HUMOUR......ENCORE QUE......
POLITIQUE
Nucléaire iranien : Kerry, Hague et Fabius à Genève pour sceller un accord
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius est arrivé samedi 23 novembre au matin à Genève pour rejoindre les négociations en cours sur le programme nucléaire iranien, au moment où les discussions, qui ont débuté leur troisième round mercredi, semblaient pouvoir aboutir.
"Sur le nucléaire iranien, je souhaite un accord, mais un accord solide, et je suis là pour y travailler", a redit le ministre en arrivant à Genève, où le secrétaire d'état américain John Kerry l'a rejoint en tout début de matinée. Les ministres britannique, allemand et chinois sont également attendus. Leur homologue russe, Sergueï Lavrov, est arrivé sur place vendredi.
Les diplomates de l'Iran et des grandes puissances négocient depuis mercredi dans la ville suisse un accord d'étape pour limiter le programme nucléaire iranien controversé en échange d'un allègement de sanctions.
Voir notre visuel interactif : Plus de trente ans de sanctions contre l'Iran
DES PROGRÈS DANS LES NÉGOCIATIONS
Les discussions – extrêmement confidentielles – ont considérablement progressé mais plusieurs points restent en suspens. "C'est la dernière ligne droite mais les négociations précédentes nous ont appris la prudence", a fait valoir une source diplomatique française. "Malgré les progrès faits [vendredi], il reste des questions importantes" à régler, et "les négociations ne sont pas encore finalisées" a expliqué vendredi Abbas Araghchi, chef des négociateurs iraniens.
Ce dernier n'a par ailleurs "ni confirmé ni démenti" vendredi soir les informations de la presse iranienne selon lesquelles les grandes puissances avaient accepté le droit, revendiqué par Téhéran, d'enrichir l'uranium sur son sol, un des points cruciaux des négociations.
Lire l'analyse de notre envoyé spécial à Genève : Nucléaire iranien : tractations et bruits de couloir à Genève
Au cours du dernier round de discussions du 6 au 9 novembre à Genève, les ministres étaient également venus mettre leur poids dans la balance, mais les négociations s'étaient achevées sans accord, en raison notamment de la position des Français, qui avaient considérablement durci les exigences des pays du P5+1 (USA, Grande-Bretagne France, Russie, Chine, et Allemagne).
Cette position, qui avait bon gré mal gré été endossée au final par tous les membres du P5+1 avait été très critiquée en Iran, où M. Fabius a été accusé d'avoir fait capoter un accord
(AFP)
Au terme de cinq jours de négociations marathon à Genève et d'un blackout médiatique total sur le climat et l'évolution des tractations, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a annoncé "un accord sur un plan d'action" concernant le programme nucléaire iranien controversé. Elle était entourée du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et des six chefs de la diplomatie du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne).
Simultanément à Washington, lors d'une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, le président américain Barack Obama a assuré que cet accord obtenu à l'arraché "barre le chemin le plus évident" de la république islamique vers une bombe atomique.
Le président Obama a toujours dit qu'il ferait tout -- y compris recourir à la force -- pour empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires. Les Occidentaux et Israël soupçonnent Téhéran de dissimuler un volet militaire derrière son programme civil, ce qu'il nie.
M. Obama a pris soin de qualifier cet accord intérimaire de six mois de "première étape importante", soulignant les "énormes difficultés" persistant dans ce dossier qui empoisonne la communauté internationale depuis une décennie.
Son homologue iranien Hassan Rohani, réputé modéré et qui a lancé une politique d'ouverture vers l'Occident depuis son électon en juin, a salué une entente qui allait "ouvrir de nouveaux horizons".
Son ministre des Affaires étrangères, M. Zarif, a salué "un résultat important mais (qui) est seulement un premier pas".
"Nous avons mis en place une commission conjointe pour surveiller la mise en place de notre accord. J'espère que les deux parties pourront avancer d'une manière qui puisse rétablir la confiance", a dit le ministre, notamment entre Téhéran et Washington qui ont rompu leurs relations diplomatiques en avril 1980.
M. Zarif a également réaffirmé le "droit inaliénable" de son pays à l'enrichissement d'uranium". Le texte de Genève contient une "référence claire selon laquelle l'enrichissement va continuer", a-t-il martelé, très applaudi par la presse et la délégation iraniennes venues en nombre à Genève.
Le droit à l'enrichissement d'uranium n'est pas mentionné dans le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont l'Iran est signataire.
Cette question est au c?ur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël, qui craignent que l'uranium enrichi à 20% soit utilisé par l'Iran pour obtenir de l'uranium à 90% pour un usage militaire, malgré les dénégations de Téhéran. L'Iran affirme que cet uranium est destiné à son réacteur de recherche et à des fins médicales.
Succédant à M. Zarif devant la presse dimanche à l'aube, le secrétaire d'Etat John Kerry a paru prendre son contre-pied. L'accord de Genève, a-t-il insisté, "ne dit pas que l'Iran a le droit à l'enrichissement (d'uranium), quoiqu'en disent certains commentaires d'interprétation".
"L'Iran a accepté de suspendre l'enrichissement d'uranium au-delà de 5%. L'Iran a accepté de dégrader ou de convertir son stock d'uranium enrichi à 20 %", a détaillé M. Kerry, parlant d'"une première étape" avant une prochaine "phase beaucoup plus difficile".
M. Kerry, parrain de la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes, a également voulu rassurer Israël qui s'est farouchement opposé ces dernières semaines à tout allègement des sanctions contre l'ennemi iranien. Un accord nucléaire "complet rendra le monde (...) les partenaires de la région et l'allié Israël plus sûrs", a promis le secrétaire d'Etat.
Alors que les relations américano-israéliennes traversent une crise, M. Kerry a affirmé qu''il n'y avait pas la moindre différence entre les États-Unis et Israël sur l'objectif final qui est que l'Iran n'aura pas de bombe nucléaire".
La réaction de l'Etat hébreu ne s'est pas fait attendre: le bureau du Premier ministre Banjamin Netanyahu a dénoncé un "mauvais accord qui offre exactement ce que l'Iran voulait: la levée significative des sanctions et le maintien d'une partie significative de son programme nucléaire".
Les cinq jours de négociations se sont déroulés dans un grand hôtel de Genève, où toutes les délégations résidaient. Les diplomates et experts du 5+1 ont négocié à partir de mercredi -- après un échec près du but début novembre -- avant d'être rejointes par chacun de leurs ministres.
Avec l'Iran, les grandes puissances étaient en quête d'un accord intérimaire de six mois, apportant des garanties sur le caractère pacifique du programme nucléaire en contrepartie d'un allégement "limité" de sanctions qui étranglent l'économie iranienne.
Le président Obama a assuré que les sanctions "les plus sévères continueront d'être appliquées", mais il a une nouvelle fois exhorté le Congrès à s'abstenir d'adopter de nouvelles mesures punitives contre Téhéran.
Paris — A l'issue d'une semaine qui a vu le Premier ministre dicter sa politique à Bercy par voie de presse, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici paraît affaibli mais il n'entend pas laisser Matignon hypothéquer son avenir politique.
L'histoire a tellement été racontée qu'elle est connue : le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a joué un coup tactique pour se garantir une prolongation de bail à Matignon en annonçant une "remise à plat fiscale" complète.
A l'Elysée et à Matignon, même si on s'en défend aujourd'hui, la "séquence" a été minutieusement concoctée : le Premier ministre a travaillé en symbiose totale avec le président Hollande qui, en déplacement en Israël, a validé l'entretien paru mardi dans les Echos.
Certes, les ministres de l'Economie Pierre Moscovici et du Budget Bernard Cazeneuve, premiers concernés, ont été alertés, mais le plus tard possible, pour éviter les fuites.
Mais ce n'est pas tout. Bercy est encore en train de digérer cette tâche herculéenne, assignée à la sortie d'un budget 2014 élaboré en pleine grogne anti-impôts, qu'on y apprend par voie de presse le remplacement de ses deux principaux directeurs.
Passe encore le départ de Julien Dubertret de la direction du Budget, prévue de longue date, et son remplacement par Denis Morin, acté depuis plusieurs jours déjà.
C'est le remplacement de l'actuel directeur du Trésor Ramon Fernandez, qui plus est présenté comme un débarquement, qui choque. Nommé par Nicolas Sarkozy, il est très apprécié par Pierre Moscovici qui reconnaît en lui un homme clé dans les négociations économiques européennes.
Les deux hommes ont mis en scène leur bonne entente vendredi en arrivant à Bruxelles pour une réunion des grands argentiers de la zone euro.
"Cela fait 18 mois que je travaille" avec M. Fernandez, a dit M. Moscovici, "j'ai de l'estime pour son travail, je connais sa loyauté". Puis il a glissé: "Les changements finissent toujours par se produire", ajoutant qu'ils devaient être validés "par le conseil des Ministres et sur proposition du ministre de l'Economie et des Finances."
Pour Bercy, Matignon a dépassé les bornes
Le départ à moyen terme de M. Fernandez était acquis. Maintenu à son poste à l'été 2012 contre l'avis notamment d'Arnaud Montebourg, il avait convenu avec M. Moscovici de rester au moins un an, le temps que la crise de l'euro s'apaise. Et le ministre a toujours assuré qu'il tenait à lui trouver un point de chute prestigieux.
Beaucoup attribuent à M. Fernandez un rôle important dans l'obtention par la France de deux ans de répit pour mettre son déficit public en conformité avec les règles européennes.
Et M. Moscovici tient d'autant moins à s'en séparer prématurément que les Européens mènent actuellement de difficiles discussions sur l'union bancaire.
Dans l'entourage du ministre, on ne s'en cache pas : pour un beau coup politique et médiatique, Matignon a dépassé les bornes. "La messe n'est pas dite", dit une source proche du dossier jeudi, recommandant la "prudence", tandis que le nom de François Villeroy de Galhau, l'un des principaux responsables de BNP Paribas, est cité par la presse pour s'asseoir dans le fauteuil du directeur du Trésor. Et ceci malgré le démenti opposé par le principal intéressé.
"Puisqu'on l'oblige à couper le cordon, Moscovici aimerait pouvoir choisir le successeur", affirme à l'AFP une source gouvernementale.
