POLITIQUE
Hollande pour un renforcement des institutions de la zone euro
Le chef de l'Etat français s'est exprimé devant les ambassadeurs et a témoigné de son attachement aux institutions de la zone euro.
Le président français François Hollande a prôné lundi un renforcement du rôle de l'eurogroupe et de son président ainsi que des sommets européens plus fréquents pour assurer le « pilotage » de l'euro et parvenir à une « mutualisation des dettes ».
« Je propose que le rôle de l'eurogroupe (qui réunit les ministres des Finances de la zone euro) et de son président soit renforcé », a déclaré le chef de l'Etat français devant quelque 200 ambassadeurs français réunis à Paris pour une conférence annuelle.
Il a aussi souhaité que les sommets des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se tiennent « beaucoup plus régulièrement » pour assurer le « pilotage » de l'euro, et « pas seulement deux fois par an ».
Il s'agit, selon lui, de mettre en place les « instruments de solidarité nécessaires » pour parvenir « à terme » à une « mutualisation des dettes afin de résorber dans les meilleures conditions pour chacun les stocks de dettes existantes ».
« Notre premier défi, c'est la crise qui frappe durement l'Europe », a-t-il encore souligné, rappelant qu'il avait décidé de la « réorienter » au lendemain de son élection avec l'adoption d'un « pacte de croissance » dont il souhaite que « toutes les mesures » soient mises en oeuvre « rapidement ».
Le président Hollande a également rappelé la « volonté » de la France de voir la Grèce rester dans la zone euro. « L'euro est irréversible car il s'agit d'un engagement fondamental », a-t-il martelé.
Pour autant, a réaffirmé le président français, Athènes « doit prendre les mesures crédibles qui lui reviennent et l'Europe comprendre les efforts que les Grecs ont déjà consentis ».
« C'est le sens de l'intégration solidaire » désormais défendue par Paris et qui doit conduire à une « union politique », a-t-il enchaîné.
SOURCE AFP
Ayrault envisage d'abaisser "un peu" la prévision de croissance pour 2013
Le Monde.fr avec AFP
- Une prévision de croissance réduite
"Moi je suis volontariste, moi je ne me résigne à rien", a affirmé Jean-Marc Ayrault, mais "en même temps je regarde la réalité en face". Or "effectivement, il y a une baisse de la croissance partout, même l'Allemagne", a-t-il reconnu.
Dès sa prise de fonction, le premier ministre avait ramené l'objectif de croissance à 0,3 % pour cette année et 1,2 % pour l'an prochain, contre 0,7 % et 1,7 % espérés par la précédente majorité de droite. Mais le Fonds monétaire international ne table plus que sur une progression de 0,8 % de l'économie française en 2013 et la prévision moyenne des économistes s'établit à seulement 0,5 %.
- Chômage en hausse : "remonter la pente sera difficile"
"Nous avons pris chantier par chantier et nous avons des résultats", a estimé le premier ministre en citant plusieurs exemples d'entreprises pour lesquelles des milliers d'emplois ont été sauvés. "Nous prenons entreprise par entreprise et avec les partenaires sociaux nous essayons d'apporter des solutions concrètes", a-t-il dit. "En même temps il faut engager les réformes de structure", a-t-il ajouté. "Le résultat vous pourrez le mesurer chaque jour mais vous pourrez aussi le mesurer à la fin du quinquennat (...) notre action s'inscrit dans la durée", a affirmé M. Ayrault.
En juillet le nombre de demandeurs d'emploi a explosé et le nombre de chômeurs sans aucune activité frôle désormais les 3 millions en métropole, un seuil qui a déjà été franchi en prenant en compte l'outre-mer.
- Vers un blocage des prix des carburants
Le gouvernement "apporte sa contribution par une perte de recettes sur les taxes sur les carburants et en même temps, cet effort conjugué, nous le demandons aux sociétés pétrolières et aux distributeurs", a poursuivi le premier ministre.
- Ayrault a "rappelé" à Montebourg "la position du gouvernement" sur le nucléaire
"Quand j'ai échangé avec lui (M. Montebourg), il m'a dit qu'il partageait la politique du gouvernement, il n'y en a qu'une de politique du gouvernement, c'est celle du président de la République et les engagements qu'il a pris devant les Français", a ajouté M. Ayrault. "Ce qu'il m'a dit, c'est qu'il avait simplement parlé de la filière nucléaire, industrielle, technologique. Mais si on réduit à 50 %, il y aura encore une industrie nucléaire en France, la filière existe", a-t-il enchaîné. Sur le nucléaire, "la ligne du gouvernement reste la même", a-t-il conclu.
