POLITIQUE
Immigration: les Européens diffèrent les décisions à juin 2014
(AFP)
Le sujet s'était imposé dans les discussions du sommet européen organisé jeudi et vendredi à Bruxelles, mais il a été occulté par les révélations sur l'ampleur de l'espionnage américain en Europe.
Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta qui avait demandé que l'immigration soit au menu du sommet européen s'est néanmoins déclaré satisfait des conclusions adoptées par ses homologues européens.
"Nous nous sommes battus pour imposer la question des migrations et pour que les conclusions prévoient un contenu opérationnel. Elles sont satisfaisantes par rapport à nos attentes, car elles ont incorporé le concept de solidarité, ce qui n'était pas acquis", a-t-il expliqué au cours d'une conférence de presse à l'issue du sommet.
Le problème est qu'il y a "diverses lectures pour la solidarité", a tempéré un diplomate européen sous couvert de l'anonymat.
"Des pistes d'actions ont été dégagées, mais ce n'est pas encore une politique", a-t-il commenté.
Enrico Letta a reconnu que ce sommet "ne sera pas suffisant s'il n'est pas suivi d'actions opérationnelles".
Changer le système
"Les dirigeants européens jouent la montre", a regretté Judith Sunderland, une responsable de l'ONG Human Rights Watch (HRW). "les attentes étaient peut-être trop élevées, mais la déception est grande", a-t-elle ajouté.
Mandat a été donné aux ministres de l'Intérieur de s'entendre sur des actions à mener lors de leur prochaine réunion en décembre.
Or le temps presse. 700 migrants à la dérive ont encore été secourus dans le canal de Sicile dans la nuit de jeudi à vendredi et le chef de l'Etat français François Hollande a évoqué un possible exode de réfugiés syriens avant l'hiver.
"Nous devons agir dans l'urgence et anticiper", a-t-il soutenu.
Le partage du fardeau
Mais les dirigeants européens divergent encore sur les solutions à apporter. Les traités européens prévoient le partage des responsabilités, y compris financières. Mais les pays du Nord refusent tout partage du fardeau. Le traitement des demandes d'asile incombe aux autorités du pays d'arrivée, et 24 des 28 membre de l'UE refusent obstinément de modifier ou d'assouplir cette règle.
La chancelière allemande Angela Merkel a été très directe sur cette question vendredi en excluant toute modification de cette règle.
"Ne nous décevez pas", avait lancé jeudi la maire de Lampedusa, Giusi Nicolini.
L'UE répond avec deux idées d'actions: relancer le dialogue avec les pays de départ et de transit des migrants. Mais cette tâche est impossible avec la Libye en raison du chaos politique, a relevé la commissaire en charge des affaires intérieures Cecilia Malmström.
Ils s'engagent aussi à renforcer les moyens de Frontex, l'agence chargée de gérer la coopération aux frontières extérieures de l'UE, et du bureau européen d'appui en matière d'asile.
Pourtant, les grands argentiers de l'UE ont taillé dans le budget alloué à ces deux agences.
"Il faudra des moyens. Des choix devront être faits", a reconnu un négociateur européen.
L'argent doit financer la grande action de surveillance et de sauvetage dans les eaux de la Méditerranée entre Chypre et l?Espagne, annoncée juste après le drame de Lampedusa.
Un groupe de travail s'est réuni jeudi pour identifier les moyens et les fonds nécessaires. Il doit rendre un rapport avec des "propositions concrètes" pour la réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE des 5 et 6 décembre.
Mme Nicolini est plus que dubitative. "Les réponses ne sont pas Frontex ou Mare Nostrum", l'agence de surveillance des frontières européennes et l'opération de surveillance lancée par Rome avec cinq navires de la Marine italienne, a-t-elle affirmé. "Ces opérations limitent les naufrages, mais elles ne permettent pas de les éviter", a-t-elle expliqué.
"Il faut changer le système d'asile", selon elle. Mais le sujet est trop sensible pour les dirigeants de l'UE, attaqués sur cette question par des partis populistes de plus en plus vindicatifs.
Grèce: rassemblement d'Aube dorée à Athènes
(AFP)
"Ils ont dissous la démocratie, et à la place, ils ont mis une kleptocratie !", a crié au micro Ilias Kassidiaris, porte-parole du parti, devant une foule de sympathisants, pour la plupart des hommes jeunes, qui brandissaient des drapeaux grecs.
M. Kassidiaris a été inculpé avec d'autres députés du parti d'appartenance à "une organisation criminelle". Il est soupçonné d'être le responsable de l'entraînement paramilitaire des militants.
"Tout ce qu'ils font nous renforce et fait de nous la plus grande force politique de la Grèce (...) Nous demandons la libération immédiate de nos prisonniers", a-t-il lancé.
"Des millions de Grecs nous soutiennent. Nous reprendrons le pays, avec l'aide de notre chef", a déclaré Eleni Zaroulia, l'épouse du chef du parti Nikos Michaloliakos, qui est en détention provisoire dans l'attente de son procès.
Plusieurs centaines de manifestants d'extrême gauche étaient là également, mais séparés des néonazis par des policiers anti-émeutes, qui avaient stationné des véhicules en travers des avenues pour faire barrage, a constaté un journaliste de l'AFP. Les manifestants de gauche se sont ensuite dispersés sans incident.
"Les assassins en prison", lisait-on sur une banderole qu'ils avaient déployée.
Le rassemblement d'Aube dorée, organisé devant un des locaux du parti, dans le centre d'Athènes, était la première démonstration de force des néonazis depuis la vague d'arrestations et d'inculpations lancée en septembre par les autorités, après le meurtre d'un musicien antifasciste par un membre du parti.
Six députés du parti dont son leader, soit un tiers des 18 élus de son groupe parlementaire, sont depuis plusieurs semaines sous le coup d'une inculpation, et risquent de 10 à 20 ans de prison.
Trois autres députés d'Aube dorée, dont l'immunité parlementaire a été levée la semaine dernière, devraient être renvoyés devant la justice.
Le parlement a aussi suspendu l'aide de l'Etat à ce parti, qui a surfé ces dernières années sur la grave crise économique et sociale que vit la Grèce, devenant la troisième formation politique du pays.
Par ailleurs, une polémique a éclaté après la décision samedi d'un gouverneur d'inviter Aube dorée pour le défilé militaire de la fête nationale, lundi.
Le maire de Salonique Yiannis Boutaris a menacé de boycotter la cérémonie, et la décision du gouverneur a été vivement critiquée par les socialistes du Pasok, qui partagent le pouvoir avec les conservateurs de Nouvelle démocratie.
Venezuela: un vice-ministère pour le "bonheur suprême du peuple"
(AFP)
Ce "vice-ministère pour le bonheur social suprême du peuple vénézuélien" sera dirigé par l'ex-député socialiste et médecin Rafael Rios, a annoncé M. Maduro jeudi soir lors d'un discours télévisé.
Le vice-ministre aura pour principale fonction de coordonner les grandes "missions sociales" visant les handicapés et les sans-abri, qu'ils soient majeurs ou mineurs.
L'objectif est de "s'occuper de ce qu'il y a de plus sublime, de plus sensible, de plus délicat, de plus aimable chez une personne (...) qui s'assume comme chrétien, révolutionnaire et +chaviste+", a assuré M. Maduro, dauphin socialiste de l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013), décédé en mars dernier.
Les "missions sociales" ont été créées sous la présidence de Hugo Chavez, qui a eu l'idée de redistribuer directement aux plus démunis la manne pétrolière de ce pays abritant les plus importantes réserves mondiales de brut. Elles sont articulées autour des thèmes de la santé, l'éducation, l'alimentation et l'habitat.
Ecotaxe: le monde agricole refuse de lâcher prise
De Anne CHAON (AFP)
Paris — Vin, légumes, salades ou élevage... Le monde agricole se dresse contre l'écotaxe alors que se réunit vendredi à Rennes l'Observatoire de l'écotaxe pour la Bretagne, une région particulièrement mobilisée.
Pour les Bretons, l'affaire est entendue: pas question d'ajourner la taxe mais bel et bien de la supprimer, insiste le patron de la fédération départementale des syndicats agricoles (FDSEA) du Finistère, Thierry Merret.
"On n'a pas d'autres solutions si on veut garder un socle agricole et agroalimentaire dans la région", durement affectée par les crises de la volaille, du porc, du lait et des abattoirs. "La Bretagne a toujours été une terre d'expédition, elle doit le rester", soutient M. Merret, producteur de choux-fleurs à la pointe du Léon.
Le collectif des acteurs économiques bretons, qui affirme représenter 150.000 entreprises, a boycotté vendredi la première réunion de l'observatoire de l'écotaxe en Bretagne (il en existe un par région) qui s'est tenue à Rennes et a réclamé le rapport sine die de son entrée en vigueur.
Une nouvelle mobilisation du Collectif pour l'Emploi est d'ailleurs prévue dès samedi, toutes professions confondues, "sous le portique du Faou", près de Brest.
Lors de la journée d'action mardi du monde agricole à l'appel de la FNSEA (majoritaire), le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avait admis qu'il y avait "certainement des choses à améliorer" dans l'application de cette taxe au 1er janvier aux camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur 15.000 km d'axes principaux hors autoroutes à péage.
M. Le Foll comme le Premier ministre ou leur collègue de la Défense Jean-Yves Le Drian sont d'autant plus sensibles à la situation en Bretagne qu'ils y ont des attaches personnelles. La région bénéficie à ce stade d'un abattement de la taxe, avec un taux de 13 centimes du km contre 14 en moyenne nationale et une exonération d'un des axes importants (D164) traversant la région d'est en ouest.
"Derrière ça, c'est des emplois en moins"
Mais le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé vendredi dans Ouest-France que l'écotaxe était "indispensable pour nos infrastructures, pour l'ensemble du pays, y compris la Bretagne".
D'autres aménagements sont également prévus en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, avec des abattements de 30% pour tenir compte "de leur périphéricité", selon le ministère des Transports.
Mais tous les producteurs manifestent leurs inquiétudes. Après l'exemple des poulets taxés jusqu'à six fois, à chaque étape entre l'élevage et l'étal, les producteurs de légumes font valoir l'extrême fragilité de leurs filières et des produits périssables, telles les salades, pour exiger "une suppression totale".
"Nos produits ne sont pas stockables, c'est pas des boulons qu'on transporte! On ne va pas les mettre sur des péniches", s'insurge Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France (30.000 producteurs). "C'est pareil pour les fruits. On exempte la collecte du lait, pourquoi pas nous!", demande-t-il .
"Soyons pragmatiques: derrière ça, c'est des emplois en moins", ajoute ce cultivateur de la Marne, qui s'interroge en passant sur les différences de tarifs entre régions (13 à 17 centimes du km).
"Ca suffit la coupe est pleine", s'écrient également les Vignerons indépendants, qui citent "des aléas climatiques particulièrement difficiles cette année" après les petits volumes de 2012: "Nos entreprises ne pourront pas supporter une nouvelle charge", prévient leur président, Michel Issaly qui demande "l?exonération" de la viticulture.
De son côté, Coop de France, qui a lancé une consultation auprès de trente de ses coopératives, met en avant le "faible niveau de compréhension" de cette taxe chez ses adhérents qui à 80% gèrent eux-même leurs transports et ne peuvent répercuter la taxe sur les clients comme le fera un transporteur.
"Pour une coopérative, le coût du transport représente environ 10% du chiffre d'affaires et le surcoût de l'écotaxe, d'après l'étude, sera de 5 à 8%", rapporte Emmanuel Ramfel, directeur adjoint du Comité Supply Chain de Coop de France.
La fédération nationale des usagers des transports (FNAUT), le Réseau Action Climat et Agir pour l'environnement ont réclamé à l'inverse que le gouvernement applique comme prévu l'écotaxe, lui reprochant de privilégier le "tout routier".
Pour sortir de l'impasse, le président (PS) de la région Bretagne Pierrick Massiot a suggéré vendredi sur Europe 1 un transfert de l'écotaxe sur la seule distribution. Puisque les difficultés de beaucoup dans l'agroalimentaire viennent "notamment des faibles marges que leur consent la grande distribution".