Dans l'entourage du ministre, on s'étonne qu'il soit présenté comme "se voyant imposer un éventuel changement", alors que M. Villeroy de Galhau est un camarade de promotion à l'ENA, "un proche sur le plan politique et amical" de M. Moscovici.
Au-delà de cette nomination stratégique, le courant passe mal entre le ministre et une partie de la majorité.
Sa ligne économique, "plus libérale que socio-libérale", selon un parlementaire PS, ne prévoit pas la fusion de l'impôt sur le revenu avec la CSG qui semble aujourd'hui se dessiner.
La préférence de M. Moscovici pour les grands débats européens, et ses fréquents déplacements à Bruxelles, lui sont volontiers reprochés à gauche, où on ne se prive pas de critiquer ses absences à l'Assemblée nationale dans les discussions budgétaires menées par le seul Bernard Cazeneuve.
La semaine prochaine, au moment où Matignon engagera les consultations sur la réforme fiscale, plus précisément les 25 et 26 novembre, M. Moscovici sera en Chine.
Un déplacement prévu lors de la dernière visite d'Etat de François Hollande en Chine, qui a été maintenu "en accord" avec l'Elysée comme Matignon, et "sur la recommandation" du chef de file des députés PS Bruno Le Roux, très investi dans les relations franco-chinoises, assure-t-on à Bercy, où l'on souligne que renoncer à ce voyage n'était pas envisageable sur le plan diplomatique.
"Je ne forcerai pas d'accord contre l'avis des différentes parties", a promis samedi matin le ministre polonais de l'Environnement Marcin Korolec, qui préside la conférence.
Ce dernier a convoqué une réunion "informelle" à 09H00 (08H00 GMT) pour faire le point sur les négociations " et les moyens de "conclure cette conférence".
Toute la nuit, délégués et ministres ont discuté d'arrache-pied sur trois textes de négociations, l'un des plus disputés étant celui devant paver la route vers la conférence de Paris en 2015 qui doit aboutir à un accord ambitieux pour contenir le réchauffement.
Les discussions portaient sur le niveau de précision d'une feuille de route vers 2015 --une exigence notamment portée par l'Union européenne-- mais qui se heurtait à la réticence de certains pays en développement, dont la Chine et Inde.
Ces derniers souhaitaient avant toute chose que le texte final inscrive clairement que pays industrialisés et pays en développement seront traités différemment dans l'accord de 2015 portant sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.
La dernière version du texte de négociation "invite" les Etats à "lancer ou intensifier leurs préparations en vue de présenter des engagements (...) et de les communiquer bien à l'avance" avant Paris, avec la possibilité d'ajouter: "d'ici le premier semestre 2015 pour ceux qui sont en position de le faire".
Les deux autres textes: celui sur l'aide financière aux pays du Sud et la création d'un mécanisme portant sur les "pertes et dommages" subis par ces derniers à cause du réchauffement, sont "finalisés", a déclaré à l'AFP Alden Meyer de l'ONG américain, Union of concerned scientists.
"Mais ils ne seront considérés comme scellés que lorsqu'un accord global aura été adopté", a-t-il ajouté.
Les pays en développement insistaient pour avoir des assurances sur la mobilisation des 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 promis par les pays riches.
Le texte proposé se contente d'exhorter "les pays développés à continuer à mobiliser de l'argent public, à des niveaux supérieurs" à ceux de l'aide d'urgence décidée à Copenhague en 2009 pour 2010-2012, soit 10 milliards de dollars par an.
"Cette conférence devait être la conférence des finances", a déclaré à l'AFP le négociateur du Bangladesh, Qamrul Chowdhury. "Et tout ce qu'on a, ce sont des cacahuètes", a-t-il ajouté.
Dans le même temps, les rebelles se sont emparés d'une localité située sur la route stratégique reliant Damas à Homs (centre) qui était aux mains de l'armée depuis le début du conflit, selon une ONG syrienne et l'opposition.
"Le Front islamique est une force sociale et militaire indépendante qui a pour objectif de renverser le régime Assad (...) et de le remplacer par un Etat islamique juste", affirme vendredi un communiqué de cette nouvelle force.
La fusion de sept groupes islamistes avait été peu auparavant annoncée sur Facebook par Abou Firas, porte-parole de la plus grande brigade d'insurgés d'Alep (nord), Liwa al-Tawhid.
"Il n'y aura qu'un seul commandement, une seule armée --l'armée de l'islam-- et une seule politique", selon Abou Firas.
Il s'agit de la plus importante fusion de groupes rebelles islamistes depuis le début du conflit en Syrie, en mars 2011.
Parmi eux figurent notamment Liwa al-Tawhid (proche des Frères musulmans), Ahrar al-Cham (salafiste), Jaïch al-islam, considéré comme proche de l'Arabie saoudite, et le Front islamique kurde.
"Si ce front se révèle solide à long terme, c'est un développement très significatif. Il s'agit d'une force militaire considérable, largement au-dessus des 50.000 hommes, qui dominerait très nettement la scène insurgée", note l'expert de la Syrie Thomas Pierret.
"Il est probable que la mise en place du front soit le fruit d'un effort commun de l'Arabie et du Qatar", ajoute ce maître de conférence de l'Université d'Edimbourg, en référence à deux pays qui soutiennent les rebelles.
Cette annonce survient après la mort lundi d'Abdel Qader Saleh, chef charismatique de Liwa al-Tawhid, tué dans un raid de l'armée syrienne.
"Mauvaise nouvelle pour le régime"
Pour Aron Lund, expert des mouvements islamistes syriens, "cette fusion est très importante si elle réussit à se maintenir, car elle regroupe les plus importantes factions et les chefs les plus connus".
"Il y a des islamistes de toutes tendances mais pas les organisations liées à Al-Qaïda", comme l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front al-Nosra, indique ce spécialiste basé en Suède.
Certains groupes comme Ahrar al-Cham ou Liwa al-Tawhid continuent de faire partie du Conseil militaire suprême de l'Armée syrienne libre (ASL).
Parlant à l'AFP via internet, Abou Firas a affirmé que "les portes étaient ouvertes à toutes les factions militaires", et qu'"une commission examinait les demandes des groupes qui souhaitaient faire partie" de ce front.
Lors de rassemblements hebdomadaires contre le régime, des manifestants ont justement appelé vendredi à l'unification des rangs rebelles.
Des militants anti-régime sur le terrain ont vu dans cette annonce une "mauvaise nouvelle" pour le président Assad et les jihadistes.
Selon des membres de l'opposition et des experts, les profondes divisions jusqu'à présent au sein de la rébellion expliquent en partie les récentes avancées de l'armée, notamment dans la région de Qalamoun, proche de la frontière libanaise.
Des centaines de rebelles ont cependant pris vendredi aux forces du régime une ville de cette région, Deir Attiya, à l'exception d'un hôpital et d'une colline, selon l'Organisation syrienne des droits de l'Homme (OSDH).
La ville à majorité chrétienne a été prise par une coalition regroupant notamment l'EIIL et le Front al-Nosra, précise cette organisation qui bénéficie d'un large réseau de militants et de sources médicales.
Le conflit a poussé des millions de Syriens à se réfugier dans les pays voisins. En Egypte, 50 réfugiés venus de Syrie, arrêtés alors qu'ils tentaient de rejoindre illégalement l'Europe, ont entamé vendredi une grève de la faim pour protester contre leur détention.
En Bulgarie, le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU Antonio Guterres a appelé l'Europe à venir en aide aux milliers de Syriens réfugiés dans ce pays, le plus pauvre de l'UE, alors que les inquiétudes se multiplient sur leurs conditions de vie jugées "déplorables".
Alors que Russie, USA et ONU tentent de réunir régime et opposition à la même table de négociations, l'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, s'est entretenu à Genève avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, allié de Damas, pour faire le point sur cette conférence de paix baptisée Genève 2.
Washington — La Corée du Nord a reconnu détenir un citoyen américain de 85 ans, auquel des diplomates occidentaux n'ont toutefois pas accès, a indiqué le département d'Etat vendredi.
L'arrestation et l'emprisonnement le 26 octobre de Merrill Newman, un vétéran de la guerre de Corée, ont été révélées par sa famille dans les médias américains cette semaine. Ses proches ont dit ignorer les raisons qui ont présidé à cette arrestation.
Le secrétaire d'Etat John Kerry a ensuite implicitement reconnu que le retraité, qui effectuait un voyage organisé lors de son arrestation, est bien détenu par Pyongyang.
S'il refuse de confirmer l'identité du prisonnier, le département d'Etat a toutefois expliqué vendredi par la voix de sa porte-parole Jennifer Psaki que la Suède, qui représente les intérêts diplomatiques de Washington sur place, "a été informée par la Corée du Nord qu'un citoyen américain est emprisonné".
"Nous collaborons étroitement avec des responsables de l'ambassade de Suède pour résoudre ce problème", a-t-elle ajouté.
Les Suédois demandent tous les jours à pouvoir lui parler, a expliqué Mme Psaki, mais "l'accès leur est refusé".
Les autorités nord-coréennes détiennent un autre Américain, Kenneth Bae, 45 ans. Il a été arrêté en novembre 2012 et condamné à 15 ans de travaux forcés par Pyongyang pour être un évangéliste ayant introduit en fraude dans le pays du matériel visant à déstabiliser le régime.
Environ 6,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dimanche, pour le premier tour des législatives au Mali. Le scrutin, qui se déroule trois mois après une présidentielle réussie ayant vu la victoire d'Ibrahim Boubacar Keïta (dit IBK), a lieu sous haute surveillance armée par crainte d'attentats d'éléments djihadistes toujours actifs.
Paris — La famille russe Pougatchev, actionnaire de l'épicerie de luxe Hédiard, va apporter 2,2 millions d'euros à l'enseigne en redressement judiciaire depuis un mois pour garantir un approvisionnement de qualité à l'approche des fêtes, a indiqué vendredi un porte-parole à l'AFP.
Le président Sergueï Pougatchev a aussi annoncé aux représentants des salariés l'arrivée d'un nouveau directeur général, Fabrice Trivero, 44 ans, ex-directeur administratif du quotidien France Soir, et d'Hachette Filipacchi Photos. Il remplace Jean-Paul Barat, arrivé en 2011, qui conserve dans l'immédiat son poste de directeur des opérations, a indiqué la même source, confirmant une information de la Lettre de l'Expansion.