Syrie. L’armée bombarde des quartiers de Damas

- L’armée a bombardé les quartiers Est de Damas.REUTERS
L’armée syrienne a pilonné la ceinture est de Damas mardi avant l’aube, après avoir ouvert un nouveau front dans les quartiers est de la capitale, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Lundi, 190 personnes (116 civils, 40 rebelles et 34 soldats) ont été tuées en Syrie, dont 60 dans la province de Damas, selon l’organisation basée au Royaume Uni.
L’OSDH a fait état de bombardements intenses dans la nuit dans des quartiers de l’est de Damas, notamment à Zamlaka, Qaboun, Jobar et Ain Tarma.
Lundi les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) ont affirmé avoir abattu un hélicoptère de l’armée régulière dans le quartier de Qaboun au cours de violents bombardements et combats qui se sont étendus au quartier de Jobar et à des villes en bordure est de la capitale.
« Massacre »
Après avoir lancé une offensive majeure sur la ceinture sud-ouest de Damas la semaine dernière, et avoir perpétré un « massacre » à Daraya, l’armée régulière vise désormais, avait indiqué lundi un commandant des forces rebelles, la Ghouta, la campagne qui borde Damas à l’est. Dans la banlieue est de Damas, les forces du régime ont bombardé l’orée de Harasta et d’Irbine mardi, a indiqué dans un communiqué le Conseil général de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants sur place.
Des obus ont été tirés de Harasta en direction d’Irbine, pendant que des hélicoptères survolaient la zone.
À Harasta, « on n’entend que le bruit des explosions dans le centre et les avions de chasse quadrillent le ciel », selon le CGRS ajoutant que des nuages de fumée étaient visibles au-dessus de Qaboun.
Interventions armées dans les maisons
L’OSDH a fait état de la découverte lundi de sept corps non identifiés à Daraya et de 14 nouveaux cadavres ailleurs dans la région. Plus de 330 corps ont été dénombrés par l’OSDH depuis dimanche, après le début d’une féroce offensive lancée par les troupes de Bachar al-Assad à Daraya. L’OSDH a fait état de bombardements, d’exécutions sommaires et d’interventions armées dans les maisons.
Depuis le début de la révolte en mars 2011, les violences ont fait plus de 25 000 morts, selon l’OSDH.
Combats de rues et pilonnages à Damas et Alep
De la fumée s'élève du quartier d'Aïn-Terma, à Damas, le 28 août 2012. (Photo stringer. Reuters)
Une quarantaine de personnes auraient été tuées dans les combats de la journée.
De violents combats opposaient mardi soldats et rebelles dans des secteurs de l’est de Damas et de sa banlieue ainsi que dans des quartiers d’Alep, soumis à des bombardements des troupes du régime, selon des militants.Au moins 37 personnes ont péri dans les violences à travers le pays, dont 22 civils, 11 rebelles et quatre soldats, selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’armée a pilonné la ceinture est de Damas dont la région d’Al-Ghouta, après avoir ouvert un nouveau front dans les quartiers est de la capitale, pour en chasser les insurgés, a précisé cette ONG.
Les habitants fuyaient en masse Al-Ghouta craignant un assaut de l’armée, a précisé l’ONG, qui s’appuie sur un réseau de militants sur place et de témoins.
L’armée a aussi bombardé Harasta et Irbine, en banlieue est, selon le Conseil général de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants sur place, alors que des hélicoptères survolaient la zone.
A Harasta, «on n’entend que le bruit des explosions et les avions de combat quadrillent le ciel», selon le CGRS.
Les quartiers de Zamalka, Qaboun, Jobar, Aïn Tarma, Al-Hjeira, dans l’est de la capitale ont été la cible d’un violent pilonnage. De violents affrontements avaient également lieu à Zamalka et Jobar, où quatre soldats et cinq rebelles ont péri, selon l’OSDH.
Des habitants paniqués ont pris la fuite de Zamalka, où l’armée et sa milice alliée ont pris le quartier d’assaut, selon des militants. Un civil a été tué à Aïn Tarma, où les violences ont détruit de nombreuses habitations, selon la même source.
Dans la province de Damas, au moins cinq cadavres d’hommes non identifiés ont été trouvés, les découvertes macabres se poursuivant à travers le pays, a poursuivi l’OSDH.
