HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Immigration : quel bilan pour la politique de Manuel Valls ?
Le Monde.fr
La tempête politique déclenchée par la reconduite à la frontière d'une collégienne kosovare, le 9 octobre dans le Doubs, illustre les difficultés de Manuel Valls dans le constant exercice d'équilibrisme entre "humanité" et "fermeté" qu'il a choisi de pratiquer en matière de politique d'immigration depuis son arrivée place Beauvau.
Après avoir été annoncé pour l'été 2013, le projet de loi immigration ne sera examiné qu'en 2014 – peut-être même après les élections municipales de mars. En attendant, M. Valls a multiplié les annonces et les circulaires pour ajuster la politique définie par les gouvernements précédents.Le 28 juin 2012, dans un entretien au Monde, le nouveau ministre de l'intérieur estimait que "la politique de Nicolas Sarkozy a été marquée par des coups de menton et par l'idée que l'immigré était responsable des problèmes des Français". Parallèlement, il annonçait qu'il "n'y [aurait] pas de régularisation massive des sans-papiers" car pour lui, "être de gauche, ce n'est pas régulariser tout le monde et se retrouver dans une impasse". Tout le programme du ministre en matière d'immigration se trouvait contenu dans cette réponse en deux temps.
En septembre, la suppression du "délit de solidarité" est annoncée, donnant satisfaction aux associations d'aide aux sans-papiers qui y voyaient un moyen d'"intimidation" des policiers et des parquets.
Rétention des enfants. Manuel Valls annonce en juin 2012 que "tout est mis en œuvre pour mettre un terme" au placement en rétention des familles avec enfants, qui "ne se fera plus que pour celles qui n'auront pas respecté leur assignation à résidence ou ne se seront pas présentées à l'embarquement en cas d'expulsion". Mais pour l'association Réseau éducation sans frontière (RESF), le compte n'y est pas : onze familles, soit une trentaine d'enfants, auraient été placées en centre de rétention depuis mai 2012, "alors que François Hollande avait promis qu'il n'y en aurait aucune".
Aide au retour. Le 7 décembre, le ministre de l'intérieur annonce la fin de l'aide au retour offerte aux Roms qui acceptaient de rentrer dans leur pays d'origine. Les sommes allouées à ce dispositif, jugé "inopérant", sont transférées à destination de projets d'insertion en Roumanie ou en Bulgarie.
Expulsions. La disparition de ce dispositif d'aide au retour devrait probablement entraîner une baisse du nombre d'expulsions en 2013. En 2012, 36 822 personnes en situation irrégulière avaient été reconduites à la frontière. Le 8 octobre, le ministère de l'intérieur annonce que le nombre total d'éloignements d'étrangers en situation irrégulière au 31 août 2013 est de 18 126. Une "forte baisse anticipée" et "assumée" par le gouvernement, les retours aidés ayant contribué à "gonfler artificiellement les statistiques de l'éloignement".
"Le chiffre des éloignements contraints devrait se maintenir en 2013 au niveau enregistré en 2012", assure la place Beauvau. Quant au nombre total de filières d'immigration clandestine démantelées en 2013, il "devrait atteindre un record historique".
Objectifs chiffrés. Manuel Valls se montre plus réservé sur l'utilisation d'objectifs chiffrés de reconduites à la frontière, comme le faisaient ses prédécesseurs. "Je ne jugerai pas l'action des préfets sur la base du nombre de reconduites exécutées, déclare-t-il au Monde en juin 2012. Cela a trop pesé sur le travail du corps préfectoral. Ça ne veut pas dire qu'il faut casser le thermomètre, mais cela fera l'objet d'un travail d'évaluation dépassionné."
Naturalisations. Le 25 juillet, Manuel Valls annonce qu'il reviendra sur "les critères de naturalisation introduits subrepticement par [son] prédécesseur", Claude Guéant, qui avait durci les conditions d'accès à la nationalité française. La loi prévoyait que le candidat à la nationalité française devait acquérir un niveau de langue équivalent à celui d'un élève de 3e, démontrer une connaissance de la culture et de l'histoire de France et signer une charte "des droits et des devoirs du citoyen". Elle devait entrer en vigueur le 1er juillet, mais ne sera finalement pas appliquée.
Visas. Le 21 mars, une circulaire est adressée à l'ensemble des consulats pour leur demander davantage de souplesse dans l'analyse des dossiers, en particulier ceux des hommes d'affaires, des scientifiques et des artistes.
Campements illégaux de Roms. Au risque de heurter une partie de son camp, c'est sur la question des Roms que Manuel Valls marque le plus fortement sa volonté de fermeté. "Les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à y retourner", déclare-t-il le 14 mars 2013, ajoutant que "plus que jamais, ces démantèlements [de camps de Roms] sont nécessaires et se poursuivront".
La circulaire interministérielle publiée le 29 août 2012 donnait bien un cadre relativement précis aux préfets sur la façon dont les campements illégaux devaient désormais être démantelés, mais les expulsions se sont poursuivies au même rythme que sous Nicolas Sarkozy. Au premier semestre 2013, 10 174 migrants roms "ont été chassés des squats et bidonvilles", soit "un nombre jamais atteint depuis le début des recensements en 2010", dénonce l'ONG Amnesty International en septembre 2013.
Collégienne kosovare expulsée: Manuel Valls sous le feu des critiques
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a été l’objet mercredi d’un tollé d’une rare violence de la part de la gauche après l’expulsion par la police d’une collégienne rom kosovare interpellée lors d’une sortie scolaire, contraignant Jean-Marc Ayrault à monter au créneau.
Le 9 octobre, Leonarda Dibrani, 15 ans, domiciliée à Levier (Doubs), a dû descendre en pleurs du car dans lequel elle se trouvait avec ses camarades de classe et une de ses enseignantes pour rejoindre sur un parking la police. Celle-ci a ensuite reconduit à la frontière toute la famille, qui faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire.
L’affaire, révélée mardi soir par le Parti de gauche, a embrasé la classe politique à gauche, qui a violemment reproché cette interpellation au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.
Elle a choqué jusqu’au ministre de l’Education, Vincent Peillon. «Je demande qu’on sanctuarise l’école» et «que cette situation ne se renouvelle pas», a-t-il solennellement déclaré mercredi à la sortie du Conseil des ministres, dans la cour de l’Elysée.
M. Valls a eu beau marteler que l’expulsion de la collégienne s’était déroulée «dans le respect du droit», Matignon a très vite annoncé qu’une «enquête administrative» sur les «conditions d’éloignement» de la jeune collégienne était lancée.
Selon le député écologiste local, Eric Alauzet, le préfet du département n’a pas été alerté des circonstances dans lesquelles Leonarda a été prise en mains par la police.
Mercredi après-midi, alors que la colère n’avait cessé de monter dans les rangs socialistes, M. Ayrault a assuré comprendre «l’émotion» suscitée par cette affaire et promis une annulation de la décision si l’enquête - aux résultats promis «dans 48 heures» - démontrait qu’il y a eu «faute».
La révolte de Jean-Luc Mélenchon
«Il nous appartient d’y voir plus clair avant de commenter les faits», a prudemment déclaré le président François Hollande, cité par la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, qui a reconnu «des divergences d’appréciation» sur la façon dont l’interpellation a eu lieu.
Si une faute est démontrée, «cette famille reviendra (en France, ndlr) pour que sa situation soit réexaminée en fonction de notre droit, de nos pratiques et de nos valeurs», a assuré le Premier ministre devant les députés. Les arrêtés de reconduite à la frontière, a-t-il rappelé, «n’autorisent pas que les enfants soient interpellés dans l’enceinte scolaire» ou lors de déplacements organisés par l’école.
Dans la soirée, le président de l’UMP, Jean-François Copé, a estimé que le président Hollande ne pouvait «pas rester silencieux», estimant «urgent» qu’il «assume ses responsabilités et tranche».
Pierre Laurent, numéro un du PCF, a «exigé» du chef de l’Etat «un engagement solennel et immédiat de stopper toute expulsion de jeunes étrangers scolarisés».
«En France, j’avais la liberté', 'ici j’ai peur»
Dès mardi soir, les réactions avaient été très vives à gauche, à l’instar du Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon fustigeant une «politique inhumaine» du ministre de l’Intérieur. Les attaques ont redoublé mercredi matin.
«Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme», s’est indigné le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone.
«La honte, c’est maintenant. Rendons Valls à Le Pen», a écrit M.élenchon dont le parti a demandé «la démission» de Manuel Valls.
«Perso, je ne me vois pas rester à la direction du PS si rien n’est fait pour #Leonarda», a menacé, dans un tweet, Stéphane Delpeyrat, secrétaire national du PS à la Recherche.
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, s’est voulu plus tempéré, mais a demandé que Leonarda puisse «revenir dans sa classe» en attendant les résultats de l’enquête.
Les écologistes ont réclamé «un retour rapide» de Leonarda en France et «condamné fermement les explications» de la place Beauvau.
A l’opposé des réactions enflammées, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a appelé au calme dans l’attente des résultats de l’enquête administrative. «La loi a été respectée puisque tous les recours (de la famille pour pouvoir rester en France,ndlr) ont été épuisés», a-t-elle affirmé.
Jean-Pierre Chevènement, président fondateur du MRC et ancien ministre de l’Intérieur, a apporté son soutien à Manuel Valls, estimant qu’il «arrive un moment où il faut appliquer la loi».
Entretemps, Leonarda a confié à l’AFP, depuis le faubourg de Mitrovica, dans le nord du Kosovo, où elle se trouve actuellement, son désir intense de revenir en France, où elle vivait depuis près de cinq ans. «Je n’ai aucune chance ici», «j’ai peur», «je ne connais personne, je ne parle pas la langue», a-t-elle dit. En France, «j’avais la liberté, je ne veux pas rester ici».
Nombre de socialistes n’avaient déjà pas goûté les propos de M. Valls, le mois dernier, sur les difficultés d’intégration des Roms et leur «vocation» à regagner leur pays. Mais l’affaire est d’autant plus délicate pour le gouvernement, que M. Valls reste dans les sondages le plus populaire des ministres.
Le Kosovo, un autre enfer pour les Roms
Plutôt que d'être expulsés de France, les Roms kosovars devraient bénéficier d'une protection internationale.
A l'heure où le cas de Léonarda, jeune rom expulsée vers le Kosovo, il est bon de rappeler quelques vérités historiques. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il y avait 100 000 Roms au Kosovo avant l’intervention de l’Otan en 1999. Ils ne sont plus aujourd’hui que 30 000. Chômage et discrimination sont leur lot quotidien. S’il est vrai que le chômage est un fléau qu’ils partagent avec la population majoritairement albanaise du Kosovo (45% en 2011), ce taux passe à 97% quand il s’agit de la seule population rom.
Peuple sans Etat, et minorité honnie, les Roms sont divisés en trois communautés : les Ashkalis et les Gypsies (ou «Egyptiens», suivant une théorie qui leur donne une origine égyptienne), islamisés pendant l'empire ottoman et albanophones, et les Tsiganes, musulmans ou chrétiens orthodoxes et serbophones. Tous sont les grands perdants de l’indépendance de cette ancienne province serbe, proclamée en 2008 et reconnue par 21 des 28 Etats membres de l’Union européenne. De retour au Kosovo avec les troupes de l’Otan en juin 1999, les Kosovars albanais chassés par l’armée de Slobodan Milosevic en mars 1999 se sont montrés impitoyables avec les minorités. Plus encore qu’avec les Serbes qu’ils ont repoussés au nord de la région.
A Pristina, la capitale, au centre, à Mitrovica, au nord et dans d’autres villes et bourgades, les quartiers tsiganes ont brûlé pendant des jours sous l’œil indifférent des soldats occidentaux. On les a accusés de collaboration avec l’ancien régime parce que beaucoup d’entre eux avaient été employés comme fossoyeurs pour enterrer les victimes d’exactions ou tout simplement du conflit. Un peu comme si on faisait des conducteurs de trains de la mort les principaux coupables de la Shoah. Derrière ce discours sur la prétendue culpabilité des Roms, on trouve aussi une intolérance raciale et un monde de préjugés dont personne ne veut parler.
Une bonne partie des Roms s’est alors réfugiée en Serbie ou au Monténégro, ainsi qu’en Europe occidentale, considérée comme une terre d’asile. Les autres ont été refoulés dans les enclaves serbes à l’intérieur du Kosovo ou au nord. Jusqu’au début des années 2010, ils vivaient dans des camps – on dirait plutôt des bidonvilles – dans des conditions sanitaires déplorables.
Au tournant des années 2010, le Kosovo, devenu un Etat reconnu, signe à tour de bras, en échange de copieux subsides, des accords de réintégration des réfugiés kosovars installés dans les pays de l’UE. Allemands, Belges, et autres Français se mettent alors à expulser à tout-va les Kosovars arrivés comme réfugiés avant et après le conflit avec la Serbie. Et avec les réfugiés albanais, les réfugiés roms, en dépit des avertissements des associations humanitaires qui craignaient persécutions et traitements discriminatoires.
Amnesty International tout comme le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont fait valoir que ces groupes étaient éligibles à une protection internationale durable. Car à leur retour au pays, rien n’est prêt. Certes Mitrovica a reconstruit la Roma Mahalla, le quartier où vivaient avant-guerre 8 000 Roms albanophones et serbophones, mais rien n’est fait pour les aider à trouver un emploi. Selon l’Unicef, 40% des rapatriés sont des enfants, souvent nés dans le pays d’accueil, et qui ignorent totalement les langues du Kosovo, que ce soit l’albanais ou le serbe. Pour eux, le Kosovo, c’est l’arrêt de l’école et la fin de l’accès aux services publics et de santé auxquels ils étaient habitués. Ainsi une majorité des rapatriés n’a qu’un seul but : revenir dans le pays dont ils ont été expulsés.
