Ecotaxe : les étonnantes alliances de la fronde bretonne
LE MONDE| Par Jean-Baptiste Chastand
Une étonnante alliance entre agriculteurs, patrons et syndicalistes. La composition du mouvement anti-écotaxe breton est inédite : il regroupe la grande distribution et la FNSEA, premier syndicat agricole, lesquels se sont longtemps fait la guerre en Bretagne. « L'alliance n'est pas naturelle », convient Hervé Le Goff, directeur d'un Super U à Brest, qui a fermé une heure son enseigne, mercredi 23 octobre, en solidarité avec le mouvement. « Mais devant l'injustice, les Bretons sont tous d'accord, assure-t-il. La distribution n'a pas été clean tout le temps, mais les relations se sont beaucoup améliorées depuis les années 1990. »
Lire les dernières informations Ayrault sur l'écotaxe : "Suspension n'est pas suppression"
M. Le Goff n'est toutefois pas allé jusqu'à affronter les CRS sur la quatre-voies au sud de Brest samedi, avec les agriculteurs et les transporteurs, fers de lance du mouvement dans le Finistère, département à la pointe de la mobilisation bretonne. Roger Capitaine, le patron de la coopérative Savéol, lui, y était. « Le mariage est aussi étonnant que l'absurdité de cette taxe. Les agriculteurs vont la payer comme les grands distributeurs », plaide celui qui a réuni tous ses salariés la semaine dernière pour les appeler à manifester.
« L'écotaxe a permis de catalyser la rancœur des besogneux qui travaillent tous les jours », explique M. Capitaine, qui était déjà le 4 février 2009 au péage de La Gravelle, en Mayenne. Devant le dernier péage avant les autoroutes gratuites bretonnes, plus de mille patrons bretons appelaient alors à la suppression de « la taxe Borloo », du nom du ministre de l'écologie de Nicolas Sarkozy.
Elle devait alors voir le jour en 2011. Elle n'est pourtant toujours pas en place. Pendant cette période, le « collectif des acteurs économiques bretons contre l'écotaxe » ne va cesser de pilonner la mesure. Présidé par le patron du Medef Bretagne, Patrick Caré, par ailleurs dirigeant d'une usine pharmaceutique à Rennes, ce collectif informel regroupe la FNSEA comme les principales fédérations patronales. Il s'organise par des réunions téléphoniques au coup par coup. Le président de la FNSEA de Bretagne, Thierry Coué, assure, gêné, que « la grande distribution n'en fait pas partie », alors que les Systèmes U et Leclerc sont signataires de tous ses communiqués.
Reste qu'en avril, le collectif proclamait « la victoire ». Le vote par l'Assemblée d'une minoration de l'écotaxe de 50 % pour la Bretagne « constitue un aménagement majeur, significatif », assurait alors le collectif, dans un communiqué toujours en ligne sur le site du Medef breton.
L'unité du collectif va pourtant vite craqueler. « Je n'étais pas d'accord pour dire que c'était une victoire », assure Jakez Bernard, producteur de musique et président de Produit en Bretagne, une association qui dit regrouper 300 entreprises bretonnes de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Le 18 juin, il lance son propre collectif, le « comité de convergence des intérêts bretons » pour demander la suppression de l'écotaxe, mais aussi dénoncer « le carcan administratif français » et le « poids écrasant des charges ».
« Le contexte économique a changé. Caré n'était pas sur la même longueur d'onde, mais c'est le résultat qui compte », explique M. Bernard. L'idée de joindre les supermarchés locaux au mouvement en prévoyant des fermetures symboliques de quelques heures vient de cette association.
« ON CRÈVE EN BRETAGNE »
La multiplication des plans sociaux depuis l'été, et en premier lieu l'annonce de la fermeture de l'abattoir Gad de Lampaul (Finistère), va donner une véritable légitimité économique au mouvement. Les syndicalistes de FO, majoritaires sur le site, vont même se joindre au mouvement. « Au lieu d'apporter des solutions, le gouvernement nous impose une taxe pour nous étrangler. J'ai dit à mes patrons que je leur taperai dessus quand il faudra. Mais aujourd'hui, la priorité est de sauver ces sites industriels », explique Nadine Hourmant, déléguée FO chez Doux et leader syndical local, pour justifier sa mobilisation aux côtés des agriculteurs locaux qui possèdent Gad, au travers de la coopérative Cecab.
Lire notre décryptage Itinéraire d'une mesure qui faisait consensus
Mme Hourmant, qui dénonce pêle-mêle Ecomouv l'entreprise « même pas française » , chargée de déployer les portiques pour récolter la taxe, ou « les hauts commissaires de Bruxelles qu'il ne faut pas froisser alors qu'on crève en Bretagne », s'est même affichée lundi 28 octobre dans un troisième groupe, le « collectif pour l'emploi en Bretagne », mené par le maire de Carhaix (Finistère), issu de la gauche régionaliste, Christian Troadec. Ce collectif organise une nouvelle manifestation, le 2 novembre, à Quimper. Y appartient aussi Thierry Merret, le président de la FNSEA du Finistère. Une figure locale jusqu'au-boutiste, à l'initiative de l'idée des bonnets rouges, symbole de la lutte bretonne contre la fiscalité sous Louis XIV.
De quoi faire étrangler Jean Cabaret, le porte-parole de la Confédération paysanne bretonne. « Quand on voit des responsables du Medef porter un bonnet rouge, il y en a qui doivent se retourner dans leur tombe. Ils ont profité de la situation chez Gad pour faire exploser la machine », lâche-t-il. Pourtant, lui aussi est gêné par l'ampleur du mouvement, n'osant pas soutenir ouvertement l'écotaxe.
Lire aussi : Dans le Finistère, les salariés de l’abattoir Gad continuent de se battre contre la fermeture
Son antenne finistérienne envisage par ailleurs de participer à la manifestation du 2 novembre. « Mais seulement pour défendre l'emploi, assure son porte-parole, Vincent Pennober. S'il y a des tracteurs pour défoncer les murs, on n'ira pas, on n'est pas là pour casser. » « Hors de question d'aller sur la barricade avec la FNSEA pour gueuler contre les taxes », abonde Patrick Jagaille, représentant de la CFDT du Finistère, qui dénonce « l'alliance de la carpe et du lapin entre le syndicat majoritaire chez Gad et les responsables de la crise, à savoir les agriculteurs productivistes qui n'ont jamais réfléchi à l'avenir de l'économie bretonne ».
Lire nos explications Fiscalité : les sept précédents reculs du gouvernement
Israël libère 26 Palestiniens et accélère la colonisation
(AFP)
Ramallah (Territoires palestiniens) — Israël a libéré dans la nuit de mardi à mercredi un nouveau contingent de 26 détenus palestiniens dans le cadre des difficiles négociations de paix en cours sous l'égide des Etats-Unis.
Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu a simultanément décidé d'accélérer la colonisation à Jérusalem-Est, selon la radio militaire israélienne.
Un groupe de 21 détenus relâchés en Cisjordanie a quitté la prison israélienne d'Ofer, près de Jérusalem, à bord de deux minibus aux vitres teintées peu après 01H00 locale (23H00 GMT), selon un correspondant de l'AFP. Les prisonniers ont ensuite été accueillis par le président palestinien Mahmoud Abbas et leurs familles à la Mouqata'a, le siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie).
Au même moment, cinq autres prisonniers ont été remis en liberté dans la bande de Gaza au milieu de scènes d'allégresse, a constaté l'AFP.
Les 26 Palestiniens, placés en détention avant les accords d'Oslo en 1993, avaient été condamnés dans leur presque totalité à des peines de prison à vie pour le meurtre d'Israéliens.
"La décision de libérer les prisonniers est une des décisions les plus difficiles que j'ai eu à prendre. Elle est injuste car ces terroristes sont relâchés avant d'avoir purgé leur peine. Mon coeur est avec les familles en deuil", avait affirmé lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Deux jours avant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens le 30 juillet, M. Netanyahu avait accepté la libération de 104 prisonniers palestiniens, en plusieurs fois, en fonction des progrès des négociations.
La première vague de libérations, qui concernait déjà 26 détenus, avait eu lieu le 13 août.
M. Netanyahu a expliqué qu'il fallait "tenir compte du poids de la réalité", en faisant allusion à la promesse faite à Washington de relâcher des prisonniers afin de permettre la reprise du dialogue avec les Palestiniens.
"Nous sommes obligés de manoeuvrer sur un front international complexe", a-t-il plaidé en appelant les membres de son gouvernement -- dont certains sont hostiles à la libération de "terroristes palestiniens" -- à avoir "une vision à long terme".
"Pas de progrès tangible"
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a imposé un black out médiatique sur les pourparlers de paix auxquels il a ramené les deux parties fin juillet, a affirmé le 21 octobre à Paris que les négociations s'intensifiaient, faisant état de 13 rencontres.
Mais un haut dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a déclaré mardi que les pourparlers n'avaient "pas fait de progrès tangible", en déplorant que "l'actuelle position de négociation israélienne soit la pire depuis plus de 20 ans".
Israël "veut gagner du temps pour renforcer sa politique de colonisation et imposer une nouvelle réalité sur le terrain. Une telle position est de nature à miner les négociations de paix et détruire toute possibilité d'établir un Etat palestinien viable", a accusé le négociateur Yasser Abed Rabbo, secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP.
Aussitôt après la libération des prisonniers, la radio militaire a annoncé qu'Israël allait construire 1.500 logements dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est.
Cette décision -- approuvée par "Bibi" Netanyahu et son ministre de l'Intérieur Gidéon Saar -- n'a pas été confirmée officiellement.
Elle était toutefois attendue, les médias israéliens ayant déjà révélé que M. Netanyahu accompagnerait la libération du deuxième contingent de prisonniers palestiniens d'une autorisation de construction de centaines de logements dans les colonies pour amadouer les durs de sa majorité.
La semaine dernière, un haut responsable gouvernemental israélien avait affirmé jeudi à l'AFP sous le couvert de l'anonymat qu'Israël allait "continuer dans les prochains mois à annoncer des constructions dans les blocs de colonies et à Jérusalem", assurant que "les Américains et les Palestiniens étaient au courant à l'avance de cet arrangement".
Les dirigeants palestiniens ont depuis véhémentement nié avoir accepté la construction de nouveaux logements dans les colonies juives en échange de l'élargissement des prisonniers.
"Créer un lien entre la libération d'un nouveau groupe de prisonniers et l'annonce de milliers de logements dans les colonies va à l'encontre de tous les engagements pris avant les négociations", avait déclaré à l'AFP le négociateur Yasser Abed Rabbo.