Sur l’autre grand front syrien, celui d’Alep (nord), des bombardements intenses continuaient de viser, selon l’OSDH, les quartiers où sont retranchés les rebelles, engagés depuis plus d’un mois dans une bataille cruciale pour cette métropole commerçante.
Selon les médias officiels, l’armée a avancé dans Alep où elle a pourchassé et tué des «dizaines de mercenaires terroristes» et saisi des quantité d’armes. Plusieurs quartiers «ont été nettoyés des terroristes avec l’aide des habitants» dont celui d’Al-Izaa, selon l’agence Sana.
«Le contrôle de ce quartier ouvre la voie au nettoyage des quartiers de Zabdiyeh, Seif al-Dawla et Sukkari», selon le journal Al-Watan.
Les quartiers de Sukkari dans le sud et Hanano dans le nord-est ont été d’ailleurs la cible de bombardements. Un civil a péri dans le quartier de Khafssé alors que deux rebelles ont péri dans des combats dans les quartiers de Salaheddine et Seif al-Dawla, selon l’OSDH.
Dans la province d’Idleb (nord-ouest), au moins 13 personnes dont deux femmes ont péri dans le pilonnage de la localité de Kafar Nabel et quatre insurgés ont péri dans les affrontements dans la localité d’Ariha, a poursuivi l’ONG. Et sept personnes ont péri à Hama (centre) par des tirs de l’armée.
Enfin, au Liban trois ouvriers syriens ont été blessés dans la chute d’obus dans la région d’Al-Qaa dans la Békaa, à la frontière, selon une source de sécurité.
Depuis le début de la révolte en mars 2011, les violences ont fait plus de 25 000 morts, selon l’OSDH. Ces bilans ne peuvent être vérifiés en raison des restrictions imposées aux médias.
(AFP)
UMP : l'islamophobie, un "clivage fondamental" pour Juppé
S'il n'a pas nommément visé Jean-François Copé, l'ancien Premier ministre ne veut pas que l'on "globalise les problèmes de cette religion".

Alain Juppé. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)
L'ancien Premier ministre Alain Juppé, interrogé mardi 28 août par France Inter sur sa préférence pour la tête de l'UMP, a expliqué qu'un "des points de clivage fondamentaux" était l'islamophobie, contraire, a-t-il dit, aux principes républicains.
Comme on lui faisait valoir que ses prises de position antérieures semblaient l'incliner plus vers François Fillon que vers Jean-François Copé, l'ancien premier ministre a répondu qu'il "attend de voir ce que propose chacun des deux candidats".
"Pour moi, un des points de clivage fondamentaux, c'est l'attitude vis-à-vis de l'islam", a poursuivi le dirigeant UMP. "L'islamophobie qui globalise les problèmes de cette religion est contraire à ce principe de laïcité et ce principe républicain. C'est donc pour moi un point extrêmement sensible".
Comme on lui faisait valoir que ses prises de position antérieures semblaient l'incliner plus vers François Fillon que vers Jean-François Copé, l'ancien premier ministre a répondu qu'il "attend de voir ce que propose chacun des deux candidats".
"Pas la guerre aux religions"
"Ma vision de l'identité de la France est tout à fait claire", a enchaîné le maire de Bordeaux. "Ce sont les principes républicains", "le principe de laïcité" qui "n'est pas la guerre aux religions, mais le respect de toutes les religions"."Pour moi, un des points de clivage fondamentaux, c'est l'attitude vis-à-vis de l'islam", a poursuivi le dirigeant UMP. "L'islamophobie qui globalise les problèmes de cette religion est contraire à ce principe de laïcité et ce principe républicain. C'est donc pour moi un point extrêmement sensible".
ECONOMIE
Carburants : Ayrault évoque une "baisse de 2 à 4 centimes" d'euro
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué lundi soir sur France 2 une "baisse de 2 à 4 centimes" d'euro du prix du litre de carburant. "Insuffisant" pour les associations de consommateurs reçues lundi par le ministre de l'Economie. Pierre Moscovici doit encore recevoir les professionnels du secteur mardi matin, avant d'annoncer des mesures pour faire baisser les prix à la pompe "dès cette semaine".

Jean-Marc Ayrault BISSON/JDD/SIPA
La baisse des prix des carburants se précise. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a confirmé lundi soir sur France 2 que cette baisse serait de l'ordre "de 2 à 4 centimes d'euros" par litre d'essence. La présidente de l'association de consommateurs CLCV juge cette baisse insuffisante. "C'est se moquer des gens", réagit Reine-Claude Madère sur France Info.