Peuple sans Etat, et minorité honnie, les Roms sont divisés en trois communautés : les Ashkalis et les Gypsies (ou «Egyptiens», suivant une théorie qui leur donne une origine égyptienne), islamisés pendant l'empire ottoman et albanophones, et les Tsiganes, musulmans ou chrétiens orthodoxes et serbophones. Tous sont les grands perdants de l’indépendance de cette ancienne province serbe, proclamée en 2008 et reconnue par 21 des 28 Etats membres de l’Union européenne. De retour au Kosovo avec les troupes de l’Otan en juin 1999, les Kosovars albanais chassés par l’armée de Slobodan Milosevic en mars 1999 se sont montrés impitoyables avec les minorités. Plus encore qu’avec les Serbes qu’ils ont repoussés au nord de la région.
A Pristina, la capitale, au centre, à Mitrovica, au nord et dans d’autres villes et bourgades, les quartiers tsiganes ont brûlé pendant des jours sous l’œil indifférent des soldats occidentaux. On les a accusés de collaboration avec l’ancien régime parce que beaucoup d’entre eux avaient été employés comme fossoyeurs pour enterrer les victimes d’exactions ou tout simplement du conflit. Un peu comme si on faisait des conducteurs de trains de la mort les principaux coupables de la Shoah. Derrière ce discours sur la prétendue culpabilité des Roms, on trouve aussi une intolérance raciale et un monde de préjugés dont personne ne veut parler.
Une bonne partie des Roms s’est alors réfugiée en Serbie ou au Monténégro, ainsi qu’en Europe occidentale, considérée comme une terre d’asile. Les autres ont été refoulés dans les enclaves serbes à l’intérieur du Kosovo ou au nord. Jusqu’au début des années 2010, ils vivaient dans des camps – on dirait plutôt des bidonvilles – dans des conditions sanitaires déplorables.
Au tournant des années 2010, le Kosovo, devenu un Etat reconnu, signe à tour de bras, en échange de copieux subsides, des accords de réintégration des réfugiés kosovars installés dans les pays de l’UE. Allemands, Belges, et autres Français se mettent alors à expulser à tout-va les Kosovars arrivés comme réfugiés avant et après le conflit avec la Serbie. Et avec les réfugiés albanais, les réfugiés roms, en dépit des avertissements des associations humanitaires qui craignaient persécutions et traitements discriminatoires.
Amnesty International tout comme le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont fait valoir que ces groupes étaient éligibles à une protection internationale durable. Car à leur retour au pays, rien n’est prêt. Certes Mitrovica a reconstruit la Roma Mahalla, le quartier où vivaient avant-guerre 8 000 Roms albanophones et serbophones, mais rien n’est fait pour les aider à trouver un emploi. Selon l’Unicef, 40% des rapatriés sont des enfants, souvent nés dans le pays d’accueil, et qui ignorent totalement les langues du Kosovo, que ce soit l’albanais ou le serbe. Pour eux, le Kosovo, c’est l’arrêt de l’école et la fin de l’accès aux services publics et de santé auxquels ils étaient habitués. Ainsi une majorité des rapatriés n’a qu’un seul but : revenir dans le pays dont ils ont été expulsés.
Des lycées bloqués à Paris contre les expulsions d'élèves étrangers
Paris - Des lycéens ont bloqué plusieurs établissements jeudi matin à Paris pour protester contre les expulsions d'élèves étrangers, après la médiatique expulsion de la collégienne Leonarda, remise à la police lors d'une sortie scolaire, a-t-on appris auprès du rectorat et de source syndicale.
Quatorze lycées étaient perturbés, a précisé dans la matinée le rectorat, qui avait indiqué plus tôt que les lycées Maurice-Ravel, Hélène-Boucher, Charlemagne et Sophie-Germain étaient bloqués et que les entrées étaient "filtrées" dans deux autres établissements.
Des manifestations étaient aussi en cours jeudi matin devant les lycées Voltaire et Turgot, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Le mot d'ordre c'est de se mobiliser pour le retour des lycéens expulsés", a dit à l'AFP Steven Nassiri, porte-parole du syndicat lycéen FIDL, joint par téléphone alors qu'il manifestait jeudi matin devant le lycée Charlemagne à Paris.
"C'est inadmissible que sous un gouvernement de gauche on doive montrer ses papiers pour entrer au lycée. Tout le monde a le droit à une éducation", a-t-il estimé.
Les lycéens réclament le retour de la collégienne kosovare Leonarda, expulsée du Doubs après avoir été remise à la police lors d'une sortie scolaire, et celui de Khatchik Kachatryan, élève au lycée parisien Camille-Jénatzy, expulsé samedi vers l'Arménie.
Mercredi, plusieurs centaines de lycéens s'étaient rassemblés devant le rectorat de Paris avec le même mot d'ordre. Une délégation de lycéens a été reçue mercredi au rectorat.
Par
Des manifestations étaient aussi en cours jeudi matin devant les lycées Voltaire et Turgot, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Le mot d'ordre c'est de se mobiliser pour le retour des lycéens expulsés", a dit à l'AFP Steven Nassiri, porte-parole du syndicat lycéen FIDL, joint par téléphone alors qu'il manifestait jeudi matin devant le lycée Charlemagne à Paris.
"C'est inadmissible que sous un gouvernement de gauche on doive montrer ses papiers pour entrer au lycée. Tout le monde a le droit à une éducation", a-t-il estimé.
Les lycéens réclament le retour de la collégienne kosovare Leonarda, expulsée du Doubs après avoir été remise à la police lors d'une sortie scolaire, et celui de Khatchik Kachatryan, élève au lycée parisien Camille-Jénatzy, expulsé samedi vers l'Arménie.
Mercredi, plusieurs centaines de lycéens s'étaient rassemblés devant le rectorat de Paris avec le même mot d'ordre. Une délégation de lycéens a été reçue mercredi au rectorat.
Par
Manuel Valls en tournée aux Antilles, où la délinquance explose
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, est arrivé mercredi 16 octobre en Martinique et va notamment se rendre dans une zone de sécurité prioritaire (ZSP), première étape d'une tournée de quatre jours aux Antilles, confrontées à une explosion de la délinquance. Cette visite intervient alors qu'il est l'objet d'un tollé de la part de la gauche après l'expulsion d'une collégienne kosovare de 15 ans, Leonarda Dibrani, interpellée lors d'une sortie scolaire.
En Martinique, le ministre devait rencontrer dès son arrivée les riverains et commerçants du quartier des Terres-Sainville et "échanger" avec les polices nationale et municipale qui y composent une "brigade de sécurité de proximité". Jeudi, il s'attellera aux problèmes de drogue, endémiques aux Antilles en raison de leur situation géograghique stratégique pour les trafiquants.
En Martinique, les gendarmes ont mené, en moins d'une semaine, trois opérations d'envergure aboutissant à l'interpellation de dix personnes pour braquages et cambriolages. Trois Martiniquais, de 19 à 25 ans, ont notamment été condamnés, mercredi à Fort-de-France, à six ans de prison et incarcérés pour un braquage.
LA GUADELOUPE, "RECORD" DE FRANCE DU NOMBRE DE MEURTRES
Après la Martinique, Manuel Valls visitera l'autre ZSP des Antilles, en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre - Les Abymes. Depuis début 2013, trente-huit meurtres ont été commis dans cette île, un "record" en France selon les forces de l'ordre.
La Guyane arrive en tête des territoires où les meurtres sont les plus fréquents (10,2 homicides volontaires pour 100 000 habitants). En janvier, le procureur de la République, Ivan Auriel, attribuait ces faits à l'orpaillage. La Guadeloupe, elle, enregistre une fréquence de 8,4 meurtres pour 100 000 habitants. Cette fréquence a valu à l'île d'être récemment estampillée "département le plus meurtrier de France". Une sombre statistique qui a conduit, le 13 septembre, au lancement d'une nouvelle campagne pour le désarmement dans l'île.
Les homicides y sont souvent liés à des bagarres qui dégénèrent, d'après l'inventaire réalisé par Domactu. Une vague de violence qui se poursuit depuis plusieurs années et qui peut s'expliquer par plusieurs facteurs : un taux de chômage des jeunes élevé (53 %) et "des fêtes alcoolisées qui dégénèrent, où les couteaux sont vite de sortie voire la machette, un outil qui équipe la plupart des voitures des jeunes de l'archipel", écrit le site Internet Roasdmag.
Lire notre décryptage Pourquoi Marseille n'est pas la capitale française du crime
"C'est du cinéma!", s'est exclamé mercredi le syndicaliste guadeloupéen Elie Domota. "Que va dire Manuel Valls ? Que c'est un pays violent, appeler à un sursaut républicain, donner quelques gendarmes, quelques policiers de plus ? Ça ne va rien changer", a ajouté le porte-parole du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon, collectif anti-exploitation). Pour Elie Domota, dont le collectif fut le fer de lance de la grève de 2009 en Guadeloupe, "le nœud du problème, c'est le développement économique".
L'inventaire à l'UMP, une «invention de la gauche» selon la Droite forte
Geoffroy Didier (g) et Guillaume Peltier, fondateurs du courant de l'UMP "La Droite forte", le 6 octobre 2012 au siège du parti à Paris (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
Le courant s'oppose à ce qu'il voit comme une «autoflagellation» et énumère ses projets pour la société : anti-syndicalisme, uniformes à l'école, christianisme et service militaire.
La Droite forte, premier courant de l’UMP, affirme dans sa contribution à la convention que le principal parti de l’opposition organise jeudi sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy que si «toute réflexion est naturellement salutaire, l’autoflagellation est nécessairement suicidaire».
«C’est aussi parce que nous savons qu’il faudra à l’avenir être beaucoup plus audacieux et plus courageux. Dans le même esprit que celui qu’avait insufflé Nicolas Sarkozy, nous proposons une droite qui s’assume et qui n’ait pas honte de prôner le patriotisme, le mérite, le travail, l’effort, l’ordre et l’autorité républicaine», poursuit le courant, qui détaille ses propositions en matière économique, sociale, de justice, d’éducation...
La Droite forte souhaite ainsi «supprimer les réductions de peine automatiques pour les délinquants et interdire la syndicalisation des juges», «réaffirmer les racines chrétiennes de la France en inscrivant dans la Constitution que "la France est une République laïque de tradition chrétienne"», «mieux valoriser le travail, créer un choc de compétitivité (...) en allégeant le code du Travail, en supprimant les seuils sociaux et en instaurant la semaine des 40h».
Autres propositions : «Résorber la dette de la France en plafonnant les dépenses des collectivités territoriales, en réduisant le nombre de fonctionnaires et en supprimant tout financement public des syndicats». A l’école, la Droite forte veut «mettre en place l’uniforme». Elle veut également «rétablir le service militaire et humanitaire obligatoire, avec un service de trois mois pour chaque jeune Français de 18 ans».
«Au droit d’inventaire, la Droite forte substitue le devoir d’inventer. Inventer une droite courageuse, audacieuse, bref une droite sarkozyste !», affirme-t-elle.
A lire aussi : Les critiques du sarkozysme fermées pour cause d’inventaire
Dans cette contribution, dont le texte a été transmis à l’AFP, le courant fondé par les sarkozystes Geoffroy Didier et Guillaume Peltier, rappelle que «l’inventaire de la droite est une invention de la gauche. Halte à la repentance», proclame-t-elle. «Si nous avons créé la Droite forte (...) c’est pour mieux exprimer notre reconnaissance à l’action menée et aux résultats obtenus par Nicolas Sarkozy, son gouvernement et sa majorité d’alors.»«C’est aussi parce que nous savons qu’il faudra à l’avenir être beaucoup plus audacieux et plus courageux. Dans le même esprit que celui qu’avait insufflé Nicolas Sarkozy, nous proposons une droite qui s’assume et qui n’ait pas honte de prôner le patriotisme, le mérite, le travail, l’effort, l’ordre et l’autorité républicaine», poursuit le courant, qui détaille ses propositions en matière économique, sociale, de justice, d’éducation...
La Droite forte souhaite ainsi «supprimer les réductions de peine automatiques pour les délinquants et interdire la syndicalisation des juges», «réaffirmer les racines chrétiennes de la France en inscrivant dans la Constitution que "la France est une République laïque de tradition chrétienne"», «mieux valoriser le travail, créer un choc de compétitivité (...) en allégeant le code du Travail, en supprimant les seuils sociaux et en instaurant la semaine des 40h».
Autres propositions : «Résorber la dette de la France en plafonnant les dépenses des collectivités territoriales, en réduisant le nombre de fonctionnaires et en supprimant tout financement public des syndicats». A l’école, la Droite forte veut «mettre en place l’uniforme». Elle veut également «rétablir le service militaire et humanitaire obligatoire, avec un service de trois mois pour chaque jeune Français de 18 ans».
«Au droit d’inventaire, la Droite forte substitue le devoir d’inventer. Inventer une droite courageuse, audacieuse, bref une droite sarkozyste !», affirme-t-elle.