Estrosi (UMP) appelle "à la résistance fiscale"
(AFP)
Paris — Christian Estrosi, ancien ministre UMP, appelle "à la résistance fiscale" et crée un site afin de fournir "régulièrement des outils pour mener cette bataille", a-t-il annoncé vendredi dans un communiqué.
Au moment où "l'Assemblée vient de voter un amendement taxant rétroactivement l'épargne des Français", le député-maire de Nice et vice-président de l'UMP se dit "conscient du ras le bol fiscal des Français" et de la "colère qui gronde face à un Etat spoliateur".
"Je souhaite aujourd?hui organiser la résistance fiscale en fournissant régulièrement des outils pour mener cette bataille sur le site www.resistancefiscale.fr", affirme M. Estrosi.
Le premier outil qu'il mettra à disposition sur ce site est "un mémoire introductif permettant aux contribuables d'engager une action contre l'Etat suite à la taxation rétroactive de l'épargne".
"Cette action en justice permettra de soulever par chaque Français une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) demandant au Conseil Constitutionnel de revenir sur la loi de finances pour 2014 une fois que celle-ci sera promulguée", ajoute-t-il.
Deux angles seront abordés: "la rétroactivité de la loi de finances incompatible avec notre constitution et la perte de confiance légitime suite au changement si brusque et si régulier des règles fiscales".
M. Estrosi va également poster "chaque semaine" sur le site "de nouveaux outils pour mener la résistance: infographie à diffuser, moyens juridiques et courriers types à envoyer à nos dirigeants".
"Nous devons nous organiser pour faire comprendre au Gouvernement qu?il y a une ligne rouge à ne pas franchir", affirme-t-il.
Copé au Maroc pour évoquer "la France de demain" et l'immigration
(AFP)
Rabat — Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a expliqué vendredi à Rabat s'être rendu ces deux derniers jours au Maroc pour évoquer "la France de demain" et a défendu sa "nouvelle politique d'immigration".M. Copé a rencontré vendredi le chef du gouvernement marocain, l'islamiste Abdelilah Benkirane, ainsi que des ministres et responsables de trois partis proches de l'UMP, dont la fédération au Maroc est la plus grosse à l'étranger. Jeudi soir il a tenu un meeting à Casablanca.
"Cela a été l'occasion pour moi de dire ce que (...) j'imagine pour la France de demain. Car il y aura bien un jour où il y aura l'alternance, où les Français nous referont confiance", a déclaré M. Copé à l'AFP.
"J'ai évoqué les pistes de travail (auxquelles) je réfléchis avec mes amis de l'UMP en terme économique, mais aussi en terme de sécurité, notre politique d'immigration, qui sont des sujets majeurs", a-t-il enchaîné.
S'agissant des relations franco-marocaines, M. Copé a évoqué "un partenariat d'exception". Interrogé sur la capacité de Paris à aborder le thème des droits de l'homme au Maroc, le président de l'UMP a considéré qu'il n'existait "pas de sujet tabou". "Il y a des principes auxquels nous sommes profondément attachés et il faut le dire à ses interlocuteurs mais en évitant de donner des leçons", a-t-il dit.
Jean-François Copé a également défendu sa récente proposition pour une "nouvelle politique d'immigration", objet de vives critiques dans la classe politique, estimant que la "nationalité" ne devait "pas récompenser l'illégalité".
Mardi, dans la foulée de "l'affaire Leonarda", il avait déclaré que l'UMP allait déposer en 2014 une proposition de loi sur une "nouvelle politique d'immigration, remettant en cause le droit du sol pour les enfants nés en France de parents en situation irrégulière.
"Je voudrais qu'on sorte des clichés, qu'on (arrête) aujourd'hui de dire que la France est parmi les pays les plus attractifs sur le plan social pour les immigrés. Tellement attractive d'ailleurs que c'est devenu un échec", a affirmé à l'AFP M. Copé.
"Il ne s'agit pas de réformer le droit du sol, il s'agit de poser la question de ceux qui viennent en France illégalement. Est-ce que la nationalité doit récompenser l'illégalité? La réponse est non", a-t-il affirmé. "Il faut une politique courageuse en matière d'immigration", et face à "l'absence de ligne politique claire de la majorité", "le rôle de l'UMP est de proposer des réponses concrètes, c'est que j'ai fait", a-t-il jugé.
Comme on lui demandait s'il avait parlé d'immigration durant ses entretiens, il a répondu par l'affirmative mais sans entrer dans les détails. De même il a refusé de se prononcer sur la politique d'immigration prônée par le roi du Maroc qui prévoit de régulariser "au cas par cas" des clandestins subsahariens. "La problématique en France est très différente. Notre problème, c'est de réussir l'intégration de ceux qui immigrent légalement", a-t-il dit.
Sondage. Jean-François Copé impopulaire chez les Français
Les Français, de droite comme de gauche, ont en majorité une mauvaise opinion du président de l’UMP Jean-François Copé, selon un sondage BVA publié dans Le Parisien-Aujourd’hui en France.
À la question « Avez-vous une très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise opinion de Jean-François Copé », les Français répondent « une mauvaise opinion » à 73 %. Ils sont 93 % à répondre en ce sens pour les sympathisants de gauche et 53 % chez ceux de droite.
Mauvaise image
Les Français, tout en soutenant la récente proposition du patron de l’UMP de réformer le droit du sol en France, considèrent que cette initiative a des visées électoralistes, selon un sondage BVA publié samedi pour Le Parisien-Aujourd’hui en France et iTELE.
Compte tenu de sa mauvaise image, le député-maire de Meaux arriverait presque en dernière position s’il briguait l’investiture de son parti pour l’élection présidentielle de 2017, précise Le Parisien dimanche : devant Xavier Bertrand (cité par 1 % des sondés), mais loin derrière Nicolas Sarkozy (58 %), Alain Juppé (19 %) et François Fillon (12 %) et au coude à coude avec Nathalie Kosciusko-Morizet (4 %) et Bruno Le Maire (2 %).
L’enquête BVA a été réalisée les 24 et 25 octobre auprès de 1 050 personnes en âge de voter.
ECONOMIE
Etats-Unis: regain d'optimisme pour les ventes de fin d'année
De Sophie ESTIENNE (AFP)
"Pour le quatrième trimestre, bien que certains distributeurs se soient montrés prudents pour les dépenses pendant la période des fêtes, ils attendent toujours des ventes en ligne solides", a indiqué vendredi le directeur financier d'UPS, Kurt Kuehn.
Pour la période "de pointe", allant de la fête américaine de Thanksgiving fin novembre à Noël, UPS dit s'attendre à un volume moyen quotidien supérieur de 8% à celui de l'année dernière, avec un pic à 34 millions d'envois attendu le 16 décembre. Pour y faire face, il a l'intention d'embaucher rien qu'aux Etats-Unis 55.000 travailleurs saisonniers afin de renforcer ses équipes de chauffeurs ou de traitement des paquets.
Le concurrent FedEx a aussi annoncé cette semaine le recours à "des dizaines de milliers de postes saisonniers pour gérer le bond des envois pour les fêtes". Il estime que la première semaine de décembre, qui suit immédiatement Thanksgiving, sera la plus chargée pour lui, avec plus de 85 millions d'envois soit 13% de plus que la semaine de pointe de 2012.
Les jours immédiatement après Thanksgiving sont l'occasion d'importantes promotions dans les magasins comme sur les sites de commerce en ligne, et la fête est souvent considérée aux Etats-Unis comme le coup d'envoi pour les ventes des fêtes de fin d'année.
Thanksgiving tombe seulement le 28 novembre cette année. Il n'y aura donc que 26 jours avant Noël, 6 de moins qu'en 2012.
"Le fait que Thanksgiving tombe tard crée une période de pointe (pour les ventes) comprimée, ce qui représente des défis opérationnels", a reconnu M. Kuehn. "Néanmoins, nous sommes confiants dans la capacité d'UPS à réaliser ses livraisons pendant les fêtes."
Popularité croissante des achats sur internet
La Fédération américaine du commerce de détail (NRF) évalue pour l'instant à 602 milliards de dollars le volume des ventes des fêtes (novembre-décembre) cette année aux Etats-Unis. Cela représenterait une progression de 3,9% comparé à 2012, supérieure à la moyenne de +3,3% enregistrée ces dix dernières années.
UPS estime que l'activité pour lui sera encore supérieure, car "la réorientation des consommateurs vers le commerce en ligne soutient une demande plus élevée pour les services d'expédition".
Au troisième trimestre, pour lequel il publiait ses résultats vendredi, les envois d'achats sur internet aux Etats-Unis ont déjà été, avec une forte croissance des exportations européennes, le moteur de la progression du chiffre d'affaires (+3,4% à 13,5 milliards de dollars).
FedEx compte aussi sur le commerce en ligne pour doper sa croissance pendant les fêtes, ainsi que sur la popularité des appareils électroniques: les fabricants de smartphones et tablettes sont en train de sortir leurs nouveaux modèles juste à temps pour Noël, et ils devraient susciter une forte demande à côté des vêtements et biens de luxe, juge le groupe de messagerie.
Le distributeur en ligne Amazon, qui publiait ses propres résultats jeudi soir, a semblé confirmé cette tendance: le groupe, qui a prévu d'embaucher 70.000 saisonniers pour les fêtes, vise une croissance de 10% à 25% de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre.
Cela a rattrapé le froid qu'avait jeté la semaine dernière l'autre poids lourd américain des ventes en ligne, eBay, en livrant des prévisions inférieures aux attentes pour les trois derniers mois de l'année.
Le directeur financier, Bob Swan, avait notamment estimé que "le commerce électronique aux Etats-Unis s'est énormément affaibli" et invoqué les incertitudes politiques autour du budget américain, provisoirement levées depuis.
Le directeur général d'eBay, John Donahoe, avait toutefois relativisé quelques jours plus tard en indiquant au site AllThingsD.com que les commentaires de la direction avaient eu l'air "plus négatifs que voulu".
Boeing et Lockheed à la conquête du futur bombardier américain
(AFP)
"Boeing et Lockheed Martin font équipe pour participer à l'appel d'offre pour le programme de l'armée de l'Air américaine de chasseur bombardier de longue portée, et Boeing sera le principal sous-traitant avec Lockheed Martin comme principal équipier", ont indiqué vendredi le constructeur aéronautique et le groupe de défense dans un communiqué commun.
Ensemble, les deux groupes seront en mesure d'offrir des "systèmes uniques et abordables qu'ils ne seraient pas en mesure d'obtenir sans partenariat", ajoutent-ils.
L'objectif est de construire entre 80 et 100 bombardiers livrables après 2020, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'US Air Force, Ed Gulick.
Il a précisé que le prix de référence de l'appareil était de 550 millions de dollars pièce, ce qui porterait le montant du contrat à 55 milliards de dollars.
Le programme du futur bombardier est destiné à compléter la flotte des vénérables B-52 de l'armée de l'Air et de faire mieux que de précédents programmes, les B-1 et B-2, qui étaient déjà destinés à remplacer cet avion mais qui ont été marqués par d'énormes dépassements de coûts.
En 2010, le secrétaire de l'US Air Force, Michael Donley, avait fait valoir que l'approche recherchée sur le futur bombardier était "la prudence" afin de "ne pas reproduire de coûteuses expériences sur des programmes" passés.
Il avait énuméré des "capacités étroites, des technologies risquées et des coûts élevés ayant entraîné des problèmes d'annulation et de faibles inventaires".
L'armée de l'Air n'avait au final acheté que 20 B-2, le dernier bombardier de longue portée en date.
Quasi-certitude de l'emporter
Michael Donley avait donc indiqué en 2010 que l'armée de l'Air américaine se focaliserait pour le prochain bombardier sur "des technologies existantes" plutôt que sur des technologies de pointe.
Dans le communiqué présentant leur alliance, les deux groupes ont largement insisté sur cet aspect et assurent qu'ils "mettent en commun près de deux siècles d'expérience combinée dans la conception, le développement et les essais d'avions pour nos clients de Défense partout dans le monde".
L'US Air Force avait budgété 292 millions de dollars en 2013 puis 379 millions de dollars en 2014 pour son développement.
L'appareil doit être capable de transporter des bombes nucléaires et pouvoir être opéré sans pilote.
Malgré les fortes baisses sur le budget du Pentagone et un climat général de crise budgétaire aux Etats-Unis, le "programme du bombardier va aller de l'avant comme prévu", pronostique Loren Thompson, expert du Lexington Institute.