L'apport d'argent frais et le changement de gouvernance n'empêchent pas le propriétaire de continuer à chercher une solution pour l'avenir de l'enseigne. Il a mandaté la banque Oddo pour trouver "un partenaire, soit industriel soit financier" et se dit "ouvert à toutes solutions", y compris celle de ne plus être majoritaire.
Le mois qui s'est écoulé depuis le dépôt de bilan, le 24 octobre, a permis de voir qu'il fallait réinjecter de l'argent pour "garantir un très bon approvisionnement des épiceries à l'approche des fêtes" de fin d'année, a expliqué le porte-parole. L'enseigne compte 70 points de vente en France, dont celui de la place de la Madeleine à Paris, et 180 à l'étranger, en franchise. Elle emploie 160 salariés dans ses sites de production et de distribution en France.
L'enseigne est en redressement judiciaire jusqu'à fin février. Elle réalise un chiffre d'affaires annuel de 17,5 millions d'euros, mais reste déficitaire depuis 2007, date de l'arrivée du milliardaire russe.
Dans un premier temps, son actionnaire "n'a pas pu ou pas voulu remettre de l'argent dans la société, on ne sait pas", avait indiqué une source proche du dossier au moment du dépôt de bilan.
M. Pougatchev a aussi été actionnaire de France Soir, qui a cessé toute activité en juillet 2012, malgré près d'une centaine de millions d'euros dépensés.
"La réunion plénière a exprimé son soutien aux efforts du gouvernement ivoirien pour se conformer aux exigences du Processus de Kimberley, dans le cadre de sa stratégie pour remédier aux difficultés institutionnelles légales et politiques qui avaient conduit l'ONU à imposer un embargo", indique le communiqué final.
Le Processus de Kimberley "reconnaît que la Côte d'Ivoire a répondu aux exigences minimales", a-t-il ajouté.
C'est au Conseil de sécurité de l'ONU qu'il revient de lever l'embargo imposé en 2005 alors que le pays traversait une guerre civile.
La Côte d'Ivoire s'est immédiatement réjouie de cet avis favorable et a espéré une levée rapide de l'embargo.
"Nous avons gagné notre première bataille. Maintenant que nous avons la reconnaissance du Processus de Kimberley nous allons nous tourner vers le Conseil de Sécurité", s'est félicitée auprès de l'AFP Fatimata Thès, directrice de cabinet au ministère ivoirien des Mines, également représentante du Processus de Kimberley à Abidjan.
La levée de l'embargo doit avoir lieu "le plus vite possible", a-t-elle plaidé. "Si ce sera avant Noël, je ne peux pas dire, mais ce serait un beau cadeau pour le peuple ivoirien."
Le Processus de Kimberley édicte depuis dix ans les conditions à remplir par tous les pays afin que leurs diamants puissent être certifiés et exportés.
L'initiative répondait à la controverse des "diamants du sang", ces pierres précieuses ayant servi à financer des conflits, comme en Angola ou au Sierra Leone.
Un embargo frappe les diamants ivoiriens depuis 2005, au motif qu'ils alimentaient l'ex-rébellion des Forces nouvelles, qui contrôlait le nord du pays depuis son coup d'État manqué de 2002 contre le président Laurent Gbagbo.
Le calme est revenu en Côte d'Ivoire depuis la chute de l'ancien chef de l'État en 2011 après des violences post-électorales qui ont fait plus de 3.000 morts.
La Côte d'Ivoire est un producteur modeste mais les autorités souhaitent pouvoir recommencer à exporter leurs diamants.
Une délégation internationale composée de seize experts issus des gouvernements, de la société civile et de l'industrie diamantifère s'était rendue sur place en septembre et avait visité la ville de Séguéla (nord-ouest), principale zone d'extraction. Des gisements moins importants existent aussi autour de Tortiya (nord).
D'après un document européen, la production annuelle de diamants se situe entre 50.000 à 300.000 carats (1 carat = 0,2 gramme) en Côte d'Ivoire, bien loin derrière les premiers producteurs mondiaux, Bostwana, Russie, Angola, Canada.
Selon Mme Thès, entre 200.000 et 300.000 personnes en vivent en Côte d'Ivoire, faisant essentiellement de l'extraction artisanale.
Taipei — Le fondateur du géant informatique taïwanais Acer a repris les rênes de son groupe, qui traverse une grave crise, mais les analystes se montraient sceptiques vendredi sur ses chances de s'installer sur le marché des tablettes et des smartphones, un secteur hyper concurrentiel.
Avec des pertes importantes, une image de marque peu connue et plusieurs changements à sa tête en trois ans, Acer est confronté à l'une des pires crises depuis sa création en 1976.
Il pâtit du déclin des ventes d'ordinateurs personnels (PC), secteur sur lequel il est le numéro quatre mondial, au profit des appareils plus petits et mobiles.
Stan Shih, 69 ans, considéré comme l'un des pères du secteur des hautes technologies taïwanaises, a été nommé jeudi président et directeur intérimaire. Les deux plus hauts responsables, Jim Wong et le PDG JT Wang, sont sur le départ.
"En raison de la situation à laquelle Acer fait face, et de mes responsabilités, je dois me lever pour prendre les rênes (du groupe), sans le versement d'un salaire", a déclaré Stan Shih dans un communiqué publié par le groupe jeudi.
JT Tang avait démissionné début novembre de ses postes de président et directeur général, après l'annonce d'une perte nette de 13,1 milliards de dollars taïwanais (328 millions d'euros) au troisième trimestre 2013. Le conseil de direction a accepté sa décision jeudi.
Jim Wong, qui devait succéder à JT Wang, s'est lui aussi retiré. Les deux hommes restent quelque temps conseillers, afin d'assurer la transition.
Pour Arthur Liao, analyste à la maison de courtage Fubon Securities, "le retour de Stan Shih peut freiner les pertes pour un moment, mais il va être très difficile (pour le groupe) de s'étendre sur le secteur des tablettes et des téléphones multifonctions".
"Il faudra deux ou trois ans pour voir si le groupe y parvient", ajoute-t-il.
Selon l'analyste, Acer a commis l'erreur ces deux dernières années d'investir dans Windows 8 et Ultrabooks, qui ne pouvaient de toute façon pas empêcher le déclin des ventes de PC. En trois ans, le chiffre d'affaires du groupe a plongé de 43% à 358 milliards TWD, un mouvement inverse à l'envolée des ventes des smartphones et des tablettes chez les concurrents.
Les pertes du troisième trimestre s'expliquent largement par des dépréciations d'actifs à la suite d'invendus et d'autres dépréciations sur des acquisitions de sociétés, telles que Gateway et Packard Bell.
Pour le Commercial Times, quotidien des affaires de Taiwan, Shih va rester à son poste jusqu'à l'été prochain, "mais tout ce qu'il peut faire est de stabiliser le moral des troupes".
"Il est difficile pour Acer de trouver un nouveau dirigeant dans une telle période de faiblesse. Et si ce nouveau président ne peut pas apporter de nouvelles stratégies et de nouveaux espoirs, alors il ou elle ne peut sans doute pas sauver le groupe", estime le journal dans un éditorial vendredi.
Acer, créé en 1976, a été à un moment le numéro deux mondial des ordinateurs portables. Mais son étoile a pâli ces dernières années et il avait essuyé une perte de 6,8 milliards TWD au deuxième trimestre 2011, alors que la tablette iPad de l'américain Apple remportait un succès foudroyant.
Acer avait déjà perdu un dirigeant, l'Italien Gianfranco Lanci, qui avait démissionné en 2011.
Acer a réduit ses effectifs de plusieurs centaines de postes en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Il a annoncé au début du mois une réduction de 7% du nombre de ses emplois, actuellement de 8.000.
Les jurés ont été plus cléments pour son ex-compagne, Noëlla Hégo. Acquittée du chef de complicité d'assassinat, elle a été condamnée à cinq ans de prison, dont quatre ferme, pour non-assistance à personne en danger et "tentative d'enlèvement" d'un autre enfant.
"Oui, justice est faite. On va pouvoir se reconstruire autrement", a confié au bord des larmes Véronique Crémault, la mère de Valentin, 10 ans, retrouvé lardé de 44 coups de couteau un soir de juillet 2008 dans une rue de Lagnieu (Ain).
La condamnation de Moitoiret, marginal de 44 ans, est assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. Elle est conforme aux réquisitions de l'avocat général, mais la cour n'a pas retenu la préméditation. En 2011, à Bourg-en-Bresse, il avait été condamné à la réclusion à perpétuité.
Les jurés n'ont pas suivi les "16 à 18 ans" requis contre Noëlla Hégo, 53 ans, dépeinte par l'avocat général en "ange noir" qui aurait "allumé la mèche" de Moitoiret, "baril de poudre criminel", en le poussant à tuer.
A l'inverse des assises de l'Ain, qui lui avaient infligé 18 ans de réclusion, ils l'ont seulement jugée coupable de n'avoir pas prêté assistance à Valentin Crémault, et d'avoir tenté en 2006 d'enlever un autre enfant prénommé Valentin, avec Moitoiret.
Les deux pèlerins, jugés psychotiques par une majorité d'experts, avaient tenté d'acheter cet enfant de 5 ans qu'ils considéraient comme "l'élu".
"Que la responsabilité de Moitoiret ait été reconnue est pour nous d'une importance essentielle", a déclaré Me Gilbert Collard, l'avocat de la mère de Valentin, car "on sait que Valentin n'a pas été tué par une chose mais par un être humain".
'Elle a éclaté en sanglots'
Noëlla Hégo a éclaté en sanglots à l'énoncé du verdict. "Elle n'y croyait pas, elle était reconnaissante et disait que ce n'est pas possible qu'on ait enfin entendu sa voix", a déclaré son avocate Me Roksana Naserzadeh qui avait plaidé l'acquittement. "Concrètement elle est libre dès ce soir", a-t-elle dit.
"Ce soir, contre toute attente M. Moitoiret est content car il n'est pas malade mental", s'est exclamé pour sa part l'un des ses avocats, Hubert Delarue, pour qui "il lui reste une petite dizaine d'années à faire pour retrouver sa liberté".
Prenant la parole à la fin du procès, Moitoiret avait déclaré: "Quand quelque chose doit arriver, on peut rien y faire, quand quelqu'un doit mourir, on peut rien y faire".
"C'est un procès historique parce qu'à Lyon la cour d'assises est venue dire qu'on pouvait juger et condamner les fous", a renchéri Me Franck Berton.