Shutdown aux USA : fin - provisoire - de la crise budgétaire
Le Congrès américain a adopté très tôt ce jeudi
matin (heure française) une loi de compromis qui permet de relever
temporairement le plafond de la dette et de reprendre le financement des
services fédéraux. Comme il s'y était engagé, Barack Obama a signé
"immédiatement" ce texte pour permettre la réouverture des administrations
fermées depuis le 1er octobre.
Après plus de deux semaines de crise, les
républicains ont donc cédé. Par 285 voix contre 144, la Chambre des
représentants où ils sont majoritaires, a adopté ce compromis qui va éviter aux
Etats-Unis de se retrouver en défaut de paiement.
Un texte qui avait auparavant été adopté par 81 voix contre 18 par les
sénateurs. A l'issue de ce premier vote de la journée, Barack Obama
avait annoncé qu'il signerait la loi dès que celle-ci aurait été
adoptée par l'ensemble du Congrès. Et c'est ce qu'il a fait : "Le gouvernement va reprendre ses activités
immédiatement après la signature de la loi". Tous les fonctionnaires
fédéraux mis au chômage technique depuis le début de la crise ont été rappelés
au travail dès ce jeudi. Ils seront payés rétroactivement.
Japon: Shinzo Abe offre un objet rituel à un sanctuaire controversé
(AFP)
Tokyo — Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a offert jeudi un objet rituel au sanctuaire controversé de Yasukuni à l'occasion d'un festival automnal, a-t-on appris auprès du lieu de culte, un geste qui pourrait agacer en Chine et en Corée.
Un responsable du sanctuaire a expliqué à l'AFP que M. Abe, qui ne s'est pas déplacé en personne, y avait fait déposer un petit arbre sacré de la religion shintoïste à l'occasion d'une célébration saisonnière qui doit durer jusqu'à dimanche.
Des parlementaires nippons devraient se rendre sur place à cette occasion vendredi, d'après les médias nippons, selon lesquels deux ministres du gouvernement Abe pourraient aussi se rendre au Yasukuni cette semaine.
Situé au coeur de Tokyo, ce sanctuaire rend hommage aux quelque 2,5 millions de soldats tombés pour le Japon lors des guerres modernes. Sa réputation sulfureuse vient de l'ajout des noms de 14 criminels de guerre, condamnés par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale, qui ont été inscrits en 1978 en plus des autres âmes honorées.
Bien que considéré comme un "faucon", le conservateur M. Abe ne s'est pas rendu au Yasukuni depuis son retour au poste de Premier ministre en décembre dernier.
La Chine et les deux Corées réagissent habituellement avec agacement, voire courroux, lorsque des responsables politiques nippons se rendent dans ce lieu de culte, considéré par les voisins du Japon comme le symbole du militarisme passé de l'archipel.
Une centaine de parlementaires dont trois ministres s'y étaient ainsi inclinés le 15 août dernier, date anniversaire de la capitulation de Tokyo à l'issue de la Seconde guerre mondiale. M. Abe avait déjà fait déposer des offrandes à cette occasion ainsi que lors d'un festival de printemps en avril.
Les relations du Japon avec ses voisins restent marquées par le souvenir des atrocités commises par les troupes impériales pendant la colonisation de la péninsule coréenne (1910-1945) et lors de l'occupation partielle de la Chine (1931-1945).
Des querelles territoriales, récemment ravivées, contribuent à tendre ces rapports.
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : la vidéo qui en dit long sur la com’ de Pékin
Sur le web chinois, on s’interroge sur une animation vidéo apparue qui se propage à toute vitesse sur les réseaux sociaux. Visionnée plus d’un million de fois dans sa version chinoise, elle met en scène les processus de nomination des présidents ou Premier ministre dans trois pays – Etats-Unis, Royaume-Uni et Chine...
Une video réalisée dans l’objectif d’améliorer le « soft power » chinois dans le monde - DR
Mais quelle est donc cette vidéo ? Sur le web chinois, on s’interroge sur la provenance d’une animation vidéo apparue il y a trois jours, et qui se propage à toute vitesse sur les réseaux sociaux. Visionnée plus d’un million de fois dans sa version chinoise, elle met en scène les processus de nomination des présidents ou Premier ministre dans trois pays – Etats-Unis, Royaume-Uni et Chine. On y voit les têtes de Barack Obama, David Cameron et Xi Jinping, posées sur des petits personnages qui déambulent dans des décors divers et franchissent plusieurs obstacles pour atteindre le pouvoir. Le film en profite pour sous-entendre les travers du système américain, reposant beaucoup sur les millions de dollars nécessaires pour financer une campagne. Sa conclusion est limpide : « Tous les chemins mènent à la présidence. A chaque pays ses méthodes. Tant que le peuple est satisfait, que le pays se développe et que la société progresse, c’est un bon chemin, n’est-ce pas ? ». Tout porte à penser qu’il s’agit d’une stratégie de communication innovante de la part des autorités chinoises. En témoigne le fait qu’une version de la vidéo est disponible en anglais, ce qui s’inscrit dans la droite ligne de l’objectif d’améliorer le « soft power » chinois dans le monde. La vidéo elle-même est signée par un mystérieux « studio de la rue Fuxing ». Sachant que cette rue, à Pékin, compte de nombreuses administrations, en particulier celle qui supervise les médias. Dans un pays qui s’est illustré jusqu’à présent par sa communication politique quasi inexistante, le fait de présenter son président, et la plupart de ses dirigeants, sur un ton léger et décalé constitue une petite révolution qui séduit les internautes. Ceux-ci ont l’habitude d’être représentés par des responsables politiques qui semblent chercher à dégager une image aussi terne que possible. Si le régime chinois n’a pas l’air disposé à faire évoluer en profondeur ses pratiques, il est de plus en plus clair qu’il est conscient du déficit d’image dont il pâtit auprès de la population, et qu’il est prêt à employer des moyens modernes pour s’attaquer à cet épineux problème.
Les investisseurs occidentaux de retour en Chine
Sur un an, les investissements directs étrangers (IDE) –donc les investissements non financiers - ont augmenté de 6,2% en Chine au cours des trois premiers trimestres 2013, selon des chiffres officiels publiés ce matin par le ministère du Commerce chinois. Ils se sont élevés à 88,6 milliards de dollars. Mais cette fois, ce sont avant tout les Européens et les Américains qui ont poussé ce chiffre à la hausse. Les investissements en provenance de l’Union européenne progressent de 23% sur un an, pour s’établir à 5,94 milliards de dollars. Ceux en provenance des Etats-Unis croissent de 21,3%, pour atteindre 2,9 milliards de dollars. Les investissements en provenance des pays d’Asie, qui représentent l’essentiel des fonds placés en Chine, ont atteint 76,3 milliards de dollars sur la période, mais ne connaissent qu’une hausse de 7,5%. En sens inverse, la Chine continue d’investir de plus en plus à l’étranger : ses IDE ont crû de 17,4% sur la même période, pour atteindre 61,6 milliards de dollars. Ils ont toutefois baissé de 45% vers le Japon.
Un magnat égyptien victime d’une malédiction nord-coréenne au Canada
Le magnat égyptien des télécoms Naguib Saouiris ne digère pas le récent rejet par le gouvernement canadien de son offre de rachat du réseau de fibre optique de l’opérateur Manitoba Telecom Services (MTS) et soupçonne Ottawa de lui reprocher ses liens avec Pyongyang. En mai dernier, Naguib Saouiris était prêt à dépenser 520 millions de dollars canadiens (371 millions d’euros) par le biais de son fonds d’investissement Accelero Capital Holdings pour prendre le contrôle de ce réseau canadien. Mais les autorités d’Ottawa, habituellement ouvertes aux investissements étrangers, ont indiqué la semaine dernière qu’elles allaient finalement interdire l’opération au nom « d’inquiétudes relatives à la sécurité nationale ». Très remonté, Naguib Saouiris explique aujourd’hui, selon l’agence sud-coréenne Yonhap, que le gouvernement fédéral canadien lui reprocherait ses affaires passées avec le régime nord-coréen. En 2008, Orascom Telecom, dont il était alors le président, avait promis d’investir 400 millions de dollars dans la construction d’un réseau de téléphonie mobile en Corée du Nord, au travers de la société Koryolink, détenue aujourd’hui à 75% par la holding Orascom Telecom Media And Technology Holding (OTMT) et à 25% par le ministère nord-coréen des postes et des télécommunications. Selon les dernières projections, Koryolink aurait deux millions d’abonnés en Corée du Nord. «Le gouvernement canadien a l’air de penser qu’Orascom est aujourd’hui envoyé au Canada par la Corée du Nord pour espionner. On se croirait dans un film de James Bond», s’est emporté Naguib Saouiris, qui assure qu’il ne fera plus d’opérations financières au Canada.
Nouvelle acquisition en vue pour l’ogre japonais Softbank
Quelques heures après avoir annoncé qu’il allait prendre le contrôle pour 1,5 milliards de dollars du développeur de jeu finlandais Supercell, SoftBank a confirmé, hier soir, qu’il était désormais en discussions avec l’américain Brightstar, un distributeur de téléphones mobiles et fournisseur d’opérateurs, en vue d’une possible acquisition. Selon les analystes, cette nouvelle opération pourrait, si elle se confirmait, encore coûter près d’un milliard de dollars à Softbank qui multiplie les acquisitions à l’étranger pour casser sa dépendance au marché japonais, où les revenus du secteur sont condamnés à décroître avec le rétrécissement programmé de la population. Début juillet, SoftBank, troisième entreprise japonaise par la capitalisation boursière, avait bouclé l’acquisition, pour 21,6 milliards de dollars de l’opérateur télécoms américain Sprint Nextel.
Le gouvernement tente de répondre à la crise bretonne
Une enveloppe de 15 millions d'euros pour la flière agroalimentaire, la signature d'un "pacte d'avenir" pour l'économie bretonne : ce sont les mesures avancées par le gouvernement, le 16 octobre, face à la crise que traverse la Bretagne. Mais cela suffira-t-il à apaiser la colère des Bretons ? Le Parisien titre en une sur "la révolte des Bretons", alors que la région subit "une avalanche de plans sociaux".
Les Echos parle d'une aide "a minima". "Le gouvernement n'a pas annoncé de moratoire sur l'écotaxe poids lourds, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier". Une mesure que réclament pourtant les milieux économiques, souligne Les Echos.
La France "à contre-courant" en matière de fiscalité des entreprises
Pour le quotidien Le Monde, l'harmonisation fiscale en Europe n'est pas pour tout de suite. La France fait même preuve de "cow boy solitaire" dans ce domaine, selon le journal du soir. Pour preuve, l'Assemblée examine ce jeudi un amendement au projet de budget pour 2014, qui prévoit de porter temporairement le taux de l'impôt sur les sociétés (IS) pour les grandes entreprises à 38 %. "Dans l'Organisation européenne de coopération économiques, seuls les Emirats arabes unis, les Etats-Unis et le Japon font mieux – ou pire, c'est selon – avec respectivement un taux de 55 %, 40 % et 38,01 %, d'après les chiffres publiés par le cabinet KPMG en janvier" indique le journal. "En 2012, hormis la France, seul le Portugal a augmenté son taux d'IS. En 2013, Paris a continué sur sa lancée, aux côtés notamment de Chypre, de la Grèce et de la Slovénie. Des économies sous assistance de l'Europe et du Fonds monétaire international, ou en passe de l'être..."
Fagor au bord du dépôt de bilan
Le groupe d'électroménager espagnol, navire amiral du groupe coopératif basque Mondragon, est en redressement judiciaire. "Ce fleuron de l’industrie basque, basé dans la région de Saint-Sébastien, a annoncé à ses salariés - 5 600 à travers le monde, répartis dans une vingtaine d’usines - qu’il se trouvait en cessation de paiements" indique Sud Ouest. Pour sortir la tête de l’eau, le fabricant d’électroménager aurait besoin de 100 à 120 millions d’euros.
Les lignes de production sont à l'arrêt dans l'usine de La Roche sur Yon. "Les matières premières ne sont plus livrées à cause d'un défaut de paiement de la part de la maison mère basque de Fagor Brandt, Mondragón Corporation ( MCC) auprès de ses principaux fournisseurs" explique France 3 Pays de la Loire.
Hausse discrète du prix des iPhone
Apple a discrètement augmenté le prix des iPhone de quelques euros, selon le site iGénération. Ainsi, l'iPhone 5c 16 Go prend 10 € et passe à 609 €, tandis que le modèle 32 Go prend 12 € pour atteindre 711 €. "Apple n'explique pas cette hausse, mais comme elle augmente en même temps que la capacité, il ne serait pas étonnant qu'elle s'explique par la révision de certaines taxes" décrypte le site. Cette décision intervient alors que la firme à la pomme a baissé le rythme de production du modèle 5C.
Crise bretonne, impôts sur les sociétés, Fagor... la revue de presse de l'industrie
Par Sylvain Arnulf
L'isolement de la France en matière d'impôt sur les sociétés, la réponse de Matignon à la crise de l'économie bretonne, les difficultés du fabricant d'électroménager espagnol Fagor... ce sont les informations qui font la une ce 17 octobre.
Le gouvernement tente de répondre à la crise bretonne
Les Echos parle d'une aide "a minima". "Le gouvernement n'a pas annoncé de moratoire sur l'écotaxe poids lourds, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier". Une mesure que réclament pourtant les milieux économiques, souligne Les Echos.