"Les Etats-Unis n'ont que 200 bombardiers de longue portée qui ont en moyenne 30 ans d'âge", rappelle l'expert.
Les B-52 remontent aux années 60, les B-1 aux années 80 sous l'ère du président Ronald Reagan et les B-2 ont été construits dans les années 90, ajoute-t-il. Ces derniers étaient considérés comme "les bombardiers les plus performants mais ils étaient extrêmement chers, coûtant plus d'un milliard de dollars pièce".
Le futur bombardier, à un demi-milliard de dollars pièce, devrait être bien moins coûteux et refléter le changement dans les besoins de l'armée de l'Air.
Le B-2 avait été conçu par Northrop Grumman "pour être en mesure de mener une guerre nucléaire avec la Russie", explique M. Thompson. "Aujourd'hui, la mission des bombardiers est très différente: il s'agit de transporter essentiellement des bombes non-nucléaires sur de longues distances".
Pour lui, le tandem Boeing-Lockheed est d'une telle taille et d'une telle capacité qu'il est quasi certain de remporter ce contrat géant.
Un avis nuancé par Richard Aboulafia, expert du Teal Group, qui estime que les chances de Boeing et Lockheed sont de "65% ensemble mais il faut que leur alliance tienne car, séparément, ils n'ont aucune chance de le remporter" face au fabricant du plus récent bombardier.
L'action de Boeing a fini en hausse de 1,7% à 131,19 dollars et celle de Lockheed Martin de 1% à 134 dollars.
BlackBerry bientôt fixé sur son avenir
L'offre du groupe financier Fairfax, qui prévoit le retrait de BlackBerry de la Bourse, arrive à échéance le 4 novembre.
Clément SABOURIN
Agence France-Presse
Agence France-Presse
Au bord du gouffre, le pionnier des téléphones intelligents a conclu fin septembre un accord avec un consortium emmené par son premier actionnaire, le fonds d'investissement canadien Fairfax, en vue de son rachat pour quelque 4,7 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros). L'offre, qui prévoit le retrait de BlackBerry de la Bourse, arrive à échéance le 4 novembre.
Les investisseurs ne semblent toutefois guère convaincus par cette solution. Depuis que le consortium a annoncé ses intentions, le titre de BlackBerry a toujours été inférieur aux 9 dollars proposés pour le rachat.
Les analystes doutent en effet que les potentiels acheteurs disposent des fonds nécessaires. Il est envisageable que le consortium révise son offre à 7 dollars par action, selon un scénario envisagé par la maison de courtage Jefferies.
C'est dans ce contexte d'incertitude que se sont bousculés ces derniers jours de nouveaux candidats au rachat de BlackBerry.
Mi-octobre, le Wall Street Journal annonçait que le géant chinois de l'électronique Lenovo avait conclu un accord de confidentialité avec BlackBerry afin d'avoir accès à ses livres comptables.
Le 3e constructeur mondial de PC envisagerait ainsi de déposer une contre-offre pour reprendre la totalité du groupe canadien. Le PDG de Lenovo, Yang Yuanqing, avait lui-même confié en avril être intéressé par BlackBerry, notamment afin de «pénétrer sur le marché professionnel de la téléphonie mobile».
La solution Lenovo «est celle que l'on préfère», ont indiqué les analystes du Crédit Suisse dans une récente note, remarquant que la société chinoise disposait d'environ 4,5 milliards de dollars de liquidités. De surcroît, BlackBerry est «toujours une marque forte en Asie» et «fournirait immédiatement à Lenovo une porte d'entrée sur le marché nord-américain des téléphones intelligents», remarquent les experts de la banque suisse.
Quelques jours avant que la piste Lenovo ne soit évoquée, c'était le fondateur de BlackBerry Mike Lazaridis - qui a quitté son poste de P-DG en janvier 2012 - qui indiquait vouloir mener une contre-offre.
Toujours actionnaire à hauteur de 5,7 %, M. Lazaridis a conclu un accord avec un autre cofondateur du groupe, le Canadien Douglas Fregin, afin d'examiner une possible offre conjointe.
La stratégie de M. Lazaridis serait, selon des informations de presse, de retirer BlackBerry de la cotation afin de mener une profonde restructuration à l'abri des soubresauts du marché... un scénario qui rappelle la transformation d'Apple opérée à la fin des années 1990 par Steve Job.
L'ombre de la marque à la pomme plane d'ailleurs sur BlackBerry depuis que le journal canadien The Globe and Mail a révélé jeudi que John Sculley - patron d'Apple entre 1983 et 1993 et dont les coups de sang avec Steve Jobs sont restés célèbres - «explorait une offre» avec des partenaires canadiens.
Sans vouloir commenter les informations du Globe, M. Sculley a déclaré au journal qu'il était «de longue date un fan et un utilisateur de BlackBerry».
Autre candidat en course: le fonds d'investissement américain Cerberus, qui s'était fait remarquer en prenant le contrôle du constructeur automobile américain en difficulté Chrysler entre 2007 et 2009. Une source proche du dossier avait confirmé début octobre la signature d'un accord de confidentialité pour éplucher les comptes du groupe canadien.
Une reprise de BlackBerry, assortie d'une douloureuse restructuration, n'est toutefois pas le seul dénouement anticipé par les observateurs du marché. Plusieurs évoquent en effet régulièrement un démantèlement de la société, tel Jefferies qui imagine une scission en trois parties: une division téléphones et système d'exploitation, une autre spécialisée dans les réseaux professionnels, et la dernière comprenant le système de messagerie BBM.
Jefferies indique d'ailleurs que Cisco et Google, notamment, seraient en discussion avec BlackBerry pour une reprise partielle de ses activités.
À quelques jours de l'expiration de l'offre de Fairfax, les options ne manquent donc pas. Une seule est toutefois bel et bien exclue: la survie en l'état du pionnier du téléphone intelligent.
Dassault lève le voile sur son Falcon 5X
La famille des Falcon, qui fête ses cinquante ans, accueille un nouveau membre : le 5X. Après sept années de développement, l'avion d'affaires a été présenté le 21 novembre à Las Vegas. Dassault Aviation mise sur l'innovation et sur une nouvelle motorisation pour faire la différence sur un marché très concurrentiel. L'Usine Nouvelle vous dit tout sur le lancement du Falcon 5X dans un dossier spécial, dans lequel le PDG de Dassault Aviation Eric Trapier s'exprime aussi sur la vente de Rafale à l'Inde.
PSA : accord compétitivité signé, production stoppée à Aulnay
Semaine chargée pour le groupe PSA Peugeot-Citroën, à la croisée des chemins. Pour assurer son avenir, l'entreprise a stoppé la production dans l'usine d'Aulnay, quarante ans après son ouverture, et conclu un nouveau pacte social avec les syndicats. L'Usine Nouvelle a comparé cet accord avec celui signé chez Renault.
Pour le futur, une alliance avec Dongfeng ne semble plus prioritaire : PSA pourrait privilégier une vente d'une partie du capital de sa banque. Dans tous les cas, General Motors verrait son influence réduite.
La vente de deux EPR au Royaume-Uni relance le nucléaire en Europe
C'est officiel depuis le 21 octobre. EDF va vendre deux réacteurs EPR à la Grande-Bretagne. Un contrat qui marque le retour de l'énergie nucléaire dans une Europe ébranlée par la catastrophe de Fukushima.
LE COME-BACK INATTENDU DE TITAN DANS LE DOSSIER GOODYEAR AMIENS-NORD
C'est sans doute la nouvelle la plus surprenante de la semaine. Après avoir retiré son offre de reprise partielle du site Goodyear d'Amiens-Nord il y a un an et vilipendé les ouvriers français, le patron de Titan a changé d'avis. Il est de nouveau candidat à la reprise de l'activité pneus agricoles. Arnaud Montebourg veut se mobiliser pour faire aboutir cette offre ; la CGT s'engage aussi à "tout faire" pour parvenir à une issue positive.
A380 : Airbus va-t-il changer de stratégie ?
Faute de commandes suffisantes en 2013, Airbus pourrait réduire la production du plus gros avion du monde en attendant une reprise économique mondiale.
L'agroalimentaire breton tente de sortir de la crise
Nouvelle semaine sociale agitée en Bretagne. Le conflit social à l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, bloqué par des grévistes, s'est enlisé. L'Etat ne compte pas nationaliser le site mais promet d'accompagner sa restructuration. L'entreprise Tilly-Sabco lutte elle-aussi pour sa survie : son PDG plaide pour un rapprochement avec Doux.
La journée de mobilisation contre l'ecotaxe poids-lourds a été très suivie, en Bretagne comme dans le reste du pays : l'action a reçu le soutien de la CGPME.
Deux ans de prison requis contre l'ex patron de l'IUMM
Le parquet du tribunal de grande instance de Paris a requis deux ans de prison avec sursis et 250 000 euros d'amende à l'encontre de l’ancien président de l’UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 10 février.
Zoom sur la France du numérique
L'Usine Nouvelle a exploré les 22 régions françaises à la recherche des champions cachés du numérique. 125 start-up ont été sélectionnées. Elles pourraient être les locomotives de la deuxième vague du numérique.
La compétitivité revient en France, lentement mais sûrement
La part de marché des exportations françaises reste stable en 2013, pour la troisième année consécutive, après dix ans de baisse. Si la pharmacie et les biens d’équipements progressent, l’automobile et les produits chimiques continuent de perdre du terrain, selon l'institut économique COE-Rexecode .
Apple et Nokia dégainent leurs nouveautés
Le 22 octobre, Apple a levé le voile sur l'iPad Air, une version allégée de son best-seller. Nokia fait lui aussi son entrée sur le marché des tablettes avec sa Lumia 2520.
Les investisseurs ne semblent toutefois guère convaincus par cette solution. Depuis que le consortium a annoncé ses intentions, le titre de BlackBerry a toujours été inférieur aux 9 dollars proposés pour le rachat.
Les analystes doutent en effet que les potentiels acheteurs disposent des fonds nécessaires. Il est envisageable que le consortium révise son offre à 7 dollars par action, selon un scénario envisagé par la maison de courtage Jefferies.
Mi-octobre, le Wall Street Journal annonçait que le géant chinois de l'électronique Lenovo avait conclu un accord de confidentialité avec BlackBerry afin d'avoir accès à ses livres comptables.
Le 3e constructeur mondial de PC envisagerait ainsi de déposer une contre-offre pour reprendre la totalité du groupe canadien. Le PDG de Lenovo, Yang Yuanqing, avait lui-même confié en avril être intéressé par BlackBerry, notamment afin de «pénétrer sur le marché professionnel de la téléphonie mobile».
La solution Lenovo «est celle que l'on préfère», ont indiqué les analystes du Crédit Suisse dans une récente note, remarquant que la société chinoise disposait d'environ 4,5 milliards de dollars de liquidités. De surcroît, BlackBerry est «toujours une marque forte en Asie» et «fournirait immédiatement à Lenovo une porte d'entrée sur le marché nord-américain des téléphones intelligents», remarquent les experts de la banque suisse.
Quelques jours avant que la piste Lenovo ne soit évoquée, c'était le fondateur de BlackBerry Mike Lazaridis - qui a quitté son poste de P-DG en janvier 2012 - qui indiquait vouloir mener une contre-offre.
Toujours actionnaire à hauteur de 5,7 %, M. Lazaridis a conclu un accord avec un autre cofondateur du groupe, le Canadien Douglas Fregin, afin d'examiner une possible offre conjointe.
La stratégie de M. Lazaridis serait, selon des informations de presse, de retirer BlackBerry de la cotation afin de mener une profonde restructuration à l'abri des soubresauts du marché... un scénario qui rappelle la transformation d'Apple opérée à la fin des années 1990 par Steve Job.
L'ombre de la marque à la pomme plane d'ailleurs sur BlackBerry depuis que le journal canadien The Globe and Mail a révélé jeudi que John Sculley - patron d'Apple entre 1983 et 1993 et dont les coups de sang avec Steve Jobs sont restés célèbres - «explorait une offre» avec des partenaires canadiens.
Sans vouloir commenter les informations du Globe, M. Sculley a déclaré au journal qu'il était «de longue date un fan et un utilisateur de BlackBerry».