Les négociateurs palestiniens affirment que la poursuite de la colonisation, qui avait déjà causé l'interruption des précédents pourparlers en septembre 2010, "détruit le processus de paix".
Espionnage : la NSA dément avoir surveillé les citoyens européens
Le Monde.fr
Le patron de la NSA, le général Keith Alexander, a profité d'une audition devant la commission du renseignement de la Chambre des représentants, mardi 29 octobre, pour démentir tout espionnage mené en France, en Espagne ou ailleurs en Europe.
"Pour être parfaitement clairs, nous n'avons pas recueilli ces informations sur les citoyens européens", a-t-il déclaré, qualifiant de "complètement fausses" les révélations de plusieurs journaux européens, dont Le Monde. M. Alexander a assuré que les données en question avaient été "fournies à la NSA" par des partenaires européens.Dans un article publié quelques heures plus tôt sur son site Internet (lien payant), The Wall Street Journal affirmait, citant des responsables américains anonymes, que les services de renseignement français et espagnols avaient eux-mêmes fourni des données, notamment téléphoniques, à la NSA, en vertu d'accords confidentiels.
"MAL INTERPRÉTÉS"
Selon les sources du Wall Street Journal, ces interceptions de millions de communications téléphoniques, dont Le Monde et El Mundo ont révélé l'existence, ont été faites par les services européens, en dehors des frontières françaises et espagnoles, puis retransmises à la NSA pour analyse et compilation. Selon Keith Alexander, elles concernaient des opérations dans des pays où les membres de l'OTAN sont impliqués.
Ces sources affirment également que l'existence des données ne signifie pas une surveillance des Français et des Espagnols par leurs propres services de renseignement. "Des responsables américains affirment que les documents fournis par [Edward] Snowden ont été mal interprétés et évoquent en fait des interceptions téléphoniques effectuées par les services de renseignement français et espagnol et ensuite partagées avec la NSA", résume le quotidien. "Ils n'ont, comme la personne qui a volé les données classifiées, pas compris ce qu'ils avaient devant les yeux", a ajouté M. Alexander.
Ni l'ambassade de France à Washington, ni les autorités espagnoles, ni la NSA n'ont commenté les informations du quotidien américain. C'est la première fois que la collaboration des services occidentaux avec la NSA est évoquée, même sous couvert d'anonymat, par des membres de l'administration américaine.
LE RÔLE DU CONGRÈS
Ces révélations surviennent au lendemain de l'annonce, par la sénatrice Dianne Feinstein – à la tête de la puissante commission du renseignement du Sénat américain – d'un "rééxamen important et total" des activités de la NSA. Un pas de plus du Congrès vers une tentative de contrôle de la NSA.
La Chambre des représentants sera quant à elle chargée d'examiner une loi visant à limiter les activités de la NSA, cette fois dans la collecte de métadonnées téléphoniques et l'utilisation de la législation sur le renseignement étranger pour surveiller des ressortissants américains.
ECONOMIE
Taxe à 75%: pour Thiriez le foot défendra sa "survie" à l'Elysée
(AFP)
Q: Le président de la République a affiché sa fermeté sans exclure un dialogue: qu'attendez-vous du rendez-vous de jeudi ?
R: "J'ai totalement confiance en François Hollande. C'est un homme d'écoute, de dialogue, il l'a prouvé. Il ne peut pas rester insensible au cri d'alarme que lui lancent les PME que sont nos clubs de sport. Il a posé une condition: la loi est la même pour tous. Je suis d'accord. Toutes les propositions que nous formulons valent pour toutes les entreprises".
Q: Pourquoi estimez-vous cette taxe "injuste" ?
R: "On justifie cette taxe par deux arguments: faire payer les riches et contribuer au redressement des comptes publics. Or, ce ne sont pas les personnes qui ont le plus d'argent qui paieront, mais leurs employeurs. Pour ce qui nous concerne, ce sont pour la plupart des PME en difficultés financières. Il y a aussi une discrimination, puisque d'autres revenus ne seront pas soumis à la taxe: les professions libérales, les artistes, les sportifs individuels (golfeurs, pilotes de F1, tennismen). Même certains cadres supérieurs des grandes entreprises auront les moyens d'échapper à la taxe en répartissant les revenus de différentes manières. L'argument de justice ne tient pas la route. Redresser les comptes publics ? C'est une plaisanterie ! Depuis le début, les ministres de l'Economie et des Finances eux-mêmes disent que la mesure ne rapportera quasiment rien. Ils l'évaluent à 200 millions d'euros, dont 44 pour ce qui nous concerne. Or, les dépenses de l'Etat vont augmenter de dix milliards d'euros l'année prochaine, malgré les efforts d'économies du gouvernement. Le football, clubs et joueurs, a versé 700 millions à l'Etat en impôts et charges sociales l'an dernier: qu'on ne nous dise pas qu'on ne contribue pas à la solidarité nationale".
Q: Comprenez-vous l'irritation du public et de supporters devant ce qui se profile comme une "grève de millionnaires" ?
R: "On nous parle d'image; nous, nous parlons de la survie du football français. En terme d'image, c'est vrai que le mouvement n'est pas compris pour l'instant. C'est pour ça que nous nous sommes donné un mois pour informer l'opinion. L'expression "grève de millionnaires" est une ânerie ! "Grève" ? Il n'y a pas grève: nous reportons les matchs et en profitons, stades ouverts, pour expliquer ce qui se passe au public. "Millionnaires" ? Ce ne sont pas les footballeurs mais les employeurs qui paieront la taxe".
Q: Votre mission de président de la Ligue n'est-elle pas de garantir la compétition ?
R: "Vous avez tout à fait raison. Pour moi, dont la première mission est d'organiser le championnat et pas de le désorganiser, la situation est extrêmement grave. Nous ne sommes plus écoutés depuis des années, je comprends l'exaspération des clubs. Cette affaire des 75% est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase".
Q: Considérez-vous les aménagements (plafonnement à 5% du chiffre d'affaires, limitation à deux ans) comme des avancées ?
R: "Non. La solution du plafonnement n'est pas juste, puisqu'elle favorise les clubs les plus riches. Et n'oublions pas que le club de Monaco, par son particularisme historique, n'est lui-même pas soumis à la fiscalité française. Cela fait 18 mois que cette discussion existe et que nous ne sommes pas entendus. Nous avons proposé des solutions, qui s'appliqueraient à toutes les entreprises. 1. Ne pas soumettre les PME à cette taxe. 2. Que cette taxe ne soit pas rétroactive. 3. Qu'au moins on ne taxe pas les entreprises en difficultés, notamment celles qui sont déficitaires. Ce sont ces trois solutions que nous allons proposer au président jeudi. Il ne peut pas rester sourd à ces préoccupations. J'ai confiance dans ce rendez-vous, je pense qu'il sera fructueux. Je connais François Hollande depuis 30 ans (au PS dans les années 1980, ndlr). Je le respecte et l'aime beaucoup".
Q: Un accord sur la non-rétroactivité pourrait-il clore le différend ?
R: "La non-rétroactivité serait une solution conforme aux principes généraux du droit français, qui est que la loi ne dispose que pour l'avenir. Nos clubs ne peuvent recruter des joueurs que sur des contrats à durée déterminée, et n'ont pas le droit de mettre fin à ces contrats, ni de les renégocier. Nous sommes littéralement piégés ! La non-rétroactivité serait la solution convenable qui répondrait aux exigences d'un Etat de droit, et qui permettrait au gouvernement de se dire qu'il a maintenu la taxe tout en étant conforme aux principes du droit".
Cette nuit en Asie : le Japon envisage de débarrasser Tepco de Fukushima
Un panel de représentants du parti au pouvoir au Japon suggère de couper en deux l’électricien et de confier à une administration indépendante le démantelage et le nettoyage du site de la centrale nucléaire de Fukushima.
D’après deux journaux japonais, le «Nikkei» et le «Yomiuri», un panel de représentants du PLD, le parti au pouvoir, vient de proposer de frapper fort pour tourner la page de Fukushima. Il suggère de couper en deux l’électricien Tepco, opérateur de la centrale de Fukushima Daiichi, pour le débarrasser de ses activités liées à Fukushima. Le but étant de confier à une administration indépendante la mission de démanteler et nettoyer le site, ainsi que de dédommager les populations locales. Tepco a perdu l’équivalent de 27 milliards de dollars depuis la catastrophe nucléaire de mars 2011 et, d’après les estimations, il faudra dépenser au moins 100 milliards sur trois décennies pour venir à bout des conséquences de la catastrophe.
Cette proposition ne vise pas seulement à soulager la société Tepco d’un énorme poids financier, mais aussi à remettre de l’ordre sur le site de Fukushima, où Tepco semble loin d’être à la hauteur de l’enjeu. Cela est devenu flagrant ces derniers mois : en juillet, l’électricien a reconnu que de l’eau contaminée s’écoulait dans l’océan Pacifique, et que 300 tonnes de liquide hautement radioactif s’étaient échappées de l’une des piscines de stockage.
La chasse à l’homme s’organise en Chine
Les autorités chinoises sont restées extrêmement discrètes depuis l’accident de lundi, sur la place Tiananmen , qui porte toutes les caractéristiques d’une attaque-suicide. Mais la police de Pékin a confirmé être à la recherche d’au moins huit individus. Parmi ceux-ci, un seul serait un Chinois d’ethnie Han (et originaire du Sichuan). Les autres sont tous des Ouïghours et viennent de la région du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine. Cinq numéros d’immatriculation de véhicules susceptibles d’intéresser les enquêteurs ont été publiés.
Dans le Xinjiang, la police a commencé à rechercher les suspects. Le journal de Hong Kong «South China Morning Post» cite un hôtelier de la région qui aurait reçu l’ordre de refuser systématiquement d’accueillir dans son établissement des hommes ouïghours «portant une longue barbe». Et ce, quelle que soit la validité des documents officiels présentés par ces individus. Autant de signaux qui prouvent que la piste de l’action terroriste ne fait plus guère de doute aujourd’hui.
L’Australie maintient sa fermeté à l’encontre de Huawei
Le changement de gouvernement intervenu en Australie n’y changera rien : le nouveau ministre de la Justice, George Brandis, a déclaré que l’actuel chef du gouvernement, Tony Abbott, n’avait nullement l’intention de revenir sur la décision, prise par son prédécesseur, de refuser à l’équipementier chinois de participer à la construction du réseau Internet à haut débit. Le numéro un mondial du secteur, qui s’est rapidement imposé dans le monde grâce à une offre à la fois très compétitive et souvent innovante, reste l’objet de soupçons dans certains pays occidentaux, en particulier aux Etats-Unis. Ses liens supposés avec l’Etat chinois, sa création par un ancien ingénieur de l’armée, font peser sur lui des soupçons d’espionnage contre lesquels il proteste vigoureusement.
