Un tiers (34%) des Français reconnaissent avoir eu des difficultés à payer leur facture d’énergie au cours des trois dernières années, selon une étude Médiaprism pour le mensuel 60 Millions de consommateurs publiée jeudi.
Cette difficulté est plus marquée pour les locataires (43%) et les personnes aux revenus modestes (52% des personnes vivant dans des foyers avec moins de 1 500 euros par mois), selon cette étude. Elle rélève que l’énergie est, de loin, le poste de dépenses qui, selon les personnes interrogées, a le plus augmenté ces trois dernières années. Une grande majorité (84%) estime que le budget alloué à ce poste a augmenté et 57% ont le sentiment qu’il a «beaucoup augmenté».
Plus de 94% des personnes interrogées déclarent d’ailleurs faire attention à leur consommation d’énergie pour des raisons avant tout financières, alors que la motivation environnementale n’entre en ligne de compte que pour 50%.
Mais moins d’un Français sur deux (43% des personnes interrogées) a déjà réalisé des travaux pour faire des économies d’énergie, et ce sont principalement les plus aisés (hauts revenus, propriétaires) ou ceux vivant dans des logements réputés énergivores (maison, logement ancien) qui se sont lancés dans de tels travaux.
Le statut d’occupation du logement influence beaucoup sur la décision de réaliser des travaux : près de 50% des répondants ne se lancent pas dans des travaux parce qu’ils sont locataires, et un tiers en raison des coûts trop élevés. Les propriétaires sont principalement freinés par les coûts élevés des travaux.
Etude réalisée en ligne du 27 août au 4 septembre auprès d’un échantillon de 1 002 individus représentatifs de la population française selon la méthode des quotas.





PEA, PEL, assurance vie: taux unique de prélèvements sociaux à 15,5% voté
 
 

(AFP)



 
Paris — Les députés ont voté mercredi une uniformisation par le haut du taux de prélèvements sociaux, à 15,5%, pour certains contrats d'assurance-vie, plans d'épargne en actions (PEA) et plans d'épargne-logement (PEL), mesure vivement dénoncée par la droite.
Cette réforme du calcul des prélèvements sociaux sur les produits de placement exonérés d'impôt sur le revenu, contenue dans le projet de loi de financement de Sécurité sociale (PLFSS) pour 2014, doit rapporter 600 millions d'euros, dont 450 millions affectés à la Sécu.
Elle a été adoptée par 64 voix contre 22.
Si le gouvernement a défendu une mesure de "justice fiscale" nécessaire au redressement des comptes sociaux, l'opposition a critiqué "un Etat spoliateur et injuste" ainsi qu'"une insécurité juridique et fiscale tout à fait néfaste".
L'ensemble des revenus du capital sont soumis à des prélèvements de 15,5% lors de leur réalisation mais, jusqu'à maintenant, une règle dérogatoire s'appliquait à certains produits de placement.
L'article 8 du PLFSS propose d'appliquer le taux de 15,5% à l'intégralité des gains constitués depuis 1997 (année qui correspond à l?assujettissement des produits de placement à la CSG). Ce taux doit s'appliquer, notamment aux rachats, à compter du 26 septembre 2013, date de présentation publique de la mesure.
Sont concernés essentiellement les produits issus des plans d?épargne en actions (PEA) de plus de cinq ans, des primes versées avant le 26 septembre 1997 sur des contrats d?assurance-vie multi-supports, de l?épargne salariale, des primes versées dans le cadre des comptes et plans épargne logement (CEL et PEL), et des intérêts acquis sur des plans d?épargne logement (PEL) de moins de 10 ans souscrits avant le 1er mars 2011.
L'Assemblée nationale a voté plusieurs amendements de précisions gouvernementaux, présentés en séance.
L'opposition a proposé en vain de supprimer la mesure, d'en exclure certains placements ou encore de ne l'appliquer qu'aux nouveaux contrats conclus à partir du 1er janvier.
Les députés UMP se sont succédé pour dénoncer "l'acharnement" de la majorité "à vouloir détruire l'épargne des classes moyennes" et des "petits épargnants qui mettent de côté pour pouvoir acheter un logement ou transmettre à leurs enfants un petit patrimoine" mais aussi une "trahison" puisque "les gens ne pouvaient pas anticiper la rétroactivité".
L'UDI a épinglé une mesure qui ne touche pas "des nantis" et reproché au gouvernement de "gratter les fonds de tiroirs".
Gilbert Collard, au nom du FN, s'est alarmé d'une "suppression des petits épargnants".
Jugeant la droite mal placée pour "donner des leçons", le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve, a riposté: "si nous prenons ces mesures-là, ce n'est pas par appétence particulière pour l'impôt, mais parce que nous sommes confrontés à des déficits sociaux qui ont pris une dimension abyssale".
Le député socialiste Jean-Marc Germain a considéré que "les revenus du capital doivent avoir les mêmes contributions que les revenus du travail" et que les "30% des Français (qui) n'ont aucune épargne" n'ont pas à "payer plus que les autres".





