HUMOUR......ENCORE QUE......
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POLITIQUE
Les Etats-Unis "recalibrent" leur aide militaire à l'Egypte
Le Monde.fr avec AFP
Les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 9 octobre, qu'ils "recalibraient" leur aide à l'Egypte en suspendant notamment la livraison d'hélicoptères Apache, de missiles et de pièces de chars d'assaut. Washington gèle sa fourniture de gros matériels militaire et son assistance financière "en attendant des progrès crédibles vers un gouvernement civil démocratiquement élu", a indiqué le département d'Etat.
Ces armements dont Washington prive l'Egypte valent "des centaines de millions de dollars", même si les responsables américains n'ont pas voulu chiffrer le manque à gagner pour l'armée égyptienne. Jusqu'ici, l'aide militaire américaine représentait 1,3 milliard de dollars chaque année, auxquels s'ajoutaient 250 millions d'aide économique. En revanche, la formation d'officiers égyptiens aux Etats-Unis se poursuivra.
"COUP D'ÉTAT" OU PAS
Depuis la destitution du président Mohamed Morsi, le 3 juillet, et la répression qui a suivi, l'administration Obama est sous pression pour réduire l'aide versée chaque année au Caire. A la mi-août, Washington avait déjà annulé des exercices militaires conjoints avec l'Egypte et reporté la livraison de quatre avions de combat F-16 à l'armée égyptienne.
Les Etats-Unis n'ont jamais qualifié le renversement de M. Morsi de "coup d'Etat" – ce qui les aurait légalement contraint à mettre fin à leur aide –, mais ils ont condamné une répression "lamentable", réclamé la levée de l'état d'urgence, qui a été prolongé de deux mois à la mi-septembre, et appelé à des élections démocratiques en 2014.
Lire aussi l'entretien avec le ministre des affaires étrangères égyptien "Nous devons favoriser un retour à la politique"
PROCÈS DE MORSI LE 4 NOVEMBRE
En parallèle, l'annonce de la date du procès de Mohamed Morsi, qui s'ouvrira le 4 novembre, fait craindre de nouvelles tensions en Egypte. L'ancien président comparaîtra devant un tribunal du district du Caire, aux côtés de quatorze autres personnes, pour la mort de manifestants le 5 décembre 2012. M. Morsi, arrêté par l'armée après des manifestations monstres réclamant son départ, est accusé d'avoir "incité ses partisans à commettre des meurtres prémédités" lors de heurts devant le palais présidentiel au Caire.
Le procès de M. Morsi, détenu au secret depuis sa destitution, pourrait attiser la colère de ses partisans, dans un contexte de fortes tensions : des heurts opposant des islamistes aux forces de l'ordre et des habitants ont fait 57 morts dimanche, en marge de manifestations réclamant le retour du premier président élu démocratiquement en Egypte.
Depuis la destitution de M. Morsi, les autorités installées par l'armée ont lancé une répression implacable contre les Frères musulmans, qui a connu son paroxysme le 14 août, lorsque l'armée et la police ont dispersé dans un bain de sang deux campements. Depuis, plus d'un millier de personnes ont été tuées et plus de 2 000 islamistes arrêtés, dont la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans. Leurs "activités" ont été interdites le 23 septembre par la justice, qui a aussi ordonné la confiscation de leurs biens.
Libye : le premier ministre enlevé par des hommes armés
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le premier ministre libyen, Ali Zeidan, a été enlevé, jeudi 10 octobre à l'aube, par un groupe armé, et a été "conduit vers une destination inconnue pour des raisons inconnues ", a annoncé le gouvernement. Ses ravisseurs seraient, selon les autorités, des ex-rebelles.
Des rebelles armés auraient enlevé le premier ministre dans l'Hôtel Corinthia de la capitale, Tripoli, avant de le faire entrer dans une des voitures qui l'attendaient en convoi devant, sans aucun coup de feu ni trouble, selon CNN. "Un grand nombre d'hommes armés sont entrés dans les lieux. Mais nous n'avons rien compris à ce qui se passait", a ajouté un employé de l'hôtel.
Le ministre de la justice, Salah Al-Marghani, a confirmé l'information, sans autre détail. Le gouvernement, qui tiendra dans la matinée une réunion d'urgence, "soupçonne" deux groupes en particulier : la Chambre des révolutionnaires de Libye et la Brigade de lutte contre le crime, qui dépendent en théorie du ministère de la défense et de ce lui de l'intérieur dont le ministre a démissioné au cours de l'été, citant le manque de moyens et de soutien de M. Zeidan.
COLÈRE APRÈS LA CAPTURE D'UN RESPONSABLE D'AL-QAIDA
Deux ans après le renversement et la mort de Mouammar Kadhafi, le gouvernement issu de cette révolution peine à imposer son autorité aux nombreux groupes armés restés actifs sur l'ensemble du vaste territoire libyen.
Certes, toutes les milices ne travaillent pas contre le gouvernement. Au contraire, même. La plupart d'entre elles ont été cooptées par les autorités, qui requièrent leurs services, moyennant salaires, pour des tâches de police ou de défense, comme le contrôle des frontières.
La tactique de l'intégration en douceur a été préférée à celle de la démobilisation de force, dans le but d'éviter à la Libye les affres d'une guerre civile, que le pouvoir central n'était pas du tout sûr de pouvoir gagner. L'envers de cette politique, c'est qu'elle a laissé prospérer une poignée de groupes armés dont la logique – djihadiste, régionaliste ou tout simplement mafieuse – est hostile à l'instauration d'un Etat fort.
Lire notre éclairage : "Le premier ministre libyen peine à asseoir son autorité sur les milices"
La capture par un commando américain, samedi à Tripoli, du responsable d'Al-Qaida Abou Anas Al-Libi a suscité la colère de mouvements islamistes, certains accusant le gouvernement d'avoir été informé au préalable de cette opération.
Mardi, le Congrès libyen, la plus haute autorité politique du pays, a enjoint à Washington de lui remettre immédiatement cet homme, actuellement détenu sur un bateau de guerre américain en Méditerranée par une équipe d'enquêteurs spécialisés. Il a qualifié l'opération américaine de "violation flagrante de la souveraineté nationale". M. Zeidan, lui, avait indiqué que l'affaire n'affecterait pas les relations entre son pays et les Etats-Unis.
ALERTE - Libye: le Premier ministre Ali Zeidan libéré
En Libye, le premier ministre brièvement enlevé par d'ex-rebelles
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Quelques heures après avoir été enlevé par un groupe d'anciens rebelles lui reprochant d'avoir autorisé la capture par l'armée américaine d'un responsable d'Al-Qaida sur le sol libyen, le premier ministre libyen, Ali Zeidan, a été libéré, annonce le gouvernement.
Des hommes armés s'étaient emparés de M. Zeidan alors qu'il quittait l'hôtel Corinthia à Tripoli, jeudi 10 octobre. La Chambre des révolutionnaires de Libye, une milice constituée d'ex-rebelles, avait revendiqué le rapt, précisant que M. Zeidan était "en bonne santé" et qu'il serait "bien traité". "Son arrestation survient après la déclaration de John Kerry concernant la capture d'Abou Anas Al-Libi, dans laquelle il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération", avait déclaré un porte-parole de cette brigade, qui dépend officieusement du ministère de l'intérieur.
Une autre brigade d'ex-rebelles, opérant en théorie sous les ordres des autorités, avait également revendiqué l'action. M. Zeidan "a été arrêté suivant le code pénal libyen sur ordre du parquet général", a assuré La Cellule des opérations de Tripoli sur sa page Facebook, ce que le ministère de la justice a démenti.
L'opération militaire américaine qui a eu lieu samedi à Tripoli a suscité la colère de mouvements islamistes, certains accusant le gouvernement d'en avoir été informé au préalable. Si le Congrès, la plus haute autorité politique du pays, a enjoint à Washington de lui remettre immédiatement Abou Anas Al-Libi, actuellement détenu sur un navire américaine, M. Zeidan a lui affirmé que l'affaire n'affecterait pas les relations entre son pays et les Etats-Unis.
DES MILICES INCONTRÔLABLES
Deux ans après le renversement et la mort de Mouammar Kadhafi, le rapt du premier ministre montre que le gouvernement issu de cette révolution peine encore à imposer son autorité aux nombreux groupes armés restés actifs sur l'ensemble du vaste territoire libyen.
Certes, toutes les milices ne travaillent pas contre le gouvernement. Au contraire, même, la plupart d'entre elles ont été cooptées par les autorités, qui requièrent leurs services, moyennant salaires, pour des tâches de police ou de défense, comme le contrôle des frontières.
La méthode de l'intégration en douceur a été préférée à celle de la démobilisation de force, dans le but d'éviter à la Libye les affres d'une guerre civile, que le pouvoir central n'était pas du tout assuré de gagner. L'envers de cette politique, c'est qu'elle a laissé prospérer une poignée de groupes armés dont la logique – djihadiste, régionaliste ou mafieuse – est hostile à l'instauration d'un Etat fort.
"Le Monde" victime d'une manipulation en Libye
Le Monde.fr
Comme a pu le signaler un utilisateur de Twitter, une fausse "une" du quotidien Le Monde circule depuis deux jours sur les réseaux sociaux arabophones, en particulier libyens, Celle-ci affirme que le premier ministre libyen "Zidane (sic) a livré deux Libyens à l'Amérique", après la capture, lors d'un raid mené par des forces spéciales américaines, de l'ancien membre d'Al-Qaida Nazih Abdel Hamed Al-Raghie, alias Abou Anas Al-Libi, soupçonné d'avoir participé aux attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam en août 1998.
Il s'agit d'un faux grossier, comme en témoigne le "contenu" pour le moins fantaisiste des articles apparaissant sur cette "une", ainsi que la typographie utilisée. Sa diffusion continue intervient dans un contexte grave, avec l'enlèvement puis la libération à Tripoli, jeudi 10 octobre, du chef du gouvernement transitoire, Ali Zeidan, par des brigades d'anciens rebelles. Ces milices ont justifié cette opération spectaculaire en expliquant avoir agi en représailles à la capture d'Abou Anas.
Le gouvernement libyen, soucieux de parer à la propagation de rumeurs malveillantes, a rétabli, le 8 octobre sur sa page Facebook, les faits en publiant côte à côte la fausse "une" barrée de rouge et la vraie page relatant dans Le Monde daté du 8 octobre la capture de l'ancien membre d'Al-Qaida.
Syrie: l'OIAC veut des cessez-le-feu pour détruire les armes chimiques
De Maude BRULARD (AFP)
La Haye — L'organisation chargée de superviser la destruction de l'arsenal chimique en Syrie a appelé mercredi à des cessez-le-feu temporaires dans ce pays ravagé par un conflit sanglant, afin que ses inspecteurs puissent effectuer leur mission dans les délais impartis.Sur le terrain, plusieurs dizaines de membres des forces loyalistes ainsi que des rebelles ont été tués mercredi dans de violents combats au sud de Damas où l'armée syrienne a effectué une avancée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Parlant devant des journalistes à La Haye, où siège l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), son directeur général Ahmet Uzumcu a évoqué le calendrier "extrêmement serré" fixé pour ce processus de démantèlement, qui s'effectue pour la première fois dans un pays en conflit.
"Je pense que l?élimination des armes chimiques est dans l'intérêt de toutes les parties et je pense que si des cessez-le-feu temporaires pouvaient être instaurés, ces objectifs pourraient être atteints", a déclaré M. Uzumcu.
Pour M. Uzumcu, les délais impartis, en particulier la limite du 1er novembre pour la destruction de toutes les installations de production d'armes chimiques, ne sont pas irréalistes.
La résolution 2118 a été adoptée sur la base d'un accord conclu entre la Russie et les Etats-Unis, après une attaque chimique meurtrière survenue le 21 août dans la banlieue de Bagdad. La responsabilité de cette attaque est attribuée par les Occidentaux au régime du président syrien Bachar al-Assad et par Damas à la rébellion.
Depuis le déploiement le 1er octobre de la mission de l'OIAC en Syrie, les autorités de Damas ont reçu des éloges internationaux pour la coopération dont elles font preuve.
"La coopération avec la Syrie est très constructive", a confirmé le directeur général de l'OIAC.
Une mission "très dangereuse"
Les inspecteurs de la première équipe, composée de dix-neuf experts de l'OIAC et seize spécialistes de la logistique et de la sécurité de l'ONU, ont déjà commencé à détruire des installations de production d'armes chimiques. Des images de leur travail ont été diffusées par la télévision officielle syrienne.