Face à ce qu’il considère comme du protectionnisme déguisé, le groupe tente de regagner les faveurs des gouvernements et des opinions. Il vient ainsi de tenter d’infléchir la position du gouvernement australien, sans succès manifestement. Pour les autorités australiennes, cette prise de position reste compliquée à assumer, pour au moins deux raisons. D’une part, refuser les prestations de Huawei peut être handicapant à un moment où le gouvernement cherche à réduire le budget du déploiement du réseau à haut débit. Et d’autre part, il y a de quoi brusquer Pékin, à un moment où Canberra souhaite relancer les négociations sur un accord de libre-échange avec la deuxième économie mondiale.
Le gouvernement chinois crée un diplôme de sentinelle du web
C’est un des sujets très en vogue actuellement sur le web chinois. Les autorités viennent d’annoncer la création d’un diplôme officiel d’analyste de tendances et de l’opinion publique sur Internet. Après une formation de 36 heures et moyennant un investissement d’environ 1.000 euros, les candidats à ce type d’activité passeront un examen pour éventuellement recevoir un diplôme dûment validé par les autorités centrales, qui leur permettra de postuler à des fonctions de surveillance des tendances du web et des opinions. C’est le centre de surveillance de l’opinion du «Quotidien du peuple» qui se charge de la formation.
Ce métier peut se pratiquer auprès de personnes qui cherchent à suivre de près ce qui s’écrit à leur sujet, comme par exemple des célébrités du monde du spectacle. Mais le gros du marché concernera des demandes d’officiels ou d’instances publiques. Shan Xuegang, le vice-secrétaire général du Bureau de surveillance et d’analyse de l’opinion publique du site people.com.cn , justifie cette évolution par le fait qu’il faut désormais «un savoir-faire professionnel pour identifier, synthétiser et analyser des tendances et opportunités (…) pour fournir des repères aux usagers, et particulièrement aux responsables gouvernementaux afin de les aider dans la prise de décision». Cette nouvelle profession doit, selon lui, aider à «faciliter la communication entre le gouvernement et le peuple». Sur Internet, les commentaires vont bon train devant cette institutionnalisation d’une activité qui existe déjà depuis longtemps mais que le gouvernement assume aujourd’hui publiquement.
Prêts aux yakuzas : Tokyo élargit son enquête aux trois grandes banques nationales
Le régulateur financier japonais a décidé d’élargir son investigation concernant l’éventualité de prêts accordés à des organisations criminelles par des institutions financières japonaises. Jusqu’à présent, seul le groupe Mizuho était jugé , fautif d’avoir débloqué pour l’équivalent de 2 millions de dollars de crédits à des individus liés à des groupes criminels. Mise en cause, la banque a décidé de sanctionner financièrement plusieurs de ses cadres dirigeants. Son président, Yasuhiro Sato, va même renoncer à six mois de salaire.
Désormais, l’Agence des services financiers a l’intention d’enquêter aussi au sujet de Mitsubihi UFJ Financial Group et Sumitomo Mitsui Financial Group. Il n’y a pas eu, semble-t-il, de volonté délibérée de soutenir des organisations criminelles, mais plutôt un manque de supervision interne des pratiques qui a conduit à cette dérive, portant essentiellement sur des prêts automobiles. Tokyo cherche donc, en élargissant son enquête, à pousser ses grandes banques à améliorer la supervision de leurs activités afin de limiter au maximum la porosité entre système financier officiel et organisations criminelles.
Quand « Les Echos » célèbrent le classement économique le plus nul de l’année
« Les Echos » ont repris à leur compte les conclusions d’un classement qui place la France derrière le Rwanda. Analyse d’une opération d’enfumage.
Illustration, Salon de la micro-entreprise pour les auto-entrepreneurs au Palais des Congres - MEIGNEUX/SIPA
Dans la série des classements les plus cons, c’est comme pour les taxes : l’imagination n’a pas de limite. Et il n’y pas de raison de se priver puisque les « experts » et les médias (qui sont souvent interchangeables) les reprennent sans état d’âme.
Le dernier exemple en date nous est fourni par les notes attribuées par la Banque Mondiale concernant « la vie des affaires ». Ce travail (très) particulier a été résumé d’une formule en style SOS par Les Echos : « La France recule ». L’éditorialiste chargé de monter au créneau, Jean-Francis Pécresse, écrit : « Nous payons d’autant plus cher notre incapacité à nous réformer que nos concurrents progressent sans complexe pour faciliter la vie des entrepreneurs ». Sur France Inter comme ailleurs est aussitôt montée la litanie du déclin français, du manque d’ « attractivité », des « réformes » trop longtemps repoussées, j’en passe et des pires.
Donc, les carottes sont cuites et les choux de Bretagne sont dévorés par la concurrence étrangère. Regardons cela d’un peu plus près, ne serait-ce que pour éviter de mourir idiot. La Banque Mondiale prétend mesurer la « vie des affaires ». En soi, c’est une notion inepte, sauf qu’elle est porteuse d’un message idéologique très précis, qui revient à dire que tout ce qui favorise le business est bon à prendre. D’ailleurs, à la Banque Mondiale, le classement s’appelle « Doing business », ce qui permet de mettre les points sur les « i ».
En fonction de ces principes, donc, la Banque Mondiale a établi un classement où la France baisse de 4 places et tombe à la 38ème place (sur 189), derrière de grandes puissances industrielles comme la Géorgie (8ème), l’Arabie Saoudite (26ème) et même le Rwanda (32ème) Non, je ne plaisante pas. J’ai bien dit l’Arabie Saoudite et le Rwanda.
L’éditorialiste des Echos écrit à propos de ces pays et de tous ceux qui sont mieux classés que la France : « Leurs règles sont justes plus propices aux affaires ». Et d’enfoncer le clou avec cette leçon digne des Universités d’été du Medef : « Enrayer la spirale du déclin suppose un choc de réformes identifiées de longue date par les chefs d’entreprise : allègement des charges patronales, remontée du temps de travail, assouplissement des règles d’embauche et de licenciement, stabilité fiscale ».
Eh bien voilà. Il suffisait de le dire. En somme, il faut aggraver tout ce qui ne marche pas, ajouter de l’austérité à l’austérité, de la flexibilité à la flexibilité, bref appliquer la recette qui fonctionne si bien en Grèce et la France rattrapera enfin le Rwanda et l’Arabie Saoudite.
Bref, tout ce qui est bon pour le capital est jugé bon pour l’économie, en vertu du précepte émis il y a belle lurette par le chancelier social-démocrate allemand Helmut Schmidt : « Les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après demain ». C’était du Schröder avant l’heure et ça ne marchait pas plus hier qu’aujourd’hui. N’empêche que le dogme fait toujours fureur, à gauche comme à droite, si tant est que l’on puisse établir des frontières entre des familles politiques qui appliquent la même politique, au détail près.
Passe encore que la Banque Mondiale, repères de néolibéraux purs et durs, s’amuse à ce tour de passe-passe. On ne s’étonnera pas davantage que Les Echos, accros aux mêmes idées reçues, reprenne l’antienne avec l’enthousiasme d’un Cadet de Gascogne. Par contre, il est étonnant que personne ne s’offusque de méthodes qui sont à la rigueur intellectuelle ce que Christian Jacob est à l’esprit des Lumières.
Le dernier exemple en date nous est fourni par les notes attribuées par la Banque Mondiale concernant « la vie des affaires ». Ce travail (très) particulier a été résumé d’une formule en style SOS par Les Echos : « La France recule ». L’éditorialiste chargé de monter au créneau, Jean-Francis Pécresse, écrit : « Nous payons d’autant plus cher notre incapacité à nous réformer que nos concurrents progressent sans complexe pour faciliter la vie des entrepreneurs ». Sur France Inter comme ailleurs est aussitôt montée la litanie du déclin français, du manque d’ « attractivité », des « réformes » trop longtemps repoussées, j’en passe et des pires.
Donc, les carottes sont cuites et les choux de Bretagne sont dévorés par la concurrence étrangère. Regardons cela d’un peu plus près, ne serait-ce que pour éviter de mourir idiot. La Banque Mondiale prétend mesurer la « vie des affaires ». En soi, c’est une notion inepte, sauf qu’elle est porteuse d’un message idéologique très précis, qui revient à dire que tout ce qui favorise le business est bon à prendre. D’ailleurs, à la Banque Mondiale, le classement s’appelle « Doing business », ce qui permet de mettre les points sur les « i ».
En fonction de ces principes, donc, la Banque Mondiale a établi un classement où la France baisse de 4 places et tombe à la 38ème place (sur 189), derrière de grandes puissances industrielles comme la Géorgie (8ème), l’Arabie Saoudite (26ème) et même le Rwanda (32ème) Non, je ne plaisante pas. J’ai bien dit l’Arabie Saoudite et le Rwanda.
L’éditorialiste des Echos écrit à propos de ces pays et de tous ceux qui sont mieux classés que la France : « Leurs règles sont justes plus propices aux affaires ». Et d’enfoncer le clou avec cette leçon digne des Universités d’été du Medef : « Enrayer la spirale du déclin suppose un choc de réformes identifiées de longue date par les chefs d’entreprise : allègement des charges patronales, remontée du temps de travail, assouplissement des règles d’embauche et de licenciement, stabilité fiscale ».
Eh bien voilà. Il suffisait de le dire. En somme, il faut aggraver tout ce qui ne marche pas, ajouter de l’austérité à l’austérité, de la flexibilité à la flexibilité, bref appliquer la recette qui fonctionne si bien en Grèce et la France rattrapera enfin le Rwanda et l’Arabie Saoudite.
Bref, tout ce qui est bon pour le capital est jugé bon pour l’économie, en vertu du précepte émis il y a belle lurette par le chancelier social-démocrate allemand Helmut Schmidt : « Les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après demain ». C’était du Schröder avant l’heure et ça ne marchait pas plus hier qu’aujourd’hui. N’empêche que le dogme fait toujours fureur, à gauche comme à droite, si tant est que l’on puisse établir des frontières entre des familles politiques qui appliquent la même politique, au détail près.
Passe encore que la Banque Mondiale, repères de néolibéraux purs et durs, s’amuse à ce tour de passe-passe. On ne s’étonnera pas davantage que Les Echos, accros aux mêmes idées reçues, reprenne l’antienne avec l’enthousiasme d’un Cadet de Gascogne. Par contre, il est étonnant que personne ne s’offusque de méthodes qui sont à la rigueur intellectuelle ce que Christian Jacob est à l’esprit des Lumières.