La France "à contre-courant" en matière de fiscalité des entreprises
Fagor au bord du dépôt de bilan
Le groupe d'électroménager espagnol, navire amiral du groupe coopératif basque Mondragon, est en redressement judiciaire. "Ce fleuron de l’industrie basque, basé dans la région de Saint-Sébastien, a annoncé à ses salariés - 5 600 à travers le monde, répartis dans une vingtaine d’usines - qu’il se trouvait en cessation de paiements" indique Sud Ouest. Pour sortir la tête de l’eau, le fabricant d’électroménager aurait besoin de 100 à 120 millions d’euros.
Les lignes de production sont à l'arrêt dans l'usine de La Roche sur Yon. "Les matières premières ne sont plus livrées à cause d'un défaut de paiement de la part de la maison mère basque de Fagor Brandt, Mondragón Corporation ( MCC) auprès de ses principaux fournisseurs" explique France 3 Pays de la Loire.
Hausse discrète du prix des iPhone
Apple a discrètement augmenté le prix des iPhone de quelques euros, selon le site iGénération. Ainsi, l'iPhone 5c 16 Go prend 10 € et passe à 609 €, tandis que le modèle 32 Go prend 12 € pour atteindre 711 €. "Apple n'explique pas cette hausse, mais comme elle augmente en même temps que la capacité, il ne serait pas étonnant qu'elle s'explique par la révision de certaines taxes" décrypte le site. Cette décision intervient alors que la firme à la pomme a baissé le rythme de production du modèle 5C.
Egalité hommes-femmes : Orange, Medica et Saint Gobain les plus vertueux
Le premier palmarès des entreprises en matière d’égalité hommes/femmes est publié ce jeudi. La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, doit dans la matinée signer des conventions avec une dizaine d’entreprises.
Etabli par le cabinet Ethics and Board à la demande de la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, le palmarès des entreprises les plus vertueuses en matière d’égalité professionnelle homme/femmes est publié ce jeudi à l’occasion de la première semaine de l’égalité professionnelle . Quelques semaines après que le Sénat ait adopté en première lecteur le projet de loi sur l’égalité des femmes et des hommes.
Passant au crible les 120 plus grandes entreprises françaises des points en fonction de différents critères, portant principalement sur la féminisation de leurs instances dirigeantes, cette étude place l’opérateur télécoms Orange, le spécialiste de la dépendance Medica et le groupe de matériaux de construction Saint-Gobain dans le tri de tête. Ils précèdent le groupe de médecine vétérinaire Virbac et du groupe publicitaire Publicis, dans ce classement réalisé
« Mettre en lumière l’ampleur du déséquilibre femmes-hommes dans la gouvernance des entreprises, valoriser les entreprises qui ont pris le sujet à bras le corps pour avancer, inciter les autres à s’en saisir, tel est l’objet de ce palmarès inédit », a déclaré à l’AFP Najat Vallaud Belkacem.
Une société de biotechnologie, lanterne rouge
« Je sais combien les entreprises sont attachées à leur image, à leur réputation », a-t-elle ajouté. « L’énergie consacrée à combattre les inégalités femmes-hommes dans l’accès aux responsabilités doit désormais faire partie des critères de bonne ou de mauvaise réputation. C’est aussi comme cela qu’on avancera ».
En bas de classement, se trouve Sartorius Stedim Biotech (fournitures pour les industriels de la biotechnologie), suivi de Technicolor (technologies numériques), le cimentier Vicat, le semencier Vilmorin et, à la 120e place, la société de biotechnologies AB Science.
Ce premier classement, réalisé en partenariat avec Challenges, BFM Business, Terrafemina et la Caisse des Dépôts, doit être actualisé chaque année.
Signatures de conventions
Najat Vallaud-Belkacem devait signer dans la matinée des conventions pour l’égalité professionnelle avec onze nouvelles entreprises (Axa, Allianz France, Casino, Randstad, LVMH, Orangina/Schweppes, HSBC, Caisse des Dépôts, Coca-Cola France, Michelin, Orange), comme elle l’avait fait en avril avec seize autres.
Les signataires s’engagent à féminiser leurs postes de direction, et à accompagner les TPE et PME qui sont leurs fournisseurs ou sous-traitants dans une démarche d’égalité hommes/femmes.
L’écart moyen de rémunérations entre hommes et femmes est estimé à 27% dans le secteur privé. 80% des salariés à temps partiel sont des femmes, et il n’y a que 26% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises du SBF 120.
Les entreprises ne respectant pas leurs obligations légales en matière d’égalité professionnelle encourent des sanctions financières. Le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, voté au Sénat en septembre, prévoit en outre une interdiction de soumissionner aux marchés publics en cas de non respect.
JUSTICE ?
Une femme gourou condamnée à 5 ans de prison ferme
Françoise Dercle imposait des rapports sexuels parfois incestueux à ses adeptes. Absente à l'énoncé du verdict, elle a été arrêtée par la police à son domicile.
Françoise Dercle faisait et défaisait les couples selon son bon vouloir lors de séances de "navigations" (rapports sexuels de plusieurs couples dans une même pièce). (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Une femme de 57 ans a été condamnée mercredi 16 octobre en appel à Caen à cinq ans de prison ferme, soit douze mois de plus qu'en première instance, pour avoir été le gourou d'une secte à Lisieux dans le Calvados, où elle imposait des rapports sexuels parfois incestueux à ses adeptes.
La cour a aussi délivré un mandat d'arrêt car Françoise Dercle était absente à l'énoncé de l'arrêt mercredi après avoir comparu libre lundi et mardi. Selon "Ouest-France", elle a été appréhendée par la police à son domicile. L'avocat général avait requis mardi une peine de cinq ans ferme, la peine maximale encourue, contre cette ancienne professeur d'anglais.
"Dans cette effusion de l'esprit [où nous étions], beaucoup de notions changent", avait déclaré la prévenue, très sûre d'elle, face à la cour, retournant les questions et demandant aux avocats s'ils étaient là pour lui faire la morale, avant de pleurer apparemment pendant le réquisitoire.
Françoise Dercle a perçu au moins 400.000 euros des membres de son association. Elle a été condamnée en première instance le 22 janvier en correctionnelle à Lisieux à quatre ans de prison ferme pour abus de faiblesse, dans le cadre de la loi About-Picard de 2001 contre les dérives sectaires, qui inclut notamment les sévices physiques, moraux et sexuels.
Interrogé par téléphone, Me Eric Schneider, l'avocat de Françoise Dercle n'a pas trouvé "surprenant" les cinq ans de prison mais il s'est étonné en revanche que la cour n'ait pas ordonné d'obligation de soin comme l'avait fait le tribunal de Lisieux. "Dans cinq ans, elle sort et rien n'aura été fait pour l'aider à descendre de l'arbre", a-t-il dit.
Il est des infos qui tombent à pic. Alors que, mardi matin, Rémy Pflimlin, président de France Télévisions au galopant déficit, présentait son plan social d’un coût évalué à 90 millions d’euros, sur les rotatives du Canard enchaîné roulait un article révélant que la transformation, décidée par Nicolas Sarkozy, du tentaculaire groupe public en une entreprise unique avait coûté la bagatelle de 100 millions d’euros. Un effet miroir particulièrement fâcheux : d’un côté, 100 patates englouties pour parvenir à des économies qui n’arrivent pas, et de l’autre, un plan de départs pour 361 personnes (Libération d’hier).
Retraite. Sur ces 101,2 millions d’euros dépensés sous l’égide du précédent président, Patrick de Carolis, 35 ont servi à envoyer à la retraite quelque 700 personnes, mais l’effectif de France Télévisions est resté tout aussi pléthorique. Passons, consternés, sur les sommes : 11,3 millions d’euros pour le cabinet Bain & Company chargé de mettre en œuvre la fusion des 40 entités qui composaient alors l’entreprise ou 1,1 million d’euros pour la mise en vente de la régie publicitaire, qui n’a finalement jamais eu lieu… Le SNJ de France Télévisions dit étudier la possibilité d’une plainte pour détournement de fonds publics. La direction actuelle ne dément pas les chiffres, les met sur le dos d’un «calendrier totalement intenable» et l’affirme : «Nous sommes dans la phase du surcoût mais celle des économies viendra.»
Mais les syndicats de France Télévisions n’avaient pas besoin de ça pour afficher leur détermination contre le plan social : le 7 novembre, ont-ils annoncé hier, ce sera la grève. Une journée d’abord, plus s’il le faut.
Une grève à France Télévisions ? Tu parles d’un scoop… Certes mais, mine de rien, le dernier préavis posé au sein de la télé publique remonte déjà à décembre dernier. Surtout, celui du 7 novembre prochain est signé CGT, CFDT, SNJ et FO, soit la reconstitution de l’intersyndicale, une unité qui n’était pas arrivée depuis cinq ans et l’annonce de la suppression de la pub sur France Télévisions. Enfin, les représentants des salariés affichent une résolution qu’on ne leur avait pas vue depuis des lustres. «Ça fait cinq ans qu’on est dans un shaker permanent, les salariés ne peuvent plus en encaisser davantage», gronde Marc Chauvelot de la CGT tandis qu’Eric Vial, de FO, évoque «les risques psychosociaux, les risques suicidaires» encourus par un personnel bringueballé en tous sens : suppression de la pub, entreprise unique, recomposition des métiers…
Défaitisme. Des syndicats opposés à un plan de départs ? La belle affaire. Mardi, Rémy Pflimlin, face à leur demande de retrait de son plan, a chapitré les élus : «L’immobilisme n’est pas une option.» Une attitude «scandaleuse», juge l’intersyndicale, qui propose même une alternative au plan Pflimlin, «un rajeunissement de l’entreprise» en favorisant le départ de salariés proches de la retraite, qui seraient remplacés par des plus jeunes (donc moins chers à payer) et/ou des précaires.
S’ils dénoncent une direction «sans panache, sans créativité», plombée par «un sentiment de défaitisme pesant», les représentants du personnel tapent aussi au-dessus de Pflimlin : «L’Etat crée un déficit et, pour le rétablir, demande un plan social.» Car le plan de départs a bien sûr reçu l’aval du gouvernement. Ce même gouvernement qui a fait de la lutte contre le chômage sa priorité.
A la présidence de France Télévisions, si on se dit prêt à des «aménagements» sur le plan de départs, on s’en tient strictement au règlement, estimant «formellement engagé» le processus qui doit aboutir dans quatre mois à l’ouverture des candidatures au licenciement. D’ici là, entre grève, recours juridiques et interpellations tous azimuts, l’intersyndicale entend bien se battre pied à pied. Patrice Christophe, de la CFDT, prévient : «Ce mouvement sera visible, bruyant et sur tous les fronts. Si rien ne bouge, il ira crescendo. Ce peut être long.»
La cour a aussi délivré un mandat d'arrêt car Françoise Dercle était absente à l'énoncé de l'arrêt mercredi après avoir comparu libre lundi et mardi. Selon "Ouest-France", elle a été appréhendée par la police à son domicile. L'avocat général avait requis mardi une peine de cinq ans ferme, la peine maximale encourue, contre cette ancienne professeur d'anglais.
Madame Dercle ne pouvait ignorer qu'elle imposait aux autres ce qu'elle n'aurait nullement aimé qu'on lui impose", avait déclaré l'avocat général Marc Faury.
"Destructuration d'individus et de familles, contrôle des correspondances, infantilisation, soumission par le travail, délations écrites, humiliations sexuelles : [...] voilà les fruits des entreprises de Mme Dercle", avait-il poursuivi.Une prévenue très sûre d'elle
Les enfants de la prévenue ne fréquentaient pas la secte et elle même avait une vie normale en dehors de la secte où elle faisait et défaisait les couples selon son bon vouloir lors de séances de "navigations" (rapports sexuels de plusieurs couples dans une même pièce), selon le parquet général. "Un des summum, c'est que vous avez obligé une mère à avoir des relations sexuelles avec ses enfants [adultes, NDLR] dont un était lourdement handicapé", avait dit lundi le président de la cour, Henri Ody."Dans cette effusion de l'esprit [où nous étions], beaucoup de notions changent", avait déclaré la prévenue, très sûre d'elle, face à la cour, retournant les questions et demandant aux avocats s'ils étaient là pour lui faire la morale, avant de pleurer apparemment pendant le réquisitoire.
Françoise Dercle a perçu au moins 400.000 euros des membres de son association. Elle a été condamnée en première instance le 22 janvier en correctionnelle à Lisieux à quatre ans de prison ferme pour abus de faiblesse, dans le cadre de la loi About-Picard de 2001 contre les dérives sectaires, qui inclut notamment les sévices physiques, moraux et sexuels.
"On est persuadé qu'elle recommencera"
"Je crois que les victimes peuvent être satisfaites et nous le sommes aussi. Certaines victimes attendaient une reconnaissance depuis 2004. Reste la reconstruction de ces personnes", a déclaré Catherine Picard, ex-députée PS à l'origine de cette loi et présente à l'énoncé de l'arrêt en tant que présidente de l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes). Interrogée avant l'arrestation de celle-ci sur l'absence de la prévenue au procès, Catherine Picard a répondu :Je fais confiance à la police. Ca peut mettre un mois. Nous avons des cas de gourous de secte qui sont récupérés en Irlande, en Espagne, et qui nous sont rendus très très rapidement."
