Iran: pas plus de sanctions ou ce sera la guerre, avertit la Maison Blanche
(AFP)
Cette très sérieuse mise en garde de la présidence à l'adresse de parlementaires qui veulent renforcer les mesures punitives contre l'Iran survient après l'échec, le 9 novembre à Genève, de négociations entre Téhéran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne). Tous ces pays doivent se retrouver dans la ville suisse à partir du 20 novembre pour espérer boucler un accord provisoire afin de stopper le programme nucléaire iranien controversé.
"Les Américains ne veulent pas d'une marche en avant vers la guerre", a averti le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney, laissant ainsi une nouvelle fois entendre que le président Barack Obama refusait toute nouvelle aventure militaire des Etats-Unis au Moyen-Orient.
Il a réaffirmé que les "Américains préféraient une solution pacifique qui empêche l'Iran d'avoir une arme nucléaire", solution qui passe par un règlement diplomatique à Genève.
"L'alternative sera l'action militaire", a martelé M. Carney.
Son homologue du département d'Etat, Jennifer Psaki, a annoncé que son ministre des Affaires étrangères John Kerry ferait passer le même message mercredi après-midi devant l'influente commission bancaire du Sénat.
"Le secrétaire d'Etat sera clair: mettre en place de nouvelles sanctions serait une erreur. Nous demandons à l'heure actuelle une pause, une pause temporaire dans les sanctions", a insisté la porte-parole de la diplomatie américaine, assurant que Washington ne "retirait pas" le train existant de sanctions contre le régime de Téhéran.
Un conseiller de cette commission a précisé auprès de l'AFP que son président, le sénateur démocrate Tim "Johnson ne déciderait d'aucunes sanctions supplémentaires avant de pouvoir en discuter avec ses collègues" du Congrès.
De nouvelles sanctions, une police d'assurance nécessaire
En plus des sanctions internationales, le Congrès a soigneusement élaboré pendant des années un arsenal législatif pour tenter de contenir le programme nucléaire iranien. En échange de concessions à Genève, Téhéran espérait un allègement "limité et réversible" de certaines sanctions. En particulier le gel d'avoirs dans des banques hors des Etats-Unis, représentant des dizaines de milliards de dollars.
Mais la volonté de l'administration Obama de relâcher la pression sur l'Iran est mal accueillie par des élus américains, qu'ils soient démocrates ou républicains, et certains préparent même un renforcement du régime des sanctions.
La chambre des représentants, à majorité républicaine, a déjà voté un texte en ce sens, tandis que le Sénat, dominé par les démocrates, a entendu les appels à temporiser du gouvernement américain pour laisser le temps à la diplomatie.
Reste que le président démocrate de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat, Robert Menendez, a écrit dans le journal USA Today que de nouvelles sanctions seraient "une police d'assurance nécessaire" pour garantir que Téhéran négocie de bonne bonne foi. Il a fustigé "la liste de tromperies perpétrées par l'Iran" en une décennie de pourparlers sur son programme nucléaire.
"Des sanctions plus dures permettront d'inciter l'Iran à démanteler son programme d'armes nucléaires et de manière à ce que l'on puisse le vérifier," a plaidé le sénateur.
Son collègue républicain de la commission bancaire du Sénat Mike Crapo réclame aussi "d'avancer rapidement" au Congrès avec un nouveau train de sanctions.
Mais des analystes sont très critiques sur cette ligne dure, estimant que le Congrès risque de torpiller les négociations diplomatiques.
Colin Kahl, expert du centre de réflexion Center for a New American Security, redoute que les élus américains donnent des "arguments aux tenants d'une ligne dure (en Iran) selon lesquels l'Occident n'est pas sérieux" dans son engagement diplomatique avec Téhéran.
Trita Parsi, président du groupe de réflexion et de pression National Iranian American Council, craint également que le président iranien Hassan Rohani ne puisse pas longtemps tenir sur sa position d'ouverture.
L'Iran et le 5+1 "doivent sceller un accord avant que le Congrès ne sorte du bois et ferme la fenêtre de la diplomatie", dit-il à l'AFP.
La popularité d'Obama au plus bas
Le Monde.fr avec AFP
La popularité de Barack Obama n'a jamais été aussi basse, selon un sondage paru mardi 12 novembre, qui montre que pour la première fois une majorité d'Américains estime que le président est malhonnête et ne mérite pas sa confiance.
Quelque 54 % des Américains interrogés par l'institut de sondage de l'université Quinnipiac désapprouvent la politique de leur président, contre 39 % qui en ont une opinion favorable. Le 1er octobre, ce taux était respectivement de 49 % contre 45 %.PARALLÈLE AVEC GEORGE BUSH
Le président républicain George Bush avait connu une impopularité similaire au même moment de son deuxième mandat. Le président Obama semble payer les dysfonctionnements du lancement de sa réforme de la santé, dont un volet central est entré en vigueur le 1er octobre.
Les hoquets dans le lancement de cette réforme-phare du président lui valent une perte de confiance auprès de son électorat féminin. Seuls 40 % des femmes approuvent sa politique contre 51 %. L'étude montre par ailleurs que la plupart des Américains restent pessimistes sur les conséquences de l'"Obamacare" sur la santé aux Etats-Unis. Seuls 19 % d'entre eux pensent que cela va l'améliorer, contre 43 % qui considèrent que cela va l'empirer et 33 % qui estiment que cela ne changera rien.
Lire aussi : La popularité d'Obama en chute libre chez les jeunes
ECONOMIE
Cette nuit en Asie : de la plaisanterie douteuse à l’incident diplomatique avec la chine
En Chine, la plaisanterie douteuse de l’humoriste américain Jimmy Kimmel tourne à l’incident diplomatique. La Maison Blanche a indiqué qu’elle réagirait prochainement.
Jimmy Kimmel a déclenché une vive polémique après s'être amusé d’entendre un écolier lui proposer de « tuer tous les Chinois ». Une large pétition est parvenue à la maison blanche qui a annoncé qu'elle réagirait prochainement. - DR
Interrogeant, à la mi-octobre, dans son émission sur ABC, des enfants sur les solutions pour sortir les Etats-Unis du « shutdown » et de la crise de la dette américaine, en partie détenue par la Chine, l’humoriste Jimmy Kimmel s’était amusé d’entendre un écolier lui proposer de « tuer tous les Chinois ». Jugeant « l’idée intéressante », il avait ensuite soumis la suggestion aux autres enfants assis participant à la séquence « Kids’Table » de son show quotidien « Jimmy Kimmel Live ». Dans les jours qui avaient suivi, la communauté chinoise des Etats-Unis s’était mobilisée pour dénoncer ces “déclarations racistes” et exiger es excuses de l’animateur et de la chaîne, qui appartient au géant Disney. Des manifestants s’étaient même massés devant les studios du show avec des affiches où Jimmy Kimmel apparaissait grimé en Adolph Hitler. D’autres pancartes appelaient à un boycott d’ABC et de Disney, qui a de grands projets en Chine et notamment l’ouverture en 2015 à Shanghai d’un nouveau Disneyland.
Après quelques jours de silence, la chaîne et l’animateur avaient finalement diffusé des communiqués s’excusant pour ce dérapage. Mais les manifestations appelant au licenciement de l’humoriste n’ont pas cessé et le week-end dernier, les médias d’Etat chinois ont fait état de mobilisation de la communauté chinoise dans au moins 27 grandes villes des Etats-Unis. Et lundi, c’est le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois qui est intervenu dans la polémique. « ABC doit assumer ses erreurs, répondre sincèrement aux demandes justes de la communauté chinoise des Etats-Unis et éviter que ce genre d’accident n’arrive plus », a expliqué le responsable. Encore silencieuse sur ce dossier épineux, la Maison Blanche a indiqué qu’elle réagirait prochainement au dépôt officiel d’une pétition signant par 100.000 personnes demandant une enquête sur le contenu raciste de l’émission.
Depuis Tokyo, Caroline Kennedy pourra jauger les ambitions de Pékin
Caroline Kennedy, la fille de John F. Kennedy, a été officiellement intronisée, hier, ambassadrice des Etats-Unis au Japon . Elle a prêté serment devant le secrétaire d’Etat américain John Kerry avant de se rendre à une réception donnée à l’ambassade du Japon à Washington. L’ancienne avocate qui n’a jamais occupé de poste au sein du gouvernement américain et n’a pas d’expertise particulière sur le Japon devrait arriver vendredi à Tokyo et s’atteler rapidement à la gestion des nombreux dossiers bilatéraux compliqués. Elle est nommée à un moment décisif des négociations du partenariat transpacifique, ou “TPP”, qui doit donner naissance à la plus grande zone de libre-échange de la planète regroupant les Etats-Unis, le Japon ainsi qu’une dizaine d’autres pays de la région Asie-Pacifique. La diplomate devra aussi accompagner le redéploiement militaire américain dans la zone, où la Chine tente de s’imposer, parfois avec brutalité, comme la nouvelle puissance dominante. Méfiant vis à vis des ambitions de Pékin, Barack Obama a voulu, selon les experts, mettre en place une alliée politique fidèle dans un Japon qui prend une importance croissante dans la stratégie diplomatique des Etats-Unis.
Samsung dévoile Tizen, sa grande infidélité à Google
Au troisième trimestre, le géant sud-coréen de l’électronique a vendu près d’un tiers de tous les smartphones écoulés sur la planète. Mais la quasi-totalité de ces appareils étaient équipés du système d’exploitation Android de Google. Une “suprématie” que ne tolère plus Samsung . Hier, le groupe a réuni à Séoul des développeurs pour les encourager à développer des applications innovantes pour le nouveau système d’exploitation Tizen, que le sud-coréen finalise en secret depuis des mois avec Intel afin de générer, dans les prochaines années, un grand concurrent aux plateformes Android et IOS, embarquée, elle, dans les appareils Apple. Si le succès des smartphones et tablettes Galaxy a permis à Samsung de s’imposer en numéro un mondial du secteur, il peine encore à attirer les acheteurs de ses appareils sur ses propres services de musique, de vidéo ou de messagerie. Sur les smartphones et les tablettes Android, les utilisateurs plébiscitent ainsi plutôt Gmail, GoogleDrive ou encore les achats de jeux et de contenus sur GooglePlay. Et ce sont ces services Android qui captent l’essentiel de leurs dépenses, au grand dam de Samsung qui rêve de construire un écosystème complet. Le groupe assure d’ailleurs que son nouveau système d’exploitation sera, à terme, disponible sur une multitude de machines comme des téléviseurs, des voitures ou même de l’électroménager. Après avoir laissé entendre qu’un premier smartphone équipé de Tizen pourrait être commercialisé fin 2013, Samsung aurait décidé, selon les analystes, de présenter son appareil en février prochain lorsqu’il désignera les grands gagnants du concours des meilleures applications Tizen. Plusieurs millions de dollars de récompenses ont été promis.