Autre candidat en course: le fonds d'investissement américain Cerberus, qui s'était fait remarquer en prenant le contrôle du constructeur automobile américain en difficulté Chrysler entre 2007 et 2009. Une source proche du dossier avait confirmé début octobre la signature d'un accord de confidentialité pour éplucher les comptes du groupe canadien.
Une reprise de BlackBerry, assortie d'une douloureuse restructuration, n'est toutefois pas le seul dénouement anticipé par les observateurs du marché. Plusieurs évoquent en effet régulièrement un démantèlement de la société, tel Jefferies qui imagine une scission en trois parties: une division téléphones et système d'exploitation, une autre spécialisée dans les réseaux professionnels, et la dernière comprenant le système de messagerie BBM.
Jefferies indique d'ailleurs que Cisco et Google, notamment, seraient en discussion avec BlackBerry pour une reprise partielle de ses activités.
À quelques jours de l'expiration de l'offre de Fairfax, les options ne manquent donc pas. Une seule est toutefois bel et bien exclue: la survie en l'état du pionnier du téléphone intelligent.
Falcon 5X, PSA, Goodyear Amiens-Nord, EPR anglais… les dix actus industrielles de la semaine
Par Sylvain Arnulf
Le Falcon 5X dévoilé en grandes pompes à Las Vegas, EDF qui officialise la vente de son EPR au Royaume-uni, PSA et l'industrie agroalimentaire bretonne qui tentent de sortir de la crise, le retour surprise de Titan dans le dossier Goodyear Amiens-Nord... Ce sont quelques-uns des sujets chauds de la semaine écoulée. Voici les dix actus industrielles qu'il ne fallait pas manquer.
La famille des Falcon, qui fête ses cinquante ans, accueille un nouveau membre : le 5X. Après sept années de développement, l'avion d'affaires a été présenté le 21 novembre à Las Vegas. Dassault Aviation mise sur l'innovation et sur une nouvelle motorisation pour faire la différence sur un marché très concurrentiel. L'Usine Nouvelle vous dit tout sur le lancement du Falcon 5X dans un dossier spécial, dans lequel le PDG de Dassault Aviation Eric Trapier s'exprime aussi sur la vente de Rafale à l'Inde.
Semaine chargée pour le groupe PSA Peugeot-Citroën, à la croisée des chemins. Pour assurer son avenir, l'entreprise a stoppé la production dans l'usine d'Aulnay, quarante ans après son ouverture, et conclu un nouveau pacte social avec les syndicats. L'Usine Nouvelle a comparé cet accord avec celui signé chez Renault.
Pour le futur, une alliance avec Dongfeng ne semble plus prioritaire : PSA pourrait privilégier une vente d'une partie du capital de sa banque. Dans tous les cas, General Motors verrait son influence réduite.
La vente de deux EPR au Royaume-Uni relance le nucléaire en Europe
C'est officiel depuis le 21 octobre. EDF va vendre deux réacteurs EPR à la Grande-Bretagne. Un contrat qui marque le retour de l'énergie nucléaire dans une Europe ébranlée par la catastrophe de Fukushima.
LE COME-BACK INATTENDU DE TITAN DANS LE DOSSIER GOODYEAR AMIENS-NORD
C'est sans doute la nouvelle la plus surprenante de la semaine. Après avoir retiré son offre de reprise partielle du site Goodyear d'Amiens-Nord il y a un an et vilipendé les ouvriers français, le patron de Titan a changé d'avis. Il est de nouveau candidat à la reprise de l'activité pneus agricoles. Arnaud Montebourg veut se mobiliser pour faire aboutir cette offre ; la CGT s'engage aussi à "tout faire" pour parvenir à une issue positive.
A380 : Airbus va-t-il changer de stratégie ?
Faute de commandes suffisantes en 2013, Airbus pourrait réduire la production du plus gros avion du monde en attendant une reprise économique mondiale.
L'agroalimentaire breton tente de sortir de la crise
Nouvelle semaine sociale agitée en Bretagne. Le conflit social à l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, bloqué par des grévistes, s'est enlisé. L'Etat ne compte pas nationaliser le site mais promet d'accompagner sa restructuration. L'entreprise Tilly-Sabco lutte elle-aussi pour sa survie : son PDG plaide pour un rapprochement avec Doux.
La journée de mobilisation contre l'ecotaxe poids-lourds a été très suivie, en Bretagne comme dans le reste du pays : l'action a reçu le soutien de la CGPME.
Deux ans de prison requis contre l'ex patron de l'IUMM
Le parquet du tribunal de grande instance de Paris a requis deux ans de prison avec sursis et 250 000 euros d'amende à l'encontre de l’ancien président de l’UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 10 février.
Zoom sur la France du numérique
L'Usine Nouvelle a exploré les 22 régions françaises à la recherche des champions cachés du numérique. 125 start-up ont été sélectionnées. Elles pourraient être les locomotives de la deuxième vague du numérique.
La compétitivité revient en France, lentement mais sûrement
La part de marché des exportations françaises reste stable en 2013, pour la troisième année consécutive, après dix ans de baisse. Si la pharmacie et les biens d’équipements progressent, l’automobile et les produits chimiques continuent de perdre du terrain, selon l'institut économique COE-Rexecode .
Apple et Nokia dégainent leurs nouveautés
Le 22 octobre, Apple a levé le voile sur l'iPad Air, une version allégée de son best-seller. Nokia fait lui aussi son entrée sur le marché des tablettes avec sa Lumia 2520.
JUSTICE ?
JPMorgan paie 5,1 milliards de dollars pour clore des poursuites
Le Monde.fr avec AFP
La banque américaine JPMorgan Chase va payer 5,1 milliards de dollars pour mettre fin à une partie des poursuites gouvernementales liées à ses pratiques dans le marché des prêts hypothécaires avant la crise financière.
Par un premier accord amiable, la banque va verser 4 milliards de dollars pour clore des accusations de fraude dans la vente de titres dérivés de prêts hypothécaires risqués (subprime) aux organismes de refinancement parapublics Fannie Mae et Freddie Mac, a annoncé, vendredi 25 octobre, le régulateur des deux organismes, la FHFA.Un deuxième accord prévoit que JPMorgan verse 1,1 milliard de dollars pour mettre fin à une plainte de Fannie et Freddie, qui voulaient forcer la banque à leur racheter des titres subprime.
DIVERS CONTENTIEUX
Ces règlements amiables résolvent "le plus gros contentieux de la banque lié aux titres dérivés de prêts hypothécaires concernant 33,8 milliards de dollars de titres que Fannie Mae et Freddie Mac avaient acheté [avant la crise] à JPMorgan", ainsi qu'à Bear Stearns et Washington Mutual, deux filiales acquises en 2008.
Selon la presse américaine, un accord plus vaste de 13 milliards de dollars est en négociation avec le département américain de la justice et les Etats de New York et de Californie entre autres. Au total, la banque a provisionné 23 milliards de dollars de réserves juridiques pour régler les divers contentieux dont elle fait ou pourrait encore faire l'objet.
Lire la synthèse : "JPMorgan n'en a pas fini avec la justice"
Etats-Unis: un an de prison pour un faux chirurgien esthétique
(AFP)
Miami — Un faux chirurgien esthétique américain qui injectait du ciment et de la colle dans les fesses de ses "patientes" pour que leur derrière ait un aspect rebondi a été condamné jeudi à un an de prison en Floride.
Oneal Ron Morris, un transgenre de 32 ans, avait plaidé coupable d'exercice illégal de la médecine. Elle devra prochainement répondre de la mort d'une de ses "patientes".
Le parquet n'a jamais vraiment pu déterminer de quoi se composait la substance que Morris administrait dans les fesses, les joues et les lèvres de ses clients, la plupart transgenres.
Après un an de recherche, la police de Miami avait retrouvé sa trace en 2011 sur les indications d'une ancienne "patiente" hospitalisée pour une infection généralisée: elle avait subi plusieurs injections du "docteur" Morris en mai 2010.
Les médecins avaient découvert que Morris lui avait injecté de la colle, de l'huile et du ciment pour augmenter le volume de ses fesses.
Selon les enquêteurs, Morris officiait clandestinement dans des chambres d'hôtel ou, dans le sud de la Floride, chez ses "patientes" qui souhaitaient augmenter la taille de leurs postérieurs, lèvres ou joues.
Le faux médecin s'était infligé directement sur elle ces mêmes traitements, arborant des courbes plus que généreuses comme le montrent les photos transmises par la police.
La justice douche les espoirs d'ex-mineurs d'Areva victimes de cancer
De Francois BECKER (AFP)
Paris — La fille d'un ancien mineur au Niger, qui avait fait condamner Areva après la mort d'un cancer du poumon de son père, a vu la justice doucher ses espoirs d'ouvrir la voie à des plaintes d'anciens travailleurs de l'uranium.
Le géant du nucléaire a gagné devant la cour d'appel de Paris contre la famille de Serge Venel, qui l'avait fait condamner l'an dernier pour "faute inexcusable", selon une décision consultée vendredi par l'AFP.
Areva, "titulaire de la concession du gisement minier" ne pouvait être tenu responsable en temps qu'employeur, selon la cour, et seule la société nigérienne Cominak qui exploite le site et avec laquelle le salarié avait signé son contrat de travail peut être attaquée.
Areva est actionnaire de Cominak à sa création, aux côtés de l'Etat du Niger notamment, mais comme il ne détient qu'une part minoritaire (34% des actions), il ne peut être poursuivi, a précisé la cour.
La décision "ne me surprend pas. C'est un groupe inattaquable. Même la meilleure volonté du monde ne suffit pas pour faire face aux géants du nucléaire", a déclaré à l'AFP Peggy Venel, la fille de la victime.
Serge Venel est mort en 2009, à 59 ans, après avoir travaillé pendant 6 ans, au début des années 1980, dans cette mine d'uranium à Akokan (nord-ouest), présentée par Areva comme la plus grande mine souterraine d'uranium au monde.
Son cancer a été causé par l'inhalation de "poussières d'uranium" et "de cobalt", selon un certificat médical, et reconnu maladie professionnelle par la Sécurité sociale.
Le jugement de première instance, qui désignait Areva comme "co-employeur", avait fait grand bruit. La rente de la veuve de la victime avait été doublée et le tribunal avait décidé qu'elle toucherait la totalité de son salaire. Il avait accordé 200.000 euros de dommages et intérêts, à verser par la Sécurité sociale.
En chemisette et en short
Interrogé vendredi, le groupe se dit "satisfait".
"Le suivi radiologique de Serge Venel a toujours montré que son exposition se situait très en deça des limites règlementaires de l'époque et même des niveaux actuels", souligne un porte-parole selon lequel des dosimètres individuels et collectifs contrôlaient l'exposition à la radioactivité dans la mine.
La famille, qui entend aller en cassation, balaye ces arguments. "Mon père allait à la mine sans dosimètre, en chemisette et en short", affirme Peggy Venel.
Bien que "déçu", Me Jean-Paul Teissonnière, qui a ferraillé aux côtés des victimes de l'amiante, entend continuer à défendre d'anciens salariés, nigériens ou français, d'Areva. Un septuagénaire, Pierre le Clech, qui a travaillé au Niger entre 1978 et 1982 et qui est tombé malade d'un cancer du rein en 2009, a déjà engagé une procédure à Boulogne-sur-Mer.
Le groupe a par ailleurs indemnisé deux familles d'anciens salariés, des expatriés touchés par le cancer du poumon, mais en précisant qu'il n'y avait qu'une "présomption" de contamination par l'uranium.
En 2012, la condamnation d'Areva avait aussi suscité des espoirs au Niger. En Afrique, "des dizaines d'autres cas de cancers se sont déclarés", précise Jacqueline Gaudet, présidente de l'association Mounana, qui défend les expatriés et anciens salariés de la mine du même nom au Gabon, qui ne parviennent pas à faire reconnaître leur maladie comme professionnelle.
"Il ne s'est jamais rien passé, car Areva est une vitrine à laquelle les gouvernements ne touchent pas", a ajouté Mme Gaudet.
De son côté, Areva souligne avoir mis en place en 2010 au Gabon et fin 2011 au Niger des structures médicales qui auraient permis à "plus de 1.000 anciens salariés" africains de bénéficier d'examens médicaux "indépendants". Il n'ont révélé aucune maladie professionnelle liée à l'exposition à l'uranium.