L'une des neuf parties civiles au procès s'est aussi dit satisfaite mais a souligné, avant d'apprendre l'arrestation de Françoise Dercle, la nécessité, d'arrêter rapidement la gourou. "On est persuadé qu'elle recommencera. Elle est dangereuse", a dit cet homme d'une trentaine d'années. A Lisieux, une vingtaine de personnes étaient parties civiles. L'audience d'appel était publique. Le procès en première instance à Lisieux s'était déroulé à huis clos. Les faits incriminés se sont déroulés entre le 1er janvier 2002 et juin 2007.Interrogé par téléphone, Me Eric Schneider, l'avocat de Françoise Dercle n'a pas trouvé "surprenant" les cinq ans de prison mais il s'est étonné en revanche que la cour n'ait pas ordonné d'obligation de soin comme l'avait fait le tribunal de Lisieux. "Dans cinq ans, elle sort et rien n'aura été fait pour l'aider à descendre de l'arbre", a-t-il dit.
Les Témoins de Jehovah peuvent envoyer des aumôniers en prison
Après des années de procédure, les Témoins de Jéhovah viennent d'entrer un peu plus dans la norme qui préside aux relations entre les cultes et l’Etat. Mercredi 16 octobre, le Conseil d’Etat a jugé illégaux les refus d’agrément d’aumôniers des établissements pénitentiaires qu'opposait aux Témoins de Jéhovah le ministère de la justice depuis des années, arguant de l’insuffisance du nombre de détenus pratiquants.
Tout comme les tribunaux administratifs et les cours administratives d’appel saisis avaient censuré ce raisonnement, le Conseil d’Etat a estimé que ce motif n’était pas suffisant. Il juge donc que "pour respecter le droit de conscience et de religion des détenus", l’administration pénitentiaire doit, « dès que la demande en est formulée, agréer un nombre suffisant d’aumôniers de ce culte, sous la seule réserve des exigences de sécurité et de bon ordre de l’établissement ». Rien ne s’oppose donc à la désignation comme aumônier d’une personne qui accepte d’exercer une telle activité à titre bénévole. "L’administration pénitentiaire doit aussi dans la mesure où les locaux le permettent et dans les seules limites du bon ordre et de la sécurité, permettre l’organisation du culte dans les établissements". Il précise enfin que « la seule facilitation des visites de droit commun de représentants du culte ne saurait satisfaire à ces obligations ». Les simples visites au parloir étaient jusqu’alors les seules possibilités pour des échanges spirituels.
"Consécration"
Pour Philippe Goni, l’avocat de l’association des Témoins de Jehovah, dont les croyances et les pratiques religieuses restent marquées par la suspicion de certains responsables politiques, administratifs et associatifs, cette nouvelle décision favorable est « la consécration du statut cultuel des TJ ». Elle signe aussi « la fin de la discrimination qui avait vu le jour avec les commissions d’enquête sur les sectes. C’est la victoire du droit sur l’activisme parlementaire », conclut-il.
Cette décision intervient deux ans après la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui, en 2011, a condamné la France pour atteinte à la liberté de religion, dans le cadre du contentieux fiscal qui opposait l’association à l’Etat français. Les TJ avaient en outre obtenu en décembre 2012 le remboursement par l'Etat de sommes perçues par le fisc (4,5 millions d’euros augmentés de 1,8 million d’intérêts et de frais de justice).
Les TJ devrait rapidement demander au ministère de la justice l'agrément pour un aumônier national. Mercredi soir, la chancellerie n'avait pas réagi à l'arrêt du Conseil d'Etat.
Stéphanie Le Bars
La scientologie définitivement condamnée pour «escroquerie»
La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi formé par l’Église de scientologie contre sa condamnation en appel pour «escroquerie en bande organisée», ce qui la rend définitive en France.
L’organisation va toutefois déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
A l’audience du 4 septembre, les avocats de la scientologie avaient invoqué une atteinte à la liberté religieuse alors que pour l’avocat général près la Cour de cassation, seules «des infractions à la loi pénale» sont à l’origine de sa condamnation. Le magistrat avait préconisé le rejet des pourvois de l’organisation.
«C’est un coup très dur porté à la scientologie», s’est félicité Olivier Morice, avocat de l’Unadfi, association de lutte contre les dérives sectaires dont la cour a aussi confirmé qu’elle ne pouvait être considérée comme partie civile.
«C’est la première fois en France que l’organisation est touchée en son coeur, que c’est la personne morale qui est condamnée», a-t-il souligné.
Pour Claire Waquet, autre avocate de l’Unadfi, «ce qui est important, c’est que la cour ait écarté ce langage de religiosité plaqué sur ce qui constitue une infraction que le juge pénal a justement réprimé».
«Cette étiquette religieuse que l’on brandit pour tenter de paralyser le raisonnement juridique et faire échec à l’ordre public français, cela ne marche plus», a-t-elle lancé.
Le représentant en France de la scientologie Éric Roux a pour sa part dénoncé «un acharnement judiciaire» et «un viol de la liberté religieuse» en se disant convaincu que la CEDH jugera «sans pression» pour dire «le droit et rien que le droit».
«La Cour de cassation nous dit aujourd’hui qu’il n’y a pas d’atteinte à la liberté religieuse parce que cette liberté ne justifie pas l’accomplissement d’une escroquerie», a expliqué Louis Boré, avocat de scientologues.
'Dissolution pur et simple'
«Mais nous n’avons jamais contesté que la foi ne pouvait pas justifier des infractions. Ce que nous soutenons et défendrons à Strasbourg, c’est que lorsqu’une escroquerie est retenue contre une religion au motif que cette religion serait fausse, alors là, il y a une atteinte incontestable à la liberté religieuse», a-t-il assuré en accusant l’État d’outrepasser «la neutralité qui devrait être la sienne dans un Etat laïc».
La cour d’appel de Paris avait confirmé le 2 février la condamnation des deux structures parisiennes de la scientologie, le Celebrity Centre et sa librairie SEL, à des amendes de respectivement 200.000 et 400.000 euros.
Reprochant aux prévenus d’avoir profité de la vulnérabilité d’anciens adeptes pour leur soutirer de fortes sommes d’argent, la justice avait condamné cinq scientologues.
Parmi eux, Alain Rosenberg, «dirigeant de fait» de la scientologie parisienne, et Sabine Jacquart, ex-présidente du Celebrity Center, condamnés à deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende pour escroquerie en bande organisée.
L’arrêt de la Cour de cassation fragilise la situation de l’Église de scientologie en France.
«Ce sont ses méthodes: tests de personnalité, cure de purification, pressions, électromètre... qui fondent l’escroquerie en bande organisée. Et, on est en droit de se demander, si ces méthodes perdurent, s’il faudra laisser l’église de scientologie être présente en France», a estimé Me Morice.
«En cas de nouvelle condamnation, l’Eglise de scientologie s’expose à une dissolution pure et simple», a abondé le député Georges Fenech, président du groupe d’étude sur les sectes de l’Assemblée nationale.
Le recours de la scientologie devant la CEDH n’est pas anecdotique. Si la cour de Strasbourg condamne la France par la CEDH, la commission de réexamen des décisions pénales peut être saisie et décider éventuellement un réexamen du pourvoi par la Cour de cassation ou un renvoi devant une cour d’appel.
Classée en France parmi les sectes par plusieurs rapports parlementaires, l’Église de scientologie est considérée comme une religion aux États-Unis et dans quelques pays européens, comme l’Espagne, l’Italie, la Hollande ou la Suède. Fondée par l’écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard, elle revendique 12 millions d’adeptes dans le monde et 45.000 dans l’Hexagone.
L’organisation va toutefois déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
A l’audience du 4 septembre, les avocats de la scientologie avaient invoqué une atteinte à la liberté religieuse alors que pour l’avocat général près la Cour de cassation, seules «des infractions à la loi pénale» sont à l’origine de sa condamnation. Le magistrat avait préconisé le rejet des pourvois de l’organisation.
«C’est un coup très dur porté à la scientologie», s’est félicité Olivier Morice, avocat de l’Unadfi, association de lutte contre les dérives sectaires dont la cour a aussi confirmé qu’elle ne pouvait être considérée comme partie civile.
«C’est la première fois en France que l’organisation est touchée en son coeur, que c’est la personne morale qui est condamnée», a-t-il souligné.
Pour Claire Waquet, autre avocate de l’Unadfi, «ce qui est important, c’est que la cour ait écarté ce langage de religiosité plaqué sur ce qui constitue une infraction que le juge pénal a justement réprimé».
«Cette étiquette religieuse que l’on brandit pour tenter de paralyser le raisonnement juridique et faire échec à l’ordre public français, cela ne marche plus», a-t-elle lancé.
Le représentant en France de la scientologie Éric Roux a pour sa part dénoncé «un acharnement judiciaire» et «un viol de la liberté religieuse» en se disant convaincu que la CEDH jugera «sans pression» pour dire «le droit et rien que le droit».
«La Cour de cassation nous dit aujourd’hui qu’il n’y a pas d’atteinte à la liberté religieuse parce que cette liberté ne justifie pas l’accomplissement d’une escroquerie», a expliqué Louis Boré, avocat de scientologues.
'Dissolution pur et simple'
«Mais nous n’avons jamais contesté que la foi ne pouvait pas justifier des infractions. Ce que nous soutenons et défendrons à Strasbourg, c’est que lorsqu’une escroquerie est retenue contre une religion au motif que cette religion serait fausse, alors là, il y a une atteinte incontestable à la liberté religieuse», a-t-il assuré en accusant l’État d’outrepasser «la neutralité qui devrait être la sienne dans un Etat laïc».
La cour d’appel de Paris avait confirmé le 2 février la condamnation des deux structures parisiennes de la scientologie, le Celebrity Centre et sa librairie SEL, à des amendes de respectivement 200.000 et 400.000 euros.
Reprochant aux prévenus d’avoir profité de la vulnérabilité d’anciens adeptes pour leur soutirer de fortes sommes d’argent, la justice avait condamné cinq scientologues.
Parmi eux, Alain Rosenberg, «dirigeant de fait» de la scientologie parisienne, et Sabine Jacquart, ex-présidente du Celebrity Center, condamnés à deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende pour escroquerie en bande organisée.
L’arrêt de la Cour de cassation fragilise la situation de l’Église de scientologie en France.
«Ce sont ses méthodes: tests de personnalité, cure de purification, pressions, électromètre... qui fondent l’escroquerie en bande organisée. Et, on est en droit de se demander, si ces méthodes perdurent, s’il faudra laisser l’église de scientologie être présente en France», a estimé Me Morice.
«En cas de nouvelle condamnation, l’Eglise de scientologie s’expose à une dissolution pure et simple», a abondé le député Georges Fenech, président du groupe d’étude sur les sectes de l’Assemblée nationale.
Le recours de la scientologie devant la CEDH n’est pas anecdotique. Si la cour de Strasbourg condamne la France par la CEDH, la commission de réexamen des décisions pénales peut être saisie et décider éventuellement un réexamen du pourvoi par la Cour de cassation ou un renvoi devant une cour d’appel.
Classée en France parmi les sectes par plusieurs rapports parlementaires, l’Église de scientologie est considérée comme une religion aux États-Unis et dans quelques pays européens, comme l’Espagne, l’Italie, la Hollande ou la Suède. Fondée par l’écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard, elle revendique 12 millions d’adeptes dans le monde et 45.000 dans l’Hexagone.
Baby-Loup: suite du débat sur la laïcité devant la cour d'appel
De Nathalie ALONSO (AFP)
Paris — Le feuilleton de la crèche Baby-Loup va connaître un nouveau round judiciaire, à la cour d'appel de Paris: le parquet général va demander aux magistrats de "résister" à la Cour de cassation qui avait annulé le licenciement d'une salariée voilée au travail.
Dans les conclusions qu'il a remises lundi soir, le procureur général François Falletti préconise de ne pas suivre le chemin tracé par la plus haute juridiction judiciaire qui avait annulé le 19 mars le licenciement de Fatima Afif de cette crèche privée, dans la banlieue défavorisée de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines).
L'affaire est rejugée sur le fond comme le permet la procédure.
Selon une source proche du dossier, le procureur général considère que "l'employeur a la possibilité de faire respecter la neutralité religieuse".
Le magistrat défendra l'idée que la liberté religieuse est un principe fondamental, tout en considérant que le règlement intérieur de la crèche peut poser des restrictions au regard des missions des salariés qui travaillent au contact des enfants et d'un public multiculturel.
Fait rarissime, le procureur général et le premier président Jacques Degrandi siégeront à la cour d'appel, auréolant cette audience de la plus grande solennité.
"Le seul but de cette audience est de tenir en échec la décision de la Cour de cassation", a réagi Me Michel Henry, l'avocat de Mme Afif, en souhaitant que ce procès rétablisse "une vérité maltraitée".
"Mme Afif est présentée comme quelqu'un qui a cherché à imposer ses convictions islamiques; la vérité est que c'est Natalia Baleato (la directrice) qui s'est radicalisée, devenant une sorte de Jeanne d'Arc de la lutte contre le voile au point d'exacerber les tensions dans le quartier".
L'avocat de la crèche Me Richard Malka, lui, ne doute pas que "la décision de la cour d'appel sera une étape importante dans l'histoire de la laïcité", érigeant l'affaire Baby-Loup en "symbole national".
La fin de l'idéal universaliste
Selon lui, la cour est devant deux directions: "soit pour réaffirmer que le meilleur moyen pour vivre ensemble est d'encadrer le prosélytisme religieux, soit pour s'orienter vers un droit fait d'accommodements et alors il en sera fini de l'idéal universaliste".