JUSTICE ?
Compte caché Cahuzac: la banque suisse Reyl annonce être mise en examen
(AFP)
L'audition mardi devant les juges d'instruction de François Reyl, le directeur général de l'établissement financier, "a abouti à une décision de mise en examen que la banque conteste, mais qui permet l'accès au dossier afin de rétablir la réalité des faits", écrit Reyl & Cie.
La banque n'indique pas la qualification pénale retenue pour cette mise en examen et ne précise pas s'il s'agit ou non de blanchiment de fraude fiscale. Contacté par l'AFP, l'avocat de M. Reyl, Me Kiril Bougartchev, n'a fait aucun commentaire.
François Reyl était convoqué mardi pour répondre aux questions des juges d'instruction Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire, qui ont déjà mis en examen l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et faux.
Reyl & Cie "est sereine à l'issue de cette audition qui lui a permis de démontrer qu'elle a agi en conformité avec les législations et réglementations qui lui sont applicables, comme l'avait d'ailleurs affirmé par un communiqué officiel le Premier Procureur de Genève en date du 3 avril dernier", se défend la banque. Selon une source proche du dossier, le fondateur de l'établissement Dominique Reyl, père de François Reyl, est convoqué mercredi par les juges.
Après l'avoir longtemps nié, malgré les révélations de Mediapart, Jérôme Cahuzac avait reconnu avoir ouvert un compte crédité de 685.000 euros en 1992 chez UBS avant d'en confier la gestion à Reyl. Le ministre a démissionné en mars, emporté par ce scandale.
Il a affirmé avoir transféré ses avoirs chez Reyl de la Suisse vers Singapour à l'automne 2009. Dans ce dossier, son épouse Patricia Cahuzac, avec laquelle il est en instance de divorce, est également mise en examen pour "fraude fiscale" et "blanchiment de fraude fiscale".
Pour Reyl & Cie, "la procédure en cours concerne des faits datant de plusieurs années et s'inscrit dans une évolution globale du métier de gestion de fortune dont la banque Reyl a pris la mesure".
Reyl & Cie est une petite banque genevoise, employant 160 personnes en Suisse et dans le monde, et gérant quelque 7 milliards de francs suisses (5,83 milliards d'euros), déposés par de riches clients.
La banque fait l'objet d'une autre enquête pour "blanchiment de fraude fiscale", également menée par les juges financiers Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire. Cette seconde enquête avait été ouverte après les déclarations, le 18 avril devant les magistrats, d'un ancien cadre de Reyl, Pierre Condamin-Gerbier, interrogé comme témoin dans l'affaire Cahuzac.
Ancien responsable de l'UMP en Suisse, M. Condamin-Gerbier avait également affirmé disposer d'une liste d'une quinzaine de noms d'ex-ministres ou actuels ministres français détenteurs d'un compte en Suisse.
La banque Reyl a déposé plainte contre son ancien cadre pour vol, falsification de document et violation du secret professionnel et commercial. Soupçonné d'espionnage économique, M. Condamin-Gerbier a été arrêté en Suisse le 5 juillet et placé en détention provisoire pendant plusieurs semaines.
Depuis cette arrestation, son avocat a démenti l'existence d'une liste d'hommes politiques français ayant un compte en Suisse.
Violences à Trappes: le voile intégral au coeur du procès de Cassandra
(AFP)
Michael Khiri, le mari de Cassandra Belin, une femme intégralement voilée, le 20 septembre 2013 à la sortie du tribunal de Versailles (AFP/Archives, Martin Bureau)
Versailles — Son contrôle par la police avait mis le feu quelques nuits à Trappes (Yvelines): le procès mercredi de Cassandra Belin, une femme intégralement voilée jugée pour s'être opposée à ce contrôle, va s'ouvrir par une QPC au nom "des libertés individuelles".Restée dans l'ombre depuis les violences qui avaient éclaté au lendemain de ce contrôle d'identité tendu, le 18 juillet, cette jeune femme de 20 ans, convertie à l'islam, "ne parle pas aux journalistes", pour "se préserver". Par la porte entrouverte de l'appartement de sa mère, à Trappes, elle lâche, le visage couvert d'un niqab: "je ne parle qu'entre musulmans".
Mercredi, elle ne pourra pas se présenter le visage voilé à son procès devant le tribunal correctionnel de Versailles pour outrage à policiers et port d'une tenue dissimulant le visage dans l'espace public, ce qu'interdit une loi entrée en vigueur en 2011.
"Une exception française" qu'entend combattre son avocat Me Philippe Bataille en déposant une demande de question prioritaire de constitutionnalité (QPC), au nom des "libertés individuelles" et de "la dignité humaine". Selon lui, "cette loi censée lutter contre le communautarisme ne fait que participer un peu plus à une forme de désintégration de la société, en stigmatisant les musulmans".
Le tribunal peut accepter de transmettre la QPC à la Cour de cassation et de renvoyer le procès. Dans le cas contraire, Cassandra sera jugée. Sur les faits, elle rejoint la version soutenue par son mari Michaël Khiri, 21 ans et également converti, lors de son procès en septembre pour "violences" et "outrages".
"Allah va t'exterminer!"
Ce soir-là, en plein ramadan, il rentre avec sa femme, son bébé et sa belle-mère pour rompre le jeûne chez cette dernière. Trois policiers en patrouille se présentent pour contrôler son épouse, qui porte un voile intégral. Les choses s'enveniment rapidement lorsque la belle-mère s'interpose.
Un policier "a bousculé ma belle-mère (...) Ma femme a crié +pourquoi est-ce que vous faites cela?+, le ton est monté", avait expliqué Michaël à la barre, expliquant avoir alors tiré l'un des policiers par l'arrière, parce qu'il avait "saisi ma femme par le voile".
Le lendemain, le commissariat de Trappes était pris d'assaut par une foule en colère réclamant la libération du mari, en garde à vue, et des affrontements avec la police se sont poursuivis dans la nuit et encore un peu les deux nuits suivantes. "Cassandra n'était pas opposée à montrer son visage, elle l'a déjà fait auparavant. Mais il y avait de l'agressivité chez les policiers", justifie Me Bataille. "Oui, elle a lâché "Ferme ta gueule!, mais pas le reste", poursuit l'avocat.
Le reste, ce sont "des menaces de morts: "Allah va t'exterminer!, Allah va te tuer!" selon Me Thibault de Montbrial qui défendra mercredi les mêmes policiers que lors du procès du mari.
"Un citoyen français qui se permet de refuser l'application de la loi pour des motifs religieux, (...) qui profère des menaces de mort sur des fondements religieux, c'est extrêmement grave. Tolérer cela, c'est ouvrir la voie à un éclatement de la société, au communautarisme et à la violence", s'indigne-t-il.
Lors de son procès mis en délibéré au 8 novembre, le mari avait jugé la loi sur le voile intégral "illégitime" et trois mois de prison avec sursis avaient été requis à son rencontre, le procureur de Versailles rappelant qu'il avait tenté d'étrangler un policier.
Entretemps, deux policiers - dont un a participé au contrôle d'identité - ont été placés en garde à vue en septembre à l'IGPN, "la police des polices", pour des propos islamophobes qu'ils auraient tenu sur Facebook alors que Trappes était en proie aux violences. Le procureur décidera prochainement s'il poursuit les fonctionnaires.
L'avocat de Cassandra estime, lui, que "lorsqu'un policier interpelle ma cliente, il y a un certain état d'esprit derrière, un fort préjugé anti-musulman qui jette la suspicion sur le contrôle".
Trappes : le procès de la femme voilée est renvoyé, la loi sur le voile contestée
Par Jérôme Sage
Prévu mercredi matin, le procès de Cassandra Belin pour le port d'un voile intégral a été renvoyé au 11 décembre. Son avocat a déposé une question prioritaire de constitutionnalité contre la loi interdisant de dissimuler son visage.
Le procès de Cassandra Belin devant la 5e chambre du tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines), prévu mercredi matin, a été renvoyé. La jeune femme de 20 ans devait comparaître pour outrage à des fonctionnaires de police qui, le 18 juillet, avaient décidé de contrôler son identité après avoir constaté qu'elle portait un voile intégral, ce qu'interdit une loi d'avril 2011. Le contrôle avait dégénéré, et les trois policiers avaient porté plainte pour des coups portés selon eux par le mari de la jeune femme. Des insultes auraient également été lancées, notamment par la jeune femme convertie à l'Islam.
Si ce procès a été renvoyé au 11 décembre, c'est parce que l'avocat de Cassandra Belin, Me Philippe Bataille, a déposé à l'attention du tribunal une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), une démarche qui permet de demander au Conseil constitutionnel un examen de la loi qui fonde l'infraction, sur sa constitutionnalité elle-même. En d'autres termes, l'avocat conteste la conformité de la loi sur le voile à la Constitution de la Ve République.
Ainsi, Me Bataille pose la question de la «portée générale» de cette loi qui prévoit que «nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage». Cette loi comporte des exceptions recevables à cette interdiction , notamment , si cette tenue «est justifiée par des raisons de santé ou des motifs professionnels, ou si elle s'inscrit dans le cadre de pratiques sportives, de fêtes ou de manifestations artistiques ou traditionnelles». L'avocat note ainsi, dans le mémoire détaillant sa requête, que «la seule situation échappant à ces exceptions est bien le port du voile intégral». «Il convient d'indiquer, poursuit-il, que lorsque les membres du mouvement «Anonymous» manifestent masqués sur la voie publique, ils ne font l'objet d'aucune verbalisation». Il conteste également le «trouble à l'ordre public» que provoque le port du voile intégral.
Si cette loi a déjà été examinée par le Conseil constitutionnel en 2010, plaide également l'avocat, c'est avant son entrée en vigueur. Or, une QPC peut être déposée après ce premier examen, si un «changement des circonstances» est intervenu. Or, note-t-il, «cette loi a nécessité l'intervention de cinq circulaires, nombre inhabituel qui témoigne de sa difficulté d'application».
Concrètement, il incombe dans un premier temps au procureur de la République de formuler des réquisitions sur cette demande. Le cas échéant, le tribunal pourra décider de transmettre la requête à la Cour de cassation qui pourra ensuite la transmettre, si elle l'estime fondée, au Conseil Constitutionnel.