Plusieurs associations dont Médecins du Monde y participaient, mais ont pris leurs distances depuis, dénonçant une mesure en "trompe-l'oeil".
Hippodrome de Compiègne: pas de mise en examen pour Woerth
(AFP)
PARIS — L'ex-ministre du Budget Eric Woerth n'a pas été mis en examen au terme de deux journées d'audition à la Cour de justice de la République (CJR) sur la vente controversée de l'hippodrome de Compiègne, a annoncé vendredi soir son avocat.
"Le dossier est vide. J'assume cette décision (ndlr: de vendre l'hippodrome) depuis le début parce qu'elle était dans l'intérêt de l'Etat", a réagi auprès de l'AFP dans la soirée Eric Woerth après avoir échappé à une mise en examen, une "décision qui parle d'elle-même".
Eric Woerth a été maintenu "sous le statut qui est le sien depuis le début de cette procédure, qui est celui de témoin assisté", avait auparavant déclaré Me Jean-Yves Le Borgne, relevant qu'il était "trop tôt pour considérer que ce dossier est terminé".
Au centre des interrogations de la justice, la décision, prise le 16 mars 2010 par l'élu de l'Oise, alors ministre du Budget, de valider par arrêté la vente de gré à gré pour 2,5 millions d'euros d'une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne, comportant un golf et un hippodrome, à la Société des courses de Compiègne (SCC), jusqu'alors locataire.
Une décision prise malgré l'opposition de responsables de l'Office national des forêts (ONF) et les réserves du ministère de l'Agriculture.
L'enquête de la CJR pour prise illégale d'intérêt avait été ouverte en janvier 2011. Après la plainte d'un syndicat forestier et de députés de gauche, une information judiciaire avait été ouverte pour le volet non ministériel du dossier. Aucune mise en examen n'a été prononcée.
"Ce n'est pas parce que la justice se pose des questions qu'il y a nécessairement des reproches à formuler à quiconque", a commenté Me Le Borgne à la sortie de la CJR vendredi. "Il était temps qu'il puisse s'expliquer", a-t-il poursuivi. Son client avait été placé sous le statut de témoin assisté au printemps 2011.
Pour ceux qui contestent la vente, celle-ci serait allée à l'encontre des textes en vigueur, qui prévoient que les parcelles du domaine forestier de l'Etat ne peuvent être cédées qu'après le vote d'une loi au Parlement. L'absence de mise en concurrence a également été dénoncée.
Mais c'est surtout le prix de cession qui a suscité la polémique. Il est "conforme à l'estimation des Domaines", avait dit Eric Woerth quand le Canard Enchaîné avait révélé la vente en juillet 2010. Il reflète "peu ou prou la valeur réelle de l'hippodrome", agrée un rapport sénatorial de 2011.
"Je n'avais aucun intérêt particulier à ce que cette opération soit réalisée, sinon faire rentrer deux millions et demi dans les caisses de l'État", s'était défendu Eric Woerth en janvier 2013.
Pour l'avocat de la SCC de Compiègne et de son président Antoine Gilibert, Me Emmanuel Marsigny, cette affaire est "un non dossier pénal, un dossier uniquement politique". Le prix de 2,5 millions d'euros est, selon lui justifié par les impératifs du terrain, fixés par le plan local d'urbanisme qui dispose qu'il ne peut accueillir qu'une activité associative, sportive et à but non lucratif.
"C'est navrant et prévisible", a de son côté commenté après la décision de la CJR l'avocat d'un syndicat de l'ONF qui a porté plainte, Me Edmond-Claude Frety. "Il y a pour nous des éléments qui justifient largement une mise en examen pour prise illégale d'intérêts ou abus d'autorité."
Eric Woerth est par ailleurs renvoyé en correctionnelle dans l'affaire Bettencourt.
SOCIAL
Titan s'en prend aux "timbrés" de la CGT de Goodyear
Le Monde.fr avec Reuters
Le PDG du groupe américain de pneumatiques Titan International a confirmé son projet de reprise de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, à condition que la direction et la CGT, majoritaire sur le site, s'entendent sur un plan social. Mais les déclarations virulentes faites vendredi 25 octobre par Maurice Taylor à l'encontre des syndicalistes augurent mal de l'issue de la négociation. "La CGT, ce sont des timbrés", a lancé Maurice Taylor sur France Info.
"Attention, je ne dis pas que ce sont les employés qui sont stupides mais ceux qui les représentent, les syndicats et leurs avocats, ils n'ont aucun bon sens." "Pour moi, ils ne pensent pas aux femmes et aux hommes qui travaillent dans cette entreprise, ils ne pensent qu'à eux-mêmes, ne pensent qu'à parler aux journaux, qu'à être vus, ils se font de la publicité", a-t-il dit.
Mardi, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, avait annoncé que Titan, qui avait manifesté son intérêt début 2013 avant de se retirer de la négociation avec fracas, proposait de reprendre 333 des 1 200 salariés d'Amiens-Nord. Le lendemain, la CGT s'était déclarée prête "à tout faire" pour trouver une issue favorable. Dans un entretien vendredi matin sur Europe 1, Maurice Taylor explique avoir rencontré Arnaud Montebourg fin août. Les deux hommes, qui avaient échangé des courriers au vitriol il y a quelques mois, seraient aujourd'hui en bons termes.
Lire l'analyse : "Goodyear : trois divas pour des centaines d’emplois"
"C'est un gentil garçon. Votre ministre m'a demandé : 'Est-ce que vous allez investir, embaucher ?' Et on est tombés d'accord", raconte le patron de Titan. "Tous les gens qui me connaissent savent que si j'ai topé, je tiens parole." Arnaud Montebourg, a souligné Maurice Taylor, doit "écrire sa part" de l'accord en convainquant Goodyear et la CGT de trouver "un accord sur la fermeture". "Il doit bien y avoir quelques leaders à la CGT qui ont un cerveau !", a lancé le PDG de Titan.
La précédente offre de reprise de Titan en début d'année avait échoué après les propos tenus par Maurice Taylor qui s'en était notamment pris aux "soi-disant ouvriers" du site d'Amiens-Nord qui touchent selon lui "des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures". Arnaud Montebourg avait alors dénoncé des propos "extrémistes et insultants" témoignant "d'une ignorance parfaite de ce qu'est notre pays."
Lunettes: l'Assemblée vote des prix réduits pour des Français modestes
(AFP)
Pour "agir directement sur les prix pratiqués" par les opticiens, le gouvernement a prévu d'étendre aux bénéficiaires de l'aide au paiement d'une assurance complémentaire de santé (ACS), dont les ressources sont inférieures au seuil de pauvreté, le dispositif d'encadrement des tarifs optiques, actuellement réservé aux bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire.
Une négociation entre la Caisse nationale d'assurance maladie, les opticiens et les représentants des complémentaires santé (mutuelles, assurances, institutions de prévoyance) devra fixer les tarifs maximum applicables pour les prestations optiques délivrées aux bénéficiaires de la mesure.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a prévenu que, "si cette négociation ne devait pas aboutir, le gouvernement prendrait ses responsabilités".
L?optique constitue l?un des postes de soins générant les plus forts "reste à charge" pour les bénéficiaires de l?aide au paiement d?une complémentaire de santé, selon l'exposé de l'amendement.
17% des bénéficiaires de la CMU complémentaire bénéficient d'un bon équipement optique, contre 11% des bénéficiaires de l'aide à la complémentaire santé, selon des chiffres cités par la ministre.
Soulignant que cette mesure s'inscrivait dans une politique plus large, Mme Touraine a affiché la volonté de permettre aux personnes à faibles revenus, notamment âgées, de bénéficier de meilleurs remboursements pour les prestations optiques et déclaré réfléchir à "des mesures spécifiques pour l'équipement des enfants à un âge crucial pour l'apprentissage de la lecture".
L'Assemblée a également adopté des mesures pour faire évoluer les règles des contrats complémentaires de santé responsables et solidaires - qui ouvrent droit à des avantages fiscaux et sociaux -, en modifiant le panier de soins actuel pour assurer un niveau de garanties minimales, notamment sur les postes de soins générant des "reste à charge" importants.
"La labellisation n'a pas réussi et un autre instrument de régulation est urgent", a affirmé Christian Paul (PS), l'un des rapporteurs du projet de budget de la Sécu, parlant d'"un véritable progrès pour les bénéficiaires des contrats".
Les assureurs ou mutuelles seront sélectionnés sur la base d'un cahier des charges précis défini par décret, avec une mise en concurrence, a-t-il précisé.
A gauche, Jacqueline Fraysse (Front de Gauche) a estimé que cet article confirmait que le gouvernement était "condamné à imaginer à chaque fois de nouvelles rustines" pour faire face aux problèmes croissants d'accès aux soins.
L'UMP Bernard Accoyer a affirmé que "le contenu paraît aller dans la bonne direction", mais a dit "redouter des effets pervers" et des "arrangements entre pouvoirs publics et partenaires sociaux" aux dépens des "petites mutuelles et des assurances privées".
Pour faire de ces contrats "de véritables instruments de régulation", les députés ont aussi voté un amendement visant à plafonner la prise en charge des dépassements d?honoraires pratiqués par les médecins. Le montant de ce plafond sera déterminé par décret.
Un premier amendement de M. Paul (PS) fixant le plafond à 100% a été retiré face à la demande de la ministre de "laisser toute sa place à la concertation".
Epinglant une "obsession de M. Paul de tout encadrer", M. Accoyer s'est alarmé de mesures faisant "vaciller les fondements de l'assurance maladie".
Pas de surtaxation sur les PEL, PEA et l'épargne salariale
Le ministre du Budget, Bernard
Cazeneuve, fait marche arrière sur la hausse des prélèvements sociaux sur les
produits d'épargne. © Maxppp - Christophe Petit Tesson
Le gouvernement revoie sa copie sur les prélèvements sociaux. Les PEL, PEA et l'épargne salariale ne seront finalement pas concernés par la surtaxe sur les produits d'épargne votée par l'Assemblée. C'est le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve qui l'annonce dans une interview au JDD à paraître aujourd'hui.
C'est ce qui s'appelle
une volte-face. Après la polémique suscitée par la hausse à 15,5% du taux de
taxation sur certain produits d'épargne, le gouvernement a décidé de faire
marche arrière. "Nous avons décidé d'amender le
projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour sortir les PEL, les PEA
et l'épargne salariale de la mesure pour épargner les patrimoines moyens et
modestes", annonce en substance le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve,
dans une interview
exclusive au JDD à paraître aujourd'hui. Seule l'assurance vie sera donc
taxée à 15,5%.
Samedi, Matignon
avait annoncé des "améliorations" possibles pour le Plan d'Epargne Logement (PEL) et le Compte
d'Epargne Logement (CEL). Cette annonce
intervennait après l'adoption par l'Assemblée d'un article du projet de loi de
financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2014 qui instaure un taux unique de
15,5% de prélèvements sociaux sur les produits d'épargne exonérés d'impôt sur le
revenu. Le dispositif, qui doit rapporter 600 millions d'euros, avait fait
grincer des dents jusque dans les rangs de la majorité, plusieurs députés
socialistes, dont le rapporteur dela commission des Affaires sociales, demandant
que les PEL et CEL en soient exclus.
Ecotaxe en Bretagne: les manifestants ont quitté les lieux
Les manifestants qui s’étaient réunis samedi midi devant un portique écotaxe du Finistère pour protester contre cette taxe environnementale ont quitté un peu avant minuit les lieux, a-t-on appris auprès de manifestants.
Olivier Billon, président des Jeunes agriculteurs (JA) du Finistère, a confirmé à l’AFP que les manifestants avaient quitté les lieux. Il a précisé que tous les camions étaient partis et que lui avait été le dernier à quitter le site un peu avant minuit.
Il a donné «rendez-vous samedi prochain à Quimper pour le rassemblement régional», une manifestation «pour l’emploi et la Bretagne» qui doit réunir salariés de l’agroalimentaire, agriculteurs, marins, élus, commerçants, artisans ou encore transporteurs. «Ce n’est que reporté pour le portique», a ajouté Olivier Billon.
«Tout le monde est parti», a également assuré à l’AFP Jean-François Jacob, secrétaire général d’une coopérative légumière, qui participait à la manifestation. «La voie express va être libérée sous peu», avait indiqué un peu plus tôt Nadine Hourmant, délégué FO du volailler Doux, également présente parmi les manifestants.