L'équipe visitait un autre site mercredi. "Il y a 20 sites qui doivent être visités dans les prochaines semaines", a précisé M. Uzumcu, qui a rappelé qu'une deuxième équipe, composée de 12 experts, était en chemin vers Damas.
"Il y a des sites qui sont situés dans des zones dangereuses", a souligné le conseiller politique de M. Uzumcu, Malik Ellahi. "Nous devons nous assurer que les conditions sur le terrain sont telles que nos équipes peuvent effectuer leur travail".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait averti lundi que les inspecteurs étaient exposés à un "danger sans précédent" dans cette mission en Syrie, où les forces gouvernementales et les groupes rebelles s'affrontent depuis deux ans et demi.
Les experts, qui travaillent en combinaisons protectrices, portent également des gilets pare-balles et des casques.
Des affrontements se poursuivaient mercredi soir dans des localités proches de Damas faisant plusieurs dizaines de morts, a indiqué l'OSDH.
"De violents combats se poursuivent entre les combattants des brigades rebelles et les forces régulières soutenues par les membres de l'Armée de défense (milice pro-régime) et du Hezbollah libanais, dans les localités de Husseiniyeh, Thiyabiyeh et Bouaydah, alors que l'armée mène des raids aériens et pilonne ces zones", selon l'ONG.
L'OSDH avait auparavant indiqué que les forces régulières avaient renforcé "leur contrôle sur les villages de Cheikh Amro et Basatine qui séparent les localités de Thiyabiyeh et Bouaydah".
Les Comités locaux de coordination --militants sur le terrain-- indiquaient pour leur part que "les localités de Thibabiyeh, Husseiniyeh, Houjeirat el-Balad et Bouaydah étaient la cible depuis hier (mardi) d'une offensive des plus violentes menée par la milice de la Brigade Abou Fadel el-Abbas (composée en majorité de chiites irakiens), le Hezbollah et des forces d'élite de l'armée régulière".
Dans le sud du pays, et après un mois de combats féroces, les rebelles ont pris le contrôle d'une caserne située à la frontière avec la Jordanie, a ajouté l'OSDH.
Avec cette prise, les rebelles contrôlent désormais le long de la frontière jordanienne une bande de territoire allant des environs de la ville de Deraa au plateau du Golan, occupé par Israël.
Par ailleurs, deux journalistes français, Nicolas Hénin, reporter de 37 ans, et Pierre Torres, photographe de 29 ans, ont été enlevés en juin à Raqqa (nord), ont annoncé mercredi le gouvernement français et leurs familles, qui avaient préféré jusqu'ici ne pas rendre publique leur détention, et selon lesquelles "ils sont en vie".
Allemagne: Merkel et les Verts discutent d'une alliance gouvernementale
De Frédéric HAPPE (AFP)
Berlin — Les conservateurs allemands, la chancelière Angela Merkel en tête, entament jeudi avec les Verts des "discussions exploratoires" en vue d'une éventuelle alliance gouvernementale, hypothèse vue avec scepticisme dans les deux camps.
les conservateurs CDU/CSU de Mme Merkel ont certes recueilli un spectaculaire 41,5% des suffrages lors des législatives du 22 septembre, ce qui leur a fait rater de peu la majorité absolue, mais leur allié dans la coalition sortante, le Parti libéral (FDP), n'a pas atteint la barre des 5% permettant d'être représenté au Bundestag. Il leur faut donc trouver un nouveau partenaire: les Verts, affaiblis après un score décevant d'un peu plus de 8%, ou le Parti social-démocrate (SPD, 25,7%).
Ce dernier cas de figure, dit "grande coalition", fut le schéma du premier gouvernement Merkel (2005-2009).
"Nous mèneront toutes les négociations sérieusement", a assuré mardi la chancelière devant le groupe parlementaire CDU/CSU, en évoquant le premier contact à venir avec les Verts.
Une très large majorité des Allemands s'attend à voir des négociations déboucher sur une coalition CDU/CSU-SPD (79%) et près de la moitié (46%) la souhaite, alors que ces chiffres sont respectivement de 9% et 22% concernant les Verts, selon un sondage diffusé mardi par la télévision d'information en continu N24.
"Les chances de voir une coalition avec les Verts sont passées ces derniers jours de +théoriques+ à +envisageables+", a déclaré il y a peu dans l'hebdomadaire Der Spiegel le ministre sortant de l?Écologie, le conservateur Peter Altmaier.
Mais même si la fin programmée du nucléaire en Allemagne, décidée par Angela Merkel en mars 2011, a levé la plus grosse hypothèque sur les relations entre les deux partis, sur de nombreuses questions, notamment de société, les positions semblent très difficilement conciliables.
La CDU affiche "des positions très divergentes des nôtres sur la politique de lutte contre le réchauffement climatique ou (la volonté d'une) société ouverte", a énuméré mercredi, lors d'une conférence de presse, Katrin Göring-Eckardt, tête de liste des écologistes lors des législatives, fraîchement élue co-dirigeante du groupe parlementaire, et l'une des huit membres de la délégation qui rencontrait les conservateurs.
Elle a également cité la politique familiale et l?Éducation comme deux thèmes où les positions seront difficiles à rapprocher.
Les Verts sont notamment catégoriquement opposés à la prime aux mères au foyer récemment créée sous l'impulsion de la CSU - frange bavaroise et conservatrice de la CDU.
Mais "pour la CDU, l'intérêt (d'une telle alliance) est évident: gouverner avec des Verts à 8% sera bien plus agréable qu'avec un SDP à 26%", écrivait un éditorialiste sur le site internet de Der Spiegel.
Entretenir l'hypothèse d'un accord possible avec les Verts permet aussi à la CDU de maintenir la pression sur le SPD et l'empêcher de se montrer trop gourmand dans d'éventuelles négociations.
CDU et SPD ont déjà entamé des discussions exploratoires le 4 octobre, qui doivent se poursuivre lundi. Si elles débouchaient sur de vraies négociations aucun résultat n'est attendu avant plusieurs semaines.
En outre un éventuel pacte devrait être avalisé par les adhérents SPD, majoritairement hostiles à une "grande coalition", selon les sondages.
Les Verts représentent donc aussi, pour Mme Merkel, une éventuelle solution de rechange.
Les Verts ont déjà été aux affaires, gouvernant avec le SPD de 1998 à 2005, et ces anciens anti-militaristes ont alors envoyé la Bundeswehr en Afghanistan. Mais pour Jakob Augstein, un des éditorialistes vedette en Allemagne, les discussions de jeudi pourraient "conduire à un accord totalement différent" de tout ce qui s'est jamais vu en politique allemande, qui signifierait que "les enfants perdu dans le tourbillon de 1968 rentrent dans le giron bourgeois".
"Ce serait un évènement de propositions historiques", assurait-il. "Et la fin des Verts".
Les députés veulent durcir le plafond de l'ISF et la taxe à 75 %
Hier, la commission des Finances a entérinéplusieurs amendements en faveur du pouvoir d'achat.
Le rapporteur du Budget, Christian Eckert, veut durcir le plafonnement ISF.
Le rapporteur du Budget, Christian Eckert (PS), a déposé de nouveaux amendements mardi soir. - Photo WITT/SIPA
A quelques jours de l'examen du budget 2014 à l'Assemblée, la commission des Finances a entériné hier une partie des propositions des députés socialistes, et s'est penchée sur une série de nouveaux amendements déposés mardi soir par le rapporteur du Budget, Christian Eckert (PS).
La niche pour frais de scolarité rétablie
Sans surprise, les commissaires aux Finances ont validé hier un amendement rétablissant la réduction d'impôt pour frais de scolarité, qui devait être supprimée. Ce qui va coûter 440 millions d'euros.
Exonération d'impôts locaux : les seuils relevés
La commission a adopté l'amendement revalorisant de 4 % les seuils de revenu fiscal de référence conditionnant l'exonération de nombreux impôts, locaux notamment. Cela doit effacer l'effet du « gel » décidé par la droite en 2011, et restituera 270 millions d'euros aux contribuables en 2014, 180 millions en 2015.
Exit la TVA à 5 %
Plusieurs amendements portent sur la TVA. L'un d'eux prévoit de maintenir le taux réduit à 5,5 % et de renoncer à le ramener à 5 % comme il était prévu. Ce qui doit financer d'autres amendements, notamment celui baissant de 7 % à 5 % la TVA sur les travaux de rénovation thermique (les opérations éligibles étant celles du crédit d'impôt développement durable).
Alourdissement de la taxe sur les véhicules de sociétés
Pour financer les mesures en faveur du pouvoir d'achat des ménages, un amendement durcit le barème de la taxe sur les véhicules de sociétés.
Durcissement du plafonnement de l'ISF
Le gouvernement avait envisagé d'en faire un article du projet de loi de Finances 2014 avant de faire marche arrière. C'est donc le rapporteur Christian Eckert qui a déposé un amendement modifiant le plafond de 75 % qui s'applique à l'ISF. Objectif : limiter les possibilités d'optimisation. La mesure introduit dans les revenus pris en compte pour le calcul du plafond de nouveaux placements comme l'assurance -vie. L'an dernier, Bercy avait inscrit dans le budget une mesure similaire (mais bien plus large), censurée par le juge constitutionnel fin 2012. L'amendement, qui s'appuie sur une jurisprudence plus ancienne du Conseil constitutionnel, est logiquement soutenu par l'exécutif.
La taxe à 75 % sur les revenus de plus de 1 million d'euros alourdie pour les entreprises
Christian Eckert propose aussi de durcir indirectement la taxe sur les rémunérations de plus de 1 million d'euros, en la rendant non déductible de l'assiette de l'impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises qui la paient. Cette taxe, qui ne s'appliquera qu'en 2013 et 2014, prendra ainsi « son plein effet », précise l'amendement. Celui-ci accroît le rendement de la taxe à 75 % de 100 millions par an. Elle rapporterait ainsi 310 millions d'euros.
LE régime des plusvalues mobilières durci
Le rapporteur propose de durcir le nouveau régime des plus-values mobilières, qu'il juge trop favorable. Six amendements visant à limiter les optimisations sont proposés : suppression du report d'imposition en cas de réinvestissement des plus-values au bout de huit ans, modification des dates prises en compte pour le calcul des durées de détention, limitation du cumul de la déductibilité de la CSG, etc.
élargissement de l'assiette de l'« exit tax »
L'amendement de Christian Eckert propose d'élargir l'assiette de l'« exit tax » qui frappe les plus-values des personnes qui quittent la France, aux revenus de placements comme l'assurance-vie. L'idée étant de ne pas taxer les seuls entrepreneurs, mais aussi les ménages aisés ayant épargné. Bercy préférerait revenir sur ce dossier dans le collectif budgétaire de fin d'année.
Outre-mer : donner sa chance au crédit d'impôt
Plusieurs amendements visent à rendre plus incitative l'utilisation du crédit d'impôt, alternative à la défiscalisation pour les investissements outre-mer (en augmentant ponctuellement son taux, supprimant certains plafonds...).
Les plus-values immobilières aménagées
Deux amendements aménagent le nouveau régime des plus-values immobilières (alignement du rythme des abattements entre impôts et prélèvements sociaux pour les plus-values imposables, et report au 31 mars 2014 de la suppression des abattements pour durée de détention sur les terrains vierges).
Relèvement de la taxe sur le risque systémique
L'amendement relève de 0,529 % à 0,539 % le taux de la taxe sur les banques, afin d'en sécuriser le rendement. Un autre amendement prévoit d'inclure dans l'assiette de la taxe sur les transactions financières les transactions « intraday », afin d'améliorer son produit.
Retraites : le report de la revalorisation supprimé par erreur
Au total, huit députés socialistes disent s'être trompés. Le gouvernement a tout de suite fait savoir qu'il reviendrait sur ce point plus tard dans les débats.
La suppression de cet article a été votée par 44 voix contre 39 à la suite d'une erreur de vote de certains députés socialistes. (LCHAM/SIPA)
Les députés ont supprimé à la surprise générale mercredi 9 octobre le report de six mois de la revalorisation annuelle des retraites, prévu dans le projet de loi débattu depuis lundi. La suppression de cet article, intervenue juste avant la suspension de la séance pour la nuit, a été votée par 44 voix contre 39 à la suite d'une erreur de vote de certains députés socialistes, selon les députés socialistes Christian Paul et Jean-Marc Germain.