Ainsi, Me Bataille pose la question de la «portée générale» de cette loi qui prévoit que «nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage». Cette loi comporte des exceptions recevables à cette interdiction , notamment , si cette tenue «est justifiée par des raisons de santé ou des motifs professionnels, ou si elle s'inscrit dans le cadre de pratiques sportives, de fêtes ou de manifestations artistiques ou traditionnelles». L'avocat note ainsi, dans le mémoire détaillant sa requête, que «la seule situation échappant à ces exceptions est bien le port du voile intégral». «Il convient d'indiquer, poursuit-il, que lorsque les membres du mouvement «Anonymous» manifestent masqués sur la voie publique, ils ne font l'objet d'aucune verbalisation». Il conteste également le «trouble à l'ordre public» que provoque le port du voile intégral.
Si cette loi a déjà été examinée par le Conseil constitutionnel en 2010, plaide également l'avocat, c'est avant son entrée en vigueur. Or, une QPC peut être déposée après ce premier examen, si un «changement des circonstances» est intervenu. Or, note-t-il, «cette loi a nécessité l'intervention de cinq circulaires, nombre inhabituel qui témoigne de sa difficulté d'application».
Concrètement, il incombe dans un premier temps au procureur de la République de formuler des réquisitions sur cette demande. Le cas échéant, le tribunal pourra décider de transmettre la requête à la Cour de cassation qui pourra ensuite la transmettre, si elle l'estime fondée, au Conseil Constitutionnel.
Frigide Barjot expulsée de son logement social
AFP
L'ex-chef de file de la Manif pour tous, Frigide Barjot, devra dans un délai de quatre mois quitter le logement social qu'elle occupe avec sa famille dans le XVeme arrondissement de Paris, a décidé mardi le tribunal d'instance de cet arrondissement.
Dans un jugement rendu mardi, dont l'AFP a obtenu une copie, les juges ont répondu favorablement à la demande de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), qui estimait que Frigide Barjot et son mari n'avaient pas respecté les clauses de leur bail.
Dans un jugement rendu mardi, dont l'AFP a obtenu une copie, les juges ont répondu favorablement à la demande de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), qui estimait que Frigide Barjot et son mari n'avaient pas respecté les clauses de leur bail.
SOCIAL
La Redoute envisage de supprimer environ 700 emplois
L'enseigne, détenue par le groupe Kering, compte 2.400 salariés en France et 900 à l'étranger.
Le groupe Kering, actionnaire de La Redoute, prévoit la suppression d'environ 700 emplois au minimum sur les 3.300 que compte sa filiale de vente à distance en France et à l'étranger, dans le cadre d'une cession prochaine, a-t-on appris mardi 29 octobre de sources syndicales.
"Le directeur financier de Kering nous a dit qu'on serait à minima à l'équivalent des suppressions de postes du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 2008", soit 672 à l'époque, aussi bien parmi les 2.400 salariés de La Redoute en France que les 900 autres à l'étranger, a déclaré à l'AFP Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT. Ses collègues de Sud et de la CGT ont confirmé la teneur de cette annonce faite mardi lors d'un groupe de travail direction-syndicats à Marcq-en-Baroeul (Nord).
Un porte-parole de Kering (ex-PPR) s'est refusé à confirmer ces chiffres, tout en laissant entendre que la cession de La Redoute, mise en vente par son actionnaire, aurait "un impact significatif sur l'emploi". Il a souligné que rien ne serait rendu public avant qu'un des repreneurs potentiels avec lesquels Kering a entamé des discussions cet été ne présente son projet devant un prochain comité d'entreprise, dont la date n'est pas fixée.
Selon "Challenges", Kering est en discussion avec la foncière Altarea Cogedim et avec le fonds d'investissement OpCapita pour leur céder La Redoute. Le porte-parole du groupe a mentionné trois repreneurs sans en donner les noms.
"Le directeur financier de Kering nous a dit qu'on serait à minima à l'équivalent des suppressions de postes du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 2008", soit 672 à l'époque, aussi bien parmi les 2.400 salariés de La Redoute en France que les 900 autres à l'étranger, a déclaré à l'AFP Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT. Ses collègues de Sud et de la CGT ont confirmé la teneur de cette annonce faite mardi lors d'un groupe de travail direction-syndicats à Marcq-en-Baroeul (Nord).
Un porte-parole de Kering (ex-PPR) s'est refusé à confirmer ces chiffres, tout en laissant entendre que la cession de La Redoute, mise en vente par son actionnaire, aurait "un impact significatif sur l'emploi". Il a souligné que rien ne serait rendu public avant qu'un des repreneurs potentiels avec lesquels Kering a entamé des discussions cet été ne présente son projet devant un prochain comité d'entreprise, dont la date n'est pas fixée.
Selon "Challenges", Kering est en discussion avec la foncière Altarea Cogedim et avec le fonds d'investissement OpCapita pour leur céder La Redoute. Le porte-parole du groupe a mentionné trois repreneurs sans en donner les noms.
Le groupe Kering, actionnaire de La Redoute, prévoit la suppression d'environ 700 emplois au minimum sur les 3.300 que compte sa filiale de vente à distance en France et à l'étranger, dans le cadre d'une cession prochaine, a-t-on appris mardi 29 octobre de sources syndicales.
"Le directeur financier de Kering nous a dit qu'on serait à minima à l'équivalent des suppressions de postes du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 2008", soit 672 à l'époque, aussi bien parmi les 2.400 salariés de La Redoute en France que les 900 autres à l'étranger, a déclaré à l'AFP Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT. Ses collègues de Sud et de la CGT ont confirmé la teneur de cette annonce faite mardi lors d'un groupe de travail direction-syndicats à Marcq-en-Baroeul (Nord).
Un porte-parole de Kering (ex-PPR) s'est refusé à confirmer ces chiffres, tout en laissant entendre que la cession de La Redoute, mise en vente par son actionnaire, aurait "un impact significatif sur l'emploi". Il a souligné que rien ne serait rendu public avant qu'un des repreneurs potentiels avec lesquels Kering a entamé des discussions cet été ne présente son projet devant un prochain comité d'entreprise, dont la date n'est pas fixée.
Selon "Challenges", Kering est en discussion avec la foncière Altarea Cogedim et avec le fonds d'investissement OpCapita pour leur céder La Redoute. Le porte-parole du groupe a mentionné trois repreneurs sans en donner les noms.
"Le directeur financier de Kering nous a dit qu'on serait à minima à l'équivalent des suppressions de postes du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 2008", soit 672 à l'époque, aussi bien parmi les 2.400 salariés de La Redoute en France que les 900 autres à l'étranger, a déclaré à l'AFP Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT. Ses collègues de Sud et de la CGT ont confirmé la teneur de cette annonce faite mardi lors d'un groupe de travail direction-syndicats à Marcq-en-Baroeul (Nord).
Un porte-parole de Kering (ex-PPR) s'est refusé à confirmer ces chiffres, tout en laissant entendre que la cession de La Redoute, mise en vente par son actionnaire, aurait "un impact significatif sur l'emploi". Il a souligné que rien ne serait rendu public avant qu'un des repreneurs potentiels avec lesquels Kering a entamé des discussions cet été ne présente son projet devant un prochain comité d'entreprise, dont la date n'est pas fixée.
Selon "Challenges", Kering est en discussion avec la foncière Altarea Cogedim et avec le fonds d'investissement OpCapita pour leur céder La Redoute. Le porte-parole du groupe a mentionné trois repreneurs sans en donner les noms.
SOCIETE
Etats-Unis: le soutien à la peine de mort au plus bas depuis 40 ans
(AFP)
Washington — Le soutien à la peine de mort est à son plus bas aux Etats-Unis depuis plus de 40 ans mais reste majoritaire, avec trois Américains sur cinq qui y sont favorables, indique mardi un sondage Gallup.
60% des Américains se disent en faveur de la peine de mort pour les criminels reconnus coupables, soit le plus bas niveau depuis novembre 1972, lorsque la peine capitale était soutenue à 57%. Huit Américains sur 10 la soutenaient en 1994, un chiffre à son plus haut qui n'a cessé de baisser depuis.
Environ un Américain sur quatre (44%) estime qu'elle n'est pas appliquée assez souvent, un chiffre là encore parmi les plus bas.
Le premier sondage Gallup sur la question remonte à 1936 et les partisans de la peine de mort ont toujours été majoritaires dans le pays, à l'exception d'un sondage réalisé en mai 1966 en pleine époque de débats sur la question, remarque Gallup.
52% des personnes interrogées estiment que la peine de mort est appliquée de manière juste, contre 40% qui pensent le contraire.
Sur les 50 Etats américains, 18 Etats et la capitale Washington ont aboli la peine de mort.
Sur les 1.352 exécutions effectuées depuis le rétablissement de la peine capitale dans le pays en 1976 --objet d'un moratoire en 1972 après une décision de la Cour Suprême-- 32 ont été perpétrées à ce jour en 2013.
L'enquête Gallup a été réalisée auprès de 1.028 adultes interrogés entre le 3 et le 6 octobre, avec une marge d'erreur de 4 points.
Au Kenya, «le viol est banalisé»
Les protestations se multiplient dans le pays après la remise en liberté des agresseurs de «Liz», une adolescente de 16 ans.
Après l’Inde, après le Maroc, le Kenya commence à s’élever contre le viol et son impunité. Jeudi, une manifestation est prévue à Nairobi pour faire pression sur les autorités kényanes afin que les auteurs présumés d’un viol collectif perpétré fin juin soient condamnés. Une pétition relayée en ligne lundi par le groupe activiste Avaaz a récolté plus d'un million de signatures.
La victime du viol a 16 ans. Elle a été rebaptisé «Liz» par les médias pour préserver son anonymat. Selon le quotidien kényan indépendant Daily Nation, qui a mis au jour l’affaire, elle revenait des funérailles de son grand-père dans un village de la région de Busia quand six hommes l’ont agressée, battue, violée puis jetée dans une fosse septique. Elle est restée là blessée et à demi-inconsciente toute la nuit, avant d’être secourue par des villageois. Depuis, la jeune fille est dans un fauteuil roulant. «Sa colonne vertébrale est endommagée, et elle souffre de fistule obstétricale, qui l’a rendue incontinente», détaille Nebila Abdulmelik, militante kényane des droits des femmes, à l'origine de la pétition. «Les médecins disent qu'elle devrait remarcher d'ici cinq à six semaines.» La famille de Liz, pauvre, a dû hypothéquer la ferme pour payer les soins, rapporte le Daily Nation. Des Kényans émus par son histoire ont ensuite participé au financement.
La jeune fille a pu identifier trois des six agresseurs présumés, parce qu’ils vivaient dans son proche voisinage. Emmenés au poste de police par des habitants, ils sont ressortis libres. En guise de punition, la police leur aurait simplement demandé de couper l’herbe autour des locaux, selon les médias kényans. Ils sont retournés dans leur village, où quatre mois après les faits ils circulent encore en toute impunité. Les trois autres agresseurs n'ont jamais été recherchés.
