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vendredi 29 novembre 2013

29112013 QUOI DE NEUF ?

HUMOUR......ENCORE QUE......

 

 

POLITIQUE

Prostitution : les députés commencent l'examen du projet de loi



La députée et rapportrice PS Maud Olivier lors d'une conférence sur le projet de loi contre la prostitution le 26 novembre. © Maxppp - Christophe Petit Tesson

Une proposition de loi pour sanctionner les clients des prostitué(e)s est examinée par les députés à partir de ce vendredi. Le sujet fait l'objet de débats très vifs entre les partisans de l'abolition de la prostitution et les défenseurs d'une "prostitution choisie". Le texte élaboré par des députés socialistes propose de punir l'achat d'actes sexuels d'une amende de 1.500 euros, le double en cas de récidive.

Les prostitué(e)s ne sont pas des délinquant(e)s, ce sont des victimes. C'est ce qu'estiment les députés à l'origine de la proposition de loi examinée ce vendredi à l'Assemblée, d'où leur idée de supprimer du code pénal le délit de racolage passif, mesure emblématique, instaurée il y a dix ans par Nicolas Sarkozy.
►►► EN VIDEO | La réunion de la Commission spéciale de l'Assemblée nationale à l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution - mardi 19 novembre

"La prostitution se cachera de plus en plus" (Sophie Combes, juge)

Pour les auteurs du projet de loi, seule la pénalisation des clients permettra d'abolir un jour la prostitution. Une vision des choses extrêmement naïve, soutient le syndicat de la magistrature. Selon la juge Sophie Combes, cette loi risque de fragiliser encore plus les prostitué(e)s. "Ils auront effectivement peur des patrouilles de police et ils vont aller exercer leur activité dans des espaces encore plus éloignés, des forêts, des lieux un peu isolés. La prostitution se cachera de plus en plus et cette proposition de loi risque d'avoir un effet contre-productif", estime la magistrate.

"Tout cela n'est pas très sérieux" (syndicat de de policiers)

Par ailleurs, s'il est adopté, le texte sera extrêmement difficile à appliquer, estiment les syndicats de policiers. Patrice Ribeiro représente Synergie Officiers. "Il faudra prouver qu'il y a eu proposition, voire qu'il y a eu commerce charnel qui a été consommé. Tout cela n'est pas très sérieux. Les policiers ont bien d'autres choses à faire que de se cacher derrière les arbres pour arrêter des clients et des prostituées", estime-t-il. Une proposition de loi que les policiers jugent vertueuses sur le plan moral, mais inutile sur le plan de la lutte contre les réseaux de proxénétisme.
 
 
 
 
 

Prostitution : les députés hésitants

Par ,
           
La proposition de loi envisage des mesures d'accompagnement social et professionnel pour celles qui veulent quitter la prostitution.
 

Si le texte pénalisant les clients devrait être adopté facilement, de nombreux parlementaires s'interrogent sur sa portée réelle.
Quelques réserves, beaucoup d'interrogations et encore de nombreuses hésitations. Après bien des débats au sein de chaque groupe, l'examen de la proposition de loi contre la prostitution, qui commence vendredi à l'Assemblée nationale, s'annonce animé. Pas de suspense toutefois: le texte devrait être adopté facilement, lors d'un vote solennel prévu le 4 décembre.
La proposition de loi, portée par les députées socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle, prévoit notamment de punir l'achat d'actes sexuels d'une amende de 1500 euros, doublée en cas de récidive. Elle envisage aussi des mesures d'accompagnement social et professionnel pour celles qui veulent quitter la prostitution. Pour les étrangères (près de 90 % des prostituées selon le ministère de l'Intérieur), l'accès à un titre de séjour, à un soutien financier et à un logement est facilité.
«Plus on s'avance vers le vote, plus on voit des interrogations monter dans chaque famille politique. Les poncifs qui traversent la société sur “le plus vieux métier du monde” traversent aussi l'institution parlementaire», reconnaît l'UMP Guy Geoffroy, un des auteurs du texte. «Sur les sujets de société il est toujours difficile de prétendre à une unanimité», renchérit Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS. Il y a des questions de conscience, de culture personnelle, de sensibilités personnelles qui parfois empêchent tel ou tel de voter les textes.»
À l'UMP, «nous avons choisi l'abstention, explique le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle. Mais avec des nuances… il y aura des “abstentions positives”, d'autres beaucoup plus critiques. Moi, je n'ai pas encore arrêté ma position: les objectifs du texte ne sont pas clairs, il est mal construit. C'est un débat complexe, transcourants, et une grande partie des parlementaires hésite». Membre de la commission spéciale sur la prostitution, Marie-Louise Fort, l'une des oratrices du groupe, se dit «limite contre, à titre personnel». «En vertu des bons sentiments, on ne peut que s'associer à la lutte contre la prostitution, admet-elle. Mais comment mettre en œuvre cette loi pour qu'elle soit efficace? On supprime le délit de racolage, mais Manuel Valls lui-même a dit que c'était un excellent moyen d'investigation… Je m'interroge aussi sur l'effet d'aubaine que les dispositifs prévus pour les femmes qui sortiraient de la prostitution vont créer: l'octroi d'un permis de séjour aux ex-prostituées va bien sûr encourager les filières d'immigration clandestines!»

«Inverser le rapport de force avec le client»

Chez les socialistes, dont 120 députés ont cosigné la proposition de loi, on avoue «quelques rares réserves». «Mais c'est une proposition de loi du groupe, précise-t-on. Alors, à partir de là, on assume! On ne veut pas laisser accréditer l'idée que l'on puisse couvrir des réseaux mafieux». Vice-présidente de la commission spéciale, Ségolène Neuville, souligne que «l'idée est d'inverser le rapport de force avec le client». «Plus de la moitié des prostituées sont victimes de violences, insiste-t-elle. Aujourd'hui, un client peut dire “si tu ne veux pas de rapport sans préservatif, je te dénonce à la police!” Bientôt, c'est lui qui sera en infraction.» Les députés de la gauche radicale soutiendront aussi ce texte qui «contient des mesures réelles, en particulier d'accompagnement», selon leur chef de file, André Chassaigne. Mais pas les Verts, qui pour la plupart, d'après le coprésident du groupe EELV à l'Assemblée nationale François de Rugy, déplorent «cette politique de l'affichage, ces postures idéologiques avec des relents moralisateurs».
À l'UDI, enfin, «c'est la liberté de vote», indique Charles de Courson, qui votera «pour, pour des raisons humanistes». Dans son groupe aussi, les débats ont été vifs. «On sait qu'un tiers des hommes ont déjà eu recours à des prostituées, eh bien c'est pareil pour les députés!, commente-t-il. Mais ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de gens qui font des excès de vitesse qu'il ne faut pas les sanctionner…»
 
 
 
 
 

Chômage: Hollande a peut-être enfin "la baraka" mais l'embellie reste "timide"
 
 

(AFP)





Paris — Le président François Hollande pourrait, contre toute attente, réussir son pari d'inverser la courbe du chômage après une embellie "timide" des chiffres en octobre, soulignent vendredi les éditorialistes de la presse nationale et régionale.
"Nul ne peut aujourd?hui contester l?embellie", écrit Eric Decouty dans Libération mais "il faudra attendre les statistiques des prochains mois pour vérifier que la promesse de François Hollande d?inverser la courbe du chômage -que beaucoup raillaient encore hier matin- est réellement gagnée". Il n'empêche, le chef de l?Etat "peut goûter les premiers fruits de sa politique."
"Ces chiffres sont évidemment trompeurs", râle Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro. "Au coeur d?un automne meurtrier marqué par une croissance atone, une kyrielle de fermetures d?usines et de plans sociaux, le gouvernement réussit l?exploit de faire reculer le chômage. Comme disent les prestidigitateurs, il y a un nécessairement un truc", les "emplois aidés" qui "sont par leur nature même source de nouveaux déficits".
Dans La Croix, Dominique Quinio émet des avis plus nuancés: "Même un peu moins mauvaises, les statistiques n?annoncent pas la victoire", insiste-t-elle, mais grâce aux emplois aidés "les jeunes, notamment, éprouvent un peu moins de difficultés à entrer sur le marché du travail, même d?une façon encore trop précaire" et "il faut s?en réjouir."
"En poker, cela s'appelle faire tapis. Face à une impopularité record, François Hollande sait qu'il joue désormais le peu de crédibilité qui lui reste sur le seul engagement vraiment ferme pris depuis son arrivée à l'Elysée: inverser la courbe du chômage. Aussi risqué que courageux. Car cela revient à rêver de reprendre la main avec une paire de huit", commente Philippe Marcacci (L'Est Républicain).
"François Hollande a peut-être, finalement, la baraka", ironise Pascal Coquis (Les Dernières Nouvelles d'Alsace) grâce à cette "éclaircie inespérée dans un contexte morose et durablement plombé."
"Tel Magellan cherchant, vainement jusque-là, un passage de l'Atlantique vers le Pacifique, François Hollande semble avoir trouvé son Cap Horn", assure Bruno Dive (Sud-Ouest). "Ce qui ne le met pas l'abri de nouvelles tempêtes. Car l'embellie reste timide."
"François Hollande ressemble aux Hercule de foire qui s'évertuaient à plier une énorme barre de fer... Sauf que la fameuse courbe du chômage résiste, elle, aux efforts du costaud élyséen", renchérit Raymond Couraud (L'Alsace). "Et, même si l'embellie d'octobre lui permet de souffler, rien ne dit que le chômage baissera durablement".
"A s'enflammer trop vite, on risque le retour de flamme. Et dès le mois prochain", avertit Christophe Bonnefoy (le Journal de la Haute-Marne).
"Les économistes l'assurent, cette fichue courbe va continuer, en 2014, à jouer au yo-yo", analyse Hervé Cannet (La Nouvelle République du Centre ouest). "Et, par conséquent, en pleine année électorale, avec les nerfs du président de la République."

 

 

 
 
 

Chômage : «La bataille continue» pour Hollande

Le Président se félicite de la baisse du nombre de chômeurs constatée en octobre, mais souligne qu'il faudra que la tendance se confirme dans les mois à venir.

François Hollande lors d'une conférence sur le chômage des jeunes en Europe, le 12 novembre 2013 à Paris.François Hollande a estimé vendredi à Vilnius que l’inversion de la courbe du chômage en France était acquise pour octobre mais qu’elle devra «être confirmée pour les autres mois». «C’est une bonne nouvelle mais nous n’avons pas encore gagné la bataille. La bataille, elle continue», a déclaré le président de la République interrogé par la presse à son arrivée au sommet du Partenariat oriental.
«J’avais moi-même parlé de la fin de l’année pour l’inversion de la courbe du chômage. Celle-ci est acquise pour le mois d’octobre mais elle doit être confirmée pour les autres mois. Je ne vais pas simplement me satisfaire d’un chiffre», a-t-il ajouté.
Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a chuté de 20 500 en métropole en octobre et s’élève désormais à 3,27 millions. Cependant si l’on inclut les demandeurs exerçant une activité réduite, la tendance reste fortement négative, avec 39 600 inscrits supplémentaires (4,88 millions au total).
Il a souligné que c’est «sur l’inversion puis ensuite sur la baisse continue, mois après mois, du chômage» qu’il serait jugé, affirmant penser «au 3,2 millions de personnes qui sont demandeuses d’emplois». «Ma responsabilité, c’est que nous soyons dans une perspective de baissse durable du chômage, alors oui, c’est une bonne nouvelle mais il en faudra d’autres pour que nous soyons sûrs de la victoire», a insisté François Hollande.


 
 

 

 

Des manifestants entrent de force au siège de l'armée thaïlandaise

AFP

Les protestataires réclament depuis près d'un mois la chute du gouvernement de Yingluck Shinawatra et son frère Thaksin.

Manifestation contre le gouvernement en place en Thaïlande, le 28 novembre à Bangkok.Des manifestants réclamant la chute du gouvernement thaïlandais sont entrés de force vendredi au siège de l’armée de terre, demandant aux militaires de les rejoindre. «Les manifestants ont forcé le portail à 12h10, heure locale (6h10, heure française) et sont maintenant dans le quartier général de l’armée de terre» dans le centre historique de Bangkok, a indiqué une porte-parole de l’armée à l’AFP, précisant que le chef de l’armée de terre n’était pas présent à ce moment.
Selon une journaliste de l’AFP, des milliers de personnes sont entrées dans le complexe - mais pas dans les bâtiments. «Nous voulons montrer à l’armée que le peuple est fort et courageux (...). Nous voulons savoir si l’armée se mettra du côté du peuple», a déclaré l’un des meneurs des manifestants, Amorn Amornrattananont. «Nous ne voulons pas d’un coup d’Etat militaire», a-t-il ajouté.
La mobilisation dure depuis un mois contre la chef du gouvernement Yingluck Shinawatra et son frère Thaksin, ancien Premier ministre renversé par un coup d’Etat en 2006, qui reste au coeur de la politique du royaume malgré son exil.
Les manifestations ont pris de l’ampleur cette semaine. Et les manifestants, qui ont rejeté l’offre de discussion de Yingluck, occupaient vendredi plusieurs bâtiments officiels, dont le ministère des Finances. Ils en ont assiégé plusieurs autres ces derniers jours, dont le siège de la police nationale, où ils avaient coupé l’électricité jeudi.
Des milliers d’autres manifestants, accompagnés du bruit assourdissant de sifflets qui sont devenus leur signe distinctif, ont marché vers le siège du parti Puea Thai au pouvoir, qui avait largement remporté les dernières élections de 2011, comme tous les autres partis pro-Thaksin avant lui depuis plus de dix ans. La situation en début d’après-midi était très tendue devant le bâtiment protégé par des dizaines de policiers anti-émeutes.