Le ministre de l'Economie recevait lundi les représentants des associations de consommateurs, et doit recevoir les professionnels du secteur mardi matin. Pierre Moscovici devrait dans la foulée annoncer des mesures, sachant que le gouvernement a promis une baisse des prix des carburants "dès cette semaine".
Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs insisté lundi soir sur la nécessité d"un "double" effort dans ce domaine : "celui que doit faire l'Etat" mais aussi celui "des sociétés pétrolières". Le chef du gouvernement a indiqué en outre que le gouvernement mettrait "en place un observatoire pour regarder, au moment où celui qui distribue son carburant, à quel prix il l'achète et à quel prix il le vend, pour éviter les effets d'aubaine".
"3 à 4 centimes pour les consommateurs ce n'est rien." Reine-Claude Madère, présidente de l'association de consommateurs CLCV

Les prix des carburants vont baisser de 6 centimes par litre
Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, entouré de ses collègues Delphine Batho (Ecologie et Energie) et Benoît Hamon (Consommation) au début de la réunion sur la baisse des prix de l'essence, le 28 août 2012, à Bercy. (Photo Jacques Demarthon.AFP)
La charge en sera également répartie entre l'Etat et les pétroliers.
Les prix des carburants à la pompe vont diminuer «maintenant», «jusqu'à 6 centimes» par litre, dont 3 centimes à la charge de l’Etat et 3 centimes à celle des pétroliers, a annoncé mardi le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, à l’issue d’une réunion avec la filière.
Cette mesure «sera mise en place pour trois mois», avant de «mettre en place un mécanisme plus pérenne» que «les consommateurs appellent de leurs vœux», a expliqué le ministre au cours d’une brève déclaration à la presse.
1,50 euro de moins pour 25 litres
«Les prix baisseront jusqu'à 6 centimes à la pompe, 3 centimes pour les pétroliers et 3 centimes pour l’Etat. C’est un effort substantiel» et «concrètement, c’est un euro et demi de moins» pour un plein de 25 litres, a-t-il dit.
«Cette décision sera applicable dans les vingt-quatre heures et donc les prix à la pompe vont baisser maintenant», a ajouté le ministre, précisant que cela représenterait pour l’Etat «un effort qui sera d’environ 300 millions d’euros».
Cette diminution des prix à la pompe est un peu plus étoffée que la fourchette de 2 à 4 centimes évoquée la veille par le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, mais il est peu probable qu’elle satisfasse les associations de consommateurs, alors que le prix du gazole a battu la semaine dernière un nouveau record, à près de 1,46 euro le litre.
Une baisse «immédiate»
«Ce sera à chaque opérateur d’annoncer jusqu’où il pourra aller» dans la baisse des carburants, a indiqué de son côté le président de l’Union française des industries pétrolières, Jean-Louis Schilansky, à l’issue d’une réunion à Bercy su le sujet. «J’espère que ce sera sensible pour le consommateur», a-t-il ajouté, en confirmant que la baisse serait «immédiate».
Le gouvernement demandait aux professionnels du secteur un geste pour lutter contre la cherté des carburants, après s'être engagé de son côté à diminuer de quelques centimes la fiscalité sur le gazole et l’essence. Ce dispositif a été préféré au blocage des prix qui avait été promis par François Hollande avant son élection, trop compliqué à mettre en oeuvre.
Divergences de vue des industriels
Les magasins Leclerc et Système U avaient lundi devancé l’appel du gouvernement, en s’engageant à vendre le carburant à prix coûtant. Des déclarations qui avaient été jugées prématurées par les enseignes rivales, alors que les marges des stations-service sont très faibles, de l’ordre d’un centime d’euro par litre.
Toutes enseignes confondues, la grande distribution réalise environ 60% des ventes de carburant dans l’Hexagone, devant les compagnies pétrolières (30%) et les autres détaillants (10%).
Sans attendre le verdict, les associations de consommateurs ont prévenu qu’une baisse de quelques centimes serait très loin du compte, alors que le pouvoir d’achat est malmené de toutes parts, et ont demandé des mesures de plus long terme pour lutter contre la flambée des prix à la pompe.
A moins de 10 cents, pas d'effet sur le porte-monnaie ?
«Nous sommes certains que ce ne sera pas suffisant et nous avons peur que cette légère baisse suscite beaucoup de désillusions», a lancé lundi Michel Fréchet, président de la Confédération générale du logement (CGL).