Six jours de congés par an pour les salariés sud-coréens
Cherchant à améliorer la qualité de vie de la population et a dopé la consommation domestique, le gouvernement sud-coréen a multiplié les campagnes pour inciter les salariés à travailler moins et à prendre plus de vacances. Mais une nouvelle étude du portail de recrutement Incruit, diffusée ce matin par l’agence Yonhap, montre que les entreprises ont toujours du mal à faire changer les moeurs. Selon l’agence de recrutement, les salariés n’ont, en moyenne, pris cette année que six jours de congés. La loi leur offre pourtant 15 jours de congés payés par an. Pour justifier cette assiduité, 33% des employés interrogés pointe “l’ambiance dans leur entreprise” qui ne les encourage pas à utiliser tous les congés. Quatre sondés sur 10 assurent que leur société rembourse généralement les congés payés que les salariés n’utilisent pas. Ces dernières années, d’autres études internationales avaient déjà mis en lumière l’exceptionnelle charge de travail en Corée du Sud. Un rapport de l’OCDE a ainsi montré que les sud-coréens ont, en moyenne, travaillé 2.090 heures en 2012. Seuls les Mexicains avaient travaillé plus avec 2.226 heures sur un an. Le Japon apparaissait au 15ème rang des 150 pays classés par l’organisation avec 1.725 heures.
Montebourg ressuscite un fonds d'aide aux entreprises doté de 300 millions d'euros
Le fonds aura pour vocation de soutenir les entreprises en difficulté de plus de 400 salariés.
Un SOS a été installé à l'entrée du site Alcatel-Lucent à Orvault, près de Nantes. - Photo Jean-Claude Moschetti/RéA
Face à la multiplication des plans sociaux, le gouvernement veut montrer qu'il n'y pas de fatalité et que l'Etat peut agir. C'est en tout cas la conviction que défend Arnaud Montebourg qui doit présenter aujourd'hui un plan de « résistance économique », dont la principale mesure consiste à réactiver le Fonds de développement économique et social (FDES). En réalité, cela fait déjà plusieurs mois que le ministère du Redressement productif travaille à la réactivation de ce fonds puisqu'il avait déjà été question de revoir ses modalités d'engagement lors du Conseil des ministres du 6 février 2013. La nouveauté aujourd'hui, c'est que le ministre a obtenu une dotation nouvelle de 300 millions d'euros pour venir soutenir les entreprises en difficulté de plus de 400 salariés.
Refonte du droit nécessaire
Soutenir via des prêts ou prendre le contrôle de l'entreprise concernée en rachetant une partie de sa dette ? « Ce serait une nationalisation déguisée, s'inquiète Jean-Bertrand Drummen, président de la Conférence générale des juges consulaires, pour qui « ce n'est pas le rôle de l'Etat qui s'est souvent fourvoyé dans ce genre d'opérations ».
Le projet présenté demain n'ira pas jusque-là. Mais ce fonds d'aide publique, dont la gestion sera confiée au Comité interministériel de restructuration industrielle, pourra agir en cofinancement avec des investisseurs privés qui, eux, pourraient être intéressés par une prise de participation au capital, sur le modèle des fonds de retournement américains. Cela suppose une modification en profondeur du droit des procédures collectives auquel travaille justement la chancellerie avec Bercy, dans le cadre du projet de loi par habilitation portant sur la simplification. Le texte de l'ordonnance devrait être prêt avant Noël.
En France, le droit des procédures collectives fait peu de cas des créanciers, qui ne sont guère incités à venir renflouer certaines entreprises parfois très endettées, mais avec des carnets de commandes bien fournis. « Les créanciers pourraient proposer un plan concurrent à celui du débiteur et, le cas échéant et à certaines conditions strictes, prendre le contrôle », explique Marc Sénéchal, président du Conseil national des administrateurs et mandataires judiciaires. Ce qui n'est pas possible en l'état actuel du droit. L'intérêt de cette refonte du droit serait de faire émerger un nouveau marché de la reprise d'entreprise. Les banques françaises, qui n'ont pas encore cette culture, pourraient en devenir des acteurs importants.
Une des grandes difficultés de cette réforme est juridique, car la prise de contrôle par les créanciers achoppe sur le droit de propriété. Le gouvernement a bien conscience du risque d'inconstitutionnalité. C'est donc avec beaucoup de prudence que seront rédigés les textes. Le ministre doit aussi annoncer aujourd'hui, par ailleurs, des mesures sur la réforme de la justice commerciale.
À noter
La dotation nouvelle au FDES et sa réactivation doivent faire l'objet d'un amendement au projet de loi de Finances 2014 présenté aujourd'hui par Arnaud Montebourg.
_JUSTICE ?
Insultes contre Taubira : Matignon saisit le parquet après la "une" de "Minute"
Le Monde.fr avec AFP
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a saisi, mardi 12 novembre le procureur de la République de Paris au sujet de la "une" de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute sur Christiane Taubira, "en application de l'article 40 du Code de procédure pénale [afin] de porter ces faits susceptibles de constituer l'infraction d'injure publique à caractère racial".
Dans son édition à paraître mercredi, Minute reprend en "une" les injures racistes dont la ministre de la justice a déjà été victime. "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", titre l'hebdomadaire d'extrême droite. En début de soirée, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, avait annoncé que le gouvernement étudiait les "moyens d'agir contre la diffusion" de Minute. "Nous ne pouvons pas laisser passer cela", avait-il ajouté, en dénonçant une "une" "révoltante".L'association SOS Racisme avait, elle, annoncé un peu plus tôt qu'elle allait déposer plainte pour incitation à la haine raciale contre l'hebdomadaire. La plainte devrait déposée prochainement devant le tribunal de grande instance de Paris.
Lire notre synthèse (édition abonnés) : Pourquoi Christiane Taubira cristallise les haines
"Si des associations veulent le monter en sauce, c'est leur problème (...) Nous trouvons que c'est indécent, il y a plein d'autres problèmes dans ce pays", a réagi la porte-parole de Minute, Hélène Valette. "Nous assumons cette 'une', c'est satirique, personne ne s'offusque des 'unes' de Charlie Hebdo", a-t-elle ajouté. Sur le même mode, l'article consacré à Mme Taubira qualifie de "non événement" les précédentes attaques contre la ministre guyanaise.
L'hebdomadaire, à paraître mercredi en kiosque, surfe sur les insultes racistes qui ont récemment visé la ministre de la justice, comparée à une guenon par une militante FN puis par une enfant lors d'une manifestation hostile au mariage pour tous. "Cette nouvelle provocation confirme que les insultes envers la garde des sceaux n'étaient pas un acte isolé", analyse SOS Racisme, qualifiant cette "une" d'"absolument intolérable et abjecte".
Lire aussi notre éditorial : Taubira, la banane et les dérives du politiquement incorrect
L'hebdomadaire a suscité l'indignation générale avec cette couverture. De nombreux internautes réclamaient "un procès" contre Minute, estimant que sa "une" tombait sous le coup de la loi. "Couverture abjecte", "à vomir", "du papier toilette", "couverture honteuse"… Les réactions indignées étaient innombrables mardi, le mot "minute" devenant l'un des sujets les plus commentés sur Twitter."PROPOS HONTEUX ET NAUSÉABONDS"
Plusieurs membres du gouvernement ou du Parti socialiste ont également tenu à dénoncer cette nouvelle provocation de Minute et exprimer leur soutien à Christiane Taubira. Harlem Désir, premier secrétaire du PS et ancien président de SOS Racisme, a ainsi réclamé la saisie du numéro incriminé.
La ministre des sports, Valérie Fourneyron, a dénoncé une "'une' inacceptable. J'apporte tout mon soutien à ma collègue Christiane Taubira devant ces propos honteux et nauséabonds". La ministre de la santé, Marisol Touraine, a rédigé un tweet pour dénoncer cette "une" "incitant à la haine raciale".
"Ils n'ont donc pas de limites. C'est même à ça qu'on les reconnaît. Pas une #Minute à perdre. Les nazes en cage", a également twitté Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche.
LE PEN "HEUREUSE" DE SE FAIRE "CRACHER DESSUS" PAR "MINUTE"
A droite, les réactions indignées se font moins nombreuses. Le député UMP Eric Ciotti s'est déclaré "choqué" par "La 'une' de Minute".
"C'est une provocation, une dérive, je la condamne. Le racisme n'a aucune place dans le débat politique. Mais je mets aussi en garde la majorité sur les tentatives de récupération de ces sujets. Lorsqu'on veut les exploiter politiquement, on les entretient aussi".
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a également condamné le magazine, se déclarant "heureuse" de se "faire cracher dessus chaque semaine par Minute". Le FN a pris ses distances avec Minute, en particulier depuis janvier, quand le journal avait fait sa "une" sur un supposé lobby gay au sein du parti. Marine Le Pen avait alors qualifié le journal de "torchon".
Une "atteinte grave aux droits" dans deux centres éducatifs
Dans des recommandations publiées ce mercredi au
Journal officiel, Jean-Marie Delarue regrette notamment "l'absence totale d'un vrai projet éducatif" et
un recours fréquent à l'improvisation dans le centre de Pionsat : "Rien n'était prévu pour compenser le vide laissé par
l'absence de travail scolaire pendant les congés d'été". Et il parle d'une
"atteinte grave aux droits fondamentaux des enfants."
Quant au centre Txingudi d'Hendaye, il est critiqué pour sa localisation sur un ancien terrain de la Marine nationale. Son accès à pied est très difficile et nécessite la traversée de voies ferrées, sans accès protégé, ainsi que de la voie du tramway Hendaye-Irun.
"Le choix de
l'implantation en dit long sur le sérieux avec lequel les dimensions de sécurité
et d'éducation ont alors été envisagés" constate le contrôleur général des
lieux de privation de liberté qui demande "instamment" le déplacement de ce centre vers un
autre site.