«Système Thaksin»

La colère des manifestants a été provoquée par un projet de loi d’amnistie, selon eux, taillé sur mesure pour permettre le retour de Thaksin, en exil pour échapper à une condamnation à deux ans de prison pour malversations financières.
Malgré le rejet du texte par le Sénat, les manifestants, groupes hétéroclites rassemblés par leur haine du milliardaire, n’ont pas désarmé et exigent désormais la tête de Yingluck, qu’ils considèrent comme une marionnette de son frère, et la fin du «système Thaksin», qu’ils associent à une corruption généralisée. Des accusations reprises par le Parti démocrate, principal parti d’opposition qui n’a pas gagné d’élections en près de 20 ans, dans une motion de censure contre Yingluck à laquelle la Première ministre a sans surprise échappé jeudi.
Dans une capitale habituée aux violences politiques, ce mouvement, le plus important depuis la crise de 2010 qui avait fait 90 morts, fait craindre des débordements, notamment à l’approche du week-end qui devrait voir une nouvelle augmentation du nombre de manifestants après un pic à quelque 150 000 dimanche dernier.
Si les rassemblements sont jusqu’ici restés largement pacifiques, des incidents ont eu lieu jeudi en dehors de Bangkok où les manifestants ont étendu leur action. Deux opposants au gouvernement ont notamment été légèrement blessés lors d’affrontements avec des «chemises rouges» fidèles à Thaksin dans la province de Patum Thani, au nord de Bangkok, selon la police.
Quelques milliers de «rouges» campent également dans un stade de la capitale depuis dimanche et ont appelé pour samedi à un grand rassemblement. Mais les divers mouvements pourraient faire au moins une pause à l’approche de l’anniversaire du roi Bhumibol, le 5 décembre, un évènement très important pour les Thaïlandais, qui se doit d’être célébré dans le calme et le respect.
Lors d’une adresse télévisée jeudi, Yingluck avait appelé les manifestants à rentrer chez eux, soulignant que le gouvernement ne voulait pas de confrontation mais des négociations. Mais le principal meneur du mouvement, l’ancien vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban a rejeté toute idée de discussions jeudi soir.
«Yingluck dit que le gouvernement peut toujours gouverner, toujours travailler. Je veux lui dire qu’il ne pourra travailler encore que pour quelques jours, après nous ne le laisserons plus travailler», a-t-il déclaré devant des milliers de partisans.





En mer de Chine, Tokyo et Séoul défient Pékin


 

Des avions de chasse japonais et sud-coréens ont patrouillé dans la zone.
Ils n'ont pas respecté les consignes d'identification chinoise.


En mer de Chine, Tokyo et Séoul défient Pékin

Six jours après avoir tenté de mettre en scène son autorité dans la région en décrétant de manière unilatérale la création, au-dessus de la mer de Chine orientale, d'une zone de défense aérienne, Pékin se retrouve confronté à une poussée de défiance des grandes nations d'Asie-Pacifique. Mardi soir, les Etats-Unis avaient indiqué qu'ils avaient fait voler des bombardiers B-52 dans le nouveau périmètre virtuel créé par les autorités militaires chinoises et qu'ils n'avaient aucunement tenu compte des consignes de Pékin qui exige désormais de connaître l'identité et les plans de vol des appareils traversant cette zone.
Et, hier, ce sont les gouvernements japonais et sud-coréen qui ont à leur tour annoncé qu'ils venaient de faire patrouiller dans la région plusieurs appareils militaires sans jamais en informer Pékin. Tokyo et Séoul ont rappelé que le périmètre chinois, qui englobe des territoires contrôlés par le Japon (les îles Senkaku) ou la Corée du Sud (le rocher Ieodo), mais qui sont revendiqués par le pouvoir communiste, n'avait aucune légitimité.
Très bruyant en début de semaine, le gouvernement chinois semble aujourd'hui s'interroger sur la nature de sa réponse aux positionnements fermes de ses voisins. Il s'est pour l'instant contenté d'expliquer qu'il avait bien repéré les passages d'avions américains et sud-coréens. Mais il n'a pas pris « les mesures défensives » qu'il agitait en début de semaine.
Pour expliquer cette passivité, les experts pointent les difficultés technologiques soulevées par la mise en place soudaine d'une si grande zone de défense aérienne. Le contrôle d'un tel espace nécessite un appareillage de surveillance dont ne disposerait pas encore le pays ainsi qu'une très grande capacité de projection aérienne, qui demanderait un effort d'adaptation à l'armée chinoise. A Tokyo, les analystes veulent plutôt croire que Pékin n'est pas pressé d'organiser une confrontation et cherche, en fait, à s'imposer graduellement dans la zone en construisant peu à peu sa présence militaire et en harcelant quotidiennement ses voisins, comme il le fait déjà sur les mers de la région près de tous les territoires contestés.

Inaction des autorités chinoises

En Chine, l'inaction des autorités suscite toutefois de plus en plus de commentaires ironiques. A l'exception des plus va-t-en-guerre, un certain sarcasme point sur Weibo, le Twitter local. Un internaute, dans une terminologie typique des dirigeants chinois, se moque des autorités en écrivant : « Le peuple chinois peut avoir confiance et se reposer sur nous car nous avons envoyé notre porte-avions et sa flotte en mer de Chine méridionale. » Une façon de dire que l'armée fait diversion en portant l'attention sur un territoire qui n'est pas au coeur des tensions actuelles. Un autre, dont le commentaire a été abondamment relayé, invente cette petite histoire : au moment où un chasseur chinois s'apprêtait à abattre le B-52, le pilote américain a menacé de publier la liste des avoirs détenus aux Etats-Unis par les dirigeants chinois, ce qui a provoqué l'annulation du tir…






Senkaku-Diaoyu : Pékin envoie des patrouilles aériennes dans la « zone d'identification »

Le Monde.fr avec Reuters

Le pouvoir chinois a dépêché plusieurs chasseurs et un avion de détection jeudi 28 novembre dans la « zone aérienne d'identification » (ZAI) qu'il a instaurée unilatéralement en mer de Chine orientale.

Page d'accueil du moteur de recherche Baïdu avec le drapeau chinois sur les îles Senkaku-Diaoyu, le 18 septembre.La Chine a annoncé la semaine dernière que les appareils étrangers entrant dans cette ZAI, y compris les avions de ligne, devraient adresser un signalement préalable aux autorités chinoises. La zone en question couvre les îlots au cœur du contentieux territorial entre la Chine et le Japon, appelés Senkaku par Tokyo et Diaoyu par Pékin.
La mission de patrouille aérienne chinoise envoyée jeudi était « une mesure défensive, conforme aux pratiques internationales courantes », a déclaré Shen Jinke, porte-parole de l'armée de l'air chinoise, cité vendredi par l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
 
VISITE DE JOE BIDEN LA SEMAINE PROCHAINE
Les chasseurs, parmi lesquels des Sukhoï-30 de fabrication russe, ont effectué des patrouilles de routine et ont surveillé des « cibles » dans la ZAI, a ajouté le porte-parole. « L'armée de l'air chinoise est en alerte avancée et prendra des mesures pour faire face aux menaces aériennes diverses, afin de garantir fermement la sécurité de l'espace aérien du pays », a-t-il dit.
Toutefois, a tempéré le porte-parole du ministère de la défense, Yang Yujun, il est « incorrect » de supposer que la Chine abattrait les appareils qui entreraient dans la ZAI sans s'identifier. Le secrétaire général du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a déclaré vendredi ne pas savoir si des avions chinois se trouvaient dans la ZAI, mais il a ajouté que le Japon maintenait son état de vigilance.
Le vice-président américain, Joe Biden, doit se rendre la semaine prochaine en Chine, au Japon et en Corée du Sud, où il tentera de désamorcer cette nouvelle crise, ont déclaré de hauts responsables de l'administration Obama.
 
 
 
 
 

BULGARIE Tu n'as pas tout gagné, Monsieur Orecharski !

Contesté depuis six mois, le gouvernement socialiste de Plamen Orecharski est resté sourd aux réclamations de la société civile. Avec l'arrivée de l'hiver, le Premier ministre est en train de remporter son pari : les manifestations s'essoufflent. Mais cette victoire a un prix, lui rappelle l'écrivain Deïan Enev.
 
Le Premier ministre bulgare Plaman Orecharski à Sofia, le 22 juin 2013 - PES/FlickR/CC
Le Premier ministre bulgare Plaman Orecharski à Sofia, le 22 juin 2013 - PES/FlickR/CC
Chapeau Monsieur Orecharski !
Tu as gagné. Tu as tenu bon. Tu n'as pas vacillé.
Pour 50 levas [25 euros] de prime de Noël accordés aux retraités, tu as acheté l'avenir de leurs petits enfants. Les retraités [la retraite moyenne ne dépasse pas les 100 euros] ne le savent pas encore, mais toi tu le sais. Tu leur as même donné un bonus : un petit voyage gratos pour visiter Sofia [allusion aux contre-manifestations organisées par le gouvernement qui a fait venir par autocar des personnes âgées de province pour damer le pion aux protestataires de la capitale]. A tous, tu as montré à cette occasion combien étaient nombreuses nos forces de police. Au cas où.
Il est certainement facile de manifester en plein été, lorsque le défilé prend des allures de carnaval, d'une promenade sur les pavés jaunes du centre de Sofia. Tes conseillers t'ont certainement dit : 'Il faut tenir le coup jusqu'à l'hiver, jusqu'aux premières neiges ! Les protestations cesseront d'elles-mêmes.' Et c'est ce qui s'est passé. Tes conseillers sont des gens intelligents.
Les étudiants – dernier espoir de la contestation – qui ont occupé récemment l'université t'ont certainement un peu troublé. Mais seulement au début. Puis tes conseillers t'ont assuré que ces derniers n'ont pas d'expérience et qu'on va vite trouver comment les mater. Et c'est ce qui est arrivé. Une fois de plus, tes conseillers ont eu raison. Ils sont intelligents. Et pour Noël, ils recevront certainement plein de billets de 50 levas. Ils les auront bien mérités. Ils ont fait leur boulot.

Interdit de balade dans le centre de Sofia...
Et toi, Monsieur Orecharski, tu as obtenu l'impensable. Tu as rendu caducs tous nos articles [depuis le début de la contestation, à la mi-juin, le site du journal Kultura a suivi de près cette "révolution morale" voulue par les manifestants]. Pour moi en tout cas, les textes que j'écris ici, tous les mercredis depuis soixante-dix semaines, sont mon dernier refuge. Mes textes publiés ici, comme ceux de mes collègues, étaient une sorte de cardiogramme des événements en Bulgarie. Aujourd'hui, ce cardiogramme est jeté à la poubelle. De toute façon, personne n'avait pris acte du diagnostic.
En un mot, tu as gagné Monsieur Oresharski ! Bravo ! Aujourd'hui, la Bulgarie est pâle et gelée. Son cardiogramme est jeté à la poubelle. Tu as gagné.
Je ne t'ai rencontré qu'une seule fois. Tu venais de quitter ton poste de ministre des Finances dans le gouvernement de Serguei Stanichev [socialiste, 2005-2009]. Tu te promenais avec ton épouse dans la rue du comte Ignatiev [l'une des rues emblématiques du centre-ville de Sofia, plus connue sous le nom de "Grafa" ("le comte")]. Et j'ai été surpris de te trouver là, te baladant tranquillement au milieu des Sofiotes. "C'est parce qu'il n'a rien à se reprocher", ai-je pensé à l'époque. Aujourd'hui, le cardiogramme du pays est une ligne droite. Tu peux demander à ta femme ce que cela veut dire, si je me souviens bien elle est cardiologue. Et je parie que les promenades sur "le comte" lui manquent. Mais chaque victoire a un prix.
 
CONTEXTE— "Révolution morale"
La contestation a commencé un 14 juin en Bulgarie, après la décision du gouvernement socialiste de nommer Delian Peevski, un oligarque à la réputation sulfureuse, au poste de chef de l'Agence nationale de sécurité (DANS), le contre-espionnage bulgare. Malgré son retrait, le mouvement, très festif et ludique, a pris de l'ampleur, réunissant certains jours jusqu'à 30 000 personnes dans les rues de Sofia.

Quelque peu fatigués à la rentrée, les manifestants ont été rejoints au mois d'octobre et de novembre par les étudiants, qui ont occupé les principales universités de Sofia.
Entre-temps, des "comités d'accueil" ont été présents à chaque déplacement du Premier ministre, l'obligeant à utiliser systématiquement les issues de secours. Il en a été de même pour les députés qui n'ont pu se rendre au Parlement que sous forte escorte policière. Certains jours le centre de la capitale a pris ainsi des airs de forteresse assiégée. Avec l'arrivée du froid et la chute des premières neiges, le mouvement s'est néanmoins essoufflé. Menacés de voir leur année universitaire annulée, les étudiants ont mis fin à l'occupation.
 