Dans la matinée, ils avaient supplié la cour de "ne pas céder aux sirènes de la vengeance judiciaire" en condamnant ce "fou" pour ce crime "atroce" mais de le déclarer irresponsable.
"Je vous conjure de ne pas confondre l'individu et le crime", avait supplié Me Berton, demandant à la cour de "répondre non" à la question de savoir si l'accusé était "conscient" quand il avait poignardé cet enfant qu'il ne connaissait pas. Il n'a pas été suivi.
Cette audience en appel a tranché avec le premier procès, où sous camisole chimique, Moitoiret et Hégo étaient restés mutiques.
A Lyon, ils ont plongé les jurés dans leur univers fait de "clones", de "boîtes à voeux", de réincarnations et de "missions divines". Mais Moitoiret, accablé par son ADN retrouvé sur l'enfant, a continué à nier.
Comme en première instance, les experts psychiatres se sont déchirés sur la folie de l'accusé. Quatre évoquant une "abolition" du discernement, synonyme d'irresponsabilité, et six parlant d'"altération", qui permet une condamnation - moins catégoriques à l'audience, deux ont finalement refusé de se prononcer.
Ils avaient en revanche jugé Noëlla Hégo responsable de ses actes malgré un "délire" mystique, se ontrant très sceptiques sur son implication dans le meurtre.
Nucléaire: l'Iran et les grandes puissances scellent un premier accord historique
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (g), Catherine Ashton (c), John Kerry et Laurent Fabius après l'accord sur le nucléaire, le 24 novembre 2013 à Genève (AFP, Fabrice Coffrini)
Genève — L'Iran et les grandes puissances ont scellé dans la nuit de samedi à dimanche un premier accord historique pour contenir le programme nucléaire iranien, mais Téhéran et les Etats-Unis ont aussitôt étalé leurs divergences sur la question de l'enrichissement.Au terme de cinq jours de négociations marathon à Genève et d'un blackout médiatique total sur le climat et l'évolution des tractations, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a annoncé "un accord sur un plan d'action" concernant le programme nucléaire iranien controversé. Elle était entourée du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et des six chefs de la diplomatie du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne).
Simultanément à Washington, lors d'une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, le président américain Barack Obama a assuré que cet accord obtenu à l'arraché "barre le chemin le plus évident" de la république islamique vers une bombe atomique.
Le président Obama a toujours dit qu'il ferait tout -- y compris recourir à la force -- pour empêcher l'Iran de se doter d'armes nucléaires. Les Occidentaux et Israël soupçonnent Téhéran de dissimuler un volet militaire derrière son programme civil, ce qu'il nie.
M. Obama a pris soin de qualifier cet accord intérimaire de six mois de "première étape importante", soulignant les "énormes difficultés" persistant dans ce dossier qui empoisonne la communauté internationale depuis une décennie.
Son homologue iranien Hassan Rohani, réputé modéré et qui a lancé une politique d'ouverture vers l'Occident depuis son électon en juin, a salué une entente qui allait "ouvrir de nouveaux horizons".
Son ministre des Affaires étrangères, M. Zarif, a salué "un résultat important mais (qui) est seulement un premier pas".
"Nous avons mis en place une commission conjointe pour surveiller la mise en place de notre accord. J'espère que les deux parties pourront avancer d'une manière qui puisse rétablir la confiance", a dit le ministre, notamment entre Téhéran et Washington qui ont rompu leurs relations diplomatiques en avril 1980.
M. Zarif a également réaffirmé le "droit inaliénable" de son pays à l'enrichissement d'uranium". Le texte de Genève contient une "référence claire selon laquelle l'enrichissement va continuer", a-t-il martelé, très applaudi par la presse et la délégation iraniennes venues en nombre à Genève.
Le droit à l'enrichissement d'uranium n'est pas mentionné dans le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont l'Iran est signataire.
Cette question est au c?ur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël, qui craignent que l'uranium enrichi à 20% soit utilisé par l'Iran pour obtenir de l'uranium à 90% pour un usage militaire, malgré les dénégations de Téhéran. L'Iran affirme que cet uranium est destiné à son réacteur de recherche et à des fins médicales.
Succédant à M. Zarif devant la presse dimanche à l'aube, le secrétaire d'Etat John Kerry a paru prendre son contre-pied. L'accord de Genève, a-t-il insisté, "ne dit pas que l'Iran a le droit à l'enrichissement (d'uranium), quoiqu'en disent certains commentaires d'interprétation".
"L'Iran a accepté de suspendre l'enrichissement d'uranium au-delà de 5%. L'Iran a accepté de dégrader ou de convertir son stock d'uranium enrichi à 20 %", a détaillé M. Kerry, parlant d'"une première étape" avant une prochaine "phase beaucoup plus difficile".
M. Kerry, parrain de la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes, a également voulu rassurer Israël qui s'est farouchement opposé ces dernières semaines à tout allègement des sanctions contre l'ennemi iranien. Un accord nucléaire "complet rendra le monde (...) les partenaires de la région et l'allié Israël plus sûrs", a promis le secrétaire d'Etat.
Alors que les relations américano-israéliennes traversent une crise, M. Kerry a affirmé qu''il n'y avait pas la moindre différence entre les États-Unis et Israël sur l'objectif final qui est que l'Iran n'aura pas de bombe nucléaire".
La réaction de l'Etat hébreu ne s'est pas fait attendre: le bureau du Premier ministre Banjamin Netanyahu a dénoncé un "mauvais accord qui offre exactement ce que l'Iran voulait: la levée significative des sanctions et le maintien d'une partie significative de son programme nucléaire".
Les cinq jours de négociations se sont déroulés dans un grand hôtel de Genève, où toutes les délégations résidaient. Les diplomates et experts du 5+1 ont négocié à partir de mercredi -- après un échec près du but début novembre -- avant d'être rejointes par chacun de leurs ministres.
Avec l'Iran, les grandes puissances étaient en quête d'un accord intérimaire de six mois, apportant des garanties sur le caractère pacifique du programme nucléaire en contrepartie d'un allégement "limité" de sanctions qui étranglent l'économie iranienne.
Le président Obama a assuré que les sanctions "les plus sévères continueront d'être appliquées", mais il a une nouvelle fois exhorté le Congrès à s'abstenir d'adopter de nouvelles mesures punitives contre Téhéran.
Eprouvé, Moscovici n'a pas dit son dernier mot
De Lucile MALANDAIN (AFP)
L'histoire a tellement été racontée qu'elle est connue : le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a joué un coup tactique pour se garantir une prolongation de bail à Matignon en annonçant une "remise à plat fiscale" complète.
A l'Elysée et à Matignon, même si on s'en défend aujourd'hui, la "séquence" a été minutieusement concoctée : le Premier ministre a travaillé en symbiose totale avec le président Hollande qui, en déplacement en Israël, a validé l'entretien paru mardi dans les Echos.
Certes, les ministres de l'Economie Pierre Moscovici et du Budget Bernard Cazeneuve, premiers concernés, ont été alertés, mais le plus tard possible, pour éviter les fuites.
Mais ce n'est pas tout. Bercy est encore en train de digérer cette tâche herculéenne, assignée à la sortie d'un budget 2014 élaboré en pleine grogne anti-impôts, qu'on y apprend par voie de presse le remplacement de ses deux principaux directeurs.
Passe encore le départ de Julien Dubertret de la direction du Budget, prévue de longue date, et son remplacement par Denis Morin, acté depuis plusieurs jours déjà.
C'est le remplacement de l'actuel directeur du Trésor Ramon Fernandez, qui plus est présenté comme un débarquement, qui choque. Nommé par Nicolas Sarkozy, il est très apprécié par Pierre Moscovici qui reconnaît en lui un homme clé dans les négociations économiques européennes.
Les deux hommes ont mis en scène leur bonne entente vendredi en arrivant à Bruxelles pour une réunion des grands argentiers de la zone euro.
"Cela fait 18 mois que je travaille" avec M. Fernandez, a dit M. Moscovici, "j'ai de l'estime pour son travail, je connais sa loyauté". Puis il a glissé: "Les changements finissent toujours par se produire", ajoutant qu'ils devaient être validés "par le conseil des Ministres et sur proposition du ministre de l'Economie et des Finances."
Pour Bercy, Matignon a dépassé les bornes
Le départ à moyen terme de M. Fernandez était acquis. Maintenu à son poste à l'été 2012 contre l'avis notamment d'Arnaud Montebourg, il avait convenu avec M. Moscovici de rester au moins un an, le temps que la crise de l'euro s'apaise. Et le ministre a toujours assuré qu'il tenait à lui trouver un point de chute prestigieux.
Beaucoup attribuent à M. Fernandez un rôle important dans l'obtention par la France de deux ans de répit pour mettre son déficit public en conformité avec les règles européennes.
Et M. Moscovici tient d'autant moins à s'en séparer prématurément que les Européens mènent actuellement de difficiles discussions sur l'union bancaire.
Dans l'entourage du ministre, on ne s'en cache pas : pour un beau coup politique et médiatique, Matignon a dépassé les bornes. "La messe n'est pas dite", dit une source proche du dossier jeudi, recommandant la "prudence", tandis que le nom de François Villeroy de Galhau, l'un des principaux responsables de BNP Paribas, est cité par la presse pour s'asseoir dans le fauteuil du directeur du Trésor. Et ceci malgré le démenti opposé par le principal intéressé.
"Puisqu'on l'oblige à couper le cordon, Moscovici aimerait pouvoir choisir le successeur", affirme à l'AFP une source gouvernementale.
Dans l'entourage du ministre, on s'étonne qu'il soit présenté comme "se voyant imposer un éventuel changement", alors que M. Villeroy de Galhau est un camarade de promotion à l'ENA, "un proche sur le plan politique et amical" de M. Moscovici.
Au-delà de cette nomination stratégique, le courant passe mal entre le ministre et une partie de la majorité.
Sa ligne économique, "plus libérale que socio-libérale", selon un parlementaire PS, ne prévoit pas la fusion de l'impôt sur le revenu avec la CSG qui semble aujourd'hui se dessiner.
La préférence de M. Moscovici pour les grands débats européens, et ses fréquents déplacements à Bruxelles, lui sont volontiers reprochés à gauche, où on ne se prive pas de critiquer ses absences à l'Assemblée nationale dans les discussions budgétaires menées par le seul Bernard Cazeneuve.