Au total, huit députés socialistes ont fait savoir à l'Assemblée qu'ils s'étaient trompés. Un conseiller de la ministre aux Affaires sociales Marisol Touraine a aussitôt indiqué que le gouvernement reviendrait sur ce point plus tard dans les débats dans la semaine par un amendement ou une deuxième délibération.
"Le gouvernement ne peut pas demander un nouveau vote sur une telle question. C'est une mesure phare du projet qui est annulée et nous allons demander demain une suspension des débats sur la réforme eu égard aux conséquences financières du vote", ont déclaré les députés Front de gauche Marc Dolez et André Chassaigne. "Nous nous réjouissons que la majorité de l'Assemblée nationale ait entendu nos arguments et ait évité d'infliger aux Français une triple peine : baisse des salaires, hausse du coût du travail et baisse des pensions de retraite", s'est félicité l'UDI dans un communiqué.
"Comment pouvez-vous dire que les petites retraites sont épargnées alors que toutes celles et ceux qui sont juste au-dessus du minimum vieillesse n'arrivent pas à payer leurs factures. C'est une mesure injuste et cynique", a lancé Marc Dolez à Marisol Touraine. "Pour la quasi-totalité des retraités, il y aura une baisse du pouvoirs d'achat. Vous faites des économies sur le dos des retraités, c'est une mesures anti-sociale", a dénoncé l'ancien ministre UMP du Travail Xavier Bertrand. "Il nous semble particulièrement injuste de mettre en place une mesure qui touchera les plus défavorisés", a renchéri l'écologiste Véronique Massonneau.
Le gouvernement est "très attentif" à la situation des personnes, retraitées ou actives, à revenu modeste, mais cette question du pouvoir d'achat doit se régler dans le cadre de la discussion du budget 2014, avait fait valoir auparavant Marisol Touraine. "Nous pensons qu'il faut une répartition équilibrée des efforts entre entreprises, actifs et retraités", a ajouté le socialiste Michel Liebgott au cours du débat.
Ce comité de suivi, constitué d'experts émettant tous les ans des recommandations, se penchera sur l'évolution du pouvoir d'achat des retraités les plus pauvres, selon un amendement PS voté mercredi soir.
Opposés à la création du comité de suivi, cet organisme de "technocrates", qui va "marginaliser un peu plus les représentants des assurés sociaux dans les caisses de retraites et diminuer le rôle du Parlement", les élus du Front de Gauche ont estimé qu'il "sera aux ordres de l'exécutif mais permettra au gouvernement de se défausser" pour "institutionnaliser le pilotage à vue". Critiques aussi, pour d'autres raisons, les élus UMP ont ironisé sur la contradiction avec le "choc de simplification" promis par le gouvernement.
Au total, huit députés socialistes ont fait savoir à l'Assemblée qu'ils s'étaient trompés. Un conseiller de la ministre aux Affaires sociales Marisol Touraine a aussitôt indiqué que le gouvernement reviendrait sur ce point plus tard dans les débats dans la semaine par un amendement ou une deuxième délibération.
"Le gouvernement ne peut pas demander un nouveau vote sur une telle question. C'est une mesure phare du projet qui est annulée et nous allons demander demain une suspension des débats sur la réforme eu égard aux conséquences financières du vote", ont déclaré les députés Front de gauche Marc Dolez et André Chassaigne. "Nous nous réjouissons que la majorité de l'Assemblée nationale ait entendu nos arguments et ait évité d'infliger aux Français une triple peine : baisse des salaires, hausse du coût du travail et baisse des pensions de retraite", s'est félicité l'UDI dans un communiqué.
"Une mesure injuste et cynique"
En commission, certains socialistes avaient défendu, avant de les retirer, des amendements visant à exempter les petites retraites, et non le seul minimum vieillesse, du report de six mois de la revalorisation annuelle des pensions de retraite du 1er avril au 1er octobre. En séance, les socialistes se sont retrouvés isolés face aux autres groupes qui ont tous vigoureusement contesté ce report de six mois qui devrait rapporter 800 millions d'euros dès 2014."Comment pouvez-vous dire que les petites retraites sont épargnées alors que toutes celles et ceux qui sont juste au-dessus du minimum vieillesse n'arrivent pas à payer leurs factures. C'est une mesure injuste et cynique", a lancé Marc Dolez à Marisol Touraine. "Pour la quasi-totalité des retraités, il y aura une baisse du pouvoirs d'achat. Vous faites des économies sur le dos des retraités, c'est une mesures anti-sociale", a dénoncé l'ancien ministre UMP du Travail Xavier Bertrand. "Il nous semble particulièrement injuste de mettre en place une mesure qui touchera les plus défavorisés", a renchéri l'écologiste Véronique Massonneau.
Le gouvernement est "très attentif" à la situation des personnes, retraitées ou actives, à revenu modeste, mais cette question du pouvoir d'achat doit se régler dans le cadre de la discussion du budget 2014, avait fait valoir auparavant Marisol Touraine. "Nous pensons qu'il faut une répartition équilibrée des efforts entre entreprises, actifs et retraités", a ajouté le socialiste Michel Liebgott au cours du débat.
Des alliances de circonstance entre le Front de gauche et l'UMP
Ce vote de suppression de l'article 4 du projet de loi sur la réforme des retraites est intervenu, juste avant la suspension des débats, après de longues heures de débat plutôt ternes sur la création d'un comité de suivi des retraites. Les élus du Front de gauche ont multiplié les amendements, soutenus dans des alliances de circonstance par l'UMP qui, de son côté, faisait jouer rappels au règlement et suspensions de séance pour prolonger les débats.Ce comité de suivi, constitué d'experts émettant tous les ans des recommandations, se penchera sur l'évolution du pouvoir d'achat des retraités les plus pauvres, selon un amendement PS voté mercredi soir.
Opposés à la création du comité de suivi, cet organisme de "technocrates", qui va "marginaliser un peu plus les représentants des assurés sociaux dans les caisses de retraites et diminuer le rôle du Parlement", les élus du Front de Gauche ont estimé qu'il "sera aux ordres de l'exécutif mais permettra au gouvernement de se défausser" pour "institutionnaliser le pilotage à vue". Critiques aussi, pour d'autres raisons, les élus UMP ont ironisé sur la contradiction avec le "choc de simplification" promis par le gouvernement.
La réforme des programmes scolaires est en marche
La réforme Peillon sur les
programmes scolaires dans le primaire devrait entrer en application à la rentrée
2015. © Maxppp - Jean-Pierre Amet
Après les rythmes scolaires, Vincent Peillon s'attaque à la réforme des programmes. C'est un engagement de sa loi de refondation de l'école votée cet été. Première étape, la mise en place ce jeudi d'un Conseil supérieur des programmes.
Il s'appelle le CSP, pour Conseil supérieur des programmes. Cette nouvelle
instance indépendante, composée de personnalités qualifiées, de députés et de
sénateurs, fait sa rentrée ce jeudi. Son rôle : proposer de nouveaux programmes
de la maternelle à la classe de troisième. Des programmes que le ministre de
l'Education nationale Vincent Peillon veut "plus efficaces" pour lutter
contre l'échec scolaire.
Très attendue, cette refonte se fera par étape, pour une mise en
application à la rentrée 2015. Le CSP se penchera d'abord sur l'école maternelle
et ses missions avec une redéfinition des contenus pédagogiques qui pourrait
s'appliquer dès la rentrée prochaine. Il faut "redonner à la maternelle son
statut spécifique et ses pédagogies propres", estime Vincent Peillon dans
un entretien jeudi au Parisien/Aujourd'hui en France, relevant que
"la grande section de maternelle devenait ces dernières années un petit CP
et, chez un certain nombre d'élèves, cela pouvait créer des
blocages".
Faciliter le passage de la primaire au collège par des cycles d'apprentissage plus adaptés
Ce sera ensuite au tour de l'ensemble des contenus du socle commun (ensemble
de connaissances qu'un élève doit maîtriser à la fin de la scolarité
obligatoire), du CP à la 3ème, d'être passés au crible et reformatés. Parmi les
nouveautés sur la forme, des programmes conçus par cycles de trois ans. Ce sera
le cas du CM1 à la sixième par exemple afin de permettre une meilleure
transition entre le primaire et le collège. Sur le fond, tout reste à faire, et
après les vives critiques suscitées par la réforme de 2008, Vincent Peillon
entend cette fois-ci associer pleinement les enseignants à la réflexion sur les
nouveaux contenus.
Le CSP se prononcera également sur l'enseignement de la morale laïque et la
mise en place du parcours d'éducation artistique et culturel pour tous les
élèves. Une autre nouveauté, qui ne concernera que les collégiens celle-là,
porte sur "le parcours d'information, d'orientation et de découverte du
monde économique et professionnel". L'objectif est que les jeunes puissent
mieux choisir leur orientation parmi les nombreux métiers qui
existent.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : la Corée va vendre les chantiers navals de Saint-Nazaire
La banque publique Korea Developpement Bank confirme son intention de mettre en vente STX Europe, qui contrôle notamment 66% des chantiers navals de l’Atlantique.
La banque publique sud-coréenne, Korea Developpement Bank (KDB), qui surpervise depuis mai le plan de restructuration de plusieurs divisions du gigantesque conglomérat sud-coréen STX, vient de confirmer qu’elle allait mettre prochainement en vente STX Europe, l’unité européenne de la division «shipbuilding» du groupe qui contrôle notamment 66,6% des chantiers navals de l’Atlantique à Saint-Nazaire. «La vente de STX Europe est en préparation. Si cette transaction se déroule avec succès, cela aidera beaucoup à rembourser les dettes du groupe», a expliqué l’un des cadres de la KDB, qui s’est refusé à dévoiler tout calendrier ou montant pour les cessions des activités européennes.
Plombés par la crise financière et le ralentissement de la croissance chinoise, les chantiers navals de la planète ont, entre 2008 et 2012, vu leurs commandes de nouveaux navires chuter de près de moitié, à 85 milliards de dollars. Leaders du secteur, les géants sud-coréens ont été particulièrement touchés. En avril dernier, STX avait dû présenter un plan de rééchelonnement de sa dette, alors qu’il devait faire face à plus de 6 milliards d’euros de remboursement et une dette totale estimée à 14 milliards au 31 décembre 2012.
L’éventualité d’un désengagement de STX de Saint-Nazaire avait suscité une relative inquiétude, que le gouvernement s’était empressé de tempérer. Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg avaient alors souligné, dans un communiqué commun, «l’activité de Saint-Nazaire n’[était] aucunement menacée par les événements de Corée». Assurant en outre que l’Etat continuerait à accompagner le chantier dans son développement.
Taiwan s’inquiète de la force de frappe militaire de la Chine
D’après le rapport national sur la Défense qui vient d’être publié à Taipei, la Chine aura les moyens d’envahir l’île indépendante d’ici à 2020. Plus précisément, le rapport juge que c’est autour de 2020 que l’Armée de libération populaire sera en mesure de neutraliser toute aide militaire extérieure. Une façon d’évoquer les Etats-Unis sans les nommer, car ces derniers sont liés à Taiwan par un traité de protection. Ces déclarations alarmistes du ministère taïwanais de la Défense sont assez surprenantes car elles interviennent dans une phase où le réchauffement politique est assez net entre les deux rives du détroit de Formose. Elles démontrent la vigilance avec laquelle Taiwan continue d’aborder le sujet de sa relation avec la Chine communiste, et apparaissent surtout comme un moyen pour la «province rebelle», comme on l’appelle à Pékin, d’attirer l’attention de Washington afin qu’il ne relâche pas son soutien.
En début de semaine, lors d’une rencontre en tête-à-tête avec le vice-président taïwanais, le chef de l’Etat chinois, Xi Jinping, a appelé à ne pas transmettre à la génération suivante le problème de la tension entre les deux territoires. Ce qui peut être lu comme le signe d’une volonté d’apaisement à moyen terme, ou comme celui d’une détermination à bousculer le statu quo actuel, et ce, par tous les moyens…
Le Premier ministre chinois «très attentif» à la dette américaine
Le vice-ministre des Finances chinois avait déjà mis en garde Washington , en début de semaine, sur les conséquences pour la Chine, et pour le reste du monde, de l’impasse financière actuelle au sujet de la dette américaine. Cette fois, c’est Li Keqiang lui-même, le Premier ministre, qui monte au créneau. Le chef du gouvernement chinois a «exprimé l’inquiétude de Pékin au sujet du problème de plafonnement de la dette de Washington», selon l’agence officielle chinoise Xinhua. Des propos tenus à l’occasion de la rencontre entre Li Keqiang et John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, à Brunei. Premier détenteur au monde de bons du Trésor américain, mais également investisseur dans de multiples classes d’actifs libellés en dollars, la Chine verrait d’un très mauvais œil la dépréciation subite de la valeur de ses colossales réserves de change, valorisées actuellement à 3.500 milliards de dollars.