 
 
 
 
L'Europe ne convainc pas l'Ukraine de se tourner vers l'Ouest
 
 

De Jean-Luc BARDET (AFP


Vilnius — L'Union européenne n'a pas convaincu l'Ukraine de signer vendredi un accord historique scellant son rapprochement avec l'Ouest, face à l'intense pression de Moscou sur la principale des anciennes républiques soviétiques.
"Malheureusement, il semble que les arguments" en faveur de la signature "n'aient pas atteint le président" Viktor Ianoukovitch, a déclaré jeudi soir à l'AFP la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité
"Jusqu'à présent, les positions n'ont pas changé", a-t-elle ajouté à l'issue d'un dîner entre les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 Etats de l'UE et les six anciens membres de l'URSS regroupés au sein du Partenariat oriental.
Outre l'Ukraine, ce sont la Géorgie, la Moldavie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et le Belarus.
"Il y a peu de chance" que l'accord soit signé vendredi, a confirmé une source diplomatique.
Les Européens risquent donc de devoir se contenter de parapher deux accords d'association, avec la Géorgie et la Moldavie. Mais leur signature définitive n'est pas attendue avant plusieurs mois, et des pressions russes ne sont pas à exclure d'ici là pour tenter une nouvelle fois de faire capoter ces accords.
L'Arménie s'est déjà détournée de l'UE en septembre quand elle a annoncé qu'elle rejoignait l'Union douanière créée par la Russie.
Devant les Européens, M. Ianoukovitch a exposé jeudi les graves problèmes économiques de son pays, en demandant une nouvelle fois qu'ils soient résolus "ensemble par l'UE et par la Russie", selon Mme Grybauskaité.
Il est donc resté inflexible sur cette proposition de dialogue tripartite que l'UE avait pourtant refusé dès la semaine dernière. "C'est comme si on invitait la Chine aux négociations avec les Etats-Unis", a ironisé un diplomate européen.
Il n'a pas non plus entendu les arguments des Européens, notamment des nouveaux venus de l'Est, sur les bénéfices que Kiev pourrait tirer d'un rapprochement avec l'UE, particulièrement pour son développement économique et commercial.
L'accord d'association, assorti d'un large accord de libre échange, avait pourtant été négocié pendant cinq ans entre Kiev et Bruxelles, qui a déjà engagé des milliards d'euros en faveur de la modernisation politique et économique de ce pays de 46 millions d'habitants.
"Quelle route pour l'Ukraine"
Mme Grybauskaité, qui accueille le sommet et veut encore croire au rapprochement de l'Ukraine avec l'UE, à l'image de celui des pays baltes il y a une dizaine d'années, a promis que les négociations allaient "se poursuivre jusqu'à la dernière minute".
Mais son volontarisme n'est pas partagé. "J'ai peu d'espoir que cela aboutisse cette fois", avait déclaré à son arrivée la chancelière allemande Angela Merkel, qui doit s'entretenir avec M. Ianoukovitch vendredi matin avant la reprise des travaux du sommet. Le président français François Hollande doit faire de même en début d'après-midi.
L'UE affirme sans relâche que l'accord est non seulement toujours "sur la table" à Vilnius, mais qu'il le restera après, en suggérant qu'il pourrait encore être signé dans les prochains mois, notamment lors du sommet UE-Ukraine en février 2014.
Mais beaucoup de responsables pensent que si Kiev campe sur son refus vendredi, l'élan sera brisé pour de longs mois, voire des années. Non seulement pour l'Ukraine mais pour l'ensemble du Partenariat oriental, cette stratégie lancée en 2009 pour stabiliser et arrimer à l'Europe les ex-républiques soviétiques.
En Ukraine, l'ancien Premier ministre pro-européenne Ioulia Timochenko, dont la libération a toujours été une condition essentielle posée par l'UE, a appelé les dirigeants européens à "libérer l'Ukraine" en signant l'accord "sans condition". "Faites encore un pas important vers la réunion complète de l'Europe", a-t-elle dit en dénonçant "des empires agressifs".
Le revirement de Kiev la semaine dernière a déclenché la colère de l'opposition pro-européenne qui manifeste depuis plusieurs jours sur la place de l'Indépendance, au coeur de la capitale.
"Demain, nous verrons quelle route Ianoukovitch choisit pour l'Ukraine. S'il ne parvient pas à signer l'accord, nous ne pouvons pas prédire comment les gens vont réagir", a prévenu jeudi à l'AFP à Vilnius Evguenia Timochenko, la fille de l'opposante emprisonnée et ennemie jurée de M. Ianoukovitch.






Union européenne. Accords d'association avec la Géorgie et la Moldavie
           

L'Union européenne a signé vendredi matin deux accords d'association avec la Géorgie et la Moldavie, mais pas avec l'Ukraine.

L'Union européenne a signé vendredi matin deux accords d'association avec la Géorgie et la Moldavie, mais pas avec l'Ukraine.
Les accords d'association et de libre-échange avec Tbilissi et Chisinau ont été paraphés avant une signature définitive attendue dans les prochains mois. 
Kiev a campé sur son refus annoncé la semaine dernière sous la pression de la Russie. 

L'Ukraine dit niet

"Le président ukrainien n'est pas prêt à aller plus loin dans l'intégration avec l'Union européenne", avait déclaré un peu auparavant la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaité, qui accueillait à Vilnius le sommet du Partenariat oriental réunissant les 28 pays de l'UE et six anciennes républiques de l'URSS.
Elle avait accusé les dirigeants ukrainiens, emmenés par le président Viktor Ianoukovitch, présent malgré tout à Vilnius, d'avoir choisi "une voie qui ne mène nulle part". 

Van Rompuy salue "le courage " de la Géorgie et de la Moldavie

La représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, a assuré que "la porte de l'Union européenne est ouverte". "Elle est ouverte parce que c'est important pour eux et pour nous", a-t-elle ajouté devant la presse en espérant que les deux parties allaient "aller de l'avant aussi vite que possible". 
Dans une brève allocution, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a salué "la détermination, le courage et la volonté politique" des dirigeants géorgiens et moldaves, en assurant que l'UE "respectait" la souveraineté de ces pays. 




ECONOMIE
 
Le Brésil accorde des concessions de gaz de schiste
             
Le Brésil attribue jeudi et vendredi des concessions pour l'exploitation de gaz naturel et de gaz de schiste, malgré les critiques de spécialistes et de défenseurs de l'environnement sur les risques et le manque de réglementation sur ce type de production.Un site d'exploitation de gaz de schisteAFP - Le Brésil attribue jeudi et vendredi des concessions pour l'exploitation de gaz naturel et de gaz de schiste, malgré les critiques de spécialistes et de défenseurs de l'environnement sur les risques et le manque de réglementation sur ce type de production.
L'Agence nationale du pétrole (ANP, publique) accordera 240 sites répartis sur sept gisements, dans 12 Etats du pays.
En plus de 10 entreprises brésiliennes, sont sur les rangs les françaises GDF Suez et Total, l'américaine El Paso, la canadienne Gran Tierra, l'espagnole Repsol, l'allemande RWE, l'anglo-néerlandaise Shell, la portugaise Petrogal, la colombienne Petrominerales, la panaméenne Trayectoria Oil y Gas, et Geopark, des îles Bermudes, a détaillé l'ANP.
La polémique porte principalement sur l'exploitation des gaz de schiste, dont l'extraction par fracturation hydraulique comporte de nombreux risques de pollution des nappes phréatiques en raison de l'usage de produits chimiques, en plus d'être très consommatrice d'eau.
La fracturation hydraulique "suscite une énorme polémique dans tous les pays, en raison de ses énormes impacts environnementaux, raison pour laquelle certains pays comme la France l'ont interdite. Aux Etats-Unis, où cette technique est employée, le nombre de plainte pour pollution des eaux augmente", a dénoncé l'Institut socio-environnemental (ISA) brésilien.
La dirigeante de l'ANP, Magda Chambriand, a garanti que le Brésil préparait une réglementation environnementale sur l'exploitation de ces ressources.





Japon : plus forte hausse de prix à la consommation depuis quinze ans

Le Monde.fr avec AFP
 
Les prix à la consommation au Japon, hormis les produits alimentaires et l'énergie, ont progressé de 0,3 % en octobre sur un an, soit leur augmentation la plus rapide depuis quinze ans, a annoncé, vendredi 29 novembre, le ministère des affaires intérieures. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour la politique économique du premier ministre conservateur Shinzo Abe, qui a fait de la lutte contre la déflation ancrée depuis une quinzaine d'années l'une de ses priorités.
 
Vente de télévision Sony à Tokyo, Japon.Sous sa pression, la Banque du Japon (BoJ) a considérablement assoupli sa politique monétaire depuis le mois d'avril pour tenter d'en finir avec ce phénomène pernicieux de recul tendanciel des prix, qui décourage l'investissement des entreprises et incite les consommateurs à reporter leurs achats.
L'indicateur de référence, les prix à la consommation hors produits périssables (incluant l'énergie), a augmenté pour sa part de 0,9 % sur un an, son cinquième mois consécutif de hausse et son rythme de progression le plus rapide depuis cinq ans.
 
FLAMBÉE DES PRIX DE L'ÉNERGIE
Malgré ces données a priori favorables, la troisième puissance économique mondiale reste toutefois officiellement en déflation. En octobre, l'essentiel de la progression des prix n'a en effet pas été provoqué par une embellie économique intrinsèque mais plutôt par des facteurs externes, notamment une flambée des prix de l'énergie importée.
Les prix de l'essence ont ainsi fortement augmenté, de 7 % sur un an, comme ceux de l'électricité (+ 8 %) et du gaz (+ 4 %). Le coût des importations d'hydrocarbures de l'archipel s'est fortement accru à cause d'une dépréciation de 25 % du yen face au dollar sur un an, entraînée par la politique ultra-accommodante de la BoJ. Cette facture énergétique plus salée a élevé les frais des raffineries de l'archipel mais aussi ceux des compagnies d'électricité, qui recourent nettement plus à leurs centrales thermiques depuis l'arrêt du parc nucléaire à la suite de l'accident de Fukushima.
Hormis les tarifs de l'énergie, les prix de certains produits ont toutefois progressé eux aussi, comme les cosmétiques (+ 1 %), le savon (+ 1,8 %) ou les vêtements et les chaussures (+ 0,6 %). Les prix des produits électroniques ont en outre souvent moins reculé qu'auparavant, comme ceux des télévisions (– 3,8 %) et des appareils photo (– 2,5 %), voire ont progressé comme ceux des ordinateurs de bureau (+ 25,4 %) ou des ordinateurs portables (+ 14,4 %).
 
 
 
 
 

Cette nuit en Asie : à son tour, la Chine envoie des avions militaires dans la zone contestée


 

Les autorités chinoises cherchent manifestement à reprendre la main et à afficher leur détermination dans cette affaire potentiellement explosive pour l’Asie.


Le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping cherche à reprendre la main et à afficher sa détermination dans le maintien de la zone de défense aérienne décrétée par la Chine. - AFP
 

Après la réaction de défiance des Etats-Unis et du Japon qui, chacun, ont envoyé des appareils militaires survoler la zone de défense aérienne décrétée unilatéralement, samedi dernier, par Pékin, les autorités chinoises ont finalement annoncé qu’elles avaient, elles aussi, fait patrouiller leurs propres avions dans le secteur. Affaiblies symboliquement, du fait qu’elles avaient laissé opérer les appareils américains et japonais, elles cherchent manifestement à reprendre la main et, surtout, à afficher leur détermination dans cette affaire potentiellement explosive pour l’Asie.
Ce matin, le « Global Times », quotidien officiel chinois réputé pour son nationalisme, offre dans un édito sa lecture de la situation et de la manière dont la Chine devrait gérer ce dossier. Face à une puissance américaine militairement très supérieure, et dont les interventions dans la région sont perçues comme d’insupportables ingérences, le quotidien invite à se concentrer exclusivement sur le Japon. « Si les Etats-Unis ne vont pas trop loin, nous ne les ciblerons pas dans la protection de notre zone de défense aérienne. Ce que nous devons faire à présent, c’est contrer avec fermeté toutes les actions provocatrices du japon », juge le journal. Ce dernier invite également à « ignorer » les vives objections de l’Australie sur ce dossier, et à ne pas se soucier de la position sud-coréenne, du fait que Séoul entretient également avec Tokyo des relations tendues. En creux, cet édito illustre malgré tout la complexité de ce dossier pour Pékin et les risques qui y sont associés : clamant sa volonté d’asseoir son « soft power » et se posant en puissance pacifiste, la Chine est en réalité en train de fédérer contre elle les mécontentements et les inquiétudes dans la région.

Pékin se félicite d’avoir nettoyé l’internet

« L’internet est devenu propre », s’est officiellement réjoui, hier, Ren Xianliang, le vice-ministre du Bureau d’Etat de l’information sur internet, lors d’une rare conférence publique. Ce qui se percevait très clairement ces derniers mois sur la blogosphère chinoise – un ton beaucoup moins critique de la part des internautes, des discussions consensuelles et tournant souvent autour de thématiques divertissantes - est donc officiellement reconnu par Pékin. Alors que la Chine se targue, depuis longtemps, d’avoir inventé un « socialisme à caractéristiques chinoises », Ren Xianliang a, lui, affirmé que la Chine atteindrait « la demande du peuple de créer un cyberespace à caractéristiques chinoises ». Les autorités ont lancé, depuis l’été dernier, une vaste campagne de reprise en main de l’internet, en utilisant comme angle d’attaque la propagation des « rumeurs », un moyen qui s’est avéré particulièrement efficace pour expurger du web les propos trop critiques ou dangereux pour le système. Les sociétés qui fournissent les services de microblogging sont notamment sommées d’exercer une autocensure de plus en plus vigilante, tandis que Pékin a interpelé plusieurs internautes, dont des figures emblématiques de la blogosphère.





 

Assurance-vie : tout ce que la réforme va changer


 

Sous le feu des menaces budgétaires depuis plusieurs mois, l'assurance-vie pourrait, en fin de compte, sortir consolidée des arbitrages gouvernementaux. Mais la partie n'est pas encore terminée. Explications.


Assurance-vie : tout ce que la réforme va changer

C'est avec soulagement que les professionnels ont pris connaissance le 13 novembre dernier des grandes lignes de la réforme de l'assurance-vie contenues dans le projet de loi de Finances rectificative (PLFR) 2013 présenté devant le Conseil des ministres.
Certes, comme le remarque l'économiste Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des épargnants, « il n'est pas exclu que les parlementaires reviennent à la charge sur certains points. Mais, échaudé par la cacophonie qui a pu prévaloir ces dernières semaines en matière d'annonces fiscales, il y a fort à parier que le gouvernement veillera à limiter les dissonances au sein de sa majorité ». Or, si elle conserve le cap défini il y a quinze jours, la refonte annoncée du placement phare des Français (1.446 milliards d'euros gérés à ce titre fin septembre) s'annonce plutôt porteuse de bonnes nouvelles pour les assurés.

UNE Enveloppe fiscale préservée

Après avoir fait l'objet de moult conjectures, le régime fiscal dérogatoire dont profite l'assurance-vie, tant sur le plan successoral que de l'imposition des revenus (voir tableau ci-dessus), sort pratiquement indemne du projet gouvernemental. La seule modification notable concerne la transmission des contrats de plus de 902.838 euros au titre desquels les bénéficiaires devront acquitter, après abattement de 152.500 euros, une taxe de 31,25 %, contre 25 % actuellement. A noter, toutefois, de nouveaux contrats (voir ci-contre) partiellement investis en valeurs risquées profiteront d'un abattement supplémentaire de 20 % sur l'assiette soumise aux droits de succession.