PSA: signature officielle d'un accord de compétivité
 
Des ouvriers sur une chaîne de montage de l'usine PSA de Poissy, le 27 janvier 2012Direction et syndicats de PSA Peugeot Citroën entérinent officiellement jeudi un accord de compétitivité, qui garantit la pérennité des sites en France d'ici 2016 en échange d'efforts des salariés, en particulier de modération salariale, avec pour but le redressement du groupe en proie à des difficultés persistantes.
La signature officielle de ce "nouveau contrat social" est prévue en présence du président du directoire du groupe, Philippe Varin, à l'issue d'un comité central d'entreprise.
Au terme de négociations lancées en mai, cet accord a reçu l'aval de quatre syndicats sur six, FO (18,4%), la CFE-CGC (17,86%), le GSEA (14,2%) et la CFTC (11,7%), seules la CGT et la CFDT s'étant prononcées contre.
La CGT a qualifié cet accord de "contrat antisocial" qui "réduit la paie, réduit les droits et menace la vie des salariés par la mobilité et la flexibilité aggravée".
Dans Les Echos jeudi, le directeur des ressources humaines Philippe Dorge répond que "les employés ne verront pas leur feuille de paie baisser".
FO a signé pour "donner à la direction les moyens d'assurer l'avenir (des) emplois en France, comme elle s'y est engagée". La CFTC a mis en balance "la situation du groupe" et "les efforts demandés". Pour le GSEA, "ce dispositif doit contribuer à permettre à PSA de sortir de l’ornière".
Les difficultés de PSA persistent, en effet, en dépit d'un plan de restructuration lancé en juillet 2012 qui prévoit la suppression de plus de 11.200 emplois entre mai 2012 et mai 2014, via notamment la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, près de Paris.
PSA subit toujours la mauvaise santé du marché européen, où il réalise 58% du total de ses ventes. Il a vu son chiffre d'affaires baisser au troisième trimestre et pourrait réduire la voilure de son alliance avec l'américain General Motors.
Ses ventes ont reculé de 3,7% sur un an et de 3,8% sur les neuf premiers mois de l'année, selon des chiffres publiés mercredi.
Efforts salariaux et flexibilité
Le groupe avait essuyé l'an dernier une perte nette record de 5 milliards d'euros. Il maintient pourtant ses objectifs, notamment de réaliser 1,5 milliard d'euros d'économies à l'horizon 2015.
Selon M. Dorge, les analystes "tablent sur une reprise très progressive des ventes de voitures en Europe".
Les efforts salariaux devraient "apporter 100 millions d'euros auxquels s'ajouteront 25 millions d'euros liés à la flexibilité et à la compétitivité", selon M. Dorge.
Au terme de cet accord, PSA s'engage à maintenir ses sites en France d'ici à 2016 et à augmenter la production. Le constructeur prévoit de fabriquer environ 930.000 véhicules dans ses usines d'assemblage cette année. La production devrait passer "autour d'un million" d'unités en 2016 dans les cinq usines qui resteront après la fermeture d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) qui produit cette semaine son dernier véhicule.
PSA promet également de lancer "au moins un nouveau modèle" dans chaque usine entre 2014 et 2016 et d'investir 1,5 milliard d'euros.
En contrepartie, les salariés sont appelés à la modération salariale. Au final, le texte préserve les fondamentaux de la rémunération des salariés, dont le 13e mois, mais prévoit un gel des augmentations générales en 2014, et un budget d'augmentations individuelles "adapté". Pour les deux années suivantes, les augmentations dépendront notamment des performances de l'entreprise.
Il prévoit aussi une annualisation des RTT avec une partie des jours à des dates imposées et des heures supplémentaires majorées de 25% au lieu de 45% mais avec une prime de 15 euros au-delà d'un certain seuil.
Une plus grande flexibilité dans l'organisation du temps de travail est imposée, ainsi que la mise en place de congés seniors, qui pourraient concerner 2.500 à 3.000 salariés sur 3 ans.
Sur l'emploi, l'accord stipule que, pour l'heure, le groupe ne peut fixer "aucun objectif de recrutement" en CDI. Il est conclu pour une durée indéterminée, mais prévoit qu'en cas de "retour à bonne fortune" et au plus tard en 2016, les signataires se réuniront pour "convenir des évolutions" de l'accord.