Des critiques et des reciommandations qui ont été
transmises aux ministères concernés, ceux de l'Education, de la Justice, des
Affaires sociales et de la Santé.
Starbucks doit verser 2,8 milliards de dollars à Mondelez
La chaîne de cafés américaine est sanctionnée par la commission d’arbitrage pour avoir dénoncé de manière unilatérale un accord de distribution qui la liait au groupe Mondelez International.
L’arbitrage se termine de manière très douloureuse pour Starbucks. La chaîne de cafés américaine va devoir verser des indemnités de 2,8 milliards de dollars au groupe Mondelez International pour avoir dénoncé un accord de distribution de ses paquets de café de manière unilatérale. En cause : le contrat qui liait depuis septembre 1998 Starbucks à Kraft Foods, avant que celui-ci se scinde en Kraft Food Groups et Mondelez International, en octobre 2012. Kraft n’aurait pas respecté toutes les dispositions du contrat, notamment en ce qui concerne la marque Starbucks, dans ses magasins. En conséquence, la chaîne de cafés a rompu l’accord de distribution en mars 2011, alors qu’il courait jusqu’en mars 204, avec une clause de renouvellement automatique pour dix ans sauf résiliation expresse. Starbucks a alors confié la distribution de ses paquets de café à Acosta. Kraft a demandé des indemnités de 2,9 milliards de dollars et l’affaire a été confiée à la société d’arbitrage JAMS. Starbucks de son côté demandait 62,9 millions de dollars de pénalités en contrepartie des manquements de Kraft. Kraft arguait qu’il a porté les ventes de paquets de café Starbucks de 50 millions de dollars en 1998 à 500 millions de dollars en 2010.
Pilule amère
JAMS a finalement accordé des indemnités de 2,23 milliards de dollars à Kraft, à quoi s‘ajoutent 527 millions de dollars d’intérêts et de frais juridiques. Une pilule amère pour Starbucks, qui conteste le résultat de l’arbitrage. Selon Troy Alstead, le directeur financier du groupe, « Kraft n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités à l’égard de notre marque, la performance de l’activité en a souffert, et nous avions le droit de mettre un terme à cet accord sans payer d’indemnité ». Starbucks précise qu’il a les ressources, en cash et en capacité d’emprunt, pour régler l’ardoise. La perte sera enregistrée dans les comptes de l’exercice décalé 2013 clos au 30 septembre dernier. Le groupe devrait recalculer rapidement ses résultats financiers pour l’exercice en question. Les analystes s’attendaient plutôt à des pénalités de l’ordre du milliard de dollars.
Mondelez, qui chapeaute des marques comme Oreo, Milka ou Cadbury, prévoit de consacrer l’argent reçu de Starbucks à un programme de rachat d’actions.
SOCIAL
Un jeune pirate d’internet jugé à Thionville condamné à 1 M € de dommages et intérêts
Le créateur d’une importante plateforme de téléchargements illégaux sur internet, un jeune homme de 21 ans, a été condamné mardi à 10 mois de prison avec sursis et plus d’un million d’euros de dommages et intérêts à Thionville (Moselle).
Le créateur d’une importante plateforme de téléchargements illégaux sur internet, un jeune homme de 21 ans, a été condamné mardi à 10 mois de prison avec sursis et plus d’un million d’euros de dommages et intérêts à Thionville (Moselle). Le tribunal correctionnel est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait réclamé 6 mois de prison avec sursis. Et il a suivi toutes les demandes de dommages et intérêts des nombreuses parties civiles.
Ce jeune homme sans emploi, qui vit encore au domicile de ses parents en Moselle près de la frontière luxembourgeoise, doit théoriquement près de 270.000 euros à la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), plus de 200.000 euros à Warner, 165.000 euros à la 20th Century Fox, environ 154.000 euros à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), 143.000 euros à Disney, près de 100.000 euros à Columbia Pictures…
Cependant, « généralement ce sont des sommes qui ne sont pas recouvertes », a précisé l’avocat du jeune pirate, Me Nicolas Rebbot. « Mon client ne s’est pas enrichi du tout avec ce site, il est incapable de payer », et les parties civiles « seraient perdantes à le poursuivre à vie », a-t-il assuré. « C’était un truc de gamin. Il faisait ça par esprit libertaire, la culture du partage » et pour une certaine notoriété, a estimé Me Rebbot. « Mais il a reconnu ses torts et veut désormais tourner la page ».
« C’est une décision satisfaisante. L’important était de faire reconnaître notre préjudice », a déclaré de son côté Me Yvan Diringer, l’avocat de la Sacem dans ce dossier. « Nous avons bien évidemment conscience de sa situation financière, aussi nous allons tenter un recouvrement de nos dommages et intérêts au vu de ses capacités », a poursuivi Me Diringer.
Malgré une première garde à vue en 2011, le pirate avait poursuivi son activité, avant d’être de nouveau rattrapé par la justice début 2013.
Ce jeune homme sans emploi, qui vit encore au domicile de ses parents en Moselle près de la frontière luxembourgeoise, doit théoriquement près de 270.000 euros à la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), plus de 200.000 euros à Warner, 165.000 euros à la 20th Century Fox, environ 154.000 euros à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), 143.000 euros à Disney, près de 100.000 euros à Columbia Pictures…
Cependant, « généralement ce sont des sommes qui ne sont pas recouvertes », a précisé l’avocat du jeune pirate, Me Nicolas Rebbot. « Mon client ne s’est pas enrichi du tout avec ce site, il est incapable de payer », et les parties civiles « seraient perdantes à le poursuivre à vie », a-t-il assuré. « C’était un truc de gamin. Il faisait ça par esprit libertaire, la culture du partage » et pour une certaine notoriété, a estimé Me Rebbot. « Mais il a reconnu ses torts et veut désormais tourner la page ».
« C’est une décision satisfaisante. L’important était de faire reconnaître notre préjudice », a déclaré de son côté Me Yvan Diringer, l’avocat de la Sacem dans ce dossier. « Nous avons bien évidemment conscience de sa situation financière, aussi nous allons tenter un recouvrement de nos dommages et intérêts au vu de ses capacités », a poursuivi Me Diringer.
« C’était un site vraiment bien fait »
Au moment où les faits avaient été découverts en 2011, son site « forumddl » comptait plus de 100.000 membres, accueillait plus de 4.700 visiteurs par jour et totalisait plus de 3 millions de téléchargements de films et de chansons d’un catalogue référencé supérieur à 50.000 œuvres, a rappelé l’avocat de la Sacem, selon lequel « c’était un site vraiment bien fait ».Malgré une première garde à vue en 2011, le pirate avait poursuivi son activité, avant d’être de nouveau rattrapé par la justice début 2013.
La suppression du jour de carence pour les fonctionnaires votée
AFP - L'Assemblée nationale a voté mardi la suppression du jour de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie, prévue dans le projet de budget 2014 et combattue par l'UMP et l'UDI lors d'un débat tendu avec la majorité.
L'article 67 du projet de loi de finances supprime le jour de carence non indemnisé en cas d'arrêt maladie "qui est appliqué aux fonctionnaires sans aucune forme de compensation, et sans réelle efficacité", selon son exposé des motifs. Un dispositif alternatif de renforcement de la politique de contrôle des arrêts maladie est prévu.
Opposée à cette mesure "ubuesque", l'UMP a tenté de maintenir le jour de carence, par des amendements de suppression de la mesure rejetés par 147 voix contre 100. Sans plus de succès, ses élus ont cherché plus tard à instaurer trois jours de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie.
Tour à tour, des députés UMP ont clamé que le jour de carence instauré sous le gouvernement Fillon avait fait baisser l'absentéisme, notamment dans les hôpitaux, et permis des économies, de sorte que sa suppression aurait un impact pour les finances publiques et désorganiserait des services. Des arguments vivement récusés par le gouvernement et la majorité, chiffres à l'appui.
Dénonçant une mesure "injuste pour les salariés du privé" qui ont "en général un jour de carence pas pris par charge" par l'employeur ou une institution de prévoyance, l'ancien ministre du Budget Eric Woerth a reproché à la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu de "céder aux syndicats".
L'ancien ministre de la Fonction publique, l'UDI François Sauvadet, a jugé "choquant qu'on adresse comme seul signal à la Fonction publique en désarroi la suppression de cette mesure d'équité qui visait simplement à lutter contre un absentéisme de confort".
"Quelle image de la justice donnez-vous au moment où vous demandez des efforts aux Français?", a-t-il demandé.
Sur fond de protestations bruyantes émanant des bancs de la droite, la ministre de la Fonction publique a critiqué "un mauvais combat".
Non seulement la mesure n'a "pas eu l'effet contesté" en ne faisant pas globalement diminuer le nombre de jours d'absence, voire en entraînant des arrêts de travail plus longs, mais les économies ont été de 60 millions, moitié moindres que prévues, a objecté Mme Lebranchu.
Alors que les salariés du privé vont tous bénéficier d'une couverture prévoyance sous l'effet de la loi sur l'emploi, l'Etat n'a pas les moyens de financer un système de prévoyance pour ses fonctionnaires, a-t-elle aussi argué.
Rapporteur d'une partie des crédits de la Fonction publique, Pascal Terrasse a contesté des "présupposés", affirmant entre autres que plus des trois quarts des salariés du privé étaient couverts pour leurs trois jours de carence ou que les absences dans le secteur privé étaient identiques à celles dans le public.
Le radical de gauche Alain Tourret a suggéré "un travail d'évaluation", après avoir dit partager "la préoccupation" que l'absence de jour de carence "puisse être propice à l'absentéisme".
L'article 67 du projet de loi de finances supprime le jour de carence non indemnisé en cas d'arrêt maladie "qui est appliqué aux fonctionnaires sans aucune forme de compensation, et sans réelle efficacité", selon son exposé des motifs. Un dispositif alternatif de renforcement de la politique de contrôle des arrêts maladie est prévu.
Opposée à cette mesure "ubuesque", l'UMP a tenté de maintenir le jour de carence, par des amendements de suppression de la mesure rejetés par 147 voix contre 100. Sans plus de succès, ses élus ont cherché plus tard à instaurer trois jours de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie.