Une réforme a minima

Cet ajustement, bien sûr, n'est pas une bonne nouvelle pour les gros souscripteurs. Ce d'autant qu'il s'ajoute à l'intégration programmée des revenus de l'assurance-vie en euros dans le calcul du plafonnement de l'ISF. Et au durcissement du régime de prélèvements sociaux de certains contrats, inscrit dans projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2014 (voir page 38).

suggestions pour alourdir encore le poids de l'impôt

Mais il s'agit d'un moindre mal au regard de ce que suggérait le rapport Berger-Lefebvre publié en avril dernier (durcissement de l'imposition des contrats de plus de 500.000 euros ; fiscalisation systématique des versements de moins de quatre ans). Ou, plus récemment, de ce que recommandait le rapporteur de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Christian Eckert.
Dans un entretien donné au journal « Le Monde » le 15 octobre dernier, il proposait tout à la fois de réduire l'abattement de 4.600 euros, dont profitent les gains du contrats au bout de huit ans de détention, et d'augmenter la taxe de 7,5 % qui s'applique au-delà. Enfin, il proposait d'abaisser de 152.500 à 100.000 euros le montant d'abattement dont profitent les bénéficiaires du contrat en cas de décès de l'assuré et d'en exclure les personnes redevables de l'ISF…

Des choix de diversification élargis

Outre modifier à la marge la fiscalité de l'assurance-vie, le collectif budgétaire 2013 crée deux nouveaux produits éligibles à l'assurance-vie : l'euro-croissance et un contrat temporairement désigné par certains sous le nom d'« euro-transmission » (voir ci-contre).
L'un comme l'autre ont pour but d'inciter les assurés à soutenir l'économie en investissant davantage dans les actions, voire dans le capital-risque et certains secteurs sociaux ciblés, moyennant une immobilisation plus longue de leurs avoirs.
L'avenir dira si le jeu en vaut la chandelle, mais, dans l'immédiat, ces deux nouveaux produits ont la vertu d'élargir la palette d'unités de compte que l'on peut souscrire dans le cadre d'un multisupport sans contrepartie pénalisante.
Toutefois, les assureurs qui seront redevables d'une taxe de 0,32 % sur les montants transférés sur ces nouveaux compartiments pourraient répercuter celle-ci sur l'assuré, ce qui pourrait éventuellement minorer les rendements finaux… Ce serait dommage, car, en théorie, ces nouveaux produits ménagent une marge de manoeuvre supplémentaire aux assurés prêts à prendre du risque au long cours pour dynamiser la performance de leur contrat.

Une garantie toujours d'actualité

La réforme enrichit sans la modifier la configuration actuelle de l'assurance-vie, toujours dominée par les fonds en euros (plus de 80 % des encours). Certes, ces supports sont de moins en moins rentables (voir page 40), mais ils bénéficient d'un double verrou de sécurité (capital garanti à tout moment et rendement définitivement acquis) qui, à qualité égale (sécurité, liquidité et fiscalité), en font des outils patrimoniaux « sans réelle concurrence dans le contexte actuel de taux au plancher », rappelle François Boisseau, directeur adjoint bancarisation, épargne et assurance de La Banque Postale.




 

Chiffres du chômage, fiscalité, retraites chapeau, gaz de schiste : la revue de presse de l’industrie

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Chiffres du chômage, réforme fiscale, rémunérations des patrons, gaz de schiste : les sujets de débat ne manquent pas en ce 29 novembre. Qu’en disent vos journaux ? C’est la revue de presse de l’industrie.
 
Chômage : une baisse durable ?


La publication des chiffres du chômage, le 28 novembre à 18 heures, est largement commentée par vos quotidiens, qui font preuve d’un optimisme mesuré. Seul Libération s’enthousiasme avec ce titre en référence au slogan de campagne de François Hollande : "l’inversion, c’est maintenant". Ouest France pousse un "ouf" de soulagement en une :"le chômage a enfin baissé" titre-t-il, tandis que La Dépêche veut y croire : "Emploi : Hollande peut gagner".


Les autres journaux sont beaucoup plus mesurés. Pour Le Figaro, si 20 000 chômeurs de moins ont été comptabilisés en octobre, c’est surtout grâce à des emplois aidés et des radiations "en forte hausse". Pour Var Matin, "ce n’est pas gagné" et La Voix du nord retient, autant que la baisse du chômage, le "cafouillage" qui l’a précédé.
Alors, François Hollande, capitaine dans la tempête ou pas ? Bruno Dive, dans Sud Ouest, file la métaphore. "Tel Magellan cherchant, vainement jusque-là, un passage de l'Atlantique vers le Pacifique, François Hollande semble avoir trouvé son Cap Horn", assure l’éditorialiste. "Ce qui ne le met pas l'abri de nouvelles tempêtes. Car l'embellie reste timide."  Autre comparaison dans L’Alsace. "François Hollande ressemble aux Hercule de foire qui s'évertuaient à plier une énorme barre de fer... Sauf que la fameuse courbe du chômage résiste, elle, aux efforts du costaud élyséen", écrit Raymond Couraud. "Et, même si l'embellie d'octobre lui permet de souffler, rien ne dit que le chômage baissera durablement".

Fusion IR-CSG : 9 millions de foyers perdants ?


Les Echos ont mis la main sur un rapport de Bercy, daté de 2012, qui analyse les conséquences d’une éventuelle fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. Résultat : "selon trois scénarios ; elle ferait plus de 9 millions de perdants", révèle le quotidien économique. Une donnée qui devrait peser dans le débat sur la fiscalité.

Retraites chapeau : "surtout ne légiférons pas", insiste Pierre Gattaz
Dans Le Figaro, le président du Medef Pierre Gattaz et le président de l'Association française des entreprises privées (Afep), Pierre Pringuet, sont interrogés sur l’encadrement des rémunérations des chefs d'entreprises. Le patronat ne veut pas d’une loi interdisant les retraites chapeau et autres parachutes dorés. "On devient fou à trop légiférer, ce serait encore créer de la suspicion et de la complexité, nous avons montré que nous savons nous autoréguler" juge le président du Medef. ‘"Faisons confiance aux acteurs, surtout ne légiférons pas. Le geste de Philippe Varin a clos le débat", ajoute-t-il.

Gaz de schiste : un "mirage" pour Le Parisien Magazine

 
Après la présentation d’un rapport parlementaire sur le sujet, Le Parisien Magazine consacre sa une aux gaz de schiste. Tout est dans le titre : "Gaz de schiste : le mirage". "Le boom provoqué aux Etats-Unis par l’exploitation de cette nouvelle source d’énergie avait fait naître des espoirs en France. Mais les dernières expertises sont plus pessimistes" juge le supplément hebdomadaire du Parisien / Aujourd’hui en France, qui consacre un reportage à l’exemple polonais.

Quand l’Etat, mauvais payeur, met en péril une PME
Une PME spécialisée dans la reconnaissance vocale, Lipsadon, traverse d’importantes difficultés car son unique client, l’Etat, tarde à la payer…  France 2 a consacré un reportage à la situation de l’entreprise.



Les successeurs du Concorde
Il y a dix ans, le 26 novembre 2003, le Concorde 216 effectuait le dernier vol de l'histoire du supersonique en transportant une centaine de salariés de l'aéroport d'Heathrow à l'aérodrome de Filton, en Grande-Bretagne. Slate publie à l’occasion de cet anniversaire un article sur les possibles successeurs du Concorde – version light ou démesurée.





Après la polémique Varin, les retraites «dorées» chez Air France dénoncées

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D'après le syndicat des pilotes d'Air France et Sud-aérien, la compagnie aérienne, en difficulté, aurait provisionné près de 119 millions d'euros pour la retraite d'une trentaine de cadres dirigeants. Le PDG Alexandre de Juniac n'est pas concerné par ce régime.
La compagnie aérienne en difficulté aurait provisionné entre 100 et 120 millions d'euros pour ses dirigeants.L'affaire Varin fait déjà des petits. À leur tour, des syndicats d'Air France-KLM pointent du doigt le système des retraites chapeau instauré au sein de la compagnie aérienne en difficulté. D'après le syndicat des pilotes d'Air France (Spaf), le groupe a «provisionné en moyenne près de 15 millions d'euros par an» depuis 2005 pour ce régime dit «de retraite complémentaire», soit un total de près de 119 millions d'euros au bénéfice exclusif de 37 cadres dirigeants. Dans un autre communiqué, le syndicat Sud Aérien évoque de son côté la somme de 98 millions d'euros provisionnés «entre 2005 et 2011» au bénéfice de «30 cadres d'Air France».
Ces sommes n'apparaissent pas dans le document de référence 2012 d'Air France-KLM. Dans ce dernier, la compagnie aérienne confirme seulement que «par délibération en date du 15 janvier 2004, le conseil d'administration a décidé la mise en place d'un régime collectif de retraite différentielle en faveur des cadres dirigeants de la société Air France». Air France-KLM précise que «ce régime de retraite a pour objet de garantir à ces cadres, dès lors qu'ils réunissent des conditions particulières d'éligibilité (en particulier la condition d'ancienneté de 7 ans au sein d'Air France), un niveau de retraite annuelle compris entre 35 et 40% de leur rémunération moyenne annuelle des trois dernières années d'exercice de leurs fonctions».
Cette retraite chapeau ne concerne pas l'actuel PDG du transporteur franco-néerlandais Alexandre de Juniac pour lequel le bénéfice de ce régime a été rejeté lors d'un conseil d'administration en 2011, selon le Spaf. Il bénéficie toutefois à son prédécesseur Jean-Cyril Spinetta qui, comme le confirme le document de référence d'Air France-KLM, a décidé de liquider ses droits à la retraite à compter du 1er janvier 2009. «Sa rémunération les trois dernières années d'activité était autour de 1,2 million d'euros. Il touche donc une retraite à vie de 420 à 480.000 euros!!!», écrit Sud Aérien.
Les deux syndicats dénoncent cette «retraite dorée» accordée aux hauts dirigeants. Ces pratiques sont jugées «tout aussi choquantes pour les salariés de la compagnie» que chez PSA Peugeot Citroën. Pour le Spaf, les provisions «sont parfaitement disproportionnées au regard des difficultés de l'entreprise et des efforts consentis par ses salariés. L'existence même de ce régime relève d'une injustice absolue».

Près de 8000 suppressions de postes

Le Spaf souligne par ailleurs que les rémunérations des membres du conseil d'administration ont plus que doublé en 2012 par rapport à 2011. Le document de référence indique en effet que le montant des rémunérations attribuées en 2012 s'est élevé à 2,252 millions d'euros contre 1,064 million en 2011.
Air France-KLM a lancé en janvier 2012 un plan de restructuration, Transform 2015, devant lui permettre de renouer avec les bénéfices d'ici à 2015. Les premières mesures de restructuration avaient entraîné 5122 départs entre 2012 et fin 2013. Environ 2800 suppressions de postes sont encore prévues dans le cadre de la seconde étape du plan.
Dans ce contexte, le Spaf en appel aux pouvoirs public. L'État, qui possède 16% du capital d'Air France-KLM, «ne peut décemment pas condamner ce type de pratique d'un côté, et de l'autre tolérer leur maintien dans les entreprises dont il est actionnaire», écrit-il. «La justice sociale passe (entre autres choses) par la disparition de ces retraites chapeau et la répartition des sommes provisionnées entre tous les salariés d'Air France, soit, en gros 2000 euros par salariés», rajoute Sud Aérien.





L'écotaxe repoussée au moins jusqu'à janvier 2015

AFP

C'est ce qu'annonce le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ce vendredi.

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à Paris le 29 octobre 2013.Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a expliqué vendredi que l’écotaxe serait modifiée dans le cadre de la loi de finances 2014, pour une mise en œuvre logiquement pas avant janvier 2015.
«Si on doit changer les règles de ce qui était l’écotaxe votée, eh bien ça passe par une loi de finances. Donc, on est à l’automne 2014», a dit le ministre au micro de RMC/BFMTV. «Si on doit décider de changement pour l’application de l’écotaxe, il y a une mission parlementaire», donc toute modification devra passer par une loi de finances, a-t-il insisté.
Contacté par l’AFP, le cabinet du ministre a bien confirmé qu’une modification inscrite dans la prochaine loi de finances signifiait nécessairement une application pas avant janvier 2015.
Face à la grogne, des agriculteurs bretons notamment, le gouvernement avait reporté sine die l’application de l’écotaxe afin de remettre à plat une taxe décriée. Par la suite, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé une remise à plat de la fiscalité pour calmer la grogne anti-impôts, sans donner d’échéance précise pour l’écotaxe.





Agroalimentaire : les prix de trois produits à la loupe


Le Monde.fr | | Par


 

JUSTICE ?

La justice française ordonne le blocage de sites de streaming

AFP

Les professionnels du cinéma ont obtenu que les moteurs de recherche et fournisseurs d'accès à internet soient contraints de faire le nécessaire pour empêcher l'accès à de sites comme Allostreaming ou Alloshowtv.

Des syndicats de producteurs et distributeurs de cinéma ont obtenu que la justice ordonne aux fournisseurs d'accès à internet et moteurs de recherche de bloquer des sites de streaming.Des syndicats de producteurs et distributeurs de cinéma ont obtenu jeudi que la justice ordonne aux fournisseurs d’accès à internet et moteurs de recherche de bloquer des sites de streaming, selon un jugement du tribunal de grande instance de Paris consulté par l’AFP.
Le tribunal a estimé que les professionnels du cinéma démontraient suffisamment que le réseau Allostreaming est «entièrement dédié ou quasiment dédié à la représentation d’oeuvres audiovisuelles sans le consentement des auteurs» et porte atteinte à leurs droits.
L’Association des producteurs de cinéma (APF), la Fédération nationale des distributeurs de films (FNDF) et le Syndicat des éditeurs de vidéo numérique (SEVN) ont lancé fin 2011 cette vaste offensive judiciaire contre le piratage sur internet. Ils ont ensuite été rejoints par l’Union des producteurs de films (UPF) et le Syndicat des producteurs indépendants (SPI). Après de nombreuses péripéties, le tribunal a tranché dans cette procédure de référé, en principe une procédure d’urgence.
Le jugement ordonne aux fournisseurs d’accès Orange, Bouygues Telecom, Numéricable, Free, SFR et Darty Télécom de «mettre en œuvre et/ou faire mettre en œuvre (...) toutes mesures propres à empêcher, à partir du territoire français (...) l’accès par tout moyen efficace et notamment par le blocage» de toute une série de sites comme Allostreaming, Alloshowtv, Fifostream et Dpstream et leurs déclinaisons.
Aux moteurs de recherche de Google, Microsoft, Yahoo! et Orange, le tribunal ordonne de «prendre ou faire prendre toute mesure utile en vue d’empêcher sur leurs services l’apparition de toute réponse et tout résultat renvoyant vers l’une des pages» de ces sites. Le coût de ces mesures «ne peut être mis à la charge des défendeurs (fournisseurs d’accès et moteurs de recherche, NDLR) qui ont l’obligation de les mettre en œuvre», ont décidé les juges.
Il leur appartiendra «de solliciter, s’ils le souhaitent, le paiement de leurs frais auprès des demandeurs à l’instance (les organisations qui représentent les ayants droit, NDLR), eu égard aux mesures effectivement prises et aux dépenses engagées spécifiquement pour l’application des injonctions qui leurs sont faites».