Les manifestants, un millier environ, étaient arrivés en force en fin de matinée avec quelque 250 camions, des tracteurs et des remorques pleines de pneus, de choux-fleurs, d’oeufs et de bottes de paille devant le portique de Pont-de-Buis, sur la quatre-voies entre Brest et Quimper avec l’intention de le faire tomber.
Mais ils se sont heurtés aux forces de l’ordre et les affrontements ont duré tout l’après-midi. Un manifestant a eu une main arrachée dans ces heurts en tentant d’attraper une grenade destinée à disperser la foule.
Olivier Billon, président des Jeunes agriculteurs (JA) du Finistère, a confirmé à l’AFP que les manifestants avaient quitté les lieux. Il a précisé que tous les camions étaient partis et que lui avait été le dernier à quitter le site un peu avant minuit.
Il a donné «rendez-vous samedi prochain à Quimper pour le rassemblement régional», une manifestation «pour l’emploi et la Bretagne» qui doit réunir salariés de l’agroalimentaire, agriculteurs, marins, élus, commerçants, artisans ou encore transporteurs. «Ce n’est que reporté pour le portique», a ajouté Olivier Billon.
«Tout le monde est parti», a également assuré à l’AFP Jean-François Jacob, secrétaire général d’une coopérative légumière, qui participait à la manifestation. «La voie express va être libérée sous peu», avait indiqué un peu plus tôt Nadine Hourmant, délégué FO du volailler Doux, également présente parmi les manifestants.
Les manifestants, un millier environ, étaient arrivés en force en fin de matinée avec quelque 250 camions, des tracteurs et des remorques pleines de pneus, de choux-fleurs, d’oeufs et de bottes de paille devant le portique de Pont-de-Buis, sur la quatre-voies entre Brest et Quimper avec l’intention de le faire tomber.
Mais ils se sont heurtés aux forces de l’ordre et les affrontements ont duré tout l’après-midi. Un manifestant a eu une main arrachée dans ces heurts en tentant d’attraper une grenade destinée à disperser la foule.
SOCIETE
Les Français favorables à la vente des médicaments à l'unité
Les Français sont favorables à la vente de médicaments à l'unité pour des raisons économiques, 83% estimant qu'elle permettra de réduire le gâchis, selon un sondage Ifop réalisé pour le compte du groupe de pharmaciens PHR.
Selon ce sondage rendu public vendredi après le feu vert donné par l'Assemblée nationale à des expérimentations de vente à l'unité de certain antibiotiques, 81% des personnes interrogées estiment également que la mesure permettra de réaliser des économies en ne payant que les médicaments dont on a besoin.
66% expriment toutefois quelques inquiétudes, portant notamment sur la traçabilité du médicament ou sur les problèmes d'hygiène que pourrait entraîner la vente à l'unité.
Interrogé par l'AFP, Lucien Bennatan, président du groupe PHR, s'est pour sa part déclaré favorable à l'expérimentation décidée par l'Assemblée nationale "sous réserve que des protocoles de traçabilité et de sécurité clairs soient mis en place afin de garantir la santé des patients et que ce travail supplémentairement demandé aux pharmaciens soit rémunéré à sa juste valeur".
Il a ajouté que cette traçabilité avait déjà été mise en place par certains pharmaciens qui fournissent des piluliers comportant le numéro de lot, le code de la boîte et la date de péremption à des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (ESPADA) ou à des maisons de retraite.
Il a également rappelé que la distribution à l'unité était déjà pratiquée dans les pays anglo-saxons "sans que cela pose de problèmes aux patients".
Le sondage a été réalisé du 14 au 15 octobre 2013 auprès d?un échantillon de 994 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne.
Le groupe PHR regroupe environ 10% des pharmacies d'officine en France.
7 Français sur 10 favorables à une remise en cause du droit du sol
Le Monde.fr
Selon un sondage BVA pour l'émission CQFD sur iTélé et Le Parisien, 72 % des Français approuvent l'idée de Jean-François Copé, de réformer le droit du sol pour empêcher l'acquisition automatique de la nationalité, à leur majorité, pour les enfants nés en France de parents étrangers, relate Le Parisien samedi 26 octobre.
La question posée par le sondage ne précisait pas que cette idée émanait du patron de l'UMP. "Du coup, le résultat est d'autant plus intéressant puisqu'il fait apparaître que les sympathisants de gauche sont tout de même 47 % à être favorables à une telle réforme", commente, dans Le Parisien, Céline Bracq, de BVA Opinion. Même surprise chez les sympatisants écolos, à 43 % favorables à cette idée.
Pour plus de trois quart des personnes interrogées (et 56 % des sympatisants de droite), cette proposition relève toutefois du calcul électoraliste, visant à attirer des voix avant les élections municipales et européennes l'année prochaine.
La proposition de Jean-François Copé n'a pas fait l'unanimité dans les rangs de l'UMP, certains, comme Patrick Devedjian ou Henri Guaino, refusant de s'attaquer au principe ancré en France du droit du sol.
Lire le décryptage: Droit du sol, attractivité de la France : quatre questions sur l'immigration
Ce que les politiques savent de l'immigration et ne disent pas
Rappeler la réalité statistique est le meilleur des contrepoisons pour lutter contre des perceptions erronées ou déformées. Il faut tenir compte de ces perceptions qui font aussi partie de la réalité politique, mais il ne faut pas leur donner systématiquement la priorité sur les faits.
- Centre de rétention à Malte, le 22 octobre 2013. REUTERS/Darrin Zammit Lupi. -
Lampedusa et Leonarda. Deux noms, ceux d’une petite île de la Méditerranée et d’une jeune Kosovare de 15 ans, ont relancé le débat sur l’immigration en Europe, avec un paroxysme en France où tout le monde est obnubilé par la montée du Front national.
Le débat transporte plus de fantasmes que de réalités mais les dirigeants politiques ont tendance à ne l’aborder que du point de vue de ses effets sur l’opinion publique. Le débat est donc biaisé parce que politiquement les perceptions prennent plus d’importance que les faits.
Les faits, c’est d’abord que les migrations ont toujours existé dans l’histoire, à l’intérieur du même pays comme entre des Etats différents. Il n’est pas raisonnable de faire comme si l’Europe était brusquement confrontée à un phénomène nouveau sous la forme d’une vague migratoire sans précédent. D’autant plus que les chiffres montrent plutôt que cette immigration vers l’Europe est relativement faible.
Dans l’Union européenne, il y a environ 30 millions de résidents nés en dehors de l’UE, soit autour de 6% de la population totale. Le nombre des clandestins est estimé entre 4,5 et 8 millions. Sur plus de 500 millions de citoyens européens, les sans-papiers représentent ainsi entre 0,97% et 1,73% de la population européenne. Quand la question de l’intégration des Roms occupe le centre du débat politique, il faut rappeler qu’ils sont environ 20.000 en France.
Ces pourcentages sont à comparer avec la situation des Etats-Unis: 12 millions de clandestins sur 320 millions d’habitants. Les autorités américaines procèdent régulièrement à des régularisations de clandestins, avec l’accord des Démocrates comme des Républicains, notamment dans les Etats du sud où le vote des Latinos contribue au succès des élus locaux ou nationaux.
Une autre idée reçue est que l’Europe risque d’être submergée par des hordes de pauvres hères venus du Sud. Or, selon le rapport du Programme pour le développement des Nations unies, 60% des migrations ont lieu entre pays riches et seulement 37% entre pays pauvres et pays riches. Ces chiffres relativisent la phrase souvent citée de Michel Rocard, selon laquelle la France et l’Europe «ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde».
Pour laisser la «misère» à leurs portes, l’Europe a longtemps compté sur les régimes autoritaires et répressifs du sud de la Méditerranée. Ces remparts sont tombés avec le «Printemps arabe».
Mais les immigrés qui viennent du sud de la Méditerranée ne sont plus les ruraux illettrés que l’industrie automobile européenne a importés par centaines de milliers à partir des années 1960. Ce sont de plus en plus souvent des «diplômés-chômeurs» qui ne trouvent pas d’emplois qualifiés dans leur pays d’origine mais qui ont une formation et pratiquent une langue étrangère.
Pour la France, le regroupement familial ne joue plus un rôle important dans l’immigration. Seuls 5 à 6% sont des enfants parmi les immigrants légaux, qui représentent 200.000 personnes par an, dont 60.000 étudiants. A quoi s’ajoutent les sans-papiers, dont le nombre total est estimé à 300.000. Face à ces chiffres, il faut tenir compte de 100.000 sorties annuelles pour avoir une idée de la proportion de population étrangère.
Un autre problème est posé par les demandeurs d’asile: 62.000 par an en France, dont seuls 15% sont acceptés. Autrement dit, contrairement à une autre idée reçue, 85% des demandes d’asile sont refusées. La difficulté vient des délais de traitement des dossiers, qui peuvent durer plusieurs années. Pendant ce temps, quelques demandeurs d’asile disparaissent dans la nature et se retrouvent dans la catégorie des sans-papiers.
Cela ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne faille pas tenir compte des perceptions, qui font aussi partie de la réalité politique, à condition de ne pas leur donner systématiquement la priorité sur les faits. A propos de l’affaire Leonarda et du naufrage de plusieurs centaines de migrants au large des îles de Lampedusa et de Malte, l’ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin, Jean-Pierre Chevènement, met en garde contre une «politique de l’émotion». Il a raison.
Mais l’avertissement vaut dans les deux sens. L’émotion ne doit pas plus inciter à une attitude laxiste qu’elle ne doit pousser à surestimer l’ampleur des problèmes posés par l’immigration sous prétexte que des situations particulières ou spécifiques poussent à une surenchère sécuritaire.
Dans tous les cas qui ont fait la une au cours de ces dernières semaines, il n’y a pas de solution hors d’une politique européenne commune et cohérente de l’immigration. Celle-ci n’existe pratiquement pas et ce n’est pas un hasard si le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a été accueilli par des quolibets à Lampedusa. Il a payé pour l’ensemble des dirigeants de l’Europe bien qu’il ne soit pas le principal responsable de cette carence.
Ce ne sont pourtant pas les textes européens qui manquent. Ils sont insuffisants ou pas appliqués. Ce qui fait défaut, c’est une volonté commune des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats membres de l’UE.
Ce manque s’explique par des situations nationales différentes. Quoi de commun par exemple entre la Grèce, qui est en première ligne de l’immigration clandestine venue du Moyen-Orient et d’Asie, souvent à travers la Turquie, avec des frontières maritimes difficilement contrôlables, et l’Allemagne, qui veut attirer des étrangers bien formés pour pallier un manque de main-d’œuvre dans des secteurs stratégiques?
Leur seul point commun est l’appartenance à l’espace Schengen, créé en 1985. 22 pays de l’Union européens (plus quatre Etats européens non-membres de l’UE) ont aboli aujourd’hui leurs frontières intérieures et confié la surveillance des frontières terrestres et maritimes de l’UE aux pays du «front», ceux qui se trouvent à la périphérie de l’UE.
Un embryon de police européenne des frontières a vu le jour en 2004 sous la forme de l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union. La longueur de l’intitulé suffit à jeter un doute sur l’efficacité de l’institution.
On retiendra donc son diminutif de Frontex. Frontex dispose d’un budget de 85 millions d’euros, d’avions légers, de bateaux et d’hélicoptères, ainsi qu’une troupe d’intervention rapide. Cette création a fait suite à un drame comparable à celui du début octobre survenu aussi près de Lampedusa.
Un autre projet est aussi en discussion depuis des années: Eurosur devrait développer des moyens techniques pour la surveillance des frontières extérieures. Sa mise en œuvre devrait être accélérée à la suite des nouveaux naufrages au large de Lampedusa et de Malte.
Ni la surveillance renforcée des frontières, ni la lutte contre les clandestins ne sauraient tenir lieu d’une politique commune de l’immigration. La répression est apparemment la réponse la plus facile, et malheureusement la plus populaire, avec la montée des mouvements d’extrême droite dans de nombreux pays d’Europe.
Mais c’est une politique à courte vue. Elle n’empêchera jamais des migrants de tenter leur chance et elle fait l’impasse sur les besoins démographiques à moyen terme du Vieux continent, qui n’a jamais autant mérité son nom.