Tour à tour, des députés UMP ont clamé que le jour de carence instauré sous le gouvernement Fillon avait fait baisser l'absentéisme, notamment dans les hôpitaux, et permis des économies, de sorte que sa suppression aurait un impact pour les finances publiques et désorganiserait des services. Des arguments vivement récusés par le gouvernement et la majorité, chiffres à l'appui.
Dénonçant une mesure "injuste pour les salariés du privé" qui ont "en général un jour de carence pas pris par charge" par l'employeur ou une institution de prévoyance, l'ancien ministre du Budget Eric Woerth a reproché à la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu de "céder aux syndicats".
L'ancien ministre de la Fonction publique, l'UDI François Sauvadet, a jugé "choquant qu'on adresse comme seul signal à la Fonction publique en désarroi la suppression de cette mesure d'équité qui visait simplement à lutter contre un absentéisme de confort".
"Quelle image de la justice donnez-vous au moment où vous demandez des efforts aux Français?", a-t-il demandé.
Sur fond de protestations bruyantes émanant des bancs de la droite, la ministre de la Fonction publique a critiqué "un mauvais combat".
Non seulement la mesure n'a "pas eu l'effet contesté" en ne faisant pas globalement diminuer le nombre de jours d'absence, voire en entraînant des arrêts de travail plus longs, mais les économies ont été de 60 millions, moitié moindres que prévues, a objecté Mme Lebranchu.
Alors que les salariés du privé vont tous bénéficier d'une couverture prévoyance sous l'effet de la loi sur l'emploi, l'Etat n'a pas les moyens de financer un système de prévoyance pour ses fonctionnaires, a-t-elle aussi argué.
Rapporteur d'une partie des crédits de la Fonction publique, Pascal Terrasse a contesté des "présupposés", affirmant entre autres que plus des trois quarts des salariés du privé étaient couverts pour leurs trois jours de carence ou que les absences dans le secteur privé étaient identiques à celles dans le public.
Le radical de gauche Alain Tourret a suggéré "un travail d'évaluation", après avoir dit partager "la préoccupation" que l'absence de jour de carence "puisse être propice à l'absentéisme".
SOCIETE
Pakistan: dans les zones tribales, les pro-drones traqués comme des «espions»
Ils risquent d’être enlevés, torturés, exécutés... Dans les fiefs talibans des zones tribales pakistanaises, un nombre croissant de civils soutiennent, mais en silence, les drones américains, traqués par les jihadistes qui veulent faire taire à jamais ces «traîtres» et autres «espions» de l’Amérique.
Leurs regards ne mentent pas: ce sont des hommes morts et ils le savent. Assis les jambes croisées sur le sol, dans une pièce sombre, les yeux rivés sur l’objectif de la caméra, ils prononcent leurs dernières paroles avant d’être exécutés froidement d’une balle dans la tête, voire décapités.
«Nous étions quatre ou cinq.... tous des espions», souffle, tétanisé, Asmatullah, cheveux longs et visage mangé par une jeune barbe, à la caméra du «Ittehad-e-Mujahidin Khorasan», une milice locale spécialisée dans la traque et l’exécution des pro-drones et des espions, réels ou fictifs.
Au Pakistan, émettre une opinion favorable aux drones vous assure de passer sur le champ pour un ennemi de la nation. Dans les zones tribales, cela risque carrément de vous coûter la vie tant les insurgés y font régner l’omerta.
«Les talibans tentent de tuer quiconque est favorable aux drones. Ils disent que ces gens sont pro-Américains et des amis des Juifs», confie Gul Wali Wazir - un nom d’emprunt - trentenaire de la région tribale du Waziristan du Sud, lui-même menacé à trois reprises.
«Ils forcent des gens à admettre qu’ils sont des espions, les filment, les tuent et abandonnent leurs corps en bordure de route avec une copie du DVD et une note disant que tous ceux qui soutiennent les Etats-Unis et les drones subiront le même sort. J’ai vu une douzaine de ces corps décapités, criblés de balles ou noués dans un sac», assure-t-il.
Ces DVD montrent les derniers instants d’espions présumés comme Asmatullah, des corps décapités, ou même cloués à un mur avec la mention «Jasous» (espion), et martèlent le même message : «quiconque est un ami des Etats-Unis est un traître».
Le silence des pro-drones
Depuis une décennie, aucune région du monde n’a été plus bombardée par les drones américains que ces zones tribales semi-autonomes, écrin rocheux de la taille de la Belgique niché dans le nord-ouest du Pakistan à la lisière de l’Afghanistan.
Et pourtant, des habitants comme Gul Wali Wazir y soutiennent en silence ces frappes. «Plus de la moitié de la population des zones tribales soutient les drones», lance-t-il devant un thé fumant dans un café désert de Peshawar, carrefour à la porte des zones tribales, une région interdite aux reporters étrangers.
Aucun sondage ne peut étayer ces affirmations, mais de nombreux spécialistes des zones tribales interrogés par l’AFP ont fait état d’un soutien croissant pour les drones, lié à la désillusion d’une vie sous l’emprise des insurgés.
Car après avoir accueilli à bras ouvert les talibans et autres combattants arabes, ouzbeks ou tchétchènes après le 11-Septembre, des chefs de tribus déchantent aujourd’hui, las d’un «islam de combat» exacerbé, de l’extorsion, des menaces et des exécutions sommaires.
Mais comment se débarrasser des insurgés? «Il y a deux options dans les zones tribales : une opération de l’armée ou des tirs de drones», résume Safdar Hayat Khan Dawar, ex-président de l’Association des journalistes des zones tribales.
En 2009, l’armée pakistanaise avait mené une vaste opération pour reprendre le contrôle de secteurs rebelles au Waziristan du Sud, une offensive ayant forcé le déplacement de milliers de familles locales.
«L’option militaire, les gens ne l’aiment pas car l’armée ne tue pas (seulement) des insurgés mais des civils. La population préfère donc les drones», affirme ce grand gaillard originaire du Waziristan du Nord, épicentre de la mouvance jihadiste dans la région.
«Ceux qui sont devenus réfugiés à cause de l’opération militaire, les victimes des talibans, ces familles dont des proches ont été décapités après avoir été accusés d’espionnage pour les Etats-Unis, comment peuvent-elles être contre les drones», renchérit Nizam Dawar, directeur de l’ONG locale Tribal development network.
Les frappes de drones ont broyé plus de 2.200 vies humaines, y compris celle début novembre du chef des talibans pakistanais Hakimullah Mehsud, et environ 400 civils, selon des organisations humanitaires, victimes collatérales d’une guerre qui ne dit pas son nom.
Mais pour les pro-drones, les chefs de tribus qui hébergent des insurgés doivent être tenus «responsables» si des membres de leur famille sont tués par des frappes américaines. Pour eux, «l’efficacité» de frappes «chirurgicales» prime sur les «victimes collatérales».
«Les drones constituent la seule façon d’éliminer les terroristes», tranche ainsi Arbab Mujeed ur-Rehman, cadre du Pakhtunkhwa Milli Awami Party (PMAP), une formation implantée dans le nord du pays qui peine à organiser des rassemblements dans les zones tribales en raison de menaces
Les drones, ces «oiseaux» du Coran
Tous s’entendent toutefois sur un point : cette guerre entre le ciel des drones et la terre des rebelles a semé des troubles d’anxiété par milliers et généralisé la consommation d’antidépresseurs chez une population exposée au «Bangana» (bourdonnement), nom donné à ces avions sans pilote.
Mais pour les pro-drones comme Arbab, les avions sans pilote sont surtout des «Ababils», ces oiseaux ayant jeté des pierres sur les forces du général Abraha pour protéger La Mecque, selon le Coran.
Or chanter les louanges de ces «oiseaux» modernes venus des Etats-Unis, en invoquant de surcroît une référence au livre saint, peut s’avérer fatal dans les repaires du réseau Haqqani, d’Al-Qaïda et des talibans.
Encore plus que des traîtres, les «pro-drones» y sont soupçonnés d’être des espions et de déposer des +pataï+, nom local pour des émetteurs capables de transmettre un signal à un drone, dans la résidence ou la voiture de jihadistes pour qu’ils soient bombardés.
«On m’a donné un +pataï+ que j’ai déposé sous le siège d’un véhicule... Nous avons donné des informations, puis l’endroit a été bombardé. Huit personnes sont mortes et nous avons reçu chacun 20.000 roupies (200 dollars)», confesse le jeune Hidayatullah sur une vidéo rebelle avant d’être exécuté.
Dans les bazars des zones tribales, les islamistes distribuent ainsi vidéos et tracts exhortant tout un chacun à dénoncer les «traîtres» dans sa famille, ce qui exalte le climat de suspicion dans une région déjà encline aux théories du complot.
Des tracts distribués revendiquent même le meurtre de d’espions issus des talibans eux-mêmes, comme Ghulam Jan, un commandant tué en août.
«Il a été établi que Ghulam Jan a espionné pour les drones.... Ce tract est destiné à tout ceux qui vendent leur foi et sont impliqués dans l’espionnage. Cessez vos activités si vous ne voulez pas subir le même sort!», prévient ainsi un pamphlet des talibans.
Confronté aux plaintes croissantes de la population, le seigneur de guerre taliban Hafiz Gul Bahadur avait pourtant exigé, il y a deux ans, la fin de ces exécutions macabres. En vain.
La semaine dernière, l'Illinois a également légalisé le mariage gay, mais la loi ne sera pas promulguée avant juin 2014. Les homosexuels peuvent aujourd'hui se marier dans quatorze Etats – dont le plus peuplé, la Californie – ainsi que dans la capitale fédérale. Avec l'Illinois et Hawaï, près d'un tiers des 50 Etats américains célébreront des mariages homosexuels.
Londres — Le remplacement de la cigarette par la cigarette électronique pourrait sauver des millions de vies, ont estimé mardi à Londres plusieurs intervenants à une conférence internationale sur le sujet, tout en soulignant la nécessité de recherches plus approfondies.
"Les cigarettes tuent 5,4 millions de personnes chaque année dans le monde", a rappelé Robert West, directeur des études sur le tabac au centre britannique de recherches sur le cancer, Cancer Research UK.
Il s'exprimait lors d'une des conférences du sommet sur l'e-cigarette --appareil qui délivre une vapeur aromatisée avec de la nicotine-- qui réunissait mardi à la Royal Society de Londres près de 250 médecins, chercheurs, spécialistes de politique de santé publique et industriels.