La Malaisie s’ouvre enfin aux fonds d’investissement
Le fonds américain KKR a annoncé, hier, qu’il venait de finaliser son premier investissement en Malaisie, où les grandes opérations de private-equity ont jusqu’à présent été plutôt rares. KKR va investir 642 millions de ringgits malaisiens (200 millions de dollars) dans Weststar Aviation Services, qui contrôle, dans le pays et en Mauritanie, une flotte d’hélicoptères pour les groupes pétroliers et gaziers ayant besoin d’effectuer des liaisons avec leurs installations offshore.
Avec cette prise de participation minoritaire de KKR, la société fondée par un ancien commandant de l’armée malaisienne compte acheter de nouveaux appareils et élargir ses opérations à d’autres marchés. KKR, qui n’a investi depuis 2005 que 1,5 milliard de dollars en Asie du Sud-Est, espère que cette nouvelle opération va faciliter ses prochaines démarches en permettant aux acteurs du pays et de la région de mieux comprendre le fonctionnement des fonds d’investissements. En 2012, seules 32 opérations de private-equity ont été recensées dans toute l’Asie du Sud-Est et les sommes totales investies ont reculé de 16%, sur un an, pour n’atteindre que 4,9 milliards de dollars.
G20 Finances de Washington: les Etats-Unis au coeur des inquiétudes
De Fabien ZAMORA (AFP)
Washington — Les ministres des Finances du G20 devaient se retrouver à partir de jeudi à Washington, en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, pour maintenir le cap d'une économie mondiale désorientée, entre autres, par les Etats-Unis.
Depuis le sommet des chefs d'Etat du G20 à Saint-Pétersbourg en Russie en septembre, le panorama mondial s'est assombri en raison de la paralysie budgétaire américaine et des incertitudes entourant la réduction des mesures de soutien à l'économie de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine.
"L'économie mondiale avance à faible vitesse, les moteurs de l'activité changent et les risques de dégradation persistent", a résumé le Fonds monétaire international (FMI) dans ses projections économiques mardi.
"Le ralentissement de la croissance dans les économies émergentes, les possibles évolutions des politiques monétaires des économies avancées mais aussi la situation budgétaire de certains membres du G20 seront au centre des discussions", selon le gouvernement français qui évoque, sans les citer, les Etats-Unis qui tiennent le monde en haleine.
Les marchés financiers, sous perfusion d'argent facile fourni par la Fed, vivent depuis plusieurs semaines dans l'expectative, s'interrogeant sur le moment où la Banque centrale américaine asséchera le flux de liquidités.
Ces incertitudes ont eu un impact important sur les pays émergents qui ont vu leurs monnaies plonger, leurs indices boursiers chahutés et leurs coût de financement augmenter, après que nopmbre d'investisseurs eurent anticipé la décision de la Fed en commençant à retirer leur argent. Plus généralement, leur croissance économique a fortement ralenti, même si elle reste élevée.
Ces évènements "mettent en lumière des nouvelles inquiétudes pour la stabilité financière", a averti mercredi José Vinals, directeur du département des marchés financiers au Fonds.
Ce ne pourrait être que le début, selon le FMI. "Les anticipations d'abandon progressif de la politique monétaire accommodante aux Etats-Unis pourraient (...) révéler des zones d'excès financier et de vulnérabilité", indique son rapport semestriel sur la stabilité financière mondiale. "Nous allons écouter avec beaucoup d'attention ce qu'auront à dire nos collègues indiens, brésiliens", a déclaré en début de semaine une source gouvernementale allemande.
Les ministres des Finances des pays les plus puissants du monde commenteront sans doute à ce sujet la désignation mercredi par Barack Obama de Janet Yellen à la tête de la Fed, une nomination qui devrait assurer la continuité de la politique actuelle d'argent facile.
"Nous avons besoin d'Etats-Unis forts"
Ils plancheront aussi sur un deuxième point d'interrogation posé sur l'économie mondiale par les Etats-Unis: jusqu'à quand va durer la paralysie budgétaire de l'Etat fédéral?
Depuis dix jours, l'incapacité des démocrates et républicains à trouver un accord sur le budget a conduit l'Etat fédéral à fermer ses services non-essentiels et à mettre des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique.
Cette question en appelle une deuxième: ce conflit politique risque-t-il de provoquer un défaut de paiement du pays si le plafond de la dette n'est pas relevé par les parlementaires d'ici la fin de la semaine prochaine ?
Les marchés financiers ne cèdent pas pour l'instant à la panique mais leur nervosité semble aller croissant.
Le FMI juge la probabilité d'un défaut "faible", mais ses conséquences seraient cataclysmiques: les Etats-Unis pourraient replonger "en récession ou pire", a averti Olivier Blanchard, chef économiste de l'institution. Le Fonds a d'ailleurs abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale en arguant notamment de "l'incertitude" budgétaire et monétaire aux Etats-Unis.
Pour la source gouvernementale allemande, le représentant américain au G20-Finances devra rassurer ses partenaires car "nous avons besoin d'Etats-Unis forts".
Reste qu'il n'est pas sûr que Washington accepte de se voir stigmatiser dans le communiqué final attendu vendredi, un texte où chaque mot est pesé au trébuchet et âprement négocié. Selon une source proche d'une délégation, "cela finira peut-être par une périphrase que tout le monde comprendra".
La fiscalité des entreprises, le diesel, le gaz de schiste... la revue de presse de l'industrie
Par Julien Bonnet
Dans une interview accordée à Libéartion, le ministre du Budget défend sa réforme fiscale et met en avant une baisse des prélévements sur les entreprises en 2014. Les Echos font leur une sur la fin de l'hégémonie diesel, qui disparait de plus en plus des petits modèles. A la veille d'une décision imoprtante du conseil constitutionnel sur les gaz de schiste, Ouest France évoque de son côté la possible fin de l'interdiction de la fracturation hydraulique.
Le ministre du Budget défend la politique fiscale du gouvernement...
Malgré les cartons jaunes du patronat français, le ministre du Budget assure dans une interview accordée à Libération que les prélèvements obligatoires sur les entreprises baisseront l'an prochain.
"Contrairement à ce que j'entends, les entreprises bénéficieront en 2014 d'une baisse des prélèvements obligatoires", affirme Bernard Cazeneuve. Selon lui, les impôts sur les entreprises baisseront "à hauteur de 10 milliards d'euros avec le crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), qui correspond à une baisse de 4% du coût du travail en 2013 (et) à hauteur de 2 milliards pour des mesures prises l'an dernier et non-reconduites cette année".
Le ministre, qui assure "tendre la main, mais pas la joue", lance un appel pour "passer en France de la culture de la confrontation à celle du compromis", après avoir souligné que "le monde patronal est encore dans la dynamique de l'élection interne au Medef"
... face à l'exaspération des patrons
Mais d'après le Figaro, davantage que les hausses d'impôts, ce sont surtout "les incessants changements de règles" qui exaspèrent les patrons.
"Une taxe tous les jours, on n'en peut plus. Aujourd'hui, même l'entreprise qui marche n'ose pas investir car elle ne sait pas ce qu'il adviendra demain", avait ainsi indiqué le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, mardi dernier lors du rassemblement commun avec le Medef.
Fin de règne pour le diesel
"L'hégémonie du diesel de plus en plus contestée", à la une des Echos de ce jeudi 10 octobre. D'après le quotidien, "le diesel recule à grande vitesse sur le marché des citadines". Exemple avec la Clio et la 208, dont la part ventes en motorisation diesel a chuté par rapport à l'année dernière.
Le diesel serait ainsi victime des récentes polémiques sur sa nocivité présumée et par un éventuel rééquilibrage à venir de la fiscalité avec l'essence. "Dans le même temps, les motorisations essence font de gros progrès en termes de consommation grâce à la réduction du nombre de cylindrées", souligne l'article des Echos.
gaz de schiste, le retour ?
A la veille d'une décision imoprtante du conseil constitutionnel sur les gaz de schiste, Ouest France évoque ce matin la possible fin de l'interdiction de la fracturation hydraulique.
"La plupart des pays qui en possèdent dans leurs sous-sols s’engagent dans l’exploration de leurs réserves", indique le journal.
JUSTICE ?
Bettencourt : le non-lieu très à charge des juges
DÉCRYPTAGE
Dans l'ordonnance de renvoi que «Libération» a pu consulter, les juges bordelais estiment que Nicolas Sarkozy a bien cherché à obtenir de l'argent de Liliane Bettencourt mais que les preuves manquent.
Un non-lieu peut-être... mais un non-lieu très à charge. Deux jours après la décision des magistrats bordelais Jean-Michel Gentil et Valérie Noël de ne pas renvoyer Nicolas Sarkozy devant un tribunal correctionnel, Libération a pu prendre connaissance de leur ordonnance de renvoi. Dans ce document de 257 pages, les deux magistrats exposent les raisons pour lesquelles dix personnes doivent être jugées, notamment pour abus de faiblesse au détriment de Liliane Bettencourt. Concernant l’ancien président de la République, ils expliquent pourquoi le non-lieu s’impose... Tout en écrivant, très explicitement, qu’ils considèrent que Nicolas Sarkozy leur a menti lors de ses auditions et qu’il a bien cherché à obtenir de l’argent de l’héritière de l’Oréal pour financer sa campagne 2007.
Par ailleurs, les magistrats considèrent que les dénégations de l’ancien président à ce sujet sont suspectes... Notamment le fait qu’il ait déclaré «si j’étais revenu (au domicile des Bettencourt, ndlr), je serais venu dans les mêmes conditions». Pour les juges, ces déclarations sont trop «affirmatives» et «spontanées» pour être honnêtes... Soit. «Il est donc manifeste que les affirmations peu crédibles de Nicolas Sarkozy au sujet de sa rencontre avec le seul André Bettencourt le 24 février 2007, n’ont pour seul but que d’éviter de s’expliquer sur les véritables motifs de sa rencontre avec Liliane Bettencourt.»
Concernant l’abus de faiblesse à l’encontre de Liliane Bettencourt (le délit de financement illégal de campagne électoral étant prescrit, c’est sur cet article du code pénal que Nicolas Sarkozy a été mis en examen), les juges sont également persuadés que l’ancien président était conscient de la fragilité de son interlocutrice. «Nicolas Sarkozy avait connaissance de l’état de vulnérabilité particulièrement apparent de Liliane Bettencourt», notent-ils. Et ils argumentent. D’après eux, Nicolas Sarkozy savait par exemple que l’héritière de l’Oréal souffrait de graves troubles de surdité. Le 21 mars 2013, lors de sa mise en examen, Sarkozy leur a d’ailleurs expliqué avoir dîné chez les Bettencourt. «Je crois que c’était avant que je sois ministre de l’Intérieur, avait-il déclaré. Il y avait une dizaine de personnes et Mme Liliane Bettencourt me raconte qu’elle va partir avec André aux Seychelles, qu’elle aime nager. Je lui dis que moi aussi j’aime beaucoup nager. Et là, elle dit en s’adressant à André qu’il faut resservir le maire, Nicolas Sarkozy, qui "aime beaucoup manger."» Cette «anecdote» (même si les juges précisent, définition du Larousse à l’appui, qu’elle n’est pas «pittoresque et n’est pas susceptible de divertir») montre que l’ancien président connaissait la fragilité de son interlocutrice.
Conclusion des juges : «Le rendez-vous le 24 février 2007 avait pour objet d’obtenir un soutien financier illégal de Liliane Bettencourt, de nature à entraîner des conséquences gravement préjudiciables.» Pourtant, la fin du raisonnement exonère l’ancien président. «Il n’existe pas de charges suffisantes établissant un lien direct entre le comportement abusif de Nicolas Sarkozy et les actes préjudiciables consentis par Liliane Bettencourt de mises à disposition d’espèces.»