La semaine prochaine, au moment où Matignon engagera les consultations sur la réforme fiscale, plus précisément les 25 et 26 novembre, M. Moscovici sera en Chine.
Un déplacement prévu lors de la dernière visite d'Etat de François Hollande en Chine, qui a été maintenu "en accord" avec l'Elysée comme Matignon, et "sur la recommandation" du chef de file des députés PS Bruno Le Roux, très investi dans les relations franco-chinoises, assure-t-on à Bercy, où l'on souligne que renoncer à ce voyage n'était pas envisageable sur le plan diplomatique.
Climat: la conférence joue les prolongations pour tenter d'aboutir à un accord
Des militants pro-climat portant des masques de Shinzo Abe, Barack Obama, Angela Merkel et François Hollande devant le stade national où se déroule la conférence sur le climat, le 22 novembre 2013 à Varsovie, en Pologne (AFP, Janek Skarzynski)
(AFP)
Varsovie — Après une longue nuit blanche, le marathon des négociations sur le climat de Varsovie se poursuivait samedi matin, au lendemain de la date officielle de clôture, pour tenter d'arracher un accord posant les bases de l'accord de 2015."Je ne forcerai pas d'accord contre l'avis des différentes parties", a promis samedi matin le ministre polonais de l'Environnement Marcin Korolec, qui préside la conférence.
Ce dernier a convoqué une réunion "informelle" à 09H00 (08H00 GMT) pour faire le point sur les négociations " et les moyens de "conclure cette conférence".
Toute la nuit, délégués et ministres ont discuté d'arrache-pied sur trois textes de négociations, l'un des plus disputés étant celui devant paver la route vers la conférence de Paris en 2015 qui doit aboutir à un accord ambitieux pour contenir le réchauffement.
Les discussions portaient sur le niveau de précision d'une feuille de route vers 2015 --une exigence notamment portée par l'Union européenne-- mais qui se heurtait à la réticence de certains pays en développement, dont la Chine et Inde.
Ces derniers souhaitaient avant toute chose que le texte final inscrive clairement que pays industrialisés et pays en développement seront traités différemment dans l'accord de 2015 portant sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.
La dernière version du texte de négociation "invite" les Etats à "lancer ou intensifier leurs préparations en vue de présenter des engagements (...) et de les communiquer bien à l'avance" avant Paris, avec la possibilité d'ajouter: "d'ici le premier semestre 2015 pour ceux qui sont en position de le faire".
Les deux autres textes: celui sur l'aide financière aux pays du Sud et la création d'un mécanisme portant sur les "pertes et dommages" subis par ces derniers à cause du réchauffement, sont "finalisés", a déclaré à l'AFP Alden Meyer de l'ONG américain, Union of concerned scientists.
"Mais ils ne seront considérés comme scellés que lorsqu'un accord global aura été adopté", a-t-il ajouté.
Les pays en développement insistaient pour avoir des assurances sur la mobilisation des 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 promis par les pays riches.
Le texte proposé se contente d'exhorter "les pays développés à continuer à mobiliser de l'argent public, à des niveaux supérieurs" à ceux de l'aide d'urgence décidée à Copenhague en 2009 pour 2010-2012, soit 10 milliards de dollars par an.
"Cette conférence devait être la conférence des finances", a déclaré à l'AFP le négociateur du Bangladesh, Qamrul Chowdhury. "Et tout ce qu'on a, ce sont des cacahuètes", a-t-il ajouté.
Syrie: des groupes rebelles créent la plus importante force islamiste
Capture d'écran d'une vidéo postée sur YouTube le 22 novembre 2013 montrant des combattants rebelles annonçant la création du "Front islamique" en Syrie (Front islamique/AFP, -)
(AFP)
Beyrouth — Des groupes islamistes combattant le régime de Bachar al-Assad ont fusionné vendredi pour constituer la plus importante force rebelle, appelée "le Front islamique", afin de faire face aux avancées du régime et aux menaces des jihadistes.Dans le même temps, les rebelles se sont emparés d'une localité située sur la route stratégique reliant Damas à Homs (centre) qui était aux mains de l'armée depuis le début du conflit, selon une ONG syrienne et l'opposition.
"Le Front islamique est une force sociale et militaire indépendante qui a pour objectif de renverser le régime Assad (...) et de le remplacer par un Etat islamique juste", affirme vendredi un communiqué de cette nouvelle force.
La fusion de sept groupes islamistes avait été peu auparavant annoncée sur Facebook par Abou Firas, porte-parole de la plus grande brigade d'insurgés d'Alep (nord), Liwa al-Tawhid.
"Il n'y aura qu'un seul commandement, une seule armée --l'armée de l'islam-- et une seule politique", selon Abou Firas.
Il s'agit de la plus importante fusion de groupes rebelles islamistes depuis le début du conflit en Syrie, en mars 2011.
Parmi eux figurent notamment Liwa al-Tawhid (proche des Frères musulmans), Ahrar al-Cham (salafiste), Jaïch al-islam, considéré comme proche de l'Arabie saoudite, et le Front islamique kurde.
"Si ce front se révèle solide à long terme, c'est un développement très significatif. Il s'agit d'une force militaire considérable, largement au-dessus des 50.000 hommes, qui dominerait très nettement la scène insurgée", note l'expert de la Syrie Thomas Pierret.
"Il est probable que la mise en place du front soit le fruit d'un effort commun de l'Arabie et du Qatar", ajoute ce maître de conférence de l'Université d'Edimbourg, en référence à deux pays qui soutiennent les rebelles.
Cette annonce survient après la mort lundi d'Abdel Qader Saleh, chef charismatique de Liwa al-Tawhid, tué dans un raid de l'armée syrienne.
"Mauvaise nouvelle pour le régime"
Pour Aron Lund, expert des mouvements islamistes syriens, "cette fusion est très importante si elle réussit à se maintenir, car elle regroupe les plus importantes factions et les chefs les plus connus".
"Il y a des islamistes de toutes tendances mais pas les organisations liées à Al-Qaïda", comme l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front al-Nosra, indique ce spécialiste basé en Suède.
Certains groupes comme Ahrar al-Cham ou Liwa al-Tawhid continuent de faire partie du Conseil militaire suprême de l'Armée syrienne libre (ASL).
Parlant à l'AFP via internet, Abou Firas a affirmé que "les portes étaient ouvertes à toutes les factions militaires", et qu'"une commission examinait les demandes des groupes qui souhaitaient faire partie" de ce front.
Lors de rassemblements hebdomadaires contre le régime, des manifestants ont justement appelé vendredi à l'unification des rangs rebelles.
Des militants anti-régime sur le terrain ont vu dans cette annonce une "mauvaise nouvelle" pour le président Assad et les jihadistes.
Selon des membres de l'opposition et des experts, les profondes divisions jusqu'à présent au sein de la rébellion expliquent en partie les récentes avancées de l'armée, notamment dans la région de Qalamoun, proche de la frontière libanaise.
Des centaines de rebelles ont cependant pris vendredi aux forces du régime une ville de cette région, Deir Attiya, à l'exception d'un hôpital et d'une colline, selon l'Organisation syrienne des droits de l'Homme (OSDH).
La ville à majorité chrétienne a été prise par une coalition regroupant notamment l'EIIL et le Front al-Nosra, précise cette organisation qui bénéficie d'un large réseau de militants et de sources médicales.
Le conflit a poussé des millions de Syriens à se réfugier dans les pays voisins. En Egypte, 50 réfugiés venus de Syrie, arrêtés alors qu'ils tentaient de rejoindre illégalement l'Europe, ont entamé vendredi une grève de la faim pour protester contre leur détention.
En Bulgarie, le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU Antonio Guterres a appelé l'Europe à venir en aide aux milliers de Syriens réfugiés dans ce pays, le plus pauvre de l'UE, alors que les inquiétudes se multiplient sur leurs conditions de vie jugées "déplorables".
Alors que Russie, USA et ONU tentent de réunir régime et opposition à la même table de négociations, l'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, s'est entretenu à Genève avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, allié de Damas, pour faire le point sur cette conférence de paix baptisée Genève 2.
La Corée du Nord reconnaît détenir un Américain, selon Washington
(AFP)
L'arrestation et l'emprisonnement le 26 octobre de Merrill Newman, un vétéran de la guerre de Corée, ont été révélées par sa famille dans les médias américains cette semaine. Ses proches ont dit ignorer les raisons qui ont présidé à cette arrestation.
Le secrétaire d'Etat John Kerry a ensuite implicitement reconnu que le retraité, qui effectuait un voyage organisé lors de son arrestation, est bien détenu par Pyongyang.
S'il refuse de confirmer l'identité du prisonnier, le département d'Etat a toutefois expliqué vendredi par la voix de sa porte-parole Jennifer Psaki que la Suède, qui représente les intérêts diplomatiques de Washington sur place, "a été informée par la Corée du Nord qu'un citoyen américain est emprisonné".
"Nous collaborons étroitement avec des responsables de l'ambassade de Suède pour résoudre ce problème", a-t-elle ajouté.
Les Suédois demandent tous les jours à pouvoir lui parler, a expliqué Mme Psaki, mais "l'accès leur est refusé".
Les autorités nord-coréennes détiennent un autre Américain, Kenneth Bae, 45 ans. Il a été arrêté en novembre 2012 et condamné à 15 ans de travaux forcés par Pyongyang pour être un évangéliste ayant introduit en fraude dans le pays du matériel visant à déstabiliser le régime.
Mali : des législatives sous haute surveillance armée
Le Monde.fr avec AFP
L'objectif du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), est de donner au chef de l'Etat une majorité confortable à l'Assemblée nationale de 147 députés pour lui permettre de mener à bien sa difficile mission de redressement du pays.
Ces législatives sont censées parachever le retour à l'ordre constitutionnel interrompu par un coup d'État qui, le 22 mars 2012, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.
Mais la tentative d'assassinat d'un gendarme français vendredi à Bamako, premier incident de ce genre dans la capitale malienne depuis le 11 janvier, date du début de l'intervention militaire de la France, prouve que la situation reste instable dans le pays. Plus de dix mois après l'arrivée des troupes étrangères, des groupes djihadistes continuent par ailleurs à mener des attaques et attentats dans le nord du pays qui, depuis fin septembre, ont tué une dizaine de soldats maliens, tchadiens et des civils.