Dans un arrêt qui a fait l'objet de vives critiques, la Cour de cassation avait estimé que "s'agissant d'une crèche privée", ce licenciement constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses".
En 2008, Fatima Afif, de retour d'un congé maternité suivi d'un congé parental, avait annoncé son intention de garder son foulard au travail. Ce qu'avait refusé la directrice, invoquant la "neutralité philosophique, politique et confessionnelle" inscrite au règlement intérieur.
L'ex-employée avait été déboutée à deux reprises par la justice, une première fois devant le conseil de prud'hommes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) en novembre 2010, puis devant la cour d'appel de Versailles en octobre 2011.
Plusieurs personnalités dont la philosophe Elisabeth Badinter et Jeannette Bougrab, ancienne présidente de la Halde, s'étaient à l'époque engagées au côté de la crèche.
L'arrêt Baby-Loup avait suscité une volée de critiques parmi les défenseurs d'une stricte laïcité de droite comme de gauche, notamment le ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui a "regretté" cette décision.
Alors que plusieurs voix s'étaient élevées pour réclamer un texte législatif, François Hollande avait installé en avril un Observatoire de la laïcité, pour formuler des "propositions". Si ce dernier a estimé mardi qu'"une loi n'est pas nécessaire à ce stade", il recommande à la crèche de préciser son règlement intérieur.
La crèche associative, financée par des fonds publics, fermera ses portes le 31 décembre. La conséquence selon elle d'années de procédure et d'un climat de pressions au sein du quartier de la Noé.
Son déménagement dans la ville voisine de Conflans-Sainte-Honorine, sur la proposition du sénateur-maire PS Philippe Esnol, ardent défenseur de la laïcité, est suspendue à des financements qui lui font défaut actuellement.
Fondée en 1991, la crèche accueille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 des enfants de familles monoparentales aux horaires décalés.
Meaux: un juré jugé pour violation du secret du délibéré
De Benjamin MASSOT (AFP)
Meaux — Un ancien juré de cour d'assises comparaît jeudi en correctionnelle à Meaux (Seine-et-Marne) pour violation du secret du délibéré, un délit passible d'un an de prison.
Chef cuisinier d'une cinquantaine d'années, Thierry Allègre fait partie de ces milliers de Français tirés au sort appelés à juger leurs concitoyens aux assises.
Le procès auquel il assiste en novembre 2010 est délicat: l'homme accusé d'avoir violé un mineur nie les faits. A l'issue de huit heures de délibéré, il écopera de cinq ans de prison, dont deux avec sursis.
Dans une interview au Parisien publiée le 1er avril 2011, tiraillé par sa conscience, il décrit ce qui s'est passé lors du délibéré, où la présidente de la cour, une magistrate professionnelle, aurait selon lui influencé les jurés populaires.
"En achevant sa plaidoirie, l'avocat de l'accusé nous avait exhortés à voter +blanc+ si nous avions le moindre doute. +Je ne veux pas de vote blanc, nous a tout de suite dit la présidente. Vous votez coupable ou innocent.+ Personne n'a osé lui demander pourquoi elle nous imposait ça. On pensait qu'elle était dans son droit", explique-t-il au Parisien.
"En appel, il faut une majorité de 10 voix sur 15 pour que l'accusé soit déclaré coupable (ndlr: depuis le 1er janvier 2012, une cour d'assises d'appel ne comprend plus que 12 membres, dont 9 jurés et 3 magistrats professionnels). La présidente a procédé à un premier tour, à mains levées. Et là : seulement huit personnes ont voté la culpabilité. Trois ont dit : +Je ne sais pas.+ Et quatre ont voté l'innocence. La présidente a qualifié ça de +moment d'égarement+ et elle s'est mise à nous parler, à bâtons rompus, de sa propre vie. Elle a évoqué d'autres dossiers. Elle essayait, à coup d'anecdotes, d'orienter notre vote", poursuivait-il dans les colonnes du quotidien.
Or, selon l'article 304 du code de procédure pénale, le juré jure "de conserver le secret des délibérations, même après la cessation de ses fonctions".
Secret total du délibéré
Selon le défenseur de Thierry Allègre, Me Hubert Delarue, ce procès, "important au niveau des règlements de l'institution judiciaire", doit permettre de déterminer si un juré peut révéler des éléments "qui violent sa conscience".
"Est-ce qu'un juré qui a été témoin d'un délit ou d'un manquement grave d'un magistrat peut affranchir sa conscience en révélant ce qui s'est passé ?", interroge le défenseur de Thierry Allègre, qui refuse désormais de s'exprimer dans la presse. "Le secret du délibéré est total et peut couvrir toute sorte de manipulation", regrette-t-il.
La dénonciation de la part d'un juré populaire de la mainmise des magistrats professionnels n'est pas nouvelle.
En 1912, André Gide, relatant son expérience de juré dans "Souvenirs de la cour d'assises", explique son "angoisse " de voir "combien il est malaisé pour le juré de se faire une opinion propre, de ne pas épouser celle du président".
En 2012, Pierre-Marie Abadie, dans "Juré d'assises, témoignage d'une expérience citoyenne et humaine" (L'Harmattan), dénonce lui "le rôle central et quelque peu exorbitant exercé par le président dans les débats comme dans les délibérations".
Val-de-Marne : 3 ans de prison ferme pour avoir violé son épouse
"C'est une victoire car la société a reconnu le viol conjugal", a réagi une des avocates de la victime.
Un homme a été condamné mercredi 16 octobre à trois ans de prison ferme par la cour d'assises du Val-de-Marne pour avoir violé son épouse, des faits emblématiques des violences subies par les femmes au sein du foyer et rarement renvoyés devant une juridiction criminelle.
"C'est une victoire car la société a reconnu le viol conjugal, maintenant je dois vous avouer qu'on attendait un peu plus", a réagi juste après le verdict Me Nathalie Tomasini, l'une des avocates de la victime.
La cour a assorti cette condamnation de deux ans d'emprisonnement avec sursis et de l'inscription de l'accusé au fichier des auteurs de violences sexuelles.
La peine est inférieure aux réquisitions de l'avocate générale qui avait demandé entre huit et dix années d'emprisonnement. L'accusé "ne s'est nullement préoccupé du consentement" de sa compagne, avait-elle fait valoir au cours de ses réquisitions. "Il a imposé sa volonté."
Coups de pieds, coups de poings...
Les faits remontent à la nuit du 6 au 7 décembre 2010, sur fond d'alcoolisme de l'accusé et de disputes répétées, parfois violentes, au sein d'un jeune couple résidant à Villeneuve-Saint-Georges.
Cette nuit-là, Fred, 31 ans à l'époque, agresse physiquement Samia. Sous les yeux de leur fille de 4 ans, il lui assène coups de pieds, coups de poings et coups de tête. Puis, selon l'accusation, il la contraint par deux fois à un rapport sexuel.
Pendant les trois années de procédure et au cours du procès, l'accusé a souvent changé de version, reconnaissant partiellement les faits de violence mais niant avec constance le viol. Selon lui, leurs relations sexuelles le soir des faits étaient consenties.
"J'étais énervé, je comptais pas les claques que je lui ai mises", a-t-il dit à la barre.
Refus du droit au huis clos
A la question de l'avocate générale : "Ce rapport, c'était pour vous faire plaisir ?", il répond :"C'était pour me faire pardonner". "C'était notre façon de se réconcilier", "Nos rapports, c'était comme ça", a-t-il expliqué avant d'admettre : "Apparemment, si je suis là, c'est qu'elle l'a fait à contre-coeur".
"Excuse-moi pour les violences que je t'ai faites, mais je ne t'ai jamais violée", a-t-il dit en conclusion des débats.
"Ce n'est pas parce qu'on est violent qu'on viole. ça arrive mais ce n'est pas toujours le cas", a déclaré l'avocate de l'accusé Me Céline Delegiewicz, demandant aux jurés de ne pas faire de son client "un exemple".
A l'ouverture du procès mardi matin, la victime avait refusé le droit au huis clos afin de "parler au nom de toutes ces femmes qui ont subi des violences" dans l'intimité du huis clos familial, selon son autre avocate Me Janine Bonaggiunta.
"Je n'avais pas les moyens de me défendre physiquement"
"Samia a surmonté sa honte d'être victime", a-t-elle ajouté. "Elle a eu beaucoup de courage" de dénoncer ces faits, rarement jugés devant les assises.
"Très souvent dans la tête des gens, et jusque dans la tête de certains magistrats, le viol conjugal est considéré comme un peu moins grave que le viol commis par un prédateur sexuel", a estimé en marge des débats Me Clotilde Lepetit, avocate de l'association "Ni putes ni soumises", qui s'était constituée partie civile.
"C'est un procès emblématique parce que Samia incarne le combat qui est le nôtre", a-t-elle ajouté pendant sa plaidoirie. "Ce qu'elle a vécu, c'est un grand classique de ce qu'on rencontre tous les jours."
Réagissant à l'issue de l'audience, Samia a exprimé sa satisfaction d'avoir été crue. "C'était important qu'on me croie. Je n'avais pas les moyens de me défendre physiquement (donc) je suis passée par la justice. C'est un aboutissement, une page qui se tourne et j'ai envie de passer à autre chose."
L'accusé, qui comparaissait libre, encourait vingt ans de prison.
DOUBLE PEINE – Après sa pendaison ratée, un Iranien de nouveau condamné à mort
Les gardes de la prison de Bojnourd, dans la province iranienne de Khorasan, procédèrent comme à leur habitude, ce mercredi d'automne. Suivant les gestes routiniers, ils attachèrent autour du cou d'Alireza, un homme de 37 ans condamné à mort pour trafic de drogue, la corde qui devait lui ôter la vie, explique le Guardian, qui relate cette exécution atypique. Douze minutes après que le corps fut poussé dans le vide, les médecins prononcèrent le décès du trafiquant, arrêté trois ans plus tôt avec un kilo de méthamphétamine sur lui.
L'histoire aurait pu en rester là, mais le lendemain, un employé de la morgue qui rangeait les corps remarqua un détail intriguant : de la condensation à l'intérieur du linceul de plastique qui recouvrait le corps d'Alireza. L'homme était toujours en vie.
En urgence, Alireza fut alors transporté à l'hôpital de Bojnourd, où il est toujours soigné, en attendant... une nouvelle exécution, selon le journal Jam-e-Jam. Les autorités judiciaires ont en effet maintenu sa condamnation à mort, en dépit de l'échec de cette première pendaison. Mais les organisations de défense des droits de l'homme, Amnesty International en tête, réclament désormais son amnistie. "Exécuter une seconde fois quelqu'un qui a réussi à survivre à 12 minutes de pendaison et a été donné pour mort est tout simplement épouvantable. Cela contrevient à toute humanité, et illustre de la manière la plus tragique l'horreur du système judiciaire iranien", explique ainsi au Guardian un responsable d'Amnesty International.
La loi iranienne exige pourtant que les condamnés à mort soient dans un état de santé satisfaisant avant leur exécution. Elle interdit ainsi la pendaison des personnes dans le coma et des femmes enceintes. "Elle épargne également les personnes condamnées à la lapidation à mort, notamment dans les cas d'adultère, lorsque celles-ci survivent au châtiment ou parviennent à s'échapper de la terre où elles ont été enterrées jusqu'au cou", rappelle le Guardian.
L'Iran figure depuis cinq ans dans le classement des pays ayant le plus recours à la peine de mort, derrière la Chine notamment. Selon les données d'Amnesty International, au moins 314 personnes ont ainsi été exécutées en 2012 dans le pays. Depuis l'élection d'Hassan Rouhani en août, qui avait pourtant promis des réformes en matière de droit de l'homme durant sa campagne, au moins 125 personnes ont été tuées dans ces conditions.
SOCIAL
Grève carabinée pour le plan Pflimlin
L’intersyndicale appelle à cesser le travail le 7 novembre pour dénoncer un plan de départs qui coûte 90 millions d’euros, alors que la restructuration en entreprise unique en a déjà avalé 100.
Il est des infos qui tombent à pic. Alors que, mardi matin, Rémy Pflimlin, président de France Télévisions au galopant déficit, présentait son plan social d’un coût évalué à 90 millions d’euros, sur les rotatives du Canard enchaîné roulait un article révélant que la transformation, décidée par Nicolas Sarkozy, du tentaculaire groupe public en une entreprise unique avait coûté la bagatelle de 100 millions d’euros. Un effet miroir particulièrement fâcheux : d’un côté, 100 patates englouties pour parvenir à des économies qui n’arrivent pas, et de l’autre, un plan de départs pour 361 personnes (Libération d’hier).
Retraite. Sur ces 101,2 millions d’euros dépensés sous l’égide du précédent président, Patrick de Carolis, 35 ont servi à envoyer à la retraite quelque 700 personnes, mais l’effectif de France Télévisions est resté tout aussi pléthorique. Passons, consternés, sur les sommes : 11,3 millions d’euros pour le cabinet Bain & Company chargé de mettre en œuvre la fusion des 40 entités qui composaient alors l’entreprise ou 1,1 million d’euros pour la mise en vente de la régie publicitaire, qui n’a finalement jamais eu lieu… Le SNJ de France Télévisions dit étudier la possibilité d’une plainte pour détournement de fonds publics. La direction actuelle ne dément pas les chiffres, les met sur le dos d’un «calendrier totalement intenable» et l’affirme : «Nous sommes dans la phase du surcoût mais celle des économies viendra.»