Face à l’émotion grandissante dans le pays et la médiatisation de la campagne «Justice for Liz», des députés kényans ont condamné l’agression et demandé à ce que des mesures soient prises. «Le cas de Liz est devenu le symbole de l'impunité dont bénéficient les violeurs, explique Nebila Abdulmelik à Libération. Il y a eu des viols avant, il y en aura après, mais, peut-être en raison du ridicule de la sanction infligée, ce cas précis a déclenché quelque chose.»
Dimanche dernier, le chef de la police kényane, David Kimaiyo, a assuré que les forces de l’ordre avaient mené «une enquête complète» et qu’elles attendaient désormais les instructions du bureau du procureur.
En 2006, le gouvernement kényan a pourtant promulgué une loi sur les violences sexuelles et l'Etat est censé financer la prise en charge des victimes. «Ce n'est pas un problème législatif, poursuit la militante. Le dispositif légal existe, mais il n'est pas appliqué. Le viol est considéré comme un crime par la loi, mais pas dans les mentalités. Ce que nous demandons, c'est que le viol soit perçu comme un crime.»
Stockholm — La Suède, pionnière dans l'évolution de l'éducation avec son interdiction de la fessée, se demande si elle n'est pas allée trop loin en engendrant une génération d'enfants-rois.
"D'une certaine façon les enfants en Suède sont vraiment mal élevés", indique à l'AFP David Eberhard, psychiatre et père de six enfants.
"Ils crient s'il y a des adultes qui parlent à table, ils vous interrompent sans arrêt et ils exigent la même place que les adultes", relève-t-il.
Son livre "Comment les enfants ont pris le pouvoir" explique que l'interdiction des châtiments corporels que la Suède a été la première au monde en 1979 à introduire dans son code pénal a peu à peu dérivé en interdiction de corriger les enfants de quelque manière que ce soit.
"Bien sûr il faut écouter ses enfants mais en Suède c'est allé trop loin. Ils ont tendance à tout décider dans les familles: quand se coucher, quoi manger, où partir en vacances, même la chaîne de télévision", estime-t-il, qualifiant les enfants suédois de mal préparés à la vie adulte.
"On voit beaucoup de jeunes qui sont déçus de la vie: leurs attentes sont trop élevées et la vie trop dure pour eux. Cela se manifeste par des troubles de l'anxiété et des gestes d'autodestruction, qui ont augmenté de manière spectaculaire en Suède", ajoute le psychiatre.
Ses thèses sont contestées par d'autres, comme le thérapeute familial Martin Forster, qui relève qu'à une échelle mondiale les enfants et adolescents suédois se disent parmi les plus heureux de leur sort.
"La Suède a véritablement été inspirée par l'idée que les enfants devraient être davantage placés au centre des préoccupations et écoutés", explique-t-il.
Selon lui "le fait que les enfants décident de trop de choses, c'est une question de valeurs. Des points de vue différents sur l'éducation et l'enfance génèrent des cultures différentes".
Le débat sur le mauvais comportement des enfants revient régulièrement dans les discussions sur l'école, qui peut en paraître victime.
Début octobre, Ola Olofsson décrivait dans le journal où il travaille son effarement après s'être rendu dans la classe de sa fille. "Deux garçons s'insultaient, et je n'avais même pas idée qu'à sept ans on connaissait des mots pareils. Quand j'ai essayé d'intervenir ils m'ont insulté et dit de me mêler de mes affaires", raconte-t-il à l'AFP.
Près de 800 internautes ont commenté sa chronique. Dont un enseignant de maternelle qui a rapporté ces paroles d'élèves de quatre ou cinq ans à qui on donne une tâche: "Tu crois que j'ai envie?" Ou encore: "L'autre jour un enfant de quatre ans m'a craché dessus quand je lui ai demandé d'arrêter de grimper sur des étagères".
Le gouvernement a tenté de réagir.
Après une étude en 2010 sur le bien-être de l'enfant, il a offert aux parents en difficulté un cours d'éducation appelé "Tous les enfants au centre". Sa philosophie: "des liens solides entre enfants et parents sont le meilleur socle à l'éducation harmonieuse d'individus sûrs d'eux et indépendants à l'âge adulte".
L'un de ses principaux enseignements est que la punition ne garantit pas un bon comportement à long terme, et qu'instituer des limites à ne pas dépasser sous peine de sanction n'est pas toujours la panacée.
"Les parents sont surtout formés à adopter le point de vue de l'enfant. Si on veut qu'il coopère, la meilleure manière est d'avoir avec lui une relation étroite", souligne la psychologue Kajsa Lönn-Rhodin, l'une des conceptrices du cours.
"Je pense que c'est un plus grave problème quand les enfants sont maltraités (...), quand ils reçoivent une éducation brutale", estime-t-elle.
Marie Märestad et son mari ont suivi le cours en 2012, à un moment où ils n'arrivaient plus à raisonner leurs filles de deux et trois ans à table.
"On a découvert qu'on leur faisait constamment des réflexions, qu'elles se chamaillaient beaucoup (...) On avait beaucoup de disputes le matin au moment de s'habiller", se souvient cette mère de 39 ans, entraîneur à domicile.
"Notre cadette faisait des crises et rien ne marchait (...) On a eu des moments assez difficiles alors on a pensé que ce serait une bonne idée d'avoir des tuyaux, des conseils", raconte-t-elle, interrogée dans sa maison de Stockholm.
Le cours l'a aidée à "ne pas se battre sur tous les fronts" et mieux dialoguer. Mais pour elle, les enfants dominent souvent dans les foyers suédois. "On le voit avec beaucoup de nos amis, ce sont les enfants qui commandent, on dirait".
D'après Hugo Lagercrantz, professeur de pédiatrie à l'université Karolinska de Stockholm, la forte adhésion des Suédois à la démocratie et à l'égalitarisme en a amené beaucoup à vouloir faire ami-ami avec leurs enfants.
"Les parents essayent d'être trop démocratiques (...) Ils devraient se comporter en parents et prendre les décisions, pas essayer d'être sympa tout le temps", déclare-t-il.
Il voit pourtant certains avantages à ce style éducatif. "Les enfants suédois sont très francs et savent exprimer leur avis", affirme-t-il. "La Suède n'est pas très portée sur la hiérarchie et d'une certaine manière c'est une très bonne chose. C'est une des raisons pour lesquelles le pays va relativement bien d'un point de vue économique".
La victime du viol a 16 ans. Elle a été rebaptisé «Liz» par les médias pour préserver son anonymat. Selon le quotidien kényan indépendant Daily Nation, qui a mis au jour l’affaire, elle revenait des funérailles de son grand-père dans un village de la région de Busia quand six hommes l’ont agressée, battue, violée puis jetée dans une fosse septique. Elle est restée là blessée et à demi-inconsciente toute la nuit, avant d’être secourue par des villageois. Depuis, la jeune fille est dans un fauteuil roulant. «Sa colonne vertébrale est endommagée, et elle souffre de fistule obstétricale, qui l’a rendue incontinente», détaille Nebila Abdulmelik, militante kényane des droits des femmes, à l'origine de la pétition. «Les médecins disent qu'elle devrait remarcher d'ici cinq à six semaines.» La famille de Liz, pauvre, a dû hypothéquer la ferme pour payer les soins, rapporte le Daily Nation. Des Kényans émus par son histoire ont ensuite participé au financement.
La jeune fille a pu identifier trois des six agresseurs présumés, parce qu’ils vivaient dans son proche voisinage. Emmenés au poste de police par des habitants, ils sont ressortis libres. En guise de punition, la police leur aurait simplement demandé de couper l’herbe autour des locaux, selon les médias kényans. Ils sont retournés dans leur village, où quatre mois après les faits ils circulent encore en toute impunité. Les trois autres agresseurs n'ont jamais été recherchés.
Face à l’émotion grandissante dans le pays et la médiatisation de la campagne «Justice for Liz», des députés kényans ont condamné l’agression et demandé à ce que des mesures soient prises. «Le cas de Liz est devenu le symbole de l'impunité dont bénéficient les violeurs, explique Nebila Abdulmelik à Libération. Il y a eu des viols avant, il y en aura après, mais, peut-être en raison du ridicule de la sanction infligée, ce cas précis a déclenché quelque chose.»
Dimanche dernier, le chef de la police kényane, David Kimaiyo, a assuré que les forces de l’ordre avaient mené «une enquête complète» et qu’elles attendaient désormais les instructions du bureau du procureur.
La police kényane est régulièrement accusée de ne pas prendre au sérieux les affaires de viol au Kenya, où au moins une femme entre 15 et 45 ans sur cinq a été victime d’agression sexuelle, selon une étude de 2009 menée par le gouvernement. Les mineures représentent environ 40% des victimes et, dans deux cas sur dix, les viols sont collectifs, selon les chiffres du Gender Violence Recovery Center, basé à Nairobi. Dans la majeure partie des cas, les agresseurs sont des voisins, des membres de la famille ou du cercle familial.
Selon un autre rapport des Etats-Unis sur les droits de l’homme au Kenya, en 2008 les autorités avaient recensé 627 cas de viols, mais les organisations de défense des droits de l’homme estiment à plus de 21 000 le nombre de viols commis chaque année. Comment expliquer ce décalage? «Dans la plupart des cas, le viol n'est pas rapporté, par peur des représailles ou par honte, explique Nebila Abdulmelik. Mais même quand il l'est, la police agit rarement. Il est difficile de fournir une preuve, il n'y a pas non plus toujours un médecin disponible pour attester l'agression. En fin de compte, la police laisse filer et tout se passe comme si le viol était banalisé, comme si la violence contre les femmes était normalisée.» En 2006, le gouvernement kényan a pourtant promulgué une loi sur les violences sexuelles et l'Etat est censé financer la prise en charge des victimes. «Ce n'est pas un problème législatif, poursuit la militante. Le dispositif légal existe, mais il n'est pas appliqué. Le viol est considéré comme un crime par la loi, mais pas dans les mentalités. Ce que nous demandons, c'est que le viol soit perçu comme un crime.»
Les Suédois, ces enfants gâtés à qui on a laissé le pouvoir
De Tom SULLIVAN (AFP)
Stockholm — La Suède, pionnière dans l'évolution de l'éducation avec son interdiction de la fessée, se demande si elle n'est pas allée trop loin en engendrant une génération d'enfants-rois.
"D'une certaine façon les enfants en Suède sont vraiment mal élevés", indique à l'AFP David Eberhard, psychiatre et père de six enfants.
"Ils crient s'il y a des adultes qui parlent à table, ils vous interrompent sans arrêt et ils exigent la même place que les adultes", relève-t-il.