Lire le reportage (édition abonnés) : L’insécurité dans la zone de Kidal ternit les relations entre le Mali et la France
L'incertitude demeure quant au bon déroulement du scrutin à Kidal, berceau des Touareg et de leur rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), où règne l'anarchie malgré la présence des forces françaises, maliennes et africaine de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma. Ce sont ces forces armées qui surveilleront le scrutin tant à Bamako que dans le nord du pays.
De manière générale, la campagne électorale a peu mobilisé, ce qui pourrait entraîner une baisse du taux de participation par rapport à la présidentielle. Il avait alors tourné autour de 50 %, un taux exceptionnel au Mali.
Le scrutin de dimanche est surveillé par des centaines d'observateurs nationaux et internationaux, dont ceux de l'Union européenne. Un second tour est prévu le 15 décembre si nécessaire.
ECONOMIE
Hédiard: l'actionnaire russe réinjecte 2,2 millions d'euros
(AFP)
Paris — La famille russe Pougatchev, actionnaire de l'épicerie de luxe Hédiard, va apporter 2,2 millions d'euros à l'enseigne en redressement judiciaire depuis un mois pour garantir un approvisionnement de qualité à l'approche des fêtes, a indiqué vendredi un porte-parole à l'AFP.
Le président Sergueï Pougatchev a aussi annoncé aux représentants des salariés l'arrivée d'un nouveau directeur général, Fabrice Trivero, 44 ans, ex-directeur administratif du quotidien France Soir, et d'Hachette Filipacchi Photos. Il remplace Jean-Paul Barat, arrivé en 2011, qui conserve dans l'immédiat son poste de directeur des opérations, a indiqué la même source, confirmant une information de la Lettre de l'Expansion.
L'apport d'argent frais et le changement de gouvernance n'empêchent pas le propriétaire de continuer à chercher une solution pour l'avenir de l'enseigne. Il a mandaté la banque Oddo pour trouver "un partenaire, soit industriel soit financier" et se dit "ouvert à toutes solutions", y compris celle de ne plus être majoritaire.
Le mois qui s'est écoulé depuis le dépôt de bilan, le 24 octobre, a permis de voir qu'il fallait réinjecter de l'argent pour "garantir un très bon approvisionnement des épiceries à l'approche des fêtes" de fin d'année, a expliqué le porte-parole. L'enseigne compte 70 points de vente en France, dont celui de la place de la Madeleine à Paris, et 180 à l'étranger, en franchise. Elle emploie 160 salariés dans ses sites de production et de distribution en France.
L'enseigne est en redressement judiciaire jusqu'à fin février. Elle réalise un chiffre d'affaires annuel de 17,5 millions d'euros, mais reste déficitaire depuis 2007, date de l'arrivée du milliardaire russe.
Dans un premier temps, son actionnaire "n'a pas pu ou pas voulu remettre de l'argent dans la société, on ne sait pas", avait indiqué une source proche du dossier au moment du dépôt de bilan.
M. Pougatchev a aussi été actionnaire de France Soir, qui a cessé toute activité en juillet 2012, malgré près d'une centaine de millions d'euros dépensés.
Diamants de Côte d'Ivoire: feu vert du Processus de Kimberley
La ministre sud-africaine des Ressources minérales Susan Shabangu, lors de la réunion annuelle du Processus de Kimberley, le 19 novembre 2013 à Johannesburg (AFP/Archives, Alexander Joe)
(AFP)
Johannesburg — La Côte d'Ivoire a reçu le feu vert du Processus de Kimberley pour que l'ONU lève son embargo sur la vente de diamants de ce pays d'Afrique de l'ouest, selon le communiqué final de la réunion annuelle du régime international de certification."La réunion plénière a exprimé son soutien aux efforts du gouvernement ivoirien pour se conformer aux exigences du Processus de Kimberley, dans le cadre de sa stratégie pour remédier aux difficultés institutionnelles légales et politiques qui avaient conduit l'ONU à imposer un embargo", indique le communiqué final.
Le Processus de Kimberley "reconnaît que la Côte d'Ivoire a répondu aux exigences minimales", a-t-il ajouté.
C'est au Conseil de sécurité de l'ONU qu'il revient de lever l'embargo imposé en 2005 alors que le pays traversait une guerre civile.
La Côte d'Ivoire s'est immédiatement réjouie de cet avis favorable et a espéré une levée rapide de l'embargo.
"Nous avons gagné notre première bataille. Maintenant que nous avons la reconnaissance du Processus de Kimberley nous allons nous tourner vers le Conseil de Sécurité", s'est félicitée auprès de l'AFP Fatimata Thès, directrice de cabinet au ministère ivoirien des Mines, également représentante du Processus de Kimberley à Abidjan.
La levée de l'embargo doit avoir lieu "le plus vite possible", a-t-elle plaidé. "Si ce sera avant Noël, je ne peux pas dire, mais ce serait un beau cadeau pour le peuple ivoirien."
Le Processus de Kimberley édicte depuis dix ans les conditions à remplir par tous les pays afin que leurs diamants puissent être certifiés et exportés.
L'initiative répondait à la controverse des "diamants du sang", ces pierres précieuses ayant servi à financer des conflits, comme en Angola ou au Sierra Leone.
Un embargo frappe les diamants ivoiriens depuis 2005, au motif qu'ils alimentaient l'ex-rébellion des Forces nouvelles, qui contrôlait le nord du pays depuis son coup d'État manqué de 2002 contre le président Laurent Gbagbo.
Le calme est revenu en Côte d'Ivoire depuis la chute de l'ancien chef de l'État en 2011 après des violences post-électorales qui ont fait plus de 3.000 morts.
La Côte d'Ivoire est un producteur modeste mais les autorités souhaitent pouvoir recommencer à exporter leurs diamants.
Une délégation internationale composée de seize experts issus des gouvernements, de la société civile et de l'industrie diamantifère s'était rendue sur place en septembre et avait visité la ville de Séguéla (nord-ouest), principale zone d'extraction. Des gisements moins importants existent aussi autour de Tortiya (nord).
D'après un document européen, la production annuelle de diamants se situe entre 50.000 à 300.000 carats (1 carat = 0,2 gramme) en Côte d'Ivoire, bien loin derrière les premiers producteurs mondiaux, Bostwana, Russie, Angola, Canada.
Selon Mme Thès, entre 200.000 et 300.000 personnes en vivent en Côte d'Ivoire, faisant essentiellement de l'extraction artisanale.
Le défi "très difficile" du taïwanais Acer, confronté au déclin des PC
(AFP)
Avec des pertes importantes, une image de marque peu connue et plusieurs changements à sa tête en trois ans, Acer est confronté à l'une des pires crises depuis sa création en 1976.
Il pâtit du déclin des ventes d'ordinateurs personnels (PC), secteur sur lequel il est le numéro quatre mondial, au profit des appareils plus petits et mobiles.
Stan Shih, 69 ans, considéré comme l'un des pères du secteur des hautes technologies taïwanaises, a été nommé jeudi président et directeur intérimaire. Les deux plus hauts responsables, Jim Wong et le PDG JT Wang, sont sur le départ.
"En raison de la situation à laquelle Acer fait face, et de mes responsabilités, je dois me lever pour prendre les rênes (du groupe), sans le versement d'un salaire", a déclaré Stan Shih dans un communiqué publié par le groupe jeudi.
JT Tang avait démissionné début novembre de ses postes de président et directeur général, après l'annonce d'une perte nette de 13,1 milliards de dollars taïwanais (328 millions d'euros) au troisième trimestre 2013. Le conseil de direction a accepté sa décision jeudi.
Jim Wong, qui devait succéder à JT Wang, s'est lui aussi retiré. Les deux hommes restent quelque temps conseillers, afin d'assurer la transition.
Pour Arthur Liao, analyste à la maison de courtage Fubon Securities, "le retour de Stan Shih peut freiner les pertes pour un moment, mais il va être très difficile (pour le groupe) de s'étendre sur le secteur des tablettes et des téléphones multifonctions".
"Il faudra deux ou trois ans pour voir si le groupe y parvient", ajoute-t-il.
Selon l'analyste, Acer a commis l'erreur ces deux dernières années d'investir dans Windows 8 et Ultrabooks, qui ne pouvaient de toute façon pas empêcher le déclin des ventes de PC. En trois ans, le chiffre d'affaires du groupe a plongé de 43% à 358 milliards TWD, un mouvement inverse à l'envolée des ventes des smartphones et des tablettes chez les concurrents.
Les pertes du troisième trimestre s'expliquent largement par des dépréciations d'actifs à la suite d'invendus et d'autres dépréciations sur des acquisitions de sociétés, telles que Gateway et Packard Bell.
Pour le Commercial Times, quotidien des affaires de Taiwan, Shih va rester à son poste jusqu'à l'été prochain, "mais tout ce qu'il peut faire est de stabiliser le moral des troupes".
"Il est difficile pour Acer de trouver un nouveau dirigeant dans une telle période de faiblesse. Et si ce nouveau président ne peut pas apporter de nouvelles stratégies et de nouveaux espoirs, alors il ou elle ne peut sans doute pas sauver le groupe", estime le journal dans un éditorial vendredi.
Acer, créé en 1976, a été à un moment le numéro deux mondial des ordinateurs portables. Mais son étoile a pâli ces dernières années et il avait essuyé une perte de 6,8 milliards TWD au deuxième trimestre 2011, alors que la tablette iPad de l'américain Apple remportait un succès foudroyant.
Acer avait déjà perdu un dirigeant, l'Italien Gianfranco Lanci, qui avait démissionné en 2011.
Acer a réduit ses effectifs de plusieurs centaines de postes en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Il a annoncé au début du mois une réduction de 7% du nombre de ses emplois, actuellement de 8.000.
JUSTICE ?
Assassinat de Valentin: 30 ans de réclusion pour Moitoiret, jugé responsable
Véronique Crémault, la mère de Valentin, et son avocat Gilbert Collard quittent le tribunal de Lyon, le 22 novembre 2013 (AFP, Jeff Pachoud)
(AFP)
Lyon — Stéphane Moitoiret a été condamné vendredi soir en appel à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du petit Valentin, en 2008, dans l'Ain, la cour ayant reconnu sa responsablité après d'âpres débats sur son état mental.Les jurés ont été plus cléments pour son ex-compagne, Noëlla Hégo. Acquittée du chef de complicité d'assassinat, elle a été condamnée à cinq ans de prison, dont quatre ferme, pour non-assistance à personne en danger et "tentative d'enlèvement" d'un autre enfant.