Mais les syndicats de France Télévisions n’avaient pas besoin de ça pour afficher leur détermination contre le plan social : le 7 novembre, ont-ils annoncé hier, ce sera la grève. Une journée d’abord, plus s’il le faut.
Une grève à France Télévisions ? Tu parles d’un scoop… Certes mais, mine de rien, le dernier préavis posé au sein de la télé publique remonte déjà à décembre dernier. Surtout, celui du 7 novembre prochain est signé CGT, CFDT, SNJ et FO, soit la reconstitution de l’intersyndicale, une unité qui n’était pas arrivée depuis cinq ans et l’annonce de la suppression de la pub sur France Télévisions. Enfin, les représentants des salariés affichent une résolution qu’on ne leur avait pas vue depuis des lustres. «Ça fait cinq ans qu’on est dans un shaker permanent, les salariés ne peuvent plus en encaisser davantage», gronde Marc Chauvelot de la CGT tandis qu’Eric Vial, de FO, évoque «les risques psychosociaux, les risques suicidaires» encourus par un personnel bringueballé en tous sens : suppression de la pub, entreprise unique, recomposition des métiers…
Défaitisme. Des syndicats opposés à un plan de départs ? La belle affaire. Mardi, Rémy Pflimlin, face à leur demande de retrait de son plan, a chapitré les élus : «L’immobilisme n’est pas une option.» Une attitude «scandaleuse», juge l’intersyndicale, qui propose même une alternative au plan Pflimlin, «un rajeunissement de l’entreprise» en favorisant le départ de salariés proches de la retraite, qui seraient remplacés par des plus jeunes (donc moins chers à payer) et/ou des précaires.
S’ils dénoncent une direction «sans panache, sans créativité», plombée par «un sentiment de défaitisme pesant», les représentants du personnel tapent aussi au-dessus de Pflimlin : «L’Etat crée un déficit et, pour le rétablir, demande un plan social.» Car le plan de départs a bien sûr reçu l’aval du gouvernement. Ce même gouvernement qui a fait de la lutte contre le chômage sa priorité.
A la présidence de France Télévisions, si on se dit prêt à des «aménagements» sur le plan de départs, on s’en tient strictement au règlement, estimant «formellement engagé» le processus qui doit aboutir dans quatre mois à l’ouverture des candidatures au licenciement. D’ici là, entre grève, recours juridiques et interpellations tous azimuts, l’intersyndicale entend bien se battre pied à pied. Patrice Christophe, de la CFDT, prévient : «Ce mouvement sera visible, bruyant et sur tous les fronts. Si rien ne bouge, il ira crescendo. Ce peut être long.»
Abattoir Gad à Lampaul-Guimiliau. Un possible repreneur
Hier midi, lors du blocage du pont de Morlaix : un salarié de Gad tombe dans les bras d’une élue à l’annonce d’une aide de 15 millions à la filière de l’agroalimentaire en Bretagne.
Photo Ouest-France.
« Un opérateur solide, et qui dispose de sérieux capitaux » pourrait, après le dépôt de bilan de l’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, reprendre cet outil « performant et autonome. » L’informateur qui lâche ce renseignement ne révèle pas de nom.
La reprise se ferait dans un délai de deux à trois mois. Pas avec les 850 personnes qui travaillaient à Lampaul-Guimiliau, mais avec 200 à 300 personnes.
Budget 2014 : la baisse du plafond du quotient familial votée à l'Assemblée
Le plafond général du quotient familial, qui permet une diminution de l’impôt au titre des enfants à charge, est abaissé de 2.000 à 1.500 euros pour chaque demi-part accordée.
L'Assemblée nationale, qui poursuivait ce jeudi matin l'examen de la partie recettes du projet de budget, a approuvé la baisse du plafond du quotient familial dans le projet de budget 2014, au grand dam de l'opposition, FN compris, qui a dénoncé une attaque contre les familles.
Annoncé le 3 juin dernier par le Premier ministre dans le cadre de la réforme de la politique familiale, le plafond général du quotient familial, qui permet une diminution de l’impôt au titre des enfants à charge, est abaissé de 2.000 à 1.500 euros pour chaque demi-part accordée. Selon Bercy, seuls 13 % des foyers fiscaux ayant des enfants mineurs à charge ou des majeurs rattachés seront concernés par la mesure qui devrait rapporter à l’Etat 1 milliards d’euros et servir à réduire le déficit de la branche famille.Chaque enfant apporte une demi-part fiscale, puis une part par enfant à compter du troisième.
Une surcharge fiscale moyenne de 64 euros par mois
Selon les simulations diffusées lors de la présentation du projet de loi de Finances en Conseil des ministres, pour une famille de trois enfants (deux parts) dont le revenu mensuel s'établit à 8.000 euros par mois, l'impôt payé en 2014 augmentera de 2.000 euros, soit 167 euros de plus par mois. L'avantage fiscal procuré par le quotient familial sera en effet ramené de 8.000 euros à 6.000 euros. Pour un couple avec un enfant, l'augmentation d'impôt est maximale (500 euros) à partir de 5.660 euros de revenus par mois. Pour une famille avec deux enfants, c'est à partir de 6.430 euros par mois.
Au total, 1,3 million de ménages sont concernés, pour une surcharge fiscale moyenne de 64 euros par mois.
L'examen de la partie recettes devrait s'achever dans la nuit de vendredi à samedi ou bien encore lundi, les députés devant se prononcer mardi prochain par un vote solennel sur l'ensemble de la première partie du budget. Il restait environ 800 amendements à examiner ce jeudi à la mi-journée.
POUR EN SAVOIR PLUS :
DOSSIER Les clefs du budget 2014
DOSSIER Les clefs du budget 2014
SOCIETE
Priebke, ou l'encombrant cadavre d'un criminel nazi
L'Italie, l'Allemagne et l'Argentine se renvoient l'organisation des obsèques de l'ancien capitaine SS, responsable d'un massacre à Rome en 1944.
Même mort, le vieux criminel nazi nargue encore les victimes. Condamné à perpétuité en 1998 par un tribunal italien, Erich Priebke, ancien capitaine de la SS, qui avait exécuté le plus grand massacre sur le sol de l’Italie occupée par les Allemands, a pu finir ses jours dans une confortable assignation à résidence jusqu'à sa mort, vendredi, à l'âge de 100 ans.
Celui qui avait admis avoir «seulement» tué deux personnes et, surtout, «obéi aux ordres», avait été l’un des organisateurs du fameux massacre des fosses Ardéatines, à Rome, le 23 mars 1944. En représailles à un attentat de la résistance contre la police militaire allemande, qui avait fait une trentaine de morts, les SS avaient décidé de prendre des otages. D’abord parmi des condamnés dans la prison de Rome, puis des détenus au hasard. Enfin, pour faire du chiffre, Priebke et d’autres officiers SS sont allés rafler des juifs dans le ghetto. Les 335 otages seront exécutés un à un, le plus jeune étant un garçon de 15 ans.
Priebke, comme Adolf Eichmann, s'est réfugié en Argentine. Il y a vécu paisiblement pendant cinquante ans avec sa famille, comme hôtelier à San Carlos de Bariloche, jusqu’à son extradition en 1995. Après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité, il a été assigné à résidence pour raisons de santé au domicile de l’un de ses avocats, à Rome. En 2007, il scandalisait les Italiens en circulant à scooter dans les rues de la capitale.
Mais l’ancien SS a encore des défenseurs. Des militants d’extrême droite, et, surtout, des intégristes dissidents du Vatican, la Fraternité de Saint Pie X. Connus pour leur antisémitisme et la négation de l’holocauste, ils ont cherché, mardi, à organiser des funérailles religieuses dans l’un de leurs locaux, déclenchant une manifestation. «Assassin!», «Emmenez-le à la décharge!», criaient les 400 personnes rassemblées devant le séminaire de l’Institut Pie X, siège en Italie de la communauté fondée dans les années 80 par Mgr Marcel Lefebvre. L'enterrement a finalement été annulé.
Ces funérailles étaient d’autant plus choquantes que, mercredi à l’aube, une cérémonie, en présence du président italien, marquait le 70e anniversaire de la déportation des juifs du ghetto de Rome. Sur mille juifs raflés en 1943 seuls 16 ont survécu à leur déportation à Auschwitz.
Interpellée, l'Argentine a refusé de reprendre le capitaine SS, expliquant dans un communiqué que «le ministre des Affaires étrangères a donné l’ordre de ne pas autoriser le retour du corps du criminel nazi Erich Priebke». Le maire de Rome Ignazio Marino a alors demandé à l’Allemagne de reprendre le corps de son citoyen encombrant. Hennigsdorf, la ville natale de Priebke, au nord de Berlin, a immédiatement fait savoir qu'elle refusait la demande, invoquant une réglementation qui ne donne aucun droit à un enterrement sur la commune pour un non résident. Le grand rabbin de Rome Riccardo Pacifici suggère que Priebke, qui niait les chambres à gaz, soit incinéré «comme l’ont été les juifs qu’il a envoyés à la mort».
Mercredi soir, le corps de l'ancien nazi était encore bloqué à l'aéroport militaire de Rome.
Débats, rencontres, rassemblements: des actions sont prévues dans de nombreuses villes jeudi, à l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, pour lutter cette année contre "la discrimination pour origine sociale", selon ATD Quart Monde, qui coordonne l'événement. (c) Afp
Les équipes de secours étaient à la recherche de corps jeudi matin après l'accident d'un avion de Lao Airlines qui s'est abîmé dans le Mékong au Laos avec plus de 40 personnes à bord, dont la moitié d'étrangers, dont aucun n'aurait survécu.
Sept Français, six Australiens et cinq Thaïlandais font partie des passagers présumés morts après l'accident de cet ATR 72-600 de la compagnie publique laotienne près de la ville touristique de Pakse, dans la province de Champasak, au sud du pays.
"Les opérations de recherche et de secours sont toujours en cours à Pakse", a déclaré jeudi matin à l'AFP le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères Sek Wannamethee.
"Les équipes de secours au Laos emmènent les corps dans un hôpital local", a-t-il ajouté, qui avait indiqué mercredi que les 44 passagers et membres d'équipage étaient morts.
Le nombre de personnes à bord faisait toujours l'objet d'informations contradictoires, mais Lao Airlines a indiqué qu'il y avait 44 passagers et cinq membres d'équipage, espérant toujours retrouver des survivants.
Des citoyens de dix pays auraient été à bord. Selon une liste de passagers publiés par la presse thaïlandaise, au moins la moitié des passagers seraient des étrangers.
Paris a confirmé la mort de sept Français.
Le président François Hollande "a appris avec une profonde émotion et une très grande tristesse la catastrophe aérienne qui a coûté la vie à sept de nos compatriotes dans le sud du Laos", a déclaré l'Elysée mercredi dans un communiqué.
L’Australie a indiqué que six de ses ressortissants pourraient être morts, dont une famille de quatre personnes.
"Les autorités laotiennes ont dit à notre ambassade à Vientiane qu'ils ne s'attendaient à aucun survivant", a indiqué un porte-parole des Affaires étrangères.
L'avion qui assurait le vol QV301 avait quitté la capitale laotienne Vientiane à 14H45 (07H45 GMT) et devait atterrir un peu plus d'une heure plus tard à Pakse, ville prisée des touristes située dans la province de Champasak, dans le sud du Laos.
Il s'est abîmé dans le Mékong à environ 8 km de son aéroport de destination. "Alors qu'il se préparait à l’atterrissage, l'appareil a fait face à des conditions météo extrêmes", a précisé Lao Airlines.
Le constructeur franco-italien ATR a précisé que cet ATR 72-600, biturbo-propulseur de 68 à 74 sièges, avait été livré en mars.
Le typhon Wipha, qui a balayé le Japon les 15 et 16 octobre, n'a pas épargné le site de la centrale de Fukushima. L'opérateur Tepco annonce que de l'eau radioactive a été déversée dans un fossé situé à 150 mètres de la mer, sus l'effet des fortes précipitations. Des niveaux de 1 400 à 2 300 becquerels par litre de rayonnements bêta (provoqués notamment par le strontium 90) ont été décelés dans de l'eau de ce fossé qui relie une zone du côté montagne (où sont installés des réservoirs d'eau radioactive) à l'océan Pacifique. Il s'agit du plus haut niveau de radioactivité relevé jusqu'à présent dans cette zone.
avaries en série
Tepco avait pourtant pris des mesures préventives avant le passage du typhon. Mais la quantité de précipitations a dépassé ses prévisions : la compagnie a été contrainte de relâcher d'importantes quantité d'eau s'qui s'étaient accumulées près des réservoirs de la centrale.
L'opérateur va maintenant s'attaquer au nettoyage des fossés contaminés, et dit surveiller l'évolution des niveaux de radioactivité de l'eau de mer. La région de Fukushima avait déjà été traversée par un typhon le 16 septembre : la structure de la centrale n'avait pas été endommagée mais des fuites d'eau contaminée avaient été observées.
Celui qui avait admis avoir «seulement» tué deux personnes et, surtout, «obéi aux ordres», avait été l’un des organisateurs du fameux massacre des fosses Ardéatines, à Rome, le 23 mars 1944. En représailles à un attentat de la résistance contre la police militaire allemande, qui avait fait une trentaine de morts, les SS avaient décidé de prendre des otages. D’abord parmi des condamnés dans la prison de Rome, puis des détenus au hasard. Enfin, pour faire du chiffre, Priebke et d’autres officiers SS sont allés rafler des juifs dans le ghetto. Les 335 otages seront exécutés un à un, le plus jeune étant un garçon de 15 ans.