Par ailleurs, les juges notent que Woerth avait conscience que les sommes d’argent qui lui ont été remises provenaient d’un délit, d’où le délit de «recel». «Les circonstances de ces remises établissent qu’Eric Woerth avait connaissance de leur origine frauduleuse.» Le «recel», implique en effet «la connaissance, par le receleur, de l’origine frauduleuse de la chose reçue ou détenue», mais pas de façon précise. Si l’on suit le raisonnement des magistrats, ainsi, peu importe que Woerth ait su ou non que Patrice de Maistre avait peut-être extorqué de l’argent à Liliane Bettencourt. Et les anciennes fonctions de Woerth, trésorier notamment, font «qu’il ne pouvait ignorer l’origine frauduleuse de sommes importantes remises en espèce, sans déclarations, sans enregistrements ni reçus». Et même, qu’il «n’aurait pas dû» l’ignorer.
Les juges n’oublient personne. Lors de leur exposé concernant le rapatriement d’argent liquide par les Bettencourt depuis leur compte en Suisse, ils notent qu’ils ont dû refaire le travail du procureur de Nanterre Philippe Courroye en charge de l’affaire avant qu’elle ne soit dépaysée à Bordeaux. Compte tenu de «la carence du procureur de la République de Nanterre dans l’exploitation des premiers éléments révélés en Suisse», une nouvelle enquête avait dû être diligentée.
Des propos de Sarkozy «démentis»
Il ne sera pas jugé, par manque de preuve, mais il l’aurait pourtant mérité... Voilà en substance ce qu’écrivent plus ou moins explicitement les juges au sujet de l’ancien président. Rappelons que ce dernier avait été mis en examen, car soupçonné d’avoir touché de l’argent de Liliane Bettencourt durant sa campagne 2007, alors que celle-ci se trouvait déjà dans un état de faiblesse. Il a toujours nié ces remises de fond. Et a toujours affirmé ne s’être rendu qu’à une seule reprise chez les Bettencourt, et n’avoir rencontré que «monsieur» et non «madame». Pourtant, d’après les juges, Nicolas Sarkozy «s’est présenté à deux reprises au domicile de la milliardaire, le 10 février puis le 24 février», en pleine campagne. Ils considèrent donc qu'il leur a menti. Ce sont les témoignages des employés de maison qui le prouvent. «Les témoignages des employés montrent également que Nicolas Sarkozy a bien rencontré Liliane Bettencourt, et que ses affirmations sont donc totalement démenties.» Les trois derniers mots sont même soulignés.Par ailleurs, les magistrats considèrent que les dénégations de l’ancien président à ce sujet sont suspectes... Notamment le fait qu’il ait déclaré «si j’étais revenu (au domicile des Bettencourt, ndlr), je serais venu dans les mêmes conditions». Pour les juges, ces déclarations sont trop «affirmatives» et «spontanées» pour être honnêtes... Soit. «Il est donc manifeste que les affirmations peu crédibles de Nicolas Sarkozy au sujet de sa rencontre avec le seul André Bettencourt le 24 février 2007, n’ont pour seul but que d’éviter de s’expliquer sur les véritables motifs de sa rencontre avec Liliane Bettencourt.»
Concernant l’abus de faiblesse à l’encontre de Liliane Bettencourt (le délit de financement illégal de campagne électoral étant prescrit, c’est sur cet article du code pénal que Nicolas Sarkozy a été mis en examen), les juges sont également persuadés que l’ancien président était conscient de la fragilité de son interlocutrice. «Nicolas Sarkozy avait connaissance de l’état de vulnérabilité particulièrement apparent de Liliane Bettencourt», notent-ils. Et ils argumentent. D’après eux, Nicolas Sarkozy savait par exemple que l’héritière de l’Oréal souffrait de graves troubles de surdité. Le 21 mars 2013, lors de sa mise en examen, Sarkozy leur a d’ailleurs expliqué avoir dîné chez les Bettencourt. «Je crois que c’était avant que je sois ministre de l’Intérieur, avait-il déclaré. Il y avait une dizaine de personnes et Mme Liliane Bettencourt me raconte qu’elle va partir avec André aux Seychelles, qu’elle aime nager. Je lui dis que moi aussi j’aime beaucoup nager. Et là, elle dit en s’adressant à André qu’il faut resservir le maire, Nicolas Sarkozy, qui "aime beaucoup manger."» Cette «anecdote» (même si les juges précisent, définition du Larousse à l’appui, qu’elle n’est pas «pittoresque et n’est pas susceptible de divertir») montre que l’ancien président connaissait la fragilité de son interlocutrice.
Conclusion des juges : «Le rendez-vous le 24 février 2007 avait pour objet d’obtenir un soutien financier illégal de Liliane Bettencourt, de nature à entraîner des conséquences gravement préjudiciables.» Pourtant, la fin du raisonnement exonère l’ancien président. «Il n’existe pas de charges suffisantes établissant un lien direct entre le comportement abusif de Nicolas Sarkozy et les actes préjudiciables consentis par Liliane Bettencourt de mises à disposition d’espèces.»
Un trésorier receleur
Concernant Eric Woerth, renvoyé devant le tribunal pour recel, l’ordonnance n’est pas plus clémente. D’après les magistrats, l’ancien trésorier de campagne de Sarkozy «a bénéficié à deux reprises de sommes d’argent qui lui ont été remises par Patrice de Maistre», l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Les preuves : deux rendez-vous entre les deux hommes pendant la campagne, après des rapatriements d’argent liquide des comptes en Suisse des Bettencourt. Les juges notent que De Maistre et Woerth ne se connaissent quasiment pas à cette période, et que les rendez-vous ne sont donc pas justifiables. Le témoignage de Claire Thibout, l’ancienne comptable des Bettencourt, vient conforter les soupçons qui se transforment donc en «charges».Par ailleurs, les juges notent que Woerth avait conscience que les sommes d’argent qui lui ont été remises provenaient d’un délit, d’où le délit de «recel». «Les circonstances de ces remises établissent qu’Eric Woerth avait connaissance de leur origine frauduleuse.» Le «recel», implique en effet «la connaissance, par le receleur, de l’origine frauduleuse de la chose reçue ou détenue», mais pas de façon précise. Si l’on suit le raisonnement des magistrats, ainsi, peu importe que Woerth ait su ou non que Patrice de Maistre avait peut-être extorqué de l’argent à Liliane Bettencourt. Et les anciennes fonctions de Woerth, trésorier notamment, font «qu’il ne pouvait ignorer l’origine frauduleuse de sommes importantes remises en espèce, sans déclarations, sans enregistrements ni reçus». Et même, qu’il «n’aurait pas dû» l’ignorer.
Les juges n’oublient personne. Lors de leur exposé concernant le rapatriement d’argent liquide par les Bettencourt depuis leur compte en Suisse, ils notent qu’ils ont dû refaire le travail du procureur de Nanterre Philippe Courroye en charge de l’affaire avant qu’elle ne soit dépaysée à Bordeaux. Compte tenu de «la carence du procureur de la République de Nanterre dans l’exploitation des premiers éléments révélés en Suisse», une nouvelle enquête avait dû être diligentée.
Etats-Unis: 2 exécutions avec des barbituriques non homologués
Deux hommes ont été exécutés mercredi au Texas et en Arizona, avec un nouveau barbiturique non homologué, après le rejet d’un ultime recours devant la Cour suprême des Etats-Unis.
Au Texas, l’Etat qui détient le record d’exécutions, Michael Yowell, 43 ans, a été déclaré mort à 19H11 locales (00H11 GMT jeudi), une heure plus tard que prévu en raison de son appel devant la plus haute juridiction du pays, a annoncé Jason Clark, porte-parole de la justice texane. Il avait été condamné pour le meurtre de ses parents lorsqu’il avait 28 ans. Il leur avait volé de l’argent pour s’acheter de la drogue.
En Arizona, Edward Schad, 71 ans, est décédé mercredi matin à 10H12 locales (17H12 GMT), a indiqué à l’AFP Doug Nick, porte-parole des prisons de l’Etat. Il avait été reconnu coupable pour le meurtre en 1978 d’un septuagénaire retrouvé huit jours après sa disparition dans des broussailles en bord d’autoroute.
Les deux hommes ont été exécutés par injection létale d’un nouveau barbiturique, fabriqué par un préparateur en pharmacie non agréé au niveau fédéral: à quelques heures de son exécution, Yowell s’était appuyé sur ce fait pour demander à la Cour suprême se surseoir à son exécution.
Comme d’autres Etats américains, le Texas s’est trouvé confronté fin septembre à une pénurie de pentobarbital, l’anesthésiant destiné à euthanasier les animaux qu’il utilisait pour les injections intraveineuses, depuis que son fabricant danois a refusé d’en fournir pour les exécutions humaines. L’Etat s’est alors tourné vers des sociétés de préparation en pharmacie, dont les produits ne sont pas agréés au niveau national.
Le 1er octobre, Yowell et deux autres prisonniers du couloir de la mort texan avaient porté plainte devant un tribunal local pour connaître l’origine du nouvel anesthésiant que le Texas avait prévu d’utiliser pour lui.
Après le rejet des tribunaux inférieurs, il avait demandé à la Cour suprême l’arrêt de son exécution, rappelant que sa mise à mort «serait la première au Texas avec un produit» fabriqué par un préparateur en pharmacie.
Estimant que ses droits constitutionnels étaient violés, il dénonçait «la révélation tardive» par les autorités texanes de l’origine de leur nouveau barbiturique qui l’a empêché de contester son utilisation devant les tribunaux comme susceptible de «créer un risque substantiel de souffrances graves».
Un scandale avait éclaté en novembre 2012 autour de ces sociétés de préparation en pharmacie, qui sont placées sous l’autorité des Etats et non de la loi fédérale régissant les grands laboratoires. L’une de ces officines dans le Massachusetts avait été jugée responsable d’une épidémie de méningite mortelle par manque d’hygiène.
Contraint par la justice de révéler sa source d’approvisionnement, le Texas avait précisé qu’il s’était fourni auprès d’une de ces pharmacies du Texas et avait de quoi procéder à toutes les exécutions programmées jusqu’à la fin de l’année.
Mais son fournisseur, refusant d’être mêlé à la polémique, avait exigé que son stock lui soit «immédiatement» retourné contre remboursement, ce que le ministère texan de la Justice s’était refusé à faire. En demandant à la haute Cour de rejeter le recours de Yowell, l’Etat arguait que le nouveau produit avait été déclaré «efficace» à 98,8%.
Dans sa décision définitive, dont l’AFP a eu une copie, la Cour suprême se contente d’indiquer que la demande de sursis de Michael Yowell, présentée par le juge conservateur Antonin Scalia, est «rejetée».
Les avocats du condamné se sont dits «extrêmement déçus», estimant que «ce virage vers des préparations en pharmacie était un changement dramatique par rapport aux pratiques antérieures, rendant une supervision encore plus nécessaire --aujourd’hui et à l’avenir».
La Cour suprême n’avait pas été sollicitée dans le cas d’Edward Schad, dont les recours s’étaient arrêtés devant une cour d’appel du sud-ouest.
Il s’agit des 29e et 30e exécutions cette année aux Etats-Unis, la 1ère en Arizona, la 14e au Texas.
Au Texas, l’Etat qui détient le record d’exécutions, Michael Yowell, 43 ans, a été déclaré mort à 19H11 locales (00H11 GMT jeudi), une heure plus tard que prévu en raison de son appel devant la plus haute juridiction du pays, a annoncé Jason Clark, porte-parole de la justice texane. Il avait été condamné pour le meurtre de ses parents lorsqu’il avait 28 ans. Il leur avait volé de l’argent pour s’acheter de la drogue.
En Arizona, Edward Schad, 71 ans, est décédé mercredi matin à 10H12 locales (17H12 GMT), a indiqué à l’AFP Doug Nick, porte-parole des prisons de l’Etat. Il avait été reconnu coupable pour le meurtre en 1978 d’un septuagénaire retrouvé huit jours après sa disparition dans des broussailles en bord d’autoroute.
Les deux hommes ont été exécutés par injection létale d’un nouveau barbiturique, fabriqué par un préparateur en pharmacie non agréé au niveau fédéral: à quelques heures de son exécution, Yowell s’était appuyé sur ce fait pour demander à la Cour suprême se surseoir à son exécution.
Comme d’autres Etats américains, le Texas s’est trouvé confronté fin septembre à une pénurie de pentobarbital, l’anesthésiant destiné à euthanasier les animaux qu’il utilisait pour les injections intraveineuses, depuis que son fabricant danois a refusé d’en fournir pour les exécutions humaines. L’Etat s’est alors tourné vers des sociétés de préparation en pharmacie, dont les produits ne sont pas agréés au niveau national.