"Oui, justice est faite. On va pouvoir se reconstruire autrement", a confié au bord des larmes Véronique Crémault, la mère de Valentin, 10 ans, retrouvé lardé de 44 coups de couteau un soir de juillet 2008 dans une rue de Lagnieu (Ain).
La condamnation de Moitoiret, marginal de 44 ans, est assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. Elle est conforme aux réquisitions de l'avocat général, mais la cour n'a pas retenu la préméditation. En 2011, à Bourg-en-Bresse, il avait été condamné à la réclusion à perpétuité.
Les jurés n'ont pas suivi les "16 à 18 ans" requis contre Noëlla Hégo, 53 ans, dépeinte par l'avocat général en "ange noir" qui aurait "allumé la mèche" de Moitoiret, "baril de poudre criminel", en le poussant à tuer.
A l'inverse des assises de l'Ain, qui lui avaient infligé 18 ans de réclusion, ils l'ont seulement jugée coupable de n'avoir pas prêté assistance à Valentin Crémault, et d'avoir tenté en 2006 d'enlever un autre enfant prénommé Valentin, avec Moitoiret.
Les deux pèlerins, jugés psychotiques par une majorité d'experts, avaient tenté d'acheter cet enfant de 5 ans qu'ils considéraient comme "l'élu".
"Que la responsabilité de Moitoiret ait été reconnue est pour nous d'une importance essentielle", a déclaré Me Gilbert Collard, l'avocat de la mère de Valentin, car "on sait que Valentin n'a pas été tué par une chose mais par un être humain".
'Elle a éclaté en sanglots'
Noëlla Hégo a éclaté en sanglots à l'énoncé du verdict. "Elle n'y croyait pas, elle était reconnaissante et disait que ce n'est pas possible qu'on ait enfin entendu sa voix", a déclaré son avocate Me Roksana Naserzadeh qui avait plaidé l'acquittement. "Concrètement elle est libre dès ce soir", a-t-elle dit.
"Ce soir, contre toute attente M. Moitoiret est content car il n'est pas malade mental", s'est exclamé pour sa part l'un des ses avocats, Hubert Delarue, pour qui "il lui reste une petite dizaine d'années à faire pour retrouver sa liberté".
Prenant la parole à la fin du procès, Moitoiret avait déclaré: "Quand quelque chose doit arriver, on peut rien y faire, quand quelqu'un doit mourir, on peut rien y faire".
"C'est un procès historique parce qu'à Lyon la cour d'assises est venue dire qu'on pouvait juger et condamner les fous", a renchéri Me Franck Berton.
Dans la matinée, ils avaient supplié la cour de "ne pas céder aux sirènes de la vengeance judiciaire" en condamnant ce "fou" pour ce crime "atroce" mais de le déclarer irresponsable.
"Je vous conjure de ne pas confondre l'individu et le crime", avait supplié Me Berton, demandant à la cour de "répondre non" à la question de savoir si l'accusé était "conscient" quand il avait poignardé cet enfant qu'il ne connaissait pas. Il n'a pas été suivi.
Cette audience en appel a tranché avec le premier procès, où sous camisole chimique, Moitoiret et Hégo étaient restés mutiques.
A Lyon, ils ont plongé les jurés dans leur univers fait de "clones", de "boîtes à voeux", de réincarnations et de "missions divines". Mais Moitoiret, accablé par son ADN retrouvé sur l'enfant, a continué à nier.
Comme en première instance, les experts psychiatres se sont déchirés sur la folie de l'accusé. Quatre évoquant une "abolition" du discernement, synonyme d'irresponsabilité, et six parlant d'"altération", qui permet une condamnation - moins catégoriques à l'audience, deux ont finalement refusé de se prononcer.
Ils avaient en revanche jugé Noëlla Hégo responsable de ses actes malgré un "délire" mystique, se ontrant très sceptiques sur son implication dans le meurtre.
SOCIAL
Grande journée de mobilisation en Bretagne
Une semaine avant la manifestation des "Bonnets
rouges" en Bretagne, les syndicats veulent reprendre la main, et appellent à
défiler ce samedi dans toute la région, face à la crise économique et les
multiples plans sociaux en cours. L'intersyndicale - moins Force ouvrière -
entend peser dans le "Pacte d'avenir pour la Bretagne" lancé le mois dernier par
le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Ne pas défiler aux côtés
des "Bonnets rouges", pour ne pas y être assimilés. C'est en partie pour cette
raison que les principaux syndicats ont décidé d'organiser, entre eux, une
manifestation bretonne une semaine avant les opposants déterminés au
gouvernement.
Sept syndicats régionaux - CGT, CFDT, CFTC,
Solidaires, Unsa, FSU et CFE-CGC - appellent ce samedi à défiler en masse dans
les rues des principales villes bretonnes - Rennes, Saint-Brieuc, Morlaix et
Lorient -, pour crier leur inquiétude et leur colère face à la crise économique
qui frappe la région. Le syndicat Force ouvrière s'est désolidarisé du
mouvement, considérant que le Pacte d'avenir est déjà lancé.
L'intersyndicale, qui se
veut unie, entend mettre la pression sur le gouvernement, après l'annonce le
mois dernier d'un "Pacte d'avenir pour la Bretagne" par Jean-Marc Ayrault.
Des mesures sociales
Les sept syndicats qui vont manifester ce samedi ne
sont pas satisfaits des premières annonces du Premier ministre, face à
l'avalanche de plans sociaux qui secouent la Bretagne, et notamment son secteur
agroalimentaire. Au-delà des mesures économiques, la plupart veulent avant tout
des mesures sociales, comme la formation et l'accompagnement des personnes
licenciées, ou encore le renforcement du dialogue social. Les leaders des
syndicats, et en premier lieu Laurent Berger pour la CFDT et Thierry Lepaon pour
la CGT feront le déplacement en Bretagne pour l'occasion.
Mais on scrutera bien sûr avec attention le niveau de la mobilisation. Inévitablement, il y aura comparaison avec la manifestation des "Bonnets rouges", pour l'emploi et contre l'écotaxe, le 3 novembre dernier à Quimper. Entre 15.000 et 30.000 personnes avaient défilé dans les rues de la ville finistérienne. "On ne rejette personne", affirme le patron breton de la CFDT en Bretagne Louis Baron, "mais qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe".
En Bretagne, les salariés marchent pour un «Pacte social»
L'intersyndicale qui appelle à ces manifestations espère prendre le dessus sur le mouvement hétéroclite des «Bonnets rouges».
Les salariés battaient le pavé samedi matin en Bretagne, à l’appel d’une intersyndicale qui exige des mesures sociales dans le «Pacte d’avenir» lancé par l’Etat et espère reprendre la main face au mouvement des «Bonnets rouges».
La région est frappée par une vague de plans de restructurations dans l’agroalimentaire, les télécoms et l’automobile, trois piliers de l’économie bretonne.
Les manifestations, à l’appel de sept syndicats régionaux, CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, Unsa, CFE-CGC et FSU, ont débuté samedi matin à Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) et Lorient (Morbihan).
Les manifestations, sans aucun bonnet rouge et avec quelque rares drapeaux bretons, mettaient en avant des mots d’ordre pour l’emploi: «zéro chômage», «la mort de l’emploi».
Une autre manifestation doit avoir lieu à Morlaix à partir de 15 heures.
Face aux revendications des syndicats, le ministre délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot a assuré samedi matin sur Europe 1 qu’une «dimension sociale» serait donnée au Pacte d’avenir, notamment dans l’industrie agroalimentaire.
A Lorient samedi étaient présents les leaders de la CFDT, Laurent Berger, et de la CGT, Thierry Lepaon. Ce dernier doit se rendre à la manifestation de Morlaix dans l’après-midi, au coeur de la zone la plus touchée par la crise bretonne.
Les deux leaders syndicaux défilaient côte à côte samedi matin à Lorient derrière une banderole: «Pour l’avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un pacte social en faveur de la Bretagne».
Seule Force ouvrière-Bretagne s’est désolidarisée de l’intersyndicale, comme elle a rejeté, au niveau national, l’appel de la CFDT et de la CGT à constituer un front uni face à la «gravité de la situation» du pays et «la menace populiste».
Mais des drapeaux de FO flottaient dans le ciel rennais, le syndicat ayant déjà appelé dès octobre à manifester en Ille-et-Vilaine contre les plans de licenciements.
Pour les sept organisations, ce pacte est «insuffisant». Elles exigent qu’au-delà des mesures économiques qu’il contiendra, un «pacte social» soit inclus.
Formation, accompagnement des personnes licenciées, conditions de travail sont les principales mesures revendiquées par les syndicats, au même titre que les modalités du dialogue social pour que les salariés participent effectivement à la réflexion sur les mutations économiques et industrielles dans la région.
Le niveau de la mobilisation de samedi sera scruté avec attention: les syndicats espèrent bien reprendre le dessus sur le collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» initiateur du mouvement des «Bonnets rouges» contre l’écotaxe et pour l’emploi.
Mais Christian Troadec, l’une des principales figures des «Bonnets rouges», s’est lui-même mêlé aux manifestants de Lorient samedi «pour faire front face à la casse de l’économie bretonne», a-t-il annoncé dans un communiqué vendredi.
Le leader des Bonnets rouges a été sifflé par la foule des manifestants.
Le collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» est à l’initiative d’une manifestation pour l’emploi et contre l’écotaxe ayant rassemblé début novembre à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes, une foule hétéroclite de salariés, de chefs d’entreprises, d’élus, de militants politiques et régionalistes. Cinq personnes ont été interpellées pour des violences lors de cette manifestation.
Les Bonnets rouges ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 30 novembre, à Carhaix, la ville dont le maire est Christian Troadec.
Mais pour les syndicats, les «Bonnets rouges» sont victimes d’une «manipulation» de la part du patronat, de la FNSEA et de responsables politiques.
«On ne rejette personne», a commenté le leader régional de la CFDT, Louis Baron. «Mais qu’on ne vienne pas nous parler d’écotaxe», a-t-il dit à l’AFP.