Son livre "Comment les enfants ont pris le pouvoir" explique que l'interdiction des châtiments corporels que la Suède a été la première au monde en 1979 à introduire dans son code pénal a peu à peu dérivé en interdiction de corriger les enfants de quelque manière que ce soit.
"Bien sûr il faut écouter ses enfants mais en Suède c'est allé trop loin. Ils ont tendance à tout décider dans les familles: quand se coucher, quoi manger, où partir en vacances, même la chaîne de télévision", estime-t-il, qualifiant les enfants suédois de mal préparés à la vie adulte.
"On voit beaucoup de jeunes qui sont déçus de la vie: leurs attentes sont trop élevées et la vie trop dure pour eux. Cela se manifeste par des troubles de l'anxiété et des gestes d'autodestruction, qui ont augmenté de manière spectaculaire en Suède", ajoute le psychiatre.
Ses thèses sont contestées par d'autres, comme le thérapeute familial Martin Forster, qui relève qu'à une échelle mondiale les enfants et adolescents suédois se disent parmi les plus heureux de leur sort.
"La Suède a véritablement été inspirée par l'idée que les enfants devraient être davantage placés au centre des préoccupations et écoutés", explique-t-il.
Selon lui "le fait que les enfants décident de trop de choses, c'est une question de valeurs. Des points de vue différents sur l'éducation et l'enfance génèrent des cultures différentes".
Le débat sur le mauvais comportement des enfants revient régulièrement dans les discussions sur l'école, qui peut en paraître victime.
Début octobre, Ola Olofsson décrivait dans le journal où il travaille son effarement après s'être rendu dans la classe de sa fille. "Deux garçons s'insultaient, et je n'avais même pas idée qu'à sept ans on connaissait des mots pareils. Quand j'ai essayé d'intervenir ils m'ont insulté et dit de me mêler de mes affaires", raconte-t-il à l'AFP.
Près de 800 internautes ont commenté sa chronique. Dont un enseignant de maternelle qui a rapporté ces paroles d'élèves de quatre ou cinq ans à qui on donne une tâche: "Tu crois que j'ai envie?" Ou encore: "L'autre jour un enfant de quatre ans m'a craché dessus quand je lui ai demandé d'arrêter de grimper sur des étagères".
Le gouvernement a tenté de réagir.
Après une étude en 2010 sur le bien-être de l'enfant, il a offert aux parents en difficulté un cours d'éducation appelé "Tous les enfants au centre". Sa philosophie: "des liens solides entre enfants et parents sont le meilleur socle à l'éducation harmonieuse d'individus sûrs d'eux et indépendants à l'âge adulte".
L'un de ses principaux enseignements est que la punition ne garantit pas un bon comportement à long terme, et qu'instituer des limites à ne pas dépasser sous peine de sanction n'est pas toujours la panacée.
"Les parents sont surtout formés à adopter le point de vue de l'enfant. Si on veut qu'il coopère, la meilleure manière est d'avoir avec lui une relation étroite", souligne la psychologue Kajsa Lönn-Rhodin, l'une des conceptrices du cours.
"Je pense que c'est un plus grave problème quand les enfants sont maltraités (...), quand ils reçoivent une éducation brutale", estime-t-elle.
Marie Märestad et son mari ont suivi le cours en 2012, à un moment où ils n'arrivaient plus à raisonner leurs filles de deux et trois ans à table.
"On a découvert qu'on leur faisait constamment des réflexions, qu'elles se chamaillaient beaucoup (...) On avait beaucoup de disputes le matin au moment de s'habiller", se souvient cette mère de 39 ans, entraîneur à domicile.
"Notre cadette faisait des crises et rien ne marchait (...) On a eu des moments assez difficiles alors on a pensé que ce serait une bonne idée d'avoir des tuyaux, des conseils", raconte-t-elle, interrogée dans sa maison de Stockholm.
Le cours l'a aidée à "ne pas se battre sur tous les fronts" et mieux dialoguer. Mais pour elle, les enfants dominent souvent dans les foyers suédois. "On le voit avec beaucoup de nos amis, ce sont les enfants qui commandent, on dirait".
D'après Hugo Lagercrantz, professeur de pédiatrie à l'université Karolinska de Stockholm, la forte adhésion des Suédois à la démocratie et à l'égalitarisme en a amené beaucoup à vouloir faire ami-ami avec leurs enfants.
"Les parents essayent d'être trop démocratiques (...) Ils devraient se comporter en parents et prendre les décisions, pas essayer d'être sympa tout le temps", déclare-t-il.
Il voit pourtant certains avantages à ce style éducatif. "Les enfants suédois sont très francs et savent exprimer leur avis", affirme-t-il. "La Suède n'est pas très portée sur la hiérarchie et d'une certaine manière c'est une très bonne chose. C'est une des raisons pour lesquelles le pays va relativement bien d'un point de vue économique".
Blendecques : strass, paillettes et inquiétude pour les "mini-miss" du Pas-de-Calais
Du strass, des paillettes et des baisers soufflés au jury par des reines de beauté hautes comme trois pommes : à Blendecques les parents des "mini-miss" en compétition sont scandalisés de la possible interdiction de ces concours.
Avec AFP
Trois cents personnes étaient réunies dimanche sous le toit de tôle de la salle communale pour assister à l'élection de "Miss et Mister Sourire" à laquelle participaient plus de 80 enfants, des filles de moins de quinze ans pour la plupart: Licinia, Layna, Rose, Nelia, Athena...
"Pas de chignon, pas de maquillage, pas de talons" pour les fillettes: les règles édictées par l'organisatrice du concours de Blendecques, Isabelle Capitaine, sont strictes. Et dans une région, le Nord-Pas-de-Calais, qui concentre plus de la moitié des concours de beauté pour enfants de moins de 16 ans en France, les menaces d'interdiction qui pèsent sur ces événements populaires accusés d'"hypersexualiser" les petites filles passent mal.
"A ce compte-là, l'hypersexualisation est partout: à la gym, à la natation, chez les majorettes", assène Marjorie, la maman de Victoria, 8 ans, "Baby miss Sourire 2012". "C'est dégoûtant", renchérit la timide Cidjie, 11 ans, dans les vestiaires. A Blendecques, les mères qui s'improvisent porte-parole de leurs filles soulignent que les concours sont un loisir comme un autre. Que celui-ci est, en outre, organisé au bénéfice d'une association pour enfants malades.
"C'est comme un jeu", souffle Léna, 7 ans, habituée des défilés depuis l'âge de deux ans. Cette fois, elle porte une imposante robe bustier satinée blanche et violette, sa large jupe maintenue par des arceaux.
D'autres, plus âgées, minaudent au contraire devant le jury chargé de noter leur tenue, leur beauté, leur sourire et leur coiffure, mains sur les hanches, strass au cou et aux oreilles, baisers soufflés et oeillades complices, au son des musiques de Titanic ou de la Belle au Bois dormant.
"Ne pas toujours gagner, ça leur apprend la défaite", sourit Isabelle, dont la fille Julie "a gagné 70 écharpes". En outre, explique-t-elle, les concours ont
épanoui sa fille Emilie qui était "fort réservée". En tenue de soirée, "les gamines restent naturelles" et le thème "Halloween" du deuxième passage "n'est pas excentrique", assure Céline, la maman de Magdalena.
De fait, les fillettes défileront ensuite en sorcières, zombies ou petits diables. Le diable, le vrai, prend deux formes à Blendecques: les mères qui "exagèrent" et les compétitions américaines, qui ternissent l'image de ces élections. "Il y a eu de l'exagération" ailleurs dans la région, concède Isabelle, organisatrice de l'élection de la ville d'Eperlecques: "Des petites qui sont beaucoup trop maquillées, c'est vulgaire (...) et certaines qui ont de faux cheveux". "Il faudrait encadrer, mais pas interdire", résume la maman.
Mais, de l'avis général, les concours organisés dans la région n'ont "rien à voir avec les Etats-Unis" où paradent des fillettes de 3 ou 4 ans, faux seins, faux bronzage et talons hauts. "Au maximum, lorsque c'est permis, on met des paillettes aux yeux et du gloss aux lèvres", raconte Peggy, la maman de Léna. "C'est vraiment pas comme les dentiers et les chignons aux Etats-Unis qu'on voit à la télé".
"Pas de chignon, pas de maquillage, pas de talons" pour les fillettes: les règles édictées par l'organisatrice du concours de Blendecques, Isabelle Capitaine, sont strictes. Et dans une région, le Nord-Pas-de-Calais, qui concentre plus de la moitié des concours de beauté pour enfants de moins de 16 ans en France, les menaces d'interdiction qui pèsent sur ces événements populaires accusés d'"hypersexualiser" les petites filles passent mal.
Hypersexualisation ?
Le projet de loi sur l'égalité femmes-hommes, dans lequel s'intègre cette interdiction, devrait être débattu par l'Assemblée nationale en janvier. "C'est quand même abuser. Je pense qu'il y a des choses beaucoup plus importantes en France à faire passer avant les miss", lâche Céline, une grande blonde perchée sur de vertigineux talons noirs et roses, dont la fille Magdalena, 6 ans, sera nommée dans la soirée 1ère dauphine dans sa catégorie."A ce compte-là, l'hypersexualisation est partout: à la gym, à la natation, chez les majorettes", assène Marjorie, la maman de Victoria, 8 ans, "Baby miss Sourire 2012". "C'est dégoûtant", renchérit la timide Cidjie, 11 ans, dans les vestiaires. A Blendecques, les mères qui s'improvisent porte-parole de leurs filles soulignent que les concours sont un loisir comme un autre. Que celui-ci est, en outre, organisé au bénéfice d'une association pour enfants malades.
"C'est comme un jeu", souffle Léna, 7 ans, habituée des défilés depuis l'âge de deux ans. Cette fois, elle porte une imposante robe bustier satinée blanche et violette, sa large jupe maintenue par des arceaux.
"Encadrer mais pas interdire"
Comme elle, les petites, dont certaines n'ont que trois ans, voient surtout les "robes de princesse" que le concours leur permet de porter et les cadeaux qu'elles gagneront. Mais quelques très jeunes concurrentes semblent ne pas comprendre ce qu'elles font sur le podium, l'air d'un lapin dans les phares d'une voiture.D'autres, plus âgées, minaudent au contraire devant le jury chargé de noter leur tenue, leur beauté, leur sourire et leur coiffure, mains sur les hanches, strass au cou et aux oreilles, baisers soufflés et oeillades complices, au son des musiques de Titanic ou de la Belle au Bois dormant.