Le 1er octobre, Yowell et deux autres prisonniers du couloir de la mort texan avaient porté plainte devant un tribunal local pour connaître l’origine du nouvel anesthésiant que le Texas avait prévu d’utiliser pour lui.
Après le rejet des tribunaux inférieurs, il avait demandé à la Cour suprême l’arrêt de son exécution, rappelant que sa mise à mort «serait la première au Texas avec un produit» fabriqué par un préparateur en pharmacie.
Estimant que ses droits constitutionnels étaient violés, il dénonçait «la révélation tardive» par les autorités texanes de l’origine de leur nouveau barbiturique qui l’a empêché de contester son utilisation devant les tribunaux comme susceptible de «créer un risque substantiel de souffrances graves».
Un scandale avait éclaté en novembre 2012 autour de ces sociétés de préparation en pharmacie, qui sont placées sous l’autorité des Etats et non de la loi fédérale régissant les grands laboratoires. L’une de ces officines dans le Massachusetts avait été jugée responsable d’une épidémie de méningite mortelle par manque d’hygiène.
Contraint par la justice de révéler sa source d’approvisionnement, le Texas avait précisé qu’il s’était fourni auprès d’une de ces pharmacies du Texas et avait de quoi procéder à toutes les exécutions programmées jusqu’à la fin de l’année.
Mais son fournisseur, refusant d’être mêlé à la polémique, avait exigé que son stock lui soit «immédiatement» retourné contre remboursement, ce que le ministère texan de la Justice s’était refusé à faire. En demandant à la haute Cour de rejeter le recours de Yowell, l’Etat arguait que le nouveau produit avait été déclaré «efficace» à 98,8%.
Dans sa décision définitive, dont l’AFP a eu une copie, la Cour suprême se contente d’indiquer que la demande de sursis de Michael Yowell, présentée par le juge conservateur Antonin Scalia, est «rejetée».
Les avocats du condamné se sont dits «extrêmement déçus», estimant que «ce virage vers des préparations en pharmacie était un changement dramatique par rapport aux pratiques antérieures, rendant une supervision encore plus nécessaire --aujourd’hui et à l’avenir».
La Cour suprême n’avait pas été sollicitée dans le cas d’Edward Schad, dont les recours s’étaient arrêtés devant une cour d’appel du sud-ouest.
Il s’agit des 29e et 30e exécutions cette année aux Etats-Unis, la 1ère en Arizona, la 14e au Texas.
La justice soupçonne Bernard Tapie de chercher à échapper au fisc
LE MONDE Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Sombre horizon judiciaire pour Bernard Tapie. Le parquet de Paris a ouvert, le 13 septembre, une information judiciaire pour "fraude fiscale" et "organisation d'insolvabilité", à la suite d'une plainte déposée par le ministère de l'économie et des finances. L'enquête est confiée au juge du pôle financier parisien Serge Tournaire et la brigade financière a été saisie. Bercy suspecte l'homme d'affaires de vouloir organiser son insolvabilité en minorant ses résultats, tout en essayant de répartir des fonds à l'étranger, dans diverses structures opaques, afin d'échapper aux poursuites fiscales en France.
En effet, le tribunal administratif de Paris avait rejeté, le 9 août, par voie de référé, le recours des époux Tapie. Pour échapper au règlement des sommes réclamées par le fisc, le couple Tapie arguait de sa difficile situation financière – les magistrats parisiens ont saisi une grande partie de leurs biens dans le cadre de la procédure judiciaire liée à l'arbitrage contre le Crédit lyonnais ayant permis à l'homme d'affaires de percevoir 405 millions d'euros en 2008. Le tribunal administratif a considéré que "la requête de M. et Mme Tapie ne peut qu'être rejetée".
Ceux-ci restaient donc redevables aux impôts, selon cette décision dont Le Monde a eu connaissance. Ils avaient reçu une mise en demeure de payer 15 709 864 euros au titre des années 1989 à 1991, et un avis à tiers détenteur émis en vue de recouvrer la somme de 13 026 574 euros.
Du coup, l'homme d'affaires a contre-attaqué, en déposant à son tour une plainte contre le centre des impôts du 6e arrondissement, à Paris, où il réside. Cette plainte, pour "concussion" et "discrimination", a valu à plusieurs fonctionnaires des impôts d'être entendus par la PJ. La procédure vient d'être retournée au parquet de Paris.
L'information judiciaire pour "fraude fiscale" s'ajoute aux diverses enquêtes lancées à la suite de la procédure arbitrale controversée. Pas moins de six juges d'instruction – la Cour de justice de la République dans le volet ministériel, mais aussi trois juges du tribunal de grande instance de Paris saisis pour "escroquerie en bande organisée" – enquêtent sur les conditions suspectes dans lesquelles cet arbitrage a été rendu.
Voir l'infographie interactive : "Les protagonistes de l'affaire Tapie-Lagarde"
21 COMPTES BANCAIRES À L'ÉTRANGER, ATTRIBUÉS OU LIÉS À M. TAPIE
En outre, comme l'a indiqué Le Parisien jeudi 10 octobre, une enquête préliminaire a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), à la suite, le 19 septembre, d'un signalement de Tracfin, l'organisme anti-blanchiment de Bercy, qui dénonçait des flux financiers suspects relevés autour de Blue Star, une société basée à Hongkong, dont Bernard Tapie dit tout ignorer.
Tracfin avait déjà, le 23 juillet, adressé au parquet de Paris un premier signalement visant la société South Real Investment (SREI), basée au Luxembourg. C'est cette même société qui a acquis en 2011 pour le compte de l'homme d'affaires, moyennant 45 567 500 euros, la somptueuse villa La Mandala, sise à Saint-Tropez.
SREI a été immatriculée le 19 septembre 2011. Créée sept jours plus tôt par une société de droit anglais, European Consultants Limited, elle avait été rachetée ensuite par la holding belge de M. Tapie, GBT Holding.
Le 20 juillet 2013, la banque de SREI est sommée de transférer 1,8 million d'euros sur le compte de la société Gold Access Investments Limited, hébergée par la banque HSBC, à Hongkong. Cette demande intervient dans un contexte sensible pour M. Tapie : ses biens font alors l'objet d'une saisie judiciaire. Selon Tracfin, "ce transfert permettrait ainsi de faire sortir des fonds de France (...). Il ne peut être exclu que cette tentative de virement ait pour principal objectif d'échapper à cette mesure judiciaire".
Dans la foulée, Tracfin identifie les différents comptes bancaires, attribués ou liés à M. Tapie, ouverts à l'étranger : ils sont au nombre de vingt-et-un, dont une grande partie à Monaco. La structure anti-blanchiment note que ces différents comptes ont abondé la structure basée à Hongkong, dont le solde est créditeur à hauteur de 10 250 000 euros. Autre élément troublant : GBT Holding a transféré 1 760 000 euros vers un compte ouvert à la Barclays Bank, sis sur l'île de Man. Conseil de M. Tapie, Me Maurice Lantourne n'a pas donné suite aux sollicitations du Monde.
SOCIAL
Grève partielle des contrôleurs aériens français
Quelque 10% des vols devraient être supprimés au départ et à l'arrivée des aéroports. Les grévistes dénoncent le projet de «ciel unique» européen.
Le trafic en provenance et à destination des aéroports français devrait être réduit de 10% jeudi en raison d’une grève lancée par deux syndicats de contrôleurs aériens opposés à un projet de réforme européen.
Ce sont surtout les avions à destination du sud de la France, ou bien survolant la zone, qui risquent de subir des perturbations en raison d’une forte participation attendue parmi les contrôleurs aériens de la moitié sud du pays. «Les principales perturbations impacteront les vols en provenance ou à destination du sud de la France, de l’Espagne, du Portugal et du Maghreb», a souligné la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) dès mardi soir dans un communiqué.
La mobilisation devrait être plus forte dans la première moitié de la journée, ce qui a amené la DGAC a demander une suppression de 30% des vols vers le sud depuis les aéroports parisiens de Roissy et Orly dans la matinée, afin de réduire à titre préventif la portée des perturbations. Durant la journée, les vols supprimés dans les aéroports français devraient représenter 10% du trafic.
Les compagnies, qui dans ce cas de figure ont l’habitude de regrouper plusieurs départs vers une même destination en un seul avion, sont censées avoir prévenu dès mardi soir les passagers concernés. La DGAC conseille toutefois aux voyageurs de s’informer à l’avance auprès de leur compagnie.
Le préavis de grève a été déposé par l’Union nationale des syndicats autonomes des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (Unsa-Icna) et le syndicat des personnels de l’aviation civile CFDT (SPAC-CFDT). Ils sont opposés au projet de «Ciel unique» européen, initié par la Commission européenne, qui a pour objectif de mieux lutter contre l’encombrement de l’espace aérien. Sa proposition la plus décriée par les syndicats de contrôleurs aériens prévoit une séparation complète entre les autorités nationales de surveillance et leurs régulateurs, les organisations de contrôle de la circulation aérienne.
L’USAC-CGT, qui se revendique comme premier syndicat en France des contrôleurs aériens, n’appelle pas à la grève. La semaine dernière, la fédération européenne des syndicats de la branche, ATCEUC, a décidé de suspendre le mouvement prévu jeudi à l’échelle européenne, estimant avoir obtenu des garanties de Bruxelles.
Une précédente grève pour dénoncer le projet de «Ciel unique» avait eu lieu le 13 juin. Elle avait été suivie par près de 100% des contrôleurs aériens en France.
Ce sont surtout les avions à destination du sud de la France, ou bien survolant la zone, qui risquent de subir des perturbations en raison d’une forte participation attendue parmi les contrôleurs aériens de la moitié sud du pays. «Les principales perturbations impacteront les vols en provenance ou à destination du sud de la France, de l’Espagne, du Portugal et du Maghreb», a souligné la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) dès mardi soir dans un communiqué.
La mobilisation devrait être plus forte dans la première moitié de la journée, ce qui a amené la DGAC a demander une suppression de 30% des vols vers le sud depuis les aéroports parisiens de Roissy et Orly dans la matinée, afin de réduire à titre préventif la portée des perturbations. Durant la journée, les vols supprimés dans les aéroports français devraient représenter 10% du trafic.
Les compagnies, qui dans ce cas de figure ont l’habitude de regrouper plusieurs départs vers une même destination en un seul avion, sont censées avoir prévenu dès mardi soir les passagers concernés. La DGAC conseille toutefois aux voyageurs de s’informer à l’avance auprès de leur compagnie.
Le préavis de grève a été déposé par l’Union nationale des syndicats autonomes des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (Unsa-Icna) et le syndicat des personnels de l’aviation civile CFDT (SPAC-CFDT). Ils sont opposés au projet de «Ciel unique» européen, initié par la Commission européenne, qui a pour objectif de mieux lutter contre l’encombrement de l’espace aérien. Sa proposition la plus décriée par les syndicats de contrôleurs aériens prévoit une séparation complète entre les autorités nationales de surveillance et leurs régulateurs, les organisations de contrôle de la circulation aérienne.
L’USAC-CGT, qui se revendique comme premier syndicat en France des contrôleurs aériens, n’appelle pas à la grève. La semaine dernière, la fédération européenne des syndicats de la branche, ATCEUC, a décidé de suspendre le mouvement prévu jeudi à l’échelle européenne, estimant avoir obtenu des garanties de Bruxelles.
Une précédente grève pour dénoncer le projet de «Ciel unique» avait eu lieu le 13 juin. Elle avait été suivie par près de 100% des contrôleurs aériens en France.
SOCIETE
A l'Assemblée, le sexisme en accusation
Le Monde.fr avec AFP
Ce fut la première réaction au petit jeu du député UMP Philippe Le Ray, sanctionné pour avoir imité, mardi soir, le caquètement d'une poule pendant l'intervention d'une de ses collègues écologistes : le boycott, par des députées de gauche, de l'ouverture de séance de l'Assemblée nationale mercredi (voir la photographie ci-dessus, prise par un conseiller de la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem). A l'arrivée des élues, sous les applaudissements de la gauche, ce sont les députés de droite qui, furieux, ont quitté brièvement l'hémicycle.
La réaction de l'intéressée, la députée de la Vienne Véronique Massonneau – qui a lancé "Arrêtez, je ne suis pas une poule !" avant de reprendre tant bien que mal son intervention sur la réforme des retraites, sans cesse interrompue par le caquetage provenant des bancs de l'UMP – a été suivie de nombreuses autres mercredi.
Des comportements machistes sont en effet régulièrement rapportés à l'Assemblée nationale, qui compte à peine plus d'un quart de femmes.