«Etape décisive»

Les mesures prévues par le jugement doivent s’appliquer «sans délai et au plus tard dans les 15 jours à compter de la signification de la présente décision et pendant une durée de 12 mois à compter de la mise en place des mesures». Le tribunal a refusé d’ordonner des mesures d’astreinte financières, dans la mesure où il peut être à nouveau saisi «en cas de difficulté ou d’inexécution par l’une des parties à l’instance».
C’est «une étape décisive dans la lutte contre le piratage des films sur internet», ont salué les organisations professionnelles du cinéma dans un communiqué, soulignant que le jugement «reconnaît le bien-fondé de la démarche contraignant les fournisseurs d’accès à internet et les moteurs de recherche à coopérer avec les ayants droit». «Il s’agit d’une première mondiale s’agissant du déréférencement de sites pirates par les moteurs de recherche et d’une étape capitale vers le respect du droit sur internet», ont-elles ajouté.
Contacté par l’AFP, Google n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat, tandis qu’Orange s’est dit «satisfait de cette décision». «Les mesures de blocage n’ont pas été déléguées par un juge à qui que ce soit, c’est à lui de la prononcer» et «les coûts (induits par un blocage) sont à la charge des demandeurs», a notamment souligné un porte-parole d’Orange à l’AFP.
«Cet arrêt vient une nouvelle fois avaliser les formes de censure privée qui se développent partout sur Internet et minent les droits fondamentaux», a regretté de son côté dans un communiqué Félix Tréguer, membre fondateur de la Quadrature du Net, organisation de défense des droits des internautes.





Bernard Tapie : "Je regrette d'avoir accepté l'arbitrage, je me suis dégonflé"

Le Monde.fr |Par

Bernard Tapie, mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans l'arbitrage lié à son conflit d'intérêt avec le Crédit lyonnais à l'issue duquel il a perçu de l'Etat, en juillet 2008, 405 millions d'euros, a accordé une interview au « Monde ».

L'homme d'affaires, accompagné de son avocat qui a lui aussi répondu aux questions, a passé plus de deux heures dans le studio télévisé du journal. « J'ai la crève, mais mon médecin m'a dit de venir parce que c'est très contagieux », a-t-il lâché en préambule. Lors de cet entretien tendu, (Vous pouvez en consulter l'intégralité en vidéo), Bernard Tapie a défendu sa version et donné des précisions inédites sur la responsabilité de Claude Guéant, l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Voici les principaux extraits de cette interview.
  • 1. « Vous ne connaissez pas Nicolas Sarkozy »
L’enquête a établi qu’au plus fort de l'arbitrage, entre mi-2007 et fin 2008, Bernard Tapie s'est rendu 22 fois à l'Elysée, pour quatre tête-à-tête avec le chef de l'Etat, les autres rendez-vous étant organisés avec ses collaborateurs, principalement le secrétaire général, Claude Guéant, et son adjoint, François Pérol. M. Tapie avait plaidé sa cause auprès de M. Sarkozy bien avant l’accession de ce dernier à la présidence de la République. Ex-administrateur du Consortium de réalisation (CDR), l'organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais, Patrick Peugeot a ainsi indiqué aux policiers de la brigade financière, qui l’ont questionné le 22 décembre 2011 : « Les affaires Tapie sont remontées en direction de la médiation puis de l'arbitrage chaque fois que M. Sarkozy en a eu le pouvoir, soit en sa qualité de ministre des finances, soit de président de la République. »



  • 2. « Claude Guéant a été l’organisateur »
Fin juillet 2007, une réunion est organisée à l'Elysée en présence de Bernard Tapie qui explique sa vision de l’arbitrage. « C'est M. Guéant qui m'a convoqué », précise, le 11 juin, en garde à vue dans les locaux de la brigade financière, Stéphane Richard, l'actuel PDG d'Orange, mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ». A l'époque, il est le directeur du cabinet de Christine Lagarde à Bercy. Avec le recul, M. Richard a le sentiment d'avoir été « instrumentalisé (...), influencé par ce que j'ai perçu comme une atmosphère sensible à l'écoute de M. Tapie ». Cette réunion constitue un moment important du processus. Les proches collaborateurs de M. Sarkozy ne découvrent pas le dossier ce jour-là. M. Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, a rencontré M. Tapie à dix reprises à l'Elysée, entre juin 2007 et février 2009, alors que François Pérol, l'adjoint de M. Guéant, a eu droit à sept visites de l'homme d'affaires. Dans l’extrait de l’entretien diffusé par Lemonde.fr, M. Tapie s’explique donc sur le rôle de M. Guéant. Et confie regretter d’avoir accepté l’arbitrage. Il assure aussi avoir obtenu le déblocage d’une partie de ses fonds – 229,3 millions d'euros saisis par la justice –, pour tenir ses engagements vis-à-vis du journal La Provence, qui a besoin de 14 millions d’euros de trésorerie en janvier 2014. De fait, les juges ont refusé ses demandes de déblocage de comptes bancaires mais ont remis à sa disposition les parts sociales de l’une de ses sociétés.



  • 3. Christine Lagarde et « l’entrisme »
Christine Lagarde est au cœur de l’affaire Tapie. Convoquée le 24 mai par la Cour de justice de la République (CJR), l'actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) est ressortie de ces auditions avec le statut de témoin assisté. Elle avait été convoquée « en vue d'une mise en examen pour complicité de faux et de détournement de fonds publics » par les magistrats de cette juridiction d'exception. Cette dernière est la seule habilitée à enquêter, et le cas échéant juger, les ministres susceptibles d'avoir commis un crime ou un délit dans l'exercice de leurs fonctions. En l'occurrence, l'ancienne ministre de l'économie de Nicolas Sarkozy (2007-2011) est mise en cause pour avoir donné son accord, en octobre 2007, à la procédure d'arbitrage ayant in fine favorisé Bernard Tapie dans son conflit contre le CDR. Lors de son audition, Mme Lagarde a évoqué les multiples démarches effectuées, au plus haut niveau de l’Etat, par Bernard Tapie : « Je savais parfaitement que [M. Tapie] pratiquait “l’entrisme” de façon systématique. »



Ancien ministre de François Mitterrand, Bernard Tapie demeure persuadé que le Parti socialiste a œuvré contre lui dans l’affaire de l’arbitrage. De fait, le PS va protester, dès l’arbitrage rendu en juillet 2008, accordant 405 millions d’euros à M. Tapie. Jean-Marc Ayrault, alors patron des députés socialistes, parle de « copinage d’état ». Différents recours sont intentés, en pure perte, devant le tribunal administratif. A la demande de Jean-Louis Nadal, alors procureur général près la cour de Cassation, la Cour de justice de la République est finalement saisie en mai 2011,  à l'encontre de Christine Lagarde, pour « abus d'autorité ». Cette saisie est réalisée sur la demande directe du futur premier ministre Jean-Marc Ayrault. L’Etat finira par se constituer partie civile, en 2013. M. Tapie, dans l’extrait diffusé sur Lemonde.fr, dédouane François Hollande mais s’emporte contre le PS. Les hiérarques de la Rue de Solférino ne lui auraient notamment pas pardonné d’avoir, lors des élections européennes de 1994, présenté sa propre liste, contre celle conduite par Michel Rocard, ruinant ainsi les chances de ce dernier de se présenter à la présidentielle de 1995.



  • 5. Un arbitrage impossible à truquer ?
Au cœur des investigations judiciaires, la composition du tribunal arbitral qui rendit une sentence favorable à Bernard Tapie. Des trois arbitres (l’ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud, l’avocat Jean-Denis Bredin et l’ancien magistrat Pierre Estoup), seul M. Estoup est mis en examen. Et pour cause, les enquêteurs ont la conviction que c’est ce dernier qui, avec la complicité de l’avocat de M. Tapie, Me Lantourne, a œuvré pour trouver l’accord le plus favorable aux intérêts de l’homme d’affaires. Me Bredin a perçu 398 000 euros, pour une somme de travail réduite. Car les échanges de courriers en attestent, c'est Me Estoup qui s’est chargé de tout. Comme pour le « préjudice moral », cette somme de 45 millions d'euros allouée au couple Tapie. Le 23 juin 2008, Me Bredin écrit ainsi à ce sujet à M. Estoup : « Je vous adresse mon modeste brouillon, qui reprend pour l'essentiel vos excellentes observations... ». Le 30 juin 2008, nouveau courrier, cette fois rédigé par M. Estoup et adressé à ses deux collègues arbitres : « J'ai pratiquement terminé, non sans mal, la rédaction de la sentence... » C'est donc bien lui qui est à l'œuvre, ce qu’a reconnu Me Mazeaud, dans une lettre adressée à M. Estoup et saisie par la police : « Je tiens donc à vous remercier pour tout ce que vous faites, d'autant plus que j'en serais totalement incapable. » M. Mazeaud, qui n'est pas un expert en arbitrage, a paru se désintéresser du dossier, au point d’avoir confié le soin aux collaborateurs de M. Estoup de rédiger ses propres courriers, avec son en-tête. Devant les policiers, il a lâché : M. Tapie « est un voyou, mais comme tout voyou, il a droit à la justice ». Quant à Me Bredin, victime d'un AVC, il n'était pas en pleine possession de ses facultés au moment de l’arbitrage. Le 4 mars 2009, il écrit à M. Estoup : « Pardonnez-moi, cher ami, de ne pouvoir vous écrire une lettre manuscrite mais mon état de santé m'en empêche complètement. » Les policiers leur ont produit les éléments troublants recueillis durant leur enquête. Réaction de M. Mazeaud : « Je me sens victime d’une escroquerie. » Et de Me Bredin : « Tout cela me trouble. »



  • 6. « Vous, vous êtes malhonnêtes »
Le 22 octobre, alors qu’ils s’apprêtent à mettre en examen le juge arbitre Pierre Estoup pour « faux en écriture privée », les juges d’instruction produisent deux documents essentiels. Ils sont datés de septembre 2006, rédigés par un collaborateur de Me Lantourne et adressés à M. Estoup. Il n’y est question que de l’arbitrage, du contentieux Tapie/Crédit lyonnais, et plusieurs pièces confidentielles sont jointes. Les juges indiquent sur procès-verbal à M. Estoup : « Début septembre 2006, près d’un an avant votre désignation comme arbitre qui a lieu en octobre 2007, Me Lantourne a commencé à préparer l’arbitrage et il vous a consulté, rencontré et fourni les pièces supposées étayer la thèse de M. Tapie. » Interrogé par Lemonde.fr, l’homme d’affaires s’insurge et s’en prend aux journalistes.



  • 7. Les liens Estoup-Chouraqui-Tapie
Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Bernard Tapie finit par reconnaître l’évidence, à savoir que Me Francis Chouraqui a bien été son avocat, dans les années 1990. Or Me Chouraqui a été en relation d’affaires avec l’arbitre Pierre Estoup à de multiples reprises… Un rapport de la brigade financière du 4 octobre note ainsi : « Sur la période 1997-2006, Pierre Estoup a facturé 808 987 euros TTC d’honoraires relatifs à des dossiers liés à Mes Maurice Lantourne et Francis Chouraqui », un montant représentant « 42,38% du chiffre d’affaires de Pierre Estoup sur la période 1997-2006 ». Dans une ordonnance du 8 juillet, le juge Serge Tournaire soulignait d’ailleurs ce lien : « Francis Chouraqui, dont l'instruction a révélé l'étendue des relations amicales et professionnelles avec Pierre Estoup, Maurice Lantourne et Bernard Tapie. » Nouvel élément crucial, apparu le 22 novembre, à l’occasion d’un interrogatoire : Me Chouraqui a reconnu avoir perçu 460 000 euros d’honoraires du camp Tapie, et avoir favorisé une rencontre entre M. Tapie et M. Estoup, dans son cabinet.



  • 8. Bredin et Mazeaud, tout sauf des alliés
Preuves, selon Bernard Tapie, que l’arbitrage n’a pas été truqué, le profil et le parcours de deux des arbitres, Jean-Denis Bredin et Pierre Mazeaud. S’agissant du premier, M. Tapie rappelle que son cabinet d’avocats, Bredin-Prat, a été pendant vingt-cinq ans celui du Crédit lyonnais, donc qu’il est lié à la partie adverse. Quant à Pierre Mazeaud, M. Tapie aime à rappeler qu’il est l’un de ses détracteurs les plus notoires. Et qu’accessoirement, l’ancien président du Conseil constitutionnel, chiraquien convaincu, ne porte pas Nicolas Sarkozy – supposé acquis aux thèses de M. Tapie – dans son cœur.



  • 9. L’intervention de l’arbitre Pierre Estoup dans l’affaire des comptes de l’OM
Au départ, cette dédicace troublante, rédigée par Bernard Tapie en juin 1998, et trouvée en perquisition dans la bibliothèque de M. Estoup : « Votre soutien a changé le cours de mon destin. » Les enquêteurs relient cette dédicace à une décision rendue le 4 juin 1998 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, dans l'affaire des comptes de l'Olympique de Marseille. La 5e chambre était alors présidée par Franck Lapeyrère, et, selon les juges, « cette décision a pu être qualifiée de clémente » dans la mesure où Bernard Tapie échappait à la peine de prison ferme prononcée en première instance. Les magistrats se sont donc penché sur le passé de M. Lapeyrère. Ils ont découvert un courrier, adressé par M. Estoup le 5 décembre 1983 à la direction des services judiciaires et recommandant chaudement la nomination comme vice-président au tribunal de Nancy de M. Lapeyrère. M. Estoup était alors président du même tribunal, et il parlait de M. Lapeyrère comme de l'un des « éléments les plus brillants » de sa promotion.  M. Estoup, qui travaillait pour Me Chouraqui, alors avocat de M. Tapie a-t-il tenté d'utiliser cette proximité avec son collègue pour tenter d’influer sur le sort judiciaire de l'homme d'affaires ? Entendu une première fois par les policiers en juin, M. Lapeyrère s’est souvenu que M. Estoup l’avait contacté à deux reprises à Aix-en-Provence. « M. Estoup a essayé de me voir avant que l'affaire ne vienne à l'audience », a-t-il assuré. Il dit ne pas avoir donné suite. Réinterrogé le 18 octobre, cette fois par les juges, M. Lapeyrère a été plus précis : il pense que le premier déplacement de M. Estoup à Aix-en-Provence se situait « quinze jours avant le début de l'audience ».  M. Lapeyrère a confié avoir reçu une autre visite, avant l'audience cruciale, celle de deux hommes, dont un avocat parisien, venus évoquer le cas de M. Tapie : « Au vu des photographies de Me Chouraqui, cette personne pourrait être celle qui s'est présentée comme l'avocat parisien de Bernard Tapie (...). Je lui ai dit que cette démarche n'était pas opportune », a raconté le magistrat. Dans l’extrait de l’entretien diffusé par Le Monde.fr, M. Tapie dément avoir voulu influer sur le cours de la justice. Et il conteste les déclarations de M. Estoup et de M. Lapeyrère : pour lui, les éventuelles visites de M. Estoup et de Me Chouraqui au président de la chambre correctionnelle d’Aix-en-Provence auraient eu lieu après le rendu du jugement lui évitant la prison ferme.



