeur serait passé aux aveux.
Il s’agit apparemment de la tentative d’Assad d’embraser la région et d’entrainer le Liban dans la guerre syrienne, en provoquant des attentats ciblés. Et Michel Samaha aurait été l’artisan de cette volonté suicidaire du régime syrien.
Amnésie chez les amis français de Samaha
La presse libnaise revient avec délectation sur ces liens qui unissaient la france de Guéant et Sarkozy avec Michel Samaha. Le journal As Safir titre «le terroriste... titulaire de l'Ordre du Mérite français». Et l'éditorialiste d'expliquer comment l'ancien ministre libanais a mérité cette décoration après avoir tissé des liens avec l'Elysée, le Quai d'Orsay et les services secrets. Et le journal de conclure que lorsque Bachar El-Assad s'est libéré en 2008 grace à Nicolas Sarkozy de «l'embargo international», Michel Samaha est devenu l'émissaire privilégié de la Syrie vers la France et l'occident.
D'après un autre titre, Al-Akhbar, les relations de Samaha avec la France sont beaucoup plus anciennes. Elles remontent à 1985. Ces dernières années, l'ancien ministre passait plus de temps à Paris avec sa famille qu'à Beyrouth. Les relations étaient régulières avec Claude Guéant après 2007, date de l'élection de Nicolas Sarkozy.
Ces révélations auraient pu inciter ses anciens amis français à un peu de prudence dans leur analyse du conflit en Syrie. Au moment où leur homme de confiance à Beyrouth et Damas est accusé des pires turpitudes, ils auraient mieux fait d'être prudents dans l'analyse du dossier syrien. Mais à lire les déclarations récentes de l'ancien Président et, ce lundi matin encore, de François Fillon dans le Figaro, à la mollesse de Hollande face aux exactions de Damas, c'est comme s'ils avaient été frappés d'amnésie.
ECONOMIE
D'après un autre titre, Al-Akhbar, les relations de Samaha avec la France sont beaucoup plus anciennes. Elles remontent à 1985. Ces dernières années, l'ancien ministre passait plus de temps à Paris avec sa famille qu'à Beyrouth. Les relations étaient régulières avec Claude Guéant après 2007, date de l'élection de Nicolas Sarkozy.
Ces révélations auraient pu inciter ses anciens amis français à un peu de prudence dans leur analyse du conflit en Syrie. Au moment où leur homme de confiance à Beyrouth et Damas est accusé des pires turpitudes, ils auraient mieux fait d'être prudents dans l'analyse du dossier syrien. Mais à lire les déclarations récentes de l'ancien Président et, ce lundi matin encore, de François Fillon dans le Figaro, à la mollesse de Hollande face aux exactions de Damas, c'est comme s'ils avaient été frappés d'amnésie.
ECONOMIE
Une Chine au ralenti... à 8% de croissance
Sur le tableau de bord de Pékin, tous les indicateurs indiquent la même direction :
l’économie freine fortement. Petit bouquet des indicateurs publiés la semaine dernière ?
Un, les exportations ont pratiquement stagné sur un an, à peine 1% de hausse alors qu’elles étaient sur une pente de progression de 30% il y a deux ans et encore 20% l’an dernier.
Deux, les investissements dans l’immobilier de logement n’ont gagné que 5% en un an, et le crédit n’accélère pas.
Trois, la production industrielle n’a augmenté que de 9% en un an. Là aussi on était sur une pente de plus de 20% en 2010.
Et quatre : les prix à la consommation n’ont augmenté que de 1,8%, trois fois moins qu’un an plus tôt.
Au total, les prévisionnistes abaissent leur prévision de croissance pour l’année 2012. Elle devrait finalement être inférieure à 8%. Mais 8% de croissance c’est évidemment énorme. En France on est à 0% et on serait content avec 2 ou 3% ! Mais la Chine est complètement droguée à la croissance. Pendant 30 ans sa production a bondi de10% par an. Et cette performance incroyable, que n’a fait aucun autre pays dans l’histoire, est la contrepartie de la dictature. Le pouvoir communiste est absolu, mais en échange les revenus progressent absolument à toute allure.
Depuis des années, le chiffre de 8% est jugé par les experts comme la vitesse minimale de l’économie chinoise pour éviter la contestation. Alors évidemment, il faut se méfier des chiffres. Dans les années 1980, les experts expliquaient doctement que l’économie du Japon était en récession quand sa croissance annuelle était inférieure à 3%. Or depuis vingt ans la croissance japonaise a dépassé une seule fois le 3%. Mais force est de constater que le gouvernement chinois fait tout pour éviter de passer au-dessous de la barre des 8%.