Le remplacement de la cigarette par l'e-cigarette "pourrait sauver des millions de vies", a-t-il affirmé en précisant que près d'un tiers des personnes qui tentent d'arrêter de fumer ont recours à des cigarettes électroniques.
Le docteur Jacques Le Houezec, un spécialiste français des questions de santé publique et de la dépendance au tabac, a également déclaré lors de cette journée de conférences que, bien que l'e-cigarette contienne des substances nocives, leur présence est entre neuf et 450 fois plus faible que dans les cigarettes classiques.
Deborah Arnott, directrice générale du groupe de pression anti-tabac Action on Smoking and Health (ASH), a également jugé que les e-cigarettes avaient "un potentiel significatif" parce qu'elles "sont beaucoup moins nocives que les cigarettes traditionnelles" et qu'elles attirent les fumeurs "en premier lieu comme un moyen d'arrêter de fumer".
"Mais pour le moment, ces produits nécessitent d'être réglementés parce qu'il y a une réelle inquiétude sur le fait que leur innocuité ne soit pas garantie sans réglementation", a-t-elle dit à l'AFP.
"Le développement de l'e-cigarette va plus vite que la science", a-t-elle mise en garde, estimant que s'il y a des éléments "cancérigènes dans ces e-cigarettes, on ne verra aucun effet immédiatement mais dans 10, 15 ou 20 ans, les gens en mourront".
Elle a également souligné l'intérêt grandissant des entreprises de tabac traditionnel: "Si tout le monde passe à la cigarette électronique, elles perdraient leur marché donc elles se doivent d'être présentes. Nombre des plus gros fabricants d'e-cigarettes ont déjà été rachetés", a-t-elle dit.
Matthew Moden, directeur de l'entreprise britannique Liberty Flights qui fabrique du e-liquide à base de nicotine, a vu son entreprise passer d'un simple site de vente sur internet en 2009 avec trois employés à un groupe employant aujourd'hui 75 personnes dans dix boutiques.
"Nous sommes favorables à une réglementation. Nous devons être transparents sur ce que nous vendons, sur l'innocuité et la composition" des produits, a-t-il dit à l'AFP.
"Dans 10, 12 ou 20 ans, je pense que la nicotine sera semblable à la caféine dans la manière dont les gens la consommeront, dans la façon dont elle sera perçue et dans l'effet qu'elle aura sur le corps", a-t-il prédit.
La consommation des e-cigarettes double chaque année depuis quatre ans avec à l'heure actuelle sept millions de consommateurs en Europe, selon l'organisation de ce sommet.
Un projet européen pour classer la cigarette électronique comme médicament dans le cadre d'un texte anti-tabac a été rejeté début octobre par le parlement de Strasbourg.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a également écrit en juillet que "la sécurité des cigarettes électroniques n'a pas été scientifiquement prouvée".
Trois études de Lucian Freud, un triptyque de Francis Bacon datant de 1969, a été adjugé 142,4 millions de dollars (105,9 millions d'euros), mardi 12 novembre à New York, devenant l'œuvre d'art la plus chère du monde vendue aux enchères. Elle avait été estimée jusqu'ici à 85 millions de dollars (63,2 millions d'euros).
Accueillie par de vifs applaudissements dans la salle, cette vente écrase le précédent record de 119,9 millions de dollars (89,2 millions d'euros) décroché pour Le Cri d'Edvard Munch, mis aux enchères en mai 2012 à New York par la maison concurrente, Sotheby's. Le précédent record pour une peinture de Bacon était de 86 millions de dollars en 2008.
L'œuvre représente Lucian Freud, ami de Francis Bacon et peintre lui-même. Il n'existe qu'un autre triptyque complet de Bacon représentant le petit-fils du fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud, selon Christie's.
Cette vente individuelle est la plus chère réalisée durant toute cette saison des enchères de New York. Christie's n'a pas dévoilé l'identité de l'acquéreur, alors que le marché de l'art contemporain ne cesse de battre des records, alimenté par une nouvelle vague de riches collectionneurs en provenance de Chine, de Russie ou du Moyen-Orient.
La vente de mardi chez Christie's a aussi établi un autre record, celui d'une œuvre d'art réalisée par un artiste vivant. Balloon Dog (Orange), du sculpteur Jeff Koons a été vendu pour 58,4 millions de dollars (43,4 millions d'euros), mieux que les 37,1 millions de dollars (27,6 millions d'euros) déboursés pour Domplatz, Mailand (place du Dôme, Milan), une toile du peintre allemand Gerhard Richter, en mai.
Alors qu'ils font régner la terreur en assassinant les internautes qui osent les critiquer sur Twitter ou Facebook, les cartels de la drogue mexicains investissent depuis plusieurs années ces mêmes réseaux sociaux pour promouvoir leurs actions et leur réussite sociale, comme le rapporte un reportage de Vice.
Lire notre enquête "Pour les narcotrafiquants, la terreur passe aussi par le Web"
Antoine Nouvet (de la fondation canadienne SecDev) a étudié de près la question et explique comment les cartels font des réseaux sociaux leur nouvel instrument de communication, à défaut de pouvoir faire passer leurs messages dans les médias traditionnels.
Le partage de vidéos sur YouTube représente une aubaine pour les cartels. A titre d'exemple, un discours de "La Tuta", chef du cartel des "Chevaliers Templiers" a été regardé plus d'un million de fois, soit 60 fois l'audience réalisée par le président mexicain Enrique Peña Nieto, qui parlait à la télévision au même moment.
Anticipant une probable censure de Facebook, les "Chevaliers Templiers" s'étaient présentés comme une "petite entreprise" pour pouvoir créer leur page, qui avait recueillie 10 000 "Likes" et de nombreux messages de soutiens jusqu'à sa fermeture.
Pour déjouer la censure des pages collectives, les membres des cartels utilisent désormais leurs pages personnelles où ils postent de nombreux "selfies" (des auto-portraits) vantant leur apparente réussite sociale à grands renforts de liasses de billets, d'armes dorées, de drogues et de jeunes femmes dénudées. "Les cartels ont très vite compris que si leurs messages étaient en ligne, ils toucheraient bien plus de gens, pas seulement les locaux. Désormais, ils opèrent avec l'intention que tout le monde le sache, de Tamaulipas à Mexico", note Shauna Dillavou, chercheuse spécialisée sur la présence des cartels mexicains sur les réseaux sociaux au Plessas Experts Network.
Vice rapporte l'exemple de "Broly" qui fait figurer les "Chevaliers Templiers" dans la rubrique "emploi" de sa page Facebook, prend la pause avec ses collègues et leurs armes et poste ses performances en 4x4.
Beaucoup moins glamour, les vidéos mises en ligne par les cartels, montrant des règlements de comptes, des assassinats et des tortures. "Les premières vidéos, clairement inspirées des djihadistes d'Al-Qaida, sont apparues en ligne en 2006-2007, souligne Shauna Dillavou, interrogé en 2012 par Le Monde.
Des ingénieurs informatiques au service des cartels
Selon Antoine Nouvel, les cartels disposent aussi de leurs propres programmateurs, des ingénieurs informatiques qu'ils engagent moyennant un salaire attrayant, et qui sont chargés de surveiller les comportements du peuple mexicain, de répertorier ceux qui les critiquent et de déjouer d'éventuelles attaques à leur encontre. Ils se font parfois passer pour des citoyens afin de savoir où se trouvent les forces de police ou des cartels rivaux.
Passés maîtres dans les techniques d'encodage, les cartels peuvent désormais régner sur la Toile, au même titre que certains groupes mafieux ou terroristes. Quand ils ont besoin de compétences que leurs scientifiques n'ont pas, ils n'hésitent pas à kidnapper ceux qui les intéressent, rapporte Antoine Nouvet :
Une dépendance croissante qui pourrait devenir un talon d'Achille
Mais cette confiance aveugle dans leur toute puissance sur les réseaux sociaux pourrait bien se retourner contre eux. Ce fut le cas en 2011 lorsque les Anonymous ont mené une attaque contre le cartel de la drogue Zetas en accédant à leurs données personnelles et en menaçant de révéler des noms. Zetas n'avait toutefois pas tardé à riposter et Anonymous avait reculé après qu'un de ses membres ait été enlevé.
Lire : "Les Anonymous menacent un cartel mexicain"
La dépendance grandissante des cartels à l'égard d'internet pourrait donc aussi être leur talon d'Achille, notamment si le gouvernement mexicain votait des lois et améliorait les compétences de ses services spécialisés pour contre-attaquer via le cyberespace.
L'histoire commence samedi peu avant minuit: le commissariat de Poissy, en banlieue parisienne, reçoit la visite d'un Kurde irakien, Allan, âgé de 33 ans et parlant mal le français. Accompagné par une femme faisant office d'interprète, il explique avoir reçu dix minutes plus tôt un appel désespéré de son frère, Rekan.
Prévenus, le centre d'information et de commandement des Yvelines puis les officiers de permanence ont alors informé le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée (Cross Med) à Toulon (Var), qui a ensuite saisi les autorités grecques. Selon un rapport transmis au commissaire, les garde-côtes italiens avaient dans un premier tenté d'établir le contact téléphonique avec le bateau par deux fois dans la nuit de samedi à dimanche, mais sans succès.
Allan, qui a pu joindre son frère rescapé, a expliqué au commissaire que «les migrants auraient été déposés sur une île grecque et devaient être conduits à Athènes».
«Cette belle histoire met en lumière que le métier de policier est fait de 95% d'habitudes et de routine, et de 5% de situations extraordinaires pour lesquelles il faut rester mobilisés car cela peut sauver des vies», a estimé le commissaire Bessette, rappelant que «porter assistance aux personnes en danger, c'est le métier de base des policiers».
Leurs regards ne mentent pas: ce sont des hommes morts et ils le savent. Assis les jambes croisées sur le sol, dans une pièce sombre, les yeux rivés sur l’objectif de la caméra, ils prononcent leurs dernières paroles avant d’être exécutés froidement d’une balle dans la tête, voire décapités.
«Nous étions quatre ou cinq.... tous des espions», souffle, tétanisé, Asmatullah, cheveux longs et visage mangé par une jeune barbe, à la caméra du «Ittehad-e-Mujahidin Khorasan», une milice locale spécialisée dans la traque et l’exécution des pro-drones et des espions, réels ou fictifs.