Lire l'enquête (en édition abonnés) : "Sexistes les politiques, vraiment ?"
"INSTRUMENTALISATION DE LA CAUSE DES FEMMES"
Toutefois, la plupart des soutiens à la députée moquée sont venus des rangs des élues de la gauche. Du côté de l'UMP, les députées, si elles ont considéré que "de tels comportements, observés sur tous les bancs de l'hémicycle, doivent être condamnés", ont nuancé leur réprobation, en évoquant une "instrumentalisation politicienne de la cause des femmes".
Même discours chez le président du groupe UMP, Christian Jacob, qui a, certes, condamné "un incident tout à fait regrettable". Mais l'a aussitôt minoré : "Ce n'est pas pire que le bras d'honneur de Noël Mamère ou d'autres collègues qui ont été faits dans cet hémicycle", a-t-il dit, avant de s'en prendre vivement au président PS de l'Assemblée, Claude Bartolone.
Il a accusé ce dernier d'être "caution" d'une "mascarade" et d'une "théâtralisation", notamment pour avoir convoqué une conférence des présidents de l'Assemblée – qui a condamné à l'unanimité M. Le Ray à un rappel à l'ordre, avec une privation d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois. Ce à quoi ont immédiatement rétorqué Claude Bartolone, et le groupe des députés EELV :
"SEXISME ORDINAIRE"
AU PS, le chef de file des députés Bruno Le Roux a lancé qu'"il y avait des comportements machistes, sexistes, contre lesquels il faut lutter", dans la même veine que le président de l'Assemblée :
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a regretté que "certains aient du mal à conserver une attitude conforme à leur fonction, après des dîners manifestement bien arrosés", tandis que la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, a jugé ce comportement "insupportable". Pour sa collègue à la culture, Aurélie Filipetti, "chassez le naturel et il revient au galop pour certains".
Présente mardi soir au moment de l'incident, qui a également "choqué" selon elle quelques députés UMP, la présidente PS de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale, Catherine Coutelle, a estimé qu'au-delà du comportement de "trois ou quatre individus un peu éméchés qui se sont crus drôles", "le sexisme ordinaire reste assez fréquent". Dans "ce lieu de pouvoir, les hommes ne sont pas forcément à l'aise quand des femmes s'imposent", a raconté cette députée, évoquant des "horreurs" lors du débat sur le mariage homosexuel et des "remarques violentes" sur la proposition de loi à venir sur la prostitution.
Lors des débats sur le mariage pour tous, les députés UMP s'en sont notamment pris à Laurence Dumont, lorsqu'elle a remplacé à la présidence de l'Assemblée Claude Bartolone, avant de se faire traiter de "machos" par les socialistes, rappelle Mediapart, qui lance un "machoscope" en politique.
"On a des souvenirs assez cuisants de ce qui a pu arriver à des députées femmes, des ministres femmes, dans cet hémicycle, Dominique Voynet, et avant elle, Edith Cresson, Simone Veil", avait aussi souligné, en juillet 2012, la coprésidente des députés écolos, Barbara Pompili, après les sifflets envers la ministre du logement Cécile Duflot parce qu'elle portait une robe.
Salles de shoot, c'est non pour le Conseil d'Etat
le Conseil d'Etat aurait rendu un avis négatif sur les "salles de shoot" © reuters
C'est une information France Inter, ce n'est pas encore officiel mais le Conseil d'Etat a rendu un avis négatif mardi sur l'installation des salles de shoot, alors que l'ouverture d'une de ces salles est prévue pour le mois de novembre dans le quartier de la gare du Nord, à Paris.
Pour le Conseil d'Etat, l'installation de cette salle de consommation de drogues à moindre risque ne serait pas conforme juridiquement à la loi de 1970 sur les stupéfiants. Une loi basée sur un principe de prohibition, en interdisant tout usage de stupéfiant.
Il existe pourtant depuis 2005 un décret qui autorise des centres, les CARRUD, à accueillir les toxicomanes dans un programme de réduction des risques, mais pas dans le cadre d'une consommation qui reste interdite. Ce décret devait être modifié pour faire apparaitre les termes "salle de consommation". Mais la loi de 1970, interdisant tout usage de stupéfiants serait alors contournée, et il y aurait là un problème juridique
Quelle suite après cet avis négatif ?
Il serait étonnant que le gouvernement décide de passer outre puisque c'est lui qui avait demandé l'avis. Mais l'ouverture de cette salle est un choix politique. Le gouvernement va donc devoir trouver le pistes juridiques, voire législatives possibles, et ça risque de prendre du temps.
Alors que le terrain était trouvé, près de la gare du Nord à Paris, les personnels sur le point d'être engagés pour être formés, on ne voit pas aujourd’hui, comment cette salle pourrait ouvrir fin novembre, comme c'était initialement prévu.
Les associations d'aide aux toxicomanes sont inquiètes d’un possible report d’une une ouverture qui avait suscité déjà bien des débats. Elles envisageaient d'accueillir 200 usagers par jour, sept jours sur sept.
« Salle de shoot » à Paris : le Conseil d’Etat recommande une loi
Le Conseil d’Etat a préconisé au gouvernement d’inscrire dans la loi le principe de l’ouverture d’une « salle de shoot » à Paris. Ce qui de facto devrait reporter la mise en place de ce dispositif après les municipales, a indiqué Anne Hidalgo, candidate socialiste à la mairie de la capitale.
Il ne sera sans doute pas possible d’ouvrir une « salle de shoot » avant les municipales à Paris puisque le Conseil d’Etat recommande au préalable une loi, a déclaré jeudi Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de la capitale. « Le Conseil d’Etat a procédé à l’examen de ce projet le 8 octobre dernier et a recommandé au gouvernement d’inscrire dans la loi le principe de ce dispositif pour plus de garantie juridique », a confirmé le ministère des Affaires sociales et de la Santé dans un communiqué. « Le gouvernement va travailler avec les acteurs concernés par ce projet à la sécurisation juridique de ce dispositif », a-t-il précisé.
Sur France Info, Anne Hidalgo a déclaré : « Ce que dit le Conseil d’Etat, c’est qu’il faut une loi pour pouvoir autoriser ce type de lieu », qu’elle préfère appeler « salle médicalisée ». « Nous allons retravailler avec le ministère de la Santé », a ajouté la première adjointe de Bertrand Delanoë.
Vive opposition
Cette « salle de consommation de drogue à moindre risque » devait ouvrir en novembre dans le quartier de la gare du Nord (Xe arrondissement). Le projet, adopté en juillet par délibération du Conseil de Paris, s’était heurté à une très vive opposition de la droite et d’associations. L’une d’elles, Parents contre la drogue, avait déposé un recours devant le Conseil d’Etat.
« Cette loi n’existe pas aujourd’hui », a relevé Anne Hidalgo, en réaffirmant « l’intérêt de ce type de lieu » pour « la santé publique ». « Nous allons regarder cette décision du Conseil d’Etat », « nous suivrons les avis des autorités du pays, bien évidemment ». Une ouverture est-elle possible avant les municipales de mars? « Je ne crois pas », a-t-elle répondu.
Malala. La jeune Pakistanaise reçoit le prix Sakharov
Malala Yousafzai fait partie des favoris au Nobel de la Paix.
AFP.
Le Parlement européen a décerné jeudi à l’unanimité son prix Sakharov 2013 à Malala Yousafzai, jeune pakistanaise de 16 ans qui milite dans son pays pour le droit à l’éducation des jeunes filles.
Des Taliban ont tenté, l’an dernier, de l’assassiner en lui tirant une balle dans la tête. Malala Yousafzai fait également figure de favorite pour le prix Nobel de la paix qui sera décerné vendredi.
Le prix Sakharov « pour la liberté de l’esprit » est décerné depuis 1988 à des personnes ou à des organisations qui se battent pour les droits de l’Homme ou la liberté d’expression. Il est doté de 50 000 euros et sera remis lors d’une cérémonie en novembre à Strasbourg.
Le prix Nobel de littérature attribué à la Canadienne Alice Munro
Par Les Echos
Décrite comme la « maîtresse de la nouvelle contemporaine » et souvent comparée à Anton Tchekhov, Alice Munro est la 13e femme à décrocher le Nobel de littérature.
Alice Munro est la 13ème femme récompensée par un Nobel de littérature - AFP
Le prix Nobel de littérature 2013 a été décerné jeudi 10 octobre à la Canadienne Alice Munro, déjouant tous les pronostics puisque la Bélarusse Svetlana Alexievitch et le Japonais Haruki Murakami étaient donnés favoris par les parieurs pour l’emporter. La femme de lettres canadienne, âgée de 82 ans, est la 13ème femme à recevoir un Nobel de littérature depuis sa première remise en 1901. Alice Munro succède ainsi au romancier chinois Mo Yan récompensé en 2012, et recevra 8 millions de couronnes (916.000 euros) en plus de son prestigieux prix.
Portrait
Alice Munro est l’« autre grande dame » de la littérature anglophone canadienne, en référence à Margaret Atwood, mais leurs personnalités n’ont cependant pas grand-chose en commun. Elle est devenue célèbre en écrivant des nouvelles ancrées dans la vie des campagnes de l’Ontario, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être comparée à Anton Tchekhov, très friand de longues descriptions de la vie dans la province russe. Fille d’un éleveur de renards et de volailles et d’une institutrice, elle habite d’ailleurs toujours à Clinton, dans l’Ontario, pas loin de là où elle a grandit. « Je n’ai aucun autre talent, je ne suis pas intellectuelle et me débrouille mal comme maîtresse de maison, observait-elle il y a quelques années. Donc rien ne vient perturber ce que je fais. »
Malgré le succès de ses ouvrages et une moisson impressionnante de prix littéraires qu’elle engrange depuis quarante ans, elle ne répond que très rarement aux demandes d’interviews et est restée très discrète, à l’image de ses personnages, essentiellement féminins et dont la beauté physique n’est jamais exaltée dans ses textes. Peut-être faut-il y voir un résurgence des influences puritaines ayant marqué le milieu de son enfance. « Elle écrit sur les femmes et pour les femmes, mais elle ne diabolise pas les hommes », commentait l’écrivain et critique américain établi à Montréal, David Homel. « Ce n’est pas un écrivain mondain, on la voit rarement en public, elle ne court pas les lancements », ajoutait-il.
Sa première nouvelle, « The Dimensions of a Shadow », est publiée en 1950, alors qu’elle est étudiante à l’université de Western Ontario.
Une semaine de prix Nobel
La semaine des prix Nobel a démarré lundi 7 octobre à Stockholm, avec la remise du Nobel de médecine à trois chercheurs récompensés pour leurs travaux sur le système de transport à l’intérieur de la cellule. Mardi 8 octobre, le Nobel de physique était attribué aux « pères du boson de Higgs », le Belge François Englert et le Britannique Peter Higgs. Enfin mercredi, Martin Karplus, Michael Levitt et Arieh Warshel ont vu leurs recherches sur le « développement de modèles multi-échelle pour les systèmes chimiques complexes » récompensées par le Nobel de chimie .
Reste à savoir qui recevra le prestigieux prix Nobel de la paix, qui sera remis vendredi 11 octobre. Tous les regards sont tournés vers une jeune adolescente pakistanaise Malala Yousafzai, 16 ans, qui pourrait se voir décerner ce prix hautement symbolique en récompense de son engagement en faveur des jeunes filles dans son pays. Malala a d’ailleurs reçu jeudi 10 octobre le prix Sakharov 2013 , décerné par le parlement européen. Elle succéderait alors à l'Union européenne , lauréate controversée du Nobel de la paix en 2012 pour avoir « contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe », avait alors annoncé le comité Nobel.
Les 12 précédentes lauréates du prix Nobel de littérature
2009 : Herta Müller (Allemagne) 2007 : Doris Lessing (Grande-Bretagne) 2004 : Elfriede Jelinek (Autriche) 1996 : Wislawa Szymborska (Pologne) 1993 : Toni Morrison (Etats-Unis) 1991 : Nadine Gordimer (Afrique du sud) 1966 : Nelly Sachs (Suède) 1945 : Gabriela Mistral (Chili) 1938 : Pearl Buck (Etats-Unis) 1928 : Sigrid Undset (Norvège) 1926 : Grazia Deledda (Italie) 1909 : Selma Lagerlöf (Suède)
Turquie : une présentatrice télé licenciée à cause de son décolleté
La présentatrice de télévision turque, Gözde Kansu, a été licenciée de son poste pour avoir porté un décolleté jugé trop plongeant au cours d’une émission. ( Capture d'écran )
La présentatrice de télévision turque, Gözde Kansu, a été licenciée de son poste pour avoir porté un décolleté jugé trop plongeant au cours d’une émission.