Régulation des flux, politique d’intégration et projets de développement dans les pays d’émigration: ce sont les trois piliers d’une politique européenne d’immigration concertée. Mais c’est un discours difficilement audible en temps de crise économique.
Le débat transporte plus de fantasmes que de réalités mais les dirigeants politiques ont tendance à ne l’aborder que du point de vue de ses effets sur l’opinion publique. Le débat est donc biaisé parce que politiquement les perceptions prennent plus d’importance que les faits.
Les faits, c’est d’abord que les migrations ont toujours existé dans l’histoire, à l’intérieur du même pays comme entre des Etats différents. Il n’est pas raisonnable de faire comme si l’Europe était brusquement confrontée à un phénomène nouveau sous la forme d’une vague migratoire sans précédent. D’autant plus que les chiffres montrent plutôt que cette immigration vers l’Europe est relativement faible.
Dans l’Union européenne, il y a environ 30 millions de résidents nés en dehors de l’UE, soit autour de 6% de la population totale. Le nombre des clandestins est estimé entre 4,5 et 8 millions. Sur plus de 500 millions de citoyens européens, les sans-papiers représentent ainsi entre 0,97% et 1,73% de la population européenne. Quand la question de l’intégration des Roms occupe le centre du débat politique, il faut rappeler qu’ils sont environ 20.000 en France.
Ces pourcentages sont à comparer avec la situation des Etats-Unis: 12 millions de clandestins sur 320 millions d’habitants. Les autorités américaines procèdent régulièrement à des régularisations de clandestins, avec l’accord des Démocrates comme des Républicains, notamment dans les Etats du sud où le vote des Latinos contribue au succès des élus locaux ou nationaux.
Les nouveaux visages de l'immigration
Pour autant, la politique migratoire des Etats-Unis n’est pas dépourvue de contradictions. La construction d’une barrière à la frontière avec le Mexique a pour but de freiner l’immigration illégale. Et dans le même temps, l’immigration est considérée par les Américains comme une preuve et une condition du dynamisme de leur économie. Les Européens ont une attitude plus frileuse, bien que certains Etats de l’Union comptent sur l’immigration pour suppléer une démographie défaillante, l’Allemagne par exemple.Une autre idée reçue est que l’Europe risque d’être submergée par des hordes de pauvres hères venus du Sud. Or, selon le rapport du Programme pour le développement des Nations unies, 60% des migrations ont lieu entre pays riches et seulement 37% entre pays pauvres et pays riches. Ces chiffres relativisent la phrase souvent citée de Michel Rocard, selon laquelle la France et l’Europe «ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde».
Pour laisser la «misère» à leurs portes, l’Europe a longtemps compté sur les régimes autoritaires et répressifs du sud de la Méditerranée. Ces remparts sont tombés avec le «Printemps arabe».
Mais les immigrés qui viennent du sud de la Méditerranée ne sont plus les ruraux illettrés que l’industrie automobile européenne a importés par centaines de milliers à partir des années 1960. Ce sont de plus en plus souvent des «diplômés-chômeurs» qui ne trouvent pas d’emplois qualifiés dans leur pays d’origine mais qui ont une formation et pratiquent une langue étrangère.
Pour la France, le regroupement familial ne joue plus un rôle important dans l’immigration. Seuls 5 à 6% sont des enfants parmi les immigrants légaux, qui représentent 200.000 personnes par an, dont 60.000 étudiants. A quoi s’ajoutent les sans-papiers, dont le nombre total est estimé à 300.000. Face à ces chiffres, il faut tenir compte de 100.000 sorties annuelles pour avoir une idée de la proportion de population étrangère.
Un autre problème est posé par les demandeurs d’asile: 62.000 par an en France, dont seuls 15% sont acceptés. Autrement dit, contrairement à une autre idée reçue, 85% des demandes d’asile sont refusées. La difficulté vient des délais de traitement des dossiers, qui peuvent durer plusieurs années. Pendant ce temps, quelques demandeurs d’asile disparaissent dans la nature et se retrouvent dans la catégorie des sans-papiers.
Ni laxisme ni surenchère
Ces statistiques peignent une réalité que les hommes politiques des partis de gouvernement seraient bien inspirés de rappeler au lieu de s’engouffrer dans les portes ouvertes par le Front national. Ce rappel est un contrepoison pour lutter contre des perceptions erronées ou déformées.Cela ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne faille pas tenir compte des perceptions, qui font aussi partie de la réalité politique, à condition de ne pas leur donner systématiquement la priorité sur les faits. A propos de l’affaire Leonarda et du naufrage de plusieurs centaines de migrants au large des îles de Lampedusa et de Malte, l’ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin, Jean-Pierre Chevènement, met en garde contre une «politique de l’émotion». Il a raison.
Mais l’avertissement vaut dans les deux sens. L’émotion ne doit pas plus inciter à une attitude laxiste qu’elle ne doit pousser à surestimer l’ampleur des problèmes posés par l’immigration sous prétexte que des situations particulières ou spécifiques poussent à une surenchère sécuritaire.
Dans tous les cas qui ont fait la une au cours de ces dernières semaines, il n’y a pas de solution hors d’une politique européenne commune et cohérente de l’immigration. Celle-ci n’existe pratiquement pas et ce n’est pas un hasard si le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a été accueilli par des quolibets à Lampedusa. Il a payé pour l’ensemble des dirigeants de l’Europe bien qu’il ne soit pas le principal responsable de cette carence.
Ce ne sont pourtant pas les textes européens qui manquent. Ils sont insuffisants ou pas appliqués. Ce qui fait défaut, c’est une volonté commune des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats membres de l’UE.
Ce manque s’explique par des situations nationales différentes. Quoi de commun par exemple entre la Grèce, qui est en première ligne de l’immigration clandestine venue du Moyen-Orient et d’Asie, souvent à travers la Turquie, avec des frontières maritimes difficilement contrôlables, et l’Allemagne, qui veut attirer des étrangers bien formés pour pallier un manque de main-d’œuvre dans des secteurs stratégiques?
Leur seul point commun est l’appartenance à l’espace Schengen, créé en 1985. 22 pays de l’Union européens (plus quatre Etats européens non-membres de l’UE) ont aboli aujourd’hui leurs frontières intérieures et confié la surveillance des frontières terrestres et maritimes de l’UE aux pays du «front», ceux qui se trouvent à la périphérie de l’UE.
Frontex ne suffit pas
La logique aurait voulu que le contrôle des frontières extérieures communes soit une mission européenne, confiée à un corps européen de garde-frontières. Il n’en est rien. Chaque Etat est jaloux de sa souveraineté, ce qui n’empêche toutefois pas les pays du Sud de demander aux pays du Nord un «partage du fardeau».Un embryon de police européenne des frontières a vu le jour en 2004 sous la forme de l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union. La longueur de l’intitulé suffit à jeter un doute sur l’efficacité de l’institution.
On retiendra donc son diminutif de Frontex. Frontex dispose d’un budget de 85 millions d’euros, d’avions légers, de bateaux et d’hélicoptères, ainsi qu’une troupe d’intervention rapide. Cette création a fait suite à un drame comparable à celui du début octobre survenu aussi près de Lampedusa.
Un autre projet est aussi en discussion depuis des années: Eurosur devrait développer des moyens techniques pour la surveillance des frontières extérieures. Sa mise en œuvre devrait être accélérée à la suite des nouveaux naufrages au large de Lampedusa et de Malte.
Ni la surveillance renforcée des frontières, ni la lutte contre les clandestins ne sauraient tenir lieu d’une politique commune de l’immigration. La répression est apparemment la réponse la plus facile, et malheureusement la plus populaire, avec la montée des mouvements d’extrême droite dans de nombreux pays d’Europe.
Mais c’est une politique à courte vue. Elle n’empêchera jamais des migrants de tenter leur chance et elle fait l’impasse sur les besoins démographiques à moyen terme du Vieux continent, qui n’a jamais autant mérité son nom.
Régulation des flux, politique d’intégration et projets de développement dans les pays d’émigration: ce sont les trois piliers d’une politique européenne d’immigration concertée. Mais c’est un discours difficilement audible en temps de crise économique.
Chasse. Un permis de chasser un rhinocéros noir de Namibie aux enchères au Texas
Un club de chasse du Texas a annoncé vendredi qu’il allait proposer aux enchères en janvier un permis de tuer un rhinocéros noir en Namibie, pour contribuer à la préservation de cette espèce menacée.
Les rhinocéros noirs sont universellement reconnus comme une espèce menacée et le Fonds mondial pour la Nature (WWF) estime à 4 800 le nombre d’individus encore vivants en Afrique.
La Namibie, un Etat d’Afrique australe, a mis en place un quota qui permet de tuer chaque année 5 rhinocéros noirs, sur une population totale d’environ 1 800 individus.
Ben Carter, président du Dallas Safari Club, un club de chasseurs du Texas, a assuré avoir été «sélectionné» par le gouvernement namibien pour mettre l’un de ces permis aux enchères lors de l’assemblée annuelle du club en janvier.
Le permis devrait être adjugé «pour au moins 250 000 dollars mais pourrait partir à un million. Le Fonds pour la protection du rhinocéros noir touchera la totalité de la somme».
Mais Tim Van Norman, responsable des permis aux services américains de la chasse et de la pêche, a expliqué que les autorités américaines n’avaient pas encore délivré d’autorisation au Dallas Safari Club pour permettre au futur acquéreur du permis de rapporter la carcasse du rhinocéros aux Etats-Unis.
Le rhinocéros devra d’abord être choisi parmi une population dont la chasse bénéficie à la survie de l’espèce, probablement un animal âgé, car bien moins disposé à se reproduire.
«Les rhinocéros noirs sont très prompts à défendre leur territoire et les mâles âgés font tout pour empêcher leurs congénères plus jeunes de se reproduire», a souligné Tim Van Norman. «Retirer ces mâles âgés permet d’accroître la natalité». «Il s’agit avant toute chose de sauver le rhinocéros noir», a renchéri Ben Carter du Dallas Safari Club.
Mais la Humane Society, une association américaine de protection des animaux, s’est dite «préoccupée» par cette vente aux enchères. «S’il existe des multimillionnaires prêts à sauver les rhinocéros, ils n’ont qu’à donner leur argent pour aider à les préserver. Et ils n’ont aucunement besoin d’accompagner leurs virements d’une balle de fusil», a réagi Wayne Pacelle, le président de l’association.
La Namibie, un Etat d’Afrique australe, a mis en place un quota qui permet de tuer chaque année 5 rhinocéros noirs, sur une population totale d’environ 1 800 individus.
Ben Carter, président du Dallas Safari Club, un club de chasseurs du Texas, a assuré avoir été «sélectionné» par le gouvernement namibien pour mettre l’un de ces permis aux enchères lors de l’assemblée annuelle du club en janvier.
Le permis devrait être adjugé «pour au moins 250 000 dollars mais pourrait partir à un million. Le Fonds pour la protection du rhinocéros noir touchera la totalité de la somme».
Mais Tim Van Norman, responsable des permis aux services américains de la chasse et de la pêche, a expliqué que les autorités américaines n’avaient pas encore délivré d’autorisation au Dallas Safari Club pour permettre au futur acquéreur du permis de rapporter la carcasse du rhinocéros aux Etats-Unis.
Le rhinocéros devra d’abord être choisi parmi une population dont la chasse bénéficie à la survie de l’espèce, probablement un animal âgé, car bien moins disposé à se reproduire.
«Les rhinocéros noirs sont très prompts à défendre leur territoire et les mâles âgés font tout pour empêcher leurs congénères plus jeunes de se reproduire», a souligné Tim Van Norman. «Retirer ces mâles âgés permet d’accroître la natalité». «Il s’agit avant toute chose de sauver le rhinocéros noir», a renchéri Ben Carter du Dallas Safari Club.
Mais la Humane Society, une association américaine de protection des animaux, s’est dite «préoccupée» par cette vente aux enchères. «S’il existe des multimillionnaires prêts à sauver les rhinocéros, ils n’ont qu’à donner leur argent pour aider à les préserver. Et ils n’ont aucunement besoin d’accompagner leurs virements d’une balle de fusil», a réagi Wayne Pacelle, le président de l’association.