Au Pakistan, émettre une opinion favorable aux drones vous assure de passer sur le champ pour un ennemi de la nation. Dans les zones tribales, cela risque carrément de vous coûter la vie tant les insurgés y font régner l’omerta.
«Les talibans tentent de tuer quiconque est favorable aux drones. Ils disent que ces gens sont pro-Américains et des amis des Juifs», confie Gul Wali Wazir - un nom d’emprunt - trentenaire de la région tribale du Waziristan du Sud, lui-même menacé à trois reprises.
«Ils forcent des gens à admettre qu’ils sont des espions, les filment, les tuent et abandonnent leurs corps en bordure de route avec une copie du DVD et une note disant que tous ceux qui soutiennent les Etats-Unis et les drones subiront le même sort. J’ai vu une douzaine de ces corps décapités, criblés de balles ou noués dans un sac», assure-t-il.
Ces DVD montrent les derniers instants d’espions présumés comme Asmatullah, des corps décapités, ou même cloués à un mur avec la mention «Jasous» (espion), et martèlent le même message : «quiconque est un ami des Etats-Unis est un traître».
Le silence des pro-drones
Depuis une décennie, aucune région du monde n’a été plus bombardée par les drones américains que ces zones tribales semi-autonomes, écrin rocheux de la taille de la Belgique niché dans le nord-ouest du Pakistan à la lisière de l’Afghanistan.
Et pourtant, des habitants comme Gul Wali Wazir y soutiennent en silence ces frappes. «Plus de la moitié de la population des zones tribales soutient les drones», lance-t-il devant un thé fumant dans un café désert de Peshawar, carrefour à la porte des zones tribales, une région interdite aux reporters étrangers.
Aucun sondage ne peut étayer ces affirmations, mais de nombreux spécialistes des zones tribales interrogés par l’AFP ont fait état d’un soutien croissant pour les drones, lié à la désillusion d’une vie sous l’emprise des insurgés.
Car après avoir accueilli à bras ouvert les talibans et autres combattants arabes, ouzbeks ou tchétchènes après le 11-Septembre, des chefs de tribus déchantent aujourd’hui, las d’un «islam de combat» exacerbé, de l’extorsion, des menaces et des exécutions sommaires.
Mais comment se débarrasser des insurgés? «Il y a deux options dans les zones tribales : une opération de l’armée ou des tirs de drones», résume Safdar Hayat Khan Dawar, ex-président de l’Association des journalistes des zones tribales.
En 2009, l’armée pakistanaise avait mené une vaste opération pour reprendre le contrôle de secteurs rebelles au Waziristan du Sud, une offensive ayant forcé le déplacement de milliers de familles locales.
«L’option militaire, les gens ne l’aiment pas car l’armée ne tue pas (seulement) des insurgés mais des civils. La population préfère donc les drones», affirme ce grand gaillard originaire du Waziristan du Nord, épicentre de la mouvance jihadiste dans la région.
«Ceux qui sont devenus réfugiés à cause de l’opération militaire, les victimes des talibans, ces familles dont des proches ont été décapités après avoir été accusés d’espionnage pour les Etats-Unis, comment peuvent-elles être contre les drones», renchérit Nizam Dawar, directeur de l’ONG locale Tribal development network.
Les frappes de drones ont broyé plus de 2.200 vies humaines, y compris celle début novembre du chef des talibans pakistanais Hakimullah Mehsud, et environ 400 civils, selon des organisations humanitaires, victimes collatérales d’une guerre qui ne dit pas son nom.
Mais pour les pro-drones, les chefs de tribus qui hébergent des insurgés doivent être tenus «responsables» si des membres de leur famille sont tués par des frappes américaines. Pour eux, «l’efficacité» de frappes «chirurgicales» prime sur les «victimes collatérales».
«Les drones constituent la seule façon d’éliminer les terroristes», tranche ainsi Arbab Mujeed ur-Rehman, cadre du Pakhtunkhwa Milli Awami Party (PMAP), une formation implantée dans le nord du pays qui peine à organiser des rassemblements dans les zones tribales en raison de menaces
Les drones, ces «oiseaux» du Coran
Tous s’entendent toutefois sur un point : cette guerre entre le ciel des drones et la terre des rebelles a semé des troubles d’anxiété par milliers et généralisé la consommation d’antidépresseurs chez une population exposée au «Bangana» (bourdonnement), nom donné à ces avions sans pilote.
Mais pour les pro-drones comme Arbab, les avions sans pilote sont surtout des «Ababils», ces oiseaux ayant jeté des pierres sur les forces du général Abraha pour protéger La Mecque, selon le Coran.
Or chanter les louanges de ces «oiseaux» modernes venus des Etats-Unis, en invoquant de surcroît une référence au livre saint, peut s’avérer fatal dans les repaires du réseau Haqqani, d’Al-Qaïda et des talibans.
Encore plus que des traîtres, les «pro-drones» y sont soupçonnés d’être des espions et de déposer des +pataï+, nom local pour des émetteurs capables de transmettre un signal à un drone, dans la résidence ou la voiture de jihadistes pour qu’ils soient bombardés.
«On m’a donné un +pataï+ que j’ai déposé sous le siège d’un véhicule... Nous avons donné des informations, puis l’endroit a été bombardé. Huit personnes sont mortes et nous avons reçu chacun 20.000 roupies (200 dollars)», confesse le jeune Hidayatullah sur une vidéo rebelle avant d’être exécuté.
Dans les bazars des zones tribales, les islamistes distribuent ainsi vidéos et tracts exhortant tout un chacun à dénoncer les «traîtres» dans sa famille, ce qui exalte le climat de suspicion dans une région déjà encline aux théories du complot.
Des tracts distribués revendiquent même le meurtre de d’espions issus des talibans eux-mêmes, comme Ghulam Jan, un commandant tué en août.
«Il a été établi que Ghulam Jan a espionné pour les drones.... Ce tract est destiné à tout ceux qui vendent leur foi et sont impliqués dans l’espionnage. Cessez vos activités si vous ne voulez pas subir le même sort!», prévient ainsi un pamphlet des talibans.
Confronté aux plaintes croissantes de la population, le seigneur de guerre taliban Hafiz Gul Bahadur avait pourtant exigé, il y a deux ans, la fin de ces exécutions macabres. En vain.
Hawaï, 15e Etat américain à légaliser le mariage gay
Le Monde.fr avec AFP
Les parlementaires de Hawaï ont légalisé, mardi 12 novembre, le mariage homosexuel, faisant de l'archipel du Pacifique le 15e Etat américain à autoriser les mariages entre personnes de même sexe. La loi, approuvée mardi 12 novembre par le Sénat de l'Etat, doit encore être signée par le gouverneur de Hawaï Neil Abercrombie – grand défenseur du texte – pour entrer en vigueur, probablement dans les prochains jours.
Le procureur général de Hawaï, David Louis, a précisé que l'Etat pourrait commencer à éditer des certificats de mariage pour les couples de même sexe dès le 18 novembre. Barack Obama, qui a vécu sur l'île, a félicité les élus de Hawaï dans un communiqué : "Grâce à ce vote, Hawaï rejoint le nombre croissant d'Etats reconnaissant que nos frères et sœurs homosexuels doivent être traités par la loi de façon équitable", ajoute-t-il.La semaine dernière, l'Illinois a également légalisé le mariage gay, mais la loi ne sera pas promulguée avant juin 2014. Les homosexuels peuvent aujourd'hui se marier dans quatorze Etats – dont le plus peuplé, la Californie – ainsi que dans la capitale fédérale. Avec l'Illinois et Hawaï, près d'un tiers des 50 Etats américains célébreront des mariages homosexuels.
Voir l'infographie : La carte du mariage homosexuel dans le monde
L'e-cigarette pourrait "sauver des millions de vies"
(AFP)
Londres — Le remplacement de la cigarette par la cigarette électronique pourrait sauver des millions de vies, ont estimé mardi à Londres plusieurs intervenants à une conférence internationale sur le sujet, tout en soulignant la nécessité de recherches plus approfondies.
"Les cigarettes tuent 5,4 millions de personnes chaque année dans le monde", a rappelé Robert West, directeur des études sur le tabac au centre britannique de recherches sur le cancer, Cancer Research UK.
Il s'exprimait lors d'une des conférences du sommet sur l'e-cigarette --appareil qui délivre une vapeur aromatisée avec de la nicotine-- qui réunissait mardi à la Royal Society de Londres près de 250 médecins, chercheurs, spécialistes de politique de santé publique et industriels.
Le remplacement de la cigarette par l'e-cigarette "pourrait sauver des millions de vies", a-t-il affirmé en précisant que près d'un tiers des personnes qui tentent d'arrêter de fumer ont recours à des cigarettes électroniques.
Le docteur Jacques Le Houezec, un spécialiste français des questions de santé publique et de la dépendance au tabac, a également déclaré lors de cette journée de conférences que, bien que l'e-cigarette contienne des substances nocives, leur présence est entre neuf et 450 fois plus faible que dans les cigarettes classiques.
Deborah Arnott, directrice générale du groupe de pression anti-tabac Action on Smoking and Health (ASH), a également jugé que les e-cigarettes avaient "un potentiel significatif" parce qu'elles "sont beaucoup moins nocives que les cigarettes traditionnelles" et qu'elles attirent les fumeurs "en premier lieu comme un moyen d'arrêter de fumer".
"Mais pour le moment, ces produits nécessitent d'être réglementés parce qu'il y a une réelle inquiétude sur le fait que leur innocuité ne soit pas garantie sans réglementation", a-t-elle dit à l'AFP.
"Le développement de l'e-cigarette va plus vite que la science", a-t-elle mise en garde, estimant que s'il y a des éléments "cancérigènes dans ces e-cigarettes, on ne verra aucun effet immédiatement mais dans 10, 15 ou 20 ans, les gens en mourront".
Elle a également souligné l'intérêt grandissant des entreprises de tabac traditionnel: "Si tout le monde passe à la cigarette électronique, elles perdraient leur marché donc elles se doivent d'être présentes. Nombre des plus gros fabricants d'e-cigarettes ont déjà été rachetés", a-t-elle dit.