"Ne pas toujours gagner, ça leur apprend la défaite", sourit Isabelle, dont la fille Julie "a gagné 70 écharpes". En outre, explique-t-elle, les concours ont
épanoui sa fille Emilie qui était "fort réservée". En tenue de soirée, "les gamines restent naturelles" et le thème "Halloween" du deuxième passage "n'est pas excentrique", assure Céline, la maman de Magdalena.
De fait, les fillettes défileront ensuite en sorcières, zombies ou petits diables. Le diable, le vrai, prend deux formes à Blendecques: les mères qui "exagèrent" et les compétitions américaines, qui ternissent l'image de ces élections. "Il y a eu de l'exagération" ailleurs dans la région, concède Isabelle, organisatrice de l'élection de la ville d'Eperlecques: "Des petites qui sont beaucoup trop maquillées, c'est vulgaire (...) et certaines qui ont de faux cheveux". "Il faudrait encadrer, mais pas interdire", résume la maman.
Mais, de l'avis général, les concours organisés dans la région n'ont "rien à voir avec les Etats-Unis" où paradent des fillettes de 3 ou 4 ans, faux seins, faux bronzage et talons hauts. "Au maximum, lorsque c'est permis, on met des paillettes aux yeux et du gloss aux lèvres", raconte Peggy, la maman de Léna. "C'est vraiment pas comme les dentiers et les chignons aux Etats-Unis qu'on voit à la télé".
DIVERS
Incident de Tiananmen : la police chinoise vise huit suspects du Xinjiang
Le Monde.fr avec AFP
La police chinoise recherchait huit suspects originaires de la région musulmane du Xinjiang après qu'une voiture a foncé sur la foule place Tiananmen, faisant cinq morts et trente-huit blessés lundi. Un avis de recherche envoyé mercredi à des hôtels de la capitale demande aux salariés de signaler à leur hiérarchie s'ils voient l'une de ces huit personnes. Dès lundi soir, la police avait envoyé un message à des hôtels leur demandant s'ils avaient remarqué des "clients suspects", identifiant alors seulement deux Ouïghours.
Lundi place Tiananmen, un véhicule de type 4x4 a percuté des touristes et policiers devant l'entrée de la Cité interdite, avant d'exploser sous le portrait de Mao Tsé-toung. Le conducteur et les deux occupants du véhicule sont morts, ainsi qu'une touriste de nationalité philippine et un touriste chinois du Guangdong, selon la police.
"PEUR POUR LE PEUPLE OUÏGHOUR"
Une organisation exilée ouïghour a affirmé mercredi redouter une répression accrue visant les Ouïghours, après cet incident que la police de Pékin suspecte être un attentat. "Aujourd'hui j'ai peur pour l'avenir du Turkestan oriental [appellation utilisée par les séparatistes ouïghours] et pour le peuple ouïghour comme jamais je n'ai eu peur", a confié Rebiya Kadeer, la présidente du Congrès mondial ouïghour, basé en Allemagne.
"Le gouvernement chinois n'hésitera pas à concocter une version des événements à Pékin lui permettant d'imposer au peuple ouïghour des mesures de répression supplémentaires", a assuré Mme Kadeer, qui a passé plusieurs années dans les geôles chinoises avant de prendre la route de l'exil.
Les Ouïghours, musulmans turcophones, composent l'ethnie majoritaire du Xinjiang – immense région autonome située aux confins occidentaux de la Chine, régulièrement secouée par des troubles en raison des fortes tensions avec les Han, l'ethnie majoritaire en Chine.
Niamey — L'avion ramenant en France les quatre ex-otages français, enlevés il y a trois ans sur le site d'Arlit (nord du Niger) par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), vient de décoller, a constaté mercredi matin un journaliste de l'AFP.
L'avion blanc portant l'inscription République française s'est envolé vers 06H00 GMT. Les quatre ex-otages ont embarqué dans l'appareil transportant les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian.
Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret ont l'air bien plus détendus que mardi soir, quand ils étaient arrivés à l'aéroport de Niamey, juste après leur libération, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Tous sont habillés à l'européenne, l'épaisse barbe qu'ils portaient mardi soir rasée ou taillée.
Les quatre ex-otages avaient été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit (nord du Niger) par Aqmi. Trois autres otages capturés au même moment, la Française Françoise Larribe, épouse de Daniel, un Togolais et un Malgache, avaient été libérés le 24 février 2011 "en territoire nigérien".
Pékin : les trois kamikazes étaient de la même famille
On en sait plus sur l'attentat perpétré lundi place Tiananmen, vraisemblablement par des séparatistes ouïgours.
Mercredi, la télévision officielle chinoise CCTV a annoncé sur son microblog que la police avait arrêté cinq personnes soupçonnées d’avoir un lien avec l’attentat kamikaze du 28 octobre sur la place Tiananmen. Perpétré à l’aide d’un véhicule 4X4 qui s’est frayé un chemin à travers la foule des touristes avant de s’enflammer, cet acte de désespéré a tué deux touristes, et les trois occupants du véhicule qui semblent s’être suicidés par le feu. Selon de nouveaux témoignages, ces personnes n’ont pas tenté de s’extraire de la voiture en feu, mais sont restées volontairement à l’intérieur. Selon CCTV, il s’agirait de trois membres d’une même famille. Leurs noms ont été livrés par la chaîne de télévision. De par leur consonance, ils semblent provenir du Xinjiang – où vivent 8 millions de Ouïgours musulmans turcophones. Les cinq suspects arrêtés, dont les identités ont été également révélées par CCTV, disposent eux aussi de patronymes laissant à penser qu’ils sont Ouïgours.
Banderole en caractères arabes
Lundi, alors que leur véhicule, une Jeep, roulait à vive allure en klaxonnant en direction du portrait géant de Mao, deux personnes ont été coincées sous le train avant, ce qui a eu pour effet de les ralentir, a rapporté un témoin chinois du tragique attentat interrogé par le journal South China Morning Post de Hongkong. Ce témoin affirme aussi que les occupants de la voiture avaient déployé un calicot de couleur sombre sur lequel étaient inscrits des mots en lettres arabes – vraisemblablement du ouïgour, langue qui peut s’écrire dans quatre alphabets, dont l’arabe. La place Tiananmen, qui est le lieu le plus sécurisé de toute la Chine, est cernée par des centaines de caméras de surveillance, et il ne fait pas de doute que cette banderole a pu être déchiffrée par les autorités.La censure toujours à l'œuvre
Les Chinois ne sont paradoxalement, plus de deux jours après les événements, toujours pas au courant de cet attentat perpétré dans le saint des saints symbolique du pouvoir. La télévision officielle a bien utilisé son microblog pour livrer les informations ci-dessus… mais pas la moindre de ces informations n’a jusqu’alors été diffusée sur les nombreuses chaînes de CCTV. Les rares médias qui n’ont pas passé l’attentat sous silence – ceux, en anglais, destinés aux étrangers – ont travesti la réalité en évoquant un «accident de la circulation». Sur le Web, les censeurs poursuivent leur chasse aux photos de l’attentat, les enlevant d’autorité dès qu’ils en débusquent.
Niger: décollage de l'avion ramenant les quatre ex-otages en France
Deux des quatre otages français libérés, Thierry Dol (g) et Daniel Larribe (d), à l'aéroport de Niamey, au Niger, le 29 octobre 2013 (AFP, Hama Boureima)
(AFP)
Niamey — L'avion ramenant en France les quatre ex-otages français, enlevés il y a trois ans sur le site d'Arlit (nord du Niger) par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), vient de décoller, a constaté mercredi matin un journaliste de l'AFP.
L'avion blanc portant l'inscription République française s'est envolé vers 06H00 GMT. Les quatre ex-otages ont embarqué dans l'appareil transportant les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian.
Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret ont l'air bien plus détendus que mardi soir, quand ils étaient arrivés à l'aéroport de Niamey, juste après leur libération, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Tous sont habillés à l'européenne, l'épaisse barbe qu'ils portaient mardi soir rasée ou taillée.
Les quatre ex-otages avaient été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit (nord du Niger) par Aqmi. Trois autres otages capturés au même moment, la Française Françoise Larribe, épouse de Daniel, un Togolais et un Malgache, avaient été libérés le 24 février 2011 "en territoire nigérien".
Inde: 44 morts dans un accident de bus dans le sud
AFP - Un violent incendie à bord d'un bus, provoqué par l'explosion du réservoir, a tué au moins 44 personnes, dont des enfants, mercredi matin dans le sud de l'Inde, a annoncé la police.
L'incendie a éclaté après que le bus a heurté le terre-plein d'une autoroute entre Bangalore et Hyderabad tôt dans la matinée, a dit un porte-parole de la police, Venkateshwarlu.
Cinq des 49 passagers, dont le chauffeur et le responsable du nettoyage du bus, ont cassé des vitres et sont parvenus à sortir du bus avant qu'il ne soit ravagé par les flammes, a-t-il précisé.
"Le chauffeur et l'homme de ménage ont tenté de s'échapper mais la police les a rattrapés et ils sont désormais détenus afin d'être interrogés", a ajouté Venkateshwarlu, précisant que les 3 autres rescapés étaient à l'hôpital.
En 2011, 131.834 personnes ont été tuées en Inde dans des accidents de la route, soit 15 par heure, selon les statistiques officielles.
La mauvaise qualité du réseau routier, la vitesse et une conduite dangereuse expliquent l'essentiel des accidents. Les accidents de bus faisant plus de 10 morts sont relativement fréquents. En mai, 33 personnes sont mortes dans l'accident d'un bus bondé qui est sorti de la route pour tomber dans un fleuve dans le nord de l'Inde.
L'incendie a éclaté après que le bus a heurté le terre-plein d'une autoroute entre Bangalore et Hyderabad tôt dans la matinée, a dit un porte-parole de la police, Venkateshwarlu.
Cinq des 49 passagers, dont le chauffeur et le responsable du nettoyage du bus, ont cassé des vitres et sont parvenus à sortir du bus avant qu'il ne soit ravagé par les flammes, a-t-il précisé.
"Le chauffeur et l'homme de ménage ont tenté de s'échapper mais la police les a rattrapés et ils sont désormais détenus afin d'être interrogés", a ajouté Venkateshwarlu, précisant que les 3 autres rescapés étaient à l'hôpital.
En 2011, 131.834 personnes ont été tuées en Inde dans des accidents de la route, soit 15 par heure, selon les statistiques officielles.
La mauvaise qualité du réseau routier, la vitesse et une conduite dangereuse expliquent l'essentiel des accidents. Les accidents de bus faisant plus de 10 morts sont relativement fréquents. En mai, 33 personnes sont mortes dans l'accident d'un bus bondé qui est sorti de la route pour tomber dans un fleuve dans le nord de l'Inde.
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