Priebke, comme Adolf Eichmann, s'est réfugié en Argentine. Il y a vécu paisiblement pendant cinquante ans avec sa famille, comme hôtelier à San Carlos de Bariloche, jusqu’à son extradition en 1995. Après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité, il a été assigné à résidence pour raisons de santé au domicile de l’un de ses avocats, à Rome. En 2007, il scandalisait les Italiens en circulant à scooter dans les rues de la capitale.
Le Vatican ne prête pas ses églises
Pour les Italiens, chez qui le souvenir du massacre des fosses Ardéatines reste le symbole de l’occupation nazie, il n’est pas question d’enterrement ou de funérailles à Rome. Le cardinal Agostino Vallini, vicaire du pape François, a annoncé que le Vatican refuse qu’on organise une cérémonie dans une église de Rome.Mais l’ancien SS a encore des défenseurs. Des militants d’extrême droite, et, surtout, des intégristes dissidents du Vatican, la Fraternité de Saint Pie X. Connus pour leur antisémitisme et la négation de l’holocauste, ils ont cherché, mardi, à organiser des funérailles religieuses dans l’un de leurs locaux, déclenchant une manifestation. «Assassin!», «Emmenez-le à la décharge!», criaient les 400 personnes rassemblées devant le séminaire de l’Institut Pie X, siège en Italie de la communauté fondée dans les années 80 par Mgr Marcel Lefebvre. L'enterrement a finalement été annulé.
Ces funérailles étaient d’autant plus choquantes que, mercredi à l’aube, une cérémonie, en présence du président italien, marquait le 70e anniversaire de la déportation des juifs du ghetto de Rome. Sur mille juifs raflés en 1943 seuls 16 ont survécu à leur déportation à Auschwitz.
Interpellée, l'Argentine a refusé de reprendre le capitaine SS, expliquant dans un communiqué que «le ministre des Affaires étrangères a donné l’ordre de ne pas autoriser le retour du corps du criminel nazi Erich Priebke». Le maire de Rome Ignazio Marino a alors demandé à l’Allemagne de reprendre le corps de son citoyen encombrant. Hennigsdorf, la ville natale de Priebke, au nord de Berlin, a immédiatement fait savoir qu'elle refusait la demande, invoquant une réglementation qui ne donne aucun droit à un enterrement sur la commune pour un non résident. Le grand rabbin de Rome Riccardo Pacifici suggère que Priebke, qui niait les chambres à gaz, soit incinéré «comme l’ont été les juifs qu’il a envoyés à la mort».
Nazi en 1944, nazi toujours
Ce cercueil est d’autant plus embarrassant que nazi en 1944, Priebke l’était encore jusqu’à sa mort, déclarant dans une dernière interview – confiée à son avocat pour être publiée à titre posthume – que les juifs n’avaient pas péri dans des chambres à gaz, que c’était une invention des Alliés. Et tel père, tel fils, Jorge Priebke propose que le corps soit envoyé en Israël «puisque ces gens n’arrêtent pas d’emmerder le monde entier depuis longtemps, bien avant la naissance du Christ». L'avocat de son père, Paolo Giachini, déclarant de son côté à la presse: «L’Italie l’a voulu, l’a fait extrader, l’a jugé, condamné et gardé pendant des années. A présent qu’elle se garde la patate chaude!»Mercredi soir, le corps de l'ancien nazi était encore bloqué à l'aéroport militaire de Rome.
Journée mondiale du refus de la misère: nombreuses actions prévues
Paris (AFP) - Débats, rencontres, rassemblements: des actions sont prévues dans de nombreuses villes jeudi, à l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, pour lutter cette année contre "la discrimination pour origine sociale", selon ATD Quart Monde, qui coordonne l'événement.
"C'est humiliant et dévastateur d'être traité de +clochard+ ou de +cas soc'+, d'être traité différemment parce qu'on habite un quartier pauvre, parce qu'on porte une carte CMU ou à cause de son allure portant les stigmates de la misère, rien de cela n'est reconnu", dénonce l'association dans un communiqué.
ATD Quart Monde plaide pour que la discrimination pour pauvreté soit inscrite dans le code pénal. "Notre pays peut faire ce pas de civilisation", peut-on lire dans le communiqué.
Dix-neuf critères de discrimination sont d'ores et déjà interdits par la loi, comme l'origine ethnique ou la religion.
Une pétition, "Je ne veux plus qu'on discrimine des personnes en raison de pauvreté", a été lancée par les associations, syndicats et collectifs partenaires de la journée (Secours Populaire, CFDT, Emmaüs, Licra...).
"Nous lançons aujourd'hui cette pétition afin que la discrimination pour cause de précarité sociale soit reconnue dans la loi, pour être mieux combattue", mentionne le texte consultable sur internet.
Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone devrait par ailleurs recevoir une délégation de personnes en situation de pauvreté au palais Bourbon jeudi, alors qu'une "marche contre les préjugés" et un rassemblement citoyen sont prévus à Paris.
D'autres manifestations sont programmées dans des dizaines de villes comme Strasbourg, Rennes, Lille, Marseille ou Lyon.
Au nombre des partenaires de la journée, la CGT dénonce dans un communiqué "les politiques d'austérité (qui) amplifient la pauvreté et creusent les inégalités" et demande "un autre partage des richesses du travail".
"L'État doit promouvoir et déployer, à l’échelle du pays et en Europe, des politiques publiques volontaristes et ambitieuses visant l’éradication des racines des situations de pauvreté et d’exclusion. En ce sens, le plan pauvreté décliné par le gouvernement s’avère un échec", dénonce la confédération syndicale.
Le gouvernement a présenté en janvier un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté qui prévoit notamment une hausse du Revenu de solidarité active de base (RSA "socle") de 10% en cinq ans et un accès élargi à la Couverture médicale universelle complémentaires (CMU-C).
Ce plan devrait coûter 2,5 milliards d'euros en année pleine à partir de 2017.
Selon les dernières données publiées par l'Insee, 8,7 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté (avec moins de 977 euros par mois) en 2011 en France, soit 14,3% de la population.
"C'est humiliant et dévastateur d'être traité de +clochard+ ou de +cas soc'+, d'être traité différemment parce qu'on habite un quartier pauvre, parce qu'on porte une carte CMU ou à cause de son allure portant les stigmates de la misère, rien de cela n'est reconnu", dénonce l'association dans un communiqué.
ATD Quart Monde plaide pour que la discrimination pour pauvreté soit inscrite dans le code pénal. "Notre pays peut faire ce pas de civilisation", peut-on lire dans le communiqué.
Dix-neuf critères de discrimination sont d'ores et déjà interdits par la loi, comme l'origine ethnique ou la religion.
Une pétition, "Je ne veux plus qu'on discrimine des personnes en raison de pauvreté", a été lancée par les associations, syndicats et collectifs partenaires de la journée (Secours Populaire, CFDT, Emmaüs, Licra...).
"Nous lançons aujourd'hui cette pétition afin que la discrimination pour cause de précarité sociale soit reconnue dans la loi, pour être mieux combattue", mentionne le texte consultable sur internet.
Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone devrait par ailleurs recevoir une délégation de personnes en situation de pauvreté au palais Bourbon jeudi, alors qu'une "marche contre les préjugés" et un rassemblement citoyen sont prévus à Paris.
D'autres manifestations sont programmées dans des dizaines de villes comme Strasbourg, Rennes, Lille, Marseille ou Lyon.
Au nombre des partenaires de la journée, la CGT dénonce dans un communiqué "les politiques d'austérité (qui) amplifient la pauvreté et creusent les inégalités" et demande "un autre partage des richesses du travail".
"L'État doit promouvoir et déployer, à l’échelle du pays et en Europe, des politiques publiques volontaristes et ambitieuses visant l’éradication des racines des situations de pauvreté et d’exclusion. En ce sens, le plan pauvreté décliné par le gouvernement s’avère un échec", dénonce la confédération syndicale.
Le gouvernement a présenté en janvier un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté qui prévoit notamment une hausse du Revenu de solidarité active de base (RSA "socle") de 10% en cinq ans et un accès élargi à la Couverture médicale universelle complémentaires (CMU-C).
Ce plan devrait coûter 2,5 milliards d'euros en année pleine à partir de 2017.
Selon les dernières données publiées par l'Insee, 8,7 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté (avec moins de 977 euros par mois) en 2011 en France, soit 14,3% de la population.
DIVERS
Laos: recherche des corps après l'accident d'un avion
Les équipes de secours étaient à la recherche de corps jeudi matin après l'accident d'un avion de Lao Airlines qui s'est abîmé dans le Mékong au Laos avec plus de 40 personnes à bord, dont la moitié d'étrangers, dont aucun n'aurait survécu.
Sept Français, six Australiens et cinq Thaïlandais font partie des passagers présumés morts après l'accident de cet ATR 72-600 de la compagnie publique laotienne près de la ville touristique de Pakse, dans la province de Champasak, au sud du pays.
"Les opérations de recherche et de secours sont toujours en cours à Pakse", a déclaré jeudi matin à l'AFP le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères Sek Wannamethee.
"Les équipes de secours au Laos emmènent les corps dans un hôpital local", a-t-il ajouté, qui avait indiqué mercredi que les 44 passagers et membres d'équipage étaient morts.
Le nombre de personnes à bord faisait toujours l'objet d'informations contradictoires, mais Lao Airlines a indiqué qu'il y avait 44 passagers et cinq membres d'équipage, espérant toujours retrouver des survivants.
Des citoyens de dix pays auraient été à bord. Selon une liste de passagers publiés par la presse thaïlandaise, au moins la moitié des passagers seraient des étrangers.
Paris a confirmé la mort de sept Français.
Le président François Hollande "a appris avec une profonde émotion et une très grande tristesse la catastrophe aérienne qui a coûté la vie à sept de nos compatriotes dans le sud du Laos", a déclaré l'Elysée mercredi dans un communiqué.
L’Australie a indiqué que six de ses ressortissants pourraient être morts, dont une famille de quatre personnes.
"Les autorités laotiennes ont dit à notre ambassade à Vientiane qu'ils ne s'attendaient à aucun survivant", a indiqué un porte-parole des Affaires étrangères.
L'avion qui assurait le vol QV301 avait quitté la capitale laotienne Vientiane à 14H45 (07H45 GMT) et devait atterrir un peu plus d'une heure plus tard à Pakse, ville prisée des touristes située dans la province de Champasak, dans le sud du Laos.
Il s'est abîmé dans le Mékong à environ 8 km de son aéroport de destination. "Alors qu'il se préparait à l’atterrissage, l'appareil a fait face à des conditions météo extrêmes", a précisé Lao Airlines.
Le constructeur franco-italien ATR a précisé que cet ATR 72-600, biturbo-propulseur de 68 à 74 sièges, avait été livré en mars.
Laos. Le crash de l’avion peut-être dû au mauvais temps
Le crash d’un ATR 72 de Lao Airlines, qui a fait 49 morts mercredi dans le sud du Laos, est probablement dû aux mauvaises conditions climatiques.
L’appareil en provenance de Vientiane s’est abîmé dans le fleuve Mékong quelques minutes avant d’atterrir à Pakse, près de la frontière cambodgienne.
Selon des sources officielles, 44 passagers de dix nationalités étaient à bord, dont au moins sept Français, ainsi que cinq membres d’équipage.
« Le mauvais temps au moment où l’avion se préparait à atterrir pourrait être une raison du crash », a déclaré la responsable de Lao Airlines, sous le sceau de l’anonymat. « Il n’y a pas de survivant mais l’enquête continue. »
Un responsable de l’aviation civile avait estimé mercredi que la queue du typhon Nari, qui a balayé la région mardi, pouvait être à l’origine du drame.
Fuites d'eau radioactive à Fukushima après le passage du typhon Wipha
Par Sylvain Arnulf -
Les pluies violentes qui se sont abattues les 15 et 16 octobre sur la centrale de Fukushima ont provoqué des fuites d'eaux contaminées dans des fossés menant à la mer.
Le typhon Wipha, qui a balayé le Japon les 15 et 16 octobre, n'a pas épargné le site de la centrale de Fukushima. L'opérateur Tepco annonce que de l'eau radioactive a été déversée dans un fossé situé à 150 mètres de la mer, sus l'effet des fortes précipitations. Des niveaux de 1 400 à 2 300 becquerels par litre de rayonnements bêta (provoqués notamment par le strontium 90) ont été décelés dans de l'eau de ce fossé qui relie une zone du côté montagne (où sont installés des réservoirs d'eau radioactive) à l'océan Pacifique. Il s'agit du plus haut niveau de radioactivité relevé jusqu'à présent dans cette zone.
avaries en série
Tepco avait pourtant pris des mesures préventives avant le passage du typhon. Mais la quantité de précipitations a dépassé ses prévisions : la compagnie a été contrainte de relâcher d'importantes quantité d'eau s'qui s'étaient accumulées près des réservoirs de la centrale.
L'opérateur va maintenant s'attaquer au nettoyage des fossés contaminés, et dit surveiller l'évolution des niveaux de radioactivité de l'eau de mer. La région de Fukushima avait déjà été traversée par un typhon le 16 septembre : la structure de la centrale n'avait pas été endommagée mais des fuites d'eau contaminée avaient été observées.
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