  • 10. « Les juges ont eu raison de me mettre en examen »
Bernard Tapie a été mis en examen le 28 juin pour « escroquerie en bande organisée ». Les juges reprochent à l’homme d’affaires d’avoir participé à un « simulacre d’arbitrage », et, en ce qui le vise notamment, « en altérant frauduleusement le processus d’arbitrage en manœuvrant, en concertation avec son conseil Maurice Lantourne, pour obtenir la désignation conjointe en qualité d’arbitre de Pierre Estoup, qu’il savait acquis à sa cause pour lui avoir déjà fourni des prestations dans ce dossier et dans d’autres affaires et entretenir des relations professionnelles suivies avec ses avocats Me Francis Chouraqui et Me Maurice Lantourne, et ce y compris dans ses contentieux avec le Crédit lyonnais et le CDR ». Dans l’extrait diffusé par Le Monde.fr, M. Tapie assure que les juges sont « dans leur rôle », qu’ils ont eu « raison » de le mettre en examen, et dénonce l’attitude de la presse dans l’affaire. Il précise également qu'il pense que les magistrats « ne trouveront rien ».



  • 11. « La seule chose qui me fait chier… »
L’argumentation de Bernard Tapie repose sur un point principal : il a été spolié par le Crédit lyonnais, il y a vingt ans, lors de la revente d’Adidas. Ce serait en quelque sorte le « péché originel » à l’origine d’une affaire dont il serait la principale victime. L’homme d’affaires n’a de cesse de le clamer, et le martèle encore lors de cet entretien : il n’a pas fait perdre un centime aux contribuables. Rappelons que le 15 février 1993, M. Tapie avait cédé le groupe Adidas pour 315,5 millions d’euros à des investisseurs, dont le Crédit lyonnais. Or, le groupe fut revendu dès 1994 pour 701 millions d’euros, à Robert-Louis Dreyfus. Bernard Tapie dénonce depuis un « montage frauduleux ». Cette revente controversée a enclenché un interminable feuilleton, ponctué de nombreux rebondissements. Ainsi, en  septembre 2005, le CDR, chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais, est condamné par la cour d’appel de Paris à verser 135 millions d’euros à M. Tapie. Mais en octobre 2006,  la condamnation du CDR est cassée par la Cour de cassation. En octobre 2007,  le CDR et M. Tapie acceptent la saisine d’un tribunal arbitral privé. Et en juillet 2008, les trois juges du tribunal arbitral condamnent le CDR à verser à Bernard Tapie 285 millions d’euros d’indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral, soit 405 millions d’euros avec les intérêts.






Moines de Thibirine : Un juge antiterroriste autorisé à enquêter en Algérie

Le juge antiterroriste Marc Trévidic s’est rendu à Alger lundi 25 novembre pour une réunion préparatoire à une nouvelle enquête sur l’assassinat des sept moines, enlevés en mars 1996.

               

Cela faisait deux ans que le juge avait adressé aux autorités algériennes la demande de se rendre à Alger dans le cadre de l’affaire des moines de Thibirine, mais sa requête avait été jusqu’alors rejetée. Cette fois pourtant, il lui a été permis de faire le voyage afin de préparer le terrain aux deux actions qu’il entend mener, lors de son prochain séjour: l’audition de 22 personnes (dont des terroristes repentis ou en détention ainsi que des officiers supérieurs) et l’exhumation des têtes des religieux en vue d’une expertise. 

Le 30 mai 1996, seules les têtes des religieux de Tibhirine ont été retrouvées, au bord d'une route de montagne. Les corps, quant à eux n’ont jamais été retrouvés, laissant songer que l’on avait tenté de dissimuler les circonstances de leur mort.

Interrogé par Radio Vatican sur cette affaire, l’avocat des familles des victimes, maître Patrick Baudouin, a apporté son éclairage :
« Les zones d’ombre sont multiples. L’instruction a quand même déjà le mérite de faire tomber certaines pseudo-vérités qui étaient assénées. Depuis le début, la thèse officielle est que les moines ont été enlevés, détenus et exécutés par un groupe islamiste terroriste, que les autorités algériennes ont tout fait pour essayer d’empêcher cela et après « circulez, il n’y a rien d’autre à voir ».

Or, on découvre aujourd’hui à travers un certain nombre de témoignages que l’enlèvement lui-même a certes été effectué par un groupe islamiste -personne ne le conteste –mais sur ce groupe islamiste, il y a beaucoup d’interrogations pour savoir s’il n’était pas infiltré, voire manipulé. Et là, il y a quand même des éléments d’investigation qui restent à accomplir parce qu’il y a des doutes très forts sur les circonstances de l’enlèvement et sur les auteurs exacts de l’enlèvement […]

Enfin, sur l’assassinat des moines de Tibhirine, il y a notamment les déclarations de l’officier de liaison français à Alger, le général Buchwalter, qui fait état qu’il y aurait eu des tirs d’artillerie des hélicoptères de l’armée algérienne qui aurait pu être à l’origine de la mort des moines. »

Maître Baudouin a également fait part de sa perplexité face au communiqué des autorités algériennes qui à l’époque avaient annoncé avoir retrouvé les dépouilles des moines, et non pas seulement leurs têtes.

Au sujet des familles, ce dernier précise qu’elles ne sont en aucun cas mues par un esprit de vengeance :  « Ce que recherchent ces familles, c’est nullement la vengeance. Il n’y a aucune haine, aucune animosité particulière. Elles veulent simplement la vérité pour qu’il y ait la justice, en oubliant pas le fait que dans cette décennie noire qu’a connue l’Algérie dans les années ’90 ,il y a eu la mort des sept moines français mais il y a eu aussi des dizaines de milliers d’autres morts, des morts algériens et pour lesquels la vérité, la justice ne sont pas davantage passées. »

Et de conclure, en citant le père Veilleux (numéro deux de l’ordre des cisterciens quand l’enlèvement a eu lieu) :  « Nous, ce que nous voulons, c’est pardonner, ce n’est pas la vengeance. Mais pour pardonner, encore faut-il savoir à qui nous devons pardonner».

 




SOCIAL

Emploi. Baisse du chômage en octobre 

Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a chuté de 20 500 en octobre en métropole et s'élève désormais à 3,27 millions.

 
Baisse du chômage en octobre.Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a diminué de 0,6% au mois d'octobre en France, soit de 20 500, pour s'établir à 3 275 200, son plus bas niveau depuis le mois de mai. C’est ce qui ressort des données publiées ce jeudi par le ministère du Travail.
En tenant compte des personnes ayant exercé une activité réduite (catégorie B et C), il progresse toutefois de 0,8% (+39 600) et établit un nouveau record à 4 883 000. Avec les départements d'Outre-mer, le total atteint 5 182 500.

« L’inversion de la courbe du chômage se dessine »

Dans un communiqué, le ministre du Travail, Michel Sapin a souligné qu'il s'agissait de la première vraie baisse du nombre de chômeurs de catégorie A, sans le moindre emploi, depuis avril 2011, si l'on excepte celle du mois d'août qui tenait à un dysfonctionnement dans le processus de collecte des données.
Sur la base de l'évolution des trois derniers mois, marquée par une baisse moyenne mensuelle de 3 500 des demandeurs d'emploi, « l'inversion de la courbe du chômage se dessine », a-t-il dit. « Il faut remonter à novembre 2010 pour trouver une évolution moyenne aussi favorable ».
Quant à la forte hausse du nombre des demandeurs de catégorie B (+3,7%) et C (+4,0%) enregistrée en octobre, le ministre a indiqué y voir « aussi un signe de reprise d'activité, d'intérim et de CDD ».
« L'enjeu des prochains mois sera de transformer ces activités réduites en emplois plus durables », a-t-il dit.

François Hollande sème le doute

François Hollande avait créé ce jeudi matin une certaine confusion à propos de son objectif : l'inversion durable de la courbe du chômage en laissant entendre un temps, avant de se reprendre, qu'il pourrait ne pas être atteint en fin d'année comme prévu.
La prolongation des contrats aidés et la montée en puissance des Emplois d'avenir explique l'essentiel de l'embellie d'octobre, un mois marqué par un recul de 2,3% des demandeurs d'emploi de moins de 25 ans.






SOCIETE

Assurance auto, habitation : les tarifs orientés à la hausse


 

Les primes devraient continuer d'augmenter l'an prochain en assurance auto, entre 0 et 2,8 %.
Les majorations sont plus fortes pour l'assurance-habitation, avec des hausses allant jusqu'à 5 %.


Assurance auto, habitation : les tarifs orientés à la hausse

Les assurés dont les contrats arrivent à échéance au 1er janvier commencent à être fixés sur leur sort. Comme les années précédentes, la majorité des ménages verra ses cotisations d'assurance auto ou habitation augmenter.

Auto : des augmentations lissées dans le temps

Les chiffres compilés par « Les Echos » font état de majorations de primes comprises entre 0 et 2,8 % pour 2014 en auto. Et la tendance est clairement à la hausse pour les années suivantes (lire ci-dessous). Les augmentations seront cependant lissées sur plusieurs exercices, car, sur ce marché ultracompétitif, il est difficile pour un acteur de trop sortir du rang. Un assureur ne cache pas qu'il a dû se retenir de ne pas relever davantage ses prix. Les annonces précoces de la Maif et de la MAAF de geler leurs tarifs pour 2014 avaient ainsi semé le trouble dans le marché. Les deux mutuelles avaient alors justifié cette décision par les bons résultats de 2012.
Avec une augmentation moyenne de 0,5 % avec effet bonus ou de 1,5 % hors effet bonus, la Macif explique aussi avoir voulu « préserver le budget » de ses sociétaires. « Nous nous inscrivons dans une logique de régularité. Il n'est pas question de procéder par à-coups », explique Catherine Touvrey, directrice générale déléguée en charge des métiers.
Les raisons qui poussent à la hausse ne manquent pas. A la Macif, on souligne une hausse continue de la charge de bris de glace (en moyenne + 6 % par an sur les neuf dernières années). « Nous enregistrons une baisse du nombre de sinistres matériels de l'ordre de 1 à 2 %, mais aussi une progression du coût des réparations de l'ordre de 2 à 3 % », abonde Jacques de Peretti, directeur général d'AXA particuliers-professionnels.
Mais ce qui inquiète le plus les assureurs, c'est le poids toujours plus lourd de l'indemnisation des sinistres corporels (lire ci-dessous). « A fin octobre, nous comptabilisons déjà pour cette année neuf sinistres supérieurs à 5 millions d'euros, alors que c'était exceptionnel il y a quelques années », indique de son côté Catherine Touvrey, à la Macif. Un de ses concurrents doit, lui, régler un dossier de plusieurs dizaines de millions d'euros.

Habitation : la météo plombe les comptes

Sans surprise, les hausses sont plus marquées qu'en auto, allant de 2,5 % à 5 %. A entendre les assureurs, il peut difficilement en être autrement sur un marché structurellement déficitaire. D'autant que les événements climatiques ont une nouvelle fois pesé très lourd en 2013, sous l'effet des intempéries de cet été (grêle, inondations, orages, pluies, tempête). « Mis bout à bout, ces événements peu médiatiques vont coûter au marché presque aussi cher que la tempête Xynthia de 2010 », signale Jacques de Peretti. Ils vont par exemple laisser une charge de 94 millions d'euros pour la seule Macif. La hausse des cambriolages et la forte augmentation des sinistres incendies alimentent aussi les hausses de tarifs. Tout comme le passage le 1er janvier du taux intermédiaire de la TVA de 7 % à 10 %. « Cela va augmenter le coût des réparations sur le bâti, qui est le principal poste d'indemnisation en MRH. La majoration de nos cotisations sera de 4,9 % pour 2014, dont 2,2 % liés à la hausse de la TVA », indique Jacques de Peretti.





Corée du Nord : la production alimentaire s'accroit, mais la malnutrition persiste

Le Monde.fr avec AFP
Des agriculteurs nord-coréens au champ, à Panmunjom, vus depuis la Corée du Sud, en 2005.
Des agriculteurs nord-coréens au champ, à Panmunjom, vus depuis la Corée du Sud, en 2005. | AFP/KIM JAE-HWAN

La Corée du Nord a augmenté sa production alimentaire pour la troisième année consécutive, mais la malnutrition est toujours répandue dans le pays, ont indiqué des agences des Nations unies, inquiètes notamment du retard de croissance des enfants.