Matthew Moden, directeur de l'entreprise britannique Liberty Flights qui fabrique du e-liquide à base de nicotine, a vu son entreprise passer d'un simple site de vente sur internet en 2009 avec trois employés à un groupe employant aujourd'hui 75 personnes dans dix boutiques.
"Nous sommes favorables à une réglementation. Nous devons être transparents sur ce que nous vendons, sur l'innocuité et la composition" des produits, a-t-il dit à l'AFP.
"Dans 10, 12 ou 20 ans, je pense que la nicotine sera semblable à la caféine dans la manière dont les gens la consommeront, dans la façon dont elle sera perçue et dans l'effet qu'elle aura sur le corps", a-t-il prédit.
La consommation des e-cigarettes double chaque année depuis quatre ans avec à l'heure actuelle sept millions de consommateurs en Europe, selon l'organisation de ce sommet.
Un projet européen pour classer la cigarette électronique comme médicament dans le cadre d'un texte anti-tabac a été rejeté début octobre par le parlement de Strasbourg.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a également écrit en juillet que "la sécurité des cigarettes électroniques n'a pas été scientifiquement prouvée".
Un triptyque de Bacon vendu pour 142 millions de dollars
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
Trois études de Lucian Freud, un triptyque de Francis Bacon datant de 1969, a été adjugé 142,4 millions de dollars (105,9 millions d'euros), mardi 12 novembre à New York, devenant l'œuvre d'art la plus chère du monde vendue aux enchères. Elle avait été estimée jusqu'ici à 85 millions de dollars (63,2 millions d'euros).
Le triptyque n'avait pas été mis sur le marché auparavant, les trois panneaux ayant été séparés pendant quinze ans avant d'être réunis. L'œuvre au complet a été "adjugée après six minutes d'âpres enchères", a résumé la maison Christie's.
JEFF KOONS, ARTISTE VIVANT LE PLUS CHERAccueillie par de vifs applaudissements dans la salle, cette vente écrase le précédent record de 119,9 millions de dollars (89,2 millions d'euros) décroché pour Le Cri d'Edvard Munch, mis aux enchères en mai 2012 à New York par la maison concurrente, Sotheby's. Le précédent record pour une peinture de Bacon était de 86 millions de dollars en 2008.
L'œuvre représente Lucian Freud, ami de Francis Bacon et peintre lui-même. Il n'existe qu'un autre triptyque complet de Bacon représentant le petit-fils du fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud, selon Christie's.
Cette vente individuelle est la plus chère réalisée durant toute cette saison des enchères de New York. Christie's n'a pas dévoilé l'identité de l'acquéreur, alors que le marché de l'art contemporain ne cesse de battre des records, alimenté par une nouvelle vague de riches collectionneurs en provenance de Chine, de Russie ou du Moyen-Orient.
La vente de mardi chez Christie's a aussi établi un autre record, celui d'une œuvre d'art réalisée par un artiste vivant. Balloon Dog (Orange), du sculpteur Jeff Koons a été vendu pour 58,4 millions de dollars (43,4 millions d'euros), mieux que les 37,1 millions de dollars (27,6 millions d'euros) déboursés pour Domplatz, Mailand (place du Dôme, Milan), une toile du peintre allemand Gerhard Richter, en mai.
BANDERAS – Les cartels mexicains s’emparent des réseaux sociaux pour vanter leurs actions
Alors qu'ils font régner la terreur en assassinant les internautes qui osent les critiquer sur Twitter ou Facebook, les cartels de la drogue mexicains investissent depuis plusieurs années ces mêmes réseaux sociaux pour promouvoir leurs actions et leur réussite sociale, comme le rapporte un reportage de Vice.
Lire notre enquête "Pour les narcotrafiquants, la terreur passe aussi par le Web"
Antoine Nouvet (de la fondation canadienne SecDev) a étudié de près la question et explique comment les cartels font des réseaux sociaux leur nouvel instrument de communication, à défaut de pouvoir faire passer leurs messages dans les médias traditionnels.
"Dans les années 1990, les cartels colombiens avaient déjà réussi à pousser très loin leur communication, à la différence qu'ils ne disposaient pas de ces plateformes de diffusion massive"
Des campagnes sur YouTube à l'auto-promotion sur FacebookLe partage de vidéos sur YouTube représente une aubaine pour les cartels. A titre d'exemple, un discours de "La Tuta", chef du cartel des "Chevaliers Templiers" a été regardé plus d'un million de fois, soit 60 fois l'audience réalisée par le président mexicain Enrique Peña Nieto, qui parlait à la télévision au même moment.
Anticipant une probable censure de Facebook, les "Chevaliers Templiers" s'étaient présentés comme une "petite entreprise" pour pouvoir créer leur page, qui avait recueillie 10 000 "Likes" et de nombreux messages de soutiens jusqu'à sa fermeture.
Pour déjouer la censure des pages collectives, les membres des cartels utilisent désormais leurs pages personnelles où ils postent de nombreux "selfies" (des auto-portraits) vantant leur apparente réussite sociale à grands renforts de liasses de billets, d'armes dorées, de drogues et de jeunes femmes dénudées. "Les cartels ont très vite compris que si leurs messages étaient en ligne, ils toucheraient bien plus de gens, pas seulement les locaux. Désormais, ils opèrent avec l'intention que tout le monde le sache, de Tamaulipas à Mexico", note Shauna Dillavou, chercheuse spécialisée sur la présence des cartels mexicains sur les réseaux sociaux au Plessas Experts Network.
Vice rapporte l'exemple de "Broly" qui fait figurer les "Chevaliers Templiers" dans la rubrique "emploi" de sa page Facebook, prend la pause avec ses collègues et leurs armes et poste ses performances en 4x4.
Beaucoup moins glamour, les vidéos mises en ligne par les cartels, montrant des règlements de comptes, des assassinats et des tortures. "Les premières vidéos, clairement inspirées des djihadistes d'Al-Qaida, sont apparues en ligne en 2006-2007, souligne Shauna Dillavou, interrogé en 2012 par Le Monde.
Des ingénieurs informatiques au service des cartels
Selon Antoine Nouvel, les cartels disposent aussi de leurs propres programmateurs, des ingénieurs informatiques qu'ils engagent moyennant un salaire attrayant, et qui sont chargés de surveiller les comportements du peuple mexicain, de répertorier ceux qui les critiquent et de déjouer d'éventuelles attaques à leur encontre. Ils se font parfois passer pour des citoyens afin de savoir où se trouvent les forces de police ou des cartels rivaux.
Passés maîtres dans les techniques d'encodage, les cartels peuvent désormais régner sur la Toile, au même titre que certains groupes mafieux ou terroristes. Quand ils ont besoin de compétences que leurs scientifiques n'ont pas, ils n'hésitent pas à kidnapper ceux qui les intéressent, rapporte Antoine Nouvet :
"En 2012, 36 cas d'enlèvements d'ingénieurs ont été rapportés, dont un employé d'IBM qu'on n'a jamais revu depuis".
Mais cette confiance aveugle dans leur toute puissance sur les réseaux sociaux pourrait bien se retourner contre eux. Ce fut le cas en 2011 lorsque les Anonymous ont mené une attaque contre le cartel de la drogue Zetas en accédant à leurs données personnelles et en menaçant de révéler des noms. Zetas n'avait toutefois pas tardé à riposter et Anonymous avait reculé après qu'un de ses membres ait été enlevé.
Lire : "Les Anonymous menacent un cartel mexicain"
La dépendance grandissante des cartels à l'égard d'internet pourrait donc aussi être leur talon d'Achille, notamment si le gouvernement mexicain votait des lois et améliorait les compétences de ses services spécialisés pour contre-attaquer via le cyberespace.
DIVERS
Des migrants naufragés en Méditerranée sauvés grâce à des policiers des Yvelines
FAITS DIVERS - Alors qu'une trentaine de migrants étaient à bord d'une barque en grande difficulté, à 2.000 km de là, c'est le commissariat de Poissy (Yvelines) qui a donné l'alerte...
Un nouveau drame de l'immigration évité de justesse: des migrants en perdition en Méditerranée ont pu être sauvés grâce à l'alerte donnée par le commissariat de Poissy, dans les Yvelines, à quelque 2.000 km de là, a-t-on appris ce mardi auprès de la police.L'histoire commence samedi peu avant minuit: le commissariat de Poissy, en banlieue parisienne, reçoit la visite d'un Kurde irakien, Allan, âgé de 33 ans et parlant mal le français. Accompagné par une femme faisant office d'interprète, il explique avoir reçu dix minutes plus tôt un appel désespéré de son frère, Rekan.
Situation incongrue
Celui-ci dit se trouver avec une trentaine de compagnons d'infortune à bord d'une barque en grande difficulté en Méditerranée, qui menace de chavirer à cause du gros temps, a relaté le commissaire de Poissy Yann Bessette, confirmant une information du Parisien. «Ce soir-là, ce monsieur est tombé à l'accueil sur une gardienne de la paix qui, malgré l'incongruité de la situation, a pris l'affaire au sérieux et a immédiatement donné l'alerte», s'est-il réjoui.Prévenus, le centre d'information et de commandement des Yvelines puis les officiers de permanence ont alors informé le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée (Cross Med) à Toulon (Var), qui a ensuite saisi les autorités grecques. Selon un rapport transmis au commissaire, les garde-côtes italiens avaient dans un premier tenté d'établir le contact téléphonique avec le bateau par deux fois dans la nuit de samedi à dimanche, mais sans succès.
Allan, qui a pu joindre son frère rescapé, a expliqué au commissaire que «les migrants auraient été déposés sur une île grecque et devaient être conduits à Athènes».
30 migrants dont quatre mineurs
Dimanche, les autorités grecques ont récupéré un bateau avec à son bord 31 migrants dont quatre mineurs, de nationalité inconnue, au large des côtes de Céphalonie, en mer ionienne, qui sépare l'Italie et la Grèce, a indiqué une source maritime grecque. Cette dernière n'était toutefois pas en mesure de dire dans l'immédiat qui avait donné l'alerte.«Cette belle histoire met en lumière que le métier de policier est fait de 95% d'habitudes et de routine, et de 5% de situations extraordinaires pour lesquelles il faut rester mobilisés car cela peut sauver des vies», a estimé le commissaire Bessette, rappelant que «porter assistance aux personnes en danger, c'est le métier de base des policiers».