La région est frappée par une vague de plans de restructurations dans l’agroalimentaire, les télécoms et l’automobile, trois piliers de l’économie bretonne.
Les manifestations, à l’appel de sept syndicats régionaux, CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, Unsa, CFE-CGC et FSU, ont débuté samedi matin à Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) et Lorient (Morbihan).
Les manifestations, sans aucun bonnet rouge et avec quelque rares drapeaux bretons, mettaient en avant des mots d’ordre pour l’emploi: «zéro chômage», «la mort de l’emploi».
Une autre manifestation doit avoir lieu à Morlaix à partir de 15 heures.
Face aux revendications des syndicats, le ministre délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot a assuré samedi matin sur Europe 1 qu’une «dimension sociale» serait donnée au Pacte d’avenir, notamment dans l’industrie agroalimentaire.
A Lorient samedi étaient présents les leaders de la CFDT, Laurent Berger, et de la CGT, Thierry Lepaon. Ce dernier doit se rendre à la manifestation de Morlaix dans l’après-midi, au coeur de la zone la plus touchée par la crise bretonne.
Les deux leaders syndicaux défilaient côte à côte samedi matin à Lorient derrière une banderole: «Pour l’avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un pacte social en faveur de la Bretagne».
Seule Force ouvrière-Bretagne s’est désolidarisée de l’intersyndicale, comme elle a rejeté, au niveau national, l’appel de la CFDT et de la CGT à constituer un front uni face à la «gravité de la situation» du pays et «la menace populiste».
Mais des drapeaux de FO flottaient dans le ciel rennais, le syndicat ayant déjà appelé dès octobre à manifester en Ille-et-Vilaine contre les plans de licenciements.
S’imposer face aux «Bonnets rouges»
Avec cette journée de mobilisation, l’intersyndicale entend peser sur le «Pacte d’avenir pour la Bretagne» lancé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mi-octobre pour tenter de trouver des solutions pérennes à la crise, amplifiée par le rejet de l’écotaxe.Pour les sept organisations, ce pacte est «insuffisant». Elles exigent qu’au-delà des mesures économiques qu’il contiendra, un «pacte social» soit inclus.
Formation, accompagnement des personnes licenciées, conditions de travail sont les principales mesures revendiquées par les syndicats, au même titre que les modalités du dialogue social pour que les salariés participent effectivement à la réflexion sur les mutations économiques et industrielles dans la région.
Le niveau de la mobilisation de samedi sera scruté avec attention: les syndicats espèrent bien reprendre le dessus sur le collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» initiateur du mouvement des «Bonnets rouges» contre l’écotaxe et pour l’emploi.
Mais Christian Troadec, l’une des principales figures des «Bonnets rouges», s’est lui-même mêlé aux manifestants de Lorient samedi «pour faire front face à la casse de l’économie bretonne», a-t-il annoncé dans un communiqué vendredi.
Le leader des Bonnets rouges a été sifflé par la foule des manifestants.
Le collectif «Vivre, décider et travailler en Bretagne» est à l’initiative d’une manifestation pour l’emploi et contre l’écotaxe ayant rassemblé début novembre à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes, une foule hétéroclite de salariés, de chefs d’entreprises, d’élus, de militants politiques et régionalistes. Cinq personnes ont été interpellées pour des violences lors de cette manifestation.
Les Bonnets rouges ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 30 novembre, à Carhaix, la ville dont le maire est Christian Troadec.
Mais pour les syndicats, les «Bonnets rouges» sont victimes d’une «manipulation» de la part du patronat, de la FNSEA et de responsables politiques.
«On ne rejette personne», a commenté le leader régional de la CFDT, Louis Baron. «Mais qu’on ne vienne pas nous parler d’écotaxe», a-t-il dit à l’AFP.
DIVERS
Abdelhakim Dekhar mis en examen pour tentatives d'assassinat
Le visage d'Abdelhakim Dekhar
pris par les caméras de vidéo surveillance.
L'homme de 48 ans, soupçonné d'être le tireur de Paris, a été mis en examen et écroué dans la nuit de vendredi à samedi, pour tentatives d'assassinat. Il est soupçonné d'avoir blessé un photographe collaborant au journal Libération, ainsi que d'avoir menacé un rédacteur en chef à BFMTV et tiré au fusil à La Défense près de Paris. Abdelhakim Dekhar a refusé de répondre aux enquêteurs.
Il reste beaucoup de questions. D'autant que, pour
l'instant, Abdelhakim Dekhar n'a rien voulu dire aux enquêteurs pendant sa
garde à vue de 48 heures, passées essentiellement à l'Hôtel Dieu en raison
de son état de santé.
L'homme soupçonné d'être
le tireur de Paris a été mis en examen pour tentatives d'assassinat à Libération, BFMTV et La Défense. Lundi dernier,
il est soupçonné d'avoir grièvement blessé un photographe dans le hall d'accueil
du journal Libération - la victime est aujourd'hui hors de danger. Abdelhakim
Dekhar, 48 ans, a également été mis en examen pour enlèvement et séquestration,
après avoir pris en otage un automobiliste jusqu'à la place de l'Etoile, à
Paris. Le suspect avait été récupéré mercredi soir dans une voiture
stationnée à Bois-Colombes, dans un état comateux laissant penser qu'il a voulu
se suicider en prenant des médicaments.
Un parcours en questions
Pour son avocat, Maître Rémi Lorrain, "la culpabilité et les éléments intentionnels des faits
présumés doivent être prouvés, car la culpabilité ne se décrète pas et ne se
déduit pas d'un antécédent judiciaire".
En effet, Abdelhakim Dekhar n'est pas un inconnu
aux yeux de la justice. En 1998, il avait été condamné à quatre ans de prison
dans l'affaire médiatisée de l'équipée sanglante de Florence Rey et Audry
Maupin, qui s'était soldée par la mort de cinq personnes, dont trois
policiers.
►►► A LIRE
| Les zones d'ombre autour d'Abdelhakim Dekhar
Abdelhakim Dekhar a ensuite passé plusieurs années
en Angleterre, où il aurait même fondé une famille selon la presse britannique.
Selon le procureur de Paris François Molins, l'homme a laissé plusieurs lettres
pour le moins confuses, dénonçant des complots en tous genres, ou encore le rôle
des médias dans la "manipulation des
masses".
Typhon: la Banque mondiale double son aide d'urgence aux Philippines
(AFP)
L'institution va débloquer 480 millions de dollars de prêts qui s'ajoutent aux 500 millions déjà annoncés en début de semaine après la catastrophe qui a fait plus de 5.200 morts dans l'archipel le 8 novembre, selon un communiqué.
"Vu l'ampleur des besoins, les opérations de secours, de rétablissement et de reconstruction vont prendre du temps", a expliqué le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim dans le communiqué, promettant le soutien de son institution "aussi longtemps que nécessaire".
Les nouveaux fonds devraient permettre de financer "immédiatement" des infrastructures locales telles que des routes, des écoles et des cliniques, assure le communiqué.
Jusqu'à présent, les Philippines ont reçu des institutions multilatérales un milliard de dollars (740 millions d'euros) d'aide d'urgence à parts égales entre la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAsD).
Les Nations unies ont, de leur côté, lancé un appel à leurs Etats-membres pour recueillir 301 millions de dollars.
Selon des estimations préliminaires, le coût du typhon pourrait atteindre 14 milliards de dollars.
Haiyan, l'un des plus violents typhons a avoir jamais touché terre avec ses vents dépassant les 300 km/h et ses vagues géantes, a rasé des dizaines de villes dans la partie centrale des Philippines.
Le réalisateur Georges Lautner est décédé à l'âge de 87 ans
Georges Lautner était à Lyon en
octobre dernier, au Festival Lumière © SIPA - Pascal Fayolle
Georges Lautner, réalisateur français de nombreux films dont les Tontons flingueurs ou le Professionnel, est mort à l'âge de 87 ans des suites d'une "longue maladie" a annoncé son entourage vendredi soir. En soixante ans de carrière, il a fait tourner les plus grands acteurs français, de Jean-Paul Belmondo à Alain Delon, en passant par Jean Yann et Lino Ventura.
Le cinéaste Georges Lautner, 87 ans, inoubliable auteur des Tontons
Flingueurs, est mort vendredi à Paris, a annoncé à l'AFP l'ancien cascadeur
Rémy Julienne, citant son entourage proche. Le metteur en scène est décédé d'une
"longue maladie", a précisé Rémy Julienne, qui avait effectué les
cascades sur de très nombreux films de Georges Lautner.
Georges Lautner
avait notamment réalisé le film culte les Tontons
flingueurs, ou encore
le Professionnel.
Les Tontons Flingueurs par imineo
Les Tontons Flingueurs ©
imineo
En 60 ans de carrière,
Georges Lautner avait tourné avec les plus grands : Jean-Paul Belmondo, à qui il
donna quelques uns de ses plus grands triomphes, Bernard Blier, Alain Delon,
Lino Ventura, Jean Yanne, Mireille Darc... Malade, il n'avait pu se rendre ces
derniers jours à un hommage à Nantes pour les 50 ans de la sortie des Tontons Flingueurs.
"Il aimait les mots, il aimait les dialogues, il aimait les acteurs", explique Laurent Chollet, son éditeur. "C'est lui qui a lancé les gros plans dans les films."
Stéphane Lerouge, journaliste spécialisé en musique de film et ami du cinéaste, parle de Georges Lautnet comme d'un "homme de théâtre qui avait beaucoup de monde autour de lui". "C'était quelqu'un qui avait sa marque, qui avait un vrai sens de l'humour et de l'humour noir."
Dans un communiqué publié samedi matin, la ministre de la Culture Aurélie
Filippetti a fait part de sa "tristesse" après la mort de Georges
Lautner : "Le public gardera des oeuvres de
Georges Lautner le souvenir qu'elles ont été traversées par le tourbillon de la
vie, de la farce et du rire".
"Il aimait les mots, il aimait les dialogues, il aimait les acteurs", explique Laurent Chollet, son éditeur. "C'est lui qui a lancé les gros plans dans les films."
Stéphane Lerouge, journaliste spécialisé en musique de film et ami du cinéaste, parle de Georges Lautnet comme d'un "homme de théâtre qui avait beaucoup de monde autour de lui". "C'était quelqu'un qui avait sa marque, qui avait un vrai sens de l'humour et de l'humour noir."
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