Selon le quotidien turc Hürriyet, la jeune femme, très populaire en Turquie, aurait eu le tort de présenter son émission avec un décolleté, faisant partie intégrante d’une élégante robe noire.
Selon le quotidien turc Hürriyet, la jeune femme, très populaire en Turquie, aurait eu le tort de présenter son émission avec un décolleté, faisant partie intégrante d’une élégante robe noire.
Son attitude a été qualifiée d’«extrême» car elle dansait en souriant par Hüseyin Çelik un membre du parti au pouvoir, l’AKP, qui a estimé que le port d’un tel décolleté était «inacceptable».
Bien que le nom de la présentatrice n’a pas été directement nommé par ce porte-parole de l’AKP, elle a aussitôt été licenciée comme le rapporte le Dailymail.
Pour le Jerusalem Post, cette incroyable décision démontre que l'AKP, au pouvoir depuis 2002, qui avait travaillé à une «lente islamisation de la société» prend un virage significatif pour imposer ses points de vue à un plus large public. Au début du mois d'octobre, un procureur d'Istanbul a demandé l'emprisonnement de l'écrivain Emrah Serbes pour avoir insulté le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. L'écrivain avait fait une blague à la télévision en changeant le deuxième prénom de M. Erdogan de «Tayyip», à «Tazyik», qui signifie «eau pressurisée en référence à l'usage excessif de la police de canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants».
VIDEO. La présentatrice turque virée à cause de son décolleté trop plongeant
Bien que le nom de la présentatrice n’a pas été directement nommé par ce porte-parole de l’AKP, elle a aussitôt été licenciée comme le rapporte le Dailymail.
Pour le Jerusalem Post, cette incroyable décision démontre que l'AKP, au pouvoir depuis 2002, qui avait travaillé à une «lente islamisation de la société» prend un virage significatif pour imposer ses points de vue à un plus large public. Au début du mois d'octobre, un procureur d'Istanbul a demandé l'emprisonnement de l'écrivain Emrah Serbes pour avoir insulté le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. L'écrivain avait fait une blague à la télévision en changeant le deuxième prénom de M. Erdogan de «Tayyip», à «Tazyik», qui signifie «eau pressurisée en référence à l'usage excessif de la police de canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants».
VIDEO. La présentatrice turque virée à cause de son décolleté trop plongeant
leparisien.fr
DIVERS
Espionnage américain : Greenwald va divulguer des documents sur la France et l’Espagne
Le journaliste du «Guardian», à qui Edward Snowden a remis de nombreux documents de la NSA, promet de continuer à faire du «journalisme à haut risque».
Le journaliste Glenn Greenwald qui a dénoncé l’espionnage cybernétique américain au Brésil, a déclaré mercredi qu’il travaillait maintenant sur des documents traitant de la France et de l’Espagne, parmi tous ceux que lui a remis l’ex-informaticien américain Edward Snowden. «Nous faisons du journalisme à haut risque (...) Je vais continuer à faire ce type de journalisme jusqu’à la publication du dernier document», a déclaré devant une commission du Parlement à Brasilia le journaliste américain du Guardian, qui vit à Rio de Janeiro.
«Tout ce que j’ai eu sur l’espionnage au Brésil et maintenant sur la France, je travaille avec des journaux de France et d’Espagne, je le publie», a dit Glenn Greenwald sans donner plus de détails devant cette commission brésilienne qui enquête sur les accusations d’espionnage de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) au Brésil. Alors qu’on lui demandait s’il avait encore des documents en main et pourquoi les informations sortaient au compte-gouttes, étant donné qu'Edward Snowden lui avait remis les documents depuis des mois, Glenn Greenwald a répondu : «Cela prend du temps de comprendre tous les documents. Dès que je trouve un document que je juge intéressant à publier, je commence immédiatement à travailler dessus pour informer le public le plus vite possible». Il a souligné qu’il maintenait un contact permanent et presque quotidien avec Edward Snowden, actuellement réfugié en Russie et fugitif de la justice américaine qui l’accuse d’espionnage.
Au cours des dernières semaines, la presse brésilienne a publié, grâce à Glenn Greenwald, des documents des services secrets américains révélant l’espionnage exercé sur les communications de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, de ses collaborateurs proches et de millions d’autres Brésiliens, mais aussi d’entreprises telles que le géant public pétrolier Petrobras. Le ministère français des Affaires étrangères a également été espionné avait dit Glenn Greenwald à l’époque.
En septembre, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, Dilma Rousseff a proposé un contrôle multilatéral de l’utilisation d’Internet, face à la forte dépendance d’entreprises situées aux États-Unis. Mercredi elle a annoncé une réunion internationale sur la gouvernance de l’Internet en avril 2014 à Rio de Janeiro, à l’issue d’une rencontre à Brasilia avec Fadi Chehadé, chef de l’autorité de régulation de l’Internet, connue sous le sigle ICANN.
«Tout ce que j’ai eu sur l’espionnage au Brésil et maintenant sur la France, je travaille avec des journaux de France et d’Espagne, je le publie», a dit Glenn Greenwald sans donner plus de détails devant cette commission brésilienne qui enquête sur les accusations d’espionnage de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) au Brésil. Alors qu’on lui demandait s’il avait encore des documents en main et pourquoi les informations sortaient au compte-gouttes, étant donné qu'Edward Snowden lui avait remis les documents depuis des mois, Glenn Greenwald a répondu : «Cela prend du temps de comprendre tous les documents. Dès que je trouve un document que je juge intéressant à publier, je commence immédiatement à travailler dessus pour informer le public le plus vite possible». Il a souligné qu’il maintenait un contact permanent et presque quotidien avec Edward Snowden, actuellement réfugié en Russie et fugitif de la justice américaine qui l’accuse d’espionnage.
Au cours des dernières semaines, la presse brésilienne a publié, grâce à Glenn Greenwald, des documents des services secrets américains révélant l’espionnage exercé sur les communications de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, de ses collaborateurs proches et de millions d’autres Brésiliens, mais aussi d’entreprises telles que le géant public pétrolier Petrobras. Le ministère français des Affaires étrangères a également été espionné avait dit Glenn Greenwald à l’époque.
En septembre, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, Dilma Rousseff a proposé un contrôle multilatéral de l’utilisation d’Internet, face à la forte dépendance d’entreprises situées aux États-Unis. Mercredi elle a annoncé une réunion internationale sur la gouvernance de l’Internet en avril 2014 à Rio de Janeiro, à l’issue d’une rencontre à Brasilia avec Fadi Chehadé, chef de l’autorité de régulation de l’Internet, connue sous le sigle ICANN.
Espace. Découverte d’une étrange planète flottant toute seule
Ces astronomes l’ont détectée à l’aide du télescope Pan-STARRS 1.
Crédit photo : http://pan-starrs.ifa.hawaii.edu/
Une planète hors du système solaire, flottant seule dans l’espace, sans être en orbite autour d’une étoile, a été découverte par une équipe internationale d’astronomes. Leurs travaux sont parus mercredi aux Etats-Unis.
Une exoplanète gazeuse, baptisée PSO J318.5-22, située à seulement 80 années lumière de la Terre (une année lumière équivaut à 9 460 milliards de kilomètres) et ayant une masse équivalente à six fois celle de Jupiter, a été découverte par une équipe d’astronomes. Signe particulier : elle flotte toute seule.
La découverte de ces astronomes a été publiée dans la revue américaine Astrophysical Journal Letters.
« Nous n’avons jamais vu un objet comme cela »
Cette planète s’est formée il y a à peine 12 millions d’années, ce qui pour une planète est la toute première enfance.
« Nous n’avons jamais auparavant vu un objet comme cela, flottant librement dans l’espace et qui a toutes les caractéristiques de jeunes planètes trouvées en orbite autour d’autres étoiles », explique Michael Liu, de l’Institut d’astronomie de l’Université de Hawaii à Manoa, principal auteur de cette découverte.
« Je me suis souvent demandé si de tels objets solitaires pouvaient exister et maintenant nous savons que c’est le cas », a-t-il ajouté.
De plus en plus d’exoplanètes découvertes
Cette planète possède peut-être la plus faible masse jamais mesurée sur un objet flottant, mais en même temps ses caractéristiques les plus uniques, y compris la masse, la couleur et l’énergie émise, correspondent à celles de planètes en orbite, précisent ces astro-physiciens.
Au cours de la dernière décennie, les découvertes d’exoplanètes se sont accélérées, avec environ un millier détectées par des méthodes indirectes, comme l’ombre qu’elles produisent sur leur étoile en passant devant.
Mais très peu de ces planètes ont pu être observées directement, vu que la plupart sont en orbite autour de jeunes étoiles de moins de 200 millions d’années, qui sont très brillantes.
Découverte depuis Hawaii
Cette exoplanète fournira « une occasion unique d’observer le fonctionnement interne d’une planète gazeuse géante comme Jupiter peu après sa naissance », relève Niall Deacon du Max Planck Institute pour l’astronomie en Allemagne, co-auteur de cette recherche.
Ces astronomes l’ont détectée à l’aide du télescope Pan-STARRS 1 situé au sommet du mont Haleakala à Maui (Hawaii).
Des observations avec d’autres télescopes à Hawaii indiquent que la planète à des caractéristiques similaires à celles des planètes gazeuses géantes qui sont en orbite autour de jeunes étoiles.
Prix Nobel à la découverte du boson de Higgs : le CERN aurait-il dû être récompensé ?
Le Monde.fr avec AFP
Un membre du jury du prix Nobel de physique a déploré mercredi 9 octobre que le laboratoire du CERN ait été oublié au moment de récompenser la découverte du boson de Higgs. "Je pense que c'est une erreur", a affirmé Anders Barany, membre de l'Académie royale des sciences, à propos de l'attribution mardi de ce prix au Britannique Peter Higgs et au Belge François Englert. Ces deux scientifiques ont posé à partir de 1964 les bases théoriques qui allaient mener à la découverte du boson en 2012 au sein du laboratoire suisse. Des centaines de physiciens ont contribué à ces travaux au sein de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (connue sous l'acronyme CERN). "Je trouve que ces chercheurs expérimentaux ont fait un travail incroyable et fantastique et devraient être récompensés", a estimé M. Barany.
La contribution essentielle du CERN a été mentionnée par le jury, a relevé le physicien suédois. "Ça ne s'était jamais fait avant. C'est une belle reconnaissance, mais je ne pense pas que ce soit suffisant." Le prix de la paix est le seul des Nobel qui ait été accordé à des organisations. En sciences, la tradition est de récompenser un à trois individus chaque année. Pour le président du comité Nobel qui décide des lauréats en physique, il n'y avait pas lieu d'en changer car il s'agit d'un "prix théorique".
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FAIRE ÉVOLUER L'ACADÉMIE DES SCIENCES
Interrogé par l'AFP, il a nié que le retard d'une heure dans l'annonce des lauréats ait été due à un débat sur le CERN. "C'est de la spéculation", a-t-il estimé, rappelant le secret sous lequel sont maintenues les délibérations pendant cinquante ans. Un autre membre de l'Académie royale des sciences, Hans Ryde, a indiqué que cette controverse n'avait pas eu lieu. "Nous devons suivre le testament [d'Alfred Nobel]. Il n'y a rien dedans sur les institutions, donc, dans ce sens-là, la décision était hyper simple."
Le CERN lui-même a estimé qu'il n'y avait pas lieu de polémiquer. "Ce qui compte pour nous, c'est que le prix aille à la physique des particules", a déclaré son directeur général, Rolf Heuer. "Bien sûr je serais vraiment ravi si nous avions aussi été récompensés, mais je suis tout aussi heureux. [Higgs et Englert] ont fait un boulot formidable et obtiennent la reconnaissance d'un travail immense."
Le physicien Per Carlson, membre de l'Académie, a estimé que les jurys devraient réfléchir à faire évoluer leur tradition. "La recherche change. Si on retourne cent ans en arrière, on avait une seule personne qui faisait les expériences et les découvertes. Aujourd'hui, c'est 6 000 personnes ou quelque chose comme ça." "Je ne sais pas si l'Académie va s'ouvrir à la possibilité de donner le prix à des organisations à l'avenir. C'est une éventualité. De mon point de vue, ce devrait être possible", a assuré le scientifique.
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