Faute d'un système public de distribution alimentaire en état de marche, les familles dépendent de marchés informels et du troc pour se nourrir, selon une étude nationale menée par l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO, pour Food and Agriculture Organization) et le programme alimentaire mondial (PAM), publiée jeudi 28 novembre. « Malgré une amélioration continue de la production agricole, le système alimentaire reste très vulnérable aux chocs et aux pénuries, notamment pour ce qui est des aliments riches en protéines », indique Kisan Gunjal, économiste à la FAO.
La production alimentaire totale de la Corée du Nord est estimée à 5,03 millions de tonnes pour 2013, soit une hausse de 5 % par rapport à l'année précédente. Mais la consommation alimentaire de 84 % des foyers dans tout le pays est décrite comme « limite » ou « pauvre ». Les taux de malnutrition infantile ont diminué au cours de la décennie passée, mais la prévalence des retards de croissance reste « alarmante » et les manques en micronutriments sont particulièrement inquiétants, selon l'étude.
TROCS ET DISTRIBUTION PUBLIQUE DE CÉRÉALES
Les améliorations de la situation alimentaire dans le pays sont probablement le fait des marchés informels d'aliments, où les familles vendent, achètent ou échangent des produits cultivés dans des cours ou des petits jardins. Un temps interdits, ces marchés sont tacitement autorisés.
Les pénuries alimentaires sont chroniques en Corée du Nord, en raison de la mauvaise gestion de la dynastie communiste des Kim, en place depuis la seconde guerre mondiale, aggravée par des inondations et des périodes de sécheresse. Le pays consacre en outre la plus grande partie de ses faibles richesses à l'armée et au programme nucléaire. Une famine avait tué des centaines de milliers de personnes au milieu des années 90.
Plus de 70 % des familles dépendent du système public de distribution des céréales de base, mais le système fonctionne très mal, selon les deux agences de l'ONU. Sachant que la Corée du Nord entend importer 300 000 tonnes de céréales cette année, elles estiment à 40 000 tonnes le manque à combler, « soit à travers des achats supplémentaires par le gouvernement, soit grâce à un soutien international, pour éviter une hausse de la malnutrition ».





Sida : des populations à risque qui négligent le préservatif

Le Monde.fr avec AFP
 
Le préservatif semble être remis en question pour la prévention du sida chez les populations à risques qui ont tendance à faire davantage confiance aux tests de dépistage ou aux traitements antirétroviraux, selon deux études publiées vendredi 29 novembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
 
Préservatif gratuit au département Sida de l'hôpital de Taipei, Taïwan.
Même si le préservatif est toujours considéré comme le moyen le plus efficace pour se protéger du virus du sida (VIH), des enquêtes réalisées dans les départements français d'Amérique – Martinique, Guadeloupe et Guyane –, nettement plus touchés par l'épidémie de sida que la métropole, font apparaître des doutes grandissants à son sujet.
Alors qu'en 2004, 69 % des personnes interrogées estimaient qu'il s'agissait d'un moyen « tout à fait efficace », elles n'étaient plus que 57 % en 2011. A l'inverse, 70 % estimaient en 2011 que faire régulièrement un test de dépistage était une manière « tout à fait » ou « plutôt » efficace pour se protéger du sida, alors qu'elles étaient 63 % en 2004.

« Ces évolutions peuvent être le résultat des campagnes de prévention diffusées depuis le début des années 2000 et fortement orientées vers le dépistage » et qui ont pu « contribuer à brouiller quelque peu la place du préservatif comme principal outil de prévention », soulignent les auteurs de l'étude.
 
DE MOINS EN MOINS UTILISÉ CHEZ LES HOMOSEXUELS
La même défiance vis-à-vis du préservatif se retrouve dans une étude réalisée en 2011 auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, un groupe à risque. L'étude épidémiologique rapporte ainsi une diminution de l'usage systématique du préservatif depuis 2000, quel que soit le statut sérologique des personnes.
Sur les 1 333 séropositifs interrogés en 2011 et ayant eu au moins un partenaire occasionnel les douze derniers mois, seulement 18 % utilisaient systématiquement le préservatif. 75 % recevaient des traitements antirétroviraux alors qu'ils avaient une charge virale (quantité de virus dans le sang) indétectable, contre 60 % en 2004.
Le développement des traitements reste toutefois insuffisant à ce stade pour endiguer l'épidémie « alors que l'usage du préservatif ne cesse de diminuer », relèvent les auteurs de l'article, qui demandent une « prévention combinée », associant la promotion de l'usage du préservatif, l'incitation au dépistage et l'offre de traitements.
Malgré les doutes exprimées dans ces deux études, l'utilisation du préservatif s'est légèrement développé aux Antilles et en Guyane, passant de 35 % en 2004 à 40 % en 2011.




 
En Chine, une révolution culturelle dans les chambres à coucher
 
 

De Neil CONNOR (AFP)



 
Canton — Pudibonde, la Chine? Les centaines de visiteurs jouant des coudes devant le numéro d'une star japonaise du porno lors d'un salon érotique à Canton en font douter. Le pays reste conservateur en matière de sexe, mais dans ce domaine aussi, la révolution est en marche.
"Tout le monde est tellement +à fond+, je suis vraiment contente", déclare à l'AFP la jeune actrice, Rei Mizuna, qui vient de s'enduire d'huile devant une cohorte de fans conquis.
"Je ne pensais pas qu'il y aurait autant d'enthousiasme", ajoute-t-elle, sans prêter attention aux bousculades d'une foule passablement énervée.
Le numéro osé de la jeune femme se déroule dans le cadre du Festival national du sexe à Canton (sud), signe de l'évolution des moeurs dans une Chine marquée par des décennies de conservatisme sexuel. Ils sont nombreux à vouloir en profiter, y compris financièrement.
La Chine, usine de la planète, produit environ 80% des accessoires sexuels vendus dans le monde, un secteur qui emploie un million de personnes, selon les estimations. Et une proportion croissante de ces sex-toys sont achetés par les Chinois.
Une génération de jeunes Chinois, citadins pour la plupart, repousse en effet les limites et adopte un comportement très éloigné de celui de leurs parents, qui ont grandi lors des années puritaines d'un communisme radical.
Les vidéos pornographiques restent interdites mais les films érotiques font florès et l'industrie des accessoires olé-olé explose.
Lors du salon du sexe à Canton, début novembre, des centaines de fabricants de poupées gonflables, préservatifs ou vibromasseurs présentaient leurs produits aux centaines de milliers de visiteurs.
Dans le hall gigantesque où s'alignent les stands, un transsexuel vante ses articles grâce à une démonstration audacieuse. Et descend régulièrement de l'estrade pour montrer de plus près ses produits à des badauds enthousiastes.
Des groupes de jeunes gens examinent avec sérieux des rangées de costumes d'infirmières, de soubrettes ou de policières. Et fouillent, avec tout autant d'application, dans des bacs de sous-vêtements féminins.
Plus aventureux dans la chambre à coucher
Les inhibitions restent à la porte de cette immense foire annuelle, où les couples sont rares et les visiteurs en majorité masculins.
"Nous sommes juste venus jeter un coup d'oeil", explique un jeune homme en serrant dans ses bras des sacs de vêtements féminins, des pots de crème et une quantité astronomique de préservatifs, distribués gratuitement.
Comme lui, des centaines de visiteurs attendaient l'arrivée sur scène de Rei Mizuna. Les stars japonaises du porno, connues en Asie sous le nom de AV Girls (filles des vidéos pour adultes), présentent des numéros de danse et de chants en Chine, pour accroître leur notoriété et la vente de leurs films les plus soft.
Certaines sont devenues des célébrités, notamment sur les réseaux de microblogging. Près de 15 millions d'internautes suivent AV Girl Sora Aoi sur son compte Sina Weibo, la version chinoise de Twitter.
Depuis que la législation a été assouplie en 1993, quelque 2.000 sex-shops ont ouvert leurs portes à Pékin et Shanghai, et la croissance des ventes de sex-toys atteint 63% par an, selon les médias officiels.
"Notre industrie a beaucoup changé", constate Cheng Zichuan, propriétaire de Hitdoll, un fabricant de poupées gonflables haut de gamme.
L'attitude des consommateurs a énormément évolué depuis la création de son entreprise il y a six ans. "Ils trouvaient tous que les produits étaient trop chers, qu'on ne savait pas où les acheter, et qu'ils seraient couverts de honte si leur famille découvrait la poupée", indique-t-il à l'AFP.
"Maintenant ils s'en moquent. Ils achètent les poupées si elles leur plaisent et ils s'amusent avec", assure-t-il. Il en vend jusqu'à cinq par mois, la plupart à des célibataires riches, réticents à aller voir des prostituées. Et à des veufs, qui achètent des modèles uniques dont les traits rappellent ceux de leur épouse défunte.
Non contents de se montrer plus aventureux dans la chambre à coucher, les Chinois sont plus nombreux à avoir des relations sexuelles avant le mariage, ont montré plusieurs études: plus de 70% selon les déclarations recueillies en 2012 dans le cadre d'une étude par un célèbre sexologue chinois. Ils n'étaient que 40% en 1994 et 15% en 1989.
Les jeunes Chinois adoptent "une culture plus occidentale" en matière sexuelle, note Victor Chan, directeur du fabricant de préservatifs Guangzhou Daming United Rubber Products.
Mais la législation est bien plus lente à évoluer que les comportements. La publicité pour les préservatifs est très restrictive. Officiellement, la Chine reste un pays "conservateur", soupire l'industriel.





L’infidélité, un juteux marché

 

Des sites de rencontres extra-conjugales aux hôtels, l’adultère n’est plus taboue en France et est même devenu un business à part entière.



“Laisser libre cours à votre passion, ayez une affaire”… Depuis quelques semaines, la campagne publicitaire du site de rencontres extra-conjugales, VictoriaMilan.fr, a fait sourire nombre de Parisiens. L’effigie involontaire de la campagne, Ségolène Royale a, elle, moins apprécié de voir sa photo détournée à ces fins. Toujours plus nombreux, les sites de rencontres qui prônent l’infidélité rivalisent d’imagination pour se faire connaître, en utilisant les peoples pour en vanter les mérites, voire le glamour. Du Canadien Ashley Madison à l’Américain Gleeden, l’infidélité s’affiche dans les transports publics, à la télé et sur Internet. La chose n’est plus taboue, elle est “in”. Les professionnels ne s’y sont pas trompés et les époux(ses) volages sont devenus des cibles marketing. Un juteux marché quand on sait que selon un sondage Ipsos, 40% des Français se disent prêt à tromper leur partenaire.
Parmi la dizaine de sites de rencontres pour hommes et femmes mariés, le mastodonte mondial Gleeden, (contraction de Glee “joie” en anglais et d’Eden), revendique plus d’un million de membres. De quoi assouvir les aventuriers les plus fougueux. Dernier arrivé en France, le site canadien Ashley Madison compte déjà 420 000 utilisateurs et devrait réaliser un chiffre d’affaire de près de 3 millions d’euros en 2013. “La France a toujours été la patrie de l’infidélité, affirme Christoph Kraemer, le directeur de la communication Europe du site. C’est quelque chose de presque institutionnalisé dans la société, il suffit de regarder du côté de vos politiques”. Des moeurs légères qui étonnent l’Amérique puritaine où le dirigeant public qui se fait prendre est cloué au pilori. Pour Christoph Kraemer, la monogamie est “un mythe”.
Esprit frivole
Si en France, l’infidélité n’est plus un délit depuis 1975, l’amant volage n’en reste pas moins sur ses gardes. Tous les professionnels de l’infidélité ont pour mot d’ordre : discrétion et sécurité. “L’avantage du site c’est qu’on avance masqué, il  y a un côté carnaval de Venise. Ce n’est pas parce qu’on y est, qu’on va obligatoirement franchir le pas”, explique David*, un utilisateur régulier du site.
Dernier né dans le marché de l’infidélité, la centrale de réservation hôtelière, DayUse. Le concept ? Réserver une chambre pour quelques heures en pleine journée. Certains disent qu’une telle idée ne pouvait naître que dans l’esprit frivole d’un Français. Lancé en 2010, la centrale de réservation n’en finit plus de séduire. Fini la banquette arrière de la voiture, les hôtels miteux le long des nationales. Le service permet à des couples de louer des chambres dans des hôtels de luxes et à des prix 30 à 70% moins cher que la nuitée. Tout le monde y trouve son compte : les hôteliers qui voient leur taux d’occupation s’accroître et les amants qui peuvent s’ébattre en toute liberté  dans des draps de soie. Mais l’infidélité a tout de même un prix : entre 80 et 130 euros le créneau horaire.
Avec 250 hôtels répertoriés en France, le site fait un carton auprès des hôteliers qui se prêtent au jeu en rajoutant parfois sous l’oreiller des kits coquins. Le site permet de réserver sous des noms d’emprunt, sans carte bancaire en garantie et sans trace sur le relevé bancaire. “Nous avons déjà eu des réservations au nom de Hugh Jackman, s’amuse David Lebée, fondateur et président de DayUse. Tout ici est fait pour ne pas culpabiliser le client, il y a très peu de contact avec le personnel”. Un nid d’amour où les amants peuvent se retrouver sans regards accusateurs, ou questions gênantes. S’il refuse de dire que son site pousse au vice, David Lebée assume de communiquer sur ce créneau. “On a banalisé une pratique jusqu’à là très taboue”. Un tabou qui rapportera selon l’intéressé, de 4 à 5 millions d’euros en 2013 dont 3 millions réalisé uniquement en France. Pour améliorer ses profits et s’ouvrir aux bourses plus modestes, le site vient de lancer une version “pas cher” avec des chambres plus abordables à partir de 50 euros.
Contre-business
Si les détectives privés enquêtent depuis des années sur les liaisons extra-conjugales, la filature devient maintenant virtuelle. Ainsi l’agence Fidelity Testing vient de lancer son nouveau service Social Testing, afin de traquer les conjoints qui s’écartent du droit chemin sur les réseaux sociaux et les sites de rencontres. “Les détectives ne font qu’adapter leur terrain d’enquête à l’évolution des pratiques sociales”, explique “Frank”, le fondateur du site. Des enquêtes qui, selon les responsables de sites de rencontres, ont peu de chance de déjouer la sécurité des données. L’adultère 2.0 semble avoir encore de beaux jours devant soit.




 

Québec : des signes religieux dans une pub font polémique


Dans la Belle-Province, une campagne publicitaire du fabricant de motos Harley-Davidson jette de l'huile sur le feu en plein débat houleux autour d'un projet de loi sur la laïcité.