DIVERS
Une centaine d'animaux saisis dans une maison transformée en "arche de Noé"
Une centaine d'animaux ont été saisis jeudi par les gendarmes au domicile d'une habitante de Wavrin (Nord) soupçonnée d'escroquerie et de maltraitance sur les pensionnaires de cette "arche de Noé", a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête.
Soixante-treize chiens, cinq chats, mais aussi des chinchillas, des souris, des cochons d'Inde, des poissons, des tortues, des perruches, des canaris, des mandarins, des hamsters, des lapins et des gerbilles cohabitaient avec cette femme et sa mère âgée d'environ 80 ans dans cette petite maison de deux étages.
"Ce n'était pas Versailles", a commenté cette source, interrogée sur la taille de la maison.
Les gendarmes de la brigade d'Hallennes-lez-Haubourdin intervenaient après le dépôt de plusieurs plaintes pour maltraitance et escroqueries portant vraisemblablement sur la vente et l'achat d'animaux.
"Lorsque les gendarmes sont intervenus, ils ont dû forcer un peu la porte qui était bloquée. (...) Ca tenait plus de l'arche de Noé que d'autre chose, les conditions d'hygiène n'étaient pas réunies", a déclaré la source, faisant état d'une "odeur assez prenante" sur place à l'arrivée des forces de l'ordre.
Les chiens, malades, ont été confiés avec leurs congénères à la Ligue protectrice des animaux (LPA) de Lille.
Placée en garde à vue jeudi, la cadette des deux femmes "a prétendu être éleveuse d'animaux pour le loisir", a dit la même source.
Relâchée vendredi après-midi, elle "est ressortie avec une convocation au TGI de Lille", selon le quotidien La Voix du Nord.
Soixante-treize chiens, cinq chats, mais aussi des chinchillas, des souris, des cochons d'Inde, des poissons, des tortues, des perruches, des canaris, des mandarins, des hamsters, des lapins et des gerbilles cohabitaient avec cette femme et sa mère âgée d'environ 80 ans dans cette petite maison de deux étages.
"Ce n'était pas Versailles", a commenté cette source, interrogée sur la taille de la maison.
Les gendarmes de la brigade d'Hallennes-lez-Haubourdin intervenaient après le dépôt de plusieurs plaintes pour maltraitance et escroqueries portant vraisemblablement sur la vente et l'achat d'animaux.
"Lorsque les gendarmes sont intervenus, ils ont dû forcer un peu la porte qui était bloquée. (...) Ca tenait plus de l'arche de Noé que d'autre chose, les conditions d'hygiène n'étaient pas réunies", a déclaré la source, faisant état d'une "odeur assez prenante" sur place à l'arrivée des forces de l'ordre.
Les chiens, malades, ont été confiés avec leurs congénères à la Ligue protectrice des animaux (LPA) de Lille.
Placée en garde à vue jeudi, la cadette des deux femmes "a prétendu être éleveuse d'animaux pour le loisir", a dit la même source.
Relâchée vendredi après-midi, elle "est ressortie avec une convocation au TGI de Lille", selon le quotidien La Voix du Nord.
Bulgarie: le mystère de l'identité de la petite Maria levé
Les parents biologiques de la petite Maria sont des roms bulgares, des tests ADN ayant levé une partie du mystère entourant cette fillette blonde découverte en Grèce, dont l'histoire a mis en relief le drame humain de sa communauté.
Les Roms, constituant la plus importante minorité ethnique d'Europe, vivent dans la misère et sont fortement discriminés par des clichés leur collant à la peau, comme celui du Rom voleur d'enfants.
"Les tests ADN ont montré que Sacha Roussev est la mère et que Atanas Roussev est le père biologiques de l'enfant appelé Maria", surnommée dans les médias "l'Ange blond", a expliqué devant des journalistes le secrétaire général du ministère de l'Intérieur en charge de la communication, Svetlozar Lazarov.
Maria, une petite blonde, avait été découverte le 16 octobre dans un camp rom dans le centre de la Grèce à Farsala, près de Larissa, via des photos et des vidéos diffusés sur Internet. Les autorités grecques avaient demandé l'aide d'Interpol pour établir l'identité de la fillette de quatre ans, faisant tourner sa photo dans le monde entier.
"Les parents expliquent qu'ils ont laissé leur enfant pour être élevée en Grèce par les gens chez lesquels ils avaient travaillé", a précisé le ministère bulgare dans une brève déclaration faite devant les journalistes.
Sacha, une petite femme brune maigre, et Atanas Roussev se trouvaient en Grèce "pour la cueillette des poivrons, illégalement et sans contrat de travail", avait indiqué à l'AFP un cousin, Anton Kolev, vivant dans le camp rom de Nikolaevo en Bulgarie.
L'avenir de Sacha et Atanas, ainsi que de Maria reste encore incertain, le ministère de l'Intérieur renvoyant à "une enquête préliminaire sur l'affaire contre S. R., soupçonnée d'avoir vendue son enfant en Grèce en 2009". Si les parents devaient être arrêtées, les neuf autres enfants du couple seraient pris en charge par les services sociaux, ont précisé les autorité bulgares.
Elles sont "en train de travailler avec les services compétents grecs", pour savoir si Maria va revenir en Bulgarie, a indiqué Svetlozar Lazarov.
A Athènes, les autorités officielles n’ont pas commenté cette décision pour le moment.
Interrogé sur ce qu’il adviendra de la fillette suite à cette décision, un représentant de l’association "Le sourire d’un enfant", qui en a la garde, a déclaré à l'AFP : "Nous respecterons la décision du procureur, quelle qu’elle soit".
Sacha affirme depuis le début avoir confié l'enfant à un couple rom en Grèce, car elle n'avait pas suffisamment d'argent pour l'élever.
Les autorités grecques ont inculpé le 21 octobre un couple rom de 39 et 40 ans, pour "enlèvement" et l'ont placé en détention dans l'attente d'un procès.
Cette affaire avait suscité une vague d'émotions et de vives critiques en Grèce sur l'adoption, alors que des organisations non gouvernementales avaient appelé les médias à ne pas tomber dans le cliché et le stéréotype du rom voleur d'enfants.
"Agir sur la perception est un acte de discrimination raciale", avait ainsi regretté le Centre européen des droits des Roms (ERRC, basé à Budapest).
De son côté, le Conseil de l'Europe avait dénoncé une "couverture irresponsable" des médias, "pouvant avoir des conséquences importantes sur la vie de millions de Roms".
Le couple Roussev vit à Nikolaevo, dans des conditions d'une extrême pauvreté, dans un camp rom misérable du centre de la Bulgarie. Les neuf frères et sœurs de Maria disposent d'une seule pièce meublée seulement d'un poêle à bois et d'un lit double.
La plupart dorment à même le sol, alors que les parents, sans emploi, bénéficient d'aides sociales et effectuent des travaux occasionnels.
Les roms constituent la plus importante minorité ethnique d'Europe (environ 12 millions de personnes selon l'ERRC), vivant dans une extrême misère, avec de grandes difficultés de scolarisation pour les enfants, compromettant une vie sociale et professionnelle normale.
Les Roms, constituant la plus importante minorité ethnique d'Europe, vivent dans la misère et sont fortement discriminés par des clichés leur collant à la peau, comme celui du Rom voleur d'enfants.
"Les tests ADN ont montré que Sacha Roussev est la mère et que Atanas Roussev est le père biologiques de l'enfant appelé Maria", surnommée dans les médias "l'Ange blond", a expliqué devant des journalistes le secrétaire général du ministère de l'Intérieur en charge de la communication, Svetlozar Lazarov.
Maria, une petite blonde, avait été découverte le 16 octobre dans un camp rom dans le centre de la Grèce à Farsala, près de Larissa, via des photos et des vidéos diffusés sur Internet. Les autorités grecques avaient demandé l'aide d'Interpol pour établir l'identité de la fillette de quatre ans, faisant tourner sa photo dans le monde entier.
"Les parents expliquent qu'ils ont laissé leur enfant pour être élevée en Grèce par les gens chez lesquels ils avaient travaillé", a précisé le ministère bulgare dans une brève déclaration faite devant les journalistes.
Sacha, une petite femme brune maigre, et Atanas Roussev se trouvaient en Grèce "pour la cueillette des poivrons, illégalement et sans contrat de travail", avait indiqué à l'AFP un cousin, Anton Kolev, vivant dans le camp rom de Nikolaevo en Bulgarie.
L'avenir de Sacha et Atanas, ainsi que de Maria reste encore incertain, le ministère de l'Intérieur renvoyant à "une enquête préliminaire sur l'affaire contre S. R., soupçonnée d'avoir vendue son enfant en Grèce en 2009". Si les parents devaient être arrêtées, les neuf autres enfants du couple seraient pris en charge par les services sociaux, ont précisé les autorité bulgares.
Elles sont "en train de travailler avec les services compétents grecs", pour savoir si Maria va revenir en Bulgarie, a indiqué Svetlozar Lazarov.
A Athènes, les autorités officielles n’ont pas commenté cette décision pour le moment.
Interrogé sur ce qu’il adviendra de la fillette suite à cette décision, un représentant de l’association "Le sourire d’un enfant", qui en a la garde, a déclaré à l'AFP : "Nous respecterons la décision du procureur, quelle qu’elle soit".
Sacha affirme depuis le début avoir confié l'enfant à un couple rom en Grèce, car elle n'avait pas suffisamment d'argent pour l'élever.
Les autorités grecques ont inculpé le 21 octobre un couple rom de 39 et 40 ans, pour "enlèvement" et l'ont placé en détention dans l'attente d'un procès.
Cette affaire avait suscité une vague d'émotions et de vives critiques en Grèce sur l'adoption, alors que des organisations non gouvernementales avaient appelé les médias à ne pas tomber dans le cliché et le stéréotype du rom voleur d'enfants.
"Agir sur la perception est un acte de discrimination raciale", avait ainsi regretté le Centre européen des droits des Roms (ERRC, basé à Budapest).
De son côté, le Conseil de l'Europe avait dénoncé une "couverture irresponsable" des médias, "pouvant avoir des conséquences importantes sur la vie de millions de Roms".
Le couple Roussev vit à Nikolaevo, dans des conditions d'une extrême pauvreté, dans un camp rom misérable du centre de la Bulgarie. Les neuf frères et sœurs de Maria disposent d'une seule pièce meublée seulement d'un poêle à bois et d'un lit double.
La plupart dorment à même le sol, alors que les parents, sans emploi, bénéficient d'aides sociales et effectuent des travaux occasionnels.
Les roms constituent la plus importante minorité ethnique d'Europe (environ 12 millions de personnes selon l'ERRC), vivant dans une extrême misère, avec de grandes difficultés de scolarisation pour les enfants, compromettant une vie sociale et professionnelle normale.
Qu'est-ce qui a une puissance de destruction dix fois supérieure à Hiroshima ?
N'oubliez pas de régler vos montres demain ! Le passage à l'heure d'hiver
Un militant de Greenpeace installe une tente dans la Tour Eiffel
(AFP
Il a déployé une banderole sur laquelle on peut lire "Free the Artic 30" (Libérez les 30 de l'Arctique) et "Militants en prison, climat en danger".
Un autre militant a sécurisé le point d'attache de la tente rouge depuis le deuxième étage.
"Nous sommes là pour envoyer un message au gouvernement français, afin qu'il mette tout en oeuvre pour la libération des 28 militants et des deux journalistes", a dit à l'AFP Cyrille Cormier, chargé de la campagne Energie à Greenpeace.
"Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit se rendre en Russie la semaine prochaine. Nous lui demandons de mettre ce dossier à l'agenda" des discussions, a-t-il ajouté.
Les deux militants s'étaient introduits dans le monument grâce à une échelle avant l'heure d'ouverture.
La Tour Eiffel était interdite d'accès aux touristes samedi en milieu de matinée.
Un navire de Greenpeace, Arctic Sunrise, a été arraisonné le 19 septembre par un commando russe après que des militants eurent tenté d'escalader une plateforme pétrolière du géant Gazprom afin d'en dénoncer les risques écologiques.
Les 30 membres d'équipage, parmi lesquels un cuisinier, un médecin et deux journalistes freelance, dont 26 étrangers, ont été incarcérés à Mourmansk (nord-ouest) et inculpés de "hooliganisme", un crime passible de 7 ans de prison en Russie.
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