Tandis que l’association Familles rurales affirmait, elle, qu’en dessous de 10 centimes par litre, il n’y aurait «aucun impact» sur le pouvoir d’achat des ménages.
(AFP)
SOCIAL
Le nombre de chômeurs flambe en juillet et frôle désormais le seuil des 3 millions
En juillet, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant pas du tout travaillé dans le mois a augmenté de 41.300 (+ 1,4 %), pour atteindre 2,987 millions de personnes, selon les chiffres publiés hier par Pôle emploi. C'est la plus forte hausse depuis avril 2009.
Nouvelle flambée du chômage. En juillet, selon les données publiées hier par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant pas du tout travaillé dans le mois (catégorie A) a bondi de 41.300 en métropole, soit à un rythme près de deux fois supérieur à celui enregistré le mois précédent. Il s'agit du quinzième mois d'affilée de progression, mais il faut remonter à avril 2009 pour retrouver plus fort accès de fièvre. Cela représente une hausse de 1,4 % sur un mois et de 8,5 % sur un an.
Avec 2,987 millions de demandeurs d'emplois - un record depuis juin 1999 -, le seuil symbolique des 3 millions de chômeurs approche à très grande vitesse. Compte tenu du rythme actuel, il pourrait être atteint dès fin août. Les chiffres sont tout aussi inquiétants du côté des chômeurs recherchant activement un emploi, qu'ils aient travaillé ou non dans le mois (catégories A, B, C). Leur nombre progresse de 58.300, soit un bond de 1,3 % par rapport à juin et de 7,9 % sur un an, pour atteindre 4,454 millions de personnes (4,733 millions avec les DOM).
Comme en juin, les jeunes et les seniors ont été les plus touchés. Le nombre de chômeurs de catégories A, B et C de moins de 25 ans atteint 671.200, soit + 1,4 % sur un mois (+ 1,1 % pour les 25-49 ans). Celui des 50 ans et plus augmente encore plus vite (+ 1,8 % sur un mois et + 15,3 % sur un an) avec 932.300 demandeurs d'emplois. L'autre point noir reste la hausse continue du chômage de longue durée, avec 23.800 nouveaux demandeurs d'emplois de plus d'un an, ce qui porte leur total à 1,708 million, soit 38 % de l'ensemble des inscrits.
« Hélas sans surprise »
Face à une croissance atone qui ne laisse pas espérer de reprise rapide des embauches, cette très nette dégradation accentue la pression sur l'exécutif alors même que sa cote de popularité s'effrite. L'emploi est l'attente prioritaire des Français, et ces derniers s'impatientent : 72 % jugent que le gouvernement n'est « pas suffisamment actif » face à la crise et à la hausse du chômage, indique un récent sondage CSA (lire ci-dessous). « Cette poursuite de l'aggravation du chômage, hélas sans surprise, renforce la détermination du gouvernement à agir », a réagi le ministère du Travail dans un communiqué. «Remonter la pente sera difficile mais chaque jour nous menons la bataille », a indiqué le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur France 2. Pour parer à l'urgence, le gouvernement compte renforcer les dispositifs de traitement social du chômage. Au-delà de la rallonge de 80.000 contrats aidés déjà actée pour ce deuxième semestre, le ministre du Travail, Michel Sapin, présentera demain en Conseil des ministres le projet de loi portant sur les emplois d'avenir, dont 100.000 sont promis dès 2013 (« Les Echos » du 22 août). Ce dispositif s'adressera aux jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés et habitant en priorité en zones sensibles. Ces « emplois d'avenir » devraient ainsi porter à 490.000 le nombre total de contrats aidés dès 2013, soit plus que cette année (470.000) mais moins qu'en 2010 et 2011. Reste que les contrats aidés débouchent difficilement sur des emplois durables, comme l'a rappelé hier la CGT. qui suggère, pour faire « mieux qua dans le passé », « l'accès à une formation qualifiante », « un accompagnement et un suivi » par le service public de l'emploi et un « tutorat sur le lieu de travail ». Pour la CFDT, le « chômage atteint des proportions catastrophiques », ce qui doit « alerter l'Etat, le patronat et les syndicats » pour aller au-delà des « mesures d'urgence » et « avancer sans tarder vers des mesures de fond » . Parmi les mesures structurelles de lutte contre le chômage, le gouvernement a cité hier le contrat de génération et « l'engagement de réformes négociées de relance de l'emploi ».
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