Panneau sur lequel est affichée l'une des publicités de la campagne de Harley-Davidson, photographié au Québec, le 27 novembre 2013. (ANNE LEVASSEUR / AFP)
Panneau sur lequel est affichée l'une des publicités de la campagne de Harley-Davidson, photographié au Québec, le 27 novembre 2013. (ANNE LEVASSEUR / AFP)
Un vent de polémique s'est mis à souffler au Québec jeudi 28 novembre. En cause, une campagne publicitaire du fabricant de motos Harley-Davidson visant deux symboles religieux, à savoir le port du hijab pour les femmes de religion musulmane, et le crucifix de la religion catholique.
Des grands panneaux publicitaires au bord des routes de la province francophone du Canada montrent, sur fond noir, la moitié d'un visage d'une jeune femme arborant un hijab bleu, et, pour l'autre moitié, une jeune femme aux longs cheveux blonds avec un casque de moto et un blouson de cuir de la marque américaine des célèbres motos. Le tout est accompagné de la phrase choc inscrite en lettres blanches : "A chacun sa religion".
Pour l'autre publicité, toujours sur fond noir, la croix en bois du catholicisme est coupée dans sa longueur à moitié, avec en miroir, sur l'autre moitié, une moto. On retrouve là aussi le même slogan, façon de rappeler aux adeptes de la marque que posséder une Harley est une véritable religion.

Une polémique qui intervient en plein débat sur la laïcité

Cette polémique intervient alors que le gouvernement du Québec a déposé un projet de loi sur la Charte des valeurs qui interdirait à toutes les personnes accueillant du public de porter un signe religieux de façon visible. Plusieurs manifestations ont déjà été organisées par les partisans et les opposants de cette Charte, dont le gouvernement s'est dit prêt à en aménager certains points.
Avec sa campagne, Harley-Davidson a jeté de l'huile sur le feu du débat, et provoqué des réactions sur les réseaux sociaux. "C'est décidé, je vends mon Harley-Davidson", a écrit jeudi sur Twitter, Elisabeth de Baudouin, une journaliste catholique.

Céline Couturier, s'avouant "pas très religieuse", a indiqué sur Facebook que l'agence créatrice de la campagne, 32 Mars, va "trop loin" et met "de l'huile sur le feu". Des menaces ou des insultes sont également adressées au concessionnaire québécois Prémont Harley-Davidson à l'origine de cette publicité.
Dans la Belle Province, un crucifix trône au-dessus du président de l'Assemblée nationale. Le gouvernement prévoyait initialement son maintien en invoquant le "patrimoine culturel" des Québécois, mais dans son projet de loi, il remet la question entre les mains des députés, puisque le texte indique que ces derniers auront "le pouvoir (...) de régir le port d'un signe religieux" par l'un des leurs.
 
 
 
 
 
DIVERS
 
Un accident de ferry à Hong Kong fait 85 blessés
Quatre-vingt cinq personnes ont été blessées vendredi matin quand un ferry ultra-rapide qui reliait Hong Kong à Macao a heurté un «objet non identifié».
 
Le ferry a heurté un objet non identifié en mer.

Quatre-vingt cinq personnes ont été blessées très tôt vendredi lorsque le ferry ultra-rapide qui les transportait de Hong Kong vers Macao a heurté en mer un «objet non identifié», a annoncé le département de la marine de Hong Kong. Trois des passagers ont été grièvement blessés mais personne n'est porté disparu.

L'accident s'est produit jeudi vers 01h20 (18h20 heure suisse), près de la petite île d'Hei Ling Chau. L'hydroptère «Madeira», un bateau dont la coque s'élève et sort de l'eau grâce à la portance d'ailes immergées, transportait 105 passagers et 10 membres d'équipage lorsqu'il a heurté un objet, a indiqué la compagnie maritime TurboJet.
C'est le deuxième accident, en un peu plus d'un an, dans les eaux proches de Hong Kong, un des principaux ports du monde. Une collision entre deux ferries en octobre 2012, tout près des côtes, avait causé la mort de 39 personnes, plus grand désastre maritime à Hong Kong depuis quarante ans. Une enquête avait conclu à une «longue série d'erreurs» commises.
Ferry soulevé
«Il y a soudain eu un grand bruit. Le ferry a été soulevé. Puis de nombreux passagers ont été projetés hors de leur siège», a expliqué un des passagers, M. Wong, cité par le site internet de l'Apple Daily, un quotidien local.
Trois bateaux des services de pompiers se sont rendus sur les lieux pour chercher l'objet contre lequel le ferry s'est heurté, mais ils n'ont rien trouvé dans l'eau, ont indiqué les autorités de Hong Kong. Après l'accident, le ferry a réussi à regagner un des terminaux du centre de Hong Kong, celui de Sheung Wan, où une douzaine d'ambulances attendaient les blessés.
Trois blessés graves
Des images vidéo montrent plusieurs passagers sur des brancards. Parmi les blessés, trois personnes le sont grièvement.
Le ministère japonais des Affaires étrangers a indiqué que trois des blessés étaient des ressortissants japonais, dont un avec des blessures à la tête, toujours à l'hôpital vendredi à la mi-journée. Les autorités n'ont pas donné d'information sur les nationalités des autres personnes.
La route maritime entre ces deux anciennes colonies est très fréquentée, par les touristes et les Chinois de Hong Kong ou du continent qui se rendent dans l'ex-territoire portugais pour jouer au casino ou profiter de ses attractions. (afp/ats/Newsnet)






La comète Ison n'a apparemment pas survécu à son rendez-vous avec le soleil


 





    "Je pense qu'il y a peut-être 30% de chances", qu'elle survive avait dit mardi Carey Lisse, un expert des comètes au laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins.
    "Cette comète n'est pas très solide, elle est formée à 50% ou peut-être 30% de glace d'eau", et la taille du noyau est assez petite par rapport à la moyenne des comètes observées jusqu'à présent, avait expliqué le scientifique disant que son diamètre était estimé à 1,2 kilomètre maximum.
    Ison a mobilisé la communauté astronomique depuis sa découverte en septembre 2012 par des astronomes russes car elle remonte aux origines du système solaire il y a 4,5 milliards d'années. Elle s'est en effet échappée, il y a quelques millions d'années, du nuage d'Oort, sorte de "parking" de comètes aux confins du système solaire situé à mi-chemin entre le soleil et la prochaine étoile.
    "C'est une relique de la formation du système solaire", avait dit Carey Lisse, soulignant que les planètes se sont formées avec des comètes qui ont notamment apporté l'eau, d'où la grande importance de ces corps célestes.
    “Cette comète présente un très grand intérêt pour nous” car on découvre très peu de comètes venant d'aussi loin dans le système solaire, avait souligné James Green, responsable des sciences planétaires à la NASA.
    Une comète de petite taille largement composée d'eau
    Certains astronomes avaient pensé au début qu'Ison était de grande taille avec un noyau de plusieurs kilomètres de diamètre. Mais quand la comète est passé très près de Mars, un orbiteur martien de la NASA a pu prendre des photos indiquant un diamètre maximum de seulement 1,2 km, inférieur à la moyenne de la plupart des comètes.
    Du fait qu'Ison ait été détectée très loin dans le système solaire, les astronomes ont eu tout le temps de l'observer. Leurs mesures ont montré notamment que son noyau était enveloppé d'un nuage de dioxyde de carbone (CO2).
    “Il semblerait que le CO2 pourrait avoir été une molécule fondamentale au tout début du système solaire plutôt que le monoxyde de carbone", selon Carey Lisse.
    Alors qu'Ison se rapprochait du soleil, les fluctuations de sa queue ont mis en évidence les mouvements autrement invisibles du vent solaire formé des particules éjectées en permanence par le soleil.
     
     
     
     
     

    La comète ISON a survécu à son passage près du Soleil

     
    D'abord invisible après son passage rasant au dessus de la fournaise solaire jeudi soir, la comète est finalement redevenue brillante quelques heures après.
     
    La comète ISON a fait une grosse frayeur aux astronomes qui suivaient attentivement son passage au plus près du Soleil dans la soirée de jeudi. Deux heures après s'être approchée à un peu plus d'un million de kilomètres de la surface de notre étoile, une distance extrêmement proche puisque cela représente moins d'un diamètre solaire, ISON n'est pas réapparue dans le champ des deux sondes Soho et Stereo qui observent le voisinage du Soleil. Ce passage rapproché s'est fait à une vitesse inouïe, qui a atteint 1,4 million de km/h! Les premières conclusions ont été que cette grosse boule de glace et de poussières venue des confins du système solaire n'avait pas survécu aux milliers de degrés lors de son passage et s'était désintégrée. Une issue tragique que certains astronomes avaient prédit, mais qui aurait retiré toute chance de pouvoir observer la comète dans le ciel nocturne au début du mois de décembre, à l'œil nu dans le meilleur des cas, et aux jumelles sinon.
    Ce matin, ISON est réapparue comme une tâche brillante.
    Ce matin, ISON est réapparue comme une tâche brillante. Crédits photo :

    Des poussières vaporisées

    Mais ce matin, surprise, une tâche brillante a fait sa réapparition sur les images de Soho, exactement à l'endroit où la trajectoire d'ISON était attendue. «Nous ne voyions plus qu'une très faible queue, qui semblait provenir des restes de poussières de la comète, et puis petit à petit une condensation brillante est réapparue sur les images,» raconte Dominique Bockelée-Morvan, astronome et directrice de recherche CNRS à l'Observatoire de Paris. Cette «condensation brillante» est le signe d'un regain d'activité du noyau de la comète, ou de ce qu'il en reste s'il s'est fragmenté, qui recommence à émettre des gaz et de la poussière en étant chauffé par le Soleil.
    Il est encore trop tôt pour affirmer si la comète est intacte ou fragmentée, et quelle proportion de sa masse de départ a été conservée, mais il reste en tout cas suffisamment de matière pour former un noyau avec une activité visible. Il faudra aussi expliquer pourquoi ISON est restée invisible pendant une période assez longue après son passage au plus près du Soleil. Une des hypothèses est que la température a été tellement élevée que les poussières ont été directement brûlées et vaporisées, ne laissant plus aucun matériel capable de disperser la lumière et de rendre la comète visible. Le noyau lui-même est invisible, puisqu'il est de couleur très sombre et ne fait qu'un peu plus d'un kilomètre de diamètre. En s'éloignant assez, la température a dû redescendre suffisamment pour que les poussières puissent survivre.





    Marne. Un bijoutier tire sur un braqueur et le tue
               

    Ce jeudi après-midi, un bijoutier du centre-ville de Sézanne, dans la Marne, a tiré sur un braqueur. Ce dernier est décédé.

    Un bijoutier de Sézanne (Marne) a tué, ce jeudi par arme à feu, un des deux hommes qui braquaient sa boutique. C'est ce qu'a indiqué le procureur de Châlons-sur-Marne.
    "Le braqueur, dont le pronostic vital était engagé, est mort des suites de ses blessures", après avoir essuyé plusieurs tirs du bijoutier, a déclaré Christian de Rocquigny. Le bijoutier a été placé en garde à vue, a-t-il précisé.
    "Deux hommes armés sont entrés dans la bijouterie. Le bijoutier est descendu et a fait feu à quatre reprises sur un des deux malfaiteurs", a expliqué le magistrat.

    Un rapport entre deux affaires ?

    "Les deux individus sont sortis, le blessé s'est effondré devant la bijouterie alors que le complice a pris la fuite. Il est activement recherché par les gendarmes. L'autre individu est mort sur place à 17h30, malgré l'arrivée des secours", a-t-il ajouté.
    Deux heures avant, une tentative de braquage avait été commise par deux hommes armés dans une agence du Crédit agricole à Vitry-le-François (Marne), à 65 km à l'est de Sézanne, a indiqué le procureur, qui s'interroge sur un éventuel rapport entre les deux affaires.
    Les deux individus étaient entrés dans la bijouterie vers 16h30, menaçant l'épouse du bijoutier, alors seule dans le magasin, son mari étant à l'étage, a précisé l'officier de communication de la gendarmerie.
    "Le patron alerté par les cris est alors descendu et a fait feu", a ajouté le gendarme.

    Le bijoutier en garde à vue

    Selon lui, le braqueur était dans un état très critique, avec un pronostic vital engagé, et a subi sur place un massage cardiaque.
    Le bijoutier a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Sézanne et les enquêteurs travaillent à déterminer les circonstances exactes des faits, a-t-on poursuivi à la gendarmerie.





    Les plus vieilles latrines au monde fréquentées par des reptiles


    Chez de nombreux mammifères, déféquer dans des latrines communes est de la plus haute importance, non seulement d'un point de vue biologique mais aussi social. Certains reptiles l'avaient déjà compris voici 240 millions d'années en Argentine, révèle une étude.
    La définition scientifique des latrines communes? "Des lieux où des individus multiples défèquent à maintes reprises et de façon répétée, produisant des amas de crottin", rappelle cette étude, publiée jeudi dans la revue britannique Scientific Reports.
    Les biologistes ont constaté de telles pratiques chez de nombreux mammifères actuels - carnivores, primates, rongeurs - et même des marsupiaux. L'usage des latrines communes est particulièrement fréquent dans les troupeaux de grands herbivores (d'un poids supérieur à 100 kg), comme les équidés, les antilopes, les rhinocéros, les éléphants et les camélidés d'Amérique du Sud.
    Pour ces animaux sociaux, un tel comportement est une affaire d'hygiène ainsi qu'un moyen de promouvoir la communication au sein du groupe et donc aussi la reproduction. Il permet également une meilleure défense contre les prédateurs .
    Il s'agit d'une pratique ancestrale, comme en témoignent les crottes minéralisées ("coprolithes") découvertes dans certains gisements fossiles, chez les hyènes préhistoriques notamment. Une mine de renseignements sur les habitudes des auteurs de ces crottes et sur le milieu dans lequel ils vivaient.
    Les plus vieilles latrines identifiées à ce jour étaient datées de 220 millions d'années et toutes avaient été fréquentées par des mammifères.
    Jusqu'à ce que des chercheurs exhument, dans le nord-ouest de l'Argentine, un trésor jonché de crottes fossiles, jusqu'à une centaine d'étrons par mètre carré à certains endroits.
    De formes et de tailles variées (0,5 à 35 cm de diamètre), les 30.000 coprolithes, répartis sur plusieurs sites, ne laissent aucun doute sur le fait qu'il s'agissait bien de latrines communes, vieilles de quelque 240 millions d'années.
    Et d'après l'analyse minutieuse effectuée par Lucas Fiorelli et son équipe, ces bouses préhistoriques ont été produites par de grands reptiles de la famille des Dicynodontes, des herbivores géants ("mégaherbivores") qui côtoyaient les premiers dinosaures.
    "Cela indique que ce comportement complexe, typique des mammifères, était déjà présent chez une espèce qui précède de beaucoup les mammifères", dont les premiers seraient apparus voici environ 225 millions d'années, conclut l'étude.




     

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