FRIC – Un journaliste de « Libération » a payé Leonarda pour l’interviewer
"A Libération, on ne paye jamais pour obtenir une information ou un entretien" a affirmé Luc Le Vaillant, en charge de la page Portraits, dans un article publié mardi 12 novembre dans le quotidien. Son objectif : éteindre l'incendie provoqué la veille par la publication dans cette même rubrique d'un article sur Leonarda Dibrani.
Son auteur, le journaliste Michel Henry, y déclare avoir payé 50 euros pour pouvoir interviewer la jeune fille, dont l'expulsion forcée vers le Kosovo avec sa famille avait créé une vive émotion et mis le pouvoir en difficulté .
Aujourd'hui "en vertu de cette stratégie de la débrouille qui gouverne leurs vies", les Dibrani cherchent "à tirer bénéfice de l’appétit des médias. Resat, le père, fixe ses conditions : il faut 'donner un truc' pour obtenir l’interview. 'Tu comprends, on n’a plus de thunes', détaille Leonarda. D’ordinaire, jamais Libération ne paye, mais là, allez savoir pourquoi, on cède tout en négociant serré. Affaire conclue à 50 euros, au lieu des 200 réclamés", raconte Michel Henry dans son article.
Les Dibrani, des gens aux abois
Le cas Leonarda serait donc l'exception à la règle. Même s'il "nous arrive d’inviter des gens à déjeuner, et ça coûte parfois beaucoup plus de 50 euros", admet Luc Le vaillant. "Il m’est même arrivé d’offrir une paire de chaussures neuves à un SDF aux semelles trouées, dont je faisais le portrait un jour où il neigeait", ajoute-t-il.
Un dénuement dans lequel se trouve également la famille de Leonarda, "des gens aux abois, dans une débine totale et qui, une fois la vague média retirée, se retrouvent le bec dans l’eau et tentent de s’en tirer par tous les moyens", selon Luc Le Vaillant.
C'est aussi cette pauvreté qui semble justifier la mention de ce paiement dans le portrait. "Il était intéressant de raconter ça. Au risque de ce qui se passe maintenant. C’est-à-dire une alliance entre les huissiers de l’info assis bien au chaud, tous les 'on ne paye pas, nom de d’la', et les anti-stigmatisation qui nous reprochent de faire passer les Roms pour des arnaqueurs."
"Le Monde" n'a pas versé d'argent à Leonarda
En effet, les journalistes n'ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux, émettant pour la plupart des réserves sur cet "échange de bons procédés".
Il en va ainsi de Sophie Ravinel, journaliste politique au Figaro :
Des attaques injustifiées selon Quentin Girard, journaliste à Libération, qui estime que la plupart des médias se sont déjà adonnés à ce genre de pratique
Dans le cas du Monde, le journaliste Alain Salles, qui a rencontré Leonarda fin octobre au Kosovo, n'a pas versé d'argent aux Dibrani. Il aurait refusé dans ce cas, mais la demande n'a de toute façon pas été faite. Il précise bien que le contexte était différent fin octobre : la famille se servait alors des médias pour tenter de faire reculer le gouvernement.
"Les journalistes se précipitent pour poser leurs questions à Leonarda et à sa famille, qui répondent avec un mélange ambigu de répulsion devant le flux incessant de reporters qui arrivent les uns après les autres, et d'attraction devant les caméras, avec le sentiment que cette médiatisation servira leur cause, expliquait-il ainsi dans un article publié le 17 octobre.
Lire l'article d'Alain Salles : Leonarda : info, politique et téléréalité
Retombée dans l'anonymat, et ayant perdu l'espoir de faire céder le gouvernement, la famille doit trouver un moyen de survivre au Kosovo, où comme le rappelle Luc le Vaillant "50 euros (...) ce n’est pas rien quand on n’a ni boulot, ni perspectives".
Dans le cas du Monde, le journaliste Alain Salles, qui a rencontré Leonarda fin octobre au Kosovo, n'a pas versé d'argent aux Dibrani. Il aurait refusé dans ce cas, mais la demande n'a de toute façon pas été faite. Il précise bien que le contexte était différent fin octobre : la famille se servait alors des médias pour tenter de faire reculer le gouvernement.
"Les journalistes se précipitent pour poser leurs questions à Leonarda et à sa famille, qui répondent avec un mélange ambigu de répulsion devant le flux incessant de reporters qui arrivent les uns après les autres, et d'attraction devant les caméras, avec le sentiment que cette médiatisation servira leur cause, expliquait-il ainsi dans un article publié le 17 octobre.
Lire l'article d'Alain Salles : Leonarda : info, politique et téléréalité
Retombée dans l'anonymat, et ayant perdu l'espoir de faire céder le gouvernement, la famille doit trouver un moyen de survivre au Kosovo, où comme le rappelle Luc le Vaillant "50 euros (...) ce n’est pas rien quand on n’a ni boulot, ni perspectives".
The View From Saturn
http://www.nytimes.com/2013/11/12/science/space/the-view-from-saturn.html?partner=rss&emc=rss&smid=tw-nytimes
On July 19, NASA’s Cassini spacecraft looked back from the shadow of Saturn to take a picture of the ringed planet in all its glory and indeed the entire inner solar system. Knowing that the Earth would also be in the field of view — the third time that our planet has sat for its portrait from the outer solar system, Cassini’s managers asked everyone to smile. Apparently, many of us did, although you might not be able to pick yourself out of the cosmic crowd in this image released by NASA and the Cassini team on Tuesday.
This mosiac was assembled from 141 wide-angle images recorded over four hours. It shows Saturn and its surroundings over a span of 405,000 miles in their natural colors. The Earth and the Moon appear as small dots to the lower right of Saturn, below the bright main rings and above the faint bluish E ring. Another haunting feature, appearing as a bright dot to the far left, is Enceladus, which can be seen emitting sprays of mist, water that some astronomers think might contain the best evidence of life beyond Earth in this solar system.
Something to smile about, indeed.
GB: l'espion trouvé mort dans un sac cadenassé victime d'un "accident"...
AFP
Un espion britannique dont le corps décomposé a été découvert à Londres en 2010 dans un sac cadenassé a été victime d'un "accident", a affirmé mercredi Scotland Yard, jugeant que son décès n'était "aucunement lié à son travail".
Le corps de Gareth Williams, un agent de 31 ans employé par l'agence de surveillance britannique (GCHQ) mais détaché au moment des faits aux services de renseignements extérieurs britanniques (MI6), avait été trouvé enfermé dans un sac de sport posé dans sa baignoire, en août 2010.
"Mon opinion personnel, à l'issue de l'enquête, est que ce qui s'est passé était un accident", a déclaré Martin Hewitt, un haut responsable de la police britannique, à l'issue d'une nouvelle enquête sur ce décès mystérieux.
"Je suis convaincu que la mort de Gareth n'est en aucune manière liée à son travail", a-t-il ajouté.
Ces conclusions contredisent celles de l'enquête publique qui avait été menée au printemps 2012.
En mai 2012, Mme Fiona Wilcox, le coroner (nom du fonctionnaire chargé de l'enquête publique), avait déclaré, "après avoir évalué toutes les probabilités", être "convaincue que Gareth a été tué".
D'après elle, une "tierce personne" a très vraisemblablement transporté le sac de sport contenant Gareth jusqu'à la salle de bain de son appartement.
Martin Hewitt a refusé mercredi de spéculer sur le fait que la mort de l'agent ait pu être liée à ses intérêts supposés pour le bondage et le sadomasochisme.
La police avait en effet trouvé dans l'appartement de M. Williams des habits et chaussures de femmes, ainsi que des perruques. Sur son ordinateur personnel, des sites de claustrophilie (attirance pour l'enfermement) et de sadomasochisme avaient été consultés.
"Il est maintenant prouvé qu'il est théoriquement possible pour une personne de s'enfermer elle-même dans ce sac, avec le même type de cadenas", a déclaré le responsable de Scotland Yard.
Le MI6 avait mis une semaine avant de signaler l'absence de l'espion. L'examen du corps avait été réalisé neuf jours après le décès et les résultats des tests toxicologiques n'étaient pas fiables, en raison de son état de décomposition, avaient jugé les experts pendant l'enquête publique.
Sa famille continue de croire à la thèse d'un meurtre.
"Nous considérons que sur la base des faits connus, les conclusions du coroner reflètent correctement les circonstances de la mort de Gareth", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le corps de Gareth Williams, un agent de 31 ans employé par l'agence de surveillance britannique (GCHQ) mais détaché au moment des faits aux services de renseignements extérieurs britanniques (MI6), avait été trouvé enfermé dans un sac de sport posé dans sa baignoire, en août 2010.
"Mon opinion personnel, à l'issue de l'enquête, est que ce qui s'est passé était un accident", a déclaré Martin Hewitt, un haut responsable de la police britannique, à l'issue d'une nouvelle enquête sur ce décès mystérieux.
Ces conclusions contredisent celles de l'enquête publique qui avait été menée au printemps 2012.
En mai 2012, Mme Fiona Wilcox, le coroner (nom du fonctionnaire chargé de l'enquête publique), avait déclaré, "après avoir évalué toutes les probabilités", être "convaincue que Gareth a été tué".
D'après elle, une "tierce personne" a très vraisemblablement transporté le sac de sport contenant Gareth jusqu'à la salle de bain de son appartement.
Martin Hewitt a refusé mercredi de spéculer sur le fait que la mort de l'agent ait pu être liée à ses intérêts supposés pour le bondage et le sadomasochisme.
La police avait en effet trouvé dans l'appartement de M. Williams des habits et chaussures de femmes, ainsi que des perruques. Sur son ordinateur personnel, des sites de claustrophilie (attirance pour l'enfermement) et de sadomasochisme avaient été consultés.
"Il est maintenant prouvé qu'il est théoriquement possible pour une personne de s'enfermer elle-même dans ce sac, avec le même type de cadenas", a déclaré le responsable de Scotland Yard.
Le MI6 avait mis une semaine avant de signaler l'absence de l'espion. L'examen du corps avait été réalisé neuf jours après le décès et les résultats des tests toxicologiques n'étaient pas fiables, en raison de son état de décomposition, avaient jugé les experts pendant l'enquête publique.
Sa famille continue de croire à la thèse d'un meurtre.
"Nous considérons que sur la base des faits connus, les conclusions du coroner reflètent correctement les circonstances de la mort de Gareth", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
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