En 2008, après la faillite de la banque Lehman brothers, il avait été le premier à lancer un gigantesque plan de relance. Aujourd’hui, Pékin bruisse de rumeurs. La banque centrale pourrait baisser ses taux d’intérêt et le taux des réserves qu’elles exigent des banques quand elles prêtent de l’argent. Mais au-delà, pas facile à savoir. D’abord, plus question d’encourager l’immobilier. C’est assez facile à faire mais ça ferait encore plus monter les prix qui sont déjà trop élevés pour la quasi-totalité des Chinois. Ensuite, il y a apparemment des divergences politiques. Le président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao seraient favorables à une forte impulsion budgétaire, mais ils vont passer la main à l’automne et leurs successeurs seraient beaucoup plus prudents. Le problème de fond, c’est que les dirigeants chinois veulent que l’économie chinoise
prenne un virage majeur. Au lieu d’être propulsée par les exportations, elle devrait
bientôt être tirée par la consommation. Or tous les automobilistes le savent : quand on prend un gros virage à grande vitesse, on ralentit fortement. Ou on dérape.
Reste à savoir quel sera l’impact du freinage sur la France. La mauvaise nouvelle, c’est que les entreprises françaises sont globalement médiocres en Chine, même s’il y a des exceptions notables. La bonne nouvelle, c’est que, comme les Français sont peu présents en Chine, ils souffrent peu du freinage là-bas. La situation est assez différente pour les Allemands, qui vendent cinq fois plus produits aux Chinois que nous. Ceci dit, il serait naïf de se réjouir du malheur des autres. Une Chine au ralenti, c’est aussi le signe d’un monde qui ne tourne pas très rond.
l’économie freine fortement. Petit bouquet des indicateurs publiés la semaine dernière ?
Un, les exportations ont pratiquement stagné sur un an, à peine 1% de hausse alors qu’elles étaient sur une pente de progression de 30% il y a deux ans et encore 20% l’an dernier.
Deux, les investissements dans l’immobilier de logement n’ont gagné que 5% en un an, et le crédit n’accélère pas.
Trois, la production industrielle n’a augmenté que de 9% en un an. Là aussi on était sur une pente de plus de 20% en 2010.
Et quatre : les prix à la consommation n’ont augmenté que de 1,8%, trois fois moins qu’un an plus tôt.
Au total, les prévisionnistes abaissent leur prévision de croissance pour l’année 2012. Elle devrait finalement être inférieure à 8%. Mais 8% de croissance c’est évidemment énorme. En France on est à 0% et on serait content avec 2 ou 3% ! Mais la Chine est complètement droguée à la croissance. Pendant 30 ans sa production a bondi de10% par an. Et cette performance incroyable, que n’a fait aucun autre pays dans l’histoire, est la contrepartie de la dictature. Le pouvoir communiste est absolu, mais en échange les revenus progressent absolument à toute allure.
Depuis des années, le chiffre de 8% est jugé par les experts comme la vitesse minimale de l’économie chinoise pour éviter la contestation. Alors évidemment, il faut se méfier des chiffres. Dans les années 1980, les experts expliquaient doctement que l’économie du Japon était en récession quand sa croissance annuelle était inférieure à 3%. Or depuis vingt ans la croissance japonaise a dépassé une seule fois le 3%. Mais force est de constater que le gouvernement chinois fait tout pour éviter de passer au-dessous de la barre des 8%.
En 2008, après la faillite de la banque Lehman brothers, il avait été le premier à lancer un gigantesque plan de relance. Aujourd’hui, Pékin bruisse de rumeurs. La banque centrale pourrait baisser ses taux d’intérêt et le taux des réserves qu’elles exigent des banques quand elles prêtent de l’argent. Mais au-delà, pas facile à savoir. D’abord, plus question d’encourager l’immobilier. C’est assez facile à faire mais ça ferait encore plus monter les prix qui sont déjà trop élevés pour la quasi-totalité des Chinois. Ensuite, il y a apparemment des divergences politiques. Le président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao seraient favorables à une forte impulsion budgétaire, mais ils vont passer la main à l’automne et leurs successeurs seraient beaucoup plus prudents. Le problème de fond, c’est que les dirigeants chinois veulent que l’économie chinoise
prenne un virage majeur. Au lieu d’être propulsée par les exportations, elle devrait
bientôt être tirée par la consommation. Or tous les automobilistes le savent : quand on prend un gros virage à grande vitesse, on ralentit fortement. Ou on dérape.
Reste à savoir quel sera l’impact du freinage sur la France. La mauvaise nouvelle, c’est que les entreprises françaises sont globalement médiocres en Chine, même s’il y a des exceptions notables. La bonne nouvelle, c’est que, comme les Français sont peu présents en Chine, ils souffrent peu du freinage là-bas. La situation est assez différente pour les Allemands, qui vendent cinq fois plus produits aux Chinois que nous. Ceci dit, il serait naïf de se réjouir du malheur des autres. Une Chine au ralenti, c’est aussi le signe d’un monde qui ne tourne pas très rond.
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